CONTIGN Y

HISTOIRE GÉNÉRALE

DES ORIGINES A L'ÉPOQUE ACTUELLE L'Egl ise Romane et le clocher (partie sud-ouest) La flèche du clocher, démolie à la Révolution, a été reconstruite au-dessus des ouvertures des cloches en 1861. A. JOLIVET Membre de la Société d'Emulation du Bourbonnais Membre de la Société Bourbonnaise des Etudes locales

CONTIGNY

HISTOIRE GÉNÉRALE

DES ORIGINES A L'ÉPOQUE ACTUELLE

ÉDITION DE L'AUTEUR () — 1958 —

AVANT - PROPOS

Pour vous, mes chers Compatriotes, de Contigny j 'ai voulu écrire l' histoire ...

J'ai eu un moment l'idée d'écrire l'histoire de Contigny depuis la Révolution française. Mais la commune a la bonne fortune de posséder des documents anciens jugés parmi les plus riches d'entre ceux de nos anciennes paroisses bourbonnaises. Je ne pouvais point dès lors, ignorer le passé. J'ai cherché à le connaître. Je veux tra- vailler à en répandre le souvenir.

J'ai consacré à cet ouvrage de nombreuses années de recherches, d'études, de lectures. J'y ai réservé mes veillées d'hiver, mes heures libres du dimanche. Ma documentation a été variée : ce sont les documents glanés dans les intéressantes Archives départemen- tales (Titres de la Maison de Bourbon, Inventaires, Archives histo- riques, Ttitres de différentes séries...). Je me suis efforcé de retra- cer les faits principaux, tout ce qui m'a paru indispensable à la résurrection de notre passé communal.

Il y a dans ce qui va suivre un peu de certains auteurs. Il y a aussi le résultat de nombreuses et longues recherches personnelles. Je ne prétends point avoir fait œuvre parfaite. J'ai pu commettre des erreurs et quelques lacunes. J'ai voulu consacrer l'œuvre toute entière à la recherche de la vérité, en m'efforçant de rester tou- jours impartial et objectif.

Qu'il me soit permis d'adresser ici mon souvenir et mes remer- ciements à ceux qui, dès le début, ont facilité ma tâche. A M. Joseph Viple, ancien Président de la « Société bourbonnaise des Etudes locales », décédé en 1947, qui fut pour moi un sage conseiller, un guide et un ami; à M. Paul Dupieux, ancien Archiviste de l'Allier; à M. de Fournoux, Archiviste actuel; à M. de Balorre, ancien Maire de Contigny, décédé en 1956, qui a bien voulu mettre à ma dis- position nos archives communales; à M. Fanaud, Inspecteur divi- sionnaire des Poids et Mesures, spécialiste des Voies romaines, qui m'a donné de très intéressants renseignements sur les anciennes voies de la région; aux personnes qui m'ont permis de pénétrer les secrets des documents privés, à mes parents, aux vieillards disparus qui m'ont conté leurs souvenirs et leurs impressions d'enfance.

Ma pensée et ma reconnaissance vont aussi à l'ami qui a tenu à garder l'anonymat et qui m'a prêté de bonne grâce son talent de dessinateur.

Mon unique ambition est de contribuer à faire connaître la petite patrie afin de mieux faire aimer la grande... A. J. I

L'ANCIEN CONTIGNY (du Moyen Age à la Révolution)

I. - GÉNÉRALITÉS

Géographie générale

Contigny appartient au canton de Saint-Pourçain, arrondissement de Moulins. Sa superficie est de 1.810 hectares. Son petit bourg, placé au pied de la colline de Billonnière, sur des alluvions anciennes de la riche Limagne, se situe par 58' de longitude Est et 46° 21' de latitude Nord. A 24 kilomètres de Moulins, à 35 kilomètres de , à 7 kilo- mètres au Nord de Saint-Pourçain-sur-Sioule, à 12 kilomètres à l'Ouest de Varennes-sur-Allier, l'agglomération principale domine de quelques mètres la vallée alluviale de la Sioule et de l'Allier. Le territoire de Contigny appartient à deux régions distinctes : du Sud-Ouest au Nord, se trouve l'extrémité des derniers coteaux du Massif des Combrailles (côtes de Poulèvre, la Racherie, Bil- lonnière, la Pierre-Corbe, la Verseille) ; au Sud se trouve l'extré- mité de la Limagne (1). Cette particularité a certainement influé sur ses origines et son histoire.

(1) Les géographes situent la limite Nord de la Limagne au pied des collines de Breux (Saint-Pourçain). Sa limite extrême est à La Chaise de Monétay-sur-Allier, au lieu dit « Les Mourauds », très voisin du confluent. Sa forme est elliptique ; le grand axe orienté du Sud-Est au Nord- Ouest mesure 6 kilomètres, et le petit 3 km. 200. Ces deux axes se coupent aux Brioudes, à 1 kilomètre au Sud-Est du bourg. Elle est limitée au Nord par Monétay, à l'Ouest par Verneuil, au Sud-Ouest par , au Sud et au Sud-Est par St-Pourçain, au Nord-Est par Saint-Loup et La Ferté-Hauterive. La position de la commune, au confluent du Douzenan et de la Sioule, de la Sioule et de l'Allier, et à l'extrême Nord de la Limagne, lui donne une particularité spéciale. La Sioule partage la commune en deux parties égales : à l'Est la vallée alluviale de l'Allier et de la Sioule (Rachallier), à l'Ouest la Limagne, composée d'alluvions récentes et d'alluvions plus anciennes (bourg et plaine) et des coteaux (derniers contreforts des Combrailles). Au point de vue géologique, elle est disposée au fond de l'ancien Léman, lequel, à mesure de son retrait, forma le lac d'Allier. Les alluvions anciennes et les terrains des coteaux sont de nature argilo- calcaire. La plaine alluviale est formée d'alluvions sablonneuses. Le plateau caillouteux laisse apparaître par endroit une ossature grani- tique. La vallée alluviale de la Sioule et de l'Allier s'étend sur la moitié de la commune. Le sommet de la colline de la Verseille est situé à 304 mètres d'altitude et surplombe le bourg de 65 mètres. La plaine alluviale est un peu moins élevée. Les altitudes y varient autour de 230 m. Contigny est un bon pays de production agricole. Le blé et les céréales de printemps sont d'un bon rendement dans toute la com- mune. La pomme de terre et surtout la betterave (cette dernière est de grosse production dans les terres fortes et les chambonnages) sont utilisées sur place peur l'engraissement du bétail. L'élevage des bovins et celui des chevaux tiennent une place importante dans toutes les grandes fermes (prés et pacages de la vallée). L'élevage du porc prend de plus en plus d'importance dans les grandes et les petites exploitations. Les arbres fruitiers : pommiers, poiriers, cerisiers et noyers croissent bien dans la plaine fertile et sur les coteaux. Les pêchers et les amandiers se rencontrent surtout dans le vignoble. Les saules et les peupliers sont de venue rapide et sont très nombreux dans tous les terrains marécageux du rivage. Dans ces mêmes terrains on trouve aussi des aulnes ou « vernes ». On rencontre aussi quel- ques ormeaux. Ajoutons que le peuplier de la vallée de la Sioule, très recherché de l'industrie, fait l'objet d'un important commerce de la part des négociants en bois et des scieries de toute la région. La forêt s'étendait jadis jusqu'aux confins de la Racherie, de Billonnière et de la Pierre-Corbe. Elle a disparu après le défriche- ment qui eut lieu vers la première moitié du XIX siècle (1). Les chênes se rencontrent encore en futaie ou en coupe aux confins du bois du Vousset, en massifs dans la propriété de Balorre. Ils sont peu nombreux le long des talus et des haies. Les coteaux bien exposés et surtout les plateaux : la Racherie, la Pierre-Corbe, Billonnière et la Verseille, sont propices à la cul- ture de la vigne et sont producteurs de vins renommés. Notons cependant qu'avant le phylloxéra la superficie plantée en vigne était de 180 hectares, alors qu'en 1936 elle n'était plus que de 143 hec- tares. La commune est peu giboyeuse, sauf dans les chasses gardées. Ces dernières se composent d'une propriété particulière et du terri- toire de deux sociétés. La pêche attire chaque année de nombreux amateurs au voisi- nage du confluent et sur les rives de la Sioule. La pêche annuelle du chondrostome, ou vulgairement « hotu », est très abondante au moment du frai et présente un caractère particulier. Au point de vue touristique, de la route nationale n° 9, sur le plateau et à la Racherie, plusieurs perspectives s'offrent au voya- geur. Ce sont, à l'Est, les riantes vallées de la Sioule et de l'Allier (2); plus loin, dans la même direction, sur la rive droite de l'Allier, une ligne de faibles coteaux s'échelonnant de Bessay à Saint-Germain-des-Fossés et plus loin encore, à l'horizon, la butte Saint-Léon et les Monts de la Madeleine; à l'Ouest s'aperçoivent nettement les plateaux granitiques du Theil, , et ; au Sud enfin, de la côte de la Racherie apparaît Saint- Pourçain, quelque peu caché entre les collines de Breux et de Briailles; sur sa droite, le château de Montfand, situé en plein vignoble, et dans le lointain les buttes de la Lizolle et la chaîne des Dômes. Contigny a été la patrie de quelques hommes connus : l'écrivain régionaliste Philippe Valette (né en 1887), (lauréat de l'Académie du Vernet), auteur de « Oh, vivre ! », de « Sur la Terre », de « Mon Village », de reportages et de contes parus dans la presse, dont la famille à habité la commune et qui a fréquenté l'école com- munale; l'Ingénieur général de marine Raoul Ferrier, auteur de

(1) La vente en parcelles d'un reliquat de biens nationaux fut, à l'époque de la Monarchie de juillet, la cause principale du défrichement. (2) Le romancier et philosophe Emile Clermont, tué au cours de la guerre 1914-18, a cité les rives de l'Allier comme ayant un sourire per- pétuel. plusieurs travaux sur l'aérodynamique, de l'ouvrage philosophique « De Descartes à Ampère (progrès vers l'unité rationnelle) », dont la famille a très longtemps habité la commune, et qui a également fréquenté l'école communale.

Etymologie Un savant celtisant, M. de Jubainville, a dit que les localités dont la désinence revêt une forme analogue à celle de Contigny ont pour origine des « fundi » auxquels aurait été donné le nom de leurs propriétaires primitifs et représenteraient la première appro- priation individuelle du sol de la Gaule. C'est la combinaison du radical des gentilices romains en ius. avec le suffixe acus, indiquant la possession, qui a fourni environ le vingtième du nombre total des noms de lieux habités de la Gaule. Cette désinence acus a fléchi en français de bien des manières différentes. Sur le même sujet M. A. Longnon, Professeur de géographie historique au Collège de , consulté au début du XX siècle par l'Archiviste Claudon, a écrit : « Il est bien évident que Conti- gny appartient à cette série de noms de lieux d'origine gallo-romaine, formés sur un gentilice au nom de famille romaine, à l'aide d'un suffixe d'origine gauloise, acus. Mais en l'absence de textes suffi- samment anciens je ne saurais dire si la forme primitive était « Cominitiacus » ou « Continiacus ». Comitiniacus a pour lui l'exis- tence constatée d'un gentilice « Comitinius », mais il a pu exister d'autre part un gentilice « Continius », apparenté au gentilice connu « Contius » (1).

Variations sur le nom de la commune

Dans les anciens titres privés et les registres paroissiaux, le nom de Contigny est écrit de différentes façons : 1066, Quintiniaci (Archives de l'Evêché de Clermont) ; 1100, Quintiniaco (Arch. de l'Evêché de Clermont) - ce nom se retrouve dans des actes datant de 1105, 1110 et 1152 (Arch. de l'Evêché de Clermont); 1130, Continiaco (Arch. de l'Evêché de Clermont); 1309, 10 novembre, Continhiaci (titres de la Maison de Bourbon); 1438, 9 janvier, Contigni (Archives de la cure); 1548, Contigniacy (registres parois- siaux, de Contigny).

L'Epoque Gauloise

Pendant la guerre des Gaules, la vallée de l'Allier fut le théâtre d'opérations importantes. En 52 avant J.-C. les provinces qui sem- blaient complètement soumises se soulevèrent. A la tête des

(1) D'après F. Claudon. Arvernes, Vercingétorix prit l'offensive et marcha contre les Eduens, alliés de Rome. Mais César occupa le pays des Bituriges et, après s'être emparé de la capitale Avaricum (Bourges), et après avoir reformé ses légions à Decize, se dirigea sur le territoire arverne. Le chef gaulois essaya de l'arrêter en coupant tous les ponts sur l'Allier, et pendant que César, à la recherche d'un passage, remontait la rive droite, Vercingétorix suivait l'autre. A un moment, à l'insu de ce dernier, le général romain rétablit un pont en toute hâte et fit passer son armée. Vercingétorix avait une journée d'avance; il put se réfugier dans l'enceinte de Gergovia et empêcher César de s'en emparer. La description du lieu où ses troupes ont franchi l'Allier a été donnée par César dans ses « Commentaires », mais d'une façon très imprécise (César VII, 35 et 36). Certains l'ont situé à Vouroux (Varennes), en face de Cordebœuf (Paray-sous-Briailles) ; d'autres ont songé à la Ferté-Deneuvre (Châtel-de-Neuvre). Camille Jullian l'a situé à Moulins-Neuvy. Bien que l'éminent historien soit parfois discuté dans le monde savant, son opinion sur ce sujet reste pour nous une des plus autorisées. Des vestiges de l'époque gauloise subsistent dans les environs. La base d'un Dun gaulois (Dunum), existe encore à Briailles (Saint-Pourçain). Ce village abrita des fortifications romaines. Un camp romain s'établit à Châtel-de-Neuvre et s'étendait, croit-on, sur le flanc sud de Monétay-sur-Allier. A Contigny même, le village des « Gayots » et le lieu dit « l'Antique » ont une très ancienne origine. Les Gaulois plaçaient leurs chemins dans les bas-fonds et leur donnaient une forme creuse, en faisaient des sortes de tranchées. D'aucuns ont voulu voir dans nos anciens chemins creux des ves- tiges de cette lointaine époque. Le creusage des chemins n'est par- fois dû qu'à l'érosion. Les opinions sont admissibles. Elles sont dis- cutables. Pour nous, sur un sujet trop ardu, gardons une sage pru- dence.

Nous conserverons également la plus grande prudence au point de vue archéologique et nous n'entrerons dans aucune compétition. Il existait, nous dit l'Abbé Moret, une voie antique Bourges- Orléans-Bourbon-Clermont qui longeait la colline près de l'Allier. Une autre voie a été citée par M. Bertrand en 1899 et découverte dans le parc de l 'actuel château de la Chaise (ancien château du Riau) par M. le comte Louis Roy de la Chaise, sur une cinquantaine de mètres, parmi des objets antiques, et formée de baumes de cal- caire usés, retenus de chaque côté par des pierres semblables placées debout. Différents objets ont été découverts dans les environs. Une pièce d'Antonin-le-Pieux a été trouvée dans le parc du Château de la Cour; des débris d'amphores à la Verseille et à Billonnière; des silex taillés à la Pierre-Corbe et à la Verseille, ainsi qu'une hache à Monétay-sur-Allier, et d'autres objets que nous citons plus loin. Ces témoignages attestent qu'au Moyen Age, à l'époque romaine et même depuis des temps très reculés, des passages s'établirent sur les bords de nos fleuves. Ils étaient, suivant l'époque, situés dans la plaine ou sur le plateau.

L'Epoque Gallo-Romaine

Sous la domination romaine les peuples gaulois conservèrent leur individualité et leur existence propre. Chaque confédération vivait sur un territoire qu'on appelait la Cité (rien de commun avec une ville). Chaque cité se divisait en cantons ou « pays ». Les chefs-lieux des « pays » se nommaient les « Vici ». Deneuvre (Châ- tel-de-Neuvre) était un « Vicus » (singulier de Vici). Nous ignorons complètement quels furent les autres « Vici » de la région. Une paix qui ne s'est plus reproduite depuis cette époque, la paix romaine, qui dura quatre siècles, fit que les pays de l'Allier, très civilisés, vécurent dans l'abondance et la prospérité. Des poteries existaient à Vouroux (Varennes), à Vesce (Belle- rive), à Toulon-sur-Allier. Celles de Toulon paraissent avoir été importantes. Les vases et les mérées gauloises (déesses mères), les dieux du panthéon romain y étaient fabriqués. Des débris d'amphores (vases antiques), se rencontrent assez fréquemment sur les collines de la Verseille et de Billonnière. Les moins avertis peuvent les distinguer d'un « apport ». Le voisinage de Vouroux explique la présence de ces objets qui se rencontrent dans toute la vallée de l'Allier. Nous savons d'autre part que la fabrication des amphores s'est continuée jusqu'à l'époque médiévale (XII et XIII siècle). Tout en reconnaissant à ces vestiges du passé un intérêt archéo- logique, il serait donc téméraire de leur attribuer de façon certaine une origine gallo-romaine. Des découvertes gallo-romaines ont été faites à la fin du siècle dernier à Monétay-sur-Allier (B-S-E-XIII - 1875-76 - 511, 519); à Saint-Pourçain, au domaine de la Presle : villa gallo-romaine (B- S-E - 1893, 308); à Châtel-de-Neuvre (B-S-E-XIII - 1905, 8); au même endroit: ruines d'un grand édifice gallo-romain sur le point culminant du bourg de Châtel-de-Neuvre (B-S-E-XIV - 1906, 215- 226) ; à La Ferté-Hauterive, tombeau gallo-romain (B-S-E-XIII - 1875-76, 465-467); à Monétay-sur-Allier : deux blocs de pierre de taille et des débris de sculptures antiques (B-S-E-III - 1895 - 162-165). Deux incinérations et des poteries ont été découvertes au domaine « des Gayots », à Contigny (Revue Bourbonnaise 1884, 290-191). Une pièce d'Antonin-le-Pieux a été trouvée dans le parc du Château de la Cour, à Contigny (B-S-E - 1886). Une voie romaine a été découverte à la Chaise (Monétay-sur-Allier) (B-S-E- VII - 1899 - 97-99), près du Château de la Chaise et sur cet empla- cement découverte de fers à chevaux, clous, clés romaines en fer (1). Ce tronçon de voie dallée, dont a parlé M. Bertrand, indique-t-il l'existence d'une voie qui, longeant l'Allier et la Sioule sur la rive gauche, franchissait le gué de Sioule vers le lieu actuel du Moulin- Breland et se dirigeait ensuite vers l'Auvergne ? (2). Etait-il un tronçon de la voie antique, ou simplement une voie adjacente qui, de Monétay, faisait le service du port de La Chaise ? Nous savons que les routes romaines étaient des chefs-d'œuvre de l'art. Elles étaient formées de larges et épaisses dalles de pierre et posées sur un triple lit de béton et de ciment (3). Les Romains dans leur construction affectionnaient la ligne droite et les dirigeaient souvent vers les gués. Ces indications générales nous aident à les reconstituer. Faut-il donc voir dans des fragments de pierre plate, recueillis par des travailleurs au cours de certains travaux, à plus d'un mètre de profondeur du sol, des débris de dalles de cette voie disparue ? Nous ne saurions être trop affirmatifs et nous ignorons quelle fut son importance réelle. Mais tout étant d'ordre secondaire, elle n'en fut pas moins, d'après M. Bertrand, très fréquentée. L'Abbé Moret a signalé la découverte de « débris antiques » au hameau de Billonnière et près de Monétay. Le Musée de Moulins possède des clefs en bronze et des chapitaux gallo-romains qui y ont été trouvés (B-S-E-IX, p. 356). Il indique, page 114, des ruines et débris de temples ou d'outils païens, sans précision. L'autel primitif de l'église romane aurait été découvert à une date récente derrière une boiserie du chœur (?). Il se composerait d'une large dalle en pierre du pays, laquelle était supportée par trois colonnes. Des cinq croix gravées sur cette pierre, quatre ont la forme grecque, les extrémités des branches légèrement pattées (Moret, I., p. 14)

(1) Des dalles usées par un long service et encadrées par des pierres placées verticalement et leur servant de coffrage, furent retrouvées sur 30 mètres, lors de la construction du chemin Contigny-Monétay en 1854, dans l'actuel jardin Château de la Chaise, le chemin vicinal ayant été dévié afin de le rendre plus apte à la circulation actuelle. (2) Une autre voie, d'intérêt principal, se situait sur la rive droite. (3) U ne étude détaillée sur les voies romaines, de M. Fanaud, est en cours de publication dans le B.S.E. L'Abbé Moret a, d'autre part, communiqué à Francis Pérot cer- taines archives privées de l'Evêché de Clermont (1). Il a égale- ment signalé l'existence de la voie de Bourbon à Clermont qui côtoyait la colline de Monétay, près de l'Allier (Paroisses Bourbon- naises, t. 1, p. 33). La plaine dite de Vitry et le lieu voisin de Villefranche ont une origine très ancienne. Une tradition veut que Vitry indique l'empla- cement d'une ville antique. Cette tradition s'appuie sur le fait que la terre battue d'anciens chemins y réapparaît au cours des années sèches. Des vestiges de constructions y ont également été retrouvés à son extrémité Sud. Une curieuse borne, d'un aspect identique aux anciennes bornes militaires romaines (mais sans inscription), existe encore à l'Ouest de la plaine, dans un champ appartenant à la famille de Balorre, près de la maison Siret. Vitry était situé près du passage de l'ancienne voie romaine, et la présence d'une agglomération en ce lieu ne fait pas de doute, bien qu'aucun document ne puisse l'attester. Notre opinion personnelle est qu'il s'agissait là d'une « villa » (régie agricole romaine) (2). Signalons encore, au point de vue archéologique, l'existence d'un tumulus, appelé encore « la butte ». Ce tumulus, très aplani du reste par la culture, est situé sur la droite de l'ancien chemin des Brioudes, dans un champ appartenant à la famille de Balorre, près de la maison Daubannay. Il serait téméraire d'en préciser l'origine.

(1) 15 liasses aux Archives de l'Evêché de Clermont. Nos Archives, Clairefond, Série I. J. (2) Avec l'influence du christianisme naissant, c'est près des villas que se formèrent les paroisses. II. - LA PAROISSE (depuis le XIII siècle)

Il est difficile de préciser à quelle époque exacte le christianisme fut prêché à Contigny. Des moines s'établirent à Saint-Pourçain à la fin du V siècle. Il existait donc un îlot chrétien dans les envi- rons. C'est certainement de ce point de départ que le nouveau culte se répandit aux alentours. Les églises primitives, faites en bois, étaient construites sur l'emplacement des temples païens et échelonnées le long des voies romaines. Au XIII siècle les moines hospitaliers possédaient des propriétés à la Racherie. L'existence de la voie antique de Bourges à Clermont par Bour- bon-l'Archambault, laquelle, nous dit l'abbé Moret, côtoyait la colline de Monétay, fut, à n'en pas douter, la cause d'une vie cultu- relle intense dans notre région dès les premiers siècles. Les limites de l'ancienne paroisse étaient plus grandes que celles de la commune. Elle s'étendait plus au Sud. Les villages de Breuil (Breux), de la My-Voie, situés sur la rive gauche de la Sioule; et le Mas de Bessat, Villemouze et les Crégnards, situés sur la rive droite, dépendaient de Contigny. Deux ou trois domaines, situés sur la rive gauche de l'Allier, dépendaient de Saint-Loup. Huit principaux villages composaient la paroisse : le Bourg, la Racherie, Billonnière, Poulesvre, Breux, le Mas de Bessat, les Saulzais, Rachallier. Ces agglomérations distinctes avaient peu de liens entre elles. Cependant la position même de la paroisse, située au confluent du Douzenan et de la Sioule, de la Sioule et de l'Allier, ainsi qu'à la limite extrême Nord de la riche Limagne, lui donnait une particularité spéciale. Les paroisses voisines étaient sensiblement les mêmes que les communes d'aujourd'hui. C'était celles de Saint-Pourçain, Saulcet, Verneuil, Meillard, Monétay, La Ferté, Saint-Loup, Paray. En 1790, Contigny devait céder à Saint-Pourçain : le Mas de Bessat, Villemouze et les Crégnards. Breux devait former une com- mune indépendante jusqu'à son rattachement à Saint-Pourçain. Au point de vue religieux la paroisse de Contigny appartenait au diocèse de Clermont. Sur le plan juridique, elle dépendait de la châtellenie de Ver- neuil, l'une des dix-sept châtellenies de l'ancien duché de Bour- bonnais. Sa justice criminelle était la sénéchaussée de Moulins. Comparée à celle des temps anciens, l'histoire de la paroisse s'établit sur des bases plus précises et plus sûres. Des notes nous ont été laissées par différents auteurs : le Chanoine Moret, le géo- graphe Nicolas de Nicolay, l'intendant du Bourbonnais Florent d'Argouges. L'Inventaire des Titres de la Maison Ducale de Bourbon (fonds classé sous l'Empire par Huilhard Bréholles et Lecoy de la Marche) est daté de la fin du IX siècle. A partir de la fin du XII siècle, cer- tains de ces titres ont cité la paroisse. Les Ducs de Bourbon possédaient des biens et avaient des droits à Contigny, au Sud-Est de la plaine de Vitry : le Moulin Breland (1) et ses dépendances, des saulaies, des prairies et des droits de pêche sur la Sioule. Une tradition répandue dans le pays veut que la croix dite « de la Dame Anne », élevée dans le milieu du XIX siècle par les soins de la famille de Balorre sur l'emplacement d'une autre plus ancienne et située dans un croisement de chemins au Sud de Vitry, marque l'emplacement d'un ancien château des Ducs. La pierre située dans la partie supérieure de la croix, plus ancienne, est caractéristique. Cette tradition veut encore que le château élevé dans les premières années du XVI siècle par la Régente Anne de Beaujeu disparut après la défection du Connétable. Dans les Titres que nous avons consultés de cette époque, nous n'en retrouvons rien cependant, et nous ne saurions dire avec certitude si Anne de Beaujeu vint jamais à Con- tigny ou si elle y posséda des biens à titre personnel. Il n'en reste pas moins certain que cette croix près de laquelle la culture a permis de retrouver d'anciens matériaux et d'anciens passages, marque l'emplacement d'une très ancienne construction. Une plaque en fonte qui porte l'écusson des Bourbon (un cimier de face supporté par deux anges) se trouve au Moulin Breland (pro- priété de M. Perrin). D'autres écussons semblables, sur plaque ou sur peinture murale, mais dont l'origine serait différente, se trouvent au château de la Cour (2), dans la Maison Magerand et à l'Epine de Monétay-sur-Allier.

(1) Du nom d'un fermier, Antoine Berland (4 mars 1450). Une vieille toile retrouvée dans la Maison Magerand montre l'existence, au-dessus du moulin à eau, d'un moulin à vent situé dans le flanc Nord de la colline de Breux. Le domaine très voisin des Tascins est considéré dans le pays comme ayant été la propriété des Ducs. Cependant, les documents en notre connaissance attestent qu'il fut la demeure des sieurs Noyer (peut- être suzerains du Duc ?). (2) Des opinions très autorisées sont d'avis que l'écusson de la Cour proviendrait de Moulins. Les anciens titres paroissiaux de Contigny datent du milieu du XVI siècle. Ils remontent à 1548 et constituent la documentation la plus riche. L'ordonnance de François I (Edit de Villers-Cotterets, 1539), prescrivant aux curés de tenir registre des baptêmes, mariages et décès fut donc suivie de peu d'années dans son application. Les documents d'état civil et ceux ayant trait à la vie religieuse ne sont point les seuls que l'on puisse découvrir dans nos archives paroissiales. D'intéressantes notes ont été laissées par certains prêtres sur la vie de l'époque, les événements, les conditions atmos- phériques, le prix des denrées agricoles, etc... Certaines notes ont trait aux guerres de religion. Je regrette vivement toutefois n'avoir rien retrouvé des curés Valmier et Deguise, sur la période des terribles hivers 1708-1709; 1709 sur- tout, cité par M. A. Bramard dans son intéressante brochure « La dernière famine » (1). L'abbé Deguise officia dès l'automne 1709 et fit un grand nombre d'enterrements. Mais seul l'excédent énorme des décès sur les naissances atteste en cette année la misère et la famine à Contigny (2). Un inventaire des papiers de la cure se trouve à la cure de Contigny. Il a été copié sur un autre, disparu, de l'abbé Causse (décédé en 1772). Il concerne des ventes, des fondations, l'admi- nistration du port de Sioule, etc...

Il donne d'intéressants renseignements sur les vignes, les ter- rains et les coutumes de l'époque. Il fait ressortir l'importance qu'avait alors la société religieuse « La Luminaire de Contigny ». et l'existence de la Société pour l'assistance des pauvres « La Cha- rité de Contigny ».

Cet inventaire de vingt-quatre pages comprend quatorze liasses. La première date citée est de 1414 et la dernière de 1778. Bien qu'il ne soit pas signé, il a donc été écrit par l'abbé Papon ou par un de ses vicaires.

D 'une façon objective et impartiale nous nous devons de citer ces titres, en en laissant l'entière responsabilité à ceux qui en furent les auteurs.

L'abbé Moret

Se reporter dans cet ouvrage à la partie « Généralités », p. 13, 15 et 16.

(1) A. Bramard : La dernière famine, p. 51 (Curiosité bourbonnaises). (2) Nous enregistrons en 1709, 126 décès pour 32 naissances, et en 1710, 86 décès pour 37 naissances. Nicolas de Nicolay (1569) Nicolas de Nicolay, valet de chambre et géographe du roi Charles IX, était dauphinois d'origine. Il se maria à 60 ans avec la fille du châtelain de Beaumanoir, à . Dans sa « Générale description du pays et duché de Bourbon- nais », il écrit : « La Sioule passe à Contigny, puis à la Chaise où croissent les bons vins blancs, se jette dans l'Allier. Le Douzenan passe à la Commanderie de la Racherie. La paroisse de Contigny dépendait de la Châtellenie de Verneuil. « Vins de Contigny. « Contigny est « une grande et riche paroisse » en bon pays de vignoble et de prairie. Elle est composée de huit bons villages : le bourg, où est l'église; la Racherie, beau et grand château-fort non fossoyé et une petite chapelle, en pays de vignoble, et est de bon revenu; Billonnière; Pollièvre, sur Douzenan; il y a une chapelle dépendant de Saint-Pourçain ; Le Breuil (Breux) sur Allier (?), auquel il y a aussi une chapelle à campanile dépendant de l'abbaye de Saint-Gilbert, et un siège dépendant de Verneuil où répondent les habitants du dit village ; le Mas de Bessat, sur la Sioule ; Sauzat (les Saulzais), sur la Sioule, auquel il y a un port à bateaux appelé le gué de Sioule, au-dessus duquel port sont édifiés et bâtis les moulins appelés de la Comtesse, qui sont terres de Monseigneur le Duc et entretenus de bois, ensemble une descente pour prendre des saumons; Rachalier (ou Rochellier), en forme d'île, est envi- ronné quasi de toute part de la Sioule et de l'Allier. « La paroisse de Contigny rend au duc un très grand profit à raison des saules qui y sont plantés et desquels provient une mer- veilleuse quantité de « maïère » tous les ans, comme aussi pour les prairies dont le revenu de la dite paroisse s'acense tous les ans sous le nom du duc 1.500 livres tournois. La paroisse contient en tout 305 feux (approximativement 1.370 habitants). « Seigneur et vassaux : le sieur de Villemouze, paroisse de Contigny, château-fort sur l'Allier. « Le duc prenait sur les taillis et saulaies de Contigny, chaque année, la tonte et la parcière, et s'acense en son nom. Les terres labourables étant dans les dits taillis, dont le duc prend chaque année la parcière des blés, et s'acense en son nom. « Les prés et pacages étant dans les dits taillis dont le seigneur prend chacun an le revenu, le tout sur la paroisse de Contigny. appartenait au duc et sous la charge du maître des eaux et forêts du Bourbonnais, qui fait les acenses. Ce sont terres délaissées par l'Allier qui ont esté anciennement baillées à pauvres gens à labourer à parcière ; à y planter les saules et faucher les foins, à la charge que le duc y prendrait le tiers ou la moitié, selon les baux, valent de ferme 1.500 livres tournois chaque année. « La Sioule appartient entièrement au Duc jusque auprès de Saint-Pourçain; personne ne peut bâtir ou construire aucun moulin depuis les limites de la justice de Saint-Pourçain jusqu'à l'Allier. « Il y avait les moulins à la Comtesse, donnés à rente de 25 à 30 septiers blé au profit du duc, à la charge que les moulins et écluses seront entretenus de bois appartenant au duc. « La pêche de la Sioule s'acense au profit du duc, on y prenait anciennement grand nombre de lamproies et saumons, jusqu'à ce que le duc de Nivernais a fait faire des braies sur la Loire qui empêchent de monter saumons et lamproies. « La cure de Contigny, possédée par M. Simon Biguelin, prêtre résidant, est à la collation du prieur de et nomination de l'évêque de Clermont et vaut 35 1. « La Chaise (Monétay). — La Chaise sur la Sioule auquel lieu elle s'embouche dans l'Allier, et tout près il y a un port à bateaux sur le dit Allier. Au terroir de la Chaise croissent les meilleurs vins blancs de tout le Bourbonnais ».

Florent d'Argouges (1686) Contigny, seigneurs : le Roi; le Sieur Commandeur de la Racherie, le fief de la Cour au sieur Binville. Terroir à froment, seigle, noix, fruits (fait curieux, la vigne n'est pas mentionnée, alors qu'il en est parlé pour Monétay, Verneuil, Saulcet). — 161 feux. — Taille des années 1683-87 : 1.563 1., 1.563, 1.440, 1.395, 1.395 (inférieure à celle de Monétay 1898-1.680 et de Saulcet : 2.300-1.950). Le Mas de Bessat, seigneurs : le Roi; terroir comme dessus. — 163 feux. — Taille des années 1683-77 : 670 1., 670, 620, 600. 600.

Titres de la Maison de Bourbon (Arch. dép. Allier)

L'ensemble de ces titres est daté de la fin du IX siècle (878). A partir de la fin du XIII siècle (1265), certains d'entre eux con- cernent l'ancienne paroisse. Voici quelques-uns de ces titres; d'autres sont cités dans la partie de cet ouvrage concernant la Commanderie de la Racherie. 10 novembre 1309 Eusèbe Vigier de Verneuil vend à Robert, Comte de Clermont, pour le prix de 120 livres, une saussaie (Sali- cium), sise dans la paroisse de Contigny (Continbiaci). 1322 : Philippe de Chanillac, doyen de l'église de Verneuil, reconnaît tenir en fief de Louis, Comte de Clermont, Sire de Bour- bon, tout ce qu'il possède dans les paroisses du Theil, de la Feline, de Saulcet, de Branssat, de Verneuil, de Contigny et de Meillard. 28 septembre 1344 : Jean, Sire de , abandonne au Duc de Bourbonnais tous les droits qu'il avait ou pouvait avoir à Saint-Pourçain (paroisse de Saint-Georges), à Contigny, Paray, Bayet, Martilly, Montor, Louchy, Saulcet, en la prévôté de Palluet, et Pierre, Duc de Bourbon, abandonne ou échange au dit Sire de Bellenaves tout le droit qu'il a en la ville et châtellenie de Belle- naves et en la ville de Senat. 16 janvier 1399 : Jean, Seigneur de Bellenaves, vend, cède et transporte à Jean de Châteaumorand, Seigneur de Polligny, pour le prix de douze cents écus d'or dont chacun vaut vingt-deux sous, six deniers tournois, la justice haute, moyenne et basse du lieu de Breux (Breulz), les Saint-Pourçain, ensemble la justice qu'il a ès paroisses de Contigny, de Paray, de Lorige, et en la Ville franche (de Saint-Pourçain), avec d'autres choses plus à plein déclarées dans l'acte. (T. II, p. 98, n° 4.195). 11 mars 1450 (N. St. ) : les gens des comptes du Duc de Bour- bonnais baillent à cens perpétuel à Antoine Berland les moulins dits de la Comtesse, sis en la Châtellenie de Verneuil, sur la rivière de Sioule avec leurs dépendances, à la charge de payer au duc chaque année vingt-cinq septiers de blé, de lui réserver tous les saumons qui seront pris dans les eaux des dits moulins et d'acquitter les autres droits et servitudes accoutumés (n° 5.848). Vers 1480 : Des informations sont faites pour établir le droit qu'ont les maîtres des Eaux et Forêts d'exercer la garde et la jus- tice dans les salis situés en la Châtellenie de Verneuil, entre les rivières d'Allier et de Sioule. (T. II, p. 392, n° 6740).

Anciens titres paroissiaux de Contigny (1548-1792) (Archives municipales de la commune déposées à la mairie) (Fonds classé par l'Archiviste F. Claudon) Le dépouillement des anciens registres paroissiaux constitue la documentation la plus importante. Parmi les actes des mariages et des publications de mariages, baptêmes et décès, des notes ont été prises par les curés de l'époque. Leur caractère et leur impor- tance varient suivant l'érudition de ces derniers. On y retrouve quelques actes importants, les notes ayant trait à la vie civile et religieuse, ce qui, de près ou de loin, servira à établir la vérité de l'histoire. Nous livrons ces titres à nos lecteurs en dehors de tout secta- risme et de toute partialité (1). Les actes les plus anciens datent de 1548. Des lacunes existent en février 1564, décembre 1514 et en 1576-1578. Ils sont en latin avant 1552. L'emploi du style de la circoncision est régulier depuis 1560 (démontré par les concordances des quantièmes des jours de semaine où les bans sont publiés). Les signataires des actes sont : Monnier, curé ? (1548-1554); Champlong. vicaire (1548-1559); Pierre Berland, vicaire (1554- 1585), puis probablement curé. 16 janvier 1548 (nouveau style): premier acte des mariages. 9 février 1549 (N. St) : mariage de Pierre Cariol de Contigny avec Marguerite Paysent. 13 février 1552 (N. St.): mariage de Martial Pasturet avec Phi- lippe Pérault. 23 janvier 1561 : mariage de Sébastien Mignot avec Marie Pagnon. 20 janvier 1563 : mariage de Noël Bouchard avec Françoise Pas- turet. 14 janvier 1584: mariage d'Etienne Ribault avec Jeanne Guilhet. 25 juin 1585 : dernier acte des mariages. (Ed. suppl. 444 liasse). Les bans sont généralement publiés et les mariages solennisés par groupes et le plus souvent de décembre à février. 1557 : actes des baptêmes de la paroisse de Contigny. 27 février 1557 (N. St.): premier acte. Mounnier, curé (?), signe des actes en 1557. L'emploi du style pascal est régulier dans tout cet article (cf. g g 1). 23 août 1557: baptême de Jehan, fils de Gilbert Crosier, sei- gneur de la Rue et de Jeanne de Giat (?); parrain: Charles du Bouchat, écuyer. 5 janvier 1559 (N. St.): baptême de Claude, fils d'Antoine Berland et de Mayette Blanchardet. 31 août: de Sébastien, fils de « Toucas Champteloup » et de Catherine Potheret; parrain « Sébastien Selerier, escuyer, Seigneur de Bourelliérez ». 20 octobre 1562: baptême de Marguerite, fille de Jean Mon- nier et de Guillemette Régnier.

(1) Nous ne citons ici que l'essentiel de ces titres. 1 mars 1563 (N. St.): parrainage de Sébastien Férauld, sieur du Vousset.

28 février 1564 (N. St.): dernier acte (E. suppl. 445 liasse). 1564: Sébastien Jacob, signe comme curé de Contigny, vicaires ainsi désignés: Annet Crozet (1571); Gabriel Villerat (1571-1572). — Autres signataires des actes probablement comme vicaires: Vey- rier (1565); Martial Ribault (1565-1570); Gaffis (1571); Pierre Berland (1564-1565), puis sans doute comme curé (1574-1575): Antoine Prohet (1575). Des lacunes existent: février-avril 1566, juillet 1566, mai 1570, octobre 1572, novembre 1574.

4 août 1564: parrainages de Sébastien Selerier, écuyer, et de Catherine de Saint-Martin.

28 septembre: de Charles du Bouchat, seigneur dudit lieu. 22 octobre: de Sébastien Jacob, curé de Contigny.

1 novembre: dernière signature du curé Jacob. 25 avril 1565: parrainage de Simon Biguelin, curé de Contigny. 20 novembre: baptême de Jeanne, fille de noble Loyard Vimeux et de Marguerite de la Croix ; parrain : Jean Lévêque, commandeur de la Racherie.

13 août 1570: dernière signature du curé Biguelin. 16 novembre : parrainage de Jacques Dinet, conseiller au prési- dial de Moulins.

1575: le curé est Pierre Berland.

20 septembre: baptême de Charles, fils d'Antoine Messou, écuyer, seigneur de « Rataboulx » et de Marguerite Bilhon; par- rain: Charles de Byosat, chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, et François Férault, écuyer, seigneur du Vousset. 27 juillet 1577: parrainage de Byosat, commandeur de la Racherie.

9 septembre: parrainage d'Antoine Prohet, prêtre, et de Pierre Berland, curé de Contigny. 15 octobre: parrainage d'Isabeau de Chanteloube, « femme à noble Monsieur de La Rouzière et de Villemouze ».

8 juin 1578: baptême de Françoise, fille de feu Philippe Bois- son, écuyer, seigneur de la Rue, et de Péronelle Vigier. 24 octobre 1581 : parrainage de Claude Hedelin, contrôleur ordinaire des guerres. Des lacunes existent dans les registres: juin-juillet 1584, sep- tembre 1584, décembre 1585, février 1586, octobre 1588, octobre- novembre 1589.