A la découverte de Sortosville-en-Beaumont version (2) remplace les versions précédentes 1/11

SORTOSVILLE-EN-BEAUMONT Sommaire Identité, Toponymie page 1 Maison du Biscuit page 9… Un peu d’histoire … à savoir page 1… Parc Eolien page 9… Les personnes ou familles liées à la commune et leur histoire page 3… Cours d’eau, Ponts page 9… Le patrimoine (public et privé), lieux et monuments à découvrir, événement : Lavoirs, Fontaines, Sources, Etangs page 9… Eglise Saint Georges page 4… Croix de chemin page 10… Manoir de Sortosville page 5… Communes limitrophes & plans page 10… Charbonnerie page 7… Randonner à Sortosville-en-Beaumont page 11… Station Radar page 7… Sources page 11…

Identité, toponymie Sortosville-en-Beaumont appartient à l'arrondisse- ment de Cherbourg, au Canton des Pieux (ancienne- ment Barneville-Carteret), et appartenait à la Commu- nauté de communes de la Côte des Isles jusqu’à fin 2016. Désormais, la commune de Sortosville-en-Beaumont appartient à la Communauté d’Agglomération du Coten- tin (CAC). Les habitants de Sortosville-en-Beaumont se nomment les Sortosvillais(es) Sortosville-en-Beaumont compte 320 habitants (recen- sement 2015) sur une superficie de 10.24 km² soit 31 hab. / km². (84,2 pour la , 111 pour la Normandie et 116 pour la ). Les formes anciennes du nom de Sortosville-en-Beaumont sont : Sorthoovilla (vers1150), Sorteovilla (vers1175), Sortouvilla (vers 1280), Sortosville-en-Beaumont (1707). François de Beaurepaire (Historien et chercheur, passionné par la toponymie, qui a écrit un ouvrage de réfé- rence « les noms des communes et anciennes de la Manche ») donne pour origine le domaine, la ville, de Svarthofdi, nom de personne scandinave signifiant tête noire, qu’on retrouve dans Surtauville (Eure). Le déter- minant en – Beaumont rappelle que cette paroisse faisait partie de la sergenterie de Beaumont. Cette ancienne sergenterie est une ancienne circonscription administrative qui ressortissait à l’élection de Va- lognes, puis fut partagée entre celles de et de Carentan, qui faisaient elles-mêmes partie de la géné- ralité de Caen. En 1612-1636 et 1677, elle comprenait 44 paroisses dont Sortosville. Un peu d’Histoire… à savoir ✓ Jusqu’à la Révolution, la paroisse de Sortosville-en-Beaumont avait deux curés et deux presbytères, puisqu’il y avait deux portions curiales : « pro majori » et « secunda portione ». La première (grande portion) correspondait au fief de Sortosville-en-Beaumont, le possesseur du fief en était le patron présentateur. La seconde portion correspondait à l’extension du fief du Breuil (Les Moitiers d’Allonne) sur la paroisse de Sor- tosville-en-Beaumont. Le seigneur du Breuil en était le patron présentateur (prévôté de Sortosville). L’existence de deux portions curiales fut la cause de contestations entre les seigneurs de Sortosville et du Breuil, notamment au XVIIIe siècle. Par exemple, en 1771, suite au décès du curé de la première portion, Pierre-Thomas-François Duval, la cérémonie de prise de possession par Jean-Baptiste Lefêvre d’Anneville, présenté par le puissant seigneur Messire Jérôme-Frédéric Bignon, conseiller au Parlement, ne put se dérouler dans les formes habituelles…sieur Jean-René des Wallons (curé de la seconde portion) et Jean-Baptiste d’Anneville revendiquant chacun la possession de la première portion… ✓ Le fief de Sortosville était constitué de deux prévôtés : celle de Sortosville sur la paroisse du même nom et celle de Hatainville sur la paroisse de Notre-Dame-d’Allonne. Il était tenu du roi, sous la vicomté de Valognes, pour un quart de fief de haubert (fief appartenant à un chevalier) et avait des extensions à Saint-Pierre- d’Arthéglise, Jobourg et Le Valdecie. Le domaine non fieffé comprenait : jardins à pommiers, terres labourables, prairies, bois taillis et de haute fu- taie, le tout d’une superficie de 450 vergées. Le domaine fieffé était divisé en deux prévôtés : la prévôté de Sortosville composée de 26 fiefs d’une superficie de 1 650 vergées, et la prévôté d’Hatainville composée de 7 fiefs d’une superficie de 398 vergées. La lande du Bosc de La Haye, composée de landages, Chénée et marais, qui jouxtait le terroir de Saint-Pierre- d’Arthéglise et du Valdecie, la rivière de Scye et le terroir de Sortosville-en-Beaumont, faisaient partie du fief. Tout comme la lande de Bavent et la lande Sortosville sur lesquelles les hommes de la seigneurie avaient droit de pâturage et herbage pour leurs bestiaux. Plusieurs fiefs de Fierville dépendaient aussi de la seigneurie de Sortosville-en-Beaumont. ✓ Vers 1189, Robert de Sortosville en était le seigneur. Puis, au XIIIe siècle, ce fut Gautier de Sainte-Mère- Eglise par mariage avec Lucie de Sortosville, fille unique et seule héritière de Robert de Sortosville. Le fief ap- partint ensuite successivement par héritage ou mariage aux familles des Moutiers, de Cambray, de Thiboville,

Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / décembre 2020) A la découverte de Sortosville-en-Beaumont version (2) remplace les versions précédentes 2/11 de Mareuil, de Montpezat. En 1559, la seigneurie de Sortosville-en-Beaumont appartenait à Jacques Davy, seigneur de Gouberville, bailli de Cotentin. Les Davy, dont la famille se divise en trois grandes branches et plusieurs rameaux, seigneurs de Sortosville-en- Beaumont, font partie du rameau d’Amfreville et de la branche de Virville. En 1663, Pierre Davy, vendit le fief de Sortosville-en-Beaumont à Robert Le Bel, écuyer, prieur de La Couppe- rie, et à son frère, Jacques Le Bel, écuyer, sieur du Quesney de la paroisse de Portbail. Le fief de Sortosville-en-Beaumont fut ensuite vendu, en 1687, à Charles-Robert Pittebout, écuyer, seigneur de Graffard. En 1769, Jérôme-Frédéric Bignon, bibliothécaire du roi, et son épouse Marie-Bernardine de Hennot du Rosel héritèrent des biens de la famille Pittebout, suite au décès de Madeleine Pittebout, veuve de Jean-Baptiste- François Rossignol, seigneur de Carteret. Puis au fil des successions le manoir et l’ancien domaine fieffé de Sortosville-en-Beaumont passèrent dans la famille Desfriches : Armand-Paul Desfriches (1) (1824-1896), fils de Pauline-Mélanie-Louise Bignon (1800-1865), épouse de Stanislas-Henri Desfriches (1787-1866), en était pro- priétaire en hérita après le décès de sa mère. (1) Armand-Paul Desfriches, comte Doria, fut maire de Orrouy (Oise), où il est décédé, de 1864 à 1896. C’était un grand collectionneur d’art et il patronnait plusieurs artistes dont certains côtoyaient son château d’Orrouy, comme par exemple Adolphe-Félix Cals, Gustave-Henri Colin, Victor Bignon, ou bien encore Jean-Baptiste- Camille Corot et Edouard Manet. Certains tableaux de sa collection se retrouvent dans des musées en Europe et aux États-Unis. ✓ Sortosville-en-Beaumont fit partie, de 1790 à 1801, du canton de . Créé en 1790 en tant que subdivision de l’ancien district de Valognes, le canton de Surtainville fut une première fois supprimé, avec tous les autres, par la Convention de juin 1793, puis rétabli par le directoire en octobre 1795. Il fut définitivement aboli et partagé entre les cantons des Pieux et de Barneville. C’est ainsi que les 8 communes qu’il regroupait ont été réparties : Baubigny, Saint-Paul-des-Sablons (rattachée aujourd’hui à Baubigny), Sénoville et Sor- tosville-en-Beaumont au canton de Barneville, tandis que Pierreville, , Saint-Germain-le-Gaillard et Surtainville, au canton des Pieux. ✓ Pendant la seconde Guerre mondiale, dès 1940, une station radar et de radioguidage allemande a été installée sur les hauteurs de Sortosville, non loin des actuelles éoliennes. (cf. § station radar). Cette station avait pour mission de diriger les avions de la Luftawffe, dans le cadre de l’opération Seelöwe (Lion de Mer en fran- çais), qui était un plan d’invasion allemand du Royaume-Uni, avec bombardements au-dessus de ce pays. (Pro- jet d’invasion retardé à la fin 1940 puis définitivement abandonné en 1943). ✓ En juin 1944, s’installe à Sortosville-en-Beaumont, au hameau Costard, un groupe de résistants constitué de Maurice Dacier (1913-1987), Maurice Griffaut (1926-), directeur de la laiterie, André Le Bellec (1902-1972) et sa femme Andrée (1922-) agent de liaison FFI, du gendarme Leboisselier, Henri Lecrès (1907-2005), Gustave Rouxel (1916-) quincailler qui fournit des renseignements sur la station radar, et François Lepetit (1918-) en- ployé de laiterie. Le 5 juin au soir, des messages donnent l’ordre de déclencher les plans vert (sabotage généralisé des voies ferrées) et violet (sabotage des lignes de communication souterraines et aériennes, à travers tout le département. Les lignes Paris-Cherbourg, Cherbourg- et Lison- sont immédiatement coupées en plusieurs endroits. Elles le sont encore à plusieurs reprises dans les jours qui suivent. Parallèlement, les groupes harcèlent l’occupant et s’appliquent à retarder au maximum la montée des renforts allemands avec des moyens déri- soires. De petits maquis qui pratiquent la guérilla s’organisent dans le département, notamment à Sortosville-en-Beaumont. Ainsi, la Résistance du Cotentin prit toute sa dimension dans la coupure du Cotentin aux côtés des troupes US. Mais cet activisme inhabituel, qui désoriente les Alle- mands, accentue la violence de la répression. ✓ Après le débarquement du 6 juin 1944, l’objectif des Américains est de s’emparer du port en eaux profondes de Cherbourg. Cependant, ceux-ci trouvent sur leur route une résistance allemande acharnée à Ca- rentan et . Le 18 juin, au matin ils prennent la station radar et radio-guidage de Sortosville et libè- rent Barneville-sur-Mer (la coupure du Cotentin), isolant par la même près de quatre divisions allemandes dans la péninsule. Le 22 juin, alors que dans la ville de Cherbourg les troupes allemandes encerclées entreprennent la destruction systématique des installations portuaires, les Américains entament une offensive et conquièrent le précieux port le 26 juin. Mais dès la reprise de l’offensive vers l’intérieur des terres, les GI’s se heurtent à un adversaire dont ils avaient sous-estimé la résistance : le bocage normand. C’est le début de la « guerre des haies », les haies formant une ligne de défense naturelle formidable. Pour le général Collins, les conditions de combat rappellent la jungle tant l’ennemi est camouflé. Les GI’s en sont réduits à avancer d’enclos en enclos. Pour sortir de cette impasse, le général Bradley change de stratégie. Au lieu d’attaquer sur l’ensemble du front, il décide de concentrer son effort sur une petite zone, l’opération Cobra est déclenchée le 25 juillet… ✓ Un parc composé de cinq éoliennes est en activité depuis juillet 2004. Contrairement à ce que les comptes- rendus de réunions rapportent, le projet n’a pas eu et n’a toujours pas la complète adhésion de tous les rive- rains !

Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / décembre 2020) A la découverte de Sortosville-en-Beaumont version (2) remplace les versions précédentes 3/11

✓ La Communauté de communes du canton de Barneville-Carteret s’est créée en décembre 1994 avec huit communes du canton : Barneville-Carteret, Baubigny, La Haye-d’Ectot, Les Moitiers-d’Allonne, Saint-Georges- de-la-Rivière, Saint-Maurice-en-Cotentin, Saint-Pierre-d’Arthéglise, Sénoville et Sortosville-en-Beaumont. La commune de Baubigny rejoindra l’EPCI en 2000 tandis que Saint-Jean-de-la-Rivière, commune limitrophe de Barneville-Carteret, préféra adhérer à la communauté de communes de la région de Portbail créée un an plus tôt. En décembre 2004, elle fusionne avec la Communauté de communes de la région de Portbail pour former la Communauté de communes de la Côte des Isles. ✓ La Communauté de communes Côte-des-Isles est donc née le 31 décembre 2004 de la fusion des communautés de communes de la région de Portbail et du canton de Barneville. Elle cesse d'exister le 1er jan- vier 2017 après son absorption par la Communauté d’agglomération du Cotentin, pour devenir le Pôle de proximité de la Cote des Isles. ✓ Dans le cadre de la Réforme Territoriale, une nouvelle intercommunalité du Grand Cotentin « la CAC » est née depuis le 1er janvier 2017. La CAC regroupe l’ensemble des EPCI de la Presqu’île (Val de Saire, canton de Saint-Pierre-Eglise, la Saire, Cœur du Co- tentin, Vallée de l’Ouve, Douve Divette, , Côte des Isles, région de Montebourg), les communes nouvelles (Cherbourg-en-Cotentin et ), soit 150 communes repré- sentant 181 897 habitants. Certaines intercommunalités se sont transformées en commune nouvelle offrant semble-t-il des perspectives intéressantes aux communes qui se regroupent ainsi. La création d'une commune nouvelle à la dimension de la Côte-des-Isles n’a pas été possible faute de consensus. Des projets à plus petite échelle, autour de Portbail, de Barneville et un autre soutenu par le syndicat scolaire de l’école des 7 lieux, ont eux aussi capoté ; la commune du Mesnil a dit « non » et préféré la politique du « chacun dans son coin » ! Cependant, Portbail, Saint-Lô-d’Ourville et Denneville se sont regroupés en com- mune nouvelle « Port-Bail-sur-Mer » depuis le 1er janvier 2019. Les communes voisines de Barneville-Carteret n’ont pas souhaité se joindre à cette dernière. Et pourtant, la création d’une commune nouvelle aurait très certainement permis de renforcer la capacité d’action de nos petites communes rurales (mutualisation des moyens par exemple) et de disposer d’une in- fluence plus importante au sein de cette énorme intercommunalité. Ainsi la commune de Sortosville-en-Beaumont se présente individuellement à cette nouvelle intercommunalité. Elle représente environ 0,18% de la population total de cette dernière. Le Conseil communautaire de la CAC étant composé de 221 délégués, dont 59 pour Cherbourg-en-Cotentin. Les personnes ou familles liées à la commune et leur histoire • Un certain Guillaume de Breuilly, dont la lignée des seigneurs de Sortosville-en-Beaumont, participa à la première croisade (1095 à 1100) aux côtés de Robert Courteheuse qui fut duc de Normandie de 1087 à 1106. Ce Robert Courteheuse, fils aîné de Guillaume le Conquérant, fut aussi un prétendant malheureux au trône d’Angleterre que ses deux frères cadets lui ont successivement usurpé. C’est en tentant de récupérer ce trône qu’il est capturé et terminera sa vie comme prisonnier. Rappelons que le nom de Breuilly vient de son fief du Breuil situé sur la commune des Moitiers d’Allonne. La famille de Breuilly (portant pour armoiries d'azur au lion d'or armé lampassé et couronné de gueule au chef cousu de gueule plein) que l’on retrouve aussi au Valdecie, est connue ailleurs en Cotentin, notamment par la branche de seigneurs de Baudreville et de Saint-Nicolas-de-Pierrepont. • Jacques Davy (XVIe), l'ancêtre des marquis d'Amfreville et des barons de La Haye du Puits, Grand Bailli du Cotentin, possédait en 1559 la seigneurie de Sortosville. Il était également seigneur du Bois, de la Haulle, de , de Montviron, de la Bellière, du Breuil, de Villiers et de Gourbesville. Cette année là, le 17 février, il se marie avec Jeanne de Montaigu, et le 17 juillet, un arrêt du Parlement retire à Jacques Davy sa charge de Grand Bailli, charge qu’il avait obtenue le 14 février 1538 par lettre de François 1er. Il aurait fait la demande en faveur de son fils Adrien, sieur de Sortosville, qui devint à son tour Grand Bailli. • Maurice Dacier, Maurice Griffaut, directeur de la laiterie de Sortosville, André Le Bellec, ancien secrétaire de la section socialiste de Carentan, chef du réseau de la zone nord, Andrée Le Bellec, agent de liaison FFI, Henri Leboisselier, gendarme à Barneville, Henri Lecrès, ingénieur à la direction des construc- tions navales de Cherbourg, Gustave Rouxel, quincailler qui fournit les renseignements sur la station radar, François Lepetit, employé de laiterie, tous membres du réseau Libération-Nord, firent de Sortosville-en- Beaumont un pôle de résistance actif dans les combats de la Libération : Maurice Dacier et André Le Bellec (Toto, Le chalumeau), sont chargés d’étendre la propagande en dehors de Cherbourg (diffusion du journal « Socialisme et Liberté »). Le matériel de propagande destiné au département est d’ailleurs centralisé au domi- cile de ce dernier. Il transmet notamment des renseignements très précis sur les rampes de V1 et V2 dans le Nord-Cotentin ; Le groupe de Maurice Dacier était chargé notamment de couper, dès le 6 juin 1944, les lignes téléphoniques ou télégraphiques aériennes autour de Barneville et Bricquebec ; Maurice Griffault, le directeur de la laiterie près de laquelle a été constitué un maquis sous la protection du réseau Libération-Nord, cache un stock d’armes, sous la protection discrète du gendarme Henri Leboisselier. Ce dernier permettra à trois soldats sénégalais d’embarquer à Carteret pour Jersey ; Henri Lecrès, avec l'arrivée des Américains, participe aux ac- tions de la coupure du Cotentin, et fournit à l’état-major allié de précieux renseignements sur les défenses de Cherbourg et les effectifs nazis de sa zone d’influence ; Gustave Rouxel donnera de sérieux renseignements

Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / décembre 2020) A la découverte de Sortosville-en-Beaumont version (2) remplace les versions précédentes 4/11 sur l'important poste de radar en construction, après avoir pu pénétrer en costume d'ouvrier dans l'ouvrage, établir les relevés nécessaires, évaluer l'épaisseur du béton et indiquer l'emplacement de la défense aérienne… A la fin de 1942, le Mouvement "Libération-Nord", après une période assez confuse, Syndicalistes et Socialistes ont réussi à former ensemble un mouvement de Résistance populaire, ayant pour vocation le regroupement de militants orientés surtout sur la recherche du renseignement… Rappelons que la direction et plusieurs hommes de ‘’Libération-Nord’’, ayant quitté la région cherbourgeoise, vivaient dans la clandestinité au petit maquis de Sortosville-en-Beaumont. Le patrimoine (public et privé), lieux et monuments à découvrir, événements… • Eglise Saint-Georges (XIIe-XIVe-XIXe) L’église paroissiale de Sortosville appar- tient, sauf les retouches, au style roman. « Jusque dans le courant de la première moitié du XIXe siècle, l’église ne possédait qu’un chœur et une nef… Elle avait pour clocher le fourchet d’un arbre attenant au cimetière et dans ce clocher se balançait modestement une petite cloche… Des biens communaux furent aliénés pour payer la construction du clocher effectuée en 1850-51… » (extrait de l’ouvrage de Jean Barros ‘’le Canton de Barneville-

Carteret / le Patrimoine’’) A son arrivée au pouvoir, Bonaparte s’emploie à mettre un terme à la Révolution par une politique de réconcilia- tion nationale, notamment : les mesures de déportation contre les prêtres réfractaires sont abandonnées et la réouverture des églises est autorisée. C’est ainsi que l’abbé Pierre-Louis Colin qui était curé de l’une des deux portions de Sortosville-en-Beaumont à la veille de la Révolution, fut à nouveau curé. C’est lui qui fit construire la chapelle nord (chapelle du Rosaire) qui était jadis ornée d’un tableau représentant les quinze mystères du Ro- saire, don de M. Bignon du Rozel. L’arc triomphal, le mur du haut de la nef (côté nord) et une arcade du côté sud, pourraient être les parties les plus anciennes de l’édifice actuel, pouvant dater du XIVe. Les deux autels laté- raux avec retable (XVIIIe) en bois peint et doré, et la perque de crucifix, forment un bel ensemble. Les deux autels latéraux Chapelle du Rosaire La Vierge à l’Enfant (fin XVe ou début XVIe) de l’autel latéral sud, en pierre calcaire polychromée sous badigeon, la Vierge à l’Enfant assise (XVe) et le groupe sculpté Education de la Vierge (XIXe). On découvre des inscriptions funéraires concer- nant la famille Langlois dans la nef et le transept, et d’autres concernant la famille Surcouf dans la nef. Au-dessous de chacun des 14 tableaux du che- min de croix, une petite plaque rappelle un don, comme ici à la huitième station (Simon de Cyrène aide Jésus à porter la croix) « DON DE Mr ET Mme PAUL TARDIF » Inscriptions Un autel « face au peuple » remplace le maître- autel qui a complètement disparu.

L’intérieur de l’église de Sortosville-en-Beaumont garde son authenticité moyenâgeuse avec un décor et statuaire relativement dépouillé. La sta- tue de la Vierge exposée à proximité des fonts baptismaux date du XVe siècle. Elle a été retrou- vée au Bas de Sortosville-en-Beaumont et placée ici dans l’église par l’abbé Louis Leroy en 1988.

Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / décembre 2020) A la découverte de Sortosville-en-Beaumont version (2) remplace les versions précédentes 5/11

La particularité de cette église, c’est son éloignement (1.5 km) par rapport au « bourg » (hameau Costard où se situent la mairie et la Maison du Biscuit). Elle se trouve à proximité du manoir le long de la D250 et en contre- bas de la lande des Bavents. • Manoir de Sortosville (XIVe-XVIe-XXe) Le manoir se situe en face de l’église, de l’autre côté de la D250, à flanc de coteau de la Lande de Bavent, au-dessus du ruis- seau du Coisel. Au XXe siècle, les maçonneries du vaste logis ont été entièrement reprises et des portes & fenêtres modernes ont remplacé les anciennes ouvertures. Cependant, quelques éléments architecturaux qui exis- tent encore permettent de dater sa cons- truction. La souche de cheminée octogonale constitue les vestiges d’une grande cheminée qui devait exister dans le logis. On retrouve ce type de souche à .

A l’extrémité sud, une grande porte à arc surbais- sé avec deux rangs de claveaux est surmontée d’un larmier qui se prolonge sur le contrefort du pignon. Cette partie du bâtiment correspond pro- bablement à l’ancienne grange seigneuriale, ou bien, selon Jean-Paul Hamel, l’actuel propriétaire, il s’agirait plutôt de l’ancienne salle d’armes. Sur le pignon on découvre une grande baie go- thique avec quelques restes de la rosace en par- tie haute. Cette architecture gothique d’origine française s’est développée à partir de la seconde partie du Moyen-Âge. Elle apparaît en Île-de-France et en Haute-Picardie au XIIe siècle. La Normandie a été

très tôt associée à ce mouvement… A cette extrémité sud, des restes de mur et la trace de rive de toiture sur le pignon, permettent de deviner une ancienne construction, très pro- bablement la chapelle seigneuriale. Le bâtiment, en bas de la cour, serait les an- ciennes écuries. Deux portes en arc plein cintre ont été bouchées. Leur seuil qui n’est plus visible se trouve en dessous-du niveau de la cour, suite au nivellement de celle-ci. Nivellement qui a justi- fié la construction du muret. Sur l’arrière du logis, devait exister une tour car- rée recevant l’escalier et le colombier. La chambre du seigneur devait se situer à l’étage, côté pignon nord (route), à l’arrière. Selon Jean Barros, ce logis serait la plus ancienne construction du canton. Les autres bâtiments, notamment la grange située le long de la route, sont aussi très anciens. Comme on l’a vu plus haut, le manoir a appartenu, successivement, aux familles de Sortosville, des Moutiers, puis au milieu du XVIe siècle, à la famille Davy. Le domaine appartint ensuite aux Le Bel, puis aux Pittebout. Jérôme-Frédéric Bignon, bibliothécaire du roi, et son épouse Marie-Bernardine de Hennot du Rosel héritèrent des biens de la famille Pittebout.

Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / décembre 2020) A la découverte de Sortosville-en-Beaumont version (2) remplace les versions précédentes 6/11

En 1791, Marie-Bernardine de Hennot du Rosel était pro- priétaire du manoir de Sor- Chambre du Seigneur tosville. Après son décès, la Anciennes écuries ? propriété passa à son fils Ar- mand-Jérôme Bignon (1835). En 1869, la propriété apparte- nait à Armand-Paul Desfriches Porte en arc plein muret comte Doria (1824-1896), cintre bouchée châtelain d’Orrouy, fils de Pauline-Mélanie-Louis Bignon et de Stanislas-Philippe-Henri Desfriches (1786-1866), marquis Doria. En 1933, la propriété fut acquise par Marcel Hamel. C’est lui qui entreprit les travaux de restauration et aména- gements pour rendre la ferme exploitable : les maçonneries entièrement reprises, la plupart des ouvertures anciennes remplacées par des portes et fenêtres modernes, nivellement de la cour, etc. Aujourd’hui, le manoir est la propriété de son fils, Jean-Paul Hamel. Il ne l’habite pas. En vue d’une probable mise en location, il a entrepris des travaux tout en recherchant, à défaut d’archives, les caractéristiques de cette demeure historique. D’ailleurs, il a pris conseil auprès de deux spécialistes du pa- trimoine historique, Jean Barros et Julien

Deshayes.

• Moulin de Vouges (Moyen Âge) Le moulin de Vouges, situé sur le ruisseau du Coi- sel, était l’ancien moulin banal de la Seigneurie de Sortosville-en-Beaumont. A l’époque de la féodalité, chaque bourg avait son moulin banal, son four banal, son pressoir banal, etc. Le seigneur avait l’obligation de les entretenir et de mettre à disposition de tout habitant de sa seigneurie moyennant redevance. Tous les habitants de cette seigneurie ne pouvaient utiliser que ces installations seigneuriales, en l’occurrence faire moudre au moulin banal leur grains et devaient payer deux redevances, l’une pour le meunier, l’autre pour le seigneur, propriétaire du moulin. Ce droit seigneurial et tous les autres privilèges furent abolis définitivement sans rachat en 1793. Les religieux de Blanchelande percevaient une rente de 22 boisseaux de froment sur ce moulin, qui leur fut finalement délaissée en 1653, par François Troussey, écuyer, sieur de Montfort, fils de Michel Troussey, sieur de Quettetot. (Les Troussey, anoblis en 1576, ont fourni successivement trois abbés à l’Abbaye de Blanche- lande : Philippe Troussey, de 1575 à 1589, François Troussey et Philippe II Troussey, décédé en 1646). Selon un acte de vente de François Pittebout, seigneur de Sortosville, à Charles-Etienne Marie (paroisse d’Urville-à-la-Hague), en 1725, le moulin était en ruine depuis quatre à cinq ans. Il y avait, notamment, un vivier et rétention d’eau. Lors du partage de la succession de Charles-Etienne Marie, en 1768, le moulin semblait fonctionner à nouveau puisque l’on note « …moulins nommés Devouges auxquels il convient deux meules à l’un d’iceux, avec le plancher de dessous et une roue le tout neuf… ». Selon M. Marguerie, l’actuel pro- priétaire de cette propriété, son Un bief devait amener l’eau grand-père Maurice Marguerite du Coisel aurait connu, entre les deux guerres, les vestiges du moulin Le Coisel ruiné avec encore sa roue. Au- jourd’hui, complètement disparu, le moulin se situait probablement Emplacement à l’arrière des bâtiments actuels, probable du moulin au niveau de la terrasse (photos ci-contre). Devait exister un bief, voire même une rétention d’eau, comme précisé plus haut, chargé d’amener l’eau du ruisseau du Coisel captée relativement loin en amont. Au commencement du XIXe siècle, il y avait en France plus de 75 000 moulins et usines hydrauliques fonction- nant avec des roues traditionnelles et il en restait encore 50 000 au début du XXe siècle. La fin de la première guerre mondiale voit le début de l'exode rural. Peu à peu, les meuniers disparaissent faute de successeur pour reprendre le moulin. D'autre part, le moulin traditionnel est concurrencé par de nouvelles techniques : les turbines se sont améliorées et affichent un rendement allant jusqu'à 70%, les cylindres se subs-

Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / décembre 2020) A la découverte de Sortosville-en-Beaumont version (2) remplace les versions précédentes 7/11 tituent aux meules, la machine à vapeur s'installe dans les minoteries... et les meuniers n'ont pas les moyens de moderniser leurs installations comme le font les grandes minoteries. En outre, en 1935, une loi fixant un contin- gent par moulin calculé suivant sa moyenne d'écrasement, puis en 1953 sa transformation en "droit de mou- ture" achèvent ceux qui ont survécu à la révolution industrielle. Cependant, les moulins particuliers, c'est-à-dire appartenant à une ou plusieurs fermes et dont les paysans s'occupent eux-mêmes pour moudre le grain de leur propre consommation, ont survécu à l'invention des turbines et à la révolution industrielle jusqu'à la première guerre mondiale. Laissés quelque peu à l'abandon pendant l'entre-deux guerres, ils ont été utilisés à nouveau pendant la guerre de 40 et jusque dans les années cinquante. Un peu plus loin, à environ 200 m au- dessus du moulin, à la limite du Vrétot, la ferme de Vouges était une vavasse- rie, petit fief dépendant de la seigneurie de Sortosville-en-Beaumont. Au XVIIIe siècle, cette vavassorie était constituée de maisons manables, grange, étable, pressoir, cour, terres labourables (76 vergées), prairies, jardin potager et bois La ferme de Vouges taillis. Selon Jean Barros, la tour carrée décapitée qui abrite un escalier à vis, contenait la volière. • La Charbonnerie (XVIIe ou XVIIIe) Cette maison se situe au hameau Langlois, en retrait du chemin. Malgré les remaniements de sa façade, elle a conservé quelques éléments d’origine, tels que, les souches de cheminées, lucarne avec corniche, Porte en fronton semi-circulaire arc plein et à boules, demi- cintre fenêtre à meneau et larmier, porte linteau massif et une autre en arc plein cintre à deux rangées de claveaux. A l’arrière, une archi- tecture originale avec

deux tours.

Elle fut, jadis, la maison des Carbonnel puis, au XVIIIe siècle, celle des Griselaine, sieurs de Carbonnel qui ont été anoblis en 1550. Thomas Griselaine (dont sont issus les sieurs de Carbonnel), époux de Guillemette Le Cannelier, est né à Gouey (ancienne commune rattachée à Portbail) vers 1636. En 1747, la veuve de Nicolas Griselaine, Marie-Madeleine Cuquemelle, y vivait avec son fils René-Guillaume de Griselaine. Celui-ci, sieur de Carbonnel, était conseiller du roi, lieutenant-général à la vicomté de Saint- Sauveur-le-Vicomte et assesseur au baillage de Saint-Sauveur. Il était l’époux d’Aimée Rose Blanche d’ (née le 13.05.1727) à ND-d’Allonne (Les Moitiers d’Allonne), fille d’Henri Guillaume, seigneur de Notre Dame d’Allonne d’Auxais, seigneur du Breuil. Dans son roman « Une vielle maîtresse », Barbey d’Aurevilly fait allusion à cette maison quand il cite « la terre à Carbonnel ». • Station Radar Cette station radar et de radioguidage a été construite par les Allemands, dès 1940, pour diriger les avions de la Luf- tawffe, dans le cadre de l’opération Seelöwe (Lion de Mer en français), qui était un plan d’invasion allemand du Royaume- Uni, avec bombardements au-dessus de ce pays. (Projet d’invasion retardé à la fin 1940 puis définitivement abandon- né en 1943). Seul trois exemplaires de ce type ont été instal- lés en Basse-Normandie : deux dans la Manche à Sor- tosville-en-Beaumont et Beaumont- Hague, et une dans le calvados au Mont Pincon. Dès le 18 juin 1940, des officiers allemands visitent le site et y font installer cette station de radioguidage d'avions permettant ainsi le vol de nuit et sans visibilité, ceci en vue de la "bataille d'Angleterre". On peut encore voir des trous de bombes qui témoignent du bombardement des Alliés. Ce site est un témoignage de la bataille d’Angleterre. Le principe de base de ce type de station réside sur l'implantation à terre d'une antenne modulée à dipôles. Un signal est envoyé sur l'antenne principale qui dispose de réflecteurs commutables. L'émission de traits et de Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / décembre 2020) A la découverte de Sortosville-en-Beaumont version (2) remplace les versions précédentes 8/11 points (émission longue ou courte) est réalisée sur les dipôles extérieurs. En résumé, un appareil se situant sur la droite de l’axe central d'émission de l'antenne, reçoit une série de traits, s'il est à gauche ce sont des points. Si le signal reçu est continu, l'appareil est dans l’axe de la piste d'atterrissage. La Luftwaffe élabora le système lorenz pour le guidage de ses bombar- diers, ces derniers possé- dant un récepteur. La portée Au-dessus de l’entrée, sculpture d’un aigle était de l'ordre de 55 km, Au-dessus du bunker, les cheminées ‘’grandes enserrant une croix gammée, et une inscrip- suffisant pour un guidage air-ouvertures’’ pour fournir de l’air de refroidis- tion : ‘’ERBAUT UNTER ADOLF HITLER sement … assuré sans visibilité. Pour IM.KAMPF GEGEN ENGLAND’’ (construit suivre les bombardiers Allemands en route vers l'Angleterre, donc sur sous Adolph Hitler pendant le combat contre l’Angleterre) de longues distances, il fallait des émetteurs beaucoup plus puissants et des antennes de grandes dimensions. En effet, plus l'avion s'éloignait de l'antenne émettrice et moins bonne était la précision, normale puisque la puissance d'émission décroit logiquement avec la distance et que le lobe de détection s'élargit également avec la distance. Le bunker est très spécial dont la plupart des chambres sont décorées avec des carrelages… Dans les plan- chers de béton défilent des lignes de câble dans les gouttières provenant des antennes radar.

Visite du fort lors d’une randonnée (mars 2010) Dans le terrain, à l’arrière et légèrement éloigné du bunker, on peut encore apercevoir les ancrages d’antennes. Il y a également les traces de la plateforme circulaire où était situé l’émetteur « Knickebein Fusan 721 ». Cet émetteur se présentait sous la forme de quatre paires de dipôles pour l’émission des deux demi- signaux supportés par des barres horizontales, formant un cadre mo- bile pivotant autour d’un axe central. La station fut prise le 18 juin 1944 au matin par le 60e Régi- ment d’infanterie US, surnommé le Royal American, comman- dé par le colonel Fredericks J. de Rohan, régiment qui libéra également la commune de Saint-Pierre-d’Arthéglise. Ce même jour, au matin, une colonne blindée du 69e régiment entre dans Barneville, après la prise de Carentan six jours plus tôt. Le Général Manton S. Eddy et la 9e division d’infanterie améri- caine, dont dépendaient les 60e et 69e Régiments, ont joué un rôle prépondérant dans la coupure du Cotentin, et la libération Aujourd’hui, le bunker est complètement envahi par les de plusieurs communes de la Côte des Isles. Rappelons que ronces ! Dommage qu’il n’y ait pas un minimum la 9e division d’infanterie du VIIe corps de l’armée américaine d’entretien. Ce monument est pourtant indiqué au carre- était commandée par le général Omar Bradley. four ‘’Fort Allemand’’

• Maison du Biscuit rénovée sous forme d’une rue à l’ancienne (2010) Dans la famille Burnouf, on est dans la pâtisserie- biscuiterie de père en fils depuis 1903. Paul l’arrière-grand-père était boulanger, Maxime le grand-père pâtissier, Maxime le père, biscuitier, Marc biscuitier et depuis 2011, Kévin perpétue la tradition familiale. En 1995, Marc et son épouse Carole s’installent dans les locaux de l’ancienne laiterie (Dénommée

Laiterie de Barneville appartenant, en 1968, à la Coopérative d’Elle-et-Vire…j’y avais un job d’été cette année-là) En 2010, les locaux sont totalement rénovés sous forme d’une rue à l’ancienne, présentation et ambiance 1900- 1920. Le magasin qui s’étend sur plus de 600 m² est dédié aux produits gourmands. Le salon de Thé pause détente permet une dégustation du fameux chocolat chaud et des biscuits maison.

Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / décembre 2020) A la découverte de Sortosville-en-Beaumont version (2) remplace les versions précédentes 9/11

Tous les biscuits sont fabriqués sur place, façon artisanale. Le petit four financier est la spécialité phare de la maison. Près de 5000 références de produits d’épicerie fine sont proposés. La fameuse brioche du grand-père est proposée chaque dimanche depuis plus d’un siècle … C’est vrai, la Maison du Biscuit est devenue le repaire des gourmets et des gourmands. C’est le deuxième site touristique du département après le Mont-Saint-Michel avec 490 000 visiteurs par an !

• Parc éolien Le parc éolien de Sortosville-en-Beaumont est situé au lieu-dit Moulin à vent, à 130 m d'altitude. Il se compose de cinq éoliennes d'une hauteur de 105 mètres en bout de pale et d'une capacité de 1,5 MW. La production annuelle est approximativement de 22 millions de kWh. Il est développé et mis en service le 1er juillet 2004 par EOLE- RES. Il est exploité par CEPE de Cotentin. Les travaux ont commencé en mai 2003.

La nacelle se compose d’un multiplica- teur à engrenages planétaires droits à étages, d’une génératrice asynchrone à courant triphasé et d’un convertisseur de fréquences à modulation de largeurs d’impulsions. Pour maintenir debout ces ‘’demoi- selles’’, des fondations imposantes : 12 m de diamètre, 3 m de profondeur, 240 m3 de béton et 21 tonnes de ferraillage. Ce parc éolien permettrait d’économiser 1 700 tonnes de CO² par an et d’alimenter en électricité propre les besoins de près de 4 400 foyers chaque année. En 2010, l’énergie éolienne était largement plébiscitée par les Français (source Commissariat Général au déve- loppement Durable). L’est-elle encore aujourd’hui ? De nombreuses questions demeurent / pertinence de l’éolien, respect de l’environnement, proximité des habita- tions et nuisances sonores (avérées ici), logique financière au détriment de l’aspect écologiques, etc. Cours d’eau & ponts… • Le Coisel, affluent de la Scye, prend sa source à proximité du hameau au Roi. Il rejoint la Scye aux environs du pont Danis au Vrétot. Ruisseau du Coisel au moulin de Vouges • Ruisseau du Moulin Chuquet est lui aussi affluent de la Scye. Il prend sa source dans le secteur entre les hameaux Lay et Chuquet de Bas. Il se jette dans la Scye sur sa rive droite, à l’est du hameau Surcouf. • La Scye prend sa source en limite des territoires de Saint-Germain-le- Gaillard et Pierreville, et se joint aux eaux de la Douve entre Bricquebec et Néhou. Ici, elle borde au nord le territoire de Sortosville / Vrétot.

Lavoirs, Fontaines, Sources, Etangs… Longtemps, la lessive s’est faite au bord de la rivière sur une pierre inclinée ou une simple planche et sans abri. A la fin du XVIIIe siècle, un besoin Le bord du lavoir comportait en d’hygiène croissant se fait tenir à général une pierre inclinée. Les cause de la pollution et des épi- femmes, à genoux, jetaient le démies. On construit alors des linge dans l'eau, le tordaient en lavoirs, soit alimentés par un ruis- le pliant plusieurs fois, et le bat- seau, soit par une source (fon- taient avec un battoir en bois afin taine), en général couvert où les de l'essorer le plus possible. En lavandières lavaient le linge. Cer- général, une solide barre de bois tains étaient équipés de chemi- horizontale permettait de stocker nées pour produire la cendre né- le linge essoré avant le retour en

cessaire au blanchiment. brouette vers le lieu de séchage. Il fallait trois jours pour laver le linge et trois passages obligés : le purgatoire, l’enfer et le paradis. Le premier jour, trempant dans la lessive, les saletés du linge sont décantées comme les péchés au purgatoire. Le deu- xième jour, le linge est battu et frappé comme les punis en enfer. Le troisième jour, le linge, rincé et essoré, retrouvera sa pureté originelle comme au paradis. Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / décembre 2020) A la découverte de Sortosville-en-Beaumont version (2) remplace les versions précédentes 10/11

Ainsi, témoins des grands et petits moments de nos villages, les lavoirs évoquent le souvenir d’une époque révolue et rappellent le dur labeur de nos mères et grand-mères. Le lavoir est un lieu éminemment social dans chaque village. C’est l’endroit où les femmes se retrouvaient une fois par semaine et où elles échangeaient les dernières nouvelles du village, voire de la région… Ils font partie du patrimoine culturel de nos hameaux, ils méritent d'être conservés. Sur le site « Lavoirs de la Manche », 4 lavoirs sont repertoriés à Sortosville-en-Beaumont : hameaux Risbey ; Langlois ; Bigot ; et de l’Angotterie

Hameau Risbey Hameau Langlois Hameau Bigot Hameau de l’Angotterie

Croix de chemin & calvaires, oratoires… Les croix de chemin et calvaires se sont développés depuis le Moyen-âge et sont destinés à christianiser un lieu. De formes, de tailles et de matières variées (tout d’abord en bois, puis en granite, aujourd'hui en fonte, fer forgé ou en ciment), ils agrémentent aussi bien les bourgs et les hameaux que les routes de campagne et symbolisent l’acte de foi de la communauté. Elles se multiplient à partir de 1095, date à laquelle le droit d’asile est étendu aux croix de chemins qui ont alors un double rôle de guide (croix de carrefour implantées à la croisée des chemins guidant le voyageur) et de protection et de mémoire (croix mé- moriales). Elles servaient également de limite administrative, par exemple pour délimiter les zones habitables d’un bourg devant payer certaines taxes… En travaillant dans les champs, les paysans pouvaient venir se recueillir auprès d'un La croix de cimetière saint patron et s'adonner à une prière sans pour autant se rendre à l'église. C'est une manière de confier au Sei- gneur le travail des champs et la future récolte. L'oratoire constitue davantage qu'un lieu de culte ; c'est aussi un lieu de remerciement et d'offrande avec l'espoir en Vierge à l’Enfant au retour de la protection du saint hameau Costard auquel il est dévoué… (face au Berlingot) Oratoire au hameau Langlois Croix au lieu dit Le Motees

Communes limitrophes & Plans

Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / décembre 2020) A la découverte de Sortosville-en-Beaumont version (2) remplace les versions précédentes 11/11

Randonner à Sortosville-en-Beaumont • Le Topoguide de randonnées de la Cote des Isles, concocté par la CC Côte des Isles (Aujourd’hui pôle de proximité de la CAC), pro- pose sur le secteur une dizaine de circuits de randonnées pédestres, dont le circuit « Les pierres de nos campagnes » Sur ce parcours : les éoliennes, la fontaine St Ortaire (St-Pierre- d’Arthéglise), la petite chapelle (St-Pierre-d’Arthéglise), la station radar, des carrières, des puits couverts, des lavoirs…

• Ou tout autre circuit à la discrétion de nos guides !

Sources Divers sites internet, notamment Wikimanche, et Wikipédia ; Généanet ; DDay Overlord ; 1944 la bataille de Normandie - la mémoire ; Notes historiques et archéologiques (le50enligneBIS) ; Pays d’Art et d’Histoire du Clos du Cotentin ; Bunkerpictures ; Le Mur de l’Atlantique ; Maison du Biscuit ; Presse de la Manche ; Notre Planète Info ; Lavoirs de la Manche ;… Ouvrages : ‘’601 communes et lieux de vie de la Manche’’ de René Gautier ; ’’Le Canton de Barneville-Carteret / Le Patrimoine’’ de Jean Barros ; Remerciements à : J.P. Hamel qui nous a fait visiter son manoir avec exposé détaillé ; M Marguerie (moulin de Vouges)

Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / décembre 2020)