FESTIVAL D’AUTOMNE À 9 septembre – 31 décembre | 44 e édition

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE

Service de presse : Christine Delterme, Carole Willemot Assistante : Mélodie Cholmé Tél : 01 53 45 17 13 | Fax : 01 53 45 17 01 [email protected] [email protected] [email protected]

Festival d’Automne à Paris | 156, rue de Rivoli – 75001 Paris Renseignements et réservations : 01 53 45 17 17 | www.festival-automne.com

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 2 MUSIQUE

Comme un voyage...

Si l'on supposait le Festival d'Automne un voyage autour de la Terre et dans le temps, l'édition 2015 nous conduirait dans les villes et les campagnes de Corée du Sud, dans les Iles Galapagos et dans celles qui forment Venise, jusqu'à Manhattan. Le son, lui, voyagerait dans l’espace : celui de l’église Saint-Eustache où résonneront les notes tenues des huit trompettes de La Monte Young ; celui de la Philharmonie où Olga Neuwirth, dans la Salle des , recrée pour ses Encatadas, les îles enchantées, l’espace sonore mythique de l’Eglise San Lorenzo de Venise où fut créé Prometeo de Luigi Nono, dont les voix et les nappes sonores, par le jeu de l’électronique en temps réel, iront à la rencontre de l’acoustique transparente de cette nouvelle salle le 7 décembre, et refermeront le Portrait en deux ans que le Festival lui a consacré.

Dans le temps, le voyage pour La Double Coquette sera de deux-cent soixante-et-un ans, la distance-temps qui sépare Antoine Dauvergne et Charles Henri Favart de Gérard Pesson et Pierre Alferi. Deux compositeurs et deux écrivains qui proposent à eux quatre un divertissement de musique et de théâtre qui fait basculer les genres, avec la complicité d'Annette Messager et de Fanny de Chaillé. Deux coquettes et un fiancé volage sont au coeur de stratagèmes, stratégies, additions, ré-orchestrations et transcriptions. Une "moustache qui se détache" donne le mot de la fin.

L'Année de la Corée en France permet, après le programme de 2002, un retour sur le chamanisme coréen et sur l'art du pansori, forme d'opéra pour un chanteur et un percussionniste et d'inviter à Paris quatre femmes exceptionnelles : la chamane Kim Kum-hwa, l'interprète de pansori, Ahn Sook-sun, et la compositrice Unsuk Chin pour un Portrait en cinq concerts. La quatrième femme est la chorégraphe Eun-me Ahn. Oeuvres pour orchestre, pour solistes, pour ensembles : le Portrait Unsuk Chin rassemble les jeunes interprètes solistes coréens Isang Enders et Sunwook Kim, des compositeurs coréens de la jeune génération, des orchestres et ensembles français, des œuvres nouvelles et aussi des musiques composées dans les années 1990 déjà jouées dans le monde entier, établissant l'esprit novateur et la réputation d'Unsuk Chin.

Joséphine Markovits

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 3 DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 4 SOMMAIRE

La Monte Young PROGRAMME CORÉE The Second Dream of the High Tension Line Stepdown Pages - 6 à 40 Transformer Église Saint-Eustache – 14 octobre Pages - 41 à 44 RITUEL CHAMANIQUE AACM de Mansudaetak-gut Wadada Leo Smith, Golden Quartet Sous la direction de Kim Kum-hwa Roscoe Mitchell & , Duet Théâtre de la Ville – 20 septembre Henry Threadgill, Double-Up Pages - 9 à 14 Théâtre du Châtelet – 19 octobre Pages - 45 à 48

Olga Neuwirth PANSORI Le Encantadas o le avventure nel mare delle meraviglie Sugungga. Le Dit du palais sous les mers Salle des concerts Théâtre des Bouffes du Nord – 21 septembre Cité de la musique – Philharmonie 2 – 21 octobre Pages - 15 à 20 Pages - 49 à 52

portra it 2015 portra it 2014-15 UNSUK CHIN LUIGI NONO festival d’automne à paris festival d’automne à paris Pages - 21 à 40 Luigi Nono / Prometeo – tragedia dell’ascolto Grande salle – Philharmonie 1 – 7 décembre Pages - 65 à 75 Unsuk Chin Maison de la radio – Auditorium – 9 octobre

Unsuk Chin / Jeongkyu Park Maison de la radio – Studio 104 – 10 octobre Unsuk Chin / György Ligeti / Claude Debussy / OPÉRA Isang Yun / Jeehoon Seo Maison de la radio – Auditorium – 10 octobre Pages - 21 à 36 Antoine Dauvergne / Gérard Pesson / Pierre Alferi Annette Messager / Fanny de Chaillé Unsuk Chin / Donghoon Shin / Sun-young Pagh Salle des concerts La Double Coquette Cité de la musique – Philharmonie 2 – 27 novembre Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines – 6 novembre Pages - 37 à 40 Les Abbesses – 17 au 19 novembre Pages - 53 à 64

Le programme Corée fait l’objet d’un dossier de presse à part

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 5 PROGRAMME CORÉE QUATRE ARTISTES ENTRE TRADITION ET CRÉATION

Pays du matin calme, ou du matin frais, dit-on de la Corée, cet archipel aux innombrables îles, situé entre la mer Jaune, face à la Chine, et la Mer de l’Est. Ses paysages de montagne, qui abritent dolmens, temples anciens ou bouddhas sculptés dans la roche, et qui plongent abruptement vers la mer à l’Est, sa flore alpine au Nord et luxuriante au Sud, et ses vallées étroites et profondes à l’Ouest sont pour partie préservés d’une industrialisation vertigineuse.

À travers quatre artistes, quatre femmes, de générations différentes – Kim Kum-hwa est âgée de 84 ans, Ahn Sook- sun de 66 ans, Unsuk Chin de 53 ans, et Eun-me Ahn de 51 ans (*) –, le Festival d’Automne propose un parcours de la Corée traditionnelle et contemporaine. Toutes ont vécu les mutations politiques, économiques et culturelles de ce pays, passé de la dictature à la démocratie, de la pauvreté à une puissance économique qui, par ses exportations, devance désormais la France, d’une culture traditionnelle à la k-pop, en l’espace de quelques décennies. Toutes portent en elles cette histoire tourmentée.

De 1905 à 1945, l’occupation japonaise – un protectorat, puis une annexion faite de pillages et d’exactions – provoque des soulèvements et une forte résistance. Après l’indépendance du pays, le désarmement de l’armée japonaise, par l’Union soviétique au Nord et les États-Unis au Sud, annonce la partition du pays, le long du 38 e parallèle. En 1945, les États-Unis décident l’installation d’un gouvernement militaire à Séoul. Des élections, dont le principe est adopté par l’ONU en 1947, contre le vote de l’URSS, se tiennent au Sud et conduisent à l’élection de Syngman Rhee à la présidence de la République, laquelle est proclamée en 1948. Les guérillas sont durement réprimées, faisant plusieurs dizaines de milliers de victimes.

La Guerre de Corée (1950-1953), avec deux millions de morts, s’achève par un retour au statu quo ante bellum . La reconstruction de la Corée du Sud, parmi les plus pauvres pays d’Asie, reçoit une aide américaine sélective, provoquant une corruption endémique, tandis que Syngman Rhee réforme deux fois la constitution pour permettre sa réélection. Mais en 1960, la manipulation des urnes est si évidente qu’elle provoque des manifestations et la démission du président (qui se réfugie à Hawaï). La brève parenthèse démocratique se referme l’année suivante par un coup d’État militaire, amenant au pouvoir le général Park Chung-hee qui instaure une dictature jusqu’à son assassinat en 1979. Les bases du développement économique, parmi les plus rapides de l’ère moderne, sont cependant jetées. Les réparations de guerre, d’importants investissements japonais et le soutien constant des États-Unis, que la Corée appuie pendant la guerre du Vietnam, n’y sont pas étrangers.

Cette histoire, la chorégraphe Eun-me Ahn la retrace non par des mots, mais à même le corps de ceux qui l’ont vécue, dans trois spectacles présentés au Festival d’Automne. En 2010, pour Dancing Grandmothers , au gré de rencontres dans les provinces de Chungcheong, Jeolla, Gyeongsang et Gangwon, Eun-Me Ahn demande à des femmes âgées de 60 à 90 ans, paysannes pour la plupart, mais aussi pharmaciennes, bouchères ou sans-abris, de danser pour elle. Ces femmes, qui n’avaient jamais appris à le faire, relatent par leurs mouvements simples, par leur corps, l’histoire de leur pays, bien plus concrètement qu’aucun autre récit ou document : la fin de la colonisation japonaise, la guerre civile et la misère. “Chacun de leurs gestes reflétait la rudesse de leurs conditions de vie. Comme si l’on regardait un extrait d’un documentaire qui parlerait à la fois du passé et du sol natal. Les corps ridés de ces grands-mères étaient comme un livre où l’on aurait consigné des vies vécues depuis plus d’un siècle. […] À chaque rencontre avec l’une d’elles, nous regardions l’histoire de la Corée moderne qui s’incarnait dans leur corps, comme si celui-ci était un livre d’histoire de notre pays”.

Dancing Middle-Aged Men dit aussi l’histoire de la Corée, celle des hommes nés dans les années 1960-1970. Ce sont des ajeossi , terme qui désigne la génération des pères ou des adultes sans attaches. Ils sont nés sur les cendres de

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 6 la guerre, ont été éduqués, ont participé au développement de l’économie et en ont bénéficié au point que leur statut social s’est beaucoup amélioré – mais ils ont aussi subi une pression constante pour ne pas être relégués et se sont acclimatés à un consumérisme effréné. Ils sont d’une génération qui ne connaît plus ni la variole ni le choléra, et qui vit en moyenne trente ans de plus que ses aînés. Avec Dancing Teen Teen , Eun-me Ahn donne à voir le corps éperdument énergique des jeunes générations, à la danse plus spécifique que celle des Anciens, une danse influencée par les médias et les corps puissants des dessins animés, la danse de leurs idoles. Ce corps traduit la dureté actuelle de l’apprentissage : des enfants qui apprennent à écrire dès qu’ils parlent, et qui, sitôt qu’ils savent lire, étudient les biographies d’hommes célèbres érigés en modèles.

La Corée moderne, avec son urbanisme en expansion et les traces de plus en plus prégnantes d’une technologie partagée avec l’Occident, n’a pas plus éradiqué certaines traditions ancestrales, dont le chamanisme, que les lettrés d’antan. Les chamanes y sont souvent des femmes ( mudang ), que tolérait jadis la société dominante tant que leur exercice demeurait loin du pouvoir. Pendant des siècles, sollicitées pour résoudre des conflits d’ordre familiaux, les mudang ont ainsi sauvegardé des cultures locales ou régionales, voire celles de la Cour. Leur multiplication, au cours des années 1980, illustre le passage d’une société de lettrés à une société dominée par l’argent, relativisant le déshonneur dont la profession était autrefois l’objet. Si l’introduction du bouddhisme avait marginalisé le chamanisme coréen, et si la Corée du Nord en a interdit les cérémonies, dites “bourgeoises”, les pratiques demeurent vivaces en Corée du Sud. Elles sont le fait de mudang issues de toutes les couches de la société et appartenant à toutes les religions établies. Le rite chamanique qu’elles accomplissent comprend, aujourd’hui encore, une partie retraçant les exploits de l’esprit invoqué, dont le genre du pansori pourrait avoir été, à l’origine, une extrapolation. Le pansori rappelle les expressions chamaniques de la province de Jeolla, au Sud-Ouest de la péninsule, qui fut son berceau. Ce récit chanté et parlé, est interprété par un soliste ( gwangdae ). Un percussionniste ( gosu ) l’accompagne au tambour et contrôle les rythmes et leurs cycles. Il se montre attentif au souffle et à la respiration du gwangdae .

La présence du soliste, la précision de ses gestes, l’art du récit et la perfection, la puissance, la palette et le souffle de sa voix, tout concourt à la beauté de cet art saisissant. Ainsi noués, les deux arts traditionnels sont présents au Festival d’Automne. Accompagnée de Nam Sang-il, Ahn Sook-sun raconte, au Théâtre des Bouffes du Nord, Sugungga , l’un des cinq pansoris classiques encore pratiqués, quand Kim Kum-hwa, trésor national vivant, ses assistantes et ses musiciens invoquent les esprits au Théâtre de la Ville dans le rite Mansudaetak-gut .

Mais le chamanisme n’est pas plus étranger à la création musicale. La compositrice Unsuk Chin en a aussi fait l’expérience, en regard du christianisme de son père : « Quand j’étais petite, la tradition chamaniste était encore très présente. Nous habitions près de l’ancien aéroport, non loin de l’église de mon père. Et juste à côté, il y a avait une chamane qui se plaignait sans cesse de voir la croix en ouvrant sa fenêtre. C’étaient des querelles sans fin ». L’envie de quitter le pays, encore soumis à Park Chung-hee à la fin des années 1970, se fit de plus en plus forte, au point de partir étudier en Allemagne, auprès de György Ligeti, dès 1985. C’est donc en Europe que les timbres de la tradition coréenne firent leur retour, dans Akrostichon (1991) par l’usage du sheng (ou saenghwang ), l’orgue à bouche sino- coréen, pour un concerto, ou dans des projets empruntant au théâtre de rue coréen ( Gougalon ).

Ce sont ces deux Corées du Sud, la traditionnelle et la contemporaine, qui s’opposent moins qu’elles ne s’enrichissent l’une l’autre, que le Festival d’Automne à Paris propose de découvrir.

Laurent Feneyrou

* Les noms des deux premières précèdent leurs prénoms, suivant l’usage coréen, tandis que c’est l’inverse pour les deux plus jeunes, qui écrivent selon l’ordre occidental.

Manifestation organisée dans le cadre de l’Année France-Corée 2015-2016 www.anneefrancecoree.com

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 7 DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 8 PROGRAMME CORÉE

Née en 1931 dans le Hwanghaedo, aujourd’hui en Corée RITUEL CHAMANIQUE du Nord, et vivant désormais à Séoul, la chamane Kim Kum-hwa est nommée en 1984 “Trésor national vivant”, pour avoir préservé plusieurs rituels, parmi lesquels celui, spectaculaire, de bénédiction des bateaux de pêche. Initiée dès l’âge de 17 ans – une maladie inexpliquée révèle qu’elle KIM KUM-HWA est “désignée” –, elle remporte en 1974 le Concours national d’art populaire. C’est un tournant dans l’histoire de la MANSUDAETAK-GUT Corée, où le chamanisme n’est alors considéré ni comme un métier respectable ni comme un art légitime. Mais la spiritualité intense de Kim Kum-hwa, son charisme, ses talents de divination et la grâce fluide de ses mouvements Rituel chamanique Mansudaetak-gut Direction, Kim Kum-hwa manifestent une perfection rare. S’il a foi en des forces naturelles et surnaturelles, le cha - Kim Kum-hwa , première chamane manisme coréen tient moins d’une religion que de l’or - Kim Hye-Kyeong, Lee Sun-ae, Kim Mi-Kyeong, Kim Ka-geun, Song ganisation sociale, et se tourne davantage vers les hommes Hye-suk, Pak Myeong-su, Choe Jeong-won, Kim Dong-ho , chamanes que vers les dieux. Son modèle s’est développé en marge Cho Seong-yeon, Kim Il-Kyeong, Cho Jang-bok , chants Pak I-seop, Kim Tae-jin, Ahn Ju-yeong , musiciens du pouvoir des lettrés, qui en tolérait les expressions Kim An-su, Cho Eun-hee , assistants locales. Et sa capacité d’adaptation est saisissante, depuis et 10 autres participants quinze ou seize siècles : des sociétés de chasseurs et de pêcheurs, devant la nature immense, aux éleveurs et aux agriculteurs, soumis aux cycles de la vie animale et des THÉÂTRE DE LA VILLE Dimanche 20 septembre 15h saisons, et jusqu’à la société industrialisée des villes. À 20€ et 30€ // Abonnement 20€ travers chants, instruments, danses, parures, décorations Durée estimée : 4h30 sans entracte et objets rituels (autel, images peintes, offrandes, éventails, sonnailles ou fleurs de papier brûlées), la chamane ne récite pas une prière, ne fonde pas un ordre nouveau, mais répare des désordres. Coréalisation Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris Manifestation organisée dans le cadre de l’Année France-Corée 2015-2016 www.anneefrancecoree.com Avec ses chamanes-assistantes et ses musiciens, Kim Kum- hwa présente au Théâtre de la Ville le rituel Mansudae - tak-gut , où se succèdent une purification des lieux, les invocations des esprits de la lune et du soleil, ou des En partenariat avec France Inter esprits protecteurs du village, un appel aux esprits des “mal morts” (morts sans descendance), le jeu du pilon pour une moisson abondante et le rite du hache-paille.

Contacts presse : Festival d’Automne à Paris Christine Delterme, Carole Willemot 01 53 45 17 13

Théâtre de la Ville Jacqueline Magnier 01 48 87 84 61

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 9 PROGRAMME CORÉE LES PHASES DU RITUEL CHAMANIQUE Mansudaetak-gut

Accueil public : Une table est installée dans le hall où ceux qui le souhaitent peuvent rédiger leur vœu sur des bandes de tissu multicolores qui seront ensuite tendues au-dessus de la scène pour pouvoir être lus par les esprits.

Préambule : Sincheong Ullim Purification : une procession arrive dans le village que figure la scène du théâtre. On s’assure que les lieux ont été purifiés et qu’il n’ y a pas de mauvais esprits.

1 Ilwol maji Invocation des esprits de la lune et du soleil, séquence d’ouverture.

2 Satto nori Jeu du Gouverneur : moment satirique mettant en scène un ancien gouverneur corrompu qui se verra chatié à la fin pour ses malversations.

3 Doryeong nori et Byeolttagi Jeu des gars et Jeu des étoiles : ces deux séquences enchaînées trouvent leur apothéose dans “la recherche d’une étoile”, où une quarantaine de spectateurs (préalablement inscrits), guidés par les mudang , sont invités à venir sur scène confier leurs vœux.

4 Seongsan maji Invocation des esprits de la montagne, protecteurs du village. Les souhaits de bonheur pour tous sont accompagnés de distribution de gâteaux de riz bénis.

5 Chilseong jeseok gut Invocation des esprits des sept étoiles de la Grande Ourse, représentés dans les peintures des mudang sous l’aspect de sept frères qui sont des esprits végétaliens et buveurs d’eau.

6 Tasal gut Un cochon est offert aux esprits ; embroché sur un trident, il doit tenir en équilibre pour démontrer que l’esprit in - voqué est satisfait et apporte son aide. Cette séquence n’est pas simple à réaliser. Il n’est pas interdit d’aller déposer sur le cochon quelques billets de banque pour faciliter l’opération.

7 Dosanmalmyeong Bangajjip Jeu du pilon pour une moisson abondante : séquence d’une théâtralité de farce, avec métaphore sexuelle.

8 Daegamnori Jeu des Excellences. Les daegam sont des figures tutélaires civiles du panthéon chamanique ; esprits carnivores, ambassadeurs, ministres plénipotentiaires, ils ont en charge la réalisation concrète des vœux. On leur offre de l’al - cool, on en offre aussi au public.

9 Jakdugeori Séquence du hache-paille. On dresse un assemblage hétéroclite au sommet duquel sont installées les lames d’un hache-paille dont la mudang aura préalablement démontré le tranchant de leur fil, et sur lequel elle monte après avoir désigné qui l’aidera en tenant les bambous avec lesquels elle s’équilibre pour danser, là-haut, pieds nus, sur les lames, en invoquant les esprits et en bénissant l’assistance.

10 Duipuri Séquence finale. Le même terme duipuri désigne ici deux moments simultanés : d’un côté, une cérémonie très dis - crète où deux mudang font à l’écart un rituel pour consoler les esprits écartés au début en les invitant à se régaler puis à regagner l’au-delà ; de l’autre, la troupe invite les spectateurs à se joindre à eux pour fêter la réussite du gut et partager les offrandes.

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 10 PROGRAMME CORÉE

“Le chamane est plus du côté des hommes que qu’ils ont exprimé et, en partie, résolu les problèmes de du côté des dieux ” la famille et de la société locale. Pourquoi, en effet, chan - ger des rites et des coutumes qui ont porté leurs fruits Les origines et la pérennité du chamanisme dans la so - alors que l’incertitude, les malheurs persistent ? De sur - ciété moderne et industrialisée de la Corée du Sud. croît, n’étant pas objets de pouvoir, ces rites restèrent en Le mot “chamane” vient du toungouze. Selon Evelyne marge, autre raison de leur longévité. Le pouvoir tolérait Lot-Falck, dans un article publié dans les Cahiers ces coutumes locales. d’études mongoles et sibériennes (1977), il dérive de la ra - La notion d’efficacité demeure centrale, l’attente ne doit cine sam “qui contient l’idée de danse et de bond d’une pas être déçue. La mudang au cours de la séance de divi - part, et de trouble et d’agitation d’autre part”. Ce terme, nation cerne les problèmes familiaux par exemple et connu en Occident depuis le XVII e siècle, a eu une for - propose un rituel en fonction de l’urgence et des capaci - tune inattendue pour un peuple dispersé sur tout le ter - tés financières de ses clients. Contrairement aux séances ritoire sibérien. de voyance en Occident, lors de la séance de divination, Aujourd’hui, le chamanisme est considéré, à tort, comme la mudang ne se limitera pas à un entretien d’ordre psy - une sorte de religion. S’il existe pour le bouddhisme, le chologique. Bouddha, des textes, une communauté, des organisa - Des individus croient plus ou moins, il n’y a pas de credo, tions sociales, de même pour le christianisme et l’isla - ni de système d’adhésion. La chamane ne récite pas de misme, il n’y a en revanche, pour le chamanisme, ni confiteor , mais elle croit pouvoir proposer des solutions fondateur, ni écrit, ni organisation distincte dans la so - à ses clients. Si les consultants acceptent le jeu et qu’il ciété. Pour le comprendre, la clé sociale est beaucoup se révèle efficace, ils reviennent consulter. La mudang plus pertinente que la religieuse, parce qu’il n’y a pas de existe encore, parce qu’elle est efficace. Ce type de foi, corpus rendant compte d’une révélation, d’un système lié principalement à des considérations pratiques et cul - de relation avec le divin. Les dieux des chamanes par - turellement marquées est dérangeant pour ceux qui lent, agissent principalement pour aider les hommes à cherchent à élaborer des théologies, des synthèses. Il ne travers la bouche du chamane. serait pas faux de dire qu’il y a autant de chamanismes qu’il y a d’ethnies à chamanes. S’agit-il d’un mode de pensée, d’un art de vivre ? J’aime - rais mieux parler de foi, même si ce terme est peu utilisé Du pouvoir de l’efficacité dans les milieux scientifiques. Ainsi, des individus, que Dans toute forme de société humaine, et dès l’origine, l’on pourrait appeler chamanistes, ont une sorte de foi certains hommes jouèrent un rôle d’interface entre la so - en certaines forces de la nature. ciété et le surnaturel. En se plaçant dans un schéma évo - lutif, on comprend que le chamanisme n’a pu perdurer Le “chamanisme” est aujourd’hui un mot usuel expri - que grâce à une formidable capacité d’adaptation. On mant un certain rapport avec la “surnature”. Comme passe des sociétés de chasseurs et de pêcheurs vivant l’écrit A. Van Gennep dans un article de 1903, “le chamane dans une nature immense où la survie dépend de la pers - est une sorte d’homme jouant un rôle religieux et social”. picacité du chamane à indiquer la direction à prendre Ce que j’ai vu en Corée du Sud depuis trente ans me per - pour chasser le gibier, à celles d’éleveurs où naît la no - met de dire que le chamane coréen se trouve plus du tion de race, de filiation et de hiérarchie avec la repro - côté des hommes que du côté des dieux. duction des troupeaux ; puis à celles d’agriculteurs dont le cycle est beaucoup plus rythmé, programmé, pour Des avantages de la marginalisation aboutir à l’étape qui est la nôtre : la société industrielle En Occident, c’est à partir du Moyen Age qu’a commencé urbaine. Dans les premières sociétés, les chamanes sont la chasse aux sorcières. Ce phénomène de rejet a eu lieu au centre du système (société chamanique) dans les au - aussi en Corée au XV e siècle. Les chamanes coréens tres, il est progressivement marginalisé (société à cha - étaient déjà en majorité des femmes ( mudang ). Ce mo - manes). Quand la société grandit, s’étatise, il y a une sorte dèle féminin s’est développé en marge de la société do - d’incompatibilité à être à la fois au centre de la société minante des lettrés. Tout se passe comme s’il y avait eu et à être chamane. L’exemple de la péninsule coréenne un “comportement historique” entre les femmes et les montre que c’est avec l’arrivée du bouddhisme que les lettrés : “Donnez-nous des fils et nous ne chercherons royaumes se sont transformés en état et que les pra - pas à savoir si vous êtes allées consulter des mudang ou tiques chamaniques ont été marginalisées par les élites non”. au pouvoir. C’est dans ces marges que les mudang ont pu et su sau - Cependant les chamanes coréens se sont adaptés depuis vegarder dans leurs rituels l’ancienne culture locale, ré - quinze ou seize siècles à toutes les idéologies du pouvoir gionale, voire celle de la cour royale même (chants, central. On peut même se demander si la persécution de rythmes, danses, parures, décorations). Ainsi, les rites quelques individus n’a pas été un déclencheur d’adapta - chamaniques ( gut ) qui avaient une grande influence sur tion plus que le point de départ d’une disparition. les femmes et les couches populaires, ont perduré parce En Corée du Nord, la situation est différente. Le régime

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 11 PROGRAMME CORÉE

a rendu impossible les cérémonies chamaniques en taxant ces pratiques “bourgeoises” et en interdisant la tenue des rituels qui sont le lieu d’apprentissage et de transmission par excellence de la tradition. Toutefois, il existe des pratiques de divination sans rituel chamanique élaboré. Cependant, le chamanisme peut fort bien renaître de ses cendres, si la société en a besoin. Il s’agit plutôt d’un type de foi que d’une forme culturelle qui se reproduit.(...)

Devenir mudang Jusqu’à la fin du XX e siècle, il y avait deux types de mudang en Corée. Les chamanes du nord et du centre de la pé - ninsule étaient “inspirés” et ceux du sud relevaient plutôt de l’apprentissage familial. Tous étaient considérés comme des êtres plus ou moins charismatiques. Les inspirés suivaient un long processus d’apprentissage auprès de leur “mère-divine”. Dans le Sud, personne ne voulait marier ses enfants avec les gens de cette sorte. L’industria - lisation et les migrations urbaines ont en partie levé l’ostracisme les concernant et a eu comme effet secondaire l’apparition du type “inspiré” dans tout le sud de la péninsule, au grand dam des préservateurs des traditions fol - kloriques locales. Les récits de vie de mudang montrent qu’elles sont originaires de toutes les couches de la société, qu’elles ont ap - partenu à toutes les religions établies (bouddhisme, catholicisme, protestantisme). La prolifération de leur nombre dans les années 80 est le signe que la société coréenne est passée d’une société de l’honneur conférée par l’étude (société de lettrés) à une société où l’argent est devenu la pierre de touche de la distinction. Le déshonneur d’être mudang s’est relativisé. Nombre de femmes ont essayé la voie des mudang et des “écoles de chamanes” sont appa - rues à Séoul, formant des élèves originaires de toutes les parties de la péninsule, publiant des manuels, délivrant des diplômes… Mais n’est pas mudang qui veut et la pierre de touche est non seulement une clientèle stable, mais aussi de grandes capacités théâtrales (danse, chant, musique). Les grandes mudang rassemblent encore autour d’elles, comme autrefois, une famille “spirituelle”, fondée sur des liens qui ne sont pas ceux du sang. Ces liens reposent sur la relation entre mère et filles “spirituelles”. Le groupe qui comprend aussi les musiciens et les assistants peut réunir une trentaine de personnes.

D’une curieuse catégorisation des esprits Le chamane est un réparateur des désordres et non l’instigateur d’un ordre nouveau. Les dieux auxquels son savoir donne accès sont généralement des figures humaines, des humains divinisés. Ils se distinguent par des catégories fonctionnelles. Les uns confèrent une sorte de “droit à” de “capacité à”, les autres sont ceux qui permettent de réaliser, de faire exister. Les premiers sont plutôt célestes, végétaliens et buveurs d’eau, les autres sont plutôt ter - restres, carnivores, buveurs d’alcool. Le dieu de la montagne est à la jonction de ces mondes végétalien et carnivore. Il régit la vie des hommes dans une conception très administrative du découpage du territoire. A cette partition binaire du monde des dieux correspond aussi une partition binaire du monde des morts : les dé - funts qui ont des descendants, une famille, sont traités à l’intérieur de l’espace rituel. Par contre, “les défunts sans propriétaire” sont d’abord chassés de l’espace même du rituel comme esprits impurs, puis traités comme des esprits errants, mendiants, et nourris avec les restes. (...) Alexandre Guillemoz Ancien Directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Extraits du texte du programme Corée du Festival d’Automne à Paris, 2002

En septembre 2015, parution de Kim Kum-hwa - Partager le bonheur, dénouer la rancœur - Récit de Manshin, la chamane aux dix mille esprits, traduit du coréen par Han Yumi et Hervé Péjaudier, aux éditions IMAGO, col - lection Scènes Coréennes

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 12 PROGRAMME CORÉE BIOGRAPHIE KIM KUM-HWA

Née en 1931 à Hwanghae-do, une province de l'Ouest aujourd'hui en Corée du Nord, Kim Kum-hwa , chamane nationale ou Nara Mansin , fut initiée à l'art des mudang (chamane) à l'âge de dix-sept ans. A l'époque, devenir chamane était considéré comme une malédiction. Mais une maladie inexpliquée était l'indice, pour les gens du Nord, qu'elle était désignée et qu'une initiation était nécessaire. Sa spiritualité évidente et ses talents de divination firent de Kim Kum-hwa une officiante de rituels chamaniques ( gut ) rapidement célèbre dans sa ville natale. Quand la guerre éclata dans la péninsule, en 1950, Kim Kum-hwa s'enfuit vers le Sud, comme des centaines d'habitants de Hwanghae-do et s'établit à Incheon, près de Séoul où elle réside depuis 1965.

En 1972, elle remporte le Concours national d'art populaire pour son interprétation du gut consacré à l'invocation de "Généraux mythiques" de Hae-Ju (Corée du Nord). Ce fut un tournant dans l'histoire coréenne. Jusqu'alors le chamanisme n'avait jamais été considéré ni comme une profession respectable ni comme une forme d'art légitime, et moins encore honoré comme la source de la spiritualité indigène et des arts scéniques coréens.

En 1982, Kim Kum-hwa représenta la Corée en Amérique du Nord, comme déléguée artistique à la célébration du centenaire de l'amitié américano-coréenne, et se produisit entre autres, au Smithsonian Festival de Washington DC. En 1984, elle a été nommée Boyuja n° 82 , trésor national vivant, pour avoir su préserver le Daedong-gut et le Bae - sin-gut , spectaculaire rituel de bénédiction des bateaux de pêche. Cet événement rassemble désormais chaque année des centaines de participants et des millions de téléspectateurs. Kim Kum-hwa a fait progresser le statut des femmes au sein d'une culture fortement structurée par la morale confucéenne. Outre ses participations à des festivals régionaux, elle rassemble depuis 1998, le Jour des Vétérans, d'autres chamanes venus des provinces du Nord, afin de célébrer un rituel pour la réunion des familles séparées par la guerre entre les deux Corée. Elle a souvent représenté la culture coréenne à l'étranger. Elle est le premier chamane à écrire sur les formes élaborées, transmises oralement, des gut , (sur le chant, la musique instrumentale, la danse, le théâtre, mais aussi concernant l'utilisation et la signification des objets rituels, rarement étudiés par les chercheurs). Les français ont pu découvrir au Festival d’automne en 2002, au Musée de la Marine en 2006 et au Muqée du quai Branly en 2010. Elle a publié Kim Kum-hwa's Muga Jib (Les chants de chamane de Kim Kum-hwa , 1995) et un essai. Elle accomplit des rituels dans toute la Corée.

Kim Kum-hwa au Festival d’automne à Paris : 2002 Daedong Gut (Théâtre des Bouffes du Nord)

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 13 DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 14 PROGRAMME CORÉE

Ceux qui ont assisté à une représentation de pansori n’ou - PANSORI blient pas aisément son simple dispositif : un artiste – le plus souvent une femme –, vêtu traditionnellement, à la coréenne, arpentant une large natte qui lui sert de plateau, racontant une histoire ou la chantant d’une voix gutturale, AHN SOOK-SUN mimant les expressions de ses personnages et dessinant, des mouvements de son éventail, ses paysages et ses hori - NAM SANG-IL zons ; et un joueur de tambour, assis non loin, l’accom - pagnant, lui donnant le rythme et l’encourageant, par CHO YONG-SU intervalles, de ses exclamations vocales. Pansori : le mot, intraduisible, associe pan , en référence à la place des villages, et sori (bruit), désignant, de manière péjorative, la parole ou le chant de quelqu’un qui, dans Sugungga la hiérarchie sociale, n’a pas droit au respect. Le pansori naît au début du XVIII e siècle, sinon à la fin Le Dit du palais sous les mers du siècle précédent, dans les basses couches de la société – et dans la proximité des chamanes des provinces du Sud-Ouest. Cela explique sa truculence, ainsi que ses tons Pansori , version ipchechang à deux chanteurs tour à tour moqueurs et sentimentaux. La Corée, peu Ahn Sook-sun, Nam Sang-il, chant avant cette époque, a connu deux invasions (japonaise Cho Yong-su, gosu – percussion en 1592, mandchoue en 1637), et sa classe dirigeante, des lettrés confucéens, conservateurs, s’efforce en vain d’éra - En coréen surtitré en français diquer du petit peuple ses “superstitions”. Des douze pan - soris répertoriés au milieu du XIX e siècle, cinq, recueillis THÉÂTRE DES BOUFFES DU NORD ensuite, réécrits et embellis, se chantent encore et sont Lundi 21 septembre 20h inscrits au patrimoine culturel immatériel de l’humanité 12€ à 25€ // Abonnement 10€ à 20€ Durée : 3h30 sans entracte par l’Unesco. L’un d’eux, Le Dit du palais sous les mers , met en scène des animaux. La satire sociale s’y laisse devi - ner : un Roi-Dragon malade d’avoir trop bu est, pour guérir, prêt à imposer à ses subordonnés n’importe quel sacrifice ; une Tortue, fonctionnaire loyal et dévoué ; un Lapin, qui Coréalisation C.I.C.T. – Théâtre des Bouffes du Nord ; Festival d’Automne à Paris ne survit qu’à travers les failles du système. Manifestation organisée dans le cadre de l’Année France-Corée 2015-2016 De ce pansori, Ahn Sook-sun, née à Namwon, dans la pro - www.anneefrancecoree.com vince du Jeolla du Nord, formée auprès des plus grands maîtres, et considérée comme l’une des interprètes excep - tionnelles du genre, donne ici une version rare, à deux chanteurs ( ipchechang ), tantôt solistes, tantôt en duo, ren - forçant l’intensité du chant et la dimension ludique du récit ; ils sont accompagnés par le gosu , joueur de soribuk , tambour barrique réservé au pansori.

Contacts presse : Festival d’Automne à Paris Christine Delterme, Carole Willemot 01 53 45 17 13

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 15 PROGRAMME CORÉE Le Pansori, patrimoine vivant Extrait de Sugungga - Le Dit du palais sous les mers Traduit du coréen et présenté par Han Yumi et Hervé Péjaudier

Face à vous apparaît une chanteuse 1 debout sur une large natte, pour seul décor un paravent, pour seul accessoire un éventail, accompagnée d’un joueur de tambour assis à sa gauche, tourné vers elle, qui l’encourage de la voix, et l’histoire commence, qui va vous tenir en haleine pendant des heures. Une chanteuse ? Oui, bien sûr, mais aussi une conteuse, qui s’adresse à vous, alterne récits et airs qui semblent surgis de la nuit des temps, d’une voix si cassée qu’on a même pu parler “d’opéra rauque”, tandis que les spectateurs relancent sans cesse l’interprète avec des cris rythmiques codés qui créent une ambiance irremplaçable, olssigu 2! Aujourd’hui, on considère le pansori comme le chant identitaire coréen, Trésor national depuis 1964, patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis 2003.

Tout un monde lointain Nous avons bien conscience que, comme tout genre ancien étiqueté sublime, le pansori peut faire peur… Commen - çons par voir ce qui semble rendre difficile d’accès ces œuvres venues de loin. On a longtemps eu tendance à étudier le pansori prioritairement comme art du chant, en Corée comme en Occident. Mais, comme pour l’opéra, sans récit, il n’y a pas de pansori, on a fini par s’apercevoir de l’extraordinaire richesse de ces textes forgés par des siècles de transmission. Le lien entre texte et musique est indéfectible, dans un genre qui vient d’un temps où la poésie était indissociable de la musique.(...) Nous souhaitons aussi honorer le texte seul, dans sa richesse complexe, qui garde toutes les traces de son statut : on le saisit à travers le découpage essentiel en récitatifs et airs aux différents rythmes et couleurs, et l’usage d’une prose constamment métrique. Si les parties parlées ont évolué avec la langue coréenne, les airs sont fixés dans un état de langue ancien, à base de sino-coréen, devenu à certains endroits assez incompréhensible aujourd’hui tant au public qu’aux chanteurs… En fait, ces textes posent le même genre de problèmes que Rabelais aux Français ou Shakespeare aux Anglais. (...) Si les auteurs des plus grands airs sont (généralement) anonymes, ils n’en apparaissent pas moins comme de brillants lettrés, et leur connaissance de la culture chinoise traditionnelle se manifeste en particulier dans les morceaux les plus travaillés. Les Coréens d’aujourd’hui, là aussi, se retrouvent un peu comme les lecteurs français de Chrétien de Troyes, face à une érudition mythologique et religieuse consubstantielle à l’œuvre, qui doit être perçue non comme obstacle, mais comme source de beautés. C’est l’aspect qui demande le plus de travail de recherche, qui recèle le plus de trésors cachés. (...)

Une invention coréenne Il ne faut pas oublier comment la littérature coréenne s’est inventée progressivement à partir du XV e siècle en se distinguant du chinois. Le pansori est un des moments de cette création foisonnante d’œuvres, et l’exemple parfait du surgissement d’une forme unique de narration chantée dont l’incroyable succès a garanti la pérennité. Les premières mentions du pansori datent de la seconde moitié du XVIII e siècle et nous montrent un art déjà en place, joué par des forains qui vont de marché en marché chanter leur répertoire, entre devins, danseurs masqués jongleurs et autres saltimbanques. Son évolution sera très rapide, et un siècle plus tard, ses interprètes spécialisés sont admirés par l’aristocratie et protégés par le roi : des échanges se produiront ainsi entre les sources populaires et les couches savantes, avec l’intervention des lettrés artistes qui, d’une certaine manière, veulent anoblir le genre mais sans (trop) en détruire les racines profondes. Ce sont toutes les strates que l’on retrouve aujourd’hui dans les versions parvenues jusqu’à nous.

Le pansori se transmet oralement depuis près de trois siècles et continue, toujours aujourd’hui, de passer de maître à disciple. Ce genre s’inscrit ainsi dans la tradition universelle des grands récits de bardes, de griots, d’aèdes et autres trouvères, qui nous renvoie jusqu’à Homère ou aux chamanes sibériens. Mais il est aussi de plain-pied dans la mo - dernité, et les jeunes élèves bénéficient aujourd’hui de l’aide de textes annotés et d’enregistrements de leurs cours, accélérant ainsi le temps d’apprentissage ; dans le même temps, la reconnaissance du pansori comme patrimoine a fixé le répertoire, au risque de figer son évolution, et seulement cinq œuvres ont survécu pour constituer un ré - pertoire intangible, transmis oralement, et désormais fixé par écrit. En fait, on assiste depuis une cinquantaine d’années à un mouvement passionnant, qui transforme un genre considéré comme “traditionnel”, représentatif de la musique populaire ancienne, en répertoire “classique”, constitué d’œuvres reconnues comme telles, interprétées dans des salles de , et invitées à se produire à l’étranger dans des versions surtitrées. Les lettrés du XIX e siècle qui arrangeaient ou créaient des airs n’existent plus et ont été remplacés par des universitaires qui produisent des éditions savantes, éclaircissant les références, pointant les variantes, analysant les formes. Ce travail est d’autant plus remarquable qu’il est effectué en étroite collaboration avec des chanteurs qui ont eux-mêmes désormais accès à l’université, où ils enseignent. Editions Imago, scènes coréennes

1 Ou un chanteur. Originellement chanté par un homme, le genre est aujourd’hui majoritairement féminin 2 Essentielle au pansori, cette relance vocale par le tambour et le public se nomme ch’uimsae . Elle se compose d’un petit répertoire d’ex - pressions, dont, par exemple, olssigu ! , qui exprime le plaisir de l’auditeur

DOSSIER DE PRESSE MUSQIUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 16 PROGRAMME CORÉE

Pansori, quelques caractéristiques :

Le chanteur, kwangdae Présence, précision des gestes, beauté du récit et perfection de la voix (autrement dit sa puissance, sa tessiture, sa palette et son souffle) définissent l’art du k wangdae . Celui-ci ou celle-ci a la maîtrise du chant ( sori ), de la narration parlée ( aniri ), de la gestuelle ( neoreumsae ) et de l’action ( balim ).

Le percussionniste, gosu Le gosu contrôle les rythmes et leurs cycles, attentif au souffle de la respiration du kwangdae , qu’il encourage de ses approbations et onomatopées dont il ponctue le récit.

La voix, seongeum Quatre catégories techniques : les techniques vocales, le registre vocal, l’ornementation et le style de chant. Deux catégories esthétiques : les couleurs de la voix et le niveau de contrôle.

La tessiture et les registres La tessiture est d’environ 46 demi-tons pour un homme, de 38 demi-tons pour une femme- sur sept octaves, de choe - haseong , la plus grave, à pyeongseong (normale), jusqu’à choesangseong (la plus aigue). Outre la voix droite, principale technique utilisée, il existe une voix de tête, falsetto et des voix de poitrine avec gorge serrée, de mâchoire, de gorge, de dent ou de cou.

Les modes Gyemyeonjo , le plus tragique ; pyeongjo , le plus paisible ; ujo , pour les scènes de bravoure ou d’amour.

Les cycles rythmiques ( mori ) Les cycles rythmiques sont fonction de la portée dramatique et émotionnelle du chant. Exemples : jinyangjo , le plus lent ; jungjungmori , medium ; jajinmori , animé.

Définir des intonations ( mok ) Montant, descendant, accentué, coupé, tendu, orné, sec, lié, vif… L’ornementation génère des métaphores verbales, liées au mouvement et à la perception visuelle, ou nominales, plus abstraites : voix hésitante, resserrée ou sens dessus dessous, voix de coquette, de fantôme ou d’arc-en-ciel…

Les styles de l’Ouest et de l’Est Deux écoles dominent : seopyeonje , style originaire de l’Ouest de la Corée, dans la Province de Jeolla, et l’école de l’Est, dongpyeonje .

Extraits du programme Corée du Festival d’Automne à Paris, 2002

DOSSIER DE PRESSE MUSQIUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 17 PROGRAMME CORÉE Le chuimsae par Han Yumi

Le chuimsae est un mode d’interaction très spécifique. ser les interjections comme éléments de son jeu ryth - Difficile à traduire, ce que désigne ce terme est très facile mique. Pour le spectateur, c’est bien sûr un peu plus com - à saisir par qui écoute une fois un pansori : ce sont des pliqué mais le principe reste le même et il est très interjections lancées régulièrement par le gosu (accom - impressionnant, lorsque des maîtres se trouvent dans le pagnateur au tambour) et, selon la qualité d’implication, public, de les entendre se relayer pour ponctuer le moin - par des spectateurs. Pour un public non formé, cela peut dre silence de leurs interjections enchaînées. paraître un complément anecdotique, voir perturbateur, surtout en Occident où l’on a tendance à appliquer à ces C’est ainsi, par sa participation au rythme du chant, que musiques le même respect silencieux que l’on réserve à le chuimsae devient un partenaire du gwangdae . Les la musique “classique”. Or il n’y a pas plus terrible situa - chanteurs disent que cela les relance, comme le ferait un tion pour un gwangdae que de chanter devant une salle partenaire donnant la réplique, et leur fait oublier la fa - plongée dans un silence religieux, tous les témoignages tigue lors de performances en général physiquement de chanteurs que nous avons pu recueillir le confirment. épuisantes. D’ailleurs aujourd’hui, les chanteurs prévoient désormais un moment d’échange avec le public pour lui apprendre Extrait - Le Pansori : un art de la scène. les rudiments du chuimsae . Patrimoine coréen vivant de Yumi Han* PUFC 2015, 18 euros Le chuimsae est un genre très codifié. Le nombre d’inter - jection possibles est assez restreint ; la plupart sont des termes porteurs de sens, formes verbales : jotta (ça me plaît), jalanda (bien réussi), ou nominales avec des déri - *Han Yumi, est enseignante, elle a consacré une thèse au vés autour d’ eolssu , le plaisir, comme eolssigu , eolssiguna , pansori dont ce livre est le fruit ; à son approche théo - etc. Mais on peut avoir aussi des interjections affectives, rique elle joint une pratique de traduction, de surtitrage qui vont du discret hmmm à l’énergique eu-i ! L’essentiel et d’accueil de pansoris classiques et modernes, en par - est de manifester l’adhésion du public à la performance, ticulier dans le cadre du festival K-VOX qu’elle dirige à et souvent, les chanteuses qui expliquent à un public Paris. non coréanophone les rudiments du genre l’encouragent à intervenir avec leurs propres codes, “bravo”, ou “très bien”. (...) On ne peut pas intervenir n’importe comment, ni sur - tout n’importe quand. C’est un exercice complexe, qui consiste littéralement pour le spectateur à trouver sa place au sein de la performance, en interaction à la fois rythmique et émotionnelle.

Selon de nombreuses études consacrées au chuimsae , les fonctions principales sont : encourager le gwangdae , s’insérer dans les silences, compléter le rythme du tam - bour, servir de partenaire au gwangdae , et soutenir la théâtralité de son jeu. Encourager le gwangdae est la première des fonctions mises en avant par les gwangdae eux-mêmes ; il ne doit pourtant pas s’agir d’un enthousiasme brouillon, mais de l’expression d’une écoute attentive : on ne crie pas “ eols - sigu !”, “quel bonheur !” au beau milieu d’une lamenta - tion tragique (c’est l’exemple typique que donnent les chanteurs). Le chuimsae est complémentaire du chant, puisqu’il convient de ne jamais chevaucher le texte mais de se glisser dans les silences, exercice délicat tant les silences sont variables entre les phrases musicales. Le jeu de tambour est fixé sur un certain nombre de rythmes très précis, mais dont la réalisation concrète laisse place à l’improvisation, les temps intermédiaires n’étant pas toujours frappés, ou frappés de la même ma - nière. Ces variations laissent un espace au gosu (joueur de tambour, qui, rappelons-le, est le premier pratiquant du chuimsae , en quantité comme en qualité) pour utili -

DOSSIER DE PRESSE MUSQIUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 18 PROGRAMME CORÉE BIOGRAPHIES

ANH SOOK-SUN CHO YONG-SU Chant Percussion

Née en 1949, à Namwon, dans la région de Jeolla du Nord, Diplômé de l’université de Chung-ang, avec une spécialisa - Ahn Sook-sun , qui a en Corée une immense notoriété, a tion en musique coréenne, Cho Yong-su a reçu en 1998 le appris les cinq pansori(s) classiques auprès des grands prix du Président au National Gosu Award. maîtres. Elle apprend à jouer du gayageum (instrument Le Gosu , percussionniste, contrôle les rythmes et leurs cy - à 12 cordes) auprès du virtuose Pak Gui-hi, au point de cles, attentif au souffle et à la respiration du chanteur, qu’il devenir Trésor National dans cet art. Elle a effectué de encourage de ses approbations et onomatopées dont il nombreuses tournées qui l’ont emmenée au Festival ponctue le récit. d’Automne à Paris (2002), à New York (2003), à Edimbourg Cho Yong-su est Trésor national dans cet art. Il fait actuel - (2003) ou à Wroclaw (2010). lement partie de la National Changgeuk Company. Ahn Sook-sun est trésor national détentrice du patri - moine culturel intangible N°23 : Gayageum sanjo et byeongchang (solo de gayageum et chant pansori).

Anh Sook-sun au Festival d’Automne à Paris : 2002 Pansori (Théâtre Molière - Maison de la Poésie)

**** NAM SANG-IL AMENAGEMENTS DES RYTHMES Chant EDUCATIFS (ARE) Nam Sang-Il est né en 1979 à Namwon dans la province de Jeolla du Nord. A l'occasion du programme Corée proposé par le Festival Ce jeune chanteur jouit d’une popularité grâce à ses d'Automne, des séances d'initiation au Pansori sont or - chants qui critiquent la société sud-coréenne d’au - ganisées, avec la participation de Haneul Choe (chan - jourd’hui avec humour. Mais c’est à ses chants improvi - teuse), Sohn Zeen-bong, (tambour) et Hervé Péjaudier sés, selon la réaction du public, qu’il doit surtout sa (comédien). popularité. Il apprend le chant auprès de la chanteuse Des représentations du pansori classique, Sugungga , Le Cho So-nyeo. En 2003, il devient le plus jeune chanteur Dit du palais sous les mers , spécialement conçues à l’in - à rejoindre la Compagnie nationale de Changgeuk, tention des élèves, seront présentées. Ce conte satirique l’Opéra traditionnel coréen. Il continue son apprentis - sera introduit et traduit afin que les enfants en perçoi - sage auprès d’Ahn Sook-sun. vent toutes les caractérisiques musicales et rythmiques Il s’exerce également à différents genres de chants tradi - jusqu’à s’essayer à l’art du chuimsae , relance par onoma - tionnels comme le gyeonggi sori , le chant de la province topées pour soutenir la chanteuse. de Gyeonggi, le seodo sori , le chant des régions de Hwan - ghae et de Pyeongan, aujourd’hui en Corée du Nord, et Ces séances s’inscrivent dans le projet d’éducation artis - le musokeumak , la musique chamanique. tique et culturelle du Théâtre de la Ville qui, dans le world.kbs.co.kr cadre de la réforme des rythmes éducatifs, propose aux enfants des écoles concernées des parcours de specta - cles, de découvertes d'expressions artistiques et des ate - liers d’initiation, deux fois par semaine après les cours.

Dates (sous réserve) : -les 22 et 25 septembre -le 29 septembre et le 2 octobre -les 6 et 9 octobre -les 13 et 16 octobre

DOSSIER DE PRESSE MUSQIUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 19 DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 20 PROGRAMME CORÉE

portra it 2015 Unsuk Chin festival d’automne à paris

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 21 portra it 2015 Unsuk Chin festival d’automne à paris PROGRAMME CORÉE ENTRETIEN MARS 2015, B ERLIN - EXTRAITS -

Quelles ont été vos premières impressions musicales ? pas ça, mais chez moi la curiosité l’emportait, j’ai aspiré Unsuk Chin : Mon premier instrument était un piano, tout ce dont j’avais besoin. J’allais aussi de temps à autre et dès le premier moment vraiment, quand j’ai vu cet ins - écouter les concerts du Seoul Philharmonic Orchestra, trument et entendu sa sonorité, l’attirance était immé - avec qui je travaille maintenant, mais là c’était toujours diate : je savais que c’était ça, ma vie. Dans les années le grand répertoire, le goût était très limité, on jouait tou - 1960, nous n’avions ni radio ni téléviseur, la radio au jours la Cinquième et la Neuvième de Beethoven, la Pre - début des années 1970 seulement, et un téléviseur noir mière de Brahms, très rarement la Quatrième , la et blanc au milieu des années 1960. À la radio, il y avait Pathétique de Tchaikovsky etc. La première fois que j’ai des émissions de musique classique, souvent très tard la entendu la musique contemporaine coréenne, j’avais nuit, que j’ai toujours écoutées, de la pop aussi bien en - douze ans. J’étais invitée par un ami de la famille : c’était tendu quand j’étais adolescente, mais pour l’essentiel ces la création d’un professeur, et comparé à toutes ces so - émissions où l’on diffusait du Beethoven, du Tchai - nates et ces airs d’opéras que j’avais dans la tête, il n’y kovsky, beaucoup de musique romantique en général. avait pas de rythme, pas de mélodie, pas d’harmonie. Souvent, j’ai découvert des œuvres par hasard. Par exem - Mais je trouvais cela plutôt drôle, je me disais : tiens, on ple, un jour je suis allée chez une amie dont la famille peut donc composer ainsi, en ignorant tout ce qu’ont fait avait un téléviseur et on a regardé Gaslight avec Ingrid les compositeurs importants ! [ rire ]. J’ai réécouté la pièce Bergman. Là il y a une scène de réception où un pianiste vingt ans plus tard, c’était en fait très conservateur. joue la Huitième Sonate de Beethoven : je trouvais cela merveilleux mais sans savoir qui avait composé cette Vous êtes ensuite allée en Europe – pourquoi pas aux œuvre. Je recevais un peu d’argent de poche, et en éco - Etats-Unis par exemple ? nomisant, j’ai pu acheter l’édition complète des sonates Unsuk Chin : Tout le monde rêvait d’aller soit en Europe de Beethoven – et j’ai retrouvé ma sonate, une décou - soit aux Etats-Unis. Pas seulement pour étudier la mu - verte immense. C’était ainsi ça pendant des années, pas sique, mais simplement pour sortir de ce pays, c’était en d’informations suivies, pas d’enseignement musical, pas tout cas ce que je voulais moi, absolument. La Corée de soutien non plus de la part de mes parents, c’était dans les années 1970 et 1980 était une dictature, nous mon propre voyage de découverte, avec très peu de étions très pauvres, et en tant que femme aussi c’était moyens… beaucoup plus difficile que maintenant. Longtemps, il a été presque impossible d’obtenir un passeport, les billets Comment se sont déroulées alors vos études musicales ? d’avion étaient inabordables, mais dans les années 1980, Unsuk Chin : Au collège j’avais un excellent professeur il y a eu des assouplissements. Sukhi Kang m’a beaucoup de musique, qui lui-même composait, et à l’école il y soutenue, il me conseillait d’aller en Allemagne, de ten - avait une salle de musique avec une centaine de disques, ter tout de suite les concours internationaux, pas natio - ce qui était un pur luxe à l’époque. Là j’ai écouté de la naux. Pour Kang j’étais un “projet prioritaire”. [ rire ] J’ai musique tous les jours. Bien entendu, mon père ne vou - envoyé une pièce à la section coréenne de la SIMC, elle lait pas que je fasse des études, il voulait que j’aille dans a été sélectionnée, il y avait Isang Yun et Sukhi Kang une école professionnelle plutôt qu’au lycée, pour en - dans le jury, si bien que j’ai été soudain une star, avec des suite travailler. J’ai décidé de postuler quand même au interviews à donner partout. Puis la pièce a reçu un prix lycée. Ensuite mon père est tombé malade, il avait été à Gaudeamus – une chance vraiment énorme quand j’y empoisonné par le monoxyde de carbone qui émanait pense, si bien que j’ai eu la bourse du DAAD. Et me voilà de notre chauffage au bois. Pendant deux ans il n’était en Allemagne. plus lui-même, agressif, violent, colérique ; j’ai vécu l’en - fer jusqu’à seize ans et la musique était ce qui me sou - Vous aviez tout de suite décidé d’étudier à Hambourg avec tenait. Puis il est mort. La famille est tombée dans une György Ligeti ? sorte de trou financier, mais je gagnais ma vie, avec le Unsuk Chin : Stockhausen n’enseignait pas à l’époque, piano. J’ai eu ensuite deux échecs à l’examen d’entrée à et Sukhi Kang était un ami de Wolfgang Budde qui avait l’université, car je n’avais aucune idée des règles et du écrit une biographie de Ligeti et m’a présentée à lui. Il système, étant autodidacte. Mais enfin, cela a marché la m’a acceptée sous condition que je réussisse l’examen troisième fois ; à partir de là, ma vie a pris un cours plus d’entrée à la Hochschule . régulier et positif. Qu’est-ce qu’il enseignait concrètement ? Vous avez rencontré alors le compositeur Sukhi Kang, et Unsuk Chin : Il parlait de toutes sortes de choses en du coup la musique contemporaine. cours, il monologuait, il nous montrait des livres, des Unsuk Chin : Je n’avais aucune résistance à vaincre pour images, et il nous proposait des musiques extrêmement écouter des musiques nouvelles, de Boulez ou Stockhau - diverses à écouter. Très peu de musique contemporaine sen, après avoir écouté surtout des œuvres de Bartok ou en vérité, plutôt des choses exotiques, de la musique du Stravinsky. Sukhi Kang nous apportait du Ligeti, du monde, du influencé par l’éthno, ou, parmi les Nono, des disques et des livres, tout le monde n’aimait contemporains, plutôt des marginaux, comme Claude

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 22 portra it 2015 Unsuk Chin festival d’automne à paris PROGRAMME CORÉE

Vivier, Conlon Nancarrow, Harry Partch, des pièces où il voulait… Mais cette expérience a aussi modifié mon y a peu de choses à analyser, à mon avis, mais qui incar - écoute, ma conception de la musique – je voulais faire naient une certaine attitude face à la musique. Mais rien cette expérience, et voir comment l’appliquer au do - sur ses collègues, comme Nono, Boulez etc. Il voulait être maine instrumental. le seul dans ce cercle là, et nous présenter des figures qui ne pouvaient pas lui faire concurrence. Il y avait une Est-ce que le Spectralisme vous a intéressé à l’époque ? abondance d’informations et j’ai mis des décennies pour Unsuk Chin : Dans les années 1980, je connaissais Gérard comprendre pourquoi il aimait certaines choses… Grisey, mais pas vraiment sa musique. Il y a chez moi À vingt-deux ans, c’était plutôt labyrinthique. Mais il vou - une certaine importance du spectre, mais cela ne vient lait aussi nous faire comprendre qu’un certain type de pas de l’école spectrale, plutôt d’une pensée harmonique musique contemporaine, dans la tradition de Darmstadt, qui a toujours été le point de départ chez moi, depuis était simplement exsangue, que c’était fini, y compris le que j’ai commencé à douter d’une musique « post-darms - dogmatisme qui n’acceptait rien d’autre. tadtienne », celle que j’avais écrite à mes débuts. L’har - monie est chez moi un pôle fondamental, mais j’utilise Que disait-il de vos pièces ? maintenant librement toute la palette, les accords par - Unsuk Chin : Il n’a jamais rien approuvé, rien, jamais ! faits autant que les bruits. On peut tout à fait repérer par - En Corée, vous savez, on ne fait que des compliments, fois des similitudes avec les Spectraux, mais de fait, ça on ne formule jamais des choses désagréables. En Eu - ne venait pas des Français, même si Grisey m’impression - rope, en Allemagne surtout, on est objectif – là, ça fonc - nait beaucoup. Il y a chez lui un savoir-faire sonore in - tionne, là, c’est mauvais. Bref, j’étais très frustrée, d’autres croyable mais surtout une pensée très intense qui frappe étudiants aussi d’ailleurs. Ligeti me disait d’être origi - à l’écoute de ses œuvres. Cette attitude de recherche, nale – ce que je faisais, il l’avait déjà entendu trois mille cette exploration jusqu’au bout de ses intuitions m’a fois, et si j’avais gagné un concours avec 2000 partitions beaucoup frappée. envoyées, cela ne voulait rien dire, rien du tout ! Cepen - dant, je dois m’estimer heureuse, car il y avait quelque Comment pourriez-vous décrire l’influence musicale de chose, tout de même, qu’il appréciait chez moi. Il m’a dit Ligeti sur vous ? au début que j’avais beaucoup de métier, que j’étais très Unsuk Chin : C’est un point important, en effet, la diffé - brillante sur ce plan là. Et même un jour, à voix basse, il rence entre la musique de Ligeti et la mienne. Elles vien - m’a soufflé que je ne savais même pas moi-même à quel nent surtout de personnalités très différentes. Je crois point j’étais douée – quand même… Mais ensuite, rien que chez lui, chaque son est écrit consciemment, il de - que l’anéantissement. Je crois que si j’ai tenu, si j’ai sup - vait tout planifier. Non pas que j’écrive mes sons incons - porté tout cela, c’était aussi à cause de mon enfance : ne ciemment, mais je suis plutôt musicienne, et je prends recevoir aucune considération, n’être respectée de per - beaucoup de décisions de manière intuitive. C’est un sonne, c’était la situation normale. Ensuite, pour être à point de départ fondamentalement différent. Quand j’ai peu près reconnue, en Allemagne puis au niveau inter - étudié avec lui, il écrivait les Etudes pour piano , et il nous national, j’ai dû attendre presque vingt ans. Je vivais à montrait ses esquisses, ses structures rythmiques. D’ail - Hambourg, puis à à partir de 1988, très en dehors, leurs je ne comprenais pas très bien cette musique, j’ai - j’enseignais le piano, sans avoir aucune idée de ce que mais sa période avant-gardiste, et là, il y avec des j’allais devenir, sans visa non plus, ni le désir de retour - gammes, je trouvais qu’il y avait parfois quelque chose ner en Corée. Mais j’avais connu des choses tellement de Ravel, je ne comprenais pas. On tout cas, il corrigeait pires que j’ai survécu. N’avoir pas de carrière ne me sou - énormément, c’était une lutte incroyable, il y avait des ciait pas, je me concentrais sur la musique que je voulais plans, de nombreuses versions, beaucoup de papiers, et écrire. Et c’est toujours resté ainsi, quand je suis au cen - finalement il écrivait la version définitive au propre. Ma tre de l’attention, je suis très mal à l’aise, et si je suis méthode de travail est différente, je n’essaie rien avec les jouée maintenant par des interprètes très connus, c’est instruments, pas même au piano, je suis assise à ma très beau, j’en suis heureuse, mais ce n’est pas l’essentiel. table, le papier réglé devant moi, et écrire la première note est terriblement difficile parce que je dois avoir la Vous avez travaillé à partir de la fin des années 1980 au pièce entière en tête. Mais d’un coup j’ai l’impression, studio électronique de la Technische Universität à Berlin. après les deux, trois premières notes : voilà c’est ça. Et Unsuk Chin : C’était une époque passionnante, surtout j’écris tout jusqu’à la fin, au propre.(...) parce que avions encore peu d’outils numériques, il était encore très difficile de faire calculer des sons par ordi - Comment naît le projet d’une nouvelle pièce chez vous ? nateur. On devait tout fabriquer. Quand j’y repense main - Unsuk Chin : Lorsque je conçois une œuvre, j’aimerais tenant, j’étais jeune, j’avais vingt-huit ans, et j’ai passé le évidemment qu’elle se singularise, qu’elle dise ce que plus clair de mon temps dans cet espèce de bunker, avec d’autres n’ont pas encore dit. Jusqu’à 50%, disons, ce sont l’air froid de la climatisation qui vous glace le dos, et le des éléments qu’il y a aussi ailleurs, mais il faut qu’il y mal à l’estomac à cause des sons qui ne sont pas ce qu’on ait des choses nouvelles. Par exemple Cosmigimmicks est

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complètement différent de Rocana : il y a l’aspect harmonique, mais l’aspect sonore et gestuel est plus important. Par exemple, dans le dernier mouvement, l’hommage à Ligeti, je repensais en composant à toute cette époque, à son caractère, et aussi à sa personne, son comportement gestuel. Et dans le premier mouvement, les instruments à cordes pincées, même s’il jouent des accords, ne les font pas ressortir, à cause du timbre particulier, de l’absence de résonance des sons. Dans Akrostichon-Wortspiel , également, chaque mouvement est différent, plus ou moins harmonique, et cela va jusqu’au jeu avec des accords parfaits. J’ai été longtemps fascinée par ceux qui travaillent essentiellement avec les sons, Lachenmann bien sûr, Salvatore Sciarrino ou Beat Furrer, mais le bruit ne m’intéresse que s’il marque le pôle opposé d’un autre élément. (...)

Mais dans la dernière pièce de Akrostichon , “Aus alter Zeit” [“Des temps anciens”], qui sonne comme de la musique coréenne traditionnelle – encore que l’idée de départ était plutôt contraire, je voulais montrer à quel point il est facile d’écrire une telle pièce, avec des trilles, toujours présents dans cette musique, ce type d’effets, donc l’intention était ironique. En somme, je n’ai jamais évité consciemment les références à la musique asiatique, mais il me semble difficile d’intégrer ou de mélanger simplement la musique ou les instruments asiatiques avec ceux des occidentaux. Beaucoup de gens font cela, pour moi c’est une imposture. Il faut beaucoup d’expérience pour réussir cela, et il faut surtout d’abord devenir un compositeur. Je ne voyais pas comment faire cela au début, encore que si je l’avais fait, ma vie aurait été beaucoup plus facile ! C’est quand j’ai connu Wu Wei, la manière dont il jouait de cet instrument, le sheng, dont j’ai la sonorité dans l’oreille depuis mon enfance, que j’ai écrit Su. J’ai quelques projets encore pour travailler avec des musiciens du domaine de la musique traditionnelle. Il y a par exemple cette jeune chanteuse de pansori, Lee Jaram qui compose elle-même des pansoris, textes et musique, elle a un grand charisme et sans doute on pourrait faire ensemble quelque chose de nouveau. Mais c’est aussi un défi énorme.

Propos recueillis par Martin Kaltenecker

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 24 portra it 2015 Unsuk Chin festival d’automne à paris PROGRAMME CORÉE BIOGRAPHIE UNSUK CHIN

Unsuk Chin est née en 1961 à Séoul, en Corée du Sud, et vit à Berlin depuis 1988.

Sa composition Gestalten est sélectionnée pour les journées mondiales de la musique de la Société internationale de musique contemporaine au Canada en 1984 et pour la Tribune internationale des compositeurs de l’Unesco à Paris. Une bourse du DAAD lui permet de suivre l'enseignement de György Ligeti à l’académie de musique de Hambourg de 1985 à 1988. Ses pièces sont jouées dans de nombreux festivals et cycles de concerts principalement au Royaume-Uni, en Allemagne, en France, en Corée du Sud, en Scandinavie. Akrostichon-Wortspiel (1991), programmé dans de nombreux pays, est interprété par l’Ensemble Modern, le Birmingham Contemporary Music Group, le Nieuw Ensemble, l’Ensemble Asko, l’Ensemble Ictus, l’Orchestre philharmonique de Los Angeles et l’Orchestre Philharmonia. Spektra gagne le Grand prix du Concours international Gaudeamus d'Amsterdam en 1985. Santika Ekataka , le Premier prix du concours d'œuvres pour orchestre à Tokyo en 1993.

Unsuk Chin est compositrice en résidence pour l’Orchestre symphonique de Berlin en 2001-2002 et reçoit une commande pour son Concerto pour violon , créé en janvier 2002 à la Philharmonie de Berlin par Viviane Hagner, sous la direction de Kent Nagano. Suivront plusieurs concertos : un Double Concerto pour piano, percussion et ensemble (2002), Šu pour sheng et orchestre (2009), un Concerto pour violoncelle (2006-2008, révisé en 2011). Parmi ses autres œuvres figurent un cycle d'Études pour piano (1995-2003), un quatuor avec bande ParaMetaString , commande du Kronos Quartet (1996), plusieurs pièces pour ensemble, parmi lesquelles les scènes de rue Gougalon (2009-2011), Fantaisie mécanique (1997), Xi (1998) et la Fanfare chimérique (2011), créées par l'Ensemble intercontemporain, Rocaná pour orchestre (2008), créé par Kent Nagano à Montréal, cosmigimmicks créé en 2012 au Muziekgebouw d'Ams - terdam.

Des chefs d’orchestre comme Simon Rattle, Gustavo Dudamel, Esa-Pekka Salonen, David Robertson, Peter Eötvös, Neeme Järvi, Markus Stenz, Myung-Whun Chung, George Benjamin, Susanna Mälkki, François -Xavier Roth, Leif Segerstam et Ilan Volkov, entre autres, ont dirigé ses œuvres de sa composition. Unsuk chin a reçu des commandes de plusieurs orchestres et sa musique a été jouée dans de nombreux festivals en Europe, en Asie et en Amérique du Nord.

En 2007, son premier opéra Alice aux pays des merveilles a été créé à l’Opéra de Bavière lors de l’ouverture du Festival de Munich (DVD Unitel Classica). Son second opéra, De l’autre côté du miroir, est commandé par le Royal Opera de Londres et sera présenté lors de la saion 2018/19. Depuis 2006, elle dirige le cycle des concerts de musique d’aujourd’hui de l’Orchestre Philharmonique de Séoul. Depuis 2011, elle est directrice artistique de “Music of Today”, série de l’Orchestre Philharmonique de Londres. Ses disques sont édités chez Deutsche Grammophon, Kairos et Analekta.

http://www.boosey.com

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portra it 2015 Unsuk Chin festival d’automne à paris

Les trois premiers concerts du portrait que le Festival UNSUK CHIN d’Automne consacre à Unsuk Chin permettent d’écouter des œuvres majeures de la compositrice – pour orchestre, pour ensemble, et de musique de chambre – et de les situer en regard de la Sonate pour violoncelle de György Unsuk Chin , Ligeti, de la Sonate pour violoncelle et piano de Claude Concerto pour violoncelle Debussy, ainsi que de deux créations françaises de la nou - Concerto pour piano Rocaná pour orchestre velle génération de musiciens coréens. Isang Enders , violoncelle Sunwook Kim , piano Deux concertos d’Unsuk Chin, l’un pour violoncelle, l’autre Orchestre Philharmonique de Radio France pour piano, renouvellent les équilibres du genre. Celui Kwame Ryan , direction pour violoncelle, au chant virtuose, introduit dans son premier mouvement la notion d’ aniri empruntée au pan - sori, où alternent des passages chantés et d’autres parlés. Le soliste y livre donc comme un récit, une histoire. MAISON DE LA RADIO – AUDITORIUM Vendredi 9 octobre 20h Quatre sections articulent Gougalon, scènes de théâtre de 10€ à 25€ // Abonnement 8,50€ et 21,25€ rue , pour ensemble : Prologue – Ouverture dramatique Durée : 1h30 plus entracte du rideau ; Lamentation du chanteur chauve ; Le souriant diseur de bonne aventure à la fausse dent ; et Danse autour de la cabane. Sept autres scènes dans Akrostichon-Wortspiel , d’après L’Histoire sans fin de Michael Ende et De l’autre côté du miroir de Lewis Carroll : finement micro-tonale, l’œuvre traverse diverses émotions, du brillant au grotesque, témoigne d’un goût du jeu et fait référence à l’acrostiche, dans lequel les premières lettres des vers d’un poème révè - lent un nom ou une devise – un sens caché. Suite de l’opéra qu’Unsuk Chin composa sur Alice au pays des merveilles , snagS&Snarls retrouve encore Lewis Carroll, « le premier des surréalistes ». Rocaná , dont le titre désigne en sanskrit un espace de Coproduction Radio France ; Festival d’Automne à Paris lumière, s’inspire des installations The Weather Project En collaboration avec le Nieuw Ensemble / Muziekgebouw aan’t IJ Amsterdam et Notion Motion d’Olafur Eliasson, et transforme l’orchestre Manifestation organisée dans le cadre de l’année France-Corée 2015-2016 en “machine à illusions”. Cosmigimmicks enfin se veut www.anneefrancecoree.com pantomime, embrassant “sublime et vulgaire dans une mélange souvent déconcertant de rituel et de nonsense , de street art et de grand art, de folie et de contemplation, de tragique et de grossièrement comique”.

France Musique enregistre ces concerts

Contacts presse : Festival d’Automne à Paris Christine Delterme, Carole Willemot 01 53 45 17 13

Maison de la Radio - Auditorium Laurence Lesne-Paillot 01 56 40 36 15

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UNSUK CHIN Rencontre avecUNSUK CHIN

JEONGKYU PARK Entrée libre dans la limite des places disponibles. Réservation conseillée Unsuk Chin , Cosmigimmicks – une pantomime musicale , pour www.maisondelaradio.fr ensemble Gougalon – scènes de théâtre de rue , pour ensemble ; Akrostichon-Wortspiel, sept scènes de contes de fées , pour soprano MAISON DE LA RADIO – STUDIO 106 et ensemble Samedi 10 octobre 18h Jeongkyu Park , Nouvelle œuvre pour sheng et ensemble (commande de l’Orchestre Philharmonique de Séoul et du Festival d’Automne à Paris) Yeree Suh , soprano Wu Wei , sheng Nieuw Ensemble Amsterdam Ed Spanjaard , direction

MAISON DE LA RADIO – STUDIO 104 Samedi 10 octobre 16h 15€ // Abonnement 13,50€ Durée : 1h30 plus entracte

Coproduction Radio France ; Festival d’Automne à Paris En collaboration avec le Nieuw Ensemble / Muziekgebouw aan’t IJ Amsterdam Manifestation organisée dans le cadre de l’année France-Corée 2015-2016 www.anneefrancecoree.com

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UNSUK CHIN GYÖRGY LIGETI CLAUDE DEBUSSY ISANG YUN JEEHON SEO

György Ligeti , Sonate pour violoncelle Unsuk Chin , Études nº1, 2 et 5 pour piano Isang Yun , Espace I pour violoncelle et piano Claude Debussy , Sonate en ré mineur pour violoncelle et piano Jeehoon Seo , Territoire pour huit musiciens Unsuk Chin , snagS&Snarls pour soprano et ensemble, suite de l’opéra Alice in Wonderland Yeree Suh , soprano Isang Enders , violoncelle Sunwook Kim , piano Musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France Marzena Diakun , direction

MAISON DE LA RADIO – AUDITORIUM Samedi 10 octobre 20h 15€ // Abonnement 13,50€ Durée : 1h20 plus entracte

Coproduction Radio France ; Festival d’Automne à Paris En collaboration avec le Nieuw Ensemble / Muziekgebouw aan’t IJ Amsterdam Manifestation organisée dans le cadre de l’année France-Corée 2015-2016 www.anneefrancecoree.com

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BIOGRAPHIES DES COMPOSITEURS

UNSUK CHIN GYÖRGY LIGETI voir page 23 Gyorgy Ligeti est né en 1923 a ̀ Dicso ̈zsenma ́rton( Trans - ylvanie). JEONKYU PARK Il étudie d’abord la composition auprès de Ferenc Farkas à Cluj puis avec Sa ́ndor Veress et Ferenc Farkas à ̀ l’Aca - Né en 1981, Jeongkyu Park étudie à l’Université Nationale démie Franz-Liszt de Budapest où ̀ il enseigne lui-mê ̂me d’Arts de Corée. En 2003 il obtient le premier prix de com - l’harmonie et le contrepoint entre 1950 et 1956. position du 43e Concours de Musique de Dong-A. Il fuit la Hongrie lors des évènements de 1956 et se rend Il est sélectionné pour le concours de composition du d’abord a ̀ Vienne puis à Cologne, où ̀ il est accueilli par Choeur Métropolitain de Séoul et de la Chorale Philhar - Karlheinz Stockhausen, travaille au Studio é ́lectronique monique de Daejeon. En 2005, il reçoit le premier prix de la Westdeuscher Rundfunk (1957–1959) et rencontre de composition de la compétition américano-coréenne Pierre Boulez, Luciano Berio, Mauricio Kagel. En 1959, il à Chicago. Il obtient, en 2007, le deuxième prix de la 4e s’installe à ̀ Vienne. Il acquiert la nationalité ́autri- compétition internationale de composition de Séoul. En chienne en 1967. De 1959 a ̀ 1972, Gyo ̈gry Ligeti participe 2007, il participe à la XI e Académie Internationale pour chaque anné ́e aux Cours d’été ́de Darmstadt. De 1961 à ̀ la Nouvelle Composition et l’Audio-Art en Autriche. Titulaire 1971, il enseigne a ̀ Stockholm en tant que professeur in - d’une bourse, il poursuit ses études avec le compositeur vité ́. polonais Bogusław Schaeffer. En 2008, il obtient une Lauré ́at de la bourse du DAAD de Berlin en 1969 – 1970, il Bourse du Conseil Artistique coréen, et l’Ensemble TIMF est compositeur en ré ́sidence à ̀ l’Universite ́de Stanford présente son premier concert monographique. La même en 1972. De 1973 a ̀ 1989, il enseigne la composition a ̀ la année, il participe aux Cours d’Eté de Darmstadt. Il reçoit Hochschule fu ̈ Mr usik de Hambourg. Dè ̀s lors, il partage des commandes de nombreux ensembles, festivals et ins - son existence entre Vienne et Hambourg. titutions. Il enseigne à l’Université Nationale d’Arts de Gyo ̈rgy Ligeti a été ́honoré ́de multiples distinctions, Corée et à l’Université d’Anyang. dont le Berliner Kunstpreis, le Prix Bach de la ville de www.jeonkyupark.org Hambourg, le Prix de composition musicale de la Fon - dation Pierre de Monaco. Durant sa période hongroise, sa musique témoigne essentiellement de l’influence de JEEHOON SEO Barto ́k et Koda ́ly. Ses pièces pour orchestre Apparitions (1958 – 1959) et Atmosphe ̀res (1961) attestent un nouveau Né en 1982 à Incheon (Corée du Sud), Jeehoon Seo ob - style caracte ́rise ́par une polyphonie trè ̀s dense (ou tient en 2008 son diplôme de composition à l’Université micro-polyphonie) et un développement formel sta - Kookmin à Séoul, où il a étudié auprès de Kyungjung tique. Parmi les œuvres les plus importantes de cette Kim, Ilsup Kil et Soo-Jung Shin. La même année, il suit pé ́riode, on peut citer le Requiem (1963 – 1965), Lux ae - des masterclass de composition à Séoul avec Unsuk Chin terna (1966), Continuum (1968), le Quatuor a ̀ cordes n° 2 puis poursuit ses études de composition à l’École supé - (1968) et le Kammerkonzert (1969 – 1970). rieure de musique Hanns Eisler de Berlin auprès de Au cours des années soixante-dix, son e ́criture polypho - Hanspeter Kyburz ainsi que ses études de composition nique se fait plus mé ́lodique et plus transparente, électronique auprès de Wolfgang Heiniger. Il termine ses comme on peut le remarquer dans Melodien (1971) ou études en 2012 et suit des masterclass avec Tristan Murail dans son opéra Le Grand Macabre (1974–1977/1996). Nom - et York Höller. bre de ses œuvres té ́moignent également de son souci En 2011, Jeehoon Seo obtient le troisième prix du “Prix d’échapper au tempérament égal, à commencer par Ra - Hanns Eisler pour la composition” et le deuxième prix mifications (1968 – 1969). Par la suite, Ligeti a dé ́veloppé ́ du concours de composition de la Contemporary Music une technique de composition à ̀ la polyrythmie com - e Society à Séoul. Il est finaliste au concours de composi - plexe influence ́e à ̀ la fois par la polyphonie du XIV siè - tion de Séoul en 2014. cle et par diffé ŕentes musiques ethniques, et sur laquelle Il vit à Berlin où il dirige l’ensemble Essenz. se fondent ses œuvres des vingt derniè ̀res anne ́es : Trio www.jeehoonseo.com pour violon, cor et piano (1982), Études pour piano (1985 – 2001), Concerto pour piano (1985 – 1988), Concerto pour vio - lon (1990 – 1992), Nonsense Madrigals (1988 – 1993), Sonate pour alto solo (1991 – 1994). En 1997, Ligeti a publié une nouvelle version de son opé ́ra Le Grand Macabre . Il s’est é ́teint le 12 juin 2006.

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ISANG YUN

Né en Corée en 1917, Isang Yun a d’abord fait ses études dans son pays, puis au Japon. Bénéficiaire d’un prix de la ville de Séoul, il poursuit ses études en Europe à partir de 1955 : à Paris, puis à Berlin. C’est là qu’il s’établit en 1964 grâce à une bourse de la Fondation Ford. Sa vie fut toutefois marquée par les conflits politiques dans lesquels la Corée était impliquée : opposant à l’occu - pation japonaise, il dut vivre dans la clandestinité et fit de la prison jusqu’à la fin de la Seconde Guerre. Installé à Berlin, il fut enlevé en 1967 par les services secrets sud-Coréens et fut condamné à mort (seule un protestation in - ternationale le tira de prison deux ans une plus tard). Amnistié, il retourna en Allemagne où il devint citoyen de ce pays. Isang yun enseigna à Hanovre puis à Berlin, où il est mort en 1995. Edition Bote & Bock Berlin Société Isang Yun : www.yun-gesellschaft.de

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BIOGRAPHIES DES CHEFS D’ORCHESTRE

KWAMÉ RYAN ED SPANJAARD

Né à Haarlem, aux Pays-Bas, en 1948, Ed Spanjaard étudie Né au Canada, Kwamé Ryan grandit dans les Caraïbes, où la musique (piano et direction d’orchestre) à Londres et il commence ses études musicales. A l’âge de quatorze Amsterdam. Il travaille à partir de 1973 en tant que répé - ans, il entre à l’Oakham School (Angleterre), où il étudie titeur et assistant chef d’orchestre à la Royal Opera la direction d’orchestre, le piano, le chant, le violon et la House de Covent Garden (sous la direction de Colin contrebasse, avant de suivre des cours de musicologie à Davis, entre autres), au Glyndebourne Festival Opera, au l’Université de Cambridge. Royal Concertgebouw Orchestra (sous la direction de En 1991, il étudie la direction d’orchestre avec Peter Eötvös. Bernard Haitink) ainsi qu’auprès de Leonard Bernstein Durant la saison 2002/2003, il dirige la création allemande et Herbert Von Karajan. Il a également été assistant du - du Balcon de Peter Eötvös dans une nouvelle production rant plusieurs années à Bayreuth, où il a été impliqué de Gerd Heinz à l’Opéra de Fribourg et en 2002, la première dans la préparation de L’Anneau du Nibelung de Wagner reprise française des Trois sœurs à l’Opéra de Lyon. dirigé en 1983 par Georg Solti. Entre 1999 et 2003, il occupe le poste de directeur musical En 2001, il fait ses débuts avec le Royal Concertgebouw de l’Orchestre et de l’Opéra de Freibourg en Brisgau. Durant Orchestra. En tant que pianiste, Ed Spanjaard se spécia - cette période, il dirige Le Vaisseau fantôme de Wagner, lise dans l’accompagnement de lied , avec pour parte - Tosca , Katya Kabanova , Eugène Onéguine , La Flûte enchan - naires les chanteuses Elisabeth Söderström, Frederica tée , Nixon in China de John Adams, Surrogate Cities de von Stade et Elly Ameling. Heiner Goebbels ainsi que Fidelio de Beethoven et Hyperion Avec le Nieuw Ensemble, il a dirigé un grand nombre de de Bruno Maderna. Kwamé Ryan fait ses débuts au Festival premières, dont Wolvendorp et Night Banquet de Guo International d’Edimbourg pour le concert d’ouverture Wenjing, Kaiser von Atlantis de Viktor Ullmann, Een Ziel de l’édition 2004 en dirigeant Jeanne d’arc au bûcher de van Hout de Robert Heppener (Holland Festival, 1998), et Honegger. Il a dirigé, également en 2004, la création mon - Alfred Alfred de Franco Donatoni. Le Nieuw Ensemble et diale de L’Espace dernier de Matthias Pintscher à l’Opéra Ed Spanjaard ont fondé conjointement l’Ensemble Atlas, Bastille. Il est directeur artistique et musical de l'Orchestre rassemblant des musiciens du monde entier. En 2002, National Bordeaux-Aquitaine de 2007 à 2013; il y dirige l’Ensemble Atlas s’est produit pour les premières mon - entre autres : La Mort de Cléopâtre de Berlioz et La Voix diales de Seyiri de Theo Loevendie et de The waters flow humaine de Poulenc avec Mireille Delunsch (2007), Tosca their way de Fabio Nieder. (février 2009) et Le Balcon de Peter Eötvös (novembre Comme chef d’orchestre, Ed Spanjaard s’est produit au 2009). De Nederlandse Opera d’Amsterdam, à l’Opéra National Kwamé Ryan collabore avec l’Orchestre National de Bel - de Lyon, au Nationale Reisopera d’Ensechede, à l’Opéra gique en juin 2011 avec les solistes Renaud et Gautier Capu - Zuid de Maastricht... Son répertoire inclut Aida, Don çon, au Festival Grant Park de Chicago en juillet 2011 et Carlo, La Bohème, Turandot, Der Freischütz, Peter , dirige en 2011 La Damnation de Faust de Berlioz au Staat - Jenufa et Pelléas et Mélisande (Lyon, mis en scène par soper de Stuttgart. Après avoir été Directeur musical de Peter Stein). Il a dirigé Carmen à l’Opéra de Vancouver, l'Orchestre Français des Jeunes pendant deux ans, Kwamé ainsi que des créations au Frankfurter Oper, Wolvendrop Ryan est actuellement impliqué dans la création d'une à Paris et à New York...En septembre 2007, Ed Spanjaard toute nouvelle formation, le Youth Orchestra Alliance, dirige la Première symphonie de Mahler et la Neuvième dans son pays d'origine Trinidad et Tobago. de Brückner avec le Limburg Symphony Orchestra. En Durant la saison 2015/2016 il s’occupera de la direction septembre 2009, Ed Spaanjard dirige son premier Ring musicale des célébrations du centenaire d'Henri Dutilleux de Wagner au Nationale Reisopera avec un grand succès avec l'Orchestre Philharmonique de Radio France. Il dirigera critique. aussi les orchestres philharmoniques de Londres et de www.nieuw-ensemble.nl Séoul et fera ses débuts au Dark Mofo Festival en Tasma - nie.

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MARZENA DIAKUN Direction (concert de 20h) Marzena Diakun , née en Pologne en 1982, a obtenu un diplôme avec mention de direction d’orchestre à l’Académie de Musique Karol Lipinski à Wroclaw dans la classe de Mieczyslaw Gawronski. Elle a poursuivi ses études à l’Aca - démie de Musique et des Arts du Spectacle de Vienne auprès de Uros Lajovic. Marzena Diakun a participé aux cours dirigés par Jerzy Salwarwoski, Marek Tracz et Gabriel Chmura. Elle a étudié avec Howard Griffiths et Colin Metters, Kurt Masur et Pierre Boulez. En 2007, elle a remporté le Deuxième prix au prestigieux Concours international de chefs d’orchestre du Printemps de Prague mais également le Deuxième prix au Concours international de chefs d’orchestre Fitelberg en Pologne (2012). Ses récentes collaborations incluent plusieurs orchestres polonais ainsi que celui de la Radio de Prague, le Berg Or - chestra (Prague) et le Connecticut Chamber Virtuosi (USA). Depuis 2009, sa collaboration avec l’orchestre contem - porain d’Espagne, le Smash Ensemble, l’a amené à faire plusieurs créations de compositeurs espagnols. Elle est actuellement professeur titulaire à l’Académie de Musique Karol Lipinsky à Wroclaw. Elle a également dirigé plusieurs concerts avec le Festival Symphony Orchestra. Marzena Diakun a reçu la plus haute récompense du Mi - nistère de la culture de Pologne. www.francemusique.fr www.nieuw-ensemble.nl

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BIOGRAPHIES DES INTERPRÈTES

ISANG ENDERS SUNWOOK KIM Violoncelle Piano

Né en 1988 à Francfort et issu d’une famille germano-co - Né à Séoul en 1988, Sunwook Kim a commencé le piano réenne de musiciens, Isang Enders commence son ap - à l’âge de 3 ans. Il fait ses débuts à 10 ans au Kumho Pro - prentissage à douze ans auprès de Michael Sanderling. digy Series à Séoul. Sa technique a depuis été influencée par l’enseignement Il est diplômé de la Korean National University of Arts de Gustav Rivinius, Truls Mork, et surtout par son men - en février 2008, et obtient un Master en direction d’or - tor, le violoncelliste américain Lynn Harrell. Il est chestre à la Royal Academy of Music de Londres. Il reçoit nommé premier violoncelle du Staatskapelle de Dresde le premier prix du concours d’Ettlingen (Allemagne) en à l’âge de vingt ans (le plus jeune d’Allemagne). Après qua - 2004, ainsi que celui du concours Clara Haskil (Suisse) tre ans au sein de l’orchestre, il démissionne pour s’en - en 2005. En 2006, il remporte le concours international gager dans une carrière de soliste. de piano de Leeds, devenant le plus jeune lauréat en 40 Il a travaillé avec les chefs d’orchestre Christoph Eschen - ans d’existence et le premier venant d’Asie. bach, Myung-Whun Chung, et Pablo Heras-Casado, ainsi qu’avec le Staatskapelle de Dresde, l’Orchestre Philhar - Sunwook Kim est aussi un musicien chambriste : ses in - monique de la Radio de Berlin, l’Orchestre Philharmo - terprétations les plus emblématiques en ce domaine lors nique de Stuttgart et le Schleswig-Holstein Festival, de la saison 2013/2014 : deux concerts Schubert à la Salle entre autres. Il a été reçu au Gewandhaus de Leipzig, au Pleyel avec les membres du Philharmonique de Berlin, Seoul Arts Center et au Rheingau . Il parti - ainsi que plusieurs concerts en Allemagne. cipera en 2015 au festival de Marlboro que dirige Mitsuko En juin 2015, il est en tournée en Asie en trio avec Jian Uchida dans le Vermont. Wang et Mayuko Kamio, et en novembre de la même Isang Enders est aussi un interprète de musique de année avec le pianiste Nobuko Imai. chambre (avec les pianistes Kit Armstrong, Igor Levit et Sunwook Kim) et joue le répertoire d’aujourd’hui. Isang Son second enregistrement pour la Deutsche Grammo - Enders est co-fondateur de l’Ensemble Ceres et l’un des phon, Concerto pour piano d’Unsuk Chin avec le Philhar - membres fondateurs de l’International Shostakovich monique de Séoul et Myung-Whun Chung, est sorti en Festival. Il poursuit également ses activités liées au pro - mai 2014. jet ELEMENTS, constitué de sept pièces pour violoncelle Au fil du temps, Sunwook Kim s’est imposé comme un et électronique. soliste de renom auprès des plus grands orchestres in - ternationaux. Il a fait des débuts remarqués dans plusieurs festivals, www.sunwookkim.com dont le Dvorak Festival de Prague sous la direction de Zubin Mehta en 2012, au Musikverein de Vienne où il a joué le Double Concerto de Brahms, et avec l’Orchestre Philharmonique de Séoul sous la direction d’Eliahu Inbal en 2014, entre autres. Il s’est également produit avec le pianiste Igor Levit dans un cycle des Sonates pour violoncelle de Beethoven. Il signe sur le label Berlin Clas - sics et Sony Music Entertainment Korea. Dans ses derniers enregistrements, on compte l’intégrale des Suites pour violoncelle de Bach. Isang Enders joue sur un violoncelle de 1840 fabriqué à Paris par Jean-Baptiste Vuillaume, et sur un “Joseph Ga - liano Filius, Neapoli 1720”, offert par la fondation alle - mande Musikleben. www.isangenders.com

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YEREE SUH WU WEI Soprano Sheng

En 2003, Yeree Suh fait ses débuts professionnels avec Né en 1970, Wu Wei a étudié le sheng (orgue à bouche de René Jacobs au Festival d’Innsbruck, dans le rôle de la Chine) au Conservatoire de Shanghai et s’est produit Nymphe dans L’ Orfeo de Monteverdi (et au Theater an comme soliste de l’Orchestre Chinois de Shanghai avant der Wien en 2007). de poursuivre sa formation à la Hochschule für Musik Elle se produit en concert avec Andreas Spering (Silvia, Hanns Eisler avec une bourse du DAAD (Office Allemand L’Isola disabitata , Haydn, et La Belezza, Il Trionfo del d’Échanges Universitaires) à Berlin, où il réside actuelle - tempo e del disinganno, Haendel) ; Andrea Marcon et l’Or - ment. chestre Baroque de Venise ( Apollo e Dafne , Haendel) ; Phi - Depuis 2013, il enseigne au Conservatoire de Shanghai. lippe Herreweghe ( Le Songe d’une nuit d’été , Lauréat de divers concours nationaux et internationaux Mendelssohn) ; Ton Koopman et le Deutsche Symphonie de musique traditionnelle chinoise, il a également rem - Orchester de Berlin ( Les Sept Paroles , Schütz) ; René Ja - porté le concours allemand de musique du monde Mu - cobs (les Madrigaux , Monteverdi) ; le Münchner Sym - sica Vitale en 1996 et 2002, ainsi que le prix allemand de phoniker ( Carmina burana et Hansel und Gretel , Orff)... musique du monde Globale en 2004. Durant la saison 2009-2010, elle part en Corée-du-Sud En 2011, il a reçu le Prix Herald Angel au Festival d’Édim - avec l’Akademie für Alte Musik de Berlin, dans un pro - bourg pour son interprétation de Su , concerto pour gramme de cantates de Bach, suivie d’une tournée euro - sheng d’Unsuk Chin avec l’Orchestre Philharmonique de péenne avec La Petite Bande et Sigiswald Kuijken Séoul sous la direction de Myung-Whun Chung (tournée (Oratorio de Pâques et cantates de Bach). en 2014 à Londres aux BBC Proms, en Finlande, en Elle est au Théâtre de Bâle dans Ariadne Monologue de Autriche et en Italie.) Depuis 1996, Wu Wei s’est produit Wolfgang Rihm. Yeree Suh participe à la création euro - comme soliste avec de nombreux orchestres et ensem - péenne de with lilies white de Matthias Pintscher, sous bles. De nombreux festivals l’ont invité comme le la direction de Kent Nagano, à New York, elle chante Berliner Festspiele, la Biennale de Munich, le Festival Mysteries of the Macabre de Ligeti et Akrostikon-Worts - d’Édimbourg... piel d’Unsuk Chin avec l’Ensemble intercontemporain, Invité à se produire aux États-Unis, en Europe, en Russie, dirigé par Susanna Mälkki. En 2010-2011, elle interprète au Moyen-Orient et en Extrême-Orient, il a interprété en Pli selon pli de Boulez avec le Bamberger Symphoniker première mondiale plus de deux cents ouvrages (dont et Jonathan Nott à Berlin, Double points : Outis de Hans - dix concertos pour sheng et orchestre) de compositeurs peter Kyburtz avec l’Ensemble intercontemporain à tels que John Cage, Unsuk Chin, Toshio Hosokawa, En - Paris. jott Schneider, Jörg Widmann, Guus Janssen, Tan Dun, En 2011-2012, Yeree Suh interprète A Mind of winter de Chen Qigang, Guo Weijing et Ruo Huang. George Benjamin avec Paavo Järvi et le RSO de Francfort. Étant lui-même compositeur pour son instrument, il a Lors du Festival Archipel 2012, Yeree Suh a donné en créa - reçu plusieurs commandes. tion mondiale Nachlese Vb de Michael Jarrell avec l’En - En 2014 a eu lieu la première du Concerto pour sheng de semble Contrechamps. En 2015, sous la direction de Jukka Tiensuu avec l’Ensemble intercontemporain à François-Xavier Roth, elle chantera de nouveau Pli selon Paris sous la direction de Matthias Pintscher. Un nou - pli avec le BBC Symphony, au Barbican Center de Lon - veau concerto pour sheng de ce compositeur est en pré - dres, lors du 90 e Anniversaire de Pierre Boulez. . paration pour la saison 2015-2016. Soliste d’avant-garde, Wu Wei a participé au développe - www.ensembleinter.com ment du sheng en faisant de cet instrument vieux de quatre mille ans une force novatrice musicale avec la création de techniques, l’exploration de nouveaux réper - toires. www.ensembleinter.com

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NIEUW ENSEMBLE AMSTERDAM ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE

Le Nieuw Ensemble d’Amsterdam a été fondé en 1980 à Créé en 1976, l’ Orchestre Philharmonique de Radio Amsterdam. L’ensemble se compose d’une structure ins - France présente, avec ses 141 musiciens, chaque saison trumentale unique, mêlant les instruments à cordes pin - une cinquantaine de programmes, aussi bien pour grand cées comme la mandoline, la guitare ou la harpe et les orchestre que pour ensemble instrumental. L’orchestre vents, cordes et instruments à percussion. Ed Spanjaard consacre une part importante de son activité à la créa - en a été le principal chef depuis 1982. L’originalité de la tion, avec une quinzaine d’œuvres nouvelles par an. formation du Nieuw Ensemble l’a conduit à constituer Le directeur musical actuel Myung-Whun Chung tra - son propre répertoire. La relation étroite qu’il entretient vaille avec l’orchestrtre depuis 2000. Il est remplacé en avec des compositeurs de différentes cultures, pays et septembre 2015 par Mikko Franck. générations a permis la création de plus de deux cents L’Orchestre tourne en Europe, en Asie et à New York. Il a pièces, dont celle des principaux compositeurs (Berio, notamment interprété des œuvres du répertoire clas - Boulez, Carter, Donatoni, Ferneyhough, Kagel, De Leeuw, sique avec Ton Koopman, Paul McCreesh, Marc Min - Kurtag, Loevendie et Nono). Depuis 1991, il a en particu - kowski et Christopher Hogwood. L’Orchestre a accueilli lier introduit en Europe de jeunes compositeurs chinois des interprètes chefs d’orchestre tels Sir Yehudi Menuhin comme Tan Dun, Qu Xiaosong et Guo Wenjing. ou Christian Zacharias, des compositeurs chefs d’orches - Le Nieuw Ensemble d’Amsterdam s’est produit à la Bien - tre tels George Benjamin, Luciano Berio, ou Peter Eötvös, nale de Venise, à Settembre Musica à Turin, aux Wittener des personnalités aussi diverses que Sir Neville Marriner, Tage für Neue Kammermusik, aux Donaueschinger Mu - Eliahu Inbal, Neeme Järvi, ou Vladimir Fedosseiev, et des siktage, au festival Musica à Strasbourg, au Holland Fes - chefs de la nouvelle génération comme Paavo Järvi, Phi - tival, au festival Ars Musica à Bruxelles, à l’Automne de lippe Jordan, Kazushi Ono, ou Kiril Karabits. Varsovie, au festival de Huddersfield, et au Festival d’Au - www.radiofrance.fr tomne à Paris…

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portra it 2015 Unsuk Chin festival d’automne à paris

Interprète de longue date des œuvres de Unsuk Chin, UNSUK CHIN l’Ensemble intercontemporain inscrit ce concert dans le portrait que le Festival d’Automne consacre à la com - positrice sud-coréenne. Dans Allegro ma non troppo , des DONGHOON SHIN sonorités concrètes, comme celles émises par du papier de soie, des montres et des gouttes d’eau, irriguent SUN-YOUNG PAGH l’œuvre. Les transformations électroniques opèrent de subtiles transitions d’un timbre à l’autre, au sein d’une forme en arche. Unsuk Chin Créé à Los Angeles sous la direction de Gustavo Dudamel, Concert-rencontre Graffiti , par le kaléidoscope de ses styles, évoque le street art , son inventivité, sa critique de la consommation 18h30 : Unsuk Chin , Allegro ma non troppo , pour percussion et et des villes standardisées. Des strates accumulées, entre bande ; Études 1, 4, 5 et 6 pour piano Concert-rencontre, en présence de Unsuk Chin primitivisme et transparence, en appellent à la virtuosité animé par Frank Harders et Martin Kaltenecker d’instruments traités en solistes. Une virtuosité dans le Solistes de l’Ensemble intercontemporain sillage de Ligeti, que partagent les Études pour piano et Dimitri Vassilakis , piano le Double Concerto pour piano et percussion. Là, dans Victor Hanna , percussion certaines cordes, sont introduits des objets métalliques assourdissant le médium et rendant le grave plus sec. AMPHITHÉÂTRE – CITÉ DE LA MUSIQUE – PHILHARMONIE 2 Contrairement au concerto classique, les deux solistes Vendredi 27 novembre 18h30 et l’ensemble tendent à devenir un corps unique, dont 9€ les impulsions se prolongent ou s’ignorent. “Ainsi se Durée : 1h10 crée un monde sonore dont les points de repère se situent aussi bien dans les musiques occidentales qu’ex - tra-européennes. Partant de là, j’essaie d’écrire une musique libre et agile, d’une allure et d’une expression colorées, et au déroulement parfois complètement im - prévisible”. Unsuk Chin Attentive au développement d’institutions musicales en Donghoon Shin Sun-young Pagh Corée et à leur rayonnement international, Unsuk Chin collabore avec le Seoul Philharmonic Orchestra. Depuis plusieurs années, elle y invite de jeunes compositeurs 20h30 : Unsuk Chin , Doppelkonzert , pour piano, percussion et qui répètent avec l’orchestre des œuvres écrites pour ensemble ; Graffiti , pour orchestre de chambre l’occasion. À travers ces expériences se dessine un pano - Donghoon Shin , Œuvre nouvelle (création mondiale, commande de rama de la création musicale coréenne, dont le Festival Unsuk Chin et du Festival d’Automne à Paris) Sun-young Pagh , Ich spreche dir nach , pour ensemble d’Automne à Paris se fait ici l’écho. Ensemble intercontemporain Tito Ceccherini , direction Sébastien Vichard , piano Samuel Favre , percussion

SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE – PHILHARMONIE 2 Vendredi 27 novembre 20h30 14,40€ et 18€ // Abonnement 12,60€ Durée : 1h30 plus entracte Contacts presse : Festival d’Automne à Paris France Musique enregistre ce concert Christine Delterme, Carole Willemot 01 53 45 17 13

Philharmonie Philippe Provensal 01 44 84 45 63 Coproduction Ensemble intercontemporain ; Philharmonie de Paris ; Festival d’Automne à Paris Ensemble Intercontemporain Manifestation organisée dans le cadre de l’année France-Corée 2015-2016 Valérie Weill www.anneefrancecoree.com 06 85 22 74 66

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BIOGRAPHIES DES COMPOSITEURS ET DU CHEF D’ORCHESTRE

UNSUK CHIN En 2009, elle est en résidence à Francfort puis au GRAME voir page 23 (Lyon) où elle compose une pièce pour chant “ Gagok “ et électronique (création en novembre 2015 au Musée des Confluences de Lyon). DONGHOON SHIN

Né en 1983, Donghoon Shin , a étudié à l’Université Na - tionale de Séoul avec Sukhi Kang et Uzong Choe, puis ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN avec Julian Anderson à la Guildhall School of Music, à Créé par Pierre Boulez en 1976 avec l’appui de Michel Londres. Il a participé à des masterclass de Tristan Mu - Guy (alors secrétaire d’État à la Culture) et la collabora - rail, Peter Eötvös, Pascal Dusapin, Unsuk-Chin, York Höl - tion de Nicholas Snowman, l ’Ensemble intercontempo - ler et Johannes Schöllhorn. rain réunit 31 solistes partageant une même passion pour Sa pièce pour ensemble, Pop-Up , a été commandée par la musique du XX e siècle à aujourd’hui. l’Orchestre Philharmonique de Séoul et créée en novem - Constitués en groupe permanent, ils participent aux mis - bre 2012 sous la direction de Peter Eötvös. sions de diffusion, de transmission et de création fixées Ses compositions ont été sélectionnées par l’Orchestre dans les statuts de l’Ensemble. Placés sous la direction Philharmonique de Séoul en 2008, 2009 et 2014 pour être musicale du compositeur et chef d’orchestre Matthias répétées et travaillées en ateliers avec les chefs François- Pintscher ils collaborent, au côté des compositeurs, à Xavier Roth (2008), Baldur Brönnimann (2009) et Pierre- l’exploration des techniques instrumentales ainsi qu’à André Valade (2014). des projets associant musique, danse, théâtre, cinéma, En 2010, Donghoon Shin reçoit le premier prix du vidéo et arts plastiques. Chaque année, l’Ensemble com - concours international de composition de la fondation mande et joue de nouvelles œuvres, qui viennent enri - de la banque espagnole BBVA, pour Kalon pour violon et chir son répertoire. En collaboration avec l’Institut de orchestre , créé par la violoniste Anne Mercier et l’Orches - Recherche et Coordination Acoustique/Musique tre National d’Espagne. (IRCAM), l’Ensemble intercontemporain participe à des En 2013, il reçoit le premier prix de l’Asian Composers’ projets incluant des nouvelles technologies de produc - Showcase (organisé par le Goethe Institut et le Festival tion sonore. Les spectacles musicaux pour le jeune pu - de Tongyeong) pour son oeuvre pour ensemble High blic, les activités de formation des jeunes Heels – Not Even Any Room. instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs ainsi que les nombreuses actions de sensibilisation des pu - blics, traduisent un engagement profond et internatio - SUN-YOUNG PAGH nalement reconnu au service de la transmission et de l’éducation musicale. Depuis 2004, les solistes de l’En - semble participent en tant que tuteurs à la Lucerne Fes - Après ses études en composition à l’Université Nationale tival Academy, session annuelle de formation de de Séoul et au Conservatoire Franz Liszt de Weimar (Al - plusieurs semaines pour des jeunes instrumentistes, lemagne), Sun-Young Pagh suit le Cursus en composi - chefs d’orchestre et compositeurs du monde entier. tion et informatique musicale à l’IRCAM en 2004-2005. En résidence à la Philharmonie de Paris depuis son ou - En 2007 elle participe à la Session de Composition “Voix verture en janvier 2015 (après avoir été résident de la Cité Nouvelles” de la Fondation Royaumont. de la musique de 1995 à décembre 2014), l’Ensemble se Ses œuvres sont interprétées par des ensembles et des produit et enregistre en France et à l’étranger où il est musiciens comme : Ensemble Modern, Ensemble Linea, invité par de grands festivals internationaux. Orchestre Philharmonique de Séoul, TIMF Ensemble, Financé par le ministère de la Culture et de la Commu - Tokyo Sinfonietta ; les solistes Eva Böcker (violoncelle), nication, l’Ensemble reçoit également le soutien de la Rainer Römer (percussion), Wolfgang Stryi (clarinette). Ville de Paris. Su-Young Pagh a reçu une commande du Ministère de la www.ensembleinter.com Culture et de la Communication pour Au fil du temps en 2008, une commande de WDR pour Vierzehn Szenen keine Geschichte en 2007, elle a obtenu le premier prix du X e concours international de Weimar , le deuxième prix du concours international Jean Paul 2013 pour Le Son lointain . Sun-Young Pagh a travaillé comme compositeur en rési - dence en Künstlerhaus Lukas, (Stiftungkulturfonds, Al - lemagne 2003), avec l’Ensemble Linea de Strasbourg (2007/08), ainsi que Musiques Inventives d’Annecy 2008.

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BIOGRAPHIES DU CHEF D’ORCHESTRE ET DES INTERPRÈTES

TITO CECCHERINI DIMITRI VASSILAKIS Piano Né à Milan en 1973, Tito Ceccherini y commence ses études au Conservatoire Giuseppe Verdi avec Giovanni Carmassi Dimitri Vassilakis commence ses études musicales à (piano), Alessandro Solbiati (composition) et Vittorio Parisi Athènes, où il est né en 1967. Il poursuit ses études au (direction d’orchestre). Il se perfectionne ensuite en Russie, Conservatoire de Paris (CNSMDP), où il obtient les Pre - en Allemagne et en Autriche, puis auprès de Péter Eötvös, miers Prix de piano à l'unanimité (classe de Gérard Sandro Gorli et Gustav Kuhn. Son intérêt pour les musiques Frémy), de musique de chambre et d’accompagnement d’aujourd’hui l’amène à collaborer avec Hugues Dufourt, Il étudie avec Monique Deschaussées et György Sebök. Ivan Fedele, Philippe Boesmans, Philippe Hurel, Salvatore Depuis 1992, il est soliste à l'Ensemble intercontempo - Sciarrino. Il dirige les premières de Sette de Niccolò Cas - rain. Il a collaboré avec des compositeurs tels que Iannis tiglioni, Superflumina de Salvatore Sciarrino, La Cerisaie Xenakis, Luciano Berio, Karlheinz Stockhausen et de Philippe Fénelon et Les Pigeons d’argile de Philippe György Kurtàg. Son disque Le Scorpion avec les Percus - Hurel. Tito Ceccherini a dirigé de nombreuses formations sions de Strasbourg a reçu le Grand Prix du disque de symphoniques, ainsi que la plupart des ensembles spé - l'Académie Charles-Cros en 2004. Il a participé aux festi - cialisés dans le répertoire d’aujourd’hui ; son répertoire vals de Salzbourg, Edimbourg, Lucerne, Maggio Musicale s’étend des œuvres baroques aux œuvres de Bartók, Ravel, Fiorentino, Automne de Varsovie, Musique de chambre Webern, Schoenberg et Debussy. d'Ottawa, Proms de Londres. Son répertoire s'étend de En 2012, Tito Ceccherini a dirigé Le Château de Barbe-bleue Bach aux œuvres des jeunes compositeurs d'aujourd'hui de Béla Bartók à l’occasion de l’ouverture du nouveau et comprend, entre autres, l'intégrale pour piano de Festspielhaus de Erl en Autriche. Vinrent ensuite la création Pierre Boulez et de Iannis Xenakis. Sa discographie com - de Future is a faded song de Gérard Pesson, avec le pianiste prend, entre autres, les Variations Goldberg et des extraits Alexandre Tharaud, à Zurich, Francfort et à Paris (Cité de du Clavier bien tempéré de Bach (sous le label Quantum), la musique/Festival d’Automne à Paris), puis en 2013 au des Etudes de György Ligeti et de Fabiàn Panisello (paru Festival de Lucerne Carnaval de Salvatore Sciarrino dans chez Neos) et la première intégrale des œuvres pour le cadre du projet Pollini Perspectives (ainsi qu’à Paris, piano de Piere Boulez (Cybele). Son enregistrement d’ In - Tokyo et à Berlin). Au cours de la saison 2014-2015, Tito cises (dont il a assuré la création mondiale) figure dans Ceccherini dirige l’Orchestre de la Radio de Cologne (WDR), le coffret des œuvres complètes de Pierre Boulez paru l’Orchestre du Concertgebouw, l’Orchestre de la Rai de chez DGG. Turin, l’Orchestre Giuseppe Verdi de Milan, l’Ensemble www.ensembleinter.com intercontemporain, entre autres. Dans le domaine de l’opéra, Tito Ceccherini dirigera au Teatro La Fenice La Porta della legge de Salvatore Sciarrino, Le Château de Barbe-bleue et Le Prisonnier de Dallapiccola au Théâtre SÉBASTIEN VICHARD Piano du Capitole à Toulouse. Tito Ceccherini enseigne en Europe et au Japon. Il a été Né en 1979, Sébastien Vichard a étudié le piano et le pia - titulaire de la chaire de direction d’orchestre au Conser - noforte au Conservatoire National Supérieur de Musique vatoire régional d’Innsbruck et mène de nos jours une et de Danse de Paris. Il y enseigne à son tour l'accompa - étroite collaboration avec le Conservatoire National Supé - gnement au piano. Il rejoint l'Ensemble Intercontempo - rieur de Musique et de Danse de Paris. rain en 2006 où, aux côtés des principaux compositeurs Parmi les enregistrements pour les labels Amadeus, Col- de notre temps, il défend les classiques du XX e siècle et legno, Kairos, Stradivarius etc., signalons un coffret de la musique d'aujourd'hui, se produisant en soliste au trois CD d’œuvres de Salvatore Sciarrino et un CD réunissant Royal Festival Hall de Londres, au Concertgebouw d'Ams - des œuvres de Giacinto Scelsi. L’enregistrement de Lohen - terdam, à la Berliner festspiele, la Kölner philharmonie, grin de Salvatore Sciarrino (Col legno) a été distingué par Suginami Kokaido à Tokyo, la Cité de la Musique à Paris. une récompense du Midem Classique. Le disque où il accompagne Alexis Descharmes dans les En 2015 il fait ses débuts avec le WDR Sinfonieorchester œuvres pour violoncelle et piano de Franz Liszt a été élu de Cologne et le Radio Filharmonisch Orkest au diapason d'or en 2007. Concertgebouw d’Amsterdam, et a retrouvé l’Orchestre www.ensembleinter.com Philharmonique de Radio France, l’Ensemble intercontemporain, l’Orchestre des Arènes de Vérone, etc. www.resiartists.it

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VICTOR HANNA ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN Percussion Créé par Pierre Boulez en 1976 avec l’appui de Michel Né en 1988, Victor Hanna étudie les percussions dans les Guy (alors secrétaire d’État à la Culture) et la collabora - classes de Marc Bollen, Béatrice Faucomprez, Francis tion de Nicholas Snowman, l ’Ensemble intercontempo - Brana et Nicolas Martynciow. Parallèlement, il bénéficie rain réunit 31 solistes partageant une même passion pour de nombreuses rencontres pour pratiquer les percus - la musique du XX e siècle à aujourd’hui. sions afro-cubaines, les musiques actuelles, l'improvisa - Constitués en groupe permanent, ils participent aux mis - tion générative, le théâtre musical, l'accompagnement sions de diffusion, de transmission et de création fixées chorégraphique et l'art dramatique. En 2008 il entre au dans les statuts de l’Ensemble. Placés sous la direction Conservatoire de Paris (CNSMDP) dans la classe de Mi - musicale du compositeur et chef d’orchestre Matthias chel Cerutti. Il se perfectionne dans les percussions d'or - Pintscher ils collaborent, au côté des compositeurs, à chestre au cours d'académies telles que le Lucerne l’exploration des techniques instrumentales ainsi qu’à Festival Academy Orchestra et le Verbier Festival Orches - des projets associant musique, danse, théâtre, cinéma, tra, et lors de collaborations avec les plus grands orches - vidéo et arts plastiques. Chaque année, l’Ensemble com - tres français. Passionné par les musiques actuelles, il mande et joue de nouvelles œuvres, qui viennent enri - collabore avec l'Ensemble Multilatérale, l'Ensemble chir son répertoire. En collaboration avec l’Institut de 2e2m et Le Balcon. Il entre à l'Ensemble intercontempo - Recherche et Coordination Acoustique/Musique rain en 2012 après avoir obtenu un Diplôme National Su - (IRCAM), l’Ensemble intercontemporain participe à des périeur Professionnel de Musicien (mention très bien à projets incluant des nouvelles technologies de produc - l'unanimité) au Conservatoire de Paris. tion sonore. Les spectacles musicaux pour le jeune pu - . blic, les activités de formation des jeunes www.ensembleinter.com instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs ainsi que les nombreuses actions de sensibilisation des pu - blics, traduisent un engagement profond et internatio - nalement reconnu au service de la transmission et de l’éducation musicale. Depuis 2004, les solistes de l’En - SAMUEL FAVRE semble participent en tant que tuteurs à la Lucerne Fes - Percussion tival Academy, session annuelle de formation de plusieurs semaines pour des jeunes instrumentistes, Né en 1979 à Lyon, Samuel Favre débute la percussion chefs d’orchestre et compositeurs du monde entier. dans la classe d’Alain Londeix au Conservatoire National En résidence à la Philharmonie de Paris depuis son ou - de Région de Lyon, où il remporte une médaille d’or en verture en janvier 2015 (après avoir été résident de la Cité 1996. Il entre la même année au Conservatoire National de la musique de 1995 à décembre 2014), l’Ensemble se Supérieur de Musique de Lyon dans les classes de produit et enregistre en France et à l’étranger où il est Georges Van Gucht et de Jean Geoffroy, où il obtient en invité par de grands festivals internationaux. 2000 un Diplôme National d’Études Supérieures Musi - Financé par le ministère de la Culture et de la Commu - cales (à l’unanimité avec les félicitations du jury). Paral - nication, l’Ensemble reçoit également le soutien de la lèlement à ce cursus, Samuel Favre est stagiaire de Ville de Paris. l’Académie du Festival d’Aix-en-Provence et du Centre www.ensembleinter.com Acanthes. Il débute une collaboration avec Camille Ro - cailleux, compositeur et percussionniste, qui l’invite en 2000 à rejoindre la compagnie ARCOSM pour créer Echoa , spectacle mêlant la musique à la danse, et qui a déjà été représenté près de 400 fois en France et à l’étran - ger. Depuis 2001, Samuel Favre est membre de l'Ensem - ble intercontemporain, avec lequel il a notamment enregistré Le Marteau sans maître de Pierre Boulez et le Double Concerto pour piano et percussion d’Unsuk Chin. . www.ensembleinter.com

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 40 Né en 1935 dans une petite ville de l’Idaho, La Monte LA MONTE YOUNG Young vient à la musique comme saxophoniste de jazz, puis étudie le contrepoint et la composition à Los Angeles avec Leonard Stein. Peu à peu, sous l’influence The Second Dream of the High Tension de la musique traditionnelle indienne et des sons envi - Line Stepdown Transformer ronnementaux qui peuplaient son enfance (le vent dans la plaine, les criquets et cigales, les transformateurs électriques…), il fait porter ses recherches sur les sons Eternal Dream Ensemble tenus de longue durée, notamment dans son œuvre Marco Blaauw , Stephen Burns , Christine Chapman , charnière, Trio for Strings (1958) qui aura une grande in - Matthew Conley , Bob Koertshuis , Ben Neill , Nathan Plante , fluence sur Terry Riley. Au cours des années 1960, il Markus Schwind , trompettistes fonde le Theater of Eternal Music, collectif avec lequel il expérimente une pratique continue de la musique, Marco Blaauw et Ben Neill , direction musicale improvisant à partir de règles prédéfinies, comme pour s’approcher de l’idéal d’une musique éternelle. Ce « rêve » musical, La Monte Young ne tardera pas à lui donner une couleur : ce sera le magenta de l’installation ÉGLISE SAINT-EUSTACHE lumineuse Dream Light réalisée par son épouse Marian Mercredi 14 octobre 20h Zazeela, dans laquelle baignent désormais toutes les 10€ à 20€ // Abonnement 10€ et 15€ exécutions de sa musique. Durée : 1h20 En 1962, La Monte Young conçoit le cycle de compositions The Four Dreams of China , à partir d’un seul accord, dont il imagine différentes déclinaisons. En 1984, il écrit une version “mélodique” du dernier volet de ce cycle, The Se - cond Dream of the High Tension Line Stepdown Transfor - mer pour instruments accordables par multiples de quatre. Par “version mélodique”, il faut entendre une légère in - flexion des règles du jeu régissant cette musique au dé - roulement essentiellement improvisé. Chaque interprète – huit trompettes pour ce concert – peut jouer toutes les Avec le soutien d’agnès b. notes du réservoir de hauteurs, en respectant certaines contraintes d’enchaînement préalablement fixées. Il en résulte une musique immersive et extatique, qui invite l’auditeur à entrer dans la microscopie du son.

Ce concert sera présenté au Festival de Varsovie le 20 septembre 2015.

Contacts presse : Festival d’Automne à Paris Christine Delterme, Carole Willemot 01 53 45 17 13

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 41 LA MONTE YOUNG

Il est rare qu’un compositeur voie son nom, sa légende des sons tenus de très longue durée, comme le do dièse et son rayonnement bénéficier d’une importante noto - initial à l’alto, qui s’étire sur plus de quatre minutes. Si riété, tandis que son œuvre elle-même demeure tapie cette œuvre déconcerte le corps enseignant, elle impres - dans l’ombre. La Monte Young est reconnu comme une sionne fortement les condisciples de Young à l’université figure pionnière de la musique américaine, dont l’in - UCLA, Dennis Johnson, Terry Jennings ou Terry Riley, fluence s’étend jusqu’aux franges du rock et en passant futur compositeur de la pièce séminale In C (1964). Vers par les arts plastiques. Et pourtant, sa musique est rare - 1968, le terme de “minimalisme” est introduit par le com - ment jouée (les contraintes posées par son exécution, si positeur et critique musical Michael Nyman pour quali - elles ne sont pas insurmontables, n’en sont pas moins fier cette musique statique, étirée et répétitive dont La réelles) et reste peu accessible par l’enregistrement. La Monte Young est l’un des défricheurs et dont Steve plupart des disques de ses pièces sont épuisés ou introu - Reich, Philip Glass ou Tom Johnson sont parmi les conti - vables, quand ils n’ont pas été expressément retirés du nuateurs. commerce par le compositeur lui-même, peu satisfait de leur exécution, sinon opiniâtrement réticent à l’idée Les rencontres déterminantes : John Cage, Marian Za - même que sa musique soit révélée sous la forme impar - zeela, Pandit Pran Nath faite de l’édition phonographique. À l’heure de l’accessi - En 1959, Young suit la classe de composition de Karlheinz bilité et de la circulation sans entraves de toutes les Stockhausen à Darmstadt. Étrangement, c’est en fréquen - musiques, cette résistance au mot d’ordre de la « visibi - tant l’avant-garde européenne qu’il découvre l’œuvre de lité » est particulièrement notable. Il est vrai que, par sa son compatriote John Cage. La fascination du jeune com - nature même, cette musique est peu disposée à se fixer positeur pour son aîné est telle qu’il décide d’emménager sur un support d’enregistrement : c’est une musique que à New York l’année suivante. S’ouvre alors une brève pé - l’on doit éprouver dans une durée et un espace définis ; riode au cours de laquelle Young se rapproche de l’indé - elle ouvre une parenthèse dans le quotidien avec lequel termination cagienne et de la pratique du happening, elle n’est pas censée se confondre ni se superposer ; ar - tout en confirmant son obsession pour les continuités rachée aux conditions d’écoute pour lesquelles elle a été étirées. Période qui culmine avec les 14 pièces portant le pensée, elle s’étiole, se dissout dans le bruit de fond in - titre Composition 1960 , dont la partition se réduit à des différencié du monde. instructions en vue de performances à réaliser : faire flamber un feu ( Composition 1960 #2 ), lâcher des pa - Les études et les débuts pillons dans le public ( #5) , “tenir pendant très long - La Monte Young naît en 1935 à Bern, petite bourgade de temps” la quinte juste si – fa dièse ( #7 ) ou enfin « trace[r] l’Idaho. Il est l’aîné de six enfants d’une famille modeste une ligne droite et la suiv[re] » (#10 ) . Plusieurs de ces de bergers mormons. Selon ses propres dires, plusieurs pièces sont données dans le loft de à Cham - expériences sonores déterminantes ont lieu au cours de bers Street, haut lieu de rendez-vous du New York arty . ces années d’enfance : le “son du vent soufflant à travers L’année 1962 représente un tournant important dans les fentes de la cabane en rondins » ou de celui des « po - l’œuvre et la vie du compositeur. Il rencontre la plasti - teaux téléphoniques” sur l’unique route de Bern menant cienne Marian Zazeela, qu’il épouse l’année suivante et à la ville voisine de Montpelier resteront gravés dans la qui l’accompagnera désormais dans tous ses projets. Il mémoire du compositeur. À l’âge de sept ans, il com - renoue par ailleurs avec la pratique du saxophone et mence l’étude du saxophone, notamment auprès de son adopte une méthode de composition qui combine écri - grand-oncle du Kansas. La pratique de cet instrument ture et improvisation collective. Cette méthode n’est pas l’oriente naturellement vers le jazz. À Los Angeles, où il sans rappeler la musique traditionnelle indienne, que entame ses études universitaires, La Monte Young côtoie Young a découverte à la fin des années 1950, mais qu’il des musiciens comme Don Cherry, Billy Higgins – qui ne pratiquera intensivement (en compagnie de Zazeela l’initiera à la consommation de drogues – et Eric Dolphy et Terry Riley) qu’au cours des années 1970, auprès du – à qui il ravit la place très convoitée de saxophoniste chanteur hindustani Pandit Pran Nath. Les différents alto à l’orchestre de l’université. En 1956, il entre dans la râgas de la musique indienne sont élaborés autour d’un classe de composition de Leonard Stein, et bien vite mode donné et d’un ensemble de règles d’ordonnance - cette activité prend le pas sur la pratique instrumentale. ment des notes à partir desquelles l’interprète compose Si ses toutes premières compositions sont de facture sé - ou improvise. De même chez Young, si les hauteurs et rielle, le jeune compositeur ne tarde pas à opérer une ré - leurs combinaisons sont rigoureusement écrites, chaque duction drastique du matériau à l’intérieur de ce système musicien bénéficie d’une liberté totale au niveau de l’ar - d’écriture. Chez Webern, qu’il étudie et admire, il re - ticulation, c’est-à-dire de ses entrées (et sorties) dans le marque les récurrences inattendues d’une même hau - bourdon global. Indéfiniment ouverte du point de vue teur à différents moments d’une section musicale, de la forme, la musique doit pouvoir être jouée pendant comme pour suggérer une “stase”. Young radicalise ce des heures, voire des jours. Elle doit être largement am - principe dans son Trio for Strings (1958), en introduisant plifiée, afin de renforcer la perception des sons “diffé -

DOSSIER DE PRESSE MUSQIUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 42 rentiels”, ces sons qui résultent du battement de deux tièrement harmonique, c’est-à-dire qu’elle ne porte que fréquences proches. Elle doit enfin participer d’un envi - sur l’association synchronique de hauteurs prédéfinies. ronnement plus global, immersif et lumineux : la lu - Deux décennies plus tard, en 1984, une version « mélo - mière magenta teintée de bleu de Zazeela ( Dream Light ) dique » de cette même pièce voit le jour. Il n’est pas im - deviendra peu à peu partie intégrante de la musique de possible que la dimension mélodique du râga Young. Pour expérimenter cette nouvelle conception hindustani, que Young pratiqua auprès de Pandit Pran musicale et plastique, le couple fonde le groupe “the Nath au cours des années 1970 et 1980 ait entre temps in - Theater of Eternal Music”, également appelé “Dream fluencé le compositeur. Mais le terme de “mélodique” re - Syndicate”, où se côtoieront le violoniste et cinéaste ex - couvre ici un sens bien particulier, très éloigné de son périmental Tony Conrad, l’altiste et futur membre du Vel - usage courant : il signifie que les interprètes sont désor - vet Underground John Cale, le poète Angus MacLise ou mais libres de combiner toutes les hauteurs. Autrement encore, bien plus tard, le trompettiste et compositeur dit : aucune association harmonique n’est proscrite. Jon Hassel. L’une des compositions majeures de cette Cette suspension des règles est compensée par d’autres époque, The Tortoise, His Dreams and Journeys (1964 - …) contraintes, portant sur la forme de la pièce. Le libre jeu est conçue comme un chantier ouvert, un perpétuel des unissons, des doubles, triples et quadruples notes work-in-progress destiné à une exécution quotidienne. possibles esquisse une dramaturgie, que le compositeur (Le titre renvoie au son du moteur d’un aquarium à tor - ne souhaite pas laisser aux contingences de chaque exé - tues que Young amplifie et utilise comme une fonda - cution. Il s’en explique ainsi : mentale.) Assez vite, les moyens manquent pour assurer “Au cours des répétitions et des exécutions de The Melo - les conditions de travail nécessaires à ce travail d’atelier. dic Versions , j’ai développé des instructions spécifiques L’idéal d’une musique permanente se reporte alors sur pour la réalisation improvisée de l’œuvre, que j’ai ensei - la forme plus appropriée d’une installation sonore et lu - gnées aux musiciens par transmission orale […]. Ces ins - mineuse, où peu à peu les haut-parleurs remplacent les tructions suggèrent notamment une macrostructure de musiciens. La Dream House connaît sa première mou - durées proportionnelles pour une exécution d’une durée ture en 1967 à la Reiner Friedrich Gallery ; récemment, donnée. Cette macrostructure met en évidence les diffé - elle s’est établie à la Mela Foundation à New York, où elle rentes sections de l’œuvre : une section d’exposition des peut toujours être visitée. éléments, une section de développement, une section de culmination, une section de préparation à la fin et une The Four Dreams of China section de fin. ” Un bref aperçu du catalogue de La Monte Young suffit pour constater qu’à partir des années 1960, la plupart de Ainsi, avec le principe de la version mélodique, la mu - ses œuvres tendent à ne constituer que différentes en - sique de La Monte Young semble pour la première fois trées vers une seule et même grande œuvre. Le cycle The se mouler dans le canon occidental de l’arche formelle. Four Dreams of China pourrait bien être cet opus mag - Une fois n’est pas coutume, cette “version mélodique” a num : sa genèse est encore antérieure à The Tortoise et fait l’objet d’une édition CD sur Gramavision en 1991, par ses différents développements ont occupé le composi - les huit trompettes (avec sourdines Harmon) du Theater teur au cours des dernières décennies. À l’occasion d’un of Eternal Music Brass Ensemble. voyage entre San Francisco et New York en 1962, le com - Dès 1995, après avoir écouté ce disque, le trompettiste positeur réalise que toute son œuvre depuis le Trio for Marco Blaauw conçoit le projet de monter la pièce dans Strings ne cesse de tourner autour de certains invariants cette même configuration instrumentale, avec un en - harmoniques : rejet de la tierce, prédilection pour la semble de musiciens européens. “Jouer une partition de quinte et l’intonation juste. Il définit alors un champ La Monte Young, explique-t-il, c’est comme mener un tra - harmonique réduit à quatre accords de quatre sons qu’il vail de recherche”. La précision du travail d’intonation nomme “Dream Chords”. Ainsi, chacun des quatre volets ouvre un univers hors-temps de sonorités inouïes : “On de The Four Dreams of China ne comprend que quatre commence à jouer des notes, à s’accorder, à constituer hauteurs, dont le compositeur décide des règles de com - un bourdon, et soudain on se retrouve immergé dans un binaison, autorisant ou interdisant certaines associa - cosmos sonore, où le temps ne semble plus avoir d’im - tions. Pour le quatrième volet, The Second Dream of the portance”. High-Tension Line Stepdown Transformer pour instru - ments accordables par multiples de 4, nommé ainsi en Pierre-Yves Macé, mai 2015 référence aux bourdons électriques des lignes de haute tension, Young choisit ses quatre hauteurs à partir du rapport 18/17/16/12 (il est à noter qu’à cette période, le compositeur ne pense déjà plus les hauteurs en réfé - rence à la gamme tempérée, mais directement en rap - ports de fréquences). La conception musicale de La Monte Young est alors en -

DOSSIER DE PRESSE MUSQIUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 43 BIOGRAPHIES

MARCO BLAAUW BEN NEILL

Né en 1965, Marco Blaauw a mené une carrière interna - Le compositeur et interprète Ben Neill est l’inventeur de tionale en tant que soliste. Il est membre de l’Ensemble la “mutantrumpet”, un instrument électro-acoustique hy - Musikfabrik de Cologne. Il travaille en étroite collabora - bride. Ben Neill est connu pour ses innovations musi - tion avec les compositeurs. Les œuvres écrites pour lui cales, ses enregistrements, performances et installations. sont nombreuses, notamment par les compositeurs Son opéra électronique, The Demo , créé avec le compo - Peter Eötvös, Georg Friedrich Haas, Wolfgang Rihm et siteur et interprète Mikel Rouse, a été joué en première Rebecca Saunders. mondiale au Bing Concert Hall de l’Université de Stan - Marco Blaauw a collaboré avec Karlheinz Stockhausen ; ford en avril 2015. en suspension au-dessus de l’orchestre dans une cage à Il s’est produit au BAM Next Wave Festival 2010, au Lin - cardans, il a joué le rôle principal de Michaels Reise . Il a coln Center, à la Cité de la Musique à Paris, au Moogfest, présenté la première de Harmonies pour trompette aux au Spoleto Festival, à l’Umbria Jazz, au Bang On A Can BBC Proms et a joué de nombreuses parties solo de Festival, à l’ICA Londres, au Festival de Jazz d’Istanbul, l’opéra-cycle Licht . au Festival de Jazz de Vienne... Il a travaillé avec John En 2014, il commence à travailler avec La Monte Young Cage, La Monte Young, John Cale, Pauline Oliveros, DJ and the Eternal Dream Ensemble pour réaliser The Se - Spooky, David Berhman et David Rothenberg. cond Dream of the High Tension Line Stepdown Transfor - Sa pièce ITSOFOMO , réalisée avec l’artiste David Wojna - mer . rowicz, a été joué à la Tate Modern à Londres, au Armand Le travail de Marco Blaauw est largement diffusé via la Hammer Museum à Los Angeles et au New Museum de radio, la télévision et ses enregistrements. Il a entamé en New York. 2005 une série de disques solo, dont le sixième opus, An - gels , a reçu le Prix de la Critique allemande en 2014.

ETERNAL DREAM ENSEMBLE

En 2014, Ben Neill, Stephen Burns et Marco Blaauw for - ment un ensemble pour interpréter la version à huit trompettes du Second Dream of The High-Tension Line Stepdown Transformer de La Monte Young. Au début des années 1990, Ben Neil et Stephen Burns ont joué et enregistré cette œuvre en collaboration avec le compositeur. Désireux de relancer ce travail et de l’inter - préter en Europe, Marco Blaauw a sélectionné des trom - pettistes spécialisés dans les musiques d’aujourd’hui. En janvier 2015, ils commencent des sessions de travail avec La Monte Young et Marian Zazeela à New York. Les représentations de cet automne marqueront les dé - buts de l’ Eternal Dream Ensemble .

DOSSIER DE PRESSE MUSQIUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 44 L’AACM, Association for the Advancement of Creative Musi - WADADA LEO SMITH cians , laboratoire musical et militant, a été créé en 1965 à Chicago par quatre musiciens : Muhal Richard Abrams, le pianiste Jodie Christian, le cornettiste Kelan Phil Cohran ROSCOE MITCHELL et le batteur Steve McCall, avec la volonté de réunir des musiciens recherchant des formes nouvelles de création HENRY THREADGILL et d’improvisation. L’importance de cette association de Chicago est considérable dans l’histoire de la musique du XX e siècle. La “ Creative Music ” s’y est structurée autour de musiciens exceptionnels comme Anthony Braxton. Les membres de l’Art Ensemble de Chicago s’y sont retrou - Cinquante ans de l’AACM vés . L’un d’eux, le trompettiste Lester Bowie, sera un des premiers musiciens de jazz à se rendre au Nigeria, à Lagos, de Chicago et à renouer avec les sources de la musique afro-américaine.

Golden Quartet Sous l’égide de l’AACM, jazz, improvisation et composition Wadada Leo Smith, trompette et électronique se sont rapprochées. Henry Threadgill comme Anthony Anthony Davis, piano Braxton ont été porteurs de ce mouvement. Et c’est l’AACM, John Lindberg, contrebasse avec l’Art Ensemble, qui a lancé l’expression « Great Black Mike Reed, batterie Music » qui qualifie depuis ce qui s’est créé de plus audacieux Duet dans ce domaine. Le militantisme musical et l’expérimen - Roscoe Mitchell, saxophones et flûte tation sonore ont été liés aux mouvements politiques de Mike Reed, batterie l’époque pour la défense des droits, comme Black Panthers, Nation of Islam. Double-Up Henry Threadgill, compositions et direction musicale Roman Filiu, Curtis Macdonald, saxophone alto Le Théâtre de la Ville, le Théâtre du Châtelet et le Festival David Bryant, David Virelles, piano d’Automne à Paris se sont associés pour célébrer cinquante Christopher Hoffman, violoncelle années d’activités créatrices ayant essaimé et rayonné de Jose Davila, tuba et trombone Chicago à New York et à Paris où certains des musiciens Craig Weinrib, batterie ont vécu à la fin des années soixante. Trois ensembles se retrouveront sur la scène du Théâtre THÉÂTRE DU CHÂTELET du Châtelet : le Golden Quartet du trompettiste Wadada Lundi 19 octobre 20h Leo Smith ; le duo du saxophoniste Roscoe Mitchell, co- 15€ à 55€ // Abonnement 15€ à 47€ fondateur de l’Art Ensemble of Chicago associé au batteur Mike Reed, cheville ouvrière de la nouvelle génération de l’AACM. Ce concert s’inscrit dans le Focus Chicago du Théâtre de la Ville, sam. 17, dim. 18 et lun. 19 octobre Enfin, Henry Threadgill, compositeur et directeur musical Samedi 17 octobre, journée d’étude à l’Université de Chicago à Paris de Double-Up , un ensemble atypique qu’il a conçu pour Samedi 17 octobre 20h30, concert de Tortoise au Théâtre de la Ville renouveler l’approche de l’écriture musicale et la “com - Coréalisation Théâtre de la Ville-Paris, Théâtre du Châtelet et Festival position spontanée”. d’Automne à Paris Avec le soutien de l’Université de Chicago, du Service Culturel au Consulat Général de France à Chicago et du Groupe Bensidoun.

Contacts presse : Festival d’Automne à Paris Christine Delterme, Carole Willemot 01 53 45 17 13

Théâtre du Châtelet Edouard Dagher 01 40 28 29 30

Théâtre de la Ville Jacqueline Magnier 01 48 87 84 61

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ASSOCIATION FOR THE ADVANCEMENT les expériences avec l'informatique musicale et les élec - tro-acousticiens. Il utilise des notations graphiques dans OF CREATIVE MUSICIANS (AACM) ses compositions, un système qu’il nomme “Ankhrasma - tion.” Au tournant du XXI e siècle, il réalise avec Henry Fondée en 1965 à Chicago, comme une extension du Kaiser un hommage à la période électrique de Miles Black Arts Movement qui secouait alors l’Amérique du Davis intitulé Yo Miles! , tout en poursuivant une série de Nord, ayant affecté le domaine des musiques populaires duos avec des batteurs (Ed Blackwell, Jack DeJohnette, aussi bien que celui des musiques savantes à travers d’in - Hamid Drake, Louis Moholo-Moholo...). Il a également nombrables ramifications, génération après génération, réalisé deux albums avec son “Golden Quartet”, dont les qui ont modifié nos habitudes d’écoute sans que nous le membres furent à l'origine Jack DeJohnette, Anthony sachions parfois, l’ Association for the Advancement of Davis (piano) et Malachi Favors (contrebasse). Wadada Creative Musicians (AACM) exemplifie depuis cinquante Leo Smith a récemment enregistré des albums pour Tza - ans le double espace occupé par la musique dans l’expé - dik Records et Pi Recordings. rience et la pratique afro-américaines du monde. John Zorn dit : “Wadada est l’un des compositeurs créa - Simultanément assemblée et rassemblement, coopéra - tifs les plus aventureux et les plus imaginatifs. Sa vision tive et syndicat, fraternité et société secrète ou ouverte, est sans compromis, ses méthodes sont holistiques et mouvement socio-musical et école du monde, l’AACM a mystiques… C’est l’un des trésors de notre nation.” montré à quel point la musique fonctionnait à la fois comme un imaginaire social et comme une institution sociale, disponibles pour toutes les réinventions. ROSCOE MITCHELL Toujours basée à Chicago, mais également installée à New York, diffusée en Amérique du Nord et en Europe, à Roscoe Mitchell , né à Chicago en 1940 dans une famille travers “l’Atlantique noir”, les membres de l’AACM pro - musicienne, est multi-instrumentiste, compositeur, en - posent une musique multidéterminée, multidirection - seignant ; aussi bien un improvisateur de génie qu’un nelle et multidimensionnelle – une matrice de créativité . grand conceptualiste. Il a commencé à jouer du saxo - (Extrait du livre d’Alexandre Pierrepont, phone et de la clarinette dès l’adolescence, se retrouvant La Nuée aux éditions Parenthèses) pendant son service militaire à Heidelberg, en Alle - magne, aux côtés d'Albert Ayler et de Rubin Cooper. De retour à Chicago, il étudie auprès de Muhal Richard WADADA LEO SMITH Abrams puis joue à partir de 1961 dans son “Experimental Ensemble”. Il s’est fait connaître en jouant, dès 1967, avec Né dans une famille de musiciens. Wadada Leo Smith les musiciens qui formeront le mythique “Art Ensemble débute en jouant de la batterie, ainsi que différents cui - of Chicago”, très actif en Europe et en particulier en vres avant d’opter pour la trompette. Il s’installe à Chi - France à ses débuts. Cette formation, connue pour son cago au milieu des années 1960 où il fait la connaissance énergie ludique et son attachement à l'ensemble de la de Roscoe Mitchell qui le rapproche de l’AACM. Lors d'un culture afro-américaine, sans limites, lui a permis de per - séjour à Paris, le trio qu'il forme avec Leroy Jenkins et fectionner un jeu auquel il ajoute des instruments-acces - Anthony Braxton devient la “Creative Construction Com - soires : enregistreurs, sifflets, clochettes... Cette pratique pany” avec Steve McCall, co-fondateur de l'AACM, et sera a engendré une passion pour le collage musical, les ré - même rejoint plus tard, à New York, par un autre fonda - pétitions, les silences et les bruitages. Dans les années teur, Muhal Richard Abrams, puis par Richard Davis. quatre-vingt-dix, Roscoe Mitchell se rapproche de Pau - Dans les années 1970, il étudie l’ethnomusicologie à la line Oliveros, de Thomas Buckner et explore avec eux Wesleyan University, aux côtés de Marion Brown. d'autres voies musicales, développant une approche et En 1971, il sort son premier disque en solo : Creative un style aux confins et confluences du free jazz et de l’ex - Music 1 , qui se compose de six improvisations. Il colla - pression musicale contemporaine. En 2007, Il est bore avec Thomas Stowsand et Manfred Eicher en Eu - nommé professeur de composition, chaire Darius Mil - rope, à l'origine du label ECM, et avec les grands haud, au Mills College à Oakland. improvisateurs européens (Derek Bailey, Han Bennink, Evan Parker, Peter Kowald, Günter Baby Sommer...). Au milieu des années 1980, il devient rastafarien, se rap - proche de la pensée soufie, voyage en Asie, et prend le nom de Wadada. En 1993, il entre au California Institute of the Arts où il enseigne encore aujourd’hui. Il joue d’au - tres instruments comme le koto, la kalimba et l’atente - ben (une flûte de bambou ghanéenne); il a donné des cours de fabrication d’instruments, tout en multipliant

DOSSIER DE PRESSE MUSQIUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 46 HENRY THREADGILL Music Festival, directeur de Constellation, nouvelle salle de concerts en ville, et membre actif l’Association for the Né en 1944 à Chicago, Henry Threadgill est compositeur, Advancement of Creative Musicians, Mike Reed musi - arrangeur et multi-instrumentiste ; il joue du saxophone, cien a développé un style sur ses peaux et ses cymbales, de la clarinette, de la flûte et des percussions et a créé comme un vivier de contrecoups et de relances, tandis son propre instrument de percussion, le hubkaphone. que ses compositions explorent fréquemment le point Henry Luther Threadgill étudie au conservatoire de sa de jonction entre la manière constructive (exposer les ville natale et à la State University (). Il est l’une thèmes qu’il y a à exposer, tenir les rythmes qu’il y a à des grandes figures de la musique créative apparue à la tenir) et déconstructive (cultiver ce qui dévie et diffère), fin du XX e siècle. Dans les années 1960, Henry Threadgill mais pour ouvrir grand l’éventail des possibilités de la interprète de nombreux styles de musique, jouant du musique. gospel lors d’une tournée à travers les États-Unis, du rock alors qu’il sert dans l’armée, du blues dans un orchestre de Chicago. Il rejoint l’AACM dès les débuts. En 1971, il ANTHONY DAVIS forme avec Fred Hopkins (contrebasse) et Steve McCall (batterie) le trio “Air”, qui interprète des ragtimes de Anthony Davis est né en 1951 à Paterson dans le New Jer - Scott Joplin ainsi que leurs propres compositions. Le sey. groupe se fait connaître par les interactions étroites Anthony Davis a travaillé en tant que pianiste, composi - entre ses membres ainsi que par le jeu de Threadgill, qui teur et improvisateur, avec certains des plus grands mu - offre à la flûte et à la clarinette des sonorités amples tan - siciens du champ jazzistique contemporain, Marion dis qu’il préfère les intonations torsadées, parfois para - Brown, James Newton, George Lewis, Wadada Leo doxales, aux saxophones (alto, ténor et baryton). Le Smith, Leroy Jenkins, Anthony Braxton, David Murray, polyinstrumentiste enregistre également avec des musi - Oliver Lake, ou avec son ensemble “Episteme”. Son ciens comme Roscoe Mitchell ou Muhal Richard Abrams. œuvre se compose également de six opéras sur des li - Les œuvres que Threadgill compose ensuite pour son vrets de certains auteurs nord-américains parmi les plus sextette des années 80 – qui comporte en réalité sept engagés (Thulani Davis, Yusef Komunyaka, Michael John membres – sont souvent teintées d’ironie, de blues La Chiusa, Deborah Atherton, Allan Havis). X : The Life comme d’abstraction. Avec cet ensemble aux intonations And The Times Of Malcom X (1986), Under the Double contradictoires, il obtient des sonorités riches alliant Moon (1989), Tania (1992), Amistad (1997), Wakonda’s bois, cuivres, cordes et percussions, dans des composi - dream (2007), Lilith (2009). Avec le metteur en scène Ro - tions aux allures et déploiements inouïs, utilisant abon - bert Wilson, avec les auteurs Alma Guillermoprieto et damment le contrepoint mélodique et rythmique. Dans Charles Koppelman, et le percussionniste-compositeur les années 1990, Threadgill fonde “Very Very Circus”, sep - Dafnis Prieto, il travaille à la création d’un nouvel opéra tette rassemblant des instruments encore une fois inha - consacré à la révolution cubaine. Anthony Davis est aussi bituels, dont deux tubas et deux guitares électriques, connu pour deux œuvres chorales : Voyage Through afin d’étendre le champ de ses explorations musicales. Death To The Life Upon These Shores une pièce a cappella Au cours des années 1990 et 2000, cette formation, re - inspirée du poème de Robert Hayden, Middle Passage , et baptisée “Very Very Circus Plus” lorsqu’elle se produit Restless Mourning, un oratorio pour chœurs, ensemble avec dix membres, évolue également en quintette, sous de chambre et musique électronique live . le nom “Make a Move”, ou en sextette, sous celui de “Zooid”. DAVID VIRELLES MIKE REED David Virelles est un pianiste cubain installé à New-York Né à Biclefeld, en Allemagne, en 1974, Mike Reed a grandi depuis plusieurs années qui a su s'inspirer des univers à Chicago. C’est en connaisseur et en amoureux de la tra - de deux îles, Cuba et Manhattan. Prédestiné à la musique dition chicagoane d’hier et de demain – Ancient to the par une mère flûtiste et un père chanteur-compositeur, Future - qu'il y est devenu musicien (batteur auprès de il a travaillé entre autres aux côtés des trompettistes Wa - Fred Anderson, David Boykin, Nicole Mitchell, et avec dada Leo Smith et Jonathan Finlayson, des saxophoniste ses mentors de l'AACM tels Wadada Leo Smith, Douglas Chris Potter et Román Filiu, du batteur Eric Mc Pherson, R. Ewart ou Roscoe Mitchell), chef d'orchestre (avec ses du percussioniste Román Diaz… Il poursuit une ré-explo - formations “Loose Assembly”, “People, Places & Things”, ration de la musique sacrée, elle aussi syncrétique, entre et “My Silence”), mais aussi producteur et activiste. Créa - Yorubas du Nouveau Monde et prophètes de l'Ancien, qui teur du Music Festival, coordonnateur de fait du piano un instrument percussif parmi d'autres, l’Emerging Improvisers Organization et de l’Umbrella mais aussi le distillateur de silences spectraux.

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 47 DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 48 En 2012, dans The Outcast , “ musicstallation-theater avec OLGA NEUWIRTH vidéo”, Olga Neuwirth s’inscrivait déjà dans le sillage de Herman Melville. Le Encantadas o le avventure nel mare delle meraviglie s’inspire à présent des “îles enchantées”, les Galapagos, que l’écrivain américain décrit dans dix “esquisses” philosophiques publiées en 1854 : de ces Le Encantadas o le terres volcaniques et désolées du Pacifique s’élève une méditation sur les tortues, la solitude, la puissance de la nature, l’étendue infinie de la mer, la découverte de l’ar - avventure nel mare chipel, la vie cruelle et désespérée de ceux qui tentent de l’habiter… Melville fut ici le premier à exprimer qu’il n’y a plus ni expansion ni évasion possibles, donc plus delle meraviglie d’Amérique utopique. Aussi l’œuvre envisage-t-elle le remplacement de l’espace réel par un environnement dynamique, pour une “hyper-architecture du désir”.

Le voyage à la recherche d’une mer insondable entraîne Olga Neuwirth , alors Olga Neuwirth à Venise, où elle a vécu pendant plusieurs années. Le dialogue de la lagune et de l’archi - Le Encantadas ou les aventures en mer des merveilles tecture y résonne certes à Saint-Marc, dont l’acoustique d’après Herman Melville inspira bien des compositeurs depuis les Gabrieli et Création française, commande des Donaueschinger Musiktage, de Monteverdi. Mais entre la basilique et l’Arsenal s’élève l’Ensemble intercontemporain, de l’IRCAM – Centre Pompidou, de Wien Modern et du Festival de Lucerne aussi l’église San Lorenzo, autre centre musical de la Re - naissance, rattaché à un monastère bénédictin où l’on enterra Marco Polo. Prometeo de Luigi Nono y fut créé Ensemble intercontemporain en 1984. Renzo Piano construisit pour la circonstance Matthias Pintscher , direction une arche en bois au centre de laquelle le public prenait Gilbert Nouno, réalisation informatique musicale IRCAM place. Or, le délabrement de l’église a depuis contraint les autorités à la fermeture de ses portes. Après avoir assisté au Prometeo , Olga Neuwirth la visita pourtant, SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE – PHILHARMONIE 2 en 1997 et récemment encore, fascinée par son espace, Mercredi 21 octobre 20h30 ses réverbérations claires, ses bruissements, ses murmures, 14,40€ et 18€ // Abonnement 12,60€ ses craquements et les hurlements qui lui parviennent Durée : 1h10 de l’extérieur, « comme un bateau sur la mer ». Et elle 19h45 : introduction au concert envisagea d’en préserver l’acoustique, recréée électroni - quement dans la salle de concert. Le monde des Encantadas se fait de la sorte labyrinthe, Coproduction Ensemble intercontemporain ; IRCAM – Centre Pom - archipel, où la musique s’immisce dans les vides et les pidou ; Philharmonie de Paris ; Festival d’Automne à Paris brèches d’espaces virtuels. « Une “arche des rêves” voya - France Musique enregistre ce concert geant à travers l’espace et le temps, d’une île à l’autre, et sur les mers agitées ». Pourquoi ? “Parce que ce n’est pas un hasard si Thomas More situait déjà son utopie sur une île qui, baignée par la mer, était la quintessence de l’isolement et de la déliaison. Un lieu, certes, mais dont l’existence est inconnue, qui n’est pas encore découvert Contacts presse : et qui n’est inscrit sur aucune carte” (O. N.). Festival d’Automne à Paris Christine Delterme, Carole Willemot 01 53 45 17 13

Philharmonie de Paris Philippe Provensal 01 44 84 45 63

Ensemble Intercontemporain Valérie Weill 06 85 22 74 66

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 49 Les îles enchantées d’Olga Neuwirth par Laure Gauthier - extraits -

Le pari osé d’Olga Neuwirth est de reconstruire virtuellement l’espace sonore de San Lorenzo, de déplacer la coupole pour la réinstaller acoustiquement dans la Philharmonie de Paris. Bien sûr, cette double citation architecturale et musicale fonctionne par un processus de métaphorisation : il ne s’agit pas seulement d’intervertir, comme a pu le faire Nono, la disposition auditeurs/musiciens, mais aussi de proposer au public une architecture transparente et mouvante, un espace évolutif et pluriel : une “arche de rêve”, comme le formule la compositrice, qui peut circuler “au travers de l’espace et du temps”, grâce à un dispositif complexe élaboré en collaboration avec l’IRCAM. Cette technologie a pour pari de plonger l’auditeur au cœur d’un système ambisonique via une sphère de haut-parleurs installés autour de la salle. En écho à l’image de la coupole, le procédé ambisonique repose sur des calculs mathé - matiques faisant appel à des harmoniques sphériques. Pour y parvenir, un échantillonnage de l’espace acoustique de l’église San Lorenzo a été reconstitué à l’aide de réponses impulsionnelles 3D, permettant de donner au public de la Philharmonie l’impression d’être en immersion sonore dans l’église vénitienne. Olga Neuwirth a une conception de la musique et de l’idée musicale non hermétique et elle avoue toujours tirer son inspiration d’un dialogue avec les autres arts, que ce soit le cinéma, la littérature ou – pour ce projet – l’archi - tecture. L’architecture déconstructiviste, qui fixe de nouvelles règles à l’espace en déconstruisant les oppositions et en déhiérarchisant les catégories, a exercé une influence importante sur la compositrice autrichienne, notamment sur ses drames dits “fracturés” comme Bählamms Fest ou encore à Lost Highway . Le texte, la vidéo et la musique y entraient en tension sans qu’une discipline ne se soumette à l’autre, créant ainsi des espaces sonores complexes et dynamiques 1. Cette fois, l’idée architecturale, celle d’une coupole d’église vénitienne, idée verticale, est transformée: la coupole est rendue vivante grâce à un dispositif acoustique conçu comme une sorte de parapluie, d’enveloppe sonore dont les sons viennent irradier l’espace de l’auditeur. À l’architecture fixe et verticale d’une église se substitue une enveloppe sonore virtuelle en mouvement, les sons se déplaçant le long de la sphère. Après Nono qui revisitait l’espace de San Lorenzo en bouleversant les habitudes de l’auditeur, Neuwirth déplace donc de façon plus radicale encore le centre de gravité de l’écoute : “L’église se casse, elle murmure, se fissure, hurle et chante comme un bateau sur les flots 2.” L’image qu’elle retient, celle de cette coupole de sons en mouvement, est celle d’une arche qui vogue sur les flots. L’espace acoustique se redéfinit sans cesse, il fonctionne en rhizome.”

Laure Gauthier. Extraits de "Les îles enchantées d'Olga Neuwirth", texte commandé par l'Ensemble intercontemporain, 2015

1. Olga Neuwirth. Vigilance oblige , in : Filigrane. Musique, esthétique, sciences, société, [En ligne], Ethique et Esthé - tique. La responsabilité sociale de l’artiste , septembre 2011 (revues.mshparisnord.org/filigrane/index.php?id=532), URL : revues.mshparisnord.org/filigrane/index.php?id=532. 2. The church snaps, whispers, cracks, screams and sings as a ship on the sea , in : Olga Neuwirth, Project idea to Le En - cantadas o le avventure nel mare delle meraviglie , septembre 2012.

DOSSIER DE PRESSE MUSQIUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 50 BIOGRAPHIES

OLGA NEUWIRTH MATTHIAS PINTSCHER

Née le 4 août 1968 a Graz, Olga Neuwirth apprend des Composition et direction d’orchestre : dans l’esprit de sept ans, la trompette et envisage une carrière de musi - Matthias Pintscher , ces deux domaines d’activité sont to - cienne de jazz. En 1985-1986, elle étudie la composition talement complémentaires. “Ma réflexion de chef d’or - et la théorie musicale, puis les arts plastiques et le ci - chestre est enrichie par mon propre processus d’écriture, néma a San Francisco, avant d’intégrer la Hochschule fur et vice versa”, explique-t-il. Matthias Pintscher entretient Musik und darstellende Kunst de Vienne (1987-1993). Mais ainsi d’étroites collaborations avec de grands interprètes ses rencontres avec Adriana Holszky, Luigi Nono et Tris - (Gil Shaham, Julia Fischer, Frank Peter Zimmermann, tan Murail s’avèrent bien plus décisives, comme ses col - Truls Mørk, Emmanuel Pahud, Tabea Zimmermann, An - laborations avec Elfriede Jelinek. Olga Neuwirth réside toine Tamestit, etc.) et des chefs du monde entier tels à Venise, Berlin, Trieste, Vienne et New York. Composi - que Simon Rattle, Pierre Boulez, Claudio Abbado, Valery trice et vidéaste, elle est en résidence au Festival de Lu - Gergiev, Christoph von Dohnányi, Kent Nagano, Chris - cerne en 2002 et présente une installation, en 2007, à la toph Eschenbach, Franz Welser-Möst ou Daniel Harding. Documenta 12 de Kassel. Lauréate de nombreuses dis - Artiste associé du BBC Scottish Symphony Orchestra de - tinctions (Prix special de la Fondation Ernst von Sie - puis la saison 2010-11, il est aussi artiste en résidence de mens en 1999, Prix Ernst-Krenek en 1999, Grand Prix de l’Orchestre de la Radio danoise depuis mai 2014. Il dirige l’Etat autrichien en 2010...), Olga Neuwirth est membre aujourd’hui en Europe, aux Etats-Unis, en Australie de des Académies des arts de Berlin et de Munich. En 2010, grandes formations internationales parmi lesquelles l’or - à New York, elle achève deux opéras : The Outcast , chestre philharmonique de New York, orchestres du d’apres Herman Melville, et American Lulu , réinterpréta - Théâtre Mariinsky, de l’Opéra de Paris, la Staatskapelle tion de l’œuvre d’Alban Berg présentée à Berlin, Bregenz, de Berlin, Mahler Chamber Orchestra, Philharmonia de Edimbourg et Londres en 2013 et Vienne en décembre Londres, etc. 2014. En 2015-16 il retrouvera notamment l’orchestre philhar - Masaot/Clocks without Hands a été créé en mai 2015 à monique de Berlin, l’orchestre de la Radio de Francfort, Cologne par l’Orchestre philharmonique de Vienne . les orchestres symphoniques de la NDR et de la WDR, www.olganeuwirth.com l’orchestre philharmonique d’Helsinki, l’orchestre sym - phonique de l’Utah, le Scharoun Ensemble. En février 2016 il créera son concerto pour violoncelle Olga Neuwirth au Festival d’Automne à Paris : interprété par Alisa Weilerstein et l’orchestre National 1994 Five Daily Miniatures , pour contreténor et en- du Danemark. Cette saison sera également marquée par semble la tournée de l’Ensemble intercontemporain aux Etats- (Opéra national de Paris/Bastille Amphithéâtre) Unis (novembre 2015). 2004 ...Ce qui arrive... avec Dominique Gonzalez- Engagé dans la diffusion du répertoire contemporain, Foerster (Cité de la musique) Matthias Pintscher devient directeur musical de l’Ensem - 2008 Miramondo multiplo... , pour trompette et ble intercontemporain en septembre 2013. orchestre (Théâtre du Châtelet) Matthias Pintscher est également directeur artistique de Hooloomooloo , pour ensemble en trois groupes l’Académie du festival de Printemps de Heidelberg, dé - et sons numériques (Cité de la musique) diée aux jeunes compositeurs. Sa passion pour la péda - Lost Highway Suite , pour ensemble gogie trouve un nouveau développement à la Juilliard et informatique musicale (Cité de la musique) School de New York où il est nommé professeur de com - 2011 Remnants of Songs... An Amphigory position en septembre 2014. (Cité de la musique) Après avoir vécu à Paris, Matthias Pintscher réside au - Kloing ! Hommage a ̀ Klaus Nomi - A Songplay in jourd’hui à New York. Nine Fits www.ensembleinter.com (Opéra national de Paris / Palais Garnier) Construction in Space (Cité de la musique) 2014 Weariness Heals Wounds pour alto (Opéra national de Paris - Bastille amphitéâtre)

ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN voir page 38

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 51 HERMANN MELVILLE

Né le 1er aou ̂ 1t819– à New York, Herman Melville est un romancier, poète et essayiste américain. Les dettes laissées à sa mort par son pè ̀re, importateur, le contraignent à devenir, dès l’âge de 13 ans, petit clerc à la New York State Bank, puis à travailler dans les champs du Massachusetts. En 1837, il enseigne comme instituteur, avant de s’engager comme mousse à bord d’un navire marchand en partance pour Liverpool. De retour aux Etats-Unis, Melville em - barque en 1840 sur un baleinier qui l’amène au Cap Horn, aux Îles Galapagos et aux Marquises, où il déserte en 1842 et se réfugie dans une tribu. Après avoir gagné Tahiti – il y est emprisonné pour mutinerie et s’échappe –, Melville est harponneur et débarque a ̀ Hawaii. Matelot dans une frégate de la marine de guerre américaine, il regagne les Etats- Unis en 1844, où il assoit sa notoriété sur des récits d’aventure, empreints d’une dimension philosophique. En août 1850, lors d’une excursion sur le site de Monument Mountain, il rencontre Hawthorne, auquel il consacre, enthousiaste, un essai qui le compare a ̀ Shakespeare. Apre ̀s Moby Dick , dont l’accueil ame ́ricain est mitigé, la vie de Melville est une suite de désillusions : suicide de son aîné ,́ tuberculose mortelle de son second fils, accueils réservés de son œuvre, mauvaise santé, soucis d’argent, auxquels palie un poste d’inspecteur des douanes de la ville de New York,– dè ̀s 1866 et pendant 19 ans. Melville meurt a ̀ New York, le 28 septembre 1891, laissant inaachevé Billy Budd , qui ne sera publié qu’en 1924. In programme du Festival d’Automne à Paris du 9 octobre 2014 “Luigi Nono / Karlheinz Stockhausen / Wolfgang Rihm / Julien Jamet”

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 52 OPÉRA

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 53 DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 54 Avec La Double Coquette , dans les marges de l’ouvrage d’un autre, Gérard Pesson a introduit trente-deux “addi - ANTOINE DAUVERGNE tions”. Ajouts, inserts, apartés, codas, nouvelles instru - mentations ou harmonisations, subtiles modifications GERARD PESSON de texte complètent l’œuvre originale d’Antoine Dauvergne, La Coquette trompée , non sans ambiguïtés dans les tran - sitions. La forme est ainsi à l’image du personnage principal, PIERRE ALFERI Florise, contrainte de se travestir pour reconquérir son amant, séduit par la coquette Clarice. Le déguisement ANNETTE MESSAGER opère, dans une carte du tendre où les genres vacillent.

FANNY DE CHAILLÉ En 1753, au Théâtre de Fontainebleau, la Cour avait assisté à la création de cette Coquette trompée , comédie à ariettes sur un livret de Charles-Simon Favart. L’œuvre connut le La Double Coquette succès “le plus général et le plus marqué”, selon la critique d’alors. On redécouvre aujourd’hui la modernité d’Antoine Antoine Dauvergne , La Coquette trompée (1753) sur un texte de Dauvergne (1713-1797), pionnier de l’opéra-comique et accli - Charles-Simon Favart matant en France, par la forme, la sensibilité expressive Gérard Pesson , prologue, additions et orchestrations (2014) sur un et le traitement orchestral, le style galant européen, qui, texte de Pierre Alferi en réaction à l’esprit des Lumières, fut un trait d’union Création des costumes, Annette Messager entre la période baroque et la période classique. Réalisation des costumes, Sonia de Sousa Pour La Double Coquette , Pierre Alferi, dont Gérard Pesson Lumières, Gilles Gentner avait déjà mis en musique des textes dans Sur-le-Champ , Mise en scène, Fanny de Chaillé a écrit des apartés, confiés aux trois personnages, com - mentant et rendant explicites les situations érotiques Ensemble Amarillis Direction musicale, Héloïse Gaillard et Violaine Cochard qu’ils traversent. Son livret, déplaçant celui de Favart, Isabelle Poulenard , soprano jusqu’à une substitution conclusive, est riche de didascalies Maïlys de Villoutreys , soprano musicales, qui ont guidé la composition de l’œuvre. Il en Robert Getchell , taille résulte une comédie légère et une partition vive. Et dans une telle connivence esthétique, c’est Annette Messager, Durée : 1h15 sans entracte avec qui Gérard Pesson avait réalisé Rubato ma glissando , qui en imagine les costumes. THÉÂTRE DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES, SCèNE NATIONALE Vendredi 6 novembre 20h30 “Les parodies d’opéra étaient une pratique courante au 21€ et 28€ // Abonnement 19€ XVIII e siècle et l’opéra-comique français vient ni plus ni moins de l’art de la foire. Ces œuvres déduites, où l’ironie LES ABBESSES se mêlait à l’admiration, disaient beaucoup des originaux ; Mardi 17 au jeudi 19 novembre 20h30 elles en étaient une sorte de baromètre. C’est ce que nous 20€ et 30€ // Abonnement 20€ avons fait ici avec Pierre Alferi : écho, écart, détournement, zig-zag, volte-face, coutures souvent imperceptibles, les maîtres-mots étant l’ambiguité et la surprise” (G. P.). Version scénique produite par le Festival d’Automne à Paris ; le Centre de musique baroque de Versailles ; Festival Le French May/Hong Kong ; le Festival de Sablé ; Metz en Scènes – Arsenal ; Théâtre Impérial de Compiègne KunstFestSpiele Herrenhausen ; Spoleto Festival USA/Charleston SC ; Peak Perfomances@Montclair State University/NJ-USA Avec le soutien du Fonds de Création Lyrique et de l’Adami Avec la soutien de la Fondation Orange Contacts presse : Festival d’Automne à Paris Christine Delterme, Carole Willemot / 01 53 45 17 13

Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines Véronique Cartier / 01 30 96 99 36

Les Abbesses Marie-Laure Violette / 01 48 87 82 73 Ensemble Amarillis Isabelle Baragan / 06 71 65 32 36

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 55 LA DOUBLE COQUETTE DATES DE TOURNÉE

Hong Kong , Festival le French May, 2 mai 2015

Sablé sur Sarthe , Festival de Sablé, 27 août 2015

Saint-Quentin-en-Yvelines , Festival d’Automne à Paris, 6 novembre 2015

Les Abbesses , Festival d’Automne à Paris, 17 au 19 novembre 2015

Metz , Arsenal, 28 janvier 2016

Compiègne , Théâtre impérial, 29 janvier 2016

Herrenhausen (Hanovre ), Kunstfestspiele, 20 et 21 mai 2016

Charleston (Caroline du Sud) , Spoleto Festival USA, 28, 30 mai et 1 er juin 2016

Montclair (New Jersey, USA) , Peak Performances@ Montclair, 4 et 5 juin 2016

Le CD de La Double Coquette est sorti en avril 2015. Editions NoMadMusic

L’Ensemble Amarillis et Les 2 Scènes-scène nationale de Besançon ont produit la version concertante de La Double Coquette le 2 décembre 2014 au Théâtre de Besançon. La musique de Gérard Pesson et le livret de Pierre Alferi ont fait l'objet d'une commande des 2 Scènes-scène nationale de Besançon.

DOSSIER DE PRESSE MUSQIUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 56 SYNOPSIS

Prologue . Alors qu'elle se morfond chez elle, Florise reçoit par mail une invitation à une fête. Elle devine qu’elle vient de Damon, le fiancé qui la délaisse. Mais elle découvre sur Facebook qu'il s'affiche avec une autre, Clarice. Elle conçoit alors un stratagème pour les séparer. Elle se dessine une moustache et s'habille en homme.

Scène 1. Dans un bar, Florise se contemple dans un miroir ainsi travestie, et se plaît. Elle se fait appeler Dariman. Entre Clarice.

Scène 2 . Florise-Dariman et Clarice se complimentent et se séduisent. Le trouble gagne Florise elle-même : en faisant l'apologie du désir, elle le sent croître en elle à l'égard de Clarice. De plus, l’évocation du fiancé volage ne tourne guère à l'avantage de celui-ci. Florise exige alors que Clarice le quitte et s'engage avec elle. Exit Florise. Entre Damon.

Scène 3. Damon fait à Clarice une scène de jalousie. Son désarroi est à son comble quand celle-ci rompt brutalement. Ils s’avouent alors qu'ils se vouent une haine réciproque, puis font mine de se pardonner. Entre Florise-Dariman.

Scène 4. Damon comprend qu'il a perdu Clarice. Florise triomphe en Dariman. Démasquée par Damon, elle persiste pourtant dans son choix amoureux. Clarice aussi déclare l'aimer toujours en femme. Ensemble, elles narguent et repoussent Damon. Il se console en rêvant de nouvelles conquêtes.

Vaudeville final . Florise, Clarice et Damon chantent les amours en tous genres.

Pierre Alferi (septembre 2014)

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 57 A deux cent soixante-et-un ans de distance de La Coquette Trompée (1753) à La Double Coquette (2014) par Gérard Pesson

Entrer dans une œuvre du XVIII e siècle et s’y sentir chez soi

On m’a souvent attribué, à tort ou à raison, le rôle de “compositeur de la mémoire”, celui qui écrit souvent ses musiques à partir d’œuvres préexistantes, mais on ne m’a jamais fait, dans ce registre, une proposition aussi radicale que celle imaginée par Héloïse Gaillard et l’ensemble Amarillis : entrer littéralement dans une oeuvre du XVIII e siècle pour m’y sentir chez moi. J’ai donc pénétré dans cette si belle musique d’Antoine Dauvergne en apportant mes meubles. Avec les propositions fines, astucieuses de Pierre Alferi, nous sommes entrés dans la dramaturgie même du livret de Favart de manière à ce que le sujet aille jusqu’à son ultime et peut-être logique conclusion. Le livret d’Alferi est tissé de suggestions musicales. Ainsi, une danse de Dauvergne, arrangée ou détournée, peut fournir la musique d’un passage du nouveau texte. De même qu’à la fin, le rituel vaudeville de fin de tout opéra comique a été totalement réécrit par Pierre Alferi pour coller à la musique de Dauvergne que j’ai “colorisée”.

Ici, la résonance d’un accord de Dauvergne se prolonge, là, s’ajoute simplement une note tenue. Nous développons un récitatif, mais comme pour donner la parole en aparté à un des personnages. Des citations peuvent passer comme des clins d’oeil (Bizet, Rameau...), ou bien des manières d’élocution comme le rap ou le “morse expressif”. Les parodies d’opéra étaient une pratique courante au XVIII e siècle et l’opéra comique français vient ni plus ni moins de l’art de la foire. Ces œuvres déduites disaient d’ailleurs beaucoup des originaux ; elles en étaient une sorte de baromètre. C’est ce que nous avons fait ici, écho, écart, détournement, je n’ose dire customisation : deux coquettes, deux librettistes, deux compositeurs, et finalement deux visages d’une même figure.

(septembre 2014)

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 58 32 additions à La Coquette Trompée par Gérard Pesson

La Double Coquette consiste en 32 additions* à l’œuvre Coquette. originale d’Antoine Dauvergne et de Charles-Simon Fa - Les additions peuvent être des numéros fermés qui se vart. glissent entre deux numéros de l’œuvre originale, mais Ces additions sont le plus souvent très courtes. La plus le plus souvent ils s’insèrent dans un récitatif de manière longue est la première, le prologue (9’30), qui se présente que le passage d’un compositeur à l’autre, d’un librettiste sous la forme d’un long monologue de Florise (avec une à l’autre, soit d’abord imperceptible. furtive surimpression des deux autres personnages, Cla - À aucun moment – sinon peut-être dans l’addition n°27 - rice et Damon, comme un écho lointain). Les autres sont il ne s’est agit pour moi de faire des pastiches. Toutefois, très courtes. Trois numéros seulement atteignent ou dé - ma musique n’est pas là non plus pour pousser du coude passent 1’30. Le total des 32 additions atteignent environ celle de Dauvergne, et l’effet recherché est plus souvent trente-sept minutes. l’ambiguïté, le passage d’un des binômes à l’autre (Dau - vergne/Favart – Pesson/Alferi) s’opérant de manière im - C’est évidemment le texte de Pierre Alferi qui commande perceptible et souvent fugace. la plupart de ces additions (quoique cinq soient non vo - L’addition n°29 présente le cas d’une adaptation au carré cales). L’intervention d’Alferi se présente le plus souvent puisqu’elle consiste en une instrumentation d’une pièce comme un commentaire des personnages sur la situa - pour piano que j’avais demandée à Denis Chouillet, lui tion et prend la forme d’apartés, jusqu’à un infléchisse - soumettant un menuet de Dauvergne (celui-là même qui ment de la situation dramatique, la fin étant un peu fait déjà l’objet de l’addition n°5) et lui demandant d’en autre que celle prévue par les auteurs originaux. faire une bossa nova .

J’avais recommandé à Pierre Alferi de donner des indica - (novembre 2014-mars 2015) tions musicales à ses dialogues de sorte que texte et mu - sique soient reliés dès la conception. Ainsi, Alferi a souvent parsemé son texte de didascalies musicales (forme, caractère, tempo) qui ont guidé mon travail de composition.

La musique de Dauvergne est souvent citée, notamment dans le prologue, mais toujours de manière furtive, et de * Ce terme addition m’est venu du sous-titre des Mé - façon parfois cryptée. La musique de Dauvergne peut moires du duc de Saint-Simon : “Additions au Journal de être la base d’une addition, laquelle se substitue alors à Dangeau” (chronique du règne de Louis XIV et de la cour la musique originale transformée, soit par l’harmonie, de Versailles). Et c’est donc ainsi dans les marges de l’ou - soit par l’instrumentation. vrage d’un autre, que Saint-Simon a bâti le sien. Dans deux additions, c’est la musique de Dauvergne – sans texte dans l’original - qui est revêtue de textes (deux menuets, dont un du ballet final). Parfois, il peut s’agir – comme dans ce que j’ai appelé Ajout d’un fil à linge – d’une simple note harmonique filée tenue par deux vio - lons qui traverse tout un récitatif de Dauvergne, susci - tant quelques frottements. On pourrait parler dans ce cas d’une simple « intervention ».

Les opéras-comiques de cette première époque ne re - niant pas, tout au contraire, leur origine dans le monde de la foire, se terminaient souvent par un vaudeville, mé - lodie simple que le public reprenait en chœur, moment où les chanteurs s’approchaient de la rampe et s’adres - saient plus directement au public pour livrer la morale de l’histoire. J’ai demandé à Pierre Alferi de concevoir un texte – assez déduit de celui de Favart, mais adapté à la nouvelle situation dramatique – qui ait le même nombre de syllabes de sorte qu’on puisse garder intacte la mélo - die. Puis j’ai instrumenté, harmonisé, souvent librement ce vaudeville, faisant, par le retour des refrains, comme un voyage dans l’harmonie et les différents caractères musicaux, le texte s’adaptant finalement à l’ Allemande originale du ballet de Dauvergne qui clôt cette Double

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 59 La Double Coquette La Double Coquette par Annette Messager par Héloise Gaillard

Florise est chez elle, toute échevelée, énervée, furieuse. Antoine Dauvergne, compositeur et maître de musique Donc je lui ai fait une robe en cheveux ce qui lui donne de la Chambre du Roi, directeur du Concert Spirituel un côté animal. Ensuite, elle se transforme et se travestit jusqu'en 1773, puis directeur de l’Académie royale, enfin en homme, elle porte un costume qui pourrait ressem - nommé surintendant de la Musique à Versailles, a été re - bler à une armure pour séduire l’autre femme, la maî - découvert par le grand public lors des Journées Dau - tresse de son mari. vergne organisées par le Centre de Musique Baroque de Je voulais que le faux homme et Damon le vrai homme Versailles et en particulier grâce à Benoît Dratwicki, son se ressemblent beaucoup, ils ont donc presque le même directeur artistique, qui lui a consacré un ouvrage im - costume. portant. Ils sont un peu comme des dindons qui se pavanent, se La Double Coquette réunit La Coquette trompée , opéra gonflent l’un et l’autre au cours de la conversation pour bouffon composé en 1753 quelques mois après son célè - montrer chacun leur puissance, leur arrogance. bre opéra comique Les Troqueurs sur un livret de Charles- L’autre femme Clarice, elle, est très coquette, elle se sait Simon Favart, et la musique écrite en regard de cette séduisante. Deux mains d’homme en tissu enserrent sa Coquette en 2014 par le compositeur Gérard Pesson. taille mais sa belle parure devient organique, presque Le souffle lyrique puissant, le sens du théâtre très abouti viscérale. Elle joue avec un serpent châle autour de son et la grande variété d’inspiration stylistique ainsi que le cou et de ses bras pour aguicher les hommes. jeu comique et parodique de l’orchestre contrefaisant les (avril 2015) sentiments des personnages – qui évoque bien sûr Platée de Rameau mais annonce aussi la verve des premiers ou - vrages de Philidor - nous ont donné envie de recréer cette oeuvre du XVIIIe siècle en la confrontant à un autre univers qui nous est contemporain, admirable et poé - tique, celui de Gérard Pesson. Sur un texte du poète Pierre Alferi, Gérard Pesson a composé un prologue et trente-deux "additions" pour les onze musiciens d'Ama - rillis qui jouent les mêmes instruments baroques que dans La Coquette trompée de Dauvergne. Après avoir indiqué un instrumentarium précis pour l'ou - verture (un quatuor à cordes accompagné de sept instru - ments : contrebasse, basson, clavecin, deux hautbois et deux cors), Dauvergne ne précise plus l'instrumentation dans la suite de la partition. Les couleurs instrumentales des vents et des cordes propres à la formation d'Amarillis nous ont permis de servir l'écriture contrastée de cet opéra, aux affects très marqués, et d'en exploiter toutes les subtilités, en apportant à chaque air sa couleur ins - trumentale spécifique.

In livret CD La Double Coquette , NoMadMusic

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 60 La méthode du double livret par Pierre Alferi

Un livret original encadre celui d’origine (par un prologue et un vaudeville) et le phagocyte gentiment (par une dou - zaine d’insertions). Il est surtout écrit par-dessous celui de Favart, pour ainsi dire : comme glissé sous sa base sans la détruire, à la façon d’un diable destiné à soulever l’opéra-bouffe de Dauvergne et à le déplacer.

De fait, le contenu des monologues, apartés et dialogues intercalés transporte l’action aujourd’hui. On communique par mails et sur Facebook, dans un milieu de jeunes fêtards aux affections changeantes. Ce qu’ils se disent de plus que leurs ancêtres concerne la séduction, le désir, le plaisir, la jouissance, la tromperie, les mérites comparés des deux genres sexuels dominants.

Le langage y est un mixte sans âge, où certaines formules de Favart se trouvent prises dans un réseau élargi d’asso - nances et de doubles ententes, où le rythme oscille entre le vers libre et la ritournelle. J’en suis l’auteur masqué, adultéré (Alfavari ?), mais sincère. Il ne s’agit en aucun cas de parodie.

Ces déplacements, prolongements et approfondissements discrets finissent par produire un résultat spectaculaire. Le dénouement et sa morale basculent à 180 degrés, deux femmes s’unissent aux dépens de l’homme qui trompait l’une pour l’autre.

(En écrivant cette Double Coquette pour Gérard Pesson, avec et contre Favart et Dauvergne, je pensais souvent à la méthode du “double scénario” inventée par Fritz Lang pour préserver sa liberté artistique à Hollywood. Il acceptait chaque scénario sans discuter, puis faisait accepter de petites modifications dans chaque scène, lesquelles aboutis - saient parfois à inverser le sens même de l’intrigue.)

(novembre 2014)

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 61 BIOGRAPHIES

ANTOINE DAUVERGNE GÉRARD PESSON

Violoniste comme son père, Antoine Dauvergne (Mou - Gérard Pesson est né en 1958 à Torteron (Cher). Après des lins 1713 – Lyon 1797) entra, en 1741, en tant qu'instrumen - études de Lettres et Musicologie à la Sorbonne, puis au tiste dans la musique de la Chambre du roi, puis en 1744 Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dans l'orchestre de l'Opéra. Dès 1739, lors de la publica - il fonde en 1986 la revue Entretemps. Il est pensionnaire tion de ses sonates pour un et deux violons, il s'était fait à la Villa Médicis de 1990 à 1992. Lauréat de la Tribune également connaître comme compositeur. En 1751 furent Internationale de l'Unesco (1994), il obtient en mai 1996 donnés ses concerts de symphonies à quatre parties et, le prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco ainsi que l'année suivante, son premier opéra, les Amours de le Prix musique de l’Akademie der Ku ̈snte de Berlin en Tempé , dont le succès allait déterminer sa carrière dra - mars 2007. Il a publié en 2004 aux Editions Van Dieren matique. Jusqu'en 1771, il écrivit une dizaine d'ouvrages son journal, Cran d’arrêt du beau temps. lyriques, qui firent de lui un artiste de renom. Des postes Son opéra Pastorale , d’après L ’Astrée d’Honoré d’Urfé, com - honorifiques lui furent confiés : en 1755, celui de com - mande du Staatstheater de Stuttgart, a été créé en version positeur et maître de musique de la Chambre ; en 1762, de concert en mai 2006, puis donné en création scénique, celui de codirecteur du Concert spirituel - qui lui donna dans une mise en scène du vidéaste Pierrick Sorin, au l'occasion de faire exécuter ses motets ; en 1764, celui de Théâtre du Châtelet à Paris, en juin 2009. surintendant de la musique ; et entre 1769 et 1790 celui Le Festival d’Automne à Paris lui consacre, lors de son de directeur de l'Opéra. Ses oeuvres théâtrales ne furent édition 2008, un portrait en 19 oeuvres, dont Rubato ma cependant pas toujours bien accueillies, notamment glissando avec Annette Messager. Cantate égale pays , com - celles composées sur des livrets qui avaient déjà été mis mande de l’Ircam, pour ensemble vocal, instrumental et en musique par ses prédécesseurs à l'Académie royale de électronique a été créée en juin 2010, au Centre Pompidou, musique, comme Énée et Lavinie (1758), Canente (1760) lors du Festival Agora. ou la Vénitienne (1768). L'opéra-comique, genre dont il fut Son concerto de piano, Future is a faded song , a été créé l'un des créateurs, semblait lui convenir davantage que le 9 novembre 2012 à la Tonhalle de Zurich par Alexandre l'opéra. Dans son intermède à l'italienne les Troqueurs Tharaud, et joué à Francfort et à Paris, et son troisième (1753), il sut allier les styles français et italien, mais, quatuor, Farrago , par le quatuor Diotima, a été créé le 8 contrairement à ce qui devait caractériser l'opéra-co - novembre 2013 dans la série Musica Viva de Munich. mique français, les récitatifs y étaient chantés et non par - Il est professeur de composition au Conservatoire National lés. Supérieur de Musique de Paris depuis 2006. Ses oeuvres In Larousse, Dictionnaire de la musique sont publiées aux Editions Henry Lemoine. La Double Coquette est éditée par la Maison ONA en collaboration avec le CMBV.

Gérard Pesson au Festival d’Automne à Paris 1998 Me ́moire n’est plus obstacle (Ope ́ra national de Paris – Bastille) 2001 In Nomine... (The át̂re de l’Athe ńe é – Louis Jouvet) 2002 Un peu de fièvre (Maison de la Musique) 2004 Nebenstück (Ope ́ra national de Paris – Bastille) 2005 Mes Be ́atitudes, Rescousse (marginalia) (Ope ́ra national de Paris – Bastille) 2008 Branle du Poitou pour ensemble (Ope ́ra national de Paris – Bastille) Rubato ma glissando avec Annette Messager (Maison de l’Architecture) Quatuor I (Respirez ne respirez plus) / Vignette I Fureur contre informe , trio a ̀ cordes / Bitume Instant Tonne ́, pour ensemble La Lumie ̀re n’a pas de bras pour nous porter The ́âret des Bouffes du nord) Aggravations et final pour orchestre Wunderblock (Nebenstück II) (The ́âret du Cha ̂etlet) 2012 Future is a faded song , pour piano et orchestre (Cité de la musique) 2014 Paraphernalia pour deux altos (Ope ́ra national de Paris – Bastille)

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 62 ENSEMBLE AMARILLIS ISABELLE POULENARD, SOPRANO HÉLOÏSE GAILLARD et VIOLAINE COCHARD Issue de la Maîtrise de Radio France et de l'Ecole de Amarillis est un ensemble à géométrie variable qui l'Opéra de Paris, Isabelle Poulenard - très vite attirée par compte aujourd’hui parmi les formations baroques les l'interprétation de la musique baroque- collabore avec plus originales en Europe. Créé en 1994, l’ensemble rem - Jean-Claude Malgloire, René Jacobs, William Christie, porte trois premiers Prix internationaux : en 1995, le pre - Gustav Leonhardt, Sigiswald Kuijken, Marc Minkowski, mier Prix du concours de musique ancienne de York, Christophe Rousset, etc. Son répertoire, très varié, puis, en 1997, le premier Prix du concours Musique d’En - s'étend de l'opéra baroque à la création contemporaine. semble organisé par la FNAPEC ainsi que le premier Prix In livret CD La Double Coquette , NoMadMusic et le Prix du public au concours SINFONIA présidé par Gustav Leonhardt. Amarillis collabore avec des chanteurs tels que : Patricia MAILYS DE VILLOUTREYS, SOPRANO Petibon, Stéphanie d’Oustrac, Mathias Vidal, Robert Get - chell, Emiliano Gonzalez-Toro, Benoît Arnould… et au gré Maïlys de Villoutreys découvre la scène en interprétant de la programmation, réunit dans un même esprit de des rôles d’enfant à l’Opéra de Rennes. Tout en poursui - musique de chambre des musiciens au talent confirmé. vant des études d’italien, elle étudie au Conservatoire de L’Ensemble a enregistré douze disques distribués par Rennes, puis se perfectionne avec Isabelle Guillaud et Harmonia Mundi. Alain Buet au CNSM de Paris. Elle est amenée à se pro - Le treizième enregistrement de l'ensemble est paru le 1 er duire à l’Opéra de Rouen, au Teatro Regio di Parma, à la septembre 2014 (label Naïve). Il est consacré à Jean-Phi - Cité de la Musique de Paris, à l’Opéra de Versailles...Elle lippe Rameau, avec le ténor Mathias Vidal dans un pro - collabore avec de nombreux ensembles: les Folies fran - gramme associant les deux célèbres cantates Orphée et çoises, Amarillis, Pygmalion, le Ricercar Consort, les Mu - Le Berger fidèle et des pièces de clavecin (commande du siciens du Paradis... Centre de musique baroque de Versailles pour le 250 e an - In livret CD La Double Coquette , NoMadMusic niversaire de la mort du compositeur). Amarillis se produit en France (festival de Sablé sur Sarthe, festival d’Ambronay, Automne Musical du Centre ROBERT GETCHELL, TAILLE de Musique baroque de Versailles, Opéra de Rennes, fes - tival de Beaune, Théâtre des Champs-Elysées, Folles Jour - Robert Getchell a été remarqué pour son travail dans la nées de Nantes, festival d’Auvers-sur-Oise…), au musique ancienne, notamment pour ses interprétations Royaume-Uni (York Early music festival, Early Music des rôles de haute-contre dans la musique baroque fran - Week-end de Londres, Royal Academy of Music…), aux çaise. Il se produit aux côtés de chefs tels que : Philippe Pays-Bas (Utrecht, Doelen, Amsterdam…), en Espagne, en Herreweghe, Jean-Claude Magloire, Jordi Savall, René Ja - Allemagne, en Amérique latine, au Canada, au Sénégal cobs, Frans Brüggen, Christophe Rousset. Robert Get - en Inde, et en Chine (tournées soutenues par l’Institut chell devient rapidement un habitué des scènes Français). françaises et internationales dans un répertoire de mu - L’ensemble participe à des émissions de France Musique sique baroque et classique allant jusqu’aux œuvres les et de Radio classique. La BBC, Mezzo et Arte ont enregis - plus récentes. Son répertoire est reflété par une disco - tré plusieurs concerts. graphie impressionnante. Il chante avec l’Ensemble Ama - rillis depuis 2002. Amarillis est conventionné par l’Etat - Préfet de la Région In livret CD La Double Coquette , NoMadMusic Pays de la Loire - Direction Régionale des Affaires Cultu - relles, par Région Pays-de-la-Loire et par la ville d’Angers. Il est membre de la fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés.

Amarillis a reçu le soutien de la Fondation Orange pour La Double Coquette .

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 63 PIERRE ALFERI ANNETTE MESSAGER

Pierre Alferi est né en 1963. Il a publié, principalement Annette Messager est née en 1943 à Berck-sur-Mer (Pas- chez P.O.L une dizaine de livres de poésie, quelques es - de-Calais), elle vit et travaille à Malakoff, près de Paris. sais et cinq romans, dont le dernier, Kiwi , est un feuille - C’est à la Städtische Galerie im Lenbachhaus à Munich ton illustré. Il a co-fondé la revue Détail et la Revue de qu’a eu lieu sa première exposition personnelle en 1973. littérature générale. Depuis 2000, il réalise des ciné- Dès les années 1970, le travail d’Annette Messager s'ap - poèmes – une vingtaine à ce jour – et il dessine autour puie sur une esthétique inspirée de la vie quotidienne des mots. et interroge les clichés véhiculés sur les femmes, leur Son travail, parfois en collaboration avec des musiciens corps et leur psychologie. Outre une gamme d’objets ou des plasticiens, a donné lieu à un grand nombre de trouvés souvent chargés de symbole et de mémoire tels lectures, performances et expositions, et sa partie gra - que vêtements, bibelots, jouets, etc. sur lesquels elle in - phique fait l’objet d’une archive en ligne (alferi.fr). Il en - tervient et qu’elle met en scène, elle réalise des oeuvres seigne à Paris, à l’École des Arts décoratifs et à l’École des à partir de médium aussi variés que la photographie, le Beaux-arts. dessin, le textile, la peinture, le volume et le mouve - ment. Son travail aborde des sujets d’ordre intime, poli - tique et sociétal. Surréalisme, poésie, symbolisme, FANNY DE CHAILLÉ, MISE EN SCÈNE mémoire et humour figurent parmi les traits qui irri - guent son oeuvre avec une force constante. Parallèlement à ses recherches universitaires sur la poé - Annette Messager a créé de nombreux livres d'artiste sie sonore, Fanny de Chaillé travaille avec des choré - dont le dernier en date, Continents Noirs , accompagne graphes et metteurs en scène : Daniel Larrieu, Rachid son exposition monographique au Musée d’art moderne Ouramdane, Emmanuelle Huynh, Alain Buffard, Gwe - de la Ville de Strasbourg (2013). naël Morin. En 2014, le Museum of Contemporary Art Australia à Syd - Depuis 1995, elle crée ses propres pièces, installations et ney a accueilli une importante exposition rétrospective. performances : Karaokurt (1996), karaoké réalisé à partir Une autre exposition personnelle est présentée au de l’oeuvre de Kurt Schwitters, l’Ursonate ; La Pierre de Kunstsammlung Rhénanie du Nord-Westphalie, Du ̈ssel - causette (1997), installation-performance ; Le Robert dorf. (2000), performance pour un danseur et un dictionnaire; Le Voyage d’hiver (2001), lecture-performance à partir Annette Messager au Festival d’Automne à Paris : d’un texte éponyme de Georges Perec ; Wake Up (2003), 2008 collaboration avec Gérard Pesson concert pour 55 réveils préparés ; Underwear , pour une Rubato ma glissando politique du défilé (2003), Ta ta ta (2005), Amérique (2006), (Maison de l’Architecture ) Gonzo Conférence et À nous deux (2007), pièces chorégra - phiques. De 2009 à 2012, elle est en résidence au Théâtre de la Cité internationale. Elle y créé La Bibliothèque en 2010, avec 23 résidents de la Cité universitaire internationale, Je suis un metteur en scène japonais et plus récemment Passage à l’acte cosigné avec le plasticien Philippe Ramette, et Mmeellooddyy Nneellssoonn avec Grégoire Monsaingeon. En 2013, elle crée, avec la scénographe Nadia Lauro, La Clairière . Après une première collaboration avec Pierre Alferi en 2012 pour la création de Coloc , ils créent, en 2014, Répète . Elle est invitée en 2014 par le Festival d’Automne à Paris où elle présente Le Groupe d’après La Lettre de Lord Chan - dos de Hugo von Hofmannsthal.

Fanny de Chaillé au Festival d’Automne à Paris : 2014 Le Groupe d’après La Lettre de Lord Chandos de Hugo von Hofmannsthal (Centre Pompidou)

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 64 portra it 2014-2015 Luigi NONO festival d’automne à paris

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 65 DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 66 portra it 2014-15 Luigi NONO festival d’automne à paris

Prometeo de Luigi Nono est une expérience inouïe de LUIGI NONO l’écoute. Somme de sons et de mythes, bibliothèque imaginaire Prometeo de dieux et de titans, l’œuvre est un théâtre de notre mémoire, des noms de héros qui la peuplent et des cartes Tragedia dell’ascolto que nous en avons tracées : des strates d’instants musicaux suspendus, gorgés de silences, qui se prolongent l’un l’autre ou s’interrompent à l’occasion. Textes réunis par Massimo Cacciari Walter Benjamin, Eschyle, Euripide, Goethe, Hérodote, Esiode, Luigi Nono emprunte le mythe de Prométhée à Eschyle Friedrich Hölderlin, Pindare, Arnold Schoenberg, Sophocle et le dépouille de tout élément narratif. Le texte, dans certaines sections, n’est plus que trace sur la partition, Susanna Andersson , Christina Daletska , sopranos Els Janssens , Noa Frenkel , contraltos comme un chant muet, destiné au sentiment le plus inté - Markus Francke , ténor rieur des interprètes. Et Prometeo ne donne rien à voir, Caroline Chaniolleau , Matthias Jung , récitants n’est en rien un opéra, au sens classique, malgré la diversité Ensemble Recherche des forces vocales, instrumentales et électroniques convo - Schola Heidelberg − Walter Nussbaum , chef de chœur quées. C’est au son entièrement, à ses murmures et à ses SWR Sinfonieorchester Freiburg/Baden-Baden Ingo Metzmacher , Matilda Hofman , chefs d’orchestre déflagrations, qu’est dévolue la fonction de la représen - SWR Experimentalstudio de la Fondation Heinrich Strobel tation. “Tragédie de l’écoute” est son sous-titre. Michael Acker , Reinhold Braig , Joachim Haas , régie du son Commencé au milieu des années 1970, alors que les idéo - André Richard , conception de l’espace sonore et direction de la logies se fissurent déjà à l’épreuve du pouvoir et des échecs régie du son révolutionnaires à travers le monde, achevé presque dix ans plus tard, Prometeo est conçu non en scènes, mais en îles et en stasima (ces moments de chœur de la tragédie antique). Comme un itinéraire à travers un archipel riche GRANDE SALLE − PHILHARMONIE 1 de traversées possibles. Chaque île livre le Titan à un Lundi 7 décembre 20h30 thème : ses dons ; les prophéties délivrées à Io, aimée de (Inntroduction au concert par Laurent Feneyrou à 19h45) Zeus qui la transforma en génisse pour la soustraire à la 10 à 55€ // Abonnement 8€ à 46,75€ jalousie d’Héra ; les travaux et les jours, quand le dieu Durée : 2h20 sans entracte n’est plus ou qu’il s’est retiré dans un désert ; la loi et la norme ; l’ange… Prometeo devient ainsi, peu à peu, patiemment, l’exégèse Coproduction Philharmonie de Paris ; Festival d’Automne à Paris d’un mythe, où le nom de celui qui défia l’Olympe est tenu En collaboration avec le Holland Festival Amsterdam et le Festival de de recueillir d’autres figures de la culture européenne. Zurich/Tonhalle Prométhée y est Prométhée, mais aussi Ulysse, Achille et Moïse.

Avec le soutien de la Fondation Ernst von Siemens pour la Musique, de la Fondation Orange et de Mécénat Musical Société Générale

Contacts presse : Festival d’Automne à Paris Christine Delterme, Carole Willemot 01 53 45 17 13

Philharmonie de Paris Philippe Provensal 01 44 84 45 63

DOSSIER DE PRESSE - MUSQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 67 portra it 2014-15 Luigi NONO festival d’automne à paris

Le Festival d’Automne à Paris a organisé un cycle de concerts consacrés à l’oeuvre du compositeur vénitien Luigi Nono (1924-1990). Développé tout au long des automnes 2014 et 2015, ce cycle permet d’écouter des oeuvres d'or - chestre, de musique de chambre (avec l'ajout de live-electronics pour les oeuvres de la dernière période), qui jalon - nent le catalogue des compositions de Luigi Nono. L'attention portée à la voix, en soliste ou en choeur, et à la manifestation de son engagement politique dans ses oeuvres-mêmes, constitue deux axes sur lesquels se déploie ce cycle.

PROGRAMME

2014

Luigi Nono / Franz Liszt Salle Pleyel – 3 octobre

Luigi Nono / Karlheinz Stockhausen / Wolfgang Rihm / Julien Jamet Église Saint-Eustache / Opéra national de Paris/Bastille-Amphithéâtre - 9 octobre

Luigi Nono / Helmut Lachenmann / Clara Iannotta Cité de la musique – 17 octobre

Luigi Nono / Olga Neuwirth / Bruno Maderna / Gérard Pesson / György Kurtag / Heinz Holliger /Garth Knox Opéra national de Paris/Bastille-Amphithéâtre 6 novembre

Luigi Nono Théâtre de la Ville – 14 novembre

Luigi Nono / Bruno Maderna / Karl-Amadeus Hartmann Cité de la musique - 18 novembre

2015

Luigi Nono, Prometeo Philharmonie de Paris - 7 décembre

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 68 portra it 2014-15 Luigi NONO festival d’automne à paris

“ON VOIT, ON VOIT...ON ENTEND, ON ENTEND...”

La première version de Prometeo fut créée à San Lorenzo, église vénitienne au riche passé musical, notamment à la fin du XVIII e siècle. Une structure en bois, conçue par Renzo Piano, se conjuguait à l'autel en pierre grise de l'École de Palladio, lequel divisait symétriquement l'espace en deux. Les propriétés du bois, un matériau conforme aux exigences acoustiques et identifiant immédiatement la “continuité historique, physique, visuelle, psychologique et émotive entre la musique d'aujourd'hui et les instruments du passé” réalisaient un intermédiaire entre le luth, le violon et le navire inachevé, en chantier, imparfait et fragile. Renzo Piano avait construit, à l'intérieur même de l'église, une machina da sonar , selon les termes du XVI e siècle.

À l'Ansaldo, entrepôt de Milan, lors de la création de la seconde version de Prometeo , cette structure fut reprise “La modulation que tu as inventée se prête aussi et encore à d'autres espaces. (...) Lorsque l'on entre, l'impact, la surprise sont plus fortes et plus fascinantes qu'à San Lorenzo : ici on voit, on voit tout, même de loin et on entend, on entend (je l'espère bien).” L'œuvre s'en trouva modifiée, notamment par la dimension plus verticale du lieu. Du vivant de Luigi Nono, Prometeo fut ensuite donné, avec l'Ensemble Modern sans la structure de Renzo Piano à l'Alte Oper de Francfort (août 1987) et au Festival d'Automne à Paris, dans la salle du Théâtre Na - tional de Chaillot, mise à nue, libérée des gradins (octobre 1987)*. Ces représentations étaient au coeur d'un cycle consacré à Luigi Nono, réalisé par la volonté conjointe de Michel Guy, Rolf Liebermann, Henry Racamier et Antoine Vitez. La projection du son à la Philharmonie de Berlin, en août 1988, fut la dernière réalisée par Luigi Nono. La spécificité de chacun des lieux crée d'importantes différences dans le déploiement de cette œuvre toujours attentive à l'espace de sa réalisation.

in programme Prometeo , Festival d’Automne à Paris 2000

*soixante-dix concerts, environ, depuis la version définitive de 1985

DOSSIER DE PRESSE MUSQIUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 69 portra it 2014-15 Luigi NONO festival d’automne à paris BIOGRAPHIES

LUIGI NONO

Né à Venise en 1924, Luigi Nono étudie le droit à l’Université de Padoue. Au Conservatoire Benedetto-Marcello de Ve - nise, où il est auditeur libre, Gian Francesco Malipiero l’initie aux musiciens et théoriciens de la Renaissance, mais aussi à l’école de Vienne et à l’œuvre de Bartók. Nono rencontre alors Bruno Maderna, puis approfondit en 1948 sa connaissance des œuvres de Dallapiccola avec le chef d'orchestre Hermann Scherchen, qui lui ouvre les portes de son Studio expérimental de Gravesano en 1954 . En 1950, il fait la connaissance d'Edgar Varèse et de Karl Amadeus Hartmann, à Darmstadt, puis se lie avec Karlheinz Stockhausen. Il s’inscrit au Parti Communiste Italien en 1952. Il épouse Nuria Schoenberg en 1955. Il enseigne à la Dartington Sum - merschool of Music, à l'université de Helsinki, et prononce à Darmstadt, en 1959, la conférence “Présence historique dans la musique d’aujourd’hui” rédigée avec la collaboration de son élève Helmut Lachenmann, qui provoque de vives réactions. Les années 1960 sont jalonnées par des recherches au Studio de phonologie de Milan et marquées par un intense en - gagement politique : Nono voyage en Europe de l’Est et en Amérique du Sud, où il rencontre les principales figures des mouvements communistes et révolutionnaires ; avec le musicologue Luigi Pestalozza, il organise dans les usines italiennes concerts et débats. En outre, son intérêt pour le théâtre se manifeste dans ses collaborations avec Josef Svoboda ( Intolleranza 1960), Erwin Piscator ( Die Ermittlung ), le Living Theater ( A floresta é jovem e cheja de vida ), Youri Lioubimov ( Al gran sole carico d’amore )… Après une période de crise, Nono entreprend, à la fin des années 1970, un dialogue avec Massimo Cacciari et des ex - périmentations au Studio de Freiburg, qui aboutissent en 1984 à la création de Prometeo. Tragedia dell’ascolto . Res - ponsable de la revue Laboratorio musica , Nono voyage encore (Groenland, Espagne, Japon…) et réside un temps à Berlin, à l’invitation du DAAD. En 1987, il est à Paris pour le cycle de ses œuvres au Festival d’Automne. Il meurt à Ve - nise en 1990.

La fondation "Archivio Luigi Nono" La fondation "Archivio Luigi Nono" , établie à Venise en 1993, par Nuria Schoenberg-Nono, sur l'île de la Giudecca où le compositeur vécut pendant des années, a pour but de veiller à la conservation des documents et partitions, à la connaissance et la diffusion de l'héritage artistique de Luigi Nono. La Fondation s'engage ainsi dans les activités suivantes : conservation et mise à jour du catalogue, études et re - cherches, bourses d'études, cours d'interprétation, expositions.

www.luiginono.it

DOSSIER DE PRESSE MUSQIUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 70 portra it 2014-15 Luigi NONO festival d’automne à paris

Luigi Nono au Festival d’Automne à Paris

1987 Cycle Luigi Nono, en 9 dates : Il Canto Sospeso (1 concert) (Théâtre du Châtelet) A Pierre. Dell'Infinito Azzuro Inquietum Découvrir la subversion, Hommage à Jabès (1 concert) Risonanze erranti (1 concert) Prometeo. Tragedia dell’ascolto , création en France, avec l’Ensemble Modern (6 dates). (Théâtre National de Chaillot)

1989 "Hay que caminar" sognando (Opéra Comique)

1991 La Lontananza nostalgica futura (Opéra National de Paris-Bastille)

1995 Caminantes… Ayacucho , direction Claudio Abbado (Théâtre du Châtelet)

1999 No hay caminos, hay que caminar...Andrej Tarkowskij / "Hay que caminar" sognando Caminantes… Ayacucho, avec le SWR, direction Emilio Pomarico (Cité de la musique).

2000 Prometeo. Tragedia dell’ascolto, avec l’Ensemble Modern, direction Emilio Pomarico (Cité de la musique) (2 dates)

2010 Donde estas hermano ? (Opéra National de Paris-Bastille)

2014 Luigi Nono Canti di vita e d’amore. Sul ponte di Hiroshima / Franz Liszt (Salle Pleyel) concert annulé en raison de la grève de l’Orchestre Philharmonique de Radio France

Luigi Nono “Hay que caminar” sognando pour deux violons et Risonanze erranti. Liederzyklus a Massimo Cacciari pour trois solistes, six percussionnistes et électronique en temps réel Karlheinz Stockhausen / Wolfgang Rihm / Julien Jamet (Église Saint-Eustache / Opéra national de Paris/Bastille-Amphithéâtre)

Luigi Nono Omaggio a György Kurtág pour quatre solistes et électronique en temps réel Helmut Lachenmann / Clara Iannotta (Cité de la musique)

Luigi Nono Für Paul Dessau , bande magnétique / Olga Neuwirth / Bruno Maderna / Gérard Pesson György Kurtag / Heinz Holliger / Garth Knox (Opéra national de Paris/Bastille-Amphithéâtre)

Luigi Nono (Théâtre de la Ville) Ricorda cosa ti hanno fatto in Auschwitz (bande magnétique) A Floresta é jovem e cheja de vida pour soprano, clarinette, trois voix d’acteurs, cinq percussionnistes (plaques de cuivre) et bande magnétique

Luigi Nono Como una ola de fuerza y luz pour soprano, piano, orchestre et bande magnétique Bruno Maderna / Karl-Amadeus Hartmann (Cité de la musique)

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 71 portra it 2014- 2015 Luigi NONO festival d’automne à paris BIOGRAPHIES DES CHEFS D’ORCHESTRE

INGO METZMACHER MATILDA HOFMAN

Né à Hanovre, Ingo Metzmacher a étudié le piano, la En 2011, Matilda Hofman a dirigé Prometeo de Luigi Nono théorie musicale et la direction d’orchestre dans sa ville au Festival Salzburg et au Berliner Festpiele avec l’Ensem - natale, puis à Salzbourg et à Cologne. Il a commencé sa ble Modern aux côtés d’Ingo Metzmacher. Ils ont aussi carrière au sein de l’Ensemble Modern à Francfort. Il a dirigé ensemble Prometeo au Festival de Hollande et de travaillé auprès de Michael Gielen à l’Opéra de Francfort Zurich en 2014. Ses autres directions d’orchestre comme ainsi qu’à La Monnaie de Bruxelles, alors dirigée par Ge - chef invitée incluent celle du Kammerakademie de Post - rard Mortier. dam en Allemagne et du Winnipeg Symphony Orchestra En 1997, il est nommé directeur général de la musique à dans le cadre du New Music Festival, pour une perfor - l’Opéra de Hambourg, où il dirige pendant huit saisons mance enregistrée par la radio CBC. Sur scène, elle a di - (Lohengrin, Wozzeck, Freichütz, Don Carlos, Moses und rigé Cosi fan tutte , Le Tour d’écrou , Albert Herring , Les Aron ), souvent des productions du metteur en scène Noces de Figaro et Le Château de Barbe Bleue . Peter Konwitschny. Il est ensuite chef principal de l’Opéra de Amsterdam. De 2007 à 2010, il est Chef princi - Matilda Hofman est très engagée dans l’éducation artis - pal et Directeur artistique du Deutsches Symphonie-Or - tique et le rayonnement culturel. En tant que directrice chester Berlin. artistique du Diablo Symphony , elle a mis en place un pro - Depuis le début de sa carrière, Ingo Metzmacher a mon - gramme éducatif pour promouvoir la musique dans les tré un grand intérêt pour la musique du XX e siècle. Parmi écoles du comté de Contra Costa en Californie. ses derniers succès figurent des productions au Festival www.matildahofman.info de Salzbourg ( Al gran sole carico d’amore de Luigi Nono, la création mondiale de Dionysos de Wolfgang Rihm, Die Soldaten de Bernd Alois Zimmermann, Gawain de Harri - son Birtwistle), au Royal Opera House Covent Garden de Londres ( Die tote Stadt , The Rake’s Progress ), à l’Opern - haus de Zurich ( Königskinder, Tristan und Isolde, Der ferne Klang, Tannhäuser, De la maison des morts, Le nez, Palestrina ) et au Staatsoper de Vienne ( Lady Macbeth de Mzensk, Parsifal, Grandeur et décadence de Mahagonny ) et des concerts avec les orchestres philharmoniques de Vienne, Berlin et Munich, l’Orchestre philharmonique tchèque, l’Orchestre de l’Accademia Santa Cecilia... En 2014, en parallèle de la nouvelle production du Ring au Grand Théâtre de Genève, il poursuit sa collaboration avec l’Orchestre philharmonique tchèque et les Orches - tres symphoniques de Bamberg et Vienne. Dans sa discographie, citons une série autour du concert du Nouvel An à Hambourg intitulée Qui a peur de la mu - sique du XX e siècle ? , l’enregistrement de l’intégrale des symphonies de Karl Amadeus Hartmann pour EMI avec l’Orchestre symphonique de Bamberg, la première mon - diale de la Neuvième Symphonie de Hans Werner Henze avec l’Orchestre philharmonique de Berlin, Eclairs sur l’Au-delà… d’Olivier Messiaen avec l’Orchestre philharmo - nique de Vienne. Les productions du Festival de Salz - bourg de Dionysos de Rihm et de Die Soldaten d e Zimmermann des années 2010 et 2012 sont parues en DVD, ainsi que la production de Pierre Audi du Saint- François d’Assise de Messiaen pour le Festival de Hol - lande 2008. En février 2015, Ingo Metzmacher a pris la direction du KunstFestSpiele Herrenhausen (près de Ha - novre), son première festival aura lieu en mai 2016. www.ingometzmacher.com

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 72 portra it 2014- 2015 Luigi NONO festival d’automne à paris BIOGRAPHIES DES INTERPRÈTES

ENSEMBLE RECHERCHE SWR EXPERIMENTALSTUDIO FREIBURG

Avec plus de 500 créations depuis sa fondation en 1985, Le Studio experimental de la Radio de Freiburg cherche l’ Ensemble Recherche a considérablement contribué au à̀ réaliser la synthe s̀ e des arts acoustiques et des techno - développement du répertoire de chambre et d'ensemble. logies de pointe. Il s’appuie pour cela sur le traitement Parallèlement à son activité de concerts, l'Ensemble par - électronique en temps réel, c’est-a ̀-dire sur une tech- ticipe à des projets de théâtre musical, enregistre pour la nique qui consiste a ̀ enrichir les sons produits par les mu - radio et la télévision, dispense des cours aux instrumentistes siciens en les traitant par différents effets et en les dépla- et aux compositeurs et permet aux musiciens en herbe ca̧nt dans l’espace grâce a ̀ un système de haut-parleurs et de jeter un regard sur son travail par sa présence dans les de contro ̂les. Le Studio Expérimental se conside ̀re Conservatoires comme par le biais du projet Hör mal! comme un lien entre l’idée compositionnelle et la réali - (Ecoute! ) visant à développer écoute et créativité chez les sation technique de cette ide é. Chaque année, des com- enfants et les adolescents. positeurs et musiciens se voient offrir des bourses pour L'académie organisée en partenariat avec l'Orchestre y réaliser leurs œuvres dans un dialogue créatif avec baroque de Freiburg (Ensemble-Akademie Freiburg) consti - l’e q́uipe technique (documentalistes musicaux, designers tue également un lieu de formation privilégié. sonores, inge ńieurs du son, re álisateurs sonores). Après L'ensemble, constitué de neuf solistes, occupe une place trente-cinq anne és de présence sur la scène musicale in - déterminante sur la scène musicale internationale. Son ternationale, l’Experimentalstudio est reconnu pour sa è répertoire va de la fin du XIX siècle aux expérimentations participation a ̀ la réalisation en concert des compositions de l'avant-garde contemporaine en passant par les impres - utilisant l’électronique en direct. sionistes français, la deuxième école de Vienne, Darmstadt Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen, Cristobal Halffter, ou le spectralisme. Autre centre d'intérêt majeur, le regard Vinko Globokar et Emmanuel Nunes ont créé des œuvres contemporain porté sur la musique d'avant 1700. marquantes au Studio expérimental. Luigi Nono y a, Plus de 50 Cds et de nombreux prix internationaux parmi quant à ̀ lui, produit la plupart des œuvres de sa dernière lesquels le prix annuel de la critique allemande témoignent période. Depuis sa création, Prometeo , a été réalisée en de l'étendue de son répertoire. concert par l’Experimental studio et son ancien directeur www.ensemble-recherche.de artistique, André Richard, a ̀ plus de cinquante reprises. La nouvelle génération de compositeurs ayant produit des SCHOLA HEIDELBERG œuvres avec ces moyens techniques est incarnée par Mark Andre, Chaya Czernowin et Jose ́-Mari ́a Sa ́nchez- Verdu ́. L’Experimentalstudio a été récompensé par de L’ensemble Schola Heidelberg a été créé par Walter Nuß - nombreux prix. baum en 1992. Ses membres ont principalement joué des œuvres des XVI e, XVII e, XX e et XXI e siècles. Ils tendent vers l’interprétation de divers styles et de différentes intonations, ORCHESTRE SYMPHONIQUE et utilisent des techniques vocales comme la respiration DU SWR BADEN-BADEN & FREIBURG ou la parole. L’ensemble a noué des liens avec des com - positeurs comme Heinz Holliger, Helmut Lachenmann, L’Orchestre symphonique de la SWR de Baden-Baden & Caspar Johannes Walter, Hans Zender, Carola Bauckholt Freiburg est l’orchestre symphonique de la radio Süd - et Erik Oña. Il a contribué à la création de nombreuses westrundfunk basé à Baden-Baden et Freiburg. nouvelles compositions, comme les séries liées aux projets Fondé en 1946 afin de défendre principalement la mu - Wunderhorn et Prinzhorn . Il se produit régulièrement à sique de l’époque, l'orchestre a acquis une grande répu - Heidelberg et a également été invité à Witten, au Lucerne tation dans ce répertoire défendu par des chefs Festival, à la Biennale de Venise, au Festival Musica viva prestigieux tels que Hans Rosbaud et Michael Gielen. à Munich, à Hanovre, Leipzig, Francfort, Birmingham et Plusieurs chefs d’orchestre invités ont régulièrement di - en Corée. Depuis 1993, Schola Heidelberg travaille avec rigé l'orchestre : Ernest Ansermet, Ferenc Fricsay, Niko - l’ensemble instrumental Aisthesis. laus Harnoncourt, Christopher Hogwood, Leopold www.klanghd.de Stokowski, George Szell. L’orchestre a été invité réguliè - rement aux festivals les plus importants, à Salzbourg, Berlin, Édimbourg, au Festival d’Automne à Paris, au fes - tival de Lucerne, entre autres. Des tournées ont mené l'orchestre à Vienne, Bruxelles, Londres et au Carnegie Hall de New York. Depuis le début de la saison 1999, Syl - vain Cambreling assurait la direction générale de l'or - chestre et était secondé par Michael Gielen et Hans Zender. Entre 2011 et 2015, le chef d'orchestre permanent est François-Xavier Roth. www.swr.de DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 73 portra it 2014- 2015 Luigi NONO festival d’automne à paris BIOGRAPHIES DES INTERPRÈTES

SUSANNA ANDERSSON ELS JANSSENS Soprano Contralto

Susanna Andersson née dans la ville d’Östersund en Suède, Après son diplôme d’orthophonie, la mezzo-sporano belge son éducation musicale commence au Ljungskile College Els Janssens étudie le jazz puis se forme comme chanteuse Institute avant qu’elle n’entame des études à la Guildhall classique auprès de Gréta De Reyghere au Royal Conser - School of Music and Drama de Londres. Étudiante à la vatoire de Liège. Elle se spécialise ensuite en musique Guildhall, elle sort diplômée avec les honneurs et gagne ancienne (Renaissance et Baroque) avec Guillemette Lau - le Song Prize lors du concours Kathleen Ferrier. Lors de rens au Conservatoire National de Région de Toulouse et la saison 2006-2007, elle donne des récitals avec le pianiste en musique médiévale à la Swiss Schola Cantorum de Eugene Asti à Londres, New York, Athènes, Amsterdam, Bâle. Les musiques d’aujourd’hui occupent une place Birmingham, Bruxelles, Stockholm, Cologne et Vienne. importante dans ses activités, comme le montrent ses Elle fait ses débuts à l’opéra dans le rôle de Zerlina dans enregistrement chez Klara, Ramée et SWR entre autres. Don Giovanni , à Grange Park. Suivent des productions Elle participe à des évènements musicaux à l’internationaux dans des salles telles que l’ Opera de Nuremberg, l’Opera tels que le Festival des Flandres, le Festival de Wallonie, North, le Covent Garden’s Linbury Studio Theatre et l’En - Music before 1800, Early Music Vancouver, le Boston Early glish National Opera. En 2007-2009, elle est engagée à Music Festival et des festivals de musique ancienne l’Opéra de Leipzig où elle a tenu les rôles de Blondchen d’Utrecht, d’ Ambronay et de Royaumont. dans L’Enlèvement au Sérail , de Valencienne dans La Veuve www.moravocis.fr/Els-Janssens-Vanmunster joyeuse , et de Gretel dans Hansel et Gretel . En concert, Susanna Andersson est apparue aux côtés du Swedish Royal Philharmonic Orchestra, du Stockholm Sinfonietta, NOA FRENKEL du Nordic Chamber Orchestra et de l’English Chamber Contralto Orchestra. En 2008, elle fait ses débuts au BBC Proms en chantant la première mondiale de Gaudete de Stuart La contralto israe ĺienne Noa Frenkel posse d̀ e un re ṕertoire Macrae, composée pour elle. En janvier 2014, elle chante qui s’e ́tend de la musique de la Renaissance et de La Flu ̂e t pour la première mondiale de Animal Songs composée enchante éde Mozart jusqu’au Sonntag aus Licht de Karlheinz par le suédois Albert Schnelzer, avec le Heisingborg Sym - Stockhausen et Prometeo de Luigi Nono. Diplôme ́e de phony Orchestra. l’acade ́mie de musique Rubin de l’universite ́de Tel-Aviv, www.susanna-andersson.com elle a continue ́ses e ́tudes vocales au Conservatoire Royal des Pays-Bas a ̀ La Haye. CHRISTINA DALETSKA Parmi ses re ćentes interpre t́ations : Belshazzar de Haendel, Soprano Judas Machabeus , Il Tramonto de Respighi , Abyss de Franco Donatoni, Le Chant de la Terre et la Deuxie ̀me Symphonie Christina Daletska est née en Ukraine en 1984. Son appren - de Gustav Mahler, le Requiem de Verdi. Noa Frenkel est tissage commence très tôt avec des cours de violon donnés souvent invite ́e par l’Ensemble Modern, les ensembles par sa mère. En 2006, elle commence ses études de musique Israeli Contemporary Players, Asko/Schoenberg, Klang - en Suisse sous la direction de Ruth Rohner. Elle travaille forum, et par le Studio expe ́rimental de la radio SWR a ̀ sur un large répertoire. Christina Daletska s’est attiré une Freiburg. Plusieurs compositeurs ont e ́crit des œuvres reconnaissance internationale après ses débuts dans le pour sa voix ; elle a e t́e ́associe é au Maarten Altena Ensem- rôle de Rosine du Barbier de Séville à l’âge de 23 ans au ble pendant plusieurs anne ́es. Noa Frenkel a participe ́à Teatro Real de Madrid. Elle a ensuite été invitée à chanter de nombreuses publications sur CD, parmi lesquelles dans des créations à Lyon et au Festival de Lucerne. Elle l’inte ǵrale des Madrigaux de Gesualdo, le Notturno d’Artur a travaillé avec Daniel Harding, James Gaffigan, Riccardo Schnabel et le Te Deum de Francisco Antonio de Almeida. Mutti... www.noafrenkel.com Elle est régulièrement invitée à l’opéra de Zurich, aux Fes - tivals de Baden-Baden et de Salzbourg. www.daletska.com

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 74 portra it 2014- 2015 Luigi NONO festival d’automne à paris BIOGRAPHIES DES INTERPRÈTES

MARKUS FRANCKE ANDRE RICHARD Ténor André Richard est compositeur, chef de chœur et chef Markus Francke , est né à Fribourg en Allemagne. Il a com - d’ensemble vocaux ou instrumentaux. Il est aussi un mencé ses études de piano à l’âge de huit ans et a fait ses musicien-interprète recherché dans la diffusion du son débuts enfant dans Le Songe d’une Nuit d’Eté de Benjamin en temps réel ( live electronics ). Britten au Stadtheater de Fribourg. Il étudie la musicologie André Richard étudie au Conservatoire de Genève et à la avant d’aller à l’Académie de Musique de Cologne, où il Musikhochschule de Freiburg-im-Breisgau, suit les cours étudie le chant avec Arthur Janzen et la direction d’orchestre de composition de Klaus Huber et de Brian Ferneyhough avec Johannes Hömberg. Après son diplôme, il reçoit un et étudie la musique électronique au Experimentalstu - enseignement vocal complémentaire de Berthold Schmid, dio du Südwestrundfunk (Freiburg) et à l’IRCAM (Paris). Diane Forlano, Fransisco Araiza et Stewart Emerson. Pen - Il a lui-même enseigné au Conservatoire supérieur de Ge - dant la saison 2012-2013, Markus Francke est membre de nève, à la Musikhochschule de Freiburg et a co-dirigé l’ensemble Staatstheater Wiesbaden et s’est produit sur pendant de nombreuses années l’Institut pour la nou - de nombreuses scènes internationales. Il maîtrise un velle musique de Freiburg. large répertoire d’œuvres allant de la Renaissance à la Ses œuvres sont jouées dans les festivals internationaux. musique d’aujourd’hui. Markus Francke s’est produit sur Dans une étroite collaboration avec Luigi Nono, pour qui les scènes les plus importantes d’Europe. Markus Francke il crée le Chœur de solistes de Freiburg qui participera à a chanté sous la direction de chefs comme Steuart Bedford, la création de Prometeo à Venise en 1984, il s’attache par - Helmut Rilling, Marcus Creed et Ingo Metzmacher. ticulièrement à l’esthétique du son ; il sera le directeur www.markus-francke.de artistique de cet ensemble vocal de 1984 à 2005. Au cours des années 1980, il travaille auprès de Luigi Nono pour Das atmende Klarsein, Prometeo, Caminantes … Ayacucho , et d’autres œuvres. Au cours du festival «Automne de Varsovie» en 1988, il dirige Quando stanno morendo, diario polacco n°2 . D’autres nombreux engagements comme chef d'orchestre suivent, dans toute l'Europe et au-delà. En 2009, après Risonanze erranti à Venise, André Richard réalise la projection du son pour l’opéra Al gran sole ca - rico d’amore au Festival de Salzbourg, auprès d’Ingo Metz - macher. En 2010, il réalise la partie sonore de l’opéra ...22,13... de Mark Andre à Berlin et à Hambourg, et réalise la partie électronique en temps réel de Erinnere Dich an Golgotha de Klaus Huber. A la Biennale de Venise en 2013, il réalise, avec le Quatuor Arditti, Helikopter-Streichquar - tett de Karlheinz Stockhausen. De 1989 à 2005, André Richard a été directeur artistique du Studio expérimental de la fondation Heinrich Strobel du Südwestrundfunk de Freiburg où il a contribué au dé - veloppement de nouvelles applications technologiques. Avec des compositeurs, des interprètes et les collabora - teurs du studio, il a participé à l’élaboration de nom - breuses œuvres nouvelles intégrant la technologie live-electronics . Indépendant depuis 2006, André Richard est invité par de nombreuses institutions à travers le monde pour prendre en charge les réalisations sonores des grandes œuvres du répertoire du XX e siècle et d'aujourd'hui : de la Salle Pleyel à Paris au Teatro alla Scala à Milan, comme au Teatro Colon à Buenos Aires.

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 75 DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 76 Coordonnées et contacts des partenaires

Service de presse Festival d’Automne à Paris Christine Delterme, Carole Willemot Assistante : Mélodie Cholmé Tél : 01 53 45 17 13

Cité de la musique et Philharmonie de Paris 221, avenue Jean-Jaurès Philippe Provensal 75019 Paris 01 44 84 45

Ensemble Amarillis Isabelle Baragan 06 71 65 32 36

Maison de la Radio 116, avenue du Président Kennedy – 75016 Paris Laurence Lesne-Paillot 01 56 40 36 15

Théâtre du Châtelet 1 place du Châtelet – 75001 Paris Edouard Dagher 01 40 28 29 30

Théâtre de Saint Quentin en Yvelynes Place Georges Pompidou – CS 80317 Véronique Cartier 78054 Saint Quentin Yvelines Cedex 01 30 96 99 36

Théâtre de la Ville 2, place du Châtelet – 75004 Paris Jacqueline Magnier 01 48 87 84 61

Les Abbesses 31, rue des Abbesses – 75018 Paris

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 77 DÉCOUVRIR TRANSMETTRE PARTAGER

Les projets d’éducation artistique et culturelle du Festival d’Automne à Paris en direction de la jeunesse

Chaque année, le Festival d’Automne à Paris mène une politique d’éducation artistique et culturelle innovante et ambitieuse visant à faciliter l’accès au plus grand nombre à la création artistique. Cette politique s’appuie notamment sur la capacité du Festival à créer et tisser des liens entre ses différents partenaires (structures culturelles, ministères, municipalités, associations, fondations, mécènes, artistes...) et à fédérer ces multiples énergies autour de cette ambition. Riche de ses spécificités – le Festival collabore avec une quarantaine de structures culturelles à Paris et en Île-de-France ; il intervient dans le domaine de la création contemporaine française et internationale, qu’il s’agisse de théâtre, de danse, de musique, d’arts plastiques, de performance ou du cinéma –, le Festival a développé une série de projets donnant aux jeunes spectateurs la possibilité de découvrir différents lieux et disciplines, de rencontrer metteurs en scène, compositeurs, plasticiens et chorégraphes, de participer à des ateliers avec ces artistes et autour de leurs œuvres. Autant d’opportunités leur permettant d’éveiller leur curiosité, de prendre confiance en eux, d’ap - profondir leurs connaissances et de s’épanouir.

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 78 Cours de Re-création Les arts à l’amphi : une rencontre avec des Projet initié par le Festival d’Automne, Cours de Re-création artistes et entre étudiants accompagne durant toute l’année scolaire des élèves de Dans le cadre de leurs études, les étudiants participant 4 à 18 ans dans leur découverte de l’art contemporain. au projet Les arts à l’amphi assistent à plusieurs spectacles La particularité des ateliers menés lors de ce projet repose du Festival, travaillent autour de thématiques présentes sur le fait que les enfants eux-mêmes deviennent les média - dans différentes propositions artistiques, rencontrent les teurs de l’exposition qu’ils ont visitée auprès d’élèves artistes à l’occasion de séminaires, ou d’une manière plus d’autres établissements scolaires et d’âges différents. informelle, leur permettant ainsi d’enrichir leur cursus. Le partage de leurs impressions et ressentis s’effectue par Outre la collaboration régulière initiée avec l’Institut le biais de supports qu’ils conçoivent et qui revêtent dif - d’études théâtrales de l’Université Paris III, du département férentes formes : dessins, textes, photos, vidéos… Ce pro - des arts du spectacle de l’Université Paris X et de l’École cessus fait appel à la réflexion et l’imagination de l’enfant, nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, de nouveaux engage un travail collectif au niveau de la classe et amène établissements universitaires ont rejoint ce projet : l’école les élèves à réfléchir à la manière la plus pertinente de d’art appliqué Duperré, les beaux-arts de Cergy et le master partager et transmettre leur perception de l’œuvre. Arts-Lettres et Langues – mention Humanité et industries Les objets conçus par les différentes classes lors de cette créatives de l’Université Paris X Nanterre. passation font l’objet d’une exposition ouverte à tous à la fin de l’année scolaire à la Maison du geste et de l’image. Aménagements des rythmes éducatifs (ARE) Cours de Re-création est consacré cette année à l’exposition de À l’occasion du programme Corée proposé par le Festival Ragnar Kjartansson et à celle d’Ugo Rondinone, I love John Giorno, d’Automne, des séances d’initiation au pansori (forme An Exhibition By Ugo Rondinone , présentées au Palais de Tokyo traditionnelle d’opéra à un seul chanteur accompagné d’un percussionniste) sont organisées, avec la participation Parcours d’auteurs de Haneul Choe (chanteuse), Sohn Zeen-bong, (tambour) Parcours d’auteurs s’adresse à un public de collégiens et et Hervé Péjaudier (comédien). Des représentations du lycéens. Il leur permet de découvrir la scène contemporaine pansori classique, Sugungga. Le Dit du palais sous les et la diversité de ses esthétiques à travers trois spectacles, mers , spécialement conçues à l’intention des élèves, seront choisis dans différentes disciplines et différents lieux du présentées. Ce conte satirique sera introduit et traduit Festival. Un médiateur accompagne les élèves dans leur afin que les enfants en perçoivent toutes les caractéris - découverte de ces formes artistiques contemporaines, tiques musicales et rythmiques jusqu’à s’essayer à l’art avant et après les représentations, notamment par le biais du chuimsae , relance par onomatopées pour soutenir la d’ateliers d’écriture. Au lendemain d’une des représenta - chanteuse. tions, il est proposé aux élèves de présenter sur le plateau, Ces séances s’inscrivent dans le projet d’éducation artis - devant les artistes, la perception qu’ils ont eue de leur tique et culturelle du Théâtre de la Ville qui, dans le cadre spectacle. À partir de paroles, mouvements et situations de la réforme des rythmes éducatifs, propose aux enfants de jeux développés par les élèves, cet atelier mobilise des écoles concernées des parcours de spectacles et de leurs souvenirs et sentiments éprouvés lors de la repré - découvertes d’expressions artistiques, ainsi que des ateliers sentation. Se construit ainsi une mémoire et une percep - d’initiation, deux fois par semaine après les cours. tion à la fois individuelle et collective. À l’issue de l’atelier, Manifestation organisée dans le cadre de l’Année France-Corée 2015-2016 les artistes reçoivent les échos suscités par leur création sous la forme d’une performance présentée par le groupe. Formation des enseignants Elle sert de base à l’échange qui s’en suit entre eux et les élèves. En collaboration avec le rectorat de Paris, le Festival d’Automne a conçu une formation destinée aux enseignants autour du La SACD est partenaire de Parcours d’auteurs. thème de la perméabilité des arts vivants entre eux – de la performance à la danse, de la danse au théâtre. En lien avec l’Asso ciation Nationale de Recherche et d’Action Théâtrale (ANRAT) et la Maison du geste et de l’image, le Festival d’Automne propose aux enseignants et aux acteurs du champ social une formation pratique et théorique leur permettant de découvrir différents projets artistiques et pédagogiques du Festival.

Total soutient les projets d’éducation artistique et culturelle du Festival d’Automne à Paris en direction de la jeunesse.

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 79 CINÉMA Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi Rétrospective intégrale / Exposition - Installations Centre Pompidou – 25 septembre au 15 novembre Lav Diaz / Les très riches heures Jeu de Paume – 3 novembre au 5 décembre ARTS PLASTIQUES Ragnar Kjartansson Palais de Tokyo – 21 octobre au 10 janvier PERFORMANCE Hanna Schygulla / Etel Adnan / Entre guerre et paix Maison de la Poésie − 6 octobre Olivier Saillard / Models Never Talk LE CND , un centre d’art pour la danse – 7 au 15 octobre John Giorno / John Giorno Live dans le cadre de I love John Giorno, An Exhibition By Ugo Rondinone Palais de Tokyo − 18 novembre Encyclopédie de la parole / Joris Lacoste / Suite n°2 Exposition − 21 octobre au 10 janvier T2G − Théâtre de Gennevilliers – 1 er au 11 octobre tg STAN / De KOE / Dood Paard / Maatschappij Discordia Onomatopée L’apostrophe / Théâtre des Louvrais-Pontoise THÉÂTRE 6 au 8 octobre La Scène Watteau, scène conventionnée de Nogent-sur-Marne portra it 2014-15 14 et 15 octobre ROMEO CASTELLUCCI Théâtre de la Bastille – 19 octobre au 6 novembre festival d’automne à paris tg STAN / Le Cerisaie d’Anton Tchekhov Romeo Castellucci / Ödipus der Tyrann La Colline − théâtre national – 2 au 19 décembre de Friedrich Hölderlin d’après Sophocle Gisèle Vienne / Dennis Cooper / Puppentheater Halle Théâtre de la Ville – 20 au 24 novembre The Ventriloquists Convention Romeo Castellucci / Le Metope del Partenone Centre Pompidou – 7 au 11 octobre Grande halle de la Villette – 23 au 29 novembre Nanterre-Amandiers – 27 novembre au 4 décembre Romeo Castellucci / Orestie (une comédie organique ?) Federico León / Las Ideas Odéon-Théâtre de l’Europe / Paris 6 e – 2 au 20 décembre Théâtre de la Bastille – 7 au 16 octobre L’apostrophe / Théâtre des Louvrais-Pontoise – 8 et 9 janvier Lucia Calamaro Robert Lepage / 887 L’Origine del mondo. Ritratto di un interno Théâtre de la Ville – 9 au 17 septembre La Colline − théâtre national – 20 au 24 octobre Daria Deflorian / Antonio Tagliarini Ahmed El Attar / The Last Supper Ce ne andiamo per non darvi altre preoccupazioni T2G − Théâtre de Gennevilliers – 9 au 15 novembre La Colline − théâtre national – 18 au 27 septembre L’apostrophe / Théâtre des Louvrais-Pontoise – 17 novembre Reality Talents Adami Paroles d’acteurs La Colline − théâtre national – 30 septembre au 11 octobre Jean-François Sivadier / Portrait de « famille » d’après Sophocle, Julie Deliquet / Collectif In Vitro Eschyle, Euripide,... Catherine et Christian (fin de partie) Atelier de Paris-Carolyn Carlson – 10 au 14 novembre Théâtre Gérard Philipe / Saint-Denis Angélica Liddell / Primera carta de San Pablo a los Corintios. Cantata 24 septembre au 16 octobre BWV 4, Christ lag in Todesbanden. Oh, Charles ! Théâtre Romain Rolland / Villejuif – 3 au 7 novembre Odéon-Théâtre de l’Europe / Paris 6 e – 10 au 15 novembre La Ferme du Buisson – 21 et 22 novembre Rodrigo García / 4 Théâtre Paul Éluard / Choisy le roi – 27 novembre Nanterre-Amandiers – 12 au 22 novembre Jonathan Châtel / Andreas Toshiki Okada / Super Premium Soft Double Vanilla Rich d’après la première partie du Chemin de Damas d’August Strindberg Maison de la culture du Japon à Paris – 18 au 21 novembre La Commune Aubervilliers – 25 septembre au 15 octobre Nicolas Bouchaud / Éric Didry Vincent Thomasset Le Méridien d’après Paul Celan Lettres de non-motivation d’après le projet de Julien Prévieux Théâtre du Rond-Point – 25 novembre au 27 décembre Centre Pompidou – 30 septembre au 3 octobre Théâtre de la Bastille – 10 au 21 novembre Annie Dorsen / Yesterday Tomorrow La Suite (Sus à la Bibliothèque ! / Les Protragronistes / Médail Décor) T2G – Théâtre de Gennevilliers – 6 au 8 décembre Centre Pompidou – 4 au 8 novembre

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 80 Anne Teresa De Keersmaeker / Die Weise von Liebe und Tod des D ANSE Cornets Christoph Rilke Bouchra Ouizguen / OTTOF T2G – Théâtre de Gennevilliers – 25 au 29 novembre Centre Pompidou – 16 au 20 septembre Faye Driscoll / Thank You For Coming : Attendance Jérôme Bel / Gala (2015) T2G – Théâtre de Gennevilliers – 3 au 6 décembre Nanterre-Amandiers – 17 au 20 septembre DV8 / JOHN La Commune Aubervilliers – 1 er au 3 octobre Grande halle de la Villette (avec le Théâtre de la Ville) L’apostrophe / Théâtre des Louvrais-Pontoise – 13 octobre 9 au 19 décembre Théâtre de la Ville – 30 novembre au 2 décembre Théâtre Louis Aragon / Tremblay-en-France – 5 décembre Jennifer Lacey / Lieu Historique Ballet (extrait de Gala ) Mona Bismarck American Center – 11 et 12 décembre Musée d’Art moderne de la Ville de Paris – 10 décembre Diaporama (extrait de Gala ) Palais de Tokyo – 10 décembre au 6 janvier MUSIQUE 1000 Musée d’Art moderne de la Ville de Paris – 15 octobre portra it 2014-15 Musée du Louvre / La FIAC – 23 octobre UNSUK CHIN Eun-Me Ahn festival d’automne à paris Dancing Teen Teen Unsuk Chin Théâtre de la Ville – 23 au 25 septembre Maison de la radio – Auditorium – 9 octobre Dancing Grandmothers Unsuk Chin / Jeongkyu Park Théâtre de la Ville – 27 au 29 septembre Maison de la radio – Studio 104 – 10 octobre Espace Michel Simon / Noisy-le-Grand – 8 octobre Unsuk Chin / György Ligeti / Claude Debussy / Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines – 10 octobre Isang Yun / Jeehoon Seo Dancing Middle-Aged Men Maison de la radio – Auditorium – 10 octobre Maison des Arts Créteil – 2 et 3 octobre Unsuk Chin / Donghoon Shin / Sun-young Pagh Salle des concerts Nadia Beugré Cité de la musique – Philharmonie 2 – 27 novembre Legacy Théâtre de la Cité internationale – 28 septembre au 2 octobre portra it 2014-15 Quartiers Libres LUIGI NONO Le Tarmac – 14 au 17 octobre festival d’automne à paris Maguy Marin / Umwelt Luigi Nono / Prometeo – tragedia dell’ascolto Maison des Arts Créteil – 9 et 10 octobre Grande salle – Philharmonie 1 – 7 décembre Théâtre de la Ville – 4 au 8 décembre L’apostrophe / Théâtre des Louvrais-Pontoise – 11 décembre Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines – 9 janvier RITUEL CHAMANIQUE Noé Soulier / Removing Mansudaetak-gut - Sous la direction de Kim Kum-hwa Théâtre de la Bastille (avec LE CND ) – 12 au 16 octobre Théâtre de la Ville – 20 septembre Trajal Harrell / The Ghost of Montpellier Meets the Samurai Centre Pompidou – 14 au 17 octobre PANSORI Steve Paxton / Jurij Konjar / Bound Sugungga. Le Dit du palais sous les mers Les Abbesses – 22 au 27 octobre Théâtre des Bouffes du Nord – 21 septembre John Adams / Lucinda Childs / Frank Gehry / Available Light Théâtre da la Ville – 30 octobre au 7 novembre OPÉRA Trisha Brown Dance Company Antoine Dauvergne / Gérard Pesson / Pierre Alferi Solo Olos / Son of Gone Fishin’ / Rogues / PRESENT TENSE Annette Messager / Fanny de Chaillé / Ensemble Amarillis Théâtre National de Chaillot – 4 au 13 novembre La Double Coquette Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines – 6 novembre SCÈNES DU GESTE – chapitre 1 Les Abbesses – 17 au 19 novembre Commissaire d’exposition Christophe Wavelet LE CND , un centre d’art pour la danse – 6 au 8 novembre Mette Ingvartsen / 7 Pleasures AUTRES CONCERTS La Monte Young Centre Pompidou – 18 au 21 novembre The Second Dream of the High Tension Line Stepdown Transformer Alessandro Sciarroni / Aurora Église Saint-Eustache – 14 octobre Théâtre de la Cité internationale – 23 au 27 novembre AACM de Chicago Le CENTQUATRE-PARIS – 2 au 4 décembre Wadada Leo Smith, Golden Quartet Roscoe Mitchell & Mike Reed, Miguel Gutierrez / The Age & Beauty Series Duet Age & Beauty Part 3 Henry Threadgill, Double-Up Centre Pompidou – 25 au 28 novembre Théâtre du Châtelet – 19 octobre Age & Beauty Part 2 Olga Neuwirth LE CND , un centre d’art pour la danse – 1 er au 4 décembre Le Encantadas o le avventure nel mare delle meraviglie Age & Beauty Part 1 Salle des concerts – Cité de la musique – Philharmonie 2 LE CND , un centre d’art pour la danse – 7 au 11 décembre 21 octobre

En orange le programme Corée

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 81 DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 82 Le Festival d’Automne à Paris est subventionné par :

Le ministère de la Culture et de la Communication Direction générale de la création artistique DRAC Île-de-France La Ville de Paris Direction des affaires culturelles Le Conseil Régional d’Île-de-France

Le Festival d’Automne à Paris remercie l’Association Les Amis du Festival d’Automne à Paris, ses mécènes et donateurs individuels, fondations et entreprises qui contribuent à la réalisation de cette 44 e édition GRAND MÉCÈNE DU FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent

MÉCÈNES agnès b. Arte Baron Philippe de Rothschild S.A. Crédit Municipal de Paris Koryo LVMH Royalties Total Fondation Aleth et Pierre Richard Fondation Clarence Westbury Fondation Orange Fondation Ernst von Siemens pour la musique King’s Fountain Mécénat Musical Société Générale Pierre Bergé Bertrand Cardi Olivier Diaz Pâris Mouratoglou Jean-Pierre de Beaumarchais Béatrice et Christian Schlumberger Guy de Wouters

DONATEURS Annick et Juan de Beistegui, Aimée et Jean-François Dubos, Sylvie Gautrelet, Martin Lebeuf, Ishtar Méjanes, Jean-Claude Meyer, Pierre Morel, Sydney Picasso, Ariane et Denis Reyre, Agnès et Louis Schweitzer, Nancy et Sébastien de la Selle, Ber - nard Steyaert, Sylvie Winckler Fondation La Poste, Fondation pour l’étude de la langue et de la civilisation japonaises sous l’égide de la Fondation de France Société du Cherche Midi

AMIS Jacqueline et André Bénard, Christine et Mickey Boël, Irène et Bertrand Chardon, Catherine et Robert Chatin, Lyne Cohen- Solal, Hervé Digne, Susana et Guillaume Franck, Brigitte Govignon, Agnès et Jean-Marie Grunelius, Micheline Maus, Tim Newman, Yves Rolland, Myriam et Jacques Salomon, Guillaume Schaeffer, Reoven Vardi

Le Festival remercie également les Mécènes, Dontateurs et Amis qui ont souhaité garder l’anonymat.

Partenaires 2015 Sacem, Adami, SACD, ONDA, Année France-Corée 2015 & 2016, Centre culturel canadien à Paris, Ina.

DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE – FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015 – PAGE 83 www.festival-automne.com FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2015

9 SEPTEMBRE – 31 DÉCEMBRE

Festival d’automne à Paris | 156, rue de Rivoli – 75001 Paris Renseignements et réservations : 01 53 45 17 17 | www.festival-automne.com