PROJET MINIER DE RANOBE -

ÉVALUATION DE L’IMPACT SOCIAL

Préparé pour: Préparé par:

World Titanium Resources Ltd Tandi Reilly

15 Lovegrove Close, P.O. Box 413242 Mount Claremont Craighall Western Australia 2024 6010 South Africa

Janvier 2013

Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Le présent Rapport doit être situé comme suit: Tandi Reilly, Social Enterprise Solutions, Évaluation de l’Impact Social: Projet de la Mine de Ranobe, Afrique du Sud

INFORMATIONS CONCERNANT LES DROITS D’AUTEUR Ce document contient des informations relatives à une propriété intellectuelle et des informations qui sont protégées par les droits d’auteur en faveur de Coastal & Environmental Services et des consultants spécialistes. Le document ne peut donc être reproduit, utilisé ou distribué à un tiers sans l’accord préalable écrit de Coastal & Environmental Services. Ce document est préparé exclusivement pour soumission au client, et est sujet à tous les règlements liés à la confidentialité, aux droits d’auteur et aux secrets professionnels, selon les lois et pratiques en Afrique du Sud.

Coastal & Environmental Services i Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

DÉCLARATION CONCERNANT L’INDEPENDANCE DE L’EXPERTE

TYPE D’ÉVALUATION : NOM DU PROJET

Experte Je, soussignée Tandi Reilly, exerçant en tant que Enterprise Solutions (SES) déclare que je suis une consultante indépendante et que je n’ai aucun intérêt commercial, financier, personnel ou aucun intérêt d’aucune sorte dans le projet, la requête ou le recours qui sont proposés et pour lequel j’ai été nommée autre qu’une rémunération juste pour le travail accompli en rapport avec l’activité, la requête ou le recours. Aucune circonstance ne compromet mon objectivité dans mon accomplissement d’un tel travail.

SIGNATURE :

Coastal & Environmental Services ii Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

RESUME

World Titanium Resources (WTR) a requis les services de Coastal and Environmental Services (CES) pour examiner et actualiser l’Évaluation de l’Impact Environnemental et Social (2007) du Projet de Sands dans le sud-ouest de Madagascar. Le présent rapport présente l’Évaluation de l’Impact Social (EIS) du nouveau projet qui implique une approche graduelle du développement du gisement de sables minéraux, ce qui suppose l’extraction de 161 millions de tonnes de minerai pendant les 21 années de durée de vie de la mine.

Bien que ce rapport s’inspire des conclusions de l’EIS de 2007, il vise à actualiser l’environnement social de la zone de projet, et à identifier les impacts potentiels du projet en fonction de son concept révisé. Les mesures d’atténuation qui sont suggérées et qui ont été identifiées par rapport à des impacts potentiels du projet minier s’appuient sur l’environnement social existant, et sur les recommandations faites par les parties prenantes lors des entrevues des intervenants clé et du processus de consultation publique relatif à l’EIES qui a eu lieu en juin 2012.

Le présent rapport tient compte des conditions légales prescrites de l’État malgache, ainsi que des normes et des directives des Principes de l’Équateur (EP) de la Banque Mondiale et des Normes de performance de la Société Financière Internationale (SFI). Bien que le Code minier de Madagascar (2005) priorise la protection de l’environnement et la gestion du risque social, le Code n’offre pas de directives strictes ou de démarches détaillées qui permettent de gérer les impacts sociaux, le développement communautaire ainsi que l’engagement des communautés qui sont affectées.

À ce titre, Toliara Sands a adopté des normes qui sont reconnues internationalement pour la gestion des impacts sociaux, notamment les Principes de l’Équateur du Groupe de la Banque Mondiale, les Directives en vigueur en matière d'environnement, de santé et de sécurité (ESS) dans le secteur minier, et les Normes de performance de la Société Financière Internationale. La Compagnie prend aussi les mesures nécessaires pour se conformer à ISO 26000, à la Déclaration universelle des droits de l'homme, aux Principes volontaires sur la sécurité et les droits de l'homme, aux Principes directeurs de l’ICMM et à l’Initiative mondiale sur les rapports de performance relatifs aux Directives pour l'établissement de rapports sur la durabilité.

La zone de la concession minière se situe à environ 40 km au nord de la Ville de Tuléar et à 10 km à l'intérieur depuis la côte. Elle est immédiatement adjacente à l’escarpement d’un plateau de calcaire à l’est et à une forêt d'épineux aride à l’ouest connue sous le nom de Forêt de Ranobe. Elle couvre une vallée étroite orientée du nord au sud qui a été affectée par une importante déforestation avec les années. Elle est actuellement utilisée pour extraire des ressources naturelles, pour une agriculture saisonnière, et fournit aussi des abris temporaires et du pâturage pour le bétail.

La population du sud de Madagascar dépend essentiellement de l’agriculture de subsistance, de la pêche, de la collecte et du tourisme. Bien qu’une partie importante de la population commence l’école primaire, un grand pourcentage abandonne, ce qui rend l’accès à un emploi en dehors des modes de subsistance de leurs familles difficile pour les jeunes. De plus, des résidents de la région ont noté une augmentation à la fois de l’insécurité foncière et de la dégradation des sols, mais manquent d’apports financiers pour investir dans une production agricole améliorée ou tout simplement dans l’achat de terre.

Les villages ruraux voisins de la zone de la concession minière comprennent des ménages composés de quatre à huit membres. De nombreux villages sont situés le long de la RN9 qui relie Tuléar à , et les villages sont entourés de champs agricoles, de végétation secondaire et de forêt. En règle générale, les villages comprennent des maisons faites de clayonnage et de boue, qui vont de structures d’une seule pièce à des aires clôturées qui contiennent plusieurs structures.

Coastal & Environmental Services iii Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

De petites entreprises, y compris des restaurants, des magasins ainsi que des vendeurs ambulants, existent dans les villes de plus grande envergure qui sont proches de la zone de la mine (c.-à-d. Benetse), et les familles ont souvent des activités de subsistance multiples telle que la production de rhum, la collecte et la vente de plantes sauvages, la fabrication de charbon ou la prestation de services artisanaux de base pour faire vivre leur famille. Les revenus sont généralement faibles, et en règle générale, seuls les ménages qui se trouvent à proximité des destinations touristiques (c.-à-d. Ifaty et Mangily) ont accès à l’électricité, aux télécommunications et à l’Internet.

Certains des enjeux clé du développement qui ont été identifiés lors de l’étude socio-économique incluent:

LA PAUVRETE – LE MANQUE D’INFRASTRUCTURE

Les communautés locales se caractérisent par un mode de vie agraire rural et traditionnel. La majorité des résidents locaux vivent dans la pauvreté et l’ensemble de la région manque en général d’infrastructures sociales et physiques. Les niveaux d’éducation et de compétences, de même que les perspectives d’emploi, sont généralement faibles. Les opportunités offertes aux jeunes sont minimales. Le projet devra tenir compte des besoins urgents ainsi que des attentes au niveau local en termes de développement. Les apports en capitaux et en ressources en vue du développement de la mine devront cependant être attentivement suivis pour éviter de perturber le tissu social local.

LA CONSERVATION ET LE DEVELOPPEMENT

La pauvreté et le manque d’accès au niveau local à des activités alternatives génératrices de revenu ont entraîné une pression accrue sur l’environnement naturel et ont fait croître les préoccupations liées à l’environnement. La zone d’étude est actuellement au centre d’un projet de conservation soutenu par une Organisation non-gouvernementale (ONG). Toliara Sands devra adopter une approche du développement qui est durable, en trouvant l’équilibre entre les impératifs de développement locaux et les questions pertinentes liées à la conservation. Une coopération avec les organisations locales de conservation et de développement devra être explorée.

LA CULTURE TRADITIONNELLE

Les communautés locales ont un mode de vie traditionnel riche en pratiques et en rituels traditionnels. Le plan de gestion sociale voulu devra servir de guide au promoteur du projet, particulièrement pour ce qui est des sensibilités culturelles, afin d’éviter les ruptures communautaires qui peuvent entraîner des problèmes sociaux tels que la prostitution, une augmentation de la prévalence du VIH, l’alcoolisme et la criminalité.

À ce jour, Toliara Sands a lancé les activités de développement communautaire suivantes:

 La mise en place de cinq pépinières (qui emploient des résidents locaux).  La construction de trois forages et pompes à eau à Tsianisiha, Ranobe, et Tsiafanoke.  La construction d’écoles meublées dans les villages voisins du site de la mine.  Le parrainage d’ordinateurs et le don de fonds pour aider la Région à avoir accès à l’Internet.  Depuis 2005, Toliara Sands a parrainé la visite de médecins australiens dans la région deux fois par an, et Toliara Sands a assisté l’hôpital à Tuléar dans l’achat d’équipement médical.  Environ 50 résidents locaux ont travaillé avec Toliara Sands à ce jour. Leurs emplois ont contribué à rehausser leur niveau de vie, et les vendeurs locaux (essentiellement des femmes) vendent des produits frais aux employés.

Coastal & Environmental Services iv Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

 L’établissement d’un Forum de coordination qui travaille avec les autorités locales de la Région à la promotion du développement. Le Gouvernement considère Toliara Sands comme un projet minier exemplaire en termes de l’établissement de normes de meilleures pratiques dans la Région.  Le parrainage des Cérémonies de la Fête de l’Indépendance, de la course de Pirogue de la Malagasy Cup d’Anakao à Andavadoaka, et l’Association locale de Football.

En se basant sur l’analyse des données socio-économiques de référence, les impacts sociaux positifs et négatifs ont été évalués et catégorisés selon la méthodologie type d’évaluation. L’EIS englobe diverses activités et aménagements d’infrastructure liés au projet qui sont non seulement situés à travers un certain nombre de différentes zones mais qui sont de surcroît différents en termes d’impacts positifs et négatifs potentiels. À ce titre, l’évaluation a été divisée selon les catégories suivantes: impacts de la mine; impacts de la voie de desserte; impacts de la station de transfert et de l’embarcadère, et impacts du site portuaire Elle a en plus été divisée selon les diverses phases du projet, y compris les phases de construction et d’exploitation du projet.

LES CONCLUSIONS ET LES RECOMMANDATIONS

Le présent rapport conclut que la perte d’accès aux ressources naturelles, si elle n’est pas bien gérée, perturbera les moyens de subsistance de la population. Cela peut aussi augmenter la pression qui est mise sur les terres disponibles et affecter l’écologie dans la région. Les stratégies ainsi que les contributions des diverses parties prenantes locales doivent être examinées avec attention et intégrées afin d’optimiser des stratégies de compensation justes et largement acceptées. Les mesures de haut-niveau qui sont recommandées pour éviter, remédier et gérer les impacts sociaux comprennent:

 Des stratégies de gestion de haut niveau (Plan de gestion environnementale et sociale, Plan d’engagement des parties prenantes, Démarche de RE, etc.)  Des Systèmes de suivi et d’évaluation (qui sont liés à tous les points de référence qui sont nécessaires, y compris des revues régulières, le suivi de la conformité et divers registres a l’appui des questions sociales, la prise de décision et les activités)  De multiples canaux de communication à double sens, courants et à base élargie entre la Compagnie et les Communautés (y compris, mais sans s’y restreindre, un Système de gestion des réclamations)  Des Comités (régionaux de haut niveau, thématiques [contrats, embauche locale, patrimoine culturel, santé, terre], ad hoc)  Un Département des Relations communautaires engagé, hautement qualifié et soutenu par l’entreprise (interface sur le lieu du travail, compensation, développement socioéconomique et avantages, études, patrimoine, etc.)

Pour être plus précis, en ce qui concerne huit (8) impacts sociaux potentiels particulièrement sensibles:

1) Perspectives d’emploi. Les attentes des résidents locaux en termes de perspectives d’emploi et de projets de développement sont élevées, alors que relativement peu d’opportunités d’emploi seront disponibles avec le projet, avec cependant une création potentielle d’emplois indirects par le biais des industries de service dans la zone. Il est extrêmement important de faire naître des attentes réalistes par rapport aux avantages à tirer du projet minier et de développer une stratégie de distribution équitable des perspectives d’emploi entre les parties qui sont affectées. La base de compétences dans la zone est faible, et il faudra former des compétences pour optimiser les opportunités d’emplois locaux. Une attention particulière doit être accordée aux femmes et aux jeunes. Il faudra aussi:

Coastal & Environmental Services v Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

 Élaborer une stratégie d’embauche qui donne la priorité aux perspectives d’emplois temporaires non-qualifiés ou peu qualifiés pour les communautés locales et la mettre en œuvre de manière appropriée; et  Développer un Plan de développement communautaire (PDC) qui priorise des programmes de développement des compétences et de formation professionnelle.

2) Immigration. Ceci peut entraîner un coût accru de la vie et des pénuries de logement, la prostitution, le HIV/les MST, l’alcoolisme, l’usage de stupéfiants et une hausse de la criminalité.

Cela doit être géré par des politiques et des procédures relatives aux Ressources humaines et à la Santé et la sécurité qui sont effectives, par un Code de déontologie contraignant pour le personnel de la Compagnie qui comprend des dispositions concernant la responsabilité sociale de l’entreprise. Des politiques et des procédures effectives concernant la Chaîne d’approvisionnement ainsi que les procédures administratives, y compris les dispositions par rapport à la responsabilité sociale et la pérennité de l’entreprise doivent être soutenues par:

 Un Plan de gestion du travail, du recrutement et de l’afflux ;  Un Plan de travail social ; et  Un plan relatif à l’engagement des intervenants qui implique le développement de stratégies de gestion collaborative de l’immigration.

3) La sûreté (des populations locales) (la construction & l’utilisation des routes, activités à l’embarcadère)

Afin de garantir la sûreté de la communauté, le projet doit:

 Élaborer et mettre en œuvre un Plan de santé et de sûreté communautaires qui se focalise sur l’éducation et la sensibilisation des communautés par rapport aux risques liés à la traversée de la voie de desserte;  Élaborer un Plan de gestion des transports qui expose les procédures nécessaires pour que les conducteurs respectent les mesures de sécurité routière.  Mettre en place des partenariats avec le gouvernement local, et les autres entreprises qui sont les principales utilisatrices de la route, pour conjointement mettre en œuvre des programmes d’éducation et de sensibilisation suivis de sécurité routière dans les communautés locales affectées, en particulier les écoles, les églises et les établissements de santé qui ont un personnel soignant;  En partenariat avec le gouvernement local, et les autres entreprises qui sont les principales utilisatrices de la route, offrir une éducation et une sensibilisation par rapport à la sécurité routière. Les campagnes de sensibilisation peuvent comporter la distribution de gilets de protection réfléchissants aux motocyclistes et aux conducteurs de pousse-pousse afin d’améliorer leur visibilité, en particulier la nuit. Ces gilets peuvent être cousus par une coopérative communautaire.  Aider le gouvernement local et le Conseil municipal à élaborer une Stratégie quinquennale de sécurité routière qui donne les détails des plans d’éducation et de sensibilisation par rapport à la sécurité

4) Relocalisation et déplacement économique

Une relocalisation potentielle dans la zone de concession minière et le long de la voie de desserte:

 En consultation avec les ménages qui sont affectés, élaborer un Plan d’action en faveur d’une relocalisation (PAR) pour gérer les déplacements économiques et physiques de manière effective.

Coastal & Environmental Services vi Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

5) Un accès réduit aux ressources naturelles, aux champs et à la terre (agriculture, chasse, pêche, loisirs) causé par l’infrastructure de support y compris la voie de desserte, la station de transfert et l’embarcadère). Pour atténuer ces impacts, le projet doit:

 Lancer des programmes de développement social et économique durables, qui offrent des moyens de subsistance alternatifs aux communautés qui dépendent de ces ressources naturelles pour assurer leur subsistance.  Veiller à une communication effective entre le personnel du projet et les pêcheurs pour s’assurer que les activités des phases de construction et d’exploitation n’affectent pas leurs mouvements ainsi que les zones dont les pêcheurs ont besoin pour aborder leurs bateaux de manière significative.  Réfléchir aux divers mécanismes et structures qui peuvent être mis en œuvre ou appuyés par le projet pour aider les pêcheurs dans la vente de leur prise quotidienne réduisant ainsi le temps de transport de leur prise vers les marchés existants.  En collaboration avec les responsables communautaires ainsi que les parties prenantes clé, examiner quelles sont initiatives de développement communautaires qui conviennent le mieux à la communauté.

6) Les monuments funéraires. Le déplacement des tombes est une des questions les plus sensibles auxquelles il faut réfléchir dans l’évaluation d’impact. Il est recommandé de, dans la mesure du possible, celles-ci restent intactes et que des efforts particuliers soient faits pour trouver des compromis en termes de la conception des constructions. Les exhumations doivent être menées en conformité avec les directives traditionnelles de la communauté et sous la direction d’autorités officielles et/ou non-officielles, en accord avec les familles qui sont affectées.

7) Les tensions et la concurrence. Le Projet minier doit bien prendre soin d’éviter et d’atténuer les impacts socioculturels potentiels, y compris les tensions au sein des villages (entre ceux qui sont employés par la compagnie minière et ceux qui ne le sont pas), entre villages (qui sont en concurrence pour les projets de développement parrainés par la compagnie minière) et entre les résidents locaux et les étrangers (xénophobie, heurts culturels, etc.). Une connaissance plus approfondie sera acquise par le biais d’activités de liaison (voir p.35).

8) La réhabilitation. Les communautés post-activités minières connaissent souvent des difficultés suite à la perturbation de leur mode de vie traditionnel qui est exacerbé par l’arrêt soudain de l’appui temporaire de la mine. La mine de Ranobe a une longue durée de vie, avec l’Étape 1 prévoyant une durée de vie de 21 ans. Néanmoins, des plans pour des activités post-minières doivent être mises en place dès le début de l’exploitation de la mine. En termes de terre, un forum de réhabilitation doit être créé avec tous les intervenants pertinents, y compris les représentants des communautés locales, dans le but d’élaborer un plan de réhabilitation.

Coastal & Environmental Services vii Projet Minier de Ranobe

Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 Tableau 1: Tableau récapitulatif des impacts du Projet IMPACTS SUR LE SITE MINIER: PHASE DE CONSTRUCTION Impact 1: Augmentation des opportunités d’emplois et bénéfices économiques associés Effet Risque ou Score Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Léger 1 Improbable 2 7 FAIBLE Avec atténuation Moyen terme 2 zone d’étude 2 Modéré 2 Peut se produire 2 8 MODÉRÉ Impact 2: L’immigration d’un grand nombre de migrants économiques et emplois Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen terme 2 National 3 Sévère 4 Certain 4 13 ÉLEVÉ Avec atténuation Moyen terme 2 National 3 Modéré 2 Certain 4 11 MODÉRÉ Impact 3: Le déplacement physique et économique des structures et des champs situés dans la zone du permisminier Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 16 TRÈS ÉLEVÉ Avec atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Modéré 2 Certain 4 12 MODÉRÉ IMPACTS SUR LE SITE MINIER: PHASE D’EXPLOITATION Impact 1: Le développement d’infrastructures et de fourniture de services Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Modéré 2 Peut se produire 2 8 MODÉRÉ Avec atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Bénéfique 4 Peut se produire 2 10 ÉLEVÉ Impact 2: Une augmentation de la compétitivité et des conflits entre les communautés Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Moyen terme 2 Local 1 Modéré 4 Probable 3 10 MODÉRÉ Avec atténuation Moyen terme 2 Local 1 Léger 1 Peut se produire 2 6 FAIBLE Impact 3: Une augmentation des pathologies sociales Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Sévère 4 Certain 4 13 ÉLEVÉ Avec atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Modéré 2 Certain 4 11 MODÉRÉ Impact 4: Perte en terrain fertile et en ressources naturelles due à l’exploitation minière

Coastal & Environmental Services ix Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 18 TRÈS ÉLEVÉ Avec atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Modéré 2 Certain 4 12 ÉLEVÉ Impact 5: Perte de sites patrimoniaux sacrés et culturellement importants Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Sévère 4 Probable 3 13 ÉLEVÉ Avec atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Modéré 2 Probable 3 11 MODÉRÉ Impact 6: L’exhumation de tombeaux et de lieux de sépultures Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 18 TRÈS ÉLEVÉ Avec atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Modéré 2 Certain 4 12 ÉLEVÉ IMPACTS SUR LA VOIE DE DESSERTE: PHASE DE CONSTRUCTION Impact 1: Perte de terrain et de l’accès aux ressources naturelles Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Sévère 4 Certain 4 14 ÉLEVÉ Avec atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Modéré 2 Probable 3 11 MODÉRÉ Impact 2: Une augmentation des emplois et des bénéfices économiques associés Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Léger 1 Peut se produire 2 7 FAIBLE Avec atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Sévère 4 Peut se produire 2 11 ÉLEVÉ Impact 3: Le déplacement physique et économique des structures et champs situés le long de la voie de desserte Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 16 TRÈS ÉLEVÉ Avec atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Modéré 2 Certain 4 12 ÉLEVÉ IMPACTS SUR LA VOIE DE DESSERTE: PHASE D’EXPLOITATION Impact 1: L’augmentation des accidents de la route et des risques en matière de sécurité Impact Effet Risque ou Note Importance globale

Coastal & Environmental Services x Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen terme 2 Régional 3 Très sévère 8 Certain 4 17 TRÈS ÉLEVÉ Avec atténuation Moyen terme 2 Régional 3 Modéré 2 Certain 4 11 MODÉRÉ Impact 2: Une diminution de l’utilisation illégale des ressources naturelles Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Court terme 1 Local 1 Léger bénéfique 1 Improbable 1 4 FAIBLE Avec atténuation Court terme 1 Local 1 Bénéfique 4 Improbable 1 7 FAIBLE LA STATION DE TRANSFERT, L’EMBARCADÈRE ET LEURS IMPACTS: PHASE DE CONSTRUCTION Impact 1: Une augmentation des emplois et des bénéfices économiques associés Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Modéré 2 Peut se produire 2 8 MODÉRÉ Avec atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Bénéfique 4 Peut se produire 2 10 MODÉRÉ Impact 2: L’immigration d’un grand nombre de migrants économiques et de demandeurs d’emploi Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen terme 2 National 3 Sévère 4 Certain 4 12 ÉLEVÉ Avec atténuation Moyen terme 2 National 3 Modéré 2 Certain 4 11 MODÉRÉ Impact 3: Une augmentation du déplacement économique résultant en des pertes de terrain Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 17 TRÈS ÉLEVÉ Avec atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Sévère 4 Certain 4 13 ÉLEVÉ Impact 4: Un accès réduit aux lieux de pêche locaux Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 17 TRÈS ÉLEVÉ Avec atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Sévère 4 Certain 4 13 ÉLEVÉ LA STATION DE TRANSFERT, L’EMBARCADÈRE ET LEURS IMPACTS: PHASE D’EXPLOITATION Impact 1: Le développement d’infrastructures et de fourniture de services Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale

Coastal & Environmental Services xi Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Phase d’exploitation Sans atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Modéré 2 Improbable 1 7 FAIBLE Avec atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Très bénéfique 8 Improbable 1 13 ÉLEVÉ Impact 2: La perte en équipements de loisirs Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 17 TRÈS ÉLEVÉ Avec atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Sévère 4 Certain 4 13 ÉLEVÉ Impact 3: La perte en installations de mouillage pour les bateaux de pêche Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 17 TRÈS ÉLEVÉ Avec atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Modéré 2 Certain 2 11 MODÉRÉ IMPACTS SUR LE SITE PORTUAIRE: PHASE DE CONSTRUCTION Impact 1: L’emploi et les bénéfices économiques associés Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Modéré 2 Improbable 1 8 FAIBLE Avec atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Bénéfique 4 Probable 3 12 ÉLEVÉ IMPACTS SUR LE SITE PORTUAIRE: PHASE D’EXPLOITATION Impact 1: Les risques d’accidents de la route et de blessures Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen terme 2 Régional 3 Très sévère 8 Certain 4 17 TRÈS ÉLEVÉ Avec atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Modéré 2 Peut se produire 2 8 MODÉRÉ

Coastal & Environmental Services xii Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 TABLE DES MATIERES

1. INTRODUCTION ...... 1 1.1 Informations contextuelles ...... 1 1.2 Termes de référence ...... 2 1.3 L’équipe de l’étude ...... 2 1.4 Législation en vigueur ...... 3 1.4.1 Législation nationale ...... 3 1.4.2 Législation environnementale ...... 4 1.5 Les stratégies et les politiques nationales pertinentes ...... 4 1.5.1 Stratégies et politiques concernant la croissance économique et la réduction de la pauvreté ...... 4 1.6 Meilleure pratique internationale ...... 4 1.6.1 Les Principes de l’Équateur de la Banque Mondiale ...... 5 1.6.2 Le Supplément de la Banque Mondiale concernant l’environnement, l’hygiène et la sécurité (EHS) dans le secteur minier...... 6 1.6.3 Normes de la Société Financière Internationale ...... 7 1.6.4 L’initiative pour la transparence des industries extractives ...... 10 1.6.5 D’autres efforts de conformité en cours ...... 10 2. MÉTHODOLOGIE D’ÉTUDE ...... 11 2.1 Avant-propos ...... 11 2.2 La zone d’étude ...... 11 2.3 Les données secondaires ...... 11 2.4 Les données de référence ...... 13 2.4.1 Des réunions de groupes thématiques...... 13 2.4.2 Des entrevues des informateurs clé ...... 13 2.4.3 Une enquête auprès des ménages ...... 14 2.5 L’analyse des données ...... 14 2.6 Intégration avec le processus de consultation publique ...... 15 2.7 L’évaluation d’impact ...... 15 2.7.1 La méthodologie de classement ...... 15 2.7.2 Autres considérations par rapport à l’EIES ...... 15 2.7.3 Exemple de la Déclaration d’importance d’un impact - Impact 1 : Impact du bruit sur la santé humaine ...... 17 2.8 Hypothèses et limites de l’Étude ...... 18 3. DESCRIPTION DU PROJET ...... 19 4. DESCRIPTION DU CONTEXTE NATIONAL ET RÉGIONAL ...... 19 4.1 Contexte national...... 19 4.1.1 Données démographiques ...... 21 4.1.2 Économie ...... 22 4.1.3 Indice de développement humain ...... 24 4.1.4 Santé ...... 25 4.1.5 Éducation ...... 26 4.1.6 Religion ...... 27 4.2 Propriété foncière ...... 27 4.3 Contexte régional ...... 28 4.3.1 Région Atsimo-Andrefana ...... 28 4.3.2 Les Districts de Tuléar I et de Tuléar II ...... 29 4.4 Communes ...... 31 4.4.1 Commune d’ ...... 31 4.4.2 Commune de Tsianisiha ...... 31 4.4.3 Commune de Maromiandra ...... 31 4.4.4 Commune de Tuléar I ...... 32 4.5 Propriété foncière ...... 32 5. DESCRIPTION SOCIOÉCONOMIQUE DE LA ZONE D’ÉTUDE ...... 34 5.1 Introduction ...... 34 5.2 Description de la Zone d’étude ...... 34

Coastal & Environmental Services xiii Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

5.3 Gouvernance locale ...... 34 5.4 Données démographiques ...... 35 5.5 Foncier ...... 37 5.6 Utilisation de la zone de la concession minière ...... 39 5.7 Stratégies de subsistance ...... 40 5.7.1 Agriculture ...... 41 5.7.2 L’élevage ...... 42 5.7.3 La pêche ...... 44 5.7.4 Les charbonniers ...... 45 5.7.5 La production de rhum ...... 45 5.7.6 Le travail et le commerce artisanal ...... 46 5.8 D’autres utilisations des ressources naturelles ...... 46 5.8.1 Calendrier saisonnier ...... 47 5.9 Conservation ...... 49 5.9.1 La gestion de ressources à base communautaire ...... 49 5.9.2 Le Projet WWF pour la création d’une aire protégée ...... 50 5.10 Niveau de vie ...... 50 5.11 Infrastructure physique et sociale ...... 53 5.12 Santé ...... 55 5.13 Éducation ...... 56 5.14 Les installations sanitaires et l’eau ...... 57 5.15 L’énergie et la gestion des déchets...... 58 5.16 Transport et communication ...... 58 5.17 Biens culturels et coutumes ...... 59 5.17.1 Histoire ...... 59 5.17.2 Groupes ethniques ...... 59 5.17.3 Ressources culturelles et religieuses ...... 61 5.17.4 Guérisseurs traditionnels ...... 63 5.17.5 Coutumes traditionnelles ...... 64 5.17.6 Le processus de prise de décision au niveau local ...... 65 5.17.7 Genre ...... 65 5.18 Vulnérabilité ...... 66 5.18.1 Personnes âgées ...... 66 5.18.2 Femmes ...... 66 5.18.3 Enfants ...... 67 5.19 Village ciblé pour la réinstallation involontaire ...... 67 5.20 La communauté et les organisations civiles ...... 69 5.21 Les liens entre les villages et la Ville de Tuléar ...... 70 5.22 L’image de Toliara Sands et les Impacts potentiels du projet ...... 70 5.23 Les Projets de développement communautaire de Toliara Sands ...... 72 5.24 Les conclusions et les recommandations ...... 72 6. L’IDENTIFICATION ET L’EVALUATION DES IIMPACTS ...... 74 6.1 Introduction ...... 74 6.2 Les impacts cumulatifs ...... 75 6.3 Les alternatives du projet ...... 75 7. LES IMPACTS DU SITE MINIER IDENTIFIES ET EVALUES ...... 76 7.1 Introduction ...... 76 7.2 Phase de construction ...... 76 7.2.1 Impact 1 : L’augmentation des opportunités d’emploi et des bénéfices économiques associés ...... 76 7.2.2 Impact 2 : L’immigration d’un grand nombre de migrants économiques et emploi ..... 77 7.2.3 Impact 3 : Le déplacement physique et économique de structures et de champs situés dans la zone de concession de la mine ...... 78 7.3 Les impacts de la phase opérationnelle ...... 79 7.3.1 Impact 1 : Le développement d’infrastructures et des services ...... 79 7.3.2 Impact 2 : Une augmentation de la compétitivité et des conflits entre les communautés ...... 80

Coastal & Environmental Services xiv Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

7.3.3 Impact 3 : Une augmentation des pathologies sociales ...... 81 7.3.4 Impact 4 : Perte en terrain fertile et en ressources naturelles due à l’exploitation minière ...... 82 7.3.5 Impact 5 : Perte de sites patrimoniaux sacrés et culturellement importants ...... 83 7.3.6 Impact 6 : L’exhumation de tombeaux et des lieux de sépultures ...... 83 8. IDENTIFICATION ET ÉVALUATION DES IMPACTS DE LA VOIE DE DESSERTE ...... 85 8.1 Introduction ...... 85 8.2 Phase de construction ...... 85 8.2.1 Impact 1: perte de terrain et d’accès aux ressources naturelles ...... 85 8.2.2 Impact 2: Une augmentation d’emplois et des avantages économiques associés ..... 86 8.2.3 Impact 3: Le déplacement physique et économique des structures et champs situés le long de la voie de desserte ...... 87 8.3 Impacts de la phase d’exploitation ...... 89 8.3.1 Impact 1: L’augmentation des accidents de la route et des risques en matière de sécurité ...... 89 8.3.2 Impact 2: Une diminution de l’utilisation illégale des ressources naturelles ...... 90 9. IMPACTS DE LA STATION DE TRANSFERT ET DE L’EMBARCADERE IDENTIFIES ET EVALUES ...... 92 9.1 Introduction ...... 92 9.2 Phase de construction ...... 92 9.2.1 Impact 1 : Une augmentation des perspectives d’emploi et bénéfices économiques associés ...... 92 9.2.2 Impact 2 : L’immigration d’un grand nombre de migrants économiques et de demandeurs d’emploi ...... 93 9.2.3 Impact 3: Une augmentation du déplacement économique résultant en des pertes de terrain ...... 93 9.2.4 Impact 3 : Un accès réduit aux lieux de pêche locaux ...... 94 9.3 Impacts de la phase d’exploitation ...... 95 9.3.1 Impact 1 : Le développement des infrastructures et des services ...... 95 9.3.2 Impact 2: La perte en équipements de loisirs ...... 96 9.3.3 Impact 3 : La perte en installations de mouillage pour les bateaux de pêche ...... 96 10. IMPACTS DU SITE PORTUAIRE IDENTIFIES ET EVALUES ...... 98 10.1 Introduction ...... 98 10.2 Phase de construction ...... 98 10.2.1 Impact 1: Les perspectives d’emploi et les bénéfices économiques associés ...... 98 10.3 Phase d’exécution ...... 99 10.3.1 Impact 1 : Les risques d’accidents de la route et de blessures ...... 99 11. TABLEAU RECAPITULATIF DES IMPACTS IDENTIFIES...... 101 12. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ...... 105 BIBLIOGRAPHIE ...... 106

Coastal & Environmental Services xv Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

LISTE DES FIGURES

Figure 1-1: Emplacement du Projet de Toliara Sands ...... 1 Figure 2-2: Villes et villages dans la zone d’étude ...... 12 Figure 4-1: Tendances du classement IDH 2000-2011 à Madagascar, par rapport au Cameroun et au Lesotho. Source : Rapport sur le développement humain, note explicative sur l’indice composite du RDH 2011, Madagascar ...... 21 Figure 4-2: Taux de fertilité ventilés selon la distribution de revenus (2008-2009) ...... 22 Figure 4-3: Emplacement des Guichets Fonciers à Madagascar (les points bleus montrent les régions qui n’ont pas encore reçu de guichets) ...... 32 Figure 5-1: Âge des membres des ménages par pourcentage ...... 36 Figure 5-2: Types de propriété dans la zone d’étude ...... 39 Figure 5-3 : Animaux d’élevage courants que possèdent les ménages ...... 43 Figure 5-4: Pourcentage des ménages qui collectent des produits forestiers qui ne sont pas du bois d’œuvre...... 47 Figure 5-5: Pourcentage de l’allocation des dépenses des ménages ...... 52 Figure 5-6: Articles ménagers courants dans la zone d’étude ...... 53 Figure 5-7: Les maladies les plus dominantes que subissent les membres des ménages ...... 56 Figure 5-8 : Les ménages situés dans la zone de la concession minière ...... 68 Figure 8-1: Ménages situés le long de la voie de desserte ...... 88

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 2-4: Matrice de classification qui présente l’Importance environnementale ...... 17 Tableau 2-5: Exemple d’une déclaration d’importance ...... 18 Tableau 4-1: Statistiques sur l’emploi et les salaires pour des pays africains choisis ...... 25 Tableau 5-1: Statistiques liées à la population ...... 36 Tableau 5-2 : Propriété foncière dans la zone d’étude ...... 38 Tableau 5-3: Activités de subsistance dans les villages dans la zone d’étude ...... 40 Tableau 5-4: Calendrier saisonnier pour la zone d’étude ...... 48 Tableau 5-5: Calendrier de la culture saisonnière, la collecte de nourritures et la pêche...... 49 Tableau 5-6: Coût des denrées alimentaires dans la zone d’étude en Ariary (MGA) ...... 52 Tableau 5-7: Infrastructure physique et sociale ...... 53 Tableau 5-8: Composition des groupes ethniques ...... 60 Tableau 5-9: Ressources religieuses et culturelles, et coutumes traditionnelles ...... 61 Tableau 5-10: Les organisations dans ou près de la zone d’étude de la mine ...... 70 Tableau 11-1: Tableau récapitulatif des impacts identifies et évalués ...... 101

LISTE DES PLAQUES

Plaque 4-1: Arbre de Colvillea racemosa (A) et ses fleurs oranges (B).Error! Bookmark not defined. Plaque 4-2: A: Forêt / fourré de calcaire sur des pentes abruptes calcaires. B. Couverture arbustive dense émergeant de dalles de calcaire, et C: Saison sèche indiquant des zones de pentes calcaires défrichées pour la culture du maïs. ... Error! Bookmark not defined. Plaque 4-3: A: Forêt de calcaire et B: forêt de calcaire dégradée ..... Error! Bookmark not defined. Plaque 4-4: A. Communauté de forêt dansonia za – D. Fruit allongé caractéristique de Adansonia za...... Error! Bookmark not defined. Plaque 4-5: Adansonia rubrostipa, le baobab courant de la communauté de fourré épineux de Adansonia rubrostipa. A: TLes arbres dans une petite parcelle; B: Bourgeons et fleurs; C: Anciens fruits sur le sol parmi d »autres détritus.Error! Bookmark not defined. Plaque 4-6: Didierea madgascariensis, une espèce dominante du fourré épineux Adansonia rubrostipa...... Error! Bookmark not defined.

Coastal & Environmental Services xvi Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Plaque 4-7: A: Aloe divaricata, une plante grasse present dans les espaces ouverts au sein du fourré épineux, B: Fleurs de la plante grimpante, Combretum grandidieri, et C: Fleurs de Fernandoa madagascariensis dans la communauté de fourré épineux de Adansonia rubrostipa...... Error! Bookmark not defined. Plaque4-8: Le fourré épineux a été davantage divisé en trois types, avec des niveaux différents de dégradation. A: Fourré épineux, B: Fourré épineux dégradé et C: Fourré épineux très degrade ...... Error! Bookmark not defined. Plaque 4-9:A: Zone perturbée par des Bushclumps de Tamarindus indica dans des communautés ouvertes d’herbacées B:Tephrosia purpurea...... Error! Bookmark not defined. Plaque 4-10: A: Forêt/ Fourré Intermédiaire et B: Forêt/ Fourré Intermédiaire Dégradé ...... Error! Bookmark not defined. Plaque 4-11: Unités cartographiées dans la carte végétation map ne formant pas de communautés spécifiques de végétation. A: Plage, B: Marais de Mangrove, C: Installation: Maisons et champs y afferents, D: Installation: champs, E: Installation: Champs littoraux et F: zones humides: Rivière...... Error! Bookmark not defined. Figure 4-5: Images satellite montrant l’étendue des zones défrichées au cours d’une période de 6ans à partir de A: 2006 à B: 2012...... Error! Bookmark not defined. Plaque 4-6: Impacts majeurs sur la végétation à travers la zone du projet. A: Image aérienne des pistes de zébu traversant la végétation de la zone du projet, B: Pistes de zébu à travers du fourré intermédiaire , C: Les restes d’un arbre après su’un bateau a été fait, D: Un bateau local, E: La plupart des arbres et arbustes sont coupés pour la production de charbon de bois, F: Des poteaux sont coupés pour la construction et G: Des zones sont brûlées pour créer du pâturage pour le bétail de zébu...... Error! Bookmark not defined.

Coastal & Environmental Services xvii Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

1. INTRODUCTION

1.1 Informations contextuelles

World Titanium Resources (WTR) a requis les services de Coastal and Environmental Services (CES) pour examiner et actualiser l’Évaluation de l’Impact Environnemental et Social (2007) du Projet de Toliara Sands dans le sud-ouest de Madagascar. Le présent rapport présente l’Évaluation de l’Impact Social (EIS) du nouveau projet qui implique une approche graduelle du développement du gisement de sables minéraux de Ranobe.

L’EIS se concentre sur l’Étape 1 du projet, qui suppose l’extraction de 161 millions de tonnes de minerai pendant les 21 années de durée de vie de la mine.

Figure 1-1: Emplacement du Projet de Toliara Sands

Bien que ce rapport s’inspire des conclusions de l’EIS de 2007, il vise à actualiser l’environnement social de la zone de projet, et à identifier les impacts potentiels du projet en fonction du concept révisé du projet. Les mesures d’atténuation qui sont suggérées et qui ont été identifiées pour des impacts potentiels du projet minier s’appuient sur l’environnement social existant, et sur les recommandations faites par les parties prenantes lors des entretiens auprès des intervenants clé et du processus de consultation publique relatif à l’EIES qui a eu lieu en juin 2012.

Le présent rapport tient compte des conditions légales prescrites de l’État malgache, ainsi que des normes et des directives des Principes de l’Équateur (EP) de la Banque Mondiale et des Normes de performance de la Société financière internationale (SFI).

WTR prend aussi les mesures nécessaires pour se conformer à ISO 26000, à la Déclaration universelle des droits de l'homme, aux Principes volontaires sur la sécurité et les droits de l'homme, aux Principes directeurs du Conseil international des mines et des métaux et à l’Initiative mondiale sur les rapports de performance.

Coastal and Environmental Services 1 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

1.2 Termes de référence

Les Termes de référence de l’étude d’EIS sont:

 La réévaluation et l’actualisation du contexte social de la zone d’étude en menant une étude sur le terrain, et, dans la mesure du possible et s'il y a lieu, l’application des mêmes instruments d’enquête que ceux utilisés dans les enquêtes de 2006 et dont il est rendu compte dans l’EIS de 2007.  La révision et la synthèse des informations existantes contenues dans le Rapport d’orientation et dans la Mise à jour de l’Étude exploratoire de TSP (ou TSP Scoping Study Update) (TZMI, 2011).  La révision et la mise à jour de l’Évaluation de l’Impact Social existante et des informations de bases y afférentes.  L’achèvement des données de l’EIS originale relatives aux considérations sanitaires en élargissant tous les questionnaires pour qu’elles incluent tous les aspects liés à la santé.  Une collaboration étroite avec le spécialiste actuel en occupation des sols et en utilisation des ressources pour assurer une étroite harmonisation de ces études, et pour avoir une meilleure compréhension des stratégies de subsistance des communautés locales.  La révision de la documentation et les rapports existants sur l’environnement social qui ont été élaborés ces cinq dernières années et mettre à jour le rapport en conséquence.  La mise à jour des activités les plus récentes entreprises par les Organisations non- gouvernementales et les Organisations à base communautaire, ainsi que par les structures étatiques locales.  L’identification de tous les impacts que le projet révisé aura sur l’environnement social.  L’évaluation de tout nouvel impact lié aux parcours du nouveau pipeline.  L’évaluation de l’importance des impacts miniers selon une échelle prédéfinie ; et  Des recommandations judicieuses par rapport à l’atténuation de tout impact identifié comme découlant du projet minier.

1.3 L’équipe de l’étude

L’équipe de l’étude était composée de deux spécialistes dans le domaine des sciences sociales, Hilde Van Vlaenderen et Tandi Reilly, avec l’aide du Département des relations communautaires de Toliara et de cinq travailleurs de terrain.

Hilde van Vlaenderen était chargée de cours au Département de Psychologie de Rhodes University. Elle a un doctorat en psychologie communautaire. Elle a participé à de nombreux projets de recherche participative avec des communautés en Afrique du Sud et en Tanzanie, et a dispensé des cours de formation professionnelle dans le domaine des approches participatives à l’implication des communautés. Elle a été publiée et a consulté dans ce domaine de manière extensive, et a participé dans un certain nombre d’Évaluations d’impact social et de programmes de consultations publiques. Hilde a fait partie à la fois de l’EIS et de la consultation publique de la précédente EIES, et connaît bien le site. Elle est maintenant basée en France et travaille avec ERK à Cardiff en tant que spécialiste dans le domaine social.

Hilde a examiné le Rapport d’EIS révisé, et a offert des conseils et un soutien expert à Tandi.

Tandi Reilly est une sociologue qui a huit années d’expérience dans la réalisation de données socioéconomiques de référence, d’Évaluation de l’Impact Social, et de plans d’action de relocalisation pour des compagnies minières en Afrique australe et dans d’autres parties de l’Afrique de l’est et de l’ouest. Ces évaluations incluaient l’élaboration de plans d’engagement des parties prenantes, des plans de développement communautaire, des plans pour le rétablissement des moyens de subsistance, ainsi que des bases de données géo-référencées pour la gestion et le suivi des impacts socioéconomiques. Ses domaines d’expertise comprennent les réunions de consultation publique, et Tandi possède une bonne compréhension des préoccupations et des problèmes qu’ont les communautés par rapport aux projets miniers. Pendant ce projet, Tandi était

Coastal and Environmental Services 2 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 responsable de la gestion de la collecte des données socioéconomiques de référence, menant des entretiens auprès des intervenants clé et les réunions des groupes thématiques, la formation des travailleurs de terrain et la supervision de l’enquête auprès des ménages, ainsi que de l’actualisation de l’EIS de 2007.

Les données qui ont été réunies lors de l’enquête auprès des ménages ont été saisies en format Excel par Caitlin Smithen, une jeune chercheur qui travaille avec Social Enterprise Solutions (SES) et qui possède une expérience dans les domaines des enquêtes auprès des ménages et de la construction de bases de données Access. La recherche informatique, ainsi que l’analyse des données de l’enquête auprès des ménages, de cette étude ont été faites par Phoebe Sullivan, chercheur principale spécialisée dans les marchés des émissions de carbone.

Le Département des Relations communautaires de Toliara comprend Dr. Colombe Randrianarison et Muriella À. Ranaivo, avec l’assistance de Tandi pour la collecte des données socioéconomiques de référence. Elles ont offert des conseils et contribué au programme d’étude, ont identifié les travailleurs de terrain pour la réalisation de l’enquête auprès des ménages, et facilité les réunions des groupes thématiques. L’enquête auprès des ménages a été menée par une équipe de travailleurs de terrain locaux (des étudiants universitaires) formés pour interroger des ménages.

1.4 Législation en vigueur

L’EIS obéit aux exigences de la législation malgache et de la meilleure pratique internationale. Les Normes internationale de la SFI et de la Banque Mondiale soulignent l’importance de la collecte d’informations de référence concernant les moyens de subsistance, la santé, la culture, le sexe et les ressources des écosystèmes, l’infrastructure et le patrimoine culturel pour identifier, gérer et atténuer les impacts positifs et négatifs. Cette section présente un résumé de la législation nationale et des normes internationales qui ont alimenté la présente étude.

1.4.1 Législation nationale

Depuis 1999, le Gouvernement de Madagascar a donné la priorité aux projets miniers de grande envergure en tant que stratégie de développement de l’économie nationale. Pour ce faire, le Gouvernement a dû amender son Code minier (Loi nr. 99-022 du 30 août 1999) pour inclure la décentralisation des fonctions de prise de décision aux communes et aux districts1, la mise en place d’un « cadastre » national qui supervise la délivrance des permis d'exploitation minière, et l’établissement de normes environnementales et sociales qui incluent l’élaboration d’évaluation d’impacts environnementaux et sociaux, ainsi que l’emploi de travailleurs malgaches, comme exigences de base pour l’obtention de permis d'exploitation minière.

Pour appuyer ces évolutions, Le Gouvernement de Madagascar a élaboré la Loi sur les grands investissements miniers (LGIM) en 2002 dans le but de superviser les activités des compagnies minières, et pour garantir la présentation de rapports annuels relatifs aux pratiques sociales, environnementales et de travail.

Le Chapitre IV du Code minier (2005), articles 103 – 104, exige des compagnies minières qu’elles priorisent l’emploi de travailleurs malgaches, et développent des programmes de formation pour assurer que les travailleurs malgaches progressent à travers les unités de l’entreprise.2 Le Chapitre III et le Chapitre V du Code, articles 103-105, exige que les compagnies minières rédigent un plan de formation professionnelle qui donne les grandes lignes des approches utilisées pour former et venir en appui au personnel malgache. Selon les articles 103-105 le plan doit donner les détails concernant le nombre d’employés malgaches qui bénéficient de la formation, et il doit présenter les indicateurs de mesure de ces bénéfices.

1 Peter McCready (ed), Madagascar, A Mining Journal Supplement, Mining Communications Ltd, Londres, janvier 2007 2 Le Ministère de l’énergie et des mines, Loi nr. 020/2011, « Création d’un régime spécial pour les grands investissements dans le secteur minier malgache »

Coastal and Environmental Services 3 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Ce plan est soumis au Ministère du travail, et le Comité sur les grands investissements miniers (CGIM), et devrait aussi être examiné par les employés de la mine. Le Ministère du travail peut demander que la mine présente un rapport annuel de son programme de formation professionnelle, et si les bénéfices sont considérés comme insuffisants, la compagnie peut avoir à modifier son plan et ses approches de la formation professionnelle.

De plus, le Code minier (2005) exige que les mines présentent un rapport annuel relatif aux mesures d’hygiène, de santé publiques, de sécurité de l’emploi, de protection de l’environnement, des impacts sociaux et des programmes de développement communautaire, ainsi qu’un rapport sur les questions liées aux sites culturels et religieux. En cas d’accident sur le site de la mine, celui-ci doit être rapporté aux Ministères en charge des mines, du travail ainsi que celui de la santé publique, et la police doit aussi être prévenue.

1.4.2 Législation environnementale

L’Évaluation de l’Impact Environnemental (EIE) donne le détail de la législation qui alimente l’Évaluation de l’Impact Environnemental et social dans son ensemble. Pour plus d’informations concernant la législation environnementale qui est pertinente, se référer à CES EIA (2012).

1.5 Les stratégies et les politiques nationales pertinentes

1.5.1 Stratégies et politiques concernant la croissance économique et la réduction de la pauvreté

Avant 2009 (voir la Section 4.1 sur le Contexte national), plusieurs documents de politique ont été élaborés et donnaient les grandes lignes de la stratégie de Madagascar pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) pour 2015. Un de ces documents de politique clé comprenait le Madagascar Action Plan (MAP), qui a été développé par le biais de consultations à travers toutes les régions du pays, et que la Banque Mondiale considère comme le Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté de Madagascar. Cette stratégie présente les objectifs des réformes de l’État, et reflète le plan de développement du pays pour cinq ans (2007-2012), qui inclut des objectifs dans huit domaines de développement :

 Une gouvernance responsable  Une infrastructure connectée  Une transformation de l’éducation  Le développement rural et une Révolution verte  La santé, le planning familial, et la lutte contre le VIH/SIDA  Une économie à forte croissance  La protection de l’environnement  La solidarité nationale

En général, le Plan vise à plus que doubler le Produit Intérieur Brut (PIB), diminuer la corruption, réduire la pauvreté de 30%, et accroître l’alphabétisation jusqu’à 80%. Il était considéré comme étant un moyen important pour communiquer les objectifs de développement aux bailleurs internationaux, et pour orienter et allouer les fonds de développement de manière efficace. Depuis 2009, la mise en œuvre de ce Plan a en pratique était abandonnée3, et étant donné qu’aucune politique n’a été développée pour remplacer cette stratégie, il n’existe actuellement aucune stratégie de développement qui traite de croissance économique et de réduction de la pauvreté à Madagascar.4

1.6 Meilleure pratique internationale

3 Bertelsmann Stiftung, BTI 2012 4 Ibid

Coastal and Environmental Services 4 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Bien que le Code minier de Madagascar (2005) priorise la protection de l’environnement et la gestion du risque social, le Code n’apporte pas de directives strictes ou d’approches détaillées pour gérer les impacts sociaux, le développement communautaire et l’engagement auprès des communautés qui sont affectées. À ce titre, Toliara Sands a adopté des normes qui sont reconnues internationalement pour gérer les impacts sociaux, notamment les Principes de l’Équateur, les Directives concernant l’environnement, l’hygiène et la sécurité (EHS) dans le secteur minier, ainsi que les Normes de performance de la Société financière internationale (2012, version révisée).

1.6.1 Les Principes de l’Équateur de la Banque Mondiale

Les Principes de l’Équateur de la Banque Mondiale comprennent dix principes environnementaux et sociaux (E&S), qui guident les institutions financières dans leur identification, classification, et financement de projets de développement d’une somme supérieure à 10 millions USD. Ces Principes ont été adoptés pour protéger les institutions financières des coûts de projet imprévus qui sont associés à une mauvaise gestion environnementale et sociale, et les Principes ont 77 signataires à la date d’août 2012, y compris dix institutions financières en Afrique.

En ce qui concerne le Projet de Toliara Sands, les Principes de l’Équateur qui sont pertinents en termes de gestion du risque social sont brièvement discutés ci-dessous :

Principe (1): Examen et classification

L’institution financière analysera l’échelle des impacts potentiels du projet selon les critères de la Société Financière Internationale (réexaminés et révisés en janvier 2012 et discutés dans la section 4.5 ci-dessous).

Principe (2): Évaluation sociale et environnementale

L’institution financière exigera que le projet entreprenne soit un audit social, soit une Évaluation de l’Impact Social de plus grande envergure, qui inclut tous les efforts pour une atténuation appropriée et adaptée et de gestion à long terme.

Principe (3): Normes sociales et environnementales en vigueur

Le projet fera l’objet d’une évaluation de son respect non seulement des lois nationales et locales en vigueur, mais aussi de son application des Normes de performance de la SFI et des normes concernant l’environnement, l’hygiène et la sécurité (EHS) qui sont spécifiques au secteur du projet.

Coastal and Environmental Services 5 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Principe (4): Plan d'action et système de gestion

L’emprunteur devra rédiger à la fois un plan d’action et un système de gestion pour traiter les impacts sociaux, et inclure des indicateurs qui permettent à l’institution financière de suivre les progrès et les succès dans le domaine de l’atténuation des risques. Le système de gestion sera conforme aux exigences des lois locales et nationales, aux Normes de performance de la SFI et aux directives EHS.

Principe (5): Consultation et divulgation

Si des risques et des impacts sociaux importants étaient identifiés, l’emprunteur devra divulguer la preuve qu’il met en œuvre un processus de consultation libre, préalable et fondé, qui est adapté au contexte local et culturel. En accord avec ce principe, le projet doit pouvoir démontrer que toute communauté qui est affectée était incluse et que ses opinions et ses préoccupations ont été prises en considération lors de la phase de conception du projet, ainsi que pendant sa durée.

Les groupes désavantagés doivent être consultés et la Norme de performance 7 de la SFI doit être appliquée dans les cas où des populations indigènes sont affectées. Le plan d’action doit être rendu public, dans la langue locale, pour demander un retour d’information et assurer que le projet atténue les risques et les impacts sociaux de manière adéquate. Le processus de consultation doit être correctement consigné et documenté, et doit avoir lieu avant la mise en œuvre du projet.

Principe (6): Mécanisme de réclamation

La création et la mise en œuvre d’un mécanisme adéquat de réclamation sont exigées, permettant ainsi aux communautés affectées de faire connaître leurs préoccupations concernant la mise en œuvre, la gestion et les impacts du projet pendant sa durée de vie. L’emprunteur décrira le mécanisme aux communautés affectées lors de la mise en œuvre du principe (5).

Principe (7): Examen indépendant

Un expert dans le domaine social externe et indépendant devra examiner le plan d’action ainsi que le processus de consultation pour déterminer leur niveau de conformité aux neuf Principes.

Principe (8): Clauses restrictives

Pour assurer que l’emprunteur est convaincu de ces Principes, il devra:

 Se conformer aux lois sociales nationales et locales pertinentes  Se conformer au Plan d’action pendant la durée du projet  Soumettre des rapports à l’institution financière concernée, consignant sa conformité avec le Plan d’action et son respect continu des lois nationales et locales pertinentes

Principe (9): Contrôle et rapport indépendants

Un expert indépendant dans le domaine social doit être engagé pour évaluer la conformité régulière avec les principes et donner un retour d’information à l’institution financière.

1.6.2 Le Supplément de la Banque Mondiale concernant l’environnement, l’hygiène et la sécurité (EHS) dans le secteur minier

Les directives EHS du Groupe de la Banque Mondiale ont été développées pour donner des normes concernant l’environnement, l’hygiène et la sécurité aux compagnies lorsque la législation nationale ne fournit pas de telles normes, et dans les cas où les normes nationales diffèrent des directives EHS, les projets doivent appliquer les normes les plus rigoureuses.

Coastal and Environmental Services 6 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Pour traiter des questions qui sont spécifiques au secteur, le Groupe de la Banque Mondiale (GBM) a développé une série de « suppléments » relatifs aux EHS fondamentaux, y compris dans le secteur minier. Le supplément en rapport au secteur minier se concentre sur les impacts communautaires et sociaux dont les détails se trouvent dans la Section 1.3 du supplément « Hygiène et sécurité communautaire » dans le secteur minier, qui exige que les mines tiennent compte des impacts suivants en matière d’hygiène:

 Des installations de confinement à atmosphère humide, tels que des barrages réservoirs, ayant un impact négatif sur la santé et la sécurité des communautés en augmentant le potentiel pour des vecteurs de maladies tel que le paludisme à partir de sites d’eau stagnante;  L’affaissement du sol a un impact négatif sur les communautés locales, notamment sur les agriculteurs, en augmentant les incidences d’inondation. Les directives recommandent plusieurs approches structurelles pour réduire ces impacts, y compris un Plan de préparation aux urgences et un Plan d’intervention;  Une plus grande exposition aux Maladies sexuellement transmissibles (MST), qui se répandent plus facilement avec la présence accrue de ce que le GBM appelle les « quatre M »: les hommes, l’argent, la circulation et le mélange (ou « men, money, movement and mixing »);  Il faudra prêter une attention particulière à la réduction des vecteurs de maladies, surtout celles qui sont transmises par les moustiques ou d’autres insectes, et dans le cas de Madagascar, les escargots qui transmettent la bilharziose.

1.6.3 Normes de la Société Financière Internationale

Les Normes de performance (PS) de la SFI sont considérées comme faisant partie des meilleures pratiques internationales. La SFI a établi huit PS afin de réduire les risques de leurs propres projets, mais, étant donné le succès de ces normes pour ce qui est de réduire les impacts sociaux et environnementaux, et pour améliorer la mise en œuvre, la gestion et la pérennité des projets, les PS ont été adoptées par de nombreuses institutions financières, agences de développement, entreprises multinationales et promoteurs de projets.

La Norme de Performance 1 donne le détail de l’importance d’une évaluation exhaustive des impacts sociaux et environnementaux pour un projet proposé, et du développement d’un système de gestion pour atténuer, gérer et suivre ces impacts. En plus de la PS 1, il existe plusieurs normes qu’un projet peut appliquer pour réduire et éviter des impacts sociaux et environnementaux. Dans tous les cas, les Normes exigent un respect des lois locales et nationales pertinentes.

Un bref résumé des Normes de performance pertinentes qui traitent des impacts sociaux, des consultations communautaires et des relocalisations involontaires est présenté ci-dessous. Ce résumé exclut la Norme de performance 3 sur la Prévention et réduction de la pollution et la Norme de performance 6 sur la Biodiversité et gestion des ressources naturelles viables, dont les détails sont donnés dans l’EIS:

Norme de performance (1): Évaluation et gestion des risqué environnementaux et sociaux et des impacts

Suivant une étude de base sociale et une évaluation de l’impact social détaillées, un promoteur de projet doit concevoir un Plan de Gestion Sociale (PGS), qui sera appliqué durant la durée de vie du projet, pour atténuer et gérer les impacts du projet, et pour communiquer et se mettre en contact avec les communautés locales, les parties prenantes et les travailleurs. Il est prévu que le système de gestion s’assure que les droits humains sont respectés.

Coastal and Environmental Services 7 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Cette Norme nécessite qu’un promoteur de projet développe un ensemble global de politiques pour mener sa performance sociale, et pour fournir un cadre de travail dont les impacts et les risques sociaux seraient continuellement contrôlés sur la base d’une référence sociale solide. Le PGS doit décrire l’approche du projet par rapport à l’atténuation des impacts et des risques, et doit être composé de processus, procédures, pratiques et plans d’action documentés qui prennent en considération les huit NP.

En accord avec la NP 1, le programme de gestion sociale doit être exécuté par un personnel qualifié à qui il est assigné des responsabilités claires, et qui est capable, au besoin, de mettre en œuvre le PGS et un plan de préparation et de réponse aux urgences. Il est aussi souhaitable que le PGS soit sujet à des contrôles et à un examen réguliers pour évaluer s’il reste pertinent, sa performance et son impact, et cette révision devrait idéalement inclure des membres des communautés touchées.

Selon la Norme de Performance 1 l’engagement de la partie prenante doit être une partie intégrale du PGS, et les projets devraient divulguer les informations aux communautés touchées de manière transparente, culturellement sensible et appropriée. Si de grands impacts particulièrement négatifs se font ressentir par les parties prenantes, le SFI recommande l’établissement d’un processus de Consultation et de Participation Informées (ou Informed Consultation and Participation - ICP) pour recueillir les opinons et préoccupations des hommes et femmes, et pour que leur recommandations sur l’atténuation des risques soient dûment pris en compte. Dans tous les cas, les personnes indigènes doivent être incluses dans l’ICP, et un Mécanisme de réclamation doit être mis en place.

En outre, le promoteur de projet doit régulièrement rendre compte des progrès du projet en termes de la mise en œuvre du PGS et les communiquer aux communautés touchées et aux parties prenantes intéressées.

La norme de performance (2): La main d’œuvre et les conditions de travail

La norme de performance 2 cherche à s’assurer que les lois du travail sont correctement mises en vigueur, et que les employés sont traités de manière juste et ne sont sujet à aucune forme de discrimination. Ceci comprend la protection des groupes vulnérables telle que l’exploitation des enfants, et l’assurance que le travail forcé n’est jamais utilisé. La norme cherche à garantir une relation employé-direction saine et à établir un environnement de travail sûr et sain.

Dans le respect de la NP 2, des politiques et des procédures relatifs aux ressources humaines doivent être développées et divulguées de manière transparente aux employés et doivent donner le détail des conditions de travail et des droits des employés. Dans des pays où les travailleurs peuvent former des syndicats et négocier de manière collective, les projets ne doivent pas entraver de telles activités, et dans les pays où ces mécanismes sont restreints, les projets doivent rechercher d’autres moyens pour que les travailleurs expriment tout grief et défendent leurs droits du travail.

Selon la NP 2, si un travailleur sous contrat est employé dans le but d’externaliser le personnel, le projet doit s’assurer que ces travailleurs sont embauchés à travers un tiers qui adhère à ses propres normes environnementales et sociales. Le projet doit donc développer des politiques et des procédures de contrôle des performances de la partie tierce, et donner au travailleur sous contrat un accès à un mécanisme de réclamation.

La norme de performance (4): La santé, la sûreté et la sécurité communautaire

Les objectifs de cette norme sont de s’assurer que les projets identifient, atténuent et contrôlent les impacts négatifs potentiels en termes de santé, de sûreté et de sécurité sur les communautés et parties prenantes touchées. En résumé, la Norme comprend des dispositions qui visent à assurer que les équipements du projet, les infrastructures et l’utilisation des routes publiques ne posent pas de risques en termes de santé et de sécurité pour les communautés affectées. En outre,

Coastal and Environmental Services 8 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 l’exposition à tout matériel dangereux doit être réduite à un minimum raisonnable, et la dégradation des services critiques de l’écosystème doit être évitée.

Un projet peut augmenter le risque de transmission de maladies, par exemple, en diminuant la qualité des sources d’eau locales, en exacerbant les vecteurs de maladies, tout ceci doit être surveillé et les impacts minimisés.

S’agissant de la sûreté, la Norme nécessite un contrôle minutieux du comportement du personnel de sécurité pour s’assurer qu’ils suivent les meilleures pratiques internationales. De plus, le personnel de sécurité doit être formé sur les codes de conduite appropriés, y compris l’utilisation responsable des armes et de la force, et toute allégation d’abus par le personnel de sécurité doit faire l’objet d’une enquête.

Ces conditions requises doivent être esquissées dans un Plan de préparation et de réponse aux urgences développé en collaboration avec les parties prenantes y compris le gouvernement.

La norme de performance (5): L’acquisition de terres et la relocalisation involontaire

Dans certaines circonstances les projets peuvent déplacer physiquement des ménages et/ou leurs enlever leurs moyens de subsistance ou réduire leur accès à la terre. Bien qu’il soit conseillé d’éviter la relocalisation involontaire ou les expulsions forcées, si ceci est inévitable, un dédommagement au coût de remplacement total doit être offert aux membres de la communauté, et selon cette Norme la relocalisation doit être considérée comme une opportunité pour améliorer les moyens de subsistance en fournissant aux ménages affectés la sécurisation du droit foncier, une compensation pour la perte des avoirs, et l’accès à des programmes de rétablissement des moyens de subsistance.

La Norme requiert que le dédommagement et les opportunités pour rétablir les moyens de subsistance soient fournis avant la relocalisation, et soient fait de manière transparente et homogène pour éviter une toute discrimination. Il est essentiel que le promoteur du projet consulte avec les ménages touchés, et tente de collaborer avec le gouvernement lorsque ce dernier cherche à gérer, surveiller et mettre en œuvre le processus de relocalisation et de dédommagement.

Étant donné que les activités du projet Toliara Sands et les infrastructures associées (c’.-à-d. les routes) résulteront en une relocalisation physique et économique, Toliara Sands devra développer un Plan d’action en faveur d’une relocalisation (PAR) pour gérer la relocalisation physique et économique et pour contrôler les impacts à long terme de la relocalisation. Pour l’essentiel, un PAR est développé en consultation avec les ménages et les communautés affectés, et expose les efforts et les activités d’un projet qui visent à satisfaire la Norme de performance 5.

La norme de performance (7): Les populations indigènes

La norme de performance 7 cherche à assurer que les populations indigènes peuvent participer à leur propre développement, et que leurs pratiques culturelles sont respectées à travers un Plan en faveur des populations indigènes (ou Indigenous People Plan). Dans le respect de cette Norme, un projet doit identifier la présence et les impacts du projet sur les populations indigènes par le biais d’une évaluation de l’impact social. Bien qu’il soit fortement recommandé aux clients d’éviter d’avoir un impact négatif sur les populations indigènes, si de tels impacts sont impossibles à éviter, les populations indigènes doivent être consultées et dédommagées d’une manière culturellement sensible.

L’EIS 2007 a identifié des populations Mikea au nord de la zone d’étude qui dépendent de la forêt Mikea pour maintenir leurs moyens de subsistance et sont décrits comme ayant un fort sentiment d’autodétermination en tant que groupe culturel distinct.5 Le statut des Mikea en tant que peuple

5Van Vlaenderen, 2006, Évaluation de l’impact social de Toliara Sands, le Coastal Environmental Services, Afrique du Sud.

Coastal and Environmental Services 9 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 indigène fait cependant l’objet débat (voir aussi la Section 5.17).

La norme de performance (8): L’héritage culturel

Cette Norme requiert l’identification, la préservation et le respect de l’héritage culturel des communautés touchées durant la mise en œuvre du projet. L’héritage culturel peut prendre la forme d’objets (culturel, artistique, les artéfacts religieux par exemple), de sites (tel que les bois sacrés ou les sources d’eau) ou de biens plus intangibles tel que la connaissance et les pratiques. On recommande que les experts en héritages culturels identifient des plans de gestion adéquats de l’héritage culturel que le client doit intégrer dans son Système de Gestion Environnementale et Sociale.

1.6.4 L’initiative pour la transparence des industries extractives

En 2008, Madagascar a déposé sa candidature à l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), ce qui augmente les responsabilités, améliore la gouvernance et impose une transparence dans le flux des taxes et de sources de revenus entre les mines et les gouvernements. L’ITIE exige que les pays signent un engagement envers l’initiative, développent un plan de travail et établissent un groupe de travail, après quoi une validation sera effectuée pour analyser les documents et les informations recueillies des mines.

La candidature de Madagascar à l’ITIE a été financée par la Banque Africaine de Développement (BAD), qui a aidé le Gouvernement à établir un groupe de travail, et à couvrir les frais des audits et des séminaires régionaux.6 Cependant, en 2009, la crise politique a interrompu le progrès de Madagascar vers une validation, et en avril 2011 le gouvernement a donné pouvoir à Ernst and Young pour la rédaction du premier rapport de l’ITIE officiel national.

Publié en juin 2011, le rapport a mis l’accent sur certains sujets clé dans la collecte de données, le niveau de compréhension de l’initiative parmi les fonctionnaires pertinents, et la réticence générale des sociétés minières à partager les informations financières critiques. Après ce rapport le Gouvernement a jusqu’à octobre 2013 pour tenter de réaliser sa validation finale, et si Madagascar obtient sa candidature, cela requerra que toutes les sociétés minières fournissent des informations complètes et transparentes sur les taxes et les flux de revenus.7

1.6.5 D’autres efforts de conformité en cours

S’agissant de ces normes généralement adoptées et/ou émergentes qui s’articulent autour de la prévention et de la réparation de problèmes sociaux qui concernent le Projet Ranobe, le promoteur prend des dispositions pour respecter:

 L’ISO 26000  La déclaration universelle des droits de l’homme  Les objectifs du millénaire pour le développement des Nations Unies  Les principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme  Les propositions de l’Organisation International du Travail  La série d’évaluation de la santé et de la sécurité au travail (ou Occupational Health and Safety Assessment Series - OHSAS 18001)  L’Initiative mondiale sur les rapports de performance.

Dans son rôle d’entreprise citoyenne responsable dans ces communautés, ces efforts de conformité en cours garantiront que le promoteur applique les normes du plus haut niveau en tout temps et qu’il est conscient des pratiques stimulantes qui existent à travers le monde.

6 Bertelsmann Stiftung, BTI 2012 – Madagascar Country Report. Gutersloh: Bertelsmann Stiftung, 2012 7 L’initiative pour la transparence des industries extractives, http://eiti.org/Madagascar (accès le 21 juillet 2012)

Coastal and Environmental Services 10 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

2. MÉTHODOLOGIE D’ÉTUDE Preferred site

2.1 Avant-propos

Les données de référence pour la ligne de référence et l’évaluation de l’impact ont été recueillies en utilisant un ensemble combinaison d’outils qui visent à récolter des données qualitatives ainsi que quantitatives. Les données de référence ont été rassemblées en faisant une enquête auprès des ménages, des entrevues des informateurs clé, et des réunions de groupes thématiques. Des discussions non structurées ont eu lieu avec la direction de Toliara Sands et des fonctionnaires clé du gouvernement au niveau du district. L’étude a examiné la documentation pour chercher et rassembler les données secondaires.

2.2 La zone d’étude

La collecte des données de référence a été guidée par l’étude de référence sociale réalisée en mai 2006, qui se concentre essentiellement sur les communautés rurales dans les Communes de Ankilimalinike et de Tsianisiha entourant le site minier proposé.

Les critères d’inclusion dans cette étude étaient la proximité avec le site minier proposé et/ou aux installations et à l’infrastructure du projet. Comme dans l’étude de 2006 la majorité des villages (fokontany) des Sous-districts (Firaisana ou Communes) d’Ankilimalinike et de Tsianisiha étaient inclus dans cette étude. En plus de ces villages, les communautés le long de la voie de desserte dédiée aux Concentré de minéraux lourds (CML) qui va du site minier à la rive nord de la Rivière Fiherenana ont aussi été inclues dans l’étude, ainsi que, les communautés dans la Commune de Maromiandra avoisinant la nouvelle station de transfert qui est proposée (se référer à la Figure2-2) et dans la Commune de Tuléar I.

Les villages le long de la voie de desserte RN9 qui relie les communautés côtières à Tuléar n’ont pas été inclus dans cette étude à des fins d’une évaluation supplémentaire, puisque ces villages forment une partie de l’infrastructure indépendante de l’Évaluation de l’impact environnemental entreprise en 2007. Les villages situés le long de la voie de desserte à privilégier ont toutefois été inclus dans l’étude. L’échantillon de l’étude est présenté dans le Tableau 1-1 ci-dessous.

Tableau 1-1: Échantillon de l’étude Commune Commune Commune Tsianisiha Commune Tuléar I Ankilimalinike Maromiandra Site minier Site minier Station de transfert Embarcadère  Ampasimanilike  Beravy Antsoity  Ampanlia  Sakabera  Ankilimalinike  Beravy Ambala  Andranoboka  Ambohitsabo  Andombiry  Beravy bas  Ankarandoha  Tsongobory  Andrevo Bas  Tsianisiha I  Antsarihy  Anketraka  Andrevo Haut  Tsianisiha II  Le Batterie  Antapoake  Tsiafanoka  Benetse  Antanimana  Ranobe  Antanimikody  Saririaka  Sakabera Sikily  Tanandave Ankatrakatra  Tanambe Manirisoa  Tanandava Metayer

2.3 Les données secondaires

La recherche documentaire doit être faite en utilisant une riche variété de ressources, y compris les rapports pays des Nations Unies, du Programme Alimentaire Mondial, de l’Indice de Développement Humain des Nations Unies, du Fond Monétaire International et de la Banque

Coastal and Environmental Services 11 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Mondiale. Des sources universitaires ont été examinées pour enrichir davantage les données secondaires sur la santé et l’éducation, les stratégies de revenu et l’utilisation des ressources naturelles. Bien que moins de rapports gouvernementaux aux niveaux de la région et du district soient disponibles, le Plan Communal de Développement de la Commune Rurale de (2009) a fourni une image nuancée des communautés dans la zone de la concession minière, et aidé à décrire les macro-tendances dans la région de l’Atsimo-Andrefana.

Villes et villages

Kilomètres

Légende Voie de desserte des produits finaux

Route des conteneurs

Option de voie de desserte à faible impact Voie de desserte WWF

Zone du permis d’exploration

Embarcadère

Embarcadère de transbordement

MLA 37242

MLA 39130 Figure Error! No text of specified style in document.2-2: Villes et villages dans la zone d’étude

Coastal and Environmental Services 12 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

2.4 Les données de référence

Les données de référence ont été recueillies lors de visites sur le terrain, qui se sont déroulées entre le 12 et le 25 juin 2012. Divers outils de recherche ont été utilisés, et ils sont décrits en détails ci-dessous:

 Des réunions de groupes thématiques;  Des entrevues des informateurs clé; et  Une enquête auprès des ménages.

2.4.1 Des réunions de groupes thématiques

Environ 20 participants, hommes et femmes, ont participé aux réunions de groupes thématiques ; ces réunions avaient pour objectif de recueillir les données de référence sociales qualitatives sur les villages potentiellement affectés dans la zone de la concession minière et le long de la voie de desserte proposée. Durant les réunions de groupes thématiques, les participants ont discuté d’une vaste gamme de sujets y compris les structures de gouvernance, la terre, le développement, les services, l’infrastructure, les stratégies de revenu, l’utilisation des ressources naturelles, le sexe, la culture, les dynamiques communautaires, et comment ils voyaient le projet proposé.

Les groupes thématiques qui comprenaient des participants masculins et féminins étaient considérés comme culturellement appropriés et les chefs et les aînés des villages ont déconseillé des réunions de groupes thématiques séparés pour les hommes et les femmes. Ainsi, les entrevues des groupes thématiques ont permis de parvenir à une « compréhension collective » des sujets couverts, et bien que ce soit les hommes qui ont essentiellement participé aux réunions, les participantes étaient encouragées à exprimer leurs opinions et inquiétudes.

2.4.2 Des entrevues des informateurs clé

Les entrevues des informateurs clé ont eu lieu avec des représentants des secteurs de la santé, de l’éducation, politique et économique. Ces entretiens visaient à collecter des données qualitatives sur une gamme de sujets sociaux et comprenaient des entrevues des chefs de villages, ainsi qu’avec un certain nombre de représentants des organisations suivantes à Tuléar:

 La Direction Régionale de Développement Rural du Sud Ouest (DRDR)  Le World Wide Fund for Nature (WWF) Tuléar  Le Bureau régional du Service d'Appui à la Gestion de l'Environnement (SAGE)  Le Service Régional des Domaines du Ministère de l’Agriculture  Le Bureau de Région Sud Ouest  La Sous-préfecture  Le Bureau Interrégional du Comité National de Lutte Contre le Sida  Le Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts  Fikambanana Miaro ny Alan’I Mikea (FiMaMi)  MITOMAFI

Des groupes de discussion spécifiques ont eu lieu avec:

 Les chefs de ménages dans le site minier. Ceci avait pour objectif d’identifier les villages, les chefs de villages et les ménages dans la zone de la concession minière.  Des charbonniers, des fermiers et des pêcheurs. Ceci avait pour but de discuter de stratégies de revenu spécifiques dans la zone d’étude.

Ces entretiens et discussions ont aussi servi à faire connaître les perceptions et à obtenir des suggestions sur les impacts du projet potentiel et des mesures pratiques d’atténuation.

Coastal and Environmental Services 13 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

2.4.3 Une enquête auprès des ménages

Une enquête auprès des ménages a été menée sur un échantillon des 217 ménages situés dans la zone de la concession minière, le long de la voie de desserte et voisins du nouvel embarcadère proposé. L’enquête a pour objectif de recueillir des données quantitatives et qualitatives au niveau du ménage sur les données démographiques relatifs à la population, la terre, le logement, la santé, l’éducation, l’eau et l’hygiène publique, l’utilisation des ressources naturelles, les stratégies de ressources naturelles, les stratégies de revenu, l’emploi, les aptitudes, les dynamiques communautaires, et l’image du projet (se référer à l’Annexe 1 pour une copie du questionnaire soumis aux ménages). Les entrevues des ménages ont été entrepris par cinq travailleurs de terrain locaux qui ont participé à un atelier de formation d’un jour sur les méthodes de recherche qualitatives et quantitatives, et ont mené le questionnaire ménage.

Le Tableau 2-2 énumère le nombre de ménages par village inclus dans l’étude. Les villages ont été sélectionnés sur la base de leur proximité du site minier et des activités liées au projet, tandis que les ménages ont été choisis au hasard et représentent un échantillon de 10% du village sélectionné, et à peu près un échantillon de 5% de la zone d’étude affectée. Les ménages qui habitent dans la zone de la concession minière (p. ex. Antsilo) ont été choisis dans un but précis et représentent un échantillon de 75% de la population touchée.

Tableau 2-2: Nombre de ménages inclus dans l’enquête auprès des ménages Fokontany Nombre de ménages Commune d’Ankilimalinike Benetse 42 Ranobe 20 Antsilo* 9 Commune de Tsianisiha Tsiafanoka 45 Beravy Antsoity 3 Commune de Maromiandra Ampanlia 19 Andranoboka 19 Commune de Tuléar I Ambohitsabo 11 Anketraka 21 Atsongobory 9 Sakabera 19 TOTAL 217

* Antsilo comprend les 15 ménages qui habitent à l’intérieur de la zone du site minier qui pourraient être touchés par un déplacement physique.

2.5 L’analyse des données

Dans chaque village des données qualitatives et quantitatives comparables ont été recueillies. Des données de l’enquête auprès des ménages ont été enregistrées sous Microsoft Excel, et les conclusions tirées de l’étude de base ont été comparées aux données rassemblées durant le sondage de base de 2006. Des graphiques et diagrammes ont été développés en utilisant les données collectées durant l’enquête auprès des ménages, et les indicateurs de base ont été estimés, validés et analysés sur la base de données qualitatives recueillies durant des discussions avec les membres de la communauté, des informateurs clé, ainsi que des observations faites par l’équipe de l’étude. Les données collectées durant l’enquête ont été triangulées avec diverses sources secondaires pour renforcer et augmenter les niveaux de fiabilité des résultats qualitatifs et quantitatifs, et les données ont été alimentées par les observations que des participants ont faits concernant les stratégies de revenu, l’infrastructure, les services et les aménagements.

Coastal and Environmental Services 14 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

2.6 Intégration avec le processus de consultation publique

Durant le processus d’EIS des séances de consultation publique se sont tenues dans la commune et au niveau villageois pour expliquer le processus d’Évaluation de l’impact social. Un consensus était recherché par rapport aux méthodes utilisées pour collecter des données qui étaient les plus culturellement appropriées. Il a été convenu d’entreprendre une enquête auprès des ménages, et de tenir des réunions de groupes thématiques au niveau villageois avec un petit groupe représentatif des hommes et des femmes, qui seraient organisées par les chefs de village, et, au besoin, de mener des entrevues des informateurs clé. Lors de chaque réunion les villageois ont eu l’opportunité d’exprimer leurs inquiétudes et leurs suggestions sur le projet minier, ainsi que de poser des questions sur le processus de l’EIS.

2.7 L’évaluation d’impact

Les impacts potentiels du projet identifiés lors de l’étude socio-économique ont été analysés en utilisant la méthodologie d’évaluation d’impact détaillée ci-dessous :

2.7.1 La méthodologie de classement

Pour assurer que les moyens utilisés pour évaluer l’importance des impacts sociaux potentiels étaient équilibrés et justes, une échelle de classement standardisée a été adoptée dans l’Évaluation de l’impact social (l’EIS). Cette échelle de classement choisit quatre facteurs clé qui sont généralement recommandés comme faisant partie des meilleures pratiques:

1. L’échelle temporelle : Cette échelle définit la durée de tout impact donné dans le temps. Ceci peut s’étendre du court terme (moins de 5 ans ou la phase de construction) à l’état permanent. Généralement plus la durée de l’impact est longue, plus il devient important. 2. L’échelle spatiale : Cette échelle définit l’étendue spatiale de tout impact donné. Ceci peut s’étendre de la zone locale à un impact qui traverse les frontières internationales. Plus l’échelle spatiale d’un impact est vaste, plus il est considéré comme étant important. 3. L’échelle de gravité/des bénéfices : Cette échelle définit la gravité des impacts négatifs, ou à quel point les impacts positifs sont bénéfiques. Cette échelle négatif/positif est cruciale pour déterminer l’importance de tout impact. L’Échelle de gravité/des bénéfices est utilisée pour évaluer l’importance potentielle des impacts avant et après des atténuations afin de déterminer l’efficacité globale de toute mesure d’atténuation. 4. L’échelle de probabilité : Cette échelle définit le risque ou la possibilité qu’un impact donné se produise. Bien que généralement de nombreux impacts se produisent de manière effective, certains restent considérablement incertains. L’échelle varie de peu probable à certain, avec l’importance globale de l’impact augmentant en même temps que la probabilité.

Ces quatre échelles sont classées et une note leur est attribuée, tel que cela est présenté dans le Tableau 2-4 pour déterminer l’importance globale de l’impact. Le score total est joint et comparé au Tableau 2-5 pour déterminer l’importance global de l’impact.

2.7.2 Autres considérations par rapport à l’EIES

Les jugements de valeur

La méthodologie de classement de l’évaluation de l’impact tente d’offrir une rigueur scientifique à l’évaluation des impacts des projets. Cependant, l’évaluation de l’importance d’un impact dépend fortement des valeurs de la personne émettant le jugement. Pour cette raison, les impacts d’une nature particulièrement sociale doivent être interprétés en utilisant les valeurs, les normes et les croyances de la société affectée.

Coastal and Environmental Services 15 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Les impacts cumulatifs

Les impacts cumulatifs affectent le classement par importance d’un impact car ils considèrent l’impact en termes de sources sur et hors site. Ceci est particulièrement problématique en termes d’impacts au-delà de la portée du développement proposé et de l’EIES. Pour cette raison, il est important de tenir compte des impacts sous l’angle de leur nature cumulative.

Le caractère saisonnier

Le processus EIES évalue le caractère saisonnier et des mesures de gestion sont offertes en conséquence (p. ex. des mesures de suppression des poussières sont mises en œuvre durant la saison sèche).

Tableau 2-3: Classification des critères d’évaluation Échelle temporelle Note

Court terme Moins de 5 ans 1

Moyen terme Entre 5 et 20 ans 2 Entre 20 et 40 ans (une génération) et d’un point de vue Long terme 3 humain presque permanent Plus de 40 ans et résulte en un changement permanent et Permanent 4 durable toujours présent Échelle spatiale

Localisée À une échelle localisée et quelques hectares en superficie 1

Zone d’étude Le site proposé et ses environs immédiats 2

Régionale Au niveau du district et de la province 3

Nationale Pays 3 EFFET Internationale Internationalement 4

* Gravité Bénéfice Faible / Des impacts faibles sur le(s) Légèrement bénéfique pour Légèrement système(s) ou partie(s) le(s) système(s) ou partie(s) 1 bénéfique touché(s) touché(s) Modéré / Des impacts modérés sur le(s) Un impact d’un réel bénéfice Moyennement système(s) ou partie(s) pour le(s) système(s) ou 2 bénéfique touché(s) partie(s) touché(s) Des impacts sévères sur le(s) Extrêmement bénéfique pour Sévère / système(s) ou partie(s) le(s) système(s) ou partie(s) 4 Bénéfique touché(s) touché(s) Des changements très sévères Très bénéfique pour le(s) Très sévère / pour le(s) système(s) ou système(s) ou partie(s) 8 Très bénéfique partie(s) touché(s) touché(s)

Probabilité

Peu probable La probabilité que ces impacts se produisent est faible 1 Peut se La probabilité que ces impacts se produisent est possible 2 produire Probable La probabilité que ces impacts se produisent est probable 3

PROBABILITÉ Certain La probabilité est qu’il est certain que cet impact se produise 4

* Dans certains cas, il peut ne pas être possible de déterminer la gravité d’un impact auquel cas il sera classé : Ne sait pas/Ne peut pas savoir.

Coastal and Environmental Services 16 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Tableau 2-4: Matrice de classification qui présente l’Importance environnementale ImportanceEnvironmental environnementale Significance PositivePositif NegativeNégatif FAIBLELOW AnUn acceptable impact acceptable impact for pour which lequel mitigation des atténuations is desirable sont 4-7 4-7 butsouhaitables not essential. mais non The essentielles. impact by L’impact itself is par insufficient lui-même est suffisant même en association avec d’autres impacts evenfaibles in pour combination empêcher with le développement. other low impacts to prevent development. Ces impacts auront pour résultat des effets positifs ou Thesenégatifs impacts du moyen will result au court in either terme positive sur l’environnement or negative mediumsocial et/ou to naturel short term effects on the social and/or natural environment MODEREEMODERATE AnUn important impact important impact which qui nécessite requires mitigation. une atténuation. The 8-11 8-11 impactL’impact est is insuffisant insufficient en lui by-même itself pour to empêcher prevent la themise en œuvre du projet mais, en conjonction avec d’autres implementationimpacts peut empêcher of the projectsa mise but en œuvre.which, in conjunction with other impacts may prevent its implementation. Ces impacts auront généralement pour résultat un effet Thesepositif impacts ou négatif will usually à moyen result ouin either long positive terme or sur negativel’environnement medium social to et/ou long naturel. term effect on the social and/or natural environment. ELEVEEHIGH AUn serious impact graveimpact qui, which, s’il n’est if not pas mitigated, atténué, peutmay empêcherprevent 12-15 12-15 thela mise implementation en œuvre du ofprojet. the project.

Ces impacts seraient considérés par la société comme Theseconstituant impacts un changement would be majeur considered et généralement by society à long as constitutingterme de l’environnement a major and usually naturel long et/ou term social change et a pourto therésultat natural de sévères and/or effets social négatifs environment ou bénéfiques. and result in severe negative or beneficial effects. TRESVERY ELEVEE HIGH UnA very impact serious très sérieuximpact quiwhich peut may être be suffisant sufficient en bylui -itselfmême 16-20 16-20 pourto prevent empêcher the implementationla mise en œuvre of du the projet. project.

L’impact peut avoir pour résultat des changements permanents.The impact Très may souvent result inces permanent impacts ne change.peuvent pas Very être atténuésoften these et impacts ont souvent are unmitigable des effets trèsand sévères usually ouresult des effetsin very très severe bénéfiques effects pour or very résultat. beneficial effects.

2.7.3 Exemple de la Déclaration d’importance d’un impact - Impact 1 : Impact du bruit sur la santé humaine

Cause et remarques

Le bruit associé aux Poids Lourds peuvent potentiellement impacter la santé humaine. La recommandation selon laquelle les véhicules lourds circulent la nuit peut avoir un impact sur les structures de sommeil des communautés locales.

Atténuation et gestion

Des mesures type d’atténuation existent pour assurer que le bruit des véhicules demeure dans des limites acceptables. Les véhicules doivent être bien entretenus ; ils doivent utiliser des dispositifs d’échappement et des silencieux types. Les conducteurs doivent se conformer aux limitations de vitesse. Les routes doivent être maintenues en bon état.

Déclaration d’importance

Ceci est la déclaration finale concernant l’importance prévue d’un impact et ceci, sans atténuation.

Coastal and Environmental Services 17 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Tableau 2-5: Exemple d’une déclaration d’importance Échelle Échelle Gravité de Risque ou Total temporelle spatiale l’impact probabilité Sans Court Atténuatio 1 Localisé 1 Modéré 2 Certain 4 8 terme n Avec Court

CLASSEMENT Atténuatio 1 Localisé 1 Léger 1 Peu probable 1 5 terme n Importance globale sans atténuation MODÉRÉE Importance globale avec atténuation FAIBLE

2.8 Hypothèses et limites de l’Étude

Les hypothèses et les limites suivantes s’appliquent à la présente étude.

 Les participants à l’étude ont répondu honnêtement lors des entretiens  La traduction a fidèlement saisi le sens et les intentions des personnes interrogées  Le concept du projet proposé ne changera pas de manière significative  Une participation continue du public aura lieu et impliquera toutes les parties prenantes locales  Aucune étude de terrain n’a été menée par les auteurs du présent rapport pour évaluer l’existence d’artefacts historiques et archéologiques. Celui-ci est cependant complété par une étude additionnelle de Rudy Fidacy.  Les données sur les habitants de Mikea sont en majorité tirées des documents de l’EIS de 2006 et d’une étude récente de la Banque Mondiale.  Pendant une période relativement courte de travail sur le terrain, il n’a pas été possible d’avoir une perspective approfondie de la dynamique sociale et culturelle locale. Les perspectives restent superficielles et une liaison continue avec la communauté est requise.  Seuls les villages proches de la zone de la mine, le long de la voie de desserte qui est recommandée et proches de la zone de l’embarcadère, ont été inclus dans la phase de collecte des données primaires.  La présente étude ne se focalise pas sur l’utilisation des ressources naturelles ou sur l’économie, la circulation, la pollution, l’eau, l’air, les sols et l’industrie du tourisme qui sont tous les sujets d’autres rapports. Certaines de ces questions sont cependant abordées lorsqu’elles sont en rapport avec l’étude sociale.

Au moment de l’étude, des professionnels de la santé étaient en grève et par conséquent aucun entretien clé n’a eu lieu avec le personnel de la clinique du Centre de Santé de Base (CSB) des villages de Benetse, Ankilimalinike et Tsiafanoka.

Coastal and Environmental Services 18 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

3. DESCRIPTION DU PROJET Preferred site

Une description complète et détaillée du projet est disponible dans l’Évaluation de l’Impact Environnemental et social (Chapitre 4).

4. DESCRIPTION DU CONTEXTE NATIONAL ET RÉGIONAL Preferred site

4.1 Contexte national

Plusieurs théories contestent les origines de la population malgache, mais deux théories prédominantes soutiennent que soit des populations indonésiennes ont migré de l’Indonésie vers le Madagascar actuel vers le 5ème siècle ap. J-C, ou que les Malgaches sont originaires d’une série de migrations de populations de différents pays à travers le monde. Bien que les origines de la population malgache soit contestées, il est bien connu que dès le début du 17ème siècle, il existait un certain nombre de petits royaumes malgaches qui se sont désintégrés au 18ème siècle et ont ouvert la voie à la colonisation de Madagascar par la France pendant 64 ans, de 1896 à 1960, date à laquelle Madagascar est redevenue indépendante.

En 1975, le mécontentement qui régnait parmi les jeunes a mené à l’élection par référendum de Didier Ratsiraka en tant que Président. Pendant les 26 années qu’il était au pouvoir, le Président Ratsiraka a adopté des politiques économiques socialistes qui ont mené à la nationalisation, et à d’importants emprunts pour payer des investissements dans le développement social. En 2001 Marc Ravalomanana a été élu Président8, et depuis lors Madagascar a connu deux crises politiques pendant la dernière décennie.

Suite à la première crise politique à Madagascar de 2001/2002, le pays a pris six ans pour se remettre et recouvrer son Produit Intérieur Brut (PIB) d’avant la crise, et en 2008 le pays était considéré comme étant sur la voie d’un développement accéléré avec l’abandon des politiques économiques socialistes, la croissance de ses zones franches et de son secteur de la confection. De 2003 à 2007, la croissance annuelle du PIB était en moyenne de 5,7%, cependant, en 2008 des mois de troubles et de manifestations hebdomadaires dans la capitale d’Antananarivo ont fait que l’ancien Maire d’Antananarivo (Andry Rajoelina) a adopté le titre de Président de la Haute Autorité de la Transition (HAT). Il revendiquait la présidence en se basant sur des accusations qui affirmaient que le Président Ravalomanana avait encouragé la corruption, avait détourné des fonds de l’état et menaçait l’existence d’une vraie société capitaliste en limitant la concurrence à ses entreprises TIKO, qui dirigeaient un réseau d’entreprises à travers le pays.

Rajoelina a obtenu l’appui de certaines parties des forces armées, et en mars 2009 le Président Marc Ravalomanana a été officiellement évincé et envoyé en exil en Afrique du Sud.

Pendant cette deuxième crise politique, les flux d’aide, les investissements directs étrangers et les exportations ont chuté de manière spectaculaire, et sont restés extrêmement sensibles à la volatilité du contexte politique du pays. De plus, les projets d’infrastructure et d’extraction de ressources ont été en grande partie mis en suspens, et le financement des bailleurs internationaux au gouvernement, qui était une nécessité budgétaire de longue date, était bloqué. Ceci a entraîné une baisse critique des services publics,9 et en 2009 l’UA a saisi les actifs de plusieurs membres de la HAT et imposé plusieurs sanctions à l’État.10

8 Banque Mondiale, Service de la Protection sociale du Département du développement humain, La situation des marchés du travail à Madagascar (Conditions des marchés du travail in Madagascar), Rapport nr. 57-652-MG, 18 octobre 2010 9 Banque Mondiale, Mise à jour économique pour Madagascar : Effectivité de l’aide pendant une instabilité politique - Un aperçu des secteurs sociaux (Madagascar Economic Update: Aid Effectiveness During Political Instability – À Look at Social Sectors), 17 mars 2011 10 Banque Mondiale, Fiche pays Madagascar, site Web de la Banque Mondiale

Coastal and Environmental Services 19 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

En 2011, la SADC a accueilli un sommet dirigé par des délégués en provenance d’Afrique du Sud, de la Tanzanie et du Zimbabwe (représentant l’organe politique, défense et sécurité de la SADC), lors duquel il a été convenu que la HAT élaborerait une « feuille de route » pour la transition, qui comprendrait la mise en place d’un nouveau parlement en décembre 2011, et l’organisation d’élections en 2012.

Selon la Banque Mondiale, « La crise politique et économique a produit une détresse sociale incontestable à Madagascar. »11 Les agences de l’ONU à Toliara ont signalé qu’après 2009, les ménages ont connu une privation économique, ce qui a limité leur capacité de payer pour des services de base dans les domaines de l’éducation et de la santé12, et fait que les indicateurs de pauvreté ont été renversés à Madagascar.

Entre 2005 et 2010, la pauvreté à Madagascar a augmenté de neuf points jusqu’à 77%, atteignant des niveaux similaires à ceux post-crise de 2001.13 En 2011, l’Indice de Développement Humain (IDH) des Nations Unies a classé Madagascar comme ayant un développement humain faible, avec un classement de 151 sur 187 pays à travers le monde, et avec 35% du pays vivant en situation de grande pauvreté. En 2009, d’autres recherches des Nations Unies sur les causes multiples de la pauvreté ont démontré que 67% des ménages à Madagascar connaissent de multiples formes de privation, faisant ainsi croître leur vulnérabilité face à des chocs ou des traumatismes que des ménages plus stables pourraient aisément absorber. La Figure 4-1 illustre la chute du pays dans le classement de l’IDH en 2009.

11 Banque Mondiale, Mise à jour économique 1212 Ibid 13 Banque Mondiale, Mise à jour économique, Service du secteur public et renforcement des capacités pour la Région Afrique, Revue de l’effectivité de la gouvernance et du développement – Une analyse de politique économique de la gouvernance à Madagascar, (Public Sector and Capacity Building Unit Africa Region, Governance and Development Effectiveness Review – À Political Economy Analysis of Governance in Madagascar), décembre 2010

Coastal and Environmental Services 20 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Indice du humain développement

année

Cameroun

Figure 4-1: Tendances du classement IDH 2000-2011 à Madagascar, par rapport au Cameroun et au Lesotho. Source : Rapport sur le développement humain, note explicative sur l’indice composite du RDH 2011, Madagascar

4.1.1 Données démographiques

En 2011, la population de Madagascar avait atteint environ 22,5 millions d’habitants, avec une croissance annuelle de 2,9%.14 La Banque Mondiale prédit un doublement de la population d’ici 2050.15 Bien que les taux de natalité aient baissé avec le temps, les taux de mortalité néonataux et infantiles ont aussi baissés depuis les années 90, augmentant ainsi la population de jeunes de manière significative, avec des enfants en dessous de 15 ans représentant 43% de la population.16

La mère moyenne à Madagascar a un peu moins de cinq enfants au cours de sa vie, et les femmes les plus pauvres ont un taux de natalité plus élevé, tel que le démontre la Figure 4-2. Les ménages à plus faibles revenus et à enfants multiples ont un taux d’enfants à charge élevé ce qui met des pressions économiques intenses sur les ménages en détournant les revenus d’activités productives tels que des petits commerces ou des intrants agricoles pour améliorer leur production.17

14 CIA factbook https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/ma.html 15 Banque Mondiale, la Santé reproductive en bref, Madagascar, rapport 62937, avril 2011 16 Ibid 1717 Banque Mondiale, Situation du marché du travail (Labor Market Conditions)

Coastal and Environmental Services 21 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

4,8 d’ensemble

Les plus pauvres Deuxième Milieu Quatrième Les plus riches

Figure 4-2: Taux de fertilité ventilés selon la distribution de revenus (2008-2009) Source : Banque Mondiale, la Santé reproductive en bref, Madagascar, 2011

Trente pour cent de la population vit en zones urbaines, et ceci devrait augmenter jusqu’à 45% d’ici 2025 alors que les individus cherchent à diversifier leurs moyens de subsistance et atteindre de plus hauts salaires.18 Ceci devrait lourdement éprouver l’infrastructure urbaine existante.

Les trois quarts de la population sont composés d’agriculteurs, environ 16,5 millions d’âmes, qui dépendent de leur famille, y compris les enfants, pour le travail de la ferme.

Le segment le plus pauvre de la population possède environ 0,5 hectares de la terre, et avec peu ou pas de revenus disponibles, ils n’ont pas les moyens de payer de la main d’œuvre et des intrants pour rehausser leur productivité. Les terres sont donc très fragmentées, et les périodes limitées de jachère entraînent une érosion des sols, une lixiviation des nutriments et des rendements sur la production plus faibles19 ce qui contribue au fait que la majorité de la population (90%) vit avec moins de 2 USD par jour.20

Le malgache est parlé à travers Madagascar, et bien qu’il y ait de nombreux dialectes locaux, le malgache et le français sont les langues officielles.

4.1.2 Économie

Après 2009, la croissance économique de Madagascar est restée négative à 4%, et a augmenté d’à peine plus de 1% en 2010 et 2011. Les prédictions ont fixé la croissance de 2012 à 2,9%,21 et pour assurer la croissance économique, le budget de l’État a été radicalement réduit de 30% ce qui a eu des répercussions significatives sur la fourniture des services sociaux.

Considéré comme un des pays les plus pauvres au monde, Madagascar est très dépendante de son secteur agricole pour soutenir les moyens de subsistance ruraux et mener la croissance du PIB. Vingt-cinq pour cent du PIB vient de la production agricole alors que 75% de sa population en dépend pour vivre.22 Les deux tiers de ses terres sont cultivables et peuvent soutenir des activités agricoles, mais du fait des niveaux de pauvreté et de l’incapacité qu’ont les ménages à cultiver ou à se procurer des grandes portions de terre, seule une fraction de la terre arable est cultivée bien que la majorité de sa population (75%) vive en milieu rural.23

18 Programme des Nations Unies pour le Développement, Programme de travail annuel 2008 – Appui à l’urbanisation et aux collectivités territoriales décentralisées, 2008 19 USAID, USAID Profil pays, Droits fonciers et gouvernance des ressources (USAID Country Profile, Property Rights and Resource Governance), Madagascar, 2010 20 Bertelsmann Stiftung, BTI 2012 21 Global Finance Magazine, Rapport pays Madagascar (Madagascar Country Report) (édition en ligne) 22 Organisation Mondiale du Commerce, Revue de politique commerciale : WT/TPR/S/197, 2009 23ibid

Coastal and Environmental Services 22 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

60% des revenus de sa production agricole proviennent des cultures, 25% du bétail et de la pêche, et les 15% restant des produits forestiers.24 Le secteur de la pêche, qui est composé de 42 500 pêcheurs, a obtenu un accès privilégié aux marchés européens et exporte 62% de sa prise annuelle de 480 000 tonnes. La crevette représente 60% des exportations piscicoles du pays.

Les principales exportations agricoles de Madagascar incluent la vanille, le café, le sucre, les arachides, les bananes, le cacao, le riz, le manioc (pour le tapioca) et les mollusques ainsi que des produits de spécialité tel que le litchi, le poivre et le girofle. Le pays exporte aussi une importante quantité de ses ressources naturelles, y compris plus récemment des produits dérivés du bois, pour lesquels le gouvernement reçoit des rentes substantielles, ainsi que des produits minéraux.

Avant 2009, le Madagascar Action Plan (MAP) envisageait de moderniser son secteur agricole, en créant une « révolution verte durable » qui ouvrirait la voie à plus d’agri-transformation, la disponibilité de réseaux d’irrigation pour augmenter les rendements, la création d’installations d’emmagasinage stratégiquement placées et la fourniture d’intrants tels que des engrais et des pesticides. Le pays espérait devenir un exportateur net de produits alimentaires, notamment parce que une partie de son aliment de base, le riz, est importé d’Asie malgré des cultures rizicoles qui couvrent 30% des terres cultivées.25

En conformité avec le MAP, l’État s’est aussi tourné vers la sécurisation des droits de propriété. En 2005, seul 10% des terres avaient des titres légaux, et le gouvernement a cherché à augmenter la sécurité foncière et encourager l’investissement.26 Cependant, la vision du MAP a souffert, et alors qu’une encore plus grande partie de la population dépend des activités de subsistance, le secteur n’a pas réussi à concrétiser des avancées modernes dans les domaines de la production, de la transformation ou de la fourniture. Cependant, en 2009 les exportations agricoles traditionnelles ont perdu des parts de marché à l’exportation en faveur de produits plus modernes, en particulier les textiles.27 Les Zones Franches de Madagascar sont devenues les 14ème plus grandes au monde, avec 43% de ses fabricants qui y travaillaient,28 et le pays a connu une croissance de ses secteurs de la transformation et de l’industrie légère. Ceci est notamment attribué au fait que l’ex- Président Ravalomanana a facilité l’enregistrement des compagnies en réduisant la bureaucratie et le temps qu’il fallait pour obtenir un permis d’exploitation.

Alors que le total des exportations a chuté d’environ 50% entre 2008 et 2009, les revenus à l’exportation ont lentement augmenté jusqu’à 1,4 milliard USD en 2010, une augmentation de 100 millions USD depuis 2009. Cependant, la structure des exportations a radicalement changé et est passée au secteur des minéraux et des ressources naturelles, avec les compagnies minières QMM/Rio Tinto et Sherriff représentant 30% des exportations.

Le secteur de l’habillement en particulier s’est vu face à un net déclin suite à la décision des États- Unis de retirer Madagascar de la Loi sur la croissance et les possibilités économiques de l'Afrique (ou African Growth and Opportunity Act - AGOA). Par la suite, Madagascar a souffert d’une réduction de 40% de ses exportations d’habillement.29

Malgré les effets terribles de la fuite des capitaux, Madagascar a bénéficié d’une réduction de sa dette au titre de l’Initiative pour les pays très endettés en 2007, qui a assuré que le fardeau de la dette du pays est resté faible, à environ 12% du PIB.30 De plus, la HAT a réussi à maîtriser les taux d’intérêt, et bien que Madagascar demeure pauvre, elle est responsable au niveau budgétaire.

Le secteur des services, auquel le tourisme contribue de manière significative, a de tout temps

24 Organisation Mondiale du Commerce, Revue de politique commerciale : WT/TPR/S/197, 2009 25 ibid 26 Organisation Mondiale du Commerce, Revue de politique commerciale : WT/TPR/S/197, 2009 27 Banque Mondiale, Gouvernance et développement (Governance and Development) 28 Organisation Mondiale du Commerce, Revue de politique commerciale 29 Bertelsmann Stiftung, BTI 2012 30 USAID, USAID Profil pays

Coastal and Environmental Services 23 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 représenté plus de la moitié du PIB du pays. Avant 2009, le secteur du tourisme a connu un taux de croissance rapide de 21% entre 2004 et 2005, avec un chiffre d’affaires de 150 millions USD.31 Les étrangers étaient attirés par l’exotisme de l’île, les espèces d’oiseaux, de plantes et d’animaux rares, les plages immaculées et la perspective de tourisme d’aventure. Le Gouvernement, reconnaissant le potentiel de cette industrie, a pris des dispositions pour créer neuf réserves touristiques, lançant un processus d’appel d’offre international ouvert auprès des promoteurs.32 Cependant, depuis 2009 de nombreux hôtels et tour opérateurs ont dû fermer, et le secteur du tourisme a connu une perte de revenus de 60%. De plus, les constructions ont été mises en suspens et le secteur de l’agro-transformation a aussi souffert d’une perte de revenus.33

Ayant perdu leurs emplois professionnels, 300 000 personnes se sont tournées vers l’agriculture ou des entreprises à petite échelle, et le secteur informel a grandi d’environ 13%.34 Mais le Gouvernement, exigeant des impôts de secteurs industriels et de services en dépérissement, a augmenté la TVA de 42%, et les droits d’accises de 150-250%, et a prélevé des rentes sur les nouveaux projets miniers.35

À l’heure actuelle, avec une majorité de la population composée d’une main d’œuvre non qualifiée et peu éduquée se concentrant dans le secteur agricole, une plus grande diversification de l’économie vers une plus grande part de la production de services et industrielle est peu vraisemblable dans l’avenir proche sans une intervention importante du gouvernement et des bailleurs. 36

Par le passé, les investisseurs étrangers se montraient intéressés par les pays avec des ressources minérales, des secteurs artisanal et touristique riches, notamment quand la population faisait preuve d’une forte déontologie au travail pour des niveaux de salaires bas.37 Cependant, cet intérêt a diminué après 2009 et reprend lentement.

4.1.3 Indice de développement humain

Bien que l’Indice de développement humain de Madagascar était de 0,499 en 2004, la classant ainsi en tant que Pays à faible niveau de développement38, Madagascar a une population productive, avec 86% des adultes qui travaillent, surtout dans leurs propres petites fermes et dans celles des autres, faisant juste assez pour couvrir leurs coûts de la vie de base39. Comme le montre le Tableau 4-1, la population de Madagascar est en moyenne plus active sur le marché du travail que d’autres citoyens africains, mais ces travailleurs sont aussi plus pauvres. Seuls 3% des emplois dans le pays peuvent être qualifiés comme étant à hauts revenus, avec 54% des citoyens qui sont en âge de travailler n’ayant jamais fini l’école primaire et seuls 18% ayant obtenu un diplôme de cycle secondaire.40 La conséquence est que la population est fortement dépendante de l’agriculture en termes d’emploi, celui-ci étant sensible aux fluctuations climatiques et paie des salaires bas comparés au secteur formel des salariés reconnus.41 Par ailleurs, Madagascar est le troisième pays d’Afrique le plus vulnérable aux évènements climatiques extrêmes, étant régulièrement frappé par des cyclones et de longues sécheresses, qui sont des catastrophes naturelles qui affectent la productivité agricole.42

31 Organisation Mondiale du Commerce, Revue de politique commerciale 32 Ibid 33 Bertelsmann Stiftung, BTI 2012 34 Ibid, Banque Mondiale, Situation du marché du travail (Labor Market Conditions) 35 Bertelsmann Stiftung, BTI 2012 36Ibid. 37 Banque Mondiale, Situation du marché du travail (Labor Market Conditions) 38 Van Vlaenderen, 2006, Évaluation de l’impact social de Toliara Sands, Coastal Environmental Services, Afrique du Sud 39 Banque Mondiale, Situation du marché du travail (Labor Market Conditions) 40 Ibid 41 Ibid 42 Bertelsmann Stiftung, BTI 2012

Coastal and Environmental Services 24 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Les 10% de ménages ruraux qui réussissent à se dégager de leur dépendance de l’agriculture pour maintenir leurs moyens de subsistance ouvrant des petits commerces ou en offrant des services à leurs voisins ont des salaires élevés et une plus grande sécurité, mais une majorité des ménages ruraux (90%) ne saisissent jamais cette opportunité.43 Lors de la crise de 2001, 300 000 travailleurs ont dû quitter le secteur industriel et entrer dans la production agricole, entraînant une plus grande disparité des revenus pour les agriculteurs. Comme l’explique le rapport de notation de l'index Bertelsmann de transformation (BTI), « Le secteur agricole est essentiellement non- commercial et se caractérise par une faible productivité, et une forte volatilité qui à son tour est liée à de hauts niveaux de pauvreté. »44

Tableau 4-1: Statistiques sur l’emploi et les salaires pour des pays africains choisis Proportion Taux de Salariés (% de PNB par emploi – chômage tous les habitant, USD population, (15+)* employés) 15+(%)* Ghana 630 65 10,4 18 Mali 580 47 8,8 14 Sierra Leone 440 65 3,4 8 Zambie 440 61 12,9 19 Rwanda 420 79 0,3 23 Ouganda 320 83 3,2 15 Éthiopie 280 81 17,0 46 Moyenne 444 69 8,0 20 Madagascar 420 86 2,6 15 Source : Stifel, Banque Mondiale (2010). * Pour le Rwanda et Madagascar, se réfère à 15-64

La réussite de petits agriculteurs est en partie subordonnée à leur capacité à livrer des produits au marché, mais le réseau routier de Madagascar est inégal et mal entretenu, et avec une densité de 10 km / 1000 km2, Madagascar a une densité de réseau routier les plus basses au monde.45 L’Organisation Mondiale du Travail (OMC) estime que sur les 50 000 km de routes dans le pays, seuls 8 000 km sont en bon état.46

4.1.4 Santé

En général, une mauvaise infrastructure sanitaire dans les zones rurales empêche les habitants d’aller à la recherche de traitements médicaux appropriés. Bien que l’accès aux soins de santé soit meilleur dans les zones urbaines, les taux de mortalité sont encore élevés dans les hôpitaux et les cliniques, et les niveaux d’assainissement sont bas, les équipements sont vieux et les professionnels du secteur médical ne sont pas motivés à cause des taux d’imposition élevés.

Ces dernières 15 années, les taux de mortalité infantile ont connu des améliorations remarquables avec le taux de mortalité divisé de moitié de 159 à 72 morts pour 1 000 naissances pendant la période de 1997 à 2008. Bien que ceci place Madagascar au-dessus de la moyenne sub- saharienne, les enfants des ménages ruraux plus pauvres ont moins de chance de survivre à leur cinquième anniversaire que les enfants de ménages plus riches. Bien que les infections paludéennes chez l’enfant soient en baisse, le paludisme demeure une menace considérable pour la santé de l’enfant, avec la méningite, la septicité, les diarrhées aigues et la malnutrition chronique qui entraîne un retard de croissance et l’anémie dès le plus jeune âge.47

43 Banque Mondiale, Situation du marché du travail (Labor Market Conditions) 44 ibid 45 Bertelsmann Stiftung, BTI 2012 46 Organisation Mondiale du Commerce, Revue de politique commerciale 47 Maraynne Sharp et Ioana Kruse, Santé, nutrition et population à Madagascar 2000-09 (Health, Nutrition and Population in Madagascar 2000- 09). Document de travail de la Banque Mondiale nr. 215, La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement/Banque Mondiale, Washington DC, 2011

Coastal and Environmental Services 25 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Depuis 1997 les tendances du taux de mortalité des femmes lors de l’accouchement n’ont pas connu de baisse. Les femmes courent toujours un risque élevé de mourir pendant l’accouchement faute d’assistance médicale pour de nombreuses d’entre elles. Par ailleurs, les services des hôpitaux et des cliniques manquent souvent d’infrastructure de base, y compris d’eau et d’électricité, et ont souvent des niveaux d’hygiène bas. De nombreuses femmes cherchent aussi à avorter, et courent le risque de mourir pendant la procédure ou des infections suite à la procédure.48

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique que l’espérance de vie pour Madagascar est de 59 ans pour les femmes et de 55 pour les hommes en 2004. La mortalité infantile est de 128 et 117 pour 1000 respectivement pour les hommes et pour les femmes.49

La prévalence des infections au VIH est très basse à Madagascar comparé au reste de l’Afrique sub-saharienne. Le nombre de personnes vivant avec le VIH sur l’ensemble du pays était de 49 000 en 2003, ce qui représente 0,5 % des adultes entre 15 et 49 ans. Le pourcentage de femmes enceintes vivant avec le VIH est de 1%. Un projet de la BM est actuellement en cours pour venir en appui aux efforts du Gouvernement de Madagascar pour promouvoir une réponse multisectorielle à la menace du VIH/SIDA et pour contenir la propagation du VIH/SIDA sur son territoire.50

Bien que moins de 1% de la population soit infectée par le VIH, le virus se répand lentement surtout du fait de la prostitution liée à l’industrie du tourisme. Cependant, les maladies sexuellement transmissibles sont bien connues de la population malgache, qui a un des taux de syphilis les plus élevés d’Afrique.

Les infections causées par le parasite de la bilharziose des escargots sont aussi élevées avec 80% de la population contractant des bilharzioses intestinale ou urinaire.

4.1.5 Éducation

Le système scolaire du pays est divisé entre l’école primaire, qui éduque les enfants jusqu’à l’âge d’environ 11 ans, et l’école secondaire. L’enseignement secondaire se divise en un premier cycle (12-15 ans) et un second cycle (jusqu’à 18 ans). Des écoles secondaires techniques existent aussi pour les étudiants qui veulent apprendre un métier précis. Alors que plusieurs universités sont présentes dans la Région, elles sont mal équipées et connaissent un taux élevé d’abandons.

L’étudiant malgache moyen reçoit cinq années de scolarité, avec un petit pourcentage d’étudiants continuant en école secondaire. Seuls 54% des élèves terminent l’école primaire avec succès,51 et 33% des enfants n’ont pas accès à l’enseignement primaire.52 Bien que le taux moyen d’alphabétisation soit de 62% à Madagascar, ce chiffre est souvent biaisé par le genre avec plus de 40% des femmes malgaches qui ne savent ni lire ni écrire. Des niveaux si élevés d’analphabétisme chez les femmes sont liés aux grossesses chez les adolescentes et aux filles qui ne terminent pas l’école pour élever des enfants.53

Ainsi, le système éducatif à Madagascar n’a pas réussi à établir une population d’individus bien éduqués capable de contourner les stratégies traditionnelles de subsistance. En général, un manque d’éducation formelle relègue les individus à des emplois dans le secteur informel, et principalement dans la production agricole. Les personnes qui ont réussi à recevoir des diplômes sont plus compétitives dans le secteur formel, et généralement, prennent des emplois non-

48 Ibid 49 Van Vlaenderen, 2006, Évaluation d’impact social de Toliara Sands, Coastal Environmental Services, Afrique du Sud 50 Ibid. 51 Banque Mondiale, Situation des marchés du travail (Conditions des marchés du travail) 52 Bertelsmann Stiftung, BTI 2012, Banque Mondiale, Situation des marchés du travail (Conditions des marchés du travail) 53 Ibid

Coastal and Environmental Services 26 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 agricoles qui poussent à plus de création d’emplois.54 Cependant, depuis 2009 le système éducatif de Madagascar a souffert avec les fonds de l’État qui stagnent et des zones rurales qui peinent à produire des matériels et des ressources.55

Bien que les fonds venant de l’extérieur demeurent stables, le Ministère de l’éducation de l’État a connu une coupe de 20% de son budget,56 et par conséquent le budget pour l’éducation à Madagascar ne représente que les deux-tiers de la moyenne de 5% de l’allocation budgétaire totale en Afrique sub-saharienne.57

4.1.6 Religion

La croyance ferme qu’il existe des liens étroits entre les vivants et les morts représente la plus grande croyance de base de toutes les croyances traditionnelles et est le fondement des valeurs religieuses et sociales malgaches. Il est estimé qu’environ 55 % de la population totale respecte les croyances traditionnelles et 40 % sont des Chrétiens.

4.2 Propriété foncière

Sous le système centralisé, le processus pour enregistrer les terrains est long et ardu, et pourrait prendre jusqu’à 10 ans pour être finalisé. De plus, le prix était trop prohibitif pour que les petits fermiers présentent une demande pour des titres de propriété, qui coutent USD 500, et soient à même de payer les frais transactionnels, qui peuvent aller jusqu’à USD 900.58 De plus, seules huit personnes au gouvernement sont autorisées à signer les titres de propriété, et en 2004 environ 1 000 titres fonciers ont été issus des 400 000 demandes déposées.59

Pour aborder ce problème, et pour fournir aux fermiers ruraux malgaches plus de sécurité foncière, le Programme national foncier a été proposé en 2005. Le système décentralisé avait pour objectif d’unifier les droits fonciers coutumiers et reconnus localement avec les droits fonciers formels et légalisés en créant des guichets fonciers au niveau communal, ce qui permettrait aussi des transactions plus rapides, moins chères et transparentes en termes de titres fonciers qui seraient gérées localement et mises en œuvre avec des procédures adaptées au contexte.60

La Loi Foncière nr. 2005-019 (2005) ultérieure, s’assure que la classification des terrains est ou étatique ou privée, et d’autres types de baux qui seraient légaux sous la réforme. Un Observatoire foncier a été établi pour fournir une fonction de surveillance et le Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche (MAEP) a été nommé pour surveiller le programme de réforme foncière dans son ensemble.

Sous le programme de réforme foncière, les possessions des terres tombent dans l’une des deux catégories qui sont du domaine de l’état, ou du domaine privé. Les terres privées peuvent appartenir complètement à des individus, des entités ou des groupes en obtenant un titre foncier et à travers l’héritage d’un titre de propriété (système patrilinéaire). Les zones appartenant à des particuliers sont essentiellement utilisées pour l’agriculture permanente. La possession d’un titre foncier est la manière la plus facile de prouver la propriété, mais d’autres droits peuvent être reconnus et évalués au niveau local de la commune à travers un processus établi qui est ensuite enregistré pour référence, et tout besoin potentiel de résolution de litige.

54 Banque Mondiale, Situation des marchés du travail (Conditions des marchés du travail) 55 Banque Mondiale, Mise à jour économique (Economic Update), 56 Ibid 57 Bertelsmann Stiftung, BTI 2012 58 André Teyssier, Andrianirina Ratsialonana Rivo, Ramy Razafindralambo, et Yoland Razafindrakoto, Décentralisation de la gestion des terres à Madagascar. Processus, enjeux et perspectives d'une nouvelle politique foncière (premier projet), 2008 59 Ibid, semaine de travail annuelle de la Fédération Internationale des Géomètres, Surveyors Key Role in Accelerated Development, 3-8 mai, 2009 60 USAID, Profil pays (USAID Country Profile)

Coastal and Environmental Services 27 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

La Loi nr. 2006-031 (2006) établit les modalités au travers desquelles les propriétaires fonciers non titrés peuvent faire valoir leurs droits sur leur propriété. Sous cette loi, 90% des fermiers sont qualifiés de propriétaires de terrain, essentiellement à travers des droits d’héritage reconnus, et sous la réforme foncière, les propriétaires peuvent librement louer leur terrain, et suivant des termes individuellement négociés. Ceci est particulièrement typique dans les zones rurales où les pauvres sans terrain louent de petites parcelles pour les cultures et récoltes saisonnières.61

Durant ses années formatrices, et avant 2009, le programme de réforme foncier s’est montré fructueux. Le processus de titrage a pris environ 2,5 mois, et il y a eu plusieurs procédures claires à suivre. Les frais de transaction étaient fixés à 9,7% de la valeur de la propriété, et dans les deux ans le nombre de transactions au niveau du guichet a décuplé, mais en 2009 le nombre de transactions avait augmenté par un facteur de 20.62

4.3 Contexte régional

4.3.1 Région Atsimo-Andrefana

La concession minière se situe dans le sud-ouest de la Région d’Atsimo-Andrefana de Madagascar, qui a une surface de 161 405 km², et une population de 2 229 550. Elle comprend neuf districts, 20 communes et plusieurs villages (fokontany).

Cette Région est l’une des régions avec le plus d’insécurité alimentaire dans le pays, où les inondations sont courantes, et parce que beaucoup de ménages locaux comptent fortement sur la production agricole, les districts sont vulnérables aux chocs réguliers envers leur alimentation. Bien que la Région ait connu un succès dans la production de coton et l’exportation de maïs dans le passé, ces agro-business ne peuvent plus fournir les mêmes niveaux de cautionnement en espèces aux fermiers alors que le contenu de sable élevé près de la côte ne fait rien pour améliorer la fertilité, la production et la productivité. Ceci à son tour mène à des niveaux élevés de dégradation des forêts, tandis que les ménages développent l’activité agricole dans les forêts alors qu’ils recherchent plus de sols fertiles et coupent les arbres comme sources de biocombustibles. Ceci a aussi mené à la surexploitation des lagunes côtières et a endommagé les rares récifs coralliens, malgré le fait que la majorité des pêcheurs utilisent des méthodes de pêche traditionnelles, la prolifération récente de larges filets a exacerbé ce problème.

Le taux d’alphabétisation est faible (45%), atteignant 65,4 % dans les zones urbaines et seulement 39,1% dans les zones rurales. La présence à l’école est faible avec 79,9% de présence au niveau de l’école primaire (le niveau le plus bas du pays) et respectivement 10,5% et 2,7% au niveau du premier cycle du secondaire et du deuxième cycle du secondaire63. Étant donné les niveaux élevés d’analphabétisme parmi les femmes, la discrimination contre les femmes par rapport à l’accès à l’emploi, à la parité des salaires et aux titres de propriété sont chose commune.

En 2005 un Plan de développement régional a été préparé pour la Province par le bureau du Chef de Région. Le plan identifie la disponibilité des grandes zones de terres cultivables et un grand potentiel naturel (agricole, minier et environnemental) comme étant les forces de la région. Une infrastructure insuffisante, des taux élevés d’analphabétisme et un manque en agriculture commerciale ont été identifiés comme faisant défaut. Sur la base de cette analyse, le plan de développement met l’accent sur les priorités de développement suivantes64:

 Le développement de l’énergie à usage domestique et industriel  Le développement des ressources humaines : une éducation de base, une instruction civile et

61 Ibid 62Ibid 63Van Vlaenderen, 2006, Évaluation de l’impact social de Toliara Sands (Évaluation d’impact social de Toliara Sands), Coastal Environmental Services, Afrique du Sud. 64 Ibid.

Coastal and Environmental Services 28 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

des classes d’alphabétisation  Le développement d’établissements sanitaires  Une campagne de lutte contre le SIDA  La fourniture en eau propre  Le développement des ressources internet  Le développement d’un environnement favorable à l’investissement

Le Plan de Développement identifie plusieurs axes pour le développement. L’axe de Tuléar à Morombe, qui comprend Tuléar II, couvre la concession minière. Les problèmes d’une importance particulière dans la zone sont le manque d’établissements d’éducation secondaire et d’enseignement supérieur et le manque d’installations et d’opportunités pour les jeunes. Durant un entretien avec le Maire de Tuléar il a été dit que le Gouvernement cherche des financements pour revoir et mettre à jour le Plan de développement régional, qui priorise les zones de développement suivantes65:

 L’amélioration des établissements de l’enseignement et des jeunes  L’amélioration de la sécurité  L’amélioration de la culture du riz et des produits du marché.  L’amélioration de la qualité de l’élevage de bétail pour le marché extérieur  Le développement des établissements piscicoles commerciaux  La promotion de l’Exploitation minière  L’amélioration de la qualité des services du secteur touristique

4.3.2 Les Districts de Tuléar I et de Tuléar II

Le site minier relève des Districts de Tuléar I et de Tuléar II de la Région dans laquelle la Ville de Tuléar, la capitale de la Région, se situe dans la Baie de Saint-Augustin, dans le Canal du Mozambique près de l’embouchure de la Rivière Onilahy. En 2001 le recensement de la Ville de Tuléar montre une population de 101 661 personnes et en 2006 la Ville de Tuléar avait une population de 1 114 000 personnes.66 Bien que Tuléar ait un petit secteur industriel, c’est le port principal et le centre administratif, de distribution et de communication du sud-ouest de Madagascar.67 L’infrastructure routière locale comprend essentiellement la Route nationale R9R, qui bien qu’elle soit inadéquate pour soutenir le flux régulier de marchandises entre les petits fokontany et la ville de Tuléar, des communes bénéficient de leur proximité à la Route Nationale 9, y compris la Commune Tsianisiha.

Dans les districts, 80% de la population est à base rurale, et bien que la population urbaine est croissante tandis que les personnes cherchent des opportunités génératrices de revenus, la plus grande partie des formations techniques et professionnelles pour ceux qui ont progressé dans le système scolaire est principalement basée dans la Capitale, à Antananarivo. Étant donné les coûts prohibitifs pour les ménages ruraux typiques, peu d’immigrants urbains peuvent augmenter leur savoir-faire pour entrer dans le secteur formel. L’industrie régionale est donc en déclin – avec seulement cinq grandes industries restantes à Tuléar – en partie dû aux fuites de capitaux suite aux crises politiques de 2009.68

À ce titre, les districts sont marqués par une population productive qui lutte cependant pour générer des revenus, opère essentiellement sur les marchés informels, et a une difficulté marquée à moderniser les sources de revenus rurales ou à contribuer à la croissance d’un secteur de fabrication ou de services. Le chômage chronique touche à peu près deux tiers de la population, et

65 Entrevues des intervenants clé (Key informant interviews), 2012, et van Vlaenderen, 2006, Évaluation de l’impact social de Toliara Sands (Évaluation d’impact social de Toliara Sands), Coastal Environmental Services. 66Van Vlaenderen, 2006, Évaluation de l’impact social de Toliara Sands (Évaluation d’impact social de Toliara Sands), Coastal Environmental Services, Afrique du Sud. 67Ibid. 68 Bureau International du Travail, Région Atsimo Andrefana: Stratégie Régionale de Promotion de l’Emploie (SRPEA), 2009, Antananarivo, 2010

Coastal and Environmental Services 29 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 il est difficile de bâtir une petite entreprise, car l’accès au crédit est l’un des plus faible en Afrique, et au monde.

La zone nord de Tuléar, autour d’Ifaty, a été développée comme plage de vacances,69 et en 2009 suite au déclin de l’industrie touristique, et des crises internationales de l’emprunt immobilier et de la dette, la moitié des hôtels régionaux ont fermé entraînant une perte de 400 emplois.70 Tandis que l’industrie et même le tourisme n’arrivent pas à relancer de manière significative l’économie dans les districts, la plupart des résidents se tournent vers une agriculture de subsistance pour joindre les deux bouts. Soixante sept pour cent des personnes rurales en âge de travailler travaillent de manière informelle dans le secteur agricole, tandis que 32% des enfants qui ont entre 5 et 14 ans travaillent aussi dans le secteur agricole. Les pressions sur les ménages pauvres ruraux ont pour conséquence que des membres d’une famille chargent les enfants des tâches agricoles ou ménagères, et 25% de ces enfants employés ne vont jamais à l’école.71

Dans le District de Tuléar II les établissements sanitaires sont pauvres. Il y a seulement 10 Centres de santé de Niveau 1 72 et 20 de niveau 2. Il n’y a que deux docteurs pour 11 212 patients 73 et un centre sanitaire pour chaque 7 475 personnes. Les installations sont bridées par un manque d’équipements et de médicaments. Étant donné l’accès difficile aux services de santé et le coût impliqué, les populations locales comptent beaucoup sur la médecine traditionnelle et les remèdes à base de plantes, et le guérisseur traditionnel (ombiasy) joue un rôle important dans l’approvisionnement en services sanitaires. Dans le système de santé traditionnelle malgache, l’esprit et le corps sont considérés comme étant liés. La maladie ou autres malheurs ont des implications plus que physiques et font référence aux ancêtres (Razana). Le traitement implique généralement l’utilisation de médicaments ainsi que des cérémonies et rituels sociaux et spirituels. Les services médicaux traditionnels ne sont souvent appelés que lorsque la médecine traditionnelle échoue. Les personnes qui adhèrent au Christianisme semblent compter plus sur la médecine orthodoxe que ceux qui pratiquent des croyances traditionnelles.

Les quelques cliniques (Centre de Santé de Base) présentes dans les zones rurales sont généralement caractérisées par un manque d’approvisionnement en médicaments et en équipements médicaux. Les médecins montrent généralement une approche médiocre des soins du patient et de l’analyse des symptômes. Dans une étude de 2006-2007, des visites journalières de l’USAID basées sur le terrain dans les cliniques dans les districts a démontré que, bien que 93% du personnel des cliniques aient reçu une formation avancée aux soins des enfants, ils n’exécutaient que 20% des tâches d’évaluation des patients requises et dans lesquelles ils avaient été formés.74 Dans les mêmes cliniques, seulement 36% en moyenne des conditions requises en infrastructures essentielles (l’eau courante, des latrines propres et qui fonctionnent, de l’électricité, des lits pour les patients malades) étaient en place et effectives ; et seulement 50% des provisions médicinales requises et de base étaient disponibles.

Le manque en services de santé suffisants, consistants et professionnels dans le District de Tuléar II a mené à certains des résultats de santé les plus lamentables de Madagascar. L’USAID rapporte que le district a le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans le plus élevé à travers le pays, et le deuxième plus élevé des taux de mortalité néonatale. Depuis 2009, le pourcentage des naissances auxquelles un professionnel de la santé a assisté a baissé de 51% à 44% - mais les femmes rurales et pauvres ont de plus faibles chances de recevoir des soins médicaux quand elles sont en travail, avec seulement un quart des femmes recevant des soins. Les taux de grossesse parmi les femmes adolescentes restent élevés – 66% auront un enfant avant l’âge de

69 Ibid. 70Bureau International du Travail, Région Atsimo Andrefana 71 Ibid 72 Le Niveau 1 emploie une infirmière, et fournit des consultations et des médicaments, le Niveau 2 emploie un docteur et un aide soignant, et a des installations hospitalières limitées, peut aider lors des accouchements, fournir des consultations et des médicaments 73 Développement pour la Province de Tuléar 74 USAID, Projet régional à impact élargi de Tuléar : Région Atsimo Andrefana, Madagascar (Toliara Regional Expanded Impact Project: Atsimo Andrefana Region, Madagascar), Raport annuel 2006-2007, soumis le 29 novembre 2007, Silver Spring, Maryland.

Coastal and Environmental Services 30 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

18 ans – et ces grossesses précoces sont liées à des taux de mortalité et de maladie plus élevés pour le fœtus ou le nouveau né.75

La mortalité infantile à Tuléar est donc très fortement liée à des maladies qui peuvent être évitées dans les maisons, y compris le paludisme et la diarrhée.76 Le pauvre état de l’infrastructure des eaux et de l’hygiène de base est généralement responsable de la diarrhée aiguë, qui est l’une des causes principales de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Dans un sondage de l’USAID, seul 5% des femmes dans le District ont rapporté avoir lavé leurs mains avant et après avoir changé leurs couches, utilisé les toilettes ou préparé de la nourriture pour la famille.77 Les forages avec de l’eau potable sont rares ; 77% des ménages dans les districts comptent sur l’eau de surface, vulnérable aux contaminations, et n’ont pas de latrines.

Il y a 1 183 écoles primaires à travers les neuf districts de la région. Bien que le taux de présence à l’école à Atsimo Andrefana est relativement élevé (70% des jeunes sont présent à l’école), le succès des enfants ruraux à l’école est faible, et seuls 30% des enfants dans les Districts de Tuléar I et Tuléar II savent lire et écrire.

4.4 Communes

Les terrains étatiques sont délimités selon la commune et sont gérés par le Maire. Tous les habitants d’une commune ont droit à l’accès et à l’utilisation des terres de leur commune. Cependant au sein de la commune, les terres sont encore subdivisées en terres villageoises, et pour l’agriculture les villageois se limitent essentiellement à leurs propres terres villageoises.

Ce projet relève de quatre Communes, à savoir Ankilimalinike (le site minier), Tsianisiha (la voie de desserte), Maromiandra (la station de transfert), et la commune de Tuléar I (l’embarcadère).

4.4.1 Commune d’Ankilimalinike

Le site minier se situe dans la Commune d’Ankilimalinike (-22° 57' 9,22", +43° 33' 51,42"), qui est située au Nord de la ville de Tuléar, et est traversé par la Rivière Manombo. Il se trouve à environ onze kilomètres deux cent soixante trois (ou sept miles) à l’intérieur de la côte.

4.4.2 Commune de Tsianisiha

La nouvelle voie de desserte proposée s’étend au sud du site minier sur la rive nord de la Rivière Fiherenana qui s’écoule à travers deux Communes y compris les Communes d’Ankilimalinike et de Tsianisiha. Le centre ville de cette commune est dans la ville de Tsianisiha, et quatre-vingt dix neuf pour cent des ménages de cette commune pratique une agriculture de subsistance ou l’élevage.

4.4.3 Commune de Maromiandra

Maromiandra (-23°27’24,16”, +43° 70’ 99,58”) se trouve juste au nord de la Rivière Fiherenana. Sa population est presque entièrement dépendante des agricultures de subsistance, parmi lesquels les récotes en maïs, en canne à sucre, en manioc et en patate douce. Les écoles primaire et secondaire se trouvent dans la ville principale de Maromiandra.

75 Oxford Poverty and Human Development Initiative, Rapport pays : Aperçu, l’indice multidimensionnel de la pauvreté de Madagascar (Country Briefing: Madagascar Multi-dimensional Poverty Index, at a Glance), décembre 2011, Université d’Oxford, Oxford 76 USAID Toliara Regional 77 Ibid

Coastal and Environmental Services 31 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

4.4.4 Commune de Tuléar I

La Commune de Tuléar se trouve juste au sud de la capitale, Tuléar/ Elle comprend cinq fokontany et sa population est quasi complètement dépendante de la pêche, du commerce informel, de l’agriculture de subsistance, y compris des récoltes du maïs, de la canne à sucre, du manioc et de la patate douce.

4.5 Propriété foncière

Malgré le succès continu des programmes de réformes foncières et leur développement à travers le pays, le programme et le système afférent de guichets n’ont pas été lancés de manière formelle dans la Région d’Atsimo-Andrefana et dans les Communes situées près du site minier.

L’observatoire foncier note que ceci est essentiellement dû au fait que le programme de réforme foncier était financé à 90% par les organisations donatrices qui lient souvent les guichets aux autres objectifs de développements dans des parties spécifiques du pays où il y a déjà des projets, des réseaux et des relations, et hélas la Région d’Atsimo-Andrefana n’était pas dans une position privilégiée d’avoir déjà des relations de longue date avec des grands organismes donateurs, et donc c’est l’une des rares zones du pays entier à ne pas avoir accès au système de guichet, tel que cela est démontré dans la Figure 4-3.

Figure 4-3: Emplacement des Guichets Fonciers à Madagascar (les points bleus montrent les régions qui n’ont pas encore reçu de guichets)

Cependant, en l’absence d’un appui infrastructurel et institutionnel, les communes de la Région d’ Atsimo-Andrefana se reposent sur un système connu sous l’appellation de « petits papiers ». En collaboration avec les responsables locaux au niveau des fokotany or des communes, les particuliers rédigent des documents qui attestent de leurs droits. Ces documents qui sont visés incluent des informations concernant la taille estimée de la parcelle, les noms des voisins, les détails se rapportant au propriétaire, et comment la terre a été acquise.78

78 Teyssier et al, Décentralisation de la gestion des terres

Coastal and Environmental Services 32 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

L’approche « petits papiers » était répandue avant la Réforme foncière, et demeure la manière privilégiée pour que les ménages ruraux « prouvent » qu’ils sont propriétaires de leur terre. Le processus d’un coût modéré, est connu de la plupart des ménages ruraux, et offre des documents qui, dans de nombreuses circonstances, sont considérés comme des documents officiels dans le cadre d’obligations contractuelles à conclure.

Cependant, comme l’expliquent les fonctionnaires de l’état qui travaillent à la Réforme foncière, « Le sentiment de sécurité foncière qu’offre ces « petits papiers » est valable en termes de sécurité au niveau local, mais ils ne protègent pas des tactiques de spoliation de l’extérieur ».”79 Tout au plus, ces documents peuvent aider à lancer une procédure qui vise à prouver la propriété, mais ils sont juridiquement mal fondés et ne suffisent pas à prouver des doits fonciers de facto.

Il est raisonnable de considérer que dans les trois communes qui sont les zones d’étude, une partie des agriculteurs locaux a des « petits papiers » mais qu’une documentation officielle et légale est rare, si elle existe. Trop onéreuse et faisant souvent l’objet d’un système éloigné, compliqué et difficile à comprendre, la Réforme foncière n’a pas été adoptée dans la zone d’étude de manière adéquate.

À Belalanda, par exemple, la plupart des habitants n’ont pas de titre, en partie parce qu’ils veulent éviter de payer des impôts fonciers, mais, et ceci est probablement plus important, parce que le système est mal compris, et ils auraient à se déplacer jusqu’à la Ville de Toliara pour rencontrer les bureaux fonciers et topographiques locaux.

En général, les particuliers se contentent de fonctionner au sein d’un système coutumier, par lequel les terres sont passées d’une génération à l’autre et les voisins et les amis peuvent attester de ce transfert intergénérationnel.80 Sous la loi coutumière, quelqu’un acquiert les droits sur une parcelle de terre s’il la défriche et la cultive.

79 Teyssier et al, Décentralisation de la gestion des terres 80 Programme des Nations Unies pour le Développement et Vondrona Ivon’ny Fampandrosoana Toliara, Plan Communal de Développement de la Commune Rurale de Belalanda, District de Toliara II, Région Atsimo Andrefana, Toliara, janvier 2009.

Coastal and Environmental Services 33 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

5. DESCRIPTION SOCIOÉCONOMIQUE DE LA ZONE D’ÉTUDE Preferred site

5.1 Introduction

Cette section du rapport offre une description détaillée du contexte socioéconomique de la zone d’étude, et présente les résultats de l’enquête auprès des ménages, des entrevues avec les intervenants clé et des réunions des groupes thématiques. Ceci comprend une description socioéconomique des villes et des villages qui sont affectées par les activités minières, y compris par la construction de la voie de desserte, l’embarquement et l’embarcadère qui se trouvent à proximité de la Lagune de Toliara.

5.2 Description de la Zone d’étude

La zone de la concession minière se situe environ à 40 km au nord de la Ville de Toliara et à 10 km à l'intérieur depuis la côte. Elle est immédiatement adjacente à l’escarpement d’un plateau de calcaire à l’est et à une forêt d'épineux aride à l’ouest connue sous le nom de Forêt de Ranobe.

Des villages ruraux sont adjacents à la concession et sont entourés de champs agricoles, d’une végétation secondaire et de forêt. De nombreux villages se trouvent le long de la RN9 qui relie Toliara et Morombe, et en règle générale, les villages comprennent des maisons faites de clayonnage et de boue, qui vont de structures d’une seule pièce à des aires clôturées qui contiennent plusieurs structures. Trois routes d’accès vont de la RN9 à la zone de la concession minière. Les villages et les routes d’accès dans la zone de la concession minière sont présentés dans la Error! Reference source not found.-2. Cette zone couvre une vallée étroite qui va du nord au sud et qui a été affectée par une déforestation considérable au fil des années. Elle est actuellement utilisée pour extraire des ressources naturelles, pour une agriculture saisonnière, et fournit aussi des abris temporaires et du pâturage pour le bétail, et plusieurs tombes se trouvent dans la zone de la concession minière.

De petites entreprises, en général des magasins, existent dans les villes de plus grande envergure qui sont proches de la zone de la mine (c.-à-d. Benetse), et les familles ont souvent des activités de subsistance multiples tel que la production de rhum, la collecte et la vente de plantes sauvages, la fabrication de charbon ou la prestation de services artisanaux de base pour faire vivre leur famille. Les revenus sont généralement faibles, et en règle générale, seuls les ménages qui se trouvent à proximité des destinations touristiques (c.-à-d. Ifaty et Mangily) ont accès à l’Internet ou même à l’électricité.

5.3 Gouvernance locale

La concession minière se trouve dans la Région d’Atsimo-Andrefana, et est administrée par un Chef de Région. Les régions sont ensuite subdivisées en Fivondronana (Districts), gérés par un Chef, qui sont à leur tour subdivisés en Firaisana ou Communes qui sont dirigés par un Maire. La zone d’étude se situe dans le District de Toliara II, et se trouve dans les Communes d’Ankilimalinike, de Tsianisiha, et de Maromiandra.

Les communes sont administrées par un comité qui est constitué d’un Maire, d’un Premier adjoint au Maire, qui est responsable des affaires économiques ; d’un second Adjoint, qui est en charge des affaires sociales, y compris l’éducation, la santé et la culture ; d’un Secrétaire ; d’un Trésorier et d’un Inspecteur des impôts qui collecte les taxes auprès des marchés locaux. Le Fokontany ou le Quartier est la plus petite unité administrative, et correspond le plus à la notion générale de village81 et est dirigé par un Chef de Quartier. Les quartiers sont cependant divisés de manière informelle en villages, qui sont des zones qui abritent les personnes d’un même clan et qu’administrent des Chefs traditionnels (Mpitokazomanga). Ces Chefs jouent un rôle important

81Les Fokontany seront appelés villages dans le reste du rapport

Coastal and Environmental Services 34 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 dans les activités culturelles traditionnelles de la communauté.82

Les Chefs de village et les aînés se réunissent généralement une fois par mois pour discuter de développement, d’hygiène, d’éducation, d’agriculture, et de sécurité. La communauté fait des suggestions aux dirigeants du village en rapport avec des projets de développement, qui sont soumis au Gouvernement. Les membres du Fokontany sont rémunérés par un salaire de base, et rendent compte au Maire qui est représenté par un délégué dans chaque commune.83 Lorsqu’un conflit survient dans la communauté, les particuliers doivent d’abord consulter leurs chefs et leurs sages et leur demander conseil. Si les chefs du village et les sages ne peuvent pas résoudre le problème, les habitants se rendent auprès du Président du Fokontany, et si la question n’est toujours pas résolue, ils s’adresseront alors au Maire.

Selon les chefs de village, les villages de la zone d’étude sont paisibles, et dans la plupart des cas, les conflits entre voisins surviennent pour des raisons foncières, de vol de bétail et d’approvisionnement en eau. Un conflit peut par exemple survenir entre femmes qui collectent de l’’eau des puits pour cuisiner et se laver, et entre hommes qui puisent de l’eau du canal à des fins agricoles.

5.4 Données démographiques

La zone d’étude a une densité de 36 habitants km², et la taille des ménages varie entre quatre et huit membres. La tendance actuelle est que les femmes ont des enfants à un plus jeune âge, et il n’est pas rare qu’une femme enfante à l’âge de 14 ans. Les deux tiers de la population a moins de 20 ans, et 40% de la population est en âge de travailler. Plus de 80% des ménages sont basés dans des zones rurales, et la croissance démographique est en-dessous de la moyenne nationale à environ 2,2%84.

Dans l’échantillon de l’enquête auprès des ménages, le rapport hommes et femmes dévie tout juste des 50% avec un total de 678 hommes et un total de 670 femmes. La taille moyenne d’un ménage est de six personnes, et comme le démontre la Figure 5-1, les ménages sont dominés par les enfants et les jeunes adultes, qui représentent plus de 55% de l’échantillon de population.

Dans la zone d’étude, la population des villages varie de 120 habitants à de bien plus grandes populations d’environ 4 412 habitants. La taille de la majorité des villages a augmenté avec des taux de natalité plus élevés, bien que certains villages aient signalé une émigration nette des familles dû au manque d’irrigation, d’eau et de terres pour l’agriculture.

82 Van Vlaenderen, 2006, Évaluation de l’impact social de Toliara Sands, Coastal Environmental Services, Afrique du Sud. 83 Entrevues d’intervenants clé avec les Chefs et les Aînés des villages, juin 2012. 84 PNUD, Plan Communal de Développement

Coastal and Environmental Services 35 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

25

20

15

%%d’individus of Individuals 10

5

0 0-60-6 yearsans 7-127-12 yearsans 13-1813-18 years ans 19-3018-30 years ans 31-4031-40 yearsans 4141-50-50 ansyears 51 onwardset plus

Figure 5-1: Âge des membres des ménages par pourcentage

Les populations villageoises dans la zone d’étude sont présentées dans le Tableau 5-1 ci-dessous.

Tableau 5-1: Statistiques liées à la population Population Population Commune Changement dans la population ces dernières Totale Totale d’Ankilimalinike années (2004)* (2012)** Ampasimanilike 613 766 Augmentation dû à l’immigration pour les terres agricoles Ankilimalinike 4 412 5 500 Augmentation des naissances vivantes Andombiry 1 216 1 500 Augmentation des naissances vivantes et de l’immigration Andrevo Bas 2 400 2 848 Augmentation des naissances vivantes Andrevo Haut 979 1100 Augmentation des naissances vivantes Antapoake 735 940 Immigration en provenance de Tuléar et d’Antsevo, augmentation des naissances vivantes Benetse 3 067 4 200 Immigration de familles de Tuléar à la recherche de terres agricoles, et augmentation des naissances vivantes Ranobe 1 716 2 000 Des immigrations, augmentation des naissances vivantes Saririaka 2 695 3 173 Augmentation des naissances vivantes Sikily 120 138 Immigration Tanandave 1 963 2 253 Augmentation des naissances vivantes Ankatrakatra Tanambe Manirisoa 1 045 1 254 Augmentation des naissances vivantes Tanandava Metayer 665 820 Immigration Sous-total 22 173 27 442 Population Population Commune de Changement dans la population ces dernières Totale Totale Tsianisiha années (2004)* (2012)** Beravy Antsoity 454 300 Baisse en raison de sécheresse et de pénurie alimentaire Beravy Ambala 558 554 Baisse en raison de pénuries d’eau

Coastal and Environmental Services 36 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Beravy bas 2 188 2780 Augmentation des naissances vivantes Tsianisiha 3 517 4550 Immigration, augmentation des naissances vivantes Tsiafanoka 2 171 4500 Immigration, augmentation des naissances vivantes 738 848 Baisse dû au fait que le village a été divisé en deux. Une partie (Andabatoka) a été inclue dans la commune de Maromiandra Antanimikody 558 700 Immigration, augmentation des naissances vivantes Sous-total 11 616 14 358 Population Population Commune de Changement dans la population ces dernières Totale Totale Maromiandra années (2004)* (2012)** Ampanlia - 1 900 - Andranoboka - 1 900 Augmentation due à l’immigration pour les terres agricoles Ankarandoha - 120 - Antsarihy - 120 - Sous-total - 4 040 Population Population Commune de Changement dans la population ces dernières Totale Totale Toliara I années (2004)* (2012)** Sakabera - 1 900 Immigration, augmentation des naissances vivantes Ambohitsabo - 1 100 - Tsongobory - 900 - Anketraka - 2 100 - Le Batterie - 4 500 Immigration, augmentation des naissances vivantes Sous-total 11 490 *Source : Le nombre d’habitants de 2004 vient des Statistiques de la Sous-préfecture, 2004, **Source : Des entretiens d’informateurs clé avec les Chefs de villages

5.5 Foncier

La plus grande partie des terres dans cette zone appartient à l’État. Cependant, elles sont considérées par les communautés comme étant des terres communales ancestrales, et sont composées de savane, de forêt ou de broussailles et servent de pâturage, de terres pour des cultures au brulis, ainsi que de sources de ressources naturelles.

Selon la coutume traditionnelle, une terre ancestrale est héritée. Un résident local peut acquérir une nouvelle parcelle de terre communale en demandant la permission au Maire et au Chef du village, après quoi il peut défricher la terre pour la cultiver. Bien que cela soit une pratique commune, le défrichage d’une nouvelle parcelle est cependant illégal. Des arrangements selon lesquels les propriétaires terriens peuvent laisser d’autres cultiver leur terre pour une partie du bénéfice, est de pratique commune dans la région. Cette pratique est surtout utilisée pour la culture au brulis du maïs et du manioc.

Les immigrants dans la zone peuvent obtenir de la terre par le biais de trois mécanismes : par le fatidra (qui est le rituel qui consiste à devenir un frère de sang), à travers une transmission matrilinéaire ou par le biais de négociations (ziva). Selon la loi malgache, la compensation pour l’utilisation de terres communales est limitée aux cultures agricoles. Aucune compensation n’est requise pour le pâturage et l’utilisation des ressources.

Les villages peuvent aussi obtenir un titre de propriété pour leur terre et récemment, en partie suite à l’initiative minière qui a fait augmenter la crainte de perte de terres, des particuliers ainsi que des villages ont fait la demande pour de tels titres. Actuellement, plusieurs zones ont le statut de pré- titre de propriété, ce qui signifie qu’une option visant cette terre a été déposée après du département de l’administration foncière et que le processus d’obtention du titre est en cours.

Coastal and Environmental Services 37 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Le Tableau 5-2 fournit des données concernant les villages de la zone d’étude qui ont actuellement des pré-titres ou des titres de propriété.

Lors des réunions des groupes thématiques à Benetse, les participants aux réunions ont déclaré qu’ils étaient propriétaires de leurs terres, et que le gouvernement était au stade de la rédaction des titres de propriété. « Le gouvernement nous a donné la terre, et nous ne l’avons pas achetée ».85 Selon les participants aux groupes thématiques lors de la réunion communautaire dans la commune de Maromiandra, la terre a été vendue à leurs aïeux par des colons qui détiennent encore les titres relatifs à la terre. Ainsi, très peu de personnes ont les titres pour la terre qu’ils possèdent (se référer au

Tableau 5-2), et dans la Commune d’Ankilimalinike il semble qu’il n’y ait pas assez de terre pour une population grandissante, ce qui alimente des conflits dans la communauté.

En moyenne, il est signalé que 2% des ménages possèdent plus de deux hectares de terre, et que la majorité des ménages a moins d’un demi hectare.86

Tableau 5-2 : Propriété foncière dans la zone d’étude

Fokontany Avant titre de propriété Titre de propriété Andombiry Des individus - Andrevo bas - 1 personne Ampasimanilike Village - Benetse* Des individus 7 individus Saririake - 60 individus Sikili - 1 personne Ankilimalinike - Des individus Antsoity - 20 individus Ambala Des individus - Beravy bas Des individus - Antanimikody - Des individus Tanandava Metayer - Des individus Tsiafanoka Des individus 2 individus Ampanlia Des individus - Andranoboka Des individus - Ankarandoha Des individus - Antsarihy Des individus - Sakabera Des individus - Ambohitsabo Des individus - Tsongobory - Des individus Anketraka Des individus Des individus Le Batterie - Un certain nombre d’individus Source : Étude de référence de 2006 et entretiens auprès de groupes thématiques avec les membres de la communauté, 2012

Lors des entrevues des ménages, la grande majorité des personnes interrogées a confirmé que leurs propriétés étaient des propriétés privées (73%). Ceci ne signifie cependant pas que les ménages ont un titre légal. Il est vraisemblable que les habitants détiennent les « petits papiers » qui sont reconnus par les responsables locaux mais qui pourraient ne pas avoir de valeur devant les tribunaux. Comme le montre la Figure 5-2, parmi les personnes interrogées 20% de plus sont soit incertains soit incapables de donner des informations sur leur statut par rapport à leur propriété, confirmant encore plus la confusion qui règne au niveau du régime qui régit les titres de

85 Discussions lors de réunions des groupes thématiques avec les Chefs et les Aînés des villages, juin 2012. 86 Ibid.

Coastal and Environmental Services 38 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 propriété dans les zones rurales.

80.00%

70.00%

60.00%

50.00%

40.00% PourcentagePercentage des of ménages households 30.00%

20.00%

10.00%

0.00% PrivatelyPropriété LocationRenting CommunalyPropriété InconnuUnknown NonN/A ownedprivée communaleowned disponible

Figure 5-2: Types de propriété dans la zone d’étude Source : Enquête auprès des ménages, 2012

5.6 Utilisation de la zone de la concession minière

La zone de la concession minière est utilisée par les communes pour le pâturage, la collecte de ressources naturelles et l’agriculture saisonnière. Elle abrite aussi leurs tombes (se référer à la Section 5.17.5 pour des informations supplémentaires). La zone adjacente à l’escarpement de calcaire est riche en eau souterraine et est ainsi attrayante pour l’agriculture. Plusieurs petits hameaux temporaires (souvent seulement 1 ou 2 familles) qui travaillent dans le maïs, le manioc et le coton se trouvent dans la partie est de la zone minière. Ces familles pourraient être involontairement réinstallées et, si possible, des déplacements physiques seront évités et mis en œuvre en tant que dernier recours, en conformité avec les exigences de la Banque Mondiale et de la SFI.

Des négociations entre WTR et les Communes ont été entreprises et il a été convenu que la compagnie minière explorerait la zone à des fins minières. Plusieurs conditions ont cependant été posées, y compris l’utilisation continue de certaines partie de la zone de concession qui ne sont pas sur la voie de la mine ; des compensations générales pour les communautés environnantes en termes d’initiatives de développement ; une compensation pour les ressources perdues ; une Réhabilitation post-activités minières ; et une consultation continue avec les parties affectées.

Un Droit de sol pour la zone minière a été déposé par la compagnie minière auprès de l’Administration foncière et un état parcellaire de la zone minière a été mené en 2004. Un recensement et un inventaire des terres, des zones de pâturage, des tombes, des champs et des cultures affectés sont actuellement entrepris par Toliara Sands.

Les villages sont plus ou moins éparpillés dans la zone d’étude et consistent en des grappes de maisons traditionnelles. La terre, qui est spécifiquement allouée aux villages pour le pâturage et l’agriculture (par des individus en particulier), identifiée par l’enquête indique que d’autres terres que celles qui ont été identifiées dans l’étude de référence de 2006 sont actuellement cultivées. Ceci est en accord avec la nature temporelle et changeante des pratiques agricoles dans la zone.

Coastal and Environmental Services 39 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

5.7 Stratégies de subsistance

Les principales stratégies de subsistance dans la zone d’étude sont l’agriculture, l’élevage, la collecte de ressources naturelles en plantes et la fabrication de charbon. Le potentiel agricole est entravé par des problèmes tels que la distance entre les zones de production et les marchés internes et externes, la mauvaise infrastructure routière, les faibles rendements économiques des agriculteurs et le manque d’irrigation, de techniques modernes et de capital.87

L’écroulement du barrage d’alimentation sur la Rivière Manombo en 1978, qui a affecté le canal fournissant l’irrigation dans la zone, représente un revers important pour les producteurs locaux de riz et de maïs dans la zone d’étude. En conséquence, la commercialisation des ressources naturelles tels que le bois de chauffe et le charbon est devenue une partie importante de la stratégie des modes de subsistance de la zone. Le barrage a récemment été réparé et les activités agricoles reprennent lentement.

Bien que certains ménages de la zone du projet n’aient recours qu’à une seule activité de subsistance telle que la pêche ou la fabrication de charbon, la majorité des ménages pratique une stratégie composée de plusieurs modes de subsistance qui associe un certain nombre d’activités de subsistance et productrices de revenus, y compris la culture, l’élevage, la collecte et la chasse en forêt, la pêche et la fabrication de charbon. Cette économie mixte s’est développée en partie à cause de la dégradation des modes de vie traditionnels ainsi que du besoin de rehausser la sécurité alimentaire à cause des avaries climatiques et des pénuries d’eau. Le Tableau 5-3 présente la participation relative des villages aux différentes stratégies de subsistance.

Tableau 5-3: Activités de subsistance dans les villages dans la zone d’étude Récoltes Chasse/ Fokontany Élevage Pêche Charbon agricoles cueillette Ampasimanilike Tous Tous Aucun Tous De la cueillette Ankilimalinike Beaucoup Beaucoup Aucun Certains Certains Andombiry Beaucoup Beaucoup Aucun Beaucoup Certains Andrevo Bas 5% 5% 95% 10% aucun Andrevo Haut Tous 70% 80% 70% Aucun Antapoake Beaucoup Beaucoup Aucun Certains Beaucoup Benetse Tous 50% Aucun 50% Certains Ranobe Beaucoup Beaucoup Beaucoup Aucun Beaucoup Saririaka Beaucoup Beaucoup Aucun 12 Ménages Beaucoup Sikily Beaucoup Beaucoup Aucun Beaucoup Beaucoup Tanandave Beaucoup Beaucoup Aucun Beaucoup Beaucoup Ankatrakatra Tanambe Beaucoup Beaucoup 1 personne Beaucoup Beaucoup Manirisoa Tanandava Beaucoup Beaucoup Certains Beaucoup Certains Metayer Beravy Antsoity Beaucoup Beaucoup Certains Beaucoup Beaucoup Beravy Ambala Beaucoup Beaucoup Aucun Beaucoup De la chasse Beravy Bas Beaucoup Beaucoup Beaucoup Certains Beaucoup Tsianisiha Beaucoup Beaucoup Aucun Certains Certains Tsiafanoka Tous 80% Aucun 10% Beaucoup Antanimena Beaucoup Beaucoup Aucun Certains Aucun Antanimikody Beaucoup Certains Aucun Certains Certains Ampanlia Beaucoup Beaucoup Aucun Certains Peu Andranoboka Beaucoup Beaucoup Aucun Certains Peu

87 Van Vlaenderen, 2006, Évaluation d’impact social de Toliara Sands, Coastal Environmental Services, Afrique du Sud.

Coastal and Environmental Services 40 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Ankarandoha Beaucoup Beaucoup Aucun Certains Aucun Antsarihy Beaucoup Beaucoup Aucun Certains Aucun Sakabera 5% 40% Peu 25% Aucun Ambohitsabo Certains Certains 100% Certains Aucun Tsongobory Certains Certains 80% Certains Aucun Anketraka Peu Certains 80% Peu Aucun Le Batterie Peu Certains 100% Peu Aucun Source : Étude de base 2006 et entretiens des groupes thématiques avec les membres de la communauté, 2012

5.7.1 Agriculture

Deux types d’agriculture sont pratiqués. L’agriculture permanente, qui est utilisée pour le coton, et la culture sur brulis, appelée hatsaky dans le dialecte local, est utilisée pour le maïs et le manioc. La Hatsaky qui est surtout pratiqué dans la savane et près de l’escarpement, a une faible productivité et les parcelles sont généralement abandonnées après 3-5 ans. Bien qu’elle ait été déclarée illégale à cause de son effet néfaste pour l’environnement, hatsaky demeure populaire car les agriculteurs croient que cultiver les vieux champs ne rapportera pas un bon rendement.

L’agriculture dans la zone d’étude est surtout manuelle et utilise des bœufs pour labourer la terre, alors que ceux qui n’ont pas de charrue utilisent des pelles. Les ménages qui sont proches de la Rivière Fiherenana peuvent cultiver près des lits des rivières et ont un sol de relativement bonne qualité. Une petite partie des ménages a un système de canaux d’irrigation en place, bien que ces derniers peuvent s’ensabler et sont généralement mal entretenus. Plusieurs villages de la zone d’étude sont reliés à un réseau d’irrigation de 17km qui utilise l’eau de la Rivière Manombo. Cependant, la distribution de l’eau n’est pas bien organisée et les villages qui se trouvent plus loin le long du canal ne reçoivent pas suffisamment d’eau, de telle sorte que les communautés sont dépendantes d’une production alimentée par l’eau de pluie.88

Avant la crise politique de 2009, une majorité des villages de la zone d’étude cultivaient le coton, cette culture étant organisée par HASYMA, une organisation étatique privatisée qui aidait les cultivateurs de coton avec des semences, des intrants agricoles et qui s’était engagée à acheter et collecter leurs cultures. Les coûts des intrants étaient alors déduits du revenu du producteur de coton lors de l’achat de la récolte. Cependant, l’industrie textile du coton a déclinée et il s’ensuit que le coton n’est plus une source importante de revenus dans la zone. En 2002, la production de coton était de 70 tonnes dans le village de Tsianisiha et de 950 tonnes à Ankilimalinike89, récemment la culture du coton de la région reprend, bien que lors des entrevues des groupes thématiques, il a été signalé que la mauvaise pluviosité de 2011 avait affecté la production de coton.

La région est marquée par sa dépendance sur la production de maïs, qui est une culture de rente et de subsistance importante dans la région. Dans les années 80 et 90, alors que le pays s’ouvrait à une libéralisation du commerce, et sur les traces des politiques de l’UE qui favorisaient la croissance de l’élevage de bétail sur l’Ile de la Réunion, les régions du sud de Madagascar ont investi dans une production de maïs d’exportation à large échelle, s’écartant de l’agriculture pour des raisons de subsistance et se concentrant plutôt sur l’approvisionnement en aliments pour animaux.90

À l’apogée du commerce du maïs, une douzaine de compagnies basées à Toliara fournissaient un minimum de 4 000 tonnes de maïs par an à la Réunion. Pendant presque une décennie, les agriculteurs sont restés compétitifs dans l’exportation du maïs pour le fourrage des animaux de la Réunion, mais en 2002 l’exportation du maïs a baissé et le village de Tsianisiha n’a produit que 30 tonnes de maïs alors que le village de Ankilimalinike n’a produit que 200 tonnes dont 120 tonnes

88 PNUD, Plan Communal de Développement 89 Direction Régional Développement Rurale, chiffres pour 2005 90 Minten et al, Libéralisation du commerce

Coastal and Environmental Services 41 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 ont été consommées localement.91 Malgré son avantage stratégique géographique, sa chaîne d’approvisionnement a souffert d’inefficacités et, ultérieurement, la région a perdu son avantage compétitif.

Le riz est l’aliment de base préféré de la population de la zone d’étude et pousse là où l’eau se trouve en quantité suffisante, mais en particulier autour de la Rivière Manombo près d’Ankililoaka. Depuis le délabrement du système d’irrigation, la production rizicole a augmenté dans la zone d’étude.

Le manioc est essentiellement une culture de subsistance. Alors que la population préfère le riz, le manioc est l’aliment de base pendant les périodes de sécheresse et entre les récoltes de riz. En 2002, Tsianisiha a produit 150 tonnes de manioc et Ankilimalinike1650 tonnes. De ces dernières, 650 tonnes étaient pour la consommation locale.92

Les patates douces, le pois du cap (Phaseolus linctus), lojy ou antsoroko (Vigna sinensis), hantake (Dolichos lablab), les haricots beurres, les lentilles, les bananes, les mangues, la papaye et la canne à sucre sont d’autres cultures de subsistance que cultivent la plupart des villages dans la zone d’étude, et le surplus est souvent vendu sur les marchés locaux. D’autres cultures comprennent le kira (légumes verts), la carotte, le concombre, la salade et un légume chinois touffu appelé « petsay ».93 Certains agriculteurs apportent leur surplus à la Ville de Toliara, ou des collecteurs visitent les villages et les marchés locaux pour acheter les produits. La canne à sucre est utilisée localement pour la préparation du rhum.

Dans la plupart des ménages villageois, le chef de famille est responsable de l’agriculture. Les hommes labourent et sèment les semences avec leurs fils, alors que les hommes et les femmes sarclent et récoltent, et les femmes sont généralement chargées de la vente du surplus des récoltes aux marchés locaux.94

Le maïs est généralement planté tout au long de l’année, et les autres cultures sont surtout plantées pendant la saison des pluies qui s’étend entre janvier et mars. Le manioc et le maïs sont vendus en juin, en août et en septembre, bien que les prix ne soient pas concurrentiels car les cultures sont généralement abondantes et n’ont pas le goût et la composition nutritive des aliments sauvages. Le calendrier saisonnier du Tableau 5-5 montre les périodes de plantation et de récolte des principales cultures de la zone d’étude.

Malgré des grands efforts investis dans la production agricole, 77 % des ménages interrogés ont déclaré qu’ils connaissaient des périodes de pénurie alimentaire à un moment donné de l’année, surtout pendant la période entre janvier et mars. Des 77% ménages interrogés, 42% ont fait savoir que ceci était essentiellement dû aux catastrophes naturelles, ce qui illustre la vulnérabilité relative des ménages face aux chocs naturels et aux évènements climatiques.

39% des ménages interrogés en plus ont indiqué qu’ils luttaient pour produire assez de nourriture pour nourrir leur famille, ce qui est vraisemblablement lié à la dépendance des agriculteurs sur des pratiques de subsistance qui sont caractérisées par un manque d’intrants et d’outils modernes.

5.7.2 L’élevage

Le zébu est le plus important type de bétail dans la zone. Il n’est pas élevé à des fins commerciales mais plutôt vendu et acheté en fonction des besoins de la famille. En période de

91 Direction Régional Développement Rurale, chiffres pour 2005 92 Plan communal de développement commune rurale d’Ankilimaliniky 2003, Plan de développement commune rurale de Tsihanisiha, 2003 93 Réunions de groupes thématiques avec des membres de communautés, juin 2012. 94 Bram Tucker, Mr. Tsimitamby, Frances Humber, Sophie Benbow, et Taku Iida, La collecte pour le développement : une comparaison de l’insécurité alimentaire, de la production et des risques entre les agriculteurs, les collecteurs forestiers, et les collecteurs marins dans le sud- ouest de Madagascar, Organisation humaine (Foraging for Development: À Comparison of Food Insecurity, Production and Risk Among Farmers, Forest Foragers, and Marine Foragers in Southwestern Madagascar, Human Organization), Vol 69, nr. 4, 2010

Coastal and Environmental Services 42 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 contraintes financières, le zébu est vendu pour de l’argent comptant, et dans des moments de revenus supplémentaires, l’argent est promptement investi dans l’achat de bétail. En dehors d’être une mesure de la richesse, le bétail est utilisé lors de cérémonies de sacrifice et en tant qu’animaux de trait qui transportent les biens et labourent les champs. En moyenne, les ménages de la zone d’étude possèdent 12 têtes de bétail. Cependant, certaines familles ont de plus grands troupeaux d’environ 50 têtes de bétail, alors que d’autres n’en possèdent aucune. En 2002 Ankilimalinike comptait 2 500 zébus et Tsianisiha 395 zébus.95

En général, les zébus se déplacent librement dans les zones de la commune et nécessitent une gestion minimale. Cependant, avec la hausse des vols de bétail, les zébus sont maintenant menés en troupeau par des gardiens qui sont payés et qui durant la saison sèche, veillent sur le pâturage dans les zones boisées qui se trouvent au sud de la concession minière. Pour offrir suffisamment de pâturages au bétail, les zones de prairies sont régulièrement incendiées pour encourager la pousse d’une nouvelle herbe.96

En dehors du zébu, la plupart des familles dans la zone d’étude ont des chèvres et des poulets, et certaines familles élèvent des moutons, des dindes, des oies et des cochons. La plus grande partie des bêtes d’élevage sont vendues de manière opportuniste, par besoin d’argent comptant, et sont parfois abattues pour être consommées. Ceci à l’exception des poulets qui sont souvent vendus et préparés pour des invités, alors que la viande de zébu est régulièrement achetée au marché local de Toliara.

Bien que 80% de ménages interrogés lors de l’enquête auprès des ménages possèdent des animaux de ferme, cela se limite en majeure partie à de petites quantités d’animaux qui comprennent surtout des poulets, des zébus et des chèvres comme le montre la Error! Reference source not found. 5-3. Les poulets représentent le plus grand nombre, et seuls 10% des ménages interrogés possèdent de grands troupeaux de zébus ou une grande quantité de poulets.

2121 and et plus more

à 11 to 20 Poulets Chickens Chèvres à Goats

1 to 10 Zébu Nombred’animaux

Numberofanimals Zebu

Zéro

Zero

0 20 40 Nombre60 de80 ménages100 120 140 160 # of Households

Figure 5-3 : Animaux d’élevage courants que possèdent les ménages Source : Enquête auprès des ménages, 2012

95 Plan communal de développement commune rurale d’Ankilimaliniky 2003, Plan de développement commune rurale de Tsihanisiha, 2003 96 Van Vlaenderen, 2006, Évaluation d’impact social de Toliara Sands, Coastal Environmental Services, Afrique du Sud.

Coastal and Environmental Services 43 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

L’élevage rencontre divers défis, notamment toutes les difficultés et les dépenses liées à l’obtention des vaccins appropriés. Les cliniques vétérinaires sont pratiquement inexistantes en dehors de la capitale ; et la plupart des ménages ne peuvent pas couvrir les frais de déplacement pour faire venir un vétérinaire chez eux.97

De plus, le vol de bétail est un grave problème pour la zone, et la sécurité dans la région a fortement été mise à l’épreuve par la présence croissante des Dahalo, des groupes errants de bandits qui pratiquent le vol de bétail. Ils sont bien organisés, planifient judicieusement leurs attaques à l’avance, sont typiquement armés avec des fusils, et sont connus pour les utiliser. Pour réagir aux incursions violentes et régulières des Dahalo, les villages ont établi leurs propres systèmes de sécurité. Dans la Commune de Belalanda, par exemple, les hommes de 18 à 50 ans doivent dédier une partie de leur temps à des patrouilles de nuit, bien que faute d’armes, ils le font souvent à leur propre risque.98 En 2001, 1 000 têtes de zébu ont été volées à Ankilimalinike, et récemment des familles ont aussi commencé à investir dans le porc (car il est plus facile à surveiller) plutôt que dans le bétail.

Les prix des animaux d’élevage dépendent de la taille et du sexe de l’animal. Dans la zone d’étude, le prix d’un zébu peut aller de 300 000,00 MGA à 500 000,00 MGA tandis qu’une chèvre peut couter entre 80 000,00 et 100 000,00 MGA. Les poulets sont vendus sur la plupart des marchés locaux, et le prix du poulet varie entre 5 000,00 à 15 000,00 MGA.

5.7.3 La pêche

Bien que la pêche soit la source principale de revenus pour 59 000 pêcheurs à travers Madagascar, seuls quelques villages dans la zone d’étude sont impliqués dans la pêche. La pêche dans la zone est en majorité traditionnelle, et est pratiquée par le groupe ethnique Vezo qui habite les Communes côtières de Tuléar vers le nord jusqu’à Majunga. Ils sont d’excellents navigateurs, et utilisent rarement les bateaux motorisés, mais pêchent plutôt dans des bateaux de bois traditionnels (pirogue) creusés dans des troncs de bois et qui intègrent une perche de stabilisateur et une voile rectangulaire.

Les principaux poissons capturés comprennent le poisson à nageoires (le poisson de récif, les espèces associées aux mangroves, celles qui sont démersales et pélagiques), les élasmobranches (les requins, raies et le poisson scie), les mammifères marins (les dauphins et les dugongs), les tortues de mer, les crustacés (la crevette, le homard et le crabe des mangroves), les céphalopodes (la pieuvre, le calmar et la seiche), et les échinodermes (les concombres de mer et les oursins comestibles).

Traditionnellement, la pêche se fait à moins de 10 kilomètres du littoral dans la barrière de corail, dans les lagunes et les systèmes de mangrove en utilisant de petits filets, des lances ou des lignes.99 Plus récemment, certains pêcheurs ont eu recours à des pratiques plus nocives pour l’environnement en utilisant de grands filets. Des efforts ont été faits pour réduire ces pratiques en partie parce que les réserves de poissons des lagunes locales sont en train de s’épuiser bien qu’aucune interdiction officielle n’ait été établie concernant la taille des prises qu’un seul pêcheur peut pêcher en un jour ou en un mois.100 La pêche dans le Lac de Ranobe est essentiellement pour la consommation locale.

Les pêcheurs vont généralement en mer tôt le matin par groupe de trois (et parfois aussi la nuit). Souvent les membres d’une famille travaillent ensemble, mais les équipes peuvent consister en des connaissances. Dans de tels cas, les captures sont divisées de manière égale parmi les membres de l’équipe. Les hommes sont généralement ceux qui pêchent, mais lorsque le poisson

97 PNUD, Plan Communal de Développement 98 Ibid 99 Le docteur des récifs, les Vezo, Les parties prenantes, (Reef Doctor, Vezo People: The Stakeholders) consulté le 31 juillet 2012 100 Fonds Africain de Développement, Xommunautés de pêcheur à Tuléar Madagascar (African Development Fund, Madagascar Tuléar Fishing Communities)

Coastal and Environmental Services 44 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 est abondant les femmes vont aussi en mer, bien que le rôle essentiel des femmes soit généralement la vente des poissons sur les marchés locaux, et les enfants rassemblent les petits poissons sur les bords de lac.

Les poisons sont triés pendant le trajet de retour d’une expédition de pêche, et à l’arrivée la moisson est prête à être vendue. Les propriétaires d’hôtels et les locaux achètent sur la côte. Le poisson est généralement transporté au marché avec les taxis locaux (les taxis brousses), tandis que les prises restantes sont ramenées au foyer où les femmes trient encore le poisson et les préparent pour être vendu aux collecteurs pour une vente ultérieure dans les centres urbains. Les collecteurs ont souvent un contrat avec les pêcheurs, qui les engage à acheter leurs prises. Le poisson est aussi troqué avec le groupe ethnique mikea contre des aliments sauvages.

Durant les mois d’été entre février et novembre, le pêcheur concentre sa pêche sur les larges bancs de tovy (petits poissons), souvent en utilisant des moustiquaires. Durant le mois de décembre les tortues de mer sont récoltées à marée basse sur les platiers ou par la plongée en apnée ou par la plongée autonome. Bien que ce soit une activité illégale, elle est difficile à gérer et contrôler. Seuls quelques vaisseaux motorisés plus larges et des chalutiers sont utilisés, essentiellement pour les crevettes. La pêche dans le Lac de Ranobe est essentiellement pour la consommation locale.

Certains des défis auxquels le pêcheur fait face comprennent l’accès limité au crédit pour acheter des bateaux plus rapides et plus grands ou investir dans leur chaîne d’approvisionnement, des rendements faibles, et les pêcheurs sont souvent prédisposés à des maladies évitables telles que la paludisme, la diarrhée et les infections respiratoires.

5.7.4 Les charbonniers

Le charbon est produit par les hommes, les femmes et les enfants essentiellement durant la saison sèche entre mai et octobre, et bien que la production de charbon soit considérée comme une pratique interdite, elle est autorisée si les charbonniers sont enregistrés auprès de l’Association des producteurs de Charbon, « TONGASOA », et produisent un maximum de 30 sacs tous les trois mois. Cette Association, initiée par la World Wildlife Fund (WWF) après que le Gouvernement ait essayé d’interdire la production de charbon, est basée à Ankatrakatrake.

Dans la zone d’étude 23% des producteurs de charbon ont des licences d’exploitation, et durant les entrevues des groupes thématiques il a été difficile de déterminer quelle est la quantité de charbon produite par ces individus vue leur répugnance à partager les informations sur une pratique illégale.101 Dans l’enquête auprès des ménages seul six participants (3%) ont déclarés qu’ils produisaient du charbon.

Cependant, l’équipe de recherche a observé une production importante et des sites d’entreposage rudimentaires suggérant que les taxes et amendes sur la production de charbon non réglementée peuvent faire que des individus nient leur participation au secteur même si le commerce du charbon, qui a débuté en 1980, est en croissance rapide, et que presque tous les villages dans la zone d’étude se livrent au commerce du charbon.

5.7.5 La production de rhum

Le rhum est produit à travers Madagascar, et le populaire toaka gasy, est généralement fait en petite production fonctionnant au niveau villageois. C’est un composant critique de beaucoup de cérémonies religieuses, et est consommé régulièrement par une grande partie de la population.

Le rhum maison n’est pas censé être vendu, mais cette loi est régulièrement ignorée. Le rhum offre une source importante de revenus à de nombreux foyers lorsque les rendements des cultures

101 PNUD, Plan de développement

Coastal and Environmental Services 45 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 sont faibles, car la demande en alcool est constante. Même à son plus faible niveau de production, un ménage peut gagner 18 USD par an, bien que des études montrent que les producteurs plus zélés peuvent gagner jusqu’à 1 280 USD, soit le triple du revenu national moyen des ménages.102

Le rhum est produit à partir de la canne à sucre mélangée avec une quantité substantielle d’écorce parfumée, largo, qui permet d’accélérer le processus de distillation, et en conséquence, ce processus de production représente une pression supplémentaire pour les ressources forestières puisque des zones sont dégagées pour cultiver de la canne à sucre, et que les arbres dépouillés de leur écorce meurent.

5.7.6 Le travail et le commerce artisanal

Beaucoup de ménages dans la zone d’étude s’assurent qu’ils ont des moyens de subsistance multiples pour se mettre à l’abri des mauvaises récoltes ou d’autres désastres imprévus. Pour certains, cela veut dire le fait développer un savoir-faire artisanal et offrir des services aux voisins. Les artisans en maçonnerie, en charpenterie, en couture, en tissage de panier et en forgeage en forêts représentent un petit segment de la population (2%), et étant donné les contraintes d’approvisionnement et les coûts du matériel à payer d’avance, les charpentiers et les ferronniers ne construisent et ne réalisent généralement que sur commande.

En général, les charpentiers construisent des charrettes, des bateaux et des meubles, et les femmes cousent et tissent des paniers avec roseaux récoltés dans les lacs et les lits de rivières. Parmi les ménages interrogés, seul 7% ont indiqué avoir un savoir-faire artisanal, à savoir la couture et la maçonnerie.

Très peu de personnes sont employées dans les institutions gouvernementales et un petit pourcentage de la population travaille dans le tourisme, et dans le secteur des Organisations Non- Gouvernementales (ONG). Spirnam, par exemple est une ONG qui fait pousser de la spiruline pour des ventes commerciales dans la zone. Cependant la plupart des villages ont au moins un petit bar et magasin vendant divers produits tels que des savons, des aliments de base – périssables et en conserve –, des recharges téléphoniques, des articles en plastique et des produits de nécessité quotidienne.

Peu de grandes entreprises existent en dehors de Tuléar I, mais environ 3 400 micro-entreprises emploient 70% de la main d’œuvre du secteur privé.103 Elles sont actives impliquées dans l’aménagement immobilier, la construction, les services de transport, la gestion de restaurant et d’hôtel, les industries extractives (typiquement l’exploitation minière de pierres précieuses et de minerais), et les ventes de base.

5.8 D’autres utilisations des ressources naturelles

La subsistance des ménages locaux dépend énormément des ressources naturelles. Dans la zone d’étude on rapporte que les hommes chassent les animaux sauvages durant la saison sèche en utilisant des fusils, et des pièges pour capturer des petits mâles, y compris les kibo, tandraky, et tambotriky, et, étant donné la forte dépendance sur l’agriculture de subsistance, il n’est pas étonnant que la chasse et la cueillette de plantes soient des ressources importantes pour la survie quotidienne des villageois.

La forêt fournit du bois pour la construction des maisons, des clôtures, des bateaux, des charrettes à bœuf, des meubles et des sculptures ; des fruits sauvages (lamoty, andranaha, kapiky ala) ; et des tubercules (ovyala, babo, balo, sosa, fagnitsy) pour la consommation des ménages, ainsi que du miel et des plantes médicinales.

102 Mitchel T. Irwin et Hasina Vololona Ravelomanantsao, La production illégale de rhum menace la santé des populations de lémuriens à Tsinjoarivo, centre-est de Madagascar : Rapport succinct et demande d’informations (Illegal Rum Production Threatens Health of Lemur Populations at Tsinjoarivo, eastern central Madagascar: Brief Report and Request for Information), Lemur News, Vol. 9, 2004 103 SPREAA

Coastal and Environmental Services 46 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Selon le WWF plus de 20% des espèces forestières sont utilisées à des fins médicinales et les animaux des forêts tels que la pintade, le potamochère, les tenrecs et les tortues sont chassés104.

Les forêts sont généralement tenues en haute estime par la population locale qui croit qu’elles sont peuplées par les esprits des ancêtres. Les villageois vénèrent certains arbres qui sont considérés comme sacrés tel que le Tamarindus indica L. (Kily), et le baobab, qui se situent souvent dans ou au bord du village et qui sont utilisés pour les réunions et les offrandes communautaires.

Certaines communautés le long de la côte bordant la RN9 collectent des récifs coralliens qu’elles utilisent comme matériaux de construction (c’.-à-d. Ambalaboy), et d’autres communautés produisent du sel pour le vendre. Ceci est particulièrement évident à Ifaty où Toliara Sands a aidé un projet communautaire de création d’une ferme de saliculture.

La zone autours du Lac Ranobe fournit des roseaux (vondro – Typha angustifolia) pour le chaume, et certaines habitations sont construites à partir de clayonnage et d’enduit avec un toit de chaume, tandis que d’autres consistent de blocs de béton avec un toit de tôles ondulées. La Figure 5-4 illustre le pourcentage de ménages interrogés qui utilisent les produits forestiers qui ne sont pas du bois d’œuvre dans leurs stratégies de subsistance.

Dans l’enquête auprès des ménages, aucun participant n’a admis qu’il chassait les animaux et les oiseaux, et seules deux personnes interrogées ont déclaré qu’elles collectaient du bois pour la fabrication de meubles, et un groupe restreint représentant 10% des participants a confirmé qu’il collectait du bois de chauffe pour l’énergie. Des discussions informelles avec les villageois et des observations sur le terrain ont cependant suggéré que les locaux s’adonnent régulièrement à ces activités. Comme l’exploitation forestière pour l’utilisation du bois est mal vue par les groupes locaux de conservation et le WWF, la peur des amendes, et/ou des autres répercussions légales peuvent avoir pesé sur les réponses des participants.

CollecteCollecting de l’herbe grass pour forle chaume thatching

Collecte desCollecting plantes médicinalesmedicinal plants

Collecte des fruits et légumes sauvages Collecting wild fruits and vegetables

0.00% 5.00% 10.00% 15.00% 20.00% 25.00% 30.00% 35.00% PourcentagePercentage des of ménages Homes

Figure 5-4: Pourcentage des ménages qui collectent des produits forestiers qui ne sont pas du bois d’œuvre Source : Enquête auprès des ménages, 2012

5.8.1 Calendrier saisonnier

Une connaissance des activités saisonnières est importante pour évaluer les impacts d’un projet et planifier l’atténuation. Le Tableau 5-4 présente un calendrier saisonnier pour la zone d’étude.

104 Julie Bremner, Augmentation de l’efficacité de la production du charbon et mise en œuvre d’une chaîne d’alimentation de charbon durable dans la ville de Tuléar au sud-ouest de Madagascar (Increase in Charcoal Production Efficiency and the Implementation of a Sustainable Charcoal Supply Chain to the City of Toliara in Southwestern Madagascar), rapport de fin de travail pour le WWF, Ankilimalinika, 2010

Coastal and Environmental Services 47 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Tableau 5-4: Calendrier saisonnier pour la zone d’étude Activités/ Jan. Fév. Mar. Avr. Mai Juin Juil. Août Sep. Oct. Nov. Déc. Caractéristiques Saisons des pluies (asara) Chasse et cueillette Forêts brûlées et défrichées Semailles du coton Récolte du coton Semailles du maïs Récolte du maïs Semailles du riz Récolte du riz Plantation du manioc Récolte du manioc Pêche de petits poissons Charbon Paludisme Grippe et toux Circoncision Mariage Fanambadiana Bain des reliques royales Tromba (possession par les esprits) Bilo Période avec le moins de nourriture Fermeture des écoles Source : réunion communautaire

Le Tableau 5-4 démontre que la période d’avril à juin connaît une activité agricole élevée. Durant la saison des pluies, lorsque la nourriture est limitée parce que les récoltes sont en grande partie consommées, la chasse et la collecte sont importants, tandis que la période entre août et décembre est importante pour les activités socioculturelles et les rituels. La période entre janvier et mars (c’.-à-d. avant la récolte) est celle pendant laquelle les ménages dépendant essentiellement de la culture de subsistance et sont les plus vulnérables à la pénurie alimentaire.

À ce titre l’approvisionnement en nourriture dépend de deux conditions atmosphériques distinctes en cours d’année – une saison des pluies de novembre à avril, et une saison sèche de mai à octobre. Le Error! Reference source not found. 5-5 met l’accent sur certains des produits alimentaires clé qui deviennent disponibles à la consommation au cours de l’année.

Coastal and Environmental Services 48 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Tableau 5-5: Calendrier de la culture saisonnière, la collecte de nourritures et la pêche Cultures vivrières Cultivé Le riz Saison des pluies, fin de la saison sèche Le maïs Saison des pluies, début de la saison sèche, fin de la saison sèche Les aliments sauvages Collectés Les tubercules Ovy Saison sèche Le miel Saison des pluies Le poisson d’eau douce Toute l’année La mangue Saison des pluies Produits alimentaires Prise marins La pieuvre Printemps Le concombre de mer Printemps Crabes Toute l’année Source : Tucker et al, La collecte pour le développement (Foraging for Development) et Mahr et al, L’éducation alimentaire pour les enfants illettrés (Nutrition Education for Illiterate Children)

Durant la saison des pluies les récoltes comprennent le manioc, les lentilles, le maïs, le coton, les patates douces, l’armoise, la canne à sucre, les bananes, les légumes (les tomates, les oignons, le cresson), les haricots et les mangues, et la saison sèche voit la culture du maïs, du manioc, des lentilles et des haricots.

5.9 Conservation

5.9.1 La gestion de ressources à base communautaire

Les ressources naturelles dans la zone d’étude sont actuellement menacées. En plus de la destruction des forêts suite à la production du charbon par les villageois locaux, l’extraction commerciale de bois d’œuvre par les sociétés à Tuléar (dont la majorité est supposée être illégale) est aussi en croissance. Les permis d’exploitation du bois d’œuvre pour une utilisation locale et commerciale dans les zones forestières sont accordés par le Ministère de l’Environnement des Eaux et Forêts.

Cependant, suite à la surconsommation des ressources naturelles, les abus du système de permis et les tendances actuelles dans le domaine de la gestion participative de la conservation, des initiatives de gestion des ressources naturelles à base communautaire dans la zone ont été développées.

Le FiMaMi (Fikambanana Miaro ny Alan’I Mikea), par exemple, qui est une association intercommunale pour la conservation de la Forêt Mikea constituée de maires de tous les firaisana autour des forêts Mikea, a été établie comme réseau en faveur de la conservation et du développement dans la région Mikea pour prendre la relève pour ce qui est de certaines fonctions gouvernementales relatives à la gestion de l’utilisation des ressources naturelles.

Dans le contexte de cette initiative, la gestion de l’utilisation des ressources locales est négociée entre les communautés locales qui sont parties prenantes. Ceci s’appelle la Gestion Locale Sécurisée (Gelose).

La Gelose est organisée à trois niveaux, nommément celui du comité de concentration (au niveau villageois), à celui de la structure communale (niveau communal) et à celui de la structure intercommunautaire (au niveau firaisana). Une fois qu’un accord est atteint concernant les problèmes d’utilisation de ressources à tous les niveaux, un dina, qui est une sorte de loi interne basée sur la coutume locale, est formulé. La décision est prise par la Gelose et les dina sont ultérieurement ratifiés par la loi nationale.

Ces nouvelles initiatives sont toujours à leurs stades initiaux et travaillent actuellement en parallèle avec les structures gouvernementales. Dans la zone d’étude il n’y a qu’une seule Gelose, notamment dans le village de Ranobe. L’organisation malgache SAGE renforce actuellement les

Coastal and Environmental Services 49 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 capacités de la Gelose.105

5.9.2 Le Projet WWF pour la création d’une aire protégée

Le travail du World Wildlife Fund for Nature (WWF) dans le district se concentre fortement sur la restauration et la protection de portions de la forêt de Mikea qui est unique dans le pays, un écosystème de transition avec les attributs de la forêt épineuse du Sud et de forêts de feuillus plus au nord. Malgré son importance en tant que biome qui abrite des espèces endémiques – certaines zones font état de 90% d’endémisme des plantes – ainsi que des espèces rares, telles que les tortues et les lémuriens qui sont menacés, la forêt n’est pas protégée dans son entièreté par le gouvernement, et tend à se dégrader rapidement, notamment alors que des villageois cherchent plus de terres arables, de bois de chauffe et de biomasse pour la production de charbon.

Des tentatives ont été faites pour décentraliser la gestion de la forêt, à travers le système « Gelose » (Gestion Locale Sécurisée) de l’État qui délègue les droits de gestion aux villages bordant la forêt.

La zone de concession minière est voisine d’une zone qui est actuellement au cœur d’une initiative de conservation. Avec le financement de Conservation International (CI), le World Wide Fund for Nature (WWF) mène une étude de faisabilité pour la création d’une aire protégée située entre la Rivière Fiherenana dans le sud et la Rivière Manombo dans le nord. La frontière ouest de la zone d’intérêt est la mer, alors que le Plateau forme la frontière est.

Sept communes sont concernées par le projet de conservation : , Belalanda, , Tsianisiha, Maromiandra, et Ankilimalinike. Les activités du projet affectent environ trente fokontany de ces communes.

Le projet a l’intention d’identifier plusieurs zones dans l’aire protégée proposée. Celles-ci comprennent une zone de noyau dur, y compris les différents habitats (plantes et animaux), pour une protection totale ; les zones tampons qui permettront une activité et une utilisation des ressources limitées, une zone de service pour les activités touristiques et éducatives et, une zone d’habitation pour les personnes qui habitent déjà dans la zone.

En ligne avec la philosophie actuelle de conservation, le plan de conservation sera développé en consultation avec la population locale et comprendra un plan de développement communautaire durable. Puisque la zone de la concession minière avoisine la zone de conservation proposée et que la voie de desserte passe à travers la zone de conservation proposée, une collaboration étroite entre le promoteur du projet minier et l’initiative de conservation est importante.

5.10 Niveau de vie

La plupart des ménages consomment quotidiennement des feuilles de patates douces, du manioc pilé et du maïs. Très peu de ménages consomment de la viande plus d’une fois par semaine et la plupart des ménages habitant sur la côte consomment du poisson au moins trois fois par semaine.

Le Programme d’alimentation mondial (PAM) estime que la Région d’Atsimo Andrefana est l’une des zones les plus vulnérables et en situation d’insécurité alimentaire du pays, avec plus d’un quart de million de personnes risquant de connaître des chocs graves dus aux sécheresses. Dans l’enquête de 2009/2010, près de 100% des ménages auprès desquels le PAM a enquêté ont connu une réduction de leur approvisionnement alimentaire, et souffrent d’une baisse nette dans leurs capacités à satisfaire les besoins de survie de base à cause d’événements météorologiques extrêmes.106

105Van Vlaenderen, 2006, Évaluation d’impact social de Toliara Sands, Coastal Environmental Services, Afrique du Sud. 106 Programme Alimentaire Mondial, Intervention prolongée de secours et de redressement (PRRO 200065), Réponse aux désastres nationaux actuels et à l’insécurité alimentaire saisonnière à Madagascar, 2010

Coastal and Environmental Services 50 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Minten et al dans des entretiens de groupes thématiques avec des membres de la communauté à Benetse ont trouvé que plus de 70% des ménages ont lié la déforestation à des diminutions de la production agricole et ont fait l’expérience d’une plus grande fréquence de sécheresses et de pénuries d’eau par rapport à ce qu’ils ont vécu dans le passé.107

Les ménages à Benetse ont déclaré que la disponibilité des terrains diminuait et que les productions agricoles étaient en baisse. La plupart des ménages indiquent qu’ils ne peuvent pas couvrir le coût des aliments de base, tandis que les prix augmentent pendant cette période difficile. Durant la saison de la « faim » (c’.-à-d. de janvier à mars) les fermiers sont souvent contraints à faire des prêts, et mettent en gage une portion importante de leur récolte pour un montant minimum d’argent.108 Il est aussi connu que les enfants mangent des mangues vertes ou des fruits de cactus pour éviter la faim durant la saison de la « faim » (kerepaosa).109

Il est cependant important de souligner à nouveau que la plupart des ménages utilisent un mélange de moyens de subsistance et ajustent leurs activités génératrices de revenus selon leurs besoins courants. Les revenus mensuels moyens sont donc difficiles à évaluer, et bien que les stratégies de subsistance soient importantes, les communautés dans la zone d’étude fonctionnent comme des économies monétaires, et peu d’échanges se font par troc.

Le revenu de ménage moyen dans le mois précédent l’enquête auprès des ménages et durant la saison sèche, aurait été de 185 000 MGA, soit environ 85 USD. Cependant, la moitié des ménages interrogés vivent de moins de 50 000 MGA par mois, ou moins de 1 USD par jour.

Sur la base de l’enquête auprès des ménages, les sources principales de revenus monétaires comprennent la vente de produits agricoles et l’emploi formel. La troisième catégorie la plus large – « autre » comprend 19% des sources génératrices de revenu totales – et est probablement liée à l’utilisation de ressources naturelles. Cependant, une discussion concernant les sources de ce revenu s’est avérée inconfortable pour les personnes interrogées.

Les dépenses des ménages sont dominées par les achats de nourriture, d’habits et de médicaments, ce qui fait un peu plus de 75% des allocations d’espèces totales (voir la Figure 5-5 ici-bas). « Autre » (surligné en jaune) couvre toutes sortes d’investissements y compris les intrants et équipements agricoles, les achats de bétail, les frais et les fournitures scolaires, et la construction.

107 Mintenet al, Libéralisation du commerce 108 Tucker et al, La collecte pour le développement 109 Johanna Mahr, Marzella Wuestefeld, Jope ten Haaf et Michael b Krawinkel, Éducation alimentaire pour les enfants illettrés dans le sud de Madagascar – Aborder leurs besoins, perceptions et capacités, Alimentation et santé publiques (Nutrition Education for Illiterate Children in Southern Madagascar – Addressing their Needs, Perceptions and Capabilities, Public Health Nutrition): 8(4), septembre 2004

Coastal and Environmental Services 51 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Nourriture Autre Vestimentaire Santé Transport Épargne Éclairage et cuisine

Figure 5-5: Pourcentage de l’allocation des dépenses des ménages Source : Enquête auprès des ménages, 2012

Le coût des denrées alimentaires varie dans les différents villages de la zone d’étude comme le présente le Error! Reference source not found.5-6.

Tableau 5-6: Coût des denrées alimentaires dans la zone d’étude en Ariary (MGA) Articles Unités Tsiafanoke Benetse Mangily Tuléar Tomates 10 unités 100 100 100 50 Oignons 5 unités 500 500 500 250 Manioc 6 unités 300 300 400 600 Riz 1 boîte 400 (non vendu à 350 350 370 Tsiafanoke) Maïs 1 boîte 80 100 100 120 Haricots beurres 1 boîte 600 400 600 600 Huile 1 litre 4 400 4 800 5 000 5000 Sel 1 boîte 100 100 100 100

Les prix moyens pour les denrées alimentaires de base dans la ville de Tuléar sont en moyenne plus chers que les prix des denrées alimentaires de base dans les communes rurales. La plupart des légumes frais poussent dans les villages ruraux qui avoisinent la région et sont vendus avec un bénéfice marginal sur le marché local à Tuléar.

Toliara Sands emploie actuellement 12 personnes venant de Benetse, ce qui a un impact sur la vie de ces employés. Bien que l’emploi avec Toliara Sands n’ait pas fondamentalement changé leur mode de vie, jusqu’à 60% de ces employés peuvent maintenant utiliser leurs revenus pour acheter des biens, ce qui inclut essentiellement un zébu, des charrettes à bœuf, des bicyclettes et des fusils pour chasser les oiseaux.

Étant donné que Toliara Sands emploie tellement peu d’habitants locaux des villages avoisinants, une légère augmentation de la circulation de l’argent n’a pas entraîné des pressions inflationnistes sur l’économie locale. Les ménages dans la zone sont généralement pauvres avec peu de possessions matérielles, et les indicateurs de richesse relatifs comprennent le nombre de têtes de bétail, en particulier les têtes de zébu, appartenant à un ménage.

Coastal and Environmental Services 52 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Seul 13% des ménages interrogés ont un téléphone mobile, et 14% ont des télévisions. En termes d’avancées dans la production agricole, personne ne possède un tracteur, et seul 15% des personnes interrogées ont déclaré avoir une charrue. Les bicyclettes sont la forme de transport préférée, et dans l’enquête auprès des ménages 25% des personnes interrogées ont des bicyclettes et à peine plus de 4% des ménages dans l’échantillon de sondage possède une voiture ou une moto.

La Figure 5-6 donne la liste des articles de maison les plus courants dans la zone d’étude, où seul les articles les plus basiques prévalent.

BicycletteBicycle SewingMachine machine à coudre VaisselleIron crockery en fer Radio BedLit with avec mattress matelas ChaiseChair Moustiquaire Mosquito net Table Table

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% Pourcentage des ménages

Figure 5-6: Articles ménagers courants dans la zone d’étude Source : Enquête auprès des ménages, 2012

5.11 Infrastructure physique et sociale

L’infrastructure physique et sociale dans la zone d’étude est généralement pauvre. Un résumé des infrastructures éducative, de santé et commerciale dans la zone d’étude est présenté dans le Tableau 5-7.

Tableau 5-7: Infrastructure physique et sociale Fokontany Éducation Santé Commerce Ampasimanilike  EP (1)  Trou de forage Aucun Ankilimalinike  EP/ ES(2)  CSB II (3)  Marché  Quelques latrines à fosse  4 magasins Andombiry  EP  Trou de forage  Quelques étals de nourriture Andrevo Bas  EP  6 trous de forage avec  3 magasins généralistes pompes  2 bars  15 trous de forage traditionnels Andrevo Haut  EP  Trou de forage Andombiry  1 épicerie  Rivière Manombo  8 magasins de spiritueux  10 étals de nourriture Antapoake  EP  2 trous de forage non-  5 étals à nourriture couverts Benetse  EP (2)  CSB I  4 magasins généralistes  2 sources  Marché quotidien  Un réservoir de stockage  3 épiceries d’eau   10% des ménages ont des

Coastal and Environmental Services 53 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Fokontany Éducation Santé Commerce toilettes Ranobe  EP  Trous de forage individuels  1 magasin généraliste de ménages  8 étals de nourriture  Trou de forage communal avec pompe Saririaka  EP  2 trous de forage  3 magasins généralistes Sikily -  1 trou de forage - Tanandave -  Aucune donnée  1 magasin généraliste Ankatrakatra Tanambe Manirisoa -  1 trou de forage  3 étals de nourriture Tanandava Metayer -  Eau de rivière - Beravy Antsoity  EP  CSB II  Marchants de nourriture  Eau de rivière ambulants  Beravy Ambala -  Eau de rivière  Marchants de nourriture ambulants Beravy Bas -  Eau de rivière  7 étals de nourriture Tsianisiha  EP /ES  CSB II  Marché  Eau de rivière  40 étals de nourriture  1 trou de sonde  3 épiceries  1 magasin (vêtements, articles en plastique et en métal) Tsiafanoka  EP  CSB I  3 étals de nourriture  Eau de rivière et pompe  Marché hebdomadaire,  Trois pompes à eau mais journée spéciale le manuelles auparavant mais dimanche. seul celle que Toliara Sands a construite en 2012 fonctionne. Antanimena -  Eau de rivière  2 petits magasins  1 trou de forage Antanimikody -  Eau de rivière  4 marchands de nourriture Ampanlia - - - Andranoboka -  Pas de pompe à eau ou - de puits Ankarandoha - - - Antsarihy - - - Belalanda  EP/ES  Puits communal  Station de police  Réservoir d’eau  Centre communautaire

Sakabera -  Pas de pompe à eau ou - de puits Ambohitsabo -  Puits communal - Tsongobory  EP/ES  1 trou de forage  Bar  Magasins  Anketraka -  Puits communal  Le Batterie - - - Source : Réunions communautaires (1) PS : école primaire (2) ES école secondaire (3) CSB I et CSB II : Centre de Santé de Base, niveau 1 et niveau 2

Coastal and Environmental Services 54 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Les villages d’Ankilimalinike et de Tsianisiha, sont les principaux villages des deux Communes, et les plus développés en termes d’infrastructures. Le Tableau 5-10 montre plus en détail la présence de cinq cliniques de soins de santé principales dans la zone et que l’approvisionnement en eau de la majorité de la population vient des trous de forage. Cependant un nombre substantiel de villages manque de puits communaux à pompe et utilisent l’eau de rivière. Il n’y a aucune ablution dans la zone.

Il existe deux écoles secondaires dans la zone et la majorité des villages a une école primaire. Cependant neuf villages n’ont pas d’école primaire. Dans le village de Sakabera l’absence d’un Centre de Santé de Base (CSB) a été rapportée, et les membres de la communauté utilisent le CSB II dans la Commune Maromiandra ou l’hôpital à Tuléar.

Le nombre de magasins et la diversité des articles disponibles sont limités. Les marchés locaux forment la base de l’économie monétaire locale. Chaque commune a un marché hebdomadaire et les fermiers des villages communaux et plus lointains apportent leurs produits agricoles, qui sont achetés par les membres de la communauté et des intermédiaires venant des zones urbaines c’.- à-d. Antananarivo. Les marchands ambulants (c’-à-d des villes de Tuléar, Mandrakandrina et Ambatolampy) vendent des articles qui ne sont pas disponibles localement, tel que les articles de toilette, des vêtements, des produits artisanaux, des ustensiles de cuisine, des bijoux et de la quincaillerie.

Il existe des marchés spécialisés dans l’achat de bétail et de viande, et il n’y a pratiquement aucune industrie locale en dehors de la production de rhum locale. À Ankilimalinike, le marché a lieu le dimanche et le lundi à Tsianisiha. À Sakabera il existe quelques magasins et aucun marché, et à ce titre, il est rapporté que les membres de la communauté visitent le marché à Belalanda. Les taxes sont perçues des marchands ambulants sur les marchés (400 Ariary pour ce qui n’est pas alimentaire et 200 Ariary pour les denrées alimentaires). Dans la zone d’étude aucun des villages n’a de centre communautaire (les manguiers sont essentiellement utilisés pour les réunions), de poste ou de banque.

5.12 Santé

Les principaux problèmes sanitaires dans la zone d’étude sont le paludisme, la diarrhée, les infections respiratoires supérieures, la tuberculose, les MST et les parasites dans les zones autour du lac, les bilharzioses, et les problèmes de santé qui résultent de l’eau sale tel que le choléra sont communs (se référer à la Figure 5-7). Le pourcentage de femmes enceintes dans la zone d’étude ayant le VIH est de 1,17%110, ce qui est relativement bas. Seul un ménage (0,4% de l’échantillon) indique qu’un membre du ménage à été diagnostiqué comme ayant le VIH. Cependant le plan de développement de la Région identifie le tourisme sexuel, particulièrement parmi les jeunes qui quittent l’école de manière prématurée et se retrouvent sans perspective d’emploi, comme étant un risque sanitaire grave.

Dans certains villages la prostitution est culturellement acceptée (c’.-à-d. à Ifaty et à Mangily), et il est normal pour les filles de 12 ans d’avoir deux enfants. Cependant, dans les villages avoisinants la zone de la concession minière la prostitution n’est pas culturellement acceptée, et si une fille se prostitue elle est désavouée par sa famille.111 Des discussions avec les agents de santé locaux ont indiqué que bien que des campagnes de sensibilisation ont été menées dans la zone et que les habitants connaissent les mécanismes de transmission du VIH, l’utilisation de préservatifs (qui sont distribués gratuitement) est très faible, alors que la promiscuité est très élevée. Aucun test du VIH n’est disponible dans la zone d’étude, sauf pour les femmes enceintes. La ville de Tuléar est l’endroit le plus proche où trouver des installations pour tester, offrir un conseil socio-psychologique et un traitement contre le VIH.112

110 PSI Madagascar, Le mensuel, avril 2004, nr. 20 111 Réunion des groupes thématiques avec les chefs de file de la communauté à Ranobe, 2012. 112Van Vlaenderen, 2006, Évaluation d’impact social de Toliara Sands, Coastal Environmental Services, Afrique du Sud.

Coastal and Environmental Services 55 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

En 2004 une enquête sur la santé a été menée et indiquait que 50% des enfants dans les ménages montraient des symptômes de paludisme, avec 42% des ménages rapportant qu’ils n’avaient pas utilisé de moustiquaires la nuit avant l’enquête. En 2012 l’enquête auprès des ménages a indiqué que 41% des ménages ont souffert de paludisme jusqu’à six mois précédant l’enquête ; bien que 83% des ménages aient déclaré qu’ils avaient des moustiquaires, de telle sorte qu’il est possible qu’elles n’étaient pas utilisées de manière régulière ou appropriée, ou qu’elles sont en nombre insuffisant pour les membres du ménage.113

Au moment de l’étude, les professionnels de la santé faisaient grève et, par conséquent, aucun entretien clé n’a été tenu avec le personnel des cliniques dans le CBS rural. Les maladies locales dominantes sont décrites dans la Figure 5-7, ventilées en pourcentage de membres de ménages souffrant de la maladie dans les six mois précédant le sondage, et bien que 80% des participants au sondage aient déclaré qu’ils sont allés dans une Clinique ou un hôpital pour le traitement d’une telle maladie tel que la paludisme, l’utilisation de plantes médicinales dans la zone d’étude est chose courante. L’utilisation de plantes médicinales est cependant difficile à pratiquer, car le WWF condamne à une amende les personnes qui sont attrapées en train de fourrager pour des plantes médicinales dans la forêt protégée. À ce titre, les gens n’utilisent plus la forêt pour la collecte de plantes médicinales et pour faire paître le bétail, et dans la plupart des communautés une zone spécifique est désignée pour le pâturage.

45%

40% 42% 35% 30% 25% 20% 15% 16% 16% 16% 10% 5% 6% 6% 0% Toux Choléra Hépatite Lié aux dents Diarrhée Malaria Coughing Cholera Hepatitis Dental Diarrhoea

Figure 5-7: Les maladies les plus dominantes que subissent les membres des ménages Source : Enquête auprès des ménages, 2012

Avec de telles conditions dans les ménages, les vecteurs de maladie sont multipliés, se propagent et dans la plupart des cas ils sont ensuite traités dans des conditions de qualité inférieure dans les cliniques rurales, alors qu’il est indiqué que certains villageois consultent aussi des docteurs traditionnels et utilisent des plantes médicinales.

5.13 Éducation

Les établissements d’enseignement dans les communes sont généralement pauvres. Les écoles ne pas adéquatement équipées, les enseignants sont mal payés et insuffisamment formés, et la proportion enseignant-étudiant est trop élevée. Les villages avoisinant la zone de la concession minière n’ont accès qu’à deux écoles secondaires à Ankilimalinike, et en conséquence les enfants des villages avoisinant voyagent sur de longues distances pour aller à ces écoles. Ceci en plus du manque de motivation parentale pour l’école mène à des niveaux élevés d’absentéisme, et en

113 PSI Madagascar, Le mensuel, avril 2004, nr. 20

Coastal and Environmental Services 56 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

2012 certains des enfants ont complètement arrêté d’aller à l’école à cause de la grève des enseignants.114

Dans un enquête auprès des ménages entrepris par la Banque Mondiale il a été constaté qu’un peu plus de filles que de garçons allaient à l’école (52%), et les taux de rétention dans les communes rurales sont donc bas, avec un taux d’abandon scolaire de 50% dès la fin de l’école primaire. Seul un petit pourcentage d’enfants dans cette enquête s’inscrit à l’école secondaire, et selon les Nations Unies, seuls 9% des enfants des familles les plus pauvres s’inscriront à l’école secondaire, tandis que seul 1% atteindra le second cycle du secondaire.115

Sur tous les ménages inclus dans l’étude entreprise pour cette évaluation, 22% ont fini l’école primaire, seuls 8% ont terminé des études secondaires, et moins de 1% a obtenu un diplôme universitaire. Ceci est probablement le résultat de trop peu d’écoles secondaires, qui sont trop éloignées pour que les étudiants s’y déplacent au quotidien, et peut-être que ceci explique le taux élevé d’abandon scolaire dans les zones rurales. Par ailleurs, plus de la moitié des enseignants du secondaire restent dans la ville de Tuléar, et étant donné un manque d’infrastructure, il n’y a en général qu’une salle de classe pour 85 étudiants.116 Pour ces raisons, la plupart des enfants ruraux n’atteignent jamais un niveau scolaire avancé ou adéquat et connaissent un sous-emploi chronique dans le secteur formel.117 À ce titre, il peut être présumé que les taux d’alphabétisation dans les villages avoisinant la zone du projet sont faibles.

Les niveaux d’alphabétisation des adultes dans les villages avoisinant la zone de la concession minière sont entre 60% et 70%.118 Actuellement l’ONG Maison des Paysans organise des classes d’alphabétisation pour adultes à Ankilimalinike, mais ce programme a un succès limité, et les individus du coin trouvent difficile de joindre des activités éducatives organisées à leur mode de vie traditionnel.

5.14 Les installations sanitaires et l’eau

Généralement, les ménages dans la zone du projet considéraient que leurs sources d’eau – qu’elles soient des pompes communales, des puits creusés à la main ou des voies navigables naturelles – étaient toujours propres (77%). Cependant, les niveaux des installations sanitaires et d’hygiène sont faibles dans les villages avoisinant la zone de la concession minière, et les hôtels à Ifaty et Mangily sont les seuls endroits où l’on trouve de l’eau courante et des latrines.119 À Madagascar en général, seul 12% des ménages ruraux ont accès à de l’eau potable120, et dans l’enquête auprès des ménages il a été constaté que très peu de foyers sont équipés avec des latrines à fosses ordinaires (10%).

Les personnes dans l’étude savaient aussi que les sources d’eau doivent être catégorisées par type d’utilisation, par exemple, des eaux peuvent être bues, tandis que d’autres eaux ne peuvent être utilisées que pour le bétail ou pour se laver. Cependant, il est connu que les enfants et les adultes boivent à partir de sources d’eau sales s’ils ont soif, et la majorité des personnes dans la zone d’étude a affirmé qu’ils ne se lavent qu’avant les voyages hebdomadaires au marché, ou pour les cérémonies culturelles importantes.121 À Benetse les ménages achètent de l’eau, et la majorité des ménages achète 20 litres par jour à 600 MGA. Cet argent est donné au Comité élu par la communauté pour maintenir et réparer la pompe à eau si celle-ci se casse.

L’eau pour l’agriculture est un sujet critique de développement dans la zone d’étude, et les

114 Discussions pendant les réunions auprès des groupes thématiques avec les Chefs et Aînés de village, juin 2012 115 Banque Mondiale, Conditions des marchés du travail 116 SRPE 117 Bureau International du Travail, Région Atsimo Andrefana 118Source : ONG : Maison Des Paysans et INSTAT 2001 119 PNUD, Plan de développement 120 Organisation Mondiale du Commerce, Libéralisation du commerce 121 Ibid

Coastal and Environmental Services 57 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 pénuries d’eau sont fréquentes. En 2009 un canal a été construit par la Banque Africaine de développement pour transporter l’eau de la Rivière Manombo vers les champs des villageois voisins. Cependant les communautés en aval du canal se plaignent de la pauvre gestion de l’eau et de l’utilisation excessive par les communautés en amont de l’eau du canal pour la riziculture, qui a pour résultat que les communautés en aval n’ont assez d’eau que pour cultiver du maïs et du manioc. Les membres de la communauté de Benetse indiquent qu’ils aimeraient cultiver du riz, mais qu’il n’y a pas assez d’eau pour irriguer leurs champs.

Le Gouvernement est au courant de ce problème et chaque commune a un Comité de canal qui se réunit chaque trimestre pour discuter de ces questions, mais aucune solution n’a encore été trouvée. Par contre, une majorité des villages dans la zone d’étude a accès à au moins une pompe à eau fournissant de l’eau propre pour boire et se laver. Étant donné les tailles importantes des populations de la plupart de ces villages dans la zone d’étude, une pompe à eau est souvent insuffisante pour approvisionner la communauté entière en eau, et en conséquence des disputes surviennent entre les femmes récoltant de l’eau, et certains villageois voisins de la zone de concession minière se procurent donc de l’eau à partir d’autres villages y compris Benetse.

La seule communauté dans la zone d’étude sans accès à l’eau potable propre est celle qui consiste en 15 ménages situés dans la zone de la concession minière de Toliara Sands. Ces ménages font 10 km sur les routes de sable en utilisant des charrettes à bœufs pour recueillir l’eau de la pompe à eau de Tsiafanoke, qui a été installée par Toliara Sands en 2011. En plus de cette pompe à eau, WTR -Toliara Sands a aussi construit des puits artésiens et installé des pompes à eau à Tsianisiha et Ranobe.

5.15 L’énergie et la gestion des déchets

L’électrification rurale n’existe pratiquement pas à Madagascar. La moitié des ménages interrogés a confirmé qu’ils utilisent des lampes à kérosène, tandis que d’autres utilisent des torches. Dans le District de Tuléar II, seuls les hôtels ont généralement accès à l’électricité et à l’internet. Onze pourcent des ménages de l’enquête ont déclaré qu’ils avaient accès à l’électricité, pour 90% des personnes habitant à Ambohitsabo, qui est l’un des rares fokontany avec de l’électricité dans la zone de l’enquête.

22% des ménages de l’enquête achètent du charbon pour la cuisine, celui-ci étant souvent acheté auprès de charbonniers illégaux dépourvus de licence d’exploitation ; mais la plupart des ménages utilise le bois de chauffe pour la cuisine.

Dans les ménages de la zone d’étude la plupart brûle les ordures, et dans l’enquête auprès des ménages il a été constaté que la majorité des ménages utilise des fosses à déchets privées où ils enterrent ou brûlent leurs ordures.

5.16 Transport et communication

Les minibus ou les taxis-brousse transportant respectivement entre 20 et 40 personnes, sont le mode principal de transport public assurant le service sur la RN9. Un aller-retour de Benetse à Tuléar coûtera 8 000 MGA pour un passager, et les habitants prennent le minibus entre Tuléar et la zone d’étude en moyenne au moins une fois par semaine pour se procurer des articles et des services122. La charrette est un autre mode de transport, pour amener les personnes et les biens aux villages et aux marchés voisins.

Les charrettes appartiennent généralement à des individus privés mais peuvent être louées par d’autres villageois, et un voyage par charrette jusqu’à Tuléar d’Antanimikody prend environ 5 heures. Par ailleurs, les pirogues transportent des personnes et des poissons vers des villages pêcheurs le long de la côte entre Tuléar et Morombe. Certains petits bateaux connectent Morombe à Tuléar et transportent les articles d’usage courant entre les deux villes. En outre, il n’est pas rare

122 Entrevues des intervenants clé, 2012

Coastal and Environmental Services 58 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 que les personnes voyagent vers Tuléar à bicyclette ou à pied.

Les villageois dans le secteur captent des émissions de radio locales, d’une station radio à Ankililoaka qui s’appelle Mazava ainsi que de la station radio nationale d’Antananarivo, appelée Radio Madagascar. La radio est une source importante de communication dans la zone, et le Village d’Ankilimalinike capte aussi une radio mobile. Zain et Telma sont les deux principaux fournisseurs de réseau de téléphonie mobile dans la Région, bien que beaucoup de villageois ne possèdent pas de téléphones cellulaires car la réception dans la plupart des villages dans l’étude était inexistante ou pauvre.

5.17 Biens culturels et coutumes

5.17.1 Histoire

Un tableau chronologique de l’histoire de chacun des villages a été dressé pour donner un aperçu de l’histoire locale des villages de la zone d’étude. Cependant, pour réussir un tel exercice, il faut que la mémoire collective des personnes interrogées soit exacte et riche. Lors des réunions des groupes thématiques, très peu de participants connaissaient les origines du fokontany, mais s’il est évident que certains villages trouvaient leurs origines dans les années 1800, la plupart d’entre eux dataient de la première moitié du 20ème siècle, et certains villages, qui existent depuis plusieurs années, n’ont que récemment été enregistrés en tant que fokontany.

L’inondation de 1978, ainsi que l’épidémie de choléra du début de l’an 2000, furent des évènements importants dans la zone. Selon les Plans Communaux de Dévelopment Commune Rurale, financés par le PNUD en 2003, on a noté des cyclones en 1997-1998, 1998-1999 et en 2001-2002, et tous ont provoqué des dégâts dont les communautés locales se souviennent.

Par ailleurs, les villages affectés se rappellent aussi des incidents graves de vols de zébu, et la rupture du canal en 2001 a aussi été mentionnée comme étant un moment important de l’histoire des villages qui sont à proximité de la zone de concession minière.

5.17.2 Groupes ethniques

Plusieurs groupes ethniques ont migré vers la zone d’étude dans le passé lointain et récent. Ceci a soit été motivé par la recherche de terres agricoles fertiles, d’emplois dans les secteurs du coton et du riz, d’opportunités commerciales, et plus récemment par le secteur du tourisme le long de la côte entre Toliara et Morombe ainsi que par la fabrication de charbon, qui attirent aussi les populations qui les incitent à migrer vers la zone.

De telle sorte que le sud-ouest de Madagascar est composé de divers groupes ethniques qui incluent les Masikoro, les Antandroy, les Mahafaly, les Mikea et les Vezo. Les Masikoro sont des agropasteurs, les Vezo sont des descendants de pêcheurs semi-itinérants, et les Mikea ont une stratégie qui mixe une culture limitée de cultures vivrières et de collecte. Les groupes qui sont relativement des nouveaux-venus comprennent les Antandroy et les Mahafaly, et la fabrication de charbon est généralement leur principale source de génération de revenu.

Les Antandroy, qui sont traditionnellement des pastoraux itinérants, mais qui savent aussi cultiver le maïs, le manioc et les haricots en utilisant des méthodes de culture de brulis, ont migré du sud et participent au commerce du charbon. Les Bara, qui sont traditionnellement des éleveurs de bétail itinérants, ont migré de la zone proche d’Ihosy. Les Betsileo et les Merina, qui se spécialisent dans la riziculture, ont migré des Hauts-Plateaux qui se trouvent autour d’Antananarivo, et Fianarantsoa et les Mahafaly ont migré du sud-ouest, près d’. Ce sont traditionnellement des agriculteurs qui cultivent le maïs et la patate douce, et ils sont connus pour être des éleveurs. En dehors de ces groupes, on trouve aussi des Tanala, des Sakalava, des Makoa, des Antanosy et des Comoriens.

Coastal and Environmental Services 59 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Les Masikoro sont un peuple qui est indigène à la région, et ils sont considérés comme étant originaires ou comme étant un sous-groupe des Sakalava. Ils ont constitué le premier important royaume de Madagascar, fondé à la fin du seizième siècle mais ont ensuite été conquis par les Merina venus de Hauts-Plateaux pendant le dix-neuvième siècle. Les Masikoro vivent à l’intérieur de la zone d’étude. À l’origine, ils étaient des éleveurs de bétail qui possédant de grands cheptels. Ils sont actuellement aussi des cultivateurs. Parmi les Masikoro, chaque famille élargie a un Chef traditionnel. Le Chef traditionnel est nommé localement, et selon les chefs des villages de Ranobe, les conflits ou les désaccords n’existent pas entre les divers groupes ethniques de la zone d’étude123.

Les compositions respectives des groupes ethniques représentés dans la zone d’étude sont présentées dans le Error! Reference source not found.au 5-8 ci-dessous.

Tableau 5-8: Composition des groupes ethniques Commune Majorité Autres groupes représentés d’Ankilimalinike Ampasimanilike Masikoro (70%) Betsileo, Comorien, Mahafaly Merina, Sakalava, Tandroy Ankilimalinike Masikoro (60%) Vezo, Tanganala, Indien, Betsileo, Merina, Tandroy Andombiry Tandroy (99%) Vezo/Masikoro Andrevo Bas Vezo 95% Tandroy/Sakalava Andrevo Haut Masikoro (70%) Vezo/ Tandroy/Mikea Antapoake Masikoro (70%) Comoriens/Mahafaly/ Tanalana/Tandroy/Vezo Benetse Masikoro (90%) Bestileo/Mahafaly/Tandroy/Vezo Ranobe Masikoro Antanosy/Betsileo/Makoa/Tanalana/Tandroy/Vezo Saririaka Masikoro (80%) Mahafaly/Tandroy/Vezo Sikily Masikoro (80%) Tandroy Tanandave Tandroy (99%) Masikoro Ankatrakatra Tanambe Tandroy (99%) Masikoro Manirisoa Tanandava Tandroy (80%) Merina, Masikoro, Vezo, Tanganala Metayer Beravy Antsoity Masikoro (80%) Mahafaly/Tanalana/Vezo Beravy Ambala Masikoro Beravy Bas Masikoro (80%) Tanalana Tsianisiha Masikoro (80%) Bara/Betsileo/Mahafaly/Tanalana/Tandroy/Vezo Tsiafanoka Masikoro (90%) Tandroy/Vezo Antanimena Masikoro (95%) Vezo, Tanganala Antanimikody Masikoro (90%) Vezo, Tanganala Ampanlia Masikoro (90%) Vezo, Tanganala Andranoboka Tanalana (95%) Masikoro Sakabera Aucune majorité Masikoro / Vezo Ambohitsabo Vezo 60% Antandroy / Masikoro / Merina Tsongobory Vezo 80% Tandroy/ Mahafaly Anketraka Vezo 100% Source : Entretiens communautaires en 2006 (van Vlaenderen) et 2012 (Reilly)

Certaines étiquettes « ethniques » se réfèrent au mode de vie plutôt qu’à l’ethnicité ou à la lignée ancestrale en soi. Deux exemples de la pertinence de cette étude sont les Vezo et les Mikea. Les Vezo sont des pêcheurs le long de la côte sud-ouest, dont les ancêtres étaient des pêcheurs. Cependant, les Vezo peuvent être à la fois des Masikoro ou des Sakalava. Les Vezo représentent

123 Discussions lors des groupes thématiques avec les chefs de villages de Ranobe, 2012.

Coastal and Environmental Services 60 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

20% de l’échantillon de l’étude, et les Masikoro représentent plus de 50% des ménages interrogés pendant l’étude.

La situation de la population des Mikea est plus complexe, et il existe actuellement un débat concernant le statut de population indigène des différentes catégories des Mikea.

Selon une étude récente financée par la Banque Mondiale dans le cadre de la Phase 3 du Programme Environnemental (PE3), il existe trois types de Mikea : le premier groupe s’appelle les tompon’ala (les maîtres de la forêt). Ils composent une population mystique et invisible qui vit dans forêt de Mikea au nord de la zone d’étude que ceux qui viennent de l’extérieur ne peuvent approcher.

Le deuxième groupe est composé des Masikoro qui ont fui la dynastie Andrevola pendant le 17ème siècle ainsi que pendant la période coloniale, pour éviter d’avoir à se conformer aux lois et aux règles administratives. Ils ont vécu de la faune, de tubercules et de miel et se concentrent dans des hameaux en bordure de la forêt. Ils ont servi d’intermédiaires entre les populations qui vivent dans la forêt (le premier groupe de Mikea) et ceux venant de l’extérieur.

Un troisième groupe de Mikea s’est développé pendant les années 80 lors de la migration dans la zone de Mikea en faveur d’une agriculture spéculative. Ces derniers-venus se sont parfois approprié les façons des Mikea et chassent et collectent pendant certaines périodes de l’année. Ils ont cependant changé la vie des autres groupes de Mikea en introduisant un système commercial qui est monétaire. Selon l’étude de référence de 2006, le troisième groupe de Mikea est présent dans la zone d’étude. Le Tableau 5-9 n’indique pas si les Mikea sont présents dans la zone d’étude car ce groupe n’a pas été identifié pendant l’enquête auprès des ménages de 2012.

5.17.3 Ressources culturelles et religieuses

Dans la zone d’étude, l’animisme et la relation avec les ancêtres priment. Une minorité est chrétienne et l’Islam est pratiquement inexistant, alors que dans Sakabera, la majorité des habitants est animiste. Le Error! Reference source not found.au 5-9 présente la proportion respective des différentes religions qui sont présentes dans les villages de la zone d’étude ainsi que les ressources culturelles et les coutumes traditionnelles.

Tableau 5-9: Ressources religieuses et culturelles, et coutumes traditionnelles Ressources Coutumes Fokontany Christianisme Islam Animisme 124 culturelles traditionnelles /tabou Ampasimanilike 29% 1% 70%  8 tamariniers Manger du porc est tabou sacrés  Tombes dans le village  Baobab sacré Andombiry 1% Aucun 99%  Tombes à Manger du porc et des Antsiporiake et à tortues est tabou Anabindambo  Lieu sacré  Baobab sacré Andrevo Bas 20% Aucun 80%  3 églises Manger du mouton est  Tombes en tabou périphérie du village  10 tamariniers sacrés Andrevo Haut 50% Aucun 50%  1 Église  Bilo  Tombes dans la  Circoncision forêt sud

124 Une explication des coutumes traditionnelles est fournie plus bas dans cette section

Coastal and Environmental Services 61 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

d’Andrevo  Les gros reptiles et les chouettes sont tabous Antapoake 50% 1% 49%  3 tamariniers  Manger du porc est sacrés tabou  1 lieu sacré  Manger du mouton est  Tombes à tabou pour les Vezo Ranobe ,  Les tortues et le Analidembo cochon sauvage sont tabous Benetse 90% Aucun 10%  Tombe royale  Bilo  2 églises  Fitampoha  Tombes à  Savetse Andrevo et à Tsianisiha Ranobe 5% Aucun 95%  1 tamarinier sacré  1 église  Tombes à Andrevo et à Antsondroke Saririaka 70% Aucun 30%  10 tamariniers Le faucon et les corbeaux sacrés sont tabous  2 églises  Tombes dans le village, sur le site minier et à Andrevo Sikily Aucun 100%  4 tamariniers sacrés  Tombeaux à Andrevo Tanandave 2% Aucun 98%  2 tamariniers Ankatrakatra sacrés  2 tamariniers pour les ancètres  Tombes à Andrevo , à Antsojoriake et à Andahovelo Tanambe 0,2% Aucun 99,8%  1 tamarinier Manger du porc et des Manirisoa sacré tortues est tabou  Tombes à Ansojoriaka & Andrevo Tanandava 0,2% Aucun 99,8%  1 lieu sacré Metayer (Andriandava) Beravy Antsoity 20% 80%  1 baobab sacré L’oiseau appelé ‘Foly’ est  1 tamarinier tabou sacré  Tombes près et sur le site minier Beravy Ambala 30% 70% Tombes près et sur le site minier Beravy Bas 20% 80%  2 tamariniers L’oiseau appelé ‘Foly125’ sacrés est tabou  Tombes à Andolokepake et à Antsiloko près

125 Foly = Faudia omissa

Coastal and Environmental Services 62 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

du site minier Tsianisiha 20% 80%  1 tamarinier sacré  Lieu sacré dans la rivière  Tombes près du village et près de et sur le site minier Tsiafanoka 60% 40%  1 lieu sacré  2 églises  Tombes le long du plateau Antanimena 45% 55%  1 église  Tombes à Angnatake et à Ankorotsely Antanimikody 40% 60%  1 tamarinier sacré Andranoboka - - 100% - - Sakabera - - 100%  1 mosquée - Ambohitsabo 40% - 60% - - Source : Entrevues des communautés en 2006 (Van Vlaenderen) et 2012 (Reilly)

Pour les Malgaches, les tombeaux sont le premier lien entre les vivants et les morts. Ils sont construits avec beaucoup de soins et à grands coûts, reflétant ainsi la position privilégiée des morts, et ont souvent coûté plus chers et sont plus importants que les maisons des vivants. La terre sur laquelle un tombeau de famille est situé - tanindrazana (la terre des ancêtres) – est inaliénable, et les pratiques sociales et économiques sont conçues pour garantir que les terres sur lesquelles se trouvent es tombeaux restent dans la famille.

Les enterrements se font en deux étapes. Le défunt est enterré dans un lieu consacré du tombeau de famille peu de temps après sa mort. Il en est cependant retiré après un an lorsque les parties humides du corps se séparent des parties sèches du corps. Les os sont alors à nouveau enterrés dans leur emplacement permanent du tombeau familial.

Plusieurs tombeaux se trouvent dans la zone de la concession minière et ils pourraient être réinstallés dans un autre site. Étant donné l’importance des croyances ancestrales, cette question doit être abordée avec une grande sensibilité culturelle. Une étude des tombeaux affectés est actuellement en cours, et inclut l’identification des familles auxquelles ils appartiennent. En dehors de tombeaux, les arbres sacrés comprennent le baobab et le tamarinier qui représentent une importante partie de la vie spirituelle de la communauté.

Les tabous jouent un rôle important dans la vie des communautés malgaches. Il existe plusieurs tabous dans la zone d’étude. La majorité des tabous est liée à la consommation de certains aliments, surtout le porc, le mouton et les tortues. Certains tabous sont en rapport aux oiseaux, et l’ombiasy (guérisseur traditionnel) est appelé pour rectifier les transgressions d’un tabou.

5.17.4 Guérisseurs traditionnels

Peut-être est-ce le concours de mauvaises installations médicales occidentales, et un manque d’intervention de l’état en termes de services de base tels que l’eau propre et l’assainissement qui a créé un environnement dans lequel les populations locales, notamment les Masikoro, continuent à dépendre de la médecine traditionnelle. À Madagascar, les guérisseurs traditionnels abordent généralement la maladie dans le cadre plus large d’une croyance spirituelle qui veut que les symptômes/les maladies soient des signes ou des symboles de l’agitation ou du mécontentement des ancêtres, et la punition d’un esprit qui est en colère ou mécontent.

Coastal and Environmental Services 63 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

La santé individuelle est considérée comme étant étroitement liée à la capacité de chacun de maintenir des rapports corrects et respectueux avec la communauté et avec ses ancêtres ; la maladie est vécue comme une représentation des déséquilibres du monde spirituel, et la racine terminologique pour maladie, « arety » en malgache, se réfère aussi aux maux qui affectent le cœur ou l’esprit.126

Alors que l’accent est souvent mis sur l’utilisation traditionnelle d’herbes ou de plantes pour traiter les maladies, la médecine traditionnelle constitue rarement la base d’un traitement traditionnel. Dans le sud de Madagascar, les guérisseurs (ombiasa) interprètent les motifs dans des graines et évaluent les évènements et les alignements astrologiques par le biais d’une pratique divinatoire appelée sikily.

Cette pratique d’une interprétation basée sur les alignements des étoiles et les motifs d’objets naturels est essentielle et guide l’analyse des maux physiques et de leur origine – la prescription de plantes médicinales est plutôt basée sur les résultats de cette analyse que sur une lecture pure de symptômes physiques, et exige régulièrement des sacrifices ou l’utilisation d’amulettes.127

Alors que les ombiasa sont des composantes courantes de tout village et sont généralement consultés, il existe aussi des guérisseurs « matériels » qui se concentrent uniquement sur les maux physiques. Le karimbola, semblable à un chiropracteur, et le reninjaza, un herbaliste, existent.128 Alors que seuls quatre ménages interrogés ont déclaré avoir vu un guérisseur traditionnel pendant les six derniers mois, on peut présumer que de telles visites ont communément lieu dans la zone d’étude étant donné l’utilisation très répandue de la médecine traditionnelle.

5.17.5 Coutumes traditionnelles

Pour que le Projet de Toliara Sands construise et maintienne de bons rapports avec les communautés environnantes, une connaissance des coutumes, des pratiques et des rituels suivants est importante :

 Hifikifika : Selon la culture locale, si quelqu’un fait de la peine ou offense une autre personne (même par mégarde) ceci exige une réparation, généralement sous forme du sacrifice d’un animal. Cette action apaise simultanément la personne outragée et ses ancêtres. Un manquement à une telle obligation représenterait une offense grave.  Bilo : Le bilo est un esprit malveillant qui peut envahir le corps et l’esprit d’un être humain et avoir des effets débilitants. Pour guérir la personne qui est envahie, il faut sacrifier un zébu, choisi par la personne touchée. Ceci est fait lors d’une cérémonie dirigée par l’ombiasy.  Fitampoha : Se réfère à la cérémonie du bain royal. C’est une coutume de la dynastie Maroserana, qui a fondé le Royaume Sakalava, et a lieu tous les 4 – 7 ans.  Savetse : Est le rituel de la circoncision masculine.  Tromba : Se réfère à la pratique qui consiste à contacter les ancêtres pour obtenir un remède pour un malade, pour prédire l’avenir ou pour exprimer du mécontentement. Le Tromba implique que la personne concernée entre en transe après avoir été possédée par l’esprit d’un ancêtre royal, et parle ainsi sous l’emprise de cet esprit.  Fatidra : Est une cérémonie de frère de sang qui est menée entre un Chef de village et un nouvel arrivant pour que ce dernier soit accepté dans le village.  Fandeo : Se réfère à la cérémonie de mariage traditionnel, qui implique généralement des chants, des tambours et des danses.

126 Gabriel Lefèvre, Une approche anthropologique des stratégie thérapeutiques pour l’Ethnopharmacologie : Le cas du sud-ouest de Madagascar, Recherche et applications ethnobotaniques, (An Anthropological Approach to Therapeutic Strategies for Ethnopharmacology: The Case of Southewestern Madagascar, Ethnobotany Research & Applications), volume 6:029034 (2008)s 127Ibid 128 Ibid

Coastal and Environmental Services 64 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Avant une cérémonie de mariage, l’homme doit donner un zébu à la famille de la mariée, et les hommes et les femmes se marient librement entre groupes ethniques. La plupart des hommes ont plus qu’une femme, et certains hommes qui sont très riches ont quatre femmes qui quittent leurs familles pour vivre avec les familles de leur mari.

Il est culturellement inacceptable de manger de la tortue, du tsaka (chat sauvage), du sanglier, du porc, du ongiky, du sifaky, du fanihy, du kina, et du tily, et d’autres activités locales plus acceptables incluent les combats de coqs le dimanche.

5.17.6 Le processus de prise de décision au niveau local

La primauté du groupe est un important pilier de la vie sociale malgache. Les décisions sont prises collectivement, et la responsabilité individuelle est étroitement liée au collectif. De telle sorte que la croyance veut que la violation d’un tabou par un individu peut entraîner des problèmes pour la communauté toute entière. L’existence du Fokonolona, qui est un conseil villageois traditionnel des aînés du village basé sur un ancêtre commun, joue un rôle important dans la promotion de la solidarité et de l’aide mutuelle dans la communauté, ainsi que dans le contrôle et la protection des troupeaux de bétail contre le vol.

Le Fokonolona dépend du dina, qui sont des normes ou des lois sociales qui sont développées localement pour garantir la cohésion et la lutte contre les troubles sociaux. La transgression du dina entraîne l’imposition d’une amende et la désapprobation publique, ce qui est encore plus important. Les Fokonolona sont reconnus par le Gouvernement comme faisant partie de la gouvernance locale et leur statut a été défini dans un décret publié en 1962 (Comte, 1963). Ils représentent un Chef d’Administration et travaillent dans le cadre du code pénal. Les communes obéissent à la convention du Dinan’ny Mpihara, qui gouverne toutes les communes de la province de Toliara.

Dans la zone d’étude, les décisions politiques et administratives sont prises par le comité des Aînés du village avec le Chef de Fokontany qui représente l’administration (Fanjakana) au niveau villageois. Pour ce qui est des questions culturelles, traditionnelles et sociales, les chefs de village traditionnels sont les principaux décideurs. Le Mpitokazomanga est le chef d’un clan, et dans la zone d’étude c’est toujours un homme.

Le chef traditionnel joue un rôle très important dans les cérémonies traditionnelles, la division des terres agricoles, l’acceptation des migrants dans le village et les conflits entre différents clans.

5.17.7 Genre

Bien que les ménages soient conjointement responsables des activités culturelles, pastorales et ménagères, une distinction peut être faite entre certains rôles masculins et féminins. Alors que les hommes labourent et préparent les champs, les femmes plantent et vendent les surplus de produits, alors que le désherbage et la récolte sont généralement du domaine à la fois des hommes et des femmes. Les hommes sont généralement responsables du bétail et de la collecte du bois de chauffe, et les femmes sont généralement chargées de la collecte de l’eau et de la cuisine.

Les transactions commerciales et les finances du ménage dépendent parfois des activités. Par exemple, les femmes sont responsables des décisions financières qui concernent la récolte des roseaux, alors que les hommes sont responsables des décisions financières qui touchent à la récolte du coton. Bien que les femmes se rendent aux réunions communautaires et y participent, les hommes sont généralement perçus comme étant les principaux décideurs de la communauté, et contrairement à de nombreux autres pays d’Afrique, les hommes jouent aussi un rôle important dans l’éducation des enfants.

Coastal and Environmental Services 65 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

5.18 Vulnérabilité

Du fait de leur situation socioéconomique, de leurs niveaux d’éduction, de leur exposition à la maladie et de l’emplacement du sud-ouest de Madagascar où les conditions climatiques peuvent perturber les récoltes, de nombreux individus affectés par le projet minier pourraient être qualifiés de vulnérables selon les indicateurs développés par le Fonds Monétaire International.129

Au niveau national, il est estimé que seuls 5-7% de la population bénéficient de protections sociales.130 Dans la région, il n’existe pas d’assistance communale ou gouvernementale directe pour les personnes vulnérables. Dans la commune de Belalanda, par exemple, les hôtels paient 10,000 Ariary par mois pour aider les personnes vulnérables, qui ont été identifiées par la Commune et qui figurent sur une liste préétablie. La Commune a identifié 68 personnes handicapées, dont la moitié sont des enfants, comme étant des personnes vulnérables.

5.18.1 Personnes âgées

Dû au manque d’hospices et de services publics en faveur du troisième âge, les familles aident généralement les membres âgés de leur famille. Étant donné le tissu social qui est fort à Madagascar, et une culture de respect des aînés, la plupart des personnes du troisième âge comptent sur les membres de leur famille pour les aider pendant leur vieillesse, et l’État n’offre aucun soutien.

5.18.2 Femmes

Selon le Programme Alimentaire Mondial, « Les femmes sont particulièrement affectées par les catastrophes naturelles à cause de leur vulnérabilité, leur rôle de responsables de l’approvisionnement en eau et d’agricultrices. De même, les femmes qui sont chefs de famille ne peuvent pas migrer à la recherche de meilleures perspectives lorsqu’une récolte est détruite après un cyclone ou une sécheresse. »131

Cette vulnérabilité est aggravée par la relative insécurité foncière que connaissent les femmes par rapport aux hommes, qui fait qu’elles n’ont pas l’option de vendre la terre, et courent le risque d’être privées de leur principale source génératrice de revenu. Ce risque dans la zone de projet serait élevé, car la plupart des ménages pratiquent l’agriculture de subsistance et la terre représente la principale source de nourriture et de revenu. Dans la zone d’étude, 12% des ménages interrogés ont des femmes comme chefs de famille, et 75% de ces ménages ont des femmes chefs de famille qui sont soit divorcées soit veuves. Alors que 25% de ces ménages peuvent s’assurer des flux de revenus moyens supérieurs à 100 000 MGA, le restant des ménages gagne en moyenne 46000 MGA par mois, ce qui représente moins de 1 USD par jour et est nettement en-dessous du seuil de la pauvreté.

La Banque Mondiale affirme que, alors qu’elle n’a pas identifié les raisons de la moindre mobilité des femmes sur le marché du travail, ceci pourrait être dû à des discriminations qui sont inhérentes et à des salaires injustes. Les femmes qui travaillent dans le secteur non-agricole sont aussi confrontées à une discrimination salariale, touchant généralement les 2/3 du salaire que reçoivent leurs homologues masculins à niveau d’éducation égal.132 Les femmes ont aussi un accès limité au crédit car une grande partie de leur travail représente un travail non-salarié, et 60% des femmes ne sont pas éduquées comparé à 50% des hommes.133

129 Fonds Monétaire International, Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté de Madagascar, Rapport pays du FMI Nr. 03/33, Washington DC, 2003 130 Ibid 131 Programme Alimentaire Mondial, Intervention prolongée de secours et de redressement 132 Banque Mondiale, Situation des marchés du travail 133 Ibid

Coastal and Environmental Services 66 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Une série de documents suggère qu’assurer des droits fonciers définis pour les femmes a des impacts financiers et sociaux positifs nets sur la vie de leur famille, et sur la société en général.134 À Madagascar, les femmes conservent les droits sur leur propre terre, qu’elles héritent généralement de leurs pères. Cependant, en l’absence d’un testament, l’héritage d’une femme passe d’abord après les droits des enfants de son mari, ce qui rend les femmes encore plus vulnérables à l’éviction et à la perte de ressources productives que leurs équivalents masculins. Ceci est particulièrement courant dans le sud de Madagascar, où la plupart des couples pratiquant le mariage coutumier, les testaments sont rares et la législation nationale attribue la fonction de chef de famille à l’homme.

La pratique courante exige que dans le cas d’un divorce, les hommes obtiennent les deux-tiers de la propriété, bien que la plupart des femmes retournent dans leur famille en cas de séparation et cèdent tous leurs droits de propriété.135 Alors que la pratique coutumière offre des droits d’héritage, ils ne peuvent pas être officiellement être imposés par les tribunaux, et exposent les femmes à une perte de propriété, notamment parce que les hommes peuvent vendre la terre de la famille sans le consentement de leur partenaire. Alors que la terre se fait rare à cause de l’expansion de l’agriculture et de la croissance démographique, la capacité qu’a une femme d’acheter de la terre devient de plus en plus importante.

5.18.3 Enfants

La majorité des enfants à Madagascar est exposé à une série de vulnérabilités, à la fois à cause d’un manque de services éducatifs et sociaux soutenus par l’état et de l’obligation qu’ils ont de contribuer aux revenus de la famille. Dans la région, les enfants, notamment les jeunes filles, sont vulnérables face à l’exploitation sexuelle dans les régions qui connaissent un grand afflux de tourisme – en général dans les communautés côtières comme Ifaty et Mangily. Il est connu que des familles pauvres ont encouragé leurs filles à se livrer à des actes sexuels dans le cadre du tourisme sexuel, et ces communautés sont connues comme étant les plus vulnérables à la propagation du VIH, et les taux d’infection peuvent y être quatre fois plus élevés que dans le reste du District de Toliara II.136

Soixante-cinq pour cent des enfants de 5 à 14 ans dans la Région d’Atsimo Andrefana, et notamment les filles, sont astreints au travail, et parmi ces enfants, 32% ne recevront jamais d’éducation, et resteront à la maison pour accomplir des tâches agricoles ou ménagères. Les tâches ménagères et la contribution aux revenus familiaux sont définies selon des distinctions de sexe nettes. Les filles travaillent dans les jardins, nettoient la maison et s’occupent de leurs cadets. Les jeunes garçons aident leurs pères, aident parfois à mener les troupeaux ou sinon contribuent à faire de l’argent.

En 2008, la Région d’Atsimo Andrefana a créé le Centre Régional de Lutte Contre le Travail des Enfants pour lutter contre ce problème. Ce Centre semble cependant mette en œuvre son mandat de manière ineffective.137

5.19 Village ciblé pour la réinstallation involontaire

Le village d’Antsilo qui comprend 15 ménages se situe dans la zone de la concession minière (voir la Figure 5-8), et ces ménages sont composés d’environ 90 personnes qui pourraient potentiellement être affectées par une réinstallation involontaire. Des neuf ménages interrogés, une majorité des membres des ménages était des agriculteurs, et seul un membre de ces ménages avait des capacités dans la menuiserie et la maçonnerie. Bien que ces ménages aient été décrits comme ménages temporaires, la plupart occupe la zone depuis plus d’une décennie, et certains ont hérité de la terre sur laquelle ils vivent et qu’ils travaillent actuellement. Suivant les

134 Widman, Le résultat d’une réforme indépendante des considérations de sexe (The outcome of a gender neutral reform) 135 Widman, Le résultat d’une réforme indépendante des considérations de sexe (The outcome of a gender neutral reform) 136 PNUD, Plan Communal de Développement, Fonds Africain de Développement, La pêche à Tuléar, Madagascar (Madagascar Tuléar Fishing) 137Tucker et al, La collecte pour le développement (Foraging for Development)

Coastal and Environmental Services 67 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 tendances dans le groupe élargi de l’échantillon, 22% des personnes interrogées ont été à l’école primaire ou secondaire.

Le niveau de vie à Antsilo est bas, avec une écrasante majorité des maisons qui sont construites avec de la boue et du clayonnage, ou d’herbage et de Typha. Tous les ménages interrogés pratiquent l’agriculture, la culture pour l’autoconsommation et la vente, avec le maïs et le manioc comme principales cultures suivis des haricots et du sésame. Des pratiques agricoles rudimentaires – l’utilisation de la houe et d’animaux de trait et ils dépendent d’une agriculture pluviale.

Ménages situés dans la zone de concession minière

Légende

Ménages en MLA MLA 37242 MLA 39130 Exploration LA Voie de desserte des produits finals

Figure 5-8 : Les ménages situés dans la zone de la concession minière

Coastal and Environmental Services 68 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Plusieurs maisons ont des papayers et des manguiers sur leurs propriétés, bien que la vente des fruits de ces derniers soit limitée, et les ménages dépendent des ressources naturelles pour assurer leur subsistance ; c’est un des rares villages où les personnes interrogées ont confirmé qu’ils fabriquaient du charbon, et 30% collectent régulièrement des fruits et des légumes sauvages. Soixante pour cent des ménages interrogés ont connus des pénuries alimentaires et de mauvaises récoltes l’année précédente dus à des évènements climatiques et de mauvais rendements agricoles. Ils font partie des ménages les plus riches de l’échantillon, avec des revenus mensuels dépassant tout l’échantillon de l’enquête de 239 000 MGA, soit pratiquement 2,5 supérieur à la moyenne des ménages. Ceci peut s’expliquer par le fait que certains des ménages travaillent avec Toliara Sands, et gagnent un salaire mensuel.

Cependant, aucun de ces ménages n’a déclaré être employé par Toliara Sands, et il est intéressant de constater que ces revenus élevés ne correspondent pas à une augmentation des avoirs des ménages – les propriétaires continuent à utiliser le charbon pour la cuisine, et ne possèdent pas de moto, de téléphone mobile, d’équipement agricole moderne ou même une bicyclette. En plus, cette communauté n’a pas de services sociaux, et les enfants font 10 km pour aller à l’école primaire de Tsiafanoke. Selon le Chef de Tsiafanoke, les ménages vivant à Antsilo ont aussi accès aux établissements de soins de santé et recueillent l’eau du puits à Tsiafanoke.

Si le projet est approuvé, les 15 ménages à Antsilo seront réinstallés physiquement et un Plan d’action en faveur d’une relocalisation (PAR) développé pour gérer le processus de relocalisation est présenté dans la Section 7.2.3.

5.20 La communauté et les organisations civiles

La société civile de Madagascar est faible, avec beaucoup d’organisations de développement locales ayant à se battre pour obtenir des ressources monétaires sans alliances politiques. En matière de financement, beaucoup d’organisations sont dépendantes des liens politiques et perdent donc leur indépendance et leur capacité à bien représenter les membres qu’elles sont censées aider. Que 78% des OSC soient basés dans la capitale est révélateur de l’importance de l’État et des groupes politiques en matière de soutien à la société civile, souvent au détriment des communautés rurales. Comme l’explique la Banque Mondiale, « Ces faiblesses peuvent faire qu’il est difficile pour les OSC et les coalitions d’OSC de remplir leur rôle crucial qui consiste à tenir le gouvernement pour responsable envers le public, ce qui est particulièrement important en temps de crise. »138

Seuls 9% des organisations de la société civile (OSC) dans le pays sont des organisations à but non-lucratif agréées, avec 85% opérant en tant qu’« associations » représentant, par exemple, les intérêts d’un petit groupe de fermiers ou d’un petit groupe de femmes. Plusieurs OSC se trouvent à Benetse, par exemple, dont compris des associations pour le charbon et pour les fermiers, un groupe pour les femmes et une association des jeunes.

Dans la zone d’étude, il existe un certain nombre d’associations internationales à but non-lucratif qui sont actives et qui n’ont pas les mêmes difficultés pour se procurer des fonds et générer un soutien pour leurs missions. Elles se concentrent sur l’appui aux services sociaux essentiels (la santé, l’éducation) et la promotion de l’utilisation durable des ressources naturelles, notamment la forêt Mikea et le capital des lagunes et des récifs sur la côte. Plusieurs organisations sont actives dans la zone d’étude ou l’ont récemment été. Elles sont énumérées dans le Error! Reference source not found. 5-10 ci-dessous.139

138 Banque Mondiale, Gouvernance et développement 139 Cette liste peut ne pas être exhaustive

Coastal and Environmental Services 69 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Tableau 5-10: Les organisations dans ou près de la zone d’étude de la mine Organisation Description Aide et Action Amélioration de l’environnement éducatif pour encourager la fréquentation scolaire et accroître les taux de présence ; la campagne décourage le travail des enfants à Atsimo Andrefana Bel Avenir Interventions dans la santé, l’éducation, la sensibilisation environnementale et les services de soutien social Blue Ventures La conservation marine, la santé communautaire, l’adaptation aux changements climatiques et le soutien en matière de moyens de subsistance alternatifs FIMIHARA (Fikambanana Mlharo sy Hanasoa ny Promotion de l’écotourisme, collaboration avec les Ranomasina pêcheurs pour améliorer la production et réduire les impacts négatifs, sensibilisation sur la protection environnementale Marie Stopes Santé sexuelle des femmes, sensibilisation à la contraception et aux soins prénataux Reef Doctor Recherches sur les récifs coralliens, protection des lagunes et amélioration des moyens de subsistance Tany Meva Soutien aux villages pour la gestion des forêts locales Projet de soutien aux communautés de pêcheurs Travail de proximité avec les pêcheurs pour aider à de Tuléar (Fond africain de développement) augmenter la production piscicole, réduire les pressions sur les lagunes et les récifs, et établir un accès aux institutions de microfinance Programme de développement des Nations Protection du récif corallien Unies Vola Mahasoa Institution de microfinance locale, engagée par contrat à fournir des services aux pêcheurs locaux à travers le Fonds africain de développement Wildlife Conservation Society Protection des écosystèmes marins Programme Alimentaire Mondial Soutien alimentaire aux ménages subissant une insécurité alimentaire en raison de sécheresse ou d’autres désastres World Wildlife Fund Protection de la forêt Mikea à travers une production du charbon améliorée et conservation du récif corallien de Tuléar

5.21 Les liens entre les villages et la Ville de Tuléar

Les relations entre les villages existent essentiellement en termes de liens familiaux et d’évènements sociaux tels que les funérailles, les mariages et les cérémonies traditionnelles. Il existe aussi des liens entre les groupes de villages pour combattre et empêcher le vol de zébu.

Les marchés à Ankilimalinike et à Tsianisiha sont des lieux de rencontres sociales et commerciaux importants. Il existe des liens commerciaux entre les villages Vezo près de la côte et les villages agricoles intérieurs en termes d’échange de poissons et de produits agricoles tel que le manioc et le maïs. Par ailleurs, il existe aussi des liens proches entre les villages de la zone d’étude et la Ville de Tuléar du fait des liens familiaux qu’ont de nombreux ménages à Tuléar où ils se rendent pour des funérailles, des mariages et des cérémonies. Tuléar est aussi importante en termes de services de santé pour les personnes gravement malades, de services administratifs et pour l’achat d’articles au-delà des articles de base disponibles sur les marchés locaux.

5.22 L’image de Toliara Sands et les Impacts potentiels du projet

Lors des entrevues de diverses parties prenantes, les impressions et inquiétudes suivantes ont été soulevées par rapport au Projet Toliara Sands :

 Bien que les communautés soutiennent le projet, et qu’elles veulent voir le développement se produire, elles indiquent qu’elles n’ont pas suffisamment d’informations sur le projet. Lors de

Coastal and Environmental Services 70 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

diverses réunions communautaires il a été déclaré que : « nous ne savons rien sur le projet de sable noir, et bien que certaines informations nous aient été communiquées, nous ne savons toujours rien sur le projet. Ils ont expliqué le processus minier et la séparation en ce qui concerne le processus minéral mais on s’y perd encore ».  Certaines personnes se sont plaintes des trop nombreuses grandes réunions organisées par Toliara Sands mène et que les communautés subissent une « fatigue de la consultation ».  À Ranobe les membres de la communauté ont indiqué que leurs relations avec Toliara Sands s’amélioraient. Il a été déclaré que lorsque le projet a commencé dans la région, les résidents pensaient que les étrangers étaient là pour des trafics d’organes. Ceci n’est plus leur impression et selon les chefs de communauté, des relations sont en train de s’établir basées sur la confiance.  Les attentes locales en termes de bénéfices du projet minier sont extrêmement élevées par rapport à l’emploi et à la création de marchés locaux, ainsi que la construction d’écoles et de cliniques, et l’alimentation en électricité à la zone. Au niveau de ces attentes élevées une certaine déception a été exprimée par rapport au manque de résultat positif visible de la présence de Toliara Sands à ce jour.  Les villages sont en concurrence pour tirer des bénéfices du projet minier. Les activités lancées par le Projet Toliara Sands dans un village précis sont surveillées de près par les autres villages.  Une tension existe entre le niveau villageois et communal en ce qui concerne les interactions avec Toliara Sands. Certains villages ont l’impression que toutes les négociations sont confinées au niveau communal, entraînant ainsi un sentiment d’impuissance par rapport à leur participation.  Les communautés locales trouvent qu’il est difficile d’accepter que le Projet ai reçu la permission de défricher la végétation naturelle, alors qu’une pression croissante est exercée sur eux pour les empêcher de défricher la forêt. L’étude actuelle du WWF a intensifié ce problème.  Les habitants des environs ont du mal à accepter que Toliara Sands ait accès à l’eau pour être utilisée sur l’usine pilote sans la partager avec les communautés locales.  Une certaine tension existe par rapport aux pratiques relatives à l’emploi. Certains villageois et certains individus pensent que la stratégie d’emploi utilisée à ce jour n’est pas entièrement transparente ou juste. Les femmes aimeraient avoir plus d’opportunités d’emploi.  Bien que les communautés locales soient en principe prêtes à déménager leurs tombeaux, il y a un certain niveau d’anxiété en ce qui concerne leur déménagement et le processus de dédommagement.  Une certaine inquiétude règne par rapport au dédommagement pour la perte de terres de pâturage et agricoles par suite du projet minier. Les communautés dans la zone de la concession minière ont déclaré que les taux de dédommagement devraient être négociés avec les propriétaires fonciers avant que les terrains ne soient détruits. Il a été suggéré lors d’une réunion que Toliara Sands paie les fermiers dix fois la valeur marchande des champs et des récoltes.  Une certaine inquiétude existe par rapport à la sécurité routière.  Les communautés situées près du nouvel Embarcadère proposé (y compris Le Batterie) sont préoccupés par l’impact de la construction de l’embarcadère sur la pêche qui est leur première activité de subsistance.  Certaines communautés (c’.-à-d. Ranobe, Tsiafanoka et Benetse) ont exprimé leur inquiétudes en ce qui concerne l’utilisation de l’eau par le Projet et l’impact que cela aura sur la disponibilité de l’eau dans la zone.  Une certaine inquiétude a été exprimée par rapport à l’impact que l’exploitation minière peut avoir sur la santé des personnes dans la zone, en termes de pollution par la poussière et de radioactivité.  Certains s’inquiètent aussi que le projet enlève la végétation et retire les terres fertiles de valeur qui sont utilisées pour la culture, les pâturages, la chasse et la collecte de plantes et de racines sauvages médicinales.  Certaines parties prenantes sont inquiètes en ce qui concerne la fermeture de la mine et la réhabilitation. Cette question a été soulevée par le SAGE en particulier, et les communautés

Coastal and Environmental Services 71 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

locales aimeraient que la réhabilitation implique la plantation de cultures commerciales et d’arbres combustibles tel que l’eucalyptus, d’arbres fruitiers et de tubercules comestibles.

Au départ, lorsque Toliara Sands a commencé à employer des personnes dans la zone certaines différences se sont révélées entre les pratiques de travail et les coutumes locales. Bien que ces impressions n’aient pas été exprimées pendant les réunions de consultation avec les villages en 2012, elles ont été exprimées durant les réunions de consultation avec les membres de la communauté en 2006, de sorte que ces perceptions devraient être considérées pour développer des pratiques de travail culturellement appropriées, et inclure ce qui suit :

 La demande des personnes locales de permissions régulières pour les funérailles (de personnes qui ne sont pas de la famille) et autres évènements sociaux.  La difficulté de s’adapter à la journée de travail de huit heures pour les habitants des environs qui sont habitués à un programme journalier différent où elles décident librement de l’allocation de leur temps.  Le Projet n’accepte pas la coutume traditionnelle de Hifikifika.  Les résidents locaux n’ont pas l’habitude de porter des chaussures, alors qu’elles sont une exigence de sécurité de Toliara Sands.

5.23 Les Projets de développement communautaire de Toliara Sands

À ce jour Toliara Sands a lancé les activités de développement suivantes :

 La mise en place de cinq pépinières (qui emploient des résidents locaux) ;  La construction de trois forages et pompes à eau à Tsianisiha, Ranobe, et Tsiafanoke.  La fourniture en mobilier aux écoles aux villages avoisinant le site minier.  Le parrainage d’ordinateurs et le don de fonds pour aider la Région à avoir accès à l’Internet.  Depuis 2005, Toliara Sands a parrainé la visite de médecins australiens dans la région deux fois par an, et Toliara Sands a assisté l’hôpital à Tuléar dans l’achat d’équipement médical.  Environ 50 résidents locaux ont travaillé avec Toliara Sands à ce jour. Leurs emplois ont contribué à rehausser leur niveau de vie, et les vendeurs locaux (essentiellement des femmes) vendent des produits frais aux employés.  L’établissement d’un Forum de coordination qui travaille avec les autorités locales de la Région à la promotion du développement. Le Gouvernement considère Toliara Sands comme un projet minier exemplaire pour ce qui est d’établir des normes de meilleures pratiques dans la Région.  Le parrainage des Cérémonies de la Fête de l’Indépendance, de la course de Pirogue de la Malagasy Cup d’Anakao à Andavadoaka, et l’Association locale de Football.

5.24 Les conclusions et les recommandations

Cette section souligne les questions importantes de l’étude de référence et présente des recommandations préliminaires concernant l’évaluation de l’impact.

La pauvreté – le manque d’infrastructures

Les communautés locales se caractérisent par un mode de vie agraire rural et traditionnel. La majorité des résidents locaux vivent dans la pauvreté et la région manque en général d’infrastructures sociales et physiques. Les niveaux d’éducation et de compétences, de même que les perspectives d’emploi, sont généralement faibles, et les opportunités d’emploi sont rares. Les opportunités offertes aux jeunes sont minimales. L’évaluation de l’impact doit tenir compte des besoins urgents en termes de développement local ainsi que des attentes. Il faudra cependant un suivi attentif des apports en ressources pour éviter de perturber le tissu social local.

La conservation et le développement

Coastal and Environmental Services 72 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

La pauvreté et le manque d’accès au niveau local à des activités alternatives génératrices de revenu ont entraîné une pression croissante sur l’environnement naturel et suscité des inquiétudes liées à la conservation. La zone d’étude est actuellement au centre d’un projet de conservation. L’évaluation de l’impact devrait adopter une approche pour un développement durable, équilibrant les sujets liés au développement et à la conservation. Une coopération avec les organisations locales de conservation et de développement doit être explorée.

La culture traditionnelle

Les communautés locales vivent selon un mode de vie traditionnel, riche en pratiques et rituels traditionnels.

L’évaluation de l’impact a révélé que l’enlèvement de tombeaux est l’un des sujets les plus sensibles. Étant donné l’omnipotence des ancêtres dans la vie des Malgaches, le déménagement des tombes doit être prudemment guidé par les coutumes locales. Les cérémonies sacrées, l’exhumation, la manipulation, la construction de nouveaux caveaux et les cérémonies associées seront payées par Toliara Sands, et des dédommagements financiers seront évités dans la mesure du que possible.

Coastal and Environmental Services 73 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

6. L’IDENTIFICATION ET L’EVALUATION DES IIMPACTS

6.1 Introduction

Cette section se concentre sur l’évaluation des impacts positifs et négatifs potentiels du projet et offre des recommandations pour améliorer le positif et atténuer les impacts négatifs. L’identification et l’évaluation des impacts socio-économiques sont basées sur une analyse des données de référence présentées ci-dessus, qui, comme cela est indiqué, ont été obtenues en utilisant diverses méthodes de recherche, y compris une participation des communautés affectées par le projet et une consultation avec eux, des entrevues des parties prenantes clé, des réunions de groupes thématiques, une enquête auprès des ménages auprès de 217 ménages et des observations sur le terrain. Les impacts socio-économiques seront évalués et catégorisés en conformité avec la technique d’évaluation décrite dans la Section 2.7.1.

Les compétences suivantes s’appliquent à l’évaluation des évaluations des impacts sociaux liées au projet en général et donc à l’EIS actuelle :

 Les impacts sociaux sont généralement non-quantifiables et donc la probabilité qu’ils se produisent est évaluée par déduction plutôt que par des mesures objectives. Une compréhension des processus sociaux en général et une connaissance approfondie des communautés étudiées sont essentielles pour tirer des déductions valides ;  Les impacts sociaux sont plus souvent groupés et interdépendants plutôt que clairement dissociables et doivent être considérés comme tels ;  Les communautés sont dynamiques et impliquées dans un processus continu de changement. Le Projet n’est que l’un des facteurs contribuant à ce processus social dynamique et il est donc souvent difficile de désagréger les divers facteurs politiques, socio- économiques et environnementaux qui contribuent à un impact potentiel ; et  Les impacts sociaux sont souvent inévitables et à ce titre, les mesures d’atténuation doivent être considérées comme des stratégies qui visent à gérer le changement plutôt que des stratégies pour éviter la réalisation d’un impact. La gestion fructueuse d’un impact potentiellement négatif peut, dans certains cas, changer le statut de l’impact de négatif à positif.

Par ailleurs, qui ont été accumulés durant les travaux d’EIS similaires, ont contribué à cette évaluation.

Cette évaluation de l’impact inclut les impacts socio-économiques de la mine qui est proposée (excavation et MSP) sur la communauté locale et le contexte régional. Elle n’inclut pas :

 Une évaluation de la santé. Les impacts potentiels de la poussière, de la radioactivité et du bruit sur la communauté locale ainsi que les impacts visuels sont couverts dans des volumes séparés de cet EEIS.  Une évaluation de l’impact des structures supplémentaires (l’alimentation en électricité, le village d’expatriés, etc.) et de la voie de dessertes pour le transport. Ceux-ci sont couverts dans des études d’évaluation de l’impact séparées.  Une évaluation de l’impact sur le commerce du tourisme. Ceci est aussi couvert dans une étude d’évaluation de l’impact séparée.  Un plan de dédommagement pour la perte en ressources.

L’EIS actuelle couvre diverses activités liées au projet et aux aménagements infrastructurels qui, non seulement sont situés à travers un certain nombre de zones différentes, mais qui se distinguent aussi en termes d’impacts potentiels positifs et négatifs. À ce titre, l’évaluation sera divisée dans les catégories suivantes : les impacts de la mine ; les impacts de la voie de desserte ; les impacts de la station de transfert et de l’embarcadère, et les impacts du site portuaire. Ces impacts seront davantage divisés selon les diverses phases du projet, y compris ses phases de construction et d’exploitation.

Coastal and Environmental Services 74 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

6.2 Les impacts cumulatifs

Les impacts cumulatifs pour ce projet comprennent :

 Une augmentation des litiges fonciers et des conflits en raison de l’augmentation de la demande en terres agricoles.  La perte d’importance des normes culturelles, de sites d’héritage national sacrés et historiques en raison de revenus monétaires qui modifient les systèmes de valeurs.  La croissance économique et le développement des économies informelles dans les villages voisins du site minier, et le long de la RN9. Le développement de l’économie locale résultera en un afflux dans la zone, ce qui aura d’autres impacts cumulatifs comme une augmentation des pathologies sociales, de la circulation, et des pressions sur les ressources et les services sociaux locaux.  D’autres impacts cumulatifs comprennent une augmentation du tourisme.

6.3 Les alternatives du projet

Un certain nombre d’alternatives ont été examinées pendant l’étude exploratoire qui comprenaient l’emplacement privilégié pour la voie de desserte, l’embarcadère, et la station de transfert, ainsi qu’un « Aucune alternative de développement ». Ces solutions sont examinées en détail dans l’EIE.

Coastal and Environmental Services 75 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

7. LES IMPACTS DU SITE MINIER IDENTIFIES ET EVALUES

7.1 Introduction

Cette section se concentre sur l’évaluation des impacts socio-économiques potentiels positifs et négatifs sur le projet dans la zone du site minier et offre des recommandations pour améliorer les impacts positifs et atténuer ceux qui sont négatifs.

7.2 Phase de construction

7.2.1 Impact 1 : L’augmentation des opportunités d’emploi et des bénéfices économiques associés

Cause et remarques

Le contexte local est caractérisé par des taux de chômage élevés, et les attentes concernant les opportunités d’emploi générées par le Projet sont grandes. Les communautés voisines de la zone de concession minière insistent qu’elles devraient bénéficier d’opportunités d’emploi préférentielles puisqu’elles sont directement touchées par le Projet et que par ailleurs le processus de recrutement doit être mené de manière juste, transparente et équitable. L’emploi représente généralement un impact (positif) bénéfique direct et est l’impact le plus important et le plus facilement mesurable, mais comme environ 5% de la population locale a des compétences requises, les bénéfices dérivés de l’emploi seront faibles à moins que les habitants locaux n’aient des opportunités pour développer des compétences à travers des programmes de formations technique et professionnelle. Si le recrutement et le développement de compétences est bien géré, le développement du Projet aura un impact positif substantiel sur les communautés voisines pour ce qui est de l’amélioration de leur condition de vie grâce à des revenus salariaux et le transfert de compétences. Il est probable que plus de personnes locales seront employées durant la phase de construction que durant celle d’exploitation.

Atténuation et gestion

Pour optimiser cet impact il est suggéré que Toliara Sands développe et mette en œuvre les mesures d’atténuation suivantes :

 Les politiques et procédures qui priorisent l’emploi local dans les limites autorisées par la loi malgache et le développement des compétences locales, et qui sont basées sur le principe de l’égalité des sexes ;  L ‘élaboration et la mise en œuvre d’un Plan de gestion du travail, du recrutement et de l’afflux;  Le développement et la mise en œuvre des politiques de passation des marchés et de chaînes d’approvisionnement et des procédures qui priorisent les ressources et les fournisseurs locaux, dans la mesure du possible, s’approvisionner auprès des services et des fournitures des marchants locaux ;  L’élaboration d’un Plan de Développement Communautaire (PDC) qui priorise le développement des compétences et les programmes de formations professionnelles ; et  La mise en œuvre de programmes de développement durable qui se concentrent sur la création de petites entreprises et sur la formation dans le domaine de la gestion commerciale et financière ainsi que d’autres programmes de rétablissement des moyens de subsistance.

Coastal and Environmental Services 76 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Déclaration d’importance

Impact 1 : Augmentation des perspectives d’emploi et bénéfices économiques associés Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase de construction Sans Moyen Zone 2 2 Léger 1 Improbable 2 7 FAIBLE atténuation terme d’étude Avec Moyen Zone Peut se 2 2 Modéré 2 2 8 MODÉRÉE atténuation terme d’étude produire

7.2.2 Impact 2 : L’immigration d’un grand nombre de migrants économiques et emploi

Cause et remarques

Il est probable que le développement du projet résultera en une immigration d’un grand nombre de travailleurs et de chercheurs d’emploi migrants vers les villages voisins puisque l’industrie du tourisme dans la Commune d’Ankilimalinike a fait migrer une main d’œuvre en provenance de toutes les parties de Madagascar, et que les personnes migrent vers la zone pour des opportunités d’emploi, comme en 2001 par exemple quand environ 1 000 personnes ont migré à Tsiafanoke pour aider à la construction du canal.

Les impacts directs et indirects associés à cet afflux auront probablement des impacts importants au niveau local, et entraînent en général beaucoup de changements sociaux, culturels, économiques et politiques qui se produisent avec le développement de projets miniers, tels que :140

 La création de tensions et conflits entre les locaux et les migrants par rapport aux ressources naturelles, la terre et les opportunités d’emploi ;  L’inflation des prix de la nourriture et des produits locaux ;  Une pression croissante sur des ressources sociales et naturelles déjà limitées ;  Une augmentation de la fréquence de maux dits sociaux, y compris la prostitution, l’abus d’alcool, et le crime ;  Une augmentation de la prévalence des maladies transmissibles, tel que les maladies diarrhéiques, les maladies transmises par vecteur tel que le paludisme, et les infections sexuellement transmissibles141 ;  Des inégalités croissantes en termes de revenu et d’accumulation de richesses entre les locaux et les migrants ; et  Une perturbation des dynamiques sociales avec, par exemple, l’augmentation des conflits entre hommes et femmes concernant les dépenses des revenus du ménage.

Comme c’est le cas pour la plupart des impacts sociaux, l’immigration peut aussi avoir un impact positif en offrant aux populations locales des opportunités de création de petites entreprises avec l’augmentation de la demande en produits et autres marchandises locales, ainsi que des opportunités d’échange culturel.

Bien que l’afflux soit considéré comme étant hors du contrôle des promoteurs du projet, les directives de la SFI sur l’immigration induite par les projets suggèrent qu’un afflux peut menacer la

140 Manuel de la SFI : Des projets et des personnes ; Un manuel pour traiter l’immigration induite par les projets (Projects and People: A Handbook for Addressing Project-Induced In-Migration) (2009). http://www.ifc.org/ifcext/sustainability.nsf/Content/Publications_Handbook_Inmigration 141 Manuel de la SFI : Des projets et des personnes ; Un manuel pour traiter l’immigration induite par les projets (IFC Handbook: Projects and People: A Handbook for Addressing Project-Induced In-Migration) (2009). Pp: 20 – 25. http://www.ifc.org/ifcext/sustainability.nsf/Content/Publications_Handbook_Inmigration

Coastal and Environmental Services 77 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

« sécurité du projet » et qu’elle doit être gérée comme une menace au projet. Selon ces directives de la SFI, les objectifs de sécurité d’un projet sont de : (i) protéger la main d’œuvre, (ii) protéger les biens physiques, (iii) maintenir la continuité commerciale, et de (iv) préserver la réputation du projet et d’entreprise. À ce titre, si l’afflux lié aux impacts est traité comme une menace au projet, et géré en conséquence, Toliara Sands fera qu’il est vraisemblable que l’immigration d’un grand nombre de migrants économiques et de chercheurs d’emploi vers les villages voisins de la zone de concession minière sera atténuée.

Atténuation et gestion

En collaboration avec les dirigeants locaux et le Gouvernement régional, Toliara Sands doit explorer les opportunités pour gérer et atténuer l’afflux négatif lié aux impacts en développant les plans de gestion suivants :

 Un Plan de gestion du travail, du recrutement et de l’afflux ;  Un Plan de Travail Social ; et  Un Plan d’Engagement des Parties Prenantes qui implique le développement de stratégies de gestion collaboratives pour l’immigration. Déclaration d’importance

Impact 2 : L’immigration d’un grand nombre de migrants économiques et emploi Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase de construction Sans Moyen 2 National 3 Sévère 4 Certain 4 13 ÉLEVÉE atténuation terme Avec Moyen 2 Régional 3 Modéré 2 Probable 3 10 MODÉRÉE atténuation terme

7.2.3 Impact 3 : Le déplacement physique et économique de structures et de champs situés dans la zone de concession de la mine

Cause et remarques

Il a été établi que 15 ménages qui se trouvent dans la zone de la concession minière de Ranobe seront affectés par le déplacement physique (se référer à la Figure), et qu’un nombre significatif de champs et d’arbres combustibles seront affectés par la construction de la mine. Pour déterminer l’étendue du déplacement physique et économique, Toliara Sands a entrepris une enquête auprès des ménages pour identifier les structures, les champs et les biens dans la zone de la concession minière, et les données recueillies pendant cette enquête seront utilisées pour élaborer un Plan d’action en faveur d’une relocalisation.

Le PAR esquissera les procédures nécessaire pour gérer un programme de relocalisation et de dédommagement efficace et juste qui est influencé par la meilleure pratique internationale et les Directives opérationnelles de la Banque Mondiale.

Atténuation et gestion

En développant un PAR pour gérer la relocalisation, Toliara Sands peut atténuer un certain nombre d’impacts néfastes associés à la relocalisation, qui incluent l’absence de terres, la vulnérabilité croissante et le démembrement social, l’itinérance et des moyens de subsistance en détérioration car les ménages relocalisés sont plus mal lotis suite au déplacement physique et économique.

Par contre, si la relocalisation est gérée et mise en œuvre convenablement entant qu’opportunité pour améliorer le développement économique et social des ménages affectés, la relocalisation

Coastal and Environmental Services 78 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 peut améliorer les moyens de subsistance de ceux qui sont affectés par le déplacement physique et économique. Par exemple, les 15 ménages qui habitent à Antsilo font 10 km en direction de Tsiafanoke pour recueillir de l’eau et pour avoir accès aux établissements d’éducation et de santé. Si ces ménages étaient relocalisés dans une zone plus proche de Tsiafanoke, ils auraient un meilleur accès aux services sociaux, et s’ils bénéficient d’un forage et d’une pompe à eau ils n’auront plus à voyager pour prendre de l’eau.

Cependant, pour maximiser les opportunités de développement potentielles provenant de la relocalisation, un PAR doit être développé en consultation avec les chefs communautaires et les ménages affectés. Ceci assurera l’assentiment des ménages affectés, et promouvra les projets de développement durable.

Par ailleurs, il faudra que Toliara Sands forme, donne les capacités et équipe une équipe de relocalisation dédiée faite d’experts en relocalisation et d’employés locaux pour aider à mettre en œuvre et gérer le PAR. Ces mesures d’atténuation doivent être soutenues par un programme de rétablissement des moyens de subsistance qui vise à aider les ménages à rétablir et améliorer leurs moyens de subsistance. Pour s’assurer de leur assentiment et une mise en œuvre réussie de ces programmes, ceux-ci doivent être développés en consultation avec les chefs communautaires et les ménages touchés.

Si ces mesures d’atténuation sont mises en œuvre, elles peuvent améliorer les impacts positifs associés à la relocalisation réduisant ainsi le niveau d’importance de l’impact d’un impact négatif TRÈS ÉLEVÉ à un impact négatif MODÉRÉ.

Déclaration d’importance

Impact 3 : Le déplacement physique et économique de structures et de champs situés dans la zone de la concession de la mine Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase de construction Sans TRÈS Permanent 4 Site 2 Très sévère 8 Certain 4 16 atténuation ÉLEVÉE Avec Permanent 4 Site 2 Modéré 2 Probable 3 11 MODÉRÉE atténuation

7.3 Les impacts de la phase opérationnelle

7.3.1 Impact 1 : Le développement d’infrastructures et des services

Cause et remarques

Le Projet aura probablement un impact positif sur les zones affectées par le projet en termes d’amélioration des réseaux routiers, qui sont actuellement en mauvaise état et limitent l’accès aux marchés, aux écoles et aux établissements de santé. Le développement de la voie de desserte, bien que celle-ci ne vise pas de parties tierces, ainsi que les améliorations du réseau routier local, rehausseront considérablement l’accès aux services sociaux et la mobilité entre les fokontany, ce qui peut à son tour avoir des effets sociaux, économiques et de santé positifs.

En outre, Toliara Sands investira probablement, ou attirera des investissements de fournisseurs nationaux, dans le développement des infrastructures associées, telles que la télécommunication, aidant ainsi le gouvernement à introduire des infrastructures et des projets de développement dans les domaines de la santé, de l’eau et de l’assainissement, et de l’éducation. Les communautés locales ont de grandes attentes à l’égard de l’apport par Toliara Sands de forages et de construction d’écoles et de cliniques. Bien que Toliara Sands ait mis en œuvre un certain nombre de projets de développement social dans les villages voisins de la zone de la concession minière

Coastal and Environmental Services 79 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013 proposée (se référer à la Section 5.23), il doit être noté que Toliara Sands a pour objectif d’identifier et de mettre en œuvre une infrastructure et des programmes de développement social en consultation avec le Gouvernement. Ceci assurera que les bénéfices qui découlent de ces programmes continuent après la fermeture de la mine.

Atténuation et gestion

En collaboration avec les dirigeants locaux et le gouvernement régional, Tolliara Sands doit explorer les opportunités pour améliorer ou maximiser ces impacts bénéfiques en :

 Élaborant un Plan de Développement Communautaire (PDC) durable, qui renforce les capacités des personnes locales pour qu’elles progressent au-delà de la vie du projet ; et  Être en consultation avec les bénéficiaires du PDC pour gérer les attentes mal placées selon lesquelles Toliara Sands assumera le rôle du gouvernement et développera l’infrastructure et les services.

Déclaration d’importance

Impact 1 : Le développement d’infrastructures et des services Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase d’exploitation Sans Moyen Peut se 2 Site 2 Modéré 2 2 8 MODÉRÉE atténuation terme produire Avec Long 3 Régional 3 Bénéfique 4 Probable 3 13 ÉLEVÉE atténuation terme

7.3.2 Impact 2 : Une augmentation de la compétitivité et des conflits entre les communautés

Cause et remarques

La mise en œuvre du Plan de Développement Communautaire (PDC) doit tenter d’éviter que la jalousie, les tensions et le conflit entre les communautés augmentent. Bien que Ranobe soit le fokontany le plus proche du site minier, pour ne pas inciter de tensions entre les communautés, Toliara Sands n’a pas priorisé Ranobe par rapport aux autres communautés voisines pour les projets de développement communautaire, et Toliara Sands a aussi mis en œuvre des projets de développement à Tsiafanoke et Benetse. Le critère de sélection pour les bénéficiaires du PDC doivent être basés sur la proximité au site minier, et le niveau d’impact c’.-à-d. direct et indirect, doit être développé en consultation avec le gouvernement local, les chefs communautaires, et les parties prenantes clé. Ces programmes doivent être élaborés et l’allocation des programmes vers diverses communautés doivent être entreprises en consultation avec le gouvernement local, les chefs communautaires et les parties prenantes clé. Ceci assurera aussi que ces programmes sont mis en œuvre de manière durable et ne mènent pas à une dépendance accrue sur Toliara Sands comme cela est discuté dans la Section 7.3.1.

Atténuation et gestion

Étant donné l’importance des programmes de développement communautaire, Toliara Sands devait développer un PDC qui a pour objectif de promouvoir un développement économique durable dans les communautés voisines pour éviter des conflits à propos d’opportunités d’emploi et d’amélioration d’infrastructures.

Coastal and Environmental Services 80 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Déclaration d’importance

Impact 2: Une augmentation de la compétitivité et des conflits entre les communautés Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase d’exploitation Sans Moyen 2 Local 1 Modéré 4 Probable 3 10 MODÉRÉE atténuation terme Avec Moyen Peut se 2 Local 1 Léger 1 2 6 FAIBLE atténuation terme produire

7.3.3 Impact 3 : Une augmentation des pathologies sociales

Cause et remarques

Avec les développements des projets miniers menant à un afflux de population, une augmentation du flux monétaire et du pouvoir d’achat dans l’économie locale, il est probable que le projet aura un impact sur les pathologies sociales liées à une augmentation des niveaux de criminalité, d’abus d’alcool et de drogue, et de la prostitution. L’exacerbation de ces pathologies sociales peut avoir un impact négatif sur les communautés locales en perturbant les structures familiales et les dynamiques sociales, et en mettant en danger la santé et la sécurité des membres de la communauté en augmentant les MST et la propagation du VIH/SIDA.

Ces « pathologies sociales » peuvent avoir un impact négatif sur les travailleurs migrants et les membres de la communauté locale en mettant en danger leur santé et la santé de leurs familles.

Atténuation et gestion

En collaboration avec les organisations de district dans les domaines de la santé et de la sécurité sociale, les conseils administratifs locaux, et les communautés touchées, Toliara Sands doit explorer des possibilités pour :

 Développer et mettre en œuvre un Plan de Santé et de Sécurité Communautaire qui se concentre sur l’éducation et la sensibilisation des communautés concernant l’abus d’alcool et de drogue, les MST et le VIH/SIDA ; et  Initier des programmes de développement social et économique durables basés sur le principe d’égalité des sexes, ce qui offrira aux femmes des opportunités d’emploi et de revenu et découragera donc la prostitution.

Déclaration d’importance

Impact 3 : Une augmentation des pathologies sociales Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase d’exploitation Sans Long Zone 3 2 Sévère 4 Certain 4 13 ÉLEVÉE atténuation terme d’étude Avec Moyen Zone 2 2 Modéré 2 Probable 3 9 MODÉRÉE atténuation terme d’étude

Coastal and Environmental Services 81 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

7.3.4 Impact 4 : Perte en terrain fertile et en ressources naturelles due à l’exploitation minière

Cause et remarques

Un certain nombre de ménages dans la zone du site minier sera affecté par le déplacement économique, et perdra l’accès aux pâturages et aux terres agricoles fertiles, alors qu’ils en sont considérablement dépendants pour s’assurer des moyens de subsistance. Des régimes de rémunération justes basés sur la valeur de remplacement des biens perdus devraient permettre à ces ménages d’acheter des terres de remplacement qu’ils pourront utiliser pour subsister et en dériver des moyens de subsistance sûrs.

Pour éviter que la situation des ménages n’empire suite à la perte de terres fertiles, Toliara Sands doit développer un RAP, en consultation avec les chefs communautaires et les ménages touchés, avec l’objectif d’aider Toliara Sands à gérer le déplacement physique, et de s’assurer que les ménages touchés obtiennent des moyens de subsistance alternatifs tout en rétablissant des zones de pâturages, des champs agricoles et des arbres fruitiers et combustibles productifs. Les programmes de restauration des moyens de subsistance doivent viser à aider les ménages à créer des coopératives agricoles à base communautaire qui produisent des récoltes pour la vente et pour la consommation des ménages. Ces coopératives agricoles peuvent éventuellement approvisionner la mine en nourriture et fruits pour ses employés pendant la construction et l’exploitation.

Atténuation et gestion

Pour s’assurer que les ménages touchés par le déplacement économique soient dédommagés de manière juste, puissent avoir accès aux terres fertiles, et bénéficient des programmes de restauration de moyens de subsistance, Toliara Sands doit collaborer avec le gouvernement, les chefs locaux et les ménages touchés pour :

 Développer un RAP qui garantit que les ménages déplacés pour des raisons économiques sont dédommagés de manière juste, que des terres fertiles supplémentaires leur soient allouées, et qu’on les aide obtenir des moyens de subsistance alternatifs tout en rétablissant les pâturages, les champs, les arbres fruitiers et combustibles ;  Développer des projets de développement communautaire durables qui fournissent aux communautés un revenu monétaire à travers la vente de cultures commerciales et d’arbres combustibles.

Déclaration d’importance

Impact 4 : Perte en terrain fertile et en ressources naturelles due à l’exploitation minière Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase d’exploitation Sans Zone TRÈS Permanent 4 2 Très sévère 8 Certain 4 18 atténuation d’étude ÉLEVÉE Avec Zone Permanent 4 2 Modéré 2 Certain 3 12 ÉLEVÉE atténuation d’étude

Coastal and Environmental Services 82 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

7.3.5 Impact 5 : Perte de sites patrimoniaux sacrés et culturellement importants

Cause et remarques

Un nombre de sites culturellement importants se trouvent dans la zone de la concession minière, y compris des arbres et des forêts sacrés. Sur ces sites sacrés, quelques arbres sacrés sont situés à proximité du site minier proposé et bien qu’ils n’aient pas été détruits, Toliara Sands doit protéger ces sites sacrés.

Atténuation et gestion

Étant donnée l’importance des sites sacrés, des ancêtres, des normes et des valeurs culturelles, Toliara Sands doit développer un plan de gestion de l’héritage culturel en consultation avec les communautés touchées avec l’objectif de protéger l’héritage culturel de la zone.

Ce plan doit identifier tous les sites sacrés dans la zone et proposer des manières de protéger ces sites. En outre, ce plan devrait pouvoir aider Toliara Sands à comprendre les normes et les valeurs culturelles des populations locales dans la zone qui pourraient porter atteinte aux conditions de travail, telle que l’exigence du port de bottes de sécurité et d’un équipement de protection individuel. Ces normes et ces valeurs culturelles doivent être prises en compte lors du développement du Plan social et du travail (Social and Labour Plan - SLP), ainsi que dans la stratégie d’embauche.

Déclaration d’importance

Impact 5 : Perte de sites patrimoniaux sacrés et culturellement importants Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase d’exploitation Sans Zone Permanent 4 2 Sévère 4 Probable 3 13 ÉLEVÉE atténuation d’étude Avec Zone Permanent 4 2 Modéré 2 Probable 3 11 MODÉRÉE atténuation d’étude

7.3.6 Impact 6 : L’exhumation de tombeaux et des lieux de sépultures

Cause et remarques

Dans la zone de la concession minière il y a un certain nombre de tombes. Quelques lieux de sépultures se trouvent à proximité du site minier proposé et seront exhumés par Toliara Sands en utilisant des pratiques culturellement acceptables.

Atténuation et gestion

Le déménagement de tombes est l’un des sujets les plus sensibles à prendre en considération dans l’évaluation de l’impact, et étant donné l’importance des tombes dans la culture malgache, Toliara Sands doit développer un plan de gestion de l’héritage culturel en consultation avec les communautés touchées qui a pour objectif de protéger l’héritage culturel de la zone.

Ce plan doit identifier toutes les tombes dans la zone et proposer comment protéger ces sites. Ce plan doit, par ailleurs, aider Toliara Sands à comprendre les pratiques culturelles appropriées lors de l’exhumation de tombes, qui pourraient inclure :

 Préparer des cercueils et de nouveaux sites de sépulture avant l’exhumation des tombes ;  Préparer des tombes séparées pour les hommes et les femmes ;

Coastal and Environmental Services 83 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

 Ériger des tombes pour les familles riches en utilisant de gros blocs de ciment qui sont carrelés à l’intérieur, et ériger des tombes pour les familles pauvres en utilisant des pierres ;  Porter les corps décédés dans des cercueils vers les tombes ;  Verser du rhum sur la porte du tombeau exhumé avant de l’ouvrir ;  S’assurer que le « hasmanga » ou le sage appelle les ancêtres ; et  Abattre un zébu à l’instant même de l’ouverture de la porte du tombeau.

Déclaration d’importance

Impact 6: L’exhumation de tombeaux et des lieux de sépultures Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase d’exploitation Sans Zone TRÈS Permanent 4 2 Très sévère 8 Certain 4 18 atténuation d’étude ÉLEVÉE Avec Zone Permanent 4 2 Modéré 2 Certain 4 12 MODÉRÉE atténuation d’étude

Coastal and Environmental Services 84 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

8. IDENTIFICATION ET ÉVALUATION DES IMPACTS DE LA VOIE DE DESSERTE

8.1 Introduction

Cette section se concentre sur l’évaluation des impacts socio-économiques potentiels négatifs ou positifs, relatifs à la construction de la zone de desserte et offre des recommandations afin d’améliorer les impacts positifs et d’atténuer les impacts négatifs.

8.2 Phase de construction

8.2.1 Impact 1: perte de terrain et d’accès aux ressources naturelles

Cause et remarques

La construction de la voie de desserte entraînera la perte de terres et d’accès aux pâturages et aux ressources naturelles puisque la terre se trouvant sur le côté Est de la voie de desserte sera rendue inaccessible aux communautés. Comme le décrivent les données de référence, une partie importante du revenu mensuel total du ménage provient des ressources naturelles, plus précisément de la vente de charbon, de rhum, de chaume et de bois de chauffe. La construction de la voie de desserte aura des répercussions sur l’accès aux pâturages, aux champs et aux ressources naturelles pendant toute la durée de l‘exploitation de la voie de desserte. Par ailleurs, comme la voie de desserte ne sera pas utilisée par des tiers, les communautés utilisant cette route pour se rendre dans les villages avoisinants et Tuléar devront utiliser l’autoroute RN9 ou construire des routes secondaires alternatives. Ceci pourrait occasionner un inconvénient supplémentaire pour les communautés car cela augmentera le temps imparti aux déplacements vers les communautés voisines et Tuléar.

Atténuation et gestion

Afin de réduire la perte de terres et d’accès aux ressources naturelles, Toliara Sands doit songer à établir des points de passage/voies souterraines le long de la voie de desserte, ce qui permettra aux utilisateurs de la route de traverser la voie de desserte en toute sécurité, et ainsi accéder à l’ouest de la voie de desserte. L’emplacement de ces points de passage doit être communiqué aux communautés et les communautés doivent être informées des risques inhérents à la sécurité qui sont liés à la traversée de la voie de desserte. De plus, les points de passage doivent tenir compte de tous les types d’utilisateurs de la route, notamment les charrettes à bœufs et les véhicules, et doivent être gérés et contrôlés par des agents de sécurité qui supervisent un programme de traversée de la route.

Si la construction de la voie de desserte réduit l’accès aux ressources naturelles, Toliara Sands doit également contrebalancer cette incidence en identifiant et en mettant en œuvre des activités de subsistance alternatives (c.-à-d. enseigner les techniques artisanales telles que la charpenterie, la couture et la pâtisserie aux communautés), ces initiatives viseront à réduire la forte dépendance vis-à-vis des ressources naturelles, Toliara Sands doit ainsi explorer les opportunités pour :

 Développer et mettre en œuvre un Plan de Santé et de Sécurité Communautaire qui se concentre sur l’éducation et la sensibilisation des communautés par rapport aux risques liés à la traversée de la voie de desserte ; et  Initier des programmes de développement social et économique durables, ce qui réduira la dépendance vis-à-vis des ressources naturelles afin d’assurer la pérennité de leurs moyens d’existence.

Coastal and Environmental Services 85 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Déclaration d’importance

Impact 1: Perte de terrain et d’accès aux ressources naturelles Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase de construction Sans Permanent 4 Site 2 Sévère 4 Certain 4 14 ÉLEVÉE atténuation Avec Permanent 4 Site 2 Modéré 2 Probable 3 11 MODÉRÉE atténuation

8.2.2 Impact 2: Une augmentation d’emplois et des avantages économiques associés

Cause et remarques

Il est prévu que la plupart des travailleurs les moins qualifiés et semi-qualifiés soient recrutés localement pendant la phase de construction de la voie de desserte, respectant ainsi les procédures de recrutement de la main d’œuvre de Toliara Sands. Ces emplois auront toutefois un caractère temporaire, et par conséquent, pourraient avoir les effets potentiels directs et indirects suivants :

 L’augmentation des revenus disponibles pour les habitants employés temporairement par Toliara Sands pour construire la voie de desserte ;  L’augmentation des pathologies sociales possibles occasionnées par l’augmentation du pouvoir d’achat ;  L’arrivée massive d’individus habitant dans les régions avoisinantes et recherchant des emplois peut exercer une pression sur les ressources locales et entrer en conflit avec la population ; et  Une perte d’intérêt et de dépendance vis-à-vis de l’agriculture de subsistance.

Atténuation et gestion

Ces impacts peuvent être réduits par Toliara Sands en mettant en œuvre les mesures de gestion suivantes :

 Développer et mettre en œuvre une stratégie de recrutement qui privilégie les opportunités d’emplois non qualifiés et semi-qualifiés temporaires pour les communautés locales.  Développer une stratégie de gestion d’afflux comme cela est décrit dans la Section7.2.2.

Déclaration d’importance

Impact 2: Une augmentation d’emplois et des avantages économiques associés Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase de construction Sans Moyen Peut se 2 Site 2 Léger 1 2 7 FAIBLE atténuation terme produire Avec Peut se Long terme 3 Site 2 Sévère 4 2 11 ÉLEVÉE atténuation produire

Coastal and Environmental Services 86 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

8.2.3 Impact 3: Le déplacement physique et économique des structures et champs situés le long de la voie de desserte

Cause et remarques

Plusieurs alternatives de voie de desserte ont été considérées et la voie de desserte ayant le minimum d’impact social a été sélectionnée (Option de voie de desserte 2 améliorée comme indiqué dans la figure 8-1). La proposition initiale (Option de voie de desserte 1) ne garantissait pas que le déplacement physique des ménages serait complètement évité. Durant l’enquête socio- économique, les coordonnées GPS des ménages situés le long de la voie existante susceptibles d’être affectés par la construction de la voie de desserte choisie, ont été recueillies, et comme le décrit la Figure 8-1, il est possible que 16 ménages (groupes 1 et 2 sur la carte) à Ampanlia et Ankarandoha doivent être réinstallés si une partie de la route existante est rénovée ou élargie.

Par ailleurs, la voie de desserte devrait être étendue de la rive sud du fleuve Fiherenana vers le nouvel embarcadère, et en conséquence, les ménages pourraient perdre leurs champs et leur accès aux terres agricoles. La voie de desserte choisie (Option 2 améliorée) élimine la nécessité de déplacement physique et réduit les impacts potentiels sur les tombes et les ressources patrimoniales culturelles. De même, la possibilité de déplacement économique prévue pour les ménages se trouvant le long de la voie de desserte est de faible importance par rapport aux propositions initiales de voie.

Afin de déterminer l’étendue du déplacement physique et économique, Toliara Sands a recensé les ménages pour identifier les structures, les domaines et les biens potentiellement affectés par la construction de la voie de desserte, les données recueillies pendant ce recensement seront utilisées pour développer un PAR (Plan d’action en faveur d’une relocalisation - PAR) soulignant les procédures de gestion d’un programme de relocalisation et de compensation efficace et équitable alimenté par les meilleurs pratiques internationales et les directives opérationnelles de la banque mondiale.

Coastal and Environmental Services 87 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Ménages le long de la voie de desserte

Légende

Ménages le long de la voie de desserte Route de desserte option 1 Route de desserte option 2 Route de desserte option 2 revue Route de desserte option 3 WWF Route de conteneurs

Figure 8-1: Ménages situés le long de la voie de desserte

Coastal and Environmental Services 88 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Atténuation et gestion

La section 7.2.3 offre une description détaillée de l’atténuation requise pour gérer la relocalisation.

Déclaration d’importance

Impact 3 : Le déplacement physique et économique de structures et de champs situés dans la zone de la concession de la mine Effet Risque ou Importance Impact Échelle Échelle Gravité de Note probabilité globale temporelle spatiale l’impact Phase de construction Sans Zone TRÈS Permanent 4 2 Très sévère 8 Certain 4 16 atténuation d’étude ÉLEVÉE Avec Zone Permanent 4 2 Modéré 2 Certain 4 12 ÉLEVÉE atténuation d’étude

8.3 Impacts de la phase d’exploitation

8.3.1 Impact 1: L’augmentation des accidents de la route et des risques en matière de sécurité

Cause et remarques

Bien que la voie de desserte ne sera pas utilisée par un tiers, sa construction peut affecter la santé ainsi que la sécurité de la communauté en augmentant les risques d’accidents entre les camions, les autres véhicules de la voie de desserte ainsi que les utilisateurs de la route aux points de passage.

Atténuation et gestion

Afin de réduire l’occurrence d’accidents routiers, Toliara Sands doit tenir compte des mesures d’atténuation suivantes :

 Les employés et les communautés doivent être formés sur les questions et les conditions de sécurité communautaire, en particulier la sensibilisation à la sécurité routière par le biais du Plan de Santé et de Sécurité Communautaire ;  Des panneaux d’avertissement doivent être affichés à proximité des endroits dangereux afin de dissuader les gens de traverser la voie de desserte ;  Les passages pour piétons doivent être clairement indiqués et gardés par des agents de sécurité spécialement formés dans le strict respect des normes de sécurité ;  Un système de maintenance doit être mis en place afin de s’assurer que l’intégrité physique de la voie de desserte est maintenue ;  Les chauffeurs ne sont pas autorisés à dépasser les heures de travail ;  La circulation doit ralentir à l’approche de la voie de desserte par le biais de la construction de ralentisseurs à 500 m des points de passage ; et  Des contrôles de vitesse et de sécurité doivent être installés et les conducteurs de train doivent respecter ces exigences de sécurité.

Coastal and Environmental Services 89 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Déclaration d’importance

Impact 1: L’augmentation des accidents de la route et des risques en matière de sécurité Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase de construction Sans Moyen TRÈS 2 Régional 3 Très sévère 8 Certain 4 17 atténuation terme ÉLEVEÉ Avec Moyen 2 Régional 3 Modéré 2 Certain 4 11 ÉLEVÉE atténuation terme

8.3.2 Impact 2: Une diminution de l’utilisation illégale des ressources naturelles

Cause et remarques

Bien que la voie de desserte soit localisée dans une zone de conservation protégée par le WWF, la route non rénovée existante est utilisée par des exploitants forestiers illégaux et des voleurs de bétail. Par conséquent, la construction de la voie de desserte par Toliara Sands pourrait indirectement réduire l’utilisation illégale des ressources naturelles et/ou le vol de bétail en :

 Empêchant les utilisateurs de route tiers d’accéder aux ressources naturelles et de les transporter hors de la zone de conservation ;  Limitant l’accès aux ressources naturelles à l’est de la voie de desserte. Toutefois, cela peut augmenter le risque d’utilisation des ressources naturelles se trouvant à l’ouest de la voie de desserte ; et en  Empêchant les voleurs de bétail d’utiliser cette route pour le transport des bétails volés.

Cela peut générer un impact positif si des stratégies d’atténuation et de gestion appropriées sont déployées afin de promouvoir des alternatives de subsistance qui ne sont pas à l’utilisation illégale des ressources.

Atténuation et gestion

En concertation avec le WWF et les dirigeants locaux, Toliara Sands peut signaler tout comportement suspect à l’intérieur de la zone qui pourrait éventuellement aider le WWF et les dirigeants locaux à remédier à l’utilisation illégale des ressources naturelles et au vol de bétail.

Un Plan d’Engagement des Parties Prenantes (PEPP) doit être développé afin d’aider à la mise en place de voies de communication entre les chefs de file de la communauté, les parties prenantes impliquées dans le projet (c.-à-d. le WWF) et les communautés concernées. Le PEPP pourrait mettre en place un Comité d’Engagement qui comprend les dirigeants locaux et les parties prenantes clé impliquées dans le projet qui se réunirait une fois par mois en :

 Informant les chefs de file de la communauté, les parties prenantes et les communautés impliquées dans le projet des évolutions du projet ;  Répondant aux problèmes relatifs au projet ;  Assistant les chefs de file de la communauté ainsi que les parties prenantes et les communautés impliquées dans le projet à résoudre les problèmes liés au vol de bétail et à l’exploitation illégale des ressources ; et  Identifiant d’autres stratégies de subsistance et en mettant en œuvre des programmes de développement de compétences.

Coastal and Environmental Services 90 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Déclaration d’importance

Impact 2 : Une diminution de l’utilisation illégale des ressources naturelles Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase d’exploitation Sans Léger Court terme 1 Local 1 1 Improbable 1 4 FAIBLE atténuation bénéfique Avec Moyen 2 Local 1 Bénéfique 4 Improbable 1 7 FAIBLE atténuation terme

Coastal and Environmental Services 91 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

9. IMPACTS DE LA STATION DE TRANSFERT ET DE L’EMBARCADERE IDENTIFIES ET EVALUES

9.1 Introduction

Cette section concerne l’évaluation des impacts socio-économiques positifs et négatifs de la station de transfert et de l’embarcadère. Elle propose également des recommandations qui visent à améliorer les impacts positifs et à atténuer les impacts négatifs durant la conception du projet et les phases d’exécution.

9.2 Phase de construction

9.2.1 Impact 1 : Une augmentation des perspectives d’emploi et bénéfices économiques associés

Cause et remarques

On prévoit que la plupart des travailleurs les moins qualifiés et semi-qualifiés seront recrutés localement durant la phase de construction de la station de transfert et de l’embarcadère, respectant ainsi les procédures de recrutement de main d’œuvre de Toliara Sands. Cette embauche revêtira toutefois un caractère temporaire car la plupart des individus dans la zone d’étude ne détiennent que peu de compétences professionnelles. Le CDP doit alors donner la priorité aux programmes de développement des compétences et aux cours de formation pour assurer que les locaux bénéficient des perspectives d’emploi et des avantages économiques associés.

Atténuation et gestion

Ces impacts peuvent être réduits par Toliara Sands en mettant en œuvre les mesures de gestion suivantes :

 Développer et mettre en œuvre une stratégie de recrutement qui privilégie les perspectives d’emplois non qualifiés et semi-qualifiés temporaires pour les communautés locales ; et  Développer un Plan de Développement Communautaire (PDC) qui privilégie le développement des compétences professionnelles et les programmes de formation professionnelle.

Déclaration d’importance

Impact 1 : Une augmentation des emplois et des bénéfices économiques associés Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase de construction Sans Moyen Zone Peut se 2 2 Modéré 2 2 8 MODÉRÉ atténuation terme d’étude produire Avec Moyen Zone Peut se 2 2 Bénéfique 4 2 10 MODÉRÉ atténuation terme d’étude produire

Coastal and Environmental Services 92 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

9.2.2 Impact 2 : L’immigration d’un grand nombre de migrants économiques et de demandeurs d’emploi

Cause et remarques

Il est probable que la construction d’une station de transfert à proximité d’Antsonoabo et de l’embarcadère engendre une immigration de travailleurs et de demandeurs d’emploi. Les impacts directs et indirects associés à cet afflux sont abordés dans la section7.2.2, et sont probablement importants à l’échelle locale.

Atténuation et gestion

Toliara Sands doit explorer quelles sont les possibilités de gérer et d’atténuer les impacts relatifs aux afflux avec l’aide des dirigeants locaux et de l’administration régionale, en développant les plans de gestion suivants :

 Un plan de gestion du travail, du recrutement et de l’afflux ;  Un plan social du travail ;  Un plan relatif à l’engagement des parties prenantes qui implique le développement de stratégies de gestion collaborative pour l’immigration.

Déclaration d’importance

Impact 2 : L’immigration d’un grand nombre de migrants économiques et de demandeurs d’emploi Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase de construction Sans Moyen 2 Site 2 Sévère 4 Certain 4 12 ÉLEVÉE atténuation Avec Moyen 2 Site 2 Modéré 2 Probable 3 9 MODÉRÉE atténuation

9.2.3 Impact 3: Une augmentation du déplacement économique résultant en des pertes de terrain

Cause et remarques

En vue de construire une chaussée, une route pour transporter les minéraux vers le nouvel embarcadère choisi, Toliara Sands acquerra des terrains à proximité de la Rivière Fiherenana, et comme la terre est utilisée à des fins agricoles, de nombreux ménages perdront leurs champs ainsi que l’accès aux terres agricoles.

Toliara Sands est en train de développer un PAR qui présente les procédures de gestion d’un programme de relocalisation et de compensation efficace et juste, influencé par la meilleure pratique internationale et les Directives opérationnelles de la Banque Mondiale (se référer à la section 7.2.3).

Atténuation et gestion

La section 7.2.3 donne une description détaillée de l’atténuation nécessaire pour gérer le déplacement économique.

Coastal and Environmental Services 93 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Déclaration d’importance

Impact 3 : Une augmentation du déplacement économique résultant en des pertes de terrain et un accès réduit aux lieux de pêche locaux Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase de construction Sans Zone TRÈS Long terme 3 2 Très sévère 8 Certain 4 17 atténuation d’étude ÉLEVÉE Avec Zone Long terme 3 2 Sévère 4 Certain 4 13 ÉLEVÉE atténuation d’étude

9.2.4 Impact 3 : Un accès réduit aux lieux de pêche locaux

Cause et remarques

La construction de l’embarcadère à proximité du lagon de Toliara (voir la Figure 3-9) ainsi qu’une augmentation du trafic maritime peuvent affecter les activités des pêcheurs tout le long du littoral, puisque les pêcheurs devront contourner l’embarcadère et ne seront pas autorisés à pêcher à proximité des bateaux de chargement. Étant donné que la fréquence du trafic de chargement sera de un à un bateau et demi par mois, et que le nombre total sera d’environ 13 bateaux par an, cet impact n’aura qu’une importance FAIBLE et ne requiert pas de mesures d’atténuation.

Bien que la construction du nouvel embarcadère soit susceptible d’entraver l’accès à une portion des lieux de pêche, cet impact ne peut pas être directement atténué, et par conséquent, sera contrebalancé par les avantages apportés par le projet ainsi que par les projets de développement communautaire (se référer à la section 9.3.1).

Atténuation et gestion

Même si la construction de l’embarcadère et l’intensification du trafic maritime peuvent gêner le mouvement des pêcheurs le long de la côte à la recherche de lieux de pêche, cet impact ne peut être évité, et Toliara Sands doit donc identifier et mettre en œuvre des projets de développement communautaire pour les communautés directement affectées par cet impact. Ces projets de développement communautaire viseront à compenser ces impacts et pourraient notamment inclure la mise en place d’un marché de la pêche pour un meilleur accès au marché. Les projets de développement communautaire doivent être identifiés par les communautés affectées.

Déclaration d’importance

Impact 4 : Un accès réduit aux lieux de pêche locaux Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase de construction Sans TRÈS Long terme 3 Site 2 Très sévère 8 Certain 4 17 atténuation ÉLEVÉE Avec Long terme 3 Site 2 Sévère 4 Probable 3 12 ÉLEVÉE atténuation

Coastal and Environmental Services 94 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

9.3 Impacts de la phase d’exploitation

9.3.1 Impact 1 : Le développement des infrastructures et des services

Cause et remarques

Ce projet aura probablement un impact positif sur les régions concernées par celui-ci en termes d’amélioration de réseaux routiers. Ces derniers sont actuellement en piètre état et limitent l’accès aux marchés, aux écoles et aux établissements de santé. L’aménagement de la station de transfert et de l’embarcadère n’apportera pas d’avantages sociaux directs aux communautés avoisinantes. Toutefois, ces communautés bénéficieront des projets communautaires réalisés en vue d’un développement économique et d’une amélioration de l’éducation, de la santé, de l’adduction d’eau et de l’assainissement. La Batterie, par exemple, est l’une de ces communautés qui avoisine le site de l’embarcadère choisi. Elle est extrêmement polluée, jonchée de déchets et d’ordures, et en vue d’améliorer la vie de la communauté, Toliara Sands peut collaborer avec les dirigeants locaux et les agents de l’État pour mettre en place et gérer un site d’enfouissement.

Dans les domaines des infrastructures et des services, les programmes de Plan de Développement Communautaire (PDC) doivent donc être élaborés en concertation avec l’administration locale, les chefs de file de la communauté ainsi qu’avec les parties prenantes clé, et doivent également viser à aider le gouvernement à lancer des projets d’infrastructure et de développement dans les domaines de la santé, de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement, ainsi que dans le domaine de l’éducation. Cela permet également d’assurer que ces programmes sont mis en œuvre de manière durable et n’augmentent pas la dépendance vis-à- vis de Toliara Sands comme l’aborde la section 7.3.1.

Atténuation et gestion

Avec l’aide des dirigeants locaux et de l’administration régionale, Toliara Sands doit explorer les possibilités de :

 Développer un Plan de Développement Communautaire (PDC) qui garantit que les communautés voisines de l’embarcadère choisi profitent des avantages offerts par les projets communautaires.  Se concerter avec les bénéficiaires du PDC afin de gérer les attentes mal placées selon lesquelles Toliara Sands assumera le rôle du gouvernement et développera l’infrastructure et les services.

Déclaration d’importance

Impact 1 : Le développement d’infrastructures et de fourniture en services Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase d’exploitation Sans Moyen Zone 2 2 Modéré 2 Improbable 1 7 FAIBLE atténuation terme d’étude Avec Moyen Zone Très TRÈS 2 2 8 Improbable 1 13 atténuation terme d’étude bénéfique ÉLEVÉE

Coastal and Environmental Services 95 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

9.3.2 Impact 2: La perte en équipements de loisirs

Cause et remarques

La construction de l’embarcadère proposé est susceptible de limiter les activités récréatives le long d’une partie de la plage de La Batterie. Atténuation et gestion

Cet impact est difficile à atténuer directement. Toutefois, avec l’aide des dirigeants locaux et de l’administration régionale, Toliara Sands doit explorer les possibilités pour contrebalancer cet impact en :

 Développant un plan de développement communautaire (PDC) qui priorise le développement des équipements de loisirs dans les communautés avoisinant l’embarcadère proposé.  Contribuant, avec l’aide des chefs de file de la communauté et des parties prenantes clé, à la construction de centres sportifs, à la rénovation du terrain de foot existant et à la création de parcs dans les communautés avoisinantes du nouvel embarcadère proposé.

Déclaration d’importance

Impact 2 : La perte en équipements de loisirs Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase d’exploitation Sans Zone TRÈS Long terme 3 2 Très sévère 8 Certain 4 17 atténuation d’étude ÉLEVÉE Avec Zone Long terme 3 2 Sévère 4 Certain 4 13 ÉLEVÉE atténuation d’étude

9.3.3 Impact 3 : La perte en installations de mouillage pour les bateaux de pêche

La construction de l’embarcadère peut éventuellement gêner l’accès à une partie de la plage actuellement utilisée par les pêcheurs pour accoster leurs barques et vendre leurs poissons.

Atténuation et gestion

Il s’agit d’un autre impact difficile à atténuer directement. Toutefois, avec l’aide de l’Association des pêcheurs, des chefs de file de la communauté et du gouvernement, Toliara Sands se doit d’exploiter les possibilités de compenser cet impact en :

 Assurant une communication efficace entre le personnel responsable du projet et les pêcheurs de manière à s’assurer que les activités relatives aux phases de construction et d’exploitation n’ont pas d’impacts considérables sur les zones indispensables aux pêcheurs pour accoster leurs barques et sur leurs déplacements.  Tenant en compte des différents mécanismes et structures qui peuvent être intégrés ou pris en charge par le projet afin d’aider les pêcheurs à vendre leur prise quotidienne, permettant ainsi de réduire la durée de leur déplacement vers les marchés locaux.

Coastal and Environmental Services 96 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Déclaration d’importance

Impact 3 : La perte en installations de mouillage pour les bateaux de pêche Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase d’exploitation Sans Long terme 3 Site 2 Très sévère 8 Certain 2 15 ÉLEVÉE atténuation Avec Court terme 1 Site 2 Modéré 2 Probable 3 8 MODÉRÉE atténuation

Coastal and Environmental Services 97 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

10. IMPACTS DU SITE PORTUAIRE IDENTIFIES ET EVALUES

10.1 Introduction

Cette partie se concentre sur les éventuels impacts socio-économiques positifs et négatifs qui résulteront du projet dans la zone portuaire, et propose des recommandations pour accroitre les impacts positifs et atténuer ceux négatifs.

10.2 Phase de construction

10.2.1 Impact 1: Les perspectives d’emploi et les bénéfices économiques associés

Cause et remarques

Des opportunités d’emploi seront créées pour les locaux durant la construction et les opérations de l’installation portuaire. Ces opportunités permettront à Toliara d’augmenter ses recettes, améliorant ainsi les moyens de subsistances des personnes employées pour le projet. Bien que le nombre de personnes bénéficiant des opportunités d’emploi soit faible par rapport au nombre d’opportunités d’emploi qu’offre la mine, cet impact pourrait éventuellement stimuler l’économie locale, et créer un nombre d’impacts positifs secondaires sur l’économie, notamment l’augmentation de la demande en biens et services locaux. Le transfert de compétences et le développement font partie des autres impacts positifs associés aux opportunités d’emplois.

Atténuation et gestion

Au vu du faible niveau d’éducation et du fort taux de chômage présents à Toliara, de nombreux locaux ne possèdent pas les aptitudes pouvant servir à la Mine de Ranobe. Bien que cela soit un défi pour le projet de trouver des manœuvres locaux, cela représente également une opportunité de former les locaux et d’apporter des compétences. Comme dans la majorité des projets miniers, les opportunités d’emploi pour les travailleurs moins qualifiés sont surtout générées pendant la phase de construction du projet, et bien que temporaires, elles peuvent améliorer les compétences locales et permettre de trouver d’autres emplois dès lors que le projet entre en phase d’exploitation. Les emplois seront générés par les activités suivantes : la restauration, la collecte des déchets, l’entretien du terrain et des véhicules, et les services de nettoyage.

Dans l’ensemble, les avantages économiques générés par les perspectives d’emplois vont améliorer les moyens de subsistance des membres de la communauté, si les locaux bénéficient de formations et de développement des compétences. Ces impacts, qui sont liés et en corrélation, peuvent stimuler et soutenir le développement économique de Toliara et des communautés avoisinantes. Afin de s’assurer que les membres de la communauté bénéficient de perspectives d’emplois, Toliara Sands en collaboration avec le gouvernement et les dirigeants locaux doit :

 Développer un Plan de Travail Social (SLP) et mettre en œuvre des politiques et des procédures relatives aux ressources humaines qui donne la priorité aux emplois locaux ; et  Instaurer un développement des compétences et des programmes de formation afin d’accroitre les compétences.

Coastal and Environmental Services 98 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Déclaration d’importance

Impact 1 : L’emploi et les bénéfices économiques associés Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase de construction Sans Peu Long terme 3 Site 2 Modéré 2 1 8 FAIBLE atténuation probable Avec Long terme 3 Site 2 Bénéfique 4 Probable 3 12 ÉLEVÉE atténuation

10.3 Phase d’exécution

10.3.1 Impact 1 : Les risques d’accidents de la route et de blessures

Cause et remarques

Le concentré sera transporté en conteneurs sur le quai du port de Toliara. Cela risque de réduire la sécurité routière en saturant une route déjà encombrée, bruyante et poussiéreuse. Le transport des minéraux lourds le long de la route RN9, qui est déjà très fréquentée, résultera en une augmentation du nombre de gros camions passant à travers des zones à forte densité démographique risquant ainsi d’augmenter le nombre d’accidents le long de la route d’accès à l’installation portuaire. Une nette augmentation de la circulation risque donc de multiplier les éventuels accidents de la route, et a un impact hautement négatif.

Atténuation et gestion

Les accidents de la route peuvent être évités ou minimisés si la route d’accès depuis la station de transfert jusqu’au quai du port est rénovée et si de bonnes procédures de sécurité sont établies, ce qui inclut la formation des conducteurs aux règles de sécurité routière, et des pauses adéquates pour les conducteurs entre les déplacements. Toliara Sands devra considérer les stratégies d’atténuation suivantes :

 Élaborer un plan de gestion de transport (ou Transport Management Plan) pour les conducteurs qui encadre les procédures permettant de maintenir la sécurité routière, qui doit inclure : o La certitude que tous les conducteurs possèdent un permis de conduire valide, et ont suivi une formation appropriée en matière de sécurité routière o L’institution d’une politique de tolérance zéro vis-à-vis des conducteurs sous l’influence de drogues ou d’alcool, et l’instauration d‘alcootest et de contrôles inopinés.  L’établissement d’un partenariat avec le gouvernement local et d’autres grandes firmes qui utilisent cette route avec la mise en œuvre conjointe de programmes d’éducation et de sensibilisation dans les zones concernées, les communes locales, particulièrement dans les écoles et les églises.  Assurer l’éducation et la sensibilisation à la sécurité routière, en partenariat avec le gouvernement local et les grandes entreprises qui utilisent cette route. Les campagnes de sensibilisation peuvent comporter la distribution de gilets de protection réfléchissants aux motocyclistes et aux conducteurs de pousse-pousse afin d’améliorer leur visibilité, en particulier la nuit. Ces gilets peuvent être cousus par une coopérative communautaire.  Seconder le gouvernement local et le Conseil Municipal dans le développement d’une stratégie de la sécurité routière sur cinq ans, consistant à : o Améliorer les panneaux de signalisation

Coastal and Environmental Services 99 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

o Construire des abris-bus le long de la route RN9 et des accès pour empêcher le rassemblement de piétons aux abords de route. Ces abris pourront être utilisés pour présenter Toliara Sands et fournir une zone d’exposition d’affiches éducatives et de sensibilisation.

Après atténuation, un impact d’importance ÉLEVÉE se transformera en impact négatif MODÉRÉ pour les utilisateurs de la route, notamment les piétons, les cyclistes, les automobilistes, les conducteurs de pousse-pousse et les motocyclistes.

Déclaration d’importance

Impact 2 : Les risques d’accidents de la route et de blessures Effet Risque ou Note Importance Impact Échelle Échelle Gravité de probabilité totale globale temporelle spatiale l’impact Phase de construction Sans Moyen TRÈS 2 Régional 3 Très sévère 8 Certain 4 17 atténuation terme ÉLEVÉE Avec Moyen Peut se 2 Site 2 Modéré 2 2 8 MODÉRÉE atténuation terme produire

Coastal and Environmental Services 100 Projet Minier de Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

11. TABLEAU RECAPITULATIF DES IMPACTS IDENTIFIES

Tableau 11-1: Tableau récapitulatif des impacts identifies et évalués IMPACTS SUR LE SITE MINIER: PHASE DE CONSTRUCTION Impact 1: Augmentation des opportunités d’emplois et bénéfices économiques associés Effet Risque ou Score Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Léger 1 Improbable 2 7 FAIBLE Avec atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Modéré 2 Peut se produire 2 8 MODÉRÉE Impact 2: L’immigration d’un grand nombre de migrants économiques et emplois Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen terme 2 National 3 Sévère 4 Certain 4 13 ÉLEVÉE Avec atténuation Moyen terme 2 Régional 3 Modéré 2 Probable 3 10 MODÉRÉE Impact 3: Le déplacement physique et économique des structures et des champs situés dans la zone du permisminier Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 16 TRÈS ÉLEVÉE Avec atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Modéré 2 Certain 4 12 MODÉRÉE IMPACTS SUR LE SITE MINIER: PHASE D’EXPLOITATION Impact 1: Le développement d’infrastructures et de fourniture de services Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Modéré 2 Peut se produire 2 8 MODÉRÉE Avec atténuation Long terme 3 Régional 3 Bénéfique 4 Probable 3 13 ÉLEVÉEE Impact 2: Une augmentation de la compétitivité et des conflits entre les communautés Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Moyen terme 2 Local 1 Modéré 4 Probable 3 10 MODÉRÉE Avec atténuation Moyen terme 2 Local 1 Léger 1 Peut se produire 2 6 FAIBLE Impact 3: Une augmentation des pathologies sociales Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation

Coastal and Environmental Services 101 Projet Toliara Sands - Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Sans atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Sévère 4 Certain 4 13 ÉLEVÉE Avec atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Modéré 2 Probable 4 9 MODÉRÉE Impact 4: Perte en terrain fertile et en ressources naturelles due à l’exploitation minière Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 18 TRÈS ÉLEVÉE Avec atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Modéré 2 Certain 4 12 ÉLEVÉE Impact 5: Perte de sites patrimoniaux sacrés et culturellement importants Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Sévère 4 Probable 3 13 ÉLEVÉE Avec atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Modéré 2 Probable 3 11 MODÉRÉE Impact 6: L’exhumation de tombeaux et de lieux de sépultures Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 18 TRÈS ÉLEVÉE Avec atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Modéré 2 Certain 4 12 ÉLEVÉE IMPACTS SUR LA VOIE DE DESSERTE: PHASE DE CONSTRUCTION Impact 1: Perte de terrain et de l’accès aux ressources naturelles Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Sévère 4 Certain 4 14 ÉLEVÉE Avec atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Modéré 2 Probable 3 11 MODÉRÉE Impact 2: Une augmentation des emplois et des bénéfices économiques associés Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Léger 1 Peut se produire 2 7 FAIBLE Avec atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Sévère 4 Peut se produire 2 11 ÉLEVÉE Impact 3: Le déplacement physique et économique des structures et champs situés le long de la voie de desserte Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 16 TRÈS ÉLEVÉE Avec atténuation Permanent 4 Zone d’étude 2 Modéré 2 Certain 4 12 ÉLEVÉE

Coastal and Environmental Services 102 Projet Toliara Sands - Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

IMPACTS SUR LA VOIE DE DESSERTE: PHASE D’EXPLOITATION Impact 1: L’augmentation des accidents de la route et des risques en matière de sécurité Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen terme 2 Régional 3 Très sévère 8 Certain 4 17 TRÈS ÉLEVEÉ Avec atténuation Moyen terme 2 Régional 3 Modéré 2 Certain 4 11 MODÉRÉE Impact 2: Une diminution de l’utilisation illégale des ressources naturelles Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Court terme 1 Local 1 Léger bénéfique 1 Improbable 1 4 FAIBLE Avec atténuation Moyen terme 2 Local 1 Bénéfique 4 Improbable 1 7 FAIBLE LA STATION DE TRANSFERT, L’EMBARCADÈRE ET LEURS IMPACTS: PHASE DE CONSTRUCTION Impact 1: Une augmentation des emplois et des bénéfices économiques associés Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Modéré 2 Peut se produire 2 8 MODÉRÉ Avec atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Bénéfique 4 Peut se produire 2 10 MODÉRÉ Impact 2: L’immigration d’un grand nombre de migrants économiques et de demandeurs d’emploi Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen 2 Site 2 Sévère 4 Certain 4 12 ÉLEVÉE Avec atténuation Moyen 2 Site 2 Modéré 2 Probable 3 9 MODÉRÉE Impact 3: Une augmentation du déplacement économique résultant en des pertes de terrain Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 17 TRÈS ÉLEVÉE Avec atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Sévère 4 Certain 4 13 ÉLEVÉE Impact 4: Un accès réduit aux lieux de pêche locaux Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Long terme 3 Site 2 Très sévère 8 Certain 4 17 TRÈS ÉLEVÉ Avec atténuation Long terme 3 Site 2 Sévère 4 Probable 3 12 ÉLEVÉ LA STATION DE TRANSFERT, L’EMBARCADÈRE ET LEURS IMPACTS: PHASE D’EXPLOITATION

Coastal and Environmental Services 103 Projet Toliara Sands - Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Impact 1: Le développement d’infrastructures et de fourniture de services Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Modéré 2 Improbable 1 7 FAIBLE Avec atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Très bénéfique 8 Improbable 1 13 ÉLEVÉE Impact 2: La perte en équipements de loisirs Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Très sévère 8 Certain 4 17 TRÈS ÉLEVÉ Avec atténuation Long terme 3 Zone d’étude 2 Sévère 4 Certain 4 13 ÉLEVÉ Impact 3: La perte en installations de mouillage pour les bateaux de pêche Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase d’exploitation Sans atténuation Long terme 3 Site 2 Très sévère 8 Certain 2 15 TRÈS ÉLEVÉE Avec atténuation Court terme 1 Site 2 Modéré 2 Probable 3 8 MODÉRÉE IMPACTS SUR LE SITE PORTUAIRE: PHASE DE CONSTRUCTION Impact 1: L’emploi et les bénéfices économiques associés Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Long terme 3 Site 2 Modéré 2 Peu probable 1 8 FAIBLE Avec atténuation Long terme 3 Site 2 Bénéfique 4 Probable 3 12 ÉLEVÉE IMPACTS SUR LE SITE PORTUAIRE: PHASE D’EXPLOITATION Impact 1: Les risques d’accidents de la route et de blessures Effet Risque ou Note Impact Importance globale Échelle temporelle Échelle spatiale Gravité de l’impact probabilité totale Phase de construction Sans atténuation Moyen terme 2 Régional 3 Très sévère 8 Certain 4 17 TRÈS ÉLEVÉE Avec atténuation Moyen terme 2 Zone d’étude 2 Modéré 2 Peut se produire 2 8 MODÉRÉE

Coastal and Environmental Services 104 Projet Toliara Sands - Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

12. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Ce rapport a pris en compte les impacts socio-économiques de la Mine de Ranobe au niveau local. Le projet aura quelques impacts positifs en termes de création de développement et d’offre d’emploi. Toutefois, certains impacts négatifs peuvent se manifester. Si elle est mal gérée, la perte de l’accès aux terrains et aux ressources naturelles occasionnera des perturbations sur les moyens de subsistance des habitants. Les stratégies ainsi que les contributions des diverses parties prenantes locales doivent être examinées avec attention afin d’optimiser des stratégies de compensation équitables et généralement acceptées.

Les résidents locaux sont particulièrement sensibles aux potentiels bouleversements de leurs tombeaux. Dans la mesure du possible, il est recommandé de les laisser intacts. Si une tombe devait être déplacée, des négociations sérieuses avec les dirigeants locaux et les familles doivent être entreprises.

Les attentes en termes d’opportunités d’emploi sont élevées parmi les résidents locaux, toutefois, les opportunités d’emploi sont relativement rares. Il est très important de faire naître des attentes réalistes par rapport aux bénéfices qu’apporte le projet minier et d’élaborer une stratégie de distribution d’emplois équitable parmi les parties concernées. La base de compétences professionnelles est insuffisante, une formation professionnelle est donc indispensable pour optimiser les perspectives d’emplois locaux. Une attention particulière doit être accordée aux femmes et aux jeunes.

Le projet minier peut avoir plusieurs impacts socioculturels, notamment des tensions dans les villages (entre ceux qui travaillent dans la société minière et ceux qui n’y travaillent pas), entre les villages (en concurrence pour les projets de développement parrainés par la société minière) et entre les résidents locaux et les personnes de l’extérieur (différends culturels et recrudescence du VIH). Le développement d’un Plan d’Engagement des Parties Prenantes (PEPP), l’embauche d’un responsable de liaison avec les communautés locales compétent et le déploiement d’un groupe de travail de liaison représentatif avec les communautés locales s’avèrent importants.

Les communautés ayant vécu à proximité d’une exploitation minière éprouvent souvent des difficultés suite au bouleversement de leur mode de vie traditionnel, exacerbé par l’effondrement soudain du soutien temporaire de l’exploitation minière. Des programmes doivent être mis en place dès le début du processus d’exploitation pour des activités post-minières. En ce qui concerne les terrains, un forum de réhabilitation doit être créé avec toutes les parties prenantes concernées, notamment les représentants des communautés locales, dans le but d’élaborer un plan de réhabilitation.

Coastal and Environmental Services 105 Projet Toliara Sands - Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

BIBLIOGRAPHIE

Fond Africain de Développement. 2005, Projet d’appui aux communautés de pêcheurs de Tuléar, Rapport d’évaluation, Onar

Bertelsmann Stiftung. 2012, BTI-2012 – Rapport pays Madagascar, Bertelsmann Stiftung

Bremner, J. 2010. Augmentation de l’efficacité de la production du charbon et mise en œuvre d’une chaîne d’alimentation de charbon durable dans la ville de Tuléar au sud-ouest de Madagascar (Increase in Charcoal Production Efficiency and the Implementation of a Sustainable Charcoal Supply Chain to the City of Toliara in Southwestern Madagascar), rapport de fin de travail pour le WWF, Ankilimalinika

Association Principes de l’Équateur. juin 2006, Les Principes de l’Équateur Fédération Internationale des Géomètres. 3-8 mai 2009, Surveyors Key Role in Accelerated Development, semaine de travail annuel

Société Financière Internationale. 2012, Normes de performance pour la durabilité environnementale et sociale de la SFI, SFI/Groupe de la Banque Mondiale. Washington DC

Société Financière Internationale. 2007, Directives en vigueur en matière d'environnement, de santé et de sécurité dans le secteur minier, Groupe de la Banque Mondiale, Washington DC

Office International du Travail. 2010, Région Atsimo Andrefana: Stratégie Régionale de Promotion de l’Emploi (SRPEA), 2009, Antananarivo

Fond Monétaire International. 2003, Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté de Madagascar, Rapport pays du FMI Nr. 03/33, Washington DC

Irwin, M et Ravelomanantsoa, H. 2004, La production illégale de rhum menace la santé des populations de lémuriens à Tsinjoarivo, centre-est de Madagascar : Rapport succinct et demande d’informations (Illegal Rum Production Threatens Health of Lemur Populations at Tsinjoarivo, eastern central Madagascar: Brief Report and Request for Information), Lemur News, Vol. 9

Lefèvre, G. 2008, Une approche anthropologique des stratégies thérapeutiques pour l’Ethnopharmacologie : Le cas du sud-ouest de Madagascar, Recherche et applications ethnobotaniques, (An Anthropological Approach to Therapeutic Strategies for Ethnopharmacology: The Case of Southewestern Madagascar, Ethnobotany Research & Applications), volume 6:029034

Mahr, J, Wuestefeld, M, Haaf, J et Krawinkel, M. septembre 2004, Éducation alimentaire pour les enfants illettrés dans le sud de Madagascar – Aborder leurs besoins, perceptions et capacités, Alimentation et santé publiques (Nutrition Education for Illiterate Children in Southern Madagascar – Addressing their Needs, Perceptions and Capabilities, Public Health Nutrition): 8(4)

McCready, P, 2007, Madagascar: A Mining Journal Supplement, Mining Communications Ltd, Londres

Ministère de l’énergie et des mines. 2001, loi nr. 020/2011, Établissant le Régime Spécial pour les Grands Investissements dans le secteur minier malgache

Coastal and Environmental Services 106 Projet Toliara Sands - Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Minten, Meral, et Swinnen. 2010. La libéralisation des marchés et la pauvreté rurale et l’environnement : deux études sur les exportations agricoles à Madagascar (Trade Liberalization and Rural Poverty and the Environment: Two Studies of Agricultural Exports in Madagascar), chapitre cinq des Lieux vulnérables, populations vulnérables : La libéralisation des marchés et la pauvreté rurale (Vulnerable Places, Vulnerable People: Trade Liberalization and Rural Poverty) de la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement/la Banque Mondiale, Washington DC Oxford Poverty and Human Development Initiative. Decembre 2011. Rapport pays : Aperçu, l’indice multidimensionnel de la pauvreté de Madagascar (Country Briefing: Madagascar Multi-dimensional Poverty Index, at a Glance), Université d’Oxford, Oxford

Sharp, M, et Kruse, I. 2011, Santé, alimentation et population à Madagascar (Health, Nutrition and Population in Madagascar) 2000-09, Document de travail de la Banque Mondiale Nr. 216, Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement/ Banque Mondiale, Washington DC Teyssier, À, Ratsialonana, À, Razafindralambo, R, et Razafindrakoto, Y. 2008, Décentralisation de la gestion des terres à Madagascar. Processus, enjeux et perspectives d'une nouvelle politique foncière (premier projet)

Tucker, B, Tsimitamby, Humber F, Benbow, S et Iida, T. 2010. La collecte pour le développement : une comparaison de l’insécurité alimentaire, de la production et des risques entre les agriculteurs, les collecteurs forestiers, et les collecteurs marins dans le sud-ouest de Madagascar, Organisation humaine (Foraging for Development: À Comparison of Food Insecurity, Production and Risk Among Farmers, Forest Foragers, and Marine Foragers in Southwestern Madagascar, Human Organization), Vol 69, Nr. 4

Programme de Développement des Nations Unies. 2008, Programme de travail annuel 2008 – Appui a l’urbanisation et aux collectivités territoriales décentralisées

Programme de Développement des Nations Unies et Vondrona Ivon’ny Fampandrosoana Toliara. 2009, Plan Communal de Développement de la Commune Rurale de Belalanda, District de Toliara II, Région Atsimo Andrefana, Tuléar

USAID. Novembre 2007, Projet régional à impact élargi de Tuléar : Région Atsimo Andrefana, Madagascar (Toliara Regional Expanded Impact Project: Atsimo Andrefana Region, Madagascar), Rapport annuel 2006-2007, Silver Spring, Maryland

USAID. 2010, USAID Profil pays, Droits fonciers et gouvernance des ressources (USAID Country Profile, Property Rights and Resource Governance), Madagascar

Widman, M. 2012, Le résultat d’une réforme indépendante des « considérations de sexe » : Pourquoi est-ce que les couples ne font pas de demandes communes en titres de propriété foncière pour des terres en copropriété à Madagascar ? (The Outcome of a “Gender neutral” reform: Why Don’t Couples Apply for Joint Land Certificates for Co-Owned Land in Madagascar?) (Version provisoire)

Van Vlaenderen, 2006, Évaluation de l’impact social de Toliara Sands, Coastal Environmental Services, Afrique du Sud.

Banque Mondiale. 2010, La situation de s marchés du travail à Madagascar (Labor Markets Conditions in Madagascar), Service de la Protection sociale du Département du développement humain, Rapport Nr. 57-652

Banque Mondiale. 2010, Mise à jour économique pour Madagascar : Effectivité de l’aide pendant une instabilité politique - Un aperçu des secteurs sociaux (Madagascar Economic

Coastal and Environmental Services 107 Projet Toliara Sands - Ranobe Évaluation de l’impact social – Janvier 2013

Update: Aid Effectiveness During Political Instability – À Look at Social Sectors)

Banque Mondiale. 2010, Revue de l’effectivité de la gouvernance et du développement – Une analyse de politique économique de la gouvernance à Madagascar, Service du secteur public et renforcement des capacités pour la Région Afrique (Governance and Development Effectiveness Review – A Political Economy Analysis of Governance in Madagascar, Public Sector and Capacity Building Unit Africa Region)

Banque Mondiale. Avril 2011, Un coup d’œil sur la santé de la reproduction (Reproductive Health at a Glance), Madagascar, rapport 62937 Forum économique mondial. La Banque Mondiale et la Banque africaine de développement, 2011. Rapport sur la compétitivité africaine 2011, Forum économique mondial, Genève

Programme Alimentaire Mondial. 2010, Intervention prolongée de secours et de redressement (PRRO 200065), Réponse aux désastres nationaux actuels et à l’insécurité alimentaire saisonnière à Madagascar

Organisation Mondiale du Commerce. 2009, Revue de politique commerciale: WT/TPR/S/197

Ressources en ligne

CIA factbook (consulté le 21 juillet 2012)

Initiative pour la transparence des industries extractives, http://eiti.org/Madagascar (consulté le 21 juillet 2012)

Global Finance Magazine, Rapport pays Madagascar (Madagascar Country Report) (consulté le 30 juillet 2012) Observatoire du Foncier de Madagascar (consulté le 21 juillet 2012)

Docteur des récifs, les Vezo : Les parties prenantes (Vezo People: The Stakeholders) (consulté le 21 juillet 2012)

WWF « La sécheresse à Madagascar pousse les fermiers à la déforestation par le charbon » (“Madagascar Drought Forces Farmers in Charcoal Deforestation”), mis en ligne le 20 août 2010, (consulté le 30 juillet 2012)

Banque Mondiale, Fiche pays Madagascar, (consulté le 30 juillet2012)

Coastal and Environmental Services 108 Projet Toliara Sands - Ranobe