Chutes de pierres sur la parcelle AH110, commune de Freneuse (-Maritime)

Rapport final

BRGM/RP-55806-FR Septembre 2007

Chutes de pierres sur la parcelle AH 110, commune de Freneuse (Seine-Maritime) Rapport final

BRGM/RP-55806-FR Septembre 2007

Étude réalisée dans le cadre des projets de Service public du BRGM 2007

M. DURIEZ avec la participation de J. KOSTECKI

Vérificateur : Approbateur :

Nom : C. MATHON Nom : J.F. PASQUET

Date : 20/09/2007 Signature :

Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2000. I

M 003 - AVRIL 05

Mots clés : éboulement, chute de blocs, falaise, craie, géotechnique, commune de Freneuse, Seine- Maritime

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : Duriez M. avec la participation de Kostecki J. (2007) – Chutes de blocs sur la parcelle AH 110. Commune de Freneuse (Seine-Maritime). Avis du brgm, Rap. BRGM-55806-FR, 64 pages, 3 figures.

© BRGM, 2007, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.

Chutes de blocs sur la parcelle AH 110, commune de Freneuse (76) – septembre 2007

Synthèse

A la demande de la Préfecture de la Seine-Maritime (SIRACED-PC 76), saisie par Madame le Maire de Freneuse, le Service Géologique Régional de Haute-Normandie du BRGM est allé examiner le 17 septembre 2007, une parcelle soumise à plusieurs reprises à des chutes de blocs dont la dernière date du 1er juillet 2007.

La parcelle AH 110, au 52, route d’, examinée lors de la visite du BRGM est située dans la partie sud de la commune au lieu-dit « Hameau de la Ronce », en bordure de la RD 92 qui traverse l’ensemble du bourg.

L’éboulement, d’environ 3 à 4 m³ de roche, s’est produit brutalement vers 14 h le 1er juillet 2007 à l’arrière de la maison de la propriété, sur une falaise de 7 à 8 m de haut.. Les matériaux éboulés se présentent sous la forme de pierres de craie et de silex accompagnées de matériau fin, ayant une taille moyenne de 10 à 20 cm, et de blocs avoisinant 0.5 m³. Bien qu’en partie percutée par les éboulis, la maison n’a pas subi de dommages notoires sous l’impact. L’éboulement semble provenir de la partie haute de la falaise en grande partie masquée par un buisson qui pousse sur le pan de roche. L’origine des mouvements pourrait être l’altération naturelle de la craie à l’affleurement, sous l’action des agents météoriques, qui a pu conduire à la fragilisation d’une écaille superficielle de craie. Le facteur déclenchant est très probablement la pluviométrie relativement soutenue du printemps et du début de l’été 2007.

Des chutes de blocs sont encore possibles sur le site de l’éboulement. L’inspection visuelle du reste de la falaise qui borde la propriété a été réalisée et n’exclu pas la possibilité de chutes de blocs. Le chemin piétonnier qui longe la crête de falaise peut être entraîné en cas d’éboulement.

Un bureau d’études géotechniques spécialisé, capable d’interventions « sur cordes », devra expertiser l’ensemble du trait de falaise affectant des propriétés bâties à son pied. Il devra inspecter la roche plus précisément (état de fracturation/karstification) et déterminer les différents types de rupture qui peuvent éventuellement l’affecter ainsi que les parades dont ils peuvent nécessiter la mise en œuvre.

En attendant l’intervention de spécialistes, les occupants devront signaler à la mairie tout nouvel événement afin d’adapter les mesures de prévention.

Dans l’attente de l’intervention d’experts, il est fortement recommandé d’éviter toute circulation au pied de portion de falaise éboulée et d’évacuer les éboulis frais afin que d’éventuels fragments de roches chutant de la falaise ne puissent être projetés au- delà de la zone interdite d’accès. L’évacuation des blocs doit se faire avec une grande prudence compte tenu de la potentialité de la chute de matériaux.

Il est conseillé de limiter au maximum la circulation au pied de la falaise non touchée par l’éboulement, en particulier dans l’abri de jardin qui donne accès à la cave troglodytique, au moins jusqu’à l’intervention du bureau d’études. La

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circulation dans l’aile de la maison, la plus proche de l’escarpement, doit être évitée le plus possible.

Concernant le chemin piétonnier qui passe à quelques dizaines de centimètres de l’arrière de la tête de falaise, il est préférable d’éviter d’y circuler et de réfléchir à détourner ce chemin, afin qu’il passe à une plus grande distance de l’escarpement crayeux.

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Sommaire

1. Introduction...... 9

2. Situation géographique – contexte géologique...... 11

3. Faits constatés – éléments recueillis ...... 15

4. Diagnostic ...... 19

5. Mesures de prévention, recommandations...... 21

6. Conclusions ...... 23

7. Bibliographie...... 25

Liste des illustrations

Figure 1 : Localisation de la commune de Freneuse (Seine-Maritime) ...... 9 Figure 2 : Localisation du site visité sur la commune de Freneuse indiqué par la flèche (extraits modifiés des cartes 2011 E (© IGN, 1981), 1912 E Elbeuf (© IGN, 1989) et 2012 O Louviers Val-de-Reuil(© IGN, 1988))...... 11 Figure 3 : Localisation des effondrements sur les cartes géologiques au 1/50000 (Extrait modifié des cartes géologiques de Rouen (Ouest) n°99 (© BRGM, 1968), Rouen (Est) n°100 (© BRGM, 1967), Elbeuf n°123 (© BRGM, 1971) et Les Andelys n°124 (© BRGM, 1967))...... 12

Planches photographiques 27

Liste des annexes

Annexe 1 : Extrait du plan cadastral de la commune de Freneuse ...... 31 Annexe 2 : Extrait du cadastre aggrandi (lieu de l’éboulement indiqué par la flèche)...... 35 Annexe 3 : Extrait du POS ...... 39 Annexe 4 : Fiche mouvement de terrain 1er juillet 2007...... 43 Annexe 5 : Fiche mouvement de terrain 14 juillet 2007...... 49 Annexe 6 : Fiche cavités parcelle AH 110 ...... 54 Annexe 7 : Fiche cavités parcelle AH 105 ...... 59

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1. Introduction

A la demande de la Préfecture de la Seine-Maritime (SIRACED-PC 76), saisie par Madame le maire de Freneuse, le Service Géologique Régional de Haute-Normandie du BRGM est allé examiner, le 17 septembre 2007, une parcelle soumise à plusieurs reprises à des chutes de blocs dont la dernière date du 1er juillet 2007. L’examen des lieux a été effectué en présence du 1er adjoint au maire de la commune, d’un conseiller municipal et des propriétaires des lieux. Ont été remis lors de la visite du BRGM, des extraits cadastraux de la zone concernée par ces évènements et un extrait de POS (Plan d’Occupation des Sols) de la commune de Freneuse (figure 1).

Figure 1 : Localisation de la commune de Freneuse (Seine-Maritime)

Le présent rapport est public dès sa fourniture et peut être communiqué à toute personne qui le demande. Un exemplaire est envoyé à la Préfecture de Seine- Maritime, un à la mairie d’Orival, deux autres exemplaires étant archivés au BRGM – SGR HNO et au BRGM Orléans.

La page de synthèse en début de rapport et/ou le rapport pourront être accessibles à la consultation publique via les sites de consultation papier ou numériques du BRGM (site web du BRGM, banques publiques nationales)

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2. Situation géographique – contexte géologique

La commune de Freneuse est située en limite sud du département de la Seine- Maritime, entre Tourville-la-Rivière et Elbeuf, dans la vallée de la Seine sur un versant orienté au sud-est (figure 2). Traversée par la RD 92, la commune s’étire en longueur dans le sens du versant, elle présente donc un linéaire important de falaises et de versants en pente le long de la Seine. Le bourg est construit à l’intérieur de la boucle d’Elbeuf, au niveau du plus étroit passage entre les cours amont et aval de la boucle.

N

1 km

Figure 2 : Localisation du site visité sur la commune de Freneuse indiqué par la flèche (extraits modifiés des cartes 2011 E Rouen (© IGN, 1981), 1912 E Elbeuf (© IGN, 1989) et 2012 O Louviers Val- de-Reuil(© IGN, 1988))

La parcelle AH 110, au 52, route d’Elbeuf, examinée lors de la visite du BRGM est située dans la partie sud de la commune au lieu-dit « Hameau de la Ronce » (X = 507.302 ; Y = 2 479.599 ; Z = +10 NGF, Lambert II étendu). La parcelle s’étend en longueur entre la route RD 92 et la falaise où a eu lieu l’éboulement. Orientée vers le sud-est, la falaise atteint une hauteur qui varie entre 5 et 8 m, elle délimite la parcelle au nord-est. En complément de la visite, les parcelles AH 105 (62, route d’Elbeuf), dont une partie surplombe la parcelle AH 110, et AH 109 (58, route d’Elbeuf) ont été également examinées.

D’un point de vue topographique, le versant est composé par une petite falaise verticale surmontée par un terrain fortement en pente avec de la craie affleurante par endroit.

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D’un point de vue géologique, d’après les cartes à 1/50 000 de Rouen (Ouest) (n°99, 1968, Ed.BRGM), Rouen (Est) (n°100, 1967, Ed. BRGM), Elbeuf (n°123, 1971, Ed. BRGM) et Les Andelys (n°124, 1967, Ed. BRGM) (figure 3) et les données BSS (Banque de données du Sous-Sol et accessible au public), la falaise est composée de craie massive jaunâtre à grisâtre à niveaux pluridécimétriques de silex, datant du Coniacien (c4).

Le fond de la vallée de la Seine est recouvert par une série d’alluvions (Fyb, Fyc, Fyd, Fz), le bourg de Freneuse est construit sur les alluvions actuelles et subactuelles de la Seine.

Par ailleurs, le versant de Freneuse est peu accentué et peu élevé en comparaison aux autres versants qui longent la vallée de la Seine. Cela s’explique par le fait que la Seine a creusé son cours de l’autre côté du versant (retour de la boucle d’Elbeuf).

N

2 km

Figure 3 : Localisation des effondrements sur les cartes géologiques au 1/50000 (Extrait modifié des cartes géologiques de Rouen (Ouest) n°99 (© BRGM, 1968), Rouen (Est) n°100 (© BRGM, 1967), Elbeuf n°123 (© BRGM, 1971) et Les Andelys n°124 (© BRGM, 1967))

D’un point de vue hydrogéologique, la nappe de la craie apparaît à une altitude inférieure à + 5 NGF d’après la carte hydrogéologique de la Seine-Maritime (1989, Ed. BRGM). Elle est donc à quelques mètres en-dessous du site examiné.

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Concernant l’historique connu des cavités et mouvements de terrain sur la zone étudiée, une recherche a été faite sur les bases des inventaires nationaux des cavités et des mouvements de terrain du BRGM.

Concernant les cavités souterraines, une seule cavité a été relevée (indice HNOAA0001868). Il s’agit d’une cavité signalée au nord de la commune sur la carte géologique des Andelys (n°124, 1967, Ed. BRGM). Pour les mouvements de terrain, un seul a été localisé dans le sud de la commune (indice 11100102). Il a fait par ailleurs l’objet d’un rapport du BRGM en 2000 (rapport BRGM/RP-50119-FR).

Par ailleurs, concernant la propriété visitée, la propriétaire a entamé des démarches auprès de son assurance afin de savoir si la portion de falaise qui s’est éboulée fait partie de sa propriété ou de celle des propriétaires de la parcelle AH 105 surincombante. Après la lecture du cadastre, il apparaît que la falaise qui est l’origine de l’éboulement ne se situe pas entre les parcelles AH 110 et AH 105 mais entre les parcelles AH 110 et AH 106.

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3. Faits constatés – élément recueillis

Le mouvement de terrain qui a fait l’objet de la visite, n’était toujours pas déblayé depuis sa survenance le 1er juillet 2007 vers 14 h. Il fait l’objet d’une description détaillée sous forme de fiche présentée en Annexe. Cette fiche sera ultérieurement intégrée à la base des mouvements de terrain consultable en libre accès sur le site internet www.bdmvt.net.

La falaise bordant la parcelle AH 110 a une hauteur variant entre 5 et 8 m environ et se prolonge sur les parcelles AH 109, 108 et 105. Son état et sa hauteur varie selon les propriétés traversées. La section concernant la parcelle AH 110 est longue de 20 m environ. Elle s’étire en trois parties :

- la partie sud (environ 10 m de long) surplombant des plates-bandes. La falaise est linéaire orientée WSW-ENE. La distance entre l’escarpement et la maison varie entre 3 et 8 m.

- la partie centrale (environ 3 m de long) surplombant un abri avec un toit de tôle qui donne accès à une cave creusée dans la roche. La falaise forme un angle aigu à cet endroit (figure 4), la base est murée jusqu’à une hauteur de 2.50 m, soit la hauteur du toit. La falaise est très proche de la maison (1à 3 m).

- la partie nord (environ 6 m de long) où a eu lieu l’éboulement. La falaise redevient linéaire trouvant une orientation NE-SW, c’est aussi la section de falaise la plus haute de la parcelle. La distance entre la maison et la falaise reste faible, elle varie entre 1 et 4 m.

Examen de la partie nord : affectée par l’éboulement

L’éboulement s’est produit brutalement vers 14 h le 1er juillet 2007. La propriétaire des lieux qui se trouvait sur place à ce moment, avait repéré quelques minutes avant l’évènement, des petits débris qui tombaient de la falaise. L’éboulis formé occupe la quasi-totalité du passage qui sépare la maison de la falaise, représentant un volume d’environ 3 à 4 m³. Les matériaux éboulés se présentent sous la forme de pierres de craie et de silex accompagnés de matériau fin, ayant une taille moyenne de 10 à 20 cm, et de blocs avoisinant 0.5 m³. Bien qu’en partie percutée par les éboulis, la maison n’a pas subi de dommages notoires sous l’impact. Aucune fissure n’a été décelée sur la maison, seuls quelques éléments mineurs ont été touchés (trappe de cheminée ?). Un arbuste, qui poussait, semble t-il sur le pan de roche a été entraîné dans la chute.

A cet endroit, la falaise atteint une hauteur voisine de 7-8 m. L’examen de la falaise n’a pu déterminer une zone de départ de matériaux dans la partie basse (au-dessous de l’arbuste encore en place). Les blocs proviendraient de la partie haute de la falaise en grande partie masquée par un buisson. Les observations ont montré que la craie est

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particulièrement blanche en amont du buisson, par ailleurs, vu son apparence « plongeante », le buisson semble avoir été percuté par des blocs. Quelques fragments de roche désolidarisés se trouvent au niveau du pied du végétal (équilibre sur le tronc ou en partie arrachés de la falaise ?). Le phénomène observé serait donc un éboulement de tête de falaise.

Un autre éboulement, d’ampleur moins importante, s’est produit d’après la propriétaire de la maison, au même endroit au soir du 14 juillet 2005. Les matériaux éboulés ont été évacués à la suite de cet évènement.

La craie affleurante sur la falaise est une craie assez massive à la base et noduleuse vers le sommet. Elle est parsemée de végétation. En bordure sud de la falaise, apparaît un ancien mur à moitié détruit accolé à la paroi de falaise qui surplombe l’abri au toit de tôle. Un léger décollement entre le mur et l’escarpement peut laisser penser à un début de basculement du haut du mur au-dessus de l’abri.

Figure 4 : Schéma de localisation de la zone d'éboulement sur la parcelle AH 110

Légende :

Arbuste poussant au milieu de la falaise éboulée

Zone d’éboulis avec emplacement de gros blocs

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Examen des sections de falaise non-concernées par l’éboulement

La section centrale en surplomb de l’abri en tôle :

La falaise forme un angle ouvert vers le Sud-Est à cet endroit. Elle est fortement masquée par la végétation. Quelques blocs pluricentimétriques jonchent le toit de tôle, sans que leur apparence indique que leur chute serait fraîche. Les zones visibles laissent apparaître un affleurement de craie en bancs avec des surplombs en particulier au sommet. La hauteur de la falaise atteint environ 7 m.

L’abri permet l’accès à une cave creusée dans la roche. Cette dernière fait environ 2,50 m de haut, 3,50 m de large et 6 m de profondeur.. La craie y est massive, non- fracturée. Le plafond correspond à un lit de silex. Une autre « chambre » est creusée dans le mur gauche de la cave. Nous n’avons pu la visiter faute d’éclairage. Sa profondeur serait d’environ 3 à 4 m d’après la propriétaire, le plafond correspondant toujours au même lit de silex que le reste de la cavité.

La section sud en aplomb de la plate-bande :

La falaise a une hauteur qui augmente progressivement du sud vers le nord, d’environ 5 à 7 m. La craie est globalement plus massive que sur les autres sections de falaise. Des végétaux poussent par endroits sur le flanc rocheux. La craie est massive dans la partie basse et noduleuse vers le sommet.

Examen de la partie amont de la falaise :

Le sommet de falaise est séparé de quelques dizaines de centimètres d’un chemin piétonnier, d’une largeur de 40 cm environ parcelle AH 107 ?).

Le chemin part du bas du versant en passant entre les AH 105 et AH 108 entre deux séries de falaise. C’est un chemin appartenant aux différents propriétaires riverains qui, à la lecture du cadastre, paraît être une parcelle à part entière (AH 107 ?). Il monte ensuite sur un versant très en pente, en tête de falaise à la hauteur des parcelles AH 108, AH 109 et AH 110, l’escarpement augmentant de taille progressivement jusqu’à la dernière parcelle.

A la hauteur de la parcelle AH 108, le chemin est partiellement rogné par un léger mouvement de terrain. Au niveau de la parcelle AH 110, le chemin passe juste en arrière de l’escarpement à l’hauteur des sections sud et centrales de la falaise. Il est alors situé à une quarantaine de centimètres du vide, alors que le sommet de l’affleurement est en surplomb. Aucune fissure n’a été repérée le long du chemin. Après un virage en épingle à cheveux le chemin continue vers l’amont en séparant les parcelles AH 105 et AH 106.

Enfouie dans la végétation, la zone située directement en amont de l’éboulement n’a pas été observée.

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Examen des terrains voisins

Parcelle AH 105 (62, route d’Elbeuf)

La falaise traverse la parcelle sur une longueur d’une quinzaine de mètres, pour une hauteur voisine de 6 m. La maison est située à environ 13 m de l’escarpement.

La craie se présente sous une forme massive, verticale. Le versant en arrière de la tête de falaise est parsemé de blocs affleurants de craie. L’ensemble a été nettoyé de la végétation qui recouvrait jadis la roche, de nombreuses souches sont encore visibles. Une cave est, comme dans la parcelle AH 110, creusée dans la roche.

Parcelle AH 109 (58, route d’Elbeuf)

La falaise est dans le prolongement de celle de la parcelle AH 110. Elle est principalement recouverte par un éboulis.

Le long du linéaire de falaise, de nombreux bâtiments ont été construits au pied ou à grande proximité de l’escarpement crayeux.

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4. Diagnostic

Les chutes de blocs survenues sur la parcelle AH 110 traduisent la fragilité de certaines parties de l’escarpement crayeux qui la domine.

Les roches éboulées sur la parcelle AH 110 semblent provenir de la partie haute de l’escarpement. L’origine des mouvements pourrait être l’altération naturelle de la craie à l’affleurement, sous l’action des agents météoriques, qui a pu conduire à la fragilisation d’une écaille superficielle de craie. Le facteur déclenchant est très probablement la pluviométrie relativement soutenue du printemps et du début de l’été 2007.

L’examen de la paroi rocheuse n’a pu se faire entièrement car un arbuste obstruait une grande partie de la vue. Quelques éléments rocheux sont encore susceptibles de se détacher de la falaise, au moins au niveau du pied de l’arbuste. Par ailleurs, l’examen de la falaise située en aplomb de l’abri, n’a pu être complet en raison également de l’abondance de végétation. Les quelques espaces visibles laissent apparaître de nombreux surplombs, notamment au sommet. Quelques petits blocs sont tombés sur le toit de tôle. Leur chute, dont la date n’est pas connue, n’est pas directement à mettre en relation avec l’éboulement voisin, mais traduit quelques instabilités liés aux effets de gel-dégel et/ou à l’altération de la craie.

Il n’est pas exclu que de nouveaux mouvements de terrain puissent atteindre voire endommager l’aile de la maison qui est située à proximité immédiate de l’escarpement.

La partie de la falaise plus au sud, toujours sur la parcelle AH 110 est assez largement dépourvue de végétation. Elle présente en apparence, suite à un examen visuel, une moins grande fragilité que les autres sections de la falaise.

Aucun indice ne laisse présager la survenance d’un écroulement en masse.

Concernant le chemin piétonnier, sa proximité de la tête de falaise induit qu’il peut être emporté en cas d’éboulement de l’escarpement situé à quelques dizaines de centimètres. Aucun indice d’un mouvement quelconque n’a été repéré sur le tracé, sans que cela écarte la possibilité de la survenance d’un tel phénomène.

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5. Mesures de prévention, recommandations

Durant la visite du BRGM, l’éboulement paraissait stabilisé et ce depuis le 1er juillet 2007. Toutefois, l’apparition de nouveaux désordres sur le pan de falaise n’est pas à écarter, dans le cas par exemple de fortes pluies qui pourraient toucher le secteur. Le reste de la falaise bordant la parcelle n’a pas subi d’instabilités notoires (chute de quelques blocs pluricentimétriques).

L’ensemble de la falaise doit être expertisé par un bureau d’études géotechniques spécialisé capable d’interventions « sur cordes » afin de d’inspecter la roche plus précisément (état de fracturation/karstification) et de déterminer les différents types de rupture qui peuvent éventuellement l’affecter ainsi que les parades dont ils peuvent nécessiter la mise en œuvre.

Dans l’attente de ces éventuels travaux de confortement, il est fortement recommandé d’éviter toute circulation au pied de la portion de falaise éboulée. Des barrières ou au moins un ruban de signalisation empêchant tout passage doivent être placées au niveau des deux accès à la zone couverte d’éboulis. Par ailleurs, de nouvelles chutes de blocs pouvant se produire, il est conseillé d’évacuer les éboulis frais du pied de falaise afin que d’éventuels fragments de roches chutant de la falaise ne puissent être projetés au-delà de la zone interdite d’accès. L’évacuation des blocs doit se faire avec une grande prudence compte tenu de la potentialité de la chute de matériaux.

Il est conseillé de limiter au maximum le passage sous l’abri de jardin et la circulation au pied de la falaise sur le reste de la parcelle au moins jusqu’à l’intervention d’un bureau d’études qui permettra d’avoir plus de détails sur l’état de stabilité de la falaise. La circulation dans l’aile de la maison, la plus proche de l’escarpement, doit être évitée le plus possible, sachant qu’il ne s’agit pas d’un espace vital de vie (couloir d’accès au jardin et atelier), jusqu’à ce que l’état de stabilité du pan de roche soit plus précisément connu.

Il est important d’éviter au maximum à ce que des enfants sortent à l’arrière de la maison.

Une surveillance toute particulière de l’évolution de la falaise doit être menée par les occupants en attendant l’intervention de spécialistes.

Concernant le chemin piétonnier qui passe à quelques dizaines de centimètres de l’arrière de la tête de falaise, il est préférable d’éviter d’y circuler et de réfléchir à détourner ce chemin, afin qu’il passe à une plus grande distance de l’escarpement crayeux.

L’intervention d’un bureau d’études sur le site pourrait être une occasion pour la commune de réaliser une étude d’ensemble sur tout le trait de falaise. Lors de l’intervention du BRGM, il a été constaté que l’escarpement traversait l’ensemble des terrains situés de part et d’autre de la parcelle AH 110 dans un état de stabilité très

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hétérogène selon le terrain et plus ou moins caché par la végétation. Certaines maisons sont construites à moins de 5 m de la falaise, elles pourraient être éventuellement affectées en cas d’éboulement.

Lors de la visite, les propriétaires avaient mentionné au brgm qu’ils recherchaient la propriété sur laquelle était la partie éboulée de la falaise entre les parcelles AH 110 et AH 105, après la lecture du cadastre il semble qu’il s’agisse plutôt des parcelles AH 110 et AH 106. C’est à un géomètre expert que les propriétaires doivent s’adresser afin de statuer sur le problème.

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6. Conclusions

Les chutes de blocs survenues sur la parcelle AH 110 traduisent la fragilité de certaines parties de l’escarpement crayeux situé en limite de parcelle. Il s’agit probablement d’une écaille de craie qui s’est détachée depuis le haut de la falaise. La pluviométrie soutenue de mai et juin 2007 est très probablement le facteur déclenchant de la déstabilisation.

Des blocs en position apparemment instable sont visibles sur l’escarpement. De nouvelles chutes de blocs ne sont donc pas exclues. Le reste de la partie de falaise qui borde la parcelle a fait l’objet d’un examen visuel ; tout nouveau mouvement de terrain n’est pas exclu, sachant qu’aucun signe précurseur d’une déstabilisation n’a été décelé. Le chemin piétonnier situé à quelques dizaines de centimètres du sommet de falaise peut être entraîné dans le cas où un éboulement pourrait déstabiliser la falaise.

Dans ce contexte, il est fortement recommandé d’éviter toute circulation au pied de portion de falaise éboulée. Des barrières ou un ruban de signalisation empêchant tout passage doivent être placées au niveau des deux accès à la zone couverte d’éboulis. Par ailleurs, il est conseillé d’évacuer les éboulis frais du pied de falaise afin que d’éventuels fragments de roches chutant de la falaise ne puissent être projetés au- delà de la zone interdite d’accès. L’évacuation des blocs doit se faire avec une grande prudence compte tenu de la potentialité de la chute de matériaux.

La circulation au pied du reste de la falaise du reste de la parcelle est à limiter le plus possible en particulier sous l’abri menant à la cave. La circulation dans l’aile de la maison la plus proche de la falaise est à limiter.

Concernant le chemin piétonnier situé à quelques dizaines de centimètres en arrière de la tête de falaise, il est préférable d’éviter d’y circuler et de réfléchir à détourner ce chemin, afin qu’il passe à une plus grande distance de l’escarpement crayeux.

Un bureau d’études géotechniques spécialisé, capable d’interventions « sur cordes », devra expertiser l’ensemble du trait de falaise affectant des propriétés bâties à son pied. Il devra inspecter la roche plus précisément (état de fracturation/karstification) et déterminer les différents types de rupture qui peuvent éventuellement l’affecter ainsi que les parades dont ils peuvent nécessiter la mise en œuvre.

En attendant l’intervention de spécialistes, les occupants devront signaler à la mairie tout nouvel événement afin d’adapter les mesures de prévention.

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7. Bibliographie

Equilbey E. – 2000 – Chute de pierres dans la propriété de M. Voranger. Commune de Freneuse (Seine-Maritime). Avis du BRGM. BRGM/RP-50119-FR, BRGM, Orléans.

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Planches photographiques

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photo 1 : Falaise ayant subi l'éboulement

photo 2 : Eboulis ayant buté sur le mur de la maison

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photo 3 : Apparence générale des éboulis

chemin piétonnier

photo 4 : Vue de la parcelle AH 110 et du chemin piétonier depuis l'amont de la falaise (parcelle AH 105)

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Annexe 1 : Extrait du plan cadastral de la commune de Freneuse

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Annexe 2 : Extrait du cadastre aggrandi (lieu de l’éboulement indiqué par la flèche)

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Annexe 3 : Extrait du POS

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UE : Zone urbaine

ND : zone de protection absolue

NB : zone constructible avec contraintes (« partiellement desservie par des équipements »)

NA : zone de réserve

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Annexe 4 : Fiche mouvement de terrain 1er juillet 2007

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Annexe 5 : Fiche mouvement de terrain 14 juillet 2007

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Annexe 6 : Fiche cavités parcelle AH 110

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Annexe 7 : Fiche cavités parcelle AH 105

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