LE PATRIMOINE TEXTILE DU PILAT : ENTRE MÉMOIRE ET PROJET UNE SOURCE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL ?

WORKSHOP DEM AFT 7 au 10 AVRIL 2015

WORKSHOP DEM AFT / 7 au 10 AVRIL 2015

Ecole Nationale d’architecture de 3, Rue Maurice Audin BP 170 69512—Vaulx-en-Velin cedex Tél : + 334 78 79 50 50 E-mail : [email protected]

Parc Naturel régional du Pilat Maison du Parc Moulin de Virieu 2, Rue Benaÿ 42410—Pélussin Tél : + 334 74 87 52 00 www.pilat-tourisme.f

2

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon Etudiants du Domaine d’Etudes de Master 2 Architecture, Formes Transformations

Responsables du DEM AFT : François TRAN,

Vincent VESCHAMBRE AKKIF Youssef AMOROSO Samantha BIANCHIN Mariella BILLARD Céline Responsable Workshop : Brigitte SAGNIER BLANC Gauthier CORDELIERE Rafael CORNU Anaïs DEAL Camille DEMARS Lionel DOIN Stanislas Equipe pédagogique : François TRAN DUC-DODON Lucie FARGETAS Thomas Christian MARCOT FOUILLOUX Anaïs FROELICHER Luc Pascal ROUAUD, GASQUETON Pauline GINEYS Erika Brigitte SAGNIER JOYET Vincent LEANG Viria

MERLE Teddy MURIGNEUX Clément PENENT Fréderic PICARD Cécile Parc Naturel Régional du Pilat SERRA Mylène TANOUTI Ismail THOMAS Clément TKATCHENKO Mariya Chargé de Mission : Didier LAZZARESCHI TOURNEBIZE Ludivine

3

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont aidé dans l’élaboration de ce projet.

Merci à Michèle Pérez, Présidente du Parc National Régional du Pilat, à Didier Lazzareschi et à Adeleen Chiles qui ont mis des moyens à notre disposition et nous ont guidé vers ce sujet du Patrimoine Textile,

Merci à Madame Luce Chazalon, Présidente de la Maison des Tresses et Lacets à La Terrasse-sur- qui nous a ouvert les portes de son Musée et fait partager son enthousiasme,

Merci à M . Jean-Philippe Porcherot, maire de , à M. Michel Paul, adjoint, au personnel de la Mairie qui nous ont accueilli avec beaucoup de gentillesse et fait découvrir leur village et la Friche industrielle des moulinages Viornery,

Merci à M. et Mme Reynaud, propriétaires de TSR moulinages à La Terrasse sur Dorlay qui nous ont fait partager leur amour pour cet héritage familial qu’ils désirent préserver.

4

Préambule

Le Pilat appartient à ces territoires ruraux dont l’histoire et la structuration socio-économique ont été fortement marqués par l’industrie textile, avec dès la fin du 17ème siècle, l’implantation d’un moulinage de soie à Pélussin (Virieu) et la planta- tion de 16000 mûriers. Douze moulinages sont recensés en 1759, 36 en 1856, en 1860 on identifie 400 équipements hydrauliques sur l’ensemble des cours d’eau du Pilat et en 1885 le tissage s’implante sur plusieurs sites. L’essor de ces activités étant lié à la proximité de St Etienne pour la passementerie et à celle de Lyon pour la soierie, à la présence de ressources hydraulique et en main- d’œuvre puisque les agriculteurs vont devenir des double-actifs, ouvriers-agriculteurs. Le cycle des activités textiles dans le Pilat suit la courbe de production nationale, à savoir un essor important jusqu’au début du 19ème, avec une apogée jusqu’au début des années 1970 et ensuite un déclin progressif jusqu’en 1990. La concur- rence étrangère pour le tissage, l’externalisation hors des territoires dans des ateliers modernes pour la passementerie font que la production devient « anecdotique » dans le Pilat. Aujourd’hui, une douzaine de sites restent en activité. La prégnance de cette production industrielle textile a façonné le territoire et caractérisé les paysages. De nombreux ouvrages hydrauliques jalonnent le territoire comme les barrages, les levées, les biefs, les seuils, les exutoires… et le bâti industriel, souvent imposant a structuré la physionomie de nombreux villages. Le PNR du Pilat souhaite impulser le développement d’une dynamique de création d’activités associées ou connexes, en lien avec le patrimoine et les savoir-faire textiles.

5

(PNR)

DU MASSIF CENTRAL LES PARCS NATURELS REGIONAUX

6

LES PARCS NATURELS REGIONAUX (PNR)

Les parcs naturels régionaux (PNR), qui couvrent un hui- tième du territoire, sont des espaces habités à dominante rurale, singuliers et fragiles, forts d’une identité marquée par la richesse de leurs patrimoines naturel, paysager et culturel. Depuis plus de quarante ans, ils constituent des outils originaux d’aménagement du territoire et de déve- loppement durable. Le caractère rural et souvent mon- tagnard des PNR explique fréquemment, mais pas tou- jours, les différences constatées entre les parcs et le reste du pays. Dans l’ensemble, les parcs sont peu densément peuplés, et la population y est plus âgée. Sur la période 2000-2009, la pression de construction de logements neufs a été plus faible dans le réseau que dans le reste du territoire national. Sur la même période, la perte de terres agricoles a été en moyenne deux fois moins élevée que dans le reste de la . La diversification des acti- vités agricoles (transformation des produits de la ferme, agritourisme…) et la pratique des circuits courts sont da- vantage développées. Enfin, il faut noter le poids impor- tant de l’économie touristique, avec une part de l’emploi touristique deux fois plus forte dans les communes de PNR.

7

LES PARCS NATURELS REGIONAUX (PNR)

Institués par le décret du 1er mars 1967, les parcs naturels régionaux (PNR) ont vocation à protéger et mettre en valeur des territoires habités à dominante rurale et aux patrimoines naturel (espèces, habitats, sites naturels remarquables), paysager (grands sites, ensembles paysagers) et culturel (savoir-faire, bâti, traditions, terroirs…) de grande qualité, mais dont l’équi- libre est fragile. Depuis leur création, quatre périodes ont jalonné leur histoire :

 1967 / 1976 : Séduire et convaincre Être Parc dans les années 70, c’est profiter de la vague écologique qui traverse la France, portée par les revendications de mai 68, d’ailleurs le concept de Parc ne fait pas l’unanimité. Le Canard enchaîné écrivait : « Créer en 1966 des Parcs natu- rels en France équivaut à construire une usine marémotrice à l’heure des centrales nucléaires. »

 1977 / 1987 : S’affirmer en éco-développeur L’heure n’est plus à la séduction ni au tâtonnement, les Parcs doivent donner des preuves sur le terrain et devenir des exemples d’harmonisation entre développement économique et préservation de l’environnement. Après la décentralisa- tion, l’Etat n’a plus la mainmise sur les Parcs et l’avis des élus et des populations est davantage pris en compte.

 1988 / 1997 : La consécration juridique Les Parcs reçoivent à la fin des années 80 les outils juridiques qu’ils attendaient. Le décret de 1988 les oblige à réviser leur charte tous les 10 ans. La loi Paysage de 1993 précise leurs 5 missions principales.

 1998 / 2014 : Inventer d’autres modes de vie Les PNR comptent désormais 47 territoires classés. A l’heure où le développement durable s’est répandu largement, ils doi- vent renforcer leur rôle d’expérimentation, tester encore de nouvelles façon de vivre dans leurs territoires, autrement et durablement.

8

LES MISSIONS DES PNR

Aujourd’hui, les cinq grandes missions des PNR s’inscrivent dans le cadre du développement durable :

 La protection et la gestion des patrimoines naturel, paysager et culturel, pouvant notamment être fragilisés, selon les cas, par une dévitalisation du territoire, une trop forte pression urbaine ou une surfréquentation touristique. Les en- jeux sont ceux d’une gestion équilibrée des espaces ruraux, du maintien de la biodiversité du territoire, de la préser- vation et de la valorisation des paysages et des ressources naturelles, de la dynamisation du patrimoine culturel .

 L’aménagement du territoire, en contribuant à la définition et l’orientation des projets d’aménagement, dans le respect de l’environnement, s’appuyant entre autres sur la loi d’orientation pour l’aménagement et le développe- ment durable du territoire du 25 juin 1999 qui reconnaît les parcs comme outils d’aménagement

 Le développement économique et social, avec l’objectif d’assurer une qualité de vie aux habitants du parc, le déve- loppement et le soutien de l’économie locale fondés sur la préservation de l’environnement et la valorisation du pa- trimoine du territoire, notamment par le développement d’un tourisme de qualité et la valorisation des productions locales et des circuits courts.

 L’accueil, l’éducation et l’information du public, en optimisant le contact avec la nature pour les habitants et pour les visiteurs du parc, en les sensibilisant aux problématiques environnementales tout en proposant une découverte du territoire, grâce à des activités et des équipements éducatifs, culturels et touristiques respectueux de la biodiver- sité et des paysages.

 L’expérimentation et la recherche, par exemple en matière de processus de planification et de gestion de l’espace rural, de gestion des ressources naturelles ou encore de transition énergétique.

9

Le territoire du Parc du Pilat

47 communes et 16 villes portes 700 km² 52000 habitants

Caractéristiques du territoire

PNR en zone montagneuse et en situation péri-urbaine (proximité des agglomérations de St Etienne, Lyon, Givors, Vienne et Roussil- lon), faible densité de population mais en croissance démogra- phique de + 8%, territoire de vie et de production, espace de détente et de loisirs soumis à une pression forte en raison du cadre de vie et donc à une augmentation impor- tante des flux routiers.

Agriculture dynamique avec des productions identitaires, forêts et filières bois, métiers d’art, offre touristique et culturelle et envi- ronnement préservé.

10

11

LE PARC NATUREL REGIONAL du PILAT PATRIMOINE NATUREL

 Les différents types de milieux  La flore remarquable Créé en 1974, le Parc naturel régional du Pilat réunit  La faune remarquable quarante-sept communes engagées dans une poli-  Les milieux remarquables tique innovante et dynamique de développement  Les sites remarquables  La nature ordinaire durable. Celle-ci repose sur la préservation et la mise en valeur des patrimoines naturel, culturel et pay- sager, sur le développement économique et social du territoire ainsi que sur la sensibilisation et l'éduca- tion au territoire. PATRIMOINE PAYSAGERe patri- moine paysager Issu d'une volonté locale, le PNR Pilat est un instru-  Les entités paysagères ment mis à la disposition de ses habitants et un lieu  Les ensembles paysagers identitaires  Les sites remarquables de dialogue et d'échange entre les acteurs écono-  Les éléments du patrimoine paysager miques, sociaux et culturels, soucieux de mettre en valeur leur propre territoire dans une optique de dé- veloppement durable.

Chaque parc naturel régional s’organise autour d’un lPATRIMOINE PAYSAGERe projet de territoire, défini dans sa charte. La Charte  Textile & industriel est le guide des actions du Parc.  Religieux et funéraire  Domestique Valoriser les patrimoines en renforçant les échanges  Vernaculaire culturels est l'une des priorités de la nouvelle charte «  Public  Archéologique Objectif 2025 » guidant son intervention à partir de  Végétal 2013.  Immatériel

12

LA CHARTE Objectif 2025

UN AVENIR À PARTAGER Axe 1 : Une gestion maîtrisée des espaces et des Axe 4 : Un Parc acteur du territoire régional et au- ressources delà  Conforter un réservoir de biodiversité riche et connec- té  Tisser des relations solidaires au sein du territoire et avec les métropoles voisines et territoires périphé-  Recréer un lien favorable entre urbanisme et paysages riques.  Garantir une utilisation raisonnée des ressources  Stimuler l’innovation et l’approche prospective par des locales collaborations ou coopérations. Axe 5 : Une mobilisation

Axe 2 : Des modes de vie plus sobres et plus soli- de tous les citoyens pour changer d’ère daires 

 Mettre en valeur les éléments structurants du pay- Axe 5. Une mobilisation de tous les citoyens pour sage. changer d’ère  Systématiser l’approche d’un urbanisme durable.  Développer une culture commune du territoire par la connaissance. Axe 3 : Des modes de production durable en lien  Rendre chacun acteur du projet de territoire. avec la consommation locale

 S’assurer de la bonne gestion de l’eau et des milieux associés.  Protéger à long terme les espaces agricoles, forestiers et naturels.  Maîtriser l’exploitation des ressources géologiques et minérales.

13

La Soie

14

Hsi-Ling-Shi, épouse légendaire de l’empereur Hoang-Ti prend le thé à l’ombre d’un mûrier. Un cocon se dé- tache d’une branche et tombe dans sa tasse. Un fil s’en libère que la princesse commence à dérouler… Selon Confucius l’action se situe en 2640 avant Jésus-Christ et les chinois garderont le secret et le monopole de la sériciculture pendant 30 siècles. Au 3ème siècle av.J.C, les Romains étendent leur puissance vers l’Orient et découvrent ces « étoffes indiscrètes et

transparentes »qui offensent la morale de Sénèque. La soie teinte en pourpre connaît une telle faveur à Rome et atteint de tels prix que l’Empereur Aurélien la fait interdire. En 552 ap. J.C, Justinien envoie deux moines espions en Asie et ceux-ci rapportent, dissimulé dans leurs bâtons de bambou le secret convoité : des œufs de Bombyx mori. La sériciculture se répand en Grèce et dans toute l’Asie Mineure. Quelques essais de sériciculture ont lieu en France au Moyen-Age mais il faudra attendre 1466 pour que Louis XI autorise d’introduire l’art de la soie à Lyon. En 1531, Lyon devient le seul entrepôt général de soie autorisé dans le royaume. A St Chamond, des Italiens importent l’industrie du moulinage.

15

L’INDUSTRIE DU TEXTILE : Répartition des activités textiles dans les différents secteurs géographiques Moulinage, tressage, tissage Du Pilat depuis le XVIIème siècle

Liée à la fabrique lyonnaise et à la passementerie stépha- noise, toutes les opérations du travail de la soie ont été présentes dans la région. A partir de la création des moulinages de soie, dès le XVème dans le Pilat, naissent de nouveaux modèles d’or- ganisation où hommes, machines et bâtiments sont en étroite relation. Les différentes étapes de la chaîne textile passent peu à peu du mode artisanal au mode industriel, celui de l’usine fonctionnelle. Moulinage de soie grège, création de rubans Jacquard, de tresses et de cordons, tissage de mousseline, de crêpe georgette ou de dentelles de Lyon sont parmi les spéciali- tés toujours produites dans le Pilat.

http://www.pilat-patrimoines.fr/Dossiers-et-fiches-documentaires/Dossier-documentaire-sur-les-patrimoines-textiles-du-Pilat.html

16

LE PATRIMOINE BATI LES INSTALLATIONS HYDRAULIQUES L’énergie hydraulique a été jusqu’au XIXème siècle la principale force motrice des usines traditionnelles de mou- linage ou de tressage. Le dispositif permettait de détour- ner une partie du débit de la rivière dans un canal d’amenée ou bief, afin d’actionner une roue dite de pêche alimentée par le haut. Un système mécanique d’engrenages démultiplicateur entraînant à vitesse cons- tante les arbres des moulins ou des machines

LES PETITES UNITÉS DE PRODUCTION * Les atelier-habitations des passementiers Ces maisons sur deux niveaux abritent les familles au rez- de-chaussée dans une pièce unique, tandis que l’atelier est à l’étage supérieur, abritant les métiers Jacquard dans des espaces à grande hauteur sous plafond (5m).

*Les usines à sheds Symboles de la révolution industrielle, les usines avec toi- ture à sheds se développent avec l’arrivée du réseau électrique au début du XXème, les moteurs électriques permettant l’entraînement individuel des métiers à tisser.

17

LE PATRIMOINE BATI LES FABRIQUES, DE GRANDS ENSEMBLES USINIERS

*Les Moulinages

Ce sont des bâtiments qui abritent sous le même toit les femmes, la main d’œuvre étant en majorité féminine, et les ma- chines. La fabrique s’organise sur trois niveaux : - La salle basse pour les moulins à retordre la soie et dans certains cas les banques de dévidage des cocons - La salle haute pour le logement du patron, des contremaîtres et le dortoir des ouvrières - Les combles habités ou ventilés pour le stockage de la soie. Le vaste volume rectangulaire plus ou moins allongé selon le nombre de moulins impose sa forme à tout l’édifice. L’ensemble s’adosse souvent à la pente d’un relief afin de bénéficier de l’inertie thermique du sol, le travail de la soie nécessitant de la chaleur et une humidité élevée.

Moulinage Viornery—Doizieux TSR Moulinage—Photos M. Reynaud

18

LE PATRIMOINE BATI LES FABRIQUES, DE GRANDS ENSEMBLES USINIERS

*Les tissages

Le bâtiment dédié au tissage se caractérise par un important volume, de plan rectangulaire, à plusieurs niveaux et percé de baies. Le dernier étage pouvait être utilisé pour des opérations annexes au tissage, comme la préparation du fil ou l’ourdis- sage. Construites entre 1820 et la fin du XIXème, ces fabriques sont des « cathédrales ouvrières ». Aux vastes bâtiments de production sont associés un ensemble d’annexes abritant des ateliers de mécanique et de menuise- rie, la forge, la bascule, les cuisines et les dortoirs. Avec l’arrivée des métiers mécaniques après 1850, la profession se féminise et l’organisation sociale prévoit le logement des ouvrières restant à l’usine toute la semaine, le patron organisant le ramassage dans la campagne environnante. Elles viennent y travailler très jeunes et se former sur le tas. Si le travail est laïc, le tenue et l’éducation des filles sont souvent prises en charge par des religieuses comme dans l’usine Colcombet de Bourg-Argental, qui est adossée à une église.

19

Les sites d’intervention La Vallée du DORLAY

Moulinage Viornery

DOIZIEUX TSR Moulinages LA TERRASSE SUR DORLAY La Maison des Tresses et Lacets LA TERRASSE SUR DORLAY

« L’esprit des lieux ne se limite pas à la fonction originelle ou au programme de reconversion, c’est une réalité profane qui excède ces notions, d’où l’importance de voir aussi l’architecture pour ce qu’elle est ». Philippe LONGUET

20

LA VALLEE DU DORLAY

1 -Usine Coffy à ST Paul-en-Jarez 2—Les Fabriques du Moulin Payre La vallée du Dorlay, située sur le versant du Pilat, s’étire de Doizieux à Saint-Paul-en-Jarez, en passant par La Terrasse-sur-Dorlay. Moulins de soie puis usines de tresses et lacets s’organisaient en chapelet jusqu’à la vallée du Gier avec laquelle elle entretenait des relations socio-économiques. 3 -Usine Lacombe à La Terrasse-sur-Dorlay La toponymie en a conservé quelques traces comme l’attestent les noms de Moulin Pinte ou encore de Moulin Payre.

4 - « La Galoche » reliait Saint-Etienne à

21

MAISON DES TRESSES ET LACETS 119, Route des Moulins Moulin Pinte LA TERRASSE-SUR-DORLAY Ce lieu s’inscrit dans l’histoire industrielle et patrimoniale du Parc du Pilat Attestation d’occupation du lieu en 1502 par un meunier qui utilisait déjà l’énergie hydraulique pour son activité. Début XIXème, M. Morel achète le moulin pour y installer un moulinage qui sera ensuite revendu et transformé en usine de fabrication de lacets. Les aménagements hydrauliques sont constitués de levées, petits barrages construits au fil de la rivière et permettant les prises d’eau. Lorsque la roue de 15 tonnes et de 6m de diamètre fontionne et lorsque les bassins étaient pleins, les métiers pouvaient tour- ner en autonomie pendant 12 h non-stop. La Maison des tresses et lacets a ouvert ses portes en 1988 de la volonté conjointe du dernier tresseur de La Terrasse-sur- Dorlay, de la commune et du Parc naturel régional de conserver et faire connaître au plus grand nombre les savoir-faire du tressage.

Source : http://www.pilat-patrimoines.fr/Savoir-faire-textiles/Maison-des-tresses-et-lacets-La-Terrasse-sur-Dorlay.html Site : www.tressesetlacets.fr

22

MOULINAGE DU DORLAY - USINE VIORNERY Le Bourg – DOIZIEUX

Ancienne usine de moulinage et de tresses et lacets sur le Dorlay. Bâtiment de 8 travées. La partie réhabilitée comptait historiquement des dortoirs pour les ouvrières. En amont, présence d'un petit barrage. L'eau était acheminée vers l'usine grâce à une tuyauterie, et non un bief. Vers 1985-1988, l’usine est vétuste et le bâti en mauvais état, ce qui motive son achat par la commune. Ceci permet de sau- ver des emplois : M. Viornery devient locataire du site. Une SCOP d’ouvrières est ensuite créée. Arrêt de l’activité vers 1994-1995. Les machines (moulins) sont alors vendues à une autre entreprise. Vers 2005, une partie de l’usine est démolie pour permettre aux engins d’accéder à la réserve d’eau située en amont car celle-ci fait alors un projet de désenvasement. En 1900, l'usine comptait une centaine d'employés.

Source : http://www.pilat-patrimoines.fr/Bati/Usine-de-tresses-et-lacets-Doizieux.html

23

TSR Moulinage, La Terrasse-sur-Dorlay

Ancienne usine de moulinage appelée "Tissages et soieries réunies (TSR)" ou encore "Reynaud" Usine dortoir, associée à un réfectoire. Présence de biefs, bassin de réserve et de turbines, couplées à des moteurs électriques. Présence probable d'une machine à vapeur. Acte notarié attestant du droit d'eau au 18e siècle. Construction du moulinage en 1810. En 1812, M. Virieu acquiert des bâtiments et installe un moulinage de soie. En 1920, installation de turbines. Fin de l'activité de l'usine en 1974 ou 1976. La levée est détruite lors de la construction du barrage: l'alimentation en eau se fait alors par un conduit.

L'usine comptait 80 ouvriers, essentiellement des femmes, des gareurs et manutentionnaires. Les moulins travaillaient 24 heures sur 24 afin d'éviter les défauts sur les fabrications, essentiellement en soie puis en rayonne et soie artificielle, pour des clients de Lyon.

http://www.pilat-patrimoines.fr/Bati/Moulinage-des-Gauds-La-Terrasse-sur-Dorlay.html

24

Lexique

Bombyx de mûrier : nom du papillon nocturne d’un blanc grisâtre originaire de chine du nord. Il sort du cocon après que le ver à soie se soit transformé en chrysalide. Bourre ou blaze : fil de soie distendu qui entoure le cocon. Bourrette : étoffe robuste tissée à partir de la bourre de soie. Décoconnage ou dérammage : opération qui consiste à enlever les cocons de leur support et à les trier. C’est la récolte des cocons. Encabanage : aménagement des supports où les vers montent et tissent leur cocon. Ennoblissement : série d’opérations procurant à la soie son aspect final (décreusage, teinture, impression, apprêt). Etouffage : exposition à un courant d’air chaud qui tue la chrysalide sans altérer le cocon. Fibroïne : principal constituant de la soie. Aminoacide qui durcit lorsque le ver à soie l’éjecte dans l’air et forme la fibre de la soie grège. Fil : filament fabriqué durant l’opération de moulinage utilisé pour coudre. Filature : opération manuelle ou mécanique qui permet de récupérer les fils de soie après avoir ramolli les cocons dans de l’eau chaude. Graine : nom donné à l’œuf du ver à soie. Magnanerie : bâtiment où sont élevés les vers à soie. Ce mot vient du terme magnant, nom provençal de bombyx. Moulinage : opération qui consiste à tordre le fil de soie afin de le rendre plus résistant avant le tissage. Mue : changement de peau du ver à soie devenue trop petite. Le ver à soie subit quatre mues. Mûrier : arbre dont les feuilles servent de nourriture au ver à soie. Ourdissage : préparation de la chaîne avant tissage. Ourdissoir : appareil permettant de tendre les fils de la chaîne. Pébrine : maladie qui frappa la sériciculture au XIXe siècle ; cette pébrine donna aux vers à soie une couleur grise, couleur du poivre (en provençal, pebre signifie poivre). Séricine : protéine gommeuse qui assemble les filaments de fibroïne d’un cocon puis la soie grège. Elle empêche une teinture régulière et est retirée en plon- geant la soie grège dans une solution alcaline. Sériciculture : élevage du ver à soie pour obtenir de la soie naturelle. Soie : seul fil continu et de grande longueur fourni par la nature. Elle est produite par le ver à soie, espèce domestiquée par l’homme, mais aussi par un grand nombre d‘autres espèces animales. La soie est une sécrétion à base de fibroïne et de séricine. Soie grège : fil de soie brute issu du dévidage du cocon. Tissage : entrelacement des fils de chaînes et de trame, c'est-à-dire de l’ensemble des fils tendus dans le sens de la longueur ou de la largueur du tissu.

25

QUELQUES PISTES...

http://www.mairieconseilspaysage.net/documents/Memento_07.pdf http://www.tricoterie.be

http://www.ressourcerie.fr

26

La Tricoterie - Fabrique de Liens

La Tricoterie - Fabrique de liens, le nouvel espace culturel et événementiel de Bruxelles est un espace polyvalent situé à Saint-Gilles, son objectif est de créer des rencontres autour d'évènements culturels et citoyens. Inaugurée au printemps 2013, La Tricoterie est une ancienne fabrique industrielle de 1200m² située à Saint-Gilles, à quelques minutes de la Gare du Midi. Ce lieu de rencontre, ouvert à tous, est destiné à tisser de nouveaux liens entre les générations, les publics et les disciplines artistiques.

Une foule d'activités ont lieu entre les murs de cet ancien bâtiment industriel:

 Activités culturelles et citoyennes: théâtre, concerts, expos, débats et bien d'autres choses.  Événements pour les entreprises et les particuliers.

La Tricoterie propose également des formations dans des domaines très variés: artistique, nouvelles technologies, déve- loppement personnel, ateliers intergénérationnels, etc.

Dans ses projets, la Tricoterie souhaite promotionner le durable en proposant une série de services porteurs de valeurs: traiteurs bio/slowfood, marché bio, nettoyage écologique, ou encore mobilier recyclé.

Site Web : http://www.tricoterie.be

27

BIBLIOGRAPHIE et WEBOGRAPHIE http://www.mairieconseilspaysage.net/documents/Article-Cahier-Espaces.pdf

Reconversion patrimoniale et économique à Wesserling (Parc textile) – Francois Tacquart http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=LIG_722_0066

Que reste-t-il du textile vosgien ? http://www.lavoixdunord.fr/economie/la-vallee-francaise-du-recyclage-textile-en-tissage-a-lille-ia0b0n1301127

Recyclage des vêtements http://www.scotsudloire.fr/sites/default/files/documents/2014/Rapport%20de%20pr%C3%A9sentation/chap2.pdf

Les ressources et dynamiques humaines du territoire http://www.patrimoineindustriel-apic.com/bibliotheque/APHG%20%20Historiens%20&%20Geographes/HG405%20Patrimoine%20industriel%20partie% 203.pdf

Le patrimoine industriel, III http://www.ressourcerie.fr/Vos-Ressourceries/Publications-des-Ressourceries/L-observatoire-des-Ressourceries

Battiau M. (2004-2005), « Les impacts spatiaux de l’innovation dans les produits : l’exemple des textiles à usage technique dans le Nors-Pas-de-Calais

», Cahiers Nantais, n° 62-63, p. 153-160.

Daviet S. (2006), « L’évolution du concept de reconversion : de la substitution des activités au redéveloppement des territoires », in Xavier Daumalin, Sylvie

Daviet et Philippe Mioche (dir.),Territoires européens du charbon, des origines aux reconversions, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, p. 243-255.

Edelblutte S. (2003), « Géohistoire des paysages d’une vallée vosgienne ; l’exemple de la haute vallée de la Moselotte à La Bresse », Revue Géographique

de l’Est, t. XLIII, n° 3, p. 95-108.

Fache J. (2006), Les mutations industrielles, Paris, Belin, 192 p.

Fluck P. (2006), Wesserling (Alsace, France) : un patrimoine européen et un modèle de reconversion, XIII International Congress of The Industrial Committee

for the Conservation of Industrial Heritage

www.ticcihcongress2006.net/paper/Paper%204/Fluk.pdf. http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr http://www.cndp.fr/crdp-besancon/fileadmin/CR/Fichiers_CR/arts_et_culture/pole_patrimoine/ailleurs/Actes-Memoires-duTravail.pdf 28