6" ANNÉE, N" 43 (4e trimestre) 22 Octobre 1926 [gUllUilUliîill^

DIRECTION et BUREAUX AGENCES à F ETRANGER 3. Rue Rossini, Paris (IX*) il. rue des Chartreux, Bruxelles. Téléph. : 100-26. Vient de Paraître Téléphone! : Gutenberg 32-32 18, Dulsburgerstrasse. Berlin W 1S. Louvre 59-24 11 Flih Avenue, New-ï«rk. Télégraphe : Cinémagazi - Paris R. Florej, Haddon Hall, ArjjIijM émagazine Hollywood. Just out "LA REVUE CINÉMATOGRAPHIQUE", "PHOTO-PRATIQUE" et "LE FILM" réunis Organe de l'Association des " Amis du Cinéma " MB * ABONNEMENTS Directeur- : ABONNEMENTS France Un an. . . 60 fr, JEAN F» A. SCAL ETRAIGER. Pan ayant adhdri a la — Six mois . . 32 fr. Les abonnements partent du 1" de choquemoïs CooiiotioD da Stockholm, Un an. 70 fr. La publicité elnématographlgue isl recul m Bireim do Journal Les GRANDS ARTISTES de l'ÉCRAN — Trois mois . 17 fr. Pan ayant décliné eat accord. — 80 tr Pour ta publicité commerciale, s'adresser 1 Parla-Fraoce.PnblIcItJ Chèque postal N" 309 08 II, ru U'iope Râtelle" Paris (J i Reg. dn Comm, de la Seine N" 218.039 Paiement par chèque on mandat-carte STARS OF THE SCREEN ^IIIIIMIMIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII^ | —== SOMMAIRE — |

— Ua UP-S — l.'NK OliANDE VEDETTE ALLEMANDE : HENNY PORTEN, par C. (le 1Xllliloifif~ 167 — RUDOLPH 5 1 A VIE CORPORATIVE : LES CONSÉQUENCES D'UN- CONGRÈS, par l'util de la E 5 liorie 171 E E « LA VEUVE JOYEUSE » A GENÈVE, par Vva Elie 172 E E I.l. Dl.N'KK DIO « ClNKMAGAZINE 172 E LES PEKSONNAGES DE L'ÉCRAN : PIÈÉBOTS ET PAILLASSES, par Juan Arroi/ 173 E LIIÏRES PROPOS : INCOMPATIBILITÉS ET RÉNOVATIONS, VALENTINO par Lucien WaM 176 E AUTOUR DE « NAPOLÉON » : ANNARELLA. par •/. Zf. Itàymond-MiUet 177 E E j iiiiiiiiimiiiiniiiiiiimiimiiiiiiiiimiiin^ 1 = — LETTRE D'ITALIE, par Giorgio Genevois 179 E = ECHOS ET INFORMATIONS, par Lynx 180 E LES ERREURS D'UN PHYSIOLOGISTE, par Lucien WaM 1S1 E = PHOTOGRAPHIES D'ACTUALITÉ de 183 à 190 E Texte français et anglais UNE GRANDE FIBME AMÉRICAINE : METRO-GOLDWYN-MAYER, par Valen- E S tin Mandclstumm 191 = || Nombreux portraits absolument inédits = LE DÎNER DE « NAPOLÉON », par Jeun île Mirbél 195 E LES FILMS DE LA SEMAINE : Ut EN QUE LES HEURES ; Six CENT MILLE E l| French and english text — Many pictures absolutely exclusive = EKANCS PAR MOIS : 17INGÉNU CONVERTI, par L'Habitué du Vendredi.. 196 E EJUR HOLLYWOOD BOULEVARD, par A'. 196 E E UN CONCOI'RS ORIGINAL, par Lucien Farnay 197 E l| SA VIE & SES FILMS E LES PRÉSENTATIONS : .MADEMOISELLE JOSETTE, MA FEMME, par J. Delibron 198 S E YASMINA ; LES DERNIERS JOtJBS DE POMPEI ; LA E HIS LIFE 0 HIS PICTURES ~ GRANDE AMIE ; JIM LA HOULETTE, ROI DES E E VOLEURS ; SUBLIME BEAUTÉ ; MA MAISON DE' E E SAINT-CLOUD, par Albert Bonneuu 200 E SES AVENTURES M M CINÉMAGA/.INE EN I"ROVINCE ET A L'ETRANGER : Lyon (Honoré Picon) : E jgr HIS ADVE NTURES E Marseille (A*. Huguemrû) ; Orléans (Enomis) ; Tunis (Sloumâ E j& 1 11 1 Abdcrrasak) : Amérique (II.) ; Angleterre (•/.) ; Belgique (P. M.) ; = || lllllllllIlllllllllllIllllIll3IllilIIIïll>E13Hl ■_■ i ■ ■ IJJJIIVJJ!!... ^ ILUJ " E Roumanie (Alexe Rosen) ; Suisse (Eisa Elie) 202 E E COURRIER DES STUDIOS 203 E = LE COURRIER DES « AMIS », par Iris 204 E ~ ■■■ i mi i il m 111 ili ■ Ë ùj i i il ■ ■ ■ i ■ il ■ 111111111 i i ■ 11 ■ 1111 iï ri 11111 il ■ ri 111111 ii 1111U ii ■■■ 1111 ni iii 111 i = 1 PRIX • S francs. Envoi franco contre 6 francs en mandat ou chèque 1 =

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N" 369 HEN.NY roRTEx eh es elle.

Une grande vedette allemande H EN N Y PORTEZ IN TOUS LES MODELES DES CHAUSSURES U Tiergarten, près de l'écluse... Un tube de caoutchouc, ouvre un robinet, l'air A soleil printanier baigne de ses rayons s'échappe en sifflant et le corsage devient une petite prairie où les arbres qui barrent vide de ses appas. On la rappelle, vite on MESSORE l'horizon se voilent du vaporeux nuage vert regonfle les « avantages » et la voilà en des premières feuilles. Sur un banc, une train de dire adieu à son singe qui l'em- SONT VENDUS A DES PRIX IMPOSES dame aux cheveux blancs sous un bonnet brasse comme un bébé. DANS LES MEILLEURS MAGASINS de « nurse » anglaise tient dans ses bras Parmi les artistes de cinéma, comme un bébé. Froelich, le metteur en scène, parmi les artistes de théâtre, il y a deux ET NOTAMMENT AUX ADRESSES Cl'DESSOUS donne des ordres brefs. L'opérateur tourne catégories distinctes : ceux qui sont tou- la manivelle, cependant qu'accompagné du jours divers et ceux qui sont toujours eux- GDS MAGASINS DU FR1NT1C.M l'S. A «JEANNE D'ARC»: chef de service de la presse de Froelich- mêmes, toujours pareils, introduisant avant boulevard Haussmann, PAStlS. 12 et 28, rue Fontaine. Henny Porten-Film, je cherche toujours tout, dans le personnage qu'ils interprè- CHAUSSURES « RERGËHE », 2H, 15, rue Caumartin. la jeune et belle artiste. Et, tout à coup, la tent, leur propre individualité, avec certains faubourg Montmartre. ! 53, rue des Martyrs, à Tours j aven, de Grammont. scène finie, la respectable « nurse » éclate gestes familiers, tics souvent. A LA CIGALE, II, rue Notrè-Damc- 6j Parmi les étoiles de l'écran allemand, à de-Lorette. AT.AKY, 49, rue de la Gare, Careas- d'un rire jeune et nous appelle. C'était CHAUSSURES UNIVERSELLES, 1S, sonne. Henny Porten dans un des cinq aspects de la première catégorie appartiennent: Hen- boulevard Saint-Martin. DEGOIS, 16, rue d'Orléans, Nantes. son nouveau film Pour un Cheveu. ny Porten, , Georg John, MAISON FELIX, 45, Poïssouiiière. fie FERRIER, 12, rue Dombey, Mâcon. Quelques jours après, dans les ateliers, Lia Loo, Xénia Desni, Klein-Rogge. A KLEXMAN, ni, lmibourg du Temple. HONORE PAUL, 17, rue de la Répu- au Zoo. Une roulotte. Un athlète de cirque la seconde catégorie, malgré leur talent HBCHTHH, 87, rue La Fayette. blique, Antibes. forain, un singe dressé et une plantureuse immense : , Asta Nielsen, MAXIM'S, 22, boni. Poissonnière. MIEUSSET, 10, rue de la Gare, dompteuse aux cheveux noirs, qu'agrémente , qui restent toujours les VIDAI., !t, rue Racine. Annemasse. un nœud de ruban jaune. Encore une fois, mêmes, avec leurs gestes familiers, avec un SAUNIER, 19, faub. Saint-Denis. GODFROY, 82, rue des Carmes, masque que le grimage ne change que su- CHAUSSURES « FINOKI », 85, ave- je ne reconnais pas Henny Porten. Elle Rouen. nue du Maine. vient vers nous. Son corsage rebondit d'un perficiellement. embonpoint qu'on ne lui connaît pas. Et, Henny Porten apporte dans la diversité lorsque nous la questionnons, elle sort un de ses créations ce talent spécial aux minimum des moyens, où les yeux doivent gure, comme La Fillette du Pastewr, puis, « J'aime par-dessus tout mon art, me grands artistes de s'incorporer au person- traduire les sentiments les plus divers, cet en 1913, La Vallée de la Vie, La grande dit-elle. Je n'ai jamais fait de théâtre. Je nage qu'ils incarnent jusqu'à changer la dé- art de suggérer aux spectateurs tous les Pécheresse, où Henny Porten déploie son ne suis qu'une artiste de^inéma. Mais, dans marche, les gestes, l'expression de la phy- états d'âme par les gestes et les jeux du talent aux côtés d'Erich Kaiser Titz. sionomie qui s'adaptent, se marient étroi- la création de mes personnages, j'ai un seul tement avec l'individualité à créer. souci : j'oublie qui « je suis » et je vis le caractère de mon rôle. Je deviens ce « quelqu'un » jusqu'aux plus petits dé- tails. Ma plus grande joie est d'entendre rire les spectateurs là justement où je pen- sais qu'ils doivent rire. » Henny Porten est née le 7 janvier 1891 à Magdebourg. Son père, Franz Porten, était un artiste du Théâtre Municipal de cette ville. Lorsque ses parents se transpor- tèrent à Berlin, avec sa sœur Rosa Porten, qui est devenue depuis un auteur de scéna- rios de films, Henny débuta comme dan- seuse. Le talent chorégraphique de la jeune artiste fut si remarquable que le maître de ballet de la Scala de Milan, Baccilesi, proposa aux parents d'emmener Henny à Milan; ses mouvements souples, harmo- nieux et doux attirèrent alors surtout l'at- tention de Baccilesi. Ce sont précisément ces qualités qui donnèrent, par la suite, à Henny Porten, cette grâce particulière, ce charme prenant qui émanent de ses créations cinématographiques, lorsque les besoins de l'action ne la forcent pas à devenir une mé- gère abominable. La musique joue un grand rôle dans la maison de Henny Porten. Son père chantait fort bien et cette éduca- tion musicale des premières années de sa vie poursuit Henny Porten dans sa car- rière actuelle. Souvent, pour se mettre en train, pour se pénétrer de l'action, elle se fait jouer dans l'atelier, par un petit or- chestre, des airs qu'elle chante elle-même et qui, tout en accompagnant son jeu, le stimulent d'une façon singulière. Sur l'écran, Henny Porten idéalise jus- qu'aux dernières limites le type de la belle femme allemande. Cette particularité la sacre presque comme le type rêvé dans ce genre. Jouant d'abord des rôles naïfs, peu à peu elle passe aux personnages hé- roïques, où sa grande et claire intelligence l'aide à la composition irréprochable de ses types, toujours différents, inédits parfois. Une très intéressante composition Observatrice aiguë, Henny Porten étudie de la grande artiste. la vie avec une conscience remarquable. Anne de Boleyn, Le Marchand de Venise, Baruch, Maternité, pour ne parler que de ces Henny Porten, qui a traversé victorieu- Partant de son art de la danse, Henny quelques films, ont consacré le grand talent de HENNT POETEN. Porten fut une des premières à comprendre sement toutes les étapes de l'art cinémato- Son metteur en scène, à cette époque, fut que l'art muet demande pour l'extériorisa- visage concentrés, Henny Porten le pos- graphique, a donné avec le même naturel, Rudolf Bibrach. Puis, dans l'œuvre inti- la même aisance, la même simplicité, les tion complète des personnages représentés sède au suprême degré. Après toute une série de petits films, ap- tulée Le Mariage de Louise Rohrbach, figures les plus différentes, allant du drame une autre mimique que celle de l'art théâ- paraissent des œuvres de plus grande enver- Henny Pbrten paraît aux côtés d'un dé- jusqu'à la comédie légère. tral. Ce maximum d'expression avec le Qnémagazine butant, depuis devenu célèbre, Emil Jan- LA VIE CORPORATIVE nings. Enfin, vient la série des comédies légères comme La Princesse de Neustrasie, Le Retour d'Odyssée, La Dame, le Diable Les conséquences d'un Congrès et le Mannequin, Le Voyage au Pays bleu et cette création inoubliable, une des E Congrès international du cinéma qui Quant au cinéma-propagande, nous as- plus complètes de la carrière de Henny L vient de se tenir à Paris, sous les aus- sisterons sans entrain à son entrée dans la Porten : La Fille de Kohlhiessel. pices de la Société des Nations, a trouvé lice des controverses et des polémiques. Car Anne de Boleyn, avec Emil Jannings, des apologistes chaleureux. Cela est bien les hommes sont ainsi faits que leurs opi- porte loin au delà des frontières allemandes naturel. Les intentions manifestées par les nions se contrarient et se contredisent jus- la gloire et la renommée des deux princi- organisateurs de ce Congrès — et auxquel- que sur les questions et les sujets qui de- paux interprètes. les nous avons, nous-mêmes, rendu homma- vraient réaliser l'unanimité universelle. Dans ces temps derniers, La Maternité, ge — devaient infailliblement entraîner en Alors que certains prononcent charité, Le Veau d'Or, Le Praler, et plus récem- leur faveur des convictions sincères. Mais d'autres prononcent bienfaisance pour ex- ment La Musique de chambre, démontrent il est vrai que la nôtre ne se fonde pas sur primer un même devoir social interprété de la plénitude du talent de Henny Porten. Le les intentions — dont l'enfer est, dit-on, façon différente. Alors que certains trou- dernier film, édité par Froelich-Henny pavé. — Nous envisageons plutôt les con- vent pour établies et reconnues les règles Porten-Film, est un véritable chef-d'œuvre séquences. de morale communes aux peuples civilisés, dans son genre, un film des plus gais, Or, les conséquences des « travaux » du d'autres les nient et les renient comme le d'une gaieté mousseuse, légère, admirable- Congrès nous paraissent résulter dangereu- joug insupportable de préjugés désuets. Et ment joué et qui restera dans l'histoire du sement de l'excès même des louanges hy- il en est ainsi de presque tous les grands film comme une des réussites les plus par- perboliques dont le cinéma a été accablé. thèmes dont on compte alimenter le cinéma- faites de la comédie légère filmée. « Trop de fleurs! Trop de fleurs! » sou- propagande. Encore voulons-nous supposer pire Calchas dans La Belle Hélène. Le dé- que l'on aurait la sagesse d'en écarter la bordement de lyrisme dont le Congrès a été politique, la hideuse politique qui salit et le prétexte inquiète singulièrement les ciné- ruine tout ce qu'elle touche. Mais on ne matographistes un peu avertis. Us craignent réussit pas toujours à se préserver de ses de se trouver en présence d'un de ces syllo- méfaits. N'a-t-on pas dit qu'elle s'était in- gismes à déclanchement d'horlogerie — sinuée jusqu'au sein du Congrès internatio- l'horlogerie de Genève — qui portent loin nal du cinéma au point que les représentants leurs conséquences mathématiques. de l'Italie fasciste ont pu se plaindre d'avoir . Cela pourrait se résumer ainsi : été « boycottés » par les éléments « démo- 1 0 Le cinéma est une chose sublime ; cratiques » qui détenaient au Congrès une 2° On ne peut pas permettre qu'une prépondérance incontestable ? chose sublime soit galvaudée aux mains du Par ce simple détail on peut mesurer le HENNÏ POUTEN et son mari, premier venu ; péril ou simplement le caractère anormal le D' vox KAUFMANN 3° Donc le cinéma doit être mis en tu- d'une assemblée réunie, pour s'occuper du telle. cinéma, par des gens étrangers au cinéma. « Je voudrais faire toujours mieux, En fait, le Congrès a été littéralement Nous disons, nous, que c'est l'affaire des conclut Henny Porten, chaque nou- envahi par les « officiels ». de la Société cinématographistes de réunir un Congrès veau film m'intéresse d'autant plus que je des Nations et par les « délégués » ou « re- international du cinéma. rêve de me surpasser, de faire un progrès, présentants » de tous nos ministères. Et plus Au surplus, des cinématographistes un pensant toujours au public, auquel ■ je on faisait l'éloge de l'invention du cinéma- peu avertis n'eussent vraisemblablement pas songe en premier lieu. J'ai été vraiment tographe et plus on lui découvrait de méri- songé à réunir un Congrès international touchée, émue, en apprenant l'accueil char- tes, plus ces messieurs, renchérissant sur avant de s'être assuré le concours de l'A- mant que la presse et le public parisiens l'antienne, laissaient voir leur dédain pour mérique ou avant de s'être mis d'accord sur ont fait à Maternité, à Anne de Boleyn, à le cinéma — spectacle voué par eux à un un programme de lutte à outrance contre Baruch, à Tragédie et au Marchand de. contrôle de plus en plus sévère et leur solli- l'Amérique. Car on peut tout faire avec Venise. J'espère que mes autres films rece- citude pour le cinéma-enseignement et le ci- l'Amérique, on peut tout faire contre l'A- vront un pareil accueil, car, croyez-moi, néma-propagande. mérique. Mais on ne peut rien faire de sé- mon jeu est l'expression franche, directe de Passe encore pour le cinéma-enseigne- rieux sans l'Amérique. Tout le verbiage du mon être, et je sais qu'aucun public au mon- ment, malgré que quelques-uns de ceux qui Congrès de Paris tombe devant ce fait dé- de n'est aussi compréhensif et sensible à une le préconisent avec la plus verbeuse élo- cisif que l'Amérique en était absente. interprétation sincère que le public fran- quence laissent voir une déconcertante igno- L'Allemagne, il est vrai, y était présente. Si clic excelle dans les rôles de paysannes, çais. » rance des possibilités de réalisation maté- Et comment ! Les « délégués » allemands HENNI PORTEN peut être aussi rielle et voguent en pleine utopie. étaient presque aussi nombreux que les une charmante « Mimi » C. DE DANILOWICZ. (jnémagazine 172

« délégués » officiels ! Et ces Allemands un successeur tout trouvé, pour les dames, qui, eux du moins, savent fort bien ce qu'ils du pauvre Valentino. veulent, préconisèrent à haute et intelligible La publicité faite pour La y euve Joyeu' voix la formation d'un bloc européen con- se a été vraiment remarquable et la G.-M.- tre l'Amérique. Ce fut autour d'eux un ef- G. a innové. En effet, outre les immenses farement comique. Parler de « lutte à ou- affiches, chars-réclames, photographies re- trance », de « boycottage », de « guerre produites dans les journaux et exposées dans de représailles » dans un Congrès essen- les magasins, on a pu voir un gentleman, tiellement pacifiste ! Cet appel aux armes impeccablement vêtu, faisant le tour des a été noyé sous un déluge d'homélies huma- Rues-Basses, à la façon d'un automate, nitaires. Mais, forts du précédent créé à c'est-à-dire sans qu'un muscle de son visage Paris, les Allemands entendent qu'un nou- tressaillît, sans un battement de paupières, veau Congrès ait lieu l'an prochain à Ber- dans une rigidité parfaite, s'en allant, pas lin. Et, cette fois, la question sera nette- à pas, lentement, guidé par une jeune fem- ment posée. Que répondrons-nous ? N'est- me et suivi d'un écriteau qui invitait la foule il pas imprudent, en tous cas, de faire con- à aller louer ses places pour La Veuve naître si longtemps à l'avance un plan de Joyeuse, à l'Etoile, où se rendait ledit campagne alors que l'on n'a pas en mains genleman. L'illusion du mannequin était les armes qu'il faudrait, pour en assurer telle que j'entendis des gens expliquer « que l'exécution ? c'était une mécanique qu'on avait remontée Mais le sujet n'est pas épuisé ; nous y re- à fond » (sic) ! D'autres prétendirent que viendrons. « c'était un homme qu'on avait hypnotisé...» A Hollywood, JEAN BERTIN improvisa trois FratelUni remarquablement réussis! PAUL DE LA BORIE. Tous les métiers ne s'exercent pas à la sueur du visage ; mais gageons que celui-ci Les Personnages de l'Écran vaut bien ceux-là, si l'on songe à l'énergie " La Veuve Joyeuse " à Genève qu'il a fallu à cet « automaté » pour ob- server cette fixité des traits pendant une PIERROTS ET PAILLASSES heure, et cela plusieurs jours durant. La Veuve Joyeuse est un grand film EVA ELIE les deux pôles paroxysmes des émotions hu- d'art qui laisse bien loin derrière lui l'opé- IERROT!... Paillasse!... Lequel des maines ont des traits communs. Là comme rette connue. C'est, comme on l'a dit, de la mm- omm-omm,o*mm omm- o-ma^omma-mmnmm-umm-amm- omm- omm-a mm 0 ■<* deux est le plus malheureux et le plus P partout les extrêmes se touchent. La bouche « musique silencieuse », et certaines images désespéré ? Dans la déveine et le malheur qui s'ouvrait pour crier sa détresse, se con- troublent délicieusement votre sensibilité. ils rivalisent d'émulation. C'est auquel au- Le Dîner de " Cinémagazine " vulsé d'une joie toute mécanique, les lar- Si l'on peut dire, d'un point de vue gé- ra le plus de raisons d'être triste. Le pre- mes qui coulaient sur le maquillage plâtreux néral : « Dis-moi qui tu fréquentes, je te mier veut plaire, il est naïf, on abuse de sa changent de signification. Le public pense dirai qui tu es », on devrait toujours se de- Le premier dîner de la saison fut très constance et de sa candeur. Le second doit que le clown rit aux larmes, mais lui seul mander, dans le domaine cinématographi- animé et d'une parfaite cordialité, comme amuser, il souffre. Le premier est un amou- peut prêter toute son ironie à cette expres- que — je ne le répéterai jamais assez — : toujours. Il a eu lieu vendredi dernier au reux qui se grise éperdument de la mélodie sion de rire aux larmes. Et c'est souvent « Dis-moi d'où tu viens, je te dirai ce que Restaurant de l'Ecrevisse, sous la présiden- langoureuse qu'il pince sur sa mandoline, au dans un de ces grands rires désespérés que tu vaux, » Or, ce film, c'est de l'Eric von ce du célèbre réalisateur italien, M. Car- clair de lune. Il attend Colombine. Elle se toute une salle, debout, acclame un artiste Stroheim sans mélange, c'est-à-dire faisant mine Gallone, présent à Paris pour la pré- fait attendre, coquette. La mélodie se fait qui vient de se surpasser. Paillasse est donc succéder à d'exquises visions poétiques des sentation de son admirable production Les plus suppliante, Colombine l'entend. Vien- l'homme qui joue avec les deux masques scènes où l'érotisme transparaît, quoique De, niers jours de Pompéi. Parmi les con- dra-t-elle ?... Elle vient, mais au bras du théâtre, ces deux masques conjugués, réalisées avec beaucoup de tact. Si donc ce vives, citons Mmes Germaine Dulac, Su- d'Arlequin. La mélodie s'étrangle sur une soudés comme des frères siamois l'un à spectacle doit être vu pour les beautés inté- zanne Bianchetti, Rachel Devirys, Yvette note désespérée. La mandoline tombe. l'autre, et grimaçants des passions humai- grales qu'il renferme — et tout Genève ne Andreyor, Anna Lefeuvrier, M.-L. Faure, Pierrot pleure. Il pleure sur l'infidèle st sur nes, qu'on érige en emblèmes de l'art dra- se précipite-t-il pas à l'Etoile ? — on ne M.-A. Malleville ; MM. Jean de Merly, lui-même. La lune le regarde et sourit, ou matique. peut le conseiller aux très jeunes de par que l'on félicita chaudement pour son ac- d'un nuage se voile la face. Mais Pierrot Pierrot et Paillasse, ces deux hommes si l'ambiance amoureuse, un peu trouble, mais quisition du Joueur d'Echecs ; Jean de Ro- est tendrement bon, il ignore le monstre ja- fraternels dans leurs chagrins et leur dé-^ non sans attrait — et c'est là le danger — vera, l'actif administrateur de la Star Film ; lousie. Ce qui lui reste de force, il ne l'em- Maurice de Canonge, qui vient de faire ploiera pas à se venger d'Arlequin, mais à veine, que de fois les retrouvons-nous dans qui s'en dégage. les romans, dans les pièces, dans les poè- Quant à l'interprétation, s'il fallait la une création fort importante dans La Fem- essayer de reconquérir l'amante volage. mes, dans les films... dans la vie! Tous les critiquer, je dirais qu'elle est presque trop me nue, etc. ; nos sympathiques confrères Pauvre Pierrot candide !... amoureux abandonnés sont un peu des pier- parfaite, ne laissant rien à l'imprévu, à R. Florigny, de la Petite Gironde ; René Paillasse, lui, a bien envie de hurler de rots. Tous les désespérés qui s'efforcent de l'inachevé. L'on avouera qu'il est peu d'oeu- Jeanne, du Petit Journal ; Fronval, de désespoir, mais son métier est de faire ri- sourire pour cacher leur tourment sont un vres dont on puisse dire autant. Mae Mur- l'Intransigeant, André Tinchant et Jean re. Il maîtrise sa douleur et dissimule son peu des paillasses. Le pauvre Charles Ray, ray est exquise et je vois en Bertin, de Cinémagazine. rictus de souffrance dans un grand éclat de rire. Comme ressemblance, c'est parfait, dans Premier Amour, qui brûle de passion (pmagazine 174

pour Patsy Ruth Miller, qui en aime un lant de sa démarche de canard affolé, le blement photographié en couleurs naturelles autre, est un pierrot réel, moderne et rusti- mène un peu partout — partout et nulle et qu'il est une petite merveille de charme, que ; Eve Francis-Sybilla, d'El Dorado, part. Qu'il est à plaindre ! Pourtant quel- de grâce, d'harrr.onie et de bon goût. qui danse tandis que son enfant agonise, quefois Colombine comprend son erreur et Quant au pauvre clown, qui est toujours est un paillasse féminin et espagnol. se la fait pardonner. Ainsi Georgia-Colom- malchanceux, ridicule, naïf, trompé,nous ne Chariot, ce pauvre homme, est très sou- bine de La Ruée vers l'or et Edna-Colom- l'avons pas moins vu. Et tout dernièrement vent Pierrot, et presque toujours Paillasse. bine du Gosse ; la première en épousant encore, le film de Sjostrom : Larmes de Ce naïf a des trésors de tendresse à gaspil- un gentleman qui vient de trouver par le Clown, tiré du conte d'Andréïew (au titre plus grand des hasards quelques millions, autrement plus significatif de Celui qui re- la seconde en lui ouvrant mystérieusement çoit des gifles), fut un des plus émouvants. la porte de son cottage, à la fin du film, Lon Chaney, qui se grime comme peut-être sur toutes les félicités familiales que l'ima- aucun autre comédien au monde, y fut, une gination puisse enfanter, toutes les deux en fois de plus, remarquable de sincérité et de lui ouvrant leur cœur. simplicité. Théodore Kosloff fut plus un Quant à Paillasse, Charlie, comme le clown qu'un pierrot dans une scène de fan- barbier sévillan, d'illustre mémoire, se dé- taisie débridée de L'Emeraude fatale, où pêche de rire de tout de peur d'être obligé Betty Compson lui donnait la réplique sous d'en pleurer. Mais sa joie triste est l'ex- les traits d'une Colombine classique. Char- pression la plus navrante dans sa nudité les de Rochefort fut clown et prince dans qu'on aie jamais vue à un visage sur un La Princesse aux Clowns. Jackie Coogan écran. Chariot "tourne actuellement Le fut ie petit apprenti clown de L'Enfant du Cirque ; il sera donc, cette fois-ci, plus Cirque. Ernest Torrence, qui a un bon ta- Paillasse que jamais. Il aura encore mille lent de composition, joue un clown assez chagrins, dix mille malheurs, cent mille dif- raffiné, pas trop vulgairement burlesque ficultés... Ce que nous allons rire ! dans Saltimbanques. Hugh E. Wright est Combien de films, cependant, ne nous infiniment pathétique dans un rôle similaire LÔN CHANEY dans Larmes de Clown ont pas montré que des clowns ou des pier- du Pantin meurtri, avec Betty Balfour. An- rots virtuels, mais ces personnages mêmes dans leurs costumes traditionnels. Le pre- mier eut son premier rôle réellement impor- tant dans un très vieux film de Maurice 1 ourneur, intitulé Prunella, dont les grands décorateurs de théâtre, Joseph Urban et Richard Edmund Jones, avaient composé l'atmosphère évocatrice des Mille et une Nuits. Marguerite Clark était Prunella-Co- lombme et notre compatriote Jules Rau- court son Ieading-man tout habillé de blanc. Depuis, tant de films à mise en scè- ne somptueuse se sont succédé, et dont l'attraction, le clou, était un bal costumé, une redoute ou un sketch entre les person- nages du trio romanesque, que je renonce à vous les énumérer tous. Pourtant je vous rappelle ceux des Trois Masques, de Char- MOXTK lii.t'K dans Dobiirau. réalité en les Méré et Henry Krauss, de Carnaval Amérique, d'après la pièce de Sacha (hiitrt tragique, d'Adelqui Millar, avec Evelyn Brent, et de L'Enfant du Carnaval, de, 1er. Il est trop pauvre pour se payer le luxe par et avec Mosjoukine. Dernièrement d'avoir une auto, une maison et un hîbit Monte Blue a interprété le rôle de Debu- neuf, mais il ne se refuse pas quelques fan- rau dans L'Amoureux de la Dame aux Ca- taisies d'une valeur appréciable : la liberté, mélias; on le voit donc sur la scène des Fu- l'optimisme et l'amour. Il adore Edna. La nambules dans le costume rituel du Pierrot vie les sépare, il en souffre. Pleurer ?... A classique. Et vous avez vu récemment quoi bon ! Le Roméo aux godillots percé* Marionnettes, de Diamant-Berger, qui est mitigé d'Hamlet. Il se replonge dans sa nous présente l'éternel trio sous un jour plus mélancolique rêveris qui, au rythme sautil- agréable encore, puisque le film est admira- Vue scène de cirque dans le film de SJOSTROM : Larmes de Clown (jnémagazine 176 AUTOUR DE "NAPOLÉON" dré Nox aussi, dans L'Orphelin du Cirque. Les Fratellini ont bien voiilu consentir à Libres Propos être les interprètes les plus vrais qu'on puis- ANNABELLA se souhaiter dans Rêves de Clorvns. Enfin, les Anglais ont tourné Paillasse lui-même Incompatibilités et Rénovations rant, la meurtrissant,. les tricoteuses, dont UMIÈRE, lumière sur ce visage ! le rôle ne se bornait pas toujours à surveil- Il fallait, pour que Napoléon s'é- r\ANS les films américains, sauf des dé- L ler les séances de la Convention. quilibrât, toute la douceur fervente d'An- On tourne une scène terrible : la popu- voyés, des méprisés, des épaves, nous nabella opposée à toute la fureur sauvage lace saoûle, armée de fourches et de piques, ne voyons jamais des blancs épouser des des hommes de la Révolution. s'empare de cette jeune fille désemparée. ' métisses, des Indiennes, des noires ou des Parisienne. Sur le studio passent des souffles de ré- La veille, — ou l'avant-veille — du jaunes. Le préjugé subsiste. Le plus curieux volte et de mort. Mitrailleuse gourmande est que les scénaristes ne regardent pas à jour où elle partit pour rejoindre Gance d'images, la caméra. Un signe aux musi- donner le beau rôle aux gens de couleur tan- en Corse, elle était encore écolière. C'était grand carnaval de folie dans dis que les blancs... nous ne les voyons pas l'Ile de Beauté : toute la population ac- blancs. Ainsi, dans la Barrière des races, clamait la troupe qui ressuscitait son grand la plupart des Indiens sont des gens déli- homme, et ne parlait de rien moins que cieux, et presque tous les autres de vilains de faire de Dieudonné un nouvel empereur bonshommes. Il y a bien une jeune fille des Français. Gance, qui travaillait dans charmante et blanche, mais elle n'épousera les cris et dans la fièvre, confia à cette pas le glorieux Peau-Rouge qui a, d'ail- débutante qu'on lui présentait un petit rôle leurs, fait d'excellentes études dans une épisodique. université. Il arrive bien qu'un blanc se Elle tourna ; et tous remarquèrent la gravité de ce regard, le charme de ces i marie avec une demoiselle que tout le cheveux — non coupés —, la densité de monde croit mélisse, mais on découvre alors ce lyrisme. Pendant plusieurs jours, Gan- que tout le monde s'était trompé, que la ce la regarda." jaune qui avait élevé la jeune fille n'était Ce prodigieux homme trouva cette jeune pas sa mère, etc. De même, dans le fille prodigieuse. Il lui enleva son petit Cheik, un Arabe épouse une Anglaise, rôle. mais cet Arabe n'est pas authentique, c'est Et il fit de cette débutante, la veille le fils d'un Anglais et d'une Espagnole. encore écolière, la grande vedette d'un film Dans le film français on ne présente pas qui va coûter seize millions,, huit ans de de situations pareilles. Il y a

ANDIIÉ Nox dans L'Enfant du Cirque des êtres de races différentes, les couples tous les pays du monde. Ax.NABELLA dans le rôle de Violine. s'entendraient mal, car il est bien entendu Annabella : ce nom qu'elle écrivait ti- midement sur la première page d'un cahier et les Italiens // Pagliacci, ce qui veut dire que des êtres de même race font toujours ciens. La Carmagnole. Et c'est sous l'em- de mathématiques, sera épelé par la lumiè- la même chose. bon ménage, n'est-ce pas ? D'ailleurs, prise de ce rythme lent, impitoyable, qu'il re, sur les cent soixante quatorze mille La chanson populaire : « Au clair de l'Amérique ne modifiera-l-elle pas sa fa- faut agir. Le carton-pâte transfiguré vit sa la lune, mon ami Pierrot... » et la réplique écrans du monde. vie merveilleuse d'une vieille rue de l'épo- çon de bâtir une intrigue de film ? Déjà, Ce visage méritait cette ascension, que fameuse : « Ris donc!... Paillasse... » ont que. La figuration n'est pas choisie ; il dans des productions récentes et importan- j'ai vu se crisper dans le pâle décor as- donc inspiré souvent les cinéastes. fallait de la canaille, on a pris de la ca- tes, elle a su marier des couleurs avec le saisonné de la clarté des fortifs, en Bil- naille. Obscènes, héroïques, gueulards, ce JUAN ARROY blanc. De là à unir des personnages de cou- lancourt. sont les figurants que l'on a trouvés, et leurs différentes... El ne va-t-on pas, aussi, Violine, la frêle Violine qui aime en se- qui font très bien l'affaire. Un sabre à ce- Nos abonnés sont nos amis, les cret Bonaparte, et relit sans cesse l'histoi- grâce à des' collaborations européennes, se lui-ci, une pique à celui-là. Voilà qui est amis de nos abonnés doivent devenir re féerique de Jeanne d'Arc, c'est Anna- renouveler davantage encore ? Savoir .' bien... Allons-y, musiciens ! nos amis en devenant nos abonnés, bella. Autour d'elle, l'insultant, la déchi- LUCIEN WAHL. v J

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Coup de sifflet. Une meute affamée de et cette chanson-là, cette chanson de meur- sang hurle sa haine, tre qui fait mal au cœur, qui fait mal au Madame Veio avait promis... ventre. C'est une symphonie de hurlements: et poursuit Violine. Violine les voit qui il y a les cris et les chansons des hommes, s'approchent, la touchent, la saisissent. Elle les cris et les chansons des femmes, les cris se défend, mais que peut-elle faire contre et les plaintes de Violine... cent vingt figurants qui ricanent de rage ? Interpénétration des clameurs. Les dé- ...De faire égorger tout Paris cors tremblent leur peur, et Violine se con- Et qui ne se contentent pas de jouer, eux vulsé. La voici à genoux. Elle sanglote. non plus ; et qui portent dans leurs mâ- C'est fini. Non. Encore. On recommence ! choires la joie d'abîmer un jeune corps, la Quelle pâleur, sur ce visage. Quelle jouis- joie de déchirer un châle, une écharpe, et, sance, sur ces faces déchaînées ! Ce ne sont de haut en bas, cette robe... plus que d'immenses râles de Violine, pous- Vive le son du canon ! sée, entraînée, arrachée, conspuée, une co- Violine pleure et tremble. Ainsi devait hue sans nom, des cris de délire autour de pleurer et trembler jadis Jeanne à, qui l'on deux yeux d'enfant qui ne comprend pas. a fait beaucoup de mal. Repos. On arrange On s'arrête. Les vêtements en lambeaux, le châle. On remet la robe. On coiffe Vio- les bras en sang, l'âme en tempête sous line. Toute la « figuration », petite revan- les insultes et les rires, Violine pleure dou- che d'une médiocrité qui se sent forte, crè- cement, avec de grandes crispations. ve de bonheur dans l'espérance d'un recom- — « Premier plan ! » crie le metteur mencement. On recommence. Et ce sont en- en scène. Les caméras s'approchent... « Je core des coups, des poings, des ongles... ne peux plus... » dit Violine. Ça ne fait Buvons à sa santé... rien. La foule peut encore, elle... Et elle

Violine (ANNABELLA) chantant la « Marseillaise ». A droite, Flcury (NICOLAS KOLI.NE).

le montre. Amas informe de bras, de ju- rons, de têtes, de piques, elle s'élance, pro- LETTRE D'ITALIE digue de sang, de cris... Cette fois, c'est fini. On renvoie la figu- ration. Deux hommes soutiennent Violine, Nous avons déjà parlé, ici même, la semaine dernière, de la croisière nue le prince de Monaco essuient ses larmes, lavent ses blessures, tan- doit entreprendre, et nous en avons expliqué le dis qu'elle répète : « Ha... ha... ha... », but.. Cette croisière touchera les cinq parties du derniers soubresauts de la fièvre, et que monde, et il serait trop long d'en donner d'am- Gance la console : « Comme c'est cruel, ples détails ici. Ce que nous pouvons dire c'est que cette expédition aura une section cinémato- ce métier !... » graphique organisée avec le plus grand soin et Déjà, la voici prête pour, suicide d'une sous la direction de M. Almirante, qui aura heure, l'évanouissement. L'infirmière s'a- sous ses ordres trois excellents opérateurs dont un est spécialisé pour les vues prises en aéro- vance. Ce n'est plus qu'une pauvre chose, plane. Cette section sera pourvue d'un appareil Violine. L'homme qui jouait la Carmagno- nouveau, inventé par MM. Maggioni, Masei, Gatti, appareil avec lequel on peut prendre des le range son piston. Tout se calme. On vues avec l'aide d'un opérateur scaphandrier paie un cachet aux figurants. Gance ca- jusqu'à quarante mètres sous l'eau. 11 parait: même que cet appareil peut descendre jusqu'à resse la caméra. deux mille mètres au fond des océans. L'expé- Soudain, voici, de retour au studio, An- dition possède un aéroplane podr prendre des vues aériennes, elle aura aussi un camion nabella. Elle a quitté l'état second qu'elle électrogène blindé muni d'un appareil spécial obtient quand elle joue. Elle est redevenue pour prendre- des vues sur la vie des ani-' la souriante jeune fille qu'encadrent de maux sauvages ou autres et cela sans danger pour l'opérateur. En somme, comme filins docu- longues boucles blondes, la grave cérébrale mentaires, sur les pays inconnus, sur la vie des qui aime tant la vie moderne — vitesse, sauvages et animaux sauvages, sur la vie aux grandes profondeurs de l'océan, etc., etc.. cette bruit, mécanique, tour Eiffel — ... et si expédition compte pouvoir faire une récolte de peu la mentalité des hommes modernes. la plus haute importance scientifique. Elle em- portera plus de 50.000 mètres de films sans Une jeune fille qui ne confond pas compter d'innombrables plaques photographiques. l'exaltation avec l'énergie. — Augusto Genina met en scène en ce mo- ment une nouvelle édition de Addio Giovinezza Et qui ne fume pas. (Adieu jeunesse),", avec lès actrices Elena San- Lumière, lumière sur ce visage ! gro et Carmen Béni ; il a engagé pour un des Lumière sur ce visage et sur ce nom. rôles principaux l'acteur viennois Walter Slezak. D'ailleurs, Cinémagazine l'a déjà annoncé. Tcharmonte atmuàe ^T^m^ -—- ™ J. K. RAYMOND-MILLET. " GIORGIO GENEVOIS. 181

« Valencia » On verra dans Valencia, la nouvelle produc- Échos et Informations tion de Dimitri Buchowetzki, au cours de sensa- Les Erreurs d'un Physiologiste tionnelles scènes de mer, une vieille frégate es- pagnole avec les canons de l'époque, exactement N a beau être cuirassé, nous ne vivons point le tout qui est le drame ou le dis- et fidèlement reproduits. , qui est Notre Concours la grande vedette du film, joue le rôle d'une fi- pas en un siècle qui puisse nous épar- cours. » Oui, mais le cinéma n'est pas de Oinémmgoainè publiera dans son prochain nu- O gurante'du cirque, amoureuse d'un marin (Lloyd gner les stupéfactions. Je vous ai parlé la pantomime, pas plus qu'il n'est de la méro la composition du jury du « Concours Hugues). En outre, la distribution est complé- «lo> insinues ». Les lauréates seront immédiate- tée par Roy d'Arcy et un nouveau venu chez l'autre jour de savants qui définissent le musique, pas plus qu'il n'est de la littéra- ment convoquées au studio de Joinville. 7, rue Metro-Goldwyn-May.er, qui est cependant un ac- cinéma sans avoir jamais vu un film. Il ture. C'est un art nouveau qui ne peut pas des Réservoirs (Joinville-le-Pont) . ; elles seront teur rie cinéma rie grande valeur, Robert An- filmées en présence du jury, sous la direction s'affranchir des autres, absolument de dersen. s'agit aujourd'hui d'un savant, d'un érudit, de M. Raymond Bernard, Héminent réalisateur d'un homme évidemment intelligent, qui même qu'un Etat est solidaire de tous les du Joueur d'Echecs, de M. Henri Dupuy-Ma- Al Christie en France étudie la « physiologie du ciné ». Et ce sa- Etats, mais il n'y a pas que de la panto- zuel. Al Christie, le roi de la comédie américaine, Le contrat de Tramel. le réalisateur de Que personne ne sorte et de vant, cet érudit n'est ni un mathématicien, mime dans le cinéma. M. Jules Amar le Tramel, l'illustre «Bouif». ne tournera plus que Dans la Chambre de Atabel, vient d'arriver au ni un chimiste, mais réellement un physiolo- reconnaît, mais en écrivant : Havre à bord du transatlantique « France ». Il pour Aubert. Delac et Vandal. On brillant con- giste, un réputé, un éminent physiologiste. trat vient, en effet, d'être signé dans ce sens compte passer ses vacances à visiter notre pajs. Le ciné a remédié à ce défaut en commentant avec le grand artiste. En outre, il a été au cinéma, il a vu des les gestes, les scènes mimées, par l'intercalation L'A.CE à Strasbourg. Les incomparables qualités d'.humour et rie films, il le dit et c'est tout à fait certain. de légendes écrites. Avouons, cependant, que cette gaieté déployées par Tramel dans Le Bouif Er- L'Alliance Cinématographique Européenne juxtaposition des vues et des légendes oblige à rant ont justifié cette décision qui enrichira nous prie de porter à la connaissance ries inté- Or, voyez comme on se trompe, j'ai écrit l'écran français d'oeuvres joyeuses et .saines, ressés que son agence rie Strasbourg est défini- cent fois que le cinéma se devait d'attirer une lecture hâtive, à un travail d'attention et de comme on en réclame de toutes parts. voment fixée à l'adresse : 5, rue de l'Aimant. mémoire fatigants. Le Ilouif Errant, premier film de la série Tra- les nombreux personnages cultivés qui ne mel, va déjà innover un genre tout nouveau, le Copyright. le connaissent pas et voici un personnage Voyez comme les avis sont partagés. grand sériai comique. Il est attendu comme un Le Courrier Cinématographique vient de pu- cultivé qui, étant allé au cinéma, l'a vu Beaucoup de gens affirment que le texte des plus gros succès de la saison. blier une série d'articles de MM. Paul Féval et Wallace Beery signe un nouveau contrat. Charles Le Fraper sur la protection, aux Etats- d'une façon étonnante, ou plutôt comme repose les yeux. Pour moi, il me la#se plu- Unis d'Amérique, de la propriété littéraire, ar- l.e remarquable « villain » de l'écran améri- nous l'avons vu nous-mêmes, mais... il y a tôt, au contraire, car, pendant qir'il reste cain, aux compositions si personnelles, a renou- tistique et cinématographique. vingt ans. Le professeur Jules Amar, dans projeté, j'ai souvent le temps de le lire velé dernièrement son contrat avec Taramount En conclusion, notre confrère annonce qu'il a pour une nouvelle période de cinq ans. ouvert, dans ses bureaux, 28, boulevard Saint- un article intitulé Physiologie des spectacles sept fois ou de penser à autre chose, après Wallace Beery vient de faire, dans Vétérans, Denis, Paris, un bureau de Copyright, et nous et paru dans la Revue Bleue du 2 octobre, quoi il me faut revenir à l'action du drame, nous faisons un plaisir de le signaler aux inté- une création des plus réussies, et il tourne ac- s'il y a drame. On tendra, d'ailleurs, à re- tuellement, avec Raymond Hatton : Xous som- ressés. étudie la « physiologie du ciné » dans des mes maintenant dans la marine. A Nantes pages qu'il commence ainsi : venir aux films de l'ère héroïque du ciné- « Vénus Moderne ». Ciné-Location, 13, rue Crébillon, à Nantes, que L'art cinégraphique a quelque chose de plus ma, à l'absence de texte, parce que le pu- On pourra applaudir cette semaine dans les dirige depuis longtemps déjà, avec la compé- conventionnel, de plus fâcheusement artificiel que blic, lui-même, peu à peu, s'accoutumera principales salles parisiennes Vénus moderne, tence et la bonne foi commerciale que nous lui sans doute à des formes nouvelles, des con- Sun dans lequel Esther Rnlston fait une créa- connaissons, M. Jacques Mariant, un vieux du l'Art théâtral ; il y manque la Vie. tion des plus intéressantes. Sa grande beauté et cinéma, s'agrandit en se transférant 14, quai de Je trouve inutile de réfuter longuement ventions évidemment, mais logiques, je veux son talent lui ont valu la nomination de « star » l'Hôpital (téléph; : 25-43), . à proximité de la dire cinématographiques. Mais occupons- et c'est à ce titre qu'elle tourne actuellement. place du Commerce, en plein centre des affsires. une telle assertion pour des lecteurs qui nous du présent, M. Jules Amar écrit : « L'Ile Enchantée » Un film franco-tchécoslovaque connaissent, qui aiment le cinéma. Je ne Henry-Roussell a tourné ces jours-ci des scè- nie pas qu'il y ait des conventions au cinéma, ...Et, d'autre part, l'écran supprime l'acteur, ne nes dont l'interprétation a été particulièrement Mme Zet Moins, une éminenté artiste tchè- laissant subsister de sa personne qu'une ombre al- que, bien connue en Europe Centrale, vient, d'ar- mais plus qu'au théâtre, ce n'est guère pénible il réaliser.; Jacqueline Forzane a été lant et venant sur la toile, des mouvements peu obligée de prendre un bain prolongé dans un tor- river à Paris pour établir une vaste collabora- possible. Quant à la vie !... Et l'affirma- tion franco-tchécoslovaque. Mme Zet Molas tour- naturels. rent glacé après avoir fait une chute dans les tion de M. Amar est une telle erreur que rochers. L'excellente artiste n'a pas eu trop de nera un grand film, inspiré d'un célèbre roman Pourquoi « peu naturels » ? Le natu- toute sa conscience professionnelle pour jouer ce français avec un metteur en scène et des artistes l'habitué de cinéma arrive à ne plus pou- français. Mme Moins est rédactrice en chef du rel évolue, au cinéma comme dans la vie passage dans son rôle. voir supporter le genre de théâtre où l'on D'autre part, une scène puissamment drama- journal, Çé&ky Filmovy Si)et, qui a consacré et comme au théâtre. Il y a des acteurs tique a été réalisée par Renry-Roussell. Iîolla- cette n nuée une très grande place à .la propa- cherche à s'approcher de la vérité. Norman, descendu du maquis pour assister Im- gande de nos films eii Europe Centrale. Il ne peut plus goûter, au contraire, à naturels et d'autres qui ne le sont pas. Si puissant A la destruction du foyer des Délia Ajoutons (iue notre correspondant à. Prague, M. Amar a vu l'Assassinat du duc de Mi Eugène Deslav, suivra la réalisation du film la scène, que l'artificiel ingénieux, les dé- Rocea, tue le coupable dont le corps va s'écra- Cuise, à l'écran, alors il a raison, non pas ser au fond d'un ravin. en qualité d'assistant artistique. cors synthétiques, les trouvailles d'un Baty, vCes tableaux, d'un profond pathétique, expri- d'un Dullin, d'un Pitoeff. « Il y manque s'il parle de Grihiche. ment admirablement l'Ame de la Corse où couve Films Cinœdia Mais je veux citer davantage pour mon- toujours le feu tragique de la vendetta. la Vie », dit M. Jules Amar, en parlant Sous ce fifre, on nous annonce la fondation trer à des amis du cinéma ce que peut en Education de Prince d'une nouvelle firme, dont M. E. Meurisse est du cinéma. Voilà qui contredit bizarre- l'administrateur et Paul Flou le metteur en scè- penser un éminent physiologiste : Henri Diamant-Berger a complètement termi- ment M. Marcel L'Herbier qui appelle le ne. Siège social : 30, rue Cavendish (19«). Tél. En sortant d^une représentation cinégraphique, né Rue de lu l'air. En ce moment il travaille dé- Nord 18-15. cinéma « l'art vivant », lequel est, en tout jà au découpage du scénario de sa prochaine on a l'impression de s'être prêté à une fantasma- « Le Dédale » cas, un art vivant. production qui sorti Education tic Prince, ri'ti gorie, et nullement d'avoir assisté à une séance près la pièce de Maurice Donnay. S. E. le cardinal Dubois, archevêque de Paris, M- Jules Amar étudie l'ancienne pan- Le premier tour 'rie manivelle serti donné le artistique. Les événements se sont succédé sur un a bien voulu' honorer de sa présence une prise tomime, ensuite, et il dit fort bien : « La l."> novembre, mais d'ici lit il faut que Diaiuunt- de vues au studio Rondes, à Neuilly. On (tour- plan très exigu, et d'ailleurs dépourvu d'effet sté- Berger trouve son jeune premier. Et, d'après les nait Le Dédale, qui sera un filin d'excellente pantomime est un fragment de l'Art dra- réoscopique ; on eût dit des scènes aperçues par qualités qu'il exige rie «011 futur Interprète, ce propagande contre le divorce, et le cardinal a matique, comme la mimique musculaire est la fenêtre, dans le lointain. Point de rythme nor- n'est pas chose facile. Nous espérons que la pu- tenu a apporter ses encouragements au réali- mal, pas la moindre sensation de vie, de sympa blicité rie i'inrmuA/>^^^^^^^^^WV^^WWWWN Actualités peur ajouter, à l'enseignement des yeux, celui des dans une intrigue filmée ? La première oreilles el de notre sensibilité générale. fois, peut-être, mais, quand on lit du " LE CIRQUE " Le manque de synchronisme et de proportion Proust pour la première fois, est-on tout produit, au contraire, une impression d'invraisem- de suite ravi ? Et tout le monde comprend- blance : Un huissier vient remettre un pli, un il du premier coup la musique ? Il n'y n domestique présente un plateau ; ils ont 1 un et donc pas d'éducation visuelle nécessaire ) l'autre une vitesse d'automates à ressorts. — Une troupe défile si rapidement qu'un spectateur Alors, le cinéma serait le seul art qui n'en s'écrie : « Non, par exemple, on ne défile jamais nécessiterait pas. Aussi les alinéas suivants à cette allure ! » seront-ils déclarés injustes par les specta- Le relief ne me semble pas toujours né- teurs habituels : cessaire dans l'interprétation de la vie, d'a- La différence des physionomies aggrave l'in- bord, et ensuite il est parfaitement réalisé vraisemblance, et cette succession rapide, ininter- dans les vues prises d'une surface en mou- rompue de scènes alternant avec des légendes à lire et à retenir, cette attention visuelle qui ne vement. Rien de la magie des attitudes, peut se reposer un seul instant sur la perception dit M. Amar. A-t-il vu Force et Beauté? auditive du soin de suivre l'intrigue, déterminent Quant à la vitesse d'automates à ressort, à la longue une sérieuse fatigue mentale, et des quant aux défilés à l'accéléré, M. Amar inconvénients pour les yeux. n'a raison que s'il s'agit des films projetés Ceux-ci ont une tolérance physiologique sur la- dans les « Dix minutes au cinéma d'avant- quelle doit se régler le déplacement du film, tant guerre » des Ursulines ou dans des salles pour les vues que pour les lectures. Le temps de où l'on tourne à une vitesse anormale. perception rétinienne est plus long que celui de l'oreille. Aussi comprend-on plus vite les person- Mais comment peut-il écrire qu'on dirait nages qui parlent en jouant. des scènes « aperçues par la fenêtre, dans Cette dernière phrase serait certaine- le lointain »? Evidemment, il est de bonne ment l'exactitude même si un film était sim- foi, nous devons donc en conclure ou qu'il étudie la « physiologie du ciné » après plement la photographie d'une pièce de théâtre. Et il est vrai que, malgré des ta- avoir vu un trop petit nombre de films, ou bleaux mouvementés et la diversité des dé- qu'il ne sait pas qu'un spectateur de ciné- ma ne doit pas s'asseoir dans n'importe quel cors, un grand nombre de films ne sont que cela, mais ces films, nous devons les con- fauteuil. Il lui faut, d'abord, une assimilation sidérer comme du mauvais cinéma, de la pacotille ; ce n'est pas le cinéma, ça ! particulière, qui peut être naturelle, ou s ac- D'autre part, il est évident que nous quérir en quelques séances, et ensuite se mettre à certaine distance de l'écran sui- comprendrons plus vite des personnages qui parlent en jouant si ce sont les personnages vant sa vue, suivant la salle et suivant l'é- cran. Généralement il se rend vite compte, de M. Brieux qui émettent des théories, ou et souvent d'un simple coup d'œil, de la de M. de Cùrel ! Bien sûr que je préfère place qui lui convient le mieux. Quant à les entendre plutôt que d'en lire des bribes moi, dans toutes les salles où l'on présente sur un écran, mais, si je suis au cinéma, des films, je m'asseois à peu près au rang j'aime encore mieux ne voir que des images et admettre du texte comme un pis-aller. propice à ma vue. Voyons plus loin l'article de M. Amar : M. Jules Amar écrit (il n'est pas le Les entrepreneurs de films agiraient sagement premier) : « Le ciné parlant, s'il pouvait en respectant la vérité chronologique, qui est sou- offrir un parfait synchronisme, serait une vent la plus logique des vérités. Il faut intercaler merveilleuse oeuvre d'art. » J'avoue que je des bouts de film neutres, espacer les phases d'une n'en sais rien, mais ce que je sais bien, c'est situation pour procurer l'illusion du temps. Cette que ce ne serait pas du cinéma, malgré ses illusion, on l'a au théâtre lorsque les machinistes images cinématographiques. modifient le décor ; nous admettons que, durant D'autre part, M.'Jules Amar demande ce changement, un fait nouveau se prépare. La précaution vaut la peine surtout si un inter- au cinéma de s'interdire toute inconvenance. valle de plusieurs années sépare les événements. Je ne peux que l'approuver modestement. On éviterait des réflexions du genre de celle-ci : Ce qui est convenable dans un livre ne l'est C Elle a grandi vite ! > en parlant d'une épouse plus sur l'écran, c'est exact. Mais il n'est Cette amusante photographie est la première, reçue en Europe, du «Cirque», qu'on venait de voir toute gamine. pas d'inconvenances que dans l'ordure et la le dernier film de Chariie Cnaplin. C'est seulement dans deux mois que le Des bouts de film neutres ? Ça n'en scatologie. Le mauvais goût peut éclater populaire Chariot aura achevé cette bande. La salle Marivaux en aura finirait plus. Le spectateur de cinéma est-il dans les scènes les plus morales. la primeur en février 1927. jamais étonné d'un saut de vingt arts LUCIEN WAHL. Actualités 1.84

Carmen Boni, la charmante artiste qui vient de remporter un éclatant succès Le film que vient de réaliser Roger Lion s'annonce comme devant être un des dans « La Femme en Homme», de Génina, est la principale interprète féminine grands succès de la saison cinématographique. Ces deux scènes, d'un dramatisme de « Adieu Jeunesse », que réalise en ce moment le même metteur en scène intense, témoignent du grand intérêt que présentera cette production. et dont ces photographies sont extraites. Actualités

rviorsi CCEUR AU RALENTI "

Studio G.-h. Manuel frères Depuis quelque temps déjà le public n'avait eu le plaisir d'applaudir Choura Milena, la charmante interprète de « La Châtelaine du Liban », Jackie Coogani. Lé « Kid » va faire sous peu sa rentrée dans « Vieux habits » dans une nouvelle production Natan : « Mon Cceur au Ralenti », qui est la suite de « Marchand d'Habits», le plus récent succès du jeune prodige. où elle tient le rôle d'Evelyne Turner, du célèbre roman de Maurice Dekobra. 189 ftctue

" RUE D El l_ A PAIX " "JIIV1 l_A HOULETTE!, ROI DES VOL-EMJRS "

Diamant-Berger tourne activement les principales scènes de « Rue de la Paix ». Le voici représenté à l'avant d'une voiture que son opérateur Guissart va prendre en gros plan. A l'intérieur de la voiture on peut reconnaître Léon Mathot et Andrée Lafayette. A la portière : Suzy Pierson.

RUDOLPH VAL Eir\ITI INJO

Le livre consacré à Rudolph Valentino par la « Collection des Grands Artistes de l'Ecran » vient de paraître. On peut voir sur cette photographie le célèbre Tom Moore, Hélène, Malcolm Saint-Clair et Ford Sterling examinent, dans la artiste assistant à une prise de vues auprès de son « director » et de son cutting-room des studios Lasky, une bande qui vient d'être , tournée par les « cameraman ». soins des Films Paramount. „0 M^V^^W^^^^MMMMMAMAAAAAAAAA 190

" l_E JOUEUR D'ÉCHECS"

La « cafétéria », restaurant du studio. Ait premier plan, la- galerie réservée aux metteurs en scène. Une Grande Firme Américaine METRO - GOLDWYN- MAYER

E grand événement cinématographique mêmes peuvent imaginer; La Bohème, d'a- L de l'an dernier aux Etats-Unis a été la près Murger ; AI are Nostrum, de Blasco résurrection — foudroyante — de la So- Ibanez, qui va être bientôt suivi du Magi- ciété Goldwyn. Cette dernière périclitait depuis des an- nées, mais possédait des théâtres importants tels que le Capitol à New-York; et, fon- due avec la Métro — qui commande à d'innombrables circuits — et avec la L. B. Mayer Productions, Société de petit calibre, mais d'ambition considérable, elle a passé en quelques mois au premier plan et s'est nettement affirmée comme une rivale, et une rivale dangereuse, de la Paramount, jusque là impératrice incontestée du domaine ciné- matographique. Metro-Goldwyn-Mayer a sorti en 1925 des superproductions à grand succès, qui ont fait et font encore salles combles aux théâtres de New-York, Chicago. Los An- geles et des principales villes américaines. Citons Celui qui reçoit des gifles, d'a- près un roman de l'écrivain russe Andréïew ; La Grande Parade (épopée des armées américaines en France) ; La Veuve Joyeuse ; Ben Hur, le film le plus cher du Au Palais d'Hiver de Saint-Pétersbourg, la grande Catherine monde et où l'on peut voir un combat de (Mme Charles Dullin) entre ses deux favoris : le prince Orloff (James Devesa) trirèmes et une course de chars romains qui et la jolie Anna (Alexiane). Los CHANEY, l'un des principaux pensionnaires dépassent tout ce que les gens de métier de la Metro-Qoldicyn-Mayer, (pmagazk 192 193 Qmagazîne 1er ; puis, alors que ce dernier était déjà avec les scénaristes et les opérateurs ; c'est On peut dire que c'est en grande partie cien, tous deux produits en France par Rex à plus de la moitié de l'ouvrage, il se voyait un perpétuel défilé de toutes les notoriétés à son impulsion qu'est dû le succès de Me- Ingram, avec, dans ce dernier film, une retirer la direction, et la bande était attri- de l'écran, du théâtre, de l'art, les uns tio-Goldwyn-Mayer (M. G. M. en abré- création magistrale de Gémier. buée à Fred Niblo (le réalisateur de Ben occupés sur le « lot »,les autres en visite.Les Louis B. Mayer, homme d'affaires re- gé)- Hur), qui recommençait toute la « pictu- metteurs en scène, qui forment la caste su- Il a su, comme on dit là-bas, marquable et l'un des pionniers de 1' « In- re » sans rien conserver du travail de son prême, ont une galerie à part, et les « prendre des chances » avec des metteurs dustrie », avait toujours donné à sa pro- prédécesseur ; et il y aurait encore en scène et des acteurs nouveaux, et s'est duction une allure personnelle. bien d'autres exemples à citer. Comme tous les organisateurs de marque, lancé dans des méthodes de production iné- Un grave défaut aussi est le man- il connaît l'art de s'entourer. Depuis quel- dites (accompagnées du reste d'une publi- que de cohésion entre les services, que temps il avait avec lui, en qualité de cité à grande détente, à trouvailles par- l'éparpillement des responsabilités, et directeur de la production, un tout jeune fois géniales) ; il a cherché la variété et cela principalement pour la raison homme, nommé , qui réor- l'imprévu ; et, sentant le goût de plus en suivante : ganisa avec lui la nouvelle Société et plus prononcé du public américain pour les Irving Thalberg est un garçon en qui beaucoup d'augures s'accordent à histoires à « atmosphère étrangère », il s'est d'une activité débordante, qui se sur- voir le futur Napoléon du cinéma. donné la tâche de suivre, ou même de pré- mène (et qui, dan's son intérêt comme Irving l halberg a eu ce qu'on appelle venir cette tendance. dans celui de son organisation, de- à Hollywood une carrière « météorique ». Il s'est également voué avec persistance vrait bien se reposer et, par exemple, Il débuta à « Universal » où, en peu de à ce principe « place aux jeunes » ; jeunes faire un voyage en Europe, où lui, temps, il passait du rang d'obscur éditeur directeurs, jeunes étoiles, jeunes auteurs. à celui de secrétaire général de « l'Oncle En fait, il le pousse peut-être même trop qui ne demande qu'à apprendre, ap- prendrait quantité de choses utiles). Laemmle », lequel se décide parfois à sor- à l'extrême, car, sans faire appel à des bar- tir de la famille (un joke (1) courant est bons, on peut souvent trouver plus de res- Or, à côté de lui, il y a d'autres qu'il y a quarante Laemmle, neveux ou sources dans le talent venu à maturité. Mais chefs de production : Harry Rape, en l'espèce, il vaut vraiment mieux Mannix, Hunt Stromberg qui, du pécher par excès de fougue que par reste, ont de l'acquis et de l'expé- routine, et les résultats sont là. rience, et, nominalement, chacun Sans doute tout ceci ne va pas sans d'eux dirige son- unité (on appelle qu'il y ait de la casse, un gâchage ainsi un certain nombre de metteurs énorme, des frais généraux terrifiants ; en scène et d'auteurs travaillant sous on compte parfois jusqu'à soixante- la « supervision » d'un chef de ser- dix écrivains et scénaristes (quelques- vice). uns à hauts salaires, et qui, d'ailleurs, En réalité, cependant, aucune dé- se renouvellent sans cesse), travail- cision n'est prise sans Thalberg, qui lant sur le lot de M. G. M., pondant voit tout par lui-même et juge en der- des histoires et des continuités dont nier ressort, car, même à son corp? peut-être une sur vingt au plus sera défendant, tout le monde vient h utilisée. Et combien de « pictures » consulter. Mais le jour, même pour achevées et éditées ne verront jamais un « surhomme », n'a que vingt- IRVI.N'G THALBERG. le jour et resteront sur le « she'lf » quatre heures. D'où des délais, des (rayons où l'on serre les rouleaux) ? atermoiements, une incertitude énervante « grands officiels », un salon privé' ; mais Certains scénarios, comme ceux de pour le personnel artistique, qui ont déjà dé- cela n'empêche pas la cordialité. Et, quand L'Ile mystérieuse, ont été refaits dix couragé pas mal de gens de, mérite, lesquels il est bien disposé, L: B. Mayer (assez lu- fois de suite, pendant des mois ; on a pourtant ne demandaient qu'à travailler. natique, mais dans le fond un excellent commencé enfin la production qui de- II n'importe, une fois encore : à une ma- vomme) traverse la salle en décernant à vait être en Technicolor et dirigée chine si énorme, si hâtivement montée e> es ouailles un sourire napoléonien. par Tourneur ; puis, au bout de qui déjà a donné de si beaux résultats, il y Là, on voit aussi William Ran- quelques mois, pour des raisons aussi a lieu de faire largement crédit. dolph Hearst, le magnat de la presse amé- mystérieuses que l'île, Tourneur a Par ailleurs, l'atmosphère générale à la ricaine, qui a associé sa firme cinématogra- quitté le gouvernail et on a confié la M. G. M. est plutôt sympathique et agréa- phique « Cosmopolitan » avec M. G. M. bande à Christianson, qui va, lui, ble. et qui, jusqu'ici, semble avoir à s'en louer ; M. Louis B. MAYER. paraît-il, la faire en noir. A l'heure du déjeuner, au restaurant, les deux Schenck, dont l'un, Nicolas, est cousins, sur le « lot » d'Universal), et qui Ainsi, pour La Temptress (1), de Blas- plus convenablement tenu ici que partout le vice-président de la Société ; parfois aus- fait, à l'occasion, des trouvailles. co Ibanez, qui, après avoir été fondue et re- ailleurs, on se retrouve avec plaisir ; les si un autre vice-président, Robert Rubin, Puis, Thalberg se ralliait à Louis B. fondue et refondue encore, fut enfin don- « stars » et les « extràs », dans un cha- qui réside, lui, à New-York, mais qui vient de temps en temps faire un tour sur la Mayer. née au metteur en scène Scandinave M. Stil- toiement de costumes bigarrés et avec des maquillages parfois saugrenus, y voisinent « Côte », et qui, certainement, est un des (1) Plaisanterie. (1) La Tentatrice. 194

officiels de la maison qui ont la plus heu- (de Blasco Ibanez) ; Frances Marion, reuse influence sur sa politique générale. Christine A. Johnson, Max Marcin, etc. Les studios de M. G. M. sont les plus Les principaux directeurs de la maison grands du monde, sauf « Universal » qui portent ces noms internationalement connus: les dépasse seulement en superficie. Ils cou- Fred Niblo, Tod Browning, V. Seastrom vrent 50 acres et emploient 1.200 person- et Christiansen (tous deux Scandinaves), nes. On y compte 14 studios couverts. Il Vidor, Rex Ingram, Buchowetzki (Russe), y a 42 « départements », production, pho- etc., etc., et plusieurs nouveaux venus : tographie, dessin, peinture, moulage, ar- Marcel de Sano (Roumain), dont le der- chitecture, miniature, publicité, etc., etc., nier film, Blarney, est remarquable, et Ed. tous logés dans des locaux clairs et bien Goulding, venu du scénario à la mise en aménagés. scène, et qui a produit un film, écrit et di- La M. G. M. a actuellement sous con- rigé par lui, intitulé Irène, Sally et Mary, trat quarante-huil artistes de renom, dont une histoire de music-hall new-yorkais qui, les principaux sont : Lilian Gish, Mae à mon avis, est une des meilleures « pic- Murray, John Gilbert, Lon Chaney, Nor- tures » qu'on ait jamais produites. ma Shearer, Marion Davies, , Pour la saison qui vient, M. G. M. an- Maë Busch, Pauline Starke, Claire Wind- nonce un programme formidable, dont les sor, Renée Adorée, Owen Moore, Carmel principales attractions seront : La Fire Bri- Myers, Roy dArcy (que sa création dans gade, un « épie »(1 ) sur les travaux et l'hé- La Veuve Joyeuse a mis en grande vedet- roïsme des pompiers des Etats-Unis (le feu tej, Joan Crawford et Sally O'Neill, des en Amérique cause pour 500 millions de « baby-stars » de grand avenir. dollars de dégâts par an) ; Dites ça aux Comme scénaristes attachés par contrat Marsouins, une glorification de la marine de durée à la firme, il faut citer Dorothy américaine ; Les Cosaques, d'après Tols- Farnum, à qui l'on doit des succès com- me Babbit, Beau Brummel, Le Torrent (1) Epopée. Vue à vol d'oiseau de l'ensemble des « stages ». toi, pour lequel on a fait venir plusieurs cen- d'émulation ; elle a procédé à réorganisa- taines d'authentiques cosaques du Don et tions sur réorganisations ; elle annonce éga- dont la partie technique sera confiée à un lement de grandes choses ; et, de toute fa- non moins authentique officier supérieur rus- çon, la lutte entre ces deux grandes firmes se, le général Lodigensky ; d'autre « su- est un spectacle de haut intérêt pour le pro- perproductions », dont les titres ne sont pas fessionnel comme pour l'amateur. définitifs encore. Naturellement, Paramount s'est piquée VALENTIN MANDELSTAMM.

Le Dîner de " Napoléon " nérale de Films; Arthur Lœw, Lawrence, Costil, Portman ; Lucien Doublon, de la Gaumont-Me- tro-Goldwyn; Louis Aubert, président de la" La Société Générale de Films a réuni, samedi Chambre syndicale française de la Cinématogra- dernier» à l'hôtel Ritz, les principaux représen- phie; Tavano, des Etablissements Aubert; J.-L. tants de la Presse cinématographique en un dîner Croze, président, et Jean Pascal, vice-président offert en l'honneur de M. Arthur Lœw, vice-pré- de l'Association professionnelle de la Presse ci- sident de la Metro-Goldwyn, qui, au nom de sa nématographique, etc. société, vient de s'assurer l'exploitation de Na- poléon, la grande production réalisée par Abel Au dessert, plusieurs toasts furent portés par Gance. Cinémagazine avait été convié, en la per- M. !e comte de Béarn, au nom de la Société Générale de Films; M. Arthur Lœw, au nom sonne de son directeur, à cette manifestation qui réunissait, en outre des personnalités dirigeantes de la Metro-Goldwyn, dont le discours fut ex- de la Société Générale de Films et de la Gau- cellemment traduit par M. Costil, et, enfin, par mont-Metro-GoIdwyn, tous nos confrères de la le réalisateur de Napoléon, qui se fit chaleureu- grande presse. sement applaudir dans un discours d'une ardente Citons, parmi les convives, MM. Charles Pa- envolée, où il célébra l'union des efforts franco- L'entrée (les studios sur la graéi'/oùié de Vulver City. thé, le comte de Béarn, le duc d'Ayen, Grignef, américains pour la plus grande gloire du film. Lemoine, Soulat, Abel Gance, de la Société Gé- JEAN DE MIRBEL. (pnagazine 196 LES FILMS DE LA SEMAINE L'INGENU CONVERTI RIEN QUE LES HEURES Film interprété par HERBERT RAWLINSON. Film interprété par PHILIPPE HÉRIAT, On se doute du sujet que peut offrir un N. CHOUVALOVA, BL. BERNIS et CL. MAC LAGLEN. Réalisation CTALBERTO CAVALCANTI. tel titre. Le héros de l'histoire, un timide qui Comme ce film nous change de la pro- ne peut supporter la société, s'apprivoise duction ordinaire ! Il convient de féliciter bientôt et devient de plus en plus audacieux. le studio des Ursulines de l'avoir retenu Et, naturellement, ce sera une femme qui pour son programme. Certes, il n'y a point aura accompli ce miracle. • là le classique scénario qui se termine le Herbert Rawlinson et une troupe excel- mieux du monde, à la satisfaction générale ; lente interprètent cette comédie qui plaira il n'y a pas là non plus de quoi retenir l'at- au grand public. tention des salles populaires, mais la pro- • #* duction d'Alberto Ca"Valcanti ouvre aux ci-; On remarquera que, cette semaine, pas- négraphistes un horizon nouveau et prouve sent sur les écrans de très nombreux cinémas que l'on peut à la fois philosopher et faire des films qui ont eu tout récemment les hon- de la belle, de la très belle photographie ! neurs de l'exclusivité sur les boulevards Rien que les Heures tend à nous prouver et dont nous avons déjà parlé. C'est l'impuissance de l'homme devant le temps ainsi que nous voyons inscrits aux pro- qui s'écoule implacable... Il nous évoque grammes : Simone, réalisé par Donatien différents tableaux de la grande ville et de d'après la pièce de Brieu^ avec la toute son existence de tous les jours, il nous anime charmante vedette Lucienne Legrand ; également quelques scènes poignantes qui, Raymond, fils de roi, un comique désopi- pour être courtes, n'en sont pas moins ma- lant, où Raymond Griffith rivalise d'en- Un Concours original gistralement traitées... train et de gaîté ; Destinée, la. très belle L'interprétation est intéressante avec Phi- production d'Henry-Roussell • Don X, fils OUT récemment, la Société des Films vembre et sera doté de nombreux prix. Tout lippe Hériat, N. Chouvalova, Bl. Bernis et de Zorro, avec Douglas Fairbanks ; Cy- T Erka et la Prodiscorp ont présenté, à sera terminé le 25 novembre et, à dater du Cl. Mac Laglen, mais, dans un film sembla- clone noir, où évolue un merveilleux trio de l'Artistic, un film appelé à obtenir un suc- 26, le film sortira dans les établissements. ble, les interprètes disparaissent un peu der- chevaux, et La Croisière noire qui, tant sur cès considérable. Il s'agit de Charleston, le rière le metteur en scène et le photographe • Nous ne saurions trop recommander à les écrans qu'à l'exposition organisée au pa- film original dans lequel Arthur Murray, (J. Rogers) qui ont eu à s'acquitter de la nos lecteurs, amateurs fervents des danses villon de Marsan, poursuit triomphalement qui a enseigné la célèbre danse au prince tâche la plus difficile. modernes, de prendre part à ce concours et son succès. de Galles, l'apprend en six leçons aux spec- ' Les amateurs de films d'avant-garde au- L'HABITUE DU VENDREDI de suivre attentivement, soit au Caméo, ront, avec Rien que les Heures, un film qui tateurs. Et il ne s'agit point là, certes, de soit à l'Artistic, les leçons du professeur les satisfera sous tous les rapports. leçons difficiles à comprendre. Tous les mou- Arthur Murray qui leur permettront de pas- * vements sont indiqués et des scènes amusan- :I: îjc Sur Hollywood-Boulevard ser de bons moments et peut-être de se dis- SIX CENT MILLE FRANCS PAR MOIS tes viennent fort opportunément se mélanger tinguer quand viendra le moment de l'é- La surprise a été grande il Hollywood lors- à l'action. Film interprété par NICOLAS KoLINE, qu'on a appris la nouvelle du mariage de Lew preuve. Les différents mouvements sont ex- Cody et de Mabel Normand. Les deux sympa- Aussi, devant l'accueil qui a été fait à MADELEINE GUITTY, CHARLES VANEL thiques artistes ont subitement décidé de se ma- pliqués remarquablement, des vues au ra- et HÉLÈNE DARLY. rier, et se sont rendus à trois heures du matin la présentation du film Charleston, la So- lenti viennent en faciliter l'étude et nous ne Réalisation de ROBERT PÉGUY. eliez le maire d'un des villages des environs et ciété des Films Erka* de concert avec la se sont « fait marier » sur le champ. doutons pas qu'en les ayant contemplés avec Le roman de Jean Drault, mis à l'écran — Kathryn Me Donald, qui fut l'une des stars Société des Films Fordys, a décidé d'orga- par Robert Péguy, passe actuellement en les plus en vogue d'Hollywood, vient de di- attention nos lecteurs ne réussissent le plus vorcer. niser un concours de charleston. Le film aisément du monde à devenir des danseurs exclusivité sur les boulevards. Nous avons — King Vidor vient d'épouser la jolie Eleanor passe en exclusivité au Caméo depuis le déjà parlé de ce film qui est, à coup sûr, Boardm&n et l'on annonce le prochain mariage émérites. 15 octobre. Pendant trois semaines, seront voué au succès. Nicolas Koline est d'une de Florence Vidor (ex-épouse de King Vidor) Il convient donc de féliciter la So- avec George Fitzmaurice. projetées à la fois les trois premières leçons, drôlerie irrésistible dans le rôle de Galu- E.F. ■ ciété des Films Erka d'avoir pris l'initia- puis, à partir du 5 novembre, passeront sur pin. Il anime son personnage en grand ar- tive de ce concours original et tel qu'il n'en tiste et Madeleine Guitty lui donne la ré- l'écran les trois dernières. Nous sommes à la disposition des a pas été organisé depuis l'invention du ci- plique avec un entrain remarquable. Char- Le 22 octobre, l'Artistic présentera à son acheteurs de films et de messieurs néma. Nous sommes persuadés que le con- les Vanel et Hélène Darly, que nous serions tour Charleston à raison de deux leçons les Directeurs pour les renseigner cours de charleston remportera auprès des heureux de voir tourner plus souvent, con- par semaine. Quand auront paru les deux sur tous les films qui les intéressent. spectateurs un succès légitime. tribuent également pour une large part à la dernières leçons, le grand concours de char- réussite de cette comédie-vaudeville. leston aura lieu à l'Artistic du 5 au 1 1 no- LUCIEN FARNAY 199 nwwwwwwwwvw^ (jpémagazinc apporter à ses compositions : c'est une dé- Le rôle de séducteur de Miguel de Pa- licieuse Josette, élégante, fine d'esprit, gen- ranagua avait été confié à l'excellent inter- timent espiègle avec son parrain, mais ten- prète Siîvio de Pedrelli qui, par les allures drement émue et amoureuse quand elle se qu'il sait prêter à ce personnage, donne à rend compte dans quelle situation elle place ce rôle tout son relief et son aspect exté- ce brave homme qui l'aime sincèrement. rieur qui lui convient parfaitement. Dans André Roanne apporte dans son rôle cette comédie, la note plus comique fut ap- cette allure élégante et sportive qui lui portée par Adolf Engers, qui campa l'ami a valu de si justes succès, il est d'un flegme Pa -ard ; c'est avec une très grande justesse amusant et très vrai, et il montre dans le et une science exacte de la situation qu'il rôle de Joë Jackson, qu'il inteiprète admi- l'a fait ; de plus, Adolf Engers sait, tout en rablement, cette nonchalance qui sied si demeurant dans l'atmosphère de l'ensemble, bien à son tempérament et qui le rend si amuser sans exagérer ses effets. sympathique. Il est prouvé, une fois de plus, que les Le rôle de Myrianne est confié à Agnès « Films de France » (Société des Cinéro- Esterhazy, qui, comme il convenait au per- mans) ont su contenter le public en lui sonnage qu'elle avait à interpréter, est belle, donnant une de ces oeuvres telles qu'il les séduisante et fort élégante. Livio Pavanelli, aime, par les chaleureux applaudissements le grand artiste italien, d'une émotion con- qui ont éclaté au cours de la projection de tenue et qui sait garder, même dans les mo- Mademoiselle Josette tr\a femme et qui ments les plus pathétiques, le sourire philo- en ont salué la fin. Ce film viendra sophique de l'homme d'expérience, est s'ajouter à la liste déjà très longue des pré- d'une élégance sobre et agréable, dans le cédents succès de cette firme. rôle d'André Ternay. Une production Warner Bros, La Petite Jouet te (Doit! DAVIS) et André Temau ('Lavio PAVANELLT) LES PRÉSENTATIONS Mademoiselle Josette, ma femme

Fiim interprété par DOLLY DAVIS, ANDRÉ ROANNE, AGNÈS ESTERHAZY, LIVIO PAVANELLI et SlLVIO DE PEDRELLI. Réalisation de GASTON RAVEL.

Les qualités d'harmonie et de recherche de la jeune fille avec André Temay, fut dans les détails qui sont une des caracté- animée d'une façon très captivante, sédui- ristiques du riche talent du metteur en scè- sante et des plus agréables. ne Gaston Ravel, ont trouvé avec Made- Gaston Ravel a su donner à son film, moiselle Josette ma femme un terrain pro- avec l'assistance de Tony Lekain, un ca- pre à s'affirmer une fois de plus. La déli- dre qui accentue et complète très heureu- cieuse comédie de Paul Gavault et Ro- sement sa note de comédie légère. Les ap- bert Charvay^ qui a été l'un des succès du partements d'André Temay sont d'un théâtre de ces dernières années, présentait, goût moderne sans ^tcune exagération. Les par sa note gaie et souriante et la richesse extérieurs sont aussi divers qu'attrayants, le d'un dialogue pétillant d'esprit, de très lac de Genève et ses bords enchanteurs, le grosses difficultés d'adaptation. château de Chillon et certains coins du Il s'agissait pour le metteur en scène d'ex- Dauphiné particulièrement riants, ont fourni primer uniquement par le mouvement des à la prise de vues des sites qui en rehaus- images animées, toute la finesse et l'esprit sent toute la grâce. déployés par les deux auteurs. Il faut re- Des interprètes, qui ne pouvaient vrai- connaître que Gaston Ravel a triomphé très ment -mieux convenir aux personnages qui heureusement de cette difficulté et que son devaient être animés, avaient été habilement film transpose à l'écran tout ce qui fit le choisis par le metteur en scène. Le rôle de succès de la pièce à la scène. L'histoire de Josette ne pouvait être mieux confié qu'à Josette et de Joë Jackson, que complique Dolly Davis qui, avec un grand art, a vécu La signature du contrat par Joë Jaclson (ANDRÉ ROANNE) ayant trait au mariage blanc d'une façon si agréable et si inattendue le certaines scènes particulièrement difficiles entre Josette (DOLLI DAVIS) et André Ternay (Livio PAVANELLI). mariage blanc, mais qui ne le demeure pas, où elle a montré tout le talent qu'elle sait 201 (jntfmagazine du retour à la terre, la grande amie que Irlandaise, fut présentée par Pathé-Consor- metteurs en scène se sont dépensés avec beaucoup à faire pour échapper aux assi- l'on ne devrait jamais abandonner. tium-Cinéma. Ce film a été fort applaudi, goût et (aient pour nous reconstituer une duités du premier et pour empêcher que la suite de fresques grandioses. C'est toute l'é- Et le film, très applaudi, nous exposa femme du second ne la jalouse trop. car l'action et le scénario en sont très sou- les épisodes émouvants qui mettent aux pri- tenus. Nous trouvons comme interprète le poque romaine qui, grâce à eux, renaît de- Infiniment émouvant, ce film est inter- ses l'usine et le campagnard. -Rarement nous nom de la belle Dolorès Costello qui, aux vant nos yeux dans le film : réjouissances prété par une pléiade d'artistes en tête des- avions vu des photographies aussi belles, côtés de John Barrymore et de John Har- populaires, jeux du cirque, cérémonies reli- quels nous avons remarqué Holmes Her- aussi nettes ; rarement interprétation s'é- ron (un jeune premier très sympathique), gieuses ; c'est aussi le captivant roman de bert. tait plus utilement dépensée. Les bravos ac- triomphe en ce moment dans Jim le harpon- Glaucus et de la belle Ione que jalouse l'in- fâme Arbacès. La fourberie du grand prê- cueillirent les vues de campagne, de chasse neur. „ , MA MAISON DET SAINT-CLOUD JEAN DELIBRON. tre Calenus, l'amour touchant de la petite aux cerfs, de sous-bois enregistrées par l'ap- aveugle Nydia, l'assassinat du jeune Ape- pareil de prise de vues. La scène où le héros Film interprété par ANDRÉ NOX, PAUL JORGE, cides que nous a si magistralement décrits de l'histoire est contraint de se séparer de ALBERT MAYER et THOMY BOURDELLE. YASMINA Edward Bulwer Lytton revivent, magique- sa meute pour défendre sa terre a été tout Réalisation de JEAN MANOUSSI. Film interprété par HucuETTE DuFLOS, LÉON ment animés. Et l'évocation grandiose de particulièrement appréciée. Le sujet de Ma Maison de SainUQioud MATHOT, CAMILLE BERT, MADELEINE la vie antique se termine par le cataclysme Nos compliments à Aimé Simon-Girard, est tiré d'une nouvelle de Paul Bourget, MARTELLET, JAMES DEVESA, HABIB BENGLIA et qui détruisit Herculanum et Pompéi : l'é- Maria Dalbaïcin, José Davert, Eliane de Anomalies. Le cas qu'il nous présente est THÉRÈSE KOLB. Réalisation d'ANDRÉ HUGON. ruption du Vésuve. Ces dernières scènes ont Creus, Christiane Favier et Pierre Finaly, Yasmina, fille d'un Arabe et d'une Fran- été étonnamment rendues et ont recueilli, à tous excellents. Nous n'oublions pas non çaise, se verra contrainte à demeurer dans la présentation, les bravos enthousiastes des plus Pizani, amusant imitateur de Grock. le harem où elle poursuit une existence mo- spectateurs. Nous reparlerons de La Grande Amie, qui notone. Un jour, à* la suite d'une indisposi- Des artistes de grande classe se parta- mérite une plus longue étude, ainsi que des tion, un docteur, ancien ami de sa mère, gent les rôles principaux. Glaucus est in- Derniers Jours de Pompéi et de Yasmina. est introduit auprès d'elle. Alors s'ébauche carné à merveille par Victor Varconi ; Ione * un roman qui pourrait finir très mal, Yas- revit sous les traits de la belle Rina de Li- mina étant mariée à un riche Arabe qu'elle JIM LA HOULETTE, guoro, la créatrice de Messalme. Le grand ROI DES VOLEURS n'aime pas. S'étant assuré la complicité de artiste allemand Bernhard Gcetzke anime à sa vieille servante, la jeune femme réussit la perfection le terrible Arbacès, tandis Film réalisé par NICOLAS RlMSKY et ROGER LION, interprété par NICOLAS RlMSKY, à rejoindre chaque jour celui qu'elle aime. qu'Emilio Ghione prête son impressionnan- Le mari s'aperçoit du subterfuge. Yasmina GABY MORLAY, CAMILLE BARDOU, VONELLY, te silhouette à Calenus. Enfin, Maria Cor- JULES MOY, Mme GIL-CLARY et JANNIK se poignarde et l'on accuse son mari du cri- da, touchante au possible, interprète le rôle me. Fort heureusement tout se terminera le LÉONNEC. de Nydia, la jeune aveugle, et se montre Enfin, voici une vraie comédie filmée, mieux du monde. aussi émouvante tragédienne qu'elle fut co- Huguette Duflos incarne avec grand avec un scénario essentiellement « écranes- ANDRÉ XOX et ALBERT MAYER dons médienne étourdissante dans Le Danseur que » et un rebondissement d'action qui Ma Maison de Saint-Cloud. talent Yasmina, tandis que Léon Ma- de Madame. thot campe à merveille le docteur. Ca- * ' . - ::- ir'-i/v! rend la bande intéressante, du commence- ** curieux et n'a pas été souvent traité au ciné- mille Bert est à la perfection l'Arabe fata- ment à la fin. Cette histoire d'un pauvre ma. Le brave Dupin, raccommodeur de por- liste et sympathique. James Devesa a gran- LA GRANDE AMIE bougre de secrétaire transformé en bandit, celaine, vit tranquillement dans un quartier de allure en caïd. Habib Benglia anime un d'abord par intérêt, puis par amour, ne man- populeux de Paris. Son existence se pour- Film interprété par AlMÉ SlMON-GlRARD, MARIA quera pas d'être appréciée de tous, comme curieux gardien du sérail. A Mme Thérèse DALBAÏCIN, JOSÉ DAVERT, ELIANE DE CREUS, suivrait sans heurt s'il ne s'éprenait de sa Kolb est dévolu le personnage de la vieille elle l'a été en présentation par les profes- jeune voisine. Le brave homme poursuit CHRISTIANE FAVIER, PIERRE FINALY. sionnels. Rimsky a fait là une de ses meil- servante, et à Madeleine Martellet celui Réalisation de MAX DE RIEUX. son rêve en dépit de la trop grande différen- d'une bien séduisante Orientale. leures créations, et l'on peut prédire à coup ce d'âge qui existe entre lui et la femme Un grand bravo pour Max de Rieux ! La réalisation d'André Hugon est ex- sûr que c'est grâce à de tels films qu'il se qu'il aime. Cette dernière s'enfuit avec un Il débute dans la mise en scène par un coup cellente. Le metteur en scène a su choisir fera bientôt une niche dans le firmament jeune homme, et il en jésuite que la raison de maître en animant La Grande Amie, le les cadres de son film et les mettre en relief des grandes étoiles. de Dupin en est quelque peu ébranlée. Il roman de Pierre l'Ermite. Le réalisateur * par une très belle photographie. attend le retour de l'absente, s'imagine s'est attaché à maintenir presque intégrale- SUBLIME BEAUTE qu'une villa à louer qu'il a remarquée à * ment le sujet du roman dans le film : sauf ** HOLMES HERBERT. Saint-Cloud lui appartient et, dès lors, dé- quelques modifications imposées par la cen- Film interprété par laissant ses occupations, il ne vit plus que LES DERNIERS JOURS DE POMPEI sure, le roman revit devant nous, défendant Une comédie dramatique qui, si elle ne dans son rêve... . Film interprété par VICTOR VARCONI, MARIA une grande idée: celle du retour à la terre. possède pas le mérite de la nouveauté, a du CORDA, BERNHARO GCETZKE, RINA DE LIGUORO Avant la projection du film, Pierre l'Er- moins celui de nous intéresser et de nous • André Nox interprète avec grand talent et EMILIO GHIONE. Réalisation mite, qui est, personne ne l'ignore, l'abbé empoigner. Elle nous évoque le roman d'un le rôle de Dupin, et pourtant que sa tâche d'AMLETO PALERMI et CARMINÉ GALLONE. Loutil, curé de Saint-François-de-Sales, modèle remarquable de beauté qui fait di- était délicate ! Paul Jorge, Albert Mayer La nouvelle version cinégraphique des nous a exposé non sans humour la thèse versement impression sur les peintres qui et Thomy Bourdelle complètent remarqua- Derniers Jours de Pompéi est due à Amleto qu'il défendait, thèse sympathique entre l'emploient. L'un d'eux est un libertin, un blement la distribution. Palermi et Carminé Gallone. Ces deux toutes et qui nous tient tant à cœur : celle autre est un artiste, et la jeune héroïne aura ALBERT BONNEAU (jpmagazine 202 203 (jnemagazinc

tourne en ce moment le rôle d'Anna, la folle de cel Levesque fci Marise Dauvray, et Petite Ché- sieurs journées d'extérieurs, Henri Desfontaines Catherine II de Russie, dans Le Joueur d'Echecs, rie, avec Betty Balfour. s'installe au s.udio des Réservoirs pour la réali- Cinémagazine en Province et àl'Étranger avec Raymond Bernard. Cette artiste me dit Et les Visions Fortis consacrent leur seizième sation de Belphêgor. Goupillières vient de don- qu'elle aura le plus grand plaisir de venir dans soirée aux Gens du Warmland, film Scandinave, ner son premier tour de manivelle a Boulogne. notre beau'Tunis, qu'elle désire tant connaître. et à Salomé-, avec Alla Nazimova. Que peut-on ajouter si ce n'est que constater Nous souhaitons a Mlle Alexiane et à M. et P. M. LYON que la Société des Cinéromans occupe à elle seu- Mme Valensi un bon séjour parmi nous et nous ROUMANIE (Bucarest) le presque tous les studios français situés au- Un événement important qui fera plaisir à leur présentons nos meilleurs souhaits de bien- tour de la capitale, ce qui n'empêche que pen- venue. Les « Amis du Cinéma » (A. D. C.) de Rou- tous les cinéphiles lyonnais : après entente avec manie ont terminé le mélodrame Jades!, d'a- dant ce temps Jacques de Baroncelli réalise les M. Dodrumez, la direction de la Scala vient de — J'ai le plaisir d'annoncer aux lecteurs de près le scénario de N. Serbanesco, avec Mariette extérieurs de Feu, qu'il tourne pour elle et que traiter pour la production de l'Alliance Ciné- Cinémagazine l'ouverture de mon établissement': Davidesco (Du Romiany) dans le rôle principal, Gaston Ravel poursuit il Berlin la mise a l'é- matographique Européenne. Nous aurons donc le Modem-Cinéma qui donnera treize représenta- M. Sireteano, etc. L'opérateur du film fut M. cran du Roman d'un jeuns homme pauvre, d'Oc- plaisir d'applaudir cet hiver les admirables films tions par semaine avec orchestre tunisien-égyp- Aurel Petreseo. tave Feuillet ? tien. que sont Variétés, Jalousie, La Petite télépho- — Nitehevo, le grand succès de Jacques de —' Luitz-Morat vient de tourner au studio de niste, Force et Beauté, Le Violoniste de Flo- — Mon excellent confrère, M. César Modi- Baroncelli, avec Charles Vanel, Suzy Vernon et Joinville, au cours de la semaine précédente, les rence, etc. gliani, a bien voulu accepter les billets de fa- Lilian HaH-Davis, vient de passer au cinéma scènes importantes de l'arrivée de D&gobert, ac- La Croisière noire remporte un gros succès. veur de Cinémagazine. Qu'il en soit sincèrement Bulevard-Palace. compagné de Blanche et de Rose, les filles du Nous avons eu en même temps Marionnettes, remercié. — Au Gloria-Cinéma, Kilci, avec Norma Tal- maréchal Simon, à la protection desquelles il qui Représente le fin du fin obtenu jusqu'à ce SLODMA ABDF.RRAZAK. madge et. Ronald Colman. s'est complètement donné. On sait que Morock jour en couleurs naturelles. Le scénario, vfri- AMERIQUE (New-York) — Au Eforie-Palace, ~Nana, d'après Emile Zo- a été chargé par « Les Ardents » de détourner tâble illustration à l'écran â'Une Fête Galante, la, et An die Sehœne blaue Donna, avec Iïarry Dagobert du but de son voyage afin de pouvoir de Verlaine, était bien celui qu'il fallait pour un La superproduction de l'U.F.A., Variétés, de Liedtke et Lya Mara. s'emparer de la fortune des Rennepont, dont les tel régal des yeux. l'Alliance cinématographique Européenne, qui —M. G. Theodoreseo et Jean Valpesco ont ter- jeunes filles sont les héritières. sortira au cours de la saison clans les salles de HONORE PICOX. miné la comédie Ginese tara voe, avec V. Jones- On se rendra compte de l'importance des re- Paris et de province, a tenu le programme pen- ca, Jean Vulpeseo, George Theodoreseo, Nina constitutions exigées par cette simple arrivée MARSEILLE dant douze semaines pleines au Kialto de New- Carmen. Lya Olteame, ete. dans une auberge lorsqu'on saura que le metteur York, avec le» bureaux fermés presque tous les ALEXE ROSEX. en scène a dû reconstituer entièrement une fête Le Capitole affiche cette semaine, avec un im- jours. portant programme de music-hall (dont Mayol, SUISSE (Genève) foraine de l'époque avee des cages de fauves, et La séance de clôture a été un gala en présen- « le roi du music-hall français »), La Duclicsse c'est ainsi que, pendant plusieurs jours, le stu- ce de toute la haute société de New-York. Le Colisée vient de nous donner un spectacle de Langeais, tirée de l'œuvre de Balzac, rehaus- dio a pris l'aspect d'une véritable ménagerie. Le Film Daily cite le nom d'une dame qui a tout pétri d'humour : Cohen et Kelly, modèle sée par une interprétation de tout premier or- L'auberge du Faucon Blanc a été elle-même, assisté treize fois à la projection de ce film et du genre, les défaillances habituelles en moins. dre avec , Adolphe Menjou et C'est, qu'en effet, l'intérêt ne tombe pas brus- reconstituée avec la plus grande exactitude et qui a exprimé son regret de le. voir quitter le l'on a pu y voir arriver un pauvre cheval blanc, Conwny Tcarle. programme. quement comme dans tant de films. Votre rire ■— Il y avait longtemps qu'un film français s'arrête-t-il un instant, c'est pour faire place sur lequel étaient montées deux charmantes jeu- n'avait passé sur l'écran du Femina. II y repa- à une pointe d'émotion, car dans cette comédie nes filles et qu'accompagnait, marchant à pied rait avec L'Horloge. ANGLETERRE (Londres) américaine le comique est proche des larmes, et à leur côté, le fidèle, et sympathique Dagobert — La Croisière Noire, à l'Odéon, et la Bran- vice-versa. qu'incarne d'une façon saisissante Gabriel Ga- Les films de guerre sont en vogue. Tandis que brio. ehe Morte, â l'Aubert, remportent le succès Mons remporte un triomphal succès sur les — Pendant les projections de Manon, à l'A- qu'ils méritent, tandis que le comique français écrans, la Compagnie Gainsborough va réaliser pollo, une chanteuse parisienne vint débiter quel- — Une prise de vues sensationnelle a eu lieu — si rare, hélas ! — est représenté par Paris Après la Guerre, et les United Films préparent ques couplets. A vrai dire ceux-ci n'ajoutent ni samedi dernier dans un quartier des plus .mou- i n B jours, a l'Eldorado, et la reprise du Fan- Le Pèlerinage de Gallipoli, qui sera présenté n'enlèvent rien au film: on les a applaudis parce vementés et. des plus bruyants de la capitale. De tôme du Moulin-Rouge, au Régent. pour le Anzac Day, le 25 avril 1927, qu'ainsi le veut la règle, mais — ô ! puissance très grand matin, on put apercevoir dans la rue — Présentés par Aubert on séance privée, Le — Graham Cutts et Carly.le Blackwell tour- de la vue sur l'audition ! —■ on ne s'aperçut d'Eughien de puissants groupes électrogènes qui Travail du cuir et tjimvne, de Donatien, parfait nent The Holling Eoad, d'après le roman de même pas que la chanteuse, a un moment don- attiraient l'attention des passants, tandis que des câbles électriques avaient l'air de grimper :'i comme toujours. Boyrt Cable. né, dut s'interrompre, n'étant pas partie dans —• Nous apprenons subitement la mort jle M. la même tonalité que l'orchestre ! l'assaut de la façade du'« Petit Parisien » dans J. lequel ils pénétraient sournoisement par toutes Keppens ; notre souvenir ému va à ce metteur BELGIQUE (Bruxelles) Quant au film lui-même, disons que les scè- les fenêtres. Renseignements pris, c'était Henri on scène infatigable qui avait su s'acquérir à nes champêtres sont fort bien réussies, que cel- — Joujou de Paris vient d'obtenir une re- Desfontaines qui tournait une des scènes impor- Marseille l'estime et l'admiration de tous. les se déroulant dans les appartements de Ninon prise qui confirme son succès au Cinéma des tantes de Belphêgor, le prochain cinéroman — Comœdia a annoncé ses futurs programmes de Lenclos le sont moins (figuration théâtrale) Princes. Excellente adaptation musicale, comme d'Arthur Bernède. Sous les traits de René Na- pour la saison : il côté des Harold Lloyd, Glo- toujours, de M. Henry Prévôt. et qu'enfin, si le roi Louis XIV pouvait voir son ria Swanson, Douglas Fairbanks, etc., le film varre, nous avons pu apercevoir le détective — Le Caméo, qui invita la presse à sa soirée sosie, il ne s'en déclarerait' certainement pas en- français sera avantageusement représenté par thousiasmé. Chantecocq, et Lucien Dalsace.qui prête son phy- d'ouverture, mais depuis ne s'ouvre plus qu'au sique alerte et sympathique au journaliste Bel- Mosjoukino et les meilleures adaptations ciné- En somme, c'est peut-être une erreur que d'a- « Sésame » des espèces trébuchantes (si l'on legarde. Le détective venait demander à la di- graphiques de Pierre Benoit, de Brieux, etc. voir, passé ce film allemand quelques semaines peut ainsi nommer le franc-papier), vient de rection du « Petit Parisien » de vouloir bien Ajoutons a cela sur la scène les numéros les avant que commence Fanfah la Tulipe, parce présenter Bohème, avec Lilian Gish, Renée Ado- ne pas parler des mystères troublants dont le plus sensationnels rte l'Empire, du Casino de que le peuple aime les changements ; mais je rée, John Gilbert et Roy d'Arey. l' est un film musée du Louvre est le théâtre, et Jacques Bel- Paris et de l'Olympia : voilà de bonnes soirées sais plus d'une personne qui se réjouira de pou- de la Metro-Goldw.vn-Muyer, qui généralement legarde, en journaliste avide d'informations, se -MI perspective dans la coquette salle de la rue voir comparer l'interprétation de l'histoire de produit de bons films et il est interprété par des préparait justement à mener une enquête reten- do [tome. France par des Français avec celle des Alle- artistes aimés du public. Rien ne nous empêche tissante sur les faits sensationnels qui se dé- R. IHÎGUENARD. mands. donc de croire qu'il est, suivant les communi- roulent dans le.plus grand de nos musées. C'est EVA ELIE. ORLEANS • qués, « une merveilleuse évocation des plus 'bel- en vain que nous nous sommes efforcés de sa- les scènes de la vie de bohème au Quartier La- voir, par l'un comme par l'autre, quels étaient M. Talon, directeur de l'Artistic et du Select, tin. » Néanmoins qu'on nous permette de signa- exactement les faits troublants que l'on nous ca- se propose de passer au cours de cette saison, ler une fois de plus combien il est regrettable, chait. Dagobert, comme le journaliste, nous ont nu premier de ces établissements, tous les grands non pas à des points de vue particuliers, mais Courrier des Studios opposé des visages de sphinx. films français de la Société des Cinéromans, et au point de vue général de là einématographie, une sélection des meilleurs films étrangers. que les Sociétés productrices négligent de con- Au sujet du « Joueur d'échecs » Au Select passera la production Aubert. Aux Cinéromans voquer la presse lorsqu'une œuvre inédite paraît Dans le chaos du studio, parmi la vie factice — M. Verrlér, directeur du Forum, nous pro- devant le public. Rien ' ne saurait donner une idée plus exacte qui l'anime, irradiation des lampes, tumulte des met la production Pnramount. — Le Ciné de la Monnaie et le Victoria Pa- de l'activité actuelle qui règne à la Société des monteurs dressant un décor, Mlle Jacquie Mon- Comme on le voit, de belles soirées en perspec- Cinéromans et de la production exceptionnelle lace donnent simultanément tin grand film fran- nier semble descendue d'une toile de Greuze. tive. • qui est en cours de réalisation, que rénumé- çais : Les Voleurs de Gloire, avec Henri Baudin, Immobile, on ne peut la distinguer de la gra- ENOMIS. et ils annoncent pour bientôt Le Pirate Noir, ration, sans commentaires, des studios occupés TUNIS cieuse copie qu'exécute d'elle le baron de Kem- avec Douglas Fairbanks, Tragédie, avec Henny par les metteurs en scène qui tournent pour la pelen dans son mystérieux laboratoire, car elle Porten, Le Cirque, avec Charlie Chaplin, Les puissante Société productrice française. Henri .l'ai vu le vit plaisir de recevoir une charman- est restée dans une pose d'un charme exquis. Moineaux, avec Mary Piçkfonl et Le Fils du Fescourt tourne au studio de Montreuil, Volkoff Mlle Jacquie Monnier, c'est l'espiègle, sensible te lettre de Mlle Alexiane, me disant qu'elle poursuit la réalisation de Casanova aux studios çera parmi nous. en compagnie de M. Cheik, avec Valcntino. Il serait difficile de et émouvante Wanda du Joueur d'échecs, et elle Menchen et a Epinay, Luitz-Morat continue la Théodore Valensii l'auteur de Yasmina, vers fin composer un programme plus intéressant. a, sous la direction de Raymond Bernard, fait réalisation du Juif Errant, avec d'imposantes re- octobre ou début novembre, car Mlle Alexiane — Aubert-Palace maintient a l'affiche ses une créatiou qui marquera parmi les meilleures deux succès de comédie : Le Dindon, avec Mar- constitutions, au studio de Joinville ; après plu- que l'écran nous ait données. Qnémagazine 204 205

LE COURRIER DES "AMIS" Mon Jouk. — Nathalie Lissenko : 100, bou- Cigale Provençale. ■— 1° C'est Antoine qui a levard de La-Tour-Maubourg, Paris, 7«. filmé VArtésienne avec Lucienne Bréval, de Gra- Nous avons bien reçu les abonnements de classe cinégraphique ne peut que vous rendre Casanova. — Prenez patience, vous verrez vone, Ravet, Charles de Rochefort. — 2° La Mimes Aïnos (Paris), M. A. Daniel (Paris), partiale. Ayez plus d'éclectisme dans vos goût» sans doute tous les films que vous me citez. Fayette, nous voilà! est une production qui a B Dufour (Genève), P. Guimet (Paris), M. Le- artistiques. Nous ne savons rien encore des projets d'Ivan été tournée par Léonce Perret. — 3° C'est Ma- vinson (Paris), Hélène Delchappe (Paris), Sa- Moi. — Merci du renseignement pour les car- Mosjoukine ; il est probable qu'il partira pour rion Davies qui interprétait ce rôle de Yolanda. lomon (Paris), S. Mestas (Lyon), Eobert Am- tes postales. Nous verrons à en faire notre pro- l'Amérique après la présentation de Casanova, Liliane. — Pourquoi invraisemblable ? Votre mann (Montreux), Jacqueline Michelle (Paris) ; fit. — 1° De votre avis pour les films améri- qui s'annonce comme devant être une produc- frère a fort bien pu avoir le fils d'Huguette Du-