Revue archéologique d’Île-de-

Numéro 3 - 2010 133

SYNTHÈSE DES ANALYSES POLLINIQUES POUR LA PÉRIODE ROMAINE SUR LE SECTEUR DE LA BORDURE NORD-OUEST DU PLATEAU BRIARD Muriel BOULEN

Résumé

Les interventions archéologiques répétées sur le secteur de Marne-la-Vallée depuis une décennie ont été l’occasion de systématiser les études palynologiques, tout au moins pour ce qui concerne l’occupation romaine. Il en ressort une image de l’environnement qui se différentie nettement de celle enregistrée aux mêmes périodes dans d’autres secteurs étudiés d’Île-de- France. En effet, les études indiquent ici un environnement particulièrement boisé qui marque une spécificité de ce secteur pour la période romaine.

Abstract

Long-term archaeological fieldwork in the sector around Marne-la-Vallée over the last ten years has provided an opportunity to systematize palynological studies of sites dating from the Roman occupation. The environmental picture that emerges is clearly different from other parts of Île-de-France at this period. The evidence suggests a particularly forested environment and this is a specific feature of the sector in the Roman period.

Mots-clés : Plateau briard, palynologie, période romaine, forêts.

Keywords : Briard plateau, palynology, Roman period, forests.

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epuis une décennie, des prélèvements Au total, quatre-vingt six échantillons ont été ana- Dsont effectués de manière régulière dans lysés. Ils proviennent de fosses, de fossés et de puits, les comblements des structures archéologiques sur et ont fourni des résultats de fiabilité variable : différents sites d’Île-de-France. - sur le site de Bailly-Romainvillier « le Parc », seize échantillons, qui se sont révélés négatifs, Sans pouvoir réellement parler d’un échantillon- proviennent de six structures romaines distinctes nage systématique, celui-ci l’a néanmoins été dès (BOULEN 2002) ; que le contexte sédimentaire semblait relativement - sur le site de Bussy-Saint-Georges « le Nid des propice. Grives/le Pré au Curé », il s’agit de trois structures romaines et deux mérovingiennes, soit un total de huit La multiplication de ces analyses a permis d’étayer échantillons qui sont stériles en pollen (MALLET les données palynologiques et de dégager des tendances et alii 2007) ; de l’activité humaine sur son environnement au sein - le site de chessy « le Bois de Paris » possède un de chacun des sites. Il est maintenant possible d’établir fossé dont l’utilisation couvre les périodes romaine un bilan de ces données pour l’ensemble des sites, et mérovingienne. Dix échantillons proviennent de période par période, sur le secteur de Marne-la-Vallée. deux sondages. L’analyse pollinique est positive Cette synthèse peut alors être comparée aux résultats (BONIN 2001) ; obtenus dans d’autres secteurs d’Île-de-France. - à Jossigny « Échangeur A4 », vingt-deux échan- tillons traités proviennent de neuf structures distinctes. Les sites Il s’agit de puits, fosses et fossés. Sur cet ensemble, deux fossés et deux puits ont fourni des résultats Six sites localisés sur le secteur de Marne la Vallée fiables (BOULEN 2001). ont été étudiés (fig. 1). Il s’agit des sites du « Parc » à - à Montévrain « Val d’Europe » les structures Bailly-Romainvilliers (S. Talin d’Ayzac - Inrap) ; du sont stériles en pollen (BERGA et alii à paraître), « Nid des Grives/le Pré au Curé » à Bussy-Saint-Georges en revanche, sur le site du « Clos Rose », un puits de (N. Thomas - Inrap), du « Bois de Paris » à Chessy construction romaine a fourni des résultats positifs (T. Bonin - SRA) ; de l’« Échangeur A4 » à Jossigny pour la durée de l’occupation, soit jusqu’au début du (H. Guy - Inrap), du « Val d’Europe » à Montévrain VIIe s. de notre ère ; par contre les fosses et fossés (A. Berga - Inrap) et du « Clos Rose » sur la même échantillonnés sont stériles en pollen (POYETON commune (A. Poyeton - Inrap). et alii 2004).

Sur ces sites, un certain nombre de structures Note sur la qualité pollinique des sont attribuées à une occupation romaine qui perdure échantillons durant la période mérovingienne. C’est la raison pour laquelle cette synthèse des résultats ne se limite pas Pour qu’un échantillon soit considéré comme à la seule période romaine. fiable, il faut qu’un minimum de 200 à 300 grains de

D’après fond de carte UMR 7041

Grand Morin

La Marne

3 5 6 1

4 Paris N 2

0 5 km

Fig. 1 - Le nord-ouest du plateau briard : Système hydrographique et localisation des sites étudiés.

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Fig. 2-1 - Chronologie des structures étudiées.

Fig. 2-2 - Inventaire des échantillons palynologiques. © M. Boulen pollen ait été décompté pour une vingtaine de taxons métaphore de comparer l’action des grains de sables identifiés. Au-delà du seuil de 300 pollens, on peut sur le pollen à une meule sur la céréale… Un autre considérer que l’on ne gagne plus d’information facteur joue également sur l’état de conservation du (REILLE 1990). contenu sporo-pollinique ; il s’agit de l’hydrométrie. Le nombre d’analyses négatives peut paraître En effet, comme toute matière organique, le pollen démesuré (seuls 17 % de l’ensemble des échantillons a besoin d’une certaine humidité ambiante pour être sont fiables), mais il faut souligner le fait que certains conservé. Une conséquence directe en est que les de ces sites ont donné de très bons résultats pour structures peu profondes ont peu de chance de receler d’autres périodes. Parfois, les prélèvements dans les du pollen bien conservé. A fortiori, les comblements structures romaines n’étaient que des tests. qui ont subi des phénomènes de battement de nappe, Il n’en demeure pas moins que les analyses polli- soit une succession de dessiccations et engorgements, niques dans les comblements archéologiques donnent ont peu de chance d’être propices à une bonne conser- des résultats fréquemment peu fiables d’un point vation du pollen. de vue statistique, ce qui pose de fait un problème Pour résumer nous pouvons dire que plus la d’interprétation des résultats. La principale raison de matrice du sédiment est fine, c’est à dire argileuse, et cette pauvreté en pollen vient souvent de la nature en contexte humide, meilleures seront les chances de même du sédiment. Dans la plupart des cas il s’agit de conservation du pollen. À l’inverse, un sédiment gros- limons, voire de limons sableux. Or, plus une matrice sier et sec sera à éviter pour des analyses polliniques. est sableuse, plus le sédiment subit des phénomènes De manière totalement empirique, les remplissages de lessivages. De plus, une corrosion mécanique limoneux fournissent de bons résultats dans un tiers peut s’effectuer dans ce cas ; nous pouvons utiliser la des cas (BOULEN 1997). Ainsi, la multiplication de

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Attribution chronologique M BE HE

e Lycopodium 8

7Polypodiu 5 m 5 2 22 23 3 Spores Trilètes Spores Monolètes 601 188 44 257 Résultats en nombr

9 2 Nombre pollens comptés 275 321 418 1 47 Intéterminés 5 Sparganium Butomus Lemna Filipendula Cyperaceae Autres Herbacées

Poaceae

2 Anthemideae Ranunculaceae Brassicaceae Chenopodiaceae Centaurea nigra Plantago sp. Plantago maj./med. Plantago lanceolata 5% Cerealia 7 4 1 1 Cichorioideae Autres herbacées P + NA AP % pourcentage inférieur à 1% de base = 5

10 AP/NAP 2 Σ

1 3 Hedera Ulmus

1 Tilia

Quercus 2 5 Carpinus

1 Acer

Pinus 3 2

Corylus 3 1 Betula 5% Alnus 1 2 3 4 5 Echantillon ou 16 CHE CHE CHE CHE CHE us 7313 us 7315 us 7314 us 7314 us 7314

Fig. 3 - Chessy « le Bois de Paris » (Seine-et-Marne). Résultats polliniques du fossé d’enclos. © M. Boulen.

Revue archéologique d’Île-de-France, tome 3, 2010, p. 133-148 Synthèse des analyses polliniques pour la période romaine sur le secteur de la bordure nord-ouest du plateau Briard 137 tests a permis d’obtenir des résultats sur un certain renseignements sur l’environnement (fig. 4 et 5). Il s’agit nombre de sites. des fossés 1003 et 1567, et des puits 8006 et 9606. Un cadre environnemental général se dégage de Les résultats ces différents spectres polliniques, mais des spécificités sont observées pour chacune des structures. Sur le secteur de Marne la Vallée, trois sites ont fourni des résultats polliniques pour la période Le p u i t s 8006 (f i g . 4) romaine, sachant qu’un certain nombre de structures sont encore utilisées durant des occupations mérovin- Ce puits a fourni un échantillon positif (JOS 4), giennes (fig. 2.1) ; au final, les résultats de quatorze la couche supérieure s’étant révélée stérile en pollen échantillons peuvent être exploités (fig. 2.2). et les sédiments des couches inférieures étant secs, donc non testés. Chessy « le Bois de Paris » Le rapport AP/NAP y est parmi les plus faibles enregistrés sur le site, mais reste encore relativement Deux coupes du fossé d’enclos ont été échantillon- important pour un contexte archéologique (20,2 %). nées. L’une d’elles a fourni des spectres polliniques La strate arborée est essentiellement constituée (fig. 3) qui présentent l’histoire de la végétation durant d’essences forestières (16,5 %). Les autres taxons la phase d’occupation romaine, la phase d’abandon et, arboréens sont insignifiants etCorylus est absent de après une couche d’incendie, la phase contemporaine cet enregistrement. d’une occupation mérovingienne. La strate herbacée, dominée par les Poaceae, À la base du comblement (niveau CHE 5), les Cichorioideae et les Anthemideae (poacées, contemporaine de l’occupation romaine, le spectre cichorioidées et anthémidées), enregistre également pollinique révèle la présence de céréales, ainsi que les taux les plus élevés de céréales (14,2 %) et de de quelques rudérales. Un espace forestier est encore rudérales (3 %). bien perceptible. Une chênaie, où le chêne (Quercus) est majoritaire (18,7 %), et accompagné de quelques Le f o s s é 1003 (f i g . 4) charmes, érables, tilleuls et ormes (respectivement Carpinus, Acer, Tilia et Ulmus). Cet ensemble atteint Deux prélèvements du sondage 6092 ont été un taux cumulé important (22 %). étudiés. Seul le prélèvement JOS 6 est positif. Cette Ensuite (CHE 4), l’abandon du site se traduit par fiabilité est néanmoins toute relative car le taux d’in- une phase de reconquête du territoire par des essences déterminés y est le plus élevé (près de 9 %). pionnières héliophiles telles que le noisetier (Corylus) Le rapport AP/NAP est très important (46,9 %), qui atteint près de 30 %. Les indices anthropiques mais les essences forestières n’y cumulent pas des disparaissent de l’enregistrement. En revanche, des taux plus importants que précédemment ; ce rapport mousses et fougères envahissent le fossé et/ou ses est en effet surtout imputable au pourcentage très abords. élevé de Corylus (près de 30 %). Les autres taxons La couche très riche en charbons de bois (CHE 2) arboréens ne sont pas significatifs. est stérile en pollen. On note les occurrences très sporadiques de Puis (CHE 1), l’homme reprend possession de céréales et rudérales, toutes deux inférieures à 1 %, cet espace. Des céréales et rudérales sont de nouveau ainsi que celle de Lemna (la lentille d’eau), qui se enregistrées et l’environnement est maintenant déboisé. développe dans des fossés en eau. Les essences de la chênaie ne cumulent plus que 4,3 %. Quelques noisetiers, héliophiles, souffrent moins de Ce spectre pollinique peut être le reflet d’une ce déboisement et forment des bosquets ou des haies. réalité floristique avec l’enregistrement d’un net L’enregistrement de pollen de Hedera (le lierre) va de ralentissement de l’activité humaine, qui profiterait à paire avec l’ouverture du paysage car, s’il se développe Corylus, essence pionnière par excellence qui colonise parfaitement à l’ombre, il ne fleurit qu’en pleine lumière ; les espaces abandonnés par l’homme. Cependant, la c’est donc également une héliophile. richesse pollinique et le taux d’indéterminés poussent à la prudence dans l’interprétation de ces résultats Jossigny « Échangeur A4 » qui peuvent être éronnés du fait d’une conservation différentielle. En effet, le pollen de Corylus est de Pour l’occupation romaine du site, sept échantillons, ceux qui résistent assez bien à la corrosion (HAVINGA qui proviennent de quatre structures, fournissent des 1984).

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Attribution chronologique BE BE HE HE

1 Lycopodium 16

3 7 Polypodium

4 1 Spores Trilètes 2

18 77 65 Spores Monolètes

Nombre pollens comptés 322 356 239 244 Résultats en nombre

Intéterminés Lemna Cyperaceae Autres Herbacées Valerianaceae Caryophyllaceae Scrofulariaceae

Cichorioideae

Anthemideae

Ranunculaceae Brassicaceae Chenopodiaceae Carduus type Polygonaceae Rumex Artemisia Plantago sp. Plantago lanceolata

Cerealia 5%

Poaceae

Autres herbacées P + NA AP % de base = pourcentage inférieur à 1% 10 AP/NAP Σ Sorbus type

Tilia

Quercus

Carpinus Fagus Fraxinus Pinus

Corylus

Betula 5% Alnus 4 Echantillon JOS JOS 6 JOS 15 JOS 16

Fig. 4 - Jossigny « Echangeur A4 » (Seine-et-Marne). Résultats polliniques des structures 8006, 1003 et 1567. © M. Boulen.

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Le f o s s é 1567 (f i g . 4) ques minimum, même si les céréales sont toujours représentées. Les deux prélèvements supérieurs sont stériles. Si nous étions absolument sûrs de la fiabilité Les spectres polliniques des prélèvements JOS 15 et de ces échantillons, du point de vue de la richesse 16 présentent des caractéristiques environnementales pollinique, nous pourrions proposer l’hypothèse de très différenciées de l’un à l’autre. la persistance de cultures de céréales, mais avec un Rappelons que, stratigraphiquement, l’échantillon habitat qui se serait éloigné. JOS 16 précède JOS 15. Le p u i t s 9606 (f i g . 5) JOS 16 Le rapport AP/NAP est à son minimum (12,7 %) Sur les 7,50 m de stratigraphie de cette structure, et témoigne de la faible représentation des arbres, y six prélèvements ont été étudiés. Trois d’entre eux compris des essences forestières, qui ne totalisent ici sont statistiquement fiables. Il s’agit des prélèvements que 9,7 % et sont dominées par Quercus. H, C et B, respectivement les échantillons JOS 22, En revanche, les céréales y sont proches des JOS 20 et JOS 19. taux moyens (4,9 %) et les rudérales montrent leur Les spectres polliniques mettent en évidence un taux maximum dans cette étude (3,1 %), même si processus linéaire dans l’évolution du paysage. ce taux reste faible. La strate herbacée est surtout En effet, à la base, niveau JOS 22, on a l’image représentée par les Poaceae, les Cichorioideae et d’un paysage fortement boisé, où les essences fores- les Anthemideae. tières totalisent un taux record de 54,4 % et sont fort diversifiées. Les céréales ne sont pas encore enregis- JOS 15 trées alors que les rudérales ont un taux moyen de Cet échantillon est celui dont la concentration 2,4 % mais sont très peu diversifiées (seulsPlantago absolue est la plus faible (61 grains de pollen par lanceolata et Rumex [plantain lancéolé et oseille] gramme de sédiment). Si toutefois on le considère sont répertoriés). Le reste de la strate herbacée est comme représentatif, il montre une très nette recru- très équilibré avec les Cichorioideae et les Poaceae descence des arbres et arbustes (AP/NAP atteint qui n’atteignent respectivement que 4,3 et 5,2 %. 53,1 %). Non seulement Corylus a recolonisé un En revanche, les Cyperaceae sont fort bien repré- espace ouvert (21,8 contre 0,8 %), mais l’espace sentées avec 9 %. Elles sont accompagnées d’autres forestier est également beaucoup mieux représenté hydrophiles telles que Filipendula et Equisetum, et retrouve la valeur moyenne du site (soit 27,9 % témoignant ainsi d’une certaine humidité aux abords contre un taux minimum de 9,7 précédemment). Cet de la structure. espace est dominé par Quercus et Tilia, avec quelques Au fur et à mesure du comblement, on constate une Fagus et Carpinus. diminution des essences forestières qui ne cumulent Corrélativement à ce développement des ligneux, plus que 32 puis 24,3 %, tandis que cela entraîne une la strate herbacée est moins bien représentée. Les large augmentation des pourcentages de Poaceae et Poaceae y sont secondées par quelques Cichorioideae de Cichorioideae. Ces dernières finissent par atteindre et Anthemideae. Les céréales y atteignent encore un 36 %. Les taux des rudérales restent constants, mais taux important (7,5 %), alors que les rudérales sont l’on constate maintenant l’enregistrement, encore faiblement représentées (1,2 %). faible, des céréales. Le spectre pollinique du JOS 20 montre bien une En admettant que ces deux spectres polliniques image intermédiaire entre JOS 22 et JOS 19. soient fiables, ils présentent une dynamique du paysage L’analyse pollinique de cette séquence a donc qui se décompose en deux phases. enregistré un déboisement progressif de l’espace fores- Une première où l’on a une occupation importante tier, qui reste cependant encore bien représenté si l’on du site et de ces abords ; la représentation de l’espace considère que l’on se situe sur un site d’habitat. forestier y est minimum, en corrélation avec des taux importants de rudérales, de céréales et de Poaceae Co n c l u s i o n s u r l e s r é s u l t a t s d e Jo s s i g n y et Cichorioideae. Une seconde phase est significative de la recon- Ces différents résultats montrent parfois de grandes quête de l’espace abandonné par l’homme par les différences entre eux. Cependant, un fait semble carac- essences de lumière, comme Corylus, et de l’espace tériser l’environnement végétal de ce site. Il s’agit de forestier, en corrélation avec des indices anthropi- la très bonne représentation des arbres et arbustes (le

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M M Attribution chronologique HE

2 Lycopodium 2 1 1 1 Polypodium

5 1 Spores Trilètes 19 5 5

56 41 Spores Monolètes 1 1 408 315 21 Nombre pollens comptés Résultats en nombre Intéterminés Aquatiques Filipendula Equisetum Cyperaceae Autres Herbacées Rosaceae Fabaceae Scrofulariaceae

Cichorioideae

Anthemideae Ranunculaceae Chenopodiaceae Carduus type Rumex Artemisia Plantago major/media Plantago lanceolata

5% Cerealia

Poaceae

Autres herbacées P + NA AP % de base = pourcentage inférieur à 1% Σ 10 AP/NAP Autres ligneux

Tilia

Quercus

Carpinus Fagus Fraxinus Acer Pinus

Corylus Betula 5% Alnus

Echantillon JOS 22 JOS 20 JOS 19

Fig. 5 - Jossigny « Echangeur A4 » (Seine-et-Marne). Résultats polliniques de la structure 9606 © M. Boulen.

Revue archéologique d’Île-de-France, tome 3, 2010, p. 133-148 Synthèse des analyses polliniques pour la période romaine sur le secteur de la bordure nord-ouest du plateau Briard 141 rapport AP/NAP avoisine les 40 % en moyenne), et arbres. Ils montrent des caractéristiques communes, notamment des essences de la chênaie, 25,7 % en même si quelques différences sont perceptibles d’un moyenne, qui, de plus, voient la prédominance non niveau à l’autre. seulement de Quercus (le chêne), mais aussi de Tilia (le tilleul). De tels pourcentages sont exceptionnels L’échantillon MON 3 révèle une forte diminution sur des sites d’habitat pour la période gallo-romaine, du rapport AP/NAP, qui n’atteint plus que 18,9 %. en Île-de-France. Cette chute est imputable à une nette baisse des pour- centages de l’ensemble des essences forestières, qui On constate également une représentation relati- ne totalisent plus que 6,7 %. Cette ouverture profite à vement faible des rudérales (à peine plus de 2 % en Corylus dont la courbe est une légère augmentation. moyenne). Les taux de céréales, forts variables d’un De même, les pourcentages de Pinus (le pin) passent échantillon à l’autre, sont tout de même bien consé- de 1,1 à 4,7 %. Ce pollen, de par sa morphologie, peut quents. Le reste de la strate herbacée est dominé par les parcourir de très longues distances, et ce d’autant plus Poaceae (poacées) et les Cichorioideae (cichoriées), facilement que l’espace est déboisé, ne présentant respectivement 18,9 % et 8,4 % de moyenne. Cette ainsi pas ou peu de barrière végétale. prédominance n’a rien d’exceptionnel en contexte archéologique. En effet, dans ce contexte, ces taux Les taux des indices anthropiques restent stables ; peuvent être si importants qu’ils peuvent être comparés parmi ceux-ci, les rudérales strictes occupent une à ceux des hydrophiles obtenus en contexte humide place légèrement plus grande que précédemment et (BUI-THI-MAÏ 1984). passent à 4,1 %. L’ensemble de la strate herbacée est toujours dominé par les pourcentages des Poaceae qui Montévrain « le Clos Rose » atteignent leur maximum (44,8 %). Les Cichorioideae, Anthemideae (familles des composées, respectivement Les spectres polliniques des échantillons prélevés 8 et 1,6 %), ainsi que Rosaceae et Scrofulariaceae dans le comblement du puits 1215 (fig. 6) indiquent montrent également une légère expansion. une évolution du paysage durant le comblement de la L’enregistrement des Cyperaceae, hydrophiles, structure (échantillons MON 4 à 1). Si l’aménagement reste stable. On note également, de manière spora- du puits remonte à l’occupation du Haut-Empire, des dique, la présence de Filipendula (filipendule) et de curages postérieurs semblent avoir eu lieu, attribuant Sparganuim (rubanier). ainsi les couches analysées à la période mérovingienne, lors de la reprise de l’occupation du site. Dans l’échantillon suivant, MON 2, la repré- À la base (MON 4), nous avons une image d’un sentation des ligneux va encore diminuer considé- paysage encore bien boisé. Le rapport AP/NAP atteint rablement (AP/NAP = 9 %). Cette chute touche non 38 % et les ligneux semblent bien diversifiés. Les seulement les essences forestières (3,5 %), mais aussi essences forestières y sont très bien représentées ; l’ensemble des autres arbres et arbustes, y compris elles totalisent 27,4 %. Il s’agit d’une chênaie/hêtraie les héliophiles. où se développent quelques Tilia, Ulmus et Carpinus (tilleuls, ormes et charmes). Parmi les ligneux, on En contrepartie, un espace ouvert de prairies et trouve également quelques essences hydrophiles pâtures se développe, avec une prédominance de (Alnus et Salix [aulne et saule], qui totalisent 4 %), Poaceae (39,7 %), mais aussi maintenant une grande quelques héliophiles (Corylus, Betula et Cornus type part prise par les Cichorioideae et Anthemideae, qui [noisetier, bouleau et cornouiller], 4,4 % au total), ainsi totalisent 25 %. Les rudérales se diversifient et voient que Juglans (noyer) et Prunus type (famille du cerisier leurs taux augmenter (jusqu’à 11,7 %). et du prunellier), très faiblement représentés. La strate herbacée est largement dominée par les Enfin, pour MON 1, l’image de l’environnement Poaceae (graminées, 34,9 %). Les rudérales y sont est similaire à la précédente, avec le minimum de la fort bien représentées (avec près de 9 %), bien que représentation des arbres et arbustes (6,2 %) et, de les rudérales strictes n’y occupent qu’une part très fait, le minimum des essences forestières (2,7 %) et la faible (1,4 %). En revanche, les céréales y atteignent prédominance des Poaceae, Cichorioideae et Anthe- leur maximum, à 6,3 %. mideae, auxquelles viennent s’ajouter Ranunculaceae et Scrofulariaceae. En revanche, si le pourcentage de Les trois spectres suivants se démarquent de la céréales est stable (4,5 %), les rudérales, dans leur base, surtout en ce qui concerne la représentation des ensemble, diminuent nettement (2,7 % au total).

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ou Attribution chronologique BE Polypodium 1 4 1 3 1 Lycopodium 6 6 Trilètes 12 15 Monolètes 15 38 10 23

Total pollens comptés 337 401 386 350 Résultats en nombre Indéterminés Sparganium Cyperaceae Filipendula Caryophyllaceae Saxifragaceae Scrofulariaceae Anthemideae

Cichorioideae Rosaceae Autres Fabaceae Vicia Lamiaceae Ranunculaceae Brassicaceae Chenopodiaceae Polygonaceae Polygonum sp. Plantago sp. Carduus type Rumex Urticaceae Plantago maj./med. 5% Plantago lanceolata Céréales

Poaceae

Autres herbacées P + NA AP pourcentage inférieur à 1% de base = Σ

% AP/NAP 10 Carpinus Ulmus Tilia Quercus

Fagus Juglans Prunus type Cornus type Juniperus Pinus Corylus Betula Salix 5% Alnus 3 4 1 2 US 1568 1568 1566 1567 (-390) (fond) MON MON MON MON

Fig. 6 - Montévrain « Le Clos Rose » (Seine-et-Marne). Résultats polliniques du puits 1215. © M. Boulen.

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Synthèse d’abandon durant le Bas-Empire et la reprise de l’activité à la période mérovingienne. Les différentes structures ayant fourni des résul- tats palynologiques sur les trois sites romains sont Ce qui semble caractériser l’ensemble de ces sites des fossés et des puits dont le fonctionnement a pu pour la période romaine durant le Haut-Empire, et en perdurer jusqu’à la période mérovingienne. faire leur particularité, est un cadre environnemental encore fortement boisé. En effet, un espace forestier Les figures 7 et 8 présentent les spectres polliniques de type chênaie est ici encore bien implanté. de manière synthétique, par type de structure. En comparaison, dans les analyses sur d’autres L’enclos de Chessy montre à la base un environne- sites romains d’Île-de-France, on n’obtient jamais une ment contemporain de l’occupation romaine, une phase telle représentation des essences forestières. Dans le d’abandon avec la recrudescence d’une végétation secteur de Roissy-en-France, elles ne totalisent jamais pionnière (Corylus) et ponctuelle (spores monolètes), plus de 5 %, en moyenne, dans les spectres polliniques enfin une reprise qui aboutit à un environnement plus (BOULEN 1999). Dans celui de Sénart (BOULEN ouvert à la période mérovingienne. 2008a), où les structures analysées les plus récentes Globalement, l’analyse pollinique des remplissa- sont augustéennes, le paysage est déjà fortement ges des structures de l’occupation gallo-romaine de déboisé là aussi (4 % cumulés par ces essences). On Jossigny montre un environnement végétal encore observe ces mêmes représentations dans les analyses très boisé, avec une activité humaine, certes présente, de Châteaubleau (BOULEN 2005a ; 2008b). Quant mais qui ne semble pas avoir trop dégradé le paysage aux analyses sur Paris intra-muros (BOULEN 2005b), aux alentours. Il reste encore à élucider la question la faible place laissée aux forêts paraît relativement concernant la si forte représentation du tilleul pour cette évidente dans ce contexte urbain. période. S’agit-il d’une zone écologique particulière Si l’on tente de comparer nos résultats intra-sites ou d’une conséquence d’une gestion anthropique de avec des données en contexte naturel, la corrélation la forêt favorisant cette essence ? Le spectre pollini- semble assez bonne. Pour le secteur de Roissy, que du fossé 1003 correspond vraisemblablement à Agnès Gautier, à l’occasion d’une étude sur la vallée la phase d’abandon. Mais en l’absence de résultats de la Nonette (Oise), souligne une mise en culture diachroniques, il est difficile de l’affirmer. Quand au des terres et l’importance des défrichements par les fossé 1567, il montre un paysage plus déboisé à la romains (GAUTHIER 1995). Les quelques résultats base, puis une reconquête de l’espace forestier. obtenus sur la Marne par Chantal Leroyer (vallée de Pour les puits, le niveau inférieur du puits 9606 de la Beuvronne) donnent des marqueurs d’anthropisa- Jossigny (JOS 22) est de datation romaine. Le reste tion stables par rapport à la période gauloise et une du comblement (JOS 20 et 19), de même que celui ouverture du milieu qui reste équivalente à celle de la du puits 1215 de Montévrain (MON 4 à 1), est daté période précédente (LEROYER 1997). Cela a permis de la période mérovingienne. de conclure à la permanence des boisements dans le L’image reflétée pour l’occupation romaine paysage des boucles de , et au fait que l’on ne est un contexte encore très boisé. Ensuite, aucune retrouve pas l’extrême ouverture du milieu et la très phase d’abandon n’est attestée par nos échantillons. forte anthropisation que l’on peut trouver en Bassée, On enregistre directement l’occupation mérovin- ou dans le secteur de Roissy. gienne (les curages des puits ont induit un hiatus Reste à trouver les raisons de la spécificité du sédimentaire entre les deux occupations). Dans ces secteur. Il est probable que des contraintes géophysi- échantillons, la chute des taux de pollen d’arbres et ques (qualité et productivité des sols, hydrométrie…) arbustes, en corrélation avec une augmentation des interviennent. Ne peut-on pas envisager également rudérales, et la prédominance de l’association Poa- une conscience de la nécessité de préserver un espace ceae et Cichorioideae, sont des caractéristiques de forestier, une spécialisation du secteur avec le rôle spectres polliniques que l’on retrouve fréquemment surprenant du tilleul à Jossigny par exemple ? en contexte d’habitat, avec de forts déboisements Durant le Bas-Empire, si certains secteurs connus à l’époque mérovingienne. connaissent une continuité, voire une intensification Si l’on regroupe toutes ces données, nous pouvons des occupations, nous assistons donc ici à un abandon tenter de faire raccorder les différentes phases d’un des sites. Cela se traduit dans la végétation par une site à l’autre (fig. 9). reconquête de différentes espèces. Localement, en On observe ainsi l’évolution de l’impact humain structure, des mousses et fougères se développent durant les occupations du Haut-Empire, la phase et, à une échelle plus large, l’abandon profite aux

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JOS 15 BE

JOS 16 HE

JOS 6 BE

CHE 1 M

CHE 4 BE

CHE 5 HE

Σ de base = AP + NAP 0 50%

Rappel de l’attribution chronologique (HE : Haut-Empire, BE : Bas-Empire, M : Mérovingien)

Céréales

Rudérales = Plantago lanceolata, maj./med., Plantago sp., Artemisia, Carduus type, Polygonum sp., Rumex, Centaurea nigra, Chenopodiaceae, Brassicaceae, Polygonaceae, Rubiaceae, Apiaceae Aquatiques et hydrophiles

Autres herbacées

Autres arbres et arbustes

Essences hydrophiles = Alnus, Salix

Essences forestières = Quercus, Fagus, Tilia, Ulmus, Acer, Carpinus, Fraxinus

Héliophile = Corylus

Fig. 7 - Secteur de Marne-la-Vallée. Résultats polliniques synthétiques des fossés. © M. Boulen.

Revue archéologique d’Île-de-France, tome 3, 2010, p. 133-148 Synthèse des analyses polliniques pour la période romaine sur le secteur de la bordure nord-ouest du plateau Briard 145

MON 1 occupation

MON 2 période MON 3 mérovingienne MON 4

CHE 1 reprise

JOS 19 période mérovingienne JOS 20

CHE 4 abandon JOS 6 Bas-Empire

JOS 15

JOS 16

JOS 4 occupation

Haut-Empire JOS 22

CHE 5 0 % 50

Fig. 8 - Secteur de Marne-la-Vallée. Résultats polliniques synthétiques des puits. © M. Boulen.

Revue archéologique d’Île-de-France, tome 3, 2010, p. 133-148 146 Muriel Boulen

MON 1 occupation

MON 2 (P 1215) période MON 3 mérovingienne MON 4

(F 3001) CHE 1 reprise

JOS 19 période (P 9606) mérovingienne JOS 20

(F 3001) CHE 4 abandon (F 1003) JOS 6 Bas-Empire

(F 1567) JOS 15

(F 1567) JOS 16

(P 8006) JOS 4 occupation

Haut-Empire (P 9606) JOS 22

(F 3001) CHE 5

Σ de base = AP + NAP 0 % Rappel des structures (P: puits, F: fossé) 50

Fig. 9 - Secteur de Marne-la-Vallée. Résultats polliniques. Présentation dynamique par phases d’occupation. © M. Boulen.

Revue archéologique d’Île-de-France, tome 3, 2010, p. 133-148 Synthèse des analyses polliniques pour la période romaine sur le secteur de la bordure nord-ouest du plateau Briard 147 héliophiles puis aux essences forestières. Cependant, RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES l’implantation des sites demeure toujours marquée dans le paysage puisque certaines structures sont BERGA A. et alii (à paraître) - Montévrain « le Collecteur » reprises à la période mérovingienne. (Seine-et-Marne), fouilles 2001, rapport final d’opération, Inrap/ Centre Île-de-France - SRA Île-de-France. Durant cette dernière phase, le paysage va de nouveau subir une forte influence de l’homme. Les BONIN T. (2001) - Chessy « Le Bois de Paris » (Seine-et-Marne), défrichements vont ici s’accentuer, parallèlement à document final de synthèse, Service régional de l’archéologie une reprise des activités agro-pastorales. d’Île-de-France, Saint-Denis, 3 vol. Ce qui est observé en contexte naturel est, somme toute, relativement différent. BOULEN M. (1997) - Études palynologues en contextes archéo- En effet, toujours à travers les séquences de logique et naturel - La micro-aire de Bucy-le-Long (Aisne). la Marne (lit mineur et vallée de la Beuvronne) Diplôme de l’EHESS, Toulouse. 151 p. analysées par C. Leroyer, on assiste à un retrait des indices anthropiques, une disparition des céréales, BOULEN M. (1999) - Étude palynologique sur différents sites qui évoquent la prédominance du pastoralisme sur d’habitat gallo-romains sur la plaine de Roissy, pour rapport de les cultures céréalières, et l’existence de petites for- fouilles, sous la direction de A. Navecth, Rapport d’analyses. mations boisées. Cette phase a alors été attribuée à l’ensemble du Bas-Empire et du mérovingien, mais il BOULEN M. (2001) - Jossigny « Échangeur ». Analyses pol- faut souligner le fait que « ces manifestations [n’étaient liniques du site gallo-romain, pour rapport de fouilles, sous la alors] pas datées ». direction de H. Guy, Rapport d’analyses.

Là où ces séquences enregistrent une reconquête BOULEN M. (2002) - Analyse palynologique du site gallo-romain des espaces forestiers, les analyses intra- sites montrent de Bailly-Romainvilliers « le Parc », pour rapport de fouilles, sous un déboisement conséquent à proximité immédiate la direction de S. Talin d’Ayzac, Rapport d’analyses. des sites durant la période mérovingienne. La culture des céréales se poursuit et coexiste avec des espaces BOULEN M. (2005a) - Les pollens, dans : PILON F. (dir.), Châ- de prairies. teaubleau / La Justice - L’Aumône (77) (Programme 2005-2008), Rapport intermédiaire 2005. Saint-Denis, Service Régional de En conclusion, pour la période romaine, il sem- l’Archéologie d’Île-de-France, Vol. 1, p. 203-207 et Vol. 2, p. blerait que nos résultats concordent avec le cadre C67-C68. environnemental général perçu dans des séquences naturelles, qui n’étaient que peu dilatées, et dont la BOULEN M. (2005b) - Analyse palynologique sur le site Romain datation n’était que supposée par corrélation, sans de Paris « Théâtre de l’Odéon » (75), pour rapport de fouilles, calage chronologique réel. De plus, on retrouve bien sous la direction de P. Celly, rapport d’analyses. la dichotomie des résultats entre différentes régions, pour la même période, à savoir la spécificité d’un BOULEN M. (2008a) - Dynamique de l’environnement végétal environnement encore fort boisé dans le secteur de à travers les analyses palynologiques de Lieusaint « Zac de la Marne la Vallée, qui connaît de plus un abandon au Pyramide », dans : BOULENGER L. (dir.), Homo senartus, ce Bas-Empire. cousin qui nous ressemble – 15 ans de recherches archéologiques en ville nouvelle de Sénart, catalogue d’exposition, p. 52-53. En revanche, les séquences naturelles observées sur ce secteur ne semblent pas coïncider avec le modèle BOULEN M. (2008b) - Analyses polliniques du site gallo-romain qui pour la période mérovingienne semble indiquer des de Châteaubleau « la Justice » - « l’Aumône », pour rapport de reboisements et le développement du pastoralisme. Au fouille, sous la direction de F. Pilon, rapport d’analyses, 11 p. contraire, l’occupation mérovingienne s’accompagne ici de nouveaux déboisements. BUI-THI-MAÏ (1984) - Conservation des pollens et leur interprétation en milieu archéologique, dans : Renault-Mis- kovsky J., Bui-Thi-Maï, Girard M. (dir.), Palynologie archéologique, Actes des journées du 25-26-27 janv. 84, Éditions du CNRS, p. 23-31.

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Muriel BOULEN Inrap Nord-Picardie UMR 7209 [email protected]

Revue archéologique d’Île-de-France, tome 3, 2010, p. 133-148 Revue archéologique d’Île-de-France, numéro 3 – 2010

Table des matières

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R. PEAKE, R. ISSENMANN, S. RIMBAULT †, A. SAMZUN, C. VALERO, Ensembles céramiques caractéristiques du Hallstatt D1 de la Bassée et de la Confluence Seine-Yonne (Seine-et-Marne). p. 85

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S. ARDOUIN, T. GALMICHE, D. HADJOUIS, L. FLEURY, Extension et chronologie de la nécropole médiévale de Créteil (Val-de-Marne). p. 149

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I. LAFARGE, A. RÉMY, Surveillances de travaux à l’église Saint-Médard et ses abords à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) : les apports pour la connaissance de l’édifice et son intégration dans le village. p. 221

D. COUTURIER, De la terre végétale ancienne et des fosses de plantation : pour une approche pragmatique en milieu urbain : l’exemple de Meaux (Seine-et-Marne). p. 249

O. BAUCHET, S. LEPAREUX-COUTURIER, Le moulin-pendant de (Seine-et-Marne) : exemple de transition entre la meunerie artisanale et la minoterie moderne. p. 263

Numéro ISSN : 2101 - 3608 Prix : 18 €