DOSSIER ENSEIGNANT

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Amsterdam, Rijksmuseum © Les Produits de l’Épicerie 2

SOMMAIRE

Introduction

I. Parcours dans l’exposition

II. Le contexte historique

III. Commentaires d’œuvres choisies A. Le globe terrestre de Gérard Mercator B. Comparaison des cartes d’Europe de Mercator et Ortelius C. Comparaison des cartes de l’Amérique de Mercator et Ortelius

IV. Entrées pour les enseignants

V. Ce que le musée propose aux publics scolaires

VI. Pour aller plus loin

VII. Ce que le musée propose aux publics individuels

VIII. Informations pratiques

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Paris, BNF, Prussiae descriptio © Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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Gérard Mercator et sont considérés comme les fondateurs de la géographie moderne. Tous deux originaires de Flandre, ils se rencontrent en 1554 et bien vite une amitié voit le jour. Leur travail va révolutionner la cartographie.

À Mercator, on doit en 1569 une nouvelle représentation du monde : sur 21 feuilles gravées, la surface terrestre prend la forme d’un cylindre déroulé, ponctué de méridiens et de parallèles. Cette projection qui allie mathématiques et cartographie porte le nom de son concepteur. Un an plus tard, Abraham Ortelius publie la première édition de son , le , qui fera sa renommée, puisqu’il est considéré comme le premier atlas imprimé dans le sens moderne du mot. Jusqu’à présent, les cartes du monde n’avaient jamais été réunies dans un seul ouvrage.

Au travers les découvertes de ces cartographes de génie, illustrées par une sélection d’ouvrages de références, de cartes anciennes, d’instruments de mesure, mais aussi de e tableaux, l’exposition propose une immersion dans le XVI siècle, période d’humanisme et d’ouverture à la connaissance.

5 6 I. PARCOURS DANS L’EXPOSITION

e Au XV siècle, les thèses de Copernic et de Galilée, qui remettent en cause la place centrale de la terre dans l’univers sont vigoureusement rejetées par l'Église qui continuera au siècle suivant à tenter de contrôler les idées nouvelles. Parallèlement les grandes découvertes, comme l’expédition de Christophe Colomb en 1492, dévoilent des territoires inconnus tandis que la cartographie connait d’importantes avancées, grâce aux progrès de l’astronomie et des mathématiques. Des instruments nouveaux permettent de mesurer les angles ou de calculer les latitudes et longitudes avec précision. Gérard Mercator et Abraham Ortelius sont considérés comme les fondateurs de la géographie moderne. Ils naissent et évoluent dans un monde en pleine mutation. Bien qu’ils soient amis, leur approche de la cartographie diffère sensiblement : pour Ortelius, passionné d’Antiquité, la géographie est un prérequis nécessaire à la compréhension de l’Histoire et la dimension esthétique prime dans ses cartes. Quant à Mercator, malgré un intérêt marqué pour la philosophie et les sources anciennes, il a une vision plus scientifique de la cartographie, régie par un souci d’exactitude.

A. Les débuts de la cartographie L’homme a toujours cherché à s’orienter, il est donc difficile de dater précisément la naissance de la cartographie. Les Grecs élaborent un système de représentation du monde : Thalès de Milet envisage déjà, vers 650 av. J.-C., la rotondité de la terre, ce que confirmera quelques siècles plus tard Aristote en s'appuyant sur la disparition progressive des bateaux à l'horizon, comme aspirés par e la mer. Tout le savoir grec est résumé au II siècle ap. J.-C. par un astronome et géographe, Claude Ptolémée, né à Alexandrie. Selon lui, la terre, ronde, s'inscrit au centre de l'univers. Un quart seulement du globe est habité, isolé par un océan infranchissable, c'est l'œcoumène.

Ptolemic World Map British Library London, UK © British Library Board All Rights Reserved Bridgeman Images

7 Au Moyen Âge, en Occident, la vision chrétienne prédomine et les mappemondes médiévales mettent en scène des représentations symboliques. Les Arabes, quant à eux, se fondent sur les e travaux des Grecs. Au XII siècle Al-Idrîsî établit une carte du monde et rassemble l'essentiel du savoir géographique de son temps. e À partir du XIII siècle l'essor du commerce maritime entraîne une nouvelle représentation cartographique avec les « portulans » qui accordent une attention particulière aux côtes et aux ports.

B. Abraham Ortelius (1527-1598), pionnier de la cartographie historique Né à Anvers, alors centre économique et culturel majeur, Ortelius possède plusieurs cordes à son arc : humaniste, érudit, antiquaire, créateur et éditeur de cartes. Il est aussi collectionneur, notamment de monnaies romaines. Il est inscrit dès 1547 à la Guilde de Saint-Luc en tant qu’enlumineur de cartes. Il compte parmi ses connaissances , célèbre relieur et imprimeur anversois, qui jouera un rôle très important dans la distribution de son célèbre atlas, le Theatrum orbis terrarum . Abraham Ortelius voyage beaucoup, en Italie ou encore à Trêves ou à Metz, à la recherche des vestiges antiques. Son goût pour l’histoire oriente de manière significative son travail, car ce sont avant tout les cartes inspirées par l’antiquité et par la Bible qui le passionnent. Ces cartes dont il est l’un des premiers initiateurs, illustrent sa pensée selon laquelle l’histoire et la géographie sont indissociables. Une amitié profonde lie Mercator et Ortelius, comme le souligne leur correspondance, qui témoigne d’un respect mutuel, loin de toute jalousie professionnelle.

C. Gérard Mercator (1512-1594), créateur d’une nouvelle géographie

Parallèlement à des études de mathématiques, d’astronomie et de cosmologie à l’université de Louvain, Mercator débute sa carrière en fabriquant des instruments astronomiques, tels des astrolabes ou des cadrans solaires. Il réalise aussi ses premières cartes, la Terre Sainte puis la Flandre en 1540, considérée comme la plus précise de l’époque. En 1544, accusé de partager les idées luthériennes, il est emprisonné avant d’être libéré quelques mois plus tard. Mercator ne s’installe définitivement en Allemagne à Duisbourg qu’en 1552. Il doit en partie sa célébrité à la conception de deux globes, l’un terrestre en 1541 et l’autre Joseph Bellemans, Mercator et Ortelius , céleste en 1551. Mais c’est avec sa grande carte du huile sur toile, Anvers, Musée royal des Beaux-Arts monde en 1569 qu’il met en place une nouvelle © Lukas-Art in Flanders vzw, photo Hugo Maertens projection. Cette dernière marque un tournant pour la cartographie, en mettant fin aux calculs infinis et complexes des navigateurs pour tracer leur itinéraire en mer. L’innovation tient dans le fait que la rotondité de la terre est traduite sur une surface plane selon une projection cylindrique qui permet de conserver les angles mais qui déforme les surfaces. Désormais, les navigateurs peuvent tracer des routes à angles constants.

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D. Le Theatrum orbis terrarum d’Ortelius et l’ Atlas de Mercator En 1570, le Theatrum d’Ortelius, premier atlas imprimé dans le sens moderne du mot, est publié en latin à Anvers. L’ouvrage regroupe 53 cartes, œuvres de différents auteurs, classées du général au particulier. Au verso de chaque carte, un texte synthétise les connaissances sur la région représentée. Le succès est immédiat et des traductions en français, en allemand ou en néerlandais sont vite éditées. L’ouvrage ne cesse d’être étoffé : en 1598, le Theatrum comptabilise 119 cartes. L’Atlas de Mercator est publié dans son intégralité en latin en 1595, un an après sa mort, par son fils Rumold. Il est le fruit d’un ambitieux projet en cinq volets et comptabilise 107 cartes. Mercator met en place une démarche plus scientifique qui repose à la fois sur une vérification des données in situ grâce à ses voyages et sur la confrontation de ses recherches avec d’autres géographes. Ortelius, quant à lui, se fonde davantage sur les sources antiques et cherche à établir des liens entre la mythologie et la nouvelle cartographie du monde. Il concrétise cette vision dans le Parergon en 1592. Ainsi, selon lui, l’Amérique serait l’Atlantide.

E. Les quatre continents

e À partir du xv I siècle, le nom anglais « continent » émerge, traduit du latin « terra continens », terre continue. Les Grecs en avaient identifié trois : l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Il faut attendre la fin du e e XV et le début du XVI siècle avec les voyages de Christophe Colomb puis d’Americo Vespucci pour découvrir l’Amérique. Du temps de Mercator et d’Ortelius, l’exploration du Pacifique est en cours et l’Australie n’est découverte qu’en 1606. Parmi les cinq continents aujourd’hui communément admis, l’un d’eux n’est donc pas encore clairement identifié à cette époque, l’Océanie. Pour autant les deux géographes décrivent un immense territoire unique situé en bas du globe nommé « », reliant l'Australie et l'Antarctique et qui peut être considéré comme le cinquième continent. Dès 1541, Mercator le mentionne sur son globe terrestre sans toutefois le tracer. En 1589, Ortelius publie , première carte imprimée consacrée à l’Océan Pacifique, qu’il place après les quatre continents dans le s rééditions du Theatrum, tentant ainsi d’en affiner les contours.

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Gérard Mercator, Asia, Gravure aquarellée © Stedelijk museum - Mercatormuseum, Sint-Niklaas

10 II. LE CONTEXTE HISTORIQUE

A. Un climat nouveau en Europe Dans les années 1400, un souffle nouveau agite le monde des idées en Occident notamment dans les deux régions, l’Italie et la Flandre, vivifiées par les contacts avec d’autres civilisations, byzantine ou arabe. Un contexte politique et social favorable permet alors à une élite intellectuelle de s’interroger sur la place de l'homme dans l'univers. Dans la lignée d’un Pic de la Mirandole qui accorde à l'homme un libre arbitre, les humanistes ont foi dans les capacités intellectuelles de leurs semblables. Cette foi en l’homme et cette soif de connaissances poussent les contemporains à poser un regard nouveau sur leur environnement. S'affranchissant de leurs craintes, ils parcourent le monde, le mesurent et le représentent. L'époque des grandes explorations commence au Portugal avec Henri le navigateur (1394 1460) et ne se termine qu'avec le retour de l'expédition commandée par Magellan en 1522.

B. Les grandes découvertes Durant cette période d’essor économique et commercial, avec en trame de fond le commerce des épices, des métaux précieux mais aussi des esclaves, les États d’Europe se lancent dans une course effrénée à la conquête de nouveaux territoires. Christophe Colomb traverse l’océan Atlantique pour le compte de la couronne espagnole et atteint en 1492 un « Nouveau Monde » : l’Amérique. Quelques années plus tard Vasco de Gama gagne les Indes en contournant l’Afrique par le sud. En 1522 Magellan apporte la preuve qu’il est possible de faire le tour de la terre par voie maritime. Cette curiosité, qui conduit les hommes à s'aventurer sur les mers, s’exprime également dans une volonté de retrouver les savoirs perdus. La prise de Constantinople par les Ottomans en 1453 a stimulé cette soif de connaissances : un grand nombre de réfugiés arrive en Occident apportant avec eux des manuscrits anciens. Un travail de recherche sur l'authenticité des textes antiques et sur la pensée des Anciens est entrepris (Laurent de Valla). Aristote est lu dans la version d'origine, « Les dialogues » de Lucien sont traduits. Dans le domaine des mathématiques, des progrès sont accomplis en algèbre, enfin l'astronomie copernicienne révolutionne la fin du XVI ème siècle ouvrant la voie à la science moderne. Tous ces savoirs peuvent se diffuser plus facilement grâce à la l’invention de l'imprimerie à Mayence par Johannes Gutenberg.

C. La maison d’édition Platin Moretus Anvers est au XVI ème siècle une des plus grandes villes d’Europe et un centre culturel artistique et culturel majeur. L’imprimerie y est florissante et l’ Officinia Plantiniana ou le Compas d’Or , la maison d’édition fondée par Christophe Plantin, est une des plus importantes et vend des livres dans toute l’Europe. Avec 16 presses et 80 employés, elle offre un catalogue impressionnant d’ouvrages de natures diverses et de cartes. Outils économiques et politiques mais aussi objets de prestige, les cartes et les atlas sont très demandés. Gravées sur des plaques de cuivre, les cartes sont ensuite imprimées en noir et blanc. En fonction des commandes les cartes sont colorées à la main par des enlumineurs de la Guilde de Saint-Luc voire rehaussées de feuilles d’or et d’argent pour les plus prestigieuses. Pour la réalisation d’un atlas, l’éditeur assemble les cartes mais également l’ensemble des textes imprimés qui décrivent les régions représentées, ce qui lui demande un travail de compilation important. En effet le cartographe fait un état des lieux de chaque pays en présentant la situation

11 politique, les ressources naturelles et commerciales, les évêchés mais également les lieux remarquables et quelques éléments tirés du folklore comme les cannibales.

D. Le travail des cartographes Auteur d’un manuel de calligraphie sur l’écriture italique, Gérard Mercator est persuadé que cette typographie convient mieux aux cartes que n’importe quelle autre écriture. Il l’emploie lui-même pour ses propres cartes et bientôt elle est adoptée par tous les cartographes des XVI ème et XVII ème siècles. Gérard Mercator grave lui-même toutes ses plaques de cuivre pour la réalisation de ses cartes. Il compile les informations tirées des textes antiques, des récits de voyages des explorateurs et marins contemporains ainsi que des cartes réalisés par d’autres géographes pour les réaliser. Abraham Ortelius est moins graveur qu’enlumineur. Il sous-traite souvent cette partie à des artistes talentueux ou reprend des cartes déjà réalisées pour les enluminer. Ainsi pour son Theatrum orbis terrarum , il n’est pas rare de voir y figurer des cartes de Gérard Mercator. Lors de sa publication en 1570, cet ouvrage est le premier à compiler toutes les cartes du monde connu sous un même format. Il connait un immense succès malgré son prix élevé (il est réputé être le livre le plus cher de son siècle). Il connaitra 42 éditions en 7 langues jusqu’à ses dernières parutions posthumes en 1612. Pourtant c’est le nom d’Atlas, donné par Mercator à son ouvrage en référence au roi de Mauritanie inventeur supposé du globe céleste, qui passera à la postérité pour nommer un ouvrage relié des cartes du monde.

12 III. COMMENTAIRES D’ŒUVRES CHOISIES

A. Le globe terrestre de Gérard Mercator 1. Un exploit technique, un objet de prestige et un outil politique… Cinq cent dix millions de kilomètres carrés. C’est la surface totale que Gérard Mercator a réussi à saisir en 1541 sur un globe terrestre d’un diamètre d’à peine 42 cm. Deux ans de travail ont été nécessaires pour réussir cet exploit.

Sur un squelette en bois recouvert d’une sphère de plâtre, il colle douze bandes de papier minutieusement gravées qu’il complète à l’aide de deux cercles, en haut et en bas, pour figurer les pôles. Un anneau horizontal enserre le globe et permet de déterminer le temps et le lieu à l’aide d’une division en degrés. Y figurent aussi les 12 signes du zodiaque et les directions du vent. L’ensemble repose sur un socle finement décoré.

Au 16 ème siècle, les globes étaient des objets de prestige recherchés par les plus riches pour décorer leur intérieur, un hall, une bibliothèque ou un bureau. Ces objets étaient pourtant à l’origine des instruments scientifiques destinés à étudier la cosmographie et la représentation du monde. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les globes terrestres sont, jusqu’au 19 ème siècle, le plus souvent associé à un globe céleste.

Gérard Mercator prend rapidement la mesure de l’impact commercial d’un tel objet et pour développer ses ventes, confie son globe au maître d’ouvrage Nicolas Perrenot de Granvelle, premier conseiller de l’empereur Charles Quint. Cela vaut à Mercator le label de qualité ultime et le droit de produire

son globe pour une période de six ans. Gérard Mercator, Globe terrestre © Sint-Niklaas, film produit par le Stedelijk Museum - Mercatormuseum 2. Une vision politique du monde Le globe de Mercator est pour le seigneur de Granvelle une affaire politique d’intérêt mondial. En tant que conseiller de l’empereur Charles Quint, il se doit en effet de cerner avec précision l’état de la connaissance du monde à une époque où le savoir évolue très rapidement. Les voyages d’exploration ne font pas seulement apparaître de nouveaux territoires sur la carte mais aussi de nouveaux marchés qui doivent être partagés entre les deux grandes puissances qui régissent alors le monde : l’Espagne et le Portugal.

13 En 1494, un traité est signé à Tordesillas qui trace une frontière importante entre les îles du Cap-Vert et les Caraïbes. Une partie du Brésil actuel tombe de ce fait sous la souveraineté portugaise, ce qui explique qu’aujourd’hui encore on y parle toujours le portugais. Le reste de l’Amérique du Sud devient espagnol sous le nom de “Nouvelle Inde”. On dresse alors des cartes précises de la côte est, dont les multiples richesses attisent la convoitise des espagnols. © Sint -Niklaas, Stedelijk Museum - Mercatormuseum L’Argentine doit ainsi son nom à la « Argenteus Fluvius », la rivière d’argent. A l’inverse, l’intérieur du pays et la côte ouest sont alors relativement préservées et restent des terres inconnues des espagnols. Le vide qui en résulte sur la carte est comblé par Mercator à l’aide d’un animal du nom d’opossum. On supposait à l’époque que cette espèce animale s’y trouvait en grand nombre ce qui explique aussi sa représentation surdimensionnée. Plus au nord, les Caraïbes sont figurés de façon détaillée à peine cinquante ans après leur découverte.

L’Amérique du Nord reste en revanche encore très largement méconnue. Elle est toutefois déjà revendiquée par les Espagnols et Mercator répond aux aspirations de l’empereur en gravant la mention suivante : « Hispania Maior ; capto anno 1530 » (Espagne Majeur, conquise en 1530). Au nord, le Baccalearum Regio ou «Région du cabillaud », donnera son nom à l’actuel Canada.

Plus qu’une carte, le globe de Mercator offre © Sint -Niklaas , Stedelijk Museum - Mercatormuseum une vue sur le monde dans son intégralité à une époque où Espagne et Portugal, avides de nouveaux territoires à exploiter, s’affrontent dans une véritable course contre la montre. L’Espagne voit ainsi d’un mauvais œil le Portugal découvrir en premier le riche archipel des Moluques où poussent des épices de grande valeur comme le clou de girofle. L’île de Java est au contraire beaucoup moins populaire : on prétend que des cannibales anthropophages y habitent…

14 3. Une cartographie du monde, entre mythologies, héritages antiques et découvertes récentes Les sources anciennes, qu’elles soient antiques ou médiévales, restent des références incontestées et incontestables au 16 e siècle.

De l’Asie… Mercator est tiraillée entre les sources anciennes établies par Ptolémée et Strabon qu’il considère comme des influences, et les nouvelles découvertes qui induisent une nouvelle cartographie du monde. Ainsi toutes les erreurs ne sont- elles pas corrigées

C’est ainsi que le globe de Mercator situe correctement Malacha , la Malaisie, mais place de manière erronée l’archipel indonésienne de Sumatra. Quant au nom de Taprobane , il apparaît également sur la © Sint -Niklaas, Stedelijk Museum - Mercatormuseum carte de Ptolémée mais correspond en réalité à une île sur le flanc sud du Sri Lanka, Seylan Insula . Enfin, les dimensions de la péninsule indienne sont inexactes : elle devrait être deux fois plus grande.

C’est ainsi en s’appuyant sur les récits de voyage de Marco Polo que Mercator parvient à situer le Japon. Il écrit à ce sujet : « Tous ceux qui lisent correctement Marco Polo le Vénitien comprendront facilement à quel point nous nous sommes trompés dans la reproduction de l’Extrême Orient ». L’inscription sur son globe mentionne : « L’île de Zipangri, qui était riche de pierres précieuses et d’or depuis bien longtemps, repoussa l’attaque de Koubilai Khan, empereur des Tartares en 1289 ».

… à l’Afrique, En 1488, le Portugal ajoute le Cabo das Tormentas , le cap des tempêtes, à l’extrémité sud du continent africain, à son palmarès. Il prend rapidement le nom de Cap de Bonne Espérance.

Les sources du Nil fascinent les géographes depuis l’Antiquité. Ces derniers supposaient à juste titre qu’un bras du Nil jaillit dans l’Afrique des Grands Lacs. Le royaume du Congo, fondé au 14ème siècle, s’appelait alors Manicongo, d’après le nom du souverain de l’époque avec lequel les Portugais étaient en contact.

© Sint -Niklaas, Stedelijk Museum - Mercatormuseum Jusqu’en Europe… En 1541, la mer Méditerranée n’est plus depuis longtemps “le centre de la terre” et Mercator ose donc apporter ici une correction de taille à la représentation du monde de Ptolémée en diminuant ses dimensions. 15 Le globe devient ainsi à cet endroit plus fidèle que jamais à la réalité.

© Sint -Niklaas, Stedelijk Museum - Mercatormuseum

… en passant par des territoires inconnus. De nombreux territoires restent encore à explorer et les impressionnants monstres marins que Mercator grave magnifiquement sur son globe s’avèrent très utiles pour remplir les vides de la carte. Ces représentations reflètent également toute les croyances des navigateurs.

4. Les pôles Nord et Sud et le pôle Nord magnétique

© Sint -Niklaas, Stedelijk Museum - Mercatormus eum

Le Pôle Nord Le Pôle Nord magnétique

Toute sa vie, Mercator réfléchit au mystère du pôle Nord magnétique qui diffère du pôle Nord géographique. Il livre un travail innovant en donnant une position précise de 79° de latitude et 168° de longitude. Comme son collègue cartographe Olaus Magnus, Mercator croit en l’existence de la Magnetum Insula , l’île magnétique, qu’ils situent au-dessus de la Scandinavie.

La région mythique de Beach © Sint -Niklaas, Sted elijk Museum - Mercatormuseum 16 Le Pôle sud À hauteur du pôle sud, Mercator situe un continent fictif, le Quinta Pars . Ce n’est pas un hasard s’il représente un cinquième de la masse de la Terre. On croyait en effet qu’il fallait un équilibre entre le demi-rond du sud et le demi-rond du nord.

À quelques détails près, les contours du pôle sud sont entièrement inventés : des marins portugais racontèrent par exemple l’histoire d’une région habitée par des perruches, le Psitacorum Regio . Quant aux régions mythiques Beach et Maletur , elles n’ont rien à voir avec l’Australie de nos jours.

Lorsqu’en 1606, le capitaine de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales atteint ce “pays au Sud”, une part importante des informations du globe terrestre de Mercator est brutalement remis en cause. Pourtant, au 17 e siècle, le cartographe , successeur de Mercator, continue à faire circuler sur le marché ce fameux globe.

5. Un objet de prestige destiné à servir d’instrument de navigation Pour la première fois dans l’histoire de la cartographie, Mercator ajoute des lignes de direction dites loxodromies . Ces lignes droites coupent les méridiens sur un même angle, permettant aux navires de garder une course constante. Mercator vise ainsi à faire de son globe un instrument utile à la navigation. Malheureusement, il sous-estime la fragilité de sa création sur un navire soumis aux aléas de la mer. De plus, les surfaces sphériques contiennent trop peu de détails pour tracer des routes quotidiennes et le globe s’avère peu pratique à l’usage.

En dehors de la terre, la cosmographie étudie également le ciel. C’est pourquoi Mercator ajoute des étoiles et des constellations dispersées sur le globe. La Petite Ourse ( Ursus Minor ) et l’étoile Polaire ( Stella Polaris ) sont placées au-dessus du pôle Nord. En théorie, toutes ces étoiles peuvent également servir d’instruments de navigation. Dans l’océan pacifique, Mercator dessine le Tropique du Cancer ( Tropicus Cancri ), l’Équateur (Equinoctialis Circulus ) et le Tropique du Capricorne ( Tropicus Capricornis ), déjà mentionnés sur des cartes par ses prédécesseurs. © Sint -Niklaas, Stedelijk Museum - Mercatormuseum

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Abraham Ortelius, Europae , Anvers, 1570, Paris, BNF, Département Cartes et Plans © BNF.

D’après Gérard Mercator, revu et augmenté par Hendrik Hondius, Atlas sive comographicae meditationes de fabrica mundi et fabrica figura, Carte de l’Europe , , 1630, Paris, BNF, Département Cartes et Plans © BNF. 18

B. Comparaison des cartes d’Europe de Mercator et Ortelius

La carte de l’Europe issue du Theatrum d’Ortelius témoigne du goût pour l’Antiquité de son auteur. Ortelius n’hésite pas à faire apparaître à gauche Europe, fille du roi de Sidon, Agénor, dont Ovide nous raconte l’histoire dans ses Métamorphoses . Violemment épris de cette dernière, Zeus l’enlève grâce à une ruse : sous les traits d’un magnifique taureau blanc, il parvient à l’approcher, puis à la faire monter sur sa croupe avant de s’envoler avec sa proie. Ortelius représente ici Europe et le taureau à la manière d’une statue antique et inscrit sur le haut socle son nom latin : Europae . Cette carte est influencée par les travaux d’Olaus Magnus, notamment dans le tracé des îles scandinaves mais aussi de Giacomo Gastaldi et de Gérard Mercator, pour la longueur de la Méditerranée. En revanche, la partie méridionale de la Finlande est moins pointue que chez Mercator, rendant ainsi le golfe de Finlande nettement plus large. Quant à la forme allongée de la péninsule Ibérique, elle rappelle celle des cartes de Ptolémée.

Dans son Atlas , Mercator donne une représentation plus fine du continent avec un tracé plus proche de la réalité. Sa carte sera imprimée par son fils soixante ans après celle d’Ortelius. Il n’est donc pas étonnant qu’elle soit plus précise. Sur son globe terrestre de 1541 (voir commentaire III. A. 4.), Mercator fait apparaître le pôle Nord magnétique sous la forme d’une île où il était dangereux d’accoster pour les bateaux. Selon la croyance, toutes les parties métalliques du navire risquaient d’être irrésistiblement attirées par le pôle, provoquant le naufrage du bateau. Sur l’atlas de 1630, le pôle Nord magnétique ne figure plus mais la terre polaire, Terrae Polaris Pars , occupe un espace beaucoup plus important que dans la réalité.

La partie orientale de l’Europe et l’Asie comportent encore des lacunes sur les deux cartes. Ainsi, constate-t-on que la forme de la mer Caspienne est encore approximative pour les deux hommes. Toutefois, la représentation de la Russie et plus particulièrement des Tartares est nettement plus précise sur la carte de Mercator que sur celle d’Ortelius qui, faute d’information, occupe l’espace avec des tentes. Ortelius, enlumineur de formation, accorde une place importante à l’esthétisme de ses cartes. Les plus belles sont colorées de sa main et rehaussées de feuilles d’or. Toutefois ces éditions étant particulièrement onéreuses, des versions plus petites en noir et blanc seront éditées par la suite pour répondre à la demande de plus en plus importante.

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Gérard Mercator et Mickael Mercator , America sive India nova ad magnae Gerardi Mercatoris avi universalis invitationem , 1631, Paris, BNF, Département des Cartes et Plans © BNF

Abraham Ortelius, Americae sive novi orbi nova descriptio , 1570, Paris, BNF, Département des Cartes et Plans © BNF

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C. Comparaison des cartes de l’Amérique de Mercator et Ortelius

La carte présentée dans l’exposition est tirée de l’Atlas édité en 1631 par le petit-fils de Gérard Mercator, Mickael. Mais elle s’inspire très nettement du planisphère intitulé Nova et Aucta Orbis Terrae Descriptio que Gérard fit paraître à Duisbourg en 1569 ainsi que de la carte du monde en projection stéréographique de , le fils, en 1585. Avec cette projection, la configuration des continents est affectée. L’étirement de l’Amérique vers le Nord est moins marqué mais le Brésil apparaît plus important du fait de l’élargissement progressif des longitudes.

Mickael travaille en calquant le travail de son père et de son grand père. La forme des continents est encore approximative. Pour la partie septentrionale, on remarque l’absence du Mississipi, un Groenland divisé en deux et une île nommée Friesland qui représente aujourd’hui l’Islande. A l’extrémité Sud des Appalaches, la chaîne bifurque pour traverser le territoire des États-Unis actuels. Les terres occupent une place surestimée : la largeur de l’Amérique du Nord prise entre ses points les plus extrêmes dépasse de plus de 45° la réalité. Mais on remarque de belles intuitions qui seront confirmées par les siècles suivants : la « Mare dulcium aquarum », préfiguration de la baie d’Hudson ou des Grands Lacs et un « Strato de Anian » qui sépare le continent de l’Asie. Au Sud, la chaîne andine connait des prolongements dans ce qui est aujourd’hui le Brésil et l’Argentine. Quelques variantes sont cependant à noter. Les commentaires sont plus explicites, les îles du Cap Vert ont été ajoutées et trois médaillons représentent de manière détaillée Cuba, Haïti et le golfe du Mexique. À part ces ajouts, le travail de Mickael ne tient pas compte des nouvelles découvertes.

La carte d’Ortelius est, quant à elle, publiée en 1570 pour la première fois dans son Theatrum Orbis terrarum , le premier atlas moderne qui englobe 70 cartes contemporaines d’un même format. La forme générale de l’Amérique du Sud ressemble à celle de la mappemonde de 1569 dans laquelle Gérard Mercator avait employé pour la première fois sa projection. La carte d’Ortelius comporte donc les mêmes faiblesses que celle de Mercator qui représentait pourtant, pour la connaissance géographique de l’époque, un sommet de précision et d’exactitude. Le premier de ces points faibles est le nombre très limité de données fournies pour la côte Sud- Ouest de l’Amérique du Nord. Ceci s’explique par le manque de renseignements sur l’aspect physique de cette partie du continent faute d’explorations. Le second point faible se manifeste dans le gonflement de la partie Sud-Ouest de l’Amérique du Sud, ainsi que dans la forme donnée à l’extrémité Sud du continent. Ces deux aspects provoquent une déformation du contour de l’Amérique du Sud qui sera copiée par les cartographes pendant presque 100 ans. Toutefois il faut noter que l’influence de Mercator sur Ortelius est tout de même limitée car Ortelius cite au moins neuf noms d’explorateurs qui ont décrit l’Amérique et qui sont certainement des sources de premier plan pour sa carte d’Amérique.

Concernant l’Amérique du Nord, le nom de la Californie n’est pas mentionné sur la péninsule alors qu’elle est en usage depuis 1533.

21 A l’extrémité Sud de l’Amérique, la Terre de Feu apparaît mais elle est englobée dans un immense continent antarctique qui remonte d’ailleurs jusqu’à la Nouvelle Guinée. L’Océan Pacifique n’est pas encore nommé dans cette édition.

Ortelius apporte un soin tout particulier à la décoration avec la représentation de navires voguant dans l’océan ainsi qu’une baleine. Le grand cartouche finement décoré à l’avantage de masquer cette zone encore inexplorée du globe.

Gérard Mercator, Atlas, Gravure aquarellée © Stedelijk museum - Mercatormuseum, Sint-Niklaas 22 IV. Entrée pour les enseignants

A. Maternelles • S’approprier le langage (échanger, s’exprimer, comprendre) Textes lus, se poser des questions Où ? Quand ? Comment ? Qui fait quoi ?, enrichir son vocabulaire, jouer avec les mots, les sonorités de la langue • Reconnaitre les formes, les couleurs, découvrir le monde animal et végétal • Agir et s’exprimer avec son corps S’exprimer sur un rythme musical, exprimer des émotions et des sentiments par le geste et le déplacement, se repérer et se déplacer dans l’espace, décrire et représenter un parcours simple. • Se repérer dans l’espace d’une page, se situer dans l’espace et situer les objets par rapport à soi • Comprendre et utiliser le vocabulaire du repérage (en haut, en bas, à droite, à gauche) et des relations dans le temps et l’espace. • Percevoir, sentir, imaginer et créer

B. Primaires CP-CE1 • Mathématiques : Les grandeurs et les mesures, unités de longueurs, de masse, de contenance, de temps. • Géométrie : Orientation et repérage : reconnaître et décrire des formes planes, des solides. Utilisation d’instruments de mesure et techniques pour reproduire et tracer des figures planes. Travail avec équerre et gabarits. • Découverte du monde repères dans le temps et dans l’espace, connaissances sur le monde et vocabulaire spécifique. Découverte des formes usuelles de représentation de l’espace (photographies, cartes, mappemondes, planisphères, globe).

Cycle 3 • Culture humaniste : Ouvrir l’esprit des élèves à la diversité et à l’évolution des civilisations, des sociétés, des territoires et leur permettre d’acquérir des repères temporels, spatiaux et culturels. L’histoire et la géographie en font partie et donnent des repères pour commencer à comprendre l’unité et la complexité du monde. • Histoire : la Renaissance et les grands personnages : Christophe Colomb, Copernic, Galilée.

CE2/CM1 • Géométrie : reconnaître des droites parallèles, utilisation du vocabulaire géométrique Utilisation de la règle graduée, l’équerre et le compas. Connaître et utiliser les unités de mesures. Savoir mesurer, classer et ranger des surfaces. Comparer des angles en utilisant des gabarits. Placer un point dont on connaît les coordonnées.

CM2 • Géométrie : savoir tracer des droites parallèles, savoir reproduire un triangle à l’aide d’instruments. Savoir calculer une aire et reproduire un angle donné à l’aide d’un gabarit. Connaître les proportions, les échelles, les conversions d’unités. Savoir utiliser règle, équerre, compas, calque, papier quadrillé, papier pointé, pliage.

23 C. Collèges L’exposition offre aux enseignants la possibilité de renouveler l’approche de questions scientifiques, littéraires, historiques ou artistiques. Quatre angles d’étude sont proposés qui répondent aux attentes des programmes de l’Education Nationale. Ces angles d’études seront tous analysés lors de la visite découverte. Si vous souhaitez que l’un d’entre eux soit spécialement approfondi, n’hésitez pas à le mentionner lors de votre réservation.

 Ces études peuvent se mener en interdisciplinarité au lycée dans le cadre des TPE des enseignements d’exploration. (Lettres et lettres classiques Histoire Géographie). Au collège dans le cadre de l’histoire des arts et du parcours éducation artistique et culturel.  Elles peuvent s’intégrer dans le cadre des enseignements disciplinaires

Entre réel et imaginaire : Quelle conception du monde révèle l’analyse des cartes ? Dès l’Antiquité, les hommes ont cherché à représenter leur territoire pour mieux le cultiver, le parcourir ou l’explorer. Les cartes témoignent de ce souci de représenter la réalité de leur environnement. Leur perception est pourtant influencée par leurs croyances et leurs visons du monde. Il fallait trouver un sens et une explication aux mystères de l’Univers. Mercator et les géographes mathématiciens flamands, pourtant hommes de la modernité, n’échappent pas à l’emprise de leurs représentations. Héritages antiques, influences chrétiennes, croyances populaires se lisent sur leurs cartes qui racontent la manière dont les hommes des 15 et 16 e siècles conçoivent le monde.

Collège : Cycle 4 > Histoire (5 ème en particulier), Lettres classiques et civilisation antique et Lettres, Langues (néerlandais) Lycée : Géographie (Seconde, Terminale), Néerlandais

Entre savoirs empiriques et sciences : Quelles connaissances scientifiques ou mathématiques sont mises en œuvres dans ces productions ? Les cartes des 15 e et 16 e siècles témoignent des progrès scientifiques et techniques accomplis. Grâce aux échanges commerciaux et culturels, les progrès de la navigation (astrolabe boussole), les progrès des sciences nautiques (caravelles) ont permis les grandes explorations transformant profondément la conception que l’on avait du monde depuis le Moyen Age. À la Renaissance, les découvertes de l’imprimerie et le développement des mathématiques donne naissance à la science cartographique dont les maitres ne sont plus des navigateurs mais des savants. Les Flamand Gerhard Mercator (1512-1594) et Ortelius (1527-1598).

Collège : Cycle 4 > Histoire, Mathématiques, Sciences physiques et Technologie Lycée : Histoire (Seconde)

Entre Art et Arts appliqués : Comment sont conçues ces représentations du monde ? Quelles qualités esthétiques requièrent- elles ? Quels gestes techniques ? Les représentations du monde, globes comme cartes, sont perçus de nos jours comme des objets utilitaires. Aux 15 et 16 ème siècles, destinées aux élites pour témoigner de leur puissance, elles sont aussi des objets d’art qui développent une riche symbolique et requièrent de leurs concepteurs des qualités graphiques et techniques.

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Collège : cycle 3 et 4 > Arts plastiques arts appliqués, Lettres, Histoire

Entre savoir et pouvoir : Quelle est la symbolique des globes et des cartes. Comment évolue cette symbolique ? La carte et le globe sont des représentations du monde qui se veulent précises et objectives. Elles sont alors des supports à l’enseignement et illustrent les conceptions cosmographiques de l’époque. Elles deviennent l’attribut de l’homme érudit. Objets de prestige, elles utilisent un langage allégorique pour affirmer le pouvoir des Dieux ou des hommes

Collège : cycle 4 > Lettres, Histoire Lycée : Histoire (Seconde) géographie (Terminale), Lettres (Seconde et Première)

Abraham Ortelius (1527-1598) Presbiteri Johannis, sive Abissinorum Imperii Descriptio Paris, Bibliothèque nationale de France, département Cartes et Plans © Bibliothèque nationale de France

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Gérard Mercator, Islandia, Gravure aquarellée © Stedelijk museum - Mercatormuseum, Sint-Niklaas

26 V. CE QUE LE MUSÉE PROPOSE POUR LES SCOLAIRES

A. Maternelles (visite et atelier 2h) Visite : Un bateau brave les vagues et vogue à travers les océans sur une grande carte pour explorer le monde. Les enfants accompagnent Alexis le petit marin, à la découverte des paysages, des animaux et des habitants des différents continents. Un voyage contée et ludique à travers les cartes et les atlas.

Atelier : Les enfants deviennent acteur de leur voyage vers un pays imaginaire et réalise un grand carnet de voyage collectif pour raconter leurs découvertes et leurs rencontres. Un atelier entre théâtre d’objets et arts plastiques.

B. Primaires (visite et atelier 2h) Visite : L’aventure commence lorsque les enfants s’imaginent sur un bateau en plein océan. Aidés du capitaine et du géographe embarqué à bord, ils apprennent à se repérer sur une carte, à s’orienter et à calculer leur itinéraire pour atteindre leur but, le nouveau monde. Au fur et à mesure de leur périple, se pose la question de la représentation de la surface du globe sur une carte. Une visite ludique et interactive pour entraîner les enfants dans l’univers des géographes du 16 e siècle.

Atelier : Après avoir repérer les différents continents sur une carte du monde, les élèves replacent les éléments caractéristiques de chacun (paysages, monuments, animaux,…). Ils réalisent ainsi leur propre carte du monde en alliant rigueur scientifique et esthétisme, à l’image des cartes d’Ortelius et Mercator.

C. Collèges / Lycées (visite 2h OU visite et atelier 2h) Visite (1h ou 2h) : S’orienter, se repérer sur une carte, tracer son itinéraire, déterminer sa position. Les élèves mobilisent leurs connaissances en géographie et mathématique pour résoudre les différents problèmes rencontrés au cours de leur périple à travers l’exposition. Et à l’étude des cartes et des atlas du 16 e siècle, se pose la question de la représentation du monde, l’influence des croyances, de la religion et des héritages antiques. Utilitaires, les cartes sont aussi des objets d’art et de prestige. Attribut de l’homme érudit, elles utilisent un langage allégorique. Les élèves réfléchissent alors à leur propre représentation du monde actuelle et la compare à celle des humanistes du 16 e siècle.

Atelier (1h) : Et si l’on découvrait un nouveau continent ? Les élèves imaginent ses contours, ses reliefs, son climat, sa faune, ses villes et ses habitants et tracent la carte d’un monde nouveau et inexploré.

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Abraham Ortelius, Maris Pacifici, 1589, Universal History Archive UIG © Bridgeman Images

28 VI. POUR ALLER PLUS LOIN A. Les musées partenaires

1. Le musée portuaire de Dunkerque Le musée s’associe au musée portuaire de Dunkerque pour vous proposer une immersion dans le monde des marins et des voyages en mer. Il vous accueille au cœur du quartier historique de la Citadelle, dans un ancien entrepôt du 19 e siècle. Les salles de ce superbe bâtiment sont habitées par des personnages qui ont fait l’histoire du port et de Dunkerque : de la guerre de course à la pêche à Islande jusqu’au port d’aujourd’hui. De l’autre côté du quai, un patrimoine flottant hors du commun vous attend : le trois-mâts Duchesse Anne (le seul visitable en France) et le bateau-feu Sandettié, (tous deux classés Monuments historiques) ainsi que la péniche Guilde. Enfin, un peu plus loin, le phare du Risban vous offrira un point de vue exceptionnel sur la ville, le port et l’arrière-pays du haut de ses 60 mètres.

ANIMATION CADET À LA BARRE Niveaux : De la primaire au lycée Finalité : Découverte des navires et de la vie des marins au début du 19 e siècle. Objectifs : - Découvrir l’histoire du trois-mâts Duchesse Anne - Comprendre la culture des marins et le fonctionnement du voilier - Se représenter la vie à bord.

ANIMATION TERRES INEXPLORÉES Niveaux : De la primaire (dès le CM1) au lycée Finalité : Comprendre le rôle des marins dans la découverte et la connaissance de notre planète. Objectifs : - Comprendre les motivations de ces explorateurs et de leurs commanditaires - Découvrir les produits ramenés par les explorateurs lors de leurs voyages - Découvrir les grandes routes maritimes

CONTACT : Musée portuaire 9 quai de la Citadelle 59140 Dunkerque Standard : 03 28 63 33 39 / Réservations : 03 28 63 33 29

2. Le Forum des Sciences de Villeneuve-d’Ascq Pour découvrir le ciel et les étoiles au planétarium du Forum des Sciences CONTACT : 1 place de l’Hôtel de ville, 59650 Villeneuve d’Acsq Réservations et renseignements : 03.59.73.96.00 http://www.forumdepartementaldessciences.fr/

29 3. Le Mercatormuseum de Sint-Niklaas – Belgique Pour découvrir le musée consacrée à Gérard Mercator en Belgique. Le parcours associe la présentation de cartes originales et de fac-similé et des écrans tactiles pour feuilleter les atlas et comprendre l’évolution des représentations du monde. http://musea.sint-niklaas.be/mercator/collectie Attention : les supports de médiation sont entièrement en néerlandais. Le musée ne dispose d’aucune médiation en français ou en anglais dans le cadre de visite libre. Il est toutefois possible de faire une visite guidée en français sur demande auprès de la direction.

B. Les ressources en ligne Le monde de la mer sur le site de la BNF Les enjeux de la cartographie http://expositions.bnf.fr/globes/bornes/v/41/ Histoire des cartes http://expositions.bnf.fr/cartes/pedago/01.htm Les cartes marines http://expositions.bnf.fr/marine/expo/salle2/index.htm

Se repérer en mer grâce au musée de la Marine http://www.musee-marine.fr/programmes_multimedia/faire-le-point/

L’iconothèque du musée de Flandre Un espace de ressources en ligne est à la disposition des enseignants pour retrouver à chaque exposition temporaire le dossier enseignant, une iconothèque et les livrets de visite à télécharger. http://museedeflandre.lenord.fr/fr/Publics/Groupesscolaires/Ressourcesp%C3%A9dagogiques.aspx

Gérard Mercator, Orbis terrae compendiosa descriptio, Gravure aquarellée © Stedelijk museum - Mercatormuseum, Sint-Niklaas 30 VII. CE QUE LE MUSÉE PROPOSE AUX INDIVIDUELS

A. INDIVIDUELS

VISITE GUIDÉE En français : Tous les samedis et les dimanches ; tous les jours du 5 au 17 avril ; les jeudi 5 et vendredi 6 mai à 14h15 et à 15h30 En néerlandais : Tous les dimanches à 14h30 et à 15h45 En audiodescription (pour mal et non voyants) : Dimanche 24 avril à 15h SUR INSCRIPTION

VISITE DÉCALÉE ET COSTUMÉE Carte blanche Dimanches 13 mars, 3 avril, 8 mai et 5 juin à 15h15 et à 16h30 SUR INSCRIPTION

NUIT DES MUSÉES Les cinq continents Samedi 21 mai de 19h à minuit. GRATUIT

CONFERENCES / COLLOQUE Colloque Mercator et Ortelius, vers une nouvelle géographie Lundi 21 mars de 10 h à 17h30. GRATUIT / SUR INSCRIPTION

Conférence La représentation des continents du XV e au XIX e siècle par Cécile Laffon, attachée de conservation et commissaire de l’exposition Mercredi 11 mai à 17h. GRATUIT / SUR INSCRIPTION

Conférence La cartographie ou le miroir du monde par Cécile Laffon, attachée de conservation et commissaire de l’exposition animée parValério Vassallo, Maître de conférences, Université de Lille, Sciences et Technologies Mardi 19 avril à 18h30 . GRATUIT Espace culture Lille I. Cité scientifique 59650 Villeneuve d’Ascq. +33 (0)3 20 43 69 09

B. FAMILLES

VISITE JEU DE PISTE Le compas dans l’œil (à partir de 9 ans) Dimanches 20 mars, 15 mai et 12 juin ; tous les jours du 5 au 17 avril (vacances scolaires) ; jeudi 5 et vendredi 6 mai (Ascension) à 14h30 SUR INSCRIPTION

VISITE CONTÉE Frans l’explorateur (pour les 3 à 5 ans) Du mercredi 6 au samedi 9 avril et du mercredi 13 au samedi 16 avril à 16h SUR INSCRIPTION

ATELIER D’ARTS PLASTIQUES (à partir de 4 ans) Autour des quatre continents (création d’une carte imaginaire) Dimanches 20 mars et 10 avril, mardi 5 avril à 15h30

31 Entre ciel et terre (création d’un globe céleste) Mardi 12 avril, dimanche 17 avril à 15h30 Les curiosités de Mercator et Ortelius (fabrication d’outils scientifiques avec des matériaux de récupération) Dimanches 15 mai et 12 juin à 15h30 SUR INSCRIPTION

STAGES ENFANTS / ADOLESCENTS

POUR LES 6/11 ANS À la poursuite de la rose des vents… Les enfants parcourent les atlas puis partent explorer des contrées inconnues pour concevoir une carte imaginaire . Lundi 4 et mardi 5 avril de 10h à 12h et de 14h à 16h SUR INSCRIPTION

POUR LES 12/15 ANS La cartographie 2.0 Les adolescents découvrent les cartes de Mercator et Ortelius. Puis à l'aide de tablettes numériques, ils créent une carte imaginaire en photomontage. Jeudi 7 et vendredi 8 avril de 10h à 12h et de 14h à 16h SUR INSCRIPTION

Ce dossier a été rédigé par : Cindy Manon, chargée des publics scolaires et spécifiques, Laurence Degunst, enseignante détachée au musée de Flandre.

32 VIII. INFORMATIONS PRATIQUES

Musée départemental de Flandre, 26, rue Grand’Place BP 38 - 59670 Cassel Renseignements : 03 59 73 45 60 / Mail : [email protected] Réservations : 03 59 73 45 59 / Mail : [email protected]

HORAIRES D’OUVERTURE Le musée est ouvert du mardi au vendredi de 10h à 12h30 et de 14h à 18h. Samedi et dimanche de 10h à 18h sans interruption. Ouvert le lundi aux groupes en visite guidée sur réservation (uniquement pendant les expositions temporaires) de 10h à 12h30 et de 14h à 18h. Départ des visites guidées possible dès 9h30.

TARIFS par classe (30 élèves maxi) Pour une visite guidée (1h) suivie d’un atelier (1h) ou 2h de visite guidée : 80€ / 2h

CONDITIONS DE RÉSERVATION ET D’ACCUEIL DES CLASSES Les visites peuvent s’effectuer de 3 manières différentes : - en visite libre sous la responsabilité de l’enseignant. Entrée gratuite pour la classe et les accompagnants (2 maximum). Réservation d’un créneau de visite obligatoire 2 jours avant minimum. Dans la limite des créneaux de visite disponibles. - en visite guidée d’1h suivie d’un atelier d’1h avec un médiateur et un plasticien du musée. - en visite guidée de 2h (uniquement pour les élèves de second degré) avec un médiateur du musée. Les visites-ateliers se déroulent toujours en demi-groupe (15 élèves maximum). Les ateliers d’arts plastiques se déroulent dans le pôle pédagogique et permettent d’accueillir au maximum 2 classes simultanément en visite+atelier. Les ateliers d’écriture auront lieu dans les salles. L’exposition peut accueillir 3 classes maximum en simultanée.

Quelle que soit l’option choisie, une réservation est obligatoire. Toute réservation doit être faite au minimum 1 semaine avant la date de venue. Toute annulation doit être effectuée au minimum 5 jours ouvrables avant la date de venue. Le cas échéant, le coût de la visite et de l’atelier sera facturé à l’établissement. Les groupes sont priés de se présenter 10 minutes avant l’horaire de départ défini lors de la réservation afin de ne pas empiéter sur le temps de visite proprement dit. En cas de retard du groupe, la visite devra être écourtée afin de respecter les créneaux horaires définis lors de la réservation mais le tarif de visite restera inchangé.

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CONTACT SERVICE DES PUBLICS Marie Montet-Gourdon , responsable du service des publics Tél : 03 59 73 44 09 / Mail : [email protected] Cindy Manon, chargée des publics scolaires Tél : 03 59 73 45 63 / Mail : [email protected] Sophie Woestelandt, médiatrice Tél : 03 59 73 44 08 / Mail : [email protected] Virginie Demey , médiatrice-plasticienne Tél : 03 59 73 45 64 / Mail : [email protected] Enseignantes détachées au musée de Flandre Laurence Degunst (Histoire géographie) et Emeline Trochet (SVT)

MUSÉE DÉPARTEMENTAL DE FLANDRE 26, rue Grand’Place BP 38 - 59670 Cassel Renseignements : 03 59 73 45 60 / [email protected] Réservations : 03 59 73 45 59 / Mail : [email protected]

www.museedeflandre.lenord.fr http://museedeflandre.lenord.fr/fr/Publics/Groupesscolaires.aspx

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