Enaturaliste CANADIEN
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f LE eNATURALISTE CANADIEN moi, VOL. LVIII (II dela 3e série) No 1. — QUÉBEC, JANVIER 1931. #.--)›•, -e%A. LE •ze -e-G- NATURALISTE CANADIEN Fore en 1868 par l'abbé, Provancher, continué par k chanoine Huard (1892-1929). Organe de la Société Linnéenne de Québec. p, FAUNE iefA*Istepen--In UE bigi.001E• ARIN' GRANT.4.) "'sale Cne" PUBLICATION DE L'UNIVER31TÉ LAVAL QUÉBEC, CANADA. ni—nnti*.tra*—in Bulletin de recherches, observations et découvertes se rapportant à l'histoire naturelle du Canada publié avec l'aide du Gouvernement de la province de Québec. 11*.rx1aann.orrWr%radWr‘*Pw..4«1+‘6*dane;p1144.PeeP LE NATURALISTE CANADIEN Québec, janvier 1931 VOL. LVIII. (TRoislÈmE BRIE, VOL. II) No. 1 APPEL AUX NATURALISTES Le premier volume de la troisième série du Naturaliste s'est fermé avec décembre ; la présente livraison ouvre le second. Le bureau de direction qui avait accepté, en novembre 1929, l'invitation de l'Université Laval de continuer l'oeuvre des abbés Provancher et Huard, se réjouit d'avoir franchi sans encombre cette première étape sur une route inconnue. Certes, les directeurs im- provisés n'avaient pas sous-estimé les difficultés de la tâche à eux confiée. Lriaintenir une revue scientifique dans un pays où l'enseignement des sciences reste encore em- bryonnaire, intéresser à l'histoire naturelle une popula- tion qui par manque de formation n'a guère le goût des choses de la nature, fournir un menu suffisamment varié dans une province ofi la science de la nature n'est le lot que de quelques rares unités : tout cela n'était pas fait pour faciliter la besogne. Il y avait donc quelque témérité à maintenir la revue dans ces conditions défavorables et c'est uniquement par dévouement à une cause chère que nous avons décidé d'en tenter l'essai. Nous comptions, pour réussir malgré tout, sur le concours de cette petite phalange d'élite qui, dans nos universités, dans les services publics ou par apti- tudes naturelles se consacre à l'étude de la botanique, de la zoologie, de la géologie. Et nous n'avons pas compté en vain. Une vingtaine de collaborateurs sont venus sponta- nément et fidèlement apporter au Naturaliste des articles, des notes, des commentaires, assurant ainsi à chaque livraison un sommaire substantiel et varié. Grâce à ces généreux concours la clientèle des lecteurs et des abonnés n'a cessé de s'accroître au cours des derniers douze mois. 6 LE NATURALISTE CANADIEN La direction a donc l'agréable devoir d'exprimer à ces dévoués collaborateurs sa profonde reconnaissance. Elle souhaite vivement que ce noyau de fidèles s'aug- mente chaque mois d'unités nouvelles. L'oeuvre à accom- plir exige la mobilisation de tous les naturalistes du Canada-français, professionnels ou amateurs. Il y a énormément à faire pour transformer l'indifférence géné- rale en sympathie et en curiosité. Par ses articles de science pure le Naturaliste fournira aux professionnels ce qu'ils recherchent dans une revue de ce genre ; par ses articles de vulgarisation, ses observations brèves, ses notes, la revue intéressera peu à peu nos gens instruits et pré- parera une mentalité favorable à un enseignement plus complet des sciences naturelles. Ces nouveaux collaborateurs, nous croyons pouvoir les trouver chez les professeurs d'histoire naturelle de nos collèges classiques et de nos autres maisons d'enseigne- ment. Chacun de ces professeurs doit être versé plus spécialement dans une science ou dans un règne. Combien d'observations intéressantes ils pourraient faire dans leur domaine préféré et transmettre au Naturaliste. Il y a là une apathie à vaincre. En effet, c'est à peine si cette catégorie importante de naturalistes nous a fourni trois ou quatre collaborateurs. Bien plus, à peine 13 collèges classiques, sur les 23 que compte la province, figurent sur la liste de nos abonnés. Et pourtant, il semble que le Naturaliste devrait être leur revue préférée. Plu- sieurs articles publiés dans le volume précédent étaient de nature à les intéresser directement. Mentionnons sur- tout l'article de R. F. Marie-Victorin sur "L'enseigne- ment des sciences naturelles ", lequel renferme un pro- gramme détaillé qu'un professeur d'histoire naturelle ne se peut permettre d'ignorer. Le Naturaliste est la maison ouverte à tous nos compa- triotes que l'étude, l'enseignement ou les préférences attachent aux sciences naturelles. Nous les pressons tous de se mettre résolument à l'oeuvre et de remplir les pages de leur revue qui n'attend que leurs encouragements pour progresser. LA DIRECTION. LE CANARD PILET Dafila acuta tzitzihoa (Vieillot) AMERICAN PINTAI!, CLASSIFICATION. Le genre Dafila est de la, sous-famille ANATINiE (canards de rivière), de la famille ANATIDIE (ca- nards, oies, cygnes), et de l'ordre ANS, n. s (palmipèdes lamel- lirostres). L'espèce acuta est circumpolaire ; la sous-espèce tzitzi- hoa, dont il est ici question, est celle de l'Amérique du Nord. DESCRIPTION.— Mâle adulte au printemps : tête brune, plus foncée sur la couronne ; le haut du cou, en arrière, est noir et séparé du brun de chaque côté par une bande blanche qui des- cend jusqu'à la poitrine ; celle-ci, ainsi que le ventre, sont d'un blanc tacheté de rouille ; dos et côtés fi nement rayés de noir et blanc ; couvertures des ailes grises ; miroir bronzé avec reflets verts ; rectrices grises excepté les deux du centre qui sont minces et très longues. Mâle adulte à l'automne : Les bandes blanches de chaque côté du cou sont presque disparues, et les deux longues rectrices sont parties ; les couleurs sont plus ternes partout et il n'y a plus de rayage blanc et noir sur la partie antérieure des ailes. Femelle adulte au printemps : dessus de la tête brun, forte- ment tacheté de noir ; côtés de la tête et tour du cou chamois, plus finement marqués de noir ; gorge et menton encore moins rayés de noir ; parties inférieures d'un blanc sale, mais les plumes du bas du cou montrant généralement des marques brunes en forme de U ; parties supérieures et côtés d'un brun foncé, avec les plumes bordées de blanc jaunâtre ; ailes moins brillantes que celles du mâle ; queue moins longue que celle du mâle, d'un brun foncé, avec barres étroites blanchâtres. PRINTEMPS.— C'est, avec le Mallard, un des migrateurs les plus hâtifs, et quand on le voit aux environs de Québec, vers la fin d'avril, d'autres sont déjà rendus à trois cent lieues plus au nord, à l'intérieur. Non seulement émigre-t-il à bonne heure, mais il est un des premiers à commencer son nid. ÉTÉ.— On le voit rarement à l'est d'une ligne touchant l'ouest de la Baie d'Hudson et, du Lac Michigan, ou beaucoup au nord de la frontière des États-Unis. Il niche jusqu'aux bords de l'océan 8 LE NATURALISTE CANADIEN Arctique, en gagnant l'ouest jusqu'à l'Alaska et les côtes de la Sibérie. AUTOMNE.— Bien qu'au printemps il soit un des premiers à affronter la température froide du nord, à la fin de l'été il part pour le Sud dès que la gelée commence à se faire sentir. A la fin d'août, il quitte déjà le Minnesota et le Dakota du Nord, avant même d'avoir son plumage d'automne. Il émigre toujours la nuit. HIVER.— A l'est, on le trouve jusqu'en Floride, à Cuba, à la Jamaïque, mais c'est sur la côte de la Caroline du Nord qu'il est le plus abondant ; au centre, il est vu dans le Texas, le Nouveau Mexique, et l'Arizona ; à l'ouest, il est nombreux le long de la côte du Pacifique juqu'au Sud de la Colombie Anglaise. HABITAT.— Il est cosmopolite et a une distribution excédée en étendue par peu d'oiseaux d'aucune sorte. Ôn le trouve de l'océan Arctique jusque dans l'Amérique du Sud. Mais c'est surtout un canard des Prairies où il est généralement en plus grand nombre que les autres membres de sa famille. AMATEUR. NOS DIX GALLONS D'EAU Résumé d'une causerie faite par monsieur B. Bois, D.Sc. devant les membres de la Société Linnéenne de Québec, le 14 novembre 1930 Il y a, à la surface du globe terrestre, trois fois plus d'eau que de terre. C'est là une des premières vérités scientifique qu'on nous a fait admettre à l'école. Il est d'abord difficile d'Y croire mais l'étude de la géographie finit par nous en convaincre. Si cette vérité n'est pas sans surprendre l'enfant, l'homme ne l'est peut-être pas moins en apprenant que son corps contient lui aussi de deux à trois fois plus d'eau que de matière sèche. La chimie biologique est cependant là pour nous le démontrer et c'est de ce sujet que nous entretient monsieur le professeur Bois. Le corps humain adulte contient en moyenne 63% d'eau, avec des limites variant entre 58% à 66%. Chez le foetus de trois mois le pourcentage de l'eau du corps est de 94% et cette quantité est réduite à 69 ou 70% à la naissance. Les différents tissus ou organes ont une richesse différente en eau. D'une manière générale plus un tissu est actif et plus le protoplasme de ses cellules se renouvelle souvent, ce qui revient au même, plus il est riche en eau. Voici à titre d'illustration la richesse en eau des principaux organes ou tissus : Rein 83 % Peau 72 Coeur. 79.3% Moëlle épinière 69.7 Poumon 79.