EN ÎLE-DE-FRANCE a Dans « aden » : tout le cinéma et une sélection de sorties Demandez notre supplément www.lemonde.fr 57e ANNÉE – Nº 17437 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE JEUDI 15 FÉVRIER 2001 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Le groupe aérien AOM-Air Liberté Jacques Chirac défend sa République b Le chef de l’Etat a refusé d’inscrire le projet de loi sur la Corse au conseil des ministres devrait être b Il s’abrite derrière les remarques du Conseil d’Etat et invoque « notre pacte républicain » prochainement b Lionel Jospin maintient son projet b « C’est maintenant au Parlement de débattre », dit-il LA CORSE est l’enjeu d’une passe jour du conseil des ministres et en ment, mardi 13 février, de « réexami- respect des principes fondamentaux

démantelé d’armes inédite entre Jacques Chirac retarde l’examen. Jacques Chirac, qui ner les difficultés constitutionnelles sou- de notre pacte républicain ». Dès lun- THE HERALD SUN/AP et Lionel Jospin. C’est la première avait déjà fait connaître à plusieurs levées par le Conseil d’Etat afin que le di, le président avait adressé une let- UN CONSEIL de surveillance extra- fois, en période de cohabitation, que reprises ses réserves, voire son oppo- conseil des ministres puisse délibérer tre en ce sens au premier ministre. DÉBAT ordinaire du deuxième groupe aérien le président de la République refuse sition au projet sur le nouveau statut d’un texte permettant la poursuite du Le 8 février, le Conseil d’Etat avait cri- français, AOM-Air Liberté, devait d’inscrire un projet de loi à l’ordre du de la Corse, a demandé au gouverne- processus de réformes en Corse dans le tiqué les dispositions du projet sur la avoir lieu mercredi 14 février, dans délégation de pouvoirs législatifs et Cannabis, l’après-midi. Selon nos informations, réglementaires à la Corse, ainsi que un nouveau président devait être sur l’enseignement obligatoire de la nommé : Marc Rochet, ancien langue. En réponse à M. Chirac, oui ou non patron des deux compagnies. Sa mis- M. Jospin a maintenu l’intégralité de sion consisterait à démanteler le son projet en remarquant qu’il serait L’usage du cannabis est devenu banal groupe, qui emploie 7 000 personnes examiné par le Conseil constitution- en France. A 17 ans, un garçon sur deux et dont les pertes auraient avoisiné nel après avoir été soumis au Parle- et 41 % des filles l’ont déjà expérimen- 3 milliards de francs en 2000. Les ment. « C’est maintenant au Parle- té, selon l’Observatoire des drogues et deux actionnaires de l’ensemble, ment de débattre », a-t-il dit. SAirGroup (Swissair) et Ernest-Antoi- Les élus corses minimisent la déci- des toxicomanies. Le 18 janvier, la Belgi- ne Seillière, tirent ainsi les conséquen- sion du chef de l’Etat. José Rossi, pré- que a décidé d’autoriser la détention et ces de leur échec à constituer un pôle sident (DL) de l’Assemblée de Corse, la consommation de cette substance. En concurrent d’Air France. Alors que le acteur majeur de la négociation avec France, le débat est relancé sur le main- président du Medef croise le fer avec Lionel Jospin, estime qu’il ne faut le gouvernement sur de nombreux pas en « faire un drame ». Jean-Guy tien ou l’abrogation de la loi de 1970, dossiers, cette affaire est embarras- Talamoni, chef de file des nationalis- qui rend la consommation de cannabis sante pour lui. Il a domicilié plusieurs tes, n’imagine pas que le chef de passible d’une peine maximale d’un an de ses sociétés aux Pays-Bas, dont l’Etat « soit décidé à dynamiter le pro- de prison. La plupart des consomma- Taitbout Antibes BV, qui porte sa par- cessus ». teurs interpellés sortent libres des com- ticipation dans le secteur aérien. Lire pages 6 et 7 missariats. Le gouvernement n’entend Lire page 15 et notre éditorial page 14 pas revenir sur la prohibition. p. 8 Alger invite Bill Clinton s’installe à Harlem pour 200 000 dollars NEW YORK suivent M. Clinton depuis son départ de la Mai- De loin la plus grave, l’affaire Marc Rich, sur Chirac et Jospin de notre correspondante son Blanche – est apparu lorsque l’ex-prési- laquelle plusieurs auditions sont organisées au Tandis qu’à Washington les républicains affû- dent, qui vit désormais entre Chappaqua, dans Congrès, est en train de coûter à M. Clinton de LES RELATIONS algéro-fran- taient leurs lames au Congrès en tentant de la banlieue de New York, et Washington, a jeté nombreuses amitiés au sein des élites démocra- a çaises ne paraissent pas devoir concocter une nouvelle procédure d’impeach- son dévolu sur de luxueux bureaux occupant tes, où elle est perçue comme plus dommagea- e

être affectées par le débat sur le rôle ment contre un homme qu’ils n’en finissent pas tout le 56 étage de l’un des gratte-ciel les plus ble que l’affaire Monica Lewinsky. Sources MARIE-CLAIRE de l’armée algérienne dans les violen- de haïr, Bill Clinton a trouvé refuge, mardi prestigieux de Manhattan, la Carnegie Hall potentielles de revenus sous forme de conféren- ces que l’Algérie connaît depuis dix 13 février, à Harlem, où il a été accueilli en véri- Tower. Vue époustouflante sur Central Park, ces lucratives, au moins deux grandes banques PRESSE ans. C’est ce qu’on affirmait, d’un table fils prodigue par une population noire aux standing à la mesure des autres illustres locatai- de Wall Street se sont déjà détournées de lui. côté comme de l’autre, à l’issue de la anges d’apprendre qu’il avait finalement choisi res (Barry Diller, patron de USA Networks, Cerné, Bill Clinton a soudain eu l’idée de s’ins- visite du ministre des affaires étran- d’installer ses futurs bureaux dans son quartier. Steve Case d’AOL TimeWarner), l’immeuble taller à Harlem, un quartier en pleine renaissan- « Marie-Claire », gères, Hubert Védrine, mardi « Viva Clinton ! », se sont écriés quelques Lati- n’avait qu’un défaut : le loyer, 800 000 dollars ce, notamment grâce à une politique d’aide 13 février à Alger. Quatre heures nos accourus de Spanish Harlem pour acclamer par an, soit plus que le total des loyers des fédérale mise en œuvre par ses soins, auprès de Evelyne et Jean d’entretiens – avec la participation l’ancien président, au moment où il sortait du bureaux des quatre derniers présidents réunis. ceux dont le soutien ne lui a jamais fait défaut, En vingt-cinq ans, Evelyne Prouvost a réus- e du président Abdelaziz Boutefli- 55 West 125 Rue pour se plonger dans un bain Ce loyer étant, comme l’y autorise la loi, à la les Noirs. « J’ai consulté mon sénateur, elle était si à faire du magazine pour midinettes fon- ka – ont permis aux deux parties, de foule qui l’a visiblement comblé d’aise. Bill charge du contribuable, le Congrès a protesté ; ravie ! », dit-il, en parlant de sa femme. Des dé par Jean, son grand-père, un groupe dans un bon climat, d’afficher leur Clinton avait quelque raison de sourire : par un portée sur la place publique, l’affaire a d’autant élus locaux lui ont trouvé un immeuble parfait, volonté d’une coopération économi- de ces coups de génie dont lui seul a le secret, il plus vite tourné au scandale que M. Clinton dont le dernier étage jouit aussi d’une vue sur de presse international. Marie-Claire a que renforcée et de passer en revue venait de redresser à son avantage une situa- devait parallèlement se défendre sur d’autres le parc mais dont le loyer ne dépassera pas révolutionné la presse féminine, au point plusieurs différends. Alger voudrait tion qui menaçait de tourner au vinaigre. «Je fronts : celui de la grâce accordée au milliardai- 200 000 dollars. L’immeuble venait d’être loué de devenir une institution très convoitée. recevoir Jacques Chirac et Lionel Jos- suis si heureux !, a lancé un Bill Clinton rayon- re fugitif Marc Rich, et celui, plus mesquin, des par la ville de New York pour ses services Evelyne Prouvost a dû néanmoins consen- pin en 2001. Le récit de notre nant aux nombreuses caméras de télévision qui cadeaux offerts aux Clinton pendant leur séjour sociaux, mais le maire, Rudy Giuliani, a promis tir, le 8 février, à y faire entrer le groupe envoyée spéciale à Alger. se bousculaient sur le trottoir. Ma place est ici, à la Maison Blanche et qu’ils avaient choisi de trouver une solution au plus vite. parmi les miens ! » d’emporter – comme l’ont fait avant eux Hachette Filipacchi Médias (HFM), pour Lire page 2 Le contentieux – l’un des nombreux qui pour- d’autres couples présidentiels. Sylvie Kauffmann 42 % du capital. Notre enquête. p. 12 Le boulimique Offre spéciale jusqu’au 28 février 2001 La fin du rêve de l’orchestre REPRISE économique américain jusqu’à * UN « TROU D’AIR ». Laurent est maintenant proche de zéro, Fabius a donc emprunté à son pré- début 2001, sinon négatif. décesseur, Dominique Strauss- Et pourtant, faut-il en faire grief 35.000 F Kahn, sa célèbre formule pour qua- au ministre des finances ? Compte pour l’achat d’une Citroën récente XM. lifier l’onde de choc probable du tenu du caractère aléatoire des * * ralentissement américain sur la prévisions, est-ce, d’ailleurs, cet 25.000 F 10.000 F France. La métaphore pourrait aspect du débat le plus important ? pour l’achat d’une Citroën pour l’achat d’une Citroën sembler pertinente mais, en fait, L’étrangeté de la situation, c’est récente Xantia ou Evasion. récente Xsara. elle présente deux failles. D’abord, que le gouvernement n’a voulu EXPLORATION elle tend à minimiser l’impact pos- voir jusqu’à présent que cet aspect CHRISTOPH ESCHENBACH * sible sur l’Europe des turbulences des choses. Il est, pourtant, une Un œil 8.000 F dans lesquelles entrent les Etats- autre question qui mérite d’être LE NOUVEAU directeur de l’Or- pour l’achat d’une Citroën récente Saxo ou Berlingo. Unis. Et surtout, elle a l’inconvé- soulevée, plus lourde de consé- sur Eros chestre de Paris partage son temps Reprise minimum de votre véhicule, quels que soient nient de réduire le débat à sa seule quences : la crise que traversent les entre la France, l’Allemagne et les l’état, la marque et beaucoup plus si son état le justifie. dimension conjoncturelle. Alors Etats-Unis n’est-elle pas aussi celle En réussissant à poser en douceur la son- Etats-Unis. Dans un entretien au que, à l’évidence, la gauche fran- du modèle auquel une partie de la Monde, il juge essentielle la cons- çaise, sur laquelle le modèle écono- gauche française a fini, au moins de NEAR (Near Earth Asteroid Rendez- truction à Paris d’une grande salle CITROËN FÉLIX FAURE, moi j’aime mique américain exerce, depuis par défaut, par adhérer ? vous) sur le sol de l’astéroïde Eros, l’Amé- symphonique. Il parle aussi de sa Fournisseur officiel en bonnes affaires peu, un si fort attrait – c’est pres- Qu’on veuille bien se souvenir rique a réussi un formidable exploit tech- boulimie de travail. que de la fascination ! –, pourrait de la doctrine économique que nologique, à 316 millions de kilomètres G FAIBLE KILOMÉTRAGE G PRIX ATTRACTIF G GARANTIE 1 AN trouver dans ces événements ma- défendent, plus ou moins ouverte- de la Terre. 160 000 photos d’Eros ont PIÈCES ET MAIN-D’ŒUVRE G FINANCEMENT À LA CARTE tière à des réflexions autrement ment, depuis 1997, les écono- Lire page 26 été prises, dont les ultimes images à plus préoccupantes. mistes qui ont l’oreille de Lionel Paris 15e 10, Place Etienne Pernet 01 53 68 15 15 Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, ...... Le premier défaut de la formule Jospin. De M. Strauss-Kahn à 1 150 mètres, 700 mètres, 250 mètres, 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; Paris 14e 50, boulevard Jourdan 01 45 89 47 47 Côte d'Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; ...... du « trou d’air » coule de source. M. Fabius, le propos est à peu de puis… 120 mètres. p. 21 Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Breta- Coignières (78) 74, RN 10 01 30 66 37 27 gne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; ...... L’image suggère que l’économie choses près le même : le modèle Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Bezons (95) 30, rue E. Zola 01 39 61 05 42 française va affronter des vents mau- économique que doit suivre la ...... International ...... 2 Aujourd’hui ...... 21 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; Thiais (94) 273, av. de Fontainebleau - RN7 01 46 86 41 23 vais mais passagers. L’objection France, c’est celui des Etats-Unis, Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; ...... France ...... 6 Météorologie-Jeux ...... 25 Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Limay (78) 266, rte de la Noué-Port Autonome 01 34 78 73 48 vient donc à l’esprit. Sans doute les inégalités en moins. Et, de fait, ...... Société ...... 8 Culture...... 26 Nantes (44) 7, bd des Martyrs Nantais - Ile Beaulieu 02 40 89 21 21 M. Fabius pèche-t-il par excès d’opti- la France a basculé...... Régions...... 11 Guide culturel ...... 28 Corbas (69) ZI Corbas Mont-Martin, rue M. Mérieux 04 78 20 67 77 misme, car le ralentissement améri- M 0147 - 215 - 7,50 F ...... Horizons...... 12 Carnet...... 29 cain est, à l’évidence, plus fort que Vitrolles (13) Av. Joseph Cugnot - Zac des Cadesteaux 04 42 78 77 37 Laurent Mauduit Entreprises ...... 15 Kiosque...... 30 prévu. Alors que, début 2000, le ryth- Communication ...... 17 Abonnements...... 30 *Offre non cumulable avec d’autres promotions, réservée aux particuliers, me annuel de croissance aux Etats- Lire la suite page 14 3:HJKLOH=UU\ZUV:?a@c@b@p@k; dans la limite des stocks disponibles. Tableau de bord...... 18 Radio-Télévision...... 31 Unis était encore supérieur à 5 %, il et nos informations page 16 2 INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001

DIPLOMATIE Le ministre fran- tiens avec son homologue, Abdelaziz confiance et très constructif la situa- tir en Algérie pour des raisons liées à la dien d’Oran, dénonce, dans un entre- çais des affaires étrangères, Hubert Belkhadem, ainsi qu’avec le président tion actuelle, les rapports bilatéraux et sécurité et à la lenteur de la mise en tien au Monde la conception de l’infor- Védrine, a effectué, mardi 13 février, Bouteflika. b HUBERT VÉDRINE a esti- tous les problèmes qui intéressent » oeuvre du programme de privatisa- mation des autorités de son pays et une visite de quelques heures à Alger, mé que ces rencontres avaient permis les deux pays. b LES ENTREPRISES tions. b ABDOU BENZIANE, journaliste estime que les Algériens doivent régler au cours de laquelle il a eu des entre- de passer en revue « dans un climat de FRANÇAISES hésitent toujours à inves- et chroniqueur, notamment au Quoti- leurs problèmes « entre eux ». Alger juge la coopération avec la France insuffisante Au cours des entretiens qu’a eus le ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, mardi 13 février dans la capitale algérienne, le président Bouteflika a souhaité la venue dans son pays de Jacques Chirac et de Lionel Jospin dans le courant de l’année

ALGER « tout à fait excellentes » selon le une reconversion sous forme d’in- rer l’année en cours comme un dans Le Monde du 9 février, appe- liberté d’expression, les relations de notre envoyée spéciale président algérien. vestissements. fait presque assuré. lant les autorités françaises à pren- entre Etats ne peuvent être affec- Ni lyrisme ni effet d’annonce, Face à l’impatience de ses interlo- En ce qui concerne le dossier Le climat de cette visite de dre leurs distances à l’égard du tées par ce qui s’écrit dans la pres- lors de la visite de moins d’une cuteurs de voir s’intensifier la coo- des visas, il est prévu que le consu- M. Védrine a-t-il été affecté par la pouvoir algérien ? La question a se », a estimé M. Belkhadem, journée effectuée par le ministre pération économique, M. Védrine lat d’Oran rouvre ses portes en récente publication en France du été posée lors d’un point de pres- approuvé par le chef de la diplo- français des affaires étrangères, a rappelé que si le gouvernement 2001. D’ici là, seuls les consulats livre La Sale Guerre, mettant en se conjoint tenu par Hubert Védri- matie française. Hubert Védrine, à Alger, mardi de Lionel Jospin encourageait vive- d’Alger et d’Annaba fonctionne- cause l’armée algérienne dans cer- ne et son homologue, Abdelaziz D’autres questions sur les harkis 13 février, mais un travail de fond ment les entreprises françaises à ront. Ce qui signifie que l’épreuve tains des massacres perpétrés Belkhadem. Là encore, la réponse, et sur l’actuel débat en France sur se voulant indépendant de la con- s’installer en Algérie, c’était à elles des interminables files d’attente dans le pays ainsi que par la péti- côté algérien, a paru très philoso- la torture pendant la guerre d’Al- joncture immédiate et la volonté d’évaluer le cadre juridique, l’envi- de jour comme de nuit, dénoncée tion d’une dizaine d’intellectuels phe. « Il s’agit d’une question de gérie ont également été posées au réaffirmée avec force par les res- ronnement et la sécurité de leurs par de nombreux Algériens com- ministre français par les journalis- ponsables des deux pays de déve- investissements, avant de prendre me étant « insupportable et humi- tes algériens présents au point de lopper leur coopération, jugée par leurs décisions de manière souve- liante », n’est pas près de prendre La presse reproche à la France sa « tiédeur » presse. Récusant l’idée que les pré- Alger « en deçà de leurs potentia- raine. « La balle est en partie du fin. Quant au lycée français d’Al- sidents Chirac et Bouteflika se lités ». côté algérien », estime-t-on du côté ger, fermé depuis neuf ans pour « La France doute et hésite. » C’est ainsi que le quotidien francopho- soient livrés à une polémique sur Il y a peut-être « une ambition français. des raisons de sécurité, les modali- ne Le Matin résume, mercredi 14 février, la visite éclair de M. Védrine. les anciens supplétifs de l’armée démesurée côté algérien, un peu tés de sa réouverture sont en Le ministre français, ajoute le journal, a quitté Alger « en laissant pla- française, M. Védrine a rappelé plus raisonnable du côté français, LE DOSSIER DES VISAS cours de discussion. La date reste ner le doute quant à l’avenir des relations entre les deux pays. (…) Paris que la France était « très attachée ce qui fait que nous ne sommes pas Même chose pour Air France, encore à déterminer. hésite à s’engager dans un soutien franc à la politique de Bouteflika ». à ce que les harkis puissent se ren- sur la même longueur d’onde en ce que le gouvernement français ne Si le principe d’une visite officiel- La Tribune note que « ni élans ni engagements » n’ont marqué cette dre dignement en Algérie ». Quant qui concerne la vitesse de croisiè- peut contraindre à reprendre ses le à Alger du président de la Répu- rencontre tandis que le quotidien Liberté n’est guère plus enthousias- à la torture, le ministre s’est con- re », a reconnu le président Abde- vols sur Alger tant que la compa- blique, Jacques Chirac, et du pre- te, qui parle des « hésitations » françaises et du manque de « décisions tenté de répondre que cette ques- laziz Bouteflika, sur le mode philo- gnie aérienne jugera insuffisantes mier ministre, Lionel Jospin, reste tangibles ». Le chef de la diplomatie française, écrit-il, « aurait pu tion avait été discutée en France, sophe, au terme de ses quatre heu- les mesures de sécurité prises du acquis, il ne paraît pas certain que apporter de actes concrets », en particulier en matière économique et notamment à l’Assemblée nationa- res de discussions et de son déjeu- côté algérien. ces déplacements auront lieu dans financière. Ce ne fut pas le cas. le, et qu’il revenait aux historiens ner de travail avec le chef de la Rien de très nouveau, sem- le courant de l’année 2001. La délé- Cette « tiédeur » s’interroge Liberté, « est-elle due à la vision qu’a la de faire leur travail, suivant le diplomatie française. Cela dit, ble-t-il, à propos de la dette algé- gation française s’est montrée éva- gauche de l’Algérie ? » La démarche française, conclut le journal, vœu de Lionel Jospin. « rien ne bloque » entre Alger et rienne, sinon qu’elle continue de sive sur ce point. Du côté algérien, « obéit encore à l’Internationale socialiste ». Et de finir : « A nos gouver- Paris. Les relations sont même faire l’objet de négociations pour en revanche, on semblait considé- nants de changer de cartes ou de partenaires. » Fl. B. La bureaucratie et l’insécurité freinent les investissements français LES RELATIONS économiques franco- sée, en revanche, le solde global s’est macie semble attirer les entreprises fran- Castel lorgne sur des usines de boissons nir le feu vert des autres pays créanciers. algériennes sont meilleures et moins dégradé : l’excédent enregistré par Paris çaises. Après la société Synthélabo, qui, gazeuses ; la firme Vicat négocie la repri- Or, selon des sources françaises, les chaotiques que celles que les deux pays ne dépassera sans doute pas 2 milliards associée à un partenaire algérien, dis- se d’une cimenterie ; la Lyonnaise et ses Etats-Unis y sont opposés au motif que entretiennent au niveau politique. En de francs – contre 6 milliards environ pose d’une unité de production, c’est au concurrents s’intéressent quant à eux à l’Algérie, dont les finances ont été remi- témoigne le bilan des échanges entre les deux années précédentes. La raison tour des laboratoires Fabre de se prépa- l’approvisionnement des grandes agglo- ses à flot par l’envolée des cours du brut, Paris et Alger en 2000. La France est en est connue : la forte hausse des prix rer à sauter le pas. Le groupe prévoit mérations en eau potable et à son traite- ne justifie pas un tel traitement de demeurée le principal fournisseur de l’Al- des hydrocarbures sur le marché interna- d’implanter, toujours en association ment… faveur. gérie : sa part de marché est de l’ordre tional a renchéri le coût des importa- avec un partenaire local, une usine de Pour doper la venue des entreprises Un autre obstacle existe. Il tient à l’Al- de 25 %, avec comme points forts les sec- tions de pétrole et, davantage encore, de production de produits pharmaceu- françaises, les Algériens demandent à gérie elle-même. Confronté à des problè- teurs de l’agroalimentaire, de la pharma- gaz algérien – les seuls produits algé- tiques. Paris de mettre en place un système de mes sérieux de sécurité, aux prises avec cie, des pièces détachées automobiles et riens qui trouvent preneurs sur le mar- « conversion de créances en investisse- un programme de privatisation qui des biens d’équipement. ché français. « CONVERSION DE CRÉANCES » ments », un mécanisme complexe dont a n’avance guère malgré les discours offi- Cette prépondérance est exception- Lors de sa visite officielle en France, Les autres groupes tricolores qui ont bénéficié le Maroc et, dans une moindre ciels, doté d’une Bourse embryonnaire, nelle. Elle explique en elle-même l’éro- en juin 2000, le président Abdelaziz des projets d’investissements industriels mesure, la Jordanie. Premier créancier le pays n’intéresse que moyennement sion naturelle des produits made in Bouteflika s’était plaint de la « frilosité » se comptent sur les doigts de la main : de l’Algérie, avec un encours de l’ordre les entreprises étrangères. D’autant que France observée d’une année sur l’autre des entreprises françaises à investir en Vivendi et Orange-France-Télécom sont de 4 milliards d’euros, Paris pourrait le pouvoir d’achat de la population, mal- au profit de pays comme l’Italie, l’Alle- Algérie. Le fait est que la France vend sur les rangs pour l’octroi d’une deuxiè- effectivement en jouer. Mais, outre que mené par dix ans de crise, s’est sensible- magne et les Etats-Unis. beaucoup à son ancienne colonie, mais me licence de téléphonie mobile (dont la ce système « coûte une fortune » au Tré- ment dégradé. Si les exportations françaises ont qu’elle n’y investit guère. BNP-Paribas a été chargée d’étudier les sor (il revient à annuler près de la moitié atteint 18 milliards de francs l’année pas- Pétrole et gaz exceptés, seule la phar- modalités) ; le groupe agroalimentaire de la dette convertie), il suppose d’obte- Jean-Pierre Tuquoi Abdou Benziane, chroniqueur à « La Tribune » et au « Quotidien d’Oran » Après l’arabisation « musclée », « Les problèmes, il faudrait que nous les réglions entre nous » le français refait surface JOURNALISTE réputé en Algé- que les élus algériens, les journa- ce qui ne m’étonne pas tout à fait. large possible), ce serait aux Algé- rie pour ses chroniques, qu’il listes, les élites, ceux qui sont sup- Il y a en Algérie une tradition très riens de les mener, y compris avec L’UN DES DOMAINES où le dia- M. Bouteflika, s’est clairement expri- signe sous le nom d’Abdou B., posés faire l’opinion, apprennent complexe d’intolérance et de l’armée. Jeter le bébé avec l’eau logue entre Paris et Alger est deve- mé sur ce sujet dans la presse algé- Abdou Benziane a été par deux par la presse étrangère la paru- méfiance envers les intellectuels, du bain, nous ne le voulons pas : nu « très intense » et où les projets rienne. « Eu égard à l’environnement fois directeur de la télévision algé- tion de tel ou tel livre, de telle ou qui date de la guerre de libéra- une éventuelle déstabilisation de abondent est celui de la coopéra- de l’Algérie et à sa situation géographi- rienne au début des années 1990. telle tribune sur leur propre pays, tion. Selon les périodes, certains l’armée est inacceptable car elle tion culturelle, indique-t-on au Quai que et politique, disait-il le mois der- Dans les colonnes de La Tribune et n’y ont pas accès. Ce n’est pas sont diabolisés puis réhabilités. serait extrêmement dangereuse d’Orsay, où l’on note qu’il y a de ce nier, il apparaît que l’anglais n’est pas et du Quotidien d’Oran, il s’expri- le contenu de ces écrits qui me Ça a été le cas de l’écrivain Rachid pour le pays, et pour tout le point de vue en Algérie « une la langue qui nous permettrait dans le me de manière très libre sur la gêne – chacun est libre d’écrire et Boudjedra, notamment, ou de Maghreb. demande de France » et qu’elle peut contexte actuel d’acquérir la science et société algérienne et ses diri- de faire éditer ce qu’il veut —, l’historien Mohamed Harbi. Cela » Mais ma position est qu’à aujourd’hui s’exprimer. de nous ouvrir au monde (…). Ce qui geants. c’est le fait que je doive me con- dit, je ne me sens pas obligé l’étranger, gouvernement, intelli- Le changement de statut de la lan- paraît plus accessible à nos enfants, « Comment réussissez-vous à tenter de comptes rendus parus d’épouser la totalité des thèses gentsia, médias peuvent dire ce gue française en Algérie est l’un des c’est la maîtrise de la langue française travailler faute, souvent, d’élé- dans la presse ou à la télévision, des intellectuels qui ont signé la qu’ils veulent. Ils l’ont fait pour la aspects les plus visibles de la politi- comme première langue étrangère. Il ments d’information fournis faute de pouvoir me procurer les pétition, mais je m’opposerai tou- guerre d’Algérie, le Vietnam, sur que menée par Abdelaziz Boutefli- ne s’agit nullement d’une question par le régime ? originaux. jours à ce que l’on fasse taire un le Chili, sur Pol Pot, c’est une tra- ka. Après les années de l’arabisa- idéologique mais d’une réalité. Tous – Alger est devenue la capitale – Comment avez-vous réagi à intellectuel, en Algérie, en France dition qui ne me gêne pas et qui, à tion « musclée » durant lesquelles les facteurs objectifs confirment que le mondiale de toutes les rumeurs, l’interpellation du gouverne- ou ailleurs. Ce serait le début de la limite, me rend un peu jaloux ! le français était considéré, officielle- français est plus proche de nous et son tant la communication officielle ment français par dix intellec- l’inquisition. Mais, ce qui est déterminant, c’est ment du moins, comme la langue acquisition plus simple. » du pouvoir brille par son incohé- tuels, la semaine dernière dans – La crise algérienne est de ce qui se dit et ce qui se fait chez du colonisateur, le président a réta- rence, son archaïsme et sa ferme- Le Monde ? plus en plus commentée à moi, ce qui ne veut pas dire que je bli une relation décrispée avec cet « ANALPHABÈTES BILINGUES » ture à l’égard de la société, et de – Ma position est simple : les l’étranger. Que pensez-vous de sois sourd et aveugle à ce qui se idiome qui reste largement pratiqué La refonte du système éducatif la classe politique tout entière. Il intellectuels français ont le droit cette internationalisation ? dit à l’étranger sur mon pays. par les Algériens. défaillant ne se limite certes pas à ne s’agit pas d’une opacité organi- – Ce phénomène d’internationa- – Est-ce que des révélations M. Bouteflika, dès son arrivée à la cette question, et des efforts consi- sée, “scientifique”, comme l’ont lisation rampante ne date pas comme celles du lieutenant présidence, n’a pas hésité à s’expri- dérables doivent être faits si, com- mise au point beaucoup de régi- « Alger est devenue d’aujourd’hui. Il y a déjà eu des Souaïdia, qui a été vu et enten- mer en français dans ses discours me le disait récemment un interve- mes dictatoriaux, du style Franco pressions économiques, politi- du en Algérie sur plusieurs publics, y compris dans des réunions nant algérien lors d’un colloque à ou Pinochet. Il s’agit plutôt d’une la capitale ques, celles de parlementaires chaînes de télévision étrangè- internationales non francophones. l’Institut du monde arabe à Paris, incompétence crasse en matière européens, de l’ONU, des ONG, res, sont prises en compte ou Le français – en tant que langue on ne veut pas continuer à produi- de gestion d’un processus de mondiale de toutes etc. Pour nous, Algériens, c’est de rejetées par la population étrangère reconquise donc et non re « des analphabètes bilingues ». démocratisation chaotique et l’ingérence, et nous n’en voulons algérienne ? imposée – doit être dans son esprit Mais il soulignait l’ouverture avec d’une conduite médiatique sur- les rumeurs » pas. Les problèmes algériens, il – Il est impossible de mesurer un moyen d’accès à la modernité. laquelle est actuellement mené le réaliste ! faudrait que nous les réglions ici, comme en France, ce que pen- Même si, au nom du donnant-don- débat concernant le français, » Dans ce contexte, la rumeur entre nous, de la manière la plus se la population. Personne ne nant dans la relation avec Paris, il même si les décisions ne sont pas prend le relais de l’information, et le devoir de s’exprimer en Fran- transparente et la plus démocrati- peut parler en son nom, mais il réclame des efforts dans l’enseigne- encore arrêtées. sur fond de “complotite” perma- ce, cela ne me choque pas. L’intel- que qui soit, ce dont nous som- est certain que ce type de propos ment de l’arabe en France, même si, De la même manière, de nom- nente, et, ce qui est à mon avis ligentsia française a d’ailleurs une mes capables. D’une manière perturbe, dérange et crée de l’an- pour des raisons politiques, il n’a pas breux projets de coopération cultu- très grave, c’est que les problè- longue tradition d’engagement générale, cette internationalisa- goisse chez les gens. Ils se posent jusqu’ici fait rentrer son pays dans relle avec Paris sont actuellement en mes politiques, économiques, politique, à droite comme à gau- tion de la crise algérienne, qui des questions et je pense que ce l’Organisation multilatérale de la discussion. Il est question non seule- sécuritaires de l’Algérie sont pris che. Et parmi ceux qui ont inter- vise semble-t-il une institution- type d’accusations ne pourra que francophonie, les signes du change- ment de rouvrir un lycée français à en charge par les médias audiovi- pellé M. Védrine, il se trouve des clé du pays – l’armée nationale –, s’ancrer et se multiplier du fait ment sur ce plan se sont multipliés. Alger mais aussi, notamment, une suels étrangers. Je ne pense pas personnalités qui ont milité autre- nous inquiète. que la crise s’éternise. Tout cela Un projet de réforme de l’enseigne- école française de gestion dans la seulement aux médias français, fois pour l’indépendance de l’Algé- – Qu’est-ce qui vous choque : s’alimente des massacres qui ment public est actuellement en dis- capitale et des Instituts culturels mais aux télévisions basées dans rie, comme Pierre Vidal-Naquet. les actes reprochés à l’armée continuent, de la dégradation cussion à Alger, et l’un de ses axes français à Alger, à Annaba et à Oran. le Golfe, comme Al Jazirah, ou au Ces figures sont de mon point de algérienne, ou le fait qu’ils sociale, de l’opacité dans le devrait être le renforcement de l’en- Toutes choses qui supposent que Liban, en Egypte, etc. En tant que vue respectables et respectées, et soient dénoncés par des étran- champ économique, ainsi que de seignement du français, qui pren- soient remplies les conditions de journaliste, je me sens humilié de on ne peut pas les suspecter de gers ? la paupérisation des classes drait le pas sur l’anglais comme pre- sécurité, mais toutes choses aussi voir le travail d’investigation – nourrir de la haine envers les Algé- – J’avoue que cela me gêne que moyennes. » mière langue étrangère dans le cur- qui étaient totalement hors de pro- valable ou non – de ces médias, riens. l’armée de mon pays soit “jugée” sus scolaire. Le président de la com- pos il y a quelques années encore. en lieu et place des médias algé- Certains s’évertuent, ici, à ten- à l’étranger car, s’il devait y avoir Propos recueillis par mission en charge de cette réforme, riens. Humilié aussi de constater ter de “lyncher” ces intellectuels, un déballage et un débat (le plus Florence Beaugé Bénali Benzaghou, nommé par Claire Tréan INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 3 Mille scientifiques italiens Le HCR aux prises avec la catastrophe humanitaire défendent la recherche sur les OGM ROME. Après avoir rendu public, le 5 novembre 2000, un appel à «la qui menace le sud-est de la Guinée liberté de la recherche scientifique » en matière d’OGM (organismes génétiquement modifiés), signé par mille scientifiques éminents, un groupe de chercheurs a obtenu du gouvernement italien le principe Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées par les combats en Afrique de l’Ouest d’un « pacte d’honneur » respectant cette liberté. La décision est inter- venue à l’issue du colloque qu’ils avaient organisé mardi 13 février au L’instabilité qui, depuis la Sierra Leone et le Libe- s’étaient réfugiées dans ce pays, installées pour pour les réfugiés, devait rencontrer mercredi matin à la Bibliothèque de la Chambre des députés. Entre autres ora- ria, se propage depuis quelques mois en Guinée, la plupart dans des camps proches de la frontiè- 14 février le président libérien Charles Taylor, teurs, le Prix Nobel de médecine italien Rita Levi Montalcini a souligné menace plus de quatre cent mille personnes qui re. Ruud Lubbers, Haut commissaire de l’ONU après ses visites en Guinée et en Sierra Leone. qu’« on ne peut dire que du bien de ces recherches, car, jusqu’à présent, il n’y a eu aucune preuve du danger de ces expérimentations. La science fait LE HAUT COMMISSAIRE des Plus de 400 000 réfugiés sécuriser un couloir permettant peur à ceux qui ne la connaissent pas ». Ces scientifiques, soutenus par Nations unies pour les réfugiés, d’atteindre les populations en les ministres Umberto Veronesi (santé), Ottaviano Del Turco (finan- or Ruud Lubbers, a déclaré, lundi SÉNÉGAL GUINÉE détresse de la région de Guéké- ces) et Piero Fassino (justice), s’opposent à un décret signé en octobre BAMAKO GUINÉE 12 février à Conakry, avoir reçu r dou ; « il faut, a-t-il dit à propos par le ministre de l’agriculture, Alfonso Pecoraro Scanio, membre des « l’accord de principe » des autori- BISSAU ge des Sierra-Léonais, leur donner la Verts italiens, qui interdit toute recherche à ciel ouvert sur les cultures Ni tés guinéennes pour établir un cou- FOUTA possibilité de venir vers le nord ou utilisant des OGM. – (Corresp.) loir de sécurité afin d’évacuer les DJALON jusqu’à Conakry pour les rapatrier dizaines de milliers de réfugiés blo- Boké Labé par bateau jusqu’à Freetown ». qués dans le sud-est de la Guinée GUINÉE MALI Action contre la faim estime que Romano Prodi plaide pour un grand en proie aux combats. Par ailleurs, Mamou l’établissement dans d’autres le ministère français des affaires Kindia Niger Kankan camps de transit en Guinée est étrangères et le département Faranah « préférable au rapatriement massif débat « refondateur » en Europe d’Etat américain se sont exprimés, CONAKRY des réfugiés sierra-léonais dans leur Kissidougou mardi, en réponse aux appels d’ur- "COULOIR" Réfugiés pays, qui n’est pas en mesure de leur STRASBOURG. « Nous sommes maintenant dans une phase nouvelle, demandé gence lancés par plusieurs associa- pour évacuer Mts Guékédou 180 000 garantir sécurité et assistance ».La confrontés à des questions de fond qui ne peuvent plus être escamotées », tions devant la « catastrophe huma- les réfugiés LOMA Guinéens Sierra Leone est en effet déjà aux a plaidé le président de la Commission, Romano Prodi, en prononçant déplacés nitaire » qui menace en Guinée. FREETOWN SIERRA Macenta prises avec un énorme problème de mardi 13 février le traditionnel discours annuel sur l’état de l’Union 70 000 Plus de 400 000 réfugiés, en majo- LEONE déplacés de l’intérieur : ACF évalue devant l’Assemblée plénière du Parlement européen à Strasbourg. «Ce Nzérékoré rité des Sierra-Léonais et des Libé- OCÉAN à 200 000 le nombre des Sierra-Léo- qui a le plus manqué à Nice, c’est un débat de fond préalable sur ce que ATLANTIQUE CÔTE riens, se trouvent dans le sud-est LIBERIA D'IVOIRE nais qui ont fui le nord du pays nous attendons de l’Europe », a dit M. Prodi, invitant les Européens à du pays, où les combats opposent après la reprise des combats au prin- « un débat refondateur, de nature constitutionnelle », qui ne soit pas lais- ZONES 100 km l’armée guinéenne à des bandes DE COMBATS temps 2000, et qui sont venus gros- sé aux seuls gouvernements : « L’Europe n’est plus depuis longtemps une armées soutenues, selon Conakry, sir la population déjà considérable relation entre les seuls Etats, mais aussi entre les peuples. » par le Liberia voisin et les rebelles des déplacés dans les zones pro- M. Prodi envisage, après une première phase de débat public associant du RUF sierra-léonais. Une grande Le mois dernier, plusieurs ONG des combats » dans cette région. gouvernementales et les camps de le plus grand nombre possible de citoyens, d’enclencher une « réflexion partie de ces réfugiés ont dû fuire avaient appelé à « une action d’ur- L’organisation estimait « insuffi- transit autour de Freetown. structurée » associant Parlement européen, Parlements nationaux, les camps proches de la frontière gence avant qu’il ne soit trop tard », sants » les moyens mis en œuvre ACF insiste pour que l’aide pren- Commission et gouvernements pour faire émerger « un projet cohérent où ils avaient trouvé refuge, cer- pressant le HCR et les autorités par les agences de l’ONU et appe- ne en compte les populations gui- et durable pour notre Union élargie ». – (Corresp.) tains depuis plusieurs années. guinéennes de s’entendre « immé- lait « les Etats de la communauté néennes « qui ont accueilli à bras La situation est particulièrement diatement » sur les moyens d’assu- internationale à renforcer leurs ouverts ces réfugiés avant que leurs DÉPÊCHES préoccupante dans la région de rer le transfert des réfugiés en efforts pour définir une stratégie relations ne se détériorent » en rai- a BAHREIN : les bureaux de vote ont ouvert, mercredi 14 février, Guékédou, où 180 000 réfugiés et zone sûre, dans des centres de tran- cohérente ». son de la pression que cet afflux pour le référendum sur un projet de Charte nationale restaurant la démo- 70 000 Guinéens déplacés sont blo- sit plus éloignés de la frontière. fait peser sur ce pays pauvre et, sur- cratie dans cet archipel du Golfe. Le projet, cautionné par l’opposition, qués par les combats : les organisa- Des témoignages recueillis par les DÉPLACÉS DE L’INTÉRIEUR tout, des incursions armées : notamment chiite, prévoit de rétablir le Parlement dissous en 1975, deux tions humanitaires ont dû quitter équipes de MSF auprès de réfugiés M. Lubbers, qui effectue son pre- « Depuis septembre, le gouverne- ans après sa formation. – (AFP.) depuis septembre cette zone où le faisaient état de harcèlement et mier voyage en tant que nouveau ment attise l’animosité en accusant a RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : le président de la territoire guinéen avance en Sierra d’assassinats de civils. Action Haut commissaire pour les réfu- les réfugiés sierra-léonais et libériens République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, participera le Leone (le « Bec de perroquet »), et contre la faim (ACF) a réitéré ces giés, a indiqué que le président et d’être à l’origine de la déstabilisa- 15 février au sommet de Lusaka qui réunira les belligérants de la guerre diverses interventions du HCR et derniers jours son « appel le premier ministre guinéens lui tion de la région et des intrusions de dans l’ex-Zaïre, a déclaré mardi 13 février le ministre de l’information de du Programme alimentaire mon- urgent », son « cri d’alarme », face avaient assuré que « le travail et le combattants rebelles en Guinée. » RDC, Dominique Sakombi. Le conflit oppose depuis août 1998 les forces dial (PAM) ont dû être interrom- « à la faible mobilisation que susci- matériel du HCR seraient respec- gouvernementales appuyées par l’Angola, le Zimbabwe et la Namibie à pues début février. te le sort des populations victimes tés ». Il a insisté sur la nécessité de Claire Tréan des factions rebelles rivales soutenues par le Rwanda et l’Ouganda. Le Rwanda a réaffirmé, mardi, qu’il ne participera pas au sommet. Le prési- dent ougandais ne s’y rendra pas non plus mais y sera représenté. – (AFP.) a RÉPUBLIQUE TCHÈQUE : l’état de santé du président tchèque, En attendant la force d’interposition ouest-africaine Vaclav Havel, hospitalisé, lundi à Prague, après avoir été rapatrié d’urgen- ce d’un voyage au Koweït, s’est « légèrement amélioré », mardi 13 février, DAKAR auteurs des attaques, ce qui tient de la gageure. une aide humanitaire à la Guinée. Mais cette a annoncé son médecin. M. Havel, soixante-quatre ans, souffre d’une de notre correspondante Car, selon les autorités guinéennes, les « agres- sollicitude ne signifie pas pour autant identité bronchite chronique. – (AFP.) Depuis cinq mois, des attaques sont lancées sions » sont menées par une coalition de fac- de vues sur les moyens de régler la crise. Le Libe- a TUNISIE : au lendemain de l’annulation par la justice des résultats sur le territoire guinéen à partir du Liberia et de tions rassemblant des Libériens, des Guinéens ria du président Taylor, jugé coupable de soute- du 5e congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), le la Sierra Leone. Et l’on craint en Afrique de et des rebelles sierra-léonais du RUF (Front nir le RUF et d’être impliqué dans le trafic des ministère français des affaires étrangères a rappelé mardi 13 février, par l’Ouest que ce conflit embrase toute la région. révolutionnaire uni), proches du régime libé- « diamants de la guerre », reste la pomme de la voix de son porte-parole, son souhait de voir la Ligue « continuer à Car la paix n’a toujours pas été instaurée en rien. Les « rebelles » sont en outre soupçonnés discorde. Alors que les Etats-Unis comme la apporter, dans des conditions normales, sa contribution à la défense des Sierra Leone, malgré la présence de casques de recruter dans les camps de réfugiés aména- Grande-Bretagne – impliquée en Sierra Leone droits de l’homme et des libertés ». En fin de semaine dernière, le Quai d’Or- bleus des Nations unies. La Côte d’Ivoire et la gés à proximité des frontières en Guinée. De où elle a envoyé des instructeurs militaires – say s’était dit « préoccupé par l’usage croissant de la violence par les forces Guinée-Bissau, autres pays limitrophes de la son côté, le Liberia, qui accuse la Guinée de sou- veulent imposer un embargo sur les matières de sécurité tunisiennes à l’égard des défenseurs des droits de l’homme ». Guinée, sont fragilisées par des tensions inté- tenir des bandes armées attaquant son territoi- premières venant du Liberia, la France appelle à – (AFP.) rieures. Aussi, pour parer au risque de déstabili- re, a déployé des troupes le mois dernier. des sanctions limitées dans le temps. De ce fait, a UKRAINE : l’opposition a dénoncé, mardi 13 février, les accords de sation, les quinze membres de la Communauté le Conseil de sécurité des Nations unies n’a pas coopération conclus la veille par les présidents russe, Vladimir Poutine, et économique des Etats d’Afrique de l’Ouest LES « DIAMANTS DE LA GUERRE » encore adopté de sanctions contre le Liberia. ukrainien, Leonid Koutchma, estimant que ces documents mettaient en (Cedeao) ont-ils décidé, fin décembre, d’en- De même, sur le plan politique, la situation La menace de cet embargo a toutefois eu des péril la souveraineté de l’Ukraine, a rapporté Interfax. L’Ukraine « avance voyer une force de maintien de la paix chargée est loin d’être clarifiée. Si les présidents Lansa- effets. Le président Taylor a annoncé qu’il allait à grands pas vers la capitulation économique face à Moscou », a déclaré un de sécuriser les frontières de la Guinée. Le na Conté (Guinée) et Charles Taylor (Liberia) expulser du Liberia les membres du RUF. Il res- membre de la coalition antiprésidentielle, le député Taras Stetskiv. Niger, le Nigeria, le Mali et le Sénégal ont accep- ont souscrit à la décision de la Cedeao, ils n’ont te à savoir si le « Milosevic de l’Afrique », com- Les présidents Poutine et Koutchma ont conclu, lundi, treize accords por- té de fournir les troupes. Toutefois, cette volon- pas encore signé d’accord sur le statut de la for- me l’ont surnommé les Américains, est passé tant sur la coopération spatiale, aéronautique, énergétique, électrique et té politique d’assurer la sécurité régionale a du ce d’interposition, faisant ainsi planer le doute de la parole aux actes. Mais la Cedeao vient de industrielle. L’opposition à M. Koutchma accuse Moscou de profiter de la mal à se concrétiser. La force ouest-africaine sur leur volonté réelle de laisser intervenir la plaider sa cause en demandant, lundi, au Con- crise politique en Ukraine pour tenter de ramener le pays dans le giron de n’est pas partie alors que son déploiement Cedeao. Comme le relève un observateur mili- seil de sécurité d’attendre deux mois avant de la Russie. Une des figures de la coalition anti-Koutchma, l’ex-vice-premier avait été programmé successivement pour jan- taire, les combats se sont justement intensifiés prendre des sanctions. Et c’est cette même ins- ministre Ioulia Timochenko, a par ailleurs été arrêtée mardi à Kiev, et vier, puis pour la mi-février. depuis un mois. Civils et réfugiés en sont les tance onusienne qui est sollicitée pour le règle- inculpée pour corruption. Le président Koutchma a menacé d’utiliser Ce retard tient a des raisons à la fois politi- premières victimes. ment du conflit aux frontières guinéennes… La « tous les moyens légaux » pour mettre fin aux manifestations qui, selon ques et militaires. Sur le terrain, la situation est Les pays occidentaux ne restent pas indiffé- Cedeao attend pour envoyer sa force d’interpo- lui, mettent en danger la « sécurité de l’Ukraine ». – (AFP, Reuters.) très complexe. Les 1 700 soldats de la paix rents. Des diplomates, tel l’ambassadeur de sition l’aval du Conseil de sécurité, lequel réser- devraient se déployer aux frontières méridiona- France à Conakry, se sont déplacés vers les ve pour l’instant sa réponse. les de la Guinée, longues de plus de 1 000 kilo- zones frontalières pour évaluer la situation. mètres. Et ils devraient pouvoir identifier les Paris et dernièrement Washington ont alloué Brigitte Breuillac Les étrangers ne sont plus les bienvenus en Côte d’Ivoire ABIDJAN Ruinés, traumatisés, une centai- de 10 000 départs par semaine – Hijazi, du nom d’un entrepreneur correspondance ne de Burkinabés et le double de 6 000 par le train et 4 000 par la rou- d’origine libanaise incarcéré depuis « Les Burkinabés, c’est comme les Maliens sont déjà rentrés dans leur te – mais, selon certains observa- la mi-janvier pour fraude fiscale. Abourés, c’est comme tout le monde : pays. Certes, le préfet refuse de par- teurs, cette période est traditionnel- Le fait que des pans entiers de il y en a qui sont bons, il y en a qui ler d’exode. « La majorité de ceux lement celle des vacances des tra- l’économie sont entre les mains de sont méchants. » Marius n’est âgé qui s’en vont sont des femmes et des vailleurs saisonniers. non-nationaux est mal vécu dans le que d’une dizaine d’années, mais il enfants que les pères de famille ont Intervenant un peu plus d’une pays. « Ceux qui ont organisé la ten- a déjà sa petite philosophie. Mais à décidé de mettre à l’abri le temps que semaine après une mystérieuse ten- sion sont souvent des jeunes déscolari- Bonoua – une ville du sud du pays, la situation se calme », affirme-t-il. tative de coup d’Etat, les événe- sés qui veulent retourner à la terre, à une centaine de kilomètres de la ments de Bonoua confirment que dont une partie est entre les mains de capitale —, où habite Marius, tout « LE GÂTEAU IVOIRIEN » les étrangers font office de boucs Burkinabés », rapporte le préfet de le monde ne pense pas comme lui. L’ampleur de l’exode des étran- émissaires en ces temps de tensions Bonoua. Et de conclure : « L’enjeu Résultat, la cité, surtout connue gers de Côte d’Ivoire est difficile- aiguës. Les remous qui ont agité la est plus économique que politique ! » pour être la capitale de l’ananas ivoi- ment quantifiable. Des sources communauté libanaise en sont un Face à la forte demande sociale rien, est désormais l’un des symbo- diplomatiques burkinabées parlent autre exemple après l’affaire Hassan qui alimente les tensions intercom- les de la peur et de l’exode des étran- munautaires, le premier ministre, gers, une centaine de jours après Pascal Affi N’Guessan, a indiqué, il l’accession au pouvoir du président Abidjan espère un coup de pouce de la France y a quelques jours devant l’Assem- Laurent Gbagbo. blée nationale, que « le gâteau ivoi- Tout est parti, le 16 février, d’une Le premier ministre, Pascal Affi N’Guessan, devait commencer, rien n’existe que de nom, sachant fausse rumeur faisant état du meur- mercredi 14 février, un voyage décisif à Bruxelles ? puis Paris. Quator- que la crise économique qui frappe le tre d’un jeune autochtone de l’eth- ze mois après le premier coup d’Etat de son histoire, en décem- pays est très sévère ». Le chef du gou- nie abourée par un veilleur de nuit bre 1999, la Côte d’Ivoire est en récession, minée par une année d’ins- vernement a demandé aux diffé- de nationalité burkinabée – en véri- tabilité et de violences et une dette « exorbitante ». « C’est la bagatelle rents acteurs de la vie publique té, il avait été blessé à la suite d’une de 1 000 milliards [de francs CFA, 1,5 milliard d’euros] qu’il faudrait à « une trêve économique et sociale » bagarre. « Les jeunes se sont livrés à la Côte d’Ivoire pour s’en sortir », a estimé le premier ministre. Or, le – à laquelle le Rassemblement des des actes de violence. Ils ont forcé les Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’Union euro- républicains (RDR) de l’ancien pre- portes, pillé, brûlé les boutiques et les péenne ont suspendu leur aide depuis fin 1998. mier ministre, Alassane Ouattara, magasins des étrangers. Il n’y a pas La Côte d’Ivoire compte sur un coup de pouce décisif de la France, dont plusieurs cadres sont en pri- eu de morts, mais quatre personnes pour rembourser les 127 milliards de francs CFA (1,27 milliard de son pour « atteinte à la sécurité de ont été blessées et les dégâts se chif- francs) d’arriérés dus à la Banque mondiale. Un « crédit relais » de l’Etat », a opposé une fin de non- frent en millions de francs CFA », 1 milliard de francs pourrait être accordé par Paris. Les modalités en recevoir. raconte le préfet de Bonoua, Julie seront négociées lors de l’étape parisienne du premier ministre, du Aka Sonoh. 18 au 21 février. – (AFP.) Théophile Kouamouo 4 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 INTERNATIONAL Le casse-tête indien Lente renaissance de l’ancienne zone occupée au sud du Liban Huit mois après le départ de l’armée israélienne, les autorités tardent à rétablir les services publics du sixième et la morosité a remplacé la liesse qui avait marqué la fin de vingt-deux ans d’occupation Le 24 mai 2000, l’armée israélienne précipi- accompagné la libération de ce territoire critiques. En réalité, des habitants dénoncent menée contre les troupes d’occupation israé- recensement tait son évacuation programmée de la zone occupé a disparu. Souvent incapables de réta- l’absence généralisée de l’Etat. En dépit du liennes et leurs supplétifs libanais. Aucune qu’elle occupait depuis vingt-deux ans dans blir les services publics essentiels, l’eau, l’élec- fait qu’il n’y ait pas de déploiement de forces violence communautaire significative n’a le sud du Liban, sous les coups du Hezbollah tricité ainsi qu’un réseau routier correct, les militaires, le calme prévaut dans cette région d’ailleurs été notée par les forces des Nations de la population chiite. Huit mois après, la liesse qui avait autorités libanaises sont l’objet de bien des frappée de longues années par la guérilla unies toujours stationnées dans cette zone. NEW DELHI MARJEYOUN (Liban) raconte Timur Goksel, le quasi ina- Une région à reconstruire ches de 9 millions de livres libanaises de notre correspondante de notre envoyée spéciale movible porte-parole et conseiller (environ 7 000 dollars), un inspec- en Asie du Sud Sœur Rita Khoury n’avait pas politique de la Force intérimaire LIBAN teur des travaux veillant à la bonne Mer Comme souvent en Inde, l’exerci- envie d’entrer dans les détails mar- des Nations unies pour le Liban Méditerranée Nabatiyé Hasbaya utilisation des fonds », précise-t-il. ce est géant et semé d’embûches. di 13 février. « Ce que la presse a (Finul). Cet intérim a tenu jusqu’à SYRIE Et ça marche. A ma connaissance, Marjayoun Jusqu’au 28 février, 2,4 millions de fin décembre 2000, disent les infir- Hameaux dit Timur Goksel, ravi d’une telle Litani de Chebaa fonctionnaires, en majorité des REPORTAGE mières. Puis l’hôpital a continué de Tyr initiative, deux autres localités, El Taïbeh enseignants, vont parcourir l’Inde fonctionner un peu avant de fer- Zone Arab et Rchaf, en bénéficient. Peut- La population attend un Ghajar démilitarisée dans tous ses recoins pour tenter mer ses portes il y a quelques jours ANCIENNE ZONE Markaba être y en a-t-il d’autres. « Mais com- d’obtenir d’une population souvent soutien de l’Etat pour faute de fonds, et pour les non- prenez-moi bien, c’est le Koweït, pas OCCUPÉE PAR ISRAËL 50 km Tripoli réticente les moindres détails de fonctionnaires faute de salaire. Homs le gouvernement libanais, qui paie », mettre fin au statut Kyriat LIBAN son existence. Le sixième recense- L’histoire de l’hôpital est un peu Beit Yahoun Chmoneh insiste M. Moussa. « Et l’eau, je dois de région sinistrée Beyrouth ment de l’Inde indépendante a emblématique de la situation qui Naqoura Bint Jbaïl l’acheter au village d’Aïn Ebel ! ».A Debel GALILÉE Saïda Damas démarré dans ses 5 500 villes et prévaut au Liban sud près de neuf Aïn Ebel précisément, à un jet de Hanine Aïn Ebel 650 000 villages, pour une popula- rapporté est vrai, dit-elle. Mais le mois après la fin de l’occupation. Haïfa SYRIE pierres de Hanine, on se veut tion qui a dépassé le milliard d’habi- directeur du ministère de la santé A l’ivresse consécutive au départ amèrement compréhensif. Deux tants depuis août 1999. nous a joints ce matin pour nous de l’occupant a succédé une moro- Tel Aviv CISJORDANIE sexagénaires devisent de tout ça Amman Instauré par le colonisateur bri- assurer que l’hôpital pourrait sité certaine, dans l’attente que Nahariya Gaza avec un quadra ingénieur de son Jérusalem tannique en 1871, l’exercice s’est reprendre dès demain ses activi- l’Etat reprenne en charge l’admi- ISRAËL état. « Le Conseil du Liban sud a vou- 5km ISRAËL JORDANIE poursuivi, sans interruption, tous tés. ». Sœur Rita est responsable nistration d’une zone qui lui a Acre GOLAN lu commencer par les villages entière- les dix ans. Les vingt-trois ques- de l’hôpital de Marjeyoun, perché échappé pendant vingt-deux ans. ment détruits, mais en attendant on tions posées par les agents de recen- sur un promontoire de cette ville L’absence de l’Etat n’est pas tant ne nous dédommage pas, nous, pour sement ont été traduites en plus de du sud libanais qui fut le quartier perçue sur le plan de la sécurité, n’existe aucun no man’s land, aucu- ne, elle, viole régulièrement l’espa- les dégâts que nous avons subis »,se seize langues, les agents ont été général de l’Armée du Liban Sud encore que certains, comme ne zone-tampon, tout juste une ce aérien libanais. lamente l’un d’eux. Et puis il y a ces entraînés à ce travail particulier et (ALS), l’ex-milice libanaise auxiliai- Maroun Diab et René Barakat, longue ligne de fils barbelés sans Pour l’heure, la population du dizaines de personnes que un logiciel a été spécialement déve- re de l’armée israélienne jusqu’au dans le village chrétien d’Aïn Ebel, laquelle Libanais et Israéliens se Liban sud attend surtout de la part « l’Etat » a jetées en prison sous loppé pour le digérer. « Les résultats retrait de cette dernière de cette affirment que sans une présence retrouveraient en de nombreux de l’Etat le rétablissement des ser- l’accusation de collaboration avec du recensement ont des effets consti- région le 24 mai 2000. Mardi, la conséquente de l’armée, ils «se points nez à nez, un pas ou deux vices publics, une plus grande l’ennemi ; même ceux qui, dit tutionnels », commente J. K. Ban- grille principale de l’hôpital était sentent perdus, peu rassurés et dés- de l’un des deux pouvant le condui- attention qui la dégagerait de son l’autre, ont travaillé en Israël ou thia, le responsable général du fermée. Seul fonctionnait, au ralen- tabilisés ». re de l’autre côté. De part et statut de région sinistrée, qui sou- commercé avec lui tout simple- recensement, « puisque la Constitu- ti, le service des urgences où trois Mais force est de constater que d’autre, chacun va à ses activités, lagerait les difficultés économi- ment parce que, confinés dans la tion prévoit des quotas de sièges au jeunes infirmières tuaient le temps d’Ouest en Est, dans l’ancienne mais une telle proximité rend les ques de tous ceux qui n’ont pas zone contrôlée par l’Etat juif, ils Parlement fédéral en fonction de la en bavardant autour d’un réchaud. zone occupée par Israël, partout, quitté leur terre malgré l’occupa- n’avaient pas d’autre choix pour population des Etats et des emplois La salle, propre comme un sou bourg après ville, village après tion (quelque 22 % seulement de la gagner leur vie. Des familles entiè- publics réservés pour les dalits neuf, était vide. « C’est tout à fait hameau, qu’il soit chrétien ou L’aviation population originelle d’après les res se retrouvent ainsi sans chef et (« intouchables ») et les tribaux ». exceptionnel, assuraient-elles. musulman, un calme total prévaut estimations officielles) et qui sans gagne-pain. Même son de clo- Ces deux dernières catégories, au Nous continuons de recevoir des bien que l’Etat n’ait déployé israélienne encouragerait ceux qui ont émigré che quelques kilomètres plus bas, à bas de l’échelle sociale indienne, urgences, dans la mesure des qu’une petite force mixte d’un peu ou ont été déplacés à revenir. Debel. doivent en outre préciser le nom de moyens et bien que certains person- plus de 1 500 gendarmes et soldats viole Hanine est, ou plutôt fut, un Dans toutes les bouches revient leur caste ou de leur tribu. nels, non fonctionnaires du gouver- et des membres des services de ren- petit village chiite de 1 500 à le problème de l’eau. Une vingtaine nement, ne perçoivent plus de salai- seignements de l’armée en civil. régulièrement 2 000 personnes dans la partie cen- de villages, explique Timur Goksel, UNE NUIT POUR LES SANS-LOGIS re ». Deux d’entre elles étaient « Il n’y a pas eu un seul incident trale de la région. Les Israéliens par- continuent d’être alimentés en eau Si les questions sont toujours dans ce cas. sérieux sectaire ; pas un seul », affir- l’espace aérien tis, il n’en restait plus rien. D’un par Israël. D’autres en manquent majoritairement les mêmes, l’évo- « Ce que la presse a rapporté »,et me Timur Goksel qui ne cache pas bombardement à l’autre de l’ALS et tout simplement. Plus que les lution de la société impose auquel sœur Rita faisait allusion, son « entière satisfaction ». «De libanais de Tsahal en 22 ans, les maisons grands projets que le gouverne- quelques ajouts. Dans une Inde qui c’est que l’hôpital, qui était admi- nouvelles règles du jeu se sont éta- ont été réduites en poussière. Les ment libanais souhaiterait mettre s’urbanise lentement, le gouverne- nistré par l’armée israélienne et blies ici » et ça marche à merveille, habitants ont fui vers d’autres en chantier, mais pour lesquels il a ment veut savoir combien de l’ALS via ce qu’elles appelaient assure-t-il. C’est tout juste si, choses certainement relatives. L’ar- régions ou ont émigré. Hanine, impérativement besoin d’une aide temps un salarié met pour se ren- « l’administration civile », a été fer- d’après lui, certains se plaignent mée israélienne a ainsi commencé, aujourd’hui, est une fourmilière : internationale qui ne vient toujours dre de son lieu de résidence à son mé parce que le ministère de la san- de la présence du Hezbollah près il y a quelques jours, à grignoter des ouvriers du bâtiment s’affai- pas, il faut, insiste-t-il, commencer lieu de travail, et quel moyen de té libanais n’a pas pris la relève. de la frontière. En réalité, des habi- quelques arpents du village de rent autour de dizaines de petites par de petites choses. Ici, les gens transport il utilise. Tout aussi utile, Tsahal et sa milice auxiliaire par- tants déplorent également de nom- Ghajar en modifiant à sa hauteur villas en construction. « Nous som- savent très bien se débrouiller pour les bidonvilles qui ne cessent de se ties, le Comité international de la breux vols de voitures, voire, dit la « ligne bleue » tracée par l’ONU mes 280 personnes à avoir bénéficié, peu qu’on leur assure l’essentiel, développer autour des grandes Croix-Rouge a proposé de repren- l’un d’eux, de linge mis à sécher. après le retrait de Tsahal. L’inter- chacune, d’un don de 20 000 dollars, l’eau, l’électricté, de bonnes routes. cités seront pour la première fois dre les choses en main temporaire- La frontière est, elle aussi, d’un vention de la Finul et de l’envoyé explique Mohamad Moussa, reve- Ces choses sont en train de se faire, comptabilisés à part pour qu’enfin ment, histoire de laisser au gouver- calme assourdissant bien qu’il suf- spécial du secrétaire général des nu d’Australie surveiller son chan- mais très lentement. les autorités aient une indication nement libanais le temps de repren- fise de tendre la main pour se Nations unies l’a forcée à faire tier. Et pour que nul ne triche, les de la population qui y vit et dans dre ses esprits. Ce qui fut fait, retrouver de l’autre côté. Ici il marche arrière. L’aviation israélien- 20 000 dollars sont accordés par tran- Mouna Naïm quelles conditions. Dans un souci de mieux appré- hender les changements de la socié- té, par sexe, dans un pays où les Beyrouth parie sur un accord Huit Israéliens sont morts dans un attentat au sud de Tel-Aviv hommes sont plus nombreux que les femmes, l’âge au mariage, de UN CHAUFFEUR de bus palesti- Le nouveau premier ministre re et d’arrêter de bombarder des vil- l’homme et non plus seulement de avec l’Europe pour sortir du marasme nien a volontairement percuté un israélien, Ariel Sharon, a qualifié de les palestiniennes, ainsi que des villa- la femme, a été ajouté au question- groupe de civils et de soldats, mer- « très grave » cet « attentat ». « Une ges et des camps de réfugiés. » naire. Une des principales nouvelles BEYROUTH Europe ». Le Liban pourrait ainsi credi matin 14 février, au sud de fois de plus, il a été démont ré que du Cet attentat intervient au lende- questions que les enquêteurs trou- de notre envoyée spéciale devenir une plaque tournante Tel-Aviv. Au moins huit personnes point de vue des Palestiniens, il n’y a main de l’assassinat d’un membre vent d’ailleurs difficile à poser est Trois mois après son entrée en pour les hommes d’affaires et les ont été tuées et une dizaine pas de différence entre Netzarim, la de la garde rapprochée de Yasser celle de la présence de personnes fonctions le 6 novembre 2000, le industriels européens, qui pour- d’autres blessées. Le conducteur a Cisjordanie, la frontière libanaise et Arafat par l’armée israélienne, dans handicapées dans les familles. Le premier ministre libanais, Rafic raient vendre leurs services ou tenté ensuite de prendre la fuite le cœur d’Israël », a déclaré M. Sha- la bande de Gaza, alors que les recensement distingue cinq sortes Hariri, qui a commencé, mercredi leurs produits tant dans les pays avec son véhicule mais il a été pris ron, cité par un porte-parole. affrontements se sont intensifiés de handicaps – visuel, auditif, apha- 14 février, une visite officielle de arabes qu’en Europe. en chasse par les forces de sécurité L’Autorité palestinienne qui con- ces derniers jours. L’Union euro- sique, moteur et mental. Les sans- deux jours à Paris est résolu à met- Les détracteurs de M. Hariri font israéliennes et sérieusement blessé damne de manière générale les vio- péenne avait « instamment appe- logis seront pour leur part comptés tre les bouchées doubles pour notamment valoir qu’une telle poli- après un accrochage avec un poids lences perpétrées contre les civils a lé » Israël à mettre fin à la pratique la dernière nuit du recensement. conclure un accord d’association tique, de même que les projets de lourd. réagi très vivement en estimant que d’« éliminations » de Palestiniens, Cet exercice obligatoire pour avec l’Union européenne (UE). privatisation et de réduction des Le chauffeur, un Palestinien de la « le gouvernement Barak ne peut jugée « inacceptable et contraire à chaque citoyen a déjà provoqué M. Hariri estime qu’un accord dépenses de l’Etat, destinés à rédui- bande de Gaza, travaillait depuis s’en prendre qu’à lui-même après ce l’Etat de droit » et qui « pourrait pro- une violente réaction des eunu- devrait contribuer à sortir son re le déficit budgétaire, ne sont 1996 pour la compagnie de trans- qui s’est passé, parce que la violence voquer de nouvelles violences. » Un ques et des prostituées. Les eunu- pays de la crise économique aiguë éventuellement porteurs de résul- port israélienne Egged. Il avait appelle la violence », selon Ahmed nouveau Palestinien a été tué par ques s’émeuvent d’être obligatoire- qu’il traverse depuis plusieurs tats qu’à long terme, et qu’ils ne pour tâche de convoyer quotidien- Abdel-Rahman, proche collabora- l’armée israélienne mercredi matin ment comptabilisés parmi les hom- années. permettent pas de régler les problè- nement les travailleurs palestiniens teur du président palestinien Yasser alors qu’il circulait en voiture entre mes, alors que les prostituées ne A cet effet, a-t-il dit, un calen- mes économiques et financiers de Gaza en Israël, puis il patientait Arafat. « La seule manière d’empê- les villes palestiniennes de Jénine et veulent pas être rangées dans la drier a été fixé et des réunions immédiats dont souffre le pays. au dépôt de la compagnie jusqu’à cher de tels actes, a-t-il ajouté, c’est de Toulkarem. – (AFP, Reuters.) catégorie des mendiants. Mais intensives auront lieu avec l’UE la fin de la journée pour ramener de mettre fin à l’occupation des terres c’est dans les couches les plus pour aplanir les difficultés qui sub- M. Na. les travailleurs. palestiniennes, de lever leur fermetu- f www.lemonde.fr/israel aisées de la population que les sistent encore avant l’été, date à agents rencontrent le plus de diffi- laquelle il souhaiterait que l’affaire cultés, celles-là craignant une soit bouclée. intrusion mal venue de l’Etat, et D’ores et déjà, des mesures ont L’explosion d’une torpille russe était bien à l’origine du naufrage du « Koursk » donc du fisc. Les informations été adoptées en ce sens, tels le sys- obtenues lors du recensement tème de Ciel ouvert ou encore la MOSCOU dentelle à l’intérieur du comparti- tient », était-il ajouté. M. Klebanov publiée le 23 janvier par des cher- sont normalement confidentielles réforme des tarifs douaniers et, ce de notre correspondant ment des torpilles, thèse défendue a donc choisi de balayer ces certitu- cheurs américains dans la revue et ne peuvent, en aucun cas, être qui lui paraît « plus important »,la Six mois après le naufrage du dès le mois de septembre par de des. Bien sûr, dit-il, la thèse d’une scientifique Eos. Les « deux événe- utilisées devant une juridiction modification de la loi sur les doua- sous-marin nucléaire Koursk,le nombreux experts russes et étran- collision n’est pas écartée pour ments » du naufrage y sont identi- quelconque. Soulignant l’impor- nes qui « est devenue très proche de 12 août 2000 , les autorités russes gers. Mais l’état-major de la marine autant, mais des essais ont été effec- fiés : une première explosion d’une tance des informations données, celles en vigueur dans les pays euro- reconnaissent enfin la validité n’a jamais voulu reconnaître cette tués depuis plusieurs semaines sur puissance équivalente à celle d’une chaque personne interrogée doit péens ». Un autre texte, sur les d’une thèse jusqu’alors niée avec troisième explication, sans pour des torpilles. Ces essais ont été révé- torpille, suivie 2 minutes et signer son questionnaire rempli. investissements, est en cours de force : c’est bien l’explosion d’une autant fournir le moindre élément lés, en décembre, par l’organisation 15 secondes plus tard d’une énorme Le recensement sera, cette discussion, de même que la révi- torpille à l’intérieur du bâtiment qui permettant d’accréditer une éven- écologiste norvégienne Bellona. déflagration, équivalente à 5 tonnes année, entaché par le fait que les sion de la loi sur la propriété, afin a causé « directement ou indirecte- tuelle collision avec un bâtiment de TNT, ce qui correspond « à l’ex- opérations entreprises en avance de la rendre plus accessible aux ment » la catastrophe, dans laquelle étranger. C’est pourtant cette colli- L’AVIS DES EXPERTS plosion simultanée de 4 à 8 missiles » au Cachemire ont dû être interrom- non-Libanais. ont péri les 118 membres de l’équi- sion qui a été constamment mise Le rapport remis au commande- et le type d’ondes et fréquences pues à cause de la situation politi- Dans un appel du pied aux inves- page. Ilia Klebanov, vice-premier en avant depuis des mois, évitant ment de la marine explique enregistrées « excluent la possibilité que, mais aussi à cause du récent tisseurs européens, le premier ministre et président de la commis- ainsi un douloureux débat sur la qu’une explosion accidentelle d’une collision ou d’un impact com- tremblement de terre au Gujarat. ministre fait valoir que les impôts sion d’enquête, a pour la première qualité des armements embarqués d’une torpille peut se produire me source déclenchante ». Les régions les plus atteintes par le au Liban sont beaucoup moins éle- fois, mardi 13 février, renversé l’or- et les responsabilités au sein de sans choc ou collision initiale. Lentement, les autorités russes séisme ont pour l’instant été vés qu’en Europe : ils sont de 15 % dre des explications officielles. «Il l’état-major. Selon Bellona, l’instabilité du car- se rangent donc à l’avis des exclues de l’exercice. pour les sociétés. Les prélève- est absolument clair que, dès le Le 5 novembre, le haut comman- burant à base d’hydrogène utilisé experts. Mais « les conclusions défi- Selon M. Banthia, les premiers ments pour la sécurité sociale ne début, une torpille a été impliquée dement de la marine russe expli- pour deux des torpilles embar- nitives », est-il dit, ne pourront résultats de ce recensement qui peuvent excéder 15 % de la masse dans le désastre », a-t-il déclaré. quait ainsi être « d’ores et déjà cer- quées sur le Koursk pouvait déclen- être faites qu’après le renfloue- conditionnera le travail de la com- salariale, et l’impôt sur le revenu Jusqu’alors, la commission d’en- tain que le naufrage du Koursk a été cher « un processus incontrôlé » ment du bâtiment, qui devrait être mission du Plan devraient être con- est plafonné à 10 %, plaide-t-il. Ce quête disait retenir trois versions provoqué par une collision avec un provoquant une explosion. effectué cet été par plusieurs socié- nus fin mars. qui revient à dire que « le coût de du sinistre : une collision avec un sous-marin étranger ». « Le seul pro- Une autre étude a sans doute tés occidentales et russes. la vie et celui du fonctionnement à sous-marin étranger ; une collision blème est d’établir à 100% à quel amené les autorités russes à inflé- Françoise Chipaux partir du Liban sont plus bas qu’en avec une mine ; une explosion acci- pays membre de l’OTAN il appar- chir leurs positions. Elle a été François Bonnet INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 5

Le président Bush affirme la prééminence Un nouveau séisme des intérêts stratégiques américains a fait au moins 173 morts Il a rendu un vibrant hommage à l’OTAN et promet une « sincère consultation » des alliés au Salvador Après une semaine consacrée à l’éducation et mardi 13 février, où il a défini dans un bref dis- Washington. Il devrait se rendre au Mexique, une autre aux baisses d’impôts, le président cours les objectifs de sa politique de sécurité et vendredi 16 février, pour sa première visite à George W. Bush s’est rendu à Norfolk (Virgine), sa vision de l’Alliance atlantique, unie derrière l’étranger. Le président appelle à l’aide internationale

WASHINGTON pas gagné la guerre froide chacun tions contre une attaque terroris- ches collaborateurs. Lors d’une DES CENTAINES d’immeubles séisme du 13 janvier s’était pro- de notre correspondant de notre côté, avec des plans et des te », a précisé M. Bush. Or ces audition au Sénat, M. Tenet a rela- se sont effondrés, au moins duit un samedi matin, alors que En matière de défense, le prési- technologies séparées », a ajouté le deux priorités sont avant tout amé- tivisé la menace balistique repré- 173 personnes ont été tuées et les écoles étaient fermées). dent Bush a déjà pris deux déci- président Bush. Ses principaux ricaines. L’appel à la consultation sentée par des Etats comme la plus de 1 500 blessées, lors d’un Le président du Salvador, Fran- sions : il a demandé un examen conseillers en matière stratégique, préalable de part et d’autre est-il Corée du Nord, l’Iran ou la Libye violent séisme survenu mardi cisco Flores, a qualifié les dégâts complet des programmes engagés le vice-président, Dick Cheney, et une critique voilée de la politique par rapport aux séismes démogra- 13 février au Salvador. La secous- de « considérables » et a lancé un et il a augmenté la solde des mili- le secrétaire à la défense, Donald européenne de défense à laquelle phiques, économiques et sociaux se, d’une magnitude de 6,1 sur appel à l’aide internationale, taires. Mardi 13 février, à Norfolk, Rumsfeld – qui a rencontré au l’équipe Bush paraît beaucoup qui menacent une partie du tiers- l’échelle de Richter, s’est produite notamment en équipes médicales. il a défini les objectifs de sa politi- début du mois à Munich ses collè- plus hostile que celle de Bill Clin- monde et en particulier le monde à 8 h 22 dans la matinée (heure Il a rappelé que presque tous les que de sécurité et sa vision de l’Al- gues européens -, lui ont certaine- ton ? musulman. locale) et a duré une dizaine de secours arrivés de l’étranger au liance atlantique, unie derrière ment expliqué que les alliés ont L’affaiblissement de ces secondes. Ce séisme intervient un lendemain du précédent séisme Washington. Il s’est livré à un mal ressenti les propos tenus à L’ANALYSE DE LA CIA pays – leur impuissance face à la mois jour pour jour après un pré- pour venir en aide aux sinistrés, vibrant hommage à l’OTAN – qui l’automne dernier par Condoleez- Les ambitions militaires de la montée du chômage des jeunes cédent tremblement de terre (de avaient quitté le pays depuis une « est la raison pour laquelle l’histoi- za Rice (à la tête du Conseil natio- Maison Blanche ne s’appuient par exemple, à un moment où les magnitude 7,6) qui avait fait dizaine de jours. re n’a pas connu de troisième nal de sécurité) en faveur d’un pourtant pas sur les moyens néces- groupes terroristes ont appris à 827 morts et près de 2000 dispa- Parmi les victimes, une institu- guerre mondiale » – et a appelé les retrait des GI’s des Balkans, et saires à leur réalisation. Le budget tirer profit de la haute technolo- rus. trice et une vingtaine d’enfants Européens à faire preuve de plus qu’ils ne sont guère favorables à la de la défense pour 2002 reste celui gie, et en tout premier lieu des pro- Ce sont les départements de sont morts sous leur école effon- d’unité et de coopération avec les NMD (Défense nationale antimissi- de l’administration précédente grès de la communication par La Paz, San Vicente et Cuscatlan, drée à Candelaria, une petite com- Etats-Unis. « J’ai aujourd’hui un les), ce bouclier censé protéger les que M. Bush avait dénoncé com- Internet – est sans doute « moins situés dans le centre du pays, le mune à 40 km à l’est de la capita- message pour les alliés de l’Améri- Etats-Unis, et éventuellement me insuffisant durant la campagne évident », mais il ne pourra être long d’une chaîne de volcans, qui le, San Salvador. « L’école et l’égli- que. Nous coopérerons dans notre leurs alliés, contre les attaques des électorale : 310 milliards de dol- contré que par des réformes pro- ont été, mardi, les plus touchés. se adjacente ont été littéralement œuvre de paix. Nous les consulte- « Rogue States » (les Etats- lars, en hausse de 14 milliards. Il fondes. Face à ce danger, le bou- La population a été prise de pani- rasées » a raconté un responsable rons à l’avance et sincèrement et voyous)… faudra donc trouver des écono- clier antimissiles risque de se révé- que dans la capitale, où chacun a local. nous espérons qu’ils en feront de Pour répondre à ces inquiétu- mies pour dégager les 5,7 milliards ler moins efficace que l’aide à la voulu se précipiter hors des « C’est une nouvelle épreuve même. Dans les domaines diplomati- des, M. Bush s’est voulu rassurant, promis pour réévaluer la solde des construction d’Etats stables et si immeubles. pour le Salvador, et je lance un que, technologique, dans la défense tout en lançant une mise en garde militaires. possible démocratiques, le Des malades sur leurs lits d’hô- appel au calme », a déclaré le pré- antimissiles, dans les guerres et, plus qui renforce celle déjà proférée L’analyse rendue publique, le « nation building » dont George pital ont été alignés dans les rues sident Flores, ajoutant que le séis- encore, dans leur prévention, nous par M. Rumsfeld. Les Etats-Unis 7 février, par George Tenet, le W. Bush ne veut pas, pour le en attendant que les bâtiments me avait été provoqué par une devons travailler comme un seul n’ont pas l’intention de se dégager directeur de la CIA, ne cadre pas moment, entendre parler. soient inspectés. Des parents se « faille locale » et ne constituait homme. La sécurité et la stabilité de leurs obligations au sein de parfaitement avec la vision expo- sont précipités dans les écoles, pas une réplique à la précédente transatlantiques sont d’un intérêt l’OTAN. Toutefois, en plaçant au sée par le président et ses plus pro- Patrice de Beer afin de chercher leurs enfants. (Le secousse. – (AFP, AP.) vital pour les Etats-Unis et notre uni- second plan la concertation et la té est essentielle pour la paix dans le coopération, après que la Maison monde. Rien ne doit jamais nous Blanche et le Pentagone aient déjà diviser (…) Nous sommes des alliés pris les décisions de principe, ils ris- et aussi des amis. » quent de ne pas apaiser les crain- La nouvelle administration l’af- tes des Européens. « Nous faisons firme mais elle voudrait que tous face aux mêmes dangers. Les l’Union européenne en soit égale- systèmes de défense que nous cons- ment consciente. « L’Amérique sait truisons doivent nous protéger tous que, pour réussir, nous devons tra- (…). Nous n’avons pas de plus haute vailler avec nos alliés. Nous n’avons priorité que de défendre nos popula- La France a discrètement importé des rebuts nucléaires allemands PENDANT L’ÉTÉ 2000, la Fran- Hanau entre 1969 et 1991, ainsi ce a accueilli dans la plus grande que d’environ 60 kg de plutonium discrétion quatre transports de liquide provenant d’un réacteur de déchets nucléaires allemands vers recherche de Karlsruhe, également la Hague. Cette information, révé- arrêté. L’usine, qui appartient à Sie- lée par le cabinet d’expertise mens Power Generation, est nucléaire Wise-Paris, intervient aujourd’hui en cours de démantè- alors que, depuis deux ans, le gou- lement. Son directeur, Helmut vernement français affirme qu’il Rupar, indique au Monde que le n’acceptera de nouveaux maté- matériel en cause « constitue un riaux allemands à retraiter que déchet [waste], qui ne peut être utili- quand les déchets stockés à la sé comme combustible. Il comprend Hague commenceront à repartir beaucoup d’impuretés, surtout de outre-Rhin. l’américium. » Le plutonium Selon Wise-Paris, ces importa- 241 se décompose en effet, sur tions découlent d’un contrat signé une période assez courte (quator- en octobre 1997 entre la Cogema ze ans) en américium 241, un élé- (Compagnie générale des matières ment qui présente une radioactivi- nucléaires) et DWK, un consor- té alpha et gamma importante, et tium de compagnies allemandes qui n’a pas d’utilisation. d’électricité. Il prévoyait d’évacuer L’affaire est d’autant plus éton- et de retraiter un stock de rebuts nante que la Cogema n’a pas reçu de Mox (mélange d’uranium et de l’autorisation de retraiter ces maté- plutonium) restant à l’usine d’Ha- riaux dans ses usines de la Hague. nau (dans le Hesse), une usine de « A ma connaissance, indique Phi- fabrication de Mox à l’arrêt depuis lippe Pradel, le retraitement n’est 1991. Les autorités allemandes ont pas planifié. Il le sera dans le futur, autorisé une série de quinze trans- et le jour venu, on fera un dossier ports avant le milieu de l’année d’autorisation. » Mycle Schneider, 2001. Onze resteraient donc à directeur de Wise-Paris, estime effectuer. que « une fois de plus, les Alle- mands n’avaient pas d’endroit où UN STATUT DISCUTABLE stocker leurs résidus et les ont La Cogema ne dément pas ces envoyés à la Hague. » informations. Mais selon Philippe Ces importations posent deux Pradel, un responsable de la socié- autres problèmes. D’une part, té, « il s’agit de combustible frais elles ébrèchent l’accord électoral que l’on va retraiter, comme on le Verts-PS de 1997 qui proscrivait fait pour les rebuts de l’usine fran- tout nouveau contrat de retraite- çaise Melox. C’est un combustible ment. D’autre part, elles se sont neuf, au sens où il n’a pas été irra- produites dans le secret. La Coge- dié. » Cette importation ne rentre- ma n’a fait aucune communication rait donc pas dans le cadre de l’in- sur ces importations qu’elle feint terdiction posée par le gouverne- de considérer comme banales, ment français. On indique au cabi- alors qu’elle reconnaît qu’aucun net du ministre de l’industrie que autre mouvement notable de « c’est quelque chose de totalement matière radioactive ne s’est pro- banal. Il n’y a rien de bizarre, dans duit d’Allemagne vers la France la mesure où il ne s’agit pas de com- depuis deux ans. La DSIN n’a pas bustibles irradié». L’autorisation jugé bon d’informer ses ministères de « réception, déchargement et de tutelle (environnement et indus- entreposage » de ces matériaux a trie) de l’autorisation qu’elle don- d’ailleurs été donnée en avril 1999 nait, tandis que le haut fonction- par la Direction de la sûreté naire de défense n’a pas informé nucléaire (DSIN) du ministère de des transports le ministère de l’en- l’industrie, tandis que le haut fonc- vironnement, selon celui-ci. Mardi tionnaire de défense de ce minis- 13 février, Matignon ne répondait tère a accordé l’année dernière les pas aux questions du Monde. On autorisations spécifiques de se contentait donc des déclara- transport. tions de M. Jospin sur son site En fait, le statut des matériaux Internet : « Un nucléaire opaque, importés est très discutable. Ils ont un nucléaire fondé sur un lobby, un été façonnés à partir d’un stock de nucléaire auquel on n’impose pas la rebuts de fabrication de Mox, com- transparence, (…), ça c’est fini !» prenant environ 840 kg de pluto- nium, et accumulés dans l’usine de Hervé Kempf 6 b FRANCE LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001

COHABITATION Jacques Chi- ministres mercredi 14 février. Lionel men ». b À L’ELYSÉE comme à Mati- qu’est utilisé de cette manière l’arti- « confiants » dans la continuation rac a décidé, mardi 13 février, le Jospin a aussitôt répondu, dans un gnon, on s’efforçait de dédramatiser cle de la Constitution attribuant au du processus. b LA DROITE se félici- report de l’inscription de l’avant-pro- communiqué, qu’il souhaitait son ins- le différend et on laissait entendre chef de l’Etat la présidence du con- te, avec des nuances, de l’initiative jet de loi sur la Corse, qui devait figu- cription rapide « afin que le Parle- que le report n’excéderait pas deux seil des ministres. b EN CORSE, les du président de la République. (Lire rer à l’ordre du jour du conseil des ment puisse en commencer l’exa- semaines. C’est la première fois élus favorables au texte se disent aussi notre éditorial page 14.) Jacques Chirac retarde l’examen du texte sur l’avenir de la Corse Usant, de façon inédite, de l’article 9 de la Constitution, qui lui attribue la présidence du conseil des ministres, le chef de l’Etat a refusé d’inscrire l’avant-projet de loi à l’ordre du jour de la réunion du 14 février. Lionel Jospin assure que ce problème « va trouver sa solution »

UNE LETTRE. Pour prendre que a fait des avis consultatifs et di soir. M. Jospin a en effet com- de façon claire et visible », explique cité insulaire de la Corse. La partie vement des citoyens, Jean-Pierre acte, et date, par exemple lors d’un confidentiels du Conseil d’Etat, pris de son entretien téléphonique un de ses conseillers, « mais il n’y a s’annonce serrée. « C’est un texte Chevènement, résume à sa façon face-à-face télévisé dans la campa- « conseiller du gouvernement ». avec le président de la République pas de blocage ». On ne peut se dire politique, d’abord parce que Lionel la situation dans Le Figaro du gne présidentielle de 2002. Si les L’Elysée brandit l’article 9 de la qu’il ne souhaitait pas bloquer le le gardien de la Constitution et met- Jospin a pris un risque », vante Ber- 14 février : « Les socialistes comp- échanges sont qualifiés de « cour- Constitution, selon lequel « le prési- texte plus de sept jours, quinze au tre en péril son fonctionnement, nard Roman, président de la com- tent sur la résignation des commu- tois », à Matignon, et qu’à l’Elysée dent de la République préside le con- maximum. L’obstruction, « ce n’est ajoute-t-on à l’Elysée. mission des lois de l’Assemblée. A nistes et l’appoint d’une fraction de on invoque toujours la « cohabita- seil des ministres », tandis que la pas le genre de la maison », confir- Rendez-vous corse est donc pris droite, la majorité du RPR est hos- la droite libérale ». tion constructive », la Corse a de Rue de Varenne invoque les arti- me-t-on à l’Elysée. Pour M. Chirac, après les élections municipales, tile au texte. Mais Nicolas Sarko- Les députés socialistes ont déjà nouveau secoué l’épicentre du cles 20, 21 et 39, qui disposent que l’avis négatif du Conseil d’Etat était lors du débat parlementaire au ter- zy, dimanche 11 février, sur Fran- été mis en ordre de bataille. pouvoir. Pour la première fois en « le gouvernement conduit et déter- une aubaine. Pour l’Elysée, l’objec- me duquel le président de la Répu- ce 3, a implicitement et préventive- M. Schrameck, directeur de cabi- période de cohabitation, le prési- mine la politique de la nation » et tif est de surprendre, mais aussi de blique pourra saisir un Conseil ment critiqué le chef de l’Etat en net de M. Jospin, a même directe- dent de la République a fait savoir, que « les projets de loi sont délibérés faire savoir aux Français qu’on constitutionnel. Cette institution faisant référence à ceux qui, «en ment passé quelques coups de télé- mardi 13 février, qu’il demandait en conseil des ministres après avis du « n’aborde pas un débat sur l’avenir accueillera alors un nouveau venu 1975, à Aléria, auraient été avisés phone aux potentiels contestatai- le « report » de l’inscription à l’or- Conseil d’Etat ». de la République pas le bas ». de poids : Pierre Joxe, défenseur d’organiser le dialogue plutôt que la res. « On nous a fait comprendre dre du jour du conseil des minis- C’est le paradoxe de cet avant- M. Chirac « prend sa responsabilité du précédent statut et de la spécifi- répression ». Le président du Mou- que c’était la ligne jaune à ne pas tres de l’avant-projet de loi « modi- projet. Alors que la Corse n’est franchir », résume l’un d’eux. fiant et complétant le statut de la col- une préoccupation majeure ni Alors que Matignon demandait, lectivité territoriale de Corse », pour les Français, ni pour les mem- mardi, aux ministres de se taire, la après l’avis négatif rendu par le bres du gouvernement, ni pour les Elysée : « Réexaminer les difficultés constitutionnelles » task force mise en place par Conseil d’Etat au gouvernement députés, le premier ministre – et M. Roman est montée au front (Le Monde du 10 février). Le gou- derrière lui Olivier Schrameck – en comme un seul homme. Le texte vernement demandait l’examen de a fait un étendard de sa modernité Matignon : « C’est maintenant au Parlement de débattre » va prendre « un tout petit retard », ce texte au conseil des ministres et la première réponse aux accusa- a minimisé Bruno Le Roux, rappor- du mercredi 14 janvier. tions d’immobilisme. Profondé- Voici le texte du communiqué de Jacques Chirac diffu- projet de loi sur la Corse. Ce projet de loi marque une teur du futur projet de loi sur la Dans le dossier corse, on avait ment jacobin, le premier ministre sé, mardi 13 février, par la présidence de la République : étape décisive de la politique que le gouvernement Corse. « C’est une péripétie », a ren- déjà vu un ministre « démission- s’est fait violence, au cœur de l’hi- Ayant pris connaissance du projet de loi sur la Corse conduit pour la Corse, en étroite concertation avec chéri le député André Vallini (Isè- né » – le radical de gauche Emile ver 1999-2000, en ouvrant le dialo- arrêté par le gouvernement après avis du Conseil les élus et dans une totale transparence, afin de re), responsable national du PS Zuccarelli, hostile à l’ouverture de gue, tentant de réussir là où les d’Etat, le président de la République a décidé de repor- rechercher pour cette île, après vingt-cinq années de chargé des institutions, tandis que discussions avec les nationalistes autres – à commencer par Jacques ter l’inscription de ce texte à l’or- désordres, un chemin vers la paix civile et le dévelop- M. Roman « imagine mal » que corses ; un autre démissionnaire – Chirac, premier ministre lors de la dre du jour d’un prochain conseil pement. L’Assemblée de Corse à laquelle le projet a M. Chirac « puisse perdurer » dans Jean-Pierre Chevènement, qui esti- répression d’Aléria, en 1975 – ont des ministres. Il a demandé au été soumis pour avis l’a approuvé à une très large son attitude. mait qu’il ne lui était « pas possi- échoué, soucieux surtout de pou- gouvernement de réexaminer les majorité. Les parlementaires, rien que les ble » de défendre devant les parle- voir dire qu’il a essayé. Pas ques- difficultés constitutionnelles sou- Le gouvernement estime que c’est maintenant au parlementaires. Tout le texte, rien mentaires un projet de loi « qui ne tion, donc, de modifier sa métho- levées par le Conseil d’Etat afin Parlement qu’il revient de débattre de l’ensemble des que le texte, qu’ils pourront amen- répond [ait] pas à l’idée qu’[il] se fais de : le texte, élaboré « au grand que le conseil des ministres puis- dispositions de ce projet de loi, notamment de celles der. En attendant le passage du tex- [ait] de l’Etat républicain où le Parle- jour » avec les élus, est en fait un se délibérer d’un texte permet- qui ont fait l’objet d’observations du Conseil d’Etat. La te au Parlement, M. Chirac pouvait ment vote la loi, égale pour tous ». contrat passé avec eux. Cela exclut VERBATIM tant la poursuite du processus de discussion au Parlement permettra ainsi à celui-ci de au moins savourer, mardi soir, une Voilà maintenant que le « proces- que les principales clauses en réformes en Corse dans le respect des principes fonda- poursuivre le débat démocratique et d’adopter le texte petite victoire : les déboires de la sus » engagé en décembre 1999 en soient modifiées unilatéralement, mentaux de notre pacte républicain. définitif, qui devra être conforme à nos principes cons- droite à Paris ne faisaient plus Corse par Lionel Jospin est l’occa- même sur l’avis du Conseil d’Etat. titutionnels, ce qu’aura, le cas échéant, à contrôler le l’ouverture des journaux. Mercredi sion d’un conflit institutionnel iné- Pas question, non plus, de déroger Voici le texte du communiqué de Lionel Jospin diffusé Conseil constitutionnel. Dans cette perspective, le pre- matin, M. Jospin s’est voulu tran- dit entre les deux têtes de l’exécutif. au calendrier établi. mardi 13 février : mier ministre souhaite que le projet de loi sur la Corse quille : c’est « un problème qui va Et, derrière, d’une querelle juridi- « Une semaine de perdue », a sou- Le président de la République a fait connaître au soit inscrit rapidement à l’ordre du jour du conseil des trouver sa solution », a-t-il déclaré. que : Matignon s’interroge sur l’usa- piré le premier secrétaire du Parti premier ministre sa décision de ne pas inscrire le ministres afin que le Parlement puisse en commencer ge que le président de la Républi- socialiste, François Hollande, mar- 14 février, à l’ordre du jour du conseil des ministres, le l’examen. Ar. Ch.

TROIS QUESTIONS À… GUY CARCASSONNE La guerre sur papier à en-tête L’opposition accuse le gouvernement Vous êtes professeur de droit, D’ORDINAIRE, ce genre de con- engagé par M. Jospin, a vite com- « réexaminer les difficultés constitu- 1comment interprétez-vous l’ar- clave ne suscite pas autant de fiè- pris que l’opinion est partagée sur tionnelles soulevées par le Conseil de « fuir ses responsabilités » ticle 9 de la Constitution selon vre. Mais, ce jeudi 8 février, l’Ely- l’apprentissage du corse, surtout d’Etat. » lequel le président de la Républi- sée comme Matignon savent que depuis les prises de position, au A Bruxelles, Michel Barnier, le INSENSIBLE au fait que ses droite. « Il faudrait que l’opposition que préside le conseil des minis- l’assemblée générale du Conseil mois d’août, d’écrivains et d’intel- commissaire européen chargé des représentants locaux approuvent réfléchisse pour ne pas se “total-rin- tres ? Cet article signifie-t-il qu’il a lectuels de gauche. Mais plusieurs affaires régionales, reçoit une délé- massivement le processus de Mati- gardiser” », affirme ainsi M. Made- la maîtrise de son ordre du jour ? RÉCIT de ses conseillers lui ont rappelé gation française, conduite par gnon, l’opposition demeure très lin. Le président de DL balaye aussi Le gouvernement délibère sous qu’il s’est prononcé en faveur M. Christnacht, pour dresser un largement hostile aux réformes les réserves du Conseil d’Etat en l’autorité du président de la Répu- Jacques Chirac a pris d’une plus grande autonomie des premier bilan des demandes fran- proposées par le gouvernement de expliquant que ses membres blique. Il est généralement admis soin d’adresser régions et du droit à l’expérimenta- çaises pour la Corse. Il y a là, Lionel Jospin pour la Corse. Elle a « défendent leur bout de gras » et se que, de ce fait, ce dernier a la maî- une lettre courte tion. La bataille politique fait le res- notamment, José Rossi (DL), Jean donc accueilli avec satisfaction la comportent, en toute logique, com- trise de l’ordre du jour du conseil à Lionel Jospin te. Durant tout le week-end, Baggioni (RPR) et Jean-Guy Tala- décision de Jacques Chirac de ne me les « chiens de garde du pouvoir des ministres. M. Chirac, avec ses conseillers et moni (Corsica Nazione). Devant pas inscrire l’avant projet de loi pré- réglementaire ». Provoquant, il s’in- le secrétaire général de l’Elysée, leur inquiétude, M. Barnier, pro- senté par Daniel Vaillant à l’ordre terroge : « Pourquoi la CGT aurait Pendant combien de temps d’Etat sera un moment important. Dominique de Villepin, cherche le che du chef de l’Etat, assure que, du jour du conseil des ministres. son mot à dire dans la définition de 2peut-il refuser l’inscription de Celle-ci doit rendre son avis sur meilleur moyen de « prendre « vraiment, [il va] appeler Chirac » La présidente du RPR, Michèle la politique des retraites et pas les ce projet de loi ? l’avant-projet de loi modifiant le date » face à M. Jospin, mais sans pour lui dire le bien qu’il pense de Alliot-Marie, y a vu « un appel à la élus corses sur l’avenir de leur île ? » Théoriquement, il n’y a pas de statut de la Corse. Même si cet avis apparaître comme celui qui aura ce nouveau statut. Il est déjà trop sagesse », tandis que Jean-Louis Les seules réserves de M. Made- durée limitée. Cette prérogative n’est que consultatif, la rumeur bloqué un processus : un coup de tard. Debré, en pleine campagne pour lin portent sur l’« exception cor- présidentielle ne peut pas être à qui filtre depuis plusieurs jours lais- griffe, mais pas une crise de coha- M. Jospin, qui doit partir à Can- les municipales à Evreux, fusti- se », alors que toutes les régions éclipses. Cela étant, autant on se supposer qu’il sera sévère. bitation. nes, au Marché international des geait l’« obstination » du premier devraient bénéficier de nouvelles peut comprendre qu’il veuille pren- Lorsque Serge Lasvignes, direc- contenus interactifs (Milia), décide ministre. Au nom de l’UDF, Pierre avancées décentralisatrices, et sur dre un peu de temps de réflexion, teur du secrétariat général du gou- PAS DE PANIQUE À MATIGNON de n’appeler M. Chirac qu’à son Méhaignerie souhaite « au plus l’apprentissage un peu contraint autant on ne comprendrait pas vernement, et Bernard Boucault, Lundi matin 12 février, Place retour. Le message est clair : aucu- vite » une réforme de la Constitu- de la langue corse, contre lequel il qu’il veuille durablement entraver directeur du cabinet de Daniel Beauvau, Daniel Vaillant réunit ne panique n’a saisi Matignon. Le tion pour y « inscrire le droit à l’ex- s’apprête à déposer un amende- le gouvernement et le Parlement. Vaillant, se rendent à Matignon, son cabinet. Comme à Matignon, président explique qu’il souhaite périmentation pour les collectivités ment. Porte-parole du RPR, Il est gardien de la Constitution, dans l’après-midi, pour rendre on croit encore, au ministère de « reporter » l’examen du texte. locales ». « En l’état actuel, je ne Patrick Devedjian juge, dans le c’est vrai. Mais cette même Consti- compte des premières heures de l’intérieur, que le président se con- M. Jospin répond qu’il refuse de me vois pas voter le projet », a préci- même esprit, que cet enseigne- tution lui donne le pouvoir de sai- l’assemblée générale au directeur tentera d’une déclaration solennel- modifier un projet de loi élaboré sé au Monde M. Méhaignerie. ment du corse traduit une forme sir le Conseil constitutionnel. Elle de cabinet de Lionel Jospin, Olivier le en conseil des ministres et que au grand jour avec les élus corses. Beaucoup plus nuancé, Alain de repli sur soi et va à l’encontre ne prévoit ni n’induit le pouvoir de Schrameck, les nouvelles sont Catherine Colonna, porte-parole Rien n’a filtré de Matignon ni de Madelin, président de Démocratie des directives données par Ségolè- s’opposer aux volontés du gouver- donc mauvaises. Le gouvernement de l’Elysée, relaiera ses paroles à l’Elysée : à 18 h 53, M. Vaillant fait libérale, estime que le délai de ne Royal, ministre déléguée à la nement et du Parlement. Ce n’est est surpris des réserves sur l’ensei- l’extérieur. M. Vaillant organise la savoir à l’AFP qu’il… « présentera le réflexion supplémentaire imposé famille et à l’enfance, en faveur de pas la même chose que le fameux gnement de la langue corse et des riposte en convoquant pour le mer- projet de loi pour la Corse, après son par le président de la République l’apprentissage dès le plus jeune précédent du refus par François réticences sur la dévolution d’un credi, à l’issue du conseil des minis- examen en conseil des ministres, lors doit être « mis à profit par tous les âge des langues étrangères. Il juge Mitterrand de signer les ordonnan- pouvoir réglementaire à l’Assem- tres, une conférence de presse. d’une conférence de presse le mer- politiques ». Pour M. Madelin, qui aussi que la décentralisation ne ces, en 1986. Ou encore celui de blée de Corse. Cependant, depuis Personne ne se doute qu’alors credi 14 février à 11 h 30 au ministè- avait pris la peine de déjeuner, doit pas se limiter à la Corse. 1993, lorsque le même François plusieurs semaines, Matignon et le qu’approche l’heure du déjeuner re de l’intérieur ». Il ne sera préve- mardi 13 février, avec six élus de Le projet de loi ne sera pas rejeté Mitterrand refuse d’inscrire à l’or- ministère de l’intérieur ont prévu M. Chirac, qui laisse habituelle- nu du report que mardi à midi. Corse, parmi lesquels José Rossi en bloc, estime le député des dre du jour de la session extraordi- qu’ils ne modifieraient rien des ment ce soin au secrétaire général Mardi après-midi, courtoise- (DL) et Jean Baggioni (RPR), ce Hauts-de-Seine, notamment en rai- naire du Parlement la réforme de points emblématiques du projet de l’Elysée, reçoit personnelle- ment, Matignon et l’Elysée s’échan- nouveau délai « ne peut être utile son de son volet économique. la loi Falloux. Dans les deux cas, la de loi. Vendredi après-midi, lors ment M. Sauvé, venu apporter, gent leurs courtes déclarations que s’il est l’occasion d’une prise de Mais, ajoute-t-il, « ce gouverne- signature du président de la Répu- d’une longue réunion, à Matignon, comme chaque lundi, une proposi- avant de les rendre publiques. A conscience de la nécessité d’un règle- ment n’a pas de principes – il crée blique était indispensable. Celle présidée par Alain Christnacht, tion d’ordre du jour pour le 15 h 52, l’Elysée prévient que ment politique de la question cor- deux départements à La Réunion et de Jacques Chirac n’est nullement conseiller de M. Jospin, et Jean- conseil des ministres du surlende- M. Chirac « reporte » l’examen de se ». Il ne doit surtout pas s’appa- en supprime deux en Corse – et il est sollicitée sur les projets de loi. Marc Sauvé, secrétaire général du main. Il lui indique qu’il n’est pas l’avant-projet de loi sur la Corse. A renter à un blocage du processus. cynique ». Pour M. Devedjian, «le gouvernement, la décision est pri- favorable à l’inscription d’un 16 h 58, M. Jospin fait savoir que gouvernement sait désormais qu’il Face à ce blocage, s’il devait se de ne réécrire que des articles avant-projet si sévèrement criti- « c’est au Parlement qu’il revient de « TOTAL-RINGARDISME » ne peut pas franchir l’obstacle du 3persister, quelle alternative très secondaires. qué par le Conseil d’Etat. M. de Vil- débattre » du texte, et souhaite Tout comme Nicolas Sarkozy au Conseil constitutionnel et donc, s’offre au gouvernement ? Depuis des mois, Jacques Chirac lepin avertit de son côté Domini- qu’il soit inscrit « rapidement » à sein du RPR, M. Madelin est cepen- d’une certaine manière, il trompe les Elle consisterait à transformer le et son conseiller Maurice Ulrich, que Marcel, qui dirige le cabinet l’ordre du jour. Pour que le conseil dant ultraminoritaire, sur cette nationalistes ». Un argument repris projet de loi en proposition de loi. qui surveille de très près le dossier du premier ministre pendant que du 14 février ne se résume pas à la question, au sein de son propre par- par Jean Arthuis, président du grou- Et la procédure suivrait normale- corse, sont convaincus que l’ap- M. Schrameck prend quelques seule communication d’Hubert ti. « A l’exception de Madelin, de Ros- pe de l’Union centriste du Sénat, ment son cours, quitte à ce que, le prentissage de la langue comme la vacances à la montagne. Pour l’His- Védrine, on y a inscrit, sur gracieu- si et peut-être François Goulard, per- selon lequel « le gouvernement fuit moment venu, le président de la dévolution des pouvoirs législatifs toire et afin de ne pas être accusé se proposition du secrétaire d’Etat sonne dans le groupe ne me paraît ses propres responsabilités [et] se République saisisse le Conseil cons- et réglementaires à l’Assemblée de d’un « coup », M. Chirac adresse à l’industrie, Christian Pierret, favorable au projet », confirme réfugie derrière le Parlement en lais- titutionnel, comme il en a indiscu- Corse ne « passeront pas » le filtre une lettre, courte, au premier deux décrets « relatifs aux armes Dominique Busserau, député (DL) sant croire que ce dernier pourra tablement le droit. du Conseil d’Etat et, surtout, celui ministre. On y retrouve, presque à chimiques et à leur destruction ». de Charente-Maritime. Sur le thè- lever les hypothèques constitutionnel- du Conseil constitutionnel. Le chef l’identique, un des passages du me de l’ouverture et de la moderni- les qui pèsent sur [son] texte ». Propos recueillis par de l’Etat, qui, au départ, a regardé communiqué qui sera diffusé le Raphaëlle Bacqué té, MM. Sarkozy et Madelin ont Pascale Robert-Diard d’un œil bienveillant le processus lendemain et qui lui demande de et Ariane Chemin échoué, jusqu’ici, à faire bouger la Jean-Louis Saux FRANCE LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 7

La difficile pédagogie de l’union de la droite par Alain Juppé DL organisait un débat avec le maire de Bordeaux

BORDEAUX ferait disparaître la spécificité de de notre correspondante nos identités mais nous ne pouvons Le gymnase de Saint-Jean-d’Il- pas nous contenter d’une vague lac, une petite commune située à alliance non plus, a-t-il poursuivi. Il une vingtaine de kilomètres à faudra un sigle, un drapeau, une l’ouest de Bordeaux, a été le théâ- charte fondamentale avec un pro- tre, mardi 13 février, d’un sport iné- gramme commun. » Le maire de dit : la course à l’union de la droi- Bordeaux envisage plutôt « une te. Parmi les 270 participants, des confédération solide, avec ses pro- élus locaux, régionaux et des mili- pres organes et structures ». Ce pro- Les critiques du Conseil d’Etat sur le corse, les impôts, la loi, le règlement tants de Démocratie libérale – à jet doit être étudié dès le mois de l’initiative du dîner débat – de mars « car je ne sais pas si, le LES CRITIQUES formulées à l’en- « sauf volonté contraire des parents ze ans) la sortie du régime d’exemp- pas semble-t-il convaincu le Conseil l’UDF et du RPR. Alain Juppé, 19 mars au matin, on ne se réveille- contre de l’avant-projet de loi sur la ou du représentant légal de l’enfant ». tion prévue à l’article 47. Il a estimé d’Etat, qui a jugé les contours de cet- député et maire (RPR) de Bor- ra pas avec la gueule de bois… »,a Corse par l’assemblée générale du Ce dernier membre de phrase a para- que cela portait atteinte à l’égalité te délégation trop vagues. deaux, et François d’Aubert, dépu- soufflé M. Juppé. Conseil d’Etat, réunie jeudi 8 février, doxalement gêné les conseillers des citoyens devant l’impôt. b L’adaptation réglementaire. té et maire (UDF) de Laval Les choses se compliquent lors- portent principalement sur quatre d’Etat. Ils ont notamment mis en b Délégation de pouvoirs légis- L’article premier permet à l’Assem- tenaient le rôle d’entraîneurs, avec que, dans le public, une femme chapitres du texte. avant des arguments d’opportunité latifs. Dans la période transitoire blée de Corse de « présenter des pro- des règles du jeu pas toujours iden- demande si, à l’élection présiden- b Enseignement du corse. L’arti- – l’atmosphère particulière de l’île, (jusqu’en 2004), c’est-à-dire avant positions tendant à modifier ou à tiques. tielle, il faudra compter sur un, cle 7 du projet de loi s’inspire de l’ar- dans laquelle les réfractaires pour- une éventuelle révision constitution- adapter des dispositions législatives Sous les affiches d’Alain Made- deux ou trois candidats de la droi- ticle 115 de la loi organique de raient être soumis à la réprobation nelle, le projet de loi prévoit la possi- ou réglementaires (…) concernant les lin, président de DL, et de François te. « Nous devons nous réunir au 1996 sur la Polynésie, qui dispose publique – pour conclure que l’arti- bilité pour la Corse de « déroger à compétences, l’organisation et le fonc- Bayrou, président de l’UDF, second tour, lance M. d’Aubert.Il que « les langues tahitiennes sont cle 7 revient à une quasi-obligation certaines dispositions législatives dans tionnement » des collectivités territo- M. d’Aubert a rappelé qu’il fallait faut se rassembler autour d’idées enseignées pendant l’horaire normal de l’apprentissage du corse. des conditions que le Parlement défini- riales de l’île et son développement « trouver le secret de l’union effica- mais l’abstraction des nuances dans les écoles maternelles, élémentai- b Fin de l’exonération du paie- rait ». Pour justifier la possibilité économique, social et culturel. Cet ce. Le texte de France Alternance appauvrit le débat politique. » Le res et dans les collèges ». Le Conseil ment des droits de succession. d’« adapter » les lois nationales, le article de principe, qui organise la [proposé par les chiraquiens du débat devient houleux et la salle constitutionnel avait validé l’article, Après deux siècles d’exonération gouvernement invoque une décision possibilité offerte aux élus de modi- RPR, de l’UDF et de DL] est intéres- commence à se manifester. « Pour- tout en soulignant, dans son com- des droits de succession en Corse, de juillet 1993 du Conseil constitu- fier la norme réglementaire, dont le sant mais il faut aller plus loin, ne quoi ne pas organiser des primaires mentaire, qu’un « tel enseignement organisée par les fameux « arrêtés tionnel concernant l’autonomie des pouvoir général est confié par la pas hésiter à être audacieux dans plutôt qu’un grand déballage ne saurait toutefois, sans méconnaître Miot », le texte prévoit la dispense, universités : la haute juridiction Constitution au premier ministre, a les propositions ». Promoteur de ce devant notre électorat ? », insiste le principe d’égalité, revêtir un carac- pendant dix ans, du paiement des avait estimé qu’il était « loisible au indisposé l’assemblée du Palais- projet, M. Juppé a été plus direct : Hugues Martin, premier adjoint tère obligatoire ». L’avant-projet de droits de succession sur l’île, et orga- législateur de prévoir la possibilité Royal, qui se serait contentée que le « Pouvons-nous nous passer de RPR de Bordeaux et député euro- loi sur la Corse indique, lui, que nise, pendant cinq ans, les incita- d’expériences comportant des déroga- texte dresse la liste limitative des l’union ? La réponse tombe sous le péen. « Pour la présidentielle, ce « l’enseignement de la langue corse tions aux donations de partage et le tions » aux règles de création des uni- domaines dans lesquels elle pourrait sens car nous avons déjà fait la sera difficile, admet le député et sera inscrit dans l’horaire normal des paiement de manière progressive de versités, à condition de « définir pré- s’exercer. démonstration qu’à chaque fois que maire de Laval, car il y a des par- écoles maternelles et élémentaires et ces droits. Le Conseil d’Etat conteste cisément la nature et la portée de ces nous sommes divisés nous per- cours individuels. On peut rêver enseigné à tous les élèves », et ajoute : ce délai, jugeant trop lente (quin- expérimentations ». L’argument n’a Ar. Ch. dons. » « Il faut faire passer l’intérêt d’une formation unique mais il y général avant des intérêts particu- aura toujours des gens qui ne joue- liers, quand on a des responsabilités ront pas le jeu et des électeurs ne se politiques », a-t-il insisté. sentiront pas à l’aise avec un seul Un avis uniquement consultatif candidat. » « GUEULE DE BOIS » LE 19 MARS D’une phrase, M. Juppé résu- ORGANE consultatif, créé par seil des ministres, sont soumis port du foulard islamique avec le Lorsqu’un texte arrive au Con- Mais une fois posé le principe, me : « Nous aurons sûrement plu- Napoléon à l’imitation du Conseil pour avis au Conseil d’Etat. En ver- principe de laïcité de l’école. seil d’Etat, il est affecté à l’une des restait le plus difficile : comment sieurs candidats mais, si ces candi- du roi, le Conseil d’Etat exerce la tu de l’article 38 de la Constitution, Mais l’obligation pour le gouver- quatre sections administratives qui s’y prendre pour réussir l’union. datures multiples visent à tirer à double mission de conseil du gou- celui-ci doit aussi être saisi des pro- nement de prendre l’avis du Conseil se partagent les différents ministè- « C’est là que le bât blesse, a recon- boulets rouges sur le seul capable de vernement et de principale juridic- jets d’ordonnance. Le gouverne- d’Etat, sous peine de vice d’incompé- res. Un ou plusieurs rapporteurs nu l’ancien premier ministre. Elle gagner, à savoir Jacques Chirac, tion administrative. ment peut également, s’il le souhai- tence, n’entraîne nullement celle de sont alors désignés pour instruire doit se faire selon deux principes, alors ce second tour sera contre-pro- b Conseil du gouvernement. te, soumettre au Conseil d’Etat une le suivre. Le gouvernement reste le dossier, qui est ensuite examiné l’unité et la diversité. Nous avons ductif. J’en vois qui flinguent déjà L’article 39 de la Constitution pré- question qui pose un problème juri- maître de ses décisions, hormis les en séance de section. Sur les textes des histoires et des sensibilités diffé- Jacques Chirac. Si c’est comme ça, voit que les projets du gouverne- dique particulier, comme ce fut le cas où le texte prévoit explicitement les plus importants, l’avis émane rentes qu’on ne peut oublier d’un on se flinguera tous. » ment, avant leur adoption en con- cas, en 1989, de la compatibilité du la nécessité d’un avis conforme. de l’assemblée générale du Conseil trait de plume. Je ne suis pas pour la d’Etat. fusion de nos formations car elle Claudia Courtois b Juge administratif. Tous les PROFIL tre de la justice, en 1979. Il préside puisqu’il revient à la charge, deux litiges qui impliquent une person- le conseil d’administration de semaines plus tard, dans un entre- ne publique relèvent des juridic- LE POURFENDEUR l’ENA. Il préside, aussi, l’Office tien au Journal du Dimanche.Ily tions administratives, et donc, en La CFDT se défend d’avoir une lecture national de la chasse. Il est l’un des dénonce la « gesticulation législati- dernier ressort, du Conseil d’Etat. DES « LOIS BAVARDES » plus éminents membres de l’asso- ve » des pouvoirs publics, regret- Pour certains litiges – en matière ciation Claude Erignac, le préfet tant que la loi soit « bavarde, pré- d’élections municipales et canto- patronale de l’accord sur les retraites Un chasseur passionné qui assassiné à Ajaccio en février 1998. caire et banalisée », alors qu’elle nales ou de reconduite à la frontiè- « canarde » le gouvernement ! Voi- Secrétaire général du gouverne- devrait être « solennelle, brève et re par exemple –, le Conseil d’Etat La CFDT et la CFTC s’apprêtent- propositions patronales visant à là comment la gauche, naguère ment entre 1986 et 1995, il a servi permanente ». Pire, ajoute-t-il, on est compétent comme juge d’ap- elles à signer seules avec le patro- allonger la durée de cotisation sont séduite par Renaud Denoix de Jacques Chirac, Michel Rocard, l’utilise « comme un moyen d’action pel. Pour juger les requêtes for- nat (Medef, CGPME, UPA) un écartées sans ambiguïté »,a Saint Marc, reconnu pour la haute Edith Cresson, Pierre Bérégovoy et politique ». Raymond Forni (PS), le mées notamment contre les accord approuvant l’allongement d’abord assuré le secrétaire natio- idée qu’il a du service public, décrit Edouard Balladur. A la veille de la président de l’Assemblée nationa- décrets ou les actes réglementai- de la durée de cotisation des sala- nal chargé des retraites, Jean- aujourd’hui le vice-président du présidentielle de 1995, M. Balldur le, juge ces déclarations « offensan- res, il est juge de premier et der- riés et des fonctionnaires pour une Marie Toulisse. La CFDT considè- Conseil d’Etat, qui s’est montré très le nomme vice-président du Con- tes » pour les députés (Le Monde nier ressort. retraite à taux plein ? Alors que la re que le paragraphe relatif à la critique sur la qualité du travail seil d’Etat, présidé de droit par le du 27 janvier). En théorie, le Conseil d’Etat est CFDT a annoncé, mardi 13 février, durée de cotisation doit seulement législatif du gouvernement. Agé premier ministre. M. Denoix de Devant l’assemblée générale du présidé par le premier ministre. son intention de signer l’accord permettre aux 70 000 salariés de soixante-deux ans, Renaud Saint Marc est-il allé trop loin, Conseil d’Etat, saisie du projet de Dans la pratique, ce rôle revient au sur les retraites complémentaires, ayant commencé à travailler jeu- Denoix de Saint Marc est un début janvier, lors des vœux des loi sur la Corse, il a observé que la vice-président, nommé par un la question, explosive, divise les nes de partir avant soixante ans, « grand commis » de l’Etat peu corps constitués au chef de l’Etat, langue corse « n’a pas produit de décret du président de la Républi- cinq confédérations syndicales qui dès lors qu’ils ont cotisé pendant marqué politiquement, même s’il en critiquant une certaine dérive grande littérature »… que pris en conseil des ministres. font une lecture radicalement diffé- quarante ans. A défaut d’augmen- fut un éphémère directeur adjoint législative ? rente du texte négocié dans la nuit tation des cotisations, l’équilibre du cabinet d’Alain Peyrefitte, minis- La réflexion est en tout cas mûrie Jean-Michel Bezat Virginie Malingre du 8 au 9 février au siège du financier des régimes serait assuré Medef. par « l’affectation aux retraites Pour la CGT, qui a quitté la table d’autres prélèvements sociaux », des négociations avant leur terme comme par la possibilité de Les élus corses minimisent la décision du chef de l’Etat et a appelé, dès lundi, les salariés à « racheter des trimestres ou des « bloquer l’opération », la formula- points, pour ceux et celles qui effec- UN CONTRETEMPS, sûrement, politicienne de ce contretemps », présent » sur la Corse, « aura à pré- « Jacques Chirac ayant toujours tion de la première partie du texte tuent des études longues », précise mais pas un drame : soucieux de s’est déclaré « confiant » dans la ciser sa position ». « Il est important manifesté depuis vingt-cinq ans une ne laisse aucune place au doute : M. Toulisse. préserver les chances d’aboutisse- suite du processus. qu’il dise clairement son opinion sur inquiétante inclination à soutenir et en prévoyant de « privilégier la Les départs massifs à la retraite ment du processus de Matignon, Le chef de file des nationalistes le niveau des réformes qu’il souhaite à protéger ce que la société insulaire variable de la durée de cotisation des générations du baby-boom dans les élus corses qui y sont favora- de l’Assemblée de Corse, Jean- pour la Corse », a-t-il ajouté. a généré de plus trouble, il ne fallait pour l’accès à la retraite à taux les années à venir ne rendraient-ils bles ont minimisé, mardi Guy Talamoni, s’est situé dans le Tranchant avec cette modéra- pas attendre de lui qu’il approuve plein », tout en assurant, à la pas inévitables, dans ces condi- 13 février, les conséquences du même registre. L’élu de Corsica tion, Paul Giacobbi (PRG) a été un processus républicain dans ses demande du patronat, la « stabilité tions, un allongement de la durée report, par Jacques Chirac, de l’exa- Nazione n’imagine pas que le chef nettement plus acide. Le président principes, ses méthodes et ses objec- des taux de cotisation pour les dix de cotisation ? « Ça, c’est la lecture men du projet de loi sur la Corse de l’Etat « soit décidé à dynamiter du conseil général de Haute-Corse tifs », a-t-il ajouté. Laurent Croce, ans à venir », l’accord prévoit bien, patronale, pas la notre », réplique par le conseil des ministres. José le processus ». « L’opinion fera la a accusé M. Chirac de s’être livré à premier fédéral du PS de Haute- d’une manière « déguisée mais clai- Nicole Notat, secrétaire générale Rossi (DL), président de l’Assem- différence entre les politiciens préoc- une « manœuvre » dont il a souhai- Corse, a lui aussi été sévère en re », l’allongement de la durée de de la CFDT, avant de déplorer que blée de Corse et l’un des acteurs cupés par des échéances électorales té qu’elle provoque « la seule réac- jugeant la décision de M. Chirac cotisation des salariés. « les autres lectures syndicales » du majeurs du processus, ne veut pas et les hommes d’Etat », a estimé tion salutaire et logique : que la « grave, de nature à compromettre texte se rapprochent, sur ce point, « faire un drame » de cette initiati- M. Talamoni, ajoutant que M. Chi- Constitution soit rapidement révisée la paix civile en Corse ». LES FONCTIONNAIRES CONCERNÉS de celle du patronat, « qui n’a ve du président de la République. rac, qui, à ses yeux, « n’est pas inter- (…) pour autoriser les régions à Les adversaires du projet de Lio- Les fonctionnaires seraient aussi besoin de personne pour défendre sa Il a estimé que M. Chirac ne peut venu d’une manière claire jusqu’à adapter les lois et les règlements ». nel Jospin n’ont pas, de leur côté, concernés, le texte soulignant par vision de l’accord ». pas « retenir durablement » le pro- crié victoire. Emile Zuccarelli ailleurs la « nécessité de rechercher jet et que celui-ci « reviendra en (PRG), maire de Bastia, a souhaité un traitement équitable en matière Alexandre Garcia conseil des ministres la semaine pro- M. Chevènement demande le retrait du texte que le gouvernement prévienne le de retraite entre tous les salariés » chaine ou dans quinze jours ». risque de censure par le Conseil afin d’assurer l’équilibre financier M. Rossi a cependant mis en garde Sitôt la nouvelle apprise, mardi 13 février, Jean-Pierre Chevènement constitutionnel « soit par une cor- du système de retraites. Sur la contre le risque de « raviver des a organisé une conférence de presse. « Il existe un autre chemin pour la rection en amont du texte, soit en même ligne, la CFE-CGC, FO, la querelles majorité-opposition ». Corse », a affirmé le chef de file du Mouvement des citoyens, en plai- laissant liberté au Parlement de FSU, l’UNSA et la Groupe des Dix « Rien n’interdit [au chef de l’Etat], dant pour un statut « respectueux des statuts républicains (…) et qui pré- l’amender autant que nécessaire ». refusent de cautionner des propo- en amont du processus, de donner serve la Corse dans la République ». Mercredi 14 février, dans un entre- Roland Francisci (RPR), député de sitions qui écartent d’emblée toute (…) un coup d’éclairage sur les pro- tien accordé au Figaro, il affirme : « Oui, il faut retirer le projet de loi. Et Corse-du-Sud, a demandé « au pre- augmentation des cotisations blèmes qui le préoccupent », a-t-il le plus tôt sera le mieux. » Certes, observe-t-il, le Parlement pourrait reti- mier ministre de revoir le texte du pour ne privilégier que la durée de ajouté. rer du texte la langue corse « obligatoire » et, « surtout », la dévolution projet de loi sur la Corse en tenant cotisation, ce qui fait reposer l’ef- Jean Baggioni (RPR), président du pouvoir législatif. Mais, alors, il n’en resterait « rien, ou presque compte de l’avis du Conseil d’Etat ». fort financier sur les seuls salariés. de l’exécutif Corse, lui aussi favora- rien ». « Autant [le] retirer purement et simplement. » « Jacques Chirac Marc Marcangeli, maire bonapar- Lors d’une conférence de presse ble au processus, a « pris acte » de aurait mieux fait de s’exprimer le 14 juillet 2000. A ce moment là, il était tiste d’Ajaccio, qui a battu M. Ros- organisée mardi à l’issue d’un la décision de M. Chirac et, ne se encore temps d’enrayer ce processus désastreux », ajoute toutefois l’an- si lors d’une municipale partielle bureau national extraordinaire, la « rangeant pas aux côtés de ceux cien ministre de l’intérieur. Au micro d’Europe 1, mercredi, il a insisté : en septembre, a souhaité que le CFDT a contesté cette analyse, qui, au plan national, ne manque- « On va aller vers un référendum. C’est faire le jeu des indépendantistes et conflit soit tranché en « donnant la tout en reconnaissant les différen- ront pas de faire une exploitation compromettre gravement l’unité nationale. » parole au peuple ». tes « lectures » de l’accord. « Les 8 SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001

TOXICOMANIE La publication dépénalisation de ce produit. b UN cussion législative sur la dépénalisa- simple usage, et elles ne sont que très d’application. b LE LAXISME attribué d’une étude confirmant la banalisa- GARÇON sur deux a déjà expérimenté tion, préférant souligner le danger de rarement déférées à la justice. b EN à la politique néerlandaise sur le can- tion de la consommation du cannabis le cannabis à dix-sept ans, selon l’en- certains comportements. b LES TROIS BELGIQUE, la décision gouvernemen- nabis apparaît comme un cliché dépas- et la décision belge d’autoriser sa con- quête. b LE GOUVERNEMENT n’en- QUARTS des personnes interpellées tale de dépénalisation s’accompagne sé depuis les récents raidissements de sommation relancent le débat sur la tend cependant pas rouvrir une dis- pour ce type d’infraction le sont pour d’un grand flou dans ses modalités la législation. La banalisation de l’usage du cannabis relance le débat sur sa dépénalisation Alors que la Belgique vient d’autoriser la « consommation personnelle » de ce produit, une étude française indique que, à dix-sept ans, un garçon sur deux et deux filles sur cinq l’ont déjà expérimenté. Le gouvernement n’entend pas revenir sur la prohibition et situe l’enjeu sur les consommations « problématiques »

LA FRANCE suivra-t-elle la voie le cannabis, selon cette enquête sur Le gouvernement a pour l’instant voix divergentes se sont cependant belge de dépénalisation de la con- la santé et les comportements lors choisi d’éviter de s’avancer sur le fait entendre. Du côté de l’opposi- sommation du cannabis ? La déci- de l’appel de préparation à la défen- terrain miné du débat sur la dépéna- tion, Alain Madelin fait figure sion prise par le gouvernement de se (Escapad), réalisée auprès de lisation. Mme Gillot a d’ailleurs indi- d’éclaireur. Après s’être déclaré la Belgique, le 18 janvier, d’autori- 14 000 adolescents par l’Observatoi- qué que la voie choisie par la Belgi- « très ouvert » sur le sujet en 1997, le ser la consommation et la détention re français des drogues et des toxi- que « n’est pas du tout celle que la député (DL) d’Ille-et-Vilaine estime de cette substance (lire ci-dessous)a comanies. Il peut s’agir d’un usage France a décidé de suivre ». Plutôt aujourd’hui que « la loi de 1970 est entraîné un regain des prises de répété (au moins dix fois au cours que de poser directement la ques- inappliquée et inapplicable ». Affir- position favorables à une telle évo- de l’année) : c’est le cas de 24 % des tion en termes législatifs, Matignon mant qu’« il faut oser le débat sur la lution en France. Des voix se sont à garçons et de 13 % des filles à privilégie une approche axée sur les drogue », Alain Madelin appelle à nouveau élevées pour réclamer 17 ans, et même d’un tiers des gar- comportements, indépendamment « proposer les évolutions nécessai- l’abrogation de la loi du 31 décem- çons à 19 ans. La consommation de des produits. res ». Un ton au-dessous, un respon- bre 1970, qui rend passible d’une cannabis est intensive (vingt fois et « Nous sommes liés par un système sable national des jeunes du RPR, peine maximale d’un an de prison plus au cours du mois) à 17 ans de textes reposant sur un classement Franck Giovannucci, s’est dit « per- la consommation de cannabis. pour 8 % des garçons (16 % à des produits, explique Nicole Maes- sonnellement plutôt contre la libre Les partisans d’une réouverture 19 ans) et 2,6 % des filles. tracci, présidente de la Mildt, alors consommation du cannabis », tout du débat tirent notamment argu- que nous savons aujourd’hui que le en ajoutant : « Cessons d’imposer un ment des conclusions d’une étude FAIRE ÉVOLUER LA LÉGISLATION ? comportement est plus important diktat, n’ayons pas peur d’engager le sur les consommations de substan- La France serait-elle devenue le que le produit lui-même. » Un point débat ! » (Le Monde du 4 septembre ces psychoactives à la fin de l’adoles- pays du laxisme ? Sitôt connus les de vue qui s’appuie sur le fait que la 1999). cence, présentée le 6 février par la résultats de cette étude, Domini- dangerosité du cannabis n’est par Dans l’entourage du gouverne- Mission interministérielle de lutte que Gillot, alors secrétaire d’Etat à exemple pas la même si le consom- ment, Bernard Kouchner, alors contre la drogue et la toxicomanie la santé, démentait un tel soupçon mateur est chez lui ou s’il conduit secrétaire d’Etat à la santé, avait (Mildt), qui confirme que l’usage du devant l’Assemblée nationale : un véhicule. affirmé qu’une réforme n’était «ni cannabis est très largement banali- « La France n’est pas engagée dans « Le débat pénalisation-dépénali- un tabou, ni un préalable », expli- sé. A 17 ans, un garçon sur deux (et un processus de tolérance, ni de per- sation ne rend pas compte de cette me de sanctions pénales. Certains de les associations d’usagers du canna- quant que « l’on peut agir, prévenir, 41 % des filles) a déjà expérimenté missivité. » complexité », poursuit Mme Maestrac- nos voisins européens ont prévu des bis, comme le Collectif d’informa- soigner, sans attendre une révision ci. Magistrate de formation, elle sanctions administratives, l’équiva- tion et de recherche cannabinique de la loi de 1970 » (Le Monde du souligne les problèmes d’applica- lent de nos contraventions pour l’usa- (CIRC), qui juge que ce texte bafoue 16 décembre 1997). En réponse, Questions et réponses sur Internet tion des textes : « L’enjeu, traduit ge de stupéfiants en public. » Une le libre choix. De son côté, Act Up Jean-Pierre Chevènement, alors dans les circulaires [qui recomman- manière de poser la question de la réclame « un processus de légalisa- ministre de l’intérieur, avait immé- « Est-ce que fumer du cannabis pur est plus ou moins nocif qu’une ciga- dent aux parquets de ne pas pour- nécessaire évolution de la législa- tion de toutes les drogues ». Mettant diatement pris position en affir- rette ? ». « Le cannabis est-il plus nocif que l’alcool à dépendance éga- suivre le simple usage du cannabis] tion, déja vieille de trente ans. en cause la politique de contrôle mant que la loi de 1970 « a une le ? » Les questions sur le cannabis et les autres produits psychoactifs mais pas dans la loi, est celui des con- Avec la loi de 1970, le législateur social permise par la loi de 1970, des signification sociale et permet aussi ne manquent pas sur le site Internet de la Mission interministérielle sommations problématiques. » Et la entendait pénaliser l’usage de dro- responsables de l’Association fran- de remonter les réseaux ». Les plus de lutte contre la drogue et la toxicomanie (www.drogues.gouv.fr). Le présidente de la Mildt de souligner gues et, simultanément, favoriser çaise pour la réduction des risques radicaux se trouvent au sein des plus souvent posées par des jeunes, elles vont des plus vagues (« Quel- que, dans la pratique, les policiers l’action médicale et sociale. L’articu- dénoncent, quant à eux, le fait que Verts, qui militent en faveur d’une les sont les conséquences du cannabis ? ») aux plus pointues (« Quels et les magistrats distinguent déjà lation entre soin et répression se tra- le nombre d’interpellations d’usa- « dépénalisation de l’usage », d’une sont les effets nocifs d’une consommation par voie digestive pour un spa- l’usage occasionnel de la consom- duisait par l’introduction de l’injonc- gers de drogues a doublé au cours « amnistie pour les victimes de la ce cake [gâteau à la résine de cannabis] ?») Sans oublier les situa- mation problématique : « Les critè- tion thérapeutique : en se soumet- des dix dernières années, tandis que prohibition (usagers, petits dea- tions pratiques : « Quelles obligations pour les infirmières scolaires d’in- res sont très variables selon les lieux. tant au traitement, le toxicomane la part des interpellations pour tra- lers) » ainsi que d’une « médicalisa- former leur chef d’établissement sur les consommations de cannabis ? », Il faudra donc, peut-être, en définir peut être exempté de poursuites fic diminue depuis quelque temps. tion des drogues dures » et d’une ou « L’usage quotidien de cannabis a-t-il des effets lors de la conception des critères plus précis et plus transpa- pour usage illicite lors de la premiè- Parmi les politiques, le discours « distribution réglementée du can- d’un enfant ? » Les réponses, rédigées par les intervenants de Dro- rents. » re infraction. de fermeté, voire de « tolérance nabis et des autres psychotropes ». gues info service, peuvent aussi être obtenues par téléphone au Pour elle, « faire respecter un inter- L’abrogation de ce texte, critiqué zéro » à l’égard de drogues illicites 0800 23 13 13, gratuitement, 24 heures sur 24. dit n’est pas nécessairement synony- depuis longtemps, est réclamée par est de rigueur. Isolées, quelques Paul Benkimoun La plupart des consommateurs sortent libres des commissariats Les ambiguïtés SELON l’Office central pour la deux cas, il s’agit de jeunes une fois sur deux et déférées à la semble être un exercice facile. » répression du trafic illicite de stupé- majeurs, déjà connus des services justice une fois sur trois. Reste que ces consommateurs «ne de la dépénalisation « à la belge » fiants (Octris), 91 000 personnes de police et dont l’insertion profes- Dans le cas des procédures ou- sortent pas du néant ». Pour les cher- ont été interpellées en 1998 pour sionnelle est faible (61 % sont vertes pour revente et trafic, les cheurs, ils sont interpellés dans le BRUXELLES Pratiquement, la production de infractions à l’usage de stupéfiants, lycéens, étudiants ou sans profes- personnes ont souvent été arrêtées cadre d’un travail policier « visant à de notre bureau européen cannabis (toujours pour un usage dont 75 000 pour usage simple sion). Six fois sur dix, ces person- après un travail de filature qui leur la connaissance et la surveillance de Lorsque le gouvernement belge personnel) n’est plus condamnable – essentiellement de cannabis. Jus- nes consomment du cannabis laisse peu d’échappatoires, afin certaines populations et de certains avait annoncé, le 18 janvier, sa – ce qui permet de faire pousser cet- qu’à présent, les statistiques res- depuis plus d’un an, tous les jours qu’elles concourent directement à lieux repérés comme probléma- décision de dépénaliser le canna- te plante dans son jardin –, pas taient muettes sur le profil de ces ou plusieurs fois par semaine. l’établissement de la preuve contre tiques ». « Le ramassage pour usage, bis – officiellement, on parle d’un plus que son importation (les Pays- usagers, les raisons de leur interpel- Un usager sur deux a déjà eu d’autres dealers ou de plus gros l’interpellation pour consommation « changement de la politique de Bas devraient donc rester le princi- lation et leur devenir judiciaire. affaire à la police, ce qui n’est pas trafiquants. Tel n’est pas le cas des ne seraient alors que la mise en poursuites » pénales –, un curieux pal fournisseur), alors que son C’est pour répondre à cette lacune sans rapport avec les circonstances interpellations de simples usagers forme juridique du contrôle d’une échange à fleurets mouchetés exportation reste interdite. Le flou que trois chercheurs du Centre de de l’interpellation. Usagers et de cannabis, dont les objectifs sont population et de lieux perçus comme avait opposé la ministre de la san- accompagnant cette libéralisation recherches sociologiques sur le forces de l’ordre sont en effet liés plus flous, puisque la grande majo- “à problèmes” », analyse le Cesdip. té publique, Magda Aelvoet (parti de l’usage du cannabis, qui est pré- droit et les institutions pénales par « une forme d’interconnais- rité des consommateurs ressortent La nécessité de la pénalisation de Agalev, Verts flamands), à son col- sentée avant tout comme l’un des (Cesdip) ont publié, en mars 2000, sance ». Comme l’indique un poli- libres des commissariats. L’informa- l’usage de cannabis apparaît lègue de la justice, Marc Verwil- aspects de la lutte contre la dro- une étude exploratoire intitulée : cier d’une brigade anticriminalité, tion recueillie auprès des usagers d’ailleurs comme « une conviction ghen (VLD, libéraux flamands) : gue, s’explique par la complexité Le consommateur de produits illici- « on va voir [les consommateurs], (lieux d’approvisionnement, four- très profonde » de la part des poli- au second, qui niait une dépénali- politique de la coalition gouverne- tes et l’enquête de police judiciaire. ils nous connaissent comme on les nisseurs) n’est en effet exploitable ciers rencontrés par les chercheurs. sation formelle, Mme Aelvoet avait mentale qui soutient M. Verh- Marie-Danièle Barré, Thierry connaît. S’ils ont quelque chose, ils que dans 30 % des cas. Expliquant qu’ils sont face « à des répliqué que cette mesure ouvrait ofstadt : les Verts et le PS voulaient Godefroy et Christophe Chapot essaient de filer, ou alors ils jettent… usagers qui “vont mal” », les poli- évidemment « un espace de liberté une légalisation pure et simple, ont travaillé sur 200 procédures de On fait un contrôle ». Les suites de « UNE POPULATION À PROBLÈME » ciers revendiquent une forme de supplémentaire ». Le premier mi- mais les libéraux y étaient opposés. police judiciaire fournies par l’Oc- l’interpellation opposent claire- Les chercheurs n’excluent pas « pragmatisme » vis-à-vis des nistre avait alors été invité à arbi- tris, mettant en cause 498 person- ment les personnes mises en cause que ces interpellations servent sur- consommateurs. C’est ainsi qu’ils trer, en répondant à la question de CONFUSION DANS LES ÉCOLES nes. L’analyse de ces procès- pour usage simple et celles pour tout à atteindre les objectifs d’acti- estiment que « les remettre à la jus- savoir si le fait de fumer du canna- Alors que Magda Aelvoet tient verbaux montre que les revente et trafic. Les premières ne vités fixés aux services de police. tice est une façon de les signaler au bis dans un compartiment de train un discours quasi libertaire trois quarts des personnes sont font pas l’objet de garde à vue (ou « On ne peut pas éliminer complète- corps social, et ne pas le faire parfois pouvait entraîner des poursuites. (« Notre message est clair. Jouissez, interpellées pour simple usage, les alors très brièvement) et ne sont ment ce rôle de “bûchette” ou de relève d’un pouvoir d’appréciation Guy Verhofstadt avait réfléchi, et mais soyez rationnels ! Ne portez pré- autres étant arrêtées pour revente que très rarement déférées à la jus- “bâton” [unité de compte de la que leur conférerait l’expérience ». répondu ceci : « Oui, si vous pertur- judice ni à vous-même ni à ceux ou trafic, associés ou non à la con- tice. Les secondes sont gardées à police judiciaire], relève le Cesdip. bez l’ordre public. » avec qui vous vivez », a-t-elle affir- sommation de cannabis. Dans les vue plus de vingt-quatre heures Interpeller un usager de cannabis Cécile Prieur Cette réponse mi-chèvre mé), l’opinion publique flamande mi-chou illustre toute l’ambiguïté n’a pas désarmé, et l’Union des de ce « pas en avant » en matière fédérations des associations de de « drogues douces » accompli parents de l’enseignement catho- Les clichés du « modèle hollandais » sont dépassés par la Belgique (Le Monde du lique insiste pour faire passer le 20 janvier), dont la moindre n’est message selon lequel le cannabis LAXISME aux Pays-Bas et sévérité en Fran- moins libérale qu’on ne le croit, expliquent- des junkies ». Suspects de « préjugés » et de pas la grande incertitude quant à reste interdit aux mineurs. Devant ce ? L’opposition entre les politiques des deux elles. La législation, déjà restrictive, sur les cof- « réclamations illégitimes », les non-usagers la quantité de cannabis qu’il est cette relative confusion, il n’est pas pays à l’égard des drogues paraît trop simple fee-shops a été durcie par une loi d’avril 1999, ont été délibérément exclus des discussions. désormais licite de posséder pour sûr que ce dernier discours soit cor- pour être exacte. L’image des Pays-Bas, pré- significativement surnommée « Damoclès », Un changement de cap va intervenir au début sa « consommation personnelle ».Il rectement perçu. Certains spécialis- sentés soit comme modèle – celui des coffee- qui élargit les motifs pour lesquels les maires des années 90. faudra en effet attendre un arrêté tes craignent que seul l’aspect per- shops, où l’on peut librement consommer un peuvent fermer ces établissements. Entre 1990 et 1995, excédés, les habitants royal pour en savoir plus, ce qui ne missif du message soit retenu par large éventail de variétés de marijuana –, soit des quartiers « sensibles » des grandes villes réglera pas tous les problèmes : il la jeunesse, et qu’une partie de la comme repoussoir – le havre des drug runners, LES NON-USAGERS PLUS EXCLUS DU DÉBAT hollandaises, comme à Rotterdam, dans le appartiendra au juge pénal d’inter- population adulte qui était enga- ces « touristes de la drogue et rabatteurs motori- Dans un premier temps, les autorités néer- quartier de Spangen, passent aux actes. Ils s’in- préter une « consommation problé- gée jusque-là dans la prévention sés sur les routes internationales » –, ne corres- landaises ont privilégié le principe dit du « ris- terposent entre les dealers et leurs clients, et matique » ou provoquant une soit quelque peu démobilisée à pond pas à une réalité plus complexe. C’est ce que acceptable », élaboré à partir du rapport agressent des touristes étrangers consomma- « nuisance sociale », et de décider l’avenir. La confusion dans les éco- qu’expliquent deux sociologues françaises, Baan de 1972, qui prônait une « tolérance » à teurs de drogue. Dès lors, en 1995, un rapport que, dans un tel cas, il est de son les prenant de l’ampleur (les élèves Emilie Gomart et Hélène Martineau, qui ont l’égard des drogues douces, afin d’éviter l’ex- interministériel intitulé « Continuité et chan- devoir de sévir. A l’inverse, une multipliaient les demandes pour effectué, à la demande de la Mission intermi- clusion sociale des usagers, à commencer par gement » définit la politique des nuisances. « consommation raisonnable » est être désormais autorisés à « fumer nistérielle de lutte contre la drogue et la toxico- les jeunes consommateurs de cannabis. Cette nouvelle orientation réintroduit les habi- désormais autorisée, ce qui laisse un joint »), le ministre de l’enseigne- manie, une étude intitulée : Les politiques et Deuxième temps, dans un contexte où l’usa- tants des quartiers touchés par la drogue dans la porte ouverte à bien des pro- ment secondaire, Pierre Hazette, a Expérimentations sur les drogues aux Pays-Bas, ge problématique de l’héroïne s’est notable- le processus d’élaboration des politiques publi- blèmes de jurisprudence et à une publié une circulaire, mercredi qui vient d’être publiée par l’Observatoire fran- ment développé, le rapport Engelsman de ques. La leçon qu’Hélène Martineau et Emilie grande subjectivité des parquets. 31 janvier, pour rappeler que l’usa- çais des drogues et des toxicomanies. 1985 a jeté les bases de la politique de « limita- Gomart invitent à tirer du modèle hollandais Quant aux policiers, ils ne pour- ge du cannabis reste strictement Si la législation des Pays-Bas n’autorise pas tion des risques ». Les objectifs de santé publi- est celle d’une société néerlandaise qui a su ront plus confisquer la dose per- interdit dans les écoles, les manque- les interpellations d’usagers au seul motif de que y étaient alors affirmés avec plus de force, « organiser le dialogue et la concertation » sonnelle d’un fumeur, mais pour- ments pouvant être l’objet de leur consommation, la politique sur les dro- en même temps que cette politique impliquait entre les différents protagonistes. ront continuer à enregistrer son mesures disciplinaires… gues, « à cheval entre une problématique de davantage les usagers de drogues, en les asso- signalement (« anonyme »), à des sécurité publique et de santé publique », y est ciant au débat, via le Junkiebond, le « syndicat P. Be. fins purement statistiques. Laurent Zecchini SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 9

Le gouvernement nomme Elisabeth Guigou a présenté le projet de loi un hépatologue clinicien créant une allocation personnalisée à l’autonomie à la tête de l’Inserm Toutes les personnes âgées dépendantes percevront la nouvelle prestation La ministre de l’emploi et de la solidarité a présen- à toutes les personnes âgées dépendantes, sans que de l’importance de la perte d’autonomie, gra- té, mardi 13 février, le projet d’« allocation per- plafond de ressources. Le montant de l’aide sera duée de 1 à 6. Son financement sera partagé Christian Bréchot veut renouveler les thèmes de recherche sonnalisée à l’autonomie » (APA) qui sera versée modulée en fonction du niveau de revenus, ainsi entre la solidarité locale et la solidarité nationale.

LE PROFESSEUR Christian Bré- La première de ses priorités sera MIS EN CHANTIER par Martine ment dépendantes. A cela s’ajou- 4 500 francs pour le groupe 3 et jus- né en première lecture avant l’été. chot devait être nommé directeur de faire respecter l’équilibre entre Aubry et affiché comme une priori- tent les variations importantes du qu’à 3 000 francs pour le groupe 4. Le nouveau dispositif entrerait en général de l’Institut national de la recherche clinique et recherche fon- té par Elisabeth Guigou lors de sa montant de la PSD, gérée par les En dehors des personnes dont les application le 1er janvier 2002. Le santé et de la recherche médicale damentale. « J’aurai à convaincre prise de fonction, le projet de loi ins- départements: plus de 3 800 francs revenus mensuels sont inférieurs à coût total pour les deux premières (Inserm) en conseil des ministres, que je ne suis pas, à l’Inserm, le repré- tituant une allocation personnali- par mois pour un quart des départe- 6000 francs, qui en seront exoné- années est estimé entre 15 et 17 mil- mercredi 14 février, en remplace- sentant des cliniciens, tout en dévelop- sée à l’autonomie a été présenté ments à moins de 2900 francs par rées, le projet de loi prévoit une par- liards de francs, et le coût en régime ment de Claude Griscelli, en poste pant les missions de l’Inserm en clini- mardi 13 février par la ministre de mois pour un autre quart des dépar- ticipation financière des bénéficiai- de croisière à environ 23 milliards depuis 1996, atteignant la limite que et en santé publique. C’est là l’ori- l’emploi et de la solidarité. Le pro- tements. res du plan d’aide, selon un barême de francs. d’âge. C’est lui qui sera chargé de ginalité de la recherche de l’Inserm jet, conçu comme établissant «un La future allocation personnali- établi au niveau national. Son financement sera partagé développer les recherches de pointe par rapport à celle du CNRS que de droit universel, égal et personnali- sée à l’autonomie (APA) sera ver- Une équipe médico-sociale, exa- entre la solidarité locale et la solida- sur les thématiques nouvelles, prendre son départ dans la clini- sé », vise à résoudre les problèmes sée à toutes les personnes âgées minera avec la personne en perte rité nationale : près de 11 milliards notamment les thérapies géniques que. » La deuxième préoccupation que la création en 1997 de la presta- ayant perdu leur autonomie, quel d’autonomie et son entourage ses de francs pour les départements, et et cellulaires, mais aussi sur les pro- de Christian Bréchot est d’assurer tion spécifique dépendance (PSD) que soit le niveau de revenus, mais besoins, afin d’élaborer le plan 5 milliards de francs par l’affecta- blèmes de santé publique, comme une meilleure coordination entre n’avait pas suffi à régler. Actuelle- avec un montant modulé selon les d’aide, que « l’action sociale faculta- tion d’un point de CSG, actuelle- les infections à prions. Cette nomina- les acteurs de la recherche : entre cli- ment, selon les chiffres du ministè- ressources. A perte d’autonomie et tive, les caisses de retraites, les ment affectée au fonds de solidari- tion intervient au moment où, avec niciens et fondamentalistes à l’inté- re, 135 000 personnes perçoivent la à revenus identiques, le montant de mutuelles, les sociétés d’assurances té vieillesse de la sécurité sociale. les progrès dans le décryptage des rieur de l’Inserm, entre biologistes PSD et environ 40 000 personnes l’APA sera le même sur tout le terri- pourront venir compléter ». La minis- Un nouvel établissement public est génomes, la recherche biomédicale de l’Inserm et chercheurs des autres âgées bénéficient de l’« allocation toire. tre n’a pas supprimé les procédures créé, le Fonds national de finance- suscite un très fort intérêt. instituts de recherche, mais aussi compensatrice à la tierce person- La modulation se fera selon l’im- de récupération sur les successions, ment de la prestation autonomie, « J’ai proposé la nomination de avec les agences sanitaires, les asso- ne » pour une aide à domicile. portance de la perte d’autonomie, mais le seuil de déclenchement doté d’environ 5,5 milliards de Christian Bréchot, explique au Mon- ciations caritatives et l’industrie. Mais, toujours selon le ministère, le évaluée selon une échelle à six serait porté de 300 000 francs à un francs. de Roger-Gérard Schwarzenberg nombre de « personnes âgées en per- niveaux, allant du groupe 1 pour les million de francs. Même si elle regrette que le pro- parce que c’est un chercheur de répu- ATTIRER DE JEUNES ÉQUIPES te d’autonomie » s’élèverait à envi- personnes les plus dépendantes au jet n’aille pas jusqu’à reconnaître tation internationale dans un domai- En termes d’organisation, M. Bré- ron 800 000 individus, dont groupe 6 pour celles ayant conser- « UNE AVANCÉE REMARQUABLE » un nouveau risque de sécurité socia- ne touchant à la santé publique, ensui- chot se dit « très attaché au main- 530 000 pour lesquelles cette perte vé leur autonomie. Seuls les quatre La mise en œuvre de l’APA impli- le, la Fédération hospitalière de te parce qu’il est un clinicien et que le tien d’une dotation de base des uni- est qualifiée d’importante. premiers groupes seront bénéficiai- quera l’ensemble des services France, qui regroupe les établisse- contact humain avec les patients cons- tés de recherche qui leur permette de Un décalage, que la ministre expli- res d’un « plan d’aide » public maxi- publics concernés, sous la responsa- ments médicaux et médico-sociaux titue une expérience irremplaçable poursuivre la thématique dans laquel- que par des conditions de ressour- mum, utilisable en tout ou partie, bilité du président de conseil géné- du secteur public, salue « une avan- pour guider un organisme de recher- le elles sont engagées avec succès » ces trop restrictives pour permettre gradué ainsi : jusqu’à 7 000 francs ral. Selon le calendrier annoncé, le cée remarquable ». che, et enfin, parce qu’il appartient à Mais, ajoute-t-il, « j’ai le projet de de bénéficier des ces aides et par par mois pour le grou pe 1 ; projet de loi sera présenté en Con- la nouvelle génération que je souhaite favoriser la création de groupes infor- l’exclusion des personnes moyenne- 6 000 francs pour le groupe 2 ; seil des ministres le 7 mars et exami- Paul Benkimoun voir accéder aux responsabilités dans mels, véritable “force de frappe” un secteur en plein renouvellement. » dans les domaines de recherche qui Le nouveau directeur général de doivent être investis, capables d’atti- l’Inserm, âgé de quarante-huit ans, rer des individus et des équipes d’hori- répond en effet bien à ces lignes de zons divers mettant en commun de force exprimées par le ministre. façon volontaire leurs capacités ». « J’ai eu très tôt une double formation, L’Inserm devra donc, selon lui, se de médecine clinique et de recherche donner des possibilités de répondre fondamentale en virologie et biologie aux nouvelles demandes de santé cellulaire à l’Institut Pasteur, auprès et les collaborations sont indispen- de Pierre Tiollais. » Premier à démon- sables pour espérer progresser trer le rôle des hépatites virales dans dans des domaines aussi complexes la survenue des cancers du foie, il est que la biologie des prions, par devenu un expert de l’hépatite C. Il a exemple, une des priorités affi- aussi travaillé pour l’industrie, parti- chées par le gouvernement. Pour cipant notamment à la mise au point renouveler les thèmes de recherche de « kits » de diagnostic. et contourner la « lourdeur » de Christian Bréchot envisage « avec l’Institut, Christian Bréchot entend enthousiasme » son nouveau métier. favoriser l’émergence de jeunes « L’Inserm est une structure potentiel- équipes. Chaque nouveau directeur lement formidable. Son organisation espère enseigner la danse à l’élé- en unités de recherche inscrites dans phant. la durée permet de mener des projets à moyen terme », explique-t-il. Elisabeth Bursaux La technique des empreintes génétiques mise au service de la traçabilité alimentaire JUSQU’ICI cantonnée à la méde- mais Auchan s’engage à faire prati- cine légale et aux délicates affaires quer des tests génétiques aléatoires de recherches en paternité, la tech- afin de garantir la provenance géo- nique des empreintes génétiques graphique des bêtes et le respect entre aujourd’hui dans le champ de des garanties offertes par le label. l’alimentaire et de la sécurité sani- On peut imaginer que des associa- taire. A la veille de l’ouverture du tions de consommateurs soient Salon de l’agriculture, l’Institut associées à cette initiative, la techni- national de la recherche agronomi- que développée par l’INRA permet- que (INRA), associé à un groupe tant même de rechercher les spécialisé dans l’abattage-découpa- empreintes génétiques sur des vian- ge des bovins (Bigard) et à un puis- des après leur cuisson. « L’originali- sant distributeur (Auchan), a dévoi- té de cette entreprise ne réside pas lé, mardi 13 février, les détails tant dans la technique que dans le d’une initiative peu commune : fait que différents acteurs de la filiè- assurer, grâce aux derniers dévelop- re, des éleveurs jusqu’au distribu- pements de la génétique, la traçabi- teur, se soient réunis autour d’un pro- lité d’une filière de veaux de qualité jet commun et qu’ils aient souhaité (label rouge) élevés « sous la que nous soyons associés, explique mère ». Dans quelques jours, tous Bernard Bibé, chef du département les responsables des rayons bouche- de génétique animale à l’INRA. rie des magasins pourront ainsi Pour notre part, nous avons dévelop- affirmer que les viandes étiquetées pé un procédé qui nous offre le maxi- « veaux d’Aveyron et du Ségala » mum de garanties d’identification. » sont génétiquement identifiés et que la viande correspond bien à SURCOÛT D’ENVIRON 100 F l’origine qui lui est attribuée. Il en résultera un surcoût d’envi- En pratique, les empreintes géné- ron 100 francs par animal, somme tiques seront établies par les spécia- acceptable compte tenu de la listes de l’INRA lors de l’abattage valeur de l’animal et qui pourrait des bêtes à partir d’un prélèvement rapidement baisser avec la diffu- de tissu au niveau de l’oreille. Cette sion de cette technique à d’autres identification, fidèle et précise, grâ- animaux d’élevage – porcs et pois- ce aux caractéristiques uniques du sons notamment – dès lors qu’ils patrimoine génétique du veau, sera répondent à des critères précis conservée et pourra être comparée quant à leur origine et leur mode aux résultats des analyses effec- de production. A l’heure de la tuées sur des échantillons de vian- vache folle, des angoisses alimen- des vendues sous le label « veau taires et – corollaire – de la quête d’Aveyron et du Ségala ». La spécifi- de la traçabilité, les généticiens ont cité de ces animaux tient au fait saisi que leur discipline pouvait qu’ils sont nourris avec le lait de trouver de nouvelles applications. leur mère (et non avec des ersatz Certains s’efforcent déjà de mettre contenant des graisses animales), au point des méthodes moins leur alimentation étant traditionnel- sophistiquées que celle appliquée lement complétée avec du seigle, aux veaux de l’Aveyron et du Séga- ce qui leur confère une apparence la, mais qui permettraient de déve- et un goût particuliers. Dans l’Avey- lopper une « traçabilité raciale » et ron, on ne produit, chaque année, de confirmer, par exemple, que tel- que quelques milliers de ces veaux. le volaille est bien originaire de L’entreprise ne pourra évidem- Loué, de la Bresse ou des Landes. ment pas être menée sur chaque pièce de viande commercialisée, Jean-Yves Nau 10 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 SOCIÉTÉ

Des peines de prison ont été requises A Paris, des mal-logés envahissent les locaux contre huit profanateurs en série d’une caisse d’allocations familiales De 1993 à 1996, ils ont pillé la plupart des cimetières des Bouches-du-Rhône Encadrées par des militants du DAL, quelque 200 personnes Huit jeunes gens, poursuivis pour « violation de sépul- pour avoir pillé de nombreux cimetières. Le tribunal n’a ont fait irruption au siège d’une CAF, afin de « ramener la question tures et vols aggravés », ont comparu, mardi 13 février, pas réussi à déterminer d’autre mobile à leurs actes devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence, qu’une « culture du mal » nourrie de violence. des mal-logés dans le débat » à quelques semaines des municipales

MARSEILLE aggravés », sont présents à l’audien- mention : « Envie de meurtre » ; sur LEURS MOTIVATIONS tenaient normes de surface », explique Ber- part, des familles en situation de de notre correspondant ce. « C’était comme un engrenage », celui de sa petite amie, une sorte de en quelques mots, jetés sur un nard Lerat, directeur de la CAF de “suroccupation”. » Quoi qu’il en Le nez dans les chaussures, le raconte Richard Paineau. Visible- bilan, dressé après une de leurs tract : « Les mal-logés entrent en Paris ; ainsi, des ménages qui occu- soit, le DAL a demandé à rencon- visage cadenassé, les mains croi- ment le plus assuré de la bande, expéditions : « Bonne chasse ! ». campagne ! » Mardi 13 février, en pent des logements un peu trop trer dans les prochaines semaines sées dans le dos, les « satanistes » celui-ci apparaît comme un gou- Le tribunal questionne les préve- fin de matinée, quelque cent cin- exigus touchent tout de même des des représentants des préfectures sont presque rou qui aurait entraîné les autres nus mais les réponses sont évasi- quante à deux cents personnes ont aides. Ces mesures « à titre excep- de Paris et des départements de la devenus des dans cette fascination de la mort. ves. Elles ne dessinent aucune pis- envahi les locaux de la Caisse d’al- tionnel » sont d’abord prises par le petite couronne – Hauts-de-Seine, prévenus ordi- Le tribunal rappelle que des actes te, hormis la découverte d’un poi- locations familiales (CAF), rue Via- « patron » de la caisse pour un Seine-Saint-Denis et Val-de-Mar- naires. Envo- particulièrement odieux ont été gnard asiatique chez l’un des profa- la, dans le 15e arrondissement de laps de temps limité et peuvent ne. lé le look hard commis. Les gendarmes avaient nateurs et la mention : « Mort aux Paris. Encadrées par des militants être prolongées par une commis- Pour lancer le débat sur le « mal- rock, éva- découvert, lors d’une perquisition Arabes ! Gloire à la France ! » chez de Droit au logement (DAL), elles sion ad hoc ; au cours de l’année logement », Jean-Baptiste Eyraud nouie la pas- au domicile de l’un des prévenus, à un autre. « Pour moi, c’était un peu entendaient interpeller les pou- 2000, 1 610 décisions de ce type a également annoncé quelques sta- sion lancinan- deux pas du palais de justice d’Aix- comme les Schtroumpfs et le sorcier voirs publics à propos de la suroc- furent prononcées par la CAF de tistiques bâties à partir des don- PROCÈS te pour la en-Provence, un véritable lieu de Gargamel », déclare l’un des mem- cupation des logements concer- Paris. Mais la commission refuse nées du recensement de 1999. musique « black metal ». Face à culte voué aux forces du Mal : crâ- bres les moins actifs de la troupe. nant plusieurs dizaines de milliers parfois de renouveler une déroga- D’après lui, 153 5 24 personnes leurs juges, ils affichent le profil le nes humains en guise de cendriers, « Quelle honte ! », lance, à la barre, de foyers en Ile-de-France. A tion ; en 2000, cela s’est produit résideraient « dans des logements plus lisse possible. Quatre années têtes en décomposition voisinaient le père d’une des victimes – dont la moins d’un mois du premier tour douze fois à la CAF de Paris, en surpeuplement aggravé » à ont passé, mais l’émotion et l’hor- avec le cercueil d’une enfant décé- tombe fut profanée –, dans un pré- des élections municipales, le DAL d’après Bernard Lerat. La préfectu- Paris : entrent dans cette catégorie reur demeurent. Jamais, depuis l’af- dée à l’âge de trois mois, utilisée toire devenu silencieux. veut « ramener la question des mal- re doit alors en être informée et les ménages de trois personnes et faire du cimetière de Carpentras comme table basse. Employé des Le mobile reste néanmoins logés dans le débat », a affirmé œuvrer pour le relogement du plus qui vivent dans des logements (Vaucluse), en 1990, la justice pompes funèbres, Richard Paineau introuvable. Le substitut du procu- Jean-Baptiste Eyraud, son porte- ménage concerné. Ce sont ces dis- d’une pièce, de quatre personnes n’avait eu à cheminer ainsi dans les a fait découvrir aux enquêteurs les reur, Marc Gouton, se montre déçu parole. « Les programmes des can- positions-là, prétend le DAL, que et plus si elles occupent un deux- consciences, entre ésotérisme et rites d’un groupe de fanatiques, par les explications des prévenus. didats sont inexistants sur le sujet », la CAF et les services déconcentrés pièces, etc. Le phénomène concer- abomination, pour essayer de com- dont le monde était peuplé de mes- « On se pose toujours la question du a-t-il ajouté. de l’Etat ne respecteraient pas : nerait 74 181 personnes dans les prendre ce qui a poussé, de 1993 à ses noires, de pactes avec Satan ou pourquoi. On s’est bien amusé sur le Pour mettre en relief ce problè- signaler les dérogations non renou- Hauts-de-Seine, 103 506 en Seine- 1996, huit jeunes gens âgés de dix- encore d’immolations de crapauds. compte des morts, sur le corps des me, le DAL s’est plongé dans le velées et proposer un toit aux Saint-Denis et 58 470 dans le Val- huit à vingt-quatre ans au moment morts », insiste-t-il, fustigeant cette code de la Sécurité sociale et en a ménages concernés. de-Marne. des faits, à profaner la quasi-totali- RHUM ET SANG HUMAIN « culture du Mal ». Contre l’auteur exhumé plusieurs articles que les Pour sa part, l’Insee, dans son té des cimetières des Bouches-du- Trois années durant, la petite principal, Richard Paineau, décrit CAF, comme les préfectures, SITUATION DE « SUROCCUPATION » enquête logement réalisée entre Rhône. troupe a passé l’essentiel de son comme « supérieurement intelli- méconnaîtraient. Les textes cités « Ce n’est pas exact, rétorque Ber- novembre 1996 et janvier 1997, Mardi 13 février, les magistrats temps à visiter les fosses commu- gent », il requiert deux ans de pri- par l’association prévoient que le nard Lerat. Nous agissons en rela- avait, elle aussi, mesuré « l’indice du tribunal correctionnel d’Aix-en- nes, à ouvrir les caveaux, à violer son, dont douze à dix-huit mois fer- versement des allocations-loge- tion étroite avec la préfecture. » de peuplement des résidences princi- Provence se sont d’abord interro- les sépultures, dérobant ici un crâ- me ; contre son lieutenant le plus ment est, notamment, condition- Dans l’entourage de Colette pales » en retenant une définition gés sur les motivations de ces profa- ne, là une main momifiée ou une proche, Lysianne Detey – une né à des normes de peuplement ; Horel, la préfète de Paris, on rap- différente du « degré d’occupa- nateurs en série. « Mais pourquoi vertèbre. Les membres du groupe jeune fille qui en est secrètement ces aides ne sont pas attribuées si pelle que le point soulevé par le tion » – qui tient compte, notam- cela vous attirait-il ?, a demandé le chassaient aussi les corbeaux, distri- amoureuse –, deux ans d’emprison- le nombre d’occupants dans un DAL concerne un nombre très fai- ment, du sexe et de l’âge des président Alain Ramy, osant le ton buaient à l’occasion les mauvais nement dont six mois ferme. Con- logement est trop important au ble de ménages. « Nous ne sommes enfants – et en construisant des de la confidence. Vous auriez pu sorts. Des mains de cadavres leur tre les seconds rôles, des peines de regard de sa superficie : une per- pas en mesure de dire, dans l’immé- indicateurs différents. D’après aller à la plage plutôt qu’au cimetiè- servaient de serre-livres, des fioles six à dix-huit mois assorties de sur- sonne seule doit pouvoir disposer diat, quelle a été l’attitude de nos l’institut, 34 081 ménages vivaient re. » « Je voulais surtout échapper à étaient emplies de savants dosages sis ont été requises. Les avocats de de 9 mètres carrés au moins, deux services sur les ménages dont la en situation de « surpeuplement la réalité, a confessé l’un des préve- de rhum et de sang humain. Des ser- la défense ont insisté, tour à tour, personnes de 16 mètres carrés… A dérogation n’a pas été prolongée en accentué » à Paris ; dans les dépar- nus, Cédric. C’était comme dans un ments de silence étaient prêtés puis sur le « malaise existentiel » de ces Paris, ces règles sont appliquées 2000, affirme-t-on. Cela étant, les tements de la petite couronne, ce rêve. Je m’y plaisais. » Sept des huit allègrement transgressés. Sur le car- jeunes gens et leur angoisse de la avec beaucoup de souplesse. propositions de relogement formu- chiffre s’élevait à 45 136. « satanistes », poursuivis pour net personnel du meneur de la ban- mort. « Nous accordons des dérogations lées par la préfecture sur son contin- « violation de sépultures et vols de, les gendarmes ont retrouvé la Jugement le 6 mars. – ( Intérim.) qui peuvent aller jusqu’à 50 % des gent concernent, pour une large Bertrand Bissuel Une nouvelle enquête judiciaire vise l’arsenal de Toulon HLM de Paris : le rejet du pourvoi TOULON restre, ferroviaire, maritime et aérienne. Etabli La mère de M. Dumont compte également au de notre correspondant par un officier de réserve spécialement détaché, nombre des personnes poursuivies, soupçonnée de M. Tiberi requis en cassation Après la direction des constructions navales le rapport concluait à l’existence d’un système d’avoir investi une part de l’argent issu des opéra- (DCN), qui est apparue minée par un vaste frauduleux mis en place depuis 1990 par un chef tions mises en place par son fils. LE PARQUET GÉNÉRAL près la Cour de cassation a demandé, mardi réseau de corruption (Le Monde du 23 décembre de section civil, Daniel Dumont, qui disposait Cherchant à remonter le circuit des fonds, le 13 février, la validation partielle de l’instruction conduite depuis 1994 par 2000), une autre importante affaire de pots-de- d’une délégation de pouvoir de l’amirauté. juge d’instruction a délivré plusieurs commis- le juge d’instruction Eric Halphen, à Créteil (Val-de-Marne), dans l’affai- vin et de détournements de fonds semble avoir M. Dumont est soupçonné d’avoir écarté la sions rogatoires en France et en Espagne, où des re des HLM de Paris. La procédure, dans laquelle Jean Tiberi est poursui- été mise au jour à Toulon. Confiée au doyen des plupart des transitaires jusqu’alors sous contrat sommes pourraient avoir été blanchies. Si quel- vi pour « complicité de trafic d’influence », avait été validée par la cham- juges d’instruction de Toulon, Jean-Luc Tour- avec la Royale pour favoriser les dirigeants de ques affréteurs ont déjà reconnu avoir perçu des bre d’accusation, le 11 octobre 2000 (Le Monde du 12 octobre). Devant la nier, l’enquête porte sur les marchés du Service deux sociétés avec lesquels il aurait été lié, Jean- rémunérations supplémentaires par le biais de chambre criminelle de la Cour de cassation, qui a mis son arrêt en délibé- de transit de la région marine Méditerranée Claude Juaneda et René Martin. Forts de ce qua- facturations fictives, les enquêteurs s’interrogent ré au 27 février, l’avocat général Louis Di Guardia s’est prononcé en (STRMM), unité militaire basée à l’arsenal de si-monopole, les deux hommes se seraient livrés sur l’existence d’éventuelles complicités haut pla- faveur du rejet de tous les pourvois, excepté celui de Michel Roussin. M. Toulon et relevant de l’autorité du préfet mariti- à de nombreuses surfacturations. Parmi les ano- cées. S’il agissait en vertu d’une délégation de Di Guardia a estimé que la chambre d’accusation avait commis un me. Les recherches sont encore en cours, mais malies constatées, l’audit mentionnait que l’expé- pouvoir de l’amirauté, M. Dumont n’était pas, « excès de pouvoir » en annulant un non-lieu rendu en 1995 au bénéfice les enquêteurs évaluent le montant des malversa- dition du même colis avait été facturée à trois au regard des règles de la comptabilité publique, de l’ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac à la Mairie de Paris. tions à près de 150 millions de francs (22,87 mil- reprises le même jour, ou encore que le trans- le liquidateur des dépenses contestées, mais seu- lions d’euros). port de trois conteneurs chargés sur le même lement l’ordonnateur. La prise en compte et le DÉPÊCHES Ouverte le 4 mai 2000, l’information judiciaire camion avait été facturé comme s’il s’était agi de paiement des factures relèvent du service liquida- a PÉDOPHILIE : quatre nouvelles plaintes pour agressions sexuel- a déjà conduit à la mise en examen de cinq per- trois convois distincts. Les deux transporteurs teur pour l’ensemble des armées françaises, dont les ont été déposées, mardi 13 février, contre l’instituteur de Cormeilles sonnes pour « délit d’avantage, abus de biens ont été mis en examen au cours de l’année 2000, le siège est établi à Denain (Nord). (Eure) incarcéré vendredi. Au total, 12 plaintes ont déjà été enregistrées. sociaux et recel, infraction à la législation sur la fac- de même que M. Dumont – qui a été placé en L’enquête pourrait emprunter cette voie, au a DISPARITION : une étudiante de 23 ans est recherchée depuis turation et faux en écriture ». D’autres personnes détention provisoire durant six mois. moment où la DCN continue de voir certaines de samedi à Perpignan (Pyrénées-Orientales), notamment le long du devraient être poursuivies, a indiqué le procu- ses pratiques internes publiquement contestées : parcours qu’elle est supposée avoir emprunté. Dans le même secteur, reur adjoint, Michel Raffin. UN SYSTÈME DE DÉTOURNEMENTS trente-neuf prévenus doivent comparaître, au trois jeunes femmes, dont deux ont été retrouvées mortes, ont disparu C’est un audit de fonctionnement, rendu en Le 25 janvier, le juge Tournier a en outre mis mois de mars, devant le tribunal correctionnel entre 1995 et 1998. mai 1999 au ministère de la défense, qui avait en examen un employé du Service national de pour des malversations, et plusieurs procédures a JUSTICE : la France a été condamnée, mardi 13 février, par la mis en évidence de nombreuses anomalies dans messagerie (Sernam), ancien responsable du sont toujours en cours, dans lesquelles plusieurs Cour européenne des droits de l’homme, à verser 100 000 francs à un la gestion du STRMM, dont la mission consiste à fret, soupçonné d’avoir eu partie liée avec les hauts responsables de la direction générale de médecin allemand, Dieter Krombach, condamné en France par contu- assurer l’expédition des matériels destinés aux fraudeurs. Celui-ci aurait déclaré, sur procès-ver- l’armement (DGA) ont été interrogés. mace en 1995 à 15 ans de réclusion pour le meurtre de sa belle-fille. Les unités de la marine de la région militaire de Médi- bal, qu’une partie de sa hiérarchie était informée juges ont estimé que l’interdiction de se pourvoir en cassation après un terranée et de l’outre-mer français – par voies ter- de l’existence d’un système de détournements. José Lenzini (avec AFP) procès par contumace était contraire au droit européen. 11 LES VILLES EN CAMPAGNE LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 Saint-Denis de la Réunion, plus métropole et moins créole Le centre de cette ville de plus de 130 000 habitants s’est transformé sur le modèle de ceux des cités de l’Hexagone. MUNICIPALES Mais la croissance démographique a engendré des problèmes d’emploi et de logement d’une tout autre ampleur

SAINT-DENIS DE LA RÉUNION quelque 11 000 étudiants que population de la ville a été multi- magasin de meubles – avaient bra- Policier muté à Saint-Denis en de notre envoyé spécial compte la ville au reste de la popu- pliée par quatre depuis 1946. Si, en qué les projecteurs métropolitains 1996, il anime aujourd’hui le Cen- S’il n’y avait pas cette chaleur lation. comparaison du reste du départe- sur le Chaudron. L’explosion de ce tre de loisirs des jeunes (CLJ), humide, on aurait presque du mal Campagne électorale oblige, le ment, la croissance s’est légère- quartier populaire de 16 000 habi- structure permanente mise en pla- à se croire à quelque 10 000 kilo- président de l’UDF réunionnaise, ment ralentie au cours de la derniè- tants, construit au milieu des ce, il y a un an, afin d’attirer par le ST-DENIS mètres de Paris. Le centre-ville de Jean-Paul Virapoullé, enfonce le re décennie (+ 10 000 habitants), la années 1960 dans un programme sport – football, VTT, muscula- Saint-Denis de la Réunion ressem- clou : « Saint-Denis n’est pas plus pression reste très forte. Et il con- de réhabilitation de l’habitat insa- tion, course à pied – les innombra- DE LA ble à ceux de la métropole. Les une ville étudiante qu’une ville tou- vient de mesurer à cette aune lubre, avait été analysée à la lumiè- bles jeunes sans emploi sortis du REUNION concepteurs du Carré piéton, inau- ristique. Elle est devenue aseptisée, l’acuité des problèmes à résoudre re du mal de vivre d’une société système scolaire. guré en octobre 1999, se sont inspi- monolithique et rigide. » Il oublie dans le domaine du logement et destructurée. Chacun en était con- L’objectif principal, explique rés de réalisations dans l’Hexago- que le nouveau visage de Saint- de la circulation. venu, la saisie du matériel de Télé Christian Signourel, directeur ne. Le transport en commun en Denis – et certains des projets Il y a le taux de chômage encore, Free-Dom et les appels à manifes- départemental de la sécurité publi- Population totale site propre (TCSP), qui a vu le jour aujourd’hui en cours de réalisa- dans un département qui détient ter lancés par les responsables de que, est de « recréer un tissu 131 649 hab. un an plus tard – deux voies réser- tion – ne date pas de l’arrivée des le record en nombre d’allocataires cette chaîne privée n’avaient été social ». Plus prosaïquement, il (Communauté d'agglomération vées au bus au centre de la chaus- socialistes à la tête de la municipa- du RMI (près de 60 000 pour tout au plus que le détonateur s’agissait aussi d’offrir une autre 177 535 hab.) sée sur cinq kilomètres, depuis le lité. 700 000 habitants). Tout en étant d’une tension latente. Pour s’être image de la police, afin que les îlo- Chaudron jusqu’à l’hôtel de vil- Sentant le danger, Michel également inférieur à la moyenne ainsi réveillé, ce volcan-là a bénéfi- tiers puissent se déplacer dans le Evol. démographique + 9 558 le –, n’est guère plus dépaysant. Tamaya, le maire (PS), admet la réunionnaise, il atteint toutefois, à cié des attentions des élus, qui ont quartier sans trop de problèmes. (1990-1999) Si l’on ajoute la « quatre-voies » nécessité de passer désormais M. Signourel se félicite ainsi que le sur un front de mer dépourvu de « du quantitatif au qualitatif ».Ila dialogue ait pu être maintenu, Population étrangère 1 394 lieux d’animation et le boulevard pris soin d’intituler une partie de Tout en étant inférieur début décembre 2000, après l’as- sud, en cours d’élaboration, tous sa lettre aux électeurs « De l’ur- sassinat d’un enfant de huit ans à Parc de logement social 35 % ces travaux d’aménagement bain à l’humain ». Il souligne aussi à la moyenne réunionnaise, 150 mètres de la baraque du CLJ. urbain éloignent un peu plus la vil- que d’autres « priorités », telles Si chacun s’accorde à constater Taux de chômage 30 % le de l’« âme créole » avec laquelle que la résorption des dernières un relatif apaisement social au le taux de chômage atteint toutefois, (d'après l'Insee) Saint-Denis, au fil des vingt-cinq poches de bidonvilles, ont pris le Chaudron, d’autres éruptions dernières années, a d’ailleurs pris pas jusqu’à présent. Et il rappelle à Saint-Denis, une proportion menacent. Elles s’appellent les ses distances. La municipalité (PS) combien le territoire de Saint- Camélias, la Source, Moufia. Ces Taux de fiscalité locale s’enorgueillit de cette « modernisa- Denis est difficile à organi- sans commune mesure quartiers font reconnaître au mai- • Taxe d'habitation 13,43 % tion ». ser. Face à la montagne et dos à re, au vu de la progression de la • Taxe professionnelle 10,32 % « On nous a confondus avec une l’océan Indien, elle semble cer- avec celui de la métropole : 30,7 % ! délinquance, une « situation de ville métropolitaine », peste en née ; 80 % de ses quelque 132 000 veille juridique et sociale permanen- Revenu moyen/hab/an 35 775 F revanche Yacoub Moussa, descen- habitants vivent sur une bande te ». La richesse du métissage et la (d'après les revenus imposables dant d’une famille arrivée de Bom- côtière qui ne représente que 10 % Saint-Denis, une proportion sans multiplié les actions de préven- vitalité des enfants de cette ville, de l'année 1998) bay au début du siècle. Aujour- du territoire communal ; en moins commune mesure avec celui de la tion. évoquées par Mgr Aubry, ne suffi- Sources : AMGVF, Insee d’hui président de l’Association de 5 kilomètres, la principale ville métropole : 30,7 % ! D’autres, sur place, mettent la sent pas. Il parle « des ambiguïtés des commerçants dionysiens, il d’outre-mer grimpe à 1 000 mètres « L’économie officielle ne corres- main à la pâte. Dans un local de la et des espérances d’une jeunesse s’en prend à ce Carré piéton « réa- d’altitude. pond pas à l’économie réelle », tem- zone industrielle du Chaudron, on qui pousse comme la végétation de lisé de façon autoritaire » et, de Il est d’autres chiffres qui dépay- père Gilbert Aubry, évêque de la rencontre un ancien enfant du cru, l’île ». façon générale, à une « modernisa- sent davantage que le paysage. La Réunion depuis un quart de siècle. Gérard Rangama (lire ci-dessous), L’évêque, qui souhaitait qu’un tion de la ville qui n’a pas respecté seule question de la surrémunéra- Il évoque « l’économie souterraine, aujourd’hui à la tête de l’associa- « signe fort » soit adressé aux reli- le mode de vie et la convivialité de tion des fonctionnaires, dans une le travail au noir, presque un systè- tion Soleil Réunion, qui s’est déme- gions, a obtenu de la mairie la créa- la population ». Ces changements municipalité qui dispose de me à l’italienne » et «la né pour s’en sortir lui-même avant tion d’un monument, la « colline témoignent des interrogations sur 3 300 employés dont 2 600 non débrouillardise légendaire du Réu- de s’efforcer de faire profiter les de la fraternité », où convergeront l’identité de la cité. Les responsa- titulaires, est une « épée de Damo- nionnais, qui retrouve l’instinct du autres de son expérience. A quel- quatre sentiers, symbolisant la ter- bles de l’université constatent aus- clès », selon l’expression de Guy- caméléon lorsqu’il veut se tirer d’af- ques encablures de là, toujours au re, le ciel, la mer et la montagne. si la « métropolisation » d’une ville Luc Santoni, directeur général des faire ». cœur du Chaudron, Jean-Louis Les quatre éléments qui enserrent « où l’on mange davantage de steak- services à la mairie, qui craint une Les émeutes de février Prianon – quatrième aux 10 000 Saint-Denis, toujours à la recher- frites que de carry », selon l’expres- « surenchère syndicale » en faveur 1991 – trois journées de violence mètres aux Jeux olympiques de che d’un destin susceptible de con- sion de l’un de ses vice-présidents, de l’alignement des rémunéra- et de pillages, au cours desquelles Séoul, en 1988 – met sa popularité cilier modernité et identité. Jean Coudray. Ils déplorent sur- tions. sept personnes avaient péri carbo- et sa convivialité au service des jeu- tout le manque d’assimilation des Il y a la démographie aussi. La nisées dans l’incendie d’un grand nes du quartier. Jean-Baptiste de Montvalon f www.lemonde.fr/municipales

PROFIL UN GARS DU QUARTIER, FAISEUR D’INSERTION

1991. Alors que les événements du Chaudron embrasent ce quar- tier populaire de Saint-Denis et ébranlent l’île tout entière, l’Asso- ciation des jeunes responsables de la Réunion (AJRR), créée deux ans plus tôt, entre en scène : « A quoi ça sert de casser puisque, au final, cela retombera sur nous ou sur nos familles ? » Si le message est enten- du, c’est qu’il émane de gars du quartier, tous insérés professionnel- lement. Ils veulent s’attaquer au chômage et à l’inactivité qui sévis- sent ici plus qu’ailleurs. «Onne savait pas comment, mais on vou- lait aider ceux qui étaient motivés à créer des petites entreprises », raconte Gérard Rangama, fonda- teur de l’association. Aujourd’hui âgé de trente-cinq ans, responsable commercial dans une société agro-alimentaire, il pro- La droite se présente unie contre Michel Tamaya, le maire socialiste sortant fite de sa notoriété pour sensibiliser entrepreneurs et pouvoirs publics. SAINT-DENIS DE LA RÉUNION divisée. La liste de M. Victoria a crise ouverte qui secoue la fédéra- siens, et le député (PS) Michel le risque d’un désaccord avec la L’un de ses meilleurs soutiens lui de notre envoyé spécial reçu le soutien de l’UDF, de DL, de tion depuis les régionales de Tamaya en a été l’un des instiga- Rue de Solférino. vient de Jean Chatel, un temps pré- Droite contre gauche, l’offre élec- Génération écologie et de Réunion- mars 1998 a conduit les centristes à teurs au Parlement. Mais ce thème Ces tensions ont évidemment lais- sident de l’union patronale. Des torale de Saint-Denis de la Réu- France-Europe, le groupe des élus revoir leurs ambitions à la hausse. de campagne n’est pas du goût de sé des traces, y compris à Saint- chefs d’entreprise participent aux nion paraît limpide. Les rares « peti- régionaux de Margie Sudre, dépu- Président de la fédération UDF, tout le monde à droite. Denis – enjeu essentiel pour le PS –, réunions de l’association et sont tes » listes, telles que celle condui- tée européenne et ancienne secré- l’ancien député Jean-Paul Virapoul- A gauche, l’union reste en sus- où le PCR aura tardé à rendre interpellés par le public, de plus en te par Fernande Anhila, avocate, taire d’Etat à la francophonie, pré- lé ne tarit pas d’éloge sur le « pro- pens. Les négociations entre le PS public son soutien au maire sortant. plus nombreux, sur d’autres thèmes ou celle initiée par la dissidente des sente en position non éligible sur la fil » de M. Victoria. Mais il a toute- et le PC réunionnais, d’une part, le Le président de Free Dom, Camille de société : logement, justice… Verts Gabrielle Marie ne devraient liste. Mais « il s’agit plus d’un maria- fois cherché à imposer à ses parte- mouvement Free Dom, d’autre Sudre, monnaie chèrement la parti- A partir de 1994, avec un groupe guère perturber le duel annoncé : ge de raison que d’un mariage naires son thème de campagne pri- part, et enfin les Verts étaient tou- cipation de son mouvement à la lis- de jeunes, Gérard Rangama se ren- d’un côté, le maire sortant, aussi d’amour », commente Ibrahim Din- vilégié : le combat contre le projet jours ouvertes mercredi 14 février. te Tamaya. Fort du relatif succès dra à plusieurs reprises à Paris pour député socialiste, Michel Tamaya ; dar, jeune responsable de l’em- de création d’un second départe- La situation est en effet marquée enregistré lors des élections régiona- rencontrer les ministres successifs en face, celui qui l’a mis en ballotta- bryonnaire fédération DL. A droi- ment. Cette réforme est certes, par un net rafraîchissement des les de mars 1998, qui ont vu Free de l’outre-mer. La création dans le ge aux législatives de juin 1997, te, le RPR est historiquement hégé- d’après les sondages, particulière- relations entre le PCR et la nou- Dom devancer, à Saint-Denis, la lis- quartier, en 1996, d’une zone René-Paul Victoria, vice-président monique sur Saint-Denis. Mais la ment mal perçue par les diony- velle direction du PS réunionnais, te de rassemblement conduite par franche urbaine est vécue comme (RPR) du conseil général. qui n’apprécie guère le rassemble- M. Vergès, il réclame une quinzaine une victoire. Mais le jeune diony- Hors de l’union, point de salut, ment tous azimuts prôné par le pré- de places sur la liste du maire sor- sien ressent le besoin de passer à entend-on à droite. Pour la pre- Avis à la population sident (PCR) du conseil régional, tant. En cas de fin de non-recevoir, une autre forme d’action. mière fois depuis plus de vingt ans, Paul Vergès. « Une stratégie de zem- il n’exclue pas d’être absent du scru- Il crée une association, Soleil Réu- elle y est parvenue. Livrée à elle- Si les deux principaux candidats en lice respectent leurs engage- brocal [plat créole] avariée », com- tin. nion, rassemblant des jeunes du même après le départ de Michel ments, Saint-Denis pourrait bientôt disposer d’un port de pêche et de mente lapidairement le secrétaire Cette décision aurait des consé- Chaudron et qui aide à la promo- Debré (RPR), député de 1963 à plaisance. Ce vieux projet de la droite, que l’ancien maire socialiste fédéral du PS, Michel Vergoz, épau- quences non négligeables, la présen- tion de produits agro-alimentaires 1988, elle avait abordé en ordre dis- Gilbert Annette avait refusé de reprendre à son compte en 1989, lé par M. Annette. Tous deux lais- ce sur la liste Victoria de Margie de l’île dans des grandes surfaces persé les municipales de 1989, ce figure dans la « Lettre aux Dionysiennes et aux Dionysiens » que leur sent entendre qu’ils auraient sou- Sudre, qui a quitté Free Dom mais de la métropole. Aujourd’hui, Soleil qui avait conduit à la victoire histo- a adressée Michel Tamaya (PS). Il est également mentionné dans le haité que le PS réunionnais puisse continue de bénéficier d’une réelle Réunion, qui a recruté un jeune rique de Gilbert Annette (PS) dans programme de la liste « Changeons pour mieux vivre à Saint-Denis », se compter sur l’île dès les munici- popularité parmi ses sympathi- commercial réunionnais installé à cette ville que l’on situe encore de René-Paul Victoria (RPR). Le mouvement Free Dom, qui pour des pales. sants, étant susceptible de drainer à Toulouse et a la confiance d’arti- aujourd’hui plutôt à droite. En raisons de « confidentialité » ne détaille guère ses propositions, « Le PS national et nos prédéces- droite l’électorat de ce mouvement. sans locaux, s’apprête à devenir 1995 – un an après que M. Annette l’appelle également de ses vœux. Les Verts, eux, s’inquiètent surtout seurs à la fédération de la Réunion une entreprise d’insertion et à lui eut passé le témoin en raison de de la protection du lagon et des zones coralliennes. Ils invitent les avaient pris des engagements en J.-B. de M. embaucher six personnes du quar- ses ennuis judiciaires –, M. Tamaya « pêcheurs professionnels, plaisanciers, pêcheurs en apnée » et autres faveur de listes d’union dès le pre- tier. avait obtenu une victoire sans « pêcheurs à la gaulette » à « réfléchir » aux moyens de lutter contre mier tour », indique M. Annette, Demain appel face à une droite de nouveau l’appauvrissement des réserves halieutiques marines. qui ne veut cependant pas prendre LILLE Hervé Schulz 12 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 HORIZONS ENQUÊTE « Marie-Claire », une histoire de famille

ONJOUR Jennifer, Burda, du groupe Hearst. Plus tu viens pour le cas- récemment, le fonds d’investisse- ting Cosmo ? » A ment britannique Carlyle, présent l’accueil du groupe dans le capital du Figaro, aurait étu- Marie-Claire, dans dié le dossier… En vain. Toutes les le grand hall d’un cartes paraissent rebattues quand immeuble d’Issy- Donatienne de Montmort, meurtrie les-Moulineaux, il par la mort tragique de son fils et est presque diffici- par un accident vasculaire, annonce, le de se frayer un chemin parmi la l’an dernier, son intention de vendre Bnuée de jeunes mannequins, toutes les 17 % qu’elle possède. Evelyne ne d’au moins 1,80 mètre, aux yeux lui propose pas assez. Donatienne clairs, aux cheveux d’un blond véni- est rapidement contactée par un tien ou d’un roux flamboyant. La vie autre ami de la famille et vrai a des allures de papier glacé, et per- concurrent, Gérald de Roquemau- sonne ne semble se douter que le rel, PDG d’Hachette Filipacchi groupe de presse féminin a été, des Médias. L’éditeur de Elle, dépité de mois durant, au centre d’intenses ne pas avoir pu mettre la main sur manœuvres capitalistiques. En plus Marie-Claire en 1976, fait monter les de six décennies, Marie-Claire a révo- enchères et lui propose 595 millions lutionné la presse féminine, au point de francs pour ses 17 %. Il souhaite de devenir une institution très con- faire jouer les synergies internationa- voitée. Et sa directrice, Evelyne Prou- les, puisque Elle et Marie-Claire sont vost, a dû batailler pour conserver implantées dans le monde entier. son capital familial. Elle a néan- moins fini par consentir, le 8 février, ERMINÉE la belle entente à y faire entrer le groupe Hachette dans le clan des petites- Filipacchi Médias (HFM), pour 42 % Tfilles ! Evelyne réussit à blo- du capital. quer l’offre d’Hachette Filipacchi Ce magazine, c’est d’abord une Médias. Elle annonce, mardi saga écrite par un grand-père et 12 décembre, avoir « trouvé un trois de ses petites-filles. En 1937, accord » avec sa sœur Marie-Laure, Jean Prouvost, le patron de presse fraîchement nommée directrice qui s’est déjà taillé un solide succès générale du groupe, pour reprendre avec Paris-Soir en s’inspirant des les 17 % de Donatienne. Le feuille- grands quotidiens anglais, n’a ton n’est pas bouclé pour autant qu’une seule idée : inventer un nou- PHOTOS ARCHIVES MARIE-CLAIRE puisque « les pourparlers se poursui- veau concept qui plaise aux femmes. vent avec L’Oréal ». Or le groupe pré- Une question existentielle, posée Le premier numéro sort en sidé par Lindsay Owen Jones n’a par la journaliste Marcelle Auclair, mars 1937 (ci-dessus). Il est « pas l’intention de devenir un acteur l’enthousiasme : « Votre mari pres- relancé sous forme de mensuel stratégique de la presse magazine ». se-t-il le tube de dentifrice par le bout en octobre 1954 (à droite). En acceptant finalement, comme ou par le milieu ? » Nous sommes à Ci-contre, les numéros elle l’a annoncé le 8 février, que le quelques mois de Munich. « J’enra- d’octobre 1968, octobre 1973 groupe de cosmétiques cède l’essen- geais, a raconté le rédacteur en chef et décembre 2000. tiel de sa participation à Hachette de ce magazine, Philippe Boegner, Filipacchi Médias, moyennant un dans un entretien publié en janvier maintien du contrôle familial sur le 1976, alors que je venais de diriger la Le « ton Marie-Claire » fait recette. groupe Marie-Claire, Evelyne Prou- rédaction d’un grand hebdomadaire Mais cela ne suffit pas. La crise vost écarte tout risque immédiat de d’informations politiques et générales, menace. « C’était un homme de nouveau tangage. C’est bien elle qui d’être ainsi ligoté par ce “dictateur” génie, mais un mauvais gestionnai- continuera à diriger la maison, avec dont l’unique obsession était (…) de re », dit François Dalle, ancien PDG la discrétion qui la caractérise. « Elle gagner la clientèle des midinettes. » de L’Oréal, de son ami Jean Prou- est timide, on ne la voit quasiment Le succès est immédiat. L’hebdo- vost. Tous deux sont du Nord. Ils jamais, affirme un journaliste. Tout madaire Marie-Claire vend, en passent souvent des week-ends au plus vient-elle une fois par an, au moins d’un an, un million d’exem- ensemble en Sologne. « Nous étions moment où la rédaction tire la galette plaires. La légende, soigneusement tellement liés qu’il a voulu me vendre des rois. » Au quotidien, le groupe entretenue au sein du groupe, veut tout son empire de presse, à la fois affiche une belle santé financière et que plusieurs lectrices se soient Paris-Match, Le Figaro, les journaux dégage entre 100 et 130 millions de mêmes battues dans des kiosques féminins… En fait, je ne voulais pas En vingt-cinq ans, sans faire de bruit, francs de bénéfice net. Ce qui n’em- pour acheter le premier numéro… quitter L’Oréal, ce que j’aurais dû pêche pas Evelyne Prouvost d’avoir Le patron de presse a la réputa- faire si j’avais voulu reprendre son Evelyne Prouvost a réussi à faire du magazine la réputation d’être très près de ses tion d’« avoir fait vieillir ses concur- groupe de presse, dit-il. C’est presque sous, elle qui a pourtant épousé en rents d’un siècle », mais il fait l’erreur naturellement que, à sa mort, ses pour midinettes fondé par son grand-père secondes noces un milliardaire de se fourvoyer en politique. Au pire petites-filles sont venues me voir. anglais, Nicholas Berry, lequel a moment. A l’arrivée du maréchal Evelyne m’a proposé d’acheter la moi- un groupe de presse international. Et même d’ailleurs mis la main au portefeuille Pétain, en pleine débâcle, le 19 juin tié des journaux féminins. Cette opéra- pour l’aider à organiser le contrôle 1940, Jean Prouvost – qui est aussi tion [49 % du groupe Marie-Claire] a si Hachette vient d’acquérir 42 % du capital, familial, face à Hachette Filipacchi. l’un des plus puissants industriels lai- été réalisée pour le compte de L’Oréal Les conflits sociaux sont assez niers d’Europe – devient haut-com- et a coûté à l’époque 8,5 millions de elle n’entend pas en lâcher les rênes rares dans le groupe. Le dernier missaire à l’information. Même si francs. J’aurais mieux fait d’acheter remonte à plus d’un an, lors de la cet engagement politique dure peu moi-même, aujourd’hui j’aurais pres- négociation de la réduction du – il quitte son poste le 10 juillet que 2 milliards… » groupe de cosmétiques, soucieux de qui fait fureur outre-Atlantique sines et vins de France. Au total, ces temps de travail. Aujourd’hui, rien 1940 –, il sera poursuivi par la Haute ne pas mélanger ses intérêts d’an- auprès des jeunes femmes actives. titres représentent plus de 2 mil- n’est encore signé. Les critiques les Cour de justice, qui rendra en sa N 1976, Jean Prouvost, pres- nonceur et d’actionnaire, ne se mêle Jean Prouvost lui confie la direction lions d’exemplaires vendus en Fran- plus cinglantes des salariés concer- faveur une ordonnance de non-lieu que ruiné, doit se résoudre à pas de la stratégie. Tout au plus Fran- de ce mensuel qui défraiera la chroni- ce par mois. Sans compter leurs nent le « népotisme » des sœurs en 1947. Marie-Claire en pâtira Evendre son empire. Il cède çois Dalle aide-t-il au début Evelyne que avec des articles sur les rêves nombreuses déclinaisons internatio- Prouvost ou leur « gestion rétro- directement. tour à tour Le Figaro, Paris-Match, Prouvost à mettre de l’ordre dans la érotiques, le haschich ou le plaisir nales. « Nous essayons d’avoir une grade ». Des notes de services mena- Les titres de Jean Prouvost seront Télé 7 Jours, Parents, etc. Seule une gestion très désordonnée du groupe. des femmes, des thèmes jugés plu- implication locale très forte, nous ne cent ceux qui s’aviseraient à s’amu- interdits, et il ne retrouvera la prési- petite partie du groupe – dont Marie- « Elle a rapidement assimilé. C’est tôt osés, dès le premier numéro. voulons en aucun cas appliquer un ser avec des jeux sur leur ordinateur. dence de Marie-Claire qu’en 1953. Claire – reste dans le giron familial. devenu une femme d’affaires remar- En vingt-cinq ans, sans faire de « Les gens sont virés assez facile- En octobre 1954, il relance le magazi- C’est Evelyne qui a réussi à convain- quable », dit son mentor. bruit, en n’accordant quasiment ment », déplore un rédacteur, qui ne sous forme de mensuel. Un test, cre deux de ses sœurs ou demi- Pourtant, rien ne la destine à deve- jamais la moindre interview, la peti- « Evelyne est souligne une certaine dérive « mar- publié dans ce numéro 1, interroge : sœurs, Marie-Laure Prouvost et nir une patronne de presse à poigne. te-fille de Jean Prouvost fait de keting » des magazines. Un panel de « Savez-vous passer une soirée chez Donatienne de Montmort, de pren- Un simple bac en poche, elle s’occu- Marie-Claire un groupe de presse clairement le leader lectrices détermine désormais l’inté- vous ? » et pose aux maris une série dre, à elles trois, 51 % du capital du pe, comme toute jeune femme de international, très rentable et très rêt des articles, ce qui contribue à de questions comme « Fumez-vous groupe de presse féminine. Sans cet- bonne famille, d’abord de ses convoité. Les banquiers en estiment de la famille, modifier inexorablement la ligne la pipe au salon ? » ; « Laissez-vous te sédition familiale, ces titres atter- enfants. Fascinée par son grand- la valeur à 3,5 milliards de francs, rédactionnelle des titres. sans réponse les questions qu’elle vous rissaient dans l’escarcelle d’Hachet- père, elle devient, à vingt-sept ans, chiffre qui témoigne à lui seul du for- c’est elle qui dirige » Tina Kieffer, directrice de la rédac- pose pendant que vous lisez l’édito te. Les bonnes âmes, alors, se gaus- rédactrice à Parents, l’un des magazi- midable succès de cette entreprise et tion, se félicite des combats menés politique de votre journal ? » ; « Ron- sent en affirmant qu’il s’agit d’une nes familiaux. Cette femme blonde à de ses neuf magazines. Outre le vais- François Dalle, par Marie-Claire, comme la pétition flez-vous ? ». Les dames ne sont guè- simple toquade. On donne quelques l’allure sage, qui déteste se faire pho- seau amiral Marie-Claire, elle édite, lancée avec Le Nouvel Observateur re mieux servies : « Tricotez-vous mois aux trois héritières pour aller tographier, accompagne son grand- parfois en partenariat, Avantages, ancien PDG de L’Oréal contre la peine de mort aux Etats- depuis un an le même pull-over ? » ; dans le mur. « Evelyne est clairement père aux Etats-Unis pour signer un Cosmopolitan, Marie-Claire Idées, Unis. Cent vingt personnalités, d’I- « Prenez-vous l’écouteur si on lui télé- le leader de la famille, c’est elle qui accord de licence avec Hearst, l’édi- Marie-France, Marie-Claire Maison, sabelle Adjani à Robert Badinter, phone ? » ; « L’obligez-vous à ajouter dirige », souligne François Dalle. Le teur de Cosmopolitan, le magazine Famili, Idées et jardins ou encore Cui- cadre rigide aux autres rédactions », Bertrand Delanoë ou Jorge Sem- “un mot gentil” à la lettre que vous explique Katie Breen, rédactrice en prun, ont été invitées à « clamer leur écrivez à votre mère ? » C’est du mar- chef de Marie-Claire International. indignation face à la justice défaillan- keting avant l’heure, et ça marche. Publiés dans 25 pays, en 13 langues, te de ce pays qui pique, gaze, électro- Entre les publicités pour les bas ces magazines – diffusés à 4,1 mil- cute, fusille des êtres humains, à l’is- nylon et pour le gaz à thermostat, lions d’exemplaires dans le monde – sue de procès souvent bâclés ». les numéros de Marie-Claire boule- peuvent reprendre des interviews de Pour Tina Kieffer, qui fut stagiaire versent la vie des femmes. Le men- célébrités ou des grands reportages. à dix-sept ans chez Cosmo, la grande suel s’attaque aux problèmes de Un article sur des femmes de Corée qualité d’Evelyne Prouvost, « c’est société. du Nord vendues aux Chinois a ainsi de laisser sa chance à chacun ». Quelques années plus tard, Marie- récemment fait le tour du monde. « C’est une pro », résume un adminis- Claire joue un rôle-clé dans le fémi- Si les rédactions du groupe n’ont trateur du groupe, Gérard Guyot- nisme. Certains « jeunes turcs » de la guère semblé préoccupées par le Janin (L’Oréal). « En vingt-cinq ans, rédaction, comme Jean-Jacques feuilleton capitalistique de ces der- le solde des réussites est bien supérieur Greif, ont très vite adhéré à ce com- niers mois, c’est qu’il s’est joué pour à celui des échecs. Les arrêts de maga- bat, sans pour autant tomber dans l’essentiel dans le superbe bureau zines ou les faux pas ne sont qu’une les excès du Mouvement de libéra- d’Evelyne Prouvost, soixante et un goutte d’eau dans le tableau », affir- tion des femmes (MLF). Le mensuel ans, situé au dernier étage du siège, me-t-il. D’où cette cour de pré- est l’un des premiers à donner la où elle est souvent recluse. Au cours tendants observée depuis tant d’an- parole à celles qui ne s’expriment des dernières années, le groupe a nées auprès du clan des « petites- AFP que très rarement et met un point AFP fait l’objet de plusieurs offres filles ». d’honneur à adopter une vision Le fondateur, Jean Prouvost (à gauche), et trois de ses petites-filles (de gauche à droite) d’achat, émanant notamment de mondiale des problèmes de société. Marie-Laure et Evelyne Prouvost, et leur demi-sœur Donatienne de Montmort. l’italien Mondadori, de l’allemand Nicole Vulser HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 13 Du bon usage de Friedman ou de Keynes Traiter les citoyens aussi bien par Ghislain Deleplace que les actionnaires RÉDIT d’impôt (ou tion au travail, il s’agit pourtant d’échapper à l’indigence, mais conséquence de décisions volontai- impôt négatif, ou prime d’utiliser l’argent public pour parce qu’en augmentant la deman- res de ne pas travailler. Ce sont les par Michel Godet pour l’emploi, comme on conduire un chômeur à accepter de elle élève globalement le niveau travailleurs qu’il faudrait à présent Cvoudra) : cette question un emploi sans que l’employeur de l’emploi et réduit ainsi cette inciter à l’emploi. E nouveau pouvoir des cette crise de légitimité de la repré- est une bonne illustration de l’utili- ait à augmenter le salaire. Si l’on injustice qu’est le « chômage Dès lors tout se tient, en un actionnaires (générale- sentation nationale. sation de la science économique pense que l’obstacle au retour à involontaire ». modèle alternatif à celui de Key- ment des fonds de pen- Il y a bien en France plus dans le débat public, ce qui rejoint l’emploi est un salaire trop faible, La conception de la justice socia- nes : a) le travail salarié n’est Lsion), toujours en quête de qu’ailleurs un déficit de gouvernan- une autre interrogation sur la il revient au même de payer l’em- le était donc chez Keynes insépara- qu’une possibilité offerte à la liber- valeur et de profitabilité, a donné à ce publique. L’exception française manière dont celle-ci doit être ployeur pour qu’il l’augmente ou ble de celle du chômage. Celui-ci té de choix de l’individu, parmi la gouvernance d’entreprise une se distingue par la dérive des dépen- enseignée. de payer le travailleur pour qu’il est « involontaire », non pas au d’autres telles que le loisir (chôma- image parfois très négative, notam- ses publiques et par l’impossible Pour résumer une opinion domi- l’accepte (ce qui constitue alors un sens où, individuellement, le chô- ge, retraite), la création d’entrepri- ment lorsque la valeur des actions réforme de l’Etat et des règles de nante : 1) le débat public est trop « gain d’opportunité » pour l’em- meur subit son sort, mais en ce se ou l’investissement en capital augmentait après l’annonce de fonctionnement des administra- souvent englué dans des positions ployeur). que, globalement, le caractère asy- humain (éducation, formation) ; réductions d’effectifs. Michelin et tions. La bonne gouvernance idéologiquement paresseuses («le Cette dimension disparaîtrait- métrique de la relation salariale b) le niveau de l’emploi dépend Danone témoignent de cette dérive devrait commencer par la transpa- crédit d’impôt est de droite ») ; 2) la elle si l’impôt négatif était versé à prive les travailleurs de toute autant des comportements des tra- engendrée par des exigences finan- rence de l’information pour le science économique fournit des tous, qu’ils soient ou non salariés ? influence significative sur le vailleurs sur le marché du travail cières excessives sur le long terme citoyen, à qui l’on ne diffuse guère arguments techniques qui permet- En apparence oui. Mais il demeure- niveau de l’emploi, et donc sur que de ceux des entreprises ; ainsi imposées par un quarteron de socié- les rapports récents, comme celui tent de clarifier et de dépassionner rait un élément du calcul économi- celui du chômage. Là est le point la baisse du chômage peut-elle tés d’audit. Mais il faudrait aussi fai- d’Henri Guillaume pour l’inspec- le débat (« le crédit d’impôt est un être obtenue par des réformes re le bilan de ce qu’a coûté, et coûte tion générale des finances. Ce rap- mécanisme favorable à l’emploi et à structurelles accroissant l’incita- encore, au citoyen-contribuable port montre que la plupart de nos la justice sociale) ; 3) c’est cette boî- Pas de chance pour les chômeurs tion au travail ; c) la politique (actionnaire involontaire), la mau- voisins développés ont réussi dans te à outils qu’il s’agit d’enseigner macro-économique est impuissan- vaise gouvernance des banques les années 1990 à réduire de plu- (« et il faut bien des mathématiques et les pauvres : à peine élevés te et même perverse pour l’em- nationalisées comme le Crédit lyon- sieurs points la part des dépenses pour cela »). ploi, car elle suscite des réactions nais (140 milliards de francs), d’en- publiques dans le PIB en libérant Comme on aimerait que cela fût à la dignité d’agent économique rationnel, individuelles qui la contrecarrent treprises publiques comme les Char- l’initiative et la responsabilité avec aussi simple ! et laissent inchangé le « taux de bonnages de France (330 milliards des contrôles a posteriori, et en met- Daniel Cohen souligne à juste ils tombent dans des trappes chômage naturel » ; la politique de francs), sans oublier la SNCF, la tant en place des indicateurs de qua- titre (Le Monde du 6 février) la monétaire doit donc se cantonner RATP et les autres ! lité et de performance des services confusion qui règne sur l’impôt sous le regard de doctes entomologistes à l’objectif de stabilité des prix Il y a un lien étroit entre l’efficaci- publics. négatif : au plan de l’économie (monétarisme) ; d) en matière de té de la direction d’une organisa- Le concept de gouvernance cons- théorique, plusieurs courants par et de praticiens intéressés justice sociale, il revient à l’Etat de tion et la qualité de la gouvernance, titue aussi un énorme progrès pour ailleurs antagoniques le défen- réaliser un compromis entre la c’est-à-dire des règles de contrôle le citoyen-actionnaire, jusqu’ici dés- dent ; au plan de l’économie appli- fourniture d’un « filet de sécurité » de cette direction. C’est le cas dans armé face à la technostructure. Le quée, cette question est allégre- que de chacun et, sortie par la por- important : les agents économi- et la définition de règles garantis- une entreprise : lorsque la direction citoyen-électeur est aussi en droit ment mélangée en France à celles te, la relation avec l’incitation au ques qu’il s’agit d’inciter à l’emploi sant la flexibilité du marché du tra- échappe au contrôle des actionnai- de réclamer des pouvoirs compara- de la revalorisation du SMIC ou de travail rentre par la fenêtre. Pour étaient pour Keynes les vail, en dehors de tout effet sur le res, il y a peu de chances qu’elle ser- bles dans ses relations avec l’Etat, l’encouragement à l’emploi. le voir, il faut ici remonter à la employeurs, car c’est de leur com- niveau de la demande globale. ve correctement leurs intérêts. les administrations et les instances Il y a deux façons de sortir de cet- théorie où, qu’on le veuille ou portement que dépend fondamen- A l’arrivée, que trouve-t-on ? C’est la même chose dans la socié- électives. te confusion. L’une est de prendre non, on bute sur Milton Friedman. talement la persistance du Une autre relation entre les té : c’est parce que le système «de Parmi les mesures susceptibles l’impôt négatif pour ce en quoi il L’impôt négatif a bien sa place chômage. conceptions du chômage et de la gouvernement » est mal contrôlé d’améliorer la gouvernance publi- rassemble : un outil de justice dans son modèle économique et En grande majorité, les écono- justice sociale. Le chômage invo- qu’il est peu efficace. Ainsi, la que, relevons pour les syndicats, sociale. On doit alors seulement se social, en ce qu’il est lié à sa mistes ont adhéré à ce consensus lontaire a disparu, pour laisser la défiance de l’opinion publique à comme pour les partis : l’affichage demander si cet outil est ou non conception du chômage : on ne keynésien jusqu’au début des place aux trappes à inactivité. l’égard de la classe politique est des listes d’adhérents, les modes de techniquement efficace. peut, comme y invitait Michel années 1970. Le tour de force de Dans l’étude de la répartition des entretenue par le sentiment désignation des candidats, la trans- Une autre façon est de chercher Rocard (Le Monde du 12 janvier) y Milton Friedman a consisté à met- revenus, la relation inverse entre d’irresponsabilité et d’inefficacité parence des modes de finance- la cohérence intellectuelle derrière « prendre le meilleur » (l’impôt tre au centre de la théorie du chô- les salaires et les profits se dissout que donne celle-ci. La solution à cet- ment. la confusion : y a-t-il une raison négatif) tout en continuant à mage le comportement du tra- dans l’analyse sophistiquée des te crise de gouvernabilité passe par pour que Milton Friedman ait théo- contester « le pire » (le monétaris- vailleur individuel. Comme pour trappes à pauvreté. Pas de chance une meilleure gouvernance. risé cet outil, et pour que des me). Et la banalisation de cet outil danser le tango, il faut deux parte- pour les chômeurs et les pauvres : L’expression de gouvernance Il y a bien en France, experts gouvernementaux l’aient est un signe (parmi d’autres) de naires au contrat de travail. En à peine élevés à la dignité d’agent vient de corporate governance , tra- transformé en prime pour l’abandon d’un autre modèle éco- bon agent économique rationnel, économique rationnel, ils tombent duite généralement par « gouverne- plus qu’ailleurs, l’emploi ? nomique et social, qu’on appelle- le travailleur préfère le loisir à l’ef- dans des trappes sous le regard de ment de l’entreprise ». Transposée Celle-ci ira à ceux qui ont un ra, pour faire vite, le modèle de fort ; si la différence entre le reve- doctes entomologistes et de prati- à la société civile et politique, la gou- un déficit emploi, pourvu qu’ils soient payés Keynes. nu du travail et le revenu d’assis- ciens intéressés. Mais, dira-t-on, vernance devrait signifier « gouver- au SMIC ou un peu plus. C’est Ce dernier reposait sur quatre tance est trop faible pour l’inciter tout cela relève du discours sur nement du gouvernement », mais est de gouvernance donc à proprement parler une pri- idées simples : a) dans une écono- à travailler, il choisit le chômage. l’économie. Dans le monde réel, souvent comprise au sens de « gou- me à l’emploi et non aux pauvres. mie fondée sur le travail, la premiè- Cet argument était banal du les exigences de l’action imposent vernabilité », c’est-à-dire de capaci- publique L’argument est connu : il s’agit re injustice sociale est la privation temps de Keynes, et il en avait fait de faire avec ce qu’on a. Il y a une té des gouvernements à faire évo- d’éviter que l’augmentation du d’emploi ; b) dans une économie justice en séparant dans son analy- éternité, Keynes soutenait qu’un luer les systèmes socio-économi- revenu d’assistance ne décourage salariale, le niveau d’emploi est se la détermination du salaire peu de théorie nous éloigne de la ques dans un sens souhaité. Les cotisations des adhérents ne la recherche d’un emploi, enfer- déterminé non par un processus (résultant de la négociation socia- réalité et beaucoup de théorie Pour éviter la confusion entre des représentent que le quart des res- mant ceux qui le touchent dans ce de négociation (qui peut au mieux le) et celle de l’emploi (résultant nous en rapproche. A condition, concepts liés mais distincts, il est sources des syndicats, et seuls 10 % que les experts appellent joliment influencer les salaires), mais unila- de décisions unilatérales des entre- bien sûr, qu’elle ne soit pas compri- bon de se rappeler que la gouver- des salariés sont syndiqués, princi- des « trappes à inactivité ». téralement par les entreprises ; c) prises). Mais ses héritiers keyné- se et enseignée comme une boîte nance, c’est une relation de pou- palement dans quelques grandes Pourquoi alors avoir écarté une dans une économie de marché, siens qui se sont imprudemment hétéroclite d’outils, fussent-ils voir ; le gouvernement, c’est l’exer- entreprises et dans la fonction publi- hausse du SMIC compensée par l’Etat peut soutenir l’emploi par aventurés sur le terrain de la rela- mathématiques, mais comme une cice opérationnel de ce pouvoir ; la que. Les partis politiques reçoivent des baisses de cotisations sociales une politique active de la deman- tion entre ces variables (la « cour- représentation cohérente du mon- gouvernabilité, c’est la mesure de un financement public proportion- patronales ? Parce que, dit-on de globale, qui incite les entrepri- be de Phillips ») ont été piégés. de, accessible à la critique. l’efficacité de ce pouvoir sur les sys- nel aux suffrages obtenus ; on pour- dans un bel effet de manche, la pri- ses à embaucher ; d) une politique Répercutée et amplifiée par la tèmes concernés. rait utilement transposer aux syndi- me pour l’emploi ne revient pas, de revenu minimum (quelle qu’en « nouvelle économie classique » de Le concept de gouvernance a cats ce mécanisme à condition de elle, à payer les employeurs pour soit la forme) est favorable à la jus- Robert Lucas, l’idée s’est imposée Ghislain Deleplace est pro- d’abord surgi dans les entreprises, revoir le monopole de représentati- augmenter les salaires. Mais dans tice sociale, non en ce qu’elle per- aujourd’hui que le chômage est fesseur de sciences économiques à les actionnaires voulant augmenter vité des syndicats. une logique revendiquée d’incita- met individuellement aux pauvres directement ou indirectement la l’université Paris-VIII. la valeur et la profitabilité de leur Pour améliorer la gouvernance portefeuille. Une telle filiation mer- des élections politiques, on peut cantile ne pouvait convenir aux aussi songer aux mesures concer- milieux intellectuels qui gravitent nant la limitation du cumul des dans les organismes publics natio- mandats, l’interdiction aux fonc- Barrancabermeja, symbole menacé naux et internationaux. Ils se réfè- tionnaires d’être élus plusieurs man- rent plus volontiers à une notion de dats de suite sans démissionner de gouvernance sociale et de démocra- la fonction publique et, en parallè- par Richard Pétris tie participative. le, le développement de systèmes Cette définition « molle » de la d’incitation et de réinsertion des ORTO ALEGRE… Le répondre au durcissement de la Ce sont effectivement des sé que son « aide sera différente gouvernance réduite à un proces- employés du privé qui veulent s’en- nom de la capitale du guérilla, et réciproquement, ou en maux dont souffre la Colombie. du plan Colombie ». Il y a là identi- sus de participation des citoyens ne gager en politique. Rio Grande do Sul, au s’en remettant aux méthodes Mais on peut difficilement refuser té de vues remarquable entre les mène nulle part et est souvent Le concept de gouvernance est Brésil, restera désormais expéditives des groupes paramili- de considérer, en plus, que dans ONG et la société civile, dont dénoncée comme une manipula- aussi de plus en plus évoqué dans P er associé au succès du 1 Forum taires –, il faut défendre le rôle de ce Magdalena Medio, comme nous sommes, et ces autorités tion. Pourtant, la gouvernance dans les instances internationales, au social mondial, qui vient d’y ras- la société civile qui rejette la vio- dans d’autres parties du pays politiques sur la nature du sou- son sens « dur » est une vraie ques- lieu et place de ce que l’on appelait sembler des milliers de « citoyens lence et opte pour une solution d’ailleurs, des populations du sud tien au processus de paix dans ce tion qui ne doit pas être esquivée. naguère la régulation internationa- du monde » venus de cent vingt négociée. paient pour le développement pays qui se construit ; un soutien La gouvernance est d’abord un le. Comme le relevait, il y a une tren- pays affirmer leur refus du néoli- des populations du nord. Il n’est par l’action sociale et économi- ensemble de dispositions pour s’as- taine d’années déjà, le sociologue béralisme et leur volonté d’une pas étonnant, à cet égard, que se que, par la justice et la défense surer que les objectifs poursuivis Daniel Bell : « Les Etats sont devenus mondialisation plus humaine. Le Il faut défendre trouve effectivement au centre du des droits de la personne, davan- par les dirigeants sont légitimes et trop petits pour les grands problèmes nom de Barrancabermeja (Colom- débat actuel sur le fameux plan tage que par la répression et la satisfaits au mieux des ressources et trop grands pour les petits problè- bie) est en grand danger d’être le rôle de la société gouvernemental appelé plan militarisation. affectées. C’est le Parlement qui mes. » Le principe de subsidiarité connu pour une autre réalité. Colombie la question de la dro- Qu’est-ce qui permettra à la devrait normalement assurer la gou- qui consiste à traiter au niveau local Dans la région particulièrement civile qui, gue qui est venue aggraver le con- population du Magdalena Medio vernance de l’exécutif mais, face à tous les problèmes qui peuvent stratégique du Magdalena Medio, flit interne. Et comment nier la d’échapper à la loi du fusil et, en la crise financière et d’efficacité de l’être et au niveau global seulement cette ville est depuis plusieurs en Colombie, complexité de cette chaîne – de la même temps, au forum de Porto l’Etat, il n’est pas en mesure d’exer- ceux qui ne peuvent être résolus années le siège d’une expérience culture au négoce et au blanchi- Alegre de ne pas rester sans lende- cer le pouvoir de contrôle et d’éva- autrement est la voie à suivre. originale faisant le choix d’une rejette la violence ment des narcodollars – qui fait main ? Eh bien c’est, précisément, luation des recettes et des dépenses Hélas, il manque, pour les problè- société fondée sur la participa- de la recherche de solution un pro- une volonté affichée de se coor- publiques. Le Parlement est devenu mes globaux issus de la mondialisa- tion et la démocratie, à partir et opte blème de coresponsabilité interna- donner et d’agir conjointement impotent, en raison certes de la tion, des règles de gouvernance d’un nouveau modèle de dévelop- tionale ? afin qu’une nouvelle réalité démo- Constitution, mais surtout de la cri- démocratiques et efficaces « de pement économique, social, politi- pour une solution Dans ce contexte de mondialisa- cratique puisse se créer. se de légitimité du monde politique gouvernement des gouverne- que, solidaire et juste. Ce projet tion, mais néanmoins de choix engendrée par les affaires et le fonc- ments », qui permettraient d’assu- vise la paix par le droit à la justice négociée stratégiques qui peuvent diverger tionnement des partis. La moindre rer une meilleure gouvernabilité et à la vérité. entre l’Europe et les Etats-Unis, Richard Pétris est directeur de participation électorale et le vieillis- des questions globales comme Mais le Magdalena Medio est l’Union européenne a déjà préci- l’Ecole de la paix à Grenoble. sement des militants témoignent de l’énergie, l’environnement… aussi le terrain d’affrontement de A la face du monde, la situation Le chantier de la gouvernance la guérilla et des paramilitaires. de Barrancabermeja et cette mondiale en est encore au stade Les paramilitaires ont décidé de actualité colombienne renvoient AU COURRIER DU « MONDE » une telle stupéfaction. Le droit le pousser (de force) dans la vie un des idées et des projets sources de « nettoyer » la ville de Barranca- l’image de son désordre. Les civils plus élémentaire et le plus sacré être humain non désiré, non conférences. Ne désespérons pas : bermeja et procèdent à des assas- massivement victimes de conflits, LE DROIT – sans lequel il n’en est aucun attendu, et à qui on ne peut s’en- c’est le rêve d’aujourd’hui qui fécon- sinats « sélectifs » quotidiens. La internes pour la plupart, n’étaient- DE NE PAS NAÎTRE autre –, c’est, pour l’être humain, gager, autant qu’il est humaine- dera la réalité de demain ! En atten- guérilla élimine, par représailles, ils pas la toile de fond du Sommet « Mais comment la personne le droit de ne pas naître s’il n’est ment possible, à offrir les condi- dant, les voies de la gouvernance ceux qu’elle soupçonne d’être des du Millénaire, aux Nations unies, pourrait-elle posséder le moindre pas désiré, attendu, aimé d’a- tions d’une vie heureuse. publique nationale sont ouvertes. Il paramilitaires ou leurs soutiens. à New York, l’automne dernier ? droit à l’égard d’un phénomène vance par un couple qui s’engage C’est à cette seule lumière que est temps de traiter le citoyen au Au moment où dans l’ensemble On y a beaucoup insisté aussi sur – sa génération – qui échappe tota- à l’embarquer (malgré lui) dans se pose le problème de l’avorte- moins aussi bien que l’actionnaire ! du pays se manifeste la tentation les causes profondes des conflits, lement à sa volonté ? », écrit Lau- une vie où, autant qu’il est ment (et non, comme on le fait, d’en finir par une radicalisation et et notamment sur le rôle que rent Aynes dans un point de vue humainement possible, lui avec la seule référence du « droit une polarisation aux extrêmes – jouent les trafics de drogues et intitulé « Malheur et préjudice » seront offertes les chances d’être de la femme sur son corps »). (…) Michel Godet est professeur au en dotant l’armée des moyens d’armes ainsi que l’exploitation (Le Monde du 31 janvier). Jamais heureux. François Charles Conservatoire national des arts et d’une plus grande efficacité pour des ressources naturelles. une phrase ne m’a plongé dans Le pire des crimes, c’est de Paris métiers. 14 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 HORIZONS-ANALYSES 0 123 La décomposition contagieuse de l’Equateur 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F L’ÉQUATEUR est devenu l’exemple le plus che, les manifestants indiens ont montré leur contraintes qui pèsent également sur eux Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 achevé de la décomposition économique et force et se sont imposés, alors qu’ils représen- deviennent insupportables. Les ingrédients Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). Internet : http: // www.lemonde.fr politique sur le continent américain, plus en- tent plus d’un tiers des 12,5 millions d’habi- explosifs réunis par l’Equateur se retrouvent çà core qu’Haïti, le pays le plus infortuné, qui ne tants du pays, comme un interlocuteur incon- et là chez ses voisins. Combien de temps la ÉDITORIAL dispose pas, lui, des potentialités du petit pays tournable de la vie politique équatorienne. démocratie, ou ce qui en tient lieu en Equateur andin. L’Equateur est d’autant plus em- et ailleurs, va résister dans ces conditions ? blématique qu’il n’est en rien un pays pauvre : LA GUERRE CONTRE LA SOCIÉTÉ CIVILE En Colombie, la guerre contre la société civi- doté d’une situation géographique exception- L’année 2000 n’a pas permis à l’Equateur de le, que livrent sur fond de trafic de drogue les Corse : vieilles crispations nelle, sur la côte pacifique, il dispose de nom- sortir de la terrible dépression de l’année 1999. groupes armés d’extrême droite et d’extrême breuses ressources naturelles, de conditions cli- Les remèdes utilisés : prêt international de gauche qui prennent en otage la population, ’ÉPREUVE de force enga- ou tel pays, Italie, Espagne ou matiques excellentes et perçoit une rente pétro- 2 milliards de dollars sur trois ans, dollarisation fait peser le risque d’une extension des violen- gée depuis l’été 2000 au Grande-Bretagne. lière qui, pour la seule année 2000, lui a rappor- de l’économie avec la disparition de la mon- ces dans les pays limitrophes. Dans tous les sujet de la Corse rappel- Dans son rôle de conseiller té près de 2 milliards de dollars. naie nationale (le sucre) n’ont rien réglé. L’infla- pays andins, l’exode des campagnes vers des vil- Lle les tristes épisodes de juridique du gouvernement, le Un an après le coup d’Etat larvé qui a conduit tion de plus de 90 % a encore un peu plus les incapables d’accueillir les flots de popula- l’histoire de la décolonisation en Conseil d’Etat, au sujet duquel il le président Jamil Mahuad démocratiquement réduit le pouvoir d’achat de la population, vic- tion est incessant. L’agitation estudiantine et France. Il y a presque cinquante faut peut-être rappeler qu’il est élu à démissionner, l’Equateur a replongé dans time des hausses de prix décidées dans le cadre syndicale se retrouve dans la plupart d’entre ans, Mendès France était accusé présidé par le premier ministre, les démons d’une agitation protéiforme dont la de l’accord conclu en avril avec le FMI. Plus de eux, comme en Bolivie où, depuis plus de quin- de « brader la République » lors- a attiré l’attention de ce dernier seule certitude est l’inconnu. Les milliers de cinq millions d’Equatoriens vivent toujours ze ans, la stricte application des préceptes de qu’il mettait fin à une guerre en sur trois points : l’enseignement manifestants indiens, réunis dans la capitale dans la plus grande pauvreté, selon la Banque l’économie libérale s’effectue sans que le sort Indochine et en évitait une autre du corse, qui acquerrait selon Quito et dans le reste du pays la semaine pas- mondiale. des populations ne s’améliore. Les régimes les en Tunisie. Après lui, de Gaulle a lui, de fait, un caractère obligatoi- sée, n’ont pas obtenu l’annulation des hausses Système politique proche du délabrement, plus autoritaires, comme celui d’Alberto Fuji- failli payer de sa vie la reconnais- re ; la fiscalité des successions, des prix de l’énergie et des transports publics corruption endémique, le pays a usé cinq prési- mori qui vient de s’effondrer au Pérou, se nour- sance du droit des Algériens à pour laquelle le projet prévoit qu’ils réclamaient. Le président Gustavo dents en cinq années, dont deux ont été desti- rissent tous d’une corruption généralisée. l’autodétermination. Le règle- un régime de transition effective- Noboa, après avoir instauré l’état d’urgence et tués au mépris de la Constitution même du Le Venezuela d’Hugo Chavez ne règle aucun ment de la crise, qui dure depuis ment dérogatoire ; enfin et sur- utilisé la manière forte, a toutefois accepté pays. L’agonie que vit l’Equateur laisse craindre de ses problèmes de pauvreté, de sous-dévelop- vingt-cinq ans en Corse, n’est cer- tout l’expérimentation d’un pou- quelques aménagements, sans qu’aucun des le pire pour le pays lui-même. Mais aussi pour pement, de criminalité. Il ne survit depuis deux tes pas de même nature, puisqu’il voir d’adaptation législatif et problèmes de fond ne soient résolus. En revan- ses voisins, exposés à une contagion, tant les ans que grâce à la remontée des prix du pétrole n’est pas question d’indépendan- d’un pouvoir réglementaire par et s’autoalimente avec une rhétorique néocas- ce dans le projet de loi préparé la collectivité de Corse. Que ces triste et un embrigadement idéologique qui par le gouvernement de Lionel dernières dispositions sortent du font fuir les investisseurs potentiels. En revan- Jospin. Il provoque pourtant, droit commun actuel est une che, son discours séduit de plus en plus et inspi- dans une partie de la société fran- évidence puisqu’elles ont été Correspondance par Guy Billout re des militaires, tel le colonel putschiste équa- çaise – responsables politiques, conçues pour cela ! torien Lucio Gutierrez, impliqué dans le coup hauts fonctionnaires et intellec- Sans attendre que le Conseil d’Etat du 21 janvier 2000. Il partage avec Hugo tuels confondus –, le retour des constitutionnel soit, le cas Chavez « l’idéal bolivarien, le désir d’unir les vieilles crispations et des vieilles échéant, saisi de la loi si elle est peuples d’Amérique » contre toute influence arrogances. Ainsi du vice-prési- votée par le Parlement, Jacques étrangère. dent du Conseil d’Etat étalant Chirac a fait un usage inédit – et son mépris pour la langue corse pour le moins discutable – de MESSIANISME BOLIVARIEN – « Toutes les langues roulent de l’article 9 de la Constitution afin Dans cette même veine, le leader indien équa- l’or », disait pourtant Joubert, de « reporter » l’inscription du torien Antonio Vargas incarne à la fois une l’ami de Chateaubriand – ou d’un projet à l’ordre du jour du révolte légitime et un mode de protestation ancien ministre de l’intérieur conseil des ministres, en accu- inquiétant, puisqu’il ne se reconnaît en rien répétant à satiété que les élus de sant M. Jospin de ne pas respec- dans ce qui fonde les sociétés démocratiques. l’île sont indignes d’exercer les ter le « pacte républicain ». Le Ses propos, lors du coup d’Etat en janvier 2000, pouvoirs que les accords de Mati- premier ministre a raison de selon lesquels son mouvement allait montrer gnon et le projet de loi qui en répondre qu’un projet de loi est « que le peuple peut parvenir au pouvoir sans bul- résulte tendent à leur confier. fait pour être discuté, amendé et letin de vote » révélaient des intentions mena- Comme l’a observé Jack Lang adopté – ou rejeté – par le Parle- çantes. Mais ils résonnent à l’unisson de ceux dans ces colonnes (Le Monde du ment. A l’Assemblée nationale, proférés au cours de l’année écoulée par Hugo 14 février), le débat sur la Corse justement, majorité et opposi- Chavez vilipendant les sociétés démocratiques est surréaliste, au moment où se tion ne font pas bloc, pour ou et assurant que « le néo-libéralisme est le che- construit l’Europe et alors que contre le processus mené en Cor- min de l’enfer », ou encore que l’exemple de toutes les grandes îles de la se. Il y a de part et d’autre des Cuba « est une mer de félicité » pour tous les Méditerranée et de l’Atlantique soutiens et des résistances. Le Vénézuéliens. ont des statuts particuliers, qui plus simple serait que le débat Le messianisme bolivarien d’Hugo Chavez ne mettent pas en cause, au ait lieu là où, en démocratie, il trouve ainsi sa correspondance dans l’émergen- demeurant, leurs liens avec tel doit être mené. Au Parlement. ce de soulèvements populaires, syndicaux, indi- gènes qui n’ont aucun programme et ne repré- sentent d’aucune façon une alternative politi- 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani que crédible ou durable. Ils tirent leur existence Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; de la seule désolation andine. La mise en accu- Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint sation de l’ouverture et la globalisation des éco- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel nomies deviennent alors le monstre à abattre, Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette alors que les causes de la faillite renvoient aux Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment carences de l’organisation politique, sociale et Rédacteurs en chef : Alain Frachon (Éditoriaux et analyses) ; à la faiblesse des institutions en place dans Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; chaque pays. Éric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; L’exemple de la Communauté des nations Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) Rédacteur en chef technique : Eric Azan andines, le bloc commercial le plus ancien d’Amérique latine, montre pourtant qu’au Médiateur : Robert Solé cours des trois dernières décennies l’activité

Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg des pays a été encouragée par la spectaculaire Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; multiplication du commerce à l’intérieur de la partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre zone. Le paradoxe est que la contestation qui

Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président monte dans les pays andins appelle à la ferme- ture des frontières alors qu’une partie de la Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) solution aux problèmes, selon les économistes, réside dans « le renforcement de leurs avantages Le Monde est édité par la SA LE MONDE comparatifs » que seule une intégration régiona- Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, le et mondiale peut favoriser. Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. Alain Abellard

ILYA50 ANS, DANS 0123 « américanisation » de la gauche français. Et la longue période d’ex- socialistes, après en avoir si sou- La fin du rêve française, on les trouve dans le der- pansion qu’ils ont connue, tout au vent chanté les louanges, s’abstien- nier débat à la mode, lancé par long des années 1990, a fortement nent-ils d’ouvrir un débat sur lui le Le jubilé littéraire d’un écrivain-paysan Jean Pisani-Ferry (un proche de renforcé cette attirance. Alors, jour où il entre en difficulté ? On économique M. Strauss-Kahn) sous les applau- maintenant que le modèle, d’un devine la réponse : ce débat-là C’EST LA VIE D’UN SIMPLE qui peut que certains passages aient dissements d’Alain Madelin, au- seul coup, semble atteindre ses pourrait être ravageur, car l’Eu- mérita à Emile Guillaumin sa vieilli. Le vingtième siècle a consa- tour de « l’impôt négatif » et dans limites, n’est-il pas temps de s’in- rope aussi est tombée dans les renommée. L’homme approchait cré le triomphe de la machine, le américain la mesure prise par le gouverne- terroger sur sa pertinence ? Etran- excès de la spéculation. Et cette de la trentaine quand l’œuvre perfectionnement des moyens de ment sous l’appellation trompeuse gement, ce débat-là, plus personne fièvre a touché la France. Il y a parut, au début du siècle. Elle le clas- culture et d’élevage, l’accession des Suite de la première page de « prime à l’emploi ». Quelle est, ne semble aujourd’hui tenté de le d’ailleurs un exemple cruel, pour le sa parmi les écrivains authentiques paysans à une existence plus confor- en effet, la portée de cette disposi- mener. Et pourtant, il ne manque gouvernement, celui des licences de la terre. Elle connut les forts tira- table et mieux équilibrée. Or l’œu- Elle qui, jusqu’à présent, se ratta- tion ? Qu’on l’approuve ou qu’on pas d’intérêt car, au travers des der- téléphoniques de troisième généra- ges, les commentaires élogieux et vre est datée de 1901. N’empêche chait au modèle économique « rhé- la discute, elle marque un bascu- niers événements, on devine que tion (UMTS). Pour Bercy, ce devait les traductions nombreuses. que La Vie d’un simple reste un nan », elle a versé, au fil des ans, lement dans le « pacte » écono- la mécanique qui a nourri, pen- être magique : d’un coup d’un seul, Emile Guillaumin contait la vie beau livre. vers un capitalisme plus anglo- mique et social français : pour la dant près de neuf ans, l’expansion grâce au « jackpot » de l’économie- du métayer. Mais à travers l’histoi- Les Mémoires du vieux métayer saxon – un « capitalisme patrimo- première fois, il est admis que américaine est aussi celle qui est à casino, le ministère des finances re d’un métayer bourbonnais il ont été le prétexte. Mais le langage nial », dit Alain Minc. Les unes l’amélioration des bas salaires ne l’origine de son ralentissement. espérait empocher 130 milliards de donnait à son récit la valeur d’un rudimentaire de Tiennon s’est chan- après les autres, les grandes entre- relève pas de la responsabilité des francs en distribuant quatre licen- document. C’est l’acteur essentiel gé en un français correct, nuancé prises se sont ainsi converties aux entreprises – avec le SMIC, pour LA GUEULE DE BOIS ces, et régler du même coup une du drame qui nous est présenté de la syntaxe paysanne, qui en pro- commandements du « gouve- l’Etat, comme moyen de pres- On sait en effet quels ont été les partie de l’inextricable dossier des dans sa vérité et sa sensibilité tège l’aspect pittoresque. Les mots rnement d’entreprise » et de la sion –, mais de la solidarité natio- ingrédients de l’expansion améri- retraites. Las ! la bulle spéculative, rocailleuse, au milieu de ses interlo- sonnent vrais, nets et précis. Ils share holder value – entendez : du nale, par le truchement de l’impôt. caine. Si le dynamisme de la nou- dans l’intervalle, a crevé, et le gou- cuteurs quotidiens que sont les nous restituent l’âme paysanne profit pour l’actionnaire – jusqu’à Cette pression du modèle anglo- velle économie a progressivement vernement s’est retrouvé Gros- plantes et les bêtes, et qui vient dans sa sincérité et sa réalité. Et là des groupes comme Danone, saxon est tellement spectaculaire fait sentir ses effets, l’alchimie du Jean comme devant. Avec deux retracer pour nous sa longue carriè- l’ouvrage reste actuel, vigoureux et qui se présentait auparavant com- que d’autres spécificités françai- « miracle » américain, construit licences invendues sur les bras. re de remueur de terre. dru, à la dimension de la peine des me le symbole de « l’entreprise ses, on le devine, vont prochaine- autour d’une formidable moderni- Dans le même registre, on pourrait J’ai voulu relire le livre. Dans la hommes. citoyenne ». ment voler en éclats. Alors que les sation des entreprises, doit aussi également parler des déconvenues mesure où il dépeint la situation Et la gauche, elle-même, a été socialistes, et M. Jospin le premier, beaucoup à un processus beau- boursières d’Orange. matérielle d’une classe à un René Palmiery contaminée par ce virus. Elle qui ont défendu, jusqu’en 1997, les coup moins vertueux, reposant sur On observera que la Bourse n’a moment précis de l’Histoire, il se (15 février 1951.) refusait absolument de baisser l’im- services publics, ignore-t-on que un endettement massif des ména- pas – ou pas encore – dans la vie pôt sur le revenu, au motif qu’il Bercy prépare, pour l’après-munici- ges, une envolée déraisonnable économique française le rôle que s’agissait d’un prélèvement au fon- pales, l’ouverture du capital d’EDF des cours de Bourse et des déficits joue Wall Street aux Etats-Unis. Et 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS dement de la République, s’y est et de GDF ? Et l’on pourrait pour- extérieurs considérables. Et puis que les déconvenues françaises finalement résolue, en 2001, au pré- suivre ainsi à perte de vue : dans cette même dynamique s’est inver- sont donc, par la force des choses, Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr texte que la mesure récompense son souci de mimétisme à l’égard sée : le krach des valeurs technolo- moins spectaculaires. Il n’empê- l’initiative et l’effort. Elle qui du modèle américain, la France a giques peut faire craindre aujour- che. A ne parler que de « trou Télématique : 3615 code LEMONDE Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) vouait aux gémonies les stock- été, en favorisant notamment l’ex- d’hui un effet d’appauvrissement. d’air », la gauche ferait preuve ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) options, sulfureux symboles du pansion du travail à temps partiel, Après l’ivresse de la spéculation, d’une étrange myopie. Car, avec capitalisme nord-américain, elle jusqu’à copier le triste exemple des c’est donc, d’un seul coup, la les difficultés américaines, c’est Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 s’y est ralliée et a finalement amé- working poors. gueule de bois. Le retour à l’écono- aussi un peu de son rêve qui prend Index du Monde : 01-42-17-29-89. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 nagé pour eux un régime fiscal Bref, au fil des ans, les Etats- mie réelle. fin. Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 avantageux. Unis sont devenus une référence Or discute-t-on en France des ris- Faut-il d’autres preuves de cette permanente de tous les débats ques de ce système ? Pourquoi les Laurent Mauduit 15 ENTREPRISES LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001

TRANSPORT AÉRIEN Un credi 14 février. b L’ANCIEN PATRON très précis : démembrer le groupe, du groupe aérien, s’inquiète de l’évo- b LES PAYS-BAS, dont le droit des conseil de surveillance extraordi- d’AOM et d’Air Liberté, Marc Rochet, qui compte 7 000 salariés, et le ven- lution du dossier. Alors qu’il croise le sociétés est très souple, accueillent naire d’AOM-Air Liberté-AIr Littoral, devait prendre la direction des deux dre par appartements. b ERNEST- fer avec le gouvernement sur de de nombreuses sociétés européen- second groupe aérien français derriè- sociétés. Son mandat, selon nos ANTOINE SEILLIÈRE, président du nombreux sujets, la déconfiture de nes. Le patron des patrons français y re Air France, devait avoir lieu mer- informations, pourrait être court et Medef et aussi premier actionnaire la compagnie pourrait l’embarrasser. a, lui aussi, logé certaines activités. Vers un démembrement d’AOM-Air Liberté-Air Littoral Le conseil de surveillance du second groupe aérien français devait nommer, mercredi, un nouveau président, Marc Rochet. Ses deux actionnaires, Swissair et Ernest-Antoine Seillière, devraient lui confier la mission de vendre l’ensemble par appartements

LE « DEUXIÈME pôle aérien La suprématie d'Air France port aérien, en vue de permettre à français » est mort avant même un groupe helvétique de prendre CHIFFRE D'AFFAIRES NOMBRE DE PASSAGERS NOMBRE D'AVIONS d’avoir pu prendre son envol. PARTS DE MARCHÉ une participation majoritaire dans Les syndicats Selon nos informations, Marc en milliards de francs en millions une compagnie aérienne commu- Rochet, actuellement consultant AOM + nautaire. Une fois cet accord rati- 39,8 en appellent d’Aérogestion mais surtout ancien AIR LITTORAL AIR LIBERTÉ fié, il était prévu que Taitbout Anti- 223 patron successif d’AOM et d’Air 67,7 bes BV puisse sortir de cette opéra- à Jean-Claude Gayssot Liberté, devrait bientôt prendre la tion par le haut, sous forme d’une direction de l’ensemble constitué 17 % participation en actions dans la L’intersyndicale des compa- par le rapprochement de ces deux 14 % maison mère SAirGroup. gnies AOM, Air Liberté et Air Lit- compagnies et d’Air Littoral, sous 90 L’échec de Swissair en France toral a tiré une nouvelle fois, en l’égide de SAirGroup (Swissair). 10 illustre celui de la libéralisation du début de semaine, le signal Une réunion extraordinaire du con- 69 % transport aérien français, qui s’est d’alarme. Dans un communi- 10,1 seil de surveillance devait se tenir, soldée par une guerre des tarifs et qué, elle condamne « l’irrespon- mercredi 14 février à 16 heures, 2e PÔLE* AIR FRANCE 2e PÔLE* AIR FRANCE 2e PÔLE* AIR FRANCE des fréquences, poussant nombre sabilité des dirigeants du SAir- pour procéder au remplacement AIR FRANCE de compagnies au dépôt de bilan. Group et de Marine Wendel qui, Exercice 1999-2000 du président du directoire, Paul Un redécoupage du deuxième pôle depuis qu’ils ont pris des partici- * AOM-Air Liberté-Air Littoral Sources : Compagnies concernées Reutlinger, démissionnaire le français entre vols domestiques, pations importantes dans ces 3 février. Le deuxième pôle aérien français aura du mal à réaliser l'un de ses principaux objectifs de départ : AOM, long-courriers, et régionaux, peut, sociétés, n’ont cessé de les déstruc- L’arrivée de M. Rochet précipite- Air Liberté et Air Littoral voulaient détenir 40 % du marché national face au géant Air France. sur certaines lignes et certains turer, de les démanteler ». ra vraisemblablement le départ créneaux de décollage et d’atterris- « Aujourd’hui, tout fonctionne d’Alexandre Couvelaire de la prési- d’économie, l’idée d’une nouvelle au côté du SAirGroup, claironnait Airlines, en passant par les compa- sage à Orly, intéresser des compa- de travers, juge, dans un commu- dence du conseil de surveillance. marque et de nouvelles couleurs que « la complémentarité des cré- gnies polonaise LOT et portugaise gnies comme Corsair ou Regional niqué, l’intersyndicale, qui s’est M. Rochet serait actuellement en était abandonnée, au profit de neaux, des réseaux, et des flottes TAP. Une politique d’expansion Airlines. réunie lundi soir 12 février. Les train de négocier les clauses de… sa l’adoption d’une dénomination uni- d’AOM, d’Air Liberté et d’Air Littoral qui lui aurait coûté 5 milliards de Mais le grand gagnant de cet salariés sont particulièrement future sortie avec le groupe suisse. que, Air Liberté, pour le pôle fran- devrait favoriser l’émergence de la francs suisses (3,3 milliards « immense gâchis », pour repren- inquiets, et la politique commer- Car, d’ores et déjà, il sait que cette çais. Le fait que la compagnie mont- deuxième compagnie française de d’euros). Elle a aussi coûté leur pla- dre les mots d’un syndicaliste, est ciale n’existe plus. » mission devrait être brève. Il n’est pelliéraine Air Littoral continue, transport aérien ». ce à Philippe Bruggisser, directeur d’ores et déjà connu : c’est Air Fran- Pour les syndicats SNPL, plus temps de remettre le pôle « pour l’instant », à opérer sous son général du SAirGroup et président ce. La compagnie nationale était UNAC-CGC, SNPNAC, SNPNC, aérien privé en état de marche, nom et sous ses couleurs, « afin de AIR FRANCE, LE GRAND GAGNANT de Swissair, qui a quitté ses fonc- censée trembler face à l’émergence SPAC, SNOMAC, SNMSAC, CGT, mais plutôt de procéder à une ven- maintenir sa spécificité régionale », Ce deuxième pôle est la véritable tions le 23 janvier, et à Jeffrey Katz, d’un concurrent « privé ». Elle doit FO, CFDT et CFTC, « le SAir- te par appartements. dit-on officiellement, est un signe Arlésienne du transport aérien fran- directeur général de Swissair, au aujourd’hui se frotter les mains, Group est responsable de la situa- L’annonce, lundi 5 février, d’un de plus d’un prochain démantèle- çais. Après quinze années de tenta- début de l’été 2000. n’ayant plus sur le territoire natio- tion actuelle et doit en assumer les plan de réduction drastique des ment de l’ensemble. tives infructueuses menées par plu- La démission de M. Reutlinger nal que… la SNCF comme véritable conséquences, en présentant une coûts pouvait déjà être interprétée Exit, donc, l’idée longtemps sieurs opérateurs – dont le presti- de la présidence d’AOM-Air Liberté rivale. Il y a une semaine, Jean- solution acceptable tant sur le comme le premier signe d’une sen- caressée par M. Couvelaire de gieux British Airways —, l’alliance n’est probablement pas ns rapport Cyril Spinetta, questionné sur un plan social qu’économique ». sible réduction de voilure. Ce jour- créer un véritable concurrent privé AOM-Air Liberté-Air Littoral imagi- avec la situation catastrophique de éventuel intérêt pour tout ou par- Les syndicats, dans leur là, Swissair a déclaré qu’il renon- face à la compagnie nationale Air née par SAirGroup en est l’ultime Sabena, qu’il présidait auparavant. tie du second pôle, a rappelé que communiqué, « souhaitent égale- çait à introduire en France les France. Un rêve qu’il était parvenu avatar. Il pourrait bien entraîner ce Le scénario initial imaginé par les toute intervention d’Air France ment que le ministre des trans- avions de la famille Airbus A 319 et à faire partager à son vieil ami dernier dans sa chute. Le groupe équipes de Marine-Wendel et de dans le dossier AOM serait inenvi- ports [Jean-Claude Gayssot] assu- qu’il allait, en outre, viser «le Ernest-Antoine Seillière. Le 5 mai suisse est aujourd’hui contraint de Swissair n’est plus aujourd’hui d’ac- sageable, pour d’évidents problè- me son rôle de garant de la sécuri- retour à l’équilibre sur trois secteurs : 2000, un communiqué de Taitbout revoir l’ensemble des participa- tualité. D’abord, rien ne pouvait se mes de position dominante. té dans le transport aérien et de la le réseau, la structure et le commer- Antibes BV, filiale de Marine-Wen- tions et engagements pris dans tou- faire sans un accord entre l’Union pérennité des 7 000 emplois du cial ». Parallèlement, par souci del et co-actionnaire de l’ensemble te l’Europe, de la Sabena à Turkish européenne et la Suisse sur le trans- François Bostnavaron groupe ». Les tours de passe-passe de l’actionnaire Ernest-Antoine Seillière Des nombreux avantages EN GUERRE PERPÉTUELLE contre le gouver- Air Liberté. Notre investissement a été juste un n’a pas été suivie non plus par Groupe Alpha. nement, lui reprochant de piloter l’économie du placement financier », a déclaré au Monde « Elle a été souscrite par un tiers », explique-t-on à domicilier une société aux Pays-Bas pays en dépit du bon sens, le président du M. Seillière. chez Marine-Wendel. Le groupe refuse de révé- Medef, Ernest-Antoine Seillière, n’avait sûre- Jusqu’alors, ce dernier, PDG de Marine-Wen- ler le nom de ce nouvel investisseur qui a appor- MAIS pourquoi donc Ernest- entreprises ne sont pas tenues de ment pas envie d’être pris en défaut dans la ges- del, avait toujours avalisé qu’il était le premier té, seul, les 950 millions de francs, correspon- Antoine Sellière a-t-il choisi de donner un objet social, ni de tion de ses affaires personnelles. C’est pourtant actionnaire d’AOM-Air Liberté, avec 50,01 % du dant à la quote-part de Marine-Wendel et d’Al- domicilier aux Pays-Bas plusieurs publier leurs comptes (pour les la mésaventure désagréable qui risque de lui arri- capital. Désormais, il conteste les chiffres. pha. Celui-ci a rejoint la structure de Taitbout sociétés qu’il contrôle, dont Tait- sociétés non cotées). La descrip- ver avec le dossier AOM-Air Liberté. « Nous ne sommes actionnaires qu’à hauteur de Antibes BV, qui garde ainsi le contrôle de bout Antibes, qui porte sa participa- tion de l’actionnariat est sommai- Le patron des patrons français, qui a compris 25 % dans AOM-Air Liberté, à travers Marine- 50,01 % du capital AOM-Air Liberté. tion dans AOM-Air Liberté ? Il y a re, un nom souvent suffit. De hol- le danger, semble tenté de mettre toute la distan- Wendel. Groupe Alpha [l’autre partenaire de Tait- Une autre étrangeté marque cette opération. longtemps que les groupes fran- ding en holding, on découvre sou- ce possible entre lui et le groupe aérien. Partenai- bout Antibes], ce n’est pas nous », affirme-t-il. Bien que Marine-Wendel et Groupe Alpha çais, comme Aventis, Pinault-Prin- vent, au sommet des cascades re financier de SAirGroup, il a été la caution fran- Figurant dans les derniers rapports annuels de n’aient pas suivi l’augmentation de capital de la temps-Redoute (PPR), ou encore financières, une fondation perdue çaise dans la reprise de la compagnie. L’échec Marine-Wendel comme une émanation du grou- compagnie aérienne, ils n’ont pas vu leur parti- Alcatel, ont découvert les cieux clé- dans les îles Vierges ou les Antilles annoncé du deuxième pôle aérien français ris- pe, Groupe Alpha est, selon un porte-parole de cipation diluée. « Une autre série d’actions nou- ments néerlandais. Même des néerlandaises… que de rejaillir sur lui. Comme actionnaire, les M. Seillière, une structure de capital-risque, velles a été souscrite par Marine-Wendel dans un sociétés dans lesquelles l’Etat joue Cette opacité offre bien des conséquences de la débâcle du groupe aérien, accueillant, au travers de six fonds, des multi- compte courant existant. Cela a permis à Marine- encore un rôle d’actionnaire ne avantages. La responsabilité des dont les pertes sont estimées à 3 milliards de ples investisseurs, et Marine-Wendel n’est pré- Wendel et à Groupe Alpha de maintenir leur dédaignent pas d’utiliser les possi- actionnaires peut rarement être francs, peuvent être lourdes. Comme représen- sent que dans l’un d’entre eux. niveau de participation », tente-t-on d’expliquer bilités offertes par la législation de engagée. Les OPA sont impratica- tant patronal, son engagement dans une société dans le groupe de M. Seillière. Ni le nom de la ce pays. Le constructeur aérospa- bles, la Bourse d’Amsterdam comptant 7 000 salariés risque de faire du bruit. NI APPORT… NI DILUTION… société émettrice ni le montant ne sont préci- tial européen EADS a installé sa n’obligeant pas un actionnaire à Dès son entrée dans le capital d’AOM-Air Cette brutale diminution de la participation sés. holding de tête à Amsterdam, offi- faire une offre aux minoritaires, Liberté, en février 1999, M. Seillière avait pris du groupe de M. Seillière dans AOM-Air Liberté Selon Marine-Wendel, cet apport lui a permis ciellement pour des raisons de lorsqu’il a pris le contrôle d’une des précautions. D’emblée, il s’était présenté s’accompagne d’une violente contestation des de conserver 25 % du capital d’AOM-Air Liberté « neutralité » entre ses deux grands société. comme l’associé financier de SAirGroup, lui engagements contractés par Marine-Wendel. et le groupe Alpha 24,9 %. Comme leur structu- actionnaires français et allemand. C’est ce qui s’est produit dans abandonnant la direction opérationnelle. Son « Depuis quand un actionnaire est-il responsable re commune, Taitbout Antibes BV, détient tou- Les Pays-Bas prônent un capita- l’affaire Gucci (domicilié aux Pays- investissement, réalisé par le biais de Marine- des pertes des sociétés qu’il possède ? », feint de jours 50,01 % de la compagnie, la part du grou- lisme aux antipodes des méthodes Bas depuis son entrée en Bourse Wendel, la holding de tête de CGIP, et de Grou- s’étonner la holding. M. Seillière précise : pe « tiers » est ramenée à 0,11 % pour 950 mil- anglo-saxonnes. Les obligations en 1995), dont le groupe PPR a pe Alpha, société de gestion de fonds, a été logé « Notre engagement financier a été de 46 mil- lions de francs. Le groupe de M. Seillière ne fiscales, juridiques et boursières y pris en 1999 42 % du capital, au dans une holding néerlandaise, Taitbout Anti- lions d’euros [300 millions de francs]. Nous dément ni ne confirme le calcul. Sur cette base, sont réduites. Le taux de l’impôt nez et à la barbe du groupe bes BV. Ce dispositif permet d’élever des coupe- n’irons pas plus loin. » « D’ailleurs, nous n’avons AOM-Air Liberté vaudrait environ 865 milliards sur les sociétés est d’à peine 15 %, LVMH, qui croyait avoir verrouillé feu entre les actionnaires et la société contrôlée. pas participé à l’augmentation de capital en de francs. Pour le généreux donateur, l’investis- contre 33 % ou 40 % dans les sa minorité de blocage et qui se Alors que les rumeurs de déconfiture se multi- décembre 2000 », révèle-t-il pour la première sement dans la compagnie aérienne relève du autres pays européens. Les stock- retrouve aujourd’hui « collé » plient, ce système ne semble plus suffisant. fois. placement à long terme, voire de l’acte de foi. options ne sont soumises à aucune avec moins de 20 % de Gucci. « C’est une opération étrange que celle de nous Cette recapitalisation de 1,9 milliard de taxation. Le droit néerlandais des donner une responsabilité dans le dossier AOM- francs, nécessaire pour renflouer la compagnie, Martine Orange sociétés est quasi inexistant. Les M. O. Le plan de la « dernière chance » pour Air Afrique DAKAR nistrateur avait annoncé une mise qui avait déjà doublé avec la déva- ils ne sont pas purement et simple- que en vue de sa privatisation. Tel seul candidat en lice, la situation correspondance au chômage technique, pour une luation du franc CFA en 1996. ment annulés, sans que les passa- est le schéma qu’ont retenu les pourrait évoluer. « Nous espérons La direction de la compagnie Air période de deux mois, de près de Résultat, la compagnie aérienne gers en soient informés à l’avance. actionnaires et la Banque mondia- que, dans six ou huit mois, nous Afrique a indiqué, mardi 13 février, 1 000 employés, une mesure quali- affiche un endettement de 160 mil- Ce qui vaut à Air Afrique le sur- le, laquelle finance l’assistance aurons plusieurs candidats », a que la mesure de mise au chômage fiée d’« illégale et illégitime » par les liards de francs CFA (1,6 milliard nom d’« Air peut-être »… technique au processus de restruc- déclaré le ministre sénégalais des technique qu’elle a décidée allait syndicats. Le nombre de salariés de francs français) tout en enregis- L’entreprise n’en est pas à son turation et de privatisation. transports, qui assure jusqu’à la toucher 2 000 des 4 126 employés concernés a malgré tout été élargi. trant une perte d’exploitation men- premier plan de sauvetage, mais Créée en 1961 au lendemain des mi-février la présidence du conseil de l’entreprise. Lors d’une confé- D’autres mesures draconiennes suelle de 4 à 5 milliards de francs tous ceux qui ont été concoctés indépendances, la compagnie d’administration d’Air Afrique. rence de presse à l’issue du premier sont à prévoir, notamment en CFA (40 à 50 millions de francs dans le passé sont restés lettre panafricaine reste majoritaire- Encore faut-il pour cela que les conseil d’administration depuis matière d’effectifs, jugés pléthori- français). morte. Cette opération de la « der- ment publique. Onze Etats mem- Etats membres restent fermes son arrivée à la tête de la société, ques. Au terme de la phase de stabi- nière chance », confiée le 29 jan- bres (Bénin, Burkina Faso, Centra- dans leur volonté de sauver la com- l’administrateur provisoire améri- lisation, qui doit s’achever fin avril, « AIR PEUT-ÊTRE » vier à M. Ericsson, issu du cabinet frique, Congo, Côte d’Ivoire, Mau- pagnie aérienne et que les modali- cain Jeffrey Ericsson a justifié la ce sont plus de 50 % des emplois Sa flotte, qui ne compte désor- de consultants Simat Heliesen ritanie, Mali, Niger, Sénégal, tés de la privatisation soient suffi- mesure en déclarant que c’était la qui seraient menacés. Non plus seu- mais que dix avions, dont un car- & Eichner, est destinée à assurer la Tchad et Togo) se partagent samment alléchantes. Car la con- « dernière chance » pour sauver la lement au siège à Abidjan mais go, ne cesse de se réduire : faute survie de la compagnie, qui reste, 68,44 % du capital. Air France currence est déjà une réalité dans compagnie panafricaine. dans les trente pays du réseau Air de pouvoir honorer ses traites, la malgré tout, un instrument pré- Finance et l’Agence française de le ciel de l’Afrique de l’Ouest. Des M. Ericsson a pour mission de Afrique. compagnie s’est fait saisir, début cieux d’intégration régionale étant développement sont les deux compagnies nationales y opèrent mener à bien la restructuration Air Afrique est au bord de l’as- février, un Airbus 310-300 qu’elle donné la cruelle insuffisance des autres principaux actionnaires et d’autres compagnies européen- financière et opérationnelle d’Air phyxie financière depuis plusieurs exploitait en leasing. Les assureurs- infrastructures routières et ferro- avec plus de 20 % du capital. nes assurent des liaisons vers le Afrique, avant sa privatisation, mois. L’augmentation du prix du crédit avaient déjà saisi quatre Air- viaires. L’administrateur provisoi- Si, en 2000 encore, quand il était Vieux Continent. dans un délai de quatorze mois. pétrole, conjuguée à la hausse du bus en 1998. Les vols accusent sou- re a ainsi reçu un mandat précis. Il question de céder 33 % de la com- Dès sa prise de fonctions, l’admi- dollar, n’a fait qu’alourdir sa dette, vent d’importants retards, quand doit assainir la situation d’Air Afri- pagnie africaine, Air France était le Brigitte Breuillac 16 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 ENTREPRISES Renault a doublé son bénéfice Alan Greenspan prévoit un lent Profits records en 2000 redémarrage de l’économie américaine pour BP Amoco mais sa rentabilité Il prédit une croissance comprise entre 2 % et 2,5 % cette année Après ExxonMobil et TotalFinaElf, Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), de la conjoncture. Un point de vue raisonnablement le troisième pétrolier mondial Alan Greenspan, a donné, mardi 13 février, devant la optimiste. Le patron de la Fed pense que l’économie s’effrite commission bancaire du Sénat américain, son analyse américaine devrait redémarrer. annonce à son tour des résultats historiques « 2000 a été une bonne année NEW YORK dent, il a estimé que « la faiblesse beaucoup plus agressivement… La COMME ExxonMobil aux Etats- groupe prévoit une hausse globale pour Renault. » Le PDG du cons- de notre correspondante exceptionnelle » manifestée par politique économique ne peut pas et Unis, TotalFinaElf en France, BP de 5,5 % de sa production, relance tructeur automobile, Louis Le professeur Greenspan s’est l’économie fin 2000, accentuant le ne doit pas rester inchangée face aux Amoco est en Grande-Bretagne ses investissements et poursuit éga- Schweitzer, a plutôt donné dans la livré, mardi 13 février, devant la ralentissement souhaité après une bouleversements majeurs dans la l’entreprise ayant engrangé en l’an lement ses efforts de réduction de sobriété, mardi 13 février, lors de commission bancaire du Sénat croissance si intense, ne s’était pas vitesse des processus économiques. » 2000 le bénéfice le plus élevé jamais coûts, tout comme les autres grou- la présentation des résultats finan- américain, à une magistrale leçon poursuivie en janvier, mais que Pour M. Greenspan, qui annon- enregistré par une entreprise britan- pes pétroliers après les fusions. Ain- ciers. Le groupe a pourtant engran- de nouvelle économie, pour « les risques de déclin » domi- çait il y a trois semaines que la crois- nique. Porté par la flambée des si, en France, TotalFinaElf réorgani- gé plus de 7 milliards de francs démontrer qu’après avoir marqué naient. Bien qu’il n’ait pas donné sance américaine était « très proche cours du brut, la compagnie pétro- se son pôle chimie Atofina. Cette (1,08 milliard d’euros) de bénéfi- le pas en début d’année la conjonc- d’indications sur d’éventuelles bais- de zéro », la confiance des consom- lière a annoncé, mardi 13 février, réorganisation aurait, selon les syn- ces ; deux fois plus que l’année pré- ture américaine se stabilisait et ses supplémentaires des taux d’inté- mateurs, bien que plus basse, «se un bénéfice de 14,2 milliards de dol- dicats cités par Les Echos , déjà cédente. Mais, derrière ce chiffre allait redémarrer, pour atteindre rêt, après la baisse d’un point déci- maintient, en tout cas pour l’instant, lars (101,2 milliards de francs), en entraîné près de 800 suppressions flatteur, se cache une année une vitesse de croisière de 2 % à dée en deux fois en janvier, cette à un niveau qui par le passé a corres- hausse de 130 %. BP se classe par d’emplois sur 33 000 personnes. 2000 en trompe-l’œil. 2,5 % de croissance cette année. éventualité ne semble faire aucun pondu à la croissance économi- ses profits au deuxième rang de l’in- Du côté des bonnes nouvelles, « Sommes-nous en récession ? », doute à Wall Street. Bruce Stein- que ». Comme en écho aux propos dustrie pétrolière, derrière l’améri- COLÈRE DES CONSOMMATEURS Renault commence à profiter de a demandé de but en blanc un berg, l’économiste en chef de Mer- du patron de la Fed, le départe- cain ExxonMobil (120,6 milliards) « Il faudrait être aveugle pour ne son alliance avec Nissan. Le cons- sénateur au président de la Réser- rill Lynch, a par exemple indiqué ment du commerce a indiqué, mar- devant l’anglo-néerlandais Shell pas s’apercevoir que les gens sont tructeur japonais a contribué à ve fédérale (Fed). « A l’heure actuel- (88,3 milliards de francs), le français préoccupés par le prix de l’essen- hauteur de 56 millions d’euros aux le, nous n’y sommes pas », a catégo- TotalFinaElf (49,85 milliards) et les ce », a convenu le patron de BP, résultats financiers de Renault. Le riquement répondu ce dernier. La Bourse redoute de moindres baisses de taux deux américains Chevron et Texaco qui doit affronter la colère des chiffre peut paraître modeste, M. Greenspan a également prédit en cours de fusion (37 et 18 mil- consommateurs choqués par l’ab- mais, en 1999, sa participation une légère hausse du chômage, qui Après avoir ouvert en hausse, mardi 13 février, les Bourses améri- liards de francs). sence de répercussion de ces per- dans Nissan avait « coûté » à devrait passer à 4,5 % au dernier tri- caines ont rapidement viré au rouge devant les commentaires opti- Outre la flambée des cours du formances sur les prix à la pompe. Renault 330 millions d’euros. «La mestre 2001, et un taux d’inflation mistes d’Alan Greenspan sur la croissance américaine. Les opéra- pétrole, BP, devenu premier produc- Les journaux britanniques et les contribution de Nissan sera beau- toujours parfaitement maîtrisé. teurs redoutent que la Réserve fédérale ne mette fin prématurément teur mondial de gaz avec le rachat associations de consommateurs coup plus importante en 2001 »,a à sa politique monétaire de « combat » contre la récession. L’indice de la compagnie américaine Amoco ont calculé que, l’an dernier, BP a promis M. Schweitzer. « FAIBLESSE EXCEPTIONNELLE » Nasdaq des valeurs technologiques – les plus sensibles aux taux d’in- en 1999, a profité de celle du gaz gagné environ 450 dollars (plus de La mauvaise nouvelle vient du Très mauvais élèves, les séna- térêt – a abandonné 2,49 %, alors que le Dow Jones, principal indica- naturel. « L’environnement favora- 3 210 francs) par seconde. recul sensible de la rentabilité du teurs n’ont guère prêté attention teur de Wall Street, a perdu 0,40 %. Dopé par les bonnes perspectives ble conjugué avec les bénéfices de Le ressentiment est d’autant constructeur français en 2000. L’in- aux brillantes explications théori- de l’économie, le billet vert s’est au contraire raffermi face à l’euro : nos récents efforts d’intégration et de plus vif que l’essence britannique ternationalisation du groupe ques d’Alan Greenspan sur la la devise européenne s’est repliée sous le seuil de 0,92 dollar. restructuration ainsi que l’améliora- est la plus chère d’Europe et, qu’à menée depuis deux ans commence manière dont la technologie a per- tion de notre productivité ont permis l’automne, la Grande-Bretagne à peser sur les bénéfices. Le Brésil mis de raccourcir les cycles écono- à BP de dégager un résultat remar- avait connu un conflit très dur sur ne sera rentable qu’à partir de miques, en intensifiant leur impact mardi s’attendre à une nouvelle di, que les chiffres des ventes au quable », a expliqué le directeur cette question. Les routiers 2002, tandis que le roumain Dacia sur les marchés. La question qui les baisse d’un demi-point lors de la détail avaient repris de la vigueur général John Browne, dont le grou- avaient paralysé une partie du et le coréen Samsung ont « plom- intéressait le plus était celle du pro- prochaine réunion du comité en janvier (+ 0,7 %) après un mois pe a acquis l’an dernier le pétrolier pays en bloquant les raffineries. bé » les résultats 2000 de 800 mil- gramme de baisse d’impôts préco- monétaire de la Fed, le 20 mars. de décembre anémique (+ 0,1 %). Arco aux Etats-Unis et Burmah Cas- « Hors taxes le prix est le plus bas lions de francs. Les deux filiales ne nisé par le président Bush, de ses M. Greenspan a d’ailleurs expliqué Ces résultats sont supérieurs aux trol, spécialiste des lubrifiants en d’Europe », a voulu tempérer devraient commencer à gagner de conséquences sur l’équilibre budgé- devant les sénateurs pourquoi la prédictions des économistes de Grande-Bretagne. M. Browne. Du côté des politi- l’argent que dans quatre ou cinq taire et de son action sur l’écono- Fed avait procédé à deux baisses Wall Street. Mais, a souligné Alan Ces résultats « historiques » ont ques, un responsable travailliste a ans. « Si, au nom du court terme, on mie. Prudent comme à son habitu- d’un demi-point le mois dernier : Greenspan, « lorsque les consomma- cependant été accueillis avec scepti- proposé une loi permettant de renonce à son développement, c’est de, le patron de la Fed a soigneuse- l’information circulant désormais teurs se sentent moins sûrs de leur cisme par les investisseurs déçus créer une taxe sur ces profits inat- à son avenir que l’on renonce », ment évité de se laisser entraîner beaucoup plus rapidement entre emploi ou de leurs finances, ils se reti- par la stagnation de la production. tendus. Un porte-parole du pre- s’est justifié M. Schweitzer. Plus dans un débat politique sur l’am- les différents acteurs de l’écono- rent. Cette baisse de confiance impré- L’action BP Amoco s’est dépréciée mier ministre, Tony Blair, a estimé grave, Renault, dont la gamme est pleur souhaitable des réductions mie, les entreprises sont aujour- visible est l’une des raisons pour les- de 3,12 %. « La production d’hydro- que le gouvernement ne prendrait vieillissante, a vu en 2000 ses parts d’impôts. d’hui plus rapides à réagir à une quelles les récessions sont si difficiles carbures devrait à nouveau progres- aucune décision fondée sur des élé- de marché en Europe s’effriter. Sur la conjoncture, en revanche, baisse de la demande de biens et à prédire ». ser après la stabilisation de l’an der- ments liés au court terme. M. Greenspan ne s’est pas fait de services. « La Réserve fédérale a nier résultant des efforts liés aux Stéphane Lauer prier. D’un optimisme très pru- donc éprouvé le besoin de réagir Sylvie Kauffmann fusions », a affirmé M. Browne. Le Dominique Gallois 17 COMMUNICATION LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 L’industrie du multimédia à la recherche d’un profit incertain Les professionnels réunis au Milia, le Marché international des contenus interactifs, se sont interrogés sur les moyens de faire payer les services par les internautes. Les grands groupes, comme Vivendi ou Bertelsmann, affichent la certitude d’un retour sur investissement

CANNES ter Research, le cabinet d’études re payer. Ceux-ci « semblent avoir ont commencé à prendre la relè- de dollars avec les livres électroni- viseurs : « Nous le proposerons de notre envoyé spécial et d’analyse qui coorganise désor- perdu tout respect pour les modèles ve, sur un mode plus ou moins ques, notamment à cause des frais peut-être parce que ça fait bien, L’éclatement de la bulle boursiè- mais le Milia, avec le groupe Reed de développement économique tra- identique. techniques, mais je crois à terme en mais nous sommes sûrs que peu de re des valeurs Internet et les failli- Midem. Dénonçant « l’état d’esprit ditionnels », observe Eric Scheirer, La quête du profit pousse les l’apparition de bénéfices », assure personnes s’en serviront », tranche tes à répétition des start-up ? Le superficiel de certains qui jettent au analyste chez Forrester. Le cas de entreprises traditionnelles, lors- Jörg Pfuhl, son vice-président. Alain Starons, directeur pour les décollage raté du WAP, technolo- panier des technologies telles que le Napster est symptomatique. Plus qu’elles ne refusent pas toute évo- L’une des principales difficultés nouveaux services. gie intermédiaire censée faire la WAP ou des nouveaux modèles éco- de 55 millions d’internautes ont lution, à revoir leur façon de tra- que la profession doit surmonter Annoncé à grand fracas par les liaison vers la téléphonie mobile nomiques, sous prétexte qu’ils ne utilisé ce moyen d’échanger et de vailler. Ainsi l’éditeur Random actuellement est la très faible moti- constructeurs et les opérateurs, le du futur, et l’incertitude planant marchent pas du premier coup », copier de la musique par-dessus la House, filiale de l’allemand Bertel- vation des consommateurs, dès développement du haut débit, cen- sur cette dernière ? Les déconve- elle appelle à faire preuve de « tra- tête des grandes maisons de dis- smann, est-il en train de numéri- lors qu’il s’agit de payer pour ce sé multiplier les services interac- nues de la croissance américaine vail et de persévérance ». Il en fau- ques (majors). Si les poursuites ser son catalogue américain (à ce qu’ils trouvent sur Internet. La plu- tifs et les supports pour les rece- et les vagues de licenciements dra une bonne dose au secteur engagées par celles-ci contre jour, un cinquième des part d’entre eux ont déjà l’impres- voir, ne suscite pas l’adhésion du outre-Atlantique ? De tout cela, multimédia pour répondre à la Napster risquent d’occire le site 25 000 titres disponibles). « Actuel- sion de mettre la main à la poche côté des fabricants de jeux. « Pour l’industrie du multimédia a fait grande question qui se pose à lui : (Le Monde du 14 février), d’autres lement, nous perdons des millions pour se connecter au réseau des l’heure, le divertissement sans fil mine de ne pas se préoccuper, lors comment gagner de l’argent, alors réseaux, en réglant leur facture de relève davantage du hobby que du de son rendez-vous annuel du que l’euphorie des précédentes téléphone et un éventuel abonne- business, c’est pour cette raison que Milia, le Marché international des années a disparu ? Une question Napster : le coup d’arrêt à la gratuité ment, sans parler de l’achat de l’or- nous n’investissons pas beaucoup » contenus interactifs, qui s’est lancinante, au moment où – en dinateur. En outre, « la plupart des dans ce domaine, explique John tenu du samedi 10 au mercredi dépit des problèmes rencontrés La décision de la cour d’appel de San Francisco, demandant lundi gens considèrent que ce qui peut Riccitiello, président d’Electronic 14 février à Cannes. « C’est incroya- par Napster, le site Internet 12 février à Napster de cesser l’échange gratuit de fichiers musicaux être acheté sur Internet est de piètre Arts, le leader mondial des jeux ble que tout le monde, ici, fasse com- d’échange gratuit de fichiers musi- protégés par les droits d’auteur, a largement été accueillie comme qualité », constate M. Scheirer. vidéo. me si de rien n’était, alors qu’en caux – de plus en plus de contenu un coup d’arrêt à la gratuité des contenus sur Internet. En France, le Payer par voie électronique sus- « Personne aujourd’hui ne peut Amérique du Nord il y a de la misè- est diffusé de manière libre par Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) s’est félicité cite encore une grande méfiance, savoir de façon certaine où seront re dans le secteur », s’étonne le voie électronique. du verdict : « La justice américaine a ainsi envoyé un signal fort à tous notamment en Europe. S’adapter générés les revenus » de demain, Québécois Jean-François William, ceux qui sont attachés à la création, au moment même où le Parlement aux innovations techniques égale- concède Jean-Marie Messier, le du Centre national d’animation et TRAVAILLER AUTREMENT de Strasbourg doit voter, mercredi 14 février, le projet de directive relati- ment. « C’est une question d’éduca- patron de Vivendi Universal, de design de Montréal, qui offre Réunis au Palais des festivals, ve aux droits d’auteur et droits voisins dans la société de tion des téléspectateurs », estime numéro deux mondial de la com- des formations en infographie en plusieurs des intervenants ont sou- l’information. » Michel Campioni, l’un des respon- munication. Peu importe, lais- 3D et en design de jeux vidéo. ligné que les professionnels du sec- Le géant allemand Bertelsmann, qui prévoit de transformer Naps- sables de Canal + Technologies. se-t-il entendre, puisque « d’où « La chute des dotcoms [les socié- teur devaient faire preuve d’une ter en un service payant, a estimé qu’aucun service gratuit d’échan- C’est pour cette raison que Télévi- qu’ils viennent, ils resteront à l’inté- tés Internet] a relancé la possibilité réelle imagination pour inventer ge de fichiers musicaux en ligne ne survivrait à long terme. Bertels- sion par satellite (TPS) n’est pas rieur du groupe »… de faire de vraies affaires », rétor- une nouvelle façon de s’adresser mann a enjoint les autres maisons de disques à abandonner leurs convaincu de l’avenir de l’accès que Therese Torris, de chez Forres- aux consommateurs… et de les fai- poursuites et à accepter ce nouveau modèle payant. complet à Internet depuis les télé- Antoine Jacob Zebank met la main à la poche pour acquérir des clients ON ATTENDAIT le lancement re la même chose. Pour lui, Zebank de Zebank avant l’été 2000. La ban- doit « faire de la nouvelle économie que en ligne financée par Bernard avec l’expérience de l’ancienne ». Arnault (à 80 %) et par Dexia (à Philippe Jaffré, ancien dirigeant du 20 %) a finalement ouvert son gui- Crédit agricole et ancien PDG d’Elf chet virtuel mardi 13 février. Entre- Aquitaine, qui a rejoint Zebank en temps, son président du directoire tant que président de son conseil et fondateur, Olivier de Montety, a de surveillance en septembre, s’en appris qu’il n’était pas évident de veut le garant. construire vite une banque en ligne, surtout une banque rentable. CAMPAGNE DE PUBLICITÉ La première difficulté aura été « Nous savons qu’un jour ou de construire ex nihilo une logisti- l’autre nous devrons amortir les frais que informatique bancaire que les d’acquisition des clients », expli- établissements traditionnels ont quent les deux dirigeants. Ils recon- mis des années à inventer et à peau- naissent que cela ne va pas de soi, finer, à coups de milliards de même lorsqu’on n’a ni agences, ni francs. Dotée d’un capital de effectifs en surnombre. Ce coût 115 millions d’euros (plus de d’acquisition, ni l’un ni l’autre ne 750 millions de francs), Zebank en veulent le divulguer. Tout au plus a englouti 30 % pour sa seule expliquent-ils qu’une campagne de construction. M. de Montety doit publicité commencera le 19 février maintenant trouver 260 000 clients sur le thème « Comparez ». pour commencer à gagner de l’ar- S’ils se sentent capables d’attein- gent. « Nos actionnaires savent que dre 60 000 clients d’ici à la fin 2001 ce ne sera pas le cas avant trois – Banque Directe en affiche plus de ans », explique-t-il. 120 000 et AGF Banque, 40 000 –, Ils seront très vigilants, instruits ouvrir des comptes grâce à des pro- par les contre-exemples étrangers duits d’appel comme la carte Pre- et les premiers échecs de sociétés mier à 240 francs ne sera pas tout. de services financiers en ligne. Le plus dur sera de convaincre les Mois après mois, malgré un grand clients d’acheter des produits renta- succès commercial, Egg, la banque bles – d’épargne, d’assurance ou de en ligne lancée par l’assureur bri- crédit à la consommation. « Nous tannique Prudential, a creusé ses savons que le rythme d’équipement pertes jusqu’à 580 millions d’euros du client est plus lent que celui de la entre son lancement en 1998 et le conquête », avouent les dirigeants troisième trimestre 2000. « Ils ont de Zebank. Zebank, qui fonctionne fabriqué très vite de la marge négati- pour l’instant avec 140 personnes, ve en s’appuyant sur un seul produit, recrute des commerciaux. un compte rémunéré », explique M. de Montety, qui se défend de fai- Sophie Fay Fusion des chaînes Mezzo et Muzzik LES CHAÎNES DE TÉLÉVISION thématiques Mezzo et Muzzik ont annoncé, mardi 13 février, leur fusion en une seule entité qui s’appellera Mezzo. Lagardère Thématiques, Wanadoo, France Télévision et Arte Fran- ce, propriétaires de ces deux télévisions, se sont mis d’accord pour que le capital de la nouvelle chaîne soit réparti de la façon suivante : Lagardère Thématiques (50 %), Wanadoo Audiovisuel (25 %), France Télévision (22,5 %) et Arte France (2,5 %). Mezzo se veut « la première chaîne thématique dans les domaines de la musique classique, de l’opéra, de la danse, du jazz et des musiques du monde en Europe » ; elle sera diffusée, via le câble et le satellite, auprès de 1,8 mil- lion d’abonnés en France et 6 millions dans 27 pays. DÉPÊCHES a PUBLICITÉ : la Commission européenne n’est pas favorable au pro- jet suédois de nouvelles interdictions de la publicité destinée aux enfants à la télévision. « Il n’est pas possible de noyer l’industrie européenne sous les règlements », a indiqué un représentant de l’unité « politique audiovisuel- le », mardi 13 février, lors d’un séminaire à Stockholm. a AGENCE : le groupe britannique Reuters a totalisé, en 2000, un chif- fre d’affaires de 3,592 milliards de livres (4,923 milliards d’euros), en pro- gression de 14,7 %, avec un bénéfice imposable en hausse de 4 % à 657 mil- lions de livres. Poursuivant sa politique de recentrage sur Internet, le grou- pe a décidé d’affecter une provision de 150 millions de livres à ce program- me en 2001. Les dirigeants de Reuters ont, par ailleurs, annoncé, mardi 13 février, leur décision de déposer un dossier d’introduction d’Instinet, filiale spécialisée dans le courtage électronique, à la Bourse de New York. 18 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

TSIIDUV STSSDIH

TIWUDSH la baisse des immatriculations a

TWPV TPVQ

AFFAIRES 50,1 millions d’euros en 1999. Le TRRH M. Greenspan annonce été de 0,4 % en janvier 2001

TUVH TISU résultat opérationnel atteint TQTH (1,261 million d’unités) par rap-

TTQQ THQI 182,2 millions d’euros (- 12,5 %). TPVH un lent redémarrage port à janvier 2000 (1,266 million).

L’entreprise a fait passer une Malgré « des signes de volatilité », TRVS SWHS INDUSTRIES TIWW

charge exceptionnelle de de l’économie le marché automobile d’Europe

TQQV SUUW

b DANA : l’équipementier 74 millions d’euros pour TIIW de l’Ouest devrait pouvoir se mon-

TIWH STSQ

automobile américain a restructuration. [[[THQW [[[ [[[outre-Atlantique trer plus « optimiste » en 2001,

IR xF PW hF IR pF IR xF PW hF IR pF annoncé, mardi 13 février, la IR xF PW hF IR pF selon l’ACEA. fermeture de onze sites industriels a LEGRAND : le fabricant ALAN GREENSPAN, président de Indices cours Var. % Var. % a dans le monde et la suppression français d’appareillage Europe 9h57 f se´lection 14/02 13/02 31/12 la Réserve fédérale américaine, a UNION EUROPÉENNE : la

de près de 10 000 emplois, électrique a dégagé en 2000 un estimé, mardi 13 février, devant la Commission européenne a pro- ± ± HDST QDSR EUROPE EURO STOXX 50 RTHQDTV

± soit 13 % de ses effectifs. bénéfice net part du groupe en ± Commission bancaire du Sénat, posé mardi que les entreprises de RQVTDQH HDUW QDUS EUROPE ƒ„yˆˆ SH

± Le groupe a expliqué avoir été hausse de 15,5 %, à 235 millions ± que l’économie outre-Atlantique l’Union européenne cotées en QVIDUP HDSW PDSU EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR

± ± HDTU PDPQ touché par le ralentissement d’euros. Son chiffre d’affaires EUROPE STOXX 653 QSIDUT allait repartir grâce à une producti- Bourse présentent leur comptes

± ± STSSDIH IDRT RDSV des ventes automobiles fin 2000. atteint 2,799 milliards d’euros PARIS geg RH vité toujours solide et à une infla- annuels aux normes comptables

FFFF FFFF FFFF (+ 21,7 %). PARIS wshgeg tion contrôlée, mais aussi avec internationales.

b ± ± QVSVDQS IDQW RDHV PERNOD RICARD : le PARIS ƒfp IPH l’aide de nouvelles baisses de taux

a a

FFFF FFFF FFFF producteur de spiritueux CADBURY SCHWEPPES : le PARIS ƒfp PSH d’intérêt (lire page 16). Néan- RUSSIE : la Russie a abandon-

Â

FFFF FFFF FFFF français a annoncé, mardi, le groupe agroalimentaire PARIS ƒigyxh we‚gri moins, l’économie est actuelle- né l’espoir d’une restructura-

± ± TIWDWV IDHT PDUT lancement d’une offre publique britannique, qui convoite AMSTERDAM eiˆ ment entre deux eaux et « des sur- tion de sa dette au Club de Paris

± ± QHHVDHR HDIR HDSR d’achat sur les 63 % de la société Orangina, a enregistré un bénéfice BRUXELLES fiv PH prises peuvent toujours arriver », pour 2001, et le gouvernement va

±

TSIIDUV HDUH IDPP polonaise Agros qu’il ne détient avant impôts en baisse de 21 %, à FRANCFORT heˆ QH a-t-il ajouté. devoir se battre pour convaincre

± ±

TIWUDSH HDSH HDRH pas encore. 756 millions de livres (1,2 milliard LONDRES p„ƒi IHH Alan Greenspan a estimé que le les députés de la nécessité de

± WWUVDSH HDUS WDSR

d’euros). Son chiffre d’affaires a MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi taux de croissance de l’économie modifier le budget afin de rem-

± ±

RPRQWDHH IDIR PDWQ

SERVICES progressé de 6 %, à 4,575 milliards MILAN wsf„iv QH américaine devrait être de 2 % à bourser les Etats étrangers. Les

± ± UVTTDTH HDRR QDQH de livres. ZURICH ƒ€s 2,5 % en 2001. Les ventes de détail gouvernements russe et allemand b LIBERTYSURF : le fournisseur aux Etats-Unis ont progressé de ont accompli quelques progrès d’accès à Internet, récemment a MOBILCOM : l’opérateur de ´ 0,7 % en janvier par rapport au sur la question de l’énorme dette racheté par Tiscali, a annoncé, téléphonie mobile allemand, AMERIQUES mois précédent, a annoncé mardi de l’ex-URSS, lors d’une rencon- mercredi, la démission de son dont France Télécom détient le département du Commerce. tre de deux jours entre hauts res-

président-fondateur Pierre 28,5 %, a essuyé en 2000 une perte NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR ponsables à Berlin, même si les

IHWHQDQP PRPUDUP Besnainou. Un départ conforme nette de 89,22 millions d’euros HDWIW a JAPON : l’excédent de la balan- modalités de son remboursement

IHWVQ QITS « aux engagements pris (…) après après un bénéfice de HDWSS ce des comptes courants s’est restent toujours incertaines.

avoir assuré une période de 87,33 millions d’euros en 1999. contracté de 20,7 % en décembre IHVSH PWWH

transition » déclare l’entreprise Son chiffre d’affaires atteint HDWQP 2000 sur un an, à 688,5 milliards a PARADIS FISCAUX : sept pays

IHUIU PVIT

dans un communiqué. 2,35 milliards d’euros (+ 90 %). HDWHW de yens (5,9 milliards de dollars), a insulaires du Pacifique sud vont

IHSVR PTRI

HDVVT annoncé mercredi 14 février le être contraints à des réformes

IHRSI PRTT b BASS : le groupe a GAS NATURAL : le groupe HDVTP ministère des finances. en raison de l’irritation croissante

a IHQIV PPWI d’investissement japonais gazier espagnol a enregistré en HDVQW La production industrielle a que leur système fiscal, abritant

Nomura International a été 2000 un bénéfice net consolidé [[[ [[[ [[[augmenté de 1,8 % en décem- de nombreuses opérations finan- IR xF PW hF IQ pF IR xF PW hF IQ pF retenu pour reprendre la chaîne part du groupe de 497,5 millions IR xF PW hF IR pF bre 2000 sur un an au Japon, et cières offshore, suscitent auprès de pubs britannique Bass, d’euros (+ 17 %). Le chiffre Indices cours Var. % Var. % non de 1,5 % comme l’avaient indi- des grandes puissances mondia- Ame´rique 9h57 f se´lection 13/02 12/02 31/12

devenant le principal opérateur d’affaires a atteint 4,892 milliards qué des statistiques préliminaires, les. Ces pays, désignés comme

± IHWHQDQP HDRH IDHV E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

de pubs en Grande-Bretagne, d’euros (+ 54 %). a annoncé mercredi le ministère « non coopératifs » par les 29 pays

± ± IQIVDVH HDVV HDII E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH

indique le Financial Times de de l’économie, du commerce et de membres de l’Organisation pour

± ± PRPUDUP PDRW IDUQ E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

mercredi 14 février. Nomura a ALLIANZ : le géant allemand l’industrie (METI). la coopération et le développe-

± VWRPDIQ HDTR HDHW TORONTO „ƒi sxhiˆ

International va mettre sur la de l’assurance a annoncé ment économique (OCDE), se

IUHWSDUV FFFF IPDHR SAO PAULO fy†iƒ€e

table plus de 600 millions de livres mercredi un bénéfice net de a FRANCE : l’Hexagone a déga- sont vu transmettre un ultimatum ± QSPDWV HDVU IIDUH MEXICO fyvƒe

(950 millions d’euros). 2,3 milliards d’euros en 2000, en gé un excédent courant de au 31 juillet 2001 pour faire le ± SHHDVR IDIU PHDIU BUENOS AIRES wi‚†ev

hausse de près de 12 %. 2,1 milliards d’euros en novembre ménage dans leur système fiscal. IHIDWH HDQT TDIS SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

2000, soit trois fois plus que le UURTDUW HDRI IQDSH FINANCES CARACAS ge€s„ev qixi‚ev a ABBEY NATIONAL : la mois précédent (0,7 milliard a AUSTRALIE : l’économie aus- b PRUDENTIAL : le numéro un banque britannique, qui est la d’euros), selon les données corri- tralienne devrait éviter la réces- britannique de l’assurance-vie a cible d’une offre de reprise de son ASIE - PACIFIQUE gées des variations saisonnières sion mais reste vulnérable au annoncé, mardi, la suppression homologue Lloyds TSB, a (CVS) publiées mercredi par le ralentissement de la croissance en sur les douze prochains mois enregistré un bénéfice TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN ministère des finances. Asie et aux Etats-Unis, a indiqué

de 2 000 emplois au sein de ses d’exploitation avant impôts de mercredi le cabinet Access Econo-

IQPVRDHT IHUDPV

équipes de vente en 1,2 milliard de livres (1,9 milliard ISVTHDRP a ALLEMAGNE : les prix de gros mics Forecast. C’est le deuxième

ISITV IIPDP

Grande-Bretagne, qui comptent d’euros) pour l’année 2000 ITITQ ont baissé de 0,5 % en janvier en organisme en deux jours à pronos-

IRUTP IHVDQ

11 500 salariés. (+ 17 %). ISUPV Allemagne, donnant une progres- tiquer un net ralentissement de

IRQST IHRDR ISPWP sion annuelle de 3,8 %, a annoncé l’économie australienne après la

b a IQWSH IHHDS DG BANK/GZ-BANK : les deux SKANDIA : le groupe IRVST l’Office fédéral de la statistique publication par la Banque nationa-

premières banques coopératives d’assurances suédois a mercredi. le d’Australie de son bulletin de IQSRR WTDT

allemandes ont signé une lettre enregistré en 2000 une baisse de IRRPH conjoncture pour le mois de jan- IQIQV WPDU

d’intention en vue d’une « fusion 6 % de son résultat d’exploitation [[[IQWVR [[[ [[[a EUROPE OCCIDENTALE : les vier, qui indiquait que la croissan-

IR xF PW hF IR pF IR xF PW hF IR pF d’égaux », a indiqué mardi la à 8,029 milliards de couronnes IR xF PW hF IR pF immatriculations de voitures ce se situerait à 2,5 % en 2001. fédération allemande des banques suédoises (902 millions d’euros). Indices cours Var. % Var. % neuves dans 18 pays d’Europe

coopératives et populaires. Zone Asie 9h57 f se´lection 14/02 13/02 31/12 occidentale (les 15 pays de l’Union a ONU : le changement climati-

± IQPVRDHT HDHU QDTR

a ABB : le groupe TOKYO xsuuis PPS européenne, plus la Norvège, la que risque d’avoir des consé-

ISVTHDRP HDII SDHU

RÉSULTATS helvético-suédois a enregistré HONGKONG rexq ƒixq Suisse et l’Islande) ont baissé de quences « significatives et irréver-

±

IWTTDIH IDIR PDHR

une baisse de 6 % de son chiffre SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ 0,5 %, à 1,292 million d’unités en sibles » pour l’économie, la santé

USDWH HDVP IWDVI a FAURECIA : l’équipementier d’affaires en 2000, à 23 milliards SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ janvier 2001 contre 1,299 million publique et les paysages de nom-

QPWRDVH HDPS RDRR

automobile a enregistré une de dollars, un recul de plus de SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ en janvier 2000, a annoncé mardi breuses régions du globe, estime

± PPDUH IDQW PIDVS

perte nette de 38,8 millions 30 % de son cash-flow. Le bénéfice BANGKOK ƒi„ l’Association des constructeurs un groupe d’experts de l’ONU

± RQSP HDPS WDST

d’euros au cours de l’année 2000, avant impôts atteint 1,9 milliard BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ européens d’automobiles (ACEA). chargé d’étudier le réchauffement

± IWUIDTU IDWQ QDTV contre un bénéfice net de de dollars (+ 6 %). WELLINGTON xƒiERH Pour l’Union européenne (UE-15), de la planète.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 13/02

HDISPRS UDRTHV FRANC ...... TDSSWSU EURO ...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDPITS

Action Orange PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

QDQVUUR VDWWQH

Orange trébuche LIRE ITALIENNE (1000) . IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUE´DOISE ......

` QDWRPQV QRDSUUH

en euro à Paris L’INDICE CAC 40 perdait 0,84 %, LES ACTIONS américaines ont fini PESETA ESPAG. (100) .... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

QDPUIWH IDUPSP ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100) .... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDRIRS 9,95 à 5 690,99 points, mercredi en forte baisse, mardi 13 février, SCHILLING AUTR. (10) . IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

pour son entrée 9,40 VDQPVWR UDPQRQ

14 février, dans les premiers échan- l’indice de la Bourse électronique PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR HONGKONG .

à17h35 ´ ´ ´ ´ PDWUTTH PDIPST 9,90 PDPHQUI

ges de la matinée. L’indice de Nasdaq reculant de 2,49 %, à FLORIN NEERLANDAIS FLORIN NEERLANDAIS DOLLAR NEO-ZELAND IDTPTHU PTSDTPHH en Bourse FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FORINT HONGROIS ....

9,85 IDIHQPR PRVIU référence de la Bourse de Paris 2 427,73 points, et l’indice Dow MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... LEU ROMAIN ......

IDWPSHQ QDUUWI DRACHME GREC. (100). QDRHUSH DRACHME CREC. (100). ZLOTY POLONAIS ...... LES PREMIERS pas boursiers 9,80 avait terminé la séance précédente, Jones, baromètre de Wall Street, d’Orange, filiale de téléphonie mobi- mardi, en recul de 0,36 %, à finissant en baisse de 0,40 %, à 9,75 le de France Télécom, n’ont guère 5 739,03 points. L’indice technologi- 10 903,32 points. Le Standard & Coursdechangecroise´s été couronnés de succès. Le titre, 9,70 que IT CAC-50 avait cédé 0,88 %, à Poor’s 500, représentant un plus Cours Cours Cours Cours Cours Cours

qui est entré simultanément à la 9,65 2 361,52 points. large éventail de valeurs, a 14/02 9h57 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S. Bourse de Londres et à celle de également perdu 0,87 %, à DOLLAR ...... FFFFF HDVSTVT HDWIWRS HDIRHIQ IDRSPRH HDSWVTT 9,60

Paris, mardi 13 février à 14 heures, a FRANCFORT 1 318,80 points. Les opérateurs YEN ...... IITDUHSHH FFFFF IHUDPVSHH ITDQSSHH ITWDRSHHH TWDVTSHH

terminé sous son cours d’introduc- 9,55 redoutent un ralentissement du EURO...... IDHVUTI HDWQPIH FFFFF HDISPRS IDSUWTS HDTSIPH FRANC...... UDIQTIS TDIISPS TDSSWSU FFFFF IHDQSWTS RDPUIUH

tion à 9,40 euros, en repli de 1,05 % L’INDICE vedette de la Bourse alle- rythme de baisse des taux d’inté-

9,50 LIVRE ...... HDTVVSP HDSWHIS HDTQQHS HDHWTSH FFFFF HDRIPPS par rapport au prix fixé pour les par- mande Dax cédait 0,39 %, à rêt, le président de la Réserve fédé- FRANC SUISSE ...... IDTUHRH IDRQITH IDSQSTH HDPQRHS PDRPSUH FFFFF ticuliers. Toutefois, lors des pre- 9,45 6 532,48 points, mercredi matin. rale, Alan Greenspan, ayant affir- miers échanges, le cours s’était ins- 9,40 L’indice Dax avait perdu 0,11 %, mé que la croissance économique Taux d’inte´reˆt(%) Matif crit à la hausse. Orange gagnait alors 14 h 15 h 16h 17 h mardi, affichant 6 557,93 points à américaine devrait redémarrer 4,21 % et s’affichait à 9,90 euros. En 13 février la clôture. L’indice NEMAX 50 des dans les prochains mois. Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier Taux 13/02 f Cours 9h57 f

cours de séance, ce gain a fondu et principales valeurs technologiques j. j. 3 mois 10 ans 30 ans 14/02 prix prix

Source : Bloomberg Notionnel 5,5 RDTQ RDWH SDQW

FRANCE ...... RDUS

VWDUS VWDUT

le titre a terminé en perte. avait cédé 0,21 %, à 2 495,24 points. MARS2001...... IUTRH RDUS RDUV SDPV

TAUX ALLEMAGNE .. RDUT

SDTI RDVU RDRS L’activité autour de cette valeur a de boucler un placement très labo- GDE-BRETAG. SDRH Euribor 3 mois

xg xg xg RDTV SDIR SDUQ

été intense. Selon Euronext, l’intro- rieux. Ils devaient également LES MARCHÉS obligataires euro- ITALIE...... RDUT MARS2001......

HDPR IDQW PDIS LONDRES JAPON ...... HDQS

duction d’Orange a suscité un favoriser une hausse du titre. Ce péens restaient dans l’expectative, SDHR SDHU SDRQ E´TATS-UNIS... SDRU

QDRP QDRI QDWV

record historique d’échanges, avec ne fut pas le cas pour ce premier BAROMÈTRE des valeurs britanni- mercredi 14 février au matin, à la SUISSE ...... QDIP Pe´trole

RDTV RDWI SDQT un volume de 261 534 795 actions jour de cotation. Mercredi, le titre ques, l’indice Footsie était en recul veille de la réunion des gouver- PAYS-BAS...... RDUI Cours Var. % pour un montant total de 2,53 mil- s’affichait en baisse de 3 % à de 0,37 %, à 6 205,50 points, mer- neurs de la Banque centrale euro- En dollars f 13/02 12/02

liards d’euros. Elle constitue égale- l’ouverture. credi matin lors des premiers péenne (BCE). Le rendement de ` ` FFFF Matieres premieres BRENT (LONDRES) ...... PVDRT

ment la plus importante levée de Au cours actuel, le deuxième opéra- échanges. Cet indice avait fini en l’OAT française à dix ans se tendait ± HDUP WTI (NEW YORK) ...... HDQH

Cours Var. % ± IDQI LIGHT SWEET CRUDE.... QHDIP capitaux réalisée, à ce jour, à la teur mobile européen, qui totalise baisse de 0,21 %, à 6 228,5 points. légèrement, à 4,92 %, comme celui En dollars f 13/02 12/02

Bourse avec 9 milliards d’euros, 30 millions d’abonnés, est valorisé L’indice techMARK des valeurs de du Bund allemand, à 4,78 %. Le ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

C

HDPH dont 6,3 milliards dans le cadre de à un niveau moindre que ses con- technologie avait cédé 0,22 %, à cours des obligations, qui évolue CUIVRE 3 MOIS...... IUWRDSH

C Or

HDRU

l’offre d’actions. Le précédent currents. L’opérateur français a été 2 626,67 points. mécaniquement à l’inverse des ALUMINIUM 3 MOIS...... ITHIDSH

± HDPH PLOMB 3 MOIS ...... SHR

record était détenu par sa maison contraint de fixer cette valorisa- taux, était donc orienté en baisse. Cours Var %

± HDIW

ETAIN 3 MOIS...... SPPH En euros f 13/02 12/02

±

HDHS

mère France Télécom, lors de son tion à 49 milliards d’euros, loin des ZINC 3 MOIS...... IHPRDSH

C

HDVW

TOKYO OR FIN KILO BARRE ...... WIHH

± HDIT

introduction boursière en octobre 100 à 150 milliards évoqués il y a NICKEL 3 MOIS...... TRPH FFFF

OR FIN LINGOT...... WIQH

MONNAIES ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

1997. neuf mois. Il espère donc que le LES VALEURS NIPPONES ont clô- ONCE D’OR (LO) $ ...... PTTDRH

FFFF

ARGENT A TERME ...... RDSV

FFFF PIE`CE FRANCE 20 F ...... SIDTH

FFFF

Le manque de vitamine du titre cours d’Orange bénéficiera à ter- turé, mercredi 14 février, en hausse L’EURO restait faible face au billet PLATINE A TERME ...... IRUVSTDHH FFFF PIE`CE SUISSE 20 F ...... SIDTH

´

± PDRS Orange illustre la défiance qui me de cette décote. Le titre de la de 0,1 %, l’indice Nikkei terminant vert, mercredi dans la matinée sur GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 .... SIDUH

C

C HDIW ´ PTQDSH IDIH

entoure les valeurs de télécommu- maison mère a lui aussi souffert, à 13 284,06 points. La tendance les marchés des changes, à BLE (CHICAGO)...... PIE`CE 10 DOLLARS US ... IVQDPS

C ± PIHDPS HDPR SDIS ` QSH

nications. Confronté au manque mardi. Il terminait à la clôture en était soutenue par des appels à la 0,9190 dollar. Le yen évoluait en MAIS (CHICAGO) ...... PIECE 20 DOLLARS US ... ± C ITI HDPS HDWU SOJA TOURTEAU (CHG.) PIE`CE 50 PESOS MEX. .... QQW

d’appétit des investisseurs, France perte de 6,31 %, à 78,70 euros, son démission du premier ministre, dents de scie, tout en gardant le SOFTS $/TONNE

C QDRU Télécom a d’ailleurs dû, par deux plus bas niveau depuis seize mois. Yoshiro Mori, au sein de la coali- bénéfice de sa progression de la CACAO (NEW YORK) ...... IHUQ

Cotations, graphiques et indices en temps

FFFF

fois, revoir à la baisse le prix d’in- tion majoritaire, ont indiqué des journée de mardi, à 116,67 pour CAFE´ (LONDRES) ...... TIT

FFFF SUCRE BL. (LONDRES)... PQTDQH re´elsurlesiteWebdu«Monde». troduction. Ces rabais ont permis Laurence Girard opérateurs à l’agence Reuters. 1 dollar. www.lemonde.fr/bourse FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 19

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

RTHQDTV

VALEURS EUROPE´ENNES QSIDUT

RHS SRUP

SPWS VALEURS EUROPÉENNES QWR QSRDWQ

b RTRWDSH SIIV Le titre Bulgari a perdu 5,26 %, l’Espresso a abandonné 2,04 %, à QVP QSIDUT

QSQDVS

mardi 13 février, à 11,30 euros, 8,23 euros, les investisseurs délais- RTHQDTV RWRI QUI RTQQDRW après l’annonce d’une alliance sant le secteur, jugé trop cyclique, RTPU

QSPDVP

QSHDPI

RUTR

dans le domaine des hôtels de luxe des médias. QTH RSVUDVW

RSVU avec Marriott International. La b Le titre de l’allemand Mobil- QRV

[[[[[[[[ [[[[[[[[

 à   à  †F IT ey „IRpi†F t†vww IR pi†F IT ey „IRpi†F t†vww diversification du joaillier a été Com, dont le premier actionnaire IR pi mal accueillie par le marché. est Orange (filiale de France Télé-

b

C L’action Deutsche Telekom a com), a dégringolé de 6,51 % mar- e e C e e ± ± TIDIH HDRW q‚ PIDSP HDRU p‚ TPDVS HDUP p‚ PPUDTH IDPP SEB p‚ ELAIS OLEAGINOU VINCI PINAULT PRINT.

e C e e ± ± PIP HDRU p‚ IHRDVH IDTH p‚ RRDVH HDSS qf IDHV FFFF chuté de 4,77 %, mardi, à di, à 28 euros, après l’annonce SODEXHO ALLIANC p‚ ERID.BEGH.SAY VIVENDI ENVIRON SIGNET GROUP

e e C ± ± ± QDHU HDTS xv RRDRH HDPQ ƒi PHDSP HDSR gr PPSDHV I TELE PIZZA iƒ HEINEKEN HOLD.N VOLVO -A- VALORA HLDG N

30,54 euros. Elle est même tom- d’une perte d’exploitation en 2000 e e ± ± ± ± IPRVDQU HDVQ q‚ IVDWH HDSQ ƒi PIDPR HDPT xv ISDWI HDWQ THE SWATCH GRP gr COCA COLA HBC VOLVO -B- VENDEX KBB NV

C e ± ± bée, en séance, à 30,11 euros, son due à de gros investissements dans ± PSVDWI HDQV q‚ IQDRT HDSW RWPDTQ HDWQ qf UDRQ HDRP THE SWATCH GRP gr HELLENIC SUGAR f DJ E STOXX IND GO P W.H SMITH

e C ± ± RWDUH IDWU hi IPDHS IDPQ qf UDPS IDWW plus bas niveau depuis deux ans. une licence de téléphonie mobile THOMSON MULTIME €e KAMPS WOLSELEY PLC

C e C IDPP FFFF qf PIDIU HDQU QTSDPT HDHW WW/WW UK UNITS s‚ KERRY GRP-A- f DJ E STOXX RETL P

L’agence de notation Moody’s a de troisième génération (UMTS). e ± ± IIDWP IDQH s„ PDIU HDRT WILSON BOWDEN qf MONTEDISON ASSURANCES

b

C

± SDQW IDHP gr PQHWDQW HDPS revu de « stables » à « négatives » L’action TIM (Telecom Italia WM-DATA -B- ƒi NESTLE N

IDWT FFFF

AEGIS GROUP qf

e e

± IWDSH FFFF xv RQDVT IDPP

WOLFORD AG e„ KONINKLIJKE NUM e HAUTE TECHNOLOGIE les perspectives de sa dette. Mobile) a perdu 3,47 % mardi, à ±

QWDPH HDWT

AEGON NV xv

e ±

IDIP s„ IDUR FFFF

f DJ E STOXX CYC GO P ISPDPW PARMALAT e

± e ± p‚ TWDHS HDIR

IHHDQH PDTP b AGF hi

Le groupe de télévision Media- 7,66 euros, victime de la chute des e AIXTRON ±

URDPH PDQU

PERNOD RICARD p‚ e

± e ± s„ IUDRS HDVS

SQDSH SDRV

ALLEANZA ASS ALCATEL-A- p‚

e C PDPS HDRS

set a perdu mardi 4,17 %, à titres de la téléphonie mobile dans RAISIO GRP -V- ps

e C

e C hi QUT HDPU

TDUT R

ALLIANZ N ALTEC SA REG. q‚

C UDST HDPI

SCOTT & NEWCAST qf

e C

xv IHI IDSI 12,20 euros, à la Bourse de Milan, toute l’Europe, le premier jour de ±

TDTQ TDVQ PHARMACIE ASR VERZEKERING ARM HOLDINGS qf

±

VDQR HDQU

SOUTH AFRICAN B qf e

±

p‚ IQWDQH HDRQ ±

QDUV SDRW

AXA ARC INTERNATION qf

±

RQIDQH PDPI

et le groupe de presse Editoriale l’introduction en Bourse d’Orange. ACTELION N gr C

RDPH HDQU

TATE & LYLE qf

C e

± gr IIUQDST HDIU

PRDIR VDPS

e BALOISE HLDG N ASM LITHOGRAPHY xv

±

ISTDWH HDHT

ALTANA AG hi ± QDRH IDVI

UNIQ qf e

qf ITDIS FFFF ±

PDUH IDIH

BRITANNIC BAAN COMPANY xv

±

RUDWW HDRW

ASTRAZENECA qf e C TRDTH PDRT

UNILEVER xv

C

qf ISDWH HDIH ±

SDHP SDHR

e CGNU BALTIMORE TECH qf

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VVDIS HDST

AVENTIS p‚ C

qf VDUH IDHW

± UNILEVER RSDVV HDTT

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NORSK HYDRO ± p‚ QTDUV IDPT ±

IIDPS WDIQ

CNP ASSURANCES BOOKHAM TECHNOL qf

±

WRSDPQ IDUT

BB BIOTECH gr C

qf WDQW HDTU

± WHITBREAD PPDSV QDTV

Code Cours % Var. qf

OXFORD GLYCOSCI e C

iƒ PS HDTH

ITDVT FFFF

CORP MAPFRE R SPIRENT qf

± PP PDQU

14/02 10 h 02 f CELLTECH GROUP qf C

HDRU

pays en euros 13/02 e f PRWDUR

± DJ E STOXX F & BV P p‚ ITDTI HDUV

e C

RHODIA C hi ITRDVH HDVH

RDWU PDWP

ERGO VERSICHERU BAE SYSTEMS qf

QWDUU FFFF

e ELAN CORP si

±

fi SVDQS HDTH

SOLVAY e C e q‚ IQDTH QDTT ±

IVDUT TDPH

e ETHNIKI GEN INS BROKAT hi

±

QIRDSH HDIT

e ESSILOR INTL p‚

±

PVDPH HDHR

AUTOMOBILE fi e

±

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QDRW HDVU

EULER BULL p‚ e C

VVDPS IDPH

e FRESENIUS MED C hi ´

±

PQDTH HDVR

KON. VOPAK NV xv BIENS D’EQUIPEMENT e hu WHDRU FFFF ± ±

p‚ UTDWH QDUS PHDIV HDSS

AUTOLIV SDR ƒi CODAN BUSINESS OBJECT

VDHI FFFF

GAMBRO -A- ƒi

±

IPDPV HDVW

qf e

± e

e C WS ATKINS ± ± fi QPDUH IDHT

gr WIDPR PDHW p‚ IWIDSH HDQT RTDUS HDUS

BASF AG fi ABB N FORTIS (B) CAP GEMINI

±

PWDUP HDSV

GLAXOSMITHKLINE qf

C

QWVDUW HDHT

e f e C s„ RHDTH HDIP ± DJ E STOXX CHEM P ± ±

gr UHQDVV HDUQ qf PPDUR RDTI QVDSH HDWH

hi ADECCO N GENERALI ASS COLT TELECOM NE BMW C IIPDRS HDTH

H. LUNDBECK hu

e e e e ± e„ IVV FFFF

s„ WDPQ FFFF ps WDVH P IW FFFF

CONTINENTAL AG hi AEROPORTIDIRO GENERALI HLD VI COMPTEL ± IVIUDSW HDII

NOVARTIS N gr

e ± e qf RDPH PDIW ± ±

qf TDUT FFFF p‚ SSDTH RDIR SRDTH HDWI

hi AGGREKO INDEPENDENT INS DASSAULT SYST. DAIMLERCHRYSLER C PIIDIH HDQP

NOVO-NORDISK -B hu

´ e

e CONGLOMERATS e ± ± q‚ IQDQT IDUT ±

p‚ PVDPS HDVV qf VTDPT FFFF PUDIV HDPT

FIAT s„ ALSTOM INTERAM HELLEN DIALOG SEMICOND ± VDVS IDPQ

NYCOMED AMERSHA qf

e e ± qf IPDTU FFFF ± ±

p‚ UTDTH IDUW ƒi IHDPW RDIS C IVDHW HDWW s„ e

PQT HDPI FIAT PRIV. fi e ALTRAN TECHNO IRISH LIFE & PE ERICSSON -B- PPDWH FFFF

D’IETEREN SA ORION B ps

e

±

e C e ± s„ SDTV HDUH

gr TSUDHR FFFF ps PDPH SDWV RHDWS IDII p‚ e

VS FFFF

MICHELIN p‚ e ALUSUISSE GRP N FONDIARIA ASS F-SECURE ± QTDIW QDRW

AZEO QIAGEN NV xv

± C

e C ± qf PDUQ IDIR

ƒi ITDVS I qf TDQV HDUQ p‚ PUPDUH IDHR e C

QIU PDHQ PEUGEOT fi ASSA ABLOY-B- LEGAL & GENERAL FILTRONIC ± IPRPSDIW HDPR

GBL ROCHE HOLDING gr

e ±

C e

e C ± s„ IQDVH HDWQ

qf SDWR HDPT s„ QQDIS RDRU QDVW HDPT s„ e

RQDWW FFFF

PIRELLI SPA fi ASSOC BR PORTS MEDIOLANUM FINMATICA ± IHHTU HDIH

GEVAERT ROCHE HOLDING G gr

e e C e hi QSW HDVR ± ±

ƒi PRDWI FFFF xv TDVV PDRI hi QQPH HDWH

± SDHV HDWP DR ING PORSCHE qf e ATLAS COPCO -A- MUENCH RUECKVER GETRONICS ± TRDQH HDRT

INCHCAPE SANOFI SYNTHELA p‚

e e ± ps RUDVH FFFF ± ±

ƒi PQDTW IDIT hu IUDVQ S p‚ SQDQS HDPV

VDPV FFFF xy ATLAS COPCO -B- POHJOLA GRP.B GN GREAT NORDIC RENAULT e C

SUDQS HDRR

KVAERNER -A- SCHERING AG hi

e e C e ± ± qf ISDWH HDRH ±

q‚ TDRR HDWP hi QWDTS SDPT SQDWS IDPV p‚ e

± VDPP HDUP VALEO q‚ ATTICA ENTR SA PRUDENTIAL INFINEON TECHNO ± PHDWI HDQH

MYTILINEOS SHIRE PHARMA GR qf

e ± C

e e C s„ ISDWU HDST ±

qf WDWH HDVH p‚ IWDPV HDIT hi SUDPH HDIU

± PQHDTI PDHU

VOLKSWAGEN gr BAA RAS INFOGRAMES ENTE ± WHQDSW Q

UNAXIS HLDG N SERONO -B- gr

± C e C

qf V HDUV ±

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PPDPU FFFF f DJ E STOXX AUTO P xy BBA GROUP PLC ROYAL SUN ALLIA INTRACOM R ± S HDQI

ORKLA SMITH & NEPHEW qf

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IWDRQ HDHV qf RDWW WDIR e qf

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SONAE SGPS SSL INTL qf

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s„ PDPQ PDIW qf PSDUI IDPU

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TOMKINS SULZER AG 100N gr

±

gr PQWQDWT HDRW ± ±

qf UDUS HDRH gr QPQDWU HDPH

BANQUES QPWDWV FFFF CAPITA GRP SWISS RE N LOGITECH INTL N f ± TUVDSI HDTU

DJ E STOXX CONG P SYNTHES-STRATEC gr

e e C

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e CDB WEB TECH IN s„ SCOR MARCONI ± fi QWDPQ HDIV

±

IVDWW IDIR

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SWDTH HDIU ps QH RDRW

CGIP p‚ SKANDIA INSURAN NOKIA SRDPV FFFF

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ABN AMRO HOLDIN xv WILLIAM DEMANT

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´ ´ e CMG qf ST JAMES’S PLAC OCE TELECOMMUNICATIONS ± iƒ ISDRU IDSQ ±

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DAMSKIBS SVEND hu TOPDANMARK SAGEM

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iƒ RPDRI IDHQ ±

PDSS IDSR

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EIRCOM e e ± ± ± IHDPS HDPW hi UV RDIV gr URVDII IDSR

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±

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e C e e ± p‚ ITR IDPQ p‚ IDIH FFFF

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UDTP PDVR

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s„ SDIP HDQW ±

UQDQS TDVH BCA INTESA p‚ BSKYBGROUP

FRANCE TELECOM e e e ± ± q‚ WDSR PDTS s„ IDIV IDTU

PDVQ FFFF

e HELLENIC PETROL FINMECCANICA e TECNOST s„ ±

QDRQ FFFF e p‚

s„ IHDUI HDRT ±

ITDRH HDUQ BCA LOMBARDA HELLENIC TELE ( q‚ CANAL PLUS

±

SDUV RDSW

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s„ RDUQ FFFF

IHPDTH FFFF

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KONINKLIJKE KPN e ±

QIDSH IDST

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s„ IIDWH HDIU ± IHDIS HDRW

B.P.VERONA E S. LIBERTEL NV xv ELSEVIER

±

QDWH

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e qf s„ IDPH HDVQ WW FFFF BCA ROMA MANNESMANN N hi EMAP PLC

e ± ± IDTW HDWP e qf iƒ ITDWS HDTR ± PRDSH IPDSH BBVA R MOBILCOM hi FUTURE NETWORK

e e ± VDIH IDSV À NOS ABONNÉS s„ e €„ IUDTS FFFF UDHV FFFF ESPIRITO SANTO PANAFON HELLENI q‚ GRUPPO L’ESPRES

e SERVICES COLLECTIFS ± WDRI FFFF e qf iƒ QUDIS HDST IIDPT FFFF BCO POPULAR ESP PT TELECOM SGPS €„ GWR GROUP

e e ± ISDPI PDSH

e p‚ e s„ IWDUH FFFF ± ± ps ISDIS UDQR IHDVI IDQU B.P.SONDRIO SONERA HAVAS ADVERTISI ACEA s„

e e C Q HDQQ s‚ e

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PTWDTS HDUP s„ PDTP PDPR

BCP R SWISSCOM N gr Pour vos changements d’adresse INDP NEWS AND M AEM

e ± ± qf VDRP IDRU s„ TDSV PDPQ ± RUDHS QDUH qf WDRU FFFF BIPOP CARIRE TELE DANMARK -B hu INFORMA GROUP ANGLIAN WATER

e ± e C TIDSH IDWW

e p‚ s„ QDVT HDSP ± IPDWW FFFF qf QDTP HDRQ BNL TELECEL €„ LAGARDERE SCA N BRITISH ENERGY

e C e C IPDPV RDRP

e q‚ p‚ WVDIS HDIS ± ± s„ IPDII PDHP QDVT HDRH BNP PARIBAS TELECOM ITALIA LAMBRAKIS PRESS CENTRICA qf

e e C p‚ QQDRH HDRS ± e ou suspensions d’abonnement e iƒ IIDWH HDVQ ± ± TDIW PDPI s„ IHDUS HDWP BSCH R TELECOM ITALIA s„ M6 METROPOLE TV EDISON

e ± s„ IIDUW QDQT e C xy SDWR FFFF ± SDRW RDHV fi PQUDTH HDPS CHRISTIANIA BK TELIA ƒi MEDIASET ELECTRABEL

e e ±

PVDQP IDTQ e p‚ e s„ UDQV FFFF ± UDQW QDSP €„ QDQT FFFF COMIT T.I.M. s„ NRJ GROUP ELECTRIC PORTUG

C e ± PRDHW HDSV e qf e q‚ SHDQR HDHR ± ± s„ IVDTH QDTV PHDIH HDQH COMM.BANK OF GR TISCALI durant vos vacances PEARSON ENDESA iƒ

e ± e C IVDQH HDQV e iƒ e hi QHDWS HDIT ± ± IQDQH TDTU s„ QDWR HDUT COMMERZBANK VERSATEL TELECO xv PRISA ENEL

e e ± PVDSH FFFF hi e p‚ QWDWW HDIS ± QDQP PDQH e„ QQ FFFF CREDIT LYONNAIS VODAFONE GROUP qf PROSIEBEN SAT.1 EVN

e ± PIDRT FFFF €„ e hu IUDVQ IDVS ± QDUR ps RDPR FFFF DANSKE BANK f DJ E STOXX TCOM P TRHDSI PT MULTIMEDIA R FORTUM

e ± QRDPH PDUH

p‚ e xy SDRS FFFF ± IWDUR IDHS DNB HOLDING -A- PUBLICIS GROUPE GAS NATURAL SDG iƒ

e C gr RWRDRI HDSQ

± e hi WWDVH HDTH ± PSDUH HDUU DEUTSCHE BANK N PUBLIGROUPE N HIDRO CANTABRIC iƒ

e ± ± qf IHDIH HDRT

e C fi IVHDIH HDWW IUDHI HDUI DEXIA CONSTRUCTION un seul numéro REED INTERNATIO IBERDROLA iƒ

e ± ±

qf ITDSV IDSV C hi RWDQS HDQH

QDPQ HDRW

DRESDNER BANK N e REUTERS GROUP INNOGY HOLDINGS qf

±

QVDQH HDUS

ACCIONA iƒ

e e ± ± VW QDSV

v e q‚ PHDTH IDIS

SDPT FFFF

EFG EUROBK ERGA e RTL GROUP ITALGAS s„

±

PUDRH HDQQ

ACS iƒ

e C ± qf RDHQ HDQW

e„ SSDSS IDPR ± SDUI HDSS

0803 022 021 SMG qf

ERSTE BANK KELDA

IDIT FFFF

AGGREGATE IND qf e ± ±

iƒ PR P

ƒi ISDUQ IDQW

WDWI FFFF

FOERENINGSSB A SOGECABLE R NATIONAL GRID G qf

e C

VDSH IDIW

AKTOR SA q‚

±

qf QDUV FFFF

qf IIDIP IDIP

± RDHP HDUV

HALIFAX GROUP (0,99 F TTC/mn) TAYLOR NELSON S INTERNATIONAL P qf

QHDHP FFFF

AMEY qf

± ± IDVV RDUT qf e qf ITDTT HDIW ±

IPR IDRQ

HSBC HLDG e TELEWEST COMM. OESTERR ELEKTR e„

±

IUDSI QDPT

UPONOR -A- ps e C e ± p‚ RSDQS RDWW

hi ITDIS HDQI

WDVV FFFF

IKB e TF1 PENNON GROUP qf

±

IVDRH HDRW

AUREA R iƒ

e ± ±

qf UDPH HDTS

C fi RWDPS HDRR

IIDIR I

KBC BANCASSURAN TRINITY MIRROR POWERGEN qf

e C

IHDIR HDQH

ACESA R iƒ

± ±

qf IPDRV HDSH qf IIDHU IDIP ± UDSV IDTQ

LLOYDS TSB UTD BUSINESS ME SCOTTISH POWER qf

UDQI FFFF

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± e qf QDIU FFFF ps PIDHI IDSW ± e C xv IPDVS QDVP

q‚ QW HDPT

LASMO FINNLINES ± IHDQR VDPP

NAT BANK GREECE e UNITED PAN-EURO SEVERN TRENT qf

±

RRDTH TDTP

BOUYGUES p‚

C e qf PDPT HDUH qf QDPH FFFF e ± ± p‚ USDQS PDHV

e C WVDSH HDSI p‚ LATTICE GROUP FKI IVIDSH HDTU

NATEXIS BQ POP. VIVENDI UNIVERS SUEZ LYON EAUX p‚

±

RDRP PDUT

BPB qf e ±

± e e„ VUDUH HDQR ± hu ISDTV HDRQ ± xv SIDSS IDIS UDQW IDRV

ƒi OMV AG PSDWI FFFF

NORDEA e FLS IND.B VNU SYDKRAFT -A- ƒi

IHDQS FFFF

BRISA AUTO-ESTR €„ e

± e xy WDWP FFFF ± e„ QWDVS HDQQ ±

xv PSDRH HDWU VDWI IDRV

hu PETROLEUM GEO-S PQDSU FFFF

NORDEA FLUGHAFEN WIEN WOLTERS KLUWER SYDKRAFT -C- ƒi

e C

IHDUH HDHW

BUZZI UNICEM s„ e ±

e C iƒ IWDUW HDWS e ± iƒ PT HDUV ± qf IPDRP PDPP

C PHDWI IDQU s„ REPSOL YPF IWDIQ PDSP

ROLO BANCA 1473 GAMESA WPP GROUP THAMES WATER qf

±

QDIS HDSH

NOVAR qf e ±

xv TTDHT HDWW ± C ± qf IPDUV IDTW PDIP

RISDPU e qf PSDTQ HDPS ROYAL DUTCH CO ± PPDSI HDUW

ROYAL BK SCOTL GKN f DJ E STOXX MEDIA P FENOSA iƒ

±

QHDUR HDRI

CRH PLC qf e

± e s„ TDTT HDTH ± ±

xv PRDPS HDSQ C IIDWH PDPV

ƒi SAIPEM WDRT HDIU

S-E-BANKEN -A- e HAGEMEYER NV UNITED UTILITIE qf

PUDQW FFFF

CIMPOR R €„

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C WDHV HDVT qf e e C

q‚ RDRR HDRS IUDPI HDHT

s„ SHELL TRANSP IHDPT FFFF

SAN PAOLO IMI HALKOR VIRIDIAN GROUP qf

e C

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COLAS p‚ e ±

p‚ ISVDQH HDRR ±

C qf SDVS HDVH

ITDUH FFFF

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e C

IQDQS HDWI

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±

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e QSPDHS e ± ±

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e e C

xv QRDRH HDPH

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PV QDUH

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ISDSV HDUH

GRUPO FERROVIAL iƒ ALTADIS

e

±

ƒi RDII FFFF

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SWEDISH MATCH IFIL s„ e

± iƒ VDTH IDIS

TDWP FFFF

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±

± gr IUUDWP IDTP RDIU HDQU

UBS N SERVICES FINANCIERS IMI PLC qf

e e C q‚ SDVR HDTW ±

SVDSH HDVS

HEIDELBERGER ZE hi ATHENS MEDICAL

e C e

s„ SDTT HDIV

PRDSH FFFF

UNICREDITO ITAL INDRA SISTEMAS iƒ C

± e C PIDIU HDSW e qf e„ TQDTT HDPS UDHP HDSU

HELL.TECHNODO.R q‚ 3I GROUP AUSTRIA TABAK A EURO

hu VSDUV FFFF ±

PPDVH IDWI

UNIDANMARK -A- e IND.VAERDEN -A- ƒi ±

C RR HDQR

e fi qf QDRS FFFF

IRDPH HDUI

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QRUDIS HDQP

±

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f DJ E STOXX BANK P e INVESTOR -A- ƒi e

± RQDWT FFFF e q‚ ± hi IIUDWS HDHR PSDIS HDSW

HOCHTIEF ESSEN hi ALPHA FINANCE BEIERSDORF AG

±

ISDSI HDQT

INVESTOR -B- ƒi

± e ± qf PPDWT IDUR p‚ RPDUS IDHR ± IPQWDPU HDPT

HOLDERBANK FINA gr AMVESCAP BIC NOUVEAU

±

UQDHS HDWI

e ISS hu ± ± PVDPH IDRH e hi qf VDPH IDQP IIVDSH FFFF

IMERYS p‚ BHW HOLDING AG BRIT AMER TOBAC

e

±

IDIV QDPV

PRODUITS DE BASE e ps JOT AUTOMATION e C

QDTV FFFF e €„ p‚ IIHDRH HDRS ± WDVH IDSI

ITALCEMENTI s„ BPI R CASINO GP ´

± MARCHE

ƒi PQDPR HDWS

e ± KINNEVIK -B- ± qf UDUT HDPH C ± e gr PVWRDPP IDHP iƒ IHDUT HDQU IHT HDSU

ACERALIA LAFARGE p‚ BRITISH LAND CO RICHEMONT UNITS

hu WWDIW FFFF

C e e C COPENHAGEN AIRP ± C UDUV HDVI e qf p‚ VUDIH IDRU iƒ QTDSR HDTQ QDQT PDRR

ACERINOX R MICHANIKI REG. q‚ CANARY WHARF GR CLARINS

e Cours % Var.

±

UPDSH IDTW

e KONE B ps e qf TDHR FFFF ± ± fi SVDPH FFFF q‚ QVDWH HDPT IDVP IDTW

ALUMINIUM GREEC PILKINGTON PLC qf CAPITAL SHOPPIN DELHAIZE 14/02 10 h 02 f en euros 13/02

e

±

PQR HDSI

p‚ e C

± C RDSV FFFF qf LEGRAND fi RUDTH HDPI qf UHDIU IDII IHDRT IDHT

ANGLO AMERICAN RMC GROUP PLC qf CATTLES ORD. COLRUYT

e C

hi SSDRH HDUQ

C ± qf IVDIW FFFF

e C LINDE AG qf RDRW HDQS ƒi PHDUW IDTQ IUHDIH HDHT

ASSIDOMAEN AB SAINT GOBAIN p‚ CLOSE BROS GRP FIRSTGROUP AMSTERDAM

e C

QQDWS HDUR

e hi e ± PDIU HDRT

s„ MAN AG ± qf IDWT FFFF fi RTDSH FFFF RRDWP HDRW

BEKAERT SKANSKA -B- ƒi MONTEDISON FREESERVE

FFFF

e ITDWH

IRDVH FFFF e hi AIRSPRAY NV ± C fi TS FFFF

± TDUV HDPQ MG TECHNOLOGIES qf qf RDRW PDHS PDWP HDSR

BILLITON TAYLOR WOODROW qf COBEPA GALLAHER GRP

FFFF

e HDSI

IW FFFF e ps ANTONOV C

e ± e C hi QWDVH IDWU ± e RHDVS HDIP WARTSILA CORP A fi e„ RIDIS HDUS ISTDWH IDTW

BOEHLER-UDDEHOL TECHNIP p‚ CONSORS DISC-BR GIB

R FFFF

e C

IIDQI HDHW e ps C/TAC C ±

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BUNZL PLC TITAN CEMENT RE q‚ CORP FIN ALBA GIVAUDAN N

QDVH FFFF

±

qf RDTR IDQQ C CARDIO CONTROL ± e

C PIRDTV IDUW e gr hi UR IDHW IDPS FFFF qf MORGAN CRUCIBLE TPDVS HDUP

CORUS GROUP VINCI p‚ CS GROUP N HENKEL KGAA VZ

PQDWH FFFF

± e C RSDVI PDHP

e ƒi CSS ± VUDRH HDVI e hi ± qf IIDHT IDIP ± RDPT HDRU q‚ NETCOM -B- PPDHT HDTQ

ELVAL WIENERB BAUSTOF e„ DEPFA-BANK IMPERIAL TOBACC

UDSH FFFF

e ± PSIDWV PDHV hu HITT NV e ± e

hi QWDPH PDPR ± ± €„ IIDIS FFFF xv QDUT RDHV HDUW

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IWDQH FFFF

C INNOCONCEPTS NV IRDUW HDQP

qf e ± qf IPDRP FFFF ± ps IIDQS IDPP ITDIS HDPW

JOHNSON MATTHEY qf MAN GROUP EXEL KESKO -B-

IIDVS FFFF

e ± C NEDGRAPHICS HOLD ± WDQW IDVH e qf e

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FFFF

e e SOPHEON PDRR ± e IQDIH FFFF

e ps fi QPDUH IDHT ± xv IH FFFF UDUH HDPT METSAE-SERLA -B ps CONSOMMATION CYCLIQUE FORTIS (B) PARTEK LAURUS NV

FFFF

e PROLION HOLDING WR ± C qf RDUS FFFF

xv QPDTH IDHT qf PDVW FFFF QIDHP HDQT

HOLMEN -B- ƒi e FORTIS (NL) PENINS.ORIENT.S MORRISON SUPERM

±

RSDWS HDTS

ACCOR p‚

FFFF

e e RING ROSA PDIH ± C ±

e C

p‚ IHHDWH HDWV ps IHDSS RDWS qf IRDPI HDQQ

WDSH HDSQ

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e C

UQDHS IDIV

ADIDAS-SALOMON hi

HDHP FFFF

e C RING ROSA WT e ±

± fi RQDUH HDTV qf TDPR IDHP ± qf RDVI HDQP SQDQH HDQU

PECHINEY-A- p‚ e GIMV PREMIER FARNELL SAFEWAY

±

PQDPU HDIQ

AGFA-GEVAERT fi

FFFF

UCC GROEP NV TDQH ±

e ±

qf RDRW HDQS qf ITDIP HDIW qf TDHU FFFF RDRH FFFF

RAUTARUUKKI K ps GREAT PORTLAND RAILTRACK SAINSBURY J. PL e C

PIDTT HDPV

AIR FRANCE p‚

e ±

qf UDSH FFFF ± xv IVDVH IDSU qf IDPI FFFF IWDTP HDTR

RIO TINTO qf HAMMERSON RANDSTAD HOLDIN STAGECOACH HLDG

RDPQ FFFF

AIRTOURS PLC qf

e ± e e C

xv VHDSU HDHR hi IQDHS FFFF qf QDQT FFFF QDSV PDPW

SIDENOR q‚ e ING GROEP RENTOKIL INITIA T-ONLINE INT ±

IDWT HDSI

ALITALIA s„

e e C

± ± hu UQDRS FFFF iƒ IRDWS QDVT

qf RDIT HDUS PVDRP HDUV

SILVER & BARYTE q‚ e REALDANMARK REXAM TERRA NETWORKS BRUXELLES

±

IS HDTH

AUSTRIAN AIRLIN e„

C ±

e C qf IRDIW HDII

qf RDII HDQV

qf IDWV FFFF VIDQH IDTP

SMURFIT JEFFERS LAND SECURITIES REXEL p‚ TESCO PLC FFFF

e TDQH

± ARTHUR

IQDQR IDIW

AUTOGRILL s„

C

e e C

e C qf UDUH IDPR ± xv PTDUH HDPQ ps IHDSS HDRU PPDQH HDRS

STORA ENSO -A- LIBERTY INTL e„ TNT POST GROEP FFFF RHI AG HDSW

± ENVIPCO HLD CT

RSDSU PDSV

BANG & OLUFSEN hu

e e e C

±

hi IQH FFFF

± p‚ VDVQ IDVW ps IHDSS HDQV

QITDIT HDRI

STORA ENSO -R- MARSCHOLLEK LAU gr WANADOO FFFF e RIETER HLDG N PH

± FARDIS B

PDHS IDWI

BENETTON GROUP s„

e ± e

s„ IPDQI HDPR xv UDVH FFFF ƒi PQDUR FFFF QDIR FFFF

SVENSKA CELLULO MEDIOBANCA qf WORLD ONLINE IN FFFF ROLLS ROYCE HDVQ

± INTERNOC HLD

IPDQW HDIQ

BERKELEY GROUP qf

e

e ±

± iƒ IUDTH RDQS

RQIDWI HDRR

hi PH FFFF ± PTDRU IDHR

THYSSENKRUPP METROVACESA ƒi f DJ E STOXX N CY G P FFFF SANDVIK WDIV

± INTL BRACHYTHER B

TDRH IDTW

BRITISH AIRWAYS qf

e C

qf THDTT FFFF

C fi RHDIW HDIH

RWSDHT HDIQ

UNION MINIERE PERPETUAL PLC gr FFFF

e SAURER ARBON N SDSH

± LINK SOFTWARE B

II PDTS

BULGARI s„

e ±

qf ISDRP IDII

± e ps QIDVH IDPR

TWDVH FFFF

UPM-KYMMENE COR PROVIDENT FIN p‚ FFFF SCHNEIDER ELECT HDRS

e C PAYTON PLANAR

RV HDWS

CHRISTIAN DIOR p‚

e

e ±

xv RSDRH IDUQ ± IRDSU IDPW

p‚ e ±

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USINOR e RODAMCO CONT. E SEAT PAGINE GIA s„ COMMERCE DISTRIBUTION

±

IHRDQH HDRV

CLUB MED. p‚

e

e ±

xv RRDVH HDRR ± q‚ IHDUP HDQU

±

PDUR HDSU

VIOHALCO e RODAMCO NORTH A SECURICOR qf ±

PRDWH FFFF qf VDQQ HDQV

DT.LUFTHANSA N hi ALLIANCE UNICHE

e

qf PIDQH FFFF ± e„ QIDWI HDIW

SCHRODERS ± PHDQS HDPU

VOEST-ALPINE ST SECURITAS -B- ƒi e

±

ITDSI HDTU hi QSDSH FFFF

ELECTROLUX -B- ƒi AVA ALLG HAND.G

e FRANCFORT ±

p‚ USDUS HDVS ± TDSI HDPR

qf SIMCO N VDVT FFFF

J DWETHERSPOON e SERCO GROUP qf ± ±

UDTQ RDHQ qf WDTT HDIT

EM.TV & MERCHAN hi BOOTS CO PLC

FFFF

UNITED INTERNET IUDPR

e ±

qf TDVI HDPQ ± p‚ IWDPS HDVV

SLOUGH ESTATES e C TV HDUR

WORMS N hi

C SGL CARBON e ±

VDIR HDSV xv QIDTH IDVT

EMI GROUP qf BUHRMANN NV

FFFF

AIXTRON IISDSH e C

p‚ IVPDIH HDTI ± HDQT

f IVHDTW UNIBAIL

QDPP FFFF DJ E STOXX BASI P qf

e SHANKS GROUP e C ±

HDUR IDQQ p‚ TVDRH IDII

EURO DISNEY p‚ CARREFOUR

FFFF

e AUGUSTA TECHNOLOGIE PHDQP

iƒ UDTH FFFF

VALLEHERMOSO e C

QUDTW HDRV

p‚ e

± SIDEL

PDVR PDIT p‚ PSS FFFF

GRANADA qf CASTO.DUBOIS

±

WRDHS

e BB BIOTECH ZT-D IDUV ±

PPDTH IDUR

WCM BETEILIGUNG hi ±

qf PDRP RDQS

e C e

INVENSYS ± ISH QDUQ iƒ IRDIH IDUR

HERMES INTL p‚ CC CARREFOUR

FFFF

BB MEDTECH ZT-D ISDVS

±

HDQU

f DJ E STOXX FINS P QHPDUU e

CHIMIE ± PPDTI RDIW

e hi

SINGULUS TECHNO ± s„ IDIT FFFF gr IQQDQT

HPI CHARLES VOEGELE SDHW

±

PIDPS

BERTRANDT AG HDRU

± ƒi IVDIV HDTI

e e C e ± SKF -B- IRWDSH HDQQ xv PWDRS HDTV iƒ IWDHP FFFF

AIR LIQUIDE p‚ HUNTER DOUGLAS CONTINENTE

FFFF

BETA SYSTEMS SOFTWA TDQS

qf IIDPI FFFF C C e C e e

SQDRH HDHW xv PTDWS HDUS fi PQT HDPI

AKZO NOBEL NV xv KLM SMITHS GROUP D’IETEREN SA

FFFF

ALIMENTATION ET BOISSON CE COMPUTER EQUIPME IPDQS ±

hu PVDRP HDWQ

e C

± ±

RTDUS HDUS qf QDTW HDRP qf SDVP HDPU

BASF AG hi HILTON GROUP SOPHUS BEREND - DEBENHAMS

±

IDWQ

CE CONSUMER ELECTRO IRDPS

± qf UDVR IDWT

e e C ± ± SPDTH FFFF p‚ TUDRH HDIS qf TDUV HDWP qf QDWU RDSQ BAYER AG hi LVMH ALLIED DOMECQ SPIRENT DIXONS GROUP

qf TDQU FFFF

C e e ± ITDHR HDPH hi WQDTH PDQH qf V FFFF p‚ PHP FFFF BOC GROUP PLC qf MEDION ASSOCIAT BRIT F T.I.GROUP PLC GAL LAFAYETTE

±

gr IIWTDWV IDHV C e C e e ± ± PHDHV IDRI p‚ RDTS HDRQ qf IIDVW HDPT hi RHDQH HDTP

CELANESE N hi MOULINEX BASS TECAN GROUP N GEHE AG e CODES PAYS ZONE EURO

e ±

IVDRT QDIH e e iƒ ± ± ±

UHDUS FFFF iƒ IRDWS QDVT e„ RQDUS HDRT qf UDWP HDUW

CIBA SPEC CHIMI gr NH HOTELES BBAG OE BRAU-BE TELEFONICA GREAT UNIV STOR FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

e C C C e e iƒ U HDSU ± ± QTQ HDIV qf SDTS HDST e„ RPDIS HDUI xv WPDSH HDWI CLARIANT N gr P & O PRINCESS BRAU-UNION TPI GUCCI GROUP

e IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande ± C e C p‚ RSDWQ HDIS ± QUDTH FFFF qf RDPH HDQU qf UDPQ IDIH ƒi PPDHU QDIU DEGUSSA-HUELS hi PERSIMMON PLC CADBURY SCHWEPP THALES HENNES & MAURIT

e e e LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche xy IVDWW FFFF ± ± ± ± QWDPH HDPH xv QTDSU PDWU hu TRDQR IDHQ hi QVDQH IDIT

DSM xv ROY.PHILIPS ELE CARLSBERG -B- TOMRA SYSTEMS KARSTADT QUELLE

FI : Finlande - BE : Belgique - GR : Gre`ce.

± C C C e qf TDQH HDWW SIQWDPI HDHT hi RPDRS HDQS hu THDWW FFFF qf UDST HDPI EMS-CHEM HOLD A gr PREUSSAG AG CARLSBERG AS -A TRAFFICMASTER KINGFISHER

± ± ± gr PQHDTI PDHU UDWS FFFF qf PDUR FFFF hu RTDPR HDSV qf QDTI HDVT ICI qf RANK GROUP DANISCO UNAXIS HLDG N MARKS & SPENCER CODES PAYS HORS ZONE EURO

e C e C e ± ± e„ PWDRH HDTI SDWS FFFF si IPDQH HDVP p‚ IRWDPH HDVV qf VDQT PDPH

KEMIRA ps RYANAIR HLDGS DANONE VA TECHNOLOGIE MATALAN CH : Suisse - NO : Norve`ge - SE : Sue`de

e C C C e e ±

± xv IQDQH HDUS qf IHDVR gr ISRDVQ IDIR q‚ WDWP hi SRDRH PDHT HDUR

LAPORTE HDIR SAIRGROUP N DELTA HOLDINGS VEDIOR NV METRO GB : Grande-Bretagne - DK : Danemark.

C ± ± ± TUQDQH FFFF hu IPDRU PDPH qf IHDWW HDSU hu SSDTP HDPR qf IPDPQ IDVW LONZA GRP N gr SAS DANMARK A/S DIAGEO VESTAS WIND SYS NEXT PLC

20 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 FINANCES ET MARCHÉS

C ± ± QSIDWP SDPI IVGHS UUDUH SHWDTV IDSP IWGIP QQDVH PPIDUI HDQH QIGHV ALCATEL...... w SQDTS EURAFRANCE...... w REMY COINTRE..... w

± Paiement QQIDPT RDQT FFF HDUS RDWP FFF QHGHW SQDSH QSHDWR FFF HQGHU SHDSH w w

ALCATEL O ...... EURO DISNEY ...... RENAULT ...... Cours Cours % Var.

dernier C International ± f IVRDTS IDPQ IIGHW IDIH UDPP FFF FFF VIDQH SQQDPW IDTQ QHGHT

ALSTOM ...... w PVDIS EUROTUNNEL ...... w REXEL...... w en euros en francs veille

 le™tion

ne se coupon (1)

± ± ± SHQDUU IDSR QHGHT RWDTS QPSDTV TDQP HTGHU ITDTI IHVDWS HDUV ISGHS VALEURS FRANCE ALTRAN TECHN .... w UTDVH FAURECIA...... w RHODIA ...... w

C ± ± TPQDIT RDTU FFF QVDHI PRWDQQ HDHQ HWGHT TDVU RSDHT IDPW PSGHT FFF FFF FFF HPGHS ATOS CA ...... w WS FIMALAC SA C ...... w ROCHETTE (LA ...... ADECCO ......

C ± FFF FFF HIGHU WV TRPDVR QDWP ITGHT WQDWH TISDWR HDWU HWGHS FFF FFF FFF HWGHP ARBEL...... FFF F.F.P. (NY)...... ROYAL CANIN...... w AMERICAN EXP......

VALEURS FRANCE C ± ± SUUDWH HDTP HSGHT FFF FFF FFF IRGHT TR RIWDVI HDQW PTGHT PQDVH ISTDIP SDUV HSGIH w VVDIH

b AVENTIS ...... FINAXA ...... ROUGIER #...... AMVESCAP EXP......

± WIIDUV HDTR HWGHS FFF FFF FFF FFF FFF FFF FFF PPGHT FFF FFF FFF PPGHW Le titre du spécialiste des équipements AXA ...... w IQW FIVES-LILLE ...... RUE IMPERIAL...... ANGLOGOLD LT ....

C

± SSUDST FFF IWGHT QH IWTDUW FFF HSGHT RVDRP QIUDTI RDRU PHGHT PRDPT ISWDIR IDUV HIGHP

électriques Legrand gagnait 0,13 %, à AZEO(EXG.ET ...... w VS FONC.LYON.#...... SADE (NY) ...... A.T.T. #......

± ± ± UWTDWW FFF PPGHT UQDQS RVIDIR TDVH PPGHT IPS VIWDWS QDQQ IHGHU ISDSV IHPDPH HDPT ISGIP w IPIDSH w w

235,5 euros, mercredi 14 février dans les BAIL INVESTI...... FRANCE TELEC ..... SAGEM S.A...... BARRICK GOLD......

C ± VRWDRT FFF IQGHT RTTDWH QHTPDTT HDRI IWGHU USDQH RWQDWR PDPU IHGHU FFF FFF FFF ISGHP BAZAR HOT. V...... IPWDSH FROMAGERIES...... SAGEM ADP...... COLGATE PAL......

C

± ± PVHDRP IDHR HWGHP PHP IQPSDHQ FFF IQGHT ITWDSH IIIIDVS HDPW HQGHU WDQV TIDSQ QDHV PHGII premiers échanges. Objet d’une offre publi- BIC...... w RPDUS GALERIES LAF ...... w SAINT-GOBAIN...... w CROWN CORK O....

± ± FFF FFF HIGHU RSDHS PWSDSI SDIT IIGHS FFF FFF FFF HQGHV RRDRH PWIDPR HDPP IVGIH

que d’échange (OPE) amicale de Schneider, BIS ...... FFF GAUMONT # ...... SALVEPAR (NY ...... DE BEERS #......

C ± ± TRQDIU HDHS PTGHS IHHDSH TSWDPR IDQU IHGHU TRDPS RPIDRS HDSR HSGHT II UPDIT FFF ISGII BNPPARIBAS...... w WVDHS GECINA...... w SANOFI SYNTH...... w DIAGO PLC......

C ± ± Legrand a publié un résultat net 2000 en ± IQHRDUH HDHS PUGIP UIDSS RTWDQR HDRW IPGHU TWDSS RSTDPP HDQT HWGHT QTDHP PQTDPV HDRU HIGHQ BOLLORE...... w IWVDWH GEOPHYSIQUE...... w SCHNEIDER EL...... w DOW CHEMICAL....

C C ± ± QIIDSV QDHT HQGHU PUDQW IUWDTU HDRH ITGHT SPDVH QRTDQS HDSU HUGHT RTDSH QHSDHP HDHP IRGIP hausse de 15,5 %, à 235 millions d’euros. BOLLORE INV...... RUDSH GFI INFORMAT ..... w SCOR ...... w DU PONT NEMO ...

± ± ±

PSWDIH HDIQ IPGHS PHDWH IQUDIH HDRV QHGHT TIDIH RHHDUW HDRW HWGHT HDUT RDWW FFF QIGIP

b L’action Orange perdait 3,51 %, à BONGRAIN ...... QWDSH GRANDVISION...... w S.E.B...... w ECHO BAY MIN ......

C ± ± PWHDPT UDQS HPGHT FFF FFF FFF QIGHS RTDSH QHSDHP HDTS ITGIP ITDPS IHTDSW HDQI HRGHS BOUYGUES ...... w RRDPS GROUPE ANDRE... SEITA...... w ELECTROLUX ......

± ± ± ± QQRDSR IDVQ PTGHS VRDSS SSRDTI IDTW QHGHS ITDSH IHVDPQ IDRW PPGHT IQQDVH VUUDTU HDIS PVGIP 9,07 euros, mercredi matin. La filiale de BOUYGUES OFF..... w SI GROUPE GASCO ... SELECTIBAIL(...... ELF GABON......

C C ± ± PPDVW HDVU FFF VQ SRRDRR IDUP HQGHU QUDSH PRSDWV HDHQ HPGHT IHDQH TUDST QDUR IHGHR

France Télécom avait battu, mardi, tous les BULL# ...... w QDRW GR.ZANNIER ( ...... SIDEL...... w ERICSSON #...... w

± ± ± SHPDRT RDIQ FFF TWDSH RSSDVW PDII IVGHR ITH IHRWDSQ HDWW PHGHT FFF FFF FFF HIGHQ w UTDTH

records d’activité, avec 2,53 milliards BUSINESS OBJ ...... GROUPE PARTO.... SILIC CA ...... FORD MOTOR #.....

± ± FFF FFF ISGHU FFF FFF FFF IQGHT USDSH RWSDPS IDIV PVGHT SIDHS QQRDVU IDRS PSGHI B T P (LA CI...... FFF GUYENNE GASC ... w SIMCO...... w GENERAL ELEC ......

C ± SIIDWU FFF IQGHT ISDPS IHHDHQ PDPR PRGHS ITDUH IHWDSR HDHT PIGHW FFF FFF FFF HWGIP d’euros échangés, soit un total de BURELLE (LY) ...... UVDHS HAVAS ADVERT ..... w SKIS ROSSIGN ...... GENERAL MOTO....

± ±

PPDSH FFF HQGHU IIVDSH UUUDQI FFF HQGHU TUDSS RRQDIH HDVI PSGHR RDHS PTDSU HDPS PRGHQ

261 534 795 actions, selon Euronext Paris. CANAL + ...... w QDRQ IMERYS ...... w SOCIETE GENE ...... w GOLD FIELDS......

C C ± ± IPSRDVS HDRU PTGHS IPRDPH VIRDUH HDTR HQGHU PIIDSH IQVUDQS HDPR HQGHQ RDUH QHDVQ IDUQ HVGHW CAP GEMINI...... w IWIDQH IMMOBANQUE ..... SODEXHO ALLI ...... w HARMONY GOLD ..

Michel Bon, président de France Télécom, a C ± QPHDIU HDHP HWGHT FFF FFF FFF HPGHT FFF FFF FFF QHGII WDRH TIDTT IDHS IHGIP CARBONE-LORR.... w RVDVI IMMEUBLES DE .... SOGEPARC (FI ...... HITACHI # ......

C ±

RRVDHP HDWT IHGHR IWDHU IPSDHW HDWR FFF SUDPH QUSDPI FFF PHGHT ITDUH IHWDSR FFF HSGIH reconnu un « manque à gagner » de 3 mil- CARREFOUR ...... w TVDQH INFOGRAMES E .... w SOMMER ALLIB ..... w HSBC HOLDING .... w

C

± ± UPPDVT HDPU HWGHT FFF FFF FFF HRGHR QIDVH PHVDSW HDRU IWGHS IPQDQH VHVDUW IDUS IHGHQ

liards à 4 milliards d’euros dans cette opéra- CASINO GUICH...... w IIHDPH IM.MARSEILLA ...... SOPHIA ...... w I.B.M...... w

± ± ± RTHDRV HDWP HWGHT PWDSS IWQDVR IDWP HRGHU TUDIS RRHDRV HDWT HTGHU FFF FFF FFF HRGIH CASINO GUICH...... UHDPH INGENICO ...... w SOPRA # ...... w I.C.I......

± ± ± ITUHDHU IDUH PTGHS VUDPH SUIDWW FFF QHGHT UUDSH SHVDQU IDUI QIGHS SR QSRDPP IDQU IQGII tion de mise sur le marché. CASTORAMA DU ... w PSRDTH ISIS...... w SPIR COMMUNI .... w ITO YOKADO # ......

C C ± IQSSDPI HDRV IUGHU PQDIS ISIDVS HDPP FFF QIDVT PHVDWW HDVP IUGHU QUDSH PRSDWV FFF HIGHI

b L’action Vinci gagnait 0,96 %, à 63 euros, CEA INDUSTRI...... PHTDTH KAUFMAN ET B..... w SR TELEPERFO ...... w I.T.T. INDUS ......

C ± ± ± TQTDPV IDPU PTGHS IHIDVH TTUDUT HDPW PVGHR IIDTQ UTDPW IDRR IWGHT UDTH RWDVS HDWQ IUGII WU w w

mercredi dans les premières transactions. CEGID (LY) ...... KLEPIERRE ...... STUDIOCANAL ...... KINGFISHER P ......

C C ± QHRDPQ PDVR QHGHQ IHT TWSDQI HDSU HTGHU FFF FFF FFF PUGHW PP IRRDQI IDWT QIGIP CFF.RECYCLIN ...... RTDQV LAFARGE ...... w SUCR.PITHIVI ...... MATSUSHITA......

C C C ± QWPDPT HDSH HWGHT TIDQS RHPDRQ PDPQ QIGHS IVIDQH IIVWDPS HDSS HWGHS QPDSI PIQDPS HDHQ HIGIP Le numéro un mondial de la construction a CGIP ...... w SWDVH LAGARDERE ...... w SUEZ LYON.DE ...... w MC DONALD’S......

± ± ± ± RTSDUQ PDRU PPGHT SUDTH QUUDVQ HDVT QIGHS UIS RTWHDHW IDTS HSGHU VUDPS SUPDQP IDTW HPGHI

annoncé un chiffre d’affaires de 17,23 mil- CHARGEURS...... UI LAPEYRE ...... w TAITTINGER ...... MERK AND CO......

± ± FFF FFF HQGHU SWDHS QVUDQR IDRP HVGHT RSDQH PWUDIS SDHW QHGHS FFF FFF FFF QIGIP FFF w

liards d’euros pour 2000, en hausse de CHRISTIAN DA ...... LEBON (CIE) ...... TF1...... MITSUBISHI C......

C C ± ± QIRDVT HDWS HIGIP PQR ISQRDWR HDSI HPGHP RSDVT QHHDVP HDQH IHGHU PQIH ISISPDTI HDVS QIGHS CHRISTIAN DI...... w RV LEGRAND ...... w THALES (EX.T...... w NESTLE SA #...... w

C

± ± UTTDIT HDHW HPGHT IRR WRRDSV HDTW HPGHP ISTDWH IHPWDPH IDTW QIGHS FFF FFF FFF IVGHS 10,3 % et supérieur au consensus des analys- CIC -ACTIONS ...... IITDVH LEGRAND ADP...... TECHNIP...... w NORSK HYDRO......

C

± ± ± QRUDTT HDWQ PIGHT RSDVH QHHDRQ HDWU IHGHU RWDVH QPTDTU IDUV FFF RVDWV QPIDPW IDQH HUGIP

tes (16,6 milliards). Le groupe a en outre CIMENTS FRAN ..... w SQ LEGRIS INDUS ...... w THOMSON MULT . w PFIZER INC......

C ± ± ± SUIDQR IDRU PIGHU VDTP STDSR QDUW FFF ISVDRH IHQWDHR HDQV IRGHT SIDUH QQWDIQ HDQW IHGHI CLARINS...... w VUDIH LIBERTY SURF...... w TOTAL FINA E ...... w PHILIP MORRI ......

C ± ± fait état d’une progression de 10 % de son ± TVRDIT HDRV HPGHS IPHDPH UVVDRT HDRI HQGHU SHDRH QQHDTH QDHV QHGHS VHDUS SPWDTW HDVI ISGHP CLUB MEDITER ..... w IHRDQH LOCINDUS...... TRANSICIEL # ...... w PROCTER GAMB ....

± ± ± ± PRPDSU HDUP ISGHT VHDUH SPWDQT HDRW ISGHT RIDWH PURDVS RDIP FFF IWDSI IPUDWV PDRS ISGHW

carnet de commandes au 31 décembre CNP ASSURANC .... w QTDWV L’OREAL...... w UBI SOFT ENT ...... w RIO TINTO PL......

C

± ± ± TPVDUQ HDWV QIGHS VPDSH SRIDIT HDVR HWGHT IVPDIH IIWRDSH HDTI IQGHT UHDSH RTPDRS PDHV HSGHI

2000. COFACE...... w WSDVS LOUVRE #...... UNIBAIL ...... w SCHLUMBERGER...

C C C ± IHUQDVH IDHS HTGHT TUDUS RRRDRI HDTU HIGIP IIIDRH UQHDUR QDIQ PWGHT ITDWV IIIDQV PDWI QIGIP w ITQDUH w w

b COFLEXIP ...... LVMH MOET HE.... UNILOG ...... SEGA ENTERPR......

C C ± QUQDWH PDUH PQGHV IHRDIH TVPDVS HDPW QHGII IRDST WSDSI IDQT HQGHU VDTH STDRI FFF HPGII Le titre Vivendi Universal cédait 0,45 %, COLAS...... w SU MARINE WENDE... w USINOR...... w SEMA GROUP #...... w

C ± FFF FFF PPGHT IPDSH VIDWW QDRV QIGHQ SQDVH QSPDWH IDST IPGHU FFF FFF FFF PHGHW

à 76,6 euros, mercredi matin. Le groupe a CONTIN.ENTRE..... FFF MAUREL ET PR...... VALEO ...... w SHELL TRANSP ......

± ± ± ± QRSDQT PDIR FFF TDSH RPDTR IDSP HRGHU SSDHS QTIDIH HDTQ HSGHU UUDUH SHWDTV PDUS QIGIP SPDTS w w

annoncé un chiffre d’affaires provisoire de CPR...... METALEUROP ...... VALLOUREC ...... SONY CORP. # ......

C C ± VUDUU TDTI HQGHU RHDWS PTVDTI IDII QHGHS QQ PITDRU PDQU PQGHS VQ SRRDRR FFF QIGIP CRED.FON.FRA...... IQDQV MICHELIN ...... w VIA BANQUE ...... T.D.K. # ......

± ± ± PTHDHW I ISGHS PQDIS ISIDVS FFF QHGHT TSDHS RPTDUH HDSR HIGHV TDSS RPDWU IDPI IHGIP 41,7 milliards d’euros en 2000 (+ 36,5 %). CREDIT LYONN ..... w QWDTS MONTUPET SA...... VICAT...... TOSHIBA #......

C C C ± IQWDQW HDWS FFF RDTS QHDSH HDRQ IRGHW TPDTS RIHDWT HDRH PUGHT VQDWH SSHDQS TDRU IHGIP CS COM.ET SY...... PIDPS MOULINEX ...... VINCI...... w UNITED TECHO.....

C ± ± SPRDUU HDPS PHGIP WVDSH TRTDIP HDSI PVGHU RRDVR PWRDIQ HDRU FFF HDTT RDQQ FFF FFF DAMART ...... VH NATEXIS BQ P ...... w VIVENDI ENVI...... w ZAMBIA COPPE......

C ± ± WUVDTW HDVV QHGHS PQDWH ISTDUU HDVQ FFF USDPH RWQDPV PDPU FFF DANONE...... w IRWDPH NEOPOST ...... w VIVENDI UNIV ...... w

C ± IRIHDQI PDPV HWGHS PHDWH IQUDIH FFF HSGHT VDVS SVDHS IDTU FFF

PREMIER MARCHE´ DASSAULT-AVI...... PIS NORBERT DENT ... WANADOO...... w ABRE´VIATIONS ± ± QTSDUH QDVV HIGHU FFF FFF FFF PHGHT IWDPS IPTDPU HDVV HSGHS

DASSAULT SYS...... w SSDUS NORD-EST...... WORMS (EX.SO......

B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes.

± ± ± RIVDSH PDRS IWGHS PVDQP IVSDUU IDTQ FFF PTQDIH IUPSDVP HDIW IVGHI ______w TQDVH w w DE DIETRICH...... NRJ GROUP...... ZODIAC......

± SWHDQT FFF HQGHU IUDHS IIIDVR PDIP FFF FFF FFF FFF FFF

DEVEAUX(LY)# ...... WH OBERTHUR CAR.... w ...... SYMBOLES

Â

wi‚g‚ihs IR pi†‚si‚ FFF FFF ITGHT FFF FFF FFF FFF FFF FFF FFF FFF

Cours a` 9h57 DEV.R.N-P.CA...... FFF OLIPAR...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ;

C ±

IHIDHP HDTS PHGHT VDVS SVDHS SDVS FFF FFF FFF FFF FFF

DMC (DOLLFUS..... ISDRH ORANGE ...... w ...... a coupon de´tache´ ; b droit de´tache´ ; # contrat d’animation ; hernier jour de ne go™i—tion des yƒ‚h X PP feÂvrier

± ± IVPDQT HDTV IHGHU QUTDPH PRTUDUI IDSP PPGHT FFF FFF FFF FFF

DYNACTION ...... PUDVH OXYG.EXT-ORI...... o = offert ; d = demande´ ; x offre re´duite ; y demande re´duite ;

±

RPRDUQ HDIS HPGHI SQDSH QSHDWR FFF QHGHT FFF FFF FFF FFF w TRDUS w

EIFFAGE ...... PECHINEY ACT...... d cours pre´ce´dent ; wValeur pouvant be´ne´ficier du service

± Paiement ± WVDHU HDQQ FFF SUDSH QUUDIV PDPI QHGHT FFF FFF FFF FFF w IRDWS

Cours Cours % Var. ELIOR ...... PECHINEY B P ......

dernier de re`glement diffe´re´. France f C FFF FFF FFF TVDQH RRVDHP IDST ISGHT FFF FFF FFF FFF en euros en francs veille ELEC.MADAGAS..... FFF PENAUILLE PO...... w ......

coupon (1) ` ´ C ± IVTDWS HDQS FFF URDPH RVTDUP PDQU IIGHI FFF FFF FFF FFF ENTENIAL(EX...... PVDSH PERNOD-RICAR .... w ...... DERNIERE COLONNE PREMIER MARCHE (1) :

C

± ± QHIDIS HDUR IRGHT RTDSH QHSDHP HDPI QHGHT PUH IUUIDHV HDHR HPGHT FFF FFF FFF FFF ACCOR ...... w RSDWI ERAMET ...... w PEUGEOT ...... w ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi :

± ± ±

RSPDTI HDPP QIGHS IHRDUH TVTDUW IDTW IUGHU PPUDPH IRWHDQQ IDQW HQGHU FFF FFF FFF FFF AGF ...... w TW ERIDANIA BEG...... w PINAULT-PRIN...... w ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement

C C ± PTVDSS HDIH ISGII QIRDSH PHTPDWV HDIT HSGHT IIT UTHDWI HDUV PPGHS FFF FFF FFF FFF

AFFINE(EXIMM ..... RHDWR ESSILOR INTL ...... w PLASTIC OMN...... w ...... dernier coupon ; Jeudi date´ vendredi : compensation ;

C C C IRPDHV HDPV PWGHW UIDWH RUIDTQ HDWI IRGHP UQDHS RUWDIV HDHU HPGHT FFF FFF FFF FFF

AIR FRANCE G ...... w PIDTT ESSO ...... a PSB INDUSTRI ...... Vendredi date´ samedi : nominal.

± ± WVQDWR FFF IIGHS SR QSRDPP HDPV FFF QRDPW PPRDWQ PDRS IPGHU FFF FFF FFF FFF AIR LIQUIDE ...... w ISH EULER...... w PUBLICIS GR...... w ......

C C ± ISSDUW QDPT IHDWH UIDSH FFF SDSH QTDHV HDIV IIV UURDHQ HDVR COALA # ...... PQDUS HIGH BS 01 ...... d OPTIMA DIREC..... GENERALE LOC ....

C ± ± ± PQPDVT IDII IQPDIH VTTDSP IDTP RDTV QHDUH IDTV SUDIH QURDSS PDQW COHERIS ATIX...... QSDSH HIGHWAVE OPT ... w OPTIMS # ...... GEODIS......

C

± ± NOUVEAU ± WVDQW QDPQ IU IIIDSI IDUQ HDUH RDSW PDWR PWDIH IWHDVV IDVS COIL...... IS HIMALAYA ...... OXIS INTL RG ...... SECOND GFI INDUSTRI......

± ± QSDQT FFF QDUS PRDTH UDTR SHDQS QQHDPU PDPQ TVHH RRTHSDHV FFF

CION ET SYS...... SDQW HI MEDIA ...... PERFECT TECH .... ______GRAND MARNIE .. d

C C ±

IWHDTW HDPR VDRH SSDIH PDQQ TDQI RIDQW HDIT RT QHIDUR FFF

´ CONSODATA # ..... PWDHU HOLOGRAM IND.. PERF.TECHNO...... GROUPE BOURB... d C C ±

RTDQV HDPV IHDQH TUDST SDSH IVDSH IPIDQS FFF IRRDVH WRWDVQ HDWI

MARCHE CONSORS FRAN .. UDHU HUBWOO.COM ..... PHARMAGEST I.... MARCHE´ GROUPE CRIT ......

± ± ± ± WIDVQ IDPH IVDRS IPIDHP IDWI SDQW QSDQT HDIW IPUDSH VQTDQS QDVS CROSS SYSTEM.... IR IB GROUP.COM .... PHONE SYS.NE..... GROUPE J.C.D......

C C ± IHTDWP HDQI Q IWDTV FFF QHDWS PHQDHP HDQP ISH WVQDWR QDUQ

CRYO # ...... ITDQH IDP ...... PICOGIGA...... HERMES INTL...... w Â

we‚hs IQ pi†‚si‚

C C C  TPDHS IH IDHU UDHP FFF SWDPH QVVDQQ PDWT QQDPH PIUDUV HDQH CRYONETWORKS. WDRT IDP BON 98 (...... d PROSODIE #...... HYPARLO #(LY ...... wi‚g‚ihs IR pi†‚si‚

C

±

IPDPU HDSQ HDIS HDWV FFF IRDSH WSDII QDSU QWDSH PSWDIH FFF

CYBERDECK # ...... IDVU INTERACTIF B...... d PROSODIE BS ...... I.C.C.#...... d

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 18 h 11

ne se le™tionF

C ± ± ´ ` ITQDHI QDVU HDQH IDWU FFF VDHV SQ PDHP VDIS SQDRT IDVI CYBER PRES.P ...... PRDVS INTERACTIF B...... d PROLOGUE SOF ... Cours relevesa9h57 IMS(INT.META ......

C C ± ± IWDRP IDQQ IS WVDQW PDTT IDTS IHDVP IDPQ UIDVH RUHDWV IDIQ CYBERSEARCH ..... PDWT IGE +XAO ...... PROXIDIS ...... INTER PARFUM ....

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. C ± ± PHDWQ IDSW PV IVQDTU FFF PDVV IVDVW HDTW TQDQH RISDPP HDQI

CYRANO #...... QDIW ILOG #...... QUANTUM APPL.. JET MULTIMED ....

Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille

C ± ± ± WWDHS HDTT PDUH IUDUI SDRU QI PHQDQS IDSW IQQDSH VUSDUH HDRS DALET # ...... ISDIH IMECOM GROUP.. QUALIFLOW ...... L.D.C......

± ± ± ± IHIDQS HDQP VDSH SSDUT IDVS IDPP V IDTI RDIH PTDVW QDHU QVDSH PSPDSR FFF QP PHWDWI FFF ABEL GUILLEM..... ISDRS DATATRONIC ...... INFOSOURCES...... QUANTEL ...... AB GROUPE ...... LAURENT-PERR ....

C C C ± ± RPDQU UDRW PDVH IVDQU SDHV PDPV IRDWT FFF IHDIH TTDPS I UDIH RTDSU HDIR IP UVDUI IDTR AB SOFT ...... TDRT DESK #...... INFOSOURCE B .... R2I SANTE...... ACTIELEC REG ..... LECTRA SYST......

C ± ± ± VRDWS HDQW UPDIH RUPDWR HDSS RRDQH PWHDSW FFF QPDWS PITDIR HDIS WT TPWDUP PDRW IPDRH VIDQR FFF ACCESS COMME .. IPDWS DEVOTEAM #...... w INFOTEL # ...... RECIF # ...... ALGECO #...... LOUIS DREYFU .....

C C ± ± ± ISRDIS PDHV IPDUH VQDQI HDUV PP IRRDQI HDWH RW QPIDRP IDVU SH QPUDWV FFF UT RWVDSQ IDQQ ADL PARTNER ...... PQDSH DMS #...... INFO VISTA ...... REPONSE # ...... ALTEDIA...... LVL MEDICAL......

C C ± ± ± THDQS PDIQ VDHT SPDVU HDWV TDWI RSDQQ PDVQ UDWS SPDIS FFF IRPDIH WQPDII IDVT QQDRH PIWDHW HDRS ALGORIEL #...... WDPH D INTERACTIV ..... INTEGRA NET...... w REGINA RUBEN ... d ALTEN (SVN) ...... w M6-METR.TV A...... w

C ± ISDUR WDHW UDPH RUDPQ FFF FFF FFF FFF PI IQUDUS FFF PISDIH IRIHDWT FFF VIDWS SQUDST HDSS ALPHAMEDIA ...... PDRH D INTERATIVE...... d INTEGRA ACT...... RIBER #...... APRIL S.A.#( ...... MANITOU #......

C C ± ± ± SSDVP WDRU RPDWV PVIDWQ HDIW PDRT ITDIR FFF IQIDQH VTIDPU HDIS IQUDWH WHRDST IDRH THDSH QWTDVS QDPH ALPHA MOS #...... VDSI DIOSOS ...... INTERCALL #...... d RIGIFLEX INT...... ARKOPHARMA # .. MANUTAN INTE...

± ± ± ± ± WHSDPP IDPW RHDTS PTTDTS HDVS IHH TSSDWT FFF IIDIV UQDQR PDUV RPDTV PUWDWT HDUR IRP WQIDRT HDHU ALTAMIR & CI ...... IQV DIREKT ANLAG .... IPSOS # ...... w RISC TECHNOL .... ASSYSTEM # ...... MARIONNAUD P ..

± ± ± ± PTDPR FFF QUDWH PRVDTI RDHS TDTH RQDPW IDRW II UPDIT IDVU IUDRH IIRDIR QDQQ IIU UTUDRU FFF ALDETA ...... d R DIREKT ANLAG .... IPSOS BS00...... SAVEURS DE F...... AUBAY ...... PARCDESEXPOS.... d

C C ± ± ± ± VSDWQ SDHU HDWS TDPQ RDHR UDWH SIDVP TDHR PPDQH IRTDPV HDWH IPTDTH VQHDRR IDRV PPDRR IRUDPH HDPP ALTI #...... IQDIH DURAND ALLIZ.... ITESOFT...... GUILLEMOT BS .... BENETEAU CA# .... PCAS #......

C ± ± ± VIDHI FFF PTDSH IUQDVQ FFF IHDSH TVDVV PDRR WDRR TIDWP IDUU VP SQUDVV IDPH RQDIH PVPDUP HDRT ALTI ACT.NOU...... d IPDQS DURAN DUBOI .... IT LINK...... SELF TRADE...... BOIRON (LY)#...... PETIT FOREST......

C C ± ± ± IRTTDUP HDIV IDWS IPDUW FFF IDWV IPDWW PDHT TR RIWDVI IDRT QSDIH PQHDPR HDPV TH QWQDSU RDHV A NOVO # ...... w PPQDTH DURAN BS 00 ...... d IXO...... SILICOMP #...... BONDUELLE...... PIERRE VACAN......

C C ± ± VQDTQ TDVH IPDTH VPDTS TDUR IDPV VDRH FFF PWDWW IWTDUP IDTT WHDWS SWTDSW FFF PTDHV IUIDHU HDQI ARTPRICE COM.... IPDUS EFFIK # ...... JOLIEZ-REGOL ...... SITICOM GROU.... BQUE TARNEAU... d PINGUELY HAU .... b

C C ± ± ± TDIU IDHS TQS RITSDQQ QDPS ISDQT IHHDUS IDPP VDRH SSDIH IDHV SHDSH QQIDPT IDUS WUDTH TRHDPI FFF ASTRA ...... HDWR EGIDE #...... KALISTO ENTE...... SODITECH ING .... BRICORAMA # ...... POCHET...... d

C C C C ± QRDUU QDUP IIDQR URDQW IDQR IT IHRDWS FFF IHDPH TTDWI VDII IQQ VUPDRP IDSQ IUS IIRUDWP IDUR AUFEMININ.CO.... SDQH EMME(JCE 1/1...... KALISTO NV J...... d SOFT COMPUTI.... BRIOCHE PASQ .... RADIALL # ......

C C ± ± ± ± VRDHQ IDVR SRDSH QSUDSH HDWI RDIH PTDVW VDIV PRDQH ISWDRH IDPS IIDSU USDVW IDWS THDIS QWRDST IDQW AUTOMA TECH .... IPDVI ESI GROUP ...... KEYRUS PROGI ..... SOI TEC SILI...... w BUFFALO GRIL..... RALLYE (LY)...... w

C C C C RSDPT SDHP UDIH RTDSU PDTH HDWP TDHQ QDQU PRDVW ITQDPU FFF WQ TIHDHR FFF QUHDPH PRPVDQS HDHS AVENIR TELEC...... w TDWH ESKER...... KAZIBAO ...... SOI TEC BS 0...... d C.A. OISE CC ...... d RODRIGUEZ GR ...

C C ± ± PSDIP FFF QTDSH PQWDRP PDUT U RSDWP FFF TDQH RIDQQ HDVH PSPDIH ITSQDTU HDUI QS PPWDSV IDHS AVENIR TELEC...... d QDVQ EUROFINS SCI...... LACIE GROUP ...... SQLI ...... C.A. PARIS I...... SABATE SA #......

C C C ± SVDWH SDTS IHDTH TWDSQ T IWDRH IPUDPT FFF TDIS RHDQR SDIQ IRR WRRDSV FFF IIQ URIDPQ IDUR BAC MAJESTIC...... VDWV EURO.CARGO S.... LEXIBOOK #...... STACI # ...... C.A.PAS CAL...... SECHE ENVIRO .....

C C C ± WUDTU PDUT UDQQ RVDHV IDRV PH IQIDIW FFF HDTP RDHU PTDSQ RT QHIDUR IDUU IVDRS IPIDHP FFF BARBARA BUI ...... IRDVW FIMATEX # ...... w LEXIBOOK NOU .... d STELAX...... CDA-CIE DES...... SINOP.ASSET...... d

± ± ± ± IHWDPP PDHT IIDSH USDRR IRDIV QHDRW PHH FFF ISDVH IHQDTR HDQP SU QUQDWH S QH IWTDUW FFF BCI NAVIGATI...... ITDTS FI SYSTEM # ...... w LINEDATA SER...... SYNELEC # ...... CEGEDIM #...... SIPAREX CROI ...... d

± ± ± VTDSW WDSW PDIT IRDIU FFF UDWP SIDWS HDQV PVDPV IVSDSH HDUU IIIDSH UQIDQW FFF PVPDPH IVSIDII FFF BELVEDERE...... IQDPH FI SYSTEM BS...... d MEDCOST #...... SYSTAR # ...... CIE FIN.ST-H ...... d SOLERI ...... d

C ± ± PWDWI QDQW VDSH SSDUT FFF IIPDTH UQVDTI SDPQ SDPH QRDII UDIR SVDIS QVIDRR FFF VT STRDIP FFF BOURSE DIREC .... RDST FLOREANE MED .. MEDIDEP #...... SYSTRAN ...... CNIM CA# ...... SOLVING #......

C C ± ± ± QVTDQT IDIP SDPH QRDII HDWS WRDTH TPHDSR SDRH IRDSH WSDII IDTW STDSH QUHDTP FFF RRDUH PWQDPI HDRS BRIME TECHNO... SVDWH GAMELOFT COM . METROLOGIC G ... TEL.RES.SERV...... COFITEM-COFI..... d STEF-TFE # ......

C C ± ± ± ± ISDUR UDTW QR PPQDHQ IDQU WDWH TRDWR UDTI TDPH RHDTU IDPU SDIS QQDUV HDWT ISUDWH IHQSDUT HDIQ BRIME TECHN...... PDRH GAUDRIOT #...... MICROPOLE ...... TELECOM CITY..... DANE-ELEC ME.... STERIA GROUP .....

C ± ± IIIDSI FFF PRDSH ITHDUI IDHI SDPH QRDII FFF PDHS IQDRS PDQV SIDUH QQWDIQ HDIH RQDVH PVUDQI FFF BUSINESS ET ...... IU GENERIX # ...... MONDIAL PECH ... TETE DS LES ...... ENTRELEC CB ...... SYLEA ...... d

C C ± ± ± ± RSDTS IDVQ RPDPH PUTDVI HDRV UDIP RTDUH HDPV PVDSH IVTDWS IDQV WDRI TIDUQ HDWS QS PPWDSV IDRI BUSINESS INT ...... TDWT GENESYS #...... MULTIMANIA...... THERMATECH I.... ETAM DEVELOP ... SYLIS # ......

C C C ± PSUDRT UDHW WDPH THDQS IDIH IIDUH UTDUS IDST IQDRH VUDWH UDSP WRDUH TPIDIW FFF SHDIH QPVDTQ FFF BVRP ACT.DIV...... QWDPS GENESYS BS00 ..... NATUREX...... TITUS INTERA ...... EUROPEENNE C... SYNERGIE (EX ......

C C ± ± ± PPDQH FFF RWDPQ QPPDWQ HDRU PQDUH ISSDRT QDRW RDRP PVDWW SDWT SH QPUDWV IDWT PSDVH ITWDPR IDSQ CAC SYSTEMES..... d QDRH GENSET...... w NET2S # ...... TITUS INTER...... EXPAND S.A...... TEAM PARTNER ...

C C C ± ± IRRDQI RDQS RHDUH PTTDWU RDQT IVDIW IIWDQP HDRW SI QQRDSR HDPW IR WIDVQ FFF RWDSH QPRDUH HDPH CALL CENTER...... PP GL TRADE #...... NETGEM...... w TRACING SERV..... FINACOR...... d TRIGANO ...... w

C C ± ± IPIDQS QDWH RIDWS PUSDIU HDIP RDQH PVDPI QDIP QPDWS PITDIR PDWU IISDQH USTDQP FFF IWS IPUWDIP FFF CAST ...... IVDSH GUILLEMOT # ...... NETVALUE #...... TRANSGENE # ...... FINATIS(EX.L ...... d UNION FIN.FR......

C C ± ± ± UHVDRQ IDVP HDPS IDTR FFF QDUS PRDTH QDQS IRDTH WSDUU HDTW QWDVH PTIDHU HDSH URDVS RWHDWV HDVI CEREP...... IHV GUYANOR ACTI ... NEURONES # ...... UBIQUS ...... FININFO...... VILMOR.CLAUS .....

C C ± ± ± SDRR PDRU SWDWH QWPDWP FFF WPDUH THVDHU HDRV IHDSH TVDVV PDWT PRDVP ITPDVI QDTI WQDQH TIPDHI HDQP CHEMUNEX # ...... HDVQ HF COMPANY ...... NICOX # ...... UMANIS #...... w FLEURY MICHO ... VIRBAC......

C C C ± ± IPRDSU HDUR WTDPS TQIDQT HDSP QQDTW PPHDWW HDSU HDIS HDWV UDIR TT RQPDWQ IDRP FFF FFF FFF CMT MEDICAL ..... IVDWW HIGH CO.#...... OLITEC...... UNION TECHNO.. FOCAL (GROUP......

´ QQTDPR IQGHP QTDSP PQWDST HPGHP ECUR. TECHNOLOGIES ...... SIDPT CIC PIERRE ......

SG ASSET MANAGEMENT IVHSDUP IQGHP SITDPS QQVTDQV HPGHP E´CUR. TRIMESTRIEL D ...... PUSDPV EUROCIC LEADERS ......

LEGAL & GENERAL BANK Serveur vocal : IVTDRW IQGHP IRPUDUT WQTSDRW HUGHP SICAV et FCP E´PARCOURT-SICAV D ...... PVDRQ MENSUELCIC......

08 36 68 36 62 (2,21 F/mn)

IRTPIDUR IQGHP PQDIV ISPDHS HUGHP

GE´OPTIM C ...... PPPWDHU RENTACIC......

ITPVDIS IPGHP

STRATE´GIE IND. EUROPE .... PRVDPI

QVRVDII HWGHP ´ SVTDTR IHPQDPW IQGHP

Fonds communs de placements UNION AMERIQUE ...... CADENCE 1 D...... IST

Fonds communs de placements

ISQDWQ IHHWDUI IQGHP

 le™tionF

ne se ˆ ´ CADENCE 2 D...... PSRDIV IQGHP

Cours de cloture le 13 fevrier E´CUREUIL E´QUILIBRE C ...... QVDUS Fonds communs de placements

RWHHTDVI IPGHP ´ URUIDHR

IHIIDHQ IQGHP

STRATEGIE CAC ...... CADENCE 3 D...... ISRDIQ

PPIDIW IQGHP UPSDHP RUSSDVP QIGHI

E´CUREUIL PRUDENCE C ...... QQDUP CIC EURO OPPORT ......

´ IHRQIDRP TVRPSDTQ IPGHP ITRTDWI IQGHP

´ STRATEGIE INDICE USA...... CONVERTIS C ...... PSIDHU QHIDQS IQGHP IPDTS VPDWV HPGHP

´ Valeurs unitaires e Date E´CUREUIL VITALITE´ C ...... RSDWR CIC NOUVEAU MARCHE ......

QUQDSU IQGHP

Emetteurs f INTEROBLIG C ...... STDWS IHRUDQH HWGHP

Euros francs ee cours CIC TECHNO. COM...... ISWDTT www.lapostefinance.fr

SWVDPQ IQGHP INTERSE´LECTION FR. D...... WIDPH

´ Sicav Info Poste : IPTVDPW IQGHP CREDIT AGRICOLE ´ ´ IWQDQS

AGIPI www.clamdirect.com 08 36 68 50 10 (2,21 F/mn) SELECT DEFENSIF C......

´ IVPPDSV IQGHP

08 36 68 56 55 (2,21 F/mn) SELECT DYNAMIQUE C ...... PUUDVS

IVVDWV IQGHP

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PVDVI

IHR TVPDPH IQGHP IIVWDVR IQGHP

ADDILYS C ...... SE´LECT E´QUILIBRE 2...... IVIDQW

SQSDWW QSISDVT IQGHP IRSPDRW IQGHP

ATOUT CROISSANCE ...... ´ PPIDRQ PHPDRW IQGHP

AGIPI ACTIONS (AXA)...... QHDVU EURCO SOLIDARITE......

IHQDIU TUTDUS IQGHP IISUDUT IQGHP

ADDILYS D...... SE´LECT PEA DYNAMIQUE .... IUTDSH QSIDWH PQHVDQI IQGHP TPUPDWV IQGHP

ATOUT FONCIER ...... LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WSTDQI

´ ITHUDRP IQGHP

´ PRSDHS IWWDTI IQGHP

AMPLITUDE AMERIQUE C.... QHDRQ SELECT PEA 1 ......

WQDPT TIIDUS IQGHP SRUTDQW IQGHP

3615 BNP ATOUT FRANCE ASIE D ...... LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQRDVU

SRQDQW QSTRDRH IQGHP

IWSDUR IQGHP

AMPLITUDE AME´RIQUE D ... PWDVR SG FRANCE OPPORT. C...... PPTDQR IRVRDTW IQGHP IPWIDWU IPGHP

08 36 68 17 17 (2,21 F/mn) ATOUT FRANCE EUROPE...... SICAV 5000 ...... IWTDWT

SHVDUW QQQUDRR IQGHP

PTIDTT IQGHP

AMPLITUDE EUROPE C...... QWDVW SG FRANCE OPPORT. D......

SSDSQ QTRDPS IQGHP PPTWDHW IPGHP

´ ATOUT FRANCE MONDE...... SLIVAFRANCE ...... QRSDWP

ISVVRDQQ IQGHP

BNP MONE COURT TERME.. PRPIDSS SWUDPT QWIUDUU IQGHP

PSQDWW IQGHP QVDUP SOGENFRANCE C ......

ITHTDQI IQGHP PRRDVV AMPLITUDE EUROPE D...... PTQDWT IQGHP

ATOUT FUTUR C ...... SLIVARENTE...... RHDPR

VUPUIDVH IQGHP

BNP MONE´ PLACEMENT C .. IQQHRDSH

QSQHDRW IQGHP

SOGENFRANCE D...... SQVDPP PUSDHP IVHRDHI IQGHP

PPIDWH IRSSDSU IQGHP IIRIDQU IPGHP

ATOUT FUTUR D...... SLIVINTER ...... IUR AMPLITUDE MONDE C ......

UTIWTDUS IQGHP

BNP MONE´ PLACEMENT D.. IITITDIP

UIPDIU IQGHP

SOGEOBLIG C...... IHVDSU

PRVDWI ITQPDUR IQGHP

VRSDUW IQGHP ´ IPVDWR RWIRDWS IPGHP

ATOUT SELECTION...... TRILION...... URWDPV AMPLITUDE MONDE D......

WWIWUQDRH IQGHP

BNP MONE´ TRE´SORERIE ..... ISIPPSDQU

PWPDTW IQGHP

SOGE´PARGNE D...... RRDTP

PHDQW IQQDUS IQGHP

PPHTDTR IQGHP

COEXIS ...... QQTDRH AMPLITUDE PACIFIQUE C....

IHWUDHP IQGHP

BNP OBLIG. CT ...... ITUDPR Fonds communs de placements

IVSV IQGHP

SOGEPEA EUROPE...... PVQDPS

IPWDUS IQGHP

` IWDUV QIHIDST IQGHP

DIEZE ...... RUPDVQ AMPLITUDE PACIFIQUE D ...

QRDUQ PPUDVI IQGHP

IQUVDWS IPGHP

BNP OBLIG. LT...... ACTILION DYNAMIQUE C * . PIHDPP

RWVDPT IQGHP

SOGINTER C...... USDWT

TPWDPI RIPUDQS IQGHP QRQDPT IQGHP

EURODYN...... E´LANCIEL FRANCE D PEA .... SPDQQ

IRVDQQ WUPDWV IQGHP

IQPVDUU IPGHP

BNP OBLIG. MT C ...... ACTILION DYNAMIQUE D * . PHPDSU

IRHDHV WIVDVT IPGHP

VPQDWS IQGHP

INDICIA EUROLAND...... E´LANCIEL EURO D PEA ...... IPSDTI Fonds communs de placements

IQTDHV VWPDTQ IQGHP

SSIDUW IPGHP

BNP OBLIG. MT D...... ACTILION PEA DYNAMIQUE VRDIP

QIUPDQR IPGHP

RVQDTP ´ ´ PTHDRI IQGHP IWDHU IPSDHW IPGHP

INDICIA FRANCE...... EMERGENCE E.POST.D PEA . QWDUH DECLIC ACTIONS EURO ......

IUWDUP IIUVDVW IQGHP

IPQSDHR IQGHP

BNP OBLIG. SPREADS ...... ACTILION E´QUILIBRE C *..... IVVDPV

QISDHT IQGHP ´ RVDHQ

RPPDUT IPGHP

´ ´ TRDRS UTTDHQ IQGHP

´ INDOCAM AMERIQUE ...... GEOBILYS C ...... IITDUV DECLIC ACTIONS FRANC ..... IWHRDSS IPRWQDHQ IQGHP

IIVHDTT IQGHP

BNP OBLIG. TRESOR...... ACTILION E´QUILIBRE D * .... IUWDWW

IRIDRW IQGHP

PIDSU ´ PVRDRW IQGHP INDOCAM ASIE...... RQDQU UHRDTQ IQGHP

GE´OBILYS D...... IHUDRP DECLIC ACTIONS INTER......

IIRPDWR IQGHP

Fonds communs de placements ACTILION PRUDENCE C *.... IURDPR

IUTDPV IISTDQP IQGHP

QWSDTU IPGHP

INDOCAM MULTI OBLIG...... ´ THDQP

IQIDRS IQGHP

INTENSYS C ...... PHDHR DECLIC BOURSE PEA...... IHWHDRT IQGHP

´ ACTILION PRUDENCE D * ... ITTDPR IITRVDTV IQGHP

BNP MONE ASSOCIATIONS.. IUUSDVQ

QVDIU PSHDQV IQGHP

IIUDTV IPGHP

INDOCAM ORIENT C...... ´ ´ IUDWR IIRDIR IQGHP

IUDRH DECLIC BOURSE EQUILIBRE

IRUWDSV IQGHP

INTERLION ...... PPSDST INTENSYS D......

PPQDHQ IQGHP

QR ´ IIHDRH IPGHP

INDOCAM ORIENT D...... DECLIC OBLIG. EUROPE...... ITDVQ PRTDHT ITIRDHS IQGHP

UPSDPW IPGHP

BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT LION ACTION EURO ...... IIHDSU KALEIS DYNAMISME C......

ITRDQS IHUVDHU IQGHP

PHHDWW IPGHP

INDOCAM JAPON ...... DE´CLIC PEA EUROPE...... QHDTR PQWDQI ISTWDUU IQGHP

UQPDRR IPGHP

LION PEA EURO...... IIIDTT KALEIS DYNAMISME D ......

PPIUDSW IPGHP

www.bpam.fr 01 58 19 40 00 QQVDHU RWWDQI IPGHP

INDOCAM STR. 5-7 C...... DE´CLIC SOGENFR. TEMPO... UTDIP THTDIH IQGHP

KALEIS DYNAMISME FR C.... WPDRH

PIHDQQ IQUWDTU IPGHP

TQWDWH RIWUDRU IPGHP

PHVWDPW IPGHP

BP OBLI CONVERTIBLES ...... QIVDSI INDOCAM STR. 5-7 D ...... SOGINDEX FRANCE C ......

IQVHDUP IQGHP

KALEIS E´QUILIBRE C...... PIHDRW

WUDSV TRHDHV IQGHP

FFFF FFFF FFFF UQWDVS IPGHP

BP OBLI HAUT REND...... IIPDUW OBLIFUTUR C......

IQQUDTQ IQGHP

KALEIS E´QUILIBRE D...... PHQDWP

VQDWV SSHDVU IQGHP

SSUDHR IPGHP FFFF FFFF FFFF

BP MEDITERRANE´EDE´V...... VRDWP OBLIFUTUR D...... PTDWT IUTDVS IQGHP

IPSWDQU IQGHP

CM EURO PEA...... KALEIS SE´RE´NITE´ C...... IWIDWW

IUIDSU IIPSDRQ IQGHP

IIRQDVT IPGHP

´ IURDQV FFFF FFFF

BP NOUVELLE ECONOMIE ... REVENU-VERT ...... FFFF

RVDIS IQGHP

CM EUROPE TECHNOL...... UDQR ´ ´ ´ IPIUDQQ IQGHP

KALEIS SERENITE D ...... IVSDSV

TSDUW RQIDSS IQGHP

SHDRT QQI IQGHP

FFFF FFFF

BP OBLIG. EUROPE ...... UNIVERS ACTIONS ...... FFFF PVTDIW IQGHP

CM FRANCE ACTIONS ...... RQDTQ

STTDVV IQGHP

KALEIS TONUS C...... VTDRP

PVHDHW IQGHP

´ ´ RPDUH WWVQIDHV TSRVRVDWT IQGHP

FFFF FFFF

BP SECURITE...... UNIVERS-OBLIGATIONS ...... FFFF

PSTDTV IQGHP

CM MID. ACT. FRANCE...... QWDIQ

UIWDSP IQGHP

OBLITYS C...... IHWDTW

IUSDQS IISHDPP IQGHP

FFFF FFFF

EUROACTION MIDCAP...... FFFF PRHTDPS IQGHP

Fonds communs de placements CM MONDE ACTIONS...... QTTDVQ

UIWDSP IQGHP

OBLITYS D ...... IHWDTW

IPWDTQ VSHDQP IQGHP

FFFF FFFF

FRUCTI EURO 50 ...... FFFF IHRDPV TVRDHQ IQGHP TRHDVU IPGHP

ATOUT VALEUR ...... WUDUH CM OBLIG. LONG TERME ....

QPUDUP IQGHP

PLE´NITUDE D PEA ...... RWDWT

IHRDHV TVPDUP IPGHP

FFFF FFFF

FRUCTIFRANCE C ...... FFFF

QSDVH PQRDVQ IQGHP PISUDQV IPGHP

INDOCAM VAL. RESTR...... QPVDVW CM OPTION DYNAM......

ITTSTDWV IQGHP

POSTE GESTION C ...... PSQWDQR

QUQDSQ PRSHDPH IQGHP

FFFF FFFF

FRUCTIFONDS FRANCE NM ...... FFFF QTRDVR IQGHP ´ SSDTP

QQSDSW HWGHP

MASTER ACTIONS ...... SIDIT CM OPTION EQUIL......

ISPTRDQV IQGHP

POSTE GESTION D...... PQPUDHR

FFFF FFFF

...... FFFF ISWDPU IHRRDUR IQGHP

IWVDUS HWGHP

MASTER OBLIGATIONS ...... QHDQH CM OBLIG. COURT TERME ..

RSPUUDWT IQGHP

www.cdcixis-am.fr POSTE PREMIE`RE...... TWHPDSV

FFFF FFFF

...... FFFF QPVDQT PISQDWH IQGHP

IQVDHI IPGHP

OPTALIS DYNAMIQ. C ...... PIDHR CM OBLIG. MOYEN TERME .

PTVUSPDQR IQGHP

POSTE PREMIE`RE 1 AN...... RHWUIDHQ

FFFF FFFF

...... FFFF ITRDQQ IHUUDWQ IQGHP IQPDRR IPGHP

OPTALIS DYNAMIQ. D...... PHDIW CM OBLIG. QUATRE......

SUUWTDPR IQGHP

POSTE PREMIE`RE 2-3...... VVIHDWV

FFFF FFFF

´ ...... FFFF IQHDIR IPGHP

OPTALIS EQUILIB. C ...... IWDVR Fonds communs de placements

SVVDHU IQGHP

PRIMIEL EUROPE C...... VWDTS

FFFF FFFF

´ ...... FFFF IPIDUS IPGHP

MULTI-PROMOTEURS OPTALIS EQUILIB. D...... IVDST

IPSDVV IQGHP

CM OPTION MODE´RATION . IWDIW

UVVDII SITWDTT IQGHP

FFFF FFFF

´ REVENUS TRIMESTRIELS ..... FFFF QPTWDTP IPGHP

RWVDRS ...... IIVDWW IPGHP

NORD SUD DEVELOP. C...... OPTALIS EXPANSION C ...... IVDIR

IIVVDUQ IQGHP ´ IVIDPP

FFFF FFFF

THESORA C...... FFFF

PTSQDVI IPGHP ´ RHRDSU ...... IIVDIR IPGHP

NORD SUD DEVELOP. D ...... OPTALIS EXPANSION D...... IVDHI ASSET MANAGEMENT

IHHTDTQ IQGHP ´ ISQDRT

FFFF FFFF

THESORA D...... FFFF IITDWT IPGHP

Sicav en ligne : OPTALIS SE´RE´NITE´ C ...... IUDVQ

QHIQPTDUH IQGHP

´ RSWQTDWT FFFF FFFF

´ ´ ´ TRESORYS C...... FFFF IHSDTU IPGHP

OPTALIS SERENITE D ...... ITDII ´ WWVDVW IQGHP

08 36 68 09 00 (2,21 F/mn) AMERIQUE 2000...... ISPDPV

FFFF FFFF FFFF PQTPDUT IQGHP

SOLSTICE D...... QTHDPH ......

SHHDSH IQGHP

PACTE SOL. LOGEM...... UTDQH SQIDSP IQGHP

´ ASIE 2000 ...... VIDHQ THDTP QWUDTR IQGHP

FFFF FFFF

ECUR. 1,2,3... FUTUR ...... FFFF SQPDIV IQGHP

PACTE SOL.TIERS MONDE.... VIDIQ IUHUDQW IQGHP

´ NOUVELLE EUROPE...... PTHDPW Fonds communs de placements VIDHV SQIDVS IQGHP

FFFF FFFF

ECUR. ACT. FUT.D PEA...... FFFF

IPPTDSU ISGHP

UNIVAR C ...... IVTDWW PPWHIDHQ IPGHP ´ QRWIDPR TRSDWW IQGHP

SAINT-HONORE CAPITAL C . DE´DIALYS FINANCE...... WVDRV

IRIDPW IQGHP ´ PIDSR

FFFF FFFF

ECUR. ACTIONS EUROP. C ...... FFFF

IPHVDTU ISGHP

UNIVAR D...... IVRDPT PIUVHDPH IPGHP

´ QQPHDQU ´ SIQDHP IQGHP

SAINT-HONORE CAPITAL D. DEDIALYS MULTI-SECT...... UVDPI

PUWDQU IQGHP

´ RPDSW

FFFF FFFF

ECUR. CAPITALISATION C...... FFFF

PPHWDQW IPGHP

´ QQTDVP ´ ´ TSTDTI IQGHP

ST-HONORE CONVERTIBLES DEDIALYS SANTE ...... IHHDIH

QSIDHU IQGHP ´ SQDSP FFFF FFFF

ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA...... FFFF

RQVDVR IQGHP ´ TTDWH

QWWDWR IQGHP

´ ´ ST-HONORE FRANCE...... DE´DIALYS TECHNOLOGIES.. THDWU SIDTT QQVDVU IQGHP

FFFF FFFF

ECUR. ENERGIE D PEA...... FFFF

UPWDRW IQGHP

ST-HONORE´ PACIFIQUE ...... IIIDPI RTWDVT IQGHP

DE´DIALYS TELECOM...... UIDTQ

RIUDUP PURHDHT IQGHP

WQUQQDSU IQGHP ´ IRPVWDSW

FFFF FFFF

ECUR. EXPANSION C...... CIC EPARCIC...... FFFF

IHQQDWP IQGHP

ST-HONORE´ TECH. MEDIA .. ISUDTP

VWDQI SVSDVR IQGHP

IIIQDHQ HWGHP ITWDTV POSTE EUROPE C...... PTVDRV IQGHP

´ RHDWQ CIC FINUNION ......

ECUR. EXPANSIONPLUS C.... ´ ´ PTISDTQ IQGHP

ST-HONORE VIE SANTE ...... QWVDUS

VSDUI STPDPP IQGHP

QWDRQ PSVDTR HUGHP RPQDWS IQGHP ´ TRDTQ CIC FRANCIC...... POSTE EUROPE D ......

ECUR. INVESTIS. D PEA...... ´ URHDUI IQGHP

ST-HONORE WORLD LEAD. . IIPDWP ` ´ IWPDRT IPTPDRS IQGHP PSQDHU HPGHP ´ ´ QVDSV LEGENDE IRQHDIP IQGHP EC. MONET.C ...... PIVDHP CIC MONDE PEA ...... POSTE PREMIERE 8 ANS C...

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IISVDVV IQGHP ` IUTDTU WUDUR HUGHP ´ ´ IRDWH IPQQDPH IQGHP EC. MONET.D...... IVV CIC OBLI LONG TERME C..... Fonds communs de placements POSTE PREMIERE 8 ANS D... Hors frais. A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99.

IIPRDSI IQGHP IRDWH WUDUR HUGHP QWDIH PSTDRV IQGHP IHHDPS TSUDTH IQGHP E´CUR. OBLIG. INTERNAT. .... IUIDRQ CIC OBLI LONG TERME D .... WEB INTERNATIONAL ...... REMUNYS PLUS ...... LeMonde Job: WMQ1502--0021-0 WAS LMQ1502-21 Op.: XX Rev.: 14-02-01 T.: 09:10 S.: 111,06-Cmp.:14,13, Base : LMQPAG 10Fap: 100 No: 0086 Lcp: 700 CMYK

21 AUJOURD’HUI LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001

SCIENCES Les Etats-Unis ont réa- lions de kilomètres de la Terre. dont la précision fera le bonheur des corps les plus primitifs du système pas la présence sur l’astéroïde de lisé, lundi 12 février, un exploit b NEAR, qui n’était pas conçue pour astronomes. b SUCCÈS technolo- solaire, qui n’avait connu aucune nombreux rochers et débris de colli- technologique et une première spa- atterrir, est néanmoins parvenue à se gique, NEAR se révèle aussi réussite évolution depuis sa formation il y a sion qui auraient, selon les modèles, tiale en faisant atterrir la sonde poser en douceur et a, au cours de sa scientifique puisque la mission a per- 4,5 milliards d’années. b CEPEN- dû s’échapper dans l’espace étant NEAR sur l’astéroïde Eros, à 316 mil- descente, pris des photographies mis d’établir qu’Eros était un des DANT, les chercheurs ne s’expliquent donnée la faible gravité d’Eros. Un formidable exploit à 316 millions de kilomètres de la Terre En cinq ans, NEAR a ausculté deux astéroïdes, témoins des premiers instants du système solaire. 160 000 photos d’Eros ont été prises. Prochaines missions : l’atterrissage en 2004 de la sonde japonaise Muses-C sur un de ces corps et celui, en 2012, de la sonde européenne Rosetta sur une comète

EN RÉALISANT la descente en de sa descente sa caméra a pris des douceur de la sonde NEAR (Near photos saisissantes de précision. Earth Asteroid Rendez-vous) sur le Le dernier rendez-vous de la sonde NEAR Les ultimes images ont été prises à sol de l’astéroïde Eros le 12 février 1 150 mètres, 700mètres, un peu après 21 heures (heure 1 La sonde NEAR 250 mètres, puis... 120 mètres. La française), l’Amérique a réussi un a été dernière met en scène une zone de formidable pari technologique. A lancée le 6 mètres de large, dans laquelle fi- la vitesse de 1,9 m par seconde 17/2/96. gure un gros rocher de 4 mètres, (7km/h), la petite sonde de 495 ki- Vues de de nombreux cailloux plus petits et los s’est posée à l’endroit exact Elle a passé 700 m une poussière analogue au régo- choisi par les équipes de l’Applied 4 ans dans lithe que l’on trouve sur la Lune. Physics Laboratory de l’université l'espace avant Une telle tentative d’atterrissage Johns Hopkins (Maryland, Etats- de se mettre en n’était pas initialement prévue au Unis) qui ont construit cet engin et orbite 1 programme de cette mission lan- gèrent ce programme pour le autour de cée le 17 février 1996. Voilà qui de- compte de la NASA. l'astéroïde Eros vrait mettre du baume au cœur Cette « descente contrôlée » de qu'elle a surveillé des Américains douchés récem- pendant plus NEAR sur Eros représente un re- 2 250 m 44444 ment par de cuisants échecs mar- marquable exploit en matière de d'un an. tiens. D’autant que NEAR, en jan- trajectographie et d’orbitographie. vier 1999, à échappé pendant Après un voyage de quatre ans, vingt-sept heures à la surveillance riche d’un rendez-vous avec la face Eros: de ses maîtres, ce qui a retardé grêlée d’un autre astéroïde, Ma- 6 700 milliards de tonnes d’un an sa rencontre avec Eros. Le thilde, et l’étude circonspecte et 33 km de long 14 février 2000, pour la première fructueuse d’Eros pendant une an- 13 km de large fois dans l’histoire spatiale, une née supplémentaire, NEAR a suivi sonde s’est mise en orbite autour distance actuelle de la terre : à la lettre les ordres envoyés à elle d’un astéroïde pour le plus grand 316 millions de km depuis la Terre pourtant située à ce bonheur des spécialistes de ces pe- moment à quelque 316 millions de 2 Alors que cela n'était pas prévu tites planètes témoins des pre- kilomètres. par le programme initial, les Américains miers instants du système solaire. Une rencontre délicate pour ont décidé de tenter un atterrissage en Un an durant, ses instruments (un trouver ce petit corps rocheux de douceur sur ce corps céleste, près d'un vaste laser de télémétrie, un radar et des 120 m 33 kilomètres de long et 13 kilo- cratère de 10 km de diamètre nommé Himéros. 44444 spectromètres à rayons X, gamma mètres de large qui effectue une et infrarouges et une caméra) ont grande orbite allongée autour du observé le petit astre sous toutes Soleil en rasant parfois la planète ses coutures et envoyé bleue. Autre difficulté pour les in- Représentation artistique du site d'atterrissage 160 000 photos. génieurs : la faible gravité de l’as- Toutes données qui ont permis téroïde – un millième de celle de la de préciser que l’astéroïde est de Terre – qui n’a guère facilité les constitution homogène (c’est-à- manœuvres d’approche. dire non différenciée en une croûte, un manteau et un noyau, LA CRAINTE DU CRASH comme la Terre) et qu’il est proche Pour cette raison, les respon- par ses caractéristiques des chon- sables de cette mission étaient drites dont sont faits les astéroïdes sceptiques quant à la réussite de Photos: Applied Physics Laboratory/Université Johns Hopkins les plus anciens du système solaire. leur entreprise et craignaient plu- Même à ce stade, la mission NEAR tôt un « crash ». « Heureusement, Les 160 000 photos était « une réussite complète qui NEAR s’est posée à une vitesse rela- prises par la sonde NEAR avait rempli tous ses objectifs scien- tivement basse et a suvécu à l’atter- sont en noir et blanc. tifiques », précise encore Robert rissage », se réjouit le responsable La raison en est simple : Farquhar. La sonde étant alors au de la mission, Robert Farquhar, qui l'engin ayant un débit de bout de ses réserves de carburant. ajoute : « Nous continuons de rece- « Nous voulions terminer la mission données limité, les responsables voir des signaux ». Lors de sa des- en apportant un bonus à la science cente, la sonde est passée d’une de la mission ont préféré privilégier avec des images encore plus précises orbite initiale de 35 kilomètres de les détails du sol à la couleur. que celles que nous avions déjà re- distance d’Eros à 25 kilomètres. Dans le dernier cliché ci-dessus, les plus cueillies. » Le moins que l’on Puis la mise en route de quatre pe- petits rochers ont la taille d'un poing. puisse dire, c’est que c’est réussi. tits moteurs de freinage a permis de ralentir sa vitesse. Au moment Christiane Galus L’exploration du système A la découverte des astéroïdes, cailloux du système solaire primitif solaire au moindre coût LE SYSTÈME solaire ne se ré- balleur spatial, jouant une ren- b « Better, faster, cheaper » sume pas à une étoile escortée des Presque au contact de la Terre contre interstellaire sur Eros et neuf planètes dont on apprend la voulant dégager son camp : la gra- – mieux, plus vite et moins cher – : 1 unité astronomique (UA) longtemps vantée par les hiérarques liste à l’école. Des dizaines de mil- = 150 millions de kilomètres vité y est si réduite que le ballon ne de la NASA, soucieux de faire liers d’autres astres errants retomberait jamais... Comment ex- d’importantes économies sur les peuplent ce petit coin de la Voie pliquer alors les chaos de pierres et programmes d’exploration spatiale, lactée : comètes, météorites et as- Eros les poussières qui parsèment la sur- entre 1,13 cette politique initiée en 1996 avec téroïdes. Les premières nous Terre face de l’astéroïde ? la petite sonde lunaire Clementine a rendent périodiquement visite et la et 1,70 UA valu des soucis à l’administrateur plus célèbre d’entre elles, la comète Vénus 1 UA général de la NASA, Daniel Goldin. de Halley, a été accompagnée de Mars Mercure Victime de nombreux Défaillances, échecs et sondes quelques engins spatiaux lors de 1,5 UA C Jupiter perdues l’ont placé sous le feu des son dernier passage. Les deuxièmes E I chocs au cours N T Soleil critiques. Aujourd’hui, il triomphe se consument généralement en en- U 5,2 UA R E avec la sonde NEAR Shoemaker, trant dans l’atmosphère terrestre D 'A du temps, Eros ST premier élément du programme mais on en retrouve assez pour les ÉR OÏD Discovery qui vise à « monter » en étudier en laboratoire. ES arbore les cicatrices un ou deux ans une mission spatiale Quant aux troisièmes, il vaut de moins de 299 millions de dollars. mieux, pour la santé de notre pla- de ces télescopages, b Huit petites missions ont été nète, qu’ils ne s’approchent pas retenues pour ce programme. trop près. La plupart sont canton- les cratères, mais La première, NEAR (233 millions de nés au-delà de Mars, dans ce que dollars), vient de s’achever. La les astronomes appellent la cein- nales que sont les chondrites –, ou servations ont fait l’objet de quatre leur profusion de détails sont ainsi aussi des débris, deuxième et la troisième, parties ture d’astéroïdes, mais certains, s’il s’agit d’un objet plus évolué, articles dans l’hebdomadaire amé- confrontés à un véritable casse-tête plus tard, ont réussi – Mars comme Eros, ont quitté la ceinture chauffé jusqu’à que ses compo- ricain Science du 22 septembre qui met à mal les modèles des rochers Pathfinder avec son robot et composent la catégorie dite des sants se différencient comme cela a 2000. Travaillant au Laboratoire de théoriques sur la physique des Sojourner pendant l’été 1997 – ou géocroiseurs : il suit une orbite pas- été le cas pour les planètes tellu- physique appliquée de la Johns astéroïdes. en abondance partiellement réussi – étude de la sant entre Mars et la Terre. C’est riques dont les métaux, plus lourds Hopkins University (Laurel, Mary- Victime de nombreux chocs au Lune avec Lunar Prospector qui a d’ailleurs en raison de cette trajec- que les roches, ont migré vers le land), qui conduisit le projet NEAR, cours du temps, Eros arbore les ci- échoué dans sa tentative à toire atypique et de sa relative centre. Andrew Cheung, le directeur scien- catrices de ces télescopages, les « Il existe plusieurs possibilités, ex- découvrir de l’eau lunaire. Les proximité qu’il a été sélectionné Scruté sous tous ses angles pen- tifique de la mission, s’enthousias- cratères, mais aussi des débris, des pliquait Joseph Veverka. L’une est autres sont soit en route soit en comme cible de la mission NEAR. dant près d’un an par les instru- mait sur « les images et les films rochers en abondance, dont cer- que nous ne comprenons simplement préparation. Ainsi, Stardust lancé Si la satellisation de NEAR au- ments de NEAR, Eros, sorte de ca- spectaculaires montrant des crêtes, tains mesurent jusqu’à cent mètres. pas les mécanismes de collision sur en 1999 doit rencontrer la comète tour de ce petit corps fut une pre- cahuète géante de 33 kilomètres de des fosses, des auges et des rainures, Quoi de plus normal, s’interroge le les petits objets et que les débris y Wild-2 en 2004 ; Genesis, sur le mière dans le domaine spatial, l’ex- long, a commencé à livrer ses se- qui apportent des indices fascinants profane ? Le hic, signalait l’astro- sont éjectés à des vitesses très basses. point de s’envoler, va récolter des ploit technique ne devait pas faire crets : ce géocroiseur est une re- sur l’histoire d’Eros ». nome américain Joseph Veverka Ou bien le matériel éjecté se retrouve particules émises par le Soleil en perdre de vue les enjeux scienti- lique de l’espace, un témoignage Comme cela arrive bien souvent dans Science du 22 septembre sur la même orbite qu’Eros et, avec 2003 ; Comet Nucleus Contour, fiques de la mission : étudiant la des origines de notre système so- lorsque l’on fabrique une nouvelle 2000, c’est que « l’intuition et le cal- le temps, l’astéroïde rattrape ses lancé en 2002, a rendez-vous en masse, la structure, la géologie et la laire dont il pourrait aider à génération d’instruments, plus per- cul vous disent que la plupart des dé- propres débris et les ramasse, ce qui 2003 et 2006 avec les comètes Encke composition d’Eros, la sonde de- comprendre la formation. Si l’on formants que leurs prédécesseurs, bris produits par une collision est aussi bizarre. En fait, nous ne et Schwassmann-Wachmann ; vait, notamment, aider les astro- voulait aller ramasser un échantil- les données collectées par NEAR auraient dû s’échapper dans l’es- comprenons pas ce qui se passe. » Messenger doit se rendre en 2009 nomes à déterminer si ce genre lon d’un des plus anciens maté- répondent certes aux questions pace », étant donnée la piètre force Belle franchise. La mission NEAR sur Mercure et Deep Impact doit d’astéroïde est un agrégat primitif riaux du système solaire, Eros se- que l’on se posait avant le début de d’attraction qu’engendre la petite est achevée. Le travail des scienti- en 2005 percuter de plein fouet le des poussières présentes autour du rait un bon endroit pour aller la mission mais en suscitent aussi masse de l’astéroïde. fiques ne fait que commencer. noyau cométaire Tempel-1. Soleil lors de sa formation – et piocher. de nouvelles. Les chercheurs qui Pour mieux se faire une idée, donc un parent des météorites ba- Les premiers résultats de ces ob- examinent ses photographies et imaginez en foot- Pierre Barthélémy LeMonde Job: WMQ1502--0022-0 WAS LMQ1502-22 Op.: XX Rev.: 13-02-01 T.: 19:37 S.: 111,06-Cmp.:14,13, Base : LMQPAG 10Fap: 100 No: 0087 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 AUJOURD’HUI-VOYAGES Sensuels tourments au Kerala

COCHIN de notre envoyée spéciale De Calicut aux lagunes Viscéralement indien et hindou, le Kerala. Qu’il s’agisse du kalarip- des Backwaters payat, un art martial à l’origine de tous les autres ; du kathakali, ce en passant par Cochin, théâtre dansé et muet qui se dé- roule dans les temples pendant la province une nuit entière ou de l’ayurveda, une médecine si ancienne qu’elle méridionale se perd dans la nuit des vedas. Comme les autres médecines de l’Inde soigne asiatiques, l’ayurveda est un sys- tème global qui tient compte de la le corps et l’esprit personne dans ses trois compo- santes – corps, mental et spiri- Dire que l’on se sent immédiate- tuel – car il repose sur une philo- ment détendu et défatigué serait sophie. Le traitement vise à mentir. Mais cette cure, pour être rééquilibrer les doshas, humeurs bénéfique, doit être suivie pendant viciées, par les remèdes, la diète et un multiple de 7 : 14, 21, 28 jours un mode de vie approprié. Une ap- ou plus. Dhara, en revanche, est proche holistique mise en œuvre un soin délicieux : l’huile glisse le au centre d’ayurveda de l’hôtel Taj, long d’une mèche et ruisselle en à Calicut. continu sur le front et le crâne. Un Ajita, un petit bout de femme lavage de cerveau externe d’où aux pieds fins, souriante et éner- l’on émerge rasséréné. gique, bijoux en or aux oreilles, en Ajoutez à cela le repos, une argent aux chevilles, debout de- diète sévère, la pratique du yoga vant la statue de la divinité fleurie et, deux fois par semaine, de la qui préside aux soins, vous méditation. Sur cette terre de yogi convoque à côté d’elle : « Prayer ! et de sâdhus, on attendait beau- Prière ! ». Puis : « Undress, désha- billez-vous. » Elle-même relève son sari , noue un tablier en plastique et vous ceint d’un cordon blanc dans lequel elle passe une bande de cotonnade – pagne du primitif et habit de pudeur. Suit une heure vingt de massages et divers tour- ments : application de beurre cla- rifié sur le bord interne de l’œil, massage du visage et du cuir che- velu, gargarisme d’huile, gouttes d’huile dans les oreilles, inhalation de fumée d’une sorte de cigare ACTIVE:LMQIM:INFQUO14-2201 herbeux où entre du curcuma, busy

d’où s’ensuivent picotements et GRUYAERT/MAGNUM HARRY toussotements. Ainsi préparé, on aborde l’es- pos. Au loin, sous les palmiers, sentiel : onction d’huile chauffée une rive bordée de maisons basses et massage complet du corps. Telle aux couleurs fanées par le soleil, une anguille, on glisse sur la table délavées par la pluie. Une voile en bois, se raccrochant aux bords bleue, des ballots, des silhouettes pendant que la jeune femme, im- enturbannées : une barque effilée perturbable, fait pénétrer en pro- glisse dans la rade. L’Inde, l’Arabie fondeur le baume bienfaisant. Et heureuse, ou les deux. Hindous ? l’on doit dire que l’huile chaude Musulmans ? Peu importe. Puis fait partie de ces idées simples qui une voile blanche, gonflée, trouée. soulagent instantanément les A l’avant, un homme debout, zones douloureuses. Quand le coup de cette dernière. Las ! Après pagne orange ; à l’arrière, une sil- corps est bien luisant, tout impré- un exercice de concentration sur le houette accroupie, enturbannée, gné qu’il est d’huile réparatrice, souffle dans la plus pure tradition laisse traîner le gouvernail. Parfois, passage sous la douche, gommage orientale, vint un galimatias la mer est vide. Puis défilent car- aux plantes et shampoing, suivis « transcendantal », sentimental et gos, dragueurs, rafiots. Les plus d’un rinçage général à l’aide d’un décevant. beaux sont les plus silencieux. Ils broc qui fait ruisseler l’eau le long A Cochin, base de l’Indian Navy débouchent soudain dans le du corps. Le « bain aux herbes », et port des épices, contempler le champ visuel et plus rien ne

c’est cela : cette pluie tiède et va-et-vient des bateaux garde l’es- compte que ce bout de calicot GRUYAERT/MAGNUM HARRY douce. prit tout à la fois éveillé et en re- pendu au ciel. you from ? De qu BOURSE AUX ÉPICES vous ? ». Un homm Un art martial spectaculaire Devant la porte, un parterre de let qui retombe e nu-pieds et de sandales. Ajoutez-y dans l’eau. Torse nu, un dhoti (pagne) autour des reins, l’homme vient faire les vôtres et pénétrez dans la Ce soir, pêche soigner son pied. Son thérapeute, Sunil Kumar, qui prépare lui- grande salle entourée de vingt- hommes, une la même ses remèdes, est un maître de kalarippayat. Transmis de gé- quatre boxes où des hommes en barque invisible g

nération en génération, cet ancêtre des arts martiaux était, à l’ori- pantalons ou en dhotis, assis, pieds ROBERT/BERGEROT/COSMOS des maisons. Tin gine, pratiqué à mains nues, par les moines. Avant chaque leçon, le nus en l’air, crient ou remplissent cloche, mugisseme disciple prie et touche le pied de son gourou pour recevoir sa béné- des bulletins. Des téléphones La vieille synagogue où, dans la cachées sous les palmiers et les d’un étang, le Taj Garden Retreat, conque : une puja diction. L’entraînement comporte trois étapes : postures et contrôle sonnent. Ne vous frottez pas les moiteur ambiante, les lustres en bougainvillées. Ainsi vont les demeure coloniale qu’évoque du corps, maniement des armes en bois (les bâtons courts per- yeux. Nous sommes en Inde, à la cristal se balancent doucement au- villes indiennes, gros bourgs qui, Arundhati Roy dans son roman Le mettent de donner 150 coups à la minute), puis en métal (lances, poi- Bourse aux épices, qui vend la pro- dessus des carreaux en faïence ailleurs, s’étendent à l’infini au Dieu des Petits Riens. Deux élé- gnards et redoutables épées flexibles). A l’angle sud-ouest du kalari, duction de poivre noir du Malabar, bleue venus de Chine. A 16 heures, bord de routes encombrées. gantes à bajoues rouge vif pi- une salle au sol en terre battue de 12 mètres sur 6, orientée vers l’est, le plus prisé au monde, des six par les fenêtres ouvertes, le chant Tout est mouvement dans le corent la pelouse. Des canards l’autel de Shiva et de Shakti, les divinités du kalarippayat. Suspendu mois à venir. du muezzin l’emplit. port de Cochin, tout repose, im- tordent leur cou. à 3 mètres du sol, un ballon que l’élève, en bondissant, doit toucher Dans Fort-Cochin, la vieille ville L’église Saint-François et son mobile, à Kumarakom. Pas une du pied. On combat les yeux dans les yeux pour anticiper les gestes à gueule d’atmosphère, il est des vaste porche où l’on se déchausse, ride ne trouble le lac Vembanad LINGE SUR LA PIERRE de l’adversaire. lieux de mémoire, simples et clairs. comme dans les temples hindous. aux rives lointaines noyées dans Activités villageoises sur les la- Elle a gardé ses ventilateurs anti- la brume. Le bateau rapide fend gunes, au fil des canaux, parmi les ques : une bande de cotonnade les jacinthes d’eau, enfile de pe- fleurs éclatantes et les forêts de fixée à une longue planche reliée à tits canaux, pousse des barrières cocotiers : voix d’écoliers invi- l’extérieur par une corde qu’un qui se referment toutes seules et sibles chantant une prière, femme gamin tirait comme cloche à sont là pour stopper la progres- battant son linge sur une pierre, Pâques, éventant la pieuse assem- sion du joli parasite. Soudain, au foule s’engouffrant dans un vieux blée. Musarder près des maisons débouché d’un canal, au bout ferry, gamins criant : « Where are

A tous prix

a 145 francs (22 ¤) : le Futuroscope édition des « MusiCimes », du 12 au Corso de Mardi gras, l’incinération et ses nouveautés : Cyberworld 16 mars, à Courchevel. Directeur ar- du « Roi du IIIe millénaire » et le (une galerie virtuelle consacrée aux tistique du festival, le violoniste feu d’artifice final, le 27 février. A images de synthèse en 3D), Ocean Alexandre Brussilovsky propose une vivre dans le cadre du forfait Oasis (à la découverte de la mer de thématique basée sur les salons 3 jours/2 nuits proposé jusqu’au Cortés et de la baie de Californie) et musicaux du XIXe siècle. Au pro- 4 mars par Jet Tours (tél. : 01-40-43- Superstition (sensations fortes à gramme : Mendelsohn, Messiaen, 90-00 et agences). Prix par per- bord d’un train fantôme). Prix du Schubert et Chopin. En com- sonne en chambre double et petit billet adulte (100 francs, 15 ¤, de 5 à plément, « Le voyage des violons », déjeuner au Grimaldi (un quatre- 12 ans), jusqu’au 31 mars sauf les une exposition de photos d’Odile étoiles 1930), avec le vol A/R de Pa- week-ends de mars (respectivement Dejouy. Prix de l’abonnement per- ris et une visite de la ville. Possibili- 210 et 145 francs, 32 et 22 ¤). A noter, mettant d’assister à tous les té de réserver des places assises une formule « Express » (réserva- concerts, du lundi au vendredi, à (100 et 120 francs, 15 et 18 ¤) en tri- tions au 05-49-49-59-40) à 529 et 18 h 30, à l’Auditorium du Jardin al- bunes. A signaler aussi le forfait Vi- 292 francs (81 et 45 ¤) incluant la vi- pin. Renseignements à l’Office du sit France (agences et 0-826-802- site et l’aller-retour en TGV depuis tourisme (tél. : 04-79-08-00-29). 202) à 1 890 francs (288 ¤) HT, avec une dizaine de gares de l’Hexagone. a 1 535 francs (234 ¤) : le Carnaval 2 nuits à l’hôtel Massena et le vol Informations au 05-49-30-80, et sur de Nice où défilés de chars, parades A/R de Paris. Pour s’informer, deux Internet (www. futuroscope.com). de « grosses têtes », batailles de sites Internet (www. nicecarnaval. a 480 francs (73 ¤) : la musique fleurs, défilés aux lumières et grand com et nicetourism. com) et le aux sommets avec la cinquième charivari se succèdent jusqu’au 04-92-14-48-00. LeMonde Job: WMQ1502--0023-0 WAS LMQ1502-23 Op.: XX Rev.: 13-02-01 T.: 18:50 S.: 111,06-Cmp.:14,13, Base : LMQPAG 11Fap: 100 No: 0088 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-VOYAGES LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 23

Récolte des épices (ci-contre) par des hommes en « dhoti ». Les Backwaters (en bas à gauche), un univers de canaux Carnet de route et de lagunes autour du lac Vembanad. La saison du « kathakali » (ci-dessous), ce théâtre dansé et mimé b Repères. Température de 28 Week-end au fil de l’eau à Briare du Kerala va de décembre à avril. Aux représentations à 36 °. Saison d’octobre à avril. tronquées données dans les hôtels, préférer le récit complet Mousson de juin à août. Décalage On était moins friand d’inaugura- ment ! – y sont à leur affaire du- interprété tout au long de la nuit dans les temples. Les rôles horaire : + 4 h 30. Visa (320 francs, tions tapageuses au XIXe siècle rant la journée, les lapins préfé- féminins sont tenus par des hommes. Combat 48 ¤) en 48 heures. que de nos jours, et le champagne rant le crépuscule pour y tenir de de « Kalarippayat » (en bas à droite), les longs bâtons b Vols. Air France ne coula pas lors de la mise en ser- vastes rassemblements. sont utilisés pour l’attaque et la défense. (tél. : 0820-820-820): vice du pont-canal de Briare. Un C’est encore la Loire qui conduit Paris-Bombay quotidien manquement réparé en 1996 avec sur la piste des émaux, l’autre titre sauf jeudi, à partir la célébration, en grand apparat, de gloire de la cité. Constituée de de 4 835 francs (737 ¤) A/R. de son centenaire. Et c’était bien milliers de tesselles et symbolisant b Hôtels. La chaîne Taj le moins pour saluer ce chef- le fleuve de la vie, elle ondoie dans (tél. : 0800-908-338 d’œuvre de l’architecture de fer la nef de l’église Saint-Etienne, de et www.tajhotels.com) compte dont Gustave Eiffel, contraire- style romano-byzantin, entière- des fleurons du patrimoine ment à une opinion répandue, ne ment décorée de mosaïques. Un architectural dont le Taj Mahal à signa que la maçonnerie. Pionnier musée retrace l’étonnante carrière Bombay. A Cochin, le Taj Malabar des ouvrages d’art à ossature mé- de Jean-Félix Bapterosses qui en jouit d’un emplacement tallique, il doublait d’une prouesse finança la construction, ayant stratégique : aucune embarcation technique – le d’abord dépêché ne passe hors de sa vue. Préférer franchissement une petite équi- ESSONNE SEINE-ET-MARNE le bâtiment ancien (parquet de la Loire sur S pe à Istanbul, e en teck). Autres bons hôtels : 663 mètres – sa in avec mission de Etampes Melun e Brunton Boatyard et Malabar superbe réussite s’y inspirer de House. A Kumarakom, le Taj esthétique. Sainte-Sophie. Garden Retreat, demeure Un autre exploit L’invention, en coloniale au bord d’un étang l’avait précédé Fontainebleau 1844, d’une ma- e et du village. au XVII siècle : Pithiviers chine pouvant b Cuisine. Attention à l’usage le creusement, frapper 500 bou-

L des épices. Diète ayurvédique de 1605 à 1642, LOIRET o tons à la fois lui i n strictement végétarienne. d’un canal de Nemours g avait assuré un Se régaler de pain indien : naan, jonction entre la ORLÉANS monopole mon- Canal farine blanche, roti, farine Loire et la Seine. Lo dial dans ce ire de Briare complète... A Cochin, Charles V en domaine, et les le restaurant indien Utsav, avait déjà cares- Gien myriades au Taj Residency. Le soir, musique sé le projet, qui d’échantillons classique par trois artistes eut priorité dans exposés ici sont Briare (tabla, veena, pot en argile) : la politique de 15 km propres à donner exceptionnel. Délicieux dessert du grands travaux le tournis. En Kerala, le payasam (sucre roux, d’Henri IV. Et c’est un fin manœu- 1882, c’est la mosaïque qu’il fit en- banane, lait, noix, raisins secs). vrier tourangeau de vingt-huit trer dans l’ère industrielle. Fa- b Ayurveda. La mousson est le ans, Hugues Cosnier, qui emporta çades et enseignes diaprées de la meilleur moment pour suivre une l’adjudication du chantier. Rien de ville témoignent qu’il n’y fut pas cure. Cure de relaxation, 7 jours, tel que la maquette animée du désavoué. D’ailleurs, où ces au Taj Garden Retreat. Cure de Musée des deux marines pour émaux ne vont-ils pas se nicher ? rajeunissement au Taj Residency, comprendre le système de naviga- Les mariniers eux-mêmes leur à Calicut. Une journée de cure et tion entre les bassins fluviaux voi- font un sort, assurant que le lit de d’hébergement : 510 francs (78 ¤) sins : un casse-tête d’ingénierie la Loire en est tapissé. Une infor- et tarif dégressif ; accompagnant, hydraulique résolu avec génie. Ce mation à ranger, de confiance, 160 francs (24 ¤). joli musée, qui se veut le gardien parmi les contes et légendes de b Forfaits. Reconnu comme le de la mémoire batelière, renseigne Briare. meilleur spécialiste de l’Inde et aussi sur l’antagonisme irréduc- auteur du guide Inde du Sud tible entre les seigneurs de la Loire Mirèse Akar (Arthaud), Didier Sandman et son et les « routiers » des canaux, équipe de La Route des Indes (7, deux corporations qui s’exécraient ૽ Briare est à 150 km de Paris. Un

ROLAND & SABRINA MICHAUD rue d’Argenteuil, 75001 Paris, tél. : et dont les empoignades homé- Relais et châteaux avec une excel- 01-42-60-60-90), préparent des riques faisaient régulièrement in- lente table, Les Templiers (tél. : 02- main. L’officiant, son cordon de voyages sur mesure adaptés aux tervenir la maréchaussée. 38-31-80-01), à 10 minutes en brahmane sur la poitrine, verse goûts de chacun. Pour douze jours Jusque dans son écusson – où l’on voiture. Un deux-étoiles au l’eau lustrale. L’homme la boit et au Kerala, compter 16 800 francs retrouve la Loire, la Seine et le centre-ville, L’Auberge du Pont- essuie sa main sur ses cheveux. (2 561 ¤), hébergement dans les Loing –, Briare est une ville où l’on Canal (tél. : 02-38-31-24-24). Un Puis il marque son front de meilleurs hôtels dont les Taj, vols ne perd jamais le fil de l’eau. Dans restaurant, Le Bord’eau (tél. : 02- poudre de santal et, tout heureux, Air France et liaisons intérieures la belle lumière balayée de la ré- 38-31-22-29). Le Yoline (tél. : emporte un peu de prasad, nour- aériennes et terrestres compris. gion, les biefs sont comme autant 02-38-37-12-75) propose diverses riture sanctifiée. b Lectures. Le guide Arthaud, de voies royales entre leurs berges croisières avec repas. Office de A Aymenem, le village du subtil, le Guide Bleu (Hachette). gazonnées ou plantées de saules tourisme (tél. : 02-38-31-24-51). « Dieu des Petits Riens », d’Arun- La Médecine traditionnelle de et de platanes. Hérons cendrés, Lire : Briare, un canal, des émaux, dhati Roy, la vie coule, sans bruit. l’Inde, Doctrines prévédique, judelles et oies de Guinée – de Jean-Yves Montagu (La Renais- Dans la forêt, à l’ombre d’un védique, âyurvédique, yogique et trente-huit au dernier recense- sance du Livre). banian, trois statues de Shiva tantrique. Les Empereurs moghols, devant lesquelles, le soir, on leurs maladies et leurs médecins, dépose des lampes. Debout sur du docteur Robert Sigaléa DÉPÊCHES une barque, une femme en sari (Olizane), un ouvrage essentiel a NEIGE. L’hôtel des Dromonts, à Avoriaz, pour fêter sa rénovation, traverse la rivière aux rives mous- magnifiquement illustré. Plus propose, jusqu’au 5 mars, aux skieurs de la mi-semaine (mardi, mer- sues. Dans le jardin de chaque simple, Le livre de l’Ayurvéda, le credi et jeudi) un forfait « 4 jours/3 nuits » à 4 600 francs (701 ¤) pour maison, un puits d’eau pure, guide personnel du bien-être, de deux personnes, en demi-pension. Pour la même durée, l’établisse-

HARRY GRUYAERT/MAGNUM HARRY fraîche et délicieuse, que l’on boit Judith Morrison (Le Courrier du ment offre aux familles qui y séjournent deux heures avec un moni- à la mode kéralaise, les mains en Livre). Kérala, Côte des épices, de teur pour découvrir le domaine des « Portes du Soleil ». Renseigne- you from ? De quel pays venez- temple de Subramania. Un brah- rigole sous le seau qui la puise. Au Raghubir Singh (Chêne), bonne ments au 04-50-74-08-11. vous ? ». Un homme lance son fi- mane effectue le rituel du soir. Il a bout d’une allée de verdure, à introduction à cette région. a ÉTATS-UNIS. La Française des circuits propose des réductions let qui retombe en pluie ronde poussé la porte mais, dans la bonne distance de la route, une Egalement, Murs sacrés du Kerala, (10 000 francs, 1 525 ¤, en moyenne, par personne, en chambre double dans l’eau. fente éclairée, on aperçoit sa main grande maison claire aux volets de Martine Chemana (CNRS et demi-pension en hôtels de première catégorie) sur quatre des cir- Ce soir, pêche de nuit. Deux qui offre l’encens, dessine des mu- fermés. Celle de l’écrivain. Des éditions). Le Dieu des Petits Riens, cuits accompagnés nord-américains (côte est avec Toronto, côte hommes, une lanterne et une dras. Le rituel achevé, son jeune coqs saluent notre arrivée mais le d’Arundhati Roy (Gallimard). ouest, combiné New York/Washington/Louisiane/Floride et Californie) barque invisible glissant au pied acolyte agite à nouveau la cloche gardien ferme la grille à clé : b Renseignements. Office programmés en collaboration avec Air France. Préacheminements gra- des maisons. Tintement d’une et souffle dans la conque. Le dé- « very private », murmure-t-il. national indien du tourisme, 13, tuits de villes de province desservies par cette compagnie. Ces circuits cloche, mugissement court d’une vôt passe les mains sur la flamme boulevard Haussmann, 75009 figurent dans les brochures d’Aquatour, Boomerang, Look Voyages, conque : une puja est en cours au qui purifie et tend le creux de sa Danielle Tramard Paris, tél. : 01-45-23-30-45. Rev’Vacances et Starter et sont en vente dans les agences de voyages. LeMonde Job: WMQ1502--0024-0 WAS LMQ1502-24 Op.: XX Rev.: 14-02-01 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:14,13, Base : LMQPAG 11Fap: 100 No: 0089 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 AUJOURD’HUI-SPORTS Battu par Arsenal, l’ poursuit Le ski nordique français son apprentissage en Ligue des champions renforce et modernise Le seul but du match a été marqué, pour le club londonien, par son Centre national Les « Gunners » d’Arsenal se sont imposés sur née de la deuxième phase de la Ligue des nus à marquer. Le seul but du match a été ins- la pelouse de l’Olympique lyonnais (0-1), mardi champions. Les joueurs de ont crit de la tête par l’attaquant français d’Arsenal 13 février, pour le compte de la troisième jour- livré un match intense, mais ne sont pas parve- Thierry Henry, à la 59e minute. Cette discipline cherche une nouvelle vigueur LYON ainsi que des joueurs relativement champions », s’est consolé le pré- clubs (Le Monde du 29 février 2000) PRÉMANON (Jura) sé grâce aux canons à neige. Mais de notre envoyé spécial âgés comme Tony Adams (trente- sident de l’OL. En tout début de sai- et a rassemblé derrière son nom un de notre envoyée spéciale on a innové pour les entraînements Un jour peut-être, l’Olympique quatre ans) ou David Seaman son, alors que son club s’apprêtait à courant ultralibéral qui promettait Etablissement public de forma- d’été en remplaçant le vieux trem- lyonnais sera un club qui compte (trente-six ans), on accumule une participer pour la première fois à la de faire basculer le football français tion, d’entraînement et de re- plin synthétique fatigué de saut à sur la carte du football européen. somme d’expériences qui s’avère être plus prestigieuse des coupes euro- dans l’économie de marché. L’en- cherche du ministère de la jeunesse ski. On a aussi construit une piste Ce jour-là, l’OL primordiale pour les matches impor- péennes, Jean-Michel Aulas avait treprise a réussi. Noël Le Graët a été et des sports, le Centre national de de ski à roulettes pour le fond spé- ne laissera pas tants comme celui-ci », a indiqué fixé comme objectif une qualifica- évincé de la présidence de la LNF ski nordique (CNSN) est le pendant cial, ou un stand de tir « thermos- s’envoler trois Jacques Santini, peu après le coup tion pour la deuxième phase de au profit d’un pro-Aulas, l’ancien pour les disciplines nordiques de la taté » : sorte de réfrigérateur per- points à domi- de sifflet final. Ses joueurs ont, eux, l’épreuve. industriel Gérard Bourgoin. Le pa- fameuse Ecole nationale de ski et mettant aux biathloniens de tester cile face à Ar- parlé de « manque de réussite », de Cet objectif ayant été atteint, tron de l’OL a pu alors se concen- d’alpinisme (ENSA) de Chamonix. leurs réactions et celles de leurs senal, comme « failles dans le réalisme », voire l’homme d’affaires a alors, secrète- trer sur son club, étoffant son effec- Mais les anciennes chambrées à munitions dans des conditions hi- ce fut le cas, d’« envie de trop bien faire ». ment, rehaussé ses ambitions, no- tif à la faveur d’un recrutement huit lits des années 1970 ont été vernales. mardi 13 fé- Tous ont donné rendez-vous tamment après la large victoire de cohérent. supprimées il y a deux ans pour en vrier, sur la pe- pour le match retour, qui aura lieu son équipe obtenue aux dépens du Emporté par son appétit, Jean- faire un endroit plus douillet et PRÉPARATION MENTALE louse du stade Gerland, au cours de dans une semaine à Londres. Rétro- Spartak Moscou (3-0), le 5 dé- Michel Aulas s’est toutefois laissé convivial. Le CNSN accueille tou- Pour le suivi médical, l’accent est la troisième journée de la deuxième jours une centaine de personnes, mis sur la prévention. Entraîneur phase de la Ligue des champions. La fiche technique mais par chambres de deux dotées de l’équipe masculine de ski de L’équipe entraînée par Jacques San- Troisième défaite pour la Lazio Rome de salles de bains. fond spécial pour l’olympiade 1994- tini a sans doute disputé l’un de ses LYON - ARSENAL : 0-1 Avec l’antenne de Pontarlier 1998, Laurent Schmitt est au- meilleurs matches de la saison, se Un penalty inscrit à la dernière minute du match Real Madrid- Gr. D - 2e tour de la Ligue des champions – Centre de formation aux métiers jourd’hui responsable de la relation créant un nombre important d’oc- Lazio Rome par le Portugais Luis Figo a provoqué la troisième dé- • Stade Gerland, à Lyon ; temps doux ; de la moyenne montagne – et celle entre l’entraînement et la physiolo- casions, a priori « suffisant » pour faite (3-2) des Romains en trois rencontres de Ligue des cham- pelouse très bonne ; de Chalain – Centre national des gie des athlètes et traque les signes ouvrir la marque à un moment ou à pions. Dernier du groupe D, le club italien, champion d’Italie en 39 500 spectateurs ; sports de plein air —, le CNSN de surentraînement. Les athlètes arbitre : M. Meier (Suisse.) un autre de la rencontre. La quanti- titre, est pratiquement éliminé de la course aux quarts de finale, forme le CREPS de Franche-Comté peuvent effectuer des tests rapides té d’actions déployées, notamment alors que la qualification des Madrilènes est, au contraire, quasi BUT dirigé depuis l’été 2000 par Pierre et complets dont ils obtiennent les lors de la première demi-heure, assurée, après cette troisième victoire d’affilée. Dans ce ARSENAL : Thierry Henry (59e ) Oudot. Il est ouvert tant aux résultats immédiatement afin de jouée à bâtons rompus par les deux groupe D, les Anglais de Leeds United se sont imposés (2-1) de- AVERTISSEMENTS équipes sportives en préparation corriger ou d’ajuster leur pro- formations, n’y fit rien. vant les Belges d’Anderlecht, grâce à un but de Lee Bowyer, le LYON : Foé (29e, jeu dangereux) ; qu’aux stages de formation, ou à la gramme d’entraînement. « Cela ne Ce but salutaire, que tour à tour jeune attaquant actuellement en procès pour une affaire d’agres- Müller (37e, tirage de maillot) recherche appliquée en relation remet pas en cause le contenu, mais Sonny Anderson, Steve Marlet et sion raciste. Dans le groupe C, celui de l’Olympique lyonnais, les ARSENAL : Cole (32e, tacle irrégulier) ; avec les industriels du ski. Sa situa- ça renseigne rapidement l’entraî- Vikash Dhorasoo ont eu au bout de Allemands du Bayern Munich prennent le large grâce à leur vic- Adams (35e, obstruction) tion géographique en moyenne neur tout en rassurant l’athlète », dit la chaussure ou au coin du crâne, toire sur le Spartak Moscou (1-0). • LES ÉQUIPES montagne permet de chausser les Schmitt. En termes de préparation Thierry Henry, lui, ne l’a pas raté. LYON skis pour les sessions pratiques mentale, on tâtonne encore à la D’un coup de tête sobrement ajus- (entraîneur : Jacques Santini) : quotidiennes à la sortie du bâti- suite d’expériences successives en té, l’attaquant français d’Arsenal a gradé de la deuxième à la troisième cembre à Lyon. Une place en quarts Coupet • Deflandre ; Müller ; Edmilson ; ment. saut à ski au cours desquelles «des Bréchet ; Foé ; Violeau, (Malbranque 74e) ; expédié le ballon dans les filets du place à la suite de cette défaite, l’OL de finale de la Ligue des champions Dhorasoo, (Govou 74e) ; Laigle (Delmotte, Si le centre fonctionne à plein, gourous finissaient par prendre la gardien lyonnais, Grégory Coupet, à devra au pire obtenir un nul à High- comblerait d’aise, aujourd’hui, le di- 79e) • Anderson ; Malet les équipes nationales n’utilisent place des entraîneurs ». e la 59 minute du match. Le score bury pour conserver une chance de rigeant lyonnais. Elle consacrerait ARSENAL encore que trop sporadiquement Mais il y d’autres vides à (0-1) en resta là et les commentaires terminer à la deuxième place quali- également un style et des méthodes (entraîneur : : Arsène Wenger) : ses installations : salle de muscula- combler : comme celui d’une géné- pouvaient aller bon train dans les ficative du groupe C, la première qui, depuis exactement un an, ali- Seaman • Dixon ; Grimaldi ; Adams ; tion, gymnase, mur d’escalade, ration sacrifiée par la suppression travées : c’est bel et bien à leur effi- place ne devant pas échapper au mentent la chronique du football Cole • Vieira ; Parlour ; Lauren ; Pires sauna, moyens d’analyse informa- des équipes nationales juniors de (Ljungberg, 69e) Kanu (Vivas, 90e) ; cacité que se reconnaissent les Bayern Munich après sa victoire sur professionnel français. • tique du mouvement ou explora- fond pendant plusieurs années, qui grandes équipes. le Spartak Moscou (1-0). Un jour de février 2000 Jean-Mi- tion fonctionnelle. A la veille des a privé les jeunes d’objectifs acces- « Quand on a la chance de Déçu par le revers de son équipe, chel Aulas a en effet déclaré la championnats du monde de ski sibles, ou celui d’un réservoir de compter dans son effectif plusieurs Jean-Michel Aulas n’en a pas pour guerre à Noël Le Graët, le président aller à quelques dérapages. Les in- nordique, organisés à Lahti (Fin- base limité par le caractère très ré- champions du monde et champions autant boudé son plaisir, mardi de la Ligue nationale de football jures proférées, fin novembre, à lande), du 15 au 25 février, et avant gional du ski nordique. Le CNSN d’Europe (les Français Thierry Hen- 13 février. « Ce match avait le niveau (LNF). Il s’est prononcé pour une l’encontre de l’arbitre Bertrand les Jeux olympiques de Salt Lake est déjà un « pôle espoirs » fonc- ry, et ), d’un quart de finale de Ligue des « inégalité de l’élitisme » entre les Layec, puis un fax maladroitement City (Etats-Unis) de février 2002, tionnant avec le support du lycée envoyé à ce dernier quelques se- l’objectif du centre est d’offrir, été local : une alternative mieux adap- maines plus tard, ont terni son comme hiver, les possibilités d’un tée que le lycée d’été d’Albertville, image de vice-président de la Ligue. entraînement de haut niveau ; de- ouvert aux skieurs, mais qui pro- Des dissonances se sont également venir la base permanente des pose aux athlètes des disciplines fait entendre dans son propre jeunes espoirs et le point de rallie- nordiques une scolarité en été et en camp. Plusieurs présidents de club ment systématique des équipes automne, durant leur période de faisant partie de sa mouvance lui en d’élite. préparation intensive. Son exten- veulent ainsi d’avoir « déclenché» Les installations sont peu à peu sion en « pôle France » offrirait à l’affaire des faux passeports en évo- mises au goût du jour, et tout de- l’élite du ski nordique moyens et quant, le premier, la pseudo-natio- vrait être fini à l’été 2002. Au stade compétences dans un lieu unique. nalité portugaise de l’attaquant bré- des Tuffes, tout proche, l’enneige- silien Alex Dias, à la veille du derby ment est depuis longtemps maîtri- Patricia Jolly Saint-Etienne - Lyon, début sep- tembre. Jean-Michel Aulas n’a cure des critiques, et pour cause : le terrain Des chambres hypoxiques lui donne actuellement raison. Alors que les autres « gros » budgets de première division – Paris-SG, Olym- sans utilisateurs pique de Marseille, AS Monaco – traversent, de concert, une saison PRÉMANON (Jura) explique son cabinet pour justifier calamiteuse, l’OL se porte plutôt de notre envoyée spéciale ce surprenant manque d’informa- bien. Cinquième en championnat, à Quelques tuyaux supplémen- tion. deux points du leader, Lille, l’équipe taires, des pince-doigts au-dessus Depuis leur construction, les de Jacques Santini a les préférences des lits pour pouvoir vérifier à tout chambres hypoxiques de Préma- des pronostiqueurs pour la course moment la teneur en oxygène du non n’ont donc jamais servi. «On au titre. Elle est également encore sang : les six chambres perchées au sait que ça existe ailleurs, assure un engagée en Coupe de France et en cinquième et dernier étage du membre du cabinet, on sait ce que , ce qui lui vaut un Centre national de ski nordique de ça apporte à la performance ; mais calendrier digne d’une équipe de Prémanon ne sont pas ordinaires. personne ne s’est livré à une analyse basket-ball américain au moment Elles sont « hypoxiques », capables exhaustive des conséquences néga- des play-off. Mercredi 21 février à de reconstituer les conditions arti- tives de leur utilisation pour l’intégri- Londres, c’est de son avenir en ficielles d’un séjour en altitude. té d’athlètes. Nous ne voulons pas Ligue des champions qu’il sera Une sorte de machine à laver l’air, d’une pratique empirique. Comme question. L’air de rien, une place située au-dessus des chambres, y avec le problème de la créatine, c’est parmi les huit meilleurs clubs euro- recrache de l’air appauvri en oxy- une mesure conservatoire avant péens est en jeu. gène. Une pièce dotée d’écrans et meilleure information, car on est de voyants lumineux, réservée à un dans le domaine sensible de l’amé- Frédéric Potet médecin, permet de contrôler la si- lioration artificielle de la perfor- tuation et d’effectuer les réglages. mance. » Elles ont été installées pour la DÉPÊCHES somme de 500 000 francs par la so- ASPECTS ÉTHIQUES a CYCLISME : Laurent Jalabert ciété norvégienne OBP, leader en la Au ministère on reste cependant souffre d’une triple fracture aux matière et dont le patron est ouvert. Si, avec une autorité médi- vertèbres lombaires à la suite d’un membre du Comité national olym- cale reconnue, le Centre de Préma- accident domestique survenu mar- pique norvégien. Le procédé n’est non propose un projet scientifique- di 13 février dans son garage de pas nouveau. Des équipements ment validé par des universitaires Veyrier, près de Genève. Hospitali- comparables existent ailleurs, et des spécialistes de la médecine sé, le coureur français ne devrait comme dans l’hôtel tenu à Bride- du sport prenant en compte les as- pas être en mesure de disputer les les-Bains (Savoie) par Lionel pects éthiques et prouvant que grandes courses du début de sai- Laurent, ancien membre de « l’utilisation des chambres hypo- son. l’équipe nationale de biathlon. xiques est plus bénéfique que néga- a VOILE : Roland Jourdain (Sill- Mais l’initiative du Centre natio- tive », le service médical du minis- Marines-et-La Potagère) a pris la nal de ski nordique, inspirée par la tère examinera la question. troisième place du Vendée Globe, réflexion d’entraîneurs de haut ni- L’équipe en place à Prémanon derrière Michel Desjoyeaux et El- veau, financée par des fonds des compte bien s’y employer. En at- len MacArthur. Le skipper de conseils général et régional, et mis tendant, elle dispose de couchages Quimper est arrivé aux Sables- en place dans un établissement ordinaires supplémentaires lorsque d’Olonne, mardi 13 février, dans d’Etat au beau milieu des débats le centre affiche complet, et les l’après-midi. sur les dangers de l’utilisation de chambres hypoxiques servent a Club-Med prend ses distances l’EPO, n’a pas été du goût de Ma- « d’appartement témoin » aux délé- en tête de The Race. Après rie-George Buffet. gations étrangères. Ainsi, les 45 jours de course, le catamaran Selon son entourage, la ministre Belges, les Bulgares ou les Améri- géant de Grant Dalton possédait a « découvert » l’existence de ces cains – qui s’en sont doté en vue une avance supérieure à installations fin 1999, au moment des Jeux olympiques de Salt Lake 1 000 milles nautiques sur l’Innova- où elles sont devenues opération- City – les ont déjà visitées. tion-Explorer de Loïck Peyron, nelles. « C’est la conséquence de mercredi 14 février. l’autonomie de ces établissements », P. Jo. LeMonde Job: WMQ1502--0025-0 WAS LMQ1502-25 Op.: XX Rev.: 14-02-01 T.: 10:31 S.: 111,06-Cmp.:14,13, Base : LMQPAG 11Fap: 100 No: 0090 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 25 ------Soleil généreux 15 FEVRIER 2001 Oslo Stockholm CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé JEUDI. Les conditions anticyclo- maximales s’échelonnent de 9 à vers 12h00 DU VOYAGEUR niques sont toujours bien implan- 12 degrés. tées sur l’Europe de l’Ouest. L’enso- Poitou-Charentes, Aquitaine, Peu leillement est garanti avec un ciel Midi-Pyrénées. – Les brouillards Belfast nuageux a NEIGE. Le manque de neige a dégagé sur la plupart des régions matinaux laissent place à un ciel Liverpool conduit les responsables de la Dublin dans une atmosphère un peu bien dégagé avec du soleil. Sur les Varsovie Kiev Transjurassienne à annuler cette fraîche. Ce beau temps persiste les Pyrénées et le piémont, les nuages épreuve de ski de fond prévue le Amsterdam Berlin Brèves jours suivants. sont nombreux en matinée et per- éclaircies 18 février. Plus de 60 des 76 km du Bretagne, pays de Loire, Basse- sistent localement une bonne partie Londres parcours qui relient Lamoura (Ju- 5 o Bruxelles Normandie. – Le ciel est dégagé et de la journée; les éclaircies finissent 0 Prague ra) à Mouthe (Doubs) sont dé- le soleil radieux. Les températures néanmoins par s’imposer. Les tem- Couvert pourvus de neige. Depuis sa créa- maximales sont comprises entre 9 pératures oscillent de 12 à 16 degrés. Paris Strasbourg Vienne tion en 1979, la course a été et 12 degrés. Limousin, Auvergne, Rhône- Budapest annulée trois fois pour les mêmes Brume Nord-Picardie, Ile-de-France, Alpes. – Quelques nuages bas sont Nantes raisons. Berne brouillard Centre, Haute-Normandie, Ar- présents dans les vallées du Massif Bucarest a IRLANDE. Les éliminatoires du dennes. – Sur le Nord-Picardie et Central en début de matinée. La Lyon Milan Trophée de l’Irlande 2001 auront les Ardennes les bancs de brume journée est agréable avec du soleil. Belgrade Sofia Averses lieu le dimanche 18 mars, les ins- matinaux sont localement lents à se Le thermomètre atteint de 9 à Toulouse Istanbul criptions se faisant directement dissiper. Ailleurs le soleil règne 15 degrés. auprès des 77 golfs de l’Hexagone toute la journée. Le thermomètre Languedoc-Roussillon, Pro- Rome Pluie participant à cette compétition. affiche au plus chaud de la journée vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. – Barcelone Naples Les finales régionales s’échelonne- de 7 à 11 degrés. Les nuages présents sur les Pyré- 40 o Madrid ront d’avril à juin, la finale ayant Champagne, Lorraine, Alsace, nées orientales en début de mati- Lisbonne Athènes Orages lieu en Irlande, du 3 au 7 octobre, Bourgogne, Franche-Comté. – née laissent place rapidement à un sur trois parcours (Lahinch, Adare Des bancs de brouillard se forment ciel dégagé. Ailleurs, il fait très Séville et Woodstock) de la région de sur le plateau lorrain et la plaine beau. Le vent d’est souffle à Neige Shannon. Un forfait sera proposé d’Alsace au lever du jour. Après leur 50 km/h près des côtes varoises. Les Alger Tunis aux accompagnants des finalistes dissipation, la journée est bien températures s’étagent de 14 à par Bennett (tél. : 01-53-99-50-00). ensoleillée. Les températures 17 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort Rens. : 01-53-43-12-15.

PRÉVISIONS POUR LE 15 FEVRIER 2001 PAPEETE 24/29 S KIEV -5/4 S VENISE 2/11 S LE CAIRE 9/18 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 23/28 S LISBONNE 10/16 S VIENNE -3/7 S NAIROBI 16/26 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 24/30 S LIVERPOOL 4/6 S AMÉRIQUES PRETORIA 19/23 C C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 4/7 S BRASILIA 18/26 P RABAT 9/16 C AMSTERDAM 4/8 S LUXEMBOURG 0/9 S BUENOS AIR. 19/29 S TUNIS 9/18 S FRANCE métropole NANCY 0/10 N ATHENES 5/13 P MADRID 3/12 S CARACAS 22/26 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 5/15 S NANTES 3/10 S BARCELONE 6/12 P MILAN 3/11 S CHICAGO -7/-4 C BANGKOK 22/30 S BIARRITZ 4/15 N NICE 8/16 S BELFAST 3/8 C MOSCOU -7/1 C LIMA 20/24 C BEYROUTH 12/17 S BORDEAUX 3/14 S PARIS 1/10 S BELGRADE -3/8 S MUNICH -3/8 S LOS ANGELES 6/15 S BOMBAY 16/29 S BOURGES -1/10 S PAU 3/13 N BERLIN -1/5 S NAPLES 7/16 S MEXICO 8/25 S DJAKARTA 25/28 P BREST 3/9 S PERPIGNAN 8/16 S BERNE -4/11 S OSLO -3/9 C MONTREAL -15/-5 S DUBAI 16/25 C CAEN 4/9 S RENNES 1/10 S BRUXELLES 4/10 N PALMA DE M. 5/16 P NEW YORK 2/9 C HANOI 9/16 S CHERBOURG 3/8 S ST-ETIENNE -1/12 S BUCAREST -1/7 S PRAGUE -2/7 S SAN FRANCIS. 7/13 S HONGKONG 12/20 C CLERMONT-F. 1/12 S STRASBOURG -1/11 N BUDAPEST -3/8 S ROME 4/13 S SANTIAGO/CHI 15/31 S JERUSALEM 8/16 C DIJON -2/10 S TOULOUSE 3/14 S COPENHAGUE 2/6 S SEVILLE 6/18 S TORONTO -9/-4 C NEW DEHLI 13/23 P GRENOBLE -1/13 S TOURS 0/10 S DUBLIN 3/8 C SOFIA 0/3 C WASHINGTON 6/15 P PEKIN -5/1 S LILLE 1/8 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 2/11 S ST-PETERSB. 1/4 S AFRIQUE SEOUL -6/-2 * LIMOGES 1/10 S CAYENNE 24/27 C GENEVE 3/10 S STOCKHOLM 0/10 S ALGER 6/17 C SINGAPOUR 25/30 P LYON 1/12 S FORT-DE-FR. 25/28 S HELSINKI -3/5 S TENERIFE 11/14 C DAKAR 17/26 S SYDNEY 20/23 C MARSEILLE 4/15 S NOUMEA 23/28 S ISTANBUL 4/7 S VARSOVIE -2/3 C KINSHASA 23/31 P TOKYO 0/6 S Situation le 14 février à 0 heure TU Prévisions pour le 16 février à 0 heure TU JARDINAGE Premiers bourgeons dans une petite cité d’altitude en Auvergne

POUR une surprise, ce fut une aussi remarquable que peu jouée matelas de paille, font les fiers au filtrant, devrait permettre la givre est venu blanchir fugace- culièrement pour la vigne, qui surprise : des géraniums lierres, de nos jours – si tant est qu’elle milieu d’un rond-point. Aucun culture sans problème de ces ar- ment les tuiles canal dont sont re- pousse et fleurit tard. Mais géné- des anthémis à peine gelés, juste le l’ait été par le passé. Elle était en- palmier dans les jardins des vil- bustes calcifuges. vêtues les maisons, au moment du ralement, elle s’en remet, tandis bout de quelques branches rous- fin, jusqu’à la Révolution, un lages, mais quelques magnolias Il semble donc que les jardiniers lever du soleil. Réchauffement de qu’un abricotier, un pêcher dont sies, des cognassiers du Japon en centre religieux important qui a grandifloras dont la taille indique de ce coin un peu reculé (par ail- la planète ? Il semble que oui, les fleurs gèlent ne produit pas de boutons, en Auvergne, à cinq laissé un important bâti depuis le qu’ils n’ont guère plus de trente leurs pas bien riche en pépinières même si des hivers très doux ne fruits pendant l’été qui suit. cents mètres d’altitude ! La petite XIIe siècle et un ensemble de mai- ans. Ces deux plantes sont souvent et en jardineries) ont remarqué sont pas si rares que cela, même si Au jardin, une plante qui gèle ville historique de Blesle (Haute- sons à pans de bois datant des associées un peu plus bas vers depuis quelques années que les hi- un froid terrible peut toujours ve- attriste celui qui l’a planté, mais ce Loire) est pourtant au fond d’une XIVe, XVe et XVIe siècles. l’ouest, dans le Lot-et-Garonne, et vers étaient moins rigoureux qu’ils nir pour rappeler aux jardiniers n’est pas bien grave. Il suffit de la vallée dont les flancs grimpent Dans la vallée, les noisetiers plus bas encore jusqu’au Pays ne le furent. Ils acclimatent donc que le climat commande. remplacer ou d’abandonner ces raide et gardent le souvenir des sont en chatons, les saules à osier basque. Pas non plus de lilas des comme le font tous les jardiniers tentatives excitantes d’acclimata- cultures en terrasse. La vigne a ont leurs bourgeons déjà bien Indes, dont l’écorce blanche qui se et risquent le tout pour le tout. DÉFERLANTE JARDINIÈRE tion qui se soldent souvent par laissé la place à des forêts de gonflés, les rivières dévalent des desquame est facilement re- Autre chose curieuse en ce mois Un peu plus bas vers l’est, dans l’échec, il faut bien le reconnaître. chênes, de pins et de sapins dont forêts à l’entour, et ce soleil de fé- connaissable. Bien peu de rhodo- de février : le ciel était totalement la vallée du Rhône, la végétation Pour en revenir à ce petit bout on ne sait s’ils sont petits parce vrier, déjà curieusement chaud, in- dendrons dans les jardins ; pour- dégagé, la lune pleine et la nuit est en avance dans les cultures d’Auvergne un peu perdu, encore qu’ils ne sont pas vieux ou si la rai- dique que la nature ne va guère tant, le sol, naturellement acide et douce. Tout juste si un peu de fruitières de Provence et du Rous- sauvage malgré des villages édifiés son en revient à une terre acide, tarder à se réveiller. La surprise sillon, et les arboriculteurs là depuis des centaines d’années, maigre, peu profonde. vient de ce qu’il n’y a aucune dif- craignent qu’un froid vif ne vienne la chose la plus surprenante, fina- Située à 17 kilomètres de la férence dans l’avancée de la végé- Ouvrez les fenêtres détruire les fleurs de leurs arbres, lement, est que les jardins y sont le route de la neige et de grandes et tation entre une ville du centre de puis les jeunes fruits en formation prolongement naturel de l’envi- sombres forêts – en partie déci- la France située à 500 mètres d’al- Quelques percées du soleil, au nord ou au sud de la Loire, doivent qui ne supportent pas les tempéra- ronnement. mées par la tempête de décembre titude et une ville de Normandie, à agir comme des alertes chez tous les jardinier attentifs. Dès qu’il tures négatives. Certes, quelques tuyas et pyra- 1999 –, cette ville médiévale est la la limite de l’Ile-de-France et de la fait beau et qu’il n’y a plus à craindre un grand choc thermique, il On ne leur souhaite pas d’être canthas dans les jardins des mai- patrie de la famille Barrès, qui n’a Picardie ! faut ouvrir grandes les fenêtres des pièces, des vérandas ainsi que contraints de sortir le grand jeu, sons neuves sont là, qui rappellent pas seulement donné un écrivain Théoriquement, il devrait y celles des serres froides où ont été remisées avant l’hiver les canons à eau, braseros, fumigènes, le prêt-à-planter qui a uniformisé nationaliste à la France, mais aussi avoir trois semaines de décalage plantes qui craignent le gel. Ces dernières ont déjà commencé à re- afin de protéger leur gagne-pain, le paysage français du Nord au des médecins de campagne et de entre l’Auvergne et la Haute-Nor- pousser. Les jours qui rallongent, l’air confiné et la température qui mais personne ne peut prédire le Sud, de l’Est à l’Ouest, mais dans ville. Elle était aussi la ville de nais- mandie, et les géraniums en pot grimpe sous l’effet du soleil ont tendance à les faire s’allonger temps qu’il fera dans quinze jours. l’ensemble les jardins ressemblent sance d’Edouard Onslow, peintre sur les rebords de fenêtre de- démesurément. On a ainsi vu des gels sévères sur- à ceux que l’on rencontrait avant talentueux, mort au début du vraient être morts dans ces deux Les mois de février, mars et avril sont des périodes critiques pour venir tard dans la saison, à quel- la déferlante jardinière de ces XXe siècle, et neveu de George régions. de nombreuses plantes d’orangerie qui repartent en végétation ques jours du printemps, voire vingt dernières années dans les Onslow, compositeur fêté par A Marciac, à quelques kilo- dans des conditions qui ne sont pas toujours bonnes pour elles. bien plus tard, en plein mois de campagnes. Hector Berlioz et auteur d’une mètres de là, cinq palmiers de C’est donc le moment qu’il faut choisir pour procéder à leur rempo- mai, en plaine. Et ces gels-là sont œuvre de musique de chambre Chine, au tronc protégé par un tage. Ce que nous ferons la semaine prochaine... meurtriers pour les cultures, parti- Alain Lompech

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123456789101112 7. Difficile d’y mettre autre chose FESTIVAL AU MARTINEZ le Roi). Sud a rejoué la Dame, le Roi paires. Cachez au début les mains qu’un oignon. - 8. Bonne mère et Pendant un festival du Club Gal- et l’As de Trèfle sur lequel il a dé- d’Est-Ouest pour vous mettre à la I femme modèle chez Ramsès. lia, qui a eu lieu à l’Hôtel Martinez, faussé un Cœur (au lieu d’un Car- place du déclarant. Avancée par un bout. Avancée par le Polonais Uszinski a réussi à faire reau), puis il a continué à jouer ࡕ 3 2 II l’autre bout. - 9. Rond en attendant chuter un contrat de « 4 Piques ». Trèfle. Comment Uszinski a-t-il fait ज R 8 2 les coups. Met en place. - 10. Abris chuter QUATRE PIQUES ? छ 10 8 7 6 4 III sauvages. L’enfant d’Alfred. - 11. ࡕ V 9 5 ࡔ D 10 5 Ouvertures en façade. Dans le coffre. ज 9 8 6 5 Réponse ࡕ 10 8 6 4 ࡕ A D V 9 N IV - 12. Ne pèsent pas lourd. छ R V 7 6 Il a refusé de couper et, après le ज 7 4 3 ज 10 6 OE ࡔ D 4 sixième Trèfle, la position était : छ V 9 5 छ 3 2 S V Philippe Dupuis ࡕ D 10 6 2 ࡕ 7 ࡔ A R 6 ࡔ V 9 8 3 2 N ࡕ V ज 9 छ R ज 7 3 2 ज A R D V 4 ࡕ D 10 ज 7 ज R छ A D ࡕ R 7 5 OE VI SOLUTION DU N° 01 - 038 छ 10 5 4 छ A D 8 3 2 ࡕ 8 4 छ 9 ज A D V 9 5 S ࡔ V 9 6 ࡔ 7 5 छ A R D Sud ne pouvait pas jouer atout et, VII Horizontalement ࡕ A R 8 4 3 ࡔ 7 4 ज 10 pour essayer de faire sa dixième le- VIII I. Perturbateur. - II. Adouber. Rusé. छ 9 vée, il joua le 9 de Carreau. Ouest Ann : E. don. E.-O. vuln. - III. Rit. Utile. Et. - IV. Ecus. Adosser. ࡔ A R 10 8 3 2 défaussa alors son dernier Cœur, et IX - V.Sulfureuse. - VI. Olé. Adrien. - VII. Est, après avoir pris le Roi de Car- Ouest Nord Est Sud Le. Tee. Sénés. - VIII. GI. SA. Sets. - Ann. : S. don. E.-O. vuln. reau avec l’As, a contre-attaqué le – – passe 1 ज X IX. Ilote. Ne. Ure. - X. Législatures. Roi de Cœur coupé par Sud et sur- passe 2 ज passe 4 ज... Sud Ouest Nord Est coupé par Ouest avec le 10 de Pique Verticalement 1 ࡕ passe 2 ࡕ 3 ज (tandis que le mort fournissait le 9 HORIZONTALEMENT Obtenu sans effort. Soutient le 4 ࡔ passe 4 ࡕ contre... de Cœur). Ouest a entamé l’As de Trèfle bâtiment à l’arrière. - X. Femme 1. Pare-soleil. - 2. Edicule. Lé. - 3. On voit que Sud aurait gagné son pour le 2 d’Est et a contre-attaqué I. Affiche une belle insolence. d’un homme. Hommes sans Rotule. Gog. - 4. Tu. SF. Titi. - 5. Ubu. Uszinski, en Ouest a entamé le 2 contrat s’il avait défaussé un Car- le 3 de Cœur pour le 2 et le 10 se- - II. Que l’on retrouvera dans les airs. femme. Uae (eau). Es. - 6. Retardés. - 7. Brider. de Cœur (pair-impair) pour le Valet reau du mort sur l’un de ses Trèfles cond d’Est. Comment Sud a-t-il fait C’est dans les fonds qu’il fait des Ana. - 8. Louis. Et. - 9. Tressées. - 10. d’Est qui a rejoué l’As de Cœur. Sud puisque, dans la position finale à onze levées (une de mieux) au recherches. - III. Mis sur la bande. - VERTICALEMENT Eu. Senneur. - 11. Usée. Etre. - 12. a coupé et a cru bon de tirer As et trois cartes, il n’y aurait plus de Car- contrat de QUATRE CŒURS IV. Sera moins sec. Travailleur Retroussés. Roi de Pique (Est n’a pas fourni sur reau (mais 9 8 de Cœur), et Sud au- quelle que soit la défense ? manuel. Donne beaucoup 1. Ouvertures sur la voile. - 2. rait coupé le 9 de Carreau avec le Va- d’informations sur votre compte. - Ouverture sur la gamme. Coule au let de Pique sec, la dixième levée Note sur les enchères V. Se déplace quand ça va très mal. Nord. On y monte pour donner des grâce au fameux « coup en pas- Dès que Nord a pris la décision Aux bouts du précédent. Très fin. - coups. - 3. Qui met en chaleur. - 4. sant »... de soutenir à « 2 Cœurs » (car on VI. Rencontre réussie. Bon pour le vin Arrivés à destination. Une fois de n’aime guère passer dans ce genre mauvais pour un régime. - VII. plus. - 5. Façon de marcher. Le bon TOP OU ZÉRO de situation), Sud a pu conclure à Dunes sahariennes. Au-dessus des moment pour faire selon notre La donne suivante montre com- « 4 Cœurs ». paniers. Lettres du Sahara. - VIII. Fait plaisir. - 6. A perdu un E après ment on peut réaliser une levée de du surplace. Vient d’avoir. - IX. Maastricht. Sans raison apparente. - mieux très bénéfique en tournoi par Philippe Brugnon 26 CULTURE LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001

MUSIQUE Le chef d’orchestre salle de concert parisienne. Il milite il vient d’accepter le poste de direc- (l’orchestre de la NDR de Hambourg) b L’ORCHESTRE DE PARIS, qu’il di- Christoph Eschenbach dirige l’Orches- pour qu’elle soit construite à la Cité teur musical de l’Orchestre de Phila- et aux Etats-Unis. b TRAVAILLEUR rige aujourd’hui, est un des fers de tre de Paris depuis septembre 2000. de la musique et se dit confiant quant delphie, où il prendra ses fonctions en BOULIMIQUE, pianiste magnifique, ce lance du projet Berlioz 2003, trois Dans un entretien au Monde, il évo- à sa réalisation. b APRÈS AVOIR trans- 2003. Il lui faudra alors choisir entre musicien né en Allemagne surprend ans de festivités en hommage au que les problèmes de la future grande figuré l’Orchestre de Houston (Texas), ses multiples activités en Allemagne aussi par sa chaleur et son humour. compositeur français né en 1803. Les attentes et les ambitions parisiennes de Christoph Eschenbach Courtisé par les plus grandes formations mondiales, le nouveau directeur musical de l’Orchestre de Paris partage son temps avec Hambourg et ses autres fonctions en Allemagne et aux Etats-Unis. Pour « Le Monde », il évoque le projet de nouvelle salle parisienne et sa boulimie de travail

DIRECTEUR MUSICAL de l’Or- de la musique de La Villette. Nous J’y consacre beaucoup de temps. chestre de Paris depuis septem- pourrions organiser davantage d’ac- Mais, d’une certaine manière, le fait bre 2000, le chef d’orchestre et pianis- tions pédagogiques envers les jeu- de ne pas avoir de famille me permet te allemand Christoph Eschenbach nes publics. Et il est à La Villette, ce de me consacrer à 100 % à ce métier évoque pour Le Monde ses projets, jeune public, beaucoup plus que rue que j’adore. les problèmes de la future grande sal- du Faubourg-Saint-Honoré, où se – Pourquoi dirigez-vous si peu le de concert parisienne et le partage trouve la Salle Pleyel ! Décidément, d’opéras ? de son emploi du temps. tout milite pour la Cité de la mu- – Un problème de temps, proba- « Le sujet d’actualité le plus brû- sique. blement, mais aussi parce que je lant vous concernant est celui de – Quelle est votre opinion sur la veux qu’une production d’opéra soit la salle de concert qui sera affec- situation des jeunes chefs fran- un spectacle parfait et total. Je ne tée à l’Orchestre de Paris. Quel est çais qui n’ont qu’assez peu accès peux me sentir bien que si je m’en- votre point de vue ? aux institutions, donc rarement tends avec le metteur en scène, si le – Il est essentiel que l’on cons- l’occasion de diriger après leurs choix des chanteurs est fait en com- truise une grande salle symphonique études ? Pensez-vous pouvoir mun avec lui. Je prépare Don Gio- à Paris, qui est l’une des rares villes faire quelque chose pour eux ? vanni, avec le metteur en scène Peter au monde à ne pas être dotée d’un – Il est vrai qu’en Amérique le Stein, pour le Lyric Opera de Chi- véritable auditorium vaste et moder- principe systématique de l’assistant cago, en 2004, mais cela fait déjà ne, avec des aménagements, des conductor et de l’associate conduc- deux ans qu’on se parle, qu’on échan- loges, des dégagements qui facilitent tor permet de former de jeunes ge des idées sur cette production ! Il la vie des musiciens. Je rentre de chefs d’orchestre. Je n’ai jamais n’y a que dans ces conditions que j’ai Madrid, où j’ai dirigé à l’Auditorium interdit mes répétitions à quelque envie de faire de l’opéra, à raison national : une salle splendide ! Mais jeune chef que ce soit, et beaucoup d’une production par an. Arabella, il devra s’agir d’une salle construite venaient y assister, à l’Orchestre de au Met, cette année, sera la dernière selon le principe de l’auditorium Houston. Cela dit, apprendre à diri- reprise que je ferai. actuel de la Cité de la musique, qui ger, ce n’est pas tant acquérir une – Une question bêtement pra- est merveilleux, où l’acoustique et le gestique que la manière de faire tra- tique : où vivez-vous, où se trouve plateau seront également modula- vailler un orchestre, de gérer le votre stock de partitions ? bles, où l’on pourra jouer un qua- temps et l’énergie d’une répétition. – En ce moment, elles sont enfer- tuor à cordes avant une grande Cela, on peut l’apprendre en obser- mées dans des malles, sur un œuvre symphonique. vant. bateau, en plein Atlantique, à – Vous militez donc pour qu’elle – Votre répertoire est très moins qu’elles soient déjà parve- soit construite à La Villette et non vaste, vous dirigez beaucoup nues au Havre. Je les ai déména- au Théâtre de la Gaîté-Lyrique ? d’œuvres contemporaines, sans gées de Houston, qui était mon – Bien entendu. La Gaîté-Lyrique, reprendre forcément vos pro- point de chute depuis plusieurs même aménagée, sera trop petite. Il grammes d’une ville à l’autre années. Elles seront désormais à faut des espaces et une flexibilité dans le cours de la saison… Paris, où j’aurai dans quelques qui soient en rapport avec la ma- – Oui, c’est du travail, beaucoup jours un domicile très beau, actuel- nière dont se donnent les concerts de travail. En six semaines, j’ai enre- lement en travaux, même s’il me aujourd’hui, dont ils se donneront gistré un disque de la musique de faudra aussi prendre un apparte- demain. Il ne faut plus construire de Matthias Pintscher, un compositeur ment à Philadelphie. salles sur les modèles d’il y a cent qui, selon moi, n’est pas loin d’être – Vous vous installez donc à

ou cinquante ans que sont la Gaîté- THIERRY MARTINOT génial… Puis un programme autour Paris pour de bon et pour quel- Lyrique et la Salle Pleyel. Christoph Eschenbach : « Je suis à Paris pour un bon moment, croyez-moi ! » de la mort avec la merveilleuse der- ques années… Mais qu’allez-vous – N’avez-vous pas été déçu par nière pièce de Gérard Grisey, Quatre faire de vos autres activités de le vague des déclarations de du premier ministre de s’engager lioreront l’acoustique actuelle, trop Fischer Hall, la salle attitrée de l’or- chants pour franchir le seuil, et Mys- directeur des festivals de Ravinia, Catherine Tasca concernant la pour le projet de grande salle à la sèche. Mais il n’est pas question d’y chestre. Cela m’a rappelé des problè- tère de l’Instant, d’Henri Dutilleux, du Schleswig-Holstein, de l’Orches- construction de cette salle, re- Cité de la musique. passer plus de cinq ans. mes que je connais trop à Paris. Paral- un grand compositeur dont je ne tre de la NDR de Hambourg ? mise à « un horizon plus lointain – Vous croyez aux engagements – Vous venez de signer un lèlement, l’Orchestre de Philadelphie connais rien de secondaire. Puis la – Il est certain qu’à partir de que prévu », lors de sa conférence des dirigeants politiques français, contrat avec l’Orchestre de Phila- me proposait de devenir son nouveau Cinquième Symphonie de Mahler, 2003, date à laquelle je prendrai la de presse du 29 janvier ? alors qu’ils se sont si souvent delphie, mais il était question que directeur musical, à partir de 2003. Ce avec le Concerto pour clarinette direction de l’Orchestre de Philadel- – Je ne peux pas croire qu’on dédits par le passé, y compris à pro- vous succédiez à Kurt Masur à qui m’a convaincu, outre qu’il s’agit d’Eliot Carter, le Requiem de Verdi et phie, je devrai faire des choix. Il est, laisse passer une telle occasion. pos de l’Orchestre de Paris, dont la l’Orchestre philharmonique de d’un des meilleurs orchestres au la Missa Solemnis de Beethoven, sans hélas ! un peu tôt pour que je vous Certains pensent que rien ne sera résidence au Théâtre du Châtelet New York. Y a-t-il eu des tracta- monde, c’est qu’on y construit un compter un concert Messiaen- dise en quoi ils consisteront exacte- décidé avant l’élection présiden- était pourtant signée ? tions entre vous et la direction de complexe de deux salles de concert, Bartok à deux pianos à la Cité de la ment. Mais je suis à Paris pour un tielle, ce qui serait catastrophique. Je – Je suis confiant, mais il est cer- l’orchestre ? une salle de musique de chambre musique, le 18 février. bon moment, croyez-moi ! Et ne pense, au contraire, qu’après les élec- tain que la salle de substitution que – Oui. J’ai récemment dirigé l’or- et une salle symphonique, avec le » Mais figurez-vous que j’aime le me prenez pas pour un opportu- tions municipales les perspectives nous avons choisie, le Théâtre Moga- chestre, et cela s’est très bien passé. concours de l’excellent acousticien travail. Souvent, je me retrouve assis niste si je vous assure de ma franco- seront plus claires et que les diri- dor, puisque la Salle Pleyel ferme Puis j’ai rencontré à deux reprises son Russell Johnson. Elles seront inaugu- par terre, sur la moquette de ma philie profonde… » geants politiques pourront s’enga- pour travaux, n’est qu’une solution conseil d’administration. Tout était rées à la fin 2001. chambre d’hôtel, la nuit le plus sou- ger. Mais je ne doute pas de la vo- provisoire. J’espère que les travaux en bonne voie, lorsqu’a été évoquée » C’est exactement le modèle que vent, car je dors assez peu, à feuille- Propos recueillis par lonté de la ministre de la culture et que nous allons faire à Mogador amé- la fermeture pour travaux de l’Avery je souhaiterais pour Paris, à la Cité ter ces grandes partitions nouvelles. Renaud Machart L’orchestre de Paris et la BNF s’attellent au projet Berlioz 2003 Un musicien inspiré EN 1969, la France – un peu –, les à la seule mémoire des grandes figu- net, l’audiovisuel et les événements lioz 2003 fait la part belle à la forma- pays anglo-saxons – beaucoup –, res de la République. Ce qui implique spéciaux (concours, master-classes, tion parisienne à laquelle Berlioz partagé entre l’Europe et les Etats-Unis célébraient le centenaire de la mort qu’on s’interroge sérieusement sur dont celles de Régine Crespin). » légua – du moins à son ancêtre, la d’Hector Berlioz (1803-1869). La l’attitude politique de celui qu’on choi- C’est la secrétaire générale, Cécile Société des concerts du Conservatoi- IL FUT PENDANT des années orchestres européens et américains), maison de disques Philips publia sit d’y faire entrer (…). Celui qui a Reynaud, chargée de mission au re – des manuscrits, aujourd’hui l’étoile montante du piano chez en tant que responsable artistique de alors de nombreux enregistrements orchestré La Marseillaise dans l’exal- département Musique de la BNF, déposés à la BNF : concerts, tour- Deutsche Grammophon, qui lui fit festivals (Ravinia, près de Chicago, dirigés par le chef britannique Colin tation toute romantique que déclen- qui coordonne les activités du comi- nées, commandes à de jeunes com- enregistrer beaucoup de disques, Schleswig-Holstein). Il joue toujours Davis, qui firent beaucoup pour la cha chez lui les Trois Glorieuses est le té, lequel se réunit deux fois l’an. positeurs travaillant « à partir de des concertos avec Karajan, une inté- du piano, magnifiquement (il accom- connaissance de la musique du com- même qui, dans ses écrits, a toujours « La surprise, dit Cécile Reynaud, concepts berlioziens : spatialisation pagne les chanteurs, les chambristes, positeur, alors que les Français, hier exprimé son hostilité à la Répu- c’est que tous ces musicologues et spé- du son, importance du timbre » PORTRAIT joue à deux pianos avec son compli- comme aujourd’hui, méconnais- blique. » cialistes d’horizons divers s’entendent (Martin Matalon, Ivan Fedele, ce Tzimon Barto), avec une sonorité, saient, voire méprisaient, l’essentiel parfaitement bien, il n’y a pas de que- James Dillon, Marco Stroppa, Philip- Il est passé du clavier une ligne, un sostenuto qui disent, en de son œuvre – à l’exception des SOUS LA BANNIÈRE FRANÇAISE relles de clochers, de rivalités entre pe Manoury). au podium de chef quelques instants, le musicien intime- « succès » que sont la Symphonie Bien heureusement, le Comité spécialistes ou entre organisations de Les quatre saisons imaginées par d’orchestre en menant ment inspiré qu’il est. Travailleur fantastique, Harold en Italie, Les Berlioz, présidé par Jean-Pierre colloques. Et les étrangers jugent tout la direction de l’orchestre sont pla- une carrière prudente boulimique, cet homme aux apparen- Nuits d’été et La Damnation de Faust. Angrémy, président de la BNF, ne se à fait naturel que cet hommage soit cées sous quatre bannières emblé- ces de clergyman austère soigne tout Les éditions allemandes Bärenreiter contente pas de cette seule action placé sous la bannière française. » matiques : Berlioz et le thème de ce qu’il touche et surprend par sa cha- lançaient les premiers volumes purement symbolique. Sa mission a Les festivités lancées en Faust (1999-2000), Berlioz, Lord grale des sonates de Mozart, de la leur et son humour. d’une édition complète dont été ainsi définie : « Etre le guide et le février 2000 ont surtout débuté avec Byron et l’Italie (2000-2001), Berlioz musique à quatre mains avec Justus L’Orchestre de Paris l’a voulu, et l’a 19 tomes sur 26 sont parus (elle conseil scientifique des différents évé- les représentations des Troyens au et Shakespeare (2001-2002), Hector Franz, l’intégrale des Lieder de obtenu. New York l’a courtisé, mais il devrait être complétée en 2003) tan- nements qui composent Berlioz 2003, Festival de Salzbourg, pendant l’été Berlioz, musicien officiel du Second Robert Schumann avec Dietrich a choisi Philadelphie. Douze semai- dis que les Français s’occupaient de programmation, colloques, rencon- 2000 (Le Monde du 26 juillet 2000), Empire (2002-2003). Fischer-Dieskau. Puis, discrètement, nes à Paris et douze semaines à Phila- l’œuvre littéraire profuse de Berlioz. tres, expositions. (…) Réfléchir sur les avec la participation remarquée de Christoph Eschenbach est passé du delphie, en tant que directeur musi- Pour 2003, bicentenaire de la nais- moyens les plus adaptés aujourd’hui l’Orchestre de Paris. Le projet Ber- R. Ma. clavier au podium de chef d’or- cal de chacune de ces deux sance de Berlioz, l’Orchestre de pour réussir à mobiliser le public le chestre, en menant une carrière pru- formations, l’obligeront bientôt à Paris et la Bibliothèque nationale de plus large possible. (…) Être un foyer, dente, en s’attachant, de 1988 à choisir. Lâchera-t-il son orchestre France (BNF) se sont associés pour un point de référence vers lequel con- Les prochains concerts de l’Orchestre de Paris 1999, à l’Orchestre symphonique de hambourgeois à l’issue du contrat, rendre un plus digne hommage au vergeront toutes les informations rela- Houston. A l’abri des regards, il a comme il est prévisible qu’il le fasse, compositeur. Digne jusqu’au point tives aux projets conçus de par le mon- b Le 15 février, Salle Pleyel, Dalbavie (création française), par fait de cet orchestre mineur l’une ou les atermoiements des puissances de prévoir de saluer en grande pom- de pour célébrer Berlioz. » à 20 heures : Harold en Italie, Eiichi Chijiiwa (violon), technique des meilleures formations publiques françaises concernant la pe musicale l’entrée au Panthéon de Le Comité Berlioz 2003 est compo- Symphonie fantastique, d’Hector Ircam, chœur de chambre nord-américaines, ainsi qu’en témoi- construction de la grande salle de ses cendres. Le projet a été combat- sé de sommités internationales, Berlioz, par Tabea Zimmermann Accentus, Orchestre de Paris. gnent les nombreux disques qu’il a concerts promise à la Cité de la musi- tu par certains, notamment le musi- dont les musicologues David Cairns (alto), Orchestre de Paris. Théâtre du Châtelet, place enregistrés avec lui, pour Virgin Clas- que le lasseront-ils ? cologue français Joël-Marie Fau- et Peter Bloom, Hugh Macdonald Salle Pleyel, 252, rue du du Châtelet, Paris-1er. Tél. : sics, Koch international et BMG L’Etat et le ministère de la quet. Celui-ci écrivait dans une tribu- (qui dirige l’édition Bärenreiter), Faubourg-Saint-Honoré, Paris-8e. 01-40-28-28-40. De 50 F à 250 F. essentiellement. culture auraient tort de négliger ne libre (Le Monde du 22 février mais aussi les Français Yves Gérard, Tel. : 0825-000-821. De 90 F à 350 F. b Les 7 et 8 mars, Salle Pleyel, à Aujourd’hui, à soixante ans (il est l’urgence de ce problème et de mini- 2000) : « Apparemment, il semble logi- Pierre Citron, Gérard Condé, Jean b Le 1er mars, Théâtre du 20 heures : Ouverture de Benvenuto né à Breslau, en Allemagne, le miser la patience d’un chef prêt à que que le musicien qui incarne le Mongrédien ou Rémy Stricker. Châtelet, à 20 heures : Sur départ, Cellini, Les Nuits d’été, Ouverture 20 février 1940), Christoph Eschen- donner beaucoup à Paris, mais qui mieux l’esthétique du grandiose avec « Nous sommes organisés en comités d’Arthur Rimbaud, de Matthias du Carnaval romain, d’Hector bach dirige beaucoup et partout : en pourrait manquer cruellement à la des musiques commandées ou inspi- spécifiques : la programmation (le Pintscher (création française), Berlioz, Symphonie italienne, de tant que directeur musical (Or- capitale et à la vie musicale françai- rées par le pouvoir sous quatre régi- comité auquel j’appartiens), les exposi- Symphonie n˚ 2, de Christopher Felix Mendelssohn. Par Susanne chestre de Paris depuis cette saison se si celle-ci ne faisait pas ce qu’il mes différents connaisse une telle con- tions et les CD-ROM, les colloques et Rouse, Concerto pour violon Mentzer (mezzo-soprano), et pour trois ans, Orchestre de la faut pour le garder. sécration. Il n’en reste pas moins vrai publications (dont le Dictionnaire et orchestre, de Marc-André Orchestre de Paris. NDR de Hambourg depuis 1998), en que le Panthéon est dédié depuis 1885 Berlioz, en préparation), le site Inter- tant que chef invité (par les meilleurs R. Ma. CULTURE LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 27

DÉPÊCHES a CINÉMA : les nominations aux Les Victoires de la musique Oscars, qui seront remis le 25 mars au Shrine Auditorium de Los Angeles, en Californie, ont été annoncées le 13 février et favori- se réforment pour mieux rassembler sent les films Gladiator, de Ridley Scott (douze nominations) et Tigre et Dragon, d’Ang Lee (dix nomina- La seizième édition consacrée aux variétés aura lieu samedi 17 février tions). Le réalisateur américain Ste- ven Soderbergh est nommé quatre TOUT n’est pas encore totale- entendus sur les modes et les taux public pour le « Site Internet » et la fois pour ses longs métrages, Erin ment calé au sein de l’association de rémunérations des musiciens, « Chanson de l’année », création de Brokovich et Traffic, retenus dans la des Victoires de la musique, mais, entraînant la démission de Lau- la Victoire « Artiste sans frontiè- catégorie meilleur film et meilleur à l’évidence, la seizième édition de rence Le Ny, alors présidente de l’as- res » –, il n’est pas question de rem- réalisateur. Chocolat, de Lasse Hall- cette cérémonie de récompenses sociation et directrice générale de placer le système français, avec un ström, est nommé deux fois, devrait pouvoir afficher sa sérénité WEA. Le ministère de la culture collège de votants émanant de l’en- meilleur film et meilleure actrice rassembleuse le 17 février à l’Olym- avait dû intervenir et avait nommé semble des professionnels du sec- pour le rôle de Juliette Binoche qui pia, pour la soirée consacrée aux un médiateur, Jacques Renard. teur, par un modèle plus restrictif à devra rivaliser avec Julia Roberts variétés, diffusée en direct sur Quant à l’édition 2000 des Victoires, l’anglo-saxonne. En Grande-Breta- (Erin Brokovich), Joan Allen (The France 2, après celle des Victoires elle avait pu finalement avoir lieu gne, les Brit Awards sont ainsi attri- Contender), Ellen Burstyn (Requiem classique, qui s’est tenue à la Cité grâce à l’insistance du ministère, bués par les producteurs de disques for a Dream) et Laura Linney (You des congrès de Nantes, lundi quelques bonnes volonté et les et les journalistes, sans participa- Can Count on Me). Russell Crowe 12 février. talents de diplomate du délégué tion des artistes, tandis qu’aux Etats- (Gladiator) sera opposé à Tom Le nouveau président pour deux général, Enrico Della Rosa. A ce Unis, pour les Gramy Awards, seuls Hanks (Seul au monde), Ed Harris ans de l’association type loi 1901, jour, seuls quelques importants pro- votent les créateurs et exceptionnel- (Pollock), Javier Bardem (Before

Marc Thonon, producteur et fonda- ducteurs de spectacles n’ont pas lement des directeurs artistiques THIERRY MARTINOT Night Falls) et Geoffrey Rush teur de la compagnie phonographi- souhaité revenir au conseil d’admi- dont le rôle est avéré. Le chef d’orchestre Marc Minkowski a reçu deux Victoires (Quills) pour l’oscar du meilleur que Atmosphériques (Louise atta- nistration et à l’organisation des Vic- Avec ses collèges de 2 661 inscrits de la musique classique, lundi 12 février, à Nantes. acteur. Le Goût des autres, d’Agnès que, Tahiti 80, Ignatus…), résume la toires. pour la variété et de 1 847 inscrits Jaoui, a été retenu pour l’oscar du méthode qu’il a employée : « J’ai pour le classique et le jazz, les Vic- faculté. Et en premier lieu les artis- tient à la participation des produc- meilleur film étranger, comme le appelé les professionnels du disque et QUEL COLLÈGE DE VOTANTS ? toires de la musique permettent ain- tes, qui, en particulier dans la va- teurs de spectacle, eux aussi absten- film belge Tout le monde célèbre,de du spectacle pour leur demander ce Si des aménagements ont été si aux artistes-interprètes, éditeurs, riété, boudent le vote aux deux tionnistes aux deux tiers. « Ils sont Dominique Deruddere. qu’ils aimeraient voir changer. » Vue effectués cette année, afin de « ren- auteurs-compositeurs, producteurs tiers. « A nous de les réintéresser, sur le terrain toute l’année. Certains a L’Union des producteurs de du côté des spectateurs de ce qui est dre la manifestation et l’émission plus de disques, agents artistiques, dis- scande Marc Thonon. Le fait que les ne sont pas convaincus de l’impact films (UPF) réagit à la prise de avant tout un programme de varié- lisibles », selon Marc Thonon – vote quaires, techniciens, critiques musi- prestations soient diffusées en direct, d’une Victoire, qui récompense un contrôle de RTL par le groupe té télévisé, la « grande famille » des en un tour ; création de trois prix au caux ou programmateurs à la radio avec un bon son, est un point très posi- spectacle ou une tournée qui est ter- Bertelsmann et des conséquences Victoires ne se conçoit qu’en sein de la catégorie « Découverte » et à la télévision de participer aux tif pour les Victoires. Depuis quelques minée. Nous en sommes à une phase que celle-ci pourrait avoir sur la embrassades et congratulations. Et (artiste, scène et album) ; remplace- votes. années, les grandes stars sont reve- d’observation de leur part. » chaîne M 6. Selon l’Union, cette même si la cérémonie est parfois ment de la catégorie « Groupe Pour autant, tous n’utilisent pas nues, dans la salle, mais aussi sur Le retour des Victoires à l’Olym- opération provoque « un boulever- ponctuée d’un petit dérapa- rock » par « Album rock » ; vote du dans les mêmes proportions cette scène. » L’autre point noir du vote pia est un point positif. Le rapport sement majeur dans le paysage ge – artiste grognon ou provoca- salle-scène y est idéal, le lieu a une audiovisuel français en cassant teur, apostrophe à un ministre ou à es histoire que le Zénith de Paris ne l’équilibre qui avait jusqu’ici pré la profession, intervention devenue Le palmarès des 8 Victoires du classique et du jazz b Création musicale peut offrir. Il reste que la relation valu dans les principaux médias fran- rituelle d’un corps de métier qui pro- contemporaine : Kientzy Loops, entre le monde de la musique et çais, entre les opérateurs européens fite de cette audience inespérée… –, b Victoire d’honneur à Jacques Talens Lyriques, Christophe de Tom Johnson. celui de la télévision nécessite en- et nationaux ». tout peut finir par des chansons. Chancel, « pour son action en Rousset (direction). b Enregistrement classique : core des aménagements. En premier a THÉÂTRE : les Journées de Mais, en coulisse, les Victoires ont faveur de la musique classique b Soliste instrumental : le récital d’airs de Mozart lieu, ne plus revoir les numéros de Lyon des auteurs de théâtre orga- vécu quelques crises d’identité et à la télévision et à la radio », Roger Muraro (piano). par Natalie Dessay (soprano), présentateurs occupés à défendre nisent leur douzième concours de ont été marquées par des dissen- et à l’Orchestre national des Pays b Artiste lyrique : l’Orchestre de l’Age des Lumières, leur territoire, ce qui, le 11 mars pièces de théâtre ouvert aux sions au sein de la filière musicale. de la Loire et à son directeur Patricia Petibon (soprano). Louis Langrée (direction) (Virgin 2000, avait alourdi la soirée. Pour auteurs d’expression française pré- En 1996, l’« affaire Stephend », musical, Hubert Soudant, b Nouveau talent Classics). cela, l’Amérique des Gramy a encore sentant des textes originaux qui gagnante de la catégorie « Révéla- qui assuraient les interventions (vote des téléspectateurs) : b Album jazz : Front Page, des leçons à donner. Il reste aussi n’ont jamais été joués ni publiés. tion », avait décrédibilisé le sérieux orchestrales de la soirée. Gautier Capuçon (violoncelle). par Bireli Lagrene (guitare), que l’image de Victoires œcuméni- Les textes doivent être envoyés en des Victoires. En 1999, les produc- b Orchestre de l’année : les b Production lyrique : La Belle Dominique Di Piazza (basse) ques pâtit encore de la séparation double exemplaire dactylographié teurs de disques et des syndicats de Musiciens du Louvre - Grenoble, Hélène, de Jacques Offenbach, et Dennis Chambers (batterie) entre la variété, d’une part, et le clas- aux Journées de Lyon des auteurs musiciens associés à la Spedidam Marc Minkowski (direction). au Châtelet à Paris, Laurent Pelly (Universal Jazz). sique et le jazz, d’autre part. de théâtre, avant le 1er avril. Adres- (société gérante des droits voisins b Musique de chambre (mise en scène), Marc Minkowski b Découverte jazz : se : Médiathèque de Vaise, place des interprètes) ne s’étaient pas instrumentale et vocale : les (direction). Saint-Germain. Sylvain Siclier Valmy, BP 9064, 69009 Lyon. Le cinéma de plus en plus passé en revues Jean Nouvel relance le débat sur l’île Seguin L’ARCHITECTE Jean Nouvel tente de relancer le Boulogne-Billancourt a fait appel à G3A, filiale de la Dossiers, partis pris, hors-séries... les publications spécialisées se multiplient débat sur l’île Seguin. Le moment est judicieux : les Caisse des dépôts et consignations, pour l’aider à élections municipales approchent et on apprend définir les règles urbaines et la programmation des IL NE FAUT PAS confondre la piré par Chris Marker au tournant confuse. Ce sont ses dossiers qu’une promesse de vente est signée entre la société terrains ; G3A a fait appel à François Barré, ancien revue Les Cahiers de la Cinémathè- des années 1960-1970, et l’impor- – celui-ci consacré au thème de Renault, propriétaire de l’île de Boulogne-Billancourt, directeur du patrimoine et de l’architecture au minis- que avec la revue Cinémathèque. tante production d’images ayant l’addiction –, de Guitry à Ferrara et un groupement de promoteurs immobiliers, dont tère de la culture, conseiller architectural de François Cette dernière, publication de accompagné les grèves de 1995, via Chabrol, Blake Edwards et Bar- le développeur américain Hines. Cette promesse Pinault pour les besoins de sa fondation artistique ; la haute ambition esthétique et de qui avait fait l’objet d’un colloque bet Schroeder, qui constituent sa porte sur les deux tiers de l’île, le dernier étant affecté mairie de Boulogne, enfin, a fait savoir que Jean grande qualité de fabrication, édi- à Lussas en 1996, dont les actes singularité. à la fondation de François Pinault (Le Monde du Nouvel était « consulté » par François Barré pour la tée par la Cinémathèque française, sont ici publiés. La singularité de La Lettre du 8 décembre 2000). L’avenir de cet important élément Fondation Pinault. serait menacée de disparition Le cinéma inspire les éditeurs et cinéma tiendrait d’abord, quant à du patrimoine industriel sera donc bientôt scellé. Plusieurs questions leur sont posées. Faut-il conser- par son nouveau président, Jean- les rédacteurs, sinon toujours les elle, à la pugnacité des partis pris L’Association pour la mutation de l’île Seguin ver les bâtiments en tout ou partie ? S’attacher simple- Charles Tachella. La première, en lecteurs, le nombre de publication affichés, en même temps qu’à la (AMIS, 10, cité d’Angoulême, Paris-11e), pilotée par ment à la morphologie générale de l’usine – ce que revanche, publication de l’Institut ne cessant d’augmenter. Janvier volonté de défricher les contre- l’architecte parisien, a suscité les travaux de deux grou- suggérait d’ailleurs un projet proposé par Renzo Jean-Vigo à Perpignan, se porte 2000 a vu naître, du côté de Lyon, allées du cinéma officiel avec les pes d’étudiants de l’école d’architecture de Marne-la- Piano ? Ne doit-on retenir qu’une mémoire virtuelle comme un charme. Elle vient de un nouveau mensuel, Félix, qui se outils de l’esthétique afin de Vallée exposés dans la galerie Patrick Seguin (34, rue de ce que Jean Nouvel a appelé le « krach des publier son no 71, intitulé « Ciné- présente comme « ne prétendant mieux comprendre et de mieux de Charonne, Paris-11e). Un grand relevé des construc- ouvriers » ? Nouvel demande que l’on « réfléchisse ma ouvrier en France ». Issues ni à la rigueur intellectuelle des partager « ce que les films nous tions rend compte de la complexité de ces structures avant de détruire », mais il admet que la Fondation pour l’essentiel du colloque orga- revues ni à l’exhaustivité des maga- font », comme le dit joliment son bricolées au fil du temps et des besoins. Les impératifs Pinault va être le moteur du futur projet urbain, nisé par l’Institut sur le même thè- zines, mais avide d’affirmer ses éditorial. Au sommaire de son des projets sont clairement indiqués : conserver d’autant que sept architectes, de Tadao Ando à Rem me, les contributions qu’il réunit choix… » En tête de ceux-ci se no 16 figurent un dialogue entre l’aplomb, le gabarit, la continuité des bâtiments, qui Koolhaas, d’Alvaro Siza à Dominique Perrault, sont examinent à la fois le sens même trouve apparemment Sous le sable, Pierre Huyghe et Vincent Dieutre donnent à l’île cet aspect de paquebot échoué au chargés de plancher sur la future construction comme de l’expression qui lui sert de titre, de François Ozon, Charlotte Ram- – collaborateur régulier de la milieu de la Seine. Des éléments de maquettes sont sur l’ensemble de l’île. les pratiques cinématographiques pling figurant en couverture. revue et auteur du très beau également présentés. Elles reprennent, de manière Y a-t-il un lien entre la mémoire ouvrière et une d’organisations socio-politiques et Leçons de ténèbres –, un long fragmentaire, les propositions des architectes Bernard « luxueuse fondation consacrée à l’art contempo- les formes esthétiques inspirées DÉFRICHER LES CONTRE-ALLÉES monologue d’André Dussollier, Reichen et Philippe Robert, qui, les premiers, avaient rain » ?, demande un historien. La mémoire, rétorque par ce thème. La même photo ou presque (l’ac- répondant tout d’intelligence et de évoqué la rénovation des édifices industriels pour les François Barré, « c’est aussi le grand paysage de la val- L’ensemble complète utilement trice ayant entre-temps fermé les finesse, et les propos incendiaires transformer notamment en logements et en bureaux. lée de la Seine, dont les ouvriers étaient privés. Doit-on le travail récemment produit par yeux) se retrouve à la « une » du de Jacques Deniel, ex-program- Dans une salle voisine, Jean Nouvel, entouré des pérenniser l’enfermement et l’occultation d’une architec- l’excellente revue Images documen- no 16 de Repérages. Celui-ci an- mateur de la salle de cinéma du principaux animateurs de l’AMIS, a fait le point sur la ture carcérale ? Rien ne ressemble plus à l’île Seguin taires, dont le no 37-38 était consa- nonce son passage au rythme men- Studio national d’art contempo- situation immobilière. Il regrette que « l’avenir de l’île qu’Alcatraz. » Renault attendra-t-elle la conclusion de cré au thème voisin de la « parole suel, après avoir été d’abord tri- rain du Fresnoy, licencié au terme reste flou », en dépit de « l’évolution positive du cas- ces interrogations ? ouvrière ». Focalisé sur le « docu- mestriel puis bimestriel. A rebours de ce qu’il appelle « un gigantes- ting ». Un casting en forme de poupée russe : le syndi- mentaire » – terme plus que jamais de sa jeune consœur lyonnaise, que gâchis ». cat intercommunal dont fait partie la municipalité de Emmanuel de Roux soumis à questionnement –, il ne cette publication a pris grand soin Pour sa part, la revue Vertigo, se limite pas au seul cadre français, depuis sa naissance de ne pas affi- dont le luxe de présentation a tou- même si en ressortissent l’expé- cher de goûts très affirmés, au ris- jours été inversement proportion- rience du groupe Medvedkine, ins- que de pâtir d’une image un peu nel à la régularité de sa parution, A Paris, les socialistes en campagne municipale publie un hors-série intitulé Projec- tions baroques destiné à accompa- gner une programmation de films envisagent l’accès gratuit aux musées de la Ville au Musée d’art contemporain de Marseille, programmation elle- BERTRAND DELANOË, candi- cle, l’accès aux expositions, en menacés, en accord avec le Parle- même liée à l’exposition « Triom- dat socialiste à la mairie de Paris, a liaison avec un site Internet ment international des écrivains. Il phes du baroque » présentée à la présenté lundi 12 février, au Caba- « Culture de Paris » qui serait créé. soutient aussi la création d’un audi- Vieille Charité. Sous les auspices ret sauvage, au parc de La Villette, L’espace public serait revivifié torium « de dimension internatio- de Cocteau, d’Ophuls et de Fer- son « Projet culturel pour Paris ». par la relance de la commande nale » sur le site de La Villette. rara – décidément ! –, un ensemble En présence de militants et de per- publique, le développement des Pour pallier le manque de salles d’articles interroge les relations sonnalités culturelles, parmi les- spectacles de rue et l’appel à des de répétition et de spectacle dont entre le grand écran et l’esthétique quelles Jérôme Clément, président paysagistes et des sculpteurs pour souffrent les compagnies de théâ- plastique et architecturale dési- d’Arte, la chanteuse Sapho, la gale- les jardins. Le projet socialiste sug- tre, musique ou danse, amateurs et gnée par le mot baroque, mais riste Nathalie Vallois et le metteur gère de renforcer les salles de ciné- professionnelles, le projet indique aussi les distorsions infligées à ce en scène Didier Long, Bertrand ma et de favoriser les tournages de plusieurs pistes : ouvrir les salles terme. Delanoë a dénoncé la « politique films dans Paris. L’aménagement des conservatoires ; créer une Mai- culturelle conformiste » de l’actuelle d’un ou deux sites pour des chapi- son de la chanson française aux Jean-Michel Frodon équipe municipale, qui « a consa- teaux devrait favoriser l’essor des Trois-Baudets (Paris-18e) ; organi- cré moins de 5 % de son budget à la arts de la piste. ser des conventions d’occupation e « Cinéma ouvrier en France », culture, somme saupoudrée sans de friches avec des collectifs d’artis- Les Cahiers de la Cinémathèque, véritable dessein ». « VILLE-REFUGE » tes… Plusieurs lieux seraient rou- n˚ 71, 96 p., 100 F (15,24 ¤). « Pa- Les socialistes proposent une Les bibliothèques municipales verts ou transformés en espaces role ouvrière », Images documen- série de mesures pour soutenir les « ne sont pas assez nombreuses », culturels : le 104 rue d’Auber- taires, no 37-38, 202 p., 90 F créateurs et démocratiser la estime Bertrand Delanoë, qui pro- villiers, qui abritait des pompes (13,72 ¤). Félix, n˚ 1, 54 p., 15 F culture. Ils affirment que « l’accès pose d’installer une bibliothèque funèbres, la halle Sudac dans le (2,29 ¤). Repérages, n˚ 16, 72 p., aux collections permanentes des par tranche de 100 000 habitants. 13e arrondissement, le Théâtre de 28 F (4,27 ¤). La Lettre du cinéma, musées de la Ville de Paris sera gra- Pour redonner une dimension la Gaîté-Lyrique, la Maison des n˚ 16, P.O.L., 98 p., 50 F (7,62 ¤). tuit ». Une « carte culture » permet- internationale à la capitale, il envi- métallos (11e arrondissement). Vertigo, hors-série, Jean-Michel trait aux titulaires de bénéficier de sage, entre autres, de faire de Paris Place, 64 p., 100 F (15,24 ¤). réductions sur les places de specta- « une ville-refuge » pour les artistes Catherine Bédarida 28 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 CULTURE Les fantômes de Jon Fosse SORTIR PARIS comme la tendance le veut actuellement, Catherine Contour Catherine Diverrès a opté pour un espace très dans une maison au bord d’un fjord Pour sa nouvelle pièce intitulée particulier : les chambres d’hôtel, 4 + 1 (little song), la chorégraphe dans lesquelles danseurs et Catherine Diverrès, directrice du spectateurs se serrent les uns Jacques Lassalle met en scène « Un jour en été », de l’auteur norvégien Centre chorégraphique national à côté des autres. Des histoires de Rennes, a débusqué les de proximité à observer de près femmes ont parlé, visité la maison. à se voir. Chaque fois, celle qui bout de monde, habités par une sensations enfantines les plus pour développer une écoute UN JOUR EN ÉTÉ, de Jon Fosse. Elles sont allées jusqu’à l’embar- avait été une jeune femme était à tragédie irradiante. Ce sont des enfouies, les plus secrètes pour et un autre regard sur la danse. Traduction : Terje Tinding. Mise cadère où, là aussi, Asle avait tout la fenêtre. Elle vivait seule dans la passeurs, qui nous emmènent là forger avec la rigueur et l’acuité Quatre rendez-vous par jour en scène : Jacques Lassalle. Avec rangé. Elles ont évoqué la beauté maison qu’elle n’avait jamais vou- où le sentiment n’a plus cours, qui sont les siennes, un spectacle dans des hôtels de Bordeaux. Jean Damien Barbin, Marianne de l’endroit, le choix un peu étran- lu quitter, sans savoir pourquoi. entre le rêve et la vision. où l’intuition mène la ronde. Bordeaux (33), TNT Manufacture Basler, Philippe Lardaud, Johan- ge, sans doute, de s’isoler ainsi, loin Elle était là comme elle avait été, Il est bien que Jon Fosse soit vu Cinq interprètes, dont le saisissant de chaussures, 226, boulevard na Nizard, Marie-Paule Trystam. de la ville. Etait-ce parce que Asle un jour en été. par différents regards de metteurs Fabrice Lambert, soutiennent Albert-Ier. De 11 heures à 21 heures, THÉÂTRE VIDY, LAUSANNE. avait grandi au bord d’un fjord qu’il Un jour en été, c’est le titre de la en scène. Avec Mélancholia théâtre, cette quête, dans une sous forme de rendez-vous Tél. : 00-41-21-619-45-45. Mercre- avait voulu fuir la ville ? Est-ce par- pièce de Jon Fosse qui raconte l’his- Claude Régy nous entraîne au-delà scénographie de Laurent Peduzzi. (4 par jour). Du 14 au 18. di et jeudi, à 19 heures ; vendre- ce qu’il n’avait jamais connu son toire de la femme au bord du du miroir, dans un monde hypno- Théâtre de la Bastille, 76, rue de 50 F, et 100 F pour 3 rendez-vous. di, à 20 h 30 ; samedi à 19 heu- père, et peu sa mère, qu’il semblait fjord. Une pièce tissée de mots sim- tique qui ressemble aux instal- la Roquette, Paris-11e.Mo Bastille. Tél. : 05-56-85-82-81. res ; dimanche 18 à 17 h 30 (der- toujours vivre dans son monde ? ples, qui se répètent, comme un lations de James Turell. Jacques 21 heures, du 15 février au 3 mars. nière). Durée : 1 h 40 . Le specta- Pendant que les deux jeunes fem- Lassalle, lui, reste sagement aux Tél. : 01-43-57-42-14. De 80 F DIJON cle sera repris au Théâtre de la mes parlaient, la pluie et le vent ont limites du théâtre, et cette sagesse à 100 F. Le Pire du troupeau Bastille, à Paris, en mars 2002 . noirci l’horizon du fjord. Et Asle ne Jon Fosse, a sa beauté. Le décor de Géraldine Ballet de l’Opéra national de Christophe Honoré. rentrait toujours pas. Le mari de Allier pour Un jour en été trans- de Paris Christian Duchange (mise en LAUSANNE (Suisse) l’amie est arrivé. Lui aussi a regardé le Norvégien, écrit forme le plateau de Vidy en un Toujours stimulant, un scène), avec la Compagnie de notre envoyée spéciale la maison, et il s’est étonné que vaste salon nordique où peuvent se programme rassemblant de l’Artifice (création). Un jour en été, une jeune femme Asle ne soit pas encore revenu, en noir et blanc. croiser les fantômes : Jon Fosse quelques-unes des pièces les plus « Correspondant de guerre sur s’est mise à la fenêtre de sa grande avec ces vagues fortes qui frap- convoque en même temps la jeune brillantes de Jerome Robbins le front de l’intimité et des amours et belle maison blanche, au bord paient et frappaient, et la nuit qui Il dessine des femme à sa fenêtre (Marianne Bas- interprétées par le Ballet de en ruine », Christophe Honoré du fjord, et elle a regardé partir son commençait à tomber. La jeune ler) et la même femme, âgée (Marie- l’Opéra national de Paris. Aux revient, après Les Débutants ami, Asle. Il marchait sur le chemin femme, elle, ne semblait pas voir paysages intérieurs, Paule Tristam). Toutes les deux se côtés de In the Night, Other Dances (1998), à l’écriture dramatique. menant à l’embarcadère. Il allait grand-chose. Elle allait à la fenêtre sourient parfois, et parfois s’igno- et The Concert, toutes conçues sur Romancier reconnu pour sur l’eau, une fois de plus, et elle se et ne bougeait pas. Plus tôt dans d’une force inouïe rent. Leur présence simultanée est des musiques de Chopin, The ses imparables constats sur demandait pourquoi il prenait ainsi l’après-midi, elle avait dit à son invisible pour les autres personna- Cage, sur une partition de les déchirements (Tout contre toujours sa barque, et restait seul, amie qu’elle se demandait si Asle ges, Asle (Jean Damien Barbin), le Stravinski, fait son entrée au Léo, Mon cœur bouleversé, de longs moments, dans la solitude ne s’ennuyait pas avec elle, parce ressac, et donnent l’impression, à mari de l’amie (Philippe Lardaud) répertoire. Une brassée de Ecole des Loisirs ; L’Infamille, du fjord. Ce jour-là, la jeune fem- qu’il ne tenait pas en place dans la la lecture ou à l’écoute, d’une bo- et l’amie (Johanna Nizard). sensations portée par une danse La Douleur, L’Olivier), me a remarqué qu’avant de partir maison et partait tout le temps sur bine de film qui reviendrait en C’est surtout entre les femmes à la beauté aiguisée. Christophe Honoré met il avait rangé soigneusement ses l’eau. Maintenant, elle ne pouvait arrière, en de légers accrocs, puis que le drame se joue. S’il prend Palais Garnier, place de l’Opéra, en scène ici une fratrie éclatée, chemises, dans la chambre. Elle plus rien faire, sinon rester à la fe- reprendrait son déroulé lent. Jon une figure figée avec Marie-Paule Paris-9e.Mo Opéra. Tél. : l’aîné prêt à la fuite, le second attendait une amie qui lui rendait nêtre. Elle était au-delà de l’inquié- Fosse, le Norvégien (dont Claude Tristam, il sait être mystérieux 08-36-69-78-68. 19 h 30, les 15, mort, le plus jeune metteur en visite pour la première fois dans la tude. Pas fataliste, dépossédée Régy présente au Théâtre de la Col- dans le jeu de Johanna Nizard et 16, 17, 19, 20, 21, 23, 24 et 28 ; scène d’un drame cathartique grande maison. L’amie est arrivée, d’elle-même. Tout se passait com- line, à Paris, Mélancholia théâtre, surtout dans celui de Marianne 15 heures, le 25 février et le 4 mars. qui convoque Du Bellay et la jeune femme était à la fenêtre, me si elle savait que l’horizon de la après avoir créé Quelqu’un va ve- Basler. On l’entend comme si elle De 30 F à 395 F. Scott Fitzgerald. dans une attitude d’attente im- fenêtre – l’horizon de l’attente – nir, à Nanterre, en 1999), écrit en disait un poème, mis en scène avec Théâtre national Dijon-Bourgogne, mémoriale. serait désormais le sien, et qu’elle noir et blanc. Il dessine des paysa- une bienveillance classique par BORDEAUX 6, allée Cardinal-Givry, Dijon (21). Pourquoi était-elle ainsi ? Son ne le quitterait plus. ges intérieurs d’une force inouïe. Jacques Lassalle. Catherine Contour 19 h 30, les 14, 15, 16 ; 15 heures amie le lui a demandé, mais elle n’a Asle n’est pas rentré. Des années Ses personnages n’ont pas de fonc- Désireuse de questionner la et 19 h 30, le 17. pas répondu. Puis les deux jeunes ont passé. Les amies ont continué tion sociale. Ils sont postés sur un Brigitte Salino représentation chorégraphique Tél. : 03-80-30-12-12. Angélique Ionatos, une certaine idée du blues GUIDE lumière sont rares. Avec D’un bleu très noir, réci- avait adapté en 1984. Traversent aussi Dimitris Péniche Opéra, 42, quai de la Loire, REPRISES FILM e o ANGÉLIQUE IONATOS. D’un bleu très noir. tal présenté la première fois l’an dernier au Mortoyas, mort à Londres à quarante-trois ans, Paris-19 .M Jaurès. 20 h 30, les 15, 16, Café de la danse, 20 h 30, 5, passage Louis- Théâtre de la Ville (version CD publiée chez poète persuadé que les rêves se taisent pendant Orson Welles : l’auteur, l’acteur 17, 22, 23 et 24 ; 16 heures, les 18 et e o (v.o.) Macbeth, mercredi 15 h 50, 25. Jusqu’au 4 mars. Tél. : 01-53-35- Philippe, Paris-11 .M Bastille. Tél. : 01-47-00- Naïve), qu’elle reprend actuellement au Café la nuit (Palami sou / Ta paume de main), Kons- 07-77. 150 F. 57-59. 140 F (21,34 ¤ ). Jusqu’au 17 février. de la danse, Angélique Ionatos développe une tantin Kavafy, dont elle vante le courage d’avoir 17 h 50, 19 h 50, 21 h 50 ; La Soif du mal, jeudi 13 h 50, 15 h 50, 17 h 50, Töykeät Trio, Tommi Kitti certaine idée du blues. osé chanter son « penchant pour les jeunes hom- 19 h 50, 21 h 50 ; Falstaff, vendre- Institut finlandais, 60, rue des Eco- e o Dans la lumière crépusculaire, le visage grave D’une voix pleine et forte, ciselant l’émotion, mes »(O mnyi / Il se promet), Ferré, à qui elle di 13 h 50, 16 h 20, 18 h 50, 21 h 20. les, Paris-5 .MMaubert-Mutualité. et douloureux, elle entre. Portée par le chant elle rend belle la tristesse. Montrant parfois un emprunte La Vieille Branche, Dyonisis Karatzas Reflet Médicis III, 3-5-7, rue Champol- 20 heures, les 15 et 16. Tél. : 01-40- sombre des cordes (violon et guitare), la plainte peu trop de solennité, mais à l’écart de toute (Lygmos aggelon / Sanglot des anges) mis en mu- lion, Paris-5e.Mo Saint-Michel. Tél. : 51-89-09. 30 F. Malcombraff Combo du bandonéon, elle se glisse en silence à la ren- emphase. Splendide de densité et d’exigence, sique par Mikis Theodorakis, un compositeur 01-43-54-42-34. 45 F. Les Aventures des Pieds-Nickelés Glaz’Art, 7-15, avenue de la Porte- contre de ses personnages. Ses sublimes et tra- habillée par trois musiciens d’une élégance, dont la musique l’a fait grandir et qu’elle intègre e o de Marcel Aboulker (France, 1947). de-La Villette, Paris-19 .MPorte-de- giques héros. « Ce soir, prévient-elle, il s’agit d’une délicatesse absolument parfaites (Henri dans chacun de ses récitals. « En le voyant sur Les Amis de la Cinémathèque, palais La Villette. 20 h 30, le 15. Tél. : 01-40- d’histoires qui ont à voir avec les douleurs des cho- Agnel, cordes pincées et percussions ; César scène, dit-elle, j’ai su que j’allais faire ce métier.» de Chaillot, 7, avenue Albert-de-Mun, 36-55-65. 60 F. ses et des hommes. » Viennent, drapées dans Stroscio, bandonéon ; Michael Nick, violon), Un métier qu’elle abordera avec exigence et Paris-16e.Mo Iéna. 15 h 30, le 15. Tél. : Infamous Label 10 Le Batofar, 11, quai François-Mauriac, leurs espoirs et leurs douleurs, Rosa Luxem- elle butine avec grâce les auteurs qu’elle aime, passion dès ses premiers pas, d’abord en duo 01-56-26-01-01. e o burg, espérant « changer le monde pour sauver leur compose des musiques inspirées, limpides avec son frère Photis en 1972, puis seule, quatre Paris-13 .MQuai-de-la-Gare. 20 heu- TROUVER SON FILM res, le 15. Tél. : 01-56-29-10-00. 40 F. le rêve », Marie, mère désespérée de n’avoir pu et soyeuses, sans craindre parfois d’élaborer ans plus tard. Comme hier Marie des Brumes Marc Perrone soustraire son fils à la violence des hommes, la des architectures osées. (1984), Le Monogramme (1988), Sappho de Myti- Tous les films Paris et régions sur le L’Européen, 3, rue Biot, Paris-17e. poétesse argentine Alfonsina Storni, qui se sui- Entre chaque chanson elle présente ses chers lène (1992) ou encore Parole de juillet (1996), Minitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : Mo Place-de-Clichy. 20 h 30, les 14, 15, cidera en marchant dans la mer. Défilent des amis, expliquant pourquoi elle les porte en sa D’un bleu très noir est un moment précieux, raf- 08-36-68-03-78 (2,23 F/min). 16, 17, 21, 22, 23 et 24. Jusqu’au cœurs en souffrance, des îles sans ciel, des mémoire, pourquoi elle les a choisis. Il y a bien finé, un divertissement certes érudit, mais dans 3 mars. Tél. : 01-43-87-97-13. De 95 F à pêcheurs aux filets vides, des naufrages, des sûr celui auquel elle reste fidèle depuis des lequel l’émotion, indispensable pont pour en- ENTRÉES IMMÉDIATES 130 F. Myriam Gourfink, Kasper T. Koeplitz oiseaux perdus… Si Récréation, son précédent années, Odysseus Elytis, Prix Nobel de littéra- jamber les jours ordinaires, ne déserte jamais. Le Kiosque Théâtre : les places de cer- Too Generate. spectacle créé en 1998, était tressé de légèreté, ture disparu en 1996 et dont elle reprend des tains des spectacles vendues le jour La Ménagerie de verre, 12, rue Léche- truffé de malices enfantines, ici les rais de extraits de Marie des Brumes, un texte qu’elle Patrick Labesse même à moitié prix (+ 16 F de commis- vin, Paris-11e.Mo Parmentier. 20 h 30, sion par place). les 15, 16 et 17. Tél. : 01-43-38-33-44. Place de la Madeleine et parvis de la 80 F. gare Montparnasse. De 12 h 30 à 20 heures, du mardi au samedi ; de RÉGIONS Les charades chorégraphiques de Mark Tompkins et Sidi Larbi Cherkaoui 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. Marc Trenel (basson), Musica Antiqua Köln Müller, Antje Schur, Karim Sebbar, bien accroché pour résister à un trai- le temps, de Léo Ferré, indice possi- Ying Feng (piano) Bach : Sinfonia BWV 1071, Concerto REMIXAMOR. Mark Tompkins Bernard Thiry, Régine Westenhoef- tement esthétique aussi radical. ble pour comprendre cette charade Solal : Seul contre tous. Boutry : Inter- pour clavier et cordes BWV 1057, Con- (direction artistique). Jean-Louis fer. Soit huit personnes aux physi- On résiste donc, on se laisse spectaculaire qu’est Remixamor. férences. Glinka : Sonatensatz. Hinde- certo pour clavier et cordes BWV mith : Sonate pour basson et piano. 1047a, Concerto pour clavier et cordes Badet (scénographie). Nuno ques dissemblables et aussi éloi- même happer par la beauté héroï- C’est aussi une chanson – Rien de Saint-Saëns : Sonate pour basson et BWV 1050a, Cantate BWV 174, Sinfo- Rebelo ( musique). Théâtre de la gnés que possible des apparences que de cette pièce qui revendique rien, d’Edith Piaf – qui talonne les piano. Ravel : Pièces en forme de nia allegro. Reinhard Goebel (direc- Cité universitaire. A 20 heures, que l’on attend de danseurs. de n’avoir aucun style mais du interprètes de la pièce de Sidi Larbi habanera. tion). le 9 février. Dix tempéraments outillés pour chien. La danse y est rugueuse et Cherkaoui et lui donne son titre. Auditorium du Louvre, accès par la Lyon (69). Auditorium Maurice-Ravel, er o RIEN DE RIEN. Sidi Larbi Cher- tout oser sans peur, ni complexe : le avance dans le plus simple appareil, Pour son premier spectacle présen- Pyramide, Paris-1 .M Louvre. 12 h 30, 149, rue Garibaldi. 20 h 30, le 16. Tél. : kaoui. Théâtre de la Ville - Les bikini avec bourrelets, le kitsch, la sans atours autres que la ferveur et té au Théâtre des Abbesses, cet le 15. Tél. : 01-40-20-84-00. 60 F. 04-78-95-95-95. De 80 F à 280 F. Parsifal L’Or du Rhin Abbesses, 2, place du Châtelet, nudité, la chenille qui redémarre, le don de soi. Profil bas, Remixamor ex-danseur d’Alain Platel, rafle la e de Wagner. Placido Domingo (Parsi- de Wagner. Robert Hale (Wotan), Chris Paris-4 . Le 8 février. Autre spec- l’hystérie… Plus encore que dans peut se lire comme une parenthèse mise avec un thème pourtant exsan- fal), Julia Juon (Kundry), Jan-Hendrik Merritt (Loge), Peter Sidhom (Albe- tacle actuellement : Still Distin- ses précédentes pièces, Mark Tomp- Club Méd’ chorégraphique au gue d’avoir trop servi : l’acceptation Rootering (Gurnemanz), Thomas rich), Ricardo Cassinelli (Mime), Katha- guished, de la Ribot. Tél. : 01-42-74- kins se penche résolument au bord cours de laquelle une horde de tou- de la différence. Sous une calligra- Hampson (Amfortas), Richard Paul rine Goeldner (Fricka), Jia Lin Zhang 22-77. A 19 heures et 21 heures. De de tous les gouffres, histoire de son- ristes lâche ses instincts que seules phie arabe signifiant « Pas plus Fink (Klingsor), Chœurs et Orchestre (Freia), Robert Bork (Donner), Christer 50 F à 70 F. Jusqu’au 17 février. der les limites de l’être. Dans cette les vacances permettent. séduisant que l’interdit », Laura de l’Opéra national de Paris, James Bladin (Froh), Matthias Hoelle (Fasolt), Conlon (direction), Graham Vick (mise Gudjon Oskarsson (Fafner), Qiu Lin entreprise de dévoilement jus- Neyskens (quatorze ans), Marie- en scène), Ron Howell (chorégraphie). Zhang (Erda), Livia Agh (Woglinde), Commençons pour une fois par qu’au- boutiste, ses danseurs fon- VOLONTAIREMENT MAL DÉGROSSI Louise Wilderijkx (danseuse classi- Opéra-Bastille, place de la Bastille, Elsa Maurus (Wellgunde), Irina Ge- citer les hardis interprètes du nou- cent, enjambant dans un éclat de Profil haut, il s’agirait d’une que de cinquante-huit ans), Damien Paris-11e.Mo Bastille. 18 heures, les 15, lakhova (Flosshilde), Orchestre natio- veau spectacle de Mark Tompkins rire la scène des bronzés à Pompéi, bacchanale délirante, d’une fête Jalet, Jurij Konjar, Angélique Willk- 21, 24 et 27 ; 14 h 30, le 18. Tél. : nal du Capitole, Pinchas Steinberg (di- Remixamor, assurément l’un des l’animation gréco-romaine en toge païenne où chacun se jette à corps ie, une conteuse canado-jamaïcaine 08-36-69-78-68. De 60 F à 670 F. rection), Nicolas Joel (mise en scène). plus extravagants et des plus dépa- sexy, mais aussi, et au quart de tour, perdu dans cette tornade qu’est la ancienne chanteuse du groupe Zap Orchestre national de France Toulouse (31). Théâtre du Capitole, pla- o reillés du chorégraphe. Leurs un Sacre du printemps retaillé à vif quête de soi. Mark Tompkins y Mama, Sidi Larbi Cherkaoui gravi- Pärt : Symphonie n 2. Grieg : Con- ce du Capitole. 20 h 30, les 16, 20 et certo pour piano et orchestre. Franck : 23 ; 15 heures, les 18 et 25. Tél. : noms : Eric Domeneghetty, Cendri- ou des duos charnels aussi osés glisse tel un fantôme en chantant tent les uns autour des autres. Le Chasseur maudit. Kapp : Symphonie 05-61-63-13-13. De 200 F à 500 F. ne Gallezot, Françoise Leick, Jorg qu’intrigants. Il faut avoir le cœur d’une voix légèrement rauque Avec Fluides des corps qui s’attirent ou no 2. Brigitte Engerer (piano), Neeme Snatched by the Gods, Broken Strings se repoussent à travers une danse Järvi (direction). de Param Vir. Quatuor Danel, Orches- reptilienne, deux pas de salsa ou Théâtre des Champs-Elysées, 15, ave- tre de la Beethoven Academie, Oswald une écharpe de cheveux doux com- nue Montaigne, Paris-8e.Mo Alma- Sallaberger (direction), Pierre Audi me un nœud coulant. Ce disparate Marceau. 20 heures, le 15. Tél. : (mise en scène). 01-49-52-50-50. De 50 F à 190 F. Rouen (76). Théâtre des Arts, 22, place fait pourtant bloc, cimenté par des Roger Muraro (piano) de la Bourse. 19 h 30, le 15 ; 20 h 30, le anecdotes (là aussi des histoires de Messiaen : Préludes, Etudes de rythme, 16. Tél. : 02-35-71-41-36. De 95 F à touristes en Afrique plutôt drôles) Petites Esquisses d’oiseaux, La Fau- 160 F. et la musique du violoncelliste Roel vette des jardins. Thierry Thieu Niang Dieltiens. D’une facture limpide et Maison de Radio France, 116, ave- Ossos ou les Endormis. e charpentée, volontairement mal nue du Président-Kennedy, Paris-16 . Angoulême (16). Théâtre, avenue des o dégrossie sur les bords (lui et Mark M Passy. 20 heures, le 15. Tél. : 01-56- Maréchaux. 20 h 30, les 15 et 16. Tél. : 40-15-16. Entrée libre. 05-45-38-61-62. 70 F. Tompkins ont plus d’un point com- Le Fil d’Orphée Béjart Ballet Lausanne mun), Rien de rien laisse filtrer la de Monteverdi à Campo. Sur une idée La Route de la soie. vulnérabilité des êtres. Dans la de Béatrice Cramoix. Emmanuelle Ha- Montpellier (34). Opéra Berlioz - Le lignée généreuse d’Alain Platel, Sidi limi (soprano), Robert Expert (haute- Corum, esplanade Charles-de-Gaulle. Larbi Cherkaoui s’en affranchit contre), Carl Ghazarossian (ténor), Jac- 20 h 30, les 16 et 17. 17 heures, le 18. néanmoins, élaborant sa recette per- ques Bona (baryton-basse), Florence Tél. : 04-67-60-19-99. De 130 F à 260 F. Compagnie Christophe Haleb sonnelle d’un réalisme magique à Malgoire, Anne Maury (violon), Marianne Muller (viole de gambe), Idyllique. (création). fois émotionnel et pudique. Laurent Stewart (clavecin), Mireille Lar- Ollioules (83). Châteauvallon, BP 118. roche (mise en scène), Yana Yepes 20 h 30, le 16. Tél. : 08-00-08-90-90. Rosita Boisseau (chorégraphie). 120 F. LeMonde Job: WMQ1502--0029-0 WAS LMQ1502-29 Op.: XX Rev.: 14-02-01 T.: 10:16 S.: 111,06-Cmp.:14,13, Base : LMQPAG 11Fap: 100 No: 0093 Lcp: 700 CMYK

CARNET LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 29

DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » – Mme Georges Guéroult, Anniversaires de décès son épouse, Anniversaires de naissance Ses enfants, petits-enfants, – Il y a trente ans, disparaissait Et toute la famille, – A toi, ont la douleur de faire part du décès de Jean-Paul ACHER DUBOIS, Kristina Söderbaum au Mexique. Daniel, M. Georges GUÉROULT, ingénieur agronome, qui franchis allègrement la soixantaine, croix de guerre 1939-1945, Il n’aura pas eu la joie de connaître L’ancienne égérie du cinéma nazi nous te souhaitons un très heureux Tiphaine et Agathe, anniversaire. survenu à Paris, le 11 février 2001, dans sa ses deux petites-filles, L’ACTRICE d’origine suédoise sorte de Gretchen vouée aux rôles ne veut pas qu’elle y croie. Epouse quatre-vingt-neuvième année. chez Kristina Söderbaum, ancienne ve- de victime expiatoire (à cause des fidèle et prédisposée aux sacrifices Ta femme, Cécile et Guillaume Parent. dette du cinéma allemand de préjugés ou de la méchanceté des par ses rôles, elle se fait un devoir de Henri et Sophie, 71, rue de Rennes, tes enfants. 75006 Paris. Ni de partager la joie du mariage de l’époque nazie, est morte à l’âge « autres ») ou de femme coura- pas abandonner le cinéaste honni Jérôme avec Sonia, de quatre-vingt-huit ans, lundi geuse exemplaire. La popularité après la défaite. Elle portera avec lui, en 2001. 12 février, dans un foyer de per- de Kristina Söderbaum fut grande dans les années d’après-guerre, la – M. et Mme Jean Martin, sonnes âgées à Hitzacker, en Alle- sous le nazisme. Pendant l’Oc- honte du Juif Süss, auquel leurs deux A Michelle VÉDIE, ses enfants, Nous pensons tous à lui. magne. cupation, elle n’eut guère, au noms resteront attachés. Harlan, en M. et Mme Jacques Blouin En 1936, une jeune Suédoise contraire de Zarah Leander et de dépit de manifestations aux quatre L’aînée de la quatrième génération. et leurs enfants, M. et Mme Daniel Blouin – Le 15 février 1985, vient à Berlin pour se perfection- Marika Rökk, la faveur des specta- coins de la RFA, revient au cinéma Si tu lis Le Monde aussi attentivement et leurs enfants, ner dans un cours d’art drama- teurs français qui voyaient en elle en 1950. Avec Kristina Söderbaum, il me que tu le dis, alors M Michèle Blouin, Fernande MENVIELLE-DUBOIS tique et tenter sa chance comme ce qu’elle était : une actrice mi- tourne, jusqu’en 1958, des films sen- ses neveux et nièces, petits-neveux et actrice. Née le 5 septembre 1912 à naudière, larmoyante et mal fago- timentaux, tel Hanna Amon, ou petites-nièces, nous quittait. Joyeux anniversaire ! ont la douleur de faire part du décès de Djürsholm, aux environs de Stock- tée. Dans Jugend, Kristina Söder- d’aventures exotiques (Le Tigre de Nous n’oublions pas. holm, Kristina Söderbaum est la baum est conduite à une fin Colombo). Il meurt à Capri en avril Mme Joseph MARTIN, fille du très honoré Dr Söder- tragique par l’intolérence reli- 1964. Kristina Söderbaum, installée à Anniversaires de pacs née Juliette BLOUIN, baum, recteur de l’Académie des gieuse : elle se jette dans un lac. Munich, devient photographe. En – De Madrid à Paris - Février 2001. Conférences sciences, préposé à la cérémonie Première de ces morts par immer- 1974, Hans Jürgen Syberberg la fait survenu à Neuilly-sur-Seine, le 9 février 2001, dans sa quatre-vingt- de remise des prix Nobel. Blonde sion qui la feront surnommer «die sortir de sa retraite pour tenir un Une année de pacs et dix années de vie CONFÉRENCES quinzième année. DE L’INSTITUT ROLAND-BARTHES aux yeux bleus, teint frais, corps Reichwasserleiche » (la noyée du rôle dans Karl May, film qui appar- commune : l’occasion de dire un grand merci à nos familles, à nos amis et à tous potelé, sportive émérite, toute sa Reich). tient à la trilogie de la culture alle- L’inhumation aura lieu au cimetière de Université Paris-VII - Denis-Diderot, ceux qui se sont battus pour que le pacs Saint-Vaast-La Hougue (Manche), dans personne respire la bonne santé et mande réalisée par le cinéaste (avec existe. amphithéâtre 24, l’intimité familiale. e l’innocence. C’est d’ailleurs avec la VERTUS CONJUGUALES Ludwig et Hitler). Elle s’y retrouve en 2, place Jussieu, Paris-5 , plus parfaite innocence qu’elle Sous la direction de Veit Harlan, compagnie de vieilles gloires du ci- 18 heures-20 heures, Ana PASTOR 94, avenue de Paris, 01-44-27-63-71 et s’étonnera qu’on ne veuille pas lui elle passe alternativement de ce néma nazi : Lil Dagover, Kate Gold, 78000 Versailles. 28 février 2001 : Julia Kristeva parler de l’actrice qu’elle admire destin à celui de femme bien enra- Attila Hörbiger, Mady Rahl, et du Catherine LECOMTE. 163, avenue de Suffren, Colette ou la chair du monde particulièrement : Elisabeth Ber- cinée dans la vie et le pays natal. metteur en scène Helmut Kautner. 75015 Paris. 14 mars : Christian de Portzamparc gner. Celle-ci et son mari, le ci- Elle incarne les vertus conjugales et On se rend compte alors qu’elle a Penser l’architecture néaste Paul Czinner, juifs indési- familiales dans Le Voyage à Tilsit physiquement très peu changé. Le Saint-Valentin – Georges Mercadal, vice-président du 25 avril : Umberto Eco Conseil général des Ponts et Chaussées, L’expérience de la traduction rables, ont émigré en Angleterre. (1939) – tiré de l’œuvre de Her- temps lui a conservé un voile de – « Les bergers se sont retirés, les 23 mai : Philippe Sollers La candide Kristina Söderbaum ne mann Sudermann qui avait inspiré douceur et de candeur. pistes du bout du monde sont à l’autre Patrick Gandil, directeur des routes, Les membres du Conseil général des La guerre du goût sait pas encore que le nazisme va L’Aurore de Murnau – et dans Cœur En 1980, Régine Mihal Friedman, bout du monde, mais ton rire est à portée d’onde. Ponts et Chaussées, étendre sa griffe sur elle. Elle dé- immortel (1939), fresque à la gloire professeur au département cinéma ont la tristesse de faire part du décès Le cycle se poursuivra Tout a changé, dès novembre 2001, croche un petit rôle dans Onkel de Peter Henlein qui, en 1517 à Nu- de l’université de Tel-Aviv, qui pré- sauf mon amour pour toi. » accidentel de Bräsig, d’Eric Wasbbnek. En 1938, remberg (la ville fétiche des pare sa remarquable étude L’Image avec M. Detienne, R.-P. Droit, J.-L. Marion, M. Hobson, J. Starobinski, elle tourne un bout d’essai pour le congrès nazis), inventa la montre et son juif : le juif dans le cinéma nazi Jean-Marie PERRIN, ingénieur général C. Magris rôle féminin principal de Judend. de poche. Dans Le Grand Roi (Payot, 1983), rencontre à l’aéroport Décès des Ponts et Chaussées, Sa fraîcheur et son innocence sé- (1942), à la gloire de Frédéric II de de Munich où elle est venue l’at- – Nous avons la tristesse de faire part président de la Société duisent le réalisateur Veit Harlan. Prusse, elle est la fille d’un meunier tendre, une rose à la main en signe du décès de des autoroutes Rhône-Alpes, Communications diverses Il l’engage. Elle ne tournera plus, mariée à un adjudant héroïque. de reconnaissance « une petite fille Entre le 15 février 2001 tant qu’il vivra, qu’avec lui. Il a Dans La Ville dorée (1942), elle est, quasi septuagénaire ». Elle reconnaît, et s’associent à la douleur de son épouse Alain ASTRUC, et de sa famille. et le 21 mai 2001, treize ans de plus qu’elle. Il a été en Agfacolor, une paysanne de la à quarante ans de distance, « le re- homme de théâtre, marié à deux actrices, Dora Ger- Haute Moldau déracinée, déshono- gard céleste de Dorothée Sturm ». A enseignant, poète de la voix, Il laisse le souvenir de sa créativité, de La Mutuelle des étudiants son (juive exilée par le nazisme) et rée à Prague, et qui, enceinte et Régine Mihal Friedman, la veuve de sa compétence, de son dévouement à organise l’élection, pour deux ans, le 2 février 2001. des délégués de ses instances Hilde Körber. Elle sera, pour sa abandonnée, se jette dans un ma- Veit Harlan racontera le cinéma na- l’intérêt général et de ses grandes qualités humaines. locales et nationales. gloire et son malheur, la troisième rais. Dans Kolber (entrepris en 1943 zi, l’emprise de Goebbels, la tyran- Ses collègues et amis de l’université Pour plus d’informations, épouse de ce réalisateur de pres- et terminé au moment de la chute nie du cinéaste-Pygmalion, la révé- Paris-VIII. rendez-vous tige du cinéma nazi, déjà couvert du nazisme), elle est une paysanne lation de 1944. Elle se – Le président de l’université dans les agences de la mutuelle. d’honneur pour les films qu’il a prussienne parée de toutes les ver- recommandera de l’amitié de Stan- Paris-Sorbonne (Paris-IV), – Laurent et Sophie Attali, Le directeur de l’UFR de philosophie, La Mutuelle des étudiants mis en scène depuis 1935, et que tus et participant à la résistance de ley Kubrick et lui fera cet aveu sur- ses enfants, Ainsi que toute la communauté Siège social : les dignitaires du régime ont sacré, la ville assiégée par les troupes na- prenant qui, peut-être, explique sa M. et Mme William Vainchenker, universitaire Paris-IV - Sorbonne, 137, boulevard Saint-Michel en 1937, « plus grand metteur en poléoniennes. Finalement, c’est personnalité et la persistance, chez Les familles Attali, Bantman, Nakache, ont la tristesse de faire part du décès de 75005 Paris scène du monde » pour Crépuscule, avec deux mélodrames à la senti- elle, du « discours de la victime » Oster, Mutuelle No 75M051849 avec Emil Jannings. mentalité sirupeuse et aux couleurs (l’engrenage inexorable et la mani- Et tous ses amis, M. le professeur régie par le code de la mutualité ont la tristesse d’avoir perdu Veit Harlan a été le Pygmalion adéquates, Le Lac aux chimères pulation du nazisme pour les ar- Raymond POLIN, membre de l’Institut, de cette Galatée suédoise, qui (1943) et Offrande au bien-aimé, tistes) : « Plus tard, je me suis conver- Simone ATTALI, président honoraire Soutenances de thèse n’évoqua jamais en rien ses il- qu’elle sera, tout simplement, elle- tie au catholicisme pour mieux porter née JACOBI, de l’université Paris-Sorbonne lustres compatriotes Greta Garbo, même. ma croix. Avant sa mort, j’ai eu la joie (de 1976 à 1981), M. Dominique Noël soutiendra sa thèse Ingrid Bergman et Zarah Leander. En 1944, au cours d’un voyage en d’entraîner mon mari dans ma nou- le 12 février 2001. de doctorat de sciences du langage, option survenu dans sa quatre-vingt-onzième art et littérature, sous la direction de Il en fit moins une star qu’un type Suède, Kristina Söderbaum ap- velle foi. » année. Jacques Leenhardt, le jeudi féminin modelé à l’usage de l’Alle- prend la vérité sur les camps d’ex- – Le président, 22 février 2001, à 15 heures, à l’EHESS, magne national-socialiste, une termination nazis. Mais Veit Harlan Jacques Siclier Le vice-président, (Lire Le Monde du 13 février) 54, boulevard Raspail, Paris-6e, en Les secrétaires perpétuels de salle 524. l’Académie des sciences, L’intitulé de la thèse est : « La réalité ont la tristesse de faire part du décès, à – Sa famille, virtuelle de la réalité virtuelle : a ABRAHAM BEANE, maire de a HERBERT SIMON, économiste JOURNAL OFFICIEL Grenoble, le 10 février 2001, de leur Ses amis, éléments pour une sémiotique des New York de 1974 à 1977, est mort américain qui avait obtenu le prix confrère Françoise Briand, environnements et créatures dans un hôpital de Manhattan sa- Nobel d’économie en 1978, est Au Journal officiel daté lundi 12- ont la douleur de faire part du décès tridimensionnels de synthèse ». medi 10 février. Né à Londres le mort à Pittsburgh (Pennsylvanie) mardi 13 février sont publiés : Reynold BARBIER, accidentel de Le jury est composé de Mme Irène Tamba, directrice d’études à l’EHESS ; 20 mars 1906, naturalisé américain jeudi 8 février. Né le 15 juin 1916 à b Dépenses électorales : un dé- officier de la Légion d’honneur, membre de l’Académie des sciences, Éric SIROUX, M. Jean-Pierre Balpe, directeur du en 1914, Abraham Beane avait fait Milwaukee (Wisconsin), docteur ès cret portant majoration du plafond professeur artiste peintre, département Hypermédia de l’université l’essentiel de sa carrière dans l’ad- sciences politiques de l’université des dépenses électorales. à l’université Joseph-Fourier Paris-VIII ; M. Jean-Louis Boissier, ministration new-yorkaise, avant de Chicago en 1943, Herbert Si- b Accord international : un dé- de Grenoble. survenu le 4 février 2001, à l’âge de professeur à l’université Paris-VIII ; d’être élu, en novembre 1973, le mon a principalement enseigné à cret portant publication de la cinquante-neuf ans. M. Mario Borillo, directeur de recherches à l’Institut de recherches en informatique premier maire juif de la première l’université Carnegie-Mellon, à Convention européenne sur la pro- L’œuvre scientifique de Reynold Barbier a été consacrée d’abord à la La cérémonie religieuse sera célébrée de Toulouse (CNRS), et M. Jacques ville juive du monde (3 millions de Pittsburgh, où il a été successive- tection des animaux vertébrés utili- géologie alpine, puis à la géologie le vendredi 16 février, à 10 h 30, en Leenhardt, directeur d’études à l’EHESS. juifs sur 9 millions d’habitants), ment professeur d’administration sés à des fins expérimentales ou à appliquée. Il fut un expert international et l’église Notre-Dame de Passy, 10, rue de succédant à John Lindsay qui ne se et de psychologie, de 1949 à 1967, d’autres fins scientifiques, adoptée de grand renom dans l’étude de l’Annonciation, Paris-16e, suivie de l’inhumation au cimetière du représentait pas. Après avoir passé puis professeur de sciences infor- à Strasbourg le 18 mars 1986 et si- l’exploitation des barrages hydrauliques. CARNET DU MONDE Montparnasse. TARIFS année 2001 - TARIF à la ligne son mandat à tenter d’éviter la matiques et de psychologie, à par- gnée par la France le 2 septembre faillite de la ville, Abraham Beane tir de 1967. Le prix Nobel d’écono- 1987. – Rennes. Poitiers. Lille. Betton. DÉCÈS, REMERCIEMENTS, avait été battu, lors des primaires mie lui avait été attribué en 1978 Au Journal officiel du mercredi – La famille, AVIS DE MESSE, Mme Blin, Les collègues du lycée J.-J.-Rousseau démocrates en septembre 1977, « pour son travail de pionnier sur le 14 février sont publiés : de ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS devancé à la fois par Edward Koch processus de la prise de décisions au b Euro : une circulaire du pre- son épouse, 141 F TTC - 21,50 E M. et Mme Gwénael Blin-Davost, TARIF ABONNÉS 119 F TTC - 18,14 E – qui lui succéda en janvier 1978 – sein de l’organisation écono- mier ministre relative aux montants M. et Mme Armel Blin-Davost, M. Maxence VAUDIAU et par Mario Cuomo. mique ». monétaires figurant dans les textes me M. et M Jean-Marie Blin-Lézier, NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, législatifs et réglementaires. M. et Mme Emmanuel Blin-Vellaud, ont le chagrin de faire part de son décès survenu à Genève, le 22 janvier 2001, MARIAGES, FIANÇAILLES, PACS b Vache folle : un arrêté modifi- ses enfants, Et toute la famille, dans sa soixante-cinquième année. 600 F TTC - 91,47 E FORFAIT 10 LIGNES des ponts et chaussées, il est aussi notamment catif sur l’interdiction de l’emploi de NOMINATIONS ont la douleur de faire part du décès de TARIF ABONNÉS 491 F TTC - 74,85 E l’auteur de La Sécurité sanitaire (Berger-Le- certaines protéines et graisses d’ori- L’inhumation de ses cendres aura lieu FORFAIT 10 LIGNES au cimetière de Féricy (Seine-et-Marne), SANTÉ vrault, 1994).] gine animale dans l’alimentation et M. Yves BLIN. La ligne suppl. : 60 F TTC - 9,15 E Didier Tabuteau, conseiller la fabrication d’aliments des ani- le 17 février, à 11 heures, dans la sépulture familiale. E d’Etat, a été nommé directeur du COMMISSION NATIONALE maux et fixant des conditions sup- Les obsèques auront lieu en l’église THÈSES - ÉTUDIANTS : 85 F TTC - 12,96 COLLOQUES - CONFÉRENCES : cabinet de Bernard Kouchner, mi- DU DÉBAT PUBLIC plémentaires à la commercialisa- Notre-Dame-en-Saint-Melaine, à Rennes, le jeudi 15 février 2001, à 14 heures. Nous consulter nistre délégué à la santé. Pierre Zémor, conseiller d’Etat, tion, aux échanges, aux – M. et Mme Philippe Venisse, lle m [Né le 20 mai 1958 à Paris, ancien élève de a été nommé président de la importations et aux exportations de M Dorothée Venisse, 01.42.17.39.80 Ni fleurs ni couronnes. ses enfants, + 01.42.17.38.42 l’Ecole polytechnique, Didier Tabuteau a inté- Commission nationale du débat certains produits d’origine animale Victorine, Des dons au profit de la recherche Fax : 01.42.17.21.36 gré le Conseil d’Etat à sa sortie de l’ENA, en public, en remplacement d’Hubert destinés à l’alimentation animale et sa petite-fille, e-mail: [email protected] contre le cancer. Mme Jeanine Chambrier, 1984. Il a été notamment membre des cabinets Blanc, qui occupait ces fonctions à la fabrication d’aliments des Les lignes en capitales grasses sont de Claude Evin, ministre de la solidarité natio- depuis avril 1997. animaux. sa compagne, facturées sur la base de deux lignes. Ainsi que toute la famille, nale, de la santé et de la protection sociale [Né le 7 mars 1938 à Oran (Algérie), diplômé b Accords internationaux : un « Nos voix mêlées l’amour dis-tu Les lignes en blanc sont obligatoires ont la tristesse de faire part du décès de et facturées. (1988-1991) et directeur du cabinet de Bernard de l’Ecole supérieure des travaux publics de décret portant publication du traité Dans la solitude des souffles Kouchner, ministre de la santé et de l’action Paris et de l’Institut d’études politiques de Pa- d’entente, d’amitié et de coopéra- Cette singulière souffrance Accomplit un voyage unique. » M. Jacques VENISSE, humanitaire (1992-1993). Didier Tabuteau a ris, Pierre Zémor a été conseiller spécial char- tion entre la République française Micheline Gautron. ensuite été directeur général de l’Agence du gé de la communication auprès de Michel Ro- et la République d’Arménie, signé à colonel de réserve, RUBRIQUE ancien combattant médicament (1993-1997), directeur adjoint du card de 1974 à 1988 et a été membre de tous Paris le 12 mars 1993 ; un décret por- Emmanuelle et Claire, de la guerre d’Algérie, IMMOBILIÈRE/AGENDA cabinet de Martine Aubry, ministre de l’em- ses cabinets ministériels entre 1981 et 1988, tant publication de l’accord sous ses filles, président d’honneur Tous les lundis datés mardis ploi et de la solidarité (1997-2000), puis avant d’être nommé conseiller d’Etat au tour forme d’échange de lettres entre le Ciprian-Florin, de l’ANORCAT, son gendre, TARIFS 2001 conseiller à ce même cabinet de janvier à extérieur en juin 1988. Auteur d’un « Que sais- gouvernement de la République officier de l’ordre national Fanny et Jacqueline, du Mérite, août 2000. Maître de conférences à l’Ecole po- je ? » sur La Communication publique (PUF, française et le gouvernement macé- ses sœurs, officier du Mérite agricole, ◗ PARTICULIERS : lytechnique et à l’Institut d’études politiques 1995), Pierre Zémor a aussi été conseiller ré- donien abrogeant l’accord sur l’as- Jacques, médaille d’argent de Paris, professeur adjoint à l’Ecole nationale gional (PS) d’Ile-de-France de 1986 à 1992.] sistance administrative mutuelle son beau-frère, FORFAIT 5 LIGNES de la Ville de Paris, (25 caractères ou espaces par ligne) pour la prévention, la recherche et Les familles Bauer et Durand, Ses amis, - 2 Parutions : 590 F TTC / 89,94 t la répression des fraudes doua- font part avec tristesse du décès de survenu le 11 février 2001, dans sa - 4 Parutions : 840 F TTC / 128,06 t nières entre le gouvernement de la soixante-sixième année. 121 F TTC / 18,45 t la ligne suppl. Chaque jeudi République française et le gouver- Micheline DELERUE, nement de la Yougoslavie du née GAUTRON, La cérémonie religieuse sera célébrée ◗ ABONNÉS : 28 avril 1971, signées à Skopje le le vendredi 16 février, à 14 h 30, en FORFAIT 5 LIGNES survenu brutalement le 10 février 2001, 2 novembre 2000 ; deux décrets l’église Notre-Dame de Saint- (25 caractères ou espaces par ligne) LE MONDE DES LIVRES dans sa soixante-douzième année. Mandé, à Saint-Mandé (Val-de-Marne), portant publication des proto- - 2 Parutions : 520 F TTC / 79,27 t suivie de l’inhumation au cimetière t coles 24 et 25 portant amendement La cérémonie aura lieu le jeudi ancien de Montreuil. - 4 Parutions : 714 F TTC / 108,85 117 F TTC / 17,84 t la ligne suppl. au règlement de visite des bateaux 15 février, à 11 h 30, au cimetière du avec 0123 du Rhin et au règlement relatif à la Père-Lachaise. Rendez-vous à l’entrée Cet avis tient lieu de faire-part. principale. On peut amener une rose. ☎ 01.42.17.39.80 DATÉ VENDREDI délivrance des patentes du Rhin, 97, rue de Paris, Fax : 01.42.17.21.36 adoptés à Strasbourg le 11 mai 2000. Cet avis tient lieu de faire-part. 94160 Saint-Mandé. 30 KIOSQUE LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 L’après-Oslo, tel que l’imagine une tête pensante d’Ariel Sharon Israël doit annexer unilatéralement une moitié de la Cisjordanie et se retirer des zones à fort peuplement palestinien : l’article d’Emmanuel Navon paraît dans « Outre-Terre », une nouvelle revue de géopolitique

DIRECTEUR de recherches à après Oslo ? » Et de répondre par droite), et celle des « réalistes » sur toute la Palestine mandataire. route ». Une sorte de combiné l’université de Marne-la-Vallée, l’affirmative, mais à condition de (David Ben Gourion à gauche, Qu’est-ce, après Oslo, qu’être un entre le plan du travailliste Ygal Michel Korinman lance une nou- retourner « au réalisme du mur Vladimir Jabotinski, fondateur de la Israélien réaliste ? C’est, écrit Alon de 1969 et celui proposé au velle revue de géopolitique, au nom d’airain », la conception qui fut, de droite nationaliste sioniste, puis M. Navon, « affronter deux faits Likoud par Ariel Sharon en 1991, au surprenant d’Outre-Terre (trimes- tous temps, majoritaire dans le Begin au pouvoir, à droite). Les concomitants (…) : les Arabes aspire- moment de la conférence de triel, en kiosques et librairies depuis mouvement sioniste, et qu’auraient « réalistes », au-delà de leurs diver- ront toujours à la destruction de Madrid. « Une fois accompli ce pro- le 12 février). Longtemps membre abandonnée Itzhak Rabin, Shimon gences, se retrouvent sur l’idée de l’Etat d’Israël [et] l’intégration de jet, Israël bombardera régulièrement de l’équipe d’Hérodote (puis fonda- Pérès et Ehoud Barak. forger un « mur d’airain » entre un deux millions d’Arabes qui peuplent les infrastructures militaires que teur, en Italie, de Limes), il reproche Israël puissamment dissuasif et un la Judée et la Samarie [Cisjordanie] l’OLP aménagera dans les territoires principalement à la revue créée par « PAR LA FORCE » monde arabe qui, jamais, ne sera équivaudrait à un suicide démogra- restés sous sa souveraineté. » Ainsi, le géographe Yves Lacoste de rester Revenant sur l’histoire du sionis- disposé à l’accepter. Emmanuel phique ». conclut-il, les Israéliens se seront trop confidentielle, « ne faisant me, M. Navon, dans un style forte- Navon rappelle ainsi cette phrase La solution passe donc par une « en quelque sorte libérés des Palesti- appel qu’à des universitaires » et ne ment idéologique, en dégage deux de Ben Gourion. Pour faire accep- initiative israélienne qu’« il convient niens tout en gardant à peu près la s’adressant, de ce fait, quasiment tendances permanentes, qui, selon ter à ses partisans, réticents, le plan d’appliquer unilatéralement et par la moitié de la Judée-Samarie ». qu’aux universitaires. Outre-Terre a lui, traversent la droite comme la onusien de partition de la Palestine, force ». A savoir : annexer la moitié Telle est la vision « réaliste » donc pour ambition de faire accé- gauche : celle des « rêveurs » (com- en 1947, le fondateur de l’Etat de la Cisjordanie, là où il y a un d’une tête pensante du Likoud, der un public plus large à la me le dirigeant Yehouda Magnès hébreu leur explique : « Dès que maximum de colons juifs, et laisser dont le candidat, Ariel Sharon, réflexion géopolitique, en ou le parti Mapam à gauche, qui nous serons devenus puissants, une aux Palestiniens les 50 % restants, vient d’accéder au pouvoir en s’ouvrant aux hommes politiques, alla jusqu’à prôner un Etat d’Israël fois notre Etat établi, nous l’annule- sous la forme de « deux blocs » Israël. aux entrepreneurs, aux journalistes binational, Ytzhak Shamir ou le rons et nous nous étendrons sur tout entièrement fermés et sans accès et même aux artistes. Une ambition Menahem Begin de 1947-1948 à le territoire d’Israël » – c’est-à-dire au Jourdain mais « reliés par une Sylvain Cypel courageuse mais a priori ardue, au vu du no 1d’Outre-Terre, intitulé « Israël-Palestine, terre ou paix ? », DANS LA PRESSE serait pas inutile qu’il s’exprimât lement sur une voie étroite, en éla- tion des prérogatives des régions, LE TEMPS puisque, sur la vingtaine de contri- clairement. On aimerait aussi com- borant et en maintenant un projet Lionel Jospin a préféré traiter non Alain Campiotti butions, seules trois ne sont pas LCI prendre pourquoi Lionel Jospin sous la double menace d’un chanta- pas le général mais l’exception. Il a De Suisse, on pourrait avoir la signées par un universitaire. Pierre Luc Séguillon s’exempte si aisément des remar- ge à la violence et d’une censure ravale ainsi ce qui aurait dû consti- tentation de ricaner sous cape des Ce premier numéro cherche à a Le propre de la cohabitation est ques du Conseil d’Etat sauf à avoir du Conseil constitutionnel. tuer une réforme sérieuse au nouvelles mésaventures américai- tirer le bilan de l’échec du « proces- qu’elle pervertit tout sujet traité la secrète intention de modifier rayon des accessoires politiciens. nes. (…) Si des entreprises suisses sus de paix » débuté à Oslo en 1993 par ses deux protagonistes en le notre Loi fondamentale. Si tel est LE FIGARO tiraient des profits sordides de et qui s’est fracassé ces derniers transformant en enjeu tactique de le cas, il serait alors plus honnête Jean de Belot BFM leurs échanges avec l’Allemagne mois. De fait, la plupart des contri- leur permanente compétition. Son de sa part de le dire clairement. a Jacques Chirac s’était vu repro- Philippe Alexandre nazie, les sociétés américaines qui buteurs ont été, en leur temps, criti- vice est qu’elle en fait oublier l’en- cher, l’été dernier, son silence. a Stratège et docteur en cohabita- n’agissaient pas autrement doivent ques de ces accords. Outre-Terre jeu réel pour le pays. (…) En réalité, LIBÉRATION L’Elysée voulait laisser une chance tion qu’il a connue plus de deux elles aussi regarder leur passé en s’ouvre donc sans surprise sur la Jacques Chirac, pas plus que Lionel Jean-Michel Helvig à l’expérimentation. Après avoir ans face à François Mitterrand, face. C’est ce que va devoir faire reprise d’un article de Frédéric Jospin, ne semble avoir une claire a Entre la forfaiture et la déconfi- averti, le président de la Républi- Edouard Balladur a dit : « Le pre- IBM, après Ford, après General Encel – « Processus d’Oslo, la fail- idée du problème corse. Mais le ture, le président de la République que, gardien des institutions, est mier qui dégaine est mort. » Jacques Motors, et peut-être avant quel- lite originelle » – initialement pu- président de la République, com- ne s’est pas ménagé une voie de donc sorti de sa réserve. Tardif, le Chirac ne vient pas seulement de ques autres. C’est le devoir de blié dans Libération en octobre me le premier ministre, se saisit de sortie très large en obligeant le coup n’en est que plus sévère. (…) tirer l’épée : il a porté au flanc du mémoire attendu, la justice, simple- 2000. De toutes les contributions, ce dossier pour l’instrumentaliser gouvernement à tenir compte, A une question grave, celle de la premier ministre ce que d’Arta- ment. Mais c’est aussi, pour les la plus intéressante est, pour des rai- en vue de la prochaine élection pré- pour son projet de loi sur la Corse, Corse, de ses institutions, du res- gnan appellerait une botte assassi- Américains, le début des difficultés. sons conjoncturelles, celle de l’uni- sidentielle. (…) En attendant, on ne d’un avis du Conseil d’Etat qui pect de l’Etat de droit, Matignon ne. Quant à savoir s’il s’est suicidé, Car ils vont faire l’expérience com- versitaire israélien Emmanuel sait toujours pas quelle est exacte- n’est nullement contraignant. n’a opposé qu’une tactique d’op- il faut attendre encore une quinzai- plexe de démêler le crime de la com- Navon. Brain stormer du Likoud, ment la position de fond de Jac- Entre l’à-peu-près et l’à-quoi-bon, portunisme. Face à un sujet essen- ne de mois, et la cohabitation con- plicité, la connivence de la négligen- celui-ci demande : « Y a-t-il une vie ques Chirac sur le sujet corse. Il ne le gouvernement s’est engagé éga- tiel, celui de la nécessaire adapta- naîtra d’autres accidents. ce, la naïveté du calcul inavouable. 0123 SUR LA TOILE A LA TELEVISION www.ibazar.com ET A LA RADIO PORTUGAL Le Monde des idées a Un projet de loi a été présenté LCI Autour des sites de vente aux enchères, des communautés naissent dans le monde réel au conseil des ministres portugais, Le samedi à 12 h 10 et à 17 h 10 mardi 7 février, proposant que les Le dimanche à 12 h 10 et à 0 h 10 « BONJOUR Molly, êtes-vous tou- accros du Net, mais iBazar a un lois entrent en vigueur au moment Le lundi à 15 h 10 jours intéressée par le sac à main côté pratique et ludique très de leur publication en ligne et non ࡯ Longchamp ? Je vous propose un humain. » Gregory Boutté, direc- plus lors de leur parution dans le Le Grand Jury rendez-vous vendredi prochain à teur marketing d’iBazar, entend Diario da Republica, le journal offi- RTL-LCI 19 h 30, place de Clichy, au café développer cette dimension com- ciel portugais. – (AFP.) Le dimanche à 18 h 30 Wepler. Vous me reconnaîtrez, je munautaire imprévue : «Nous ࡯ porte toujours un manteau orange. avons créé des forums de discussion AUDIENCES La rumeur du monde A +. Mandou ». Mandou et Molly et nous envisageons des partena- a Selon l’étude Cybermétrie de FRANCE-CULTURE se sont contactées sur le site de riats avec des sites de contenus et de Médiamétrie, le site Caramail a Le samedi à 12 heures vente aux enchères iBazar, qui services, pour que les collection- atteint plus de 44 millions de visi- ࡯ compte aujourd’hui près de neurs puissent trouver des informa- tes en janvier. Suivent Boursorama Idéaux et débats 700 000 membres et propose en tions sur les pièces proposées chez (20,5 millions de visites), Francité FRANCE MUSIQUES moyenne plus de 300 000 produits nous. » (19,4 millions de visites), Club Le dimanche à 17 heures et services valant parfois Marie a l’intention de continuer Internet (12,9 millions de visites) ࡯ 10 francs, parfois 1 million : bri- à utiliser iBazar pour enrichir sa et Pagesjaunes (11 millions de Libertés de presse quet, autographe, wagon de garde-robe, mais aussi son carnet visites). FRANCE-CULTURE l’Orient-Express, bouteille de d’adresses : « Maintenant, nous Le troisième dimanche liqueur, billet d’avion, proposition sommes quelques-unes à bien nous BIBLIOTHÈQUES de chaque mois à 16 heures de covoiturage, etc. (Le Monde du connaître. Comme tout se passe a Le catalogue collectif de France, ࡯ 2 février 1999). bien, on fait venir d’autres copines, qui rassemble le catalogue de la A la « une » du Monde Valérie, alias Molly, professeur si elle est séduite, elle enchérit aus- Mandou : « A chaque fois, c’est une on se retrouve même en dehors de Bibliothèque nationale de France, RFI de français à Paris, est devenue sitôt. Dès qu’une meilleure offre petite aventure. On se demande sur nos rendez-vous iBazar… En rencon- celui des bibliothèques universitai- Du lundi au vendredi à 12 h 45 et 1 h 10 (heures de Paris) spécialiste de l’achat et de la vente est faite, un courrier électronique qui on va tomber. Comme je fais sur- trant les gens de visu, on a aussi res et de 55 bibliothèques munici- ࡯ d’accessoires de mode. 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La vendeur habitent la même ville, expériences précédentes, des bonnes nous amuse beaucoup. » lions de notices d’ouvrages et de Le samedi galerie photo lui permet de se faire cela se passe souvent en mains pro- affaires, des fausses joies… Les gens périodiques venant des principales 13 h 07, 15 h 04, 17 h 35 une idée plus précise de l’objet et, pres. Molly ira donc rencontrer que je rencontre ne sont pas des Julien Pot bibliothèques françaises. – (AFP.) F par Abonnez-vous au pour seulement 173 mois Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex par Luc Rosenzweig F a La veuve idéale Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 173 (26,37 ) par mois par prélèvement automatique. ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : L’ÉMISSION « Un an de plus », vagues, les sanglots montent en ces dames, toujours les statistiques, Adresse : mardi soir sur France 3, s’ouvrait elle, mais s’arrêtent au bord des ont de bonnes chances de faire une Code postal : Localité : sur un sujet nous montrant Marie- lèvres pour préserver la fluidité de longue carrière d’ayant droit d’une Offre valable jusqu’au 31/12/2001 en France métropolitaine pour un abonnement postal. 101MQPA1 Christine Barrault au Maroc, où sa parole. La douleur de la dispari- pension de réversion. Il convient elle tourne en ce moment un film, tion peut être comparée à celle, dit- donc, le plus tôt possible, mais avec Autorisation de prélèvements N° NATIONAL D'ÉMETTEUR ORGANISME CRÉANCIER : LE MONDE Les Gens de Mogador. Il ne s’agis- elle, d’un « accouchement à l’en- tact, de signaler à l’intéressée quel N° 134031 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05 J'autorise l'établissement teneur de sait pourtant pas, comme d’habi- vers », qui accompagne l’être cher genre de veuve nous souhaiterions mon compte à effectuer sur ce dernier TITULAIRE DU COMPTE A DÉBITER tude, de faire la promotion préco- vers la mort, au lieu de l’accueillir qu’elle soit. les prélèvements pour mon abonnement Nom ...... ce d’une œuvre cinématographi- dans la vie. Elle n’éprouve aucune Tout le monde, bien sûr, ne peut au journal Le Monde. Prénom ...... que, mais d’évoquer avec l’actrice jalousie, même rétrospective, à pas atteindre, en la matière, le N° ...... rue ...... son défunt mari, Roger Vadim, dis- l’égard des ex-épouses de son sublime de Marie-Christine Bar- Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville ...... …...... rault. Mais il faut savoir trouver ment ou d’interrompre mon abonnement à paru il y a un an. L’opérette nous a mari, qui ne comptent pourtant tout moment. NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT donné la veuve joyeuse et la veu- pas parmi les plus moches de leur son style. Certaines seront parfai- DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) ve du colonel, l’armée, ces maré- génération. Au contraire, elle se tes en « classique », noir, dignes et Date :...... chales dignes et sévères, et l’éco- sent flattée de se retrouver, avec compassées. D’autres auront inté- Signature : ...... nomie les veuves écossaises, rei- Brigitte Bardot, Catherine Deneu- rêt à adopter le genre « sportive- N° ...... rue ...... nes de la Bourse et terreurs des ve, Jane Fonda, parmi les étoiles décontractée », qui porte en elle sa Code postal Ville ...... marchés. de la galaxie Vadim. « Elles sont douleur, mais étonne son entoura- Avec Marie-Christine Barrault, pour moi comme des belles-sœurs », ge par sa vitalité et sa gaieté que IMPORTANT : merci de joindre un relevé DÉSIGNATION DU COMPTE A DÉBITER Code Etablissement Code Guichet N°de compte Clé RIB le monde du cinéma nous offre la explique-t-elle. vient, parfois, mais pour de brefs d’identité bancaire ou postal, à votre autorisa- veuve idéale, comme on dit le gen- La loi d’airain des statistiques instants, voiler une brusque remon- tion. Il y en a un dans votre chéquier. dre idéal. Celle dont tout homme démographiques est implacable. A tée du souvenir. C’est alors que Pour tout renseignement concernant le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement, etc : rêve d’être pourvu lorsqu’il sera âge égal, un couple a aujourd’hui l’on pourra, de là-haut, chanter en Téléphonez au 01.42.17.32.90 de 8h30 à 18h du lundi au vendredi. passé de vie à trépas. Lorsqu’elle deux fois plus de chances de produi- pastichant le Georges Brassens de Pour un changement d’adresse ou une suspension vacances, un numéro exclusif : 0 803 022 021 (0,99FTTC/min) parle de Vadim, ses yeux rayon- re une veuve que l’inverse. Et on ne « La Première Fille » :«Jamais, de “Le Monde” (USPS=0009729) is published daily for $ 892 per year “Le Monde” 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 nent encore de reconnaissance. parle même pas des cas où mon- la mort, on ne l’oubliera/La dernière Pour les abonnements souscrits aux USA : INTERNATIONAL MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia Beach VA 23-451-2983 USA-Tél. : 800-428-30-03 Régulièrement, comme par sieur s’est épris de la jeunesse ! Et femme qui de nous parlera… » 32

JEUDI 15 FÉVRIER 2001 Deux civils étaient aux commandes du sous-marin La carte professionnelle Chalutier à tribord ! du docteur Godard par Pierre Georges américain qui a coulé un bateau japonais DES FOIS, tant ils en sont chromée et sanglante du bush a été retrouvée fiers, à la récréation, les militai- australien. On en sut de faux res prêtent leurs beaux joujoux pépères, en marcel tagué cam- Les deux visiteurs recevaient leurs ordres du commandant de bord près de Dinard aux pékins. Ça vous dirait de bouis et perles de sueur, preux piloter mon sous-marin vert et héros du Berliet truffé nitrogly- DEUX CIVILS, invités à bord, durant sa manœuvre d’urgence seize civils au total avaient embar- LA CARTE professionnelle du jaune ? cérine. Et d’autres vrais grands étaient aux commandes au simulée de remontée. Le bâti- qué sur le Bonneville dans le cadre docteur Yves Godard, disparu Pensez si « ça » leur dirait ! garçons ministres, gagnant sur moment où le sous-marin nucléai- ment était alors à 120 mètres d’im- d’une opération de relations avec ses deux enfants en septem- Dans l’ordre des envies et gour- tous les tableaux, vroum- re américain Greeneville a heurté mersion. Ce civil, dont l’identité publiques de la marine, destinée à bre 1999, a été retrouvée, diman- mandises, chez les grands petits vroum, pin-pon, avec, en prime, et coulé, vendredi 9 février, un et la fonction à bord n’ont pas été montrer les capacités du sous- che 11 février, par une retraitée garçons, rayon terribles engins, la garde motocycliste. bateau de pêche japonais, le Ehi- révélées, était « aux commandes marin. Il n’est pas exceptionnel qui pêchait à pied sur la plage de la conduite du sous-marin d’atta- On en sut de toutes sortes. me-Maru, au large d’Hawaï. Cette durant toute la durée de la manœu- que des visiteurs – élus, ensei- l’île des Ebihens, au large de que vient immédiatement derriè- Fangio avec Fangio. Tanguy présence a été confirmée, mardi vre d’urgence », a indiqué un res- gnants, journalistes, voire repré- Saint-Jacut-de-La-Mer, près de re quelques autres bien ancrées. avec Laverdure. Pilote de side- 13 février, par des responsables ponsable de la marine. « Il a gar- sentants de pays clients – soient Dinard (Côtes d’Armor). Sur la La voiture de pompiers, bien car, Zéro de chez Kamikaze. Sau- de la marine des Etats-Unis, à dé le navire dans une direction sta- autorisés à embarquer et à pren- carte de l’acupuncteur caennais, sûr. Rouge évidemment. Faisant veur de 747 dans si film-catastro- Washington et à Honolulu, d’où ble et, une fois que le navire était dre les commandes d’un navire, un petit rectangle de plastique pin-pon naturellement. Et avec, phe m’était conté. Pompier, le sous-marin avait pris la mer. Le orienté vers le haut, il n’a fait que en principe sous le contrôle de blanc, l’emplacement prévu pour si possible, quitte à rêver, ne encore, mais hélitreuillé celui-ci, commandant, Scott Waddle, a maintenir le cap », a-t-il ajouté. son équipage. la photographie était vierge, a rêvons pas menu, Isabelle Adja- pour tour infernale. Terre-neu- aussitôt été débarqué. Un second civil était également Il existe toujours un moment précisé mercredi 14 février le ni si somptueusement belle et si va dans les glaces. Ou comman- Le chalutier école japonais Ehi- aux commandes. Il se pourrait délicat dans la remontée d’un Télégramme de Brest. Une infor- parfaitement cinglée en son Eté dant de bord totalement Hum- me-Maru a sombré en quelques que l’un et l’autre aient occupé sous-marin, quand l’équipage mation pour homicide volontai- meurtrier. phrey de la si fumante Queen minutes après avoir été heurté des postes en relation avec la bar- doit passer d’une écoute passive re avait été ouverte le 10 septem- Donc pin-pon d’abord. Puis, Africa, planquée dans les joncs par le sous-marin, qui effectuait re de direction, le sonar et le systè- des bruits occasionnés au-dessus bre 1999 contre le docteur tchou-tchou ensuite, les halète- pour échapper à la méchante une manœuvre d’urgence pour me de ballast du submersible. de lui par la présence d’un autre Godard, après la découverte de ments de la « Bête humaine ». canonnière et ne point échapper remonter à la surface. Vingt-six « On a accordé à deux visiteurs bâtiment, à l’appréciation oculai- traces de sang de son épouse Pas un TGV, non. Trop clinique, à une si saint-valentinesque his- des trente-cinq occupants du l’occasion de participer à la remon- re de son environnement, procu- dans la camionnette du couple et trop lisse, trop empire des blou- toire d’amour. bateau japonais ont pu être tée en surface », a dit le comman- rée par le fait d’avoir hissé le péris- à leur domicile de Tilly-sur-Seul- ses bleues et de l’ordinateur de De toute sorte ! A façon. Mais secourus, mais neuf sont portés dant Flex Plexico, porte-parole cope. C’est ce que les sous-mari- les (Calvados). conduite. Mais une vraie loco du de là à piloter un sous-marin d’at- disparus. pour la flotte américaine du Pacifi- niers appellent « les derniers La famille Godard a disparu vrai temps des locos. Peut-être taque américain, nucléaire, oui Cette collision a fait l’objet que sud. Il n’existe pour l’instant 20 mètres », de quoi rendre depuis le 1er septembre 1999, bien une Pacific on ne sait plus nucléaire près d’Hawaï, oui près d’une enquête de la part de la pas de preuve que la présence de momentanément sourd et aveu- après avoir quitté Saint-Malo sur trop combien, et sûrement la d’Hawaï. De là à éperonner et à marine américaine et du Bureau civils à bord ait joué un rôle dans gle un sous-marin quand il se pré- un voilier. Le crâne de Camille, machine de Gabin et Carette, couler un chalutier, espion forcé- national de la sécurité des trans- l’accident, d’autant qu’ils rece- sente nez du bâtiment en l’air lors l’un des enfants du couple avait genre bleu de chauffe, gueule ment espion, car japonais, si, japo- ports. Un civil, un invité, était au vaient leurs ordres du comman- d’une remontée rapide. L’aventu- été remonté en juin 2000 en baie noire, foulard autour du cou, nais. De là à se la jouer Pear Har- poste de commande qui contrôle dant de l’équipage. re du Greeneville a eu des précé- de Saint-Brieuc (Le Monde du lunettes cerclées de cheminot bour la revanche, façon M. Smith les mouvements du sous-marin Selon le commandant Plexico, dents en France. – (AFP, AP.) 22 juin 2000). façon les héros de l’escarbille et aux commandes, alors là, cha- drame humain bouleversant. peau, la marine américaine ! Sans oublier de tirer sur la bobi- Même dans ses rêves les plus nette et la loco sifflera. profonds, genre « Vingt Mille Pin-pon, tchou-tchou, vroum- Lieues sous les mers » et poulpe vroum ! Dans le fond, c’est géant amputé au coupe-chou, assez simple l’âme d’un grand on ne l’aurait pas rêvé ! Ils l’ont petit garçon. Très mécanique. fait (lire ci-contre). Ça vous dirait Tout conduire, pourvu que ce de piloter mon sous-marin ? tout fasse du bruit et quelque Yes, Sir ! Touché coulé. Genre fureur, de la poussière et de la Curd Jurgens, aux commandes gomme. Après, c’est l’embarras de son U-Boat, col roulé blanc, du rêve. On en sut qui pilotèrent casquette à l’envers, façon ban- des diligences dans un environ- lieue, mais sinon comment qu’il nement nettement apache et verrait dans le périscope ! Et lan- hostile. Et d’autres qui préférè- çant le fameux cri d’attaque : rent le genre Mad Max, la virée « Torpedo ! Los ! » République : Jack Lang ne parlait pas au nom de Lionel Jospin L’ENTOURAGE du premier ministre nous a précisé que, dans l’entre- tien qu’il nous a accordé sur la réforme des institutions, Jack Lang, ministre de l’éducation nationale, ne s’exprimait pas au nom de Lio- nel Jospin. Dans cet entretien publié dans nos éditions datées du 14 février, Jack Lang expliquait dans le détail sa conception d’une « démocratie transformée » et proposait un référendum constitution- nel en 2002, en même temps que les élections législatives. Il précisait à plusieurs reprises qu’il s’exprimait « à titre personnel ». Dominique Voynet ne sera pas candidate à la présidentielle LA MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT, Dominique Voynet ne brigue- ra pas l’investiture des Verts pour l’élection présidentielle, a indiqué mercredi 14 février Jean-Luc Bennahmias, secrétaire national du parti écologiste. Dans un entretien accordé à L’Express (15-21 février), Mm Voynet explique : « Il me semble que l’élection présidentielle n’est pas pour moi la meilleure occasion d’agir ». Elle précise ne pas avoir « deman- dé son autorisation à Lionel Jospin (…) Ma décision de ne pas me présenter l’a surpris, mais il était finalement assez en phase avec mes arguments ». Philippe Séguin dénonce le coût du projet de la gauche pour Paris LE CANDIDAT RPR-UDF-DL à la mairie de Paris, Philippe Séguin, s’in- téresse de très près au financement du programme de son rival socialis- te, Bertrand Delanoë. Lors d’une réunion publique dans le 11 e arrondis- sement, mardi 13 février, il a relancé la polémique en annonçant qu’il allait publier, « au centime près », le chiffrage du projet de M. Delanoë. Le 8 février, au cours d’une réunion de ses candidats, le député des Vos- ges avait affirmé que « les promesses de M. Delanoë coûteraient, sur la durée de la mandature, 32 milliards, c’est-à-dire 100 % d’impôts supplé- mentaires ». Le candidat socialiste avait immédiatement répliqué en jugeant « fallacieux » les calculs de M. Séguin. Celui-ci est revenu à la charge, mardi soir, en promettant qu’il allait « mettre M. Delanoë dans les cordes ». « Moi, je connais les réalités de la gestion municipale pour avoir été maire d’une ville moyenne pendant quatorze ans », a lancé M. Séguin. a PARIS : la droite n'est pas certaine de conserver le 6e arrondissement, selon une enquête réalisée par CSA et publiée par Le Parisien du 14 février. Au pre- mier tour, la liste soutenant Bertrand Delanoë est créditée de 37 % des intentions de vote. A droite, la liste séguiniste arrive en deuxième position (20 %) suivie de cel- le du maire sortant Jean-Pierre Lecoq (18 %) puis de la liste tibériste (11 %). a JUSTICE : une demande de récusation des juges Philippe Cour- roye et Isabelle Prévost-Desprez, qui instruisent l’affaire de trafic d’armes vers l’Angola, a été rejetée par le premier président de la cour d’appel de Paris, Jean-Marie Coulon. Cette requête avait été déposée par Mes Christian Charrière-Bournazel et Alain Toucas, avocats de Pier- re Falcone, qui estimaient que les magistrats menaient une « inquisi- tion déloyale » afin d’aboutir « à la mise au pilori de tiers aux noms célè- bres ». Les deux avocats ont été condamnés à une amende de 5 000 F.

Tirage du Monde daté mercredi 14 février 2001 : 487 560 exemplaires. 1-3 2 INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001

DIPLOMATIE Le ministre fran- tiens avec son homologue, Abdelaziz confiance et très constructif la situa- tir en Algérie pour des raisons liées à la dien d’Oran, dénonce, dans un entre- çais des affaires étrangères, Hubert Belkhadem, ainsi qu’avec le président tion actuelle, les rapports bilatéraux et sécurité et à la lenteur de la mise en tien au Monde la conception de l’infor- Védrine, a effectué, mardi 13 février, Bouteflika. b HUBERT VÉDRINE a esti- tous les problèmes qui intéressent » oeuvre du programme de privatisa- mation des autorités de son pays et une visite de quelques heures à Alger, mé que ces rencontres avaient permis les deux pays. b LES ENTREPRISES tions. b ABDOU BENZIANE, journaliste estime que les Algériens doivent régler au cours de laquelle il a eu des entre- de passer en revue « dans un climat de FRANÇAISES hésitent toujours à inves- et chroniqueur, notamment au Quoti- leurs problèmes « entre eux ». Alger juge la coopération avec la France insuffisante Au cours des entretiens qu’a eus le ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, mardi 13 février dans la capitale algérienne, le président Bouteflika a souhaité la venue dans son pays de Jacques Chirac et de Lionel Jospin dans le courant de l’année

ALGER « tout à fait excellentes » selon le une reconversion sous forme d’in- rer l’année en cours comme un dans Le Monde du 9 février, appe- liberté d’expression, les relations de notre envoyée spéciale président algérien. vestissements. fait presque assuré. lant les autorités françaises à pren- entre Etats ne peuvent être affec- Ni lyrisme ni effet d’annonce, Face à l’impatience de ses interlo- En ce qui concerne le dossier Le climat de cette visite de dre leurs distances à l’égard du tées par ce qui s’écrit dans la pres- lors de la visite de moins d’une cuteurs de voir s’intensifier la coo- des visas, il est prévu que le consu- M. Védrine a-t-il été affecté par la pouvoir algérien ? La question a se », a estimé M. Belkhadem, journée effectuée par le ministre pération économique, M. Védrine lat d’Oran rouvre ses portes en récente publication en France du été posée lors d’un point de pres- approuvé par le chef de la diplo- français des affaires étrangères, a rappelé que si le gouvernement 2001. D’ici là, seuls les consulats livre La Sale Guerre, mettant en se conjoint tenu par Hubert Védri- matie française. Hubert Védrine, à Alger, mardi de Lionel Jospin encourageait vive- d’Alger et d’Annaba fonctionne- cause l’armée algérienne dans cer- ne et son homologue, Abdelaziz D’autres questions sur les harkis 13 février, mais un travail de fond ment les entreprises françaises à ront. Ce qui signifie que l’épreuve tains des massacres perpétrés Belkhadem. Là encore, la réponse, et sur l’actuel débat en France sur se voulant indépendant de la con- s’installer en Algérie, c’était à elles des interminables files d’attente dans le pays ainsi que par la péti- côté algérien, a paru très philoso- la torture pendant la guerre d’Al- joncture immédiate et la volonté d’évaluer le cadre juridique, l’envi- de jour comme de nuit, dénoncée tion d’une dizaine d’intellectuels phe. « Il s’agit d’une question de gérie ont également été posées au réaffirmée avec force par les res- ronnement et la sécurité de leurs par de nombreux Algériens com- ministre français par les journalis- ponsables des deux pays de déve- investissements, avant de prendre me étant « insupportable et humi- tes algériens présents au point de lopper leur coopération, jugée par leurs décisions de manière souve- liante », n’est pas près de prendre La presse reproche à la France sa « tiédeur » presse. Récusant l’idée que les pré- Alger « en deçà de leurs potentia- raine. « La balle est en partie du fin. Quant au lycée français d’Al- sidents Chirac et Bouteflika se lités ». côté algérien », estime-t-on du côté ger, fermé depuis neuf ans pour « La France doute et hésite. » C’est ainsi que le quotidien francopho- soient livrés à une polémique sur Il y a peut-être « une ambition français. des raisons de sécurité, les modali- ne Le Matin résume, mercredi 14 février, la visite éclair de M. Védrine. les anciens supplétifs de l’armée démesurée côté algérien, un peu tés de sa réouverture sont en Le ministre français, ajoute le journal, a quitté Alger « en laissant pla- française, M. Védrine a rappelé plus raisonnable du côté français, LE DOSSIER DES VISAS cours de discussion. La date reste ner le doute quant à l’avenir des relations entre les deux pays. (…) Paris que la France était « très attachée ce qui fait que nous ne sommes pas Même chose pour Air France, encore à déterminer. hésite à s’engager dans un soutien franc à la politique de Bouteflika ». à ce que les harkis puissent se ren- sur la même longueur d’onde en ce que le gouvernement français ne Si le principe d’une visite officiel- La Tribune note que « ni élans ni engagements » n’ont marqué cette dre dignement en Algérie ». Quant qui concerne la vitesse de croisiè- peut contraindre à reprendre ses le à Alger du président de la Répu- rencontre tandis que le quotidien Liberté n’est guère plus enthousias- à la torture, le ministre s’est con- re », a reconnu le président Abde- vols sur Alger tant que la compa- blique, Jacques Chirac, et du pre- te, qui parle des « hésitations » françaises et du manque de « décisions tenté de répondre que cette ques- laziz Bouteflika, sur le mode philo- gnie aérienne jugera insuffisantes mier ministre, Lionel Jospin, reste tangibles ». Le chef de la diplomatie française, écrit-il, « aurait pu tion avait été discutée en France, sophe, au terme de ses quatre heu- les mesures de sécurité prises du acquis, il ne paraît pas certain que apporter de actes concrets », en particulier en matière économique et notamment à l’Assemblée nationa- res de discussions et de son déjeu- côté algérien. ces déplacements auront lieu dans financière. Ce ne fut pas le cas. le, et qu’il revenait aux historiens ner de travail avec le chef de la Rien de très nouveau, sem- le courant de l’année 2001. La délé- Cette « tiédeur » s’interroge Liberté, « est-elle due à la vision qu’a la de faire leur travail, suivant le diplomatie française. Cela dit, ble-t-il, à propos de la dette algé- gation française s’est montrée éva- gauche de l’Algérie ? » La démarche française, conclut le journal, vœu de Lionel Jospin. « rien ne bloque » entre Alger et rienne, sinon qu’elle continue de sive sur ce point. Du côté algérien, « obéit encore à l’Internationale socialiste ». Et de finir : « A nos gouver- Paris. Les relations sont même faire l’objet de négociations pour en revanche, on semblait considé- nants de changer de cartes ou de partenaires. » Fl. B. La bureaucratie et l’insécurité freinent les investissements français LES RELATIONS économiques franco- sée, en revanche, le solde global s’est macie semble attirer les entreprises fran- Castel lorgne sur des usines de boissons nir le feu vert des autres pays créanciers. algériennes sont meilleures et moins dégradé : l’excédent enregistré par Paris çaises. Après la société Synthélabo, qui, gazeuses ; la firme Vicat négocie la repri- Or, selon des sources françaises, les chaotiques que celles que les deux pays ne dépassera sans doute pas 2 milliards associée à un partenaire algérien, dis- se d’une cimenterie ; la Lyonnaise et ses Etats-Unis y sont opposés au motif que entretiennent au niveau politique. En de francs – contre 6 milliards environ pose d’une unité de production, c’est au concurrents s’intéressent quant à eux à l’Algérie, dont les finances ont été remi- témoigne le bilan des échanges entre les deux années précédentes. La raison tour des laboratoires Fabre de se prépa- l’approvisionnement des grandes agglo- ses à flot par l’envolée des cours du brut, Paris et Alger en 2000. La France est en est connue : la forte hausse des prix rer à sauter le pas. Le groupe prévoit mérations en eau potable et à son traite- ne justifie pas un tel traitement de demeurée le principal fournisseur de l’Al- des hydrocarbures sur le marché interna- d’implanter, toujours en association ment… faveur. gérie : sa part de marché est de l’ordre tional a renchéri le coût des importa- avec un partenaire local, une usine de Pour doper la venue des entreprises Un autre obstacle existe. Il tient à l’Al- de 25 %, avec comme points forts les sec- tions de pétrole et, davantage encore, de production de produits pharmaceu- françaises, les Algériens demandent à gérie elle-même. Confronté à des problè- teurs de l’agroalimentaire, de la pharma- gaz algérien – les seuls produits algé- tiques. Paris de mettre en place un système de mes sérieux de sécurité, aux prises avec cie, des pièces détachées automobiles et riens qui trouvent preneurs sur le mar- « conversion de créances en investisse- un programme de privatisation qui des biens d’équipement. ché français. « CONVERSION DE CRÉANCES » ments », un mécanisme complexe dont a n’avance guère malgré les discours offi- Cette prépondérance est exception- Lors de sa visite officielle en France, Les autres groupes tricolores qui ont bénéficié le Maroc et, dans une moindre ciels, doté d’une Bourse embryonnaire, nelle. Elle explique en elle-même l’éro- en juin 2000, le président Abdelaziz des projets d’investissements industriels mesure, la Jordanie. Premier créancier le pays n’intéresse que moyennement sion naturelle des produits made in Bouteflika s’était plaint de la « frilosité » se comptent sur les doigts de la main : de l’Algérie, avec un encours de l’ordre les entreprises étrangères. D’autant que France observée d’une année sur l’autre des entreprises françaises à investir en Vivendi et Orange-France-Télécom sont de 4 milliards d’euros, Paris pourrait le pouvoir d’achat de la population, mal- au profit de pays comme l’Italie, l’Alle- Algérie. Le fait est que la France vend sur les rangs pour l’octroi d’une deuxiè- effectivement en jouer. Mais, outre que mené par dix ans de crise, s’est sensible- magne et les Etats-Unis. beaucoup à son ancienne colonie, mais me licence de téléphonie mobile (dont la ce système « coûte une fortune » au Tré- ment dégradé. Si les exportations françaises ont qu’elle n’y investit guère. BNP-Paribas a été chargée d’étudier les sor (il revient à annuler près de la moitié atteint 18 milliards de francs l’année pas- Pétrole et gaz exceptés, seule la phar- modalités) ; le groupe agroalimentaire de la dette convertie), il suppose d’obte- Jean-Pierre Tuquoi Abdou Benziane, chroniqueur à « La Tribune » et au « Quotidien d’Oran » Après l’arabisation « musclée », « Les problèmes, il faudrait que nous les réglions entre nous » le français refait surface JOURNALISTE réputé en Algé- que les élus algériens, les journa- ce qui ne m’étonne pas tout à fait. large possible), ce serait aux Algé- rie pour ses chroniques, qu’il listes, les élites, ceux qui sont sup- Il y a en Algérie une tradition très riens de les mener, y compris avec L’UN DES DOMAINES où le dia- M. Bouteflika, s’est clairement expri- signe sous le nom d’Abdou B., posés faire l’opinion, apprennent complexe d’intolérance et de l’armée. Jeter le bébé avec l’eau logue entre Paris et Alger est deve- mé sur ce sujet dans la presse algé- Abdou Benziane a été par deux par la presse étrangère la paru- méfiance envers les intellectuels, du bain, nous ne le voulons pas : nu « très intense » et où les projets rienne. « Eu égard à l’environnement fois directeur de la télévision algé- tion de tel ou tel livre, de telle ou qui date de la guerre de libéra- une éventuelle déstabilisation de abondent est celui de la coopéra- de l’Algérie et à sa situation géographi- rienne au début des années 1990. telle tribune sur leur propre pays, tion. Selon les périodes, certains l’armée est inacceptable car elle tion culturelle, indique-t-on au Quai que et politique, disait-il le mois der- Dans les colonnes de La Tribune et n’y ont pas accès. Ce n’est pas sont diabolisés puis réhabilités. serait extrêmement dangereuse d’Orsay, où l’on note qu’il y a de ce nier, il apparaît que l’anglais n’est pas et du Quotidien d’Oran, il s’expri- le contenu de ces écrits qui me Ça a été le cas de l’écrivain Rachid pour le pays, et pour tout le point de vue en Algérie « une la langue qui nous permettrait dans le me de manière très libre sur la gêne – chacun est libre d’écrire et Boudjedra, notamment, ou de Maghreb. demande de France » et qu’elle peut contexte actuel d’acquérir la science et société algérienne et ses diri- de faire éditer ce qu’il veut —, l’historien Mohamed Harbi. Cela » Mais ma position est qu’à aujourd’hui s’exprimer. de nous ouvrir au monde (…). Ce qui geants. c’est le fait que je doive me con- dit, je ne me sens pas obligé l’étranger, gouvernement, intelli- Le changement de statut de la lan- paraît plus accessible à nos enfants, « Comment réussissez-vous à tenter de comptes rendus parus d’épouser la totalité des thèses gentsia, médias peuvent dire ce gue française en Algérie est l’un des c’est la maîtrise de la langue française travailler faute, souvent, d’élé- dans la presse ou à la télévision, des intellectuels qui ont signé la qu’ils veulent. Ils l’ont fait pour la aspects les plus visibles de la politi- comme première langue étrangère. Il ments d’information fournis faute de pouvoir me procurer les pétition, mais je m’opposerai tou- guerre d’Algérie, le Vietnam, sur que menée par Abdelaziz Boutefli- ne s’agit nullement d’une question par le régime ? originaux. jours à ce que l’on fasse taire un le Chili, sur Pol Pot, c’est une tra- ka. Après les années de l’arabisa- idéologique mais d’une réalité. Tous – Alger est devenue la capitale – Comment avez-vous réagi à intellectuel, en Algérie, en France dition qui ne me gêne pas et qui, à tion « musclée » durant lesquelles les facteurs objectifs confirment que le mondiale de toutes les rumeurs, l’interpellation du gouverne- ou ailleurs. Ce serait le début de la limite, me rend un peu jaloux ! le français était considéré, officielle- français est plus proche de nous et son tant la communication officielle ment français par dix intellec- l’inquisition. Mais, ce qui est déterminant, c’est ment du moins, comme la langue acquisition plus simple. » du pouvoir brille par son incohé- tuels, la semaine dernière dans – La crise algérienne est de ce qui se dit et ce qui se fait chez du colonisateur, le président a réta- rence, son archaïsme et sa ferme- Le Monde ? plus en plus commentée à moi, ce qui ne veut pas dire que je bli une relation décrispée avec cet « ANALPHABÈTES BILINGUES » ture à l’égard de la société, et de – Ma position est simple : les l’étranger. Que pensez-vous de sois sourd et aveugle à ce qui se idiome qui reste largement pratiqué La refonte du système éducatif la classe politique tout entière. Il intellectuels français ont le droit cette internationalisation ? dit à l’étranger sur mon pays. par les Algériens. défaillant ne se limite certes pas à ne s’agit pas d’une opacité organi- – Ce phénomène d’internationa- – Est-ce que des révélations M. Bouteflika, dès son arrivée à la cette question, et des efforts consi- sée, “scientifique”, comme l’ont lisation rampante ne date pas comme celles du lieutenant présidence, n’a pas hésité à s’expri- dérables doivent être faits si, com- mise au point beaucoup de régi- « Alger est devenue d’aujourd’hui. Il y a déjà eu des Souaïdia, qui a été vu et enten- mer en français dans ses discours me le disait récemment un interve- mes dictatoriaux, du style Franco pressions économiques, politi- du en Algérie sur plusieurs publics, y compris dans des réunions nant algérien lors d’un colloque à ou Pinochet. Il s’agit plutôt d’une la capitale ques, celles de parlementaires chaînes de télévision étrangè- internationales non francophones. l’Institut du monde arabe à Paris, incompétence crasse en matière européens, de l’ONU, des ONG, res, sont prises en compte ou Le français – en tant que langue on ne veut pas continuer à produi- de gestion d’un processus de mondiale de toutes etc. Pour nous, Algériens, c’est de rejetées par la population étrangère reconquise donc et non re « des analphabètes bilingues ». démocratisation chaotique et l’ingérence, et nous n’en voulons algérienne ? imposée – doit être dans son esprit Mais il soulignait l’ouverture avec d’une conduite médiatique sur- les rumeurs » pas. Les problèmes algériens, il – Il est impossible de mesurer un moyen d’accès à la modernité. laquelle est actuellement mené le réaliste ! faudrait que nous les réglions ici, comme en France, ce que pen- Même si, au nom du donnant-don- débat concernant le français, » Dans ce contexte, la rumeur entre nous, de la manière la plus se la population. Personne ne nant dans la relation avec Paris, il même si les décisions ne sont pas prend le relais de l’information, et le devoir de s’exprimer en Fran- transparente et la plus démocrati- peut parler en son nom, mais il réclame des efforts dans l’enseigne- encore arrêtées. sur fond de “complotite” perma- ce, cela ne me choque pas. L’intel- que qui soit, ce dont nous som- est certain que ce type de propos ment de l’arabe en France, même si, De la même manière, de nom- nente, et, ce qui est à mon avis ligentsia française a d’ailleurs une mes capables. D’une manière perturbe, dérange et crée de l’an- pour des raisons politiques, il n’a pas breux projets de coopération cultu- très grave, c’est que les problè- longue tradition d’engagement générale, cette internationalisa- goisse chez les gens. Ils se posent jusqu’ici fait rentrer son pays dans relle avec Paris sont actuellement en mes politiques, économiques, politique, à droite comme à gau- tion de la crise algérienne, qui des questions et je pense que ce l’Organisation multilatérale de la discussion. Il est question non seule- sécuritaires de l’Algérie sont pris che. Et parmi ceux qui ont inter- vise semble-t-il une institution- type d’accusations ne pourra que francophonie, les signes du change- ment de rouvrir un lycée français à en charge par les médias audiovi- pellé M. Védrine, il se trouve des clé du pays – l’armée nationale –, s’ancrer et se multiplier du fait ment sur ce plan se sont multipliés. Alger mais aussi, notamment, une suels étrangers. Je ne pense pas personnalités qui ont milité autre- nous inquiète. que la crise s’éternise. Tout cela Un projet de réforme de l’enseigne- école française de gestion dans la seulement aux médias français, fois pour l’indépendance de l’Algé- – Qu’est-ce qui vous choque : s’alimente des massacres qui ment public est actuellement en dis- capitale et des Instituts culturels mais aux télévisions basées dans rie, comme Pierre Vidal-Naquet. les actes reprochés à l’armée continuent, de la dégradation cussion à Alger, et l’un de ses axes français à Alger, à Annaba et à Oran. le Golfe, comme Al Jazirah, ou au Ces figures sont de mon point de algérienne, ou le fait qu’ils sociale, de l’opacité dans le devrait être le renforcement de l’en- Toutes choses qui supposent que Liban, en Egypte, etc. En tant que vue respectables et respectées, et soient dénoncés par des étran- champ économique, ainsi que de seignement du français, qui pren- soient remplies les conditions de journaliste, je me sens humilié de on ne peut pas les suspecter de gers ? la paupérisation des classes drait le pas sur l’anglais comme pre- sécurité, mais toutes choses aussi voir le travail d’investigation – nourrir de la haine envers les Algé- – J’avoue que cela me gêne que moyennes. » mière langue étrangère dans le cur- qui étaient totalement hors de pro- valable ou non – de ces médias, riens. l’armée de mon pays soit “jugée” sus scolaire. Le président de la com- pos il y a quelques années encore. en lieu et place des médias algé- Certains s’évertuent, ici, à ten- à l’étranger car, s’il devait y avoir Propos recueillis par mission en charge de cette réforme, riens. Humilié aussi de constater ter de “lyncher” ces intellectuels, un déballage et un débat (le plus Florence Beaugé Bénali Benzaghou, nommé par Claire Tréan INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 3 Mille scientifiques italiens Le HCR aux prises avec la catastrophe humanitaire défendent la recherche sur les OGM ROME. Après avoir rendu public, le 5 novembre 2000, un appel à «la qui menace le sud-est de la Guinée liberté de la recherche scientifique » en matière d’OGM (organismes génétiquement modifiés), signé par mille scientifiques éminents, un groupe de chercheurs a obtenu du gouvernement italien le principe Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées par les combats en Afrique de l’Ouest d’un « pacte d’honneur » respectant cette liberté. La décision est inter- venue à l’issue du colloque qu’ils avaient organisé mardi 13 février au L’instabilité qui, depuis la Sierra Leone et le Libe- s’étaient réfugiées dans ce pays, installées pour pour les réfugiés, devait rencontrer mercredi matin à la Bibliothèque de la Chambre des députés. Entre autres ora- ria, se propage depuis quelques mois en Guinée, la plupart dans des camps proches de la frontiè- 14 février le président libérien Charles Taylor, teurs, le Prix Nobel de médecine italien Rita Levi Montalcini a souligné menace plus de quatre cent mille personnes qui re. Ruud Lubbers, Haut commissaire de l’ONU après ses visites en Guinée et en Sierra Leone. qu’« on ne peut dire que du bien de ces recherches, car, jusqu’à présent, il n’y a eu aucune preuve du danger de ces expérimentations. La science fait LE HAUT COMMISSAIRE des Plus de 400 000 réfugiés sécuriser un couloir permettant peur à ceux qui ne la connaissent pas ». Ces scientifiques, soutenus par Nations unies pour les réfugiés, d’atteindre les populations en les ministres Umberto Veronesi (santé), Ottaviano Del Turco (finan- or Ruud Lubbers, a déclaré, lundi SÉNÉGAL GUINÉE détresse de la région de Guéké- ces) et Piero Fassino (justice), s’opposent à un décret signé en octobre BAMAKO GUINÉE 12 février à Conakry, avoir reçu r dou ; « il faut, a-t-il dit à propos par le ministre de l’agriculture, Alfonso Pecoraro Scanio, membre des « l’accord de principe » des autori- BISSAU ge des Sierra-Léonais, leur donner la Verts italiens, qui interdit toute recherche à ciel ouvert sur les cultures Ni tés guinéennes pour établir un cou- FOUTA possibilité de venir vers le nord ou utilisant des OGM. – (Corresp.) loir de sécurité afin d’évacuer les DJALON jusqu’à Conakry pour les rapatrier dizaines de milliers de réfugiés blo- Boké Labé par bateau jusqu’à Freetown ». qués dans le sud-est de la Guinée GUINÉE MALI Action contre la faim estime que Romano Prodi plaide pour un grand en proie aux combats. Par ailleurs, Mamou l’établissement dans d’autres le ministère français des affaires Kindia Niger Kankan camps de transit en Guinée est étrangères et le département Faranah « préférable au rapatriement massif débat « refondateur » en Europe d’Etat américain se sont exprimés, CONAKRY des réfugiés sierra-léonais dans leur Kissidougou mardi, en réponse aux appels d’ur- "COULOIR" Réfugiés pays, qui n’est pas en mesure de leur STRASBOURG. « Nous sommes maintenant dans une phase nouvelle, demandé gence lancés par plusieurs associa- pour évacuer Mts Guékédou 180 000 garantir sécurité et assistance ».La confrontés à des questions de fond qui ne peuvent plus être escamotées », tions devant la « catastrophe huma- les réfugiés LOMA Guinéens Sierra Leone est en effet déjà aux a plaidé le président de la Commission, Romano Prodi, en prononçant déplacés nitaire » qui menace en Guinée. FREETOWN SIERRA Macenta prises avec un énorme problème de mardi 13 février le traditionnel discours annuel sur l’état de l’Union 70 000 Plus de 400 000 réfugiés, en majo- LEONE déplacés de l’intérieur : ACF évalue devant l’Assemblée plénière du Parlement européen à Strasbourg. «Ce Nzérékoré rité des Sierra-Léonais et des Libé- OCÉAN à 200 000 le nombre des Sierra-Léo- qui a le plus manqué à Nice, c’est un débat de fond préalable sur ce que ATLANTIQUE CÔTE riens, se trouvent dans le sud-est LIBERIA D'IVOIRE nais qui ont fui le nord du pays nous attendons de l’Europe », a dit M. Prodi, invitant les Européens à du pays, où les combats opposent après la reprise des combats au prin- « un débat refondateur, de nature constitutionnelle », qui ne soit pas lais- ZONES 100 km l’armée guinéenne à des bandes DE COMBATS temps 2000, et qui sont venus gros- sé aux seuls gouvernements : « L’Europe n’est plus depuis longtemps une armées soutenues, selon Conakry, sir la population déjà considérable relation entre les seuls Etats, mais aussi entre les peuples. » par le Liberia voisin et les rebelles des déplacés dans les zones pro- M. Prodi envisage, après une première phase de débat public associant du RUF sierra-léonais. Une grande Le mois dernier, plusieurs ONG des combats » dans cette région. gouvernementales et les camps de le plus grand nombre possible de citoyens, d’enclencher une « réflexion partie de ces réfugiés ont dû fuire avaient appelé à « une action d’ur- L’organisation estimait « insuffi- transit autour de Freetown. structurée » associant Parlement européen, Parlements nationaux, les camps proches de la frontière gence avant qu’il ne soit trop tard », sants » les moyens mis en œuvre ACF insiste pour que l’aide pren- Commission et gouvernements pour faire émerger « un projet cohérent où ils avaient trouvé refuge, cer- pressant le HCR et les autorités par les agences de l’ONU et appe- ne en compte les populations gui- et durable pour notre Union élargie ». – (Corresp.) tains depuis plusieurs années. guinéennes de s’entendre « immé- lait « les Etats de la communauté néennes « qui ont accueilli à bras La situation est particulièrement diatement » sur les moyens d’assu- internationale à renforcer leurs ouverts ces réfugiés avant que leurs DÉPÊCHES préoccupante dans la région de rer le transfert des réfugiés en efforts pour définir une stratégie relations ne se détériorent » en rai- a BAHREIN : les bureaux de vote ont ouvert, mercredi 14 février, Guékédou, où 180 000 réfugiés et zone sûre, dans des centres de tran- cohérente ». son de la pression que cet afflux pour le référendum sur un projet de Charte nationale restaurant la démo- 70 000 Guinéens déplacés sont blo- sit plus éloignés de la frontière. fait peser sur ce pays pauvre et, sur- cratie dans cet archipel du Golfe. Le projet, cautionné par l’opposition, qués par les combats : les organisa- Des témoignages recueillis par les DÉPLACÉS DE L’INTÉRIEUR tout, des incursions armées : notamment chiite, prévoit de rétablir le Parlement dissous en 1975, deux tions humanitaires ont dû quitter équipes de MSF auprès de réfugiés M. Lubbers, qui effectue son pre- « Depuis septembre, le gouverne- ans après sa formation. – (AFP.) depuis septembre cette zone où le faisaient état de harcèlement et mier voyage en tant que nouveau ment attise l’animosité en accusant a RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : le président de la territoire guinéen avance en Sierra d’assassinats de civils. Action Haut commissaire pour les réfu- les réfugiés sierra-léonais et libériens République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, participera le Leone (le « Bec de perroquet »), et contre la faim (ACF) a réitéré ces giés, a indiqué que le président et d’être à l’origine de la déstabilisa- 15 février au sommet de Lusaka qui réunira les belligérants de la guerre diverses interventions du HCR et derniers jours son « appel le premier ministre guinéens lui tion de la région et des intrusions de dans l’ex-Zaïre, a déclaré mardi 13 février le ministre de l’information de du Programme alimentaire mon- urgent », son « cri d’alarme », face avaient assuré que « le travail et le combattants rebelles en Guinée. » RDC, Dominique Sakombi. Le conflit oppose depuis août 1998 les forces dial (PAM) ont dû être interrom- « à la faible mobilisation que susci- matériel du HCR seraient respec- gouvernementales appuyées par l’Angola, le Zimbabwe et la Namibie à pues début février. te le sort des populations victimes tés ». Il a insisté sur la nécessité de Claire Tréan des factions rebelles rivales soutenues par le Rwanda et l’Ouganda. Le Rwanda a réaffirmé, mardi, qu’il ne participera pas au sommet. Le prési- dent ougandais ne s’y rendra pas non plus mais y sera représenté. – (AFP.) a RÉPUBLIQUE TCHÈQUE : l’état de santé du président tchèque, En attendant la force d’interposition ouest-africaine Vaclav Havel, hospitalisé, lundi à Prague, après avoir été rapatrié d’urgen- ce d’un voyage au Koweït, s’est « légèrement amélioré », mardi 13 février, DAKAR auteurs des attaques, ce qui tient de la gageure. une aide humanitaire à la Guinée. Mais cette a annoncé son médecin. M. Havel, soixante-quatre ans, souffre d’une de notre correspondante Car, selon les autorités guinéennes, les « agres- sollicitude ne signifie pas pour autant identité bronchite chronique. – (AFP.) Depuis cinq mois, des attaques sont lancées sions » sont menées par une coalition de fac- de vues sur les moyens de régler la crise. Le Libe- a TUNISIE : au lendemain de l’annulation par la justice des résultats sur le territoire guinéen à partir du Liberia et de tions rassemblant des Libériens, des Guinéens ria du président Taylor, jugé coupable de soute- du 5e congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), le la Sierra Leone. Et l’on craint en Afrique de et des rebelles sierra-léonais du RUF (Front nir le RUF et d’être impliqué dans le trafic des ministère français des affaires étrangères a rappelé mardi 13 février, par l’Ouest que ce conflit embrase toute la région. révolutionnaire uni), proches du régime libé- « diamants de la guerre », reste la pomme de la voix de son porte-parole, son souhait de voir la Ligue « continuer à Car la paix n’a toujours pas été instaurée en rien. Les « rebelles » sont en outre soupçonnés discorde. Alors que les Etats-Unis comme la apporter, dans des conditions normales, sa contribution à la défense des Sierra Leone, malgré la présence de casques de recruter dans les camps de réfugiés aména- Grande-Bretagne – impliquée en Sierra Leone droits de l’homme et des libertés ». En fin de semaine dernière, le Quai d’Or- bleus des Nations unies. La Côte d’Ivoire et la gés à proximité des frontières en Guinée. De où elle a envoyé des instructeurs militaires – say s’était dit « préoccupé par l’usage croissant de la violence par les forces Guinée-Bissau, autres pays limitrophes de la son côté, le Liberia, qui accuse la Guinée de sou- veulent imposer un embargo sur les matières de sécurité tunisiennes à l’égard des défenseurs des droits de l’homme ». Guinée, sont fragilisées par des tensions inté- tenir des bandes armées attaquant son territoi- premières venant du Liberia, la France appelle à – (AFP.) rieures. Aussi, pour parer au risque de déstabili- re, a déployé des troupes le mois dernier. des sanctions limitées dans le temps. De ce fait, a UKRAINE : l’opposition a dénoncé, mardi 13 février, les accords de sation, les quinze membres de la Communauté le Conseil de sécurité des Nations unies n’a pas coopération conclus la veille par les présidents russe, Vladimir Poutine, et économique des Etats d’Afrique de l’Ouest LES « DIAMANTS DE LA GUERRE » encore adopté de sanctions contre le Liberia. ukrainien, Leonid Koutchma, estimant que ces documents mettaient en (Cedeao) ont-ils décidé, fin décembre, d’en- De même, sur le plan politique, la situation La menace de cet embargo a toutefois eu des péril la souveraineté de l’Ukraine, a rapporté Interfax. L’Ukraine « avance voyer une force de maintien de la paix chargée est loin d’être clarifiée. Si les présidents Lansa- effets. Le président Taylor a annoncé qu’il allait à grands pas vers la capitulation économique face à Moscou », a déclaré un de sécuriser les frontières de la Guinée. Le na Conté (Guinée) et Charles Taylor (Liberia) expulser du Liberia les membres du RUF. Il res- membre de la coalition antiprésidentielle, le député Taras Stetskiv. Niger, le Nigeria, le Mali et le Sénégal ont accep- ont souscrit à la décision de la Cedeao, ils n’ont te à savoir si le « Milosevic de l’Afrique », com- Les présidents Poutine et Koutchma ont conclu, lundi, treize accords por- té de fournir les troupes. Toutefois, cette volon- pas encore signé d’accord sur le statut de la for- me l’ont surnommé les Américains, est passé tant sur la coopération spatiale, aéronautique, énergétique, électrique et té politique d’assurer la sécurité régionale a du ce d’interposition, faisant ainsi planer le doute de la parole aux actes. Mais la Cedeao vient de industrielle. L’opposition à M. Koutchma accuse Moscou de profiter de la mal à se concrétiser. La force ouest-africaine sur leur volonté réelle de laisser intervenir la plaider sa cause en demandant, lundi, au Con- crise politique en Ukraine pour tenter de ramener le pays dans le giron de n’est pas partie alors que son déploiement Cedeao. Comme le relève un observateur mili- seil de sécurité d’attendre deux mois avant de la Russie. Une des figures de la coalition anti-Koutchma, l’ex-vice-premier avait été programmé successivement pour jan- taire, les combats se sont justement intensifiés prendre des sanctions. Et c’est cette même ins- ministre Ioulia Timochenko, a par ailleurs été arrêtée mardi à Kiev, et vier, puis pour la mi-février. depuis un mois. Civils et réfugiés en sont les tance onusienne qui est sollicitée pour le règle- inculpée pour corruption. Le président Koutchma a menacé d’utiliser Ce retard tient a des raisons à la fois politi- premières victimes. ment du conflit aux frontières guinéennes… La « tous les moyens légaux » pour mettre fin aux manifestations qui, selon ques et militaires. Sur le terrain, la situation est Les pays occidentaux ne restent pas indiffé- Cedeao attend pour envoyer sa force d’interpo- lui, mettent en danger la « sécurité de l’Ukraine ». – (AFP, Reuters.) très complexe. Les 1 700 soldats de la paix rents. Des diplomates, tel l’ambassadeur de sition l’aval du Conseil de sécurité, lequel réser- devraient se déployer aux frontières méridiona- France à Conakry, se sont déplacés vers les ve pour l’instant sa réponse. les de la Guinée, longues de plus de 1 000 kilo- zones frontalières pour évaluer la situation. mètres. Et ils devraient pouvoir identifier les Paris et dernièrement Washington ont alloué Brigitte Breuillac Les étrangers ne sont plus les bienvenus en Côte d’Ivoire ABIDJAN Ruinés, traumatisés, une centai- de 10 000 départs par semaine – Hijazi, du nom d’un entrepreneur correspondance ne de Burkinabés et le double de 6 000 par le train et 4 000 par la rou- d’origine libanaise incarcéré depuis « Les Burkinabés, c’est comme les Maliens sont déjà rentrés dans leur te – mais, selon certains observa- la mi-janvier pour fraude fiscale. Abourés, c’est comme tout le monde : pays. Certes, le préfet refuse de par- teurs, cette période est traditionnel- Le fait que des pans entiers de il y en a qui sont bons, il y en a qui ler d’exode. « La majorité de ceux lement celle des vacances des tra- l’économie sont entre les mains de sont méchants. » Marius n’est âgé qui s’en vont sont des femmes et des vailleurs saisonniers. non-nationaux est mal vécu dans le que d’une dizaine d’années, mais il enfants que les pères de famille ont Intervenant un peu plus d’une pays. « Ceux qui ont organisé la ten- a déjà sa petite philosophie. Mais à décidé de mettre à l’abri le temps que semaine après une mystérieuse ten- sion sont souvent des jeunes déscolari- Bonoua – une ville du sud du pays, la situation se calme », affirme-t-il. tative de coup d’Etat, les événe- sés qui veulent retourner à la terre, à une centaine de kilomètres de la ments de Bonoua confirment que dont une partie est entre les mains de capitale —, où habite Marius, tout « LE GÂTEAU IVOIRIEN » les étrangers font office de boucs Burkinabés », rapporte le préfet de le monde ne pense pas comme lui. L’ampleur de l’exode des étran- émissaires en ces temps de tensions Bonoua. Et de conclure : « L’enjeu Résultat, la cité, surtout connue gers de Côte d’Ivoire est difficile- aiguës. Les remous qui ont agité la est plus économique que politique ! » pour être la capitale de l’ananas ivoi- ment quantifiable. Des sources communauté libanaise en sont un Face à la forte demande sociale rien, est désormais l’un des symbo- diplomatiques burkinabées parlent autre exemple après l’affaire Hassan qui alimente les tensions intercom- les de la peur et de l’exode des étran- munautaires, le premier ministre, gers, une centaine de jours après Pascal Affi N’Guessan, a indiqué, il l’accession au pouvoir du président Abidjan espère un coup de pouce de la France y a quelques jours devant l’Assem- Laurent Gbagbo. blée nationale, que « le gâteau ivoi- Tout est parti, le 16 février, d’une Le premier ministre, Pascal Affi N’Guessan, devait commencer, rien n’existe que de nom, sachant fausse rumeur faisant état du meur- mercredi 14 février, un voyage décisif à Bruxelles ? puis Paris. Quator- que la crise économique qui frappe le tre d’un jeune autochtone de l’eth- ze mois après le premier coup d’Etat de son histoire, en décem- pays est très sévère ». Le chef du gou- nie abourée par un veilleur de nuit bre 1999, la Côte d’Ivoire est en récession, minée par une année d’ins- vernement a demandé aux diffé- de nationalité burkinabée – en véri- tabilité et de violences et une dette « exorbitante ». « C’est la bagatelle rents acteurs de la vie publique té, il avait été blessé à la suite d’une de 1 000 milliards [de francs CFA, 1,5 milliard d’euros] qu’il faudrait à « une trêve économique et sociale » bagarre. « Les jeunes se sont livrés à la Côte d’Ivoire pour s’en sortir », a estimé le premier ministre. Or, le – à laquelle le Rassemblement des des actes de violence. Ils ont forcé les Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’Union euro- républicains (RDR) de l’ancien pre- portes, pillé, brûlé les boutiques et les péenne ont suspendu leur aide depuis fin 1998. mier ministre, Alassane Ouattara, magasins des étrangers. Il n’y a pas La Côte d’Ivoire compte sur un coup de pouce décisif de la France, dont plusieurs cadres sont en pri- eu de morts, mais quatre personnes pour rembourser les 127 milliards de francs CFA (1,27 milliard de son pour « atteinte à la sécurité de ont été blessées et les dégâts se chif- francs) d’arriérés dus à la Banque mondiale. Un « crédit relais » de l’Etat », a opposé une fin de non- frent en millions de francs CFA », 1 milliard de francs pourrait être accordé par Paris. Les modalités en recevoir. raconte le préfet de Bonoua, Julie seront négociées lors de l’étape parisienne du premier ministre, du Aka Sonoh. 18 au 21 février. – (AFP.) Théophile Kouamouo 4 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 INTERNATIONAL Le casse-tête indien Lente renaissance de l’ancienne zone occupée au sud du Liban Huit mois après le départ de l’armée israélienne, les autorités tardent à rétablir les services publics du sixième et la morosité a remplacé la liesse qui avait marqué la fin de vingt-deux ans d’occupation Le 24 mai 2000, l’armée israélienne précipi- accompagné la libération de ce territoire critiques. En réalité, des habitants dénoncent menée contre les troupes d’occupation israé- recensement tait son évacuation programmée de la zone occupé a disparu. Souvent incapables de réta- l’absence généralisée de l’Etat. En dépit du liennes et leurs supplétifs libanais. Aucune qu’elle occupait depuis vingt-deux ans dans blir les services publics essentiels, l’eau, l’élec- fait qu’il n’y ait pas de déploiement de forces violence communautaire significative n’a le sud du Liban, sous les coups du Hezbollah tricité ainsi qu’un réseau routier correct, les militaires, le calme prévaut dans cette région d’ailleurs été notée par les forces des Nations de la population chiite. Huit mois après, la liesse qui avait autorités libanaises sont l’objet de bien des frappée de longues années par la guérilla unies toujours stationnées dans cette zone. NEW DELHI MARJEYOUN (Liban) raconte Timur Goksel, le quasi ina- Une région à reconstruire ches de 9 millions de livres libanaises de notre correspondante de notre envoyée spéciale movible porte-parole et conseiller (environ 7 000 dollars), un inspec- en Asie du Sud Sœur Rita Khoury n’avait pas politique de la Force intérimaire LIBAN teur des travaux veillant à la bonne Mer Comme souvent en Inde, l’exerci- envie d’entrer dans les détails mar- des Nations unies pour le Liban Méditerranée Nabatiyé Hasbaya utilisation des fonds », précise-t-il. ce est géant et semé d’embûches. di 13 février. « Ce que la presse a (Finul). Cet intérim a tenu jusqu’à SYRIE Et ça marche. A ma connaissance, Marjayoun Jusqu’au 28 février, 2,4 millions de fin décembre 2000, disent les infir- Hameaux dit Timur Goksel, ravi d’une telle Litani de Chebaa fonctionnaires, en majorité des REPORTAGE mières. Puis l’hôpital a continué de Tyr initiative, deux autres localités, El Taïbeh enseignants, vont parcourir l’Inde fonctionner un peu avant de fer- Zone Arab et Rchaf, en bénéficient. Peut- La population attend un Ghajar démilitarisée dans tous ses recoins pour tenter mer ses portes il y a quelques jours ANCIENNE ZONE Markaba être y en a-t-il d’autres. « Mais com- d’obtenir d’une population souvent soutien de l’Etat pour faute de fonds, et pour les non- prenez-moi bien, c’est le Koweït, pas OCCUPÉE PAR ISRAËL 50 km Tripoli réticente les moindres détails de fonctionnaires faute de salaire. Homs le gouvernement libanais, qui paie », mettre fin au statut Kyriat LIBAN son existence. Le sixième recense- L’histoire de l’hôpital est un peu Beit Yahoun Chmoneh insiste M. Moussa. « Et l’eau, je dois de région sinistrée Beyrouth ment de l’Inde indépendante a emblématique de la situation qui Naqoura Bint Jbaïl l’acheter au village d’Aïn Ebel ! ».A Debel GALILÉE Saïda Damas démarré dans ses 5 500 villes et prévaut au Liban sud près de neuf Aïn Ebel précisément, à un jet de Hanine Aïn Ebel 650 000 villages, pour une popula- rapporté est vrai, dit-elle. Mais le mois après la fin de l’occupation. Haïfa SYRIE pierres de Hanine, on se veut tion qui a dépassé le milliard d’habi- directeur du ministère de la santé A l’ivresse consécutive au départ amèrement compréhensif. Deux tants depuis août 1999. nous a joints ce matin pour nous de l’occupant a succédé une moro- Tel Aviv CISJORDANIE sexagénaires devisent de tout ça Amman Instauré par le colonisateur bri- assurer que l’hôpital pourrait sité certaine, dans l’attente que Nahariya Gaza avec un quadra ingénieur de son Jérusalem tannique en 1871, l’exercice s’est reprendre dès demain ses activi- l’Etat reprenne en charge l’admi- ISRAËL état. « Le Conseil du Liban sud a vou- 5km ISRAËL JORDANIE poursuivi, sans interruption, tous tés. ». Sœur Rita est responsable nistration d’une zone qui lui a Acre GOLAN lu commencer par les villages entière- les dix ans. Les vingt-trois ques- de l’hôpital de Marjeyoun, perché échappé pendant vingt-deux ans. ment détruits, mais en attendant on tions posées par les agents de recen- sur un promontoire de cette ville L’absence de l’Etat n’est pas tant ne nous dédommage pas, nous, pour sement ont été traduites en plus de du sud libanais qui fut le quartier perçue sur le plan de la sécurité, n’existe aucun no man’s land, aucu- ne, elle, viole régulièrement l’espa- les dégâts que nous avons subis »,se seize langues, les agents ont été général de l’Armée du Liban Sud encore que certains, comme ne zone-tampon, tout juste une ce aérien libanais. lamente l’un d’eux. Et puis il y a ces entraînés à ce travail particulier et (ALS), l’ex-milice libanaise auxiliai- Maroun Diab et René Barakat, longue ligne de fils barbelés sans Pour l’heure, la population du dizaines de personnes que un logiciel a été spécialement déve- re de l’armée israélienne jusqu’au dans le village chrétien d’Aïn Ebel, laquelle Libanais et Israéliens se Liban sud attend surtout de la part « l’Etat » a jetées en prison sous loppé pour le digérer. « Les résultats retrait de cette dernière de cette affirment que sans une présence retrouveraient en de nombreux de l’Etat le rétablissement des ser- l’accusation de collaboration avec du recensement ont des effets consti- région le 24 mai 2000. Mardi, la conséquente de l’armée, ils «se points nez à nez, un pas ou deux vices publics, une plus grande l’ennemi ; même ceux qui, dit tutionnels », commente J. K. Ban- grille principale de l’hôpital était sentent perdus, peu rassurés et dés- de l’un des deux pouvant le condui- attention qui la dégagerait de son l’autre, ont travaillé en Israël ou thia, le responsable général du fermée. Seul fonctionnait, au ralen- tabilisés ». re de l’autre côté. De part et statut de région sinistrée, qui sou- commercé avec lui tout simple- recensement, « puisque la Constitu- ti, le service des urgences où trois Mais force est de constater que d’autre, chacun va à ses activités, lagerait les difficultés économi- ment parce que, confinés dans la tion prévoit des quotas de sièges au jeunes infirmières tuaient le temps d’Ouest en Est, dans l’ancienne mais une telle proximité rend les ques de tous ceux qui n’ont pas zone contrôlée par l’Etat juif, ils Parlement fédéral en fonction de la en bavardant autour d’un réchaud. zone occupée par Israël, partout, quitté leur terre malgré l’occupa- n’avaient pas d’autre choix pour population des Etats et des emplois La salle, propre comme un sou bourg après ville, village après tion (quelque 22 % seulement de la gagner leur vie. Des familles entiè- publics réservés pour les dalits neuf, était vide. « C’est tout à fait hameau, qu’il soit chrétien ou L’aviation population originelle d’après les res se retrouvent ainsi sans chef et (« intouchables ») et les tribaux ». exceptionnel, assuraient-elles. musulman, un calme total prévaut estimations officielles) et qui sans gagne-pain. Même son de clo- Ces deux dernières catégories, au Nous continuons de recevoir des bien que l’Etat n’ait déployé israélienne encouragerait ceux qui ont émigré che quelques kilomètres plus bas, à bas de l’échelle sociale indienne, urgences, dans la mesure des qu’une petite force mixte d’un peu ou ont été déplacés à revenir. Debel. doivent en outre préciser le nom de moyens et bien que certains person- plus de 1 500 gendarmes et soldats viole Hanine est, ou plutôt fut, un Dans toutes les bouches revient leur caste ou de leur tribu. nels, non fonctionnaires du gouver- et des membres des services de ren- petit village chiite de 1 500 à le problème de l’eau. Une vingtaine nement, ne perçoivent plus de salai- seignements de l’armée en civil. régulièrement 2 000 personnes dans la partie cen- de villages, explique Timur Goksel, UNE NUIT POUR LES SANS-LOGIS re ». Deux d’entre elles étaient « Il n’y a pas eu un seul incident trale de la région. Les Israéliens par- continuent d’être alimentés en eau Si les questions sont toujours dans ce cas. sérieux sectaire ; pas un seul », affir- l’espace aérien tis, il n’en restait plus rien. D’un par Israël. D’autres en manquent majoritairement les mêmes, l’évo- « Ce que la presse a rapporté »,et me Timur Goksel qui ne cache pas bombardement à l’autre de l’ALS et tout simplement. Plus que les lution de la société impose auquel sœur Rita faisait allusion, son « entière satisfaction ». «De libanais de Tsahal en 22 ans, les maisons grands projets que le gouverne- quelques ajouts. Dans une Inde qui c’est que l’hôpital, qui était admi- nouvelles règles du jeu se sont éta- ont été réduites en poussière. Les ment libanais souhaiterait mettre s’urbanise lentement, le gouverne- nistré par l’armée israélienne et blies ici » et ça marche à merveille, habitants ont fui vers d’autres en chantier, mais pour lesquels il a ment veut savoir combien de l’ALS via ce qu’elles appelaient assure-t-il. C’est tout juste si, choses certainement relatives. L’ar- régions ou ont émigré. Hanine, impérativement besoin d’une aide temps un salarié met pour se ren- « l’administration civile », a été fer- d’après lui, certains se plaignent mée israélienne a ainsi commencé, aujourd’hui, est une fourmilière : internationale qui ne vient toujours dre de son lieu de résidence à son mé parce que le ministère de la san- de la présence du Hezbollah près il y a quelques jours, à grignoter des ouvriers du bâtiment s’affai- pas, il faut, insiste-t-il, commencer lieu de travail, et quel moyen de té libanais n’a pas pris la relève. de la frontière. En réalité, des habi- quelques arpents du village de rent autour de dizaines de petites par de petites choses. Ici, les gens transport il utilise. Tout aussi utile, Tsahal et sa milice auxiliaire par- tants déplorent également de nom- Ghajar en modifiant à sa hauteur villas en construction. « Nous som- savent très bien se débrouiller pour les bidonvilles qui ne cessent de se ties, le Comité international de la breux vols de voitures, voire, dit la « ligne bleue » tracée par l’ONU mes 280 personnes à avoir bénéficié, peu qu’on leur assure l’essentiel, développer autour des grandes Croix-Rouge a proposé de repren- l’un d’eux, de linge mis à sécher. après le retrait de Tsahal. L’inter- chacune, d’un don de 20 000 dollars, l’eau, l’électricté, de bonnes routes. cités seront pour la première fois dre les choses en main temporaire- La frontière est, elle aussi, d’un vention de la Finul et de l’envoyé explique Mohamad Moussa, reve- Ces choses sont en train de se faire, comptabilisés à part pour qu’enfin ment, histoire de laisser au gouver- calme assourdissant bien qu’il suf- spécial du secrétaire général des nu d’Australie surveiller son chan- mais très lentement. les autorités aient une indication nement libanais le temps de repren- fise de tendre la main pour se Nations unies l’a forcée à faire tier. Et pour que nul ne triche, les de la population qui y vit et dans dre ses esprits. Ce qui fut fait, retrouver de l’autre côté. Ici il marche arrière. L’aviation israélien- 20 000 dollars sont accordés par tran- Mouna Naïm quelles conditions. Dans un souci de mieux appré- hender les changements de la socié- té, par sexe, dans un pays où les Beyrouth parie sur un accord Huit Israéliens sont morts dans un attentat au sud de Tel-Aviv hommes sont plus nombreux que les femmes, l’âge au mariage, de UN CHAUFFEUR de bus palesti- Le nouveau premier ministre re et d’arrêter de bombarder des vil- l’homme et non plus seulement de avec l’Europe pour sortir du marasme nien a volontairement percuté un israélien, Ariel Sharon, a qualifié de les palestiniennes, ainsi que des villa- la femme, a été ajouté au question- groupe de civils et de soldats, mer- « très grave » cet « attentat ». « Une ges et des camps de réfugiés. » naire. Une des principales nouvelles BEYROUTH Europe ». Le Liban pourrait ainsi credi matin 14 février, au sud de fois de plus, il a été démont ré que du Cet attentat intervient au lende- questions que les enquêteurs trou- de notre envoyée spéciale devenir une plaque tournante Tel-Aviv. Au moins huit personnes point de vue des Palestiniens, il n’y a main de l’assassinat d’un membre vent d’ailleurs difficile à poser est Trois mois après son entrée en pour les hommes d’affaires et les ont été tuées et une dizaine pas de différence entre Netzarim, la de la garde rapprochée de Yasser celle de la présence de personnes fonctions le 6 novembre 2000, le industriels européens, qui pour- d’autres blessées. Le conducteur a Cisjordanie, la frontière libanaise et Arafat par l’armée israélienne, dans handicapées dans les familles. Le premier ministre libanais, Rafic raient vendre leurs services ou tenté ensuite de prendre la fuite le cœur d’Israël », a déclaré M. Sha- la bande de Gaza, alors que les recensement distingue cinq sortes Hariri, qui a commencé, mercredi leurs produits tant dans les pays avec son véhicule mais il a été pris ron, cité par un porte-parole. affrontements se sont intensifiés de handicaps – visuel, auditif, apha- 14 février, une visite officielle de arabes qu’en Europe. en chasse par les forces de sécurité L’Autorité palestinienne qui con- ces derniers jours. L’Union euro- sique, moteur et mental. Les sans- deux jours à Paris est résolu à met- Les détracteurs de M. Hariri font israéliennes et sérieusement blessé damne de manière générale les vio- péenne avait « instamment appe- logis seront pour leur part comptés tre les bouchées doubles pour notamment valoir qu’une telle poli- après un accrochage avec un poids lences perpétrées contre les civils a lé » Israël à mettre fin à la pratique la dernière nuit du recensement. conclure un accord d’association tique, de même que les projets de lourd. réagi très vivement en estimant que d’« éliminations » de Palestiniens, Cet exercice obligatoire pour avec l’Union européenne (UE). privatisation et de réduction des Le chauffeur, un Palestinien de la « le gouvernement Barak ne peut jugée « inacceptable et contraire à chaque citoyen a déjà provoqué M. Hariri estime qu’un accord dépenses de l’Etat, destinés à rédui- bande de Gaza, travaillait depuis s’en prendre qu’à lui-même après ce l’Etat de droit » et qui « pourrait pro- une violente réaction des eunu- devrait contribuer à sortir son re le déficit budgétaire, ne sont 1996 pour la compagnie de trans- qui s’est passé, parce que la violence voquer de nouvelles violences. » Un ques et des prostituées. Les eunu- pays de la crise économique aiguë éventuellement porteurs de résul- port israélienne Egged. Il avait appelle la violence », selon Ahmed nouveau Palestinien a été tué par ques s’émeuvent d’être obligatoire- qu’il traverse depuis plusieurs tats qu’à long terme, et qu’ils ne pour tâche de convoyer quotidien- Abdel-Rahman, proche collabora- l’armée israélienne mercredi matin ment comptabilisés parmi les hom- années. permettent pas de régler les problè- nement les travailleurs palestiniens teur du président palestinien Yasser alors qu’il circulait en voiture entre mes, alors que les prostituées ne A cet effet, a-t-il dit, un calen- mes économiques et financiers de Gaza en Israël, puis il patientait Arafat. « La seule manière d’empê- les villes palestiniennes de Jénine et veulent pas être rangées dans la drier a été fixé et des réunions immédiats dont souffre le pays. au dépôt de la compagnie jusqu’à cher de tels actes, a-t-il ajouté, c’est de Toulkarem. – (AFP, Reuters.) catégorie des mendiants. Mais intensives auront lieu avec l’UE la fin de la journée pour ramener de mettre fin à l’occupation des terres c’est dans les couches les plus pour aplanir les difficultés qui sub- M. Na. les travailleurs. palestiniennes, de lever leur fermetu- f www.lemonde.fr/israel aisées de la population que les sistent encore avant l’été, date à agents rencontrent le plus de diffi- laquelle il souhaiterait que l’affaire cultés, celles-là craignant une soit bouclée. intrusion mal venue de l’Etat, et D’ores et déjà, des mesures ont L’explosion d’une torpille russe était bien à l’origine du naufrage du « Koursk » donc du fisc. Les informations été adoptées en ce sens, tels le sys- obtenues lors du recensement tème de Ciel ouvert ou encore la MOSCOU dentelle à l’intérieur du comparti- tient », était-il ajouté. M. Klebanov publiée le 23 janvier par des cher- sont normalement confidentielles réforme des tarifs douaniers et, ce de notre correspondant ment des torpilles, thèse défendue a donc choisi de balayer ces certitu- cheurs américains dans la revue et ne peuvent, en aucun cas, être qui lui paraît « plus important »,la Six mois après le naufrage du dès le mois de septembre par de des. Bien sûr, dit-il, la thèse d’une scientifique Eos. Les « deux événe- utilisées devant une juridiction modification de la loi sur les doua- sous-marin nucléaire Koursk,le nombreux experts russes et étran- collision n’est pas écartée pour ments » du naufrage y sont identi- quelconque. Soulignant l’impor- nes qui « est devenue très proche de 12 août 2000 , les autorités russes gers. Mais l’état-major de la marine autant, mais des essais ont été effec- fiés : une première explosion d’une tance des informations données, celles en vigueur dans les pays euro- reconnaissent enfin la validité n’a jamais voulu reconnaître cette tués depuis plusieurs semaines sur puissance équivalente à celle d’une chaque personne interrogée doit péens ». Un autre texte, sur les d’une thèse jusqu’alors niée avec troisième explication, sans pour des torpilles. Ces essais ont été révé- torpille, suivie 2 minutes et signer son questionnaire rempli. investissements, est en cours de force : c’est bien l’explosion d’une autant fournir le moindre élément lés, en décembre, par l’organisation 15 secondes plus tard d’une énorme Le recensement sera, cette discussion, de même que la révi- torpille à l’intérieur du bâtiment qui permettant d’accréditer une éven- écologiste norvégienne Bellona. déflagration, équivalente à 5 tonnes année, entaché par le fait que les sion de la loi sur la propriété, afin a causé « directement ou indirecte- tuelle collision avec un bâtiment de TNT, ce qui correspond « à l’ex- opérations entreprises en avance de la rendre plus accessible aux ment » la catastrophe, dans laquelle étranger. C’est pourtant cette colli- L’AVIS DES EXPERTS plosion simultanée de 4 à 8 missiles » au Cachemire ont dû être interrom- non-Libanais. ont péri les 118 membres de l’équi- sion qui a été constamment mise Le rapport remis au commande- et le type d’ondes et fréquences pues à cause de la situation politi- Dans un appel du pied aux inves- page. Ilia Klebanov, vice-premier en avant depuis des mois, évitant ment de la marine explique enregistrées « excluent la possibilité que, mais aussi à cause du récent tisseurs européens, le premier ministre et président de la commis- ainsi un douloureux débat sur la qu’une explosion accidentelle d’une collision ou d’un impact com- tremblement de terre au Gujarat. ministre fait valoir que les impôts sion d’enquête, a pour la première qualité des armements embarqués d’une torpille peut se produire me source déclenchante ». Les régions les plus atteintes par le au Liban sont beaucoup moins éle- fois, mardi 13 février, renversé l’or- et les responsabilités au sein de sans choc ou collision initiale. Lentement, les autorités russes séisme ont pour l’instant été vés qu’en Europe : ils sont de 15 % dre des explications officielles. «Il l’état-major. Selon Bellona, l’instabilité du car- se rangent donc à l’avis des exclues de l’exercice. pour les sociétés. Les prélève- est absolument clair que, dès le Le 5 novembre, le haut comman- burant à base d’hydrogène utilisé experts. Mais « les conclusions défi- Selon M. Banthia, les premiers ments pour la sécurité sociale ne début, une torpille a été impliquée dement de la marine russe expli- pour deux des torpilles embar- nitives », est-il dit, ne pourront résultats de ce recensement qui peuvent excéder 15 % de la masse dans le désastre », a-t-il déclaré. quait ainsi être « d’ores et déjà cer- quées sur le Koursk pouvait déclen- être faites qu’après le renfloue- conditionnera le travail de la com- salariale, et l’impôt sur le revenu Jusqu’alors, la commission d’en- tain que le naufrage du Koursk a été cher « un processus incontrôlé » ment du bâtiment, qui devrait être mission du Plan devraient être con- est plafonné à 10 %, plaide-t-il. Ce quête disait retenir trois versions provoqué par une collision avec un provoquant une explosion. effectué cet été par plusieurs socié- nus fin mars. qui revient à dire que « le coût de du sinistre : une collision avec un sous-marin étranger ». « Le seul pro- Une autre étude a sans doute tés occidentales et russes. la vie et celui du fonctionnement à sous-marin étranger ; une collision blème est d’établir à 100% à quel amené les autorités russes à inflé- Françoise Chipaux partir du Liban sont plus bas qu’en avec une mine ; une explosion acci- pays membre de l’OTAN il appar- chir leurs positions. Elle a été François Bonnet INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 5

Le président Bush affirme la prééminence Un nouveau séisme des intérêts stratégiques américains a fait au moins 173 morts Il a rendu un vibrant hommage à l’OTAN et promet une « sincère consultation » des alliés au Salvador Après une semaine consacrée à l’éducation et mardi 13 février, où il a défini dans un bref dis- Washington. Il devrait se rendre au Mexique, une autre aux baisses d’impôts, le président cours les objectifs de sa politique de sécurité et vendredi 16 février, pour sa première visite à George W. Bush s’est rendu à Norfolk (Virgine), sa vision de l’Alliance atlantique, unie derrière l’étranger. Le président appelle à l’aide internationale

WASHINGTON pas gagné la guerre froide chacun tions contre une attaque terroris- ches collaborateurs. Lors d’une DES CENTAINES d’immeubles séisme du 13 janvier s’était pro- de notre correspondant de notre côté, avec des plans et des te », a précisé M. Bush. Or ces audition au Sénat, M. Tenet a rela- se sont effondrés, au moins duit un samedi matin, alors que En matière de défense, le prési- technologies séparées », a ajouté le deux priorités sont avant tout amé- tivisé la menace balistique repré- 173 personnes ont été tuées et les écoles étaient fermées). dent Bush a déjà pris deux déci- président Bush. Ses principaux ricaines. L’appel à la consultation sentée par des Etats comme la plus de 1 500 blessées, lors d’un Le président du Salvador, Fran- sions : il a demandé un examen conseillers en matière stratégique, préalable de part et d’autre est-il Corée du Nord, l’Iran ou la Libye violent séisme survenu mardi cisco Flores, a qualifié les dégâts complet des programmes engagés le vice-président, Dick Cheney, et une critique voilée de la politique par rapport aux séismes démogra- 13 février au Salvador. La secous- de « considérables » et a lancé un et il a augmenté la solde des mili- le secrétaire à la défense, Donald européenne de défense à laquelle phiques, économiques et sociaux se, d’une magnitude de 6,1 sur appel à l’aide internationale, taires. Mardi 13 février, à Norfolk, Rumsfeld – qui a rencontré au l’équipe Bush paraît beaucoup qui menacent une partie du tiers- l’échelle de Richter, s’est produite notamment en équipes médicales. il a défini les objectifs de sa politi- début du mois à Munich ses collè- plus hostile que celle de Bill Clin- monde et en particulier le monde à 8 h 22 dans la matinée (heure Il a rappelé que presque tous les que de sécurité et sa vision de l’Al- gues européens -, lui ont certaine- ton ? musulman. locale) et a duré une dizaine de secours arrivés de l’étranger au liance atlantique, unie derrière ment expliqué que les alliés ont L’affaiblissement de ces secondes. Ce séisme intervient un lendemain du précédent séisme Washington. Il s’est livré à un mal ressenti les propos tenus à L’ANALYSE DE LA CIA pays – leur impuissance face à la mois jour pour jour après un pré- pour venir en aide aux sinistrés, vibrant hommage à l’OTAN – qui l’automne dernier par Condoleez- Les ambitions militaires de la montée du chômage des jeunes cédent tremblement de terre (de avaient quitté le pays depuis une « est la raison pour laquelle l’histoi- za Rice (à la tête du Conseil natio- Maison Blanche ne s’appuient par exemple, à un moment où les magnitude 7,6) qui avait fait dizaine de jours. re n’a pas connu de troisième nal de sécurité) en faveur d’un pourtant pas sur les moyens néces- groupes terroristes ont appris à 827 morts et près de 2000 dispa- Parmi les victimes, une institu- guerre mondiale » – et a appelé les retrait des GI’s des Balkans, et saires à leur réalisation. Le budget tirer profit de la haute technolo- rus. trice et une vingtaine d’enfants Européens à faire preuve de plus qu’ils ne sont guère favorables à la de la défense pour 2002 reste celui gie, et en tout premier lieu des pro- Ce sont les départements de sont morts sous leur école effon- d’unité et de coopération avec les NMD (Défense nationale antimissi- de l’administration précédente grès de la communication par La Paz, San Vicente et Cuscatlan, drée à Candelaria, une petite com- Etats-Unis. « J’ai aujourd’hui un les), ce bouclier censé protéger les que M. Bush avait dénoncé com- Internet – est sans doute « moins situés dans le centre du pays, le mune à 40 km à l’est de la capita- message pour les alliés de l’Améri- Etats-Unis, et éventuellement me insuffisant durant la campagne évident », mais il ne pourra être long d’une chaîne de volcans, qui le, San Salvador. « L’école et l’égli- que. Nous coopérerons dans notre leurs alliés, contre les attaques des électorale : 310 milliards de dol- contré que par des réformes pro- ont été, mardi, les plus touchés. se adjacente ont été littéralement œuvre de paix. Nous les consulte- « Rogue States » (les Etats- lars, en hausse de 14 milliards. Il fondes. Face à ce danger, le bou- La population a été prise de pani- rasées » a raconté un responsable rons à l’avance et sincèrement et voyous)… faudra donc trouver des écono- clier antimissiles risque de se révé- que dans la capitale, où chacun a local. nous espérons qu’ils en feront de Pour répondre à ces inquiétu- mies pour dégager les 5,7 milliards ler moins efficace que l’aide à la voulu se précipiter hors des « C’est une nouvelle épreuve même. Dans les domaines diplomati- des, M. Bush s’est voulu rassurant, promis pour réévaluer la solde des construction d’Etats stables et si immeubles. pour le Salvador, et je lance un que, technologique, dans la défense tout en lançant une mise en garde militaires. possible démocratiques, le Des malades sur leurs lits d’hô- appel au calme », a déclaré le pré- antimissiles, dans les guerres et, plus qui renforce celle déjà proférée L’analyse rendue publique, le « nation building » dont George pital ont été alignés dans les rues sident Flores, ajoutant que le séis- encore, dans leur prévention, nous par M. Rumsfeld. Les Etats-Unis 7 février, par George Tenet, le W. Bush ne veut pas, pour le en attendant que les bâtiments me avait été provoqué par une devons travailler comme un seul n’ont pas l’intention de se dégager directeur de la CIA, ne cadre pas moment, entendre parler. soient inspectés. Des parents se « faille locale » et ne constituait homme. La sécurité et la stabilité de leurs obligations au sein de parfaitement avec la vision expo- sont précipités dans les écoles, pas une réplique à la précédente transatlantiques sont d’un intérêt l’OTAN. Toutefois, en plaçant au sée par le président et ses plus pro- Patrice de Beer afin de chercher leurs enfants. (Le secousse. – (AFP, AP.) vital pour les Etats-Unis et notre uni- second plan la concertation et la té est essentielle pour la paix dans le coopération, après que la Maison monde. Rien ne doit jamais nous Blanche et le Pentagone aient déjà diviser (…) Nous sommes des alliés pris les décisions de principe, ils ris- et aussi des amis. » quent de ne pas apaiser les crain- La nouvelle administration l’af- tes des Européens. « Nous faisons firme mais elle voudrait que tous face aux mêmes dangers. Les l’Union européenne en soit égale- systèmes de défense que nous cons- ment consciente. « L’Amérique sait truisons doivent nous protéger tous que, pour réussir, nous devons tra- (…). Nous n’avons pas de plus haute vailler avec nos alliés. Nous n’avons priorité que de défendre nos popula- La France a discrètement importé des rebuts nucléaires allemands PENDANT L’ÉTÉ 2000, la Fran- Hanau entre 1969 et 1991, ainsi ce a accueilli dans la plus grande que d’environ 60 kg de plutonium discrétion quatre transports de liquide provenant d’un réacteur de déchets nucléaires allemands vers recherche de Karlsruhe, également la Hague. Cette information, révé- arrêté. L’usine, qui appartient à Sie- lée par le cabinet d’expertise mens Power Generation, est nucléaire Wise-Paris, intervient aujourd’hui en cours de démantè- alors que, depuis deux ans, le gou- lement. Son directeur, Helmut vernement français affirme qu’il Rupar, indique au Monde que le n’acceptera de nouveaux maté- matériel en cause « constitue un riaux allemands à retraiter que déchet [waste], qui ne peut être utili- quand les déchets stockés à la sé comme combustible. Il comprend Hague commenceront à repartir beaucoup d’impuretés, surtout de outre-Rhin. l’américium. » Le plutonium Selon Wise-Paris, ces importa- 241 se décompose en effet, sur tions découlent d’un contrat signé une période assez courte (quator- en octobre 1997 entre la Cogema ze ans) en américium 241, un élé- (Compagnie générale des matières ment qui présente une radioactivi- nucléaires) et DWK, un consor- té alpha et gamma importante, et tium de compagnies allemandes qui n’a pas d’utilisation. d’électricité. Il prévoyait d’évacuer L’affaire est d’autant plus éton- et de retraiter un stock de rebuts nante que la Cogema n’a pas reçu de Mox (mélange d’uranium et de l’autorisation de retraiter ces maté- plutonium) restant à l’usine d’Ha- riaux dans ses usines de la Hague. nau (dans le Hesse), une usine de « A ma connaissance, indique Phi- fabrication de Mox à l’arrêt depuis lippe Pradel, le retraitement n’est 1991. Les autorités allemandes ont pas planifié. Il le sera dans le futur, autorisé une série de quinze trans- et le jour venu, on fera un dossier ports avant le milieu de l’année d’autorisation. » Mycle Schneider, 2001. Onze resteraient donc à directeur de Wise-Paris, estime effectuer. que « une fois de plus, les Alle- mands n’avaient pas d’endroit où UN STATUT DISCUTABLE stocker leurs résidus et les ont La Cogema ne dément pas ces envoyés à la Hague. » informations. Mais selon Philippe Ces importations posent deux Pradel, un responsable de la socié- autres problèmes. D’une part, té, « il s’agit de combustible frais elles ébrèchent l’accord électoral que l’on va retraiter, comme on le Verts-PS de 1997 qui proscrivait fait pour les rebuts de l’usine fran- tout nouveau contrat de retraite- çaise Melox. C’est un combustible ment. D’autre part, elles se sont neuf, au sens où il n’a pas été irra- produites dans le secret. La Coge- dié. » Cette importation ne rentre- ma n’a fait aucune communication rait donc pas dans le cadre de l’in- sur ces importations qu’elle feint terdiction posée par le gouverne- de considérer comme banales, ment français. On indique au cabi- alors qu’elle reconnaît qu’aucun net du ministre de l’industrie que autre mouvement notable de « c’est quelque chose de totalement matière radioactive ne s’est pro- banal. Il n’y a rien de bizarre, dans duit d’Allemagne vers la France la mesure où il ne s’agit pas de com- depuis deux ans. La DSIN n’a pas bustibles irradié». L’autorisation jugé bon d’informer ses ministères de « réception, déchargement et de tutelle (environnement et indus- entreposage » de ces matériaux a trie) de l’autorisation qu’elle don- d’ailleurs été donnée en avril 1999 nait, tandis que le haut fonction- par la Direction de la sûreté naire de défense n’a pas informé nucléaire (DSIN) du ministère de des transports le ministère de l’en- l’industrie, tandis que le haut fonc- vironnement, selon celui-ci. Mardi tionnaire de défense de ce minis- 13 février, Matignon ne répondait tère a accordé l’année dernière les pas aux questions du Monde. On autorisations spécifiques de se contentait donc des déclara- transport. tions de M. Jospin sur son site En fait, le statut des matériaux Internet : « Un nucléaire opaque, importés est très discutable. Ils ont un nucléaire fondé sur un lobby, un été façonnés à partir d’un stock de nucléaire auquel on n’impose pas la rebuts de fabrication de Mox, com- transparence, (…), ça c’est fini !» prenant environ 840 kg de pluto- nium, et accumulés dans l’usine de Hervé Kempf 6 b FRANCE LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001

COHABITATION Jacques Chi- ministres mercredi 14 février. Lionel men ». b À L’ELYSÉE comme à Mati- qu’est utilisé de cette manière l’arti- « confiants » dans la continuation rac a décidé, mardi 13 février, le Jospin a aussitôt répondu, dans un gnon, on s’efforçait de dédramatiser cle de la Constitution attribuant au du processus. b LA DROITE se félici- report de l’inscription de l’avant-pro- communiqué, qu’il souhaitait son ins- le différend et on laissait entendre chef de l’Etat la présidence du con- te, avec des nuances, de l’initiative jet de loi sur la Corse, qui devait figu- cription rapide « afin que le Parle- que le report n’excéderait pas deux seil des ministres. b EN CORSE, les du président de la République. (Lire rer à l’ordre du jour du conseil des ment puisse en commencer l’exa- semaines. C’est la première fois élus favorables au texte se disent aussi notre éditorial page 14.) Jacques Chirac retarde l’examen du texte sur l’avenir de la Corse Usant, de façon inédite, de l’article 9 de la Constitution, qui lui attribue la présidence du conseil des ministres, le chef de l’Etat a refusé d’inscrire l’avant-projet de loi à l’ordre du jour de la réunion du 14 février. Lionel Jospin assure que ce problème « va trouver sa solution »

UNE LETTRE. Pour prendre que a fait des avis consultatifs et di soir. M. Jospin a en effet com- de façon claire et visible », explique cité insulaire de la Corse. La partie vement des citoyens, Jean-Pierre acte, et date, par exemple lors d’un confidentiels du Conseil d’Etat, pris de son entretien téléphonique un de ses conseillers, « mais il n’y a s’annonce serrée. « C’est un texte Chevènement, résume à sa façon face-à-face télévisé dans la campa- « conseiller du gouvernement ». avec le président de la République pas de blocage ». On ne peut se dire politique, d’abord parce que Lionel la situation dans Le Figaro du gne présidentielle de 2002. Si les L’Elysée brandit l’article 9 de la qu’il ne souhaitait pas bloquer le le gardien de la Constitution et met- Jospin a pris un risque », vante Ber- 14 février : « Les socialistes comp- échanges sont qualifiés de « cour- Constitution, selon lequel « le prési- texte plus de sept jours, quinze au tre en péril son fonctionnement, nard Roman, président de la com- tent sur la résignation des commu- tois », à Matignon, et qu’à l’Elysée dent de la République préside le con- maximum. L’obstruction, « ce n’est ajoute-t-on à l’Elysée. mission des lois de l’Assemblée. A nistes et l’appoint d’une fraction de on invoque toujours la « cohabita- seil des ministres », tandis que la pas le genre de la maison », confir- Rendez-vous corse est donc pris droite, la majorité du RPR est hos- la droite libérale ». tion constructive », la Corse a de Rue de Varenne invoque les arti- me-t-on à l’Elysée. Pour M. Chirac, après les élections municipales, tile au texte. Mais Nicolas Sarko- Les députés socialistes ont déjà nouveau secoué l’épicentre du cles 20, 21 et 39, qui disposent que l’avis négatif du Conseil d’Etat était lors du débat parlementaire au ter- zy, dimanche 11 février, sur Fran- été mis en ordre de bataille. pouvoir. Pour la première fois en « le gouvernement conduit et déter- une aubaine. Pour l’Elysée, l’objec- me duquel le président de la Répu- ce 3, a implicitement et préventive- M. Schrameck, directeur de cabi- période de cohabitation, le prési- mine la politique de la nation » et tif est de surprendre, mais aussi de blique pourra saisir un Conseil ment critiqué le chef de l’Etat en net de M. Jospin, a même directe- dent de la République a fait savoir, que « les projets de loi sont délibérés faire savoir aux Français qu’on constitutionnel. Cette institution faisant référence à ceux qui, «en ment passé quelques coups de télé- mardi 13 février, qu’il demandait en conseil des ministres après avis du « n’aborde pas un débat sur l’avenir accueillera alors un nouveau venu 1975, à Aléria, auraient été avisés phone aux potentiels contestatai- le « report » de l’inscription à l’or- Conseil d’Etat ». de la République pas le bas ». de poids : Pierre Joxe, défenseur d’organiser le dialogue plutôt que la res. « On nous a fait comprendre dre du jour du conseil des minis- C’est le paradoxe de cet avant- M. Chirac « prend sa responsabilité du précédent statut et de la spécifi- répression ». Le président du Mou- que c’était la ligne jaune à ne pas tres de l’avant-projet de loi « modi- projet. Alors que la Corse n’est franchir », résume l’un d’eux. fiant et complétant le statut de la col- une préoccupation majeure ni Alors que Matignon demandait, lectivité territoriale de Corse », pour les Français, ni pour les mem- mardi, aux ministres de se taire, la après l’avis négatif rendu par le bres du gouvernement, ni pour les Elysée : « Réexaminer les difficultés constitutionnelles » task force mise en place par Conseil d’Etat au gouvernement députés, le premier ministre – et M. Roman est montée au front (Le Monde du 10 février). Le gou- derrière lui Olivier Schrameck – en comme un seul homme. Le texte vernement demandait l’examen de a fait un étendard de sa modernité Matignon : « C’est maintenant au Parlement de débattre » va prendre « un tout petit retard », ce texte au conseil des ministres et la première réponse aux accusa- a minimisé Bruno Le Roux, rappor- du mercredi 14 janvier. tions d’immobilisme. Profondé- Voici le texte du communiqué de Jacques Chirac diffu- projet de loi sur la Corse. Ce projet de loi marque une teur du futur projet de loi sur la Dans le dossier corse, on avait ment jacobin, le premier ministre sé, mardi 13 février, par la présidence de la République : étape décisive de la politique que le gouvernement Corse. « C’est une péripétie », a ren- déjà vu un ministre « démission- s’est fait violence, au cœur de l’hi- Ayant pris connaissance du projet de loi sur la Corse conduit pour la Corse, en étroite concertation avec chéri le député André Vallini (Isè- né » – le radical de gauche Emile ver 1999-2000, en ouvrant le dialo- arrêté par le gouvernement après avis du Conseil les élus et dans une totale transparence, afin de re), responsable national du PS Zuccarelli, hostile à l’ouverture de gue, tentant de réussir là où les d’Etat, le président de la République a décidé de repor- rechercher pour cette île, après vingt-cinq années de chargé des institutions, tandis que discussions avec les nationalistes autres – à commencer par Jacques ter l’inscription de ce texte à l’or- désordres, un chemin vers la paix civile et le dévelop- M. Roman « imagine mal » que corses ; un autre démissionnaire – Chirac, premier ministre lors de la dre du jour d’un prochain conseil pement. L’Assemblée de Corse à laquelle le projet a M. Chirac « puisse perdurer » dans Jean-Pierre Chevènement, qui esti- répression d’Aléria, en 1975 – ont des ministres. Il a demandé au été soumis pour avis l’a approuvé à une très large son attitude. mait qu’il ne lui était « pas possi- échoué, soucieux surtout de pou- gouvernement de réexaminer les majorité. Les parlementaires, rien que les ble » de défendre devant les parle- voir dire qu’il a essayé. Pas ques- difficultés constitutionnelles sou- Le gouvernement estime que c’est maintenant au parlementaires. Tout le texte, rien mentaires un projet de loi « qui ne tion, donc, de modifier sa métho- levées par le Conseil d’Etat afin Parlement qu’il revient de débattre de l’ensemble des que le texte, qu’ils pourront amen- répond [ait] pas à l’idée qu’[il] se fais de : le texte, élaboré « au grand que le conseil des ministres puis- dispositions de ce projet de loi, notamment de celles der. En attendant le passage du tex- [ait] de l’Etat républicain où le Parle- jour » avec les élus, est en fait un se délibérer d’un texte permet- qui ont fait l’objet d’observations du Conseil d’Etat. La te au Parlement, M. Chirac pouvait ment vote la loi, égale pour tous ». contrat passé avec eux. Cela exclut VERBATIM tant la poursuite du processus de discussion au Parlement permettra ainsi à celui-ci de au moins savourer, mardi soir, une Voilà maintenant que le « proces- que les principales clauses en réformes en Corse dans le respect des principes fonda- poursuivre le débat démocratique et d’adopter le texte petite victoire : les déboires de la sus » engagé en décembre 1999 en soient modifiées unilatéralement, mentaux de notre pacte républicain. définitif, qui devra être conforme à nos principes cons- droite à Paris ne faisaient plus Corse par Lionel Jospin est l’occa- même sur l’avis du Conseil d’Etat. titutionnels, ce qu’aura, le cas échéant, à contrôler le l’ouverture des journaux. Mercredi sion d’un conflit institutionnel iné- Pas question, non plus, de déroger Voici le texte du communiqué de Lionel Jospin diffusé Conseil constitutionnel. Dans cette perspective, le pre- matin, M. Jospin s’est voulu tran- dit entre les deux têtes de l’exécutif. au calendrier établi. mardi 13 février : mier ministre souhaite que le projet de loi sur la Corse quille : c’est « un problème qui va Et, derrière, d’une querelle juridi- « Une semaine de perdue », a sou- Le président de la République a fait connaître au soit inscrit rapidement à l’ordre du jour du conseil des trouver sa solution », a-t-il déclaré. que : Matignon s’interroge sur l’usa- piré le premier secrétaire du Parti premier ministre sa décision de ne pas inscrire le ministres afin que le Parlement puisse en commencer ge que le président de la Républi- socialiste, François Hollande, mar- 14 février, à l’ordre du jour du conseil des ministres, le l’examen. Ar. Ch.

TROIS QUESTIONS À… GUY CARCASSONNE La guerre sur papier à en-tête L’opposition accuse le gouvernement Vous êtes professeur de droit, D’ORDINAIRE, ce genre de con- engagé par M. Jospin, a vite com- « réexaminer les difficultés constitu- 1comment interprétez-vous l’ar- clave ne suscite pas autant de fiè- pris que l’opinion est partagée sur tionnelles soulevées par le Conseil de « fuir ses responsabilités » ticle 9 de la Constitution selon vre. Mais, ce jeudi 8 février, l’Ely- l’apprentissage du corse, surtout d’Etat. » lequel le président de la Républi- sée comme Matignon savent que depuis les prises de position, au A Bruxelles, Michel Barnier, le INSENSIBLE au fait que ses droite. « Il faudrait que l’opposition que préside le conseil des minis- l’assemblée générale du Conseil mois d’août, d’écrivains et d’intel- commissaire européen chargé des représentants locaux approuvent réfléchisse pour ne pas se “total-rin- tres ? Cet article signifie-t-il qu’il a lectuels de gauche. Mais plusieurs affaires régionales, reçoit une délé- massivement le processus de Mati- gardiser” », affirme ainsi M. Made- la maîtrise de son ordre du jour ? RÉCIT de ses conseillers lui ont rappelé gation française, conduite par gnon, l’opposition demeure très lin. Le président de DL balaye aussi Le gouvernement délibère sous qu’il s’est prononcé en faveur M. Christnacht, pour dresser un largement hostile aux réformes les réserves du Conseil d’Etat en l’autorité du président de la Répu- Jacques Chirac a pris d’une plus grande autonomie des premier bilan des demandes fran- proposées par le gouvernement de expliquant que ses membres blique. Il est généralement admis soin d’adresser régions et du droit à l’expérimenta- çaises pour la Corse. Il y a là, Lionel Jospin pour la Corse. Elle a « défendent leur bout de gras » et se que, de ce fait, ce dernier a la maî- une lettre courte tion. La bataille politique fait le res- notamment, José Rossi (DL), Jean donc accueilli avec satisfaction la comportent, en toute logique, com- trise de l’ordre du jour du conseil à Lionel Jospin te. Durant tout le week-end, Baggioni (RPR) et Jean-Guy Tala- décision de Jacques Chirac de ne me les « chiens de garde du pouvoir des ministres. M. Chirac, avec ses conseillers et moni (Corsica Nazione). Devant pas inscrire l’avant projet de loi pré- réglementaire ». Provoquant, il s’in- le secrétaire général de l’Elysée, leur inquiétude, M. Barnier, pro- senté par Daniel Vaillant à l’ordre terroge : « Pourquoi la CGT aurait Pendant combien de temps d’Etat sera un moment important. Dominique de Villepin, cherche le che du chef de l’Etat, assure que, du jour du conseil des ministres. son mot à dire dans la définition de 2peut-il refuser l’inscription de Celle-ci doit rendre son avis sur meilleur moyen de « prendre « vraiment, [il va] appeler Chirac » La présidente du RPR, Michèle la politique des retraites et pas les ce projet de loi ? l’avant-projet de loi modifiant le date » face à M. Jospin, mais sans pour lui dire le bien qu’il pense de Alliot-Marie, y a vu « un appel à la élus corses sur l’avenir de leur île ? » Théoriquement, il n’y a pas de statut de la Corse. Même si cet avis apparaître comme celui qui aura ce nouveau statut. Il est déjà trop sagesse », tandis que Jean-Louis Les seules réserves de M. Made- durée limitée. Cette prérogative n’est que consultatif, la rumeur bloqué un processus : un coup de tard. Debré, en pleine campagne pour lin portent sur l’« exception cor- présidentielle ne peut pas être à qui filtre depuis plusieurs jours lais- griffe, mais pas une crise de coha- M. Jospin, qui doit partir à Can- les municipales à Evreux, fusti- se », alors que toutes les régions éclipses. Cela étant, autant on se supposer qu’il sera sévère. bitation. nes, au Marché international des geait l’« obstination » du premier devraient bénéficier de nouvelles peut comprendre qu’il veuille pren- Lorsque Serge Lasvignes, direc- contenus interactifs (Milia), décide ministre. Au nom de l’UDF, Pierre avancées décentralisatrices, et sur dre un peu de temps de réflexion, teur du secrétariat général du gou- PAS DE PANIQUE À MATIGNON de n’appeler M. Chirac qu’à son Méhaignerie souhaite « au plus l’apprentissage un peu contraint autant on ne comprendrait pas vernement, et Bernard Boucault, Lundi matin 12 février, Place retour. Le message est clair : aucu- vite » une réforme de la Constitu- de la langue corse, contre lequel il qu’il veuille durablement entraver directeur du cabinet de Daniel Beauvau, Daniel Vaillant réunit ne panique n’a saisi Matignon. Le tion pour y « inscrire le droit à l’ex- s’apprête à déposer un amende- le gouvernement et le Parlement. Vaillant, se rendent à Matignon, son cabinet. Comme à Matignon, président explique qu’il souhaite périmentation pour les collectivités ment. Porte-parole du RPR, Il est gardien de la Constitution, dans l’après-midi, pour rendre on croit encore, au ministère de « reporter » l’examen du texte. locales ». « En l’état actuel, je ne Patrick Devedjian juge, dans le c’est vrai. Mais cette même Consti- compte des premières heures de l’intérieur, que le président se con- M. Jospin répond qu’il refuse de me vois pas voter le projet », a préci- même esprit, que cet enseigne- tution lui donne le pouvoir de sai- l’assemblée générale au directeur tentera d’une déclaration solennel- modifier un projet de loi élaboré sé au Monde M. Méhaignerie. ment du corse traduit une forme sir le Conseil constitutionnel. Elle de cabinet de Lionel Jospin, Olivier le en conseil des ministres et que au grand jour avec les élus corses. Beaucoup plus nuancé, Alain de repli sur soi et va à l’encontre ne prévoit ni n’induit le pouvoir de Schrameck, les nouvelles sont Catherine Colonna, porte-parole Rien n’a filtré de Matignon ni de Madelin, président de Démocratie des directives données par Ségolè- s’opposer aux volontés du gouver- donc mauvaises. Le gouvernement de l’Elysée, relaiera ses paroles à l’Elysée : à 18 h 53, M. Vaillant fait libérale, estime que le délai de ne Royal, ministre déléguée à la nement et du Parlement. Ce n’est est surpris des réserves sur l’ensei- l’extérieur. M. Vaillant organise la savoir à l’AFP qu’il… « présentera le réflexion supplémentaire imposé famille et à l’enfance, en faveur de pas la même chose que le fameux gnement de la langue corse et des riposte en convoquant pour le mer- projet de loi pour la Corse, après son par le président de la République l’apprentissage dès le plus jeune précédent du refus par François réticences sur la dévolution d’un credi, à l’issue du conseil des minis- examen en conseil des ministres, lors doit être « mis à profit par tous les âge des langues étrangères. Il juge Mitterrand de signer les ordonnan- pouvoir réglementaire à l’Assem- tres, une conférence de presse. d’une conférence de presse le mer- politiques ». Pour M. Madelin, qui aussi que la décentralisation ne ces, en 1986. Ou encore celui de blée de Corse. Cependant, depuis Personne ne se doute qu’alors credi 14 février à 11 h 30 au ministè- avait pris la peine de déjeuner, doit pas se limiter à la Corse. 1993, lorsque le même François plusieurs semaines, Matignon et le qu’approche l’heure du déjeuner re de l’intérieur ». Il ne sera préve- mardi 13 février, avec six élus de Le projet de loi ne sera pas rejeté Mitterrand refuse d’inscrire à l’or- ministère de l’intérieur ont prévu M. Chirac, qui laisse habituelle- nu du report que mardi à midi. Corse, parmi lesquels José Rossi en bloc, estime le député des dre du jour de la session extraordi- qu’ils ne modifieraient rien des ment ce soin au secrétaire général Mardi après-midi, courtoise- (DL) et Jean Baggioni (RPR), ce Hauts-de-Seine, notamment en rai- naire du Parlement la réforme de points emblématiques du projet de l’Elysée, reçoit personnelle- ment, Matignon et l’Elysée s’échan- nouveau délai « ne peut être utile son de son volet économique. la loi Falloux. Dans les deux cas, la de loi. Vendredi après-midi, lors ment M. Sauvé, venu apporter, gent leurs courtes déclarations que s’il est l’occasion d’une prise de Mais, ajoute-t-il, « ce gouverne- signature du président de la Répu- d’une longue réunion, à Matignon, comme chaque lundi, une proposi- avant de les rendre publiques. A conscience de la nécessité d’un règle- ment n’a pas de principes – il crée blique était indispensable. Celle présidée par Alain Christnacht, tion d’ordre du jour pour le 15 h 52, l’Elysée prévient que ment politique de la question cor- deux départements à La Réunion et de Jacques Chirac n’est nullement conseiller de M. Jospin, et Jean- conseil des ministres du surlende- M. Chirac « reporte » l’examen de se ». Il ne doit surtout pas s’appa- en supprime deux en Corse – et il est sollicitée sur les projets de loi. Marc Sauvé, secrétaire général du main. Il lui indique qu’il n’est pas l’avant-projet de loi sur la Corse. A renter à un blocage du processus. cynique ». Pour M. Devedjian, «le gouvernement, la décision est pri- favorable à l’inscription d’un 16 h 58, M. Jospin fait savoir que gouvernement sait désormais qu’il Face à ce blocage, s’il devait se de ne réécrire que des articles avant-projet si sévèrement criti- « c’est au Parlement qu’il revient de « TOTAL-RINGARDISME » ne peut pas franchir l’obstacle du 3persister, quelle alternative très secondaires. qué par le Conseil d’Etat. M. de Vil- débattre » du texte, et souhaite Tout comme Nicolas Sarkozy au Conseil constitutionnel et donc, s’offre au gouvernement ? Depuis des mois, Jacques Chirac lepin avertit de son côté Domini- qu’il soit inscrit « rapidement » à sein du RPR, M. Madelin est cepen- d’une certaine manière, il trompe les Elle consisterait à transformer le et son conseiller Maurice Ulrich, que Marcel, qui dirige le cabinet l’ordre du jour. Pour que le conseil dant ultraminoritaire, sur cette nationalistes ». Un argument repris projet de loi en proposition de loi. qui surveille de très près le dossier du premier ministre pendant que du 14 février ne se résume pas à la question, au sein de son propre par- par Jean Arthuis, président du grou- Et la procédure suivrait normale- corse, sont convaincus que l’ap- M. Schrameck prend quelques seule communication d’Hubert ti. « A l’exception de Madelin, de Ros- pe de l’Union centriste du Sénat, ment son cours, quitte à ce que, le prentissage de la langue comme la vacances à la montagne. Pour l’His- Védrine, on y a inscrit, sur gracieu- si et peut-être François Goulard, per- selon lequel « le gouvernement fuit moment venu, le président de la dévolution des pouvoirs législatifs toire et afin de ne pas être accusé se proposition du secrétaire d’Etat sonne dans le groupe ne me paraît ses propres responsabilités [et] se République saisisse le Conseil cons- et réglementaires à l’Assemblée de d’un « coup », M. Chirac adresse à l’industrie, Christian Pierret, favorable au projet », confirme réfugie derrière le Parlement en lais- titutionnel, comme il en a indiscu- Corse ne « passeront pas » le filtre une lettre, courte, au premier deux décrets « relatifs aux armes Dominique Busserau, député (DL) sant croire que ce dernier pourra tablement le droit. du Conseil d’Etat et, surtout, celui ministre. On y retrouve, presque à chimiques et à leur destruction ». de Charente-Maritime. Sur le thè- lever les hypothèques constitutionnel- du Conseil constitutionnel. Le chef l’identique, un des passages du me de l’ouverture et de la moderni- les qui pèsent sur [son] texte ». Propos recueillis par de l’Etat, qui, au départ, a regardé communiqué qui sera diffusé le Raphaëlle Bacqué té, MM. Sarkozy et Madelin ont Pascale Robert-Diard d’un œil bienveillant le processus lendemain et qui lui demande de et Ariane Chemin échoué, jusqu’ici, à faire bouger la Jean-Louis Saux FRANCE LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 7

La difficile pédagogie de l’union de la droite par Alain Juppé DL organisait un débat avec le maire de Bordeaux

BORDEAUX ferait disparaître la spécificité de de notre correspondante nos identités mais nous ne pouvons Le gymnase de Saint-Jean-d’Il- pas nous contenter d’une vague lac, une petite commune située à alliance non plus, a-t-il poursuivi. Il une vingtaine de kilomètres à faudra un sigle, un drapeau, une l’ouest de Bordeaux, a été le théâ- charte fondamentale avec un pro- tre, mardi 13 février, d’un sport iné- gramme commun. » Le maire de dit : la course à l’union de la droi- Bordeaux envisage plutôt « une te. Parmi les 270 participants, des confédération solide, avec ses pro- élus locaux, régionaux et des mili- pres organes et structures ». Ce pro- Les critiques du Conseil d’Etat sur le corse, les impôts, la loi, le règlement tants de Démocratie libérale – à jet doit être étudié dès le mois de l’initiative du dîner débat – de mars « car je ne sais pas si, le LES CRITIQUES formulées à l’en- « sauf volonté contraire des parents ze ans) la sortie du régime d’exemp- pas semble-t-il convaincu le Conseil l’UDF et du RPR. Alain Juppé, 19 mars au matin, on ne se réveille- contre de l’avant-projet de loi sur la ou du représentant légal de l’enfant ». tion prévue à l’article 47. Il a estimé d’Etat, qui a jugé les contours de cet- député et maire (RPR) de Bor- ra pas avec la gueule de bois… »,a Corse par l’assemblée générale du Ce dernier membre de phrase a para- que cela portait atteinte à l’égalité te délégation trop vagues. deaux, et François d’Aubert, dépu- soufflé M. Juppé. Conseil d’Etat, réunie jeudi 8 février, doxalement gêné les conseillers des citoyens devant l’impôt. b L’adaptation réglementaire. té et maire (UDF) de Laval Les choses se compliquent lors- portent principalement sur quatre d’Etat. Ils ont notamment mis en b Délégation de pouvoirs légis- L’article premier permet à l’Assem- tenaient le rôle d’entraîneurs, avec que, dans le public, une femme chapitres du texte. avant des arguments d’opportunité latifs. Dans la période transitoire blée de Corse de « présenter des pro- des règles du jeu pas toujours iden- demande si, à l’élection présiden- b Enseignement du corse. L’arti- – l’atmosphère particulière de l’île, (jusqu’en 2004), c’est-à-dire avant positions tendant à modifier ou à tiques. tielle, il faudra compter sur un, cle 7 du projet de loi s’inspire de l’ar- dans laquelle les réfractaires pour- une éventuelle révision constitution- adapter des dispositions législatives Sous les affiches d’Alain Made- deux ou trois candidats de la droi- ticle 115 de la loi organique de raient être soumis à la réprobation nelle, le projet de loi prévoit la possi- ou réglementaires (…) concernant les lin, président de DL, et de François te. « Nous devons nous réunir au 1996 sur la Polynésie, qui dispose publique – pour conclure que l’arti- bilité pour la Corse de « déroger à compétences, l’organisation et le fonc- Bayrou, président de l’UDF, second tour, lance M. d’Aubert.Il que « les langues tahitiennes sont cle 7 revient à une quasi-obligation certaines dispositions législatives dans tionnement » des collectivités territo- M. d’Aubert a rappelé qu’il fallait faut se rassembler autour d’idées enseignées pendant l’horaire normal de l’apprentissage du corse. des conditions que le Parlement défini- riales de l’île et son développement « trouver le secret de l’union effica- mais l’abstraction des nuances dans les écoles maternelles, élémentai- b Fin de l’exonération du paie- rait ». Pour justifier la possibilité économique, social et culturel. Cet ce. Le texte de France Alternance appauvrit le débat politique. » Le res et dans les collèges ». Le Conseil ment des droits de succession. d’« adapter » les lois nationales, le article de principe, qui organise la [proposé par les chiraquiens du débat devient houleux et la salle constitutionnel avait validé l’article, Après deux siècles d’exonération gouvernement invoque une décision possibilité offerte aux élus de modi- RPR, de l’UDF et de DL] est intéres- commence à se manifester. « Pour- tout en soulignant, dans son com- des droits de succession en Corse, de juillet 1993 du Conseil constitu- fier la norme réglementaire, dont le sant mais il faut aller plus loin, ne quoi ne pas organiser des primaires mentaire, qu’un « tel enseignement organisée par les fameux « arrêtés tionnel concernant l’autonomie des pouvoir général est confié par la pas hésiter à être audacieux dans plutôt qu’un grand déballage ne saurait toutefois, sans méconnaître Miot », le texte prévoit la dispense, universités : la haute juridiction Constitution au premier ministre, a les propositions ». Promoteur de ce devant notre électorat ? », insiste le principe d’égalité, revêtir un carac- pendant dix ans, du paiement des avait estimé qu’il était « loisible au indisposé l’assemblée du Palais- projet, M. Juppé a été plus direct : Hugues Martin, premier adjoint tère obligatoire ». L’avant-projet de droits de succession sur l’île, et orga- législateur de prévoir la possibilité Royal, qui se serait contentée que le « Pouvons-nous nous passer de RPR de Bordeaux et député euro- loi sur la Corse indique, lui, que nise, pendant cinq ans, les incita- d’expériences comportant des déroga- texte dresse la liste limitative des l’union ? La réponse tombe sous le péen. « Pour la présidentielle, ce « l’enseignement de la langue corse tions aux donations de partage et le tions » aux règles de création des uni- domaines dans lesquels elle pourrait sens car nous avons déjà fait la sera difficile, admet le député et sera inscrit dans l’horaire normal des paiement de manière progressive de versités, à condition de « définir pré- s’exercer. démonstration qu’à chaque fois que maire de Laval, car il y a des par- écoles maternelles et élémentaires et ces droits. Le Conseil d’Etat conteste cisément la nature et la portée de ces nous sommes divisés nous per- cours individuels. On peut rêver enseigné à tous les élèves », et ajoute : ce délai, jugeant trop lente (quin- expérimentations ». L’argument n’a Ar. Ch. dons. » « Il faut faire passer l’intérêt d’une formation unique mais il y général avant des intérêts particu- aura toujours des gens qui ne joue- liers, quand on a des responsabilités ront pas le jeu et des électeurs ne se politiques », a-t-il insisté. sentiront pas à l’aise avec un seul Un avis uniquement consultatif candidat. » « GUEULE DE BOIS » LE 19 MARS D’une phrase, M. Juppé résu- ORGANE consultatif, créé par seil des ministres, sont soumis port du foulard islamique avec le Lorsqu’un texte arrive au Con- Mais une fois posé le principe, me : « Nous aurons sûrement plu- Napoléon à l’imitation du Conseil pour avis au Conseil d’Etat. En ver- principe de laïcité de l’école. seil d’Etat, il est affecté à l’une des restait le plus difficile : comment sieurs candidats mais, si ces candi- du roi, le Conseil d’Etat exerce la tu de l’article 38 de la Constitution, Mais l’obligation pour le gouver- quatre sections administratives qui s’y prendre pour réussir l’union. datures multiples visent à tirer à double mission de conseil du gou- celui-ci doit aussi être saisi des pro- nement de prendre l’avis du Conseil se partagent les différents ministè- « C’est là que le bât blesse, a recon- boulets rouges sur le seul capable de vernement et de principale juridic- jets d’ordonnance. Le gouverne- d’Etat, sous peine de vice d’incompé- res. Un ou plusieurs rapporteurs nu l’ancien premier ministre. Elle gagner, à savoir Jacques Chirac, tion administrative. ment peut également, s’il le souhai- tence, n’entraîne nullement celle de sont alors désignés pour instruire doit se faire selon deux principes, alors ce second tour sera contre-pro- b Conseil du gouvernement. te, soumettre au Conseil d’Etat une le suivre. Le gouvernement reste le dossier, qui est ensuite examiné l’unité et la diversité. Nous avons ductif. J’en vois qui flinguent déjà L’article 39 de la Constitution pré- question qui pose un problème juri- maître de ses décisions, hormis les en séance de section. Sur les textes des histoires et des sensibilités diffé- Jacques Chirac. Si c’est comme ça, voit que les projets du gouverne- dique particulier, comme ce fut le cas où le texte prévoit explicitement les plus importants, l’avis émane rentes qu’on ne peut oublier d’un on se flinguera tous. » ment, avant leur adoption en con- cas, en 1989, de la compatibilité du la nécessité d’un avis conforme. de l’assemblée générale du Conseil trait de plume. Je ne suis pas pour la d’Etat. fusion de nos formations car elle Claudia Courtois b Juge administratif. Tous les PROFIL tre de la justice, en 1979. Il préside puisqu’il revient à la charge, deux litiges qui impliquent une person- le conseil d’administration de semaines plus tard, dans un entre- ne publique relèvent des juridic- LE POURFENDEUR l’ENA. Il préside, aussi, l’Office tien au Journal du Dimanche.Ily tions administratives, et donc, en La CFDT se défend d’avoir une lecture national de la chasse. Il est l’un des dénonce la « gesticulation législati- dernier ressort, du Conseil d’Etat. DES « LOIS BAVARDES » plus éminents membres de l’asso- ve » des pouvoirs publics, regret- Pour certains litiges – en matière ciation Claude Erignac, le préfet tant que la loi soit « bavarde, pré- d’élections municipales et canto- patronale de l’accord sur les retraites Un chasseur passionné qui assassiné à Ajaccio en février 1998. caire et banalisée », alors qu’elle nales ou de reconduite à la frontiè- « canarde » le gouvernement ! Voi- Secrétaire général du gouverne- devrait être « solennelle, brève et re par exemple –, le Conseil d’Etat La CFDT et la CFTC s’apprêtent- propositions patronales visant à là comment la gauche, naguère ment entre 1986 et 1995, il a servi permanente ». Pire, ajoute-t-il, on est compétent comme juge d’ap- elles à signer seules avec le patro- allonger la durée de cotisation sont séduite par Renaud Denoix de Jacques Chirac, Michel Rocard, l’utilise « comme un moyen d’action pel. Pour juger les requêtes for- nat (Medef, CGPME, UPA) un écartées sans ambiguïté »,a Saint Marc, reconnu pour la haute Edith Cresson, Pierre Bérégovoy et politique ». Raymond Forni (PS), le mées notamment contre les accord approuvant l’allongement d’abord assuré le secrétaire natio- idée qu’il a du service public, décrit Edouard Balladur. A la veille de la président de l’Assemblée nationa- décrets ou les actes réglementai- de la durée de cotisation des sala- nal chargé des retraites, Jean- aujourd’hui le vice-président du présidentielle de 1995, M. Balldur le, juge ces déclarations « offensan- res, il est juge de premier et der- riés et des fonctionnaires pour une Marie Toulisse. La CFDT considè- Conseil d’Etat, qui s’est montré très le nomme vice-président du Con- tes » pour les députés (Le Monde nier ressort. retraite à taux plein ? Alors que la re que le paragraphe relatif à la critique sur la qualité du travail seil d’Etat, présidé de droit par le du 27 janvier). En théorie, le Conseil d’Etat est CFDT a annoncé, mardi 13 février, durée de cotisation doit seulement législatif du gouvernement. Agé premier ministre. M. Denoix de Devant l’assemblée générale du présidé par le premier ministre. son intention de signer l’accord permettre aux 70 000 salariés de soixante-deux ans, Renaud Saint Marc est-il allé trop loin, Conseil d’Etat, saisie du projet de Dans la pratique, ce rôle revient au sur les retraites complémentaires, ayant commencé à travailler jeu- Denoix de Saint Marc est un début janvier, lors des vœux des loi sur la Corse, il a observé que la vice-président, nommé par un la question, explosive, divise les nes de partir avant soixante ans, « grand commis » de l’Etat peu corps constitués au chef de l’Etat, langue corse « n’a pas produit de décret du président de la Républi- cinq confédérations syndicales qui dès lors qu’ils ont cotisé pendant marqué politiquement, même s’il en critiquant une certaine dérive grande littérature »… que pris en conseil des ministres. font une lecture radicalement diffé- quarante ans. A défaut d’augmen- fut un éphémère directeur adjoint législative ? rente du texte négocié dans la nuit tation des cotisations, l’équilibre du cabinet d’Alain Peyrefitte, minis- La réflexion est en tout cas mûrie Jean-Michel Bezat Virginie Malingre du 8 au 9 février au siège du financier des régimes serait assuré Medef. par « l’affectation aux retraites Pour la CGT, qui a quitté la table d’autres prélèvements sociaux », des négociations avant leur terme comme par la possibilité de Les élus corses minimisent la décision du chef de l’Etat et a appelé, dès lundi, les salariés à « racheter des trimestres ou des « bloquer l’opération », la formula- points, pour ceux et celles qui effec- UN CONTRETEMPS, sûrement, politicienne de ce contretemps », présent » sur la Corse, « aura à pré- « Jacques Chirac ayant toujours tion de la première partie du texte tuent des études longues », précise mais pas un drame : soucieux de s’est déclaré « confiant » dans la ciser sa position ». « Il est important manifesté depuis vingt-cinq ans une ne laisse aucune place au doute : M. Toulisse. préserver les chances d’aboutisse- suite du processus. qu’il dise clairement son opinion sur inquiétante inclination à soutenir et en prévoyant de « privilégier la Les départs massifs à la retraite ment du processus de Matignon, Le chef de file des nationalistes le niveau des réformes qu’il souhaite à protéger ce que la société insulaire variable de la durée de cotisation des générations du baby-boom dans les élus corses qui y sont favora- de l’Assemblée de Corse, Jean- pour la Corse », a-t-il ajouté. a généré de plus trouble, il ne fallait pour l’accès à la retraite à taux les années à venir ne rendraient-ils bles ont minimisé, mardi Guy Talamoni, s’est situé dans le Tranchant avec cette modéra- pas attendre de lui qu’il approuve plein », tout en assurant, à la pas inévitables, dans ces condi- 13 février, les conséquences du même registre. L’élu de Corsica tion, Paul Giacobbi (PRG) a été un processus républicain dans ses demande du patronat, la « stabilité tions, un allongement de la durée report, par Jacques Chirac, de l’exa- Nazione n’imagine pas que le chef nettement plus acide. Le président principes, ses méthodes et ses objec- des taux de cotisation pour les dix de cotisation ? « Ça, c’est la lecture men du projet de loi sur la Corse de l’Etat « soit décidé à dynamiter du conseil général de Haute-Corse tifs », a-t-il ajouté. Laurent Croce, ans à venir », l’accord prévoit bien, patronale, pas la notre », réplique par le conseil des ministres. José le processus ». « L’opinion fera la a accusé M. Chirac de s’être livré à premier fédéral du PS de Haute- d’une manière « déguisée mais clai- Nicole Notat, secrétaire générale Rossi (DL), président de l’Assem- différence entre les politiciens préoc- une « manœuvre » dont il a souhai- Corse, a lui aussi été sévère en re », l’allongement de la durée de de la CFDT, avant de déplorer que blée de Corse et l’un des acteurs cupés par des échéances électorales té qu’elle provoque « la seule réac- jugeant la décision de M. Chirac cotisation des salariés. « les autres lectures syndicales » du majeurs du processus, ne veut pas et les hommes d’Etat », a estimé tion salutaire et logique : que la « grave, de nature à compromettre texte se rapprochent, sur ce point, « faire un drame » de cette initiati- M. Talamoni, ajoutant que M. Chi- Constitution soit rapidement révisée la paix civile en Corse ». LES FONCTIONNAIRES CONCERNÉS de celle du patronat, « qui n’a ve du président de la République. rac, qui, à ses yeux, « n’est pas inter- (…) pour autoriser les régions à Les adversaires du projet de Lio- Les fonctionnaires seraient aussi besoin de personne pour défendre sa Il a estimé que M. Chirac ne peut venu d’une manière claire jusqu’à adapter les lois et les règlements ». nel Jospin n’ont pas, de leur côté, concernés, le texte soulignant par vision de l’accord ». pas « retenir durablement » le pro- crié victoire. Emile Zuccarelli ailleurs la « nécessité de rechercher jet et que celui-ci « reviendra en (PRG), maire de Bastia, a souhaité un traitement équitable en matière Alexandre Garcia conseil des ministres la semaine pro- M. Chevènement demande le retrait du texte que le gouvernement prévienne le de retraite entre tous les salariés » chaine ou dans quinze jours ». risque de censure par le Conseil afin d’assurer l’équilibre financier M. Rossi a cependant mis en garde Sitôt la nouvelle apprise, mardi 13 février, Jean-Pierre Chevènement constitutionnel « soit par une cor- du système de retraites. Sur la contre le risque de « raviver des a organisé une conférence de presse. « Il existe un autre chemin pour la rection en amont du texte, soit en même ligne, la CFE-CGC, FO, la querelles majorité-opposition ». Corse », a affirmé le chef de file du Mouvement des citoyens, en plai- laissant liberté au Parlement de FSU, l’UNSA et la Groupe des Dix « Rien n’interdit [au chef de l’Etat], dant pour un statut « respectueux des statuts républicains (…) et qui pré- l’amender autant que nécessaire ». refusent de cautionner des propo- en amont du processus, de donner serve la Corse dans la République ». Mercredi 14 février, dans un entre- Roland Francisci (RPR), député de sitions qui écartent d’emblée toute (…) un coup d’éclairage sur les pro- tien accordé au Figaro, il affirme : « Oui, il faut retirer le projet de loi. Et Corse-du-Sud, a demandé « au pre- augmentation des cotisations blèmes qui le préoccupent », a-t-il le plus tôt sera le mieux. » Certes, observe-t-il, le Parlement pourrait reti- mier ministre de revoir le texte du pour ne privilégier que la durée de ajouté. rer du texte la langue corse « obligatoire » et, « surtout », la dévolution projet de loi sur la Corse en tenant cotisation, ce qui fait reposer l’ef- Jean Baggioni (RPR), président du pouvoir législatif. Mais, alors, il n’en resterait « rien, ou presque compte de l’avis du Conseil d’Etat ». fort financier sur les seuls salariés. de l’exécutif Corse, lui aussi favora- rien ». « Autant [le] retirer purement et simplement. » « Jacques Chirac Marc Marcangeli, maire bonapar- Lors d’une conférence de presse ble au processus, a « pris acte » de aurait mieux fait de s’exprimer le 14 juillet 2000. A ce moment là, il était tiste d’Ajaccio, qui a battu M. Ros- organisée mardi à l’issue d’un la décision de M. Chirac et, ne se encore temps d’enrayer ce processus désastreux », ajoute toutefois l’an- si lors d’une municipale partielle bureau national extraordinaire, la « rangeant pas aux côtés de ceux cien ministre de l’intérieur. Au micro d’Europe 1, mercredi, il a insisté : en septembre, a souhaité que le CFDT a contesté cette analyse, qui, au plan national, ne manque- « On va aller vers un référendum. C’est faire le jeu des indépendantistes et conflit soit tranché en « donnant la tout en reconnaissant les différen- ront pas de faire une exploitation compromettre gravement l’unité nationale. » parole au peuple ». tes « lectures » de l’accord. « Les 8 SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001

TOXICOMANIE La publication dépénalisation de ce produit. b UN cussion législative sur la dépénalisa- simple usage, et elles ne sont que très d’application. b LE LAXISME attribué d’une étude confirmant la banalisa- GARÇON sur deux a déjà expérimenté tion, préférant souligner le danger de rarement déférées à la justice. b EN à la politique néerlandaise sur le can- tion de la consommation du cannabis le cannabis à dix-sept ans, selon l’en- certains comportements. b LES TROIS BELGIQUE, la décision gouvernemen- nabis apparaît comme un cliché dépas- et la décision belge d’autoriser sa con- quête. b LE GOUVERNEMENT n’en- QUARTS des personnes interpellées tale de dépénalisation s’accompagne sé depuis les récents raidissements de sommation relancent le débat sur la tend cependant pas rouvrir une dis- pour ce type d’infraction le sont pour d’un grand flou dans ses modalités la législation. La banalisation de l’usage du cannabis relance le débat sur sa dépénalisation Alors que la Belgique vient d’autoriser la « consommation personnelle » de ce produit, une étude française indique que, à dix-sept ans, un garçon sur deux et deux filles sur cinq l’ont déjà expérimenté. Le gouvernement n’entend pas revenir sur la prohibition et situe l’enjeu sur les consommations « problématiques »

LA FRANCE suivra-t-elle la voie le cannabis, selon cette enquête sur Le gouvernement a pour l’instant voix divergentes se sont cependant belge de dépénalisation de la con- la santé et les comportements lors choisi d’éviter de s’avancer sur le fait entendre. Du côté de l’opposi- sommation du cannabis ? La déci- de l’appel de préparation à la défen- terrain miné du débat sur la dépéna- tion, Alain Madelin fait figure sion prise par le gouvernement de se (Escapad), réalisée auprès de lisation. Mme Gillot a d’ailleurs indi- d’éclaireur. Après s’être déclaré la Belgique, le 18 janvier, d’autori- 14 000 adolescents par l’Observatoi- qué que la voie choisie par la Belgi- « très ouvert » sur le sujet en 1997, le ser la consommation et la détention re français des drogues et des toxi- que « n’est pas du tout celle que la député (DL) d’Ille-et-Vilaine estime de cette substance (lire ci-dessous)a comanies. Il peut s’agir d’un usage France a décidé de suivre ». Plutôt aujourd’hui que « la loi de 1970 est entraîné un regain des prises de répété (au moins dix fois au cours que de poser directement la ques- inappliquée et inapplicable ». Affir- position favorables à une telle évo- de l’année) : c’est le cas de 24 % des tion en termes législatifs, Matignon mant qu’« il faut oser le débat sur la lution en France. Des voix se sont à garçons et de 13 % des filles à privilégie une approche axée sur les drogue », Alain Madelin appelle à nouveau élevées pour réclamer 17 ans, et même d’un tiers des gar- comportements, indépendamment « proposer les évolutions nécessai- l’abrogation de la loi du 31 décem- çons à 19 ans. La consommation de des produits. res ». Un ton au-dessous, un respon- bre 1970, qui rend passible d’une cannabis est intensive (vingt fois et « Nous sommes liés par un système sable national des jeunes du RPR, peine maximale d’un an de prison plus au cours du mois) à 17 ans de textes reposant sur un classement Franck Giovannucci, s’est dit « per- la consommation de cannabis. pour 8 % des garçons (16 % à des produits, explique Nicole Maes- sonnellement plutôt contre la libre Les partisans d’une réouverture 19 ans) et 2,6 % des filles. tracci, présidente de la Mildt, alors consommation du cannabis », tout du débat tirent notamment argu- que nous savons aujourd’hui que le en ajoutant : « Cessons d’imposer un ment des conclusions d’une étude FAIRE ÉVOLUER LA LÉGISLATION ? comportement est plus important diktat, n’ayons pas peur d’engager le sur les consommations de substan- La France serait-elle devenue le que le produit lui-même. » Un point débat ! » (Le Monde du 4 septembre ces psychoactives à la fin de l’adoles- pays du laxisme ? Sitôt connus les de vue qui s’appuie sur le fait que la 1999). cence, présentée le 6 février par la résultats de cette étude, Domini- dangerosité du cannabis n’est par Dans l’entourage du gouverne- Mission interministérielle de lutte que Gillot, alors secrétaire d’Etat à exemple pas la même si le consom- ment, Bernard Kouchner, alors contre la drogue et la toxicomanie la santé, démentait un tel soupçon mateur est chez lui ou s’il conduit secrétaire d’Etat à la santé, avait (Mildt), qui confirme que l’usage du devant l’Assemblée nationale : un véhicule. affirmé qu’une réforme n’était «ni cannabis est très largement banali- « La France n’est pas engagée dans « Le débat pénalisation-dépénali- un tabou, ni un préalable », expli- sé. A 17 ans, un garçon sur deux (et un processus de tolérance, ni de per- sation ne rend pas compte de cette me de sanctions pénales. Certains de les associations d’usagers du canna- quant que « l’on peut agir, prévenir, 41 % des filles) a déjà expérimenté missivité. » complexité », poursuit Mme Maestrac- nos voisins européens ont prévu des bis, comme le Collectif d’informa- soigner, sans attendre une révision ci. Magistrate de formation, elle sanctions administratives, l’équiva- tion et de recherche cannabinique de la loi de 1970 » (Le Monde du souligne les problèmes d’applica- lent de nos contraventions pour l’usa- (CIRC), qui juge que ce texte bafoue 16 décembre 1997). En réponse, Questions et réponses sur Internet tion des textes : « L’enjeu, traduit ge de stupéfiants en public. » Une le libre choix. De son côté, Act Up Jean-Pierre Chevènement, alors dans les circulaires [qui recomman- manière de poser la question de la réclame « un processus de légalisa- ministre de l’intérieur, avait immé- « Est-ce que fumer du cannabis pur est plus ou moins nocif qu’une ciga- dent aux parquets de ne pas pour- nécessaire évolution de la législa- tion de toutes les drogues ». Mettant diatement pris position en affir- rette ? ». « Le cannabis est-il plus nocif que l’alcool à dépendance éga- suivre le simple usage du cannabis] tion, déja vieille de trente ans. en cause la politique de contrôle mant que la loi de 1970 « a une le ? » Les questions sur le cannabis et les autres produits psychoactifs mais pas dans la loi, est celui des con- Avec la loi de 1970, le législateur social permise par la loi de 1970, des signification sociale et permet aussi ne manquent pas sur le site Internet de la Mission interministérielle sommations problématiques. » Et la entendait pénaliser l’usage de dro- responsables de l’Association fran- de remonter les réseaux ». Les plus de lutte contre la drogue et la toxicomanie (www.drogues.gouv.fr). Le présidente de la Mildt de souligner gues et, simultanément, favoriser çaise pour la réduction des risques radicaux se trouvent au sein des plus souvent posées par des jeunes, elles vont des plus vagues (« Quel- que, dans la pratique, les policiers l’action médicale et sociale. L’articu- dénoncent, quant à eux, le fait que Verts, qui militent en faveur d’une les sont les conséquences du cannabis ? ») aux plus pointues (« Quels et les magistrats distinguent déjà lation entre soin et répression se tra- le nombre d’interpellations d’usa- « dépénalisation de l’usage », d’une sont les effets nocifs d’une consommation par voie digestive pour un spa- l’usage occasionnel de la consom- duisait par l’introduction de l’injonc- gers de drogues a doublé au cours « amnistie pour les victimes de la ce cake [gâteau à la résine de cannabis] ?») Sans oublier les situa- mation problématique : « Les critè- tion thérapeutique : en se soumet- des dix dernières années, tandis que prohibition (usagers, petits dea- tions pratiques : « Quelles obligations pour les infirmières scolaires d’in- res sont très variables selon les lieux. tant au traitement, le toxicomane la part des interpellations pour tra- lers) » ainsi que d’une « médicalisa- former leur chef d’établissement sur les consommations de cannabis ? », Il faudra donc, peut-être, en définir peut être exempté de poursuites fic diminue depuis quelque temps. tion des drogues dures » et d’une ou « L’usage quotidien de cannabis a-t-il des effets lors de la conception des critères plus précis et plus transpa- pour usage illicite lors de la premiè- Parmi les politiques, le discours « distribution réglementée du can- d’un enfant ? » Les réponses, rédigées par les intervenants de Dro- rents. » re infraction. de fermeté, voire de « tolérance nabis et des autres psychotropes ». gues info service, peuvent aussi être obtenues par téléphone au Pour elle, « faire respecter un inter- L’abrogation de ce texte, critiqué zéro » à l’égard de drogues illicites 0800 23 13 13, gratuitement, 24 heures sur 24. dit n’est pas nécessairement synony- depuis longtemps, est réclamée par est de rigueur. Isolées, quelques Paul Benkimoun La plupart des consommateurs sortent libres des commissariats Les ambiguïtés SELON l’Office central pour la deux cas, il s’agit de jeunes une fois sur deux et déférées à la semble être un exercice facile. » répression du trafic illicite de stupé- majeurs, déjà connus des services justice une fois sur trois. Reste que ces consommateurs «ne de la dépénalisation « à la belge » fiants (Octris), 91 000 personnes de police et dont l’insertion profes- Dans le cas des procédures ou- sortent pas du néant ». Pour les cher- ont été interpellées en 1998 pour sionnelle est faible (61 % sont vertes pour revente et trafic, les cheurs, ils sont interpellés dans le BRUXELLES Pratiquement, la production de infractions à l’usage de stupéfiants, lycéens, étudiants ou sans profes- personnes ont souvent été arrêtées cadre d’un travail policier « visant à de notre bureau européen cannabis (toujours pour un usage dont 75 000 pour usage simple sion). Six fois sur dix, ces person- après un travail de filature qui leur la connaissance et la surveillance de Lorsque le gouvernement belge personnel) n’est plus condamnable – essentiellement de cannabis. Jus- nes consomment du cannabis laisse peu d’échappatoires, afin certaines populations et de certains avait annoncé, le 18 janvier, sa – ce qui permet de faire pousser cet- qu’à présent, les statistiques res- depuis plus d’un an, tous les jours qu’elles concourent directement à lieux repérés comme probléma- décision de dépénaliser le canna- te plante dans son jardin –, pas taient muettes sur le profil de ces ou plusieurs fois par semaine. l’établissement de la preuve contre tiques ». « Le ramassage pour usage, bis – officiellement, on parle d’un plus que son importation (les Pays- usagers, les raisons de leur interpel- Un usager sur deux a déjà eu d’autres dealers ou de plus gros l’interpellation pour consommation « changement de la politique de Bas devraient donc rester le princi- lation et leur devenir judiciaire. affaire à la police, ce qui n’est pas trafiquants. Tel n’est pas le cas des ne seraient alors que la mise en poursuites » pénales –, un curieux pal fournisseur), alors que son C’est pour répondre à cette lacune sans rapport avec les circonstances interpellations de simples usagers forme juridique du contrôle d’une échange à fleurets mouchetés exportation reste interdite. Le flou que trois chercheurs du Centre de de l’interpellation. Usagers et de cannabis, dont les objectifs sont population et de lieux perçus comme avait opposé la ministre de la san- accompagnant cette libéralisation recherches sociologiques sur le forces de l’ordre sont en effet liés plus flous, puisque la grande majo- “à problèmes” », analyse le Cesdip. té publique, Magda Aelvoet (parti de l’usage du cannabis, qui est pré- droit et les institutions pénales par « une forme d’interconnais- rité des consommateurs ressortent La nécessité de la pénalisation de Agalev, Verts flamands), à son col- sentée avant tout comme l’un des (Cesdip) ont publié, en mars 2000, sance ». Comme l’indique un poli- libres des commissariats. L’informa- l’usage de cannabis apparaît lègue de la justice, Marc Verwil- aspects de la lutte contre la dro- une étude exploratoire intitulée : cier d’une brigade anticriminalité, tion recueillie auprès des usagers d’ailleurs comme « une conviction ghen (VLD, libéraux flamands) : gue, s’explique par la complexité Le consommateur de produits illici- « on va voir [les consommateurs], (lieux d’approvisionnement, four- très profonde » de la part des poli- au second, qui niait une dépénali- politique de la coalition gouverne- tes et l’enquête de police judiciaire. ils nous connaissent comme on les nisseurs) n’est en effet exploitable ciers rencontrés par les chercheurs. sation formelle, Mme Aelvoet avait mentale qui soutient M. Verh- Marie-Danièle Barré, Thierry connaît. S’ils ont quelque chose, ils que dans 30 % des cas. Expliquant qu’ils sont face « à des répliqué que cette mesure ouvrait ofstadt : les Verts et le PS voulaient Godefroy et Christophe Chapot essaient de filer, ou alors ils jettent… usagers qui “vont mal” », les poli- évidemment « un espace de liberté une légalisation pure et simple, ont travaillé sur 200 procédures de On fait un contrôle ». Les suites de « UNE POPULATION À PROBLÈME » ciers revendiquent une forme de supplémentaire ». Le premier mi- mais les libéraux y étaient opposés. police judiciaire fournies par l’Oc- l’interpellation opposent claire- Les chercheurs n’excluent pas « pragmatisme » vis-à-vis des nistre avait alors été invité à arbi- tris, mettant en cause 498 person- ment les personnes mises en cause que ces interpellations servent sur- consommateurs. C’est ainsi qu’ils trer, en répondant à la question de CONFUSION DANS LES ÉCOLES nes. L’analyse de ces procès- pour usage simple et celles pour tout à atteindre les objectifs d’acti- estiment que « les remettre à la jus- savoir si le fait de fumer du canna- Alors que Magda Aelvoet tient verbaux montre que les revente et trafic. Les premières ne vités fixés aux services de police. tice est une façon de les signaler au bis dans un compartiment de train un discours quasi libertaire trois quarts des personnes sont font pas l’objet de garde à vue (ou « On ne peut pas éliminer complète- corps social, et ne pas le faire parfois pouvait entraîner des poursuites. (« Notre message est clair. Jouissez, interpellées pour simple usage, les alors très brièvement) et ne sont ment ce rôle de “bûchette” ou de relève d’un pouvoir d’appréciation Guy Verhofstadt avait réfléchi, et mais soyez rationnels ! Ne portez pré- autres étant arrêtées pour revente que très rarement déférées à la jus- “bâton” [unité de compte de la que leur conférerait l’expérience ». répondu ceci : « Oui, si vous pertur- judice ni à vous-même ni à ceux ou trafic, associés ou non à la con- tice. Les secondes sont gardées à police judiciaire], relève le Cesdip. bez l’ordre public. » avec qui vous vivez », a-t-elle affir- sommation de cannabis. Dans les vue plus de vingt-quatre heures Interpeller un usager de cannabis Cécile Prieur Cette réponse mi-chèvre mé), l’opinion publique flamande mi-chou illustre toute l’ambiguïté n’a pas désarmé, et l’Union des de ce « pas en avant » en matière fédérations des associations de de « drogues douces » accompli parents de l’enseignement catho- Les clichés du « modèle hollandais » sont dépassés par la Belgique (Le Monde du lique insiste pour faire passer le 20 janvier), dont la moindre n’est message selon lequel le cannabis LAXISME aux Pays-Bas et sévérité en Fran- moins libérale qu’on ne le croit, expliquent- des junkies ». Suspects de « préjugés » et de pas la grande incertitude quant à reste interdit aux mineurs. Devant ce ? L’opposition entre les politiques des deux elles. La législation, déjà restrictive, sur les cof- « réclamations illégitimes », les non-usagers la quantité de cannabis qu’il est cette relative confusion, il n’est pas pays à l’égard des drogues paraît trop simple fee-shops a été durcie par une loi d’avril 1999, ont été délibérément exclus des discussions. désormais licite de posséder pour sûr que ce dernier discours soit cor- pour être exacte. L’image des Pays-Bas, pré- significativement surnommée « Damoclès », Un changement de cap va intervenir au début sa « consommation personnelle ».Il rectement perçu. Certains spécialis- sentés soit comme modèle – celui des coffee- qui élargit les motifs pour lesquels les maires des années 90. faudra en effet attendre un arrêté tes craignent que seul l’aspect per- shops, où l’on peut librement consommer un peuvent fermer ces établissements. Entre 1990 et 1995, excédés, les habitants royal pour en savoir plus, ce qui ne missif du message soit retenu par large éventail de variétés de marijuana –, soit des quartiers « sensibles » des grandes villes réglera pas tous les problèmes : il la jeunesse, et qu’une partie de la comme repoussoir – le havre des drug runners, LES NON-USAGERS PLUS EXCLUS DU DÉBAT hollandaises, comme à Rotterdam, dans le appartiendra au juge pénal d’inter- population adulte qui était enga- ces « touristes de la drogue et rabatteurs motori- Dans un premier temps, les autorités néer- quartier de Spangen, passent aux actes. Ils s’in- préter une « consommation problé- gée jusque-là dans la prévention sés sur les routes internationales » –, ne corres- landaises ont privilégié le principe dit du « ris- terposent entre les dealers et leurs clients, et matique » ou provoquant une soit quelque peu démobilisée à pond pas à une réalité plus complexe. C’est ce que acceptable », élaboré à partir du rapport agressent des touristes étrangers consomma- « nuisance sociale », et de décider l’avenir. La confusion dans les éco- qu’expliquent deux sociologues françaises, Baan de 1972, qui prônait une « tolérance » à teurs de drogue. Dès lors, en 1995, un rapport que, dans un tel cas, il est de son les prenant de l’ampleur (les élèves Emilie Gomart et Hélène Martineau, qui ont l’égard des drogues douces, afin d’éviter l’ex- interministériel intitulé « Continuité et chan- devoir de sévir. A l’inverse, une multipliaient les demandes pour effectué, à la demande de la Mission intermi- clusion sociale des usagers, à commencer par gement » définit la politique des nuisances. « consommation raisonnable » est être désormais autorisés à « fumer nistérielle de lutte contre la drogue et la toxico- les jeunes consommateurs de cannabis. Cette nouvelle orientation réintroduit les habi- désormais autorisée, ce qui laisse un joint »), le ministre de l’enseigne- manie, une étude intitulée : Les politiques et Deuxième temps, dans un contexte où l’usa- tants des quartiers touchés par la drogue dans la porte ouverte à bien des pro- ment secondaire, Pierre Hazette, a Expérimentations sur les drogues aux Pays-Bas, ge problématique de l’héroïne s’est notable- le processus d’élaboration des politiques publi- blèmes de jurisprudence et à une publié une circulaire, mercredi qui vient d’être publiée par l’Observatoire fran- ment développé, le rapport Engelsman de ques. La leçon qu’Hélène Martineau et Emilie grande subjectivité des parquets. 31 janvier, pour rappeler que l’usa- çais des drogues et des toxicomanies. 1985 a jeté les bases de la politique de « limita- Gomart invitent à tirer du modèle hollandais Quant aux policiers, ils ne pour- ge du cannabis reste strictement Si la législation des Pays-Bas n’autorise pas tion des risques ». Les objectifs de santé publi- est celle d’une société néerlandaise qui a su ront plus confisquer la dose per- interdit dans les écoles, les manque- les interpellations d’usagers au seul motif de que y étaient alors affirmés avec plus de force, « organiser le dialogue et la concertation » sonnelle d’un fumeur, mais pour- ments pouvant être l’objet de leur consommation, la politique sur les dro- en même temps que cette politique impliquait entre les différents protagonistes. ront continuer à enregistrer son mesures disciplinaires… gues, « à cheval entre une problématique de davantage les usagers de drogues, en les asso- signalement (« anonyme »), à des sécurité publique et de santé publique », y est ciant au débat, via le Junkiebond, le « syndicat P. Be. fins purement statistiques. Laurent Zecchini SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 9

Le gouvernement nomme Elisabeth Guigou a présenté le projet de loi un hépatologue clinicien créant une allocation personnalisée à l’autonomie à la tête de l’Inserm Toutes les personnes âgées dépendantes percevront la nouvelle prestation La ministre de l’emploi et de la solidarité a présen- à toutes les personnes âgées dépendantes, sans que de l’importance de la perte d’autonomie, gra- té, mardi 13 février, le projet d’« allocation per- plafond de ressources. Le montant de l’aide sera duée de 1 à 6. Son financement sera partagé Christian Bréchot veut renouveler les thèmes de recherche sonnalisée à l’autonomie » (APA) qui sera versée modulée en fonction du niveau de revenus, ainsi entre la solidarité locale et la solidarité nationale.

LE PROFESSEUR Christian Bré- La première de ses priorités sera MIS EN CHANTIER par Martine ment dépendantes. A cela s’ajou- 4 500 francs pour le groupe 3 et jus- né en première lecture avant l’été. chot devait être nommé directeur de faire respecter l’équilibre entre Aubry et affiché comme une priori- tent les variations importantes du qu’à 3 000 francs pour le groupe 4. Le nouveau dispositif entrerait en général de l’Institut national de la recherche clinique et recherche fon- té par Elisabeth Guigou lors de sa montant de la PSD, gérée par les En dehors des personnes dont les application le 1er janvier 2002. Le santé et de la recherche médicale damentale. « J’aurai à convaincre prise de fonction, le projet de loi ins- départements: plus de 3 800 francs revenus mensuels sont inférieurs à coût total pour les deux premières (Inserm) en conseil des ministres, que je ne suis pas, à l’Inserm, le repré- tituant une allocation personnali- par mois pour un quart des départe- 6000 francs, qui en seront exoné- années est estimé entre 15 et 17 mil- mercredi 14 février, en remplace- sentant des cliniciens, tout en dévelop- sée à l’autonomie a été présenté ments à moins de 2900 francs par rées, le projet de loi prévoit une par- liards de francs, et le coût en régime ment de Claude Griscelli, en poste pant les missions de l’Inserm en clini- mardi 13 février par la ministre de mois pour un autre quart des dépar- ticipation financière des bénéficiai- de croisière à environ 23 milliards depuis 1996, atteignant la limite que et en santé publique. C’est là l’ori- l’emploi et de la solidarité. Le pro- tements. res du plan d’aide, selon un barême de francs. d’âge. C’est lui qui sera chargé de ginalité de la recherche de l’Inserm jet, conçu comme établissant «un La future allocation personnali- établi au niveau national. Son financement sera partagé développer les recherches de pointe par rapport à celle du CNRS que de droit universel, égal et personnali- sée à l’autonomie (APA) sera ver- Une équipe médico-sociale, exa- entre la solidarité locale et la solida- sur les thématiques nouvelles, prendre son départ dans la clini- sé », vise à résoudre les problèmes sée à toutes les personnes âgées minera avec la personne en perte rité nationale : près de 11 milliards notamment les thérapies géniques que. » La deuxième préoccupation que la création en 1997 de la presta- ayant perdu leur autonomie, quel d’autonomie et son entourage ses de francs pour les départements, et et cellulaires, mais aussi sur les pro- de Christian Bréchot est d’assurer tion spécifique dépendance (PSD) que soit le niveau de revenus, mais besoins, afin d’élaborer le plan 5 milliards de francs par l’affecta- blèmes de santé publique, comme une meilleure coordination entre n’avait pas suffi à régler. Actuelle- avec un montant modulé selon les d’aide, que « l’action sociale faculta- tion d’un point de CSG, actuelle- les infections à prions. Cette nomina- les acteurs de la recherche : entre cli- ment, selon les chiffres du ministè- ressources. A perte d’autonomie et tive, les caisses de retraites, les ment affectée au fonds de solidari- tion intervient au moment où, avec niciens et fondamentalistes à l’inté- re, 135 000 personnes perçoivent la à revenus identiques, le montant de mutuelles, les sociétés d’assurances té vieillesse de la sécurité sociale. les progrès dans le décryptage des rieur de l’Inserm, entre biologistes PSD et environ 40 000 personnes l’APA sera le même sur tout le terri- pourront venir compléter ». La minis- Un nouvel établissement public est génomes, la recherche biomédicale de l’Inserm et chercheurs des autres âgées bénéficient de l’« allocation toire. tre n’a pas supprimé les procédures créé, le Fonds national de finance- suscite un très fort intérêt. instituts de recherche, mais aussi compensatrice à la tierce person- La modulation se fera selon l’im- de récupération sur les successions, ment de la prestation autonomie, « J’ai proposé la nomination de avec les agences sanitaires, les asso- ne » pour une aide à domicile. portance de la perte d’autonomie, mais le seuil de déclenchement doté d’environ 5,5 milliards de Christian Bréchot, explique au Mon- ciations caritatives et l’industrie. Mais, toujours selon le ministère, le évaluée selon une échelle à six serait porté de 300 000 francs à un francs. de Roger-Gérard Schwarzenberg nombre de « personnes âgées en per- niveaux, allant du groupe 1 pour les million de francs. Même si elle regrette que le pro- parce que c’est un chercheur de répu- ATTIRER DE JEUNES ÉQUIPES te d’autonomie » s’élèverait à envi- personnes les plus dépendantes au jet n’aille pas jusqu’à reconnaître tation internationale dans un domai- En termes d’organisation, M. Bré- ron 800 000 individus, dont groupe 6 pour celles ayant conser- « UNE AVANCÉE REMARQUABLE » un nouveau risque de sécurité socia- ne touchant à la santé publique, ensui- chot se dit « très attaché au main- 530 000 pour lesquelles cette perte vé leur autonomie. Seuls les quatre La mise en œuvre de l’APA impli- le, la Fédération hospitalière de te parce qu’il est un clinicien et que le tien d’une dotation de base des uni- est qualifiée d’importante. premiers groupes seront bénéficiai- quera l’ensemble des services France, qui regroupe les établisse- contact humain avec les patients cons- tés de recherche qui leur permette de Un décalage, que la ministre expli- res d’un « plan d’aide » public maxi- publics concernés, sous la responsa- ments médicaux et médico-sociaux titue une expérience irremplaçable poursuivre la thématique dans laquel- que par des conditions de ressour- mum, utilisable en tout ou partie, bilité du président de conseil géné- du secteur public, salue « une avan- pour guider un organisme de recher- le elles sont engagées avec succès » ces trop restrictives pour permettre gradué ainsi : jusqu’à 7 000 francs ral. Selon le calendrier annoncé, le cée remarquable ». che, et enfin, parce qu’il appartient à Mais, ajoute-t-il, « j’ai le projet de de bénéficier des ces aides et par par mois pour le grou pe 1 ; projet de loi sera présenté en Con- la nouvelle génération que je souhaite favoriser la création de groupes infor- l’exclusion des personnes moyenne- 6 000 francs pour le groupe 2 ; seil des ministres le 7 mars et exami- Paul Benkimoun voir accéder aux responsabilités dans mels, véritable “force de frappe” un secteur en plein renouvellement. » dans les domaines de recherche qui Le nouveau directeur général de doivent être investis, capables d’atti- l’Inserm, âgé de quarante-huit ans, rer des individus et des équipes d’hori- répond en effet bien à ces lignes de zons divers mettant en commun de force exprimées par le ministre. façon volontaire leurs capacités ». « J’ai eu très tôt une double formation, L’Inserm devra donc, selon lui, se de médecine clinique et de recherche donner des possibilités de répondre fondamentale en virologie et biologie aux nouvelles demandes de santé cellulaire à l’Institut Pasteur, auprès et les collaborations sont indispen- de Pierre Tiollais. » Premier à démon- sables pour espérer progresser trer le rôle des hépatites virales dans dans des domaines aussi complexes la survenue des cancers du foie, il est que la biologie des prions, par devenu un expert de l’hépatite C. Il a exemple, une des priorités affi- aussi travaillé pour l’industrie, parti- chées par le gouvernement. Pour cipant notamment à la mise au point renouveler les thèmes de recherche de « kits » de diagnostic. et contourner la « lourdeur » de Christian Bréchot envisage « avec l’Institut, Christian Bréchot entend enthousiasme » son nouveau métier. favoriser l’émergence de jeunes « L’Inserm est une structure potentiel- équipes. Chaque nouveau directeur lement formidable. Son organisation espère enseigner la danse à l’élé- en unités de recherche inscrites dans phant. la durée permet de mener des projets à moyen terme », explique-t-il. Elisabeth Bursaux La technique des empreintes génétiques mise au service de la traçabilité alimentaire JUSQU’ICI cantonnée à la méde- mais Auchan s’engage à faire prati- cine légale et aux délicates affaires quer des tests génétiques aléatoires de recherches en paternité, la tech- afin de garantir la provenance géo- nique des empreintes génétiques graphique des bêtes et le respect entre aujourd’hui dans le champ de des garanties offertes par le label. l’alimentaire et de la sécurité sani- On peut imaginer que des associa- taire. A la veille de l’ouverture du tions de consommateurs soient Salon de l’agriculture, l’Institut associées à cette initiative, la techni- national de la recherche agronomi- que développée par l’INRA permet- que (INRA), associé à un groupe tant même de rechercher les spécialisé dans l’abattage-découpa- empreintes génétiques sur des vian- ge des bovins (Bigard) et à un puis- des après leur cuisson. « L’originali- sant distributeur (Auchan), a dévoi- té de cette entreprise ne réside pas lé, mardi 13 février, les détails tant dans la technique que dans le d’une initiative peu commune : fait que différents acteurs de la filiè- assurer, grâce aux derniers dévelop- re, des éleveurs jusqu’au distribu- pements de la génétique, la traçabi- teur, se soient réunis autour d’un pro- lité d’une filière de veaux de qualité jet commun et qu’ils aient souhaité (label rouge) élevés « sous la que nous soyons associés, explique mère ». Dans quelques jours, tous Bernard Bibé, chef du département les responsables des rayons bouche- de génétique animale à l’INRA. rie des magasins pourront ainsi Pour notre part, nous avons dévelop- affirmer que les viandes étiquetées pé un procédé qui nous offre le maxi- « veaux d’Aveyron et du Ségala » mum de garanties d’identification. » sont génétiquement identifiés et que la viande correspond bien à SURCOÛT D’ENVIRON 100 F l’origine qui lui est attribuée. Il en résultera un surcoût d’envi- En pratique, les empreintes géné- ron 100 francs par animal, somme tiques seront établies par les spécia- acceptable compte tenu de la listes de l’INRA lors de l’abattage valeur de l’animal et qui pourrait des bêtes à partir d’un prélèvement rapidement baisser avec la diffu- de tissu au niveau de l’oreille. Cette sion de cette technique à d’autres identification, fidèle et précise, grâ- animaux d’élevage – porcs et pois- ce aux caractéristiques uniques du sons notamment – dès lors qu’ils patrimoine génétique du veau, sera répondent à des critères précis conservée et pourra être comparée quant à leur origine et leur mode aux résultats des analyses effec- de production. A l’heure de la tuées sur des échantillons de vian- vache folle, des angoisses alimen- des vendues sous le label « veau taires et – corollaire – de la quête d’Aveyron et du Ségala ». La spécifi- de la traçabilité, les généticiens ont cité de ces animaux tient au fait saisi que leur discipline pouvait qu’ils sont nourris avec le lait de trouver de nouvelles applications. leur mère (et non avec des ersatz Certains s’efforcent déjà de mettre contenant des graisses animales), au point des méthodes moins leur alimentation étant traditionnel- sophistiquées que celle appliquée lement complétée avec du seigle, aux veaux de l’Aveyron et du Séga- ce qui leur confère une apparence la, mais qui permettraient de déve- et un goût particuliers. Dans l’Avey- lopper une « traçabilité raciale » et ron, on ne produit, chaque année, de confirmer, par exemple, que tel- que quelques milliers de ces veaux. le volaille est bien originaire de L’entreprise ne pourra évidem- Loué, de la Bresse ou des Landes. ment pas être menée sur chaque pièce de viande commercialisée, Jean-Yves Nau 10 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 SOCIÉTÉ

Des peines de prison ont été requises A Paris, des mal-logés envahissent les locaux contre huit profanateurs en série d’une caisse d’allocations familiales De 1993 à 1996, ils ont pillé la plupart des cimetières des Bouches-du-Rhône Encadrées par des militants du DAL, quelque 200 personnes Huit jeunes gens, poursuivis pour « violation de sépul- pour avoir pillé de nombreux cimetières. Le tribunal n’a ont fait irruption au siège d’une CAF, afin de « ramener la question tures et vols aggravés », ont comparu, mardi 13 février, pas réussi à déterminer d’autre mobile à leurs actes devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence, qu’une « culture du mal » nourrie de violence. des mal-logés dans le débat » à quelques semaines des municipales

MARSEILLE aggravés », sont présents à l’audien- mention : « Envie de meurtre » ; sur LEURS MOTIVATIONS tenaient normes de surface », explique Ber- part, des familles en situation de de notre correspondant ce. « C’était comme un engrenage », celui de sa petite amie, une sorte de en quelques mots, jetés sur un nard Lerat, directeur de la CAF de “suroccupation”. » Quoi qu’il en Le nez dans les chaussures, le raconte Richard Paineau. Visible- bilan, dressé après une de leurs tract : « Les mal-logés entrent en Paris ; ainsi, des ménages qui occu- soit, le DAL a demandé à rencon- visage cadenassé, les mains croi- ment le plus assuré de la bande, expéditions : « Bonne chasse ! ». campagne ! » Mardi 13 février, en pent des logements un peu trop trer dans les prochaines semaines sées dans le dos, les « satanistes » celui-ci apparaît comme un gou- Le tribunal questionne les préve- fin de matinée, quelque cent cin- exigus touchent tout de même des des représentants des préfectures sont presque rou qui aurait entraîné les autres nus mais les réponses sont évasi- quante à deux cents personnes ont aides. Ces mesures « à titre excep- de Paris et des départements de la devenus des dans cette fascination de la mort. ves. Elles ne dessinent aucune pis- envahi les locaux de la Caisse d’al- tionnel » sont d’abord prises par le petite couronne – Hauts-de-Seine, prévenus ordi- Le tribunal rappelle que des actes te, hormis la découverte d’un poi- locations familiales (CAF), rue Via- « patron » de la caisse pour un Seine-Saint-Denis et Val-de-Mar- naires. Envo- particulièrement odieux ont été gnard asiatique chez l’un des profa- la, dans le 15e arrondissement de laps de temps limité et peuvent ne. lé le look hard commis. Les gendarmes avaient nateurs et la mention : « Mort aux Paris. Encadrées par des militants être prolongées par une commis- Pour lancer le débat sur le « mal- rock, éva- découvert, lors d’une perquisition Arabes ! Gloire à la France ! » chez de Droit au logement (DAL), elles sion ad hoc ; au cours de l’année logement », Jean-Baptiste Eyraud nouie la pas- au domicile de l’un des prévenus, à un autre. « Pour moi, c’était un peu entendaient interpeller les pou- 2000, 1 610 décisions de ce type a également annoncé quelques sta- sion lancinan- deux pas du palais de justice d’Aix- comme les Schtroumpfs et le sorcier voirs publics à propos de la suroc- furent prononcées par la CAF de tistiques bâties à partir des don- PROCÈS te pour la en-Provence, un véritable lieu de Gargamel », déclare l’un des mem- cupation des logements concer- Paris. Mais la commission refuse nées du recensement de 1999. musique « black metal ». Face à culte voué aux forces du Mal : crâ- bres les moins actifs de la troupe. nant plusieurs dizaines de milliers parfois de renouveler une déroga- D’après lui, 153 5 24 personnes leurs juges, ils affichent le profil le nes humains en guise de cendriers, « Quelle honte ! », lance, à la barre, de foyers en Ile-de-France. A tion ; en 2000, cela s’est produit résideraient « dans des logements plus lisse possible. Quatre années têtes en décomposition voisinaient le père d’une des victimes – dont la moins d’un mois du premier tour douze fois à la CAF de Paris, en surpeuplement aggravé » à ont passé, mais l’émotion et l’hor- avec le cercueil d’une enfant décé- tombe fut profanée –, dans un pré- des élections municipales, le DAL d’après Bernard Lerat. La préfectu- Paris : entrent dans cette catégorie reur demeurent. Jamais, depuis l’af- dée à l’âge de trois mois, utilisée toire devenu silencieux. veut « ramener la question des mal- re doit alors en être informée et les ménages de trois personnes et faire du cimetière de Carpentras comme table basse. Employé des Le mobile reste néanmoins logés dans le débat », a affirmé œuvrer pour le relogement du plus qui vivent dans des logements (Vaucluse), en 1990, la justice pompes funèbres, Richard Paineau introuvable. Le substitut du procu- Jean-Baptiste Eyraud, son porte- ménage concerné. Ce sont ces dis- d’une pièce, de quatre personnes n’avait eu à cheminer ainsi dans les a fait découvrir aux enquêteurs les reur, Marc Gouton, se montre déçu parole. « Les programmes des can- positions-là, prétend le DAL, que et plus si elles occupent un deux- consciences, entre ésotérisme et rites d’un groupe de fanatiques, par les explications des prévenus. didats sont inexistants sur le sujet », la CAF et les services déconcentrés pièces, etc. Le phénomène concer- abomination, pour essayer de com- dont le monde était peuplé de mes- « On se pose toujours la question du a-t-il ajouté. de l’Etat ne respecteraient pas : nerait 74 181 personnes dans les prendre ce qui a poussé, de 1993 à ses noires, de pactes avec Satan ou pourquoi. On s’est bien amusé sur le Pour mettre en relief ce problè- signaler les dérogations non renou- Hauts-de-Seine, 103 506 en Seine- 1996, huit jeunes gens âgés de dix- encore d’immolations de crapauds. compte des morts, sur le corps des me, le DAL s’est plongé dans le velées et proposer un toit aux Saint-Denis et 58 470 dans le Val- huit à vingt-quatre ans au moment morts », insiste-t-il, fustigeant cette code de la Sécurité sociale et en a ménages concernés. de-Marne. des faits, à profaner la quasi-totali- RHUM ET SANG HUMAIN « culture du Mal ». Contre l’auteur exhumé plusieurs articles que les Pour sa part, l’Insee, dans son té des cimetières des Bouches-du- Trois années durant, la petite principal, Richard Paineau, décrit CAF, comme les préfectures, SITUATION DE « SUROCCUPATION » enquête logement réalisée entre Rhône. troupe a passé l’essentiel de son comme « supérieurement intelli- méconnaîtraient. Les textes cités « Ce n’est pas exact, rétorque Ber- novembre 1996 et janvier 1997, Mardi 13 février, les magistrats temps à visiter les fosses commu- gent », il requiert deux ans de pri- par l’association prévoient que le nard Lerat. Nous agissons en rela- avait, elle aussi, mesuré « l’indice du tribunal correctionnel d’Aix-en- nes, à ouvrir les caveaux, à violer son, dont douze à dix-huit mois fer- versement des allocations-loge- tion étroite avec la préfecture. » de peuplement des résidences princi- Provence se sont d’abord interro- les sépultures, dérobant ici un crâ- me ; contre son lieutenant le plus ment est, notamment, condition- Dans l’entourage de Colette pales » en retenant une définition gés sur les motivations de ces profa- ne, là une main momifiée ou une proche, Lysianne Detey – une né à des normes de peuplement ; Horel, la préfète de Paris, on rap- différente du « degré d’occupa- nateurs en série. « Mais pourquoi vertèbre. Les membres du groupe jeune fille qui en est secrètement ces aides ne sont pas attribuées si pelle que le point soulevé par le tion » – qui tient compte, notam- cela vous attirait-il ?, a demandé le chassaient aussi les corbeaux, distri- amoureuse –, deux ans d’emprison- le nombre d’occupants dans un DAL concerne un nombre très fai- ment, du sexe et de l’âge des président Alain Ramy, osant le ton buaient à l’occasion les mauvais nement dont six mois ferme. Con- logement est trop important au ble de ménages. « Nous ne sommes enfants – et en construisant des de la confidence. Vous auriez pu sorts. Des mains de cadavres leur tre les seconds rôles, des peines de regard de sa superficie : une per- pas en mesure de dire, dans l’immé- indicateurs différents. D’après aller à la plage plutôt qu’au cimetiè- servaient de serre-livres, des fioles six à dix-huit mois assorties de sur- sonne seule doit pouvoir disposer diat, quelle a été l’attitude de nos l’institut, 34 081 ménages vivaient re. » « Je voulais surtout échapper à étaient emplies de savants dosages sis ont été requises. Les avocats de de 9 mètres carrés au moins, deux services sur les ménages dont la en situation de « surpeuplement la réalité, a confessé l’un des préve- de rhum et de sang humain. Des ser- la défense ont insisté, tour à tour, personnes de 16 mètres carrés… A dérogation n’a pas été prolongée en accentué » à Paris ; dans les dépar- nus, Cédric. C’était comme dans un ments de silence étaient prêtés puis sur le « malaise existentiel » de ces Paris, ces règles sont appliquées 2000, affirme-t-on. Cela étant, les tements de la petite couronne, ce rêve. Je m’y plaisais. » Sept des huit allègrement transgressés. Sur le car- jeunes gens et leur angoisse de la avec beaucoup de souplesse. propositions de relogement formu- chiffre s’élevait à 45 136. « satanistes », poursuivis pour net personnel du meneur de la ban- mort. « Nous accordons des dérogations lées par la préfecture sur son contin- « violation de sépultures et vols de, les gendarmes ont retrouvé la Jugement le 6 mars. – ( Intérim.) qui peuvent aller jusqu’à 50 % des gent concernent, pour une large Bertrand Bissuel Une nouvelle enquête judiciaire vise l’arsenal de Toulon HLM de Paris : le rejet du pourvoi TOULON restre, ferroviaire, maritime et aérienne. Etabli La mère de M. Dumont compte également au de notre correspondant par un officier de réserve spécialement détaché, nombre des personnes poursuivies, soupçonnée de M. Tiberi requis en cassation Après la direction des constructions navales le rapport concluait à l’existence d’un système d’avoir investi une part de l’argent issu des opéra- (DCN), qui est apparue minée par un vaste frauduleux mis en place depuis 1990 par un chef tions mises en place par son fils. LE PARQUET GÉNÉRAL près la Cour de cassation a demandé, mardi réseau de corruption (Le Monde du 23 décembre de section civil, Daniel Dumont, qui disposait Cherchant à remonter le circuit des fonds, le 13 février, la validation partielle de l’instruction conduite depuis 1994 par 2000), une autre importante affaire de pots-de- d’une délégation de pouvoir de l’amirauté. juge d’instruction a délivré plusieurs commis- le juge d’instruction Eric Halphen, à Créteil (Val-de-Marne), dans l’affai- vin et de détournements de fonds semble avoir M. Dumont est soupçonné d’avoir écarté la sions rogatoires en France et en Espagne, où des re des HLM de Paris. La procédure, dans laquelle Jean Tiberi est poursui- été mise au jour à Toulon. Confiée au doyen des plupart des transitaires jusqu’alors sous contrat sommes pourraient avoir été blanchies. Si quel- vi pour « complicité de trafic d’influence », avait été validée par la cham- juges d’instruction de Toulon, Jean-Luc Tour- avec la Royale pour favoriser les dirigeants de ques affréteurs ont déjà reconnu avoir perçu des bre d’accusation, le 11 octobre 2000 (Le Monde du 12 octobre). Devant la nier, l’enquête porte sur les marchés du Service deux sociétés avec lesquels il aurait été lié, Jean- rémunérations supplémentaires par le biais de chambre criminelle de la Cour de cassation, qui a mis son arrêt en délibé- de transit de la région marine Méditerranée Claude Juaneda et René Martin. Forts de ce qua- facturations fictives, les enquêteurs s’interrogent ré au 27 février, l’avocat général Louis Di Guardia s’est prononcé en (STRMM), unité militaire basée à l’arsenal de si-monopole, les deux hommes se seraient livrés sur l’existence d’éventuelles complicités haut pla- faveur du rejet de tous les pourvois, excepté celui de Michel Roussin. M. Toulon et relevant de l’autorité du préfet mariti- à de nombreuses surfacturations. Parmi les ano- cées. S’il agissait en vertu d’une délégation de Di Guardia a estimé que la chambre d’accusation avait commis un me. Les recherches sont encore en cours, mais malies constatées, l’audit mentionnait que l’expé- pouvoir de l’amirauté, M. Dumont n’était pas, « excès de pouvoir » en annulant un non-lieu rendu en 1995 au bénéfice les enquêteurs évaluent le montant des malversa- dition du même colis avait été facturée à trois au regard des règles de la comptabilité publique, de l’ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac à la Mairie de Paris. tions à près de 150 millions de francs (22,87 mil- reprises le même jour, ou encore que le trans- le liquidateur des dépenses contestées, mais seu- lions d’euros). port de trois conteneurs chargés sur le même lement l’ordonnateur. La prise en compte et le DÉPÊCHES Ouverte le 4 mai 2000, l’information judiciaire camion avait été facturé comme s’il s’était agi de paiement des factures relèvent du service liquida- a PÉDOPHILIE : quatre nouvelles plaintes pour agressions sexuel- a déjà conduit à la mise en examen de cinq per- trois convois distincts. Les deux transporteurs teur pour l’ensemble des armées françaises, dont les ont été déposées, mardi 13 février, contre l’instituteur de Cormeilles sonnes pour « délit d’avantage, abus de biens ont été mis en examen au cours de l’année 2000, le siège est établi à Denain (Nord). (Eure) incarcéré vendredi. Au total, 12 plaintes ont déjà été enregistrées. sociaux et recel, infraction à la législation sur la fac- de même que M. Dumont – qui a été placé en L’enquête pourrait emprunter cette voie, au a DISPARITION : une étudiante de 23 ans est recherchée depuis turation et faux en écriture ». D’autres personnes détention provisoire durant six mois. moment où la DCN continue de voir certaines de samedi à Perpignan (Pyrénées-Orientales), notamment le long du devraient être poursuivies, a indiqué le procu- ses pratiques internes publiquement contestées : parcours qu’elle est supposée avoir emprunté. Dans le même secteur, reur adjoint, Michel Raffin. UN SYSTÈME DE DÉTOURNEMENTS trente-neuf prévenus doivent comparaître, au trois jeunes femmes, dont deux ont été retrouvées mortes, ont disparu C’est un audit de fonctionnement, rendu en Le 25 janvier, le juge Tournier a en outre mis mois de mars, devant le tribunal correctionnel entre 1995 et 1998. mai 1999 au ministère de la défense, qui avait en examen un employé du Service national de pour des malversations, et plusieurs procédures a JUSTICE : la France a été condamnée, mardi 13 février, par la mis en évidence de nombreuses anomalies dans messagerie (Sernam), ancien responsable du sont toujours en cours, dans lesquelles plusieurs Cour européenne des droits de l’homme, à verser 100 000 francs à un la gestion du STRMM, dont la mission consiste à fret, soupçonné d’avoir eu partie liée avec les hauts responsables de la direction générale de médecin allemand, Dieter Krombach, condamné en France par contu- assurer l’expédition des matériels destinés aux fraudeurs. Celui-ci aurait déclaré, sur procès-ver- l’armement (DGA) ont été interrogés. mace en 1995 à 15 ans de réclusion pour le meurtre de sa belle-fille. Les unités de la marine de la région militaire de Médi- bal, qu’une partie de sa hiérarchie était informée juges ont estimé que l’interdiction de se pourvoir en cassation après un terranée et de l’outre-mer français – par voies ter- de l’existence d’un système de détournements. José Lenzini (avec AFP) procès par contumace était contraire au droit européen. 11 LES VILLES EN CAMPAGNE LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 Saint-Denis de la Réunion, plus métropole et moins créole Le centre de cette ville de plus de 130 000 habitants s’est transformé sur le modèle de ceux des cités de l’Hexagone. MUNICIPALES Mais la croissance démographique a engendré des problèmes d’emploi et de logement d’une tout autre ampleur

SAINT-DENIS DE LA RÉUNION quelque 11 000 étudiants que population de la ville a été multi- magasin de meubles – avaient bra- Policier muté à Saint-Denis en de notre envoyé spécial compte la ville au reste de la popu- pliée par quatre depuis 1946. Si, en qué les projecteurs métropolitains 1996, il anime aujourd’hui le Cen- S’il n’y avait pas cette chaleur lation. comparaison du reste du départe- sur le Chaudron. L’explosion de ce tre de loisirs des jeunes (CLJ), humide, on aurait presque du mal Campagne électorale oblige, le ment, la croissance s’est légère- quartier populaire de 16 000 habi- structure permanente mise en pla- à se croire à quelque 10 000 kilo- président de l’UDF réunionnaise, ment ralentie au cours de la derniè- tants, construit au milieu des ce, il y a un an, afin d’attirer par le ST-DENIS mètres de Paris. Le centre-ville de Jean-Paul Virapoullé, enfonce le re décennie (+ 10 000 habitants), la années 1960 dans un programme sport – football, VTT, muscula- Saint-Denis de la Réunion ressem- clou : « Saint-Denis n’est pas plus pression reste très forte. Et il con- de réhabilitation de l’habitat insa- tion, course à pied – les innombra- DE LA ble à ceux de la métropole. Les une ville étudiante qu’une ville tou- vient de mesurer à cette aune lubre, avait été analysée à la lumiè- bles jeunes sans emploi sortis du REUNION concepteurs du Carré piéton, inau- ristique. Elle est devenue aseptisée, l’acuité des problèmes à résoudre re du mal de vivre d’une société système scolaire. guré en octobre 1999, se sont inspi- monolithique et rigide. » Il oublie dans le domaine du logement et destructurée. Chacun en était con- L’objectif principal, explique rés de réalisations dans l’Hexago- que le nouveau visage de Saint- de la circulation. venu, la saisie du matériel de Télé Christian Signourel, directeur ne. Le transport en commun en Denis – et certains des projets Il y a le taux de chômage encore, Free-Dom et les appels à manifes- départemental de la sécurité publi- Population totale site propre (TCSP), qui a vu le jour aujourd’hui en cours de réalisa- dans un département qui détient ter lancés par les responsables de que, est de « recréer un tissu 131 649 hab. un an plus tard – deux voies réser- tion – ne date pas de l’arrivée des le record en nombre d’allocataires cette chaîne privée n’avaient été social ». Plus prosaïquement, il (Communauté d'agglomération vées au bus au centre de la chaus- socialistes à la tête de la municipa- du RMI (près de 60 000 pour tout au plus que le détonateur s’agissait aussi d’offrir une autre 177 535 hab.) sée sur cinq kilomètres, depuis le lité. 700 000 habitants). Tout en étant d’une tension latente. Pour s’être image de la police, afin que les îlo- Chaudron jusqu’à l’hôtel de vil- Sentant le danger, Michel également inférieur à la moyenne ainsi réveillé, ce volcan-là a bénéfi- tiers puissent se déplacer dans le Evol. démographique + 9 558 le –, n’est guère plus dépaysant. Tamaya, le maire (PS), admet la réunionnaise, il atteint toutefois, à cié des attentions des élus, qui ont quartier sans trop de problèmes. (1990-1999) Si l’on ajoute la « quatre-voies » nécessité de passer désormais M. Signourel se félicite ainsi que le sur un front de mer dépourvu de « du quantitatif au qualitatif ».Ila dialogue ait pu être maintenu, Population étrangère 1 394 lieux d’animation et le boulevard pris soin d’intituler une partie de Tout en étant inférieur début décembre 2000, après l’as- sud, en cours d’élaboration, tous sa lettre aux électeurs « De l’ur- sassinat d’un enfant de huit ans à Parc de logement social 35 % ces travaux d’aménagement bain à l’humain ». Il souligne aussi à la moyenne réunionnaise, 150 mètres de la baraque du CLJ. urbain éloignent un peu plus la vil- que d’autres « priorités », telles Si chacun s’accorde à constater Taux de chômage 30 % le de l’« âme créole » avec laquelle que la résorption des dernières un relatif apaisement social au le taux de chômage atteint toutefois, (d'après l'Insee) Saint-Denis, au fil des vingt-cinq poches de bidonvilles, ont pris le Chaudron, d’autres éruptions dernières années, a d’ailleurs pris pas jusqu’à présent. Et il rappelle à Saint-Denis, une proportion menacent. Elles s’appellent les ses distances. La municipalité (PS) combien le territoire de Saint- Camélias, la Source, Moufia. Ces Taux de fiscalité locale s’enorgueillit de cette « modernisa- Denis est difficile à organi- sans commune mesure quartiers font reconnaître au mai- • Taxe d'habitation 13,43 % tion ». ser. Face à la montagne et dos à re, au vu de la progression de la • Taxe professionnelle 10,32 % « On nous a confondus avec une l’océan Indien, elle semble cer- avec celui de la métropole : 30,7 % ! délinquance, une « situation de ville métropolitaine », peste en née ; 80 % de ses quelque 132 000 veille juridique et sociale permanen- Revenu moyen/hab/an 35 775 F revanche Yacoub Moussa, descen- habitants vivent sur une bande te ». La richesse du métissage et la (d'après les revenus imposables dant d’une famille arrivée de Bom- côtière qui ne représente que 10 % Saint-Denis, une proportion sans multiplié les actions de préven- vitalité des enfants de cette ville, de l'année 1998) bay au début du siècle. Aujour- du territoire communal ; en moins commune mesure avec celui de la tion. évoquées par Mgr Aubry, ne suffi- Sources : AMGVF, Insee d’hui président de l’Association de 5 kilomètres, la principale ville métropole : 30,7 % ! D’autres, sur place, mettent la sent pas. Il parle « des ambiguïtés des commerçants dionysiens, il d’outre-mer grimpe à 1 000 mètres « L’économie officielle ne corres- main à la pâte. Dans un local de la et des espérances d’une jeunesse s’en prend à ce Carré piéton « réa- d’altitude. pond pas à l’économie réelle », tem- zone industrielle du Chaudron, on qui pousse comme la végétation de lisé de façon autoritaire » et, de Il est d’autres chiffres qui dépay- père Gilbert Aubry, évêque de la rencontre un ancien enfant du cru, l’île ». façon générale, à une « modernisa- sent davantage que le paysage. La Réunion depuis un quart de siècle. Gérard Rangama (lire ci-dessous), L’évêque, qui souhaitait qu’un tion de la ville qui n’a pas respecté seule question de la surrémunéra- Il évoque « l’économie souterraine, aujourd’hui à la tête de l’associa- « signe fort » soit adressé aux reli- le mode de vie et la convivialité de tion des fonctionnaires, dans une le travail au noir, presque un systè- tion Soleil Réunion, qui s’est déme- gions, a obtenu de la mairie la créa- la population ». Ces changements municipalité qui dispose de me à l’italienne » et «la né pour s’en sortir lui-même avant tion d’un monument, la « colline témoignent des interrogations sur 3 300 employés dont 2 600 non débrouillardise légendaire du Réu- de s’efforcer de faire profiter les de la fraternité », où convergeront l’identité de la cité. Les responsa- titulaires, est une « épée de Damo- nionnais, qui retrouve l’instinct du autres de son expérience. A quel- quatre sentiers, symbolisant la ter- bles de l’université constatent aus- clès », selon l’expression de Guy- caméléon lorsqu’il veut se tirer d’af- ques encablures de là, toujours au re, le ciel, la mer et la montagne. si la « métropolisation » d’une ville Luc Santoni, directeur général des faire ». cœur du Chaudron, Jean-Louis Les quatre éléments qui enserrent « où l’on mange davantage de steak- services à la mairie, qui craint une Les émeutes de février Prianon – quatrième aux 10 000 Saint-Denis, toujours à la recher- frites que de carry », selon l’expres- « surenchère syndicale » en faveur 1991 – trois journées de violence mètres aux Jeux olympiques de che d’un destin susceptible de con- sion de l’un de ses vice-présidents, de l’alignement des rémunéra- et de pillages, au cours desquelles Séoul, en 1988 – met sa popularité cilier modernité et identité. Jean Coudray. Ils déplorent sur- tions. sept personnes avaient péri carbo- et sa convivialité au service des jeu- tout le manque d’assimilation des Il y a la démographie aussi. La nisées dans l’incendie d’un grand nes du quartier. Jean-Baptiste de Montvalon f www.lemonde.fr/municipales

PROFIL UN GARS DU QUARTIER, FAISEUR D’INSERTION

1991. Alors que les événements du Chaudron embrasent ce quar- tier populaire de Saint-Denis et ébranlent l’île tout entière, l’Asso- ciation des jeunes responsables de la Réunion (AJRR), créée deux ans plus tôt, entre en scène : « A quoi ça sert de casser puisque, au final, cela retombera sur nous ou sur nos familles ? » Si le message est enten- du, c’est qu’il émane de gars du quartier, tous insérés professionnel- lement. Ils veulent s’attaquer au chômage et à l’inactivité qui sévis- sent ici plus qu’ailleurs. «Onne savait pas comment, mais on vou- lait aider ceux qui étaient motivés à créer des petites entreprises », raconte Gérard Rangama, fonda- teur de l’association. Aujourd’hui âgé de trente-cinq ans, responsable commercial dans une société agro-alimentaire, il pro- La droite se présente unie contre Michel Tamaya, le maire socialiste sortant fite de sa notoriété pour sensibiliser entrepreneurs et pouvoirs publics. SAINT-DENIS DE LA RÉUNION divisée. La liste de M. Victoria a crise ouverte qui secoue la fédéra- siens, et le député (PS) Michel le risque d’un désaccord avec la L’un de ses meilleurs soutiens lui de notre envoyé spécial reçu le soutien de l’UDF, de DL, de tion depuis les régionales de Tamaya en a été l’un des instiga- Rue de Solférino. vient de Jean Chatel, un temps pré- Droite contre gauche, l’offre élec- Génération écologie et de Réunion- mars 1998 a conduit les centristes à teurs au Parlement. Mais ce thème Ces tensions ont évidemment lais- sident de l’union patronale. Des torale de Saint-Denis de la Réu- France-Europe, le groupe des élus revoir leurs ambitions à la hausse. de campagne n’est pas du goût de sé des traces, y compris à Saint- chefs d’entreprise participent aux nion paraît limpide. Les rares « peti- régionaux de Margie Sudre, dépu- Président de la fédération UDF, tout le monde à droite. Denis – enjeu essentiel pour le PS –, réunions de l’association et sont tes » listes, telles que celle condui- tée européenne et ancienne secré- l’ancien député Jean-Paul Virapoul- A gauche, l’union reste en sus- où le PCR aura tardé à rendre interpellés par le public, de plus en te par Fernande Anhila, avocate, taire d’Etat à la francophonie, pré- lé ne tarit pas d’éloge sur le « pro- pens. Les négociations entre le PS public son soutien au maire sortant. plus nombreux, sur d’autres thèmes ou celle initiée par la dissidente des sente en position non éligible sur la fil » de M. Victoria. Mais il a toute- et le PC réunionnais, d’une part, le Le président de Free Dom, Camille de société : logement, justice… Verts Gabrielle Marie ne devraient liste. Mais « il s’agit plus d’un maria- fois cherché à imposer à ses parte- mouvement Free Dom, d’autre Sudre, monnaie chèrement la parti- A partir de 1994, avec un groupe guère perturber le duel annoncé : ge de raison que d’un mariage naires son thème de campagne pri- part, et enfin les Verts étaient tou- cipation de son mouvement à la lis- de jeunes, Gérard Rangama se ren- d’un côté, le maire sortant, aussi d’amour », commente Ibrahim Din- vilégié : le combat contre le projet jours ouvertes mercredi 14 février. te Tamaya. Fort du relatif succès dra à plusieurs reprises à Paris pour député socialiste, Michel Tamaya ; dar, jeune responsable de l’em- de création d’un second départe- La situation est en effet marquée enregistré lors des élections régiona- rencontrer les ministres successifs en face, celui qui l’a mis en ballotta- bryonnaire fédération DL. A droi- ment. Cette réforme est certes, par un net rafraîchissement des les de mars 1998, qui ont vu Free de l’outre-mer. La création dans le ge aux législatives de juin 1997, te, le RPR est historiquement hégé- d’après les sondages, particulière- relations entre le PCR et la nou- Dom devancer, à Saint-Denis, la lis- quartier, en 1996, d’une zone René-Paul Victoria, vice-président monique sur Saint-Denis. Mais la ment mal perçue par les diony- velle direction du PS réunionnais, te de rassemblement conduite par franche urbaine est vécue comme (RPR) du conseil général. qui n’apprécie guère le rassemble- M. Vergès, il réclame une quinzaine une victoire. Mais le jeune diony- Hors de l’union, point de salut, ment tous azimuts prôné par le pré- de places sur la liste du maire sor- sien ressent le besoin de passer à entend-on à droite. Pour la pre- Avis à la population sident (PCR) du conseil régional, tant. En cas de fin de non-recevoir, une autre forme d’action. mière fois depuis plus de vingt ans, Paul Vergès. « Une stratégie de zem- il n’exclue pas d’être absent du scru- Il crée une association, Soleil Réu- elle y est parvenue. Livrée à elle- Si les deux principaux candidats en lice respectent leurs engage- brocal [plat créole] avariée », com- tin. nion, rassemblant des jeunes du même après le départ de Michel ments, Saint-Denis pourrait bientôt disposer d’un port de pêche et de mente lapidairement le secrétaire Cette décision aurait des consé- Chaudron et qui aide à la promo- Debré (RPR), député de 1963 à plaisance. Ce vieux projet de la droite, que l’ancien maire socialiste fédéral du PS, Michel Vergoz, épau- quences non négligeables, la présen- tion de produits agro-alimentaires 1988, elle avait abordé en ordre dis- Gilbert Annette avait refusé de reprendre à son compte en 1989, lé par M. Annette. Tous deux lais- ce sur la liste Victoria de Margie de l’île dans des grandes surfaces persé les municipales de 1989, ce figure dans la « Lettre aux Dionysiennes et aux Dionysiens » que leur sent entendre qu’ils auraient sou- Sudre, qui a quitté Free Dom mais de la métropole. Aujourd’hui, Soleil qui avait conduit à la victoire histo- a adressée Michel Tamaya (PS). Il est également mentionné dans le haité que le PS réunionnais puisse continue de bénéficier d’une réelle Réunion, qui a recruté un jeune rique de Gilbert Annette (PS) dans programme de la liste « Changeons pour mieux vivre à Saint-Denis », se compter sur l’île dès les munici- popularité parmi ses sympathi- commercial réunionnais installé à cette ville que l’on situe encore de René-Paul Victoria (RPR). Le mouvement Free Dom, qui pour des pales. sants, étant susceptible de drainer à Toulouse et a la confiance d’arti- aujourd’hui plutôt à droite. En raisons de « confidentialité » ne détaille guère ses propositions, « Le PS national et nos prédéces- droite l’électorat de ce mouvement. sans locaux, s’apprête à devenir 1995 – un an après que M. Annette l’appelle également de ses vœux. Les Verts, eux, s’inquiètent surtout seurs à la fédération de la Réunion une entreprise d’insertion et à lui eut passé le témoin en raison de de la protection du lagon et des zones coralliennes. Ils invitent les avaient pris des engagements en J.-B. de M. embaucher six personnes du quar- ses ennuis judiciaires –, M. Tamaya « pêcheurs professionnels, plaisanciers, pêcheurs en apnée » et autres faveur de listes d’union dès le pre- tier. avait obtenu une victoire sans « pêcheurs à la gaulette » à « réfléchir » aux moyens de lutter contre mier tour », indique M. Annette, Demain appel face à une droite de nouveau l’appauvrissement des réserves halieutiques marines. qui ne veut cependant pas prendre LILLE Hervé Schulz 12 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 HORIZONS ENQUÊTE « Marie-Claire », une histoire de famille

ONJOUR Jennifer, Burda, du groupe Hearst. Plus tu viens pour le cas- récemment, le fonds d’investisse- ting Cosmo ? » A ment britannique Carlyle, présent l’accueil du groupe dans le capital du Figaro, aurait étu- Marie-Claire, dans dié le dossier… En vain. Toutes les le grand hall d’un cartes paraissent rebattues quand immeuble d’Issy- Donatienne de Montmort, meurtrie les-Moulineaux, il par la mort tragique de son fils et est presque diffici- par un accident vasculaire, annonce, le de se frayer un chemin parmi la l’an dernier, son intention de vendre Bnuée de jeunes mannequins, toutes les 17 % qu’elle possède. Evelyne ne d’au moins 1,80 mètre, aux yeux lui propose pas assez. Donatienne clairs, aux cheveux d’un blond véni- est rapidement contactée par un tien ou d’un roux flamboyant. La vie autre ami de la famille et vrai a des allures de papier glacé, et per- concurrent, Gérald de Roquemau- sonne ne semble se douter que le rel, PDG d’Hachette Filipacchi groupe de presse féminin a été, des Médias. L’éditeur de Elle, dépité de mois durant, au centre d’intenses ne pas avoir pu mettre la main sur manœuvres capitalistiques. En plus Marie-Claire en 1976, fait monter les de six décennies, Marie-Claire a révo- enchères et lui propose 595 millions lutionné la presse féminine, au point de francs pour ses 17 %. Il souhaite de devenir une institution très con- faire jouer les synergies internationa- voitée. Et sa directrice, Evelyne Prou- les, puisque Elle et Marie-Claire sont vost, a dû batailler pour conserver implantées dans le monde entier. son capital familial. Elle a néan- moins fini par consentir, le 8 février, ERMINÉE la belle entente à y faire entrer le groupe Hachette dans le clan des petites- Filipacchi Médias (HFM), pour 42 % Tfilles ! Evelyne réussit à blo- du capital. quer l’offre d’Hachette Filipacchi Ce magazine, c’est d’abord une Médias. Elle annonce, mardi saga écrite par un grand-père et 12 décembre, avoir « trouvé un trois de ses petites-filles. En 1937, accord » avec sa sœur Marie-Laure, Jean Prouvost, le patron de presse fraîchement nommée directrice qui s’est déjà taillé un solide succès générale du groupe, pour reprendre avec Paris-Soir en s’inspirant des les 17 % de Donatienne. Le feuille- grands quotidiens anglais, n’a ton n’est pas bouclé pour autant qu’une seule idée : inventer un nou- PHOTOS ARCHIVES MARIE-CLAIRE puisque « les pourparlers se poursui- veau concept qui plaise aux femmes. vent avec L’Oréal ». Or le groupe pré- Une question existentielle, posée Le premier numéro sort en sidé par Lindsay Owen Jones n’a par la journaliste Marcelle Auclair, mars 1937 (ci-dessus). Il est « pas l’intention de devenir un acteur l’enthousiasme : « Votre mari pres- relancé sous forme de mensuel stratégique de la presse magazine ». se-t-il le tube de dentifrice par le bout en octobre 1954 (à droite). En acceptant finalement, comme ou par le milieu ? » Nous sommes à Ci-contre, les numéros elle l’a annoncé le 8 février, que le quelques mois de Munich. « J’enra- d’octobre 1968, octobre 1973 groupe de cosmétiques cède l’essen- geais, a raconté le rédacteur en chef et décembre 2000. tiel de sa participation à Hachette de ce magazine, Philippe Boegner, Filipacchi Médias, moyennant un dans un entretien publié en janvier maintien du contrôle familial sur le 1976, alors que je venais de diriger la Le « ton Marie-Claire » fait recette. groupe Marie-Claire, Evelyne Prou- rédaction d’un grand hebdomadaire Mais cela ne suffit pas. La crise vost écarte tout risque immédiat de d’informations politiques et générales, menace. « C’était un homme de nouveau tangage. C’est bien elle qui d’être ainsi ligoté par ce “dictateur” génie, mais un mauvais gestionnai- continuera à diriger la maison, avec dont l’unique obsession était (…) de re », dit François Dalle, ancien PDG la discrétion qui la caractérise. « Elle gagner la clientèle des midinettes. » de L’Oréal, de son ami Jean Prou- est timide, on ne la voit quasiment Le succès est immédiat. L’hebdo- vost. Tous deux sont du Nord. Ils jamais, affirme un journaliste. Tout madaire Marie-Claire vend, en passent souvent des week-ends au plus vient-elle une fois par an, au moins d’un an, un million d’exem- ensemble en Sologne. « Nous étions moment où la rédaction tire la galette plaires. La légende, soigneusement tellement liés qu’il a voulu me vendre des rois. » Au quotidien, le groupe entretenue au sein du groupe, veut tout son empire de presse, à la fois affiche une belle santé financière et que plusieurs lectrices se soient Paris-Match, Le Figaro, les journaux dégage entre 100 et 130 millions de mêmes battues dans des kiosques féminins… En fait, je ne voulais pas En vingt-cinq ans, sans faire de bruit, francs de bénéfice net. Ce qui n’em- pour acheter le premier numéro… quitter L’Oréal, ce que j’aurais dû pêche pas Evelyne Prouvost d’avoir Le patron de presse a la réputa- faire si j’avais voulu reprendre son Evelyne Prouvost a réussi à faire du magazine la réputation d’être très près de ses tion d’« avoir fait vieillir ses concur- groupe de presse, dit-il. C’est presque sous, elle qui a pourtant épousé en rents d’un siècle », mais il fait l’erreur naturellement que, à sa mort, ses pour midinettes fondé par son grand-père secondes noces un milliardaire de se fourvoyer en politique. Au pire petites-filles sont venues me voir. anglais, Nicholas Berry, lequel a moment. A l’arrivée du maréchal Evelyne m’a proposé d’acheter la moi- un groupe de presse international. Et même d’ailleurs mis la main au portefeuille Pétain, en pleine débâcle, le 19 juin tié des journaux féminins. Cette opéra- pour l’aider à organiser le contrôle 1940, Jean Prouvost – qui est aussi tion [49 % du groupe Marie-Claire] a si Hachette vient d’acquérir 42 % du capital, familial, face à Hachette Filipacchi. l’un des plus puissants industriels lai- été réalisée pour le compte de L’Oréal Les conflits sociaux sont assez niers d’Europe – devient haut-com- et a coûté à l’époque 8,5 millions de elle n’entend pas en lâcher les rênes rares dans le groupe. Le dernier missaire à l’information. Même si francs. J’aurais mieux fait d’acheter remonte à plus d’un an, lors de la cet engagement politique dure peu moi-même, aujourd’hui j’aurais pres- négociation de la réduction du – il quitte son poste le 10 juillet que 2 milliards… » groupe de cosmétiques, soucieux de qui fait fureur outre-Atlantique sines et vins de France. Au total, ces temps de travail. Aujourd’hui, rien 1940 –, il sera poursuivi par la Haute ne pas mélanger ses intérêts d’an- auprès des jeunes femmes actives. titres représentent plus de 2 mil- n’est encore signé. Les critiques les Cour de justice, qui rendra en sa N 1976, Jean Prouvost, pres- nonceur et d’actionnaire, ne se mêle Jean Prouvost lui confie la direction lions d’exemplaires vendus en Fran- plus cinglantes des salariés concer- faveur une ordonnance de non-lieu que ruiné, doit se résoudre à pas de la stratégie. Tout au plus Fran- de ce mensuel qui défraiera la chroni- ce par mois. Sans compter leurs nent le « népotisme » des sœurs en 1947. Marie-Claire en pâtira Evendre son empire. Il cède çois Dalle aide-t-il au début Evelyne que avec des articles sur les rêves nombreuses déclinaisons internatio- Prouvost ou leur « gestion rétro- directement. tour à tour Le Figaro, Paris-Match, Prouvost à mettre de l’ordre dans la érotiques, le haschich ou le plaisir nales. « Nous essayons d’avoir une grade ». Des notes de services mena- Les titres de Jean Prouvost seront Télé 7 Jours, Parents, etc. Seule une gestion très désordonnée du groupe. des femmes, des thèmes jugés plu- implication locale très forte, nous ne cent ceux qui s’aviseraient à s’amu- interdits, et il ne retrouvera la prési- petite partie du groupe – dont Marie- « Elle a rapidement assimilé. C’est tôt osés, dès le premier numéro. voulons en aucun cas appliquer un ser avec des jeux sur leur ordinateur. dence de Marie-Claire qu’en 1953. Claire – reste dans le giron familial. devenu une femme d’affaires remar- En vingt-cinq ans, sans faire de « Les gens sont virés assez facile- En octobre 1954, il relance le magazi- C’est Evelyne qui a réussi à convain- quable », dit son mentor. bruit, en n’accordant quasiment ment », déplore un rédacteur, qui ne sous forme de mensuel. Un test, cre deux de ses sœurs ou demi- Pourtant, rien ne la destine à deve- jamais la moindre interview, la peti- « Evelyne est souligne une certaine dérive « mar- publié dans ce numéro 1, interroge : sœurs, Marie-Laure Prouvost et nir une patronne de presse à poigne. te-fille de Jean Prouvost fait de keting » des magazines. Un panel de « Savez-vous passer une soirée chez Donatienne de Montmort, de pren- Un simple bac en poche, elle s’occu- Marie-Claire un groupe de presse clairement le leader lectrices détermine désormais l’inté- vous ? » et pose aux maris une série dre, à elles trois, 51 % du capital du pe, comme toute jeune femme de international, très rentable et très rêt des articles, ce qui contribue à de questions comme « Fumez-vous groupe de presse féminine. Sans cet- bonne famille, d’abord de ses convoité. Les banquiers en estiment de la famille, modifier inexorablement la ligne la pipe au salon ? » ; « Laissez-vous te sédition familiale, ces titres atter- enfants. Fascinée par son grand- la valeur à 3,5 milliards de francs, rédactionnelle des titres. sans réponse les questions qu’elle vous rissaient dans l’escarcelle d’Hachet- père, elle devient, à vingt-sept ans, chiffre qui témoigne à lui seul du for- c’est elle qui dirige » Tina Kieffer, directrice de la rédac- pose pendant que vous lisez l’édito te. Les bonnes âmes, alors, se gaus- rédactrice à Parents, l’un des magazi- midable succès de cette entreprise et tion, se félicite des combats menés politique de votre journal ? » ; « Ron- sent en affirmant qu’il s’agit d’une nes familiaux. Cette femme blonde à de ses neuf magazines. Outre le vais- François Dalle, par Marie-Claire, comme la pétition flez-vous ? ». Les dames ne sont guè- simple toquade. On donne quelques l’allure sage, qui déteste se faire pho- seau amiral Marie-Claire, elle édite, lancée avec Le Nouvel Observateur re mieux servies : « Tricotez-vous mois aux trois héritières pour aller tographier, accompagne son grand- parfois en partenariat, Avantages, ancien PDG de L’Oréal contre la peine de mort aux Etats- depuis un an le même pull-over ? » ; dans le mur. « Evelyne est clairement père aux Etats-Unis pour signer un Cosmopolitan, Marie-Claire Idées, Unis. Cent vingt personnalités, d’I- « Prenez-vous l’écouteur si on lui télé- le leader de la famille, c’est elle qui accord de licence avec Hearst, l’édi- Marie-France, Marie-Claire Maison, sabelle Adjani à Robert Badinter, phone ? » ; « L’obligez-vous à ajouter dirige », souligne François Dalle. Le teur de Cosmopolitan, le magazine Famili, Idées et jardins ou encore Cui- cadre rigide aux autres rédactions », Bertrand Delanoë ou Jorge Sem- “un mot gentil” à la lettre que vous explique Katie Breen, rédactrice en prun, ont été invitées à « clamer leur écrivez à votre mère ? » C’est du mar- chef de Marie-Claire International. indignation face à la justice défaillan- keting avant l’heure, et ça marche. Publiés dans 25 pays, en 13 langues, te de ce pays qui pique, gaze, électro- Entre les publicités pour les bas ces magazines – diffusés à 4,1 mil- cute, fusille des êtres humains, à l’is- nylon et pour le gaz à thermostat, lions d’exemplaires dans le monde – sue de procès souvent bâclés ». les numéros de Marie-Claire boule- peuvent reprendre des interviews de Pour Tina Kieffer, qui fut stagiaire versent la vie des femmes. Le men- célébrités ou des grands reportages. à dix-sept ans chez Cosmo, la grande suel s’attaque aux problèmes de Un article sur des femmes de Corée qualité d’Evelyne Prouvost, « c’est société. du Nord vendues aux Chinois a ainsi de laisser sa chance à chacun ». Quelques années plus tard, Marie- récemment fait le tour du monde. « C’est une pro », résume un adminis- Claire joue un rôle-clé dans le fémi- Si les rédactions du groupe n’ont trateur du groupe, Gérard Guyot- nisme. Certains « jeunes turcs » de la guère semblé préoccupées par le Janin (L’Oréal). « En vingt-cinq ans, rédaction, comme Jean-Jacques feuilleton capitalistique de ces der- le solde des réussites est bien supérieur Greif, ont très vite adhéré à ce com- niers mois, c’est qu’il s’est joué pour à celui des échecs. Les arrêts de maga- bat, sans pour autant tomber dans l’essentiel dans le superbe bureau zines ou les faux pas ne sont qu’une les excès du Mouvement de libéra- d’Evelyne Prouvost, soixante et un goutte d’eau dans le tableau », affir- tion des femmes (MLF). Le mensuel ans, situé au dernier étage du siège, me-t-il. D’où cette cour de pré- est l’un des premiers à donner la où elle est souvent recluse. Au cours tendants observée depuis tant d’an- parole à celles qui ne s’expriment des dernières années, le groupe a nées auprès du clan des « petites- AFP que très rarement et met un point AFP fait l’objet de plusieurs offres filles ». d’honneur à adopter une vision Le fondateur, Jean Prouvost (à gauche), et trois de ses petites-filles (de gauche à droite) d’achat, émanant notamment de mondiale des problèmes de société. Marie-Laure et Evelyne Prouvost, et leur demi-sœur Donatienne de Montmort. l’italien Mondadori, de l’allemand Nicole Vulser HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 / 13 Du bon usage de Friedman ou de Keynes Traiter les citoyens aussi bien par Ghislain Deleplace que les actionnaires RÉDIT d’impôt (ou tion au travail, il s’agit pourtant d’échapper à l’indigence, mais conséquence de décisions volontai- impôt négatif, ou prime d’utiliser l’argent public pour parce qu’en augmentant la deman- res de ne pas travailler. Ce sont les par Michel Godet pour l’emploi, comme on conduire un chômeur à accepter de elle élève globalement le niveau travailleurs qu’il faudrait à présent Cvoudra) : cette question un emploi sans que l’employeur de l’emploi et réduit ainsi cette inciter à l’emploi. E nouveau pouvoir des cette crise de légitimité de la repré- est une bonne illustration de l’utili- ait à augmenter le salaire. Si l’on injustice qu’est le « chômage Dès lors tout se tient, en un actionnaires (générale- sentation nationale. sation de la science économique pense que l’obstacle au retour à involontaire ». modèle alternatif à celui de Key- ment des fonds de pen- Il y a bien en France plus dans le débat public, ce qui rejoint l’emploi est un salaire trop faible, La conception de la justice socia- nes : a) le travail salarié n’est Lsion), toujours en quête de qu’ailleurs un déficit de gouvernan- une autre interrogation sur la il revient au même de payer l’em- le était donc chez Keynes insépara- qu’une possibilité offerte à la liber- valeur et de profitabilité, a donné à ce publique. L’exception française manière dont celle-ci doit être ployeur pour qu’il l’augmente ou ble de celle du chômage. Celui-ci té de choix de l’individu, parmi la gouvernance d’entreprise une se distingue par la dérive des dépen- enseignée. de payer le travailleur pour qu’il est « involontaire », non pas au d’autres telles que le loisir (chôma- image parfois très négative, notam- ses publiques et par l’impossible Pour résumer une opinion domi- l’accepte (ce qui constitue alors un sens où, individuellement, le chô- ge, retraite), la création d’entrepri- ment lorsque la valeur des actions réforme de l’Etat et des règles de nante : 1) le débat public est trop « gain d’opportunité » pour l’em- meur subit son sort, mais en ce se ou l’investissement en capital augmentait après l’annonce de fonctionnement des administra- souvent englué dans des positions ployeur). que, globalement, le caractère asy- humain (éducation, formation) ; réductions d’effectifs. Michelin et tions. La bonne gouvernance idéologiquement paresseuses («le Cette dimension disparaîtrait- métrique de la relation salariale b) le niveau de l’emploi dépend Danone témoignent de cette dérive devrait commencer par la transpa- crédit d’impôt est de droite ») ; 2) la elle si l’impôt négatif était versé à prive les travailleurs de toute autant des comportements des tra- engendrée par des exigences finan- rence de l’information pour le science économique fournit des tous, qu’ils soient ou non salariés ? influence significative sur le vailleurs sur le marché du travail cières excessives sur le long terme citoyen, à qui l’on ne diffuse guère arguments techniques qui permet- En apparence oui. Mais il demeure- niveau de l’emploi, et donc sur que de ceux des entreprises ; ainsi imposées par un quarteron de socié- les rapports récents, comme celui tent de clarifier et de dépassionner rait un élément du calcul économi- celui du chômage. Là est le point la baisse du chômage peut-elle tés d’audit. Mais il faudrait aussi fai- d’Henri Guillaume pour l’inspec- le débat (« le crédit d’impôt est un être obtenue par des réformes re le bilan de ce qu’a coûté, et coûte tion générale des finances. Ce rap- mécanisme favorable à l’emploi et à structurelles accroissant l’incita- encore, au citoyen-contribuable port montre que la plupart de nos la justice sociale) ; 3) c’est cette boî- Pas de chance pour les chômeurs tion au travail ; c) la politique (actionnaire involontaire), la mau- voisins développés ont réussi dans te à outils qu’il s’agit d’enseigner macro-économique est impuissan- vaise gouvernance des banques les années 1990 à réduire de plu- (« et il faut bien des mathématiques et les pauvres : à peine élevés te et même perverse pour l’em- nationalisées comme le Crédit lyon- sieurs points la part des dépenses pour cela »). ploi, car elle suscite des réactions nais (140 milliards de francs), d’en- publiques dans le PIB en libérant Comme on aimerait que cela fût à la dignité d’agent économique rationnel, individuelles qui la contrecarrent treprises publiques comme les Char- l’initiative et la responsabilité avec aussi simple ! et laissent inchangé le « taux de bonnages de France (330 milliards des contrôles a posteriori, et en met- Daniel Cohen souligne à juste ils tombent dans des trappes chômage naturel » ; la politique de francs), sans oublier la SNCF, la tant en place des indicateurs de qua- titre (Le Monde du 6 février) la monétaire doit donc se cantonner RATP et les autres ! lité et de performance des services confusion qui règne sur l’impôt sous le regard de doctes entomologistes à l’objectif de stabilité des prix Il y a un lien étroit entre l’efficaci- publics. négatif : au plan de l’économie (monétarisme) ; d) en matière de té de la direction d’une organisa- Le concept de gouvernance cons- théorique, plusieurs courants par et de praticiens intéressés justice sociale, il revient à l’Etat de tion et la qualité de la gouvernance, titue aussi un énorme progrès pour ailleurs antagoniques le défen- réaliser un compromis entre la c’est-à-dire des règles de contrôle le citoyen-actionnaire, jusqu’ici dés- dent ; au plan de l’économie appli- fourniture d’un « filet de sécurité » de cette direction. C’est le cas dans armé face à la technostructure. Le quée, cette question est allégre- que de chacun et, sortie par la por- important : les agents économi- et la définition de règles garantis- une entreprise : lorsque la direction citoyen-électeur est aussi en droit ment mélangée en France à celles te, la relation avec l’incitation au ques qu’il s’agit d’inciter à l’emploi sant la flexibilité du marché du tra- échappe au contrôle des actionnai- de réclamer des pouvoirs compara- de la revalorisation du SMIC ou de travail rentre par la fenêtre. Pour étaient pour Keynes les vail, en dehors de tout effet sur le res, il y a peu de chances qu’elle ser- bles dans ses relations avec l’Etat, l’encouragement à l’emploi. le voir, il faut ici remonter à la employeurs, car c’est de leur com- niveau de la demande globale. ve correctement leurs intérêts. les administrations et les instances Il y a deux façons de sortir de cet- théorie où, qu’on le veuille ou portement que dépend fondamen- A l’arrivée, que trouve-t-on ? C’est la même chose dans la socié- électives. te confusion. L’une est de prendre non, on bute sur Milton Friedman. talement la persistance du Une autre relation entre les té : c’est parce que le système «de Parmi les mesures susceptibles l’impôt négatif pour ce en quoi il L’impôt négatif a bien sa place chômage. conceptions du chômage et de la gouvernement » est mal contrôlé d’améliorer la gouvernance publi- rassemble : un outil de justice dans son modèle économique et En grande majorité, les écono- justice sociale. Le chômage invo- qu’il est peu efficace. Ainsi, la que, relevons pour les syndicats, sociale. On doit alors seulement se social, en ce qu’il est lié à sa mistes ont adhéré à ce consensus lontaire a disparu, pour laisser la défiance de l’opinion publique à comme pour les partis : l’affichage demander si cet outil est ou non conception du chômage : on ne keynésien jusqu’au début des place aux trappes à inactivité. l’égard de la classe politique est des listes d’adhérents, les modes de techniquement efficace. peut, comme y invitait Michel années 1970. Le tour de force de Dans l’étude de la répartition des entretenue par le sentiment désignation des candidats, la trans- Une autre façon est de chercher Rocard (Le Monde du 12 janvier) y Milton Friedman a consisté à met- revenus, la relation inverse entre d’irresponsabilité et d’inefficacité parence des modes de finance- la cohérence intellectuelle derrière « prendre le meilleur » (l’impôt tre au centre de la théorie du chô- les salaires et les profits se dissout que donne celle-ci. La solution à cet- ment. la confusion : y a-t-il une raison négatif) tout en continuant à mage le comportement du tra- dans l’analyse sophistiquée des te crise de gouvernabilité passe par pour que Milton Friedman ait théo- contester « le pire » (le monétaris- vailleur individuel. Comme pour trappes à pauvreté. Pas de chance une meilleure gouvernance. risé cet outil, et pour que des me). Et la banalisation de cet outil danser le tango, il faut deux parte- pour les chômeurs et les pauvres : L’expression de gouvernance Il y a bien en France, experts gouvernementaux l’aient est un signe (parmi d’autres) de naires au contrat de travail. En à peine élevés à la dignité d’agent vient de corporate governance , tra- transformé en prime pour l’abandon d’un autre modèle éco- bon agent économique rationnel, économique rationnel, ils tombent duite généralement par « gouverne- plus qu’ailleurs, l’emploi ? nomique et social, qu’on appelle- le travailleur préfère le loisir à l’ef- dans des trappes sous le regard de ment de l’entreprise ». Transposée Celle-ci ira à ceux qui ont un ra, pour faire vite, le modèle de fort ; si la différence entre le reve- doctes entomologistes et de prati- à la société civile et politique, la gou- un déficit emploi, pourvu qu’ils soient payés Keynes. nu du travail et le revenu d’assis- ciens intéressés. Mais, dira-t-on, vernance devrait signifier « gouver- au SMIC ou un peu plus. C’est Ce dernier reposait sur quatre tance est trop faible pour l’inciter tout cela relève du discours sur nement du gouvernement », mais est de gouvernance donc à proprement parler une pri- idées simples : a) dans une écono- à travailler, il choisit le chômage. l’économie. Dans le monde réel, souvent comprise au sens de « gou- me à l’emploi et non aux pauvres. mie fondée sur le travail, la premiè- Cet argument était banal du les exigences de l’action imposent vernabilité », c’est-à-dire de capaci- publique L’argument est connu : il s’agit re injustice sociale est la privation temps de Keynes, et il en avait fait de faire avec ce qu’on a. Il y a une té des gouvernements à faire évo- d’éviter que l’augmentation du d’emploi ; b) dans une économie justice en séparant dans son analy- éternité, Keynes soutenait qu’un luer les systèmes socio-économi- revenu d’assistance ne décourage salariale, le niveau d’emploi est se la détermination du salaire peu de théorie nous éloigne de la ques dans un sens souhaité. Les cotisations des adhérents ne la recherche d’un emploi, enfer- déterminé non par un processus (résultant de la négociation socia- réalité et beaucoup de théorie Pour éviter la confusion entre des représentent que le quart des res- mant ceux qui le touchent dans ce de négociation (qui peut au mieux le) et celle de l’emploi (résultant nous en rapproche. A condition, concepts liés mais distincts, il est sources des syndicats, et seuls 10 % que les experts appellent joliment influencer les salaires), mais unila- de décisions unilatérales des entre- bien sûr, qu’elle ne soit pas compri- bon de se rappeler que la gouver- des salariés sont syndiqués, princi- des « trappes à inactivité ». téralement par les entreprises ; c) prises). Mais ses héritiers keyné- se et enseignée comme une boîte nance, c’est une relation de pou- palement dans quelques grandes Pourquoi alors avoir écarté une dans une économie de marché, siens qui se sont imprudemment hétéroclite d’outils, fussent-ils voir ; le gouvernement, c’est l’exer- entreprises et dans la fonction publi- hausse du SMIC compensée par l’Etat peut soutenir l’emploi par aventurés sur le terrain de la rela- mathématiques, mais comme une cice opérationnel de ce pouvoir ; la que. Les partis politiques reçoivent des baisses de cotisations sociales une politique active de la deman- tion entre ces variables (la « cour- représentation cohérente du mon- gouvernabilité, c’est la mesure de un financement public proportion- patronales ? Parce que, dit-on de globale, qui incite les entrepri- be de Phillips ») ont été piégés. de, accessible à la critique. l’efficacité de ce pouvoir sur les sys- nel aux suffrages obtenus ; on pour- dans un bel effet de manche, la pri- ses à embaucher ; d) une politique Répercutée et amplifiée par la tèmes concernés. rait utilement transposer aux syndi- me pour l’emploi ne revient pas, de revenu minimum (quelle qu’en « nouvelle économie classique » de Le concept de gouvernance a cats ce mécanisme à condition de elle, à payer les employeurs pour soit la forme) est favorable à la jus- Robert Lucas, l’idée s’est imposée Ghislain Deleplace est pro- d’abord surgi dans les entreprises, revoir le monopole de représentati- augmenter les salaires. Mais dans tice sociale, non en ce qu’elle per- aujourd’hui que le chômage est fesseur de sciences économiques à les actionnaires voulant augmenter vité des syndicats. une logique revendiquée d’incita- met individuellement aux pauvres directement ou indirectement la l’université Paris-VIII. la valeur et la profitabilité de leur Pour améliorer la gouvernance portefeuille. Une telle filiation mer- des élections politiques, on peut cantile ne pouvait convenir aux aussi songer aux mesures concer- milieux intellectuels qui gravitent nant la limitation du cumul des dans les organismes publics natio- mandats, l’interdiction aux fonc- Barrancabermeja, symbole menacé naux et internationaux. Ils se réfè- tionnaires d’être élus plusieurs man- rent plus volontiers à une notion de dats de suite sans démissionner de gouvernance sociale et de démocra- la fonction publique et, en parallè- par Richard Pétris tie participative. le, le développement de systèmes Cette définition « molle » de la d’incitation et de réinsertion des ORTO ALEGRE… Le répondre au durcissement de la Ce sont effectivement des sé que son « aide sera différente gouvernance réduite à un proces- employés du privé qui veulent s’en- nom de la capitale du guérilla, et réciproquement, ou en maux dont souffre la Colombie. du plan Colombie ». Il y a là identi- sus de participation des citoyens ne gager en politique. Rio Grande do Sul, au s’en remettant aux méthodes Mais on peut difficilement refuser té de vues remarquable entre les mène nulle part et est souvent Le concept de gouvernance est Brésil, restera désormais expéditives des groupes paramili- de considérer, en plus, que dans ONG et la société civile, dont dénoncée comme une manipula- aussi de plus en plus évoqué dans P er associé au succès du 1 Forum taires –, il faut défendre le rôle de ce Magdalena Medio, comme nous sommes, et ces autorités tion. Pourtant, la gouvernance dans les instances internationales, au social mondial, qui vient d’y ras- la société civile qui rejette la vio- dans d’autres parties du pays politiques sur la nature du sou- son sens « dur » est une vraie ques- lieu et place de ce que l’on appelait sembler des milliers de « citoyens lence et opte pour une solution d’ailleurs, des populations du sud tien au processus de paix dans ce tion qui ne doit pas être esquivée. naguère la régulation internationa- du monde » venus de cent vingt négociée. paient pour le développement pays qui se construit ; un soutien La gouvernance est d’abord un le. Comme le relevait, il y a une tren- pays affirmer leur refus du néoli- des populations du nord. Il n’est par l’action sociale et économi- ensemble de dispositions pour s’as- taine d’années déjà, le sociologue béralisme et leur volonté d’une pas étonnant, à cet égard, que se que, par la justice et la défense surer que les objectifs poursuivis Daniel Bell : « Les Etats sont devenus mondialisation plus humaine. Le Il faut défendre trouve effectivement au centre du des droits de la personne, davan- par les dirigeants sont légitimes et trop petits pour les grands problèmes nom de Barrancabermeja (Colom- débat actuel sur le fameux plan tage que par la répression et la satisfaits au mieux des ressources et trop grands pour les petits problè- bie) est en grand danger d’être le rôle de la société gouvernemental appelé plan militarisation. affectées. C’est le Parlement qui mes. » Le principe de subsidiarité connu pour une autre réalité. Colombie la question de la dro- Qu’est-ce qui permettra à la devrait normalement assurer la gou- qui consiste à traiter au niveau local Dans la région particulièrement civile qui, gue qui est venue aggraver le con- population du Magdalena Medio vernance de l’exécutif mais, face à tous les problèmes qui peuvent stratégique du Magdalena Medio, flit interne. Et comment nier la d’échapper à la loi du fusil et, en la crise financière et d’efficacité de l’être et au niveau global seulement cette ville est depuis plusieurs en Colombie, complexité de cette chaîne – de la même temps, au forum de Porto l’Etat, il n’est pas en mesure d’exer- ceux qui ne peuvent être résolus années le siège d’une expérience culture au négoce et au blanchi- Alegre de ne pas rester sans lende- cer le pouvoir de contrôle et d’éva- autrement est la voie à suivre. originale faisant le choix d’une rejette la violence ment des narcodollars – qui fait main ? Eh bien c’est, précisément, luation des recettes et des dépenses Hélas, il manque, pour les problè- société fondée sur la participa- de la recherche de solution un pro- une volonté affichée de se coor- publiques. Le Parlement est devenu mes globaux issus de la mondialisa- tion et la démocratie, à partir et opte blème de coresponsabilité interna- donner et d’agir conjointement impotent, en raison certes de la tion, des règles de gouvernance d’un nouveau modèle de dévelop- tionale ? afin qu’une nouvelle réalité démo- Constitution, mais surtout de la cri- démocratiques et efficaces « de pement économique, social, politi- pour une solution Dans ce contexte de mondialisa- cratique puisse se créer. se de légitimité du monde politique gouvernement des gouverne- que, solidaire et juste. Ce projet tion, mais néanmoins de choix engendrée par les affaires et le fonc- ments », qui permettraient d’assu- vise la paix par le droit à la justice négociée stratégiques qui peuvent diverger tionnement des partis. La moindre rer une meilleure gouvernabilité et à la vérité. entre l’Europe et les Etats-Unis, Richard Pétris est directeur de participation électorale et le vieillis- des questions globales comme Mais le Magdalena Medio est l’Union européenne a déjà préci- l’Ecole de la paix à Grenoble. sement des militants témoignent de l’énergie, l’environnement… aussi le terrain d’affrontement de A la face du monde, la situation Le chantier de la gouvernance la guérilla et des paramilitaires. de Barrancabermeja et cette mondiale en est encore au stade Les paramilitaires ont décidé de actualité colombienne renvoient AU COURRIER DU « MONDE » une telle stupéfaction. Le droit le pousser (de force) dans la vie un des idées et des projets sources de « nettoyer » la ville de Barranca- l’image de son désordre. Les civils plus élémentaire et le plus sacré être humain non désiré, non conférences. Ne désespérons pas : bermeja et procèdent à des assas- massivement victimes de conflits, LE DROIT – sans lequel il n’en est aucun attendu, et à qui on ne peut s’en- c’est le rêve d’aujourd’hui qui fécon- sinats « sélectifs » quotidiens. La internes pour la plupart, n’étaient- DE NE PAS NAÎTRE autre –, c’est, pour l’être humain, gager, autant qu’il est humaine- dera la réalité de demain ! En atten- guérilla élimine, par représailles, ils pas la toile de fond du Sommet « Mais comment la personne le droit de ne pas naître s’il n’est ment possible, à offrir les condi- dant, les voies de la gouvernance ceux qu’elle soupçonne d’être des du Millénaire, aux Nations unies, pourrait-elle posséder le moindre pas désiré, attendu, aimé d’a- tions d’une vie heureuse. publique nationale sont ouvertes. Il paramilitaires ou leurs soutiens. à New York, l’automne dernier ? droit à l’égard d’un phénomène vance par un couple qui s’engage C’est à cette seule lumière que est temps de traiter le citoyen au Au moment où dans l’ensemble On y a beaucoup insisté aussi sur – sa génération – qui échappe tota- à l’embarquer (malgré lui) dans se pose le problème de l’avorte- moins aussi bien que l’actionnaire ! du pays se manifeste la tentation les causes profondes des conflits, lement à sa volonté ? », écrit Lau- une vie où, autant qu’il est ment (et non, comme on le fait, d’en finir par une radicalisation et et notamment sur le rôle que rent Aynes dans un point de vue humainement possible, lui avec la seule référence du « droit une polarisation aux extrêmes – jouent les trafics de drogues et intitulé « Malheur et préjudice » seront offertes les chances d’être de la femme sur son corps »). (…) Michel Godet est professeur au en dotant l’armée des moyens d’armes ainsi que l’exploitation (Le Monde du 31 janvier). Jamais heureux. François Charles Conservatoire national des arts et d’une plus grande efficacité pour des ressources naturelles. une phrase ne m’a plongé dans Le pire des crimes, c’est de Paris métiers. 14 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 HORIZONS-ANALYSES 0 123 La décomposition contagieuse de l’Equateur 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F L’ÉQUATEUR est devenu l’exemple le plus che, les manifestants indiens ont montré leur contraintes qui pèsent également sur eux Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 achevé de la décomposition économique et force et se sont imposés, alors qu’ils représen- deviennent insupportables. Les ingrédients Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). Internet : http: // www.lemonde.fr politique sur le continent américain, plus en- tent plus d’un tiers des 12,5 millions d’habi- explosifs réunis par l’Equateur se retrouvent çà core qu’Haïti, le pays le plus infortuné, qui ne tants du pays, comme un interlocuteur incon- et là chez ses voisins. Combien de temps la ÉDITORIAL dispose pas, lui, des potentialités du petit pays tournable de la vie politique équatorienne. démocratie, ou ce qui en tient lieu en Equateur andin. L’Equateur est d’autant plus em- et ailleurs, va résister dans ces conditions ? blématique qu’il n’est en rien un pays pauvre : LA GUERRE CONTRE LA SOCIÉTÉ CIVILE En Colombie, la guerre contre la société civi- doté d’une situation géographique exception- L’année 2000 n’a pas permis à l’Equateur de le, que livrent sur fond de trafic de drogue les Corse : vieilles crispations nelle, sur la côte pacifique, il dispose de nom- sortir de la terrible dépression de l’année 1999. groupes armés d’extrême droite et d’extrême breuses ressources naturelles, de conditions cli- Les remèdes utilisés : prêt international de gauche qui prennent en otage la population, ’ÉPREUVE de force enga- ou tel pays, Italie, Espagne ou matiques excellentes et perçoit une rente pétro- 2 milliards de dollars sur trois ans, dollarisation fait peser le risque d’une extension des violen- gée depuis l’été 2000 au Grande-Bretagne. lière qui, pour la seule année 2000, lui a rappor- de l’économie avec la disparition de la mon- ces dans les pays limitrophes. Dans tous les sujet de la Corse rappel- Dans son rôle de conseiller té près de 2 milliards de dollars. naie nationale (le sucre) n’ont rien réglé. L’infla- pays andins, l’exode des campagnes vers des vil- Lle les tristes épisodes de juridique du gouvernement, le Un an après le coup d’Etat larvé qui a conduit tion de plus de 90 % a encore un peu plus les incapables d’accueillir les flots de popula- l’histoire de la décolonisation en Conseil d’Etat, au sujet duquel il le président Jamil Mahuad démocratiquement réduit le pouvoir d’achat de la population, vic- tion est incessant. L’agitation estudiantine et France. Il y a presque cinquante faut peut-être rappeler qu’il est élu à démissionner, l’Equateur a replongé dans time des hausses de prix décidées dans le cadre syndicale se retrouve dans la plupart d’entre ans, Mendès France était accusé présidé par le premier ministre, les démons d’une agitation protéiforme dont la de l’accord conclu en avril avec le FMI. Plus de eux, comme en Bolivie où, depuis plus de quin- de « brader la République » lors- a attiré l’attention de ce dernier seule certitude est l’inconnu. Les milliers de cinq millions d’Equatoriens vivent toujours ze ans, la stricte application des préceptes de qu’il mettait fin à une guerre en sur trois points : l’enseignement manifestants indiens, réunis dans la capitale dans la plus grande pauvreté, selon la Banque l’économie libérale s’effectue sans que le sort Indochine et en évitait une autre du corse, qui acquerrait selon Quito et dans le reste du pays la semaine pas- mondiale. des populations ne s’améliore. Les régimes les en Tunisie. Après lui, de Gaulle a lui, de fait, un caractère obligatoi- sée, n’ont pas obtenu l’annulation des hausses Système politique proche du délabrement, plus autoritaires, comme celui d’Alberto Fuji- failli payer de sa vie la reconnais- re ; la fiscalité des successions, des prix de l’énergie et des transports publics corruption endémique, le pays a usé cinq prési- mori qui vient de s’effondrer au Pérou, se nour- sance du droit des Algériens à pour laquelle le projet prévoit qu’ils réclamaient. Le président Gustavo dents en cinq années, dont deux ont été desti- rissent tous d’une corruption généralisée. l’autodétermination. Le règle- un régime de transition effective- Noboa, après avoir instauré l’état d’urgence et tués au mépris de la Constitution même du Le Venezuela d’Hugo Chavez ne règle aucun ment de la crise, qui dure depuis ment dérogatoire ; enfin et sur- utilisé la manière forte, a toutefois accepté pays. L’agonie que vit l’Equateur laisse craindre de ses problèmes de pauvreté, de sous-dévelop- vingt-cinq ans en Corse, n’est cer- tout l’expérimentation d’un pou- quelques aménagements, sans qu’aucun des le pire pour le pays lui-même. Mais aussi pour pement, de criminalité. Il ne survit depuis deux tes pas de même nature, puisqu’il voir d’adaptation législatif et problèmes de fond ne soient résolus. En revan- ses voisins, exposés à une contagion, tant les ans que grâce à la remontée des prix du pétrole n’est pas question d’indépendan- d’un pouvoir réglementaire par et s’autoalimente avec une rhétorique néocas- ce dans le projet de loi préparé la collectivité de Corse. Que ces triste et un embrigadement idéologique qui par le gouvernement de Lionel dernières dispositions sortent du font fuir les investisseurs potentiels. En revan- Jospin. Il provoque pourtant, droit commun actuel est une che, son discours séduit de plus en plus et inspi- dans une partie de la société fran- évidence puisqu’elles ont été Correspondance par Guy Billout re des militaires, tel le colonel putschiste équa- çaise – responsables politiques, conçues pour cela ! torien Lucio Gutierrez, impliqué dans le coup hauts fonctionnaires et intellec- Sans attendre que le Conseil d’Etat du 21 janvier 2000. Il partage avec Hugo tuels confondus –, le retour des constitutionnel soit, le cas Chavez « l’idéal bolivarien, le désir d’unir les vieilles crispations et des vieilles échéant, saisi de la loi si elle est peuples d’Amérique » contre toute influence arrogances. Ainsi du vice-prési- votée par le Parlement, Jacques étrangère. dent du Conseil d’Etat étalant Chirac a fait un usage inédit – et son mépris pour la langue corse pour le moins discutable – de MESSIANISME BOLIVARIEN – « Toutes les langues roulent de l’article 9 de la Constitution afin Dans cette même veine, le leader indien équa- l’or », disait pourtant Joubert, de « reporter » l’inscription du torien Antonio Vargas incarne à la fois une l’ami de Chateaubriand – ou d’un projet à l’ordre du jour du révolte légitime et un mode de protestation ancien ministre de l’intérieur conseil des ministres, en accu- inquiétant, puisqu’il ne se reconnaît en rien répétant à satiété que les élus de sant M. Jospin de ne pas respec- dans ce qui fonde les sociétés démocratiques. l’île sont indignes d’exercer les ter le « pacte républicain ». Le Ses propos, lors du coup d’Etat en janvier 2000, pouvoirs que les accords de Mati- premier ministre a raison de selon lesquels son mouvement allait montrer gnon et le projet de loi qui en répondre qu’un projet de loi est « que le peuple peut parvenir au pouvoir sans bul- résulte tendent à leur confier. fait pour être discuté, amendé et letin de vote » révélaient des intentions mena- Comme l’a observé Jack Lang adopté – ou rejeté – par le Parle- çantes. Mais ils résonnent à l’unisson de ceux dans ces colonnes (Le Monde du ment. A l’Assemblée nationale, proférés au cours de l’année écoulée par Hugo 14 février), le débat sur la Corse justement, majorité et opposi- Chavez vilipendant les sociétés démocratiques est surréaliste, au moment où se tion ne font pas bloc, pour ou et assurant que « le néo-libéralisme est le che- construit l’Europe et alors que contre le processus mené en Cor- min de l’enfer », ou encore que l’exemple de toutes les grandes îles de la se. Il y a de part et d’autre des Cuba « est une mer de félicité » pour tous les Méditerranée et de l’Atlantique soutiens et des résistances. Le Vénézuéliens. ont des statuts particuliers, qui plus simple serait que le débat Le messianisme bolivarien d’Hugo Chavez ne mettent pas en cause, au ait lieu là où, en démocratie, il trouve ainsi sa correspondance dans l’émergen- demeurant, leurs liens avec tel doit être mené. Au Parlement. ce de soulèvements populaires, syndicaux, indi- gènes qui n’ont aucun programme et ne repré- sentent d’aucune façon une alternative politi- 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani que crédible ou durable. Ils tirent leur existence Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; de la seule désolation andine. La mise en accu- Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint sation de l’ouverture et la globalisation des éco- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel nomies deviennent alors le monstre à abattre, Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette alors que les causes de la faillite renvoient aux Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment carences de l’organisation politique, sociale et Rédacteurs en chef : Alain Frachon (Éditoriaux et analyses) ; à la faiblesse des institutions en place dans Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; chaque pays. Éric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; L’exemple de la Communauté des nations Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) Rédacteur en chef technique : Eric Azan andines, le bloc commercial le plus ancien d’Amérique latine, montre pourtant qu’au Médiateur : Robert Solé cours des trois dernières décennies l’activité

Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg des pays a été encouragée par la spectaculaire Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; multiplication du commerce à l’intérieur de la partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre zone. Le paradoxe est que la contestation qui

Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président monte dans les pays andins appelle à la ferme- ture des frontières alors qu’une partie de la Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) solution aux problèmes, selon les économistes, réside dans « le renforcement de leurs avantages Le Monde est édité par la SA LE MONDE comparatifs » que seule une intégration régiona- Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, le et mondiale peut favoriser. Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. Alain Abellard

ILYA50 ANS, DANS 0123 « américanisation » de la gauche français. Et la longue période d’ex- socialistes, après en avoir si sou- La fin du rêve française, on les trouve dans le der- pansion qu’ils ont connue, tout au vent chanté les louanges, s’abstien- nier débat à la mode, lancé par long des années 1990, a fortement nent-ils d’ouvrir un débat sur lui le Le jubilé littéraire d’un écrivain-paysan Jean Pisani-Ferry (un proche de renforcé cette attirance. Alors, jour où il entre en difficulté ? On économique M. Strauss-Kahn) sous les applau- maintenant que le modèle, d’un devine la réponse : ce débat-là C’EST LA VIE D’UN SIMPLE qui peut que certains passages aient dissements d’Alain Madelin, au- seul coup, semble atteindre ses pourrait être ravageur, car l’Eu- mérita à Emile Guillaumin sa vieilli. Le vingtième siècle a consa- tour de « l’impôt négatif » et dans limites, n’est-il pas temps de s’in- rope aussi est tombée dans les renommée. L’homme approchait cré le triomphe de la machine, le américain la mesure prise par le gouverne- terroger sur sa pertinence ? Etran- excès de la spéculation. Et cette de la trentaine quand l’œuvre perfectionnement des moyens de ment sous l’appellation trompeuse gement, ce débat-là, plus personne fièvre a touché la France. Il y a parut, au début du siècle. Elle le clas- culture et d’élevage, l’accession des Suite de la première page de « prime à l’emploi ». Quelle est, ne semble aujourd’hui tenté de le d’ailleurs un exemple cruel, pour le sa parmi les écrivains authentiques paysans à une existence plus confor- en effet, la portée de cette disposi- mener. Et pourtant, il ne manque gouvernement, celui des licences de la terre. Elle connut les forts tira- table et mieux équilibrée. Or l’œu- Elle qui, jusqu’à présent, se ratta- tion ? Qu’on l’approuve ou qu’on pas d’intérêt car, au travers des der- téléphoniques de troisième généra- ges, les commentaires élogieux et vre est datée de 1901. N’empêche chait au modèle économique « rhé- la discute, elle marque un bascu- niers événements, on devine que tion (UMTS). Pour Bercy, ce devait les traductions nombreuses. que La Vie d’un simple reste un nan », elle a versé, au fil des ans, lement dans le « pacte » écono- la mécanique qui a nourri, pen- être magique : d’un coup d’un seul, Emile Guillaumin contait la vie beau livre. vers un capitalisme plus anglo- mique et social français : pour la dant près de neuf ans, l’expansion grâce au « jackpot » de l’économie- du métayer. Mais à travers l’histoi- Les Mémoires du vieux métayer saxon – un « capitalisme patrimo- première fois, il est admis que américaine est aussi celle qui est à casino, le ministère des finances re d’un métayer bourbonnais il ont été le prétexte. Mais le langage nial », dit Alain Minc. Les unes l’amélioration des bas salaires ne l’origine de son ralentissement. espérait empocher 130 milliards de donnait à son récit la valeur d’un rudimentaire de Tiennon s’est chan- après les autres, les grandes entre- relève pas de la responsabilité des francs en distribuant quatre licen- document. C’est l’acteur essentiel gé en un français correct, nuancé prises se sont ainsi converties aux entreprises – avec le SMIC, pour LA GUEULE DE BOIS ces, et régler du même coup une du drame qui nous est présenté de la syntaxe paysanne, qui en pro- commandements du « gouve- l’Etat, comme moyen de pres- On sait en effet quels ont été les partie de l’inextricable dossier des dans sa vérité et sa sensibilité tège l’aspect pittoresque. Les mots rnement d’entreprise » et de la sion –, mais de la solidarité natio- ingrédients de l’expansion améri- retraites. Las ! la bulle spéculative, rocailleuse, au milieu de ses interlo- sonnent vrais, nets et précis. Ils share holder value – entendez : du nale, par le truchement de l’impôt. caine. Si le dynamisme de la nou- dans l’intervalle, a crevé, et le gou- cuteurs quotidiens que sont les nous restituent l’âme paysanne profit pour l’actionnaire – jusqu’à Cette pression du modèle anglo- velle économie a progressivement vernement s’est retrouvé Gros- plantes et les bêtes, et qui vient dans sa sincérité et sa réalité. Et là des groupes comme Danone, saxon est tellement spectaculaire fait sentir ses effets, l’alchimie du Jean comme devant. Avec deux retracer pour nous sa longue carriè- l’ouvrage reste actuel, vigoureux et qui se présentait auparavant com- que d’autres spécificités françai- « miracle » américain, construit licences invendues sur les bras. re de remueur de terre. dru, à la dimension de la peine des me le symbole de « l’entreprise ses, on le devine, vont prochaine- autour d’une formidable moderni- Dans le même registre, on pourrait J’ai voulu relire le livre. Dans la hommes. citoyenne ». ment voler en éclats. Alors que les sation des entreprises, doit aussi également parler des déconvenues mesure où il dépeint la situation Et la gauche, elle-même, a été socialistes, et M. Jospin le premier, beaucoup à un processus beau- boursières d’Orange. matérielle d’une classe à un René Palmiery contaminée par ce virus. Elle qui ont défendu, jusqu’en 1997, les coup moins vertueux, reposant sur On observera que la Bourse n’a moment précis de l’Histoire, il se (15 février 1951.) refusait absolument de baisser l’im- services publics, ignore-t-on que un endettement massif des ména- pas – ou pas encore – dans la vie pôt sur le revenu, au motif qu’il Bercy prépare, pour l’après-munici- ges, une envolée déraisonnable économique française le rôle que s’agissait d’un prélèvement au fon- pales, l’ouverture du capital d’EDF des cours de Bourse et des déficits joue Wall Street aux Etats-Unis. Et 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS dement de la République, s’y est et de GDF ? Et l’on pourrait pour- extérieurs considérables. Et puis que les déconvenues françaises finalement résolue, en 2001, au pré- suivre ainsi à perte de vue : dans cette même dynamique s’est inver- sont donc, par la force des choses, Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr texte que la mesure récompense son souci de mimétisme à l’égard sée : le krach des valeurs technolo- moins spectaculaires. Il n’empê- l’initiative et l’effort. Elle qui du modèle américain, la France a giques peut faire craindre aujour- che. A ne parler que de « trou Télématique : 3615 code LEMONDE Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) vouait aux gémonies les stock- été, en favorisant notamment l’ex- d’hui un effet d’appauvrissement. d’air », la gauche ferait preuve ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) options, sulfureux symboles du pansion du travail à temps partiel, Après l’ivresse de la spéculation, d’une étrange myopie. Car, avec capitalisme nord-américain, elle jusqu’à copier le triste exemple des c’est donc, d’un seul coup, la les difficultés américaines, c’est Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 s’y est ralliée et a finalement amé- working poors. gueule de bois. Le retour à l’écono- aussi un peu de son rêve qui prend Index du Monde : 01-42-17-29-89. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 nagé pour eux un régime fiscal Bref, au fil des ans, les Etats- mie réelle. fin. Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 avantageux. Unis sont devenus une référence Or discute-t-on en France des ris- Faut-il d’autres preuves de cette permanente de tous les débats ques de ce système ? Pourquoi les Laurent Mauduit 15 ENTREPRISES LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001

TRANSPORT AÉRIEN Un credi 14 février. b L’ANCIEN PATRON très précis : démembrer le groupe, du groupe aérien, s’inquiète de l’évo- b LES PAYS-BAS, dont le droit des conseil de surveillance extraordi- d’AOM et d’Air Liberté, Marc Rochet, qui compte 7 000 salariés, et le ven- lution du dossier. Alors qu’il croise le sociétés est très souple, accueillent naire d’AOM-Air Liberté-AIr Littoral, devait prendre la direction des deux dre par appartements. b ERNEST- fer avec le gouvernement sur de de nombreuses sociétés européen- second groupe aérien français derriè- sociétés. Son mandat, selon nos ANTOINE SEILLIÈRE, président du nombreux sujets, la déconfiture de nes. Le patron des patrons français y re Air France, devait avoir lieu mer- informations, pourrait être court et Medef et aussi premier actionnaire la compagnie pourrait l’embarrasser. a, lui aussi, logé certaines activités. Vers un démembrement d’AOM-Air Liberté-Air Littoral Le conseil de surveillance du second groupe aérien français devait nommer, mercredi, un nouveau président, Marc Rochet. Ses deux actionnaires, Swissair et Ernest-Antoine Seillière, devraient lui confier la mission de vendre l’ensemble par appartements

LE « DEUXIÈME pôle aérien La suprématie d'Air France port aérien, en vue de permettre à français » est mort avant même un groupe helvétique de prendre CHIFFRE D'AFFAIRES NOMBRE DE PASSAGERS NOMBRE D'AVIONS d’avoir pu prendre son envol. PARTS DE MARCHÉ une participation majoritaire dans Les syndicats Selon nos informations, Marc en milliards de francs en millions une compagnie aérienne commu- Rochet, actuellement consultant AOM + nautaire. Une fois cet accord rati- 39,8 en appellent d’Aérogestion mais surtout ancien AIR LITTORAL AIR LIBERTÉ fié, il était prévu que Taitbout Anti- 223 patron successif d’AOM et d’Air 67,7 bes BV puisse sortir de cette opéra- à Jean-Claude Gayssot Liberté, devrait bientôt prendre la tion par le haut, sous forme d’une direction de l’ensemble constitué 17 % participation en actions dans la L’intersyndicale des compa- par le rapprochement de ces deux 14 % maison mère SAirGroup. gnies AOM, Air Liberté et Air Lit- compagnies et d’Air Littoral, sous 90 L’échec de Swissair en France toral a tiré une nouvelle fois, en l’égide de SAirGroup (Swissair). 10 illustre celui de la libéralisation du début de semaine, le signal Une réunion extraordinaire du con- 69 % transport aérien français, qui s’est d’alarme. Dans un communi- 10,1 seil de surveillance devait se tenir, soldée par une guerre des tarifs et qué, elle condamne « l’irrespon- mercredi 14 février à 16 heures, 2e PÔLE* AIR FRANCE 2e PÔLE* AIR FRANCE 2e PÔLE* AIR FRANCE des fréquences, poussant nombre sabilité des dirigeants du SAir- pour procéder au remplacement AIR FRANCE de compagnies au dépôt de bilan. Group et de Marine Wendel qui, Exercice 1999-2000 du président du directoire, Paul Un redécoupage du deuxième pôle depuis qu’ils ont pris des partici- * AOM-Air Liberté-Air Littoral Sources : Compagnies concernées Reutlinger, démissionnaire le français entre vols domestiques, pations importantes dans ces 3 février. Le deuxième pôle aérien français aura du mal à réaliser l'un de ses principaux objectifs de départ : AOM, long-courriers, et régionaux, peut, sociétés, n’ont cessé de les déstruc- L’arrivée de M. Rochet précipite- Air Liberté et Air Littoral voulaient détenir 40 % du marché national face au géant Air France. sur certaines lignes et certains turer, de les démanteler ». ra vraisemblablement le départ créneaux de décollage et d’atterris- « Aujourd’hui, tout fonctionne d’Alexandre Couvelaire de la prési- d’économie, l’idée d’une nouvelle au côté du SAirGroup, claironnait Airlines, en passant par les compa- sage à Orly, intéresser des compa- de travers, juge, dans un commu- dence du conseil de surveillance. marque et de nouvelles couleurs que « la complémentarité des cré- gnies polonaise LOT et portugaise gnies comme Corsair ou Regional niqué, l’intersyndicale, qui s’est M. Rochet serait actuellement en était abandonnée, au profit de neaux, des réseaux, et des flottes TAP. Une politique d’expansion Airlines. réunie lundi soir 12 février. Les train de négocier les clauses de… sa l’adoption d’une dénomination uni- d’AOM, d’Air Liberté et d’Air Littoral qui lui aurait coûté 5 milliards de Mais le grand gagnant de cet salariés sont particulièrement future sortie avec le groupe suisse. que, Air Liberté, pour le pôle fran- devrait favoriser l’émergence de la francs suisses (3,3 milliards « immense gâchis », pour repren- inquiets, et la politique commer- Car, d’ores et déjà, il sait que cette çais. Le fait que la compagnie mont- deuxième compagnie française de d’euros). Elle a aussi coûté leur pla- dre les mots d’un syndicaliste, est ciale n’existe plus. » mission devrait être brève. Il n’est pelliéraine Air Littoral continue, transport aérien ». ce à Philippe Bruggisser, directeur d’ores et déjà connu : c’est Air Fran- Pour les syndicats SNPL, plus temps de remettre le pôle « pour l’instant », à opérer sous son général du SAirGroup et président ce. La compagnie nationale était UNAC-CGC, SNPNAC, SNPNC, aérien privé en état de marche, nom et sous ses couleurs, « afin de AIR FRANCE, LE GRAND GAGNANT de Swissair, qui a quitté ses fonc- censée trembler face à l’émergence SPAC, SNOMAC, SNMSAC, CGT, mais plutôt de procéder à une ven- maintenir sa spécificité régionale », Ce deuxième pôle est la véritable tions le 23 janvier, et à Jeffrey Katz, d’un concurrent « privé ». Elle doit FO, CFDT et CFTC, « le SAir- te par appartements. dit-on officiellement, est un signe Arlésienne du transport aérien fran- directeur général de Swissair, au aujourd’hui se frotter les mains, Group est responsable de la situa- L’annonce, lundi 5 février, d’un de plus d’un prochain démantèle- çais. Après quinze années de tenta- début de l’été 2000. n’ayant plus sur le territoire natio- tion actuelle et doit en assumer les plan de réduction drastique des ment de l’ensemble. tives infructueuses menées par plu- La démission de M. Reutlinger nal que… la SNCF comme véritable conséquences, en présentant une coûts pouvait déjà être interprétée Exit, donc, l’idée longtemps sieurs opérateurs – dont le presti- de la présidence d’AOM-Air Liberté rivale. Il y a une semaine, Jean- solution acceptable tant sur le comme le premier signe d’une sen- caressée par M. Couvelaire de gieux British Airways —, l’alliance n’est probablement pas ns rapport Cyril Spinetta, questionné sur un plan social qu’économique ». sible réduction de voilure. Ce jour- créer un véritable concurrent privé AOM-Air Liberté-Air Littoral imagi- avec la situation catastrophique de éventuel intérêt pour tout ou par- Les syndicats, dans leur là, Swissair a déclaré qu’il renon- face à la compagnie nationale Air née par SAirGroup en est l’ultime Sabena, qu’il présidait auparavant. tie du second pôle, a rappelé que communiqué, « souhaitent égale- çait à introduire en France les France. Un rêve qu’il était parvenu avatar. Il pourrait bien entraîner ce Le scénario initial imaginé par les toute intervention d’Air France ment que le ministre des trans- avions de la famille Airbus A 319 et à faire partager à son vieil ami dernier dans sa chute. Le groupe équipes de Marine-Wendel et de dans le dossier AOM serait inenvi- ports [Jean-Claude Gayssot] assu- qu’il allait, en outre, viser «le Ernest-Antoine Seillière. Le 5 mai suisse est aujourd’hui contraint de Swissair n’est plus aujourd’hui d’ac- sageable, pour d’évidents problè- me son rôle de garant de la sécuri- retour à l’équilibre sur trois secteurs : 2000, un communiqué de Taitbout revoir l’ensemble des participa- tualité. D’abord, rien ne pouvait se mes de position dominante. té dans le transport aérien et de la le réseau, la structure et le commer- Antibes BV, filiale de Marine-Wen- tions et engagements pris dans tou- faire sans un accord entre l’Union pérennité des 7 000 emplois du cial ». Parallèlement, par souci del et co-actionnaire de l’ensemble te l’Europe, de la Sabena à Turkish européenne et la Suisse sur le trans- François Bostnavaron groupe ». Les tours de passe-passe de l’actionnaire Ernest-Antoine Seillière Des nombreux avantages EN GUERRE PERPÉTUELLE contre le gouver- Air Liberté. Notre investissement a été juste un n’a pas été suivie non plus par Groupe Alpha. nement, lui reprochant de piloter l’économie du placement financier », a déclaré au Monde « Elle a été souscrite par un tiers », explique-t-on à domicilier une société aux Pays-Bas pays en dépit du bon sens, le président du M. Seillière. chez Marine-Wendel. Le groupe refuse de révé- Medef, Ernest-Antoine Seillière, n’avait sûre- Jusqu’alors, ce dernier, PDG de Marine-Wen- ler le nom de ce nouvel investisseur qui a appor- MAIS pourquoi donc Ernest- entreprises ne sont pas tenues de ment pas envie d’être pris en défaut dans la ges- del, avait toujours avalisé qu’il était le premier té, seul, les 950 millions de francs, correspon- Antoine Sellière a-t-il choisi de donner un objet social, ni de tion de ses affaires personnelles. C’est pourtant actionnaire d’AOM-Air Liberté, avec 50,01 % du dant à la quote-part de Marine-Wendel et d’Al- domicilier aux Pays-Bas plusieurs publier leurs comptes (pour les la mésaventure désagréable qui risque de lui arri- capital. Désormais, il conteste les chiffres. pha. Celui-ci a rejoint la structure de Taitbout sociétés qu’il contrôle, dont Tait- sociétés non cotées). La descrip- ver avec le dossier AOM-Air Liberté. « Nous ne sommes actionnaires qu’à hauteur de Antibes BV, qui garde ainsi le contrôle de bout Antibes, qui porte sa participa- tion de l’actionnariat est sommai- Le patron des patrons français, qui a compris 25 % dans AOM-Air Liberté, à travers Marine- 50,01 % du capital AOM-Air Liberté. tion dans AOM-Air Liberté ? Il y a re, un nom souvent suffit. De hol- le danger, semble tenté de mettre toute la distan- Wendel. Groupe Alpha [l’autre partenaire de Tait- Une autre étrangeté marque cette opération. longtemps que les groupes fran- ding en holding, on découvre sou- ce possible entre lui et le groupe aérien. Partenai- bout Antibes], ce n’est pas nous », affirme-t-il. Bien que Marine-Wendel et Groupe Alpha çais, comme Aventis, Pinault-Prin- vent, au sommet des cascades re financier de SAirGroup, il a été la caution fran- Figurant dans les derniers rapports annuels de n’aient pas suivi l’augmentation de capital de la temps-Redoute (PPR), ou encore financières, une fondation perdue çaise dans la reprise de la compagnie. L’échec Marine-Wendel comme une émanation du grou- compagnie aérienne, ils n’ont pas vu leur parti- Alcatel, ont découvert les cieux clé- dans les îles Vierges ou les Antilles annoncé du deuxième pôle aérien français ris- pe, Groupe Alpha est, selon un porte-parole de cipation diluée. « Une autre série d’actions nou- ments néerlandais. Même des néerlandaises… que de rejaillir sur lui. Comme actionnaire, les M. Seillière, une structure de capital-risque, velles a été souscrite par Marine-Wendel dans un sociétés dans lesquelles l’Etat joue Cette opacité offre bien des conséquences de la débâcle du groupe aérien, accueillant, au travers de six fonds, des multi- compte courant existant. Cela a permis à Marine- encore un rôle d’actionnaire ne avantages. La responsabilité des dont les pertes sont estimées à 3 milliards de ples investisseurs, et Marine-Wendel n’est pré- Wendel et à Groupe Alpha de maintenir leur dédaignent pas d’utiliser les possi- actionnaires peut rarement être francs, peuvent être lourdes. Comme représen- sent que dans l’un d’entre eux. niveau de participation », tente-t-on d’expliquer bilités offertes par la législation de engagée. Les OPA sont impratica- tant patronal, son engagement dans une société dans le groupe de M. Seillière. Ni le nom de la ce pays. Le constructeur aérospa- bles, la Bourse d’Amsterdam comptant 7 000 salariés risque de faire du bruit. NI APPORT… NI DILUTION… société émettrice ni le montant ne sont préci- tial européen EADS a installé sa n’obligeant pas un actionnaire à Dès son entrée dans le capital d’AOM-Air Cette brutale diminution de la participation sés. holding de tête à Amsterdam, offi- faire une offre aux minoritaires, Liberté, en février 1999, M. Seillière avait pris du groupe de M. Seillière dans AOM-Air Liberté Selon Marine-Wendel, cet apport lui a permis ciellement pour des raisons de lorsqu’il a pris le contrôle d’une des précautions. D’emblée, il s’était présenté s’accompagne d’une violente contestation des de conserver 25 % du capital d’AOM-Air Liberté « neutralité » entre ses deux grands société. comme l’associé financier de SAirGroup, lui engagements contractés par Marine-Wendel. et le groupe Alpha 24,9 %. Comme leur structu- actionnaires français et allemand. C’est ce qui s’est produit dans abandonnant la direction opérationnelle. Son « Depuis quand un actionnaire est-il responsable re commune, Taitbout Antibes BV, détient tou- Les Pays-Bas prônent un capita- l’affaire Gucci (domicilié aux Pays- investissement, réalisé par le biais de Marine- des pertes des sociétés qu’il possède ? », feint de jours 50,01 % de la compagnie, la part du grou- lisme aux antipodes des méthodes Bas depuis son entrée en Bourse Wendel, la holding de tête de CGIP, et de Grou- s’étonner la holding. M. Seillière précise : pe « tiers » est ramenée à 0,11 % pour 950 mil- anglo-saxonnes. Les obligations en 1995), dont le groupe PPR a pe Alpha, société de gestion de fonds, a été logé « Notre engagement financier a été de 46 mil- lions de francs. Le groupe de M. Seillière ne fiscales, juridiques et boursières y pris en 1999 42 % du capital, au dans une holding néerlandaise, Taitbout Anti- lions d’euros [300 millions de francs]. Nous dément ni ne confirme le calcul. Sur cette base, sont réduites. Le taux de l’impôt nez et à la barbe du groupe bes BV. Ce dispositif permet d’élever des coupe- n’irons pas plus loin. » « D’ailleurs, nous n’avons AOM-Air Liberté vaudrait environ 865 milliards sur les sociétés est d’à peine 15 %, LVMH, qui croyait avoir verrouillé feu entre les actionnaires et la société contrôlée. pas participé à l’augmentation de capital en de francs. Pour le généreux donateur, l’investis- contre 33 % ou 40 % dans les sa minorité de blocage et qui se Alors que les rumeurs de déconfiture se multi- décembre 2000 », révèle-t-il pour la première sement dans la compagnie aérienne relève du autres pays européens. Les stock- retrouve aujourd’hui « collé » plient, ce système ne semble plus suffisant. fois. placement à long terme, voire de l’acte de foi. options ne sont soumises à aucune avec moins de 20 % de Gucci. « C’est une opération étrange que celle de nous Cette recapitalisation de 1,9 milliard de taxation. Le droit néerlandais des donner une responsabilité dans le dossier AOM- francs, nécessaire pour renflouer la compagnie, Martine Orange sociétés est quasi inexistant. Les M. O. Le plan de la « dernière chance » pour Air Afrique DAKAR nistrateur avait annoncé une mise qui avait déjà doublé avec la déva- ils ne sont pas purement et simple- que en vue de sa privatisation. Tel seul candidat en lice, la situation correspondance au chômage technique, pour une luation du franc CFA en 1996. ment annulés, sans que les passa- est le schéma qu’ont retenu les pourrait évoluer. « Nous espérons La direction de la compagnie Air période de deux mois, de près de Résultat, la compagnie aérienne gers en soient informés à l’avance. actionnaires et la Banque mondia- que, dans six ou huit mois, nous Afrique a indiqué, mardi 13 février, 1 000 employés, une mesure quali- affiche un endettement de 160 mil- Ce qui vaut à Air Afrique le sur- le, laquelle finance l’assistance aurons plusieurs candidats », a que la mesure de mise au chômage fiée d’« illégale et illégitime » par les liards de francs CFA (1,6 milliard nom d’« Air peut-être »… technique au processus de restruc- déclaré le ministre sénégalais des technique qu’elle a décidée allait syndicats. Le nombre de salariés de francs français) tout en enregis- L’entreprise n’en est pas à son turation et de privatisation. transports, qui assure jusqu’à la toucher 2 000 des 4 126 employés concernés a malgré tout été élargi. trant une perte d’exploitation men- premier plan de sauvetage, mais Créée en 1961 au lendemain des mi-février la présidence du conseil de l’entreprise. Lors d’une confé- D’autres mesures draconiennes suelle de 4 à 5 milliards de francs tous ceux qui ont été concoctés indépendances, la compagnie d’administration d’Air Afrique. rence de presse à l’issue du premier sont à prévoir, notamment en CFA (40 à 50 millions de francs dans le passé sont restés lettre panafricaine reste majoritaire- Encore faut-il pour cela que les conseil d’administration depuis matière d’effectifs, jugés pléthori- français). morte. Cette opération de la « der- ment publique. Onze Etats mem- Etats membres restent fermes son arrivée à la tête de la société, ques. Au terme de la phase de stabi- nière chance », confiée le 29 jan- bres (Bénin, Burkina Faso, Centra- dans leur volonté de sauver la com- l’administrateur provisoire améri- lisation, qui doit s’achever fin avril, « AIR PEUT-ÊTRE » vier à M. Ericsson, issu du cabinet frique, Congo, Côte d’Ivoire, Mau- pagnie aérienne et que les modali- cain Jeffrey Ericsson a justifié la ce sont plus de 50 % des emplois Sa flotte, qui ne compte désor- de consultants Simat Heliesen ritanie, Mali, Niger, Sénégal, tés de la privatisation soient suffi- mesure en déclarant que c’était la qui seraient menacés. Non plus seu- mais que dix avions, dont un car- & Eichner, est destinée à assurer la Tchad et Togo) se partagent samment alléchantes. Car la con- « dernière chance » pour sauver la lement au siège à Abidjan mais go, ne cesse de se réduire : faute survie de la compagnie, qui reste, 68,44 % du capital. Air France currence est déjà une réalité dans compagnie panafricaine. dans les trente pays du réseau Air de pouvoir honorer ses traites, la malgré tout, un instrument pré- Finance et l’Agence française de le ciel de l’Afrique de l’Ouest. Des M. Ericsson a pour mission de Afrique. compagnie s’est fait saisir, début cieux d’intégration régionale étant développement sont les deux compagnies nationales y opèrent mener à bien la restructuration Air Afrique est au bord de l’as- février, un Airbus 310-300 qu’elle donné la cruelle insuffisance des autres principaux actionnaires et d’autres compagnies européen- financière et opérationnelle d’Air phyxie financière depuis plusieurs exploitait en leasing. Les assureurs- infrastructures routières et ferro- avec plus de 20 % du capital. nes assurent des liaisons vers le Afrique, avant sa privatisation, mois. L’augmentation du prix du crédit avaient déjà saisi quatre Air- viaires. L’administrateur provisoi- Si, en 2000 encore, quand il était Vieux Continent. dans un délai de quatorze mois. pétrole, conjuguée à la hausse du bus en 1998. Les vols accusent sou- re a ainsi reçu un mandat précis. Il question de céder 33 % de la com- Dès sa prise de fonctions, l’admi- dollar, n’a fait qu’alourdir sa dette, vent d’importants retards, quand doit assainir la situation d’Air Afri- pagnie africaine, Air France était le Brigitte Breuillac 16 / LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 ENTREPRISES Renault a doublé son bénéfice Alan Greenspan prévoit un lent Profits records en 2000 redémarrage de l’économie américaine pour BP Amoco mais sa rentabilité Il prédit une croissance comprise entre 2 % et 2,5 % cette année Après ExxonMobil et TotalFinaElf, Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), de la conjoncture. Un point de vue raisonnablement le troisième pétrolier mondial Alan Greenspan, a donné, mardi 13 février, devant la optimiste. Le patron de la Fed pense que l’économie s’effrite commission bancaire du Sénat américain, son analyse américaine devrait redémarrer. annonce à son tour des résultats historiques « 2000 a été une bonne année NEW YORK dent, il a estimé que « la faiblesse beaucoup plus agressivement… La COMME ExxonMobil aux Etats- groupe prévoit une hausse globale pour Renault. » Le PDG du cons- de notre correspondante exceptionnelle » manifestée par politique économique ne peut pas et Unis, TotalFinaElf en France, BP de 5,5 % de sa production, relance tructeur automobile, Louis Le professeur Greenspan s’est l’économie fin 2000, accentuant le ne doit pas rester inchangée face aux Amoco est en Grande-Bretagne ses investissements et poursuit éga- Schweitzer, a plutôt donné dans la livré, mardi 13 février, devant la ralentissement souhaité après une bouleversements majeurs dans la l’entreprise ayant engrangé en l’an lement ses efforts de réduction de sobriété, mardi 13 février, lors de commission bancaire du Sénat croissance si intense, ne s’était pas vitesse des processus économiques. » 2000 le bénéfice le plus élevé jamais coûts, tout comme les autres grou- la présentation des résultats finan- américain, à une magistrale leçon poursuivie en janvier, mais que Pour M. Greenspan, qui annon- enregistré par une entreprise britan- pes pétroliers après les fusions. Ain- ciers. Le groupe a pourtant engran- de nouvelle économie, pour « les risques de déclin » domi- çait il y a trois semaines que la crois- nique. Porté par la flambée des si, en France, TotalFinaElf réorgani- gé plus de 7 milliards de francs démontrer qu’après avoir marqué naient. Bien qu’il n’ait pas donné sance américaine était « très proche cours du brut, la compagnie pétro- se son pôle chimie Atofina. Cette (1,08 milliard d’euros) de bénéfi- le pas en début d’année la conjonc- d’indications sur d’éventuelles bais- de zéro », la confiance des consom- lière a annoncé, mardi 13 février, réorganisation aurait, selon les syn- ces ; deux fois plus que l’année pré- ture américaine se stabilisait et ses supplémentaires des taux d’inté- mateurs, bien que plus basse, «se un bénéfice de 14,2 milliards de dol- dicats cités par Les Echos , déjà cédente. Mais, derrière ce chiffre allait redémarrer, pour atteindre rêt, après la baisse d’un point déci- maintient, en tout cas pour l’instant, lars (101,2 milliards de francs), en entraîné près de 800 suppressions flatteur, se cache une année une vitesse de croisière de 2 % à dée en deux fois en janvier, cette à un niveau qui par le passé a corres- hausse de 130 %. BP se classe par d’emplois sur 33 000 personnes. 2000 en trompe-l’œil. 2,5 % de croissance cette année. éventualité ne semble faire aucun pondu à la croissance économi- ses profits au deuxième rang de l’in- Du côté des bonnes nouvelles, « Sommes-nous en récession ? », doute à Wall Street. Bruce Stein- que ». Comme en écho aux propos dustrie pétrolière, derrière l’améri- COLÈRE DES CONSOMMATEURS Renault commence à profiter de a demandé de but en blanc un berg, l’économiste en chef de Mer- du patron de la Fed, le départe- cain ExxonMobil (120,6 milliards) « Il faudrait être aveugle pour ne son alliance avec Nissan. Le cons- sénateur au président de la Réser- rill Lynch, a par exemple indiqué ment du commerce a indiqué, mar- devant l’anglo-néerlandais Shell pas s’apercevoir que les gens sont tructeur japonais a contribué à ve fédérale (Fed). « A l’heure actuel- (88,3 milliards de francs), le français préoccupés par le prix de l’essen- hauteur de 56 millions d’euros aux le, nous n’y sommes pas », a catégo- TotalFinaElf (49,85 milliards) et les ce », a convenu le patron de BP, résultats financiers de Renault. Le riquement répondu ce dernier. La Bourse redoute de moindres baisses de taux deux américains Chevron et Texaco qui doit affronter la colère des chiffre peut paraître modeste, M. Greenspan a également prédit en cours de fusion (37 et 18 mil- consommateurs choqués par l’ab- mais, en 1999, sa participation une légère hausse du chômage, qui Après avoir ouvert en hausse, mardi 13 février, les Bourses améri- liards de francs). sence de répercussion de ces per- dans Nissan avait « coûté » à devrait passer à 4,5 % au dernier tri- caines ont rapidement viré au rouge devant les commentaires opti- Outre la flambée des cours du formances sur les prix à la pompe. Renault 330 millions d’euros. «La mestre 2001, et un taux d’inflation mistes d’Alan Greenspan sur la croissance américaine. Les opéra- pétrole, BP, devenu premier produc- Les journaux britanniques et les contribution de Nissan sera beau- toujours parfaitement maîtrisé. teurs redoutent que la Réserve fédérale ne mette fin prématurément teur mondial de gaz avec le rachat associations de consommateurs coup plus importante en 2001 »,a à sa politique monétaire de « combat » contre la récession. L’indice de la compagnie américaine Amoco ont calculé que, l’an dernier, BP a promis M. Schweitzer. « FAIBLESSE EXCEPTIONNELLE » Nasdaq des valeurs technologiques – les plus sensibles aux taux d’in- en 1999, a profité de celle du gaz gagné environ 450 dollars (plus de La mauvaise nouvelle vient du Très mauvais élèves, les séna- térêt – a abandonné 2,49 %, alors que le Dow Jones, principal indica- naturel. « L’environnement favora- 3 210 francs) par seconde. recul sensible de la rentabilité du teurs n’ont guère prêté attention teur de Wall Street, a perdu 0,40 %. Dopé par les bonnes perspectives ble conjugué avec les bénéfices de Le ressentiment est d’autant constructeur français en 2000. L’in- aux brillantes explications théori- de l’économie, le billet vert s’est au contraire raffermi face à l’euro : nos récents efforts d’intégration et de plus vif que l’essence britannique ternationalisation du groupe ques d’Alan Greenspan sur la la devise européenne s’est repliée sous le seuil de 0,92 dollar. restructuration ainsi que l’améliora- est la plus chère d’Europe et, qu’à menée depuis deux ans commence manière dont la technologie a per- tion de notre productivité ont permis l’automne, la Grande-Bretagne à peser sur les bénéfices. Le Brésil mis de raccourcir les cycles écono- à BP de dégager un résultat remar- avait connu un conflit très dur sur ne sera rentable qu’à partir de miques, en intensifiant leur impact mardi s’attendre à une nouvelle di, que les chiffres des ventes au quable », a expliqué le directeur cette question. Les routiers 2002, tandis que le roumain Dacia sur les marchés. La question qui les baisse d’un demi-point lors de la détail avaient repris de la vigueur général John Browne, dont le grou- avaient paralysé une partie du et le coréen Samsung ont « plom- intéressait le plus était celle du pro- prochaine réunion du comité en janvier (+ 0,7 %) après un mois pe a acquis l’an dernier le pétrolier pays en bloquant les raffineries. bé » les résultats 2000 de 800 mil- gramme de baisse d’impôts préco- monétaire de la Fed, le 20 mars. de décembre anémique (+ 0,1 %). Arco aux Etats-Unis et Burmah Cas- « Hors taxes le prix est le plus bas lions de francs. Les deux filiales ne nisé par le président Bush, de ses M. Greenspan a d’ailleurs expliqué Ces résultats sont supérieurs aux trol, spécialiste des lubrifiants en d’Europe », a voulu tempérer devraient commencer à gagner de conséquences sur l’équilibre budgé- devant les sénateurs pourquoi la prédictions des économistes de Grande-Bretagne. M. Browne. Du côté des politi- l’argent que dans quatre ou cinq taire et de son action sur l’écono- Fed avait procédé à deux baisses Wall Street. Mais, a souligné Alan Ces résultats « historiques » ont ques, un responsable travailliste a ans. « Si, au nom du court terme, on mie. Prudent comme à son habitu- d’un demi-point le mois dernier : Greenspan, « lorsque les consomma- cependant été accueillis avec scepti- proposé une loi permettant de renonce à son développement, c’est de, le patron de la Fed a soigneuse- l’information circulant désormais teurs se sentent moins sûrs de leur cisme par les investisseurs déçus créer une taxe sur ces profits inat- à son avenir que l’on renonce », ment évité de se laisser entraîner beaucoup plus rapidement entre emploi ou de leurs finances, ils se reti- par la stagnation de la production. tendus. Un porte-parole du pre- s’est justifié M. Schweitzer. Plus dans un débat politique sur l’am- les différents acteurs de l’écono- rent. Cette baisse de confiance impré- L’action BP Amoco s’est dépréciée mier ministre, Tony Blair, a estimé grave, Renault, dont la gamme est pleur souhaitable des réductions mie, les entreprises sont aujour- visible est l’une des raisons pour les- de 3,12 %. « La production d’hydro- que le gouvernement ne prendrait vieillissante, a vu en 2000 ses parts d’impôts. d’hui plus rapides à réagir à une quelles les récessions sont si difficiles carbures devrait à nouveau progres- aucune décision fondée sur des élé- de marché en Europe s’effriter. Sur la conjoncture, en revanche, baisse de la demande de biens et à prédire ». ser après la stabilisation de l’an der- ments liés au court terme. M. Greenspan ne s’est pas fait de services. « La Réserve fédérale a nier résultant des efforts liés aux Stéphane Lauer prier. D’un optimisme très pru- donc éprouvé le besoin de réagir Sylvie Kauffmann fusions », a affirmé M. Browne. Le Dominique Gallois 17 COMMUNICATION LE MONDE / JEUDI 15 FÉVRIER 2001 L’industrie du multimédia à la recherche d’un profit incertain Les professionnels réunis au Milia, le Marché international des contenus interactifs, se sont interrogés sur les moyens de faire payer les services par les internautes. Les grands groupes, comme Vivendi ou Bertelsmann, affichent la certitude d’un retour sur investissement

CANNES ter Research, le cabinet d’études re payer. Ceux-ci « semblent avoir ont commencé à prendre la relè- de dollars avec les livres électroni- viseurs : « Nous le proposerons de notre envoyé spécial et d’analyse qui coorganise désor- perdu tout respect pour les modèles ve, sur un mode plus ou moins ques, notamment à cause des frais peut-être parce que ça fait bien, L’éclatement de la bulle boursiè- mais le Milia, avec le groupe Reed de développement économique tra- identique. techniques, mais je crois à terme en mais nous sommes sûrs que peu de re des valeurs Internet et les failli- Midem. Dénonçant « l’état d’esprit ditionnels », observe Eric Scheirer, La quête du profit pousse les l’apparition de bénéfices », assure personnes s’en serviront », tranche tes à répétition des start-up ? Le superficiel de certains qui jettent au analyste chez Forrester. Le cas de entreprises traditionnelles, lors- Jörg Pfuhl, son vice-président. Alain Starons, directeur pour les décollage raté du WAP, technolo- panier des technologies telles que le Napster est symptomatique. Plus qu’elles ne refusent pas toute évo- L’une des principales difficultés nouveaux services. gie intermédiaire censée faire la WAP ou des nouveaux modèles éco- de 55 millions d’internautes ont lution, à revoir leur façon de tra- que la profession doit surmonter Annoncé à grand fracas par les liaison vers la téléphonie mobile nomiques, sous prétexte qu’ils ne utilisé ce moyen d’échanger et de vailler. Ainsi l’éditeur Random actuellement est la très faible moti- constructeurs et les opérateurs, le du futur, et l’incertitude planant marchent pas du premier coup », copier de la musique par-dessus la House, filiale de l’allemand Bertel- vation des consommateurs, dès développement du haut débit, cen- sur cette dernière ? Les déconve- elle appelle à faire preuve de « tra- tête des grandes maisons de dis- smann, est-il en train de numéri- lors qu’il s’agit de payer pour ce sé multiplier les services interac- nues de la croissance américaine vail et de persévérance ». Il en fau- ques (majors). Si les poursuites ser son catalogue américain (à ce qu’ils trouvent sur Internet. La plu- tifs et les supports pour les rece- et les vagues de licenciements dra une bonne dose au secteur engagées par celles-ci contre jour, un cinquième des part d’entre eux ont déjà l’impres- voir, ne suscite pas l’adhésion du outre-Atlantique ? De tout cela, multimédia pour répondre à la Napster risquent d’occire le site 25 000 titres disponibles). « Actuel- sion de mettre la main à la poche côté des fabricants de jeux. « Pour l’industrie du multimédia a fait grande question qui se pose à lui : (Le Monde du 14 février), d’autres lement, nous perdons des millions pour se connecter au réseau des l’heure, le divertissement sans fil mine de ne pas se préoccuper, lors comment gagner de l’argent, alors réseaux, en réglant leur facture de relève davantage du hobby que du de son rendez-vous annuel du que l’euphorie des précédentes téléphone et un éventuel abonne- business, c’est pour cette raison que Milia, le Marché international des années a disparu ? Une question Napster : le coup d’arrêt à la gratuité ment, sans parler de l’achat de l’or- nous n’investissons pas beaucoup » contenus interactifs, qui s’est lancinante, au moment où – en dinateur. En outre, « la plupart des dans ce domaine, explique John tenu du samedi 10 au mercredi dépit des problèmes rencontrés La décision de la cour d’appel de San Francisco, demandant lundi gens considèrent que ce qui peut Riccitiello, président d’Electronic 14 février à Cannes. « C’est incroya- par Napster, le site Internet 12 février à Napster de cesser l’échange gratuit de fichiers musicaux être acheté sur Internet est de piètre Arts, le leader mondial des jeux ble que tout le monde, ici, fasse com- d’échange gratuit de fichiers musi- protégés par les droits d’auteur, a largement été accueillie comme qualité », constate M. Scheirer. vidéo. me si de rien n’était, alors qu’en caux – de plus en plus de contenu un coup d’arrêt à la gratuité des contenus sur Internet. En France, le Payer par voie électronique sus- « Personne aujourd’hui ne peut Amérique du Nord il y a de la misè- est diffusé de manière libre par Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) s’est félicité cite encore une grande méfiance, savoir de façon certaine où seront re dans le secteur », s’étonne le voie électronique. du verdict : « La justice américaine a ainsi envoyé un signal fort à tous notamment en Europe. S’adapter générés les revenus » de demain, Québécois Jean-François William, ceux qui sont attachés à la création, au moment même où le Parlement aux innovations techniques égale- concède Jean-Marie Messier, le du Centre national d’animation et TRAVAILLER AUTREMENT de Strasbourg doit voter, mercredi 14 février, le projet de directive relati- ment. « C’est une question d’éduca- patron de Vivendi Universal, de design de Montréal, qui offre Réunis au Palais des festivals, ve aux droits d’auteur et droits voisins dans la société de tion des téléspectateurs », estime numéro deux mondial de la com- des formations en infographie en plusieurs des intervenants ont sou- l’information. » Michel Campioni, l’un des respon- munication. Peu importe, lais- 3D et en design de jeux vidéo. ligné que les professionnels du sec- Le géant allemand Bertelsmann, qui prévoit de transformer Naps- sables de Canal + Technologies. se-t-il entendre, puisque « d’où « La chute des dotcoms [les socié- teur devaient faire preuve d’une ter en un service payant, a estimé qu’aucun service gratuit d’échan- C’est pour cette raison que Télévi- qu’ils viennent, ils resteront à l’inté- tés Internet] a relancé la possibilité réelle imagination pour inventer ge de fichiers musicaux en ligne ne survivrait à long terme. Bertels- sion par satellite (TPS) n’est pas rieur du groupe »… de faire de vraies affaires », rétor- une nouvelle façon de s’adresser mann a enjoint les autres maisons de disques à abandonner leurs convaincu de l’avenir de l’accès que Therese Torris, de chez Forres- aux consommateurs… et de les fai- poursuites et à accepter ce nouveau modèle payant. complet à Internet depuis les télé- Antoine Jacob Zebank met la main à la poche pour acquérir des clients ON ATTENDAIT le lancement re la même chose. Pour lui, Zebank de Zebank avant l’été 2000. La ban- doit « faire de la nouvelle économie que en ligne financée par Bernard avec l’expérience de l’ancienne ». Arnault (à 80 %) et par Dexia (à Philippe Jaffré, ancien dirigeant du 20 %) a finalement ouvert son gui- Crédit agricole et ancien PDG d’Elf chet virtuel mardi 13 février. Entre- Aquitaine, qui a rejoint Zebank en temps, son président du directoire tant que président de son conseil et fondateur, Olivier de Montety, a de surveillance en septembre, s’en appris qu’il n’était pas évident de veut le garant. construire vite une banque en ligne, surtout une banque rentable. CAMPAGNE DE PUBLICITÉ La première difficulté aura été « Nous savons qu’un jour ou de construire ex nihilo une logisti- l’autre nous devrons amortir les frais que informatique bancaire que les d’acquisition des clients », expli- établissements traditionnels ont quent les deux dirigeants. Ils recon- mis des années à inventer et à peau- naissent que cela ne va pas de soi, finer, à coups de milliards de même lorsqu’on n’a ni agences, ni francs. Dotée d’un capital de effectifs en surnombre. Ce coût 115 millions d’euros (plus de d’acquisition, ni l’un ni l’autre ne 750 millions de francs), Zebank en veulent le divulguer. Tout au plus a englouti 30 % pour sa seule expliquent-ils qu’une campagne de construction. M. de Montety doit publicité commencera le 19 février maintenant trouver 260 000 clients sur le thème « Comparez ». pour commencer à gagner de l’ar- S’ils se sentent capables d’attein- gent. « Nos actionnaires savent que dre 60 000 clients d’ici à la fin 2001 ce ne sera pas le cas avant trois – Banque Directe en affiche plus de ans », explique-t-il. 120 000 et AGF Banque, 40 000 –, Ils seront très vigilants, instruits ouvrir des comptes grâce à des pro- par les contre-exemples étrangers duits d’appel comme la carte Pre- et les premiers échecs de sociétés mier à 240 francs ne sera pas tout. de services financiers en ligne. Le plus dur sera de convaincre les Mois après mois, malgré un grand clients d’acheter des produits renta- succès commercial, Egg, la banque bles – d’épargne, d’assurance ou de en ligne lancée par l’assureur bri- crédit à la consommation. « Nous tannique Prudential, a creusé ses savons que le rythme d’équipement pertes jusqu’à 580 millions d’euros du client est plus lent que celui de la entre son lancement en 1998 et le conquête », avouent les dirigeants troisième trimestre 2000. « Ils ont de Zebank. Zebank, qui fonctionne fabriqué très vite de la marge négati- pour l’instant avec 140 personnes, ve en s’appuyant sur un seul produit, recrute des commerciaux. un compte rémunéré », explique M. de Montety, qui se défend de fai- Sophie Fay Fusion des chaînes Mezzo et Muzzik LES CHAÎNES DE TÉLÉVISION thématiques Mezzo et Muzzik ont annoncé, mardi 13 février, leur fusion en une seule entité qui s’appellera Mezzo. Lagardère Thématiques, Wanadoo, France Télévision et Arte Fran- ce, propriétaires de ces deux télévisions, se sont mis d’accord pour que le capital de la nouvelle chaîne soit réparti de la façon suivante : Lagardère Thématiques (50 %), Wanadoo Audiovisuel (25 %), France Télévision (22,5 %) et Arte France (2,5 %). Mezzo se veut « la première chaîne thématique dans les domaines de la musique classique, de l’opéra, de la danse, du jazz et des musiques du monde en Europe » ; elle sera diffusée, via le câble et le satellite, auprès de 1,8 mil- lion d’abonnés en France et 6 millions dans 27 pays. DÉPÊCHES a PUBLICITÉ : la Commission européenne n’est pas favorable au pro- jet suédois de nouvelles interdictions de la publicité destinée aux enfants à la télévision. « Il n’est pas possible de noyer l’industrie européenne sous les règlements », a indiqué un représentant de l’unité « politique audiovisuel- le », mardi 13 février, lors d’un séminaire à Stockholm. a AGENCE : le groupe britannique Reuters a totalisé, en 2000, un chif- fre d’affaires de 3,592 milliards de livres (4,923 milliards d’euros), en pro- gression de 14,7 %, avec un bénéfice imposable en hausse de 4 % à 657 mil- lions de livres. Poursuivant sa politique de recentrage sur Internet, le grou- pe a décidé d’affecter une provision de 150 millions de livres à ce program- me en 2001. Les dirigeants de Reuters ont, par ailleurs, annoncé, mardi 13 février, leur décision de déposer un dossier d’introduction d’Instinet, filiale spécialisée dans le courtage électronique, à la Bourse de New York.