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Le programme d’urgence a permis la mobilisation d’importantes quantités d’eau

L’AEP en nette amélioration à Annaba et à Souk- Ahras

Touchée de plein fouet par une pénurie d’eau l’année passée à pareille époque, la wilaya d’Annaba connaît un léger mieux cet été avec la mise en service du dédoublement de la conduite Mexa-H’nichet, un ouvrage qui approvisionne 13 communes de la wilaya d’El-Tarf, ainsi que le complexe d’El-Hadjar. Inscrite dans le cadre du programme d’urgence lancé par le ministère des Ressources en eau qui a consenti un investissement de 2,9 milliards de dinars, cette action a soulagé quelque peu la situation de quasi-crise qui a prévalu dans la wilaya d’Annaba où des manifestations violentes ont eu lieu. L’action du ministère a consisté en la réhabilitation de 27 forages sur un total de 40 équipements, destinés à améliorer la desserte des agglomérations et la récupération d'un débit global de 275,5 l /s, soit l'équivalent de 26 000 m3/jour. Un appoint conséquent auquel s’ajoutent 25 000 m3/jour après la réhabilitation en cours du champ captant de Boutheldja, souligne-t-on du côté de la direction de l’ADE d’Annaba. Comme parfois les bonnes choses arrivent en même temps, on se félicite de la bonne pluviosité de l’hiver passé qui a favorisé le taux de remplissage du barrage de Cheffia, qui est passé de 12 millions de m3 en août et septembre 2017, à 90 millions de m3 cette année. Cela sans parler du projet de l’usine de dessalement d’eau de mer de la commune côtière d’Echatt, dans la wilaya d’El-Tarf avant la fin 2018, espère-t-on. Et d’ajouter que cet ouvrage produira 100 000 m3/jour, dont 70% seront destinés à approvisionner la wilaya d’Annaba, le reste devant être réparti entre les communes de la wilaya d’El-Tarf, après traitement de l’eau de mer. Des efforts qui ont permis à l’ADE d’alimenter un jour sur deux les quartiers de la ville côtière. Un cadre de cette entreprise assure que les choses iront mieux, une fois que le problème des fuites sera durablement résolu. “Les fuites qui affectent le réseau de distribution entre la wilaya d’El-Tarf et celle d’Annaba représentent près de 60% des déperditions de l’eau potable, c’est dire l’importance de ce fléau”, regrette-t-il. À Souk-Ahras, où la pénurie d’eau sévit suite à l’assèchement du barrage d’Aïn Delia, le gouvernement a également employé les grands moyens en adoptant le plan d’urgence sollicité par la wilaya. Des mesures palliatives Afin de parer au plus pressé, il a été décidé de procéder au forage de 15 puits dans plusieurs communes et au renouvellement de la conduite d’adduction sur une distance de 6 km, à partir des puits artésiens de jusqu’à un réservoir de la ville chef-lieu de wilaya. Le wali, Abbes Badaoui, avait expliqué à l’époque que les puits devaient renforcer à hauteur de 15 000 m3/j l’approvisionnement des communes de M'daourouch, de Taoura, de Haddada, de , de Terreguelt, d’Ouled Driss, de , de Saf El-Ouiden, de Hanencha et de , ainsi que la commune du chef-lieu. Cela alors que les stations de pompage de cités Chaâbani et des 108-Logements de la ville de Souk-Ahras devaient être réhabilitées et leurs canalisations élargies afin de porter leur capacité à 240 l/seconde. Des mesures qui ont été mises à exécution et dont les résultats plutôt positifs, bien qu’insuffisants encore, ont été accueillis avec satisfaction par la population. Soucieux de la gravité de la crise de l’eau et décidé à y mettre un frein, Abbes Badaoui a multiplié les sorties sur terrain pour mettre face à leurs responsabilités les cadres de la direction de l’hydraulique et ceux de l’ADE, les menaçant publiquement de représailles s’ils venaient à faillir à leur mission. Une mise en garde, qui a été immédiatement suivie d’effet, puisque le directeur de l’hydraulique a été relevé de ses fonctions et obligé de faire valoir ses droits à la retraite deux mois après, alors qu’il occupait ce poste depuis plus d’une dizaine d’années. Autre mesure d’urgence pour juguler la crise de l’eau, la wilaya a été intégrée au Programme national des grands transferts d'eau et bénéficiera de 180 millions de m3/an, depuis le barrage de Cheffia, dans un premier temps, au même titre que les wilayas de Guelma, de Tébessa, d’Oum El-Bouaghi et de Khenchela. Un appoint qui sera porté à 300 millions de m3/an plus tard. “Nous avons toutes les raisons d’être optimistes, les mesures d’urgence qui ont été préconisées et mises en œuvre commencent à porter leurs fruits lentement mais sûrement, comme chacun peut en attester. Nous sommes convaincus que les besoins en eau des citoyens seront satisfaits, notamment à l’occasion des fêtes prochaines de l’Aïd el-adha”, a assuré Abbes Badaoui.

A. Allia