Étude de réhabilitation des systèmes d’alimentation en eau 7 villes du Nord : Port Margot potable dans le Nord

Rapport Final

PARTIE NO 5 :

VILLE DE PORT MARGOT

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TABLE DES MATIÈRES

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1 INTRODUCTION ...... 7 1.1 CONTEXTE ...... 7 1.2 MANDAT...... 7 1.3 ÉTENDUE DE L’ÉTUDE...... 8 1.4 INFORMATIONS GÉNÉRALES SUR LA ZONE D’ÉTUDE ...... 8 2 DIAGNOSTIC DU RÉSEAU EXISTANT ...... 10 2.1 COLLECTE DES DONNÉES ...... 10 2.2 PLANS EXISTANTS ...... 11 2.3 RÉSEAU D’EAU POTABLE EXISTANT ...... 12 2.3.1 Réseau d’adduction...... 13 2.3.2 Réseau de distribution ...... 20 2.3.3 Conclusion sur l’état du réseau...... 21 2.3.4 Accessibilité à l’eau...... 21 2.3.5 Situation du gestionnaire du réseau ...... 22 2.4 ÉTAT DES LIEUX SUR L’ASSAINISSEMENT...... 23 3 ÉTUDE SOCIO-ÉCONOMIQUE...... 25 3.1.1 Présentation de la ville ...... 26 3.1.2 Situation socio-économique...... 27 3.1.3 Démographie et utilisation du sol...... 29 3.1.4 Population / Projections ...... 31 3.1.5 Demande en eau pour 2025...... 33 4 ÉTUDE TECHNIQUE – ALIMENTATION EN EAU POTABLE POUR 2025...... 44 4.1 CRITÈRES DE CONCEPTION ...... 44 4.2 RESSOURCE EN EAU ...... 46 4.3 CAPTAGE DE SOURCE ...... 47 4.3.1 Limites des périmètres de protection pour les captages de sources...... 48 4.3.2 Mesures de protection et mesures environnementales ...... 50 4.4 NOUVEAU RÉSEAU D’ADDUCTION...... 51 4.5 RÉSERVOIR DE STOCKAGE...... 56 4.6 RÉSEAU DE DISTRIBUTION...... 57 4.7 ALIMENTATION EN EAU DE NAN JULIO ET NAN FERME...... 62 4.8 BÂTIMENTS ET ÉQUIPEMENTS ...... 64

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4.8.1 Aménagement administratif ...... 64 4.8.2 Hangar et entreposage...... 64 4.8.3 Matériel roulant et équipement divers...... 64 4.9 SUGGESTION DE PROJETS COMPLÉMENTAIRES À PORT MARGOT ET DANS LA ZONE...... 65 5 ÉTUDE TECHNIQUE - OUVRAGES D’ASSAINISSEMENT...... 66 5.1 LES CONTRAINTES...... 66 5.2 SOLUTIONS PROPOSÉES ...... 69 5.2.1 Gestion des excrétas ...... 69 5.2.2 Gestion des eaux usées ...... 72 5.3 CRITÈRES DE CONCEPTION ...... 73 5.3.1 Les latrines sèches ...... 73 5.3.2 Les douches...... 76 5.3.3 Fosse septique et puits perdu...... 77 6 IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT...... 78 6.1 IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES TRAVAUX DE RÉHABILITATION ET D’EXTENSION, ET DE L’OPÉRATION ET LA MAINTENANCE DU RÉSEAU D’EAU POTABLE...... 78 6.2 AUTRES IMPACTS LIÉS AU PROJET :...... 83 6.2.1 La santé...... 83 6.2.2 L’économie...... 83 6.3 CONCLUSION ...... 84 7 LE COMITÉ DE GESTION DU RESEAU...... 85 7.1 PROPOSITION DE PROGRAMME DE FORMATION DU COMITÉ D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE (CAEP) DE LA VILLE ...... 85 7.1.1 Expériences préliminaires de formation...... 85 7.1.2 Objectif du programme...... 86 7.1.3 Chronogramme ...... 88 7.1.4 Contenu de la formation ...... 89 7.1.5 Qui peut assurer la formation?...... 92 7.2 ÉLABORATION D’UN SCHÉMA DE GESTION ET D’ENTRETIEN DU RÉSEAU ...... 93 7.2.1 Opération et maintenance du réseau d’eau potable...... 93 7.2.2 Considérations particulières...... 106 7.2.3 Chronogramme d’opération et de maintenance du réseau d’eau potable ...... 107 7.3 PIÈCES DE RECHANGE ET OUTILS DESTINÉS AU COMITÉ D’EAU...... 107

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TABLE DES FIGURES

Fig 1.a : Situation géographique de Port Margot...... 9 Fig 2.a : Coordonnées GPS (non différentiel) et élévations des bornes réalisées lors des relevés topographiques à Port Margot...... 11 Fig 2.b : Croquis résumant les principaux ouvrages du réseau d’eau actuel de Port Margot...... 13 Fig 2.c: Captage de la source Djambou...... 14 Fig 2.d : Passage de la rivière Petit Borgne par la ligne d’adduction...... 16 Fig 2.e : Réservoir d’eau potable de la ville de Port Margot...... 18 Fig 2.f : Nombre d’élèves et état des latrines dans les écoles publiques de Port Margot...... 24 Fig 3.a: Niveau de revenu de la population de Port Margot ...... 28 Fig 3.b: Taux de croissance de la population urbaine de Port Margot ...... 30 Fig 3.c: Evolution de la population urbaine de Port Margot (1950 – 2003)...... 32 Fig 3.d: Projection de la population urbaine de Port Margot (incluant Nan Julio et Nan Manuel) suivant 3 hypothèses de croissance...... 33 Fig 3.e : Projections de la demande en eau potable et du nombre de kiosques et prises domiciliaires pour Port Margot en 2006 et aux horizons 2015 et 2025...... 40 Fig 3.f : Projections de dépenses des ménages en considérant à 2 gourdes les 20 litres d’eau et une consommation de 28 l/pers/jour pour Port Margot en 2006...... 41 Fig 4.a : Facteurs de consommation horaire d’eau pour le dimensionnement du nouveau réseau de distribution de la ville de Port Margot...... 45 Fig 4.b : Positionnement des éléments d’un captage de source ; coupe de profil...... 48 Fig 4.c : Délimitation des périmètres de protection immédiate et rapprochée autour d’un captage de source...... 49 Fig 4.d : Vidange sur la ligne d’adduction de Port Margot...... 54 Fig 4.e : Pressions minimum et maximum avec ou sans réducteurs de pression dans les sous réseaux de distribution de Port Margot aux heures critiques...... 58 Fig 5.a : Latrines sèches, surélevées, ventilées réalisées par l’Oxfam aux Gonaïves en 2004-05. A gauche panneau de sensibilisation à l’hygiène et poubelle. A droite trappe d’accès pour la vidange et bassin de compostage...... 70 Fig 5.b : Critères de conception des latrines sèches – surélevées - ventilées...... 75 Fig 6.a : Synthèse des impacts environnementaux lies à la réhabilitation, à l’opération et à la maintenance du réseau d’eau potable de Port Margot...... 82 Fig 7.a : Chronogramme des étapes et leurs durées pour la formation du CAEP...... 89 Fig 7.b : Sectorisation d’un réseau de distribution pour identifier les secteurs ayant des fuites uniquement à partir de la lecture du compteur principal...... 98 Fig 7.c : Chronogramme des activités d’opération et de maintenance du réseau d’eau potable de la ville de Port Margot...... 107

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TABLE DES ANNEXES

Annexe 1 : Plan du réseau d’AEP de Port Margot en 1988 réalisé par le SNEP...... 111 Annexe 2 : Plan du réseau existant d’AEP de Port Margot selon les relevés terrains réalisés début 2006...... 112 Annexe 3 : Résultats des analyses physico chimiques et bactériologiques au niveau de la source Djambou...... 113 Annexe 4 : Plan de la ville de Port Margot avec les noms de rues...... 114 Annexe 5 : Détail des institutions publiques (potentiels gros consommateurs) à Port Margot en 2006...... 115 Annexe 6 : Demande en eau par quartier en 2006 et aux horizons 2015 et 2025 et limites des quartiers pour 2025...... 116 Annexe 7 : Plan projeté du nouveau réseau d’eau potable de Port Margot d’après la modélisation sur EPANET...... 117 Annexe 8 : Profil en long du réseau d’adduction du réseau de Port Margot pour 2025 et relevé topographique avec courbes de niveaux aux 20 mètres...... 118 Annexe 9 : Rapport du logiciel EPANET pour la modélisation du réseau AEP de Port Margot aux heures critiques (07h00 et 00h00)...... 119 Annexe 10: Plans du bâtiment administratif, de l’entrepôt et de l’atelier du futur CAEP...... 120 Annexe 11: Plans des ouvrages d’assainissement : latrines sèches, bloc sanitaire public, fosses septiques et puits perdus...... 121

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LISTE DES ABRÉVIATIONS

AEP Adduction d’Eau Potable CCI Cadre de Coopération Intérimaire CAEP Comité d’Adduction d’Eau Potable CAMEP Centrale Autonome Métropolitaine d’Eau Potable CFET de Formation et d’Encadrement Technique COSEPA Conseils Communaux d’Eau Potable et d’Assainissement CREPA Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assainissement à faible coût DAO Document d’Appel d’Offre DN Diamètre Nominal EPA Eau Potable et Assainissement FAES Fonds d’Assistance Economique et Sociale GRET Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques GTIH Groupe Technologie Intermédiaire d’Haïti HMT Hauteur Manométrique Totale IHSI Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique Km kilomètre mm millimètre ONG Organisation Non Gouvernementale SNRE Service National des Ressources en Eau UT-PR Unité Technique – Programme de Réhabilitation

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1 INTRODUCTION

1.1 Contexte

Dans le cadre du Programme de Réhabilitation et de relance économique Post Crise, l’Unité Technique des Programmes de Réhabilitation, au travers du Programme de Réhabilitation (UT-PR) des infrastructures socio-économiques de base, souhaite étudier les possibilités de réhabilitation et/ou construction de systèmes d’alimentation en eau potable de 7 villes du Nord. Ce programme est financé par des fonds européens dont la mise en œuvre se fait dans le cadre du CCI. Les objectifs de ce programme, entre autres, sont d’améliorer les conditions de vie de la population et de réduire sa vulnérabilité.

1.2 Mandat

Par le Marché N° 9 ACP HA 004, signé le 2 décembre 2005, l’UT-PR a mandaté le bureau d’études LGL SA, en vue de réaliser l’étude de réhabilitation et d’extension du système d’alimentation en eau potable de sept (7) villes du Nord, qui inclut également l’étude de petites infrastructures sanitaires (gestion des excrétas et des eaux usées) dans les centres scolaires publics, les hôpitaux publics et les marchés publics.

Le mandat comporte les objectifs principaux suivants :

¾ Recueil des données topographiques, hydrogéologiques, hydrauliques et socio-économiques actuelles.

¾ Proposition d’un nouvel aménagement à travers un schéma directeur pour l’adduction d’eau à long terme (horizon : 2025) ;

¾ Réalisation des études de faisabilité technique, économique, financière et environnementale pour la réhabilitation et l’extension du système d’AEP (horizon : 2025);

¾ Préparation des spécifications techniques, des plans et des devis nécessaires au lancement des appels d’offres pour la réalisation des travaux de réhabilitation et d’extension des systèmes d’AEP et pour la construction des petits systèmes pilotes d’évacuation des eaux usées et d’élimination des excrétas.

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¾ Elaboration d’un programme de formation des comités de gestion des réseaux d’eau pour que les bénéficiaires puissent prendre en charge le projet.

L’étude se fait en deux phases :

¾ Une première phase comportant la collecte et l’analyse des données, l’étude de la demande et les études techniques préliminaires;

¾ la seconde phase comprend les études techniques détaillées l’analyse financière, la préparation des dossiers d’appel d’offres et la préparation du programme de formation.

1.3 Étendue de l’étude

Cette partie du rapport couvre l’étude de la ville de Port Margot et les quartiers périphériques qui ont une continuité dans la trame urbaine en terme d’utilisation du territoire.

1.4 Informations générales sur la zone d’étude

La ville de Port Margot se trouve dans le département du Nord. La ville se situe à une altitude comprise entre 30 et 60 m au dessus du niveau de la mer et s’étend vers le nord et le car elle est contrainte, à l’Est par la Montagne et à l’ par la rivière Margot. La pluviométrie moyenne annuelle sur la zone avoisine les 2000 mm (2034 mm en moyenne à Limbé sur 43 années de mesure des précipitations entre 1922 et 1975).

Les cartes suivantes permettent de situer Port Margot.

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Port Margot

Fig 1.a : Situation géographique de Port Margot.

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2 DIAGNOSTIC DU RÉSEAU EXISTANT

2.1 Collecte des données

Les données présentées ci-dessous proviennent des visites de terrain effectuées par l’équipe du projet ainsi que des rencontres avec différents acteurs présents en Haïti dans les secteurs de l’eau et de la formation : le SNEP de Port au Prince et le SNEP du Cap-Haïtien, l’IHSI, le SNRE, l’Oxfam, le GRET, le CFET, le FAES et l’UTSIG.

Deux sources d’information ont été utilisées dans ce rapport pour mesurer l’élévation des différents ouvrages ; le GPS et les relevés topographiques (faits avec des stations TOTALE). Le GPS donne une idée plus ou moins précise de l’élévation naturelle (par rapport au niveau de la mer) du point mesuré. Les relevés topographiques ont été réalisés à l’aide de repères de nivellements (bornes bétonnées) auxquels ont été fixés des élévations arbitraires. Ces relevés topographiques nous donnent donc des élévations relatives car elles ne correspondent pas à l’élévation par rapport au niveau de la mer. Dans ce rapport nous indiquons lorsque ces élévations proviennent du GPS ou des relevés topographiques avec les stations TOTALE.

Pour Port Margot, les coordonnées GPS des bornes bétonnées réalisées par les topographes lors des relevés topographiques en mars 2006 sont fournies dans le tableau suivant :

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Nom de la Nom de la XYZ (en m) X Y Z (en m) borne borne 769248.3 2185310 38.377 S15 767272.5 2188599 96.572 M13 769236.1 2185193 44.383 S16 767244.1 2188621 99.346 M14 769315.7 2185087 45.945 T1 767694.2 2188444 24.335 M15 769236.4 2185001 46.583 T2 767682.6 2188456 27.442 M16 769234.4 2184976 47.345 T3 767245.7 2188624 100.154 R1 767628.2 2188517 58.789 S47 767234.3 2188618 100.614 R2 767818.7 2188085 21.183 S46 767232.7 2188612 97.763 TN 767629.1 2188502 55.683 M1 767628.2 2188517 58.791 S47 767614.3 2188538 60.039 M2 769357 2185814 31 S1 767579.6 2188557 65.374 M3 769357 2185820 31.391 NORD 767559.6 2188582 70.677 M4 769360.7 2185844 30.984 T1 767549.3 2188618 76.757 M5 769338.3 2185659 52.583 T2 767551.5 2188623 78.055 M6 769337.1 2185654 52.667 T3 767527.1 2188655 84.331 M7 769337.1 2185654 52.657 T3 767482.6 2188660 85.574 M8 769321.8 2185643 57.242 T4 767407.8 2188630 89.516 M9 769180.9 2185670 60.038 T5 767372 2188635 95.037 M10 769174 2185670 59.999 T6 767333.9 2188619 94.41 M11 769167.9 2185549 90.389 T7 767294.6 2188615 96.191 M12 769162 2185536 95.87 T8

Fig 2.a : Coordonnées GPS (non différentiel) et élévations des bornes réalisées lors des relevés topographiques à Port Margot.

Il est important de noter que toutes ces bornes ne sont pas obligatoirement bétonnées ; les 2 bornes R1 et R2 le sont assurément.

2.2 Plans existants

Un plan du réseau de distribution de l’eau potable datant de mars 1988 a pu être obtenu auprès du SNEP du Cap Haïtien (voir Annexe 1) ainsi qu’un rapport d’Avril 1988 réalisé par le SNEP faisant état du réseau existant et des réhabilitation à effectuer (agrandir le captage, enfouir plus profondément certains tronçons de tuyauterie, refaire 550 m linéaire de traversée de la rivière Port Margot en enfouissant la tuyauterie à 2 m sous le niveau du sol et sécuriser l’accès aux robinets- vannes pour éviter les abus). Le plan de la ligne d’adduction n’étant pas disponible ainsi que les réhabilitations effectuées depuis 1988, le réseau existant au complet a été retracé (voir Annexe 2) à

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partir du plan du SNEP et des informations recueillies sur le terrain (visite avec le président du CAEP, M. Mathieu Noël et le plombier du réseau M. Wesly Prézeau).

Les orthophotos (réalisés à partir des photos aériennes de 2002) à l’échelle 1/22000 ont été utilisés pour faciliter la compréhension de la trame urbaine, faciliter le zonage et permettre le traçage complet du réseau actuel et du futur réseau ; ils sont utilisés comme fond de plan.

2.3 Réseau d’eau potable existant

Selon les informations recueillies, ce système fut construit en 1983 par SNEP/ODN et desservait six bornes fontaines.

Après seulement six mois de mise en service un des deux tronçons traversant les rivières de Petit Bourg et Port Margot fut emporté lors d’une crue. Des travaux réguliers de réparation des traversées de rivières sont effectués mais c’est seulement en 2005 que des travaux significatifs ont étés entrepris, et seulement en partie, pour réduire la vulnérabilité du réseau au niveau des traversées de rivières.

Le réseau a connu des extensions à partir de 1990 à l’initiative du président du CAEP. Ces extensions sont principalement localisées dans le centre ville et sur la route menant à Borgne avec des alternances de tuyauterie galvanisée et PVC faute de finances suffisantes. Selon le témoignage du responsable du CAEP, une bonne partie des branchements particuliers faits aux 232 abonnés actuels ont été installés de manière anarchique.

Actuellement la desserte des abonnés se fait par une distribution en deux rotations de 6 heures de temps chaque jour. Cependant, si on considère le débit de 0,45 l/s entrant dans le réservoir lors de la visite, alors seulement 9,7 m3 sont distribués à chaque rotation ; il est donc peut probable que le temps réel de service de l’eau par rotation soit de 6 heures.

Le plan du réseau actuel incluant la ligne d’adduction, le réseau de distribution et les aménagements des années 1990 (annexe 2) semble assez proche de la réalité puisque aucun travail d’importance, ni de rénovation, ni d’extension, n’a été réalisé depuis.

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La figure suivante présente brièvement les différentes parties du réseau d’eau. Les détails sont fournis plus bas dans cette partie.

Captage source Diambou Ligne d’adduction (GPS :18Q0766632 en DN 75 mm /UTM 2188055, élévation de 97,3 m selon relevé topo) Localité Nan Julio Localité Rivière du Nan Manuel Petit Borgne Grande Rivière Rive droite: Point GPS du Nord (18Q0767335 / UTM 2187906)

Réservoir Cupidon Point GPS (18Q0768809 (GPS :18Q0769365 /UTM / UTM 2187071) 2186026, élévation 51,5m selon relevé topo.) Volume = 50m3

Réseau de distribution du Bourg de Port Margot

Fig 2.b : Croquis résumant les principaux ouvrages du réseau d’eau actuel de Port Margot.

2.3.1 Réseau d’adduction

¾ Captages de la source Djambou

Le réseau gravitaire d’eau potable de la ville de Port Margot est actuellement alimenté par le captage de la source Djambou (GPS : 18Q0766632/ UTM 2188055 et une élévation, selon le relevé topographique, de 97,3 m) qui se trouve à l’Ouest de la ville de Port Margot, sur la commune de Petit Borgne et est séparée de la ville par les rivières du Petit Borgne et de Port Margot.

Le captage de type plat est absolument gigantesque. La première base de ce captage en maçonnerie de pierres, couvre 23 m de large sur une hauteur de plus d’un mètre avec une profondeur de 9 mètres.

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La seconde partie du captage qui surmonte la première, fait 10.5 mètres de large pour 4 mètres de profondeur et un mètre de hauteur (voir photo ci-dessous).

Fig 2.c: Captage de la source Djambou.

Malgré l’ampleur de l’ouvrage, qui avait pour but de capter l’ensemble des affleurements, une quantité importante d’eau s’écoule sur les bords du captage (principalement sur le flan gauche) et sous celui-ci. Ceci était déjà constaté en 1988 dans un rapport du SNEP qui précisait qu’à l’époque, le débit capté était de 12 l/s et qui suggérait d’agrandir le captage pour capter toute l’eau. Aujourd’hui, l’ensemble des affleurements captés et non captés autour du captage donne un débit considérable (supérieur à 100 l/s) mais il n’a pas été possible de mesurer le débit d’eau réellement capté par cet ouvrage. On constate un problème d’érosion autour du captage avec le ruissellement des eaux de pluie et un déchaussement lié aux affleurements qui émergent sous le captage. Ce phénomène est accentué au niveau des trop pleins car les trop pleins se déversent au pied du captage, sur le départ de la ligne d’adduction et il n’y a pas (ou plus) d’empierrement pour briser l’énergie de l’eau.

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Ce qui apparaît comme une ouverture frontale pour le trop plein (sur la photo ci-dessus) n’en est pas une puisque l’ouverture est condamnée. Les trop pleins sont donc les 5 tuyaux situés à environ 0,5 m au dessus du tuyau de sortie.

Il n’y a pas de clôture pour isoler le site de captage ni de drainage en amont de ce dernier. L’état structural général du captage est bon mais une grande partie des affleurements émergent hors du captage.

La zone de source « Djambou » est boisée, assez sauvage et sans présence évidente d’animaux domestiques voir d’élevage (vaches, chèvres, etc.).

L’analyse bactériologique de l’eau au captage indique la présence de 16 coliformes totaux et 25 coliformes fécaux par 100 ml lors de la mesure effectuée le 24 février 2006 (annexe 3).

En saison sèche, L’accès à cette source se fait en voiture 4*4 ou en camion jusqu’à Nan Julio. Après Nan Julio, le dernier kilomètre doit se faire à pied sachant que le dénivelé moyen est important (75 m sur 550 m de longueur) et il faut remonter le long de la cascade produite par cette source Djambou.

• Ligne d’adduction

La ligne fait 4840 mètres linéaires entre le captage et le réservoir selon le SNEP et 4640 m d’après la modélisation de l’existant soit une longueur moyenne de 4740 m. Elle est faite de tuyaux galvanisés et PVC de DN 75 mm. Sur son chemin, elle traverse la rivière Petit Borgne (photo ci-dessous), dessert avec un kiosque (position GPS 18Q0767250 / UTM 2187489) la communauté de Nan Julio et avec un autre kiosque (GPS 18Q0768356 / UTM 2187047) celle de Nan Manuel. Ensuite elle traverse la rivière de Port Margot, arrive sur la route nationale, proche de la zone d’Aria, pour aboutir au réservoir à l’intérieur de la ville.

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Fig 2.d : Passage de la rivière Petit Borgne par la ligne d’adduction.

Après le captage, les 300 premiers mètres de canalisation sont posés au sol à cause du sol rocheux. La descente, en zone très accentuée jusqu’à la rivière Petit Bourg est en partie déterrée. Elle est totalement déterrée sur la traversée de la rivière (voir photo ci-dessus). Le tronçon entre les deux rivières est enfoui puis vient le passage de la rivière Port Margot ou des travaux d’enfouissement n’ont été réalisés que sur une partie. En remontant la route nationale vers la ville, la canalisation est peu enfouie et parfois apparente. Elle est totalement mise à nue sur les 100 derniers mètres avant le réservoir; la roche friable est facilement excavable mais sujette à l’érosion à cause de la forte pente et surtout parce que les habitants utilisent en grand nombre ce corridor ; une maçonnerie en escalier de ce sentier serait nécessaire pour protéger la canalisation.

Les dégâts faits par la rivière sur les deux traversées sont récurrents presque chaque année du fait des fortes pluies, de l’élargissement des lits majeurs (minimum 150 m de largeur pour la traversée de la rivière petit bourg et minimum 400 m de large pour la traversée de la rivière port margot), de la mise à nue de la canalisation et également par le fait que les lits mineurs des rivières se déplacent d’une crue à l’autre. Sur la photo ci-dessous, on remarque la ligne d’adduction, posée sur le lit de la rivière, par la ligne d’eau qui traverse le courant en diagonal. On imagine facilement la vulnérabilité de cette

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adduction lors du grossissement du débit de la rivière. La tuyauterie était très probablement enfouie auparavant mais les crues successives et les courants forts lors de la saison des pluies ont mis à nue la canalisation dans les traversées de rivières.

Après seulement six mois de mise en service un des deux tronçons traversant la rivière fut emporté lors d’une crue. C’est seulement en 2005 que des travaux significatifs ont étés entrepris, et seulement en partie, pour réduire la vulnérabilité du réseau au niveau de la traversée de la rivière de Port Margot : fouille profonde à au moins 1,5 m, pieux enfoncés pour retenir les 150 à 180 m de tuyauterie galvanisée de DN 75 mm, coulage d’une chape de béton sur la tuyauterie. Ces travaux ont été faits sur la rive droite de la rivière (coté ville) à remonter vers le captage car c’est dans cette partie que passait le lit de la rivière à cette époque. Mais, faute d’un budget suffisant, seulement une demi largeur de la traversée de la rivière de Port Margot a put être réalisée. Entre temps seules des réparations minimes étaient effectuées sur les deux traversées de rivière : celle de la rivière Petit Borgne et celle de la grande rivière de Port Margot.

Début janvier 2006, c’est une rupture au niveau de la route avant le réservoir qui empêchait son alimentation. Après la réparation en mars 2006, ce ne sont que 0,45 l/s qui arrivent au réservoir. Aucune action n’ayant été entreprise pour identifier et réparer les autres ruptures de la ligne d’adduction (a fortiori sur les traversées de rivières), la population de Port Margot retourne donc aux puits et à la rivière chercher de l’eau.

Le débit théorique qui peut passer dans l’adduction compte tenu de son diamètre (DN 75 mm), sa longueur (4740 m) et le type de matériel (galvanisé) est de 3 à 3,5 l/s. Des fuites sont visibles sur l’adduction dont une à un robinet-vanne sur la route nationale avant de rentrer dans la ville et qui sert de point d’eau aux riverains. Le deuxième robinet-vanne identifié sur l’adduction se trouve juste après la traversée de la rivière Petit Bourg en direction de Port Margot. Il ne semble pas y avoir de purgeur d’air sur cette adduction.

Sachant que le débit théorique maximum entrant dans l’adduction est de 3 à 3,5 l/s, que le débit sortant au niveau du réservoir est de 0,45 l/s (lors de la dernière visite) et en considerant qu’ une partie de l’eau est légitimement consommée à Nan Julio et Nan Manuel (environ 0,5 l/s), les pertes sur la ligne (fuites et prises directes) varient en ce moment entre 2 et 2,5 l/s.

Les dépôts de calcaire dans les canalisations galvanisées sont mineurs.

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• Brises charges

Il n’a pas été constaté la présence de brise charges sur la ligne d’adduction.

• Réservoir

Le réservoir Cupidon à un volume utile d’environ 50 m3 et se trouve à une altitude de 51,5 m (d’après le relevé topographique). Les parois sont en maçonnerie et la dalle de couverture est en béton armé. Trois fissures ont pu être observées sur les parois lors de l’inspection interne mais l’étanchéité du réservoir n’a pas pu être éprouvée puisque celui-ci était vide lors de la visite. La tuyauterie entrant et sortant est en bon état mais elle est totalement mise à nue du fait de l’érosion du sol (voir photo ci-dessous). Seule une fuite à lieu juste avant l’entrée dans le réservoir.

Fig 2.e : Réservoir d’eau potable de la ville de Port Margot

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Il y a une vanne à la sortie et une vanne de vidange mais le système de vidange actuel est non fonctionnel (tuyauterie bouchée? Vanne de vidange hors service?). La présence de boue dans le réservoir met en évidence le faible entretien de cette infrastructure. Il n’y a pas d’enrochement à la sortie du trop-plein pour éviter l’érosion accélérée par la chute d’eau au sol.

Il n’y a pas d’échelle extérieure qui permette d’atteindre les trappes d’accès sur la couverture du réservoir. Ces trappes, en mauvais état, ne se situent pas au niveau de la canalisation d’arrivée ni au niveau du trop plein. Il est donc nécessaire de descendre dans le réservoir pour effectuer des mesures de débit, faire des prélèvements pour les analyses d’eau, vérifier le tuyau de trop-plein. Ceci ne facilite pas le travail d’inspection et d’entretien et constitue un risque de contamination de l’eau par l’opérateur.

Il n’y a pas de clôture de protection autour de l’ouvrage qui, avec l’extension de la ville, se retrouve encerclé par les maisons et en dessous des nouvelles constructions comme dans les hauteurs du centre ville et dans le quartier calvaire.

• Qualité de l’eau et traitement

Les prélèvements d’eau pour l’analyse physico-chimique et bactériologique ont été réalisés à la source Djambou (Annexe 3). La qualité physico-chimique est bonne. L’analyse bactériologique présente une contamination significative par des matières fécales (25 coliformes fécaux/100 ml). Compte tenu des bris permanents de tuyauterie au niveau des traversées de rivière et de l’absence d’entretien du réservoir (présence de boue), il est probable que la présence de coliformes fécaux dans l’eau en sortie de réservoir soit encore plus élevée.

Selon les informations recueillies auprès des habitants, la population, en majeure partie, consomme l’eau venant des robinets. Lors des grandes coupures du réseau, une petite partie de la population achète de l’eau traitée et les autres ont recours à l’eau des pompes à bras et des puits domestiques le plus souvent sans aucun traitement.

La chloration de l’eau n’est pas effectuée sur le réseau.

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2.3.2 Réseau de distribution

En 1988, le réseau de distribution mesurait 1000 mètres linéaires. Le réseau de distribution existant est présenté dans l’Annexe 2 et le plan de ville avec les noms de rues est présenté en annexe 4. C’est un réseau ramifié de 2950 mètres linéaires et DN 38 sauf quelques petits tronçons en DN 25.

Le réseau initialement construit est en galvanisé et toutes les extensions faites en 1990 et 1991 sont en PVC.

La tuyauterie n’est pas enterrée profondément (peut être du fait de l’érosion). Bien que cela n’a pas pu être vérifié lors des visites car le réseau n’était pas sous pression, le plombier atteste qu’il n’y a pas de fuites visibles sur le réseau de distribution. Les réparations se font plus facilement sur le réseau de distribution que sur celui d’adduction car il est en partie en PVC et dans des petits diamètres; les pièces de rechange sont donc plus abordables pour le CAEP..

Il y a 1 robinet-vanne sur le réseau de distribution qui isole tout le quartier Aria ; la vanne est sur la route proche du site de séchage du cacao. Un autre est juste en sortie du centre ville à la limite du quartier Pescaille et de celui du centre ville pour isoler en cas de besoin le quartier Pescaille car le réseau actuel n’atteint pas le quartier Corail. En bout de ramification dans le quartier Pescaille se trouve un kiosque mais ce dernier n’a jamais été équipé en fontainerie. Les fontaines du réseau tel que lors de sa création sont aux mêmes endroits. Une fontaine rudimentaire supplémentaire a été construite dans la ruelle Cupidon du centre ville. La ramification dans la zone Aria a des prises individuelles mais pas de kiosque ni de fontaine. Au total on dénombre donc 5 fontaines opérationnelles (lorsque le réseau est en charge), 1 kiosque inopérant et 232 branchements particuliers. Il faut y ajouter les prises illicites qui sont difficilement quantifiables.

Il n’est pas possible de mesurer les fuites sur le réseau en réalisant des mesures nocturnes de débit au niveau du réservoir. En effet peu de connections domiciliaires possèdent des robinets en bon état et, quand bien même ces robinets fonctionneraient ou existeraient, ils sont laissés en permanence ouverts par les abonnés pour repérer à quel moment se fait la desserte d’eau.

Il n’a jamais été prévu de poteaux incendie sur le réseau d’adduction d’eau potable de Port Margot. Il n’existe d’ailleurs pas de corps de pompier dans cette ville.

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2.3.3 Conclusion sur l’état du réseau

Le captage, de taille colossale, devra être abandonné en partie. Son flanc gauche pourra éventuellement être réhabilité et intégré au nouveau captage. La ligne d’adduction semble en bon état et pourra être réutilisée si son diamètre est encore suffisant pour la demande de 2025. Les passages de rivières doivent être refaits comme ce fut le cas, il y a quelques années, pour une portion de la traversée de la rivière de Port Margot. Cette traversée de rivière sera réutilisable si le diamètre de la tuyauterie (DN 75 mm) permet de satisfaire la demande en eau de 2025.

Le réservoir peut être réutilisé après réhabilitation et le réseau de distribution devra être refait complètement car la tuyauterie n’est plus assez enterrée et le diamètres de tuyauterie utilisée sont faibles.

Les fontaines publiques devront être détruites et reconverties en kiosques sur les mêmes sites ou en d’autres endroits.

Le nouveau réseau d’eau potable prendra en compte l’extension de la ville. Les nouveaux quartiers de la ville ont été relevés et ont fait l’objet d’études approfondies de manière à permettre l’évaluation de la demande en eau ainsi que la capacité à payer des habitants.

2.3.4 Accessibilité à l’eau

Le réseau d’eau de Port Margot fonctionne par sectorisation de 2 fois 6 heures par jour. Avec un débit entrant dans le réservoir de seulement 0,45 l/s, ce ne sont que 39 m3 qui sont desservis quotidiennement à l’ensemble de la population estimée à 11,644 personnes en 2006 soit 3,3 l/pers/jour sachant que la distribution de cette eau n’est pas égale et qu’une part importante de la population n’y a pas du tout accès car, avec un réseau qui n’est pas en pression, seuls les points bas du réseau sont alimentés.

Si le réservoir recevait les 3 à 3,5 l/s théoriques que peut fournir l’adduction, cette dotation en eau en 2006 serait alors de 24 l/pers/jour.

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Il n’est pas rare que la distribution sur le réseau soit bloquée pendant plusieurs jours voir plusieurs semaines ou même plusieurs mois en cas de rupture sur l’une des traversées de rivière. La proximité de la rivière utilisée pour la lessive et le bain rend moins difficile les ruptures du service d’eau potable pour la population en comparaison à d’autres localités.

Il existe également quelques puits équipés d’une pompes à bras; un près de l’église et un autre sur la route de Limbé en sortant de la ville de Port Margot mais les pompes à bras ne sont pas fonctionnelles. Quelques puits peu profonds creusés à la main chez des particuliers (1 dans la rue Pétion) et au centre de santé près de l’église sont utilisés mais pas pour l’eau de boisson.

2.3.5 Situation du gestionnaire du réseau

Le CAEP de la zone est présidé par un notable M. Mathieu Noël qui est inspecteur régional de l’éducation nationale. Ce dernier s’investi personnellement (en temps et en argent) dans le maintien du réseau d’eau. Il est aidé techniquement en cela par M. Wesly Préseau qui est le plombier du réseau.

L’abonnement mensuel pour les abonnés est de 15-20 gourdes/mois. Il a été décidé de l’augmenter à 50 gourdes/mois mais cela n’a pas encore été mis en application.

Le CAEP possède quelques clés de 14 et 18 et un tarot de ½ et ¾.

Aujourd’hui il n’y a aucun soutien technique, logistique ou de formation de la part du SNEP du Cap Haïtien et l’ensemble des membres du CAEP est insuffisamment qualifié dans tous les domaines (hydraulique, planification et gestion, trésorerie, suivi client, recouvrement des dettes, vulgarisation auprès des abonnés, etc.). Il n’existe aucune pratique organisée, ni préalablement planifiée pour l’entretien des installations et ouvrages du réseau; le système est abandonné à lui-même. Il est donc nécessaire de renforcer le programme de formation des membres du CAEP par l’élaboration d’un plan de gestion et d’entretien du futur réseau (chapitre 7).

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2.4 État des lieux sur l’assainissement

Dans cette partie nous abordons rapidement dans un premier temps les faits marquants constatés lors des visites concernant l’assainissement pour la ville puis, de façon plus détaillée la gestion des excrétas et des eaux usées pour les lieux publics et scolaires comme le veut l’étude.

Les besoins en assainissement pour la ville de Port Margot sont importants. Il n’y a pas de structure de drainage apparente ; l’écoulement des eaux de surface se fait grâce à la topographie de la ville dont la pente prend la direction de la rivière. L’évacuation des déchets se fait à l’aide de brouette et, à côté du marché, dans les limites de la rivière, on retrouve des sites de décharges improvisés par la population. Les latrines utilisées sont des latrines sèches et la couverture est faible.

Aucune rue, même dans le centre ville, ne possède de revêtement (adoquin, asphalte ou béton) rendant l’évacuation des eaux de pluies et des eaux grises difficiles. Lors des fortes pluies, les eaux de la grande rivière de Port Margot inondent le marché et parfois emportent des maisons du bourg. Selon le responsable du CAEP ce phénomène connu depuis 1930 fut plus important au cours des années 1950 à 1953 (plusieurs dizaines de maisons emportées) et persiste, rongeant petit à petit la partie basse de la ville.

Pour l’instant, la ville ne dispose pas de moyens financiers pour envisager un système d’assainissement collectif (eaux usées et eaux pluviales) et un système d’épuration des eaux avant leur rejet à la rivière, mais cette solution doit être envisagée dans l’avenir. L’article 7 du futur Décret-loi cadre sur l’eau stipule qu’à terme les tarifs applicables à la vente d’eau potable devront couvrir le coût de l’assainissement des eaux usées ainsi qu’une partie des coûts de préservation de la ressource en eau.

L’analyse critique de la situation actuelle est nécessaire pour repenser une nouvelle stratégie visant l’action combinée de la promotion, de la mise en œuvre des technologies à faibles coûts et du développement de la participation communautaire dans les projets. L’approche à adopter doit prévoir un horizon de la planification ne dépassant pas les 10 ans et les actions immédiates à entreprendre. Les agences nationales responsables de la planification urbaine et de l’assainissement doivent être étroitement associées à l’élaboration des propositions stratégiques.

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Les interventions prévues dans le cadre de ce projet ne sont que ponctuelles et visent l’amélioration de la situation sanitaire dans les lieux publics (écoles, hôpitaux, marchés publics) en ce qui concerne la gestion des excrétas et des eaux usées.

• Ecoles publiques Deux écoles publiques ont été dénombrées à Port Margot. Leurs caractéristiques sont présentées dans le tableau ci-dessous.

Nom école Nombre d’élèves Nombre de État des latrines latrines École Nouvelle de Port 500 + 7 professeurs 8 fonctionnelles Margot École Nationale de Port 400 + 7 professeurs 4 Mauvais état Margot

Fig 2.f : Nombre d’élèves et état des latrines dans les écoles publiques de Port Margot

Étant donné le nombre d’élèves qui fréquentent ces deux écoles, la couverture en latrines est faible (voir normes au chapitre 5) et devrait être améliorée (dans la mesure de la capacité de gestion des responsables d’écoles). Les latrines de l’école Nationale devraient être remplacées et leur nombre augmenté.

• Hôpitaux

Port Margot possède 1 centre de santé public « Saint Malachi » et 1 dispensaire public. Il n’a pas été possible de visiter le centre de santé publique. Trois infirmières travaillent dans ce dispensaire qui est doté d’un seul lit et de 3 latrines.

• Marchés publics

Le marché public de Port Margot se situe au bord de la rivière. Il n’y a pas de locaux permanents prévus pour ce marché ni de latrines.

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3 ÉTUDE SOCIO-ÉCONOMIQUE

Cette partie du rapport vise à présenter, selon les termes de référence de l’étude portant sur la réhabilitation du système d’eau potable et d’assainissement de la ville de Port Margot, les aspects liés à la situation socio-économique et les caractéristiques urbaines de cette ville. En ce sens, il est proposé d’une part de situer l’analyse du secteur eau potable dans un cadre global où la dynamique économique de la ville est cernée à partir de certains indicateurs ; les caractéristiques urbaines et démographiques de la dite ville sont également prises en compte. D’autre part, sous l’angle d’une analyse de la demande en eau, une évaluation globale de celle-ci est effectuée.

Par ailleurs, une évaluation de la capacité à payer l’eau potable par les habitants de cette ville est faite à partir des déclarations recueillies suite aux entrevues menées lors de différentes missions de terrain1. Pour la collecte d’informations, la méthodologie utilisée a combiné la revue documentaire, la réalisation d’entrevues structurées et l’observation de terrain. Cette démarche a permis d’évaluer les activités économiques de la ville, de réaliser de manière globale une estimation de la demande en eau potable de la ville et déterminer la capacité des habitants à payer les services d’eau potable ainsi que la disponibilité de la population à payer pour avoir accès à l’eau suite à la réhabilitation du réseau. L’approche utilisée a également permis de dresser une typologie de l’habitat et de visualiser les tendances d’expansion de la ville. La combinaison de ces différentes informations conduit à mettre en adéquation la capacité à payer de la population, sa volonté à payer un tel service et le niveau de demande actuel ce, afin de produire postérieurement des propositions capables de satisfaire les besoins de l’ensemble de la population de la ville.

1 La question de la volonté à payer est analysée à la suite des groupes de discussion avec des notables, représentants la population des quartiers en fonction de la typologie adoptée dans le cadre de cette étude. les entrevues ont montré que l’ensemble des personnes rencontrées serait disposé à payer l’eau pourvu qu’ils obtiennent un service de qualité de l’institution en charge de la distribution d’eau potable.

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3.1.1 Présentation de la ville

Port Margot est une commune du Département du Nord, située entre les villes de Limbé et de Borgne. Sa population était évaluée, lors du recensement de 2003, à environ 38,468 habitants, dont 25% forment la population urbaine soit 9617 personnes. Sa superficie est estimée à 113.9 km2, soit une densité, à l’échelle de la commune, de 338 habitants au km2. La commune comprend 5 sections communales : Grande plaine, Corail, Bas quartier, Bas et Haut Petit Borgne et Bras Gauche.

La ville proprement dite, de Port Margot, est constituée selon les données de l’IHSI de 1916 bâtis et de six quartiers ayant une typologie d’habitats pour la plupart modeste, avec une taille moyenne de 5 personnes par logement. La zone à certes quelques potentialités (notamment agricoles), mais fait également face à d’énormes contraintes.

Potentialités

Le cacao, la banane, le maïs, la pistache, le riz, le pois et l’igname sont les cultures principales de Port Margot.

Contraintes

Les problèmes infrastructurels sont multiples:

¾ absence de routes adoquinées ou recouvertes de béton (actuellement, des travaux de construction sont entrepris sur la route national reliant Limbé à Port Margot) ;

¾ absence de services publics de communication (le bureau de la téléco n’est plus fonctionnel) ;

¾ diminution du service électrique de 24h/jour à moins de 18 heures/jour.

Sur le plan organisationnel ou institutionnel, la ville est presque dépourvue d’institutions publiques représentant l’autorité de l’État. On y retrouve la mairie qui abrite également dans ses locaux le

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bureau électoral (le BEC) de la commune de Port Margot. Sur la route nationale se trouvent le commissariat de police, le district scolaire, le bureau du CAEP et celui des contributions fiscales.

3.1.2 Situation socio-économique

Fautes d’informations complémentaires, l’aspect social de la ville n’a pu être cerné dans toute sa dimension. Il est donc appréhendé en deux points : la disponibilité et l’accessibilité des services d’éducation et de santé.

¾ Education et santé

Environ 11 écoles (primaires et secondaires tant privées que publiques) et deux centres de santé ont été répertoriés uniquement au centre ville. Le personnel médical est composé d’environ 6 médecins et infirmières. S’il n’existe pas de centres de récréation ou de divertissement, les activités socio- culturelles sont plus ou moins intenses, surtout avec la présence de Florence Hôtel qui rehausse l’éclat de cette ville et organise régulièrement des festivités et des manifestations culturelles.

¾ Dynamique économique

Sur le plan économique, Port Margot est une petite ville très dynamique. L’agriculture et le commerce (des produits agricoles, des services, etc.) constituent les principales activités et sources de revenus de l’ensemble de la population urbaine. Ces deux branches absorbent plus de 70% des actifs (37.87% pour l’agriculture, élevage, sylviculture, 32.44 % pour le commerce de gros et de détail) (IHSI, données par commune, mai 2006). Sur l’ensemble des personnes occupées, 79% travaillent à titre indépendant.

Port Margot contient en outre un ensemble de petites entreprises de services, deux institutions financières (une coopérative de commerce agricole et une d’épargne et de crédit), deux petites unités de transformation (boulangeries) et un hôtel de plus de 34 chambres. Cette dynamique économique fait de Port Margot un pôle d’attraction qui draine les populations de deux communes avoisinantes, à

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savoir Borgne et Limbe. Toutefois, la plupart des emplois sont précaires, plus de 82% des personnes actives sont au chômage et environ 56% des ménages n’ont aucune personne occupée dans une branche d’activité quelconque.

De plus, malgré cette dynamique économique, le niveau de revenu reste assez faible. Le secteur agricole par exemple, bien que de grande importance dans l’économie de la ville en terme d’absorption de main-d’oeuvre, en crée très peu. Selon un responsable, le revenu moyen mensuel d’un agriculteur pourrait être évalué à 750 gourdes. Ceux qui sont membres de la Coopérative agricole (CAPOP, Coopérative des planteurs de Port Margot), peuvent obtenir en revanche un revenu moyen substantiel de 10,200 gourdes/an à titre de ristourne, ce qui équivaudrait à 850 gourdes le mois, dépendamment bien sûr du volume de transactions effectuées avec la coopérative durant l’année.

Par ailleurs, le secteur de la construction, bien que de moindre envergure en termes d’absorption de la force de travail en milieu urbain, génère des revenus assez significatifs. Selon certaines personnalités de Port Margot, le salaire journalier d’un «boss maçon » varie entre 200 et 400 gourdes, celui d’un manœuvre est de 150 gourdes. Pour l’ensemble du secteur, si l’on retient l’hypothèse que les ouvriers et boss travaillent six jours par semaine, cela donnerait un revenu mensuel moyen de 5400 gourdes. Le tableau suivant renseigne sur le niveau de revenu dans cette ville.

Fonction Revenu/jour Nombre de Revenu (gourdes) Jours/semaine moyen mensuel (gourdes) Ouvrier agricole n/a n/a 750 Planteurs1 n/a n/a 850 Boss maçon 300 en Six jours 7200 moyenne Manoeuvre 150 Six jours 3600 1):Ces planteurs, environ 500, sont membres de la coopérative agricole de Port Margot (CAPOP) Fig 3.a: Niveau de revenu de la population de Port Margot

Globalement, le revenu moyen mensuel, tous secteurs d’activité confondus, serait estimé à 3,100 gourdes, un niveau très faible comparé à celui de la ville de Saint Raphaël par exemple pourtant moins dynamique économiquement. Cependant, les caractéristiques de la plupart des maisons,

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situées surtout au centre ville, contrastent fortement avec ce niveau de revenus. Cela indique qu’il existe d’autres sources de revenus pour la population. Effectivement des informations recueillies sur place font état d’importants flux de transferts d’argent reçus de l’extérieur par une proportion significative de la population citadine, soit environ $100 US par mois, ce qui permettrait de compenser la faiblesse de revenu pour certains segments de la population. Cela expliquerait le fait que bon nombre de résidents confient leurs enfants aux meilleures écoles du Cap haïtien ou de Port- au-prince.

Quant aux recettes fiscales, on ne dispose presque pas d’informations à ce sujet. Le responsable de la Direction Générale des Impôts (DGI) s’était contenté de fournir vaguement quelques estimations, suivant lesquelles les recettes internes pourraient être évaluées, pour l’exercice 2004-2005, à environ 400,000 gourdes et les recettes communales à 30,000 gourdes. Les premières sont surtout constituées d’enregistrement, de cartes d’identité et de fermage et les dernières, de CFPB. On ne peut donc apprécier à sa juste valeur, l’état des recettes fiscales de cette ville.

3.1.3 Démographie et utilisation du sol

¾ Démographie

L’historique des tendances de croissance démographique pour la ville de Port Margot est donné dans la figure suivante :

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Croissance démographique (en %) de la ville de Port Margot aux cours des périodes inter- sensitaires

7 6.5 6 5 4 3 2.9 2.5

Taux (en %) 2 1 0 1950-1971 1971-1982 1982-2003 Périodes inter sensitaires

Fig 3.b: Taux de croissance de la population urbaine de Port Margot

Selon notre constat, Port Margot est, sur le plan physique, une ville en pleine croissance. A part la rivière Port Margot qui constitue un obstacle à son expansion vers l’Ouest, la ville s’étale lentement le long de la route nationale, que ce soit vers Limbé (au Sud) ou en direction du Borgne (au Nord).

¾ Typologie de l’habitat

L’habitat en milieu urbain à Port Margot est dominé par des maisons à toit en béton, dont la plupart contient deux niveaux. Ce constat est particulièrement évident au Centre ville. Le centre historique est d’un tracé assez régulier qui s’est développé dans l’environnement d’une rue principale reliant l’église catholique et le marché municipal. Les îlots sont généralement de formes rectangulaires. Classiquement, l’emprise au sol des maisons peut varier entre 30 et 120 m2.

Aux environs de la rue Cupidon, en direction de Borgne, se trouve une localité située en périphérie de la ville et qui fait partie des zones d’extension. On y observe un habitat très dispersé à mesure que l’on va vers la périphérie et quelques maisons isolées dans les champs. Au bas de la ville, aux

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environs du marché, on trouve un habitat présentant des caractéristiques particulières, avec des maisons en tôle qui ont un caractère beaucoup plus précaire et dense. En périphérie, les constructions le long de la route nationale et dans les quartiers menant au Calvaire et à Pescaille ont une caractéristique de type rural dans un espace assez vert.

¾ Utilisation du sol

Au niveau du centre ville, la répartition des aires d’activité se présente comme suit : le centre concentre l’ensemble des activités administratives, commerciales et résidentielles. Les rues ont un tracé plus ou moins régulier. Par contre, dans certains endroits elles sont de véritables corridors en terre battue qui ne facilite pas, voir empêche la circulation de véhicules. Pour ce qui concerne le mode d’occupation du sol, l’ensemble du foncier est, suivant certains notables, constitué des terres à titre. Dans certains cas, on peut retrouver des terres qui sont données en concession à des particuliers sous forme de bail.

3.1.4 Population / Projections

L’évolution de la population urbaine de Port Margot au cours des années 1950 à 2003 est donnée dans le graphique ci-dessous.

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Evolution de la Population Urbaine de Port Margot

10,000 9,000 8,000 7,000 6,000 5,000 4,000 3,000 2,000 1,000 0 1950 1971 1982 2003 Population Urbaine 1,561 2,639 5,300 9,608

Fig 3.c: Evolution de la population urbaine de Port Margot (1950 – 2003).

La population urbaine de Port Margot, selon les résultats définitifs du dernier recensement effectué en 2003 (IHSI publication des données en 2006), était évaluée à 9,608 personnes, dont 4,684 hommes et 4,924 femmes. Avec 1,916 foyers dans la zone urbaine, il y a 5 personnes par foyer. Les moins de 20 ans représentaient en 2003 49.69% de la population.

Cependant, il faut impérativement considérer les populations de Nan Julio et Nan Manuel qui ne sont pas dans la zone urbaine mais qui sont desservies en eau par le réseau d’eau actuel et continueront à être desservies par celui-ci pour la période 2006-2025. Suite aux visites de terrain, 95 foyers ont été comptabilisés à Nan Julio soit 475 habitants et 66 foyers à Nan Manuel soit 330 habitants (à raison de 5 personnes par foyer).

En intégrant les habitants de Nan Julio et Nan Manuel aux données de l’IHSI pour la ville de Borgne et en considérant 3 hypothèses de croissance (courte, longue et moyenne) pour la période 2006-2025, on obtient les projections de population suivantes :

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Perspectives de population urbaine de Port Margot

25000

20000

15000

10000

5000

0 2006 2010 2015 2020 2025 hypothèse courte (tx.2.9) 10468 11737 13540 15621 18021 hypothèse longue (tx.3.5) 10653 12224 14518 17243 20480 hypothèse moyenne (tx.4.1) 10839 12729 15561 19024 23257

Fig 3.d: Projection de la population urbaine de Port Margot (incluant Nan Julio et Nan Manuel) suivant 3 hypothèses de croissance.

C’est sur la base d’une hypothèse moyenne (4,1%/an de croissance) et en utilisant les données de population de la ville de Port Margot et des localités de Nan Julio et Nan Manuel que l’on a réalisé les estimations de la demande en eau et des dépenses effectuées par ménage, suivant le niveau de revenu et le secteur de résidence.

3.1.5 Demande en eau pour 2025

¾ Mode d’approvisionnement en eau en 2025

Afin d’assurer une distribution optimale et à un coût abordable de l’eau à la population, il est essentiel que tous les résidents de la ville aient accès à un point d’eau situé le plus près possible de leur maison. Le moyen idéal pour cela demeure le branchement direct sur le réseau au système de plomberie de chaque résidence. Ce mode d’approvisionnement demeurera, même à l’horizon de 2025, accessible seulement à une partie de la population. En effet, le niveau de vie de la population ainsi que l’état des infrastructures urbaines ne permettent pas une couverture à 100 %. Il n’est pas

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réaliste en effet de faire payer le coût d’un branchement particulier d’une valeur de 210 USD (matériaux, compteur d’eau et pose) à un ménage vivant dans une maison ne possédant aucun appareil sanitaire. De plus, l’urbanisation non contrôlée de certains quartiers ne laisse pas l’emprise nécessaire à une pénétration techniquement viable du réseau de distribution. La position des résidences par rapport à la trame urbaine et au type d’habitat représente donc un facteur important dans l’accessibilité à un branchement. Pour cela, des kiosques de distribution d’eau (munis de compteurs d’eau) seront construits en différents points de la ville et en remplacement des bornes fontaines existantes de manière à répondre à la demande des ménages qui ne sont pas dotés de branchements particuliers. On considère un kiosque pour 1000 personnes et une distance maximum de 500 m entre les habitations et le kiosque le plus proche. Sachant qu’un kiosque est munis de 4 robinets et en considérant que le kiosque est ouvert de 06h00 à 18h00, il y aurait en moyenne 84 personnes par heure soit 21 pers/heure/robinet ; chaque personne bénéficierait alors de 3 minutes pour s’approvisionner (environ 15 litres).

Au moment de la réhabilitation du réseau de Port Margot, tous les gros consommateurs (restaurants, hôpitaux, écoles, bloc sanitaire du marché, commerces) devront avoir un branchement particulier munis d’un compteur. Suite aux relevés de terrain, 9 écoles, 2 centres de santé, 27 commerces et 4 administrations publiques ont été recensés (détails en Annexe 5). Parmi ces institutions, toutes ne sont pas des gros consommateurs d’eau ; on considère seulement 25 gros consommateurs à Port Margot en 2006. Sachant que 232 foyers sont abonnés, que d’autres ont fait des demandes de connexion individuelle, que c’est un réseau gravitaire (charges de fonctionnement moindres) et compte tenu de l’analyse socio-économique, on estime que 515 foyers de la ville de Port Margot auront l’envie et la capacité de payer pour un branchement individuel avec compteur en 2006. On ne considère pas la reconnexion des prises illicites car seuls les foyers ayant la capacité de payer le branchement privé pourront recevoir une prise domiciliaire au moment de la réhabilitation.

Remarque importante : Le prix d’une connexion domiciliaire sans compteur d’eau est estimé à 80 US$. Si ce genre de branchement devait être réalisé à la place de branchements avec compteurs, le nombre de ménages désireux et capables de payer cette prise domiciliaire serait 2 à 3 fois plus important que dans le cas de branchements avec compteurs. Il ressort donc que, dans un cas comme dans l’autre, le coût de réhabilitation du réseau serait semblable mais l’impact sur la population serait différent dans les deux cas.

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A l’horizon 2015, on prévoit que 50% des foyers ayant un revenu moyen (soit 943 foyers ou 28 % de la population totale) auront une prise domiciliaire et 100 % d’entre eux (soit 2877 foyers ou 55 % de la population totale) auront un branchement particulier en 2025. Les hauts revenus auront immédiatement une prise domiciliaire et le reste de la population (bas revenus et une partie des moyens revenus jusqu’en 2025) s’approvisionnera aux kiosques du réseau pour l’eau potable.

Sur les 1040 prises domiciliaires à installer à l’horizon 2015, déjà 591 seront installées avec les travaux de réhabilitation du réseau. Pour soutenir le comité d’eau dans l’installation des 449 prises au cours des 10 prochaines années (soit 1 branchement nouveau par semaine), il serait souhaitable de lui remettre, à la fin de la réhabilitation du réseau, un stock maximum de 50 compteurs d’eau qu’il installera lui-même.

Pourquoi faut-il installer des compteurs d’eau sur le nouveau réseau?

L’installation de compteurs sur un réseau d’eau potable est coûteuse et nécessite des ressources de la part du comité pour acheter de nouveaux compteurs et remplacer ceux qui seraient défaillants. Cependant c’est la façon la plus équitable de faire payer le service d’eau potable ; on paye en fonction de ce qui est consommé. Le principe du paiement forfaitaire de l’eau, comme c’est le cas dans de nombreuses agglomérations haïtiennes, n’est pas viable car il incite à la surconsommation et au gaspillage. De plus certains foyers aspirent à avoir une connexion individuelle (statut social) et peuvent la payer ! Payer sa connexion domiciliaire, tout comme payer sa facture par rapport à ce que l’on consomme responsabilise les abonnés et préserve une ressource en eau potable qui n’est pas abondante à Port Margot.

De plus, la lecture des compteurs n’implique pas obligatoirement une augmentation du personnel au sein du CAEP ; c’est une question d’organisation. Pour toutes ces raisons il est nécessaire d’installer des compteurs, mais pas de façon systématique au moment de la réhabilitation du réseau sinon au fur et à mesure que le nombre d’abonnés augmentera afin de faciliter la gestion (lecture, facturation, renouvellement) par le comité qui va se professionnaliser avec le temps; c’est ce qui est proposé ci- après.

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Le nombre de compteurs à installer sur un tel réseau sera obligatoirement limité par la capacité à payer ce compteur par les abonnés. Une connexion domiciliaire coûte 255 US$ dont environ 120 US$ vont uniquement à l’achat du compteur d’eau. Les gros consommateurs d’eau doivent impérativement avoir une prise domiciliaire avec compteur ainsi que les particuliers qui souhaitent et peuvent supporter les coûts d’une telle installation.

Au cours des années à venir, les futurs abonnés devront payer leur connexion individuelle car le comité ne peut pas prendre à sa seule charge de tels frais. Il est donc IMPÉRATIF, pour des raisons d’équité, que les personnes qui seront connectées lors de la réhabilitation par l’entrepreneur, payent également ce compteur au comité d’eau, même si les frais sont exclusivement couverts par le Maître d’Ouvrage. Les modalités de paiement doivent être définies par le comité pour convenir :

¾ si les abonnés payent la totalité des frais d’installation, les ¾, la moitié, etc ;

¾ s’il y a un versement initial puis des mensualités ou seulement des mensualités, etc.

On peut suggérer que les premiers 551 abonnés du réseau de Port Margot ne payent que la moitié du coût réel de l’installation au comité qui va se constituer une trésorerie « compteurs » puisque c’est l’entrepreneur qui exécutera ces travaux financés par le bailleur. Ainsi le comité pourrait subventionner la moitié des coûts d’installation des futurs compteurs installés après 2006. On peut aussi convenir, afin de réduire le nombre de compteurs à installer et à gérer, que les frais de branchements domiciliaires sont à 100% à la charge des foyers connectés ; là encore il est impératif que les personnes connectées par l’entrepreneur payent cette installation au comité d’eau qui aura dès le début une trésorerie pour gérer son réseau.

En considérant 551 compteurs à gérer dès l’inauguration du réseau et en moyenne 1 nouveau abonné par semaine (à raison de 48 semaines ouvrables par an), le comité doit avoir, dès 2007, une personne à temps plein affectée à la lecture et à la facturation. Avec des permanences fixes quelques demi-journées par semaine au bureau du CAEP pour que les abonnés puissent venir régler leurs factures, la personne a suffisamment de temps pour faire la lecture et la facturation (qui est faite sur place et remise directement à l’abonné) des 551 compteurs chaque mois. Cela ne représente la lecture que de 30 compteurs par jour ouvrable. Avec le temps et suivant l’évolution du nombre d’abonnés

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individuels, le comité envisagera la nécessité ou non d’employer une personne supplémentaire dans ce service.

Si la population dans les années à venir ne se connecte pas beaucoup de manière individuelle, le comité pourrait envisager d’améliorer son service d’eau potable en construisant plus de kiosques d’eau pour faciliter l’accès à ce service. Il est impératif que chaque kiosque ait un compteur et que le gérant du kiosque s’acquitte de ses factures comme il aura été convenu dans le contrat qu’il aura signé avec le comité d’eau.

Il ressort de cette sous partie que les modes contractuels de gestion des abonnés, que la gestion de la facturation et du recouvrement des factures auxquels peut être confronté le comité d’eau sont nombreux et que les solutions envisageables sont également nombreuses avec des variantes d’une ville à l’autre, d’un comité à l’autre, d’un quartier à l’autre. Ces problèmes doivent être solutionnés jour après jour avec l’aide d’une entité et d’une personne entièrement dédiée au soutien technique, logistique, contractuel, comptable et de communication du comité d’eau de Port Margot et des autres villes dont le réseau sera réhabilité, et ce, de façon continue et illimitée dans le temps. Le succès de la CAMEP en zone métropolitaine est fondé sur le suivi technique et la formation multidisciplinaire continus des comités d’eau des quartiers dont certains desservent 50 000 habitants ! (voir chapitre 7 pour plus de détails).

Dotation journalière une fois le réseau réhabilité et demande en eau :

On a dimensionné le futur réseau d’eau potable avec des dotations de 20 l/pers/jour pour les bas revenus, 45 l/pers/jour pour les moyens revenus et 65 l/pers/jour pour les hauts revenus. Ces dotations sont des dotations en EAU POTABLE. Il est évident que les habitants, du fait de la facturation au compteur, utiliseront principalement l’eau du réseau pour la boisson, la cuisine et le bain et continueront d’utiliser d’autres points d’eau non potable (rivière de Port Margot) pour réaliser le bain et la lessive et ainsi réduire leur facture d’eau.

Si les branchements sont sans compteur d’eau, la consommation par habitant sera bien supérieure à celle indiquée ci-dessus. C’est pourquoi on recommande, pour la ville de Port Margot, d’installer des

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compteurs d’eau pour réduire les gaspillages, responsabiliser les utilisateurs et assurer la pérennité du nouveau réseau d’eau.

Le tableau suivant détaille les prévisions de consommation en eau potable, le nombre de kiosques et le nombre de prises domiciliaires par quartiers en 2006 et aux horizons 2015 et 2025.

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En 2006 Demande Demande Demande Nbr prises Pop Pop à Pop. à Pop. à Nbr Quartiers Pop journalière journalièr journalièr domiciliai 2003* bas revenus hauts kiosqu totale brute en eau e brute en e totale en res avec revenus moyens revenus es (en m3) eau (l/s) eau (l/s) compteur

Aria 1740 1963 781 1171 0 68.3 0.79 0.9 2 Petit borgne 2003 2260 902 1354 0 79.0 0.91 1.1 2 Pescaille 920 1038 411 616 0 35.9 0.42 0.5 1 Corail 1330 1500 596 893 0 52.1 0.60 0.7 2 591 Centre ville 3020 3407 1019 2037 340 134.1 1.55 1.9 3 Calvaire 595 671 396 264 0 19.8 0.23 0.3 1 Nan Julio ND 475 356 119 0 12.5 0.14 0.2 1 Nan Manuel ND 330 248 83 0 8.7 0.10 0.1 1 Total 9608 11644 4708 6537 340 410 4.7 5.7 13 591

En 2015 Demande Demande Demande Pop Pop à Pop. à Pop. à Nbr Nbr prises Quartiers Pop journalière journalièr journalièr 2003* bas revenus hauts kiosqu avec totale brute en eau e brute en e totale en revenus moyens revenus es compteur (en m3) eau (l/s) eau (l/s)

Aria 1740 2818 1121 1681 0 98.1 1.14 1.4 2 168 Petit borgne 2003 3244 1296 1944 0 113.4 1.31 1.6 3 194 Pescaille 920 1490 590 884 0 51.6 0.60 0.7 2 88 Corail 1330 2154 855 1283 0 74.8 0.87 1.0 2 128 Centre ville 3020 4891 1463 2925 488 192.6 2.23 2.7 3 390 Calvaire 595 964 568 379 0 28.4 0.33 0.4 1 38 Nan Julio ND 769 577 192 0 20.2 0.23 0.3 1 19 Nan Manuel ND 534 401 134 0 14.0 0.16 0.2 1 13 Total 9608 16865 6870 9422 488 593 6.9 8.2 15 1040

En 2025

Demande Demande Demande Pop Pop à Pop. à Pop. à Nbr Nbr prises Quartiers Pop journalière journalièr journalièr 2003* bas revenus hauts kiosqu avec totale brute en eau e brute en e totale en revenus moyens revenus es compteur (en m3) eau (l/s) eau (l/s)

Aria 1740 4212 1675 2513 0 146.6 1.70 2.0 2 503 Petit borgne 2003 4848 1936 2905 0 169.4 1.96 2.4 3 581 Pescaille 920 2227 881 1322 0 77.1 0.89 1.1 2 264 Corail 1330 3219 1278 1917 0 111.8 1.29 1.6 2 383 Centre ville 3020 7310 2186 4372 729 287.8 3.33 4.0 3 1020 Calvaire 595 1440 850 566 0 42.5 0.49 0.6 1 113 Nan Julio ND 1862 1397 466 0 48.9 0.57 0.7 2 93 Nan Manuel ND 1294 970 323 0 34.0 0.39 0.5 1 65 Total 9608 26413 11173 14383 729 918 10.6 12.8 16 3022 *: Données du recensement de l'IHSI réalisé en 2003 et publié en 2006. ND: Non Déterminé Demande journalière totale = demande journalière brute + fuites

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Fig 3.e : Projections de la demande en eau potable et du nombre de kiosques et prises domiciliaires pour Port Margot en 2006 et aux horizons 2015 et 2025.

Il faudrait donc installer, dès le début des travaux, 515 prises individuelles avec compteurs, 25 branchements pour les gros consommateurs et 15 kiosques soit 551 compteurs d’eau. Exceptionnellement on suggère de réaliser les kiosques à l’horizon 10 ans et non à l’horizon 20 ans car le kiosque supplémentaire qui doit être implanté pour la période 2015-2025 dans la localité de Nan Julio n’a aucune raison d’être construit en 2006 car la population de cette zone n’atteindra même pas les 600 habitants en 2015. Construit en 2006, il porterait préjudice au premier kiosque, les deux kiosques seraient alors sous-utilisés et représenteraient des charges trop lourdes de gestion au CAEP par rapport aux recettes.

La demande par quartier est présentée sur la photographie aérienne de la ville en annexe 6. La demande journalière de pointe (demande brute plus 20% de fuites plus le facteur de demande journalière de pointe de 1,2) de la ville de Port Margot en 2025 atteindra donc les 1322 m3/jour soit 15,3 l/s. Cette demande de pointe va permettre le dimensionnement du réseau d’adduction et du réservoir, le réseau de distribution étant dimensionné en fonction de la demande horaire maximum.

¾ De la capacité à la volonté de payer

L’analyse de la capacité à payer renvoie toujours aux revenus générés par la population dans le cadre de ses principales activités économiques. Comme on l’a calculé plus haut, le revenu mensuel moyen serait de 3,100 gourdes. En plus, on a fait remarqué qu’environ 56% des ménages n’ont aucun actif occupé donc n’ont pas accès à un revenu. Cela pose le problème épineux de pouvoir d’achat et donc de la capacité de la population à payer pour accéder à l’eau potable.

Toutefois, la faiblesse ou l’absence de revenus à Port Margot est largement compensée d’une part par les flux de transferts d’argent de l’étranger et d’autre part par le très faible tarif de l’abonnement au service d’eau potable (le tarif de 20 gourdes payé mensuellement, représente moins de 1 % du revenu moyen). Ce qui porte à croire que, pour l’heure, les gens sont réellement en mesure de payer. S’ils

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n’honorent pas régulièrement la facture du CAEP, c’est à cause de la rareté et de la mauvaise qualité de l’eau fournie par cette instance. Dans ce contexte, même quand les responsables du comité de gestion relèvent le tarif mensuel à 50 gourdes, cela ne réduirait pas pour autant la capacité à payer des ménages.

Toutefois, dans la perspective d’une réhabilitation du réseau actuel, donnant éventuellement lieu à une nouvelle tarification du service d’eau potable, la capacité à payer peut diminuer. En partant du tarif de 2 gourdes pour 20 litres d’eau, en vigueur dans d’autres villes (Trou du Nord, par exemple) et tenant compte du niveau de revenu des habitants de Port Margot, le tableau ci-dessous montre la consommation, les dépenses effectuées et le poids de celles-ci dans le budget des ménages. Suivant notre classification, inspirée par les visites effectuées dans la zone, la majorité des quartiers est habitée par des ménages à revenu moyen (y compris ceux bénéficiant de transferts). Seulement un quartier, le Calvaire, aurait une forte proportion de ménages (60%) ayant un niveau de revenu inférieur à la moyenne. Dans ce même ordre d’idées, au Centre ville, environ 10% des ménages ont un niveau de revenu supérieur à la moyenne, tandis que 60% et 30% ont respectivement des revenus moyen et bas.

Typologie Nombre de Consommation Dépenses moyennes Part des dépenses ménages en mensuelle mensuelles (en gourdes) en eau par rapport 2006 moyenne par au revenu moyen ménage (en litres) (en %)

Bas revenus 728 4200 420 21

Revenus 1123 4200 420 13.6 moyens

Hauts revenus 60 4200 420 9.33

Source : INESA, 2006

Fig 3.f : Projections de dépenses des ménages en considérant à 2 gourdes les 20 litres d’eau et une consommation de 28 l/pers/jour pour Port Margot en 2006.

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Sur cette base, la consommation d’eau des ménages à bas revenu (entre 1000 et 3100 gourdes le mois) a été évaluée à 101,864 litres d’eau par jour, soit approximativement 140 litres ou 4,200 litres en moyenne pour un mois. Les débours effectués à cet effet totaliseraient 10,184 gourdes, soit environ 14 gdes par jour pour un ménage de cinq membres. Pour un mois, il dépenserait en moyenne 420 gourdes. Ce niveau de dépense serait d’un poids énorme dans le budget du ménage (21%). Force est de noter que, suivant notre hypothèse, les ménages ayant des niveaux de revenus moyens2 (environ 3,100 gourdes) et élevés (supérieur à 3,100 gdes) consomment en général la même quantité d’eau que ceux disposant de faibles revenu. Ils consacreraient respectivement 13.6% et 9.33% de leurs ressources bugétaires à l’acquisition d’eau. Le fardeau serait beaucoup plus lourd pour les ménages à faible revenu que ceux dont le revenu est supérieur ou égal au niveau moyen. Ainsi, vu que l’eau n’est pas l’unique bien faisant partie du panier de biens d’un ménage, un tarif de 2 gourdes pour 20 litres d’eau limiterait la capacité à payer des habitants de Port Margot.

¾ Adéquation entre capacité et disposition à payer

La plupart des gens rencontrés témoignent de la volonté d’avoir un robinet à domicile et d’accéder régulièrement à l’eau potable, car l’usage de l’eau de rivière ou de puits augmente les risques de contamination et d’épidémies. C’est pourquoi ils accueillent favorablement l’idée d’un réaménagement du réseau d’eau potable. Certes, un responsable du CAEP a souligné la mauvaise fois de certains abonnés en ce qui concerne le paiement de la facture mensuelle. Toutefois, avec la création d’un nouveau système de captage, susceptible d’alimenter régulièrement toute la ville, la population estime qu’elle sera en mesure d’honorer régulièrement le tarif qui sera fixé.

L’adéquation entre volonté et capacité à payer semble loin d’être un problème si on prend en compte le faible tarif actuellement en vigueur. Même un relèvement de ce dernier à 50 gourdes le mois ne poserait pas de problème. Mais celui de 420 gourdes, suivant l’hypothèse qu’on a formulée plus haut, limiterait drastiquement la capacité à payer des gens. Ils seraient alors moins disposés à le payer, vu qu’ils n’ont pas l’habitude de le faire. Il faudrait donc envisager d’autres possibilités qui permettraient à l’ensemble de la population d’accéder à une eau de qualité et en quantité suffisante.

2 N.B Ce n’est pas la moyenne nationale

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¾ Suggestions pour les futurs projets

Il est parfois difficile d’apprécier les besoins en eau de la population puisque le réseau d’eau actuel n’est jamais en charge et peut avoir des périodes parfois longues sans service d’eau. De plus les usagers peuvent difficilement quantifier l’eau qu’ils utilisent pour le bain ou la lessive quand ces activités se réalisent à la rivière.

Avec la réhabilitation de ce réseau, le service aux utilisateurs devrait être considérablement amélioré (service continu) et devrait permettre de mesurer de façon précise la consommation d’eau suivant les catégories de consommateurs, de mieux déterminer les facteurs horaires de consommation d’eau, de connaître quelle utilisation il en est fait, etc.

Des études socio-économiques post-réhabilitation pourraient être menées dans cette ville comme dans les autres villes dont le réseau est réhabilité afin de mieux comprendre le comportement des utilisateurs et faciliter les futures études de réhabilitation et/ou construction des réseaux d’eau en Haïti.

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4 ÉTUDE TECHNIQUE – ALIMENTATION EN EAU POTABLE POUR 2025

Cette partie présente les ouvrages (et leurs dimensionnements) à réaliser pour satisfaire la demande de la population dans 20 ans. Il est nécessaire que les zones clés identifiées dans cette étude technique soient réservées dès maintenant afin d’éviter que les terrains soient utilisés par la population au moment des travaux et que les expropriations ne deviennent plus coûteuses voir impossibles.

4.1 Critères de conception

Les critères de conception pour réaliser le dimensionnement des réseaux à construire sont comme suit :

Demande journalière brute : Nombre de personnes x dotation en eau (litres/jour/personne)

Pertes par fuites sur réseau : 20 % de la demande journalière brute

Demande journalière totale : Demande journalière brute + Fuites sur réseau

Facteur de pointe horaire maximum : 2,0 (pour le réseau de distribution, appliqué à la demande journalière totale)

Demande journalière de pointe : 1,2 fois la Demande journalière totale (pour designer le réseau d’adduction)

Réserve de stockage nécessaire : 20 % de la demande journalière de pointe

Débit de source requis (l/s): ≥ Demande journalière de pointe (en litre) / (24 heures fois 3600)

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La modélisation du réseau d’eau potable est faite à partir du logiciel EPANET 2. Ce logiciel utilise le Système International (SI) comme unité de mesures ainsi que la formule d’Hazen-Williams pour mesurer les pertes de charge dans les canalisations (coefficient de friction de 140 pour les tuyauteries PVC et PEHD et 130 pour les tuyaux galvanisés ou en fonte). Il est important de faire remarquer que le logiciel EPANET, dans le cas d’une modélisation avec une source d’eau, une adduction, un réservoir puis un réseau de distribution, ne tient pas compte de la demande aux nœuds du réseau de distribution pour calculer le débit qui transite dans l’adduction. Le débit dans l’adduction est le débit théorique que peut prendre l’adduction comte tenu des divers paramètres (élévations, DN, coefficient de Hazen-Williams, débit). Par conséquent le débit et la vitesse d’écoulement dans l’adduction modélisée sont plus forts que dans la réalité puisqu’une vanne régulatrice de débit sera fixée à l’entrée du réservoir pour ne laisser passer que la demande pour l’horizon 2025.

La demande journalière totale est intégrée aux nœuds du réseau de distribution auquel on appliquera les facteurs de consommation horaires pour refléter les variations de consommation des usagers au cours de la journée. Ces facteurs de consommation horaire sont présentés dans le tableau suivant :

Répartition horaire de la consommation journalière à Port Margot 2.5

2.0

1.5

horaire 1.0

0.5 Facteur de consommation

0.0 123456789101112131415161718192021222324

Temps (heure)

Fig 4.a : Facteurs de consommation horaire d’eau pour le dimensionnement du nouveau réseau de distribution de la ville de Port Margot.

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Vu l’urbanisme qui s’étend actuellement au dessus de la route nationale pour délaisser les zones inondables sous cette route nationale, la topographie est un paramètre important ici pour approvisionner la population des zones d’extension. Les relevés topographiques ayant été faits principalement au long du réseau existant, il manque des données topographiques pour les habitats implantés dans les mornes. Ces relevés sont faits avec une précision de fermeture de l’ordre de 1 à 2 cm sur des relevés de 1 km de long).

On constate un écart moyen de 9 m entre les relevés topographiques et les courbes de niveau de la carte géodésique ; ces dernières étant 9 m plus hautes que les élévations du relevé topographique. Pour pouvoir utiliser les données du relevé topographique avec les courbes de niveau, nous appliquons ces 9 mètres supplémentaires aux élévations des relevés topographiques. La précision sur les relevés topo reste inchangée en appliquant l’ajustement de + 9 m par contre, on considère que la précision des courbes de niveau aux 20 m pour tous les points (ou noeuds du modèle sur EPANET) en dehors du relevé topographique sera de plus ou moins 5 mètres. Cela nous permet d’inclure, grâce aux courbes de niveau, les zones d’extension du réseau et la pression minimum en tout point du réseau sera d’au moins 10 mètres pour tenir compte de cette incertitude.

Pour information : Dans la version électronique du relevé topographique, les élévations ne considèrent pas l’ajustement de + 9 m. La source Djambou a une élévation de 97,3 m mais dans EPANET, on considère que son élévation est de 97,3 + 9 = 106,3 m.

4.2 Ressource en eau

À l’horizon 20 ans, la principale ressource en eau potable facilement accessible par gravité pour la ville de Port Margot et nécessitant peu de traitement restera l’eau de la source Djambou. Un débit minimum naturel s’écoulera librement au niveau du captage de cette source puisque le débit des affleurements du site est bien supérieur aux besoins en eau de la population à l’horizon 2025.

La demande journalière de pointe pour 2025 est de 15,3 l/s (24h/24).

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4.3 Captage de source

Le plan détaillé du nouveau réseau d’eau potable de la ville de Port Margot pour satisfaire les besoins à l’horizon 2025 est présenté en annexe 7. Le détail est expliqué dans les parties 4.3 à 4.6.

Comme on l’a vu dans la conclusion de la partie 2, le captage actuel de la source Djambou sera en grande partie délaissé et les affleurements qui sortent à gauche du captage devront être captés dans une nouvelle structure à concurrence d’un débit à l’étiage d’au moins 15,3 l/s. Si on estime que la présence du captage actuel peut nuire au futur captage car il agit comme un frein aux écoulements des affleurements qui pourraient resurgir en force autour du nouveau captage, il est conseillé de détruire une partie de la structure existante. Du coté des trop pleins actuels, ils serait même conseillé d’ouvrir la trappe frontale jusqu’au niveau du lit de la rivière pour empêcher toute mise en charge de cet ancien captage.

Il est primordial que le nouveau captage ne soit jamais en charge. Le bas du trop plein doit donc être juste au dessus du haut du tuyau de prise d’eau (voir figure ci-dessous). De plus la position du trop plein et du tuyau de prise d’eau doivent assurer que aucun des affleurements de la source n’est en charge sous l’effet d’un quelconque stockage d’eau dans le captage. On recommande une porte rabattante (et non pas des tuyaux), de préférence surdimensionnée que sous dimensionnée, pour laisser passer le trop plein qui parfois, en saison pluvieuse, peut être très important.

La porte rabattante métallique devra être légère pour s’ouvrir sans gène au fur et à mesure que le débit du trop plein augmente. Afin d’empêcher l’intrusion de personnes ou d’animaux par cette porte, une grille à grandes mailles (0,1m * 0,1m environ) sera scellée à l’intérieur du mur au niveau de la porte rabattante.

Aucun robinet-vanne ne sera fixé sur la tuyauterie en sortie de captage. Si l’adduction doit être mise à sec pour effectuer des travaux sur celle-ci ou sur le dessableur, il suffit d’ouvrir la vidange au niveau du captage.

Compte tenu de la dimension importante de la ligne d’adduction (presque 5 km), il est suggéré de placer un compteur d’eau principal à la sortie du captage. Cela permettra, en le comparant avec les

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données du compteur d’eau situé au réservoir, de surveiller les fuites et les éventuelles prises illicites sur l’adduction.

Terrain naturel Point de sortie de Porte l’émergence Trappe d’accès rabattante de captée la plus la trappe de basse Maçonnerie du captage trop plein

Niveau d’écoulement de l’émergence la plus basse 0,1 m min Niveau haut de la trappe de trop-plein

Niveau bas de la trappe de trop plein Vidange = Tuyau PVC munis d’un cap emboîté dans le = niveau haut de la 0,05 m prise d’eau pour le coude PVC réseau + 0,05m Coude PVC et sortie vidange Enrochement pour éviter érosion du Conduite vers Brise Charge trop plein et de la vidange Purgeur d’air (s’il n’y a pas de dessableur juste après le captage)

Fig 4.b : Positionnement des éléments d’un captage de source ; coupe de profil.

4.3.1 Limites des périmètres de protection pour les captages de sources

Pour garantir la qualité de l’eau prélevée, le captage de source doit avoir un périmètre de protection immédiate et un périmètre de protection rapprochée.

Le périmètre de protection immédiate s'étend généralement dans un rayon de quelques dizaines de mètres autour du point de captage. Le périmètre de protection rapprochée couvre généralement une

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dizaine d'hectares autour et en amont hydraulique de l'ouvrage. L'objectif est de protéger le captage de la migration souterraine des substances polluantes. L’instauration d’un périmètre de protection éloigné est facultative ; il correspond à la zone d'alimentation du point d'eau, et parfois même à l'ensemble du bassin versant.

Il est vivement suggéré que soit établit un périmètre de protection immédiate autour du captage délimité par une clôture (voir détails figure ci-dessous). La clôture et la barrière d’entrée doivent empêcher physiquement l’entrée des animaux au niveau du captage et l’accès à l’intérieur de ce périmètre doit être exclusivement réservé à l’opérateur et au gardien.

Le périmètre de protection rapprochée est recommandé mais pas obligatoire. S’il est instauré, il devra également empêcher physiquement l’entrée des animaux en son sein. Il consistera en une bande de terrain en amont hydraulique du forage défini dans la figure ci-dessous.

135 m

AMONT Drain pour hydraulique déviation des eaux du captage de ruissellement en amont du captage

Périmètre de protection rapprochée

Périmètre de 100 m protection immédiate 15 m

captage 10 m

60 degrés 20 m 5m AVAL hydraulique du captage 20 m 57.5 m

Fig 4.c : Délimitation des périmètres de protection immédiate et rapprochée autour d’un captage de source.

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Lors de la construction du captage et de l’installation des périmètres de protection immédiate et rapprochée, la flore devra être préservée le plus possible et le site sera enherbé et reboisé en cas de besoins. Si des arbres sont plantés, ils devront être suffisamment éloignés du captage pour limiter les dommages futurs des racines sur la structure. Dans ce cas il est recommandé de les planter hors du périmètre de protection immédiate mais à l’intérieur du périmètre de protection rapprochée.

A l’intérieur du périmètre de protection immédiate, un drain permanent devra permettre de dévier l’eau de ruissellement pour que celle-ci ne s’écoule pas sur la boite de captage.

4.3.2 Mesures de protection et mesures environnementales

Bien que la ressource en eau de la source Djambou soit considérable et bien supérieure aux besoins de Port Margot même à l’horizon 2025, voila quelques recommandations pour garantir la disponibilité des ressources en eau sur le bassin d'alimentation de Port Margot :

• Le maintien des zones boisées dans la zone de recharge de la source Djambou ;

• Le reboisement des berges des rivières du Petit Bourg et de Port Margot prioritairement en amont et en aval des traversées de rivières par la nouvelle ligne d’adduction et au niveau des zones habitées. Par la suite, il s’agirait de reboiser l’ensemble des berges à l’amont puis à l’aval de la ville.

On peut également recommander les actions suivantes :

• Le reboisement systématique des zones montagneuses impropres à l’agriculture autour de Port Margot pour réduire les phénomènes d’érosion des mornes, augmenter la capacité d’infiltration de l’eau dans le sol et ainsi réduire les impacts des écoulements d’eau qui dévalent la ville pour atteindre la rivière.

• Le maintien en enclos ou au piquet des bovins, ovins et caprins qui, en liberté ou semi- liberté, freinent le reboisement en consommant les jeunes plants d’arbres. La sensibilisation et l’éducation des résidents sur les problèmes liés au déboisement et sur les méthodes de

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reboisement et de protection des sols sont impératives avec la mise en place d’une réforme agraire au niveau national.

4.4 Nouveau réseau d’adduction

On remarque que le tracé de la ligne d’adduction n’est pas optimisé en terme de distance et d’angles. Le tracé respecte les axes routiers et apparemment le passage de l’ancienne adduction afin de réduire au minimum la réalisation des tranchées sur des terrains privés. S’il est possible d’avoir un tracé de cette adduction plus rectiligne, cela devrait être préféré au tracé de la modélisation.

Dans tous les cas les coudes à 90 degrés (ou avec des angles plus aigus) doivent être évités par l’entrepreneur pour ce tracé de l’adduction. Des ancrages en béton seront nécessaires entre le captage et la rivière Petit Bourg compte tenu des dénivelés importants.

Bien que la source Djambou ne soit pas connue pour charrier des sédiments en saison pluvieuse, cela n’a pu être confirmé visuellement lors de la visite. De plus la ligne d’adduction est longue donc il est recommandé d’installer un dessableur en aval du captage. La granulométrie des sédiments n’étant pas connue en saison des pluies, le dimensionnement du dessableur se veut plus théorique que pratique afin de protéger la ligne d’adduction plutôt que de vouloir une qualité d’eau précise en sortie du dessableur. Il n’est pas recommandé de mettre un by-pass sur le dessableur afin d’imposer le passage de l’eau par le dessableur. De plus le réservoir permet de maintenir continue la distribution de l’eau pendant le temps de nettoyage du dessableur.

Les critères de design du dessableur sont les suivants :

¾ Longueur = 4 fois la largeur

¾ Temps de rétention dans le dessableur de 15 minutes minimum en considérant le débit de la journée de pointe

Avec un débit maximum de 15,3 l/s, le dessableur aura une longueur de 4,8 m, une largeur de 1,2 m et une hauteur utile de 2,2 m.

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De plus le dessableur doit avoir une grille de diffusion à l’entrée pour répartir de façon homogène le débit entrant sur toute la largeur du dessableur et également une sous verse avant la sortie pour bloquer tous les éléments flottants. Il ne faut pas placer de robinet-vanne en sortie du dessableur pour ne pas créer de dépression dans la tuyauterie. Un robinet-vanne à l’entrée du dessableur n’est pas nécessaire puisqu’il suffit d’ouvrir la vidange du captage pour couper l’alimentation en eau. La vidange du dessableur peut être faite sur le principe de celle du captage de source et évite ainsi l’achat d’un robinet-vanne. Par contre, une vanne flotte à bride à l’entrée du dessableur et un purgeur d’air en contre bas du dessableur sur un point haut est nécessaire. Un compteur d’eau principal placé dans un regard à la sortie du dessableur assurera la mesure des volumes entrant dans la ligne d’adduction.

Il est nécessaire de placer un nouveau réservoir plus haut que le premier afin de desservir en eau les habitants dont les maisons sont implantées dans les mornes afin de délaisser les zones inondables. L’adduction existante de DN 75 mm est maintenant totalement sous dimensionnée pour la demande de Port Margot pour l’horizon 2025 ; même la partie enfouie plus profondément il y a quelques années sur une demi traversée de la rivière Port Margot. Pour ne pas réduire à néant les futurs investissements du nouveau réseau de Port Margot (comme ce fut le cas avec cette adduction de 4,8 km, 23 ans après son installation) et donc tenir compte d’une éventuelle augmentation de la demande (>15,3 l/s) mais également pour alimenter un réservoir qui sera plus haut que l’existant, il est impératif d’installer une ligne d’adduction de PVC ou PEHD de DN au moins égal à 200 mm. Dans cette configuration (DN 200 mm) et considérant le captage à 106.3 m (élévation relevé topo + 9 m) et le dessableur à 103,3 m (élévation relevé top + 9 m) et que l’entrée dans le nouveau réservoir est à une élévation de 84 m (élévation relevé topo + 9 m) il sera possible de faire passer les 15,3 l/s avec une pression résiduelle au réservoir de 13 m mais également de faire transiter jusqu’à 24 l/s tout en maintenant 6 m de pression à l’entrée du réservoir (coefficient de Hazen-Williams de 140). Cette adduction serait donc encore dimensionnée même après 2025.

Puisque les lits mineurs des deux rivières se déplacent, il est impératif que les aménagements des traversées de rivières soient effectués non pas seulement au niveau des lits mineurs actuels mais sur l’ensemble des sections ou les lits des rivières sont susceptibles de passer. Il faut donc considérer

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300 m pour la traversée de la rivière Petit Bourg et 350 à 400 m pour celle de la rivière Port Margot.

Les travaux nécessaires sur ces deux traversées de rivières sont les suivants :

¾ Pose des tuyaux à 2 m de profondeur avec une pente de 0,1% pour créer un point bas en aval de la traversée, après la berge ;

¾ Enfoncement de pieux métalliques directement au droit de la tuyauterie à son aval (si possible 1 pieu par tuyau sinon 1 tous les 5 à 10 mètres. Ces pieux enfoncés plus profondément que la tuyauterie lui donnent de la résistance et retiennent la tuyauterie si celle-ci devait être mise à nue. On pourrait dans ce cas utiliser les tuyaux galvanisés de DN 75 mm de l’ancienne adduction sur la traversée de la rivière Port Margot ;

¾ Coulage d’une enveloppe de béton de 0,2 m minimum tout autour de la tuyauterie et remblai de la tranchée ;

¾ Consolidation des berges des rivières en amont et en aval du passage de la tuyauterie avec des gabions et/ou murs secs sur une distance suffisante (surtout en amont) pour ne pas mettre en péril les gabions posés et assurer le maintien en place des berges. Bien qu’elle soit coûteuse, cette activité est primordiale car, quand la tuyauterie est enfouie profondément dans le lit majeur de la rivière, le point de rupture se trouve au niveau des berges qui s’élargissent avec les crues successives.

La coupe en profil du réseau d’adduction est présentée en annexe 8.

Puisque la canalisation sera enfouie à 2 m de profondeur pour les passages de rivières, elle constituera un point bas au niveau de l’adduction et devra bénéficier d’une vidange. Il n’est pas concevable de réaliser la vidange sur la traversée de la rivière donc il faut installer la conduite avec une légère pente et faire un point bas après le passage de la rivière Petit Bourg avec un té, une vanne de vidange le tout enfermé dans un regard d’accès (voir figure ci-dessous). Les vannes dans ce regard seront environ 3 à 4 m sous le niveau du sol ; la tuyauterie doit permettre d’évacuer les eaux de vidange en dehors du regard, au niveau du sol. Le même regard avec les vannes de vidange devra être réalisé après la traversée par l’adduction de la rivière de Port Margot. Une vidange (avec deux

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robinets-vannes de DN 200 et un té) sera également placée au point bas de l’adduction situé entre Nan Julio et Nan Manuel ; ces vannes sont installées dans des monoblocs de manœuvre car la tuyauterie n’est enfouie qu’à 0,6-1,0 m. Si des travaux sur l’adduction doivent se faire, cette dernière peut être isolée en trois endroits différents grâce aux 3 vidanges prévues.

Niveau Adduction terrain DN 200 naturel mm Axe rivière Petit Bourg Berges Vidange Vidange dans dans regard monobloc

0,6 m 0,6 m

2 m

Tuyauterie avec Pente de 0,1%

Fig 4.d : Vidange sur la ligne d’adduction de Port Margot.

Un purgeur d’air sera installé sur l’adduction de DN 200 mm juste après le dessableur et un autre devra être positionné sur le point haut entre la première vidange dans le regard et la vidange dans un monobloc de manœuvre (approximativement entre les deux rivières).

Une vanne de régulation de débit doit être installée juste avant l’entrée dans le réservoir. Cette vanne, installée dans un monobloc de manœuvre, ne devra que très rarement être manipulée une fois réglée lors de la mise en route. Il est donc recommandé que sa tête soit dévissée et retirée par l’opérateur une fois le débit réglé pour empêcher toute manipulation intempestive. Lors des opérations de

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maintenance, la tête de vanne sera revissée temporairement par l’opérateur. Le DN 200 mm de l’adduction avec un débit (limité par la vanne de régulation de débit) de 13,92 l/s (demande totale de Port Margot sans compter Nan Julio et Nan Manuel) garanti une vitesse d’écoulement de 0,45 m/s aux heures de plus fortes demandes et assure une pression minimum de 17 m à l’entrée du réservoir. Pour éviter tout risque de coups de bélier dans la ligne d’adduction principale (qui devraient être limités car elle fonctionne comme un siphon) il est recommandé de ne pas installer de robinet-vanne à l’entrée du réservoir existant mais de l’équiper d’une vanne flotte à bride.

La tuyauterie de l’adduction de Port Margot devra résister à des pressions statiques au moins égales à 80 m.

L’approvisionnement en eau des habitants de Nan Julio et Nan Manuel qui s’approvisionnent sur l’actuelle ligne d’adduction est détaillé dans le chapitre 4.7.

La disposition des pièces spéciales listées ci-dessus sur le nouveau réseau (voir Annexe 8) permet une optimisation de l’opération et la maintenance de ce dernier avec un minimum de vannes et donc des coûts optimisés.

Pour la mise en place du futur réseau d’adduction qui implique la pose de long tronçons uniformes (aucun branchement particulier, aucune ramification) et en partie en montagne il est techniquement recommandé d’installer des tuyaux en polyéthylène haute densité (PEHD) car les barres peuvent être plus longues que celles de PVC (en 6 mètres) pour limiter le nombre de barres et donc de joints. Le PEHD sera également recommandé pour les traversées de rivières puisqu’il est plus souple que l’acier galvanisé. Cependant il faut se rappeler que le DN (Diamètre Nominal soit le diamètre interne réel) minimum nécessaire pour l’adduction est de 200 mm ; il ne peut en aucun cas être inférieur.

Il faut donc 4700 m de tuyauterie de DN 200 mm pour ce réseau d’adduction.

Il faut y ajouter 12 m de tuyauterie en acier galvanisé pour l’entrée dans le réservoir.

Par précaution, le tronçon qui longera la route nationale devra se trouver du coté opposé à la rivière.

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4.5 Réservoir de stockage

Le critère de dimensionnement de la réserve d’eau vu dans la section 4.1 conseille que le volume soit égal à 20 % du volume journalier de pointe soit 241 m3.

Le réservoir actuel est en bon état mais il n’est plus assez haut compte tenu des habitations nouvelles qui se font dans les mornes. De plus, le CAEP n’a pas de documents officiels concernant les titres de propriété du terrain sur lequel est implanté le réservoir. On suggère de l’abandonner ou de le démolir pour réutiliser les pierres dans la construction du nouveau.

Le nouveau réservoir de 8,8 m de diamètre et 4 m de hauteur utile (soit 243 m3 de volume utile) devra être construit pour satisfaire les besoins à l’horizon 2025. Son radier sera à une élévation de 80 m (selon le relevé topographique + 9 m). Cette élévation du radier permet à la fois d’alimenter une grande partie des zones d’extension de Port Margot tout en gardant des pressions raisonnables par la mise en place de réducteurs de pressions (voir détail partie 4.6) aux heures de faibles et fortes demandes.

Un bac de chloration sera installé sur le nouveau réservoir.

La vidange du réservoir sera de telle sorte qu’aucune personne n’a besoin de rentrer dans le réservoir. En effet le fond du réservoir doit avoir une pente régulière jusqu’au point le plus bas de la dalle où un coude en tuyau galvanisé (≥ DN 150 mm) affleure avec le béton. Ce coude est raccordé à un tuyau galvanisé de même diamètre qui passe sous le réservoir et ressort en contrebas au niveau du sol avec un enrochement pour éviter l’érosion lors des vidanges. Un robinet-vanne installé dans un monobloc de manœuvre et fixé à ce tuyau galvanisé permettra de réaliser la vidange.

Pour ce réservoir il y aura donc 1 vanne flotte à brides de DN 200 mm, 1 vanne de vidange de DN 100 mm et 1 robinet-vanne de sortie de DN 200 mm. Directement en aval du robinet-vanne de sortie du réservoir il est impératif d’avoir une prise d’air pour éviter les problèmes de dépression dans la tuyauterie lors de la fermeture du robinet-vanne. Cette prise d’air peut être réalisée grâce à un purgeur d’air mais on préfèrera y connecter le trop plein du réservoir ; en effet si la distribution doit être fermée pour permettre le remplissage du réservoir, le trop-plein va dans le réseau de distribution au lieu d’être perdu à terre. Un deuxième trop plein de sécurité se jetant à l’air

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libre et placé juste au dessus du premier trop plein (ayant aussi l’effet d’une prise d’air) sera fonctionnel au cas ou le réseau de distribution et le réservoir sont tous les deux pleins.

Il est important de préciser que les tuyauteries d’entrée et de sortie des réservoirs doivent toutes être enterrées ; elles ne doivent pas être apparentes bien qu’une clôture de protection autour du site soit prévue.

Un compteur d’eau principal placé dans un regard à la sortie du réservoir le plus en aval assurera la mesure des volumes distribués sur le réseau.

4.6 Réseau de distribution

Le dimensionnement et le mauvais état du réseau de distribution actuel (chapitre 2) imposent la mise en place d’un nouveau réseau de distribution. Les données fournies au chapitre 3 ont permis le dimensionnement de ce nouveau réseau présenté en Annexe 7 afin de satisfaire la demande à l’horizon 2025.

La ville de Port Margot s’étire du Sud vers le Nord au long de la route nationale, entre la rivière et les montagnes (mornes). Les habitations actuelles se trouvent donc à des élévations situées entre 30 et 80 mètres (élévation du relevé topographique + 9 m, voir détail en annexe 7 et sur la copie en version électronique) sachant que la majeur partie d’entre elles se trouvent sous les 60 m et ce, sur 3000 m entre les limites Nord et Sud de la ville. De telles différences d’élévation empêchent la construction d’un réseau de distribution totalement maillé (bien que cela soit plus souhaitable). Il a donc fallu ramifier en partie ce réseau et le séparer en 4 sous réseaux de distribution (voir Annexe 7) afin de pouvoir obtenir des pressions ni trop faibles (sachant qu’il existe une imprécision de + ou – 5m pour les élévations hors du relevé fait par le topographe) ni trop fortes sur l’ensemble du réseau.

Pour chaque sous réseau de distribution, on a relevé les pressions minimum et maximum aux heures les plus critiques soit minuit pour la plus faible demande et 07h00 du matin pour la demande la plus forte. Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous. Le sous réseau numéro 1 correspond à la ramification qui longe la route nationale vers le Nord, le numéro 2 à la ramification dans les hauteurs des mornes vers le Nord, le 3 à la ramification se détachant du centre ville allant vers l’Est

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et le numéro 4 au réseau du centre ville et à la ramification alimentant le sud de la ville le long de la route nationale.

SANS reducteur de reducteur AVEC reducteur de Numéro de du sous 00h00 07h00 pression 00h00 07h00 réseau (en m) 1 min 40.7 33.6 20 20.7 13.6 1 max 56.7 50.7 20 36.7 30.7 2 min 12 11.8 0 12 11.8 2 max 42 37.6 0 41.6 31.4 3 min 22 17 5 17 12 3 max 42 37.7 5 37 32.7 4 min 26.7 20.2 8 18.7 12.2 4 max 46.6 44.7 8 38.6 36.7

Fig 4.e : Pressions minimum et maximum avec ou sans réducteurs de pression dans les sous réseaux de distribution de Port Margot aux heures critiques.

En installant 3 réducteurs de pression (voir plan réseau projeté en Annexe 7) réglés sur des pressions différentes les uns des autres (moins 20 m, moins 5 et moins 8 m pour les autres) et à des endroits stratégiques, on peut alors assurer une pression minimum de 11,8 m (à + ou – 5 m dans les zones d’extension de la ville) en tout point du réseau aux heures de plus forte demande et une pression maximum de 42 m (à + ou – 5 m dans les zones d’extension de la ville) aux heures de plus faibles demandes.

Ces pressions aux heures critiques peuvent ne pas sembler trop importantes mais il convient de rappeler que, dans les réseaux d’eau potable, des pressions supérieures à 30 m peuvent être parfois nocives à la robinetterie des branchements particuliers surtout si la qualité du matériel et la qualité de la pose ne sont pas de mise.

Le détail des pressions aux différents nœuds du réseau aux heures critiques (07h00 pour l’heure de pointe et 00h00 pour l’heure de plus faible consommation) est présenté dans l’annexe 9 de ce document.

Historiquement la ville de Port Margot n’a jamais eu de corps de pompiers équipé d’un camion pour la lutte anti-incendie et il est peu probable qu’elle bénéficie d’un tel service dans les années à venir.

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La nécessité d’une protection incendie à la ville fournissant 20 l/s (norme pour la lutte anti-incendie) pour approvisionner un camion de pompier (ou une lance incendie) sachant que le débit capté de la source est de 15,3 l/s mais que le débit théorique de l’adduction est de 27 l/s (si la vanne de régulation du débit au réservoir est ouverte) est donc envisageable mais restreinte. En effet seule la conduite de DN 150 mm serait adéquat pour fournir 20 l/s. Longue de 500 m et traversant le centre ville du Nord au Sud, il serait alors possible d’installer 3 bornes anti-incendie sur ce tronçon (aux extrémités et au milieu) et doter le CAEP d’une lance souple de 125 m de long.

Le réseau sera rincé en utilisant les robinets-vannes et/ou les bornes incendies.

Le nouveau réseau se présente comme suit :

Une conduite primaire de DN 200 mm sort du nouveau réservoir et rejoint la Grand Rue. De là une ligne de DN 100 mm remonte la Grand Rue en direction de Borgne et passe en DN 75 mm à l’entrée du quartier Aria pour finir en DN 50 mm. De cette ligne de DN 200 mm, une et une autre ligne descend en DN 150 mm vers le centre ville en passant par le rue Grégoire. À la rue de la Place des Armes cette conduite de DN 150 mm passe en DN 100 mm, rejoint la Grand Rue et la descend en direction de Limbé jusqu’au cœur du quartier Corail. La canalisation de DN 75 mm qui sort de celle de DN 150 pour alimenter le haut du centre ville et le quartier Calvaire ne doit pas être reliée au réseau du bas du centre ville. En effet un réducteur de pression au début de cette ramification de DN 75 mm devra permettre de maintenir cette partie du réseau entre 12 et 37 m de pression (voir tablea précédent). Pour le réseau du bas du centre ville et de Corail, il est également impératif de ne pas connecter le DN 50 mm qui remonte la Rue Pétion à la conduite de DN 150 mm car un réducteur de pression sera installé sur le DN 150 mm juste après le départ de la ligne de DN 75 pour le quartier Calvaire. Ce réducteur de pression devra maintenir cette partie du réseau entre 12,2 et 38,6 m de pression (voir figure ci-dessus). Le troisième réducteur de pression sera fixé au départ de la conduite de DN 100 mm qui sort de la conduite de DN 200 provenant du réservoir et qui va vers Borgne. Ce réducteur de pression devra maintenir cette partie du réseau entre 13,6 et 36,7 m de pression (voir figure ci-dessus). Le dernier sous-réseau de distribution qui part de la canalisation de DN 200 avec un DN 75 puis 50 pour alimenter les habitations des mornes au Nord de la ville n’a pas besoin de réducteur de pression puisque celles-ci resteront entre 11,8 et 41,6 m de pression (voir figure ci- dessus).

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L’agencement des différentes tuyauteries, des différents diamètres, des boucles et des mailles tel que réalisé pour le nouveau réseau de Port Margot permet d’avoir une vitesse d’écoulement dans les tuyaux aux heures de pointe de 0.06 m/s au minimum et de 1.1 m/s au maximum. Le détail des vitesses d’écoulement dans les tuyaux à l’heure de plus forte demande (07h00 pour l’heure de pointe) est présenté dans l’annexe 9 de ce document. La faible vitesse d’écoulement dans certaines parties du réseau (quartier Calvaire, fin de ramification des quartiers Aria et Corail et certaines conduites du centre ville) n’est pas problématique puisque le volume d’eau contenu dans ces parties de réseaux comparé au volume d’eau journalier qui y transite du fait de la demande assure un renouvellement de l’eau plusieurs fois par jour sans crainte d’eau stagnante. Cependant, pour éviter toute stagnation de l’eau dans les bouts de ramifications, il est impératif d’y connecter un branchement (prise domiciliaire ou kiosque). La vitesse d’écoulement de l’eau peut être augmentée en réduisant à du DN 40 mm certaines canalisations mais il est préférable de garder du DN 50 mm comme DN minimum sur le réseau de distribution pour faciliter les futurs branchements particuliers d’autant que la différence de coût avec le DN 40 mm est faible. Cet agencement assure également que la pression maximale sera de 41,60 m (+ ou – 5 m dans les zones d’extension de la ville) et la pression minimale de 11,80 m (+ ou – 5 m dans les zones d’extension de la ville) en 2025 dans le réseau de distribution ; une desserte de l’eau aux maisons ayant 2 étages est donc envisageable.

La tuyauterie à la sortie du nouveau réservoir sera en acier galvanisé de DN 200 mm et d’une longueur d’environ 6 m. Ensuite débutera la canalisation en PVC du réseau de distribution.

En tout le réseau de distribution (le réseau d’adduction n’est pas inclus ni les branchements particuliers) en PVC sera constitué de :

DN 200 190 m + 6 m en acier galvanisé au niveau du réservoir

DN 150 520 m

DN 100 1190 m

DN 75 2350 m

DN 50 3055 m

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Soit un total de 7305 m de canalisation PVC pour le réseau de distribution plus 6 m de galvanisé. Avec les 4475 mètres du réseau d’adduction, le réseau d’eau potable de Port Margot aura une longueur totale de 11,786 mètres (hors branchements particuliers).

Cependant, s’il faut prioriser certains travaux de réhabilitation, il est possible de reporter dans quelques années la construction de certaines ramifications du réseau de distribution. C’est pourquoi l’annexe 7 présentant le réseau projeté montre certains tronçons en pointillés. Ces tronçons (1490 m de DN 50 mm) ont été testés lors de la modélisation (voir détail des pression et vitesses plus haut) mais ne sont pas inclus dans le devis estimatif pour travaux.

Il est recommandé, pour ce réseau de distribution, d’utiliser des tuyaux en PVC plutôt que du PEHD sur le réseau de distribution sauf cas exceptionnel (entrées et sorties de réservoir en acier galvanisé et passages aériens si besoin) pour faciliter l’approvisionnement en matériaux ainsi que les réparations futures par le CAEP.

Afin d’isoler des sections du réseau lors de rinçages, de réparations ou de sectorisations pour la détection de fuites (voir partie 7.2.1), l’installation de 18 robinets-vannes est prévue sur le réseau de distribution. Pour limiter la corrosion de ces vannes, le drainage autour des blocs de manœuvres est impératif afin d’éviter la stagnation d’eau. Il est nécessaire que les vannes soient faites en matériaux inoxydables et qu’elles ne soient pas en contact avec le sol naturel.

Pour toutes les fins de ramifications, il est nécessaire d’avoir une demande (kiosque ou prise domiciliaire) afin de prévenir la stagnation d’eau dans les conduites. Il faut également un robinet- vanne en bout de chaque ramification (juste après la dernière prise domiciliaire) pour permettre le rinçage unidirectionnel du réseau.

Le réseau tertiaire qui constitue les branchements particuliers ne figure pas dans les plans de cette étude mais devront apparaître dans les plans d’exécution de l’entrepreneur.

591 branchements individuels seront réalisés lors de la réhabilitation du nouveau réseau. Chaque branchement particulier sera de DN 18 avant et après le compteur et de DN 12 mm après le compteur

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d’eau et sera doté d’une vanne d’isolement opérée exclusivement par le gestionnaire, ainsi que d’un collier de prise. Les branchements particuliers seront, de préférence, réalisés avec des tuyaux en polyéthylène et toutes les pièces nécessaires devront résister à au moins 50 m de pression.

Un important travail d’ingénierie sociale devra se faire avant le début des travaux pour confirmer l’emplacement des kiosques dans le nouveau réseau d’eau potable en prenant en compte la présence des quelques pompes à bras. Les choix d’implantation de ces kiosques se feront de concert avec la communauté. Il est essentiel de bien identifier les groupes d’utilisateurs et le site précis du kiosque pour faciliter la gestion du point d’eau au cours des nombreuses années à venir. Le plan du réseau projeté montre sur quelles canalisations on peut faire la prise qui alimentera le kiosque mais ne spécifie pas l’emplacement des kiosques. Afin de respecter un maximum de 1000 personnes par kiosque et une distance maximum de 500 m entre le kiosque et les habitations, Port Margot devra posséder 15 kiosques à l’horizon 2015 et 16 à l’horizon 2025 compte tenu des prévisions de croissance démographique de la ville. La connexion des 15 kiosques et des gros consommateurs se fera avec du polyéthylène de DN 25 mm avant et après le compteur afin de satisfaire la demande.

L’entrepreneur devra répertorier les abonnés actuels et les connecter au nouveau réseau avec un compteur si ces derniers sont disposés à rembourser au comité d’eau le coût de la connexion. Tous les nouveaux branchements domiciliaires devront être placés sur le plan d’exécution par l’entrepreneur pour faciliter la future gestion par le CAEP.

Il est recommandé d’asphalter ou d’adoquiner les rues principales où passent les principales canalisations du futur réseau pour stopper les problèmes d’érosion qui peuvent mettre à nu les canalisations et les têtes des blocs de manœuvres des vannes.

4.7 Alimentation en eau de Nan Julio et Nan Ferme

Ces deux localités se trouvent sur le passage de l’actuelle ligne d’adduction (DN 75 mm), entre les deux rivières de Petit Bourg et Port Margot. Il est IMPÉRATIF que ce réseau pour Nan Julio et Nan Manuel soit totalement dissocié de celui de la ville de Port Margot (pas de dessableur commun, etc) pour éviter tout problème de gestion ultérieure. Chaque localité est munie d’un kiosque connecté directement sur l’adduction. Ces kiosques nécessitent quelques réparations mineures. Il n’a pas été possible de comptabiliser les prises domiciliaires dans ces deux localités.

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Nan Julio et Nan Manuel pourraient être connectées sur la nouvelle ligne d’adduction (DN 200 mm) comme ce fut le cas jusqu’à présent. Cependant il est techniquement peu recommandable de réaliser de la distribution à partir d’une ligne d’adduction et socialement plus intéressant de les alimenter par l’actuelle ligne d’adduction (DN 75 mm) car ils pourront mieux s’approprier ce réseau qui leur sera dédié. Il faut donc conserver et réhabiliter l’adduction actuelle jusqu’à la rivière Port Margot ; cela représente 3000 m de canalisation sachant que le tronçon entre les deux rivières (2000 m linéaire) ne devrait pas nécessiter de grands travaux si ce n’est la connexion des prises domiciliaires directement sur l’adduction. Un dessableur de 4,5 m3 de volume utile (1 m de large, 3 m de long et 1,5 m de haut) sera construit pour ces 2 localités. S’il est techniquement possible de construire un réservoir de quelques mètres cubes au dessus de chacun des kiosques, alors les prises domiciliaires (40 lors de la réhabilitation de ce réseau en 2007) devraient être connectées sur les réservoirs et non pas sur directement sur l’adduction. Il serait judicieux d’avoir ces mini réservoirs pour permettre la chloration des minis réseaux de distribution. Le passage de la rivière Petit Bourg (environ 300 m linéaires) sera peu coûteux puisque la tranchée doit être faite pour le passage de l’adduction de Port Margot. Il s’agit de déplacer l’adduction actuelle dans cette tranchée voir d’acheter à nouveau de la tuyauterie neuve si l’actuelle est obsolète ou ne peut être récupérée sur le tronçon allant de la rivière Port Margot jusqu’au réservoir actuel.

Cette adduction peut débiter jusqu'à 5 l/s sur les 3000 m de tuyauterie de DN 75. Ceci est largement suffisant pour satisfaire la demande totale pour 2025 de Nan Julio et Nan Manuel qui est estimée à seulement 1,2 l/s. Le captage, dans son état actuel suffit à alimenter l’adduction de DN 75. L’entrepreneur prendra soin d’effectuer un nettoyage unidirectionnel avant et après la réhabilitation de cette ligne d’adduction pour éliminer les dépôts accumulés dans ce réseau qui n’a probablement jamais subit de rinçage.

Pour ces deux localités le réservoir nécessaire en 2025 est de 25 m3. Compte tenu de la dispersion de l’habitat il est préférable d’avoir un réservoir dans chaque localité et ces derniers peuvent être installés directement au dessus des 2 kiosques dont la population a besoin en 2015 et du 3ème kiosque qui sera construit à Nan Julio pour la période 2015-2025. Donc un réservoir de 8 m3 doit être construit au dessus du kiosque de Nan Manuel et un réservoir de 8 m3 sera construit au dessus du kiosque de Nan Julio. En 2015 un autre kiosque avec 8 m3 de réserve sera ajouté dans la zone de Nan Julio. Ces réservoirs alimenteront à la fois les kiosques et les prises domiciliaires.

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4.8 Bâtiments et équipements

Afin d’assurer la gestion et l’entretien du nouveau réseau d’AEP, la construction d’un bâtiment administratif et d’un bâtiment technique est prévue. Des outils et des pièces de rechange seront également remises par l’entrepreneur au comité d’eau. Le terrain devra être clôturé et le client devra s’assurer de fournir le terrain à l’entrepreneur chargé des travaux.

4.8.1 Aménagement administratif

Le projet inclura la construction d’un bâtiment administratif dont le plan est fourni en Annexe 10.

De plus une aire de stationnement pouvant accueillir 5 voitures devra être jouxtée au bâtiment administratif.

4.8.2 Hangar et entreposage

L’outillage nécessaire aux activités de maintenance et les pièces de rechange du réseau (tuyauterie, robinets, vannes, etc.) seront stockés dans l’entrepôt totalement fermé et jouxté au bâtiment administratif. Cet entrepôt comprendra un atelier servant à la réparation des équipements. Les plans sont fournis en Annexe 10.

4.8.3 Matériel roulant et équipement divers

Afin de répondre aux besoins administratifs et techniques en prévision des opérations courantes de gestion du réseau, le matériel roulant et les équipements suivants seront à prévoir pour Port Margot :

¾ Une camionnette 4*4 et une motocyclette 125 cc;

¾ Un Ordinateur et une imprimante ;

¾ Un inverteur et un jeu de 6 batteries ;

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¾ Petit matériel de bureau (classeurs, boite de caisse, etc), mobilier et matériel de communication ;

¾ Outils et équipement de maintenance (liste détaillée dans le chapitre 7)

¾ Matériel de mesure du chlore résiduel ;

4.9 Sugges t ion de projets complémentaires à Port Margot et dans la zone

Il est n é cessaire de considérer le danger que représente la rivière Port Margot pour une partie de la ville (au Sud de celle-ci) et pour la route reliant Port Margot à Limbé. Des habitations ainsi que la route s o nt directement menacées en cas d’effondrement des berges (voir site en Annexe 2). Des travaux de renforcement des berges sont nécessaires à cet endroit pour protéger les personnes, les biens, l e s infrastructures communautaires mais également pour empêcher l’isolement de la ville par la destruction de la seule voie d’accès à Limbé et au Cap Haïtien qui aurait un impact négatif considérable sur cette zone agricole qui vend une partie de sa production hors de la commune (voir chapitre 3).

De plus la construction voir la réhabilitation d’un réseau d’eau dans une ville (même de taille moyenne voir faible) a un impact sur la population de la zone rurale environnante qui est susceptible de migrer pour bénéficier de ces nouvelles facilités. Cet afflux de personnes est difficilement mesurable mais elle est souvent important et il n’est pas rare de voir que des réseaux d’eau potable sont sous dimensionnés avant même d’atteindre leur durée de vie technique. C’est pourquoi il est recommandé de réaliser également et au même moment des petits projets d’alimentation en eau potable et en assainissement de base dans les zones rurales environnant les villes ciblées par cette étude.

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5 ÉTUDE TECHNIQUE - OUVRAGES D’ASSAINISSEMENT

L’arrivée de l’eau en plus grande quantité dans la ville une fois le réseau d’eau potable réhabilité pourrait rapidement poser des problèmes d’insalubrité publique avec la multiplication des points d’eau stagnante.

Un projet de réalisation d’ouvrages de drainage et d’assainissement au niveau individuel et collectif devrait accompagner ou suivre le plus tôt possible celui d’alimentation d’eau potable afin d’endiguer les problèmes sanitaires déjà prévisibles.

Cette étude comprend la préparation de spécifications techniques, des plans et des devis nécessaires au lancement d’appels d’offres pour la construction des petits systèmes pilotes d’évacuation des eaux usées et d’élimination des excrétas dans les lieux publics de Port Margot :

Les centres scolaires, hôpitaux et marchés sont d’excellents vecteurs de promotion des nouveaux messages ou nouvelles techniques à condition que la mise en place et le suivi soient sans faille et sur une longue période pour réussir à convaincre la population. La vulgarisation et la formation des personnes à court, moyen et long terme pour assurer l’éducation à l’hygiène et la gestion de ces infrastructures sanitaires est, une fois de plus, la clé essentielle de la réussite de ces projets. Car si ces infrastructures ne sont pas utilisées correctement et non entretenues, elles deviendront très probablement la première source de maladies (hépatite A, diarrhées, dysenterie, cholera, typhoïde et maladies cutanées) pour une partie de la population.

5.1 Les contraintes

Le type d’assainissement le mieux adapté à une situation donnée dépend de plusieurs facteurs techniques, sociaux et économiques.

Sur le plan technique, les contraintes liées à l’implantation et au fonctionnement de structures sanitaires à Port Margot sont les suivantes :

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¾ Il n’y a pas de réseau d’assainissement collectif donc la gestion et le traitement des excrétas et des eaux usées doivent se faire in situ sinon les risques de contaminer le site ou les environs sont très importants ;

¾ Il n’y a pas, à notre connaissance, d’exemple de latrines publiques fonctionnelles en Haïti. Certains comités d’eau très dynamiques en région métropolitaine ont mis en place des douches publiques mais pas de toilettes publiques ;

¾ En saison des pluies, dans certaines zones de la ville de Port Margot, la nappe phréatique peut être proche de la surface (exe : à 3,6 mètres du niveau du sol dans le puits ouvert du centre de Santé près de l’église ; la contamination directe de la nappe phréatique dans le cas de latrines à fosses fouillées est donc probable ;

¾ La zone basse de la ville près de la rivière (dont la zone du marché) subit régulièrement des inondations. Les infrastructures sanitaires classiques se retrouvent inondées ;

¾ Compte tenu des designs des latrines existantes (fosses enterrées) et de l’inexistence de matériel de vidange adéquat, des personnes (« bayakous ») réalisent manuellement ces vidanges en entrant totalement dans ces fosses pour les curer. Ce travail inhumain est dangereux et des accidents mortels sont connus ;

¾ Les factures de vidange des latrines sont élevées pour compenser la dureté du travail des bayakous. Cela dissuade une partie des utilisateurs de faire vidanger leur fosse. Une fois la fosse de la latrine pleine, les utilisateurs abandonnent le plus souvent la latrine. Parfois certains en construisent une nouvelle ;

¾ Les « bayakous » le plus souvent équipés de brouettes et de seaux ne peuvent pas transporter les matières fécales sur de longues distances afin de les enfouir en dehors de la ville. Les matières sont donc enterrées le plus souvent près de la fosse et donc réintégrées dans la nappe phréatique superficielle. Quand bien même des camions de vidange seraient utilisés pour évacuer les matières hors de la ville, il n’existe pas de site d’enfouissement spécialisé et les matières sont déversées dans le milieu naturel sans enfouissement ;

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¾ Souvent les maçons doivent construire des fosses profondes pour les latrines (afin d’éviter la vidange). Il est donc fréquent de les voir réaliser les fondations de l’ouvrage dans l’eau. Le travail est plus compliqué et le coût de construction de la latrine élevé (coût de la fouille et du déblai des matériaux, matériaux et main d’œuvre supplémentaire pour construire la fosse).

Il est donc nécessaire de rendre autonomes les unités d’assainissement dans ces projets pilotes dans le sens où les matières qui sortiront des blocs sanitaires ne présenteront plus de danger de contamination pour la population (compostage sur site).

Sur le plan social, un travail important de sensibilisation et de formation devra être réalisé auprès de la population, des responsables d’écoles et d’hôpitaux et des autorités locales avant, pendant et après la phase de construction du réseau d’eau pour assurer la bonne gestion et la pérennité des ouvrages. Il serait préférable que cet accompagnement soit opéré par la structure qui assurera le suivi des comités d’eau car elle aura une bonne connaissance des problématiques locales, des acteurs et pourra mettre à profit la complémentarité des domaines de l’eau et l’assainissement. Concernant les marchés publics, si aucune mesure dissuasive n’est prise par la municipalité (amendes), une part importante de la population continuera de faire ses besoins physiologiques à l’air libre malgré la présence de latrines publiques. C’est pourquoi les complexes sanitaires pour les marchés publics ne devront pas uniquement posséder des latrines et des urinoirs mais aussi des douche s publics payantes pour assurer la viabilité économique de ces complexes sanitaires.

D’un point de vue économique, il est peu probable que les frais de fonctionnement et d’entretien des complexes sanitaires publiques soient assurés par les mairies et donc que ce service soit gratuit pour les utilisateurs. Ces installations doivent être payantes par l’utilisateur afin d’assurer le salaire de l’opérateur, l’achat des consommables (papier hygiénique, savon, eau du réseau) et le paiement des frais d’entretien (vidange, réparations diverses). Le prix pour l’utilisation des latrines publiques ne doit pas être un frein pour les utilisateurs (entre 0,5 et 2 gourdes par exemple et gratuité pour les urinoirs) mais, même si le coût est faible, l’utilisation de ces latrines ne sera généralisée que si les autorités locales dissuadent les personnes déféquant à l’air libre. Des campagnes de sensibilisation sur l’utilisation du compost comme engrais auprès des agriculteurs des zones environnantes peuvent

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se faire. Le concept ECOSAN (qui préconise le principe de la séparation des urines et fèces, la manipulation des excréta et leur réutilisation dans l’agriculture) appliqué en milieu semi urbain par le Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assainissement à faible coût (CREPA) au Burkina Faso peut être utilisé comme exemple.

La gestion des ces complexes sanitaires sur les marchés peut être confiée à de petites structures privées. En effet cette activité, si elle est bien gérée, peut générer des revenus. Ceci permettra d’avoir des opérateurs efficaces et motivés pour assurer le bon fonctionnement de ces complexes sanitaires et fournir des opportunités de travail.

5.2 Solutions proposées

Il est impératif que les solutions techniques choisies limitent le plus possible la contamination des ressources souterraines en eau car, au delà de 2025, ce sont ces mêmes ressources qui seront sollicitées pour permettre l’alimentation en eau potable de la population croissante de Port Margot. Les moyens techniques de potabilisation seront d’autant plus complexes et les coûts seront d’autant plus élevés à l’avenir si la qualité de ces ressources souterraines n’est pas préservée.

Compte tenu des contraintes identifiées dans le chapitre 5.1, de la volonté de préserver avant tout la qualité des ressources souterraines on préférera la mise en place de latrines sèches à celles de latrines hydrauliques pour les projets pilotes d’assainissement des écoles et marchés publics et des hôpitaux et cela malgré la venue de l’eau potable par le futur réseau d’eau.

5.2.1 Gestion des excrétas

La latrine sèche, surélevée et ventilée est la plus appropriée car elle supporte toutes les contraintes techniques citées précédemment et la latrine sèche est très répandue et acceptée en Haïti. Le principe d’utilisation est celui de la latrine compost à la seule différence que le compostage se fait dans un bassin de rétention près de la latrine. Les plans sont fournis en annexe 11.

En effet, si on utilise la latrine compost en tant que telle, il faut construire deux fois plus de latrines que nécessaire car une sur deux sera inutilisable pendant la phase de compostage. Avec un

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compostage externe, les latrines sont utilisables en permanence. De telles infrastructures (plus de 300 latrines) ont été réalisées aux Gonaïves par l’Oxfam GB en 2004-2005 dans 40 écoles.

Fig 5.a : Latrines sèches, surélevées, ventilées réalisées par l’Oxfam aux Gonaïves en 2004-05. A gauche panneau de sensibilisation à l’hygiène et poubelle. A droite trappe d’accès pour la vidange et bassin de compostage.

Les fosses devront être dimensionnées pour n’être vidées idéalement que tous les 2 ans sinon tous les ans mais jamais moins. En effet après deux ans de compostage (dans le bassin de rétention construit à cet effet) il n’y a plus de pathogènes dans le compost ni d’œufs de parasites intestinaux. La vidange des fosses et le remplissage du bassin de rétention peuvent se faire par un « bayakou » ou une tierce personne à l’aide d’une pelle ; il n’est plus nécessaire que le vidangeur entre dans la fosse. Les matières fraîches doivent être recouvertes de 0,3 m de terre pour empêcher les mauvaises odeurs et la présence d’insectes. Ce bassin (qui doit être construit au niveau du sol et non pas fouillé) n’a pas besoin d’être muni d’une toiture et ne doit pas être étanche afin d’éviter l’accumulation de liquides (par la pluie) qui limiteront le processus de compostage, produiront des odeurs et rendrons le transport du compost moins aisé. Par la suite on peu garder une partie du compost dans le bassin pour couvrir les futures matières qui y seront déversées et ainsi ne pas avoir besoin de chercher de la terre.

L’accélération du compostage des matières peut être facilité dans la fosse des latrines par l’ajout de petites quantités de cendres, de sciure de bois ou de matières végétales sèches mais également par la

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séparation des urines. La fosse de la latrine à compost doit être maintenue la plus sèche possible pour éviter les odeurs et empêcher la prolifération de certains insectes (moustiques, mouches). Cette séparation des urines peut être difficile à gérer dans le cadre de latrines publiques (même avec la présence d’une personne assurant la surveillance en permanence). Pour limiter le plus possible la présence d’urine dans les fosses sans faire la séparation urine/selles au niveau des sièges, des urinoirs pour hommes et femmes sont installés et les urines passent par un siphon puis sont canalisées vers la fosse septique. Pour ne pas trop diminuer la quantité de phosphore et d’azote dans les matières sèches, l’opérateur du bloc sanitaire ne doit pas déverser trop de cendres ; deux fois par jour sur les matières préalablement étalées semble approprié.

Des robinets doivent être installés à la sortie des latrines pour permettre et inciter les utilisateurs à se laver les mains.

Les urinoirs et latrines sèches, ventilées et surélevées peuvent être implantées aussi bien dans les écoles que les hôpitaux. Cependant, pour les marchés publics on suggère la construction d’un « complexe sanitaire public » dans lequel il y aura également des douches payantes ; le plan du bloc sanitaire est fourni en annexe 11. Les douches publiques payantes sont appréciées et utilisées par une certaine partie de la population qui ne bénéficie pas, chez elle, de cette commodité. Ceci est d’autant plus vrai dans les grandes villes que dans les petites villes de province ou la population peut plus facilement accéder à une rivière ou une source pour se doucher. Ceci étant dit, même si le réseau d’eau réhabilité facilite l’accès à l’eau potable dans la ville, une part de la population de ces villes de province s’approvisionnera aux kiosques et certaines personnes préfèreront la douche publique pour ne pas avoir à transporter l’eau pour la douche jusqu’à leur maison. L’emplacement du complexe sanitaire est important car les personnes préfèrent généralement que ce soit dans un endroit discret et non pas à la vue de tous. Le choix du site devra se faire en concertation avec les potentiels utilisateurs et la Mairie. La gestion des eaux grises de ces douches et des robinets est détaillée dans le chapitre suivant.

Pour ces écoles, hôpitaux et marchés publics, l’espace disponible est généralement important et permet la mise en place de bassins de rétention pour les matières fécales ou de fosses septiques et de galerie d’infiltration pour absorber les eaux grises.

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5.2.2 Gestion des eaux usées

Bien que les installations sanitaires qui sont recommandées dans cette étude sont des latrines sèches, il faut néanmoins, pour les hôpitaux, écoles et marchés publics, recueillir et traiter les eaux grises provenant des cuisines, des lavabos, des douches ainsi que les urines des urinoirs. Pour cela, et dans chaque établissement, il conviendra de collecter toutes les eaux grises produites et les conduire jusqu’à une fosse septique commune dont la taille variera en fonction des volumes d’eau produits quotidiennement ; le temps de rétention minimum pour l’eau dans la fosse septique doit être de 48 heures voir de 72 heures. Les plans de fosses septiques sont fournis en annexe 11. La fosse septique permet de retenir les graisses organiques (cuisine, douche, etc.) afin de ne pas colmater la galerie filtrante.

Pour le drainage des kiosques, un bon fonctionnement de ces derniers ne devrait pas engendrer des pertes d’eau significatives d’autant plus que les personnes payent l’eau contrairement aux fontaines publiques gratuites munies de pompes à bras qui génèrent d’importantes pertes d’eau. L’eau drainée n’est pas ou très peu polluée et peut être conduite vers un puits perdu (voir plans en Annexe 11). Sinon on peut suggérer une plateforme bétonnée assez spacieuse au niveau des robinets d’eau des kiosques pour permettre l’évaporation des petites quantités d’eau gaspillée lors du remplissage des seaux et jerricans.

Lors des visites de terrain, on a pu observer que des quantités importantes d’eau sont gaspillées lors de l’utilisation des pompes à bras car cette eau est gratuite (les gens sont moins attentionnés) mais également car le diamètre de sortie en tête de pompe est trop important. En effet l’eau sort par à- coups (du fait du pompage manuel) d’un orifice souvent plus grand que celui des bidons ou petits jerricans utilisés. Ces pompes à bras publiques pourraient faire l’objet d’une petite intervention lors de la réhabilitation du réseau qui consisterait à réduire le diamètre de sortie en soudant un cône pour s’adapter au remplissage des jerricans.

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5.3 Critères de conception

Les solutions techniques proposées doivent :

¾ Répondre aux contraintes locales tout en facilitant, autant que possible, l’uniformisation des modèles dans la zone. Sur ce point, l’Oxfam souhaiterait poursuivre au Cap-Haïtien l’implantation des latrines sèches (décrites dans la section 5.2.1) réalisées aux Gonaives. L’utilisation de ce modèle dans les 7 villes du Nord assurerait cette cohérence et cette uniformisation des ouvrages.

¾ Etre facilement extensibles par l’ajout de nouvelles unités en cas de besoin.

¾ Séparer distinctement la zone réservée aux femmes et celle réservée aux hommes.

5.3.1 Les latrines sèches

Pour les écoles les standards SPHERE recommandent 1 latrine pour 30 filles et 1 pour 60 garçons. Il est important de prévoir également, en fonction de la place disponible et de la volonté de la direction de l’établissement, une à deux latrines pour les professeurs. Cependant ces standards ne peuvent pas toujours être respectés compte tenu du manque d’espace ou de l’incapacité de la direction de l’établissement à gérer un nombre important de latrines afin de respecter les quantité recommandées par SPHERE. C’est pour cela qu’il faut établir le nombre de latrines à construire en collaboration avec la direction des écoles. Les établissements scolaires n’ont pas forcement de mur d’enceintes et des personnes extérieures viennent utiliser les latrines. Il est recommandé de prévoir le verrouillage des portes des latrines dans ce cas.

Les latrines n’auront pas de siège ; elles seront faites sur le principe des toilettes « Turcs » et ce à des fins de meilleure hygiène (pas de contact direct avec le siège) et de facilité pour l’entretien. La dalle des toilettes sera en faïence (ou céramique) ou en fibre de verre mais pas en béton car ce dernier absorbe les odeurs et est attaqué par les urines. Le tuyau de ventilation est fait à partir d’un tuyau de drainage de 100 mm et ne doit pas être munis d’un coude à 90 degrés à l’extérieur car cela réduit l’action du vent pour la ventilation. Par contre il doit être muni d’une maille métallique peinte à l’anti-rouille (les gaz s’échappant des fosses sont corrosifs) qui doit empêcher la sortie des insectes.

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Le tuyau de ventilation doit dépasser d’au moins 0,50 m de hauteur le toit de la latrine ou tout autre obstacle voisin (mur, arbre, etc.) qui pourrait limiter la circulation du vent. En effet c’est le vent qui, en passant au dessus du tuyau, crée une aspiration qui permet la ventilation de la fosse. L’orifice de la latrine doit être le plus centré possible au dessus de la fosse pour optimiser le remplissage de la fosse. Il est important que les latrines restent un peu sombre afin que les insectes présents dans la fosse soient avant tout attirés par la lumière du tuyau de ventilation. Cependant elles doivent être suffisamment ouvertes (ouverture sous la porte et entre le toit et les murs) pour permettre une bonne aération car les utilisateurs peuvent délaisser les latrines si elles sont trop chaudes et/ou trop sombres. Pour limiter ce problème, les murs extérieurs peuvent être peints en blanc et des arbustes plantés autour d es latrines pour limiter l’incidence directe du soleil sur la structure.

Les uri n oirs doivent également être en céramique ou en fibre de verre comme pour les latrines. La plateforme des urinoirs pour femmes est la même que celle des latrines mais la structure bétonnée autour est plus légère pour bien signifier que ce ne sont que des urinoirs ; il n’y a pas de porte mais un retour de mur et le muret ne dépasse pas les 1,5 m de hauteur. Pour les garçons, on peut utiliser des bols en céramique ou une rigole inclinée avec un collecteur. Pour les urinoirs (dans les écoles, les hôpitaux et les marchés), il est important d’avoir un siphon pour éviter les remontées d’odeurs avant que l’urée soit canalisée vers la fosse septique ou le puits perdu.

Tous les blocs sanitaires doivent être munis d’un système de drainage pour faciliter la désinfection quotidienne des équipements. Les eaux de nettoyage seront canalisées vers la fosse septique.

Pour les hôpitaux il conviendrait d’avoir une latrine spécialement conçue pour les personnes se déplaçant en fauteuil roulant. Il faut une rampe d’accès, une porte large (minimum 0,8 m), une latrine plus spacieuse et équipée d’un siège et d’une barre de soutien pour aider la personne à s’installer et a se lever.

Pour les latrines et les complexes sanitaires publics, un point d’eau à la sortie des latrines est impératif. Il est vivement recommandé de placer des poubelles sur le site et d’inciter les utilisateurs à les utiliser au lieu de jeter leurs déchets dans les fosses des latrines. Cela augmente considérablement le taux de remplissage des fosses et pollue le futur compost.

Concernant les latrines et les urinoirs, le tableau suivant indique les critères de conception :

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Volume réel de la fosse Largeur x longueur x hauteur réelle

Volume utile de la fosse Largeur x longueur x hauteur réelle moins 0,3 m

Taux d’accumulation normal 0,04 m³/pers/an et 0,005 m³/pers/an pour écoliers (8 heures par pour latrine sèche jour à l’école)

Temps de remplissage (en = volume utile / (taux d’accumulation x Nombre utilisateurs) année)

Fosse Enduire les parois intérieures des fosses avec de la SICA (durcissant pour ciment) pour protéger les blocs en ciment. Les fosses ne doivent pas être étanches au fond mais bien en contact avec le sol/terrain naturel pour empêcher toute accumulation de liquides et faciliter le processus de compostage.

plateforme Sur le principe des toilettes Turcs, sans siège (sauf pour handicapés). La plateforme doit être en céramique ou en fibre de verre pour ne pas que les odeurs s’imprègnent ; le béton n’est pas recommandé.

Lieu d’aisance Il doit être assez sombre pour éviter que les insectes dans la fosse ne remontent par l’orifice mais restent piégés dans le tuyau de ventilation. Il ne doit être trop obscur non plus pour le confort de l’utilisateur et l’aération afin de réduire la température dans le local.

Bassin de rétention ou bassin Enduire les parois internes de SICA. de compostage Volume utile = (2 x volume RÉEL des fosses de toutes les latrines) / Temps de remplissage en année NB : Prendre le volume réel et non le volume utile des fosses permet de prévoir la place pour les 0,3 m de terre qui doivent recouvrir les matières dans le bassin de compostage. Fig 5.b : Critères de conception des latrines sèches – surélevées - ventilées.

Quelques recommandations :

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¾ Le volume utile de la fosse ne sera réellement utilisé que si l’opérateur du bloc sanitaire étale les matières de temps en temps. Si cela n’est pas fait, la fosse se rempliera en forme de cône et l’espace utile sera largement réduit.

¾ Il faut toujours mettre à disposition des utilisateurs du papier hygiénique ; cela empêche l’utilisation d’autres matériaux plus volumineux (pierres, etc.) et absorbe l’humidité dans la fosse.

¾ En l’absence de douches, les toilettes Turcs sont susceptibles d’être utilisées par certaines personnes pour prendre des douches. Ceci rendrait caduque le processus de compostage et doit donc être formellement interdit. Pour pallier à ce problème et satisfaire une demande réelle, des douches peuvent être installées prêt du bloc de latrines (voir plans du bloc sanitaire public en annexe 11) et connectées à la fosse septique.

¾ Si le temps de remplissage des fosses est inférieur à 2 ans, le temps de compostage le sera également (à moins d’avoir plusieurs bassins de rétention). Dans ce cas, et pour favoriser les compostage, il faut, entre des couches de matières fraîches, déposer des couches d’éléments secs et biodégradables (feuilles mortes, etc.).

5.3.2 Les douches

Les plans des douches sont fournis en annexe 11. Il est recommandé d’utiliser des labyrinthes en murs de béton pour l’accès aux douches et ainsi éviter l’utilisation de portes qui seraient rapidement endommagées par l’humidité permanente liée à l’utilisation des douches.

Soit les personnes utilisent le seau mis à leur disposition qui est rempli par un robinet contrôlé par le gérant du bloc sanitaire et payent leur du avant de se rendre aux douches, soit la tuyauterie arrive jusqu'à chaque douche et c’est le gardien qui contrôle les robinets pour remplir les seaux suspendus en l’air desquels sortent les pommes de douche. Le premier système proposé est le plus simple pour le gérant et il limiterai les fraudes (les personnes peuvent prétendre que le seau dans la douche n’était pas bien rempli) et éventuelles dégradations (vol des pommes de douches par exemple).

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5.3.3 Fosse septique et puits perdu

La fosse septique doit être étanche et respecter le design proposé en annexe 11. En effet on rencontre en Haïti un grand nombre d’ouvrages d’assainissements des eaux usées appelés « fosses septiques » mais qui ne respectent pas les critères de construction d’une fosse septique (étanchéité, contreverse pour bloquer le surnageant). Une galerie d’infiltration récupèrera les eaux prétraitées en sortie de fosse septique.

Les puits perdus seront réalisés pour les urinoirs des écoles et des hôpitaux et au niveau des kiosques d’eau (si le besoin s’en fait sentir). Les spécifications techniques sont précisées en annexe 11.

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6 IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT

6.1 Impacts environnementaux des travaux de réhabilitation et d’extension, et de l’opération et la maintenance du réseau d’eau potable.

Dans le tableau ci-dessous est dressée une liste d’impacts à court, moyen et long terme les plus importants relatifs à la réhabilitation, l’extension, l’opération et la maintenance du réseau d’eau potable de Port Margot. Les mesures à prendre pour atténuer ces impacts sont également abordées.

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Travaux de réhabilitation et d’extension du réseau d’eau potable

Impacts à court terme Impact à moyen terme Impact à long terme Mesures prises pour y reméd ier

Captage de sources Impact négatif limité par le fait que la source D jambou est déjà captée et à un débit bien supérieur à c elui prélevé.

Interruption de l’alimentation Impact négatif faible car peu de personnes servies par réseau en eau des usagers sur le réseau actuel. actuel. Entrepreneur s’assurera que l’informa tion relative à l’implantation du réseau d’eau potable (description du projet) soit disponible pour la population locale et mainti endra en fonction l’ancien réseau (autant que possible) jusqu’à la mise en route du nouveau.

La présence du chantier Impact négatif à court terme qui peut être atténué par : balisage perturbera la circulation des travaux par l’entrepre neur av ec signalétique appropriée, (contournement des rues en surveillance des travaux par une société indépendante, disponibilité travaux par les usagers

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Rapport Final automobilistes) et peut entraîner de l’information sur les travaux pour la population locale. un risque de collision ou d’accident. une diminution de la qualité de Impact négatif faible puisque les travaux seront de courte durée et vie à cause du bruit généré par que des mesures seront prises par l’entrepreneur pour diminuer le les équipements et par la vue du plus possible les bruits liés aux travaux (travail pendant la journée chantier pendant toute la durée seulement, pas le dimanche sauf exception, etc.) des travaux

Modification des infrastructures Impact négatif faible car il est de courte durée et se limite à l’aire routières existantes lors de des travaux. La plupart des rues de la ville sont en terre battue et l’excavation des tranchées; l’entrepreneur remettra dans l’état initialement trouvé toutes les infrastructures routières.

Disposition des surplus Impact apparemment négatif mais qui peut être positif si d’excavation l’entrepreneur, en accord avec mairie, dispose des roches excavées prêt des berges de la rivière aux endroits nécessitant des travaux de gabionnage. La terre meuble excavée pourra être déposée dans des endroits nécessitant du remblai ou sur un site de décharge indiqué par la mairie. L’entrepreneur minimisera les volumes excavés en respectant les cotes de fouilles prévues.

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Prélèvement de sable dans la Prélèvement de sable Prélèvement de sable Impact négatif qui peut être atténué si l’entrepreneur s’assure que rivière et de roches dans les dans la rivière et de dans la rivière et de les matériaux proviennent de sites bien gérés et respectant les environs pour la construction roches dans les roches dans les normes environnementales en vigueur concernant l’exploitation des ouvrages environs pour la environs pour la des carrières. construction des construction des ouvrages ouvrages

Dégradation du milieu naturel L’entrepreneur doit y remédier immédiatement sinon l’impact lors de la réalisation des négatif sera à court, moyen et long terme avec l’érosion des sols. tranchées (retrait de la couche Il doit donc éviter autant que possible de couper les arbres (sinon d’humus, coupe d’arbres, d’en replanter autant), doit réinstaller la couche d’humus en arbustes, etc.). surface lors du remblais et l’enherber (herbe Guinée par exemple) et y planter aussi des bandes de Vétiver (graminée) perpendiculairement à la pente et 0,5 m plus larges que la tranchée pour limiter la forte érosion qui a lieu sur des sols nus. Pour éviter l’érosion dans les zones pentues, l’entrepreneur devra empêcher que les tranchées deviennent des sentiers piétons qui accélèrent l’érosion et mettent tuyauterie à nue (barrière en bois, reboisement et enherbement, drains réguliers en surface pour limiter la vitesse d’écoulement des eaux de ruissellement sur la zone remblayée et l’évacuer du site remblayé).

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Opération et maintenance du réseau d’eau potable

Impacts à court terme Impact à moyen terme Impact à long terme Mesures prises pour y remédier

Augmentation des volumes Augmentation des Augmentation des Impact négatif qui restera important tant que le système de d’eau usée et augmentation des volumes d’eau usée et volumes d’eau usée et drainage et d’assainissement de la ville ne sera pas construit et eaux stagnantes dans la ville augmentation des eaux augmentation des opéré correctement. Cet impact sera atténué, en partie seulement, stagnantes dans la ville eaux stagnantes dans par la construction d’infrastructures sanitaires (gestion excrétas et la ville eaux usées) dans les lieux publics lors de la construction du réseau d’eau.

Disposition des sédiments et Disposition des Disposition des Impact négatif faible car même si les sédiments sont boues lors de l’entretien du sédiments et boues lors sédiments et boues potentiellement dangereux à cause des pathogènes encore actif, les réseau (réservoir, canalisations, de l’entretien des lors de l’entretien des volumes de sédiments extraits du réservoir resteront minimes. Ils etc.). ouvrages du réseau ouvrages du réseau seront enfouis par l’opérateur pour éviter toute source de (réservoir, (réservoir, contamination. Les sédiments dans les canalisations seront retirés canalisations, etc.). canalisations, etc.). avec l’eau de rinçage; ils ne seront pas récupérables pour l’enfouissement mais leur faible quantité et leur dilution avec les grands volumes d’eau diminuent considérablement leur risque de devenir une source de pollution.

Fig 6.a : Synthèse des impacts environnementaux lies à la réhabilitation, à l’opération et à la maintenance du réseau d’eau potable de Port Margot.

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6.2 Autres impacts liés au projet :

6.2.1 La santé

La réhabilitation du réseau visant à satisfaire la totalité de la population à l’horizon 2025 à un impact positif très important; surtout pour les habitants des quartiers périphériques où l’ implantation d’ouvrages hydrauliques est quasiment inexistante.

Cette déma rche assure d’une part, l’amélioration de la santé et, par voie de conséquence , celle de la qualité de vie (diminution du temps passé pour la collecte d’eau par les femmes et les enfants, diminution des distances pour le transport de l’eau entre le point d’eau et la maison), et, d’autre part, génère la création et le développement de nouvelles activités économiques liées à l’eau potable.

Toutefois la desserte en eau n’est certes pas sans inconvénients. Mis à part ces impacts positifs, un lot d’impacts négatifs sera aussi présent tant qu’un système fonctionnel de drainage et de gestion des excréta ne se fera pas en paral lèle de la desserte en eau potab le à l’échelle de la ville. Certes les interventions prévues dans ces d omaines pour les écoles publiqu es, le s marchés et les hôpitaux seront bénéfiques mais peu significatifs sur l’ensemble de la zone urbaine. Il reste donc à gérer le problème d’assainissement, pour ne pas ouvrir la voie à d’autres foyers de maladies générées par l’écoulement anarchique de nouveaux volumes d’eaux usées ou de la stagnation de ces derniers.

6.2.2 L’économi e

Il convient de relater l’impact positif au point de vue économique pour les habitants de Port Margot. En effet tou t au cours de la durée des travaux, des retombées économiques locales découleront de la fourniture de biens et de services (de la main d’œuvre locale sera utilisée pour la réalisation des ouvrages) à l’entrepreneur. Aussi l’apport d’eau aux commerces favorisera le développement de certains marchés auparavant difficiles sans apport quotidien en eau. Ces impacts qui e ntraînent un apport de re venus pour certaines familles de Port Margot favoriseront leur développement.

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6.3 Conclusion

L’implantation d’un nouveau réseau d’eau potable à Port Margot est requis afin d’améliorer les conditions de vie de l’ensemble de la population de la ville.

Les impacts liés aux travaux sont majoritairement à courts et moyens termes (c’est-à-dire qu’ils seront observés seulement pendant la durée des travaux), de faible importance et les principales mesures d’atténuation susceptibles d’optimiser ce projet ont été identifiées. Une fois les travaux réalisés, le milieu aura le temps suffisant pour retrouver un équilibre naturel rapide si la protection et l’ensemencement des zones fouillées et le reboisement des zones déboisées sont bien effectués par l’entrepreneur.

Dans les cas où les impacts sur l’environnement sont inévitables, ceux-ci seront gérés par l’entrepreneur en accord avec les principes de développement durable au niveau écologique de façon à ce que les dommages potentiels sur l’environnement soient réduits à des niveaux aussi bas que possible.

Le seul impact négatif majeur induit par la réhabilitation du nouveau réseau d’eau potable mais qui est hors de portée de l’entrepreneur est l’augmentation des volumes d’eaux usées qui ne pourront pas être drainés et évacués correctement faute d’existence d’un réseau fonctionnel de drainage et d’évacuation des eaux usées.

Un impact so cial important sera créé par la mise en place du nouveau réseau d’eau potable et des infrastructures pilotes d’assainissement dans les lieux publics. Il sera alors très important de bien communiquer sur les avantages dont bénéficiera la population de Port Margot suite à leurs mises en fonctionnement et sur les obligations que cela implique.

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7 LE COMITÉ DE GESTION DU RESEAU

7.1 Proposition de programme de formation du Comité d’Approvisionnement en Eau Potable (CAEP) de la ville

7.1.1 Expériences préliminaires de formation

Les discussions avec des responsables ou anciens responsables du Service National d’Eau Potable (SNEP) et de la Centrale Autonome Métropolitaine d’Eau Potable (CAMEP), avec des dirigeants du Centre de Formation et Encadrement Technique (CEFT) et du Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques (GRET) en Haïti ont permis d’identifier les principales raisons à l’origine du dysfonctionnement des comités d’eau:

¾ Nombreuses tensions entre les membres du CAEP qui sont bénévoles et donc très peu motivés et les plombiers qui sont rémunérés à la tâche,

¾ Mauvaise identification des pannes sur le réseau et insuffisance chronique de trésorerie pour couvrir les frais de réparation,

¾ Pour les réseaux gravitaires, nombreux sabotages en amont sur les lignes d’adduction (l’approvisionnement des riverains de la source diminue au profit des abonnés en aval, certains considèrent que cette eau leur appartient et savent qu’en aval cette eau est vendue),

¾ Le départ de certains membres du comité remplacés par des nouveaux membres n’ayant pas eu accès aux formations spécifiques initiales du comité d’eau car il n’y a pas ou très peu de suivi après la réalisation des ouvrages en matière de formation,

Cependant, l’expérience réussie du GRET avec la CAMEP au niveau de plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port au Prince montre que des solutions existent et ont été éprouvées en Haïti.

Au cours des 3 années qui ont suivi la réalisation des ouvrages, le GRET et la CAMEP ont réalisé conjointement la formation des comités. Depuis 1998, la CAMEP gère elle-même le suivi et la formation des comités d’eau avec une équipe permanente spécialement dédiée à cette tache.

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Actuellement les 9 employés de la CAMEP assurent ce suivi auprès de 47 comités d’eau dans la zone métropolitaine et font appel suivant les besoins spécifiques aux équipes techniques et administratives de la CAMEP lors de certaines formations ou interventions sur le réseau.

La réussite d’une gestion durable des réseaux d’eau entre les comités d’eau des quartiers et la CAMEP est principalement due :

¾ au suivi régulier et illimité dans le temps des comités une fois les travaux de réhabilitation ou de construction du réseau terminés.

¾ à la rémunération et le niveau de rémunération de toute ou partie des membres des comités et des plombiers suivant le nombre d’abonnés,

¾ à l’appui technique et financier de certains comités par la CAMEP lors d’interventions sur le réseau qui dépasseraient leurs compétences et leurs ressources financières.

Ce sont des conditions sine qua non pour assurer une gestion durable de tout projet d’approvisionnement d’eau potable en Haïti. En effet, le comité d’eau fournit un service que des clients payent. Ces clients sont majoritairement prêts à payer en échange d’un service de qualité qui ne peut être fournit que si des personnes sont formées et se spécialisent dans la fourniture de ce service. Il n’est pas concevable ni durable de compter sur le bénévolat étant donné les enjeux techniques, financiers et de santé publique qui sont engagés dans ces réseaux d’adduction d’eau potable (AEP).

7.1.2 Objectif du programme

L’objectif du programme de formation est le développement des compétences nécessaires (sur les plans techniques, sociaux, commerciaux et économiques) aux membres du CAEP et aux plombiers pour améliorer la gestion et le fonctionnement des systèmes d’eau potable jusqu’à atteindre, si possible, l’auto suffisance.

La CAMEP est responsable du réseau sur toute la partie d’adduction et les comités sont en charge de la distribution (réservoir inclus). Parfois la CAMEP prend en charge une partie du réseau de

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distribution suivant sa complexité et sa dimension. Dans le cadre de cette étude, les comités d’eau des petites villes de province devront gérer à la fois la partie adduction et la distribution. La formation tiendra compte de cela et couvrira la partie adduction tout comme la distribution.

Les acteurs intervenant directement et indirectement au niveau de l’eau potable dans une ville sont nombreux (mairie, unité d’urbanisme, comités de quartiers, etc.). Pour que la gestion du réseau d’eau soit pérenne, la formation ne doit pas se limiter aux seuls membres des CAEP et aux plombiers du réseau mais, pour certains modules, elle doit cibler également un certain nombre de ces acteurs (maître d’ouvrage dans la future loi cadre) afin qu’ils soient pleinement informés de leurs droits et devoirs.

La formation doit répondre à certaines spécificités locales mais doit également contenir des enseignements standardisés pour faciliter les transferts de connaissance dans la zone et entre les villes de cette étude. Pour faire également bénéficier les communes avoisinantes qui possèdent des réseaux d’eau potable mais qui ne font pas partie de ce projet de réhabilitation, on pourrait envisager que l’organisme en charge du suivi et de la formation permanente associe les comités alentours aux séances de formation et ainsi démultiplier les impacts positifs de ce projet sur d’autres communes de la zone.

Seules les grandes lignes concernant la formation générale des CAEP, des plombiers et des autres acteurs dans le domaine de l’eau potable et l’assainissement sont considérées dans cette étude. En effet, la pérennité des réseaux ne dépend pas seulement de cette formation initiale mais d’un programme de formation à long terme pour les comités d’eau acteurs et dont le contenu général sera, au fur et à mesure, adapté aux capacités d’apprentissage des participants et aux conditions particulières de chaque ville qui évolueront avec le temps. Des recommandations similaires ont déjà étaient faites lors des évaluations de projets d’eau potable et d’assainissement menés dans les départements du Sud et de la Grande Anse en Haïti entre 1986 et 1991 (voir page 78 du rapport « Community Water Systems Development Project : Final Report » écrit par Peter Buijs en 1991 pour l’ONG CARE). L’expérience réussie de la CAMEP à Port au Prince depuis 1995 a également permis la réalisation d’un ouvrage clé dans le domaine ; « GUIDE DE PROCEDURES : Procédures d’implantations et de suivi des comités dlo (« eau » en créole) de Port-au-Prince » réalisé par l’Unité de Coordination des Quartiers Défavorisés de la CAMEP en décembre 2005 sur un financement de l’Agence Française de Développement.

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L’objectif du programme de formation proposé dans cette étude ne sera atteint que si les comités ont l’appui permanent d’une structure compétente au niveau national dont le rôle sera de :

¾ superviser les comités d’eau (tel un régulateur),

¾ assurer les formations nécessaires en cas de besoin,

¾ appuyer techniquement et financièrement certains comités lors d’interventions sur le réseau qui dépasseraient leurs compétences et leurs ressources financières.

Cette structure correspond à celle de la CAMEP envers les comités d’eau des 47 quartiers avec lesquels elle travaille depuis 11 années.

7.1.3 Chronogramme

La formation doit respecter plusieurs grandes étapes décisives que sont :

1. la vulgarisation du projet auprès de la population, l’identification et la formation (en animation et gestion de travaux) d’un comité d’appui pour les travaux,

2. le suivi du comité d’appui au cours de la construction du réseau (permet également de vérifier la motivation et les compétences des membres du comité d’appui),

3. Une fois le réseau construit un comité de gestion du réseau d’eau (pouvant inclure des membres du comité d’appui) est créé suite à des élections,

4. Le comité de gestion bénéficie alors d’une formation initiale sur plusieurs mois telle que décrite dans le sous-chapitre 7.1.4 puis,

5. Suivi illimité dans le temps du comité d’eau avec formation et support technique et financier quand cela est nécessaire.

Il est primordial de prévoir suffisamment de temps pour l’étape 1 avant le démarrage des travaux car selon les cas il faudra de 3 à 12 mois pour connaître suffisamment bien la communauté et identifier

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les vrais leaders qui ont également une vision communautaire et une volonté réelle de mettre leur influence au service de la communauté. Bien entendu cela ne nécessite pas la présence permanent d’une personne sur le site mais avec les visites et les réunions, le processus complet de cette première étape p e ut prendre jusqu’à un an.

Un des arguments principaux qui motive l’étape 5 décrite ci-dessus est que le personnel du comité d’eau va changer au cours des années (déménagement, démission, etc) et que les nouveaux membres doivent recevoir une formation complète pour pouvoir répondre efficacement à leurs nouvelles responsabilités.

Le chronogramme suivant détaille les périodes requises pour les différentes formations :

Construction du reseau Vulgarisation du projet auprès de la population et de 3 à 12 identification d’un comité d’appui pour les travaux mois

Suivi du comité d’appui au cours de la construction idem a la du réseau pour vérifier la motivation et les duree des compétences des membres du comité d’appui travaux Une fois le réseau construit élections du comité de 1 a 4 gestion s uite semaines Formation initiale du comité de gestion (telle que décrite dans le chapitre 7.1.4) 6 mois Suivi permanent du comité de gestion (visite 1 fois par mois, formation, soutien technique et financier illimité selon les besoins).

Fig 7.a : Chronogramme des étapes et leurs durées pour la formation du CAEP.

7.1.4 Contenu de la formation

La formation initiale du comité de gestion ainsi que la formation permanente doivent être autant pratique que théorique et utiliser le plus possible des méthodes d’enseignements variées (documents écrits, débats, vidéo, mise en situation sur le terrain, etc.) pour faciliter le bon apprentissage des participants.

Les thèmes à aborder lors de la formation ;

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• Du CAEP :

o Elaboration et gestion d’un budget

o Relations avec un entrepreneur (droits et devoirs de chacun)

o Administration et gestion comptable (trésorerie, compte bancaire, etc.)

o Suivi des paiements des abonnés et procédures de recouvrement des dettes

o Diffusion de bulletins d’information / transparence dans la gestion

• Des plombiers

o Principes de base en hydraulique

o Identification des points stratégiques du réseau, explication des choix techniques qui ont motivé la construction telle qu’elle est de ce réseau ; il serait alors recommandé de laisser une copie de la présente étude au comité d’eau.

o Préparation aux urgences : simulations de pannes sur le réseau et réparation (mesures de prévention, protocole d’intervention, cas pratiques)

o Connexion de nouveaux abonnés / lecture et maintenance des compteurs

o Gestion et entretien du réseau ; théorie et pratique (voir chapitre 7.2)

o Traitement de l’eau, mesure du chlore résiduel

o Nettoyage du réseau (rinçage unidirectionnel)

o Entretien et réparation de pompes à bras

• Du CAEP et des plombiers

o La Loi cadre et réforme du secteur de l’eau (décrets, obligations, régulation, etc)

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o Gestion organisationnelle

o Quelle politique suivre concernant les limites de responsabilités (entre CAEP et abonnés) au niveau des connexions domiciliaires ?

o Etablir des documents officiels (rapport d’activité et financier mensuels, rapport de visite, factures, procès verbaux de réunions / consultations, contrats, lettres diverses, etc.)

o Importance de la qualité de l’eau (problèmes sanitaires liés à l’eau, normes de qualité,)

o Identification des éléments et pièces qui constituent le réseau et leurs coûts

o Répertorier les personnes et entreprises à contacter (fabricants, revendeurs de pièces de rechange, entrepreneurs, membres du CAEP, SNEP, etc)

o Animation et communication sur l’un des thèmes suivants : Animer une assemblée générale avec la population / le relevé des compteurs avec les abonnés et gérants de kiosques / procédures de recouvrement de factures / gestion de conflits / concertation avec les organisations qui oeuvrent dans les quartiers / Animation d’événements promotionnels (visite réseau avec les écoles, etc.), sponsoriser des activités liées à l’eau, l’assainissement, la santé dans la ville / cahier de doléances / diffuser l’information (affichage procès verbaux, etc.) / Sensibilisation des employés municipaux et de la population en générale pour les informer de tout signe de fonctionnement anormal du réseau (fuites, vandalisme, ouvrages ou matériel endommagé, utilisation frauduleuse de poteaux d’incendie, etc.) / les bonnes pratiques d’assainissement.

o Procédures systématiques d’information du public et des usagers lors de travaux de maintenance sur le réseau et en cas d’urgence.

o Déterminer l’emplacement des Kiosques (en respectant les normes haïtiennes suggérées dans l’agenda 21 et surtout en concertation avec les futurs usagers).

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o Description des postes / devoirs et responsabilités de chacun et identifier les autorités compétentes en cas de conflit.

o Animation d’une réunion de travail (ordre du jour, procès verbal d’une réunion, établissement clair d’actions à mener, de personnes responsables et d’échéances)

o Elaboration d’un schéma de gestion et d’entretien du réseau (voir chapitre 7.2)

o Information et sensibilisation sur l’assainissement dans la ville :

- Les risques liés à la mauvaise gestion des excréta, eaux usées et détritus;

- Théorie et pratique concernant l’assainissement en ville ;

- Principes de l’assainissement écologique, de la maintenance des infrastructures et de la valorisation des déchets.

Il conviendra également de :

1. réaliser des formations thématiques à la demande des comités,

2. créer et former des comités de quartiers,

3. former les membres de la mairie sur ses droits (inaliénables et conditionnels) et devoirs tels que stipulés dans la Loi cadre sur l’EPA (Eau Potable et Assainissement), car la commune deviendrait le maître d’ouvrage des réseaux d’EPA,

4. Sensibiliser la police et les employés municipaux sur l’importance du réseau et le rôle qu’ils peuvent avoir dans la préservation de ce dernier.

7.1.5 Qui peut assu r er la formation?

L’entité qui assurera le suivi et la formation à court, moyen et long terme devra être implantée en Haïti depuis un certain nombre d’années (bien connaître les problématiques locales) et offrir des

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garanties de pr é sence en Haïti pour les nombreuses années à venir. Car si le projet d’eau est vecteur de développement pour la ville, l’organisme de formation pourra alors proposer d’autres modules au comité pour stimuler le développement de la zone ; c’est le cas du comité d’eau du quartier de Decayette à Port au Prince qui a réalisé l’adoquinage d’une portion de route menant au réservoir, l’aménagement du site autour de ce dernier et maintenant construit un espace Internet. D’autres actions dans l’assainissement, le drainage, les espaces de recréation, latrines familiales, etc. peuvent également être envisagées.

Actuellement ni le SNEP de Port au Prince ni celui de Cap-Haïtien ne sont en mesure d’assurer ce suivi et cette formatio n. Une entente avec la CAMEP serait bienvenue afin que Port Margot profite des 11 années d’expérience de la CAMEP dans l’appui aux comités d’eau.

7.2 Élaboration d’un schéma de gestion et d’entretien du réseau

Pour que les bénéficiaires puissent prendre en charge le projet, un programme de gestion du réseau d’eau potable est nécessaire. Il est présenté dans ce chapitre en français. Il serait recommandé de le traduire en créole pour le diffuser aux membres du comité d’eau afin de faciliter sa compréhension et son assimilation par ces derniers.

7.2.1 Opérat i on et maintenance du réseau d’eau potable

Le fonctionnement et la maintenance d’un réseau d’eau potable implique de nombreuses obligations et des c o mpétences variées. Avec l’extension de la ville, la demande en eau sur le réseau va croître; la vitesse dans les tuyaux va augmenter ainsi que les pertes de charge. En même temps le réseau va vieillir et la capacité des tuyaux âgés va diminuer avec la corrosion et les incrustations. Le réseau doit donc être opéré de façon consciencieuse pour maintenir un approvisionnement en eau suffisant à tous les abonnés tout en préservant la qualité de l’eau fournie et ainsi la santé publique.

• Pour maintenir la qualité de l’eau

La meilleure façon de gérer les problèmes de qualité d’eau est de les prévenir. Ainsi les coûts de traitement de l’eau seront moindres et les abonnés seront satisfaits du service d’eau potable. Pour

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cela le design du réseau est primordial afin d’éviter le plus possible les fins de ramification sans demande d’eau ou les parties de réseau isolées suite à des vannes fermées ou liées à des problèmes de pression. Les ouvrages construits doivent permettre un accès facile pour le prélèvement d’échantillons et l’inspection et leur isolement lors du nettoyage et la maintenance.

Les procédures les plus efficaces pour prévenir une baisse de la qualité des eaux sont les suivantes :

¾ Limiter le temps de rétention de l’eau dans le système et ainsi d’assurer un taux de chlore résiduel normal dans le réseau de distribution (entre 0,2 et 0,5 mg/l),

¾ Evacuer l’eau qui peut être de faible qualité en rinçant régulièrement les canalisations,

¾ Changement des canalisations trop corrodées

¾ Traiter l’eau brute en fonction de sa qualité initiale avec des procédures adaptées,

¾ Se baser sur les plaintes des abonnés pour planifier les interventions sur le réseau ;

¾ Avoir un plan d’urgence et que le personnel soit formé pour pouvoir appliquer ce plan d’urgence

Dans le cas d’un réseau maillé des échantillons d’eau devront être prélevés à la source et à des points de distribution répandus à distance égale sur le réseau et pris au hasard. Ces analyses seront réalisées conjointement avec le SNEP de Port au Prince qui possède le matériel nécessaire pour les analyses physico-chimiques et bactériologiques. En théorie, il est recommandé une (1) analyse d’eau par mois pour chaque groupe de 5000 utilisateurs. Dans la pratique il serait souhaitable que le SNEP de Port au Prince puisse garantir au moins une analyse complète d’eau (physico-chimique et bactériologique) par an.

• Tester le débit

La mesure périodique du débit aux points stratégiques permet de vérifier si :

¾ le réseau peut toujours fournir assez d’eau en cas d’incendie (si applicable),

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¾ un nettoyage des canalisations est nécessaire,

¾ des vannes sont restées fermées par erreur suite à une opération sur le réseau,

Les mesures de débit doivent être enregistrées scrupuleusement et pour chaque point de mesure de façon à pouvoir faire des comparaisons avec d’autres séries de mesures.

• Observation des fuites

Le réseau étant enterré, l’opérateur doit être vigilant à tout signe d’éventuelle défaillance. Tout réseau d ’eau doit avoir un programme régulier d’inspection et de vérification des robinets-vannes et, les cas é chéant, des poteaux d’incendie. En plus de vérifier que ces éléments s’opèrent correctement c’est aussi l’occasion de vérifier et solutionner les éventuels problèmes; végétation envahissant les éléments du réseau, boites de regard de vannes remplies de divers matériaux ou ayant le couvercle manquant ou ayant été recouvertes (asphaltage, adoquinage de route).

Le com ité de gestion doit sensibiliser les employés municipaux et la population en générale pour les informer de tout signe de fonctionnement anormal du réseau (fuites, vandalisme, ouvrages ou matériel endommagé, utilisation frauduleuse de poteaux d’incendie, etc). Une fois l’information reçue, une visite de contrôle doit être effectuée au plus vite et l’informateur remercié.

• Détection des fuites

Les pertes d’eau et de pression sur un réseau à cause des fuites peuvent être considérables, même si ces dernières sont des « petites » fuites. Elles peuvent également provoquer des nuisances (boue dans la rue, difficultés de circuler, etc). Une fuite de cette taille (2,5 mm de diamètre) sous une pression de 40 m représente une perte d’eau de 1360 litres/jour ou 42,2 m3. Il est donc facile d’expliquer la défaillance de nombreux réseaux d’eau en Haïti par le problème non ou mal résolu des fuites sur les réseaux.

Dans les zones d’argile ou de sol très dense, l’eau d’une fuite remonte à la surface ou rejoint une ancienne conduite abandonnée ou un système d’égout. On peut également soupçonner une fuite là où

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l’aspha l te ou l’adoquinage s’enfonce anormalement dans le sol ou bien là où pousse une végétation herbacée luxuriante dans un endroit très circoncis.

Dans les terrains très sablonneux ou graveleux, la détection des petites fuites peut être difficile car l’eau s’infiltre directement par gravité.

Un appareil très simple et encore largement utilisé pour écouter les fuites est « l’aquaphone ». Il consist e e n un écouteur de vieux téléphone auquel on fixe une tringle en métal à l’emplacement du fil de l’écouteur. L’extrémité de la tringle est posée sur le tuyau, le compteur d’eau ou le poteau incendie et les sons sont étonnamment amplifiés. Son prix est dérisoire, aucune maintenance n’est nécessaire et il tient dans la poche.

La plus simple des méthode de détection des fuites consiste à écouter le bruit des fuites sur quelques robinets-vannes ou poteaux incendie sélectionnés puis de poursuivre plus en détail l’étude dans la zone ou des fuites sont suspectées. Une étude complète devrait, quant à elle, collecter les bruits au niveau de tous les poteaux incendie, les robinets-vannes et les prises domiciliaires. Il est préférable de mener les campagne de détection des fuites de nuit, quand il y a moins de trafic et de bruit et moins de débit dans les canalisations. Si une fuite est suspectée sur une prise domiciliaire, le service d’eau doit être coupé au niveau du monobloc de manœuvre pour déterminer s’il y a une différence de son ; si oui, la fuite a lieu dans la propriété après le monobloc de manœuvre. Quand les poteaux incendie ou les robinets-vannes sont assez espacés sur le réseau, on peut installer en certains endroits des tiges de métal qui sont en contact avec la canalisation. Ainsi l’appareil d’écoute est relié à une partie m ét allique en surface.

Lorsque la fuite semble être assez précisément localisée, et avant de commencer les travaux d’excavation importants, il est bon de creuser si possible avec une tarière un petit trou menant jusqu’au tuyau. S’il y a effectivement une fuite, l’eau devrait remonter dans le trou.

• Audit de réseau

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Un audit de réseau est une combinaison de l’analyse des débits du réseau et de l’écoute des fuites. La première étape consiste à vérifier que le compteur d’eau principal à la sortie du réservoir fournit des mesures précises. Tous les gros consommateurs doivent avoir leur compteur lu et il faut identifier tous les usages d’eau qui ne sont pas mesurés par les compteurs (bornes incendies par exemple, etc).

Ensuite, pour une période de temps donnée, on soustrait toutes les consommations d’eau (d’après les compteurs domiciliaires, les compteurs des gros consommateurs et les estimations des usages d’eau non mesurés) au volume d’eau qui est entré dans le réseau pour cette période (lecture sur le compteur principal). Si il y une différence significative, alors des fuites existent sur le réseau.

Le réseau est ensuite divisé en sections grâce aux robinets-vannes et pour chaque section alimentée, on regarde la consommation au compteur principal à la sortie du réservoir (voir figure ci-dessous). La consommation d’eau nocturne (entre 22h00 et 02h00 du matin en Haïti approximativement) de chaque section est mesurée et pour chaque section ayant un débit nocturne anormalement élevé on peut débuter l’analyse des fuites avec « l’aquaphone ».

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réservoir

Réseau quartier A

Réseau quartier B

Étape 1 Étape 2 Étape 3

Partie du réseau non étudiée pour l’analyse nocturne des fuites Partie du réseau étudiée pour l’analyse nocturne des fuites

Fig 7.b : Sectorisation d’un réseau de distribution pour identifier les secteurs ayant des fuites uniquement à partir de la lecture du compteur principal. Dans l’étape 1, par un jeu de vannes, on isole uniquement le ligne principale de distribution (les vannes entrant dans les quartiers A et B sont toutes fermées) pour étudier sa consommation nocturne et voir s’il y a des fuites ; le débit nocturne doit être enregistré pour ce tronçon.

Ensuite, dans l’étape 2, on étudie la consommation nocturne du quartier A par comparaison avec les résultats obtenus dans l’étape 1

Enfin, en isolant le quartier A et en laissant rentrer l’eau dans le quartier B, on étudie la consommation nocturne du quartier B également par comparaison avec les résultats obtenus dans l’étape 1.

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• Rinçage des canalisations

Tout réseau d’eau potable subit une accumulation de sédiments dans ses canalisations de façon plus ou moins rapide suivant la qualité de l’eau de source, le type de traitement de l’eau, le type de tuyauterie ainsi que son état. Ces sédiments peuvent être remis en suspension dans le réseau si la vitesse de l’eau augmente rapidement (utilisation d’un poteau incendie proche) ou si le courant de l’eau est inversé (du à la fermeture de certaines vannes). Même si ces sédiments ne présentent pas de risques d’un point de vue bactériologique, les consommateurs peuvent être inquiétés par la soudaine coloration de l’eau et par son changement de goût et/ou d’odeur; les sédiments peuvent également colorer les vêtements lavés. Le film bactériologique qui se développe naturellement dans les canalisations peut être une source de problème dans certains réseaux mais son développement est contrôlé si un niveau de chlore résiduel est maintenu dans le réseau.

S’il est reconnu que le réseau présente des problèmes de sédimentation, il est préférable d’établir un programme régulier de nettoyage des canalisations et ainsi diminuer le nombre de plaintes provenant des consommateurs recevant de l’eau « sale ». Ce programme sera établit en fonction du comportement du réseau car dans certains cas le nettoyage doit parfois être effectué de façon hebdomadaire. Le nettoyage se fera dans tous les points bas du réseau et toutes les fins de ramification du réseau.

En général, il est recommandé d’effectuer ce rinçage après la période de forte consommation d’eau soit à la fin de la saison sèche, une fois par an.

Le rinçage unidirectionnel du réseau est recommandé. En effet, en isolant un tronçon de conduite à rincer par la fermeture des vannes connectées sur ce tronçon pour une longueur d’environ 600 m, on force le débit à passer uniquement par cette conduite. On crée ensuite une demande excessive par l’ouverture d’un poteau incendie ou d’un robinet-vanne situé à l’extrémité du tronçon à rincer. L’augmentation de la vitesse d’écoulement de l’eau dans le tronçon permet ainsi de déloger les particules et nodules de rouille (dans le cas d’une conduite en acier) pouvant se retrouver dans le réseau, et ainsi les éjecter hors du réseau au niveau du poteau d’incendie / robinet-vanne. Il faudra faire attention à ne pas détériorer l’environnement proche du poteau d’incendie / robinet-vanne car la pression et le volume d’eau qui en sortiront peuvent être assez importants. Chaque rinçage

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unidire cti onnel doit avoir une vitesse minimum de 1.5 m/s pour être efficace. Le rinçage nocturne permettra d’avoir un meilleur débit, limitera les coupures d’eau et donc les plaintes des utilisateurs.

Il est possible que suite à un rinçage unidirectionnel l’eau dans la canalisation des particuliers soit trouble ou colorée. Il est donc important d’aviser le consommateur par avis public ou par l’annonce à la radio locale de la période des travaux et de leurs conséquences pour les consommateurs. Ces inconvénients sont de très courte durée, et il suffira au particulier de laisser couler l’eau quelques minutes afin que l’eau redevienne claire.

• Les captages de sources

L’inspection des captages devrait être faite mensuellement voir plus fréquemment en saison des pluies. Les éléments suivants devront être vérifiés :

¾ Conditions générales du captage et de la clôture de protection et tout signe de vandalisme,

¾ Propreté interne du captage.

Le débit peut être mesuré et annoté dans un registre pour mieux comprendre le fonctionnement des sources et vérifier les débits exploitables.

Il est primordial d’observer les captages de sources lors de la saison des pluies qui suit la réhabilitation où la construction. En effet, il arrive parfois que les débits en saison pluvieuse soit bien plus importants que les débits à l’étiage et que les trop-plein soient sous-dimensionnés ; les captages sont alors susceptibles de rentrer en charge et les affleurements de la source peuvent se déplacer et sortir hors du captage voir disparaître totalement. Si le trop plein est trop petit, il faut l’agrandir immédiatement et faire les finitions de la modification à la saison sèche. On préfèrera une porte battante comme trop plein au lieu de tuyaux ; le débit de trop plein capable de passer est plus important.

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• Les robinets-vannes

Pour les robinets-vannes de petit et moyen diamètre (< 75 mm), l’ouverture ou la fermeture se fait en un seul mouvement. Pour les robinets-vannes de plus gros diamètre (≥ 75 mm), il est nécessaire d’opérer plusieurs tours de clef pour les ouvrir ou les fermer complètement.

Il est important que les opérateurs connaissent le nombre de tours à effectuer pour chaque type de vanne et chaque diamètre (lors de l’installation des robinets-vannes par exemple) pour qu’ils puissent déterminer sur le réseau quand les robinets-vannes sont totalement ouvertes ou fermées.

Si une vanne n’a pas été utilisée pendant plusieurs années, elle devra être fermée en effectuant une série d ’ou verture et fermeture de vanne pour retirer la corrosion qui se trouve sur le crénelage. Il est donc suggéré d’opérer 5 tours dans le sens de la fermeture de la vanne puis 3 tours dans le sens de l’ouverture de celle-ci et ainsi de suite jusqu’à la fermeture totale de la vanne. Si une vanne ne peut pas être totalement fermée dès sa première manipulation, c’est probablement à cause des dépôts accumulés dans la vanne. Il ne faut surtout pas forcer la fermeture de la vanne au risque de l’endommager définitivement mais il convient d’effectuer un rinçage unidirectionnel puis de fermer à nouveau la vanne.

Concernant les monoblocs de manœuvre pour accéder aux robinets-vannes, il est impératif que la structure ne repose pas directement sur la vanne ou les tuyaux sinon, le poids exercé par une quelconque charge au niveau de la trappe (véhicule par exemple) sera supporté par le robinet-vanne ou les tuyaux.

Les étapes importantes d’un programme d’inspection et de maintenance des robinets-vannes sont les suivantes :

¾ Inspection annuelle des robinets-vannes,

¾ Inspection des monoblocs de manœuvre des robinets-vannes ; nettoyage des regards, faire fonctionner plusieurs fois le robinet-vanne en l’ouvrant et la fermant totalement et lubrifier quand cela est nécessaire. Si le monobloc est constamment rempli d’eau, vérifier d’où vient le problème (fuite de la vanne ou du tuyau, mauvais drainage autour du monobloc, etc) et y remédier,

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¾ Suivre les instructions du fabriquant,

¾ Faire les réparations dans les meilleurs délais et garder une trace écrite de toutes les visites d’inspection et de maintenance dans un dossier de suivi de l’état de réseau.

• Le réservoir

L’inspection du réservoir doit être suivie d’un rapport détaillé sur l’état de l’ouvrage et de l’environnement proche et des actions à mener si besoin. Si le réservoir est vidé pour une inspection interne, il est important de respecter quelques règles de sécurité (s’assurer de la bonne ventilation du réservoir, éclairage adéquat, etc.).

Il faut s’assurer que le trop-plein et la ventilation ne sont pas bouchés et que les grilles qui y sont fixées sont en bon état. Les fuites de la dalle de couverture peuvent être repérées pendant la saison des pluies. Toutes les parois doivent être inspectées de l’intérieur comme de l’extérieur pour identifier toute fissure éventuelle.

Le réservoir doit être nettoyé et sa structure interne inspectée au minimum tous les 3 ans. Lorsque des problèmes de sédimentation importants sont identifies, le nettoyage se fera annuellement après la saison des pluies. Après l’inspection et le nettoyage, le réservoir doit être désinfecté au chlore.

Les sédiments retirés du réservoir peuvent contenir des pathogènes encore actifs car protégés du chlore par les sédiments. Par précaution, ces derniers devront être enfouis dans le sol et non pas déversés à l’air libre.

L’inspection extérieure du réservoir devrait être faite mensuellement et les choses suivantes doivent être vérifiées, soit :

¾ Toutes les trappes d’accès sont verrouillées,

¾ Les conditions générales du réservoir, de la clôture de protection, du drain en amont pour dévier les eaux de ruissellement et tout signe de vandalisme,

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¾ S’il y a présence de fuites dans la dalle de couverture (qui peuvent favoriser l’entrée d’une éventuelle contamination).

Les caractéristiques techniques du réservoir doivent être conservées ainsi que tous les rapports d’inspection et d’exécution de travaux sur le réservoir.

• Les prises domiciliaires

Lors de la lecture du compteur, l’opérateur peut également essayer d’identifier d’éventuelles fuites sur la connexion domiciliaire (entre la canalisation principale dans la rue et le compteur) si la présence d’une fuite avant ou après le compteur était soupçonnée. Comme indiqué précédemment, les petites fuites sur les petites canalisations peuvent représenter annuellement des quantités d’eau parfois considérables ; cette partie du réseau ne doit donc pas être négligée par l’opérateur.

Il est impératif que le CAEP établisse une politique claire quant à l’attribution des responsabilités sur la connexion domiciliaire entre le CAEP et l’abonné. En effet si une fuite apparaît au delà du compteur il faut savoir ci cela est de la responsabilité du CAEP ou de l’abonné qui devra s’acquitter de la facture.

Chaque politique à ses avantages et ses inconvénients :

¾ Toute la connexion individuelle est sous la responsabilité de l’abonné depuis la canalisation principale jusqu’au bâtiment. Si une fuite ou une rupture de canalisation apparaît sur ce tronçon, c’est à l’abonné d’en assumer les coûts ;

¾ La partie de la connexion domiciliaire jusqu'à la limite de propriété est sous la responsabilité du CAEP et la partie dans les limites de propriété est à la charge et sous la responsabilité de l’abonné, ou ;

¾ La partie en amont du compteur (compteur inclus ou exclus ?) est sous l’entière responsabilité du CAEP et celle en aval du compteur sous la responsabilité de l’abonné.

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• Les compteurs

C’est au CAEP de décider, en fonction du nombre d’abonnés si la lecture sera mensuelle ou tous les 2 mois. S’il y a beaucoup d’abonnés, il est possible de lire mensuellement les compteurs des gros consommateurs et tous les 2 mois ceux des particuliers en divisant la ville en 2 zones.

Les compteurs d’eau voient leur précision de mesure diminuer graduellement avec le temps et ainsi sous-estimer les débits. Il est recommandé pour les compteurs de 5/8 de pouce (DN 15 mm) de les tester t ou s les 10 ans. Pour les plus gros compteurs doivent être vérifiés plus fréquemment car la sous-estimation des débits entraîne plus de pertes d’argent pour le CAEP.

Lorsqu’un compteur est reconnu comme défaillant ou qu’il atteint sa durée de vie, le plus pratique et le plus économique est de le changer avec un nouveau compteur à moins qu’une entreprise spécialisée dans l’étalonnage et la réparation de compteurs en Haïti ou en République Dominicaine offre des prix compétitifs.

Le CAEP doit enregistrer toutes les informations concernant les tous les compteurs installés et les actualiser au fur et à mesure.

• Réparations d’urgence

La plupart des systèmes d’eau potable en Haïti fournissent un service partiel voir aucun service depuis plusieurs mois ou plusieurs années. La notion d’urgence dans les réparations peut donc sembler hors de propos dans bien des cas. Cependant il faut prendre conscience que les usagers ne paye pas ou peu car le service d’eau potable est quasi inexistant. Afin de redonner confiance à ces usagers, le nouveau réseau doit être opérationnel et les réparations d’urgence doivent être considérées comme faisant partie intégrante d’un service de qualité qui doit être donné à tous les abonnés. C’est pourquoi cette partie est développée ci-dessous.

Le degré d’urgence dans les réparations dépend de nombreux critères tels que l’importance du problème, sa localisation, les personnes ou établissements affectés (hôpitaux par exemple). Néanmoins l’essentiel est que l’équipe technique soit préparée et organisée pour répondre rapidement, efficacement et en toute sécurité aux situations les plus critiques qui peuvent apparaître

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sur le réseau. Une personne qui sait opérer le réseau devrait donc être sur place ou mobilisable très rapidement à tout moment ; il est donc préférable d’avoir 2 opérateurs par comité d’eau. De plus c’est une sécurité pour le comité d’eau car si un des opérateurs part, cela permet que le deuxième forme un second opérateur et évite également qu’il n’y ait qu’une seule personne dans la ville qui connaisse bien le réseau.

Ces deux personnes doivent s’assurer que les outils sont toujours en bon état et disponibles en cas d’intervention d’urgence ainsi qu’une copie du plan du réseau montrant les robinets-vannes, bornes incendies, tuyauterie et prises domiciliaires.

Mener des campagnes d’inspection régulières des robinets-vannes et bornes incendie fait également partie de la préparation aux urgences car les opérateurs connaissent bien le réseau et son état et peuvent rapidement fermer les robinets-vannes nécessaires.

Il est important de considérer plusieurs scenarii d’urgence et de préparer les équipes et l’équipement pour chacun d’entre eux. Toutes les pièces de tout diamètre et tout type du réseau doivent être disponibles au sein du CAEP pour répondre à ces urgences.

Les procédures en cas d’urgence sont les suivantes :

1. Identifier les robinets-vannes à fermer et les fermer ;

2. Pendant l’étape 1, informer les abonnés affectés par la coupure d’eau de la durée des travaux ;

3. Contacter les entreprises qui pourraient avoir des câbles enterrés dans la zone de la fuite.

Il est recommandé de fermer toutes les robinets-vannes sauf une le plus rapidement possible dans le secteur de la fuite et de laisser la dernier vanne partiellement ouverte jusqu’au début de la réparation de la fuite. Si possible, une fuite devrait être réparée tout en maintenant un peu de pression dans le réseau et ainsi éviter que de l’eau sale ne rentre dans la canalisation. Par contre si cette procédure nuie à la réparation de la fuite, il faut faire la réparation à sec et bien nettoyer toutes les pièces nouvelles et l’intérieure de la conduite qui aurait pu être contaminée avec du chlore.

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L’excavation de la conduite au niveau de la fuite doit être parallèle à la canalisation et seulement sur un coté de celle-ci pour permettre à l’opérateur d’être installé près du tuyau pendant la réparation. Une fois le manchon installé, on remet le tronçon en pression en ouvrant partiellement une vanne afin de s’assurer qu’il n’y a plus de fuites ; ensuite la tranchée est remblayée.

Chaque rupture de canalisation ou fuite réparée doit être enregistrées précisément et reportée sur le plan du réseau. Si la cause de la fuite est connue elle doit également être notifiée. Tous les tuyaux remplacés doivent être identifiés sur le plan du réseau et un échantillon du tuyau doit être conservé et son état interne et externe décrit.

7.2.2 Considérations particulières

Les procédures décrites ci-dessus peuvent sembler parfois excessives si on les compare avec les activités d’entretien quasi inexistantes menées actuellement pour le réseau de cette ville. Port Margot compte en 2006 plus de 11,600 habitants; il est donc impératif pour la santé publique de cette ville que ces activités d’opération et maintenance soient réalisées et donc que l’opérateur du réseau (le plombier) s’occupe à plein temps du système. Sinon il est plus que probable que le nouveau réseau d’eau potable construit à Port Margot devienne rapidement non fonctionnel comme le réseau actuel.

Les visites régulières sur les ouvrages pour les inspections (mensuelles, annuelles, etc.) lui permettront de bien connaître le réseau et repérer tout dommage ou activité illicite sur celui-ci. De plus il/elle sera plus en contact avec la population qui de son coté réalisera que le réseau d’eau est géré et entretenu, favorisant ainsi le respect des ouvrages.

Avec la population actuelle de Port Margot, et compte tenu des capacités limitées du SNEP pour réaliser des prélèvements puis des analyses dans des conditions optimales et compte tenu de l’origine de l’eau prélevée (eau de source), on peut recommander au CAEP de réaliser une analyse bactériologique et physico-chimique par an auprès du SNEP de Port au Prince qui possède un laboratoire fonctionnel.

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7.2.3 Chronogramme d’opération et de maintenance du réseau d’eau potable

Toutes les activités d’opération et de maintenance du réseau de Port Margot sont récapitulées dans le chronogramme suivant :

n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ n+ Année 2006 = n n 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Operation du reseau chloration (chaque semaine) relations publiques (quotidien) Maintenance du reseau tester le debit (annuel) Detection des fuites (en permanence lors des visites et sur demande) Audit de reseau (fuites et debits) tous les 4 ans Rincage des canalisations (fin saison seche et 1 fois par an ou moins si forte sedimentation) Les robinets-vannes (inspection annuelle) Le reservoir - partie interne (tous les 3 ans sinon annuellement si forte sedimentation) Le reservoir - partie externe (inspection mensuelle) Relevé des compteurs (mensuel ou tous les 2 mois et renouvellement tous les 10 ans) Changement des compteurs (10 ans compteurs domiciliaires, 5 ans gros compteurs) Forage ou captage (inspection mensuelle) Ligne d'adduction (revision annuelle de toute la ligne)

Fig 7.c : Chronogramme des activités d’opération et de maintenance du réseau d’eau potable de la ville de Port Margot.

7.3 Pièces de rechange et outils destinés au Comité d’eau.

La liste des outils que l’entrepreneur laissera à la disposition du CAEP à la fin des travaux pour que ce dernier puisse entretenir adéquatement le réseau est fournie ci-dessous :

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- 1 armoire en tôle d'acier avec casiers plastiques de dimension et dispositions appropriées pour que tout l'outillage soit visible et facile à inventorier; - les étagères et casiers nécessaires au rangement des éléments ne pouvant être placés dans l'armoire; - une caisse à outils metallique cadenassable avec poignées de manutention (60 x 30 x 20 cm); - un établi métallique longueur 1,5 m avec deux tiroirs - un étau parallèle (mâchoire de 190 mm) fixé sur l'établi; - un jeu de clés plates jusqu'à 30 mm; - un jeu de cliquets jusqu'à 30 mm; - un jeu de marteaux (300 et 1 000 gr.); - un jeu de limes assorties (2 plates, 2 rondes, 1 demi-ronde); - un jeu de tournevis cruciformes assortis; - un jeu de tournevis plats; - une scie à métaux avec 10 lames de rechange; - un ruban metrique de 10 m; - un jeu de princes universelles et multiprises; - deux clés à molette ouverture 30 mm; - cinq casques de protection; - quatre serre-joints (0,25 et 0,5 m); - cinq rouleaux de teflon; - cinq rouleaux de ruban isolant; - deux tiges de manoeuvre pour les Robinets-Vannes - deux cles pour operer les Robinets-vannes d’arrêt avant compteur - deux clés de démontage des compteurs DN 15 - un outil a tarauder avec jeu de tarauds de 1/2 a 2 pouces - deux paires de gants de travail - 1 lampe de poche - deux pioches - deux pelles de chantier - un Aquaphone - un villebrequin avec jeu de meches - une burette a huile - une pince barre - et toutes sujétions.

Concernant les pièces de rechange il faut trouver un juste milieu entre le fait de donner suffisamment de pièces au CAEP pour qu’il puisse faire face aux premières réparations qui peuvent survenir rapidement après la mise en route du réseau et ne pas en fournir de trop pour que les membres du CAEP prennent rapidement conscience de l’importance de bien gérer ses fonds pour être autonome.

Pour cela il est suggéré de laisser au CAEP les pièces suivantes qui apparaissent dans le bordereau de prix du DAO de travaux :

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Les pièces de rechange à fournir au CAEP sont les suivantes : Unité Quantité

Fourniture des TUYAUX en PVC et PIÈCES SPÉCIALES en considérant que, DN 75 mm (DR26, Série 160 (PN 160 livres/po2), CSA B137.3 et ASTM D2241) ml 60 DN 50 mm (DR26, Série 160 (PN 160 livres/po2), CSA B137.3 et ASTM D2241) ml 60 DN 40 mm (DR26, Série 160 (PN 160 livres/po2), CSA B137.3 et ASTM D2241) ml 60

Fourniture de ROBINETS-VANNES À PASSAGE DIRECT ROBINET-VANNE à emboîtement ou à joints mécaniques DN 75 (AWWA C509) U 2 ROBINET-VANNE à emboîtement ou à joints mécaniques DN 50 (AWWA C509) U 4

Fourniture de VANNES FLOTTE (ou robinet à flotteur) à BRIDES Vanne FLOTTE de DN 75 supportant une PN > 30 livres/po2 U 1 Vanne FLOTTE de DN 50 supportant une PN > 80 livres/po2 U 1 Vanne FLOTTE de DN 38 supportant une PN > 60 livres/po2 U 1

Fourniture de MONOBLOC de MANOEUVRE pour les ROBINETS-VANNES et les ROBINETS-VANNES de RÉGULATION de DÉBIT comprenant: Ce prix s'applique à l'unité fournie. U 10

Fourniture de MONOBLOC de MANOEUVRE pour BRANCHEMENTS PARTICULIERS (individuels, kiosques et gros consommateurs), comprenant: Ce prix s'applique à l'unité fournie U 100

Fourniture de BRANCHEMENTS PARTICULIERS avec COMPTEURS D'EAU DN15 et PIÈCES SPÉCIALES comprenant, Ce prix s'applique à l'unité fournie U 100

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ANNEXES

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Annexe 1 : Plan du réseau d’AEP de Port Margot en 1988 réalisé par le SNEP.

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Annexe 2 : Plan du réseau existant d’AEP de Port Margot selon les relevés terrains réalisés début 2006.

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Annexe 3 : Résultats des analyses physico chimiques et bactériologiques au niveau de la source Djambou.

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Annexe 4 : Plan de la ville de Port Margot avec les noms de rues.

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Annexe 5 : Détail des institutions publiques (potentiels gros consommateurs) à Port Margot en 2006.

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Annexe 6 : Demande en eau par quartier en 2006 et aux horizons 2015 et 2025 et limites des quartiers pour 2025.

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Annexe 7 : Plan projeté du nouveau réseau d’eau potable de Port Margot d’après la modélisation sur EPANET.

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Annexe 8 : Profil en long du réseau d’adduction du réseau de Port Margot pour 2025 et relevé topographique avec courbes de niveaux aux 20 mètres.

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Annexe 9 : Rapport du logiciel EPANET pour la modélisation du réseau AEP de Port Margot aux heures critiques (07h00 et 00h00).

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Annexe 10: Plans du bâtiment administratif, de l’entrepôt et de l’atelier du futur CAEP.

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Annexe 11: Plans des ouvrages d’assainissement : latrines sèches, bloc sanitaire public, fosses septiques et puits perdus.

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