Chapitre 2

Les lieux de la domination clunisienne (vers 1050-1120)

197 La période d'accumulation des propriétés autour de est celle années de s 910-1050 suivantea .L , marquée notammen abbatiats le r pa t s d'Hugue Semue sd r (1049-1109 Pone d Melguei e t s)d e l (1109-1122)t es , celle de l'organisation de la propriété et du pouvoir clunisiens. Elle procède d'un double mouvement. D'une part, la domination clunisienne s'exerce à partir d'un certain nombre de lieux répartis dans un rayon d'environ cinquante kilomètres autour du monastère. Plusieurs de ces lieux ont déjà été cités car ils figuren siècle débue l X s u ed tdè tdan s confirmationle s s royaleu o s pontificale propriéta l e sd é clunisienne nouveauta L . é principal Xlu ed e siècle est la mise en place du réseau des obédiences ou doyennés et l'inclusion des biens de nature très différente (terres, églises, châteaux, moulins) dans une structure ecclésiale (chapitre 2). D'autre part, la domination clunisienne se territorialise par la définition d'espaces précisément circonscrit l'intérieuà s r desquela l s sainteté clunisienne impose une inviolabilité totale. Comme on l'a vu, le diplôm Lothaire ed e IIImémorandu955e n l e ,t e , concilu md e d'Anse, en 994, marquen deus le t x premières étape processue c e sd culmini squ e Xlu d e n sièclfi a l eà lorsque Pierre d'Albano, légat pontifical, puis Urbai , définissennII zone un te saint t sacrée e autou l'abbaye d r e ed Cluny : le "ban sacré" (chapitre 3). Le bourg de Cluny est inclus dans les différentes aires d'inviolabilité définie Xlu a se siècle l constituI . e égalemen "lien u t u clunisien" où l'abbé exerce sa domination temporelle et spirituelle par l'intermédiair troie ed s officiers monastique doyee l : s Clunye nd e l , sous-chambrier et l'archidiacre de Cluny. Par conséquent, il faudra accorder une attention particulière à l'organisation des rapports sociaux et de l'espace dans le bourg abbatial, seul lieu où, on le verra, l'abbé peut exercer sans aucune entrave l'ensembl pouvoirs esanctitasde a l e squ i lu confère (chapitr. e4) s diplômeLe s royaux s privilègele , s pontificau s chartele t e x s constituent la matière première de ces trois chapitres. Mais si l'on s'est pou e momenl r t essentiellement intéress x fondementau é a l e d s domination clunisienne qu'ils révèlent s'efforcern ,o a désormai suivre sd e leur inscription concrète sur le terrain. C'est donc un changement de focale important par rapport au premier chapitre. Les privilèges pontificaux et les chartes dans une main, les cartes de la région dans une autre, nous partirons, dans les pages qui suivent, sur les chemins du Clunisois, pour observer comment les moines se sont appliqués à faire coïncider leur conception de l'ordre du monde avec le paysage de leur régio structures le t ne s sociale leui squ r préexistaient.

199 I. Les doyennés

Les doyennés clunisiens ont fait l'objet de plusieurs études ponctuelles mais d'aucune recherche systématique. Avant de revenir moi-mêm formatioa l r esu s doyennésde n choie l s lieuxr xde su , a l , stratégie spatial s moineede Clune s fonctiond sle t ye s multiples de s doyennés faue m t l i ,rappele points rle s essentiel connaissances sde n se la matière et les problèmes qu'elles soulèvent.

1. Quelques points d'historiographie

A / La définition des doyennés

L'existenc petite ed s établissements monastiques établis dans sle environ monastèru sd e principa donnée un t ees l bien connu l'histoire ed e du monachisme bénédictin médiéval établissementss Ce . , généralement appelés obedientiae, ne rassemblent guère plus de deux ou trois moines, les provisores, notamment chargés d'administre propriétés rle s foncières du monastère.1 Certains historiens du monachisme clunisien prennent soin de différencier ces établissements en fonction de leur aspect conventuel, économique, cultuel, spirituel ou militaire en distinguant les "doyennés" des "prieurés conventuels s "prieuréde u o " s ruraux", eux-mêmes différent s "ermitages"de s s "églises de s , "châteaux".de t e " s Ce 2 distinctions sont totalement fallacieuses pour la période considérée où le pouvoi seigneurss rde églises de t e s repose précisémen confusioa l r su t n

1 Panorama pour l'époque carolingienne : LESNE, Histoire de la propriété ecclésiastique, 1.1279-290. ,pp . s distinctionLe 2 VALOUSE D e d se monachisme L , clunisien, , sont2 . t , comme d'habitude beaucoup trop tranchées. La volonté systématique d'établir des typologies condui s résultatde à t s tout aussi tendancieu x: RACINET s maisonsLe , l'ordree d e d Cluny, . 112-123pp ; là., Crises renouveaux,t e . 75-80pp .

200 des aspects que nos catégories modernes classent dans le "religieux", le "politique" ou l'"économique". La documentation des Xe-XIIe siècles en est le meilleur témoin. Un même lieu peut être qualifié alternativement d'ecclesia, prioratus,decanatus, obedientia, cella, mêmu o e curtisu o castrum et l'on est bien en peine de déterminer au regard de ces termes l lieste iu était plutô destinatioà t n "économiqu "religieuse"u eo t es l I . par conséquent utile de considérer le problème dans son ensemble en recherchant la fonction de ces lieux dans la structure ecclésiale clunisienn demandane s n e ; e t pourquo s moinele i t prion ss soie d n décentraliser leusoie d r s ,occupation pourquopa priora a v i e qu n i e ic , ils se sont installés en tel lieu plutôt qu'en tel autre, et comment ces lieux, tout autant que le monastère, ont contribué à organiser l'espace et rapports le s sociaux autou Clunye rd . Dans les chartes de Cluny, le qualificatif obedientia n'apparaît pas avant l'an mil.3 Celu decaniae d i t inconnes u avan miliee l t Xllu ud e siècle. Il apparaît simultanément dans plusieurs textes compris entre 1147 et 1155 et tend à remplacer celui $ obedientia.* Mais le change- ment n'es systématiqus pa t t touteee obedientiaes sle Xlu d e siècle en deviennen decaniae.s de s pa toutre n E changemene c , terme d t e révèle un changement structurel i l'obedientiaS . désigne avant tou lien u t u soumis à l'obédience de l'abbé de Cluny, la decania désigne un réseau de biens (terres, églises, moulins, etc.) organisés autour d'un centre que l'on droin peubo t à tappele chef-liee l r doyenné.u ud C'es notammenà l t t s revenule e qu s fonciers sont récupéré5 s avant d'être partiellement conduits au monastère principal. À partir du début du XHIe siècle, les termes decanatus et domus tendent à remplacer celui de decania pour désigner les mêmes lieux et la même réalité.6 Si l'apparition des termes decania et decanatus est donc tardive, les moines chargés d'administrer les domaines (villaé) de l'abbaye de Cluny sont appelés "doyens" s année(decanï)le s sdè 1030-1040 s sonIl . t mentionnés comme tels dans les coutumiers, qu'il s'agisse du liber tramitis, vers 1030, ou des coutumes de Bernard et d'Ulrich cinquante ans plus tard.7 Les chartes de donations les mentionnent fréquemment à

3 En introduction de sa monographie sur Berzé-la-Ville, Maria Hillebrandt a repris entièrement la question des termes utilisés dans les chartes de ça. 980-1120 pour qualifie s obedientiaele r decaniaet e Clune d t leurye s "proviseurs" s remarqueCe . s posen jalons de t s sérieux pour l'étud toue es d autre le s s doyenné : HILLEBRANDTs , "Berzé-la-Ville", notamment pp. 200-201, 213-214.

4134C 1 (s.d., VdE 7 1147. p , )41 Stat.; V P 1146-1147) ; C 4132 (v. 1147/1148) ; C 4143 (v. 1149-1155).

Sur la signification à'obedientia au Xle siècle : NlERMEYER, Mediae latinitatis, col. 5 725-727 ; BAUTIER, "De prepositus àprior" ; HILLEBRANDT, "Berzé-la-Ville", p, 200, n.7.

exemplr Pa eStatut: s d'Hugue; 9 5 (1205-1206)t s e V CHARVI. 6 éd 5 , . 21 pp t , NI e 8 , C6 4471, C 4493, C 4494, BC col. 1502, C 4517 ; Registres Honorius III, 3727, t. II, pp. 31-32 (= Bull. 105, col.2, n°2), C 4901 ; BC col. 1753-1756.

7 Les decani sont plusieurs fois cités dans le LT mais aucun chapitre ne leur est consacré. En revanche, le coutumier d'Ulrich leur consacre plusieurs colonnes : De decanis qui sunt villarum provisores, Ulrich III.5, col. 738-740. Les coutumes de

201 partir des années 1070-1080 parmi les témoins ou les personnes présentes lors des transactions foncières.8 On leur préfère parfois, surtout au débu Xllu d t e siècle titre l , e à.'obedientiarius sancele saqu semble indiquer une fonction différente.9

B / Le nombre des doyennés

Le nombre des doyennés est une question connexe à celle de leur définition et il en va de la liste des doyennés comme des listes des monastères clunisiens. Tout dépend des critères choisis. On n'arrive pas au même résultat si l'on ne considère que les établissement10 s explicitement qualifiés decaniae Xllu a e siècli l'os n u eo pren n de compte toutes lesobedientiae. mêmee D , faut-il intégre obedientiaes rle de Cluny situées à plusieurs centaines de kilomètres de l'abbaye bourguignonne comm éléments ede s important temporen so e sd ? l La liste la plus longue dressée jusqu'alors est celle d'André Deléage dan monumentala ss économiquee vi e a étudL r esu socialet e e d la Bourgogne au haut Moyen Age.11 Il dresse une liste de trente-deux "seigneuries appelées doyennés" réparties pour vingt-trois d'entre elles en Bourgogne, essentiellement en Maçonnais et Chalonnais, et pour les neuf autres en Viennois ou en Forez. Ces neuf dernières sont négligées du fait de leur situation géographique. Les vingt-trois bourguignonnes sont les suivantes : Arpayé, Ajoux, Beaumont-sur-, Bézornay, Blanot, Chaveyriat, Chevignes, Cluny, Écussolles, Gevrey, , Jalogny, Jully, Laize, Lourdon, , Montberthoud, Péronne, Romans, Saint-Gengoux, Saint-Hyppolite, Saint-Marti e Maçond n , Thoissey. Deléage n'indique pas les critères sur lesquels il s'est appuyé 12

Bernard incluent ce chapitre dans celui consacré au grand prieur, supérieur hiérarchique des doyen prioree D s: maiore, Bernard 1.2. 139-141pp , notn O .e quelques variantes entre les deux versions.

8 Sur les plus anciennes références des decani dans les chartes de Cluny, et sur leur

répartition chronologique renvoie ,j HlLLEBRANDTeà , "Berzé-la-Ville" 216. ,p . 375C 9 8V: obedientiarius Lourdoe d 380C n; 9Vobedientiarius: Gevree d 391C : y; 4 l'obedientiarius Jully-lès-Buxe d yHlLLEBRANDT: , "Berzé-la-Ville"s Ce . 30 216. . ,p n , trois chartes daten environs tde 1100e sd .

10 Point circonstanci questioa l r ésu listes monastères nde sde s clunisiens dans POECK, Cluniacensis Ecclesia, pp. 5-21. Mais cette étude néglige précisément la question des doyennés.

11 DELÉAGE rurale,e vi 428-429. a L , pp .

Arpayé, Rhône, can. Beaujeu, com. Fleurie ; Ajoux, Rhône, can. Monsols, com. Saint-Igny-de-Ver12 Beaumont-sur-Grosnes; , S.-et-L., can. Sennecey-le-Gran dBlanot; , S.-et-L., can. Cluny ; Chaveyriat, Ain, can. Châtillon-sur-Chalaronne ; Chevignes, S.- et-L., can. Maçon-Sud, com. Priss eÉcussolles; , S.-et-L., can. , com. Saint-

202 pour dresser sa liste. Mais la vérification de ses notes infrapaginales montre qu'il s'est référé uniquement aux mentions d'obedientiae, sans tenir compte des listes de decaniae des Xlle et XÏÏIe siècles. Pour ma part, je m'en tiendrai aux établissements explicitement mentionnés comme ayant été intégrés dans le circuit d'approvisionnemen monastèreu td . Deux documents exceptionnels témoignen efforts de t Pierre d s e l Vénérable pour réorganiser l'acheminemen ressources de t temporeu sd l vers le monastère. Le premier rassemble les décisions prises par l'abbé vers 1147-1148 pour réparti doyennés le r officiers rsu le t se s claustraux l'approvisionnement quotidien du convent et l'entretien des pauvres nourris dan cloître.e sl 13 Seize établissements, qualifiés décanta, domus ou obedientia sont ainsi concerné Beaumont-sur-Grosne: s , Bézornay, Chaveyriat, Chevignes, Écussoles, Jalogny, Jully, Laize, Lourdon, Mazille, Montberthoud, Péronne, Romans, Saint-Gengoux, Saint- Hyppolite et Saint-Victor [d'Ajoux] auxquels il faut ajouter le burgus et la villa de Cluny. Le second document est le compte-rendu d'une enquête réalisée vers 1149-115 r Henri6pa , évêqu Winchestere ed , pour connaîtrs ele revenus annuel doyennés sde t tentese r d'améliorer leur rendement.14 Douze decaniae sont citées avec leurs revenus annuel : Arpayés , Beaumont-sur-Grosne, Berzé, Chaveyriat, Cluny, Laize, Lourdon, Malay, Montberthoud, Saint-Gengoux, Saint-Hyppolit t Saint-Martiee n de Maçon. Comme on le voit, les deux listes ne sont pas identiques. Bézornay, Chevignes, Écussoles, Jalogny, Jully, Mazille, Péronne, Romans et Saint-Victor d'Ajoux ne sont pas cités dans l'enquête d'Henri de Winchester, peut-être parce que le texte qui nous est parvenu est tronqué.15 D'autre part, les decaniae d'Arpayé, de Berzé, de Malay et de Saint-Marti Maçoe nd n (Saint-Martin-des-Vignes sone n ) t citéee squ dans l'enquêt l'évêque ed Winchestee ed dann no dispositioa sl t e r e d Pierre le Vénérable. Quoi qu'il en soit, les deux textes mentionnent un ensemble de vingt-et-un lieux situés dans un rayon inférieur à soixante kilomètres autour de Cluny. Outre le bourg de Cluny, adjacent au

Pierre-le-Vieux ; Gevrey-Chambertin, C.-d'Or ; Iguerande, S.-et-L., can. Semur-en- Brionnai Jalognys; , S.-et-L., can. Clun yJully-lès-; , S.-et-L., can. Bux yLaize; , S.-et-L., can. Maçon-Nor dLourdon; , S.-et-L., can. Cluny, com. Lournan dMazille; , S.et-L., can. Clun ; yMontberthoud , Ain, can. Saint-Trivier-sur-Moignans., com. Savigneux ; Péronne, S.-et-L., can. Lugny ; Romans, Ain, can. Châtillon-sur- Chalaronn eSaint-Gengoux-le-National; , S.-et-L Saint-Hyppolite; , S.-et-L., can. Saint- Gengoux, com. Bonna ySaint-Marti; Maçoe nd Saint-Martin-des-Vignesu no , Maçon, S.-et-L ; Thoissey, Ain.

13 Dispositio rei familiaris Cluniacensis facta a domno Petro àbbate (titre du cartulaire A où le texte a été copié au début du XÏÏIe siècle) : C 4132. 1147-1148 est la date de rédactio textu nd e mai rassembll si décisions ede s antérieures.

14 Constitutio expensae Cluniaci r manumpe domni Henrici, Wintoniensis episcopi (titr cartulairu ed textcopi e é l ét débu ù eu a o é a XÏÏI eu B td e siècle 4143C ): .

15 Voir les remarques sur ce point de GUERREAU, "Douze doyennés".

203 monastère s deule , x établissement plus sle s proches sont Lourdot ne Jalogny à troi, s kilomètre e l'abbayed s e pluL . s éloignt es é Montberthoud, dan Dombesa sl l'esà , Villefranche-sur-Saône d t e (carte 3). J'écarte de ma liste Blanot, Thoissey, Iguerande et Gevrey- Chambertin, cités par Deléage. Si les moines de Cluny possèdent à Blano à Thoisse t e t église e e sons terren un de ys tt il jamaie s, s mentionnés comm centres ele s d'une obedientia d'unu o e decania.s 16Le obedientiae d'Iguerand Gevree d t ee y sont éloignées le Cluns e sd dè t ye premières années du Xlle siècle elles ne sont plus intégrées complètement dan e circuil s t d'approvisionnemen e l'abbayed t . Iguerande, situé sur la rive droite de la Loire, entre et Roanne, devient en 1100, une obédience du monastère de moniales de Marcigny. Ses revenus sont destinés à la commémoration de l'anniversaire de Dalmace, sire de Semur en Brionnais, père de l'abbé de Cluny, Hugues.17 En 1101, les revenus de l'obédience de Gevrey-Chambertin, au sud de Dijon, sont partagés entre l'abbé de Cluny et le duc de Bourgogne.18 En revanche, j'ajoutera vingt-deuxièmn u i e lieu Grange-Sercya ,L , constituée sous l'ordre de l'abbé Hugues de Semur dans les dernières années du Xle siècle par une politique active d'achats, d'échanges et de dons.19

16 L'églis Blanoe ed 283 acquist C : es t , 9 Clun387r 92 e pa .n yL'enquête e d'Henre d i Winchester indique qu'elle est intégrée dans la decania de Lourdon : C 4143, p. 503. L'église de Thoissey est citée dans l'énumération du privilège de Grégoire V en avril 998 : ZlMMERMANN 351.

17 C 3742, cf. WISCHERMANN, Marcigny-sur-Loire, p. 39s. ; HlLLEBRANDT, "Berzé-la- Ville", p. 208.

18 C 3809.

Grange-Sercya 19L , S.-et-L., can. Saint-Gengoux-le-National, com. Ameugnya L . constitution de cette grange vient d'être bien éclairée par GUERREAU, "Contribution à l'étude des doyennés".

204 IPAGUS CABILONENSISI

Jully

/ • Beaumo

St-Gengoujr" ""

Cluny Jalogn/ • y Mazille IPAGUS AUGUSTUDONENSISI • Berze-la-Ville

Chevignes •

Saint-Marti Maçoe nd n

IPAGUS LUGDUNËNSISI

St-Victor (Ajoux) Arpayé •

O Beaujeu

IPAGUS MATISCONENSISI

Montberthou• d

• Doyenné O Point de repère

Carte 3 : Les doyennés de l'abbaye de Cluny au Xlle siècle

205 constitutioCa /L doyennés nde s

Plusieurs travau t abordxon é cette question. André Deléage s'est intéressé à la provenance des terres et des églises qui sont devenues les "seigneuries appelées doyennés" distingul I . e trois catégorie biens de s: s provenan fisu d tc royal biens de , s d'origine comtale biens de , s d'origine châtelaine.20 C'est là un argument supplémentaire pour lui permettre d'affirmer que, dan diverses sle s région Bourgognea l e sd seigneuria l , e mainx au toutee t d s es s classe le ssociéta l e d s l'exceptioéà a l e nd paysannerie. Mais Deléage ne s'est pas intéressé aux modes d'acquisition par les moines ni aux motifs qui ont présidé à la constitution de ces "seigneuries". s élémentDe s é apportéprécieuét a e l sujet c r r on tpa ssu x monographi Marie ed a Hillebrand Berzé-la-Ville.r su t 21 L'historienne ed Munster a mis en évidence le réseau des donateurs qui ont permis aux moines, en l'espace de quelques années, de rassembler à Berzé un ensemble compact de terres à partir desquelles l'abbé Hugues a institué une nouvelle obédience don s revenule t s étaient destinéa l à s commémoratio anniversairen so e nd . Dan ouvragn propriétsso a l r esu é clunisienne, Barbara Rosenwein porta attentioe éun n particulièr échangex eau s entre moine t laïcse s autour de Chaveyriat, Beaumont-sur-Grosne, Chevignes et Bézornay, au momen quatrs ce ù eo t lieux n'étaien encors tpa centre l e d'une décanta. exemples Ce s montrent trois types d'acquisition BézornayÀ . moines le , s ont procéd r achat d'unépa m terree sno d e u politiqusa e concertée pour acquérir un territoire compact dans la zone. A Chevignes, ils ont hérité très vite d'un ensemble foncier homogène sur lequel ils ont établi une église. Beaumon Chaveyriatt e t constituéé ét t on , grandn se e partie l r esu modèl nombreue ed x petits prieurés s donationsavoià ,le r pa r s d'un lignag fondé a nécropol a i s eà qu l e familiale.22 Alain Guerreau, dan articln su e sous presse étudia , formatioa él n de trois doyennés : Mazille, Bézornay et La Grange . Il insiste notamment sur les différents modes d'acquisition des terres appelées à deveni chefs-lieus rle doyennéss xde . Mazill Bézornayt ee t surtout,e a ,L Grange Sercy, montrent les volontés des moines d'acquérir, s'il le faut contraintea l r pa s ensemblede , s fonciers compact r lesquelsu s s il s souhaitent établir leur domination.23 On dispose en outre de quelques monographies anciennes qui demeurent utiles à condition de retourner aux sources qu'elles citent et de les inclure dan réflexioe sun n d'ensemble s doyennéLe . Lourdone d s , Jully, Saint-Gengoux et dans une moindre mesure, Jalogny, ont ainsi été

20 DELÉAGE économique,e vi a L , 429-430. pp . 21 HILLEBRANDT, "Berzé-la-Ville". 22 ROSENWEIN, To be thé Neighbor, pp. 88-98 ; 147-153. 23 GUERREAU, "Contributio l'étudnà doyennés ede s clunisien leue d rt se évolution . Mazille, Bézornay, la Grange-Sercy", à paraître. Je remercie l'auteur de m'avoir fait part de son manuscrit.

206 examinés.24 Ces différentes études permettent de poser de sérieuses hypothèses d'ensembl formatioa l r esu doyennés nde s clunisiens. Pou parta rm e ,j mettrai l'accen transformationa l r su t couru a , Xlu sd e siècle biene ,d e sd nature différente dans le réseau des decaniae, et sur le choix des lieux, terrain vierge de toute étude, qui me semble particulièrement révélateur stratégia l e d e clunisienne d'appropriatio terroiu nd r autou e l'abbayerd .

D / Les doyennés, centres d'exploitation économique

Passé périoda el s constitutionsede e l'abbatiad n fi , a soil t à t d'Hugue Semue sd r (vers 1080-1100) réseae l , doyennés ude surtousa t été étudié sur le plan économique. C'est en effet l'aspect le plus voyant n econservatioa l serait-c r pa e equ deus nde x documents exceptionnels de l'abbatiat de Pierre le Vénérable, la dispositio rei familiaris et l'enquête d'Henri de Winchester. Théodore Chavot et Jacques-Henri Pignot, au XIXe siècle, et Guy de Valous, au début du XXe siècle, se sont penchés sur ces textes mais sans les étudier véritablement. Théodore Chavot a dressé, à partir de l'enquête d'Henr Winchestere d i liste doyennés un ,ede églises de t se s qui dépenden chacune d t . Jacques-Henri Pigno faia tparaphras a l t a l e ed dispositio e Pierrd e Vénérable.l e e Valoud y s2Gu 5 s'est intéressé davantag doyensx eau , "chargé surveillee sd cultura l r terres e el de t se pacage des bêtes qui appartenaient au monastère", qu'aux doyennés. À parti chapitru rd coutumes ede s d'Ulrich l brossi , portrain eu t type d'un doyen clunisie Moyeu na n Age, faisan toue acted s pratiqua l i sle f t e sd e dans lesquel apparaissens sil évolutions de t te s substantielles entr Xle l e siècle.e XV ee 2tl 6 a dispositioL familiarisi re Pierre d e le Vénérabl t l'enquête e d'Henri de Winchester constituent deux des piliers sur lesquels Georges Duby s'est appuyé pour expliquer le passage de T'économie domaniale" à T'économie monétaire" autou Clunye d r , entre 108 t 01120.e s 2Le 7

24 RAFFI CONTENSONe D t Ne , "L'églis doyenne l t ee Saint-Gengouxe éd "RAFFIN; , "Une forteresse clunisienne" ; CORNUDET (Léon) , "Les possessions de l'abbaye de Cluny à Jully-lès-Buxy" ; MAGNIEN, "Quelques notes sur la constitution du doyenné clunisien de Jalogny". Ces monographies se bornent souvent au descriptif des édifices subsistant l'analysà u so e sommair t chronologique s acteede s mentionnan liee l t u depuis le Xe jusqu'au XVTIIe siècle.

25 CHAVOT juridiction"a l e "D , . 163-16,pp 4 (résumé dans Cartulaire Saint-Vincent-e d de-Mâcon, préface clxxxviii-cxc). pp , . PlGNOT, Histoire Cluny,e d . in. 387-391t ,pp .

26 De VALOUS, Le domaine de l'abbaye de Cluny, pp. 84-85. Chapitre sur les doyens, à parti coutumes rde s d'Ulric VALOUSe D h: monachisme,e L , . 118-120pp , I .

2^ DUBY, "Le budget", dont les conclusions sont prolongées dans un article de 1956, consacré uniquemen l'enquêtà t e d'Henr Winchestee d i : DUBYr inventairn "U , s ede

207 deux textes mentionnent en effet de nombreuses redevances en argent beaucoup moins nombreuses dans les chartes antérieures à 1080. Le problème majeur de cette étude est qu'elle repose en partie sur des chartes non ou mal datées. Les deux extraits de compte des doyennés de Chevigne Montberthoud,e d t e s 28 abondamment utilisé r Georgespa s Duby, sont dépourvu toute sd e indication chronologiqu , commeet n eo l'a vu tout à l'heure, les chartes de l'abbatiat d'Hugues de Semur, sont les pludatéel sma toue cartulairess d sle Clunye sd . Enfin, Alain Guerreau a soumis les données chiffrées de l'enquête d'Henri de Winchester à une enquête factorielle de laquelle il déduit la volont s clunisiende é milieu d s Xllu ud e siècle d'organise plue l r s rationnellement possible leur tempore spécialisann le doyennés tle s dans certaines adaptans culturele n contingencee x t sau e t s podologiqueu so géographiques.29 La participation des doyennés à l'approvisionnement quotidien du convent marque l'intégration concrèt nommes eterrede s de t sse possédés par Cluny dans un circuit d'échanges dont le centre est le monastère et dont les personnes pivots sont les moines, bénéficiaires ultimes ou percepteurs. C'est don aspecn u c t essentie e l'organisatiod l a l e d n domination clunisienn s effortde t e s d'inclusion s moinesle r e pa ,d , toutes les catégories sociales dans la société qu'ils dirigent. Mais ce n'est pas la seule fonction des doyennés. Encore une fois, il est absurde de séparer l'économique des autres "champs" du social pour la période qui nous intéresse rassemblann E . données le t s connue vingtaina l r ssu e ed doyennés établis autou Clune soulignann d re t ye t quelques caractéris- tiques propres à certains lieux, je voudrai ici montrer comment l'implan- tatio réseau nd doyennés ude s sou s abbatiatsle s d'Hugue Semure sd , Pon Melgueie sd t Pierre l Vénérable el t révélatricees différents ede s facettes de la domination clunisienne sur les terres et les hommes. Les page suiveni squ t mériteront d'être complétée monographies de r spa r ssu chaque édifice, faisant appe l'éruditioà l réflexioa l à t ne n historiqua el plus poussée30 mais auss l'archéologià i poua i momene rel qu t soigneu- sement ignoré ces lieux stratégiques. Un tel travail ne pouvait prendre place dans cette étude. Aussi remarques me , veulent-ellee ss 31 s avant tout suggestives.

profits".

2 37837908C C t text9e e .L 379eC mentionne 0n explicitemens epa t Chevignes mais personnagelieus s le le t xe s cités permettent sans tro risque pd l'identifiere ed deus Le .x documents ne sont pas datés. Ils sont estimés ça 1100 par les éditeurs, sans aucune preuve.

29 GUERREAU, "Douze doyennés".

30 Sur le modèle des études de Maria Hillebrandt, Barbara Rosenwein et Alain Guerreau. GUERREAU, "Contribution à l'étude" montre à quel point la vulgate sur l'organisation du domaine clunisien peut être corrigée à partir d'une étude de cas attentive.

31 L'étude des édifices subsistants de Mazille, Bézornay et La Grange Sercy est en cours dans le cadre du Centre d'Études clunisiennes par Jean-Denis Salvêque et Pierre Garrigou-Grandchamp. C'est une première dont on attend les résultats avec impatience.

208 Locus,. 2 obedientia puis décanta

Si au Xlle siècle le terme décanta tend à confondre les chefs-lieux s doyennéde s danmême un s e catégorie s n'on il ,s tou mêmpa a tl s e origine. Comme l'a souligné Barbara Rosenwein, beaucoup de biens (loca, monasteria, villae, ecclesiae, potestates) énumérés danles s privilèges d'Agapet II en mars 954, le mémorandum du concile d'Anse en 994 et le privilège de Grégoire V en avril 998 deviennent ensuite des chefs-lieux de decaniae, cités comme tels dans la dispositio rei familiaris Pierre d Vénérable el l'enquêtu eo e d'Henr Winchestee d i milieu ra u ud Xlle siècle.32 Les tableaux et les cartes suivantes, comparés à la carte des doyennés (carttémoignentn e , e3) . Pour explique similitudess rce , Barbara Rosenwein suggèra l e equ consolidation de la propriété clunisienne et la publicité faite sur son statut spécial par les listes du Xe siècle ont constitué un pas important dans la mise en place du réseau des doyennés. Je souscris à cette hypothèse mai l n'esi n demeur siècle listes X moins le u epa e sd squ diffèrent sur un point majeur de celles du Xlle siècle. En l'an mil, il est question villae,e d castra,e d d'ecclesiae, cellae,e d monasteria,e d e d potestates, de curtes et de terrae. En 1150, il existe des decaniae qui elles-mêmes intègren ensembln u t e d'églises terree d , t d'hommesse . Autrement dit, d'une énumératio lieue nd x distinct leur spa r statutt es n o , passé à la constitution de réseaux de biens qui dessinent des circonscriptions et qui sont inclus dans une même structure. Cette transformatio fondamentalt nes méritt ee e d'être éclairée.

32 ROSENWEIN, théToe b Neighbor, . 176-179pp .

209 3 ta « ^ « g §£

" fpgI « !*xM ? l^•* TO J.J

O U ^*l ^l?-§115ï 4a-l^gi c j-,8 Ig çl "'•g 5;:- &T-Ss à* *u = 5 J5 - -B or> M os g H'çSS a 'NSc e js-S o § .S S s „ J= • •? <§ •- § .- C ft.H

es m 23 'Sm 3l 03 O u u ël « J£ - as v) S *^ NU ^ "> B t"" ^^ C rr •«* CD 1-H 1-1 ii'*1 T3 J3 « - -^ OO

>

Ùl b> e g I g § 1 '+ a «5o - S E tu a | wu I .isï :§ S! •o J= S • • t> I 1 ^^ fti 4) M -° . .- -i t T r* "• j? ^ *«3 3 O *«> i-=i E u u '> '? 8 u PQ . . . (3 ^ «; oi en £ RN CX) O\ N tN

— *gu u en .8 3 1 B ÇA 3 c S •gS 2» g i I i o m •oI s g! 00 g o

!" u• in Ambert a fe «X 'S™ 3niacus , b g g S g o w o 3 J o N w o u O U J U n E «s ô oo C3< 8 tN (M tN s .g 8 13 ^> •i •§ -s •- I ses •fcg o c §§S %l II II a •I 8-E :§ * l<2 « § J sS 'I ^^2 •a a s ^•i° l=î 'ils o •guww.803 «^ à - ~ « : II 5_^i Xi ,£> es _• • - • _• ~^> ^j^1^;".^ srss * * * Ws| S-si 1; 5 Si • «a e» e* « > > >>> *-< tN pi rf >n *d i-- oo o\ d <-! es fn •*' vi »o t-^ e» o< Ul •s c o o t>" € S t_i " , -c -fi «r JSD JS J 1 1 «?§ § 1 •§ oo ITEM, >* 1 i llï cî^'cJ ! u "3 s« s 3' c •• ^\ 5 £l°ë>>>;n 8rt * W _cu O hJ 3 1 >i i co w o "ça X U U^iTOis 00 i-J >^ - a w § J3 ,4 •ùo 1 oo 1 4 g oo g l"§ ^2 O "H. S x- i jU •4-1 |luj|p|£^j£ C c ^>^ ça es O S *L '3 J3 "S § St-Poin t U Taluyers , Rh. Lyo n C/3 U >5 J , SL Autu n Ourou x s/Saône , Ain seÉ^ssâsâlj St-Andéol-le-Château , Rh.

oo Villeneuv e Sennecey-le-Gran d ^ , Péronne SL Lugn y . Clermain , SL Tramaye s j^. Beaumont-sur-Grosne , SL . Romans , Ain Châtillon-s u , Bourgogne SL Tramayes »/•> vo oo os o >—i CN en T|- in vo t— oo o\ o r-H CN en •* in vo r~- oo Os CN CN CN CN CN CN enenenenenenenen en en ^- rj- -^j- ^j- T^-

e ttf o Srf- s! O 8 .£2 ° '^ •i c "03 a es lï'S l O 3 "o t» •8 g s e O VI ça e ?: «'g | I B rr ' es •O TJ O o es CN CN

> s i ÇA Ë 1 •8 CS M C! C ^ Ë »! \D s o o •M : g _6 ;> - —u ; S -' d o ~ u rta 13 JT ~ ^ u os u a e c o •?' OH U U u *§ i "§ *§ •*?' -"5 ^ y i> > > 4) eu 0 y| I-E g "S u u c u 1 h > oo O>— iCNen^->OVOt~- oo cj\ o I-H CN en5 in vo r*~ oo CW es N s CN CN n Ce N n e n Ce N n e an e n e n ene en en rf ^ ^t •^f ^

g '3 oa u 12 P •Q rt en u OS 1o D, Ë *~* .^ gOs 3 c c "ô3 'S EC_ U UË pi Illl w III

M PH O « Romana m lisi Maceria s Chavaria c «imorand u - Vnse , ça . ^ vi vd r~ oo Os C3 »-< es en i^ 'O W CN CN CN CN CN n Ce N n e n ene

211 •a > J- -a o-§ "H I-HJ

ff§ j. g « g- g c- e, # c/5 o j 5; ffl § *->O «n eisn riôn in -^ m in \din in

rf •» UU

.S^^ e t^ o\ & V>,

ft"S JB

«„ z •° S |S lïS N Pa .

— 'o § u -grr iC:s

Sg »s S^ S"* S-dU ret e St-Victôr-sur-R. . > • Savigneux ANSE

• V illa, curtis, potestas ou lieu sans indication de qualité . Bézorna1 y 2. Lourdon H 3. Blanot 4. Péronne 5. Mazille 6. Clermain 7. Chevignes Solutr. 8 é Thoisse. 9 y O Cella D Monasterium

• Cité épiscopale dont l'évêqu présent ees t au concile (hora l e sd cart eUzés: , Aoste, St-Jean de Maurienne, Moutiers-en-Tarentaise) Cart Lieu: e4 x énumérés dan mémorandue sl concilu md e d'Anse, 4 ça99

213 N

t Champlieu yfe Toumus X(*

IPAGUSLUGDUMENSISI

Chaveyrial •

Carte 5 : Loca et monasteria du comttatus Matlsconensis énumérés dans le privilège de Grégoire V, 22 avril 998 (Zimmermann 351).

214 cellaa l doyenn u e a D A / é

Beaumont-sur-Grosne, Chaveyriat et Saint-Martin-des-Vignes sont qualifié cellee d s s (cellae) dan privilège sl Grégoire ed d'avrieV l 998.33 Cella est un terme utilisé depuis l'époque mérovingienne pour désigne églises de r s périphériques dépendant d'un monastèr d'unu eo e église cathédrale.34 Les capitula monachorum de Louis le Pieux, en 817, précisent que les abbés peuvent posséder des cellae dans lesquelles se trouvent soit des moines soit des chanoines, à condition qu'ils ne soient pas moins de six.35 •>..... L'emploi de ce terme pour qualifier Beaumont, Chaveyriat et Saint- Martin indique sans doute qu'un petit group e moined e s résidn e permanence dan lieus sce x dépendant étroitemen l'abbaye d t Clunye ed . Aussi bien pointss e , nde , sont-ils comparable établissementx sau i squ sont qualifiés prieurés à partir de la fin du Xle siècle. Le patrimoine foncie Chaveyriae d r Beaumonte d t te exempler ,pa , s'est constitue l r ésu même mode que ceux de la plupart des prieurés clunisiens, c'est-à-dire grâce aux donations pour la sépulture des familles aristocratiques voisines.36 Aux alentours de l'an mil, l'église Saint-Jean de Chaveyriat constitue ainsvéritable un i e nécropole pour l'aristocratie locales Le . donations à saint Jean, à Chaveyriat, reproduisent le même système que donations le sainsà t Pierr Clunyeà BeaumontÀ . , l'église dédiéa l eà Vierge attire égalemen nombreusee d t s donations pou sépultura rl e dans la première moiti Xlu éd e siècle.37 Cela étant deus ce , x établissements ne sont jamais qualifiés prioratus et disparaissent des énumérations des privilèges pontificaux dès le pontificat d'Urbain II, comme toutes les

autres villae, cellae et ecclesiae qui ne deviennent pas des prieurés.38

3 ZlMMERMAN3 N 351. Voir le tableau supra p. 210-211, n°4, 27, 29. POECK, Cluniacensis Ecclesia, pp. 27-33, fait un point sur chaque cella mentionnée dans ce privilège de Grégoire V.

34 Mittellateinisches Worterbuch, t. ÏÏ.3, col. 435-436 ; NlERMEYER, Mediae latinitatis, pp. 162-163.

abbatibust 35U liceat habere cellas, quibusn i aut monachi sint aut canonici abbast e ; praevideat, minusne monachisde habitareibi permittat : quamCapitula sex monachorum Ludowici imperatoris, éd. Capitula regumfrancorum, M.G.H., t.I, p. 346.

constitutioa 36L prieurés nde s clunisien l'essot se leue rd r patrimoine foncie t danes r s résultae l s ca bie ts d'unde n résea donateure ud élii stqu sépulture dan prieure sl e l t ée pourvoit de donations multiples : POECK, Cluniacensis ecclesia, pp. 144-192, l'a montr à partié s exemplede r e Domèned s , Nogent-le-Retrou, Paray-le-Monial, Longpont, Saint-Mont, Lewe t Grandchampse .

37 ROSENWEIN thée b o Neighbor,T , . 148-15pp 2 (su réseae l r s donateurude e d s Chaveyria Beaumone d t te donations le t te s pou sépulture)a rl .

3^ Pour les mentions de chaque lieu dans les privilèges pontificaux des Xe-XIIIe siècles, on se reportera au catalogue de POECK, Cluniacensis Ecclesia, pp. 277 et 311 pour Beaumont et Chaveyriat.

215 Au milie Xllu ud e siècle "doyennéss ,le " (decaniae) Beaumonte d , Chaveyria t Saint-Martin-des-Vignee t s sont intégrés dan e circuil s t d'approvisionnemen s u empêchmonastère,d le te d e n s i epa qu e 3c 9 conserve statun u r t ambivalent comme d'autres "doyennés" e telqu s Montberthoud, Ajoux et Arpayé. Les exemples suivants en témoignent.

"doyennés-prieuréss CartLe : e6 l'abbaye "d Clune ed y (Xlle-Xllle siècle)

39 Dans l'enquête d'Henr Winchestee id 4143C r: .

216 s visite Le s monastèresde s clunisiens instaurées régulièremenà t parti u XHId r e siècl e limitaiens e t théoriquemen x abbayeau t t e s prieurés. s établissementde , 4Or 0 s considérés comm s doyennéde e s étaient régulièremen t envoyés visitéde r l'ordrese pa s d . Arpayé, Ajoux, Chaveyriat, Montberthou t Saint-Martin-des-Vignesde , pou limitee rs à r la seule province de Lyon, sont l'objet de visites régulières et parfois de remontrances lors chapitrede s s généraux. s moinen 12984le E 1 , e d s Saint-Martin-des-Vignes refusent d'accueilli visiteurs rle s envoyée l r spa chapitre général sous prétexte qu'ils ne doivent pas être visités par des envoyé l'ordree d s s définiteurLe . t l'abbe s Clune éd y repoussent leur requête et affirment qu'à l'avenir Saint-Martin devra être visité "comme tou doyennés sle s dans lesquel trouvene ss moines".s de t 42 outren E , Ajoux, Chaveyriat, Montberthou t Saint-Martin-desde - Vignes sont dirigés par un prior généralement entouré d'un ou deux moines mais dans le même temps ils figurent dans la liste des doyennés qui contribuen l'approvisionnemenà t t annue monastère.u d l 43 Dans sle comptes-rendu visitee sd lieus ce , x sont qualifiés domus mai terme sc e s nréservée t pa employleu t es l es rI . é également pour désignes de r monastères cités comme prioratus dans les privilèges pontificaux.44 doyenne L Montberthoue éd d jou r ailleurepa rôln su e particulier dans la commémoration communautaire des morts clunisiens. Lorsqu'un bienfaiteun moinu u o e r don s clunisienle t s désirent conservea l r

l'instauratior 40Su n régulièr pratiqua l e e d visites s ede , voi dernien re r lie thèsa ul e ed Jôrg OBERSTE, Visitation und Ordensorganisation. Formen sozialer Normierung, Kontrolle Kommunicationund Cisterziensern,bel Prâmonstratensernund Cluniazensern (J2.-fruhes 14. Jahruhundert), Munster : Lit Verlag, 1996 (Vita régularis, 2).

41 Arpayé visit 128n CHARVIé: e 1 405. p ., N I Ajoux visit 1262n ée , 1264, 1269, 1272, 1278, 1283, 1290, 1292, 1293, 1295, 1298 : CHARVIN, I, pp. 270, 284, 301, 321, 372, , 12582 . , Chaveyria49 , 33 , 3 . t visitpp , 42127n II ée : CHARVIN2; 8 . 371p , .I , Montberthoud visité en 1262, 1269, 1272, 1281, 1290, 1292, 1293, 1298 : CHARVIN, I, , 125pp49 . , . 269-270Saint-Martin-des-Vigne31 , 3 . pp ,, 308II ; , 3 37140 , s visitn ée 1262, 1265, 1269, 1272, 1281,1286, 1290, 1292, 129 CHARVIN: 5 268. pp , , I ,293 , 308, 322,404, 437, II, p. 4, 30-31, 82. J'ai limité mon recensement à l'année 1299. Cette liste de cinq lieux n'est pas limitative : , près de Montceau (CHARVIN, I, pp. 274, 308) et Saint-Côme de Chalon (Ibid, p. 306) sont également des doyennés visités.

42 CHARVIN II, p. 130 : Quia monachi Sancti Martini de vineis Matisconensibus asseruerunt se non debere per visitatores Ordinis visitari ; ordinant diffinitores de consensu voluntatede et domini Abbatis isîi ut alliiet decanatus quibusin sunt monachi, per visitatores Ordinis visitentur.

43 Montberthoud, Chaveyriat et Saint-Matin-des-Vignes figurent dans une liste des doyennés de la deuxième moitié du XlVe siècle : BNP, lat. 9878, fol. 26. Voir également les pièces justificatives de GUERREAU, "Contribution à l'étude" (Manuscrit de l'Académi Maçoe ed 1321)e d n priore L . Montberthoue d 3703C d: , 3821, 4140, CHARVIN I, p. 269, mais aussi le decanus de Montberthoud : CHARVIN I, p. 371 ; le prior d'Ajou xCHARVI: Saint-Martin-des-Vignee 308. d ; pp , 2 , NI 321 37 , ibid.,s: . pp 268,283, 308 (etc.)

Nantua, , Paray-le-Monial, Marcigny-sur-Loire en sont quelques exemples 4CHARVI: 4 . II t e NI

217 mémoire décède, tou prieurs sle s doiven êtrn e t e informés t effece e l t À . nom du défunt est inscrit sur un bref de parchemin (brevis) et le cellérier doi faire l t e diffuse monastère d r t ensuites monastèrn m ee eno e l ù eo inscrit dan nécrologe.e sl libere 45L tramitis, vers 1030, précise qu'il fait appel aux prieurs et aux doyens pour effectuer cette tâche. Le coutumie Bernarde rd , vers 1075-1080, indique plus précisémens le e qu t 46 brefs sont s serviteurportéle r pa s cellérieu d s r dans cinq directions différente Montberthoud: s , Charlieu, Paray-le-Monial, Mesvre t Saintse - Marcel de Chalon. De là, les rouleaux sont ensuite diffusés à travers tous les établissement47 s clunisiens.

N

Paray-le-Monial V\;iuny

Carte 7 : Lieux vers lesquels sont envoyés les brefs mortuaires, d'après le coutumier de Bernard (v. 1075-1080)

45 Parmi les très nombreux travaux consacrés à la commémoration des défunts dans le monachisme clunisien : WOLLASCH, "Les obituaires" (sur la circulation des brefs mortuaires ou rouleaux des morts, pp. 165-171) et sur la question spécifique de l'envoi des brefs mortuaires : NEISKE, "Funktion und Praxis der Schriftlichkeit im klôsterlichen Totengedenken", dans Viva vox und ratio scripta, pp. 102-103.

46 LT, 195.6, p. 277 (De officiis pro defuncto) : Et cellerarius perpriores et decanos facial nuntiari, ut et ipsi per ceteros transmutant nuntium tam per sua subiectanea loca quant nostrisin et orationibus commissis abbatibus coenobiis.et

47 Bernard I. 6, p. 163 (De officio cellerarii) : Ejus est brevia pro fratribus defunctis perfamulos suos ad hoc députâtes, in quinque partes dirigere, id est, apud Montent Bertaldum, et apud Magabrum, et apud Caroli locum, et apud Paredum, et apud Sanctum Marcellum.

218 cins choie ce L q e lieuxd x provient sans dout leue ed r proximité relative avec Cluny (entre quarant t soixante e kilomètres leue d t re ) situation dan directions de s s différente : Montberthous d ver sude sl , Charlieu vers le sud-ouest, Paray vers l'ouest, Mesvres vers le nord et Chalon vers le nord-est (carte 7). Les monasteria de Charlieu, Paray, Mesvres et Saint-Marcel deviennent vers 1100 des prieurés (prioratus).4* Montberthoud devien centre l t e d'une décanta, plua l s vast cellee ed s inventoriée r Henr pa sWincheste e d i n 1155.e r Paray4À 9 , Charlieu, Mesvres et Saint-Marcel, le petit groupe de moines qui, sous la conduite du prieur, reproduisen lausa l t perennis e Clund t sanyes s doute très différent de l'ensemble des hommes qui, sous la direction du prior de Montberthou e cind t qde prévôts laïcs, cultiven t administrene t s le t biens-fonds bressans et dombistes de Cluny. Cela étant, Montberthoud, gros centre agricole même t placl es r , s prieuréésu ele plae e nqu sd 50 Charlieu, Para Saint-Marcet ye l comm relais ede s essentiel VEcclesiae sd Cluniacensis.

O torn a vouloi e td r distinguer systématiquemen prieurés tle s le t se doyennés, de négliger les seconds parmi les établissements clunisiens et de vouloir à tout prix les classer dans une catégorie déterminée toujours inadéquate ou trop étriquée. Certains lieux sont manifestement à la fois "doyenné t "prieuré""e . Certes l existi , s différenceede s énormes entre une simple grange sans églisétablissemenn u t e ù séjourneno t n e t permanence quatre ou cinq moines autour d'une église et de bâtiments conventuels, récitant l'office comm Clunyeà , distribuan aumônes de t t se assurant occasionnellement une partie de l'approvisionnement de l'abbaye-mère. Mais tous établissementce s s sont intégrés dane un s structure, Y Ecclesia Cluniacensis, qui transcende les différences entre les

membres.51

8 POECK4 , Cluniacensis ecclesia, (Charlieu)7 30 . (Mesvres)pp 0 39 , (Paray)7 41 , 5 47 , (St-Marcel).

414C voi ; 3 r GUERREAU, "Douze doyennés" 117-118. ,pp . 49 50 Les cinq prévôts sont mentionnés dans C 4143, pp. 500-502.

Derrière cette remarque pose s , questioa l e n gigantesqu a définitiol e d e u d n monastèr51 e clunisien. Plusieurs historiens ont tenté de dresser la liste des établissements clunisiens mais tou s résultatle s s sont partiels et/ou partials e corpusL . publié récemment par POECK, Cluniacensis ecclesia, pp. 260-539 corrige bien des imperfections mais il néglige la question des doyennés. Beaumont, Chaveyriat et Saint- Martin-des-Vignes son s seulle t s retenus, sans justification mêmee D . réflexioa l , n structurell IOGNA-PRATe ed , "Cluny comme «système ecclésial»", laisse cette question de côté.

219 l'église D B / doyennu ea é

Sept chefs-lieux de doyennés sont établis autour d'une église paroissial : eJalogny , Jully, Laize, Malay, Péronne, Saint-Gengoux, Saint-Hyppolite.

"doyennés-curess CartLe : e8 l'abbaye "d Clune ed Xllu ya e siècle

L'église de Jalogny étaient déjà destinée à la cura animarum lorsqu'elle a été donnée à Cluny par l'évêque de Maçon en 929.52 Les autre sone sl t devenue couru sa Xls t Xllsde ee e siècles alors qu'elles étaient déjà possédée Clunyr spa desservants Le . cultu s d son e en t sans s moinedoutde s sepa mai s clercde s s séculiers nommé r Clunspa t ye soumi à l'approbatios u diocésaid n i leuqu nr confèr a cural e

53732C .

220 animarum.^ plus Le s anciens pouillés mentionnen églises tce s comme étant toujours à la collation de l'abbé de Cluny au XlVe et XVe siècles.54 Mais l'église de ces "doyennés-cures" sert également pour les quelques moine viveni squ permanencn e t lieus le récupèrent r xe esu s le t revenu biens-fonds sde s attaché decania.a l sà Au milie Xllu ud e siècle, plusieurs doyens perçoivent eux-mêmes redevances de s lié l'exercicà s cultu ed e dan églises sde s paroissiales, notamment les droits de sépulture. Dans la plupart des cas, la moitié revient au doyen et l'autre reste au bénéfice du desservant. L'enquête d'Henr e Winchesten évidencd ie t me ee l rdan s decaniaele s e d Beaumont, Lourdon, Chaveyriat, Berzé, Arpayé, Montberthou t Saintde - Gengoux.55 Ces revenus proviennent d'églises paroissiales liées aux doyennés mais dan moinssu a deu s xca , Beaumon t Saint-Gengouxe t , l'église du doyenné est également un lieu de culte et un lieu de sépulture paroissial.

C / Du castrum au doyenné

touCommu v l'heureà ta l' n eo châteae l , Lourdone ud , situ troiéà s kilomètre nor au sl'abbaye de d moineacquiles est , par ss danles s premières année i suivenqu s t leur installatio à nCluny. 56 Plusieurs transactions foncières avec des laïcs des environs y sont négociées dès la première moitiavansièclu e X pe t u teé e d l'a n t citmil têtn s es é e l ,ei de possessions du "saint lieu" - Cluny - que les pères réunis au concile d'Anse sanctifien rendans le n e t t inviolables.57 Dan mêmes sce s années, Lourdon est considéré comme une obedientia de l'abbaye. C'est d'ailleurs le premier lieu ainsi qualifié dans les chartes de Cluny.58 Vers 1070- 1080 au plus tard, un decanus est établi dans la forteresse59 et sous Pierre

53 Voi chapitre rl l'exemptior esu l'électiot ne prêtress nde , supra . 189-193pp .

54 Fouill diocèsu d é Chaloe ed XlVu nd e siècl t pouille diocèsu d é Maçoe ed n antérieur à 1412, éd. Pouillés de la Province de Lyon, pp. 183, 202-203.

55 C 4143.

56 Voir supra 142-143. pp .

57 C 2255 : Sancimus etiam privilegium concedendo et in omnibus confirmando potestatem sancti loci superius dicti infrigere aut violare vel predam auferre vel ecclesiis cum domibus et cellariis ad eundem locum pertinentibus, scilicet in pago Matiscensi, Lordonem montem capere depredare,vel pontificalisua auctoritate excommunicando, anathemizando, vehementissime contradixerunt [...].

^ L'obedientia Lourdoe d 240C n: 6 (997-1007). Voi questio a poinl e l rr r su t npa HlLLEBRANDT, "Berzé-la-Ville", p. 214, n.8.

59 Malheureusemen plupara l t chartess de t dans lesquelle decanis sle Lourdoe d n sont cité son e datées sn fourchettes pa t le s; s chronologiques donnée Bernarr spa t Bruede l doivent très souvent être corrigée datations le r spa chanoin u sd e Chaum , poueet s rle

221 le Vénérable, la decania de Lourdon est l'une des plus productives inventorié Henrr e pa Winchester e d i revenus Le . églises sde Cottee sd , Massy, Taizé, Frayes et Blanot, des moulins de Crusilles et de , nombreuse e bois d t de se s terres cultivée alentourx sau reviennent.i slu 60 Avec ces revenus, le doyen est chargé d'approvisionner le convent de Cluny en bon pain et doit fournir annuellement plus de six cents setiers utiliséé debl s pour nourri s hôtesle r s cinquantle , e pauvres nourris quotidiennement pou anniversaires rle défuntss sde écoliers de , s nobles éduqués dans le bourg par les soins des moines.61 Lieu stratégique de la domination clunisienne, Lourdon est une cible privilégié ennemis ede moiness sde 1166n E . châteae l , t assaillues i r Guillaumpa , comtII e e Chalo d ea troup s t e e mercenairend e s d'Empire.62 En 1250, l'installation définitive du roi de en Maçonnai longuse passun r ee pa occupatio château nbailld e l r e d iupa Maçon sou ordres sle Blanche sd Castillee ed . L'intervention d'Innocent t nécessairIVes e pour restitue châteae l r moines.x uau 147n 63E t 0e 1471 pluu a , slutta l for e ed t entre Louit Charlee I sX Témérairee sl s le , bourguignons s'emparen château d t t d'unue e parti s Trésou le ed e rqu moines avaient emporté là-bas comptain O . t notammen nombreusee td s reliques.64 sièclee Xllu XV d ,u t ea Lourdo E lien u u t privilégines é pour négocie paia rl x clunisienn rappelert ee l'occasionà , fondements le , e sd

chartes qu'il n'a pas redatées, en rapprochant, grâce aux noms de personnes, les chartes non datées et les chartes datées. Ainsi, le plus ancien decanus de Lourdon connu semble êtr dénommn eu é Foucher, cité vers 1070-108 2942C 5: , 3641. Vers 1080, deux autres personnages sont cités dans cette fonction : Guillaume, doyen de Lourdon vers 1080 : C 2839, C 3159, C 3286, C 3290 ; Artaud, doyen de Lourdon vers 1080- 3017110C : 0 3027 C , 360C , 7 (1085) 3712C , 3713,C 3714C , 3715,C 3716..,C . Vers 1100, Drogon t obedientiariuses , Lourdoe d 3758C n: . Maria HlLLEBRANDT, "Berzé-la-Ville", p. 216, n.30, s'appuyant sans doute sur les nouvelles datations des chartes qu'ell établiesea , suggèr decanuse l e s premier equ Lourdode e d n u t s nes mentionnés dans les chartes de Cluny.

64140C 3 (Constitutio expensae Cluniaci manumr pe domini Henrici, Winloniensis episcopï).

61 C 4132 (Dispositio rei familiaris facta a Petro abbate). Sur les différents services a commémoratioliél à s s défunt a placnde l t e se notabl doyeu d e e Lourdond n , WOLLASCH, "Les obituaires", pp. 159-171 et Id., Cluny. Licht, pp. 234-246.

62 Hugues de Poitiers, Historia Vizeliacensis monasterii, livre IV, 1. 3024-3041 - éd. HUYGENS, Monumenta Vizeliacensia, p. 589.

63 Registres Innocent IV, 559 mar8 7(2 s 1252 Lettr): e d'Innocen Louià V e tI s d i DCro France pour qu'il ordonne la restitution du château de Lourdon à l'abbé de Cluny occupé par le bailli de Maçon. RAFFIN, "Le château de Lourdon", pp. 181-184.

64 Lettres de Charles le Téméraire ordonnant à ses hommes la restitution des biens pris à Lourdon en 1470 et 1471 : BNF nouv. acq. lat. 2267, pièces n°23-26. Voir aussi un mémoire du XVIIe siècle sur les pillages au château de Lourdon survenus aux XVe et XVIe siècles : BNF Bourgogne 90, fol. 333 et suiv. : mémoire historique sur les pillages qui ont eu lieu à l'abbaye et surtout à Lardon par suite des guerres civiles. Lors des guerres de religion du XVIe siècle, les reliques de Cluny furent de nouveau transportée château sa Lourdone ud . RAFFIN châteae "L , Lourdon"e ud . 184-199,pp .

222 la domination de l'abbé. Quelques exemples l'illustrent bien. En 1180, le château est choisi pour rédiger le traité entre le comte de Chalon d'une part, l'abb Clune éprieud e l t yParaye e rd l'autree d , sujetteu a , s droits respectifs sur les terres voisines du monastère Brionnais.65 À la fin du moyen âge, Lourdon sert également de prison pour des moines clunisiens, de lieu de résidence habituel de l'abbé et du grand-prieur qui reçoivent là les hommages des ministériaux laïcs et les comptes des différents offices monastique rendenu so justica tl l'intermédiairr epa u ed juge-mage.66 Lourdon rassemble don s différentcle s facette dominatioa l e d s n clunisienne s siège. C'esde n su t principau pouvoiu xd r abbatiae l r su l Clunisois. Bien que rien ne l'atteste, les moines entretiennent peut-être une garnison dans la forteresse, mais avant tout, leur domination s'exerce par la sanctification du lieu, la négociation d'actes avec les laïcs des environs, la célébration des rituels qui marquent la soumission à l'abbé. Lourdo castrum,n u t nes c'est auss doyennn u u i a lie n ù u u o t ée moins occasionnellement transitent les reliques. De nombreux autres exemples pourraient être cités, tels que Sarrians67 et Colonzelle68 en Provence, châteaux transformés par les moines pour devenir des obédiences, tout en conservant leur aspect fortifié. Plus près de Cluny, le château d'Huillaux, en Bourbonnais, est comparable villaa L .t l'églis e e Sainte-Marie d'Huillaux sont donnéesà Cluny en juin 955 par des parents du vicomte de Clermont, Robert.69 Au

65 Trait coléC conclB . 1441-1443= 1 u nov. r 118 22 entr av 1e P 1.: 4 e e 118 l ,e l t 0e confirm aprèu Philippr épe spa e August eRFA: . 17

Deux moines rebelles de Baume sont emprisonnés à Lourdon en 1300 : C 5495 (note prévôe L 61 6; )Clun e d t y prête sermen fidélite d t l'abbééà pou prévôta l fiee e rl d f é: BNP Bourgogn i 1378 , n°41ma 83 e 0 ; redditio) 4(3 s comptende l'abbaye d s à e Lourdo 139n ne t 1393e 7BN: P nouv. acq. lat. 2266, n°22-2 coua l juge-mag 3; u rd e ed Clun tiene ys Lourdoà t nBN: P Bourgogn , n°500e84 même d , ; 501 e5 AMC150 , . FF1.1, fol. 43v-44v (1451).

67 Sarrians, Vaucluse, can. Carpentras. Donatio vilaa l Sarriane d e nd Clunsà y vers 1031-1048, par Guillaume le libérateur, duc de Provence : C 2866, voir le commentaire traductioea tl l'acte nd e dans Saint Maïeul, Cluny Provence,a l t e . 38-39pp même ,d e notices le Sarrianr s. ROSENWEINsu B r spa BARRUOL y . 29-3villaa pp ,L Gu . t 0e 71 . p , et castrum de Sarrians sont énumérés dans le privilège de Grégoire V en avril 998 : ZlMMERMAMNN 351 685. ,p deveiennens Il . Xlu ta e siècle centre ,l e d'une obédience ed Pont-Saint-Esprit.

68 Colonzelle, Drôme, can. Grignan castrume .L Colloncellas appartien monastèru ta e clunisie Pont-Saint-Esprite nd citt es é l I .comm danl ete diplôme sl Rodolphe ed e d I eII Bourgogne et dans le privilège de Grégoire V en 998 : Rudolfînger 83, p. 233 ; ZlMMERMANN 351 . 684Xlfia u ,p l nd e .À siècle castrume ,l devien doyennn u t é avec une petite église dédiée à saint Pierre : vok la notice historique sur Colonzelle par B. ROSENWEIN dans Saint Maïeul, Cluny Provence,a l t notic; e 1 2 e. p archéologiqur esu l'église Saint-Pierr Colonzelle ed BARRUOL. G r epa , . Ibid.,74 . p

Huillaux, Allier, can Donjone .L , com Donjone .L . Donation d'Huillau Clunxà C y: 6829 5 (daté 952, redaté par CHAUME, "Obs." : 955) ; voir ROSENWEIN, To be thé Neighbor,pp. 186-191.

223 concile d'Ans 994n ee châteae ,l u d'Huillaux (castrum Oiedellis) figure parmi les propriétés inviolables de Cluny. En 998, le privilège de Grégoire V mentionne Huillaux non plus comme un castrum mais comme une celle (cellà).™ distinctioa L n tranché l'oe nequ serait tent faire éd e entre castrum t ecclesiae n'exist moines ele plulors e sdè squ sont possesseurs d'un bien. Entrés dan patrimoine sl e clunisien châteaus le , x sont transformés en lieux monastiques. Dan n célèbrso s e plaidoyer pou s droitle r s clunisiens adressé à Bernard de Clairvaux vers 1127, Pierre le Vénérable l'exprime de manière admirable : donnés aux moines, les châteaux cessent d'être des repaires de voleurs où l'on combat pour le diable pour devenir des oratoires où l'on milite pour le Christ.71

Inversement, nombre de lieux clunisiens deviennent eux-mêmes des forteresses. On a vu tout à l'heure que le monastère était fréquemment qualifié de castellum aux Xe et Xle siècles et que le bourg abbatial était un castrum vel burgus. Mais s'il s'agissait là avant tout d'analogies symboliques soulignan forca l t n sainu d eso te d lie t ue pourtour immédiat, de véritables aménagements défensifs sont effectués autou chefs-lieus rde plusieure xd s XEIXll u u doyennéa d t en e fi a l sà siècles moines .Le s cherchent ains répondrà i attaquex eau seigneurs sde s châtelain connaisseni squ t alor recrudescence.e sun 72 Mai soulignens sil t également leur emprise sur le terroir en érigeant un peu partout autour de l'abbaye leurs propres châteaux. En 1173, le sire de La Bussière autorise les moines de Cluny à fortifier l'établissemen Mazille d t boure l t ee g adjacent. aprèsu 7Pe 3s le , sires de Brancion autorisent des aménagements semblables autour de Saint-Hyppolite. Avan débue tl XlIIu d t e siècle clochee ,l l'église rd t ees

722550C . ZlMMERMANN 351 . 684,p . Voir supra 210-21. pp tablea2e l cartes le t ue s4 et 5. Confirmations ultérieures de la cella Oiadellis : Victor II, 1055, PL 143, col. 806 ; Etienn , 1058 eIX 143L P , ,Grégoir; col2 88 . e VII, 1075, SANTIFALLER. 10799 . p , POECK, Cluniacensis Ecclesia, . 351p .

71 LPV 28, p. 86 : Et ut uerbi gratia nominatim aliqua subiungamus, si castrum aliquod monachis detur, iam castrum esse desinit, et esse oratorium incipit. [...] Itaque sit, ut quod ante diabolo militabat, iam Christo militare incipiat, et quod ante fuerat spelunca latronum, domus efficiatur orationum.

72 DUBY, La société, pp. 349-350,418-419.

74243C 4Additum: etiam, quod monachi Cluniacenses domum burgumt e Masiliise d pro voluntate sua mûris et munitionibus claudere et firmare poterunt... Il n'est pas fortifications certaice e nqu s suiteaiena l établieé r doyenne ét tl , pa r s ca Mazill e éd e n'es appels tpa é castrum mais decanatus u domus.o revanchen E t intéressanes l i , e d t notr que le doyenné de Mazille est restée dans la mémoire collective sous le nom de "château des moines" : LORTON (A.), Mazille et Sainte-Cécile. Aperçu historique, Maço nCluny/ , Imp Dutrion. .C , 194 3Canton; . 82-86 Cluny,e pp d , 5 .. t

224 Clunyg

Mazilleiij-./ a Berzé-le-Châtel ; ussière

Maçon

m Doyenné fortifié C3 Forteresse laïque PoinO repère td e doyennés CartLe : e9 s fortifié l'abbaye sd Clune eXlld x Xlllt eye au e siècles

transformé en un véritable donjon, semblable à celui du château de Brandon. n 12377E 4 s sire ,le Brancione d s , ruinécroisadea l r pa s , vendent à Cluny la forteresse de Boutavant qui était leur position la plus avancé direction ee monastère.u nd Elle devient ensuit siège el e d'un nouveau decanatus™ Enfin75 , entre 127 t 51289e , l'abbé Yve I (1275sI - munitioa 7L 4 domust e sancti Ipoliti t mentionnées e dan actn 120se u ed 4428)C 7( . En 1214, les Gros de Brancion renoncent à tout droit sur Saint-Hyppolite ut in villa et domo sancti Ypoliti liceat ecclesie Cluniacensi vel munire vel bastire fortiam secundum voluntatem suam... s rapport4482)C le ( r Su . s entre Cluns sire le Brancione t sd ye , notamment sur Saint-Hyppolite, DUBY, La société, pp. 345-346, 418-419.

747115C , 5Ccol. 1505-1509.

> Mentionné comm l danete pouille sl églises éde s clunisienne siècle XV e u (BC,sd 7(

225 1289t restes )é dan mémoira sl e clunisienne pour avoir entour mure éd s la domus d'Écussoles et fortifier le doyenné de Bézornay.77 Outr monastère el bourge l t ee , chacun pourvus d'une enceintes le , moines possèdenXlIIu d n efi siècla l forteresseà tx esi s établie moinsà s de vingt kilomètres de^Clun : yLourdon , Bézornay, Mazille, Saint- Hyppolite, Boutavan Écussolest te .

Les centres des doyennés sont donc aussi bien des cellae, monasteria, ecclesia, villae, curies, terrae, castra. Dans chacun des lieux, des moines résident, prient, se protègent et protègent, possèdent des terres et les administrent (ou les font administrer), qu'il s'agisse à l'origine d'un château, d'une église ou d'un ensemble de terres. Les clunisiens s'approprient ces lieux et les transforment. C'est là l'essentiel moyee t c'esc e r tpa n qu'ils marquent leur empris territoirn u r r esu su t ee des hommes. Et ce d'autant plus fortement que les lieux choisis par les moines pour devenir les pôles de leur domination ne semblent pas avoir choisié ét hasardu sa .

col. 1755) : l'église de dépend du decanatus de Botannanto.

77 Les fortifications d'Écussoles sont mentionnées dans le Chronicon Cluniacense du colC (B . . 1668s e mentionni )qu XV e égalemen fortificationa l t r l'ordrpa , mêmu ed e abbé doyennu d , Gevrey-Chambertine éd chroniqua L . e rapporte également qu'YveI sI a transform s domusle é Boutavane d Bézornae d t e t Itemy: fecit domos nouase d Botauant. Item et de Besornay. Pour Boutavant, il s'agit sans doute de la transformation du castrum en doyenné ; pour Bézornay, c'est peut-être la construction des fortifications débuu A .XlV u d t e s., Bézorna effen e t t yes mentionn é comme castrum: BNP ms. lat 17717 (list s pensionde e s prieuréssle duer pa s , doyennét e s administrateur l'ordre sd el'abbayà Clune ed 1321)n ye même d , ; fol r . e .dan21 ms n su des recette t dépensese l'abbaye sd Clune ed 1321n ye , Académi Maçone ed , sans cote, fol. 12r. (renseignement communiqué par Alain Guerreau que je remercie). Ce manuscrit est mentionné et très partiellement édité par VIREY, "Notes sur un manuscrit du XlVe s." ; Id., Les églises romanes, p. 91 et OURSEL, Canton de Cluny, 2, pp. 22- 23). GUERREAU, "Contribution à l'étude des doyennés" utilise ce manuscrit avec profit.

226 3. Le choix des lieux

S'intéressan achatx moineau ts terree le s d r Clune spa s d y entr0 e91 et 1049, Barbara Rosenwein a remarqué que ces transactions étaient concentrées particulièrement en certains lieux.78 plue L s éviden t Bézornayes t . Plupartoue squ t ailleurs moines le , s sone s t efforcé acquériy d' s ensembln ru e compac terree d t s sde soir tpa achat s échangessde soir pa t . C'est, pour reprendre l'expressioe d n l'historienne américaine, une véritable "vendopolis", où entre 950 et 990

les clunisiens ont réussi à constituer par achats successifs un "lieu spécial

9 pour saint Pierre" là où auparavant ils ne possédaient presque rien.7 Par ailleurs, la répartition cartographique des achats par les moines met en évidence cinq ou six lieux particulièrement concernés par ces

transactions. Outre Bézornay, il s'agit de La Chize, , Jalogny,

0 Ravry et Vieil-Moulin (carte 10). L8 a Chize, en Maçonnais est près de Milly (aujourd'hui Milly-Lamartine). Les nombreuses terres acquises en ce lieu n'ont pas donné naissance à une implantation monastique parti- culière. Elles ont été rétrocédées pour la plupart en précaire ou en fief à leur concesseu , pouet r r paraphraser Barbara Rosenwein, "l'enjes ude vente Chiza L sà e consoliden'étaie d s pa t territoire rl e mai cimentee sd r s relationle s ave s individude c s éminents". l 8semblI 1 allen e r tout autrement pour les autres lieux. Lournand est le village situé au pied du châtea Lourdone ud . écarRavrn u t t yes aujourd'hu i inhabité situn u éà kilomètr noru e a Jalogny e dd . Vieil-Mouli deuà t nxes kilomètred su u sa de Beaumont-sur-Grosne terres Le . s acquise liee c un sbénéficiaiene à t l'obédience de Beaumont, et à sainte Marie à qui l'église était dédiée, et non directement à Cluny.82 On constate donc un parallèle étonnant entre les lieux dans lesquels Cluny s'est efforcé d'acquérin s terrefi a rde l sà

siècle duX quelquet ee s futurs chefs-lieu doyennése xd .

8 ROSENWEIN7 thée b o Neighbor.T , significatioa L échanges n de s vente de t se s fait l'objet du troisième chapitre : "Consolidating Property", pp. 78-108.

79 ROSENWEIN, To be thé Neighbor, p. 100 emploie cette formule pour Bézornay : "By amassing thé land of Saint Peter there, thé monks were creating a spécial locus for Saint Peter, a seat for him in thé Maçonnais."

80 Cette carte s'inspire de celle de ROSENWEIN, To be thé Neighbor, p. 101 La Chize, S.-et-L., can. Maçon-Nord, com. Milly-Lamartine ; Ravry, S.-et-L., can. Cluny, com. Châtea uVieil-Moulin; , S.-et-L., can comt e . . Sennecey-le-Grand.

81 ROSENWEIN thée b th n o Neighbor,é"I T ,: instanc 3 Chizea 10 L . f ep o , thé purpose of sales was not to consolidate territory but rather to cément relationships with prominent individuals".

82 ROSENWEIN thée b o Neighbor,T , . 150-151pp .

227 N • Beaumont i Vieil Moulin

Toumus

BézornayS Lourdon f Lournanda (

Vêtus Curtis (Ravry) m^ J ' C Uny Jalogny /

Carte 10 : Lieux d'achats de terre par les moines, 910-1049 (d'après Barbara ROSENWEIN, To be thé Neighbor of Saint Peter, . 101p )

Deux exemples bien étudiés, Berz Granga L t ée e Sercy, mettenn te évidenc politique eun e délibérée d'acquisitio terree nd s dan mêmn su e lieu, sans dout usann e pressione d t s diverse s propriétairesle r su s . L'exempl plue el s systématiqu Grang a t celuL ees e d i e Sercy. petie 83C t hamea communa l e ud e d' kilomètrex di à , noru sa Clun e dd y sur la rive gauche de la Grosne, a fait l'objet d'un plan d'acquisition dirigcellériee l r épa Clunye rd , Hugue Bissye sd , lui-même mandatr épa l'abbé Hugues pour exproprier les possesseurs fonciers du lieu et constituer un domaine compact sous la domination exclusive des moines.84 Le cellérier Hugues de Bissy était parent avec la plupart des gros propriétaires fonciers de la région, ce qui a dû grandement faciliter la manoeuvre. Les principales acquisitions sont obtenues par achats réels

83 GUERREAU, "Contributio l'étudà n s doyennéede s clunisiens", vient d'éclairer parfaitement la constitution de cette grange. Les lignes qui suivent sont inspirées de son articl paraîtreeà .

83034C . 1080-1090)4(v , chart résumi equ différentes ele s acquisition faite Sercsà y par le cellérier Hugues : Notum sit omnibus tam presentibus quam fitturis, quod ego Hugo, indignus monachus et peccator atque cellararius Cluniacensis, ex precepto domni Hugonis abbatis aliorumet fratrum Cluniacensium, fado conventionemseu comparationem avunculiscum mets aliiset parentibus aliiscum hominibus,seu de omne alodum quod habent vel habere debent villan i Sarceg... Huguer Su Bisse sd y: HlLLEBRANDT, "Le prieuré de Paray", p. 122.

228 ou déguisé donn e s s moyennan versemene tl t d'une forte sommx eau "donateurs". Elles sont réalisées entre 108 t 110e 0 0 environ, soit quelques décennies avant que les moines blancs ne généralisent cette pratique pour établir leur temporel. La Grange Sercy est constituée sur le "modèle cistercien" avant la lettre ! À Berzé, l'achat massif de terres par les moines en 1062 constitue le pas décisif de la création de l'obédience clunisienne à partir de laquelle moines le s obtiennent, sans dout arrangeann ee mariage tl l'héritière ed e s sire clunisiensBerzs de e sd de i é aveam n c,u proch familla l e ed e ed l'abbé Hugues, un grand nombre de donations en ce lieu.85

s quelqueCe s exemples m'inciten à poset r l'hypothèse selon laquelle les moines ont poursuivi une politique délibérée d'acquisition de certains lieux, en usant, de manière très nette dans le cas de La Grange Sercy e pression d s ,"donateurs" le r su s lieu le t xE . objeta l e d s convoitise clunisienne n'étaient vraisemblablement pas choisis au hasard. Il en va de même pour les "donations". La prodigalité particulière d'une famill t leuee r volont cimentee éd liens rle s sociaux ave moines cle t ses évidemmen facteun u t r important pour explique transactions rle s maie sl choix de la donation de telle terre, de telle église plutôt que telle autre reste inexpliqué l sembli , Or . e précisémen nombrn bo e equ t de lieux clunisiens soient d'anciens lieux stratégiques, soir leupa t r situation géographique a fonctiol , r soi i pa leut qu nr était attribuée avant l'implantatio s moinesnde . Pour mieux asseoir leur dominations le , moine e sons s t efforcés d'acquéri s lieux ce rr achat pa , , échangu o e donation s transformenégociéele e d t e , r pour leur conféree un r signification clunisienne. Certains signes effetn e , , sont troublants. moines Le s ontexempler pa , , premières acquile s sdè s annéeu sd Xe siècle les quelques églises rurales du Maçonnais dans laquelle s'exerçai curaa l t animarum. Jalogny, Blanot, Cotte, Saint-Pierre ed Lanque donnéeé ét t on sClunà s r l'évêquypa Maçoe ed 929.n ne 86 Jalogn t devenes y centre ul e d'un doyenné. Blano t Cotte t e étaient intégrées dan decaniaa sl Lourdoe d milieu na Xllu ud e siècle, Saint- Pierre de Lanques dans celle de Péronne87 et Cotte, comme on le verra bientôt, servait également de lieu de retraite pour certains moines de Cluny.88 Le réseau embryonnaire des paroisses du Xe siècle s'est donc trouvé intégré dans le réseau clunisien, avant même que les moines eux- mêmes créen e nouvelled t s paroisses don s son il s desservantt le t s titulaires. On a évoqué à plusieurs reprises l'inclusion du château de Lourdon dans le réseau des doyennés mais il est important de la souligner de nouveau. L'intégration par les moines de l'une des plus anciennes

85 HILLEBRANDT, "Berzé-la-Ville", p. 205.

86 C 373.

87 C 4143 503-504. ,pp .

88 Voir infra, chapitre l ermitagess le r esu .

229 forteresses u Maçonnaisd i leuqu ,r préexistai t dane t s laquelln o e négociait déjà des transactions entre vifs avant leur arrivée, a fait partie de leur appropriatio lieus nde x stratégiques le s région.a l dè e se d c t 89E premières année sièclee X u sd , sous l'abbatia Bernone d t . Avant 927s ,le moine sone s t fait donne nombreusee d r s terres dan environs sle u sd château.90 L'appropriatio lieus nde x stratégiques pass l'installatior epa n dans les lieux chargés d'histoire qui servent de points de repères aux population t structurense paysagee l t réseae L . doyennés ude s s'insère parfaitement dans ce schéma. Plusieurs chefs-lieux de doyennés étaient, par exemple, installés à des croisées de chemin. L'état actuel de la connaissance des anciennes voies romaines de la région et des grands chemin traversaiena l i squ moyen-âgu a t e montr Saint-Gengouxe equ , Malay et Jully se trouvaient à la croisée de deux voies romaines importantes, encore mentionnées comme via strata aux Xle et Xlle siècle.91 Au début du siècle, Gabriel Jeanton a étudié attentivement les pè- lerinages ruraux du Maçonnais qui vivaient alors leurs dernières heures. Comme partout ailleurs, ces pèlerinages s'inscrivent dans une structur9e2 d'organisation symboliqu territoire.u ed 93 Alain Guerreaua tenté de montrer les rouages du système. Il pose l'hypothèse selon la- quelle la structure se serait mise en place vers la période mérovingienne seraie s t e t bloquée ver Xe-XIe sl e siècle, périod laquelleà e s'installent les clunisiens.94 On constate que plusieurs lieux de pèlerinage et parmi s plule s fréquentés sont devenu s centresde doyennée sd s lieude xu so d'implantation clunisien : Mazilles , Saint-Hyppolite, Berzé-la-Ville, Ajoux (Mont-Saint-Rigaud), Montmain, Mont-Saint-Romain, Saint- Gengoux, Lournand, Jalogny coïncidences Le . s sont troublante t trose p nombreuses pour être simplement factuelles. L'hypothèse suggérée par Alain Guerreau de l'intégration de la structure des pèlerinages dans le réseau clunisie trèt nes s séduisante.

^9 Une charte de 888 conservée en original est Hactum Lordono castello : C 34.

90 Donations dans les environs de Lourdon antérieures à 927 : C 135, 166, 232, 273, 278. voies le r s9 1romaineSu Sa6ne-et-Loire sd grands le t ee s chemin traversaieni squ e l t Clunisoi moyeu a s n âge, CHAVOT e Maçonnais,L , . 288-29pp 5; JEANTON e L , Maçonnais gallo-romain, H (*), Région de Cluny, pp. 1-5.

92 JEANTON, Le Maçonnais traditionaliste et populaire, II, Pèlerinages et légendes sacrées.

nombreusee 9^D s études d'ethno-histoire l'ont montré exemplr pa , eBENSA: s Le , saints guérisseurs Perche-Gouetu d DENÈFL; E (Sylvette), "Hagiographie bretonnt ee territorialisation" constructiona L , religieuse territoire,u d . 212-223pp numére L . o d'Ethnologie française de 1997, fasc. 1, rassemble plusieurs études sur la question.

94 GUERREAU, "Les pèlerinages du Maçonnais", pp. 25-26.

230 On n'asseoit jamais mieu dominatioa xs n qu'en s'insérant dans sle structures sociales antérieures. Les historiens du christianisme primitif le savent mêma bienl e D e. manière, l'installatio s moinende s dane l s ClunisoiXlt e ee siècleX x sau s semble être pris e passé maiun n ee r enpa des lieux chargés d'une lourde signification sociale. Ces lieux ont été "clunicisés" et sont devenus les centres à partir desquels la société devait dorénavant s'organiser derniepassane l n moiness ,e t le es r l rt pa poin .Te t qu'il fau à présent t aborde s différentele : r s fonction s pôlede s s clunisiens, et plus précisément des doyennés.

231 4. Les fonctions des doyennés

Les lieux clunisiens sont plurifonctionnels et l'aspect économique n'est qu'un aspect de leur participation à l'oeuvre clunisienne. Comme le monastère sons lieus il , de t x d'asillieus paide l importe i xt d et e x e e ed bien saisir l'articulation entr différentes ece s facette i son marqusqu a tl e dominatioa l e d n polymorph moines ede Clunye sd .

A / Des centres d'exploitation

Comme dan trèe d s s nombreux monastères bénédictin hauu d s t moyen-âge, l'approvisionnement quotidie convenu nd réparté ét a te d i façon équitable entre les différents doyennés, en fonction de leur taille, de leur ressource aptitudes de t se leue sd r sol. Cette répartition appelée "mésage" (mesaticum) est connue à Cluny au temps de Pierre le Vénérable grâce à la dispositio reifamiliaris. La fourniture de la ration quotidienne de pain, de fèves et de graisse est ainsi répartie entre neuf doyens, le chambrier et le grainetier :

e doye"L Chaveyriae nd t procurera tou moie l t septembree sd e L . doyen de Cluny, tout octobre et la moitié de novembre. Le doyen de Péronne, les autres jours de novembre. Le doyen d'Écussolles, les seize premiers jour décembree sd doyee L . Chevignese nd autres le , s jours de décembre et tout janvier. Le doyen de Lourdon, tout février et mars. Le grainetier, tout avril, tout mai, tout juin et la moitié de juillet mais le chambrier doit verser au grainetier les fèves pour un mois et demi. Le doyen de Laize, ce qui reste de juillet. Le doyen de Bézornay, tout août sauf les huit derniers jours. Le doyen de Saint- Gengoux, ces huit derniers jours d'août" 95 Certains doyennés peu propices à la fourniture de ces denrées ou trop imposés par ailleurs sont exemptés du mésage et affectés à un approvisionnement particulie doyenne l r: Mazille éd e fournit l'avoine pour les chevaux des hôtes, les doyennés de Saint-Hyppolite et Jully-lès- Buxy produisent du vin et doivent assurer le service anniversaire de l'évêque d'Auxerre. Le doyenné de Berzé-la-Ville est affecté au service funérair l'abbe ed é Hugue Semur.e sd 96 Celu Beaumone d i t doit nourrir tous les frères et cent pauvres le jour anniversaire d'Alphonse VI, roi de

95 C 4132, pp. 476-477.

9<> Cela n'est pas une décision de Pierre le Vénérable mais de l'abbé Hugues quelque temps avant sa mort en 1109 : Imprecatio beati Hugonis abbatis [= testament de l'abbé Hugues] . COWDREYéd , , Two voi; Studies, 4 r 17 WOLLASCH . p , "Hugue r abb1e se éd Cluny" 81-82. ,pp .

232 Castille.97 r soucPa i d'économi t poue r évite s gaspillagesle r , Pierre l e Vénérabl a égalemene t réorganis s prérogativele é s respectives de s doyens l'aumôniere d , chambrieu d , t de ru grainetier pour assures le r repas quotidiens versé pauvrex hôtesx au sau t ,e s fourni s metle r s supplémentaires servis dans le réfectoire deux ou trois fois par semaine (les générales) et renouveler les vêtements des frères.98 Matériellement comme symboliquement, les biens-fonds clunisiens hommes le exploitents t le e i squ soutiennen communauta l t é monastique. s nourrissenIl s moinesle t s vêtentle , , participen anniversairex au t s funéraire s bienfaiteurs pèrede de t s e a scommunautl e d s t e é entretiennent les pauvres. La participation des doyennés dans ce circuit d'échanges marque bien l'intégration concrèt hommeterres s ede de t se s dans la structure ecclésiale clunisienne. La domination des moines repose sur une idéologie de la dette.99 Le versement d'une partie des fruit récoltes de s d'unu so e somme d'argent pour permettr moinex eau s vêtire s e t dond e , c d'êtr qu'ile ec s commémore e sontd a l u t o e , m no e rl mémoir s pèrede e s abbés fondateur communauta l e d s é clunisienne marque à quel point les liens entre les moines et les saints, d'une part, les terrehommes le t se s d'autre part, sont fusionnels.

B / Des centres d'accueil

Comme le monastère principal, les doyennés peuvent être des centres d'accueil, d'hospitalit d'asilu élieus o de refugee ex; d , sanctifiés par la présence des moines dans lesquels on est protégé et entretenu par les moines. Chaque doyen doi effen e t t réserve s revenu se pare e un d rt à s l'entretien quotidie plusieure nd s personnes premien E . r lieu l doii , t nourrir ou rémunérer ceux qui travaillent à son service, qu'il s'agisse des prévôts laïcs, régisseurs des domaines, ou des serviteurs appelés servientes famuli.u o Ceux-ci exploiten faire-valoin e t r direc bienss le t - fond s moinede s t sone s t généralement nourris dan e chef-liel s u d u doyenné.100 Le doyen de Saint-Hyppolite, par exemple, doit entretenir

97 C 4143, p. 493.

98 C 4132, pp. 477-482.

développ9e 9J e davantag aspect ece t essentiel dan chapitre sl , infra,e 7 529-535. pp .

La familia de Montberthoud : C 3789 ; de Chevignes et de Laize : C 4279. Le prévô100 t de Berzé : C 3666, 3686 ; de Bézornay : C 4001 ; de Blanot : C 4584 ; de Chaveyriat : C 3006, 3592 ; de Chevignes : C 3538, 3700, 5174 ; de Jalogny : C 4792 ; de Lourdo 3713C n: , 3716, 386 Mazille d 9; 317C Saint-Hyppolite: e d 7 ; 380C e: 6; les cinq prévôt Montberthoue d s 115n de 4143 C 5: s différente . le 500 p ,r Su . s catégories de famuli servicu a moiness ede , tant dan cloître sl dane doyennéss equ s le , ou sur les terres, De VALOUS, Le domaine, pp. 115-116 ; DUBY, La société, pp. 253-254

233 quotidiennement vingt personnes sur les revenus de deux moulins et d'un four.101 D'autres personnes extérieures à la familia sont également entretenues aux frais du doyen. Homme ou femme, chacun peut recevoir l'hospitalité. C'est un devoir du doyen que les coutumes d'Ulrich et de Bernard rappellent en prenant soin de préciser l'attitude à tenir à l'égard des femmes. Le doyen ne doit pas s'asseoir, ni manger à la même table qu'elles i recevoin , soie rleurc e quod te squ i mains montree s i n , n e r simple pelisse, sans froc et pieds nus. Mais il doit les accueillir comme les hommes. En outre, pour nourri102 r les hôtes, "qu'il serait recevoir"s inhumaipa e n s doyene nle d , s perçoiven chambrieu d t e d r Cluny un tiers des revenus en argent prélevés sur les biens-fonds du monastère.103

C / Des lieux de paix

On vient dans les doyennés pour travailler, pour se nourrir mais aussi pour négocier la paix avec les moines. De nombreuses donations, déguerpissements ou plaids sont conclus dans les sièges des decaniae clunisiennes. s acte10Ce 4 s peuvent concerner aussi bie s moinenle e d s Cluny que ceux d'un monastère dépendant. Des transactions relatives aux biens de Marcigny sont ainsi négociées à Mazille, Lourdon ou

; Id., "Un inventaire", pp. 95-97 ; TESKE, "Laïen, Laïenmônche, Laïenbrûder", I (1976), pp. 257-278.

101 C 4143 495. p , .

102 Ulrich III.5, col. 740 = Bernard 1.3, p. 140 : Si qua foemina de alio loco talis supervenerit, cui hospitium negare non possit, nequaquam cum ea sedeî ad unam tabulam manue d ; quoque foeminae nihil unquam accipit. (texte d'après Ulric hseu; l l'ordre des mots change dans la version publiée de Bernard). La pelisse clunisienne est, selo ValousnDe manteaun , u fourr peaé en mouto ude n port hiveéen r sou coulesla à , la plac Valous e frou D e d : c monachisme,e L , . 229-24pp , I 9 (chapitr vêtemene l r esu t moines)s de .

doyens 103Le doivene sn t récolterevenus le e naturen rqu se . L'argen leue n t r parvient que par le biais du chambrier. Ulrich 111.11, col. 751 = Bernard 1.5, p. 145 (De camerario) : Camérarius noster, quantum habere possumus denariorum ex villis nostris, ipse pergit et recipit eos tempore suo, de quibus tamen tertiam partem reddit decanis, pro eo quod tant multa sunt quibus opus habent, non solum propter agricolationem, sed etiam propter semetipsos, quia saepius ibi morantur, et maxime propter hospites, qui nimirum si non reciperentur, omnino esset inhumanum. (texte d'après Ulrich ; des variantes de détail dans Bernard).

10* Quelques déguerpissement plaidsu so , parmi beaucoup d'autres, conclus dane sl siège d'un doyenné aux Xle et Xlle siècles : Berzé, C 3821, 3827 ; Bézornay : C 2848 ; Jalogny : C 3027 ; Laize : C 3827, 3868 ; Lourdon : C 2076, 3305, 3758, 3850, 3950, P 22 1Mala; 392C y: 8Mazill; 381C e : Péronn; 9 372C e: 6Saint-Gengou; 2905C x: .

234 Berzé.105 choie L lieus xnégociatiode e xd n répon plusieurdà s critèress Le . motifs géographiques semblent primer dans certains cas préférern O . a r exemplpa e négocie donatioa rl biens-fonde nd Lournanà s si s d dane sl châtea Lourdoe ud n plutôt qu'à Cluny même, peut-être pou raisons rde s de proximité. L'emplacement médian du doyenné entre le monastère et siège l pouvoiu ed r d'un seigneur semble parfois déterminant. Mazille chemie l r i mènsu nqu t Charolleseà es , Paray, Marcign t Semur-enye - Brionnais. Le lieu peut être choisi pour négocier des transactions avec sires le Semue sd concerneni rqu t aussi bie monastères nle Clune sd t ye de Marcigny.106 s lien Le parente d s é sont tout aussi importants. Certaines obé- diences sont liées étroitemen mémoira l à t e ancestral e quelqued e s familles aristocratiques. Chaveyriat et Beaumont-sur-Grosne ont été fon- dées en grande partie grâce aux donations répétées des mêmes familles qui ont élu sépulture dans ces lieux.107 Berzé-la-Ville présente également figure d s uenca intéressant momene L . t décisi constitutioa l e d f e nd l'obédienc Xlu d en sièclplacfi e es a l eeà lorsqu seula el e héritièrs ede sires de Berzé [-le-Châtel] épouse Artaud de Saniperio ou de Sancto Prejecto. Plusieurs membre cette sd e famille sont connus comme étant bienfaiteurs le monastèru d s Marcignye ed sons Il . t égalemen amis le t s ou les fidèles des sires de Semur-en-Brionnais, parents de l'abbé Hugues et fondateurs de Marcigny. Ces liens peuvent expliquer la négociation à Berzé d'actes relatifs à Marcigny ou aux sires de Semur.108 Parallèlement à ces motifs conjoncturels, il faut tenter de comprendr a négociatiol e s actede n s dan s doyennéle s n termee s s structurels. Sans trop anticiper sur le chapitre suivant qui traite précisément de la paix clunisienne, il faut d'ores et déjà dire que les doyennés font partie intégrante du système de négociation de la paix entr moines ele laïcs environss le t sde s e déplacemene L . hommes de t s élémenn u t es t capita processuu d l règlemene d s s conflits de tle t e s doyennés, en opposition ou en complément de tous les autres pôles de la région (les châteaux, les ermitages, le monastère) tiennent une place de choix dan processuse sc moines hommes Le . le t se ssons il aven i e t cqu litige se déplacent des doyennés vers le monastère avant de retourner vers les doyennés ou les châteaux pour négocier la paix et rappeler les fondement paia l xe d sclunisienne , c'est-à-dir respece el sainteta l e d t é moines lieus de lesquelr de xt su s e assoiens sil t leur pouvoir.

, 10315 , R 109lieus 10 poine le négociatione 5L MA .r xd su t actes de s s relatifu a s monastèr Marcigne ed t faiWISCHERMANNr yes pa t , Marcigny-sur-Loire, . 1 15-119pp .

106 MAR 15.

107 Voir supra p. 215, n. 36.

108 MAR 109. Sur la construction de l'obédience de Berzé et les liens familiaux entre sires le Berzée sd familla l , Sanctoe ed Prejecto sires le Semue t sd e HlLLEBRANDT: r , "Berzé-la- Ville" 205-20. ,pp nombreuses se t 6e s références bibliographiques.

235 * * *

Dan deuxièma l s e moiti Xlu éd e siècle s moinele , s mettenn e t place le système des doyennés. Quelques curtes, villae, ecclesiae, cellae possédée moines le r spa s depuis plusieurs décennies changent alore sd nature pour devenir des obedientiae et des lieux stratégiques essentiels au dominium clunisien. Dans plusieurs casmoines le , s concentrent leurs efforts pour construire de toutes pièces de nouveaux doyennés et contraindre sinon fortement inciter les propriétaires fonciers à devenir "donateurs"s de . l n'existI doyenne d s epa é type mai certain su n nombr lieue ed x plusieuru o occupé n u r s pa smoine i assurentqu s , comme Clunys le , différentes fonctions sociales des moines. Les doyennés ne se réduisent récupératioa l à s pa s denréesnde s davantagePa . e faun l ti , séparer catégoriquement les celles, doyennés, prieurés, églises. Tous les lieux clunisiens autou monastèru d r e sont intégrés dan résean su t sonue s de t biens d'Église, sacrés par destination, assurant différentes fonctions. Les échanges entre moines et laïcs passent par la matérialisation dans l'espace de lieux de paix au nombre desquels les doyennés se comptent a résidencL . ee plusieur d d'u u o n s moines a présencl , e probabl reliquee ed moinu s(a s dans l'églis doyenné)u ed sépultures le , s ancêtress de fortificationa ,l , l'emplacement frontalie croiséa l à s u eo rde chemins, sont des facteurs conjoints qui confèrent aux doyennés une valeur positive et font de ces lieux des espaces propices à la (ré)conciliation. Les doyennés, comme les églises, la salle du chapitre ou l'aute l'église d l e abbatiale sont différents pôle lesquelr spa moines sle s manifestent leur emprise sur un territoire et lient, par leur intermédiaire, les différentes composantes de la société dans une communauté fusionnelle. e tableaC u mérite sans doute bies précisionde n s de t e s nuances l seraiI . t encore plus incomple i l'os t n passait sous silence quelques autres pôles jusqu'ici fort négligé ermitages le : s s clunisiens. Au Xlle sièclcomptain e n eo répartitx cinsi u qo s autou monastèreu rd . Il est temps d'en dire quelques mots.

236 ermitages Le . II s

Avant de repartir sur les chemins du Clunisois, sur les traces des anciens ermitages t nécessaires l i , dire ed e quelques pratiqumota l e sd e érémitiqu seiu emonachisma u nd e clunisien.109

1. L'érémitisme clunisien

Fidèl a traditiol à e n bénédictine e monachisml , e clunisien n'excluai pratiqua l s tpa l'érémitism e ed alternancn ee juxtaposin e u eo - cénobitiquee vi tioa l nà . Quelques expériences sont bien connues pour t Xle ee sièclesX s le premièra L . d'Odoee versiovi a l ne nd gard e el souvenir d'Adhegrin, compagnon d'Odon, qui opta pour la vie érémi- tique, d'abord pendant trois ans, puis de^façon définitive l vivaiI . t semble-t-il dan environs sle Xlu d Cluny.e esd n sièclefi a l 11,À 0 trois moines clunisiens, l'un venan Clunye d t deus le , x autre l'abbaye sd e ed Saint-Rigaud, fondèren celle l'îlr un tCordouae su e d npointa l pui r ssu e t intégréda Gravl fu e i qu ee dans YEcclesia Cluniacensis toun e t conservan érémitique.e modn vi u t e d e 111 Dan s mêmele s s années, Anastase, moine de Cluny, a partagé sa vie entre le monastère bourguignon et la vie érémitique dans les Pyrénées où il s'adonnait à la prédication itinérante.112 Ces expériences relativement radicales restent toutefois marginale t Clunse y sembl s'intéresseu epe l'érémitismà r e

e seul!0Un 9e é étudconsacréét a e e exclusivemen à l'érémitismt e clunisie: n LECLERCQ, "Pierre le Vénérable et l'érémitisme", mais de très nombreux travaux y ont fait référence, parfoi façoe d s n circonstancié e: CONSTABLE , "Eremitical forms". pp , 255-256 ; PlGNOT, L'ordre de Cluny, III, pp. 466-476 ; EVANS, Monastic Life, pp. 58- t surtoue . 62 t IOGNA-PRAT, "Cluny comme «système ecclésial»" . 30-3pp , 7 (auques le l lignes qui suivent doivent beaucoup).

110 Jea Salernee nd , Vita Sancti Odonis, 25-26, 133I L P , . col,éd . 54-55.

1UC 3633 (v. 1088).

112 Gauthier, Vita Sancti Anastasii, éd. PL 149, col. 428-429.

237 jusqu'au Xlle siècle. situatioa L n change sous Pierr Vénérable l e pou l'érémitismi rqu e s'impose comm préoccupatioe eun n essentielle. Parm abondantn so i e correspondance, la lettre la plus diffusée, tant au sein des collections que sous forme de manuscrit isolé, est adressée à Gilbert, moine ermite dans la régio e Senlisd n l s'agiI . t d'un long trait Pierrù éo e deviss de e bienfaits de l'érémitisme dans la vie d'un moine.113 Parallèlement, les liens du Vénérable avec les Chartreux sont très étroits. Il fait leur éloge dan livrn Miracles.s sso ede 114 Dan même sc scènn e t livree me deu l ,i x moines clunisiens dont l'u mérites ngoûte e érémitiquede e d t vi sa es rl . Le premier, Benoît, est reclus dans une tour du monastère, le second, Gérard, a achevé sa vie au service de Cluny dans la solitude boisée et montagneuse d'Ajoux. Enfin, l'échange épistolaire entre l'abbé de Cluny secrétairn so , t confidenee t Pierr11 5Poitiere ed t quelquese s moines reclus dan bois sde s prè Clune sd y montrent l'existence d'un mixte evi e alternant le cénobitisme et l'érémitisme consacrée essentiellement à la prière, la copie de manuscrits, les discussions philosophiques et les j outes poétiques.116 Cette irruptio l'érémitisme nd coeuu ea monachismu rd e clunisien au milie u Xlld u e siècl a suscite é plusieurs interprétationsa L . multiplication des expériences érémitiques collectives et le succès du nouveau monachisme qui se définit notamment dans l'opposition à êtrCluncommu s p et vu facteurs yon ede s incitan abbés le t s clunisiensà intégrer dans leupratiques le r e modvi e sed prônée nouveaus le r spa x moines.117 Pierre le vénérable a effectivement pris quelques mesures s'efforçant d'aménage lieutemps s de de r xt se "sacré t pluse s secrets" (sacra t secretiorà)e propice "comme vi a l sà e dan ermitagen su " (velut in eremo).118 Plus globalement n abbatiaso , s t marques de l r pa é tentatives de réforme pour rétablir une discipline plus rigoureuse, introduire une séparation plus nette entre les laïcs et les moines et panser

LPV 20. Sur la tradition manuscrite et le caractère de cette lettre/traité : LPV, t. H, 48-63,70-7. pp 113 LECLERCQt 3e , "Pierr Vénérable l l'érémitisme"t ee . 112-119,pp .

11.27(28, élogn DM u monachism t u ed ) es e cartusien deus Le .x chapitres suivants,

4 DM11 , 11.28(29 relaten9 2 t )e miracles le t s d'un frère chartreux. Pour plu détaile sd r ssu les liens de l'abbé de Cluny avec les chartreux, lOGNA-PKAT, "Cluny comme «système ecclésial»", pp. 35-37.

Le moine Benoît, reclus contemplatif dans un oratoire consacré à l'archange Michel dan115s une tour du monastère : DM, 1.20, pp. 60-61 ; Le moine Gérard terminant sa vie dans la celle d'Ajoux : DM, 1.8, p. 31. Je reviens dans un instant sur ce lieu. mode c à 129 vier e 3 ed Su .12 renvoie , j t e 8 LECLERCQeà 5 V 116LP , "Pierre el Vénérabl l'érémitisme"t ee . 108-12,pp 0PlGNOT; , L'ordre Cluny,e d . IH467-47pp , 6; DUBY, La société, p. 334.

117 BREDERO, "Cluny et Cîteaux : les origines de la controverse" ; Id., "Pierre le Vénérable".

Stat. PV 53. Cf. IOGNA-PRAT, "Cluny comme «système ecclésial»", p. 36 ; Id., Ordonner118 et exclure, p. 59 ; CONSTABLE, "The Monastic Policy", p. 133.

238 les plaies nées des conflits ouverts au début de son abbatial.119 Cela étantt risques l i , é d'interpréte modificatioe run seiu na u nd monachisme clunisie seules le r snpa "influences extérieures". Comma el' récemment suggéré Dominique logna-Prat, l'intégration des modes de érémitique vi e dans l'Ecclesia Cluniacensis faire lorsque s eu qu p a en' théoriciens le s grégorien t montrson é qu'il était possible d'êtr foia l esà solitaire dans la prière et uni à l'Église.120 'L'Ecclesia Cluniacensis, soucieuse d'intégrer toute formes consacréee sle vi e sd , s'est adaptéx eau nouvelles exigence continuepu a set restede r r pure tou maintenanen t t ses activités mondaines. Pour effectue nouvelles ce r s pratiques t nécessaires l i , e d'aménager s lieude x spécifiques , certain. Commvu a l' e trouven s n eo t dane l s monastère mais, sous Pierre le Vénérable, l'érémitisme clunisien s'exerce avant tou l'extérieuà t clôturea l e rd . Voyons commen s'insèrens il t t dans le paysage et comment ils contribuent à installer la domination des moines.

lieus 2 l'érémitism.Le e xd e

L'organisation spatiale des ermitages clunisiens a suscité fort peu d'intérêt jusqu'à présent.121 Sans dout ea maigreu l est-c à û s ed de r sources. Elles sont peu nombreuses et n'éclairent la situation que sous Pierr Vénérablee el . Elles permettent toutefois d'esquisser assez préci- sément la topographie de l'implantation érémitique autour de Cluny. Reprenons donc ces documents, à savoir, le chapitre du De Miraculis relatif à "Gérard, moine de vie simple et pure", les lettres échangées entre quelques moines séjournant dan ermitages sle s proches de Cluny et Pierre le Vénérable, d'une part, ces moines et le secrétaire de l'abb Clunye éd , Pierr Poitierse ed , d'autre par enfin; t fragmenn u , a l e d t Chronique de Cluny composée au XVe siècle.122

119 Stat. PV23, 24, 53 ; cf. CONSTABLE, Famuli et conversi, notamment pp. 349-350 ; Id.,- "The Monastic Policy ; "WOLLASCH , Cluny. Licht, . 225-288pp , interprète l'abbatial de Pierre comme une longue lutte pour panser les plaies ouvertes par le schism Ponse ed .

120 IOGNA-PRAT, "Cluny comme «système ecclésial»" . 36-37pp , ; Id., Ordonnert e exclure, pp. 59-60. 121 Ni LECLERCQ, ni IOGNA-PRAT, n'ont abordé la question. Seule CHACHUAT, "L'érémitisme", s'est penché sujee l r t esu mai s elle n'envisage qu'une source tardive, Chronicone l Cluniacense.

, 1.812 DM 2(pp ; Chronicon .9 23-3412 à ,3 notammen12 , 58 . 30-31V pp t LP ; ) Cluniacense, col, .BC 1627-1688. éd coli ,ic . 1658.

239 A / Des montagnes et des forêts

L'implantation des ermitages répond à trois critères : le retrait du monde, c'est-à-dire l'éloignemen activités s villede de t t se s profanes, l'altitude, la proximité de la forêt. Pierr Vénérable el souligne el e dan recueilettres n se sso t e e sd l miracles. Lorsqu'il séjourne dans l'abbaye moine l , e doit sans cesse s'interrompre pour s'immerger dan "boua sl affaires ede siècle".u d s Aussi lui est-il nécessaire de se retirer périodiquemen123 t dans des lieux isolés plus propices à l'exercice des oraisons. Une telle retraite peut également faire figure de récompense et couronner une vie bien remplie au service des intérêts clunisiens. Le moine Gérard, après avoir dirigé ou co-dirigé plusieurs monastères clunisiens dont Marcigny et Saint- Sauveu Ne rd e vers124 obtient ains Pierre d i Vénérable el e droie es l e d t retirer "su sommen ru t très élevé au-dessu autres de s s monts"., 12Là 5 "délivr toue éd s souci sle monde"u d s t "d'autanes l i , t plus proche ed Dieu par ses désirs spirituels qu'il s'est davantage éloigné des activités humaines".126 Su sommee rl montagness de t moines le , s son effen te t plus prèu sd peuvens il ciel , Là . t entreteni "entretiens de r s solitaires avec Dieu" , 127

123 Pierre le Vénérable décrit ainsi ses affaires séculières dans une lettre adressée en 113 4Pierrà Poitiere ed s pou i demandelu r quittee d rejoindrre l forêts e le d r t e s eà utinamo t E : 0 Cluntenuiprésenca s 18 t . citoù e p yo t , nécessaireI ees , 58 V LP . abstergendo puluere gressum totum foedarem,me lutonon et saecularium negotiorum necessitate aut aliquando etiam uoluntate immergèrent. quandoet Sed immerger, utinam uel statim emergerem, ac deo cum propheta cantarem : Eripe me de luto, ut non infïgar.

124 L'identit moine c e d ée Gérar déjda à fait couler beaucoup d'encr t suscite é plusieurs contradictions : CONSTABLE, LP V II, pp. 134-135, à réviser avec WlSCHERMANN, Marcigny, . 106-10pp t TORRELL-BOUTHILLIER8e , Pierre Vénérable,e l Les merveilles de Dieu, p. 93. Gérard appartient selon toute vraisemblance à la famille "Le Vert" originaire de la région de Marcigny/Semur-en-Brionnais, dont plusieurs membres sont connus parm bienfaiteurs le i Marcigne sd Clunye d t ye . Dan huitième sl e chapitre du DM, Pierre le Vénérable fait de Gérard un moine modèle qui défend tous les intérêts clunisiens cruciaux, à savoir, le statut semi-angélique du moine, la pratique assidu l'eucharistie ed défensa l t ee l'existence ed e réell corpu ed Chrisu sd t dans sle espèces consacrées, la défense des intérêts temporels de Cluny, l'exercice de la justice pratiquea l t l'érémitismee ed . Outr lone ec g panégyrique, l'abb Clune éd y indiqur epa ailleur Gérare squ d était chambrier (procurator) Marcignà y , (LPpI . , 162Vl i 53 t )e dress autrn eu e élog Gérare ed d dan lettra s , LP e58 V 58,1 . 188-189pp , partiÀ . e rd s sourcesce chroniqua l , Clune ed y mentionne Gérard parm s moinele i s illustreu sd temp Pierre d s Vénérablee el , colBC ,. 1655-165 t fai6e t mêm Gérare ed prieue dl r d'Ajoux (Alto-Iugo), lieu où il est mort.

1.8, 30,1. 12,p 5DM . 203-20 enimt Es 4: mons altissimus, eleuatus uerticen i montium...

126 Ibid., p. 31, 1. 222-224 : Curis omnibus mundi huius exutus, tanto spiritualibus desideriis Deofiebat propinquior, quanta ab humanis actionibus factus erat remotior.

127 LPV 58, I, p. 181 : Quia ergo fili karissime in montis conscensu ac solitaria

240 prier pou t préparee r leue râm r leur mort. Portes ver salue sl moineu td , l'altitud désere l t e t sont égalemen ressourcea s t . Pierr Vénérable el e compar retraites ece s temporaire retraitex sau s salvatrice Moïse sd u d t ee Christ sur les montagnes, retraites fécondes puisque la Loi et la Bonne Nouvelle en sont issues. Comme ces illustres prédécesseurs, les moines vont prieleue d solitair n t rre oraisobu e l e; n n'es personnels tpa l esti , , comme pour le Christ, "pour le peuple qui le persécutait".128 La forêt est, avec l'altitude, l'autre élément indispensable. Les moines habitent des forêts qu'ils se plaisent parfois à décrire froides, humides, denses, exposées aux vents les plus rudes et longtemps recouvertes de neige pour mieux montrer l'aridité de leur séjour. Mais la forê t égalemenes t symboln u t : elle e chauff t nourrie t l'occident 129 médiéval comme elle nourri imaginairen so t .lie e Elldésertl u ut d ees u d , refuge mais également celui de la frontière, de la limite, du dehors parce qu'elle borde la quasi totalité des espaces habités. Elle est le lieu d'un imaginaire néfaste où se déploie le contre-monde, l'envers de l'ordre et du sacré pôle ,l e négatif nécessair constructioa l eà mondu nd e positif. En s'implantant dan s forêtsle s s moinele , s humanisen e déserl t t e t 130 contribuen renverseà t polarita rs é négative forêts sommets .Le sde s sont particulièrement propices parce qu'elles permettent cette proximité avec Die souligne uqu e Pierr Vénérablee l . Désert, altitud t forêee t son éléments le t s constitutif ermitages sde s clunisiens. Reste à savoir où ils se situent précisément. Partons de nou- vea promenadn ue chemins le r e su Clunisoi u sd s

trois Le Bs / tête Parnassu sd e clunisien

Dans une lettre adressée à Pierre de Poitiers, un moine nommé Robert, séjournant dan forêts sle s voisine Clune sd tempu ya Pierre sd e le Vénérable, décrit les lieux de sa retraite de manière allégorique. Il les compare au mont Parnasse où muses, poètes et musiciens de la Grèce antique venaient chercher l'inspiration Parnasse L . Clunye ed , "notre Parnasse" selon Robert, est supérieur à l'ancien parce qu'il possède non conuersatione iuxta tibi collatam gratiam dominum et eiusfamulum imitaris [...].

128 LPV 58, I, p. 181 : Licet ergo tantopere secretum orationis peteret, non pro se persecutoreo tamenpr d se populo orabat dicens Pate: i fiers r i potest, transeae m a t calix iste.

129 LPV 126, I, p. 322 : Pro arido incolatu heremi, humidas et algidas siluas magistrum cum discipulis delectare tacuistisn , no . 1.830-3 pp ,DM ; 1 (207-211: ) Elatus ergo multo in aéra spatlo mons, et siluarum densitate circumseptus, uentis inclementioribus continue patens, niuibus diuturnis expositus, ascensu descensuet difficilis, popularem habitationem a se longe remouit [...]. Autres mentions de la forêt : LPV 123, 124, 128.

130 LE GOFF, La civilisation, pp. 154-156 ; Id., L'imaginaire médiéval. Essais, Paris : Gallimard, coll. "Bibliothèque Histoires"s sde , 1985 . 151-187,pp , repris dans Id.,n U autre Moyen Age, . 495-510pp . Également CAJLLOIX, L'homme sacré,e l t . 67-69e pp .

241 pas deux mais trois sommets et accueille, à la place des faunes et autres satyres païens, "des poète cucullen se s moinede , ss frère noirde t se s amoureu piété a prièrl a l l'étude".e e xe d d ,d t ee 13 l poursui1I ventann te t les mérites du mont sur lequel il réside (noster mons} puis évoque les deux autres tête Parnassu sd e clunisien (reliqua Parnasio du capità),n e d'unm citanno e e d'ellesl t "mone l , t moyen" (mons médius).^

e "MonaL / t Moyen a chapelll t e " e Sainte-Radegonde (Montmain)

toponyme L e mons médius, donna i françaiqu n ée s Montmoyeu no Montmain, est fréquent en Bourgogne. Il désigne généralement un mont ou un passage situé entre deux sommets plus élevés. Au moins quatre mons médius existent dan s environle s Clune d s y: Montmain e l r su , 133 commune d'Igé, à cinq kilomètres à l'est de Cluny ; Mont Main sur la commun Burnande ed proximità , Saint-Gengoue éd autrn u x; e Mont Main, près de Brancion, et l'écart En Montmain, près de Serrières, au sud-es Cluny.e d t s quatr ce seun 13 e U 4ed l lieu t connxes u pour avoir abrit chapelle éun e possédé Clunr epa yMontmain: , entre Ig t Clunyée . Tout concorde pou fairn re monse el médius auquel l'ermite Robert fait allusio débuu na Xïïu d t e siècle.

Le Clunisois est séparé du Maçonnais et de la plaine de la Saône par une chaîne de collines d'orientation sud-ouest / nord-est (carte 11). Un chemin faîtral13 s collines5 crêta ce courl r e ed su tl permet I . n u n e , temps relativement bref, d'aller de Berzé à la plaine de Sennecey-le- Grosna Grandl ù o eà l , rejoin Saôn a Clunl tù o t ee y possèd doyenne l é

126,1V 13 . 322-321LP pp , 3Triceps: namque Parnasus biceps m noster,ia n sicutno olim locuti suntpoetae hincfaunos bicornes, inde satyros saltantes, circumquaque uero strepitus ferarum, suauesque garritus auium habens, nil taie insinuât. Tantum hic sursum cucullatos poêlas quaere, coloratos nigro monachos mirare, religionis, orationis, lectionis amatoresfratres desidera. Consatbl. G émiea s quelques hypothèses sur l'identit moinu éd e Robert, LPV . II,183p .

13 Custos: 2 3 Ibid.,32 . etenimp uirtutum iustitia, nichil fluctuare sinit monten i nostro, cantate magistra.Mis, de montent qui hoc Et médium incolunt. uero ParnasiQui duo capità occupant, in ipsius familia censentur, quae perpétua silentio dampnat uocis articulatae primitias, quaeet usqueeo religiosa manet, quod nunquam nisi uocata uel excita respondet.

133 TAVERDET, Microtoponymie, VII (1991), pp. 1229-1230.

134 Montmai Croix-Montmaina L u no , éc., S.-et-L., can. Maçon-nord, com Mon; é .Ig t Main, S.-et-L., can. Saint-Gengoux-le-National, com. Burnan dMon; t Main, S.-et-L., can. , com. Martailly-lès-Brancio Montmainn e n; , S.-et-L., can. Tramayes, com. Serrières ; cf. TAVERDET, Microtoponymie, VII (1991), pp. 1229-1230.

Les chemins de crête sont dénommés "chemins faîtraux" en Maçonnais. Sur le "chemi135 n des moines", JEANTON, La légende et l'histoire, pp. 98-99.

242 de Beaumont-sur-Grosne. Ce chemin, toujours appelé le "chemin des moines", pass plusieurr epa s col sommetst se , tous entouré forête sd u d s: nord au sud, le col de Navois, la Roche d'Aujoux, le col de Brancion, le Mont-Saint-Romain, le mont Épinet, le mont de Mandé et le col de Montmain.136

Principaux reiiefe

9 Altitud57 e s Coi O Point «le repère A Sommet £23 Château

collines CartLe Maçonnai: u s1 d e 1 chemie l t se n faitra moines lde s

Carte IGN 1725000e 3028Oues° n , t (Maçon), 3027Ouest (Lugny t 3026Ouese ) t

6 (Buxy)13 .

243 Au col de Montmain, le chemin faîtral croise un chemin qui vient de Clun t redescenye collin a versanl e l e r d directio n det su e tes n d'Igt ée de Verzé (carte 12). Montmain est donc un lieu de passage, un croisement de voies et la limite entre deux contrées. Aujourd'hui encore, il délimite deux communes, Cluny et Igé, et deux cantons, Cluny et Maçon-nord. Cette situation frontalièr t trèees s ancienne hauu A . t Moyen Montmaie d l co Agee l n, sépare Vager Ruffee d t celue y i d'Igé.13n E 7 1095 figurl i , e parm points ile s limite zona l e l'intérieuesà d laquelle rd e l'immunité de l'abbaye de Cluny doit s'exercer sans entrave.138

ermitages CartLe : 2 Montmaiee 1 s d Mont-Saint-Romaiu d t ne n dans leur environnement

agris Maçonnaiu le d r 13 7Su BANGEs: , "Ager villa"t e CHAVOT; , Carîulaire Saint-e d Vincent-de-Mâcon, préface, pp. cc-ccxxiii ; Id., Le Maçonnais, pp. 28-34 ; CHAUME, Les origines, t. E, fasc. III, pp. 1039-1080.

138 Délimitatio "bau nd n sacré Clune oct"d 5 Urbai r 2 . ypa e l 109 I : [...]VersusnI 5 Igiacum terminus est ad Carmos, super montent médium, PL 151, col. 564. Sur les limite significationa s t e sn préciseba e c , e voisd r infra, chapitr. e3

244 Quelques mètres sous l'esplanade sommitale que l'on appelle le plâtre source 139un , e jaillit. Elle attirai tXIX u jusqu'd n efi siècla àl n eu pèlerinage annuel particulièrement prisé par les femmes soucieuses de trouver un mari dans l'année. L'ancienneté de ce culte n'est attestée par aucun document .t toutefoi Des s fort possible qu'il trouv originn eso e dan culte sl eaus ede x pré-chrétien don Maçonnaie l t fournsa i quelques exemples.140 L'implantation d'une chapelle à proximité de cette source n'est pas mieux datée mais ellt s témoignageattestéu ed es de n r fi epa a l e d s Moyen Age et de l'époque moderne. Le pouillé des églises clunisiennes, e siècleXV ,u d cit n a capellael fi dress a l à é sancte Radegondis Montismedii. chroniqua 141L Clunye ed , rédigé mêma l eà e époque, cite la capella sanctae Radegundis parmi les lieux sylvestres fréquentés par moines le Clune sd tempu ya Pierre sd Vénérable.e el 142 Deux siècles plus tard chapella l , e Sainte-Radegond Montmaie ed t bénines e puis visitée par l'archidiacre de Cluny.143 Le choix du vocable, Sainte- Radegonde, semble indiquer une fondation mérovingienne, au moment où s'étend le culte de la sainte reine. Son implantation sur un sommet, qui plus est lieu de passage et délimitation de deux contrées, coïncide assez bien avec la situation traditionnell s chapelleede s isoléesx au , confins des finages et des lieux habités. Radegonde, ayant éprouvé elle- même la solitude et le retrait du monde, a pu faire figure d'intercesseur expert et privilégié.144

13"plâtree 9L " désign patoin e s maçonnai terrainn u s esplanadee un , , parfoie un s place publique : LEX et JAQUELOT.Le langage populaire, p. 93 ; TAVERDET et NAVETTE-TAVERDET, Dictionnaire françaisu d régional, . 119p .

140 LEX, "Le culte des eaux", pp. 38-85 ; sur le culte de la source de Montmain, p. 57 et CHAVOT, Le Maçonnais, pp. 253-254 ; JEANTON, Le Maçonnais traditionaliste, II, pp. 8-12 ; ld., La légende et l'histoire, pi. XV ; JACQUET, Histoire d'Igê, pp. 141-142.

141 BNP nouv. acq. lat. 2483 . 1480), (v fol BC,. r éd ,.24 col. 1753-1756 pouille .L s éde églises clunisiennes figure également dans un manuscrit préparatoire à la Bibliotheca Cluniacensis : BNP lat. 13873, fol. 159r-165r (v. 1580) ; chapelle Sainte-Radegonde de Montmain, fol. 159v.

142 Chronicon Cluniacense, col, BC . . 165éd 8: Eorum enim habitacula sanctorum Patrum monachorum praefatisin syluis erant cappell. deuot. sicut capellain Sanctae Radegundis, [...] in quibus locis cum magna deuotione Christo militabant. Le texte complet est cité infra pp. 246-247, n. 147.

chapella L e Sainte-Radegond t béniees 165n e t 4visitée r l'archidiacrepa e ed Clun143 y en 1699 : BOCQUET DE CHANTERENNE, Mémoire pour M. le cardinal d'Auvergne, (1739), pp. 59-60. Son souvenir était encore bien présent dans la mémoire collective à la fin du XIXe siècle : CHAVOT, Cartulaire de Saint-Vincent-de-Mâcon, préface . cxciip , ld.,t iMaçonnais,e e L . 196pp , 253-25 4JACQUET; , Histoire d'Igé,. pp 26-27, 141-142. Il n'en subsiste plus rien aujourd'hui.

sainte d e evi Radegonda l r 14 cult4Su n so eDACL,: t ee XTV/2 (1940), col. 2043-2055; Bibliotheca sanctorum, Roma (1968)X . t , , col. 1348-1352 Saône-et-Loiren .E existl ,i e un seul autre toponyme portant le nom de la sainte : Sainte-Radegonde, S.-et-L., can. Issy-1'évêque. C/TAVERDET, Suppléments, ld.,; 6 1 Microtoponymie,. p , II (1993)I X , p. 2039.

245 Vraisemblablement à la fin du Xle ou au début du Xlle siècle, lorsqu s moinele e s organisen e réseal t e leurd u s dépendancess il , s'approprient ce lieu. Le site s'y prêtant parfaitement, il devient un lieu d'ermitage, le mons médius auquel l'ermite Robert fait référence. Mais s'implantann e l liete un u combinan r su t situatioe un t n géographique limitrophe, l'altitude, la source et les forêts, la présence d'un saint et des moines versés dans la prière et l'étude, les clunisiens font bien plus que crée ermitagen u r s'appropriens Il . lien u tu stratégique plurifonctionnel t l'utilisene t comme tel. Deux événements survenus dan premières sle s année Xllu sd e siècl témoignentn ee . Le moine de Cluny Gilon, biographe de saint Hugues vers 1120, rapporte qu'à la fin de sa vie, l'abbé très malade s'est reposé à Montmain près de Cluny, semble-t-il pour y trouver la quiétude qui manquait au monastère, peut-être pou mourir.y r e tempd u 14sPe 5 auparavantn e , 1102, un plaid très important entre l'abbé Hugues et le comte de Semur- en-Brionnais, Geoffro litign e suje , u s droits terrea a l le yIV de r t t ee s su hommes autour du prieuré de moniales de Marcigny, se tient à Montmain (apudMontem Médium juxta Cluniacum).^ Autou deus rde x protagonistes, étaient présents les principaux milites du Clunisois et du Brionnais ains deue qu ix éminents ecclésiastiques issu monachismu sd e clunisien, le cardinal Milon de Préneste, légat pontifical, et l'archevêque d'Auch Raymond. Au début du Xlle siècle, le plâtre de Montmain compte au premier plan parmi les lieux de l'implantation clunisienne. Ses différents attributs fonn liee n réconciliatione u tu d mêmu a , sallea l titrchapitru e ed equ e ou d'autres pôles stratégiquement répartis autou l'abbayee rd .

b/ Saint-Romain au-dessus de Boutavant

a ChroniquL e siècl e ClunXV d e eu d mentionny e plusieurs chapelles fréquentées par les moines au temps de Pierre le Vénérable. Reprenon e textel s l noui , s aider identifieà a a deuxièml r e têtu d e Parnasse clunisien:

"Du temps de cet abbé de Cluny Pierre le Vénérable, le nombre des moine Clunà s y étai presque d t e quatre cents. Certains d'entrx eeu demeuraient dan forêts sle s proche lieue c e .s d L'abb é Pierre lui-même vivait parfoi compagnin se frères comptaie s ce t e se ed t parmi euxs .Le demeures de ces saints pères moines étaient des chapelles dans les susdites forêts, comme dans la chapelle Sainte-Radegonde, Saint-

145 Gilo, Vita Sancti Hugonis abbatis, cap. XXXIX, éd. COWDREY, Two Studies, p. 81 : Unde cum pêne expirasse! Montein Medio Cluniaco adiacente ceruicibuset monachorum ad monasterium ueheretur, ab ipso mortis articula orationis instantia reuocatus respirauit. [...]. Cf. KOHNLE, Abt Hugo, p. 241.

288R WISCHERMANNf C . MA t e 5 15 R 14, 6MA Marcigny-sur-Loire, KOHNLE; 1 28 . p , "Itinerar", p. 328, n° 236-237. RICHARD, qui a édité ce texte, a confondu le Montmain d'Igé s'esù o , t déroul plaide él , ave Montmaie cl Serrièree nd s (MAR 217). p , .

246 Romain au-dessus de Boutavant, la chapelle Saint-Vital près de Cluny, la chapelle Saint-Jean-du-Boi l'églist se Cottee ed . Dan lieuxs sce s il , combattaient pour le Christ avec une grande dévotion."147 Des quatre lieux cités en plus de Sainte-Radegonde, un seul se situ sommeu ea t d'une collin t dane e forêt s sle Saint-Romai: s dessuu na s de Boutavant, autrement dit, le Mont Saint-Romain. Le lieu-dit Boutavant désigne un éperon rocheux dominant la vallée de la Grosne, le hameau de Varanges et le village de Cortambert, à sept kilomètres environ au nord-est de Cluny (carte 12). Son nom semble provenir de la construction par les sires de Brancion-Uxelles, au cours du Xlle siècle, d'une forteresse sur ce promontoire, véritable poste avancé (Boutte-avant direction )e l'abbaye nd Cluny.e ed 123714n 8E châteae ,l u devien propriéte tun é clunisienne significatioa l 14 t 9e toponymu nd û d ea progressivement se perdre pour devenir, ce qu'il est aujourd'hui, la Butte-à-vent.150 Au nord-est de Boutavant, par delà la roche qui domine la vallée de la Grosne, s'ouvre le vallon de Blanot, lui-même dominé par le Mont- Saint-Romain, point culminan Maçonnaiu d t t dse u Clunisois aves cse mètre0 58 s d'altitude. mêma l t situ r es 15l su éeI 1 lign crête d ee equ Montmain e lonc r g su chemi, n faîtra i permequ l e relied t r Clunà y Beaumont-sur-Grosne, en passant par les collines. L'installation d'un ermitage à son sommet constitue, avec Montmain, l'un des exemples les plus remarquables d'appropriatio clunisiens le r npa s d'un site chargé d'histoir sacralité.e d t ee s différenteLe s étape l'occupatioe sd situ nd e

restent tributaires des fouilles archéologiques partielles menées à

7 Chronicon14 Cluniacense, éd. BC, col. 1658 (repris également col. 600 sous le titre S. Pétri Venerabilis abbatis Cluniacensis Vita. Ex Chronico Cluniacensî) : Tempore huius Pétri Venerabilis Abbatis Cluniacensis numerusfere quatuor centum Monachorumin Cluniaco redolebat. Quorum quidam habitabant in syluis illi loco proximis, inter quos ipse aliquando Petrus Abbas conuersabatur cum ipsis fratribus. Eorum enim habitacula sanctorum Patrum Monachorum in praefatis syluis erant Cappell. deuot. sicut in Capella sanctae Radegundis, sancti Romani super Boutauanum, Capella S. Vitalis prope Cluniacum, Capella sancti loannis Bosco,de Ecclesiaet Costa,de in

quibus locismagnacum deuotione Christo militabant.

8 JEANTON14 , La légende et l'histoire, p. 62. La date de construction de la forteresse n'es connues situpa a tl n e O .généralemen t dan premièra sl e moiti Xllu éd e siècle:

DUBY société,a L , . 341p . châteae ^L 14 Bouteauante ud fut vend Jocerar Brancion-Uxellesue pa d V nI , aves cle villae Brae d t Cortamberye dominiume l t e tlargn u r e su territoir e s'étendana l e d t Grosne au Mont-Saint-Romain et de Varanges à Lys, l'ensemble pour 1500 marcs Dijond'argente d £ villagrang a a l l ,0 t e 40 Beaumont-sur-Grosn, e ed , 471C BC e: t 1e col. 1507-150 . JEANTOcf 9; t MARTINNe e châtea"L , u d'Uxelles" ; BAZIN 6 20 . , p , Brandon, pp. 71-72 ; DUBY, La société, pp. 341, 346,418-419.

150 Butte-à-Vent, S.-et-L., can. Cluny, com. Cortambert châteaun U . , essentiellement reconstruit au XIXe siècle, existe toujours à l'emplacement de la forteresse médiévale.

151 Mont-Saint-Romain, S.-et-L., can. Maçon-nord, com. Blanot.

247 plusieurs reprise couru sa siècleu sd 152 t possiblmaies l si e d'esquisser les grandes lignes de son histoire. Le sommet du mont était peut-être un oppidum pourvu d'un fossé

et d'une enceinte et coiffé, au temps de l'occupation romaine, d'un

3 édifice recouver stuce d t t d'enduite s s peints, peut-êtr temple.n eu 15 Comme à Montmain, une source jaillit juste sous l'esplanade du sommet principal (le plâtre). Entre le IVe et le Vie siècle, un lieu de culte chrétien est installé au sommet du mont, au-dessus de la source. Des tombes en sarcophage datables de cette époque ont été retrouvées à proximité. a dédicac15L 4 à saine t Romai t vraisemblablemenes n t contemporain cette ed e "christianisation sitevocableu n "d So . , comme l cult i s'yequ déroulait constituen témoignagn u t e parfai syncrétismu d t e entr christianisme el s cultele t ee s précédents. Grâc folkloristex eau s maçonnais du début du siècle, on connaît en effet le déroulement du pèlerinage au Mont-Saint-Romain dont la ferveur s'est maintenue jusque vers 1870. On allait au "viage de saint Romain" pour conjurer les mauvaises fièvres ou les maladies des yeux. L'eau de la source, qui passait pour jaillir du corps du saint, était utilisée comme onguent sur les parties malades, ou consommée à intervalles réguliers après le pèlerinage.155 L'oratoire du Mont-Saint-Romain est l'une des premières églises acquise r Clun spa siècle e débuu X ya avrin u d E t. l 927 seigneue ,l e d r Brancion, Liébaud seconda s t e , e épouse, Doda, donnen Clunà t s yle église terres le t se s qu'ils possèdent dan villaes sle Blanote d , Viviet re Fougnières.156 Une église en l'honneur de saint Romain figure parmi les biens concédés. Compte localisatio a l ten e ud terres nde s concédéesl i , s'agit sans aucun doute de celle du mont. D'ailleurs, il n'existe aucun autre lieu dédié à saint Romain, dans la région. L'altitude, la forêt et l'implantation aux limites de deux contrées semblaient prédestiner cet oratoire à devenir, comme celui de Montmain, un lieu de retraite. C'est chose faite au moins sous l'abbatiat de Pierre le Vénérable e Mont-Saint-RomaiL . t peut-êtres n e monl e r lequesu t l

152 Les fouilles du début du siècle ont été présentées par JEANTON, "Quelques notes", t Id., Maçonnaise e L gallo-romain, . 12-13 fasc pp recherches , 2 .Le . s ultérieuress de , années cinquant annéex eau s quatre-vingt-dix s sensiblemen, n'epa t non t modifis éle conclusions. Voir en dernier lieu la Cane archéologique de la Gaule, Saône-et-Loire, t. . 194pp , ,3 196, ave références cle publicationx sau s antérieures.

153 JEANTON, "Quelque ; sHORIOT notes"4 oppidun 22 . "U p ,, Mont-Saintu ma - Romain" . 15-23,pp .

Carte archéologique Gaule,a l e d Saône-et-Loire, . 196p , 3 ; BARTHÉLÉMY. . t , "Découvert154 e archéologiqu Mont-Saint-Romain"u ea . 15-17,pp .

155 LEX culte JEANTONeaux"; s "L , 3 ede 5 . ,p Maçonnaise ,L traditionaliste,- 45 . Hpp , ; Id., 6 4 "Quelques notes" . 227-228 pp ,e rôl l r e Su socia. s pèlerinagede l u d s Maçonnais, GUERREAU, "Les pèlerinages", (su Mont-Saint-Romaine rl . 11),p .

C 283 (document conservé en original, BNP Bourgogne 76, n°7). Vivier et Fougnières156 , S.-et-L., can. Cluny, com. Blanot r LiébaudSu . , sire Branciond e , BOUCHARD, Sword, pp. 296-297. Donation confirmée par le roi Raoul, le 9 sept. 927 (Robert/Raoul, donateurs le r 387)C ( pa sept 2 t 0 .e e s l n°12 ) .93 50 . ,p

248 l'ermite Rober rédiga t lettra és e: noster i tou lu mons. tà seult E l i , pourrait correspondre à sa description allégorique puisqu'au Mont-Saint- Romain, trois sommets dominen vallées bois le tle t se s environnantes. 157

c/Le "haut joug"

Pour identifie e troisièml r e lieu l i fau, t reveni à Pierrr e l e Vénérable e chapitrL . e qu'il consacr moinu a e e Gérarde danD e l s Miraculis fournit quelques précisions topographiques fort utiles :

"À un autre moment, il demeurait en un lieu proche de Cluny qui s'appelle Aujoux l'altitude d liee m C .ur laquell no tien epa n so t l ei domine toute terres sle s environnantes. C'es effen sommee tn u t t très élevé au-dessu s autrede s s monts i bies , n qu'on voit souven- au t dessous de soi les nuages eux-mêmes quand, alourdis par leur nature humide, ils ne peuvent monter plus haut. De là on peut voir les Alpes d'Itali t découvriee pieds grande se à rsun e partiGaulea l e ed . Ainsi élevée très haut dans les airs, entourée de denses forêts, exposée continuellement aux vents les plus rudes, longtemps recouverte de neige, difficile à gravir et à descendre, cette montagne repousse loin d'elle toute population trop dense et, par sa solitude même, elle convain s amantle c désere u rien d s ne d cherchet r au-delà. Elle n'accueill s moinee de don e scqu pou demeurey r ariditn so t e e rén permet même pas qu'ils y soient nombreux."158

Les "hauts jougs" autour de Cluny sont au nombre de deux. L'un d'eux Rocha l , e d'Aujoux mêma l situe s r , esu e chaîn collinee ed e squ Montmain et le Mont-Saint-Romain, quelques kilomètres plus au nord (carte accèd y 11)n O . e notammen chemie l r pa t n faîtral relii co qu le e l NavoiBrancioe e d d l chemie co s (l u na moines)s nde . Cette proximité avec les deux lieux précédents incite à identifier la Roche d'Aujoux avec le lieu citPierrr épa Vénérablee el , d'autan mointe l plue sequ Gérart des

Carte IGN, 1725000e, n° 30270uest (Lugny). À défaut de fouilles archéologiques su15r7 l'emplacement de l'ancien ermitage, l'organisation des bâtiments est très mal connue. JEANTON, Quelques notes . 226pp , , 229-231 donna n descriptioe e , éun nà parti plans rde XVIII u sd e siècle conservé 71D .A x sau

. 30-31pp , . 201-218 1 , , I M 154 D 8(trad . J.-P. Torrel . BouthillierD t e l , Pierre le Vénérable. Les merveilles de Dieu, pp. 101-102) : Manebat alio tempore, in loco Cluniaco proximo, qui Altum lugum uocatur. Sumpsit autem isdem locus nomen ab altitudine, quia omnem circumiacenîem terrant transcendit. enimEst mons altissimus, eleuatus uerticein montium, ipsas sepe nubium globositates, quando humida qualitate grauate, altioraad conscendere nequeunt, conspiciens,se sub unde Alpeset Italie uideri, et maxima pars subiecte Gallie possit ostendi. Elatus ergo multo in aéra spatio mons, et siluarum densitate circumseptus, uentis inclementioribus continue païens, niuibus diutumis expositus, ascensu et descensu difficilis, popularem habitationem a se longe remouit, et remotiora querentibus, nil ultra se querere sui solitudine persuasit. Unde monachoset tantum manendumad suscepit, quos née multos esse, ariditatesui permisit.

249 connu pour avoir vécu , s sommetsretiree avanle s r e d tsu r , dane l s doyenné voisin de Beaumont-sur-Grosne, situé une dizaine de kilomètres plus au nord.159 Cependant, aucune église ou chapelle clunisienne n'est connue à proximité de ce sommet et la configuration topographique du sit cadre en aves epa descriptioa cl l'abbe nd Clunye éd 7 . Ave48 s cse mètres d'altitude, la Roche d'Aujoux domine certes les vallées de la Saône Grosna l Grisou e d d , t ee n peu e main tn so guèr e apercevoirr pa , beau temps Tournue qu , plaina l Bressea l t se e ed Alpes , le mai s t se s pa une "grande partie de la Gaule". Beaucoup plus au sud, à la limite du Maçonnais et du Beaujolais, sje trouve un autre Altum lugum, près du Mont-Saint-Rigaud et du col des Écharmeaux.160

"doyenné-ermitagee CartL : 3 e1 " d'Ajoux

159 Pierr Vénérable el rapporte el e dan chapitre sl e qu'il consacr Gérardeà l situI . eà Beaumont l'umiracles nde smoin u marquant27-2p d p e , e8 vi 9 modèl, a I l e M sd D e: 1.115-159.

160 Ajoux, Rhône, can. Monsols, com. Saint-Igny-de-Vers.

250 En 929, Artaud, ancêtr Bussièrea sires L ede e sd , donn Cluneà y l'église construite en ce lieu sous le patronage de saint Victor. Sa propriété par les moines est régulièrement confirmée dans les privilège161 s pontificaux du Xe siècle. Elle devient ensuite le centre d'une obédience clunisienne, dirigédecanusn u r 16 emiliepa 2u a Xllu ud e siècle chargé de verser cent setiers d'avoine par an au chambrier de Cluny. Au milie XHIu ud e siècle, Ajou prieut n dirigu xes r répa (prior) t deue x 163 moines, et l'établissement est régulièrement visité par les envoyés du chapitre général. l disparaîI t alor listes s doyennéde s de s s chargés d'approvisionne convene rl 164 Cluny.e d t 165 Doyenné, prieuré, ermitagen o , voit commen fonctions tle s sont imbriquées. On ne connaît pas précisément son emplacement. Peut-être était-il sur la Roche d'Ajoux elle-même, l'un des sommets les plus élevés ou sur le Mont-Saint-Rigaud voisin qui domine toute la région avec ses 1009 mètres d'altitud t coïncide e très bien ave descriptioa cl Pierre nd e el Vénérable.166 C'est vraisemblablement sur ce haut joug que le moine Gérard est venu finir ses jours. A moins qu'il ait été établi dans le village d'Ajoux roche a piel u a ,e dd .

C / Les autres lieux

Selon la chronique de Cluny du XVe siècle, trois autres "chapelles dans les forêts" auraient été fréquentées par les moines de Cluny au temp Pierre sd Vénérable el eSaint-Vita: l prè Clunye sd , Saint-Jean-du- Bois et Cotte. Deux de ces lieux sont assez bien connus et, s'ils ne sont pas perché sommeu sa colliness de t constituens il , lieus de t x tout aussi stratégique trois le se têtesqu Parnassu sd e clunisien.

16 3781C . Donatio nRobert/Raoul: confirmé 2 Raoui . 93 ro 80 e n . l e lp r , epa 18

162 Voir le tableau supra, p. 210 n°9.

163 C 4132 (1147/1148) : De kamerario Cluniacensi cum omnibus sociis suis, hoc decretum est centut ,u m sextarios avene decanoa i qu ,Sabctoe d Victore debentur...

164 CHARVIN 1.1301,321. pp , (visite2 ,37 année s sde s 1272,1278, 1283.

165 Ajou e figur n xs dan s listepa e le sdoyennée d s XlVu d s e siècle citér pa s GUERREAU, "Contributio nl'étudà doyennés"s ede .

166 Sur Ajoux comme dépendance clunisienne : DÉLÉAGE, La vie rurale, p. 429 et TORRELL-BOUTHILLIER, Pierre le Vénérable, Les Merveilles de Dieu, p. 58.

251 a/La chapelle Saint-Vital près de Cluny

plae L n terrie villa l t banlieue ee rd Clune ed u d y n dressfi a l éà XVIIIe siècle figur quelqueeà s centaine mètree sd matiu sa bouru nd a gl chapella l t "terrfu ù eo Saint-Vital". Ell t établitertrn ees u r ee su cerné , aux deux-tiers, par un fossé circulaire alimenté par l'eau d'un ruisseau dévalan collina l t Bourciee ed tieru a , s ret restant chemin u r ,pa n vicinal permettant d'accéder au domaine d'Argerot.167 Non loin de la croisée des chemins qui mènent, au nord, vers Varanges et Cortambert, à l'est, vers Azé, la chapelle n'est pas sur une voie importante. Elle se trouve à l'orée du boi Bourciee sd couvri rqu flane l c ouescollinea l e td .

247 Altitude —— Limite hypothétique du bour Xllu ga . es Îîp8:& Limite probable du Jïfc du Bois de Bourcier SI fai au Xlle siècle Carte 14 : La chapelle Saint-Vital de Cluny (d'après les plans-terriers du XVIIIe siècle)

supH , . 71 Clun D 16A 7yt e AMC1, pla58 7 88 ,n 1 liasss m , e "Plan paroissa l r ssu e ed Saint-Marcel", plan 26 : "terre de madame Pennet où fut la chapelle Saint-Vital". Près de l'ancien site de la chapelle, le camping municipal de Cluny s'est établi depuis une vingtaine d'années. Il a conservé le toponyme et s'appelle le camping Saint-Vital.

252 chroniqua L connaissanca m Clune ed à t yes seue el l texte médié- val qui signale l'existence de cette chapelle et il est impossible de préci- configurationa s r se architecturn so , statutn so t e . Ell t absentees e d e tou pouilléss sle compriy , s ceu églises xde s clunisiennes. Tou pluu a t s son vocable autorise-t-il l'hypothèse d'un établissement mérovingien168, dan mêma sl créatioa l eu v chapellevagus a n de i equ s Sainte-Radegonde et Saint-Romain.

b/La chapelle Saint-Jean-dû-Bois

Vers 1170, Joceran (IV) Gros, seigneur d'Uxelle Brancione d t se , donn Cluneà allen yso u situé dan forêa sl Grosnee d , précist où à l ,a el charte, se trouve une église dédiée à saint Jean, apôtre et évangéliste.169 biens Le s concédés sont délimité situene s t se t assez facilemene un r su t carte précise de la région de Cluny :

"Je donne et je concède en possession perpétuelle, avec le consentement et l'approbatio épousen mo bienheureusa e l Die nà ,d à t ue e Marie mère notrde e Seigneur Jésus Christbienheureuaux et , x apôtres Pierreet Paul, et à saint Jean 1"évangéliste, et au saint convent du monastère de Cluny, un certain domaine, avec toutes ses dépendances, en intégralité, danallen t danusmo e forêa sl trouve Grosnee s d t ù o e à l êtr, e édifiée une église Saint-Jean-apôtre-et-évangéliste. Le dit domaine est délimité ainsi : en suivant la voie carrossable qui est au-dessus de l'essart de Savaricus jusqu'au chemin du moulin de Taizé, et en suivant la rivière Grosne jusqu'au bief et au chemin qui conduit à Bray." 17°

168 Encore faudrait-il savoi quee rd l saint Vita l s'agii l martye l : t Bologne d r IVu ed e siècle (avec Agricole) ou un autre ? Voir Bibliotheca sanctorum, XII, pp. 1215-1228. BouiLLOT, "L'église Notre-Dame" indique0 2 . p , , sans reliques sourcede e saine qu s,d t Vita trouvaiene s l t dans l'abbay chapella Tournue l e d e qu t ese Saint-Vita trouvaie s l t su routa rl Tournuse ed .

16 94235c charta .L e n'est copiconservéa s r e pa dane cartulairee qu sl BN: eB P nouv. acq. lat. 1498, fol. 297v. Elle n'est pas datée mais plusieurs éléments incitent à la situer vers 1170, comme l'ont indiqu s éditeursle é pluu o , s exactemen avanu pe t t 1174. Joceran (IV) Gros n'est plus mentionné dans la documentation écrite après 1174, date probabl mora s e BOUCHARD: ted , Sword, . 305p donatioa L . Jocerae nd t confirménes e par le pape Alexandre III le 17 janvier <1174-1176> : Bull p. 72, col. 2, n°2 (= PL 200, col. 1060 : La bulle est simplement signalée dans la PL mais elle se situe dans un ensembl bullee ed s adressée pape l r es pa Alexandr janvien e I eII r 1174, 117 1176)u 5o . La donatio Jocerae nd n nouveae Grod t ses u confirmé r Luciuepa s octobr3 III2 e ,l e 201L P 118 = ,118 u 4col2 o , coln° 5 : ., 77 Bull 1326-132 . p 2 (bulle conservén ee original : BNP Bourgogne 81, n° 272).

170 ç 4235 ; [...] perpetuumdonon i t e possidendum concéda, uxore mea consentiente et laudante, Deo et béate Mariae genitrici ejusdem Domini nostri Jesu Christi, et beatis apostolis Petro Paulo,et sanctoet Johanni eUvangeliste, sanctoque conventui Cluniacensis monasterii, quendam locum, cum omnibus appendiciis suis, ex intégra, in silvain Gron,de alodioet videtur ubi meo esse edificata quedam ecclesia Sancti Johannis apostoli et euvangeliste. Determinatur vero predictus locus, sicut carraria ducit que est supra essartum Savarici, usque ad viam molendini de Taysi, et sicut Graona fluvius portât, usque biet viamad vaditet que Breyo. a [...].

253 Carte 15 : La chapelle Saint-Jean-du-Bois dans son environnement (carte IGN 1725000e n° 3027ouest : Lugny)

a "forêL e Grosned t " fait partie d'une longue bande forestière située au nord de Cluny, comprise entre la rive droite de la rivière, à l'ouest, et les premiers contreforts des collines qui séparent le Clunisois du Maçonnais l'està , . Ell compose es forêa l Gousseae e ed td boiu d st ue du Chazellet, séparés par un essart, dont le toponyme aujourd'hui disparu, correspon l'essardà t Savaricus mentionné dan chartea sl . Elle t dominées l'oueseà villag e l r Taizée tpa e d village l l'es à ,r Brae tpa e d y et deux hameaux, Toury et Chazeux. Au milieu de l'essart, subsiste aujourd'hu moulin Grosnea u il r nsu moulie l , Coureaue nd , done l t toponyme modern remplaceu d ea r celui conn Xllu ua e siècl moulie l e: n de Taizé proximitéÀ . , s'élèv ancienne eun e chapelle n datablso r epa architectur débuu d Xl u Xlleu d u ed to e siècle. Transformé fermn ee u ea moins depui XVIIe sl e siècle, elle porte aujourd'huferme d m e no e l i Coureau mai doin so t sans conteste l'identifie chapella l à r e Saint-Jean-

254 l'évangéliste.171 Le domaine donné par Joceran Gros à Cluny se composait d'une partie forestière et d'une partie défrichée, cultivable, don plus tle s anciens terriers conserven terre d Saint-Jean. e ed m no e tl 172 Le statut de l'église Saint-Jean demeure obscur. Joceran donne une ecclesia et non une chapelle ou un oratoire. À la fin du XJJe siècle, ce terme est généralement utilisé pour caractériser une église paroissiale, or aucune source écrit mentionne en e l'existence d'un droit e cultd u seo paroissiaux dans l'église Saint-Jean, située elle-mêm paroissa l r esu e ed Bray, et très proche des églises paroissiales de Taizé, Lys et Chazelle. Ces quatre églises sont mentionnées dans les plus anciens pouillés du diocès Maçoe e d cell s Saint-Jeanpa e ne; d , également absent pouillu ed é des églises clunisiennes de la fin du Moyen Age.173 tempe d u s Pe aprè donatioa s nClunyà , l'église Saint-Jeat nes citée dans un privilège d'Urbain III, en 1186, qui confirme l'ensemble droits de monastère.u sd 174 L'inviolabilit l'église éd e Saint-Jea t ainsnes i sanctionné papee l r .epa C'est vraisemblablemen cettà t ea l date equ chart donatioe ed Jocerae nd n Gro t copiéses e dan supplémenn su u d t cartulair aveB e s deucle x bulles d'Alexandr I (1174-1176eII e d t e ) Lucius III (1184-1185) qui ont confirmé la donation du seigneur de Brandon.175 Dans le privilège d'Urbain III, l'église Saint-Jean est qualifiée monasterium sancti Johannis de Bosco : le "monastère Saint-Jean-du- Bois surnoe C . m vient probablemen situatioa l e d t l'église nd pleinn ee e forêt ; aujourd'hui elle est en lisière. Le qualificatif monasterium indique s moinele e sony qu ss' t implantés mai natura l s leue ed r communauté (érémitique, cénobitique) n'est pas précisée. Si l'on suit la chronique de Cluny du XVe siècle, la capella Sancti lohannis e Boscod était utilisée comme ermitage sous Pierre l e Vénérable. L'abb mort ées 115n e t t l'églis6e e Saint-Jean n'est devenue clunisienn vere sauraie qu esn n 117O t ! 0êtr e trop prudent.a 17L 6

171 Ferm Coureaue ed , can. Cluny, corn .chapella l Bray r Su . e Courea uVlREY: s ,Le églises romanes, . 129-13pp t Canton0e e Cluny,. 75-76d pp s deu, 4 Ce .x études ignoren donatioa l t Jocerae nd n Gro t n'identifiene s a chapelll s pa t e Coureaa l uà chapelle Saint-Jean-Pévangéliste même D . u es CONSTABLEs . 123p pa , a II ,n' V LP , localiser la chapelle Saint-Jean. Ses différentes propositions sont toutes à rejeter. Seule, CHACHUAT, L'érémitisme . 92-93,pp , l'avait identifiée.

172 AMCL, ms. 8 : Terrier de Cluny, Bray, Chazeul et Larzilly à cause de Saint-Jean- du-Bois et du grenier à froment, Donzy-le-Pertuis et autres lieux, s.d., vers 1690.

173 Fouillé Provincea l e d Lyon,e d . 189-204 pp . Pouillé col, clunisie.BC 1753. éd n: - 1756.

174 PL 202, col. 1382.

BNP nouv. acq. lat. 1498, fol .supplémene 297vc r Su . t ajout cartulairu éa : eB BRUEL175 , Recueil des chartes, 1.1, pp. xxv-xxvi.

chapella loil n e nd No e Saint-Jean, entr villages ele Chazelle sd Cormatine d t ee e ,l microtoponym176 e "l'hennitage" témoigne peut-être d'une (autr ) implantatio? e n érémitique clunisienne dans cette zon moineà s qu'il s'agiss l'ermitage ed e auquee l l Chronicon fait référence.

255 vocation érémitiqu Saint-Jean-du-Boie ed s connaissancn'esa m à t s epa attestée par ailleurs. En revanche, dès le XlVe siècle au moins, la domus sancti Johannis de Bosco est citée parmi les établissements (domus, castra, grangiae) qui contribuent à l'approvisionnement annuel du conven l'abbée d t e e termt L . e domus t alores s celui utilis plue l é s souvent pour qualifie doyennés.s le r 177 L'église Saint-Jean-du-Bois apparaît donc elle aussi comme un lieu plurifonctionnel, utilisé peut-être comme ermitage du fait de son implantation dan forêta sl , puis commpoints de n partisà eu r desquels s'exerce la domination clunisienne.

c/ L'églis Cotte ed e

Cotte étai hauu a t t moyeliee l ue éponymnâg e d'une villa, partie intégrant l'agere ed Merzé.e d 178 Situ prèéà troie sd s kilomètre noru sa d de Cluny, entre la rive droite de la Grosne et la forêt qui couvre la colline l'està , , Cott t aujourd'hues e écarn u i t presque inhabita l e d é commune de Cortambert (carte 16). Le toponyme est conservé par le boi e Cotted s e ponl ,e Cottd t t l'ancienne e chapell e Cotted e , transformé demeurn ee e privée. architecturen 179So , semblabl celleà e ed la chapelle Coureau, témoigne d'une construction de la fin du Xle ou du début du XHe siècle.1^ Dès les premières années de leur installation, les moines de Cluny ont acquis des terres dans la villa de Cotte.181 En 929, l'évêque de

177 En 1321, la domus Sancti Johannis de Bosco doit payer annuellement cinquante livre mensa l à s e conventuell Clune d e : ymanuscri s recettede t t dépensee s e d s l'abbaye de Cluny, Académie de Maçon, sans cote, fol. llr (transcrit par GUERREAU, "Contributio l'étudnà doyennés"s ede , Pièces justificative . Dan1) deuxièm. a sl p s e moiti u XlVd é e siècle, Saint-Jean-du-Boi t mentionnes s é parm s doyennéle i s (decanatus) qui doivent un cens annuel à l'abbaye de Cluny : BNP lat. 9878, fol. 26r.

178 CHAVOT, Cartulaire de Saint-Vincent-de-Maçon, préface , p. ccxv.

Cotte, S.-et-L., can. Cluny, corn. Cortambert. 179 180 VlREY, Les églises romanes, pp. 266-268 ; Canton de Cluny, 4, pp. 111-114.

181 C 160. Les moines conservaient également dans leurs archives quelques chartes originales attestant les transactions entre laïcs de terres sises dans la villa de Cotte, signe que ces terres sont entrées ultérieurement dans le patrimoine clunisien : C 109, C 674, C 832. La villa de Cotte (Copta, Cobta, Cotta) a parfois été identifiée avec la villa de Cottis, ou Scotia, Scotis dans laquelle Cluny a également obtenu des terres dès les premières années du Xe siècle (C 283, C 387, C 555, C 1549 ; identification entre Cottis / Scotia et Copta / Cotta : CHAVOT, Cartulaire de Saint-Vincent-de-Mâcon, préface, pp. ccvii, ccxv et CHAUME, Les origines, p. 1121, n. 2). Il semble à peu près certain que Cottis / Scotia désigne l'actuel lieu-dit L'Écossay ou Le Cossay près du Mont Épinet sur la commune de Blanot : JEANTON, Pays de Maçon et de Chalon, p. 36 ; Robert/Raoul, p. 48.

256 Maçon leur donna l'églis Cotte ed e (ecclesia Copia)e d ains cellee qu i s Blanote d , Lanque t Jalognyse , trois lieux voisin monastèru sd s le ù eo clunisiens possédaient déjà plusieurs terres.182

, Zones boisées \-St: <ïmîtesac!aeges} 579 Attitude A Sommet ss Col 0 £rmit30o £3 OJâteaa 5 fan O M«

notice Un cartulairu ed Saint-Vincene ed Maçoe d t n attribua el donation de Cotte à l'évêque Hildebaud qui dirigeait l'église de Maçon au début du IXe siècle.183 Plusieurs motifs incitent toutefois à écarter l'authenticit cette éd e chart t donee c d'une donation aussi anciennea L . première parti textu ed e signal confirmatioa el Hildebaudr npa , évêque de Maçon, de son échange avec Garin, comte d'Auvergne et Albane, son épouse, de la villa de Cluny contre l'église Saint-André, la villa de Genouilly et d'autres biens sis dans les comtés de Maçon et Nevers. Cet échange, attesté par ailleurs184, a eu lieu en juin 825 mais les termes de

182C373. Voir cartel.

183 M 52.

Notae,, e5 tBC 5 18 4colM . 13-14.

257 la notice sont incompatibles avec le début du IXe siècle. Sont en effet mentionnés le "noble monastère [de Cluny] ^construit en l'honneur des bienheureux apôtres Pierre et Paul" et "l'Église de Cluny"185, deux réalités aberrantes en 825 et bien plus conformes au début du Xlle siècle lorsque que l'on compose le cartulaire de Saint-Vincent. La donation des église Cotte sd Jalognt ee l'évêqur ypa e Hildebau brièvement des t citéeà noticea l n fi .a l Selon toute vraisemblance l s'agii , t d'une interpolation de la charte de 929 où l'évêque de Maçon, Bernon, a donné à Cluny les églises de Cotte, Jalogny, Lanques et Blanot. L'original de cette charte existait encore au XVIIIe siècle dans les archives de l'abbaye de Cluny.186 La notice du cartulaire de Saint-Vincent a donc toutes les allures d'un texte composite élaboré vers 110 partià 0 e deud r x originaux, l'u 825e nd , l'autr 929.e ed 187 À parti 929e d r , l'histoir l'église ed Cotte ed t éclairéees r epa intermittence. Le terme ecclesia comme la mention des dîmes et des oblations dans la donation de l'évêque Bernon semblent indiquer que l'église était déjà paroissial 929.n ee 18S L'enquête mené r Henrepa e d i Winchester vers 1155 signal placa l e l'église ed Cotte ed e dane l s système domanial clunisien revenus partie se Un .e ed s parvenai Clunyà t vi doyee al Lourdone nd hauteuà , quatre-vinge d r t setiers d'avoina l eà mesure de Cluny versés annuellement et de la moitié des oblations, d'une partie substantiell s droitede sépulture totalita d sl e s d t éde e chandelles pou célébratioa rl chaque nd e fête. cure 18 L Cott9e éd e était jusqu'au débu XVUu d t e siècle nomm r l'abbépa Cluny.e éd 190 Simon Baldon i occupaiqu , t cett XlVu d e n echargfi sièclea l eà , habitaie l t bour Clune gd t figuraiye t parm franga l i e représentativ s habitantede s régulièrement sollicitée pour les délibérations des affaires importantes de la vie clunisoise.191 En 1631, une nouvelle définition des limites

185 M 52 : [...] in qua Cluniaci villa nobile cenobium in honore beatorum apostolorum Pétri et Pauli constructum est quod dudum predictus Hildebaldus sacravit deditque, ex ratione canonicorum Sancti Vincentii, Cluniaci ecclesie, eclesiam unam villain Cotta, alteram villain Galoniaco.

18^ Lambert de Barive en a dressé une copie d'après l'original : BNP Moreau, t. 5, fol. 58.

doutes 187De s sérieu cettr xsu e notice avaient déj formuléé VALOISe àét D r spa , "Sur quelques points d'histoire", pp. 182-183.

C 373. Une charte, connue par sa seule copie dans le cartulaire de Bernon (cartulair188 fait e datée c t) e <910-927ed A s éditeurle r s charte>pa sde Clunye sd , mentionne en outre laparrochia de Cotta : C 160.

18 41439C 503-50. ,pp 4Decania: Lordono.e d [...] Ecclesia Cotese d valetper annum quater sext.xx omnibusde annonis mensuramad Clun.festivitatibusin et omnibus dimid. oblacio ecclesie dominiest Lordono,de totaet sepultura, prêter xii. den.et omnes candele earumdemfestivitatum,

190 iiiép iProvince de Lyon, p. 202 ; Cartulaire de Saint-Vincent-de-Mâcon, a ae s

Praevia,ou p. cclxxvi ; BC, col. 1754.

191 BNP nouv. acq. lat. 2266, n°16-17 : accord entre les habitants et l'abbé de Cluny sur la monnaie servant à payer les redevances (nov. 1377-déc. 1378). Le curé de Cotte, Simon Baldon, figure bourgeoiparm9 3 s ile habitantt se Clunsone e ss d i t yprésentéqu s

258 paroissiales eut raison de la paroisse de Cotte qui fut partagée entre les deux paroisses voisines de Cortambert et de Lournand dont les églises étaient mieux situées au coeur des villages. L'abbé de Cluny dut perdre ainsi une partie de ses droits sur la paroiss192 e de Cotte étant donné paroissa l e qu Lournane ed d relevai chapitru td e cathédra Maçon.e ld 193 La carte de Cassini, dressée à la fin du XVIIIe siècle, figure l'église de Cotte sous le vocable de Saint-Laurent. Si ce vocable était bie même nl e depui fondationa s t possibles l i l'églis,e equ soie es t comptée parmi les plus anciennes de la région.194 La situation topographique de l'église de Cotte est inattendue pour une église paroissiale. Hor toue sd t village lisièr a u l forêa l a à ,t e e td pied de la colline, elle rassemble les mêmes caractéristiques que les chapelles Saint-Jea e Couread n t Saint-Vitae u e Clunyd l n peuO . t d'ailleurs relier ces trois édifices par une ligne presque droite qui dessine la limite orientale de la plaine alluviale de la Grosne et souligne la naissanc premières ede s pentes occidentale monts sde Maçonnaiu sd s (carte 16). Comm Mont-Saint-Romainu ea Coureaà , t vraisemblaue - blemen Montmainà t s clunisienle , t hériton s é d'une église existante. Cell Cotte ed e était déjà paroissial t l'ese t restésuitea a l l r r O e.pa chronique de Cluny indique qu'elle se comptait au nombre des lieux forestiers habitémoiness le r spa . Cette apparente contradiction mérite d'être éclaircie.

Revenons aux termes de la chronique, même s'ils sont ceux du XVe siècle pour éclaire situatioe un r Xlleu nd l n'esI . s questiopa t n d'ermitage mai lieue d s x (locà] dans lesquel s moinede s s résident e t combattent pour le Christ. S'ils sont retirés du monde habité par leur 195

au mois de mars et avril 1378 pour approuver l'accord conclu entre les officiers de l'abbé de Cluny et une délégation restreinte des bourgeois en novembre de l'année précédente. Sur cet acte voir chapitre 10, infra pp. 745-746.

192 Canton Cluny, e 57-58. d pp , 3 .

193 Lournand à la collation du chapitre cathédral de Maçon : Fouillés de la Province d ; eCartulaire 2 Lyon,20 . p e Saint-Vincent-de-Mâcon,d Praevia, . cclxxvip . Cortamber collatioa l à t l'abbe nd Clune éd yFouillés: Provincea l e d ; Lyon,3 e d 20 . p Cartulaire de Saint-Vincent-de-Mâcon, Praevia, p. cclxxvii ; B C, col. 1755 (Cortambert dépend du doyenné de Boutavant).

194 Cart Cassinie e d (Chalon-sur-Saône) 5 8 ° n , .

195 [...]in praefatis syluis erant Cappell. deuot. sicut in Capella sanctae Radegundis,

259 position frontalière, élevé t sylvestreee "ermitagess le , moines le t "i e squ y résident entretiennent ave monde cl e extérieu relations rde s étroites.196 Le jeune moine Gilbert qui réside sur les collines proches de Cluny au temps de Pierre le Vénérable, s'en étonne lui-même. Pierre de Poitiers a récemmenl' s tcompagnons se qualifié t e honorablm i no lu , u d , e d'ermites. Remerciant son maître (dominus) de cet éloge, Gilbert reconnaît qu'ils habitent dans les forêts et sont plus coutumiers des feuillage s pierres brique s de arbrede de s e st maisons e sde qu s . Cependant, la forêt ne fait pas tout. Aussitôt après l'avoir gagnée, les moines ont attiré vers eux un très grand nombre d'hommes, de telle sorte que leur établissement est devenu "plus une ville qu'un ermitage". Par troupes, venant de toutes les régions environnantes, mais aussi d'outre- mer et d'au-delà des Alpes, des hommes viennent pour régler leurs litiges e mettrs , e d'accord (fine concordï) entendru o e sentenceun e judiciaire.197 À la lecture de ces lignes, on pense par exemple au plaid réuni à Montmain en 1102 où le sire de Semur, Geoffroy IV, est venu négocier la paix ave moines cle Clune sd t ceuye Marcigny.e xd 198 Gilbera l' e n t pas connu mais son souvenir en est sans doute encore vif quand bien même d'autres assemblées solennelle mêmu sd e genre, don traca tl e s'est perdue son e déroulées s e pa t n , Montmaisà Mont-Saint-Romaiu a u no n dans les mêmes années. Auprès des "ermitages", le peuple que les moine momentanément son t quitt rassemble és e parfois pour négociea rl paix, pour vénérer un saint, pour se guérir d'un mal corporel, pour assiste u desservanta u cultû a rd payeu o en so r . Ermitage, église paroissiale, lieu de pèlerinage, lieu de négociation ou cimetière ; loin d'être antagonistes s différentele , s fonctions assumée s lieule r x pa s forestiers son contrairu a t e étroitement complémentaires. Elles assurent la paix avec les ennemis traditionnels que sont les seigneurs laïcs, la paix

sancti Romani super Boutauanum, Capella VitalisS. prope Cluniacum, Capella sancti loannis de Bosco, et Ecclesia de Costa, in quibus lotis cum magna deuotione Christo militabant. col, BC . 165 colt 8e . 600.

196 LECLERC a discussiou courl Qa e d s n consécutiv a communicatiol à e e d n CONSTABLE, "The Monastic Policy", pp. 141-142 (colloque Pierre Abélard - Pierre le Vénérable, 1972) avait déjà fait remarquer que les "ermitages" répartis autour de Cluny doivent se compter parmi les multiples petits monastères répartis dans les environs dont les fonctions sont multiples : ermitage, lieu de pèlerinage, gîte d'étape, centre d'exploitation agricole.

197 LPV 127,1, p. 324 : Re vera sicut scribitis siluas incolimus, et sepe plus sunt nobis familiaria frondea tecta arborum, quam lapidea latericiaseu domorum. Nondum tamen illo modo heremetico, facti sumus sicut passer solitarius in tecto. Illum enim non tantim circumfusa nemorum densitas, quantum ipsa longe remota mortalium societas, solitarium faciunt. Nos autem quomodo solitarii sumus, qui postquam huius heremi uastam solitudinem intrauimus, tantam post nos hominum frequentiam traximus, ut magis urbem quam heremum struxisse uideamur ? Nom ut illam turbam turbulentissimam taceam, quae de tota circumposita regione pro litibus suis autfine concordi sententiaaut iudiciaria dirimendis cateruatim confluit, tantam nobiset transmarinus oriens transalpinuset occidens legatorum copiam mittit, uixut cuiuslibet magni régis amplissima curia responsa dore sufficiat.

198 MAvoi: 8 rR supra,28 p. 246.

260 des laïcs pécheurs avec leur âme, la paix avec leur corps malade et avec leurs saints protecteurs. Le terme le plus adéquat pour qualifier Ajoux, Montmain, Mont-Saint-Romain, Saint-Vital, Saint-Jea Coureae nd t ue Cotte n'est don "ermitage"s cpa , trop restrictif, mais celui utilise l r épa chroniqueu siècle eXV locus.: u rd Locus, c'est-à-dire lie résidencee ud , lieu central, lieu de pouvoir, point de référence.

Château Mfc'" O Poin repère td e

locas CartLe clunisien: 7 e1 sdoyenné: ermitaget se s (Xlle-Xllle siècles)

261 Qu'il s'agiss ermitagess ede grangess de , chefs-lieus ,de s xde doyennés établis autour d'une églis u d'uno e e forteresse s locale , clunisiens répartis autour de l'abbaye sont autant de points d'ancrage de la domination clunisienne. C'est vers ces lieux où résident quelques moines que convergent les produits de la rente foncière et les hommes soucieu e négociexd paixa l r trouvee d , r refug t hospitalitée e e s e d , réconcilier ave saine cl d'obteniu o t intercessionn so r . u Cluna t yes centre de ce réseau composé d'une trentaine de lieux, répartis dans un rayon d'environ cinquante kilomètres autour du sanctuaire principal et particulièrement concentrés dan rayonn su moine d vinge sd t kilomètres (carte 17). Dans cet espace, les moines ont réussi à s'implanter dans la plupart des lieux stratégiques qui leur préexistaient : les forteresses, les points sommitaux croisées ,le voiee sd s importantes.

Une question cruciale reste cependant en suspens. J'ai évoqué tout à l'heure la naissance, au cours du Xle siècle, de la territorialisation du pouvoir abbatial à l'intérieur de zones circonscrites par des limites. Une telle définition peut paraître contradictoire avec l'organisation de l'es- pace qui vient d'être évoquée, où le pouvoir s'exerce à partir de lieux territoiress davantagde r su e l fauI . equ t donc examiner commens ce t deux aspects s'articulent pour mieux comprendre la structure spatiale de la domination clunisienne.

262