DEPARTEMENT DES DEUX-SEVRES

Syndicat Mixte de Production et d’Alimentation en Eau Potable de la région de Saint-Maixent-l’Ecole (SMPAEP)

Syndicat pour l’Etude et la Réalisation des Travaux d’Amélioration de la Desserte en eau potable du sud des Deux-Sèvres (SERTAD)

CAPTAGE DE LA CORBELIERE Cne D’AZAY-LE-BRULE

REVISION DES PERIMETRES DE PROTECTION Avis hydrogéologique

Yves LEMORDANT Hydrogéologue agréé en matière d’hygiène publique pour le département des Deux-Sèvres

Mai 2012

DEPARTEMENT DES DEUX-SEVRES

Syndicat Mixte de Production et d’Alimentation en Eau Potable de la région de Saint-Maixent-l’Ecole (SMPAEP)

Syndicat pour l’Etude et la Réalisation des Travaux d’Amélioration de la Desserte en eau potable du sud des Deux-Sèvres (SERTAD)

CAPTAGE DE LA CORBELIERE Cne D’AZAY-LE-BRULE

REVISION DES PERIMETRES DE PROTECTION Avis hydrogéologique

Yves LEMORDANT Hydrogéologue agréé en matière d’hygiène publique pour le département des Deux-Sèvres

Mai 2012 SERTAD – SMPAEP - Captage de la Corbelière - Cne d’Azay-le-Brûlé (79) Révision des périmètres de protection - Avis hydrogéologique

AVANT PROPOS

Cet avis rentre dans le cadre de la procédure de définition des périmètres de protection des captages d’eau destinée à la consommation humaine, qui résulte de l’application des textes législatifs et réglementaires suivants : La circulaire du 24 Juillet 1990 relative à la mise en place des périmètres de protection des points de prélèvement d’eau destinée à la consommation humaine, La circulaire DGS/VS4/ENV/INT/FT n°97-2 du 2 janvier 1997 relative à la mise en place des périmètres de protection des points de prélèvement d’eau destinée à la consommation humaine, L’arrêté du 26 Juillet 2002, relatif à la constitution des dossiers mentionnés aux articles 4, 5, 10, 28 et 44 du décret n°2001-1220 du 20 décembre 2001 concernant les eaux destinées à la consommation humaine, Les articles L1321-2, L1321-2-1 et L1321-3 du code de la Santé Publique (insérés par la Loi n°2004-806 du 9 août 2004), L’article R1321-13 code de la Santé Publique, La Loi n°2006-1772 du 30 Décembre 2006 (Loi sur l’Eau), L’arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine mentionnées aux articles R1321-2, R1321-3, R1321-7, et R1321-38 du code de la santé publique, La directive 75/440/CEE du Conseil du 16 juin 1975 concernant la qualité requise des eaux superficielles destinées à la production d’eau alimentaire dans les Etats membres qui justifie de l’établissement d’un plan de gestion en cas de dépassement des limites de qualité, La Directive 98/83/CEE du 3 novembre 1998, relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine,

Mon intervention fait suite à ma désignation par Monsieur le Préfet du département des Deux-Sèvres, le 02 août 2006.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION ...... 6

1 - DOCUMENTS CONSULTES ...... 7

2 - RESSOURCES DU SYNDICAT MIXTE DE PRODUCTION ET D’ADDUCTION D’EAU POTABLE DE LA REGION DE ST-MAIXENT-L’ECOLE (SMPAEP) ...... 8

2 - 1 COLLECTIVITES CONCERNEES ET POPULATION DESSERVIE ...... 8 2 - 2 PRODUCTION ...... 9 2.2.1 Historique des prélèvements, situation administrative ...... 9 2.2.2 Prélèvements ...... 9 2 - 3 TRAITEMENT ET STOCKAGE ...... 10 3 - AUTRES RESSOURCES EXPLOITEES DANS LE HAUT BASSIN VERSANT DE LA SEVRE NIORTAISE ..... 11

4 - PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE ...... 12

4 - 1 SITE ET OUVRAGE ...... 12 4 - 2 CARACTERISTIQUES DU CAPTAGE DE LA CORBELIERE ...... 12 4.2.1 Caractéristiques de la prise d’eau...... 12 4.2.2 Débits retenus dans le Schéma Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) de la Sèvre Niortaise ...... 13 4 - 3 QUALITE DES EAUX ...... 14 4.3.1 Evolution des teneurs en nitrates...... 15 4.3.2 Pesticides...... 16 4.3.3 Autres paramètres déclassants ...... 17 5 - BASSIN VERSANT DE LA SEVRE EN AMONT DE LA PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE ...... 18

5 - 1 CARACTERISTIQUES HYDRAULIQUES DU BASSIN VERSANT ...... 18 5.1.1 Limites d’alimentation ...... 18 5.1.2 Hydrographie ...... 18 5.1.3 Géomorphologie, gouffres ...... 19 5 - 2 CONTEXTE GEOLOGIQUE DU BASSIN VERSANT ...... 19 5.2.1 Lithologie, stratigraphie ...... 19 5.2.2 Structure ...... 20 5 -3 CONTEXTE GEOLOGIQUE DE LA VALLEE DE LA SEVRE A PROXIMITE DE LA PRISE D’EAU ...... 20 5 - 4 CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE ...... 20 5.4.1 Aquifère des calcaires oxfordiens (ou Jurassique supérieur) ...... 21 5.4.2 Aquifère des calcaires du Dogger (ou Supra-Toarcien) ...... 21 5.4.3 Aquifère des calcaires du Lias (ou Infra-Toarcien) ...... 23 5.4.4 Exploitation des aquifères ...... 23 6 - VULNERABILITE DE LA PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE ...... 24

6 - 1 TEMPS DE TRANSIT D’UNE POLLUTION ET COEFFICIENT DE DILUTION ...... 25 6.1.1 - Transits dans le milieu superficiel : ...... 25 6.1.2 - Transits dans le milieu souterrain ...... 26 6 - 2 RISQUES DE POLLUTION LIES AUX ACTIVITES HUMAINES ...... 27 6 2 1 - Risques liés à l’agriculture ...... 27 6 2 2 - Risques liés à l’utilisation de phyto-sanitaires par les communes ...... 33

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6 2 3 - Risques liés à l’utilisation de phyto-sanitaires par les gestionnaires des infrastructures de transports ...... 33 6 2 4 - Pratiques des particuliers ...... 35 6 2 5 - Risques liés aux axes de communication ...... 35 6 2 6 - Risques liés à la gestion des eaux pluviales et aux pollutions accidentelles ...... 36 6 - 3 RISQUES LIES A LA PRESENCE DES GOUFFRES ...... 39 7 - PERIMETRES DE PROTECTION ...... 40

7 - 1 RAPPELS DE LA REGLEMENTATION APPLICABLE A LA PROTECTION DES PRISES D'EAU SUPERFICIELLE ...... 40 7 - 2 PERIMETRE DE PROTECTION IMMEDIATE ...... 42 7.2.1 Définition ...... 42 7.2.2 Délimitation ...... 42 7.2.3 Réglementation des activités ...... 43 7 - 3 PERIMETRE DE PROTECTION RAPPROCHEE ...... 43 7.3.1 Définition ...... 43 7.3.2 Délimitation ...... 43 7.3.3 Périmètre de protection rapprochée, zone A dite « sensible » ...... 44 7.3.4 Périmètre de protection rapprochée, zone B complémentaire ...... 44 7.3.5 Interdictions...... 44 7.3.6 Installations, ouvrages, travaux et activités réglementés et soumis à autorisation préalable ...... 45 7 - 4 PERIMETRE DE PROTECTION ELOIGNEE...... 48

FIGURES

1 - Situation géographique du captage de la Corbelière – Echelle 1/25 000 ...... 48 2 - Photographie de la prise d’eau de la Corbelière ...... 12 3 - Evolution des teneurs en nitrates de la Sèvre Niortaise au pont de Ricou (Données DDASS et RNB) ...... 15 4 - Délimitation du bassin versant de la prise d’eau de la Corbelière ...... 49 5 - Géologie du bassin versant de la prise d’eau de la Corbelière ...... 50 6 - Localisation des gouffres inventoriés...... 51 7 - Définition du périmètre de protection immédiate de la prise d’eau de la Corbelière ...... 52 8 - Délimitation du périmètre de protection rapprochée de la prise d’eau de la Corbelière – Secteur en aval de Saint-Maixent-l’Ecole ...... 53 9 - Délimitation du périmètre de protection rapprochée de la prise d’eau de la Corbelière – Secteur en amont de Saint-Maixent-l’Ecole ...... 54 10 - Délimitation du périmètre de protection éloignée ...... 55

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TABLEAUX

1 - Données de production (source : SMPAEP de Saint-Maixent)...... 10 2 - Captages d’eau souterraine dans le haut bassin de la Sèvre, en amont de la prise d’eau de la Corbelière ...... 11 3 - Récapitulatif des principales caractéristiques physico-chimiques des eaux des eaux de la Sèvre, à la prise d’eau de la Corbelière ...... 14 4 - Résultats d’analyse de pesticides 2004-2006 – Réseau du GRAP Poitou-Charentes ...... 17 5 - Répartition des prélèvements agricoles sur le bassin de la Corbelière (source : Agence de l’Eau Loire Bretagne) ...... 24 6 - Volumes prélevés en 2002 sur les ressources superficielles et souterraines, en fonction des usages ...... 24 7 - Récapitulatif des principaux traçages réalisés sur le haut bassin de la Sèvre ...... 26 8 - Substances actives les plus utilisées en région Poitou-Charentes pour les 3 principales cultures du haut bassin de la Sèvre ...... 30

ANNEXES

1 - Arrêtés de DUP et délibération du SMPAEP concernant la prise d’eau de la Corbelière 2 - Données DDASS 79 concernant les nitrates (1991 à 2006) et les pesticides (1997 à 2007)

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INTRODUCTION

Le captage de la Corbelière, sur la commune de Sainte-Néomaye, est une prise d’eau superficielle sur la Sèvre Niortaise, exploitée par le Syndicat Mixte de Production et d’Alimentation en Eau Potable de la région de Saint- Maixent-l’Ecole (SMPAEP). Les travaux de dérivation par pompage des eaux de la Sèvre Niortaise ont été déclarés d’utilité publique, par arrêtés préfectoraux, en date du 15 janvier 1951 et du 18 mai 1954. Ce captage a fait l’objet d’un 1er rapport hydrogéologique de M.G. MATHIEU, en 1975, suivi par une déclaration d’utilité publique, en date du 2 avril 1976, portant création des périmètres de protection du captage d’eau potable de la Corbelière. Suite à l’augmentation des prélèvements, un nouvel avis réalisé en 1996 par M. P.H. MONDAIN, n’a pas été suivi d’effet du fait des différentes procédures à mener dans le cadre du plan de gestion. En effet, ces procédures ont demandé des études complémentaires qui sont actuellement disponibles. Une délibération du Syndicat Mixte de Production et d’Alimentation en Eau Potable de la région de Saint-Maixent- l’Ecole (SMPAEP), en date du 6 juin 2006, a lancé la révision des périmètres de protection.

Cet avis rentre dans le cadre du futur plan de gestion qui s’impose à tout propriétaire d’infrastructures de production d’eau potable, dès lors que les eaux brutes superficielles captées sont de qualité inférieure aux limites, même si un traitement ou une interconnexion (fourniture d’eaux brutes ou traitées provenant du barrage de La Touche-Poupard, exploité par le SERTAD) est mis en place pour que les eaux distribuées soient conformes.

En effet, le maintien d’une prise d’eau non-conforme peut être autorisé à titre exceptionnel, par le Préfet, après avis du Conseil Départemental des Risques Technologiques (CoDERST) puis par l’AFSSA (Agence Française pour la Sécurité Sanitaire des Aliments (Article R1321-7 du Code de la Santé Publique) et enfin la Commission européenne. Une telle exception doit être fondée sur un plan de gestion des ressources en eau à l’intérieur de la zone interessée (article 28), c’est-à-dire sur le bassin d’alimentation.

Le plan de gestion doit décrire les actions engagées ou envisagées pour reconquérir la qualité de la ressource, en prenant en compte :  Les programmes d’action issus de la réglementation, parmi lesquels la mise en place de périmètres de protection qui est une procédure visant à lutter contre les pollutions accidentelles mais qui n’est pas adaptée à la lutte contre les pollutions diffuses ;

 Des programmes spécifiques de protection et de reconquête de la qualité de l’eau captée, adaptés aux caractéristiques de la ressource et du bassin versant et aux activités humaines qui y sont développées.

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1 - DOCUMENTS CONSULTES

Cet avis a été rédigé à partir des données fournies dans les documents suivants, cités par ordre de parution chronologique ; les principaux étant soulignés :  Périmètre de protection du captage d’eau potable du Syndicat de Clussais-la-Pommeraie - Mairé- l’Evescault. Etude hydrogéologique - B. Coirier 15/11/1976.  Commune de Clussais-la-Pommeraie - Captage Mortier - Arrêté préfectoral du 23/02/1978.  Définition des périmètres de protection du nouveau captage de la Fontaine Bruneau - Commune de Saint-Coutant. Avis hydrogéologique par J. Bonin - BRGM 81 POC 18.  Commune de Saint-Coutant - Captage de La Fontaine Bruneau - Arrêté préfectoral du 05/10/1982.  Syndicat d’Eau potable de Saint-Vincent-La-Châtre – 79500 Melle. Protection du captage du Bois de la Pinaudière - Etude hydrogéologique - B. Coirier 25/07/1991.  Syndicat d’Eau de la Roche Fontegrive - 79800 La Mothe Saint Heray. Protection du captage de Fontegrive. Etude hydrogéologique - B. Coirier 5 avril 1994.  Syndicat d’Eau Potable de la Roche Fontegrive - 79800 La Mothe Saint Heray. Protection du forage Infra-toarcien de la Roche Ruffin. Etude hydrogéologique - B. Coirier 8/09/1994.  Avis hydrogéologique sur la mise en place des périmètres de protection du captage AEP de la commune de Saint-Coutant - Forage F2 à « le Grand Champ » - JP Vacher - Septembre 1995.  Syndicat Mixte à la Carte du Haut Val de Sèvre et Sud Gâtine - Etude préliminaire à la définition des périmètres de protection du captage de la Corbelière - Géoaquitaine Mars 1996.  Arrêté préfectoral du 09/10/1996 - Commune de Saint-Vincent-La-Châtre - Captage Bois de la Pinaudière. Mission InterServices publics de l’Eau. .  Commune de Saint-Coutant - Captage de la Fontaine Bruneau F2 - Arrêté préfectoral du 01/02/2000.  Syndicat Mixte de Production d’Eau Potable de la Mothe-St-Heray. Protection du forage Infra- toarcien de la Roche Ruffin. Etude hydrogéologique - B. Coirier 8/09/1994, modifié en octobre 2000.  S.M.P.A.E.P - Etat parcellaire des propriétés situées dans les périmètres de protection rapprochés - CAEDS.  S.M.P.A.E.P - Prise d’eau sur la Sèvre Niortaise au captage de la Corbelière - Dossier de demande d’autorisation de prélèvement dans le milieu naturel destinée à la consommation huamine - Institution des périmètres de protection - CAEDS - Géoaquitaine - Document provisoire - Novembre 2000.  S.M.P.A.E.P - Mise en compatibilité des plans d’occupation des sols - CAEDS - Géoaquitaine - Document provisoire - Décembre 2000.  S.M.P.A.E.P - Enquête sur les pratiques culturales des exploitants de la zone de protection - CAEDS - Juillet 2001.  Syndicat Intercommunal d’alimentation en eau potable de - Mise en service du forage « la Croix Rivet » à Chenay - Dossier de déclaration d’utilité publique du forage et de ses périmètres de protection - Pièce n°5 - Rapport de l’hydrogéologue agréé - Mai 2002 .  Arrêté préfectoral du 23 Mars 2004 déclarant d’utilité publique le prélèvement d’eau sur le captage de « la Croix Rivet » - Commune de Chenay. Mission InterServices publics de l’Eau - Niort.

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 S.M.P.A.E.P de Saint-Maixent-l’Ecole – SERTAD – Etat des lieux du bassin versant amont de la Sèvre Niortaise - Décembre 2004. SCE - Version définitive (rapport et synthèse).  Commune de - Captage de la Roche Ruffin Infra - Arrêté préfectoral du 25/08/2004. DDASS - Service Santé Environnement - Décembre 2004.  SERTAD - Bassin versant de la Sèvre Niortaise – Diagnostic pour l’élaboration d’un plan de gestion sur le bassin versant de la Sèvre Niortaise - 8/03/06 – rapport BURGEAP n°RTr 00017a (rapport et synthèse).  I.I.B.S.N - Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux de la Sèvre Niortaise et du Marais Poitevin - Phase 2 : Scénarios de gestion - Gestion quantitative en période d’étage - Rapport final - SAFEGE - mai 2006.  SERTAD - Inventaire des gouffres du bassin versant de la Sèvre amont - version août 2006.  Mise à jour de l’enquête sur les ventes de produits phytosanitaires – Campagne 2005 – Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles Poitou-Charentes – Janvier 2007.  Ville de Rennes - Demande d’autorisation exceptionnelle d’utilisation d’une eau superficielle dépassant les limites de qualité - Plan de gestion des ressources en eau - Prise d’eau de Rennes IV - Le Meu.  L’arrêté inter-préfectoral du 27 avril 2012 modifiant l’arrêté inter-préfectoral du 29 avril 1997 fixant le périmètre du schéma d’aménagement et de gestion des eaux du bassin de la Sèvre Niortaise et du Marais Poitevin.

De plus, j’ai consulté les cartes géologiques du BRGM, à l’échelle 1/50.000, feuilles Civray, Lusignan ainsi qu’une version « minute » de la feuille Saint-Maixent (non publiée à l’heure actuelle). En outre, j’ajouterais les documents réalisés dans le cadre de la mise en place des périmètres de protection des captages AEP suivants, situés en Vienne, et dont l’aire d’alimentation se trouve, au moins en partie, sur le bassin versant de la Sèvre Niortaise :  Captages de Chantemerle à Couhé (documents Géoaquitaine « captages F0 et F1 de Couhé - Chantemerle - Aquifère supra-toarcien - juillet 2002 – Dossier de demande d’autorisation de prélèvement d’eau dans le milieu naturel, proposition de périmètres de protection » et « Captage F2 de Couhé-Chantemerle - Aquifère Infra-toarcien - Document d’incidence - août 2002 »),  Captages de La Poisnière à Saint-Sauvant (documents EGES - forage Infra-toarcien 2004 et forage Supra-toarcien 2007 ).

2 - RESSOURCES DU SYNDICAT MIXTE DE PRODUCTION ET D’ADDUCTION D’EAU POTABLE DE LA REGION DE ST-MAIXENT-L’ECOLE (SMPAEP)

2 - 1 COLLECTIVITES CONCERNEES ET POPULATION DESSERVIE Le captage de la Corbelière constitue une ressource stratégique pour l’alimentation en eau potable du département des Deux-Sèvres. Ce captage bénéficie d’une ressource en secours, avec les eaux brutes ou traitées produites par le SERTAD, à partir des eaux du barrage de la Touche Poupard.

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Le SMPAEP assure l’alimentation en eau potable pour une population d’environ 25 000 habitants (recensement 1999), comprenant, outre les 10 communes rurales et la ville de Saint-Maixent-l’Ecole (8253 hab.), adhérentes au SMPAEP, près de 40% de la population du Syndicat du Lambon. Le SMPAEP assure également des appoints pour les syndicats de Thorigné, et de .

De plus, ce captage est également la ressource de substitution du SERTAD, en cas de problème sur la ressource contenue dans le barrage de la Touche Poupard. Le SERTAD dessert 40 communes totalisant une population d’environ 50 000 habitants. La gestion du service d’eau est assurée, en régie directe, par le Syndicat Mixte de Production et d’Alimentation en Eau potable de la région de Saint-Maixent-l’Ecole.

2 - 2 PRODUCTION 2.2.1 Historique des prélèvements, situation administrative Deux arrêtés préfectoraux en date du 15 janvier 1951 et du 18 mai 1954 portaient déclaration d’utilité publique des travaux de dérivation par pompage des eaux de la Sèvre Niortaise.

Le 14 février 1973, un arrêté de régularisation déclarait d’utilité publique les travaux entrepris en vue d’augmenter le débit de pompage de la station de La Corbelière à 9600 m3/jour, soit 152 l/s (547 m3/h).

Le SMPAEP prenait, le 26 octobre 1999, une délibération demandant la régularisation administrative d’un débit de prélèvement effectif de 750 m3/h et 18 000 m3/jour. Cette régularisation est toujours d’actualité. Les arrêtés précedemment cités ainsi que la délibération du SMPAEP sont fournis en annexe 1.

2.2.2 Prélèvements Actuellement, les installations de pompage du SMPAEP de la région de Saint-Maixent-l’Ecole, à la Corbelière comportent 4 pompes d’un débit unitaire de 250 m3/h chacune. Trois pompes fonctionnent simultanément pour la production d’un débit nominal de 750 m3/h. La 4 ème pompe est destinée à garantir une alimentation normale, en secours d’une pompe défaillante. Une 5 ème pompe (800 m3/h) est destinée à assurer un approvisionnement de secours, à l’usine du SERTAD, située sur la rive opposée à la station de la Corbelière, et alimentée par les eaux du barrage de la Touche-Poupard.

A noter que les installations du SMPAEP peuvent recevoir des eaux brutes ou traitées, en provenance du barrage de La Touche Poupard (SERTAD).

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Les volumes prélevés dans la Sèvre, pour les 8 dernières années, sont précisés dans le tableau 1, ci-dessous.

Production Volume provenant Volumes prélevés journalière de du barrage de la Volumes totaux vendus Année en m3/an pointe (m3) Touche-Poupard (m3/an) (m3) 2006 2 117 698 10 128 296 140 2 060 004 2005 1 861 972 8857 547 860 1 930 019 2004 2 503 015 15 252 236 470 2 221 001 2003 2 488 695 11 688 220 730 2 257 119 2002 2 179 837 10 790 173 411 1 950 348 Interconnexion 2001 2 594 163 12 277 2 113 031 réalisée en 2001 2000 2 440 371 13 272 2 034 179 1999 2 387 324 11 707 2 027 020

Tableau 1 : Données de production (source : SMPAEP de Saint-Maixent)

2 - 3 TRAITEMENT ET STOCKAGE

La station de traitement de l’usine de La Corbelière comprend une chambre de pompage installée sur la rive droite de la Sèvre. Les éléments grossiers apportés par les eaux de la Sèvre sont arrêtés, à l’entrée de cette chambre de pompage grâce à 2 grilles.

La filière de traitement des eaux prélevées comporte les étapes suivantes :  Pré-ozonation ;

 Coagulation au chlorure ferrique, avec un pH régulé à 7,2 par H2SO4 et NaOH ;  Floculation ;  Décantation ;  Filtration sur sable, maintient au pH d’équilibre à 7,6 par NaOH, et remise à l’équilibre à la chaux, si nécessaire ;  Post-ozonation ;  Passage sur filtres à charbon actif en grains ;  Désinfection à l’eau de javel.

Un ajustement des modalités de traitement est nécessaire lorsque le SMPAEP doit faire appel, lorsque la teneur en nitrates dépasse 40 mg/l durant 2h, ainsi que la turbidité est supérieure à 40 NTU, à des eaux provenant de l’usine du SERTAD, traitant l’eau du barrage de la Touche Poupard.

L’usine de traitement de La Corbelière dispose de 3 bâches de stockage (2 x 300 m3, et 400 m3 ) totalisant 1000 m3.

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3 - AUTRES RESSOURCES EXPLOITEES DANS LE HAUT BASSIN VERSANT DE LA SEVRE NIORTAISE

Sur le bassin de la Sèvre Niortaise, en amont de la prise d’eau de la Corbelière, se trouvent 11 captages d’eau potable qui prélèvent de l’eau souterraine. Parmi ces captages, 5 sollicitent la nappe libre Supra- toarcienne, et 6, la nappe captive Infra-toarcienne.

Ces captages sont énumérés ci-après, avec les syndicats exploitants ces ressources :

Syndicat Volume en m3 (année de Nom du forage (Date Commune de Type de nappe référence) de mise en service) production et débit (m3/h) Captive (Infra- Chenay (79) 531 254 (2005) Croix Rivet S. de Lezay toarcien) 100 La Garenne Captive (Infra- 1300 /jour 1 Chey (79) S. de Lezay (2006) toarcien) 65 Libre (Supra- 13 174 (2005) Lezay (79) Jinjouanne S. de Lezay Toarcien) 45 Libre (Supra- 4 (2005) Lezay (79) Chaboussant S. de Lezay Toarcien) 40 Captive (Infra- 36 343 (2005) Lezay (79) Chaboussant lias S. de Lezay toarcien) - Forage Infra de la Captive (Infra- 91 250 (2006) 2 Pamproux (79) SERTAD Roche Ruffin toarcien) 50 S. de Lezay Libre (Supra- 231 862 (2005) Saint-Coutant (79) Fontaine Bruneau Toarcien) - S. de Lezay Captive (Infra- 54 068 (2005) Saint-Coutant (79) Fontaine Bruneau 2 toarcien) 10 SIAEPA de Libre (Supra- 108 285 (2005) Saint-Sauvant (86) La Poisnière Supra Lusignan Toarcien) 40 La Poisnière Infra SIAEPA de Captive (Infra- 145 889 (de juilt à Déc. 2005) 3 Saint-Sauvant (86) (07/2005) Lusignan toarcien) 120 Saint-Vincent-la Commune de Libre (Supra- 311 253 (2005) La Pinaudière Châtre (79) St-Vt-la-Châtre Toarcien) 40 Tableau 2 : Captages d’eau souterraine dans le haut bassin de la Sèvre, en amont de la prise d’eau de la Corbelière

1 Mise en service en avril 2007 2 Volume annuel 2006 calculé sur la base d’une moyenne journalière x365 3 Mise en service en juillet 2005

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4 - PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE

4 - 1 SITE ET OUVRAGE

Le captage de la Corbelière est une prise d’eau, située en rive droite de la Sèvre Niortaise, à environ 4 km en aval de la ville de Saint-Maixent-l’Ecole, sur la commune de Sainte-Néomaye (cf. fig. 1). La prise d’eau est protégée des éléments flottants à la surface du cours de la Sèvre par un barrage souple ancré en 2 points de la rive (cf. fig. 2, ci-après).

Prise d’eau

Fig. 2 - Photographie de la prise d’eau de la Corbelière

Cette prise est actuellement (novembre 2006) en cours de réaménagement, avec notamment la pose de 2 types de grilles (à maille large et à maille fine).

Les coordonnées géographiques de la prise d’eau sont (en système Lambert II) : X = 401,280 km Y = 2157,046 km Z = 46 m

Sur le plan cadastral de la commune de Sainte-Néomaye, la prise d’eau se situe sur la parcelle n°426 de la section AB.

4 - 2 CARACTERISTIQUES DU CAPTAGE DE LA CORBELIERE

4.2.1 Caractéristiques de la prise d’eau La construction de la prise d’eau de la Corbelière date des années cinquante et a fait l’objet d’une modernisation en 1990 afin de garantir le maximum de sécurité dans l’exploitation de la ressource. A cette occasion, les dispositifs suivants ont été installés :  Un système de traitement automatisé ;

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 Un renforcement des contrôles sur la qualité des eaux, avec une complémentarité du contrôle sanitaire de la DDASS et de l’autocontrôle (une analyse hebdomadaire avec un nombre de paramètres qui s’est progressivement accru). Ultérieurement, des travaux complémentaires ont consisté :  En 2001, en une interconnexion avec l’usine du SERTAD permettant un mélange des eaux brutes de la Sèvre avec celles provenant de la rivière du Chambon (barrage de La Touche Poupard) ou, éventuellement, procéder à une substitution des ressources ;  En 2003, en l’installation d’un traitement des pesticides (sur filtres à charbon actif) ainsi qu’un nitrate-mètre pour la mesure en continu de la teneur en nitrates, assorti d’un plan d’intervention (traitement des eaux brutes du barrage de La Touche Poupard ou éventuellement, alimentation par des eaux traitées).

En cas de détection d’une anomalie qualitative, le pompage en Sèvre est arrêté pour passage sur la ressource de substitution du SERTAD (eaux brutes ou eaux traitées du barrage de la Touche Poupard). Simultanément, la DDASS est informée et indique les analyses à faire effectuer sur la ressource.

4.2.2 Débits retenus dans le Schéma Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) de la Sèvre Niortaise

Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) fixe des valeurs d’objectif en 2 points nodaux sur la Sèvre Niortaise. Ces points nodaux se situent en aval de la prise d’eau de la Corbelière. Dans le cadre de l’élaboration du SAGE de la Sèvre Niortaise, la Commission locale de l’eau (CLE) a souhaité que soit instauré un débit de crise (DCR) qui est le « débit le plus faible que l’on puisse raisonnablement accepter pour un cours d’eau ». Le débit de crise est fixé sur la base du 1/10 ème du module inter-annuel (plus le débit prélevé pour l’AEP à la Corbelière). Cette valeur équivaut au débit minimal garantissant en permanence la vie, la circulation et la reproduction des espèces qui peuplent les eaux (article L432-5 du code de l’environnement).

Les modalités de définition du DCR en amont du pont de Ricou retenu par la CLE sont basées sur une corrélation entre le débit au pont de Ricou et les linéaires d’assec observés sur le chevelu hydrographique amont. Ainsi un débit de 0,600 m3/s (1/10 ème du module = 0,409 m3/s + 0,162 m3/s AEP aval, arrondi à 0,600 m3/s) est corrélé à 10-15 km d’assecs en amont. Le Conseil Supérieur de la Pêche considère que ce seuil représente une « limite critique » pour les milieux aquatiques.

Le débit d’Objectif d’Etiage adopté par la CLE au Pont de Ricou (situé en amont immédiat de La Corbelière), est calculé par le QMNA54 influencé par les prélèvements (soit 0,500 m3/s pour la période 1988-2004) + le gain attendu sur le débit par des économies sur les prélèvements. La valeur de DOE au pont de Ricou, adoptée par la CLE s’élève à 0,790 m3/s, soit la valeur du QMNA5 observé pour la période 1971-1987, considérée comme période non influencée (prélèvements pour l’irrigation suffisamment faibles pour ne pas influer sur le débit de la rivière).

4 QMNA5 : Débit moyen mensuel de fréquence quiquennale sèche

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4 - 3 QUALITE DES EAUX

Le suivi de la qualité des eaux de la Sèvre, au niveau de la prise d’eau de la Corbelière est effectué par :  La DDASS des Deux Sèvres, depuis 1977, dans le cadre du contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine ;  L’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, depuis 1992, dans le cadre du Réseau National de bassin (RNB). Le point de prélèvement se situe précisément au Pont de Ricou, à 500 m en amont de la prise d’eau ;  Le SMPAEP de Saint-Maixent, dans le cadre de l’autocontrôle des eaux prélevées (1analyse/ semaine) ;  Le Conseil Général (en amont et en aval de Saint-Maixent) à raison de 6 analyses/an. A ces différents suivis de la qualité des eaux superficielles, on peut ajouter un point de suivi de la qualité des eaux souterraines, en nappe libre, appartenant au réseau régional de la Région Poitou-Charentes. Il s’agit de la source karstique de Roche Ruffin (Cne de Pamproux) qui représente l’émergence d’un système karstique d’une superficie d’une centaine de km2 . La périodicité de prélèvement est mensuelle.

Leurs principales caractéristiques physico-chimiques des eaux sont résumées dans le tableau suivant :

Valeur limite Valeur limite 5

Valeur ouTeneur Eaux brutes Eaux traitées Paramètre Unité Moyenne / Mini-Maxi (Arrêté du 11/01/ (Arrêté du 11/01/

2007) 2007) Température °C 25 Référence : 25 Ph Unité pH 8,04 / 7,65-8,3 Réf . : >6,5 et <9 Conductivité μS /cm 553 / 401-653 Réf . : >200 et <1100 (25°C) Turbidité NFU 6,05 / 0,6-40,3 Réf. : 0,56 – V.l. : 1,0 TAC °F 22,2 / 15,7-25,5 Oxygène dissous mg/l 10,2 / 6,5-12,7 Calcium mg/l 101,6 / 70-114 Ammonium mg/l 0,084 / 0-1,21 4,0 Référence : 0,10 Magnésium mg/l 5,29 / 3,2-7,0 COT mg/l 1,85 / 1,1 – 3,95 10 Référence : 2,0 Fer μg/l 165,5 / 0-4300 Référence : 200 Manganèse μg/l 2,95 / 0-70 Référence : 50 Aluminium total mg/l 00,78 / 0,019- 0,157 Référence : 0,2 Nitrates mg/l 40,2 / 17,6- 52,0 50 50 Sulfates mg/l 14,3 / 10-20 250 Référence : 250 Orthophosphates mg/l 0,25 / 0-0,79 Chlorures mg/l 24,4 / 16-35,8 200 Référence : 250 Fluorures μg/l 137 / 0-400 1500 Hydrocarbures μg/l 5,81 / 0-320 1000 dissous Atrazine μg/l 0,053 / 0-0,29 2,0 0,10

5 ou référence de qualité 6 Référence au point de mise en distribution

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Déséthylatrazine μg/l 0,068 / 0-0,12 2,0 0,10 Diuron μg/l 0,017 / 0-0,29 2,0 0,10 Isoproturon μg/l 0,005 / 0-0,16 2,0 0,10 Glyphosate μg/l 0,027 / 0-0,23 2,0 0,10 AMPA μg/l 0,29 / 0-0,72 2,0 0,10 Total pesticides μg/l 0,3 / 0-0,66 5,0 0,50 Tableau 3 : Récapitulatif des principales caractéristiques physico-chimiques des eaux de la Sèvre, à la prise d’eau de la Corbelière

Les eaux de la Sèvre, à la prise d’eau de la Corbelière, possèdent une minéralisation moyenne, de type bicarbonatée calcique, avec une teneur en nitrates élevée (en moyenne : 40 mg/l mais fluctuant en fonction des épisodes pluvieux, entre 17,6 mg/l et 52,0 mg/l).

Le pH est toujours basique et oscille le plus souvent entre 7,8 et 8,2, mais peut descendre en dessous de 7,2 lors de crues.

4.3.1 Evolution des teneurs en nitrates L'évolution des teneurs en nitrates montre une augmentation des teneurs en fonction du temps qui s'est accrue depuis 1984. Durant les 10 dernières années, celle-ci est de l'ordre de 1,5 mg/l/an. Les teneurs actuelles demeurent comprises entre 35 et 45 mg/l, avec des pics ponctuels à plus de 50 mg/l. Les minima sont observés en été du fait de la consommation des nitrates par la végétation aquatique. Le graphique ci-après (fig. 3), présente les moyennes annuelles des teneurs en nitrates, de 1992 à 2003, avec l’intervalle de variations des analyses effectuées.

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Fig. 3 - Evolution des teneurs en nitrates de la Sèvre Niortaise au pont de Ricou (Données DDASS et RNB)

4.3.2 Pesticides Les pesticides sont détectés sur les eaux brutes avec des teneurs qui peuvent parfois dépasser la valeur limite (pour les eaux traitées) de 0,5 μg/l, pour la somme des paramètres recherchés, ce qui justifie la mise en place d’un traitement sur charbon actif. Les éléments phyto-sanitaires détectés à des teneurs qui peuvent ponctuellement dépasser la valeur limite (eaux traitées) de 0,1 μg/l sont, par ordre d’importance (teneur maximale) l’AMPA, l’atrazine, le diuron, le glyphosate, l’isoproturon et la déséthylatrazine. En annexe 2, sont fournis les résultats du suivi sanitaire de la DDASS, de 1997 à fin 2006.

Les données du GRAP7 Poitou-Charentes concernant les pesticides montrent, en plus les 3 éléments suivants : de l’oxadiazon, de la bentazone et de la flusilazole (cf. fig. 4 ci-après).

7 GRAP : Groupe Régional d’Action contre les Pollutions par les produits phytosanitaires

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04159100 2004 2005 2006

la Sèvre

juil juil juil

oct oct

mai mai mai déc

janv

- oct - -

- -

déc

- - - - -

Niortaise à -

-

5

5

18 25 18

13 17

17 18 16 20 Azay-le-Brûlé 10 Glyphosate traces < 0,42 0,19 < < < < < < < < Atrazine 0,03 0,03 0,04 0,03 0,03 0,05 0,03 < 0,03 0,04 0,03 0,03 déséthyl Atrazine 0,03 < < 0,02 < 0,02 < < < 0,02 < < Diuron < < < < 0,11 < < < < < < < Flusilazole < < < 0,30 < < < < < < < < Bentazone < < < < 0,05 < < < < < < < AMPA < 0,34 0,42 < 0,15 0,23 0,21 < < 0,10 < < Oxadiazon < 0,02 < < 0,06 0,02 < < < < < < Cumul 0,06 0,39 0,88 0,54 0,40 0,32 0,24 0,00 0,03 0,16 0,03 0,03 Source : GRAP Poitou-Charentes couleurs : classes (SEQ-Eau cours d'eau) aptitude à la biologie pour les substances écrites en noir.

Tableau 4 : Résultats d’analyse de pesticides 2004-2006 – Réseau du GRAP Poitou-Charentes

Le suivi pesticides effectué dans le haut bassin versant, à l’émergence de Roche Ruffin a montré lors de l’année 2005, de l’atrazine et déséthyl-atrazine de manière quasiment permanente, du diuron (en mai et novembre) et de la déisopropyl-atrazine (en juin).

La liste des éléments phyto-sanitaires recherchés dans les eaux superficielles et souterraines est fournie, annexe 3.

4.3.3 Autres paramètres déclassants Sur le plan bactériologique, des dépassements des normes en coliformes totaux et en entérocoques sont observées, de manière très ponctuelle. Enfin des traces d’hydrocarbure dissous sont détectées régulièrement, en restant toutefois nettement inférieures à la valeur limite pour les eaux brutes.

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5 - BASSIN VERSANT DE LA SEVRE EN AMONT DE LA PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE

La Sèvre Niortaise prend sa source aux Grandes Fontaines sur la commune de . Ses principaux affluents sont : en rive droite : le Pamproux et les ruisseaux de Magnerolles et du Puits d'Enfer ; en rive gauche : les ruisseaux de Foucaut, de Chambrille, de la Savrelle et de Soignon.

Ce bassin peut être décomposé en 4 sous-bassins superficiels qui sont par ordre d'importance :  le Pamproux (de l’ordre de 200 km2) ;  la Sèvre Niortaise (partie en amont de la confluence avec le Pamproux (100 km2) ;  le ruisseau du Puits d'Enfer (28 km2) ;  le Magnerolles (24 km2).

A noter qu’il faut distinguer les bassins hydrologiques cités ci-dessus, du bassin hydrogéologique qui est plus vaste, car ce dernier capture une partie des eaux de la Dive du Sud qui appartient au bassin du Clain.

5 - 1 CARACTERISTIQUES HYDRAULIQUES DU BASSIN VERSANT

5-1-1 Limites d’alimentation Les limites d’alimentation de la Sèvre Niortaise, en amont de la ville de Saint-Maixent sont des limites hydrogéologiques et non topographiques. Cette caractéristique est due à la nature karstique des formations géologiques affleurantes dans la partie la plus haute du bassin versant et à la structure géologique particulière qui provoque un effondrement de l’extrémité Ouest du bassin de Lezay et dérive souterrainement une partie des eaux du bassin de la Dive.

Le bassin d’alimentation représenté, figure 4, a un périmètre de 123,4 km, pour une superficie de 573,0 km2.

Il convient de souligner le manque de précisions sur les limites de ce bassin, dans le haut bassin de la Dive. La limite tracée, figure 4, peut être considérée comme une limite qui maximalise la superficie du bassin d’alimentation de la prise d’eau de la Corbelière. En effet, cette limite réduit très fortement les possibilités d’alimentation du cours de la Dive du Sud et ne lui affecte qu’un bassin réduit, incompatible avec son débit réel. Je rappelerais que la Dive avait, le 10 aôut 1995, à Neuil,un débit de 412 l/s (mesure personnelle au micro-moulinet) alors même que de nombreux forages d’irrigation étaient en fonctionnement.

5-1-2 Hydrographie Le bassin hydrographique de la Sèvre Niortaise, au niveau de la prise de la Corbelière, est formé essentiellement par le cumul des eaux issues de la Haute Sèvre (en amont de La Mothe-Saint-Héray) avec celles de la rivière du Pamproux. 5.1.2.1 Cours de la Sèvre Niortaise La Sèvre prend sa source au lieu-dit « les grandes Fontaines », sur la commune de Sepvret. Après un parcours de quelques kilomètres, à la rencontre des affleurements des calcaires du Dogger, elle perd une partie de ses eaux, voire la totalité en été, pour resurgir aux fontaines de Bagneaux, sur la commune d’.

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5.1.2.2 Cours du Pamproux La rivière du Pamproux, d’une longueur de 6 km, est formée par le cumul des eaux issues des 2 importantes sources karstiques suivantes :  La source de Roche Ruffin, sur la commune de Pamproux, en amont ;  La source de Fontegrive, sur la commune de Salles, à 2 km en aval de Roche Ruffin. Ces sources représentent les exutoires de deux vastes systèmes karstiques contigüs qui possèdent des relations hydrauliques, à proximité de leurs points d’émergence. En effet, dans le système karstique de la source de Fontegrive, située à une cote inférieure à celle de Roche Ruffin, la mise en charge des eaux dans le karst, à la suite de précipitations abondantes, permet une remontée et un déversement des eaux vers l’émergence de Roche Ruffin. Ce fonctionnement hydrodynamique a été démontré par les traçages effectués.

5-1-3 Géomorphologie, gouffres Sur le plan géomorphologique, le haut bassin de la Sèvre est caractérisé par l’importance des formes morphologiques typiques des pays karstiques, avec dolines, gouffres, et l’absence de circulations d’eau superficielles. En période de fortes précipitations, apparaissent des ruissellements temporaires sur les affleurements de marnes. Ces ruissellements se poursuivent sur des distances plus ou moins longues, qui peuvent saturer les premières pertes rencontrées, pour disparaître définitivement à la rencontre des affleurements de calcaire karstique.

5 - 2 CONTEXTE GEOLOGIQUE DU BASSIN VERSANT 5-2-1 Lithologie, stratigraphie Le bassin versant topographique de la Sèvre Niortaise correspond au versant Sud-Ouest du Seuil du Poitou, zone de transition qui assure la liaison entre les bassins Aquitain et Parisien. Il s'agit d'un domaine affecté par des failles importantes de direction sud-armoricaine délimitant des compartiments affaissés ou surélevés. Les terrains rencontrés sont principalement des formations marno-calcaires du Jurassique. Le socle, représenté par des schistes, granite ou diorite, affleure au fond de certaines vallées (Magnerolles, Ruisseau du Puits d'Enfer et Sèvre Niortaise aux abords de la Corbelière).

Les couches géologiques rencontrée successivement au-dessus du socle, sont les suivantes :  Infra-Lias : argiles et sables (épaisseur : 0 à 10 m) ;  Sinémuro-Hettangien : calcaire fréquemment dolomitique à grain fin (épaisseur : 20 m) ;  Pliensbachien : calcaire gréseux gris foncé (épaisseur : 10 à 20 m) ;  Toarcien : alternances de marnes et de calcaires argileux gris-bleu (épaisseur : 12 à 25 m) ;  Aalénien : calcaire à silex et gryphées plus ou moins marneux (épaisseur : 3 à 13 m) ;  Bajocien-Bathonien : calcaire beige à ponctuations rousses et silex, devenant argileux à la base (épaisseur : 55 à 60 m) ;  Callovien : calcaires micritiques blancs (épaisseur : 22 à 40 m) ;  Oxfordien : marnes plus ou moins argileuses à la base, avec intercalations de massifs calcaires à spongiaires dans sa partie médiane (épaisseur : 40 m), calcaires blancs au sommet (épaisseur : 25 à 40 m) ;  Tertiaire : marnes à meulières (uniquement dans le graben de Saint-Maixent).

A signaler également la présence sur les plateaux, d'argiles rouges à silex (Sidérolithique), issues pour une majeure partie de la décalcification des calcaires jurassiques et dont l'épaisseur maximale peut atteindre localement une vingtaine de mètres.

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Une carte géologique du haut bassin versant de la Sèvre est présentée, fig. 5 (origine : Burgeap d’après la carte géologique BRGM, à l’échelle 1/80 000).

5-2-2 Structure La tectonique assez complexe de ce secteur permet néanmoins de dissocier les trois principales unités structurales suivantes, du Nord vers le Sud : Une vaste zone de plateaux au Nord-Est où affleurent les calcaires du Dogger (Bajocien-Bathonien-Aalénien) à pendage général vers le Sud-Ouest, progressivement recouverts vers le Sud par les marnes de l’Oxfordien ; Une profonde dépression (fossé de Saint Maixent) allongé Nord-Ouest / Sud-Est, délimitée par 2 groupes de failles importantes (fossé contenant un synclinal à coeur de terrains d’âge Oxfordien et Tertiaire. Cet ensemble est bordé de failles à rejets verticaux de plusieurs dizaines de mètres :  Failles de à La Mothe-Saint-Heray et Chey, limitant la bordure Nord du fossé de Saint-Maixent,  Failles de St-Martin-de-Saint-Maixent, Sud de Lezay, Saint-Coutant, limitant la bordure Sud du fossé de Saint-Maixent ; Le versant Sud du dôme de Melle où apparaissent les calcaires du Dogger, sous un épais manteau d’altérites argileuses. Ces calcaires étant souvent réduits à une dizaine de mètres d’épaisseur, avec localement des affleurements des marnes toarciennes en fond de vallée.

5 -3 CONTEXTE GEOLOGIQUE DE LA VALLEE DE LA SEVRE A PROXIMITE DE LA PRISE D’EAU

La prise d’eau de la Corbelière se trouve dans un contexte géologique particulier, très différent de celui du haut bassin de la Sèvre. En effet, le fond de la vallée de la Sèvre, en aval de Saint-Maixent-l’Ecole, est constitué de roches métamorphiques de type grauwackes et gneiss que l’on peut considérer comme quasiment imperméables. Les versants sont formés des formations calcaréo-grèseuses du Lias et sur le rebord de la vallée, affleurent les marnes bleues imperméables du Toarcien.

5 - 4 CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE

On distingue trois principaux aquifères dans le haut bassin de la Sèvre. Le plus important étant celui des calcaires karstiques du Dogger (calcaires de l’Aalénien, Bathonien-Bajocien et Callovien), largement représenté et le plus souvent à l’affleurement. L’aquifère des calcaires oxfordiens n’existe que dans la partie Sud du bassin (bassin de Lezay essentiellement). L’aquifère du Lias ne se trouve qu’en profondeur, dans tout le haut bassin versant de la Sèvre. A noter que dans le fossé de Saint-Maixent, la formation du Lias apparaît très réduite (quelques mètres à une dizaine de mètres d’épaisseur). Les alluvions, essentiellement présentes dans le fossé de Saint-Maixent (entre Saint-Maixent et La Mothe-Saint- Héray), sont peu épaisses et ne contiennent pas une ressource conséquente.

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On considérera ci-après, les différents aquifères rencontrés, de la surface vers la profondeur :

5-4-1 Aquifère des calcaires oxfordiens (ou Jurassique supérieur) 5.4.1.1 Caractéristiques générales L’aquifère des calcaires de l'Oxfordien supérieur inclue également les marno-calcaires de l'Oxfordien moyen, et repose sur les marnes argileuses de l'Oxfordien inférieur. Il se développe dans le bassin de Lezay où il atteint son épaisseur maximale et, de façon plus réduite, au centre du fossé de Saint-Maixent. La nappe oxfordienne est contenue dans les fissures des calcaires qui se sont développées à la faveur de l’altération et de la décompression des terrains qui ont favorisé l'ouverture des joints et diaclases. Cette altération superficielle ne dépasse généralement pas une trentaine de mètres d’épaisseur, ce qui limite la puissance de la nappe .

5.4.1.2 Piézométrie La piézométrie de la nappe oxfordienne reste mal connue. Dans le bassin de Lezay, les écoulements paraissent se diriger, pour une large part, vers l’Ouest (fossé de Saint-Maixent) et rejoindre la Sèvre aux sources de Bagnaux, et secondairement, vers le Nord-Est, pour alimenter la Dive. Il n’existe pas de suivi piézométrique concernant cette nappe dans le haut bassin de la Sèvre. Le piézomètre de Saint-Coûtant (Fontaine Bruneau) est, à tort, indiqué (dans l’état des lieux du bassin versant amont de la Sèvre Niortaise – SCE – décembre 2004) comme piézomètre de référence de l’aquifère oxfordien. Ce piézomètre capte réellement les calcaires du Callovien et représente donc un point de suivi piézométrique de la nappe du Dogger.

5-4-2 Aquifère des calcaires du Dogger (ou Supra-Toarcien) 5.4.2.1 Caractéristiques générales L’aquifère des calcaires du Dogger se trouve le plus souvent à l’affleurement et la nappe qu’il contient est donc libre. Reposant sur les marnes imperméables du Toarcien, la nappe est captive lorsque l’aquifère est recouvert par les marnes de l’Oxfordien, dans le cœur synclinal du bassin de Lezay (secteur de Sainte Soline, Pers par exemple).

Son épaisseur peut atteindre 95 m, notamment de part et d’autre d’un axe allant de Rouillé à Lezay, mais elle peut être considérablement réduite par érosion, notamment sur les bordures Nord et Sud du haut bassin de la Sèvre.

La karstification qui a affecté cet aquifère est ancienne et très évoluée. Le réseau d’écoulement souterrain actuel se localise à la base de l’aquifère. La productivité des forages est très variable selon les secteurs, pouvant être improductif (commune de Rouillé-86, par exemple) ou atteindre localement 200 m3/h.

5.4.2.2 Piézométrie, traçages De nombreuses piézométries ont été établies pour la nappe du Dogger. Mais s’agissant d’un aquifère karstique, l’interprétation des mesures piézométriques réalisées peut être délicate compte tenu des différences de charge pouvant exister entre un puits qui ne fait qu’écrêter la nappe et un forage qui traverse la totalité de l’aquifère. De plus, l’absence de nivellement précis ajoute une incertitude supplémentaire.

Les expériences de traçage effectuées apportent des informations précises sur les écoulements souterrains, à condition que ces expérimentations soient réalisées avec une certaine rigueur, aussi bien dans la surveillance des points de sortie éventuels que des modalités de recherche et dosage du traceur injecté.

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Cet aquifère est généralement libre, mais peut devenir captif sous les formations marneuses de l'Oxfordien (fossé de Saint-Maixent, bassin de Lezay). Il est parfois recouvert par les argiles rouges à silex (Tertiaire) qui assurent alors une certaine protection à la nappe.

Si les directions d’écoulement des eaux souterraines sont assez bien connues dans la partie Nord-Est et la bordure Sud du bassin de la Haute Sèvre, grâce aux traçages et aux piézométries réalisés ; dans la partie centrale, la limite entre les bassins de la Sèvre et de la Dive du Sud reste incertaine.

Ainsi, au Nord-Est, les 2 systèmes karstiques des sources de Roche Ruffin et Fontegrive drainent une superficie supérieure à 200 km2. Ces 2 systèmes sont contigüs et des relations hydrauliques entre ces 2 systèmes peuvent exister, notamment en période de crues. On notera que le système karstique de Fontegrive draine une superficie supérieure à celle drainée par le système alimentant la source de Roche Ruffin. Le débit de l’émergence de Fontegrive étant, en période d’étiage, supérieur à celui de la source de Roche Ruffin (mesures effectuées personnellement, fin juin 1999). A noter que le débit total des 2 émergences, formant le ruisseau du Pamproux, est supérieur à celui de la Sèvre, au niveau de la confluence Sèvre-Pamproux.

Sur la bordure Sud, le long de la faille de Lezay, apparaissent de nombreuses émergences alimentées par les affleurements du Dogger localisés sur les communes de Saint-Coutant, Saint-Vincent-la-Châtre, Lezay et Sepvret. Il existe 2 types d’émergence dans ce secteur : des émergences de fond de vallon, au contact des marnes toarciennes (source de la Sèvre), des émergences de débordement de la nappe du Dogger, au contact des marnes oxfordiennes qui recouvrent l’aquifère, au niveau de la faille. La source de ce type, au débit le plus important, est celle de Fontaine Bruneau, à Saint-Coutant. D’autres sources apparaissent, notamment en période de hautes eaux, tout au long de la route Chey-Lezay qui suit précisément le tracé de la faille de Lezay.

Dans la partie Centre-Est du haut bassin de la Sèvre, la Dive du Sud recueille, dans la partie haute de son bassin topographique, des eaux issues de la nappe du Dogger qui s’écoulent sur les marnes oxfordiennes étanches, avant de retrouver, en amont de Rom, l’aquifère karstique du Dogger qui capture la totalité (en étiage) ou une partie du débit de la Dive (jusqu’à saturation des pertes) pour diriger les eaux vers l’Ouest et la Sèvre, conformément au pendage des couches géologiques.

Chroniques piézométriques Trois piézomètres du réseau régional s’adressent à l’aquifère du Dogger dans le haut bassin de la Sèvre, respectivement sur les communes de Saint-Sauvant (86), Pamproux (79) et Saint-Coutant (79). L’amplitude des variations piézométriques varie selon la nature du point de suivi. A proximité d’émergences (Roche Ruffin à Pamproux et Fontaine Bruneau à Saint-Coutant), cette amplitude est faible (-de 5 m) mais dépasse 20 m à Saint Sauvant où le forage est en relation, en profondeur, avec un chenal du système karstique de Fontegrive. En ce point, la montée du niveau, à la suite de fortes précipitations est très rapide, de même que la descente. Par contre le niveau minimal est régulé, indépendamment des prélèvements effectués à proximité.

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5-4-3 Aquifère des calcaires du Lias (ou Infra-Toarcien) 5.4.3.1 Caractéristiques générales L’aquifère Infra-Toarcien est présent sur la quasi-totalité du haut bassin versant de la Sèvre, mais son épaisseur varie selon les secteurs. C’est dans le fossé de Saint-Maixent que l’Infra-Toarcien est le plus réduit (entre quelques mètres et une vingtaine de mères d’épaisseur). Son épaisseur moyenne est de 30 à 40 m mais peut atteindre localement 60 m. Dans le secteur considéré, cet aquifère est généralement captif. On ne le rencontre à l'affleurement qu'en de rares endroits, notamment en bordure du socle, au Nord Ouest.

Des liaisons hydrauliques par des failles importantes existent entre les aquifères Infra et Supra-Toarcien, notamment du côté de Chey ou Rouillé, par exemple.

5.4.3.2 Piézométrie La piézométrie de la nappe infra-toarcienne est mal connue dans le haut bassin de la Sèvre, excepté dans la partie Nord-Est où l’infra-toarcien représente la seule ressource disponible et a donc fait l’objet de nombreux forages. Dans ce secteur, les écoulements souterrains se font du Nord Est vers le Sud Ouest, conformément au pendage des couches géologiques. Une part des écoulements (partie ouest) se dirige vers le petit fossé de Pamproux-Salles où les eaux apparaissent confinées du fait d’un relèvement du socle plus au Sud (faille de ) qui bloque les écoulements et ne leur permet pas d’atteindre le fossé de Saint-Maixent. Une autre part se dirige vers le secteur de Chenay, mais il n’existe alors plus guère de points d’accès à la nappe qui permette de connaître les niveaux piézométriques. De plus, la faille Nord du fossé de Saint-Maixent perturbe la piézométrie en permettant un mélange entre les eaux du Supra et de l’Infra-Toarcien (cas du forage AEP de la Garenne à Chey). Encore plus au Sud, dans le bassin de Lezay, la piézométrie de la nappe infra apparaît très plane. Les écoulements semblent se diriger vers le Nord-Est pour rejoindre l’axe de drainage souterrain dont l’orientation est calquée sur la direction du cours du Clain.

Chroniques piézométriques Trois piézomètres du réseau piézométrique régional s’adressent à l’aquifère Infra-Toarcien dans le haut bassin de la Sèvre, respectivement sur les communes de Rouillé (86), Salles(79) et Lezay (79). S’agissant d’une nappe captive, l’amplitude des variations piézométriques est fortement dépendante des prélèvements aux alentours du point d’observation. Ainsi à Rouillé, secteur où les prélèvenements pour l’irrigation sollicitent fortement l’aquifère, cette amplitude atteint 40 m. En comparaison, à Salles, où il n’existe pas de prélèvements à proximité, elle n’est que de 10 à 15 m.

5.4.4 Exploitation des aquifères Les prélèvements effectués dans les 3 aquifères, de l’Oxfordien, du Supra-Toarcien et de l’Infra-Toarcien, sont majoritairement destinés à l’irrigation des cultures, et secondairement, à l’approvisionnement en eau potable. Les prélèvements à but industriel restent très modestes.

La variabilité des prélèvements agricoles sur le bassin de la haute Sèvre, en amont du pont de Ricou (amont immédiat de la Corbelière) est la suivante (données Agence de l’Eau) :

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Volume prélevé 1999 2000 2001 2002 2003 2004 (m3) Volume prélevé 312 050 307 705 252 900 273 465 170 900 260 915 en surface Volume prélevé en souterrain 4 444 900 3 276 550 4 000 465 3 882 160 4 107 650 4 900 505 dans le bassin en basses eaux Volume prélevé en souterrain 2 004 525 1 595 000 1 918 615 1 898 020 1 733 495 2 225 525 dans le bassin en hautes eaux Total prélèvements 4 756 950 3 584 255 4 253 365 4 155 625 4 278 550 5 161 420 BE Total prélèvements 2 316 575 1 902 705 2 171 515 2 171 485 1 904 395 2 486 440 HE

Tableau 5 : Répartition des prélèvements agricoles sur le bassin de la Corbelière (source : Agence de l’Eau Loire Bretagne)

En 2002, les volumes prélevés selon les usages ont été les suivants :

Volumes prélevés Volumes prélevés pour Volumes prélevés pour

pour l’irrigation l’AEP l’industrie Eau superficielle (en m 3) 850 000 2 000 000 105 000

Eau souterraine(en m 3) 6 000 000 1 000 000 253 000

Tableau 6 : Volumes prélevés en 2002 sur les ressources superficielles et souterraines en fonction des usages

6 - VULNERABILITE DE LA PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE

D'une manière générale une eau superficielle ne bénéficie d'aucune protection naturelle. Elle est de ce fait très vulnérable aux pollutions. On peut distinguer quatre principaux facteurs qui déterminent sa qualité :

Les processus de minéralisation qui interviennent, lors du ruissellement de l'eau sur le sol à l'échelle de l'ensemble du bassin versant, influençant fortement la qualité en période humide ; Les processus de minéralisation lors de l'infiltration vers les eaux souterraines qui contribuent de manière prépondérante à l'alimentation de la rivière, en période d’étiage ; La qualité et l'importance des rejets qui sont effectués en amont dans la rivière ou ses affluents ; Les processus de dilution, d’inter-action avec les éléments transportés par les eaux, et d'auto-épuration susceptibles de se produire dans le cours d'eau.

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La vulnérabilité des eaux superficielles captées à la Corbelière est forte, du fait :

 Qu’il existe de nombreuses activités industrielles, artisanales, agricoles ou domestiques en bordure de la Sèvre et de ses affluents.  Que dans le haut bassin de la Sèvre, les eaux souterraines alimentant les 3 principales sources constituant le débit de la Sèvre sont issues d’aquifères karstiques, caractérisés par des vitesses d’écoulement rapides dans un réseau de drains et chenaux souterrains, très évolués.

Les aquifères carbonatés qui alimentent la Sèvre sont de nature fissurée et karstique. Leurs capacités naturelles à filtrer et épurer les eaux d'infiltration sont donc limitées. Celles-ci peuvent toutefois être localement filtrées grâce à la présence de formations superficielles à faible perméabilité (argiles rouges à silex, limons de plateau), ou d'un substrat plus marneux (Oxfordien moyen).

Dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau (directive de l'Union européenne 2000/60/CE), concernant la protection des ressources en eau superficielle ou souterraine, le haut bassin de la Sèvre correspond à la masse d’eau n°4062 (aquifère du Dogger-Lias). Cette directive vise, pour 2015, un « bon état écologique » des milieux aquatique et du bassin versant, seul moyen de garantir une gestion durable et soutenable de cette ressource vitale pour l'humanité et pour toutes les espèces vivantes connues ».

Par ailleurs si la Sèvre Niortaise possède certaines capacités d’épuration, malgré l'existence de nombreux rejets, et conserve globalement une qualité 1B (exception faite des nitrates), il n'en demeure pas moins que la rivière reste très vulnérable à tout rejet polluant accidentel. D'où la nécessité de connaître les temps de transit au sein de la rivière en fonction de son régime hydrologique pour des distances plus ou moins éloignées du captage.

6 - 1 TEMPS DE TRANSIT D’UNE POLLUTION ET COEFFICIENT DE DILUTION

La détermination de ces temps de transit a été estimée à l'aide de 3 campagnes de traçages, réalisées en période de hautes eaux et de basses eaux Le transit du nuage de traceur et son passage au droit de la prise d'eau est sensé simuler le comportement d'un polluant véhiculé par le cours d'eau. Cette simulation s'applique en toute rigueur à un produit dont le comportement dans l'eau est comparable à celui du traceur utilisé et concerne un rejet ponctuel.

6 1 1 - Transits dans le milieu superficiel : Ils ont été déterminés à partir d'une dizaine d'injections de traceurs réalisées sur la Sèvre Niortaise et ses principaux affluents (Pamproux, Bougon, Magnerolles, Soignon) à des distances de la Corbelière comprises entre 6,5 et 23 km, pour une game de débits de la Sèvre, faibles (1 à 1,5 m3/s), moyens (6 m3/s) et forts (8,5 m3/s). Le choix des points d'injection a été dicté par la présence de points potentiels de pollution : bourgs, rejets de stations d'épuration urbaines ou industrielles, rejets d'effluents en liaison avec des voies de communication (routes, autoroute A10, voie SNCF). Les calculs de dilution n'ont été effectués que pour les traçages ayant donné lieu à une restitution satisfaisante (taux de restitution > 70%). Pour un débit donné, les vitesses de transit sont assez homogènes et semblent évoluer de façon proportionnelle par rapport à celui-ci : entre les traçages par faibles et moyens débits, les vitesses augmentent proportionnellement au débit. Cette relation, bien qu’approchée permet néanmoins de fournir, en fonction de l'éloignement du point de rejet; une estimation des temps modaux de transit correspondant au passage de la concentration maximale au droit de la prise d'eau.

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A partir d'un rejet effectué soit à Saint-Maixent, soit à Bagnaux (ou Pamproux), les temps modaux fluctuent dans une fourchette comprise entre quelques heures (4 à 5) et une journée pour les débits élevés, et entre 2 et 6 à 9 jours pour les faibles débits. Les temps de passage du nuage de traceur resteraient inférieurs à la journée en période de débits moyens à forts quel que soit l'éloignement du point de rejet et pourraient dépasser 3 à 4 jours en période d'étiage. Ces valeurs fournissent une idée des délais d'intervention possibles en cas de pollution accidentelle à l'amont du captage.

Le comportement d'un polluant éventuel en forte crue (débit > 20 m3/h), reste difficile à prévoir. On peut penser qu'il subirait une forte dilution, mais son temps de passage ne serait pas nécessairement très réduit du fait de sa dispersion en cas de sortie de la Sèvre de son lit mineur. Les dilutions minimales calculées fluctuent peu. Quel que soit le débit de la Sèvre, elles restent du même ordre de grandeur : entre 1 10-7 et 1 10-8. Pour 1 kg de substance polluante déversée, la concentration maximale que l'on est susceptible de mesurer à la Corbelière serait de l'ordre de 10 à 100 µg/l, et pour 1 tonne respectivement 10 à 100 mg/l.

6 1 2 - Transits dans le milieu souterrain Le réseau hydrographique superficiel est très peu développé dans le haut bassin de la Sèvre, du fait de la forte perméabilité des formations géologiques affleurantes. Hormis la Dive qui draine la partie Sud-Est du bassin mais dont le lit s’assèche durant la saison estivale, notamment du fait de pertes dans son lit, le Pamproux a un cours qui ne dépasse pas quelques kilomètres. Les eaux infiltrées ont développé, au cours des temps géologiques un réseau d’écoulement souterrain bien organisé, susceptible d’évacuer rapidement des débits importants. En cas de déversement accidentel dans la partie amont du bassin d'alimentation, le polluant effectuerait un parcours souterrain avant de ressortir aux émergences karstiques alimentant la Sèvre ou le Pamproux. Ce transit souterrain aura pour effet d'augmenter les temps de passage et de favoriser la dilution du polluant.

Distance Vitesse moyenne Vitesse maximale Point d’injection Point de sortie injection / sortie m/h m/h Gouffre de Fontaines de 12 km 80 130 Brochard (Cne de Bagnaux et Fne. Ste Soline - 79) Bouillonnante (Cne d’Exoudun) Gouffre de la Fontaine 16 km 25 - Bonvent (Cne de Bouillonnante (Cne Vanzais - 79) d’Exoudun) Forage des Clions Source de Fontegrive 12 km 57 ~ 175 (Cne de Saint- (Cne de Salles) Sauvant - 86)

Tableau 7 : Récapitulatif des principaux traçages réalisés sur le haut bassin de la Sèvre (avec calcul de vitesse de transit souterrain)

Les vitesses maximales de transit souterrain mises en évidence par les traçages fluctuent entre 130 m/h en étiage (Gouffre de Brochard) et 160 à 280 m/h en hautes eaux (traçages de B. COIRIER sur le bassin du Pamproux). Ce sont là des valeurs élevées qui sont tout à fait comparables à celles de la Sèvre en basses eaux et qui attestent, du moins localement, d'un bon développement du drainage karstique

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La vitesse modale calculée en étiage entre le gouffre de Brochard et la Fontaine Bouillonnante à Exoudun est de 87 m/h. La dilution est alors de 5 10-9, soit une valeur très voisine de celles obtenues sur les écoulements de surface. En conservant la même vitesse modale de transit, les temps de transit correspondants pour les points les plus éloignés du bassin d'alimentation sont de 10 jours pour atteindre Exoudun et de 15 pour la Corbelière.

6 - 2 RISQUES DE POLLUTION LIES AUX ACTIVITES HUMAINES

6 2 1 – Risques liés à l’agriculture 6.2.1.1 Productions agricoles

Les données exposées dans ce chapitre sont issues :  des renseignements collectés auprès des organismes agricoles travaillant sur le secteur ;  du traitement statistique du recensement agricole 2000 (et antérieurs) ;  des enquêtes réalisées auprès d’un échantillon représentatif de 37 agriculteurs du bassin versant au cours des mois de juillet et d’août 2004 (cf. annexe 5, le questionnaire d’enquête).

Sur le bassin versant, on distingue deux types de production agricole : Une agriculture céréalière (blé, tournesol, maïs) et oléo-protéagineuse (colza, tournesol et pois),qui représentent près de 60% des surfaces agricoles alors que les cultures fourragères (prairies artificielles, naturelles et les ensilages) constituent un tiers de la SAU. La culture du maîs et secondairement le blé et pois font généralement appel à l'irrigation, qui est surtout développée dans la partie amont du bassin versant où les aquifères du Dogger et de l'Oxfordien alimentent les émergences karstiques qui contribuent pour une large part à l'écoulement de la Sèvre Niortaise. On la rencontre sur les plateaux calcaires au Nord-Ouest (Rouillé, Saint Sauvant ...) et sur les marnes du bassin amont de la Dive (Lezay, Sainte Soline, Vançais ...).

Une agriculture vouée à l'élevage (cultures fourragères, céréales à paille) qui est surtout implantée au niveau du cours aérien de la Sèvre et de ses affluents (Chey, Sepvret, Chenay, Bougon, Pamproux, Exoudun, Souvigné, Nanteuil, ...). On distingue nettement que le centre et le nord-ouest du bassin sont des terres d’élevage bovin avec une prédominance pour les races allaitantes. En 2000, le recensement agricole dénombre 34 839 bovins (tous âges et races confondus) dont 36,5% de vaches. Depuis 1979, le nombre total de bovins a diminué de 30%. Les vaches laitières ont perdu 78% de leur effectif en 21 ans alors que le cheptel des vaches allaitantes a gagné près de 4 000 têtes soit 73%. Ainsi, en 2000, on dénombrait 2 596 vaches laitières contre 9 492 vaches allaitantes.

L’élevage caprin est quant à lui plus uniformément réparti sur le territoire. Leur mode d’alimentation identifié pendant les enquêtes est composé de foin, paille, luzerne, ensilage. Les chèvres laitières restent constamment en stabulation et sont rarement mises au pâturage comme les vaches laitières.

L’effectif total de chèvres sur les communes du bassin est de 26 673 en 2000. En 21 ans, le cheptel caprins a perdu 36% de chèvres et l’effectif de brebis a diminué de 42% pour atteindre 7 770 têtes.

La production hors-sol du territoire est essentiellement représentée par les élevages de volailles. L’élevage porcin du bassin est surtout de type « engraisseurs », mais globalement, on rencontre peu de production porcine. L’effectif du total volailles a progressé de 41% en 21 ans. Il représente 536 849 têtes dont 63% de poules pondeuses, production quasi inexistante en 1979.

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Le nombre de truies mères a diminué de plus de 72% depuis 1979. En 2000, le nombre d’élevage recensé par le Recensement Agricole est tel qu’il est confidentiel (moins de trois élevages par commune pour celles qui sont concernées). Les éleveurs « bio » (mixte ou en totalité) sont généralement tournés vers des productions dites de viandes blanches (porcs et volailles).En résumé, les productions animales les plus représentées sur le bassin sont les bovins allaitants, les chèvres et les volailles en particulier les poules pondeuses. Ainsi, compte tenu des effectifs totaux de chaque production animale et du nombre total d’exploitations, on peut en déduire que sur une exploitation agricole, on rencontre plusieurs cheptel (chèvres et bovins allaitants, chèvres en particulier).

On recense par ailleurs 13 exploitations d’élevage soumises à la reglementation des ICPE sous régime d’autorisation et 180 ICPE sous le régime de déclaration.

6.2.1.2 Traitements phyto-sanitaires

Stockage et préparation D’après les enquêtes, le lieu de stockage des produits phytosanitaires est bien identifié sur 81% des exploitations (ancienne salle de traite, atelier, etc.). En général, les exploitants ont peu de stock. Ainsi aucun de ceux qui utilisent des produits phytosanitaires n’ont jamais plus d’une année de stock, ils estiment au plus juste ce dont ils ont besoin pour la campagne en cours. Les bidons et emballages vides sont rincés dans 97% des cas et recyclés dans 94% des cas : récupération par les fournisseurs deux fois par an, dépôts en déchetterie (avant interdiction) ; très rares sont les exploitants qui les brûlent (3%) ou les mettent avec les ordures ménagères (3%).

La préparation des bouillies est effectuée dans la cour de l’exploitation dans 76% des cas et les sources d’eau sont diverses : adduction ou forages privés pour 45% des exploitations. Les systèmes de cuve intermédiaire de remplissage et de flotteur sont encore assez rares et la surveillance reste surtout visuelle. Une fois les traitements effectués, les fonds de pulvérisateurs sont utilisés aux champs.

8% n’ont pas d’endroit spécifique pour ranger leurs produits phytosanitaires et 11% n’en utilisent pas, en particulier les exploitants en bio.

Gestion des fonds de cuve des pulvérisateurs 91% des exploitants interrogés repassent sur la culture jusqu’à ce que le pulvérisateur ne puisse plus épandre de produit. Les 9% restant le vident en bordure de champs ou sur l’exploitation. Le premier rinçage au champ dépend de l’âge du matériel. 40% du parc est récent avec soit une cuve de rinçage soit un dispositif de DPA débit de pulvérisation proportionnel à l’avancement. Plus précisément, 21% des pulvérisateurs ont moins de 5 ans et 30% du parc a été contrôlé (Mutuelle Sociale Agricole, chambre d’agriculture ou entreprises de phytosanitaires).

Le parc de pulvérisateurs est très hétérogène (de 10 ans d’ancienneté à de très récents) en fonction de la fréquence d’usage et de la surface traitée. Ainsi, certains ne possèdent pas de cuve de rinçage permettant de nettoyer d’une première eau leur pulvérisateur aux champs. Peu d’appareils sont aussi agréés mais ils bénéficient globalement d’un entretien individuel ou du suivi par un machiniste.

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Pratiques de traitement sur les cultures Le choix des doses et des produits est la plupart du temps effectué après un tour de parcelles de l’exploitant avec le technicien de la coopérative ou du négoce qui est dans 61% des cas la principale source de conseil sur ce poste. Même lorsque l’exploitant a des connaissances en terme de traitement, la présence du technicien reste un accompagnement nécessaire. D’autres sources d’informations existent mais sont utilisées très secondairement (presse, 12% des cas pour les bulletins, etc.). Les traitements sont ou préventifs et systématiques ou à vue et de type curatif. Cela dépend de la démarche individuelle de chacun c’est-à-dire de l’orientation économique : garantir à tout prix le rendement par le traitement systématique de la culture ou dépenser moins en achat d’intrants en essayant de sécuriser un rendement moyen. Il n’y a pas de règles intangibles dans l’usage des produits phytosanitaires. C’est le rapport coût / bénéfice espéré qui détermine leur utilisation ou non.

Les pratiques de traitements phytosanitaires généralement réalisées sont :  le désherbage (anti-graminées et anti-dicotylédones): le premier est préventif quelle que soit la culture et un rattrapage à vue pour les céréales, le colza et le maïs est ensuite appliqué. (pas de rattrapage pour le tournesol). Les prairies sont peu traitées à l’exception des chardons ;  le traitement fongicide : il est surtout pratiqué sur les céréales et le colza, de manière quasi systématique, en fait, selon les années de 1 à 3 traitements (nombre conditionné par l’hygrométrie de l’air) ;  le traitement insecticide : là aussi, il intervient essentiellement sur céréales et colza (en fonction des alertes et comptage) pour les pucerons, les limaces, etc…

Les formations sur les précautions à prendre lors des pratiques de traitements sont très peu suivies sauf pour quelques entrepreneurs pour qui cela est obligatoire du fait de leur activité. Les exploitants qui traitent de très grandes surfaces possèdent des cabines munies de filtres à charbon. Néanmoins, en règle générale, les agriculteurs se protègent peu (à peine un masque ou des gants).

Principaux produits phytosanitaires utilisés sur les cultures La mise à jour de l’enquête sur les ventes de produits phytosanitaires réalisée par le GRAP Poitou-Charentes en janvier 2007 concerne les secteurs utilisateurs agricoles et non agricoles de produits phytosanitaires pour l’année 2005. Les 3 grandes cultures représentées sur le haut bassin de la Sèvre sont les céréales à paille, le maïs et les oléagineux. Les substances actives les plus utilisées en région Poitou-Charentes sur les 3 cultures précédentes sont répertoriées dans le tableau suivant :

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Céréales à pailles Maïs Oléagineux

Glyphosate Glyphosate Trifluraline Isoproturon Acetochlore Glyphosate 2,4-mcpa S-metolachlore Aclonifen Chlormequat Carbofuran flurochloridone Ptochloraze Alachlore Pendimethaline Chlortoluron Bentazone Napropamide Fenpropimorphe Dimethenamid-p Metaldehyde Mecoprop Aclonifen Metazachlore Prosulfocarbe Benfuracarbe Dimethachlore Epoxiconazole Aminotriazole carbofuran

Tableau 8 : Substances actives les plus utilisées en région Poitou-Charentes pour les 3 principales cultures du haut bassin de la Sèvre

En matière de quantité utilisée,entre 2000 et 2005, la FREDON note une diminution des quantités de substances actives de l’ordre de 12%(1.1 kg en Deux Sèvres à 1,0 kg) , par baisse des fongicides apportés à l’hectare. L’analyse des données de la PAC 2003 indiquant 12 580 ha de culture de blé dans le bassin versant (rapport BURGEAP du 28/10/05), cela représente une quantité de 12 580 kg. Pour la maïs, les quantités employées par hectare ont également baissé en Deux Sèvres, de 20%, de 2000 à 2005, soit 0,7 kg/ha .A noter que les surfaces cultivées en maïs ont baissé de 1,7%. Sur la base d’une superficie de 7 295 ha dans le bassin versant, la quantité utilisée est de 5 106 kg. Pour les oléagineux, les quantités employées par hectare ont augmenté en Deux Sèvres, de 0,7 kg/ha en 2000 à 2,0 kg/ha en 2005 (forte utilisation de désherbant racinaire et foliaire, type trifluraline, glyphosate ou pendiméthaline). Les cultures de tournesol et colza représentant 8 075 ha sur le bassin versant, la quantité utilisée est de l’ordre de 16 150 kg.

6.2.1.3 Actions engagées en faveur du respect de l’environnement Ces mesures sont de deux types : elles sont ou réglementaires et donc obligatoires ou contractuelles et donc volontaires.

Mise aux normes des bâtiments d’élevage La mise aux normes des élevages est obligatoire dans le cadre du respect de la directive Nitrates. Au niveau national, un programme d’accompagnement a été mis en place pour aider les agriculteurs dans cette démarche.

Présentation du PMPOA Dans le cadre de la maîtrise des pollutions d’origine agricole, les pouvoirs publics ont mis en place dès 1993 un programme d’accompagnement de la mise aux normes des bâtiments d’élevage. Il s’agit du programme de maîtrise des pollutions d’origine agricole (PMPOA) dont les principaux objectifs sont de :

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 diminuer les pertes d’effluents dans le milieu naturel en créant des lieux de stockage ;  permettre des épandages d’effluents organiques de manière raisonnée, aux périodes réglementaires grâce à des capacités de stockage définies.

Un premier programme (PMPAO 1) suspendu fin 2000 a été remplacé en 2002 par un second dispositif (PMPOA 2 ou PMPLEE) avec de nouvelles bases d’application : la priorité d’intégration n’est plus uniquement orientée par la taille des élevages mais aussi et surtout par la localisation géographique de ceux-ci. Ainsi, la mise aux normes s’applique désormais à l’ensemble des zones vulnérables. Afin de définir correctement les équipements à améliorer ou à réaliser sur une exploitation, un Diagnostic « Environnement de l’eXploitation d’ELevage » (DEXEL) est réalisé. Il recense le cheptel, les bâtiments et les ouvrages de stockage, définit les capacités de stockage nécessaires à une gestion raisonnée des effluents, contient un projet d’amélioration et de mise aux normes ainsi qu’une estimation financière du coût des travaux à réaliser. Désormais, un plan d’épandage, un cahier de fertilisation et un plan prévisionnel de fumure sont joints à ce document. De plus, ce nouveau dispositif (PMPOA 2) rend obligatoire l’engagement de l’agriculteur dans une démarche agronomique de valorisation des déjections produites sur l’exploitation. Ensuite, l’analyse de ce dossier par les pouvoirs publics donne lieu à un engagement de subvention qui sera effective à la réception des travaux sur remise des factures. Dans le cadre du nouveau programme, les agriculteurs ont dû retourner une déclaration d’intention d’engagement (DIE) au programme en précisant à quelle date ils souhaitaient effectuer leur DEXEL et planifier de réaliser leurs travaux.

Application de la directive Nitrates Mesures réglementaires du Programme d’Actions et la définition de la zone d’action complémentaire (ZAC) En application de la directive Nitrates du 12 décembre 1991, l’arrêté préfectoral du programme d’action définit les «mesures à mettre en œuvre en vue la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d’origine agricole» sur les zones vulnérables (ZV), les zones d’actions complémentaires (ZAC) et les zones d’excédent struturel (ZES). Dans les Deux-Sèvres, le second programme d’actions a défini en amont de la prise d’eau superficielle de la Corbelière une zone d’actions complémentaires (ZAC) sur laquelle sont mises en place des actions spécifiques en plus de celles qui s’appliquent aux zones vulnérables.

Le périmètre de la ZAC correspond aux limites communales des collectivités périphériques. Les communes qui la constituent sont totalement ou partiellement inclues dans le bassin d’alimentation. Il s’agit, en Deux-Sèvres des communes suivantes : Azay-le Brulé, Avon, Bougon, , Chenay, Chey, Clussais-La-Pommeraie, Exireuil, Exoudun, , La Couarde, La Mothe-St Héray, Lezay, Messé, Nanteuil, Pamproux, Pers, Rom, Saint Coutant, Sainte-Eanne, Sainte-Néomaye, Sainte Soline, Saint-Maixent-l’Ecole, Saint- Martin de Saint-Maixent, Saint Vincent-la-Châtre, , Salles, Sepvret, Soudan, Souvigné, Vançais, , ; et des communes de Vienne suivantes : Lusignan, Rouillé et Saint-Sauvant.

Ces actions dites complémentaires portent sur :  l’obligation de couverture du sol pendant les périodes de fort risque de lessivage ;  l’obligation d’une bande enherbée d’au moins 6 m en bordure de cours d’eau ;  l’établissement de prescriptions relatives au retournement des prairies de plus de trois ans : interdiction sur 6 m en bordure des cours d’eau, retournement entre le 1er février et le 1er octobre, prise en compte des relargages d’azote, etc.) ;  la limitation des apports d’azote toutes origines confondues à 200 kg/ha de culture et 350 kg/ha de prairie par an à l’échelle de l’exploitation. 31/55 SERTAD – SMPAEP - Captage de la Corbelière - Cne d’Azay-le-Brûlé (79) Révision des périmètres de protection - Avis hydrogéologique

Par ailleurs, les actions prévues pour les zones vulnérables et qui s’appliquent aussi pour la ZAC de la Corbelière sont : l’obligation d’établir un plan de fumure et de remplir un cahier d’épandage, le respect des apports maxima d’azote contenu dans les effluents de 170 kg/ha de SAU/an, épandages organiques et minéraux en se basant sur l’équilibre de la fertilisation, le respect des dates et des distances d’épandage définies, etc.).

Couverture des sols en hiver Il s’agit d’une des mesures emblématiques du programme d’action sur la ZAC de la Corbelière. Afin de réduire les risques de lessivage d’azote lors des périodes automnale et hivernale, qui sont celles de plus forte pluviométrie, une des mesures prises dans le cadre du programme d’action relatif « à la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d’origine agricole » (application de la Directive Nitrates) sur les zones d’actions complémentaires est l’implantation de couverts végétaux. Le couvert peut consister en :  une culture intermédiaire piège à nitrates (CIPAN), il s’agit de cultures comme la moutarde, la phacélie, le seigle ou le ray grass ;  des repousses de la culture précédente (céréales ou colza) ;  des résidus de récolte.

Bandes enherbées Cette mesure consiste à laisser en bordure de cours d’eau sur des parcelles en culture une bande de 10 m d’herbe (en Zone d’Aménagement Concerté, correspondant aux communes du haut bassin de la Sèvre) exempte de tout traitement chimique. Cette mesure évite les dérives d’épandage aussi bien d’engrais que de produits phytosanitaires en bordure de cours d’eau et permet de retenir les matières actives lors des écoulements en contexte de ruissellement latéral, ce qui n’est pas toujours le cas ici.

Bilan des mesures réglementaires La DDAF contrôle chaque année un échantillon d’exploitations tiré au hasard. En 2003, celui-ci a porté sur 16 exploitations (21 demandes de contrôle). Les résultats sont les suivants : Le solde par hectare de surface fertilisée est de + 30 kg N/ha toutes surfaces confondues, de + 15,3 kg N/ha pour les prairies et + 32,5 kg N/ha pour les cultures. Le solde minimal est 3,9 kg N/ha et le maximal 80,6 kg N/ha.

Les cultures pièges à nitrates ou CIPAN, implantées avant l’automne, ont pour but de capter l’azote qui n’a pas été utilisé par les cultures précédentes et qui risquerait donc d’être lessivé lors des pluies hivernales. D’après la DDAF, il y aurait 1683 ha de cultures pièges à nitrates sur le bassin. Il s’agit des CIPAN dont l’implantation a fait l’objet d’une aide sous réserve d’une obligation de destruction mécanique du couvert. Ainsi un certain nombre de surfaces échappent au décompte, en particulier celles détruites chimiquement.

Pour les bandes enherbées, aucun linéaire n’est comptabilisé hormis les bandes de 10 m déclarées comme surfaces gelées pour la PAC. Par ailleurs, on peut a priori penser que puisque la mesure est obligatoire tous les bords de cours d’eau sont enherbés.

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6 2 2 – Risques liés à l’utilisation de phyto-sanitaires par les communes

La majorité des traitements chimiques utilisés par les communes concerne le désherbage. Les matières actives les plus employées sont ainsi le glyphosate, le diuron et l’aminotriazole.

Quantités utilisées D’après les enquêtes réalisées par la FREDON en 2000, les communes du bassin versant auraient utilisé un total de 930 kg de matières actives. Les matières actives utilisées se répartissent entre un tiers de diuron (285 kg), un autre tiers de glyphosate (280 kg), la moitié du tiers restant étant de l’aminotriazole (142 kg). Il s’agit de désherbants totaux couramment utilisés. La situation depuis 2000 n’a que peu évolué puisque les résultats des enquêtes réalisées sur le bassin versant en 2004 corroborent les conclusions de l’année 2000 : les produits les plus fréquemment utilisés contiennent essentiellement du glyphosate, du diuron et de l’aminotriazole. De 2000 à 2005, la FREDON note, au niveau régional, une baisse moyenne significative des quantités utilisées (- 25%), les molécules restant les mêmes, le glyphosate étant encore plus utilisé qu’en 2000, avec de plus apparition de sulfosate.

6 2 3 – Risques liés à l’utilisation de phyto-sanitaires par les gestionnaires des infrastructures de transports 6.2.3.1 Routes nationales et départementale

Sur le bassin versant, les traitements phytosanitaires réalisés par les services techniques des subdivisions de la DDE (Direction Départementale de l’Equipement) de Saint-Maixent, Melle et Niort consistent à désherber les pieds des panneaux de signalisation, les balises de jalonnement, les têtes d’aqueduc et d’ouvrages, les ilôts de glissières de sécurité et quelques accotements stabilisés. Les autres pratiques sont sous-traitées.

Les données recueillies auprès des subdivisions de Melle (35 km de route) et de Saint-Maixent sont :  deux désherbages par an au printemps et à l’automne ;  des matières actives différentes selon le mode de désherbage.

Pour la DDE de Melle, la quantité moyenne toute matière confondue est comprise entre 0,15 et 0,4 litre par kilomètre de route. Pour la subdivision de Saint-Maixent, les quantités varient entre 1,5 litre de « glyphosate » pour le traitement de 350 mètres d’ilôts de glissières de sécurité avec les balises de jalonnement à 32 litres de glyphosate pour deux passages sur 3 hectares d’accotements stabilisés. Les quantités appliquées varient en fonction de la saison, de la prolifération de la végétation, du type de matières actives et des concentrations en matières actives des produits.

Par ailleurs la sudivision de la DDE de Melle n’utilise aucun produit phytosanitaire sur le périmètre de protection rapprochée du pompage de la Corbelière. Et parallèlement à la diminution de doses (qui sont aussi des réductions de coût), les subdivisions de la DDE engagent des démarches :  de sensibilisation de leurs agents ;  de modernisation de leur matériel pour affiner les traitements ;  de recherche et développement sur des matériaux (béton, géotextil, paillage …) visant à réduire les surfaces à traiter.

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Nature et quantités des matières actives appliquées Les données sur la quantité totale et la nature des produits utilisée par la DDE sont issues de l’enquête réalisée en 2000 par la FREDON en collaboration avec le réseau du GRAP. Les résultats de cette enquête auprès des subdivisions DDE du bassin sont les suivants : La quantité totale en poids de produits phytosanitaires utilisée sur le bassin versant est de 266 kg environ. La plus grosse consommation de produits concerne les désherbants totaux, diuron 30% (82 kg), glyphosate 14% (36 kg), 18% aminotriazole (50 kg) (dont l’effet est accru par l’ajout de thiocyanate d’ammonium). Le mecoprop (49%) est utilisé comme herbicide des gaillet-gratterons. L’actualisation 2005 effectué par la FREDON montre une baisse du nombre de substances actives utilisées, le diuron et le glyphosate étant prédominant devant le MCPA et l’aminotriazole.

6.2.3.2 Autoroute A10

Pratiques de traitement Les traitements phytosanitaires sont effectués :  par une entreprise dont le cahier des charges spécifie que les produits utilisés doivent être limités et selectionnés sur la toxicologie la moins dangeureuse. Les principaux traitements sont le désherbage des terres-pleins centraux à raison de deux fois par an avec un défoliant avant et après l’hiver ;  par la société d’autoroute elle-même qui réalise deux passages par an de Roundup Biovert sur les cunettes d’écoulement des eaux et les caniveaux. Le traitement « roncier » n’est plus effectué.

Les diminutions des traitements chimiques se sont concrétisés par :  la taille de tous les végétaux ligneux ainsi que le débroussaillage au fil et le broyage des ronciers en fonction de l’accessibilité ;  le fauchage des dépendances vertes (sauf en cas de grosse attaque) ;  le traitement « tâche » par « tâche » ;  abandon des traitements préventif hormis sur les terres-pleins centraux et les cunnettes.

ASF a aussi entrepris une démarche de progression sur les sujets environnementaux à travers la formation de son personnel et d’un réseau régional d’agents déjà formés : désignation du produit par type de traitement en particulier les moins courants (fiches méthode), limitation du choix des produits.

Nature et quantités de matières actives appliquées D’après l’enquête 2000 de la FREDON, la quantité totale utilisée toute matière confondue par les services techniques de l’autoroute A 10 sur le territoire est de 119 kg environ. La FREDON note que de 2000 à 2005 (Mise à jour de l’enquête sur les ventes de produits phyto-sanitaires – Campagne 2005, de Janvier 2007) les sociétés autoroutières régionales ont dividé par 2 (de 14 à 8) le nombre de substances actives utilisées, tout en réduisant les quantités (de 3,5 kg/km à 2,2 kg/km. La répartition de cette quantité entre les différentes matières est la suivante : Le glyphosate, un désherbant total est très largement prédominant, suivi du pendimethaline, herbicide antigerminatif, puis l’oryzalin qui est également un herbicide antigerminatif. Le Folpel et le fosamine ammonium n’étant plus utilisés.

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6.2.3.3 Voies ferrées

Les résultats suivants sont issus de l’enquête 2000 de la FREDON. La quantité totale de produit utilisée par la SNCF sur le bassin versant est d’environ 211 kg toutes matières actives confondues. Les matières actives les plus utilisées sont des herbicides : pour les trois quarts des quantités de l’aminotriazole (91 kg) associé au thiocyanate d’ammonium (71 kg) pour accroître l’efficacité (action sur les feuilles et inhibition la germination). 21 % (ou 44 kg) des matières actives sont du diuron. Contrairement aux traitements des axes routiers, peu de glyphosate est utilisé. En 2005, les substances utilisées en région Poitou-Charentes par la SNCF sont les mêmes qu’en 2000, mais en quantités beaucoup plus importantes (5,0 kg/km, toutes substances confondues, en 2000 à 14,8 kg en 2005).

6 2 4 - Pratiques des particuliers Il est difficile de répertorier les pratiques ainsi que les produits et matières actives utilisés par les particuliers :  d’une part car le territoire du bassin versant est grand et la population qui y vit est importante ;  d’autre part parce que les comportements individuels sont difficiles à caractériser de façon précise et déterminée.

La répartition entre les différentes matières actives est la suivante : La globalité des 85 matières actives et adjuvants utilisés par les particuliers représente 532 kg. Les matières les plus utilisées sont le glyphosate qui représente 12% des quantités totales soit presque 64 kg puis le diuron avec 10% de la totalité soit 53 kg. Les 29% « autres » englobent 74 substances dont chacune représente moins de 3% du total. La FREDON ne note pas d’évolution significative en 2005, les substances actives les plus utilisées restent le glyphosate et le diuron. Il existe d’autres applicateurs importants de produits phytosanitaires notamment EDF et Télécom à proximité de leurs lignes haute tension et téléphoniques mais sont aussi impliquées toutes les entreprises et administrations qui gèrent des surfaces goudronnées ou non (massifs, pelouse, etc.) autour de leurs bâtiments

6 2 5 - Risques liés aux axes de communication 6.2.5.1 Autoroute A10 L’A10 traverse le territoire d’Ouest en Est sur 19 km environ : elle longe la rive gauche de la Sèvre Niortaise puis la franchit au lieu-dit Pallu ; elle longe ensuite sur 5 km la vallée du Magnerolles et passe enfin par le Nord de la commune de Pamproux. La société ASF gestionnaire de cette autoroute a comptabilisé une moyenne annuelle de 24 500 véhicules par jour sachant que ce compte est plus important en été et souvent inférieur en hiver. Le transport de marchandises y est toujours important. Les produits transportés sont très divers : hydrocarbures, animaux, produits agricoles, alimentaires, chimiques, etc.

6.2.5.2 Route nationale RN 11 Niort-Poitiers Elle traverse le bassin d’Azay-le-Brûlé à Rouillé sur 25 km environ. Le trafic sur ce tronçon varie entre 5 600 et 12 000 véhicules légers et 700 poids lourds par jour dont certains transportent des marchandises pouvant présenter un risque pour l’environnement (hydrocarbures, produits chimiques, etc.).

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6.2.5.3 Routes départementales et communales Les routes départementales dont la fréquentation varie entre 1 500 et 4 000 véhicules légers et entre 220 et 320 poids lourds par jour selon la subdivision de la DDE de Saint- Maixent, sont les suivantes.  RD 950 : Melle - Lusignan  RD 938 : Saint Maixent -  RD 10 : Saint Maixent - Melle  RD 737 - 45 : Saint Maixent – La Mothe Saint Héray Les routes communales forment un réseau très dense où le transport de marchandises concerne essentiellement les dessertes locales.

6.2.5.4 réseau ferroviaire Il n’existe qu’une seule voie ferrée SNCF sur le bassin versant. Elle relie Niort à Poitiers en longeant la Sèvre Niortaise et l’intégralité du Pamproux. Sur cette ligne, on recense une quarantaine de trains par jour dans les deux sens dont un quart environ est dédié au transport de marchandises. Celles-ci sont des hydrocarbures, des céréales, des engrais chimiques, de la pâte à papier, etc…

6 2 6 – Risques liés à la gestion des eaux pluviales et aux pollutions accidentelles

Sur le réseau routier national et départemental, aucune protection spécifique vis-à-vis des eaux pluviales n’a été mise en place.

Sur le réseau de l’autoroute A 10, on recense le long des voies de circulation :  Des fossés de collecte et de ruissellement des eaux pluviales dont certains sont étanches ;  Des ouvrages de régulation des écoulements et de traitement des eaux pluviales (bassins d’infiltration, bacs de décantation) avant leur rejet au milieu naturel (ruisseaux du Soignon, de la Sèvre Niortaise et du Magnerolles).

On ne recense aucune protection particulière le long de la voie ferrée qui suit le cours de la Sèvre, entre la Corbelière et Saint-Maixent-l’Ecole. En fait ces protections sont difficiles à envisager, le ballast n’étant pas étanche.

L’Ecole Nationale de Sous-Officiers de l’Armée, est située au lieu dit Coiffé à Saint-Maixent-L’Ecole. Elle herberge 3 500 personnes soit 9% de la population de la ville. Le site est soumis à déclaration par rapport à la législation ICPE pour sa station de distribution d’hydrocarbure, pour l’atelier de réparation automobile et pour la salle de charge des batteries. L’ensemble des obligations réglementaires requis dans les arrêtés est mis en oeuvre (déshuileur, récupération et traitement des déchets industriels spéciaux, matières absorbantes, bacs de rétention, cuves double paroi, matériaux coupe feu, …).

L’ensemble des eaux usées (assimilables à des eaux domestiques) est collecté dans le réseau d’eaux usées de la ville de Saint-Maixent-L’Ecole.

Des équipements de traitement des eaux de la station de lavage ont été mis en place. Après traitement (déshuileur, débourbeur), ces eaux sont recyclées pour le même usage. Le trop plein rejoint le réseau eaux pluviales. En 2005, deux bassins de récupération des eaux de pluies des surfaces imperméabilisées, avec séparateur d’hydrocarbure ont été construits.

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En ce qui concerne les équipements de chauffage des locaux, on dénombre 14 cuves à fuel enterrées, de 5 à 30 m3 de capacité unitaire. Pour prévenir les risques des cuves à simple paroi, celles-ci sont inspectées conformément à la réglementation, cependant, pour éliminer les risques, il est prévu de remplacer l’ensemble des cuves à fioul par des cuves à gaz. L’entretien du site est réalisé par une société extérieure. Celle-ci n’utilise des produits chimiques que lorsque l’accès avec des outils mécaniques est impossible.

Enfin, la vidange de la piscine deux fois par an peut présenter des risques pour le milieu naturel si la déchloration des eaux de baignade n’est pas réalisée suffisamment à l’avance ou en cas d’un débit très faible de la Sèvre Niortaise.

En ce qui concerne la zone non bâtie, sur la commune d’Avon, les terres (800 hectares sur les 1000 hectares) sont louées à des agriculteurs, pour le pâturage des animaux. Ceux-ci s’engagent à ne pas traiter ni fertriliser ces terres. Ils doivent aussi entretenir les haies. Des sanitaires sont installés sur une partie des plaines d’Avon (utilisation lors de l’entraînement des élèves) et d’autres installations seront mises en place prochainement. Toutes sont conformes à la réglementation.

6 2 7 - Risques industriels 6 2 7 1 - lndustries agro-alimentaires Il existe 4 laiteries sur le bassin versant : Soignon, la Mothe-Saint-Héray, Bougon et Lezay. Elles sont situées à des distances comprises entre 9 et 31 km du captage. Les trois premières procèdent à l'épandage de leur effluents bruts par aspersion sur les terres agricoles au sein de périmètres d'épandage bien établis. Celle de Lezay est raccordée à la station d'épuration communale pour l'instant, mais un projet similaire d'épandage est envisagé afin d'éviter les rejets notamment en période d'étiage.

6 2 7 2 - Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) Les ICPE sont des activités pour lesquelles des normes spécifiques s’appliquent pour la protection de l’environnement. Ces normes sont déterminées à l’issue de l’examen par les pouvoirs publics des incidences induites par l’activité sur le milieu naturel et des mesures compensatoires ou normes de rejets proposées pour palier à ces impacts. Ce sont la DRIRE et la DDSV (selon le domaine) qui veillent au respect de ces normes et mesures.

Les activités principales des ICPE autorisation référencées sur le bassin appartiennent au domaine : de la valorisation des productions végétales et animales agricoles (laiteries, abattoirs, stockage et transformation de céréales, alimentation animale, etc.) ; de l’exploitation du sous-sol (carrières) ; des travaux des matériaux (métaux, bois, etc.).

On dénombre 30 ICPE sur le bassin sans compter les élevages sous contrôle de la DDSV. Quant aux ICPE soumises à déclaration suivies par la DDSV, elles sont au nombre de 180. Ce sont des élevages (bovins, volailles mais aussi lapins, chiens, poissons, etc.).

Les activités qui disposent de produits stockés sur les installations sont soumises aux normes de stockage réglementaires des ICPE. Les risques de pollution sont donc à priori de nature accidentelle. En effet, les enquêtes de terrain ont montré que certaines de ces installations n’étaient pas toutes conformes (absence de rétention, etc.). Seules 60% des industries enquêtées possédaient des installations de rétention.

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6 2 7 3 – Rejets industriels Les eaux usées « industrielles » proviennent des eaux utilisées dans les procédés de fabrication et de lavage des installations. Ces rejets industriels ont deux destinations :  la station d’épuration de la commune sur laquelle l’activité est implantée ;  un système de pré-traitement ou de traitement spécifique.

Le cas de la station de Sainte-Eanne est particulier, la station n’appartient pas à la collectivité ; elle est exploitée par la SAUR pour l’usage unique du traitement des eaux usées de l’abattoir de la SOVIBA (ARCA Saint Maixent). Cette unité ainsi que les installations de pré-traitement doivent prochainement faire l’objet de réaménagement afin d’améliorer ces traitements. En effet, les raccordements d’un industriel à une station d’épuration urbaine nécessitent l’établissement d’une convention de rejet qui implique une bonne connaissance des flux à gérer. Ainsi les industriels possèdent des unités des prétraitements spécifiques qui dépolluent partiellement les rejets en fonction des normes d’entrée de la station.

Industries possédant leur propre système d’assainissement Sur le bassin versant, les systèmes de traitement « privés » consistent en des épandages directs (avec la nécessité d’un stockage intermédiaire) d’effluents de laiteries et d’abattoirs. Conformément à la réglementation, ces épandages ont fait l’objet d’études préalables de faisabilité de valorisation agricole et de plans d’épandages. Ces derniers décrivent des périmètres suffisamment importants pour éviter tous impacts négatifs sur l’environnement. Ils définissent ainsi des zones d’exclusion (proximité de cours d’eau, de puits, d’habitations, ...) et aussi les quantités à épandre afin de respecter d’une part les équilibres hydriques des plantes (il s’agit de rejets constitués à plus de 95% d’eau) et d’autre part les équilibres de fertilisation même si les éléments fertilisants sont en très faibles quantités. Compte tenu des activités présentes sur le bassin versant (industries agroalimentaires), les rejets sont surtout caractérisés par des teneurs importantes en matières organiques et matières en suspension. Les rejets destinés à l’épandage sur terres agricoles font l’objet de contrôles par les services de la DDSV et de la DRIRE en fonction du type d’entreprise. Les comptes rendus de ces visites sont disponibles auprès de ces administrations. Toutefois, les effluents de lavage sols et matériels, des laiteries (GLAC Lescure-Bougon, Poitou-Cheire à la Mothe-St-Heray, Eurial Poitouraine Soignon à St-Martin, Capri-Beurre à Lezay) sont épandus sur le bassin, hors période d’épandage, et restent problématique vis à vis de la protection des eaux superficielles captées pour l’eau potable. Les volumes les plus importants étant ceux issus de la laiterie Eurial Poitouraine Soignon.

On peut noter que l’arrêté préfectoral du Troisième Programme d’Actions dans les Deux-Sèvres, signé le 28 octobre 2004, impose les mêmes dates d’épandage aux rejets industriels qu’aux boues de station d’épuration et aux effluents d’élevage. Ainsi, compte tenu du stockage nécessaire aux industriels en périodes d’interdiction d’épandage, ces rejets devront être dirigés vers des stations d’épuration.

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6 - 3 RISQUES LIES A LA PRESENCE DES GOUFFRES

Un inventaire des gouffres du haut bassin de la Sèvre a été réalisé en 2006 (SERTAD - Inventaire des gouffres du bassin versant de la Sèvre amont ). Les gouffres constituant des points d’infiltration privilégiés des eaux de ruissellement superficiel, il convient d’estimer la nature et l’étendue de leur périmètre de drainage. Après avoir effectué une visite de chaque gouffre inventorié en période de précipitations intenses et donc de ruissellements superficiels, je classerais les 63 gouffres selon le risque qu’ils présentent potentiellement vis-à-vis de la qualité des eaux souterraines (qualité et quantité des eaux infiltrées). Il convient de préciser que le terme générique de "gouffres" employé localement , regroupe à la fois de véritables dépressions créées par l’effondrement du toit d’une cavité souterraine, mais aussi de simples pertes de circulation superficielle dans des dolines, parfois peu marquées. Les eaux de ruissellement qui s’infiltrent dans les gouffres peuvent avoir diverses origines : ruissellement sur des champs cultivés, sur des zones de prairies, de bois ou sur des zones urbanisées. La connaissance de l’origine des eaux infiltrées permet donc de hiérarchiser les risques de pollution vers le milieu hydraulique souterrain. On peut ainsi distinguer les 3 catégories de gouffres suivantes :

 Gouffres avec infiltration permanente d’eaux superficielles (ou la majeure partie de l’année). Cette catégorie ne regroupe qu’un faible nombre de gouffres. Pour la plupart, il s’agit de pertes dans le lit de la Dive. Il existe un seul point remarquable : le gouffre du Souci, à Soudan (79) dans lequel s’infiltre un ruisseau, après un parcours d’environ 2 km. Ce ruisseau (débit de plusieurs dizaines de l/s) draine des eaux provenant exclusivement de zones boisées et cultivées. Je citerai également le "gouffre du Pré de l’Oume" à Poutort (Cne de Rouillé) où les eaux infiltrées (qq l/s) proviennent du lessivage de champs cultivés.

 Gouffres avec infiltration d’eaux superficielles, exclusivement en période de fortes précipitations (en moyenne, de 1 à 3 fois /an) avec des débits importants (d’une dizaine à plusieurs centaines de l/s). Ces gouffres au nombre d’une trentaine, se localisent principalement à la limite des affleurements des calcaires du Dogger avec les marnes de l’Oxfordien (par exemple, secteur du Grand Breuil, à Rouillé) ou lorsque ces marnes, peu épaisses (secteur de Poutort, à Rouillé), se sont effondrées sous l’effet de la formation de cavités dans les calcaires calloviens sous-jacents. Au Grand Breuil, les eaux de ruissellement, en provenance du Sud Ouest, où affleurent les marnes oxfodiennes, forment un ruisseau à l’entrée du village (appelé "la Dive"), le traverse et s’infiltrent en plusieurs points à la sortie Nord Est du village. Je citerai le "gouffre du Pré de l’Oume" à Poutort (Cne de Rouillé) où les eaux infiltrées (qq. l/s) proviennent du lessivage de champs cultivés. Le cas du "Creux Douanier" à Avon est également caractéristique : les eaux de ruissellement arrivent à saturer la perte dans ce gouffre et les eaux continuent leur cheminement vers le Nord, sur plusieurs kilomètres le long de la D950, pour ennoyer les champs qui bordent la D950 vers l’Ouest puis traverser la route qui relie St-Sauvant au Grand Breuil et s’infiltrer dans un chemin creux, au contact des affleurements de calcaires calloviens. Certains gouffres ont été aménagés pour faciliter l’infiltration des eaux de ruissellement (par exemple, le puits de Nillé à Saint-Sauvant qui évacue les eaux de ruissellement du village ou celui du "Pré des Robines" à Chenay ) On peut également citer le "gouffre du Pâtureau" à Lusignan, qui sert de point d’évacuation des eaux de ruissellement sur le recouvrement argileux d’âge Tertiaire.

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 Gouffres avec infiltration d’eaux superficielles exclusivement en période de fortes précipitations (en moyenne, de 1 à 3 fois /an) avec des débits faibles (de l’ordre du l/s à quelques l/s). Ces gouffres ne sont en réalité que de simples pertes, le plus souvent dans des dolines, parfois peu marquées (simple creux topographique) ou même dans des fractures ouvertes à la surface du sol.

La première catégorie de gouffres est celle qui présente potentiellement le plus de risques pour les eaux captées à la Corbelière. Mais des actions ont déjà été entreprises pour réduire les pertes dans le lit de la Dive (cimentation du fond du lit dans les zones de pertes). Quant à la perte du gouffre du Souci, la qualité des eaux du ruisseau, drainant un bassin versant occupé par des prairies, cultures et bois ne paraît pas très préoccupante.

Dans le cas des gouffres dans lesquels s’infiltrent des débits importants mais de manière très épisodique, lors de précipitations exceptionnelles, il paraît difficile d’imaginer une protection sans mettre en œuvre des moyens très importants. De plus, lors de tels épisodes, des ruissellements superficiels apparaissent par ailleurs, en de nombreux secteurs et sont évacués directement vers le cours de la Sèvre ou ses affluents, par des fossés de drainage, entretenus à cet effet. Dans de tels cas, des aménagements spécifiques seraient à étudier au cas par cas, en remontant le plus possible à l’origine des ruissellements, de manière à ce que les débits restent maîtrisables.

7 - PERIMETRES DE PROTECTION

Article L1321- 2 du Code de la Santé Publique : « En vue d’assurer la protection de la qualité des eaux, l’acte portant déclaration publique des travaux de prélèvement d’eau destinée à l’alimentation des collectivités humaines mentionné à l’article L215-13 du code de l’Environnement détermine autour du point de prélèvement un périmètre de protection immédiate dont les terrains sont à acquérir en pleine propriété, un périmètre de proetction rapprochéeà l’intérieur duquel peuvent être interdits ou réglementés toutes sortes d’installations, travaux, activités dépôts, ouvrages aménagements ou occupation du sol de nature à nuire directement ou indirectement à la qualité des eaux et, le cas échéant, un périmètre de protection éloignée, à l’intérieur duquel peuvent être réglementées les installations, travaux, activités dépôts, ouvrages aménagements ou occupation du sol ».

L’article L1321-3 du Code de la Santé Publique définit les modalités de versement d’indemnités aux propriétaires concernés par la mise en place des périmètres de protection.

Je rappelerai que l’objectif des périmètres de protection réglementaires n’est pas de lutter contre les pollutions diffuses mais de supprimer les points de pollution ponctuels et de réduire les risques de pollution accidentelle. Pour lutter contre les pollutions diffuses, il convient de mettre en oeuvre des programmes d’actions spécifiques sur l’ensemble de l’aire d’alimentation des captages.

7 - 1 RAPPELS DE LA REGLEMENTATION APPLICABLE A LA PROTECTION DES PRISES D'EAU SUPERFICIELLE La circulaire interministérielle en date du 24 Juillet 1990 relative à la mise en place des périmètres de protection définit dans son annexe I, les objectifs attribués à la mise en place des périmètres de protection des prises d'eau superficielle :

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Principes de protection "La protection de la prise d’eau doit être réalisée par :  Un premier périmètre, le plus proche du point de prélèvement visant à assurer une protection matérielle de la prise d'eau, notamment contre tout déversement dans la zone affectée par le pompage. Cette zone peut être assimilée au périmètre de protection immédiate.  Un deuxième périmètre, à proximité de la prise d’eau où devront être interdits, supprimés ou réglementés de manière spécifique tous les rejets d’eau usée, tous les dépôts de matière polluante et toutes les causes de pollution diffuse quelle qu’en soit l’origine, par ruissellement en particulier. Cette zone peut être assimilée au périmètre de protection rapprochée.

Le périmètre de protection rapprochée constituera une zone "tampon" entre le captage et le reste du bassin versant, dans laquelle les risques de dégradation de la qualité des eaux, acquise à l'entrée dans ce périmètre, seront réduits au maximum".

Ce périmètre ne pourra donc éviter toute dégradation par pollution accidentelle, ponctuelle ou diffuse, de la qualité de l'eau dans la partie du bassin versant située encore plus en amont et qui représente une superficie bien supérieure à celle des périmètres de protection . Seule une action spécifique de sensibilisation sur la totalité du bassin versant permettrait une protection plus complète de la qualité des eaux prélevées pour potabilisation .

Un guide technique sur la protection des captages d’eau a été diffusé, fin 2008, aux hydrogéologues agréés en hygiène publique, par le Ministère de la Santé et des Sports. Les principes de définition que j’ai retenus correspondent pleinement aux recommandations formulées ; sauf pour le temps de transfert à prendre en compte pour le dimensionnement longitudinal du périmètre de protection rapprochée, qui est plus court que celui que j’ai retenu. Dans l’annexe 7 de ce guide, qui traite des périmètres de protection rapprochée en eau de surface, sont définis les grands types de prises d’eau. Ainsi, la prise d’eau de la Corbelière peut être classée selon le type 2, correspondant aux « prises implantées sur de petits bassins versants (quelques centaines de km2) dans un contexte le plus souvent agricole », avec un « contexte hydrologique d’étiage faible, des volumes prélevés moyens mais importants vis-à-vis de la ressource et une filière de potabilisation complète ». Il est également précisé que : « A la différence des eaux souterraines, les eaux superficielles font obligatoirement l’objet avant distribution d’un traitement dont l’importance découle du niveau de qualité de la ressource. L’existence de ce traitement conduit à restreindre les objectifs assignés aux périmètres en eau de surface. Le périmètre de protection rapprochée doit protéger l’outil de production et permettre de maintenir la qualité de l’eau à l’approche de la prise d’eau. L’extension longitudinale de ce périmètre doit offrir par ailleurs un délai de réaction pour l’exploitant en cas de pollution accidentelle ». Le tableau ci-après, extrait de ce guide, présente les éléments à considérer pour la définition des périmètres de protection rapprochée pour les différents types de prise d’eau.

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Un tel principe de définition exclu de fait tout périmètre de protection satellite. La mise en place de périmètres de protection satellites est réservée aux captages d’eau souterraine où des eaux contaminées, de manière accidentelle et ponctuelle, seraient susceptibles, après infiltration, d’atteindre rapidement et directement le captage (cas des eaux infiltrées dans des gouffres).

Ainsi, la réduction des pollutions, qu’elles soient diffuses ou accidentelles, sur le haut bassin versant de la Sèvre, c’est-à-dire dans le périmètre de protection éloignée, doit faire l’objet d’actions complémentaires à la démarche de mise en place des périmètres de protection.

7 - 2 PERIMETRE DE PROTECTION IMMEDIATE 7.2.1 Définition Ce périmètre vise à assurer une protection matérielle efficace du point de prélèvement, notamment contre tout rejet ou jet direct dans la zone influencée directement par le pompage des eaux. Ce périmètre doit interdire tout accès à la prise d’eau et à l’usine de traitement.

Les terrains sont à acquérir en pleine propriété par la collectivité. Ils doivent être clos, sauf dérogation prévue dans l’acte déclaratif d’utilité publique et sont régulièrement entretenus.

7.2.2 Délimitation La délimitation de ce périmètre qui comprendra la prise d’eau ainsi que la station de pompage et de traitement est reportée sur la carte, figure 7. Ce périmètre est dissocié en 2 unités, séparées par la voie communale n°8 qui longe le cours de la Sèvre.

Ce périmètre est actuellement délimité et partiellement clôturé.

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Il correspond aux parcelles n°76, 77 (en partie), 108, 109, et 290 de la section AO du plan cadastral de la commune d’Azay-le-Brûlé et aux parcelles n°90, 425 et 426 de la section AB du cadastre de Sainte-Néomaye ; la voie communale n°8 représentant la limite entre les 2 communes. Cette délimitation représente une superficie d’environ 1,3 ha.

7.2.3 Réglementation des activités Toutes activités autres que celles nécessaires à l’entretien des ouvrages ou liées à leur exploitation et à leur renouvellement, sont interdites. Toute précaution devant être prise pour que les interventions sur les ouvrages n’entrainent pas de risque de pollution des eaux ; Toute utilisation d’herbicides, notamment les désherbants totaux, fongicides, insecticides et autres produits phytosanitaires, est interdite. Seront prescrites les mesures suivantes: L’établissement et la mise à jour des plans précis des ouvrages, en cas de modification des installations ; La tenue d’un carnet de visite et d’entretien ; L’installation d’un système d’alarme anti-intrusion dans l’usine de traitement (plan "vigipirates").

7 - 3 PERIMETRE DE PROTECTION RAPPROCHEE

7.3.1 Définition

Il définit une enveloppe de protection, délimitée en fonction des risques proches du point de prélèvement. On distinguera 2 zones, à l'intérieur de ce périmètre, à savoir :  Une zone A dite "sensible" en amont proche du captage. Il s'agit de la partie la plus sensible du périmètre de protection rapprochée. Il correspond au secteur le plus proche du captage où :  les pentes favorisent un ruissellement maximum ;  Le temps de transfert des eaux de ruissellement à la prise d’eau est minimal ;  La sensibilité des sols au transfert de polluants est forte.

 Une zone B complémentaire entourant la première. Ce périmètre représente une superficie complémentaire au périmètre de protection rapprochée A et s'étend sur les pentes et dans les vallons adjacents à l'écoulement principal. Il doit permettre la maîtrise du développement de nouvelles activités, notamment celles présentant de forts risques vis à vis de la qualité des eaux superficielles.

7.3.2 Délimitation

Je proposerais une délimitation qui s’appuie, dans la mesure du possible, sur des éléments topographiques facilement identifiables (chemins, routes, bois). Ce périmètre (partie A et B), défini figures n°8 et 9, représente une superficie d’environ 857 ha. A l’intérieur de ce périmètre, les installations, ouvrages, travaux et activités peuvent être interdits, réglementés et soumis à autorisation préalable ou faire l’objet de prescriptions.

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7.3.3 Périmètre de protection rapprochée, zone A dite « sensible » Il s'agit de la partie la plus sensible du périmètre de protection rapprochée, dans laquelle les risques de ruissellements superficiels contaminés allant directement au cours d'eau seront réduits au maximum. Il s'étendra le long des berges de la Sèvre Niortaise sur une distance d'environ 6 km, en amont de la Corbelière. Pour sa délimitation, on privilégiera les éléments de l'occupation du sol existants, telles les aires boisées, prairies permanentes et zones humides .

Ce périmètre représente une superficie approximative de 252 ha et s'étend sur les communes d’Azay-le-Brûlé, Sainte-Néomaye, Saint-Martin-de-Saint-Maixent et Saint-Maixent.

7.3.4 Périmètre de protection rapprochée, zone B complémentaire Ce périmètre représente une superficie complémentaire au périmètre de protection rapprochée A et s'étend sur les pentes et dans les vallons adjacents à l'écoulement principal.

Il doit permettre la maîtrise du développement de nouvelles activités, notamment celles présentant de forts risques vis à vis de la qualité des eaux superficielles . Ce périmètre représente une superficie approximative de 605 ha et s'étend sur les communes d’Azay-le- Brûlé, Nanteuil, Sainte-Néomaye, Saint-Martin-de-Saint-Maixent et Saint-Maixent-l’Ecole.

7.3.5 Interdictions Les travaux et activités suivants devront être interdits sur la totalité du périmètre (zone A et B) :  L'ouverture et l'exploitation de nouvelles carrières à ciel ouvert ou souterraines ;  L’ouverture d’excavations autres que celles à usage individuel et que celles nécessaires à la réalisation des travaux visés au chapitre « activités soumises à autorisation préalable » ;  La création d’ICPE8 ;  Tous dépôts d’ordures ménagères ou autres produits fermentescibles, détritus, de déchets communément désignés inertes, de produits radioactifs et de tout produit ou matières fermentescibles susceptibles d'altérer la qualité des eaux par ruissellement ou par infiltration ;  Le stockage en dehors des sièges d'exploitation et non aménagés de produits fertilisants (engrais minéraux) et des produits phytosanitaires ;  Le piégeage par appâts chimiques dans les cours d’eau ;  La création de cimetières ;  La suppression de l'état boisé des parcelles. L'exploitation du bois par coupes progressives reste possible. Les zones boisées devront être classées en espaces boisés à conserver au document d’urbanisme au titre de l'article L130.1 du Code de l'Urbanisme ;  La suppression des talus et des haies ;  La création d’établissements piscicoles ;  La création de nouveaux points de prélèvements d’eau superficielle ou souterraine quel qu’en soit l’usage, en dehors de ceux qui pourraient être réalisés pour le renforcement de l’alimentation en eau potable de la collectivité dans le respect de la réglementation applicable ou pour des aménagements spécifiques destinés à la substitution de l’abreuvement direct des animaux au cours d’eau ;

8 ICPE : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement 44/55 SERTAD – SMPAEP - Captage de la Corbelière - Cne d’Azay-le-Brûlé (79) Révision des périmètres de protection - Avis hydrogéologique

 La création de plan d’eau, mare ou étang, à l’exception des aménagements visant à la réhabilitation des zones humides ;  Le camping et le caravaning. Seul le caravaning à usage particulier sur parcelle privative est toléré à condition que des dispositions particulières soient prises pour traiter les effluents ;  L’abreuvement direct des animaux au cours d’eau en dehors des points aménagés. Ceux-ci devront être empierrés, les animaux ne devront pas avoir l’accès direct à la rivière. L’abreuvement ne devra pas donner lieu à dégradation des berges ;  L’affouragement permanent à moins de 50 m des cours d’eau principaux et secondaires ;  L’épandage des fertilisants suivants : fumier de volailles de chair, fientes de poules pondeuses, lisier de porcs, de bovins, purin ;  L'épandage de boues de station d'épuration domestiques ou industrielles, de compost d’ordures ménagères, de matières de vidange et d’effluents liquides d’origine industrielle ;  L’épandage des fumiers de bovins, de porcs, litière biomaîtrisée, compost de lisier de porcs, à moins de 35 m des cours d’eau permanents ou temporaires et sur les parcelles drainées ;  Le remplissage des cuves des pulvérisateurs en dehors du siège des exploitations agricoles ;;  L’aspersion des produits phytosanitaires à moins de 15 m des cours d’eau 9 ;  L’emploi d’herbicides sur toute surface imperméabilisée ;  L’utilisation de traitements chimiques pour l’entretien des fossés et des bas-côtés de voies de circulation (routes et chemins).

Les travaux et activités suivants devront être interdits sur la zone A :

 Les silos destinés à la conservation par voie humide d’aliments pour animaux (silos taupinières pour herbe et maïs) ;  Les dépôts de fumier aux champs, quelle qu’en soit l’origine ;  La création de nouveau réseaux de drainage ;  Les constructions à vocation d'habitat en dehors des zones classées « U » dans le document d’urbanisme approuvé au jour de l’ouverture de l’enquête publique.

7.3.6 Installations, ouvrages, travaux et activités réglementés et soumis à autorisation préalable Indépendamment de l’application du décret relatif à la nomenclature des opérations soumises à autorisation ou déclaration en application de l’article 10 de la loi sur l’eau et notamment de son article 2, les installations, ouvrages, travaux, activités et dépôts ci-dessous désignés, sont soumis à autorisation préalable et devront faire l’objet, avant tout début d’exécution, d’une demande d’autorisation préalable adressée à l’autorité préfectorale :

9 Cours d’eau : défini par un trait plein sur les cartes IGN à l’échelle 1/25 000 45/55 SERTAD – SMPAEP - Captage de la Corbelière - Cne d’Azay-le-Brûlé (79) Révision des périmètres de protection - Avis hydrogéologique

Sur l’ensemble du périmètre de protection rapprochée, zones A et B :

 La création de nouvelles voies routières ou ferroviaires et la modification des conditions d’utilisation des voies existantes se fera en déblai (et non en remblai) afin de ne pas rapprocher la voie du lit de la Sèvre. En cas de terrain pentu, les travaux ne devront pas favoriser le ruissellement des eaux mais privilégier l’infiltration. Aucun stockage de produits potentiellement polluant pour les eaux superficielles ou souterraines ne sera admis sur le site durant les travaux ;  La création, reprofilage ou suppression de fossés ne devra pas avoir pour effet d’augmenter le volume des eaux de ruissellement. ;  L’extension d’installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE) ne devra pas augmenter le volume des rejets liquides vers le milieu naturel ;

7.3.7 Prescriptions spécifiques

Sur l’ensemble du périmètre de protection rapprochée, zones A et B :

 La mise en conformité avec la réglementation qui leur incombe de l’ensemble des activités présentes sur le périmètre ;  L’installation de canalisations ou dépôts d’hydrocarbures liquides ou gazeux, de produits chimiques et d'eaux usées de type domestique ou individuel sera réalisée conformément à la réglementation en vigueur. Les installations existantes seront contrôlées et mises aux normes en cas de défaillance (cuvette de rétention) ;  L’emploi des produits phytosanitaires selon les dispositions édictées par le droit commun et préconisées par le CORPEP et les modalités visées à l’alinéa concernant les interdictions ;  L’aménagement, au siège des exploitations, d’une plateforme étanche avec bac de sécurité pour prévenir tout risque d’écoulement lors de la manipulation des produits phytosanitaires et du remplissage des cuves ;  Les travaux dans ou affectant le lit de la Sèvre (hors entretien des berges) ne devront pas employer de produits susceptibles de porter atteinte à la qualité des eaux de la Sèvre. Aucun stockage même temporaire de produits potentiellement polluant ne sera admis sur le site des travaux ;  La suppression, après inventaire, des dépôts sauvages de déchets ;  La suppression, après inventaire et diagnostic, des points d’eau superficielle ou souterraine, susceptibles de porter atteinte à la qualité des eaux captées, et notamment les puisards ;  La mise en place d’une bande enherbée d’une largeur minimale de 10 m avec création d’une ripysilve (haie d’une largeur de 1 à 1,5 m bordant le lit du cours d’eau) sur les parcelles non boisées bordant le cours de la Sèvre (Sèvre et vieille Sèvre, le Soignon pour sa partie à l’intérieur du périmètre B étant bordé de prairies) ;  La réalisation de campagnes d’information et de sensibilisation auprès des riverains, des exploitants agricoles et du personnel communal sur l’emploi et la manipulation des produits phytosanitaires ;  Contrôle et réhabilitation des dispositifs d’assainissement : Un contrôle des assainissements individuels et leur réhabilitation en cas de dysfonctionnement, devront être effectués sur l’ensemble du périmètre de protection rapprochée (rôle des SPANC) dans un délai de 2 ans. Les travaux de rénovation des systèmes d’assainissement non conformes se feront dans un délai d’un an, après le diagnostic ; 46/55 SERTAD – SMPAEP - Captage de la Corbelière - Cne d’Azay-le-Brûlé (79) Révision des périmètres de protection - Avis hydrogéologique

 Mise en place d’un système d’alerte à la pollution : Il serait souhaitable d’installer un système d’alerte à la pollution au niveau de la station de traitement . Ce système devrait pouvoir réagir à un grand nombre d’éléments toxiques et arrêter la chaine de traitement. A cet effet, je suggère un système de type biologique, plutôt que chimique ;  Mise en place de plans de prévention des risques : De nombreuses entreprises (selon l’enquête effectuée) du bassin de la haute Sèvre ont mis en place un plan de prévention des risques. D’autres industriels ont quant à eux mis en place différentes stratégies pour gérer au mieux les accidents : buvards absorbants, exercices avec les pompiers, etc. Il serait souhaitable de généraliser de tels plans ou stratégies pour la totalité des entreprises présentes dans le périmètre de protection rapprochée .  Réseaux d’assainissement : un test de contrôle d’étanchéité tous les 3 ans, pour les canalisations traversant le périmètre.

Sur la zone A :

Les prescriptions concernent :  Les élevages de plein air qui seront limités à une charge de 1,4 UGB/ha en moyenne sur l’année, et jamais supérieure à 1,8 UGB/ha à l’instant t ;  Le maintien en herbe des parcelles non boisées qui seront conduites en prairies de longue durée sans retournement durant 5 ans. La réfection des parcelles en herbe sera gérée de façon à éviter un retournement massif simultané de la superficie en herbe. Le retournement sera autorisé du 1 mars au 30 septembre et sera obligatoirement suivi d’un réensemencement immédiat ;  Ces parcelles pourront être boisées ;  Compte tenu du caractère particulièrement sensible de cette zone, l’achat éventuel par la collectivité des terrains qui lui sont proposés, en privilégiant l’acquisition des parcelles ou des zones humides les plus proches du périmètre immédiat. La collectivité évite de contribuer à la prolifération des friches ; elle peut notamment procéder au boisement de ces parcelles dès lors que le boisement ne nuit pas aux équilibres écologiques ou au potentiel de dénitrification des zones humides, ou les proposer par convention écrite, aux exploitants agricoles intéressés par une conduite en prairie fauchée non pâturée ;  La mise en place de glissières de sécurité en bordure de Sèvre, dans les secteurs où le cours de la Sèvre se trouve immédiatement en contrebas d’une voie routière. Il s’agit des 3 secteurs précisés ci-après, de l’aval vers l’amont :  A l’extrémité Est du périmètre de protection immédiate, sur une centaine de mètres vers l’amont ;  Entre Epron et La Fenouillère, dans la courbe du méandre de la Sèvre, sur une distance d’environ 250 m ;  Le long du chemin rural dit du Pissot, pour sa partie en contact direct avec la Sèvre (sur 220 m).  Afin de garantir l’immersion des pompes, et le fonctionnement correct de la prise d’eau , le niveau de la ligne d’eau entre la prise d’eau et le barrage en aval, ne doit jamais être inférieur à 47,76 m NGF. Notamment, toutes interventions (travaux, entretien, aménagements, manœuvres,…) sur le seuil ou les vannes situés en aval hydraulique dans la limite du PPR , devront maintenir en permanence ce niveau d’eau minimum.

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7 - 4 PERIMETRE DE PROTECTION ELOIGNEE

Prolongeant éventuellement le périmètre de protection rapprochée, le périmètre de protection éloignée est destiné à renforcer la protection contre les pollutions, dès lors que l’application de la réglementation générale, même renforcée, n’est pas suffisante, en particulier s’il existe un risque potentiel de pollution que la nature des terrains traversés ne permet pas de réduire en toute sécurité, malgré l’éloignement du point de prélèvement. Compte tenu de la nature karstique des aquifères du haut bassin versant de la Sèvre, avec des karsts très évolués favorisant un transit rapide des eaux infiltrées, sans filtration, je définirai un périmètre de protection éloignée.

La délimitation de ce périmètre est reportée sur la carte, figure 10.

Sa superficie représente environ 573 km2 et correspond au bassin versant hydrogéologique de la Sèvre Niortaise, en amont de la prise d’eau de la Corbelière, tel que défini au paragraphe 5.

Sans prescrire de réglementation particulière, ce périmètre est destiné à attirer l’attention des services compétents chargés de l’instruction de dossiers concernant des activités présentant un risque vis à vis de la qualité des eaux captées et notamment celles listées ci-dessous, pour lesquelles je recommande, en préalable à leur installation ou à un changement des conditions d’exploitation, l’avis d’un hydrogéologue agréé en hygiène publique :  Epandages de boues ou matières de vidange ;  Installation d’ICPE10 ;  Remblaiement de carrières existantes bordant le lit de la Sèvre ou l’un de ses affluents ;  Stockages et canalisations de produits potentiellement polluants, hors ICPE et installations individuelles de faible capacité (hydrocarbures, produits chimiques, eaux usées) ;  Passage de gazoducs ;  Création de voies de communication traversant la Sèvre ou l’un de ses affluents ;  Travaux importants (notamment à la pelle mécanique) dans ou affectant le lit de la Sèvre ou l’un de ses affluents.

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Yves Lemordant Hydrogéologue agréé en hygiène publique pour le département des deux Sèvres

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FIGURES

1 - SITUATION GEOGRAPHIQUE DE LA PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE 2 - PHOTOGRAPHIE DE LA PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE (CF. TEXTE P12) 3 - EVOLUTION DES TENEURS EN NITRATES DE LA SEVRE NIORTAISE AU PONT DE RICOU (DONNEES DDASS ET RNB) (CF. TEXTE P16) 4 - DELIMITATION DU BASSIN VERSANT DE LA PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE 5 - GEOLOGIE DU BASSIN VERSANT DE LA PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE 6 - LOCALISATION DES GOUFFRES INVENTORIES 7 - DEFINITION DU PERIMETRE DE PROTECTION IMMEDIATE DE LA PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE 8 - DELIMITATION DU PERIMETRE DE PROTECTION RAPPROCHEE DE LA PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE - SECTEUR EN AVAL DE SAINT- MAIXENT-L’ECOLE 9 - DELIMITATION DU PERIMETRE DE PROTECTION RAPPROCHEE DE LA PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE - SECTEUR EN AMONT DE SAINT- MAIXENT-L’ECOLE 10 - DELIMITATION DU PERIMETRE DE PROTECTION ELOIGNEE DE LA PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE

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Figure 1 : Situation géographique du captage de la Corbelière – Echelle 1/28 000 50 /59 SERTAD – SMPAEP - Captage de la Corbelière - Cne d’Azay-le-Brûlé (79) Révision des périmètres de protection - Avis hydrogéologique

Figure 4 : Délimitation du bassin versant de la prise d’eau de la Corbelière

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Figure 5 : Géologie du bassin versant de la prise d’eau de la Corbelière 52 /59 SERTAD – SMPAEP - Captage de la Corbelière - Cne d’Azay-le-Brûlé (79) Révision des périmètres de protection - Avis hydrogéologique

Sources : 1- Inventaire des gouffres du Bassin Versant de la Sèvre Niortaise Amont (modifié) 2- Diagnostic pour l’élaboration d’un programme d’actions et d’un plan de gestion dans le Bassin Versant de la Sèvre Niortaise

Figure 6 : Localisation des gouffres inventoriés

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Figure 7 : Définition du périmètre de protection immédiate de la prise d’eau de la Corbelière 54 /59 SERTAD – SMPAEP - Captage de la Corbelière - Cne d’Azay-le-Brûlé (79) Révision des périmètres de protection - Avis hydrogéologique

Périmètre de protection rapprochée

Zone A Zone B

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Périmètre de protection rapprochée

Zone A Zone B

Figure 9 : Délimitation du périmètre de protection rapproché de la prise d’eau de la Corbelière – Secteur en amont de Saint-Maixent-l’Ecole 56 /59 SERTAD – SMPAEP - Captage de la Corbelière - Cne d’Azay-le-Brûlé (79) Révision des périmètres de protection - Avis hydrogéologique

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ANNEXE 1

ARRETES DE DUP ET DELIBERATIONS DU SMPAEP CONCERNANT LA PRISE D’EAU DE LA CORBELIERE

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ANNEXE 2

DONNEES DDASS 79 CONCERNANT LES NITRATES (1991 A 2006) ET LES PESTICIDES (1997 A 2007)

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