UNIVERSITE D’

Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Département de Géographie

FILIERE SPECIALISEE EN ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

Mémoire de maîtrise intitulé

« L’EXTENSION DE LA COMMUNE RURALE DE »

Sous la direction de Madame Josélyne RAMAMONJISOA

Président du Jury : Madame Simone RATSIVALAKA , Professeur

Rapporteur : Madame Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur Titulaire

Juge : Monsieur ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary, Docteur en Géographie

Présenté par RANDRIAMAHALEO Rinasoa

Soutenu le 18 Septembre 2009

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Département de Géographie

Mémoire de maîtrise intitulé

FILIERE SPECIALISEE EN ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

« L’EXTENSION DE LA COMMUNE

RURALE DE SABOTSY NAMEHANA »

Sous la direction de Madame Josélyne RAMAMONJISOA

Président du Jury : Madame Simone RATSIVALAKA , Professeur

Rapporteur : Madame Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur Titulaire

Juge : Monsieur ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary, Docteur en Géographie

Présenté par RANDRIAMAHALEO Rinasoa

Septembre 2009

REMERCIEMENTS

En préambule à ce mémoire, je ne saurais ne pas témoigner une vive reconnaissance à Dieu Tout Puissant d’avoir contribué à l’élaboration de ce mémoire jusqu’à ce moment de soutenance, ainsi qu’à la réussite de cette formidable année universitaire.

J’adresse mes vifs remerciements à :

- Madame Joçelyne RAMAMONJISOA, qui, en tant que Directeur de Mémoire et rapporteur a toujours fait preuve de patience et a prodigué de précieux conseils et encouragements. - Monsieur ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary notre Juge, qui a bien voulu nous apporter des recommandations utiles. - Madame Simone RATSIVALAKA , qui a accepté de présider cette soutenance.

Mes remerciements s’adressent également au corps des Enseignants du Département pour leurs précieuses assistances pédagogiques et travaux pratiques pour que nous aboutissions au terme de nos études. Ainsi qu’au personnel non Enseignant qui s’occupe des procédures d’administration et techniques nécessaires.

Je tiens à exprimer ma reconnaissance envers les personnels de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana, pour leur chaleureux accueil, et toutes les personnes qui ont accepté d’être enquêtés durant notre étude sur terrain.

J’exprime ma profonde gratitude à toutes mes proches et amis pour leur soutien et leur support.

Merci à tous et à toutes.

RESUME

L’image constitue une entrée originale pour l’étude d’un village ou d’une ville. Le concept d’ « image » n’est pas seulement un simple indicateur mais témoigne des nouvelles dynamiques. L’étude de l’extension de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana dans le Faritany d’Antananarivo par les approches démographique et économique a voulu relater les processus d’extension, d’organisation spatiale à travers le temps dus au phénomène de la périurbanisation et d’évoquer les impacts de l’extension sur l’ « image » de la Commune.

De part notre observation au début de notre étude, nous avons pris trois variables à prendre en compte : d’abord, la position géographique de la Commune, ensuite, la répartition de la population dans l’espace et son dynamisme par plusieurs facteurs, et enfin la « vocation » économique de la Commune pour étudier l’objet de l’extension de la Commune.

A l’issu de l’analyse, il ressort que de par la situation géographique de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana proche du centre ville d’Antananarivo, l’urbanisation a affecté le territoire communale. Malgré l’effet de cette urbanisation, la Commune a pu garder ces paysages périurbains. Des indicateurs sociaux et économiques comme l’existence de population jeune et intellectuelle, l’importance du secteur tertiaire, tout particulièrement le commerce, évoluant dans le temps et dans l’espace sont une opportunité au développement de la Commune sur l’aménagement urbain et le développement interne. L’adhésion de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana à l’OPCI depuis quelques années a amélioré sa relation avec les autres Communes aux alentours, pour former une grande agglomération en harmonie.

Malgré la lenteur du développement depuis l’indépendance jusqu’ en 1993, la Commune a connu une urbanisation rapide durant les dix dernières années du 20ème siècle et début 21ème siècle.

Mots clés : extension, périurbanisation, organisation spatiale, évolution dans le temps et dans l’espace, agglomération

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SOMMAIRE RESUME SOMMAIRE INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE : UN ANCIEN VILLAGE EN VOIE D’URBANISATION

Chapitre I : Localisation et cadre géographique de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana

Chapitre II : Dynamique des populations

DEUXIEME PARTIE : LE PAYSAGE URBAIN

Chapitre III : Organisation spatiale et occupation des sols de la Commune

Chapitre IV : Réalité sur les infrastructures de base, les réseaux structurants et les habitats

TROISIEME PARTIE : POSSIBILITE D’AMENAGEMENT DE LA COMMUNE FACE A L’EXTENSION

Chapitre V : Valorisation des potentialités de la Commune pour son propre développement

Chapitre VI : Fonction de la Commune au développement équilibré du site externe

CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE LISTE DES ACRONYMES GLOSSAIRE

2 LISTE DES TABLEAUX LISTE DES CROQUIS LISTE DES FIGURES LISTE DES GRAPHES ILLUSTRATION PHOTOGRAPHIQUE ANNEXES

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INTRODUCTION

a prise de décision à planifier le développement de la ville d’ une part, et de L gérer celle-ci conjointement avec les banlieues périphériques formant l’ agglomération d’ Antananarivo d’ autre part, a amené la Commune Urbaine d’ Antananarivo à dresser en 2004 le Plan d’ Urbanisme Directeur 2004 Horizon 2015 ou PUDi comprenant plusieurs volets qui serviront de base à la fabrication des PUDé ou Plan d’ Urbanisme de Détail par secteur et ordre de priorités de réalisation.

Effectivement, si la commune urbaine est à même de surmonter le problème de gestion à l’ échelle de son propre territoire, les communes périphériques qui vont être soumises aux plus fortes pressions en matière d’ urbanisation, paraissent démunies, tant au plan technique que financier, pour faire face à cette situation.

A l’ issue de cette prise de conscience des problèmes de l’ agglomération, avant l’ élaboration des PUDi, un Organisme Public de Coopération Inter Communale ( OPCI ) ou FIFTAMA, s’ est creé en 2000, à l’ initiative des Communes de l’ agglomération et va permettre de mettre en place une coordination au niveau de la gestion des problèmes d’ aménagement, de circulation, d’ infrastructure sur le développement d’ équipements et de services intercommunaux.

De ce fait, il serait difficile de séparer la gestion de la CUA et les communes périphériques toutes rurales mais à vocation urbaine dans le développement de la ville.

Par ailleurs, les communes périphériques se différencient de caractéristiques au degré d’urbanisation au cours du temps. Quelques communes sont déjà dotées de PUDi comme les communes de et d’ situés à l’ouest de la ville et leur taux d’urbanisation est plus élevé c’est à dire de 60 à 80 % de leur territoire sont urbanisables. Classées parmi les banlieues proches de la ville et favorisées par les grandes voies pénétrantes, les communes se localisant à 9 à 10 km de rayon de la CUA se différencient en termes de développement.

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Tableau 1 : taux d’ urbanisation des communes périphériques dans les 10 km de rayon autour de la CUA Zone Commune Taux d’urbanisation et classement par commune - Firaisana Nord- Ouest - Talatamaty Plus de 80% sont urbanisables, en voie de - Antehiroka saturation Ouest - - 10 à 13 %du territoire sont urbanisables Sud- Ouest - Ampitatafika 41 % du territoire sont urbanisables - 10% du territoire sont urbanisables Est - Alasora Sud- Est - 30% du territoire sont urbanisables - - Ankadikely Plus de 60 % du territoire sont urbanisables Nord - Sabotsy Namehana Plus de 50% du territoire sont urbanisables Donc en voie d’urbanisation Sud - 66% du territoire sont urbanisables

Source : BDA, PUDi, nos propres estimations

Après un regard sur ce tableau, la commune rurale de Sabotsy Namehana est choisie comme zone d’ étude pour deux raisons principales : la première est qu’ elle fait partie des communes légèrement dépassés en terme d’ infrastructures et d’ équipements urbains par rapport aux autres communes de même catégorie qu’ elle, notamment la localisation, l’ ancienneté et la vocation de la zone ; cependant, elle est classée parmi les communes en voie d’ urbanisation , cette petite nuance fait la particularité de la dite Commune ; la deuxième est qu’ elle présente des caractéristiques susceptibles de recevoir de gros équipements qui en feraient des centres à relative autonomie. La commune rurale de Sabotsy Namehana se situe à 10 km du centre ville suivant la RN3 et couvre une superficie totale de 22,086 km². Suite aux constatations à travers nos observations personnelles, le thème sur : « l’extension de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana » a fait notre objet d’étude dans

5 ce mémoire dont l’objectif principal est d’identifier et d’analyser les processus d’extension et d’organisation spatiale sur une période de vingt ans, suivant une étude géographique. La question se pose : Comment l’urbanisation a- t- elle participé à l’inscription de ses impacts dans le paysage de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana ?

Pour cheminer vers l’atteinte de l’objectif fixé et des résultats attendus, nous proposons le plan ci- après : - une première partie sera consacrée à l’étude du contexte social et géographique de la Commune qui est intitulé : Un ancien village en voie d’urbanisation. • une deuxième partie développera le paysage urbain. • Enfin, les possibilités d’aménagement de la Commune face à l’extension Cette logique permet de mettre en avant l’évolution naturelle du site ainsi que son occupation, puis la transformation par l’homme. Pour parvenir à la réalisation de ce travail, la démarche dite « inductive » était prise se subdivisant ainsi en cinq étapes citées ci-après : 1. Fréquentation des divers centres de documentations pour l’étude bibliographique sur les données et informations officielles existantes que ce soit par le biais de la lecture des ouvrages généraux et ouvrages spécifiques ou par la lecture des cartes ou croquis. Cependant cette première démarche implique d’autre effort car les informations restaient encore insuffisantes. 2. Des observations personnelles, des entretiens avec les différentes entités en relation avec la dite Commune et des enquêtes complémentaires auprès des responsables de différents niveaux : dans les Fokontany, auprès des secteurs publics et privés sur les divers secteurs et enfin auprès de la population elle même qui était la deuxième étape pour essayer de circonscrire les besoins de la population et la réalité qui les entoure. 3. Cette démarche sur terrain citée ci-dessus permettait d’établir un zonage de la zone d’étude proprement dite car le parcours des vingt deux (22) Fokontany requiert un long travail ce qui nous a permis de prendre quelques Fokontany (au nombre de10) pour mener la recherche. 4. Les idées d’une ébauche de proposition furent soumises aux corrections. 5. La rédaction des résultats de ces recherches orientées vers la question principale a pris un temps plus large afin d’obtenir des résultats fiables sur l’étude de l’extension de la Commune. Et notre étude avait pour objectif de contribuer à un appui et une facilitation pour la Commune dans l’organisation de son espace et pour les autres acteurs de développement.

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Nous n’avons pas rencontré des problèmes particuliers aussi bien lors des enquêtes effectuées au niveau du centre que celles effectuées dans d’autres localités, le thème a intéressé la plupart des individus (du milieu rural notamment), si bien que certains se sont portés volontaires.

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PREMIERE PARTIE

UN ANCIEN VILLAGE EN VOIE D’URBANISATION

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CHAPITRE I : LOCALISATION ET CADRE GEOGRAPHIQUE DE LA COMMUNE RURALE DE SABOTSY NAMEHANA.

I- 1. Porte d’entrée au Nord d’ Antananarivo pour la ville :

Photo n°1 : quartier commercial à l’entrée de la Commune, janvier 2007, cliché de l’auteur

Au début, le terme Grand Antananarivo désigne un ensemble d’entité géographique regroupant le dit « site interne » et le dit « site externe », qui sont séparés l’un de l’ autre soit par des plaines et des marais, soit par un important relief. Mais, cette entité géographique ne cesse de s’agrandir et dans la même publication sur le développement urbain du Grand Antananarivo, le Ministère des Travaux publics classe la zone d’ Ilafy avec Sabotsy Namehana, , , Talatamaty, Ampitatafika et Antehiroka, comme des zones périphériques fortement touchées par l’urbanisation car en contact direct avec le site interne. Ces zones présentent l’intérêt de pouvoir représenter des opportunités pour l’urbanisation future en raison de leur situation contiguë par rapport à la zone urbaine. L’occupation progressive de ces parties périphériques de la ville est un phénomène indéniable qui ne s’arrête pas en raison des opportunités de terrain, qu’il soit des contreforts, des rizières, ou des marécages, mais transformés au fur et à mesure en zones d’habitation.

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Depuis l’année 2004, un nouveau découpage administratif du territoire était fait entre les deux communes rurales Sabotsy Namehana et Manandriana. Cette dernière a effectivement acquis les conditions pour devenir une commune autonome par la loi 94-001 du 26 Avril 1995 fixant le nombre, la délimitation, la dénomination et les chefs-lieux des différentes activités territoriales décentralisées dont les communes. Dans cette loi, l’article 2 indique « Les Communes sont urbaines ou rurales en considération de leur assiette démographique réduite ou non à une agglomération urbanisée, sous réserve des dispositions des articles 7 et 8 de la loi n°94-001 fixant le nombre, la dénomination et les chefs-lieux des collectivités territoriales décentralisées. Les organes qui composent cet échelon, fixés par les articles 3 et 4, sont le conseil municipal pour les communes urbaines ou le Conseil communal pour les communes rurales, ainsi qu’un bureau exécutif 1 L’espace géographique occupé de Sabotsy Namehana a diminué en termes de superficie. Si auparavant, sa superficie totale couvre 45 km², depuis cette date, elle est réduite à 22.086 km². Effectivement certains Fokontany , notamment d’ arrondissement de Manandriana avec cinq autres Fokontany, ont été totalement enlevés. La Commune Rurale se situe le long de la RN3 et est délimitée à l’est par la Commune de et de Manandriana, au nord par la Commune d’ Ambohimanga, à l’ouest, par la Commune d’ Antehiroka et au sud par la Commune d’ Ankadikely. La RN3 est la seule grande voie pénétrante au Nord de la région provenant d’ : zone de corridor forestier de la partie nord vers la côte est de .

En général, les reliefs des hautes terres surtout d’Antananarivo, ont subi diverses phases de « mouvement » et d’aplanissement, avec pour résultats la formation de plateaux, de hauteurs variées, à nouveaux déchirés par l’érosion. Ceci se traduit par des collines arrondies, petits plateaux, plaines alluviales et vallons encaissés, le tout dominé par des escarpements et chaos de granite plus durs. Par sa structure géographique la Commune de Sabotsy Namehana s’incline de l’Est à l’Ouest. Dans ce sens s’échelonnent des plaines, des reliefs résiduels et des surfaces planes, constitués principalement par le socle cristallin de nature granitique. Cette région, en général, fait partie de l’extrême nord de la plaine de Betsimitatara. Elle est bordée au Nord-ouest par les plaines d’Ambohimanga . Ces unités morphologiques s’étalent uniformément à une altitude voisine de 1250 m. La plaine est plus vaste à l’ouest par rapport à

1 http://fr.wikipedia.org

11 l’est. Les sommets les plus élevés de la région et les plaines ont offert aux hommes des sites défensifs pendant la période royale. Par la suite, les buttes situées en contre bas ont mieux convenu aux cultures et à l’installation des villages proches des plaines et de vallons, et ont exigé des aménagements importants sur les colluvions de bas de pente. La plaine semblait présenter des étendues cultivables les plus vastes, et les plus propices à l’occupation humaine, mais, cette occupation y rencontrait un certain nombre d’obstacles, plus particulièrement, le marécage et la maîtrise de l’eau dans les pénéplaines. Le territoire communal comprend donc des groupes de vallées et de plateaux. La fondation du village est fort ancienne. Les bas fonds rizicoles sont étroits dus à un relief disséqué et encaissé par le réseau hydrographique, principalement dans la partie sud- est de la commune. Le sol en tant qu’élément du milieu naturel constitue la majeure partie du paysage avec couverture végétale de formation herbeuse. Les collines sont occupées par des boisements d’eucalyptus et de pins, mais également par des cultures pluviales. Sur les bas fonds, on rencontre surtout des marais à joncs et parfois des forêts galeries qui ne sont que des vestiges des anciennes forêts naturellement détruites par l’homme. A l’extrême sud du territoire, la Commune est traversée par la rivière Mamba de 39.3km de long. Le Mamba prend sa source au Nord Est de l’agglomération et traverse la plaine du Betsimitatatra dans sa partie Nord. Elle draine les bassins versants d’ et de Sabotsy Namehana, ainsi que les bassins situés à l’extrême Nord de la CUA. Sur sa partie aval, la Mamba draine trois (3) bassins versants constitués chacun d’un lac de retenue : à Ivato aéroport, sur le lac d’Ambohibao, et sur le lac d’Andranotapahina. Cette rivière a une place importante pour les activités agricoles de la commune. Effectivement, elle constitue l’élément vital pour le besoin en eau pour cette commune, car la présence permet l’irrigation des cultures de contre saison. Les paysans en profitent pour installer le barrage pour l’irrigation.

La Commune sert d’endroit de repos, de détente et de contemplation des vues panoramiques des zones aux alentours depuis l’époque royale jusqu’ à nos jours par les voyageurs, les paysans et les citadins pour ressentir l’air pur de la campagne, pour échanger des informations ou des produits, pour savoir les nouveautés, etc 2. A l’exemple de digue de pelle qui sépare le fokontany d’Antsofinondry et le fokontany d’Anosy Avaratra. Cet endroit s’offre pour la détente et les excursions pendant les jours fériés, et attire les groupes de citadins et des visiteurs.

2 « Géographie agraire des plaines de Tananarive » par R.DOUESSIN

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Le climat dont bénéficie la Commune est celui des hautes terres c’est à dire de type tropical humide d’altitude, comme dans toute la Région d’ Analamanga, caractérisé par une saison sèche et fraîche (hiver austral : mai à octobre) relativement marquée succédant à une saison chaude et humide (été austral : novembre à avril). Les températures moyennes mensuelles sont proches de 21°C en février qui dépassent rarement 30°C dans la journée et descendent parfois au-dessous de 15°C la nuit ; 15°C en juillet, de température de 3°C la nuit et au petit matin et de 25°C dans la journée. La pluviométrie moyenne annuelle est proche de 1400mm, mais les pluies sont surtout fréquentes et intenses de décembre à février : 300mm par mois avec vingt jours de pluie par mois alors que les mois de juin à août sont très secs : 10mm par mois avec moins de cinq jours de pluie par mois. L’altitude peut également engendrer des inversions de températures. Dans les zones basses, le brouillard matinal peut stagner faisant monter la température diurne tandis que sur les collines, le vent rafraîchit et fait baisser la température. Bref, le climat de la région paraît assez régulier.

I- 2. Sabotsy Namehana : Un lieu de convergence du paysage rural et du paysage urbain :

Le passage de la société rurale à la société industrielle a engendré une nouvelle répartition des hommes et des activités sur le territoire. Aujourd’hui, contrairement à ce phénomène, à partir des années quatre vingt, ce sont les villages et les petits bourgs situés à la périphérie des agglomérations qui subissent les effets de développement urbain. En effet, Madagascar n’échappe pas à ce phénomène. Pour le cas de la capitale, la ville d’Antananarivo semble actuellement conquérir les sites externes qui l’entourent approximativement. Par définition, tiré du dictionnaire de Géographie rédigé par P. BAUD, S. BOURGEAT, C. BRAS, l’espace périurbain englobe les banlieues et les espaces plus lointains du centre ville. En d’autre terme, un espace périurbain est formé par des communes de plusieurs banlieues. Et le phénomène d’extension spatiale des villes a été depuis longtemps identifié. Il correspond à la convergence d’un phénomène de concentration démographique, et d’un phénomène de desserrement urbain, lié bien sûr à la diffusion des moyens de transport et de communication. Autrefois classé en un noyau villageois, Sabotsy Namehana est ensuite transformé en un centre semi urbain et est devenue actuellement une des communes classée parmi les banlieues proches de la ville d’Antananarivo avec un taux d’urbanisation important et est

13 devenue une ceinture d’extension de la ville- centre. Cette commune, même avec son rythme de processus d’urbanisation tardive (plus ou moins accéléré), présente encore des traits de ruralité : on constate encore le paysage agraire : la riziculture représente 70 % des surfaces cultivées accompagné des types d’exploitation de type traditionnel familial, le mode de faire valoir direct existe toujours, ce qui veut dire que l’économie rurale est encore présente (économie culture vivrière à bas rendement ou économie de subsistance). En effet, en dehors des quartiers du centre d’Antananarivo, il n’existe pas d’agglomération où les activités agricoles sont absentes : les zones de culture font parties intégrantes du paysage dès que l’on se trouve dans les communes périphériques de la ville ( voir photo n°2). Ainsi, la Commune présente à la fois des zones à caractère rural très marqué et des zones densément urbanisées. C’est une zone de contact entre le monde rural et l’univers urbain qui conserve des traits du premier tout en subissant peu à peu l’attraction du second.

Photo n°2 : habitat dispersé au milieu des zones de culture, janvier 2007, cliché de l’auteur

14 L’avancée urbaine s’est produite en englobant les noyaux villageois pré- existants. La croissance urbaine s’est greffée à une communauté rurale qui l’a plus ou moins acceptée ou intégrée. La Commune présente des caractères intéressants pour une étude géographique : en effet, les différents problèmes du monde rural sont mieux représentés dans cette zone tels que le manque d’infrastructures, d’habitat, l’insuffisance alimentaire, la pauvreté, etc. Or l’intervention de l’Etat et l’action des privées restent encore rares. Mais également, les aspects urbains sont représentés dans certains Fokontany traversés par la RN. Les trois fonctions urbaines se trouvent dans le Chef Lieu : les fonctions de responsabilité (administration, éducation, santé, religieuse), les fonctions de transmission (multimédia, télé communication), et les fonctions d’enrichissement (financière : CECAM, OTIV 3, industrie, commerce, transport). On constate que la Commune fait partie de celle choisie à l’implantation de « Vitrine » en 2005 dans l’objectif de montrer l’idée au développement rural qui prend actuellement son ampleur au niveau national.

I- 3. Position de Sabotsy Namehana dans le cadre de PUDi

Dans l’ouvrage du PUDi ,et même dans le Schéma Directeur de 1984, les pôles de développement à court terme et moyen terme autour d’ Antananarivo ont été déjà identifiées aux différentes sorties de la ville, avec les anciens gros villages, parmi ces pôles, Sabotsy Namehana en fait partie, et actuellement, elle est déjà en pleine mutation, avec l’implantation de plusieurs unités industrielles, et présente un potentiel de surfaces urbanisables et d’équipements conséquents, qui la destine à être un pôle de développement dans la partie nord d’ Antananarivo représentant des éléments générateurs de nouvelles fonctions urbaines et de ré-équilibrage de la répartition des centres moteurs de la ville. C’est une vaste zone à prendre en considération pour le développement de l’agglomération. D’ailleurs, l’ouvrage sur le développement urbain de Grand Antananarivo daté depuis 22 ans et l’ article 4 écrit en 1984 sur l’ extension d’ Antananarivo évoquait déjà le concept de Grand Antananarivo en mettant en exergue la nuance d’ aménagement entre, d’ une part, le site interne qui est la Commune Urbaine d’ Antananarivo, et d’ autre part, le site externe regroupant cinq zones suivant les RN

3 Voir liste des acronymes à la page 101 4 Responsable démographique de Madagascar,Ministre des Travaux Publics,Direction de l’Urbanisme et de l’Habitat,Programme des Nations Unies pour le Développement, UNCHS, Juin 1984, « Schéma Directeur de Grand Antananarivo, rapport de première phase, Projet MAG 82/011,617p

15 pénétrantes de la ville : la RN4 vers , la RN1 vers Fenoarivo, la RN2 vers Ambohimangakely, la RN7 vers Andoharanofotsy et la RN3 vers Sabotsy Namehana. Effectivement, on constate aujourd’hui le dépassement du développement de la ville, au-delà de ses limites administratives, et il faut admettre alors l’éclatement imminent de ces limites. De nouveaux centres moteurs se sont constitués par la jonction progressive d’un conglomérat de quartiers, et la discontinuité du tissu urbain des années quatre vingt est complètement résorbés actuellement. Antananarivo est devenu une mégapole 5 incluant vingt huit (28) Communes périphériques en dehors de ses six (6) arrondissements, dans un périmètre que nous dénommons » Agglomération du Grand Antananarivo », capitale de Madagascar et Chef Lieu de Région d’Analamanga. L’axe Nord d’Antananarivo est actuellement en voie d’urbanisation. L’occupation est plus ou moins continue le long de la route nationale. Dans les dix ans à venir, le remplissage des interstitiels devrait pouvoir se faire à condition d’améliorer les voies de communication et les équipements de services.

5 Mégapole : très grande agglomération comportant plusieurs millions d’habitants (costkiller.net/Definition/M/megapole.htm)

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CHAPITRE II : DYNAMIQUE DES POPULATIONS

II- 1. Une implantation ancienne du peuplement

Le village percé sur la colline de Namehana avait sa particularité aux yeux des rois Merina, car autrefois, Namehana et Ilafy appartenaient aux Tsimiamboholahy et figure dans le secteur consacré à la plaine de Betsimitatatra. Ambohitrabiby se rendit célèbre dès le 17 ème siècle, lorsqu’un des grands souverains de l’Imerina, Ralambo (1575-1610) y établit sa Capitale. Mais les descendants de Ralambo s’établirent à Ambohimalaza, Lazaina, Ambohitrantenaina, Manandriana, et Ambatofotsy plus tart. Ambatofotsy, reconaissable à son château d’eau, mérite une mention particulière. Particulièrement, le roi Andrianampoinimerina avait mis en place un Rova, un lieu de marché, instauré à Ambohiboasary. C’était un des marchés d’Avaradrano là où étaient publiés les lois et décrets par le roi. C’était le lieu où tout le monde s’informait de la population au rapporteur royal mais également où on recueillait les aspirations du peuple 6 .

Après que Ramboasalama eut pris Ambohimanga, son oncle Andrianjafy s’établit à Ilafy, plus au sud, et Anosy ainsi que Namehana qui devinrent des forteresses du nord de son territoire. La zone sud inclut les territoires frontaliers entre Ilafy et Ambohimanga, là où se situèrent les premières guerres expansionnistes d’Andrinampoinimerina. Ainsi, Namehana était une aire de repos après guerres. Durant l’époque royale, Sabotsy Namehana était séparée en deux communes : l’une Namehana, lieu de résidence des « Andriana », l’autre Sabotsy, lieu de marché mais le processus de peuplement et d’urbanisation de la Commune rurale depuis Namehana vers les autres Fokontany évoluait d’une façon plus ou moins équilibrée. Vers l’arrivée des colonisateurs, la construction des routes reliant la ville et les autres zones « stratégiques économiques » de cette dernière, Anjozorobe, a permis le déplacement et la migration des habitants de Namehana pour s’approcher de la RN traversant le Fokontany de Sabotsy. La RN se place donc comme un pôle organisateur de l’espace, autour de laquelle sont agencés les types d’aménagements existants. Ici, l’infrastructure routière, pilier de développement, marque fortement l’idée d’une mobilité qui renforce l’appréhension d’un passage.

6 PCD de la Commune Sabotsy Namehana, Aoùt 2003, Fivondronana Antananarivo Avaradrano, Faritany Mizaka Tenan’Antananarivo, FID.OADD, 153p

17 A l’époque coloniale, Namehana était un Chef- lieu de Canton. Depuis 1946, il a été transféré à Sabotsy. Ce dernier s’est développé grâce au commerce à partir de cette époque, le marché du Samedi drainait toute la région ainsi que quelques commerçants d’Antananarivo dont cette valeur du marché est encore gardée jusqu’ à nos jours. En fait, l’activité commerciale est donc la principale base de développement de la Commune. L’espace périphérique était, dans la première moitié du XXème siècle, un gros fournisseur. L’exigüité des terres cultivables, souvent cadastrées, la main d’œuvre rurale pléthorique, le désir des grandes familles de s’installer en ville pour l’éducation des enfants, l’instruction des jeunes dont les parents travaillent ailleurs, etc.…, tous ces facteurs expliquent le mouvement d’exode rural à partir des campagnes antananariviennes, entre autres des zones plus peuplées de l’Est et du Nord. L’espace disponible était encore assez étendu en ville et les constructions se multiplient. Aujourd’hui, c’est le cas contraire qui se présente. Bref, la structure actuelle de l’extension de l’agglomération est le résultat d’une évolution commandée par les besoins de la population locale et par les besoins des colonisateurs.

II- 2. Structure et composition démographique Tableau 2 : Evolution du nombre de la population depuis 1993- 2005

Année 1993 1996 1999 2001 2002 2003 2004 2005 2007

Nombre de 23 30 44 33 34 36 38 41 52 la 794 400 426 103 932 428 197 554 644 population

Sources : PUDi, INSTAT, estimation personnelle

Ce tableau nous fait ressortir le taux d’accroissement qui varie entre 3 à 5% tous les trois ans, par rapport à celui de la capitale et de Madagascar qui était de 4,6% en 1980 et s’abaissait de 3% en 2000. Ce taux élevé de l’accroissement peut être expliqué par un double facteur : l’un par l’accroissement naturel, et l’autre par la forte migration de la population du centre ville vers les communes périphériques et jusqu’ à une certaine année. La Commune enregistre donc un taux de croissance démographique plus grande que dans l’ensemble da la Capitale.

18 D’une manière générale, l’extension s’est faite d’une manière rapide alors que le retard sur le plan infrastructure et équipements sanitaires se voit nettement. En termes d’évolution, la population évolue dans le temps et dans l’espace en effectif et en structure du fait de la mortalité et de la natalité et des mouvements migratoires. Depuis une dizaine d’années, la ville d’Antananarivo a amorcé une transition démographique 7 du fait d’un certain nombre d’avantages économiques, socioculturels et infra structurels. La transition démographique au niveau des communes périphériques serait plus lente à venir ne serait-ce qu’avec les différences de facultés socio-économiques dont disposent les populations de ces communes en comparaison avec celles de la CUA 8.

Masculin Féminin Age

+ 50 40-49 30-39 20-29 10-19 Effectif 0-9 1500 900 500 300 300 500 900 1500

Figure n°1 : pyramide des âges de la population en 2005

Cette pyramide des âges nous montre la physionomie de la population des trois Fokontany parmi les plus peuplés de la Commune. Il contient trois parties avec une base large, un milieu moins large et un sommet rétréci. En effet, une base large s’explique par le taux de natalité élevé qui se traduit par une hausse de mariage précoce et de la fécondité expliquée par les facteurs à la fois social et culturel : classe sociale, catégorie socioprofessionnel, durée des études, emploi des femmes, la religion, le lieu de résidence. Par conséquent, il y a une forte liaison entre le niveau de développement et la fécondité d’une femme et l’espérance de vie de la population en général. Ce qui permet de dire que pour la Commune, la phase de transition démographique est significative et caractérise encore

7 Transition démographique : c’est le passage progressif d’un état de faible accroissement à un autre état de faible accroissement séparé par une phase de fort accroissement. Cours « population » première année 8 Voir liste des acronymes à la page 101

19 la « ruralité » de la population par rapport à celle de la CUA qui amorce la phase deux de la transition (phase finale de la transition qui se traduit par un taux de natalité qui s’abaisse et un taux de mortalité moins élevé qui donne un taux d’accroissement naturel pas trop élevé. Dans la répartition par âge et par sexe de la population issue du PCD 9 de ladite Commune en 2003, l’effectif du sexe masculin dépasse légèrement celui du sexe féminin. L’effectif des garçons ayant l’âge entre 10 à 19 ans est aussi remarquable : 1591(chiffre en 2006). Ce qui confirme le caractère jeune de la population et on pourrait même envisager que l’accroissement de la population est toujours possible.

Tableau 3 : Représentation du nombre de ménage par Fokontany : dans les Fokontany concernés par l’ extension urbaine

NOM DES TAILLE DE NOMBRE DE FOKONTANY MENAGE MENAGE Anosy Avaratra 3 à 7 675 Antsofonondry 5 à 10 120 Soaniadana 5 2100 Tsarafara 3 à 6 968 Antsinanantsena 3 à 6 1066 Andrefantsena 3 à 6 773 Ambodivona 5 à 10 100 Namehana 6 à 7 375

Sources : monographie villageoise, auteur

Ce tableau nous montre que le nombre de ménage des Fokontany concernés par l’extension urbaine varie entre 100 à 2100 ménages, soit un écart de 2000 ménages. Le Fokontany dont l’effectif est élevé s’explique par son nouveau statut de Fokontany récemment. Quant à la taille des ménages, la plus élevée est de 10 et la moins élevée est de 3, avec une moyenne de 5,3 ; et 6231 ménages dans tout le territoire communal. Le type de famille se présente sous deux formes : soit une famille nucléaire composée d’un père, d’une mère, et enfants ; souvent avec un chef de famille jeune et récemment

9 Voir liste des acronymes à la page 101

20 installé dans le quartier. Soit une famille élargie c’est à dire composée d’un père, d’une mère et de leurs enfants mais aussi d’autres membres de la grande famille ‘grand père, oncle,…). En outre, si on fait le rapport de l’effectif sur la taille de ménage de la CUA : 4,6 et la Commune de Sabotsy Namehana : 5,2, on note une légère élévation de celle de la Commune de Sabotsy Namehana que celle de la CUA, ce qui montre encore du reflet du caractère de la ruralité de la Commune de Sabotsy Namehana. Tableau 4 : Répartition spatiale de la population NOM DES SUPERFICIE POPULATION DENSITE FOKONTANY (km²) (2007) ( hab/km²) Isahafa 1,36 1130 830,88 Lazaina 2,13 1756 824,41 Anosy Avaratra 1,32 2785 2109,84 Faravohitra 0,76 1451 1909,21 Ambohitrinimanga 2,51 2575 1025,89 Namehana 0,61 1536 2518,03 Manarintsoa 0,41 1884 4595,12 Ambohibary 1,97 1364 692,38 Ambohinaorina 1,03 4526 4394,17 Andidiana 2,01 1455 723,88 Amorondria 0,60 2900 4833,33 Ambatofotsy 0,77 1694 2200 Andrefantsena 0,24 4556 18 983,33 Tsarafara 0,83 4803 5786,74 Soaniadanana 0,28 4869 17 389,28 Botoina 0,69 610 884,05 Ambohidrano 2,29 980 427,94 Antsinanantsena 0,35 6596 18 845,71 Ant sofinondry 0,40 1594 3985 Antsahatsiresy 0,02 1961 98 050 Beravina 1,32 806 610,60 Ambodivona 0,18 813 4516,66 TOTAL 22,086 52644 2383,59 (22 Fokontany)

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Sources : Monographie communale 2007 et estimation personnelle.

En terme de densité, le Fokontany d’Andrefantsena est le plus peuplé, avec une densité de 18 983,33hab./km², tandis que la densité du Fokontany d’Ambohidrano est la moins élevée avec une densité de 427,94 hab./km², soit un écart de 14668 entre les deux extrêmes.

On constate donc que les populations sont plus concentrées dans les Fokontany dont la superficie est petite ; notamment dans les Fokontany de Tsarafara et de Soaniedanana avec une population totale de 9672 habitants 10 . La majorité de tous les occupants de la propriété immobilière sont des héritiers. En effet, 10 ménages sur 30 enquêtés sont classés dans cette catégorie. Les locataires et les hébergés sont au même rang.

Le croquis ci-après nous montre la répartition de la population dans les Fokontany de la Commune.

10 Monographie de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana 2007 par J.B RAKOTONIRINA

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II- 3. Structure sociale et économique des populations 2-3 -1 Situation économique des ménages Il est important de rappeler que selon le BIT 11 , toutes les personnes de sexes qui fournissent la main d’œuvre disponible pour la production des biens et services : population en âge de travailler, population adulte sont des populations actives.

Tableau 5 : Nombre de population active pendant deux années successives

Année Secteur Pour Secteur Pourcenta Secteur pourcen Chômeurs pourcen Pop Pour primaire centa secondaire ge tertiaire tage tage inactive centage ge 2003 10 943 41,85 3136 11,9 5601 21,41 Nd 27 709 38,3 2004 11 821 44,9 3287 12,5 6575 25 4617 17,5 10 743 Nd

2007 12 443 41,30 4280 14,21 6600 21,9 6807 22,53 Nd nd

Sources : PCD de la Commune, monographies communales 41,85 % en 2003 et 44,9 en 2004 de la population, d’ après ce tableau, se concentrent dans le secteur primaire, suivi du secteur tertiaire qui représente 21,41 % et 25% de la population en deux ans. Cette petite analyse nous permet de confirmer la prépondérance du secteur primaire, notamment de l’agriculture (y compris l’élevage, la pêche et les forets) au sein de l’économie qui se reflète dans les principaux indicateurs économiques. En effet, on estime que le secteur agricole fournit plus de la moitié des matières premières pour les secteurs secondaire et tertiaire. Ceci fournit également presque la moitié des actifs dans une localité donnée. Le secteur primaire tient fort bien encore sa place dans l’économie dans tous les niveaux de la circonscription à Madagascar, du niveau local qu’au niveau national. Dans la Commune, la principale activité de la population reste encore au stade du secteur primaire : les paysans pratiquent si c’est possible une association de cultures ou de plusieurs activités. Les chefs de famille paysans cherchent d’autre source de revenu à part la profession principale et les mères de familles s’entraident avec leurs maris en exerçant des activités artisanales comme la broderie et la couture, les petits commerces (épiceries) pour combler les insuffisances au niveau de la famille, pour arrondir la fin du mois. Le niveau de revenu par ménage est donc encore faible, mais le nombre d’actifs potentiels est de 2,2 par

11 Voir liste des acronymes à la page 101

24 ménage. Cette évolution pourrait venir d’une plus grande entrée des femmes dans la vie active, une grande occupation vers le secteur informel.

En termes de revenu, le secteur primaire ne rapporte, malheureusement, que peu d’argent bien que ceci utilise plus d’effort physique humain et nécessite beaucoup de temps pour pouvoir obtenir la production. Les ménages dont l’activité principale est l’agriculture peuvent être classés en deux catégories : - les paysans qui possèdent en moyenne 2 bœufs, 2 porcs et de volailles. Plus 2 Ha de rizière et 1 Ha de culture de contre saison ; propriétaire des rizières. Ce type de paysan est dit « aisé » et gagne une recette annuelle de 554 000Ariary. - Les paysans à faible revenu ne possèdent qu’un ou deux porcs et quelques volailles et sont des locataires ou des métayers de 10 ares de rizières, ne gagnent que 212 400 Ariary, pour combler ce manque, les paysans sont aussi des artisans.

En outre, on y trouve des travailleurs journaliers, des salariés mensuels, mais travailleurs « temporels » qui ne gagnent que si le « marché » existe. Les revenus des ménages sont donc très variés et aléatoires d’après les résultats obtenus lors des enquêtes.

Actuellement, les activités secondaires prennent une place importante pendant la saison sèche. Poussés par leurs besoins, les paysans s’adonnent davantage aux activités génératrices de revenu et font une combinaison ou alternance des activités comme l’ artisanat, la production et le commerce des briques et de sable, le tissage et la vannerie, la confection, la tannerie, la boiserie, et la métallurgie légère pour assurer des rentrées d’argent. Depuis quelques années, cinq ans passés, le développement du secteur tertiaire a été significatif, car d’ après les interviews auprès des responsables des activités au marché, le nombre des nouveaux commerçants s’est multiplié depuis la réhabilitation du marché d’Andravoahangy. Ces derniers sont obligés de chercher de nouveaux lieux pour exercer leurs activités surtout les commerçants en gros des produits de première nécessité ou PPN pour la population. On peut dire que Sabotsy Namehana est en même temps un lieu d’écoulement des produits et un lieu d’approvisionnement pour la population. Effectivement, des gens de la Capitale y viennent pour s’approvisionner en denrées fraîches (des poissons frais), des produits du terroir (maniocs, légumes frais, oignons) et des produits locaux (saucisse, mofo

25 gasy) 12 . La commune est le lieu où les ruraux s’approvisionnent en produits de première nécessité ou PPN 13 . Elle sert donc d’intermédiaire entre la Capitale et les communes du nord du District d’Avaradrano dans les échanges de biens de consommation et des récoltes des agriculteurs.

L’économie de marché commence à prendre la place occupée par l’économie de subsistance basée sur l’autoconsommation. Les interventions des secteurs commerce, santé, petites et microentrreprises, urbanisme et aménagement du territoire doivent être articulées et se compléter. En d’autres termes, le développement exige l’implication de tous les acteurs et toutes les structures touchées par le domaine de l’aménagement du territoire. Depuis 1997, l’INSTAT estime que selon les opinions des opérateurs économiques, une hausse de l’emploi a été constatée par le secteur industriel dans le Pays. Pour les années 1996 et 1998, c’est le secteur secondaire qui est la plus créatrice d’emploi avec une hausse respective de 8,2% et de 48,9%. Quant aux entreprises franches, elles sont créatrices de 45.172 emplois. Le taux de chômage est encore remarquable dans la Commune comme dans la ville. A peu de chose près, il est très difficile de calculer le taux d’activité à cause du chômage déguisé à Madagascar se manifestant par un excédent de travailleurs dans un secteur économique qui peut en être retiré sans nuire à la production. Le chômage touche surtout les jeunes.

12 Voir glossaire à la page 102 13 Voir liste des acronymes à la page 101

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Photo n°3 : gargote du quartier, Fokontany d’Antsinanantsena, janvier 2007, cliché de l’auteur

En un mot, l’activité agricole reste encore essentielle dans la Commune mais nous voulons orienter l’étude sur les secteurs secondaire et tertiaire qui se développent de plus en plus. La zone considérée est limitée dans les Fokontany traversés par la RN.

2-3- 2 Les groupes sociaux, et le profil cultuel Les couches sociales et les groupes de gens sont hétérogènes : il y a les groupes de gens aisés, des groupes de gens modestes, et enfin des groupes de gens de classe défavorisée. Les castes ont gardé une part de leurs caractéristiques sociales historiques et ont préservé leur système de valeurs. En particulier, en matière de religion, les « Andriana » adhèrent au culte protestant, tandis que les autres groupes sociaux penchent en majorité pour l’Eglise catholique.

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Tableau 6 : Nombre des Etablissements cultuels existants dans la Commune Etablissements Nombre Eglises Catholiques Apostoliques Romaines 2 (ECAR) Temples Protestants FJKM 11 Temples Protestants FLM 1 Temples Anglican 1 Rhéma 1 Jesosy Mamonjy 2 Advantiste 2 METM Protestant 1 Temoin de Jehovah 1 Pentecotiste 1

Source : Monographie 2005 de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana

2- 3-3 La scolarisation En matière d’éducation, la plupart des enfants dans la Commune fréquente les établissements scolaires que ce soit privé ou public. Si on procède à la technique d’approche genre, les filles sont au même rang que les garçons en terme d’effectifs des élèves fréquentant l’école. Le niveau de scolarisation diminue au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la ville. L’analphabétisation touche plus le milieu rural que le milieu urbain. Cette disparité est liée d’une part à la disponibilité des services d’éducation et d’autre part, aux caractéristiques socio-économique et culturels : les parents ont tendance à ne pas scolariser les enfants pour des motifs d’ordre économique ou culturels. Ainsi par exemple le cas des jeunes garçons du Fokontany de Namehana, avec le niveau de vie moins élevé ou pauvre, ils font le travail de « receveur » ou livreurs de viandes chez les boucheries du quartier, et les jeunes filles entrent sur le marché artisanal à l’âge de quatorze ans en abandonnant leurs études. Mais actuellement, grâce à l’existence de l’Etablissement scolaire confessionnel « St Louis de Gonzague » à Namehana, les enfants depuis les plus jeunes jusqu’au terme dite jeunes adultes recourent à la scolarité.

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Tableau 7 : Nature et nombre des Etablissements scolaires

Etablissements Statut Total nombre public privé confessionnel Préscolaires 1 11 4 15 Enseignement primaire 13 11 4 27 Enseignement secondaire _ 7 2 9 (collège) Enseignement secondaire 1 3 1 5 (lycée) Enseignement technique _ 2 1 3 Enseignement supérieur _ _ _ _

Sources : Monographie 2005 de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana, réalisation personnelle. La commune compte au total 15 Etablissements préscolaires dont 11 sont des institutions privées, seulement 1 à titre public. Le nombre d’élèves atteint 1091, garçons et filles confondus. Quant aux Etablissements primaires, 13 sur 27 sont à titre public regroupant 4028 élèves répartis dans 13 Fokontany du territoire communal. Les 11 Etablissements privés (Ecoles libres et confessionnelles) avec 2522 élèves se rencontrent dans presque la totalité du territoire à l’exception des trois Fokontany : Andidiana à l’extreme ouest de la Commune, Beravina, et Botoina dans la partie est de la Commune (voir croquis 5: la répartition des Etablissements scolaires dans tout le territoire communal) . En ce qui concerne l’enseignement secondaire, les Etablissements sont tous des privés (libres et confessionnels) et enregistrent 1827 élèves en tout. Par ailleurs, Sabotsy Namehana est dotée d’un lycée public et c’est le premier installé dans le District d’ Avaradrano, actuellement secondé par le lycée d’Ambohimanambola.

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2-3- 4 Condition d’hygiène et de la santé Le domaine de la santé constitue depuis toujours la première, sinon une des préoccupations majeures des décideurs du pays concernant particulièrement le secteur de la santé publique.

Tableau 8 : tableau comparatif de la situation de chaque Fivondronana

Les Centres de santé Fivondronana Atsimondrano Fivondronana Avaradrano CSB I public 2 5 CSB I privé 2 1 CSB II public 14 11 CSB II privé 22 22 CHD 2 public 1 1 CHU 1 1

Source : « Inventaire des Fivondronana de Madagascar » République Madagascar, Novembre 2001.

Tout particulièrement, la commune de Sabotsy Namehana bénéficie, depuis l’indépendance, d’un Centre Hospitalier (CHD : référence dans l’acronyme) celui d’Anosy Avaratra qui peut abriter des patients pendant toute l’année. En effet, ce centre possède 10 lits dont le nombre de consultation par an est de 4859, également une maternité dont le nombre de consultation par an est 200 et le nombre d’accouchement égal à 223 femmes par an. Cependant, la commune est dotée des centres de santé privés dont le nombre de consultation de chaque année est 5096 femmes et le nombre d’accouchement : 145 femmes. Malgré tous ces avantages, on constate une mauvaise répartition de ces centres car les Fokontany lointains du Chef Lieu ne bénéficient pas des équipements sociaux de base. Et les gens se contentent du « mpitaiza ». De plus, la distance et l’état vulnérable de la route pendant la saison pluvieuse constituent un facteur de blocage pour la circulation des biens et services de la campagne vers les villes.

30 Tableau 9 : recensement de la situation de chaque Fivondronana :

Public Privé Nombre d’habitant 240 à 1189 421 hab/médecin soignés hab/médecin (année 2005)

Atsimondrano Avaradrano Nombre de médecin pour 32.3 3.0 10 000 habitant s

Source : « Inventaire des Fivondronana de Madagascar » République Madagascar, Novembre 2001.

Une étude comparative est nécessaire afin de dégager l’exiguïté du manque des assistances sanitaires de la population et que toutes les entités prennent conscience da la situation.

A propos de l’hygiène et de la santé de la population au niveau de chaque ménage et d’ après l’analyse des questionnaires ménages durant notre étude sur terrain, 19 sur 30 enquêtés affirment le recours auprès des établissements privés pour les soins et traitements de certaines maladies c’ est à dire 80% des populations, car les services y sont plus abordables malgré le coût plus élevé par rapport à ceux des publics. De plus, les centres de santé publics sont insuffisants et ne couvrent pas la satisfaction des besoins de la population. Notons que les gens se soucient de leur santé car le taux de fréquentation des établissements pour la santé est considérable surtout pour les adultes entre 45 à 55 ans et les plus âgées font des soins périodiques, par contre pour les traitements graves, ce sont les enfants de bas âge qui ont besoin de traitements dits « urgents ».

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CONCLUSION PARTIELLE

On peut jusque là déduire que depuis près de six siècles, la Commune de Sabotsy Namehana avait sa particularité tant sur le plan physique que sur le plan socio-économique. Sa vocation depuis l’époque royale, en passant par l’époque coloniale, et en fin dans l’ère contemporaine évolue selon le temps. Au départ, un village de petits bourgs de type rural, ensuite transformé en un centre semi-urbain à vocation commerciale, classé aujourd’hui parmi les zones fortement touchées par l’urbanisation car elle présente des intérêts de pouvoir représenter des opportunités pour l’urbanisation future. Par l’effet de l’urbanisation depuis longtemps grâce à sa position « Porte d’entrée au nord d’Antananarivo vers la ville », la Commune a pu 00garder encore ses magnifiques paysages qui montrent les aspects de ruralité dans les bas fonds et vallées occupées par des rizières et les cultures maraîchères. C’est ce caractère péri-urbain de la Commune qui la fait distinguer des autres communes rurales situées dans la même couronne périphérique de la Capitale. Ceci dit, elle a une particularité à ne pas négliger.

Le dynamisme démographique est toujours accompagné d’un dynamisme spatial. Par conséquent, la répartition de la population selon les secteurs d’activités et selon les catégories socio- professionnelles se traduit dans l’espace à travers les différents modes d’utilisation et d’occupation des sols. La question se pose : dans quelles conditions le paysage urbain actuel s’était élaboré ?

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DEUXIEME PARTIE

LE PAYSAGE URBAIN

33 CHAPITRE III : ORGANISATION SPATIALE ET OCCUPATION DES SOLS DE LA COMMUNE

III- 1. Répartition spatiale de la population Par le jeu de l’accroissement démographique et des descendances, une extension spatiale, voire l’occupation systématique des espaces vides à l’intérieur du périmètre, l’accompagne toujours naturellement.

Photo n° 4 : stèle de commémoration « Lapan’ ny Tanàna », janvier 2007 , cliché de l’auteur

« Dans le développement historique de l’occupation et de l’organisation du territoire, la première étape est celle de l’organisation de l’espace agricole. Les autres formes d’organisations viennent après et se superposent à l’organisation de l’espace agricole. Les limites du domaine agricole sont des limites humaines procédant des capacités et des besoins

34 des hommes à un moment donné du développement de la société, d’une région ou d’un continent »14 .

Face à l’accroissement de la population, les populations réagissent par les migrations. Grâce à sa situation géographique, Sabotsy Namehana exerce un attrait permanent de la population urbaine qui essaie de chercher le calme et le logement à bas prix, mais aussi à cause de la facilité d’accès en ville.

Il existe trois types de mouvements migratoires qui s’exercent dans la Commune. 3- 1-1 Mouvement migratoire journalier : Le mouvement migratoire interne est caractérisé par les déplacements des élèves des écoles primaires des Fokontany pour rejoindre les collèges ou lycée, également les mouvements des travailleurs dans les petits métiers. La mobilité des habitants va toujours dans un double sens : centrifuge (vers la campagne périphérique et la ville le jour) et centripète (retour au Chef Lieu le soir). Ceux qui quittent la Commune sont peu nombreux, mis à part les enfants qui vont continuer leurs études à Antananarivo et les travailleurs mais qui reviennent très vite, compte tenu des conditions de vie très chères en ville selon l’échantillonnage des personnes enquêtées. En un seul mot, les gens préfèrent rester habiter dans la Commune. 3-1- 2 Mouvement migratoire saisonnier : Ce genre de migration s’accentue pendant la saison sèche, de mars en octobre. C’est la période de pratique de travaux de fabrication de brique artisanale dans les plaines environnantes. Ce type de travail attire des salariés toute l’année. Les gens originaires d’Ambatolampy et d’Imerikasinina sont les plus attirés. 3-1-3 Migration définitive pour une longue durée : Ce type de migration a pour origine l’existence des natifs qui viennent s’installer dans les zones proches de la ville, voir même en ville et deviennent des citadins pour des raisons multiples. Entre outre, les mouvements de population expliquent l’importance des liens qui existent entre les Tananariviens et leur village d’origine, souvent peu éloigné, où se trouve souvent une partie de leur famille, et où ils ont souvent conservé des biens.

- Historique de l’installation humaine : Depuis longtemps, on rencontrait à quel point la dimension spatiale est une clé pour la compréhension de la société Malgache : « une société

14 « Precis de Géographie rurale » par P.Georges

35 géographique » car la conception, l’occupation et l’aménagement de l’espace à Madagascar touche aux problèmes majeurs de la Grande île et de ses origines 15 Dans la répartition spatiale intervient la considération géographique : le groupe se voit attribuer un domaine dans le secteur qui, par rapport au Rova, correspond à la situation de son « foko » : un ensemble uni par une idéologie de la parenté dans un cadre territorial bien délimité. La hiérarchisation statutaire s’exprime verticalement : les Andriana (la noblesse)16 sont installés sur les pentes les plus élevées, tandis que les Mainty (les serviteurs) et les Andevo occupent les pentes sud du Rova. L’adéquation presque parfaite entre certains quartiers et des groupes sociaux définis géographiquement et statutairement est l’un des traits les plus frappants de la Haute ville Malgache. Ainsi se trouvent facilitées la lecture et la compréhension d’une ville qui reflète l’organisation territoriale de l’Imerina et qui se révèle comme un instrument d’ordre, dans la mesure où les hiérarchies de l’espace sont respectées. Ainsi pour le cas de la Commune de Sabotsy Namehana, les habitants se sont installés au début, sur les collines tels que les arrondissements Namehana, Anosy Avaratra, Antsofinondry, Ambatofotsy, et s’est éparpillé vers les bas au fil du temps.

Dans l’ouvrage du Schéma Directeur du Grand Antananarivo, les Chercheurs ou les auteurs ont fait une enquête auprès des échantillons de population pour savoir où se situent, dans le Grand Antananarivo, les localités présentant des signes d’un processus d’urbanisation à suivre et le cas échéant, à renforcer. Ces signes peuvent être appréhendés par différents indices : taux d’accroissement démographique, développement d’activités secondaires et tertiaires, présence d’équipements collectifs et d’infrastructure, d’accessibilité, capacité d’accueil des « étrangers » etc. Selon les résultats partiels, on considère que l’influence urbaine s’arrête aux localités classées dans les catégories (mi-rurales, mi-urbaines) : au Nord, Ambohidratrimo, Ivato et Anosy- Avaratra, à l’Est, Ambohimangakely et Ambohimanambola, au Sud, Andoharanofotsy, à l’Ouest, Fenoarivo (actuellement Imerintsiatosika)

15 « Heritage de l’histoire et mode d’urbanisation Malgache :Tananarive »,in Histoire et Organisation de l’espace à Madagascar, par F. ESOAVELOMANDROSO 16 « Voyage en terre Malgache.Le cœur de l’Imerina » par AGNES JOIGNEREZ, E. RAJAONARISON

36 Figure n° 2 : Croquis de l’évolution de l’espace

Sur les collines, l’urbanisation s’est développée surtout le long des axes sur les versants pour descendre ensuite dans les vallées. Les quartiers de Namehana (Andidiana, Ambohibary), d’Antsofinondry, d’Andrefantsena (Ambodirano) illustrent ce genre. Les eaux provenant des zones amont s’écoulent dans la vallée et inondent les quartiers en saison de pluies malgré l’existence des barrages de rétention. Petit à petit, les espaces interstitiels se sont remplis, sauf sur les zones à risque comme les vallons ou ceux prévus dans le cadre des actions planifiées et études pour les plaines.

La pression démographique et la jeunesse de la population stimulent la mutation de l’activité du secteur primaire à l’activité secondaire et tertiaire. Ces deux caractéristiques de la population se traduisent dans l’espace et sur la structure de la population active.

- Historique de l’évolution de l’implantation des secteurs secondaires et tertiaires dans les espaces périphériques : l’ouverture d’espace commercial en périphérie répond au souci de commerce de proximité afin d’attirer les banlieusards mais également à l’existence d’entreprises diverses dont les employés font partiellement leurs courses dans ces lieux, notamment la restauration ou encore à l’existence de catégories de ménage aux revenus convenables résidant hors de la Commune Urbaine d’Antananarivo( CUA). Les communes du Nord-Ouest, et du Sud de la Capitale ont ainsi bénéficié de leur implantation. Leur multiplication dépendra de l’évolution des revenus des ménages et de la possibilité de trouver suffisamment de superficie afin de répondre aux critères d’établissement. Aussi, la Commune rurale de Sabotsy Namehana est touchée par ce phénomène. Vue sous cet angle, on peut citer l’existence des grands espaces de loisirs, et les Hôtels restaurants (Eldorado, Le Lion d’Or).

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La « rurbanisation » de l’économie accompagne toujours des paysages. La ville développe certains services : restauration, activités de loisirs (cyber) car la péri-urbanisation a pour effet de repousser toujours plus loin la zone où l’influence de la ville se fait sentir avec intensité, aussi bien sur le paysage que dans l’économie. La pénétration de cette influence est issue de l’existence des moyens de communication moderne et des routes 17 . Dans l’optique de déterminer la spécificité des zones « péri-urbaines », comme toutes les zones « péri-urbaines » des pays tropicaux, la Commune de Sabotsy Namehana bénéficie également de cet atout. D’une part, la demande du marché urbain, qui ne cesse de croître, permet à la population, de tirer un meilleur profit des ressources offertes par le milieu rural : produits agricoles, combustibles, les matériaux de constructions (brique, sable). D’autre part, les populations deviennent consommateurs des produits venus de la Ville : les mobiliers et sanitaires, les produits alimentaires, les produits de beauté et vêtements pour les femmes, les fournitures consommables en informatique, etc.…

III- 2. Occupation sectorielle dans la Commune

Perspective de l’évolution des secteurs prépondérants d’activité Au début, les gens ont exploité différentes ressources naturelles qu’elles ont exploité de différentes manières pour satisfaire leurs besoins. Ces ressources naturelles sont à la fois des ressources agricoles, d’élevage ou des ressources minières. D’autant plus, de toutes les activités humaines, les activités agricoles sont certainement celles qui dépendent le plus étroitement des conditions du milieu naturel. Il leur sert de cadre, et leur offre certaines possibilités d’aménagement, mais leur impose certaines contraintes. Dans un second temps, qui commença au 18 ème siècle en Europe se développa l’Industrie qui entraîna la mise sur pied de grandes usines et de biens manufacturés. L’industrialisation devient synonyme de développement. Actuellement, on entre de plus en plus dans ce qu’on appelle le secteur de « services » où l’essentiel des activités humaines se situent dans le mutuel service entre les hommes. On pense que les ressources naturelles sont « limitées » par la capacité de production de la terre. L’industrialisation qui repose sur les ressources est donc aussi limitée. Tandis que les

17 « Evolution des espaces périurbains à Brazzaville (Congo) et Cotonou (Bénin) » in La Périurbanisation dans les pays tropicaux par P.VENNETIER

38 « services » entre les hommes sont extensibles et l’évolution de l’économie va vers l’extension des services. Ainsi, les Economistes classent les secteurs d’activités en : - secteur primaire : exploitation des ressources naturelles - secteur secondaire : industrie et transformation - secteur tertiaire : services

Madagascar en tant que pays en développement n’échappe pas à ce processus incontournable de l’évolution de l’économie.

Rappel de la mise en valeur des terres au temps d’Andrianampoinimerina et pendant la colonisation : Au temps d’Andrianampoinimerina, depuis 1787, après la réorganisation du royaume Merina divisé en « 6 provinces » à l’intérieur desquelles existaient des subdivisions correspondant aux différents clans (Vakinisisaony’ Ambodirano, Marovatana,Avaradrano, Vonizongo, Vakinankaratra), il installa autour de lui à Antananarivo ses fidèles, membres des clans qui l’avaient aidé à réaliser l’unité. Il s’agit des Tsimahafotsy et les Tsimiamboholahy, des « Hova » ou gens de pouvoir à qui le roi avait confié la « gestion » de Namehana et d’Ilafy. Le roi veilla tout simplement à la distribution des rizières. Les « vadintany » mesurent les rizières et les séparent par des bornes pour éviter les procès, fixant ainsi les limites immuables entre les districts, les tribus, puis les clans et les villages. Les terres autres que les rizières ne firent pas l’objet d’attributions individuelles. Elles furent réparties entre les différentes communautés qui en assuraient la jouissance à leur membres : « Voici les sommets des collines qui sont spacieux : chacun y cultive dans la mesure de ses forces, gardez- vous pourtant d’aller prendre des terres non fertilisées, car celui qui prend beaucoup de terres sans parvenir à l’exploiter toute, je le considère comme coupable. Si vous empruntez la terre d’autres personnes situées sur les collines, n’y mettez pas de arbres, mais des cultures annuelles ». Il ne semble pas qu’il s’agisse ici des terres qu’on appellera « tany lavavolo » non défrichées qui faisaient partie en quelque sorte du domaine privé de l’Etat, hors des terres attribuées aux collectivités, mais bien de ces dernières. Quant aux « terres d’autres personnes », ce sont vraisemblablement celle que l’on appellera « solompangady ray amandreny » : défrichées par les pères et mères, car les « tanety » connaissaient déjà une assez importante mise en culture et donc une appropriation de fait. Les forêts restaient indivises, à la libre disposition de tous et

39 notamment des pauvres, mais l’usage en était réglementé, et il était interdit d’en faire du feu pour le charbon de bois, sauf en bordure. Au moment de la colonisation, les structures d’exploitation font apparaître une prédominance du faire-valoir direct, qui a pour base les nombreuses petites propriétés des paysans résidents. Mais à l’intérieur de la même exploitation, il est complété par le faire- valoir indirect de terres de propriétaire non résidents. Donc, la structure foncière avait un caractère très particulier. Le métayage au tiers qui permet, grâce aux terres disponibles des grades propriétés, de propriétés indivises, de reconstituer des exploitations viables.

Depuis le temps des royaumes et jusqu’ à l’heure actuelle, l’exploitation des terres est encore en vogue dans l’Avaradrano malgré la raréfaction des terres pour satisfaire les besoins alimentaires humains. Cependant, si on se réfère au schéma de l’évolution prépondérante des activités, le secteur primaire ne se développe plus.

3 – 2-1 Le secteur primaire Les terres cultivables se font rares dans la Commune : à l’exception de Namehana, l’éxiguité des surfaces cultivables et la baisse du niveau des nappes phréatiques limitent la capacité de maîtriser l’eau, ainsi que le développement de l’agriculture dans la zone.760Ha 40a de terres sont exploitées et surtout cultivées en riz, légumes et tubercules. Les 95% des surfaces sont occupées par des cultures vivrières. Dans les bas fonds, dans toutes les surfaces de la Commune, on pratique la riziculture. Elle occupe, depuis longtemps déjà, la première place dans le système de culture et dans le paysage agraire. La partie Est de la Commune est constituée de pénéplaine, consacrées pour la culture de riz de deuxième saison « vary vakiambiaty ». Dans la partie Ouest (de la plaine de Betsimitatatra), cette zone se divise en deux parties : une plus haute et difficile à irriguer est consacrée au riz de deuxième saison et l’autre partie plus basse est beaucoup plus difficile à aménager pour toute autre culture sauf celle du riz de première saison « vary aloha ». Le bas de pente près des plaines, est destiné à des cultures maraîchères : courge, carottes, choux, choux-fleurs, salades, tomates,…mais aussi des arbres fruitiers autour des parcelles : pommier, bananier, avocatier, manguier, pêche, …

40 Les pentes et les plateaux sont aménagés pour la culture pluviale, ou culture « sèche », il s’agit des maniocs, patate, mais,…18

Dans l’ensemble de la région d’Antananarivo, la superficie cultivable ne représente que le tiers de la superficie de la région : dans la Sous Préfecture d’Antananarivo Avaradrano, la superficie cultivée est supérieure à la surface cultivable due à l’importance de la pratique de culture de contre saison dans les zones.

Tableau 10 : Nombre d’exploitants par surface cultivable Nombre Type de culture Surface Rendement/ ha Production en d’exploitants cultivable/ ha Tonnes 4200 Riz irrigué 410 2.19 898 1000 Manioc 720 7.60 5490 250 Haricot 57 1.90 110 Culture 100 maraîchère 16 25.5 408 590 Canne à sucre 50 15.7 788

Source : Mémoire de Géographie 2005, « Variabilité climatique des activités paysannes : le cas de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana, Antananarivo Avaradrano » Ce tableau fait ressortir le nombre élevé des exploitants en riziculture irriguée avec une surface de 410 ha suivi de la culture pluviale « manioc » avec 1000 exploitants sur 720 ha de surface cultivable. La culture maraîchère occupe la plus petite surface et les minorités d’exploitants : 100 exploitants pour une surface de 16 ha seulement. Néanmoins, cette dernière, spécialement destinée au commerce prend aujourd’hui un rôle important sur l’économie des paysans de Sabotsy Namehana. En effet, presque tous les produits sont commercialisés dans les villes. Il n’existe pas de véritables collecteurs de légumes. Les ventes se font suivant deux cas :

18 « Variabilité climatique des activités paysannes : le cas de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana, Antananarivo Avaradrano » par J. RABENASOLO

41 Premier cas: les cultivateurs vendent les légumes à des revendeurs grossistes du marché du Chef Lieu de Commune ou d’Andravoahangy, qui les livrent par la suite à d’ autres revendeurs des autres marchés ( Andravoahangy, Besarety, Ambohitrarahaba, Analamahitsy, Mahazo)

Deuxième cas : les paysans écoulent directement leurs produits sur un ou plusieurs marchés c’est à dire directement aux consommateurs.

Tableau 11 : Les Fokontany et les types de cultures pratiquées

Type de cultures Fokontany

Vary aloha Andidiana Vary vakiambiaty Ambatofotsy Ambohitrinimanga Ambohidrano Beravina Culture maraîchère Namehana Ambohinaorina Isahafa Andrefantsena Culture de contre saison Lazaina Faravohitra Botoina Culture pluviale Antsofinondry Antsahatsiresy Antsinanantsena Andrefantsena Soaniedanana Tsarafara Anosy Avaratra

Sources : Mémoire de Géographie 2005, »Variabilité climatique des activités paysannes : le cas de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana, Antananarivo Avaradrano », auteur.

42

Les cultures vivrières occupent toujours une place prépondérante à Madagascar, mais cette branche est confrontée à certain nombre de problèmes : outre la vieillesse de la main d’œuvre agricole, le manque de technique plus rentable pour avoir un rendement élevé, le faible niveau de scolarité des actifs constitue également un obstacle au développement agricole : on estime que seulement 8% des actifs ont atteint le niveau d’enseignement secondaire. Quant à l’élevage, il ne prend pas beaucoup de place dans l’activité du secteur primaire. Le local des animaux est encore rudimentaire : généralement en creux pour avoir du fumier. Dans quelques Fokontany comme Andrefantsena, Namehana et Ambodivona, l’élevage de vache laitière se développe peu à peu. L’élevage de volailles est également productif dans la zone surtout à Lazaina et Tsarafara pour les poules pondeuses et à Ambohinaorina et Anosy Avaratra pour les poulets de chair. La Commune dispose d’un potentiel très favorable pour le développement de la rizipisciculture. En effet, les 800 Ha de Namehana et d’Anosy Avaratra sont propices à cela.

Tableau 12: Elevage et effectifs

Types Effectifs Bovidés 1212 Porcs 487 Volailles 11834 Caprin _ Ovin 50

Source : Mémoire de Géographie 2005, »Variabilité climatique des activités paysannes : le cas de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana, Antananarivo Avaradrano »

43 3- 2-2 Le secteur secondaire

La production et le commerce de brique, le tissage, la vannerie, la confection et la tannerie, la provende rie, la métallurgie légère, la menuiserie, l’industrie textile, et enfin le secteur de bâtiment font l’objet du secteur secondaire dans le territoire de la commune. Les Fokontany dont l’activité de brique est la principale activité des habitants sont ceux qui se situent dans les parties basses, en terme géographique, dans les vallées de la partie est et ouest du territoire. Outre la source monétaire rapide apportée par la brique, le revenu obtenu par brique sur une parcelle est dix fois plus grand que celui du riz sur la même parcelle. Actuellement, grâce au développement de la ville, la Commune commence aussi à consommer beaucoup de briques, à cause des grandes constructions à l’intérieur même. Cependant, signalons que les zones occupées par l’activité de brique sont actuellement plus ou moins en voie de dégradation. On peut même les repartir en deux catégories :  zone épuisée qui se situe à Ambatofotsy, Beravina, Tsarafara, Andidiana et Botoina.  Zone menacée par l’épuisement de l’argile : près de la rive d’Ampasika.

Quant à l’artisanat, elle occupe encore une place assez importante. En effet, Sabotsy Namehana groupant une vingtaine de tisserands fabriquent de matelas, de nattes, de soubiques, de linceuls. Ce secteur commence à se développer grâce à l’ouverture du marché extérieur. Les Entreprises pour l’artisanat sont regroupées pour la plupart des cas dans les Fokontany desservis par la RN : Antsofonondry, Lazaina, Andrefansena, Antsinanantsena, Ambodivona, Anosy Avaratra…et compte 92 Etablissements en totalité. Pour la métallurgie légère, les forgerons fabriquent des couteaux, des bêches, des faucilles,… pour les besoins locaux.

En ce qui concerne la menuiserie et le travail de bois, cette zone est réputée pour cette activité à cause de sa proximité des zones forestières d’Anjozorobe. Parallèlement à l’existence de la briqueterie d’Avaradrano et à l’existence des menuiseries bois, le secteur bâtiment et la construction commencent à prendre une grande place dans la Commune. Cette activité existait depuis longtemps mais les natifs préfèrent construire dans les villes de la Commune Urbaine d’Antananarivo comme Ambohitrarahaba, Analamahitsy, Ankadifotsy. Cependant, depuis quelques années, à cause de l’extension urbaine, les natifs retournent dans le « Tanindrazana ».

44 Enfin, on note que la Commune est dotée d’Industries remarquables utilisant plus de 100 à 1000 employés, surtout dans les Usines textile, agroalimentaire.

Tableau 13: Quelques Industries et Etablissements remarquables

Nom Activités Nature des produits Effectifs du d’Etablissements personnel Axelle/ Cadence Textile vêtements _ Festival Textile Vêtements 260 Henico Textile Vêtements 600 Tabima Briqueteries Briques, tuiles, _ parpaing Briqueterie Briqueteries Briques, tuiles 15 Kianjavola Lion Eveille Menuiserie Aluminium, bois _ Ets Mananjara quincaillerie Divers 9

Source : données Fiftama

45

46 En Avril 2004, une Industrie textile franche HENICO S.A a été inaugurée dans le Fokontany de Tsarafara qui a recruté tous les jeunes sans emploi de la Commune avec plus de 600 travailleurs.

3- 2-3 Le secteur tertiaire Dans le temps, Mandiavato avait comme Capitale politique, Ambohitrabiby. Depuis l’instauration du marché de , sous Ralambo et sa modernisation sous Andrianampoinimerina, l’emprise de la capitale politique s’est peu à peu effacée au bénéfice de la nouvelle Capitale économique. Talata est devenu un centre de décision dans le nord d’Antananarivo. Ce marché périodique rural avait encore son dynamisme car c’était un lieu d’accès facile favorisé par la RN3. Talata un relais, un arrêt, un Chef Lieu fréquenté avec ses produits qui étaient vouées par les Communes aux alentours voire même la Capitale ( voir Figure n°3) , s’est malheureusement progressivement évanoui au sens du développement. L’économie stagne, les activités de la Commune sont restées à l’agriculture à cause de son principal handicap : « le relief trop accidenté ». De plus, les descendants de Ralambo s’établirent à Ambohimalaza, Lazaina, Ambotrantenaina, Manadriana, et Ambatofotsy. La Capitale économique commerciale c'est-à-dire, le marché de Talata s’est avancé peu à peu à Sabotsy Namehana avec une topographie plus ou moins favorable à l’installation économique des trois secteurs d’activités. Depuis la réhabilitation du marché d’Andravoahangy, les commerçants sont obligés de trouver de nouveaux endroits pour exercer ses activités surtout les commerçants de gros en PPN : riz, sucre, sel, farine, patte jaune. C’est à ce moment qu’à commencer le problème de l’insuffisance de place pour ces gens. Ce qui a entraîné le débordement des activités le long de la RN le jour du marché hebdomadaire. Si auparavant, les limites du lieu de marché s’arrêtent en bordure de la route, car la capacité d’emplacement des marchands lors de l’implantation du marché est de 300 par jour du marché, ils s’étirent actuellement le long de la route vers la Commune de Manandriana. La Commune compte 513 Etablissements dans le Commerce répartis dans tout le territoire. Il est à remarquer que le secteur informel concerne le plus d’actifs occupés surtout par les femmes. L’ampleur de ce secteur peut refléter entre autre, le poids de plus en plus lourd de la pauvreté tant en milieu urbain qu’en milieu rural.

47 Figure n°3 : flux d’influence avec les milieux extérieurs

Talata Volonondry

Ambohima Marché nga

Tourisme-religion

Sabotsy

Namehan a

Marché Religion Administration Travail Tourisme

Zones Centre environ - Ville nantes

Tana

48 Un consultant spécialiste en développement 19 a supposé qu’une migration progressive des emplois administratifs situés dans le centre d’Antananarivo vers la périphérique se produirait pour accompagner la volonté publique de désengorger le centre ville. Et la croissance des emplois dans les Entreprises privées suivrait celle de la population avec un facteur multiplicateur de 1,5 pour tenir compte des objectifs de croissance économique du Gouvernement fixé à 10% par an. La croissance des emplois dans les Institutions sanitaires et les emplois sur les marchés devrait tenir compte de l’amélioration de la couverture sanitaire de la population et de l’augmentation des revenus moyens de la population qui résultera de la croissance économique générale du pays. Le cas des Fokontany Andrefantsena et Atsinanantsena est remarquable: en terme de superficie, ces deux zones sont parmi les moins étendues mais en population, ce sont les plus peuplées qui occupent les secteurs secondaire et tertiaire. La zone résidentielle et la zone d’activité occupent 50% de la surface totale, 27% seulement sont couvert de végétation. Au nord et au centre, le quartier commercial est occupé par des grossistes, des quincailleries, des bureaux administratifs et de services. A l’extrême ouest, des maisons traditionnelles et modernes s’accolent. Au sud, le quartier résidentiel et le quartier commercial sont confondues. Et les zones de cultures se trouvent au sud-ouest des Fokontany.

Tableau 14 : Nombre des Entreprises, ONG et Associations dans les Fokontany concernés par les secteurs secondaire et tertiaire Fokontany Nombre des Nombre des ONG Nombre des Entreprises Associations Anosy Avaratra 9 _ _ Antsofonondry 5 _ _ Soaniadanana 4 4 _ Tsarafara 2 2 _ Atsinanantsena 2 3 1 Ambodivona Néant _ 1 Namehana Néant 1 1 Andrefantsena 1 3 _ Antsahatsiresy 1 _ _ Lazaina 7 _ _ Sources : Monographie de la Commune, Auteur

19 « Plan de déplacement urbains-Agglomérations d’Antananarivo » par Cities Alliance Antananarivo

49

Dans la Commune, 34 Associations sont officielles et elles sont spécialisées au développement social, économique et du développement rural. Elles offrent des apports dans le développement communal. Effectivement, Sabotsy Namehana possède quelques Techniciens en agriculture et élevage mais l’effectif est insuffisant par rapport à la superficie de la Commune. De même, quelques ONG y travaillent en collaboration avec les Associations paysannes.

Bref, tous les secteurs d’activités économiques existent dans le territoire communal de Sabotsy Namehana, seulement la répartition spatiale les différencie.

III- 3. Dynamique de l’étalement urbain

De l’indépendance à la fin du 20 ème siècle, les villages proches autour de la Capitale comme Talatamaty, Ivato, Sabotsy Namehana, Ambohimangakely, Andoharanofotsy, Fenoarivo et Ampitatafika sont classés « des pôles périphériques » au développement, ils étaient seulement des simples villages-dortoirs. Pour que ces banlieues ne restent pas à ce stade, le projet à moyen terme pour la création des infrastructures routières suivi de l’implantation des logements et des équipements qui les accompagnent, ainsi que celles des réseaux divers est indispensable.

De plus, le désengorgement du centre de la ville a pour corollaire une nécessaire ouverture de l’urbanisation sur les banlieues de la périphérie.

Si on arrive à l’entrée de la Commune venant de la Ville, on a l’impression de se trouver en ville car les maisons d’habitation et les quincailleries, épiceries et les maisons de commerce débordent la RN mais en progressant vers le Nord, le paysage change, on trouve des verdures (voir photo n°5). La continuité ville-campagne y est extrêmement visible. Les « villages-noyaux » s’intègrent parfaitement dans le tissu urbain, notamment du fait de l’organisation des marchés de la ville. Depuis la décision d’Andrianampoinimerina d’assurer la régularité et le contrôle des transactions, dans chaque village important se situe un marché hebdomadaire 20 .Ainsi, la poursuite de l’idéologie de ce fameux roi se tient

20 « Heritage de l’histoire et mode d’urbanisation Malgache :Tananarive » in Histoire et Organisation de l’espace à Madagascar, par F. ESOAVELOMANDROSO

50 toujours jusqu’ à maintenant. Le commerce et l’activité industrielle sont pratiquement devenus des sources économiques de la Commune.

Photo n° 5 : végétation, janvier 2007, cliché de l’auteur

51

CHAPITRE IV : REALITE SUR LES INFRASTRUCTURES DE BASE, DES RESEAUX STRUCTURANTS ET LES HABITATS

IV- 1. Des Infrastructures urbaines centrées dans le site interne

4- 1-1 La voirie Le réseau se voirie de la Commune correspond dans un rayon de 1 Km autour du centre, environ 44,14 Km de voies ( in Monographie Communale de Sabotsy Namehana 2005) ayant une chaussée bitumée en béton. Ce réseau est composé de Routes Nationales (RN) de 4,5 Km, d’un réseau de rues à chaussées revêtue ou non, et de « pistes » reliant les Fokontany et les Communes périphériques entre elles avec 39,64 Km de long. Ces voies peuvent être classées en 3 catégories principales : • les RN ou voies pénétrantes qui relient la ville et les autres régions. La RN3 qui aboutit à la fin du coté nord de la région Analamanga. Les voies pénétrantes qui sont les routes principales sont constituées par 40% non encore revêtues. • Les routes contournant (Projet en cours, de Lazaina vers la Commune Rurale Ivato : Commune périphérique lointaine). • Les pistes qui assurent la liaison entre les Fokontany et certaines Communes périphériques. Et les pistes dont le niveau de hiérarchie le plus faible de la classification est la rue, avec fonction essentielle de fournir un accès aux habitations, boutiques ou entreprises immédiatement adjacentes. Les véhicules doivent y circuler lentement et en petit nombre. La rue est, en principe, une voie où le déplacement d’un véhicule commence ou se termine. Sachant quand même que dans les cinq années précédentes, la Commune avait réalisé des projets non négligeables en matière d’infrastructures routiers. Les Fokontany non desservis par des voies praticables toute l’année auparavant sont actuellement desservis, on peut constater l’évaluation de cela à partir de l’analyse du croquis n°4:

52

53 Tableau n° 15 : Les voies structurantes

Propriété KM de voirie KM de voirie Total de KM nationale communale de voirie Revêtu 4,5 km 12 km 16,5 km Non revêtu en 0 9,64 km 9,64 km bon état Non revêtu en 0 18 k m 18 km mauvais état Total de KM 4,5 km 39,64 km 44,14 km de voirie selon la classification

Sources : Monographie 2007 de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana.

Le graphe 1 suivant montre la longueur et le pourcentage des voies structurantes existantes dans le territoire communal.

Graphe n°1 : taux de couverture routière

Longueur de la voie structurante

voirie nationale 28% (km) 4,5 km 0 0

voirie communale 72% (km) 12 km 9,64 km 18 km

Les axes principaux du réseau de voirie ont une largeur de 6 à 7 m, ce qui est très insuffisant pour le volume du réseau de trafic qu’ils supportent. De plus, les piétons circulent souvent sur les chaussées en raison de véhicules en stationnement autorisé ou non ou en raison de la présence des petits marchands sur les trottoirs le jour du marché hebdomadaire réduisant ainsi la capacité des rues.

54 Il n’y a pas des carrefours au sein de la Commune même si on sait que la fluidité de la circulation dépend beaucoup du fonctionnement des carrefours et autres intersections entre les voies. Peu d’axes à grande circulation sont aménagés de façon cohérente pour permettre un écoulement continu de la circulation.

Parallèlement aux risques de violence et de délinquance de toutes sortes, on voit se développer l’anarchie dans l’occupation des terrains et des voies publiques. Tous ces facteurs se conjuguent pour donner des images négatives du centre de la commune.

Les stationnements des taxis, des voitures de livraison de marchandises, et la localisation des arrêts bus sont concentrés à l’entrée de la Commune. Ces engorgements posent des problèmes de circulation et créent des embouteillages pendant les heures de pointes.

Photo n° 6 : parking à l’entrée de la Commune avant la réhabilitation, janvier 2007, cliché de l’auteur

55 Figure n°4 : Volumes de circulation sur les principales voies du centre ville et les RN pénétrantes

RN 4 16 650 RN 3 11 350 2680 1200 3920 4540

RN 2 67 Ha 43 920 23 700 2590 1910 2200 RN 1 4910 12 000 1965 3300 RN 7 22 350 1500 6700

Légendes : Trafic total Trafic des camions et camionnettes marchandises

Trafic des taxis et taxis be Sources : Résumé Plan de déplacements urbains 2004

56 D’après la figure n°4, les volumes de trafic total de la Commune de Sabotsy Namehana sont encore faibles par rapport à ceux des autres communes périphériques du centre ville. Une contradiction est pourtant constatée. En effet, les routes d’Analamahitsy, Amboditsiry presque à toute heure de la journée supportent un intense trafic de circulation et provoque des embouteillages de longue durée d’arrêt créant des stress et nervosités quotidiennes.

Le transport public de voyageurs entre le centre ville et les Communes de l’agglomération est entièrement géré par le secteur privé appelé « Coopérative » selon un arrêté n° 2097/98. Il se subdivise en cinq modes de transports différents : • Taxi be : Transport entre la ville d’Antananarivo et la Commune de Sabotsy Namehana. Celui-ci se subdivise encore en 3 destinations à l’arrivée dans la Commune : Namehana, Anosy Avaratra, Ambafotsy. Les Taxi be dont les destinations à l’intérieur de la Communes font rotation d’une destination à une autre. • Taxi brousse : équivalent au transport régional mais à petite échelle : à destination d’Ambohimanga, Talata Volonondry jusqu’à Anjozorobe, et vers ou Antanetibe du District d’Ambatomanoina. Le nombre de véhicules de transport en commun par jour et par ligne est de 35 à 40. La ligne est nommé ligne « H » d’une seule coopérative (interview des personnels de la Commune).

Bref, le fonctionnement du réseau actuel à travers ces différentes catégories et classes de voies rencontre beaucoup de problèmes dus à leur étroitesse, à l’inadaptation de leur utilisation et à l’intensité du trafic. Mais qu’en est-il dans le secteur de la santé et de l’hygiène publique ?

4- 1-2 Les équipements urbains

a) Les Etablissements de santé

Dans la Commune, un CHD (voir liste des acronymes) est implanté à Anosy Avaratra datant de l’époque coloniale. Ce centre emploie 7 médecins dont 2 dentistes, 1 sage-femme, 2 infirmiers, et possède 31 lits dont le nombre de consultation par an est de 4859.

57 Un clinique ou plutôt une polyclinique privé à Ilafy est ouvert depuis quelques années pour atténuer la distance jusqu’au centre-ville mais le prix reste prohibitif pour les ménages à faibles revenus.

Photo n° 7 : CHD d’Anosy Avaratra, janvier 2007, cliché de l’auteur

En outre, les CSB II sont aussi présents dans la Commune : l’un se trouve à Atsinanantsena, et un autre à Anosy Avaratra avec 5 medecins dont 3 à Atsinanantsena, 2 à Anosy Avaratra, 3 sages-femmes et 2 infirmiers à Atsinanantsena, 1 sage-femme, 1 infirmier à Anosy Avaratra. Malgré l’existence de ces Etablissements publics, non seulement ils sont insuffisants pour répondre et satisfaire aux besoins des populations et par rapport au nombre de la population (52 644 habitants), mais également ils sont inégalement répartis. C’est pourquoi les Etablissements privés et cabinets médicaux privés dans les quartiers sont ouverts pour atténuer les urgences dans une certaine mesure. Il en résulte un déséquilibre fort entre Etablissements de santé publics et Etablissements de santé privés dans tout le territoire communal. Des pharmacies ou plutôt des dépôts de médicaments sis à Antsinanantsena, à Anosy Avaratra, à Tsarafara et enfin à Ambohitrangano sont proches de la population en cas

58 d’urgence et en cas de maladies fréquentes : paludisme, diarrhée, maladie respiratoire, diarrhée infantile, hypertension artérielle.

b) Les Equipements sanitaires et hygiène publique

La plupart des Fokontany existants dans la Commune est pourvu de bornes fontaines sauf quelques uns très éloignés (à l’extrême est, nord et ouest) faute de l’insuffisance de financement pour le raccordement. La source d’approvisionnement vient du centre de la JIRAMA à Mandroseza de longueur totale du réseau est de 56 km. Les logements qui sont branchés directement au réseau de la JIRAMA utilisent quand même de l’eau de puits pour certains ménages comme le lessivage et la douche. L’eau de la JIRAMA est seulement pour la cuisson afin de maintenir la santé. Ce type d’utilisation est courant dans la Commune et bénéfique pour les ménages. Certains quartiers sont mieux approvisionnés que d’autres, de part leur situation par rapport au réseau. L’eau est payante à la borne fontaine pour permettre l’entretien des équipements et il existe des heures précises fixées par les responsables pour puiser l’eau. Comme dans toutes les Communes périphériques de la CUA (voir liste des Acronymes), l’accession à l’eau potable est encore loin d’être générale.

Quant aux lavoirs publics, d’après les données recueillies auprès des responsables de la Mairie, et d’après notre enquête personnelle, il existe 3 lavoirs publics en totalité : à Tsarafara, à Namehana, et à Soaniadanana.

A propos des toilettes et douches publiques, il y a 2 toilettes à Antsinanantsena et 1 douche à Namehana. Cependant, ils sont nettement insuffisants pour l’étendue de l’espace communal.

En outre, être considérée comme péri-urbaine, la Commune est dotée d’une gendarmerie pour assurer la sécurité publique du territoire total.

Enfin, pour la télécommunication, le territoire communal est pourvu d’une agence postale et d’un bureau de poste, tous deux se trouvent dans le Chef-lieu de la Commune.

59 c) Les Etablissements scolaires

60 Tableau n° 16 : Nombre de Etablissements existants dans la Commune

Etablissements Statut Total nombre public privé confessionnel Préscolaires 1 11 4 15 Enseignement primaire 13 11 4 27 Enseignement secondaire ( _ 7 2 9 collège) Enseignement secondaire 1 3 1 5 (lycée) Enseignement technique _ 2 1 3 Enseignement supérieur _ _ _ _

Sources : Monographie 2005 de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana, réalisation personnelle.

13 Fokontany sur 22 sont dotés d’Ecoles primaire publiques. Antananarivo n’a pas réalisé l’objectif d’une école par Fokontany, mais ce manque est largement compensé par la multitude des écoles privées laïques et confessionnelles dans chaque Fokontany pour répondre aux besoins des populations étant donné que la population de la Commune et même dans tout le pays, est encore jeune : 60% de la population totale sont composées d’enfants de bas âges. Dans le Fivondronana d’Antananarivo Avaradrano, Sabotsy Namehana est choisi pour implanter un Lycée public depuis 10 ans. En 2006, le lycée d’Ambohimanambola fut inauguré et vient d’être opérationnel pour recevoir les élèves du côté sud du Fivondronana d’Avaradrano. Le lycée Andrianampoinimerina reçoit non seulement les élèves de la dite Commune mais également ceux des Communes périphériques, dans un rayon de 10 à 15 km de la Commune. Les Universités ou Instituts supérieurs ne sont pas encore disponibles. Cependant, vu la facilité d’accessibilité et sa position proche de la ville, la Commune possède des terrains pour accueillir ces dernières. D’autant plus, l’extension des domaines universitaires en périphérie de la Capitale n’est nécessaire, car le site d’Ankatso est saturé. Les retombées socio-économiques pour les Communes d’accueil seront certainement bénéfiques.

61 d) Les Etablissements socio-culturels

Tableau n° 17 : Les Centres culturels dans la Commune

Dénomination Nature Capacités d’accueil Location Bibliothèque ou Public Centre de lecture _ CEG _ Andrefantsena _ Lycée _ Soaniadanana Salle des fêtes

_ Salle polyvalente Public 100 Atsinanantsena _ Lapan’ ny Public 200 Atsinanantsena Firaisankina _ Concerto Privé 300 Lazaina _ Le Lion d’or Privé 500 Anosy Avaratra

Salles de projection _ _ Atsinanantsena _ _ Ambohibary - Namehana

Sources : Monographie 2005, auteur

Ce tableau nous fait ressortir le nombre des Centres Culturels dans la Commune qui se trouvent le long de la RN et également dans les Fokontany les plus peuplées de la Commune, dans le Chef- lieu. La Commune est également dotée d’un abattoir localisé à Anosy Avaratra dont le nombre de têtes de bêtes abattues par an est de 4500, dont 4460 têtes de zébu, et 1040 têtes de porcins.

62 e) Faible taux sur les Institutions financières

Le partenariat avec les agences micro finances se manifeste par la présence de l’OTIV avec 3037 membres et le CECAM avec 139 membres ; tous deux se trouvent dans le centre de la Commune 21 . f) Une infrastructure de communication en pleine expansion

Le territoire communal dispose d’une agence postale ou plutôt d’un bureau de poste dans le Chef lieu de la Commune. Egalement, de trois publiphones publics. Outre les chaînes radio et télévision nationale, la Commune est aussi desservie par toutes les stations radio et télévision de la Capitale qui sont près d’une vingtaine. 99% de la population ont accès aux médias. Quelques endroits sont desservis par les réseaux de téléphone mobile.

Tableau n° 18 : Effectifs de la population « au courant »des médias

Média Radio Télévision Journal Effectif en 100% 99% 95% pourcentage

Source : enquête personnelle

IV- 2. Structures des Habitats

4- 2-1 Généralité sur le cas de Madagascar ,en l’occurrence, celui de la ville d’Antananarivo L’accès à un logement convenable fait partie des droits de l’homme. Cependant, face à de nombreuses raisons (problèmes d’aménagement, problèmes fonciers, niveau de vie de la population encore bas, problèmes de disponibilité, infrastructures publiques insuffisants, etc). Cette situation est encore loin d’être atteinte à Madagascar. La taille et le type de ménages constituent deux (2) indicateurs importants pour l’évaluation des besoins en logements : la taille de ménage à Madagascar reste élevée 4,9 à 5,1 personnes par ménage entre 1993 et 2001. Ce constat tient à la fécondité qui n’a pas

21 « Monographie de la Commune de Sabotsy Namehana » par R. RAMIANDRISOA

63 diminué et la cohabitation dans des ménages élargies sous la pression des contraintes économiques. Au rythme actuel de la croissance urbaine, la demande totale en logement correspond aux nouveaux besoins liés à la croissance de nouveaux ménages. Compte tenu de l’absence totale de promotion publique, dans un contexte foncier contraignant (difficulté de mobiliser des terrains pour les logements et rareté de terrains équipés prêts à recevoir des logements), la résorption du déficit en logement dans les espaces urbains est en grande partie absorbée par la sur densification et la surélévation et la cohabitation. Ainsi, plus des trois quart de la population urbaine à Madagascar vivent dans des conditions extrêmement difficiles : la surface moyenne des logements n’excède pas 25m² et plus de 80% de la population vivent dans deux (2) pièces dont la surface totale n’excède pas 20m². La pénurie en logements touche tous les ménages de toutes les catégories de revenus, surtout les pauvres. La CUA concentre et reflète l’ampleur et la complexité de la question de l’habitat du fait du poids et de la pression démographique. A noter que « l’habitat » par définition est constitué de logement, et ses équipements complémentaires c’est à dire le terrain, l’infrastructure technique et équipement social. La majorité des ménages vivent dans des conditions d’habitat assez loin de leurs conditions économiques. L’offre qui leur est destinée est qualitativement médiocre par rapport à leur demande et leur capacité financière. Dans ce contexte de pénurie, la location joue un rôle important : 32% des ménages sont des locataires dans la Capitale 22 .

4- 2-2 Le cas de la présente Commune a) Nombre de logements

En 2007, le patrimoine immobilier de la Commune de Sabotsy Namehana s’élève à 7737 toits d’après une analyse faite à partir des demandes de permis de construire dans la Commune durant trois années successives, d’après les données sur le nombre de toits en 2001 également. Avec ce chiffre, 50% des toits se trouvent dans les Fokontany suivant les axes principaux. Le bilan des constructions neuves y compris les maisons d’habitation et les maisons destinées au domaine économique montre que dans la Commune, le taux des constructions neuves est moins élevé car inférieur à celui de la Capitale et celui des autres communes périphériques de la Capitale.

22 www.mprdat.gov.mg

64

b) Typologie d’habitat

Le paysage est hétérogène car la construction et l’édification des maisons d’habitation, des usines, des maisons destinées au commerce différencient dans le temps et dans l’espace. La « mutation » de l’espace est plus marquée sur le paysage à l’issue, pour la plupart des cas, de l’initiative individuelle. Les zones traversées par les voies de communication sont caractérisées par un type d’habitat linéaire mélangé avec des maisons modernes et traditionnelles. Mais pour les individus enquêtés dans la Commune, la prolifération des constructions modernes est un signe d « urbanisations » des localités périphériques. Les zones écartées reflètent encore une ruralité accentuée. Les habitats sont toujours groupés, les matériaux de constructions sont en terres battues 23 . . Plus on s’éloigne de la route principale, plus les constructions se raréfient.

Photo n° 8: Maison moderne et maison traditionnelle dans la même cour, janvier 2007, cliché de l’auteur

En majorité, le type d’habitat est celui de l’Imerina : maisons à varangue tournées vers l’ouest formant une très belle image typique de l’Avaradrano.

23 PCD 2003 de la Commune Sbotsy Namehana

65 Au début, les maisons étaient en briques cuites et des toits en tuile, le tout clôturé par une muraille ce qui reflète la classe du propriétaire. C’était des maisons avec un aspect villageois. Plus tard, les descendants les ont enduit et ils ont changé les toits en tuiles par des toits en tôle, en d’autre terme, près de 40% des maisons traditionnelles ont été rénovées. Plus tard encore viennent s’ajouter les nouvelles constructions comme les villas à étage ou les immeubles pour appartement. Ainsi, 50% des maisons sont modernes, 50% sont des maisons soit traditionnelles, soit mixte c’est à dire après une rénovation. Les maisons en étage sont également visibles dans la Commune surtout dans les quartiers les plus peuplés. La majeure partie de la population est propriétaire d’une demeure qui est, soit construite, soit acquise par héritage. 80% des occupants sont propriétaires et certains d’entre eux préfèrent habiter la maison d’héritage pour honorer les parents, mais la cohabitation avec d’autres familles raffermit la solidarité et le “ fihavanana ” Une autre caractéristique de l’occupation du logement est retrouvée en milieu rural. Ainsi, en l’espace de 30 ans, le village est devenu un centre périurbain.

c) Taille des logements et occupation des logements par ménages

La taille moyenne des logements est très petite : 2,58 pièces, par contre le surpeuplement des personnes dans un ménage est fort dans un certain quartier.

d) Structure qualitative

Concernant l’âge des habitations, il y a celles qui remontent de l’époque coloniale, mais aussi de la deuxième moitié du 20 ème siècle. Pour le confort, il existe certains nombres d’éléments à considérer pour décrire le confort : les installations sanitaires (salle de bain ou douche, WC), la cuisine, tous à l’intérieur de la maison. A Sabotsy Namehana, même dans le centre ou Chef lieu, la moitié des logements n’a pas l’eau courante, et près de 80% ne disposent pas d’un WC et d’une douche intérieure. L’analyse de ces critères d’équipement pour le confort montre que les logements sont moins équipés. Par contre, du coté installation à l’eau courante et à l’électricité, elle est plus élevée malgré le contexte où l’introduction ne se fait que de manière difficile et souvent étriquée.

66 La crise du logement se manifeste donc à la fois sur le plan quantitatif et sur le plan qualitatif. D’une part, le nombre des logements disponibles est insuffisant. D’ autre part, le patrimoine immobilier vieillit, les logements anciens manquent de confort, ce qui provoque un décalage de plus en plus accentué entre la conception moderne du logement et ce qui est proposé aux usagers. Les causes de cette crise de logement sont multiples à savoir les causes économiques (coût élevé de la construction), les causes foncières, etc.

IV- 3. Les contraintes en matière d’assainissement

4- 3-1 Insuffisance de réseaux en Eaux potables (alimentation et distribution) et de réseaux en Eaux usées

a) Les réseaux en Eaux potables

Dans la Commune, les sources et les puits sont encore très utilisées : 6315 puits individuelles à 15 km de profondeur 24 , parce que le réseau d’eau ne dessert pas tout le territoire et aussi par manque d’infrastructure communautaire. Effectivement, le parc actuel est insuffisant pour couvrir la demande de la population. Au cours des vingt prochaines années, la Jirama a toutefois prévu un ambitieux programme de raccordement au réseau : atteindre 75% d’abonnés au réseau, et 25% en bornes fontaines 25 . La source d’approvisionnement se situe encore à Mandroseza avec une longueur totale du réseau de 56 km dont 11 km de type primaire et 45 km de type secondaire 26 . Suivant les routes principales, on y trouve 67 bouches d’incendie en totalité. Ce qui montre l’insuffisance des réseaux d’assainissement urbains dans la Commune.

b) Les réseaux en Eaux usées

Concernant le raccordement au réseau d’eaux usées, il est faible ou quasi nul dans l’ensemble du territoire et plus ou moins inadapté quand il existe. La majorité des eaux domestiques des agglomérations dans la ville sont évacuées par les canaux d’évacuations collectifs. Certains usagers non branchés aux réseaux collectifs

24 « Monographie de la Commune de Sabotsy Namehana » par R. RAMIANDRISOA 25 Rapport final : Assainissement liquides et Déchets solides » par Cities Alliance Antananarivo 26 « Monographie de la Commune de Sabotsy Namehana » par R RAMIANDRASOA

67 utilisent des fosses septiques ou des puisards pour les eaux usées. Ces réseaux d’évacuation acheminent les affluents vers le fleuve Ikopa. Certains milieux récepteurs tels que les marais ou rizières ne constituent que des lieux de transit car les eaux finiront toujours par rejoindre Ikopa. Les eaux pluviales sont évacuées par ruissellement sur le sol, ou par les égoûts et les canalisations pour déverser ensuite dans le canal Andriantany. Le marais Masay constitue d’un lieu de transit et de réception naturelle pour les bassins versants environnants et les zones collinaires de cette partie Nord de la ville d’Anatananarivo. Malgré l’existence des caniveaux bétonnés à ciel ouvert dans le centre, on constate qu’ils sont en mauvais état. Ceci nous permet de dire que non seulement les infrastructures économiques comme les canaux d’irrigation et les canaux du drainage dans l’activité agricole se trouvent en dégradation, mais également les infrastructures d’assainissement urbain. Les canaux d’évacuation du centre servent de bacs à ordure et sont endommagés intentionnellement par les usagers, ce qui pollue le milieu environnant (voir photo n°9).

68

Photo n° 9 : canal d’évacuation d’eau usée à moitié couvert au centre de la Commune même, janvier 2007, cliché de l’auteur

Les eaux usées de certaines unités industrielles sont déversées sans traitement dans les réseaux publics. Les déchets banals des industries (papier, cartons, PVC, etc) sont assimilables aux ordures ménagères et sont soit brûlés dans l’enceinte même des entreprises, soit transportés vers la décharge municipale. La Commune, d’ailleurs ne possède qu’une seule décharge qui se trouve à Isahafa, sinon dans la Commune de proximité : Manandriana. La fréquence de ramassage est trois (3) fois par semaine. Pour la Commune, les pollutions produites par les industries n’affectent pas trop l’environnement en général par rapport à la constatation faite dans les autres communes de même catégorie qu’elle. Mais il est indispensable de prendre conscience de cette dégradation dans le future car la Commune de Sabotsy Namehana est classée parmi les communes les plus urbanisées de l’agglomération d ‘Antananarivo.

69 Ceux qui provoquent le plus de pollution atmosphérique dans la Commune sont les poussières soulevées par les vents ou les fumées de voitures. A propos du traitement et gestion des déchets ménagers, la population des villages ou Fokontany périphériques lointaines du centre est contrainte d’éliminer elle même ses déchets, ce qui provoque l’apparition des nouveaux dépôts sauvages dans certain site. Ce qui implique la pollution de l’air, pollution de l’eau, propagation de maladies et d’insectes nuisibles.

c) Alimentation et distribution en éléctricité

L’alimentation et la distribution en électricité de la Commune comme celle de la ville et de l’agglomération d’Antananarivo se font à partir du parc de production de la Jirama. La commune possède treize (13) poteaux électriques en béton. On peut dire que la Commune est mal raccordée en matière d’assainissement urbain dans les quartiers de forte densité de population, et encore plus dans les villages éloignés du centre.

70

CONCLUSION PARTIELLE

Depuis l’installation de la population dans la région et par suite de son accroissement, les paysages n’ont jamais cessé de se modifier et d’évoluer. Ce qui nous permet de conclure que l’évolution est évidente car l’homme est toujours à la recherche des endroits où s’installer pour assurer sa vie. C’est ce que nous avons essayé de démontrer dans la partie 2 de cet ouvrage. Le problème de l’environnement, de l’organisation du territoire et du développement urbain est complexe et se présente sous des formes différentes suivant les territoires. De plu, l’efficacité des formes et des modèles de planification dépend de leur articulation à la structure sociale, au contexte institutionnel et aux conditions économiques de chaque réalité locale. De là, des méthodes d’analyse et d’instruments d’intervention adaptés aux caractères spécifiques de chacune de ses réalités sont nécessaires.

71

TROISIEME PARTIE

POSSIBILITE D’AMENAGEMENT DE LA COMMUNE FACE A L’EXTENSION URBAINE

72

CHAPITRE V : VALORISATION DES POTENTIALITES DE LA COMMUNE POUR SON PROPRE DEVELOPPEMENT

V- 1. L’ agglomération d’Antananarivo : une zone d’expansion par excellence de la Ville

5-1-1 Survol historique de l’Urbanisation dans les Pays Développés et les Pays En Développement

a) Dans l’époque antique Les importantes villes Européens de l’antiquité marquées par celles des Greco- romaine étaient disposées géométriquement suivant un plan (échiquier, damier). Les citadelles religieuses et administratives étaient orientées de façon à donner une impression d’équilibre esthétique : les acropoles (promontoire rocheux fortifié sur lequel sont édifiés les bâtiments officiels et sacrés) étaient bâties sur les hauteurs, tandis que les agoras (place concentrant les activités religieuses, commerciales et administratives des cités de la Grèce classique) étaient déployées dans la plaine, ainsi que les installations culturelles, commerciales et militaires. Les rues étaient en damier et l’habitat intégré aux installations. En Asie, plus particulièrement la Chine, la ville était disposée en damier et entourée par un mur de terre battue. Ce plan fut repris pour les villes de nombreux pays de l’Asie influencés par la Chine. Le développement du commerce et d’une économie monétaire favorisa l’essor des cités.

b) Pendant l’époque médiévale

le Moyen Age vit l’essor de nombreuses villes. La ville médiévale, limitée par ses fortifications, progressait selon un modèle concentrique, ajoutant à la première enceinte, historique, une deuxième enceinte de défense militaire qui distinguait clairement l’espace ville et l’espace rural. L’Urbanisme de la renaissance accentuait les rues larges, régulières, en circonférence, mettant en perspective l’espace urbain. C’est donc le commencement de l’existence des villes européennes modernes, présentaient ainsi des rues droites et des angles droits, mais intégrées dans des blocs de construction asymétriques liés à la dynamique et à l’histoire de la cité.

73 Ainsi, les transformations radicales lors de la révolution industrielle, les villes européennes sont devenues le siège des Industries de toute forme. Elles connaissent une expansion rapide, signe de la libéralisation de l’économie. c) Au temps moderne

En Amérique au cours du 19 ème siècle, la croissance urbaine est favorisée par la venue de migrants d’origine rurale de quelques pays européens. Disposant de larges espaces vierges pour y implanter des structures urbaines, les bâtisseurs des villes américaines ont pu progressivement expérimenter une ville moderne rompant avec le développement concentrique. L’urbanisme de la première période des Etats Unis reflétait une prédilection pour les bâtiments publics et les rues de grande dimension : larges avenues convergeant vers d’importants parcs. L’apogée de la grande Industrie a multiplié les citadins. Dans la première moitié du 20 ème siècle, les Etats Unis réalisaient des transformations dans les villes dans la nécessité d’améliorer les conditions de vie dans les cités en commençant par réguler les conditions sanitaires et la densité des immeubles. La croissance urbaine a été de 160% car la ville avait besoin de main d’œuvre pour se développer avec l’exploitation du pétrole et ses produits dérivés. Aux Etats-Unis, les campagnes ont été mécanisées. Dans la deuxième moitié du 20 ème siècle, on constatait l’accélération du secteur secondaire et du secteur tertiaire. Des « villes-jardins » ont été construites en Amérique et en Europe, conçues pour une cité indépendante, protégée de l’empiétement urbain par une ceinture verte ou une zone agricole.

La forte urbanisation en Afrique et en Asie remonte à un peu plus d’un siècle après celle des Pays Industrialisés. Ce qui veut dire que l’urbanisation est plus tardive. Effectivement, le monde tropical rural traditionnel trouve son équilibre dans les villages où l’organisation communautaire a régi l’aménagement de l’espace. Les villes restent modestes avant la colonisation car l’implantation urbaine suit un plan en damier au centre entouré soit par des bâtiments de pouvoir civil, religieux et militaire, soit par des résidences. Les rues sont en pavés, bordées par des maisons en colonnades. Cependant après l’accession à l’indépendance, au début du 20 ème siècle, l’urbanisation s’est forcée avec l’arrivée des multinationales, le développement des Industries et à l’ouverture des voies de communications.

74 Ce qui fait que l’urbanisation du 3 ème millénaire est marquée par l’émergence des villes des pays en développement qui sont des « mégapoles » c’est à dire grandes villes par son poids démographique élevé.

D’une manière générale, le réseau urbain du monde est fondé soit sur le dynamisme de la fonction marchande rattachée au pur politique et religieuse locale avant l’arrivée des Européens, c’est à dire une urbanisation autochtone limitée dans le temps et dans l’espace ; soit sur le dynamisme apporté par les colonisateurs : une urbanisation sous la colonisation.

5-1-2 La tendance de l’urbanisation à Madagascar : un des Pays en Développement

a) Héritage de la période monarchique

Les plaines de l’ Ouest d’Antananarivo pendant la première moitié du 20 ème siècle retenaient tout naturellement l’attention des Urbanistes qui y voient ainsi un terrain privilégié pour concrétiser leurs projets de créer une ville moderne, mais contrairement aux principes d’organisation de l’espace en Imerina par les pouvoirs monarchiques. Effectivement, le roi Andrianampoinimerina, jusqu’au début du 20 ème siècle, planifiait que les rizières s’étendaient jusqu’au pied de la colline du Rova et que l’extension de la ville devait se faire dans les villages-noyaux autour des plaines. Le Betsimitatatra est réservé pour une zone de culture pour l’approvisionnement de la population de l’Imerina 27 . Dans son extension, Antananarivo a progressivement englobé les villages installés sur les diverses croupes dominant le Betsimitatatra, anciennes rizières et marais mais deviendront plus tard noyaux de futurs quartiers urbains. La configuration topographique de l’ensemble appelé à devenir l’agglomération tananarivienne a permis un mode d’urbanisation exceptionnel en harmonie avec les traditions sociales, économiques et culturelles des Merina. De fait, la ville moyenne s’est formée à partir d’une série de villages- faubourgs de la Capitale, territoire cédés par le roi Andrianampoinimerina à des groupes « Hova » ou « Mainty » ; des villages en relation étroites avec la « cité » se sont présentés comme des terres d’accueil pour les nouveaux venus,

27 « Des rizières à la ville.Les plaines de l’Ouest d’Antananarivo pendant la moitié du XXème siècle », in Omaly sy Anio n° 29-32, par F. ESOAVELOMANDROSO, RAJAONAH

75 d’autant que l’organisation de l’espace et le genre de vie rappellent le contexte des campagnes merina. Il n’y a donc pas de discontinuité de la campagne à la ville. La continuité ville-campagne y est extrêmement nette.

b) Héritage de l’époque coloniale

Au commencement, les colonisateurs ont chargé l’ancienne Capitale du Royaume de Madagascar de symbole de la présence française comme le quartier d’Andohalo, haut lieu traditionnel du pouvoir. Le plan dressé est en vue de faire du Grand Antananarivo une agglomération moderne avec un centre des affaires, un centre civique et des cités-jardins et villages-jardins satellites respectivement pour les résidents Européens et les Malgaches aisés. L’adéquation presque parfaite entre certains quartiers et des groupes sociaux définis géographiquement et statutairement est l’un des traits les plus frappants de la Haute-Ville. Ainsi se trouvent facilitées la lecture et la compréhension d’une ville qui reflète l’organisation territoriale de l’Imerina et qui révèle comme un instrument d’ordre, dans la mesure où les hiérarchies de l’espace sont respectées. La ville commençait à connaître un essor continu, dû à l’accroissement démographique. Entre 1924 et 1929, le nombre des migrants s’élevait de 1500 à 3000 par an. La croissance démographique entraîne une surcharge sur les collines de la ville moyenne, et la ville haute se « dépeuple »28 . L’ouverture des écoles officielles dans la plaine témoigne d’une occupation de plus en plus intensive de la plaine. L’idée d’une extension dans les plaines de l’ouest s’est rapidement imposée, même si certains avaient songé à une perspective de développement vers l’est. Les plaines conviennent à l’extension d’une Capitale qui serait le symbole par excellence d’une colonisation avec un plan géométrique respectueux des canons de l’urbanisme français ainsi que les installations modernes : gares, usines, halles, immeubles spacieux pour l’administration et les Sociétés privées.

28 « Des rizières à la ville.Les plaines de l’Ouest d’Antananarivo pendant la moitié du XXème siècle », in Omaly sy Anio n° 29-32, par F. ESOAVELOMANDROSO, RAJAONAH

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c) L’ époque d’après la colonisation

Dans les années quatre vingt, contrairement au phénomène d’exode rural dans la première moitié du 20 ème siècle, la rurbanisation commençait à prendre place. La péri urbanisation s’est opérée selon des modalités variables dans le temps et dans l’espace, à savoir des structures auréolaires observées à travers les dynamiques démographiques. L’occupation progressive de parties périphériques de la ville est un phénomène indéniable qui ne s’arrêtera pas en raison des opportunités de terrains, qu’ils soient des contreforts, des rizières ou marécages, transformés au fur et à mesure en zones industrielles et commerciales en zones d’habitation 29 . Effectivement, le « site interne » ou le centre de la ville est densément occupé ou plus précisément saturé surtout dans les aspects construction (habitation, bureaux, entreprises, etc) par toutes les structures urbaines mal organisées et même aménagées suite à l’extension désordonnée dans les parties basses par l’accroissement démographique (naturel et migration). Tout converge vers le centre qui s’achemine vers une situation d’engorgement, et son déblocage débouche nécessairement vers une ouverture sur le site dit « externe ». Ce phénomène d’extension est amorcé et la ville a déjà éclaté vers les périphéries immédiates depuis plusieurs décennies et dans l’arrière-pays immédiat constitué par les banlieues d’Antananarivo : la banlieue sur la RN 4 (route de Majunga), la banlieue sur la RN 1 qu’il s’agit de la route de Fenoarivo, la banlieue du sud (Tanjombato), la banlieue d’Ambohimangakely sur la RN2, et enfin la banlieue nord sur la route d’Ambohimanga ou RN3. Ces banlieues sont favorisées par la présence des grandes voies pénétrantes et l’existence de terrains à bâtir (une grande capacité d’accueil évaluée à 19 000ha). Si dans les années quatre vingt, l’entrée du nord aboutit aux limites de la ville, par Ambohitrarahaba, elle est actuellement substituée par la Commune de Sabotsy Namehana, ancien gros village dortoir mais progressivement devenu un grand centre d’intérêt pour l’expansion du centre ville d’Antananarivo tant sur le plan démographique, socio-culturel (existence des villages historiques) que sur le plan économique.

Plusieurs phénomènes tendent en effet à démontrer que la croissance des villes est un phénomène non seulement inéluctable mais porteur d’espoir. Le mouvement d’urbanisation est déjà si profondément engagé que l’essentiel de l’expansion des villes repose désormais non plus sur l’exode rural, mais sur leur démographie interne galopante.

29 « Morphologie et extension urbaine de l’indépendance à la fin du XXème siècle », in Cité des mille, par J RAMAMONJISOA

77 Sa manifestation se voit par l’étalement de la nappe urbanisée, sa fragmentation et sa dé densification. Urbanisation et développement vont de pair, plaide aujourd’hui l’ONU. Au rythme de croissance actuel depuis 20 ans, les mégapoles, comme à Madagascar et nombreux pays en développement, ont atteint une taille critique avec les problèmes de la vie urbaine. d) Actuellement L’analyse faite par un Organisme de Développement et de l’assainissement Urbain d’Antananarivo se résume comme suit : l’accélération de la migration vers les Communes périphériques est déjà amorcée aujourd’hui. Promue par le PUDi 30 en 2004 qui vise à favoriser la déconcentration de la ville au profit de sa périphérie, grâce à une politique incitative : facilitation des transports, viabilisation des zones de logements en périphérie, etc, la prévision conduit à un taux d’accroissement prévisionnel de près de 7% en périphérie contre moins de 2% sur la CUA pour la période 2004 à 2023 . Ainsi, la répartition de la population dans l’espace sera de 1/3 dans la CUA et de 2/3 dans la périphérie. En 2023, la Commune de Sabotsy Namehana sera parmi les huit (8) communes qui dépasseront 100 000 habitants. Ainsi la planification d’un aménagement pour accueillir ce grand nombre d’habitants serait souhaitable dans le plus proche délai.

V- 2. Les opportunités et atouts de la Commune

5-2-1 Les opportunités et atouts de la Commune

D’après l’examen du PCD 2003, la Commune présente plus d’opportunités, et forces que de menaces et faiblesses tant sur le milieu naturel, que sur le domaine socio-économique et humain.

Un inventaire des Fivondronana était réalisé par l’INSTAT en 2001 dans le but de mener une politique générale et de méthodologie de planification pour chaque Fivondronana. Le bilan aboutit à une étude comparative de la situation des deux Fivondronana entourant Antananarivo Renivohitra.

30 Voir liste des acronymes à la page 101

78 Tableau n° 19 : Evaluation de la Situation d’Antananarivo Atsimondrano et d’Antananarivo Avaradrano

Antananarivo Atsimondrano Antananarivo Avaradrano

- Faible potentialité dans la - Forte potentialités (superficies superficie exploitable exploitables, promotion PME, - Forte développement socio- PMI, condition climatique et culturel et économique pédologique favorables à la (exemple : degré de travail : culture, réseaux de 47% sont des cadres sur 1.105 télécommunication favorable employés publics) au développement - Forte production rurale - Existence de diverses - Fort pourcentage entreprises et ONGs ce qui d’équipements publics et favorise un développement infrastructures de économique du Fivondronana développement socioculturel - Faible indicateurs et économique (tourisme, fondamentaux de CSB II 100% utilisés, Zone développement (degré de franche) travail)

Sources : « Inventaire des Fivondronana de Madagascar » Ministère des Finances et de l’Economie, Novembre 2001, Statistique, et auteur

Ce tableau nous fait ressortir les fortes potentialités en termes de superficie et possibilité de développement économique du Fivondronana d’Antananarivo Avaradrano regroupant la plupart des Communes les plus urbanisées d’Antananarivo. Et la Commune de Sabotsy Namehana en fait partie malgré les faiblesses et menaces résumées à travers le tableau n°20.

79 Tableau n° 20 : Etude des potentialités ( forces et opportunités / faiblesses et menaces) de ladite Commune

Forces Faiblesses - Existence de nombre considérable de - Les responsabilités de la Commune ne forces vives sont pas exploitées à bon escient - Accessibilité aux informations et aux - Etat délabré des infrastructures de matières premières production - Existence des terres exploitables - Absence de confiance mutuelle entre - Existence de population jeune gouvernants et gouvernés - Insuffisance de valorisation des aspects culturels locaux Opportunités Menaces - Réalisation du PCD - Pollution de l’air au centre - Partenariat avec des entités étrangères - Existence d’insécurité publique - Existence des matériaux locaux - Effectifs élevés des jeunes - Possibilités au développement touristique

Sources : PCD 2003 de la Commune, auteur

Les forces conjuguées avec les opportunités préconisent le renforcement des potentialités déjà acquises.

La Commune de Sabotsy Namehana est une commune en pleine mutation car l’implantation de plusieurs Unités industrielles présente un potentiel de surfaces urbanisables, ce qui fait que ladite commune est destinée à être un pôle de développement au Nord d’Antananarivo. D’ailleurs, dans une ville en croissance rapide, l’espace périurbain est le lieu des mutations par excellence. Par son découpage administratif à proximité de la ville d’Antananarivo, la Commune a donc une force d’attraction et de migration.

80 5-2-2 Perspective de l’évolution démographique : un atout non négligeable

En matière d’aménagement à Madagascar, l’estimation des besoins en surfaces et en équipement a été fait par rapport à la situation actuelle jugée dégradée ou insuffisante, ou par rapport à une évolution future (ou en prévision). Aussi, ces besoins ont été estimés soit sur la base des normes c’est à dire sur la méthode utilisée pour les équipements, soit sur la base des objectifs à atteindre. Ces méthodes sont aussi utilisées lors de l ‘élaboration du PUDi de l’agglomération d’Antananarivo. Dans ce sens, il est nécessaire de prendre en considération la prévision démographique l’horizon 2015 31 .

Tableau n° 21 : Prévision démographique à l’horizon 2015

HYPOTHESES D’EVOLUTION DU TAUX DE CROISSANCE en pourcentage Taux 1993 à 2003 Taux 2003 à 2005 Taux 2005 à 2010 Taux 2010 à 2015 Sabotsy 5,17 5 ,00 5,00 4,50 Namehana POPULATIONS AUX DIFFERENTS HORIZONS 2004 2005 2010 2015 Sabotsy 39 576 41 554 53 035 66 091 Namehana

Sources : PUDi 2004 Horizon 2015 « Monographie et Environnement »

Supposons qu’avec un taux d’accroissement annuel de 3 %, dans les dix années prochaines, la Commune de Sabotsy Namehana serait saturée et moins de deux tiers (2/3) de sa population se concentreraient dans le Chef lieu de la Commune et dans la partie est comme dans le Fokontany de Tsarafara et suivant la route qui mène à Manandriana , la Commune voisine. Les ressources humaines qui produisent la force de la Commune rurale sont caractérisées par une main d’œuvre élevée, une jeunesse mobile et active soit 73% de la population sont actives dans les secteurs d’activités.

31 Plan d’Urbanisme Directeur 2004 Horizon 2015 : Morphologie et équipements urbains, par M RABARIHARIVELO

81 5-2-3 Situation foncière face à la pression d’urbanisation

La hausse incessante du tarif foncier devient une source d’enrichissement pour les propriétaires pour certaines raisons :  D’une part, la promiscuité et l’insuffisance de terrains dans le centre-ville influent sur les zones ceinturant Antananarivo, d’où la hausse des prix des terrains.  D’autre part, la mise en place de zones d’accueil dans la périphérie d’Antananarivo favorise l’augmentation de prix foncier parce qu’elles sont les seules capables de répondre au besoin de nouvelles constructions par des retraités qui possèdent encore des terrains, ou des migrants qui veulent sortir de la capitale « saturante ». Le tableau ci-après témoigne ainsi de l’évolution du tarif foncier depuis quelques années. La spéculation foncière devient de plus en plus frappante.

Tableau n° 22: Evolution du tarif foncier à Sabotsy Namehana :

Date Prix de m² constructible Prix de m² constructible Piste difficilement Bord de la route Bord de route secondaire accessible en véhicule principale 2006 25 000 Ariary 12 000 Ariary 7000 Ariary 2007 30 000 Ariary 15 000 Ariary 10 000 Ariary 2008 35 000 Ariary 50 000 Ariary 15 000 Ariary

Sources : Monographie 2005 et 2007 de la Commune de Sabotsy Namehana, auteur. Cette situation incite à mettre en place de nouvelle structure administrative de la Commune comme le guichet foncier par exemple, et qui constitue un facteur de développement des acquisitions foncières surtout pour les nouveaux résidents. On peut dire que cette spéculation est élevée par rapport aux autres Communes d’Avaradrano grâce à sa position géographique et à sa position administrative (deuxième place après le Chef lieu de Fivondronana d’Antananarivo Avaradrano : ). Malgré la non disponibilité des données fiables pour les terrains communaux encore disponibles, ce tableau ci-dessus reflète une image de l’accélération de l’urbanisation à venir de la Commune.

82 V- 3. Existence du Plan Communal de Développement (PCD), un outil efficace au développement de la Commune

L’action de développement surtout rural au travers des projets et programmes de chaque département ministériel est réalisée de façon non coordonnée et non intégrée, sans reconnaissance adéquate du rôle et du potentiel de tous les acteurs en milieu rural. Après une prise de conscience de cette situation, en 1997, un atelier de révision de la politique du développement rural, amélioration des conditions de vie en milieu rural s’était tenu. Après cet atelier, un Plan d’Action pour le Développement Rural Gouvernemental était élaboré sous forme de programmes. A l’issu de cette première révision et réforme, des sous-programmes ont été élaborés pour les Communes existantes dans le territoire Malgache afin de pouvoir tirer les réalités de bases en milieu rural : c’est le PCD, avec toutes ses axes stratégiques et tous ses objectifs spécifiques à atteindre dans le court terme, ou dans le moyen terme, et dans le long terme qui se prolonge jusque en 2008 pour la Commune Rurale de Sabotsy Namehana .

La validation du PCD de la Commune de Sabotsy Namehana était définie en 2003 contenant les planifications à travers les divers projets à réaliser à court et à moyen terme pour le développement local. Grâce au système 3P (Partenaire- Public- Privé) c’est à dire par l’acquisition du PCD avec la politique de développement du pouvoir actuel, la présence des organismes partenaires conjuguée aux atouts internes de la Commune sont vraiment un pilier pour atteindre l’objectif d’élever le niveau de vie de la population. A l’issue du PCD, outil de base pour son développement, les autorités locales pourraient s’en servir lors des séances de travail en collaboration avec les Régions lors de l’élaboration du PRD ou avec les Organismes partenaires ou de soutien à la coopération du développement comme FIFTAMA par exemple, dont l’objectif principal est de « favoriser le développement harmonieux des communes formant l’agglomération d’Antananarivo dans le cadre d’une démarche de Coopération intercommunale »32 ou également en collaboration avec la CUA dans l’élaboration d’un PUDé visant à développer à la fois les potentialités de la ville et de ses Communes périphériques en mettant en valeur non seulement la CUA mais aussi les Communes périphériques qui sont ses partenaires privilégiés de développement.

32 Annexe : Dossier de présentation de FIFTAMA, Janvier 2000

83 La population pouvait mentionner librement leur aspirations concernant le développement de leur Commune 33 pour valoriser les connaissances, les capacités locales et traditionnelles pour stimuler les initiatives, provoquer une auto-analyse de la situation locale par la population elle-même, et pour parvenir à ce que la population établisse de nouveaux rapports de travail avec les autorités administratives locales, les services privés, les organismes de développement.

Bref, il est actuellement du devoir de chaque Commune de travailler pour dynamiser l’économie de Madagascar. Le développement doit s’appuyer sur le local à travers le MAP 34 . Pour se faire, les différentes régions et communes, à travers le PRD et le PCD sont amenées à faire du diagnostic pour dégager leurs points forts et leurs points faibles.

33 Annexe :Fiche de participation de la population locale dans l’élaboration du PCD de la Commune : diagnostique participatif 34 Voir liste des acronymes à la page 101

84

CHAPITRE VI : FONCTIONS DE LA COMMUNE AU DEVELOPPEMENT EQUILIBRE DU SITE INTERNE

VI- 1. Rappel sur les attributions des entités de Collectivités Territoriales Décentralisées

6-1-1 Rôle de la Région

La région a comme compétence de diriger, de dynamiser, de coordonner et d’harmoniser le développement économique et social de l’ensemble de leur ressort territorial. A ce titre, la région assure la planification, l’aménagement du territoire et la mise en œuvre de toutes les actions de développement. Conformément aux dispositions de l’article 10 de la loi d’orientation n° 93-005 du 26 janvier 1994, il n’y a aucun lien de tutelle ni de hiérarchie entre la Région et la Commune. Ce qui donnerait à la commune le droit de gérer son urbanisation 35 . En aménagement de territoire, la croissance démographique, l’insuffisance des infrastructures et la faible performance des zones d’activités doivent être prises en compte. Tous les projets sectoriels doivent être en conformité avec les plans d’aménagement du territoire pour un développement harmonieux. Une politique nationale de l’aménagement du territoire a été adoptée en Conseil du Gouvernement en novembre 2006. Un schéma national de l’aménagement du territoire est en cours de mise en place. Toutes les vingt deux (22) régions auront également leur propre schéma d’aménagement régional. Des plans directeurs de l’urbanisme seront également établis pour les six ex-chefs- lieux de province et Antsirabe 36 .

6-1-2 Rôle de la Commune

Quant à la Commune, elle assure le rôle de gestionnaire, donc d’urbaniste de sa ville. Ce qui veut dire l’organisation de l’espace, équipement, le fonctionnement des services publics, entretien, le maintien de l’ordre, etc. La Commune planifie le devenir de son propre territoire

35 « Extension Urbaine et son impact dans l’agglomération de Tananarive :cas de la Commune Rurale d’Ankadikely Ilafy », par N. RANDRIAMBOLOLONA 36 Journal Officiel MIDI Madagasikara n°7502 du 12 Avril 2008

85 c’est à dire le développement économique et social à court ou à moins terme, même allant jusqu’ à six ans à venir, l’extension urbaine, l’essor culturel, etc. La fonction d’urbanisme est comprise comme la fonction d’organisation de l’espace urbanisée ou en voie d’urbanisation et de son équipement. De ces projets de ville, plans de développement locaux et de ces plans d’urbanisme chaque municipalité doit tirer un programme pluriannuel d’investissement qui lui permettra de rechercher les financements qu’elle ne peut trouver dans ses propres ressources et dans les dotations que lui alloue l’Etat selon le droit usuellement appliqué 37 . Ainsi, l’élaboration des PUDé ou Plans d’Urbanisme de Détail s’appliquent, soit à des communes, soit à des parties de communes, que réunissent des intérêts commun selon le Code d’Urbanisme et de l’Habitat, décret n° 63-192 du 27 mars 1963 qui stipule dans son article 12 que le Plan d’Urbanisme de Détail détermine, en fonction des nécessités propres aux secteurs ou quartiers intéressés : - les modes particuliers d’utilisation du sol. • le tracé des voies principales ou secondaires. • les emplacements réservés aux secteurs publics, aux installations d’intérêt général aux espaces libres et aux espaces verts. • les règles et servitudes de constructions justifiées par le caractère des milieux ou les nécessités du fonctionnement des services publics. Ainsi, il s’agit de compléter et d’harmoniser les différents schémas et programmes locaux et d’intégrer à ces programmes la dimension foncière.

6-1-3 Rôle des Fokontany

La mise en place de structures administratives décentralisées, avec le Fokontany comme unité administrative et économique de base, répond au souci de maintenir le sens de la vie communautaire qui caractérisait la société « merina » traditionnelle. Les Fokontany semblent maîtriser les problèmes d’assainissement comme le ramassage des ordures, le curage des canaux d’évacuation d’eaux usées, à part les grandes tâches comme l’assainissement de la place des marchés municipaux qui est une charge propre de la mairie.

37 « Extension Urbaine et son impact dans l’agglomération de Tananarive : cas de la Commune Rurale d’Ankadikely Ilafy », par N. RANDRIAMBOLOLONA

86 VI- 2. Proposition du PUDi dans l’agglomération

6-2-1 Rôle du FIFTAMA ou de l’OPCI dans le développement intercommunal

L’objectif principal du FIFTAMA est de « favoriser le développement harmonieux des communes formant l’agglomération d’Antananarivo dans le cadre d’une démarche de coopération intercommunale ». Cet objectif résulte de la prise de conscience des problèmes de l’agglomération Antananarivienne. Le regroupement de ces communes répond au besoin d’organiser l’occupation de ces zones et à la nécessité de fournir une réponse à différents problèmes :  manque d’organisation de l’espace urbain dans la commune urbaine d’Antananarivo,  importance de la densité du bâti qui pose des problèmes d’aménagement, de circulation, d’environnement au cœur de la capitale,  déséquilibre et sous-équipement du territoire : la majorité des grands équipements est localisée dans le centre ou ses abords immédiats (administration, école, marché, etc) La charte de coopération intercommunale met en exergue la concentration qui détermine tout projet du développement. Ainsi, les communes périphériques (voir croquis n°6 avec leur délimitation) de la capitale devraient ainsi fournir des infrastructures d’accueil pour déconcentrer la ville. Les communes membres du FIFTAMA sont incités à mettre en place des infrastructures économiques, comme la création de nouvelles routes et la réfection de routes pour désenclaver une zone productrice. Certes, les dirigeants, censés connaître les potentialités respectives de leurs communes doivent discerner la stratégie de développement à mettre en œuvre avec les moyens adéquats. Les techniciens interviennent ensuite pour l’établissement de la stratégie convenable aux objectifs de chaque commune. Ils étudient la faisabilité de ces projets. Par conséquent, il ressort une « géographie de relation » qui s’établit au niveau des lieux qui polarisent les échanges et entrent en concurrence.

87

Croquis 6

Sources : FIFTAMA 2004

88

6-2-2 Les scénarios possibles à l’aménagement de l’agglomération d’Antananarivo proposés par PUDi

Le centre ville reste le cœur de l’agglomération. Depuis, ce cœur était un passage obligé. Cependant, des projets ont été élaborés depuis 2004 pour atténuer le problème de circulation en ville. Ce projet, actuellement en cours de réalisation, consiste à créer trois (3) étages de voie de contournement constitués depuis l’extérieur vers l’intérieur par :  Le boulevard périphérique, dénommé « Grande Rocade »  La rocade  Et le petit boulevard Toutes ces voies primaires lient entre elles les routes nationales. Pour le boulevard périphérique, il passera par les douze (12) Communes membres du FIFTAMA. Dans la partie nord d’Antananarivo par exemple, il passe par la Commune Rurale de Sabotsy Namehana et assure la liaison RN3-RN4 par la sortie Nord d’Antanananarivo vers Ivato de Sabotsy Namehana à Ambohidratrimo, la liaison RN4-RN1 d’Ambohidratrimo à Malaza-Fenoarivo en longeant la rive droite du fleuve Sisaony. La liaison RN1-RN7 de Malaza-Fenoarivo à Anjomakely en traversant la plaine de Sisaony. La liaison RN7-RN2 en parallèle à la By-pass d’Anjomakely à Ambohimanambola. La liaison RN2-RN3 d’Ambohimangakely à Sabotsy Namehana pour fermer la boucle en passant vers Betsizaraina. Au nord de la ville, dans la plaine de Laniera, le projet des axes primaires de dégagement propose une voie primaire liant Ilafy à Ambodimita longeant la digue de la Mamba. Malheureusement, ce dernier n’est pas encore en cours de réalisation. 6-2-3 Proposition du PUDi pour la Commune

Le PUDi propose un scénario pour la Commune de Sabotsy Namehana comme suit : - établir une liaison directe avec l’aéroport (Grand Boulevard via Laniera) - établir le PUDé de la Commune ou du moins le PUDi. - Implantation des grands équipements communautaires (complexe sportif, gare routière, caserne de pompiers, réorganisation du marché et débouchage du carrefour alternant) - Renforcer les voies et réseaux structurants celle qui va vers Laniera - Protéger la digue de Laniera en vue de la protection contre l’inondation - Construire une gare routière nationale

89 - Sur le plan économique, il est nécessaire de renforcer les capacités féminines dans diverses activités : artisanal ou dans la filière élevage ou dans la pisciculture afin de développer le commerce et les échanges communaux. Donc, de prévoir un aménagement d’un centre commercial communal.

Il faut reconnaître la qualité de « terroir urbain et paysager » aux espaces périurbains sur les quels les Communes, les Régions et l’Etat pourraient mener une action volontaire de gestion intercommunale de l’extension urbaine.

VI 3. Les efforts pris par la Commune à l’heure où nous parlons

6-3-1 Sur l’aménagement et l’assainissement de la voirie

Malgré la mauvaise qualité de la voirie dans certains fokontany et le manque d’aménagement des quartiers en trottoirs, et réseaux divers, ou les états sinueux des ruelles et voies d’accès à l’intérieur des quartiers, qui restent encore aujourd’hui un sérieux handicap pour la pérennisation et l’extension des services d’assainissement, comme dans tous les cas de l’agglomération d’Antananarivo ; malgré la non disponibilité des capacités suffisantes pour suivre le rythme de l’accroissement rapide des besoins de la population en matière de construction, en matière d’assainissement et les différentes services sociaux, pour la maîtriser, la Commune ne manque pas de faire des efforts pour remédier à cet handicap en faisant des travaux HIMO 38 en partenariat avec la population locale. Le travail communautaire se fait en deux cas : dans le premier cas, les travaux d’entretien sont assurés par une association par délégation, soit dans le second cas, assurés par les Chefs Fokontany, et toute personne âgée de dix huit ans (18 ans) et plus est appelée à contribuer aux travaux d’entretien périodique.

Comme le montre la photo n°10, on met des pavés sur la voie publique pour limiter la dégradation de la voie.

38 Voir liste des acronymes à la page 101

90

Photo n° 10 : pavés construits pour limiter la dégradation de la piste, janvier 2007, cliché de l’auteur

De plus, des initiatives d’entretien routier sont constatées dans la Commune comme les projets menés par des bailleurs de fonds FER en 2005 dans quelques Fokontany.

6-3-2 Les activités prises au niveau de l’aménagement du centre

On a mentionné dans la partie précédente de cette étude qu’à l’entrée de la Commune, l’assainissement était vulnérable, mais grâce au partenariat avec des investisseurs divers, le parking pour les taxis est actuellement réhabilité. Pars ailleurs, les pavillons du marché communal sont aussi bien réhabilités. Effectivement, « les pavillons réhabilités ont donné un nouveau « look » à la commune’ se trouvant en plein centre de Sabotsy Namehana. La requalification du parking et la réhabilitation du petit jardin près du bureau de la Commune enclenche une rénovation de ses rives, au cœur de laquelle s’impose l’image d’une certaine modernité du centre de la Commune.

91 Les projets ne manquent pas non plus. L’on projette ainsi, la construction d’un tribunal de première instance et d’un commissariat de police »39 .

En comparant les deux photos ci-après, on voit bien la différence.

Photo n° 11 : parking pour les taxis, cliché de l’auteur

Photo avant l’aménagement Photo après un aménagement

Photo avant réhabilitation en 2007 Photo après réhabilitation en 2008

D’autre part, des entretiens ont été menés avec des responsables de Fokontany. Sur la base des réglementations et textes élaborés par la Commune, chaque Fokontany peut établir sa stratégie et son approche spécifique pour la bonne gestion de ceci. Les stratégies seront approuvées et visés par la Commune après consultation.

6-3-3 Les activités prises au niveau de l’assainissement sanitaire et des infrastructures de base

Grâce à la coopération de la commune, des Fokontany et l’Association « Sandandrano », et la JIRAMA, la majorité des Fokontany tant bien sur le centre que dans les périphéries bénéficient de bornes fontaines et la population peut accéder à la consommation d’eau potable.

Pour les trois années successives depuis la validation du PCD, les efforts étaient concentrés sur la planification des projets à travers ce PCD ou Plan Communale de Développement, et sur les courses auprès des partenaires et des Organismes de financements extérieurs à la Commune. En effet, la première année, 2003, était encore une année de

39 Journal Officiel Midi Madagasikara n°7735 du 17 Janvier 2009

92 montage de divers projets, car la validation finale du PCD fut dans la première moitié du mois de juillet. L’année 2004 était marquée par le redoublement des efforts de dirigeants pour rattraper le retard de démarrage de l’année dernière. L’année 2005 a été plus axée sur l’entretien des infrastructures routières et agricoles et des infrastructures de base comme la construction des bâtiments scolaires. Ces projets ont notablement changé en bien l’état d’une partie importante des relations inter-communales. Quant à l’année 2006, elle était marquée par les projets d’adduction d’eau potable en corrélation avec la politique nationale dans le cadre de l’exécution des engagements dans la rubrique Santé publique 40 . Le financement des projets sont soit par des bailleurs soit par des financements propres de la Commune, à l’exemple de la réhabilitation de l’EPP 41 à Lazaina en 2005, ou encore la réhabilitation du terrain de sport à Ambatofotsy en 2004.

40 Annexe : Bilan d’exécution du PCD 41 Voir liste des Acronymes à la page 101

93

CONCLUSION PARTIELLE

A l’issu de notre analyse, il faut reconnaître que la gouvernance est un élément essentiel des opérations de transformation : elle conditionne le respect des échéances mais détermine aussi la constitution d’une image de territoire équilibrée et solide pour trouver une meilleure coordination entre les divers projets territoriaux et la construction d’une image plus cohérente. Mais malgré de nombreux signes d’urbanisation, la Commune Rurale de Sabotsy Namehana n’est pas encore en saturation : il lui reste encore du chemin à parcourir pour trouver son propre développement et étendre son influence plus largement sur l’espace qui l’entour grâce à ses opportunités tant sur la plan social que sur le plan économique, et celui des autres Communes en étroite relations avec elle, d’après la vision menée par le FIFTAMA « développement harmonieux ».

94

CONCLUSION

’une manière générale, la présente recherche nous a permis d’analyser les Dréalités sur le processus d’organisation et d’extension de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana, un espace « périurbain » en pleine mutation. Un périurbain d’ancien site de différents royaumes de l’Imerina et où les activités sont basées essentiellement sur l’agriculture. Namehana, au début fait partie des douze collines sacrées d’Andrianampoinimerina, y fut ensuite installé le siège du Chef de Canton, poussé petit à petit à Sabotsy, la Commune est actuellement classée parmi les communes en plein expansion d’Antananarivo. La période d’après la colonisation, ou plus précisément la période de la deuxième république était pour la Commune rurale de Sabotsy Namehana, un stade de stagnation au niveau « développement » et « aménagement », mais depuis quelques années, parmi les Communes rurales périphériques d’Antananarivo, elle se hissait parmi celles à fort degré d’urbanisation grâce à ses potentialités physiques, humaines et économiques. Sabotsy Namehana bénéficie des relations avec la ville d’Antananarivo et influence sur ses zones périphériques. La mobilité spatiale des paysans montre l’importance des échanges communaux qui sont facilités par la RN3, et l’urbanisation de la ville et l’extension urbaine a contribué et a favorisé l’extension de la Commune Rurale de Sabotsy, car ce facteur favorise l’implantation des nouvelles infrastructures urbaines.

La question posée dans l’introduction de cette recherche a été démontrée dans le corps de l’étude en évoquant les impacts de l’urbanisation dans le paysage de Sabotsy Namehana à travers l’étude de l’extension et a donné les résultats cités ci-après : Le paysage urbain, né de la somme des initiatives publiques comme l’aménagement des parking et aire de repos à l’entrée de la Commune, et les réhabilitions des pistes et /ou des initiatives privées comme la mise en place des divers usines et industries, empiète petit à petit le paysage rural du centre à l’exception des terrains de quelques Fokontany de la partie Nord de la Commune qui restent encore de réserve. Sachant que l’extension de cette commune s’est réalisée petit à petit du centre vers l’est et vers l’ouest après l’indépendance, notamment vers les années quatre vingt et quatre vingt dix, qui a entraîné la jonction de certains quartiers habités dès le temps des royaumes. Cela se voit à travers la forte croissance du bâti qui n’a cessé de s’accélérer, selon des modalités souvent mal maîtrisées.

95

Par conséquent, si avant l’année 2000, la population de la Commune était à la recherche d’une vie meilleure dans la Capitale ou souvent attirée par le marché de travail dans le secteur de service, depuis 2003, le solde migratoire des sorties de population a baissé. Le taux d’urbanisation des Communes du Nord d’Antananarivo atteint même jusqu’à 50 à 60%.

Cependant, malgré le fait que les activités rurales sont supplantées par les bâtis et des espaces de loisirs. Malgré le fait d’urbanisation qui absorbe les terroirs agricoles, il est souhaitable de mettre en place des mesures et stratégies de gestion des risques de l’environnement pour garder le caractère périurbain de la Commune car la facette écologique conditionne toute action de développement et la maîtrise du phénomène périurbain exige une planification élargie aux zones de développement et d’échanges, centrée sur l’essentiel , c'est- à-dire : équipements, protection des sites et des espaces agricoles, ou des intérêts de la collectivité. Accélérer donc le développement tout en préservant et valorisant l’environnement.

Bref, depuis une dizaine d’années, l’on a assisté à un développement rapide de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana.

96 BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX

1- Anonyme.- 2001.-Proposition d’Aménagements Urbains dans le cadre des études d’ Urbanisme. - Société Centrale pour l’équipement du territoire, République Malgache

2- BAUD (P), BOURGEAT (S), BRAS (C ).-Dictionnaire de géographie .- Edition Hartier.-1996.

3- CHARLINE (C) .-1996.- Les Villes nouvelles dans le monde .-Paris.-PUF.-Que sais- je ?

4- GEORGE (P) .-1966.-Sociologie et Géographie .-Edition PUF.-Paris.-215 p

5- GEORGE (P) .-1970.-Dictionnaire de la Géographie .-Edition PUF.- 4ème édition revue et augmentée.-Paris.-510 p

6- GEORGE (P) .-La géographie active .-Edition PUF.-Paris

7- GEORGE (P) .-1963.-Précis de Géographie rurale .-Edition PUF.-Paris.-356p

8- MARONIS ® .-1996.-Introduction à la Géographie .-Edition Armand Colin.- Paris

9- PAGES (M) .-1980.-La Maîtrise de la croissance urbaine .-Paris.-PUF.-Que sais-je ?

10- PAULET (J.P) .-2000.- Géographie Urbaine .-Armand Colin.-Paris.-315 p

11- RAISON (J.P) .-1984.-Les Hautes Terres de Madagascar et leurs Confins Occidentaux .-Tome 1.- Edition ORSTOM-KARTHALA.-647 p

97 OUVRAGES SPECIAUX

12- AGNES JOIGNEREZ, RAJAONARISON (E) .- 2004.- Voyage enTerre Malgache. Le cœur de l’Imerina .-Rep Française.-Aquaterre.-Phyto-Logic.-113p

13- Amélioration des conditions d’hygiène de l’environnement dans les habitats pour faibles revenues : comment définir besoins et priorités au niveau communautaire .- Genève.- OMS et Programme des Nations Unies pour l’environnement.-1989

14- CABANES (R) .-1967.-Rapport d’enquête sur la Plaine d’Antananarivo : Etude du Village de Namehana .-ORSTOM Centre de Tananarive.-section socilogie.-156p

15- DOUESSIN (R) .-1975.-Géographie agraire des plaines de Tananarive .-Association des Géographes de Madagascar.-Laboratoire de Géographie.-Université de Tananarive.-223p

16- ESOAVELOMANDROSO (F), FREMIGACCI (J) .-1989.-Heritage de l’histoire et mode d’Urbanisation Malgache :Tananarive.-in Histoire et Organisation de l’espace à Madagascar .-P 71-82.Cahiers du CRA n°7.-Edition AFERA

17- ESOAVELOMANDROSO (F), RAJAONAH .-Des rizières à la ville. Les plaines de l’ouest d’Antananarivo pendant la première moitié du XXème siècle.-P 321-339 in Omaly sy Anio n°29-32 .-1989-1990.-Revue d’études historiques. Les Hautes terres Centrales.-Université d’Anatananarivo

18- INSTAT .-2005.-Recensement au niveau des Communes 2003 .-Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget

19- Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.-2003.-Monographie de la Région d’Antananarivo .-Unité de politique de développement rural

20- PCD de la Commune Sabotsy Namehana .-Août 2003.-Fivondronana Antananarivo Avaradrano, Faritany Mizaka Tenan’Antananarivo.-FID.OADD.-153p

21- RABARIHARIVELO (M) .-2004.-Plan d’Urbanisme Directeur 2004 Horizon 2015 :Morphologie et Equipements Urbains .-Rapport final.-Commune Urbaine d’Antananarivo.-Vice Primature, AGETIPA.-100p

98

22- RABARIJAONA (L) .-2003.-Evaluation d’un Schéma Directeur d’Aménagement dans la Commune rurale de Behenjy .-Mémoire de Maîtrise de Géographie.-FLSH.- Université d’Antananarivo

23- RABENASOLO (J) .-2005.-Variabilité climatique des activités paysannes: le cas de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana, Antananarivo Avaradrano .- Mémoire de maîtrise de Géographie.-FLSH.-Université d’Antananarivo.-113p

24- RAKOTOARIVONY Hery Zo Fabrice .-Juillet 2006.-L’ Impact du projet PAIQ dansl’aménagement des quartiers défavorisés : cas d’Ankorondrano Ouest et de 67ha Sud, Antananarivo .- Mémoire de maîtrise de Géographie.- FLSH.-114p

25- RAKOTONIRINA (J.B) .-2007.-Monographie de la Commune Rurale Sabotsy Namehana .-40p

26- RAMAMONJISOA (J) .-Juillet-Décembre1983.-L’extension urbaine de Tananarive : nouveaux visages in Madagascar Revue de Géographie n°43 .- P65-104

27- RAMAMOMJISOA (J) .-1998.-Morphologie et extension urbaine de l’indépendance à la fin du XXème siècle in Cité des mille .-Presses de Berger.-Levrault Graphiques à Toul.-P129

28- RAMIANDRISOA (R) .-2005.-Monographie de la Commune de Sabotsy Namehana .-Province Autonome d’Antananarivo.DépartementAntananarivo Avaradrano.-Commune Rurale de Sabotsy Namehana.-38p

29- RAMIARISON (R) .-1984.-Aspects géo-démographique de la population Tananarivienne .-Mémoire de maîtrise de Géographie.-FLSH.-Université d’Antananarivo

30- RANDRIAMANANDRAY(M.H).-2006-2007.-Population et Alimentation : cas des Communes Rurale et Urbaine dans le Faritany d’Antananarivo .-Mémoire de Sociologie. Faculté de DEGS.-183p

31- RANDRIAMBOLOLONA(N) .-2006.-L’extension urbaine et son impact dans l’agglomération de Tananarive :cas de la Commune Rurale d’Ankadikely Ilafy .- Mémoire de maîtrise de Géographie.-104p

99

32- RASOAMISAMANANA (R) .-1995.-L’Inter-relation du projet d’aménagement de la plaine d’Antananarivo d’Ilanivato-Anosipatrana .-Mémoire de maîtrise de Géographie.-FLSH

33- Responsable Démographique de Madagascar, Ministère des Travaux Publics, Direction de l’Urbanisme et de l’Habitat, Programme des Nation Unies pour le Développement, Centre de Nations Unies pour les Etablissements Humains (UNCHS Habitat).-Juin 1984.-Schéma Directeur du Grand Antananarivo .-rapport de 1 ère phase.- Projet MAG 82/011.-617p

34- VENNETIER(P) .-1989.-Evolution des espaces Péri-urbains à Brazzavile et Cotonou in La Péri-urbanisation dans les pays tropicaux .-Centre d’Etudes de Géographie Tropicale, CRRS, 33405 Talence Cedex, France.-Espaces Tropicaux n°1.-P113 à 158

35- Rapport final Cities Alliance Antananarivo : Assainissement liquides et déchêts .- Fiftama 2004

36- Rapport final Cities Alliance Antananarivo :Plan de déplacements Urbains- Agglomérations d’Antananarivo .- fiftama 2004

PRESSE ECRITE

37- Journal Midi Madagasikara n°7735 du Samedi 17 janvier 2009

38- Vidy Varotra mise en vente à partir du 19 novembre 2008

39- Journal Midi Madagasikara n°7502 du Samedi 12 avril 2008

WEBLOGRAPHIE www.mprdat.gov.mg www.documentation.ird.fr http:/fr.wikipedia.org/wiki/Kaominina

100 LISTE DES ACRONYMES

- BDA : Bureau de Développement d’Antananarivo

- BIT : Bureau International de Travail

- CECAM : Caisse d’Epargne et d Crédit Agricole Mutuelle

- CHU : Centre Hospitalier

- CHD : Centre Hospitalier de District

- CSB : Centre de Santé de Base

- CUA : Commune Urbaine d’Antananarivo

- EPP : Ecole Primaire Publique

- FIFTAMA : Fikambanana Iombonan’ny Firaisan’ireo

Tanànan’Antananarivo sy ny MAnodidina

- FJKM : Fiangonan’ i Jeso Kristy eto Madagascar

- FLM: Fiangonana Loteriana Malagasy

- HIMO: Haute Intensité de Main d’Oeuvre

- INSTAT: Institut de Statistique

- JIRAMA: Jiro sy Rano Malagasy

- MAP: Madagascar Action Plan

- ONG : Organisme Non Gouvernemental

- ONU: Organisation des Nations Unies

- OPCI: Organisme Public de Coopération Inter Communale

- OTIV: Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola

- PCD : Plan de Développement Communal

- PME: Petites et Moyennes Entreprises

- PPN: Produit de Première Nécessité

- PRD: Plan Régional de Développement

- PUDi : Plan d’Urbanisme Directeur

- PUDé : Plan d’Urbanisme Détaillé

- RN : Route Nationale

101

GLOSSAIRE

Fokontany: village

Faritany: province

Fihavanana: la paix

Mofo gasy : nom d’un pain traditionnel Malagasy à base de

farine de riz

Andriana : nom donné à des gens aisés, nobles

Mpitaiza: genre de docteur traditionnel

Tany lavavolo: terres non défrichées

Tanety: plateau

Solompangady ray amandreny: terre défrichée par les pères et mères

Vary vakiambiaty : culture de riz de deuxième saison

Vary aloha: culture de riz de première saison

Vadintany : Huissier

102 LISTE DES TABLEAUX

PAGE INTRODUCTION

Tableau 1 : taux d’urbanisation des Communes Périphériques dans les 10 km de rayon autour de la CUA……………………………………………………………………………………………………5 PREMIERE PARTIE

Tableau 2 : Evolution du nombre de la population depuis 1993 à 2005………………..18 Tableau 3 : Répartition du nombre de ménage par Fokontany/dans les Fokontany concernés par l’extension…………………………………………………………………………20 Tableau 3 : Répartition spatiale de la population……………………………………………………….21 Tableau 5 : Nombre de population active pendant deux années successives……..24 Tableau 6 : Nombre des Etablissements cultuels existants dans la Commune……………………………………………………………………………………………………..28 Tableau 7 : Nature et nombre des Etablissements scolaires………………………………..29 Tableau 8 : Tableau comparatif de la situation de chaque Fivondronana……………30 Tableau 9 : Recensement de la situation de chaque Fivondronana………………………..31

DEUXIEME PARTIE

Tableau 10 : Nombre d’exploitants par surface cultivable…………………………………….41 Tableau 11 : Les Fokontany et les types de cultures y afférents……………………….42 Tableau 12 : Elevage et effectifs……………………………………………………………………………….43 Tableau 13 : Quelques Industries et Etablissements remarquables………………….45 Tableau 14 : Nombre des Entreprises, ONG et Associations dans les Fokontany concernés par les secteurs secondaire et tertiaire…..49 Tableau 15 : Les voies structurantes…………………………………………………………………………54 Tableau 16 : Nombre des Etablissements existants dans la Commune……………….61 Tableau 17 : Les Centres culturels dans la Commune………………………………………………62 Tableau 18 : Effectifs de la population « au courant » des médias…………………….63

TROISIEME PARTIE

Tableau 19 : Evaluation de la Situation d’Antananarivo Atsimondrano et d’Antananarivo Avaradrano……………………………………………………………………………….79 Tableau 20 : Etude des potentialités (forces et opportunités/faiblesses et menaces)……………………………………………………………………………………………………………….80 Tableau 21 : Prévision démographique à l’horizon 2015…………………………………………81 Tableau 22 : Evolution du tarif foncier à Sabotsy Namehana…………………………….82

103 LISTE DES CROQUIS PAGE Croquis 1 : Plan de Situation de la Commune…………………………………………………………….10

Croquis 2 : La répartition de la population dans la Commune……………………………….23

Croquis 3 : Localisation des Etablissements remarquables………………………………….46

Croquis 4 : Les voies structurantes couvrant la Commune……………………………………53

Croquis 5 : La répartition des Etablissements scolaires dans la Commune………60

Croquis 6 : Situation géographique délimitations administratives……………………..88

LISTE DES FIGURES

Figure n°1 : pyramide des âges de la population en 2005………………………………………19

Figure n°2 : évolution de l’espace……………………………………………………………………………….37

Figure n°3 : flux d’influence avec les milieux extérieurs…………………………………….48

Figure n°4 : volumes de circulation sur les principales voies du centre ville et les RN pénétrantes………………………………………………………………………….56

LISTE DES GRAPHES

Graphe n°1 : taux de couverture routière……………………………………………………………….54

ILLUSTRATION PHOTOGRAPHIQUE

Photo n°1 : quartier commercial à l’entrée de la Commune, cliché de l’auteur…..9 Photo n°2 : habitat dispersé au milieu des zones de culture, cliché de l’auteur……………………………………………………………………………………………………….14 Photo n°3 : gargote du quartier, Fokontany d’Antsinanantsena, cliché de l’auteur………………………………………………………………………………………………………27 Photo n°4 : stèle de commémoration « Lapan’ny Tanàna », cliché de l’auteur…34 Photo n°5 : végétation, cliché de l’auteur…………………………………………………………………51 Photo n° 6 : parking à l’entrée de la commune avant la réhabilitation, cliché de l’auteur………………………………………………………………………………………………..55

104

Photo n°7 : CHD d’Anosy Avaratra…………………………………………………………………………….58 Photo n°8 : maison moderne et maison traditionnelle dans la même cour………..65 Photo n°9 : canal d’évacuation d’eau usée à moitié couvert au centre de la Commune même, cliché de l’auteur…………………………………………………….69 Photo n°10 : pavés construits pour limiter la dégradation de la piste, cliché de l’auteur………………………………………………………………………………………………..91 Photo n°11 : parking pour les taxis, cliché de l’auteur……………………………………….....92

105 TABLE DES MATIERES PAGE RESUME………………………………………………………………………………... 1 SOMMAIRE………….....……………………………………………………………… 2 INTRODUCTION……………………………………………………………………… 3

PREMIERE PARTIE : UN ANCIEN VILLAGE EN VOIE D’URBANISATION

Chapitre I : Localisation et cadre géographique de la Commune Rurale de Sabotsy Namehana………………………………………………….. 9 1. Porte d’entrée au Nord d’Antananarivo vers la ville…………………. 9 2. Sabotsy Namehana : un lieu de convergence du paysage rural et du paysage urbain………………………………………………………… 13 3. Position de Sabotsy Namehana dans le cadre de PUDi de l’agglomération……………………………………………………….. 15

Chapitre II : Dynamique des populations………………………………………... 17 1. Une implantation ancienne du peuplement……………………………. 17 2. Structure et composition démographique……………………………… 18 3. Structure sociale et économique des populations……………………… 23

DEUXIEME PARTIE : LE PAYSAGE URBAIN

Chapitre III : Organisation spatiale et occupation des sols de la Commune……... 34 1. Répartition spatiale de la population…………………………………… 34 2. Occupation sectorielle dans la Commune……………………………… 38 3. Dynamique de l’étalement urbain……………………………………… 50

Chapitre IV : Réalité sur les infrastructures de base, les réseaux structurants et les habitats…………………………………………………………... 52 1. Des infrastructures urbaines centrées dans le site interne……………… 52 2. Structure des habitats…………………………………………………... 63 3. Les contraintes en matière d’assainissement…………………………… 67

TROISIEME PARTIE : POSSIBILITE D’AMENAGEMENT DE LA COMMUNE FACE A L’EXTENSION

Chapitre V : Valorisation des potentialités de la Commune pour son propre développement……………………………………………………… 73 1. L’agglomération d’Antananarivo : une zone d’expansion par excellence de la ville…………………………...…………………………… 73 2. Les opportunités et atouts de la Commune…………………………….. 78 3. Existence de PCD : un outil efficace au développement et à l’élaboration d’un Schéma Directeur……………………………………….. 83

Chapitre VI : Fonction de la Commune au développement équilibré du site externe………………………………………………………………. 85

106

1. Rappel sur les attributions des entités de Collectivités Territoriales Décentralisées………………………………………………………… 85 2. Propositions du PUDi dans l’agglomération…………………………... 87 3. Les efforts pris par la Commune actuellement………………………... 90

CONCLUSION…………………………………………………………………………. 95 BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………… 97 LISTE DES ACRONYMES……………………………………………………………. 101 GLOSSAIRE……………………………………………………………………………. 102 LISTE DES TABLEAUX………………………………………………………………. 103 LISTE DES CROQUIS…………………………………………………………………. 104 LISTE DES FIGURES………………………………………………………………….. 104 LISTE DES GRAPHES………………………………………………………………… 104 ILLUSTRATION PHOTOGRAPHIQUE……………………………………………… 104 TABLE DES MATIERES……………………………………………………………… 106 ANNEXES……………………………………………………………………………… 108

107

ANNEXES

108

ANNEXE I

109

110

111

ANNEXE II

112

113

114

115

ANNEXE III

116

117

118

ANNEXE IV

119

120

ANNEXE V

121

122

ANNEXE VI

123

124

ANNEXE VII

125

126

ANNEXE VIII

127

128

ANNEXE IX

129

130

ANNEXE X

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