ENQUÊTE PUBLIQUE

préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, et Favières

Délimitation sur deux secteurs de rivage, baie de Nord et Sud, qui sont de vastes polders.

présentée par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer de la Somme

Enquête publique du 05 septembre 2016 au 07 octobre 2016 Communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières Arrêté préfectoral du 1er juillet 2016 

Rapport d’enquête

Présenté Par M. JAYET Patrick, commissaire enquêteur Désigné par décision n° E16000101/80 de madame la présidente du Tribunal administratif d’

Transmis le 10 novembre 2016

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SOMMAIRE Titre 1 Objet de l’enquête publique 1-1. Préambule  Introduction  Définition du Domaine Public Maritime nature (DPM)  Cadre juridique  Représentation illustrée de la définition du domaine public maritime 1-2. Contexte spécifique à l’objet de l’enquête publique 1-3. Objet de la délimitation 1-4. Plan de situation 1-5. L’état initial 1-5-1. La géomorphologie 1-5-2. Le milieu naturel 1-5-3. Les usages 1-5-3-1. Le pâturage 1-5-3-2. La chasse au gibier d’eau 1-5-3-3. Les activités récréatives de promenade 1-5-4. L’occupation 1-5-4-1. Le pâturage 1-5-4-2. Les installations de chasse 1-5-4-3. Les digues 1-5-4-4. Les dépôts de sédiments 1-5-5. Les projets 1-6. La domanialité 1-7. La nécessité de connaître les limites du domaine public maritime naturel 1-7-1. La circulaire du 20 janvier 2012 1-7-2. Le pâturage 1-7-3. La chasse sur le DPM 1-8. Projet de tracé du DPM 1-8-1. Analyse des levés de géomètre expert 1-8-2. Analyse de photos prises lors de tournées du littoral 1-8-3. Les digues de renclôture 1-8-4. La synthèse des éléments 1-9. Liste des propriétaires riverains 1-10. Composition du dossier 1-11. Les consultations réglementaires 1-11-1. Réponse du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord 1-11-2. Réponses des communes concernées - Commune de Ponthoile - Commune de Pendé - Commune de Lanchères - Commune de Favières 1-11-3. Fin de la procédure administrative

Titre 2 Organisation et déroulement de l’enquête publique 2-1. Modalités d’organisation de l’enquête publique 2-1-1. Désignations par le Tribunal administratif d’Amiens 2-1-2. Arrêté préfectoral d’organisation de l’enquête publique du 1er juillet 2016 2-2. Présentation du projet de délimitation du DPM par la DDTM le 30 août 2016  Visite préparatoire  Participants à la réunion du 30 août 2016 à Saint St-valery-sur-Somme  Thèmes abordés

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 La publicité sur site prévue à l’article 4  La publicité sur le site Internet de préfecture de la Somme  Les notifications individuelles prévues à l’article 5  Présentation du projet de constatation de la délimitation du DPM  La réunion du 11 juin 2015  Le contenu du diaporama du 11 juin 2015  Insertion d’une précision du commissaire enquêteur concernant le droit à communication au public des avis sollicités par la DDTM. 2-3. Réunion sur les lieux du 14 septembre 2016 2-4. Les permanences en mairies de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières 2-5. Le bilan de l’enquête publique 2-5-1. Climat général et synthèse de l’enquête publique 2-5-2. Tableau des indexations 2-5-3. Le bilan comptable des observations 2-5-4. Les opérations de fin d’enquête publique 2-6. Procédure de relevé et de classement des observations

Titre 3 Traitement des observations et réponses de la DDTM 80 3-1. Bilan statistique des observations 3-2. Relevé des thématiques 3-3. Analyse des observations 3-3-1. Réponses générales de la DDTM Somme aux thématiques abordées 3-3-2. Réponses personnalisées de la DDTM Somme

Titre 4 Clôture et transmission - Pièces jointes au rapport - Annexes numérisées

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Glossaire des termes spécifiques utilisés dans le cadre de l’enquête publique AOT Abréviation pour Autorisation d’Occupation Temporaire. Avifaune Ensemble des espèces d’oiseaux fréquentant un milieu ou une zone géographique. Baie Une baie est une échancrure le long du littoral. Coefficient de marée Le coefficient : c’est la force de la marée. - Il varie entre 20 et 120 - 25….. la plus faible marée possible - 45 …..définit une morte-eau moyenne - 95 …..une vive-eau moyenne - 100 …une vive-eau équinoxiale moyenne - 120 … la plus forte marée possible Estuaire Un estuaire et l’endroit où, à l’embouchure d’un fleuve, l’effet de la mer est perceptible. Flot Terme maritime qualifiant la période pendant laquelle la marée est montante. Hutte En Picardie, la hutte désigne une installation de chasse destinée à dissimuler les chasseurs et leurs paramètres d’attendre l’arrivée des oiseaux. Elle peut être fixe ou flottante. Hutteau Installations mobiles servant à dissimuler un ou deux chasseurs et qui est utilisée essentiellement sur l’estran. Il est quelquefois monté sur roues et poussé jusqu’au lieu de l’affût et se déroule pendant la marée basse. Une variante du hutteau est appelée la « toile ». Le chasseur se dissimule sous une toile de la couleur du sable. Jusant Terme maritime qualifiant la période pendant laquelle la marée est descendante. Laisse de mer La laisse de mer est constituée de tout ce que rejette la mer sur le rivage. À l’origine, il s’agit de débris végétaux et animals constituant un véritable écosystème. On peut y trouver une véritable chaîne alimentaire allant des bactéries aux oiseaux et de mammifères parmi lesquels se situent les vers, les amphipodes comme les puces de mer et les collemboles, les mouches, les coléoptères, les perces oreilles, les araignées et les guêpes on y trouve également les déchets comme le plastique, qui la polluent. L’estran Zone du littoral délimitée par le niveau minimal atteint par la mer et son niveau maximal lors de marées de vives eaux. On peut aussi utiliser d’autres termes pour désigner cet espace comme « zone de marnage », « zone intertidale », « zone de balancement des marées ». Cet espace est donc régulièrement recouvert par l’eau de mer, ce qui lui confère un statut de biotope spécifique où se développe une vie particulière. L’estran est principalement composé de deux milieux distincts : - La Slikke : Zone sablo-vaseuse recouverte par lot à chaque marée (même par morte eau) aussi appelée « vasières ». Cet espace est colonisé uniquement par deux types de plantes en baie de Somme : la Salicorne et les Spartines. C’est aussi le domaine des phoques veau-marin et phoques gris qui s’y reposent à marée basse.

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- Le Schorre : zone ennoyée uniquement lors des marées de vive-eau et recouverte d’une végétation plus variée : on n’y trouve la puccinelle, la statice ou ouas Lilas de mer… En Picard, le schorre se nomme « les mollières ». Littoral Le littoral et l’espace compris entre la mer et la terre. Il peut aller bien au-delà du simple estran et s’étendre sur plusieurs centaines de mètres. Marée La marée et le phénomène qui cause le déplacement de l’eau de la mer. Quand la mer monte, on parle du flot ; quand elle descend, on parle du jusant. Ce mouvement est causé par les forces de gravitation conjuguées du soleil et de la Lune. Suivant la conjonction de ces astres avec la terre, on assistera à une baisse. Une montée du coefficient de la marée. Marnage La différence de hauteur d’eau mesurée entre le niveau d’une pleine mer et d’une basse mer consécutive, ou différence de la hauteur d’eau entre la marée haute et la marée basse. Mascaret Le mascaret appelé localement « le premier flot », il s’agit d’une vague qui remonte le cours du fleuve du à la marée montante. Suivant le coefficient cette vague peut être particulièrement importante voire dangereuse. Mollières Nom picard du schorre. Plante halophile Plantes adaptées aux milieux salés : la plus connue et la Salicorne. Plante halophyte Renclôtures Terme picard issu de « renclore = enclore » qui désigne les polders situés autour de la baie de Somme. Endiguements par lesquels on annexe à la terre des portions de marais marins littoraux. Schorre Les schorres ou prés salés sont des étendues naturelles planes à végétation basse, situées à proximité du bord de mer qui sont inondées par les eaux salées uniquement lors des hautes marées. Ils correspondent à la partie de l’estran qui va de la partie supérieure de l’étage médiolittoral à la partie inférieure de l’étage supra littoral et forment ainsi la frange haute des marais maritimes. Ils se développent en amont de la zone de vasière littorale qui reste généralement nue. Le schorre est caractérisé par une prairie de végétation halophile répartie en étages. Royon Digue servant à isoler, séparer une renclôture de la mer.

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Rapport du commissaire enquêteur

Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur des parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières (délimitation sur deux secteurs de rivage, baie de Somme Nord et baie de Somme Sud, qui sont de vastes polders) présentée par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) de la Somme.

Titre 1 – Objet de l’enquête publique

1-1. Préambule

 Introduction

La garde du domaine public maritime (DPM) est assurée de manière fort ancienne par l’État. L’idée que le rivage de la mer appartienne aux « choses communes », c’est-à-dire ne soit pas susceptible d’appropriation privée et soit géré par la puissance publique, vient de l’époque romaine, où déjà une autorisation était nécessaire pour construire sur le bord de la mer. Comme tout domaine public, le DPM est avant tout « inaliénable » et « imprescriptible », et cela depuis l’Édit de Moulins (1566). Cette disposition figure désormais dans les articles L.3111-1 et L.3111-2 du code général de la propriété des personnes physiques (CGPPP). Le législateur a souhaité regrouper les règles relatives à l’acquisition, à la gestion et à la cession des biens appartenant aux personnes publiques au sein d’un code unique conçu à l’usage des gestionnaires : le code général de la propriété des personnes physiques, institué par l’ordonnance 2006-460 du 21 avril 2006. Il est entré en vigueur le 1er juillet 2006.

 Définition du Domaine Public Maritime naturel

Le DPM comprend le DPM naturel, le DPM artificiel et les ports.

La définition de DPM naturel, dont la notion juridique remonte à Colbert est codifiée par l’article L.2111-4 du CGPPP.

Il est constitué :

- Du sol et sous-sol de la mer, compris entre la limite haute du rivage, c’est-à-dire celle des plus hautes mers en l’absence de perturbations météorologiques exceptionnelles (« bord et rivage de mer, grève » à l’époque de Colbert), et la limite, côté large, de la mer territoriale soit sur une bande de 12 milles nautiques (environ 22 km) au-delà de la laisse de basse mer. - Des étangs salés en communication naturelle avec la mer. Le département de la Somme n’en dénombre aucun. - Des lais et relais (dépôts alluvionnaires) de mer, formés à partir du 1er décembre 1963 faisant partie du domaine privé de l’État à cette date et incorporés au domaine public maritime, sous réserve des droits des tiers. - Des terrains réservés qui ont été acquis par l’État. Le département de la somme n’est pas concerné.

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 Cadre juridique

- Le code général de la propriété des personnes physiques (CGPPP) et notamment les articles R.2111-4 à R.2111-14 ; - Le code de l’environnement et notamment les articles L.123-1 à L.123-16, et R.123-1 à R.123-27.

 Représentation illustrée de la définition du domaine public maritime

1-2. Contexte spécifique à l’objet de l’enquête publique

Le fleuve Somme se jette dans la Manche par un vaste estuaire « la baie de Somme » qui s’étend, au sud, depuis la pointe de Le Hourdel, commune de Cayeux-sur-Mer, jusqu’à la pointe de Saint Quentin en Tourmont, au nord. La baie de Somme n’a pas fait l’objet de délimitation du domaine public maritime (DPM) naturel. L’estuaire naturel de la Somme et anthropisé depuis des siècles, les polders ou « renclôtures » ont permis de gagner des terres exploitables en pâturages ou en culture, terres qui ne sont plus soumises à l’action de la mer. La propriété privée des terres gagnées sur la mer par renclôture n’est pas remise en question.

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Pour certaines zones de marais littoraux, les projets d’endigage n’ont pas abouti, les terrains sont toujours baignés par la mer, cependant des personnes privées et communes littorales revendiquent la propriété de parcelles cadastrées alors qu’elles se situent sur l’estran. Ainsi la commune de Ponthoile loue des huttes de chasse au gibier d’eau sises sur le domaine public maritime, sur des espaces revendiqués en propriété par la commune. Sur les communes de Lanchères et Pendé, des personnes privées revendiquent la propriété de certains terrains et sont soumises à la taxe foncière sur ceux-ci. Les digues de renclôtures constituent en grande partie la limite terrestre du rivage. Les communes suivantes sont riveraines de la baie de Somme : - Cayeux sur mer - Lanchères - Pendé - Saint Valéry-sur-Somme - Boismont - Noyelles-sur-Mer - Ponthoile - Favières - - Saint Quentin-en-Tourmont.

1-3. Objet de la délimitation

Le dossier soumis à enquête publique concerne la délimitation du domaine public maritime naturel sur deux secteurs de rivage de la baie de Somme : - la baie de Somme Sud, vaste polder cultivé.

La digue à la mer rejoint le hameau de Le Hourdel à la falaise morte « Le Bois Houdant ». Les communes concernées sont Lanchères et Pendé.

- La baie de Somme Nord, vastes polders comprenant :

 Une zone de marais littoraux, la « Renclôture Elluin » ;  Un vaste polder exploité en pâturages et cultures délimitées, côté mer, par la « Route Panoramique », route départementale n° 940.

Les communes concernées par la délimitation du domaine public maritime dans cette partie nord sont : Ponthoile et Favières.

Ces deux secteurs de littoral, baie de Somme Nord et Sud, n’ont jamais fait l’objet de délimitation du rivage de la mer.

La procédure de délimitation du rivage de la mer est définie par le code général de la propriété des personnes publiques (CGPPP), par les articles L. 2111-5 et R.2111-4 à R.2111-14.

Cette procédure est menée sous l’autorité du préfet de la Somme, par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM), chargé de la gestion du domaine public maritime. Cette procédure fait l’objet d’une enquête publique, conformément à l’article R.2111-8 du CGPPP.

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 Incidences sur l’environnement : La délimitation du domaine public maritime soumise à l’enquête publique fixe une limite administrative, sur la base de la reconnaissance de phénomènes naturels. Cette délimitation n’a aucune incidence ni conséquences sur l’environnement.

 Concertation préalable : Le présent dossier n’a pas fait l’objet de concertation préalable au titre de l’article L.121-16 du code de l’environnement.

1-4. Plan de situation

Un plan de situation figure au dossier d’enquête publique. Le rivage de l’estuaire est ici constitué de schorre, sol sablo-vaseux consolidé et entièrement recouvert de végétation herbacée halophile, adaptée au sel. Ces espaces sont appelés localement : mollières, herbus ou encore prés-salés. Les digues des polders, ou renclôtures constituent la limite du rivage, côté terre, de la mer.

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1-5. L’état initial

1-5-1. La géomorphologie

La baie de somme et un vaste estuaire aux fonds très peu importants soumis à une marée d’une grande amplitude. Le marnage atteint 9 à 10 m, voire dépasse les 10 m. Les courants de marée sont fortement chargés en sédiments fins. Le courant de flot étend plus important que le courant de jusant, la baie de Somme et envoi de colmatage. Ce phénomène de colmatage naturel s’est accentué à la suite des aménagements humains : la construction des polders, délimités par les digues de renclôtures, ainsi que les travaux maritimes afin de tenter de pérenniser l’accès aux ports. La baie de somme sud de comprendre les Mollières parsemées de mares et de huttes de chasse depuis Le Hourdel, hameau de Cayeux-sur-Mer, jusqu’à la falaise morte du Cap-Hornu à Saint St-valery-sur-somme. Les digues de la Caroline, de la Gaîtée et digue Marine constituent la limite de montée des eaux. La baie de somme Nord comprend une partie de la vaste zone de Mollières qui s’étend entre le Nord de Saint Valéry-sur-Somme et Le Crotoy. Le présent dossier soumis à enquête publique concerne la partie délimitée par l’excroissance constituée par la Renclôture Elluin et le Bassin de Chasse de Le Crotoy. Ces zones de mollières sont également parsemées de mares et huttes de chasse. La digue de la Renclôture Elluin ainsi que la Route Panoramique constituent la limite de montée des eaux.

1-5-2. Le milieu naturel

Le long des digues de la baie de Somme sud et de la baie de Somme Nord s’étend le haut schorre : sol sablo-vaseux entièrement végétalisés est stabilisés, ils sont parcourus par des filandreux fixes dans lesquelles s’engouffre la marée avant de les recouvrir uniquement lors des marées de vives eaux. Ce sont les prés-salés propices à l’élevage des moutons de prés-salés. Dans ces espaces, la végétation est composée de graminées telles que la puccinellie, la fétuque rouge, le chiendent maritime. De vastes étendues de lavande (ou lilas) de mer sont également facilement observables en période de floraison. Enfin une bande de terrain est occupée par du phragmite ou roseau commun : depuis le long de la digue de la renclôture Elluin jusqu’à son enracinement à la route panoramique, la RD 940. Lors de la marée haute comme lors de la marée basse, le relief des huttes de chasse au gibier d’eau parsème le plan d’eau ou la mollière de monticules caractéristiques. Les mares de chasse ne sont, quant à elles, facilement visibles uniquement depuis les promontoires du pourtour de la baie de somme. Le Bois Houdant ou la chapelle des marins sont deux exemples pour Saint Valéry -sur -Somme. La baie de Somme fait partie du site Natura 2000 n° FR2200346, « Estuaires et littoral picards », géré par le Syndicat Mixte baie de somme Grand Littoral Picard.

En conséquence, les intérêts écologiques sont exceptionnels. Au niveau floristique,on rencontre de nombreuses espèces rares et menacées, 28 espèces protégées, ou encore une richesse végétale exemplaire des estuaires et des dunes. Le site est d’ailleurs inventorié en ZNIEFF (Zone d’intérêt écologique, faunistique et floristique). Certains habitats représentent des enjeux prioritaires de conservation sur le site, notamment les habitats estuariens.

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1-5-3. Les usages

Ce milieu naturel très particulier est propice à différentes activités humaines décrites ci- dessous :

1-5-3-1. Le pâturage

Le schorre constitue une prairie naturelle halophile propice aux pâturages et bénéficie de l’appellation d’origine protégée « prés-salés de la baie de Somme ». L’ensemble des marais salés présente une ressource fourragère et une bio diversité végétale adaptées à la production d’animaux destinés à l’appellation d’origine protégée. L’exploitation du haut-schorre en pâturages de pré-salé à un effet notable sur la flore. Une pression modérée de pâturages favorise la diversité de la flore constituant le haut schorre. L’octroi du droit de pâturage sur le domaine public maritime fait l’objet d’arrêtés préfectoraux d’autorisation d’occupation temporaire du DPM. Le pâturage sur le DPM est divisé en six lots géographiques. Six arrêtés préfectoraux, en date du 2 avril 2015 (annexe 1 du dossier) attribuent le droit de pâturage pour une durée de neuf ans à deux personnes privées et quatre associations pastorales sur les lots de pâturages. La baie de Somme sud est concernée par deux lots, les lots A Ouest et A Est. La baie de somme Nord est également concernée par deux lots : les lots C et D. La zone de pâturage compris entre le lot A Ouest et le hameau de Le Hourdel n’est pas attribuée, elle constitue une zone témoin. Le pâturage sur le DPM fait l’objet d’un suivi environnemental sur l’évolution de la flore. Il consiste notamment à comparer l’évolution des milieux entre la zone témoin non pâturée et les zones pâturées au sein des lots.

1-5-3-2. La chasse au gibier d’eau

La chasse au gibier d’eau sur le domaine public maritime est très ancienne. L’ordonnance de la marine de 1681 qui constituait encore récemment le fondement de la gestion par l’État du domaine public maritime en définissant ce que comprend le « bord et rivages de la mer » attribuent ainsi aux inscrits maritimes, en compensation d’un service militaire obligatoire relativement long de la Marine Royale, le privilège de profiter, sur le territoire ainsi défini, des ressources de la mer : ramassage des algues comme engrais, récupération des épaves, droit de pêche et de chasse. La baie de Somme compte 182 postes fixes de chasse au gibier d’eau : ce sont les huttes de chasse. Un plan d’eau, la mare, est systématiquement aménagé à proximité immédiate de la hutte. La pratique de la chasse consiste à faire poser le gibier d’eau sur la mare, à portée de tir. La chasse se pratique de jour comme de nuit. Le droit de chasse sur le domaine public maritime en baie de Somme fait l’objet d’un bail de chasse attribué à l’Association de Chasse sur le domaine public maritime de la baie de Somme (ACDPM de la baie de Somme) pour une durée de neuf ans (annexe 2 du dossier). L’association compte 161 postes fixes de chasse sur le DPM et 74 postes mobiles, les hutteaux. Ces installations sont autorisées par l’arrêté préfectoral du 22 octobre 2014 pour une durée de neuf ans. Sur les deux espaces objet de la délimitation, 14 huttes appartenant à des personnes privées sont implantées en baie de Somme sud, 7 huttes appartenant à la commune de Ponthoile sont implantées en baie de Somme Nord. Les propriétaires de ces huttes de chasse ne disposent ni du droit de chasse sur le DPM, ni de titres d’occupation domaniale.

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1-5-3-3. Les activités récréatives de promenade

Ces espaces de mollières sont également des lieux de découverte de la baie de Somme, au travers de balades en baie. De nombreuses structures proposent des traversées encadrées de la baie de Somme. Ces espaces pittoresques proches du rivage sont également connus pour la beauté de leurs paysages. En période printanière, la pratique d’une cueillette familiale du lilas de mer est observée, activité encadrée par un arrêté préfectoral du 27 juin 1990. En baie de Somme sud, les professionnels cueilleurs de salicornes traversent couramment le haut schorre pour atteindre la zone de la concession située sur le moyen schorre.

1-5-4. L’occupation

1-5-4-1. Le pâturage

L’activité de pâturage n’a pas d’incidence sur la conservation du domaine public maritime, aucun aménagement permanent de l’espace, aucune installation n’est nécessaire au bon déroulement de cette activité. Seule est autorisée la réalisation d’enclos temporaires au moyen de clôtures électriques mobiles, éventuellement un abreuvoir mobile peut-être alimenté par une tonne à eau. Conformément au décret n° 2010-365 du 9 avril 2010 relatif à l’évaluation des incidences Natura 2000, chaque pétitionnaire d’un AOT1 de pâturage joint au dossier de demande d’occupation temporaire du DPM une évaluation des incidences Natura 2000. Cette évaluation conclut qu’il n’y a pas d’effet notable sur le milieu ou n’observe qu’un effet positif.

En baie de Somme Nord, le Syndicat Mixte Baie de Somme – Grand Littoral Picard a entrepris en 2015 et 2016 l’implantation d’une clôture sur l’emprise des dépendances de la route départementale n° 940 « Route panoramique » afin de garantir la limite d’évolution des troupeaux. Le libre accès du public aux DPM est maintenu au moyen de différents types de passe clôtures ou portails qui ne sont pas munis de serrures. La clôture est implantée sur l’emprise de la route départementale à un niveau altimétrique supérieur au niveau de marée haute afin de ne pas être encombrée par la laisse de mer. Les clôtures permettent l’exploitation dans de bonnes conditions de sécurité sur la totalité au schorre. En effet, les AOT autorisant le pâturage sur le DPM imposent que les troupeaux soient gardés en permanence par un berger. Cependant, en baie de Somme Nord et en bordure de la route panoramique, le risque de voir une partie de troupeaux échapper à la vigilance du berger et arriver sur la route départementale subsiste. L’amélioration de l’écoulement du fleuve côtier « Le Dien » permet de limiter le recours à tout système d’abreuvoir en baie de Somme Nord. L’activité de pâturage sur le haut schorre a un rôle crucial dans l’entretien du fond de baie et en particulier dans l’amélioration du cortège floristique au détriment du chiendent maritime.

1-5-4-2. Les installations de chasse

Une installation fixe de chasse au gibier d’eau comprend : - une mare : plan d’eau artificiel peu profond destiné à faire poser le gibier d’eau, - le poste fixe : une lutte de chasse, affût qui permet l’attente et l’action de chasse.

La mare a pour objectif de disposer d’un plan d’eau permanent à marée basse, propice à la poser du gibier d’eau migrateur. À marée haute de vive eau, la mer est submergée. L’apport d’eau de mer permet de maintenir le plan d’eau en période de morte eau.

1 AOT : Autorisation d’occupation temporaire. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 12

La dimension de la mare est suffisante pour attirer le gibier tout en le maintenant à portée de tir depuis la hutte de chasse contiguë. La hutte de chasse et un édicule constitué d’une seule pièce, d’une surface le plus souvent inférieure à 12 m². Lle tir sur le gibier posé se fait au travers d’une visée (fenêtre d’observation et de tir) orientée vers la mare. La visée est à un niveau le plus proche possible du plan d’eau. La hutte peut être fixe : l’édicule est alors camouflé par une butte de matériaux, il est le plus souvent semi-enterré afin d’avoir le niveau de la visée la plus proche possible du plan d’eau à marée haute.

La hutte peut être flottante : il s’agit alors d’un caisson qui monte avec le niveau de la marée. Le caisson coulisse dans un bac également camouflé par une butte de matériaux locaux.

1-5-4-3. Les digues

L’estuaire de la Somme est historiquement un très vaste estuaire qui a fait l’objet d’une poldérisation qu’au commencement du XIXe siècle. Les digues notamment en baie de Somme sud et baie de Somme Nord sont toutes antérieures à la loi sur l’eau de 1992 et sont réputées autorisées par l’application de l’article L.214- 6 du code de l’environnement. Cette existence légale est renforcée par les arrêtés préfectoraux de classement des digues de protection contre les inondations et submersions (annexe 3 du dossier) : - Par arrêté préfectoral du 22 novembre 2011 portant classement de la « digue de la baie de Somme sud », communes de Cayeux-sur-Mer, Lanchères et Pendé. - Par arrêté préfectoral du 13 janvier 2014 portant classement de la « digue de la Renclôture Elluin », commune de Noyelles-sur-Mer. - Par arrêté préfectoral du 22 novembre 2011 portant classement de la « digue de la Route Panoramique » (RD 940), communes de Noyelles-sur-Mer, Ponthoile, Favières.

1-5-4-4. Les dépôts de sédiments

Le vaste estuaire de la Somme englobe les estuaires de plusieurs fleuves côtiers. Sur le territoire de la commune de Ponthoile se jette Le Dien. En bordure de la route panoramique, il est également facile d’observer l’ancien estuaire de « La Rivière des îles ».

Çà et là, des dépôts de sédiments de curage de ces estuaires sont visibles : par leur relief, ainsi que par la végétation principalement constituée de chiendent maritime non appétant pour les troupeaux d’agneaux de prés-salés. Les actions de curage des estuaires de ces fleuves côtiers ont eu pour objectif de faciliter, pendant le temps de la marée basse, la vidange vers la mer des eaux piégées plus en amont lors de la marée haute. La construction du canal d’Artois a dévié l’exutoire de la rivière des îles, ainsi que du Dien vers le port de le Crotoy, cependant les dépôts de curage sont restés sur le site. En 2008, par arrêté préfectoral du 25 juillet (annexe 4 du dossier), le Syndicat Mixte baie de Somme – Grand Littoral Picard (SMBS-GLP) est autorisé à occuper temporairement le DPM et à entreprendre les travaux de ré-estuarisation du cours du Dien. Les portes à flot du Dien ont été restaurées, le chenal curé, permettant ainsi un écoulement d’eau douce dans l’ancien lit du Dien lors de la marée basse. Conformément au plan joint en annexe 4 du dossier, les produits de curage ont été étalés en banquette : - le long de la route panoramique, sur une distance de 500 m, pour une largeur de 5 m environ et une hauteur maximale de 1 m ; - le long de la digue de la renclôture Elluin, selon le même principe.

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Ces travaux de curage de l’ancien cours du Dien permettent aux éleveurs d’animaux de prés- salés de reconquérir des espaces abandonnés par manque d’eau douce nécessaire à l’abreuvage des troupeaux ; également, le curage a pour effet de rajeunir les milieux en supprimant des zones envahies par le chiendent maritime non appétant pour les troupeaux.

1-5-5. Les projets

Le Conseil Départemental de la Somme et le maître d’ouvrage des ports de pêche de la baie de Somme. La baie de Somme doit faire face à un ensablement qui menace à terme les accès au port de : Le Crotoy, Le Hourdel (Cayeux-sur-Mer et Saint Valéry-sur-Somme).

Pour limiter les effets de cet ensablement qui oblige, dès à présent, les pêcheurs et plaisanciers à adapter leur comportement, le Conseil Départemental a entrepris une action innovante visant à désensabler de manière naturelle les chenaux d’accès aux ports et ainsi pérenniser les activités portuaires sur la côte.

Dans le port de Saint Valéry-sur-Somme sont actuellement pratiquées des chasses hydrauliques à partir du canal de la Somme. Pour le port et le chenal de Le Hourdel, l’objectif du Conseil Départemental est également de lancer des actions de désensablement par le courant de vidange, notamment par la dépoldérisation de la ferme de la Caroline, dont la digue a été construite en 1860. Le projet consiste à ouvrir une brèche permettre aux eaux de la baie de Somme de reprendre possession à marée haute de la trentaine d’hectares du polder de la ferme de la Caroline. Le bénéfice attendu et de profiter de la force de la marée descendante et du reflux de ce volume d’eau stockée dans le bassin de la Caroline pour « auto-curer » naturellement le chenal et désensabler le port et le chenal de Le Hourdel. Il s’agit de l’effet de chasse. Cette dépoldérisation expérimentale de la Caroline présentée par le Conseil Départemental de la Somme constitue une alternative naturelle et économique à l’extraction mécanique des sédiments, piste également étudiée par les gestionnaires de cette partie de la côte picarde.

1-6. La domanialité

Le haut schorre est régulièrement recouvert par la mer, en dehors de perturbations météorologiques exceptionnelles. En conséquence, et en application de l’article L.2111-4 du CGPPP, ces espaces constituent le rivage de la mer et une partie du domaine public maritime naturel. Cependant, 37 parcelles sont cadastrées en baie de Somme sud, et 25 en baie de Somme Nord. La propriété de ces parcelles est revendiquée par des personnes privées ou des communes littorales. Certaines de ces parcelles sont occupées ou exploitées par ces personnes. Sollicités par le service afin de justifier ce droit de propriété, certains particuliers font état d’une vente de biens nationaux par le comte d’Artois, d’autres ont remis un dossier regroupant différents extraits de documents officiels et historiques recueillis auprès des archives départementales ou nationales. Aucun titre antérieur à l’Édit de Moulins de 1566 n’a été produit. Aucun plan n’a été remis. La commune de Ponthoile a remis une copie effectuée au XVIIIe siècle d’un acte rédigé au XIIIe siècle concernant les Mollières de la commune. Ces terrains étant régulièrement recouverts par la mer en dehors de conditions météorologiques exceptionnelles, l’appartenance au DPM est établie.

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Par ailleurs, des droits fondés en titre, à supposer qu’ils le soient, n’ont pas un caractère définitif dès lors qu’après leur acquisition, les parcelles sont régulièrement submergées en dehors de circonstances météorologiques exceptionnelles. Jusqu’à présent, ces parcelles cadastrées sont assujetties à la taxe foncière. Leur appartenance au DPM induit la suppression de cette taxe. En application de l’article L.3111-1 du CGPPP, le DPM est inaliénable et imprescriptible. La délimitation du DPM ne remet pas en cause les activités de pâturage, chasse, promenades ou d’entretien des ports, déjà autorisées. L’établissement de la limite du DPM permettra de pérenniser les activités qui ne disposent pas des titres d’occupation nécessaires et protégera ces espaces qui ont vocation à être préservés.

1-7. La nécessité de connaître les limites du domaine public maritime naturel

1-7-1. La circulaire du 20 janvier 2012

Les grands principes de la gestion du domaine public maritime naturel se rappelaient récemment par la circulaire du 20 janvier 2012. Par ailleurs, de la perspective de gestion intégrée de la mer et du littoral, c’était circulaire défini des orientations en termes de gestion de cet espace. Le domaine public maritime naturel de l’État comprend (Article L.2111-4 du CGPPP) : - le sol et le sous-sol de la mer entre la limite extérieure de la mer territoriale et, côté terre, le rivage de la mer. - Le rivage de la mer est constitué de tout ce qu’elle découvre et découvre jusqu’où les plus hautes mers peuvent s’étendre en l’absence de perturbations météorologiques exceptionnelles.

Le domaine public maritime et un espace sensible et convoité, à l’interface de la terre et de la mer. Sa protection est ancienne, puisqu’elle remonte à l’Édit de Moulins (1566) et aux ordonnances de Colbert sur la Marine (1681).

Au-delà du corpus réglementaire de gestion du DPM, les évolutions significatives du contexte justifient la mise en place d’une gestion durable et intégrée du DPM : - la loi portant engagement national pour l’environnement, dite loi « Grenelle 2 », a fortement fait évoluer le cadre législatif des politiques du littoral et des milieux marins. - 2009, le « Grenelle de la mer » a spécifié les objectifs ambitieux en matière d’aires marines protégées. Les espaces, faisant l’objet de ce dossier, de totalité au sein de la zone humide d’importance internationale RAMSAR2. - Enfin, la stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020 propose des modèles de développement qui intègrent systématiquement le volet biodiversité pour enrayer toute perte de biodiversité. En application de cette circulaire, la direction départementale des territoires et de la mer de la Somme a développé une stratégie durable et intégrée du DPM, validée le 31 décembre 2014 par la Préfète de la Somme et transmise le 18 mars 2015 à l’ensemble des communes littorales.

2 RAMSAR : La convention de RAMSAR (Iran) sur les zones humides est un traité intergouvernemental adopté le 2 février 1971.Entrée en vigueur en 1975, elle regroupe aujourd’hui 169 pays. La Convention adopte une optique large pour définir les zones humides qui relèvent de sa mission, à savoir marais et marécages, lacs et cours d’eau, prairies humides et tourbières, oasis, estuaires, deltas et étendues à marée, zones marines proches du rivage, mangroves et récifs coralliens, sans oublier les sites artificiels tels que les bassins de pisciculture, les rizières, les réservoirs et les marais salants.

La désignation de sites au titre de la Convention de Ramsar, constitue un label international qui récompense et valorise les actions de gestion durable des ces zones et encourage ceux qui les mettent en œuvre.

La liste des zones humides d’importance internationale comporte à ce jour plus de 2 200 sites pour une superficie de près de 215 millions d’hectares.

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La DDTM de la Somme produit également chaque année un plan de contrôle interservices intégrant l’ensemble des polices de l’environnement. Ce plan, validé par le préfet et le procureur de la république est doté d’un volet spécifique « littoral » et constitue un outil pour enclencher la démarche de résorption de ses occupations illégales du DPM. La gestion du DPM répond à un principe fondamental et ancien, celui du libre usage par le public pour la pêche, la promenade, les activités balnéaires et nautiques, à savoir favoriser les activités liées à la mer et qui ne peuvent se développer ailleurs, au premier plan desquels l’accès du public à la mer (article L.321-9 du code de l’environnement).

L’article L.2124-2 du CGPPP interdit de porter atteinte à l’état naturel du rivage. Les seules exceptions concernant les zones portuaires, les travaux de défense contre la mer ou nécessaires à la sécurité maritime, à la pêche, à la saliculture ou aux cultures marines, ou les ouvrages liés à un service public dont la localisation au bord de mer s’impose pour des raisons topographiques ou techniques impératives et qui ont donné lieu à une déclaration d’utilité publique. Pour ces exceptions, même si l’ouvrage est artificiel, son fond reste du DPM naturel. Alors que des installations humaines artificielles sont implantées sur des espaces constituant le rivage de la mer, que des personnes privées revendiquent la propriété de certains espaces, que des usages échappent au contrôle du service chargé de la gestion du domaine, il apparaît que la délimitation du DPM est un préalable indispensable à sa gestion conforme aux textes en vigueur.

1-7-2. Le pâturage

Le droit de pâturage est délivré par arrêté préfectoral au sur l’ensemble du haut schorre pâturable (annexe 1 du dossier). La délimitation n’a donc pas d’effet sur cette occupation autorisée du DPM. Cependant, des prétendants au droit de propriété n’acceptent pas cette position de l’État et continuent à revendiquer la propriété en exploitant certaines parcelles ou tente d’en tirer profit. Ainsi certains déclarèrent exploiter des parcelles pour des activités de pâturage et demande l’octroi des aides de la PAC correspondantes. Il semblerait également que d’autres demandent des droits de pâturage à l’encontre des occupants régulièrement autorisés du DPM. Cette situation conduit les éleveurs qui l’acceptent à payer une redevance d’occupation à l’État, à loyer au prétendant propriétaire privé. La délimitation du DPM naturel mettra fin à ces aberrations.

1-7-3. La chasse sur le DPM

La délimitation du domaine public maritime ne remet pas en cause l’exercice de la chasse sur le DPM. Cette activité sera pérennisée par l’adhésion des propriétaires d’installation de chasse à l’Association de Chasse sur le domaine public maritime de la baie de Somme.

 Rappel réglementaire (extraits de la circulaire du 20 janvier 2012) : La chasse maritime telle qu’elle est définie à l’article L.422-28 du code de l’environnement s’exerce sur le DPM, en mer dans la limite des eaux territoriales, sur les étangs et plans d’eau salés, sur la partie des plans d’eau, des fleuves et des rivières et canaux affluant à la mer qui est située en aval de la limite de salure des eaux.

Les articles D.422-115 à D.422-127 du code de l’environnement prévoient les conditions dans lesquelles l’État procède à la location de lots pour l’exercice de la chasse sur le DPM. Venant compléter le dispositif des articles ci-dessus mentionnés, l’arrêté ministériel du 24 février 2014 approuve le cahier des charges fixant les clauses et conditions générales de location.

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Celui-ci fait bien apparaître que le bénéficiaire du lot de chasse est autorisé à pratiquer la chasse à partir de postes fixes, huttes, implantés sur l’estran et bénéficiant d’autorisation préfectorale d’occupation du DPM conformément à l’article L.2122-1 du CGPPP.

Le bail de chasse dans la baie de Somme a été attribué à l’Association de Chasse sur le domaine public maritime de la baie de Somme le 22 octobre 2014 pour une durée de neuf ans. À la même date, un arrêté préfectoral autorise cette même association à occuper le DPM naturel pour l’implantation de 160 huttes et 74 hutteaux. Conformément au décret n° 2010-365 du 9 avril 2010 relatif à l’évaluation des incidences Natura 2000, une évaluation des incidences a été réalisée par le pétitionnaire et jointe aux dossiers de demande des arrêtés d’occupation temporaire du DPM. Cette évaluation conclut qu’il n’y a pas d’effet notable, ou alors un effet positif sur le milieu. Les travaux d’entretien des installations de chasse sur le DPM sont encadrés par l’AOT et réalisés conformément à la « Charte de bonnes pratiques pour l’entretien des huttes, des mares de huttes et du milieu par les chasseurs sur le domaine public maritime de la Somme ». Cette charte élaborée en 2005 a été révisée en 2012 et cosignée par le préfet de la Somme, ainsi que les présidents des associations de chasse sur le DPM du département de la Somme. 14 huttes sont occupées sans titre sur le DPM sur les territoires des communes de Lanchères et Pendé. La commune de Ponthoile exploite également sans titre sur le DPM 07 huttes. Pour la poursuite des activités de chasse, les occupants sans titre devront rejoindre l’Association de Chasse sur le domaine public maritime de la baie de Somme qui dispose du droit de chasse ainsi que de l’AOT nécessaire.

1-8. Projet de tracé du DPM

En application de l’article R.2111-5 du CGPPP, les procédés scientifiques auxquels il est recouru pour la délimitation sont les traitements de données topographiques, météorologiques, marégraphiques, houlographiques, morpho sédimentaires, botaniques, zoologiques, bathymétriques, photographiques, géographiques ou historiques.

Plusieurs éléments peuvent être utilisés et recoupés pour amener à déterminer le domaine public maritime.

1-8-1. Analyse des levés de géomètre expert

Lors des marées d’équinoxe des 21 mars 2011 et 18 octobre 2015, deux constats de la limite atteinte par la mer ont été effectués. Le 21 mars 2011, la limite atteinte par la mer en baie de Somme sud a été observée et a fait l’objet d’un levé de géomètre. Le 28 octobre 2015, le même travail a été effectué en baie de Somme nord. La marée de l’après-midi du 21 mars 2011 a été choisie par son coefficient théorique de 118 à 13h19 à Saint Valéry-sur-Somme (source SHOM3). Compte tenu du linéaire de constatation envisagée, les observations ont été effectuées entre 12h50 et 13h20 sur l’ensemble du site. Le travail de relevé s’est opéré en deux temps : - le premier consistant à piqueter la limite de plus haute mer observée dans le créneau horaire indiqué ci-dessus. Les piquets ont été espacés de 25 à 50 m les uns des autres, dans les sections droites. En courbes, la distance entre les piquets a été réduite à 5 m. Compte tenu du temps d’observation relativement court (30 minutes) et du linéaire important, il a été décidé de segmenter le tracé en cinq tronçons afin de réaliser l’ensemble de l’opération de piquetage dans le temps imparti. Cette opération s’est déroulée en affectant deux agents en binôme par tronçons.

3 SHOM : Service hydrographique et océanographique de la Marine. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 17

Chaque agent, chargé du piquetage, est à minima assermenté au titre de la police de l’eau. 10 agents appartenant à la DDTM de la Somme ont ainsi été mobilisés pour procéder au piquetage. - Le second est l’opération de levé par le personnel du cabinet de géomètres experts LATITUDES. Elle a démarré en cours de piquetage et s’est terminée dans l’après-midi avec maintien des agents en surveillance sur chaque segment. La même méthodologie de travail a été retenue afin de piqueter la limite de plus haute mer observée lors de la marée du 28 octobre 2015. Le coefficient théorique de 113 à 12h28 à Saint Valery-sur-Somme (source SHOM). Compte tenu du linéaire envisagé, les observations ont été effectuées entre 12h15 et 14 heures sur l’ensemble du site.

Le travail s’est également opéré en deux temps comme décrit ci-dessus, sept agents de la DDTM, tous assermentés et commissionnés au titre du CGPPP ont procédé au piquetage. Le même cabinet de géomètres experts a ensuite procédé à l’opération de levé de terrain. Les conditions météorologiques observées pendant ces deux opérations ne se sont pas avérées exceptionnelles (annexe 5 du dossier). Les observations relevées reflètent donc un niveau normal de la mer qui permet d’établir la limite du rivage de la mer. Les plans dressés par le cabinet de géomètres experts conduisent à envisager une première proposition de limite comme indiqué dans l’annexe 6 du dossier.

1-8-2. Analyse de photos prises lors de tournées du littoral

Lors de tournées littorales, les agents de la DDTM chargés de la conservation du DPM ont, à plusieurs reprises, photographié la limite atteinte de la mer et constaté que le plan d’eau recouvre l’ensemble du pré-salé, à l’exception des buttes protégeant les huttes de chasse et de certains dépôts de produits de curage. Ces photographies attestent que l’ensemble des prés-salés font partie intégrante du DPM. Les digues de renclôture de la baie de Somme constituent la limite de propagation de la marée. Ces observations font l’objet de planches photographiques (annexe 7 du dossier).

1-8-3. Les digues de renclôture

Les digues de renclôtures ont fait l’objet de classement en 2011 et 2014 par arrêtés préfectoraux.

- Pour la partie de la baie de Somme sud :

Le terrain d’assises de la digue est privé, il y a deux types de propriétaires : Des personnes privées pour certaines parcelles et l’Association Syndicale Autorisée (ASA) des Bas-Champs de la Somme pour une parcelle. L’ASA des Bas-Champs de la Somme est gestionnaire de la digue. L’emprise de la digue occupe tout ou partie de certaines parcelles, le projet de limite du DPM prend en compte l’existence de l’ouvrage.

- Pour la partie de la baie de Somme nord :

Le projet de délimitation prend ancrage sur la digue du bassin de chasse du port de pêche départemental de Le Crotoy, ouvrage public du domaine public portuaire départemental (annexe 8 du dossier), puis longe la route départementale n° 940, la route faisant digue, pour rejoindre enfin la digue de la Renclôture Elluin, sur le territoire de la commune de Ponthoile.

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Le parcellaire constituant les emprises de ces ouvrages :

- La digue de la baie de Somme sud, - La digue de la Renclôture Elluin, - La digue de la route départementale n° 940, - La digue du Bassin de Chasse de Le Crotoy.

1-8-4. Synthèse des éléments

L’analyse des limites du rivage déterminées par l’observation du niveau atteint par la mer lors des marées et 21 mars 2011 en baie de Somme sud et 28 octobre 2015 en baie de Somme nord montrent que ces limites sont très proches des emprises des digues de la baie de Somme. Les plans dressés par le cabinet de géomètres sont joints en annexe 06 du dossier. La progression de la montée du flot lors des marées d’équinoxe est en effet arrêtée par les digues de renclôture. La mer parvient jusqu’au pied de talus de la digue, côté mer. Les observations de la limite atteinte par la mer lors des marées et 21 mars 2011 en baie de Somme sud et 28 octobre 2015 en baie de Somme Nord ont consisté à jalonner et lever des centaines de points géo référencées. L’État a multiplié les points géo référencés de façon à donner une image la plus précise possible de la limite des plus hautes eaux. Éloignement des points relevés varie de moins de 5 m à environ 30 m. La représentation graphique de la limite atteinte par la mer est une ligne brisée qui relie chaque point jalonné lors de ses marées hautes. Pour des raisons pratiques et afin de rendre la limite du DPM plus facilement identifiable sur le terrain, il est proposé de simplifier son tracé.

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Le tracé retenu de la limite du DPM consiste à relier les points significatifs, c’est-à-dire les points constatant un changement sensible de direction de la ligne de montée des eaux, et n’impacte jamais la propriété des digues existantes de défense contre la mer. Plan du projet de délimitation du Domaine Public Maritime proposé :

1-9. Liste des propriétaires riverains

L’article R.2111-6 du CGPPP impose d’intégrer au dossier de délimitation du rivage de la mer, la liste des propriétaires riverains.

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Plan du projet de délimitation du Domaine Public Maritime parcellaire :

1-10. Composition du dossier

La DDTM, chargée de la gestion du DPM naturel, a établi un dossier de délimitation qui comprend les pièces décrites à l’article R.2111-6 du CGPPP, à savoir : - une note exposant l’objet de la délimitation et ses annexes ; - un plan de situation, - le projet de tracé ; - une notice exposant les éléments contribuant à déterminer la limite du DPM ; - la liste des propriétaires riverains.

Pièce 1 Notice explicative I- Objet de la délimitation II- Plan de situation III- État initial III-1. La géomorphologie III-2. Le milieu naturel III-3. Les usages III-4. L’occupation III-5. Les projets IV- la domanialité

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V- La nécessité de connaître les limites du domaine public maritime naturel V-1. La circulaire du 20 janvier 2012 V-2. Le pâturage V-3. La chasse sur le DPM VI- Projets de tracé du domaine public maritime VI-1. Analyse des levés de géomètre expert VI-2. Analyse de photos prises lors de tournées du littoral VI-3. Les digues de renclôture VI-4. Synthèse des éléments VII- listes des propriétaires riverains VIII- Documents annexes Annexe 1 Le pâturage en baie de Somme - arrêté préfectoral du 2 avril 2015 Lot A Ouest (exemple) - plan des lots de pâturages Annexe 2 Bail de chasse sur le DPM baie de Somme - bail de chasse du 22 octobre 2014 - arrêté préfectoral du 22 octobre 2014 autorisant l’Association de Chasse sur le DPM baie de Somme à occuper temporairement sur le domaine public maritime naturel les mares, huttes ainsi que hutteaux attenants. Annexe 3 Classement des digues - arrêté préfectoral du 22 novembre 2011 portant classement de la digue de la baie de Somme sud. - Arrêté préfectoral du 13 janvier 2014 portant classement de la digue de la « Renclôture Elluin ». - Arrêté préfectoral du 22 novembre 2011 portant classement de la digue de la Route Panoramique (RD 940). Annexe 4 Ré-estuarisation du cours du Dien - arrêté préfectoral du 25 juillet 2008 autorisant la ré-estuarisation du cours du Dien. - Plan des travaux. Annexe 5 Procès-verbaux de constatation des limites de la mer - procès-verbal du 21 mars 2011 - procès-verbal du 28 octobre 2015 Annexe 6 Constats de limite atteinte par la mer - plans dressés suite à la marée du 21 mars 2011 - plans dressés suite à la marée du 28 octobre 2015. Annexe 7 Planches photographiques - marée du 21 mars 2011 - marée du 28 octobre 2015 - marée du 9 octobre 2014 - marée du 29 septembre 2011 - marée du 2 février 2010 Annexe 8 Transfert de propriété du port de pêche de Le Crotoy - arrêté préfectoral du 8 janvier 2012 de transfert de propriété du domaine public maritime portuaire. - Plan annexé à l’arrêté préfectoral 18 janvier 2012. Autres pièces - Rapport du service gestionnaire du Domaine Public Maritime du 29 juin 2016 sous la signature de Monsieur Stéphane Le GOASTER, Chef du service de l’environnement de la mer et du littoral. - Avis favorable du Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord du 31 mai 2016.

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- Avis défavorable de monsieur Jean-Yves BLONDIN, maire de la commune de Lanchères. - Avis défavorable rendu par délibération du conseil municipal de Pendé en date du 20 juin 2016. - Courrier du 09 juin 2016 de monsieur Henri POUPART, maire de Ponthoile, pour la transmission à la DDTM de la copie d’un document ancien de 1342 faisant office de copie d’un acte de l’an 1201. - Avis défavorable rendu par délibération du conseil municipal en date du 12 mai 2016 du conseil municipal de la commune de Ponthoile.

1-11. Les consultations réglementaires

Conformément à l’article R.2111-7 du CGPPP, le dossier a été transmis, pour avis, aux maires des communes concernées, ainsi qu’au préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord en date du 22 avril 2016. L’absence de réponse dans un délai de deux mois vaut avis favorable. La date de réception la plus tardive détermine la date du dernier avis.

1-11-1. Réponse du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord

La préfecture maritime a reçu le dossier le 26 avril 2016. Le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord a émis un avis conforme à ce projet le 31 mai 2016.

1-11-2. Réponses des communes concernées

 Commune de Ponthoile

La mairie de Ponthoile a reçu le dossier le 27 avril 2016. Par courrier en date du 14 juin 2016, le maire de la commune de Ponthoile, suite à la délibération du conseil municipal du 12 mai 2016, émet un avis défavorable à ce dossier. Cet avis est fondé notamment sur un document extrait des archives nationales : une copie effectuée au XIVe siècle (1342) d’un acte rédigé au XIIIe siècle (1201) concernant les Mollières de Ponthoile.

 Commune de Pendé

La mairie de Pendé a reçu le dossier le 25 avril 2016. Par courrier du 23 juin 2016, la commune de Pendé, par délibération du 20 juin 2016, émet un avis défavorable à ce dossier, arguant que les propriétaires privés seraient en mesure d’apporter la preuve de leur propriété depuis l’an 1550. Ceux-ci payent également les impôts fonciers sur les parcelles cadastrées sur le territoire de la commune de Pendé. Aucun document n’est joint à la délibération.

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 Position du service de l’environnement de la mer et du littoral Courrier de M. Stéphane Le GOASTER du 29 juin 2016 Les communes de Ponthoile et Pendé argumentent sur l’existence de titres de propriété antérieurs à l’Édit de Moulins de février 1566. En effet, l’article L. 3111-2 du code général de la propriété des personnes publiques (CGPPP) stipule : « le domaine public maritime et le domaine public fluvial sont inaliénables sous réserve des droits et concessions régulièrement accordés avant l’Édit de Moulins de février 1566 et des ventes légalement consommées de biens nationaux ». En outre j’attire votre attention sur le fait que c’est aux supposés propriétaires qu’il appartient de fournir les titres de propriété et non à l’administration d’effectuer les recherches.

 Commune de Lanchères

La mairie de Lanchères a reçu le dossier le 25 avril 2016. Par courrier du 27 juin, la commune de Lanchères émet un avis défavorable à ce dossier hors délais impartis, fondé sur le paiement des taxes foncières par les propriétaires pour les parcelles cadastrées sur le territoire de la commune de Lanchères. Aucun document n’est juin à ce courrier.

 Commune de Favières

La mairie de Favières a reçu le dossier le 26 avril 2016. La commune de Favières n’a pas rendu son avis dans le délai imparti ; avis réputé favorable.

1-11-3. Fin de la procédure administrative

Le 29 juin 2016, la Direction Départementale des Territoires et de la Mer, Service de l’environnement de la mer et du littoral, Bureau littoral, Pôle de gestion du littoral, a remis son rapport en qualité de gestionnaire du domaine public maritime.

Ce rapport transmis sous la signature de Monsieur Stéphane LE GOASTER, Chef de service de l’environnement, de la mer et du littoral, estime qu’à cette date : « la procédure administrative ayant abouti, il convient de procéder au lancement de l’enquête publique ».

Titre 2 Organisation et déroulement de l’enquête publique

2-1. Modalités d’organisation de l’enquête publique

2-1-1. Désignations par le Tribunal administratif d’Amiens

Par décision en date du 20 juin 2016, Madame la présidente du tribunal administratif d’Amiens a désigné Monsieur JAYET Patrick en qualité de commissaire enquêteur titulaire, et Monsieur Guy MARTINS, en qualité de commissaire enquêteur suppléant. Les déclarations sur l’honneur visées par les articles L.132-5 et R.123-4 du code de l’environnement ont été retournés au tribunal administratif d’Amiens dans les délais prescrits.

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2-1-2. L’arrêté préfectoral d’organisation de l’enquête publique du 1er juillet 2016

 Article 1er : Objet, lieux, période et durée de l’enquête

Il est procédé du lundi 5 septembre au vendredi 07 octobre 2016 inclus, soit pendant 33 jours consécutifs, sur le territoire des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières, à une enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur des parcelles de ces communes (délimitation sur deux secteurs de rivage, baie de Somme Nord et baie de Somme sud, qui sont de vastes polders), présenté par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) de la Somme.

 Article 2 : Désignation du commissaire enquêteur et de son suppléant

 Article 3 : siège de l’enquête publique

La mairie de Lanchères est désignée siège de l’enquête publique.

 Article 4 : Publicité de l’enquête

Un avis portant à la connaissance du public les indications mentionnées à l’article R.123-9 du code de l’environnement et, par les soins du préfet, publié en caractères apparents, dans les journaux « Courrier Picard » et « Picardie la Gazette », au moins 15 jours avant le début de l’enquête est rappelé de même dans les huit premiers jours de celle-ci. Cet avis est également affiché dans les mairies de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières, 15 jours au moins avant le début de l’enquête et pendant toute la durée de celle-ci.

En outre, la DDTM procède, dans les mêmes conditions de délai et durée, à l’affichage de cet avis sur les lieux faisant l’objet de la délimitation, de manière à ce qu’ils soient visibles et lisibles des voies publiques grâce à des affiches conformes aux caractéristiques et dimensions fixées par l’arrêté du 24 avril 2012 du ministre chargé de l’environnement.

 Contrôle des publicités légales

Courrier Picard 19 août 2016 Picardie la Gazette n° 3635 du 19 au 25 août 2016 Courrier Picard 09 septembre 2016 Picardie la Gazette n°n°3638 du 09 au 15 septembre 2016

 Contrôle des affichages en mairies

Mairie de Lanchères 23 août 2016 Mairie Fermée jusqu’au lundi 05 septembre 2016 inclus. Affichage extérieur constaté. Mairie de Pendé 23 août 2016 Mairie fermée. Affichage extérieur constaté. Mairie de Ponthoile 23 août 2016 Mairie fermée. Affichage extérieur constaté. Mairie de Favières 23 août 2016 Mairie fermée. Absence d’affichage extérieur.

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J’ai laissé dans la boîte aux lettres de la mairie une copie de l’arrêté préfectoral du 1er juillet 2016, avec mention manuscrite invitant à procéder à l’affichage public.  Information communiquée le 30 août 2016 : L’avis d’enquête publique et l’arrêté préfectoral du 1er juillet 2016 ont été affichés en mairie de Favières le 23 août 2016.

 Contrôle partiel des affichages sur site

A l’occasion de la journée du 14 septembre 2016, dédiée aux réunions sur sites décrites en infra dans le § 2-3, le commissaire enquêteur a pu constater l’implantation d’au moins 4 panonceaux suivant les dispositions définies à l’article 4 de l’arrêté préfectoral du 1er juillet 2016.

 Article 5 : Notifications individuelles

Notification individuelle du présent arrêté et du dépôt du dossier d’enquête publique en mairie est faite à chacun des propriétaires mentionnés dans ce dossier.

 Article 6 : consultation du dossier, présentation d’observation et information

 Article 7 : permanences du commissaire enquêteur

Mairie de Lanchères Lundi 5 septembre 2016 de 15 heures à 18 heures Vendredi 7 octobre 2016 de 15 heures à 18 heures Mairie de Pendé Samedi 24 septembre 2016 de neuf heures à 12 heures Mairie de Ponthoile Jeudi 22 septembre 2016 de 16 heures à 19 heures Mairie de Favières Vendredi 30 septembre 2016 de 16 heures à 19 heures

 Article 8 : Réunions sur les lieux

Des réunions sont organisées par la DDTM le mercredi 14 septembre 2016 sur les lieux faisant l’objet de la délimitation : – à 9 h 30 à Favières ; – à 11 heures à Ponthoile ; – à 14 heures à Pendé ; – à 15 heures à Lanchères. Une convocation à ces réunions, précisant le lieu du rendez-vous, est adressée à chacun des propriétaires mentionnés dans le dossier d’enquête publique, au commissaire enquêteur, aux services intéressés et aux maires des communes sur le territoire desquelles a lieu la délimitation. Avant la clôture de l’enquête publique, la DDTM dresse le procès-verbal des observations recueillies à l’issue des réunions prévues sur les lieux et l’adresse au commissaire enquêteur.

 Article 9 : Prolongation éventuelle de l’enquête

 Article 10 : Formalités de clôture de l’enquête

 Article 11 : Publicité du rapport et des conclusions du commissaire enquêteur

 Article 12 : Décision consécutive

La délimitation du domaine public maritime naturel est constatée par arrêté du préfet de la Somme ou par décret en Conseil d’État.

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 Article 13 : Exécution

2-2. Présentation du projet de délimitation du DPM par la DDTM le 30 août 2016

 Visite préparatoire Le 23 août 2016, à l’occasion d’un circuit de contrôles en mairies de Pendé, Lanchères, Ponthoile et Favières, j’ai effectué un passage au Pôle de Gestion du Littoral de la DDTM de Saint Valéry-sur-Somme. J’ai rencontré monsieur GUIN, Adjoint au Pôle de Gestion du Littoral, avec lequel j’ai évoqué sommairement le dossier et les conditions d’organisation de la réunion préparatoire du 30 août 2016.

 Participants à la réunion du 30 août 2016 à Saint St-valery-sur-somme - Monsieur Laurent VANZWAELMEN, Responsable du Bureau Littoral (DDTM 80) - Monsieur Pascal GUIN, Adjoint Pôle Gestion Littoral (DDTM 80) - Monsieur Patrick JAYET, commissaire enquêteur titulaire, - Monsieur Guy MARTINS, commissaire enquêteur suppléant.

 Thèmes abordés Dispositions générales relatives à l’organisation de l’enquête publique prévue par l’arrêté préfectoral du 1er juillet 2016 :

 La publicité sur site prévue à l’article 4

 Le Pôle de Gestion du Littoral à mis en place dans les délais prescrits un dispositif de publicité sur site composé de 11 panonceaux. Ce dispositif fera l’objet d’une surveillance et d’un contrôle continu tout au long de l’enquête publique. Pièce jointe au rapport n° 01 / Le plan d’implantation des 11 panonceaux.

 La publicité sur le site Internet de la préfecture de la Somme

Le commissaire enquêteur souligne qu’il n’a pas été trouvé trace sur les sites Internet de la préfecture de la Somme et de la DDTM, de la publicité relative à la tenue de l’enquête publique, ni du dossier. Il nous est répondu que cette procédure ne revêt pas un caractère réglementaire obligatoire, et que cette formalité n’est pas adaptée à la nature particulière de l’objet de l’enquête publique. Consultée ultérieurement, Madame Anne MARESCHAL, en charge du suivi du dossier auprès de la préfecture de la Somme nous a confirmé cette position. Néanmoins, le 13 septembre 2016, Madame MARESCHAL nous informe que conformément aux dispositions du II de l’article R.123-11 du code de l’environnement, l’avis d’enquête publique relatif au projet de délimitation du domaine public maritime a été mis en ligne sur le site Internet de la préfecture à l’adresse URL suivante : http://www.somme.gouv.fr/content/download/19823/136127/file/Avis_EP_D%C3%A9limitationDPM .pdf

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 Les notifications individuelles prévues à l’article 5

Communication d’un tableau récapitulatif de la liste des personnes concernées avec la date de réception de l’envoi recommandé. Tous les propriétaires ont été contactés, à l’exception de monsieur Daniel BRUNET, anciennement domicilié 5, rue de la croix à EU (76260), concerné par la section A1, parcelles 271, 272, 273 et section A parcelle 25 à Lanchères, déclaré « Décédé ». Le notaire chargé de la succession encore vacante a été contacté le 10 août 2016. Pièce jointe au rapport n° 02 / La liste des notifications individuelles.

 Présentation du projet de constatation de la délimitation du DPM

 La réunion du 11 juin 2015

Monsieur VANZWAELMEN évoque la réunion d’information organisée le 11 juin 2015 sur la domanialité des terrains et des huttes en baie de Somme, en sous-préfecture d’. La réunion d’information était présidée par Monsieur le Sous-Préfet d’Abbeville, en présence de Monsieur le Directeur Départemental des Territoires et de la Mer (DDTM Somme), avec la participation de propriétaires de parcelles concernés. L’objet précis de cette réunion était : « Réunion d’information sur la domanialité des terrains et des huttes en baie de Somme ».

Le relevé de conclusions de cette réunion est reproduit ci-dessous :

Déroulé de la réunion Monsieur le sous-préfet d’Abbeville ouvre la réunion et rappelle en introduction ses objectifs. Il s’agit de faire un point sur la domanialité des terrains et d’expliciter les divergences de vue entre les chasseurs qui se disent propriétaires et l’État qui pense que ces huttes se situent sur le domaine public maritime. Monsieur le sous-préfet souligne que ce désaccord place les chasseurs comme les services de l’État dans une impasse. Afin d’obtenir une clarification de la domanialité de l’ensemble des terrains, une présentation des démarches qui sont envisagées sera faite par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer. Dans l’attente d’une décision administrative, il conviendra que les usages et l’entretien des terrains comme des huttes puissent se poursuivre, ce qui supposera de trouver des modalités de gestion durant ce laps de temps Monsieur le Directeur Départemental des Territoires et de la Mer présente un diaporama et rappelle l’origine du questionnement sur la domanialité des huttes. Il explique les conditions de délimitation du domaine public maritime et souligne les constats des limites des plus hautes mers réalisés en 2011 et 2015. Il fait état de l’analyse juridique opérée par le Ministère de l’écologie, la Direction des finances publiques et le Tribunal administratif d’Amiens des documents transmis par le collectif des propriétaires. En l’absence de conclusions tranchées, il présente les procédures enclenchées pour lever l’incertitude sur le statut des terrains concernés et les conséquences d’une incorporation au domaine public maritime.

Relevé de décisions le diaporama présenté en réunion sera transmis aux participants. En période transitoire, les travaux d’entretien sur huttes « privées » seront autorisés dans le respect de la charte chasse sur le domaine public maritime. La DDTM et en particulier le Pôle gestion du littoral constituera le guichet unique où démarrera l’instruction des demandes d’entretien des huttes et de leur mare. L’instruction sera réalisée en intégrant les éventuels avis au titre de la police de l’eau.

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Sur le secteur de Mollenel, étiez en indivision seront informés par courrier de la réintégration des parcelles dans le domaine public maritime. Ils doivent intégrer l’ACDPM 804. Les services fiscaux et l’ACDPM 80 seront informés par copie du courrier adressé à la division. La délimitation du domaine public maritime sur le secteur de Ponthoile incluant une enquête publique sera réalisée à l’automne 2015, l’action juridique pourra ensuite démarrer. La création d’une 5e association de chasse sur le domaine public maritime sera étudiée en fonction de l’analyse du tribunal administratif.

Pièce jointe au rapport n° 03 /

Annexe numérisée n°01/

- Le relevé de conclusions de la réunion du 11 juin 2015, - La liste des destinataires, - Le diaporama papier.

 Le contenu du diaporama du 11 juin 2015

Reproduction de la plaquette mise à disposition des intervenants lors de cette réunion.

1- Point sur la situation en baie de Somme

 Une incertitude sur le statut de nombreuses parcelles :

- Au sud Baie de somme, des parcelles sont référencées au cadastre. Certaines d’entre elles supportent des huttes de chasse. - Dans le cadre du projet de dépoldérisation de la ferme de la Caroline, il a été demandé aux services de l’État de confirmer le statut foncier des parcelles à proximité de la digue de la Gaîté. - Un constat des limites de plus haute mer a donc été réalisé lors de la marée d’équinoxe du 21 mars 2011. - La même opération a été effectuée lors d’une demande pour l’entretien des huttes sur des terrains cadastrés sur la commune de Ponthoile. - Ces constats mettent en évidence que l’ensemble des parcelles cadastrées de la baie de somme sont baignées par la mer et relèveraient donc du domaine public maritime.

 Les échanges noués avec le collectif de propriétaires

- Les personnes revendiquant la propriété des parcelles au sud de la baie de somme ont fourni à la demande de l’État en septembre 2011 et en octobre 2012 des documents justifiant cette position. - Ces documents indiqueraient en effet que les parcelles en question relèvent d’un des 2 régimes d’exception en place :  les concessions accordées avant l’édit de Moulins de février 1566,  les ventes de biens nationaux lors de la révolution française.

- Les documents remis par le collectif ont été transmis pour analyse juridique (Ministère écologie, DGFIP, Tribunal administratif d’Amiens). - Les analyses réalisées par ces services ont été remises au cours de l’année 2013 et ne sont pas concluantes.

4 ACDPM 80 : Association des Chasseurs du Domaine Public Maritime. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 29

- Une réunion d’information programmée en novembre 2013 n’a pu avoir lieu et la situation est restée pendante depuis.

2- Les objectifs de la réunion

 une incertitude sur le statut des parcelles facteur de blocages :

- Sur les ventes, les indivisions et les successions en cours. - Sur les travaux d’entretien des parcelles et des huttes. - Sur les usages sachant que la pratique de la chasse, tout comme la pêche où le pâturage, est autorisée sur le domaine public maritime.

 Les objectifs de la réunion :

- Rappel des conditions de délimitation du domaine public maritime. - Restitution des constats de limite des plus hautes mers. - Avis des services consultés sur les documents remis. - Présentation des procédures enclenchées pour lever l’incertitude sur le statut des terrains concernés. - Conséquences sur une éventuelle incorporation au domaine public maritime.

3- conditions de délimitation du domaine public maritime Le domaine public maritime

 Code général de la propriété des personnes publiques

- Le domaine public maritime naturel comprend (L. 2111-4) :  le sol et le sous-sol de la mer entre la limite extérieure de la mer territoriale et côté terre, le rivage de la mer,  le rivage de la mer est constitué par « tout ce qu’elle couvre et découvre jusqu’où les plus hautes mers peuvent s’étendre en l’absence de perturbations météorologiques exceptionnelles ».

 Code général de la propriété des personnes publiques (L. 2111-4)

- Le domaine public maritime naturel est imprescriptible, indivisible et inaliénable. - 2 exceptions à cette règle (L. 3111-1 et L. 3111-2 CG3P) :  les droits et concessions régulièrement accordés avant l’édit de Moulins en février 1566,  les ventes légalement consommées de biens nationaux lors de la révolution française.

4- Restitution des constats de limite des plus hautes mers les constats de limite des plus hautes eaux :

 La détermination des limites du domaine public maritime :

- Article L.2111-5 du CGPPP : « les limites du rivage sont constatées par l’État en fonction des observations opérées sur les lieux à délimiter ou des informations fournies par des procédés scientifiques ».

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 Les constats des limites atteintes par la mer :

- Marée du 21 mars 2011 : 14 huttes près de la Gaîté sont sur le rivage, - Marées de février et mars 2015 : 7 huttes à Ponthoile sont sur le rivage. - 2 autres huttes sont concernées :  La hutte Vandevoorde, près de l’estuaire de la Maye et de la réserve nationale de la Baie de somme.  La hutte Gallemant en indivision située dans la renclôture Mollenel qui a cédé devant les assauts de la mer en novembre 1984.

5- DDTM de la Somme Avis des services consultés sur les documents remis :

 Les documents remis par le collectif de propriétaires

- 12 septembre 2011 :  premier lot de titres de propriété (titres actuels, avis d’imposition).  M. HEDIN et la SCI de l’Écluse remettent l’historique et l’origine de leur propriété, remontant au début des années 1800.

- 4 octobre 2012 :  Document du début 1800 relatant une vente de biens du gouvernement par adjudication le 28 de vendémiaire de l’an IV (250 journaux de mollières provenant de l’apanage du comte d’Artois).  Deux courriers issus du fonds de Saint Blimont, évoquant des demandes d’acquisition de terres pour enclôture et mise en labour.

 Courriers des années 1770 évoquant une demande de concession de 5 à 600 journaux de mollières recouvertes par les eaux entre le Hourdel et Saint Valéry.  Listing des documents concernant l’apanage du comte d’Artois détenus par les archives nationales.

 Le Ministère de l’écologie

- Les pièces fournies ne suffisent pas à établir l’existence de droits de propriété valablement acquis sur ces terrains en l’absence de conventions d’acquisition de biens nationaux et d’informations précises sur l’identification des parcelles. - Les droits fondés en titre n’ont pas un caractère définitif : les parcelles comprises dans des ventes de biens nationaux redeviennent des dépendances du DPM si elles sont submergées par la mer après leur acquisition.

 Service des domaines

- les titres de propriété (acte de vente, acte de donation, partage de succession), l’inscription au cadastre, le paiement des impôts fonciers ou la possession constituent des indices mais ne représentent pas des moyens de preuve absolue.

 Le Tribunal administratif d’Amiens

- Les parcelles en cause appartiennent de façon certaine au domaine public maritime sous réserve des droits et concessions régulièrement accordées avant l’édit de Moulins de février 1566 et des ventes légalement consommées de biens nationaux.

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- Les titres doivent attribuer de façon précise des droits sur les parcelles revendiquées. - Il faut qu’à la date où les parcelles sont entrées dans le patrimoine des personnes concernées, les parcelles aient été d’ores et déjà recouvertes par les eaux. Si les parcelles ont été recouvertes par les eaux postérieurement à cette date, elles ont été incorporées par auto délimitation de la mer dans le domaine public maritime et sont sorties du patrimoine des personnes intéressées.

 Précision du commissaire enquêteur concernant la communication des avis :

 Les propriétaires des parcelles concernées, assistés de leur avocat, Me MUNIER (présent à la réunion sur sites du 14 septembre 2016) ont souhaité obtenir communication des avis exprimés par le Ministère de l’écologie, le Service des Domaines et le Tribunal administratif d’Amiens, dans leurs versions complètes.

 Réponse de la DDTM communiquée par M. LE GOASTER, Responsable du Service Environnement, Mer et Littoral, faisant référence à la position adoptée par le Service Juridique de l’État : « En application des dispositions de l’article L.311-2 du CRPA (Code des Relations entre le Public et l’Administration), les avis sollicités par vos services s’entendent comme des documents préparatoires à une décision administrative en cours d’élaboration et ne sont à ce titre pas concernés par le droit à communication tant que la décision n’est pas intervenue.

En conclusion, tant que la procédure de délimitation du DPM n’est pas achevée, il n’y a pas lieu de communiquer les avis recueillis dans ce cadre. Lorsque la décision de délimitation sera intervenue à l’issue de cette procédure, ces documents deviendront communicables. Dans le cas où les intéressés formuleraient alors une demande écrite de communication de ces documents, la DDTM disposera d’un délai d’un mois à compter de la demande pour les transmettre. »

Il nous apparaît donc inapproprié de porter ses pièces à la connaissance du public, y compris dans le rapport du commissaire enquêteur. Contrairement donc à ce qui avait pu être, à un certain moment, envisagé face à l’insistance des propriétaires.

 Nécessité d’obtenir un jugement pour lever l’incertitude

- Le juge administratif est seul compétent pour se prononcer sur l’étendue des droits que des personnes privées disent détenir de titres de propriété. - Il appartient au juge administratif d’interpréter les ventes de biens nationaux d’après le procès- verbal d’adjudication. - Les titres doivent attribuer de façon précise des droits sur les parcelles revendiquées.

 Nécessité pour l’État d’enclencher une procédure

- Du fait de la délimitation unilatérale du domaine public maritime. - Permettant aux personnes revendiquant la propriété des parcelles de la contester devant le tribunal administratif. - Afin d’obtenir un jugement au fond et non sur la forme.

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6- Présentations des procédures à enclencher pour lever l’incertitude sur le statut des terrains concernés : Les procédures pouvant être engagées :

 2 procédures sont envisageables

- Procès-verbaux constatant une infraction (occupations illégales du domaine public maritime) :  Avantage : simplicité et permet aux propriétaires de réagir vite.  Inconvénients : ne concerne que les parcelles support d’une hutte et la procédure revêt un caractère répressif alors que la situation ne le justifie pas. - La délimitation du domaine public maritime :  Avantage : concerne l’ensemble des parcelles et permet une consultation large du public.  Inconvénients : procédure plus longue, car elle suppose la réalisation d’un travail de bornage par un géomètre et la réalisation d’une enquête publique.

 La délimitation du domaine public maritime

- L’acte de délimitation fixe un moment donné la domanialité publique, mais celle-ci peut s’accroître en cas d’avancer de la mer. En revanche, en cas de retrait de la mer, la limite reste pertinente dans la mesure où les lais et relais ainsi créés intègrent le domaine public maritime. - Le service de l’État chargé du domaine public maritime mène la procédure sous l’autorité du Préfet en deux temps :  Une première phase permet d’aboutir à l’établissement d’un projet de délimitation auquel sont annexés les avis des maires des communes concernées ainsi que celui du Préfet maritime.  La 2e phase consiste en une enquête publique. - Si l’avis du commissaire enquêteur est favorable, le Préfet est compétent pour approuver par arrêté la délimitation. - La délimitation est constatée par décret en Conseil d’État si l’avis du commissaire enquêteur est défavorable.

 Calendrier prévisionnel

- Nécessité de diligenter un travail de géomètre sur le secteur de Ponthoile (travail déjà réalisé ailleurs). - Constitution du dossier pour l’automne 2015 et consultation des personnes publiques début d’année 2016. - Enquête publique au cours du 2e trimestre de l’année 2016. - Décision soit par le Préfet soit en Conseil d’État. - Éventuel contentieux (durée : 1 à 10 ans).

 En attendant une décision administrative stabilisée - Compte tenu de la longueur de la procédure, le maintien des pratiques et l’entretien des espaces doivent être poursuivis le temps d’obtenir une décision définitive des instances juridiques administratives.

7- Conséquences d’une incorporation éventuelle au domaine public maritime : La gestion du domaine public maritime :

 Les effets d’une incorporation au domaine public maritime

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- 3 effets doivent être distingués :  Au plan du droit de propriété et de la fiscalité.  Au plan de l’occupation du domaine public maritime.  Au plan des usages dont celui de la chasse.

- Au plan fiscal :  L’appartenance des parcelles de terrain au domaine public maritime supprime le paiement de la taxe foncière. - Au plan de l’occupation du domaine public maritime (L.2122-1 du CG3P) :  Toute occupation du domaine public maritime doit être autorisée par un titre d’occupation (autorisation d’occupation temporaire).  Ce titre d’occupation donne droit au paiement d’une redevance au service des domaines en fonction de l’occupation (surface) et de la nature de l’activité.

 Les effets d’une incorporation au domaine public maritime

- Au plan des usages dont celui de la chasse :  L’exploitation de la chasse sur le domaine public maritime est réalisée en application des articles D.422-114 à D.422-127 du Code de l’environnement.  Elle peut être exploitée également par concession de licences ou par voie de location amiable dans certaines conditions.  Dans le département de la somme, les locations amiables sont réservées à 4 associations de chasse.  Un bail de chasse d’une durée de 9 ans est délivré à chaque association. Un arrêté d’occupation temporaire du DPMn est délivré pour les installations de chasse : huttes et mares.  Le maintien des pratiques de chasse supposerait donc d’incorporer les huttes dans l’autorisation d’occupation temporaire dont bénéficie l’ACDPM Baie de Somme.

 Les effets d’une incorporation au domaine public maritime

- Au plan des usages dont celui de la chasse :  L’arrêté portant délimitation des lots pouvant faire l’objet de location du droit de chasse sur le domaine public maritime serait à réviser.  Le bail de chasse de l’ACDPM serait à revoir et l’autorisation d’occupation temporaire aussi.  L’adhésion à l’ACDPM serait alors un préalable indispensable à l’exercice de la chasse.  Les huttes et mares de chasse devront faire l’objet d’un titre d’occupation du DPMn de 9 ans (équivalent au bail de chasse) qui sera délivré à l’ACDPM, titulaire du droit de chasse.  Les travaux d’entretien sur les installations de chasse sont gérés par l’ACDPM.  Le bail de chasse délivré à l’ACDPM ne permet pas de sous-location du titre d’occupation.

2-3. Réunions sur les lieux le 14 septembre 2016

Vu les dispositions prévues par l’article 7 de l’arrêté préfectoral du 1er juillet 2016, en application de l’article R.2111-9 du Code général de la propriété des personnes publiques (CGPPP), Vu le courrier de convocation transmis le 1er août 2016 au commissaire enquêteur.

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Les modalités d’organisation de la journée du 14 septembre 2016 ont été les suivantes :

Participants

 Les propriétaires concernés par les parcelles impactées, équipées ou non d’une hutte de chasse ;  Les maires des 4 communes concernées ;  Les représentants des autorités administratives : - Monsieur Stéphane LE GOASTER, chef du service de l’environnement de la mer et du littoral (DDTM 80) - Monsieur Laurent VANZWAELMEN, Responsable du Bureau Littoral (DDTM 80) - Monsieur Pascal GUIN, Adjoint Pôle Gestion Littoral (DDTM 80)  Les commissaires enquêteurs : - Monsieur Patrick JAYET, commissaire enquêteur titulaire, - Monsieur Guy MARTINS, commissaire enquêteur suppléant.

Les quatre sites de réunion

 09h30 à Favières, parking de la route panoramique RD 940 ;  11h00 à Ponthoile, parking de la route panoramique RD 940 ;  14h00 à Pendé, parking du Bois Houdant RD 3 ;  15h00 à Lanchères, Digue de la Caroline, lieu-dit « Courant à poissons » RD 940.

 Climat général et bilan des réunions sur sites du 14 septembre 2016

Les 4 réunions sur sites ont quelquefois suscité de vives réactions de la part des propriétaires et des maires présents sur les lieux, mais aucun incident n’est à signaler.

Les échanges, bien que parfois tendus, ont donc permis aux intervenants de poser les questions et formuler toutes les remarques qu’ils estimaient utiles auprès des représentants de la DDTM 80.

Le débat s’est révélé au final très enrichissant et son contenu, particulièrement exhaustif.

Suivant les dispositions de l’article R.2111-10 du CGPPP, le procès-verbal des observations recueillies a été rédigé par le service de l’environnement, de la mer et du littoral dépendant de la DDTM et remis au commissaire enquêteur le 26 septembre 2016.

Pièce jointe au rapport n° 04/

Annexe numérisée n° 02/

Le procès-verbal des observations des réunions sur sites du 14 septembre 2016.

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2-4. Les permanences en mairies de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières

Mairie de Lanchères Lundi 05 septembre 2016 - Se présente à la permanence Monsieur Miles WAMBAUGH, de 15h00 à 18h00 représentant le collectif des propriétaires des mollières privées de la baie de Somme. Accompagné de : - M. LEBACHELLIER DE LA RIVIERE - M. Philippe HEDIN - M. BLANCHARD, pour Mme LOUVEL - M. CAILLOT Fernand, représentant également Mme Francine LECLERCQ - M. LOTTIN Yves - M. LOTTIN Gilles - M. LOWYS Henri - SCI DE L’ÉCLUSE représentée par M. FOUBLIN Claude. Il est consigné sur le registre le dépôt de plusieurs documents. Vendredi 7 octobre 2016 - Entretien avec Monsieur le maire de Lanchères. de 15h00 à 18h00 - 04 observations consignées sur le registre avant la prise de permanence. - Consultation de dossier par Madame Cayeux, propriétaire d’un terrain en bordure de la digue de la Gaîté. Parcelle située côté « Terres » non concernée par le projet de délimitation.

Mairie de Ponthoile Jeudi 22 septembre 2016 - Passage préalable en mairie de Favières : contact avec monsieur De 16h00 à 19h00 le maire. Aucune observation sur le registre, ni courrier déposé. - Mairie de Ponthoile : Contact avec monsieur le maire. - Registre d’enquête publique :  Une observation manuscrite datée du 09 septembre 2016 au nom de monsieur Jérôme LENNE.  Une observation manuscrite au nom de monsieur Paul GUILLOUT.  Un courrier daté du 31 août 2016 reçu le 06 septembre 2016 en mairie de Ponthoile, de Me MUNIER, avocat, représentant le collectif des propriétaires (courrier identique à celui déjà déposé en mairie de Lanchères). - Un groupe constitué de :  Monsieur DUMPONT, de Ponthoile, pour son fils.  Madame DELETOILE Béatrice, de Morlay, concessionnaire de hutte.  Monsieur LEMAIRE Philippe, de Morlay, concessionnaire de hutte.  Monsieur DERVIN, de Ponthoile.  Monsieur GUILLOUT Paul, de Ponthoile, locataire de hutte.  Monsieur CHATELAIN Jean-Claude, de Morlay, 2ème adjoint.  Monsieur POUPART Henri, maire de Ponthoile.  Madame GUILLOUT, adjoint au maire.  Monsieur CARON, de , neveu DELETOILE.  Monsieur WAMBAUGH Miles, représentant le collectif des propriétaires de la baie de Somme.

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 Monsieur BIZET François, éleveur de moutons en baie de Somme.  Madame COLLIER Christelle, de Bonnelle, Ponthoile.  Monsieur DOUYERE André, chasseur.  Monsieur HEDIN, propriétaire.  Monsieur CAILLOT, pour Madame Francine LERCLERC.  Madame KOMDEUR Jennifer, conseille municipale, Ponthoile.  Monsieur CARON Jackie, de Nouvion. Locataire de hutte.  Monsieur CARAMIGEAS Didier, de Romaine, Ponthoile.  Monsieur PICHOT Luc, de Ponthoile.

Mairie de Pendé Samedi 24 septembre 2016 - Entretien avec Monsieur le maire de Pendé. De 09h00 à 12h00 - Aucune observation sur le registre, aucun courrier. - Consultation de dossier par M. Jean-Claude VATEL, demeurant à Albert, propriétaire de la parcelle A391, d’une superficie de 23 a et 55 ca, sise commune de Pendé, secteur du Bois Houdant. - Passage en mairie de Mrs HEDIN et CAILLOT pour dépôt d’un courrier émanant de Me MUNIER, avocat (Courrier identique à celui déjà déposé en mairie de Ponthoile – PON/05/OC) – Enregistré PEN/01/OC.

Mairie de Favières Vendredi 30 septembre 2016 - Entretien avec monsieur le maire de Favières. De 16h00 à 19h00 - Aucune observation ni courrier déposé à l’enquête publique. - Entretien avec monsieur Jean-Pierre LASALLE, 1er adjoint.

2-5. Le bilan de l’enquête publique

2-5-1. Climat général et synthèse de l’enquête publique

La participation à l’enquête publique a été marquée par la mobilisation des propriétaires des parcelles impactées sur le secteur Sud (Lanchères, Pendé) et le secteur Nord (Ponthoile, Favières), qu’il s’agisse de propriétaires privés ou de communes, telles que Ponthoile et Favières. L’enquête publique a eu un effet médiatique lors de la réunion sur sites du 14 septembre 2016. Malgré une atmosphère quelquefois tendue, aucun incident n’est à déplorer. Il n’a pas été nécessaire d’envisager la possibilité d’une prolongation de l’enquête publique.

2-5-2. Tableau des indexations

OE Observation écrite sur le registre. OC Observation par courrier joint au registre, déposé en mairie ou transmis par voie postale ou électronique (signalée @). DB Observation déposée sous forme de délibération.

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2-5-3. Le bilan comptable des observations

Communes OE OC DB Total Lanchères 02 06 01 09 Pendé --- 01 --- 01 Ponthoile 05 04 --- 09 Favières 01 ------01 Total …………… 08 11 01 20

2-5-4. Les opérations de fin d’enquête publique

 Clôture de l’enquête publique

Récupération des registres et de leurs pièces jointes :  Lanchères : Le 07 octobre 2016 à 18h00 en fin de permanence.  Pendé et Favières : Le10 octobre 2016 à 09h30 et 10h00.  Ponthoile : Le 11 octobre 2016 à 10h30.

Il a donc été procédé à la clôture de l’enquête publique le 11 octobre 2016 à 10h30, en prenant en considération le fait que :  Aucun courrier recevable pour cause de « cachet de la Poste faisant foi » n’a été réceptionné hors délai en mairie.  Aucun autre courrier n’a été réceptionné en mairie, hors délai.

 Remise du procès-verbal de synthèse des observations le 19 octobre 2016

Suivant les dispositions prévues à l’article 10 de l’arrêté préfectoral du 1er juillet 2016, le 19 octobre 2016 à 10h00, le commissaire enquêteur a remis et commenté le procès-verbal de synthèse des observations aux représentants de la D.D.T.M. Somme, au Pôle de Gestion du Littoral à Saint Valery-sur-Somme.

Pièce jointe au rapport n° 05/ Annexe numérisée n° 03/

 Réception du mémoire de réponse de la DDTM 80

Le mémoire de réponse daté du 21 octobre 2016, a été réceptionné le 26 octobre 2016, sous la signature de Monsieur Stéphane Le GOASTER, accompagné de :  Annexe 1 : la liste de courriers de convocation à la réunion, ensemble des personnes concernées, chasseurs ou non chasseurs ;  Annexe 2 : extrait de la carte des postes fixes (huttes), territoire de Saint Valéry-sur- Somme ;  Réponses détaillées aux observations LAN/04/OC, LAN/08/OC et PON/08/OC.

Pièce jointe au rapport n° 06/ Annexe numérisée n° 04/

2-6. Procédure de relevé et de classement des observations

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Registre de la mairie de Lanchères – LAN/ N° Intervenants Thèmes et sous-thèmes Résumé synthétique de l’observation 01/DB Conseil municipal de - Avis défavorable Délibération du conseil municipal du 21 juillet 2016 : Lanchères - Impact sur la propriété Monsieur le maire expose que les services de l’État ont procédé par géomètres à la délimitation des hautes eaux salées par grosses marées et considèrent que les parcelles et pieds de huttes appartenant à des propriétaires privés, recouvertes par ces hautes eaux salées, doivent revenir au Domaine Public Maritime. Le conseil municipal, considérant qu’il s’agit d’une spoliation du droit de propriété, à l’unanimité, est contre ce projet. 02/OC M. Miles WAMBAUGH - Avis défavorable - Permanence du 05 septembre 2016 Représentant le - Impact sur la propriété Monsieur Miles WAMBAUGH, Représentant le collectif des collectif des propriétaires des mollières privées de la baie de Somme, nous remet : propriétaires des - Un article du Courrier Picard du 17 mai 2014 intitulé « L’État veut mollières privées de la chasser des huttiers de chez eux – L’État se dit propriétaire de baie de Somme parcelles privées en baie de Somme. Selon lui, elles seraient sur le domaine public maritime ». - Un courrier de M. Laurent MUNIER, avocat au barreau de Strasbourg, daté du 31 août 2016 libellé comme suit : Monsieur le directeur, En tant qu’avocat des propriétaires des parcelles de mollières en baie de Somme et du collectif des dits propriétaires, je vous informe qu’il est déposé au nom de (Note : liste des référents ci-dessous) des observations en application d’une procédure contradictoire vous avaient initié par le courrier daté du 1er août 2016 annonçant l’ouverture de l’enquête publique relative à la délimitation du domaine public maritime (délimitation par les propriétés privées résultant de droits particulièrement anciens et spécifiques à la baie de somme). Veuillez bien trouver ci-joint les observations correspondantes. Nous vous prions de nous retourner le duplicata de la présente revêtue du cachet de votre administration à titre d’accusé de réception.

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Note : ce courrier au contenu identique s’applique aux référents suivants : - Monsieur LOTTIN - Monsieur Philippe HEDIN - Madame Francine LECLERCQ - SCI DE L’ÉCLUSE - Monsieur André Léopold LOWYS - Monsieur LEBACHELIER DE LA RIVIERE - Monsieur Miles WAMBAUGH Un courrier de même nature adressé au commissaire enquêteur de la part de l’ensemble des propriétaires du collectif. Soit un total de 9 pièces déposées au titre de l’observation n° LAN/02/OC. 03/OC SCI DE L’ÉCLUSE - Avis défavorable - Libellé du courrier daté du 5 septembre 2016 : M. FOUBLIN Claude - Impacts sur la propriété nous avons acheté le 19 mars 2004 en toute légalité chez le notaire une parcelle de plus de 6 ha dont les sections cadastrales sont A269, A 270, A275, avec deux huttes immatriculées N° 464A 269 et 464A270, numéro du domaine fluvial et non des numéros du domaine public maritime. Aucune préemption lors de l’achat n’a été faite par les services de l’État malgré une purge faite par le notaire aux différents organismes (SAFER, etc...) Lors de cet achat chez le notaire, des taxes nous ont été prélevées pour l’État. Un certificat d’urbanisme nous a été délivré. Tous les ans, nous payons la taxe foncière. Nous entretenons nos parcelles et perpétuant la chasse ancestrale. D’autre part, lors des études du bassin de chasse de la ferme des Carolines, et lors de l’enquête d’utilité publique nous avons eu une demande d’expropriation de 2 ha et nous sommes consultés pour l’autorisation d’accès pour les différents sondages du terrain pour ce projet dans nos parcelles. Fait à Carrépuis, le 05/09/2016.

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04/OC M. Miles WAMBAUGH - Avis défavorable - Permanence du 05 septembre 2016 Représentant le - Impacts sur la Un courrier valant observations remis par Monsieur WAMBAUGH par collectif des propriété/Exceptions au L.2111- l’intermédiaire de l’avocat représentant le collectif des propriétaires propriétaires des 4 du CGPPP privés des mollières de la baie de Somme. mollières privées de la - Enquête publique/convocation Libellé de l’observation baie de Somme réunion du 14 septembre 2016. Le collectif et les propriétaires des parcelles en baie de Somme situées sur les communes de LANCHERES, PENDE, PONTHOILE et FAVIERES, sont étonnés des termes du courrier concernant la délimitation du domaine public maritime. Les limites de propriété : Le courrier concernant la délimitation du domaine public maritime fait référence au niveau de la mer. Or, les 4 communes concernées sont situées en baie de Somme qui est à l’origine d’un statut particulier accordé aux marais qui sont appelés ici des mollières, aussi bien en eau douce qu’en eau salée. Dans ce cadre, nombre de ces terrains relève du droit de propriété privée depuis très longtemps. L’administration ne peut ignorer que le domaine public est limité par les propriétés privées qu’elles soient individuelles ou communales, comme c’est le cas en baie de Somme. En effet, les propriétaires à la demande de l’administration ont fourni leur titre de propriété y compris les preuves d’ancienneté remontant aux biens nationaux de la révolution et avant l’Édit de Moulins (concessions accordées à des laboureurs). De plus, cette situation juridique a été publiée dans le courrier Picard du 17 mai 2014 (preuve pièce 1). Enfin, l’administration a racheté certains de ces terrains (mollières) sur le territoire d’autres communes de la baie de Somme sans se préoccuper de savoir s’ils sont ou non mouillés par la mer (il est demandé l’égalité devant la loi). En ce qui concerne les huttiers, la propriété se trouve par les actes notariés et le cadastre. C’est un oubli du courrier concernant l’enquête publique relative à la délimitation du domaine public maritime qui ne mentionne que le niveau de la mer.

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Comme le sait l’administration, des propriétaires remontant avant l’Édit de Moulins de 1566 peuvent être des propriétés privées même si inférieures au niveau de la mer. En baie de Somme, les propriétaires ont fourni des preuves remontant avant cette date à l’administration. Le droit à l’information Les propriétaires doivent être informés de la date de réunion à laquelle sont également convoqués, le commissaire enquêteur chargé de conduire l’enquête publique, le maire de la commune, les services de l’État concerné et l’ensemble des propriétaires concernés pour respecter le principe du contradictoire. Certaines propriétés sont construites de huttes, d’autres non. Il semble que seuls les propriétaires de terrains bâtis de huttes aient été destinataires du courrier informant de la date de la réunion du 14 septembre 2016. C’est un défaut de contradictoire au détriment des propriétaires non d’informés ; ceci au mépris de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme. Les droits de l’Homme La situation en baie de Somme et très particulière avec un style de vie et des particularités spécifiques à cette région plus ancienne que 1550. Quoi qu’il en soit, il sera rappelé l’article 1 : protection de la propriété du protocole un de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales : Article 1 : Toute personne physique ou morale a droit au respect de ses biens. Nul ne peut être privé de sa propriété pour cause d’utilité publique et dans les conditions prévues par la loi et les principes généraux du droit international. En application de cet article, toute personne physique ou morale, a droit au respect de ses biens. Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique et dans les conditions prévues par la loi et les principes généraux du droit international.

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A plusieurs reprises, la cour européenne des droits de l’homme a affirmé que la confiscation de biens relève de l’article un protocole additionnel numéro un de la convention précitée (voir par exemple : AGOSI c/Royaume-Uni, 24 octobre 1986 ; Raimondo c/Italie, 22 février 1994). Dans son courrier, l’administration n’a pas cité de loi pour justifier la modification, diminution ou suppression des droits de propriété portant sur des parcelles de mollières. Les propriétaires se réservent la possibilité de saisine de toute juridiction ou de tout organisme pour la sauvegarde de leurs droits de propriétés dans leur intégralité. 05/OE M. Miles WAMBAUGH - Enquête publique/Publicité et - Permanence du 05 septembre 2016 Représentant le consultation du dossier sur les Nous n’avons trouvé aucun élément relatif à l’enquête publique sur le collectif des sites officiels site de la préfecture et de la DDTM. Pas de trace sur les sites Internet propriétaires des du gouvernement. mollières privées de la baie de Somme 06/OC SCI des HUTTEUX - Avis défavorable - Un courrier de M. Laurent MUNIER, avocat au barreau de Représentée par M. - Impact sur la propriété Strasbourg, daté du 31 août 2016, déposé par Monsieur François François DERUME, DERUME, le 8 septembre 2016 à la mairie de Lanchères. gérant. - Courrier identique à ceux déposés en LAN/O2/OC. 07/OC Indivision WACOGNE - Avis défavorable - Trois courriers de M. Laurent MUNIER, avocat au barreau de - Impact sur la propriété Strasbourg, daté du 31 août 2016, déposés à la mairie de Lanchères pour le compte de l’indivision WACOGNE. Nominativement adressé à :  M. Vincent WACOGNE  M. Jérémy WACOGNE  Mme Stéphanie WACOGNE. - Courriers identiques à ceux déposés en LAN/O2/OC. 08/OC Collectif des - Avis défavorable  Courrier identique à celui remis en mairie de Ponthoile le 22 propriétaires des - Impact sur la septembre 2016 (PON/05/OC) déposé par M. CAILLOT, ainsi qu’en mollières privées de la propriété/Exceptions à l’article mairie de Pendé le 30 septembre 2016 (PEN/01/OC). baie de Somme L.2111-4 du CGPPP Courrier relatif à la réunion du mercredi 14 septembre 2016 E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 47

(observation numéro 2) remis par M. WAMBAUGH Miles. Introduction - Dossier enquête Avant le transport sur sites du 14 septembre 2016 en ce qui concerne publique/Contestation des les limites de propriété, le collectif et les propriétaires de parcelles en conditions de constatation des baie de somme ont déposé des observations rappelant que leur limites du DPM propriété relève des 2 exceptions en ce qui concerne le domaine maritime, à savoir une origine remontant à la vente des biens nationaux sous la révolution et, pour l’autre exception, les propriétés privées antérieures à l’édit de Moulins. Les propriétaires et le collectif se sont adressés aux archives départementales aidées des archives nationales. Les actes notariés ont permis de remonter au document prouvant que les concessions étaient déjà accordées aux laboureurs avant 1520. Donc, avant l’édit de Moulins de 1566. Au surplus, les terrains ont été vendus le 28 de vendémiaire de l’an 4, soit le 20 octobre 1795 : ce sont des ventes de biens nationaux. Aussi, il est inopérant en ce qui concerne la propriété du domaine public maritime d’affirmer que ces terrains soient mouillés par la mer. Dans un but de clarification et d’éviter des procédures inutiles, les propriétaires ont fourni copie de ses pièces à l’administration. À la stupéfaction des propriétaires, l’administration du domaine public maritime a expliqué qu’elle n’a pas transmis ses pièces au commissaire enquêteur et à son adjoint. Pour clarifier cette situation, ses pièces sont versées ici. I- Les faits : A) La baie de Somme La baie de somme est une immense lagune remplie d’eau par intermittence sous l’effet des marées de la Manche, d’une part et de la Somme, des rivières et des pluies, d’autre part. La baie se trouve à l’intérieur d’un périmètre délimité par des digues. Ces digues rectilignes sont aussi les routes. Les terrains se situant à l’extérieur de la digue (côté terre) sont appelés polders. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 48

Les terrains se situent à l’intérieur de la digue (côté baie), sont appelés mollières, ce qui signifie mouillés. Nous trouvons différents statuts fonciers en ce qui concerne la propriété de ces mollières. La plus grande partie appartient au domaine public maritime. Une partie littorale appartient à des propriétaires privés et des communes. Hors la pêche, l’exploitation agricole est de deux sortes, l’élevage (de moutons) et la chasse (aux canards). Ainsi certains terrains sont nus, avec seulement les moutons et d’autres sont équipés de huttes. L’équilibre est maintenu, avec un nombre de huttes spécifiques. Chaque hutte est numérotée. Ces huttes sont construites en dur et relèvent de la fiscalité de la propriété bâtie. D’autres huttes sont des barges ancrées sur le sol et flottent quand le niveau de l’eau monte sur les terrains en question au moment des plus grandes marées ou des plus grandes crues.

B) L’approche rapide devenue approximative de l’administration départementale des territoires de la mer

1- Intitulé de l’enquête à double objet L’intitulé concerne le niveau de la mer. Mais l’intitulé se rapporte à la délimitation du domaine public maritime. 2- Les motivations présentées sont étrangères au niveau de la mer Motivations hors intitulé car liées aux polders et aux huttes : L’administration a expliqué à Ponthoile, au nord-est de la baie, qu’elle prévoit de faire une brèche dans la digue près du Hourdel, au sud- ouest de la baie, pour déclencher un courant d’eau, soit une inondation des polders. Alors que les propriétaires convoqués à l’enquête sur site sont les propriétaires des mollières.

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3- Idée plus que projet Aucune présentation ou même affirmation que l’administration à l’autorisation de supprimer des digues pour inonder les polders n’a été dite. De même, aucune étude d’impact, de modélisation, de maquettes et des effets de déplacement de masse d’eau n’a été présentée avant l’affirmation de l’idée d’ouvrir la digue au niveau de la ferme de la Caroline pour déplacer des masses d’eau. 4- Approche raccourcie du droit de propriété En premier lieu, l’administration affirme que les terrains mouillés par la mer sont du domaine public. Pourtant quand il lui est rappelé les exceptions, l’administration convient qu’il existe des exceptions. 5- Pièces fournies non transmises par l’administration Quand il a été rappelé que les propriétaires ont fourni des pièces à l’administration prouvant l’ancienneté suffisante des propriétés, celle-ci a répondu que pour des experts (sans préciser expert en quoi) ces pièces ne seraient pas suffisantes. Ainsi, nous avons rétention des pièces, des questions posées, des réponses et de l’identité des experts. Le reste de la présentation est lui aussi étonnant. 6- Le niveau de la mer L’administration dit que des experts géomètres ont déterminé le niveau de la mer. Or, depuis toujours dans la Somme, il existe des mollières d’eau douce et des mollières d’eau salée. Les actes notariés le précisent. Ici, les experts se sont bornés à constater la présence d’eau jusqu’aux digues. Pas de précision sur le caractère salé ou non de l’eau, pas d’études floristiques. Nous étions à l’heure de la marée à Ponthoile au fond de la baie, au nord-est. Le coefficient de marée du 14 septembre 2016 était important, à savoir 72, par exemple le 11 le coefficient était de 31. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 50

Or, nous n’avons pas vu d’eau. La mairie explique la présence d’eau lors du constat par les pluies et les rivières. 7- Pas de preuves de déplacement du rivage En premier lieu, les experts ont maintenu la limite du rivage sur les digues. Celles-ci sont très anciennes. Ce qui semble indiquer que le rivage n’a pas varié. Un premier constat du niveau de la mer par grandes marées a été dressé le 7 juin 2011 au sud de la baie de Somme, puis un 2e en 2016 au nord. Donc, un seul constat par commune. Impossible d’en tirer une indication de variation ou non de la limite du rivage s’il n’y a pas même une 2e constatation pour comparaison. 8- Absence de prise en compte des pièces et les statuts L’administration a affirmé dans chaque commune avoir annoncé aux propriétaires derrière une rupture de la digue que, suite à l’inondation, ce dernier n’est plus propriétaire et n’a plus à payer de taxe foncière, mais la cotisation à la fédération de chasse. À Ponthoile, le président du collectif des propriétaires a rappelé que l’administration fiscale a exigé la taxe foncière. A Lanchères, le président du syndicat d’entretien des digues a dit être inquiet de cette remise en cause du droit de propriété. A Pendé, le président de la fédération de chasse a rappelé que l’administration fiscale ayant exigé la taxe foncière, il a remboursé la cotisation. Or, l’administration fiscale est un expert en matière de propriété, gère le cadastre et possède une mémoire qui remonte très loin dans le temps. Ce qui prouve une nouvelle fois la propriété. 9- Confusion par l’administration de la baie de Somme avec la baie du Mont-Saint-Michel L’administration affirme que les limites du rivage bougent, que les utilisateurs des terrains (huttiers et éleveurs) se déplacent et n’ont pas à s’approprier de nouveaux terrains. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 51

Or, il s’agit en baie de Somme de propriétés foncières basées sur des actes notariés et le cadastre. Ces limites de propriété n’ont rien à voir avec la limite de la mer. La présence de moutons en baie du Mont-Saint-Michel sur des terrains qui avancent sur la mer et le remplacement d’une partie de digue pleine par un pont au milieu de la baie pour accéder à une île de surcroît formée par un rocher n’a strictement aucun rapport avec l’élevage en baie de Somme. La confusion est telle que le conservatoire du littoral a expliqué qu’il travaille aux îles Chausseys, rochers au large de la baie du Mont-Saint-Michel. 10- Dents creuses L’administration des territoires de la mer a expliqué que les mollières ne présentant pas de huttes ne sont pas réellement concernées. Ce qui explique que les propriétaires de mollières sur la commune de Saint Valéry-sur-Somme n’ont pas été convoqués. Mais, il existe une hutte sur les mollières de Saint Valéry sur Somme. Comme cela a été montré à l’administration depuis la commune de Pendé. Nouvelle réponse : Saint Valéry sur Somme fera partie de l’enquête publique. Nous avons ici, un oubli que la majorité des huttes sont en réalité des barges. Il est possible de comparer ces véhicules à des vélos ou des barques qui peuvent parfaitement être déplacées une parcelle à l’autre. 11- Motivations indépendantes des faits L’administration des territoires de la mer motive l’enquête publique en assurant qu’elle entretiendra les terrains et les huttes. Alors que la mairie de Ponthoile a répondu que dans la situation présente, les terrains et les huttes sont entretenus. Au regard de cette contestation étonnante de la propriété, il est fait observé ici que l’on voit mal pourquoi les propriétaires qui ont besoin de l’entretien pour leur activité professionnelle et qui sont des experts de la baie de Somme, qui savent l’entretenir, n’entretiendraient pas E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 52

leur bien. Par contraste, l’approche approximative de l’administration fait naître un doute. Il convient de rappeler que l’administration est le plus gros propriétaire et qu’être gros ne signifie pas être bien portant. 12- Insécurité juridique Au sud-ouest de la baie, à Lanchères, le syndicat de l’entretien des digues a fait savoir qu’il est inquiet de l’approche de l’administration qui remet en cause le droit de propriété et voit une remise en cause au- delà des digues. Cette fois, l’administration a répondu que l’objet de la présente enquête concerne les mollières. Par contraste, ici aussi, l’administration a présenté sa motivation en se basant sur la « dépoldérisation ». Elle envisage de faire une brèche dans la digue et revendique la propriété des terrains en bas de la digue. Elle a rappelé sa position que le terrain (polder) se trouvant derrière une brèche de la digue change la propriété et se met à lui appartenir.

Sur le défaut d’information de l’enquête

L’administration prétend avoir écrit à tous les propriétaires. Pourtant, les propriétaires de mollières à Saint Valéry-sur-Somme n’ont pas été informés. La publication de l’enquête publique sur Internet n’a pas été faite dans les temps. La documentation historique provenant des archives indiquant une ancienneté remontant avant l’édit de Moulins et une origine remontant à la vente des biens nationaux sous la révolution n’a pas été jointe au dossier de l’administration.

Ainsi, la simplification est tellement outrancière que le particularisme de la baie de Somme a été effacé. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 53

Il a été vu lors de l’enquête publique sur site que pour les communes, le syndicat de l’entretien des digues, les notaires officiers ministériels qui vérifient le droit de propriété lors des transferts (successions, ventes), avec mémoire de cette propriété et l’administration fiscale qui possède elle aussi une mémoire des propriétés, les mollières appartiennent bien aux propriétaires actuels figurant sur le cadastre.

II- Le droit

En ce qui concerne la loi française, afin d’assurer la sécurité des tiers, le droit de propriété immobilière est un droit parfaitement délimité par les actes notariés. Les notaires font l’objet de vérifications annuelles par leurs instances ordinales et les actes de propriété sont des actes authentiques. Au surplus, le droit de propriété est un droit de l’Homme. Par conséquent, ce droit relève de la Constitution (Préambule) et de la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Dans la hiérarchie des normes juridiques, ces textes sont supérieurs au code du domaine public maritime. Cependant, ces textes ne sont pas contradictoires. Car toutes les parties ont convenu qu’il existe des exceptions au principe que tout terrain mouillé par la mer appartient au domaine public maritime. Il est versé ici copie des pièces, provenant des archives départementales et d’autre part les archives nationales qui prouvent que la propriété des mollières en baie de Somme provient des biens nationaux vendus sous la révolution, propriété défendue par le Préambule de la Constitution. Ce qui fait déjà entrer ces propriétés dans une exception prévue par le code du domaine public maritime. De plus, ces propriétés sont antérieures à l’édit de Moulins.

Les propriétés objet des présents débats entrent dans une 2e exception prévue par le code précité. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 54

À cela s’ajoute la durée de la contestation, remontant au moins à 2011. Au regard de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme, l’administration a dépassé le délai raisonnable imposé par l’article 6 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme. Il est sollicité que l’enquête publique précise que le domaine public maritime est limité par la propriété des mollières, que ces dernières soient propriétés de personnes privées ou de communes. Le 22 septembre 2016. 09/OE Mme BRUNET - Avis défavorable - Le mardi 4 octobre 2016. Propriétaires : LOUVEL Marcel, BRUNET Marcelle, et M. - Impact sur la propriété Marcelle et enfants. Route d’Amiens 80100 Abbeville. Propriétaires LOUVEL Marcel. des terrains privés sur la baie de Somme où nous sommes représentés par le collectif des propriétaires privés des mollières de la baie de Somme. Il n’est pas concevable que ces terrains qui pour certains appartiennent à plusieurs générations où les titres de propriété l’attestent, ainsi que les impôts toujours de rigueur à ce jour. Bien entendu, nous souhaitons en rester les propriétaires. M. BLANCHARD - Un courrier de M. Laurent MUNIER, avocat au barreau de Strasbourg, daté du 31 août 2016, adressé à M. LOUVEL, identique à LAN/02/OC.

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Registre de la mairie de Pendé – PEN/ N° Intervenants Thèmes et sous-thèmes Résumé synthétique de l’observation 01/0C M. MUNIER Laurent - Avis défavorable Courrier déposé par Mrs HEDIN et CAILLOT, identique à celui déjà Avocat. Représentant - Impact sur la remis le 22 septembre 2016 en mairie de Ponthoile (PON/05/OC), et la commune de propriété/Exceptions à l’article en mairie de Lanchères (LAN/08/OC). Ponthoile ainsi que les L.2111-4 du CGPPP Intitulé Observation n° 2 – Réunion du 14 septembre 2016. différents propriétaires - Dossier enquête des communes publique/Contestation des concernées. conditions de constatation des limites du DPM

Registre de la mairie de Ponthoile – PON/ N° Intervenants Thèmes et sous-thèmes Résumé synthétique de l’observation 01/OE M. LENNE Jérôme - Avis défavorable - Le 9 septembre 2016, - Impact sur le droit de chasse suite à la lecture rapide du dossier présenté, j’ai trouvé de belles - Dossier enquête erreurs : publique/Contestation des - les chasseurs des postes fixes sur la commune de Ponthoile font conditions de constatation des partie de l’ACDPM puisque étant titulaires de la carte délivrée par limites du DPM l’association afin de pouvoir chasser. De plus, théoriquement, ils n’ont pas besoin de droit de chasse sur le DPM puisqu’il s’agit d’un territoire communal (page 11/46). - Le territoire communal allant de la digue Trancart à la route panoramique n’est recouvert exceptionnellement lors des grandes marées, voire les jours de tempête avec forts vents d’Ouest, soit très peu de jours dans l’année. Donc il s’agit d’une argumentation imprécise (18/46). - Les relevés sont pris lors des marées d’équinoxe, donc ce sont des relevés non impartiaux. Jérôme LENNE

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02/OE M. GUILLOUT Paul - Avis défavorable - Mardi 20 septembre 2016 - Impact sur la propriété Repris dans la note explicative page 18/46 - la domanialité – « les terrains étant régulièrement recouverts par la mer, en dehors des conditions climatiques exceptionnelles, l’appartenance au DPM est établie. » - Dossier enquête Ma réponse : c’est faux. Les terrains ne sont pas régulièrement publique/Contestation des recouverts. Même lorsqu’il y a des marées avec un gros coefficient, la conditions de constatation des mer monte, remplit les courants et laisse des flaques de quelques limites du DPM centimètres. La baie s’ensable de plus en plus. Il y a 50 ans, elle venait jusqu’en fond de baie, maintenant c’est uniquement avec des conditions climatiques exceptionnelles, gros vent, tempête. Donc on ne peut pas parler de terrains régulièrement recouverts. - Par ailleurs, « les droits fondés en titre, à supposer qu’ils le soient n’ont pas un caractère définitif des lors qu’après leur acquisition les parcelles sont régulièrement submergées en dehors des circonstances exceptionnelles. » Ma réponse : c’est encore faux, voir ma réponse plus haut : sur les terrains recouverts, et les droits fondés sont vrais, voir les différentes archives communales. - Pour les pâturages : heureusement que les moutons (il n’y a plus de vaches en baie depuis quelques années) nettoient la baie en rasant l’herbe, sinon elle serait déjà bien ensablée avec des dépôts d’objets de toutes sortes charriés par la mer lors des tempêtes, et ses dépôts embelliraient et la baie, l’une des plus belles du monde ! Merci aux chasseurs qui nettoient aussi la baie, car sans eux il y aurait des mètres cubes de déchets de toutes sortes. Ce ne serait plus une des plus belles baies, mais une des plus sales. Les chasseurs de Ponthoile devront rejoindre l’association de chasse DPM Baie de somme qui dispose du droit de chasse ainsi que de l’AOT (autorisation occupation temporaire). Ma réponse : nous en faisons déjà parti de cette association puisque nous avons une carte de baie, et nous avons le même règlement que les huttiers sur le domaine public maritime. Nous, ainsi que les E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 57

adhérents de l’association, avons cette autorisation temporaire mais pour combien de temps encore ? Que cherchez-vous à faire passer par cette spoliation de nos terrains ! Dans quel but ! La rivière « le Dien » a été refaite, recreusée en baie. En quelques années, les portes ne doivent plus fonctionner et le Dien est déjà bien ensablé, et cela a coûté combien ? - Quelques relevés de marées : en juillet 2016, le plus élevé 10,16 le 6 en août 10,36 les 20,21 et 22 sur ces 2 mois, la baie est restée verte, la mer n’a pas « submergé » les terrains. Ce mois-ci 10,63 le 19 septembre, il y a des flaques car les courants sont remplis mais la mer n’a pas inondé les terrains de la commune de Ponthoile. Et cette année il n’y a qu’une marée sur quelques jours de grand coefficient. Paul GUILLOUT 03/OC Me MUNIER Laurent - Avis défavorable. Courrier transmis en mairie de Ponthoile, réceptionné le 06 septembre Avocat, pour le - Impacts sur la 2016, daté du 31 août 2016, de Me MUNIER, avocat, agissant pour le collectif des propriété/Exceptions au L.2111-4 collectif des propriétaires de la baie de baie de Somme. propriétaires de la du CGPPP  Courrier identique à celui enregistré le 05 septembre 2016 en mairie baie de Somme. - Enquête publique/convocation de Lanchères (LAN/04/OC). réunion du 14 septembre 2016 04/OC M. CARON - Avis défavorable Courrier à en tête « Réunion Enquête Publique du 22/09/2016 à - Impacts sur la propriété Ponthoile » CARON. - Impact sur le droit de chasse - Monsieur le commissaire enquêteur, nous tenons à vous faire part de notre totale opposition d’appropriation par l’État, des huttes immatriculées et des parcelles actuellement présentes sur le territoire de la commune de Ponthoile. En effet, cette action entreprise par l’État ne trouve aucune justification crédible et vise uniquement à rétrécir une fois de plus le territoire des autochtones au profit d’un tourisme que l’on peut qualifier aujourd’hui E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 58

de masse.

Nous devons également vous alerter sur le fait que toutes ces huttes sont généralement des biens en famille depuis des générations. Aussi il n’est pas rare qu’un chasseur d’aujourd’hui fréquentant ces huttes ait un aïeul ayant aménagé, entretenu, sauvegardé ou même créé de ses mains propres, ces mares pour qu’elles puissent être transmises. D’autre part, aujourd’hui aucun projet n’est défini sur l’objectif à long terme de l’État sur ce secteur. Les concessions alors obtenues par les habitants de Ponthoile pour leurs huttes seront-elles caduques, sans autre forme de procès ? Va-t-on alors balayer d’un revers de main tout le travail, la sueur et les souvenirs de ses concessionnaires ? Les prix vont-ils exploser ou ces huttes seront-elles détruites pour contribuer au tourisme local au pan et dévorant que nous connaissons actuellement ? Tous ces éléments me confortent aujourd’hui dans la position consistant à refuser cette appropriation par l’État. Nous vous informons que cette opposition ne se veut pas passive et que les moyens d’opposition mobilisable réglementairement pour mettre fin à ce projet pourront être employés si nécessaires. Comptant sur votre compréhension…… 05/OC M. MUNIER Laurent - Avis défavorable Courrier relatif à la réunion du mercredi 14 septembre 2016 Avocat. Représentant - Impact sur la (observation numéro 2) remis par M. WAMBAUGH Miles. la commune de propriété/Exceptions à l’article Courrier identique à LAN/08/OC Intitulé Observation n°2). Ponthoile ainsi que L.2111-4 du CGPPP les différents - Dossier enquête propriétaires des publique/Contestation des communes conditions de constatation des concernées. limites du DPM - Enquête publique/Publicité et consultation du dossier sur les sites officiels E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 59

06/OC M. WAMBAUGH - Impact sur la - Remise le 22 septembre 2016 d’un dossier comprenant : Miles propriété/Exceptions à l’article 1) Courrier adressé le 26 juillet 2011 à Monsieur Nicolas LOTTIN, Représentant le L.2111-4 du CGPPP Conseiller Général, par la Direction du Développement Culturel – collectif des Archives Départementales de la Somme – Monsieur Olivier De propriétaires de la SOLAN, Directeur. baie de Somme. 2) Actes des droits et concessions avant l’édit de Moulins de 1566, classés (A) Composé de 12 feuillets : copies de documents anciens et documents d’archives de la Somme. 3) Actes de ventes légalement consommées de biens nationaux lors de la révolution français, classés (B) Composé de 06 feuillets : copies de documents anciens. - Courrier du 26 juillet 2011 : Monsieur le Conseiller Général, Par votre message du 28 juin dernier, et votre envoi complémentaire reçu le 21 juillet dernier, vous avez souhaité obtenir des précisions sur l’origine de propriété des renclôtures situées au sud de la baie de somme, sur le territoire des communes de Lanchères, Pendé et Saint St-valery-sur-somme, en particulier l’enclos Gatte et la renclôture de la Gaîté. Ainsi que j’ai pu vous l’indiquer lors de notre récente conversation téléphonique, il s’agit là d’une recherche de grande ampleur, pour lesquelles il me sera surtout possible de vous fournir des pistes de recherche.

3°) les actes du pouvoir royal et les archives du domaine public sous l’ancien régime - Partie (A) les archives relatives au domaine public contiennent un dossier (référence : A68, cf. copies jointes) relatif à la zone qui vous intéresse : il s’agit de la demande formulée en 1776 par le sieur Honoré Stanislas Battel, laboureur à Onival, qui souhaite obtenir la concession de 500 à 600 journaux de mollières entre Saint Valéry et la pointe du Hourdel afin de pouvoir les enclore. La demande a été envoyée à Monsieur de E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 60

Beaumont, probablement directeur des domaines du roi à Paris, qui l’a transmise pour examen à l’intendant de Picardie, Bruno d’Aguay. Ce dernier l’a à son tour fait suivre, pour instruction, à son subdélégué à Saint Valéry, qui lui a rendu son avis le 10 juin 1776. L’intendant a répondu à Monsieur de Beaumont le 19 juin 1776, dans les mêmes termes. Voici un extrait de la vie de l’intendant : « ces mollières existe réellement et la mer les couvre en effet dans les hautes marées, depuis Saint Valéry jusqu’à la pointe du Hourdel ; partie de ces mollières est susceptible d’être enclose et labourée. Elles appartiennent à la communauté de Routiauville, au sieur Gatte, médecin à Abbeville, au sieur de Bardes, habitant de Montreuil, au sieur le seigneur de la ville d’Eu et à d’autres particuliers. Le sieur Battel dit dans sa requête que toutes les mollières sont des atterrissements (Note : écrit atterissemens) formés par la mer dont les seigneurs voisins se sont emparés et en ont fait des concessions à différents particuliers. Peut-être ces mollières sont-elles des atterrissements, mais en ce cas ils sont aussi anciens il serait bien difficile d’en fournir la preuve. La communauté de Routiauville, hameau situé près de Saint Valéry, jouit des siennes dès avant 1520 par bail à cens des religieux de l’abbaye de Saint Valéry ; le sieur de Bardes par cession de Louis de Clèves, comte d’Auxerre, seigneur de Cayeux, du 18 juillet 1520. On ne connaît. L’époque de la jouissance du seigneur de Sallenelle pour la partie du sieur Gatte, on sait seulement que cette partie est un démembrement de la seigneurie de Sallenelle. Il est donc bien difficile de savoir si ces mollières sont des atterissements laissés par la mer ou si ce sont d’anciennes terres à labour envahies par la mer. La partie du sieur Gatte a été enclose ci-devant et porte encore aujourd’hui le nom d’enclos Gatte ».

6°) les archives des domaines nationaux (1 Q) – Partie(B)

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A la révolution, les propriétés de l’Église et des émigrés furent saisis et vendus comme biens nationaux. Les archives de l’administration des domaines à cette époque comportent des séries de registres et de dossiers sur la vente de ces propriétés. Sous la référence 1 Q 90/37, le dossier de Lanchères contient un sou dossier spécifique sur les mollières. On n’y apprend ainsi que, le 28 vendémiaire an IV, « le sieur Fourcy » s’est rendu adjudicataire, à la part du district d’Abbeville, moyennant le prix de 450 000 Francs , de 250 journaux de mollières au terroir de Lanchères, provenant du cy- devant comte d’Artois ». Plus loin, il apparaît que ledit Fourcy n’a pas pu s’acquitter du prix convenu et que la propriété est ensuite passée à Lephay, maire de Lanchères, puis, en 1834, à un certain Leroux. Dans un courrier, Leroux précise que sa propriété représente 101 ha et 65 ca, qui équivalent à 250 journaux (ancienne mesure). Cette propriété est donc probablement celle qui est mentionnée dans l’acte passé devant maître Saintes les 26 et 27 juillet 1963 (page 4) dont vous m’avez transmis la copie. Il s’agit par conséquent d’une terre qui, avant la révolution, appartenait à Charles Philippe, comte d’Artois (que le registre des biens nationaux nomme Charles Philippe Capet), futur roi Charles X.

Quelques dossiers relatifs à l’apanage du comte d’Artois dans le sont conservés aux archives départementales de la somme, en particulier sous les références A 76 à A 86 (Cf. extrait du répertoire ci-joint). 7°) Aux Archives nationales

Les archives du comte d’Artois proprement dites sont conservées et consultables aux archives nationales, rue des francs bourgeois Paris, dans la sous-série R/1. Les seigneuries de Saint Valéry et de Cayeux, qui lui appartenaient à titre personnel, font l’objet des dossiers R/1/679 à R/1/706 Cf. le répertoire en ligne : E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 62

http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/sa/R1_intr o.pdf d’autres documents conservés aux archives nationales seraient intéressant à consulter, en particulier les plans suivants (liste non exhaustive) : N/II/Somme/20 et 22. Plan du cours et des marais de la somme d’Abbeville à la mer - 1783. N/II/Somme/23. Plan de l’embouchure et de la baie de Somme XVIIIe siècle. N/III/Somme/8, 1-4. Plan et profils des canaux dans la région des embouchures de la somme, de la Maye et de l’Authie, vers 1783. N/III/Somme/10 et 71. Plan du Marquenterre - 1717 et 1737. Note : ligne tronquée illisible. Informations d’ouverture au public et de consultations aux Archives départementales de la Somme. Avant de conclure ce courrier, je ne saurais trop vous suggérer, si ce n’est déjà fait, d’interroger également Monsieur Jean Estienne, ancien directeur des Archives départementales de la somme, ancien président de la Société d’émulation d’Abbeville, et habitant Cayeux, excellent connaisseur de l’histoire du littoral picard. 07/OE Anonyme - Impact sur la chasse Monsieur l’enquêteur. Je ne chasse pas, mais nous aimons notre baie. Néanmoins, je pense que si les huttes et cet espace qu’est notre baie revient à l’État, à terme, d’ici quelques années, nos chasseurs n’auront plus droit d’y chasser, nous n’aurons plus droit de nous y promener librement, nos huttes seront des musées visités par nos touristes. C’est peut-être simpliste comme vision de la chose mais c’est la mienne. 08/OE M. Henri POUPART Avis défavorable - 04 octobre 2016 Maire de Ponthoile - impact de sur la propriété Les motivations pour engager cette procédure sont abusives : - Absence de DPM sur le secteur « pouvoir donner les autorisations de travaux sur les huttes et leurs de Saint Valery-sur-Somme mares ». La seule hutte qui n’est pas entretenue dans la baie de trouve sur Saint Valéry, et n’est bizarrement pas concernée. C’est la mairie de Ponthoile qui donne les autorisations de travaux sur les huttes (comme E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 63

elle le fait sur le reste de la commune). De plus, la mairie respecte les mêmes règles que sur le reste du territoire de la baie. D’ailleurs, les services de l’État reconnaissent qu’aucune incidence sur l’environnement n’est à constater et que qui a été fait respecte les règles du reste de la baie. Aucun vide juridique, aucune digression aux règles de respect de l’environnement ses motivations ne sont pas légitimes. Henri Poupart, maire de Ponthoile.  Tous les Français sont égaux devant la loi. L’État ne peut prendre des décisions qui vont à l’encontre de ce principe : pourquoi la procédure n’est pas engagée sur toute la baie ? L’État crée clairement une inégalité notoire.  Le milieu naturel : vous constatez vous-même (page 8 - §4) que le roseau commun se développe. Le roseau n’est pas une plante d’eau salée. Un document joint, établie lors de la réestuarisation du DIEN, un inventaire non exhaustif des plantes dans cette zone. Bon nombre de ces plantes sont des plantes d’eau saumâtre, mélange d’eau douce avec l’eau salée. Pour rappel, le diagnostique de la flore peut être un élément de détermination du DPM (article R 2111-5). On peut constater dans la zone de Ponthoile la pousse d’arbustes, de chardons… Qui ne sont pas des plantes d’eau salée. Nous sommes sur Ponthoile, sur une zone de présence d’eau douce. La mer remplit de temps en temps les canaux mais ils ne débordent que dans des situations exceptionnelles : les huttes ne sont pas des huttes flottantes et les occupants n’arrivent à avoir de l’eau dans leurs mares, que par les petits canaux qui ne se remplissent que par forte marée.

Le constat du 28 octobre 2015 sur Ponthoile n’a pas constaté la nature de l’eau présente : salée, saumâtre eau douce ? (Un document joint).

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Page 20 : Paragraphe V2 : Le pâturage il est constaté que l’État a abusivement réclamé un droit de pâturage sur le territoire de Ponthoile depuis 2015. Le paragraphe se termine par la phrase : « la délimitation du DPM naturel mettra fin à cette aberration ». Ce sont les services de l’État qui ont créé cette « aberration » en 2015. C’est la commune de Ponthoile qui demande ce droit de pâturage depuis toujours (1201). L’État viole consciemment le droit de la propriété.  Le respect des règles de chasse dans ce milieu exceptionnel est validé par les excellentes relations qu’entretiennent les propriétaires privés et publics (communes) avec l’association de chasse sur le domaine public maritime de la baie de Somme voisine. Rien à reprocher aux gestionnaires actuels. Page 19, il est évoqué la rareté de ce milieu de la baie. La commune de Ponthoile est également propriétaire de marais exceptionnels classés Natura 2000 et RAMSAR. Il n’y a pas d’opposition entre la gestion de zones humides d’importance internationale et la propriété privée ou communale. Le dossier fourni, les discours des représentants de l’État en réunion sur le site, semble dire que l’État est déjà « chez lui ». Les services du cadastre, des impôts ne sont pas d’accord. Pourquoi avoir laissé vendre des propriétés privées si on était sur le DPM : sur Ponthoile, le Conservatoire est devenu propriétaire en ACHETANT à la famille TETU dans les années 1991. Si c’était du DPM, il est inaliénable. Encore une incohérence de plus. La délimitation du DPM dans cette procédure manque d argumentaire, et elle est incohérente : - la zone de Saint Valéry et Boismont n’est pas concernée ; - des propriétaires privés de digues sont cités : les limites sont plus qu’approximatives (la digue est incluse au sud mais pas au Nord). Monsieur BRISVILLE de Lanchères n’est propriétaire que d’une digue

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(N°0A276). Il en est de même pour la parcelle 0A133 de l’A.S.A.5 des Bas Champs. - Nous sommes dans une situation de violation du droit de la propriété privée. - Les documents fournis par les propriétaires prouvant l’ancienneté de la propriété ont tous été retirés du dossier, on ne sait pour quelles raisons. S’ils ne sont pas valets, sur quelle expertise ? Ils sont essentiels au dossier.  Une pièce jointe. « Ponthoile – Le DIEN retrouve son lit ». 09/OE M. Henri POUPART - Avis défavorable - Vendredi 07 octobre 2016 Maire de Ponthoile - Impact sur la Documents déposés par la commune de Ponthoile : propriété/Exceptions à l’article - Document 11 E DEP 17 L.2111-4 du CGPPP Biens communaux de Ponthoile situé au hameau de Morlay : baux. -Document 11 E DEP 18 Mollières : arrêt du conseil d’État rendu entre Monsieur et Mademoiselle de Nointel et la commune de Ponthoile. - Document 11 E DEP 19 Mollières : procès entre le comte d’Artois et les communes de Ponthoile et de Morlay. - Document 11 E DEP 20 Mollières communales : procès-verbal de délimitation (1782 – 1865 - 1870). - Archives communales déposées aux archives départementales n° 1, n° 2, n° 3. Soit sept documents, relatif à l’origine de propriété des terrains dans les mollières pour la commune de Ponthoile. Propriété depuis 1201, date de signature de la charte de Ponthoile. - Document concernant la réestuarisation du DIEN (complément au commentaire de Monsieur le maire du 4 octobre 2016).

5 ASA des Bas-Champs : Association Syndicale Autorisée. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 66

Registre de la mairie de Favières – FAV/ N° Intervenants Thèmes et sous-thèmes Résumé synthétique de l’observation 01/OE M. Guy TAECK - Impact sur le droit de chasse - Le 07 octobre 2016. Maire de Favières - Impact sur la propriété C’est enquête est assez particulière sur le fond. Des parcelles acquises par des français plutôt « modestes » obtenant également le droit de chasse après la révolution… Ces terres sont reprises maintenant par un État démocratique sans réelle explication… Les chasseurs du village n’ont pas vraiment réagi, à notre connaissance, le maire a fait circuler l’information et gardera le silence dans cette enquête…

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Titre 3 Traitement des observations et réponses de la DDTM 80

3-1. Bilan statistique des observations

Au total, 20 observations ont été prises en compte pendant la durée de l’enquête publique. A souligner cependant que le dépôt de documents d’avocat effectué simultanément dans plusieurs mairies a néanmoins fait l’objet d’un enregistrement systématique individuel.

3-2. Relevé des thématiques

Thème Développement du thème - Relation des items Avis défavorable Expression motivée ou non d’un avis défavorable au projet de délimitation du Domaine Public Maritime. Impact sur la Impact sur la propriété - Indemnisation propriété La procédure de délimitation du DPM est perçue comme une spoliation du droit de propriété. Sentiment amplifié par le fait que cette procédure n’ouvre droit à aucune indemnisation, et que les propriétaires revendiqués se sont régulièrement acquitté des taxes « foncières ».

Les exceptions à la règle définie par le L.2111-4 du CGPPP : L.3111-1 et L. 3111-2 du CGPPP : - Les droits et concessions régulièrement accordés avant l’Édit de Moulins en février 1566, - Les ventes légalement consommées de biens nationaux lors de la révolution française.  Les intervenants estiment avoir fourni au dossier les preuves nécessaires justifiant de leur droit de propriété, conformément aux dispositions prévues par ces exceptions. Dans ces conditions, ils ne comprennent pas que l’État persiste à ne pas vouloir en tenir compte. Impact sur le droit de  Les menaces qui pèsent sur l’activité cynégétique chasse Même s’il a été dit et répété pendant l’enquête publique que l’activité cynégétique n’était pas remise en cause, un sentiment d’incompréhension s’est développé, fondé sur le fait que les huttes et mares sont entretenues depuis des générations. Des rumeurs circulent suivant lesquelles de futurs projets à vocation touristique auraient pour effet d’interdire l’activité de chasse, pratiquée depuis des générations de manière traditionnelle, et respectueuse de l’environnement. Enquête publique Concernant les modalités de convocation pour la réunion du 14 septembre 2016 : LAN/04/OC « certaines propriétés sont construites de huttes, d’autres non. Il semble que seuls les propriétaires de terrains bâtis aient été destinataires du courrier informant de la date de la réunion du 14 septembre 2016. C’est un défaut de contradictoire au détriment des propriétaires non d’informés ».

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Concernant la publicité de l’enquête publique LAN/05/OE Aucun élément de publicité, ni de consultation du dossier, relatifs à l’enquête publique n’ont été mis en ligne sur les sites de la préfecture et de la DDTM, du moins dès le début de l’enquête publique.

 Concernant les communes concernées par le projet de délimitation – Le cas de Saint Valery-sur-Somme et Boismont PON/08/OE Monsieur le maire de Ponthoile s’étonne que la délimitation du domaine public maritime n’ait pas concerné le littoral de la commune de Saint Valery-sur-Somme, alors que c’est précisément sur son territoire que se situe le cas d’une hutte de chasse non entretenue. Dossier enquête  Nature des eaux lors du constat du 21 mars 2016 publique/Contestation Certains riverains, connaisseurs du milieu naturel, émettent des doutes des conditions de sur les conditions dans lesquelles le constat des limites de haute mer a constatation des été réalisé lors de la marée d’équinoxe du 21 mars 2011. Notamment sur limites du DPM le fait de savoir si le niveau supérieur des eaux était bien composé d’eaux salines, ou douces pouvant provenir des rivières.  Voir observations déposées par Me MUNIER, avocat du collectif des propriétaires de la baie de Somme.  Observation PON/01/OE de M. LENNE Jérôme.  Observation PON/02/OE de M. GUILLOUT Paul.  Observation PON/08/OE de M. POUPART, maire de Ponthoile.

Éléments du dossier Des riverains contestent le fait que « les terrains étant régulièrement recouverts par la mer en dehors de conditions météorologiques exceptionnelles, l’appartenance au DPM est établie ». De par leur connaissance du milieu naturel, Ils considèrent au contraire que la baie de Somme est en voie d’ensablement et que le niveau de la mer est en recul.  Observation PON/02/OE de M. GUILLOUT Paul.

Le commissaire enquêteur souligne le fait que la plupart des thématiques abordées sont largement développées dans les observations émanant de :

 Me Laurent MUNIER, avocat du Collectif des propriétaires privés de la baie de Somme.  LAN/04/OC  LAN/08/OC  M. Henri POUPART, maire de Ponthoile.  PON/08/OE

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3-3. Analyse des observations

3-3-1. Réponses générales de la DDTM Somme aux thématiques abordées

Thème : Impact sur la propriété Réponse de la DDTM Somme Au cours de l’enquête publique, les propriétaires revendiqués n’ont produit aucun nouvel élément susceptible de justifier leur propriété, l’analyse de la domanialité au chapitre IV de la notice explicative du dossier d’enquête publique est inchangée. 1- Analyse  Concernant le Secteur SUD - Le 14 septembre 2016, lors de la réunion sur site avec les propriétaires et en présence de Me MUNIER, avocat, il a été convenu que Monsieur WAMBAUGH verserait à l’enquête publique les copies des documents d’archives permettant d’attester des droits revendiqués par les propriétaires du secteur Sud. - Le 22 septembre 2016, lors de la permanence de Ponthoile, des modalités plus précises de remise des documents ont été définies. Monsieur WAMBAUGH devait me remettre séparément : 1°- Les copies des documents déjà remis antérieurement à la DDTM Somme, 2°- Des nouveaux documents d’archives. - Il était convenu que l’ensemble de ces documents devait m’être remis au plus tard le 07 octobre 2016 en mairie de Lanchères, dernier jour de l’enquête publique…  Personne ne s’est présenté à la permanence de Lanchères et aucun document n’a été remis.  Concernant le Secteur NORD Le 7 octobre 2016, sous l’observation PON/08/OE, Monsieur Henri POUPART, maire de Ponthoile, a versé à l’enquête publique des documents cotés 11 E DEP 17, 11 E DEP18, 11 E DEP19 et 11 E DEP 20, ainsi que trois documents d’archives communales déposées aux archives départementales, soit au total un ensemble de 07 documents relatifs à l’origine de propriété des terrains dans les mollières pour la commune de Ponthoile. 2- Position du commissaire enquêteur Il est rappelé ici le contenu du paragraphe du diaporama papier issu de la réunion d’information des propriétaires en date du mois de juin 2015 concernant « l’avis des services consultés » : «  Nécessité d’obtenir un jugement : Le juge administratif est seul compétent pour se prononcer sur l’étendue des droits que des personnes privées disent détenir de titres de propriété. Il appartient au juge administratif d’interpréter les ventes de biens nationaux d’après le procès-verbal d’adjudication. Les titres doivent attribuer de façon précise des droits sur les parcelles revendiquées ». «  Nécessité pour l’État d’enclencher une procédure : - Du fait de la délimitation unilatérale du domaine public maritime. - Permettant aux personnes revendiquant la propriété des parcelles de la contester devant le tribunal administratif ». - Afin d’obtenir un jugement sur le fond et non sur la forme ». 3- Conclusion L’enquête publique a clairement démontré que les propriétaires revendiqués du secteur Sud, ainsi que la commune de Ponthoile, sur le secteur Nord, étaient déterminés à contester le projet de délimitation du domaine public maritime, en invoquant notamment les deux exceptions prévues par les articles L.3111-1 et L.3111-2 du CGPPP.

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Thème : Impact sur le droit de chasse Réponse de la DDTM Somme Comme il est indiqué dans le dossier d’enquête publique, les occupants sans titre qui désirent continuer à pratiquer la chasse sur ces espaces devront rejoindre l’Association de Chasse sur le domaine public maritime de la baie de somme qui dispose du droit de chasse à travers un bail de 9 ans, ainsi que de l’arrêté d’occupation du domaine public maritime. 1- Analyse Même s’il a été dit et répété pendant l’enquête publique que l’activité cynégétique n’était pas remise en cause, un sentiment d’incompréhension s’est développé, fondé sur le fait que les huttes et mares sont entretenues depuis des générations et que la pratique de la chasse en Baie de Somme relève de la tradition familiale. 2- Position du commissaire enquêteur La baie de Somme est un site remarquable qui a vocation à être préservé. La pérennité de l’activité cynégétique n’est pas incompatible avec les dispositions qui sont prises pour atteindre cet objectif. La délimitation du domaine public maritime ne remet pas en cause l’exercice de la chasse sur ces territoires. Au contraire, cette activité sera pérennisée par l’adhésion des propriétaires d’installations de chasse à l’Association de Chasse sur le domaine public maritime de la Somme.

Thème : Enquête publique Réponse de la DDTM Somme L’ensemble des propriétaires concernés par l’enquête publique a bien été informé, par courrier envoyé en RAR, comme indiqué dans la pièce jointe numéro 1. L’enquête publique a fait l’objet d’une large publicité, conformément aux dispositions de l’article R. 123 – 11 du code de l’environnement et de l’article R. 2111 – 9 du code général de la propriété des personnes publiques : – Publication de l’avis d’enquête dans deux journaux du département (15 jours au moins avant le début de l’enquête et dans les 8 premiers jours de celle-ci) ; – Affichage de l’avis d’enquête sur le site Internet des services de l’État de la Somme (jusqu’à la clôture de l’enquête) ; – Notification individuelle à chacun des propriétaires concernés de l’arrêté d’ouverture de l’enquête et du dépôt du dossier enquête en mairie. Concernant l’étendue de la délimitation du domaine public maritime, la hutte dont il est question sur le territoire de Saint Valéry-sur-Somme n’est ni inventoriée comme poste fixe, ni « chassée » (voir pièce jointe numéro 2). L’État n’a donc pas jugé prioritaire d’inclure le territoire de cette commune dans le périmètre de délimitation du DPM. 1- Analyse - La publicité légale de l’enquête publique a été conforme à la réglementation. - Les propriétaires ont été convoqués nominativement à la réunion sur site du 14 septembre 2016. - L’enquête publique a connu à cette occasion un impact médiatique. - Les propriétaires concernés se sont mobilisés à l’occasion des permanences (Voir compte-rendu au § 2- 4, pages 40 et 41du présent rapport). - L’avis d’enquête n’avait effectivement pas été mis en ligne sur le site de préfecture au début de l’enquête en raison de son caractère non obligatoire. Après un échange avec les services de la préfecture, cette information a été mise en ligne le 13 septembre 2016 (voir § 2-2, page 27 du présent rapport). 2- Position du commissaire enquêteur - La publicité de l’enquête publique a été largement satisfaisante. - Pendant la durée de l’enquête publique, aucune personne se revendiquant « propriétaire » ne s’est manifestée pour indiquer qu’elle n’avait pas été régulièrement convoquée.

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Thème : Dossier d’enquête publique/Contestation des conditions de constatation des limites du DPM Réponse de la DDTM Somme La question du caractère maritime de la Baie de Somme est posée : les opérations de constat du niveau atteint par la mer ont été faites par des agents assermentés, l’absence de conditions météorologiques exceptionnelles comme indiqué en annexe 4 du dossier d’enquête publique. Les espaces sur lesquels les constats de la limite atteinte par la mer, sur le territoire des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières sont intégralement situés à l’aval de la limite transversale de la mer. Ces 4 communes sont des communes littorales au titre de la loi « littoral ». La jurisprudence du conseil constitutionnel indique que les espaces couverts, même épisodiquement par les flots, ne peuvent faire l’objet d’une propriété privée. 1- Analyse - L’annexe 5 du dossier soumis à enquête publique intitulée « Procès-verbaux de constatation des limites de la mer » contient les procès-verbaux de constatation des limites de la mer des :  21 mars 2001 : Littoral Baie de Somme Sud – Entre la pointe du Hourdel et le Cap Hornu. Territoire des communes de Lanchères, Pendé et Saint-Valery-sur-Somme.  28 octobre 2015 : Littoral Baie de Somme Nord - Entre la renclôture Elluin et le Bassin de chasse. Territoire des communes de Noyelles-sur-Mer, Ponthoile, Favières. - Le mode opératoire et les techniques utilisées y sont détaillés. 2- Position du commissaire enquêteur - Les techniques de délimitation du domaine public maritime s’appliquent conformément aux dispositions du Code Général de la Propriété des Personnes Publiques, notamment dans les articles L. 2111-5 et R. 2111-5. - Les méthodes utilisées sont évoquées au chapitre VI. du dossier d’enquête publique – Page 22/46 (« Projet de tracé du domaine public maritime - VI.1. Analyse des levés de géomètre expert »).

3-3-2. Réponses personnalisées de la DDTM Somme

LAN/04/OC – Courrier de Me MUNIER laurent, avocat du Collectif des propriétaires des mollières privées de la baie de Somme.

Le collectif et les propriétaires des parcelles en baie de Somme situées sur les communes de LANCHERES, PENDE, PONTHOILE et FAVIERES, sont étonnés des termes du courrier concernant la délimitation du domaine public maritime. Les limites de propriété : Le courrier concernant la délimitation du domaine public maritime fait référence au niveau de la mer. Or, les 4 communes concernées sont situées en baie de Somme qui est à l’origine d’un statut particulier accordé aux marais qui sont appelés ici des mollières, aussi bien en eau douce qu’en eau salée. Dans ce cadre, nombre de ces terrains relève du droit de propriété privée depuis très longtemps. L’administration ne peut ignorer que le domaine public est limité par les propriétés privées qu’elles soient individuelles ou communales, comme c’est le cas en baie de Somme. En effet, les propriétaires à la demande de l’administration ont fourni leur titre de propriété y compris les preuves d’ancienneté remontant aux biens nationaux de la révolution et avant l’Édit de Moulins (concessions accordées à des laboureurs). De plus, cette situation juridique a été publiée dans le courrier Picard du 17 mai 2014 (preuve pièce 1). Enfin, l’administration a racheté certains de ces terrains (mollières) sur le territoire d’autres communes de la baie de Somme sans se préoccuper de savoir s’ils sont ou non mouillés par la mer (il est demandé l’égalité devant la loi). En ce qui concerne les huttiers, la propriété se trouve par les actes notariés et le cadastre. C’est un oubli du courrier concernant l’enquête publique relative à la délimitation du domaine public maritime qui ne mentionne que le niveau de la mer.

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Comme le sait l’administration, des propriétaires remontant avant l’Édit de Moulins de 1566 peuvent être des propriétés privées même si inférieures au niveau de la mer. En baie de Somme, les propriétaires ont fourni des preuves remontant avant cette date à l’administration.

Réponse de la DDTM Somme En l’absence de remise de nouvel élément en cours d’enquête publique, l’analyse sur la domanialité produite au chapitre IV de la notice explicative du dossier d’enquête publique est inchangée.

Position du commissaire enquêteur Thème déjà abordé en § 3-3-1. « Impact sur la propriété ». L’enquête publique n’est qu’une étape de la procédure. Il semble évident que les propriétaires revendiqués poursuivront leur travail de collecte de documents d’archives dans le cadre des deux exceptions prévues par les articles L.3111-1 et L.3111-2 du CGPPP.

Le droit à l’information Les propriétaires doivent être informés de la date de réunion à laquelle sont également convoqués, le commissaire enquêteur chargé de conduire l’enquête publique, le maire de la commune, les services de l’État concerné et l’ensemble des propriétaires concernés pour respecter le principe du contradictoire.

Réponse de la DDTM Somme L’ensemble des propriétaires concernés par l’enquête publique a été informé de la tenue des réunions du 14 septembre 2016 par courrier envoyé en RAR.

Position du commissaire enquêteur Pendant la durée de l’enquête publique, aucune personne se revendiquant « propriétaire » ne s’est manifestée pour indiquer qu’elle n’avait pas été régulièrement convoquée. Dans ces conditions, on peut considérer que tous les propriétaires concernés ont été informés et régulièrement convoqués.

Certaines propriétés sont construites de huttes, d’autres non. Il semble que seuls les propriétaires de terrains bâtis de huttes aient été destinataires du courrier informant de la date de la réunion du 14 septembre 2016. C’est un défaut de contradictoire au détriment des propriétaires non d’informés ; ceci au mépris de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme. Les droits de l’Homme La situation en baie de Somme et très particulière avec un style de vie et des particularités spécifiques à cette région plus ancienne que 1550. Quoi qu’il en soit, il sera rappelé l’article 1 : protection de la propriété du protocole un de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales : Article 1 : Toute personne physique ou morale a droit au respect de ses biens. Nul ne peut être privé de sa propriété pour cause d’utilité publique et dans les conditions prévues par la loi et les principes généraux du droit international. En application de cet article, toute personne physique ou morale, a droit au respect de ses biens. Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique et dans les conditions prévues par la loi et les principes généraux du droit international.

A plusieurs reprises, la cour européenne des droits de l’homme a affirmé que la confiscation de biens relève de l’article un protocole additionnel numéro un de la convention précitée (voir par exemple : AGOSI c/Royaume-Uni, 24 octobre 1986 ; Raimondo c/Italie, 22 février 1994). Dans son courrier, l’administration n’a pas cité de loi pour justifier la modification, diminution ou suppression des droits de propriété portant sur des parcelles de mollières. …/…

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Les propriétaires se réservent la possibilité de saisine de toute juridiction ou de tout organisme pour la sauvegarde de leurs droits de propriétés dans leur intégralité.

LAN/08/OC – Collectif des propriétaires privés de la baie de Somme (Sud)

B) L’approche rapide devenue approximative de l’administration départementale des territoires de la mer 1- Intitulé de l’enquête à double objet L’intitulé concerne le niveau de la mer. Mais l’intitulé se rapporte à la délimitation du domaine public maritime. 2- Les motivations présentées sont étrangères au niveau de la mer Motivations hors intitulé car liées aux polders et aux huttes : L’administration a expliqué à Ponthoile, au nord-est de la baie, qu’elle prévoit de faire une brèche dans la digue près du Hourdel, au sud- ouest de la baie, pour déclencher un courant d’eau, soit une inondation des polders. Alors que les propriétaires convoqués à l’enquête sur site sont les propriétaires des mollières. Réponse de la DDTM Somme Comme le rappelle la circulaire du 20 janvier 2012 relative à la gestion durable et intégrée du domaine public maritime naturel, le DPMn constitue un patrimoine naturel qu’il convient de préserver. Les sites concernés par le présent dossier pour l’objet de protections multiples de l’environnement : Natura 2000, parcs naturels marins des estuaires picards et mer d’Opale, site classé au titre des paysages pour les communes de Lanchères et Pendé, grand site… Le conseil d’État rappelle dans une décision rendue le 21 mars 2003, « en vertu de l’article 17 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, auquel se réfère le préambule de la constitution, la protection du DPM est un impératif d’ordre constitutionnel ». Également, il revient aux services de l’État d’identifier l’ensemble des occupations non n’autorisées sur le DPMn, afin, soit de les régulariser à la délivrance d’un titre d’occupation domanial, soit de poursuivre les occupants sans titre. Cette circulaire donne pour consigne de développer des stratégies de gestion du DPMn a minima au niveau départemental. Comme Il est indiqué au dossier d’enquête publique, la Direction des Territoires et de la Mer de la Somme a développé une stratégie durable et intégrée du DPMn, validée le 31 décembre 2014 par la préfecture de la Somme et transmise le 18 mars 2015 à l’ensemble des communes littorales. Le document est consultable sur le site Internet de la préfecture de la Somme. Page 10 du document, il est indiqué «… Quelques occupations illégales sont recensées sur le DPM… », page 21 du même document : « 14 huttes sont situées en Baie de Somme Sud, et 7 en Baie de Somme Nord sur des terrains cadastrés du DPM. Une réunion devra être organisée avec les propriétaires… ». Une occupation sans titre du DPM, territoire de la commune de Saint Valéry-sur-Somme est en voie de régularisation. Par ailleurs, le cadre de la dépoldérisation de la Caroline sur le secteur de la Gaité, il s’agit là de rendre des terrains à la mer. Le Conseil départemental de la Somme souhaite concevoir, à l’horizon 2019 – 2020, un bassin d’eau de mer dont la vocation est de curer par effet de chasse le chenal du port de plaisance et de pêche de Le Hourdel, commune de Cayeux-sur-Mer. Son emprise empiète de part et d’autre de la digue de la Gaité. Concomitamment, le PAPI BSA6 dont la convention financière a été signée le 7 septembre 2016, prévoit de renforcer le système d’endiguement des Bas-Champs (fiches actions 7-2 D1 et D2 montant = 1 360 k€) et en particulier la digue de la Gaité sensible à la submersion. Il s’agit là de politiques publiques majeures dont l’objectif est la protection des biens et des personnes à l’horizon 2020 et le maintien d’une activité portuaire. Ces deux projets sont interdépendants et leurs calendriers sont liés. …/…

6 PAPI BSA : Programme d’Action, de Prévention des Inondations – -Somme-Authie. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 74

…/… En ce sens, la délimitation du DPM revêt une importance cruciale pour déterminer le statut foncier des terrains. Par conséquent, au regard des politiques de protection de l’environnement, de l’aménagement du territoire, de la conduite de projets d’intérêt général, l’État a jugé prioritaire de clarifier la situation domaniale sur les territoires de ces 4 communes de la Baie de somme.

1- Analyse  Le chapitre V. du dossier d’enquête publique intitulé « La nécessité de connaître les limites du domaine public maritime naturel », et le paragraphe V.1. « La circulaire du 20 janvier 2012 » exposent les motivations pour lesquelles les services de l’État ont décidé d’entreprendre la procédure de constat de délimitation du domaine public maritime sur ce secteur de la baie de Somme. Au dernier alinéa, il est clairement indiqué : « alors que des installations humaines artificielles sont implantées sur des espaces constituant le rivage de la mer, que des personnes privées revendiquent la propriété de certains espaces, que des usages échappent au contrôle du service chargé de la gestion du domaine, il apparaît que la délimitation du DPM est un préalable indispensable à sa gestion conforme aux textes en vigueur ».

 Le projet de dépoldérisation de la ferme de la Caroline soutenu par le Conseil Départemental de la Somme s’inscrit dans le cadre d’un projet de désensablement du port du Hourdel….

 le PAPI BSA7 prévoit de renforcer le système d’endiguement des Bas-Champs et en particulier la digue de la Gaité sensible à la submersion. Il s’agit là de politiques publiques majeures dont l’objectif est la protection des biens et des personnes à l’horizon 2020 et le maintien d’une activité portuaire. Ces deux projets sont interdépendants et leurs calendriers sont liés.

2- Position du commissaire enquêteur Je retiens principalement que : « au regard des politiques de protection de l’environnement, de l’aménagement du territoire, de la conduite de projets d’intérêt général, l’État a jugé prioritaire de clarifier la situation domaniale sur les territoires de ces 4 communes de la Baie de somme ».

Or, l’enquête publique a mis en évidence le fait que les propriétaires privés considéraient que la procédure de délimitation du DPM n’avait pas d’autre but que celui de les spolier de leur bien… !

Au contraire, on constate ici que les services de l’État ne font qu’exercer leur mission régalienne de préservation du domaine public maritime naturel. Que cette mission s’inscrit pleinement dans un cadre légal développé dans la circulaire interministérielle du 20 janvier 2016 relative à la « gestion durable et intégrée du DPM ». On relève notamment que « la poursuite systématique des occupants sans titre » fait l’objet du § 6.

Lien Internet : http://www.bulletin-officiel.developpement- durable.gouv.fr/fiches/BO20127/met_20120007_0100_0033.pdf

Lien Préfecture relatif aux orientations de gestion du DPM en baie de Somme : http://www.somme.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement/Domaine-public-maritime/Strategie-de- gestion-du-domaine-public-maritime

7 PAPI BSA : Programme d’Action, de Prévention des Inondations – Bresle-Somme-Authie. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 75

3- Idée plus que projet Aucune présentation ou même affirmation que l’administration à l’autorisation de supprimer des digues pour inonder les polders n’a été dite. De même, aucune étude d’impact, de modélisation, de maquettes et des effets de déplacement de masse d’eau n’a été présentée avant l’affirmation de l’idée d’ouvrir la digue au niveau de la ferme de la Caroline pour déplacer des masses d’eau. 4- Approche raccourcie du droit de propriété En premier lieu, l’administration affirme que les terrains mouillés par la mer sont du domaine public. Pourtant quand il lui est rappelé les exceptions, l’administration convient qu’il existe des exceptions. 5- Pièces fournies non transmises par l’administration Quand il a été rappelé que les propriétaires ont fourni des pièces à l’administration prouvant l’ancienneté suffisante des propriétés, celle-ci a répondu que pour des experts (sans préciser expert en quoi) ces pièces ne seraient pas suffisantes. Ainsi, nous avons rétention des pièces, des questions posées, des réponses et de l’identité des experts. Le reste de la présentation est lui aussi étonnant.

Réponse de la DDTM Somme En application des dispositions de l’article L311 – 2 du Code des Relations entre le Public et l’Administration, les avis sollicités par le service s’entendent comme des documents préparatoires à une décision administrative en cours d’élaboration et ne sont à ce titre pas concernés par le droit à communication tant que la décision n’est pas intervenue. En conséquence, à ce stade de la procédure, ces avis ne peuvent être remis aux demandeurs.

Position du commissaire enquêteur Voir en page 32 du présent rapport  Précision du commissaire enquêteur concernant la communication des avis.

6- Le niveau de la mer L’administration dit que des experts géomètres ont déterminé le niveau de la mer. Or, depuis toujours dans la Somme, il existe des mollières d’eau douce et des mollières d’eau salée. Les actes notariés le précisent. Ici, les experts se sont bornés à constater la présence d’eau jusqu’aux digues. Pas de précision sur le caractère salé ou non de l’eau, pas d’études floristiques.

Réponse de la DDTM Somme Ce point relatif au caractère maritime de la Baie de Somme est traité dans la réponse générale. Les articles R.2111-5 et R.2111-6 du CGPPP ne rendent pas obligatoire la production d’une étude floristique au botanique, comme composant du dossier de délimitation du DPMn.

1- Analyse Le dossier d’enquête publique défini les conditions dans lesquelles les opérations de constat de délimitation du domaine public maritime sur les secteurs concernés de la Baie de Somme ont été menées. Comme indiqué, précédemment, il convient de se référer aux procès-verbaux établis les :  21 mars 2001 : Littoral Baie de Somme Sud – Entre la pointe du Hourdel et le Cap Hornu. Territoire des communes de Lanchères, Pendé et Saint-Valery-sur-Somme.  28 octobre 2015 : Littoral Baie de Somme Nord - Entre la renclôture Elluin et le Bassin de chasse. Territoire des communes de Noyelles-sur-Mer, Ponthoile, Favières. …/…

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2- Position du commissaire enquêteur En application de l’article R.2111-5 du CGPPP, les procédés scientifiques auxquels il est recouru pour la délimitation sont les traitements de données topographiques, météorologiques, marégraphiques, houlographiques, morpho sédimentaires, botaniques, zoologiques, bathymétriques, photographiques, géographiques ou historiques.

En conséquence, il n’y a effectivement pas matière à invoquer la nullité de la procédure du fait de l’absence de production d’une étude floristique ou botanique pour la délimitation du DPM, si cette disposition n’est pas expressément prévue… !

Nous étions à l’heure de la marée à Ponthoile au fond de la baie, au nord-est. Le coefficient de marée du 14 septembre 2016 était important, à savoir 72, par exemple le 11 le coefficient était de 31. Or, nous n’avons pas vu d’eau. La mairie explique la présence d’eau lors du constat par les pluies et les rivières.

Réponse de la DDTM Somme Les opérations de constat du niveau atteint par la mer ont été faites par des agents assermentés, en l’absence de conditions météorologiques exceptionnelles comme indiqué en annexe 4 du dossier d’enquête publique.

Rappel de la position du commissaire enquêteur évoquée précédemment page 72 1- Analyse - L’annexe 5 du dossier soumis à enquête publique intitulée « Procès-verbaux de constatation des limites de la mer » contient les procès-verbaux de constatation des limites de la mer des :  21 mars 2001 : Littoral Baie de Somme Sud – Entre la pointe du Hourdel et le Cap Hornu. Territoire des communes de Lanchères, Pendé et Saint-Valery-sur-Somme.  28 octobre 2015 : Littoral Baie de Somme Nord - Entre la renclôture Elluin et le Bassin de chasse. Territoire des communes de Noyelles-sur-Mer, Ponthoile, Favières. - Le mode opératoire et les techniques utilisées y sont détaillés. 2- Position du commissaire enquêteur - Les techniques de délimitation du domaine public maritime s’appliquent conformément aux dispositions du Code Général de la Propriété des Personnes Publiques, notamment dans les articles L. 2111-5 et R. 2111-5. - Les méthodes utilisées sont évoquées au chapitre VI. du dossier d’enquête publique – Page 22/46 (« Projet de tracé du domaine public maritime - VI.1. Analyse des levés de géomètre expert »).

7- Pas de preuves de déplacement du rivage En premier lieu, les experts ont maintenu la limite du rivage sur les digues. Celles-ci sont très anciennes. Ce qui semble indiquer que le rivage n’a pas varié. Un premier constat du niveau de la mer par grandes marées a été dressé le 7 juin 2011 au sud de la baie de Somme, puis un 2e en 2016 au nord. Donc, un seul constat par commune. Impossible d’en tirer une indication de variation ou non de la limite du rivage s’il n’y a pas même une 2e constatation pour comparaison. Réponse de la DDTM Somme Comme l’indique le tribunal administratif d’Amiens dans son avis du 28 juin 2013, le domaine public maritime repose sur la constatation d’un état de fait résultant de données naturelles. L’article L.2111-4 du CGPPP décrit le DPM : « le DPM naturel de l’État comprend : /1° le sol et le sous-sol de la mer entre la limite extérieure de la mer territoriale et, côté terre, le rivage de la mer. /Le rivage de la mer est constitué par tout ce qu’elle couvre et découvre jusqu’où les plus hautes mers peuvent s’étendre en l’absence de perturbations météorologiques exceptionnelles… »

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1- Analyse Dans le diaporama papier du 11 juin 2015, en page 17 : « Avis des services consultés  Le tribunal administratif d’Amiens » : Il est aussi précisé : « Les parcelles en cause appartiennent de façon certaine au domaine public maritime sous réserve des droits et concessions régulièrement accordés avant l’édit de Moulins de février 1566 et les ventes légalement consommés de biens nationaux ».

2- Position du commissaire enquêteur En l’état actuel : Rien ne peut donc être considéré comme étant définitivement acquis… ! Il appartiendra à la juridiction administrative de se prononcer ultérieurement sur la valeur des documents d’archive produits par les propriétaires revendiqués : - Avant l’enquête publique ; - Pendant l’enquête publique (Documents PON/09/OE – M. POUPART, maire de Ponthoile), - Après l’enquête publique… Très probablement. Au titre des exceptions prévues aux articles L.3111-1 et L.3111-2 du CGPPP.

8- Absence de prise en compte des pièces et les statuts L’administration a affirmé dans chaque commune avoir annoncé aux propriétaires derrière une rupture de la digue que, suite à l’inondation, ce dernier n’est plus propriétaire et n’a plus à payer de taxe foncière, mais la cotisation à la fédération de chasse. À Ponthoile, le président du collectif des propriétaires a rappelé que l’administration fiscale a exigé la taxe foncière. A Lanchères, le président du syndicat d’entretien des digues a dit être inquiet de cette remise en cause du droit de propriété. A Pendé, le président de la fédération de chasse a rappelé que l’administration fiscale ayant exigé la taxe foncière, il a remboursé la cotisation. Or, l’administration fiscale est un expert en matière de propriété, gère le cadastre et possède une mémoire qui remonte très loin dans le temps. Ce qui prouve une nouvelle fois la propriété. Réponse de la DDTM Somme Le tribunal administratif d’Amiens indique également que le fait que des parcelles soient cadastrées, que des particuliers détiennent des titres de propriété est qu’ils soient assujettis à la taxe foncière demeurent sans influence sur la domanialité publique du terrain d’assiette qui demeure insusceptible d’appropriation privée.

1- Analyse : Reproduction de la synthèse des avis dans de diaporama papier remis aux participants de la réunion du 11 juin 2015 en sous-préfecture d’Abbeville :  L’avis du Tribunal administratif d’Amiens - les parcelles en cause appartiennent de façon certaine au domaine public maritime sous réserve des droits et concessions régulièrement accordées avant l’édit de Moulins de février 1566 et des ventes légalement consommées de biens nationaux. - Les titres doivent attribuer de façon précise des droits sur les parcelles revendiquées. - Il faut qu’à la date pour les parcelles sont entrées dans le patrimoine des personnes concernées, les parcelles aient été d’ores et déjà recouvertes par les eaux. Si les parcelles ont été recouvertes par les eaux postérieurement à cette date, elles ont été incorporées par auto délimitation de la mer dans le domaine public maritime et sont sorties du patrimoine des personnes intéressées.  L’avis du Ministère de l’Écologie - les pièces fournies ne suffisent pas à établir l’existence de droits de la propriété valablement acquis sur ces terrains en l’absence de convention d’acquisition de biens nationaux et d’informations précises sur l’identification des parcelles. …/…

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- Les droits fondés en titre n’ont pas un caractère définitif : les parcelles comprises dans des ventes de biens nationaux redeviennent des dépendances du DPM si elles sont submergées par la mer après leur acquisition.  Service des Domaines - les titres de propriété (acte de vente, acte de donation, partage de succession), l’inscription cadastre, le paiement des impôts fonciers ou la possession constitue des indices mais ne représentent pas des moyens de preuve absolue.

2- Position du commissaire enquêteur Ces informations ne sont que des extraits des avis sollicités. Ainsi qu’il est rappelé plus haut, suivant les dispositions prévues par l’article L311 – 2 du Code des Relations entre le Public et l’Administration, « les avis sollicités par le service s’entendent comme des documents préparatoires à une décision administrative en cours d’élaboration et ne sont à ce titre pas concernés par le droit à communication tant que la décision n’est pas intervenue . En conséquence, à ce stade de la procédure, ces avis ne peuvent être remis aux demandeurs ». Voir en page 32 du présent rapport  Précision du commissaire enquêteur concernant la communication des avis.

9- Confusion par l’administration de la baie de Somme avec la baie du Mont-Saint-Michel L’administration affirme que les limites du rivage bougent, que les utilisateurs des terrains (huttiers et éleveurs) se déplacent et n’ont pas à s’approprier de nouveaux terrains.

Or, il s’agit en baie de Somme de propriétés foncières basées sur des actes notariés et le cadastre. Ces limites de propriété n’ont rien à voir avec la limite de la mer. La présence de moutons en baie du Mont-Saint-Michel sur des terrains qui avancent sur la mer et le remplacement d’une partie de digue pleine par un pont au milieu de la baie pour accéder à une île de surcroît formée par un rocher n’a strictement aucun rapport avec l’élevage en baie de Somme. La confusion est telle que le conservatoire du littoral a expliqué qu’il travaille aux îles Chausseys, rochers au large de la baie du Mont-Saint-Michel. 10- Dents creuses L’administration des territoires de la mer a expliqué que les mollières ne présentant pas de huttes ne sont pas réellement concernées.

Réponse de la DDTM Somme L’enquête publique de délimitation sur les segments de la Gaité et de la route panoramique vise les propriétaires occupants et non occupants qu’ils soient chasseurs ou non.

Position du commissaire enquêteur Sujet déjà abordé dans le thème « Enquête publique », LAN/04/OC, et annexe 1 du mémoire de réponse de la DDTM Somme du 21 octobre 2016.

Ce qui explique que les propriétaires de mollières sur la commune de Saint Valéry-sur-Somme n’ont pas été convoqués. Mais, il existe une hutte sur les mollières de Saint Valéry sur Somme. Comme cela a été montré à l’administration depuis la commune de Pendé. Nouvelle réponse : Saint Valéry sur Somme fera partie de l’enquête publique. Nous avons ici, un oubli que la majorité des huttes sont en réalité des barges. Il est possible de comparer ces véhicules à des vélos ou des barques qui peuvent parfaitement être déplacées une parcelle à l’autre.

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Réponse de la DDTM Somme Ce point est traité dans la réponse générale, l’État n’a pas jugé prioritaire de délimiter le DPM sur le territoire de la commune de Saint Valery-sur-Somme.

Position du commissaire enquêteur Sujet déjà abordé dans le thème « Enquête publique ». Voir annexe 2 du mémoire de réponse de la DDTM Somme du 21 octobre 2016.

11- Motivations indépendantes des faits L’administration des territoires de la mer motive l’enquête publique en assurant qu’elle entretiendra les terrains et les huttes. Alors que la mairie de Ponthoile a répondu que dans la situation présente, les terrains et les huttes sont entretenus. Au regard de cette contestation étonnante de la propriété, il est fait observé ici que l’on voit mal pourquoi les propriétaires qui ont besoin de l’entretien pour leur activité professionnelle et qui sont des experts de la baie de Somme, qui savent l’entretenir, n’entretiendraient pas leur bien. Par contraste, l’approche approximative de l’administration fait naître un doute. Il convient de rappeler que l’administration est le plus gros propriétaire et qu’être gros ne signifie pas être bien portant.

Réponse de la DDTM Somme La motivation de la démarche est exposée en 05/OC B2 page 7.

Position du commissaire enquêteur Sujet déjà abordé. Il convient de se référer aux dispositions prévues par la circulaire interministérielle du 20 janvier 2012.

Ce qui a abouti à la conclusion suivante : « au regard des politiques de protection de l’environnement, de l’aménagement du territoire, de la conduite de projets d’intérêt général, l’État a jugé prioritaire de clarifier la situation domaniale sur les territoires de ces 4 communes de la Baie de somme ».

12- Insécurité juridique Au sud-ouest de la baie, à Lanchères, le syndicat de l’entretien des digues a fait savoir qu’il est inquiet de l’approche de l’administration qui remet en cause le droit de propriété et voit une remise en cause au-delà des digues. Cette fois, l’administration a répondu que l’objet de la présente enquête concerne les mollières. Par contraste, ici aussi, l’administration a présenté sa motivation en se basant sur la « dépoldérisation ». Elle envisage de faire une brèche dans la digue et revendique la propriété des terrains en bas de la digue. Elle a rappelé sa position que le terrain (polder) se trouvant derrière une brèche de la digue change la propriété et se met à lui appartenir.

Réponse de la DDTM Somme Ce point est également traité en 08/OC B2 page 7, l’intervention du président de l’ASA des Bas-Champs de la Somme est citée dans le compte rendu de la réunion du 14 septembre, ainsi que la réponse apportée par la DDTM de la Somme.

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1- Analyse Extrait du Procès-verbal du 14 septembre 2016 : « Monsieur LECLERC, président de la ASA des Bas-Champs de la Somme, indique l’inquiétude des propriétaires au regard du projet de délimitation du DPM conduit par l’État. Au vu du rehaussement du niveau de la mer peut naître une crainte, en cas de submersions de terrains privés à la suite d’événements tempétueux, de voir l’État s’approprier l’ensemble des terrains recouverts même si des travaux de confortement des ouvrages sont entrepris. La DDTM 80 le rassure en rappelant les différentes mesures de protection des biens et des personnes engagées par l’État, et cite le PPRn approuvé récemment en 2016, le PAPI (Programme Action Prévention Inondations) dont la convention cadre avec les partenaires financiers vient être signée. Les textes réglementaires précisent que les submersions par événements météorologiques exceptionnels ne sont pas à prendre en compte dans l’établissement du projet de délimitation du DPM. Monsieur Leclerc accepte ces arguments et rappelle l’implication des services de l’État dans le suivi des digues de défense contre la mer dont l’ASA assure l’entretien ».

2- Position du commissaire enquêteur Rappel des dispositions suivantes :

 Le projet de dépoldérisation de la ferme de la Caroline soutenu par le Conseil Départemental de la Somme s’inscrit dans le cadre d’un projet de désensablement du port du Hourdel….

 le PAPI BSA8 prévoit de renforcer le système d’endiguement des Bas-Champs et en particulier la digue de la Gaité sensible à la submersion. Il s’agit là de politiques publiques majeures dont l’objectif est la protection des biens et des personnes à l’horizon 2020 et le maintien d’une activité portuaire. Ces deux projets sont interdépendants et leurs calendriers sont liés.

« Au regard des politiques de protection de l’environnement, de l’aménagement du territoire, de la conduite de projets d’intérêt général, l’État a jugé prioritaire de clarifier la situation domaniale sur les territoires de ces 4 communes de la Baie de somme ».

Sur le défaut d’information de l’enquête

L’administration prétend avoir écrit à tous les propriétaires. Pourtant, les propriétaires de mollières à Saint Valéry-sur-Somme n’ont pas été informés. Réponse de la DDTM Somme Saint Valéry-sur-Somme est hors périmètre de l’enquête publique.

Position du commissaire enquêteur Sujet déjà abordé et clarifié par les services de la DDTM Somme.

La publication de l’enquête publique sur Internet n’a pas été faite dans les temps.

Réponse de la DDTM Somme Ce point est traité dans la réponse générale.

8 PAPI BSA : Programme d’Action, de Prévention des Inondations – Bresle-Somme-Authie. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 81

Position du commissaire enquêteur Sujet déjà abordé précédemment (Voir page 27 du rapport) - L’enquête publique a démarré le 05 septembre 2016. - Après contact avec la préfecture de la Somme, l’avis d’enquête a été publié le 13 septembre 2016 (Information Mme Anne MARESCHAL).

Le fait que l’avis d’enquête publique ait été mis en ligne après le début de l’enquête publique ne doit pas être interprété comme une opération de rattrapage d’une quelconque omission… Mais au contraire, comme une volonté de satisfaire la demande du commissaire enquêteur pour compléter l’information. Ce mode de publicité revêt un caractère « complémentaire » et non pas « principal ». Tous les propriétaires concernés ont été informés, et il n’y a donc eu aucune carence en manière de publicité légale.

La documentation historique provenant des archives indiquant une ancienneté remontant avant l’édit de Moulins et une origine remontant à la vente des biens nationaux sous la révolution n’a pas été jointe au dossier de l’administration. Ainsi, la simplification est tellement outrancière que le particularisme de la baie de Somme a été effacé. Il a été vu lors de l’enquête publique sur site que pour les communes, le syndicat de l’entretien des digues, les notaires officiers ministériels qui vérifient le droit de propriété lors des transferts (successions, ventes), avec mémoire de cette propriété et l’administration fiscale qui possède elle aussi une mémoire des propriétés, les mollières appartiennent bien aux propriétaires actuels figurant sur le cadastre.

II- Le droit

En ce qui concerne la loi française, afin d’assurer la sécurité des tiers, le droit de propriété immobilière est un droit parfaitement délimité par les actes notariés. Les notaires font l’objet de vérifications annuelles par leurs instances ordinales et les actes de propriété sont des actes authentiques.

Réponse de la DDTM Somme La réponse est apportée en 08/OC-8 page 11 du présent document.

Position du commissaire enquêteur Rappel de l’avis exprimé par le Service des Domaines

- Les titres de propriété (acte de vente, acte de donation, partage de succession), l’inscription cadastre, le paiement des impôts fonciers ou la possession constitue des indices mais ne représentent pas des moyens de preuve absolue.

Au surplus, le droit de propriété est un droit de l’Homme. Par conséquent, ce droit relève de la Constitution (Préambule) et de la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Dans la hiérarchie des normes juridiques, ces textes sont supérieurs au code du domaine public maritime.

Réponse de la DDTM Somme La jurisprudence montre que la convention européenne des droits de l’homme ne s’oppose pas à la reprise du contrôle d’une partie du DPMn par l’État.

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Position du commissaire enquêteur Ce sujet ne peut faire l’objet d’une prise de position du commissaire enquêteur. La mission du commissaire enquêteur est d’émettre un avis portant sur l’objet de l’enquête publique tel qu’il est défini par l’article 1 de l’arrêté préfectoral du 1er juillet 2016. Le commissaire enquêteur n’a pas vocation à dire le Droit.

Cependant, ces textes ne sont pas contradictoires. Car toutes les parties ont convenu qu’il existe des exceptions au principe que tout terrain mouillé par la mer appartient au domaine public maritime. Il est versé ici copie des pièces, provenant des archives départementales et d’autre part les archives nationales qui prouvent que la propriété des mollières en baie de Somme provient des biens nationaux vendus sous la révolution, propriété défendue par le Préambule de la Constitution.

Réponse de la DDTM Somme La circulaire du 20 janvier 2012 rappelle que la protection du domaine public est un impératif constitutionnel.

Position du commissaire enquêteur Rappel de principe d’un extrait de la circulaire du 20 janvier 2012

Extrait du § 6 – La poursuite systématique des occupants sans titre : Comme l’a rappelé le Conseil d’État dans une décision rendue le 21 mars 2003, « en vertu de l’article 17 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, auquel se réfère le préambule de la Constitution, la protection du domaine public est un impératif d’ordre constitutionnel ».

Ce qui fait déjà entrer ces propriétés dans une exception prévue par le code du domaine public maritime. De plus, ces propriétés sont antérieures à l’édit de Moulins.

Les propriétés objet des présents débats entrent dans une 2e exception prévue par le code précité.

À cela s’ajoute la durée de la contestation, remontant au moins à 2011. Au regard de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme, l’administration a dépassé le délai raisonnable imposé par l’article 6 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme. Il est sollicité que l’enquête publique précise que le domaine public maritime est limité par la propriété des mollières, que ces dernières soient propriétés de personnes privées ou de communes. Le 22 septembre 2016.

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Titre 4 - Clôture et transmission

Vu les dispositions de l’article 10 de l’arrêté préfectoral du 1er juillet 2016, le rapport accompagné de ses pièces jointes, ainsi que des conclusions motivées et l’avis exprimé sont transmis à Monsieur le Préfet de la Somme. Copie transmise à Monsieur le président du Tribunal administratif d’Amiens.

 Les pièces jointes au rapport

Pièce jointe n° 01/ Le plan d’implantation sur site des 11 panonceaux par la DDTM Somme.

Pièce jointe n° 02/ La liste des notifications individuelles aux propriétaires.

Pièce jointe n° 03/ - Le relevé de conclusions de la réunion du 11 juin 2015, - La liste des destinataires, - Le diaporama papier.

Pièce jointe n° 04/ Le procès-verbal des 4 réunions sur site du 14 septembre 2016 par la DDTM Somme.

Pièce jointe n° 05/ Le procès-verbal de synthèse des observations du 19 octobre 2016.

Pièce jointe n° 06/ Le mémoire de réponse de la DDTM, Pôle de Gestion du Littoral.

Autres pièces jointes  Les registres d’enquête publique des mairies de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières.  Les courriers joints à ces registres.  Les publications légales du Courrier Picard et Picardie la Gazette des 19 août et 09 septembre 2016.  L’exemplaire du dossier déposé en mairie de Lanchères, siège de l’enquête publique.

 Les annexes numérisées

Annexe n° 01/ - Le relevé de conclusions de la réunion du 11 juin 2015, - La liste des destinataires, - Le diaporama papier.

Annexe n° 02/ Le procès-verbal des observations des réunions sur sites du 14 septembre 2016.

Annexe n° 03/ - Le procès-verbal de synthèse des observations du 19 octobre 2016 (hors relevé des observations).

Annexe n° 04/ Le mémoire de réponse de la DDTM daté du 21 octobre 2016, transmis le 26 octobre 2016. Transmis le 10 novembre 2016 Le commissaire enquêteur P. JAYET

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ENQUÊTE PUBLIQUE

préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières

Délimitation sur deux secteurs de rivage, baie de Somme Nord et Sud, qui sont de vastes polders.

présentée par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer de la Somme

Enquête publique du 05 septembre 2016 au 07 octobre 2016 Communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières

Conclusions et Avis

de M. JAYET Patrick, commissaire enquêteur Désigné par décision n° E16000101/80 de madame la présidente du Tribunal administratif d’Amiens Arrêté préfectoral du 1er juillet 2016

Transmission le 10 novembre 2016

E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 1

Sommaire des conclusions du commissaire enquêteur

Titre 1 L’enquête publique

1-1. Rappel de l’objet de l’enquête publique des principaux éléments la concernant 1-1-1. L’objet de la délimitation 1-1-2. Incertitude sur le statut de nombreuses parcelles 1-1-3. Les revendications exprimées par les propriétaires 1-1-4. La réunion d’information du 11 juin 2015

1-2. Le déroulement de l’enquête publique  Désignation des commissaires enquêteurs et objet de l’enquête publique  Étude du dossier soumis à enquête publique  Les avis exprimés suivant l’article R.2111-7 du CGPPP  Réunion préparatoire du 30 août 2016  Publicité légale de l’enquête publique  Point de contestation  Appréciation du commissaire enquêteur  Réunion sur site organisée le 14 septembre 2016  Tenue de 5 permanences

1-3. Le bilan de l’enquête publique  La participation du public et le climat général  Les réponses de la DDTM Somme – Pôle de Gestion du Littoral  Le cas particulier de la communication des avis sollicités

Titre 2 L’analyse bilancielle

2-1. Les éléments figurant au dossier d’enquête publique  La nécessité de procéder à la délimitation du domaine public maritime  Conséquences de la délimitation du DPM sur les activités annexes  la pratique de la chasse  le pâturage  La nécessité juridique de connaître les limites du DPM naturel  Le contrôle des usages sur le domaine public maritime  La domanialité  Conditions de mise en œuvre de la procédure de délimitation

2-2. Synthèse de l’analyse thématique des observations 2-2-1. Le thème de l’impact sur la propriété 2-2-2. Le thème de la part de sur le droit de chasse 2-2-3. Le thème de l’enquête publique - convocation des propriétaires le 14 septembre 2016 2-2-4. Le thème de l’enquête publique – Étendue de la délimitation du DPM 2-2-5. Réponses aux questions du collectif des propriétaires de la baie de Somme  Synthèse des doléances exprimées  La justification de la procédure de délimitation du domaine public maritime  La contestation des opérations de constat de délimitation du DPM

2-3. Les exceptions prévues aux articles L.3111-1 et L.3111-2 du CGPPP

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Titre 3 Motivations de l’avis exprimé par le commissaire enquêteur

3-1. Arguments favorables à la délimitation du DPM en baie de Somme

 Les éléments justifiant la délimitation du domaine public maritime tels qu’ils résultent du contenu du dossier d’enquête publique :

 Les réponses communiquées par la DDTM Somme

 Solutions alternatives

3-2. Prise en compte des exceptions légales soulevées par les propriétaires de parcelles

Titre 4 Avis exprimé par le commissaire enquêteur

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Conclusions et Avis du commissaire enquêteur

Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur des parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières (délimitation sur deux secteurs de rivage, baie de Somme Nord et baie de Somme Sud, qui sont de vastes polders) présentée par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) de la Somme.

Titre 1- L’enquête publique

1-1. Rappel de l’objet de l’enquête publique et des principaux éléments la concernant

1-1-1. L’objet de la délimitation

Le dossier soumis à enquête publique concerne la délimitation du domaine public maritime naturel sur deux secteurs de rivage de la baie de Somme :

 La baie de Somme Sud, vaste polder cultivé.

La digue à la mer rejoint le hameau de Le Hourdel à la falaise morte « Le Bois Houdant ». Les communes concernées sont Lanchères et Pendé.

 La baie de Somme Nord, vastes polders comprenant :

 Une zone de marais littoraux, la « Renclôture Elluin » ;  Un vaste polder exploité en pâturages et cultures délimitées, côté mer, par la « Route Panoramique », route départementale n° 940.

Les communes concernées par la délimitation du domaine public maritime dans cette partie nord sont Ponthoile et Favières.

Ces deux secteurs de littoral, baie de Somme Nord et Sud, n’ont jamais fait l’objet de délimitation du rivage de la mer.

La procédure de délimitation du rivage de la mer est définie par le code général de la propriété des personnes publiques (CGPPP), par les articles L. 2111-5 et R.2111-4 à R.2111-14.

Cette procédure est menée sous l’autorité du préfet de la Somme, par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM), chargé de la gestion du domaine public maritime. Cette procédure fait l’objet d’une enquête publique, conformément à l’article R.2111-8 du CGPPP. La procédure concerne un ensemble de 40 propriétaires dont les sections de parcelles sont réparties ainsi :  31 sections de parcelles sur la commune de Lanchères,  04 sections de parcelles sur la commune de Pendé,  03 sections de parcelles sur la commune de Favières,  02 sections de parcelles sur la commune de Ponthoile.

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Au total, 37 parcelles sont cadastrées en baie de Somme sud, et 25 en baie de Somme nord.

1-1-2. Incertitude sur le statut de nombreuses parcelles

Au sud de la baie de somme, des parcelles sont référencées au cadastre. Certaines d’entre elles supportent des huttes de chasse.

 Dans le cadre du projet de dépoldérisation de la ferme de la Caroline, il a été demandé aux services de l’État de confirmer le statut foncier des parcelles à proximité de la digue de la Gaîté.

 Un constat des limites de plus haute mer a donc été réalisé lors de la marée d’équinoxe du 21 mars 2011.

 La même opération a été effectuée lors d’une demande pour l’entretien des huttes sur des terrains cadastrés sur la commune de Ponthoile (Secteur nord de la baie de Somme).

 Ces constats mettent en évidence que l’ensemble des parcelles cadastrées de la baie de somme sont baignées par la mer et relèveraient donc du domaine public maritime.

1-1-3. Les revendications exprimées par les propriétaires

Les personnes revendiquant la propriété des parcelles au sud de la baie de Somme ont fourni à la demande de l’État en septembre 2011 et en octobre 2012 des documents justifiant cette position. Ces documents indiqueraient en effet que les parcelles en question relèvent d’un des 2 régimes d’exception en place :

 Les concessions accordées avant l’édit de Moulins de février 1566,  Les ventes de biens nationaux lors de la révolution française.

Exceptions prévues dans les articles L.3111-1 et L.3111-2 du CGPPP.

La commune de Ponthoile a versé au dossier un document de l’année 1742 (ou 1342 ?...), constituant la copie d’un acte datant de 1201 (Document des Archives nationales référence R/1/670 – Fond de l’apanage d’Artois – Dossier n°2 – État et profil des mollières cédées en 1201 à la communauté de Ponthoile).

1-1-4. La réunion d’information du 11 juin 2015

Le 11 juin 2015, en sous-préfecture d’Abbeville, une réunion d’information s’est tenue sous la présidence de Monsieur le Sous-Préfet d’Abbeville, en présence de Monsieur le Directeur Départemental des Territoires et de la Mer de la Somme, avec la participation des propriétaires de parcelles concernées. L’objet de la réunion a porté sur la « domanialité des terrains et des huttes en baie de Somme ». Le relevé de conclusions de cette réunion, la liste des propriétaires convoqués, ainsi que le diaporama pédagogique mis à disposition des intervenants sont joints au rapport.

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1-2. Le déroulement de l’enquête publique

 Désignation des commissaires enquêteurs et objet de l’enquête publique

Par décision en date du 20 juin 2016, Madame la présidente du tribunal administratif d’Amiens a désigné Monsieur JAYET Patrick en qualité de commissaire enquêteur titulaire, et Monsieur Guy MARTINS, en qualité de commissaire enquêteur suppléant.

Par arrêté préfectoral en date du 1er juillet 2016 – Article 1 :

« Il est procédé du lundi 5 septembre au vendredi 07 octobre 2016 inclus, soit pendant 33 jours consécutifs, sur le territoire des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières, à une enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur des parcelles de ces communes (délimitation sur deux secteurs de rivage, baie de Somme Nord et baie de Somme sud, qui sont de vastes polders), présenté par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) de la Somme. »

 Étude du dossier soumis à enquête publique

Le dossier de délimitation comprend les pièces décrites à l’article R.2111-6 du CGPPP, à savoir, une note exposant l’objet de la délimitation et ses annexes, un plan de situation, le projet de tracé, une notice exposant les éléments contribuant à déterminer la limite, la liste des propriétaires riverains.

 Les avis exprimés suivant l’article R.2111-7 du CGPPP

Le dossier a été transmis pour avis aux maires des communes concernées dans le courant du mois d’avril 2016. Par délibération, les conseils municipaux des communes de Ponthoile, Pendé et Lanchères ont rendu un avis défavorable. La commune de Favières n’a pas rendu son avis dans le délai imparti ; avis réputé favorable. Également consulté pour avis, Monsieur le préfet maritime de la manche et de la mer du Nord a émis un avis conforme à ce projet le 31 mai 2016

 Réunion préparatoire du 30 août 2016

Le 30 août 2016, une réunion de présentation du projet a été organisée au Pôle de Gestion du Littoral de Saint Valery-sur-Somme, avec la participation des représentants de la DDTM Somme, le commissaire enquêteur et son suppléant.

 Publicité légale de l’enquête publique

 Point de contestation

En application des dispositions prévues par l’article 4 de l’arrêté préfectoral du 1er juillet 2016, la publicité légale de l’enquête publique a été effectuée par voie de presse, dans le Courrier Picard et Picardie la Gazette ; ainsi qu’un affichage sur site de 11 panonceaux assuré par la DDTM Somme. Dans les premiers jours de l’enquête publique, le collectif des propriétaires ainsi que leur avocat ont fait valoir l’absence constatée de publicité et de consultation des éléments du dossier sur le site Internet de la préfecture de la Somme, ce qu’ils considèrent être une anomalie et un manquement grave au droit à l’information. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 6

Cette disposition spécifique de publicité n’était pas prévue dans l’arrêté préfectoral du 1er juin 2016. Après vérification par le commissaire enquêteur auprès des autorités concernées, il a été répondu par l’autorité organisatrice que cette procédure ne revêtait pas un caractère réglementaire obligatoire, et que cette formalité n’était pas adaptée à la nature particulière de l’objet de l’enquête publique. Néanmoins, à compter du 13 septembre 2016, l’avis d’enquête publique a été mis en ligne sur le site Internet de la préfecture de la Somme.

 Appréciation du commissaire enquêteur

En tout état de cause, on peut convenir que la publicité de l’enquête publique a été satisfaisante. Suivant les dispositions de l’article R.2111-9 du CGPPP, les propriétaires de parcelles ont été convoqués nominativement, ainsi que les maires des communes, à la réunion sur site du 14 septembre 2016. Ces propriétaires de parcelles, ainsi que les chasseurs locataires ou concessionnaires ont été présents à chaque permanence (Voir rapport - compte-rendu de permanences en § 2-4). La presse régionale a relayé l’information, notamment à l’occasion de la réunion sur site du 14 septembre 2016 (reportage FR3 Picardie).

 Réunion sur site organisée le 14 septembre 2016

Les réunions organisées sur les sites de Favières, Ponthoile, Pendé et Lanchères ont quelquefois fait l’objet d’échanges tendus entre les propriétaires et les représentants de la DDTM Somme. Néanmoins, aucun incident n’est à déplorer. Le débat s’est révélé au final très enrichissant et son contenu, particulièrement exhaustif. La DDTM Somme a établi un compte-rendu de réunion joint au rapport.

 Tenue de 5 permanences

- 2 en mairie de Lanchères, désignée siège de l’enquête publique. - 1 dans les mairies de Pendé, Favières et Ponthoile. Excellente participation des personnes concernées.

1-3. Le bilan de l’enquête publique

 La participation du public et le climat général

La participation à l’enquête publique a été principalement le fait des propriétaires des parcelles impactées. L’enquête publique a eu un effet médiatique lors de la réunion sur sites du 14 septembre 2016. Malgré une atmosphère quelquefois tendue, aucun incident n’est à déplorer. Il n’a pas été nécessaire d’envisager la possibilité d’une prolongation de l’enquête publique. 20 observations ont été prises en compte sur l’ensemble des 4 communes.

 Les réponses de la DDTM Somme – Pôle de Gestion du Littoral

Le procès-verbal de synthèse des observations a été établi le 19 octobre 2016. La DDTM Somme a transmis son mémoire de réponse le 26 octobre 2016.

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 Le cas particulier de la communication des avis sollicités

La DDTM Somme a sollicité des avis auprès du Tribunal administratif d’Amiens, du Ministère de l’Écologie et du service des Domaines, notamment sur la question de la recevabilité des documents d’archives communiqués dans le cadre des exceptions prévues aux articles L. 3111-1 et L.3111-2 du CGPPP. Des extraits de ces avis sont consultables dans le diaporama papier du 11 juin 2015.

Les propriétaires des parcelles concernées, assistés de leur avocat, Me MUNIER (présent à la réunion sur sites du 14 septembre 2016) ont souhaité obtenir communication des avis exprimés par le Ministère de l’Écologie, le Service des Domaines et le Tribunal administratif d’Amiens, dans leurs versions complètes.

Réponse de la DDTM Somme

En application des dispositions de l’article L311 – 2 du Code des Relations entre le Public et l’Administration, les avis sollicités par le service s’entendent comme des documents préparatoires à une décision administrative en cours d’élaboration et ne sont à ce titre pas concernés par le droit à communication tant que la décision n’est pas intervenue. En conséquence, à ce stade de la procédure, ces avis ne peuvent être remis aux demandeurs.

Titre 2 – L’analyse bilancielle

Pour rendre son avis, le commissaire enquêteur a pris en compte les éléments suivants :

2-1. Les éléments figurant au dossier d’enquête publique

 La nécessité de procéder à la délimitation du domaine public maritime

Les deux secteurs de littoral, baie de Somme Nord et Sud, n’ont jamais fait l’objet de délimitation du rivage de la mer.

Les services de l’État estiment nécessaire de devoir procéder à la délimitation du Domaine Public Maritime pour les motifs suivants :

 Sur le secteur sud, entre la pointe du Hourdel et le Bois Houdant, sur le territoire des communes de Lanchères et de Pendé :

Le Conseil Départemental de la Somme est le maître d’ouvrage des ports de pêche de la baie de Somme. La baie de Somme doit faire face à un ensablement qui menace à terme les accès au port de Le Crotoy, Le Hourdel (Cayeux-sur-Mer) et Saint-Valery-sur-Somme. Pour limiter les effets de cet ensablement qui oblige, dès à présent les pêcheurs et plaisanciers à adapter leur comportement, le Conseil Départemental a entrepris une action innovante visant à désensabler de manière naturelle les chenaux d’accès aux ports et ainsi pérenniser les activités portuaires sur la côte.

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Dans le port de Saint Valéry-sur-Somme sont actuellement pratiquées des chasses hydrauliques à partir du canal de la Somme. Pour le port et le chenal de Le Hourdel, l’objectif du Conseil Départemental est également de lancer des actions de désensablement par courant de vidange, notamment par la dépoldérisation de la ferme de la Caroline, dont la digue a été construite en 1860. Le projet consiste à ouvrir une brèche pour permettre aux eaux de la baie de Somme de reprendre possession à marée haute de la trentaine d’hectares du polder de la ferme de la Caroline. Le bénéfice attendu est de profiter de la force de la marée descendante et du reflux de ce volume d’eau stocké dans le bassin de la Caroline pour auto-curer naturellement le chenal et désensabler le port et le chenal de Le Hourdel. Il s’agit de l’effet de chasse. Cette dépoldérisation expérimentale de la Caroline présentée par le Conseil Départemental de la Somme, constitue une alternative naturelle et économique à l’extraction mécanique des sédiments, piste également étudiée par les gestionnaires de cette partie de la côté picarde. Il est donc nécessaire de clarifier préalablement le statut foncier des parcelles concernées.

 Sur le secteur nord : Territoire des communes de Ponthoile et de Favières

Les services de l’État estiment également nécessaire de clarifier le statut foncier des parcelles concernées. Il s’agit ici plus précisément pour les services de l’État de se réapproprier le droit de délivrer les autorisations d’entretien des huttes sur les terrains cadastrés, mission jusqu’ici assurée par les maires des communes, et d’assurer le contrôle des usages des activités de chasse.

 Conséquences de la délimitation du DPM sur les activités annexes

La délimitation du Domaine Public Maritime ne remet pas en cause les activités de pâturage, chasse, promenades ou d’entretien des ports déjà autorisés.

 La pratique de la chasse

L’arrêté ministériel du 24 février 2014 approuve le cahier des charges fixant les clauses et conditions générales de location. Celui-ci fait bien apparaître que le bénéficiaire du lot de chasse est autorisé à pratiquer la chasse à partir de postes fixes, huttes, implantés sur l’estran et bénéficiant d’autorisations préfectorales d’occupation du DPM conformément à l’article L 2122-1 du CGPPP. Le bail de chasse dans la baie de Somme été attribué à l’association de chasse sur le domaine public maritime de la baie de Somme le 22 octobre 2014 pour une durée de 9 ans. À la même date, un arrêté préfectoral autorise cette même association à occuper le domaine public maritime naturel pour l’implantation de 160 huttes et 74 hutteaux. Les travaux d’entretien des installations de chasse sur le DPM sont encadrés par l’autorisation d’occupation temporaire et réalisés conformément à la « Charte de bonnes pratiques pour l’entretien des huttes, des mares de huttes et du milieu par les chasseurs sur le domaine public maritime de la Somme ». Cette charte élaborée en 2005 a été révisée en 2012 et cosignée par le Préfet de la Somme, ainsi que les présidents des associations de chasse sur le domaine public maritime du département de la Somme. L’activité de chasse sera pérennisée par l’adhésion des propriétaires d’installations de chasse à l’association de chasse sur le domaine public maritime de la baie de Somme.

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 Le pâturage

Le droit de pâturage est délivré par arrêté préfectoral sur l’ensemble du haut schorre pâturable (annexe 1 du dossier). La délimitation n’a donc pas d’effet sur cette occupation autorisée du DPM. Cependant, des prétendants au droit de propriété n’acceptent pas cette position de l’État et continuent à revendiquer la propriété en exploitant certaines parcelles ou tente d’en tirer profit. Ainsi certains déclarent exploiter des parcelles pour des activités de pâturage et demandent l’octroi des aides de la PAC1 correspondantes. Il semblerait également que d’autres demandent des droits de pâturage à l’encontre des occupants régulièrement autorisés du DPM. Cette situation conduit les éleveurs qui l’acceptent à payer une redevance d’occupation à l’État, un loyer au prétendant propriétaire privé. La délimitation du DPM naturel a vocation à mettre fin à ces aberrations.

 La nécessité juridique de connaître les limites du DPM naturel

Sur le plan réglementaire et légal, les Services de l’État rappellent la nécessité de connaître les limites du Domaine Public Maritime Naturel. Sont ainsi évoqués :  La circulaire du 20 janvier 2012, rappelant les grands principes de la gestion du domaine public maritime et les orientations définies en termes de cet espace. Le département de la Somme a édité le 16 décembre 2014 un document intitulé : « Stratégie de gestion durable et intégrée du Domaine Public Maritime naturel du Département de la Somme ».  La loi portant engagement national pour l’environnement dite « loi Grenelle 2 » qui a fortement fait évoluer le cadre législatif des politiques du littoral et des milieux marins. En 2009, le Grenelle de la mer a spécifié les objectifs ambitieux en matière d’aires marines protégées. Les espaces faisant l’objet de ce dossier sont en totalité au sein de la zone humide d’importance internationale RAMSAR2. Enfin, la stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020 propose des modèles de développement qui intègrent systématiquement le volet biodiversité pour enrayer toute perte de biodiversité. En application de cette circulaire, la direction départementale des territoires et de la mer de la Somme a développé une stratégie durable et intégrée du DPM, validée le 31 décembre 2014 par la Préfète de la Somme et transmise le18 mars 2015 à l’ensemble des communes littorales.

La DDTM de la Somme produit également chaque année un plan de contrôle interservices intégrant l’ensemble des polices de l’environnement. Ce plan, validé par le préfet et le procureur de la république est doté d’un volet spécifique « littoral » et constitue un outil pour enclencher la démarche de résorption de ses occupations illégales du DPM. La gestion du DPM répond à un principe fondamental et ancien, celui du libre usage par le public pour la pêche, la promenade, les activités balnéaires et nautiques, à savoir favoriser les activités liées à la mer et qui ne peuvent se développer ailleurs, au premier plan desquels l’accès du public à la mer (article L.321-9 du code de l’environnement).

 Le contrôle des usages sur le domaine public maritime

Les services de l’État relèvent que 14 huttes sont occupées sans titre sur le domaine public maritime sur le territoire des communes de Lanchères et Pendé ; la commune de Ponthoile exploite également sans titre sur le domaine public maritime 7 huttes.

1 PAC : Politique Agricole Commune. 2 RAMSAR : Convention internationale sur les zones humides adoptée le 2 février 1971. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 10

Les propriétaires de ces huttes de chasse ne disposent ni du droit de chasse sur le DPM, ni de titres d’occupation domaniale.

Alors que des installations humaines artificielles sont implantées sur des espaces constituant le rivage de la mer, que des personnes privées revendiquent la propriété de certains espaces, que des usages échappent au contrôle du service chargé de la gestion du domaine, il apparaît que la délimitation du DPM est un préalable indispensable à sa gestion conforme aux textes en vigueur.

Pour la poursuite des activités de chasse, les occupants sans titre devront rejoindre l’association de chasse sur le domaine public maritime de la baie de Somme qui dispose du droit de chasse ainsi que de l’autorisation d’occupation temporaire (AOT) nécessaire.

 L’établissement de la limite du DPM permettra de pérenniser les activités qui ne disposent pas des titres d’occupation nécessaires et protégera ces espaces qui ont vocation à être préservés.

 La délimitation du DPM soumise à l’enquête publique fixe une limite administrative, sur la base de la reconnaissance de phénomènes naturels. Cette délimitation n’a aucune incidence ni conséquence sur l’environnement.

 La domanialité

 Le domaine public maritime est imprescriptible et inaliénable, et cela depuis l’Édit de Moulins de 1566. Cette disposition figure dans les articles L.3111-1 et L. 3111-2 du CGPPP.

 La définition du DPM naturel est codifiée par l’article L.2111-4 du CGPPP.

 Conditions de mise en œuvre de la procédure de délimitation

La procédure de délimitation du rivage de la mer a été appliquée dans le cadre des dispositions prévues par le Code Général de la Propriété des Personnes Publiques, selon les articles L.2111-5 et R.21114 à R.2111-14.

2-2. Synthèse de l’analyse thématique des observations

2-2-1. Le thème de l’impact sur la propriété

L’enquête publique a clairement démontré que les propriétaires revendiqués du secteur Sud, ainsi que la commune de Ponthoile, sur le secteur Nord, étaient déterminés à contester le projet de délimitation du domaine public maritime, en invoquant notamment les deux exceptions prévues par les articles L.3111-1 et L.3111-2 du CGPPP.

2-2-2. Le thème de l’impact sur le droit de chasse

Les occupants sans titre qui désirent continuer à pratiquer la chasse sur ces espaces devront rejoindre l’Association de Chasse sur le domaine public maritime de la baie de somme qui dispose du droit de chasse à travers un bail de 9 ans, ainsi que de l’arrêté d’occupation du domaine public maritime. La délimitation du domaine public maritime ne remet pas en cause l’exercice de la chasse sur ces territoires. Au contraire, cette activité sera pérennisée par l’adhésion des propriétaires d’installations de chasse à l’Association de Chasse sur le domaine public maritime de la Somme. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 11

2-2-3. Le thème de l’enquête publique – Convocation des propriétaires le 14 septembre 2016

La publicité de l’enquête publique a été largement satisfaisante. Pendant la durée de l’enquête publique, aucune personne se revendiquant « propriétaire » ne s’est manifestée pour indiquer qu’elle n’avait pas été régulièrement convoquée. Dans son mémoire de réponse, la DDTM Somme a fourni la liste des propriétaires convoqués, chasseurs ou non chasseurs.

2-2-4. Le thème de l’enquête publique – Étendue de la délimitation du DPM

Le collectif des propriétaires privés de la baie de Somme ainsi que Monsieur le maire de Ponthoile se sont étonnés du fait que la commune de Saint Valery-sur-Somme n’ait pas été intégrée dans le projet de délimitation du domaine public maritime. La DDTM Somme a répondu que : la hutte dont il est question sur le territoire de Saint Valery- sur-Somme n’est ni inventoriée comme poste fixe, ni « chassée » (pièce annexe 2 du mémoire de réponse). L’État n’a donc pas jugé prioritaire d’inclure le territoire de cette commune dans le périmètre du DPM.

2-2-5. Réponses aux questions du collectif des propriétaires privés de la baie de Somme

 Synthèse des doléances exprimées

 Le collectif des propriétaires privés de la baie de Somme représenté par Monsieur Miles WAMBAUGH, assisté de leur avocat, Me MUNIER, a activement participé à l’enquête publique.

 Les propriétaires revendiqués souhaitent faire reconnaître leurs droits en application des exceptions prévues aux articles L.3111-1 et L.3111-2 du CGPPP.

 Sur le plan juridique, Le collectif des propriétaires invoque le fait que le droit de propriété est un « Droit de l’Homme » et que ce droit relève de la Constitution (Préambule) et de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.

 Les conditions dans lesquels les relevés de délimitation ont été effectués ont fait l’objet de points de contestation (absence de constat de salinité des eaux jusqu’aux digues, et absence d’étude botanique et floristique).

 Les propriétaires concernés des parcelles situées sur le territoire des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières, ne comprennent pas non plus les raisons pour lesquelles l’État a choisi d’écarter de son projet de délimitation du domaine public maritime la commune littorale de Saint Valery-sur-Somme.

 D’une manière générale, les propriétaires revendiqués considèrent que la procédure de délimitation du domaine public maritime n’a pas d’autre but que celui de les spolier de leurs biens. Pour certains d’entre eux, le fait qu’ils ne puissent prétendre à aucune indemnisation ne fait qu’accentuer leur ressentiment d’injustice à l’égard de l’administration.

 A ce stade, il semblait évident que le contenu du dossier de l’enquête publique, bien que suffisamment exhaustif, n’avait pas répondu à leurs attentes.

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 La justification de la procédure de délimitation du domaine public maritime naturel

L’un des objectifs de l’enquête publique, au stade de l’analyse des observations, était donc d’obtenir de la part de la DDTM Somme toutes les précisions nécessaires concernant les raisons pour lesquelles l’administration a jugé utile d’engager cette procédure.

Les éléments de réponse sont les suivants :

 Le chapitre V. du dossier d’enquête publique intitulé « La nécessité de connaître les limites du domaine public maritime naturel », et le paragraphe V.1. « La circulaire du 20 janvier 2012 » exposent les motivations pour lesquelles les services de l’État ont décidé d’entreprendre la procédure de constat de délimitation du domaine public maritime sur ce secteur de la baie de Somme.

Au dernier alinéa, il est clairement indiqué : « alors que des installations humaines artificielles sont implantées sur des espaces constituant le rivage de la mer, que des personnes privées revendiquent la propriété de certains espaces, que des usages échappent au contrôle du service chargé de la gestion du domaine, il apparaît que la délimitation du DPM est un préalable indispensable à sa gestion conforme aux textes en vigueur ».

 Le projet de dépoldérisation de la ferme de la Caroline soutenu par le Conseil Départemental de la Somme s’inscrit dans le cadre d’un projet de désensablement du port du Hourdel (commune de Cayeux-sur-Mer).

 Le PAPI BSA3 prévoit de renforcer le système d’endiguement des Bas-Champs et en particulier la digue de la Gaité sensible à la submersion. Il s’agit là de politiques publiques majeures dont l’objectif est la protection des biens et des personnes à l’horizon 2020 et le maintien d’une activité portuaire. Ces deux projets sont interdépendants et leurs calendriers sont liés.

 Concernant le choix des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières : il a été répondu « qu’au regard des politiques de protection de l’environnement, de l’aménagement du territoire, de la conduite de projets d’intérêt général, l’État a jugé prioritaire de clarifier la situation domaniale sur les territoires de ces 4 communes de la Baie de somme ».

 Qu’en ce qui concerne l’approche juridique du droit de propriété et le fait invoqué qu’il s’agisse d’un « Droit de l’Homme », la DDTM Somme a tenu a rappelé que selon la circulaire du 20 janvier 2012, la protection du domaine public maritime est un impératif constitutionnel, et que la jurisprudence a démontré que la Convention Européenne des Droits de l’Homme ne s’oppose pas à la reprise du contrôle d’une partie du DPMn par l’État.

En conséquence, j’ai principalement retenu :

 Que les ses services de l’État ne font donc qu’exercer leur mission régalienne de préservation du domaine public maritime naturel.

 Que cette mission s’inscrit pleinement dans un cadre légal développé dans la circulaire interministérielle du 20 janvier 2012 relative à la « gestion durable et intégrée du DPM ».

Circulaire dans laquelle la poursuite systématique des occupants sans titre y est clairement évoquée au § 6.

3 PAPI BSA : Programme d’Action, de Prévention des Inondations – Bresle-Somme-Authie. E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 13

 Comme Il est indiqué au dossier d’enquête publique, la Direction des Territoires et de la Mer de la Somme a développé une stratégie durable et intégrée du DPMn, validée le 31 décembre 2014 par la préfecture de la Somme et transmise le 18 mars 2015 à l’ensemble des communes littorales. Le document est consultable sur le site Internet de la préfecture de la Somme.

 Qu’en ce qui concerne la question de constitutionnalité, il est effectivement stipulé dans la circulaire interministérielle du 20 janvier 2012, § 6, que : Comme l’a rappelé le Conseil d’État dans une décision rendue le 21 mars 2003, « en vertu de l’article 17 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, auquel se réfère le préambule de la Constitution, la protection du domaine public maritime est un impératif d’ordre constitutionnel ».

Néanmoins, le rôle du commissaire enquêteur ne consiste pas à dire le Droit. De fait, ce débat juridique n’entre pas dans ses compétences.

 La contestation des opérations de constat de délimitation du domaine public maritime

Les propriétaires revendiqués ont souhaité par la voix de leur avocat soulever des points de contestation concernant les conditions dans lesquelles les opérations de délimitation ont été menées. Notamment, sur la question de l’absence de constat de la salinité des eaux jusqu’aux digues, et d’études floristique ou botanique.

Du contenu du dossier et des précisions apportées par la DDTM Somme, il ressort :

 Qu’en application de l’article R.2111-5 du CGPPP, les procédés scientifiques auxquels il est recouru pour la délimitation sont les traitements de données topographiques, météorologiques, marégraphiques, houlographiques, morpho sédimentaires, botaniques, zoologiques, bathymétriques, photographiques, géographiques ou historiques.

 Qu’en conséquence, il n’y a effectivement pas matière à invoquer la nullité de la procédure du fait de l’absence de production d’une étude floristique ou botanique pour la délimitation du DPM, si cette disposition n’est pas expressément rendue obligatoire… !

 Que l’annexe 5 du dossier soumis à enquête publique intitulée « Procès-verbaux de constatation des limites de la mer » contient les procès-verbaux de constatation des limites de la mer des : - 21 mars 2011 : Littoral Baie de Somme Sud – Entre la pointe du Hourdel et le Cap Hornu. Territoire des communes de Lanchères, Pendé et Saint-Valery-sur-Somme. - 28 octobre 2015 : Littoral Baie de Somme Nord - Entre la renclôture Elluin et le Bassin de chasse. Territoire des communes de Noyelles-sur-Mer, Ponthoile, Favières. Le mode opératoire et les techniques utilisées y sont détaillés.

2-3. Les exceptions prévues aux articles L. 3111-1 et L.3111-2 du CGPPP

 Les bases juridiques

Les exceptions prévues sont :  Les droits et concessions régulièrement accordés avant l’édit de Moulins en février 1566,  Les ventes légalement consommées de biens nationaux lors de la révolution française.

Dans le diaporama papier du 11 juin 2015, en page 17 : « Avis des services consultés  Le tribunal administratif d’Amiens » :

E16000101/80 – Enquête publique préalable à la constatation de la délimitation du domaine public maritime naturel sur les parcelles des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières – DDTM de la Somme. Du 05 septembre au 07 octobre 2016. Page 14

Il est précisé : « Les parcelles en cause appartiennent de façon certaine au domaine public maritime sous réserve des droits et concessions régulièrement accordés avant l’édit de Moulins de février 1566 et les ventes légalement consommés de biens nationaux ».

Il est également rappelé ici le contenu du paragraphe du diaporama papier issu de la réunion d’information des propriétaires en date du mois de juin 2015 concernant « l’avis des services consultés » : «  Nécessité d’obtenir un jugement : Le juge administratif est seul compétent pour se prononcer sur l’étendue des droits que des personnes privées disent détenir de titres de propriété. Il appartient au juge administratif d’interpréter les ventes de biens nationaux d’après le procès-verbal d’adjudication. Les titres doivent attribuer de façon précise des droits sur les parcelles revendiquées ». «  Nécessité pour l’État d’enclencher une procédure : - Du fait de la délimitation unilatérale du domaine public maritime. - Permettant aux personnes revendiquant la propriété des parcelles de la contester devant le tribunal administratif ». - Afin d’obtenir un jugement sur le fond et non sur la forme ».

 En conséquence, j’ai principalement retenu que :

En l’état actuel : Rien ne peut donc être considéré comme étant définitivement acquis… !

Il appartiendra à la juridiction administrative de se prononcer ultérieurement sur la valeur des documents d’archive produits par les propriétaires revendiqués : - Avant l’enquête publique ; - Pendant l’enquête publique (Documents PON/09/OE – M. POUPART, maire de Ponthoile), - Et très probablement, après l’enquête publique.

Et cela, au titre des exceptions prévues aux articles L.3111-1 et L.3111-2 du CGPPP.

Titre 3 – Motivations de l’avis exprimé par le commissaire enquêteur

Au terme de ces travaux d’analyse, étant amené à émettre un avis personnel sur l’objet de l’enquête publique, je retiens principalement les points suivants :

3-1. Arguments favorables à la délimitation du DPM en baie de Somme

 Les éléments justifiant la délimitation du domaine public maritime tels qu’ils résultent du contenu du dossier d’enquête publique :

 La délimitation du domaine public maritime ne remet pas en cause les activités de pâturage, chasse, promenades ou d’entretien des ports déjà autorisées ;

 L’activité de chasse sera pérennisée par l’adhésion des d’installations de chasse à l’association de chasse sur le domaine public maritime de la baie de Somme ;

 Les services de l’État estiment nécessaire de clarifier et de confirmer le statut foncier des parcelles à proximité de la digue de la Gaîté dans le cadre du projet de dépoldérisation de la ferme de la Caroline soutenu par le Conseil Départemental de la Somme ;

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 Le projet de dépoldérisation de la ferme de la Caroline intervient dans le cadre d’une opération de désensablement des ports du Crotoy, de Saint Valery-sur-Somme et le Hourdel soutenue par le Conseil Départemental de la Somme, en sa qualité de maître d’ouvrage des ports de la baie de Somme ;

 L’activité de pâturage n’est pas remise en cause ; la délimitation du domaine public maritime aura notamment pour conséquence de mettre un terme à certaines situations résultant de pratiques incontrôlées et jugées aberrantes par l’administration ;

 Sur le secteur nord, il est constaté que certains usages en matière de chasse échappent au contrôle de l’administration ; des propriétaires de huttes ne disposant ni du droit de chasse sur le domaine public maritime ni de titre d’occupation domaniale ;

 Les services de l’État considèrent que la délimitation du domaine public maritime est donc un préalable indispensable à sa gestion dans le respect de l’application des textes en vigueur ; ainsi, la délimitation permettra autant de pérenniser les activités qui ne disposent pas des titres d’occupation nécessaires, que de protéger ces espaces qui ont vocation à être préservés ;

 Au regard des politiques de protection de l’environnement, de l’aménagement du territoire, de la conduite de projets d’intérêt général, l’État a jugé prioritaire de clarifier la situation domaniale sur les territoires de ces 4 communes de la Baie de somme.

 L’établissement de la limite du DPM permettra de pérenniser les activités qui ne disposent pas des titres d’occupation nécessaires et protégera ces espaces qui ont vocation à être préservés.

 La délimitation du DPM soumise à l’enquête publique fixe une limite administrative, sur la base de la reconnaissance de phénomènes naturels. Cette délimitation n’a aucune incidence ni conséquence sur l’environnement.

En conséquence :

 Le projet de délimitation du domaine public maritime peut être considéré comme relevant de l’intérêt général. Les Services de ’État ne sauraient donc en la circonstance être accusés, ou seulement soupçonnés, de vouloir spolier les droits des propriétaires revendiqués à dessein de vouloir favoriser un projet relevant de l’intérêt particulier.

 Sur ce point, il convient de préciser que le commissaire enquêteur est amené à donner un avis sur le « fond » du projet de délimitation du Domaine Public Maritime tel qu’il est défini en tant qu’objet de l’enquête publique, et que de ce fait, il n’y a pas matière à faire une distinction entre les deux composantes territoriales que sont les secteurs Nord et Sud.

 Les réponses communiquées par la DDTM Somme

Sur le fond, les réponses de la DDTM Somme n’ont fait apparaître aucun élément nouveau par rapport au contenu du dossier d’enquête publique.

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Sur la forme, il semblait nécessaire de clarifier certains points de contestation :

 Tous les propriétaires concernés ont été régulièrement convoqués à la réunion sur site du 14 septembre 2016, qu’ils soient chasseurs ou non chasseurs. La DDTM Somme a établi le compte-rendu de la réunion et a joint à son mémoire de réponse la liste détaillée des convoqués.

 La DDTM Somme a répondu aux contestations soulevées pendant l’enquête publique mettant en cause les conditions dans lesquelles les opérations de délimitation du domaine public maritime ont été menées.

Des procès-verbaux des opérations ont été établis les 21 mars 2011 et 28 octobre 2015 et ils figuraient au dossier d’enquête publique.

 Les raisons pour lesquelles le territoire de la commune littorale de Saint Valery-sur-Somme ne figure pas dans le périmètre de délimitation du domaine publique maritime ont été justifiées par la DDTM Somme.

 Les réponses de la DDTM Somme sont donc jugées satisfaisantes, complètes et argumentées par les références faites en chaque circonstance aux textes réglementaires et législatifs en vigueur, notamment : Le Code Général de la Propriété des Personnes Publiques, le Code des Relations entre le Public et l’Administration et la circulaire du 20 janvier 2012.

 Solutions alternatives

A l’exception des exceptions légales soulevées :

- Aucune contre-proposition n’a été formulée pendant la durée de l’enquête publique. - Aucun argument susceptible d’être opposable au projet n’a été retenu dans le cadre de l’enquête publique.

3-2. Prise en compte des exceptions légales soulevées par les propriétaires de parcelles

Les propriétaires revendiqués (personnes privées et communes du littoral) invoquent les exceptions au caractère imprescriptible, indivisible et inaliénable du domaine public maritime naturel prévues aux articles L.3111-1 et L.3111-2 du CGPPP. Antérieurement à l’enquête publique, le collectif des propriétaires et la commune de Ponthoile ont remis des documents d’archive visant à établir la propriété des parcelles suivant l’application d’un des deux régimes d’exception prévus :

 Les droits et concessions régulièrement accordés avant l’Édit de Moulins en février 1566,  Les ventes légalement consommées de biens nationaux lors de la révolution française.

Mais il convient de rappeler que le juge administratif est seul compétent pour se prononcer sur l’étendue des droits que des personnes disent détenir de titres de propriété. Il appartient donc seul au juge administratif d’interpréter les ventes de biens nationaux d’après le procès-verbal d’adjudication.

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Titre 4 – Avis du commissaire enquêteur

J’émets un avis FAVORABLE sans réserve, ni recommandation particulière, sur le projet de délimitation du domaine public maritime naturel en Baie de Somme Nord et Baie de Somme Sud, sur le territoire des communes de Lanchères, Pendé, Ponthoile et Favières, présenté par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer de la Somme.

Transmis le 10 novembre 2016 Le commissaire enquêteur P. JAYET

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