ESPACES AGRAIRES MOSSI EN PAYS BWA PWESYA ET NAHATUSYO Premiers résultats sur la géographie d'une zone de colonisation agricole Michel BENOIT ORSTOM - Ouagadougou ESPACES AGRAIRES MOSSI EN PAYS BWA PWESYA ET NAHATUSYO

Prèmiers résultats sur la géographie, d'une"zone.,de colonisation agricole (Région de Nouna-, cercle de Nouna, ORD de la Volta-Noire)

Michel BENOIT

Section géographie Centre ORSTOM de OUAGADOUŒOU

Rapport d'élève 2è année Octobre 1971 , ,------

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- AVANT PROPOS -

L'étude entreprise a, pour but une approche géographique de la colonisation agricole mossi chez les Bwa Pwesya et Nahatusyo •. Dans sa forme définitive" le texte e.ssayera de rendre compte des sys­ tèmes spatiaux mis. en place par cette colonisation et leur fonction­ nement via à vis du contexte d'accueil et de l'installation de la population immigrée• . Si ce travail relève du thème "colonisation agricole des terres neuves" défini par le Comité Technique de Géographie de l' ORSTOM~ sa démarche doit cependant beaucoup à Itexpérience acquise lors des

lt études faites dans le cadre du thème "terroirs • Sur le plan local il constitue une cont.ribution aux travaux menés· au Centre ORSTOM de Ouagadougou par les sociologues et les géographes sur les problèmes relatifs aux migrations et à la colonisation agricole.

Indépendemment des différents niveaux d'observation a'doptés, l'enquête (1) a comporté deux volets différents: - un travail visant à définir et à analyser l'originalité géographique de la région d'accueil; - un travail axé sur la colonisation agricole mossi propre­ ment dite. Les objectifs du premier volet sont allés au-delà de ce qui était nécessaire à une exécution du second.Il constituait en fai t une in­ ~roduction aux problèmes du Nord-Ouest voltaïque auxquels nous de­ vions nous c:onsacrer par la suite. Le texte définitif et - à for­ tiori - celui-ci ne fera appel à l'information issue de ce premier volet que d'une manière accessoire et en guise de présentation de la zone.

(1) Effectuée de décembre 1970 à juillet 1971. 2

Le choix du terrain a été fait par G. Rémy. Il devait être centré sur" Nouna - Solenzo (Gercle de Nouna). Nous en avons arr~té le cadre définitif en fonction des limites du pays Bwa de dialecte :Pwesya et Nahatusyo (I) à l'exception de la petite zone exentrique de Toukoro et de la ville de Nouna" soit les cantons ou part.ie de cantons sui­ vants (Cf coll. l - cartè r) : - Subdivision de Nouna : Bourasso Dockuy Soin - Subdivision de Solenzo : Sanaba Solenzo. Ges limites ethno-linguist,iques sont d'un intérêt géographique assez faible (vallée de la Volta-Noire et plaine du Voun-Hou) mais il fallait bien arrêter un cadre d' investigat.ions et cela le moins arbitrairement possible.

Appliquée à l'étude des phénomènes de colonisation agricole, une géographie voulant st~ictement se limiter à son objet - l'espace en tant que structure (2) élaborée par l'activité du groupe - prend le risque de déboucher sur une information peu ou pas signifiante à trop vouloir se garder des dangers d'une vision "fixiste" ne per­ mettant que des conclusions limitées et ceux d'une relation histo­ rique des faits qui ne sont pas de son ressort. Par ailleurs, la aituation générale pouvait-- par évidence - être cons.idérée comme créée par une migration orientée possédant des caractéristiques différentes sur le "front" et en amont. Il convenait donc de préserver l'éventualité d'une observation à différents ni- veaux. Ces. remarques incitaient à ne pas, enfermer l'enquête dans une échelle déterminée : ponctuelle ,. locale ou régionale. Dans l'en­ semble, la démarche a été "descendante" (du régional-au ponctuel).

D'après un document personnel communiqué par J. Capron. (Carte au r/200 OOOè) et après contrôle. . Le terme sera toujours employé içi dans le sens que lui donne R. Boudon (A Quoi sert la notion de "structure"? Essai sur la signification de la notion de structure dans les Sciences Humaine~ - 1968 - Coll. Les Essais - Gallimard éditeur. -;-

L,'exposé pourra cependant faire référence au village, à la région et à la petite zone suivant les problèmes abordés.

Localisation des enquêtes lourdes (Cf la moitié Ouest de la feuille IGN de Dédougou, au I/200 OOOè) :. - Premier ·volet: - Labarani, c .. de Bourasse, Bwa" c. de S.olenzo; - Deuxième volet - Daboura Mossi, . - Bounkui, village Mossi situé au contact des territoires de Dio, Denkiéna et Daboura, près de la Volta-Noire (ne figure pas sur la carte IGN). Par ailleurs, les 90 villages·ou hameaux permanents de la zone ont été visités (actualisation des photographies aériennes, recen­ sements, entretiens générauX).

Photo-interprétation : Mission IGN AO 008 et 009 1952 I/50 OOOè (feuille ND 30 II et ND 30 III, Yorosso et Dédougou)'- Mission IGN AO 533 - 300 1962 I/30 OOOè Mission IGN AO 921 - 200 1970-7I'I/20 OOOè (réalisée pour les besoins de l'enquête et pendant son déroulement, sur une partie du territoire de Daboura).

La cartographie à grande ou moyenne échelle (I) a été obtenue par simple assemblage photographique (Daboura Bwa et Mossi, Bounkui, zone de Moussakui) ou levée au matériel Topo.chaix (levé complet, à Labarani, levés cmmplémentaires à Bounkui). La cartographie régio­ nale à petite échelle (2) illustrant des faits, photo-int,erprétés est construite par piquage. du centre des clichés sur la carte IGN. Dans tous. les cas on n'attendra pas une très grande rigueur pla­ nimétrique de ces cartes.

( I) I/I5 OOOè, I/50 OOOè et I/60 OOOè - pour. les échelles de publi­ cation. Les levés ont été. effectués au I/I OOOè (champs de cases) et I/4.000è (champs de brousse). I/IOO OOOè et I/~OO OOOè. - 4-

Dans, sa première partie, le présent texte est constitué dtune série de commentaires accompagnant, les cartes régionales prêtes au moment, de la rédaction. La deuxième partie est consacrée à des remarques de probléma­ tique générale et de méthodologie (principe du fichier-image). Un des terroirs étudiés (celui de Bounkui) est présenté en-troi­ sième partie avec l,e fichier-image mon té à son propos et. les con­ clusions qu'autorisent les premières manipulations. Les mécanismes d'insertion des communautés Mossi dans la com­ munauté villageoise Bwa (exemple de Daboura) ne sont pas analysés ici. On ne trouvera à ce propos que les cartes au I/50 OOOè (Col. 2). 5

PREMIERE PARTIE

ESPACE DtACCUEIL ET ESPACES DERIVES

La collection de cartes NS!I aU 1(600 OOOè appelle quelques Com­ mentaires ne serait-ce que pour suggérer les rapprochements qui paraissent intéressants car s'il faut. choisir un ordre de classe­ ment lors du dessin" il n'est pas obligatoirement le seul valable.

l - LES FONDEI-1ENTS AUTOCHTONES DE L rOCCUPATION DU SOL : L!ancienneté de la date de prise de vue (1952) de la couverture aérienne IGN (1/50 OOOè) présente ici plusieurs, avantages. Elle permet d'avoir uri certain recul quant à la dynamique de la morpho­ logie agraire Bwa. Elle autorise également le calcul du taux de surface effectivement cultivée et habitée à la veille de la vague actuelle de colonisation Mossi.

1.1 - LA MAUVAISE SITUATION DEMOGRAPHIQUE DE LA ZONE : RAPPEL DU PROBLEME : A l'échelle de l'histoire démographique Bwa, la mise en place de la colonisation Mossi est un phénomène rapide et- donc sans lien diachronique avec elle. Si l'immigration doit réagir aux caract,é­ ristiques démographiques locales c'est surtout face aux contrastes de la densité de peuplement qu'elle le fera. Cependant les popula­ tions Bwa - la chefferie en particulier - ont une conscience aigtie du problème, ce qui crée souvent un esprit favorable à l'immigration

Ilpour que vive le village". Aucun village Bwa de la'zone d'étude ne possède un taux de jeunes (moins de 15 ans) supérieur ou égal au taux national (r).

(1) Clairin et Cantrelle - La sitUation démographique en Haute-Volta. Ministère de la Coopération et service de la statistique Ouaga­ dougou. INSEE - Service de la Coopération - Paris. -6-

Moins de 15 ans 15 à 59 ans 60 ans et plus Nahatusyo (2) 30~I % 63~7 % 6,2 % Pwesya (2) 22~8 % 67,6 % 9,6 % Ens:emble (2) 28,5 % 64,5 % 7 % Mossi (:t) 42,S % 53,4 % 3,8 % strate Ouest (1) 38,5 % 56,4 % 5,1 % Haute-Volta (1) 41,7 % 53 % 5,3 % Le taux de jeunes dans la zone dtétude est de 30~8 %(3). Les taux supérieurs. à la moyenne sont dans llensemble localisés"sur le Voun-Hou (Coll. l - carte 12) où les Marka et les Peul. sont d1ailleurs nombreux• .C'ette m~me carte"montre que la zone où les taux sont les plus favorables, est celle qui possède les effectifs les plus importants, la tendance étant, à l'accentuation des contrastes caractérisant la densité de peuplement. Population Population non Mos:si totale aubd. de Nouna Bourrasso (4) · 8,1 habjkm2 10 hab!km2 Dockuy · 12,6 " 14 n Soin ·.' 4,8 " 5,9 " Subd. de Solenzo Sanaba .. 3,8 " . 6,1 ,~ Solenzo ·.' 5 Ir 6 Il Zone d'étude ·.. 6,5 " 8,1 If

(1) Clairin et Gantrelle. La situation démographique en Haute-Volta. Ministère de la Coopération et Service de la Statistique Ouaga­ dougou. INSEE - Service de la.Coopération - Paris. (2) J. Cap+on. Antropologie économique des population$ Bwa. Mali ­ H~ute-Volta. Introduction à l'étude des communautés villa­ geoises. 3 fasc. 1965 - CVRS - CNRS. (3) Dtaprès .les cah:j.ers de recensementa" (1967 - 1971). (4) Densité de peuplement calculée pour les parties de ces cantons situés dans la zone d1étude. (Recensements les plus récents: 1967 - 1971). L'effectif total de la population non Mossi est de 27 680. Nous avons recensé 6 067 Mossi (présents pendant l'hivernage 1970). 7

1.2 - TAUX DlOCCUPATION (1) ET MORPHOLOGIE AGRAIRE (2) : Les' résultats de la carte II' (Coll. 1)' (Taux d'espace cUltivé ou habité en 1952) seront précis.és par l'utilisation d'une grille de Cochran. Dès'a présent on peut avoir une idée assez nette du taux général·en cons.idérant la répartition des carrés en fonction du taux qu'ils' contiennent : Taux nul ...... · 48,8 %des carrés Taux compris entre' l et' 10 '% · 21,6 % " 'Il u; " " II et 25 % ·• 17,9 % " " " 26 et 50 % '6,9 % " "" IJ 51 et 75 % ·• 34% " " " " 75 %et '+ ·.. 1,8 % li, L'inégale répartition des différents. taux corrobore, ce·rtes, celle du peuplement mais cette relation n'est pas directe. En ef­ fet, la carte NS! 2 (au 1/100 OOOè) illustre une aituation·caract,é­ risée par la fin d'une mutation affectant la morphologie agraire; B'w.a et dont il faut esquisser' la génèse. Il ne s'agit d'ailleurs que d'hypothèses.

1.2.1 - MORPHOLOGIE AGRAIRE ANCIENNE: Llétude des anciens lieux de culture sur photographie aérienne et l'enquête montrent que dans un passé récent (I9è et début du 20è siècle) les terroirs Bwa de la zone d'étude étaient constitués par des blocs. compacts de champs situés près des villages, aménagés en cultures quasi continue ou continue ou connaissant 'un rayon de dé­ placement court (Coll. Ng 2 - carte r). L'agriculture Bwa se caractérisait notamment par: -L 'amendement (par fumure domestique uniquement) des par­ celles attenantes aux cases : maïs, sorgho rouge, tabac.

(r)Rapport de la surface cultivée et habitée à la surface de réfé­ rence (ici la I/I8è partie du 1/3 central d "un cliché IGN de format 19 x 19). Il est exprimé, en pourcentage .. (2) Définie comme +'ensemble des caractéristiques. visibles de la plus petite unité géographique rurale autonome: le terroir (au sens de G.. Sautter) .. Les caractéristiques les plus déterminantes étant la localisatiQn des parcelles, leur surface, leur forme et leur densité. -0

- Le parc à Faidherbia Albida sur ~es zones cultivées en permanence mais peu ou pas fumées. Rare~ sauf vers le sud, ce parc est presque toujours partiei et localisé à un ou deux quartiers (1). - Le billonage quasi sys:tématique, exc'epté sur ~es champs de cases. -"Une gamme de plantes nettement plus étendue qu'aujourd'hui, pouvant s'adapter à des degrés d'épuisement du sol très divers. - La mis.e en valeur de toutes les terres cultivables près du s,ite du village, y compris les revêtements gravil~onnaires de c.ui­ rasse ferrugineuse.

- La pratique de l' n épierrementu (sur cuirasse) et l 'uti~i­ sation de systèmes anti-érosifs sommaires.

Sans preJuger pour l'instant des conditions d'existence d'un tel sys,tème agraire (2) et de la morphologie qui en résultait, i~ con­ vient de remarquer pour notre propos qu'il était économe d' e'space par son caractère relativement intensif. Les effets de cette écono­ mie s'ajoutaient à ceux des regroupements qu'ont connu les villages au 19è siècle en fonction de la domination des Peu~ de Barani, des exactions Dioula et des guerres inter-villageoises. (CL ~'exemple de Daboura en 1952 - Coll. II - carte 1). Phénomènes directement·~iés ou non,. ~e regroupement de ~'habitat et sa fixation, ~es dispari,tions de villages par une mauvaise si­ tuation démographique et le caractère intensif de ~'agriculture ont provoqu~au 19è siècle et au début du 20~ l'abandon d'immenses secteurs de terres de qualité souvent bonne, notamment le long de la vallée de la Volta et sur le cours inférieur du Voun-Hou. (Coll.I cartes 18 et 19).

(1) Seul exemple de parc circulaire intact dans la zone d'étude à Dissankui. Cf. ~. Capron - op. cité. (2) Et par conséquent des conditions de· son abandon récent. - ~ -

1.2.2 - LE DESSERREMENT DE LA MORPHOLOGIE AGRAIRE: Dès lés 'lendemains de la révolte de 1916 et de sa répression, cer­ tains terroirs vont subir un desserrement accompagné à plus long terme d'une extensification. Le phénomène a, semble-t-il, eu lieu d'abord dans le Nord (Bwa Nahatusyo). Le desserrement des terroirs du Sud (Bwa Pwesya) étant plus tardif dans l'ensemble. Celui de Daboura est contemporain (Carte N2 2 et Coll. II - Cartes 1-2-3). Ainsi la carte N~ 2 illustre la situation-en 1952 Rive gauche du coude du Voun Hou et zone dé Gassinko Doubalé : desserrement terminé dans un contexte de bonne situation démographique, de densité de peuplement nettement supérieure à la moyenne de la zone sur des sols de qualité moyenne à bonne (unité 34 de J. C., Leprun et R. Moreau (1) :. sols hydromorphes à pseudo-g1.ey structurés et sols hydromorphes vertiques notamment. Coll. l ­ cartes 12-17-18). On aboutit à la réalisation d'un nouvel" équilibre caractérisé par un parcellaire diffus ou compact mais toujours dense et peu orienté par rapport à l'habitat, assez stable grâce à la qualité des sols et à la pratique de la jachère pâturée (la pré­ sence du troupeau bovin est liée à un important peuplement Peul.). Interfluve Voun Hou - Volta, au Nord de Sanaba, et rive" gauche du Voun Hou inférieur (périmètre Tonkoroni, Bisso, Bourasso, Sikoro) : desserrement terminé dans un cont.exte de sous-peuplement,. divagation ou déplacement circulaire de champs en général groupés ~). - Sud :. desserrement presque terminé (Dissankui) ou en cours (Kié, Ziga) , non commencé (Daboura) ..

(1) J .C. Leprun et·R. MoreaU. Etude pédologique, de la Haute-Volta•. Région Ouest. Norçl. ORSTOM - Centre Dakar-Hann. (Notice et' carte au 1/500 OOOè). (2) Lea importantes surfaces cultivées près des villages (carte N22) (par exemple à Néména, Warakui, Kaminiankoro etc••• ) sont cons­ tituées par des champs Mossi .. - 10 -

Le desserrement étant intervenu dtabord dans. 1.es zones à forte densité de peuplement - et réciproquement - on voit dans quelle . mesure 1.es, différentes situations de la morphologie agraire ac­ centuaient celle du taux d'occupation du sol., La constatation est re'lativement formell.e mais elle introdui t le desserrement des ter­ roirs Bwa qui concerne directement les modalités de ltimplantation Mossi puisqu'il a libéré des terres près, des villages (sous parc,. hors du parc dans un rayon de plusieurs kilomètres en général (1) et désenclavé sur un plan spatial mais aussi foncier les, immenses réserves de terres situées sur le territoire des villages abandon­ nés ou diaparus.

VACANCE DES TERRES, QUALITE DES SOLS ET TROPISME DES DEFRICHEMENTS (2) BWA :

T'erres neuves et terres vacantes : Il. s'agit d'apporter une précision à la légende de la carte 19 Coll. 1. Sont représentés sur cette carte tous les carrés C?) non isolés;' ne possédant pas la moindre trace de cultures, de. jachères même très anciennes, ni d'indice de culture ancienne quelconque. La méthode va donc volontairement dans 1.e sens d'une simplification. Elle aboutit à définir de véritables réserves de terres inexploi­ tées, en fait, depuis des, générations. Les témoignages, les: vestiges "archéologiques" mis à jour par les défrichements, actuels (4) montrent que ces étendues inutilisées de la Volta sont d'anciens t,erritoires de villages abandonnéa. Ce sont des t,erres régénérées mais non neuves. Il. y a cependant des zones où une occupation an­ térieure n'est pas signalée par les anciens,. où n'existent pas d'anciens sites de villages:, où la mise en valeur par les méthodes

Parfois même (Daboura) les champs de cases sont abandonnés to~ talement. Compris:içi comme mise en valeur de terres vacantes à la suite du desserrement déjà signalé. I/I8è du 1/3 central de la pl:J.oto 19 x 19. Les carrés corres­ pondant aux zones incultivables ne sont pas figurés (lithosols sur grès et sur cuirasse). (4) Aménagement ant,i-érosif, outillage agricole ou domestique, etc.•• - II -

l - Lithosols sur cuirasse ferrugineuse. SOLS PEU EVOLUES d'érosion: Sur matériau gravillonnaire : 4 asse à lithosols sur cuirasse ferrugineuse.• 5 ass; à lithosols sur cuirasse et à sols ferrugi­ neuJ:C lessivés sur matériau sablo-argileux issu de grès. - Sur grès : 7 - asse à lithosols sur grès. SOLS FERRUGINEUX TROPICAUX,. lessivés ou appauvris : Sans concrétions : 20 - Ass. à sols ferrugineux lessivés hydromorphes sur mat?riau sablo~argileux à argileux. 2I - Ass. à sols, peu évolués dtérosion sur matériau gravillonnaire et à lithosols sur cuirasse. -'A taches et concrétions: 22 - Sur matériau argilo-sableux. 23 Ass. à sols peu évolués d'érosion sur matériau grayillonnaire et à lithosols sur cuirasse.

(I) Op. cité. J.C. Leprun a bien voulu nous permettre d'utiliser sa' carte' de' travail au 1/200 OOOè. - 12 ;....

SOL8 HYDROMORPHES, minéraux, peu humifères à pseudo-gley~ à taches et concrétions Faciès structuré : 31 - Sur matériau alluvionnaire de texture variable souvent argileuse. 33 - Sur matériau argileux à argilo-sableux colluvio­ alluvial. 34 - Ass. à sols hydromorphes vertiques sur alluvions argileuses ou argilo-sableuses. Faciès modal : 38 - Sur matériau limone-argileux à argileux. 39 Ass•. à sols peu évo~ués dtérosion sur matériau grayillonnaire.

1.2.3.3 - Orientation,des défrichements: Les axes"des défrichements Bwa représentés sur la carte 20 coll. l sont ceux intervenus depuis 1952. Ceux des villages du. Nord-Est" de la zone ne sont pas à propremeri.t."par~é ~iés au desserrement qui est ici ancien mais sont le fait, de migrations de champs' de brousse. C'ertaines de ces migrations sont orient.ées et ont été assimilées à des défrichements. Le recul de 20 ans est suffisant pour déceler la tendance. gé­ nérale du tropisme : il s'agit de la recherche quasi systématique' des meilleurs sols accessibles. Ces sols - souvent hydromorphes sont en général assez difficiles à mett,re en valeur mais l.es habitudes agricoles des Bwa et. leur matériel leur permet.tent de les travailler. Gela a son importance~ les Mossi recherchant de préférence les sols gravillonnaires médiocres m~is peu exigeants. Cette recherche est parfois combinée - dans les village,s de re­ groupement. - avec un retour au site d'origine, opéré par des fa­ milles réfugiées n'ayant pas ou ayant ma~ réussit leur intégration communautaire. Ainsi,. les' défrichements des gens de Kondiakui à et ceux - J.) -

de Bondokui à Bounkui (village de Daboura. Coll. II - carte 3) (Il Il s'ensuit généralement - pour les étrangers - une plus grande accessibilité aux terres de brousse une fois, que celles-ci sont libérées après une période de culture. Cependant, cette consé­ quence est loin d'être toujours immédiate.

1.3 - ACCESSIBILITE AUX DIFFERENTS TYPES DE TERRE : Les schémas fonciers Bwa ont,' été décrits à la suite des auteurs anciens (Guebhard, Tauxier) par G. Savonnet, J.L. Boutillier et J .' Capron (2). Ces auteurs constatent l'existence d'un modèle gé­ néral et signalent ensuite les cas d'exception, les nuances de fonctionnement, pour conclure finalement à l'importance du v.écu et donc à la diversité 'des situations. Nous résumerons. rapidement ces schémas generaux étant, entendu que ce n'est point tant le système foncier lui-même qui nous in­ téresse que son utilisation par les Bwa pour permettre ou interdire le droit d'accès à la terre - ou à telle catégorie de terre - solli­ citée par les colons Mossi. 1.3.1 - LE MODELE FONCIÉR BWA ET aES NUANCES LOCALES: Chaque"communauté villageoise possède un territoire propre dont les limites sont reconnues par les villages voisins., Les droits poli­ tiques et fonciers de la communauté sont assumés par le chef de village (3), chef du. lignage ou du segment de lignage le plus an­ cien. Il en est le dépositaire et accorde le droit de culture au nom de la communauté. Cela n'exclut pas la présence de droits

(1) Les: champs de ceux de Kondiakui (1970) ne figurent pas sur cette carte (sauf exceptions). En effet, si toutes les exploitations Bwa de Daboura ont été étudiées, le cadastrage des champs n'a pu être fait que pour ceux des deux plus gros quartiers: Bakui (~uar­ tier fondateur) et Bondokui (quartier des, réfugiés). Les problèmes de Kondiakui (2è quartier de réfugiés) sont en tout.point identiques à ceux de Bondokui. ' (2) Cf. bibliograp~ie. (3) Dit - à tort - ch~f de terre pour éviter la confusion avec le chef de village administratif. 14 familiaux au.niveau .des anciennes exploitations (1) ou des segments de lignage sur les zones situées près des villages et cultivées en permanence. Ces droits familiaux se sont souvent transformés endroits des ménages ou des individus à la suite de l'éclatement des anciennes unités de production. . Cependant, dans certains..villages, le droit "éminent" des grou­ pements familiaux joue un rôle sur les terres de brousse ayant été cultivées par leurs ancêtres respectifs. Seules les terres consi­ dérées comme neu,:,es ou relevant précédemment d'un groupe éteint, .. retombent sous la. juridiction de la communauté et donc du chef. de village. Ap~èsmiseenculture,.le droit reste acquis sur la ja­ chère.par l!exploitation responsable du défrichement et ses des­ cendants. Suivant.ce.principe, certains.individus détienne~t actuèl­ lement un droit sur des espaces importants à la suite de l'extinc­ tion progressive de .leur lig.Q.~ge• .. ' Ce droit. familial ~ lorsqu!il était d'origine ancienne - a certainement .~térenforcé lors des phases de .regroupement:dans les villages où:l'intégration communautaire ne s'est pas ou s'est mal faite•. Si l'intégration. est .réussie, le ter~itoire du groupe réfu­ gié vient. se fondre avec celui. du village d'accueil, si celui-ci. 1,uLest contigu. Dans le.cascontraire, les descendants du groupe réfugié conservent sur luLdes droits directs. Ces groupes mal in­ tégrés, dont les.chefs continuent à ."commander" leur. brousse, ont opéré - après accord de la chefferie du village d'accueil - un dé­ coupage fo~cier familial classique près de leurs quartiers aàtuels. C'estl'imb~icatïonde'cesdroits communautaires et familiaux qui explique.l'existence d'Une. gamme de situations variée. Dan~ la 1 zone.d' étude, .les deux extrêmes peuvent être illustréa par le cas 1 de Labarani et Daboura :

..~ Le.cas le plus libéral,.Labarani .le chef de village n'a qu'un rôle politiqu~.·.et~ religieux•... Les.défr.icheurs du village ne lui .. demandentpas_d!autorisation (en fait, la demande est tacite et

(1) Les zignuna (sing. zignuhu). 15 collective car les. champs so~t.groupés: et défrichés en bloc). Inversément,toute terre abandonnée redevient .libre~ Seuls les. champs fumés, situés contre.les.. cases du village, étaient partagés entre les "maisons". (1). Ils sont .maintenant subdivisés entre les ménages ou. les individus .(2). Si un.deces.champs est abandonné définitivement il retourne .·au. bien commun si cet abandon .concerne. un champ.. de la périphérie, ce qui est presque toujours le cas •. Un de ces champs de case peut. être appellé à. devenir. terrain à bâtir :. son titulaire.nepeut s'opposer à la construction,. même si le deman­ deur n'est pas de son lignage.

- Le cas le moins libéral, Daboura on ne .demand~la.terre au chef "deterre'; :que si les anciens affirment qu'.elle n'a jamais été cultivée ou qu'elle. relevait q.'un lignage ou d'une 'tnaison" ac~ tuellement.éteinte•.'.C" est dire qu'.onne .lui demande plus grand chose dans ce domaine •. La. terre mise. en culture reste à celui qui l'a cultivée. et.à seS..descendants, d~où la constitution de "domaines".. familiaux dont certains ontune.. origine .très. ancienne. Ce. schéma a sernble~t-:ilété renfqrcé'par.l'arrivée.massive.de.réfugiés au 19è siècle et cela.d'autantplus~que.ceregroupement.n'a pas abouti' à une intégration communautaire.satisfaisante. Ainsi, certains groupes gardent:un droit sur.leurs territoires de départ. Ce droit ne s'atténue qu'avec. l'extinction des effectifs du groupe. Ces ter­ ritoires sont parfois contestés Car la population réfugiée a pu s'établir dans des villages différents (cas du lieu-dit. Bonza). Ce droit "éri)inen~'familial relève maintenant des ménages mais, vis à vis de l'étranger, les anciens sont le plus souvent les seuls interlocuteurs efficients. 1.3.2 - FACTEURS OBJECTIFS GENERAUX DE MOINDRE RESISTANCE A L'IMMIGRATION : Indépendamment.des mécanismes conscients, certaines données sont

(1) Au.sens.de J •. Capron (zignuhu). (2) Les veuves notamment. 16

susceptibles decr:éer.une situation localement favorable à l'im­ plantation des .. communautés Mossi: ~ territoire abandonné par une population qui a gardé des. droits.sur lui mais qui est dispersée dans plusieurs villages d'ac­ cueil contigus (Daboura.- Denkiéna). -.Territoire .de village.disparu non récupéré formellement par les.villages Bwa.voisins (cas probable de la zone de Moussakui). - Territoire commandé par un quartier socialement mal in­ tégré. .' .- Plus généralement:.:. .territoire relevant d'un village eth-

.niquement peu homogène.. (Bwa '7" Markapar exemple). '.-..Villages.connaissant une chute démographique (la plupart des villages de la Volta).

Que le droit d'usage soit accordé par la communauté villageoise (par..l'intermédiaire de Soil chef) ou par un individu,.l'.étranger . socialement non intégré (1) se voit en.général attribuer des terres usées~ou des jachères libérées depuis. peu, à la faveur de l'abandon des champs de villages par.exemple - (Coll. II -carte 3) .. Les é­ trangers à l'ethnie nœou.ayant grandi au village ont plus facile­ ment accès aux. terres de qualité• .' Parfois.le village.d'accueil ou le logeur titulaired!une brousse font une dotation au~chef.des immigrés qui en dispose à son gré (2). Cette politique a été souvent pratiquée lors des regroupements du 19è siècle •. Elle est présentée comme une. solution idéale par la

chefferie de certains villages .11 submergés" par la colonisation Mossi (Eakui, quartier fondateur de Daboura, Ban) mais elle demande à l'.immigrant une discipline dont il ne fait pas toujours preuve (Coil •. II ~ Carte 5) •... Certains villages refusent le droit d'installation aux immigrés

(1) L'intégration nécessite souvent le temps d'une génération. (2) Cf. ,3è partie le cas de Bounkui. I7 .. (Mont.ionkuf" Dio). Dlautres la refusent également mais autorisent l'ouverture .. de champs à par,-tir.. d'un lieu. de résidence extérieur au village (Denkiéna, Kié)., D'autres. enfin ont chassé les colons mais continuent à leur. laisser l'usufruit .de:leurs champs (Bourasso, Daboura - pour certaines familles mossi).

2.~ ORIGINALITE REGIONALE DU FAIT MOSSI ~ Depuis l!organisationpolitiqueet sociale jusqu'au. système agraire pratiqué,en passant par le dynamisme démographique, tout concourt à fairedesBwa Pwesya.~Nahatusyoet de_la population Mossi deux erttités absolument .. différentes. Ainsi pouvait-on faire l ~hypothèse d'une relative .autonomie_de_lacolonisation, cette d:ernière étant liée à un processus peu sensible aux différenciations du contexte régional d'accueil •. Une.telle.hypothèse aVait. contre elle les ar­ guments Unégatifs" habituellementavancés.àpropos de l'e~igration Iolossi.:' pluviosité devenue défavorable, surpeuplement entraînant le manque de . terre, épuisement des sols, .blocage économique. et,. sociaux etc•...qui font de la.migration .un phénomène de.rejet conjoncturel qui a.toutes les chances d'être clonique: et. entièrement ~voué - quant à la miseenplace.~ aux. différenciations du contexte d'accueil par absence de dynamique propre•

. 2. l .~ LES ZONES DE COLONISATION' ANCIENNE', LEUR ABANDON : ;rl a été effectué sur.la couverture photographique. IGN de 1952 (I/50 .000è) un travail. de recensement des établissements Mossi de comptage. des zaksé (IL et de_localisation des terroirs Mossi. Ce tr~vail a été effectué. sur le. terrain en rapport étroit avec une enquête rétrospective danR.tqus les villages. Les résultats ob~enus sont.des .. minima. Cette remarque. vaut. également pour la cartographie de~ zones.ocQupé$s.par leschampsmossi. En effet, lorsque l'identi­ fication était douteuse, nous avons considéré l'objet comme inéxis-

- . . ------.- . , (I) Sing; zaka,·terme -désignant 'au"sens 'strict'la'courautour de la­ quelle se répartissent les locaux d'habitation dlune unité de résidence. ~', . 18 tant (1). pour les effectifs, les témoignages ont permis de pré­ ciser les comptages. Les établissements Mossi nés et disparus avant 195~ sont proba­ blement très rares. Un seul nous a été signalé à Kémenso (canton de Dockuy), abandonné par quelques familles pendant la période 1935 ~ 1940. · ... Les cartes ,IIMo~si 1952". (Coll. l -. cartes, 5-6~7) doivent ~tre conaidéréesen m~metempsque celles de 1910, Ces deux séries ne représentant pas deux situations différentes à comparer mais la mise en place. régionale .d'-qn espace. étranger en perpétuel devenir• .A cette.époque - et à l.'éçhelle du cercle de Nouna - le triangle Nouna; Kolonida, correspond à la zone de plus forte concen~ tration Mossi (2). L'effectif obtenu par enquête rétrospective et étude des photos· se répartit Comme suit :

·" Populo :- Nombre · Nombre Cantons · Lieux-dits ·.' Mossi · de zaksé · de zaksé · · (3) 1 952 1 970 · :---~~-~-~---:---~---~------:------:------:--· ------:· Bourasso Badarin - · 70 · 0 · 12 · · Bagala Mossi 18 ,.· 0 :- 3 · :. · Bouné 182· · 0 · 25 · · Dara 204 · 23 : 17 · .' Kaminiankoro · 176 · 46 · 31 · Labarani 33 · l .' 3 · ·.' · Lékui 85 · 0 · 7 · · Noakui · 6 · 0 · l · · Sikoro ·· · · · · 38 · 2 4 ·.. · Sirakourasso 0 · 5 · 0 · · · Zoaankui 82 · 3 · 12 · ------. . ------

Il est indispensable d'appliquer cette règle dans l'interpréta­ tion des couvertures anciennes. Voir notamment le-rapport Lobstein. Archives du cercle de Nouna (Cf bibliographie) '., . Le recensement exhaustif des zaksé et des' personnes a été fait pendant la'saison'sèchede I91I. Les impératifs des enquêtes ponctuelles nous ont conduit 'à étaler ce recensement sur plu­ sieurs mois." Compte tenu' de l'afflme massif' de colon cette an­ née, . certains villages'avaient vu leur effeqtif augmenter de plus de moitié entre le début du recensement et la fin~ Nous n'avons donc retenu que les personnes présentes lors de l'hivernage 70. 19

------0, 0 0 0 0 0 .. Dokui 0 Dénissa 20 3 4 ·0' ·0 · · Dénissa Mossi l .. II .. 0 2 ·0 0 0 0 0 0' Dénissa Mossi II 115 ·.. 12 16 .. .' · 0 Doubala" a 0 10 ·.. 0 0 0 0 Gassinko 0, I07 12, 9 0 0' ·0 · .. Goni 281 0 14 .. 3:2 0 0 0 0 . Kamadéna 0' 133 .. 8 .. 19 · 0' · Kémansso Brousse .. 17 0 2 ·.. Kolonida ;ro6 ..0' II · 28 ·.. Pa 0 33 2 ·0 l 0.. · ·0 Tiéména 12 · 0 .. l ·0 0 0 Toni IO .. 0 .. l .. Sanaba Bin.dougou 37 0 6 .0 Bindougou Volta 33 ..0 0 ..0 2 0 Founa" 104 0 30 0 II · 0 ·0 ·0 0 Goumbio 0' 53 8 8 · ·.. ·0 Kimba 47 5 .' 8 · Koba I ..0' 281 · 66 36 · ·0' 0 0 0 · · 0 Kooa- II- · 29 6 .. 5 .. · 0 KossoMossi · 67 0 13 · 0 0 · · Kossoba 0 509 · 86 ·.. 55 Koussakui 244 · 40 ·.. 26 ·.. ..0 Nandiora 9 ·0 0 0 2 0 ···0 0 Néména ·0 99 19 16 0 · Sora-' , 62 5 .. 12 ·.. 0 ·0 Warakui' 38 8 ·.. 7 · ·0 · · Ziga Mossi 0 43 0 · 6 ·0 : Soin Bisso~" .. 0 . 31 ..0 15 3 0 ·0 · Konkouni 6 ·.. 2 ·.' 2 ·0 0 0 Tébéré " .. I:22 9 .' 19 · Tonkoroni Mossi 26 .. 0 : 2 · 0 · Tonkoroni 92 7 · 12 ·.. · ·0 T'onséré ·.. 50 ..· 0 6 .. 0 · ·0 0 0' 0 Solenzo Ban 474 ·.. 0 0 65 · 0 · 0 Béna 194 0' I ·.. 29 Béna Brousse I ..0 23 ..0 0 ..0 4 ·0 ..0' Béna Brousse II .. 340 ·.. 0 ·.. 41 ·0 Bonza 0 176 ..0' 0 0' 30 ·0' Bounkui ·0 391 0 0 0.. 41 · Daboura · 285 ·0 I ..0 51 0 Sanékui ·.. 57 ·.. 0 ·.. 7 ·0 Solenzo 0 315 · IO 50 ·.. · ·0 0 ..0 Totaux 6 076 ·..0 470 ·..0 805, .. , - 0 - - - ...... 0' 0 0 0 ------· 20

La comparaison des effectifs aux deux dates (52 70) laisse parfois apparaître un léger excédent dans certains villages. Cela. est dü au.fait que les. effectifs perdus sont simplement.plus faibles que. ceux acquis immédiatement après I952~ En effet, dans cette zone devieill~ colo~isation, seul Goni peut 'êtreconsidéré Comme un village d'installation actuelle active. ", . Certains quartiers Mossi ont disparu depuis. 1952 mais. ils sont rares_,: Doubalé2 (village :Bwa du canton ,de Dockui) ,et Sirakourasso CC. de Bourasso). Dans l'ensembl~, la tendance ~ irrégulière - à la baisse ne se traduit pas par ,.des déguerpissements. complets. . . .. En.1952 ces établissements avaient rarement .plus de 20 à25 ans d'existence. Les. tou$premiers Mossi arrivés là se sont installés -:" en isolés. eu. général -:- au cours .des.annéesqui ont suivi .la répres­ sion de la révolteBwa de 1916. D'après les archives .compilées par, Lobstein,_on comptait en 1936,- 709 Mossi dans l'ensemble de la subdivision de.Nouna. En 1939, Koba comptait 194 Mossi et Kossoba 359,soit.553 correspondant à 60-:-70zaksé (158 en 1952 et 96 en 70). 1 . On peut .aupPos,er que. ces vieilles zones de . colonisation (la .. remarque vaut pour Koba-Kossoba mais aussi pour Moussakui-Founa) ont att.eint leur effectif maximum de population mossi dans les années 50. Les cartes.(Coll. L~ Nf! 8 et 9) signalant les variations d'ef­ fectif.. p'ermettent .de constater, outre la baisse déjà. signalée dans le Nord, l'importance du nombre dès.installations dans la vallée de la Volta et dans le Sud où la plupart des villages ou des quar­ tiers Mossi sont récents. L'effectif des chefs de.zaka actuels, présents en tant que tels ·en 1952,. sont.de 29 à Koba, 44à,Kossoba.et 16 à Moussakui (1). Ces chiffres ne sont pas très intér,essants .car ils ne tienn~nt pas compte des décès intervenus depuis: 19 ans. Ils laissent cependant supposer

------. . --._---~------~ (1) Pour-ne 'prendre que--les villages les. plus importanta permettant d'apprécier la tendance. un nombre de départs important, • D'autre part, le nombre des chefs de f~mille nés dana ces villages et encore présents actuellement, est quasi inexistant• . Sachant q-q,e les ret.ours au pays sont .:très rares" il convient d'examiner ·l'.origine des colons participant actuellement à la colo­ nisation de la vallée~ 2.2 - LA ZONE ACTUELLE D'INSTALLATION (Coll. l - cartes 9-16) : Le cas de Bounkui.: sur 45 .chefs de.zaka, II sont originaires .de Kingri (oufilsq.'originalres) •. La plupart sont venus directement rejoindre les frères lignagers ayant fondé le village après. avoir. fait étape.à Goni ou Koba(r). Indépendamment des liens de parenté, 10 chefs d'exploitation sont venus de Koba rejoindre les Kogo (fon­ dateu.rs).qu'ils ont.connus dans, ce village. La création de Bounkui n'altère pas la cohésion parentale. Pour les Kogo elle correspond à un regroupement du lignage entre anciens colona.et.nouveauxvenus, ce regroupement étant nettement orienté dans l'espace, à partir des villages du Nord (Co~l. l - carte 16) • .' Bien que le recensement régional (effectifs, année de départ, 'd'arrivée, étapes) ne soit pas ,encore totalement dépouillé, il semble que le cas de Bounkui n'est. pas isolé. Un second. facteur de.cohésion, aboutissant lui aussi à des "axes" migratoires privilégiés, est. l'islam. Certains courants se créent au.tour.d'un ou plusieurs marabouts, indépendamment des liens de parenté et de.l'origine.villageoise (Nouna, Daboura village, Ban). Nous retrouverons .ce facteur de cohésion au niveau du terroir à Boun­ kui (Coll'.. III - carte 4) et Daboura.

Il conviendra de préG.iser la véritable fonction de la plupart de ces vieux terroirs Mossi qui semblent alimenter un front. pionnier progressant vers le.sudet la vallée après avoir constitué ce front à la génération précédente.

(1) Où il y a encore II chefs de zaka (sur 36) originaires de Kingri~ Cette relative .autonomie de.la mise enplace.des zones de colo­ n:i,.sation est illustrée par la relation .entre les cart,es 5-8-9,

2.3 SENSIBILITE DU FAIT MOSSI AU CONTEXTE D"ACCUEIL, :. Malgré cette autonomie, l~immigration n'ignore pas les différen­ ciations du contexte. régional. lUle les utilise souvent pour mieux s'implanter. Un certain nombre d'entre elles ne sont pas de notre ressort: hétérogénéité ethnique ou politique (màuvaise intégration communautaire) de certaines communautés villageoises 1ocales, im­ portance du droit foncier famil.ial, contestation territoria1..e. hos­ tilité inter....villageoise .• Par contre, la relation entre les cartes 13-14-9-15 (2) montre que la colonisation ancienne ou actuelle a tendance à'éviter la zone de fort peuplement local et que, dans le cas: contraire~ l'ins­ tallation se fait par "stillation" (3) (2-3 familles par village d'accueil.

(1) Voir le cas de Dabouraet de Bounkui (2) Dans l'ordre de·lecture. C5) Terme utilisé par Los:stein (Op. cité). Dtautres rapports remarquables apparaissent dans les cartes suivantes : - NS! 9-I9-20 :: Le front de colonisation profite du désen.­ clavement des terres vacantes. par les défrichements Bwa. D'autre part, l'enqu~te rétrospective révèle qu'il y a presque toujours une relation diachronique entre la li.bération des terroirs de vil­ lage et la constitution de village mixte. N2 g-IO On. peut supposer-ici un rapport direct entre la colonisation et la production cotonnière. Elle n'est qu'apparente mais cela ne veut pas dire que les Mossi ne tentent pas la pratique de cett.e culture" notamment les communautés musul­ manes (Daboura village, Ban). - N!i! 5-9-18 : Les terroirs de colonisation s:ont installés: sur des sois'variés, avec cependant une assez nette préférence pour les sols gravillonnaires. médiocres (1) mais, faciles à travailler.

REMA~UES A PROPOS DE LA MORPHOLOGIE DES TERROIRS ANCIENS : (zone de Moussakui - carte NS! 3 et 4) (2) Outre les départs hors du village; une deuXième cause de la diminu­ tion des effectifs e:st l'essaimage et. la formation de nouveaux vil­ lages à l'intérieur du territoire du village originel. - Warakui : le quartier Mossi est accolé au village Bwa et installé sur les terres libérées par le dessè'rement. Bien que les premiers fondateurs du quartier soient repartis (en'pays Samo ?) la. population (8 exploitations en 70) est stable. Seuls les enfants repartent vers le Sud. Il y a.quelques arrivées mais le colon ne reste qu'un hivernage'ou deux, chez un parent, et repart. On a. donc là un terroir mixte équilibré, animé d'un déplacement circulaire. La ségrégation des champs est de rigueur. Les surfaces cultivées'

(1) Leur intérêt cultural augmente cependant avec la pluviosité et surtout la régularité des pluies (tendance au dessèchement ra­ pide). (2) Mission IGN AO oog - 1952 et AO 533-300 de I962. 24

'~iées à l 'habitat sont faibles. - Néména ~ même remarque que pour. Warakui mais les champs de brousse Bwa s;ont divisés en deux blocs, cette division ayant tendance à disparaître en I962 à la faveur d'un regroupement sur les sols hydromorphes du Sud-Èst. Les champs Mossi se rapprochent des terres placées de fait sous la juridiction des Mossi de Moussa­ kui - Goumbio .. L.e deuxième qUartier 'tétranger" est Peul. - Founa : village plus récent, fondé par un Marka probable­ ment en I938. Le premier Moaga est arrivé vers 1940 et l'augmenta­ tion de l'effectif des Mossi a été rapide et forte. En I952, habi­ tat et cultures, restent liés bien que la progression des énamps de brousse ait commencé. Dix ans plus tard, les; superficies contigu~s à l'habitat sont devenues très faibles en fonction d'un grand nombre de départs et de la priorité donnée' aux champs de brousse, aucun amendement actif n'étant pratiqué. - Moussakui :: fondé dans une zone vide vers 1925,· ce village a été - comme Founa - maître de sa destinée dès le déout. Son cas permet d'observer le comportement d'un terroir façonné par un sys­ tème agraire fonctionnant en dehors de ,toutes les contraintes, qui seraient son lot en zone de départ.• L taugmentation très rapide du rayon de l 'auréo~e des champs de. brousse et la diminution des surfaces cu~tivées en contiguïté avec l'habitat, témoignent d'une extensivité maximum. Ltessaimage (Goum­ bio et Kimba) est lié à l'éloignement des cultures mais surtout au rejet de certains groupes venus s'installer bien après. la fondation. Ceci confirme la tendance à une spécificité parentale des filières migratoires (1). Aussitôt fondés, ces hameaux ont. connu une hausse d'effectifs puis. une période de baisse et de stabilité qui, d'ailleurs ne doit pas cacher un certain renouvellement.

(1) Un troisième hameau s'est formé récemment aU Sud-Est de Moussa­ kui (Coll. l - carte Ng 2) : Nandiora. AUcun des facteurs habituellement avancés pour expliquer ~es départs du pays Mossi ne semblent valable,s ici :: - densité de peuplement nulle (Moussakui et Founa ont été fondés dans une brousse vide donnée par le chef de Sanaba. - terres régénérées' et sols de qualité médiocre à moyenne (Coll. l - carte 17-18). - pluviosité: 950 mm/an (Coll. l - carte 21). - Libre accès de "chacun à la terre. La marche vers le sud ne s'en poursuit'pas moins.

Ces terroirs restent résolument vivriers (Coll. l - carte 10) •

.' ../ ... 26

DEUXIEfoiE PARTIE

PROBLEfo~TIQUE'GENERALE ET METHODOLOGIE A PROPOS DU TERROIR DE BOUNKUI

Le choix de Daboura et de deux èommunautés Mossi (Coll. II) im­ plantées sur son territoire a été fait au terme d'une tournée de reconnaissance effectuée à la fin du mois de novembre 1970. La né­ cessité de préciser l'originalité de la communauté Bwa, celle de comprendre les mécanismes généraux de l'éclatement des terroirs, les délais d'attente de la mission photographique annoncée entre temps, nous ont poussé à interrompre momentanément le travai~ dans ces villages (1) pour effectuer une rapide enquête régionale en vue de localiser les établissements ne figurant pas sur la carte IGN au 1/200 OOOè (Coll. l - carte 2), recenser ~es Mossi présents lors de l'hivernage 70,-faire quelques hypothèses à propos de la mutation du paysage agraire Bwa et, enfin, effectuer ~'interpréta­ tion de la couverture aérienne au 1/50 OOOè et.au 1/30 OOOè (pour la zone de Moussakui). Ces tournées· ont 'permis, en outre, de mieux situer Daboura dans la gamme des cas rencontres. - Les Bwa de Daboura : village de regroupement possédant d'importantes superficies (2) retournées à ~~état de brousse à la suite de ce regroupement (Igè siècle). Daboura s,e caractérise par la présence de groupes de réfugiés mal intégrés (3), par l'importance d'un droit foncier familia~ (lignager et individuel) et par l'ac­ tualité du "desserrement". permettant son étude concrète.

(1) Au terme du recensement des exploitations (Bwa et Mossi) et d'une série d'entretiens non directifs. (2) La surface totale du territoire villageois est d'environ 200 Km2 (dont I/20è incultivable). (3) A la limite on peut parler de deux villages : le quartier de Bakui d'une part et ceux de Kondiakui - Bondokui d'autre part. (Coll.II - carte 5). N

DQpr~. f~uil/~ IGN ND JO·/1/

12 D 1D'

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[ ~;' ZONE D'ETUDE 1 Daboura - Daboura MOIsi 8ounkl.l;

CorÎt N" 5 28

- Les Mossi de Daboura : leur terroir se carac­ térise par un parcellaire strictement encadré par les Bwa, une é.troite relation entre sa mise en place et le"desserrement" (ce fait a déjà été noté au niveau régional,quelle que so,it l'époque du "desserrement"), une stratification ne"tte entre un petit groupe de colons anciens et uné communauté coranique récente et très monoli­ thique, un effort cotonnier de la part des marabouts·et des anciens colons. - Les Mossi de Bounkui : le terroir de Bounkui s'oppose au précédent par une palingénésie remarquable de la mor­ phologie agraire grâce à une relative autonomie du "village", tant sur le plan foncier que politique et un espace dévolu vaste, par la préoccupation essentiellement vivrière des exploitants et par l'ac­ tualité de la mise en place du terroir -(trait commun avec le terroir des: Mossi de Daboura).

l - POUR UNE GEOGRAPHIE STRUCTURALE : S'agissant d'un premier travail en milieu rural africain" il. nous importait dr.éprouver sur le terrain la spécificité de notre disci­ pline, ou plus exactement de son o,bjet désigné habituellement comme l'espace organisé par les activités du groupe tendant à aménager un milieu en fonction de ses besoins et, de sa culture. Cet espace, la géographie classique n ta pas hésité à le considérer Comme un objet-système comme en témo,igne Sa recherche de 1.a logique des "paysages". Nous pensons que cette conception ne doit pas être rejetée' mais" au contraire, .enrichie en u tilisant une certaine ap­ proche statistique à laquelle correspond un. mode Q,riginal du trai­ tement de l'information. Cette approche devant s'appuyer no,tamment sur la ' photographie aérienne. Une bonne' utilisation de ces, moyens techniques doit permettee au géographe, mis en présence de son objet considéré en tant que système par hypothèse" d'en vé'rifier et d'en démontrer l'existence puis d'en étudier la nature circonstanciée. il manquait à ces techniques des méthodes de travail rigoureuses, ----. 29 et fines qui ont été acquises à la faveur des études à très grandes échelles entreprises depuis une dizaine d'années face à la carence de l'information de base qui est le lot de la plupart des pays tro­ picaux.

Si l'objet est un ens:emble, la démarche doit, commencer par en déterminer les éléments. La taille et la nature de ceux-ci varient, bien entendu, avec l'échelle d'observation adoptée. Il secaracté­ rise toujours par une 'surface. Pour se limiter aux-quest,ions agraires ce peut être suivant le cas :-la parcelle, le champs, le terroir agronomique (I), le terroir villageois (2), l'unité d'une grille, la surface couverte par un cliché aérien "(3) etc••• Cette surface de référence possède une série de caractèrés dont -la lis,te est, éta­ blie en fonction du thème de travail. Cette opération est délicate car s:'il est vrai que les structures-en géographie sont indéfi- nies (4),. elle implique un. choix (5). Ces caractères sont liés entre eux au niveau de l'élément màis aussi d'un élément à l'autre. Ce tissu de relation - l'espace - orienté et localisé, détermine une morphologie (ou "paYsage"). Ce postulat accept,é, la morphologie est le passage obligé pour "entrer" dans la structure mais aussi pour accéder à des structures plus complexes (passage du "t,erroirlf à la région, par exemple). Telles étaient les principales préoccupations qui nous ont gui­ dé au cours de l'enquêt'e :. considérer l'espace comme un objet ayant ses lois, propres, démontrer le, caractère structural de ces lois, étudier' le fonctionnement de la structure ainsi définie.

(I) Au sens de la Commission de Géographie agraire. (2) Au sens de G. Sautter - Les structures agraires en Afrique Tro- picale. Cours de Sorbonne - PUF. (3) Voir les travaux de ~. Letarte ou de J.P. Gilg. (4) Cr. R. Boudon. Op. cité, page 99 et suivantes.' (5) Ce-qué J. Bertin appelle -délimitation du domaine informé". )U

2 - A PROPOS DE LIETUDE DU TERROIR DE BOUNKUI : 2.1 - OPERATIONS SUR LE TERRAIN: Comme celle de'Daboura (Bwa'et Mossi), l'enquête s'est déroulée au cours de la saison sèche (jusqu'à la fin du mois. de juillet 71). C'est dire que deux caractères importants font défaut : le cal,cul du temps de travail et celui du poids de la production. Cela excepté, l'enquête s'est conformée ici aux principes de l'étude de terroir: recensement des exploitations et de leur effectif. - établissement du cadastre par complètement des photos au 1/20 OOOè agrandies au 1/4 OOOè et utilisation du matériel Topo­ chàix pour le très petit"parcellaire ou les champs ayant échappé à la prise de vue (compte tenu de i'échelle, nous avions droit à ,160 Km2 de terrain photographié pour Daboura Bwar }''I:ossi et Bounlfui). établissement d'une esquisse"(Coll. 3 - carte 1) essayant de tenir compte èl;e la nature des sols et de"leur aptitude au tra­ vail (1) (à l'échelle du terroir, la carte pédologique ORSTOM n'était d'aucune utilité).' - enquête "parcelles" (2). enquête "exploitations"; - entretiens sur la vie villageoise en général, l'intégra­ tion des nouveaux colons, les rapports avec les communautés Bwa d'accueil (quartier Bondokui de Daboura et village de Denkiéna).

2.2 -. MONTAGE D'UN FICHIER IMAGE: Une 'cèrtaine partie de l'information recueillie (celle qui se rap­ porte directement aux éléments) peut être mise sur un tableau à double entrée. Soit en Y la liste caractères, en X la liste des éléments.

(1) Nous souhaitons pouvoir l'améliorer avec un spécialiste. Une tournée avec Leprun, pédologue ORSTOM, est prévue à cet,effet. (2) La parcelle est prise comme élément de référence. Elle es,t défi­ nie comme un espace cultivé par un même titulaire (même si celui ci n'est pas le chef d'exploitation: cas des parcelles person­ nelles) et portant la même plante cultivée ou la même associa­ tion. 31

Un te~ tableau obsorbe une informatio,n quantitative mais aussi qualitative représentée sous, forme binaire (le caractère est pré­ sent ou absent). Gette propriété permet de la traiter - entre autres façons - par les méthodes g~aphiques mises au point par J. Bertin au Labo ratoire de Cartographie de 1 rEPliE : matrice visuelle ou fichier - image (1). Le fichier a été· choisi en raison de son prix peu élevé, de sa facilité de transport et de manipulation et de son aptitude à. rece­ voir une série d'é~éments plus importants que la matrice. Ces avan­ tages ne doivent pas cacher les inconvénients qu'il présente par rapport à la matrice : - série des caractères plus courte. - manipulations moins souples permettant, ma~ - en ce qui nous concerne - une typologie fine des éléments (2).

2.·3 - PRINCIPE DU FICHIER-IMAGE (Photographie N2I) : Il constitue un tableau à double entrée où : - les valeurs sont représentées graphiquement sur des fiches cartonnées suivant la méthode du diagramme à barres (la surface des­ sinée est proportionnelle à la quantité. - la présence d'un caractère qualitatif est marquée p~un signe, l'absence n'est pas figurée. - l'ensemble des caractères,·d'un élément est représenté sur une même fiche; les fiches sont mobiles doncordonnables. il découle des deux dernières remarques que l'ensemble de l'informatian concernant chaque élément dont 'ra fiche est déplacée est conservé. Mais aussi : tout classement des fiches,. suivant un ordre 'déterminé d'un caractère, va faire apparaître les tendances

------~------, (1) Cf. J. Bertin - Sémiologie graphique. Gauthier-Villars, Mouton Paris.- La Haye - 1967. (2) Autre inconvénient mineur : l.ea fiches se sont légèrement défor­ mées pendant la saison des pluies" époque à laquelle nous avons monté le fichier. existant au niveau des autres caractères : corrélations, regroupe­ ments, répulsions, indifférences. Les manipulations peuvent être faites en fonction d'hypothèses de travail mais aussi d'une façon systématique, caractère par carac­ tère. Celles que nous présentons en troisième partie ont surtout pour-but de vérifier le caractère systématique du terroir de Boun­ kui. On peut se contenter - suivant le cas - des résultats bruts don­ .nés par le fichier ou bien considérer avec plus de précision telle ou telle relation et cela d'après. des méthodes statistiques habi­ tuelles. Un des avantages de la méthode est de ne pas détruire le carac­ tère systématique des relations à la différence du langage écrit qui doit sérier les phénomènes pour la commodité de l'exposé et cela arbitrairement. On échappe ici à cette contrainte. Le texte doit tirer les conséquences logiques du fichier et non' pas faire une description de ce dernier. C'est pourtant ce que nous ferons car la rapidité avec laquelle'nous avons da concevoir et dessiner le fichier explique quelques maladresses de construction qui rendent. la lecture parfois malaisée, dans les colonnes du bas par exemple. Par ailleurs, ce type de graphique est relativement récent et sa ­ lecture n'est pas forcément familière au lecteur. Il s'ensuit un commentaire articulé en fonction de ce que montre le fichier et non pas en fonction d'un plan habituellement utilisé en l'occurrence.

2.4 - LA CARTOGRAPHIE DU TERROIR : Complètement et levé ont été faits au 1/4 OOOè, parfois au I/I OOOè pour le petit parcellaire. Les cartes de la collection NQ 3 (1/15 OOOè) représentent un com­ promis assez peu satisfaisant entre le-desir de concevoir une vraie collection de cartes classées, complément indispensable du fichier­ image et celui de sortir, dans les délais impartis, un minimum d'in­ formation cartographique. 55

caractère - le choix des caractères à cartographier doit être fait après les manipulations du fichier et non pas à priori. Ainsi, les cartes de la col~ection 3 (terroir de Bounkui) qui figurent hor~-texte devront âtre complétées ,. classées et réduites pour pouvoir figurer sur une seule planche (les moyens purement manuels dont nous disposions nous: limitaient au 1/15 OOOè, d'où un format peu maniable).

(1) Seule la distance de la parcelle par rapport à l'habitat peut figurer sur le fichier.

(2) 1/ ••• sa complexité (de-la carte "de synthèse") n'autorise que la~ecture point par point et détermine une forme d'utilisation et de réflexion qui exclut pratiquement la découverte de cor­ rélations d'ensemble ou limite celles-ci à deux ou trois' fac­ teurs ( ••• ). La carte manuelle complexe ne répond qu'à une seule question.: '.'à tel endroit qu'y a-t-il ?" ( ••• ) tandis que la collection de cartes permet de répondre à çleux questions : "tel phénomène, où est-il? et par suite "quels sont tous les phé­ nomènes qui ont la m~me distribution 1". J. Bertin "Le traitement graphique de l'information" - in Atomes.n2.269 Octobre 1969. 34

TROISIEME PARTIE

PREMIERS RESULTATS DESCRIPTIFS SUR BOUNKUl

l - GENESE DU TERROIR LE GROUPE ET LE MILIEU D'ACCUEIL : (Cf. collections de cartes n! 2 et 3)

La na~ure du groupe~ son effectif, sa culture sont des données à priori au même titre que les caractéristiques du milieu dans lequel il s'installe. Il ne nous incombe pas d'analyser ces catégories de problèmes mais d'en faire une description suffisamment précise, celle-ci n'étant que le préalable à l'analyse géographique et non pas sa substance. Cett.e description préalable est en fait une source d'hypothèses. 1.1 - LE MILIEU DrINSERTION : 1.1.1 - LES DONNEES CONSTANTES: 1.1.1.1 - précipitations et températures: La carte· des isohyètes moyens (1) (Coll. 1 - carte 21) n'est donnée qu'à titre indicatif. En effet, les moyennes portées n'ont été ca1­ culées qu'avec des mesures antérieures à 1965. De plus, les cartes de l'ASECNA, établies à partir d'un réseau dé-pos.tes relativement lâche, sont d'une échelle peu intéressante ·pour nous. Il est par ailleurs impossib~e de la comparer avec la carte des· excédents et des déficits en 1970, celle-ci faisant référence à une' moyenne cal­ culée sur un nombre d'années supêrieur. Le poste le plus proche est celui de Solenzo. Ses mesures de pré­ cipitations sont très certainement valables pour Daboura, situé à 18 km. Cependant elles n'ont été faites qu'à partir de 1960. Le poste de Dédougou possède des relevés de précipitations sur 50 ans .. Le nombre de jours de pluie a ét,é relevé régulièrement depuis

(1) Source ASECNA - Ouagadougou. 35

30 ans ainsi que les températures. La moyenne annuelle des pluies est légèrement plus faible à Dédougou mais on peut considérer le poste comme représentatif du climat de.cette partie de la vallée de la Volta Noire. Les dernières statistiques pluviométriques publiées (dépouil­ lement sur 30 ans) permettaient d'affecter à Dédougou un indice des saisons pluviométriques d'Aubreville de 4~2-6 (1). Cet indice est en fait de 4-3-5 avec les relevés sur 50aris. Dans l'état actuel des chiffres, le nombre de-mois secs, d'après le diagramme ombrothermique (Fig.I: ) est de 8. Par rapport aux grandes zones-écologiques habituellement pro­ posées, Daboura est approximativement situé aux limites sud du sec­ teur nord-soudanien caractérisé par la savane arborée~ sub-climax pyro-cultural de la forêt claire (2). Ces indices et catégories formelles n'ont d'autre but que. de for­ mer des références permettant de situer le contexte local. Il est plus utile de considérer la combinaison entre la fréquence des pré­ cipitations (cf fig. l à :8) et leur quantité. Dédougou (source A3ECNA, relevés sur 30 ans) . , Quintile l annee très sèche · 713,·8 862,,1 mm :Quintile 2 année sèche · 862,2 952,,6 mm , · Quintile 3 annee normale · 912,1 999,0 mm 'Quintile 4 année humide 999,1 l 076,1 mm Quintile 5 année très humide l 076,2 l 519,4 mm

------(1) Nombre de mois où les précipitations sont' réspectivement : supérieures à 100 mm, comprises entre 30 et 100 mm,· inférieures à 30 mm. (2) A latitude égale, la pluviosité est légèrement plus forte que dans le centre et l'est du pays. Cette anomalie est probable­ ment due à l'orientation de la vallée de la Volta et à l'influenc orographique du plateau gréseux de l'ouest. Pr~c'i:>'faÎ/ons rzr rrzmpéraÎures ,; DEDOUGOU - fRtZlevés Fait ,..cs?rct/v~menl sur 50 rz/ 30ons./

300

{\ 2110 Diagramme Ombrotherml'luc Varlarion dq la haut..ur d'eau 760 de Ba:1n~& el Gau.sqn P:2T 2.~0 'sOO 210 D".,.,.. • .1 200 .. 100 t: 1:... 160 ~ " 1000 ~ ~" ~ 1~0 ." .: .....~ .E , .. ,.:; 120 ~ :- U\ ~ "- 10Q 1 ~ Ii "~ 1\ !Il ~ 1 \ 40 80 soo .... ~ 41 1 \ " ~ .. lITa/aI d'août l, r:. ~o (>0 \ ,\ AIl \ r.'\ ,~ \ '\ 1\ 1 \ l, (1 -, '\: \,/\ 1 ~',/\ \ Il "J ', __ 20 40 ~ 1 \,\ ,'A . \ 1"," \ "1 ,...-, __ ;) 1,1 ' ~ /' y V 20 ~ ~ 10 ;) 100 0 0 :t o...l..r...... TT",.,.,r-rr-rT...... TT'1I'TT...... TT",.,.,r-rrrTTTTrnrrr-rrTTrrrnTTTT.. J F M A M J J A 5 0 N 0 21 4Q '0 60 '0 Annies MOI, r,~ 4- d~' Nomhre moytzn de )orJrs d~ plUl~ par mOIS Varlat"on du nombre jours de plUIe

11 75

12 60 ~'" '" 0 ~" '"'> ... 9 4s t { .~:-:: ~ (> '"1. ~ JO t,} ~ ~ J 15

1 0 ;> 0.L,...... ,...,..T""T"""T"",...,....,...,...,...,"""T""T"T-r1r-r-T"T..,...,"""T"",...,..T"T"""T"",...,..~ J FMAMJJ ASOND 41 50 60 fa MOI~ r.:J .$ ... ;Prùipital"t"ons .; 50LENZO - Rrlcv~s svr 10 ans

Hau/tzllr d'eall mensuelle Nombre moyen de Jours Voriatioll de la hauteur Variat,on du nombre de ck plw~ par mOIs d:",au JOurs de (JIU/Il

1}OO

18 '1200

1100

300 15 1000 7S 900

250 12 1100 60 ~ '-\ U\ ... .. 700 ~ ~ l.. -'li ." ;~ E 200 .!: 9 .~ 600 :':: ~ ...... '-.; :-:: ~ ~ '00 ~ t , :' TalaI 1~0 6 ~OO , " , ~ ~ Q ~ ,'1 1 \d, aout .- 100 , l , 4 / 'i \ _,,"', ,." ,,/ To/al d'août 100 200 v v '..,

100

0 FMAMJJA:iOND FMAMJJASOND 61 62 .) 60-' • ., '6.' 68" '10 61 62 6] 6'r 65 Ob &7 ~ 69 70 MOJ~ Fifl '0 MOIS f,,6 Annie:> r:;~ , Soure" ASECNA OU~'Pdou'1o" 37 "--.. '

Dédougou (source ASECNA, relevés sur 30 ans) · hauteur d'eau par groupe de 5 jours (I) ·

r 5 II 16 21 26 Mois au au au au au au 5 10 15 20 25 30/31

cT I,9 0,0 0,.2 0,0. 0,0 0,0 F 0,0 0,3 0,6 0,2 0,0 0,0 M O,I 0,0 :;,0 0,8 2,4 I,7

A I,·9 2t 3 4~2 4,3 8,.5 6~2 M IO,8 S,8 6~5 9,6 9,5 15,8 J 17,9 15,7 19,2 23,6 21,,5 25,4 cT 24,,5 31,7 3I,6 4I,4 39,6 47,4 A 35,,3 53,3 53,7 58,4 43,6 50,0 S 46,5 31,5 32,,1 24,0 22,6 23,2 0 16,6 13,,3 9,4 5,3 '6,2 6,1 N ' 4,3 0,4 0,.2 6,4 0,.1 0,1 D 0,0 0,2 0,0 0,0 0,0 0,0

.../ ...

(1) En millimètres. PLUVIOSITE ANNEE 1970 (504r~. A5EOJA)

...

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12' ,,--_.-.;;.:.-:.._----...... ~~ .~ ,1 .D·'" t

,r-_ 1" .'0 11" ~ PIC/Vlo,,!.' !r~' «,,~élen!a"r" o D~f,c,!q'r& 150HYETES (va/ellr3 en mil/im6lru) ISSJ P/uviastl,,' -.J<'éd,nlafre o Trés dlif,c,!airc o PkVlo.stl,· nt1rmalt: Carie NP 6

350

300 18

~ 250 15 ~" ~ 1.. S 200 ~ 12 ~ ~ ~ ." :) 'b 150 .~ "'1 ~ 9 ~ 11\ il c:, ~ ~ :i 100 6 1.," ~ ~ ~ 50 3

o.L....-,.....-~~:2'4~~~...... OW~M~A~~~r$~~ MAM ~ J 'A SON Ta/al annuel 10lt8,7", m ToI'a/ annuel 61 jours

SOLENZO Hauteur ·d'eau SOLENZO Nornbrrt de jours men,uelle en 1970 drt plUf~ on 19'70 39

1.1.1. 2 - Caractéristiques du site de Daboura et de Bounkui :

La carte n2 6 de la coll. 2 donne un aperçu du site des différents terroirs de Daboura. Il est commandé par la juxtaposition de trois unités morpho-pédologiques : - le Gboué~ petit massif de grès un champ de lambeaux de cuirasse - la zone de comblement alluvial de la Volta Noire et la vallée du Voun-Hou (1).

- Le Gboué : c'est un système de collines culminant à 458 m (424 m à la longitude de Daboura). Il est constitué par un'affleu­ rement de grès compacts et durs, allongé du Sud au Nord. Les prin­ cipaux sommets portent des lambeaux de cuirasse (2). Un'pendage très faible de l'ordre de l à 2~ et une certaine inégalité de du­ reté des couches provoquent l'àpparition de'légers replats atté­ nuant une pente relativement forte. Des sols peu évolués se loca­ lisent sur les replats inférieurs parmi les empilement de dalles issues dudiaclasement de la roche qui n'affleure jamais directement. Cette zone est absolument sans intérêt pour l'agriculture. En auréole autour de ce massif et d'une façon très irrégulière s'est développé un matériau issu de la désagrégation des grès sup­ portant un sol sableux, peu épais et. sensible à l'érosion. Avec l'augmentation de la pente, il devient de plus en plus mélangé à des gravillons. - La zone d'alternance d' escappements cuirassés et de dépressions d'accumulation: cette alternance est peu marquée dans la topogra­ phie (altitudes comprises entre 270 et 310 m environ). Elle condi­ tionne cependant une forte différienciation dans la qualité des sols

(1) Les cartes et les remarques morpho-pédologiquea ont été faites d'après des observations qui se sont constamment appuyées sur le texte de Leprun et Moreau. Op. cité. (2) "••• le Gboué, qui est coiffé de-lambeaux de la cuirasse bauxi­ t:j..q\le éocéne et ferrugineuse polygénique pliocène." Leprun et Moreau. Op. cité. p. 68. 4U

En effet, la pluviosité et la température permettent ici une régé­ nération des sols à partir de la désagrégation de la cuirasse. Gette désagrégation et le lessivage oblique des matériaux aboutissent à la co:q.stituti.on d'une gamme de sols dont l'épaisseur et la qualité augmentent vers les bas-fonds (cf. schéma théorique). La cuirasse affleure rarement. 'Elle est presque toujours recou­ verte par un revêtement gravillonnaire de faibie épaisseur. Très localement, ces sols peu évolués peuvent présenter' un faciès hydro­ morphe:,. l'imperméabilité de la cuirasse favorisant l rengorgement d'hivernage. De toute façon,. ces sols gravillonnaires n'offrent aucun intérêt agricole. Les phénomènes d'accumulation se produisent en contrebas donnant lieu à une évolution plus élaborée : on passe à des 801s peu évolués

t1 tl ( à faciès férrugineux ) puis à des Bols ferrugineux lessivés, d'é­ paisseur croissante au-dessus de niveau gravillonnaire et enfin àux sols hydromorphes dans les principaux bas-fonds où les gravillons de bas glacis se mélangent progressivement aux matériaux argi~eux. Ceci fait que les conditions offertes à l'agriculture sont très variées. La dessication rapide qui constitue un des défauts majeurs des sols gravillonnaires, est ici atténuée par une pluviosité satisfai­ sante.

- Les lits de la Volta et du Voun-Hou : la caractéristique prin­ cipale du lit·mineur de la Volta est constituée par la présence d'un bourrelet de berge argilo.-limoneux de l à 2 mètres de hauteur, dont les affaissements locaux permettent le déversement des haut.es: ea-.ux dans, un chapelet de marécages parallèles. La largeur de cette zone inondable est en général de l à 2 km. Elle est fermée à l'exté­ rieur par l'avancée des escarpements de cuirasse déjà signalés. Lo­ calement, ces esca;rpements peuvent d'ailleurs atteindre le lit drétiage. Inversément,. les sols hydromo:rphes de bas glacis> constituen 4.L parfois une bande importante entre les escarpements et les matériaux alluviaux. Sur lès dépôts argileux à argilo-sableux de la Volta se sont développéJdes sols hydromorphes à pseudo-gley (1). Leurs limites correspondant à celles des plus hautes eaux d'inondation, la mise en valeur de ces sols est impossible dans l'état actuel des techniques locales. La remarque ne vaut pas pour le bourrelet de berge lui­ même, bien qu'il soit très difficile d'accès en hivernage. Concernant la vallée du Voun-Hou (au niveau de Daboura), nous avons regroupé les sols, sur la carte, sous le' terme de sols ferru­ gineux lessivés à tâches et concrétions sur matériau argilo-sableux. Les sols hydromorphes.sur matériaux alluviaux bordent le' lit d'é­ tiage sur une surface insignifia nte. Leur représentation était sans intérêt•.

Le terroir de Bounkui est entièrement· situé dans la deuxième' unité morpho-pédologique signalée ci-dessus. Nous avons retenu ici quatre ca tégories, de terres:. Ce alassement· a été fait en fonetion du degré d'évolution du sol,-de la qualité du drainage, de la ferti­ lité et de l 'aptitude plus: ou moins facile au travail. So.it (Cc:ül. 3 carte 1) : zones incultivables ou d'intérêt agricole nul: lithosols et certains sols gravillonnaires sur cuirasse. - zones d'intérêt agricole très, faible -: autres sol.8 gravil­ lonnaires, sols peu évolués sur haut de pente. - zones des sols ferrugineux lessivés dl épaisseur mo.yenne, au-dessus de niveau gravillonnaire. Ce type de sols est considéré par les agriculteurs locaux comme-étant de bonne qualité~ - zones de sols hydromorphes (2) d'accumulation.

(1) Unité 31 de Leprun et MoreaU. (2) Dans notre secteur, ces sols' ont été cartographiés dans l'unit.é 39 par Leprun et Moreau.. 42~ ..

1.1.1. 3 - Le paysage végétal :

Si la pluviosité mo.yenne déjà signa~ée explique la présence d'un certain nombre d'espèces végétales sur le site, c'est la nature du sol qui seule permet de rendre compte de la répartition locale des différents types de couvert végétal. Sur les grès (Gboué) : l'arbre est absent en général, sauf dans les zones particulièrement diaclasées ou sur les replats: Bombax costatum, Sterculia sétigéra. Le tapis herbacé n'apparaît que par touffes de graminées diverses, notamment Cténium élégans. Ces collines sont en fait le domaine des Co~brétum (étasséi, micran­ thum notamment). - Sur les sols gravillonnaires sur cuirasse et les lithosols sur cuirasse : on retrouve les mêmes formations arbustives à combré­ tacées, parfois assez denses dans les micro-dépressions. Dès que les matériaux gravillonnaires connaissent une certaine épaisseur on voit apparaître quelques très rares arbres : Butyrospermum parkii, ptéro­ carpus érinacéus, Bombax costatum, Boswéllia dalziélli (r). Le cou­ vert herbacé reste peu dense :pennisetum pédicellatum, Loudétia (togoensis ?), Andropogon gayanus. - Sur les sols ferrugineux' lessivés : l'arbre devient omnipré­ sent: c'est la savane à Karité. Elle se complique parfois d'une strate intermédiaire arbustive: Combrétum dominants. Dans l'étage supérieur, Parkia biglobosa, Ptérocarpus érinacéus,-Bombax costatum et Cassia siébériana accompagnent plus ou moins fréquemment le Karité Le tapis d'andropogonnées est très dense et homogène. - Sur les sols hydromorphes de bas glacis : I.e Karité s'y développe d'une façon lâche mais régulière. Le tapis herbacé est dense. La strate arbustive est peu visible~ - Sur les sols hydromorphes d'origine alluviale: une formatio arborée dense se développe en forêt galerie sur le bourrelet de berge Syzigium guinéensé, r~i tragyna inermislf) Berlinia grandiflora notamment

(r); Boswellia dalzielli et Mitragyna inermis nous ont ét,é signalés par Monsieur Bognounou, botaniste au CVRS, Ouagadougou. 43

Les zones régulièrement inondables de la Volta ont un couvert strictement herbacé (Andropogon~ Impérata cylindrica etc••• ) à l'exception de Mjtragyna inermis, rare. Ces remarques·concernent l'ensemble-du territoire de Daboura. A propos du site de Bounkui, nous avons retenu quatre unités cartogra­ phiques (Coll~ 3 - carte 2) : savane arbustive ou sol nu savane arbustive irrégulièrement parsemée d'arbres savane arbo~ée (à Karité) forêt sèche localisée (savane arborée avec strate intermé­ diaire, densité d'arbres assez forte). La deuxième unité est très hétérogène. Elle a été regroupée dans un but cartographique. Elle correspond cependant à un substrat bien défini qui est le même que celui de la première unité: lithosols e~ matériau gravillonnaire.

Lorsque les Bwa de Daboura et de Dienkiéna ont déf_ -riché une partie de l'actuel site de Bounkui, en I958-59, le milieu ntavait pas connu les effets de l'occupat~on humaine 'depuis quatre ou cinq générations au moins, à l'exception des feux. Ces défrichements Bwa ont été représentés'sur la carte 22 de la Coll. 3. Ils constituaient pour les Mossi un facteur suppl.émentaire de différentiation écologique.

La description du milieu serait incomplète si on ne signalait . ' pas la présencé d'une faune importance à laquelle se heurtent direc- tement les déf: richeurs : oiseaux, singes, petits et grands. ruminants occasionnent des dégats aux cultures.

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1.1.2.- LES COLONS EN SITUATION: En s'installant, le colon admet que les conditions écologiques du lieu ne s:'oppos.ent pas, dans leur ensemble, à la réalisation de son système de vie et notamment de son système de production agricole. Cette installation correspond à une prise de responsabilité face à un milieu qu'il se propose de maîtriser avec sa propre technique. Cependant, ce contact entre un syst.ème agraire importé et. un milieu intact se fait "en situation", autrement dit dans un contexte de relations avec les groupes d'accueil. Ces relations sont fluctuantes et leur modification dépend assez peu de la volonté du "groupe étran­ ger - dans un premier temps du moins- • Il s'agit en fait de savoir quelle part de liberté est laissée au groupe immigré pour aménager l'espace dont on lui accorde le droit d'usage. Le "quartier" animiste (Cf. Coll. 3 - carte 23) et les champs qui en dépendent sont situés sur le territoire de Dàboura, le quartier des musulmans sur celui de Denkiéna. Aucun défrichement Mossi n'a eu lieu sur le territoire de Dio, tout proche cependant. . . Sur le plan juridique, ces ubrousses" ne relèvent pas directement du chef de terre des villages d'accueil mais des chefs de lignages réfugiés (1). Partie du-site relevant de Daboura : Sidibénéba Kogo, fondateur du village, a été ins:tallé là par son logeur et ami Sukura du quar­ tier Bondokui. Celui-ci est reconnu par tous - Bwa et Mossi - comme détenteur d'un droit éminent sur ces confins du territoire villageois étant le "logeur" du lignage Bayé dont les ancêtres détenaient la chefferie de Bounkui. Avant d'installer'Sidibénéba, Sukura consulta le chef de terre de Daboura qui donna un accord qui semble avoir été de pure forme (2).

(1) La situation du statut juridique de ces confins est complexe. Une description satisfaisante ne pourra en être donnée qu'à l'échelle de l'ensemble de la communauté Bwa de Daboura. (2) Les deux principaux personnages ayant présidé-à la formation du village Mossi de Bounkui - le chef de terre de Daboura et Sukura ­ sont décédés au cours de l'enquête alors que nous n'avions eu aveq eux que des entretiens généraux. Le droit d'installation et de culture concédé à Sidibénéba valait également pour ceux qui viendraient vivre auprès de lui. Sous réserve d'un comportement normal de la future communauté, ~e fondateur du village se voyait doté d'une étendue de IO Km2 environ qu'il pouvait distribuer à son gré aux colons venus se placer sous son autorité. Ce comportement exige le respect des règles suivantes : - ne pas gêner les pratiques religieuses et les coutumes Bwa, ne pas profaner les autels et autres lieux sacrés. - observer une conduite sociale irréprochable, notamment vis à vis des femmes et des biens matériels. - signaler au logeur Sukura toute installation de colon et tout nouveau défrichement par l'intermédiaire de Sidibénéba. Si l'accord a toujours été automatique, la démarche n'en est. pas moins impérative. - ne pas toucher àux fruits du Néré. - ne pas planter d'arbres. verser chaque année une'certaine quantité de milou de sorgho à Sukura.(I). Dans l'ensemble, ce Ucontrat social" a été respecté et aucun conflit majeur n'est encore intervenu. Le même type de rapport existe entre les Mossi du quartier musul­ man et les Bwa de Denkiéna mais ces derniers ont effectué en I970 des confiscations de terres essart.ées sans leur accord (Coll. 3 ­ carte 22). Les "défrichements Bwa intervenus récemment dans le secteur ont permisso.h.'désenclavement" foncier en libérant des terres usées qu'on prête plus facilement, mais aussi en actualisant les différentes limites des domaines villageois ou lignagéns.

(I) Depuis le décès de ce dernier, il a été décidé que ces dons seraient faits au chef du lignage Bayé. 47

Ces défrichements ont été effectués sur les meilleures terres. Ainsi, si la liberté d'accès des Mossi à la terre'est réelle, elle n'en est pas moins limitée, ,en fait., aux sols de moindre intérêt ou aux champs abandonnés. Pour l'instant, les Mossi s'accommodent de cette situation et, bien que la présence de champs Bwa ne soit pas sans effets sur le développement du terroir, on peut considérer que le contexte d'accueil n'a pas encore eu d'effets contraignants ma­ jeurs sur la vie de la communauté.

I.2 - LES CARACTERISTIQUES DU GROUPE :

1.2.1 - L~S EFFECTIFS : 1.2.1.1 - Naissance d'un groupe: Nous"âvons déjà évoqué l'origine géographique des villageois de Bounkui. Leur installation ici s'est faite sur une période très, courte: ' Nombre de ménages Nombre d'exploitations (1) Années installés fondées

1962-63 l l 1963-64 l l 1964-65 2 2 1965-66 3 ;2 1966-67 3 2 1967-68 8 1 1968-69 13 8 1969-70 25 22

Totaux 56 45

(1) La période d'installation de référence est la saison sèche comprise entre les deux campagnes agricoles indiquées. 48

La taille "villageoise" de Bounkui vient à peine d'être atteinte. C'est dire que l'enquête a été contemporaine de la naissance de la communauté. Celle-ci est loin d'être encore complètement intégrée .. Le phénomène est cependant rapide car il s'appuie sur des relations parentales ou religieuses préexistantes à la naissance du village .. 1 .. 2 .. 1.2 - Répartition de la population par âge (Cf.. pyramide ci- " dessous) •;

1 .. 2.1.3 - Les exploitations: Définition: nous désignons par ce terme les unités économiques autonomes sur le plan de la production. et de la consommation. Cette unité économique correspond toujours à une unité de résidenc.e mais la réciproque n'est pas toujours, vraie (deux enc.los sur 43 comptent chacun deux exploitations). Les manoeuvres emplo.yés - pendant tout l 'hivernage et. - à fortiori - ceux employés à l'année, sont compt.és comme membre de l'exploitation à la différence des journaliers re­ crutés fortuŒement. Quelques caractéristiques par exploitation: l - n~ d'ordre 5 - nombre d'hommes mariés 2 - effectif de l'exploitation 6 - nombre de femmes mariées 3 - actifs hommes (12 ans et plus) 7 - âge du chef d"exploitation 4 - actifs femmes (12 ans et, plus) 8 - âge moyen des actifs

l 2 3 4 5 6 7 8 l 10 3 3 l 3 52 27 2 6 l 3 l 2 30 24 3 7 2 2 l l 35 22 4 II 3 3 2 2 47 34 5 8 3 2 l 2 45 24 6 9 3 2 l l 50 24 7 8 5 l l 2 60 27 8 7 2 l l l 70 36 9 13 4 2 2 2 27 21 10 4 2 l l l 28 22 II 9 2 3 l 2 68 35 12 8 4 l l 2 60 31 13 13 2 4 l :5 61 36 14 9 l 2 l 2 30 26 15 13 5 4 l 3 47 25 16 6 2 l l l 25 20 49

l 2 3 4 5 6 7 8

I7 7 3 3 2 2 70 32 18 15 4 4 :3 :3 80 36 19 II 3 3 l 2 40 36 20 I4 4 4 2 3 52 27 2I 10 4 1 l l 63 26 22 6 3 1 l 1 35 27 23 9 2 3 1 2 -30 24 24 6 2 3 l 2 48 38 25 6 l 1 1 l 40 27 26 5 l l l 1 50 37 27 4 l 1 l 1 _30 27 28 I2 2 2 1 2 40 27 29 9 2 3 2 2 43 35 30 13 5 3 l 3 .46 22 3I 5 l 1 1 1 65 37 32 9 1 2 1 2 34 27 33 5 1 l 1 l 72 45 34 {I) 35 7 1 1 1 2 39 26 36 15 3 5 2 5 46 27 37 13 1 4 l 4 30 21 38 7 1 3 l 3 35 22 39 2 l l l l 35 30 40 7 3 2 2 2 77 42 4I 2 l I 1 l 79 64 42 I5 2 4 2 4 65 29 43 IO 2 4 2 3 70 30 44 19 4 4 2 4 65 33 45 T 2 2 I 2 42 33 Totaux 391 r05 I03 56 91

}iioyenne~ 8,8 2,3 2,3 I,2 2 50 30

(I) Les membres de cette exploitation ont quitté définitivement le village avant notre arrivée. Seuls les renseignements visibles la concernant ont été pris en-compte (cultures portées,. surface des parcelles etc.•. ). BOUNKUI = Repartition de la population pré.sente - 1970-

f:.2ZI dont mariée.s Fig .14

TClUX de polygamie

'4) i: a 2 t ~3 Il t t 1.6 ...,0 1.7 C ~ ,l 1.6 0 ...Il. I,S "t 1.4 E ~ 1,3 -t '.2 ~ -') E tf ~ 1.,2.2 - NIVEAU TECHNOLOGIQUE :

A l'exception de la charrette à âne, présente dans 10 exploitations,. l'outillage agricole est strictement èonforme à celui du pays d'origine, y compris chez les colons ayant déjà séjourné en zone d'immigration. Le matériel utilisé est composé du hoyau à semer, de la grande houe (15 à 18 cm de large - suga), de la petite houe (10 cm de large -'suanga), de la hache, du sabre d'abattis et de la faucille ..

I.2.3 - DES PREOCCUPATIONS ESSENTIELLEMENT VIVRIERES ~ Parmi les raisons: citées par les chefs d'exploitation pour justifier leur installation à Bounkui, le désir de pratiquer la culture du coton n'est cité que 6 fois. Celui de trouver des terres, en quantité suffisante pour permettre des. récoltes vivrières satisfaisantes est cité II fois. (1). Pendant l'hivernage- 1970, 23 exploitations se sont livrées à la culture du coton, réalisant en moyenne un gain brut de 18 700 frs. Une seule a franchement opté pour la culture commerciale, réalisant un gain de 124 000 fra. Les 22 autres ont obtenu une rentrée moné ;,­ taire moyenne de 13 950 frs ... Sans préjuger de ce que deviendront les besoins des villageois à moyen terme, on peut considérer que l'activité agricole est essen­ tiellemept le fait de préoccupations vivrières. Cependant, la plu­ part des colons se déclarent près à tenter l'expérience cotonnière , aussitôt ':'._ résolus les problèmes de subsistance.

(1) La raison la plus fréquemment évoquée est le désir de rejoindre un ami ou un parent.' 52

2 - STRUCTURE SPATIALE OU AGREGAT DE PARCELLES ?

Le fait de r~onner au niveau de la plus petite portion dtespace homogène (1) dans ses rapports avec les a utres, implique ~'hypo­ thèse selon laquelle l'ensemble (le terroir) est qualitativement différent d'une association cumulative de parcelles. Nous posons comme principe que la mise en évidence de tendances au niveau des parcelles équivaudra à démontrer le caractère systé­ matique du terroir. Dans un deuxième temps cette structure devra ~tre analysée comme telle. La démonstration du caractère systématique du terroir est l'objet de ce chapitre. Il ne s'agit pas d'un exercice formel dans la mesure où le raisonnement s:'applique à un village qui n'a qu'un ou deux ans d'existence.

2.1 CARACTERES RETENUS POUR LE FICHIER-IMAGE .

NQ -- Echelle sur-le Nature du caractère graphique fichier (2)

1 Durée de présence dans le village du titu- 2mm = l an laire de la parcelle (chef dtexploitation si parcelle d'exploitation, membre d'exploita- tion si parcelle personnelle). 2 Durée totale de mïse en culture-. 2mm = 1 an 3 Durée de mise en culture par"l 'actuel titu­ 2mm = l an laire. Surface de la parcelle 2mm = 5_% Surfa,?e dêl'exploi tation en %

(1) Nous l'appelons "parcelle" : étendue de terre, isolée ou non, consacrée à une culture particulière et exploitée par une m~me unité de production (parcelle d'exploitation) ou par un groupe de membres d'une exploitation ou par un membre d'exploitation (parcelle personnelle). Des parcelles contigu~s relevant de la m~me unité de production forment un champ. (2) Mesurée sur le fiçhier original et non pas sur les clichés. 53

8 Surface de la parcelle. I mm - IO a. 9 Si parcelle personnelle ~ rapport de sa sur- I mm = 5 % face à la surface totale cultivée par le ti- tulaire. IO Si parcelle d'exploitation: rapport de sa 2 mm = 5 % surface à la surface totale des parcelles d' exploitation de l'exploitation. . 12 Distance de la parcelle à la zaka du titu- (I) laire. 13 Plantes cultivées (même ordre que sur le fi- chier): - sorgho blanc - sésame - sorgho rouge - mil (tardif) maïs - haricot niébé - arachide voanlzou. - gombo patate douce "aubergine" - oseille de Guinée coton 14 Si parcelle personnelle : sexe du titulaire (ou de l'aîné si elle est cultivée à plusieurs) 15 Si parcelle personnelle : âge du titulaire 2mm = 5ans (ou moyenne d'âge si elle est cultivée à plusieurs). 16 Age moyen des actifs de l'exploitation. Imm = Ian 17 Age moyen de tous les membres de l'exploitation. Imm = Ian 18 Etat civil du titulaire (chef d'exploitation ou' non): - célibataire - mariée ou marié une épouse - marié deux épous:es - marié trois épouses et plus - veuve 20 Nombre d'actifs masculins dans l'exploitation. 4mm = I act (12 ans et plus). 21 Nombre d I.actifs féminins dans l'exploitation. 4mm = I act (I2 ans et plus).

(1) 0 à 25 m = 2mm, 26 à 50 m = 4mm; de 51 à 250 m, Imm = 50 m·, - au-delà, Imm = 250 m. 22 Religion du titulaire: - animiste - iSlamique - chrétienne 23 Liens sociaux entre le chef d'exploitation et le fondateur du village : ~ parenté directe ou lignagère - parenté par alliance ou liens villageois - pas de lien 25 Situation de la parcelle : prêtée par un Moaga - donnée par un. Moaga confisquée par les. Bwa en 1970 26 Charrette et âne dans l'exploitation. 27 Amendement (fumure domestique ou chimique). 28 Nombre de sarclages reçus en 1970. 3mm - Isar. 29 Etat de la terre lors de la mise en culture par le titulaire : en fin de culture essart 30 Sols: hydromorphes ferrugineux lessivés d'épaisseur moyenne au-dessus de niveau gravillonnaire peu évolués sur haut de pente; gravillon­ naires tmltivables - lithosols et sols gravillonnaires sur cuirasse 31 Couvert végétal avant l'essartage: forêt sèche savane arborée savane arbustive plus ou moins parsemée dl arbres - végétation arbustive ou sol nu

Aller au-del~ de cette liste revenait à inclure des caractères: trop imprécis ou hors de propos (1).

(I) Sauf, répétons le, la productivité e,t les rendements •.

------55

Cependant quelques caractères.secondaires ont été introduits pour permettre des sous-classements ou des classements partiels. Ce sont :: • 4 Surface de l'exploitation. Imm = l ha 6 Surface cultivée par le titulaire (si par­ Imm = 5 a. celle personnelle). 7 Surface totale-du titulaire en % Surface totale de l'exploitation 2mm=I% II Si parcelle personnelle :. rapport de sa sur-­ Imm = 5 % face à celle de toutes les parcelles person­ nelles de l'exploitation. 24 Appartenance territoriale de la parcelle :: Daboura - Denkiéna

Les colonnes regroupées en 19 fournissent une information volon­ tairement redondante mais simplifiée. Elles ne sont que des repères de lecture destinés à faciliter les. manipulations: - Parcelle d'exploitation parcelle de femme, ou d'enfant - parcelle personnelle d'homme (20 ans et plus).

Remarque : le nombre total de parcelles composant le terroir est de 500. Les caractères énumérés ci-dessus ont été récoltés et dépouil­ iés'exhaustivement. pour des raisons pratiques, le nombre de parcelles mises en-fiches a été réduit à 350, soit un sondage à 70%_ Ce ne sont pas des parcelles mais des exploitations qui ont été re­ tirées au hasard CI). Cependant, l'information chiffrée globale a. été obtenue à partir-de la totalité des parcelles et non pas à partir de l'échantillon.

(1) A l'exception de l'exploitationnQ 34, retirée d'office pour les raisons que nous avons déjà indiquées. . l.LJ. ~" .... LM .. ~u.....w..IJ"t"'{f j~II·II"'oI~H('I"'" J...'I~.IJ .,. 1 ~ ~". '''''l',.L,,,. ~ 1 L.Jl..lJ.,LI~1.I ,_2_YiU.W IL 11 ,lu J UI J llil JL.lI" i 1....lJ., JULl.... 1. UJk, LI .l~ ,~.UJ ~ .'m~" ~ +.,. J ... J .1" 1W.L:"''''''''' Il.1 Il III IlL". !t..f~ll~ ~ rL.-;.r.J.~ '_5.1. J ll.l. 1o"I'l .. 1 . [i" L.L..JJ .I.l jl...... lu. _16_1 1 1 _ ., ,., IJ J,.II., LJ .i1./1 .1.IJIII.1 ,Ill ,. d.aJ .. il IJl.u l~ll'j Il'rl~tl'~'J'' ~I J~J ')JIIII~ Il,~, JJ J LJ! Il, IJ ,LIli r .1 IJ Il, .Il,ti i .. J I~.. J~.J. ~ r. Itl[f- ~lli l lllL11 .JJ jL.I.. ,\L.IIJ~IU l., l''' j" JlL J U"I.I~1)J,J.l,!.d u.1 L.:Lu _. .1.111 Il Il .. J 1. lw II..r 1 1 LI. II.I1 JI 1L J[ Ill/L ~~ ;l'll~:l-;'~' ;i,~~~".lb1·*':' ~J""". ~~I/:~~.ltt:~1 ~b~\j :11 "~., Ir.,~ ~""~k.f~,~,~,~~, ,~,~~J'lri. )' I ~'iil';-,~H', 1 • I,' ,L , ". 1 1 1 1'" ,', 1 • 1 J 1" '.'. I,/~ Il'' • Il'11.' l 'l~ 1 1 1 13 """1' ("~'. 1'1 ,."'" ,-'/'\ '1'1\' """"t",t 'r/""'I''';' l'· ~,II ", .'( 1~. '."",' " , II~\" • ,,'i .. ,, 1 1 ., 1 1 1 fil 1 r 1 1 J r 1 d , , ~ l '1 ~_' '. I, III.. ,.,~.~~ I r.~J' ••J. ••••••II - ," ••• " _ ~II.JJ.,.' '" .._ 1._, ~I~~ IllIl~ Illla~ 'III~I~ t~ .15-,1l l, III i'Jj. ,J III '1' hJLUdlJ 1/.,11 .1 • III LII 11111 Il 1 .1 '16 L. ail EII.,. ~~:w:1 '~18 .-~.~~~ ''-~/I.'I''. 1 ".1.",,\//.\'''/ •• , uwn.!.- ",',"",, ....!"'l.,..,...... ~J 1 ! ,., J '. ,*-..,...... ( .... 1 • l, • 1 l'.' 1 1 1 :~? j·;·ii~·~;~~·iï~·'~i,;i':·-~,' ~·~I~'~)Z=·~~·iQ· . ,;~~~ :.IlJJJM)J.J.I"'~,J,!..~J'~~.t~~, Il.''~~''~ ,f,J/- 1 1 III ·f'~·fJ.-JJ'r:...~;.·JIIf' :_,...:..'~_'t,rL,~,-.::,...,..:~' ! .. .. •• l'' '....J • t,' 1 " 1 1 , r.-''--r-'''''~ 'r~"""""~~1 ""1 • il.i Il 1 .. 1 t " l' If 1 1 Il '.' 'V, : 1- J• 'II •i 1 '" 'ri 1", 1 / • ".'" 1 .-" t,' l ,l,II" " 1" ,'. 1 1 l' 1 - 1 Il''.'' 1 -1 l' ,". 1. 1 1 1 ~~/~~", 1 _ (r1~~._.,J~"~''A. :l:-~)I. 1 1 '1 • • ._,'''-., -,~,. ff:.'-"'''''''~''-''/,,'J/'',...... ,~ ,.-~·t"'·"~'_. :\.'u'l":n'rir'ft.:l:-~~III.~-,'J,0.1./oII.,':J.':'or:-.·1 0••fi i Il. i .,...,...... "~"""" 1~LCl 't"~"'.\r'·/'Il'-.i·."u_·r,',',,,,,'J·:..J~/11 ,J~/'IlI·' '.,.~"',J.~,~~ "~f·'/.11' ~ 1'~I.llJ·'. •.LI J ~ ""1·' 11·,·" .',••I,-".·-'ll.'J 'fI-'II, 1. 1,\. I.'-".I . L .J_J ',. ___ _. ,f"_ . __ 'r, '. _. Il. 1 . 1 _ ". ., '. / 1 1 _ 1 1 f "-111 • _ 1 1. J

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2.2 MANIPULATIONS DE CLASSEMENT: Il ne s'agit pas de verifier un'e hypothèse particulière mais de classer l'information pour Pouvoir. détecter des relations générales possibles, leur mise en évidence· constituant la, démonstration du caractère systématique du te-rroir. L',indifférence de certains caractères doit être critiquée et considérée, à priori, comme signifiante.

2.2.1 MANIPULATION l : CLASSEMENT DES PARCELLES EN FONCTION DES CULTURES PORTEES ET DES SUPERFICIES : 2.2.1.1 Lecture du fichier: - Caractères ordonnés en fonction de ce classement (1) : - durée totale de mise en culture de la terre (col. 2) le rapport surface de la parcelle / surface de l '~xploi tation Ccol. 5) - surface de la parcellé (col. 8) - rapport surface 4e la parcelle / surface totale du titulaire (col. 9) rapport surface de la parcelle /surface des parcelles personnelles de l'exploitation (col. rI) distance de la parcelle à la zaka (col. 12) sexe du titulaire (si parcelle personnelle) (col. 14) - statut de la parcelle dans l'exploitation (col. 19) - situation et origine de la parcelle (col. 25) ~ état de la terre lors de la mise en culture par le titulaire (col. 29) sols (col. 30)' - végétation (col. 31) - Caractères peu sensibles à ce classement : durée de mise en culture par l'actuel titulaire (col.3) - état civil du titu1aire (col. r8)

(r) Ils sont presque tous cartographiés dans la collection 3. J k J..."" Iv A --.,------,;i~~-L.-~,-~A-IW~r.~<~.~..~..t'. j.J,

l ,.. 1. , ",1 .• ~1. .I1~1~ 1 1a•••L---- a 1.. al

l ,. • /1.. , l. •• Il Tl _l''I~'',I ,II, 'II'. , .....,

A

C40,J , ..... ,,,-.,,'" .,/CJ CulluNl!.~ PP"l' / ~...... 1.1 )

.J-S. C" r.-Ir."'" la ' ....I ..CA r:laS,. a.flu (c.Ia_.. 6 J 2.2.1.2 - Types de relations (1) :

Parmi les séries discrètes~ celle des cultures portées possède la distribution la plus fine." Elle constitue d'autre part un des carac­ tères déterminants du paysage agraire. C~est, donc par elle qu 1il est le plus opportun d' llentrer" dans -le système des relations. Si le nombre de plantes cultivées est de I3~ celui des combinai­ sons possibles pratiquées est de 35. Une assez grande partie de ces mélanges sont peu fréquents. Un des"avantages du fichier est de per­ mettre llélimination des épiphénomènes" leur analyse n1en restant pas moins possible. Nous avons ~ - préféré nous en tenir aux remarques essentielles pour llinstant. - Le sésame en culture pure (I7-% des parcelles, I2;I % des superficies); cf. en J sur le fichier: La fréquence de cette culture augmente en raison inverse de la durée de mise en valeur de la t,erre par le titulaire à condition. qu'elle ait été essartée par lui (col. 29). Elle est presque toujours le fait des terres fraîches, essartées depuis un an ou deux (col. 3)" Gette tendance se renforce dans les exploitations installées. à la veille du dernier hivernage (col. I).

Le rapport de la surface de la parcelle à la surface, de l t exploi­ tation est en général élêvé (col. 5) car le sésame est une plant.e de circonstance, s:emée en grande -surface sur des essarts' mal prépa­ rés. Elle est peu soignée et ne reçoit souvent qu1un seul sarclage (col. 28). La gamme des surfaces de ce type de parcelles est très étendue (col. 8). Cela tient à deux faits: le premier, déjà signalé, est que le sésame est une plante des défrichements que l'on trouve aussi bien sur les grandes parcelles d'un colon récemment installé que sur de très petites portions de. brousse défrichées localement pour agran­ dir un champ; le deuxième est qu'elle n1est pas spécifique de tel ou tel producteur mais cultivée aussi bien par les adultes que les

(1) Les relations de détail ou celles dues à des redondances dans le dessin du fichier ne sont pas mentionnées dans le texte. il en Va de même pour les évidences. 60 enfants (col. I4-I5-I9). Toutes les petit,es surfaces de sésame sont d'ailleurs le f~it'dé fem~es ou d'adolescents célibataires (col. 14­ 15-18) •

Parmi quelques exploitations installées récemment 3 le sésame est une culture prioritaire pour un certain nombre de titulaires de parcelles personnelles mais il s'agit alors de très petites super­ ficies (col. 9). Cette plante" est relativement peu sensible à la nature du sol (col. 30). Cependant, les parcelles personnelles qui s'y consacrent ont tendance à occuper les sols gravillonnaires ou les sols hydro­ morphes alors que les parcelles d'exploitation sont plutôt implantées sur les sols ferrugineux lessivés, considérés comme étant les plus intéressants parles villageois. La tendance est d'ailleurs très faibl Les qualités pionnières de cette plante (Col. 12) sont d'autant plus utilisées par les défricheurs qu'elle passe 'pour être peu vul­ nérable aux dégâts causés par les animaux sauvages.

- Le sorgho GLanC et le haricot niébé en culture mélangée (13,4 % des parcelles, 41,8 %des superficies) cf en N:

L ''indifférence de la durée de présence des titulaires de ces par­ celles ·(col. 1), les surfaces élevées et relativement. homogènes (1) (col. 8), l' importance rë1.ati~eclela. surface de la parcelle, aussi bien dans"les champs d'exploïtationque dans les champs personnels (col. 9­ 10-11), montre que cette association est toujours prioritaire. Même lorsqu'il s 'agit de parcelles personnelles (col. 19), -les très' petites surfaces sont rares~ LeB.parcelle~ personnelles de ce type sont elles-mêmes peu nombreuses et sont toujours le fait de femmes mariées "(col. 18). Cette assoc:L3ltion n'est jamais cultivée sur des champs récupérés (col. 25). Ellé 'bénéficie pour l'instant. des sols jugés les plus intéressants,

(r) C'est la seule courbe de distribution des surfaces qui tende vers la convexité (col. 8). 61 et n'est rejetée sur les sols gravillonnaires que dans le cas de certaines parcelles personnelles (col. 30) •

..;. L'arachide en culture pure (12,2 % des parcelles, I,4 % des superficies), l'arachide - voandzou en culture mélangée (5,5%

des parcelles, a t 4 %des superficies.) : cf. en F et. G:

Nous,avons. regroupé ici ces deux types de parcelles car ils pos­ sèdent les m~mes caractéristiques. Ces parc.elles, en général implantées sur les t.erres les plus '. ~ vieilles du terroir. (col. 2), ont été récupérées. d'une façon diffuse sur des champs Bwa au fur et à mesure de leur abandon ou installées sur une terre en fin de culture prêtée par un Moaga (col. 25)(I). Leur surface est toujours faible (col. 8) ainsi que son'impor-, tance relative. dans l'exploitation (col.-5-II) •. Elle est en outre très homogène. Cultivées séparément ou. non" ces deux plantes sont toujours le· fait des femmes mariées (col. 14-I8). Elles sont spécifiques des sols lessivés ou des sols gravillon~ naires (col. 30).

- Le sorgho blanc, sésame, niébé en culture mélangée (8,6 % des varce~les, 9,4 %des superficies) ~ cf. en M:

Cette association est surtout réalisée sur les parcelles person­ nelles de femmes (col. 14-I9) notamment lorsqu'il s'agit de petites surfaces (col. 8). Ce'ntest que sur les grandes surfaces qu'elle est cultivée en parcelles d'exploitation. Dans ce caS, ces parcelles sont cultivées par deiLfaniilies'ins'tallées dans l'année {-col. I). Ce mé­ lange témoigne alors d'un désir de sécurité sur un essart (col. 29) mal nettoyé et sur des sols aux possibilités inconnues.

(1) Cas du bloc de parcelles situé près du quartier musulman (Coll. 3 carte 13). 62

La gamme des surfaces est très ouverte (col. 8). Lorsqu'il s'agit de parcelles personnelles, "elles représentent t.oujours une part importante de la supérficie cultivée par le titu­ laire (col. 9). Cette association se rencontre aussi bien sur les sols ferrugineux lessivés que sur les sols gravillonnaires (col. 30), que;4ue soit le statut de la parcelle.

_ Le ma!s en culture pure (B,6 %' de.s parcelles, 1,5 % des su­ perficies) : cf. en A: Il est toujours cultivé sur des surfaces modestes (col. 8). Son importance dans l'exploitation est constante mais toujours faible (col. 5). Sa caractéristique principale est d'être .- lié à l'habitat (col. 12) ce qui explique que ces'parcelles soient amen­ dées (col. 27) ~ La plupart des parcelles de ma!s sont implantées sur des champs abandonnés par les Bwa ou les premiers colons Mossi mais ceci tient au fai t que 1 'habitat s/installe toujours sur ce, type de terres,

Cette culture est exclue des parcelles perS\lnnelles: (col. 19).

- Le coton en culture pure (6,6 %des parcelles, B,7 % des superficies) : cf. en 1 :

L'âge des terres consacrées au coton est très variable (col. 2) en culture d'~xploitation mais il est élevé en culture personnelle (col. 2-19). Le rapport de la surface de ces parcelles à celle de l'exploita­ tion ou à celle du titulaire (dans le cas d'une parcelle personnelle) est toujours médiocre (col. 5-9-10). Le coton est exclu des parcelles-personnelles de célibataires (col. lB). Sa localisation dans le terroir n'obéit à aucune tendance parti­ culière (col. 12). Trois des' parcelles d'exploitation ont été amendées (col. 27) par

------63 engrais chimique. Un certain nombre d'autres ont reçu trois sarclages (col. 28) ce qui est exceptionnel. On trouve cette culture sur tous les sols avec cependant une nette préférence pour les sols ferrugineux lessivés (col. 30). La plus grande partie des parcelles de coton relève des exploi­ tations du lignage fondateur (col. 23). Peut-être s'agit-il là d'un effet du dynamisme.de ce groupe ou de celui de son chef. C'est la seule culture où se rencontre une forte proportion d' hommes mariés titulaires de parcelles personnelles; cette propor­ tion porte. sn fait sur des effectifs modestes (col. 19).

- Le mil en culture pure (6 %des parcelles, 8,9 %des super­ ficies) ~ cf. en D (r).

Comme l'arachide ou le maïs, le mil est toujours cultivé sur les terres les plus vieilles. La'gamme des surfaces qui lui sont consa­ crées est relativement homogène (faible concavité de la courbe col.8). Cette caractéristique a déjà été notée pour les cultures spécifiques des parcelles d' exploitatidm. ~ Le mil est exclu des sols hydromorphes (coL 30)., Il se.concentre dans l'aire d'habitat villageois· (col. 12).

- Le sorgho rouge en cuLture pure (4 %des parcelles" 1,7 % des superficies) : cf. en B:

Il possède à peu près les mêmes caractéristiques que le ma~s bien qu'étant généralement cultivé sur des surfaces plus. grandes.. . N'étant pas fumé, il est exclu de,s sols gravillonnaires médiocres (col. 30).

Le sorgho blanc, sésame en culture mélangée (2,8 %des parcelles, 2,4 %des superficies) : cf. en L ~

(1) Variété tardive uniquement. 64

Bien que moins: fréquente,. cette cat.égorie de parcelles possède les mêmes caractéristiques que celle du sorgho blanc, sésame, niébé.

Les autres cultures ou associations sont trop peu fréquentes pour obéir à des tendances. Elles n'influencent pas la morphologie a­ graire. Néanmoins, le" fichier permet la lecture de -leurs caractères au même titre que les cultures. plus fréque~tes. Voir notamment les parcelles de mil - niébé" en C gombo en E patate en H (1)

(Quelques rela tions générales remarquables existent en dehors des cultures portées, notamment: -L'homogénéité de la surface des parcelles de mais,. de sorgho rouge, dtarachide, de voandzou s'oppose aux variations de la surface des parcelles de sorgho blanc. - la relation sols - couvert végétal (col. 30-3I)est sim~le. Elle a été signalée par ailleurs (cf. schéma théorique des sols et cartes l et 2 de la coll. 3")., Nous ne la mentionnons ici que pour mémoire. -'la croissance de la durée totale de mise envaleur des par­ celles (col. 2) en raison inverse de l'éloignement de l'habitat (col. 12) s'explique par l'implantation de celui-ci sur les terres les plus vieilles mais signifie également que le front de défriche­ ment n'est pas encore bloqué. - la ségrégation des cultures en fonction de l'éloignement de la parcelle par rapport à l'habitat (col. 12) •. Soit de l'intérieur vers l'extérieur du terroir les groupes de éultures suivants maïs, sorgho rouge, mil, arachide, voandzou. coton, sorgho blanc pur (2).

(1) Toujours cultivée. sur billons. Ce caractère n'a pas 'été porté sur le fichier car il ne concerne que cette plante. -(2) Ces parcelles sont en fait très irrégulièrement distribuées. 65

association du sorgho blanc (sésame, niébé). sésame.

L'indifférence de la durée de présence dans le village du titu­ laire (col. 1) permet d'introduire un des problèmes majeurs de ce terroir de"colonisation : l'application immédiate dans un milieu "différent" d'un schéma agraire déjà pratiqué ailleurs. Les chan­ gements semblent aller de soi et sont' opérés immédiatement (exten­ sivité maximum et gamme des plantes c~ltivées).

La faible sensibilité des cultures portées (col. 13) à la durée de mise en culture par le titulaire (col. 3) signifie qu'aucune rotation n'a 'encore été mise en place (en supposant qu'untel sys­ tème puisse être un jour pratiqué (1)).

Remarque, : certaines relations peuvent être chiffrées, ne serait-ce que pour permettre des comparaisons avec d'autres terroirs :

Fréquence des plantes cultivées en fonction de la durée de mise en culture de la terre (valeurs en pourcentages): cf. ta­ bleau ci-après :

(1) Les remarques faites à propos des vieux terroirs de coloni­ sation (défrichements., exploitation extensive, mobilité centri­ fuge des champs, abandon du terroir) permettent d'en douter. 66

l - Sésame 6 - Coton 2 - Sorgho blanc + niébé 7 - Mil 3 - Arachide 8 - Arachide + voandzou 4 - Ma!s 9 - SO rgho. rouge 5 - Sorgho blanc + sésame + niébé

l 2 3 4 5 6 7 8 9 --~------~------· ------A.· 17 12,2 8,6 8 6,6 6 4

~------...· B · 2,4 3 .41..L§ ~ 2,5 18,2 13.d: 1.O..s.:i 75 .. C ·.. 3,5 12 37,7 20,9 5 I2,1 6,6 3,7 I5 ·.. ·.. D .. 9..4 §.2. .14,.7. 20,9 ~ m..r.:I 20 26 10 ------·

A ·.. Fréquence des parcelles portant la culture considérée par , rapport a la" totalité des parcelles. B Fréquence des parcelles portant la culture cons.idérée et implan- tées sur des terres mises en valeur depuis 7 ans et plus. C. · Idem sui' des terres mises en valeur depuis, 4 à 6 ans. D · Idem sur des terres mises en valeur depuis 3 ans et moins .. 67

2.,2.2 - MANIPULATION:2 ~ CLASSEMENT EN FONCTION DU' STATUT DE LA PARCELLE'DANS "L'EXPLOITATION ~

Il s'agit d'affiner le classement précédent à l'aide de deux carac­ tères supplémentaires qui se sont révélés déterminants dans l'organisation de l'ensemble:: le statut de la parcelle (I)et,'le sexe da titulaires de parcelles personnelles (col. 14-19). Ainsi, la ségrégation des cultures en fonction'de l'éloignement par rapport à l'habitat est en partie conditionnée par le statut de la parcelle (2) ~ - les parcelles personnelles de garçons ou d'hommes ne sont situées qu'en brousse (col. 14-12). - les parcelles personnelles' de filles ou de·femmes occupent toujours une position intermédiaire (col. 14-12).

, - Le véritable classegrent des cultures en fonction de l'élOignement est donc le suivant - cultures de cases ~ maïs, sorgho rouge, (sur parcelles d'ex- , ploitation) . mil (sur parc~lles d'exploitation). - gombo, arachide, arachide + voandzou, coton (sur parcelles de femmes) et coton (sur parcelles personnelles d'hommes). coton (sur parcelles d'exploitation). sorgho blanc + niébé, sorgho blanc +"sésame + niébé (sur parcelles de femmes). - s.orgho blanc" + niébé, sorgho blanc + sésame + niébé (sur parcelles d'exploitation), s?rgho blanc + sésame + niébé (sur par­ celles personnelles d'hommes). - sésame (quel que soit-le statut de la parcelle).,

(1) Sur le fichier :: A ~ parcelles personnelles de fillettes ou de femmes, B: parcelles personnelles de garçons ou d'hommes, C :: parcelles d'exploitation. (2) S'agissant d'un habitat en nébuleus:e, le phénomène n'est per­ ceptible qu'une fois chiffré. AII~I\~ 1 Il....,.;IJ6--&e~=--BI.-J'••..--.... -----=---==_-==------:---=-c~------:---~~--=----~ J 2 ~. 1 ... IJ.W. .J 3 , 1 I~. 4 ---"5 6 . 7 ~ r I--- ~1 8 1 1 9 10 11 12 13

..·------A------;...... · --8--- 4"*-----"..------:C~------2

CI.. "-'" nI' ... I"..oJ,"? ..1" S"-.Iul' d~ ,.,_e.& Il.. (,o-rc Ii\ oI'CJff'loI~/'-- ~u,._r-cc./1e /'''1'.1.,.",,,,-.. - r:.1 .."., 19i

.s.... -cAr.u.."'",,1' .n f .."c.h,.'1 Je; ..r~c .,lu ilium/Nt ~, /".,...... //8 ",oroj .....II#: (CAl.'''' 1'9'­ ~'-IlI-ur&.J f».~/"". ( Calorl ne f 3) ..u.I,.I_r:. _ ("'''1..""",- tJ)

C i 69

Autres précisions, apportées par cette manipulation: - le nombre de parcelles personnelles d'hommes mariés est très faible (col. 18). - les prêts de terre ne concernent que de très petites sur­ faces. Il s,'agit t>ujours de parcelles personnelles (col. 25). les dQns, de terre sont courants. Ils sont toujours 'faits au chef d'exploitation lui-m~me pour la ~onstruction des cases et FAI~ les cultures attenantes. Ces dons sontven fonction d'affinités sociales permettant la naissance de quartiers cohérents (coll. 3 ­ carte 23). MANIPULATION 3 :' 2.2.3 CLASSID1ENT EN FONCTION DE L'IMPORTANCE RELATIVE DE LA PARCELLE DANS L'EXPLOITATION:

En A (parcelles personnelles) le classement a été suivant les Va­ leurs croissantes du rapport : surface de la parcelle / aurface totale cultivée par le titulaire. En B (parcelles d'exploitatifln)la surface de la parcelle a été rapportée à la surface totale des parcelles d'exploitation. On obtient ainsi une ventilation des cultures en fonction des priorités qu'on leur accorde: En A: valeur faible (I) : arachide + voandzou gombo - valeur médiocre arachide - valeur moyenne : coton sorgho. blanc + sésame sorgho blanc + niébé s,ésame - valeur forte à très forte : arachide arachide + voandzou sésame sorgho blanc + niébé sorgho blanc + sésame

(1) Il s'agit de la valeur des deux rapports ayant permis le classement. ' • 2

~f 4 S 6 7

BI - .. <)

10

11 Il.

1 1 1 Il 1 ••• _ ..... _ 13 ••• • _ " "5 16

17

A B

C IOS,Je.me.nl 6'1 {one hon de 1ï;nper!'''''c. .. r 1. Jo;1I cI~la su,.r. el!. oI~/a r"'''c ~/L 'th. c"'-"tt.... ·...".-iat"r... _ l'cor> r 'f~orrD 1 -surF/o';or/,o~{S'!'

._ f>Clr rClJ'#/,-rlo 10 ..IurF-.:e.. 'ol'a/e ..lu ~iI

Reduc.hon ; 1,7 r.;,S env,r-o" 71

EnE ... - valeur faible ... maïs arachide + voandzou gombo patate douce sorgho rouge mil , - valeur moyenne sesame sorgho rouge mil coton , - valeur forte ... sesame sorgho blanc + sésame' + niébé sorgho blanc + niébé

Par ailleurs, les variations respectives de la courbe des col. 4, 6 et 8 permettent de faire l'hypothèse d'une diversification prioritaire des cultures au-delà 'd'un certain seuil de surface cultivée (phénomène perceptible à propos des parcelles personnelles). Exemple: l'arachide (presque toujours cultivée sur des par­ celles' petites) est ,. souvent le' fait de femmes cultivant les plus grandes surfa ces, le sorgho blanc étant alors prioritaire.

2.2.4 MANIPULATION _4 : CLASSEl·'lENT EN VUE D'UNE PREMIERE TYPOLOGIE DU PARCELLAIRE :

Vmir le graphe accompagnant le cliché numéro 5•

.../ ... • c ...J-.. ~U ..JJJ~......

1 , 1 • 1 1 "_ -1 Il•• \'

~. -, -v ".A.' v.J. ._INrI".A -• J.I ...... 1I·'Yi.,,~ ., \Y • lu ~.... 1·-...... ,\....."11("_. ''111.. ..'~ .."1 4 • .- c ... ..

C/q~('rn."r pn frmdro" c!j/ stalut de la ptn'c('l1~ (porc.II.J p.r.sann lIu

dt!' !."lrtlN u /,orcplle.s p.f'.Oll n./lv d'harrmuu di tiro/lt." J

jous - c/o,ut!m nt .n foncl/." d. Id durë dr: m':'lC' f!'n 1/ I.ur d./o I,.rf' e' dt!' 1.. ,,..l'lI r ,. 01" .50/

1 / ::-Jo"Sh" bian_ 1 t ;c."iI:tr

~S~samo: 1 9ro"d~s

A

/ ArachIde... Voandzou Foibi~... ___ Sols Ft.. rU9in~u>< Parcelles Cl<' ICl'SSIV~50 ~Gombo ou d' .."fonts J

/AraCh,,:k•• vLJondzlJu us!:.. S ___ 501s fo:rrup""~ 1 B les~lvé,. ~Gombo j

___ 5~som..

./ Sor9ho blanc + NI':b" 5u.. ro~~s ~r.,ndo: .. /' "'" las.slvés ~ l ..... Sesl.Jme' "'" ~'ols gravIllon"a,ras ___ Sisem... c /___ SurFaeo::; f~ib/.. s 10,,:; sols s..r~ \ .. "oc.o... Sols f...ruer"''''' ___ Cotor. Porc.,les !IZSSlves ___ Nil l 1

U~CCl5 ___Mais / 5., ,,",i\lo""~'c•• 1 D ~ Sols r.... rUSlnM

Ifl.sstv~·s 74

2.2.5 - MANIPULATION 5 ~ CLASSEMENT EN FONCTION DE LA DUREE -- DE P.RESENCE DANS LE VILLAGE DU TITULAIRE ~ -

Ce caractère n'exerce quèune influence qualitative sur l'ensemble. Cette indifférence témoigne de l'identité de comportement des nouveaux et des anciens colons sur le plan agricole. L'influence de l'ancienneté ne se manifeste qu'à"propos de la surface totale des exploitations (col. 4).

2.). - LE PROBLEME DE LA LOCALISATION DES PARCELLES ...

La localisation est, le seul caractère morphologique qui n'entre pas dans le fichier. Seules l~s cartes peuvent en rendre compte. Dans l'optique descriptive qui est la nôtre pour l'instant, elles se passent de commentaire, à l'exception de la carte 4 - coll. ) qui illustre une nette tendance - non signalée jusqu'ici - à des grou­ pements de parcelles strictement sociaux. Il s'agit d'un phénomène fréquemment décrit en Afrique tropicale celui du découpage de l'espace en zone de culture privilégiée relevant de tel ou tel groupe, de nature parentale en général. On voit ici que ce'découpage nait immédiatement à la suite d'une occupation de fait. Ces groupements se combinent avec la ségrégation des cultures déjà signalée pour définir une "morphologie agraire rayonnante dont le caractère est renforcé ici par.un dispositif pédologique digité (coll. 2 - carte 1). Les axes de défrichement sont déjetés vers l'Est"pàr la présence de champs Bwa et d1interdits à l'Ouest (coll.) carte 22).

... / ... I-L. I~ . 1 : 2 Il 1 l "IIIIIIUI•• 11 11 __ Ulll.IJJI , 3 : 4

5 1 .. ---J . ~~..J~ J .J

Man'ipulatian 5

C/osseme-nf en Ponchon de la durtie cie presence oIqns le villaJt:>

Reduchon 3 fO,'J env/ro.,

Cliché·6 76

CONCLUSION

La dernière partie de ce texte s'est volontairement limitée à une analyse descriptive de l'information pouvant se rapporter direc­ tement à la parcelle, autrement dit celle qui était indispensable à la démonstration du caractère structural de l'espace étudié. De plus, elle rend compte d'un terroir organisé par un groupe d'hommes méritant à peine le titre de "communauté". Eapace sans passé, le terroir de Bounkui n'offre .pas la gamme des problèmes que l'on a l'habitude de traiter dans le cadre d'un espace agraire stabilisé emprise "historique" du groupe sur la terre, rotation des cultures, rôle des jachères, maîtrise et conservation du milieu etc••• , autant de problèmes à propos desquels on confond souvent "structure de l~espace" avec "système agraire". Nous 'voulions éviter la confusion et la qualité du terroir étudié était - sur ce plan là - une garan­ tie. Cela aboutit parfois à ia mise en évidence de relations qui peuvent paraître- à juste titre - simples ou évidentes: elles n'en sont pas moins réelles.

Dans le cadre de cette première étape de dépouillement de l'in­ formation et de réflexion, nous aurions pu mettre l'accent sur l'aspect régional de la colonisation Mossi ou sur les problèmes d'insertion des deux communautés Mossi de Daboura. Nous avons pré­ féré faire état d'une unité géographique où le système agraire n'existe qu'au niveau du mental et est en train d'être mis en ŒUvre face au milieu. La démarche visait en fait à placer le raisonnement dans la situation la plus défavorable pour démontrer la nature systématique de l'espace. Nous considérons la chose comme acquise, étant entendu que les photographies du fichier permettent à la contradiction de puiser ses arguments à la source même de l'information. ANNEXES 78 . ANNEXE l <- REPARTITION DES SURFACES DtAPRES LE STATUT DE LA PARCELLE DANS L'EXPLOITATION. En ares (chiffres arrondis) - ~ l - NQ d.' ordre 5 - S. parcelles person. femmes 2 - S. de l'exploitation 6 - S. parcelles person. hommes 3 - S. des' parcelles d'exploitation 7 - S. parcelles person; enfants 4 - S. des parcelles personnelles . . l . 2 : 3 - 4 0-- 5 .. 6 :. 7 .. ------1 2. 048 2 005' 44 24 20 0 2 740 678 61 50 0 12 3 429 427 2. 2 0 0 4 l 083 l 072 II II 0 0 5 914 904 10 0 10 0 6 701 685 16 3 13 0 7 857 844 13 4 9 0 ~ 449 387 63 63 0 0 9. 944 651 293 0 293 0 10 757 757 0 0 0 0 II l 567 l 260 307 275 32 0 12 903 833 71 6 64 0 I3 l 301 l 215 86 32 0 54 14 l 364 (j l 364- 0 0 0 15 2 342 2 099 243 153 0 90 16 516 402 114 9 105 0 17 701 214 488 69 418 0 18 2 428 l 556 872 130 742 0 19 t 088 883 205 183 0 22 20 586 477 109 62 47 0 21 330 267 63 8 55 0 22 518 489 30 9 21 0

.../ ... 79 ANNEXE 1 (suite) .

. .' 1 . 2 . 3 :: 4 . 5 . 6 :. 'T : ------23 879 ··762 116 116 :0 0 24 , . 827 755 72 72 0 0 25 178 168 ; 9 9 0 0 26 527 523 4 4 0 0 27 139 139 a 0 0 0 28 439 426 13 l II 0 29 801 745 56 53 3 0 30 512 3 3 039 474 403 69 l 31 346 338 a 8 0 0 32 172 172 0 0 0 0 33 707 686 21 12 10 0 34 295 295 0 d 0 O' 35 445 390 54 54 0 0 36 794 584 210 178 31 l 37 1 234 779 456 455 0 0 38 484 399 85 85 0 0 39 722 709 14 13 0 0 40 1 018 985 34 34 0 0 4I 430 345 84 84 0 0 42 1 563 l 447 115 42 73 0 43 l 683 1 614 70 70 0 0 44 171 2 3 832 339 113 222 3 45 450 403 47 46 0 l ------~------Totaux 43 386 38 007 5 379 2 949 2 247 183

Mo.yennes 964 845 120 66 50 4 ------80

ANNEXE 2 .' CuLTURES PURES PAR EXPLOITATION

1 - NQ d'ordre des ,exploitations 8 - gambo 2 - Sorgho blanc 9 - coton 3 - sésame la - patate 4 - mil II - aubergine 1) - arachide 12 - oseille de Guinée 6' - ma!.s 13 - voandzou 7 - sorgho rouge

. . . 1 . 2 1: 3 : 4 : 5 ~ 6 : 7 . 8 w '9 :. 10:. II:12 : 13 .

------~------872 1 301 0 21 27 20 0 59 0 0 0 0 2 d 0 68 7 13 40 0 0 0 0 0 0 0 3 63 35 0 5 0 0 0 0 0 0 0 0 62 4 15 1 5 5 2 66 0 0 0 7 0 168 5 12 0 23 0 :[ 149 0 0 0 0 6 0 181 0 0 0 0 0 202 0 0 0 0 0 7 78 0 0 33 o. 0 '66 1 0 0 0 8 0 110 13 16 II 34 0 0 0 0 0 0 9 0' a 244 146 0 121 0 0 0 0 0: 0 10 :t84 5 0 0 10 0 0 205 0 0 0 0 II 0 256 180 18 26 79 0 223 0 0 0 0 12 0 82 200 a :n 26 0 0 3 0 0 0 13 0 0 56 16 10 14 0 266 0 0 0 0 14 0 174 0 0 53 0 3 98 0 0 0 0 15 9 a 932 137 38 5 2 0 0 0 0 0 16 16 61 21 0 0 0 d 126 0 0 0 0 17 0 34 10 0 II 0 3 129 2 0 0 0 18 0 358 410 1 19 7 3 261 0 0 0 0 19 4 30 198 17 16 0' 2 47 0 0 0 0 20 0 387 120 37 0 0 0 20 0 0 0 0 21 0 166 0 2 7 39 4 53 0 0 0 0 22 0 127 0 9 0 0 0 0 0 0 0 0

.... / ... . - . - . 81

ANNEXE 2 (suite) .0 . l . 2 ~ 3 . 4 : 5 ~ 6 ~ 7 : 8 0, 9 :: 10:11 . 12: 13: ------23 0 217 152 6 17 24 0 86 0 0 0 0 24 0 143 0 3 8 0 1 46 0 1 0 0 25 0 57 24 0 13 17 '0 0 0 0 0 0 26 II 0 0 4 II 0 0 21 0 0 0 0 27 0 0 0 0 0 0 0. 0 0 0 0 0 28 0 141 0 0 10 10 0 0 0 0 0 0 29 0 147 50 1 29 0 1 0 1 1 0 0 30 0 91 35 23 22 0 0 920 0 0 0 0 31 1 96 0 8 0 0 0 197 0 0 0 0 32 0 52 0 0 16 0 0 0 0 0 0 0 33 10 200 0 12 8 0 0 0 1 0 4 0 34 0 88 0 0 5 0 0 59 0 0 0 0 35 0 95 0 0 4- 0 0 0 0 0 0 0 36 0 166 0 50 17 0 0 0 1 0 0 0 37 0 149 21 38 19 0 0 0 1 0 0 0 38 0 33 0 :;0 24 0 0 0 0 0 0 0 39 0 23 0 I3 15 0 0 46 0 0 0 0 40 0 0 89 34 15 0 0 67 0 0 0 0 41 0 II 0 0 d 0 0 46 0 0 0 9 42 0 211 0 51 25 7 0 0 0 0 0 a 43 0 36 0 35 4 47 3 0 0 0 0 0 44 7 222 1 113 34- 81 218 0 277 0 0' 0 0 45 38 '63 0 0 10 0 0 48 0 0 0 0

Totaux 1 005 5 273 3 900 624 668 773 24 3 783 9 l 4 16 Moyennes 91 139 177 23 18 45 2 145 1 1 4 8 ------CULTURES MELANGEES PAR EXPLOITATION (2 ~/an"e.s _ SurFaces en ares)

1 Numc'ro cl 'ordre Il Gombo t Arac.hide

2 Sorgho blcz'1C T Niébé 12 Sorsho· rouge + Niébé ..3 A,..ar:hide. + Vor:lnclzou 13 Mil 1" Séso-m. ~ S'orgho b/anr: + Sésanoe 1~ Mais l' Arach/ole

~ Mil -t N/ébé 15 Cota" t Sésame

6 Sésame + Niébé 16 Gombo + Aubergine 7 C"fon of- Niébé 11 Gombo T Vo"""dzou

c5 /1il T AracJ"èle 16 Gombo t Sorgho rouge

9 M.,.i'v T Sor9ho rouge ·19 Sor5ho 6lonr: + l1,i

fO Coton 1- A,.achide

., 2 .3 ~ S 6 7 l3 9 10 f1 (2 13 /4 1.5 (6 17 1~ (9

1 S37 3 12.0

2 329 26 211

3 J 01 22

)4 '110 ! 1",Dl3 1

5 529 10

1 1 1 ,6 2841 6 1 1B ~ 1 i 1 612 6 !J [7 1 1 1 ; 6 i 231 13 1 10 11 1 ! 1 23 ~ 9 : ,1 1 1 10 3491 4- 1 i , 1 1 i ft 7651 1(; S 1 1 1 . 1 1 /2 i

1 1 1

1 d19 1 16 "Tit- : IJ 1 1 1 1 1 1 1 S05 361 170 !14 1 , I1 1 ! 1 1 681 S 23 1f.'t7 1 1 .2 iO i1S 1 16 120 ' 9 33 2S i 1 1 1 1 i 1 1 1 i17 324- 1 .;J i i , 18 . 1 ! 1 ,! 1" 12.fs : 70 27 1 ! i 1.9 621> 6 1't-1 1,J :1

~-- 1 1 f 2 .J 4 $ li 7 tl 9 10 Il 12 1.3 f.tr IS 1~ 17 (~ ! 19 21 S7 J

22

23 377

2Jr 311-8 lit 105 65

25 6"t 3 1

~6 272 209 - 27 t06 17 16

2~ 266 11 1

29 S13 6 2 2

130 2397

31 f7 1

32 104-

.3.3 47.3 1 3'1 .,... 2 .,. 3S SJr. 1 1 1 1 J& 21t'fo S 17 7f 3" 1 1 1 37 1

1 J<5 22

a, 625

lfo 81.3

~1 34'1' 13 *" 1 42 1ZD'7 62 1

~3 296 1262 1 'rit i 1!J21!J 1f3 451 29f.

168,00 1076,'16 211 6,32 172,b4 74~.s2 ' 19.68 10.72 69.4't 1.60

r~~.,~", _.~ - _0.__. ------1-._-- t-;~~:- --"-- -- ._- - --- .- _._------_.- - "Y.nn....6'6,00 '76.n 3D2,33 4-3,16 1ô6.8S _·_.. 5.36 6!1.'tt {,60 12.5'.3 84

ANNEXE 2 (suite) : CULTURES MELANGEES PAR EXPLOITATION (plus de deux plantes associées)

l - N~ d'ordre des exploitations 4 - Sorgho bl. + arach + mats + sésame + niébé 2 - Sorgho blanc + sésame + niébé 5 - Gombo + arach + voandzou + 3 - Sésame + sorgho blanc + vaandzou maîs 6 - Mil.+ arachide + voandzou

. '. l 2 . 3 : 4 : 5 ..6 ------

l 89 0 0 0 0 2 47 0 0 0 0 3 0 0 0 2 0 4 0 0 0 d 0 5 ·20 0 0 0 0 6 10 0 0 0 0 7 48 0 0 0 4 8 0 0 0 0 0 9 411 0 0 0 0 10 0 0 0 0 0 II 0 0 0 0 0 12 580 0 o· 0 0 13 0 0 0 0 0 14 0 0 0 0 0' 15 46 0 0 0 0 16 105 0 0 0 0 17 25 0 137 0 0 18 56 0 0 0 0 19 0 0 0 0 0 20 0 0 0 0 0 21 0 0 0 0 0 22 383 0 0 0 0

.../ ... 85

ANNEXE 2 (suite) :

; ~ l 2 3 :: 4 - 5 - 6 ~------

23 0 0 0 0 0 24 89 0 0 0 0 25 0 0 0 0 0 26 0 0 0 0 0 27 0 0 0 0 0 28 0 0 0 0 0 29 0 50 0 0 0 30 24 0 0 0 0 31 29 0 0 0 0 32 0 0 0 0 0 33 0 0 0 0 0 34 0 0 0 0 0 35 292 0 0 0 0 36 186 0 0 0 0 37 l 006 0 0 0 0 38 375 0 0 0 0 39 0 0 0 0 0 40 0 0 0 0 0 41 l 0 0 0 0 42 0 0 0 0 0 43 0 0 0 0 0 44 278 0 0 0 0 45 0 0 0 0 0

Totaux 4 100 50 137 2 4 ltroyennes 195 50 137 2 4 ------86

ANNEXE 3 DISTRIBUTION DES CULTURES EN FONCTION DE LA SUPERFICIE "DE LA PARCELLE ~

Une manipulation a été faite en fonction de la surface des par­ celles. La mauvaise qualité du cliché emp~chant sa publication, nous donnons page suivante un calque de la colonne 8 (surface) et de la' colonne I3 (cultures portées). Ce diagramme est provisoire (I) car les surfaces inférieures à la médiane ne sont pas hiérarchisées~ les classes imposées par la~ dispersion de la série ne permettant pas de rendre compte des très petites surfaces (2). Il montre cependant une nette tendance au calibrage des parcelles en fonction de leur statut et de la (des) culture(s) portée(s).

(I) Crest la raison pour lauqelle il figure en annexe. (2) Nous redessinerons la colonne 8 suivant une échelle logari­ thmique. DISTRIBUTION DES CULTURES EN FONCTION DE LA SUPERFICIE DE. LA PARCELLE

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PLAN PROBABLE DU RAPPORT DEFINITIF SUR LES ESPACES AGRAIRES- MOSSI EN PAYS BWA' PWESYA ET NAHATUSYO

Données régionales : - espace d'accueil - mise en place et fluctuation des espaces agraires dérivés de la colonisation mossi typologie des terroirs mossi.

Approche concrète de l'insertion des communautés mossi et de leurs terroirs dans le schéma communal bwa : l'exemple de Daboura : - géographie de Daboura Bwa, sa mutation. (desserre­ men t, essort cotonnier) - insertion différenciée des deux communautés Mossi dans ce schéma définition des trois entités (Bwa et Mossi), étude de leurs rapports, de leur autonomie.

Comparaison de la morphologie des deux terroirs mossi.

Bounkui : définition structurale de ce terroir, étude de son fonctionnement, de ses rapports avec son environnement écologique et agraire.

Remarques: - La cartographie sera revue et complétée.

- Un fichier "exploitations de Bounkui" sera probablement monté en complément du "fichier parcelles". REFERENCE DES FIGURES

Données climatologiques locales l à IO Distribution des sols à Bounkui II Couvert végétal à Bounkui 12 Répartition par âge de la population présente - Bounkui 13 Taux de polygamie à Bounkui 14 Première typologie du parcellaire(graphe) 15 Répartition des cultures en fonction de la surface de la parcelle. 16

PHOTOGRAPHIES DU FICHIER (I)

Fiches distribuées au hasard cliché l Manipulation. l cliché .'2 Manipulation 2 cliché 3 Manipulat ion 3 cliché 4 Manipulation 4 cliché 5

CARTES

Zone régionale d'étude l Espace cultivé et habité en 1952 2 Une zone de vieille colonisatiori : Moussakui 3 - 4 Localisation des enquêtes lourdes : Daboura et Bounkui 5 Isohyètes 1970 6 Excédents et déficits pluviométriques I970 7

COLLECTIONS DE CARTES

Données régionales l Daboura Bwa et les terroirs Mossi 2 Le terroir Mossi de Bounkui 3

(1) Les clichés sont de P. Lesselingue. 90

BIBLIOGRAPHIE cT. CAPRON Anthropologie économique des Bwa - Mali - Haute­ Volta: introduction à l'étùde des communautés villageoises. CNRS-CVRS Ouagadougou-Paris 1965 LEPRUN & MOREAU Etude pédologique de la Haute-Volta. Région Ouest Nord. Notice et carte au 1/500 OOOè ~ ORSTOM •. Dakar-Hann.

T. QUEANT & C. DE Agriculteurs et éleveurs de la région du Gondo. ROUVILLE Sourou. CVRS Ouagadougou - cTuin 1969.

Autres titres voir :. cT. CAPRON Bibliographie générale des Bwa. Etudes Voltaïques 1964 - numéro ne 5 - IFAN - ORS TOM Ouagadougou. Signalant notamment : cT.L. BOUTILLIER Rapport sur les structures foncières en République de Haute-Volta, Ouagadougou: Ministère de l'écb­ nomie nationale de la République de Haute-Volta, PARIS - ORSTOM, 1963.

G. SAVON NET Problèmes de la dénatalité en pays Bobo-Oulé (Bwa). CVRS - Inédit, Ouagadougou - dactylographié-

P. LOBSTEIN Mouvement d'immigration des Mossi dans le cercle de Nouna. Nouna 1960 - Op. dactylo (Archives du cercle de Nounal

pour l'utilisation du fichier-image: cT. BERTIN Sémiologie graphique. Paris - Mouton éd. 1965. 91

TABLE DES Y~TIERES

Pages

AVANT PROPOS •• Il .. •••••••••••••••• •• • ••••••••••••••••••• l

PREMIERE PARTIE Espace d'accueil et espaces d~riv~s l - LES FONDEMENTS AUTOCHTONES DE L'OCCUPATION DU SOL 5 1.1 - La mauvaise situation d~mographique de la zone·.~ 5 I~2 - Taux d'occupation et morphologie agraire •••.•. ~~ 7 1.2.1 - Morphologie agraire ancienne ••.•••• ~~~~~.~~ 7 L 2~ 2 - Le desserrement de la morphologie agraire ~. 9 I~2~3 - Vacance des terres, qualit~ des sols et tropisme des d~frichements Bwa •.•.•••.••••• 10 1.3 - Accessibilité aux diff~rents types de· terre •.. ~. 13 1.3.1 Le modèle foncier Bwa et ses nuances locales 13 I~3~2 - Facteurs objectifs g~n~raux de. moindre r~- sistanceà l'immigration ••••••.•.•••..•...• 15

Z -ORIGINALITE REGIONALE DU FAIT MOSSI...... 17 2.1 - Les zones de colonisation ancienne, leur abandon 17 2~2 - La zone actuelle d'installation ••...... •.....•.. 21 2~ 3 - Sensibilit~ du fait Mossi au contexte d'accueil 22

DEUXIE!iE PARTIE problématique g~n~rale et m~thodologie à propos du terroir de Bounkui l - POUR UNE GEOGRAPHIE STRUCTURALE .•. .•..•..••...... •.•• 28 2 - A PROPOS DE L'ETUDE DU TERROIR DE BOUNKUI •...••.•.•.. 30 2.1 - Opérations sur le terrain •.•••.....•. ::::.:.:.::: 30 :2 ~ 2 - Mon tage d'un fi chier-image· •.••••....•••...••..•. 30 92

2.3 - principe du fichier-image ...... 31 2~4 - La cartographie du terroir ...... 32

TROISIEME PARTIE Premiers résultats descriptifs sur Bounkui

1 - GENESE DU TERROIR ~ LE GROUPE ET LE MILIEU DOACCUEIL ..... 34

~. -. r.I - Le milieu d'insertion •...... ••...... 34 I. I. 1 - .Les données cons tantes . ~ •• ~ •• ~ .•• ~ ~ ~ ~ .... ~ •••• ~ •. 34 I~I.2 - Les colons en situation·~~.~.~.;;;;.;~.;•• ~~ •• ~. 45

.. . " . I.2 - Les caractéristiques du groupe ••••..•••.•.•.••.••••• 47 I.2.1 - Les effectifa .•.... ~ ..... ~~~~~~~~; ..... ~~~ ... ~~ 47 I~2~2 - Niveau technologique' .. ;;;;~~~~~~;.~.~ •• ; •• ; •. ;.; 51 I;2~3 - Des préoccupations essentiellement vivrières 51

2 - STRUCTURE SPATIALE OU AGREGAT DE PARCELLES? ...... 52 2.1 - Caractères retenus pour le fichier-image •••••••••••• 52 2~2 - Manipulations de classement •.•••..•••••• ;;; •••.•••• ~ 57 2.2.I - Manipulation l ·...... 57 2~2.2 - Manipulation 2 ··. . 67 2;2;3 - Manipulation 3 ·- "...... 69 2;2:4 -Manipulation 4 ·· . . . 71 2;2~5 - Manipulation 5 · . 74 2.3 - Le problème de la localisation des parcelles 74

CONCLUSION ...... 76

. ANNEXES ..••••.•...•.....•••.••••....•••..•.' •••••••. ••"•••..•...•' 77

BIBLIOG.RAPHIE 90.

TABLE DESMATIERES ...... 91 ESPACES AGRAIRES MOSSI EN PAYS BWA PWESYA'ET NAHATUSYO Cartes hors-texte Michel·BENOIT ORSTOM - Ouagadougou NO!INA. -----:,7"""-~~"' oN 0 1 ' ' 1 / 1 CANTON DE SOI ~ 0 1"...... ,.....( 0 - 1 0 0 _.. (.J 0 1 ...... / .~ ' OO (f,"'~~';~~--/ . /°""'°'' o 1° • ol '!J. ~ ) 'J~~ o• ~vv~ o .. • 0 0 1 1 ']'/ CANTON DE BOURASSO R0009 ~. 2 2.~1 !, -28" z11 \ '~' I n 11r-t, 2r6 ------~------~ ___,. 1 ,./- .... '" 0 I ' 0 0 0 / ~ 1 0 1 ;§ 8 0 ' •••o 0 0 COLtECfION »& CARTES ~~ l ~·& CAN TON DE 1 1/ ·~J.,..i ' "'~ 0 0 \ 0 ~ ~ • sAH~8A 0 QUt1QVS:S »OKHtES RCGIONA~E~ (classement p~ovisoiYe) J 0 ' v '" P/q/ne c/e (.~ j;> (~?~'',,, \ __ 0 ~~ [l--J ç·"' ~A . --....__,,...... E.THN!<: ])[; C\1 Efi'E.R,LE: 0 Vl~~AGES ]E.PA!~ YI~~AGBS I/50. Oôôè. POUR NOUNA SEULS LES PHENOM~NES NE NEC~SSlTANT PAS Utl6 'Lori& D' E'T'UDI; 0 1 l'ffiRHlf 1 P,SSE.Hf>LAGf; :PES Ef'/QU ETE ONT !l.J'E:'. GA Ri'oG-1\AP wr SS • - P~uL TI EP.i> Cf.t-1'\"R AUX ô~ e.oa.o 1'1(11(; B = !/bOO OOOè H//IF~llut Ph f.h '\ Pfl/L eoe.o 11 ,, • Espaces agraires Mossi en pays Bwa Pwesya et Nahatusyo D 5 •" , 0 • Mld\el BE:J'WIT - l.9îl ··centre ,:fl.ST0.11- (}u

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~PFECTIP D~ 1~ POPViATlO~ ?di. EPP~C~IP ~~ LA ~oPUbATION , NOMBRE DE ZM(S t: NOMBRE DE ZA K$,E' tOGAL~ (NON MOSSI) PAR • E.N 1952. MOSSI EN I 970 Vl LLA(lf. 196ô ~If 1970 I· • Pi.os .De 50.r. 1111 Dfi 26 A 50% •• •• Ll~UX. P'O~lGlN~ D~8 l2l J) E- II A 25% GH6P5 D'E.XPLOITATlO~ .. ,, • Pt.us .1J€ 3ô,i' % r,:;:,î Cl JlE: I A 10% ' .PE jEUKe."S DE; .60!Jl'llC'UI . ~ ( D -·~ ~ © ( MtJÎ!tlS PC /J,-191<1'5) • (D~RNL&R~ ~TAP~) • i ~ \ I97D • ~---~--< (-r 19 RIUl1°V,E& "'------•• »l REc,.TES j

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~- Pe.rtilité' mediocr" à rnoyent\e(en .géneral) F=1 Assooal;io~& à sols p1•ofonc\s dômi,,a11t,s = Resù>tan.ce av travail moyenne (zo.z1.2z.Z>) ITTj1 Assoclalicl'S à sols peti profocod5 dornina'1t5 lLlLl et à. sols à aptitudes cul t1.1rales nu1J.e,s Resistance al\ trava.11 moyen~e (~ ·S} Aptitudes cultUî'&}es JQ\

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