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Dossiers sportifs

En quête de temps de jeu avant le Mondial

Il aura suffi que Vahid Halilhodzic montre les crocs et brandisse une nouvelle fois la menace du temps de jeu pour que le mercato hivernal des internationaux algériens s’emballe comme jamais. L’impérativité de gagner en compétitivité et d’engranger un maximum de minutes jouées a, ainsi, forcé une bonne partie des internationaux algériens évoluant en Europe à changer d’air et à tenter le pari de redresser leurs statistiques personnelles, à même de garder intactes leurs chances de faire partie du groupe des vingt-trois heureux qui défendront l’honneur du football algérien au Brésil, l’été prochain. Pour un taulier du vestiaire des Verts comme , le changement de cap devenait même urgent. N’entrant pas du tout dans les plans de son entraîneur Roberto Donadoni, le défenseur parmesan n’avait plus vraiment le choix : soit il continuait à cirer le banc du stade Ennio-Tardini avec une infime chance d’inverser la vapeur en sa faveur et compromettre grandement ses chances de disputer un second Mondial de suite, soit il reculait d’un cran pour mieux sauter, qu’importe si c’est dans une écurie moins rutilante que le Parma AC, afin de retrouver ses sensations, du rythme et sa place de titulaire sur le flanc gauche des Verts. En joueur intelligent qui a, mine de rien, fréquenté six mois durant le mythique Milanello, Djamel Mesbah a finalement opté pour Livourne, modeste avant-dernier de la Série A, pour retrouver ce qu’il avait perdu à Parme : une place dans le onze. Car avec seulement trois rencontres disputées en quatre mois, il était clair qu’il était en ballotage défavorable, et connaissant le côté intransigeant d’un Vahid Halilhodzic qui lui avait lancé un signal fort le 19 novembre 2013 à Blida à l’occasion de la réception du Burkina Faso en le laissant sur le banc, Mesbah a fini par trouver une issue de secours. A défaut de lui offrir l’ivresse des hautes cimes du Calcio, Livourne lui garantira certainement du temps de jeu, assurément un voyage au Brésil et accessoirement une rétrogradation en Série B italienne ! Mesbah n’est, cependant, pas le seul à avoir sapé éventuellement son plan de carrière en club – ou ce qui en restait – pour sauver sa carrière en Vert. Son nouveau coéquipier à Livourne, , a dû, lui aussi, quitter le luxe de l’Inter de Milan pour le pari toscan. Inutilisé chez les Nerazzuri, courtisé par West Ham et harcelé par les Queens Park Ranger, Belfodil a contre toute attente atterri à l’AS Livorno, préférant sans doute un contexte italien auquel il s’est habitué pour avoir déjà fourbi ses armes et fait ses preuves à Bologne puis à Parme qu’au rugueux challenge anglais où il n’est pas certain qu’il correspondrait à son jeu tout en finesse. Pour avoir coûté à son nouveau club près de 400 000 euros en prêt payant, Belfodil est déjà sûr de bénéficier du temps de jeu et de la confiance qui lui manquaient à Milan. Ce qui lui permettra de donner la pleine mesure à son talent et à démontrer à Walter Mazzari tout comme à Vahid Halilhodzic qu’il mérite, lui le futur crack annoncé, beaucoup mieux qu’un simple et dévaluant rôle de joker.

Ghoulam : le risque Napoli Et si a accepté une dégradation d’une division, quittant la qui jouait il y a peu la Champions League pour le Real de Majorque et Adelante pour justement ne pas être rayé de la liste des mondialistes, c’est une sorte de promotion qu’a, en revanche, vécu . L’ancien du Benfica a, certes, lui aussi renoncé aux charmes de la Liga espagnole mais pour la toute aussi prestigieuse Série A italienne et un sacré défi qui l’attend désormais à Udine, sous la même tunique qu’un certain Di Natale. Reste, toutefois, à savoir s’il parviendra à suivre la cadence de l’exigeant Calcio, où il a déjà des repères pour y avoir joué voilà deux ans maintenant, après n’avoir pas pu s’adapter au rythme de la Liga en raison notamment de pépins physiques à répétition qui lui ont gâché son aventure andalouse. Sur les terrains italiens, Hassan Yebda croisera, d’ailleurs, son compatriote et coéquipier en sélection qui vient de débarquer à Naples, en provenance de l’AS Saint-Etienne, contre une indemnité de transfert de 5,5 millions d’euros. Pour avoir insisté, à travers ses agents, à quitter Saint-Etienne, il est clair que Ghoulam a eu des assurances de l’entraîneur espagnol du Napoli, Rafael Benitez, pour jouer. Mais, même si le Colombien Pablo Armero a été prêté à West Ham, que le Français Anthony Reveillère est droitier et qu’il “dépanne” juste parfois à gauche, il faudra toutefois à l’international algérien de démontrer qu’il est meilleur que ses deux autres concurrents au poste de défenseur latéral gauche, le Colombien Juan Camilo Zuniga et l’Espagnol Raul Albiol. Deux sacrés clients. Ghoulam est, donc, appelé à s’adapter au plus vite à son nouveau club, au contexte napolitain, à la pression de San-Paulo et à la méthode Benitez pour ne pas être trop devancé, en matière de choix pour le poste, par les éléments sus-mentionnés. Sinon, son si excitant défi de passer un cap en quittant la sérénité de l’AS Saint-Etienne pour la folie du Napoli prendra rapidement des allures de pari risqué au parfum de fiasco sportif, qui pourrait même lui coûter sa place pour l’imminente Coupe du monde. De promotion, cette traversée des Alpes pourrait, ainsi, devenir une punition pour Faouzi Ghoulam au cas où son choix et celui de ses agents viendraient à révéler qu’ils auraient mal calculé les retombées du risque pris. A l’inverse des autres, Mesbah, Cadamuro, Yebda, Belfodil et autres Djebbour et Medjani qui ont préféré reculer en club pour mieux avancer en sélection…

R. B.