Posanges Et Ses Seigneurs
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I t, /tftyuI 1 J (eA»f Me POSÀNGli" s ET SES SEIGNEURS I. À 54^ , ipielques kilomètres de Viteaux , la route (Iéj)artemtri_ tdc qui mène de cette ville à la station des Latines î raverse le petit village de Posanges , dont les maisons. couvertes cii chaume ou écrasées sous de lourds toits de lave, se di- visent en deux groupes principaux, les unes étagées, à droite de la route, sur un coteau pierreux, les autres baignées, pour ainsi dire. par les eaux quelquefois terribles de la Brenne . Sur la rive droite de cette rivière et à une distance à peu près égale des collines qui en dessinent Je bassin, on remarque les ruines assez bieii conservées (lun manoir féodal qui passe à juste titre pour un des spécimens les plus remarquables de larchitecture militaire bourguignonne au xve siècle. La grande féodalité avait choisi, pour y percher ses nids daigle, les collines abruptes et les crêtes les plus escarpées des montagnes. On trouve encore en Bourgogne quelques vestiges des grandes cita- delles de cette première époque. Elles étaient toutes situées sur les hauteurs. Témoins Saulx-le-Duc , ce nid d rat.. comme disait, I Vacaux. Cbeflieu de canton de larrondissement de, Semur. Au ijoven tiétait une puissante baronnie qui, aprés avoir donné son 110w à dauciens scigueu, passa aux ducs de Bourgogne de la première race, et fut possède depuis par les maisons de Chaton et du Prat. On voit encore de beaux restes du cliéleau qui, sous le commandement de Guillaume Drouas, dit fa Piuntc, fut mi des fo y ers de la Ligue en Bourgogne. Guillaume du Prat, fougueux ligueur, possédait alois la baronuj. Les 1.aurnes, station du chemin de fer de Paris à Lyon. S b8 kilomètres tIc Dijon. Cest un petit hameau dans une belle plaine au pied du Mt-Auxois etsous Atiie- Sainte-Keine, lAlesia des Commentaires de César. Psauges est aujourdhui orme petite commune du canton de Vilcaux et ne compte guère plus de 200 habitants. La Brenne, affluent de [Armançon, prend sa source dans le massif de mon- tagnes que couronne la petite ville de Sowberuom. Cest une rivière torrentueuse dont les débordement.- ont causé à diverses époques de grands ravages à Viteaut et dans les environs. Sauix le Duc, commune du canton dis-sur-Tille; cest le berceau de lillustre famille do Sanlx éteinte de nos jours. li y e encore quelques ruines du cluûtean qui DocumentIl II IIil Il III illi II III il 1 Ili POSANGES ET SES SEIGNEURS. ilenri IV; Mont-St-Jean, qui balança an X1Ve siècle la puissance des ducs de Bourgogne 1; Thil, dont les écorcheurs semparèrent en 136 6 ; Charny; Salmaise, ancienne châtellenie ducale; Somber- non , Montbard , Senmr , et un grand nombre dautres moins importantes. La chronique rapporte quun seigneur de Vergy, ambassadeur en Espagne, disait au roi que bat le foin de la Castille ne remplilwil pas les fossés (le son cMteau £, Des ravins escarpés, de profondes vallées, de hautes assises de rochers formaient la défense naturelle de ces forteresses, quune double ou triple enceinte et un système savamment combiné de tours, (le courtines, de tranchées pratiquées dans le roc aux endroits les plus accessibles, achevaient (le rendre imprenables. Dans quelques provinces reculées et essentiellement montagneuses, ci, genre de constructions militaires survécut aux temps féodaux pro- prement dits. On pourrait citer sur les pics basaltiques des Cévennes, dans les montagnes de lAuvergne, aux premiers plans des Alpes dauphinoises, un grand nombre de ces châteaux que la Révolution trouva encore habités et à peu près intacts. Forcés et pillés par les Suédois deGustave-Adolphe dans leur coerse rapide à travers lAl- sace, ce fut seulement sous les coups des généraux de Louis XIV que tombèrent les vieux burgs de la chaîne des Vosges. dominait toute la contrée; réuni nu domaine ducat vers Le milieu du xii siècle, il fut détruit en 4609 par ordre de Houri IV. IL Mont-Saint-Jean, commune du canton de Pouilly en Auxois. Le château se coin. posait dune enceinte flanquée de I O tours et dune f,irteresse intérieure encore de- bout, qui en avait quatre. Les ruines du chAteau de Thil sont sur le territoire de Vie-sous-Thil, commune du canton de Prècy-sous-ThuL. Ce château dont lexistence est constatée sous les Carlovingiens, fut reconstruit au xui siècle. Il reste une tour carrée dune belle conservation ; le teste est en ruines. Sombernon, aujourdhui chef-lieu de canton de larrondissement de Dijou, n donné sou nom à une maison illustre éteinte au xiii siècle dans les nourgogne- Montaigu. Il ne reste presque plus rien du château démoli au dernier siècle. Monthard, chef-lieu de canton de larrondissement de Semur. On voit depuis h chemin de fer une tour qui dépendait de lancien château, cest tout ce quil en reste. Le château moderne a été illustré par le séjour de Buffon. Somur, chef-lieu darrondissemejit du département de la Côte, dOr. Les quatre tours rondes de lancien chàkeau sont bien conservées. Le château de Vergy près Nuits avait dans sa mouvance plus de 30 villages, et s donné son nom à luue des plus puissantes niaisons féodales de la Bouugoae. Ré .ini au domaine ducal dès le siècle, il lut rasé coulule celui de Saulx par ordr de Bond 1V Pli 1609. POSAN1ES ET SES SEIGNEURS. 3 En Burgogne il nen fut pas ainsi. Nos dues, modelant leur po- litique sur celle des rois de France, sattaquèrent de bonne heure aux grandes maisons féodales qui, issues pour la plupart des anciens (lues ou comtes bénéficiaires, sétaient partagé aux Xe et X1C siècles lit du pays. A la fin du XIVe siècle, ces familles quasi souveraines ont presque toutes disparu; les unes se sont éteintes; dautres ont émigré ; celles qui subsistent encore et nont pas quitté le sol bourguignon, abandonnent peu à peu les sauvages retraites de leurs montagnes. On les voit affluer à la cour des ducs de la seconde race et se construire de somptueux hôtels dans les grandes villes de la province. Parmi les châteaux de ces vieilles races éteintes ou amoindries, il en est un certain nombre qui, par achat, confiscation ou alliance, sont entrés dans le domaine ducal. Ils seront désormais gouvernés par de simples châtelains aux gages du souverain, ou bien les ducs les emploieront, SOUS le nom de domaines engagés, et avec les vastes terres de leur dépendance, à récompenser les loyaux services de leurs officiers. Au point de vue militaire, ces châteaux ainsi ré- duits ne sont plus une puissance; on se borne à ne les point laisser tomber en ruines, mais voilà tout. Quant à ceux qui ont échappé à ces premières tentatives de centralisation, leur importance disparaît bientôt avec la grande féodalité qui se meurt. Sortie de la classe plus soumise des arrière-vassaux ou des rangs pressés des officiers de la cour ducale, une nouvelle féodalité appa- raît. Mais, héritière (lune partie seulement des biens de son aînée, sans lêtre en aucune sorte de sa puissance, elle quitte les hauteurs et se construit clans la plaine ou au fond des vallées (le moins formi- dables demeures. Le plus souvent les châteaux de cette époque occupent lemplacement des anciennes maisons fortes des villages ouverts, et correspondent aux besoins dun nouvel état social. Les conditions de la défense sont radicalement changées. Depuis long- temps les grandes luttes entre vassaux et suzerains ont cessé. Plus de guerres privées, plus de sièges opiniâtres; mais le plat pays reste ouvert aux bandes de pillards que les armées sans cesse en campagne traînaient invariablement à leur suite, et si lon fortifie les demeures seigneuriales qui sy élèvent de tous côtés, cest dans le seul but de les mettre à labri dun COU!) de main. De là toute une révolution dans larchitecture militaire. On cons- truit bien encore quelques châteaux sur les montagnes. Celui de f, / 4 POSANGES ET SES SEIGNEFRs. Châteaunuf par exemple date de la seconde race de nos ducs . On restaure quelques-unes des vieilles forteresses qui tombent en ruine, comme celle de Mont-St-Jcan, dont certaines parties encore debout indiquent clairement le XVe siècle. Mais ce sont là des excep- tio n s. La plupart des châteaux de cette époque noffrent que limage ré- duite et prodigieusement altérée des grandes constructions militaires qui les ont précédés. Composés le plus souvent de quatre courtines rectangulaires avec tours rondes aux angles et cour intérieure ou basse cour, - entourée des bâtiments dhabitation, ils sont presque tous situés dans le voisinage dun cours deau qui en alimentait les fossés et sur lequel reposait spécialement leur système de défense. Assez bien fermés pour soutenir lassaut dun parti décorcheurs on dune bande de reîtres, le plus grand nombre de ces châteaux furent démantelés à leur tour on tombèrent en ruines quand létablissement définitif des armées régulières et la fin (le nos guerres civiles les eurent rendus complètement inutiles au point de vue militaire. Si quelques-uns dentre eux sont encore debout aujourdhui, cest grâce aux importantes modifications que leur fit subir aux deux derniers siècles le goùt transformé de leurs propriétaires. Les cour- tines ont été démolies ; on a détruit les ponts-levis, bouché les meurtrières, rasé les créneaux. De tout cet appareil guerrier que des moeurs plus adoucies et les progrès (le lart des siéges laissaient sans emploi, les graves conseillers de nos cours souveraines, pacifiques héritiers de la gentilliommerie batailleuse des siècles écoulés, nont guère conservé que les fossés pour en faire le plus bel ornement de leurs parcs, et les tours pour y encadrer délégantes constructions Renaissance ou de majestueuses façades à la Louis XIV, Je pourrais montrer de nombreux exemples de cette transformation radicale, mais il suffira de citer, sur divers points (le la province, le château de Bussy-Rabutin , dont la cour intérieure offre un heureux mé- lange des styles le plus en honneur à la fin (lu XVI et au commen- cement du xvii 5 siècle, et les châteaux (le Missery , de Savigny- Châteauneuf fut contruL par Philippe Pot, mort en 1494.