Etude préalable à la définition des périmètres de protection du captage AEP de l’Acarouany – – Commune de Mana – Guyane

Rapport final

BRGM/RP-59530-FR Janvier 2011

Etude préalable à la définition des périmètres de protection du captage AEP de l’Acarouany – Javouhey – Commune de Mana – Guyane Rapport final

BRGM/RP-59530-FR Janvier 2011

Étude réalisée dans le cadre des projets de Service public du BRGM 2010 PSP10GUY30

Parizot M. Avec la collaboration de S. Bourdaa

Vérificateur : Approbateur :

Nom : Nom : Lecomte Paul Date : Date : Signature :

En l’absence de signature, notamment pour les rapports diffusés en version numérique, l’original signé est disponible aux Archives du BRGM. Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2008.

I

M 003 - AVRIL 05

Mots clés : Eau. AEP. Hydrologie. Phytosanitaire. Radioactivité. Hydrogéologie. Périmètres de protection. Acarouany. Javouhey. Mana. Guyane.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : Parizot, M. 2011. Etude préalable à la définition des périmètres de protection du captage AEP de l’Acarouany – Javouhey – Commune de Mana – Guyane. 111 pages, 15, fig., 5 tab., 9 ann.

© BRGM, 2011, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.

Périmètres de protection Acarouany

Synthèse

A la demande de la Commune de Mana, le BRGM a été sollicité pour la réalisation de l’étude préalable à l’avis de l’Hydrogéologue Agréé dans la définition des périmètres de protection du captage AEP de l’Acarouany au village de Javouhey. Cette étude s’inscrit dans la procédure réglementaire de demande de Déclaration d’Utilité Publique.

Elle présente les éléments nécessaires à l’Hydrogéologue Agréé en matière d’Hygiène Publique pour la rédaction d’un avis quant aux limites des différents périmètres de protection et aux prescriptions et contraintes afférentes.

Elle regroupe les données sur :

- le descriptif technique de l’ouvrage de pompage et de production d’eau ;

- la qualité des eaux ;

- le contexte environnemental de la prise d’eau et de son bassin versant ;

- la vulnérabilité de la ressource et du captage.

L’étude préalable ainsi que l’avis de l’Hydrogéologue Agréé serviront de base à la préparation de l’enquête publique, pour la mise en place de la Déclaration d’Utilité Publique de ces périmètres de protection.

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Périmètres de protection Acarouany

Sommaire

1. Renseignements généraux ...... 9

1.1. PERIMETRE D’ETUDE ...... 9

1.2. REFERENCES CADASTRALES ...... 11

1.3. EXPLOITATION ET DISTRIBUTION ...... 11 1.3.1. Population concernée ...... 11 1.3.2. Volumes produits ...... 12 1.3.3. Réseau d’adduction ...... 12

2. Descriptif technique de l’ouvrage de captage et de traitement...... 15

2.1. CAPTAGE ...... 15

2.2. FONCTIONNEMENT DE LA STATION ...... 17

2.3. NATURE DES MATERIAUX AU CONTACT DE L’EAU ...... 19

3. Qualité de l’eau ...... 21

3.1. SUIVIS SUR LE BASSIN ...... 21 3.1.1. Réseau de surveillance agricole DCE ...... 21 3.1.2. Suivi du front salé ...... 22 3.1.3. La radioactivité à Javouhey ...... 24 3.1.4. Eaux souterraines ...... 25

3.2. ANALYSES REGLEMENTAIRES ...... 25

3.3. ANALYSES EN PHASE D’EXPLOITATION ...... 28 3.3.1. Arrêté du 11 janvier 2007 (modifié le 21 janvier 2010) ...... 28 3.3.2. Autocontrôle ...... 28

4. Contexte environnemental ...... 29

4.1. CONTEXTE CLIMATIQUE ...... 29

4.2. CONTEXTE GEOMORPHOLOGIQUE ...... 30

4.3. CONTEXTE GEOLOGIQUE ...... 30

4.4. CONTEXTE HYDROLOGIQUE ...... 31

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4.5. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE ...... 31

4.6. CONTEXTE NATUREL ...... 33 4.6.1. Parc Naturel Régional de la Guyane (PNRG) ...... 33 4.6.2. ZNIEFF de type 2 ...... 34 4.6.3. Zones humides ...... 34

4.7. ACTIVITES ANTHROPIQUES ...... 34 4.7.1. Zones de vie ...... 34 4.7.2. Activité agricole ...... 36 4.7.3. Activité industrielle ...... 37 4.7.4. Circulation routière et fluviale ...... 38 4.7.5. Loisirs ...... 38

5. Pressions anthropiques sur la ressource en eau ...... 39

5.1. ACTIVITES AGRICOLES ...... 39

5.2. ASSAINISSEMENT ET ZONES DE VIE ...... 41

5.3. DEPOTS D’ORDURES ...... 44

5.4. TRANSPORT, CIRCULATION FLUVIALE ET LOISIRS ...... 45

6. Préconisations de périmètres de protection ...... 47

6.1. PERIMETRE DE PROTECTION IMMEDIATE ...... 47

6.2. PERIMETRE DE PROTECTION RAPPROCHEE ...... 48

7. Conclusion ...... 51

Liste des illustrations

Figure 1 : Zone d’étude (Extraits carte IGN)...... 10 Figure 2 : Réseau de distribution d’eau potable du bourg de Javouhey ...... 13 Figure 3 : Installations de pompage : a) Vue depuis l’Acarouany. b) Début du ponton par la piste d’accès. c) Exhaure des pompes Flygt ...... 16 Figure 4 : Spécifications techniques du barrage flottant ...... 17 Figure 5 : Schéma de principe de l’UCD ...... 19 Figure 6 : Suivi du front salé sur l’Acarouany ...... 23 Figure 7 : Mesures de radioactivité dans les eaux du secteur de Javouhey ...... 24

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Figure 8 : Relaltion nappe alluviale - rivière ...... 32 Figure 9 : Modèle conceptuel d’un aquifère en zone de socle ...... 33 Figure 10 : Bourg de Javouhey. En hachuré rouge, l’implantation du nouveau Collège (362 élèves en 2010-2011) et du lotissement Rose de Porcelaine. Cliché IGN 2006...... 35 Figure 11 : Village de l’Acarouany : a) Ancienne place de l’église. b) Allée de baraques logeant les lépreux puis les réfugiers surinamais...... 36 Figure 12 : STEP du bourg de Javouhey ...... 42 Figure 13 : Orientations pour l’aménagement du secteur de Javouhey (PLU Mana - ARUAG) ...... 43 Figure 14 : a) habitant du village de l’acarouany lavant sa vaisselle au niveau des installations de pompage.b) Quelques mètres en amont du ponton une voiture vient d’être lavée...... 44 Figure 15 : Barrière barrant l’accès aux installations de pompage ...... 48

Liste des tableaux

Tableau 1 : Phytosanitaires dans la crique St Anne ...... 22 Tableau 2 : Analyses eau souterraine ...... 25 Tableau 3 : Analyses réglementaires sur l’Acarouany ...... 26 Tableau 4 : Données pluviométriques de la station de Mana 1988-2007 ...... 29 Tableau 5 : Chiffres clés du RGA 2000 ...... 37

Liste des annexes

Annexe 1 Plan cadastrale du secteur à proximité du captage ...... 53 Annexe 2 Refoulement eau brute ...... 57 Annexe 3 Points de prélèvement du réseau de surveillance agricole DCE ...... 67 Annexe 4 Point de prélèvement Crique St Anne : Résultats d’analyses ...... 71 Annexe 5 Point de prélèvement Javouhey : Résultats d’analyses ...... 81 Annexe 6 Analyses réglementaires ...... 87 Annexe 7 Extraits de l’Arrêté du 11 janvier 2007 (modifié le 21 janvier 2010) ...... 97 Annexe 8 Parc Naturel Régional de Guyane : Pole Ouest ...... 105 Annexe 9 Carte des pressions sur la ressource ...... 109

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Périmètres de protection Acarouany

1. Renseignements généraux

1.1. PERIMETRE D’ETUDE

La station de pompage sur l’Acarouany se situe sur le territoire de la commune de Mana à environ 1.9 km à vol d’oiseau au sud du bourg de Javouhey et environ 9.5 km à vol d’oiseau au sud-ouest du bourg de Mana. Elle est située, plus précisément, en rive gauche de la rivière Acarouany, en contre bas de l’ancienne léproserie de Javouhey.

Au niveau du captage, la rivière Acarouany draine un bassin versant d’une superficie d’environ 354 km². Son cours est globalement orienté nord-sud avant sa confluence avec le fleuve Mana située à environ 21.5 km de linéaire à l’aval de la prise d’eau.

Enfin, cette dernière si situe à près de 34.5 km de linéaire de l’embouchure du fleuve Mana (Figure 1).

La zone étudiée pour la définition des périmètres de protection comprend le bassin versant de la rivière Acarouany jusqu’à sa confluence avec le fleuve Mana et une partie du bassin versant de la crique St Anne pour l’activité agricole qui y est pratiquée.

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Figure 1 : Zone d’étude (Extraits carte IGN)

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1.2. REFERENCES CADASTRALES

Le point de captage est construit sur un terrain appartenant à l’association pour la mise en valeur agricole de Mana. Cette parcelle est référencée : 306 AP 8 (Plan détaillé du Cadastre en Annexe 1).

La mairie de Mana a engagé les procédures pour devenir propriétaire de cette parcelle.

Les terrains immédiatement à l’aplomb de la prise d’eau sont occupés par L’auberge de l’Acarouany et l’ancienne léproserie. Cette dernière accueillit les bagnards atteints de la lèpre de 1883 à 1979. Par la suite, les 80 maisons de la léproserie devinrent en 1986 un camp de réfugiés pour les Surinamais fuyants la guerre civile dans leur pays.

En 1999, l’ancienne léproserie est classée monument historique. Cependant, aucun projet de restauration n’a été engagé jusqu’à présent. Aujourd’hui le site est habité par des familles brésiliennes, haïtiennes et bushinenguées. Aucun réseau, eau, électricité, ne dessert ces habitations. D’après le Cadastre, ces parcelles sont partagées entre le Centre Hospitalier du Département de la Guyane et l’Association pour la mise en valeur agricole de Mana, association n’existant plus d’après des informations recueillies sur le terrain.

La station de traitement d’eau brute et de distribution d’eau est implantée à 2.3 km de la prise (par la route CD 10) dans le bourg de Javouhey. Elle se situe sur la même parcelle que le château d’eau, parcelle dont la mairie a entrepris l’acquisition. Pour l’instant cette parcelle semble toujours appartenir à l’Etat.

1.3. EXPLOITATION ET DISTRIBUTION

La Société Guyanaise des Eaux (SGDE) est chargée, par un contrat d’affermage passé avec la Mairie de Mana, de l’exploitation technique du captage sur l’Acarouany.

L’exploitation comprend les phases de pompage d’eau brute, de potabilisation et de distribution de l’eau potable.

1.3.1. Population concernée

En 1999 (Source INSEE – 1999) le village de Javouhey comptait 945 habitants. Selon plusieurs sources locales, on peut estimer la population de Javouhey, à l’heure actuelle, à environ 1500 habitants. Concernant les prévisions, la population du village atteindrait 2 000 habitants à l’horizon 2015 (Source ARUAG) puis 2 500 habitants en 2025 (Source Maire – DAAF).

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1.3.2. Volumes produits

Au moment où ce rapport est rédigé l’unité de production d’eau potable n’est pas en fonctionnement ; par conséquent aucun chiffre quant au prélèvement d’eau et au traitement d’eau n’est disponible.

Cependant, les capacités de prélèvement d’eau brute seront de 20 m3/h et l’unité de production d’eau potable est d’ores et déjà dimensionnée pour l’alimentation en eau des 2 500 habitants prévus en 2025 en fonctionnant 20h par jour.

1.3.3. Réseau d’adduction

Pour le réseau d’adduction ont été cartographiés :

• le réseau actuel de distribution d’eau. Ne figure pas la partie du réseau alimentant le nouveau collège ni le lotissement « Rose de Porcelaine » en cours de construction (Figure 2),

• le refoulement d’eau brute entre le captage et l’unité de production d’eau potable (4 Planches en Annexe 2).

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Figure 2 : Réseau de distribution d’eau potable du bourg de Javouhey

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Périmètres de protection Acarouany

2. Descriptif technique de l’ouvrage de captage et de traitement

2.1. CAPTAGE

Le point de captage (Figure 3) des eaux brutes se situe en contre bas du village de l’Acarouany, ancienne léproserie de Javouhey. Le prélèvement d’eau se fait en rive gauche de la rivière, à l’extrémité d’un ponton en bois local d’une longueur d’environ 20 m. On y accède par une piste depuis le village de l’Acarouany d’environ 300 m.

Le pompage est assuré par 2 pompes Flygt 2640 à crépine intégrée de 5.6 Kw de puissance et 183 mm de diamètre. Ces deux pompes vouées à fonctionner en alternance offrent un débit de 21.5 m3/h.

Les deux pompes sont arrimées au ponton de manière à ce que la colonne d’eau minimale au-dessus d’elle soit de 1.5 m et que le fond de la rivière soit 1.7 m sous les crépines.

Les deux piliers de l’extrémité du ponton servent d’ancrage aux pompes. Chacune d’elle est maintenue par une chaine en acier inoxydable arrimée au-dessus du ponton à deux poutrelles métalliques.

L’exhaure des deux pompes assurée par du tuyau souple. Ces tuyaux sont raccordés à deux canalisations PEHD Ø 80 mm.

Ensuite, le refoulement est assuré par une canalisation PEHD Ø 110 mm vers un ballon anti-bélier situé à environ 80 m de l’extrémité du ponton. Le ballon anti-bélier est installé sur une dalle béton sur laquelle est également installé un compteur électromagnétique relié à une armoire électrique envoyant des informations à un boitier de télégestion. Sur la section droite nécessaire au compteur est installé un robinet de prélèvement d’eau brute. L’ensemble est protégé par un grillage. Un portail métallique fermé à clé, permet d’y accéder.

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a) b)

c)

Figure 3 : Installations de pompage : a) Vue depuis l’Acarouany. b) Début du ponton par la piste d’accès. c) Exhaure des pompes Flygt

Un barrage flottant de 60 m de long protège le captage d’une éventuelle pollution par les hydrocarbures.

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L’élément flottant du barrage (figure 4) est un cylindre souple comportant à l’intérieur des pains de mousse rigides. Le flotteur d’un élément de barrage est compartimenté en plusieurs parties afin de conserver la flottabilité de l’ensemble dans le cas où un compartiment serait endommagé. Le flotteur assure le soutien d’une jupe en toile immergée retenant les polluants.

Figure 4 : Spécifications techniques du barrage flottant

2.2. FONCTIONNEMENT DE LA STATION

Les eaux brutes sont refoulées à travers une canalisation en PVC bi orienté Ø 110 mm sur une distance de 2 200 m entre le ballon anti bélier du groupe de pompage et le centre du bourg de Javouhey où se trouve la station de traitement.

La station de traitement des eaux brutes est une UCD (Unité Compacte Degremont) automatique réalisant un traitement complet comprenant une coagulation, une floculation, une décantation, une filtration et une désinfection de l’eau. Sa capacité de production est de 20 m3/h.

BRGM/RP-59530-FR – Rapport final 17 Périmètres de protection Acarouany

Le traitement de l’eau comprend 4 étapes (Figure 5) :

La coagulation : l’eau brute est admise dans un compartiment de coagulation où est injecté le sulfate d’alumine permettant ainsi la précipitation des matières en suspension et des colloïdes.

La floculation : le mélange issu de l’étape de coagulation est admis dans le compartiment de floculation où est injectée la chaux. La floculation est favorisée par un brassage mécanique homogène et lent.

La décantation : elle permet la séparation des flocs préalablement formés. Le transfert de l’eau entre la zone de floculation et celle de décantation est assuré par une chambre de tranquillisation. La partie inférieure du décanteur est constitué de plaques inclinées formant des cellules hexagonales, favorisant la décantation. Les flocs forment alors une boue qui est régulièrement évacuée. A l’heure actuelle, il n’existe pas à Javouhey de réseau d’assainissement collectif. En fonctionnement normal, la station automatique UCD rejette les boues de décantation dans le réseau de collecte des eaux usées. Au moment de la rédaction de ce rapport, aucune disposition n’a été prise pour l’évacuation des boues de décantation.

La filtration : l’eau décantée est reprise par surverse puis envoyée par pompage vers la filtration. La filtration élimine le reste des matières solides en suspension dans l’eau décantée. L’eau traverse les filtres sous pression de haut en bas. Les filtres sont lavés automatiquement sous pression d’air et d’eau.

La désinfection : Elle permet l’élimination des micro-organismes. L’agent désinfectant est l’hypochlorite de calcium. L’injection se fait en même temps que la filtration.

Vraisemblablement, le stockage des réactifs et produits chimique nécessaires au traitement se fera immédiatement à proximité de l’UCD, à même la dalle sur laquelle cette dernière est installée, à l’abri sous une structure de type carbet. Au moment de la rédaction de ce rapport, la structure abritant l’UCD était en construction et aucun grillage protégeant la parcelle concernée n’était en place.

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Figure 5 : Schéma de principe de l’UCD

2.3. NATURE DES MATERIAUX AU CONTACT DE L’EAU

Qu’il s’agisse du dispositif prise d’eau - pompage, du refoulement ou de l’unité de traitement, les qualités des matériaux sont celles définies par le Cahier des Clauses Techniques Générales des marchés publics de travaux, en particulier, les fascicules 71 et 73.

Par conséquent :

• Les canalisations en polyéthylène PEHD répondent à la norme NF T 54-063.

• Les canalisations en PVC répondent à la norme NF T 54-016.

• Les canalisations en acier répondent à la norme NF A 49-150.

• Les tuyaux et raccords répondent aux normes NF T 54-016 et 54-086.

• Les vannes répondent aux normes NF E 29-305, 29-323, 29-327, 29-328, 29- 430, 29-430 et 29-431.

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Périmètres de protection Acarouany

3. Qualité de l’eau

3.1. SUIVIS SUR LE BASSIN

3.1.1. Réseau de surveillance agricole DCE

Dans le cadre de l’application des circulaires DCE 2004/08 et DCE 2006/16 relatives à la constitution et la mise en place d’un réseau de sites de référence et de surveillance pour les eaux douces de surface en Guyane, une action spécifique aux bassins versants agricoles a été menée en Guyane. Par conséquent, en 2010, 7 stations, en aval des secteurs agricoles les plus intensifs, ont permis d’assurer un suivi mensuel de la qualité des eaux de surface. Javouhey faisant parti de ces secteurs, deux stations de mesures sont plus ou moins proches du captage sur l’Acarouany (Carte reportée en Annexe 3) :

• la station Acarouany. Le prélèvement est réalisé au dégrad de Mr Siong Ly à environ 5.5 km en aval de la prise d’eau,

• la station St Anne. Le prélèvement est réalisé sur la crique St Anne, à environ 11 km en amont de la prise d’eau.

Chacune de ces stations a été prélevée 10 fois au cours de l’année 2010. Les analyses réalisées concernent les molécules phytosanitaires, et les paramètres physico chimiques mesurables in situ Une fois au cours de l’année, les anions et cations majeurs présents dans l’eau, les micropolluants organiques et les métaux ont été également analysés. La liste des molécules phytosanitaires recherchées comprend une sélection de molécules « réglementaires » tant pour les contrôles sanitaires qu’environnementaux ainsi que les molécules spécifiques aux pratiques agricoles en Guyane même quand ces dernières sont interdites sur le territoire.

Sont présentés en Annexe 4 et 5, l’ensemble des résultats, en particulier ceux des phytosanitaires.

Concernant les prélèvements sur la crique St Anne, 5 d’entre eux ont permis de déceler la présence de molécules phytosanitaires comme l’indique le Tableau 1.

BRGM/RP-59530-FR – Rapport final 21 Périmètres de protection Acarouany

Dates de Molécules Familles Concentrations prélèvement

Tébuconazole Fongicide Triazoles 0.06 µg/l < < 0.02 µg/l 27/05/2010

AMPA Métabolite du Glyphosate 0.20 µg/l 28/07/2010

0.04 µg/l < < 0.013 µg/l 08/10/2010

Roténone Insecticide Acaricide 0.04 µg/l < < 0.013 µg/l 29/10/2010

0.150 µg/l 01/12/2010

Tableau 1 : Phytosanitaires dans la crique St Anne

Seules l’AMPA et la Roténone présentent des concentrations significatives, puisque supérieures à la limite de qualité pour une eau destinée à la consommation humaine (0.1 µg/l Pesticides total). Cependant, elles ne sont détectées qu’une seule fois dans l’année ; en fin de saison des pluies pour l’AMPA et en fin de saison sèche pour la Roténone, et jamais 15 km en aval, au point de prélèvement de Javouhey. De plus, au point de prélèvement, le débit de la crique St Anne est très faible et draine directement le pied d’une parcelle cultivée de plusieurs hectares.

En règle générale, même à l’aval de zones agricoles, en Guyane, on ne retrouve pas de pesticides dans les eaux des fleuves et moyennes rivières. En effet, les débits de ces cours d’eau assurent la dilution des tous les intrants.

A propos des autres paramètres mesurés dans le cadre de ce réseau de surveillance (Annexes 4 et 5), aucune concentration significative supérieure aux limites et références qualité pour des eaux destinées à la consommation humaine n’a été mesurée.

3.1.2. Suivi du front salé

Les conditions météorologiques que la Guyane a subies tout au long de l’année 2009, notamment des précipitations anormalement faibles, ont entrainé un fort déficit hydrique marqué par un étiage particulièrement sévère des principaux cours d’eau pendant la saison sèche.

A la demande du Comité Hydrique piloté par la DIREN et la Préfecture, le BRGM a suivi l’évolution du front salé sur la Mana et l’Acarouany pour la période des grandes marées de novembre 2009 (Figure 6).

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Hauteur de la marée 2,91 m

Heure de la marée haute aux Iles du Salut 07 H 02

Heure du maximum de progression du front de 1 000 µS/cm 09 H 09

Distance au projet de la prise d’eau du front de 1000 µS/cm 17.70 km

Figure 6 : Suivi du front salé sur l’Acarouany

On constate qu’à cette date, au plus fort de l’étiage et malgré un coefficient de marée élevé, la prise d’eau sur l’Acarouany semble bien protégée d’une éventuelle pollution par des eaux salées océaniques.

BRGM/RP-59530-FR – Rapport final 23 Périmètres de protection Acarouany

3.1.3. La radioactivité à Javouhey

En 2008, une activité radioactive supérieure à la référence de qualité des eaux destinées à la consommation humaine (0.1 Bq/l pour l’activité alpha globale et 1 Bq/l pour l’activité bêta globale) a été mesurée dans les eaux du forage alimentant le bourg de Javouhey. Ce constat a poussé les autorités sanitaires à enquêter sur les causes de cette pollution radioactive des eaux souterraines de ce secteur. Ainsi, la plupart des émergences de nappes du secteur, en tête des mini bassins versants, a été échantillonnée pour analyse de leur radioactivité.

La carte suivante (Figure 7) en présente les principaux résultats.

Figure 7 : Mesures de radioactivité dans les eaux du secteur de Javouhey

L’Acarouany d’une part, et les criques drainant son bassin versant en amont de la prise d’eau d’autre part, montrent des activités radioactives inférieures aux références qualité.

Aucune explication officielle n’a été apportée quant à l’origine de cette radioactivité. Cependant, au regard du contexte géologique du forage de Javouhey, l’origine de la

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radioactivité est très vraisemblablement géogénique et liée à la présence de minéraux radioactifs au sein d’une roche de type granitique dans l’aquifère.

3.1.4. Eaux souterraines

Peu de forages ou autres ouvrages souterrains sont présents dans le secteur de Javouhey, excepté celui en cours d’abandon au bourg. Cependant, dans le cadre d’une pré-campagne de recherche en eau souterraine menée avant la décision prise par la commune d’exploiter les eaux de l’Acarouany, un ouvrage de reconnaissance a été réalisé à quelques dizaines de mètres des installations de pompage actuelles.

Les résultats d’analyses de l’eau sont repris dans le Tableau 2 ci-dessous.

Paramètre Résultat

Aluminium Total 109 µg/l

Fer Total < 50 µg/l

Manganèse Total < 25 µg/l

Activité alpha globale 0.12 Bq/l

Activité bêta globale 0.23 Bq/l

Activité Tritium < 8 Bq/l

Tableau 2 : Analyses eau souterraine

Excepté l’Activité alpha globale, aucun paramètre ne dépasse les références qualité d’une eau destinée à la consommation humaine.

3.2. ANALYSES REGLEMENTAIRES

Dans le cadre de l’opération visant la mise en exploitation des eaux de l’Acarouany en remplacement de celles du forage de Javouhey, plusieurs analyses ont été réalisées par les autorités sanitaires de Guyane.

L’ensemble de ces résultats, exceptés ceux concernant les phytosanitaires, est reporté en Annexe 6.

BRGM/RP-59530-FR – Rapport final 25 Périmètres de protection Acarouany

1. Une analyse de première adduction, le 02 octobre 2008, sur un prélèvement réalisé au bourg de Javouhey (Dégrad de Mr Siong Ly).

Le paramètre Escherichia Coli dépasse la limite de qualité pour une eau destinée à la consommation humaine avec 200 n/100ml alors que la limite est à zéro.

Six paramètres dépassent les références qualité pour une eau destinée à la consommation humaine (Tableau 3).

Paramètre Résultat Référence qualité

Coliformes totaux > 800 UFC/100 0 UFC/100

pH 5.83 >6.5 <9

Turbidité 20.1 NFU 2 NFU (au robinet)

Conductivité 31.5 µS/cm >200 <1 100

Fer 453 µg/l 200 µg/l

COT 3.88 mg/l C 2 mg/l C

Tableau 3 : Analyses réglementaires sur l’Acarouany

D’une manière générale, ces résultats reflètent parfaitement les caractéristiques des eaux de surface sur le littoral guyanais : caractère acide, faiblement minéralisée, turbide, riche en matière organique et en fer. La contamination bactériologique, quant à elle, indique une pollution d’origine anthropique proche du lieu de prélèvement.

Ces paramètres ne sont pas un obstacle à la mise en exploitation de ces eaux puisqu’ils peuvent tous être facilement traités.

2. Un complément à l’analyse précédente concernant 5 paramètres (Mn, Fe, Conductivité, pH et MES) sur un prélèvement réalisé le 28 octobre 2008, quelques centaines de mètres à l’amont du point de prélèvement précédent. Ce second point de prélèvement est localisé au niveau de l’ancien dispositif de relevage des eaux de la crique pour l’alimentation de canaux d’irrigation à proximité du bourg de Javouhey.

Trois des 5 paramètres ne respectent pas les références qualité pour une eau destinée à la consommation humaine : le pH, la conductivité et la concentration en fer.

Contrairement à l’analyse précédente, la concentration en fer est très significativement supérieure à la référence qualité avec 2 220 µg/l. Une fois de plus, un dispositif de

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traitement bien dimensionné permet d’abattre une telle concentration en fer. Se pose tout de même la question des variations de concentration en fer au cours du temps puisque qu’en l’espace, de 3 semaines, on observe dans ce cas, un facteur 5 entre les deux concentrations mesurées. De telles variations sont à prendre en compte pour la conception de l’unité de traitement des eaux brutes.

3. Une analyse de première adduction, sur un prélèvement au niveau de l’ancien dispositif d’irrigation réalisé le 13 janvier 2009.

Cette analyse réalisée trois mois et demi après la première présente globalement les mêmes caractéristiques en terme de non-respect des limites et référence qualité. On note cependant une augmentation importante de la contamination bactérienne aux coliformes (facteur 10). De même, le Fer (+ 50%) et la matière organique (facteur 3) sont en augmentation. Néanmoins, on observe une diminution d’un facteur 3, de la turbidité.

Une fois encore, cette analyse montre la grande variabilité temporelle des caractéristiques physico chimiques des eaux de l’Acarouany.

4. Un complément à l’analyse précédente sur un échantillon prélevé le 13 janvier 2009, en contre bas de la léproserie de l’Acarouany, soit à proximité des installations de pompage actuelles, pour 6 paramètres bactériologiques.

Cette analyse est la seule sur des eaux prélevées au droit des installations de pompage. Elle ne concerne que des paramètres microbiologiques.

Comme précédemment, les paramètres E Coli et Entérocoques ne respectent pas les limites de qualité. De même, les paramètres coliformes totaux, bactéries sulfato- réductrices et spores ne respectent pas les références qualité.

Conclusion

L’ensemble des analyses réalisées par les autorités sanitaires entre octobre 2008 et janvier 2009 met en évidence des eaux caractéristiques des eaux de surface guyanaises en accord avec le fond géochimique local. Cependant, la contamination bactérienne sur cette période montre une pression anthropique non négligeable sur les eaux de l’Acarouany au voisinage des installations de pompage. Enfin, la forte variabilité temporelle de paramètres comme le fer et la matière organique doit être prise en compte pour le traitement de potabilisation de ces eaux.

BRGM/RP-59530-FR – Rapport final 27 Périmètres de protection Acarouany

3.3. ANALYSES EN PHASE D’EXPLOITATION

3.3.1. Arrêté du 11 janvier 2007 (modifié le 21 janvier 2010)

Conformément à l’article R. 1321-10 du Code de la santé publique, des prélèvements et analyses d’eau doivent être réalisés selon une fréquence imposée par l’Arrêté du 11 janvier 2007.

Sur la base d’une consommation journalière de 150 l/j/hab et une population à terme estimée à 2 500 habitants, le débit de prélèvement d’eau brute dans l’Acarouany devra avoisiner les 375 m3/j.

Par conséquent l’Agence Régionale de la Santé est tenue de réaliser sur les eaux brutes :

• deux analyses de type RS* par an,

• quatre analyses de type RSadd* par an.

Et sur les eaux distribuées :

• deux analyses P1* par an,

• une analyse P2* par an,

• six analyses D1* par an,

• une analyse D2* par an.

(*) Détail en Annexe 7

3.3.2. Autocontrôle

En règle générale, la SGDE réalise un contrôle de la qualité de l’eau en sortie d’unité de production et sur le réseau de distribution. Ces données complètent les analyses réglementaires réalisées par l’ARS et permettent de dresser un état général de la qualité de l’eau sur l’ensemble du réseau.

En ce qui concerne l’unité compacte de distribution installée dans le bourg de Javouhey, un certain nombre d’analyses est nécessaire à la mise en route de l’exploitation comme : le pH, le potentiel Redox, la turbidité, Cl, CO2, TH, TAC, Al, NH4, 3- 2- Fe, Mn, NO , SO4 , O2.

28 BRGM/RP-59530-FR – Rapport final Périmètres de protection Acarouany

4. Contexte environnemental

4.1. CONTEXTE CLIMATIQUE

Le climat de la Guyane française est équatorial, avec deux périodes sèches et deux périodes de pluie. Bien que de durée variable, la grande période sèche se situe entre août et novembre, et la petite en mars, la grande saison des pluies a lieu entre avril et juillet, et la petite entre décembre et février. La hauteur des précipitations peut varier sensiblement d'une année à l'autre, mais reste globalement comprise annuellement entre 2000 et 5000 mm pour l’ensemble du département. Les vents dominants sont les alizés, soufflant avec une grande régularité du nord-est en saison des pluies, de l'est en saison sèche. Ils fléchissent légèrement entre août et novembre. Les orages, assez violents à l'intérieur du pays en saison sèche, le sont beaucoup moins dans la zone côtière. Leur plus grande occurrence se situe en arrière des chaînes montagneuses. Les variations dans la configuration du terrain et la végétation ajoutent quelques perturbations à petite échelle, et l'on peut distinguer plusieurs « microclimats ». Les précipitations sont accrues dans les régions dont la topographie est tourmentée : montagnes de Kaw, zone comprise entre Orapu et Comté, etc. La température est très uniforme, la moyenne sur 24 heures oscillant, suivant les mois, entre 26°3 et 26°9. Les chaleurs sont plus sensibles en période sèche. L'humidité est intense : +85,34% en moyenne annuelle. Les données locales de pluviométrie ont été collectées auprès de Météo et synthétisées dans le Tableau 4. La station la plus proche située dans le bourg de Mana, enregistre les données journalières depuis 1988.

Moyennes mensuelles (mm) Moyenne Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juill Août Sept Oct Nov Déc annuelle Station de Mana 274.8 150.3 158.1 285.7 321.0 311.7 131.7 70.2 28.1 28.5 81.6 202.3 2036.7

Tableau 4 : Données pluviométriques de la station de Mana 1988-2007

BRGM/RP-59530-FR – Rapport final 29 Périmètres de protection Acarouany

4.2. CONTEXTE GEOMORPHOLOGIQUE

Le bassin versant de l’Acarouany se situe à l’extrême Nord-Ouest du territoire de la Guyane entre les bassins versants du Maroni, de la Crique Portal et de l’aval du fleuve Mana, dont il est un affluent.

Le bassin versant de l’Acarouany draine les eaux de reliefs très peu prononcés d’altitudes inférieures à 100 m. A l’amont de la confluence entre le Crique St Anne (ou petit Acarouany) et la rivière Acarouany, les terrains sont essentiellement recouverts de forêt primaire dense. Ensuite, l’Acarouany s’écoule à travers une zone humide constituée essentiellement de pinotières, les pieds dans l’eau la plupart de l’année.

4.3. CONTEXTE GEOLOGIQUE

Sur le bassin versant de l’Acarouany, en amont de la prise d’eau, les grands ensembles géologiques rencontrés sont essentiellement des terrains sédimentaires récents, ainsi que des roches éruptives et des terrains métamorphiques anciens.

Les séries sédimentaires récentes (quaternaires) déposées dans le lit de l’Acarouany sont constituées de trois sous-ensembles, (i) les dépôts actuels, (ii) les séries de Démérara et (iii) les séries de Coswine. Ces formations sédimentaires, marines et fluvio-marines peuvent atteindre 50 m d’épaisseur par endroit, et sont, en général, faiblement consolidées. Ces dépôts sédimentaires correspondent aux remplissages successifs des dépressions créées lors des incisions quaternaires, durant les épisodes de régression - transgression du niveau marin.

Le dernier minimum marin (-18 000 ans) correspond à une baisse du niveau moyen de l’océan de l’ordre de 100 mètres par rapport au niveau actuel (-100 m NGG). Il a été suivi d’une transgression dite flandrienne (début vers -14 000 ans) avec une remontée du niveau des océans jusqu’à environ +5 m NGG.

Toutes ces séries sédimentaires sont composées d’argiles sableuses avec des intercalations de dépôts organiques. Aux abords du lit mineur de l’Acarouany et dans les zones marécageuses des affluents, des vases à débris végétaux peuvent être observées.

A l’amont de la confluence avec la Crique St Anne, les eaux drainées traversent des roches cristallines de type granite et pegmatite. A la confluence avec la crique St Anne, on trouve des granites grossiers. Plus en amont le long de cette dernière, des migmatites à grain fin ont été exploités dans une carrière. Sur l'Acarouany amont, de nombreux affleurements de granites sont observés également.

D’un point de vu tectonique, les roches cristallines du bassin versant de l’Acarouany montrent des directions tournantes de litage qui dessinent des cuvettes et des dômes surbaissés bien visibles sur les photos aériennes. De même, des failles récentes de direction subméridiennes ou NW-SE sont également repérables dans ce secteur.

30 BRGM/RP-59530-FR – Rapport final Périmètres de protection Acarouany

Les terrains métamorphiques anciens affleurent à l’état frais en de rares endroits du bassin versant de l’Acarouany. Ailleurs ils sont profondément altérés. Ils sont représentés par des schistes métamorphiques à staurotides disséminés dans les bassins des criques St Anne et Acarouany. Dans cette région, les collines formées de ces schistes sont couronnées de carapaces résiduelles de bauxite.

Ces formations (roches cristallines et roches métamorphiques) sont d’âge archéen (> 2000 MA). Elles sont par ailleurs profondément affectées par l’altération, avec la mise en place d’un profil pédologique comprenant généralement, de haut en bas, une cuirasse latéritique, un horizon d’argile tachetée, un horizon de saprolite, une zone fissurée altérée et enfin la roche saine.

4.4. CONTEXTE HYDROLOGIQUE

Au droit même du captage de l’Acarouany, l’influence de la marée se fait très nettement ressentir, influant ainsi à la fois le sens du courant et la hauteur d’eau. Ce constat rend délicat le suivi en continu du débit de la rivière (suivi de la hauteur d’eau et la correspondance aux débits par l’intermédiaire d’une courbe de tarage).

Aucune station hydrométrique n’est en place sur l’Acarouany. Par conséquent aucune estimation de débit n’est envisageable au droit du captage.

4.5. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE

Il a été exposé, dans le paragraphe sur la géologie du secteur, que de grands ensembles (sédimentaires quaternaires, granitoïdes et roches métamorphiques) sont présents sur le bassin versant de l’Acarouany. Les aquifères pouvant être associés à ces formations sont de deux types : (i) aquifères alluviaux longeant la rivière Acarouany et ses affluents, et (ii) aquifères se développant dans les parties altérées et fissurées des roches de socle.

Les aquifères alluviaux longeant l’Acarouany et ses affluents sont de type poreux et se développent dans les parties perméables des alluvions (sables, silts sableux etc…). Ce type d’aquifères est alimenté par les précipitations directes, le ruissellement, mais aussi par les rivières qu’ils accompagnent. En effet, lors des périodes de crues ou de hautes eaux, le niveau d’eau de la rivière augmente, en général, plus rapidement que celui des nappes, et une partie de l’eau peut alors s’infiltrer depuis la rivière vers les nappes à travers les berges. Les caractéristiques chimiques des eaux des aquifères alluviaux sont ici très proches de celles de l’eau de pluie et des rivières. Ces eaux sont très peu chargées en éléments minéraux et relativement acides. Les aquifères alluviaux présentent cependant une bonne protection naturelle contre les problèmes bactériologiques et de turbidité, avantage que ne présentent pas les eaux de rivière (Figure 8).

BRGM/RP-59530-FR – Rapport final 31 Périmètres de protection Acarouany

Dans le cas des aquifères de socle, la présence d’eau exploitable est fortement dépendante des conditions d’altération de la roche mère, ainsi que des conditions de préservation des horizons altérés. Ces roches de socle ont subi, et subissent toujours, des transformations liées à l’infiltration de l’eau de pluie dans les anfractuosités. La circulation de l’eau de pluie favorise l’altération de la roche mère sous deux faciès : (i) le développement d’une couverture meuble par désagrégation chimique de la roche mère, et (ii) sous la couverture meuble, le développement d’une fissuration relativement perméable au regard des horizons supérieurs argileux compacts.

Ce type d’altération peut conduire à la formation d’aquifères potentiellement exploitables pour l’alimentation en eau potable (AEP). L’eau souterraine peut ainsi être pompée dans les horizons fissurés et perméables, dont l’alimentation est entretenue par l’écoulement gravitaire des eaux contenues dans la roche meuble superficielle (Figure 9).

Les débits exploitables dans ce type d’aquifère sont certes réduits par rapport à des captages en eau de surface, mais présentent d’excellentes qualités bactériologiques et chimiques et ne sont, en général, pas affectées par des problèmes de turbidité (elles peuvent cependant présenter des teneurs en Fer et Manganèse supérieures aux normes de potabilité mais cela peut être traité pour l’AEP).

Alimentation par la pluie

Drainage de la Niveau de nappe nappe alluviale par la rivière

Alluvions

Alimentation par la pluie La rivière peut alimenter localement la nappe alluviale en période de hautes Niveau de nappe eaux

Alluvions

Figure 8 : Relaltion nappe alluviale - rivière

32 BRGM/RP-59530-FR – Rapport final Périmètres de protection Acarouany

Figure 9 : Modèle conceptuel d’un aquifère en zone de socle

Le bassin versant de l’Acarouany sensu stricto n’a pas fait l’objet, à ce jour, de travaux exhaustifs visant à déterminer la ressource en eau des différentes formations (alluviales et de socle), afin de caractériser le potentiel aquifère de ce secteur. On peut cependant relever que des travaux de prospection hydrogéologique, localisés sur le bourg de Javouhey et à proximité du lieu-dit , ont été menés par le BRGM pour la recherche d’eau souterraine.

Il n’existe actuellement aucune carte de délimitation des différents aquifères du bassin versant de l’Acarouany en amont de la prise d’eau, ni même de cartes hydrogéologiques.

4.6. CONTEXTE NATUREL

Le bassin versant de l’Acarouany est, quasi exclusivement, recouvert par une végétation de type forêt primaire, forêt secondaire, pinotière, et marais. Ces milieux possèdent une faune et une flore riches et font parfois l’objet d’espaces protégés.

4.6.1. Parc Naturel Régional de la Guyane (PNRG)

Les deux tiers nord du bassin versant de l’Acarouany se situent à l’intérieur du pôle ouest du PNRG. Ce pôle du Parc s’étend (Annexe 8) d’Organabo à Awala-Yalimapo et de Saut Sabbat au carrefour de Mana sur la RN1.

Ce territoire est composé, entre autres, de cordons littoraux sableux, de marécages d’eau douce et saumâtre, de mangroves et de forêts marécageuses.

BRGM/RP-59530-FR – Rapport final 33 Périmètres de protection Acarouany

4.6.2. ZNIEFF de type 2

Une partie du bassin versant de la Crique St Anne, affluent de l’Acarouany, est déclarée depuis 1998, Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique. Cette zone, d’une superficie de 4 482 ha, comprend entres autres, une forêt inondable de bas fond, des forêts marécageuses et une forêt de terre ferme sur sols ferralitiques.

4.6.3. Zones humides

On appelle zone humide « des terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hydrophiles pendant au moins une partie de l'année » (loi sur l'eau du 3 janvier 1992). Les conditions géomorphologiques et climatiques de ce secteur sont telles que la quasi-totalité du lit majeur de l’Acarouany en aval du point de captage et de ses affluents pourrait être classée en zone humide. Par l’effet tampon qu’ils jouent, ces milieux permettent de lutter naturellement contre les crues et contre certains flux polluants (matières en suspension et nitrates par exemple).

4.7. ACTIVITES ANTHROPIQUES

4.7.1. Zones de vie

Javouhey compte deux zones de vie : (i) le bourg et (ii) le village de l’Acarouany.

Créé il y a à peine 30 ans, en 1979, le bourg de Javouhey est implanté légèrement en surplomb de la rivière Acarouany (Figure 10). Il comporte quelques rues principales, dont deux mènent à un dégrad. A l’heure actuelle, seul le dégrad de MR Siong Ly permet la mise à l’eau sans trop de difficulté.

Le bourg s’étend sur environ 1 km². Les maisons sont toutes semblables groupées autour de petites cours. En 2006, on en dénombrait environ 200, pour 1 500 habitants. Les prédictions pour 2025 sont d’environ 2 500 habitants dans le bourg.

Hormis le va-et-vient peu important des camionnettes des agriculteurs, les animations principales du village sont l’école et le marché aux fruits et légumes le dimanche, pour lequel quelques habitants de St Laurent du Maroni ou de Mana font le déplacement. On y croise parfois également une poignée de touristes.

34 BRGM/RP-59530-FR – Rapport final Périmètres de protection Acarouany

Figure 10 : Bourg de Javouhey. En hachuré rouge, l’implantation du nouveau Collège (362 élèves en 2010-2011) et du lotissement Rose de Porcelaine. Cliché IGN 2006.

La seconde zone de vie du secteur est celle surplombant le captage ; il s’agit du village de l’Acarouany. En 1833, la religieuse Anne Marie Javouhey y installe une léproserie qui existera jusqu’en 1979. Sept ans plus tard, en 1986, l’armée française monte un camp de réfugiés de la guerre civile du et installe ces immigrants dans les 80 baraques de l’ancienne léproserie. La guerre civile prend fin en 1992 et certains réfugiés restent sur place. Aujourd’hui, il est difficile d’estimer la population y résidant. Lors de notre visite, une estimation d’une trentaine de familles nous a été rapportée. Aucun projet de réhabilitation du village n’a été mené ou n’est programmé. Malgré la présence de quelques enfants jouant dans les allées, ce village ressemble beaucoup à un village fantôme (Figure 11). En bordure du village, une auberge est installée ; il s’agit de l’Auberge de l’Acarouany. La fréquentation touristique y est maigre. Parfois quelques ouvriers ou gens de passage y passent une nuit.

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)a

)b

Figure 11 : Village de l’Acarouany : a) Ancienne place de l’église. b) Allée de baraques logeant les lépreux puis les réfugiers surinamais.

4.7.2. Activité agricole

Javouhey constitue l’une des deux zones d’implantation principale de la communauté Hmong de Guyane. Leur activité majeure est l’agriculture avec une production essentiellement maraîchère (salade, concombre, choux, aubergines …) et fruitière (agrumes, banane, papaye, ananas …).

Autour du village, essentiellement vers l’ouest et le sud, une vaste mosaïque agricole s’organise. Les terres les plus hautes sont quadrillées par des vergers d’agrumes et des champs de papayers alors que le maraîchage est pratiqué sur les zones les plus basses. Le paysage est cloisonné par les ripisylves des criques qui convergent vers l’Acarouany. L’accès aux clairières cultivées se fait par un réseau relativement bien développé de chemins d’exploitation plus ou moins carrossables. Cependant, il reste difficile d’estimer leur étendue parce qu’ils sont le plus souvent barrés à la circulation.

Le dernier Recensement Général Agricole (RGA) date de 2000. Un recensement a été mené en 2010 mais les données recueillies ne sont pour l’instant pas disponibles et ne le seront que courant 2011 d’après le service de statistique agricole de la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) de Guyane.

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Les chiffres clés à retenir du RGA 2000 sont repris au Tableau 5.

Surface agricole utilisée 389 ha

Surface et Nombre Surface totale des 528 ha d’exploitations exploitations

Nombre d’exploitation 119

Orientation technico- Légumes et fleurs 42 économiques (en nombre d’exploitations) Polyculture 41

Autres fruits 36

Bovins 32

Cheptel (en effectif) Porcins 37

Equidés 70

Tableau 5 : Chiffres clés du RGA 2000

La fiabilité de ces chiffres, hormis le fait qu’ils datent d’une dizaine d’année, est faible puisqu’il n’existe pas de plan parcellaire bien établi pour la zone de Javouhey.

Il est à noter que, d’après le service public en charge du foncier agricole actuellement, la tendance à Javouhey n’est pas à l’extension des surfaces agricoles.

Cependant, le Plan Local d’Urbanisme de la commune de Mana arrêté le 30 mars 2005 fait état d’un projet d’extension et de structuration des périmètres agricoles du village de Javouhey mené par l’EPAG (Etablissement Public d’Aménagement de la Guyane) et permettant à terme la mise en valeur de 1 500 à 2 500 ha. Contacté le 01/02/2011, l’EPAG assure n’avoir aucun projet en cours en cours sur le secteur de Javouhey.

En marge de l’activité de maraîchage des Hmongs, on trouve également sur le secteur quelques abattis exploités pour une agriculture vivrière.

4.7.3. Activité industrielle

Aucune activité industrielle à proprement dit n’est à recenser dans le secteur de Javouhey.

BRGM/RP-59530-FR – Rapport final 37 Périmètres de protection Acarouany

4.7.4. Circulation routière et fluviale

Le bourg de Javouhey n’est accessible que par l’unique route départementale n°10, longue de 13 km depuis son embranchement à Charvein avec la route reliant Mana à St Laurent du Maroni.

La route, en mauvais état à son arrivée dans le bourg de Javouhey, n’accueille quasi exclusivement, que les véhicules agricoles (essentiellement des camionnettes légères et des tracteurs), les bus chargés du ramassage des enfants scolarisés et des véhicules particuliers des habitants du bourg de Javouhey. Le trafic y est donc limité.

Sur la rivière Acarouany, le constat est le même. Lors de notre dernière visite au mois de janvier, on dénombrait tout au plus une quinzaine de petites embarcations motorisées en aluminium au mouillage. Ces « pirogues » servent essentiellement à la pêche, pour se rendre sur les rares abattis accessibles uniquement par la rivière et pour la chasse le long de la rivière. Il faut également noter la présence du carbet de Mr Siong Ly sur l’Acarouany dont le transport des clients se fait grâce à une pirogue de 10 places.

4.7.5. Loisirs

Javouhey malgré son statut de zone agricole importante pour la Guyane, reste néanmoins un village isolé peu fréquenté par les habitants d’autres communes. Quelques rares attractions sont à dénombrer au cours de l’année telles que le marché tous les dimanches et quelques fêtes traditionnelles Hmongs. Dans tous les cas, leur fréquentation reste faible.

Un seul carbet touristique est présent sur la rive de l’Acarouany. Il se situe à environ 3.5 km en amont du captage. D’après son propriétaire, Mr Siong Ly, il accueille moins de 1 000 personnes à l’année.

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5. Pressions anthropiques sur la ressource en eau

Le chapitre suivant recense l’ensemble des pressions susceptibles d’impacter la ressource. Ce recensement a été réalisé à partir de visites sur le terrain (quand cela était possible dans la mesure où presque toutes les parcelles cultivées sont barrées dès leur entrée), à partir de photos aériennes de la BD Ortho de l’IGN, et enfin à partir de contacts pris avec la commune de Mana, les services déconcentrés de l’état et autres établissements publics (Carte en Annexe 9).

5.1. ACTIVITES AGRICOLES

Surface concernée

Dans un secteur délimité à l’est par la rivière Acarouany, au sud par la crique St Anne et au nord comme à l’ouest par les limites du bassin versant de l’Acarouany (carte en Annexe 9), on peut estimer à environ 1 000 ha (10 km²) la superficie de terres vouées à l’agriculture. Les cultures pratiquées y sont essentiellement celles des agrumes et le maraichage. Aucun élevage n’a été observé dans ce secteur. Les parcelles grandes de quelques hectares chacune disposent toutes d’une piste d’accès plus ou moins carrossable. La plupart de ces parcelles est naturellement délimité par des talwegs où s’écoulent en saison des pluies une petite crique au faible débit. Tous ces drains naturels convergent vers la rivière Acarouany.

D’une manière générale, la superficie concernée par l’activité agricole reste relativement faible, particulièrement rapportée à la superficie du bassin versant (1/35ème) et l’activité y est peu intense. En de rares points, les terres cultivées atteignent les berges de l’Acarouany ou de la crique St Anne. Ce sont au maximum 400 à 500 m de berge sans ripisylve qui ont été observées. Les pistes en remblai latéritique, quant à elles, n’atteignent jamais les cours d’eau.

Pression liés à l’utilisation de molécules phytosanitaires

L’utilisation de ces molécules pose plusieurs questions :

Leur nature : une étude sur les pratiques culturales en Guyane a mis en évidence l’usage de molécules interdites en France en provenance des pays voisins, essentiellement le Suriname. Ces molécules ont, pour certaines d’entre elles, un comportement méconnu dans les sols et les eaux en particulier en ce qui concerne leur toxicité et leur temps de résidence dans le milieu naturel. Cependant, depuis quelques années, et systématiquement depuis 2010, ces molécules « interdites » sont

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recherchées dans les eaux par les différents acteurs de la qualité de l’eau en Guyane (DEAL, DAAF, ARS, BRGM, etc.).

Leurs conditions d’usage : en Guyane, l’agriculture organisée et structurée est relativement récente. Les agriculteurs ne maitrisent pas forcement toutes les techniques modernes agronomiques visant à réduire les quantités d’intrants chimiques, tout en conservant une productivité compétitive. Par conséquent, l’emploi de molécules phytosanitaires se fait de manière systématique et probablement en surdose. Des études menées par la DAF en 1997 et la DIREN en 2001 ont montré que l’épandage d’engrais et l’utilisation de pesticides étaient mal maitrisés par les agriculteurs. Cependant, depuis peu, des services comme le Service de la Protection des Végétaux, ou des associations comme la FREDON mènent des actions visant à former les agriculteurs sur les bonnes pratiques et à diminuer l’utilisation des molécules phytosanitaires.

Leur stockage : l’approvisionnement du département en molécules phytosanitaires se faisant par à-coups, les agriculteurs achètent, quand ils en ont la possibilité, de grandes quantités de ces produits. Ils sont alors contraints de les stocker, le plus souvent dans des conditions peu acceptables pour l’environnement. Une particularité des terrains cultivés à Javouhey est qu’ils sont fréquemment interdits d’accès par une chaine cadenacée à l’entrée. Il ne nous a donc pas été permis d’observer les sites de stockage des produits phytosanitaires. Cependant, par analogie avec les usages sur un autre secteur agricole Hmong qu’est Cacao, on peut préjuger du mode de stockage : chaque parcelle cultivée dispose d’un petit carbet où sont stockés, à même le sol, les sacs de produits phytosanitaires. La plupart du temps ces sacs, une fois entamés, restent ouverts et soumis aux intempéries. De même, une fois vidés de leur contenu, ces sacs restent sur place et ne sont que rarement dirigés vers la filière de ramassage des déchets ménagers. Il n’est pas rare, à Cacao, de rencontrer sur d’anciens abattis abandonnés des quantités relativement importantes de ces sacs. Ce mode de stockage sauvage pose bien évidement le problème du lessivage par temps de pluie des produits phytosanitaires vers le milieu naturel.

Le lavage des productions agricoles : l’épandage de la plupart des molécules phytosanitaires se fait à même les végétaux, voire leurs fruits. Outre les problèmes de santé publique que peuvent induire ces usages lors de la consommation des productions locales, se pose le problème du lavage des produits, quand il a lieu. En effet, dans le cas où de grandes quantités de fruits et légumes sont débarrassés des engrais et autres pesticides par lavage, cela provoque la dispersion des produits phytosanitaires dans le milieu naturel. Cette pratique du lavage des fruits et légumes n’est pas bien connue. On peut cependant imaginer, que si elle a lieu, cela se fait dans le bourg de Javouhey. Alors, le rejet de molécules phytosanitaires a lieu dans le réseau d’eau pluvial vraisemblablement directement connecté aux eaux de l’Acarouany.

Pression liés à la mécanisation de l’agriculture

Dans le secteur de Javouhey, et plus généralement en Guyane, les techniques agricoles sont modestes et n’utilisent que très rarement des machines agricoles hormis tracteurs et camionnettes. Par conséquent, les pressions liées à la mécanisation, telles que le stockage de grandes quantités d’hydrocarbures, sont à écarter du cadre de cette étude.

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Dans le cas précis du bassin versant de l’Acarouany, on constate donc que bien qu’il s’agisse d’une zone de production agricole majeure pour le département, les pressions sur la ressource restent faibles. De plus, en l’absence de données chiffrées à jour (surfaces cultivées, nombre d’exploitants, volume d’intrants, etc.), il apparaît difficile de vouloir quantifier les pressions sur la ressource. Cependant, les résultats des 10 campagnes de suivi de la qualité chimique des eaux, menées sur la crique St Anne et sur l’Acarouany en 2010, apportent une information cruciale quant à l’estimation, non plus des pressions, mais des impacts de l’activité agricole sur la ressource. En l’occurrence, à proximité immédiate des abattis et sur un cours d’eau à faible débit comme la crique St Anne, l’impact de l’utilisation de molécules phytosanitaires n’est pas négligeable selon les produits et la période de l’année. Quant aux eaux de l’Acarouany, l’impact apparaît comme nul vraisemblablement du fait d’un facteur de dilution important dans un tel cours d’eau.

5.2. ASSAINISSEMENT ET ZONES DE VIE

Secteur Bourg de Javouhey

A l’heure actuelle, les habitations du bourg de Javouhey ne sont pas reliées à un réseau d’assainissement collectif. De même, aucun état des lieux précis de l’assainissement autonome n’a été réalisé. Par conséquent le bourg de Javouhey constitue une pression importante sur la qualité des eaux de l’Acarouany.

De par sa position géographique, c'est-à-dire, sur un plateau surplombant la rivière, il y a fort à penser que dans le cas d’habitations ne disposant pas de dispositif d’assainissement autonome performant, les effluents soient, par temps de fortes pluies, facilement entrainés vers la rivière directement, soit par le biais des nombreuses incisions du relief servant de drains naturels.

Cette conclusion n’est pas vérifiable à l’heure actuelle, cependant la pollution bactérienne mise en évidence par les analyses réalisées par l’ARS (chapitre 3.2) est un bon indice susceptible de confirmer un tel scénario.

Cependant, dans le cadre du développement urbain du bourg de Javouhey, un collège a été construit récemment (362 élèves pour l’année 2010-2011) et un lotissement – Rose de Porcelaine – est en passe d’achèvement au sud et l’est du bourg. En marge de ces travaux et pour assurer l’épuration des eaux usées liées à l’occupation de ces nouveaux bâtiments, une mini station d’épuration (STEP) a été mise en place (Figure 12, et localisation sur la carte environnementale – Annexe 9). Cette station d’épuration a été dimensionnée initialement pour accueillir les effluents de 1 000 équivalents habitants (EH). Le processus d’épuration de cette STEP conjugue la technique des boues activées et le lit d’infiltration. D’après les informations recueillis auprès de la Police de l’Eau et nos observations sur site, cette station qui aurait dû être en fonctionnement fin 2010, ne l’est toujours pas. A l’heure actuelle, elle n’est d’ailleurs toujours pas raccordée au réseau d’électricité. Initialement prévue pour épurer les eaux usées du nouveau collège et du lotissement en cours de réalisation, le non achèvement de cette station pose un réel problème d’impact sur la ressource.

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Aujourd’hui, le collège rejette ses eaux usées directement dans le milieu naturel (communication Police de l’Eau).

Figure 12 : STEP du bourg de Javouhey

Viennent s’ajouter aux eaux de l’assainissement non collectif des habitations privées et des eaux usées du collège, celles du processus de traitement de l’eau brute par l’UCD installée au bourg de Javouhey. En effet, il est prévu dans le cahier des charges de mise en exploitation de cette nouvelle ressource, que les eaux de lavage des filtres ainsi que les boues de décantation issues de l’UCD, soient rejetées directement dans le réseau dirigé vers la station d’épuration. Or, en l’absence de son fonctionnement, la Police de l’Eau a autorisé un rejet temporaire vers le réseau d’eau pluviale. Ce dernier n’aurait vraisemblablement pas fait l’objet d’un dimensionnement particulier ; aucun plan n’est disponible. Ainsi, les eaux drainées par ce réseau exercent indéniablement une pression supplémentaire sur les eaux de l’Acarouany et son point de rejet n’a pu être clairement identifié ; il se situerait en contre bas du village.

Enfin, il apparaît important dans l’étude des pressions anthropiques sur la ressource, de tenir compte des éventuels projets d’urbanisation du secteur. Le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) du Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la Commune de Mana fait état d’orientations pour le secteur de Javouhey (Figure 13).

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Figure 13 : Orientations pour l’aménagement du secteur de Javouhey (PLU Mana - ARUAG)

Le PADD de Mana indique qu’à l’avenir, et dans le cas d’un développement de ce secteur, les deux zones de vie bourg de Javouhey et village de l’Acarouany sont vouées à fusionner pour ne former plus qu’une seule zone aménagée surplombant directement la rivière Acarouany. Il apparaît d’ores et déjà que la STEP de 1 000 EH est sous dimensionnée face aux projections du nombre d’habitants (2 500 en 2025). De même ce développement devra se faire en limitant au maximum les rejets (eaux usées, eaux pluviales) vers le milieu naturel.

Secteur Village Acarouany

Aucun dispositif d’assainissement n’est en place dans le village qui surplombe directement le captage. De même, ses habitants ne disposent pas de raccordements légaux aux réseaux d’eau et d’électricité.

Si on estime sa population à plus d’une centaine de personnes, cette zone constitue alors une réelle pression sur la ressource en eau de l’Acarouany. Le mode de vie d’une partie de ces habitants consistant à utiliser les cours d’eau comme lieux pour la toilette corporelle ainsi que pour le nettoyage des vêtements, de la vaisselle, voire des

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véhicules crée un risque élevé de dégradation de la qualité chimique (savons et autres produits d’entretien) et bactériologique de la ressource.

Lors de notre première visite sur le site de pompage (Figure 14), un véhicule venait d’être lavé à l’aide de produits spécifiques. De même, au cours des deux jours passés dans le secteur de Javouhey, nous avons pu constater à plusieurs reprises que le périmètre immédiat du pompage accueillait plusieurs personnes (jusqu’à 8) occupées à laver linge et vaisselle.

A cette période, le barrage flottant antipollution n’était pas encore installé. On peut, imaginer que, si ces pratiques perdurent après l’installation du barrage, ce dernier, jouera aussi un rôle de barrière ne permettant plus l’évacuation de polluants déversés à l’intérieur du périmètre immédiat. Ce constat préoccupant doit impérativement contraindre le responsable des installations à redoubler d’efforts pour interdire toute intrusion dans le périmètre de pompage.

a)

b)

Figure 14 : a) habitant du village de l’acarouany lavant sa vaisselle au niveau des installations de pompage.b) Quelques mètres en amont du ponton une voiture vient d’être lavée.

5.3. DEPOTS D’ORDURES

La collecte des déchets ménagers et autres ordures est assurée pour le bourg de Javouhey par la Communauté de Commune de l’Ouest Guyanais. Le ramassage des ordures est réalisé deux fois par semaine.

Dans le cadre de la visite de terrain du BRGM, aucun dépôt d’ordures sauvage n’a été remarqué ni sur les berges de l’Acarouany, ni à proximité du captage, ni même dans le bourg de Javouhey.

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5.4. TRANSPORT, CIRCULATION FLUVIALE ET LOISIRS

Le risque de pollution liée à la fréquentation routière des accès, est à écarter d’emblée tant au village de l’Acarouany qu’au bourg de Javouhey. En effet, la circulation sur ces axes est très faible d’une part, et d’autre part, aucun franchissement direct de l’Acarouany ni d’un de ses affluents n’existe. De même les rares accès par véhicule aux berges de l’Acarouany restent peu fréquentés et ne le sont en aucun cas par des véhicules de transport lourds. Par conséquent, le risque de déversement de substances dangereuses en quantité importante est quasi nul.

Le constat est identique pour la circulation fluviale sur l’Acarouany : quelques rares pirogues motorisées naviguent sur l’Acarouany. Ce moyen de transport est quasi exclusivement utilisé pour la chasse ou la pêche. Lors de notre visite, une dizaine de petites pirogues en aluminium faiblement motorisées ont pu être dénombrées. La pression sur la ressource liée à ce type de transport reste donc très faible. Cependant, dès lors que des pirogues transitent sur la rivière, même en petit nombre, le risque de déversement d’hydrocarbures proche de la prise d’eau n’est pas nul.

La fréquentation des carbets pour le loisir peut constituer un autre type de pression sur la ressource, mais deux carbets sont installés le long de l’Acarouany.

La plus proche de la prise d’eau (3.5 km en amont du captage), constitué de 5 petits carbets artisanaux appartient à Mr Siong Ly et est utilisé pour le tourisme (voir texte plus haut). Le site n’est desservi ni en électricité ni en eau potable. Aucun système d’adduction d’eau que ce soit par pompage du fleuve ou par stockage d’eau de pluie n’a été installé et la durée de séjours des clients ne dépasse que rarement une nuit. Le propriétaire, également guide, veille à ce que les déchets des clients soient ramenés jusqu’à Javouhey. Ce site ne constitue pas une réelle pression sur la ressource.

Un autre carbet, quelques centaines de mètres en amont du précédent, a également été observé. Cependant ce dernier ne semble plus fréquenté à en juger par l’état de la toiture et du plancher.

Un dernier « type » de carbet est présent sur l’Acarouany. Il s’agit des carbets accueillant les chasseurs. Ces derniers sont également peu fréquentés et ne représentent pas de menace pour la qualité des eaux de l’Acarouany.

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Périmètres de protection Acarouany

6. Préconisations de périmètres de protection

Ce chapitre ne se substitue en rien à l’avis de l’hydrogéologue agréé en charge du dossier.

6.1. PERIMETRE DE PROTECTION IMMEDIATE

Dans le cas d’une prise d’eau au fil de l’eau sur un petit bassin versant, ou sur un bassin versant non impacté comme celui de l’Acarouany, le périmètre de protection immédiate se limite à une protection d’un secteur de la berge concernée et un secteur du cours d’eau.

Dans le cas précis du captage sur l’Acarouany, le périmètre de protection immédiate est alors la partie de la berge limitée par le grillage de protection limitant l’accès à l’installation de pompage. S’ajoute à ce périmètre la partie du cours d’eau protégée par le barrage flottant.

Dans ce périmètre, toute activité autre que celles destinées à l’exploitation et à l’entretien du ponton, du barrage et du dispositif de pompage est formellement interdite. L’entretien de ce périmètre exclut l’utilisation de produits phytosanitaires et le stockage d’hydrocarbures et de toute autre substance chimique. Un affichage reprenant ces obligations est nécessaire.

Compte tenu de la fréquentation du site comme on l’a décrit au chapitre précédent, un effort particulier doit être fait pour empêcher toute intrusion dans ce périmètre en particulier au niveau de deux secteurs sensibles :

• la piste d’accès aux installations. A l’heure actuelle, une barrière est sensée empêcher l’accès aux véhicules non autorisés depuis le village à l’aplomb de la rivière. On constate que cette barrière a fait l’objet d’un contournement la rendant inutile (Figure 15). Cette « déviation » devra être définitivement barrée soit par un élargissement de la barrière actuelle, un muret bétonné, un grillage ou plus simplement un enrochement ou un monticule de latérite prélevée à proximité,

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Figure 15 : Barrière barrant l’accès aux installations de pompage

• le ponton d’accès aux pompes. Le grillage de protection immédiate est, à marée basse et du fait de la déforestation du secteur, facilement contournable. De même, ce grillage n’empêche pas l’intrusion dans le périmètre immédiat par dessous le plancher du ponton. En effet, l’espace non grillagé sous le ponton, permet largement le passage d’un Homme.

6.2. PERIMETRE DE PROTECTION RAPPROCHEE

« Le périmètre de protection rapprochée doit protéger l’outil de production et permettre de maintenir la qualité de l’eau à l’approche de la prise d’eau. L’extension longitudinale de ce périmètre doit offrir par ailleurs un délai de réaction pour l’exploitant en cas de pollution accidentelle. L’extension latérale du périmètre de protection rapprochée doit permettre de limiter le ruissellement et de réduire ou de supprimer les risques de pollutions liés aux activités présentes sur les versants de la vallée. » Extrait du guide technique de protection des captages d’eau publié par la Direction générale de la santé (Mai 2008).

De manière plus précise et dans un cas comme celui de la prise d’eau sur l’Acarouany la définition du périmètre de protection rapprochée doit tenir compte des critères suivants :

• un temps de transfert de 2h pour un débit non dépassé 90% du temps est nécessaire dans le sens longitudinal ;

• les versants de la vallée constituent son extension latérale.

Néanmoins, certains paramètres, particuliers au captage de l’Acarouany, sont à prendre en compte, positivement ou négativement :

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• l’absence de jaugeage de la rivière rend impossible la détermination d’un temps de transfert de 2h ;

• l’absence d’activité fortement « impactante » en amont du captage et plus généralement sur l’ensemble du bassin versant est un élément positif ;

• l’effet de la marée ressentie bien en amont du captage et en outre une forte inversion de courant toutes les 12 heures au droit de ce dernier, compliquent la gestion du périmètre.

Par conséquent sa définition devra se faire à dire d’expert, en tenant toutefois compte d’un éventuel développement urbanistique des terrains encore vacants entre le village de l’Acarouany et le bourg de Javouhey, ainsi que d’’un éventuel développement de l’agriculture ou de l’élevage au nord-est de la piste St Anne.

D’autre part, il est important de rappeler que dans l’emprise du périmètre de protection rapprochée :

• la création de nouvelles activités à risque pour la qualité de l’eau telles que des installations industrielles ou agricoles classées sont proscrites ;

• le raccordement des habitations existantes aux réseaux d’eaux usées doit être effectif et la création de nouvelles constructions interdites sauf en cas de possibilité de raccordement au réseau ;

• en zone agricole, la création de réseaux de drainage qui à certaines époques de l’année, peut notamment provoquer l’écoulement de pesticides sera interdite.

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Périmètres de protection Acarouany

7. Conclusion

Comme précisé dans le décret N°2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine à l’exception des eaux minérales, la déclaration d’utilité publique d’un captage nécessite, au préalable, une étude préparatoire destinée à éclairer l’Hydrogéologue Agréé sur l’établissement des périmètres de protection et des prescriptions qui y sont attachées.

Les documents rassemblés ainsi que les missions de terrain menées dans le cadre de cette étude ont porté sur : (i) une présentation de la zone d’étude, (ii) la technologie utilisée pour capter et produire l’eau potable, (iii) la qualité de l’eau brute, (iv) le contexte environnemental du site de captage et de son bassin versant, et (v) la pression anthropique sur le point de captage et son bassin versant.

Il convient désormais de poursuivre la procédure de DUP en consultant l’Hydrogéologue Agréé en matière d’hygiène publique en charge de ce dossier, afin qu’il formule un avis sur les limites des différents périmètres de protection, et les prescriptions et contraintes qui s’y rattachent.

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Périmètres de protection Acarouany

Annexe 1

Plan cadastrale du secteur à proximité du captage

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Annexe 2

Refoulement eau brute

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Annexe 3

Points de prélèvement du réseau de surveillance agricole DCE

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Annexe 4

Point de prélèvement Crique St Anne : Résultats d’analyses

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Annexe 5

Point de prélèvement Javouhey : Résultats d’analyses

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Annexe 6

Analyses réglementaires

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Annexe 7

Extraits de l’Arrêté du 11 janvier 2007 (modifié le 21 janvier 2010)

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Annexe 8

Parc Naturel Régional de Guyane : Pole Ouest

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Annexe 9

Carte des pressions sur la ressource

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Centre scientifique et technique Service géologique régional de Guyane 3, avenue Claude-Guillemin Domaine de Suzini BP 36009 Route de Montabo BP 552 45060 – Orléans Cedex 2 – France 97333 – Cayenne Cedex 2 - France Tél. : 02 38 64 34 34 Tél. : 05 94 30 06 24