a garanti sans 3D Ciném

5 place Camille Jullian 33000 Bordeaux • www.cinemas-utopia.org • 05 56 52 00 03 • [email protected]

GOOD LUCK ALGERIA Farid BENTOUMI venu, qui pourrait ouvrir les yeux de tous France/Belgique 2015 1h30 Good luck Algeria est un de ces petits ceux qui oublient combien l'immigra- avec Sami Bouajila, Franck bonheurs qui ne courent pas les rues : tion a aussi contribué à construire notre Gastambide, Chiara Mastroianni, une comédie épatante et rafraichis- beau pays. Allez : que chacun d'entre Hélène Vincent, Bouchakor sante qui fait énormément de bien par nous essaie d'attirer devant ce film ré- Chakor Djaltia… les temps qui courent. On y rit volontiers, jouissant un de ces drôles d'oiseaux qui Scénario de Farid Bentoumi, on y réfléchit aussi. C'est aussi un pam- croient aux vertus des frontières et, avec Noé Debré et Gaëlle Macé phlet humoristique particulièrement bien une humilité et une gentillesse infinies,

No 169 du 30 mars au 10 mai 2016 / Entrée: 6,50€ / La 1re séance: 4€ / Abonnement: 48€ les 10 places GOOD LUCK ALGERIA

ce Good luck (bonne chance) leur don- Quand Bianca finit par découvrir l'ahuris- nera un angle de vue salutaire en même sant et ridicule trait de génie qui anime son temps que la banane ! mari, son tempérament italien explose ! Il veut se qualifier pour les épreuves de C'est une histoire vraie. Celle d'un type ski de fond des Jeux Olympiques d'hiver ordinaire et de sa petite entreprise mon- et défendre les couleurs du pays de son tagnarde, une de celles qui connaissent père : l'Algérie ! Rien que ça ! À son âge la crise. C'est pas faute de bosser, pas ! Représenter une nation qu'il ne connait faute d'avoir des produits de qualité, pas même pas, dont il ne parle même pas la faute d'avoir la passion de son métier. langue ! La réponse de Stéphane (son Sam et Stéphane, quand ils démarrent partenaire et ami d'enfance), qui s'est leur affaire, ont le feu aux tripes, ce sont auto-désigné comme son coach spor- de merveilleux artisans, leur boite est à tif, fuse : « Pas besoin de parler algérien taille humaine, chaque salarié s'y inves- pour skier ! » Bianca pouffe d'incréduli- tit, se bat, a du plaisir à y travailler. Les té, de rage, de rire, mais peut-être aussi skis qui sortent de leurs ateliers sont de tant d'autres choses qui ne s'avouent passés par de longues étapes de fabri- pas… Et comme elle, tout le monde se cation où rien n'est laissé au hasard, rien gausse de nos deux hurluberlus… Puis n'est bâclé. Plus que tout, leurs créateurs malgré tout, comme il n'y a pas grand- ont la fierté de les avoir fabriqués, et celle de ne pas vouloir se parjurer en cédant chose à perdre ni grand chose à espérer aux modes de l'époque. Mais la concur- d'autre, tous finissent par se prendre au rence mondialisée devenant de plus en jeu de ce conte de fées, piégés dans la plus féroce, les skis Duval dégringolent poudreuse de leurs rêves fous… Surtout et perdent peu à peu des parts de mar- Kader, le père de Sam… ché. Il suffirait de sous-payer l'équipe, de licencier, de ne plus travailler avec Et ce n'est que le début des (més)aven- des matériaux aussi nobles… ou de fu- tures de notre athlète sur le retour, de ses sionner, de vendre leur renommée au péripéties qui vont l'entraîner bien loin, diable (comme le suggère leur banque) au delà des frontières de la France et du pour remonter la pente. Mais à tout cela ridicule : vers l'Algérie. Et alors qu'il était Sam (Sami Bouajila), le gérant, se refuse. venu y quémander un hypothétique sou- Il essaie de faire bonne figure, de ne pas tien d'une fantomatique fédération de avouer à sa délicieuse et ironique com- glisse, il va découvrir le pays de ses ori- pagne Bianca qu'ils sont en totale fail- gines et ressentir les traces qu'il a lais- lite. Bien sûr c'est illusoire et il faudrait sées en lui, le Français de seconde gé- qu'elle soit aveugle et stupide pour ne nération, l'enfant d'immigré qu'il restera rien voir… à tout jamais. MIDNIGHT SPECIAL Écrit et réalisé par Jeff NICHOLS neste ? Soudain le trio sort précipitam- bienveillantes, bien plus que les terriens USA 2016 1h51 VOSTF ment et démarre en trombe dans la nuit recroquevillés sur leur petite planète… avec Michael Shannon, Kirsten Dunst, à bord d'une Ford Mustang (à moins que Jaeden Lieberher, Joel Edgerton, Adam ce ne soit une Dodge Charger, pardon- Mais derrière le suspense paranoïaque Driver, Sam Shepard… nez ma méconnaissance des voitures de et la SF, derrière l'action qui avance tam- légende du cinéma américain). bour battant, on retrouve les thèmes ré- Du jeune maître texan Jeff Nichols, currents de Jeff Nichols, principalement qui nous impressionne de film en film Ce qui est passionnant dans le nou- la paternité, le lien indéfectible qui unit (Shotgun stories, Take shelter – tous veau petit bijou de Jeff Nichols, ce sont père et fils. Et son acteur fétiche Michael deux disponibles en Vidéo en Poche – ses multiples entrées. Ça commence Shannon incarne formidablement ce et Mud), on attendait l'inattendu… et on comme un film de cavale, porté par la père déterminé, prêt à tout pour per- n'est pas déçu. musique aérienne et lancinante de David mettre à son fils d'aller jusqu'au bout du Wingo, traversant les paysages magni- destin qui est le sien… Ce personnage La première scène de Midnight Special fiques du Sud des États-Unis, du Texas emblématique représente l'abnégation nous plonge dans l'inconnu. Deux à la Floride, sans qu'on connaisse au paternelle poussée à son paroxysme, hommes armés semblent attendre, an- demeurant la destination ni la raison de celle qui vous pousse à croire à l'in- xieux, dans une chambre de motel aux cette fuite précipitée. Ce n'est que peu à croyable, à abdiquer votre rationalité, à fenêtres recouvertes de carton. Sur le lit, peu que l'on en comprend les tenants et vous affranchir de la loi pour contour- caché sous un drap, un petit garçon lit les aboutissants. La tension monte… et ner ou forcer tous les barrages, même à la lumière d'une lampe de poche, im- le film bascule sans esbroufe spectacu- si toutes les forces de l’État le plus puis- perméable aux événements extérieurs, laire vers la science-fiction, en une sorte sant au monde sont à vos trousses. un casque anti-bruit sur les oreilles, d'hommage virtuose aux grandes réus- Michael Shannon est comme toujours les yeux étrangement recouverts de lu- sites des années 70/80 – on pense en impressionnant mais on appréciera aus- nettes de piscine. La télévision diffuse particulier au Spielberg de Rencontres si les personnages secondaires remar- en boucle l'information de la disparition du troisième type –, à l'époque où le ci- quablement dessinés et interprétés, tels d'un enfant appartenant à une commu- néma américain imaginait que « l'autre », Sam Shepard très flippant en gourou de nauté religieuse. Est-ce un kidnapping ? la créature venue d'ailleurs, n'était pas secte ou Adam Driver, parfaitement am- Ou l'enfant a-t-il été au contraire sous- forcément un envahisseur mais pouvait bivalent en enquêteur faussement dilet- trait par ses proches à un destin fu- être animé d'intentions pacifiques et tante. Happy birthday Fukushima... cident nucléaire en France serait « une ter le boycott inévitable de la produc- Happy birthday Tchernobyl... catastrophe pour l'économie ». Pas pour tion de nos braves agriculteurs... On ne la santé de nos chères têtes blondes ni parle pas de l'EPR, catastrophe écono- 30 ans pour l'un, 5 ans pour l'autre et pour nous-mêmes, qui avons bien large- mique avant même d'avoir commencé à dans les deux cas, la catastrophe est ment assez vécu, ça tout le monde s'en fonctionner, ni des mines d'uranium et toujours en cours, les coûts induits ne fout, mais pour l'économie dont on sait autres problèmes induits par la persis- cessent d'augmenter. Greenpeace parle qu'elle est la finalité ultime de toute exis- tance à ne pas vouloir lâcher une filière de 1000 milliards pour Tchernobyl, on tence sur la planète bleue. Et là, ça ne ri- qui ne représente pourtant que 10 % de n'en est qu'au début pour Fuskushima : gole pas ! L'Institut de Radio Protection la consommation mondiale d'électrici- trop tôt pour annoncer des chiffres de et de Sûreté Nucléaire a en effet froide- té, 19,5 % aux USA (mais 77 % de la toute façon imprévisibles. La construc- ment calculé qu'un accident majeur sur consommation électrique française)... tion de l'arche enfermant le sarcophage un réacteur standard de 900 mégawatts La part du nucléaire ne cesse de bais- de Tchernobyl ne sera terminée qu'en – l'essentiel du parc hexagonal – nous ser dans l'électricité mondiale depuis 2017 (108 m de haut, 270 m de long...) coûterait la somme astronomique de le début des années 2000 et ce dé- et pendant les travaux, la contamina- 430 milliards d'euros, plus de 20 % de clin s'est fatalement accéléré depuis tion continue et continuera encore long- notre PIB. Une fusion du réacteur et ses Fuskushima... nos voisins sont inquiets temps longtemps après que le dernier rejets massifs de particules radioactives de voir vieillir les centrales françaises poète contaminé ait disparu. Tchernobyl dans l'environnement entraîneraient la qui leur sont proches. Mais EDF se bat for ever : c'est un bouquin, un DVD qui contamination de 1500 Km2 et l'éva- pour garder à la France sa position de racontent que le monstre atomique n'a cuation de 100 000 personnes... dans le N°1 du nucléaire mondial avec ses 58 pas fini de sévir (voir sites internet en fin meilleur des cas, et bien pire en fonc- réacteurs (contre 33 en Russie) et ses de texte). tion des conditions météo et des vents... 1100 sites enfermant des déchets, qui On n'ose imaginer ce que deviendraient en font le pays le plus nucléarisé au Du côté de Fukushima, c'est le Monde nos flamboyants vignobles et notre ru- monde par tête d'habitant... Et notre du 11 Mars, date anniversaire de la ca- tilante quoiqu'étronesque Cité du vin gouvernement tente vaillamment d'ex- tastrophe, qui le raconte : le déman- à Bordeaux, recyclée pour la circons- porter son savoir faire au Royaume-Uni tèlement prend du retard, il y faudra a tance en la Cité de l'atome si, d'aven- et dans d'autres pays d'Europe, tandis minima une quarantaine d'années (opti- ture, un réacteur nous pétait à la gueule que certains, comme l'Allemagne, se miste !) et les eaux radioactives conti- à la centrale du Blayais (57 km du centre tournent résolument vers les énergies nuent de s'accumuler sur le site, quand de Bordeaux). Quant à celle de Nogent : renouvelables... elles ne sont pas stockées dans des ré- 100 km du cœur de Paris avec la Seine servoirs en attente de traitement et de comme indispensable source de refroi- www.connaissancedesenergies.org rejet dans l'océan (ce que refusent les dissement... www.observatoire-du-nucleaire.org pêcheurs de Fukushima). Les déchets Très mauvais pour le commerce, le www.amisdelaterre.org radioactifs remplissent déjà près de tourisme mondial dont la France est www.nucleaire-nonmerci.net 3000 conteneurs alors que le retrait des la première destination... sans comp- www.criirad.org combustibles des piscines de refroidis- sement prend du retard pour cause de haut niveau d'irradiation qui empêche Mort programmée du documentaire sur les antennes régionales de que des personnes puissent intervenir France 3 ? C'est une pétition qui vient de surgir sur change.org : en Janvier directement : le « robot serpent » intro- 2016, la direction de France 3 a décidé brutalement et sans concertation de dé- duit dans un tuyau du réacteur 1 a vu programmer les 240 documentaires régionaux qu'elle coproduit chaque année, ses circuits grillés par les radiations... Je pour reléguer le Lundi soir après minuit des films qui jusqu'à maintenant étaient résume mais on imagine la souffrance diffusés les fins de semaine en journée. Il sera ainsi démontré que, décidément, des populations évacuées, le retour de personne ne s'intéresse aux documentaires en dehors des insomniaques… certains dans des zones contaminées Dieu bénisse les insomniaques ! faute de pouvoir vivre ailleurs, les pro- Au même moment, l'émission emblématique de France 3 « La Case de l'Oncle blèmes de santé des liquidateurs : dé- Doc » disparaît des radars. Depuis des années, elle rediffusait une partie de ces jà 250 000 morts dit-on, parmi ceux de œuvres régionales au plan national. Serait-ce la mort annoncée du documen- Tchernobyl ? Mais qui sait exactement ? On a souvent du mal à comprendre nos taire produit en dehors de Paris par le service public ? Pour nous, Utopia, ce contemporains et cela ne date pas d'hier. nouveau coup porté aux films de la diversité va dans le sens tant dénoncé d'un En effet, dans la masse des informations apauvrissement, d'une normalisation des programmations, orientées de plus qui nous tombent chaque jour sur le pa- en plus vers le sport, les jeux, les feuilletons couillons, les docu-promotion de letot, une petite dizaine au moins de- régions… vraient pour le simple exercice de notre « Je signe, écrit Jean-Louis Comolli, parce que le documentaire est nécessaire survie nous conduire plusieurs fois par à la démocratie… Il y a forcément un élément émancipateur dans ces docu- jour à battre le pavé pour prendre et re- mentaires, cela ne plait pas aux néolibéraux en place » écrit Gérard Robert… prendre la Bastille. Un rapport récent La pétition frôle les 3000 signatures. nous apprend au saut du lit qu'un ac- LE COEUR RÉGULIER

Vanja D'ALCANTARA té. Douillettement installée dans un quo- vivant de l'air du temps, n'ayant pas peur France 2016 1h35 VOSTF tidien impeccable : jolie maison design, d'avouer ses faiblesses, ses sentiments, (une partie du film est en anglais…) sages chérubins, mari aimant (Léo). ivre d'un amour incommensurable pour Chaque chose à sa place et pas plus de la vie. C'est une brise rafraîchissante qui avec Isabelle Carré, Jun Kunimura, place pour la fantaisie que pour un grain déferle dans la maisonnée. Tout semble Niels Schneider, Fabrizio Rongione, de poussière. Alice pourrait être une il- soudain respirer : les meubles, la cui- Masanobu Ando… lustration du poème de Jean Richepin : sine qui déborde soudain de casse- Scénario de Vanja D'Alcantara, « Possédant pour tout cœur un viscère roles pleine de pâte à crêpes, les gosses Gilles Taurand et Emmanuelle sans fièvre, un coucou régulier, et garan- qui se lèchent les doigts, osant rire de Beaugrand-Champagne, d'après ti dix ans ». Cette chose qui bat en elle, tout, comme mus par un droit à la déso- le roman d'Olivier Adam parfois un peu trop fort, qui brouille son béissance… et Alice qui s'illumine sou- regard sous ces cils disciplinés… elle dain. C'est un joyeux bordel ! Tous se Parfois, quand on a envie que tout évite d'y prêter attention et s'acharne à régalent, s'enthousiasment, mis à part cesse, qu'on s'apprête à sauter dans le la faire taire. Nul soupir n'émane de ses Léo, sans doute jaloux de voir le frangin vide, apparaît une main secourable, qui lèvres sagement fardées et si tel était le prodigue réussir là où lui-même échoue redonne le courage d'avancer. Au des- cas, on imagine sans peine comment depuis trop longtemps. sus de falaises battues par les vents les braves gens de son entourage fon- marins, dans le lointain Japon, s'agrippe draient sur celle qui a tout pour être heu- Nathan parle de ses voyages, de ses une petite maison où veille Daïsuke, un reuse. rencontres, d'une en particulier qui l'a homme entre deux âges, qui guette ceux Elle se meut par habitude, sans convic- bouleversé. Mais tout en babillant, il voit qui n'ont plus le cœur à vivre. Dans sa tion, comme si elle passait à côté de sa ce que les autres ne savent pas voir et bouche, ni jugement, ni mots de conso- propre vie, à côté d'elle-même. Alors pose la seule vraie question : « T'es où lation. Il est juste une oreille qui écoute. que Léo se régale de soirées fréquen- ma sœur, mon Alice ? Tu restes là, coin- Il a laissé derrière lui son étrange passé, tées par des gens de sa condition so- cée dans ta petite vie parfaite… » Alice la somme de toutes ses impuissances ciale, triés sur le volet, il s'étonne de va alors entreprendre un voyage qui la pour se placer du côté de la barrière où voir sa femme étrangement absente, en conduira tout au bord des falaises de il peut encore tenter de faire bifurquer le souffrance d'une chose qu'elle ne sait Tojimbo, que son frère arpenta, là où cours des choses. Ni héros, ni gourou, il même pas nommer. l'espoir peut renaître parfois. Au bout de est là où il lui semble devoir être. son cheminement elle trouvera quelque C'est dans ce couple qui s'étiole que dé- chose qu'elle n'attendait pas. Un rou- Tout cela est étranger à Alice (Isabelle boule, sans crier gare, Nathan, le jeune lement de plus en plus régulier, comme Carré), à son pays (la France), à sa réali- frère d'Alice. Vif, indépendant, bohème, celui d'un cœur qui bat… PCA Paysans et Consommateurs Associés Bordeaux - Vallée de l'Isle • pca.nursit.com Le renard a remballé ses gaules… Il semble que le renard ait remballé ses gaules et soit parti pêché plus loin. Ce chapitre se clôt donc provisoirement sur un retrait stratégique du goupil mais la prudence reste de mise. Notre copain vigneron en est à sa 2e ou 3e chimio. On lui fait passer du ginseng rouge de Corée du stock familial pour l'aider à se remettre les dents droites. Les potages qu'ils lui servent à Bergognié sont d'une autre puissance et leurs effets « secondaires » plus spectaculaires que nos remèdes ancestraux. Il a souvent la surprise de reconnaître sur les boîtes des médicaments les mêmes noms de laboratoires que sur ses bidons de pesticides. Bon nombre d'agri- culteurs sont ainsi partie prenante, à leur corps défendant, de la guerre que mènent certaines entreprises contre la vie en général et pour le profit en parti- culier. Le choc est donc rude lorsqu'ils s'aperçoivent qu'en suivant les instruc- tions, ils combattaient aussi contre eux-mêmes ! Depuis peu, des spécimens d'une revue spécialisée intitulée « Filières avi- coles » échouent dans notre boîte aux lettres. Cette revue professionnelle nous confirme que l'agro-industrie a quitté la terre et ne répond plus ! Comme dit Raoul, un vieux de la vieille du marché de Périgueux, à propos des « agro-managers » qui défilent dans des tracteurs à 100 plaques : « ils n'ont pas su rester petits ». On pourrait ajouter, tel Bernard Blier dans Bons baisers… à Lundi : « Pourriez- vous être assez aimable, à l'heure qu'il est, au jour où nous sommes et étant donné ce que nous savons, de me dire sur quelle longueur d'onde on vous at- trape ? » Les types sont complètement partis en vrille ! Extraits : « C'est sans complexe que le n°1 de la volaille s'offre (ils ont payé ?) la visite de Stéphane Le Foll… La SNV (Société Nouvelle de Volailles) s'en- gage… à fournir ainsi 2 000 tonnes de poulet transformé par an au restaura- teur (!) KFC. “La preuve que lorsque l'on sait s'organiser on peut se créer un avenir”, déclarait le ministre. » Compris, bande d'incapables ? Si vous n'avez pas d'avenir, vous faites comme la SNV : rachetez un abattoir en liquidation pour cause de délocalisation au Brésil, investissez-y 10 millions d'euros pour répondre aux besoins spéci- fiques de KFC et l'activité reprend son cours avec 380 000 poulets abattus chaque année ! C'est pas difficile quand même, y m'énervent, y comprennent rien ! En plus KFC ambitionne de passer de 188 à plus de 500 points de vente d'ici 10 ans. Quand on vous dit que c'est l'avenir… Evidemment vous ne serez pas tout seul puisque KFC « plaide plutôt pour la diversité des fournisseurs ». Mais bon, on est des winners ou quoi ? Le fast food compte aujourd'hui une dizaine de fournisseurs de volailles eu- ropéens dont deux en France, les autres en Allemagne, Pays-Bas, Pologne… Le libéralisme, l'Europe, la concurrence. Le trio magique. « Les filets, aiguillettes et ailes transformés par la SNV pour KFC sont issus de poulets semi-lourds abattus entre 36 et 40 jours ». Nous, on est vraiment des nuls, on met au moins 140 jours pour produire un poulet ! « Il ne s'agit pas de produire du minerai, mais bien un produit spécifique qui répond à un besoin précis. Un exemple à suivre pour l'ensemble des filières d'élevage, selon le ministre ». Là, on s'incline définitivement, chapeaux bas messieurs, l'agriculture fran- çaise a trouvé ses sauveurs ! Malgré les sollicitations réitérées de cette revue d'une haute tenue, on hésite encore à s'abonner ! NON LAND’S SONG Film documentaire écrit et réalisé par Ayat NAJAFI Iran/France 2016 1h31 VOSTF avec Sara Najafi, Parvin Namazi, Jeanne Cherhal, Elise Caron, Emel Mathlouthi… Dans la République islamique d’Iran, les femmes n’ont pas le droit de chanter en public, sauf si l'audience est composée uniquement de femmes ! Un interdit d’une violence inouïe qui prive les chanteuses du plaisir singulier de se produire devant les autres, de vivre sur scène un art qui est fait pour être par- tagé, pour vibrer à l’unisson. Cet état de fait imposé par un régime autoritaire et considéré par tous comme une immuable fatalité, Sara Najafi, auteure et compositrice de Téhéran, a décidé de lui tordre le cou. Mais « tordre le cou », quand on est une femme, une audacieuse autant que charismatique artiste, on se doit de le faire avec intelligence et talent, avec grâce et délicatesse, avec persé- vérance et diplomatie. C’est cette histoire que nous raconte cet incroyable docu- mentaire. Sara va monter un projet ambitieux et fou : organi- ROYAL ser un concert officiel pour femmes solistes en faisant mon- ter sur scène non seulement des Iraniennes (Parvin Namazi et Sayeh Sodeyfi) mais aussi deux Françaises (Elise Caron et Jeanne Cherhal) et une Tunisienne (Emel Mathlouthi, qui don- na une série de concerts lors du printemps Tunisien). Mais rien ne peut se faire sans l’accord des autorités et du terrible ORCHESTRA département culturel, qui va tout mettre en œuvre pour empê- Film documentaire de Heddy HONIGMANN cher le concert… Pays-Bas 2015 1h34 VOSTF (néerlandais, anglais, espagnol et russe) No land’s song se vit presque comme un film d’aventure, avec avec le chef et les musiciens du Royal Concertgebouw du suspens, des rebondissements et des déceptions, avec Orchestra (RCO) d'Amsterdam… des instants de grâce nés de l’extraordinaire beauté des voix et de très forts moments de partage que seule la langue com- Le tour du monde en cinquante concerts. Ainsi s'appelait mune de la musique sait faire naître. Et au-delà de la musique, dans un premier temps ce documentaire emballant. On ai- bien sûr, c’est une plongée dans le système kafkaïen et sou- mait bien ce premier titre ! Comme un petit clin d'œil à Jules vent totalement ridicule d’une « république islamiste » qui ne Vernes qui dit bien la patte espiègle et subtile de la réalisatrice sait plus sur quel pied danser, entre un renouveau politique Heddy Honigmann. D'un travail de commande (passée par incarné par l’élection du président Hasan Rohani et une vision le prestigieux Royal Concertgebouw Orchestra d'Amsterdam sclérosée venue d’un autre âge. pour célébrer ses 125 ans) elle a réussi à faire une véritable aventure de vie qui se déguste comme un roman ! Ce n'était pourtant pas gagné d'avance : comment filmer la tournée in- ternationale de cet organisme presque tentaculaire (une tête qui dirige et de multiples bras : plus de cinquante musiciens) et en faire une œuvre vivante, cohérente, originale, qui tienne le spectateur en haleine ? Comment trouver des plans d'at- taque originaux, ne pas sombrer dans le « déjà vu » ? Heddy Honigmann réussit tout cela avec brio et dirige sa ca- méra avec les gestes précis et limpides d'un véritable chef d'orchestre. Toujours à capter la petite chose, le menu détail qui en disent plus long que bien des discours et ménagent des moments de respiration joviaux ou tendres. Son plaisir indéniable derrière la caméra est immédiatement perceptible, communicatif : elle nous entraîne avec bonheur dans les cou- lisses, l'intimité des virtuoses et même celle de leurs plus mo- destes admirateurs. La musique devient plus qu'un simple loisir, elle est un art de vivre démocratique, presque une phi- losophie. Elle est aussi un langage à part qui relie entre eux les mélomanes venus de tous horizons. De Saint Pétersbourg à Buenos Aires en passant par Soweto… La grande musique n'est pas une affaire d'élite, elle aussi accessible aux petites oreilles, celle des obscurs, des sans-grade. Elle est avant tout une merveilleuse aventure à la portée de tous. On finirait même par croire qu'un jour elle parviendra à briser les ridi- cules frontières érigées par la petitesse des hommes ! Samedi 2 AVRIL à 14h30, PROJECTION-DÉBAT autour du filmCOMME DES LIONS, organisée et animée par la radio La Clé des ondes 90.1 Projection du film suivie d'un débat avec Françoise Davisse, la réalisatrice, Philippe Poutou, militant du syndicat CGT Ford Blanquefort, et Jean-Pierre Mercier, délégué CGT PSA. Achetez vos places à l'avance, à partir du Samedi 26 Mars. COMME DES LIONS

Film documentaire chaînes de montage tournent à plein, de Françoise DAVISSE l'usine fabrique la célèbre C3 et semble France/Belgique 2015 1h55 une fourmilière, où les ouvriers de toutes origines (plus de quarante nationalités Le film commence par la fin. Point de différentes) se côtoient, symbole d'un surprise puisque l'usine Peugeot d'Aul- monde ouvrier qui transcende les diffé- nay, fleuron de la marque durant des dé- rences culturelles. Et puis tombe, ano- cennies a, malgré 4 mois de grève d'une nyme, dans la boîte aux lettres du syn- partie de ses ouvriers, fermé ses portes dicat CGT PSA, la copie d'un plan secret en Avril 2014, victime des stratégies fi- du groupe pour fermer l'usine et sceller nancières d'un grand groupe pourtant le sort de ses 3000 ouvriers. La réalisa- bénéficiaire et largement aidé par l'Etat. trice, habitante de Saint-Denis et voisine Dans la séquence d'ouverture, on voit du secrétaire CGT de l'usine Philippe quelques ouvriers autrefois grévistes Julien, filme les premières réunions, les dans leur usine à l'arrêt, en passe d'être premières mobilisations, les premières démantelée, exprimer leur sentiment. Et entrevues avec les politiques, notam- étrangement, au lieu d'être hébétés, ré- ment avec François Hollande qui, en signés, écœurés, ils ne se montrent pas pleine campagne présidentielle et sous le peu fiers d'une lutte qui non seulement regard des caméras, promet aux « lions » leur a apporté des avancées significa- de se battre pour eux. Et puis, malgré tives mais a surtout prouvé la force de le déni initial de la direction, le couperet la solidarité ouvrière et sa dignité inalié- tombe et PSA annonce – comme par ha- nable. Vous l'aurez compris, Comme des sard au cœur de l'été 2013 – la fermeture lions est un magnifique portrait de travail- d'Aulnay… leurs que rien, pas même la perspective Comme le disait le regretté philosophe du chômage injuste, ne semble devoir marxiste Daniel Bensaïd, « Les seuls abattre. combats que l'on perd sont ceux que l'on Mais revenons deux ans auparavant. Les n'a jamais menés. » DEMAIN Film documentaire de Cyril DION et Mélanie LAURENT France 2015 2h

Loin de l'écologie triste et punitive, loin du discours sur le développement durable cher au greenwashing, vous allez voir un film formidable, vivant, enthousiasmant sur la manière d'imaginer un monde nouveau, respectueux de la planète et de ses habitants, sur notre capacité à rebondir face à l'adversité, notre capacité à imaginer, notre extraordinaire capacité à faire. Mélanie Laurent et Cyril Dion sont allés rencontrer des gens passionnants à travers le monde, qui œuvrent au quotidien à ce changement indispensable : Inde, États- unis, Canada, Danemark, Allemagne, Islande, Scandinavie, Finlande, Grèce, France… Le film est composé de cinq chapitres : agriculture, énergie, économie, démocratie et éducation. Construction intelligente et pédagogique, dans le meilleur du sens du terme, qui nous montre bien que tout est lié, qu'il s'agit bien d'un problème politique, dans le sens noble du terme. Et il présente des actions, des alternatives concrètes qui sont mises en œuvre, avec succès, dans tous ces domaines. Tout s'enchaîne judicieusement et vient renforcer la certitude qu'il faut d'urgence opérer une rupture symbolique, mais aussi pratique avec notre système actuel fondé sur le pétrole et les autres énergies fossiles, sur le nucléaire, sur le productivisme, sur le consumérisme, sur la financiarisation de l'économie, sur l'éducation normative et compétitive… LES DÉLICES DE TOKYO Attention, une seule par séance par semaine, chaque Lundi en fin d’après-midi

Écrit et réalisé par Naomi KAWASE Japon 2015 1h53 VOSTF avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase , Kyara Uchida… D’après le roman An, de Durian Sukegawa

Tokyo… Un quartier, excentré, banal et terne, s’il n’y avait… les cerisiers en fleurs ! Ils donnent un air printanier aux maisons sans charme. Mais le printemps peine à pénétrer dans certaines boutiques. Celle que tient Sentaro reste résolument insipide, à l’image de son gérant et de la pâte « an » des « dorayakis » qu’il cuisine… Vous ne connaissez pas les dorayakis ? Qu’importe, vous aurez tout le film pour les découvrir… Mais ne croyez pas que vous avez affaire à un film culinaire : nous sommes dans l’univers de Naomi Kawase, avec sa douceur, sa subtilité habituelles, sa gourmandise de la vie. Ces dorayakis se révèlent être plus que de savoureuses pâtisseries, ils recèlent l’essence des choses, la saveur de l’enfance, l’attention aux autres, aux petites choses. Ils sont une invitation à s’ancrer dans le présent, à aimer tout ce qui nous entoure, à jouir de la vie. Une ode au Carpe Diem… FATIMA Attention, une seule séance par semaine, chaque Samedi après-midi

Écrit et réalisé par Philippe FAUCON France 2015 1h19 avec Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche, Chawki Amari, Mehdi Senoussi, Franck Andrieux, Yolanda Mpele… Scénario librement inspiré des ouvrages de Fatima Elayoubi : Prière à la lune et Enfin, je peux marcher seule

Et si les César avaient raison, si le plus beau film français de l’année 2015 était ce Fatima d’une simplicité et d’une épure magnifiques, une heure et dix-neuf minutes de générosité et d’empathie dénuées de toute facilité, de de toute tentation psychologisante ou lacrimale ? Fatima, un prénom de princesse presque devenu un nom commun tant on l’associe aux dames de ménage corvéables à merci, prolétaires de l’ombre destinées à la serpillère. Notre Fatima ne rompt pas avec ce cliché. Ses vêtements, son allure, sa discrétion en font une Fatima semblable à ces milliers d’autres qu’on voit circuler dans l’indifférence générale de nos cités. Elle cumule sans rechigner plusieurs emplois dans plusieurs lieux où l’on s’adresse à elle avec une condescendance déshonorante (plus pour ceux qui en font preuve que pour elle qui la subit). Le soir, rentrée à l’appartement, elle reste sur le pont, disponible pour ses deux filles qu’elle élève de son mieux. Et avec la plus jeune, c’est pas de la tarte… HIGH-RISE Réalisé par Ben Wheatley GB 2015 1h59 VOSTF avec Tom Hiddleston, Jeremy Irons, Sienna Miller, Luke Evans, Elisabeth Moss, James Purefoy… Scénario de Amy Jump, d'après le roman de J. G. Ballard. Musique de Clint Mansell.

C’est un des films que certains d’entre nous attendaient le plus cette année, nouvel opus de Ben Wheatley, connu en France pour sa comédie grinçante très british Touristes, moins connu pour son film horrifique Kill list (qui avait eu une sortie plus discrète), et alors pas connu du tout pour ses deux autres films qui ne sont même pas sortis en France, A field in England, film médiéval surréaliste, et Down Terrace, mélange improbable et pourtant réussi entre Mike Leigh et les frères Coen (à noter qu’il fut aussi pro- ducteur du très sophistiqué et sexy Duke of burgundy, de Peter Strickland, un autre britannique à suivre). Pour ce cinéaste aux multiples facettes fan de Zardoz, adapter le roman culte de J. G. Ballard I.G.H. (Immeuble de Grande Hauteur, « High Rise » en anglais), c’était « l’éléphant dans la pièce », le gratte-ciel dans la banlieue pavillonnaire. Écrivain de l’urbanité violente et des traumas modernes, auteur phare de la nouvelle vague SF britannique, J.G. Ballard fut le premier à débusquer la cruauté intrinsèque à notre civilisation de l’argent, très influencé par la psy- chanalyse et le mouvement surréaliste. I.G.H. est le troisième volet de la Trilogie de béton, qui explore les perversions auxquelles mènent les valeurs inhu- maines imposées par les mégalopoles. Le premier opus, Crash, fut adapté au cinéma par David Cronenberg et pro- rarchie des étages de l’immeuble, de dans Métropolis, mais dans cette zone duit, tout comme High Rise, par Jeremy sorte que les habitants du gratte-ciel se grise béton des classes moyennes indi- Thomas. La présence du « cronenber- répartissent géographiquement en trois vidualistes modernes, « quelque chose guien » Jérémy Irons fait subtilement le classes : la classe moyenne inférieure de plus transversal, de plus insidieux ». lien entre ces deux adaptations, pour- logeant dans les bas étages, la classe Psychopathes civilisés, ils vont au bout tant très différentes dans leur approche. moyenne supérieure aux étages à mi- des fantasmes qu’impose la ville occi- Le film de Cronenberg propulsait le ro- hauteur et la classe aristocratique dans dentale en les libérant de toute retenue man dans notre contemporanéité. Ben les appartements luxueux des étages et du respect de l’autre. Ainsi, Wilder (lit- Wheatley et Amy Jump ont fait le choix supérieurs, avec au sommet l’architecte téralement « plus sauvage ») dit à Laing : d’ancrer leur histoire dans les années qui, telle une divinité, reste invisible au « Ceux qui sont le véritable danger sont 70, période d’écriture du roman d’antici- plus grand nombre mais est sur toutes les individus autosuffisants comme toi ». pation, comme si, depuis le futur, ils ob- les lèvres. servaient le passé observant lui-même Tout va pour le mieux dans ce monde Complexe, aux multiples « étages » de le futur, une vertigineuse M.A.G.H. (Mise sans histoire, sans événements, aux lecture, fourmillant de détails raffinés en Abime de Grande Hauteur). produits standardisés industriels, or- dans les décors, servi par une mise en ganisant des fêtes contenant difficile- scène sophistiquée, High-Rise est à la 1975, le docteur Robert Laing emmé- ment l’ennui et la violence des rapports dystopie ce que la boule à facettes est nage dans une tour d’un concept nou- de classe. Une coupure d’électricité, au disco, brillant, sexy et festif. De plus veau, quarante étages dans lesquels une panne d’ascenseur (social)… les en plus chaotique au fur et à mesure se répartissent mille appartements et premiers rouages de l’édifice grincent, qu’on s’enfonce dans le récit, il fait sou- les avantages et commodités de la vie conduisant d’abord à des orgies ali- rire, rire, tour à tour attire, dérange et moderne : commerces, école, piscine… mentées par les drogues, puis à l’hos- fascine… Il ne vous laissera pas indiffé- La tour semble isoler ses occupants tilité de classes entre étages, jusqu’à rent car comme le disait Hitchcock, cet du monde extérieur. La hiérarchie des une guerre ouverte… On n’est plus dans autre britannique grinçant, « la logique classes sociales correspond à la hié- la lutte des classes telle que décrite est ennuyeuse ». Cinéma de genre, Exploitation, OFNI, auteurs borderline... Séance mensuelle du troisième type proposée par l’association Monoquini www.lunenoire.org

Jeudi 7 AVRIL à 20h45 CRUISING

(LA CHASSE) tard, Billy le Dingue (son surnom) ne jette metteur en scène. Sans doute fut-il sur- pas l’éponge et retrouve ses ardeurs en tout gêné de se voir aussi démuni de- Écrit et réalisé par William FRIEDKIN livrant avec Cruising l’un des sommets, vant l’objectif du cinéaste, en totale roue USA 1980 1h46 VOSTF Couleur trouble et ambigu, de sa filmographie. libre parfois, très loin de l’image de l’ac- avec Al Pacino, Paul Sorvino, Karen teur tout puissant qu’il bâtissait alors, Allen… Musique : Jack Nitzsche Cinéaste du mal, obsédé par le concept rôle après rôle. Interdit aux moins de 16 ans de morale, Friedkin prend les backrooms moites du New-York interlope de la fin Aussi inflexible envers le spectateur New-York, 1980. Une vague de meurtres des 70’s comme décorum d’un récit tor- qu’envers son acteur principal, refusant touchant le milieu homosexuel tendance tueux et torturé, aussi mental que viscé- tout compromis et toute facilité, Friedkin cuir/SM agite la ville. Steve Burns, jeune ral. Ou quand la chasse d’un tueur en se paie le luxe de nous perdre à l’inté- policier ambitieux, accepte d’infiltrer série par un policier infiltré, devenant ex- rieur d’un récit diabolique, maelstrom cette communauté et ses lieux de ren- ploration d’un esprit déchiré par la perte d’images infernales directement héri- contres pour enquêter. Immergé dans de repères moraux, aboutit finalement à tées de son Exorciste passé à la mou- un monde aux règles totalement étran- une réflexion sans fard sur le moteur pul- linette du cinéma underground gay de gères aux siennes, obsédé par le tueur, il sionnel humain. Énorme prise de risque l’époque et de l’exploitation italienne sombre peu à peu… et accueil à la hauteur, puisque le film des dix dernières années (le Giallo, ciné- Exemplaire parcours que celui de sera conspué, taxé d’homophobie et fui ma de la pulsion fétichiste et du voyeu- William Friedkin qui, à lui seul, résume par le public. C’est qu’à l’époque, inves- risme, est une influence aussi évidente la désormais glorieuse décennie du tir ces lieux aussi souterrains que sulfu- que pertinente). Résultat : plus de trente Nouvel Hollywood, partie d’une totale li- reux sans regard moralisateur, avec l’ap- ans après, on ne peut être que soufflé berté accordée aux auteurs à l’inflexible proche objective du documentariste, par l’audace thématique et formelle du reprise financière des studios après pour les dépeindre peu à peu comme cinéaste qui, sous le vernis d’un thril- quelques échecs ayant failli causer leur l’enfer métaphorique – un chaos sexuel ler extrêmement sombre, propose peut- perte pure et simple. Devenu en l’es- et fétichiste – dans lequel se perd un Al être l’œuvre la plus radicalement expéri- pace de deux films (French connection Pacino livré à lui-même, il y avait peu de mentale de sa carrière, toujours ouverte et L’Exorciste) l’enfant chéri du cinéma chance que ça fasse recette… Atterré à une multiplicité de lectures. L’un des américain, il en deviendra aussi rapide- devant le résultat, furieux de décou- plus beaux films malades de la période, ment un paria après le désastre éco- vrir l’ambigüité morale de son person- à réhabiliter d’urgence. nomique de ce qui reste pourtant son nage qu’il avait appréhendé autrement, chef-d’œuvre, l’immense Sorcerer. Une Pacino refusera d’assurer la promotion Séance suivie de la projection d’un dépression et un film anecdotique plus du film et en voudra éternellement à son film surprise pour public très averti. J'AVANCERAI VERS TOI AVEC LES YEUX D'UN SOURD Film documentaire de Laetitia CARTON sion d'être inadapté au monde, d'être France 2015 1h45 handicapé. Toutes les projections du film A Ramonville, il existe une école où les sont sous-titrées pour le public sourds peuvent parler leur langue. Et là, sourd et malentendant miracle (miracle ?), les enfants sont aus- si éveillés, vivants, inventifs, curieux que Les sourds sont nombreux, a priori plus dans n'importe quelle autre école. Dans de 6% de la population. Les institutions, cette école, les entendants et les sourds la société en général et la plupart des en- partagent les cours et la cour de récré. Et tendants considèrent la surdité comme alors ils arrivent très bien à communiquer. un handicap. Et si c'était simplement une Ce film, c'est tout ça. A la fois très in- différence ? time et tout à fait universel tant le témoi- Ce film est un voyage à la découverte gnage va au delà des histoires person- d'une langue : la langue des signes. Avec nelles. C'est un appel à l'ouverture et à elle, nous découvrons des histoires de la curiosité. On sort de la salle en ayant vie, des amitiés, une famille qui veut une envie de parler avec les mains. Parce que bonne éducation pour ses enfants, des c'est beau mais pas seulement. Aurions entendants qui essaient d'apprendre, nous oublié le langage du corps ? Les des militants : étiez vous conscients expressions du visage ? Les regards, le qu'en France il pouvait être nécessaire sourire ? Tout ça communique aussi et de devoir militer pour parler sa langue ? mérite qu'on y prête attention. Espérons Dans ce film, on découvre que des gens que le temps du film ne sera que le début sont contraints à « oraliser », apprendre à d'une vision nouvelle, plus curieuse car, former des sons quand on ne les entend comme l'a si joliment écrit Victor Hugo, pas (ça paraît pourtant absurde ?!)… « Qu’importe la surdité de l’oreille quand Oraliser a un prix : beaucoup d'énergie l’esprit entend ? La seule surdité, la vrai et de difficultés. Et tout ça pour quoi ? surdité, la surdité incurable, c’est celle de Ressentir bien plus intensément l'impres- l’intelligence. » IN JACKSON HEIGHTS

Film documentaire communicative les lieux ou les institu- des premiers à faire une place aux trans- de Frederick WISEMAN tions les plus divers : des asiles, les cou- sexuels, la plupart hispanophones. USA 2016 3h10 VOSTF lisses de l'Opéra de Paris, la National Gallery, une salle de boxe, l'université de Le montage virtuose et malicieux de Alors que les chaînes d'info font leur Berkeley… Il a aussi filmé des commu- Frederick Wiseman montre avec jubila- choux gras d'une des campagnes prési- nautés tout entières, avec un regard par- tion cette diversité : des petites grands dentielles les plus puantes que les Etats- fois acide comme dans Aspen, portrait mères WASP parlent des cimetières ou- Unis aient connues – avec son clown pe- de la célèbre station de ski du Colorado, bliés devant un thé et peu après c'est roxydé, outrancier, raciste et misogyne paradis de la jet set, ou un regard plus au tour des transgenres d'évoquer l'in- en meneur de revue –, le grand Frederick tendre comme c'est le cas ici. différence policière face à l'homopho- Wiseman nous donne une magnifique bie, avant de retrouver quelques sur- lettre d'amour à ce pays de contrastes. Jackson Heights est un exemple éton- vivants de la Shoah au fond d'une Et ça fait un bien fou. Malgré Donald nant du vivre ensemble : pas moins de synagogue. Cette balade a un charme Trump, malgré les flics pères la bavure, 167 nationalités s'y côtoient, avec ré- fou, elle pourrait être quelque peu anec- malgré les armes en vente libre qui tuent gulièrement de nouveaux arrivants. Et dotique si Wiseman ne mettait pas en quotidiennement, on n'a qu'une envie à le choix de Wiseman de débuter le film évidence, comme un fil directeur, les la fin de In Jackson Heights : rejoindre la sur des images de jeunes Musulmans au dangers qui pèsent sur cette harmonie grosse pomme et plus particulièrement sein d'une école coranique n'est pas in- fragile, notamment la spéculation immo- ce petit quartier new yorkais qui nous nocent, dans un pays où le spectre du bilière qui menace d'exproprier des pe- réconcilie avec l'Amérique qu'on aime. 11 Septembre a généré une intense pa- tits commerçants installés là depuis plu- In Jackson Heights c'est, en trois pe- ranoia islamophobe… Jackson Heights sieurs décennies au profit de grandes tites heures qui ne doivent pas vous ef- est aujourd'hui devenu un quartier ma- enseignes plus lucratives. Face à cette frayer parce qu'elles passent comme un joritairement latino, avec de fortes com- gentrification rampante, on voit émerger charme, la plongée au cœur de la vie de munautés colombiennes et portori- une tentative de résistance, la construc- ce quartier niché dans le Queens, un peu caines, auprès desquelles vivent des tion d'une démocratie locale en action. à l'écart de l'effervescence économique minorités pakistanaises, tibétaines… Wiseman réussit ainsi plusieurs pa- et mondaine de Manhattan, quelque part sans parler des descendants des pre- ris : nous faire découvrir un petit bout de l'autre côté de l'East River. miers immigrants italiens ou irlandais, d'Amérique fier de sa diversité et res- Frederick Wiseman est le roi de l'immer- comme son chaleureux maire Daniel pectueux de ses différences, nous aler- sion documentaire, toujours sans com- Dromm. À cela s'ajoute une spécificité : ter sur ce qui peut le menacer – en pre- mentaire, presque toujours sans inter- Jackson Heights, pourtant bien loin des mier lieu la course aux profits – et enfin view, juste sa caméra qui pénètre au célèbres quartiers gays de Chelsea ou nous montrer comment la démocratie cœur des situations et des conversa- Hell's Kitchen, fut un des premiers quar- peut prendre des chemins de traverse, tions, qui se fait discrète voire invisible. tiers à avoir sa parade LGBT, sous l'im- bien loin de la politique-spectacle des Wiseman a filmé avec une empathie pulsion justement de Daniel Dromm, un Trump, Clinton et consorts. © Photographie : F. Desmesure - Opéra National de Bordeaux- Nos de licences : 1-1073174 ; DOS201137810 - Mars 2016 Le Tour d’écrou PRODUCTION OPÉRANATIONAL DEBORDEAUX opera-bordeaux.com Mise enscèneet scénographie, DU 19AU Directeur Général Thierry Fouquet Direction, PaulDaniel, Benjamin Britten Pierre Dumoussaud Dominique Pitoiset Grand-Théâtre

#ONBtourdecrou 29AVRIL

MÉDECIN DE CAMPAGNE Thomas LILTI France 2016 1h42 avec François Cluzet, Marianne Denicourt, Isabelle Sadoyan, Christophe Odent, Patrick Descamps, Felix Moati… Scénario de Thomas Lilti et Baya Kasmi

On a découvert Thomas Lilti, médecin passionné devenu cinéaste du même métal, avec Hippocrate, formidable por- trait d'un jeune interne plongé dans le maelstrom d'un grand hôpital parisien en proie à la réduction des effectifs et à la surchauffe. Son nouveau film s'intéresse encore à la médecine – le titre ne laisse aucun doute sur la question – mais, bien loin des grands complexes hospita- liers parisiens, il nous parachute dans le Vexin, région encore largement rurale à cheval entre la Normandie et les confins de l’île de France. La vie quotidienne est sans doute ici plus sereine, son rythme est plus raisonnable, à la mesure de ces paysages paisibles, qui n'ont guère bou- gé depuis un siècle… Il n'empêche que pour Jean-Pierre Werner, seul médecin dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres, la surchauffe est bien pré- sente aussi. Du matin au crépuscule, il sillonne les départementales de la ré- gion, au devant des petits bobos et des grandes solitudes, tour à tour médecin généraliste, psychologue, assistant so- cial, homme à tout faire, dans une cam- pagne peuplée essentiellement de per- sonnes âgées, pour qui il est parfois une des rares visites. Les consultations à do- micile s'enchaînent – très belles scènes qui témoignent bien du regard chaleu- reux de Thomas Lilti, en même temps que de sa connaissance approfondie de son sujet – et quand il revient, quasi systématiquement en retard, à son cabi- net, la salle d'attente est souvent pleine de patients… Pas de doute, la tâche est rude. Et les confrères ne se bousculent pas au portillon pour accepter de s'ins- taller dans une région pas spécialement attractive et fort peu lucrative : travailler dix à douze heures par jour à ce prix là, c'est du sacerdoce ! Mais pour l'instant, ce n'est pas la sur- charge de travail qui préoccupe Jean- Pierre. C'est même tout le contraire : ce qui le mine, c'est qu'il risque d'être obli- gé d'arrêter… Et c’est comme ça que débarque Nathalie, qui a tout pour déplaire au vieil ours Jean-Pierre, habitué à travailler tout seul, à ne rien expliquer à personne, et tard… Ce qui nous vaudra quelques générale de notre système de santé. Et claffi de préjugés éventuellement ma- scènes de bizutage aussi répréhensibles il agrémente cette chronique bien sentie chistes : Nathalie est incontestablement que cocasses. d'une fine trame romanesque où l'amour une femme, une citadine qui n'a aucune Thomas Lilti livre un bel hommage, d'une et la peur de la mort vont se croiser. Pour expérience de la campagne, incapable évidente authenticité, à cette profes- incarner ce couple a priori pas du tout de distinguer un jars d'un canard et qui sion de médecin de campagne, somme fait pour s'entendre mais dont les soli- en plus a suivi un parcours peu ortho- toute méconnue et guère valorisée – pas tudes vont évidemment se rapprocher, doxe puisqu'ancienne infirmière ayant étonnant qu'elle soit en voie de dispari- Marianne Denicourt et François Cluzet repris des études de médecine sur le tion –, en première ligne face à la crise excellent. RÉTROSPECTIVE Acte 2 7 films en copies numériques, versions restaurées. « Kurosawa est un prodige de la nature et son œuvre constitue un véritable don au cinéma et à tous ceux qui l’aiment. » (Martin Scorsese)

magnifique portrait de femme moderne, in- JE NE REGRETTE carnée par l’incandescente Setsuko Hara. RIEN DE MA VIVRE DANS JEUNESSE LA PEUR Akira KUROSAWA Akira KUROSAWA Japon 1946 1h50 VOSTF Noir & Blanc Japon 1955 1h43 VOSTF Noir & Blanc avec Setsuko Hara, Denjirô Ôkôchi, avec Toshiro Mifune, Takashi Shimura, Eiko Miyoshi, Susumu Fujita... Eiko Miyoshi, Minoru Chiaki... Scénario d’Eijirô Hisaita, Akira Scénario de Shinobu Hashimoto, Kurosawa et Keiji Matsuzaki Fumio Hayasaka, Akira Kurosawa et Hideo Oguni INÉDIT EN FRANCE Tokyo, 1955. Le chef de famille Kiichi Kyoto, 1933. Alors qu’un régime militaire Nakajima dirige une fabrique de charbon est instauré au Japon, le professeur d’uni- versité Yagihara est démis de ses fonc- avec ses enfants et petits-enfants. Malgré tions car jugé trop démocrate par ses la prospérité de son entreprise, le vieil pairs. Il est soutenu par un petit groupe homme souhaite la vendre car il est han- d’étudiants progressistes auquel appar- té par la peur d’une nouvelle bombe ato- tiennent Noge et Itokawa. Yukie, la fille du mique lâchée sur le Japon. Pour échap- professeur, tombe amoureuse du fou- per à cela, Nakajima est prêt à toutes les gueux Noge qui se lance bientôt corps concessions financières afin de s’exiler et âme dans la lutte contre le régime. au Brésil avec sa famille. Mais ses enfants La jeune fille décide de suivre son grand ne voient pas cette lubie d’un bon oeil et amour quoi qu’il advienne… souhaitent placer leur père sous tutelle… Inspiré de deux faits divers bien réels, une Récit bouleversant d’humanisme sur la fresque sur la résistance de la jeunesse déchéance d’un homme hanté par l’hor- intellectuelle japonaise de l’époque. Et un reur atomique.

YOJIMBO YOJIMBO Akira KUROSAWA Japon 1961 1h50 VOSTF Noir & Blanc avec Toshiro Mifune, Eijiro Tono, , Takashi Shimura... Scénario d’Akira Kurosawa et Ryûzô Kikushima À la fin de l’ère Edo (fin xixe), un samou- raï solitaire nommé Sanjuro arrive dans un village écartelé entre deux bandes rivales, menées d’un côté par le bouilleur de sa- ké Tokuemon, de l’autre par le courtier en soie Tazaemon. Pendant que les deux bandes s’entre-tuent pour régner sur les lieux, les villageois terrorisés n’osent plus sortir. Lorsque Sanjuro découvre la si- tuation, il décide de mener en bateau les deux clans rivaux en travaillant alternati- vement pour l’un et l’autre… Divertissement historique de haut vol, Yojimbo restera le plus grand succès de Kurosawa au Japon et inspirera directe- ment Sergio Leone et son Pour une poi- JE NE REGRETTE RIEN DE MA JEUNESSE gnée de dollars. RÉTROSPECTIVE AKIRA KUROSAWA Acte 2 ENTRE LE CIEL ENTRE LE CIEL ET L’ENFER ET L’ENFER Akira KUROSAWA Japon 1963 2h23 VOSTF Noir & Blanc avec Toshiro Mifune, Kyoko Kagawa, Tatsuya Mihashi, Tatsuya Nakadai... Scénario d’Eijiro Hisaita, Ryozo Kukishima, Akira Kurosawa et Hideo Oguni, d’après le roman d’Ed McBain Actionnaire d’une grande fabrique de chaussures, Kingo Gondo décide de ras- sembler tous ses biens dans le but de ra- Dans un quartier en marge de la civi- taille, Shingen fait promettre à ses géné- cheter les actions nécessaires pour de- lisation se dresse un bidonville peu- raux de garder le secret de sa mort pen- venir majoritaire. C’est alors qu’on lui plé d’hommes et de femmes durement dant trois ans, période durant laquelle il apprend qu’on a enlevé son fils et qu’une éprouvés par l’existence : il y a ce père qui sera remplacé par un « Kagemusha » ou rançon est exigée. Un second coup de rêve de la maison idéale pendant que son « ombre du guerrier ». Les qualités du so- théâtre ne tarde pas à survenir… Le film fils s’en va mendier en ville, ces deux ma- sie de Shingen en font un seigneur effi- est scindé en deux parties. D’abord, un ris alcooliques qui échangent leur femme, cace et respecté, ce qui lui vaut la jalousie huis clos dans la maison de l’industriel, cette jeune fille complètement soumise du prince héritier, Katsuyori. sur les hauteurs de la ville, tendu par un à son oncle qui finit par abuser d’elle. Le Mais le stratagème est bientôt éventé… dilemme moral. Kurosawa fouille au plus quotidien de ces personnages est rythmé Une fresque historique d’une ampleur profond des angoisses, menant une ré- par les allées et venues d’un tramway in- hors du commun, emportée par un souffle flexion sur le sens du sacrifice. Puis la visible, conduit par Rokuchan… épique incomparable (sinon avec Ran). traque du criminel. Kurosawa fait alors Le premier film en couleurs de Kurosawa, descendre le spectateur dans la ville, la d’une audace et d’une originalité folles : RAN vraie, les quartiers déshérités, moites… une œuvre de jeune homme ! laissant se déployer le film policier. Une réflexion sur la morale et le capitalisme à la beauté plastique époustouflante, à la mise en scène virtuose. KAGEMUSHA Akira KUROSAWA Japon 1980 3h VOSTF Couleurs DODES’KA-DEN avec Tatsuya Nakadai, , Kenichi Hagiwara, Jinpachi Akira KUROSAWA Nezu... Scénario d’Akira Kurosawa et Japon 1970 2h24 VOSTF Couleurs Masato Ide. Version Intégrale. avec Yoshitaka Zushi, Kin Sugai, Junzaburo Ban, Kyoko Tange... 1572. Dans un Japon en proie à des Scénario d’Akira Kurosawa, guerres incessantes, Shingen Takeda Hideo Oguni, Shinobu Hashimoto voudrait agrandir le territoire de son clan. et Shûgorô Yamamoto Mortellement blessé au cours d’une ba- RAN DODES’KA-DEN Akira KUROSAWA Japon/France 1985 2h42 VOSTF Couleurs avec Tatsuya Nakadai, , Jinpachi Nezu, Ryu Daisuke... Scénario d’Akira Kurosawa, Hideo Oguni et Masato Ide, d’après Le Roi Lear de William Shakespeare.

Fin du xvie siècle, l’époque des princi- pautés belligérantes. Arrivé au seuil de la vieillesse, le seigneur Hidetora décide de partager ses biens entre ses trois fils. Le plus jeune s’oppose à cette décision pa- ternelle et se voit banni à jamais. Bientôt ses frères se livrent à une guerre sans merci, puis s’unissent pour combattre leur propre père : c’est un vieillard fou de douleur et désespéré, qui restera seul, en compagnie de son bouffon, dans les ruines fumantes de son domaine… Magnifique relecture du « Roi Lear », la chronique grandiose et impitoyable d’une quête de pouvoir destructrice. SOIRÉE-DÉBAT Jeudi 14 AVRIL à 20h30 Linky, Gazpar et Cie : faut-il accepter la mise en place des compteurs communicants ? Depuis décembre dernier, ErDF installe ici ou là des compteurs communi- cants baptisés Linky, GrDF prépare son propre programme avec le compteurs de gaz Gazpar, et les société d'eau ne sont pas en reste. La question se pose donc de toute urgence : devons-nous accepter jusqu'à trois compteurs com- municants dans notre logement ? Démultiplication des ondes électromagnétiques (classées « cancérigènes possibles » par l'OMS), captation d'innombrables données sur nos vies pri- vées, désastre environnemental (comment qualifier autrement le fait de se débarrasser de 80 millions de compteurs « ordinaires » en parfait état de marche ?)… Les problèmes sont graves et avérés alors même que les « ver- tus » supposées de ces compteurs ne sont pas au rendez-vous… Projection de CHERCHE ZONE BLANCHE DÉSESPÉRÉMENT suivie d'un débat avec Stéphane Lhomme, Conseiller municipal de Saint-Macaire, commune de Gironde qui a rejeté le déploiement sur son territoire des compteurs communicants. Tarif unique : 4 euros – Achetez vos places à l'avance, à partir du Lundi 4 Avril. CHERCHE ZONE BLANCHE DÉSESPÉRÉMENT

Film documentaire de Marc KHANNE relais, wifi, etc. même du courant domes- France 2013 58 mn tique ! Pour se protéger, elles doivent se calfeutrer, déménager ou pire encore Pour des raisons encore mal éluci- quitter leur famille et arrêter de travailler. dées, des femmes, des hommes, mais Déjà deux fois primé pour ses docu- aussi des enfants deviennent intolé- mentaires sur l’environnement, Marc rants aux champs électromagnétiques Khanne livre ici un nouveau film humain artificiels diffusés aujourd’hui massi- et argumenté qui devrait intéresser et vement dans notre environnement. surprendre : entre la promotion de la L’électrohypersensibilité est-elle annon- 4G, entre le déploiement des nouveaux ciatrice d’un mal qui nous concerne tous ? compteurs communicants qui nous oc- Il y a vingt ans ce phénomène n’existait cupe particulièrement ce soir et la souf- pas, aujourd’hui il est mondial : les EHS france observée chez certains sur le ter- (Electro Hyper Sensibles) sont confrontés rain, que penser du monde toujours plus à toutes sortes de symptômes en pré- « rapide et interconnecté » que l’on nous sence de téléphones portables, antennes promet ? nées 70 (Raining in the moutain, Touch of zen…) puis par les délires virtuoses et virevoltants de Tsui Hark (Zu, les guer- riers de la montagne magique), enfin plus récemment par le divertissant Tigre et dragon d'Ang Lee. Mais Hou Hsiao- Hsien aborde le genre de manière tota- The Assassin lement différente, beaucoup plus inti- HOU HSIAO-HSIEN monde. Bien plus et bien mieux que Taïwan 2015 1h45 VOSTF dans la plus soignée des productions miste, mêlant le mélo au film de sabre. avec Shu Qi, Chang Chen, Yun Zhou hollywoodiennes, la reconstitution his- Le film est ponctué de combats ma- Tsumabuki Satoshi, Ching-Tien Juan… torique est d'une précision vertigineuse, gnifiquement chorégraphiés, sublimés Scénario de Chu T'ien-wen fruit de cinq ans de recherches et de re- par une harmonie de couleurs toujours et Hou Hsiao-Hsien pérages. Nous allons suivre une jeune idéale, mais ils s'apparentent davan- femme, Nie Yinniang, qui revient chez tage aux combats des films de chamba- Festival de Cannes 2015 : elle après plusieurs années d'exil mys- ra de Kurosawa qu'à ceux de Tsui Hark Prix de la Mise en scène térieux. On découvre peu à peu qu'elle a ou Ang Lee. La tension réside essen- séjourné auprès d'une nonne non moins tiellement dans l'atmosphère feutrée et Pour quelques-uns d'entre nous – et mystérieuse, qui lui a enseigné dans le élégante des palais où les intrigues se pour pas mal de critiques aussi –, The plus grand secret les arts martiaux. Nie nouent. Hou Hsiao Hsien filme magnifi- Assassin était le plus beau film du Yinniang est devenue une profession- quement ses personnages noyés dans Festival de Cannes 2015, stupéfiant de nelle de l'assassinat, envoyée à Huebo, les paysages grandioses de la Mongolie splendeur, un film qui rentrera à coup sûr capitale provinciale, pour tuer Tian Ji'an, intérieure ou du centre de la Chine : on au panthéon du cinéma asiatique. le gouverneur félon de la province, dans les croirait sortis d'une estampe médié- Dès son subjuguant prologue en noir et le contexte troublé de désagrégation de vale… Il magnifie aussi, toujours en clair blanc, on est saisi par la beauté sidé- l'Empire, miné par les ambitions féo- obscur, les intérieurs couleur sang et or rante de chacun des plans, de leur mi- dales. que n'aurait pas renié un Caravage. Des nutie frisant la folie : sensation rare de intérieurs enveloppants où se nouent les se trouver littéralement happé par une Inspiré d'une nouvelle de l'époque, The amours déçues, les vengeances long- œuvre, de perdre ses repères, d'être Assassin signe le retour du grand Hou temps enfouies, où la mort peut surgir hors du temps qui défile… Hsiao-Hsien (Poussières dans le vent, à tout instant, dans une volute de fumée La Cité des douleurs, Le Maître de ma- incompréhensible qui cache l'assassin. The Assassin nous propose un bond en rionnettes, Les Fleurs de Shanghaï…) Il faut insister une fois encore sur l'admi- arrière jusqu'au ixe siècle, au cœur de et c'est la première incursion du maître rable précision de la mise en scène : rien la dynastie Tang. Une période souvent taiwanais dans un genre culte en Chine, n'y est inutile, les plans séquences les considérée comme une des plus floris- le wu xia pian (film de sabre à conno- plus impossibles sont maîtrisés à la per- santes, des plus prospères de l'histoire tation historique), qui le fascina ado- fection… Avec en prime un couple d'ac- de la Chine, tant économiquement que lescent mais auquel jamais il n'osa s'at- teurs au charisme renversant, tout parti- culturellement. La capitale Chang'An taquer. Un genre immortalisé par les culièrement la splendide Shu Qi, égérie était à l'époque la plus grande ville du chefs d'œuvre de King Hu dans les an- du cinéaste. Clown & théâtre d’objets LA VIE DE SMISSE DAMIEN BOUVET Famille dès 3 ans MERCREDI 30 MARS

Clown & théâtre d’objets ABRAKADUBRA DAMIEN BOUVET Famille dès 6 ans VENDREDI 1ER AVRIL : © Théâtre du Rivage : © Théâtre Théâtre #JAHM (création) THÉÂTRE DU RIVAGE JEUDI 7 AVRIL : © Philippe Cibille - Photo bas : © Philippe Cibille - Photo - Photo milieu : © Philippe Cibille - Photo

www.lechampdefoire.org - Photo haut 2-1084387 & 3-1084388 - Photo licences MIMI & LISA Tarif unique : 4 euros Programme de 6 films d'animation de Katarina KEREKESOVA Slovaquie 2011-2013 Durée totale : 45 mn

POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 4/5 ANS Au départ de ces petits films assez épatants, une très très bonne idée : s'attacher à deux copines inséparables dont l'une est privée de la vue. Timide et non-voyante, Mimi perçoit le monde différemment grâce à ses autres sens. Lisa, sa voisine de pa- lier délurée, est toujours prête à provoquer des situations amu- santes. Ensemble, elles découvrent les univers de leurs voisins dans lesquels le moindre objet peut devenir le prétexte d’une aventure fantastique, avec l’imagination pour seule frontière.

N'aie pas peur du noir Mimi a construit un superbe château de cubes dans sa chambre. En découvrant sa création, Lisa l’entraîne à l’inté- rieur. Mais les lieux sont hantés par la poupée de Lisa, un ma- licieux fou du roi. MA PETITE Adieu, grisaille ! Aspirée dans un monde de couleurs, la gardienne de l’immeuble se retrouve piégée par le gris qu’elle aime tant. Mimi et Lisa PLANÈTE VERTE partent la sauver en lui montrant la beauté des autres couleurs. Le Jeu de cartes Tarif unique : 4 euros Alors qu’elles jouent aux cartes en cherchant des paires d’animaux, Mimi et Lisa sont interrompues par deux voisines Programme de 5 films d'animation couturières. Il n’en faut pas plus pour qu’elles se retrouvent Des 4 coins du monde 1995-2015 Durée totale : 40 mn dans un monde de tissus dans lequel tous les animaux sont en double, à l’exception d’un crocodile esseulé. POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3/4 ANS Où est passée l'ombre Un programme qui aborde intelligemment quelques grandes Mimi et Lisa ont besoin de l’ombre d’un arbre pour jouer tran- questions environnementales, sans discours, sans lourdeur, quillement dans la cour de l’immeuble. En cherchant des au contraire : tout en douceur ludique, drôlerie et poésie, il ra- graines sur le balcon d’un voisin, elles tombent dans un pot conte aux plus petits l'écologie, le bio, les gestes qui font du de fleur et atterrissent dans une jungle sauvage. bien à la planète. Monsieur Vitamine Bienvenue chez moi – Corée du Sud, 2012, 5mn30 Une artiste lyrique vient de perdre sa voix à cause d’un virus Comme son igloo a fondu, un petit Inuit part à la recherche amoureux de rock and roll. Avec l’aide de Monsieur Vitamine, d'une nouvelle maison. En chemin, il rencontre des ani- Mimi et Lisa partent déloger le microbe qui tambourine dans maux polaires qui fuient. Où trouver un nouveau chez soi ? la gorge de la chanteuse. Comment aider les animaux ? Le Poisson invisible S'il vous plaît, goutelettes ! – Mexique, 2013 5mn Dans un grand aquarium, un poisson magique doit se rendre Ponkina aime jouer avec l'eau. Parfois, forcément, elle en invisible pour échapper aux moqueries des autres espèces gaspille un peu trop. Si bien qu'un jour, il n'y en a plus ! La aquatiques. Mimi et Lisa décident de le retrouver pour l’aider petite fille décide alors d'aller trouver la source de l'eau bien- à assumer sa différence. faisante…

Paola, poule pondeuse – Belgique, 2008, 6mn Paola est une poule qui travaille dans une usine où elle pond à la chaîne. Un jour elle reçoit une carte postale de sa cou- sine qui vit bienheureuse dans une ferme. Pas d'hésitation, Paola va s'évader et la rejoindre. C'est une nouvelle vie qui commence !

Prends soin de la forêt, Pikkuli ! – Finlande 2015 5mn Par une belle journée, au fond des bois, les animaux ont l'idée d'organiser une grande fête, avec de la musique et des danses. Mais la forêt est pleine de déchets, de toute sorte d'objets dangereux. Un tout petit oiseau prend alors les choses en main.

Le Bac à sable – Canada, 1995, 13mn Il faut absolument une maison pour l'ours en peluche ! Deux enfants imaginent un vaste espace pour leur compa- gnon. Mais attention, ce n'est pas facile de protéger un ani- mal sauvage. Ni même de préserver un coin de nature… Vendredi 15 AVRIL à 20h30 PROJECTION UNIQUE du filmL'AUTRE TERRE proposée par L'Éveilleur et les Éditions Le Festin, qui rééditent le roman de l'homme d'affaires et aventurier de la Belle Époque Jean Galmot, Un mort vivait parmi nous, dont l'action se situe en Guyane (à lire aussi dans la revue Le Festin n° 97). Projection du film en présence du réalisateur, des équipes du film et de la maison d’édition. Achetez vos places à l'avance, à partir du Mardi 5 Avril. L'AUTRE TERRE

Écrit et réalisé par Xavier ROSAN cêtres du cinéaste déplacés aux Antilles. Production Tête à Claps Très tôt, ces « Noirs Marrons » se sont France 2015 1h10 rebellés contre leurs maîtres hollandais, ont quitté les plantations de la côte, ont « Voyez-vous, ce ne sont pas les hommes, remonté le cours du Maroni, pour se ré- mais les textes qui sont les plus redou- fugier dans la forêt équatoriale, sur les tables. Et plus ils viennent de haut et de hauts plateaux du Tapanahony. loin, plus ils s’éloignent de l’humanité. » Ils ont ainsi été parmi les tout premiers Albert Londres, Au bagne, 1923 peuples d’esclaves à avoir reconquis par eux-mêmes leur liberté, s’appropriant Le point de départ de L’Autre Terre, pro- cette « autre terre », le territoire libre du duit entre 2012 et 2015 par Têtes à Clap Maroni. (avec le soutien des Régions Guyane et Sans frontière, sans papiers, ils déjouent Aquitaine), ce sont des photos de famille aujourd’hui, par leur mode de vie, les qui révèlent un secret enfoui. Comme règles et procédures qui régissent les un talisman, elles décident bientôt d’un frontières entre États. Puisque là-bas, le voyage le long du fleuve Maroni, à la pays des anciens bagnes et des cher- frontière entre la Guyane française et cheurs d’or, c’est aussi la France, et c’est le Surinam, là où les parents de Xavier même l’Europe, à des milliers de kilo- Rosan ont vécu il y a plus d’un demi- mètre de la métropole, en Amérique du siècle. Là où vivent les Bushinengues. Sud. Avec en point d’orgue Kourou, l’État Ils sont les descendants d’esclaves dans l’État – là est la véritable frontière. transportés d’Afrique il y a plusieurs Guyane, Suriname, Maroni, Kourou : siècles jusqu’en Guyane, comme les an- État-limite, limites d’un État. Dégradé

Écrit et réalisé par Tarzan de cette société qui tente de s'organiser d’abord, du Fatah ensuite et ceux d’Is- et Arab ABU NASSER normalement – si tant est que quoi que raël pour finir. Mais très vite, la tension Palestine – France 2015 1h23 VOSTF ce soit puisse être normal sur un terri- monte d'un cran. Le lion du zoo de Gaza avec Hiam Abbass, Maisa Abdelhadi, toire qui est comme une prison à ciel ou- a été enlevé par la famille d'Ahmad, Nelly Abou Sharaf, Manal Awad, Mirna vert donnant sur la mer… l'amoureux de la jeune apprentie, et le Sakhla, Wedad Al Naser, Dina Shebar… Hamas, menant une expédition punitive, Soit, donc, dans la bande de Gaza, impose un couvre-feu à effet immédiat. Depuis que les Italiens ont abandonné un salon de coiffure féminin, où s'ac- Dès lors, cloitrées dans les petits 30 m2 le créneau, rop rares sont les cinéastes, tivent une patronne, d’origine russe, et du salon, les relations entre coiffeuses et issus de ces quatre coins du monde où son apprentie, autour d'une douzaine clientes vont logiquement s'exacerber on s'en prend plein la poire plus souvent de femmes de tous âges et de toutes et révéler des facettes moins glorieuses qu'à son tour, qui tâchent de se colle- conditions venues là se faire belles, pro- de leurs vies confinées. ter vraiment avec la représentation de fiter de l'accalmie, sortir de chez elles, la banale désespérance de leurs conci- simplement être ensemble. Ça vire- On pense évidemment à Caramel, ou à toyens. Vraiment, c'est à dire en y instil- volte entre les ciseaux, les fers à friser Vénus Beauté Institut, mais ici le salon lant ce qu'il faut d'humour, de violence, et les téléphones portables avec une de coiffure comme métaphore de la so- de cruauté si nécessaire, pour qu'en efficacité très, très relative, tout en in- ciété prend une dimension tragique, le ressorte d'autant plus vivace toute l'hu- sistant sur l'urgence de la situation de possible symbole de la futilité se colle- manité des populations qui n'ont guère chacune : qui son mariage, qui son ac- tant radicalement avec la violence de la que la survie pour horizon quotidien. Et couchement imminent, qui le retour au s'il y a un territoire d'où l'on ne s'atten- foyer de son homme, qui son divorce réalité guerrière – les rafales de mitrail- dait pas à voir émerger une résurgence en instance… Le salon se révèle très lettes et les tirs de mortier s'intensifient de la comédie italienne, satirique et so- vite un petit théâtre du quotidien ga- progressivement, rendant le chaos exté- ciale, que nous avons tant aimée, c'est zaoui où on évoque presque avec in- rieur, invisible, effroyablement présent. bien la Palestine – même si par mo- souciance les pénuries alimentaires, le La vie quotidienne à Gaza nous est im- ments, les films d'Elia Suleiman por- trafic d’essence, les drones israéliens, médiatement familière. Sans se laisser taient en germe des fragments de ce les tracas de la vie de couple, le ra- aller à trop expliciter les origines de la fo- regard doux-amer. Et pourtant : porté tionnement, les incessantes coupures lie dont ils décrivent les conséquences, par une mise en scène impeccable, une d'électricité (« quand ça coupe, on dort, les frères Nasser s'inspirent, comme on écriture au cordeau et des interprètes quand ça marche on regarde les Feux dit, d'un fait réel (l'enlèvement du lion, la unanimement épatants, Dégradé tient de l'amour »). Comme partout, le ping- répression qui s'en est suivie) mais font toutes les promesses de cette proposi- pong verbal du salon de coiffure fait se un pas de côté et tiennent jusqu'au bout tion de cinéma qui rend justice aux pe- répondre les situations individuelles et le parti-pris de ce huis-clos oppressant tites gens, aux sans-grade, aux oubliés les considérations politiques, avec une qui mêle la comédie à la tragédie. Et, de l'Histoire, dans le Gaza d'aujourd'hui acuité et un humour féroces, comme dénouant grandes et petites intrigues, dont on sait si peu de choses, une fois lorsqu'on évoque le parcours du com- ils rendent finalement justice à chacune que les bombardements israéliens se battant que constitue, pour de banals des figures féminines de la société ga- sont momentanément interrompus. Et, déplacements, le passage successif zaouie, qui sont le vrai sujet de ce formi- singulièrement, aux figures féminines des différents checkpoints, du Hamas dable (premier) film. > Théâtre Sandre Monologue pour un homme Texte Solenn Denis Mise en scène Collectif Denisyak 22 mars > 02 avril > Théâtre en famille - À partir de 8 ans Dans un flot maladroit, une femme se raconte. Jeune fille amoureuse, épouse, mère, la cuisine, le soin apporté aux deux enfants, l’amour pour son homme... Les promesses S’envoler trahies, le mari qui l’ignore, la trompe. Alors, cet enfant Conte boréal qu’elle porte dans son ventre, elle n’en veut pas, elle le tuera. Saisissant de vérité, le comédien Erwan Daouphars Texte Gilberte Tsaï et Jean-Christophe Bailly incarne cette femme brisée, hantée par ses souvenirs. Un Mise en scène Gilberte Tsaï voyage dans les blessures de l’âme humaine. 26 > 29 avril Voici donc le périple extraordinaire à dos d’oiseau d’un > Théâtre petit garçon à la découverte de la Suède et de ses histoires légendaires. Dans une mise en scène et une scénographie, toutes en charmes et en sortilèges, six Dom Juan comédiens-manipulateurs, à la fois homme, femme, Texte Molière chat, oiseaux, aigle, oies sauvages… célèbrent la nature, Mise en scène Jean-François Sivadier l’amitié, la solidarité.

productione 05 > 09 avril délégué Dom Juan est-il un monstre, un conquérant idéaliste, un > Théâtre petit marquis plein de vanité ou un philosophe matérialiste ? Depuis 1665, le « seigneur-vagabond » de Molière ne cesse productione de défier ceux qui l’écoutent, nous laissant déléguéen héritage Le Goût du faux son insolence envers toutes les formes de croyance et d’assujettissement. Avec Jean-François Sivadier à la et autres chansons mise en scène, « l’épouseur du genre humain » devrait à Mise en scène Jeanne Candel / La Vie brève nouveau en séduire plus d’un(e). 10 > 12 mai > Théâtre Des situations irréalistes qui provoquent des moments de rire irrépressible, une poésie à la fois absurde et délicieuse… Bâti tel un patchwork farfelu, ce Goût du productione délégué faux imaginé par Jeanne Candel et ses douze excellents Corps acteurs-musiciens composent jusqu’au vertige un jubilatoire cadavre exquis.

productione diplomatique délégué Conception et mise en scène Halory Goerger > vendredi 20 mai 2016 06 > 09 avril Cinq astronautes amateurs embarquent dans une navette spatiale avec un stock de gamètes et une pièce de théâtre La Nuit des idées #2 qu’ils vont devoir transmettre de génération en génération Débats, lectures, écritures vivantes, performances... tel un message pour d’éventuels aliens. Un décollage tout Programme communiqué ultérieurement feu tout flammes dans une expérience intellectuelle qui En partenariat avec la Librairie Mollat interroge avec intelligence et second degré la nécessité de et l’Université Bordeaux Montaigne l’art dans un monde qui se disloque.

Théâtre du Port de la Lune Direction Catherine Marnas Programme Renseignements du mardi au samedi 3 place Renaudel - Bordeaux & billetterie en ligne de 13h à 19h Tram C - Arrêt Sainte-Croix

design franck tallon design franck www.tnba.org 05 56 33 36 80 www.tnba.org VISITE ou MÉMOIRES ET CONFESSIONS

(Visita o Memorias e confissoes) est contraint de vendre pour faire face ponctuellement dans son bureau. Il s’y aux difficultés financières de l’usine de filme, seul, face caméra, nous parle et Manoel de OLIVEIRA textile de sa famille. Manoel de Oliveira nous projette des petits films personnels Portugal 1982 1h09 VOSTF fait partie de ces artistes chez qui la vie qui content quelques lignes de son his- avec Manoel De Oliveira, Teresa et l’œuvre s’embrassent de manière par- toire familiale et intime. Entre ces deux Madruga, Maria Oliveira, Urbano ticulièrement inextricable. Quarante ans récits s’élabore une délicate résonance Tavares Rodrigues… de vie dans ce lieu sont sur le point de qui forme une méditation, modeste et le quitter. Il n’est donc pas étonnant que profonde, sur les thèmes récurrents de Cas inédit dans l’histoire du cinéma, ce film sur sa maison parle autant de son son cinéma : les souvenirs, l’amour des Visite ou Mémoires et confessions est histoire, de son cinéma, de sa famille, de femmes, le sens de l’art et la beauté de ce que l’on serait tenté d’appeler une son pays. Pas étonnant non plus, quand la vie. autobiographie posthume. Manoel de on connaît l’amour de Oliveira pour la Oliveira tourne ce film en 1981 avec pour poésie, que la perte occasionne la créa- Visite ou Mémoires et confessions est ordre de ne le montrer qu’après sa mort. tion et la pulsion de vie dont ce petit film un film atypique sur la charge affective Le grand cinéaste portugais est alors est empli. puissante des lieux qu’on habite. En âgé de 73 ans, il a déjà réalisé six longs nous invitant à entrer dans sa maison au métrages et de nombreux autres films au Sur les hauteurs de Porto, le spectateur moment où il en part, Manoel de Oliveira cours d’une carrière débutée en 1931. Il aborde la splendide villa à travers les charge son film d’une certaine étrange- est en pleine forme, déborde de travail et yeux d’un couple qui découvre les lieux. té. L’image volontairement posthume ne sait pas qu’il lui reste encore 34 ans à Leurs interrogations sont les nôtres : à d’un homme qui sait qu’il ne sera plus vivre et près de 25 films à faire (dont ses qui appartient cette bâtisse ? Pourquoi là, associée à la présence fantomatique plus grandes œuvres : Val Abraham, Le est-elle vide et pourtant parfaitement des lieux, ne fait que renforcer le trouble. Soulier de satin, Non ou la vaine gloire meublée, décorée, habitée ? Quel est On a souvent vu en Oliveira quelqu’un de commander…). cet objet et que représente ce tableau ? d’obsédé par la mort mais ce film, ju- Ce n’est donc pas l’approche de la mort Leur visite indiscrète fait de nous leur vénile à l’échelle de sa carrière, permet qui initie cette autobiographie mais un alter ego et nous invite à nous impré- d’affiner son idée du cinéma comme es- événement précis : la perte de la de- gner de ce lieu, de son architecture, de thétique de l’absence. Rien de morbide meure familiale qu’il a fait construire au sa présence. En parallèle de ce procé- ici, au contraire : tout éclot après la dis- début de son mariage en 1941 et qu’il dé narratif, Manoel de Oliveira apparaît parition. Dans le cadre des 1re Journées de la Nutrition Mardi 26 AVRIL à 20h30, SOIRÉE-DÉBAT autour du filmLE SUCRE, CE DOUX MENSONGE, organisée par l'Institut des Conduites ALimentaires (ICAL). Projection du film suivie d'un débat avec Serge Ahmed, Directeur de recherche au CNRS – Institut des Maladies Neurodégénératives de l'Univesité de Bordeaux, Mélina Fatseas, psychiatre, maître de conférences – Pôle Addictologie Hopital Charles Perrens, et Gérard Ostermann, psychothérapeute, Président de l'ICAL. Achetez vos places à partir du Samedi 16 Avril.

LE SUCRE, CE DOUX MENSONGE

Film documentaire de Michèle HOZER qu'ils ont su généraliser, l'obésité, le dia- Canada 2015 1h25 bète et les maladies cardiaques se ré- pandent à travers le monde, notamment C'est en épluchant les archives internes chez les enfants. de la Great Western Sugar Company, l'un des fleurons de l'industrie sucrière amé- Sucre et tabac, même combat ? ricaine, que la dentiste Cristin Kearns a Le lobby du sucre est désormais au fait une découverte de taille, exposée fin banc des accusés. Sa ligne de défense, 2012 dans le magazine américain Mother jusqu'ici, ne bouge pas d'un iota : il exige Jones : dans les années 1970, l'indus- de ses détracteurs toujours davantage trie mondiale du sucre a mis au point une de preuves de la nocivité du sucre. Des stratégie délibérée de conquête, visant à manœuvres qui rappellent celles de l'in- inclure toujours plus de saccharose dans dustrie du tabac pour retarder coûte que l'alimentation quotidienne mondiale, et à coûte l'application des décisions poli- en dissimuler sciemment les risques sa- tiques. Alors que l'industrie, la recherche nitaires. Quarante ans durant, l'Associa- et les pouvoirs publics se mènent une tion américaine du sucre et ses homo- lutte de plus en plus dure, la bombe à logues d'autres continents ont réussi à retardement sanitaire approche de l'ex- faire prospérer un empire lourd de plu- plosion… Cette enquête dévoile les sieurs milliards et à transformer les habi- mensonges de l'industrie sucrière et les tudes alimentaires à l'échelle planétaire. recours possibles pour enrayer l'épidé- Conséquence de la nouvelle addiction mie. 40-42 cours Pasteur • 05 56 94 71 19 LA SAISON DES FEMMES

Écrit et réalisé par Leena YADAV baissé les bras, comme ses person- aux femmes ? C'est déjà franchir bon Inde 2015 1h57 VO nages, ces terribles drôlesses qui vous nombre d'interdits. (essentiellement hindi) STF feront tourner la tête. Bijli et Rani représentent tout un pan de avec Tannishtha Chatterjee, Radhika la population féminine de leur pays, mais Apte, Surveen Chawla, Lehar Khan… Il y a Rani, la toujours sage, celle qui le tableau resterait incomplet sans Lajjo, s'étiole dans une morne tenue de jeune la femme maltraitée par un mari qui lui Quel film réjouissant, avec un ton qui veuve et peine à élever seule son insup- reproche sa stérilité ; et sans la toute oscille constamment entre Bollywood portable fiston. Il y a Bijli, la délurée, jeune Lehar Khan, qui incarne a elle chatoyant et sésuisant pamphlet fémi- celle dont le métier est de se trémous- seule le cercle vicieux que chaque gé- nin, pour ne pas dire féministe ! Un cri ser, d'émoustiller ces messieurs, voire nération a tendance à reproduire. Celui de guerre joyeux au service des femmes un peu plus à la demande de son patron. dans lequel s'enferre Rani en voulant la mais aussi des hommes, tout autant pri- Entre les deux femmes : un monde ! Et marier avec son propre fils, faisant subir sonniers qu'elles des règles de conve- pourtant Rani refuse, malgré l'opprobre aux deux jeunes ce qu'elle a dû endurer nance imposées par leur société patriar- de son entourage, de renier cette ami- jadis à son corps défendant. Difficile de cale. Cet effeuillage candide nous livre tié « contre nature », construite dans sortir des schémas que la pression so- les dessous d'une Inde contemporaine les ferments de l'enfance. Cette façon ciale martèle sans arrêt. très éloignée de nos images d'Épinal oc- de résister, de tenir tête, c'est peut-être cidentales. un de leurs points communs les plus Pourtant la bande des quatre (Rani, Bijli, Non content de nous faire passer forts. Chacune a réussi à s'émanciper Lajjo et Lehar) va s'enhardir peu à peu un agréable moment, La Saison des de la gouvernance d'un homme : l'une et devenir un quatuor explosif, vibrant, femmes remet les pendules à l'heure ef- en n'en ayant aucun, l'autre en les ayant exalté. Si elles n'ont pas encore les mots ficacement. Trop ? Le comité de censure tous. Pourtant, sous leurs carapaces pour la décrire, sourd une saine révolte indien va-t-il accepter sa diffusion dans d'amazones indomptables, toutes deux grisante, radieuse. Sentir le vent dans son pays ? C'est déjà un petit miracle partagent ce désir inavoué de l'autre, la ses cheveux, déposer son voile, mettre que le film ait vu le jour : entre les pro- même sensualité, une soif inextinguible les voiles… Tant de choses à expéri- ducteurs qui refusaient de le soutenir, de romantisme. Les hormones qui les menter, à inventer. Certes, en face ils ont les villages qui ne voulaient pas accueil- titillent, torrides, poussent leurs corps la puissance pour les rappeler à l'ordre, lir un tournage dirigé par une femme à exulter. Oser rêver de s'échouer sur mais qu'est-ce que la puissance face plus adepte du port des pantalons que des rivages voluptueux d'un monde de à la force que donne le sentiment de du voile… Mais Leena Yadav n'a jamais jouissances et de libertés inaccessibles n'avoir rien à perdre ? A PERFECT DAY

Fernando LEON DE ARANOA phique de cette histoire renforce sa di- Espagne 2015 1h46 VOSTF (anglais) mension parabolique et la difficulté des avec Benicio Del Toro, Tim Robbins, personnages à situer leur rôle au beau Mélanie Thierry, Olga Kurylenko, Fedja milieu de cette guerre. Stukan, Sergi López… Une équipe comme une autre, d'une Scénario de Fernando León de ONG comme une autre (« Aids across Aranoa et Diego Farias, d'après le ro- borders »), essaie de sortir d'un puits un man Dejarse llover de Paula Farias cadavre jeté au fond par des trafiquants d'eau potable. Ils ont vingt-quatre heures Une des grandes réussites de cette co- pour sortir le corps avant que le point médie géopolitique, au rythme soutenu d'eau ne devienne inutilisable, mais ils et millimétré, est l'assemblage hétéro- n'ont plus de corde assez solide pour le clite de son casting international (men- tirer de là ! Les deux voitures de leur pe- tion spéciale à Benicio Del Toro et Tim tit groupe vont donc partir à la recherche Robbins, excellents en vieux barou- de cette précieuse corde, véritable fil deurs sans frontières). Il reflète bien ce- d'Ariane du récit… Il y a quelque chose lui des ONG et des Casques Bleus, per- de Don Quichottesque dans leur quête dus dans les Balkans, assemblage de et dans le regard que portent sur eux les nations au beau milieu du conflit fratri- autochtones imperturbables. cide de Bosnie-Herzégovine issu de la dislocation de la République Fédérale Comédie toujours sur le fil, le film ne de Yougoslavie. Jamais leur rôle ne fut tire jamais trop sur la corde et, sur fond autant questionné, et si la comédie est d'une bande-son endiablée façon « Rock très réussie, A perfect day est aussi une around the Balkans », fait le portrait mé- parabole d'une rare acuité sur le « dé- lancolique et touchant de ces nouveaux sarroi humanitaire » de ces années-là. « chevaliers à la triste figure » qui tentent L'action est située « quelque part dans de donner un sens à leur existence dans les Balkans », l'imprécision géogra- ces endroits du Monde qui n'en ont plus. DEUX FILMS, DEUX RENCONTRES PROPOSÉES PAR LE CINÉMARGES CLUB Samedi 30 AVRIL à 20h30, projection en présence des réalisa- teurs, Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Achetez vos places à l'avance, à partir du Mercredi 20 Avril Jeudi 1er MAI à 18h, projection en présence de la sociologue Irène Théry. THEO & HUGO Achetez vos places à l'avance, DANS LE MÊME BATEAU à partir du Mercredi 20 Avril Écrit et réalisé par Olivier DUCASTEL et Jacques MARTINEAU France 2016 1h37 avec Geoffrey Couët, François Nambot, Mario Fanfani, Bastin Gabriel, Miguel Ferreira…

Dans un sex-club parisien, la rencontre inattendue entre Theo et Hugo, deux jeunes hommes en quête de sensations, va bouleverser leur vie. Ce magnifique récit qui s'achèvera à la levée du jour est l'ob- servation à la fois sentimentale et brutale de la naissance d'un amour, avec ses premiers rires et ses premières larmes. Porté par deux comédiens audacieux et troublants, cette épopée nocturne des sentiments et des corps est aussi l'occasion pour les deux cinéastes, quinze ans après Drôle de Félix, de réintégrer la question du sida au cœur de la fiction française. Libre et à contre-courant, cette mise en scène du coup de foudre amoureux est enfin une invitation lumineuse au désir et aux possibles que permet cette nuit inoubliable. LA SOCIOLOGUE ET L'OURSON Film documentaire d'Etienne CHAILLOU et Mathias THÉRY France 2015 1h17 Frigide Barjot au pays des Muppets… Quand une sociologue et des peluches prennent la parole sur la question du mariage pour tous, l'ovni est au rendez-vous. Ce pur bijou de cinéma nous replonge, avec une dérision réjouissante, dans la pro- gression des débats houleux qui ont animé la société et la scène politique française entre Septembre 2012 et Mai 2013. Face à la médiatisation, c'est Irène Théry, éminente socio- logue de la famille associée à l'élaboration du projet de loi, qui Révélés par la comédie musicale Jeanne et le garçon formi- s'interroge face caméra (ou presque…) et répond aux ques- dable, Ducastel et Martineau nous ont offert de la tragédie lé- tions facétieuses de son fils, co-réalisateur du film. Un dia- gère et solaire (Félix), de la comédie camp (Crustacés et co- logue mère-fils qui résonne à merveille avec le propos et tor- quillages) ou encore un portrait familial inoubliable (L'Arbre et pille quelques lieux communs sur la parentalité et la filiation. la forêt). Théo & Hugo est leur septième long-métrage et sans Portrait intime et feuilleton national, un film inventif et imperti- doute leur plus personnel (et le plus sexuel !). nent. Incontournable ! Théo & Hugo dans le même bateau sera ensuite program- La Sociologue et l'ourson sera ensuite programmé du 1er mé du 1er au 10 Mai au 10 Mai LA440 Conseil & Acoustique

LA440, 18 rue Ravez 33000 Bordeaux

Conseil & Acoustique Hifi & Home Cinéma Vente & Réparation

www.la440.fr [email protected] 05 57 59 11 11 facebook.com/la440Bordeaux

DÉMOSPHÈRE Mettez votre PUB GIRONDE dans la gazette gironde.demosphere.eu 05 56 52 00 15 Agenda participatif sur Internet Jeudi 28 AVRIL à 20h30, PROJECTION en présence du réalisateur, Rafael NADJARI, et de la productrice, Julie Paratian (Sister Production). Soirée organisée par l'agence ré- gionale Ecla (pour cette soirée, achetez vos places à l'avance, à partir du Lundi 18 Avril)

de joies intenses et fusionnelles. On y voit comment la musique participe de la construction d’une identité culturelle, le lien qu’elle crée, la connivence que pro- voque le partage d’un engagement pas- sionné. Il faut dire, pour l’apprécier à sa juste MOBILE ÉTOILE mesure, que la musique du film est une Écrit et réalisé par Raphaël NADJARI n’en est que plus belle et plus forte. création pure de Jérôme Lemonnier, France/Québec 2016 1h59 Le petit groupe vit de concerts et l’origi- composée à partir d’éléments de mu- avec Géraldine Pailhas, Luc Picard, nalité de ses productions lui a constitué sique liturgique et de poèmes inspirés Félicia Shulman, Eléonore Lagacé, un public d’amateurs fidèles, émerveillés de la Bible hébraïque et qu’il se dégage Natalie Choquette… à chaque découverte de trésors débus- quelque chose de particulier des inter- Soutenu par La Région Aquitaine qués dans des archives poussiéreuses, prétations, à la fois fondées sur la tra- Limousin Poitou-Charentes et le de manuscrits parfois difficiles à recons- dition et néanmoins curieusement mo- Département des Landes, en parte- tituer. Si tous sont embarqués dans la dernes comme on dit. Natalie Choquette, nariat avec le CNC. Accompagné par même aventure où vie privée et engage- superbe soprano Québécoise, est la l’agence régionale Ecla. ment ne sont jamais dissociés, Hannah voix de la tout aussi superbe Géraldine est particulièrement immergée dans Pailhas (on ne s’en doute pas tant le Si vous aimez la musique, si vous êtes cette passion où elle se fond tout en- boulot technique a été finement fait) et avide d’œuvres rares, attentifs, voire tière, guidée par Samuel, son vieux men- c’est sa propre fille, talent prometteur du fascinés par l’expression de la passion tor exigeant qui justement débarque de Québec, qui interprète la jeune recrue obsessionnelle d’artistes exception- Londres avec un parchemin rare, à peine qui vient redonner un élan nouveau à la nels autant qu’obstinés… alors vous de- déchiffrable… un tyran dont on sent bien petite troupe. vriez être intrigués, touchés et peut-être que l’influence agace l’entourage d’Han- même davantage par ce film délicat qui nah, même si elle reste incontestée. Jérôme Lemonnier raconte : « L’idée se passe pour l’essentiel à Montréal et était de créer les chants du film à par- raconte l’histoire d’Hannah, chanteuse C’est donc l’histoire d’un groupe de tir de cent ans d’histoire de la musique classique qui dirige une petite chorale gens fédérés autour d’une passion, française. Nous voulions une musique avec son mari, son fils… et s’est spécia- c’est aussi l’histoire d’une émancipa- à la fois moderne, romantique, dégagée lisée dans la recherche de musiques li- tion où l’élève parvient à se dégager de de l’empreinte communautaire, mais fi- turgiques composées dans les synago- la vénération portée au « maître » et ar- dèle à ce que les musiciens de cette gues de France à la finxix e et au début rive enfin à donner sa propre mesure : un époque recherchaient : une élégance, du xxe siècles. Ça peut paraître « poin- cheminement difficile qui comporte aus- une émotion pure et une fierté. Une ma- tu » dit comme ça, mais la découverte si de grands moments de fulgurances, nière de se relever par la musique ». AVANT-PREMIÈRE le Mardi 3 MAI à 20h30, dans le cadre du Festival BORDEAUX CITÉ TANGO, 4e édition du 3 au 8 Mai • bordeaux-tango-festival.com Projection du film suivie d'une rencontre avec l'équipe du festival. Pour cette soirée, achetez vos places à l'avance, à partir du Samedi 23 Avril, Ultimo Tango est ensuite programmé en sortie nationale à partir du Mercredi 4 Mai.

mythique, avant de se déchirer en cou- lisses et se séparer. Puis de se retrouver pour mieux se séparer à nouveau ! Une histoire de cinéma qui est pour- tant bien réelle, et que le réalisateur German Kral raconte à deux vitesses : celle du documentaire, avec des entre- ULTIMO TANGO tiens intimes avec les deux danseurs Documentaire-fiction les passions humaines qui s’y reflètent ? aujourd’hui octogénaires ; et celle de écrit et réalisé par German KRAL Est-ce parce qu’il permet de se dévouer la fiction, puisqu’il reconstitue avec des Argentine/Allemagne 2015 1h25 à son partenaire sans renoncer à sa acteurs les souvenirs évoqués par le VOSTF (espagnol) propre individualité ? Est-ce la recherche couple, comme pour tenter de redonner avec Maria Nieves, Juan Carlos Copes, d’une intensité émotionnelle souvent ab- forme à cet amour désormais éteint mais Pablo Veron, Alejandra Gutty, Johana sente de la vie courante ? Ou bien est-ce néanmoins inoubliable. Cette reconstitu- Copes… Bande originale du film dis- la posture fière de cette danse qui vient tion, un peu scolaire, n'est sans doute ponible chez Sony Classical braver la souffrance de l’existence ? pas le point fort d'Ultimo tango. Ultimo tango creuse ces questions au Mais ça n'enlève rien au pouvoir de sé- Au cours des dernières années, le tango fil du parcours mouvementé du couple duction du film, qui prend véritablement connaît un nouvel essor, non seulement de danseurs le plus célèbre de l'histoire vie dans les regards et les mots de Juan en Argentine mais dans le monde entier. du tango : María Nieves et Juan Carlos Carlos Copes et surtout María Nieves : Régulièrement, des centaines de milliers Copes. personnage haut en couleurs, mélange de personnes pratiquent cette danse. Une fiction n’aurait pas fait mieux : un émouvant de force et de fragilité, ses Pourquoi le tango fascine-t-il autant ? homme et une femme qui, après être confessions sont particulièrement belles Que recherchent les danseurs dans la tombés amoureux l’un de l’autre sur une et captivantes. Et toutes les séquences dramaturgie intérieure de ce style cho- piste de danse (en 1948, dans un club de musique et de danse sont magni- régraphique ? Est-ce l’éventail de toutes de Buenos Aires), deviennent un couple fiques. A PERFECT DAY MERCI PATRON ! LA SOCIOLOGUE ET SÉANCES POUR LES SOURDS, Du 30/03 au 12/04 Du 30/03 au 9/05 L'OURSON + Débat Dimanche 1/05 à 18h LES MALENTENDANTS ET LES LE BOIS DONT LES MIDNIGHT SPECIAL MALVOYANTS : renforcement RÊVES SONT FAITS Du 6/04 au 9/05 sonore, sous-titre SME et au- Du 13/04 au 10/05 SÉANCES SPÉCIALES dio-description MIMI & LISA LE COEUR RÉGULIER Du 6/04 au 8/05 Du 30/03 au 8/05 UNDERGRONDE + Débat Jeudi 31/03 à 20h30 À partir du Vendredi 1er MOBILE ÉTOILE D'UNE PIERRE Du 27/04 au 10/05 Avril, les séances estampil- DEUX COUPS INSECTICIDE MON lées du symbole (oreille barrée) Le 11/04 puis du 20/04 au MUSTANG AMOUR + Débat dans les grilles horaires in- 10/05 Du 31/03 au 8/05 Vendredi 1/04 à 20h30 diquent des projections acces- DÉGRADÉ NO LAND'S SONG COMME DES LIONS sibles aux personnes sourdes, Du 27/04 au 10/05 Du 30/03 au 12/04 + Débat Samedi 2/04 à 14h30 malentendantes et malvoyantes, LES DÉLICES DE TOKYO via leur smartphone (Android PAULINA Chaque Lundi Du 13/04 au 10/05 SANS TERRE en fin d'après-midi ou iOS) ou leur tablette, grâce à C'EST LA FAIM + Débat l’application TWAVOX, créée et DEMAIN RED AMNESIA Mardi 5/04 à 20h30 développée par Joseph Zira, lui- Du 31/03 au 9/05 À PARTIR DU 3/05 même malentendant. LUNE NOIRE : CRUISING EVA NE DORT PAS ROYAL ORCHESTRA Jeudi 7/04 à 20h45 Pour profiter de ce dispositif, il faut Du 6/04 au 25/04 Du 30/03 au 19/04 donc venir au cinéma avec votre CINÉ-CONCERT D'UNE smartphone ou votre tablette, sur EVOLUTION SAINT AMOUR PIERRE DEUX COUPS Du 30/03 au 12/04 Du 31/03 au 12/04 laquelle vous téléchargez AVANT Lundi 11/04 à 20h30 LA SAISON DES D’ENTRER DANS LA SALLE l’appli- FATIMA L'INTÉRÊT GÉNÉRAL Chaque Samedi après-midi FEMMES cation Twavox, avec vos écouteurs Du 20/04 au 10/05 ET MOI + Débat Mardi 12/04 à 20h30 ou votre casque. LE FILS DE JOSEPH Pour les personnes non équi- Du 20/04 au 10/05 LA SOCIOLOGUE ET L'OURSON CHERCHE ZONE pées, nous aurons en caisse deux FRITZ BAUER, UN Du 1 au 10/05 BLANCHE + Débat tablettes que nous pourrons leur HÉROS ALLEMAND Jeudi 14/04 à 20h30 prêter. À PARTIR DU 3/05 SUNSET SONG Du 30/03 au 19/04 L'AUTRE TERRE Une fois dans la salle, vous vous GOOD LUCK ALGERIA + Rencontre connectez au réseau dédié à l’ap- Du 30/03 au 10/05 THE ASSASSIN Vendredi 15/04 à 20h30 plication et vous pouvez accéder, Du 30/03 au 10/05 sur votre smartphone et via votre HIGH-RISE SILENCE DU LÉOPARD Du 6/04 au 2/05 THE REVENANT + Rencontre accessoire d’écoute, au renforce- Du 30/03 au 4/04 Lundi 18/04 à 21h15 ment sonore, aux sous-titres SME IN JACKSON HEIGHTS Du 20/04 au 9/05 et à l’audio-description. THÉO & HUGO UNE AUSSI LONGUE DANS LE MÊME BATEAU ABSENCE + Présentation Les séances accessibles sont LES INNOCENTES Du 30/04 au 10/05 Mardi 19/04 à 20h30 prévues chaque Vendredi en dé- Du 31/03 au 8/05 ULTIMO TANGO but d’après-midi et chaque Lundi J'AVANCERAI VERS À PARTIR DU 3/05 D'UN 11 SEPTEMBRE en fin d’après-midi ou soirée. A TOI AVEC LES YEUX À L'AUTRE + Débat raison d’un film différent chaque D'UN SOURD UN HOMME CHARMANT Lundi 25/04 à 20h30 Du 30/03 au 19/04 Du 20/04 au 9/05 semaine (en fonction toutefois des LE SUCRE, CE DOUX titres qui disposent des versions JODOROWSKY'S DUNE UN MONSTRE MENSONGE + Débat spécifiques sous-titrage SME et Du 13/04 au 8/05 À MILLE TÊTES Mardi 26/04 à 20h30 audio-description). KAILI BLUES Du 30/03 au 19/04 Du 30/03 au 17/04 MOBILE ÉTOILE N’hésitez pas à nous demander UNE AUSSI LONGUE + Rencontre des informations et prévoyez d’ar- LOUIS-FERDINAND ABSENCE Jeudi 28/04 à 20h30 river bien à l’avance lors de votre CÉLINE Du 13 au 25/04 Du 30/03 au 12/04 L'AUTRE CÔTÉ première utilisation de Twavox. VISITE ou MÉMOIRES DU MUR + Débat MA PETITE ET CONFESSIONS Vendredi 29/04 à 20h30 PLANÈTE VERTE Du 13/04 au 3/05 Du 2 au 24/04 LE BOIS DONT LES C’EST NOUVEAU ET C’EST UTILE VOLTA A TERRA Du 30/03 au 19/04 RÊVES... + Discussion (certains qui habitent loin nous le MAGGIE A UN PLAN Lundi 2/05 à 20h demandaient depuis longtemps) Du 27/04 au 10/05 AKIRA KUROSAWA VOUS POUVEZ TÉLÉCHARGER MARIE ET LES Acte 2 ULTIMO TANGO + Débat NOTRE GAZETTE, AU FORMAT NAUFRAGÉS Du 30/03 au 10/05 Mardi 3/05 à 20h30 PDF, À PARTIR DE NOTRE SITE : Du 13/04 au 10/05 CINÉMARGES LUNE NOIRE : HORMONA cinemas-utopia.org/bordeaux/ : MÉDECIN DE THÉO & HUGO + POSSESSION c’est tout en haut à droite CAMPAGNE + Rencontre Vendredi 6/05 Du 30/03 au 10/05 Samedi 30/04 à 20h30 à 20h et 21h30 (D) = dernière projection du film. L’heure indiquée est celle du début du film ; soyez à l’heure, on ne laisse pas entrer les retardataires. Nous laissons le générique de fin se dérouler dans le noir, profitez-en, ne vous levez pas trop tôt. Les 5 salles sont accessibles aux personnes handicapées. www.cinemas-utopia.org PROGRAMME 14H30 17H30 Kurosawa 19H40 21H30 MER SUNSET SONG YOJIMBO MONSTRE MILLE TÊTES THE REVENANT 13H50 15H40 17H40 19H50 21H45 VOLTA A TERRA NO LAND’S SONG J’AVANCERAI VERS TOI LE CŒUR RÉGULIER A PERFECT DAY 13H45 15H45 17H45 19H30 21H40 ROYAL ORCHESTRA L.F. CÉLINE VOLTA A TERRA KAILI BLUES ÉVOLUTION 30 14H15 16H 18H10 20H30 MERCI PATRON ! LE CŒUR RÉGULIER THE ASSASSIN MÉDECIN CAMPAGNE MAR 14H 16H15 18H30 20H45 GOOD LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA GOOD LUCK ALGERIA

15H Kurosawa 17H20 19H40 21H45 4€ JE NE REGRETTE RIEN KAILI BLUES MÉDECIN CAMPAGNE SAINT AMOUR JEU TOUS LES JOURS 14H45 17H15 19H45 21H30 re DEMAIN LES INNOCENTES VOLTA A TERRA GOOD LUCK ALGERIA LA 1 SÉANCE 14H30 17H30 19H30 21H40 SUNSET SONG ROYAL ORCHESTRA J’AVANCERAI VERS TOI MONSTRE MILLE TÊTES 31 (SUR FOND GRIS) 15H15 18H15 20H30 MÉDECIN CAMPAGNE LE CŒUR RÉGULIER UNDERGRONDE + Débat MAR C’EST 4€ 15H30 18H 20H45 GOOD LUCK ALGERIA MUSTANG THE ASSASSIN

12H 14H10 17H Kurosawa 19H45 21H50 L.F. CÉLINE SAINT AMOUR 4€ DODES’KA-DEN A PERFECT DAY ÉVOLUTION VEN 11H30 14H05 17H15 19H15 21H15 MONSTRE MILLE TÊTES LE CŒUR RÉGULIER LE CŒUR RÉGULIER MÉDECIN CAMPAGNE MONSTRE MILLE TÊTES er 11H15 14H 17H30 19H30 21H30 VOLTA A TERRA SUNSET SONG VOLTA A TERRA ROYAL ORCHESTRA KAILI BLUES 1 12H10 14H20 18H 20H10 22H NO LAND’S SONG MÉDECIN CAMPAGNE THE ASSASSIN GOOD LUCK ALGERIA MERCI PATRON ! AVR 11H 14H30 18H15 20H30 MUSTANG GOOD LUCK ALGERIA GOOD LUCK ALGERIA INSECTICIDE MON AMOUR + Débat

11H15 13H50 Kurosawa 16H40 17H45 19H40 21H50 THE4€ ASSASSIN ENTRE LE CIEL… MA PETITE PLANÈTE… VOLTA A TERRA KAILI BLUES MONSTRE MILLE TÊTES SAM 11H45 13H45 16H 17H40 19H30 21H30 VOLTA A TERRA LES INNOCENTES MONSTRE MILLE TÊTES MERCI PATRON ! LE CŒUR RÉGULIER THE REVENANT 11H30 13H40 15H40 17H20 19H15 21H45 SAINT AMOUR ROYAL ORCHESTRA FATIMA NO LAND’S SONG SUNSET SONG A PERFECT DAY 2 12H 14H30 18H 20H30 LE CŒUR RÉGULIER COMME DES LIONS + Débat DEMAIN MÉDECIN CAMPAGNE AVR 11H 14H10 16H15 18H30 21H MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA GOOD LUCK ALGERIA

11H 14H45 17H30 19H45 21H30 Kurosawa MA4€ PETITE PLANÈTE… SUNSET SONG THE ASSASSIN MONSTRE MILLE TÊTES VIVRE DANS LA PEUR DIM 11H15 13H45 15H30 17H45 19H40 21H40 LE CŒUR RÉGULIER VOLTA A TERRA J’AVANCERAI VERS TOI LE CŒUR RÉGULIER L.F. CÉLINE SAINT AMOUR 11H45 14H 16H 18H 20H 21H45 KAILI BLUES MONSTRE MILLE TÊTES ROYAL ORCHESTRA NO LAND’S SONG ÉVOLUTION UNDERGRONDE 3 11H30 15H15 17H15 19H30 21H15 MÉDECIN CAMPAGNE MUSTANG MÉDECIN CAMPAGNE VOLTA A TERRA THE REVENANT AVR 12H 14H15 16H30 18H30 20H30 GOOD LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA GOOD LUCK ALGERIA MERCI PATRON !

11H30 13H40 15H40 17H50 20H Kurosawa MONSTRE4€ MILLE TÊTES ROYAL ORCHESTRA J’AVANCERAI VERS TOI KAILI BLUES VIVRE DANS LA PEUR LUN 11H 13H45 15H50 17H30 20H45 NO LAND’S SONG SAINT AMOUR VOLTA A TERRA THE REVENANT (D) THE ASSASSIN 11H15 14H 16H30 18H30 21H L.F. CÉLINE A PERFECT DAY LE CŒUR RÉGULIER DÉLICES DE TOKYO ÉVOLUTION 4 12H10 15H 18H 20H30 LES INNOCENTES SUNSET SONG DEMAIN MÉDECIN CAMPAGNE AVR 12H 14H15 16H15 18H15 20H15 MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA MERCI PATRON ! GOOD LUCK ALGERIA LE CŒUR RÉGULIER

14H45 Kurosawa 17H40 19H50 21H30 4€ YOJIMBO J’AVANCERAI VERS TOI VOLTA A TERRA KAILI BLUES MAR TOUS LES JOURS 15H15 17H20 19H30 21H40 re LE CŒUR RÉGULIER L.F. CÉLINE A PERFECT DAY MUSTANG LA 1 SÉANCE 15H30 17H30 19H15 21H50 UNDERGRONDE (D) MONSTRE MILLE TÊTES SUNSET SONG ÉVOLUTION 5 (SUR FOND GRIS) 14H30 18H 20H30 MÉDECIN CAMPAGNE LES INNOCENTES SANS TERRE C’EST LA FAIM + Débat AVR C’EST 4€ 15H 18H10 20H15 GOOD4€ LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA Du 28 MARS au 12 AVRIL, CINÉ ALLEMAND POUR LES JEUNES avec le Gœthe Institut TROIS FILMS À L'INTENTION DU PUBLIC SCOLAIRE projetés en Version Originale Sous-Titrée Le Labyrinthe du silence, de Giulio Ricciarelli, 3e et lycée ; Le Cheval sur le balcon, de Hüseyin Tabac, du CM2 à la 5e ; Who I am, de Baran bo Odar, à partir de la 4e. Pour réserver des séances (tous les matins, 3,50 euros par élève), téléphoner au 05 56 52 00 15.

13H50 16H40 17H50 Kurosawa 20H 21H40 MER HIGH-RISE MIMI & LISA JE NE REGRETTE RIEN MONSTRE MILLE TÊTES A PERFECT DAY 13H40 15H20 17H20 19H30 21H15 VOLTA A TERRA ROYAL ORCHESTRA SAINT AMOUR MERCI PATRON ! HIGH-RISE 13H45 15H40 17H40 19H50 21H45 LE CŒUR RÉGULIER L.F. CÉLINE KAILI BLUES EVA NE DORT PAS ÉVOLUTION 6 14H20 16H30 18H30 20H40 MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA THE ASSASSIN MÉDECIN CAMPAGNE AVR 14H 16H15 19H 21H MIDNIGHT SPECIAL SUNSET SONG LE CŒUR RÉGULIER GOOD LUCK ALGERIA

14H30 Kurosawa 17H40 19H20 21H30 4€ ENTRE LE CIEL… VOLTA A TERRA THE ASSASSIN MÉDECIN CAMPAGNE JEU TOUS LES JOURS 15H15 17H45 19H45 21H45 re HIGH-RISE MONSTRE MILLE TÊTES LE CŒUR RÉGULIER GOOD LUCK ALGERIA LA 1 SÉANCE 15H 17H20 19H15 21H50 LES INNOCENTES EVA NE DORT PAS SUNSET SONG KAILI BLUES 7 (SUR FOND GRIS) 14H45 17H15 19H30 21H15 LE CŒUR RÉGULIER MÉDECIN CAMPAGNE MERCI PATRON ! HIGH-RISE AVR C’EST 4€ 15H30 18H 20H45 Lune Noire #8 GOOD LUCK ALGERIA MIDNIGHT SPECIAL CRUISING

12H 14H05 Kurosawa 17H50 20H 21H40 MONSTRE MILLE TÊTES DODES’KA-DEN 4€ A PERFECT DAY VOLTA A TERRA THE ASSASSIN VEN 11H 14H10 17H30 19H30 21H45 HIGH-RISE SAINT AMOUR NO LAND’S SONG KAILI BLUES DEMAIN 11H15 14H 17H40 19H50 21H50 EVA NE DORT PAS ROYAL ORCHESTRA J’AVANCERAI VERS TOI L.F. CÉLINE ÉVOLUTION 8 11H30 14H20 17H 19H15 21H15 LE CŒUR RÉGULIER SUNSET SONG MÉDECIN CAMPAGNE LE CŒUR RÉGULIER MIDNIGHT SPECIAL AVR 12H10 14H30 18H 20H20 22H10 GOOD LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE MUSTANG GOOD LUCK ALGERIA HIGH-RISE

11H 14H 16H20 17H30 Kurosawa 19H40 21H20 SUNSET4€ SONG LES INNOCENTES MIMI & LISA VIVRE DANS LA PEUR MONSTRE MILLE TÊTES A PERFECT DAY SAM 11H15 13H30 15H30 18H 19H50 21H45 MERCI PATRON ! NO LAND’S SONG HIGH-RISE VOLTA A TERRA LE CŒUR RÉGULIER HIGH-RISE 11H30 13H40 15H50 17H50 20H 21H50 L.F. CÉLINE J’AVANCERAI VERS TOI ROYAL ORCHESTRA KAILI BLUES EVA NE DORT PAS ÉVOLUTION 9 12H 15H 17H 18H45 20H45 THE ASSASSIN LE CŒUR RÉGULIER FATIMA MUSTANG MÉDECIN CAMPAGNE AVR 11H45 14H15 16H10 18H20 20H20 22H10 DEMAIN GOOD LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA GOOD LUCK ALGERIA MIDNIGHT SPECIAL

11H 13H30 16H10 17H10 19H20 Kurosawa 21H45 MIMI4€ & LISA SUNSET SONG MA PETITE PLANÈTE… KAILI BLUES YOJIMBO SAINT AMOUR DIM 11H15 13H40 15H40 17H30 19H30 21H40 HIGH-RISE L.F. CÉLINE EVA NE DORT PAS LE CŒUR RÉGULIER A PERFECT DAY MERCI PATRON ! 11H45 13H45 15H30 18H 19H45 21H30 ROYAL ORCHESTRA VOLTA A TERRA LES INNOCENTES MONSTRE MILLE TÊTES ÉVOLUTION HIGH-RISE 10 12H 14H15 16H45 18H45 21H LE CŒUR RÉGULIER DEMAIN MUSTANG MÉDECIN CAMPAGNE THE ASSASSIN AVR 11H30 14H 16H20 18H30 20H45 GOOD LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA GOOD LUCK ALGERIA MIDNIGHT SPECIAL

11H 14H15 16H40 18H15 20H45 Kurosawa MA4€ PETITE PLANÈTE… J’AVANCERAI VERS TOI MIMI & LISA HIGH-RISE DODES’KA-DEN LUN 11H15 14H10 15H50 17H50 20H15 HIGH-RISE MONSTRE MILLE TÊTES NO LAND’S SONG SAINT AMOUR LE CŒUR RÉGULIER 11H45 14H 16H15 18H 20H VOLTA A TERRA KAILI BLUES ÉVOLUTION EVA NE DORT PAS SUNSET SONG 11 11H30 14H30 16H30 18H30 21H MIDNIGHT SPECIAL GOOD LUCK ALGERIA LE CŒUR RÉGULIER DÉLICES DE TOKYO MÉDECIN CAMPAGNE AVR 12H 14H45 17H15 20H30 MÉDECIN CAMPAGNE LES INNOCENTES GOOD LUCK ALGERIA D’UNE PIERRE DEUX COUPS + Concert

11H45 Kurosawa 14H20 16H40 17H45 19H50 21H30 JE4€ NE REGRETTE RIEN HIGH-RISE MA PETITE PLANÈTE… SAINT AMOUR (D) VOLTA A TERRA MONSTRE MILLE TÊTES MAR 11H15 14H30 15H40 17H50 19H45 21H40 SUNSET SONG MIMI & LISA A PERFECT DAY (D) LE CŒUR RÉGULIER ROYAL ORCHESTRA HIGH-RISE 11H 13H40 15H30 17H40 19H40 21H50 KAILI BLUES EVA NE DORT PAS NO LAND’S SONG (D) L.F. CÉLINE (D) J’AVANCERAI VERS TOI ÉVOLUTION (D) 12 11H30 14H 16H 18H20 20H10 22H LE CŒUR RÉGULIER MUSTANG THE ASSASSIN MERCI PATRON ! GOOD LUCK ALGERIA MIDNIGHT SPECIAL AVR 12H 14H10 16H15 18H10 20H30 GOOD4€ LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL ET MOI + Débat Bordeaux en transition Groupe monnaie locale : Une monnaie locale à Bordeaux ! Pour aider, participer à sa mise en place, ou simplement par curiosité, n'hésitez pas à venir à la Réunion plénière le Mercredi 13 Avril à 19h à la Maison de la Nature et de l'Environnement (MNE), 3 et 5 rue de Tauzia -Bdx (à côté des Beaux-Arts et TNBA) www.bordeaux-transition.org/a-bordeaux/monnaie-locale

11H 14H40 16H40 17H50 19H40 21H45 MER MIMI & LISA LONGUE ABSENCE MA PETITE PLANÈTE… VOLTA A TERRA MARIE ET LES… MONSTRE MILLE TÊTES 11H45 13H45 Kurosawa 15H50 18H 20H15 EVA NE DORT PAS VIVRE DANS LA PEUR MARIE ET LES… KAILI BLUES LE BOIS… 11H15 14H 15H45 17H45 19H45 21H50 SUNSET SONG VISITE OU MÉMOIRES… ROYAL ORCHESTRA LE CŒUR RÉGULIER PAULINA HIGH-RISE 13 11H30 14H30 16H30 18H30 21H HIGH-RISE MUSTANG LE CŒUR RÉGULIER JODOROWSKY’S DUNE MIDNIGHT SPECIAL AVR 12H 14H15 16H10 18H15 20H30 MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA PAULINA MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA

11H15 13H45 15H50 17H Kurosawa 19H45 21H50 MA4€ PETITE PLANÈTE… JODOROWSKY’S DUNE MIMI & LISA DODES’KA-DEN PAULINA MARIE ET LES… JEU 11H45 13H50 16H 17H50 20H 21H40 THE ASSASSIN MARIE ET LES… EVA NE DORT PAS MUSTANG MONSTRE MILLE TÊTES GOOD LUCK ALGERIA 11H30 13H40 15H20 17H30 19H30 21H PAULINA VOLTA A TERRA J’AVANCERAI VERS TOI ROYAL ORCHESTRA VISITE OU MÉMOIRES… HIGH-RISE 14 11H 14H 16H15 18H 20H45 LE BOIS… LES INNOCENTES MERCI PATRON ! SUNSET SONG LE CŒUR RÉGULIER AVR 12H 14H20 16H30 18H20 20H30 MIDNIGHT SPECIAL MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE CHERCHE ZONE BLANCHE… + Débat

11H45 14H15 16H30 17H30 Kurosawa 19H45 21H45 LONGUE4€ ABSENCE KAILI BLUES MA PETITE PLANÈTE… YOJIMBO ROYAL ORCHESTRA JODOROWSKY’S DUNE VEN 11H 13H40 15H30 17H40 20H MONSTRE MILLE TÊTES GOOD LUCK ALGERIA MUSTANG HIGH-RISE LE BOIS… 11H15 13H45 15H50 17H45 19H50 21H40 VISITE OU MÉMOIRES… PAULINA VOLTA A TERRA MARIE ET LES… EVA NE DORT PAS PAULINA 15 12H 14H30 15H40 18H30 20H30 MARIE ET LES… MIMI & LISA SUNSET SONG LE CŒUR RÉGULIER L’AUTRE TERRE + Rencontre AVR 11H30 14H 16H 18H10 20H20 22H10 DEMAIN LE CŒUR RÉGULIER MÉDECIN CAMPAGNE THE ASSASSIN GOOD LUCK ALGERIA MIDNIGHT SPECIAL

11H15 13H45 Kurosawa 16H30 17H40 19H40 21H45 MA4€ PETITE PLANÈTE… ENTRE LE CIEL… MIMI & LISA LONGUE ABSENCE MARIE ET LES… JODOROWSKY’S DUNE SAM 11H 13H40 15H45 17H50 19H50 22H SUNSET SONG MARIE ET LES… PAULINA LE CŒUR RÉGULIER PAULINA HIGH-RISE 11H45 13H50 15H40 18H15 19H45 21H30 ROYAL ORCHESTRA EVA NE DORT PAS KAILI BLUES VISITE OU MÉMOIRES… MONSTRE MILLE TÊTES THE ASSASSIN 16 12H 14H15 16H15 18H 21H MÉDECIN CAMPAGNE MUSTANG FATIMA LE BOIS… MÉDECIN CAMPAGNE AVR 11H30 14H 16H 18H30 20H20 22H10 HIGH-RISE GOOD LUCK ALGERIA DEMAIN MERCI PATRON ! GOOD LUCK ALGERIA MIDNIGHT SPECIAL

11H 13H45 15H45 17H 19H50 21H45 Kurosawa MIMI4€ & LISA LONGUE ABSENCE MA PETITE PLANÈTE… LE BOIS… JODOROWSKY’S DUNE YOJIMBO DIM 11H15 13H30 16H10 17H40 19H45 21H50 MARIE ET LES… SUNSET SONG VISITE OU MÉMOIRES… MARIE ET LES… PAULINA MERCI PATRON ! 11H45 14H 15H40 17H50 19H40 21H30 KAILI BLUES (D) MONSTRE MILLE TÊTES PAULINA EVA NE DORT PAS VOLTA A TERRA HIGH-RISE 17 11H30 14H10 16H30 18H30 21H DEMAIN LES INNOCENTES LE CŒUR RÉGULIER MÉDECIN CAMPAGNE THE ASSASSIN AVR 12H 14H30 16H45 18H45 20H45 GOOD LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE MUSTANG GOOD LUCK ALGERIA MIDNIGHT SPECIAL

12H 15H 16H40 18H10 20H45 Kurosawa JODOROWSKY’S4€ DUNE MIMI & LISA MA PETITE PLANÈTE… MARIE ET LES… JE NE REGRETTE RIEN LUN 11H 13H40 15H30 17H50 20H LES INNOCENTES EVA NE DORT PAS HIGH-RISE PAULINA LE BOIS… 11H30 14H 16H30 18H 20H15 PAULINA MARIE ET LES… VISITE OU MÉMOIRES… J’AVANCERAI VERS TOI SUNSET SONG 18 11H15 14H15 16H15 18H20 20H30 LE BOIS… GOOD LUCK ALGERIA LE CŒUR RÉGULIER MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA AVR 11H45 14H30 17H 19H20 21H15 MÉDECIN CAMPAGNE MIDNIGHT SPECIAL DÉLICES DE TOKYO VOLTA A TERRA SILENCE DU LÉOPARD

11H 13H45 15H45 17H 19H50 22H MA4€ PETITE PLANÈTE… ROYAL ORCHESTRA (D) MIMI & LISA LE BOIS… MARIE ET LES… JODOROWSKY’S DUNE MAR 11H45 13H40 15H30 18H10 (D) 19H45 21H50 VOLTA A TERRA (D) EVA NE DORT PAS SUNSET SONG (D) MONSTRE MILLE TÊTES PAULINA HIGH-RISE 11H15 (D) 13H30 15H40 17H50 Kurosawa 20H 21H30 J’AVANCERAI VERS TOI MARIE ET LES… PAULINA VIVRE DANS LA PEUR VISITE OU MÉMOIRES… DEMAIN 19 11H30 14H 16H10 18H30 20H30 LE CŒUR RÉGULIER THE ASSASSIN LES INNOCENTES MERCI PATRON ! AUSSI LONGUE ABSENCE + Présentation AVR 12H 14H30 16H30 18H45 20H45 HIGH-RISE4€ GOOD LUCK ALGERIA MIDNIGHT SPECIAL GOOD LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE CERCLE DE SILENCE à Bordeaux TOUS LES DERNIERS MARDI DU MOIS, Mardis 26 Avril, de 18h30 à 19h30, place Pey-Berland • Contact : FEP, 201 rue Robespierre, 33401 TALENCE • Tél : 05 57 12 35 65 – 06 12 55 04 81 • Courriel : [email protected]

11H45 Kurosawa 15H 16H10 17H30 19H40 21H30 MER DODES’KA-DEN (D) MIMI & LISA MA PETITE PLANÈTE… MARIE ET LES… D’UNE PIERRE… JODOROWSKY’S DUNE 11H30 13H45 16H 18H 20H MARIE ET LES… LONGUE ABSENCE D’UNE PIERRE… LE CŒUR RÉGULIER IN JACKSON HEIGHTS 11H15 13H50 15H45 17H40 19H45 21H40 PAULINA EVA NE DORT PAS UN HOMME CHARMANT PAULINA UN HOMME CHARMANT HIGH-RISE 20 11H 14H 15H30 18H15 20H30 LE BOIS… VISITE OU MÉMOIRES… LE FILS DE JOSEPH MÉDECIN CAMPAGNE LE FILS DE JOSEPH AVR 12H 14H20 16H20 18H45 20H45 MIDNIGHT SPECIAL GOOD LUCK ALGERIA SAISON DES FEMMES GOOD LUCK ALGERIA SAISON DES FEMMES

11H 13H45 15H50 17H Kurosawa 19H45 21H45 MA4€ PETITE PLANÈTE… MARIE ET LES… MIMI & LISA ENTRE LE CIEL… LONGUE ABSENCE MARIE ET LES… JEU 11H45 14H30 18H 19H50 21H40 THE ASSASSIN IN JACKSON HEIGHTS D’UNE PIERRE… GOOD LUCK ALGERIA MIDNIGHT SPECIAL 11H30 14H 16H 18H10 20H15 HIGH-RISE D’UNE PIERRE… PAULINA UN HOMME CHARMANT LE BOIS… 21 12H 15H15 17H15 19H30 21H LE FILS DE JOSEPH LE CŒUR RÉGULIER LE FILS DE JOSEPH VISITE OU MÉMOIRES… MERCI PATRON ! AVR 11H15 14H15 16H15 18H20 20H45 SAISON DES FEMMES MUSTANG GOOD LUCK ALGERIA SAISON DES FEMMES MÉDECIN CAMPAGNE

11H 14H20 Kurosawa 16H40 17H40 19H45 21H50 MIMI4€ & LISA YOJIMBO (D) MA PETITE PLANÈTE… MARIE ET LES… PAULINA HIGH-RISE VEN 11H30 14H30 17H30 19H50 21H45 D’UNE PIERRE… LE BOIS… MIDNIGHT SPECIAL LE CŒUR RÉGULIER THE ASSASSIN 11H45 13H50 16H 18H 20H 21H30 JODOROWSKY’S DUNE PAULINA LONGUE ABSENCE UN HOMME CHARMANT VISITE OU MÉMOIRES… DEMAIN 22 11H15 14H10 16H30 18H40 20H30 SAISON DES FEMMES LES INNOCENTES MÉDECIN CAMPAGNE D’UNE PIERRE… LE FILS DE JOSEPH AVR 12H 14H 16H20 18H20 20H45 GOOD LUCK ALGERIA LE FILS DE JOSEPH MERCI PATRON ! SAISON DES FEMMES GOOD LUCK ALGERIA

11H (D) 14H Kurosawa 16H30 17H40 19H45 22H MA4€ PETITE PLANÈTE… JE NE REGRETTE RIEN MIMI & LISA THE ASSASSIN MARIE ET LES… JODOROWSKY’S DUNE SAM 12H 15H15 17H 20H 21H50 MARIE ET LES… D’UNE PIERRE… LE BOIS… D’UNE PIERRE… MIDNIGHT SPECIAL 11H45 13H45 15H45 17H45 19H50 21H45 VISITE OU MÉMOIRES… UN HOMME CHARMANT LE CŒUR RÉGULIER PAULINA UN HOMME CHARMANT HIGH-RISE 23 11H30 14H10 16H10 18H30 20H30 DEMAIN FATIMA LE FILS DE JOSEPH MUSTANG LE FILS DE JOSEPH AVR 11H15 14H20 16H20 18H45 20H45 SAISON DES FEMMES GOOD LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA SAISON DES FEMMES

11H 13H50 15H50 Kurosawa (D) 18H 19H45 21H50 MIMI4€ & LISA LONGUE ABSENCE VIVRE DANS LA PEUR D’UNE PIERRE… MARIE ET LES… JODOROWSKY’S DUNE DIM 11H30 13H30 15H 17H50 19H50 21H40 D’UNE PIERRE… VISITE OU MÉMOIRES… LE BOIS… LE CŒUR RÉGULIER EVA NE DORT PAS HIGH-RISE 11H15 13H45 16H 18H15 20H30 UN HOMME CHARMANT MARIE ET LES… PAULINA UN HOMME CHARMANT PAULINA 24 11H45 14H20 16H40 18H45 21H15 LE FILS DE JOSEPH LES INNOCENTES MÉDECIN CAMPAGNE LE FILS DE JOSEPH MERCI PATRON ! AVR 12H 14H 16H20 18H30 21H GOOD LUCK ALGERIA SAISON DES FEMMES GOOD LUCK ALGERIA SAISON DES FEMMES MIDNIGHT SPECIAL

11H15 13H40 15H30 17H45 20H15 Kurosawa LONGUE4€ ABSENCE (D) EVA NE DORT PAS (D) MARIE ET LES… LE FILS DE JOSEPH ENTRE LE CIEL… (D) LUN 11H30 13H45 15H40 17H15 21H LE FILS DE JOSEPH UN HOMME CHARMANT VISITE OU MÉMOIRES… IN JACKSON HEIGHTS HIGH-RISE 11H 13H50 15H45 18H 20H PAULINA D’UNE PIERRE… PAULINA D’UNE PIERRE… LE BOIS… 25 12H 14H 16H 18H10 20H30 LE CŒUR RÉGULIER MERCI PATRON ! MÉDECIN CAMPAGNE LES INNOCENTES D’UN 11 SEPTEMBRE… + Débat AVR 11H45 14H10 16H30 18H20 20H45 MIDNIGHT SPECIAL SAISON DES FEMMES GOOD LUCK ALGERIA DÉLICES DE TOKYO SAISON DES FEMMES

14H30 Kurosawa (D) 17H 20H 21H45 4€ JE NE REGRETTE RIEN LE BOIS… D’UNE PIERRE… HIGH-RISE MAR TOUS LES JOURS 15H15 17H50 19H50 21H40 re MARIE ET LES… LE CŒUR RÉGULIER GOOD LUCK ALGERIA MUSTANG LA 1 SÉANCE 14H45 17H15 19H30 21H UN HOMME CHARMANT PAULINA VISITE OU MÉMOIRES… JODOROWSKY’S DUNE 26 (SUR FOND GRIS) 15H 18H10 20H15 LE FILS DE JOSEPH MÉDECIN CAMPAGNE LE FILS DE JOSEPH AVR C’EST 4€ 15H30 18H 20H30 SAISON4€ DES FEMMES DEMAIN LE SUCRE, DOUX MENSONGE + Débat SOUTIEN À GEORGES IBRAHIM ABDALLAH : le 1er Mardi de chaque mois, de 18h à 20h, le collectif Libérons Georges 33 tient une table de presse devant le cinéma Utopia pour informer sur la situation de Georges Ibrahim Abdallah, 64 ans, militant communiste libanais qui entre dans sa trente-deuxième année de détention dans les prisons françaises. « Aujourd’hui, c’est certainement le plus ancien prisonnier politique en Europe », assure son avocat Jean- Louis Chalanset. Contact Gironde : [email protected] et liberonsgeorges.over-blog.com

13H30 16H30 17H40 19H45 21H15 MER LE BOIS… MIMI & LISA MARIE ET LES… VISITE OU MÉMOIRES… PAULINA 13H45 15H45 17H45 19H30 21H45 LE CŒUR RÉGULIER MAGGIE A UN PLAN MERCI PATRON ! LE FILS DE JOSEPH MIDNIGHT SPECIAL 13H40 15H40 18H 19H50 21H40 UN HOMME CHARMANT MOBILE ÉTOILE JODOROWSKY’S DUNE D’UNE PIERRE… HIGH-RISE 27 14H30 17H15 19H15 21H SAISON DES FEMMES MUSTANG DÉGRADÉ MAGGIE A UN PLAN AVR 14H15 16H15 18H15 20H30 GOOD LUCK ALGERIA DÉGRADÉ MÉDECIN CAMPAGNE SAISON DES FEMMES

14H30 Kurosawa 17H40 19H15 22H 4€ RAN VISITE OU MÉMOIRES… LE BOIS… JODOROWSKY’S DUNE JEU TOUS LES JOURS 15H15 17H50 19H45 21H30 re MAGGIE A UN PLAN D’UNE PIERRE… DÉGRADÉ MAGGIE A UN PLAN LA 1 SÉANCE 14H45 17H30 19H40 21H45 LE FILS DE JOSEPH PAULINA MARIE ET LES… UN HOMME CHARMANT 28 (SUR FOND GRIS) 15H30 18H30 20H30 MUSTANG GOOD LUCK ALGERIA MOBILE ÉTOILE + Rencontre AVR C’EST 4€ 15H 18H15 20H15 SAISON DES FEMMES DÉGRADÉ MÉDECIN CAMPAGNE

11H15 14H05 17H 19H50 22H D’UNE PIERRE… DÉGRADÉ 4€ LE BOIS… PAULINA MERCI PATRON ! VEN 12H 14H10 17H10 19H30 21H30 MAGGIE A UN PLAN MARIE ET LES… DEMAIN MAGGIE A UN PLAN DÉGRADÉ 11H30 14H 17H20 19H45 21H45 VISITE OU MÉMOIRES… LES INNOCENTES MOBILE ÉTOILE UN HOMME CHARMANT THE ASSASSIN 29 11H Kurosawa 14H20 18H 20H30 KAGEMUSHA IN JACKSON HEIGHTS LE FILS DE JOSEPH L’AUTRE CÔTÉ DU MUR + Débat AVR 12H10 14H30 18H15 21H MÉDECIN CAMPAGNE SAISON DES FEMMES SAISON DES FEMMES GOOD LUCK ALGERIA

11H Kurosawa 14H15 16H20 17H30 19H40 22H RAN4€ PAULINA MIMI & LISA UN HOMME CHARMANT LE FILS DE JOSEPH HIGH-RISE SAM 11H20 13H45 15H45 18H 20H 22H15 MOBILE ÉTOILE MAGGIE A UN PLAN LE FILS DE JOSEPH LE CŒUR RÉGULIER MAGGIE A UN PLAN MIDNIGHT SPECIAL 11H15 14H45 17H45 19H30 21H50 IN JACKSON HEIGHTS LE BOIS… D’UNE PIERRE… MOBILE ÉTOILE MARIE ET LES… 30 12H 14H 16H30 18H20 20H30 Cinémarges DÉGRADÉ LES INNOCENTES FATIMA MÉDECIN CAMPAGNE THÉO & HUGO + Rencontre AVR 11H45 14H30 17H 19H 21H DEMAIN SAISON DES FEMMES GOOD LUCK ALGERIA DÉGRADÉ SAISON DES FEMMES

11H 14H10 16H10 17H30 20H Kurosawa LE4€ BOIS… UN HOMME CHARMANT MIMI & LISA LE FILS DE JOSEPH KAGEMUSHA DIM 11H15 13H40 15H40 17H45 19H30 21H40 THE ASSASSIN MUSTANG LE CŒUR RÉGULIER DÉGRADÉ MARIE ET LES… JODOROWSKY’S DUNE er 11H45 13H50 15H30 17H15 19H40 21H30 PAULINA VISITE OU MÉMOIRES… D’UNE PIERRE… MOBILE ÉTOILE MERCI PATRON ! THÉO & HUGO 1 11H30 14H 16H 18H Cinémarges 20H45 LE FILS DE JOSEPH MAGGIE A UN PLAN GOOD LUCK ALGERIA LA SOCIOLOGUE… MAGGIE A UN PLAN MAI 12H 14H30 16H20 18H30 21H SAISON DES FEMMES DÉGRADÉ MÉDECIN CAMPAGNE SAISON DES FEMMES MIDNIGHT SPECIAL

12H 14H30 Kurosawa 17H40 20H HIGH-RISE4€ (D) RAN DÉLICES DE TOKYO LE BOIS… + Discussion LUN 11H 13H45 16H 18H45 21H MIDNIGHT SPECIAL PAULINA MOBILE ÉTOILE MAGGIE A UN PLAN THÉO & HUGO 11H15 13H50 15H45 18H 19H45 LES INNOCENTES D’UNE PIERRE… UN HOMME CHARMANT VISITE OU MÉMOIRES… IN JACKSON HEIGHTS 2 12H10 14H15 16H15 18H30 20H45 DÉGRADÉ LE CŒUR RÉGULIER LE FILS DE JOSEPH MARIE ET LES… SAISON DES FEMMES MAI 11H30 14H 16H30 18H15 20H30 SAISON DES FEMMES DEMAIN DÉGRADÉ THE ASSASSIN GOOD LUCK ALGERIA

14H30 Kurosawa 17H50 19H40 21H40 4€ KAGEMUSHA LA SOCIOLOGUE… D’UNE PIERRE… MARIE ET LES… MAR TOUS LES JOURS 15H15 17H15 20H (D) 21H30 re DÉGRADÉ LE BOIS… VISITE OU MÉMOIRES… MIDNIGHT SPECIAL LA 1 SÉANCE 15H 17H30 19H30 21H50 THÉO ET HUGO THÉO & HUGO MOBILE ÉTOILE JODOROWSKY’S DUNE 3 (SUR FOND GRIS) 14H45 17H 19H 21H15 GOOD LUCK ALGERIA MAGGIE A UN PLAN LE FILS DE JOSEPH MAGGIE A UN PLAN MAI C’EST 4€ 15H30 18H 20H30 MÉDECIN4€ CAMPAGNE SAISON DES FEMMES ULTIMO TANGO + Rencontre L’association Aquilenet (www.aquilenet.fr) est à but non lucratif et propose du vrai Internet (ADSL/VPN/WIFI). Sans additifs ni colorants, sans censures ni filtrages, en toute transparence, pour défendre votre vie privée dans une approche responsable. Rencontres tous les 1er mardi du mois à l’Utopia à partir de 21h. Association Talents : Atelier d'écriture et autres instants festifs samedi 2 avril et samedi 23 avril de 9h30 à 12h30. Contact : [email protected] 05 56 75 57 04

14H 17H30 19H30 21H40 MER IN JACKSON HEIGHTS LE CŒUR RÉGULIER RED AMNESIA UN HOMME CHARMANT 13H40 15H40 17H40 19H45 22H MAGGIE A UN PLAN THÉO & HUGO MARIE ET LES… LE FILS DE JOSEPH MERCI PATRON ! 13H30 15H50 17H45 19H50 21H45 MOBILE ÉTOILE JODOROWSKY’S DUNE PAULINA D’UNE PIERRE… DÉGRADÉ 4 14H30 17H15 19H20 21H15 DEMAIN FRITZ BAUER ULTIMO TANGO MAGGIE A UN PLAN MAI 14H15 16H30 18H20 20H45 MÉDECIN CAMPAGNE DÉGRADÉ SAISON DES FEMMES GOOD LUCK ALGERIA

11H 13H45 15H45 18H45 20H30 Kurosawa MIMI & LISA LE4€ CŒUR RÉGULIER LE BOIS… D’UNE PIERRE… RAN JEU 11H45 15H 17H30 19H45 22H FRITZ BAUER LES INNOCENTES LE FILS DE JOSEPH MARIE ET LES… THÉO & HUGO 11H15 13H30 15H30 17H15 19H30 21H50 RED AMNESIA UN HOMME CHARMANT MERCI PATRON ! RED AMNESIA MOBILE ÉTOILE PAULINA 5 11H30 14H10 16H 18H30 20H15 22H10 MUSTANG ULTIMO TANGO SAISON DES FEMMES ULTIMO TANGO DÉGRADÉ MIDNIGHT SPECIAL MAI 12H 14H30 16H20 18H15 21H MAGGIE A UN PLAN DÉGRADÉ GOOD LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE MAGGIE A UN PLAN

11H15 14H Kurosawa 17H20 19H40 21H40 MARIE4€ ET LES… KAGEMUSHA MOBILE ÉTOILE THÉO & HUGO PAULINA VEN 11H 14H10 17H30 19H30 21H50 LE FILS DE JOSEPH DÉGRADÉ UN HOMME CHARMANT SAISON DES FEMMES MUSTANG 12H 14H05 17H 19H50 22H D’UNE PIERRE… RED AMNESIA LE BOIS… FRITZ BAUER JODOROWSKY’S DUNE 6 12H10 14H20 18H 20H Lune Noire 21H30 Lune Noire ULTIMO TANGO GOOD LUCK ALGERIA DÉGRADÉ HORMONA POSSESSION MAI 11H30 14H30 18H15 20H30 LES INNOCENTES MAGGIE A UN PLAN MAGGIE A UN PLAN MÉDECIN CAMPAGNE

11H15 13H50 16H10 17H30 19H40 21H50 UN4€ HOMME CHARMANT RED AMNESIA MIMI & LISA PAULINA RED AMNESIA MARIE ET LES… SAM 11H45 13H45 15H30 17H20 19H45 22H LA SOCIOLOGUE… D’UNE PIERRE… DÉGRADÉ DEMAIN LE FILS DE JOSEPH MERCI PATRON ! 11H 14H Kurosawa 17H15 19H20 21H45 LE BOIS… RAN FRITZ BAUER MOBILE ÉTOILE THÉO & HUGO 7 12H15 14H10 16H20 18H 20H30 22H15 GOOD LUCK ALGERIA THE ASSASSIN FATIMA (D) SAISON DES FEMMES DÉGRADÉ MIDNIGHT SPECIAL MAI 12H 14H30 17H 19H 21H LE CŒUR RÉGULIER MÉDECIN CAMPAGNE MAGGIE A UN PLAN ULTIMO TANGO MAGGIE A UN PLAN

11H Kurosawa 14H40 (D) 16H40 17H45 20H KAGEMUSHA4€ LE CŒUR RÉGULIER MIMI & LISA (D) LE FILS DE JOSEPH IN JACKSON HEIGHTS DIM 11H45 13H50 15H45 18H 19H45 21H50 (D) MAGGIE A UN PLAN LA SOCIOLOGUE… FRITZ BAUER DÉGRADÉ MARIE ET LES… JODOROWSKY’S DUNE 11H15 13H40 15H40 17H30 19H40 21H45 MOBILE ÉTOILE UN HOMME CHARMANT D’UNE PIERRE… RED AMNESIA PAULINA THÉO & HUGO 8 12H 14H30 17H 19H 21H DÉGRADÉ SAISON DES FEMMES ULTIMO TANGO MAGGIE A UN PLAN MUSTANG (D) MAI 11H30 14H 16H15 18H30 20H30 THE ASSASSIN LES INNOCENTES (D) MÉDECIN CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA MIDNIGHT SPECIAL

11H Kurosawa 14H20 17H15 (D) 20H45 RAN4€ (D) LE BOIS… IN JACKSON HEIGHTS RED AMNESIA LUN 11H15 13H50 16H10 17H50 20H PAULINA MOBILE ÉTOILE LA SOCIOLOGUE… MAGGIE A UN PLAN LE FILS DE JOSEPH 11H30 13H45 15H30 17H40 20H15 (D) THÉO & HUGO D’UNE PIERRE… MARIE ET LES… MERCI PATRON ! (D) UN HOMME CHARMANT 9 12H10 (D) 15H 18H (D) 20H30 MIDNIGHT SPECIAL FRITZ BAUER DÉLICES DE TOKYO GOOD LUCK ALGERIA MAI 12H 14H30 16H30 18H30 21H MÉDECIN CAMPAGNE DÉGRADÉ ULTIMO TANGO DEMAIN (D) SAISON DES FEMMES

14H15 Kurosawa 17H45 19H50 (D) 21H40 4€ KAGEMUSHA (D) PAULINA (D) LA SOCIOLOGUE… THÉO & HUGO (D) MAR TOUS LES JOURS 14H30 17H30 19H45 21H30 re LE BOIS… (D) LE FILS DE JOSEPH DÉGRADÉ THE ASSASSIN (D) LA 1 SÉANCE 15H15 17H40 20H 21H45 (D) RED AMNESIA MOBILE ÉTOILE (D) D’UNE PIERRE… (D) MARIE ET LES… (D) 10 (SUR FOND GRIS) 15H30 (D) 18H 20H30 SAISON DES FEMMES MAGGIE A UN PLAN FRITZ BAUER MAI C’EST 4€ 15H (D) 17H (D) 19H15 21H GOOD4€ LUCK ALGERIA MÉDECIN CAMPAGNE ULTIMO TANGO MAGGIE A UN PLAN FRITZ BAUER, UN HÉROS ALLEMAND

Lars KRAUME le Danemark puis la Suède avant de re- mortifère. Ne faisant plus confiance aux Allemagne 2015 1h46 VOSTF venir exercer ses fonctions dans la nou- autorités allemandes gangrenées par les avec Burghart Klaussner, Ronald velle Allemagne prétendument débarras- complicités nazies, le procureur géné- Zehrfeld, Lilith Stangenberg, Jörg sée du nazisme. Fritz Bauer (interprété ral Bauer va commettre l'impensable en Schüttauf, Sebastian Blomberg… par un comédien magnifique : Burghart appelant au secours les services secrets Scénario de Lars Kraume Klaussner, inoubliable pasteur dans Le d'Israël, initiative qui s'apparentait clai- et Olivier Guez Ruban blanc de Michael Haneke) est au- rement, pour la justice allemande, à de jourd'hui le personnage central d'un film la haute trahison. 70 ans après la chute du régime nazi, qui raconte des événements qui se sont On connait la suite : l'enlèvement et le le cinéma allemand n'a pas fini d'ex- déroulés près de dix ans avant ceux re- rapatriement d'Eichmann à Jérusalem plorer les zones d'ombre de cette si- latés dans Le Labyrinthe du silence. pour un procès qui fera date – pour tout nistre période. Entreprise pédagogique savoir et comprendre sur cet épisode ô combien louable qui nous donne en Nous sommes en 1952. Le rugueux mais essentiel, on vous renvoie à l'extraordi- plus des films passionnants : tout ré- chaleureux Fritz Bauer, magistrat aty- naire film documentaire d'Eyal Sivan et cemment, Elser, un héros ordinaire pique et médiatique, est à la tête d'une Rony Brauman, Un Spécialiste. d'Oliver Hirschbiegel réhabilitait la mé- escouade de jeunes procureurs dont le Thriller politique et historique palpitant, moire du premier (et unique !) civil à but est de tenter de retrouver les an- le film raconte avec brio la quête de jus- avoir tenté d'assassiner Adolf Hitler en ciens responsables nazis, non pas par tice et le combat du procureur que la rai- 1939. Quelques mois auparavant, Le souci de vengeance mais pour s'assu- son d'état a tenté d'entraver – en vain Labyrinthe du silence de Giulio Ricciarelli rer de la construction de l'avenir dans heureusement –, au mépris de la mé- revenait sur les efforts menés au début une société démocratique. Retrouver les moire de millions de victimes. des années 1960 par les procureurs de nazis n'est pas très compliqué puisqu'ils Francfort pour porter devant les tribu- sont encore présents à tous les niveaux Sur un plan apparemment plus anec- naux les responsables SS qui avaient des administrations, des directions des dotique mais finalement éclairant, le « travaillé » au camp d'Auschwitz, ef- grandes entreprises, mais ce qui l'est film évoque aussi la question de l'ho- forts largement entravés par une mé- plus est de rassembler des preuves de mosexualité : Fritz Bauer était gay, ce connaissance des camps dans l'opinion leur culpabilité dans un contexte où les qui faillit lui coûter son poste et son en- publique, au diapason de la doctrine du anciens tenants du pouvoir meurtrier se quête… On découvre une Allemagne chancelier Adenauer prônant l'oubli au serrent les coudes. Les enquêtes pié- des années 1950 toujours soumise au nom de la réconciliation, et par la pré- tinent, les jeunes substituts se font ru- terrible Paragraphe 175, édité à l'époque sence d'anciens fonctionnaires nazis au doyer par Fritz Bauer qui ne supporte nazie, qui punissait de prison toute per- sein de l'administration judiciaire. Dans pas leur manque de zèle… Et puis, ca- sonne convaincue de pratiques homo- Le Labyrinthe du silence, on découvrait deau du ciel, arrive une lettre d'un res- sexuelles. On perçoit bien ainsi toutes fugitivement la figure de Fritz Bauer, Juif sortissant allemand en Argentine, in- les ambiguïtés de cette Allemagne post allemand devenu procureur au tout dé- diquant que peut-être s'y trouve Adolf nazie, pas encore totalement prête à but des années 1930, arrêté sous le ré- Eichmann, l'horrible concepteur de la son examen de conscience et à un plein gime hitlérien, mais qui parvint à fuir vers solution finale et de toute sa logistique exercice de la démocratie. « Zhao », dont elle a appris la mort ré- cente, un fantôme surgi du passé, pour lui faire payer ses « dettes » envers lui… Une dette lourde, qu’explique briève- ment Da Jun à son frère, pour lui faire comprendre en même temps pour- quoi sa mère est si dure envers lui : RED AMNESIA Meijuan et son mari ont en fait passé la WANG Xiaoshuai dans les bus bondés, les rues embou- Révolution culturelle au Guizhou et, à Chine 2014 1h50 VOSTF teillées, l’asile de vieillards où elle a mis la fin de cette douloureuse période, ils avec Lü Zhong, Shi Liu, Feng sa mère, le petit appartement propret de ont tenté de rentrer chez eux, avec bien Yuanzheng, Qin Hao… Da Jun, et encore plus dans le monde des difficultés. Meijuan était d’autant Scénario de Wang Xiaoshuai, chaotique de Xiao Bing. Elle se défoule plus désespérée qu’elle était enceinte Fang Lei, Li Fei de ses frustrations dans son tête-à-tête et voulait absolument donner naissance quotidien, au moment du repas, comme à son deuxième fils en ville. Elle a donc Deng Meijuan est une vieille dame autrefois, avec son époux, dont la photo dénoncé son voisin Zhao pour prendre comme beaucoup d’autres, qui vit seule trône au-dessus de la table… sa place et pouvoir rentrer… depuis que son mari est décédé, il y a Cette petite vie réglée au rythme des vi- La révélation de Da Jun à son frère est le peu, et qui a du mal à se faire à la vie sites imposées aux uns et aux autres est tournant décisif du film. Elle fait remon- moderne, et à celle de ses enfants. soudain perturbée par des coups de té- ter soudain des tréfonds de la mémoire Son fils aîné, Da Jun, mène l’exis- léphones, intempestifs et répétés, d’un les souvenirs tragiques d’une époque où tence sans histoire d’un petit-bourgeois inconnu qui reste au bout du fil sans ar- le désespoir pouvait pousser à tout pour chinois moyen, dont la femme sup- ticuler un mot. Ses fils comme la police assurer sa survie et celle de sa famille, porte difficilement l’intrusion régulière prennent ses plaintes pour les divaga- tout un pan du passé, non-dit et d’autant de sa belle-mère dans le logis familial, tions d’une vieille dame qui perd un peu plus douloureux. On comprend mieux le et encore moins l’obstination de la vieille la tête. décalage de Meijuan par rapport à la vie dame à aller chercher leur fils à l’école. Mais on la prend au sérieux quand une moderne quand on est soudain confron- Meijuan est à couteaux tirés avec son pierre vient un jour atterrir à ses pieds, té à la réalité de son passé, qui rend le fils cadet, Xiao Bing, dont elle n'accepte en faisant voler en éclats la fenêtre de confort du présent dérisoire… pas l’homosexualité, sujet qu’elle se re- son salon. Puis quand un sac d’ordures fuse à aborder, voire même à mention- est déversé à la porte de l’appartement La réussite du film tient en grande partie ner, le laissant dans le domaine du non- de Da Jun. En même temps, elle s’aper- à son interprétation, et, en premier lieu, dit, comme tant d’autres choses. Mais çoit qu’elle est suivie dans la rue par un à la personnalité de celle qui interprète cela ne l’empêche pas de faire réguliè- jeune garçon, inconnu, qui finit par se le rôle de Deng Meijuan : Lü Zhong. rement intrusion chez lui, pour remplir rapprocher d’elle en l’aidant à porter ses Merveilleuse actrice dont le visage ce qu’elle considère comme sa mission emplettes, et en se faisant inviter chez même semble marqué par les souf- maternelle : lui préparer à manger. Les elle. frances du passé et dont la présence rapports entre mère et fils en sont d’au- L’atmosphère s’alourdit quand elle seule nous attache à cette histoire forte tant plus tendus. déclare à son fantôme de mari qu’il et profondément touchante. Elle a l’air de flotter dans la vie, Meijuan, s’agit d’un autre fantôme, d’un certain (chinesemovies.com.fr)

MAGGIE A UN PLAN Écrit et réalisé par Rebecca MILLER teurs de conscience tout en charriant Ethan Hawke) se prend d'amitié pour USA 2016 1h38 VOSTF Maggie à longueur de temps, histoire de cette jeune femme à l'allure enfantine, si avec Greta Gerwig, Ethan Hawke, lui remettre les idées en place. Entre eux drôlement fagotée dans des tenues pit- Julianne Moore, Bill Hader, Maya c'est pas du réchauffé, du tiède, c'est du toresques qui oscillent entre puritanisme Rudolph… tac au tac et Felicia, la propre compagne et coloris improbables qui lui corres- actuelle de Tony, se prend aussi au jeu. pondent si bien. Il se grise de ses mots, La Maggie du titre est une adorable tête Toujours à épauler cette sorte de petit de son regard si compréhensif et atten- de linotte, un peu rêveuse, lunaire, un poussin romantico-comique, à lui fournir tif. Et peu à peu il se confie, parle de sa brin gaffeuse, ce qui provoque parfois un coin de table ou un nid douillet pour morne vie en ménage où il étouffe face à des situations loufoques et hilarantes. panser ses désillusions. son épouse Georgette trop parfaite (il n'y Bien vivante avec son autodérision et a pas d'autre mot pour Julianne Moore ses taquineries, elle semble parfois ail- Mais Maggie ne se laisse pas abattre !). Georgette est brillante, organisée, di- leurs, promenant sur le monde des yeux longtemps et refuse que ce fichu destin rective… l'antithèse de notre Maggie écarquillés, perpétuellement étonnés, préside à sa place. Si le prince charmant perpétuellement indécise. Mais, même comme dans l'attente d'une chose qui n'arrive pas, elle peut très bien s'en pas- si cette dernière compatit avec John, n'a ne se produit jamais. Tiens par exemple : ser, et avoir un bébé sans lui ! Et pour- d'yeux que pour lui, rien ne la détourne les mecs… Comment faire pour en gar- quoi faire simple quand on peut pimenter de sa décision : il ne fait pas partie de der un ? Un qui lui corresponde, la sou- sa vie de scénarios alambiqués ? Voilà son plan. Celui qui en fait partie c'est tienne, la supporte, avec lequel tout se- Maggie en train d'échafauder un de ces un vendeur de gros cornichons au look rait rose et limpide. Bien sûr il y a Tony plans décalés dont elle a le secret tan- néorural, qui semble être descendu de et son amitié indéfectible, Tony qui n'ab- dis que Felicia et Tony finissent par se sa campagne sans passer par la case dique jamais, tel un scout toujours prêt faire une raison. Mais évidemment, entre rasage, pas de ceux qu'on imagine en à lui tendre une oreille, une main, ou une les rêves et la réalité, celui qu'on croyait train de traîner dans les beaux quartiers épaule sur laquelle se reposer. Un « ex » écarté, sieur Destin en personne, ne va new-yorkais… grand teint et grande classe, magnanime avoir de cesse que de revenir pointer et perspicace, qui reste envers et contre son nez pour tout chambouler. Voilà, vous connaissez maintenant tout attaché à cette blondinette que la Quand Maggie rencontre John dans le quelques personnages mais vous vous stabilité affective semble fuir de manière bureau d'une employée de bureau grin- doutez bien qu'on n'en dira pas plus sur chronique. Elle lui confie tout, jusqu'aux cheuse de la fac où ils sont tous deux cette délicieuse comédie, fraîche et en- détails les plus intimes et improbables. professeurs, y'a comme une sorte de jouée, légère comme une brise de prin- Lui tente de jouer les mentors, les direc- petite étincelle. John (le trop séduisant temps. Faut pas s'en priver ! JODOROWSKY’S DUNE commença en 1965, le cycle de Dune a connu un succès mondial et est considé- ré comme une des œuvres majeures de la littérature de SF. Dans le documentaire de Frank Pavich, Alejandro Jodorowsky avoue ne pas avoir lu l'œuvre de Frank Herbert quand Michel Seydoux lui pro- pose d'en faire une adaptation et qu'il accepte avec enthousiasme. C'est cer- tainement la monumentalité, l'aspect philosophique, le concept global qui in- téressent le cinéaste qui vient d'être re- connu comme un auteur singulier avec El Topo puis La Montagne magique, mais certainement pas comme un réa- lisateur commercial. C'est sans doute cela qui a effrayé les « Majors » améri- caines pour se lancer dans un projet où le cinéaste voulait certainement faire da- vantage œuvre personnelle que trans- mettre le récit de Frank Herbert, d'au- tant plus que dans son intransigeance, Jodorowsky voulait réaliser un film d'au moins douze heures et ne voulait pas céder sur ce point !

À entendre et voir témoigner les artisans survivants du projet (l'illustrateur Chris Foss, le plasticien Hans Rudi Giger), Jodorowsky voulait dériver dans son univers personnel d'artiste multiforme, multiculturel, suivant un double mode, plastique et spirituel. Jodorowsky parle de « guerriers spirituels » à propos des collaborateurs qu'il recrute afin d'éla- borer visuellement le projet. À leur tête, Jean Giraud, alias Mœbius, qui réalise pas moins de trois mille dessins pour constituer le story-board ! C'est ce sto- ry-board aussi monumental que le projet qui a circulé à Hollywood en 1975. Certains intervenants soulignent aussi la postérité du mouvement créatif initié par Jodorowsky, qui se retrouve dans la participation de plusieurs « guerriers » à des œuvres postérieures, comme Star Wars (1977), Alien (1979), Blade Runner (1982) ou Total Recall (1990), pour ne ci- ter que des films tournés dans les quinze années qui ont suivi l'arrêt du projet de Jodorowsky, et qui sont des œuvres de référence de la science-fiction. Toutes réalisées cela dit bien après 2001, le film phare de Stanley Kubrick, qui repo- sait sur des raisonnements scientifiques, intellectuels, qui ouvre la porte en 1968 sur une SF moderne, sans doute elle- Film documentaire écrit Gilliam, qui s'arrête et ne repartira pas. même héritière d'une tradition littéraire et réalisé par Frank PAVICH Jodorowsky's Dune s'attache à un pro- des années soixante dont Frank Herbert USA 2013 1h30 VOSTF jet grandiose de film de science-fic- est un des représentants… avec Alejandro Jodorowsky tion d'après l'œuvre célèbre de Frank et ses « guerriers spirituels »… Herbert, qui sera préparé, dessiné, Toujours passionnant à suivre, le film de conçu mais échappera aux mains de Frank Pavich bénéficie de la qualité de Après Lost in La Mancha, Jodorowsky's son réalisateur Alejandro Jodorowsky, ses participants et, au centre, de la per- Dune est peut-être le deuxième docu- changera de propriétaire (la Fox rem- sonnalité d'Alejandro Jodorowsky, sin- mentaire sous forme de « making of » place Michel Seydoux en 1975) et se cère, émouvant, passionné, enflammé, à être consacré à un film qui n'existe réalisera de manière très différente sous drôle, énergique. pas ! Lost in La Mancha décrit les pro- la direction de David Lynch en 1984… blèmes d'un film commencé par Terry Série en six volumes dont la publication (H. Niogret dans Positif) Dans le cadre de l'hommage MARGUERITE DURAS – 20 ANS, organisé par le Théâtre Marguerite Duras du 1er au 30 Avril Mardi 19 AVRIL à 20h30, la séance sera présentée et commentée par Maurice Darmon, écrivain et tra- ducteur de l’italien qui, après avoir abordé le cinéma par Cassavetes, Wiseman et Godard, se consacre mainte- nant à la traversée du cinéma de Marguerite Duras (étude en cinq volumes, dont trois parus), et Christian Olliet, conseiller littéraire de l’association Marguerite Duras, et découvreur de Caprice, une « novella » que Duras a fait paraître anonymement en 1944. Pour cette séance, achetez vos places à l’avance, à partir du Samedi 9 Avril. UNE AUSSI LONGUE ABSENCE mée par le travail et les vacances d’Août qui débutent. Mais sur cet instanta- né des Trente glorieuses planent pour- tant d’autres ombres : la guerre d’Algé- rie qui fait dire à l’un des personnages que la France n’a jamais connu de pé- riode de paix depuis plus de vingt ans, mais surtout le lourd souvenir de l’oc- cupation allemande et son lot de dispa- rus qui ne cessent de hanter les vivants. Pour Thérèse, immigrée italienne et te- nancière d’un petit bar, le temps semble s’être arrêté en 1944 lorsque son mari, arrêté puis torturé par la Gestapo, fut déporté puis définitivement porté dispa- ru. Seize ans plus tard, elle croit recon- naître en un clochard qui traine depuis quelques jours dans le quartier l’homme qu’elle a autrefois aimé. Sauf que celui- ci semble avoir tout oublié de sa vie pas- sée… Enjeu central d’Une aussi longue ab- sence, le recoupement de deux mé- moires et de deux subjectivités face à l’horreur de la seconde guerre mondiale a souvent nourri l’œuvre de Marguerite Duras. Dans son essai autobiographique Henri COLPI Après un plan large sur les champs La Douleur, elle se confrontait au retour France 1961 1h39 Noir & Blanc de la région parisienne au bout des- des camps de Robert Antelme, son mari avec Alida Valli, Georges Wilson, Charles quels poussent les premiers grands déporté pour raisons politiques, prenant Blavette, Amédée, Jacques Harden… ensembles, la caméra de Colpi déam- la mesure de tout ce qu’il avait pu endu- Scénario de Marguerite Duras bule silencieusement dans les rues d’un rer en hors-champ tandis qu’elle tombait Henri Colpi et Gérard Jarlot quartier populaire d’une ville de la ban- amoureuse d’un autre homme… lieue ouest dont l’activité semble ryth- (C. Graminiès) Palme d’Or à Cannes en 1961 (ex-ae- quo avec Viridiana de Buñuel), bon suc- cès public lors de sa sortie en salles, Une aussi longue absence fait pourtant partie de ces films injustement tom- bées dans l’oubli. Très rarement diffusé à la télévision, jamais ressorti en salles, il est pourtant l’œuvre de deux grands noms : le réalisateur Henri Colpi, célé- bré pour son travail de monteur aux cô- tés d’Alain Resnais sur Hiroshima mon amour et L’Année dernière à Marienbad, et l’écrivaine Marguerit Duras, alors nou- velle coqueluche d’un cinéma français chamboulé par l’arrivée en fanfare de la Nouvelle Vague…

Dans le sillage du cinéma de Resnais qui cherchait à exhumer les trauma- tismes d’après-guerre dans un objectif de responsabilisation de ses contempo- rains sans pour autant tomber dans la lecçon de morale, Une aussi longue ab- sence est un sans conteste un film de son temps, nourri des enjeux sociaux et politiques de 1960. Vendredi 29 AVRIL à 20h30 SOIRÉE-DÉBAT SUR LE SAHARA OCCIDENTAL organisée et animée par le NPA 33, APSO (Association des Amis du Peuple du Sahara Occidental) et Survie Gironde Projection du film L'AUTRE CÔTÉ DU MUR suivie d'un débat avec les représentants des associations organisatrices et des Sahraouis demandeurs d'asile ou réfugiés à Bordeaux. Achetez vos places à l'avance, à partir du Mardi 19 Avril. L'AUTRE CÔTÉ DU MUR les indignés du Sahara Occidental

Film documentaire de Denis VÉRICEL Séparées par un mur de sable de produit par l'APSO, Amis du 2700 km érigé par le Maroc, les familles Peuple du Sahara Occidental sahraouies ne perdent pourtant pas l’es- France 2011 50 mn poir d’être un jour réunies pour pouvoir exercer leur droit : celui à l’autodétermi- Comment plus de 35 ans de lutte du nation. peuple Sahraoui ont-ils mené au tout pre- mier soulèvement du Printemps Arabe ? Fin 2010, les Sahraouis se sont réunis à Dernière colonie d’Afrique, le Sahara Gdeim Izik pour un mouvement de pro- Occidental voit depuis 35 ans sa popu- testation historique. Un soulèvement qui lation coupée en deux. D’un côté, les sera le premier du « Printemps Arabe ». Sahraouis vivent sous l’occupation ma- Le film donne la parole aux Sahraouis rocaine, sans aucune liberté d’expres- pour qu’ils nous racontent l’Histoire de sion et confrontés à la violente répression leur pays, son passé, son présent et l’es- du régime ; de l’autre, plus de 165 000 poir qu’ils placent dans l’avenir. Des deux réfugiés subissent l’exil en survivant dans cotés du mur, les témoins et les acteurs les campements de réfugiés de la région de l’Histoire Sahraouie nous emmènent à de Tindouf en Algérie. la rencontre des indignés du désert.

Vendredi 29 Avril à partir de 19h30 : TABLE DE PRESSE, avec revues, journaux, le livre Lutter au Sahara, édité par APSO en 2025 (ap-so.blogspot.fr), des DVD du film... et une caisse de soutien aux réfugiés MARIE ET LES NAUFRAGÉS

Écrit et réalisé par trentenaire, nonchalant, mesuré, en tout de perdre Marie ; 2/ que Simeon va évi- Sébastien BEITBEDER cas pas franchement radical dans ses demment trouver Marie pour lui rendre France 2016 1h44 comportements ni dans ses opinions. son bien et tomber raide-dingue d'elle ; avec Pierre Rochefort, Eric Cantona, Il a pour l'instant un peu raté sa vie. Le 3/ qu'Antoine, toujours amoureux de Vimala Pons, Damien Chapelle, journal culturel pour lequel il travaillait Marie, va s'ingénier à se mettre sur leur Emmanuelle Riva, KT Gorique… s'est arrêté, sa fiancée s'est progressi- chemin… Chemin qui va tous les mener Musique de Sébastien Tellier vement détachée de lui, et il se retrouve sur l'île de Groix où les attend un étrange colocataire désargenté d'Oscar, un ami gourou de la musique électronique, une « A sept ans, je suis bouleversée par la de lycée, musicien doué et insomniaque sorte de Raël de l'électro. mort soudaine de Gédéon, un magni- chronique. fique canard blanc gagné lors d’une fête Ensuite : Marie. Une brunette fan- Faussement foutraque mais vraiment au village voisin. Je décrète sur le champ tasque montée du Sud-Ouest à Paris bien écrit, le scénario nourrit sa trame que, toute ma vie, je serai profondément via Bordeaux, à la recherche d'une vie principale du récit en flash-back du pas- et férocement opposée au concept de de plaisir et de mouvement. Pas mal sé des trois personnages principaux, qui Mort. » Marie, extrait du dialogue de drogues, d'amour physique, de ren- n'hésitent pas à s'adresser à nous direc- contres éphémères l'ont rendue un peu « tement, face caméra. Ce qui nous donne Voilà une comédie sentimentale jubila- décalée », un peu instable, un peu à cô- un film alerte, rythmé et sans cesse sur- toire et décalée comme on les aime, une té de la réalité. Comédienne débutante, prenant, qui privilégie l'humour loufoque histoire de trio amoureux improbable elle a tourné une pub à moitié dénudée et la mélancolie douce. Les acteurs sont et foutrement attachant, avec quelques qui lui colle à la peau, et la rencontre épatants, sans les citer tous on retien- personnages secondaires hauts en cou- avec une vieille dame a changé sa vie. dra le toujours surprenant Eric Cantona, leur pour pimenter l'intrigue. Comme Pour l'heure elle se cherche. impayable en amoureux transi, d'abord dans son très réussi précédent film, Enfin : Antoine. Écrivain balbutiant d'ori- intraitable et paranoïaque puis révélant Deux automnes, trois hivers (dispo- gine marseillaise ainsi qu'en atteste son au fil des péripéties une tendresse et une nible en Vidéo en Poche), Sébastien accent à couper au couteau, particuliè- finesse de sentiments qui en font le vé- Beitbeder choisit une narration intelli- rement sensible et torturé. Et accessoi- ritable héros de l'histoire. Mention aus- gemment déstructurée et nous offre une rement ex-compagnon de Marie. Après si à Damien Chapelle, très bon en co- échappée aussi inattendue que revigo- une enquête sur le monde des per- loc noctambule le cœur sur la main, et rante vers une île bretonne, histoire de sonnes électro-sensibles, il a cru l'être au génial André Wilms (le plus grand ac- nous aérer les bronches, histoire surtout devenu lui-même et a longtemps vécu teur français selon Aki Kaurismaki qui de sortir un peu de la sacro-sainte géo- calfeutré pour se protéger des ondes. Il s'y connaît !), hilarant en chanteur azi- graphie germanopratine devenue assez a connu avec le livre tiré de cette expé- muté en costume de Robby le robot. La insupportable dans la comédie amou- rience un certain succès, mais il est en cerise sur le gateau déjà goûtu, c'est reuse telle que l'imagine le cinéma fran- panne d'inspiration. la musique électro de Sébastien Teller, çais. Et voilà-ty pas sur ces entrefaites : particulièrement réussie et qui donnerait 1/ que Simeon, lors d'une virée noc- presque envie d'aller se « réécouter » le Au départ : Simeon. Un simili-intello turne, trouve le portefeuille que vient film une deuxième fois… LOUIS-FERDINAND CÉLINE

Emmanuel BOURDIEU Céline a passé dix-huit mois en prison France 2016 1h37 au Danemark avant de rejoindre une mai- avec Denis Lavant, Géraldine Pailhas, son près de la mer Baltique où il écrit et Philip Desmeules, Rick Hancke, ressasse, menant un quotidien d’appa- Marijke Pinoy… rence normale. Un procès en collabora- tion l’attend pourtant à Paris en 1950, où Le chat Bébert pose sur l’affiche, veillant il sera condamné à une amende et à une tel Cerbère sur l’enfer de l’esprit célinien. année d’emprisonnement – déjà purgée. Son génie de maître se tient la tête dans Cette clémence devra beaucoup au sou- les mains, accablé. Mais par quoi ? Le tien d’un jeune Juif américain passionné foisonnement de ses idées ? Le poids de par son œuvre, Milton Hindus, dont la vi- son œuvre ? Un âpre souci existentiel ? site à l'exilé Céline en cette année 1948 Le film, moins un biopic qu’une tranche est le nœud du film. L’évolution du regard de sa vie, montre admirablement les ten- du jeune universitaire sur cet aîné dont il sions à l’œuvre dans un seul homme, ô a défendu l’œuvre et sur lequel il est en combien singulier : Céline (Denis Lavant, train d’écrire un livre, l’ambivalence du qui semble taillé pour le rôle, monstre rapport entre les deux hommes – le gé- dramaturgique interprétant un monstre nie et le cadet, l’antisémite et le juif, cha- littéraire), excellent médecin et quasi-fou, cun profitant de l’autre – sont subtilement intelligence supérieure, géant littéraire et montrées par Emmanuel Bourdieu… monstrueux antisémite. Entre eux, il y a Lucette Destouches, une Géraldine Pailhas pleine de grâce, muse Un temps resserré et un lieu clos (sa se- et gardienne du temple célinien, plus am- mi-captivité à Copenhague) sont la scène biguë qu’on pourrait le croire. Tout se joue où Emmanuel Bourdieu concentre et dé- dans les liens noués par les membres du ploie les paradoxes d’une existence où la trio, à quasi-huis clos… création et l’abjection eurent partie liée. En exil après 1945, fuyant l’épuration, (S. Audrerie, La Croix) personnellement. Sa ténacité aura rai- la jeune femme pour réagir aux événe- son de son père, et les enjeux du film ments tout en restant en accord avec sont ainsi posés : là où El estudiante ses idéaux et sa vision de l'engagement. s'intéressait au discours politique de Porté par une actrice fascinante manière théorique, voire rhétorique, via – Dolores Fonzi dont le réalisateur loue le parcours initiatique d'un jeune étu- « le travail mystérieux et si sensible, PAULINA(LA PATOTA) diant d'une université de Buenos Aires, sans lequel le film n'aurait aucun inté- Paulina se pose la question de la mise rêt » –, Paulina est un film profondément Santiago Mitre en pratique concrète de ces idéologies. troublant, qui parvient à restituer la com- Argentine 2016 1h43 VOSTF plexité de ses personnages et des situa- avec Dolores Fonzi, Oscar Martinez, Dès son arrivée dans la classe qui lui est tions qu'ils traversent, à en dévoiler les Esteban Lamothe, Cristian Salguero… assignée, Paulina se trouve confrontée à enjeux, et à nous faire comprendre des ses contradictions : elle ne parle pas le choix qui pourraient pourtant paraître PRIX DE LA CRITIQUE dialecte de la région, elle ignore tout des impensables. INTERNATIONALE ET GRAND PRIX us et coutumes de ceux à qui elle doit DE LA SEMAINE DE LA CRITIQUE faire cours et n'arrive pas à contenir cer- Avant de se tourner vers la réalisa- FESTIVAL DE CANNES 2015 tains de ses élèves qui ne semblent que tion, Santiago Mitre fut scénariste, no- PRIX D’INTERPRÉTATION FÉMININE peu intéressés par cet enseignement qui tamment des films de son compatriote FESTIVAL DE BIARRITZ 2015 lui paraît à elle si essentiel. Mais Paulina Pablo Trapero (Leonera, Carancho, est têtue, elle s'accroche à ses convic- Elefante Blanco). Cela se ressent dans Paulina, deuxième film du jeune réalisa- tions et ne se laisse pas déstabiliser Paulina : sans jamais céder au didac- teur argentin Santiago Mitre après El es- sans tenter de reprendre le dessus. Et tisme ni au jugement, il construit avec tudiante, s'ouvre sur une longue joute malgré la désapprobation de son père et une intelligence remarquable une his- verbale. Dans le bureau de son juge de de son fiancé – qui la rejoint moins pour toire complexe et ambiguë. Il n'hésite père, dont les ors dévoilent sa haute passer du temps avec elle que pour ten- pas à brouiller les pistes, à se jouer de la place dans la magistrature, Paulina tente ter de la raisonner –, Paulina s'ancre peu temporalité, à déplacer l'axe de la narra- d'expliquer les raisons qui la poussent à à peu dans cette région hostile, noue tion d'un personnage à l'autre pour sai- quitter sa prometteuse carrière d'avo- des amitiés, s'échine à faire accepter sir au mieux leurs motivations. Paulina cate pour aller enseigner dans une ré- son rôle de professeur à des jeunes ré- use ainsi des ressorts dramatiques de gion défavorisée. Son père désapprouve calcitrants… Jusqu'au jour où elle est la fiction pour approfondir avec brio les et s'énerve, la jeune femme s'entête : violemment agressée, et où elle recon- questionnements – amorcés par El es- pour elle, les idéaux politiques ne valent naît dans ses agresseurs certains de ses tudiante – de la croyance idéologique, rien s'ils ne sont pas incarnés, s'ils ne élèves. Ébranlée, Paulina n'en perd pas de l'engagement politique et de leur servent pas des causes justes pour les- pour autant sa détermination. Le film confrontation à la réalité. En un mot : quelles il est nécessaire de s'engager suit alors le cheminement tortueux de brillant. saison

CONCERTS saison

MER 30.03 - HIP HOP THE MOUSE OUTFIT

VEN 01.04 - STONER HANGMAN’S CHAIR JANVIER + PAST MARS 21.01 > 20h MAR 05.04 - ROCK 16-17-18-22TENTATIVES & - 23/03 ACTIONS > 20h30 - MERZHIN THéâTREPERFORMANCES / CRéATION JANVIER + MR. HAT MARS Etat21.01PRAXIS > 20h Sauvage #4 JEU 07.04 - DUOS ROCK 16-17-18-22TENTATIVESla tierce & - 23/03 ACTIONS > 20h30 - THéâTREPERFORMANCES / CRéATION NARCO TERROR titre+ CONCERT provisoire centre aéré + HOT FLOWERS Cie DU CHieN DANSféVRIER + GÂTECHIEN EtatLPRAXISeS D eSauvageNTS #4 + ROPOPOROSE la10 &tierce 11.02 > 19h titre+SC CONCERTèNE OprovisoireuVERTE centre aéré DIM 10.04 - SKA PUNK HXC 30-31/03 & 01/04 > 20h30 CieTHéâTRE DU CHieN DANSféVRIER DOG EAT DOG LeLaS D eGrandeNTS + RENO VEGA Relaps10 & 11.02 > 19h SCMêléeèNE OuVERTE JEU 14.04 - INDIE POP 30-31/03LAInstantané Néb UL& 01/04e deUS lae > jeune 20h30 YUKO YUKO THéâTREcréatIon – 4 projets LaInsol GrandeItes à découvrI rAVRIL + CANNERY Relapsl’Outil / la tierce / TERROR 05/04MêléegrOupe > 20h30 apache / cie LACONCERTInstantané NébULs e deUS lae jeune SAM 16.04 - PSYCHE BLUES ROCK créatdes divinsIon – 4 projetsanimaux DEWOLFF SonicIbonsolNusItes tRA Protestàck découvrIrAVRIL + DÄTCHA l’Outil / la tierce / 05/04feWorkshopST iv> AL20h30 CLAP grDansO leupe cadre deapache la Grande Mêlée, / cie MANDALA CONCERTs desnous recherchons divins unanimaux chœurbonu Sde tRA ck LUN 18.04 - HARDCORE clappeurs, groupe de volontaires SonicbodésireuxTousN usles mardis,d’explorertRA Protestck jeudis la musicalité et vendredis, de SHAI HULUD frappée.12h30 à 14h (en intérieur ou dans le jar- + PALLASS feWorkshopWorkshopdin,ST seloniv AL le: weekend temps), CLAP et régalez-vous soirées des Dansdubons 6 le aupetits cadre 11 février plats de la d’(infos EstelleGrande et horairesen Mêlée, Goguette sur + VAUTOUR nouswww.manufactureatlantique.netqui vousrecherchons accueille un également chœurbonu S de avant t>RA page ck et clappeursworkshopsaprès les spectacles.) , groupe de volontaires MER 20.04 - LIVE ELECTRONICS désireuxTous les mardis,d’explorer jeudis la musicalité et vendredis, de VENETIAN SNARES frappée.12h30 à 14h (en intérieur ou dans le jar- Workshopdin, selon le: weekend temps), et régalez-vous soirées des JEU 28.04 - HIP HOP dubons 6 aupetits 11 février plats d’(infosEstelle et horairesen Goguette sur www.manufactureatlantique.netqui vous accueille également avant > page et DOCTOR FLAKE workshopsaprès les spectacles.)

IBOAT - BASSIN À FLOTS N°1 33300 BORDEAUX INFOS & RESERVATIONS IBOAT.EU EVA NE DORT PAS

Écrit et réalisé par Pablo AGÜERO récemment présidente… cit extrêmement théâtralisé, mêle avec Argentine 2015 1h27 VOSTF Si Eva Peron est une personnalité maîtrise scènes de fiction et images d'ar- avec Gael García Bernal, Denis Lavant, connue du monde entier, on ignore gé- chives passionnantes, montrant bien la Daniel Fanego, Imanol Arias, Sofia néralement le destin rocambolesque liesse qui entourait chaque apparition de Brito, Sabrina Macch… de sa dépouille. Dans la plus pure tra- l'héroïne. Pablo Agüero prend le parti de dition soviétique, le corps d'Evita Peron mener son récit en suivant des hommes C'est un film étrange et assez fascinant, fut embaumé grâce à une technique de l'ombre au rôle trouble : l'embau- un récit surréel au croisement de la pe- ultra moderne (l'injection d'une subs- meur qui fut de long mois l'unique gar- tite et de la grande Histoire. tance plastique pour remplacer le sang dien d'Evita, le sinistre colonel d'origine En 1952, Eva Peron, bien qu'elle n'ait et momifier les tissus). Rien de très neuf, française (rappel du rôle de quelques que 33 ans, est déjà une icône pour tout Lénine l'avait été bien avant elle… anciens d'Indochine dans la dictature un peuple. Femme du président d'obé- C'est avec le renversement de son mari argentine) qui eut la mission d'enlever et dience marxisante, elle a obtenu pour et l'arrivée au pouvoir d'une junte mili- de transporter en lieu sûr le corps, bien l'Argentine le vote des femmes et a créé taire que tout va basculer. Le corps d'Eva plus tard les geôliers d'un des généraux une fondation qui œuvre pour l'émanci- Peron, gardé au mythique batiment de enlevé pour lui faire justement avouer la pation sociale de la classe ouvrière. Mais la CGT, fait l'objet d'un culte bien gê- cachette de la dépouille d'Evita. Et en- la maladie va interrompre brutalement nant pour le nouveau pouvoir en place. fin un des généraux de 1976, heureux cette trajectoire hors du commun, un Mais les généraux sont des catholiques d'enterrer enfin celle qui tenait une trop cancer foudroyant va l'emporter à l'âge convaincus, leur électorat aussi, on ne grande place dans le cœur et l'esprit des où le Christ est monté sur la croix. Dans peut donc se débarrasser du cadavre de Argentins. ce pays catholique, la disparition préma- celle qui pourrait être leur pire ennemie, turée de la jeune femme à la blondeur même d'entre les morts. Alors va com- Eva ne dort pas est une belle réflexion pure, au regard déterminé mais bien- mencer le périple ubuesque d'Eva Peron sur la valeur symbolique, et éventuelle- veillant, va la transformer en sainte des momifiée, enlevée en grand secret et ca- ment irrationnelle, des grandes figures forces progressistes, toujours adulée de chée via le Vatican durant près de 25 ans. historiques, qui, malgré les périodes nos jours et à qui se réfèrent des géné- sombres de persécution et de dictature, rations de femmes politiques, la der- Le film, à la construction assez dérou- ont continué à inspirer des générations nière en date étant Christina Kirschner, tante, à l'esthétique stylisée, au ré- successives. SOIRÉE-DÉBAT Lundi 25 AVRIL à 20h30 Les pratiques artistiques à l'école : luxe ou nécessité ? organisée par l'Association Théâtre Éducation Aquitaine dans le contexte de la réforme des collèges et lycées, en prolongeant la réflexion initiée auxEtats Généraux du Théâtre Éducation en 2014 au TnBA Projection du film documentaireD'UN 11 SEPTEMBRE À L'AUTRE, suivie d'un débat sur les enjeux, la préservation et le développement des pratiques artistiques dans l'éducation. Achetez vos places à l'avance, à partir du Vendredi 15 Avril.

LES LUNDIS DES CINÉASTES D'UN 11 SEPTEMBRE À L'AUTRE BORDELAIS ET AQUITAINS

Lundi 18 AVRIL à 21h15 Projection du court mé- trage SILENCE DU LÉOPARD proposée par l'agence Ecla en présence du réalisateur Viken Arménian, de la productrice Louise Hentgen, de la comédienne Armande Boulanger et (sous réserve) du comédien Clément Giraud Entrée libre SILENCE DU LÉOPARD Écrit et réalisé par Viken ARMÉNIAN Film documentaire de Guy GIRARD Le film réalisé par Guy Girard suit ces ly- France 2015 41 mn France 2013 1h20 céens, qui n’ont aucune expérience théâ- avec Armande Boulanger, trale et qui ne se connaissaient pas pour Idir Chender, Clément Giraud, En 2011, le metteur en scène Arnaud la plupart en début d’année. Depuis les Garance Mazureck… Meunier (Centre Dramatique National de premières réunions de présentation du Produit par Bobilux la Comédie de Saint-Etienne) et le cho- projet aux élèves jusqu’à la réprésenta- régraphe Rachid Ouramdane (associé au tion sur la scène du Théâtre de la Ville le Soutenu par La Région Théâtre de la Ville de Paris) proposent 11 Septembre 2011, en passant par les Aquitaine Limousin Poitou- de créer la pièce 11 Septembre 2001 de ateliers hebdomadaires dans chaque ly- Charentes et le Département Michel Vinaver avec cinq comédiens pro- cée, les week-ends et les semaines de des Landes, en partenariat fessionnels et des lycéens issus de trois répétitions pendant les vacances sco- avec le CNC. Accompagné par classes de première de trois établisse- laires où tous se retrouvent réunis autour l'agence régionale Ecla. ments différents en Seine-Saint-Denis. d’un objectif commun, toutes les grandes étapes de cette aventure sont filmées. C'est un lendemain de fête, dans Depuis la rentrée 2010 et tout au long Au fur et à mesure, des personnali- une maison isolée, à la campagne. l’année scolaire, ils travaillent ensemble tés se dégagent et s’affirment ; des en- La nuit a été longue, tout le monde sur le texte de Michel Vinaver, écrit dans jeux nouveaux se dessinent ; et une his- a dansé, surtout Mario, longtemps, les semaines qui ont suivi la destruc- toire s’écrit en marge du projet théâtral longtemps… tion des Twin Towers, avec la volonté de pour s’en émanciper. Comment des ly- questionner cet événement et de s’inter- céens peuvent-ils se construire comme En cette matinée insouciante, les roger sur son impact, conscient ou in- citoyens, dans une authentique solida- amis de Mario attendent qu'il se conscient, pour des jeunes qui avaient rité ? En quoi les pratiques artistiques réveille et qu'il les rejoigne. Ils at- 7-8 ans à l’époque et sont d’origines so- participent-elles singulièrement de cette tendent. Ils ont 20 ans. ciales et culturelles et très diverses. construction ? A débattre ! AVANT-PREMIÈRE Lundi 11 AVRIL à 20h30 : avant la projection, Musique Arabo-Andalouse, CONCERT de MOSTAFA EL HARFI Mostafa El Harfi : Oud • Mohammed Eddouri : Violon • Mohammed Kadar : Percussions Pour cette soirée, tarif unique 8 euros. Achetez vos places à l’avance, à partir du Vendredi 1er Avril (Le film est ensuite programmé en sortie nationale, à partir du 20 Avril) D'UNE PIERRE DEUX COUPS

Écrit et réalisé par Fejria DELIBA avant tout, présente pour ses enfants caractère ! Dans ce voyage c’est tout un France 2016 1h23 qui la sollicitent sans jamais se soucier passé enfoui qui ressurgit, elle parle, se avec Milouda Chaqiq, Brigitte Roüan, de ses disponibilités. Le fonctionnement confie, s’affirme, existe ! Myriam Bella, Zinedine Soualem, Samir est bien rodé. Pendant ce temps, les enfants, poussés Guesmi, Claire Wauthion, Linda Prevot Un jour elle reçoit une lettre. Ne sachant par l’inquiétude, se rassemblent dans Chaïb… pas lire, la première mission consiste à l’appartement famillial. De la colère à trouver une voisine qui, bienveillante et l’incompréhension, les retrouvailles sont Prix du Public, Festival en échange de quelques biscuits, lui dé- par moments houleuses. Connaissent- Premier plans – Angers 2016 livre le précieux message. Un homme ils vraiment leur mère ? Ont-il jamais es- est mort, qu’elle a connu autrefois, en sayé de la connaître ? Aurait-elle ses se- Zayane a 75 ans, elle est mère de onze Algérie… Pudique, elle ne laisse rien crets ? enfants et déjà plusieurs fois grand- paraître de son trouble, mais de retour Les réactions les plus extravagantes mère. Elle habite en banlieue parisienne, dans son petit appartement, on sent cachent un désarroi total face à une si- un petit appartement en haut d’une tour. l’urgence, la nécessité, quelque chose tuation tout à fait inédite : Zayane, la fi- Elle n’est pas beaucoup sortie de la cité s’est réveillé en elle. L’homme a laissé gure même de l’abnégation, aurait lais- depuis son arrivée en France. Pourtant, une boîte à son attention et elle doit aller sé tombé sa famille ? Quel événement pour être venue d’Algérie, elle a dû en la chercher, pas d’obligation réglemen- suffisamment dramatique et important vivre des choses… Mais tout ça, c’est taire, mais une petite voix intérieure et pourrait justifier une telle attitude ? Tous du passé. pressante qu’elle ne peut plus taire. regroupés autour de cette absence, les Aujourd’hui, elle est là où on attend enfants sont amenés à chercher à com- qu’elle soit. Toujours disponible pour qui Un voyage tout petit : Paris-province, prendre leur mère d’une manière com- a besoin d’elle. Toujours des cornes de mais une grande aventure pour Zayane. plètement nouvelle… gazelles dans le placard de sa cuisine, Sans savoir lire tout est plus difficile, à Tout commence simplement mais le toujours de bons petits plats au congé- commencer par le fait de prendre le bon scénario jamais ne s’épuise, trouvant lateur au cas où l’un des enfants passe- train, dans le bon sens. Un périple dans toujours un ressort dramatique, une idée rait pour déjeuner. La vie semble passer lequel la vieille dame va se révéler : sortir nouvelle qui nous émeut ou nous sur- comme ça, et Zayane s’en satisfaire. Elle de la cité lui fait l’effet d’une formidable prend. C’est généreux, c’est bienveil- ne se plaint pas, son rôle consiste à être, respiration ! Elle a finalement un sacré lant, sans oublier d’être intelligent. BLOQUONS LE SOMMET Mardi 12 avril à 20h30, SOIRÉE-DÉBAT DU PÉTROLE OFFSHORE SUR LES GRANDS PROJETS INUTILES IMPOSÉS (GPII) qui doit se tenir à Pau Projection de L'INTÉRÊT GÉNÉRAL ET MOI suivie d'échanges du 5 au 7 Avril avec Sophie Metrich et Julien Milanesi, les réalisateurs, et des représentants des organisations qui organisent cette Trois mois après la COP21, les : , la engagements contenus dans soirée les Amis de la Terre Gironde Coordination l’Accord de Paris pourraient nous Vigilance LGV, la Sepanso Gironde, Landes Environnement laisser croire qu’ils sont doréna- Attitude, le collectif ZAD Bordeaux. Tarif unique : 4 euros vant suivis par tous, à commen- Achetez vos places à l'avance, à partir du Samedi 2 Avril. cer par les compagnies fossiles. Pourtant début Avril, les princi- pales entreprises pétrolières se retrouveront pour un sommet in- L'INTÉRÊT GÉNÉRAL ET MOI ternational dont l’objectif est tout simplement d’organiser la des- truction du climat.

Les grandes compagnies (Total, Shell, Exxon, Repsol, BP etc.) et opérateurs des marchés du pétrole et du gaz en eaux pro- fondes se réuniront à Pau du 5 au 7 Avril au sommet « MCE Deepwater Development » pour mettre en place des stratégies visant à exploiter les réserves d’hydrocarbures de la planète et des océans jusqu’à leur dernière goutte. Un sommet pour forer toujours plus loin, toujours plus profond, pour toujours plus de profit…

Le mouvement Action Non- Film documentaire de Sophie un des grands intérêts de leur film, que Violente COP21, les Amis de la METRICH et Julien MELANESI derrière de froides décisions ce sont des Terre France, Alternatiba, 350. France 2015 1h21 vies, des territoires, des espaces naturels qui sont détruits ou devront l'être. org, Nation Océan, Bizi !, le vil- Parfait timing pour ce documentaire sur Pour illustrer leur sujet, ils ont choisi trois lage Emmaüs Lescar-Pau, la notion d'intérêt général à deux mois grands projets : l'A65 citée plus haut, (en Juin) du fameux référendum local construite et vide, le projet d'aéroport de ATTAC… appellent tous les dé- souhaité par Hollande et Valls sur le pro- Notre-Dame-des-Landes vieux de plus fenseurs du climat et des océans jet d'aéroport N-D-D-L. Un film éclairant, de 40 ans et un projet ferroviaire pharao- à se rendre à Pau, pour empê- tonique, vivant et sensible, sur la notion nique, la LGV GPSO. Et ils ont rassem- d'intérêt général et plus particulièrement blé des interviews de gens touchés dans cher physiquement la tenue du sur la construction du discours politique leur quotidien, d'élus, de dirigeants poli- sommet MCEDD, d'une manière par les oligarques autour de cette notion tiques nationaux et locaux, d'associatifs pour nous convaincre du bien fondé de engagés, de militants, de journalistes, de 100% non-violente. ces grands projets. On a envie de dire : fonctionnaires… À travers ces différentes enfin ! interventions, ils soulignent l'importance C'est un vaste débat qu'ouvrent nos de la parole, de l'écoute, du lien social et Pour participer au camp sirène deux réalisateurs et le sujet a dû être bien nous engagent à nous questionner : qui (en amont de la mobilisation), difficile et délicat à appréhender, de ma- détermine l'intérêt général ? Comment ? nière objective, puisqu'ils se sont durant Suis-je concerné ? Consulté ? Les pro- aux mobilisations, consulter le plusieurs années opposés à la construc- cessus décisionnaires sont pointés du programme, avoir plus d'infor- tion de l'autoroute Langon-Pau. Mais pa- doigt et l'on en vient à se demander au ri lancé et réussi sans doute aussi parce fond : qu’est-ce qu’une démocratie au mations, rendez-vous sur : qu'en tant que miltants, justement, ils xxie siècle ? Quelle société organise-t- anv-cop21.org n'oublient pas de nous rappeler, et c'est elle ? UN MONSTRE À MILLE TÊTES

Rodrigo PLA afin de trouver avec lui le meilleur trai- palpitant… Sonia n'a d'autre choix que Mexique 2015 1h15 VOSTF tement possible pour soulager son ma- de franchir les limites de la légalité pour avec Jana Raluy, Sebastián Aguirre ri, peut-être celui de la dernière chance. faire face à un système bureaucratique, Boëda, Hugo Albores, Nora Huerta, Mais voilà, nous sommes au Mexique, injuste et corrompu qui nourrit un peu Daniel Gimenez Cacho… laboratoire – comme bien d'autres pays plus les riches et laisse crever ceux qui Scénario de Laura Santullo d'Amérique latine – des mesures ultra-li- ne le sont pas. bérales les plus délirantes. Résultat : la Rodrigo Pla et sa scénariste ont été ins- Le « monstre à mille têtes », c'est le li- santé est entre les mains de mutuelles pirés par le documentaire canadien The béralisme sans frein et et ses consé- privées, promptes à encaisser des co- Corporation (programmé chez nous en quences, c'est le système kafkaïen qu'il tisations mensuelles extravagantes, 2005), qui décrivait l'action criminelle met en place, c'est la nouvelle bureau- beaucoup moins à prendre en charge des multinationales (en particulier les cratie de l'argent qu'il instaure. Rodrigo les frais médicaux ou hospitaliers quand sociétés pharmaceutiques ou liées à la Pla, comme dans l'excellent La Zona elles considèrent que vous avez dé- santé) contre l'intérêt des citoyens. qui nous l'a révélé (disponible en Vidéo jà un orteil dans la tombe. La décision en Poche), s'attaque bille en tête au d'un nouveau traitement pour le mari La mise en scène remarquablement monstre, et c'est aussi rageur que cap- de Sonia appartient donc au médecin rythmée et tendue renforce le propos. tivant. conseil de la mutuelle. Évidemment in- Elle oppose la course effrénée de Sonia Le film commence par un plan éloigné joignable en cette veille de week-end… à la froideur aseptisée et inhumaine des sur une chambre d'où nous parviennent Qu'à cela ne tienne, Sonia réunit tous locaux de la mutuelle, au luxe glacé des des sons qui pourraient nous faire croire les documents nécessaires et se rend en villas des différents dirigeants. Et cette à des ébats amoureux, mais la séquence compagnie de son adolescent de fils au froideur des lieux est bien sûr le reflet de s'éclaire et l'on comprend rapidement siège de la mutuelle. Et tout va s'emballer celle des humains qui y travaillent, qui que les gémissements émanent d'un quand elle croise le dit médecin qui pré- y vivent. Aux accès de violence s'op- homme qui souffre atrocement. Le ma- tend ne pas être là, raquette de squash à posent des moments comme suspen- ri de Sonia n'en peut plus du cancer qui la main, s'apprêtant à partir. Prouvant (et dus, figés, qui cassent volontairement le le ronge. Sonia, quadragénaire tout ce approuvant !) que l'amour d'un proche caractère dramatique des situations, qui qu'il y a d'ordinaire et de paisible, que et l'instinct de survie peuvent tranfor- pointent l'absurdité, le ridicule des puis- rien ne prédispose aux actes irréfléchis, mer une femme sans histoires en louve sants et de leur mode de vie ; autant de encore moins insensés, va faire ce que prête à protéger sa meute, le film et ses subtilités qui contribuent à faire de ce toute épouse ferait en de telles circons- personnages basculent alors dans l'en- monstre à mille têtes, un puissant plai- tances : joindre d'urgence le médecin grenage inéluctable d'un thriller social doyer contre l’ultra libéralisme. Vidéo en Poche des films sur votre clé usb ! 5€ par film, sans DRM et en HD quand c’est possible, la résolution minimale étant celle d’un DVD ! Les fichiers sont lisibles par VLC, mais aussi sur les Freebox, et de nombreuses TV et boitiers multimedia. Vous pouvez consulter sur le site et à la caisse du ciné le catalogue complet : www.videoenpoche.info

Satyajit Ray sera à l’honneur ce prin- temps. Cinq autres de ses films vont être proposés en Vidéo en Poche : Charulata, Le Dieu éléphant, Le Héros, Le Lâche et Le Saint. Six grands films qui ne sont pas forcément très connus : c’est d’autant plus intéressant. LA GRANDE VILLE Écrit et réalisé par Satyajit Ray, d’après une nouvelle de Narendranath Mitra Subrata Mazumdar, modeste employé de banque à Calcutta, a du mal à subvenir aux besoins de sa famille. Enfreignant les tradi- tions, sa femme Arati se décide à chercher du travail et devient représentante en porte à porte. Son mari accepte mal cette situa- tion mais suite à un krach, il est licencié et le travail de sa femme devient d’autant plus nécessaire. C’est alors qu’une collègue anglaise d’Arati est victime d’une injustice de leur patron. Le premier film de Ray entièrement consa- cré à sa ville : Calcutta. Le premier à mon- trer le monde du travail d’un point de vue féminin. Avec une sensibilité, une acuité, une grâce sans pareilles.

UNE SECONDE MÈRE

UNE SECONDE MÈRE (en HD) qu’elle n’a pas vu depuis des années, Écrit et réalisé par Anna Muylaert. téléphone et lui demande de l’accueillir Prix du Public Festival de Berlin 2015 quelques temps ! Val frémit de joie et exulte quand ses patrons, avec la libéralité Un film formidablement attachant, terrible- qui sied à leur rang, lui octroient la faveur ment humain, qui vous charme grâce à son d’héberger sa progéniture dans sa chambre style fluide, léger, enjoué… de bonne. Val est domestique dans une propriété bourgeoise de Sao-Paulo. Bien traitée mais C’est une jeune fille pleine d’assurance qui domestique, qui sait et doit rester à sa débarque parmi eux, avec sa soif d’ascen- place… Elle s’occupe de la maison et sion sociale. Jessica, après avoir visité la aussi beaucoup du fils de la famille qui la maison cossue, la piscine tentatrice, est considère comme une seconde mère, la choquée par l’exiguité de la pièce où loge vraie étant pas mal débordée par toutes celle qu’elle ne parvient pas à appeler ses activités. Quant au père, n’en parlons « maman ». Loin de se comporter comme pas… On comprend que de son côté, Val a une subalterne, comme « une citoyenne de dû laisser sa propre fille au loin pour obtenir seconde classe », sous l’œil médusé de sa cette place. Ironie d’une société brésilienne mère, elle s’acclimate au foyer comme si où personne, par contrecoup, ne semble les barrières sociales n’existaient pas. Les pouvoir élever son propre mioche, comme garçons de la maison en sont tout émoustil- par un effet de perpétuel ricochet. lés, tandis qu’on sent la jalousie de Barbara Ellipse d’une dizaine d’années. Val est tou- croître ainsi que la pétoche et la honte de jours à sa place, le petit Fabinho a grandi, Val, de plus en plus déconcertée par la belle LA GRANDE VILLE en même temps que sa complicité avec effrontée que rien ne semble impression- l’employée de maison. ner. Comment pourrait-elle se douter que Et puis se produit un véritable coup de toute la détermination de Jessica repose et plus de 130 autres films au théâtre intime : Jessica, la fille de Val sur un pesant secret ? catalogue : www.videoenpoche.info UN HOMME CHARMANT

(LA LUZ INCIDENTE) tatives de contact. Mais de l’avis de sa Ernesto, lui, est persuadé de pouvoir mère, une femme de son âge et de son rendre Luisa et ses deux filles heu- Écrit et réalisé par Ariel ROTTER rang doit entrevoir la possibilité, même reuses, sans comprendre que son insis- Argentine 2015 1h34 si c’est encore trop rapide, de refaire tance frôle parfois la manipulation. Au VOSTF Noir & Blanc sa vie. Rien n’empêche donc Luisa de milieu de ce flottement sentimental, les avec Erica Rivas, Marcelo Subito, prendre son temps avec Ernesto et de conventions sociales commencent dou- Susana Pampin… le revoir, cette fois dans un club de jazz, cement à absorber Luisa. On sent alors où il confirme ses qualités : il est comp- tout le poids de la société argentine de Buenos Aires, années 1960. Luisa re- table, collectionneur d’art, séduisant et l’époque dont le patriarcat écrasant rend monte la pente, doucement. On la dé- décidé à fonder une relation stable. Dès inconcevable l’absence d’un homme au couvre – la quarantaine, splendide – dans lors, Luisa sera partagée entre la tenta- centre d’une famille. La mère de Luisa, son appartement cossu de la capitale, tion d’une aventure avec Ernesto et le obnubilée par le rétablissement de sa entourée de sa mère, de son employée temps dont elle a besoin pour se recons- fille, est incapable d’accepter son mal- de maison et de ses deux toutes jeunes truire. Mais peut-elle repousser sans être. Sans parler du statut à maintenir au filles. Intérieurement, Luisa est abat- cesse cet homme qui ne demande qu’à sein de cette haute société… tue mais elle ne se laisse pas aller. Elle offrir un cadre sécurisant à ses deux ne le peut pas : pour ses filles, pour les filles et impatient de combler le besoin Le film instaure ainsi progressivement autres… Il y a quelques semaines, elle a d’affection qu’elle ressent ? une atmosphère insidieuse dont on se perdu son mari et son frère dans un acci- demande comment Luisa va pouvoir dent de voiture. Elle revient peu à peu à C’est avec délicatesse que la réalisation sortir. L’ambiance ouatée des images, la vie, trouve la force de se séparer des d’Ariel Rotter (dont nous avions présen- servie par un noir et blanc duveteux, costumes de son époux, essaie de res- té le remarquable El Otro en 2007) par- s’avère peu à peu pesante et parfois in- sortir un peu. vient à évoquer toute la complexité de quiétante. Il faut ici souligner la magni- Et c’est au cours d’une de ces soirées la situation de Luisa. Sa fragilité l’em- fique interprétation toute en nuances feutrées et ennuyeuses de la bourgeoi- pêche d’interpréter le comportement d’Erica Rivas (à l’opposé de son rôle hy- sie argentine qu’Ernesto remarque le re- équivoque d’Ernesto, qui se montre perexpressif dans Les Nouveaux sau- gard fragile et hagard de Luisa. Aucun beaucoup trop envahissant et parfaite- vages) qui transmet subtilement les des deux n’a envie de se trouver où il ment compréhensif à la fois. Luisa est contradictions qui enserrent Luisa, fai- est. Ernesto est attentionné, drôle, ras- légèrement absente, égarée temporaire sant du film le portrait sensible et pers- surant. Pourtant Luisa ne compte pas de sa propre vie, incapable du discerne- picace d’une femme face à la pression le revoir : il est probablement trop tôt. ment qui lui permettrait de reprendre les sociale et aux prises avec ses propres Elle laisse donc sans réponse ses ten- choses en main vis-à-vis de cet homme. sentiments. ÉVOLUTION

Lucile HADZIHALILOVIC porte. Il s’adonne aux jeux que tout en- lence du rôle de la mère, qui ne veut pas France 2015 1h21 fant du littoral pratique, en particulier la forcément que du bien à son enfant… avec Max Brebant, Julie-Marie plongée en apnée. Jusqu’au jour où il Parmentier, Roxane Duran, Nathalie croit apercevoir sur le fond marin, entre Les amateurs du genre apprécieront à le Gosles, Mathieu Goldfeld… étoiles de mer et bancs coralliens, le quel point Lucile Hadzihalilovic a par- Scénario de Lucile Hadzihalilovic corps d’un enfant noyé. Mais sa mère ne faitement intégré les influences et ré- et Alanté Kavaïté le croit pas, lui dit assez sèchement que férences des grands cinéastes qui ont tout cela est le fruit de son imagination. marqué sa cinéphilie. On ne peut pas ne Grand Prix du Jury, Festival Et petit à petit le doute nait chez l’enfant, pas penser, dans cette histoire trouble des Utopiales de Nantes qui était toute innocence et amour filial de mutations d’êtres semi marins, à fusionnel. Des questions s’immiscent : David Cronenberg ou à « l’accouche- Si rares sont les grands films fantas- pourquoi dans ce village ne vivent-ils ment » de l’Alien de Ridley Scott. Mais tiques français (nous préférerons taire la qu’entre garçons du même âge et leurs c’est un film espagnol des années 1980, litanie des navets hexagonaux du genre) mères, toutes jeunes et diaphanes ? connu seulement des vrais afficionados que nous ne pouvons que sauter de joie Quel est cet étrange traitement qu’on – et qui traumatisa votre serviteur à peine après la vision de ce petit bijou anxio- leur impose dans cette clinique fanto- adolescent –, Les Révoltés de l’an 2000 gène, à la fois fascinant et inquiétant, matique ? Et si sa mère ne l’était pas ? de Narciso Ibañez Serrador, qui a inspiré qui va aller gratter vos angoisses enfan- à la réalisatrice cette ile peuplée d’en- tines les mieux enfouies. Scénariste puis réalisatrice singulière, fants, aux maisons cubiques que l’on Le propre du fantastique, c’est d’intro- Lucile Hadzihalilovic a toujours exploré croirait dessinées par une main juvénile. duire des éléments étranges dans un les eaux troubles de l’enfance et la perte Mais foin de toutes ces influences, univers tout à fait crédible, contempo- de l’innocence, autant dans son remar- Hadzihalilovic crée un univers bien à rain ou passé. Et de fait rien – du moins quable court métrage La Bouche de elle, installe un climat fascinant grâce à au début du film – ne paraît incongru Jean-Pierre que dans son premier long une mise en scène d’une grande maî- dans la vie de Nicolas, un gamin de métrage Innocence, huis-clos troublant trise qui joue parfaitement de la lumière, onze ans qui vit au bord de la mer, sur autour d’une communauté de jeunes dan- des paysages singuliers des Canaries, une terre volcanique aux plages noires seuses. S’immergeant ici dans le monde des fonds marins ou des intérieurs qua- de lave, comme il en existe sur les Iles aquatique qui l’a toujours fascinée (elle si-carcéraux de la clinique… Le film est Eoliennes, au Cap Vert, ou aux Canaries. a grandi au bord de la mer, au Maroc), profondément étrange et séduisant, Dans une maison cubique et pour le elle aborde les angoisses de l’enfante- comme le visage de madones flamandes moins austère, qui ne permet pas de si- ment, de la mutation, de l’univers médi- de ses deux magnifiques actrices, Julie- tuer précisément l’époque mais peu im- cal et chirurgical. Elle interroge l’ambiva- Marie Parmentier et Roxane Duran. Cinéma de genre, Exploitation, OFNI, auteurs borderline... Séance mensuelle du troisième type proposée par l’association Monoquini www.lunenoire.org

Vendredi 6 MAI – DOUBLE PROGRAMME Tarifs pour cette soirée spéciale : 4€ pour HORMONA (programme court), tarif habituel Utopia pour POSSESSION, ou 8€ pour les 2 séances. Une collation sera offerte pour les détenteurs d’un billet groupé.

À 20h HORMONA Trois films charnels de Bertrand MANDICO, en pré- sence du réalisateur et d'Eli- na Löwensohn Durée du programme : 49 mn PREHISTORIC CABARET (2013, 10 mn) • Y'A T-IL UNE VIERGE ENCORE VIVANTE ? (2015, 9 mn) • NOTRE DAME DES HORMONES (2014, 30 mn) • avec Elisa Löwensohn, Nathalie Richard et la voix de Michel Piccoli… À 21h30 Zulawski en Pologne une nouvelle fois Avec ce programme protéiforme frappé par la censure, Possession repré- réuni sous le titre d'Hormona où l'on CARTE BLANCHE À Bertrand MANDICO sente l'acmé de la fureur stylistique du retrouve Elina Löwensohn, l'égérie HOMMAGE À Andrzej ZULAWSKI cinéaste. Véritable film-monstre aux ac- du cinéaste, nous voici en présence teurs consumés par des rôles d'une in- d'un cocktail visuel insolite qui cé- tensité peu commune, il ne saurait être lèbre le mariage de Cocteau et de réduit au genre horrifique auquel il em- Cronenberg dans un décor acidulé POSSESSION prunte son climat d'angoisse et ses dé- de giallo, nous entraine dans l'at- flagrations de violence meurtrière. Au tra- mosphère alcoolisée d'un cabaret Andrzej ZULAWSKI vers du drame intime de la séparation, islandais de troisième zone où offi- France/Allemagne 1981 2h04 sous la lumière blafarde d'une ville meur- cie une impudique meneuse de re- VOSTF Couleur trie coupée en deux (un Berlin fantôma- vue, ou encore revisite sur le mode avec Isabelle Adjani, Sam Neill, Heinz tique magnifiquement photographié par psychédélique la légende d'une Bennent… Version intégrale remasteri- Bruno Nuytten), on est tenté d'y lire la Jeanne d'Arc aux paupières brû- sée. Interdit aux moins de 16 ans parabole kafkaïenne de la perte d'iden- lées, dépouillant les morts sur les tité, et plus encore d'un monde en dé- champs de bataille. Si incontesta- De retour à Berlin après une longue ab- composition propice à l'apparition d'une blement le prolifique Mandico est sence, Mark retrouve son épouse Anna créature hideuse et maléfique, à la fois un artiste sous l'influence d'un cer- et leur jeune fils Bobby dans l'apparte- fantasme et figure de l'aliénation se nour- tain cinéma Bis, il transcende ces ment qu'ils occupent à la lisière du Mur. rissant de ses victimes – notre propre références à l'aune de ses propres Mais le couple se déchire, Anna se dé- double, alien n'ayant d'humain que l'ap- obsessions où l'organique se mêle robe et son attitude de plus en plus erra- parence, prêt à se fondre dans la masse au végétal, composant son cadre tique conduit Mark à soupçonner qu'elle à l'aube d'un cataclysme annoncé. comme un tableau fourmillant de a un amant en la personne de Heinrich, Vision infernale et paroxystique d'un ar- détails changeants, modelant son une sorte d'aventurier mystique. Il appa- tiste radicalement pessimiste, Possession univers onirique et vénéneux à rait qu'Anna, sombrant progressivement est une œuvre viscérale inspirant autant l'aide de trucages artisanaux : une dans la folie, l'a délaissé pour un être qui la répulsion que la fascination. Un laby- sorte de Méliès du cauchemar ba- n'a rien d'humain. rinthe halluciné où se fracassent les êtres roque. Autant dire un oiseau rare dans le tournoiement incandescent de du cinéma contemporain. Réalisé après le succès de L'Important leurs passions et de leur désir, tels des c'est d'aimer et le retour manqué de papillons de chair et de sang. SAGA THÉÂTRE JONATHAN CAPDEVIELLE 26.4 À 20H30 AU CARRÉ

À SAVOURER EN AVRIL LES ÉLÉMENTS

MUSIQUE BAROQUE ENSEMBLE LES SURPRISES 28.4 À 20H30 AU CARRÉ

+ D’INFOS WWW.LECARRE-LESCOLONNES.FR ABONNEMENTS & LOCATIONS 05 57 93 18 93 / 05 56 95 49 00 SUIVEZ-NOUS + LES INNOCENTES Anne FONTAINE France 2016 1h55 VOSTF (français, polonais, anglais…) avec Lou De Laâge, Agata Buzek, Vincent Macaigne, Agata Kulesza, Joana Kulig… Scénario de Sabrina B. Karine, Alice Vial, Anne Fontaine et Pascal Bonitzer, sur une idée de Philippe Maynial

Ce film est un moment de grâce, une expérience à la fois humaine et spirituelle, magnifiée par les images de Caroline Champetier. 1944 : la Pologne a été dévastée par l’occupation allemande. Tandis que les autochtones tentent de survivre, la Croix Rouge française s’est installée dans ce qu’il reste d’un hôpital pour soigner et rapatrier les Français qui se trouvent encore sur le territoire polonais. L’équipe médicale n’a pas pour mission de s’occuper des Polonais, et quand une jeune religieuse vient demander du secours, on l’éconduit dans un premier temps, mais Mathilde Beaulieu, interne de 25 ans, se laisse toucher par sa détresse et accepte de la suivre jusque dans son couvent, malgré l’interdiction qui lui est faite de s’éloigner du cadre de sa mission. Là, elle découvre une communauté de Bénédictines qui continuent à vivre leur vie de moniales, rythmée par les 7 offices quotidiens, mais qui cachent dans la honte et le désarroi un secret terrible… MUSTANG Deniz Gamze ERGÜVEN Turquie 2015 1h37 VOSTF avec Günes Sensoy, Doga Zeynep Doguslu, Tugba Sunguroglu, Elit Iscan, Ilayda Akdogan, Ayberk Pekcan… Scénario de Deniz Gamze Ergüven et Alice Winocour

4 César 2016, dont Meilleur premier film

Dans la Turquie d’aujourd’hui, cinq sœurs unies comme les doigts de la main, cinq papillons multicolores pris dans les filets des regards de travers, des racontars, d’une morale d’un autre temps. Non contentes de batifoler joyeusement sur la plage avec des garçons de leur âge, les voilà qui bravent l’interdiction qui leur est faite de se rendre à un match de football ! Pour leur oncle, qui est le garant du puritanisme familial, c’en est trop. À partir de là, serrage de vis en règle. Une vaste entreprise matrimoniale se met branle et dès lors tout sera fait pour empêcher les sœurs d’échapper à leur destin contraint. On met sous clef ordinateurs et téléphones, on installe des barreaux aux fenêtres, on rehausse les murs d’enceinte de la maison, qui se transforme en prison. Tout est mis en œuvre pour éduquer ces toutes jeunes femmes à devenir de bonnes épouses, dociles, respectueuses de leur mari, de la tradition, de la religion. A la rentrée, aucune ne retourne à l’école, les cours de pratiques ménagères suffisent ! Mais le désir de liberté et d’accomplissement personnel est toujours là… THE REVENANT Alejandro GONZALEZ IÑARRITU USA 2015 2h36 VOSTF avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson, Will Poulter… Scénario de Alejandro González Iñárritu et Mark L. Smith, d’après le roman de Michael Punke. Musique de Ryuichi Sakamoto, photographie d’Emmanuel Lubezki.

« Tant que tu peux t’accrocher à une respiration, bats-toi, respire… continue à respirer » C’est sur cette leçon de survie que commence l’odyssée de Hugh Glass selon Iñárritu, expérience immersive dans les étendues glacées et les montagnes enneigées du Dakota du Sud. Hugh Glass était un « mountain man », un de ces trappeurs, explorateurs américains qui parcouraient les montagnes de l’Amérique du Nord au xixe siècle, motivés par le profit, chassant les castors et vendant leurs peaux. Le film retrace sa rencontre avec les indiens Arikaras, qui les pourchassèrent et auxquels il parvint à échapper, aidé ensuite par des Sioux pour rejoindre le fort. En 1823, lors d’une reconnaissance, Glass surprit une femelle grizzly, accompagnée de ses deux oursons, qui le chargea. Il réussit à tuer l’ours, mais très grièvevement blessé, fut laissé pour mort par les deux compagnons qui devaient rester à ses côtés. Sans armes, il parvint en six semaines à gagner Fort Kiowa, distant de plus de trois cents kilomètres. Glass se remettra ensuite en route pour traquer Bridger et Fitzgerald, et en tirer vengeance. SOIRÉE-DÉBAT Mardi 5 AVRIL à 20h30 sur l'accaparement des terres, organisée par le réseau Sortir du colonialisme 33 Projection de SANS TERRE C'EST LA FAIM suivie d'un débat avec Abdourahmane Ndiaye, Docteur en économie du développement, co-auteur de Réponses radicales aux crises agraires et rurales africaines, publié en 2012. Tarif unique : 4 euros – Achetez vos places à l'avance, à partir du Samedi 26 Mars. SANS TERRE C'EST LA FAIM

Film documentaire d'Amy MILLER Elle donne la parole à des agriculteurs di- Canada 2013 1h15 rectement touchés par la prise de leurs terres, leurs histoires personnelles se Á travers trois exemples (Cambodge, mêlent aux images de communautés qui Mali, Ouganda), Amy Miller explore le re- luttent pour leur survie. Amy Miller nous vers du phénomène mondial des acqui- livre une leçon de pédagogie et d’en- sitions foncières à grande échelle et son gagement en faveur des sociétés pay- impact sur l’agriculture familiale. sannes et des agricultures familiales.

Peuples Solidaires 33 et Terres d’Adèles vous invitent au dimanche d’Adèles le 1er mai au Jardin d’ADELES, 36 avenue Magellan 33600 PESSAC (en face de l’entrée-ouest de l’hôpital Haut lévèque) pour échanger sur les enjeux actuels de la terre et leurs conséquences (alimentation, santé, circuits commerciaux…) et plus précisément autour de la question : Cultiver la terre ou l’exploiter ? En France, au Brésil, en Inde… (Agro-écologie, Accès à la terre… Agriculture industrielle et exportatrice… Accaparement des terres…). De 10h à 17h plusieurs rendez- vous (films, débats…) seront proposés. Programme détaillé sur le site de Peuples Solidaires 33 : peuples-solidaires.desc33.over-blog.org de sauvetage » du pays. Une réalité si lointaine, si hors-champ… Que signifie avoir vingt ans dans une telle contrée ? On fait ainsi plus parti- culièrement connaissance avec Daniel, un garçon sortant à peine de l’enfance, un peu rêveur, qui n’a pas d’autre desti- VOLTA A TERRA née que de faire le même métier que ses Film documentaire culier des vaches magnifiques, mais pas aieuls : paysan. Mais le jeune homme de João Pedro PLACIDO toujours faciles à faire avancer dans les envisage aussi d’avoir une vie sentimen- Portugal 2015 1h18 VOSTF passages pentus et parfois glissants. tale et de se marier. Au mois d’août, les habitants organisent Au long de ce film qui se déroule sur une Qui voudrait vivre dans la campagne des fêtes traditionnelles où ils manient année, la communauté vit au rythme perdue en haut des monts du nord du les outils du passé. Mais, le restant de des saisons – l’hiver y est la saison la Portugal ? Pas grand monde. Dans le l’année, ils ne paraissent pas beaucoup plus difficile mais la plus belle à l’écran village d’Uz, beaucoup sont déjà partis. plus modernisés – on y fauche encore – et des rites de la vie quotidienne, no- Des panneaux avec la mention « ven- dans certains endroits à la faux. La ré- tamment religieux. Volta a terra raconte dus » sont accrochés sur les murs des gion est pauvre, chaque tête de bétail aussi le début d’une idylle. Pendant les maisons. Il ne reste plus que quelques est un bien précieux, et on compte sur fêtes estivales, Daniel fait la connais- irréductibles, une poignée de familles, un nombre minimum de mises à bas sance d’une jeune fille… avec les anciens et les jeunes, qui s’obs- dans l’année. Tandis que la télévision Une merveille d'authenticité, de lucidité, tinent à travailler dans ce lieu où ils sont diffuse le discours d’un homme politique de délicatesse, de poésie… nés et à y élever des animaux. En parti- portugais évoquant la troïka et un « plan (C. Kantcheff, Politis) Samedi 21 MAI : Marche Vendredi 1er Avril à 20h30 mondiale contre Monsanto et toutes les multinationales Soirée débat sur les pesticides de l'agro-industrie et de l'agrochimie. Rendez-vous à Projection unique de Insecticide, mon amour suivie 14h30, place de la Victoire. d'un débat avec Valérie Murat qui porte la première procédure pénale en France pour homicide involontaire de son Le 21 Mai prochain, ce sera une père, vigneron, victime de pesticides, Delphine et Benoît mobilisation citoyenne massive pour exiger un changement de Vinet, vignerons en bio, Paul Barre, vigneron en biodynamie, modèle agricole. L’agriculture et Cyril Giraud du relais local de Générations futures. aujourd'hui est fortement mar- quée par l'industrialisation et la 19h salle de la cheminée Dégustation de vins bio. financiarisation, c'est le modèle Soirée organisé par Générations Futures Bordeaux agricole des multinationales, generations-futures.fr/relais-locaux/bordeaux/ celui des lobbies et de la FNSEA, Achetez votre place à l'avance, à partir du Samedi 26 Mars. c'est aussi celui des pesticides et des biotechnologies. Ce modèle agricole est un désastre pour la santé publique, pour l'environne- Insecticide, mon amour ment, et il est source de nom- breuses injustices sociales. Dans le Bordelais, nous sommes particulièrement touchés par les ravages liés à l’utilisation massive de pesticides dans le vignoble. Une véritable omer- ta est imposée par les institu- tions viticoles bordelaises sur ce scandale sanitaire et environne- mental. Pourtant les alternatives agro- écologiques existent, il serait même possible de nourrir l’en- semble de l’humanité grâce à l’agriculture biologique. Mais au lieu d'être soutenues, ces alternatives sont reléguées à la marge par les politiques sous la forte influence des lobbies agro- industriels. Nous, citoyens, devons faire pression sur les politiques pour que la transition écologique de l'agriculture soit sérieuse- ment engagée. Nous voulons Film documentaire de Guillaume Bodin Bonmatin, chercheur au CNRS et lanceur France 2015 – 52 mn d'alerte sur les effets catastrophiques une agriculture paysanne, bio et de l'utilisation de ce type de pesticides locale. Nous voulons une agri- Guillaume Bodin a 26 ans, il est réalisa- sur l'environnement. Le couple Claude teur et ouvrier viticole en Saône-et-Loire et Lydia Bourguignon, microbiologistes culture de proximité et écolo- lorsqu'il est victime des traitements obli- des sols, apporte de nombreuses in- gique. Préparons notre avenir et gatoires aux pesticides contre la cica- formations sur l'impact de ces produits celui de nos enfants, semons les delle de la flavescence dorée. Comme il chimiques sur la faune des sols. est impossible de se faire entendre, il dé- graines du changement de mo- cide alors de quitter son travail et d'en- Néanmoins, tout n'est cependant pas si dèle agricole ! quêter sur la question. sombre dans cette affaire, puisqu'un col- Il part à la rencontre de nombreux ac- lectif de vignerons tente de faire évoluer teurs du milieu viticole et scientifique le dossier vers un plus grand respect de PS : Samedi 7 Mai à partir de comme Emmanuel Giboulot et Thibault l'environnement. C'est une enquête de 14h, Atelier de préparation Liger Belair, ces vignerons ayant refusé plus de deux ans dans laquelle le jeune des pancartes chez Darwin. de traiter aux insecticides. Ou Jean-Marc réalisateur s'est engagé. MERCI PATRON Film documentaire de François RUFFIN France 2016 1h24 C'est l'histoire de Jocelyne et Serge Klur, ex-employés d'Ecce, filiale du groupe LVMH. Ex-employés de son usine de Poix- du-Nord, jadis chargée de la confection des costumes Kenzo. « Jadis » car, mondialisation oblige, le groupe a cru bon d'en délocaliser toute la production en Pologne. Moyennant quoi les Klur ont été invités à se rendre employables ailleurs. Quatre ans plus tard, la fin de droits est passée depuis belle lurette, on tourne à 400 euros par mois, la maison est fraîche – forcément, il n'y a plus de chauffage, et il a fallu se replier dans la seule pièce habitable… On en est là quand survient un avis de saisie de la maison, ni plus ni moins, à la suite d'une ardoise d'assurance de 25 000 euros… On ne fait pas plus local que le cas Klur. Et on ne fait pas plus global non plus. Car les Klur offrent un résumé presque com- plet du système. Pourtant, contrairement à bon nombre de ceux qui ont traité avant lui de la condition salariale à l'époque néo-libérale, le film de François Ruffin n'a aucune visée ana- lytique ou pédagogique. C'est un film d'un autre genre… un film d'action directe. Car Ruffin, qui a Bernard Arnault dans le collimateur depuis un moment, va opter pour l'attaque fron- tale : Klur-Ruffin contre Arnault. L'époque néo-libérale ensei- gnant que si l'on ne demande pas avec ce qu'il faut de force, on n'obtient rien, Klur-Ruffin vont demander. Avec ce qu'il faut de force. 45 000 euros de dédommagement pour réduc- tion d'un couple à la misère, plus un CDI quelque part dans le groupe LVMH pour Serge ! Et sinon, campagne de presse. SAINT AMOUR Pas Le Monde, pas France Inter, pas Mediapart : Fakir, journal libre fondé par Ruffin et basé à Amiens. Tremblez, puissants ! Écrit et réalisé par Benoît DELÉPINE … Et le puissant se met à trembler pour de bon. On ne et Gustave KERVERN France 2016 1h42 peut pas raconter ici la série des hilarantes péripéties qui y avec Gérard Depardieu, Benoît Pœlvoorde, Vincent Lacoste, conduisent… Céline Sallette, Chiara Mastroianni, Gustave Kervern, Solène Rigot, Michel Houellebecq, Ana Girardot, Andréa Ferréol, Izia (Frédéric Lordon, Le Monde diplomatique) Higelin… et la voix de Yolande Moreau ! Tout commence au salon de l'agriculture. Jean (Gérard Depardieu, grandiose), éleveur de bovins de compèt, et son fils Bruno (Benoit Pœlvoorde, formidable avec le cheveu gras collé) participent comme tous les ans au Salon dans l'espoir que la médaille tant espérée viendra enfin récompenser leur taureau bien couillu. Mais Bruno n'y est pas… Tout ça le dé- prime. Il a la bonne quarantaine, bosse tout le temps dans la gadoue, se prend des vestes dès qu'il approche les filles et il n'est pas question pour lui de reprendre la ferme familiale. La seule chose qui le console, c'est de profiter de cette se- maine parisienne pour faire la route des vins… à l'intérieur du salon… éclusant des godets à tous les stands de dégustation représentant les vignobles des régions françaises. Face à cette situation pathétique, Jean va prendre les choses en main et embarque son grand fiston dépressif pour une vraie route des vins dans le taxi de Mike (Vincent Lacoste, parfait), jeune frimeur parisien, mythomane patenté. Un pé- riple initiatique en forme de road movie drolatique, qui va per- mettre au père et au fils de renouer les liens au gré de ren- contres détonantes : avec une jeune serveuse obsédée par la dette abyssale de la France, un hôtelier airbnb très inquiétant (Michel Houellebecq, très très flippant), une cavalière pré-mé- nopausée en recherche immédiate de géniteurs… Tout ça agrémenté de bitures légendaires. Il n'y a que Delépine et Kervern pour concilier avec autant de verve, d'invention, de poésie brute les scènes hilarantes, parfois délicieusement borderline, et les séquences d'émo- tion pure… Et mine de rien, sans larmoyer ni pérorer, cette truculente comédie se révèle un des plus beaux hommages qui soient au monde paysan (pas celui de l'agriculture indus- trielle, rassurez-vous !), à son courage, son sens de l'abnéga- tion et de la transmission.

gée si elle en croit tout son entourage ? Dans le même temps se déclare la guerre avec l'Allemagne et la mobilisa- tion se précise pour les hommes du vil- Sunset song lage… Écrit et réalisé par Terence DAVIES siècle dans le comté rural d'Aberdeen, Sunset song est une description brutale GB 2015 2h16 VOSTF au Nord de l'Ecosse. Le film s'ouvre ma- mais superbe de l'Ecosse rurale et puri- avec Agyness Deyn, Peter Mullan, gnifiquement sur les champs de blé do- taine du début du siècle, et l'amour du Kevin Guthrie, Jack Greenlees, Ian rés ondulant au vent sur une colline sur- réalisateur pour cette terre parfois in- Pirie… D'après le roman de Lewis plombant un lac qui reflète les paysages grate transparaît à travers chaque plan. Grassic Gibbon rudes et splendides des Highlands. Une terre travaillée par des paysans ex- C'est la fin des cours et Chris Guthrie, ploités dont le réalisateur magnifie la C'est un cinéma que les tenants de la jeune fille de la petite paysannerie, est solidarité, les traditions, sans édulcorer modernité à tout prix pourraient quali- malgré tout pleine d'espoir car, élève leurs travers, leurs violence, leur miso- fier de désuet s'il n'atteignait pas le su- brillante, elle peut légitimement aspirer blime dans sa précision du romanesque à devenir institutrice. Mais le soleil, s'il gynie. De cet univers rude se dégage un et dans sa mélancolie lyrique. Du ciné- illumine le cœur des jeunes filles en va- magnifique personnage de femme (in- ma anglais à la fois littéraire (on croi- cances, rentre peu dans la maison des tensément incarnée par la formidable rait, en regardant et en écoutant le film Guthrie, où John, le père et tyran do- Agyness Deyn, d'une beauté hors du de Terence Davies lire ou relire du Henry mestique, fait régner une discipline de temps), prise dans la tourmente de ses James : même si James était améri- fer sur toute la famille, notamment le sentiments ambivalents, entre son dé- cain, il était plus britannique que na- frère aîné de Chris, Will, souffre-douleur sir d'accomplissement et la soumis- ture, au point de prendre la nationalité parce que rebelle à l'autorité. Quant à la sion plus ou moins consentie au poids de la reine Victoria peu avant sa mort), mère, bien que déjà d'âge mur, elle est des conventions étouffantes. Terence et organique tant le cinéaste est viscé- contrainte par son mari d'enchaîner les Davies filme avec une égale ampleur ralement attaché aux terres grasses du grossesses nullement désirées. Et rapi- les champs de blé et les champs de ba- Nord de l'Angleterre et de l'Ecosse. Un dement, alors que Will va choisir la li- taille, avec une égale précision les intéri- cinéma comme pouvait le fignoler un berté et l'exil en Argentine, alors que la eurs étouffants et les scènes de groupe, David Lean. Un cinéma d'une maîtrise mère va mourir en couches, et le père il joue en virtuose des couleurs et des totale où les harmonies de couleurs et la subir une attaque, le destin et les es- ambiances musicales, nous chavirant le bande son vibrent à l'unisson des senti- poirs de Chris vont basculer. Comment cœur quand s'élèvent les chants écos- ments tour à tour heureux puis tourmen- la jeune fille brillante et lucide va-t-elle sais mélancoliques, au son des corne- tés des personnages. pouvoir affirmer sa liberté dans ce car- muses évoquant les temps heureux dis- can ? Résistera-t-elle à la pression des parus ou les hommes partis loin de leur Nous sommes un été au début du xxe prétendants et au mariage, étape obli- terre. Jeudi 31 MARS à 20h30 SOIRÉE FANZINE – BD ALTERNATIVE dans le cadre de l'ESCALE DU LIVRE (escaledulivre.com) Festival des créations littéraires les 1, 2 et 3 Avril, et en partenariat avec l'association bordelaise Disparate PROJECTION DE UNDERGRONDE suivie d'une rencontre avec TOFF, artiste sérigraphe, les membres du collectif Sauvage Garage et Sarah Vuillermoz, libraire bande dessinée librairie Mollat. Achetez vos places à l'avance, à partir du Samedi 26 Mars au cinéma ou au local de Disparate, 31 rue Bergeret. UNDERGRONDE

Film documentaire de Francis VADILLO cette effervescence éditoriale fait un bien France 2014 1h16 fou ! Le documentaire de Francis Vadillo nous L’histoire des fanzines remonterait aux entraîne à la découverte de pratiques ar- débuts des années 1950, aux USA, avec tistiques devenues un langage commun la Free Press et ses textes et dessins po- et fédérateur. Tour de France non ex- litisés, et donc, à coup sûr, frappés d’in- haustif, de la Fanzinothèque de Poitiers terdiction. Circulant sous le manteau, au Dernier Cri à Marseille en passant par sans dépôt légal, d’où l’appellation un- Hors Cadre dans l’Aveyron… derground, le fanzinat est aujourd’hui un phénomène mondial, refuge de l’esprit li- En filmant ces gens et ces lieux, vivants bertaire. Les auteurs de cette micro-édi- et engagés, le film nous montre une éner- tion signent souvent d’un pseudonyme gie créative, une véritable évocation de la changeant, les tirages sont souvent mi- liberté, fruit d’un travail acharné. Chaque nimes et les lecteurs curieux. Ancrés détail compte, la conception, l’imprime- dans leur économie parallèle, sans ac- rie, la reliure, le format… Et à la sortie, tionnaires ni recettes publicitaires, les chaque objet est unique. Dans tout le fanzines circulent loin en dehors des continent, les lieux de l’underground pro- circuits marchands et institutionnels. À lifèrent où les artistes n’obéissent qu’à l’heure où la liberté d’expression est plus une seule règle : indépendance artistique que jamais à défendre, découvrir toute et goût du travail bien fait.

Cinéma Utopia, Jeudi 31 MARS à partir de 11h, CARTE BLANCHE À L'ASSOCIATION DISPARATE (disparate-gallery.tumblr.com). L’association bordelaise Disparate, dédiée aux fanzines, à la micro-édition et à la création indépendante, proposera une fanzinothèque éphémère dans la salle de la cheminée. Dans le hall du cinéma, exposition de sérigraphies de l'artiste TOFF. consacré au voyage et à l'errance vus non seulement comme une ouverture sur l'ailleurs et sur l'autre, mais aus- si comme une redécouverte de soi. Le voyage s'accomplit par tous les moyens possibles : train, vespa brinqueballante ou bac fluvial, tous ces déplacements filmés avec un brio de mise en scène KAILI BLUES qui force l'admiration. On pense notam- Écrit et réalisé par BI GAN cié à une vieille doctoresse avec qui il ment à ce plan séquence de quarante Chine 2015 1h50 VOSTF semble former un duo uni par les bles- minutes – dont on se demande com- avec Luo Feiyang, Xie Lixun sures de la vie. On comprend vite que ment il a pu être tourné – qui permet de Yongzhong Chen, Zeng Shuai… le passé de Chen fut tourmenté, qu'il a découvrir tous les recoins de l'étrange Poèmes de Bi Gan fait un long séjour en prison à cause de village de Dangmai, minuscule port au relations étroites avec les triades, et que bord du fleuve. Bi Gan se plaît à balader Festival des Trois Continents, Nantes pendant son incarcération sa femme est le spectateur au fil de flash back impro- 2015 : Grand Prix, Montgolfière d'Or décédée, le laissant à jamais solitaire. bables, dans un esprit très bouddhiste Ce qui le raccroche à la vie, c'est son où se mêlent le passé, le présent et le fu- C'est un premier film d'une beauté irra- neveu Weiwei dont il s'occupe au mieux tur. C'est dans ces allers et retours que diante, œuvre d'un tout jeune réalisa- alors que son père joueur et fêtard le dé- se construit toute la richesse du per- teur de 26 ans qui représente la relève laisse totalement. sonnage, interprété d'ailleurs (comme d'un cinéma chinois décidément pas- la quasi-totalité des rôles du film) par un sionnant. Dès les premiers plans on est La vie de Chen va basculer quand son non professionnel, lui-même repris de saisi par l'étrangeté fascinante de Kaili irresponsable de frère va vendre Weiwei, justice, qui dégage une intense authen- Blues, chronique tantôt sociale tantôt aussitôt exilé dans un village lointain ! ticité – sans compter sa ressemblance métaphysique qui nous plonge au cœur L'objectif de Chen désormais, c'est de étonnante avec le cinéaste fétiche de de Kaili, dans l'état montagneux et sub- faire le voyage – qui sera autant intérieur Bi Gan, Hou Hsiao Hsien (celui qui vient tropical de Guizhou : un univers humide que physique – pour récupérer Weiwei de nous offrir l'incroyable The Assassin). et brumeux, où la chaleur moite semble coûte que coûte. Son amie doctoresse Et comme souvent dans le cinéma asia- perpétuellement coller à la peau des en profite pour lui confier une cassette tique, la beauté des paysages magnifiés personnages. audio destinée à un vieil amour de jeu- par la mise en scène va à l'unisson de nesse à qui elle veut envoyer un dernier celles des âmes. La brume se lève sur Chen exerce la fonction de médecin message avant qu'il ne soit trop tard… la vallée de Kaili alors que le destin de dans un vieux cabinet décrépi, asso- Kaili Blues est un film magnifique Chen s'ouvre enfin à la lumière. LE FILS DE JOSEPH

tel, donne au personnage central du film va faire la rencontre d’un autre adulte, un conseil précieux : « Jeune homme, Joseph, qui va changer sa percep- vous n’arriverez à rien dans la vie si tion des choses. Tous deux sur le point vous êtes à l’heure aux rendez-vous ». de prendre un tournant dans leurs vies, Le cinéma d’Eugène Green n’est effec- Joseph et Vincent vont tisser une relation tivement pas à l’heure de notre temps et extraordinaire et comprendre que les ré- c’est tant mieux ! Il nous offre, avec une vélations attendues ne se trouvent pas là malice revigorante, la possibilité de voir où ils pensaient. les choses sous un autre jour. Le Fils de Le petit miracle qui opère – ici encore – Joseph est un film d’une immense beau- dans le cinéma d'Eugène Green, c'est té sur la paternité, sur la quête d’un jeune que la raideur apparente des procédés homme décidé à connaître son géniteur de mise en scène finit par impulser une et qui, déçu de l’infâme personnage qu’il vie propre aux images. La sobriété de découvre, saura trouver en lui-même et la réalisation sert aussi bien un humour chez les autres les ressources de son pince-sans-rire désopilant (le couple épanouissement. Mathieu Amalric-l'éditeur et Maria de Vincent n’est certainement pas un ly- Medeiros-l'attachée de presse) qu’une céen comme les autres. Il est poli, tra- mise à nu des personnages filmés avec vailleur, ne sort pas, ne participe pas aux candeur et sincérité (Natacha Régnier-la commerces louches de ses camarades. mère et Fabrizio Rongione-Joseph, très Mais intérieurement, il est en colère. Les touchants, rejoints par le jeune Victor autres ne l’intéressent pas et l’amour ab- Ezenfis dont c'est le premier rôle au ci- solu que lui porte sa mère se heurte sys- néma). Green ne cache pas son affection tématiquement à un silence : Marie n’a pour le baroque et le sacré, multipliant jamais révélé à Vincent l’identité de son les références au christianisme comme père. Vincent lui en veut et cherche par mythe central du récit et aux arts clas- tous les moyens à connaître son père siques (une très belle scène de chant ba- biologique lorsqu'il finit par découvrir roque, des promenades à la découverte une lettre et un nom : Oscar Pormenor. d’un Paris ignoré, la place du tableau Vincent se renseigne et trouve sans mal du Caravage « Le sacrifice d’Isaac »). que son père est un ponte du monde de Il n’est pourtant jamais rigide quand il l’édition littéraire, écharpe rouge en tour s’agit des mœurs, abordant au contraire de cou, adepte des banquets mondains la thématique de la filiation avec ouver- et de l’autosatisfaction suffisante. Ce ture et modernité. Si bien que Le Fils de personnage et sa cour donnent l’occa- Joseph s’apprécie comme une réjouis- sion à Eugène Green de réussir quelques sante fable à contre-courant des idées scènes satiriques irrésistibles sur le petit reçues, comme un petit éloge du retard milieu arty parisien. La colère de Vincent au charme délicieusement atemporel et n’en est que décuplée. C'est alors qu’il plein d'humanité. LE BOIS DONT LES RÊVES SONT FAITS

Lundi 2 Mai, après la projection de 20h, moment d’échanges entre vous, spectateurs, et une ou plusieurs membres de l’équipe d’Utopia.

Film documentaire de Claire SIMON et une fictions qui nous transportent en vie que les personnages donnent à voir France 2015 2h26 observateurs attentionnés vers autant ou à entendre. Un peintre que la tom- de rencontres, témoignages et autres bée du soir n'arrête pas, une prostituée Dans ce titre se trouve déjà toute la poé- récits intimes et passionnants. et sa « chambre » à ciel ouvert, un réfu- sie dont le film tient la promesse. Il vé- gié cambodgien plongé dans ses souve- hicule l’imaginaire, la part d’intimité et L’idée de ce documentaire, simple et nirs, un éleveur de pigeons qui élabore le les potentialités d’un lieu, le Bois de pourtant si forte, c’est d’avoir conçu le grand lâcher, un homosexuel guettant le Vincennes, que Claire Simon a filmé au bois comme un petit monde en soi. Tout sexe au coin des fourrés, des sans-abris gré de quatre saisons, au fil du rythme le monde vient au bois : des hommes et anéantis par le sommeil, des pêcheurs de la nature. Elle fait de nous les pro- des femmes de tous âges, de tous hori- de carpe, un mateur aux méthodes bien meneurs curieux de ce havre en marge zons, de toutes classes. On y vient pour rodées… Et comme dans tout lieu en de la frénésie citadine, les interlocuteurs se ressourcer, pour faire de l’exercice, marge, il s'y tient parfois des tragédies. momentanés de ses habitants plus ou pour travailler, pour chercher l’amour Avec beaucoup de sensibilité, la réali- moins temporaires. Filmer la vie d’un ou pour des rapports fugaces. Le point satrice filme à égalité tous ceux qu'elle bois, c’est certes en sillonner les sen- commun entre tous ces gens est d'y ve- croise, sans voyeurisme ni jugement. tiers, en humer les senteurs, y côtoyer nir pour accomplir quelque chose d’in- Au fil de ce documentaire, la voix de ses promeneurs. Mais c’est aussi em- térieur, souvent avec la régularité d’un Claire Simon nous guide sous l’humus brasser son immense pouvoir de fiction. rituel. Prenez cet homme, enfant de du bois, là où la vie fourmille, dévoilant Le bois est l’endroit des fantasmes, des la Libération, d’une mère française et ce que ce lieu recèle d’invisible. Munie croyances, de l’évasion, des secrets, d’un GI, qui fait de la musculation en de sa caméra et d’un dispositif minima- de l’expérience sensorielle. Il idéalise soulevant des troncs d’arbres : ce qu’il liste, elle imprègne son film d’intimité et tout ce que nous refusons de la ville, du fait, dit-il, c’est bon pour le mental. Et d’équilibre. Au point de laisser deviner stress et de la contrainte. Et cela, il le comme on vient là pour une certaine li- qu’elle ne diffère en rien de tous ceux fait en un instant : une odeur de sous- berté, comme ici on a le droit d’être dif- qu’elle interroge ; qu’elle aussi se rend bois, une palette de couleurs, quelques férent, alors les langues parlent avec une au bois pour y satisfaire un besoin per- chants d’oiseaux et voilà le monde sau- authenticité rare. En ville l’image est sus- sonnel, y rencontrer des gens, y lais- vage à portée de main. Le bois est l’en- pecte. Ici au bois la caméra baladeuse ser un peu de sa solitude peut-être. Et droit où ressurgit l’enfance, un lieu où se de Claire Simon ne cause aucune gène. plus que tout, revenir encore et encore mêlent la magie et la beauté, où le temps Elle enregistre avec fluidité une succes- se blottir au cœur de cette grande uto- suspend son cours. Voilà pourquoi ce sion de rencontres – de très belles ren- pie qu’est le bois, où règnent la liberté, fabuleux documentaire porte en lui mille contres – et collecte les morceaux de le merveilleux et la diversité. a garanti sans 3D Ciném

5 place Camille Jullian 33000 Bordeaux • www.cinemas-utopia.org • 05 56 52 00 03 • [email protected] LE FILS DE JOSEPH

Écrit et réalisé par Eugène GREEN portugaise, La Sapienza) ont cela de antinaturaliste des acteurs, les regards France/Belgique 2016 1h55 semblable qu’elles font invariablement plantés droit dans la caméra, les liai- avec Victor Ezenfis, Natacha Régnier, naître chez les spectateurs au moins sons systématiques entre tous les mots Fabrizio Rongione, Mathieu Amalric, un sentiment commun, celui d’avoir été du texte, etc. : tout dans ce cinéma Maria De Medeiros… plongé dans une bulle hors du temps, est une provocation à l’esprit de notre unique et surprenante, que l’on pourrait époque, trop rapide et si peu attention- Les projections des films d’Eugène qualifier de désuète si elle n’était, bien née. D’ailleurs, Eugène Green lui-même, Green (Le Pont des Arts, La Religieuse entendu, parfaitement assumée. Le jeu lors d’une apparition en concierge d’hô-

No 169 du 30 mars au 10 mai 2016 / Entrée: 6,50€ / La 1re séance: 4€ / Abonnement: 48€ les 10 places