DOSSIER DE DEMANDE D’AUTORISATION POUR LES TRAVAUX DE DRAGAGE ET DE GESTION DES SEDIMENTS DU FLEUVE CHARENTE DANS LE SECTEUR DE SAINT-SAVINIEN

Annexe 4 : Etude d’impact, volet milieux naturels intégrant une évaluation d’incidences Natura 23000 – Rapport Biotope (2014)

DÉPARTEMENT DE CHARENTE MARITIME / Avril 2015 8

Compléments d’études sur la Grande Mulette dans le cadre du projet de désenvasement du fleuve Charente

2007-2014 : Quelle évolution pour les populations menacées

par l’envasement au niveau du Conseil Général de méandre de Port d’Envaux ? Charente-Martime

Octobre 2014

BIOTOPE Octobre 2014/ Compléments d’études sur la Grande Mulette dans la Charente.

Résumé

Compléments d’études sur la Grande Mulette en Charente Libellé de la mission : 2007-2013 : Quelle évolution pour les populations menacées par l’envasement au niveau du méandre de Port d’Envaux ? Référence : /

Maître d’ouvrage : Conseil Général de Charente-maritime Tél :

Biotope Recherche & Développement 22 Bd Maréchal Foch Candidat : Tél : 04 67 18 18 75 34 140 Mèze www.biotope.fr

Rédacteur du rapport Vincent Prié ([email protected]) Tel : 06 72 32 00 43

Relecture qualité Nicolas Legrand ([email protected] )

N° contrat : 2014574

Date de réalisation : Octobre 2014

Documents joints CD rom contenant les fichiers SIG et des vidéos de la zone d’étude

BIOTOPE Octobre 2014/ Compléments d’études sur la Grande Mulette dans la Charente. SOMMAIRE

I. INTRODUCTION ...... 5 II. MÉTHODES ...... 6 II.1 Sites et dates, moyens mis en oeuvre ...... 6 II.2 Cartographie du front de vase ...... 6 III. RÉSULTATS ...... 8 III.1 Déplacement du front de vase ...... 8 III.2 Présence de Grande Mulettes ...... 9 III.3 Autres remarques ...... 10 IV. PRÉCONISATIONS POUR LE CURAGE ...... 11

BIOTOPE Octobre 2014/ Compléments d’études sur la Grande Mulette dans la Charente.

I. Introduction

La Grande Mulette Margaritifera auricularia figure parmi les espèces les plus patrimoniales de la Charente : alors qu’on la croyait disparue en , plusieurs noyaux de population ont été redécouverts depuis les années 2000 (Cochet 2001 ; Prié et al. 2007, Prié et al. 2010) ; la population de la Charente découverte en 2007 étant de loin la plus importante au niveau mondial (Biotope 2010).

Cette population est menacée par l’envasement de la Charente, qui progresse vers l’amont à partir du barrage de Saint-Savinien.

Conscient des problèmes écologiques provoqués par cet envasement, et en raison de l’impossibilité d’effacer le barrage de Saint-Savinien, le Conseil Général de Charente Maritime a lancé un grand programme de désenvasement de la Charente. Les études menées précédemment (Biotope 2007) ont montré que le secteur de Port d’Envaux, en limite du front d’avancée de la langue de vase, figuraient parmi les plus densément peuplés en Grandes Mulettes.

Il a donc été nécessaire de procéder à un état des lieux sept ans après pour définir :

 L’état d’avancement de la langue de vase (progression ? régression ? changement de profil ?)  La présence de Grandes Mulettes en limite du front de vase  Les protocoles à mettre en œuvre lors du curage pour éviter d’impacter ce noyau de population

BIOTOPE Octobre 2014/ Compléments d’études sur la Grande Mulette dans la Charente.

II. Méthodes

II.1 Sites et dates, moyens mis en oeuvre

La zone d’étude est le méandre de Port d’Envaux entre la fin de la zone dédiée au ski nautique et la partie rectiligne de la Charente à l’aval du méandre. Nous avions prévu de déplacer la zone d’étude en fonction des premières plongées, au cas où le front de vase se serait déplacé significativement depuis 2007.

Les prospections ont été réalisées les 1° et 2 octobre 2014. Le temps était favorable, avec des brouillards matinaux et de belles éclaircies en après-midi. La visibilité sous l’eau était d’environ 1 m à 2-3 m sous la surface, 50 cm au fond de la Charente à 6m de profondeur.

Les prospections ont été réalisées par deux plongeurs professionnels (classe 2B) en binôme, assistés d’un opérateur en berge, conformément à la législation en vigueur.

II.2 Cartographie du front de vase

La méthode mise en place pour figurer l’emplacement du front de vase est la suivante : un des plongeurs maintenait de manière tendue la cordelette le reliant à la bouée de surface, dont la fonction initiale est de prévenir les navigateurs de la présence de plongeurs. Un plomb était attaché à mi-hauteur de manière à stabiliser correctement la bouée. En l’absence de courant dans cette zone, la bouée flottait donc à l’aplomb du plongeur. Le plongeur a ensuite longé le front de vase, qui est très nettement délimité, tandis que l’opérateur en surface dessinait le tracé effectué par la bouée. A l’aval, là où la vase n’atteint pas la rive gauche de la Charente, nous avons effectué une série de transects perpendiculaires à la berge, qui ont permis de mesurer précisément la distance entre la berge et la langue de vase (Fig. 1). Le front d’avancement de la vase a ainsi pu être matérialisé de manière fiable.

Figure 1 : schéma de l’opérateur en berge figurant les mesures effectuées par le plongeur.

BIOTOPE Octobre 2014/ Compléments d’études sur la Grande Mulette dans la Charente.

Planche 1 : A : ambiance brumeuse lors des premières plongées, donc visibilité limitée au fond, mais le temps s’est découvert en après-midi ; B : les deux plongeurs et la bouée de signalisation ; C : montage (photos successives compilées) représentant le déplacement de la bouée pendant que le plongeur longe le front de vase ; D : la limite du front de vase au fond de la Charente.

BIOTOPE Octobre 2014/ Compléments d’études sur la Grande Mulette dans la Charente. III. Résultats

III.1 Déplacement du front de vase

Le front de vase n’avait pas été cartographié de manière précise en 2007, mais, de mémoire, il ne semble pas avoir significativement évolué.

La partie amont de ce front se trouve sur le bord de dépôt (extrados) ; comme on pouvait s’y attendre étant donnée la dynamique hydrologique du méandre. A l’inverse, sur le bord d’érosion du méandre (intrados, en rive gauche), le front de vase s’arrête bien avant la berge et une zone de quatre à cinq mètres de substrat graveleux à rocheux l’étend sur plusieurs centaines de mètres (Fig. 2). Toutefois, cette zone se situe sur la pente et n’est pas favorable à l’établissement de Grandes Mulettes (Fig. 3 & 4).

Le front de vase est très nettement délimité. La transition entre la vase et le substrat graveleux se déroule sur quelques dizaines de centimètres (voir vidéos jointes à cette étude)

Figure 2 : le front de vase au niveau de Port d’Envaux. En bleu la limite amont du front de vase, en rouge les transects effectués par les plongeurs.

BIOTOPE Octobre 2014/ Compléments d’études sur la Grande Mulette dans la Charente. Rive gauche Rive droite

Figure 3 : schéma du profil en travers de la Charente au niveau du front de vase. En rive gauche le substrat n’est pas envasé, mais peu favorable à l’établissement de Grandes Mulettes.

Rive gauche Rive droite

Figure 4 : schéma du profil en travers de la Charente à l’aval du front de vase. En rive gauche le substrat n’est pas envasé, mais peu favorable à l’établissement de Grandes Mulettes.

III.2 Présence de Grande Mulettes

Les Grande Mulettes sont toujours présentes en forte densité (environ 1 spécimen par m² pour les secteurs les plus densément peuplés) jusqu’au niveau du front de vase. Ces densités peuvent s’expliquer par l’effet de dérive : les animaux étant naturellement entrainés de l’amont vers l’aval (lors de crues notamment), ils sont statistiquement amenés à se concentrer vers l’aval, et peuvent fuir les conditions défavorables (ici la limite de zone d’envasement) de manière active sur des distances réduites.

Certains individus ont été observés en limite immédiate du front de vase (quelques dizaines de centimètres).

BIOTOPE Octobre 2014/ Compléments d’études sur la Grande Mulette dans la Charente.

III.3 Autres remarques

Les Grandes Mulettes vivantes que nous avons observées étaient toutes très peu ouvertes. Ceci indique généralement des conditions peu favorables, notamment en termes de courant. Les animaux qui filtrent dans le courant sont généralement plus ouverts. On trouve sur le site de nombreuses coquilles de Mulettes des rivières Potomida littoralis, ainsi que quelques coquilles d’Anodontes des rivières Anodonta anatina et quelques rares coquilles de mulette des peintres Unio pictorum. Aucun individu vivant n’a été observé lors de ces plongées et les coquilles sont toutes assez vieilles. La disparition localement de ces espèces réputées communes pose la question de l’état de santé de tout l’écosystème.

BIOTOPE Octobre 2014/ Compléments d’études sur la Grande Mulette dans la Charente.

IV. Préconisations pour le curage

La zone correspondant au front de la langue de vase est particulièrement sensible en raison des fortes densités d’individus vivants observés à proximité immédiate. Le curage de la limite de ce front lui-même risque fort de détruire les individus qui se trouvent juste en amont.

Il serait préférable d’arrêter le curage au moins deux mètres avant d’avoir atteint le front de vase. La vase étant très peu tassée et très pulvérulente à ce niveau, l’effet de chasse naturel des sédiments par le courant suffira probablement à effacer les quelques mètres de vase qui n’auront pas été enlevés. Au moment du curage, cette limite amont des travaux devra être clairement matérialisée à l’aide de bouées ou de flotteurs, de manière à arrêter le curage avant d’atteindre les premières Grandes Mulettes. A l’aval de la limite d’avancée du front de vase, quelques mètres sur la berge gauche sont libres de vase, mais cette zone ne semble pas propice aux Grandes Mulettes (aucun individu vivant n’a été observé). On pourra donc limiter la zone à curer sous la forme d’une ligne oblique allant de berge à berge juste à l’aval de la limite de la vase (Fig. 5).

Figure 5 : limite amont préconisée pour les travaux de curage (en rouge) et limite du front de vase (en bleu). La limite amont des travaux de curage devra être matérialisée à l’aide de bouées de manière à éviter toute destruction de spécimens de Grandes Mulettes.

BIOTOPE Octobre 2014/ Compléments d’études sur la Grande Mulette dans la Charente. DOSSIER DE DEMANDE D’AUTORISATION POUR LES TRAVAUX DE DRAGAGE ET DE GESTION DES SEDIMENTS DU FLEUVE CHARENTE DANS LE SECTEUR DE SAINT-SAVINIEN

Annexe 5 : Gestion des sédiments du fleuve Charente – 1ère approche de périmètre (épandage et stockage de transit) – Rapport de la chambre d’agriculture (juin 2015)

DÉPARTEMENT DE CHARENTE MARITIME / Avril 2015 9

ETUDE D’UN PERIMETRE D’EPANDAGE POUR LE RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE

Novembre 2007

Chambre d’Agriculture Département Environnement 2, avenue de Fétilly – 17074 Cedex 9 Dossier rédigé par : Nadège WITCZAK, Corinne LOMBARD, Jean-Philippe BERNARD

CHAMBRE D ’A GRICULTURE 2, avenue de Fétilly – 17074 LA ROCHELLE Cedex 9 Tél. : 05 46 50 45 02 - Télécopie : 05 46 34 17 64 SOMMAIRE

SOMMAIRE ...... 3

INTRODUCTION ...... 5

I. FAISABILITE DU RECYCLAGE DES SEDIMENTS DE LA CHARENTE...... 6

I-1 P RINCIPES RÉGLEMENTAIRES DU RECYCLAGE AGRICOLE ...... 6 I-1-1 Faisabilité d’un plan d’épandage ...... 6 Tableau : caractéristiques granulométriques des sédiments du fleuve Charente...... 6

Tableau : teneurs en N et P 2O5 des sédiments du fleuve Charente...... 7 Tableau : teneurs en ET des sédiments du fleuve Charente...... 7 Tableau : teneurs en CTO des sédiments du fleuve Charente...... 7 I-2 E VALUATION DE L ’INTÉRÊT AGRONOMIQUE DES SÉDIMENTS DE LA CHARENTE ...... 9 I-2-1 Le scénario de la reconstitution ou restructuration de sol...... 9 Tableau : Estimation des doses d’apport de sédiments pour un effet restructurant de cinq cas de sol – indicateurs statistiques pour une population de 330 échantillons de sédiments...... 10 I-2-2 Le scénario de l’opération de fertilisation ...... 11 I-3 C ONTRÔLE DU PRINCIPE D ’INNOCUITÉ ...... 12 I-3-1 Contrôle de l’innocuité pour le scénario de la restructuration de sol ...... 12 I-3-2 Contrôle de l’innocuité pour le scénario de l’opération de fertilisation ...... 12 Base réglementaire et normative ...... 12 Contrôle des teneurs en éléments traces...... 13 Tableau : références réglementaires ou normatives des teneurs en éléments traces utilisées pour l’étude de l’acceptabilité des sédiments en recyclage agricole...... 13 Contrôle des teneurs en composés traces organiques ...... 14 Tableau : références réglementaires ou normatives des teneurs en CTO utilisées pour l’étude de l’acceptabilité des sédiments en recyclage agricole...... 14 Evaluation des doses en fonction des flux en éléments traces ...... 14 Tableau : références réglementaires ou normatives des flux en ET utilisées pour l’étude de l’acceptabilité des sédiments en recyclage agricole...... 15 Evaluation des doses en fonction des flux en contaminants traces organiques ...... 16 Tableau : références réglementaires ou normatives des flux en CTO utilisées pour l’étude de l’acceptabilité des sédiments en recyclage agricole...... 16 II. CARACTERISATION DU MILIEU RECEPTEUR ...... 17

II-1 L ES CONDITIONS ÉDAPHIQUES : ÉTUDE CLIMATOLOGIQUE ...... 17 II-1-1 Pluviométrie ...... 17 Graphique 1 : pluviométrie mensuelle – Station Saintes (17)...... 18 II-1-2 Températures...... 18 Graphique 2 : températures, nombre de jours de gel et nombre de jours < 5°C mensuels – moyennes 1967-2001, Saintes...... 19 II-1-3 Bilan hydrique ...... 19 Graphique 3 : pluviométrie utile (P-ETP) – Valeurs mensuelles 1961-1990 en pluviométrie et 1967-2001 en ETP, Saintes.20 II-2 L E BIOTOPE : LES CONDITIONS AGROLOGIQUES ...... 21 II-2-1 Le relief et paysages...... 21 II-2-2 Etat hydrologique ...... 21 II-2-2-1. Les périmètres de protection de captages d’eau potable ...... 21 Tableau : Périmètres de protection de captage présents sur la zone d’étude...... 21 Tableau : Périmètres de protection de captage présents sur la zone d’étude (suite)...... 22 Tableau : Périmètres de protection de captage présents sur zone d’étude (suite)...... 23 II-2-2-2. Les restrictions des périmètres de protection de captages d’eau potable ...... 24 Tableau : restrictions d’épandage/de stockage pour les périmètres de protection de captage de la zone d’étude...... 24 Tableau : restrictions d’épandage/de stockage pour les périmètres de protection de captage de la zone d’étude (suite).25 Tableau : restrictions d’épandage/de stockage pour les périmètres de protection de captage de la zone d’étude (suite).26

3

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Tableau : restrictions d’épandage/de stockage pour les périmètres de protection de captage de la zone d’étude (suite).27 II-2-3 Approche pédologique...... 28 II-2-3-1. Les Groies ...... 28 II-2-3-2. Les doucins calcaires...... 28 II-2-3-3. Les marais...... 29 II-2-3-4. Les champagnes...... 29 II-2-3-4. Les vallées ...... 29 II-2-3-5. Les terres à tendance sableuse...... 30 II-3 L ES ZONES DE PROTECTION ...... 31 II-3-1 Les Sites d’Intérêt Communautaire (SIC) ...... 31 II-3-2 Les zones Naturelles d’Intérêts Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF)...... 31 II-3-3 Les Sites Inscrits ou Classés ...... 32 II-3-4 Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APB) ...... 32 II-3-5 Natura 2000...... 33 III. DETERMINATION DU PERIMETRE D’EPANDAGE ...... 34

Carte de la zone de proximité...... 34 III-1 L OCALISATION DU PÉRIMÈTRE D ’ÉPANDAGE ...... 35 III-1-1 Localisation communale...... 35 Tableau : Communes concernées par le périmètre d’épandage...... 35 III-1-2 Présentation des agriculteurs...... 36 Tableau : Coordonnées des agriculteurs...... 36 Tableau : Coordonnées des agriculteurs (suite) ...... 37 Tableau : Coordonnées des agriculteurs (suite) ...... 38 Tableau : Coordonnées des agriculteurs (suite) ...... 39 III-1-3 Codification des îlots...... 40 III-1-4 Cartographie du périmètre d’épandage ...... 40 Carte : présentation du périmètre d’épandage ...... 41 III-2 E TAT DE L ’APTITUDE ENVIRONNEMENTALE ADMINISTRATIVE DES PARCELLES DU PÉRIMÈTRE ÉTUDIÉ . ... 42 III-2-1 Principes d’approches des contraintes administratives...... 42 III-2-2 Typologie environnementale du périmètre...... 42 Tableau des correspondances des critères environnementaux et de l’indice de recevabilité environnementale des parcelles du périmètre...... 43 Carte de l’aptitude environnementale des parcelles...... 44 III-3 T YPOLOGIE DE L ’APTITUDE DES SOLS À L ’ÉPANDAGE DANS LE PÉRIMÈTRE ÉTUDIÉ ...... 45 III-3-1 Description pédologique du périmètre étudié...... 45 III-3-2 Caractéristiques analytiques des parcelles du périmètre...... 46 Tableau : statistiques des caractéristiques texturales des parcelles du périmètre étudié...... 46 Tableau : statistiques des caractéristiques chimiques agronomiques parcelles du périmètre étudié...... 46 Tableau : statistiques des teneurs en éléments traces des parcelles du périmètre étudié...... 47 Carte de la répartition des références analytiques sur le périmètre d’étude...... 47 Etat de la présence des éléments traces dans les sols :...... 48 III-3-3 Les différents scénarios de recyclage agricole et leur cadre d’application...... 48 Carte de l’aptitude agronomique des parcelles au recyclage des sédiments...... 49 1. Détermination des parcelles les plus aptes au scénario de restructuration des sols...... 50 2. Détermination des parcelles pour le scénario de fertilisation annuelle des cultures...... 50 3. et 4. Détermination des parcelles retenues pour les scénarios de fertilisation de fonds valorisant l’apport combiné d’azote et de phosphore ou de fertilisation d’appoint en azote...... 51 IV. MODE DE FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE DE RECYCLAGE...... 52

IV-1 P RINCIPES DE MISE À DISPOSITION DE PARCELLES POUR DÉPÔT ET STOCKAGE ...... 52 IV-2 E LÉMENTS D ’ORGANISATION DES ÉPANDAGES ...... 54

4

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 INTRODUCTION

L’EPTB Charente a lancé un programme de dévasage d’une portion du fleuve Charente pour contribuer à la prévention des inondations. Ce programme implique l’extraction du lit du fleuve de 1,5 millions de m 3 de sédiments, soit l’équivalent d’environ 920 000 tonnes de matière sèche. Cette opération fait l’objet d’une procédure d’autorisation qui doit présenter l’ensemble des solutions retenues pour l’extraction et la gestion des sédiments.

Une des solutions envisageables est la gestion à terre des sédiments. Une des filières de valorisation est le recyclage des sédiments extraits en agriculture.

Pour préciser la faisabilité de cette solution, il a été demandé à la Chambre d’Agriculture de Charente-Maritime de procéder à l’étude d’aptitude du milieu agricole environnant à recevoir ces sédiments dans le cadre d’un système de production végétale.

Cette étude comprend les volets suivants  L’examen de la recevabilité des sédiments en parcelle agricole d’après la caractérisation analytique fournie par l’EPTB Charente ;  L’étude du milieu récepteur ;  La présentation du périmètre d’épandage et les étapes de sa construction ;  Les principes de mise en œuvre agronomique de la filière de recyclage, c’est à dire le mode d’emploi de l’utilisation agricole des sédiments en tant que matériaux fertilisants.

5

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 I. FAISABILITE DU RECYCLAGE DES SEDIMENTS DE LA CHARENTE.

I-1 Principes réglementaires du recyclage agricole I-1-1 Faisabilité d’un plan d’épandage Le principe de valorisation des matériaux d’origine résiduaire par une production culturale agricole est établi par le Code rural. L’article L 255-2 précise que, « sous réserve de l’innocuité des matières fertilisantes ou supports de culture à l’égard de l’homme, des animaux, ou de leur environnement, dans des conditions d’emploi prescrites ou normales », il est envisageable de recycler des « rejets, dépôts, déchets ou résidus dont l’évacuation, le déversement ou l’épandage sur des terrains agricoles est réglementé, cas par cas, en application de la loi n o 64-1245 du 16 décembre 1964 relative au régime et à la répartition des eaux et à la lutte contre leur pollution ou de la loi n o 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l’environnement ou de la loi n o 92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau, eu égard à la conservation de la fertilité des sols ».

La solution de recyclage en production végétale agricole n’est recevable que lorsque le matériau considéré, d’origine manufacturée ou résiduaire, vérifie deux principes :  le principe d’efficacité agronomique, qui établit que le matériau propose présente un réel effet de matière fertilisante, c’est à dire qu’il participe à l’alimentation de la culture qui le reçoit, ou qu’il améliore significativement les propriétés du sol, support de la culture.  le principe d’innocuité, qui établit que le matériau, dans les conditions d’emploi proposées par le distributeur, ne provoque aucune conséquence néfaste pour la santé publique, ni plus généralement pour l’environnement ;

Nous avons étudié la recevabilité des sédiments du Fleuve Charente comme matière fertilisante vis-à-vis de ces deux principes à partir des mesures physico-chimiques établies par analyses et fournies par le maître d’ouvrage de l’opération de recyclage.

Nous avons étudié l’état du principe d‘efficacité à partir de la composition granulométrique et des teneurs analytiques en azote et phosphore – sous forme P 2O5 – des sédiments

Tableau : caractéristiques granulométriques des sédiments du fleuve Charente. Source EPTB Charente. Granulométrie (en %) – pop. Statistique : 330 échantillons Argiles Limons Sables Centile 10% 8,15 81,82 2,82 Médiane 9,27 86,19 4,37 Moyenne 9,28 85,06 5,66 Centile 90% 10,56 88,01 8,65

6

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Tableau : teneurs en N et P 2O5 des sédiments du fleuve Charente. Source EPTB Charente. Teneurs agronomiques (en kg/t MS)

N – pop stat : 159 échant. P2O5 – pop stat : 82 échant Centile 10% 2,17 4,10 Médiane 2,46 4,89 Moyenne 2,58 4,75 Centile 90% 3,27 5,51

De même nous avons étudié l’état du principe d’innocuité à partir des teneurs en éléments traces (ET) et en composés traces organiques (CTO).

Tableau : teneurs en ET des sédiments du fleuve Charente. ET Nbre échant Centile 10% Médiane Moyenne Centile 90% As 236 17,90 21,02 20,75 23,55 Cd 236 0,24 0,42 0,54 0,87 Co 236 11,70 13,39 13,31 14,97 Cr 236 80,82 90,23 91,94 99,98 Cu 236 17,13 19,65 19,68 22,40 Hg 231 0,14 0,17 0,22 0,28 Mo 236 0,47 0,59 0,60 0,70 Ni 236 25,95 33,37 32,48 36,53 Pb 236 50,08 57,12 57,49 66,92 Zn 236 150,71 175,53 174,50 203,77

Tableau : teneurs en CTO des sédiments du fleuve Charente. CTO Centile 10% Médiane moyenne Centile 90% Benzo(b)fluoranthène 0,09 0,24 0,21 0,31 Benzo(a)pyrène 0,05 0,12 0,11 0,16 Fluoranthène 0,11 0,19 0,19 0,26 PCB 28 0,00 0,00 0,00 0,00 PCB 52 0,00 0,00 0,00 0,00 PCB 101 0,00 0,00 0,00 0,00 PCB 118 0,00 0,00 0,00 0,00 PCB 153 0,00 0,00 0,00 0,00 PCB 138 0,00 0,00 0,00 0,00 PCB 180 0,00 0,00 0,00 0,00 Somme des PCB 0,00 0,00 0,00 0,00

7

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Cependant, les caractérisations élémentaire ne sont pas toujours suffisantes pour préciser les propriétés agronomiques ou d’innocuité des matériaux envisagés comme matières fertilisantes, en particulier lorsqu’il s’agit de produits résiduaires. Dans le cadre de cette étude préalable, nous avons testé les deux hypothèses d’intérêt et d’innocuité avec les éléments analytiques, mais, si la solution de recyclage est vérifiée comme recevable et qu’elle est retenue par le maître d’ouvrage, il sera nécessaire de procéder à des caractérisations de propriété plus fines, en fonction des scénarios de recyclage agricole proposés, avant la mise en œuvre des chantiers d’épandage .

La vérification des principes d’innocuité et d’efficacité doit également pouvoir se justifier par rapport à une connaissance du milieu récepteur, en particulier lorsqu’il s’agit d’un produit résiduaire.

Pour cette raison, nous avons procédé à la caractérisation des sols avec l’analyse de 122 prélèvements faits sur le périmètre d’étude . Les données analytiques comprennent la granulométrie, les caractéristiques agronomiques et les teneurs en éléments traces. Ces données seront utilisées pour examiner la compatibilité entre sédiments et parcelles réceptrices.

Chacune des 122 analyses a permis de caractériser plusieurs parcelles pédologiquement proches, ce qui nous permet d’avoir une approche de la caractérisation analytique d’une part significative du périmètre d’étude.

8

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 I-2 Evaluation de l’intérêt agronomique des sédiments de la Charente L’impact et les effets d’un dépôt de sédiments fluviaux sur des parcelles agricoles ont déjà été traditionnellement observés après les crues naturelles de la Charente ou par les pratiques coutumières de curage des fossés ou des canaux dans les zones de marais. Ces observations empiriques montrent en général qu’il n’y a pas d’effet – visuel - significativement négatif ou dépresseur.

Plus techniquement, une opération expérimentale de suivi de dépôts de vase de la Sèvre niortaise sur parcelle agricole menée par la Chambre d’Agriculture 1 a montré la possibilité de production culturale sur ces dépôts, en fonction de la stabilité structurale de l’association {vase + sol}.

A la lumière de cette expérience , nous avons envisagé deux scénarios d’utilisation des sédiments : 1. reconstitution ou restructuration de sol par apport conséquent et incorporation de sédiments à un sol déséquilibré dans sa composition granulométrique – dans ce cadre, les sédiments sont considérés comme ayant un effet amendement ; 2. apport d’éléments fertilisants – dans ce cadre, les sédiments sont considérés comme un fertilisant de type organo-minéral .

Ces deux possibilités impliquent des scénarios de dose d’apport et de gestion parcellaire différents.

I-2-1 Le scénario de la reconstitution ou restructuration de sol Ce cas n’est pas explicité par la réglementation même si des opérations de reconstitution de sol ont déjà été conduites sur le territoire français. Il demande en effet une étude spécifique des nécessités et des contraintes locales.

Ce scénario de recyclage s’adresse à des zones à sol superficiel ou déséquilibré du point de vue granulométrique.

Démonstration de l’intérêt du scénario de la valorisation des sédiments de la Charente par la reconstitution ou la restructuration de sol : A partir de la caractérisation granulométrique des sédiments, nous avons calculé les doses nécessaires à l’apport de plusieurs cas-types de sol pour l’amener à une distribution granulométrique idéale. Nous avons retenu cinq cas de sol dont les compositions granulométriques – mesurées analytiquement - ont été statistiquement jugées significatives des catégories pédologiques

1 MESSAGER H., 1995. Etude de réutilisation agricole des dépots de vase de la Sèvre niortaise . Etude de la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime pour l’IIBSN Niort.

9

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 auxquelles ils ont été associés à partir de la carte des pédo-paysages IGCS Poitou-Charentes : CRA PC, IAAT, INRA .

Nous avons retenu comme modèle de texture "optimale" la proposition de DUCHAUFOUR 2 :  argile : 20 – 25 %, soit 22,5 % ;  limons : 30 – 35 %, soit 32,5 % ;  sables : 40 – 50 %, soit 45 %.

Tableau : Estimation des doses d’apport de sédiments pour un effet restructurant de cinq cas de sol – indicateurs statistiques pour une population de 330 échantillons de sédiments. Distribution des doses améliorantes présentée Cas de sol Granulométrie par centile – dose en tonnes de MS/ha 10 % Médiane 90 % Cas n°1 : sol de type A : 18,4 % « Doucin » L : 17,0 % 1226 1268 1383 S : 62,1 % Cas n°2 : sol de type A : 22,8 % « Doucin » L : 26,9 % 323 333 362 S : 47,4 % Cas n°3 : sol de type A : 31,7 % « Champagne » L : 26,1 % 160 169 200 S : 39,6 % Cas de sol n°4 : sol de type A : 44,5 % « Champagne » L : 27,5 % 279 306 398 S : 25,4 % Cas de sol n°5 : sol de type A : 34,7 % « Groie moyennement L : 32,1 % 6 67 843 profonde » S : 28,2 %

On constate donc que pour certains cas de sol, l’apport de sédiments provoque une amélioration de la texture. Les sols les plus concernés sont ceux à texture très sableuse ou très argileuse. Notons que la typologie pédologique utilisée habituellement – typologie vernaculaire reprise par la carte des pédopaysages - n’est pas suffisamment discriminante du point de vue de la granulométrie. Lors de notre étude de scénario, les caractérisations granulométriques réelles des sols, obtenues par analyse, seront utilisées pour tester l’intérêt de l’amélioration de structure et les dosages conséquents.

Dans nos différentes estimations, il était nécessaire pour obtenir un effet améliorant d’apporter de 10 à 1380 tonnes MS de sédiments, ou plus vraisemblablement entre 150 et 400 tonnes MS.

2 DUCHAUFOUR P, 1984. Abrégé de pédologie . Ed. Masson.

10

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 N.B. : le scénario de la solution « restructuration du sol » nécessitant des doses très importantes, il sera nécessaire, si cette solution est mise en application, de préciser clairement le comportement des constituants en situation agricole. I-2-2 Le scénario de l’opération de fertilisation Ce scénario correspond au cas réglementaire du plan d’épandage au titre envisagé par la réglementation « Eau ».

Démonstration de la l’intérêt du scénario de la valorisation des sédiments de la Charente comme fertilisant : A partir des teneurs en azote (159 valeurs analytiques) et en phosphore (82 valeurs analytiques) des sédiments, nous avons calculé les doses nécessaires pour justifier d’un effet fertilisant : Elément Apport recherché Doses nécessaire (en t MS/ha) 110 unités 34 - 51 N 200 unités 61 - 92 50 unités 9 – 12 P (sous forme P 2O5) 100 unités 18 - 24

D’après les valeurs analytiques, les sédiments de la Charente offrent des propriétés fertilisantes à partir de doses de l’ordre de 10 t MS/ha.

L’échelle de l’action fertilisante des sédiments se situe de 10 à 90 t MS/ha.

N.B. : Si la solution du recyclage en agriculture est retenue, il sera nécessaire de procéder à des tests de laboratoire pour déterminer précisément la valeur fertilisante.

11

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 I-3 Contrôle du principe d’innocuité

I-3-1 Contrôle de l’innocuité pour le scénario de la restructuration de sol La solution de recyclage par restructuration ne fait pas encore l’objet de prescriptions réglementaires. Nous nous sommes donc appuyés sur les éléments apportés par l’arrêté du 8 janvier 1998 fixant les prescriptions techniques applicables aux épandages de boues sur les sols agricoles pris en application de l’article R 211-26 du Code de l’environnement concernant la caractérisation des sols - article 11.

A la lumière de l’arrêté du 08/01/98, nous pouvons considérer que la solution de l’apport pour restructuration de sol n’est envisageable qu’à partir de la connaissance des caractéristiques des sols proposés par les agriculteurs pour une solution de recyclage, pour identifier les parcelles adéquates pour le scénario de restructuration. Cette solution de restructuration ne convient en effet qu’à un certain type de parcelle dont les caractéristiques pédologiques et la sensibilité seront complètement déterminées au cours des chapitres suivants.

I-3-2 Contrôle de l’innocuité pour le scénario de l’opération de fertilisation

Base réglementaire et normative Les éléments de démonstration qui sont proposés dans ce chapitre s’appuient sur la confrontation entre la caractérisation des sédiments du fleuve Charente proposés en valorisation agricole et des valeurs de référence pour l’appréciation de l’innocuité des sédiments

Ces valeurs de référence proviennent :  de la réglementation statuant sur les pratiques d’épandage de déchets, en particulier de l’arrêté du 8 janvier 1998 et de l’arrêté du 2 février 1998 relatif aux prélèvements et à la consommation d'eau ainsi qu'aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation ;  des normes mises en application obligatoire pour la distribution des matières fertilisantes et nous nous intéresserons en particulier aux références proposées par les normes NFU 44-051 et NFU 44-095 ;  des valeurs techniques proposées par le guide pour la constitution des dossiers de demande d’homologation des matières fertilisantes que les producteurs d’engrais, d’amendements ou de supports de culture doivent déposer auprès de l’AFSSA 3 pour recevoir l’autorisation de distribution d’un produit non normalisé – document cerfa n°50644#01.

En ce qui concerne l’aspect de l’innocuité des sédiments, nous nous intéresserons à la présence des contaminants du type éléments traces (ET) ou molécules traces organiques (CTO).

3 Agence française de sécurité alimentaire des aliments.

12

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Les valeurs de références réglementaires permettent d’identifier les conditions d’usage du matériau étudié les plus générales : elles correspondent aux meilleures conditions de sécurité. Elles nous permettront donc d’identifier les doses appropriées pour les parcelles les plus sensibles mais reconnues valides pour la solution de recyclage agricole.

Contrôle des teneurs en éléments traces. Tableau : références réglementaires ou normatives des teneurs en éléments traces utilisées pour l’étude de l’acceptabilité des sédiments en recyclage agricole. Teneurs en mg/kg MS Homologation Référentiel NFU 44-051 Référentiel "Plan ET Arrêté 08/01/98 (support "Haute qualité NFU 44-095 d’épandage" culture) commerciale" As - - 18 18 - Cd 10 2 3 2 10 Cr 1000 150 120 120 1000 Cu 1000 100 300 100 1000 Hg 10 1 2 1 10 Ni 200 50 60 50 200 Pb 800 100 180 100 800 Zn 3000 300 600 300 3000

Pour vérifier l’état de la composition des sédiments par rapport aux éléments traces, nous avons considéré deux référentiels d’évaluation : 1. un référentiel "HQC" qui correspond à la meilleure qualité de composition – c’est à dire avec les teneurs les plus pauvres en éléments traces - pour un matériau qui serait distribué commercialement comme support de culture ; 2. un référentiel "Plan d’épandage" qui correspond à la caractérisation des boues d’épuration acceptées en épandage.

Pour conduire le contrôle, nous avons comparé les teneurs en ET déterminées pour 236 échantillons de sédiments à ces deux référentiels :  100% des échantillons sont recevables par rapport au référentiel "Plan d’épandage" ;  8% des échantillons sont recevables par rapport au référentiel "HQC", avec des dépassements notamment pour l’arsenic – 90% de dépassement, le chrome – 2,5% - et le mercure – 2%.

En ce qui concerne la présence des éléments-traces, les sédiments de la Charente sont susceptibles d’être valorisés dans le cadre d’un plan d’épandage.

13

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Contrôle des teneurs en composés traces organiques Tableau : références réglementaires ou normatives des teneurs en CTO utilisées pour l’étude de l’acceptabilité des sédiments en recyclage agricole. Teneurs en mg/kg MS Arrêté du 08/01/98 pour les pâturages CTO Arrêté du 08/01/98 ou NFU 44-095 Benzo(a)pyrène 2 1,5 Benzo(b)fluoranthène 2,5 2,5 Fluoranthène 5 4 Somme des PCB 0,8 0,8

Pour vérifier l’état de la composition des sédiments par rapport aux composés traces organiques, nous avons considéré deux référentiels assez proche :  un référentiel "sensible" qui correspond aux critères de la norme NFU 44-095 ou aux conditions d’utilisation en plan d’épandage sur pâtures ;  un référentiel "Plan d’épandage".

Pour conduire le contrôle, nous avons comparé les teneurs en CTO déterminées pour 43 échantillons de sédiments à ces deux référentiels : 100% des échantillons sont recevables par rapport aux deux référentiels.

En ce qui concerne la présence des composés-traces organiques, les sédiments de la Charente sont susceptibles d’être valorisés sans contrainte particulière.

Evaluation des doses en fonction des flux en éléments traces Nous avons établi comme valeur de référence un flux en élément trace par épandage permettant de réaliser trois épandages successifs sur la même parcelle avec un contrôle de la teneur en éléments traces • à l’issu de chaque épandage ; • après le troisième épandage.

Nous avons calculé une distribution des doses envisageables à partir de chaque teneur en ET pour les 236 analyses de sédiments.

Dans le cas de sécurité le plus restrictif, pour pouvoir procéder à trois épandages successifs sans vérification de l’état des sols, nous obtenons des valeurs de doses de l’ordre de  13 à 15 tonnes MS/ha par rapport au référentiel "Homologation ou NFU" ;  27 à 30 tonnes MS/ha par rapport au référentiel "Ar. Du 08/01/98" – cas général ou cas des prairies.

Dans le cas de sécurité moins restrictif, qui nécessite un contrôle analytique des sols après chaque épandage, nous obtenons des valeurs de doses de l’ordre de

14

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007  43 à 49 tonnes MS/ha par rapport au référentiel "Homologation ou NFU" ;  90 à 107 tonnes MS/ha par rapport au référentiel "Ar. Du 08/01/98" – cas général ou cas des prairies.

Tableau : références réglementaires ou normatives des flux en ET utilisées pour l’étude de l’acceptabilité des sédiments en recyclage agricole. Flux exprimés en g/ha/an Flux calculés pour trois épandages successifs Ar. 08/01/98 Homologation ou Contaminants Cas général Pâturages NFU As - - 270 Cd 45 45 45 Cr 4500 3600 1800 Cu 4500 3600 3000 Hg 45 36 30 Ni 900 900 900 Pb 4500 2700 2700 Zn 13500 9000 6000 Flux calculés pour un épandage Ar. 08/01/98 Homologation ou Contaminants Cas général Pâturages NFU As - - 900 Cd 150 150 150 Cr 15000 12000 6000 Cu 15000 12000 10000 Hg 150 120 100 Ni 3000 3000 3000 Pb 15000 9000 9000 Zn 45000 30000 30000

En ce qui concerne les doses admissibles au regard des éléments traces, nous pouvons envisager pour un scénario d’épandage sur trois ans des doses de l’ordre de • 15 à 30 tonnes MS/ha/an sans contrôle particulier ; • 50 à 90 tonnes MS/ha/an avec contrôle de l’état des sols après chaque épandage.

15

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Evaluation des doses en fonction des flux en contaminants traces organiques Dans le cas des CTO, nous avons établi une valeur de flux annuel permettant dix épandages successifs sur la même parcelle.

Tableau : références réglementaires ou normatives des flux en CTO utilisées pour l’étude de l’acceptabilité des sédiments en recyclage agricole.

Ar. 08/01/98 Homologation ou Référentiels Contaminants Cas général Pâturages NFU 44-095 HQC PE Benzo(a)Pyrène 3 2 2 2 3 Benzo(b)Fluoranthène 4 4 4 4 4 Fluoranthène 7,5 6 6 6 7,5 PCB 101 - - 0,3 0,3 - PCB 118 - - 0,3 0,3 - PCB 138 - - 0,3 0,3 - PCB 153 - - 0,3 0,3 - PCB 180 - - 0,3 0,3 - PCB 28 - - 0,3 0,3 - PCB 52 - - 0,3 0,3 - Somme des PCB 1,2 1,2 1,2 1,2 1,2

Nous avons calculé une distribution des doses envisageables à partir de chaque teneur en CTO pour 43 analyses de sédiments. Pour une succession de 10 épandages, nous obtenons des valeurs de doses de l’ordre de 16 à 33 tonnes MS/ha/épandage par rapport aux deux référentiels "HQC" et "PE".

En ce qui concerne les doses admissibles au regard des composés traces organiques, nous pouvons envisager pour un scénario d’épandage sur trois ans des doses de l’ordre de 48 à 98 tonnes/ha/an.

16

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 II. CARACTERISATION DU MILIEU RECEPTEUR

II-1 Les conditions édaphiques : étude climatologique Le climat de la Charente-Maritime est essentiellement un climat océanique : la pluviométrie est élevée en automne et en hiver, les hivers sont doux, l'ensoleillement est le meilleur du littoral atlantique. Cependant, malgré le relief peu marqué du département, les contrastes entre le littoral et l'intérieur des terres sont plus marqués qu'on ne l'imagine au premier abord.

En moyenne annuelle, la pluviométrie varie de 750 mm sur le littoral à 950 mm en haute Saintonge, avec :  une zone nord-ouest (ouest d’une ligne Rochefort-Aigrefeuille d’Aunis-Marans) à moins de 800 mm par an ;  une zone centrale (nord-est, est, centre et sud-ouest) qui reçoit entre 800 et 900 mm par an ;  une zone sud recevant plus de 900 mm par an.

L'amplitude moyenne des températures quotidiennes présente également un contraste important : 7°C sur le littoral, 10°C sur l'est du département. L'été, les températures sont tempérées par la brise de mer en bordure côtière. L'hiver, le froid est toujours plus prononcé à l'intérieur des terres. La première gelée d'automne se produit souvent avec un décalage d'un mois entre l'est du département (1 er novembre) et l'ouest (1 er décembre).

Pour l’analyse des données climatologiques, le périmètre d’épandage a été rattaché à la station météo de Saintes.

II-1-1 Pluviométrie La moyenne annuelle des précipitations sur la station de Saintes, établie sur trente ans de 1961 à 1990, est d’environ 890 mm. La pluviométrie annuelle de 2006 était de 1003 mm. Conséquences sur les pratiques d’épandage La fréquence des pluies et leur intensité conditionnent les épandages. Sur les trente années de références de la station de Saintes : • les mois de juin, juillet et août sont les plus secs, avec une moyenne mensuelle de moins de 55 mm, • les mois les plus pluvieux sont novembre, décembre et janvier, avec une moyenne mensuelle de plus de 95 mm. Les sols sont alors soumis au lessivage ; s’ils drainent mal l’eau, ils sont de plus impraticables.

17

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Graphique 1 : pluviométrie mensuelle – Station Saintes (17) Source : Météo France

120 110,3 103,9 98,7 100 96,9 92,4 87,6 83,7 79,4 78,3 80 73,2 70,4 69,4 68,4 67,6

58,4 52,6 60 53,5 53,6 53,6 50,8 47,9 48,1 50,1

40 Pluviométrie (mm) 29,8 Moyenne 1961-1990 Saintes Moyenne 2001-2006 20 Saintes

0

i t e e rs ril n û re b Ma -Ma -Jui o - -Av 5 embr embr 4 0 06 8-Ao t ct v 03 0 07-Juillet 0 O 02-Février 0- No 01-Janvier -Sep 1 - 9 0 11 12-Décembre

II-1-2 Températures La température moyenne annuelle est de 12,6° C – moyenne 1967-2001, station de Saintes. Les valeurs thermiques mensuelles de la station de Saintes sont plutôt douces, avec des moyennes supérieures à 6°C sur l’ensemble de l’année. La période froide, de novembre à mars, se caractérise par un nombre non nul de jours de gel et de jours dont la température moyenne est inférieure à 5°C. L’examen comparatif des valeurs de pluviométrie et de nombre de jours de gel ou de mois de 5°C montre que les périodes les plus propices à la minéralisation de l’azote sont les mois de mars, mai et octobre.

Conséquences sur l’activité biologique des sols L’activité biologique du sol, engendrant la minéralisation de l’azote, se développe lorsque la température est suffisamment élevée (supérieure à 5 °C), et le bilan hydrique positif.

18

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Graphique 2 : températures, nombre de jours de gel et nombre de jours < 5°C mensuels – moyennes 1967-2001, Saintes. Source : Météo France

14,0 25,0

12,0 11,7 11,1 20,0 19,8 20,0

10,0 17,6 17,2 8,7

14,7 15,0 8,0 < 0°C 13,7 < 5°C

°C Tmoy Jours 6,0 10,8 5,5 10,0 8,9 8,8

4,0 6,8 3,5 6,0 6,2 2,5 2,5 2,1 5,0 2,0 1,0 0,7 0,2 0,0 0,00,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0 0,0 l i t ier ier rs ri a in lle ût re re re re v vr a Av M Ju ui o b ob b b an é M J A tem ct em em J F p O ov éc Se N D

II-1-3 Bilan hydrique Le bilan hydrique est caractérisé par la pluviométrie utile, c’est-à-dire la différence entre les précipitations et l’Evapotranspiration Potentielle (ETP : quantité d'eau susceptible d'être évaporée par une surface d'eau libre ou par un couvert végétal dont l'alimentation en eau n'est pas le facteur limitant). Le bilan hydrique est positif d’octobre à mars.

Conséquences sur le risque de lessivage d’azote Le risque de lessivage d’azote ne survient que lorsque le bilan hydrique est positif. La période d’octobre à mars présente donc en général un risque potentiel de lessivage de l’azote minéral. Les mois les plus chauds avec un bilan hydrique positif sont mars et octobre, ils sont donc très propices à la minéralisation de l’azote. Un mois de septembre en année humide ou un mois de novembre en année chaude favorisent également cette minéralisation.

Les périodes critiques à fort risque de lessivage d’azote sont donc les mois de mars et d’octobre.

19

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Graphique 3 : pluviométrie utile (P-ETP) – Valeurs mensuelles 1961-1990 en pluviométrie et 1967-2001 en ETP, Saintes. Source : Météo France.

200

150 141,8 121,8 125,9 102,6 103,9 98,7 96,9 100 82,2 83,7 78,3 73,2 76,6 77,7 69,4 68,4 67,6 80,8 78,6 54,2 47,9 48,1 52,6 47,9 50 49,5 28,8 21,0 35,8 23,1 18,3 P 19,0 ETP 0 -7,2 P-ETP r r l i t t e -14,6 e e e e rs ri a in le û r re r r i ri a v M u il o b b b b v v A J u m o m m n é M -34,2 J A e t e e Ja F t c v c ep O o é -50 S N D

-73,9 -73,3 -93,7 -100

-150

20

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 II-2 Le biotope : les conditions agrologiques.

II-2-1 Le relief et paysages Selon l’inventaire régional des paysages, le périmètre s’étend sur la vallée basse de la Charente en son centre, les terres viticoles « les borderies et les fins bois » à l’est et sur la plaine vallonnée et boisée de la campagne du Pont l’abbé – Gémozac à l’ouest. Le périmètre d’épandage est constitué de prairies, de marais ainsi que de plaines cultivées. La Charente est également bordée de cultures de maïs. Les prairies naturelles présentent un relief peu accentué, situées de part et d’autre du fleuve. Ce sont généralement des prairies pâturées. Des ruptures dans le relief (taillebourg) offrent des points de vue remarquables sur la vallée de la Charente Le paysage des borderies et des fins bois, où se trouvent les cultures, se démarque nettement des paysages environnants par l'altitude du terrain et, par la mosaïque des parcelles de vignes, de champs et de bois qui découpe le terroir.

II-2-2 Etat hydrologique

II-2-2-1. Les périmètres de protection de captages d’eau potable L’ensemble des périmètres de protection de captages d’eau potable a été répertorié sur chaque commune potentiellement réceptrice des sédiments du fleuve Charente - Cf. Représentation cartographique en annexe 3 .

Tableau : Périmètres de protection de captage présents sur la zone d’étude. Source : DDASS 17 Commune réceptrice Absence de périmètre Présence de périmètre(s) de protection de de protection de captage d’eau potable captage d’eau potable / -La Salle F1 et F2 -Coulonge -Liberneuil F3+ Plantis du Péré F4+ Sorins F2 X Bussac/Charente / -La Salle F1 et F2 -Coulonge X Corme Royal X

21

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Tableau : Périmètres de protection de captage présents sur la zone d’étude (suite).

Crazannes / -Coulonge -Liberneuil F3+ Plantis du Péré F4+ Sorins F2 -Les Gailleries -Canal UNIMA SUD CHARENTE Ecurat / -Coulonge -La Garenne F2 -Les pelouses de Reveilloux Fenioux / -Coulonge Fontcouverte / -Coulonge -Vallée de l’Escambouille Geay / -Coulonge -Canal UNIMA SUD CHARENTE Grandjean / -Coulonge / -Coulonge -Bois Moreau -Etray -La Salle F1 et F2 / -Château d’eau -Le Roche La Frédière / -Coulonge / -La Salle F1 et F2 -Coulonge / -Coulonge -Canal UNIMA SUD CHARENTE Les Essards / -La Bassière X Nieuil les Saintes / -Château d’eau -La Métairie - La Roche-P

22

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Tableau : Périmètres de protection de captage présents sur zone d’étude (suite).

Pessines / -Château d’eau -Le Roche -Lucérat / -Coulonge -La Garenne F2 -Les Gailleries Port d’Envaux / -Coulonge -Les Gailleries -Liberneuil F3+ Plantis du Péré F4+ Sorins F2 Saintes / -Lucérat -Coulonge -Les Vacherons -Ormeau de Pied St Georges des / -Colonge Côteaux -Les Vacherons St Hilaire de / -Coulonge Villefranche -Marais F1 et F2 St Porchaire / -La Garenne F2 -Les Groies Bertin St Savinien / -Coulonge F1 -Bellejoie 3 -Liberneuil F3+ Plantis du Péré F4+ Sorins F2 St Sulpice d’Arnoult / -Le Bouil de Chambon St Vaize / -La Salle F1 et F2 -Coulonge / -Coulonge Taillebourg / -La Salle F1 et F2 -Liberneuil F3+ Plantis du Péré F4+ Sorins F2 Tonnay-Boutonne X X

23

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 II-2-2-2. Les restrictions des périmètres de protection de captages d’eau potable

S’il n’existe pas toujours de réglementation spécifique, toutes les activités sont soumises aux contraintes fixées par la législation générale existante ou future. Parmi les principales réglementations dont la mise en application conduit à la protection éloignée des captages insistons sur :  La réglementation concernant les installations classées.  La Loi sur l’Eau et ses textes d’application.  L’arrêté préfectoral relatif au programme d’actions en zone vulnérable aux nitrates d’origine agricole.  La réglementation sur la conformité des dispositifs d’assainissement autonome.  La conception et la réalisation des nouveaux puits et forages dans les règles de l’art.

Tous les zonages des périmètres présents sur le secteur d’étude ne sont pas restrictifs par rapport au stockage ou à l’épandage des sédiments du Fleuve Charente. On distinguera les : -PPI : Périmètre de Protection Immédiat -PPR : Périmètre de Protection Rapproché -PPE : Périmètre de Protection Eloigné

Par défaut, nous exclurons tout stockage ou épandage dans les périmètres de protection immédiats.

Le tableau présenté ci-après présente les restrictions d’épandage et/ou de stockage mentionnées dans les arrêtés portant l’exploitation d’utilité publique ou dans les extraits du rapport hydrogéologique (lorsque la procédure identifie différents captages dans le secteur d’étude).

Tableau : restrictions d’épandage/de stockage pour les périmètres de protection de captage de la zone d’étude. Périmètres concernés Restrictions d’épandage et/ou (Service émetteur, Restrictions d’épandage et/ou stockage stockage date) Bellejoie OUI PPR = (DDASS 17 Les dépôts de toute nature sont interdits 20 mai 2005) PPE = -Les dépôts de toute nature sont interdits -D’une manière générale est interdit tout fait susceptible de porter atteinte directement ou indirectement à la qualité de l’eau de la nappe phréatique drainée par la source captée

24

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Tableau : restrictions d’épandage/de stockage pour les périmètres de protection de captage de la zone d’étude (suite).

Prise d’eau de Coulonge OUI Sous Secteur et Quadilatère « Q »= (Préfectures 17 et 16, -dépôts de toute nature interdits 31 décembre 1976) -déversements de tous résidus fermentescibles d’origine animale ou végétale, de toutes substances liquides ou solides …/ sont interdits L’ormeau de Pied NON NON (DDASS 17 20 mai 2005) Lucérat OUI PPR = (DDASS 17 -Etablissement de toutes activités superficielles ou souterraines même 20 mai 2005) provisoires qui peuvent être cause de pollutions Les Métairies NON NON (DDASS17, 02 octobre 2006) Les Vacherons OUI PPR = PPI (DDASS17, Interdiction d’épandre ou de stocker tout produit potentiellement polluant pour les 20 mai 2005) eaux souterraines

Vallée de OUI PPR = PPI l’Escambouille Toutes les activités sont interdites (Préfecture 17, Juin 2007) « La Roche » et NON NON « Château d’eau » (Préfecture 17, Août 2003 « Les Groies Bertin F1 » NON NON (Préfecture 17, Décembre 2002)

25

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Tableau : restrictions d’épandage/de stockage pour les périmètres de protection de captage de la zone d’étude (suite).

La Bassière NON NON (DDASS17, 2 octobre 2006) La Garenne F2 OUI PPR = (DDASS17, -Tout dépôt de produits susceptibles d’altérer directement ou indirectement la 32 octobre 2000) qualité des eaux de surface et de sous- écoulement est interdit Le transport par canalisation et le stockage de tout autre produit susceptible de porter atteinte directement ou indirectement à la qualité des eaux superficielles et de sous- écoulement est interdit « La Salle F1 et F2 » OUI PPR= (Préfecture17, Le déversement de tout produits susceptibles d’altérer directement ou juillet 2003) indirectement la qualité des eaux est interdit « Les Gailleries » OUI PPR= (Préfecture17, Le déversement de tout produits susceptibles d’altérer directement ou juillet 2006 indirectement la qualité des eaux est interdit « Coulonge F1, Liberneuil OUI PPR = F2, Plantis du Péré F3, Le stockage à même le sol de produits Sorins F4 » fertilisants (DDASS17, Juin 1994) PPR2 = Tout plan d’épandage comportant des parcelles dans le périmètre rapproché sera soumis à autorisation « Le Marais F1 et F2 » OUI PPR= (Préfecture17, Le déversement de tout produits susceptibles d’altérer directement ou Décembre 2002) indirectement la qualité des eaux est interdit

26

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Tableau : restrictions d’épandage/de stockage pour les périmètres de protection de captage de la zone d’étude (suite).

« Saint-Hippolyte » NON NON (Préfecture17, Juillet 2007)

« Bois Moreau » NON NON (DDASS17, 30 mars 1981) « Etray » NON NON (DDASS, 11 juin 1985) « Bouil de Chambon » OUI PPR = (Préfecture 17, -Le déversement de tout produits susceptibles d’altérer directement ou janvier 2007) indirectement la qualité des eaux est interdit -Les stockages d’engrais organiques ou chimiques, de substances destinées à la fertilisation des sols, se feront sur des aires étanches avec récupération des eaux de ruissellement et passage dans un bassin de rétention pour contenir les déversements accidentels et permettre l’évacuation des rejets hors du périmètre.

« Pelouses de NON NON Réveilloux » (Préfecture 17, janvier 2007)

27

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 II-2-3 Approche pédologique Cf Fiches descriptives des sols en annexe 2.

On distingue différents types de sol sur le périmètre étudié, il s’agit de : - groies - doucins calcaires - marais - champagnes - sols de vallées - terres à tendance sableuse.

II-2-3-1. Les Groies

Ce sont des terres caillouteuses de texture argilo-limoneuse, de couleur brun à brun-rouge, reposant sur une roche mère calcaire du Jurassique. La profondeur d’apparition de la roche-mère permet de distinguer trois types de groies : - superficielle : < 20 cm - moyenne : 20 à 25 cm - profonde : > 25 cm. Les propriétés physico-chimiques sont les suivantes : - argile de type illite de l’ordre de 20 à 50 % - Un taux de matière organique (MO) de 3 à 7 % - 20 à 50 % de cailloux en surface - un Ph variant de 7.2 à 8.2 - une bonne capacité d’échange cationique (CEC) de 20 à 40 meq/100 g - une bonne porosité.

II-2-3-2. Les doucins calcaires

Les doucins selon une définition générale, ont une texture limoneuse à limono-sableuse. Cependant certaines terres argilo-limoneuses calcaires sont communément appelées doucins. Elles ont des caractéristiques proches de celles des groies (texture, teneur en calcaire, couleur, RU) mais sont posées sur du calcaire tendre du Crétacé. Or par définition, les groies recouvrent des dépôts plus anciens, du Jurassique. Les propriétés physico-chimiques sont les suivantes : - argile illite et dominante kaolinite de 5 à 30 %, - un taux de MO de 1.5 à 2.5 %, - un Ph de 4.5 à 6.8 : sol naturellement acide, - une CEC faible en surface de 5 à 15 meq/100 g, Les doucins calcaires ont une texture limono-argilo-sableuse à sablo-limoneux en surface avec de nombreux cailloux généralement calcaires. L’horizon argileux profond a presque disparu.

28

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 II-2-3-3. Les marais

Ils sont constitués à 98 % d’éléments fins (limons, sables fins et argiles). Leur couleur varie du beige au noir en passant par le gris selon qu’ils soient récents ou anciens. Leurs propriétés physico-chimiques sont les suivantes : - un pH alcalin, - 50 % d’argile dont 75 % d’argiles gonflantes, - une CEC élevée de 20 à 50 meq/100 g, - 50 % de limons et sables fins, - une réserve utile importante : 1.8 mm de réserve par cm de profil

II-2-3-4. Les champagnes

Les champagnes sont des terres argilo-calcaires de couleur grise à noire, avec des pierres en surface. La roche mère est constituée de calcaire tendre du Crétacé Supérieur. La profondeur du sol varie avec la position dans le relief : profonde dans les fonds de vallées et moins profonde sur les sommets des pentes. Leurs propriétés physico-chimiques sont les suivantes : - un taux de MO de 2.5 à 5 %, - un ph de 8 à 8.2, - une CEC élevée de 30 à 45 meq/100 g, - 20 à 50 % d’argile montmorillonite, 35 % de sable et 25 % de limon - une teneur en calcaire total élevée.

II-2-3-4. Les vallées

Ce sont des formations alluviales plus ou moins évolués. Ces sols sont très divers : le plus souvent calcaire, avec une teneur en humus variable selon que le profil est plutôt de type argileux ou tourbeux. L’horizon de surface peut aller d’une texture argileuse à limoneuse, voir tourbeuse. Leur point commun est leur situation prés d’un cours d’eau ainsi qu’une longue période d’ennoiement. Leurs propriétés sont : - argile de 5 à 50 %, - un taux de MO de 4 à 10 % en surface, et de 0.7 à 9 % en sous sol, - un pH de 7.9 à 8.3, - une CEC moyenne à élevée de 20 à 35 meq/100 g, - un calcaire total de 20 à 24 %.

29

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 II-2-3-5. Les terres à tendance sableuse

Ils sont issus soit des dépôts marins du Campanien, soit des dépôts de transport de l’Eocéne, soit des apports éoliens quaternaires. Ils sont caractérisés par un horizon superficiel riche en sable posé sur un horizon enrichi en argile. Le taux de matière organique faible (< 2%) , associé à un pourcentage d’argile faible (< 10 %) , confère à ces sols une capacité d’échange cationique (CEC) inférieure à 5 meq/ 100 g. Le pH varie de 5 à 5.5.

30

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 II-3 Les zones de protection

Un diagnostic des principaux zonages des milieux naturels est dressé afin d’éviter la l’éventuelle destruction définitive d’espèces et d’habitats. On distingue des Sites d’Intérêt Communautaire, des Zones Narurelles d’Intérêts Ecologique, Faunistique et Floristique, des Sites classés ou inscrits, les arrêtés Préféctoraux de Protection de Biotope et des réseaux Natura 2000.

L’annexe 3 synthétise ces zones protégées sous forme cartographique.

II-3-1 Les Sites d’Intérêt Communautaire (SIC) Ce sont des sites sélectionnés, sur la base des propositions des Etats membres, par la Commission Européenne pour intégrer le réseau Natura 2000 en application de la directive "Habitats". La liste de ces sites est arrêtée par la Commission Européenne de façon globale pour chaque région biogéographique. Ces sites sont ensuite désignés en Zones Spéciales de Conservation (ZSC) par arrêtés ministériels.

On répertorie sur le périmètre d’étude les SIC suivants :

- Basse vallée de la Charente - Chaumes de Séchebec - Carrières de St Savinien - Vallée de la charente (moyenne vallée)

II-3-2 Les zones Naturelles d’Intérêts Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) L'inventaire des Zones Naturelles d’Intérêts Ecologique, Faunistique et Floristique est un inventaire national du patrimoine naturel. Les espaces naturels remarquables inventoriés sont classés en deux types : - Les ZNIEFF de type I sont des sites, de superficie en général limitée, accueillant des espèces rares ou menacées, ou présentant au moins un type d'habitat de grande valeur écologique, locale, régionale, nationale ou européenne. - Les ZNIEFF de type II , concernent les grands ensembles naturels, riches et peu modifiés avec des potentialités biologiques importantes qui peuvent inclure plusieurs zones de type I ponctuelles et des milieux intermédiaires de valeur moindre mais possédant un rôle fonctionnel et une cohérence écologique et paysagère.

Un nouvel inventaire a été réalisé et des ZNIEFF nouvelle génération de type I et II ont été listées.

ZNIEFF de type I :

31

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 - Chaumes de Séchebec - Vallée de la Charente entre et Rochefort - Carrière de chez brard - Prairie de Montalet - Carrière de Vaufraiche - Carrière de Bois Vachon - Carrière de Chail - Carrière des Hubles - La Burie - Vallon de Barbaras - Bois de Grandjean - Château Gaillard - Chaume du Douhet - La prée prairie de Courbiac - Fief de Belauze - Bois et marais de la Rochecourbon

ZNIEFF de type II :

- Estuaire et basse vallée de la Charente - Vallée de la Charente moyenne et Seugne

II-3-3 Les Sites Inscrits ou Classés Cette législation a pour but d'assurer la préservation des monuments naturels et des sites dont le caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque relève de l'intérêt général.

On relève deux sites sur le péri mètre d’étude, il s’agit de : - Les deux rives de la Charente - Domaine de Mouille pied.

II-3-4 Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APB) Créés à l'initiative de l'Etat par le préfet de département, ces arrêtés visent à la conservation des habitats des espèces protégées. Ils concernent une partie délimitée de territoire et édictent un nombre limité de mesures destinées à éviter la perturbation de milieux utilisés pour l'alimentation, la reproduction, le repos, des espèces qui les utilisent. Les objectifs sont la préservation de biotope (entendu au sens écologique d'habitat) tels que dunes, landes, pelouses, mares,... nécessaires à la survie d'espèces protégées en application des articles L. 211-1 et L. 211-2 du code rural et plus généralement l'interdiction des actions pouvant porter atteinte à l'équilibre biologique des milieux.

32

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Un site est répertorié sur le périmètre : Chaumes de Séchebec

II-3-5 Natura 2000 Au niveau européen, les directives dites "Oiseaux" et "Habitats" concernant la conservation des oiseaux et des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages exigent la mise en place par tous les Etats membres de Zones de protection spéciale (ZPS) et de Zones spéciales de conservation (ZSC). L'ensemble de ces zones forme le réseau Natura 2000.

Le recensement des zones protégées ZPS et ZICO figure dans le tableau ci-dessous.

ZPS Estuaire et basse vallée de la Charente Moyenne vallée de la Charente et de la Seugne ZICO Vallée de la Charente et de la Seugne

33

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 III. DETERMINATION DU PERIMETRE D’EPANDAGE

La construction du périmètre d’épandage (également cité comme périmètre d’étude) s’est déroulé selon les phases suivantes, d’après une échelle d’observation toujours croissante : 1. Identification des territoires communaux concernés a priori par le projet de recyclage, c’est à dire ceux contenus dans une zone de proximité du fleuve d’un rayon de 1 à 10 km ; 2. Identification des agriculteurs qui ont des parcelles sur les territoires communaux considérées et prise de contact pour recensement des parcelles mises à disposition ; 3. Cartographie des parcelles et détermination des parcelles de références ; 4. Etude de terrain des parcelles de références avec prélèvements d’échantillon de sol pour analyse. 5. Construction du périmètre d’épandage à partir des propriétés des parcelles obtenues d’après les informations cartographiques et les mesures analytiques.

Carte de la zone de proximité. Image à partir d’un extrait de carte au 1/133 000 – source : Chambre d’Agriculture et SCAN 25®, IGN

34

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 III-1 Localisation du périmètre d’épandage

III-1-1 Localisation communale. Le périmètre d’épandage s’étend sur 37 communes dans le département de Charente-Maritime de part et d’autre du fleuve de la Charente.

Tableau : Communes concernées par le périmètre d’épandage

Nombre d’hectares Nombre d’hectares COMMUNE dans le périmètre COMMUNE dans le périmètre d’épandage (ha) d’épandage (ha)

ANNEPONT 150,43 LES NOUILLERS 601,11

ARCHINGEAY 233,77 NIEUL-LES-SAINTES 44,53

BORDS 210,41 17,07

BUSSAC-SUR-CHARENTE 4,37 PLASSAY 139,44

CHAMPDOLENT 176,68 PORT-D'ENVAUX 289,62

CORME-ROYAL 10 PUY-DU-LAC 4,24

CRAZANNES 117,35 9,05

ECOYEUX 8,31 SAINTES 134,13

SAINT-GEORGES- ECURAT 74,47 195,98 DES-COTEAUX

SAINT-HILAIRE-DE- FENIOUX 12,44 47,79 VILLEFRANCHE

FONTCOUVERTE 5,66 SAINT-PORCHAIRE 120,44

GEAY 254,3 SAINT-SAVINIEN 830,94

SAINT-SULPICE- GRANDJEAN 57,48 19,51 D'ARNOULT

JUICQ 309,62 SAINT-VAIZE 89,05

LA CLISSE 5,09 TAILLANT 168,3

LA FREDIERE 42,43 TAILLEBOURG 274,52

LE DOUHET 202,81 TONNAY-BOUTONNE 26,53

LE MUNG 222,07 VOISSAY 5,71

LES ESSARDS 14,7

35

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 III-1-2 Présentation des agriculteurs Plus de 150 agriculteurs ont été contactés par le département Environnement de la Chambre d’Agriculture et par l’ADASEA. 102 agriculteurs ont manifesté leur intérêt pour ce type de produit et ont accepté d’intégrer le périmètre d’épandage. Cf Engagements de principe en annexe 1.

Tableau : Coordonnées des agriculteurs

Surface dans le Désignation Adresse Commune Téléphone périmètre (ha)

ARRIVE Philippe Bellevue 17770 JUICQ 05.46.74.54.37 16,23

BARBIN Thierry Le chaumier 17350 ST SAVINIEN 05.46.90.30.20 47,8

BARBOTTEAU Gilles Les bertons 17350 ST SAVINIEN 05.46.90.17.75 12,21

BEAU Loïc Chez joulin 17380 ARCHINGEAY 06.89.98.55.92 24,74

BERTON Martial Chez bertet 17350 ST SAVINIEN 05.46.90.15.73 71,76

BOIZUMAULT Francis 61 route du douhet 17350 ANNEPONT 05.46.91.71.94 46,23

BRAS Jean-Marc La berlaudière 17350 TAILLANT 05.46.90.18.56 37,09

CAILLON Cosette 4 rue de l’amandilière 17250 GEAY 05.46.95.68.72 14,01

CHAILLOU Annie La cussonnerie 17250 ST PORCHAIRE 05.46.95.60.86 53,45

CHANCELLE Jacques 3 rue du midi 17250 ST PORCHAIRE 05.46.95.64.58 13,08

CHARRIER Thierry La berlondière 17350 TAILLANT 05.46.90.18.67 45,6

CHARRON Pascal 2 les marionnaux 17100 LE DOUHET 05.46.97.75.41 68,67

CHASSERIAUD Chantagreloup 17100 SAINTES 05.46.93.49.23 44,82 Christophe

CHEVALLEREAU Bois oiseau 17350 ST SAVINIEN 05.46.90.19.80 24,28 Christophe

COMPAGNON Eric 12 chemin des chevreuils 17380 ARCHINGEAY 05.46.97.80.87 33,6

DECOUX Vincent 18 rue de l’épinière 17380 LES NOUILLERS 06.84.79.34.41 14,96

DELAUNAY Jean-luc Les mitonneaux 17350 ST SAVINIEN 05.46.90.15.36 72,75

2 rue hirondelle port à DIET Patrick 17350 PORT D’ENVAUX 05.46.91.83.77 12,29 clou

DILET Jean-Paul 3 l’odérée 17430 BORDS 05.46.83.85.84 33,83

DORAY Alain La poussardière 17350 ST SAVINIEN 05.46.90.12.64 45,66

DUBUY Régis 19 allée villecourt 17100 ST VAIZE 05.46.91.74.18 109,02

EARL AUGE 18 chemin charlet 17430 BORDS 05.46.83.84.69 48,99

36

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Tableau : Coordonnées des agriculteurs (suite)

EARL BEAU Didier Chez joulin 17380 ARCHINGEAY 05.46.97.87.39 32,93

EARL BOUT DE CHAMP Bouteau 17430 CHAMPDOLENT 05.46.83.84.95 57,5

EARL DEFFORGE 13 rue du fournil 17380 ARCHINGEAY 06.25.70.51.67 73,5

17810 ST GEORGES EARL DES NOUREAUDS 8 impasse des noureauds 05.46.92.92.80 38,99 DES COTEAUX

EARL DRAHONNET 63 rue des richards 17400 05.46.59.15.03 44,16 Christophe

EARL DU PINIER Le pinier 17250 LES ESSARDS 05.46.98.07.93 46,82

EARL GARNIER 2 rue de l’angle 17380 LES NOUILLERS 06.07.97.26.10 85,95

EARL LA MAISON 40 route de geay 17350 LE MUNG 05.46.90.21.88 50,82 MICHEL

EARL LA RIVIERE 1 montauban 17250 GEAY 05.46.95.67.48 58,84

EARL LE CHATEAU Le chaumier 17350 ST SAVINIEN 05.46.90.23.14 59,63 VERT

EARL LE ROCHER 25 rue de la laiterie 17350 GRANDJEAN 06.10.44.13.49 68,31

EARL LES BARRES Les barres 17810 ECURAT 05.46.74.38.66 47,81

EARL LES COMBES Le vivrot 17350 ANNEPONT 05.46.91.82.60 27,79

EARL LES PIONNERS Bonnefont 17350 TAILLANT 05.46.90.29.33 148,99

EARL MEGE Le bois merlet 17100 LE DOUHET 05.46.95.32.58 82,16

EARL PIOCHAUD Le grand village 17380 ARCHINGEAY 05.46.97.84.34 19,3

1 chemin du port EARL PIOCHAUD Daniel 17250 GEAY 05.46.90.28.04 38,15 montdemier

EARL RAGONNAUD 2 rue des chails 17430 BORDS 05.46.83.84.87 13,6

EARL TRANQUARD 2 chemin des écureuils 17380 ARCHINGEAY 05.46.97.83.03 65,65

EARL VOGEL 5 rue les richards 17430 BORDS 05.46.83.82.98 106,79

17810 ST GEORGES FETIS Damien Le puydorin 05.46.92.18.38 13,96 DES COTEAUX

FOUCHE Christophe 11 grande rue 17380 LES NOUILLERS 06.86.81.87.08 40,67

FOUCHE Olivier La bonotière 17770 JUICQ 05.46.93.10.66 25,1

GAEC BRUNETEAU 6 chemin grands bois 17350 LE MUNG 05.46.90.56.65 222,57 PELLETIER

GAEC CHARTIER 12 rue de la curé 17770 JUICQ 05.46.95.34.68 121,06

GAEC DE LA 17810 ST GEORGES La nougerée 05.46.74.24.31 150,2 NOUGEREE DES COTEAUX

GAEC DE LA La pilardière 17250 PLASSAY 05.46.93.99.91 88,73 PILARDIERE

37

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Tableau : Coordonnées des agriculteurs (suite)

GAEC JAGUENAUD La figerie 17770 JUICQ 05.46.91.79.13 146,63

GAEC LES BREEDERS La matassière 17380 LES NOUILLERS 06.24.32.61.88 52,94

GAEC LES DOUVES 2 les douves 17350 TAILLEBOURG 05.46.91.72.13 85,45

GAEC LES FONTAINES Font ménard 17350 CRAZANNES 06.72.1.96.92 86,6

17810 ST GEORGES GAEC LES PERDRIAUX La vallée 05.46.97.79.90 90,46 DES COTEAUX

17810 ST GEORGES GAEC LES RENTES 7 chemin de mongrés 05.46.93.41.36 20,67 DES COTEAUX

GAEC LES VERGNES- 7 rue du vieux four 17350 CRAZANNES 06.07.58.82.64 50,15 CLERENNES

GAEC MOUNIER Les abelins 17350 LE MUNG 05.46.90.12.48 46,62

GAEC PLAIRE 2 rue du pas de pré 17380 LES NOUILLERS 06.71.22.62.22 110,72

GAEC ROLLAND Le fragnard 17100 SAINTES 05.46.97.25.55 103,03

GARNIER Alain La gréve 17350 ST SAVINIEN 05.46.91.13.99 22,42

GARNIER Francois Les bertets 17350 ST SAVINIEN 05.46.90.18.19 40,98

GARNIER Pascal Chez gautier agonnay 17350 ST SAVINIEN 05.46.83.89.51 21,33

GUERIN Christian La lanconnière 17350 LE MUNG 05.46.90.13.80 9,21

GUESDON Philippe 9 rue des peupliers 17770 JUICQ 05.46.95.32.16 15,16

GUIBERTEAU Jean- Chez garnier 17770 LA FREDIERE 06.77.50.65.60 28,19 Pierre

GUILLOT Jean-Paul 5 chemin de la planche 17250 BORDS 05.46.95.53.14 68,32

JAUD Dany L’éguille agonnay 17350 ST SAVINIEN 05.46.83.87.37 34,99

Chez turpeau 6 route de JEAN Daniel 17100 LE DOUHET 05.46.95.36.60 13,06 la fontaine

JEANNEAU Pascal Le petit gougeon 17430 CHAMPDOLENT 05.46.83.86.00 10,7

JOLLY Francette 1 la mignonnerie 17100 LE DOUHET 05.46.97.72.64 13,13

KNEVEZ Jean-michel Chez ferret 17350 ST SAVINIEN 05.46.90.17.96 107,63

LEGET Marie- Le grand chevallon 17250 GEAY 05.46.95.53.47 25,31 bernadette

LEGET Michel Vaufraiche 17350 ST SAVINIEN 05.46.90.14.41 11,41

LEGET Philippe La pitière 17350 ST SAVINIEN 05.46.90.11.22 7,19

LIGNERON Laurent 38 chemin des bidons 17350 PORT D’ENVAUX 06.60.87.08.20 33,42

LOREAU Bernard 15 rue du soleil couchant 17250 GEAY 05.46.95.50.29 11,41

MALLET Joël 4 rue de la rutelière 17350 ANNEPONT 05.46.91.80.74 17,5

38

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Tableau : Coordonnées des agriculteurs (suite)

MEGE Patrick Le breuil 17350 LE MUNG 05.46.90.17.18 58,17

MICHAUD Gérard La salle 17350 LE MUNG 05.46.90.14.51 11,31

MICHAUD Jean- les bertons 17350 ST SAVINIEN 05,46,90,17,09 11,83 Jacques

MICHAUD Marylène les bertons 17350 ST SAVINIEN 05,46,54,01,69 10,94

MITTONEAU Jean- La brossardière 17350 TAILLEBOURG 05.46.91.77.61 50,48 Claude

MITTONEAU Robert 1 impasse du four 17350 TAILLEBOURG 05.46.91.77.53 19,76

MONCEAU Stéphane 1 pas du loup 17250 05.46.95.02.63 60,35

MULLON Daniel 13 impasse des jardins 17250 PLASSAY 05.46.93.93.33 60,99

NOIZET André 17770 JUICQ 05.46.95.31.84 31,12

NOUREAU Catherine 4 rue des chaumes 17250 PLASSAY 05.46.95.91.69 28,88

PELLETIER Francky Le grand courjeon 17430 CHAMPDOLENT 06.71.00.93.16 51,61

PERINAUD Régis 4 rue du buis 17770 JUICQ 05.46.95.30.25 45,85

RATEAUD Pascal 16 rue de bel air 17350 CRAZANNES 06.84.76.47.17 71,16

RENAUD Frédéric Varennes 17350 PORT D’ENVAUX 05.46.91.83.08 121,95

ROCHER Jacky Font 17380 LES NOUILLERS 05.46.97.88.10 108,34

ROUSSEAU Laurent Les pavageauds 17380 ARCHINGEAY 05.46.97.80.82 24,03

SARL TESSONNEAU 3 impasse des sangliers 17380 LES NOUILLERS 06.85.71.73.30 96,91

SCEA MULLON L’aiguille 17380 ARCHINGEAY 06.07.80.65.58 44,91

SEGUIN Jean-Paul 3 chemin du gros chêne 17250 ST PORCHAIRE 05.46.96.14.17 8,44

SICARD Olivier La poltière 17430 CHAMPDOLENT 06.27.31.04.00 35,94

TURPEAU Bruno Le tricholet 17380 LES NOUILLERS 06.85.43.33.80 100,26

VERNEUIL Jean- 31 rue bel air 17350 ST SAVINIEN 05.46.90.23.80 27,95 Jacques

VIAUD Philippe 2 chemin du clos 17810 ECURAT 05.4692.98.82 17,88

VINET Eric 1 la grande métairie 17400 LE DOUHET 06.87.52.13.71 28,77

L’ensemble du parcellaire mis à disposition par les agriculteurs représente un périmètre d’épandage de 5 126,04 ha en surface totale et 4496,13 ha en surface épandable.

39

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 III-1-3 Codification des îlots

Chaque îlot a été codifié afin d’être clairement identifié. NW – ARPH - 11

Initiales du technicien 2 premières lettres du nom et prénom agriculteur N° îlot

III-1-4 Cartographie du périmètre d’épandage Nous proposons page ci-jointe une carte de situation générale du périmètre d’étude.

Une carte à plus grande échelle du périmètre est proposée en annexe 4.

40

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Carte : présentation du périmètre d’épandage Image à partir d’un extrait de carte au 1/150 000 - source : Chambre d’Agriculture et SCAN 25®, IGN

41

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 III-2 Etat de l’aptitude environnementale administrative des parcelles du périmètre étudié.

III-2-1 Principes d’approches des contraintes administratives. Comme il a été présenté dans le chapitre « II – 2 Le biotope », les parcelles proposées par les agriculteurs pour inscription au périmètre d’épandage peuvent être soumises à des restrictions d’usage pour le recyclage du fait d’être incluses dans une zone de protection ou de sensibilité environnementale. Les restrictions peuvent être partielles ou totales.

Dans le cadre de cette étude, nous avons examiné avec un système d’information géographique la position de chacune des parcelles du périmètre par rapport à l’ensemble des critères suivants :  zone d’inondabilité de la Charente ;  zones Natura 2000 ;  positionnement des MAE ;  périmètres de protection de captage.

Nous avons également intégré comme critère environnemental les teneurs limites en éléments traces proposés par l’arrêté du 08/01/98 : les parcelles (au nombre de 3) dont les analyses de référence dépassaient l’une de ces teneurs ont été invalidées pour le recyclage.

III-2-2 Typologie environnementale du périmètre. Nous avons qualifié chaque parcelle du périmètre étudié à l’aide d’un indice de l’aptitude environnementale, de 1 à 4 : 1. Forte aptitude pour le recyclage ; 2. Aptitude moyenne pour le recyclage ; 3. Aptitude faible pour le recyclage ; 4. Parcelles inaptes ou non-autorisées au recyclage.

Cet indice est déterminé d’après la situation de la parcelle par rapport aux différents critères environnementaux et d’après les clefs de répartition proposées par le tableau de correspondance avec les combinaisons de critères environnementaux – cf. page suivante . Les résultats de cette classification aboutissent à l’évaluation des surfaces potentiellement épandables : Indice environnemental Surfaces épandables (ha) 1 1849,91 2 1921,25 3 237,00 4 487,97

42

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Tableau des correspondances des critères environnementaux et de l’indice de recevabilité environnementale des parcelles du périmètre.

Indice Env. Présence de Risque Parcelle en zone Parcelle dans un Teneurs en éléments Valorisation Nombre de Surface MAE d’inondation N2000 périmètre de protection traces supérieures aux culturale parcelles d’épandage de captage valeurs de références (ha) 1 FAUX Aucun risque FAUX FAUX FAUX Culture 446 1849,91 2 FAUX Aucun risque VRAI FAUX FAUX Culture 2 1,65 2 FAUX Aucun risque FAUX VRAI FAUX Culture 541 1693,69 2 FAUX Aucun risque FAUX VRAI FAUX Prairie 3 8,66 2 FAUX Risque faible FAUX FAUX FAUX Culture 31 217,25 3 FAUX Risque faible VRAI FAUX FAUX Culture 2 6,03 3 FAUX Risque faible FAUX VRAI FAUX Culture 59 229,82 3 FAUX Risque faible FAUX FAUX FAUX Prairie 1 1,15 4 Parcelles en MAE 72 372,17 4 Risque fort d’inondabilité 27 68,17 4 Teneurs des parcelles en ET supérieures aux teneurs de référence 3 19,93 4 FAUX Risque faible VRAI VRAI FAUX Culture 11 25,16 4 FAUX Risque faible VRAI FAUX FAUX Prairie 1 2,54

43

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 L’identification précise des parcelles est présentée dans la carte de situation ci-dessous ainsi que dans la carte à grande échelle proposée en annexe 5.

Carte de l’aptitude environnementale des parcelles. Image à partir d’un extrait de carte au 1/140 000 - source : Chambre d’Agriculture et SCAN 25®, IGN

44

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 III-3 Typologie de l’aptitude des sols à l’épandage dans le périmètre étudié

III-3-1 Description pédologique du périmètre étudié. L’ensemble des parcelles du périmètre étudié appartient aux catégories suivantes :

Types de sol Surface épandable (ha) Doucins calcaires ou groisailles 1862,22 Groies 787,44 dont :  Groies moyennement profondes 579,83  Groies superficielles 201,33  Groies profondes 6,28 Sols limoneux 664,36 Sols sableux 584,03 dont :  Sables hydromorphes 512,29  Sables sains 71,74 Marais 320,35 dont :  Marais anciens non calcaires 222,29  Marais anciens calcaires 62,63  Marais récents calcaires 35,43 Champagnes 220,37 Sols de vallées 57,36 dont :  Vallées calcaires 36,12  Vallées tourbeuses 21,24

En terme d’accessibilité environnementale les types de sol observent la distribution suivante – en ha : Indice de recevabilité environnementale Types de sol 1 2 3 4 Doucins calcaires ou groisailles 686,27 877,32 195,33 103,30 Groies 563,34 200,68 0 23,42 Sols limoneux 200,58 443,05 0 20,73 Sables 309,04 244,25 30,74 0 Marais 8,49 22,76 2,79 286,31 Champagne 82,19 133,19 4,99 Vallées 0 0 3,15 54,21

Quoique la typologie pédologique vernaculaire ne soit pas suffisamment discriminante quant aux propriétés physico-chimiques, nous pouvons noter cependant que les sols de marais ou de

45

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 vallées sont particulièrement associés à l’indice environnemental invalidant, du fait de leur situation géographique sensible.

III-3-2 Caractéristiques analytiques des parcelles du périmètre. Rappelons que pour cette étude, nous avons procédé à la caractérisation des sols avec l’analyse de 122 prélèvements. Les données analytiques des prélèvements de sol ont été utilisées pour déterminer la capacité potentielle des parcelles à recevoir les sédiments selon les différents scénarios envisagés – ou pour déterminer les restrictions d’utilisation. L’ensemble des 122 analyses permet de caractériser chacune plusieurs parcelles – dont bien entendu la parcelle de prélèvement. Le système de référencement utilisé donne les résultats suivants : Nombre de parcelles référencées Surface épandable correspondante (ha) Total 1110 4183,48 Valeur minimale par analyse 1 0,75 Valeur médiane par analyse 6 26,06 Valeur maximale par analyse 46 210,66

La carte page suivante présente les parcelles référencées par une analyse.

L’examen des parcelles du point de vue de leur capacité à recevoir des sédiments a été conduit avec la mesure des propriétés granulométriques et des propriétés chimiques agronomiques.

Tableau : statistiques des caractéristiques texturales des parcelles du périmètre étudié. Classe granulométrique - en % Argiles Limons Sables Centile 10% 15,52 22,01 18,62 Médiane 23,95 33,05 31,70 Centile 90% 37,38 50,16 51,56

Tableau : statistiques des caractéristiques chimiques agronomiques parcelles du périmètre étudié. Matières organiques Azote total P2O5 K2O MgO (%) (‰) (‰) (‰) (‰) Centile 10% 2,40 1,28 0,0805 0,1822 0,085 Médiane 3,96 2,15 0,184 0,3275 0,1445 Centile 90% 6,59 3,58 0,4231 0,6093 0,2434

L’examen des parcelles du point de vue de l’innocuité a été conduit avec les mesures des teneurs en éléments traces.

46

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Tableau : statistiques des teneurs en éléments traces des parcelles du périmètre étudié. Cd Cr Cu Hg Ni Pb Zn Centile 10% 0,161 24,584 9,899 0,019 8,781 15,607 38,464 Médiane 0,385 36,280 14,090 0,031 15,335 23,470 57,540 Centile 90% 0,719 51,259 29,294 0,052 26,844 32,587 79,162

Carte de la répartition des références analytiques sur le périmètre d’étude. Image à partir d’un extrait de carte au 1/120 000 - source : Chambre d’Agriculture et SCAN 25®, IGN

47

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Etat de la présence des éléments traces dans les sols : Trois analyses font état d’un élément – le cuivre – avec une teneur supérieure au seuil de l’arrêté du 08/01/98. Il s’agit probablement de parcelles anciennement implantées en vigne et qui ont pu recevoir des apports de bouillie bordelaise conséquents. Les parcelles correspondant à ces analyses sont invalidées.

III-3-3 Les différents scénarios de recyclage agricole et leur cadre d’application. Suite aux résultats du chapitre I, nous présentons dans la partie suivante les éléments des différents scénarii d’utilisations des sédiments sur le périmètre d’épandage. Ces scénarii ont pu être élaborés à partir de la connaissance des caractéristiques des sédiments et de celles des sols. Ils correspondent aux différents degrés de compatibilité des associations lots de sédiment/parcelles.

Nous avons retenu les scénarios suivant : 1. Restructuration du sol de la parcelle, ce qui correspond à des doses d’apport de plus de 90 tonnes de MS par ha ; 2. Fertilisation avant culture à fort besoin d’azote, pour des doses de 30 à 90 tonnes MS par ha ; 3. Fertilisation combinée en phosphore et en azote, pour des parcelles plus pauvres en phosphore, pour des doses de 15 à 30 tonnes MS par ha ; 4. Fertilisation pour des cultures moyennement exigeantes en azote, pour des doses de 15 à 30 tonnes MS par ha ;

La cartographie du parcellaire en fonction des scénarios de recyclage, à l’échelle d’un plan de situation est présentée page suivante sous forme de carte de situation – une carte à plus grande échelle est proposée en annexe 7.

48

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Carte de l’aptitude agronomique des parcelles au recyclage des sédiments. Image à partir d’un extrait de carte au 1/120 600 - source : Chambre d’Agriculture et SCAN 25®, IGN

49

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 1. Détermination des parcelles les plus aptes au scénario de restructuration des sols. Le périmètre compte 74 parcelles représentant 319 ha, qui pourraient recevoir des doses correspondant à un effet de restructuration.

La quantité de sédiments à valoriser sur ces parcelles est estimée à 250 000 tonnes MS d’après les analyses actuelles.

Conditions d’application du scénario. La mise en œuvre du scénario "Restructuration" n’est envisageable qu’aux conditions suivantes.  Il sera nécessaire d’améliorer la connaissance du comportement des sédiments comme composants du sol avec la réalisation de nouvelle caractérisation : 1. analyse granulométrique et physicochimique complète de chaque lot de sédiment proposé pour ce scénario, 2. cinétique de minéralisation N et C pour les sédiments pour estimer la stabilité de la matière organique, 3. test de lixiviation pour déterminer plus précisément l’innocuité environnementale des sédiments, 4. test de phytotoxicité pour caractériser plus préciser l’innocuité des sédiments vis- à-vis des végétaux

 Il faudra prévoir une implantation végétale après l’apport de sédiment pour favoriser la structuration du mélange du sol et des sédiments. Il faudra également prévoir un suivi parcellaire : 1. Analyse de sol agro-environnementale sur la parcelle restructurée 2. Suivi des teneurs en ET des végétaux.

2. Détermination des parcelles pour le scénario de fertilisation annuelle des cultures. Le périmètre compte 39 parcelles représentant 159 ha, qui pourraient recevoir des doses correspondant à une fertilisation pour des besoins assez importants en azote.

La quantité de sédiments à valoriser sur ces parcelles est estimée à 9 501 tonnes MS d’après les analyses actuelles.

Conditions d’application du scénario. La mise en œuvre du scénario "Fertilisation annuelle" supposent les conditions suivantes :  Il sera nécessaire d’améliorer la connaissance du comportement des sédiments comme fertilisant avec la réalisation d’une cinétique de minéralisation N et C pour les lots de sédiments orienté vers ce scénario,  Il faudra prévoir un suivi parcellaire avec une analyse de sol agro-environnementale sur la parcelle après épandage.

50

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 3. et 4. Détermination des parcelles retenues pour les scénarios de fertilisation de fonds valorisant l’apport combiné d’azote et de phosphore ou de fertilisation d’appoint en azote.

Le périmètre compte :  431 parcelles représentant 1484 ha, qui pourraient recevoir des doses correspondant à une fertilisation combinée azote et phosphore, parcelles qui valorisent comme fertilisation de fonds l’apport de phosphore.  477 parcelles représentant 1808 ha qui pourraient recevoir des doses correspondant à des besoins d’appoint en azote.

La quantité annuelle de sédiments à valoriser sur ces parcelles est estimée entre 50 000 et 100 000 tonnes MS.

Il n’y a pas de condition particulière de suivi en dehors de la nécessité de caractériser analytiquement les lots de sédiments avant épandage et les recommandations classiques de conseil de fertilisation.

Notons que 62 parcelles, qui ont été qualifiées en indice de recevabilité environnementale 3, pourraient faire l’objet d’un épandage éventuel sous réserve de bonnes conditions d’accès. Ces parcelles représentent 237 ha et pourraient recycler environ 3 500 tonnes MS de sédiments.

51

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 IV. MODE DE FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE DE RECYCLAGE.

IV-1 Principes de mise à disposition de parcelles pour dépôt et stockage.

La mise en œuvre du projet de recyclage nécessite la disponibilité de sites de dépôts des sédiments après extraction du fleuve pour stockage. Le temps de stockage est nécessaire au délai de ressuyage des sédiments et à l’organisation des opérations d’épandage en fonction des périodes adéquates.

Des exploitants agricoles ont proposé plusieurs parcelles pour une mise à disposition sur plusieurs années pour établir un site de stockage. Cette mise à disposition doit être négociée entre le maître d’ouvrage du projet – l’EPTB du Fleuve Charente – et l’exploitant proposant ses parcelles. Cette négociation fait l’objet d’un contrat de mise à disposition.

La carte des sites de stockage est propose en annexe 8. Un modèle de contrat de mise à disposition est proposé en annexe 9.

Les conditions de mise à disposition devant être envisagées sont les suivantes. 1. L’indemnisation à verser à l’exploitant agricole pour indisponibilité de ou des parcelles pour la production agricole - La mise à disposition est temporaire et les parcelles sont destinées à terme à revenir dans le système de production de l’exploitation agricole. La perte financière de la mise à disposition doit être compensée, dans des termes établis dans la convention établie entre l’EPTB Fleuve Charente et l’exploitant agricole. La compensation financière prend en compte a) la perte de revenu due à l’absence de production pendant la période d’immobilisation des parcelles ; b) la suspension éventuelle de l’activation des droits à paiement unique (DPU) attribués aux parcelles rendues indisponibles ; c) la perte de l’aide couplée ; d) la rupture éventuelle de contrats attenants aux parcelles.

2. Les interventions de mise en place et d’entretien des installations de stockage – la convention doit préciser les travaux de mise en place ou d’entretien des installations et leurs modalités de réalisation, qui peuvent entraîner une action ou une prise de responsabilité de l’exploitant agricole, en particulier les droits d’accès aux installations.

3. La remise en état des parcelles - La convention doit préciser les modalités de remise en état et le montant d’une indemnisation éventuelle en cas de dégradation de la parcelle suite à son usage comme site de stockage.

52

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 Ces dispositions seront établies au cas par cas avec les exploitants agricoles qui disposent des parcelles retenues comme futurs sites de stockage.

53

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 IV-2 Eléments d’organisation des épandages.

L’ensemble des parcelles mises à disposition est localisé sur des communes en zone vulnérable aux nitrates. Le troisième programme d’action à mettre en œuvre en vue de la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d’origine agricole - Cf. Annexe 10 - oblige à respecter des périodes d’interdiction d’épandage des fertilisants azotés Aussi, compte tenu des différents scénarii d’épandage et des teneurs en azote retenues dans les sédiments, il conviendra de s’assurer de l’adéquation des dates des dates d’épandage avec la réglementation.

Extrait de l’arrêté du 07/03/2006 :

OCCUPATION DU SOL TYPES DE FERTILISANTS (1) avant et sur Type I Type II Type III C/N>8 C/N<=8 azote minéral Sols non cultivés toute toute toute l'année l'année l'année Grandes cultures implantées à du 1er du 1er l'automne novembre septembre au au 15 15 janvier janvier Grandes cultures implantées au du 1er du 1er juillet du 1er juillet printemps juillet au 31 août au 15 au 15 février janvier Prairies implantées depuis plus de du 15 du 1er 6 mois novembre octobre au 15 janvier au 31 janvier cultures intermédiaires avant cultures de du 1er du 1er juillet printemps (2) novembre au 15 au 15 janvier février

Le Code des Bonnes Pratiques Agricoles classe les fertilisants en trois types : 1. Les fertilisants de type I, contenant de l'azote organique et à rapport C/N supérieur à 8, tels que les déjections avec litière (exemple fumier), 2. Les fertilisants de type II, contenant de l'azote organique et à rapport C/N inférieur à 8, tels que les déjections sans litière (exemple lisier), ainsi que certaines associations de déjections avec des matières carbonées difficilement dégradables (sciure, copeaux) malgré un C/N élevé, 3. Les fertilisants de type III, engrais minéraux et uréiques de synthèse .

Conditions accompagnant l'épandage : - les épandages d'effluents de type II seront réalisés sur une culture intermédiaire implantée, ou sur chaumes puis enfouis avant implantation de la culture intermédiaire dans le cas où celle-ci a lieu avant le 30 août,

54

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007 - les épandages d'effluents de type I seront réalisés sur une culture intermédiaire implantée, ou bien l'implantation de la culture sera réalisée immédiatement après enfouissement de l'effluent de type I épandu sur chaumes, - la date limite d'implantation est fixée au 15 septembre, - la destruction du couvert aura lieu au plus tôt le 15 novembre, - la culture intermédiaire ne devra pas être une légumineuse, - un bilan azoté de la culture précédente devra être réalisé afin de ne pas réaliser d'épandages sur des parcelles présentant un fort niveau de reliquat, Les quantités épandues seront adaptées aux capacités d'absorption de la culture intermédiaire.

Les sols non cultivés sont des surfaces non utilisées en vue d'une production agricole.

Ainsi, suivant le C/N retenu des sédiments à épandre, nous retiendrons les différentes modalités de calendrier d’épandage suivantes :

CAS 1 : C/N >8 – Les sédiments sont de type I

L’épandage est possible toute l’année sur sol cultivé sauf du 1 er juillet au 31 août dans le cas d’une implantation d’une culture de printemps. Soit par exemple, dans le cas d’une rotation culture d’automne (orge, blé) / culture de printemps (maïs, tournesol), les épandages ne pourront avoir lieu que sur une culture intermédiaire (du type Ray-Grass, colza, avoine,…..).

CAS 2 : C/N <8 – Les sédiments sont de type II

L’épandage est interdit du 1er novembre au 15 janvier avant grandes cultures implantées à l’automne et du 1 er juillet au 15 janvier avant grandes cultures implantées au printemps.

De la même manière que pour les effluents de type I, dans le cas d’une rotation culture d’automne (orge, blé) / culture de printemps (maïs, tournesol), les épandages ne pourront avoir lieu que sur une culture intermédiaire (du type Ray-Grass, colza, avoine,...).

Des modalités d’indemnisation pour l’agriculteur pourront être envisagées dans le cas de l’implantation réglementaire obligatoire d’une culture intermédiaire type piège à nitrates.

55

RECYCLAGE AGRICOLE DES SEDIMENTS ISSUS DU DEVASAGE DU FLEUVE CHARENTE –Novembre 2007

La Rochelle, juin 2015

Gestion à terre des sédiments du fleuve Charente - approche globale du périmètre.

Entreprise certifiée

ISO 9001

Document vérifié le :

Par :

Signature :

Document réalisé par David JULLIEN et Jérôme MOUSSEAU

Sommaire

INTRODUCTION

Chapitre 1 : Volet plan de gestion des sédiments en agriculture

Le périmètre 6 Description des sols 6 Caractérisation pédologique des sols 7 Les sols et leur potentiel de valorisation 8 Qualité chimique et physique des sols 8 Les pratiques agricoles sur le territoire 11 Evolution du nombre d’exploitations 11 Typologie économique des exploitations 11 L’irrigation 13 Engagements contractuels des exploitants 13 Plans d’épandage élevage 13 Les axes routiers et les servitudes 14 Le paysage sur le périmètre 16 Le périmètre et l’eau 17 Scénarii envisageables 17 Les zones de dragage 17 Les zones de gestion à terre 19 Secteur Saint Savinien / Agonnay 19 Secteur Saint Savinien / Port-d’Envaux 20 Approche du périmètre avec les agriculteurs 24 Secteur Saint Savinien / Agonnay 24 Secteur Saint Savinien / Port-d’Envaux 25 Mise en place d’essais agronomiques 27

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 3 sur 44

Chapitre 2 : Volet foncier - Impact foncier de la station d’égouttage de la Butte des Anglées

Méthode d’analyse 29 Identification des impacts sur les exploitations 29 L’indemnité de privation de jouissance 29 L’indemnité du déficit sur les récoltes suivantes. 30 La perte de paille 30 Les réseaux de drainage et d’irrigation 30 Modification de chantier d’épandage 30 La fumure de fonds 30 La perte de récolte 30 Approche des aides découplées (1er pilier) à l’horizon 2019. 31 Les systèmes d’exploitation aux Anglées 33 Les éléments fonciers du site d’étude 34 La propriété 34 Le mode de faire valoir 35 L’usage des Anglées par les exploitations 36 L’irrigation et le drainage sur « les Anglées » 36 Impacts et acceptabilité du projet 38 Estimation des impacts agricoles 38 Acceptabilité du projet par les exploitants 40 Quelques réserves ont été exprimées, et concernent 40 Problématiques soulevées par le projet 41 Estimation des impacts sur les propriétés foncières privées 41 CONCLUSION

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 4 sur 44

INTRODUCTION : OBJECTIFS DE L’ETUDE

Contexte

Le Département a décidé en juin 2012 de se porter maître d’ouvrage de l’opération de dévasement de la Charente dans le secteur de Saint-Savinien, entre Port-d’Envaux et l’A837.

Les travaux de dévasement impliquent l’extraction de sédiments du lit mineur du fleuve. Le Département a mandaté un groupement, piloté par le Bureau d’Etudes IDRA Environnement, pour l’élaboration du projet technique et l’établissement des dossiers réglementaires.

Les obligations réglementaires de traitement de ces sédiments ont conduit le Département à retenir une solution de stockage dans des sites appropriés. De nouvelles réflexions émergent concernant la possibilité de valorisation de ces sédiments, notamment en agriculture. Un site potentiel de 30 ha se situant sur la Butte des Anglées, sur la commune de Saint-Savinien, a été identifié pour réaliser un site de décantation. Ce site a fait l’objet d’une première analyse en 2010 pour un dépôt temporaire des sédiments suivi d’un retour à l’agriculture, étude qui devra être mise à jour. Une étude doit également être conduite pour l’acquisition des parcelles (amiable ou dans le cadre d’une DUP). Il convient ainsi de mesurer l’impact sur chaque exploitation de cette solution d’acquisition.

Historiquement, pour le compte de l’EPTB Charente, 2 analyses ont été conduites par la Chambre d’agriculture en 2007 et 2010 pour la valorisation des sédiments en zone agricole : - La première est la conception d’un plan d’épandage réalisé en 2007 - La seconde est l’analyse du contexte foncier pour l’implantation d’un lieu de décantation des sédiments avant leur valorisation en agriculture.

L’actualisation de ces divers éléments agricoles est identifiée comme nécessaire par le comité de pilotage qui s’est réuni le 18 octobre 2013.

Objectifs

Volet plan de gestion des sédiments en agriculture Une solution envisageable pour la gestion des sédiments est la valorisation agronomique sur des parcelles agricoles. Cette solution sera présentée dans une étude de « gestion des sédiments de curage du Fleuve Charente ». Cette étude reprendra les bases des exploitations du plan d’épandage « Fleuve Charente » de 2007. Plusieurs scénarii de valorisation seront étudiés et s’appuieront sur un essai agronomique et sur la réglementation du 30 mai 2008. Un essai agronomique sera réalisé afin d’apporter les références nécessaires à la valorisation des sédiments en agriculture. Cet essai sera conduit en parallèle avec les agents en charge du dossier au niveau du Département.

Volet foncier L’analyse du projet nécessite la mesure de l’impact dans chaque exploitation des conséquences du prélèvement foncier (perte de revenus, impacts technico-économiques), d’établir l’indemnité d’éviction et d’envisager les conditions de maintien des exploitations agricoles. L’acquisition amiable souhaitée par le Département nécessite également d’apprécier la faisabilité de cette démarche auprès des propriétaires.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 5 sur 44

Chapitre 1 : Volet plan de gestion des sédiments en agriculture

Le périmètre

La définition du périmètre est l’ensemble des parcelles susceptibles de recevoir la matière à valoriser. La valorisation fait appel aux notions de concentration et d’intérêt agronomique. Par les multiples expériences et essais menés sur la gestion à terre des sédiments, il apparait que le périmètre nécessaire se définisse en considérant que l’on peut épandre les sédiments sur plusieurs centimètres voire décimètres.

L’enjeu d’un périmètre pour la gestion à terre des sédiments issus du dragage de la Charente, est de proposer une solution de valorisation agricole en mesurant l’impact sur le territoire proche et sur le potentiel agronomique des terres le composant. Nous étudierons le territoire local dans son ensemble afin de déterminer les possibilités de valorisation des sédiments sur celui-ci.

De nombreux facteurs influencent la capacité d’un sol, d’une parcelle et d’un territoire, à répondre aux nouveaux besoins en termes d’élimination ou de valorisation des matières. Ces facteurs sont principalement les caractéristiques et qualités intrinsèques de la couverture pédologique, des niveaux topographiques, des conditions hydrologiques et climatiques, du type d’utilisation et d’aménagement agricole.

L’aptitude et la productivité d’un sol sont évaluées par rapport aux conditions actuelles tant au niveau agronomique qu’au niveau aménagement du territoire (axes routiers, habitations, paysage..).

Nous définirons le périmètre de gestion à terre des sédiments, en recoupant l’ensemble des informations liées au territoire. Nous identifierons les zones et surfaces potentiellement aptes à valoriser les sédiments issus du curage du fleuve Charente. Le territoire étudié est celui de la commune de Saint Savinien et représentent une surface de 4 705,69 hectares.

Description des sols

Sur le territoire étudié, 8 types de sols composent les horizons anthropiques. Ces types de sols sont :

Cf. carte des sols

Dénomination du type de sol Superficie sur le périmètre

Argilo-calcaire de craie et groie sableuse 2 652,15 ha Doucins hydromorphes 1 327,47 ha Marais anciens non calcaires 360, 01 ha Marais récents calcaires 176,79 ha Vallées calcaires 67,24 ha Groies superficielles 62,82 ha Doucins limoneux 33,30 ha Groies moyennes de la Saintonge viticole 25,91 ha

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 6 sur 44

Caractérisation pédologique des sols

Les sols argilo-calcaires Texture argileuse fréquemment enrichie en sable. La profondeur est comprise entre 30 et 50cm. La charge en cailloux calcaires est très hétérogène et la teneur en calcaire très irrégulière. Association de rendosol (47 %), rendisol (12 %) ; calcisol (10 %), calcosol (18 %) et brunisol (9 %) rédoxiques de calcaire et marne cénomaniens.

Les doucins hydromorphes Doucins sableux et doucins argileux sur calcaire dur : sols sablo-limoneux ou argilo-sableux en surface plus ou moins épais et plus ou moins hydromorphes sur plancher argileux imperméable. Le substrat calcaire apparaît entre 5cm et 1m de profondeur. Présence localement de blocs calcaires. Sols parfois acides et plus ou moins battants. Réserve en eau très faible à moyenne. Planosol sédimorphe sableux (86 %) et brunisol rédoxique argilo-sableux (6 %).

Les marais anciens non calcaires Marais anciens non calcaires : disparition du calcaire d’imprégnation. Seules peuvent subsister quelques recristallisations secondaires. Les sols évoluent principalement des sodisalisols (40 %) aux sodisols (50 %) rédoxiques de bri ancien, après entraînement du chlorure de sodium, soit par lixiviation naturelle, soit après drainage agricole.

Les marais récents calcaires Marais récents calcaires : dépôt argileux récent de couleur brune, bien pourvu sur le plan minéral, à bonne réserve en eau. Le pourcentage de calcaire est variable dans la terre fine. Salisol réductique (10 %), sodisalisol (40 %), sodisol (30 %) et thalasossol (15 %) rédoxiques calcaires de bri récent.

Les vallées calcaires Vallées calcaires de la Charente et de ses affluents : matériau de texture variable, calcaire, avec intercalation de minces lits tourbeux en profondeur. La nappe est plus ou moins profonde, d’où l’hydromorphie variée. Fluviosol réductique (60 %) ou rédoxique (25 %)hypercalcaires et histosol fluvique (15 %).

Groies superficielles Groie plus ou moins profonde, développée dans les matériaux d’altération des assises de l’Oxfordien et du Kimméridgien, à calcaire plus ou moins dur. Charge en éléments grossiers calcaires irrégulière : calcosol (82 %) et rendosol (14 %) argileux de marne et calcaire. Groie superficielle sur banche plate : argile limoneuse sur calcaire dur et peu fissuré ; peu profonde (15 à 20cm), à charge importante en cailloux calcaires (30 à 50%) et à faible réserve en eau : rendosol

Les doucins limoneux Doucins calcaires ou groisailles sur calcaire : Texture argileuse fréquemment enrichie en sable. La profondeur est comprise entre 30 et 50cm. La charge en cailloux calcaires est très hétérogène et la teneur en calcaire très irrégulière. Association de rendosol (47 %), rendisol (12 %) ; calcisol (10 %), calcosol (18 %) et brunisol (9 %) rédoxiques de calcaire et marne cénomaniens.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 7 sur 44

Groies moyennes Groie moyennement profonde : sol argilo-limoneux sur calcaire plus ou moins dur et fissuré, moyennement épais (20 à 25cm), à charge en cailloux calcaires irrégulière (25 à 35%). Les teneurs en sable et calcaire sont variables. Calcosol (32 %) et rendosol (66 %) issus des matériaux d’altération des marnes et calcaires de l’Oxfordien et du Kimméridgien.

Les sols et leur potentiel de valorisation

Qualité chimique et physique des sols

L’action de l’homme, le climat et la diversité géologique du territoire, sont les principales origines de la qualité des sols sur le plan chimique et physique. La qualité des sols a d’abord été définie comme étant son aptitude à fournir à l’ensemble de la biomasse, et en particulier des plantes, un milieu propice à leur développement. Aujourd’hui, le concept de qualité dépasse le strict cadre de la production agricole pour s’étendre au sol dans notre cadre de vie. Il fait alors référence à la valeur esthétique des paysages, aux contraintes liées à l’aménagement du territoire, mais aussi il prend en compte la protection de la qualité des eaux et de son environnement.

Cette qualité dépend de multiples facteurs. Il faut distinguer ceux intrinsèques aux sols et ceux d’origines externes, avec plus spécialement ceux liés à l’environnement. Au plan physique, le sol est non seulement un support mais aussi un réservoir et un lieu de transit pour l’eau, les gaz et les différents éléments le constituant (carbone, fertilisants, oligo-éléments, matières organiques...). Son aptitude à permettre le transport des éléments d’un endroit à un autre, conditionne le développement de l’ensemble de la biomasse et en particulier des végétaux. Au plan chimique, le sol est avant tout la source d’ions indispensables pour les plantes. Il est important de préciser que le sol fonctionne comme un système chimique ouvert, c’est-à-dire qu’une grande partie des éléments chimiques du sol peuvent être exportés par les récoltes ou par les eaux. Pour définir l’aptitude des sols à valoriser une matière supplémentaire (sédiments par exemple) il est nécessaire d’apprécier la richesse chimique des sols et le besoin des plantes cultivées sur celui-ci. Un indicateur permettant d’évaluer cette richesse est la mesure du taux de saturation en cations (Ca, Mg, Na et K) par rapport à la capacité d’échange totale du sol.

La qualité physique des sols est liée à leur structure, c’est-à-dire à la façon dont les éléments minéraux et organiques sont assemblés les uns par rapport aux autres. C’est en effet dans les différentes catégories de vides, que l’eau, les solutés et les gaz, circulent ou sont stockés, et que les êtres vivants peuvent se développés.

L’analyse des caractéristiques des différents sols présents sur le périmètre d’étude, permet d’apprécier leur potentiel pour la gestion des sédiments. En fonction des propriétés physique et chimique de sols, nous pourrons évaluer et quantifier les quantités potentiellement valorisables sur chacun d’entre eux. L’étude agro-pédologique des sols permettra de décrire les activités sur les sols aux niveaux physique, biologique et chimique. Nous pouvons d’ores et déjà proposer une clef d’interprétation permettant de concevoir une approche de potentiel de valorisation des sédiments.

Au niveau physique : Chaque sol devra être caractérisé granulométriquement et comparé aux caractéristiques d’un « sol équilibré » correspondant à un limon sablo-argileux dans le triangle des textures de JAMAGNE et col. de 1924 modifié et à un limon argilo-sableux dans le triangle GEPPA, 1963. En fonction des proportions en argiles, limons, sables des sols et de celles des sédiments, il sera possible de déterminer sur le plan physique, la quantité maximale valorisable sur chaque type de sol.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 8 sur 44

La structure des sols est une caractéristique très importante sur l’appréciation de la qualité de ceux-ci. Il est donc essentiel de maintenir ou d’améliorer l’état structural des sols par l’apport de sédiments. La structure du sol évolue sous l’effet de plusieurs types de processus, que l’on peut classer en trois groupes : les processus abiotiques, comme la fissuration sous l’effet des alternances gel-dégel ou humectation-dessiccation ; les processus biotiques, découlant des micro- organismes, des lombriciens ou des racines sur l’agrégation et la porosité et enfin ceux liés à l’activité agricole, qui sont la fragmentation par le travail du sol, le tassement par les engins agricoles et les apports de matières organiques ou minérales.

Le comportement du sol dépend de propriétés qui sont déterminées par sa composition : texture, pH, teneur en matières organiques ou en calcium et par son état au moment où il est sollicité (par exemple, teneur en eau lors d’un passage d’engins agricoles…).

La structure du sol tient une place importante dans les rôles fondamentaux de celui-ci. Elle est sensible à de nombreux facteurs, comme les actions mécaniques exercées par les outils, les aménagements de surfaces ou les apports de matières en général. Or la structure affecte un grand nombre de processus qui se déroulent dans le sol (circulation de l’eau et de l’air, intensité et nature des réactions biochimiques, conditions dans lesquelles s’activent et évoluent la faune et la flore du sol, croissance et développement des plantes...). La structure affecte indirectement les caractéristiques organiques, chimiques, biologiques et hydriques du sol. La structure d’un sol joue un rôle prépondérant dans le développement des plantes (de la germination à la maturité) et dans l’efficience des intrants (eau, éléments fertilisants…).

L’organisation spatiale et chimique des éléments constituant le sol est en constante évolution et l’apport « massif » d’une nouvelle matière comme les sédiments, entrainera un déséquilibre momentané. L’enjeu au niveau de la valorisation des sédiments est de définir, au mieux, la quantité optimum d’apport de sédiments qui permettra, après une période la plus courte possible (de l’ordre de 2 ans), de retrouver un état structural réorganisé et amélioré. Afin de définir ces quantités par type de sol, il est nécessaire d’implanter des essais in-situ de mélange sol/sédiments qui, avec des mesures et des interprétations visuelles, permettront d’en apprécier la stabilité structurale.

Synthèse :

Les sols présents sur le territoire sont en majorité des argilo-calcaires et des doucins hydromorphes. Les sédiments sont limono-argileux à limono-sablo-argileux. L’amélioration physique des sols argileux et sableux peut être réalisée grâce aux limons majoritairement contenus dans les sédiments et la proportion de mélange sédiments/sol envisageable peut être de 20 à 60%.

Sur les sols argileux, la quantité valorisable est plus importante que sur sols limono-sableux. Les sédiments ont la faculté d’améliorer l’aération des sols argileux, de diminuer leur problème de tassement et d’imperméabilité liés au taux d’argile. La structure des sols argileux (compact) tendra, par l’apport de sédiments limoneux, à devenir grumeleuse après réorganisation des éléments entre eux. Cette structure recherchée améliorera le potentiel des terres au niveau physique.

Au niveau chimique Plusieurs processus de transfert et de transformation des éléments minéraux appelés « cycles biogéochimiques » constituent la richesse chimique du sol. L’influence de ces cycles et leurs impacts environnementaux ne se réduisent pas aux seuls effets directs de la fertilisation et des exportations ou valorisation de matières. Les processus de transfert et de transformation des différents éléments ont de fortes interférences, comme c’est le cas entre les devenirs de l’azote, du phosphore et du carbone, eux-mêmes fortement tributaires de la dynamique de l’eau dans les agro-écosystèmes. Les « cascades » de l’azote, du phosphore et des autres éléments nécessaires à la nutrition des plantes et organismes, sont influencées par de multiples interventions culturales qui n’ont pas pour objectif direct de contrôler la nutrition minérale. Il est donc nécessaire de

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 9 sur 44

prendre en compte l’ensemble des processus générateurs d’impact sur la richesse chimique des sols, sur la production végétale, sur l’environnement et sur les ressources non-renouvelables, afin de proposer le meilleur scénario de valorisation des sédiments sur sols agricoles. Nous devons donc comprendre et maîtriser l’ensemble des flux, de nature et d’action différente, et non pas prendre en compte le seul ajustement de la fertilisation ou de l’équilibre des imports /exports d’éléments minéraux.

La réserve chimique des sols dépend de la nature du matériau sur lequel le sol s’est développé, elle est aussi fonction de l’âge du sol et des exportations dues à la végétation. Le sol est un système ouvert qui a tendance à perdre une partie de ses éléments chimiques, car les plantes consomment plus d’éléments chimiques que le sol peut en fournir par l’altération des roches.

Synthèse :

Les sols étudiés dans le cadre de la gestion à terre des sédiments sont comparables à l’ensemble des sols de même nature cultivés sur le département. C’est-à-dire qu’ils ont une richesse satisfaisante en éléments minéraux permettant des rendements corrects. L’apport régulier d’engrais de synthèse par les exploitants, permet de maintenir un niveau satisfaisant pour la nutrition des plantes.

Un point important sur la qualité des sols et leur richesse en éléments chimiques, est leur disponibilité et solubilité pour les plantes et organismes. C’est par la mesure du pH et de la capacité d’échange cationique que l’on peut déterminer la capacité d’un sol à rendre accessible ses éléments. La conduite d’essais de mélange sédiments/sol devra tenir compte et mesurer cet indicateur. Néanmoins, les valeurs de pH proches de la neutralité (7) des sédiments ne perturberont pas la disponibilité des éléments, au contraire.

Les sédiments sont quant à eux très faiblement chargés en éléments nutritifs assimilables par les plantes. L’apport de sédiments engendrera par conséquent, une dilution de la richesse chimique des sols. Cette dilution appauvrira le pourcentage d’éléments par rapport au volume de sol, mais pas la quantité contenue dans celui-ci. Cependant, l’augmentation de l’épaisseur de sol par l’apport de sédiments, perturbera l’équilibre entre les éléments et leur disponibilité. Il semble nécessaire de compenser sur les premières années, en fonction des résultats des analyses de sol au niveau chimique, la perte de concentration en éléments nutritifs pour les cultures.

L’impact chimique d’un apport de sédiments est donc identifiable sur 3 niveaux : sur la dilution des éléments chimiques en pourcentage du volume de sol (augmentation de volume sans augmentation d’éléments chimiques), sur l’augmentation du réservoir chimique (augmentation de l’épaisseur de terre) et sur la disponibilité des éléments chimiques (changement de texture et structure de sol).

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 10 sur 44

Les pratiques agricoles sur le territoire

Les données présentées ci-dessous sont issues du Recensement Général Agricole des années 2000 et 2010.

Evolution du nombre d’exploitations

2000 2010 Evolution

Nombre d'exploitations 72 45 - 37 %

dont petites exploitations 36 19 - 47 %

dont moyennes ou grandes exploitations 36 26 - 27 %

Surface agricole utilisée (ha) 2 897 2 754 - 5 %

La surface agricole utilisée répertoriée ci-dessus représente les surfaces agricoles déclarées au titre de la politique agricole commune.

Entre 2000 et 2010, la surface agricole utilisée a diminué de 143 ha soit une diminution de 5%. Cette diminution est liée à plusieurs éléments dont le changement de destination du sol à vocation d’urbanisation, mais également des surfaces non déclarées par les agriculteurs.

L’évolution entre les deux recensements montre également une augmentation de la surface moyenne par exploitation ; de 40 ha environ en 2000, elle est de 61 ha en 2010, toutes exploitations confondues.

Le nombre d’exploitations a diminué de 13% entre 2010 et 2013.

Typologie économique des exploitations

NB : La définition des orientions socio-économiques est basée sur les Surfaces Minimum d’Installation et les proportions des ateliers par rapport à la Surface Minimale d’Installation

La typologie est définie selon le ratio entre la surface fourragère principale et la surface agricole utile : lorsque le ratio est inférieur à 50%, la production liée à la surface fourragère est considérée comme secondaire dans le système d’exploitation. Pour les éleveurs laitiers, l’orientation principale est liée au cheptel de bovins laits présents.

spécifiques 4 6 12% 17% grandes cultures 4 12% polycultures 4 élevages 12% bovin viande 16 47% bovin lait

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 11 sur 44

La moitié des exploitations (47%) sont orientées vers les productions céréalières.

36% des exploitations ont un développement économique principalement d’élevage, qu’elle soit de bovins viande, de bovins lait, ou de type polyculture-élevage.

Parmi ces élevages de bovins :

- quatre ont une production laitière dominante. Les effectifs de vaches laitières varient de 40 à 100 vaches.

- quatre autres une production dominante de bovins viande avec des troupeaux bovins comprenant de 40 à 98 vaches mères,

- quatre sont de type polyculture-élevage.

Les productions spécifiques regroupent des productions très variées :

- un élevage de chevaux

- deux exploitations maraichères.

- une exploitation d’élevage de volailles,

- deux exploitations débutant leur activité : un pépiniériste qui s’installe suite à une reprise d’exploitation et à la délocalisation du site de production actuellement situé sur la commune de La Chapelle-des-Pots ; une exploitation débutant la production de plantes aromatiques et médicinales.

La commune compte une grande diversité de types d’exploitation agricole comme l’illustre la carte «Typologie des exploitations de la commune». Leur répartition géographique ne fait pas apparaître de spécificité territoriale.

Répartition de l’usage du sol sur St Savinien sur Charente selon la nature principale de culture

SFP

45,34% autres 54,12% vigne SCOP

0,25% 0,30%

SFP : Surface Fourragère Potentielle / SCOP : Surface céréales oléo-protéagineux

Le territoire communal comporte une part importante de surface fourragère des exploitations, notamment liée aux prairies des bords de Charente.

Toutefois la SCOP reste prépondérante en représentant 54% de la SAU exploitée sur la commune.

Les surfaces des catégories « autres » et « vignes » sont comparables à celles des surfaces identifiées à l’échelle des exploitations.

Il faut noter que 3% de la SCOP sont exploités exclusivement en agriculture biologique.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 12 sur 44

La « Carte de l’occupation du sol » montre l’utilisation agricole du territoire communal. Les surfaces fourragères se situent principalement sur les bords de la Charente. Les surfaces labourées et les vignes occupent les terres hautes. Cette carte est établie à partir des déclarations PAC des exploitants.

Les surfaces fourragères sont essentiellement des prairies et elles ne sont pas les cultures les plus intéressantes à retenir pour la valorisation des sédiments. En effet, celles-ci sont généralement implantées pour plusieurs années et ne font pas systématiquement recours à des travaux du sol « profonds ». L’apport de sédiments sur ces parcelles n’aurait d’intérêt que pour la topographie. Ce sont donc 2 540 ha environ qui seraient, d’un point de vue occupation du sol, potentiellement utilisables pour la valorisation des sédiments.

L’irrigation

De nombreuses installations d’irrigation sont identifiées sur le territoire de Saint Savinien/Charente. Les surfaces irriguées représentent 410 ha, soit 16% de la surface agricole en SCOP.

Sur le territoire, ce sont six réserves d’eau qui ont été créées pour répondre aux besoins des irrigants. L’irrigation représente une part importante du potentiel économique des exploitations et se développe sur tous types de sols.

L’apport de sédiments sur les parcelles agricoles irriguées permettra d’augmenter la réserve utile en eau du sol. En augmentant l’épaisseur de sol et donc sa capacité à retenir de l’eau, l’apport de sédiments permettra de retarder les niveaux et fréquences de stress hydrique pour les plantes comme le maïs par exemple, et par conséquent sur ces terrains le recours à l’eau d’irrigation sera moins important. L’augmentation de l’épaisseur de sol par l’apport de sédiments permettra une exploitation et un développement plus important des racines des plantes cultivées. Cette amélioration est très bénéfique pour les exploitations et l’environnement. L’augmentation de l’épaisseur de sol réduit fortement le risque de lessivage et de lixiviation des éléments lors de périodes pluvieuses.

Engagements contractuels des exploitants

Le domaine naturel de la commune comporte des surfaces en prairies.

Sur ces surfaces, 12 exploitants de la commune ont contractualisé des Mesures Agro- Environnementales sur une surface totale de 266 ha.

Ce sont les parcelles incluses au périmètre Natura 2000 qui sont concernées par ces engagements.

Plans d’épandage élevage

Les surfaces potentielles d’épandage de St Savinien sur Charente sont de l’ordre 1 473 ha pour les exploitants dont le siège se situe sur la commune, soit 50 % de la surface agricole communale.

Les plans d’épandage élevage ne sont pas une contrainte pour la valorisation des sédiments, car ceux-là sont composés à plus de 98% de matières minérales (limons, argiles et sables), et ne présentent pas les mêmes propriétés physicochimiques que les matières organiques comme les fumiers par exemple.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 13 sur 44

Les axes routiers et les servitudes

L’approche sur l’état des axes routiers et des servitudes doit tenir compte des dommages et des dysfonctionnements qui peuvent être engendrés par les travaux de dévasage (pose de canalisation, transport des matériels et matériaux..).

Le réseau routier desservant les zones agricoles est correctement dimensionné. Le passage des engins agricoles, souvent de plus en plus encombrants et lourds, n’engendre pas à ce jour, de dommages ou dysfonctionnement sur les voies de circulation. Nous pouvons donc prétendre que les travaux nécessaires au projet de curage des sédiments de la Charente, sur ces axes-là, n’en procureront pas.

Un axe semble altérable aux passages d’engins et aux charges, c’est la voirie au nord du bourg. Son dimensionnement et sa résistance aux lourdes charges sont identifiés comme éléments vulnérables à l’utilisation de cette voirie.

L’enjeu sur l’utilisation des axes routiers pour la réalisation des différents travaux menés dans le cadre du curage de la Charente, est de préserver la mobilité quotidienne des biens et personnes. En effet, les difficultés de circulation ou d’accessibilité peuvent avoir des impacts sur la qualité de vie, sur l’économie (tourisme, accès par clients ou livreurs…) ou l’organisation des entreprises.

Au vu des pratiques nécessaires (détaillées dans l’étude) et des engins utilisés, nous n’identifions pas de contraintes susceptibles d’engendrer des perturbations ou des dommages pour les opérations de curage et assèchement. Par contre lors de la répartition des sédiments vers les parcelles agricoles, la fréquence des véhicules de transport peut dégrader et perturber certains axes notamment dans les petits villages le long du Bramerit. Les dégradations peuvent être au niveau des bernes lors des croisements avec d’autres véhicules ou directement sur la voie en déstructurant l’enrobage ou autre revêtement.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 14 sur 44

Source : Extrait carte routière Google Maps :

Axes principaux

Axes secondaires

Voie ferrée

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 15 sur 44

Le paysage sur le périmètre

D’un point de vue quantitatif, c’est un linéaire d’arbres de plus de 113 km qui est présent sur l’espace agricole de la commune, soit 42 ml/Ha à vocation agricole. A ceci, il convient de rajouter 1078 Ha de boisements et quelques 50 arbres isolés.

Carte paysage : Répartition des éléments arborés_ source : étude novembre 2013 (CA17) St Savinien

Zones favorables à la valorisation des sédiments.

Au regard de la répartition des zones boisées notamment, nous pouvons identifier 2 zones favorables à la valorisation des sédiments.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 16 sur 44

Le périmètre et l’eau

Le périmètre étudié est situé sur le bassin hydrographique « Adour-Garone ». Les orientations de gestion de la ressource en eau sur ce bassin sont fixées par le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux). Le SDAGE 2010-2015 est approuvé depuis le 16 novembre 2009. Il intègre les objectifs et les méthodes de la Directive Cadre sur l’eau et les orientations de la loi du 3 aout 2009 de la programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement.

Les enjeux fondamentaux sont la qualité et la quantité des eaux présentent sur le bassin. Le périmètre défini pour la valorisation des sédiments tient compte de ces enjeux et l’ensemble des zones susceptibles de recevoir les sédiments seront hors zones humides ou zones identifiées à risques pour la qualité des eaux ou de l’environnement.

L’apport de sédiments ne nuira pas à la qualité des eaux car il n’engendrera pas de lessivages ou d’infiltrations supplémentaires, mais au contraire va participer à l’amélioration de la capacité des sols à retenir certains éléments comme l’azote ou le phosphore par l’augmentation du réservoir sol.

Les apports de sédiments n’occasionneront pas de transferts de polluant ou éléments indésirables, vers les eaux de surface ou souterraines. Afin de s’assurer de la préservation de la qualité des eaux, des analyses sur les sols et les sédiments seront réalisées ce qui permettra de connaître la concentration des éléments les composant (polluants et paramètres généraux).

Scénarii envisageables

Les zones de dragage

L’opération de dragage est prévue sur une portion de la Charente allant de Port-d’Envaux à Agonnay (pont de l’autoroute A10). Sur l’ensemble de ce secteur, deux méthodes de gestion des sédiments sont définies. Une méthode de dragage par hydro-curage avec refoulement direct sur les parcelles agricoles réceptrices des sédiments. Une deuxième méthode consistant à refouler les sédiments sur une zone d’égouttage et de stockage temporaire. De cette zone, les sédiments séchés seront transportés et épandus sur un périmètre de parcelles agricoles.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 17 sur 44

Zone concernée par la méthode de refoulement direct :

Zone d’égouttage et de transit

Secteur de curage hydraulique avec refoulement direct sur parcelles agricoles

Zone concernée par la méthode de refoulement sur zone de transit :

Secteur de curage hydraulique avec refoulement direct sur parcelles agricoles

Zone d’égouttage et de transit

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 18 sur 44

Les zones de gestion à terre

Le secteur d’étude présente plusieurs enjeux environnementaux : Natura 2000, ZNIEFF. Le secteur concerné par le refoulement direct est déterminé en fonction des distances vis-à-vis du fleuve, des exclusions environnementales et des sols permettant la valorisation de ces sédiments.

Après superposition de ces contraintes et des différents paramètres techniques, agronomiques, environnementaux, nous identifions des secteurs agricoles intéressants pour cette gestion.

Secteur Saint Savinien / Agonnay

Secteur pour le refoulement direct :

Secteur agricole intéressant

Parcelles en Natura 2000 et inondables

Ce secteur présente de nombreux avantages :

 Proximité du fleuve.

 Dénivelé < à 10 %.

 Relief favorable pour un séchage rapide.

 Environnement rural.

 Peu de fréquentation par des tiers.

 Terres peu profondes.

 Parcelles agricoles de grande taille.

 Peu de routes ou chemins à traverser.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 19 sur 44

Secteur Saint Savinien / Port-d’Envaux

Secteur agricole intéressant

Zone d’égouttage

Les avantages de ce secteur :

 Proximité de la zone d’égouttage.

 Dénivelé < à 10 %.

 Relief favorable pour un séchage rapide.

 Environnement rural.

 Peu de fréquentation par des tiers.

 Terres peu profondes.

 Parcelles agricoles de grande taille.

 Peu de routes ou chemins à traverser.

 Pas de ville dans ce secteur.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 20 sur 44

Approche du sol zone des anglées

Profondeur de sol

Cette zone fait l’objet d’une approche approfondie puisqu’elle est retenue pour l’égouttage des sédiments. Nous avons identifié des profondeurs de sol allant de 15 à plus de 100 cm de profondeur. Nous remarquons une hétérogénéité des profondeurs et de leur répartition. Toutefois nous pouvons déjà dire qu’il y a suffisamment de terre pour aménager le site afin d’égoutter les sédiments.

Profondeur de sol avant apparition roche mère :

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 21 sur 44

Epaisseur de terre arable

Sur cette zone nous avons identifié l’épaisseur de terre arable. Nous constatons que 73 % de la zone est caractérisée par une profondeur de terre arable comprise entre 20 et 30 cm. Et 21 % de la zone étudiée possèdent une épaisseur de terre arable supérieure à 30 cm et ne dépassant pas 50 cm.

Représentation de l’épaisseur de terre arable :

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 22 sur 44

Type de sous-sol

Le type de sous-sol est principalement calcaire. Nous n’avons pas pu identifier (non identifié : NI) le sous-sol dans certaines zones car soit celui-ci était trop profond par rapport aux possibilités de détection ou soit trop dur pour permettre sont extraction.

Nous pouvons cependant penser qu’il s’agit d’une roche calcaire pour l’ensemble de la zone.

Identification du sous-sol :

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 23 sur 44

Approche du périmètre avec les agriculteurs

Secteur Saint Savinien / Agonnay

Dans ce secteur, sept agriculteurs ont été rencontrés ce qui concerne une surface de 150 hectares dont 130 dans la zone prédéterminée comme étant la plus adaptée. Le secteur au nord de la voie ferrée, présente des parcelles favorables à la valorisation des sédiments. Leur topographie, leur situation géographique ainsi que leur aptitude, offrent un fort potentiel de gestion à terre pour les sédiments.

L’un des agriculteurs du secteur part en retraite dans les années à venir, ses terres ne sont donc pas définitivement engagées dans le projet, ce qui entre en compte dans le choix des parcelles finales. En effet le nombre d’hectares prospectés est supérieur au nombre d’hectares nécessaires à la valorisation des sédiments, ce qui permettra d’établir le choix des parcelles réceptrices selon les conditions d’exploitation au moment des travaux.

Liste des agriculteurs :

Agriculteurs Raison sociale adresse Tel surface ha

le petit courgeon Bruno PERTUS EARL la Chagnée 05 46 83 86 21 41,33 17430 Champdolent

3 allée de l'ancien Jean-François individuel château 17250 05 46 95 54 75 35,06 DENECHAUD Geay

8 impasse la Greve Kevin GARNIER individuel agonnay 17350 05 46 91 13 99 7,84 St Savinien

8 impasse de la Alain GARNIER EARL Garnier Grève 17350 05 46 91 13 99 43,5 St Savinien

1 rue agonnay chez Pascal GARNIER individuel gautier 17350 05 46 83 89 51 27,67 St Savinien

chez Bertet Martial BERTON individuel agonnay 17350 St 05 46 90 15 73 30,04 Savinien

16 route des François GARNIER EARL du Bertet gerbiers agonnay 05 46 90 18 19 41,73 17350 St Savinien

TOTAL 227,17 ha

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 24 sur 44

Potentiel du périmètre :

Secteur Saint Savinien / Port-d’Envaux

Dans ce secteur, 250 hectares sont recherchés dans une zone de 2 km autour de la Butte des Anglées. La zone prospectée est située dans un secteur bien desservi par les routes qui permet aux camions de ne pas traverser de bourg lors des différentes opérations de transfert. Les sols y sont exploités en polyculture. 20 agriculteurs ont été identifiés, et 6 d’entre eux possèdent plus de 75% de la surface prospectée. Ces agriculteurs sont ceux rencontrés en premier. A ce jour, uniquement quelques agriculteurs ont été rencontrés, mais la surface potentielle de valorisation des sédiments sera plus importante que celle nécessaire.

Liste des agriculteurs :

Agriculteurs Raison sociale adresse Tel surface ha

Jean-Michel Chez Ferret 17350 individuel 05 46 90 17 96 100 KNEVEZ St Savinien

chez Bertet Martial BERTON individuel agonnay 17350 St 05 46 90 15 73 10,59 Savinien

72 bis route de Frédéric RENAUD individuel Saintes 17350 Port 05 46 91 83 08 9,35 d'Envaux

Frédéric cheniers 17380 191,36 TESSONNEAU Archingeay

TOTAL 311,3 ha

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 25 sur 44

Potentiel du périmètre :

Agriculteur non intéressé

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 26 sur 44

Mise en place d’essais agronomiques

Afin de déterminer les doses de sédiments les mieux adaptées aux différents sols, des essais vont être mis en place en suivant le protocole ci-dessous :

Le type de sol étant le même dans toute la zone du projet (terres de groie), trois zones d’essais seront définies en fonction de l’épaisseur des sols : 5, 10 et 15 cm.

Chaque zone d’essai comportera 5 placettes. Pour chaque zone d’essai, la hauteur maximale de sédiments ajoutée à celle du sol ne devra pas dépasser 30 cm, épaisseur de travail des outils agricoles. Donc pour un sol d’épaisseur de 5 cm, la hauteur maximale de sédiment sera de 25cm soit 83.3% de sédiments. De même pour un sol de 15 cm d’épaisseur on ne pourra apporter au maximum que 15 cm de sédiments soit 50%.

Les différentes proportions de sol/sédiments devront être testées sur les 15 placettes, avec, pour des raisons pratiques les plus petits pourcentages sur les sols de 15 cm d’épaisseur.

Les tableaux suivants donnent les possibilités de pourcentages de sédiments sur chaque type d’épaisseur de sol de 1 cm à 30 cm de mélange qui seront testés.

sol 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 épaisseur sédiments 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 (cm) somme 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 % de sédiments 16.7 28.6 37.5 44.4 50.0 54.5 58.3 61.5 64.3 66.7 68.8 70.6 72.2 73.7 75.0 76.2 77.3 78.3 79.2 80.0 80.8 81.5 82.1 82.8 83.3

sol 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 épaisseur sédiments 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 (cm) somme 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 % de sédiments 6.3 11.8 16.7 21.1 25.0 28.6 31.8 34.8 37.5 40.0 42.3 44.4 46.4 48.3 50.0

sol 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 épaisseur sédiments 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 (cm) somme 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 % de sédiments 9.1 16.7 23.1 28.6 33.3 37.5 41.2 44.4 47.4 50.0 52.4 54.5 56.5 58.3 60.0 61.5 63.0 64.3 65.5 66.7

La hauteur de sédiments apportés ne doit pas être trop importante car le sol ne sera pas décapé pour les recevoir. C’est la raison pour laquelle les essais avec les pourcentages les plus importants de sédiments seront réalisés sur le sol de 5 cm d’épaisseur. Il est important aussi que les pourcentages soient répartis dans l’ordre croissant ou décroissant afin de ne pas créer de creux ou de bosses. Ces essais ont pour intérêt de tester les différentes aptitudes agronomiques et environnementales des sols après ajouts des sédiments. Différents tests seront réalisés durant la période d’essai :

- l’humidité du sol,

- la stabilité structurale,

- identification des adventices,

- suivi des stades phénologiques de la culture,

- mesure de la population de vers de terre,

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 27 sur 44

- analyse de terre,

- reliquat azoté,

- profil de sol (structure, couleur, enracinement…)

- température du sol,

- capacité d’infiltration de l’eau,

- indice de battance.

Il est important de préciser que l’apport de sédiments permet de rehausser le sol dans une région où les épaisseurs sont très faibles. Ce qui dans tous les cas est bénéfique pour l’exploitant car cela permet un meilleur enracinement des cultures ainsi qu’une plus grande RU (réserve utile en eau).

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 28 sur 44

Chapitre 2 : Volet foncier - Impact foncier de la station d’égouttage de la Butte des Anglées

L’étude porte sur l’analyse de la recevabilité des exploitants pour l’occupation de leurs terres pendant une période de 5 ans au lieu-dit « Les Anglées » sur la commune de Saint-Savinien, pour la mise en place de la station d’égouttage des sédiments dragués.

Cette recevabilité est conditionnée à l’évaluation des mesures compensatoires à proposer aux exploitants pour assurer leur pérennité économique au regard des impacts fonciers induits par l’occupation des terrains.

Méthode d’analyse

L’élaboration des mesures compensatoires comprend :

- l’identification des exploitations et du parcellaire,

- le diagnostic individuel de chaque exploitation et l’appréciation de l’acceptabilité du projet, l’analyse des impacts du projet sur les exploitations et l’évaluation des mesures compensatoires liées à l’occupation des terrains pendant 5 ans.

L’analyse foncière conduite pour le site de décantation des sédiments s‘assimile à une analyse d’impact foncier lié à un aménagement. Elle porte donc sur l’évaluation des conséquences liées aux occupations temporaires des terres agricoles et aux dommages occasionnés par les travaux publics.

Les principes retenus de l’étude sont ceux des protocoles établis en 2009 par les organismes professionnels agricoles de Poitou-Charentes concernant les travaux d’aménagements « Protocole d’accord relatif aux occupations temporaires » et « Protocole d’accord sur les conditions de réparation des dommages de travaux publics ».

L’estimation des dommages avec ces protocoles nécessitent l’appréciation de la marge brute élaborée selon la méthode de ces mêmes protocoles.

Identification des impacts sur les exploitations

L’indemnité de privation de jouissance

La privation de jouissance correspond à la perte d’usage sur une année culturale complète.

Cette indemnité est calculée sur les cinq années d’occupation du terrain à partir d’un forfait de 733€/ha.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 29 sur 44

L’indemnité du déficit sur les récoltes suivantes.

Lors de la restitution des terrains, la remise en état agricole et les apports de fumure de fonds sont pris en charge par le maître d’ouvrage.

La restructuration du sol génère une perte estimée sur les cultures suivantes sur une période de trois ans. Ce déficit est pris en compte par le versement d’une demi perte de récolte moyenne, sur les trois récoltes suivantes la reprise des terrains par l’exploitants.

La perte de paille

La perte de paille est la conséquence de la non culture. Les exploitants devront remplacer cette paille par son achat et sa livraison.

Cette perte estimée par le produit du rendement moyen en paille et du prix de vente usuel, sur une période de cinq années. Le coût usuel moyen est de l’ordre de 70 €/t (source « Agriculteur Charentais » et le site internet pleinchamp.com)

Les réseaux de drainage et d’irrigation

Les réseaux enterrés et superficiels sont des éléments structurants du territoire. Ils font l’objet d’investissements, d’entretiens réguliers. Ce sont des aménagements ayant des impacts importants dans les comptes d’exploitations. Leurs immobilisations génèrent des coûts résiduels liés à des pertes d’investissement.

Il pourra être nécessaire, si le démarrage des travaux est engagé dans un délai de plus de 2 ans, d’actualiser les pertes d’investissement liés à ces réseaux.

Modification de chantier d’épandage

Le site des « Anglées » comporte des parcelles supportant un épandage de déjections animales des exploitations.

Suite aux enquêtes, il n’y pas de modification réglementaire des plans d’épandage à engager.

Les chantiers d’épandage seront modifiés pour une exploitation.

Ces modifications de chantier d’épandage sont prises en compte en estimant le travail à réaliser avec le tarif Entraide 2015.

La fumure de fonds

Cet amendement, réalisé par les exploitants, correspond à des apports réguliers d’engrais. L’estimation de la perte de fumure de fonds est fixée actuellement à 500€/ha.

La perte de récolte

La perte de récolte couvre la perte de chiffre d’affaires lié à l’hectare de culture non récoltée selon la nature de culture. L’analyse prend comme hypothèse que les travaux du maître d’ouvrage interviendront après les récoltes de l’année. Ce préjudice n’est pas intégré dans l’analyse.

Cependant, l’estimation de la perte de récolte peut être évaluée entre 50 000 à 70 000€ pour la totalité de la surface.

L’indemnité varie selon l’époque à laquelle a lieu le dégât aux cultures et la valeur annuelle.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 30 sur 44

Approche des aides découplées (1er pilier) à l’horizon 2019.

A partir du portefeuille de chaque exploitation recalculé au 15/05/2014 ainsi que des éléments de réforme connus à la date de réalisation de la projection, il est proposé une approche de la valeur « équivalent DPU » à l’horizon 2019.

Rappel : les DPU disparaissent au 31/12/2014 et laissent la place à un nouveau système d’aide avec notamment la mise en œuvre des 3 aides suivantes :

- des DPB (Droit à Paiement de Base),

- l’aide au verdissement,

- et la surprime des 52 premiers hectares.

Pour ce faire il est proposé d’utiliser l’outil APCA « simulation Pac » qui permet d’approcher et de comparer un montant global d’aides (1er et 2éme pilier) avec la situation de chaque exploitation en 2013.

Il est présumé dans la projection que l’exploitation remplit les prérequis d’accès au aides et aux règles de verdissement (diversité d’assolement, maintien du ratio prairie permanente, présence de SIE)

Aussi compte tenu des caractéristiques du site des Anglées il n’est étudié que les variations au niveau des DPU. Au-delà de cet aspect, chaque exploitation pourra se positionner au regard des autres aides existantes.

Par conséquent ne sont pas intégrées dans cette approche notamment :

 Les aides couplées (vaches allaitantes, protéagineux…)  Les aides du second pilier notamment ICHN, PHAE…  La possibilité de souscrire des MAE- C parcellaire ou système

Remarque :

Concernant les aides du second pilier, et notamment les MAE C « Système », un prélèvement foncier réduit potentiellement la surface « mobilisable » pour s’intégrer dans la mesure. Cependant le chiffrage de cet impact est difficile à apprécier ; il concerne davantage les exploitants dont le ratio surfaces exploitées aux Anglées/SAU de l’exploitation est élevé. Aussi, les différentes étapes ainsi que les différents éléments à intégrer permettant d’approcher l’évolution des aides découplées sur la période 2015/2019 sont présentés ci-dessous : Etape 1 : calcul d’un ratio de référence au niveau de l’exploitation. Ce ratio est calculé par la formule : DPU 2014 de l’exploitation / DPU moyen national 2014. Il représente un écart à la moyenne nationale qui se situe à environ 240 €/ha en 2014. Etape 2 : il est appliqué un principe de convergence des aides vers une moyenne nationale. Cette convergence a pour objectif de gommer 70% de l’écart à la moyenne à l’échéance 2019. Par conséquent le ratio initial de l’exploitation évolue tous les ans (réduction d’environ 14%/an) Cette convergence s’applique dans la limite de 30% (principe de limitation de pertes). Etape 3 : Application du ratio de l’exploitation déterminé annuellement à la moyenne nationale DPB et aides vertes (évolution des enveloppes respectives DPB, aide verte et surprime). Etape 4 : Prise en compte de la surprime sur la base du montant national (ratio individuel non appliqué sur cette aide). Cette approche est appliquée à chacune des exploitations et permet d’estimer une perte de DPB sur la période 2016 / 2020.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 31 sur 44

Pour l’étude, le choix opéré porte sur un retour des aides aux exploitants lors de la restitution des terrains en fin de travaux. Cela nécessite donc que ces travaux soient reconnus comme travaux d’intérêts publics pour pourvoir mobiliser la réserve nationale de droits à prime.

Pendant la durée des travaux, les primes seront intégrées à cette réserve et lors de la restitution des terrains à l’exploitant agricole elles leur seront de nouveau acquises.

Aucun exploitant n’envisage ne de ne pas retrouver ces primes et l’étude ne se base pas sur cette hypothèse.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 32 sur 44

Les systèmes d’exploitation aux Anglées

Les exploitants de la Butte des Anglées sont les suivants :

N° adresse exploitation Nom Prénom 1 ODION Didier La Bertamière 17350 ST SAVINIEN Les Groies de 2 GUILLOTEAU Linette / Bernard Grandjean 17350 FENIOUX Marc / Serge (fils, 3 RAGOT futur propriétaire) Les Galipeaux 17350 ST SAVINIEN LE PETIT Véronique et Thierry 4 LOGIS BARBIN Le Chaumier 17350 ST SAVINIEN 5 TESSONNEAU Frédéric Les Amis 17380 LES NOUILLERS Les Tartres BRUNETEAU - 6 Chemin 6 PELLETIER Grands Bois 17350 LE MUNG Chez Bertet 7 BERTON Martial Agonnay, 17350 ST SAVINIEN 8 VERNEUIL Jean-Jacques 31 Rue Bel Air 17350 ST SAVINIEN

Le tableau ci-dessous permet de déterminer les orientations économiques des systèmes agricoles rencontrés.

Type d’exploitation Nombre Description de la typologie N° d’exploitation d’exploitation d’exploitation Céréales spécialisées 2 Les grandes cultures constituent l’unique 4, 8 production. Céréales et atelier de 1 Le revenu provient principalement de la 7 bovins viande production des grandes cultures. complémentaire L’atelier d’élevage intervient en complément pour valoriser des surfaces de prairies. Céréales et Vigne avec 1 Le revenu provient de la production de 2 atelier de bovins viande grandes cultures et de la vigne. complémentaire L’atelier d’élevage intervient en complément pour valoriser des surfaces de prairies. Bovins viande spécialisés 1 Les exploitations ont été considérées comme 5 et autre « spécialisées » à partir du moment où le Bovins lait spécialisés 1 revenu provient en majorité de l’activité 6 d’élevage. Pour ces exploitations, la surface fourragère principale dépasse 45% de la SAU. Autre 1 Le revenu est exclusivement lié à la 1 commercialisation de volailles en circuit court

Un seul exploitant retraité est concerné par l’étude (exploitation n°3). C’est une activité céréalière, sur une parcelle de subsistance, qui ne figure pas dans le tableau ci-dessus.

La majorité de systèmes de production est constituée de « céréales spécialisées ».

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 33 sur 44

Deux exploitations sont exclusivement céréalières alors que deux autres associent à cette principale production un atelier de bovins pour une entreprise et une activité viticole pour une autre. Pour cette dernière, le rôle de la vigne est aussi important que les céréales.

Les élevages présents sont très diversifiés.

Il s’agit des productions de vaches laitières, de viandes bovines associées à un élevage de sangliers et d’un élevage de volailles.

Sans distinction de systèmes d’exploitation, l’irrigation est pratiquée chez 2 céréaliers et 4 polyculteurs-éleveurs, soit dans 6 exploitations sur 8.

Sur les Anglées, seules deux exploitations irriguent des parcelles comme l’indique la « Carte des aménagements » ci-après.

Les systèmes d’exploitation concernés sont de nature très diverse.

Les surfaces par exploitation présentées dans le tableau du « Mode de faire valoir par exploitation » sont également très différentes pour chaque exploitation.

Les éléments fonciers du site d’étude

La butte des « Anglées » se composent de 20 parcelles cadastrales pour une surface de 35,679 ha.

La propriété

Une parcelle sans propriétaire est identifiée de 0,401 ha. Elle correspond aux chemins dont le statut n’est pas déterminé, soit une surface totale exploitée de 35,278 ha.

La taille moyenne des propriétés cadastrales (1,86 ha) est relativement petite, comme l’indique le tableau ci-dessous.

La propriété est multiple et très diversifiée Nombre de parcelles Surface totale comme le présente le tableau ci-contre : le cadastrales foncier est détenu par 13 propriétaires dont 4 < 1ha 6 4,181 sont des exploitants agricoles. 1 à 2 ha 8 11,835

2 à 5 ha 4 12,447 > 5 ha 1 6,815 TOTAL 19 35,278

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 34 sur 44

Le mode de faire valoir

Le mode de faire valoir principal est le fermage :

Fermage Faire valoir direct Echange de culture total Pourcentage 67.5% 24.5% 8% 100%

Surface (ha) 23.805 8.587 2.886 35.278

La « Carte des exploitants et du faire valoir » illustre cette répartition par exploitant. La carte ne fait pas apparaître de spécificité dans la répartition du faire valoir par exploitation.

Mode de faire valoir par exploitation

Exploitations Surface totale Surface en Surface en Surface en propriété fermage échange de culture 1 1.746 1.746 2 4.863 4.863 3 0.813 0.813 4 1.56 0.532 1.028 5 1.438 1.438 6 6.625 4.209 2.416 7 11.525 11.525 8 6.708 3.033 3.205 0.47

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 35 sur 44

La répartition du faire valoir par exploitation présentée ci-dessus et la localisation du siège d’exploitation (cf. « Carte des sièges d’exploitation ») ne montre pas de caractéristiques particulières selon la distance du siège d’exploitation au site des Anglées.

L’exploitation la plus éloignée se situe à moins de 15km du site, alors que la plus proche à 1,5 km.

L’usage des Anglées par les exploitations

Les parcelles des Anglées sont exclusivement des parcelles labourées, cultivées en céréales (orge, blé, tournesol, colza, maïs) depuis au moins 5 ans.

Aucun des îlots culturaux n’a de vocation de pâturage.

La mesure de l’impact sur les exploitations d’élevage nécessite d’apprécier l’usage des parcelles cultivées pour établir les pertes occasionnées dans les exploitations, et les conséquences pour l’élevage (surface d’épandage modifiée, perte en paille, allongement de parcours …).

Pour les exploitations céréalières, il s’agit d’apprécier les pertes liées aux surfaces retirées de l’exploitation, ainsi que la perte d’investissement pour les deux irrigants présents sur le site.

L’irrigation et le drainage sur « les Anglées »

La « Carte des aménagements » identifie les parcelles irriguées et drainées ainsi que les réseaux présents.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 36 sur 44

L’exploitation n°7 est la seule exploitation qui irrigue sur « les Anglées » :

Exploitation n° 7

% irrigué des « Anglées » 23%

Surface (ha) 11.525

100% en fermage

Le site compte un système d’irrigation enterré dans sa partie sud, d’une longueur de 643,5 m. Ce réseau comporte également 2 passages sous des chemins et 6 sorties d’irrigation.

Ce système a été installé en 1989. La valeur résiduelle de cet investissement est de 516 €/ha.

Le réseau de drainage a été implanté en 2013 pour une longueur totale posée de 250 m et un coût total d’implantation réalisé par l’exploitant lui-même de 690 €, qui sera à prendre en charge en totalité.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 37 sur 44

Impacts et acceptabilité du projet

Estimation des impacts agricoles

Rappels :

1- les aides PAC sont considérées comme restituées aux exploitants à la restitution des parcelles aux exploitants.

2- les propriétaires ne subissent aucun dommage : le fermage leur est du par l’exploitant et leur bien leur sera restitué en l’état agricole du début des travaux.

Le tableau ci-après récapitule à l’échelle de chaque exploitation les impacts économiques de la perte d’exploitation qui sera subie sur la durée de 5 ans.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - juin 2015 - 38 sur 44

Estimation des pertes économiques par exploitation

N° exploitation surface Aux Anglées Perte IPJ Perte de Indemnité Allongement Amortissement Perte Perte Sous- Perte de (ha) d'exploitation fumure pour pertes de parcours irrigation de DPB total récolte de fonds sur cultures de chantier drainage suivantes épandage sur 3 ans

1 1,746 4081 5119 873 3745 13818 2497

2 4,863 11355 14258 2431,5 10431 38476 6954

3 0,813 1898,355 2384 406,5 1744 6432 1163

4 1,56 7059 4574 780 3346 2238 17997 2231

5 1,438 6917 4216 719 3085 1356 16292 2056

6 6,625 27288 19425 3312,5 14211 6444,8 8260 78940 9474

7 11,525 42470 33791 5762,5 24721 5947 690 13221 126603 16481

8 6,708 13684 19668 3354 14389 7537 58632 9592

TOTAL 114752 103435 17639 75671 6445 5947 690 32612 357691 50448

Les pertes de récoltes sont estimées avec les cultures en place.

Si les travaux sont engagés en impactant les récoltes en place, alors elles devront être prises en compte pour les indemnités.

Le montant des indemnités pour les exploitants pour l’occupation temporaire est de 357 691 € sur 5 ans.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - mai 2015 - 39 sur 44

Acceptabilité du projet par les exploitants

L’analyse a permis également d’apprécier l’acceptabilité du projet par les exploitants et les propriétaires rencontrés.

Toutes les personnes rencontrées sont conscientes des enjeux pour la sécurité des personnes et des biens liés aux inondations du fleuve Charente.

La perception actuelle est favorable au projet pour la station d’égouttage.

Deux agriculteurs se sont également proposés dans la réalisation de travaux publics et des chantiers d’épandages des sédiments.

Quelques réserves ont été exprimées, et concernent

- la réalisation par le maître d’ouvrage du bornage des parcelles, - la reconstitution des sols par le maître d’ouvrage après les travaux, - la reconstitution du réseau d’irrigation enterré si les travaux et l’usage du site conduisaient à leur détérioration. - l’engagement du maître d’ouvrage d’analyser les déficits sur les récoltes suivantes au-delà des 5 années prévues d’indemnisation, si les conditions de remises en cultures ne permettent pas de retrouver les niveaux de productions initiaux, - l’aménagement du chemin ceinturant la station d’égouttage pour permettre la circulation d’engins agricoles. La photo ci-dessous illustre la problématique de circulation agricole : le chemin blanc nécessitera un aménagement permettant la circulation agricole dans les deux sens (élargissement, ou zone de croisement …) tenant compte du fossé en eau existant dans la partie boisée (à droite sur la photo).

Chemin de ceinture de la butte des « Anglées » Photo CA17/JM,2010

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - mai 2015 - 40 sur 44

Problématiques soulevées par le projet

La présentation du projet aux exploitants a amené des interrogations sur la circulation des véhicules transportant les boues jusqu’aux parcelles d’épandage notamment sur le secteur du Bas Bramerit : quels seront les chemins empruntés ? quelles fréquences de circulation ? comment seront-ils entretenus, notamment si ce sont des chemins ruraux ou d’associations foncières ?

Pour les exploitations pratiquant l’irrigation, dans l’hypothèse où elles ne pourraient pas reporter sur une partie de leur exploitation cette capacité d’irrigation, quel sera leur volume autorisé lors de la restitution des terrains à l’issue des travaux ?

Dans le cas où cette hypothèse serait avérée, l’analyse des conséquences du projet sera conduite après la restitution des terrains. Elle devra mesurer l’impact économique de l’arrêt d’irrigation sur les parcelles des « Anglées » pour les deux exploitations.

Estimation des impacts sur les propriétés foncières privées

L’analyse de l’acquisition des terrains par le maître d’ouvrage est conduite à l’échelle du site dans sa globalité.

La référence de la valeur vénale des terres agricoles libres à la vente est celle du bulletin officiel de 2014 qui arrête les valeurs reprises ci-dessous en €/ha

Moyenne Mini maxi

Saintonge agricole 4 060 2 160 6 000

(Source : JORF n°0198 du 28 août 2014)

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - mai 2015 - 41 sur 44

Le tableau ci-dessous présente des valeurs « 1 » basées sur la valeur maximale des terres 6000€/ha, et des valeurs « 2 » établies avec la valeur moyenne de 4060€/ha.

Les valeurs ci-dessous sont en euros.

Les références cadastrales sont issues des matrices fournies par l’EPTB en 2011.

valeur vénale valeur valeur de valeur de Total 1 (par Total 2 (par PROPRIETAIRE IDU NUM_PARC ha 1 vénale 2 remploi 1 remploi 2 propriétaire) propriétaire) Mme CAZAUBON Germaine Marie 397000ZX0152 ZX 152 3,262 Mme CAZAUBON Germaine Marie 397000ZX0140 ZX 140 1,601 29178 19744 5836 3949 35014 23693 Mme PINEAU Josette Gilberte 397000ZX0129 ZX 129 0,47 2820 1908 564 382 3384 2290 Mme PINEAUD Geneviève 397000ZX0143 ZX 143 1,746 10476 7089 1571 1063 12047 8152 Mr BARBIN Thierry Anthony 397000ZX0131 ZX 131 0,532 3192 2160 638 432 3830 2592 Mr BERTON Martial 397000ZX0142 ZX 142 0,928 5568 3768 835 6403 3768 Mr FETIVEAU Claude Georges 397000ZX0132 ZX 132 1,028 6168 4174 925 754 7093 4927 Mr MULLON Serge LÚon 397000ZX0150 ZX 150 0,657 Mr MULLON Serge LÚon 397000ZX0151 ZX 151 0,781 8628 5838 1294 876 9922 6714 Mr PELLETIER Jérôme Damien 397000ZX0141 ZX 141 1,76 Mr PELLETIER Jérôme Damien 397000ZX0135 ZX 135 2,449 25254 17089 2525 1709 27779 18797 Mr PICHON Cyrille Miguel 397000ZX0137 ZX 137 3,205 19230 13012 1923 1301 21153 14314

Mr RAGOT Marc 397000ZX0133 ZX 133 0,813 4878 3301 976 660 5854 3961 Mr SICARD Alain Didier 397000ZX0134 ZX 134 1,488 8928 6041 1339 906 10267 6947 Mr VERNEUIL Jean-Jacques 397000ZX0130 ZX 130 1,842 Mr VERNEUIL Jean-Jacques 397000ZX0128 ZX 128 1,191 18198 12314 1820 1847 20018 14161 Mr VIAUD Claude Yvon 397000ZX0144 ZX 144 6,815 Mr VIAUD Claude Yvon 397000ZX0153 ZX 153 1,179 Mr VIAUD Claude Yvon 397000ZX0138 ZX 138 3,531 69150 46792 10373 79523 46792 Parcelle figure au plan 397000ZX0139 ZX 139 0,401

TOTAL 35,68 211668 143229 30620 13879 242288 157107

L’ensemble des terres de la Butte des Anglées sont soumises au statut du fermage à l’exclusion de 0,813 ha fait par entreprise.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - mai 2015 - 42 sur 44

L’indemnisation pour rupture de bail est donc à prendre en compte dans l’hypothèse d’acquisition de foncier pour les parcelles en fermage.

surface Aux N° surface en surface en Anglées indemnité de exploitation Nom propriété(ha) fermage (ha) (ha) rupture de bail (€) 1 ODION 1,746 1,746 163 2 GUILLOTEAU 4,863 4,863 454 3 RAGOT 0,813 0,813 4 PETIT LOGIS 0,532 1,028 1,56 186 5 TESSONNEAU 1,438 1,438 277 BRUNETEAU - 6 PELLETIER 4,209 6,625 6,625 1092 7 BERTON 11,525 11,525 1699 8 VERNEUIL 3,033 3,205 6,708 262 Total 4132

Seul l’exploitant n°8, à la fois propriétaire, peut envisager une vente de son foncier. Aucun des autres exploitants ne souhaite se séparer de ses parcelles.

En cas d’acquisition de la totalité du foncier, les indemnités dues aux propriétaires ci-dessus seront à cumuler avec les indemnités des exploitants dont le montant minimal est estimé à 150 000€.

Le cout total de l’acquisition serait donc pour la

- valeur 1 de 396 420 €,

- valeur 2 de 311 239 €.

La solution de l’acquisition foncière semble aujourd’hui la plus onéreuse en terme de cout.

.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - mai 2015 - 43 sur 44

CONCLUSION

Le territoire de Saint Savinien présente des caractéristiques agricoles et environnementales intéressantes pour la gestion à terre des sédiments. En effet, ce territoire se compose de 2 grandes zones agricoles en polycultures et de 2 grandes zones environnementales (prairies en bord de Fleuve et forêt) offrant une capacité tampon et permettant de réguler d’éventuelles émissions d’éléments (comme l’azote, le phosphore…).

Les exploitations agricoles sur le territoire possèdent des sols dont la composition physico-chimique peut être améliorée par l’apport des sédiments, et permettre ainsi une meilleure gestion des risques de transfert de flux vers les eaux tout en augmentant leur potentiel de productivité. Le périmètre destiné à valoriser les sédiments comporte des enjeux économiques (liés principalement au potentiel agronomique des sols) et des enjeux environnementaux (liés à la protection de la qualité des eaux et des sols) qu’il est nécessaire d’évaluer dans l’utilisation des sédiments.

Malgré l’attente des résultats d’essais in-situ de mélange sédiments/sol, nous pouvons affirmer que l’apport de sédiments sur un sol permet : d’augmenter la capacité « réservoir » de celui-ci, et au minimum de ralentir les risques de transferts d’éléments vers les eaux. Car augmenter la réserve en eau d’un sol c’est diminuer les risques de lessivage ou transfert par percolation. Nous pouvons également penser que l’apport « massif » de sédiments dilue la concentration des éléments contenus dans le sol tant au niveau nutritif qu’au niveau chimique (pesticides…).

Nous avons bon espoir que la gestion à terre des sédiments issus du curage du fleuve Charente, améliorera les qualités des sols et préservera l’environnement tout en favorisant les facteurs liés à la production agricole.

Le projet de station d’égouttage des sédiments de la Charente est apprécié comme utile et nécessaire par les exploitants et propriétaires rencontrés car les enjeux des risques d’inondations, des dégâts encourus par les personnes et les biens sont reconnus.

Le projet d’implanter aux « Anglées » une station d’égouttage des sédiments est acceptable pour les exploitants et propriétaires rencontrés, en tenant compte des contraintes et pertes que l’occupation des terrains durant 5 ans va engendrer (perte de récolte et privation de jouissance, impacts sur l’irrigation, modification d’épandage …).

L’enjeu principal ressortant pour les exploitants consiste dans le maintien de leur droit à prime PAC à la fin des travaux, le maintien du potentiel d’irrigation et le souhait conserver leur foncier.

Approche des périmètres (épandage, stockage de transit) - Fleuve Charente - mai 2015 - 44 sur 44

Contact :

Chambre d’agriculture de la Charente-Maritime 2 avenue de Fétilly CS 85074 17074 LA ROCHELLE Cx 9 05 46 50 45 00 www.charente- maritime.chambagri.fr