Projet de classement au titre des sites Vallée du Bec - Abbaye du Bec-Hellouin Rapport de présentation

PRÉFET DE L’ Ministère de la Transition Écologique et Solidaire

www.ecologique-solidaire.gouv.fr « Implantée au milieu du vallon, sur le ruisseau du Bec, l’Abbaye s’annonce au loin : une haute tour blanche, formidable donjon, domine les pâtures et boqueteaux et les longs bâtiments classiques qui s’étirent en équerre à sa base. Des coteaux boisés encadrent l’ensemble à l’est et à l’ouest. L’austère majesté des volumes, le classicisme élégant des bâtiments, la blondeur éclatante des matières, contrastent de façon saisissante dans leur isolement avec la luxuriance de la nature avoisinante et encore intacte » Yves Boiret, Architecte en chef des Monuments Historiques, 1975

Communes de , , La Haye-de-Calleville, La Neuville-du-Bosc, Le Bec-Hellouin, Malleville-sur-Le-Bec, Pont- et Saint-Paul-de-Fourques Sommair

L cont" t d# proje$ d classemen$ ...... 4 Contexte réglementaire de la politique nationale de protection des sites et monuments naturels ...... 4 Procédure ...... 4 Histoir de% lie& ...... 6 Les premiers hommes ...... 6 Une abbaye aux innombrables terres ...... 6 L’ensemble abbatial ...... 7 U' sit représentatif d )’identit+ visuell d l, régio' Normandi ...... 11 Le% protection% " istante% ...... 16 Sites et paysages ...... 16 Monuments historiques ...... 18 Patrimoine naturel ...... 19 Proje$ d classemen$ prop- + ...... 20 Critère de classement ...... 20 Principes de délimitation du site et périmètre ...... 20 Surfaces ...... 23 Effets d’un classement au titre des sites ...... 23 Orientatio' d gestio' ...... 25 Les vergers ...... 25 Les prairies et la végétation en fond de vallée ...... 25 Les boisements ...... 26 Le bâti ...... 26 Le traitement des limites et l’aménagement des parcelles privatives ...... 28 La qualité des espaces publics ...... 28 Ann" e% ...... 29 3 L cont" t d# proje$ d classemen$

Contexte réglementaire de la politique nationale de Si par le passé les sites protégés furent des éléments isolés et menacés protection des sites et monuments naturels de dégradations (églises, arbres remarquables, moulins, châteaux, etc.), leur nature est en cours d'évolution puisque les protections La protection des sites et monuments naturels est née de la loi du 21 avril portent désormais davantage sur des sites plus étendus (vallées, caps, 1906, qui fut largement complétée par la loi du 2 mai 1930. Depuis, elle boucles de fl euves, etc.) où la notion de préservation des paysages est codifi ée aux articles L.341-1 à 22 du Code de l'Environnement. Cette tient une place plus importante. politique nationale s'intéresse aux monuments naturels ou sites « dont la conservation ou la préservation présente, du point de vue artistique, Procédure historique, scientifi que, légendaire ou pittoresque, un intérêt général ». En ce sens, l'objectif est donc de conserver les caractéristiques du site, L'initiative d'une procédure de classement peut avoir des origines de l'esprit des lieux, afi n d'éviter toutes atteintes graves. diverses. Elle peut résulter d'une demande de l’État (ministère, Les sites sont, par conséquent, des lieux dont le caractère exceptionnel DREAL, UDAP), des membres de la commission départementale de la implique la mise en place d'une protection d'un niveau national. nature, des paysages et des sites (CDNPS), d'associations, d'élus, de propriétaires fonciers, etc. Les sites peuvent être, comme les monuments historiques avec lesquels ils ne doivent pas être confondus, inscrits ou classés. Ils prennent alors La pratique veut qu'une étude paysagère préalable soit menée, afi n la forme d'une servitude qui s'applique sur un périmètre déterminé. d'identifi er les enjeux du site, notamment paysagers. Elle constitue En site classé, le principe fondamental réside dans le fait que toute également le « premier témoin » de l'intérêt du site et de la mesure de modifi cation de l'état ou de l'aspect des lieux sera soumis à une protection qui est envisagée. Enfi n, son objectif principal reste d'établir autorisation spéciale. Celle-ci sera, selon la nature et l'importance des une ébauche de périmètre qui servira de base aux futurs travaux. travaux, soit délivrée par le ministre en charge des sites, soit par le Cette étude revêt une importance particulière car elle sert de support préfet de département. à l'inspecteur général du Conseil Général de l'Environnement et du Le site inscrit peut être vu comme une protection de niveau inférieur Développement Durable (CGEDD), une fois celui-ci saisi. Il doit alors car les travaux qui y sont entrepris ne seront pas soumis à la règle se prononcer sur le principe du classement ainsi que sur la pertinence de l'autorisation spéciale. Ils doivent, en revanche, faire l'objet d'une du périmètre proposé. Il peut émettre des suggestions visant à agrandir déclaration préalable et sont soumis à l'avis de l'architecte de Bâtiments ou réduire ce périmètre et détermine également le ou les critères qui de (conforme en cas de démolition). seront les plus adaptés au classement proposé.

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Cette étape une fois franchie, s'ouvre une période réservée à la Pris en charge par le ministère chargé des sites, le dossier est transmis concertation locale. L'ensemble des conseils municipaux concernés par pour consultation à la Commission Supérieure des Sites, Perspectives le projet de classement est consulté, sur la base du périmètre amendé et Paysages (CSSPP) qui rend un avis, pouvant comporter des par l'inspecteur général du CGEDD. En cas d'absence de délibération ajustements du périmètre. Si l'unanimité a été recueillie au niveau dans un délai de 3 mois, les communes sont réputées favorables au local, le ministre chargé des sites prononcera le classement, après avis projet proposé. de la CSSPP. Cependant, en cas d'opposition, le projet est envoyé au Conseil d’État, qui doit rendre un avis, éventuellement assorti d'une Le projet de classement ainsi que le résultat des consultations locales note. est ensuite présenté de manière informelle en CDNPS, avant la mise à l'enquête publique. D'une durée minimum de 31 jours, elle est Enfi n, le classement est validé par le biais d'un décret en Conseil d’État, organisée par le préfet de département, et conduite par un commissaire- publié au journal offi ciel. Il est également notifi é au préfet ainsi qu'aux enquêteur, désigné par le président du tribunal administratif compétent. maires concernés, publié dans 2 journaux locaux et affi ché en mairie. Par ailleurs, l'avis des autres services de l’État intéressés est également recueilli.

A la suite de la tenue de cette enquête, la CDNPS est formellement consultée. La DREAL présente alors les conclusions du commissaire- enquêteur sur le projet afi n que la CDNPS puisse rendre son avis, et éventuellement, suggérer des reprises du périmètre. Le dossier est enfi n transmis par le préfet au ministre chargé des sites.

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Les premiers hommes Une abbaye aux innombrables terres

Ce fond de vallée a attiré les hommes depuis longtemps. Les quatre En 1034, le chevalier Herluin est « frappé par la grâce ». Il abandonne sites archéologiques, mis à jour lors des fouilles préliminaires à la la cour princière et se réfugie sur le plateau septentrional de la vallée du construction de l’autoroute A28 et du viaduc chevauchant cette vallée Bec dans un lieu dénué de tout. Il y mène une vie d’ermite, dans la plus permettent de caractériser les premières occupations humaines. grande misère. Cet exil attire autour de lui des vocations, des hommes qui l’imitent. Par la force des choses, Herluin devient abbé. Les grands Il s’agit d’un habitat du paléolithique fi nal (entre 9 000 et 10 000 ans réformateurs religieux de l’époque s’intéressent à ce regroupement, avant notre ère) en fond de vallon sur la commune de Calleville. C’est exemple évangélique de pauvreté et de noblesse. En 1035, la chapelle la première unité d’habitation de ce type découverte en Normandie. Notre-Dame est consacrée. C’est un site intéressant sur le plan européen, car il démontre que des groupes de chasseurs nomades fréquentaient cette vallée propice à la Quatre années plus tard, Herluin décide de ne pas appliquer à ses chasse et à la pêche et ont installé leurs habitations dans ce secteur moines ce qu’il souhaitait réserver à un ermite. Il abandonne donc le abrité. premier monastère et s’installe au village voisin, Pont-Authou. En 1041, une deuxième église est consacrée. En 1045, Lanfranc rejoint l’abbaye Trois autres sites (néolithique ancien, âge de fer) ont été découverts au et devient prieur. Érudit venu de Pavie pour se rapprocher de l’école nord de la vallée sur le plateau de Bosrobert. Là aussi, il s’agit d’une du Mont-Saint-Michel, il crée l’École du Bec. Il y enseignera les arts des premières habitations structurées de cette période découverte en libéraux, à savoir le trivium (grammaire, rhétorique, dialectique) et le Normandie, grande maison en torchis dite « danubienne » qui abritait des quadrivium (arithmétique, géométrie, musique et astronomie). familles et leur bétail. Ce sont les premiers agriculteurs de Normandie. Leur maîtrise de la construction leur a permis de s’abriter des éléments En 1073, la communauté décide d’abandonner le site où elle est et leur vocation agricole les a conduits à s’installer sur les plateaux installée, celui-ci étant sans cesse inondé, pour construire un nouvel sans pour autant déserter les vallées. A quelques centaines de mètres établissement, qui est celui que l’on connaît actuellement. En 1077, du premier site, celui de l’âge de fer révèle des unités d’habitations la troisième église est consacrée et l’année suivante, Anselme intègre plus petites, le foyer familial étant séparé des lieux de stockage et des l’abbaye et y devient abbé. Grâce à lui, l’École va se développer et granges pour les animaux. Enfi n un site funéraire de la même période connaître un grand essor. se trouve une centaine de mètres plus loin.

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L’Abbaye du Bec-Hellouin va rayonner sur toute l’Europe du XIème Malgré tout, il existe quelques renseignements sur certaines zones, qui siècle. Elle a d’ailleurs beaucoup contribué au développement du permettent de se faire une idée de l’étendue du domaine. Le recueil duché de Normandie. Cette abbaye possédait des biens dans 165 des procès-verbaux de saisie des biens de l’abbaye, dressés à la suite villages et 22 prieurés en dépendaient. Au total, l’abbaye du Bec de la révolution française, permettent déjà d’approcher l’ampleur du concentrait 2 132 hectares de terres en Normandie. Elle possédait 24 domaine de l’abbaye du Bec. Son fi ef s’étendait en effet sur environ fermes et 9 moulins, ce qui en faisait l’une des plus grandes propriétés 872,6 hectares. Saint-Martin-du-Parc appartenait en totalité aux ecclésiastiques de l’Eure. Son territoire était si étendu qu’il a donné religieux du Bec, ainsi que l’ensemble du bois du Mont-Mal. On y naissance à un dicton : trouvait également la ferme de la Chambrerie et la ferme des Granges.

« de quelques côtés que le vent vente, l’abbaye du Bec a rente ». Ces deux fermes représentaient certainement une grande surface. A l’heure actuelle, ces fermes existent toujours, même si l’organisation La richesse terrienne d’une abbaye n’est pas un phénomène isolé à a quelque peu changé. A la Chambrerie, il y a plus de bâtiments cette époque, même si celle-ci a prospéré de façon beaucoup plus actuellement que sur les cadastres napoléoniens mais l’organisation spectaculaire que les autres. En effet, la mise en valeur de la propriété reste assez proche. foncière de l’abbaye était, au Moyen-Age, couramment édictée comme mission de l’ordre monastique, au même titre que l’édifi cation des âmes. En revanche, les plans antérieurs aux cadastres napoléoniens illustrent L’organisation féodale de l’ordre monastique lui conférait puissance et une organisation des bâtiments agricoles bien différente. Des travaux structuration pour mener à bien ses missions. d’agrandissement des surfaces bâties anciennes peuvent être une explication vraisemblable. Pour les granges, très peu de changements A ce jour, il n’existe plus de carte ou document historique illustrant l’état sont perceptibles : la ferme se compose en partie de deux granges de ses possessions à sa période faste. D’après le Chanoine Porée, dimières très anciennes d’un intérêt patrimonial certain. historien et archéologue eurois très actif du XIXème siècle, dont l’ouvrage Histoire de l’abbaye du Bec fait référence, de telles cartes ont existé, L’ensemble abbatial mais ces cartulaires auraient été détruits ou perdus au moment de la révolution française. Les informations disponibles à l’heure actuelle ne La formation de cette abbaye est le résultat d’une lente succession de permettent pas de reconstruire ces cartes de façon fi dèle et historique. constructions, de destructions et d’agrandissements divers.

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Les bâtiments actuels datent de la dernière étape réalisée pour sa plus communauté fondée par Herluin en 1034. Les moines s’y sont installés grande partie aux XVIIème et XVIIIème siècles. dès 1073.

Le chevalier Herluin eut le souhait de se consacrer à Dieu, déniant les grandes abbayes que comptait le Duché de Normandie. Il préféra bâtir, avec quelques compagnons, une chapelle et une masure sur un domaine de sa possession à Bonneville. Ce terrain n’offrait aucun avantage et le manque d’eau les obligea à redescendre, vers 1039, dans la vallée au confl uent du Bec et de la , à Pont-Authou.

La communauté demeura près de 20 ans en ce lieu fort marécageux, où le monastère va connaître son premier essor, avec la création, en 1045, de l’École du Bec, par Lanfranc de Pavie, qui devint un centre de culture littéraire et ecclésiastique majeur d’Europe. En 1041, le monastère du Bec situé à Pont-Authou compte 32 moines.

Lorsque le Duc Guillaume assiège , il rencontre ces moines et est conquis par Lanfranc, qui devient alors son plus proche conseiller et est envoyé à Rome pour obtenir la levée de l’interdit qui pèse sur la Normandie depuis le mariage de Guillaume et de Mathilde. Vers 1060, la communauté croît considérablement, au point d’envisager une nouvelle installation pour un nouveau monastère, beaucoup plus vaste, Vue d’époque mêlant les parties existantes de l’abbaye et les parties en projet au lieu qu’elle occupe aujourd’hui, un peu plus en amont du vallon. (source : Monasticon Gallicanum)

Il s’agit d’une abbaye classique, constituée de bâtiments conventuels, Lorsqu’en 1066 Guillaume envahit et conquiert l’Angleterre, il entreprend considérée comme l’un des joyaux de l’architecture mauriste des XVIIème aussitôt de modifi er les institutions anglo-saxonnes, et fait appel aux et XVIIIème siècles. Sa restauration, entreprise il y a 50 ans se poursuit moines normands pour le seconder dans son entreprise. En échange, encore. Cet emplacement est la troisième et dernière implantation de la ils recevront des évêchés ou abbayes dans les territoires conquis.

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En 1070, Guillaume nomme Lanfranc archevêque de Canterbury et du rôle fonctionnel du bâtiment et des ouvrages d’art : actions de primat d’Angleterre. Il est chargé de réformer l’église et de rénover les plantation, pavages et aménagement d’allées. monastères et devient le véritable régent des îles Britanniques. Les possessions anglaises du Bec comptent alors 25 prieurés et il en est de même dans le royaume de France où une vingtaine de prieurés relèvent de l’ordre du Bec (Confl ans, Pontoise, Meulan, Saint-Ymer…). Aujourd’hui encore, le lien établi entre le Bec et Canterbury perdure. Cette abbaye devint un foyer intellectuel majeur dans l’Occident de l’époque.

L’église abbatiale du Bec, plusieurs fois reconstruite et transformée depuis l’époque de Lanfranc, est consacrée en 1342. L’église est à peine achevée que commence la guerre de Cent Ans (1350-1450). Bien que fortifi ée, l’abbaye est prise en 1418. L’édifi ce est une fois encore relevé, la tour Saint-Nicolas qui domine toujours la vallée (45 mètres de haut) est érigée en 1467, tour carrée de style anglo-normand. Puis l’abbaye connaît une période de déclin, après 1515, avec l’instauration du régime de la commende qui entraîne la ruine matérielle et spirituelle de nombreux monastères.

Les guerres de religion font, elles aussi, des ravages. Cependant, l’abbaye demeure dans son intégrité jusqu’en 1591, année où la nef Ancienne vue de l’abbaye s’écroule et ne sera jamais relevée. En 1626, le Bec est la seconde abbaye à accepter la réforme de Saint-Maur, et elle retrouve un nouvel Guillaume de la Tremblaye, le grand maître d’œuvre de la congrégation, éclat. La vie régulière y est rétablie. Les bâtiments conventuels sont l’un des meilleurs sculpteurs et architectes de son époque dresse les restaurés ou rebâtis avec la majesté qu’ils ont encore aujourd’hui. plans de l’abbaye en 1644 et entreprend la construction du cloître : C’est de cette période que datent les premiers documents attestant il s’agit d’un des premiers cloîtres classiques de France avec une d’aménagements d’embellissement des abords de l’abbaye, au-delà toiture-terrasse dite à « l’italienne ». L’autel gothique est remplacé par

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un nouveau maître-autel, œuvre de Guillaume de la Tremblaye, qui L’État, propriétaire des bâtiments, confi e le chantier de cette restauration se trouve aujourd’hui dans l’église Sainte-Croix de Bernay. Le logis à une communauté bénédictine de la congrégation de Mont Olivet. Dans abbatial actuel est réalisé de 1732 à 1735, puis à partir de 1742 les le courant de l’année 1949, la communauté de moniales, qui avait une constructions se succèdent : réfectoire et dortoir, infi rmerie, laiterie et vie liturgique commune et établie à proximité du prieuré des moines boulangerie. du Mont Olivet, à Cormeilles-en-Parisis, venait à son tour installer à proximité de l’abbaye le monastère Sainte-Françoise-Romaine à Saint- La tourmente de la révolution française impacte fortement l’ensemble Martin-Du-Parc. Grâce aux efforts des pouvoirs publics, de l’association abbatial : les bâtiments subissent dégradations et pillages divers et des Amis du Bec et de la communauté monastique, la restauration de en 1792, les derniers moines sont expulsés. En 1802, les lieux sont l’abbaye se poursuit encore de nos jours. transformés en dépôt d’étalons à usage de l’armée. Les bâtiments conventuels sont convertis en écuries et en chambrées de caserne. Détruite entre 1809 et 1811, et vendue comme carrière à pierre, l’ancienne église abbatiale dont les vestiges laissent deviner l’ampleur, était en fait la sixième qui avait été bâtie depuis la fondation de l’abbaye par Herluin. L’église du Bec était en forme de croix latine. Le chœur plus élevé que la nef était très imposant, environ 20 piliers le supportait : abbatiale de 130 mètres de long, chœur d’environ 42 mètres, hauteur sous clef de 30 mètres. Les terres de l’abbaye sont alors divisées et vendues comme bien nationaux. L’enclos abbatial est dissocié de l’abbaye, et passe en des mains privées.

En 1948, sous l’impulsion de Pierre Mendès-France, homme politique très impliqué localement (mandats successifs comme maire de , député de l’Eure, et président du Conseil Général de l’Eure), ces locaux sont rendus à leur destination première, après une interruption de 170 ans, par l’administration des monuments historiques qui en prend le contrôle et entreprend de la restaurer.

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La vallée du Bec se situe dans le département de l’Eure, à 35 km de Il s’agit d’un vallon assez encaissé notamment sur la commune de Rouen et à 5 km du bourg de Brionne. Traversée au niveau de Saint- Bosrobert, qui prend toute son ampleur au nord du monastère Sainte- Martin-du-Parc par la nationale 138 (reliant Rouen à Alençon), elle l’est Françoise-Romaine de Saint-Martin-du-Parc (bourg se situant au aussi par le viaduc de l’autoroute A28 entre la Cour Chantrain et le Buhot. croisement du ruisseau du Bec et de la RD 438), enfi n les pentes des coteaux s’amortissent très doucement au-delà de l’abbaye du Bec- Le ruisseau du Bec prend sa source au lieu dit Fontaine Gambard, Hellouin vers Pont-Authou. sur la commune de Bosrobert au sud du bois de la « Cavée Rollet ». Il coule du sud-est vers le nord-ouest, en suivant un cours sinueux Du nord au sud, la vallée présente une même organisation spatiale d’environ 7 km, puis se jette dans la Risle à Pont-Authou. Il s’agit linéaire, guidée par la morphologie du site et la présence du Bec. d’une petite rivière alimentée par de Cette organisation atteste d’une optimisation maximale et économe de Le ruisseau du Bec nombreuses et puissantes sources l’espace. (Fontaine Gambard, La Cohette, Mémoulin, source Marmot, ancien La Vallée vers le sud moulin du Cat, Pont Authou). Elles constituent un apport régulier de débit au Bec.

Plus étroite et plus encaissée que celle de la Risle, la vallée du Bec offre un environnement de grande La Vallée vers le nord qualité. Elle se situe en plein pays de transition, à la limite du Lieuvin, grande entité paysagère de plaine marquée par un bocage clairsemé, et du Roumois, étroit plateau agricole délimité par de très nombreux boisements. La vallée de la Risle est le trait d’union de ces deux entités.

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C’est une vallée souvent qualifi ée de tranquille, calme, secrète… où, du Les coteaux sont recouverts par des boisements qui se prolongent sur le nord au sud, coexistent bois et prairies. Une voie verte longe le coteau en plateau. Du sud au nord, le Bec suit un cours sinueux bordé par le bois rive sud, et seule aujourd’hui la RD39 reliant Pont-Authou à la Neuville- du Coudray et l’entaille de la Cour Chantrain à l’ouest, et par les coteaux du-Bosc dessert quelques hameaux en fond de vallon entourés de boisés de la Cavée Rollet. De Saint-Martin-du-Parc jusqu’au Bec- prairies dont certaines sont très humides et d’autres ont gardé quelques Hellouin, les bois sont composés d’essences diverses tels que bouleaux, pommiers ou rangées de pommiers, vestiges des vergers d’autrefois. En conifères, chênes, châtaigniers dans le Bois du Mont-Mal, mais aussi rive nord les prairies, malgré une tendance à la friche, remontent encore de hêtres des forêts normandes, notamment au lieu-dit « Les Bois sur les versants amortis pour souligner les lisières forestières. Roulés ». Sur les autres secteurs, alternent des bois de feuillus et de Vue depuis la voie verte résineux, ces derniers implantés sur les pentes amorties ou en rebord de plateau marquent sensiblement le paysage de la vallée par leur couleur sombre et leur uniformité en opposition avec les bois de feuillus. L’abbaye au coeur des coteaux boisés

Un verger traditionnel Impact esthétique des résineux

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En fond de vallon, la ripisylve est assez bien représentée, souvent en torchis des chaumières et pour la fabrication des briques des maisons cordons linéaires discontinus le long du cours d’eau. Les essences sont anciennes, surtout les logements proches des moulins. essentiellement des peupliers, des aulnes, des saules et des frênes Les colombages des murs sont protégés de l’humidité du sol par des accompagnés de noisetiers, d’ormes, de chênes, de tilleuls, d’érables soubassements en silex. Le bourg du Bec-Hellouin est généreusement et de sapins. De vieux saules taillés en têtard jalonnent les rives du Bec doté en maisons du XVIe. A noter, la présence d’une maison remarquable notamment au niveau du centre équestre, du camping et du Pont Boy. de ce siècle dans le bourg, à l’extrémité ouest de la place du village. La partie inférieure est bâtie en échiquier de pierre et de brique, et l’étage Mais de vastes zones sont Les saules taillés en têtard est presque tout entier en pans de bois. dépourvues de ripisylve (la Cour Le village du Bec-Hellouin Chantrain, Saint-Martin-du-Parc, amont de Pont-Authou). Plusieurs ouvrages s’égrènent le long du cours d’eau, ce sont généralement d’anciens moulins. L’un d’entre eux, le Moulin du Parc, demeure encore en activité. Une pisciculture se trouve également au niveau de la source de la Fontaine Gambard. Maison du XVIème siècle L’habitat se situe surtout en fond de vallon en pied du coteau exposé sud, sud-ouest. D’anciens moulins du XIXe (Moulin du Parc, Moulin de Saint-Martin, le Moulin Boulley), côtoient de petites fermettes normandes (notamment aux hameaux du Petit-Hachette, Saint-Nicolas ou bien Mémoulin) datant des XVIIIe - XIXe siècles. La terre a servi, mélangée à la paille, pour le

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Entre Saint-Martin-du-Parc et le Bec-Hellouin, près du Moulin Boulley, concentre les regards. C’est là qu’est implanté le village pittoresque notons la présence d’un regard du système hydraulique de l’abbaye. Il s’agit de Bec-Hellouin, un des plus beaux villages de France, appuyé sur le d’un pavillon octogonal en pierre de taille à larmier construit sur l’aqueduc contrefort du coteau avec ses maisons séculaires à pans de bois groupées lui-même. En effet, les moines ont mis en place un réseau hydraulique près de l’église et de l’Abbaye. Son caractère plus résidentiel provient pour alimenter l’abbaye en eau. La date de réalisation des travaux n’est en grande partie de la qualité des constructions très entretenues, et du pas connue, elle pourrait remonter fi n XVe et début XVIe. L’alimentation traitement jardiné de leurs abords mais aussi des prairies jouxtant le parc par aqueduc souterrain et par captage de sources fonctionne toujours. La de l’Abbaye donnant l’illusion d’un parc prolongeant celui de l’Abbaye. source est captée au lieu-dit source Marmot, auparavant fontaine Saint- Dans la continuité de caractère résidentiel, il convient de noter la présence Martin selon le cadastre Napoléonien, sur la commune de Saint-Martin du de la ferme biologique du Bec-Hellouin, fonctionnant sur les principes de la Bec rattachée aujourd’hui à la commune du Bec-Hellouin. permaculture. Reconnue nationalement et attirant des visiteurs du monde entier en raison de ses techniques de cultures avant-gardistes inspirées du L’aqueduc mesurant 1 500 mètres de long est doté d’une voûte plein fonctionnement des écosystèmes naturels, cintre en pierre de taille calcaire. Il suit la ligne de pente et son tracé elle présente une physionomie mêlant le bâti est visible dans les herbages entre le lieu dit source Marmot jusqu’à traditionnel (pans de bois, pierres…) et les son passage sous la route départementale. Un réseau de surface, cultures, les serres, les vergers, et les mares, à l’intérieur de l’enceinte de l’abbaye est alimenté par les excédents le tout dans un périmètre très restreint. d’eau de la rivière du Bec.

Indépendamment de cette organisation linéaire, la vallée du Bec présente deux unités paysagères, l’une au caractère plus résidentiel sous infl uence de l’abbaye et l’autre au caractère rural, dominée par le viaduc.

- La vallée « résidentielle » sous infl uence de l’Abbaye De la confl uence des vallées de la Risle et du Bec jusqu’au Monastère de Sainte-Françoise Romaine, la vallée constitue une unité paysagère au La place Guillaume le Conquérant cœur de laquelle l’abbaye et plus particulièrement la tour Saint-Nicolas La tour Saint-Nicolas

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Des mesures de gestion ou leur renforcement devraient porter sur les motifs paysagers les plus caractéristiques de cette unité à préserver :

• les versants boisés où dominent encore les feuillus ; • l’éperon du bois du Mont au Mal encore préservé du développement de résineux ; • les prairies de fond de vallée formant « le Parc extérieur de l’Abbaye » ; • les points de vue convergents vers la tour Saint-Nicolas ; • la silhouette urbaine du Bec-Hellouin ; • les vergers traditionnels.

- La vallée « rurale » en amont Cette unité s’étend du Monastère jusqu’au Val Hamme, sa morphologie plus sinueuse et ses versants amortis à la cour Chantrain et au Buhot Le viaduc et ses arbres lui donnent une plus grande ampleur. Les fermes du Ham, de Mémoulin et du Buhot, actives ou non actives, gardent leur authenticité, en dépit de la présence de quelques grands hangars et témoignent d’une activité agricole plus intense ou davantage perceptible que dans « la Pour cette unité paysagère les mesures de gestion devraient porter sur vallée résidentielle ». Visuellement, les bois de résineux sont aussi plus les motifs paysagers à préserver suivants : présents et dominants. • les arbres séculaires ; Plusieurs grands arbres séculaires, aux silhouettes remarquables, • le bâti rural y compris les petits bâtiments agricoles ; jalonnent la vallée et attirent le regard. La Cour Chantrain par le biais • le point de vue de la Cour Chantrain ; de son point de vue sur la tour Saint Nicolas assure un lien fort et • les bois de feuillus. emblématique avec l’Abbaye.

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Sites et paysages L’année suivante, les services de la Conservation Régionale des Bâtiments de France présentaient un rapport en commission des sites, Site inscrit de la vallée du Bec et histoire des projets de classement mais en proposant uniquement l’inscription. Dans ce dernier, il était écrit que « sur le territoire de la commune du Bec, tous les regards La vallée du Bec est à ce jour partiellement protégée par la présence convergent vers la tour de l’abbaye, emblème prestigieux choisi d’un site inscrit depuis 1976 (cf. annexe 1), sur les communes du Bec- pour illustrer la jaquette du volume consacré à la Normandie dans le Hellouin, de Bosrobert et de Pont-Authou. dictionnaire des églises de France. Quel que soit le point de vue, des pentes ou du fond de vallée, elle sert de signal aux bâtiments abbatiaux En 1975, Yves Boiret, membre du conseil d’administration de l’abbaye plus discrètement masqués par des rideaux d’arbres ». et architecte en chef des monuments historiques, a saisi le conservateur régional des Bâtiments de France pour que soit étudié un projet de Ce dossier précisait également que « l’inscription sur l’inventaire classement de la vallée au titre des sites. Dans sa demande, Yves supplémentaire permettrait de réaliser une meilleure intégration des Boiret met en parallèle la grande qualité du patrimoine bâti de l’abbaye constructions nouvelles, par une aide du service dans le choix de et son environnement boisé luxuriant, démontrant ainsi que l’intérêt de l’implantation et des matériaux mis en œuvre. Par l’entretien ou le l’abbaye est également le fait de la végétation qui l’encadre. renouvellement des massifs boisés qui forment, outre le cadre de l’abbaye, un lieu de promenade encore peu abîmé, il faut conserver le Il mettait également en évidence les risques d’un attrait du site pour charme touffu de ce vallon ». les citadins et touristes, qui pourrait engendrer « des implantations nouvelles conduisant à l’auto-destruction de l’intérêt du lieu ». Selon Il apparaît donc, qu’au milieu des années 70, la seule protection lui, le classement de l’abbaye au titre des monuments historiques et par existante, à savoir le classement de l’abbaye et ses 500 mètres d’abords, conséquent son abord de 500 mètres, ne permettait pas de contrôler et était déjà jugée insuffi sante dans l’optique de préserver la vallée de de limiter les constructions sur les terrains autour de l’abbaye. nouvelles constructions mal intégrées, mais aussi des déboisements qui porteraient atteinte à l’intégrité visuelle des coteaux. Pour cette raison, Yves Boiret avait délimité un périmètre visant à « protéger intégralement les versants boisés et leurs crêtes [et à maintenir] Pour ces raisons, l’inscription de la vallée au titre des sites a été les lieux en l’état. Toute implantation sur les hauteurs romprait […] prononcée par arrêté du 24 août 1976. Le périmètre retenu s’appuyait l’équilibre des courbes, l’échelle du vallon, et l’impression caractéristique alors sur les lignes de crête à l’est et à l’ouest du vallon , au sud et au de la dominante que créé la tour sur le fond plat du vallon ». nord sur les limites de communes ou des routes.

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• l’histoire de l’abbaye et la permanence d’une vie cultuelle et culturelle ; • la gestion agricole de la vallée par des exploitants conscients des atouts du paysage ; • les fl ancs boisés gérés dans le respect de la diversité biologique ; • la rénovation réussie des bâtiments remarquables ; • le projet d’une vélo-route sur l’emprise de l’ancien chemin de fer (réalisée depuis).

Un certain nombre de dangers et de fragilités pouvant peser sur la vallée étaient également mentionnés, tels que la disparition progressive des arbres et des haies, les retournements des prairies en labours, les constructions malhabiles ou encore la pression foncière accrue du fait de l’ouverture proche de l’échangeur de l’A28.

En février 2006, un inspecteur général de l’Équipement confi rma l’intérêt de classer le site de la vallée, avec un périmètre étendu à 7 communes : Le Bec-Hellouin, Bosrobert, Calleville, La Haye-de-Calleville, La Neuville-du-Bosc, Pont-Authou et Saint-Paul-de-Fourques. Il rappela dans son rapport que le but du classement était de « conserver l’esprit des lieux, à savoir une vallée très bien délimitée géographiquement, suffi samment retirée pour y fonder une abbaye ». Tout en validant les Site inscrit et monument historique 1976 limites du ce nouveau projet, l’inspecteur général demanda cependant la vérifi cation des raisons historiques du tracé du site inscrit au niveau En 2005, les volontés de classement de la vallée du Bec ont connu un du bois du Mont-Mal. Le projet a par conséquent été stoppé, le temps nouvel élan puisqu’un nouveau projet de classement avait été initié. Ce de réaliser les études nécessaires. projet s’appuyait sur des éléments tels que :

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Une nouvelle inspection générale à été réalisée les 23 et 24 mars 2015. Ornements sur l’entrée de l’abbatiale Au terme de celle-ci, il a été décidé de ne pas retenir, dans le périmètre, le secteur des granges dimières, en raison de l’absence de relation visuelle avec l’abbaye. En revanche, le bois et l’éperon du Mont-Mal sont considérés comme indispensables au futur site classé puisqu’ils en forment les limites naturelles.

Site classé de l’entrée de l’abbatiale

En mai 1926, à la demande du Commandant Tessier, propriétaire, l’entrée de l’abbatiale (cadastrée C132) fut classée au titre des sites (cf. annexe 2). Cette entrée est parée de deux tourelles dont l’une renfermait un cachot, l’autre étant la loge du portier. Construite majoritairement en pierre calcaire, elle est également composée de damiers en silex taillés.

L’entrée de l’abbatiale

Monuments historiques

Un seul monument historique est à recenser dans la vallée du Bec. Il est composé de l’ancienne abbaye Notre-Dame-du-Bec, classée en totalité, par arrêté du 15 décembre 2008 (cf. annexes 3 et 4) : l’enclos monastique avec le sol des parcelles AC 1 à 4, 9, 10, 13 à 16, 18 à 30, 33, 36 à 44 et AB 33, 34, et les murs d’enceinte, les bâtiments monastiques - y compris le bûcher - en totalité et l’ensemble du réseau hydraulique, y compris les captages et le grand aqueduc.

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Patrimoine naturel • ZNIEFF de type 2 - La vallée de la Risle, de Brionne à Pont-Audemer, la forêt de Monfort La présence du ruisseau du Bec, en fond de vallée, constitue un milieu Identifi ant National : 230009170 propice au développement des espèces animales et végétales. De ce fait, plusieurs protections sont présentes dans la vallée : NB : Cette ZNIEFF de type 2 englobe l’intégralité des ZNIEFF de type 1 précitées.

• Natura 2000 - Directive Habitats ZSC (Zone Spéciale de Conservation) : « Risle, Guiel, Charentonne » (arrêté du 29 août 2012)

• Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type 1 - « La grotte de la Chambrie » à Pont-Authou Identifi ant National : 230004483 - « Les prairies du Bec-Hellouin » au Bec-Hellouin Identifi ant National : 230030021 - « La cavité de l’Abbaye du Bec-Hellouin » au Bec- Hellouin Identifi ant National : 230031179 - « Les prairies du Moulin du Cat » au Bec-Hellouin Identifi ant National : 230030023 - « Les prairies et les petits bois de Mémoulin » à Bosrobert et au Bec-Hellouin Identifi ant National : 230031147 - « Les bois et les landes de la côte du Buhot » à Calleville Identifi ant National : 230030020

19 Proje d" classemen prop# $

Critère de classement Autres critères

L’article L.341-1 du Code de l’Environnement dispose, en son premier Les critères artistique, scientifi que, légendaire et historique énoncés alinéa, « [qu’] il est établi, dans chaque département, une liste des par l’article L.341-1 du Code de l’Environnement ne peuvent s’appliquer monuments naturels et des sites dont la conservation ou la préservation dans le cas de la vallée du Bec - Abbaye du Bec-Hellouin. Il n’existe en présente, au point de vue artistique, historique, scientifi que, légendaire effet à ce jour aucun phénomène naturel scientifi quement intéressant ou pittoresque, un intérêt général ». Par conséquent, chaque classement en ces lieux, pas plus qu’une légende connue. Enfi n, la vallée n’a jamais de site est motivé par un ou plusieurs des critères précités. été associée à une œuvre artistique de renom qui justifi erait le choix d’un tel critère. Le critère historique aurait pu être retenu, sur la base de Critère pittoresque l’histoire de l’abbaye et de ses possessions terrestres, cependant les trop nombreuses incertitudes concernant ces dernières ont conduit à Au sens littéral, pittoresque signifi e « qui mérite d’être peint, qui attire écarter ce critère. De plus, cet aspect est d’ores et déjà pris en compte l’attention ». En ce sens, le futur site classé de la vallée du Bec doit par le classement monument historique de l’abbaye, ce qui aurait s’entendre comme l’écrin de l’abbaye, son cadre paisible et champêtre, conduit à une double protection superfl ue. défi ni par les limites naturelles visibles. Ce dialogue entre l’abbaye et son cadre préservé rappelle le but de la vie monastique : l’isolement Principes de délimitation du site et périmètre et le retrait du monde. La vallée se découvre ainsi en partant de la confl uence avec la Risle. Cette embouchure est encadrée au nord et à Le principe de délimitation étant de s’attacher à l’écrin paysager de l’est par des coteaux boisés, et à l’ouest par le bois du Mont-Mal. Les l’abbaye, il a été décidé d’exclure au maximum les zones bâties qui autres limites naturelles, à savoir les rebords de plateaux incluant des se trouvent en rebords de plateaux, notamment sur les communes de franges boisées suffi sent à parfaire le contour du site. Visuellement, les Bosrobert et de Malleville-sur-le-Bec, et de s’appuyer sur les limites limites du site peuvent ainsi se défi nir facilement. naturelles du site, à savoir le sommet des coteaux. La plupart du temps, ces limites naturelles correspondent à des limites cadastrales La vallée préservée du Bec « mérite d’être peinte ». A chacune de ses ou communales, ce qui rend le tracé particulièrement lisible. entrées, la vallée invite à la découverte : la tour de l’abbaye accroche l’œil qui se perd ensuite dans le fond de vallée, parfaitement dessiné De son point de départ à Pont-Authou, le site évite les parcelles bâties par les coteaux. Ces qualités concourent à ce que la vallée du Bec soit autant que possible et cherche à protéger l’écrin paysager de l’abbaye : classée selon le critère pittoresque. la vallée du Bec. Le massif boisé qui forme l’extrémité nord du site est

20 Proje d" classemen prop# $ le trait d’union végétal avec le site classé de la vallée de la Risle. Le le reste du territoire classé de la commune n’est constitué que de tracé suit ces limites boisées vers le sud-est jusqu’à Bosrobert, afi n de parcelles boisées et de terres agricoles. préserver au maximum cet écrin de verdure, tout en ménageant les parcelles constructibles se trouvant en limite et ne présentant pas de A Calleville, le périmètre survole à nouveau le viaduc de l’A28 et continuité visuelle avec le cœur de la vallée. débouche rapidement sur les premiers boisements. Il contourne ensuite le hameau du Coudray et toutes ses habitations, toujours en longeant A Bosrobert, le tracé se détache des coteaux afi n de protéger les la frange boisée, et rejoint ainsi progressivement la limite communale parcelles non boisées entourant l’une des plus grandes entrées de la du Bec-Hellouin. vallée, délimitée par la départementale 438. Cet obstacle franchi, le tracé reprend son cours au sommet des coteaux, tout en conservant le principe Cette limite communale sert également de limite au site, et ce jusqu’aux d’exclusion du bâti, et traverse l’A28. De l’autre côté, la frontière du site parcelles boisées jouxtant, au sud et à l’ouest, l’espace équestre du longe à nouveau les boisements afi n de rejoindre les limites cadastrales Bec-Hellouin. A cet endroit, la frontière du site classé remonte vers le des parcelles agricoles visibles depuis le fond de la vallée. nord, jusqu’au chemin de grande randonnée 224, qui traverse le massif boisé du Mont-Mal. La physionomie des parcelles ne permettant pas, Cela amène directement à Saint-Paul-de-Fourques. Ici encore, la limite à cet endroit, de suivre des limites cadastrales, le site suit ici une du site est naturellement tracée par les parcelles boisées que l’on limite allant du chemin de grande randonnée jusqu’à l’intersection des aperçoit au hameau du Buhot. Le site se dessine donc naturellement communes du Bec-Hellouin, Brionne et Pont-Authou, au travers des jusqu’au territoire de La Neuville-du-Bosc. Dans cette commune qui boisements. De là, le tracé rejoint les terrains pris en tenaille entre forme l’extrémité est de la vallée, la quasi-totalité du territoire compris la route départementale 130 et l’éperon du Mont-Mal, et longe ainsi dans le site classé de la vallée du Bec – Abbaye du Bec-Hellouin à distance les méandres de la Risle, jusqu’à rejoindre son point de est constituée de boisements, à l’exception de quelques parcelles départ, à Pont-Authou. agricoles. Il a notamment été choisi d’inclure, dans le site, les parcelles situées de part et d’autre de la route départementale 39, qui descend Par ailleurs, au cœur de son périmètre, le site classé comptera une de La Neuville-du-Bosc vers le hameau du Buhot, dernière frontière unique exclusion. En effet, le secteur de l’Abbaye du Bec-Hellouin, végétale de la vallée. ainsi que la partie ancienne du bourg en covisibilité directe avec le monument étant déjà protégés par la présence du périmètre monument La Haye-de-Calleville n’échappe pas au principe de protection des historique classé et de son abord, il est inutile d’y appliquer un double boisements limitrophes de la vallée. A l’exception de trois constructions, niveau de protection.

21 Proje d" classemen prop# $

Le périmètre retenu pour le site classé de la vallée du Bec – Abbaye du Bec- Hellouin recouvre, par ailleurs, en grande partie l’ancien site inscrit de 1976, dont il reprend en partie, pour certaines limites. Avec la présence du site classé qui présente un niveau de protection plus important, cette superposition n’aura plus lieu d’être. Par conséquent, le site inscrit sera abrogé et remplacé par le futur site classé.

Le périmètre retenu pour le site classé comprend donc 8 communes : Bosrobert, Calleville, La Haye-de- Calleville, La Neuville-du-Bosc, Le Bec- Hellouin, Malleville-sur-Le-Bec, Pont- Authou et Saint-Paul-de-Fourques, pour une surface totale de 1 382 hectares.

22 Proje d" classemen prop# $

Surfaces

Superfi cie de la commune Superfi cie proposée au Pourcentage de la surface Part de la commune dans Communes (en hectares) classement (en hectares) communale classée la surface classée Bosrobert 934 310 33,20 % 22,43 % Calleville 860 119 13,84 % 8,61 % La Haye-de-Calleville 298 40 13,42 % 2,89 % La Neuville-du-Bosc 1 457 99 6,79 % 7,16 % Le Bec-Hellouin 955 659 69 % 47,68 % Malleville-sur-le-Bec 701 24 3,42 % 1,74 % Pont-Authou 357 81 22,69 % 5,86 % Saint-Paul-de-Fourques 411 50 12,17 % 3,62 %

Effets d’un classement au titre des sites randonnée… dès lors que qu’elles ne donnent pas lieu à des travaux ou installations et n’ont pas d’impact sur l’état ou l’aspect des lieux. L’acte de classement d’un site n’a pas d’effet rétroactif. Ses effets ne s’appliquent qu’aux travaux et aménagements nouveaux ou aux - Le régime d’autorisation modifi cations d’installations existantes. La conséquence essentielle du Une fois prise la décision de classement, tous les projets s’inscrivant classement est de soumettre à autorisation toute modifi cation de l’état en tout ou partie dans le périmètre du site classé seront soumis à la ou de l’aspect du site. La protection des sites concerne uniquement le procédure d’autorisation de travaux en site classé. Cette procédure paysage du territoire intéressé et n’a aucun effet sur la faune et la fl ore, permet d’apprécier l’opportunité et les conditions d’intégration ainsi que sur les activités humaines, comme la chasse, la cueillette, la paysagère des aménagements.

23 Proje d" classemen prop# $

L’autorisation spéciale de travaux est délivrée, selon les cas, par le préfet Sont strictement interdits en site classé : la publicité sous toutes ses de département ou par le ministre chargé des sites, après instruction formes, le camping et le stationnement permanent de caravanes, la locale par les services de la DREAL et l’architecte des Bâtiments de création de nouvelles lignes aériennes téléphoniques et électriques de France et avis de la Commission Départementale de la Nature, des moins de 19kV. Paysages et des Sites (CDNPS). En matière de nouvelles constructions et de rénovation de l’existant, - Les modalités d’autorisations une grande qualité esthétique sera attendue dans le périmètre du Elles sont précisées en annexe (cf. annexe 5) site classé de la vallée du Bec. A ce titre, une fi che conseil de l’unité départementale de l’architecture et du patrimoine, permettant d’illustrer Ne sont pas concernés par ce régime d’autorisation, les travaux les attentes dans ce domaine est consultable en annexe (cf. annexe 6). d’entretien courant, sans modifi cation d’aspect. Les coupes d’entretien forestier pour le bois de chauffage sont considérées comme de l’entretien courant, notamment les coupes d’affouage en forêt publique.

24 Orientation d" gestio#

Le site classé n’aura pas pour but de « fi ger » l’aspect de la vallée du Les prairies et la végétation en fond de vallée Bec, il cherchera avant tout à en protéger l’identité visuelle. En ce sens, certains éléments devront faire l’objet d’une attention toute particulière. Constats : La vallée du Bec est assez peu touchée par les retournements de Les orientations de gestion n’ont pas de portée réglementaire mais prairies. Ce phénomène est parfois visible sur le plateau du Mont-Mal et permettront, par leur rôle pédagogique, une meilleure prise en compte du sur la partie amont de la vallée. Lorsqu’il existe, il peut s’accompagner site classé dans les futurs projets d’aménagements et de constructions. d’un agrandissement du parcellaire, de la suppression de haies, de vergers, ou d’arbres isolés. Si sur le terrain la disparition des haies n’est Les vergers que progressive et donc peu visible, elle est une réalité préoccupante, les haies étant constitutives de l’identité visuelle du fond de vallon. Constat : Par ailleurs, de façon générale, il existe dans la vallée du Bec une L’ensemble de la vallée est affecté par la disparition des vergers, dont augmentation de la végétation spontanée ou plantée, le long du Bec et l’altération était cependant déjà amorcée en 1976. Ce phénomène de ses bras. S’il a pu exister, l’enfrichement est désormais assez limité. touche autant les vergers implantés sur le plateau du Mont-Mal que ceux situés dans le cœur de la vallée, sur les versants de faible pente. Préconisations : Ø Maintenir les prairies existantes, au besoin en y implantant Préconisation : quelques vergers ; Ø Préserver l’ensemble des vergers existants au sein de la vallée Ø Préserver les haies champêtres, l’implantation de nouvelles sera et favoriser l’implanta- Verger traditionnel au coeur du bâti recommandée ; Arbre isolé du fond tion de nouveaux vergers Ø Entretenir la végéta- de la vallée de haute tige, en suivant tion spontanée (coupes éventuellement les prin- d’éclaircies...), pour éviter cipes de l’agroforesterie l’enfrichement et favoriser (par exemple : pré-ver- la biodiversité aux abords gers pâturés). du ruisseau du Bec ; Ø Préserver et replanter les arbres isolés situés au cœur des prairies, voire en planter de nouveaux. 25 Orientation d" gestio#

Les boisements Ø En cas de renouvellement de boisements, privilégier largement les feuillus ou les peuplements mixtes feuillus/résineux, à l’exclusion :Constats Peupliers malades de l’épicéa, du douglas et leur préférer les pins qui se mélangent Quelques peupleraies de plus harmonieusement avec les feuillus. petite taille sont présentes dans la vallée mais leur Pour aller plus loin, un tableau de synthèse du régime des travaux nombre tend à diminuer au forestiers en site classé est disponible en annexe (cf. annexe 16). fi l des années. Cependant, certains de ces peupliers sont Le bâti malades et présentent, de ce fait, un aspect peu qualitatif Constats : dans la vallée. Dans la vallée du Bec, le nombre de nouvelles constructions est très modéré. Le hameau du Buhot, situé après le viaduc de l’A28 est celui Par ailleurs, les boisements de la vallée évoluent très lentement et qui en compte le plus. Au Bec-Hellouin, des constructions récentes sont semble bien gérés. Il n’y a pas de phénomène de coupe rase dans correctement intégrées et il est parfois diffi cile de les distinguer des les coteaux comme ce peut être le cas ailleurs dans le département. constructions plus anciennes. Cependant, le coteau situé au nord-est du A noter cependant, l’augmentation de l’enrésinement qui affecte les village est marqué par les constructions très récentes qui s’inscrivent dans bois situés en rebord de plateau et sur les versants de faible pente, le prolongement de la ligne de pavillons du début des années 70. Si leur architecture et leur implantation notamment au Mont-Mal (cf. illustration 10). Cet enrésinement se fait Constructions sur les coteaux au détriment des bois de feuillus. est moins « pénalisante » que les précédentes, il n’en Préconisations : demeure pas moins que leur Ø Ne pas créer de nouvelles peupleraies et procéder à l’abattage implantation à fl anc de coteau des arbres malades dans celles existantes ; ne respecte pas l’implantation Ø En cas de boisements nouveaux, proscrire la mono-spécifi cité des constructions tradition- résineuse ; nelles et les rend très prégnantes dans le paysage.

26 Orientation d" gestio#

A de rares exceptions près, l’ensemble du bâti, qu’il soit à usage A titre indicatif, la typologie du bâti traditionnel repose sur des principes d’habitation ou agricole, est entretenu, mais la sauvegarde à moyen simples : volumes simples ; matériaux traditionnels (colombages, terme de certains bâtiments semble plus aléatoire. briques, pierres, torchis) composant généralement un ensemble à deux couleurs, très rarement trois ; toitures en ardoises, tuiles ou chaume.

Ø Limiter au maximum les constructions en site classé, en particulier sur les coteaux ; Ø Affi rmer un parti architectural clair : architecture locale ou traditionnelle ou architecture contemporaine de grande qualité ; Ø Favoriser l’emploi des matériaux traditionnels, en particulier des colombages, briques, silex, pierre de taille ; Ø Préférer les gammes de couleurs inspirées du site et de celles des bâtiments voisins ; Ø S’inspirer de la volumétrie des constructions traditionnelles, avec des pans de toiture supérieurs à 45 degrés ; Ø Favoriser l’intégration paysagère des nouvelles constructions par ILILLUSTRATIONLUSTRATION 2277 – COCONSTRUCTIONNSTRUCTION MMENACÉEENACÉE un traitement qualitatif des limites (murs et haies) ; Construction menacée Ø Préserver voire réhabiliter les anciens bâtiments agricoles qui jalonnent la vallée ; Préconisations : La réussite d’un projet de restauration, de réhabilitation ou d’extension Pour aller plus loin, consulter les fi ches conseils de l’architecte des d’un bâtiment ancien, voire la construction d’un bâtiment nouveau, passe bâtiments de France, en annexe (cf. annexes 6 à 15). par l’observation du contexte dans lequel il s’intègre. Quels matériaux composent le bâtiment à restaurer ou à agrandir ? Quels sont ceux utilisés par les bâtiments voisins ? La construction ou la modifi cation aura-t-elle un impact sur ce qui est vu depuis l’espace public, ou dans le paysage plus lointain ? Quelles sont les teintes dominantes ?

27 Orientation d" gestio#

Le traitement des limites et l’aménagement des parcelles Ø Privilégier, pour les constructions récentes, l’utilisation d’un grillage privatives simple doublé d’une haie d’essences « locales » (charmilles, noisetier, prunellier, cornouiller, érable champêtre, if, houx vert, Constats : Dans la vallée, il existe majoritairement deux types de genévrier, buis) ; traitement des limites privatives : les murs et murets ainsi que les haies. Ø Proscrire l’utilisation des grilles type « treillis soudé vert ». Autant que les constructions, ces limites contribuent au caractère Ø Attention portée au choix des portails et portillons (choisir le métal pittoresque des villages et composent un ensemble architectural ou le bois, un dessin simple et une couleur neutre). cohérent. Si au village du Bec-Hellouin, les matériaux et végétaux utilisés sont souvent qualitatifs, ce n’est pas le cas dans toute la vallée La qualité des espaces publics où l’on peut trouver des murs pleins enduits, ou des haies de thuyas ou laurier palme. Constats : La mise en valeur des espaces publics contribue généralement à rehausser l’architecture locale. Si dans le bourg du Bec-Hellouin les réseaux aériens ont été effacés, tel n’est pas le cas dans toute la vallée, en particulier à partir de Saint-Martin-du-Parc et jusqu’à la ferme du Buhot. On constate cependant, dans la vallée, une attention particulière portée à l’insertion paysagère de petits équipements (type transformateurs EDF) par le choix des couleurs et la réalisation de plantations.

Préconisations : Préconisations : Ø Proposer dans le cadre des documents d’urbanisme des Ø Prioriser l’effacement des réseaux aériens restants en cas de règlements plus précis sur la question des clôtures et haies possibilité budgétaire ; autorisées (matériaux, hauteur des soubassements clairement Ø Utiliser un mobilier urbain adapté dans ses formes et couleurs ; défi nie, couleur des enduits autorisés, essences autorisées, etc.) ; Ø Préserver la trame végétale existante et planter des arbres isolés Ø Interdire la plantation de haies monospécifi ques au-delà de et les entretenir afi n qu’ils deviennent remarquables ; 10 mètres linéaires, et proscrire les essences telles que le thuya, Ø Limiter la présence et la hauteur des bordures ; laurier palme, photinia, bambou etc ; Ø Ne pas augmenter l’espace actuellement consommé par la voirie ; Ø Harmoniser la signalétique dans l’ensemble du périmètre du site.

28 Ann e"

1. Arrêté d’inscription au titre des sites de la vallée du Bec 2. Arrêté de classement au titre des sites de l’entrée de l’abbatiale 3. Vallée du Bec - Site inscrit et monument historique 4. Arrêté de classement au titre des monuments historiques 5. Gestion des autorisations de travaux en site classé 6. Fiche conseil Bec-Hellouin abbaye et vallée 7. Fiche conseil la couleur des colombages dans l’Eure 8. Fiche conseil les constructions à pans de bois 9. Fiche conseil la couleur beige clair de la pierre de vallée de Seine 10. Fiche conseil utilisation des couleurs ocre et rouge 11. Fiche conseil utilisation de la couleur verte 12. Fiche conseil utilisation de la couleur bleue 13. Fiche conseil façades et couleur pastel 14. Fiche conseil couleur de la tuile dans l’Eure 15. Fiche conseil couleur de la brique dans l’Eure 16. Tableau de synthèse des travaux forestiers en site classé 17. Carte des intercommunalités

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46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 Rédaction : Damien Fardel, Inspecteur des Sites ; Joël Hue, chargé de mission Sites (DREAL Normandie) - 2017

Etudes préalables, recherches documentaires, contributions : CETE/CEREMA Normandie Centre (D. Guy, N. Piaskowski) - 2012 ; Damien Fardel, Joël Hue (DREAL Normandie)

Cartographie : Elodie Huré, technicienne géomatique (DREAL Normandie) – 2017 Direction Régionale de l’Environnement, Mise en page : Mission Communication DREAL Normandie de l’Aménagement et du Logement Crédits photographiques : Damien Fardel et Joël Hue (DREAL Normandie) NORMANDIE

www.ecologique-solidaire.gouv.fr