BIOGRAPHIE SUCCINCTE D'ISABELLE EBERHARDT

Isabelle Wilhelmine Marie Eberhardt est née à Méryn –Genève- (Suisse), le samedi 17 février 1877, d’une aristocrate russe d’origine allemande Nathalie, Charlotte, Dorothée, Moerder, née Eberhardt veuve du général russe Pavel Karlovitch de Moerder, décédé à Moscou le 27 Avril 1873. Selon la confession de sa mère, la paternité est attribuée à un médecin musulman. Depuis 1872 madame de Moeder vit en Suisse après avoir quitté Saint-Pétersbourg avec le percepteur de ses quatre enfants, Alexandre Trophimowski, d’origine arménienne, ex-pope de l’église orthodoxe. Nathalie de Moerder donne naissance à un cinquième enfant, Augustin, fils du général de Moerder. Isabelle Eberhardt fut élevée à la Villa Neuve avec ses demi-frères et sœurs, Nicolas, Wladimir, Augustin, Nathalie et Olga par Alexandre Nicolaievich Trophimowski. Elle adopte dans ses écrits des pseudonymes : Mahmoud Saadi ou Essaadi, Mahmoud Ould Ali, Nicolas Podolinsky, Nadia, Meriem, Si- Mahmoud. En 1886, Olga épouse un officier russe. En 1888, Nathalie épouse un homme de loi, Jules Perez Moreyra. En 1894, Augustin s’engage dans la Légion Etrangère. Il est muté à Sidi Bel-Abbés. Nicolas retourne en Russie. Octobre 1895 : premier écrit dans les revues. En 1896, étude en médecine à l’université de Genève. En cette année, elle se rend à Paris et rencontre le nationaliste égyptien « James Senua » surnommé Abou Naddara.

1

En 1897, elle travaille à un roman qui a pour titre « A la dérive » première version « Des trimardeurs ». Fin Mai 1897, elle débarque avec sa mère à . Elle rencontre un fonctionnaire et lettré tunisien, Ali Abdul-Wahab. 13 Avril 1897, suicide de Wladimir. Le 27 Novembre 1897, sa mère mourut à la suite d’une crise cardiaque et fut enterrée au cimetière musulman. Isabelle Eberhardt rentre à Genève avec son tuteur Alexandre Trophimowski. Elle y restera un an et demi. Alors âgée de vingt ans, elle est l’auteur d’un article publié à « La Nouvelle revue moderne » intitulé « Vision de Moghreb ». Publication de la nouvelle « Yasmina » dans un petit journal d’Annaba. Le deuxième trimestre 1898, publication de la nouvelle algérienne « Les Oulémas ». En Juillet : Projet de mariage avec Rehib Bey diplomate Turc qu’elle dénommait Archiwir. Le 15 mai 1899, Trophimowski meurt à Méryn Genève (Suisse) d’un cancer de la gorge. Cette même année, Augustin a été réformé de l’armée et s’installe à . De Juin 1899, deuxième séjour au (Tunis, , Annaba, Sahel Tunisien). Du 14 Juillet au 17 Août 1899, premier séjour au Sahara. Première découverte de la ville d’El- Oued, dans le Souf. Le 02 Septembre 1899, retour à Tunis – voyage dans le Sahel Tunisien. Novembre à Décembre 1899, séjour à Marseille- Paris -Marseille.

2

Janvier 1900, voyage en Sardaigne. Publication de son premier roman « Rakhil ». De Février à Mai 1900, nombreux aller-retour entre Paris et Genève. Relation avec la voyageuse et poète russe Lydia Paschkoff. Elle entre en contact avec la Marquise de Mores. Du 23 Juillet à Août 1900, troisième séjour au Maghreb dont sept mois à El-Oued. A Guémar, localité sise à quelques kilomètres d’El-Oued, elle reçoit l’initiation à la confrérie d’El-Kadiriya. Elle fit la connaissance du sergent Spahi Slimane Ehnni. Demande d’autorisation de mariage à l’autorité militaire. Le mariage est célébré suivant les rîtes de l’ à la zaouïa Kadiria d’El-Oued. Isabelle Eberhardt ait la connaissance de Sidi El-Hachemi Ben Brahim, moqqadem de la zaouïa d’Amiche (Guemar). Janvier 1901, Slimane Ehnni est muté à Batna en raison de sa liaison avec Isabelle Eberhardt. 29 Janvier, attentat à Behima, prés d’El-Oued, Isabelle Eberhardt est blessée au bras gauche et à la tête à coups de sabre. De fin Février au 08 Mai, elle connut à Batna de pénibles moments de misère, très démunie, elle est prise en charge par les musulmans de la ville, très hospitaliers. Le 09 mai, se croyant sous les coups d’un arrêté d’expulsion, Isabelle Eberhardt s’embarque à Annaba pour Marseille. 06 Juin, elle écrit à la Dépêche Algérienne une première lettre sur l’attentat de Behima (El-Oued). Le 14 Juin, procès d’Abdallah.

3

Le 18 Juin, devant le tribunal de Constantine, Isabelle Eberhardt se voit signifier un arrêté d’expulsion en tant que sujet russe et Abdallah est condamné aux travaux forcés. Elle revient à Marseille chez son frère Augustin. Séjour à Genève à la fin de l’année. Juillet : Parution de ses premiers écrits dans un journal algérien « Les Nouvelles ». Le 24 Août, Slimane Ehnni est autorisé à changer de régiment. Le 28 Août, il rejoint Isabelle Eberhardt à Marseille où il est muté. Le 17 Octobre : Pour pouvoir rejoindre l’Algérie, elle épouse une seconde fois Slimane Ehnni, suivant la loi française à la mairie de Marseille. 15 Janvier 1902 : Française par son mariage, elle peut rentrer sur le sol algérien. Séjour à Annaba dans la famille de Slimane. De Mars à fin Juin : Elle habite Alger, rue de la Marine, puis rue du Soudan dans la Casbah. Début de collaboration avec Victor Barrucand, futur éditeur de ses œuvres et directeur de l’Akhbar. Du 28 Juin au 04 Juillet : Premier voyage à Boussaâda. Visite chez Lalla Zineb à la zaouïa d’El-Hamel. Domicile à Ténès. Slimane Ehnni, obtient un emploi de Khodja (secrétaire interprète). Nombreux aller et retour entre Ténès et Alger. Reparution de l’hebdomadaire L’Akhbar dont Isabelle Eberhardt devient la collaboratrice attitrée. Janvier 1903 : Deuxième voyage à Boussaâda et El- Hamel. Deuxième rencontre avec Lella Zeynab. En Avril, lors du voyage du Président Emile Loubet, Isabelle assista à un banquet comme journaliste. Mai et juin : compagne de calomnies contre Isabelle Eberhardt et ses proches, liée à la politique électorale des notables de Ténès.

4

Elle quitte Ténès et s’installe à Alger. Avril, Slimane Ehnni démissionne de ses fonctions. Quelques jours après, il retourna définitivement à Alger. Septembre, Victor Barrucand lui offre de partir en qualité de reporter dans le Sud Oranais pour le compte du journal L’Akhbar. A Ain-Sefra, Isabelle Eberhardt arriva par le petit train sous le pseudonyme de Si-Mahmoud. Elle rencontra plusieurs journalistes dont le célèbre Jean Rodes du journal Le Matin, venus pour des reportages sur les événements sanglants survenus dans la région. Octobre, elle rencontre le Général Lyautey à Ain-Sefra. Mi-octobre, à Beni-Ounif, elle le rencontre une deuxième fois le Général. De fin Janvier à fin Mars 1904 : Voyage au Sud Oranais avec Victor Barrucand et détour à Oujda (Maroc). Début 1904, elle prit contact avec le mouvement anarchiste français pour venir constater les méfaits de l’armée coloniale dans la région. A Figuig, elle rencontre à la zaouïa de Sidi Abdelkader ben Mohammed, Si Mohammed Ben Ménouar dit Sid Ahmed, cousin et beau frère de Bouamama. Mai : Retour au Sud Oranais vers le quinze. Du 26 mai à fin juillet 1904 : Retraite à la Zaouïa Zianiya de Kenadsa. Elle y médite et prie. Août 1904, elle rencontre Cheikh Bouamama à l’oasis de Fendi. De Septembre à Octobre 1904 : Séjour à Ain-Sefra. De retour de Béni-Ounif, Isabelle Eberhardt déjà atteinte de paludisme depuis son long séjour à Ténès, sa maladie s’aggrave de plus en plus. Terrassée par la douleur et la fièvre, elle est hospitalisée durant quinze jours à Ain-Sefra.

5

Le 21 octobre, le jour de sa sortie de l’hôpital, elle avait 27 ans. Elle rejoint Slimane Ehnni dans une maisonnette à un étage. Crue subite de l’oued, Isabelle Eberhardt est enfouie dans les décombres de sa maison. Le corps d’Isabelle est retrouvé deux jours plus tard. Près de son corps sont retrouvés des manuscrits plus ou moins endommagés par la boue de l’oued. Isabelle Eberhardt dite « Si-Mahmoud » est enterrée au cimetière de Sidi-Boudjemâa à Ain-Sefra. 1907 : Mort de Slimane Ehnni. 1908 : Mort de Cheikh Bouamama à Aïn Sidi Melouk (Oujda Maroc). 1914 : suicide d’Augustin De Moerder à Marseille.

Par BELLAREDJ BOUDAOUD

---ooOoo--

6