INVENTAIRE PONTS et VIADUCS DETRUITS et/ou DISPARUS ______
N° INVENTAIRE : 54087.04Y NOM : Viaduc de Bouillonville
SECTION de LIGNE : 54416.01D
Début Ouvrage : Fin Ouvrage : COMMUNES : Bouillonville (54) Bouillonville (54) COORDONNEES GPS : 48.943968, 5.836379 Ces coordonnées correspondent approximativement au centre de l'ouvrage
Eléments survolés Vallée du Fer à Cheval
LOCALISATION CARTOGRAPHIQUE et PHOTOGRAPHIQUE :
La flèche indique le début de l'ouvrage selon le sens de la ligne ______
DONNEES GENERALES :
Type ouvrage : Viaduc Ferroviaire
Nature tablier : Métal
Nombre voies : 1
Longueur : 132 m Hauteur : 25 m
Classe V : Partiellement détruit avec vestiges visibles
Accès : Pédestre uniquement ______2 COMMENTAIRES et ICONOGRAPHIE :
Avant la première guerre mondiale, une ligne départementale entre Toul et Thiaucourt est construite pour désenclaver la zone rurale située au nord de Toul. Mais, en raison de sa proximité avec la frontière allemande de l'époque, les militaires de la place de Toul exigent qu'elle réponde à certains critères stratégiques : Qu'elle soit construite en voie métrique pour une éventuelle destruction plus facile. Que les courbes très serrées du tracé rendent son convertissement en voie normale impossible. Qu'elle passe à proximité de certains forts de la forteresse de Toul pour assurer sa protection. Qu'elle possède une longue ligne droite entre Lagney et Ménil-la-Tour pour que l'artillerie du fort de Lagney puisse la prendre en enfilade. Qu'elle passe par les crêtes entre Bouillonville et Thiaucourt, de façon à être bien visible. Et enfin, qu'elle possède trois ouvrages dits de "rupture" (ponts, viaducs) pour pouvoir la couper en cas de nécessité.
C'est ainsi que la ligne présente trois grands ouvrages d'art métalliques : Un grand pont sur la vallée de Brau, près du village de Bernécourt. Un premier viaduc près du village de Flirey. Et un second viaduc près du village de Bouillonville.
Le tracé de la ligne, la frontière franco-allemande de 1870 (double flèche rouge) et les positions (cercles rouges) des trois ouvrages détruits au début de la guerre par l'armée française
Au déclenchement de la guerre, en 1914, pour retarder la poussée allemande vers la zone fortifiée de Toul, l'armée française fit sauter les trois ponts.
Le troisième de ces ouvrages était le viaduc de Bouillonville, 132 m de long pour 25 m de haut, le plus imposant de la ligne et le plus au nord, donc le plus exposé à une éventuelle attaque allemande. Il comportait un tablier métallique reposant sur quatre pylônes et un grand arc central légèrement surbaissé, le tout entre deux avant-ponts en maçonnerie d'extrémités, comportant chacun une arche plein cintre. 3
Ci-dessus et ci-dessous, le viaduc avant guerre
Ci-dessus et ci-après, le viaduc détruit 4
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Le secteur du viaduc sera occupé par les Allemands qui procèderont à divers aménagements.
Des abris 6
Puis la mise en place d'une palée pour soutenir l'arc brisé et éviter qu'il ne s'écroule définitivement
Et la réalisation d'un cimetière et d'un lieu de recueillement pour les soldats car le lieu est en arrière du front
Des cartes postales seront mêmes éditées pour vanter ce haut-lieu touristique de guerre 7 Après guerre, comme le montrent le deux photos ci-dessous, le tablier sera finalement définitivement détruit et ferraillé, et le viaduc jamais reconstruit.
Lors du rétablissement de la ligne, une déviation sera aménagée jusqu'à Thiaucourt par le fond de la vallée du Rupt de Mad.
Tracé vert, la ligne initiale avec le viaduc (ellipse rouge) Tracé bleu, la déviation réalisée après le conflit
Du viaduc ne restent visibles aujourd'hui que quelques pierres du premier avant-pont ainsi que deux morceaux des poutrelles du grand arc écroulé, fichées en terre. 8
Ci-dessus et ci-dessous, les vestiges de la culée du premier avant-pont
Les poutrelles d'extrémité du grand arc qui s'est fiché en terre lors de sa chute ______
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