REPUBLIQUE DE Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana ***************** MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE **************** UNIVERSITE DE MAHAJANGA Faculté des Sciences ************ Unité de Formation Professionnalisante UFP

LE SAVOIR FAIRE AU SERVICE DE L’ECONOMIE

Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du Diplôme de Licence –ès SCIENCES

Option : ELEVAGE

IMPORTANCES DES BOVIDES ET IMPACTS

ECONOMIQUES DU MARCHE BOVIN DANS LA SOUS- PREFECTURE DE

(Cas du marché de « sabotsibe »)

Année : 2009 - 2010 N° : 043 EL/UM/SN/UFP/10

Présenté et soutenu publiquement, le 29 Juillet 2010

Par:

Mr RANDRIAMANAJARA Juliera

Tel: 033 29 162 47

Promotion : FANANTENANA

REPUBLIQUE DE MADAGASCAR Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana ***************** MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE **************** UNIVERSITE DE MAHAJANGA Faculté des Sciences ************ Unité de Formation Professionnalisante UFP

LE SAVOIR FAIRE AU SERVICE DE L’ECONOMIE

Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du Diplôme de Licence –ès SCIENCES

Option : ELEVAGE

IMPORTANCES DES BOVIDES ET IMPACTS ECONOMIQUES DU MARCHE BOVIN DANS LA SOUS-

PREFECTURE DE MANDRITSARA

(Cas du marché de « sabotsibe »)

Année : 2009 - 2010 N°: 043 EL/UM/SN/UFP/10

Présenté et soutenu publiquement, le 29 Juillet 2010

Par :

Mr RANDRIAMANAJARA Juliera

Membres de jury : Président : Docteur MILADERA Johnson Christian Juge : Docteur SIKINA Pierre Rapporteur : Docteur RABESAOTRA Jean Edouard

REMERCIEMENTS C’est avec un grand plaisir que nous allons remercier spécialement les responsables au sein de l’Université de Mahajanga et de l’UFP :

- Monsieur RABESA Zafera Antoine, le président de l’Université de Mahajanga.

- Monsieur MILADERA Johnson Christian, Doyen de la faculté des Sciences de l’Université de Mahajanga.

- Monsieur TSITOMOTRA Arsène, Coordinateur de l’UFP et Chef de l’option Agriculture.

- Monsieur RABESAOTRA Jean EDOUARD, Enseignant au sein de l’UFP, qui en dépit de ses occupations, a patiemment lu et corrigé ce travail et a fait le grand honneur de nous encadrer durant ce stage. Je lui prie de recevoir mes sincères remerciements.

Nous tenons à adresser nos vifs remerciements au personnel du Cabinet vétérinaire « VETO de l’Androna », en particulier :

- Madame JOHARIVELO Rivo Vonisoa, nous a été également d’un grand secours et à plusieurs reprises, il a bien voulu nous fournir son aide efficace pour démêler des problèmes forts déroutants pour un simple étudiant.

- Tout le personnel du cabinet vétérinaire « VETO de l’Androna » pour leur assistance technique et matérielle ainsi que l’accueil qu’il m’a réservé.

J’adresse ma profonde reconnaissance et gratitude, en particulier à :

- Ma famille, pour le soutien moral et financier qu’elle m’a prodigué, en particulier, mes parents qui n’ont jamais cessé de m’encourager.

- Sans oublier, tous ceux qui de loin ou de près, nous ont apporté leur contribution à l’accomplissement de cette étude.

SOMMAIRES ABSTRACT RESUME INTRODUCTION …………………………………………………………………….……………..……… 1 PARTIE I : GENERALITES…………………………………………………………..…………………… 1 1- Présentation de l'étude………………………………………………….….………………………..…… 1 2- Présentation du site d’étude……………………………………………………………………...….…… 1 2-1- Situation géographique…………………………….…………….………………………………… 1 2-2- Présentation et structure du cabinet vétérinaire………………………..…..………….………… 3 2-3- Climatologie…………………………………………………………………………………….…… 5 2-4- Situation démographique………………………………………………………..……….………… 5 2-5- Les activités économiques de base……………………………………………………….………… 7 2-5-1- Agriculture :…………………………………………………………………….…….……… 7 2-5-2- Elevage :……………………………………………………………………….…………….… 7 2-5-3- Artisanat :……………………………………………………………………….………….… 9 3- Le niveau éducatif…………………………………………………………………………..……..……… 9 4- Historique de la commercialisation de zébus………………………………..………….………………. 9 5- Position systématique……………………………………………………………………...……………… 10 PARTIE II : MATERIELS ET METHODES………………………………………………...…………… 11 a) Matériels………………………………………………………………………………….……… 11 b) Méthodes………………………………………………………………………………………… 11 b-1- Les enquêtes………………………………………………………..…………………..…. 11 b-2- Les prospections et diagnostics sur le terrain………………………..………………… 11 b-3- Consultation des documents disponibles……………………………..………………… 12 b-4- Établissement des rapports d’études……………………………….…………………… 12 PARTIE III : RESULTATS………………………………………………………………………………… 13 1- Place des bovidés dans la vie de la population locale…………………………...…………….………… 13 1-1- Importance sociale :…………………………………………………………………………………. 13 1-2- Importance culturelle :…………………………………………………………………………..….. 13 1-3- Importance économique :……………………………………………………………..…………..… 13 2- Situation de l’élevage bovin………………………………………………………………….…………… 14 3- La commercialisation des bovidés……………………………………………………………..…………. 16 3-1- Le prix ……………………………………………………………………………………………….. 27 4- Impacts du marché bovin sur le plan économique………………………………………….….……… 28 4-1- Impacts sur le plan microéconomique ……………………………………..………….……..…… 28 4-2- Impacts sur le plan macroéconomique …………………………………………………………… 31 5- Les difficultés et problèmes rencontrés……………………………………….……….……….……… 32 5-1- Les problèmes liés à l’élevage………………………………………..…….……………………….. 33 5-2- Les problèmes liés à la commercialisation...... 34 6- La situation sécuritaire dans la sous préfecture de Mandritsara……………………….………….… 34 7- Les solutions proposées…………………………………………………………………….……………. 36 PARTIE IV : DISCUSSIONS –INTERPRETATIONS ET SUGGESTIONS…..……………………..… 38 IV-1- Commentaires et interprétations des résultats……………………………………………………… 38 PARTIE V : CONCLUSION………………………………………………….………..…………………... 40 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ……………………………….…………..……………………... 41 REFERENCES WEBOGRAPHIQUES…………………………………………………..………………. 42

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Répartition de la population de Mandritsara………………………………….…….……… 6 Tableau 2 : les différents types de culture pratiquée dans la sous- préfecture de Mandritsara ………….. 7 Tableau 3 : Répartition communale du cheptel bovin dans la sous préfecture de Mandritsara ………….. 8 Tableau 4 : Proportion de la population par type d’élevage…………………..………………..……….. 9 Tableau 5 : Taux de vaccination de bovidés dans la sous préfecture de Mandritsara ………………….. 15 Tableau 6 : Provenance des zébus de la sous préfecture de Mandritsara sur le marché bovin…………… 17 Tableau 7 : Fluctuation et composition du cheptel sur le marché bovin de Mandritsara (Décembre 2009)… 18 Tableau 8 : Fluctuation et composition du cheptel sur le marché bovin de Mandritsara (janvier 2010)… 19 Tableau 9 : Fluctuation et composition du cheptel sur le marché bovin de Mandritsara (Février 2010).. 21 Tableau 10 : Destination des bovidés vendus sur le marché bovin de Mandritsara…………...... ……… 23 Tableau 11 : Frais d’établissement des documents de transaction de zébus………………….…...... 27 Tableau 12 : Variation de prix moyen de zébus pratiqué sur marché bovin de Mandritsara……………. 28

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Localisation de la sous – préfecture de Mandritsara……………………..……….….…… 2 Figure 2 : Représentation des communes au sein de la sous –préfecture de Mandritsara…………… 3 Figure 3 : Organigramme du cabinet et pharmacie « VETO DE L’ANDRONA »……………….… 4 Figure 4 : Schéma récapitulatif du mouvement des bovidés sur le marché bovin de Mandritsara….. 24 Figure 5 : Schéma d’identification de l’origine des bovidés en transaction……………………….… 26

LISTE DES GRAPHES

Graphe 1 : Histogramme de l’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché……………… 18 Graphe 2 : Histogramme de l’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché………….… 19 Graphe 3 : Histogramme de sortie de zébus par catégorie d’individu sur le marché………….…… 19 Graphe 4 : Histogramme de l’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché…………..… 20 Graphe 5 : Histogramme de l’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché………..…… 20 Graphe 6 : Histogramme de sortie de zébus par catégorie d’individu sur le marché……………… 21 Graphe 7 : Histogramme de l’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché…………...… 22 Graphe 8 : Histogramme de l’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché…………..… 22 Graphe 9 : Histogramme de l’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché…………..… 23 Graphe 10 : Proportion de zébus suivant la destination après vente……………………..…………. 24

GLOSSAIRES

• LEXIQUES DES TERMES VERNACULAIRES - Androna : en dehors de la forêt

- Analanjorofo : forêt de giroflier

- Bokim-bahiny : livret d’un étranger

- Fokontany : la plus petite circonscription administrative (quartier)

- Mandritsara : Là où on dort bien

- Sabotsibe : Appellation du marché bovin qui a lieu le samedi

- Savaly : zébu de traction

- TSINJOLAVITRA : Etablissement d’épargne rattaché au service postale

- Tsimihety : celui qui ne coupe pas les cheveux

• LISTE DES ABBREVIATIONS - Agrivet : agriculture vétérinaire

- CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel

- DINA : Convention locale villageoise

- OMC : Opération mixte de Conception

- OTIV : Ombona Tahiry Ifampindramana Vola

- SAVA : Sambava Antalaha Vohémar Andapa

DEDICACES

Je dédie ce présent mémoire à :

• L’ETERNEL tout puisant et à son fils bien-aimé JESUS CHRIST, qui m’a montré

le chemin, la vérité et la vie

• Mes parents, mes frères et sœurs qui m’ont prodigué les soutiens matériels et

moraux pour l’accomplissement de ce travail

• Tous ceux, de loin ou de près ont contribué à ma réussite.

LISTE DES PHOTOS ET PLANCHES

• Vue générale du marché bovin de sabotsibe Mandritsara • Enclos de garderie des zébus vendus ou en attente du prochain jour du marché.

LISTE DES ANNEXES

• Modèle d’un certificat d’origine

• Modèle de certificat de vaccination anti charbonneuse des bovidés

• Modèle de passeport (Maridalan’omby)

• Modèle acte de vente (Fampivarotana omby)

ABSTRACT Mandritsara is a privileged area to practice cattle farming. This is due to the presence of vast pasture, the significant number of its cattle population and the presence of cattle trading. Cattle farming forms an integral part of people’s basic economic activities insofar as it is inseparable with agriculture. In this direction, the zebu is used in farm activities as draft animal, for consumption and the transformation of its products offers major economic advantages.

The zebu trade forms an important economic activity offering direct and indirect economic profits to the local and regional people and also to the administration through the generated activities, such as taxes related to the transaction.

The zebus on the market come mainly from surrounding areas belonging to the district of Mandritsara, and castrated individuals and the calves are much represented on the market. The zebus sold on the market take the East direction (Analanjorofo) and the North (SAVA).

Despite the capital place occupied by the zebus’ trade, this activity is affected by enormous difficulties on technical, medical, and security basis. Farmers complain about the lack of technical assistance and the increasing insecurity which undermines their effort. The full rising of cattle trade result in the creation of new jobs, source of income for the local population.

Alternative measurements were offered in order to improve the general conditions of cattle farming and trade so that the area and the very whole nation can take economic profits from the zebus.

Key words: Livestock, zebu, castrated.

RESUME La sous-préfecture de Mandritsara constitue une zone privilégiée pour la pratique de l’élevage bovin. Ceci se traduit par son immense pâturage, l’effectif important de son cheptel bovin et la présence d’un débouché de proximité. L’élevage de zébu fait partie intégrante des activités économiques de base de la population dans la mesure où il est indissociable à l’agriculture. Dans ce sens, le zébu est un animal de trait, de consommation et que la transformation de ses produits dérivés offre des avantages économiques majeurs.

La commercialisation de zébu sur le marché bovin est une activité économique en plein essor procurant ainsi des avantages économiques directs et indirects à la population locale, régionale ainsi qu’à l’administration à travers les activités générées, les impôts et taxes liés à la transaction. Les zébus proviennent en grande partie des communes appartenant au district de Mandritsara, et que les individus castrés et les veaux sont beaucoup représentés sur le marché. Les animaux vendus sur le marché prennent la direction de l’Est (vers la région Analanjorofo) et du Nord (vers la région de SAVA).

Malgré la place primordiale occupée par les zébus dans la vie locale, la filière bovine connait d’énormes difficultés d’ordre technique, sanitaire, sécuritaire et également dans le domaine de la commercialisation. Les éleveurs se plaignent d’une insuffisance d’encadrement technique et de l’insécurité croissante qui anéantissent leur effort. La commercialisation en plein essor est à l’origine de la création de nouveaux emplois, source de revenu pour la population locale. Des mesures alternatives ont été avancées afin d’améliorer les conditions générales de l’élevage et de la commercialisation des bovidés afin que la région et la nation toute entière puissent bénéficier des retombés économiques de cette exploitation.

Mots clés : Cheptel, zébu, castrés.

PARTIE I : CADRE GENERAL DE L’ETUDE

INTRODUCTION

PARTIE I : GENERALITES 1- Présentation de l'étude La présente étude résume le fruit de trois mois de travaux de stage du décembre 2009 jusqu’au février 2010 dans la sous- préfecture de Mandritsara. En effet, il s'agit d'évaluer les importances du marché de bovidés dans cette région en vue de l'obtention du diplôme de Licence professionnelle ( option : élevage) au sein de l'Unité de Formation Professionnelle de l'Université de Mahajanga (UFP). Le stage a été effectué auprès d'un cabinet et pharmacie vétérinaire « VETO DE L’ANDRONA » installé à Mandritsara au cours duquel, on a pu bénéficier de leur assistance technique et matérielle. Le choix du sujet réside sur l'importance de l’effectif de cheptel bovin et de la commercialisation de bovidés dans cette localité, suite à de divers constats réalisés en matière d'élevage et de commercialisation de bovidés dans la région de la Sofia. En effet, la sous préfecture de Mandritsara renferme un des plus importants marché de bovidés de Madagascar après celle d’Ambalavao et de Tsiroanomandidy, d’où l’intérêt que nous avons apporté au sujet à cette localité.

2- Présentation du site d’étude 2-1- Situation géographique Le site d’étude appartient à la sous – préfecture de Mandritsara, sur la partie Nord-Est de l’ex province de Mahajanga. Elle est limitée : - A l’Est par la région Analanjorofo, - Au Sud par la région Alaotra Mangoro, - A l’Ouest par la sous préfecture de Port-Bergé, - Et au Nord par la sous préfecture de Befandriana Nord.

Relevant administrativement de la région de la Sofia, le District de Mandritsara regroupe dans sa totalité 28 communes.

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Figure 1 : Localisation de la sous –préfecture de Mandritsara au sein de la région Sofia

Source : FTM

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Le chef lieu de la sous préfecture est accessible toute l’année par voie terrestre à travers une route bitumée à partir de Mahajanga. - Mahajanga – Ambondromamy : RN4 (161 km) - Ambondromamy - : RN6 (282 km) - Antsohihy – Befandriana Nord – Mandritsara: RN32 D4 (196 km)

Figure 2 : Représentation des communes au sein de la sous –préfecture de Mandritsara.

2-2- Présentation et structure du cabinet vétérinaire Le cabinet et la pharmacie vétérinaire de Mandritsara sis à Antanandrainivelo dénommé « Véto de l’Androna » ont été crées en 1996 par le biais d’un financement de la banque

3 mondiale. Depuis janvier 2007, ses zones d’interventions s’est étendue dans l’ensemble de la sous-préfecture de Mandritsara.

Objectifs du cabinet : - la protection sanitaire des animaux domestiques - la lutte contre les maladies infectieuses - l’encadrement et la promotion de l’élevage - la vulgarisation des techniques d’élevage - l’amélioration qualitative et quantitative de la productivité

Composition du personnel : Le cabinet compte 24 employés à savoir : - 01 docteur vétérinaire - 01 technicien supérieur agricole - 03 auxiliaires d’élevage - 13 vaccinateurs - 06 responsables commerciales Figure 3 : Organigramme du cabinet et pharmacie « VETO DE L’ANDRONA »

Docteur vétérinaire

Technicien supérieur Auxiliaires

Responsable commercial Technicien d’élevage

Commerciaux

Vaccinateurs

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Principales activités : - Les interventions cliniques - L’activité prophylactique - Commercialisation des produits vétérinaires et phytosanitaires - Inspection sanitaire des viandes - Contrôle de traçabilité des bovidés en transaction - Mouvement des zébus sur le marché - Vulgarisation et encadrement de l’élevage

2-3- Climatologie La sous-préfecture de Mandritsara est soumise à un climat tropical chaud et humide avec une alternance de saison sèche et humide. La saison sèche s’étale de mai à octobre et la saison humide de novembre à mars.

Le régime éolien présente deux types de vent dominant : L’alizé : soufflant d’Est à l’Ouest durant le mois d’avril à octobre. La mousson : soufflant d’Ouest à l’Est durant le mois de novembre jusqu’au mois de mai.

Le climat a une influence sur la filière bovine, en particulier, dans la pratique de l’élevage, sur la mobilité des troupeaux et des paysans à consulter le vétérinaire, et à se rendre sur le marché bovin de Mandritsara. En effet, pendant la saison de pluie, les troupeaux n’ont pas besoin de se déplacer loin pour s’alterer ; par contre, les conditions d’accessibilité vers le grand marché bovin de Mandritsara sont entravées par le mauvais état des routes. Ainsi, la demande en matière de zébus sur le marché se trouve fortement réduit à cause de la diminution de l’offre caractérisée par un faible effectif du cheptel bovin au niveau du marché. Il en résulte que le prix des zébus sur le marché chute considérablement pendant la saison humide à cause de la faiblesse à la fois de l’offre et de la demande.

2-4- Situation démographique La population est de 291 689 habitants pour une densité moyenne de 28 habitants/km².

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Tableau 1 : Répartition de la population de Mandritsara Source : District de Mandritsara Communes Effectif de zébus Mandritsara 20 025 Antanandava 13 304 Antsoha 10 412 Tsaratanana 9 093 20 991 Antsirabe centre 9 248 Antsiatsiaka 5 464 10 071 Manampaneva 7 532 5 921 Andratamarina 4 333 Ambaripaiky 5 109 Ambodiamotana 4 834 21 630 Tsarajomoko 8 380 Antsatramidola 10 458 Ankiabe ifonoko 5 900 15 635 7 984 16 170 7 800 9 646 5 533 22 913 Pont sofia 11 780 Ambodiadabo maitsokely 8 380 Antanbambao amberina 8 470 4 751

La sous-préfecture de Mandritsara a été longtemps considérée comme une zone d’immigration, une terre d’accueil pour les malgaches, mais aussi pour les étrangers voulant s’offrir une vie meilleure. Cette situation est très marquée dans le chef lieu de District de Mandritsara où l’on a constaté une forte présence d’immigrants vivant harmonieusement

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avec les autochtones. Chaque ethnie garde sa spécificité en termes d’activités économiques de survie, mais en général, l’agriculture et l’élevage bovin attirent le plus de monde.

Bien que la population soit fortement mélangée, on peut la classer en deux catégories : - Les autochtones : formés par l’ethnie Tsimihety -Les immigrants : regroupent le reste des ethnies malgaches et les étrangers dont font partie toutes les communautés indopakistanaises et les Européens.

2-5- Les activités économiques de base Comme la plupart des localités malgaches, la population locale est en majorité constituée d’agriculteurs. Comme l’agriculture est indissociable à l’élevage, qui est largement pratiqué par la population dans la mesure où il fournit une force biomécanique indispensable à la pratique de l’agriculture.

2-5-1- Agriculture : La région de l’Androna est une zone à vocation agricole dominée par la riziculture et la culture vivrière (manioc, maïs, arachide, ….), la culture maraîchère (légumes, haricot, …….), la culture de rente (café, girofle, orange, ……..). Tableau 2 : les différents types de culture pratiquée dans la sous- préfecture de Mandritsara Source : District Mandritsara (2007) Types de culture Surfaces cultivées (ha) Riziculture 34 270 Culture vivrière 15 410 Culture maraichère 1 025

2-5-2- Elevage Mandritsara pratique un élevage bovin de type extensif avec une race indienne, qui présente une forte adaptabilité aux conditions climatiques et à l’alimentation disponible sur place. La sous préfecture compte 14 185 éleveurs pour 143 556 têtes de bovidés (en moyenne, on compte dix têtes de bovidés par éleveur).

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Tableau 3 : Répartition communale du cheptel bovin dans la sous préfecture Communes Effectif de zébus Mandritsara 1 805 Antanandava 7 989 Antsoha 8 493 Tsaratanana 4 567 Kalandy 11 248 Antsirabe centre 3 588 Antsiatsiaka 1 024 Amboaboa 7 312 Manampaneva 4 322 Ambarikorano 2 334 Andratamarina 1 133 Ambaripaiky 3 096 Ambodiamotana 1 878 Ambalakirajy 10 951 Tsarajomoko 4 999 Antsatramidola 4 925 Ankiabe ifonoko 2 490 Marotandrano 10 955 Ambilombe 3 094 Andohajango 9 821 Anjiabe 5 735 Ambohisoa 5 448 Ampatakamaroreny 2 431 Ankiabe salohy 9 817 Pont sofia 2 979 Ambodiadabo maitsokely 6 183 Antanambao amberina 2 702 Amborondolo 2 247

Source : AGRIVET Mandritsara

D’autre part, la population pratique, également, d’autres types d’élevage se répartissant comme suit 8

: Tableau 4 : Proportion de la population par type d’élevage Types d’élevage Proportion de la population concernée (%) Elevage porcin 12 Elevage aviaire 70 Elevage caprin 7

Source : AGRIVET Mandritsara

2-5-3- Artisanat Des artisans exercent leurs activités dans le district, limitées dans le domaine de la briqueterie, la fabrication du sucre local, la production d’huile d’arachide, la vannerie, …etc…

3- Le niveau éducatif Le niveau éducatif de la population demeure encore faible, en particulier, dans les communes rurales environnantes à cause de l’insuffisance des centres scolaires. En effet, certains types d’établissement scolaire (2nd cycle) font défaut dans les villages contraignant la population à se rendre à Mandritsara pour la scolarisation des enfants.

On note également l’absence de certaines infrastructures (les routes, les hôpitaux, ….) de base dans certains villages enclavés obligeant la population à se déplacer à Mandritsara pour effectuer certaines formalités administratives.

4- Historique de la commercialisation de zébus Durant la colonisation française à Madagascar, la commercialisation des bovidés a été assurée par une compagnie française qui achetait les zébus en vue d’une exportation vers l’Europe. Depuis le départ de cette compagnie en 1946, les autorités locales ont décidé de créer un nouveau marché bovin, suite à la demande pressante de la population locale. Le marché de « sabotsibe » a été finalement créé en 1963 pour pallier le manque de débouchés en matière de commercialisation de zébus.

9 5- Position systématique Le zébu de Madagascar est une sous espèce descendant d’une espèce indienne d’aurchus, originaire d’Afrique. Il est caractérisé par de logues cornes et d’une bosse adipeuse au niveau de garrot.

Règne : Animalia Embranchement : : Chordata Sous embranchement : Vertebrata Classes : Mammalia Sous classe : Theria Infra classe : Eutheria Ordre : Actiodactyla Famille : Bovidae Sous famille : Bovinae Genre : Bos Espèce : Bos taurus Sous espèce : Bos taurus indicus

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PARTIE II : MATERIELS ET METHODES

PARTIE II : MATERIELS ET METHODES a) Matériels Dans le cadre de la réalisation de ce stage d’étude, nous avons mobilisé les matériels suivants : - Moyens de déplacement : bicyclette - Matériel de conservation froid : réfrigérateur, congélateur, glacière, ….. - Equipement technique : pince à castration, pince hémostatique, thermomètre, micro- ordinateur, seringue, ciseaux, …. - Outils informatiques : microordinateur, imprimante, photocopieuse, etc……. - Divers supports d’écritures pour l’enregistrement des données.

b) Méthodes Du point de vue méthodologique, nous avons adopté trois démarches complémentaires à savoir : - les enquêtes et entretiens sur le terrain, - les diagnostics et prospections sur le champ, - la consultation des documents disponibles.

b-1- Les enquêtes Les enquêtes qui constituent le point de départ du présent travail, se présentent sous forme d’entretiens et d’interviews auprès des : - autorités compétentes locales et régionales (District, communes, Fokontany, ……) - éleveurs et intermédiaires potentiels dans la filière de commercialisation de zébus - des personnes impliquées dans le processus de commercialisation (le délégué d’arrondissement, la gendarmerie, le vétérinaire …)

b-2- Les prospections et diagnostics sur le terrain Les informations obtenues à partir des enquêtes ont fait l’objet d’une vérification sur le terrain à travers des diagnostics et observations directs dans les villages, ainsi que sur le grand marché de sabotsibe. Les observations se rapportent à : - Faire un suivi du circuit commercial du vendeur à l’acheteur - Assister les acteurs de vente dans l’établissement des documents de transaction - Observer le déroulement des activités des agents de l’administration 11 - Assister à des réunions de la communauté des éleveurs

Lors de notre séjour sur place, nous avons saisi l’opportunité d’assister le vétérinaire lors de ses diverses interventions (vaccination, traitement des animaux malades, établissement du carnet de vaccination, etc……). b-3- Consultation des documents disponibles A la fin de nos interventions, nous avons procédé à la consultation des documents disponibles auprès : - du cabinet vétérinaire mandaté par l’état malgache - du District de Mandritsara - de la commune urbaine de Mandritsara - des centres de documentations de l’Université de Mahajanga. Les informations pertinentes relatives à la commercialisation des bovidés ont été collectées dans divers sites Web en vue de compléter les informations obtenues par la bibliographie. b-4- Etablissement des rapports d’études Après compilation des résultats, on a passé à la rédaction des rapports de stage et à la reproduction du mémoire de fin d’étude.

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PARTIE III : RESULTATS

PARTIE III : RESULTATS 1- Place des bovidés dans la vie de la population locale Comme dans la plupart des localités rurales malgaches, les zébus tiennent une place importante dans la vie socio – économique et culturelle de la population de l’Androna. L’élevage des bovidés procure divers avantages pour les paysans que nous allons évoquer par la suite.

1-1- Importance sociale : Le zébu est un signe de prospérité et de richesse pour les malgaches y compris l’ethnie Tsimihety. Le rang social et la gloire se mesurent par l’effectif du cheptel bovin de la famille. Celui qui possède un plus grand nombre de bovidés suscite le respect et la considération de la communauté toute entière.

1-2- Importance culturelle : Les bovidés sont également utilisés dans les diverses cérémonies rituelles malgaches, telles que : l’exhumation, les deuils, les funérailles, le retournement des morts, le mariage, l’exhaustion des vœux, etc….. . A ces occasions, des fêtes grandioses sont organisées en sacrifiant des zébus, et dont l'investissement est souvent très important.

1-3- Importance économique : Comme nous avons évoqué auparavant, les bovidés sont indissociables à l’agriculture. La plupart des paysans n'ont pas les moyens d'investir dans les engrais chimiques. Par contre, le fumier ou lisier donne de très bons résultats, et très économique pour l’agriculture traditionnelle malgache.

Le zébu mâle est une force de traction pour les pauvres paysans qui n’ont pas les moyens d’offrir un tracteur. Avec des zébus et une charrue, le paysan malgache gagne en bien-être et ne se casse plus le dos à labourer à la bêche. Il économise, ainsi, sur la main d'œuvre puisqu'il doit bien souvent embaucher d'autres personnes pour l'aider à travailler son champs avec un minimum de temps, pour un maximum de surface travaillée tout en augmentant sa récolte. De plus, un paysan qui a des zébus aptes au travail, n'aura plus besoin à louer les services de quelqu'un d'autre pour les travaux des champs.

13 Le zébu femelle est le point de départ de l'élevage bovin dans la mesure où elle permet, si elle est bien entretenue et bien suivie, de mettre au monde pratiquement un veau par an. Ces veaux sont autant de petits capitaux, qui vont grandir et augmenter le capital initial de la famille.

Les éleveurs consomment la viande et le lait ; même si la production par animal est faible, elle assure ainsi une économie en matière de dépenses sur la nourriture.

Le zébu constitue un animal d’épargne très originale car il est facilement convertible en argent en cas de besoin financier urgent (maladie, décès, évènement familial, etc…..).

2- Situation de l’élevage bovin La population locale pratique un élevage de type extensif et que les techniques d’élevage demeurent traditionnelles. On distingue deux types d’élevage à savoir : - l’élevage mixte associant les bœufs non castrés, les vaches et les veaux - l’élevage strict de bœufs castrés destinés à la traction « savaly ». Le Service vétérinaire AGRIVET est mandaté par l’état pour assurer l’assistance sanitaire des bovidés. Pour l’ensemble de la sous – préfecture de Mandritsara, une campagne de vaccination anti-charbonneuse a lieu deux fois au cours d’une année (espacée d’une quinzaine de jours). Les résultats de la campagne de vaccination pour l’année 2008 seront présentés dans le tableau suivant :

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Tableau 5 : Taux de vaccination de bovidés dans la sous préfecture de Mandritsara (2008).

Communes Pourcentage d’individus vaccinés (%) Mandritsara 96,6 Antanandava 93,8 Antsoha 95,2 Tsaratanana 94,9 Kalandy 81,6 Antsirabe centre 90,3 Antsiatsiaka 64,9 Amboaboa 86,9 Manampaneva 100 Ambarikorano 87,6 Andratamarina 59,1 Ambaripaiky 83,2 Ambodiamotana 89,9 Ambalakirajy 81,7 Tsarajomoko 93,7 Antsatramidola 84,6 Ankiabe ifonoko 89,0 Marotandrano 88,2 Ambilombe 87,6 Andohajango 94,0 Anjiabe 98,2 Ambohisoa 97,4 Ampatakamaroreny 59,7 Ankiabe salohy 85,8 Pont sofia 44,0 Ambodiadabo maitsokely 99,1 Antanambao amberina 73,5 Amborondolo 79,6 Source : AGRIVET Mandritsara

L’analyse de ce tableau révèle que le taux de vaccination anti-charbonneuse est très élevé de l’ordre de 88,36%. Ce constat s’explique par le fait que le certificat de vaccination anti- charbonneuse est indispensable pour les individus commercialisés sur le marché bovin.

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En effet, les éleveurs accusent un déficit technique et d’assistance se manifestant par : - une insuffisance de protection sanitaire qui se traduit par la présence de diverses maladies telles que : fasciolose, charbon, dermathophilose, dermatose nodulaire, diarrhée, ascaridiose, Teschen, Pasteurellose, Choléra, peste, ……) - un déficit sécuritaire dû au manque de structure et de politique de sécurité - un manque d’encadrement technique

3- La commercialisation des bovidés L’importance de l’effectif du cheptel bovin associée à son emplacement favorable a incité la population locale à converger vers Mandritsara pour la commercialisation des bovidés. En effet, Mandritsara est le centre de convergence des zébus commercialisés dans la région sur le marché de sabotsibe. Les vendeurs et acheteurs commencent à regagner le marché bovin de Mandritsara le jeudi et que certains d’entre eux ne partent que le dimanche. L’essentiel des opérations de vente a lieu le vendredi et le samedi. Il arrive souvent de trouver des troupeaux sur le marché le dimanche lorsqu’il reste encore des animaux non vendus. Le marché bovin de sabotsibe a lieu tous les quinze jours. La plupart des individus vendus sur le marché de Mandritsara proviennent des communes appartenant à la sous préfecture de Mandritsara et les autres sont issus des localités de la région de Sofia et de la région boeny (Marovoay).

La provenance des zébus au sein de la sous préfecture de Mandritsara durant notre présence sur le terrain se présente comme suit :

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Tableau 6 : Provenance des zébus de la sous préfecture de Mandritsara sur le marché bovin

Communes d’origine Effectif de zébus Effectif de zébus Effectif de zébus Mois de décembre Mois de janvier Mois de février 2010 2009 2010 Mandritsara 18 9 13 Antanandava 75 50 76 Antsoha 68 31 86 Tsaratanana 44 31 24 Kalandy 82 32 52 Antsirabe centre 39 15 36 Antsiatsiaka Amboaboa 72 41 100 Manampaneva 64 4 75 Ambarikorano 24 21 25 Andratamarina Ambaripaiky 24 21 35 Ambodiamotana Ambalakirajy 99 38 56 Tsarajomoko Antsatramidola 34 19 27 Ankiabe ifonoko Marotandrano 55 61 86 Ambilombe 27 13 13 Andohajango 139 105 110 Anjiabe 13 17 08 Ambohisoa 26 23 36 Ampatakamaroreny 11 04 11 Ankiabe salohy 60 36 60 Pont sofia Ambodiadabo 83 66 94 maitsokely Antanambao amberina 20 7 09 Amborondolo 21 28 33 TOTAL 1 098 672 1065 Source : AGRIVET Mandritsara

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La fluctuation des individus entrant et sortant sur le marché se présente comme suit : Tableau 7 : Fluctuation et composition du cheptel sur le marché bovin de Mandritsara

Mois de décembre 2009

Catégorie d’individu TOTA Tx C V TII G Vx VII L

Entrée de zébus venant de la 60 439 85 71 53 243 147 1 098 s/p Mandritsara Entrée de zébus en dehors de 06 271 133 50 98 183 32 733 s/p de Mandritsara Sortie de zébus à l’extérieur de 16 345 101 07 36 30 0 533 s/p de Mandritsara ( Source : AGRIVET Mandritsara) Tx : Taureau C : Animal castré V : Vache TII : Taurion G : Génisse Vx : Veau VII : Velle

Graphe 1 : Histogramme d’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché

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Graphe 2 : Histogramme d’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché

Graphe 3 : Histogramme de sortie de zébus par catégorie d’individu sur le marché

Tableau 8 : Fluctuation et composition du cheptel sur le marché bovin de Mandritsara (Janvier 2010)

Mois de janvier 2010

Catégorie d’individu Tx C V TII G Vx VII

Entrée de zébus venant de la 53 42 54 59 45 281 138 672 s/p Mandritsara Entrée de zébus en dehors de 0 206 79 43 40 188 04 560 s/p de Mandritsara Sortie de zébus à l’extérieur de 403 11 55 03 23 24 28 547 s/p de Mandritsara Source : AGRIVET Mandritsara 19

Graphe 4 : Histogramme d’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché

Graphe 5 : Histogramme d’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché

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Graphe 6 : Histogramme de sortie de zébus par catégorie d’individu sur le marché

Tableau 9 : Fluctuation et composition du cheptel sur le marché bovin de Mandritsara Mois de février 2010

Catégorie d’individu Tx C V TII G Vx VII

Entrée de zébus venant de la 52 471 51 64 51 254 122 1 065 s/p Mandritsara Entrée de zébus en dehors de 03 297 99 58 87 221 01 766 s/p de Mandritsara Sortie de zébus à l’extérieur de 10 441 48 10 27 29 18 583 s/p de Mandritsara Source : AGRIVET Mandritsara

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Graphe 7 : Histogramme d’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché

Graphe 8 : Histogramme d’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché

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Graphe 9 : Histogramme d’entrée de zébus par catégorie d’individu sur le marché

Les individus entrant sur le marché proviennent surtout des communes (urbaines et suburbaines) appartenant aux régions de Sofia et Boeny. Quant aux individus sortant, ils se dirigent : - à l’intérieur de la sous préfecture de Mandritsara - vers les hauts plateaux malgaches (Région Bongolava) - vers l’Est (Région Est) - vers le Nord (Région de la Sava et Diana)

Tableau 10 : Destination des bovidés vendus sur le marché bovin de Mandritsara.

Sous préfecture Zone de destination Hauts plateaux Est Nord de Mandritsara Proportion (%) 2,63 4,58 88,77 40,12

Source : AGRIVET 2009

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Graphe 10 : Proportion de zébus suivant la destination après vente

La majorité des individus vendus sur le marché prennent respectivement la direction de l’Est (région Analanjorofo) et du Nord (région SAVA).

Figure 4 : Schéma récapitulatif du mouvement des bovidés sur le marché bovin de Mandritsara

PROVENANCE DES ZEBUS DESTINATION DES ZEBUS MARCHE BOVIN REGION DE LA SOFIA HAUT PLATEAU COMMUNES RURALES DE REGION EST ENVIRONNANTES MANDRITSARA REGION BONGOLAVA REGION BOENY REGION SAVA

Sur le marché bovin de Mandritsara, les acteurs impliqués dans la commercialisation doivent se conformer à la législation nationale en vigueur en matière de transaction. Cette législation stipule sur la nécessité de pouvoir identifier les bovidés en transaction suivant le décret inter- ministerielle N° 6167-MI/MFA/MINEL du 04/09/97. Au cours d’une transaction de bovidés, il est recommandé que : - Le délégué d’arrondissement est le seul avoir habileté à signer le certificat d’origine des bovidés, après avoir vérifié les cahiers de recensement du propriétaire (valable 03 mois). - Le chef de poste vétérinaire ou le vétérinaire mandataire est le seul avoir habileté à vacciner et à délivrer le certificat de vaccination valable 1 an).

24 - Le chef de poste vétérinaire ou le vétérinaire sanitaire est le seul à avoir habileté de faire la pose boucle d’oreille. - Le Chevillard ou marchand patanté fournit les boucles d’identification. Ainsi, il doit présenter son code au délégué d’arrondissement dans les localités où il exerce la transaction des bovidés.

Les acteurs impliqués dans le processus de commercialisation doivent être en règle vis à vis de la fiscalité. Dans ce cas, les zébus destinés à la vente doivent être munis de tous les documents requis, livrés par les autorités compétentes moyennant le payement de frais d’établissement des dossiers. Chaque transaction doit être effectuée dans le respect des règles avec renouvellement des documents requis.

25 Figure 5 : Schéma d’identification de l’origine des bovidés en transaction. ETAPE FINALE

- Animaux munis de boucles Abattage d’identification à l’oreille droite - Passeports - Certificat d’origine - Certificat de vaccination

VENTE AU MARCHE CHEZ LE PROPRIETAIRE AU DEPART

Grossistes – Chevillards - Animaux vacciné A délivrer - Pose boucles - certificat Déplaceme d’identification à Exportation sur pied d’origine nts l’oreille droite - certificat de - Nouveaux passeports Documents en vaccination - Certificat d’origine possession - Passeports - Certificat de - Cahier de vaccination ELEVAGE - TRANSHUMANCE recensement - Certificat de vaccination - Cahiers de recensement - Passeports Autres destinations - Certificat d’origine - Certificat de vaccination 26 Nous allons voir le frais d’établissement de chaque document lors d’une transaction de zébu : Tableau 11 : Frais d’établissement des documents de transaction de zébus pratiqué sur marché bovin de Mandritsara Type de documents Responsables Frais de réalisation (Ar)

Cahier de recensement Délégué d’arrondissement 500

Fokontany 500

Certificat de vaccination Service vétérinaire 3 000

Certificat d’origine + Passeport Délégué d’arrondissement 5 000

Fokontany 1 000

Acte de vente Commune urbaine de 200 Mandritsara

Délégué d’arrondissement 2 000

Complément de passeport District de Mandritsara 1 3000 – 1 5000 (suivant la destination)

Pose boucle Service vétérinaire 200

Taxe d’utilisation du marché Commune urbaine de 2 000 Mandritsara Source : Enquête personnelle

L’analyse du tableau ci-dessus montre que la charge moyenne à payer pour une transaction de zébus s’élève à 27 400 Ar. On peut dire que le frais de constitution de dossier de transaction de zébus est très exorbitant.

7-1- Le prix Les prix des zébus pratiqués sur le marché bovin de Mandritsara présentent de fluctuation suivant la saison. En effet, le zébu est plus cher pendant la saison sèche à cause de la demande est plus importante et de la présence de nombreux acheteurs qui se rendent sur place. Le prix moyen pour chaque individu de zébu enregistré pendant la saison sèche sur le marché se présente comme suit :

27 Tableau 12 : Variation de prix moyen de zébus pratiqué sur marché bovin de Mandritsara

Catégories de zébu Intervalle de prix (Ar)

Tx 400 000 – 600 000

C 400 000 – 1 200 000

V 200 000 – 400 000

TII 300 000 – 500 000

G 300 000 – 500 000 Source : Enquête personnelle

8- Impacts du marché bovin sur le plan économique Nous savons que, dans la plupart des pays en voie de développement, l’économie est axée sur le secteur primaire (agriculture et élevage) dans la mesure où la filière de transformation industrielle est très insuffisante. Il en est de même pour la sous-préfecture de Mandritsara où l’on constate une économie dont l’agriculture et l’élevage occupent une place prépondérante dans l’économie. Cette constatation nous amène à étudier la place de l’élevage bovin et sa commercialisation sur le marché bovin de Mandritsara sur le plan micro et macroéconomique.

8-1- Impacts sur le plan microéconomique Pour illustrer les impacts du marché bovin sur le plan microéconomique, il est utile de traiter les interactions entre l’élevage de type familial pratiqué par la majorité de la population et la commercialisation des zébus sur le marché. En effet, l’élevage et la commercialisation de zébus sont étroitement liés, et que l’importance du marché est en fonction de l’état de santé générale de l’élevage bovin dans la région. Le Marché bovin de Mandritsara génère des avantages considérables dans l’économie locale et régionale. Il procure des profits directs à tous les acteurs impliqués dans la filière. Sur le plan économique, plusieurs acteurs professionnels sont impliqués dans la filière bovine en partant de l’élevage jusqu’à la commercialisation ; Dans ce cas, on distingue : - Les acteurs non administratifs directs : ils sont concernés par le processus de production et de commercialisation des zébus regroupant ainsi les éleveurs, les intermédiaires, les acheteurs, .... 28 - Les acteurs administratifs directs : qui regroupent le personnel de l’état ou mandaté par l’état dont les activités sont liées à la production et à la commercialisation des zébus (le délégué d’arrondissement, la gendarmerie nationale, le service vétérinaire, les collectivités locales décentralisées, ...... ) - Les autres acteurs : regroupant les individus et catégories professionnelles dont les activités sont éventuellement engendrées par la filière bovine (le rabattage, le transport, l’hôtellerie, la restauration, etc....).

Au niveau de l’élevage L’élevage se trouve au début de la chaîne pour la filière bovine. Cette activité procure de nombreux avantages directs et indirects à la population locale. - la création d’emplois directs temporaires et permanents : l’élevage offre des emplois temporaires et permanents à la population locale dans la mesure où l’éleveur doit recruter du personnel pour assurer le gardiennage, la commercialisation des produits dérivés (laits), etc...... Ces emplois crées, procurent de revenus complémentaires à la famille et à la population locale contribuant ainsi à la lutte contre le chômage et à l’exode rurale.

- Source de revenu familial : l’élevage procure de revenu à la famille paysanne à travers la commercialisation des individus et de leurs produits dérivés.

- Source de revenu pour l’administration : comme toute activité lucrative génératrice de revenu, les éleveurs payent des impôts liés à leurs activités qui vont directement dans la caisse de l’état et contribuent à la fiscalité des collectivités décentralisés.

- Crédit d’épargne familial : A travers les zébus, la famille des éleveurs peut bénéficier d’un système d’épargne fiable et efficace dans la mesure où ils sont facilement convertibles en argent. En effet, pour faire face à leur besoin imprévu (décès, funérailles, mariage....) ou dans le cas d’un programme d’investissement à long terme (scolarisation des enfants, construction d’une maison, achat de terrain,...... ), la famille des éleveurs se contente du cheptel bovin pour satisfaire leur besoin financier.

- Réduction du coût de la production agricole : Nous avons vu auparavant que l’agriculture est indissociable à l’élevage bovin dans la mesure où les zébus constituent une force de traction animale inestimable pour la riziculture. Le coût élevé de la mécanisation est 29 inaccessible aux yeux des paysans qui doivent recourir à la force biomécanique des zébus. Ce qui réduit énormément leurs dépenses et le coût de production agricole pour chaque famille. Cette maîtrise du coût de production permet aux paysans d’économiser de l’argent et d’en investir dans d’autres projets.

Au niveau de La commercialisation - La commercialisation des zébus est une étape incontournable de la filière bovine après l’élevage. En effet, les plus âgés finiront toujours dans les abattoirs après avoir été longtemps utilisés par leur propriétaire. Les éleveurs vendent rarement leurs zébus à l’exception des cas de force majeure. La commercialisation peut s’effectuer suivant deux types de circuits :

- Le circuit direct : l’éleveur propriétaire se charge directement de la commercialisation et de diverses opérations associées comme l’acheminement des zébus sur le marché, l’établissement de divers paperasse nécessaire. Il s’occupe directement de l’acheminement des zébus sur le marché et qu’il n’y a aucun intermédiaire entre le vendeur propriétaire et l’acheteur.

- Le circuit indirect : Dans ce cas, le zébu est vendu à un acheteur intermédiaire qui va le revendre sur le marché bovin de Mandritsara. La vente a eu lieu au village et que l’intermédiaire se charge lui-même d’acheminer les zébus sur le marché.

La commercialisation des zébus procure à la fois des avantages d’ordre social et financier notamment : - la création d’emploi : les acheteurs intermédiaires font souvent appel à des travailleurs temporaires pour l’acheminement des zébus sur le grand marché de Mandritsara et l’établissement des papiers de vente.

- Source de revenu : la commercialisation génère de revenu aux intermédiaires à travers la marge bénéficiaire réalisée. En conclusion, on peut dire que le marché bovin de Mandritsara apporte des avantages directs aux acteurs impliqués dans l’élevage et la commercialisation des zébus. Ces avantages se manifestent surtout sur le plan social et financier de la région avec les répercussions économiques qu’ils engendrent. Les avantages économiques du marché bovin affectent aussi

30 bien les éleveurs, les acteurs de vente ainsi que l’ensemble de l’administration locale, régionale et nationale à travers les taxes et impôts générés.

8-2- Impacts sur le plan macroéconomique Pour illustrer les avantages tirés de la commercialisation des bovidés sur le marché de Mandritsara, il s’avère nécessaire de considérer tous les agrégats de l’économique par ce processus de commercialisation. En effet, sur le plan macroéconomique, la commercialisation des bovidés affecte directement et indirectement l’économie locale, régionale et nationale. Dans ce cas, il faut traiter le sujet dans son ensemble avec toutes les interactions possibles en matière de filières concernées et des avantages induits. Evidemment, le marché bovin de Mandritsara a complètement changé la physionomie de la ville et l’économie de cette région. Plusieurs secteurs de l’économie sont touchés directement ou indirectement par la commercialisation des bovidés procurant ainsi des avantages aux acteurs impliqués dans ces secteurs. De nombreuses activités se sont développées grâce à la filière de commercialisation des bovidés notamment : - L’hôtellerie : Pour faire face à l’afflux des vendeurs et acheteurs de zébus sur le marché, on a constaté une nette prolifération des chambres d’hôtes dans la ville de Mandritsara qui contribue à la création d’emploi pour la population locale. En effet, il s’agit d’une activité génératrice de revenu ayant de répercussions diverses. Les impacts sont très importants pour la capitale de l’Androna face aux problèmes du chômage et de délinquance juvénile. - La restauration et les petits commerces : La ville a su réagir face aux besoins énormes générés par l’arrivée des visiteurs impliqués dans le commerce de zébus. Dans ce cas, des activités temporaires ou permanentes dans le domaine de la restauration (restaurants, gargotes,.....) et de petits commerces (épiceries, bars, ....) se sont développées à proximité de l’emplacement du marché afin de répondre aux besoins de la population. C’est une opportunité économique majeure pour la population qui a pu tirer profit de cette situation à travers la création d’emploi et le revenu générés. - La prostitution : La prostitution est la troisième industrie mondiale en termes de chiffre d’affaires. En faite, le développement du marché bovin a eu de répercussions sur la prolifération de la prostitution 31 dans la ville Mandritsara où cette activité est considérée comme un emploi entier générateur de revenu pour la population de sexe féminin. Les enquêtes effectuées à ce niveau montrent que la physionomie de la prostitution a fortement changé à cause du marché. En effet, face à l’augmentation de la demande générée par l’arrivée des acteurs de la commercialisation, le nombre des prostituées a fortement augmenté et que certains résidents se plaignent de l’inaccessibilité du prix à cause de la présence des visiteurs. - Les activités économiques de base : Le marché bovin affecte indirectement les activités économiques de base de la population locale. Grâce à la présence du marché, la population trouve un débouché intéressant pour vendre les produits de l’élevage. Le marché bovin constitue une source de débouché pour les éleveurs et cela génère des avantages d’ordre social et financier incitant ainsi la population à investir davantage dans l’élevage. Un des impacts économiques du développement du marché bovin est la prolifération des institutions financières (microfinance et microcrédit) dans la région. On constate la présence d’organisme de sécurisation financière et d’épargne pour soutenir financièrement les paysans dans leurs investissements tels que CECAM, OTIV, TSINJOLAVITRA. La plupart de ces institutions sont basées à Mandritsara et qu’elles ont la particularité d’être accessible aux paysans voulant acquérir du crédit. On peut conclure que le marché bovin de Mandritsara crée des emplois et de revenu à la population locale. Notons également qu’il y a un effet de retour entre l’élevage et la commercialisation car l’existence du marché incite les paysans à produire et la production à son tour, favorise la commercialisation, développant ainsi le marché bovin de Mandritsara.

9- Les difficultés et problèmes rencontrés Pour illustrer les impacts du marché bovin sur l’économie, on a considéré la filière bovine dans sa globalité car les activités se rapportant à la commercialisation des zébus sont liées à l’élevage. Ainsi, les activités au sein de la filière bovine ne peuvent pas traitées séparément sans tenir compte de l’élevage. La filière bovine est confrontée à d’énormes problèmes et difficultés se répercutant à la commercialisation. Ces problèmes se rencontrent à différents niveaux d’exploitation en partant de l’élevage jusqu’à la commercialisation. Dans cette partie, nous allons voir les problèmes à chaque niveau d’exploitation afin de pouvoir les analyser et d’apporter les solutions appropriées dans le but d’optimiser les avantages économiques induits de la filière bovine à Mandritsara. 32

9-1- Les problèmes liés à l’élevage Parmi les nombreuses difficultés associées à l’élevage bovin dans la sous préfecture de Mandritsara, on a constaté : - Les conditions et techniques d’élevages rudimentaires : Les éleveurs pratiquent encore un élevage familial de type extensif dans des zones périphériques difficilement accessibles. L’élevage est soumis à de rudes conditions telles que : - L’insuffisance de point d’eau pour l’abreuvement des animaux pendant la saison sèche, - L’enclavement de certaines localités rendant difficile l’acheminement des produits nécessaires - L’insuffisance de pâturages pour le cheptel qui reste sous-alimenté et frappé par la malnutrition - La pratique du feu de brousse et de culture sur brûlis défavorise la qualité des pâturages.

- Le manque d’assistance technique et de structure de soutien : L’élevage accuse un manque considérable d’encadrement technique et que les organismes spécialisés dans ce domaine ne suffisent pas à répondre au besoin de la population. Notons également que les organismes d’encadrement technique et sanitaire se trouvent très éloignés des localités rurales où se déroulent l’essentiel des activités de l’élevage. Il y a également la maque de sensibilisation des paysans en matière d’accès à des microcrédits leur permettant d’investir davantage dans la filière.

- Le problème sanitaire : Les cheptels bovins sont affectés de diverses maladies anéantissant ainsi les efforts des éleveurs. D’une part, les cabinets vétérinaires ne peuvent pas faire à face au besoin considérable de la population en matière de santé animale, et d’autre part, les éleveurs se plaignent du coût excessif en matière de soins et de traitements des animaux malades.

- Le problème sécuritaire : Parmi les problèmes rencontrés par la population locale, l’insécurité constitue un des obstacles majeurs au développement de la filière bovine dans la mesure où elle limite la production. Le vol de bovidés se manifeste tout au long, en allant de la production jusqu’à la commercialisation et que l’intervention conjuguée de la population et des forces chargées du maintien de l’ordre ne suffit pas à éradiquer le fléau.

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- Le niveau intellectuel faible des éleveurs : Cette situation rend difficile l’encadrement technique et la formation des éleveurs aux techniques d’élevage. Il y a également : - la méconnaissance des éleveurs sur les textes et les législations en vigueur - le manque de cohérence entre les mesures entreprises par les communautés d’éleveurs et l’état.

9-2- Les problèmes liés à la commercialisation Certains problèmes et difficultés au niveau de l’élevage peuvent être rencontrés lors de la commercialisation comme les problèmes sanitaires, le manque d’encadrement technique, le problème sécuritaire,...... Mais, il existe de problèmes spécifiques aux acteurs impliqués dans le processus de commercialisation tels que : - le coût élevé des taxes de transaction - l’enclavement et l’accès difficile aux communes pendant la saison de pluie - l’insécurité croissante par la recrudescence des vols et des délinquances - La dilapidation de l’argent à travers des dérives comportementales (alcoolisme, prostitution,....) - le complexe administratif - l’inaccessibilité aux crédits - l’ignorance et le manque des informations - le niveau intellectuel faible - L’informalisation des activités - La corruption des agents de l’administration

10- La situation sécuritaire dans la sous préfecture de Mandritsara Parmi les problèmes sécuritaires rencontrés dans la sous préfecture de Mandritsara, le vol de bovidés occupe une place importante, en particulier, dans les communes rurales très éloignées du chef lieu de la sous préfecture. L’ensemble de la sous préfecture est doté d’une compagnie de la gendarmerie nationale avec 02 brigades, quelques postes avancés et 02 postes de sécurité publique basés à Mandritsara. Les affaires de vols de bovidés sont généralement traitées par la gendarmerie nationale avec la participation effective des communautés villageoises locales, des quartiers mobiles et des polices communales. 34 Pour l’année 2009, la gendarmerie nationale a enregistré : - 52 cas de vol de bovidés - 360 bovidés volés dont 203 seulement sont récupérés - 09 bovidés mutilés - 79 individus arrêtés pour vol de bovidés.

Malgré les efforts déployés pour juguler ce fléau, le vol de bovidés fait partie des quotidiens de la population et que les communes fréquemment victimes sont : - Au Nord-ouest et Ouest : Anjiabe, Ambohisoa, Ambalakirajy et Andohajango - Sud-ouest : Ambodiadabo, Manampaneva, et Amborondolo - Est : Ambarikorano, Antsirabe centre et Antsiatsiaka - Sud-est : Antanambao Amberina

Les communautés ont instauré des agents de sécurité du village (quartiers mobiles) en adoptant diverses conventions collectives villageoises appelées DINA. Parfois, les autorités compétentes ignorent l’existence de ces conventions entraînant ainsi des altercations avec la justice. Nous allons voir quelques types de DINA localement adoptés et relatifs au vol de bovidés : - Le Dina relatif à la lutte contre le vol de bovidés établi le 1 er octobre 1984 par la commune d’Ampatakamaroreny entre le district de Mandritsara d’une part et le district d’andilamena d’autre part. - Le Dina appelé « Anjobony Mitambatra Ampio » (AMIA) conclu le 12 septembre 1997 par les communes Andohajango, Amboaboa, Manampaneva, Ambodiadabo, Amborondolo, Ambohisoa, Ambalakirajy et Anjiabe.

En collaboration active avec l’administration, les communautés adoptent souvent des plans locaux de sécurité qui se traduisent par : - la tenue des réunions périodiques de l’OMC district - Mise en place de Kalony au sein de chaque Fokontany - Mise en place d’un système de contrôle de « bokim-bahiny et de carnet de passeport - Patrouille de nuit effectuée par les comités de vigilance dans les zones sensibles pendant la pleine lune où les vols de bovidés sont fréquents - Mise en place de guichet unique sur le marché pour faciliter le contrôle des zébus 35

11- Les solutions proposées Après avoir élucidé les problèmes et les difficultés majeurs liés à la filière bovine, nous allons proposer des solutions afin d’améliorer les avantages induits de cette filière sur l’économie locale et régionale. Les solutions proposées se rapportent à chaque secteur concerné par le problème.

Les solutions proposées peuvent agir à différents secteurs tels que :

Sur le plan technique d’élevage : - Renforcement de l’encadrement technique des éleveurs en matière d’élevage et d’accès au crédit - Mise en place des infrastructures de proximité liées à l’élevage (cabinet vétérinaire, couloir de vaccination, point d’abreuvement, ...... ) - Information, sensibilisation et éducation des éleveurs en matière de culture de fourrage et lutte contre les feux de brousse - Information, sensibilisation et éducation des éleveurs en matière de santé animale - Amélioration du niveau intellectuel des paysans par la vulgarisation scolaire en milieu rural

Sur le plan social et sécuritaire: - Renforcement de la sécurisation de la population et ses biens - Information, sensibilisation et éducation des éleveurs en matière de bonne conduite - Lutte contre les effets néfastes induits par la filière (IST, vol, délinquance mineur, ...... ) - Concertation sécuritaire pour l’harmonisation des luttes contre le vol des bovidés entre les communautés villageoises et les services d’ordre - Renforcement de la lutte contre la corruption

Sur le plan économique: - Intégration des activités liées à la filière bovine dans le secteur formel - Révision concertée sur la fixation des taxes et impôts perçus par l’administration - Information, sensibilisation et éducation des acteurs impliqués dans la filière en matière de fiscalité - Création de secteur de transformation sur place

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Sur le plan juridique: - Légalisation des conventions villageoises (DINA) en matière de lutte contre le vol de bovidés - Renforcer la coopération entre les communautés villageoises et la justice - Mise en place d’une justice de proximité.

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PARTIE IV : DISCUSSIONS

PARTIE IV : DISCUSSIONS-INTERPRETATIONS ET SUGGESTIONS IV-1- Commentaires et interprétations des résultats La sous préfecture de Mandritsara constitue une zone privilégiée pour la commercialisation des bovidés du fait de l’importance de l’effectif de son cheptel bovin et de son emplacement stratégique. Cette situation a énormément changé la physionomie de la ville, qui se traduit par l’émergence et le développement de divers secteurs associés tels que la restauration, l’hôtellerie, le commerce, etc...... On assiste à un phénomène de développement économique global tourné autours de la commercialisation des zébus.

L’ensemble de filière et les activités qui y sont associés procurent des avantages socio- économiques majeurs à la région à travers les emplois crées et le gain financier engendré. Il y a, également, les dérives sociales engendrés qui se caractérisent par la prolifération de la prostitution, l’augmentation de l’insécurité (vol de bovidés, délinquances mineurs, ....), l’augmentation du taux d’alcoolisme, ..... Une grande partie de ces activités commerciales demeure encore informelle, dans ce cas, elles contribuent peu à la fiscalité et que leurs impacts sur l’économique locale reste beaucoup à désirer. L’état général de la corruption laisse peu à envier dans la mesure où une partie des transactions échappent encore à la fiscalité du fait de la corruption grandissante réduisant ainsi la contribution du marché bovin à la caisse des collectivités décentralisées et de l’administration centrale. Par constatation, il suffit de jeter un coup d’œil sur l’apport financier de la filière bovine. Les acteurs impliqués dans la commercialisation des bovidés n’excluent aucune mesure ou politique de gestion corrective, à condition que celle ci soit concertée et inclusive. Nous avons avancé des propositions et des solutions agissant à chaque maillon de la chaîne de commercialisation afin d’améliorer la filière bovine locale et sa contribution vis-à-vis de l’administration, mais leur application s’avère difficile sans une réelle volonté politique de la part de nos décideurs.Pour cela, nous suggérons que la problématique de la filière bovine soit traitée au niveau local et régional car la réussite et l’efficacité des mesures proposées ne pourrait se concrétiser que sur la base d’une concertation, d’une convention, d’une coordination et d’un programme consensuel et inclusif entre les différents secteurs (publics et privés) et exploitants (éleveurs et commerçants). Notons également qu’il y a un certain laxisme et immobilisme de la part de notre administration à s’investir davantage dans le développement du marché bovin, et que nombreux sont les 38 institutions publiques (sécuritaire et sanitaire) qui ont peu d’enthousiasme à œuvrer dans l’application des conventions et législations nationales par simple désintérêt de la loi. De nombreuses conventions locales (DINA) et législations nationales ont été élaborées, mais toutes ces mesures n’ont guère trouvé de terrain adéquat dans la gestion de la filière bovine. De nombreux problèmes et difficultés ont été déjà énumérés, et constituent cependant, un obstacle majeur à l’instauration d’une nouvelle politique de gestion efficace. Diverses mesures ont été prises par l’administration, mais les individus ciblés comprennent mal la signification des actions prises. Ainsi, nous suggérons la tenue d’une campagne d’information et de sensibilisation très forte avec la collaboration des groupements associatifs locaux et des organismes privés implantés dans la région.

Nous proposons qu’il y ait une série de concertation locale et régionale avec la participation de tous les acteurs publics et privés concernés e vue de concevoir une nouvelle politique de gestion du marché bovin de Mandritsara. Elle doit être participative, c’est à dire, impliquant toutes les entités concernées en encadrant techniquement la population locale, à l’amélioration de la filière bovine. Il ne faut pas être pessimiste car la tâche n’est pas facile et qu’il faut être patient pour parvenir à mettre en place une politique de gestion saine et efficace du marché bovin de Mandritsara.

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PARTIE V : CONCLUSION

PARTIE V : CONCLUSION Les trois mois de stage passé auprès du cabinet vétérinaire de Mandritsara nous a permis de comprendre le mécanisme de fonctionnement de l’élevage et de la commercialisation des bovidés dans la sous préfecture de Mandritsara : - La sous préfecture de Mandritsara constitue une zone de prédilection pour l’élevage bovin à Madagascar. Cette constatation est confirmée par l’importance de son cheptel bovin et par son classement placé au troisième marché bovin de Madagascar. Comme la plupart des paysans malgaches, le zébu tient une place importante dans la vie socio-économique et culturelle de la population locale. L’élevage bovin constitue une petite entreprise sociale qui trouve son importance à travers les différentes utilisations du zébu et, en particulier, par les emplois éventuellement crées en permettant de lutter contre le chômage et l’insécurité locale. - Bien que largement pratiqué par la population, l’élevage reste encore de type extensif car le cheptel par famille est faible. On constate également l’insuffisance d’encadrement technique de la population en matière d’élevage. L’existence du grand marché de sabotsibe dans le centre du district de Mandritsara constitue un débouché majeur pour la commercialisation des bovidés dans la région. Il s’agit d’une très grande opportunité pour les acteurs impliqués dans la filière bovine de s’investir énormément avec les avantages économiques qu’ils peuvent en tirer. - Parmi les avantages de l’existence du marché bovin à Mandritsara, les impacts sur le plan micro et macro-économiques sont très importants par les emplois et les revenus tirés de cette filière, les activités économiques associées et les recettes fiscales générées pour l’administration locale et nationale. Selon le recensement sur le marché, les males castrés prédominent car il s’agit des individus destinés, surtout, à l’abattoir. Les veaux sont parfois en grand nombre sur le marché car ils sont destinés à l’élevage. - La majorité des zébus commercialisés sur le marché proviennent des communes environnantes appartenant à la sous préfecture de Mandritsara. Les individus vendus sur le marché prennent surtout la direction de l’Est (vers la région Analanjorofo) et du Nord (vers la région de SAVA). - Bien que prospère et réputée, la filière bovine dans la sous préfecture de Mandritsara connaît d’énormes difficultés et problèmes au niveau de la pratique de l’élevage et de la commercialisation entravant ainsi le développement et de cette filière 40 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Alimentation des animaux domestiques : Collection Sciences et Techniques Agricole 16è édition (1983).

2. BAZIN, S, 1985 : La conduite des vaches laitières du tarissement au pic de lactation.

3. BONNIER, P, MAAS A, RIJKS, J, : Elevage des vaches laitières CTA 996 N°14.

4. BABEL.E, 1961 : La viande bovine et le lait dans le bilan alimentaire malgache. N°181.

5. CHANTAT J., DORCHIES, 1988 : Mission d’appui pour l’élaboration d’un système de suivi permanent des principales maladies animales. Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse 60p.

6. CHRISTOPHE Chartier et al, 2000 : Précis de parasitologie vétérinaire tropical – Universités Francophones Londres – Paris – New york 774p

7. Enquêtes SEDES, 1986-1987 : Etudes de la commercialisation du bétail et du prix de la viande.

8. JARRIGE .R, 1988 : Alimentation des bovins, ovins et caprins.

9. JOHARIVELO, 2006 : Rapport d’activités annuel du vétérinaire sanitaire de Mandritsara. 10. JOHARIVELO, 2007 : Rapport d’activités annuel du vétérinaire sanitaire de Mandritsara. 11. JOHARIVELO, 2008 : Rapport d’activités annuel du vétérinaire sanitaire de Mandritsara. 12. NTOAINA, ANDRIA, ANDRIANIRIARIMANANA, 1999 : Ombivavy be ronono.

13. RAMPANARIVO S.V, 2002 : Complexité de la prophylaxie de la douve : cas de la ferme laitière de Bevalala. Mémoire de fin d’études – ESSA – 67p.

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18. Développement agronomique au Sahel - www.sahel-agrodevelopment.com/.../Produits_Agro-pastoraux.html

19. Du zébu au livret d'épargne: un pas difficile à franchir pour les www.capfida.mg/site/spip.php?article213 – 20. Food security project in Vohipeno (2005) www.vsfe.org/twiki/pub/Public/SeminarLisboa2008/avsf-vohipeno.pdf

21. Le centre d'Excellence en Productions animales de - INSTITUT ... www.ivt.ulg.ac.be/burkina.htm

22. L'introduction de l'embouche bovine dans le Haut Bassin du ... www.capfida.mg/site/spip.php?article128

23. Variations du poids vif et du rendement en viande de boeufs zébus ... horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/...5/.../03389.pdf

24. Viande: Madagascar prend le zébu par les cornes www.syfia.info/index.php5?view=articles&action...

25. SYNTHESE SUR LES FILIERES LAITIERES AU NIGER www.repol.info/IMG/pdf/Presentation_filiere_lait_Niger.pdf - Pages similaires

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PHOTOS ET PLANCHES

Planche 1 : Vue générale du marché bovin de sabotsibe Mandritsara

Planche 2 : Enclos de garderie des zébus vendus ou en attente du prochain jour de marché (sabotsibe Mandritsara)

ANNEXES