AGNER ALKYRIE OSWALD SALLABERGER direction ORCHESTRE DE L'OPÉRA DE ROUEN CHERYL STUDER Sieglinde ALAN WOODROW Siegmund JYRKI KORHONEN Hunding

OPÉRA DE ROUEN

HAUTE NORMANDIE

OPÉRA DE ROUEN | HAUTE-NORMANDIE

9 ET 12 DÉCEMBRE 2004 LA WALKYRIE

DIRECTION MUSICALE OSWALD SALLABERGER

SIEGLINDE CHERYL STUDER

SIEGMUND ALAN WOODROW

HUNDING JYRKI KORHONEN ORCHESTRE DE L'OPÉRA DE ROUEN

ROUEN, THÉÂTRE DES ARTS

JEUDI 9 DÉCEMBRE À 20H DIMANCHE 12 DÉCEMBRE À 16H

PARIS, CITÉ DE LA MUSIQUE

VENDREDI 10 DÉCEMBRE À 20H

SAMEDI 11 DÉCEMBRE À 1 1 H DÉROULEMENT ET DISTRIBUTION

Richard Wagner Premiers violons altos flûtes Tristan et Isolde, prélude Jane Peters Patrick Dussart Jean-Christophe Falala Tannhâuser, ouverture Bertrand Mahieu Gérard Pacholski Jean-Charles Dautin La Chevauchée des Walkyries Marc Lemaire Cédric Rousseau Isabelle Soulas Hélène Bordeaux Stéphanie Lalizet Hélène Dussert entracte Alice Hotellier Delphine Blanc hautbois Richard Wagner Etienne Hotellier Thierry Corbier Jérôme Laborde La Walkyrie, Acte I Elena Pease Mathilde Ricque Christophe Patrix Françoise Duffaud Claire Rousset Benoît Roulet Pascale Thiébaux Thomas Gonzalez Fabrice Rousson direction musicale Laurent Chatel violoncelles Oswald Sallaberger Maud Lovett clarinettes Florent Audibert Hubert Zrihen Naoko Yoshimura Sieglinde Éric Villeminey Marie Nonon Jérôme Salier Cheryl Studer Jacques Perez Marieke Bouche Gaëlle Burgelin Xavier Berlingen Siegmund Benjamin Duthoit seconds violons Arnold Bretagne Alan Woodrow Téona Kharadzé Rodolph Liskowitch bassons Hunding Tristan Benveniste Fabien Rapaud Pieter Nuytten Jyrki Korhonen Nathalie Demarest Céline Barricault Sylvie Chapelle Nina Pissareva Mehdi El Hammami Orchestre de l'Opéra contrebasses Mashuko Osuki de Rouen Didier Meu cors Vanessa Ugarte Gwendal Étrillard Pierre-Olivier Goll Laurent Soler Production Opéra de Rouen / Sylvain Courteix Éric Lemardeley Béatrice Ernwein Haute-Normandie Guillaume Arrignon Jean Seleskovitch David Chivers coproduction Daniel Romero Sébastien Roca Jérôme Lys Cité de la Musique Hervé Moreau Cyril Normand Nathalie Griffet-Laure Cédric Berger durée du concert 2h. Samuel Arduin David Harnois Yannik Maillet trrompettes régisseur général Equipe technique Franck Paque d'orchestre Opéra de Rouen Patrice Antonangelo Virginie Groll Philippe Nava directeur technique régisseur d'orchestre Frantz Couvez Yves Jouen adjoint trombones Xavier Laure régisseurs généraux Nicolas Lapierre Jacques Vitacolonna techniciens d'orchestre Marc Merlin Gabriel Meraud-Lanfray Mathieu Le Gleuher Cédric Sandré Jonathan Senard coordinateur services Philippe Girault Sébastien Hanon généraux tuba Julien Rousseau assistante bibliothécaire Bastien Stil Clothilde Chalot. régisseurs lumière timbales Olivier Lefaucheur Philippe Bajard Roland Picault Marc Dumazert régisseurs plateau percussions Didier Poquet Camille Baslé Stéphane Le Hyaric David Dewaste techniciens lumière Nicolas Gerbier Guillaume Lefebvre harpe François Sueur Marianne Bouillot Véronique Amblard Iris Torossian Jonathan Foucourt François Deuil (stagiaire)

électricien Alexandre Lefebvre

techniciens machinerie Michel Leblanc Jean-Michel Legrand. RICHARD WAGNER LA WALKYRIE

Richard Wagner de péché originel revisité jusqu'à la destruction le gardien des traités, devra mettre bon ordre Celui qui devait révolutionner l'univers de l'opéra, d'un monde bourgeois dans lequel il refusait dans cette aventure) mais porteuse d'une ouvrant la voie non seulement au drame musical de se reconnaître. Certes, un tel ouvrage, postérité qui enfin permettra le renversement moderne, mais plus largement à la musique porté sur un quart de siècle entre la gestation de tous ces codes sclérosants desquels moderne, a bien failli ne pas laisser une note des poèmes (il fut en effet son propre librettiste) Wagner/Wotan songe à se débarrasser. de musique digne de postérité. Très tôt et l'écriture de la double barre finale, est par Véritable pause lyrique dans l'ensemble intéressé par la littérature et le théâtre, il ne nécessité parcouru d'un esprit mouvant, du drame, ce premier acte de la Waikyrie regorge se met à la musique que sur le tard, rattrapant et les finalités qui présidaient à l'élaboration de moments débordant de tendresse et de certes ce (très relatif) retard par une capacité du projet ne sont plus tout à fait les mêmes passion. Les paysages suggérés par l'orchestre d'assimilation hors du commun, faisant quand s'achève la composition du Crépuscule. sont d'une diversité incroyable (l'orage initial, en six mois d'harmonie et de contrepoint Qu'importe! Nous tenons là l'un des plus l'amour naissant au premier regard avec ses ce qu'un étudiant normalement constitué mettrait immenses monuments de l'esprit humain. entrelacs de cordes graves, l'éveil du printemps, trois ans à ingurgiter. Très impliqué en politique la fougue et l'énergie positive de la confiance par ailleurs, il failli bien voir ses jours comptés La Waikyrie retrouvée in fine...) et font de cette musique quand, meneur lors des événements Avec La Waikyrie (1870), deuxième volet mais l'une des plus justement appréciées du public. révolutionnaires de 1848 à Dresde, il vit sa tête première véritable journée du drame, Wagner mise à prix et dut s'exiler en Suisse. Tel était développe des thèmes qui lui sont chers: Richard Wagner (1813-1883), esprit bouillonnant place de la liberté individuelle dans une société dont la créativité sans bornes trouva finalement régie par des règles dont on ne comprend dans l'opéra le support le mieux adapté - plus le pourquoi, interdits moraux face aux car le plus polyvalent à l'époque; aujourd'hui, puissances naturelles, contradictions des Il serait sans doute cinéaste - à sa boulimie aspirations dans un même personnage déchiré créatrice. Il faut également préciser que entre devoir et volonté... Riche de ses lectures ses conceptions d'artiste ne se contentaient les plus hétéroclites, des sagas nordiques aux pas d'une vision purement esthétique traités de Schopenhauer, des écrits de Hoffmann de son œuvre, à laquelle il confiait au contraire et de Jean-Paul comme des plus controversés une dimension sociale essentielle. Gobineau et consorts, Wagner laisse ici C'est en effet pour avoir voulu révolutionner éclater toutes ses aspirations dans un langage le monde qu'il révolutionna son art. musical qui ne se contente plus d'illustrer l'action, mais la porte, la précède même parfois, L'anneau du Niebelung mais jamais ne la doublonne. Son grand œuvre de la maturité est, incontestablement, la vaste fresque épique que Acte I l'on connaît comme L'anneau du Niebelung. Le premier acte de cette Waikyrie présente deux Cette tétralogie se compose d'un prélude, jumeaux séparés à la naissance, et que L'Or du Rhin, et de trois «journées», La Waikyrie, le hasard et la nécessité font se redécouvrir dans Siegfried et Le Crépuscule des dieux. les épreuves de la vie. Portés par le printemps Les dimensions de cette œuvre sont proprement qui les appelle à d'autres règles que celles des inouïes : avec quelque quatorze heures hommes, ils défient les usages et les contrats de musique, Wagner y retrace en effet une établis pour se lancer dans une course cosmogonie à son image, depuis une sorte amoureuse vouée à l'échec immédiat (Wotan, RICHARD WAGNER OUVERTURE DE TANNHÂUSER, PRÉLUDE DE TRISTAN

Tannhâuser la somptuosité des harmonies, tout concourt Tristan L'histoire de Tannhâuser est des plus confuses : ici au chatoiement et au ravissement. Dans Avec Tristan et Isolde, Wagner entrait de plain créé à Dresde en 1845, l'ouvrage est la version originale, l'Ouverture se concluait pied dans un langage musical révolutionnaire, immédiatement remodelé par Wagner, qui en par un retour mystique du chant des pèlerins. basé sur le chromatisme le plus poussé. juge la conclusion insatisfaisante. En vue Pour Paris, Wagner rajouta une Bacchanale, Cette irrésolution harmonique devait rendre de remonter cette œuvre à l'Opéra de Paris, savant substitut de l'obligatoire ballet, qui lui compte de manière sensible à l'irrésolution en 1861, Wagner modifie considérablement permettait ainsi une transition peut-être plus de fait de tout désir amoureux, de son la physionomie du drame, rajoutant en particulier dramatique vers la première scène de l'œuvre, imperfection radicale. Créé en 1865, ce drame le fameux «ballet», moment obligatoire de tout entre Vénus et Tannhâuser. de l'amour impossible est l'une des pages ouvrage lyrique désireux de se voir monter les plus justement célèbres de l'histoire sur la scène parisienne. Une dernière série de l'opéra, avec ses vagues de désir inassouvi, de révisions lui permettront, en 1875, de mettre ses torrents de passion à l'acmé cataclysmique, au point une version équilibrée qui tire parti son climax impossible à fixer et voué à l'échec des deux versions antérieures. L'ouverture - comme le prouveront assez les arpèges de Tannhâuser n'a pas eu à trop souffrir de ces descendants qui sont autant de signes divers retours et repentirs du compositeur, de l'échec et du désespoir... L'accord initial, si ce n'est dans sa transition vers le début désormais célèbre et connu sous le nom du premier acte. Quoi qu'il en soit, cette «d'accord de Tristan», défie toute tentative ouverture est l'un des grands chef-d'œuvres d'analyse harmonique selon les règles du Wagner symphoniste, et ses contemporains canoniques. L'indécision, la mouvance, ne s'y sont pas trompés: d'emblée, cette page les combinaisons possibles semblent infinies. luxuriante fut fêtée et eut même les honneurs On sait que Liszt, ami et beau-père de Wagner, de transcriptions de la part des plus grands, contribua énormément à l'élaboration de cette comme l'atteste celle de Franz Liszt encore musique si nouvelle, tant par ses thèmes souvent jouée en concerts aujourd'hui mélodiques (Wagner n'hésitait pas à «piller» par les pianistes virtuoses. Deux thèmes son ami - consentant il est vrai) que par se partagent l'essentiel de ces quinze minutes, ses propres idées harmoniques (on sait que d'abord isolés l'un de l'autre puis, selon un Liszt fut, lui aussi, un véritable révolutionnaire procédé que Wagner ne cessera d'améliorer, de la musique, même si c'est surtout dans se fondant avec un génie du contrepoint tout le domaine pianistique que ses innovations à fait exceptionnel. Le thème initial est celui furent le plus décisives). Quoi qu'il en soit, des pèlerins, véritable choral d'une gravité Wagner a laissé là l'une des pages les plus presque douloureuse. Soudain, c'est tout stupéfiantes de la littérature musicale, et qui le charme et les blandices du monde de Vénus garde aujourd'hui encore toute sa force. qui apparaissent, ce domaine de la satisfaction des sens sur lequel l'action dramatique commencera. La sensualité des mélodies, HISTOIRE DE LA WALKYRIE

Le temps s'est écoulé, incalculable à l'échelle leur avait attirés tant d'animosité et de haine, unique, il regarda alentour, imposant le respect, de l'homme, depuis le vol de l'or du Rhin. le héros prit la défense de la jeune femme, puis soudainement sortit de son vêtement Au grand dam de Fricka, le Walhaila n'a pas tuant nombre d'adversaires. Mais ployant sous une épée qu'il ficha jusqu'à la garde dans réussi à assagir Wotan qui, s'il a eu de son le nombre et ayant dans le combat lâché son le tronc du frêne situé au centre de la salle : épouse huit filles, les Walkyries, n'en a pas épée, il battit en retraite peu après que le corps seul le héros capable de l'extraire de son écrin moins avec Erda engendré son enfant préférée, sans vie de la fiancée lui apparut. pourrait prétendre au glaive invincible. la neuvième Waikyrie, BrCinnhilde. Montant Tous les convives de la noces s'y évertuèrent, leurs chevaux qui fendent les airs, ces farouches Acte I sans succès. Alors naquit pour Sieglinde l'espoir vierges-guerrières choisissent les héros Fuyant ses ennemis, le Wâlsung atteint une d'être délivrée par le héros auquel elle qui doivent mourir pour être conduits dans grande demeure ouverte dans laquelle il pénètre se donnerait. Les points communs de leurs vies la forteresse des Dieux où ils festoient et et, ne voyant personne venir à sa rencontre, respectives révèlent au Wâlsung et à Sieglinde s'entraînent afin de constituer l'armée de Wotan il s'effondre épuisé au pied de l'âtre. Dans cette qu'ils sont bien frère et sœur tandis que lors du Ragnarôk, le Crépuscule des Dieux, salle au milieu de laquelle trône un puissant le printemps entre violemment pour saluer grand combat universel qui verra la fin frêne survient Sieglinde, l'épouse du maître et célébrer leur amour. Dans cette effusion, des Éternels. Mais en attendant, Wotan, qui ne des lieux, Hunding. Passée la première Sieglinde donne son nom à son frère: qu'il soit peut sans trahir les traités gravés sur sa lance inquiétude, appliquant le principe de l'asile, Siegmund, la bouche de la victoire. reprendre lui-même l'anneau du Nibelung, elle s'emploie à rafraîchir et à restaurer le fuyard. Le Wâlsung se saisit de l'épée et la baptise a échaffaudé un plan pour recouvrer le trésor Notung, le glaive de détresse, avant de s'unir sur lequel veille le géant Fafner métamorphosé Quand Hunding, homme bourru et violent, rentre à sa sœur-épouse. en dragon grâce au charme du Tarnhelm, en son logis, il interroge l'inconnu qui entreprend le heaume magique du trésor du Nibelung. le récit de sa vie dont Sieglinde boit chaque Acte II Aussi, étant venu dans le monde des hommes parole. Au fur et à mesure, Hunding comprend À ce même moment, au Walhaila, Wotan sous le nom de Wâlse ou de Wolfe afin de s'unir que cet homme fait partie de la race que convoque sa fille préférée, la Waikyrie Brunnhilde, à une femme, Wotan engendra une race la sienne a toujours combattue et qu'il est celui afin qu'au matin à venir, elle donne la victoire nouvelle: les Wàlsungen. Parmi eux, un fils, qui a terrassé tant des siens à la noce à laquelle à Siegmund. Mais Fricka survient, courroucée un héros, était destiné à accomplir de hauts il était arrivé après les tragiques événements. devant l'attitude de Siegmund et de Sieglinde, faits pour se saisir de l'or et le soustraire Si les lois de l'hospitalité sont sacrées, Hunding enfants adultérins de son mari qui brisent à la convoitise des ennemis des Dieux. Un jour qui se retire avec sa femme pour la nuit les liens du mariage et se livrent à l'inceste. qu'il rentrait de la chasse avec son fils, Wâlse prévient pourtant le Wâlsung que l'aube sera La déesse, gardienne du foyer et découvrit son logis dévasté, sa compagne synonyme de combat mortel. des sacrements, exige donc de Wotan qu'il morte et sa fille disparue. Pourchassés parce n'intervienne pas dans le combat de Siegmund qu'ils refusaient de se conformer aux règles Au cœur de la nuit, le Wolfing qui sans arme et de Hunding. Et si le Père des batailles et aux idées communément admises, ne peut combattre se rappelle la promesse cherche à objecter qu'un mariage forcé n'a pas les Wàlsungen se battirent vaillament jusqu'à de son père de lui donner une épée quand de valeur et que ces événements font partie ce que le fils fût séparé du père, sans plus se présenterait un grand péril. Sieglinde ayant d'un plan qu'il a conçu, Fricka demeure jamais avoir de nouvelles de lui. Les années drogué son mari approche de l'étranger inflexible, faisant remarquer que bafouer la loi passèrent. Le fils de Wotan, le Wolfing, qui la fascine et lui conte l'étonnante histoire équivaut à annihiler toutes les règles instituées comme il voyait se préparer une noce constata de ses propres noces auxquelles elle fut par les Dieux. Wotan doit se résoudre que c'était par la contrainte que la fiancée contrainte. Durant le banquet était survenu à l'inévitable. devait contracter le mariage. Fidèle aux principes un vieillard avec un chapeau à large bord inculqués par son père et qui pourtant profondément enfoncé sur la tête. De son œil Quand Brûnnhilde qui s'était éloignée revient le Wâlsung de son bouclier. À l'instant où celui- Demandant à son père si le crime qu'elle avait auprès de son père, celui-ci après avoir, le coeur ci se dispose à donner le coup fatal à son commis était si terrible, Brûnnhilde se voit lourd, narré toute l'histoire de la malédiction ennemi surgit Wotan qui, d'un sortilège, brise rétorquer qu'elle ne pouvait désobéir à l'ordre, de l'anneau ordonne à sa fille que ce soit Notung, laissant Hunding frapper Siegmund même si elle savait que Wotan n'avait agi que Siegmund qui périsse. La Waikyrie saisit à mort. Subrepticement, Brûnnhilde se dirige contraint par les lois et en dépit de l'inclination le dilemme de Wotan, mais s'apprête à exécuter vers Sieglinde et l'emmène pendant que, plein de son cœur. La vierge-guerrière annonce l'ordre. d'amertume, le Père des armées abat Hunding. à Wotan que Sieglinde qui garde l'épée brisée Il reste au Dieu une dernière tâche à accomplir: de Siegmund porte en elle l'enfant héritier Fuyant à travers les montagnes, Sieglinde punir celle qui a osé lui désobéir. des Wàlsungen. Les chef des Dieux affirme et Siegmund font une courte halte au cours qu'il ne désire plus rien faire pour la race qu'il de laquelle la jeune femme tente sans succès Acte III a dû abandonner, mais comprend que tout de convaincre son frère qu'elle ne pourra lui Tournoyant dans les airs en une grande est encore possible afin qu'il soit enfin délivré attirer que honte et malheur. Déjà les hommes chevauchée, les Walkyries reviennent de la malédiction de l'anneau. En attendant de Hunding avec leurs chiens approchent et des combats au cours desquels sont tombés et puisqu'elle doit être châtiée de sa témérité Sieglinde qui redoute le sort réservé à Siegmund nombre de héros qu'elles conduisent et devenir une femme, Brûnnhilde requiert s'évanouit de terreur. au Walhaila. Brûnnhilde qui tardait à rallier la faveur que seul le plus brave de tous ses sœurs surprend ces dernières en ramenant les héros puisse la conquérir. L'émotion est Brûnnhilde apparaît alors à Siegmund et lui une femme éplorée en lieu et place d'un guerrier. à son comble et Wotan, partagé entre le dieu annonce qui elle est, qu'elle ne se présente Après avoir expliqué sa situation, elle demande et le père, accorde dans un débordement qu'aux yeux de qui va mourir et qu'elle a pour l'aide des autres Walkyries afin de se soustraire de tendresse ce que sa fille préférée attend mission de le conduire après son trépas au à la colère de Wotan qui approche en un flot de lui. Après avoir d'un baiser ôté la divinité Walhaila, lieu de délices. S'il doit être séparé orageux et de protéger Sieglinde. Tant par crainte à la vierge, le Père des batailles l'endort sur de sa bien-aimée, Siegmund préfère décliner que par fidélité à leur père, aucune des sœurs un rocher puis, ayant mandé Loge, lui enjoint l'honneur fait aux héros morts. La Waikyrie n'accepte d'aider les fuyardes. En désespoir d'entourer d'un brasier ardent le séjour qui révèle que l'épée jadis fichée par Wotan de cause, Brûnnhilde remet à Sieglinde les de Brûnnhilde afin que jamais ne puisse franchir dans le tronc du frêne a perdu tout pouvoir fragments de l'épée Notung pour qu'une fois le rideau de flamme celui qui de la lance conçoit pour la jeune femme une sincère pitié reforgée, elle puisse être brandie par l'enfant Wotan craint la pointe. et propose à son propre demi-frère de la mettre à naître et auquel elle donne son nom : Siegfried, à l'abri, elle et le fruit qui grandit en elle. paix de la victoire. Il ne reste à Sieglinde qu'à Ne se résolvant pas à la séparation d'avec fuir dans la sombre forêt où Wotan ne s'aventure Sieglinde, Siegmund s'apprête à retourner jamais et dans laquelle sommeille Fafner. Notung contre sa sœur pour qu'elle ne soit plus souillée et que la race des Wàlsungen demeure Les Walkyries tentent d'intercéder auprès unie jusque dans la mort. Bouleversée par de leur père et d'obtenir sa clémence pour leur la force de cet amour, Brûnnhilde se ravise sœur, mais la sanction de Wotan tombe: et, allant à rencontre des ordres de son père, Brûnnhilde est bannie du Walhaila, abaissée promet la victoire à Siegmund. au rang de simple femme mortelle et offerte Hunding qui avait invoqué Fricka et, au titre au premier homme qui la forcera. de l'époux légitime bafoué, demandé sa Épouvantées par ce sort tragique, les Walkyries protection rejoint les fugitifs et engage le combat. se dispersent. La lutte fait rage tandis que la Waikyrie protège OSWALD SALLABERGER DIRECTION MUSICALE

L'itinéraire du directeur musical de l'Opéra C'est d'ailleurs conscient de cette lacune qu'il La suite est connue: après des invitations de Rouen n'est pas des plus orthodoxes. décide alors de prendre des cours. À Salzbourg, et des tournées aux quatre coins du monde, Loin des sentiers battus, Oswald Sallaberger il côtoie alors les plus grands, de Claudio c'est à Rouen qu'il décide de s'installer, a toujours ouvert ses propres chemins Abbado (dont il est l'assistant à l'Orchestre pour travailler dans la durée et la profondeur. de traverse pour mieux entrer au plus profond des Jeunes Gustav Mahler) et Michael Gielen Cinq ans se sont écoulés. L'orchestre est des paysages qui l'animent, des musiques à Bernstein, Sandor Vegh ou encore Pierre jeune encore, mais le sérieux, la continuité qu'il a à coeur de rendre plus proches du public, Boulez. Ces deux derniers, même si on aime du travail avec son chef et directeur musical plus naturelles, plus fortes aussi. d'ordinaire à voir en eux les deux pôles sont aujourd'hui uniques et irremplaçables. les plus radicalement opposés de la direction Oswald Sallaberger construit en effet pas à pas Violoniste de formation, c'est à quatorze ans d'orchestre, de la sensibilité musicale même, l'Orchestre de l'Opéra de Rouen, sans brûler que ce jeune Autrichien a le déclic pour seront ses deux expériences les plus les étapes, procédant au contraire par strates la scène lyrique: Il joue pour la première fois formatrices. Vegh, qui s'est toujours battu pour successives et sédimentation. Une symphonie à l'Opéra, comme violon solo. Rien ne la musique, pour faire de la musique, croyait de Haydn lui permet d'envisager celles le destinait pourtant à la direction d'orchestre. à la tradition, à quelque chose d'intemporel de Mahler, qui elles-mêmes permettront de Son père, instituteur, apprend à ses deux dans l'interprétation. Lui-même élève d'élèves construire peu à peu le son et la forme de celles garçons la curiosité et le goût des arts, de Brahms, il avait une manière unique de Beethoven. Avec Bruckner, Wagner surtout tandis que sa mère, allemande francophile de suivre et guider à la fois, ce qui rendait en point de mire, aboutissement logique et francophone installée en Autriche, sa direction si humaine, si libre et si naturelle de cette propédeutique, mais aussi Schoenberg mais coutumière des vacances en Alsace, à la fois - et toujours rigoureuse pourtant. et Berg - n'oublions pas qu'il a même créé le familiarise déjà avec ce pays où il choisira Avec Boulez, c'est bien entendu la musique quelques ouvrages contemporains. Ce travail bientôt de s'installer. Il est très tôt nourri du XXe siècle qui s'impose à lui, mais ce qu'il sur le son est son cheval de bataille. des paysages des montagnes du Tyrol, retiendra surtout du Maître, c'est son La recherche de l'alchimie entre beauté du son près d'Innsbruck, nourri de ces petits villages enthousiasme, sa façon de motiver et de stimuler et vérité dramatique est une des difficultés mi médiévaux mi baroques typiques de cette les jeunes chefs, cette fraîcheur qui donne majeures de l'exercice de la direction contrée, aux confins de l'Autriche et de l'Italie. envie de continuer et de faire toujours mieux. d'orchestre, où les plus grands même ont Entre le chant choral et le violon, il engrange Preuve de l'intérêt de Boulez pour le jeune parfois échoué. Le modèle idéal, le son qu'il ainsi les images qui font aujourd'hui la Oswald Sallaberger, il viendra l'entendre entend en lui-même, ce n'est pas par des mots richesse de son monde intérieur, si palpables diriger Beethoven I Ligeti aussi le remarque, qu'il essaie de le susciter chez ses musiciens, quand il dirige Beethoven ou Wagner. dans Mozart cette fois, qu'il dirige au Festival mais par l'invitation implicite qu'impliquent Après quelque temps passé comme chef adjoint de Salzbourg, et l'invite alors à diriger sa le geste et le regard du chef, communication dans diverses formations locales, le coup musique. Ce qu'il fera avec l'Orchestre National d'autant plus forte et profonde qu'elle se d'envoi est donné quand, à 20 ans, il remplace de France pour un concert radiodiffusé. situe au-delà de l'intellectuel seul pour parler au pied levé le chef de l'Orchestre de Chambre Il n'a que 27 ans. L'Unter den Linden de Berlin à la sensibilité. En un sens, l'impossible d'Autriche lors d'une tournée aux États-Unis. l'invite alors pour diriger Lulu. La gageure quadrature du cercle entre Vegh et Boulez. La magnifique critique du Washington Post est de taille. Tout d'abord circonspects, décidera de la suite. Il n'avait toujours pas les musiciens de l'Opéra de Berlin lui écriront pris une seule leçon de direction d'orchestre. finalement une lettre de félicitations et d'encouragements, privilège rare qui ne fait que le confirmer dans sa voie. CHERYL STUDER SOPRANO (SIEGLINDE)

La soprano américaine Cheryl Studer est Award dans la catégorie « Meilleure chanteuse Elle retourne au festival de en 2003 où devenue l'une des artistes les plus acclamées de l'année», puis le prix Wilhelm Furtwângler. elle interprète la Maréchale/Der Rosenkavalier. sur les scènes américaines et européennes, La soprano fait ses débuts dans les rôles d'Aida La même année, elle donne des récitals tant en concert qu'à l'opéra. et d'Arabella au Royal House et dans à Bucarest, au festival d'Athènes «En mémoire Dans sa ville de Midland (Michigan), Cheryl ceux de La Maréchale/Der Rosenkavalier de Maria Callas», et à Gent. Studer commence par étudier le piano et l'alto, et Leonore/Fidelio à Salzbourg. En 1998 et 1999, avant de prendre des cours de chant à l'âge elle retourne au Festival de Bayreuth pour de douze ans. interpréter Senta et en 2000, elle y chante Ses prestations en concert et récital Sieglinde/Walkûre. Par la suite, elle remporte à Tanglewood attirent l'attention de Seiji Ozawa un grand succès lors de son interprétation qui engage l'artiste pour une série de concerts du rôle titre d'Arabella à Zurich. Au début de avec le Boston Symphony Orchestra en 1979. la saison 2000-01, elle interprète les Vier Lietzten Par la suite, elle est régulièrement invitée lieder de Strauss avec la Philharmonie de Berlin. par les plus grands opéras à travers le monde: Cheryl Studer interprète La Maréchale La Scala à , le Royal Opera House au Staatsoper de Vienne, avant de partir Covent Garden à Londres, le Metropolitan en tournée au Japon avec le rôle d'Ariadne. Opera à New York, l'Opéra de Paris, le Théâtre De retour au Metropolitan Opera pour une du Châtelet et le Staatsoper de Vienne. nouvelle production de Der Rosenkavalier, elle Elle participe également aux plus prestigieux remporte un très grand succès, tout comme festivals tels que ceux de Salzbourg, Bayreuth dans les rôles de l'Impératrice/D/e Frau ohne ou Munich. schatten avec Giuseppe Sinopoli au Staatsoper En concert, Cheryl Studer se produit notamment de Dresde, Eisa au Bayerische Staatsoper et avec l'Orchestre Philharmonique de Vienne, Elisabeth /Tannhauser mis en scène par Werner la Philharmonie de Berlin, le Philadelphia Herzog à Rio de Janeiro. Au cours de la saison Orchestra, l'Accademia Santa Cecilia, l'Orchestre 2001-02, elle participe à Die Frau ohne Philharmonique de Tokyo, le London schatten à Dresde et Vienne et donne plusieurs Philharmonie. concerts, dont notamment au Beijing Music Cheryl Studer a reçu de nombreux prix Festival. L'artiste retourne par la.suite à Vienne internationaux, tels que le High Fidelity/Musical pour et Die Walkûre, America Prize et le Franz-Schubert-Institut-Preis puis à Dresde pour Der Fliegende Hollander pour son excellence dans l'interprétation et Der Rosenkavalier. Au Bayerische Staatsoper, de Lied. Elle reçoit également le Grand Prix elle se produit dans deux de ses rôles favoris du Disque - « Prix Maria Callas, 1989 » - pour de Strauss: Arabella au festival d'opéra ses extraordinaires interprétations de Sieglinde/ de Munich et Chrysothemis/E/eWra la saison Walkûre (EMI) et l'Impératrice/D/e Frau ohne suivante. Elle est également invitée schatten (EMI), ainsi que le prix Edison 1992 à Thessaloniki pour Fidelio, à Hambourg pour son enregistrement de Salomé. La même pour Tannhaûser et au Deutsche Oper de Berlin année, elle reçoit l'International Classical Music pour Senta/Der Fliegenge hollânder. ALAN WOODROW JYRKI KORHONEN TÉNOR (SIEGMUND) BASSE (HUNDING)

Le ténor canadien Alan Woodrow a fait Sinfonia, Florestan avec le San Antonio Jyrki Korhonen est né en Finlande. Il a fait des études au conservatoire royal de musique Symphony, le Tambourmajor avec le Philharmonia ses études à l'Académie Sibelius à Helsinki à et au London Opera Centre, où il a Orchestra, le Paysan miteux dans Lady Macbeth auprès de Jorma Elorinne et Tom Krause. bénéficié d'un parrainage de la part de l'English de Mtsensk au Teatro Comunale de , Il a complété ses études vocales par un stage National Opera. À la fin de ces études, le rôle-titre du Guntram de Strauss dans au studio de l'Opéra de Zurich, où il a interprété il a rejoint l'ENO en tant que ténor principal, le cadre des Festspiele et Don divers rôles, tels que Collatinus (The Rape où il a développé rapidement ses capacités José pour l'. of Lucretia), le Député flamand (Don Carlos) de ténor dramatique. C'est dans ce répertoire Parmi ses projets les plus récents l'on peut citer ou Nikola! (Fedora). qu'il a émergé en tant qu'artiste international. le rôle du Kaiser dans Die Frau Ohne Schatten Depuis 1994, il est invité régulièrement par L'acclamation de sa prestation dans au Bayerische Staatsoper, au Deutsche Oper l'Opéra National Finlandais dans divers rôles la Passion grecque de Martinu au Festival à Berlin et au Gran Teatre del à Barcelone, dont Bartolo (Le nozze di Figaro), Colline d'Édimbourg attire l'attention des grands opéras Bacchus au Teatro San Carlo à Naples, (La bohème) et Fafner (Der Ring européens. Suivent une première interprétation Aegisth dans Eiektra au Bayerische Staatsoper, des Nibelungen). En 1994, il s'est produit du rôle de Sergei dans Lady Macbeth Herodes pour le Scottish Opera et son premier au Festival d'opéra de Savonlinna en Gremin de Mtsensk à l'Opéra Bastille, à La Scala Siegfried aux Tiroler Festspiele (également sur (Eugène Onéguine), y retournant la saison et à l'opéra de Francfort, et ses débuts en tant disque). Il a proposé son interprétation suivante dans le rôle de Banquo (Macbeth). que le Tambourmajor dans pour l'Opéra de Siegfried une nouvelle fois dans le cadre Engagé sous un contrat permanent par North, Pinkerton à Essen et Florestan à l'Opéra de la Tétralogie de l'opéra de Seattle, le Hessisches Staatstheater Wiesbaden, Jyrki Omaha. Alan Woodrow entretient des relations où il a chanté par ailleurs le Prince () Korhonen y a ajouté de nombreux rôles à son des plus fructueuses avec l'English National et proposé ses premières interprétations répertoire personnel : Marquese di Calatrava Opera, pour lequel il a incarné le Prince dans de Rienzi au Gran Teatre del Liceu, Barcelone, (avec l'Opéra royal danois) et Padre Guardiano L'Amour des Trois Oranges, ainsi que Bob Boles, de Clemente dans Venus and Adonis pour (La forza del destino), Schlemil (Les Contes Bacchus, le Capitaine dans Wozzeck et le Prince le Canadian Opera Company, et de Siegmund d'Hoffmann), Don Alfonso (Cosi fan tutte) Andrei dans La Khovantchina. Il a interprété dans Die Walkûre pour le New National Theatre et Lord Syndham (Zar und Zimmermann). les rôles du Kaiser (Die Frau Ohne Schatten) Tokyo. Par la suite, il signe un contrat permanent à l'opéra de Bâle, du Prince dans L'Amour Il a fait ses débuts en France en tant avec le Staatstheater Darmstadt, où parmi des Trois Oranges à et de Ladislaw dans que Siegfried dans la nouvelle production de ses rôles, on peut citer le Premier Compagnon les Les Deux Veuves au Festival de printemps la Tétralogie au Theatre du Capitale à Toulouse, (Wozzeck), Oberlin (Jakob Lenz) Osmin de Guelph. Son interprétation du personnage rôle qu'il doit proposer aussi avec le National (Die Entfûhrung aus dem Serail), Lord Plunkett de Herodes pour l'English National Opera Irish Youth Orchestra, dans le cadre du Festival (Martha), Raimondo (Lucia di Lammermoor), lui a valu de nombreux éloges et il a chanté international des arts de Perth, au Gran Teatre Sarastro et Landgraf (Tannhâuser). Florestan une nouvelle fois pour le Stadttheater del Liceu de Barcelone, au Festival Amazonas Ses prestations en tant qu'artiste invité de Berne, (où il a été aussi Boris dans Katya à Manaus, au Teatro Real de comprennent des interprétations d'Oberlin Kabanova) le Kaiser dans Die Frau Ohne et à l'opéra de Seattle. Il sera Boris (Katya (Jakob Lenz) à la Biennale de Munich Schatten au Bayerische Staatsoper à Munich, Kabanova) à l'opéra de Seattle, Bacchus avec l'Orchestre philharmonique de Berlin, Don José au Royal Albert Hall et Aegisth dans au Teatro Verdi à , Siegmund à l'Opéra ainsi que ses débuts à la fois au Teatro Lirico Eiektra pour le Theater . de Rouen, Aegisth (Eiektra) au Théâtre de Cagliari (Die Feen) et au Festival de Bayreuth, Alan Woodrow a incarné Herodes à l'opéra du Capitale à Toulouse et Guido Bardi où il incarna Hans Foltz dans Die Meistersinger. de San Diego, Tannhâuser au Teatro San Carlo (Die Florentinische Tragôdie) à La Scala Milan. Par ailleurs, il a enregistré l'Oratorio Vigilia par de Naples et au de Palerme, Rautavaara. Huon dans Oberon avec la City of London ORCHESTRE DE L'OPÉRA DE ROUEN

Parmi ses engagements récents et prochains, Créé en 1998, l'Orchestre de l'Opéra de Rouen La saison 2004-2005 est à la fois citons Truffaldino dans Ariadne auf Naxos Haute-Normandie est composé d'un noyau un aboutissement et la continuité du travail sous la direction de Sir Simon Rattle avec permanent de 39 musiciens placés accompli par les musiciens et leur chef le London Symphony Orchestra, la neuvième sous l'autorité du directeur musical, le chef Oswald Sallaberger depuis plusieurs années. de Beethoven (à Milan) et la huitième d'orchestre Oswald Sallaberger. En effet, une large part des programmes de Mahler, ces deux oeuvres dirigées par Mo Il est enrichi par des musiciens supplémentaires symphoniques est consacrée au «Grand Chailly, Fafner (Der Ring des Nibelungen) participant à de nombreuses productions Répertoire»; Gustav Mahler, Johannes Brahms, à l'Opéra National Finlandais à Las Palmas et s'investissant complètement dans le projet. Jean Sibelius, Richard Strauss... et pour le Teatro Real de Madrid, Colline pour Ces musiciens, régulièrement invités, ont acquis Sur le plan lyrique, c'est entouré de chanteurs l'Opéra National Finlandais et l'Opéra Royal une bonne connaissance du style, du rythme de renommée internationale que l'Orchestre Danois à Copenhague, Hobson (Peter Grimes) et des méthodes de travail du Maestro confirme son attachement aux opéras au Grand Théâtre de Tours et Rocco à Pise, Sallaberger, ce qui permet à l'Orchestre de jouer, de Wagner et donne en nouvelle production Côme, Livourne et Rovigo. en plus des productions lyriques de l'Opéra Eiektra de Strauss et Tosca de Puccini. Il retourne au Festival de Bayreuth pour de Rouen, des programmes symphoniques Fidèle à son investigation de tous les champs Die Meistersinger et Lohengrin, ainsi que pour très ambitieux. de l'expression contemporaine il est aussi d'autres rôles importants dans la Tétralogie. Cette géométrie variable a également rendu aux côtés de la compagnie Rosas pour une Sa première interprétation de Hagen fera partie possible la programmation d'œuvres très reprise attendue des Mozart Concert Arias de la nouvelle production de la Tétralogie différentes tant par l'effectif que par le style. créés en 1992 dans la cour d'honneur du Palais au Nouveau Théâtre National de Tokyo et il doit Soucieux de mettre en valeur le répertoire des Papes en Avignon. incarner Gurnemanz pour la première fois dans musical le plus complet, l'Orchestre de l'Opéra Au delà du réseau normand, les tournées la production de Parsifal réalisée par l'Opéra de Rouen a aussi à coeur de faire partager cette année emmèneront l'Orchestre à la Cité National Finlandais. Par ailleurs, il fera ses au public le plus large les audaces de la Musique à Paris pour des concerts débuts à l'Opéra de Rouen puis avec l'orchestre et les découvertes de la création musicale Wagner, au Grand Théâtre de Luxembourg symphonique de Cincinnati dans le rôle contemporaine. pour une reprise de L'Enlèvement au sérail et de Hunding (Die Walkïire) ainsi que pour Le rayonnement de l'Orchestre passe par quelques représentations du Chant de la Terre, le Staatsoper de Vienne dans celui de Sarastro. des tournées, de plus en plus nombreuses en mais aussi à Londres (Sadler's Wells Theatre), Normandie, mais également à l'étranger Lille (Opéra) et Paris (Théâtre du Châtelet). et notamment en Belgique (Anvers, Bruxelles) Après une première expérience en mars 2004, ou en Allemagne (exposition universelle le chef Marc Minkowski a choisi l'Orchestre de Hanovre). de l'Opéra de Rouen pour donner cette saison Au cours des dernières saisons les invitations avec Mireille Delunsch un récital romantique se sont multipliées; l'Orchestre s'est produit consacré à Beethoven et Richard Strauss. au festival Musica Strasbourg, à la MC 93 de Enfin de nombreux solistes et musiciens de Bobigny, au Théâtre des Amandiers de Nanterre l'Orchestre exploreront de magnifiques pages et au Festival de Royaumont. Ces tournées de musique de chambre du dix-septième drainent chaque année un public fidèle, toujours siècle à nos jours dans un cycle de concerts plus large et plus enthousiaste. donnés au Théâtre des Arts de Rouen et intitulé Musique au foyer. OSWALD SALLABERGER CHERYL STUDER ALAN WOODROW JYRKI KORHONEN photo Sophie Badens photo Jôrg Reichardt photo DR. photo DR. RICHARD WAGNER LA WALKYRIE ACTE I La Waikyrie ACTE I, SCÈNE 1

Das Innere eines Wohnraumes L'intérieur d'une pièce d'habitation

In der Mitte steht der Stamm einer mâchtigen Esche, dessen stark Au milieu se dresse le tronc d'un frêne puissant dont les racines erhabene Wurzeln sich weithin in den Erdboden verlieren ; fort saillantes se perdent loin dans le sol ; l'arbre est coupé von seinem Wipfel ist der Baum durch ein gezimmertes Dach de son faîte par un toit de planches taillé de manière à laisser geschieden, welches so durchschnitten ist, daB der Stamm le tronc et les branches, qui s'étendent dans toutes les directions, und die nach alien Seiten hin sich ausstreckenden Àste durch le traverser par des ouvertures adaptées ; on devine que la cime genau entsprechende Ûffnungen hindurchgehen ; von dem feuillue se déploie au-dessus de ce toit. Une pièce est donc belaubten Wipfel wird angenommen, daB er sich uber dieses Dach construite autour du tronc du frêne qui en est le centre; ausbreite. Urn den Eschenstamm, als Mittelpunkt, ist nun ein les murs, en pans de bois grossièrement équarris, sont recouverts Saal gezimmert ; die Wànde sind aus roh behauenem Holzwerk, çà et là d'étoffes tressées et tissées. À droite au premier plan, hier und da mit geflochtenen und gewebten Decken behangen. le foyer surmonté d'une cheminée qui s'échappe en biais Rechts im Vordergrunde steht der Herd, dessen Rauchfang à travers le toit; derrière le foyer se trouve une pièce qui seitwàrts zum Dache hinausfùhrt: hinter dem Herde befindet sich ressemble à un garde-manger auquel on accède par quelques ein innerer Raum, gleich einem Vorratsspeicher, zu dem marches de bois ; devant est suspendue une couverture tressée, man auf einigen hôlzernen Stufen hinaufsteigt : davor hàngt, à demi tirée. Au fond, la porte d'entrée munie d'un simple loquet halb zurïickgeschlagen, eine geflochtene Decke. Im Hintergrunde de bois. À gauche, une porte menant à une chambre à laquelle eine Eingangstur mit schlichtem Holzriegel. Links die Tur zu conduisent également des marches ; du même côté mais einem inneren Gemache, zu dem gleichfalls Stufen hinauffïihren ; plus en avant, une table; derrière elle, un large banc fixé au mur weiter vornen auf derselben Seite ein Tisch mit einer breiten, et devant elle, des tabourets de bois. an der Wand angezimmerten Bank dahinter und hôlzernen Schemeln davor.

Ein kurzes Orchestervorspiel von heftiger, sturmischer Bewegung Bref prélude orchestral dans un mouvement rapide et impétueux. leitet ein. Als der Vorhang aufgeht, ôffnet Siegmund von auBen Lorsque le rideau se lève, Siegmund, de l'extérieur ouvre hastig die Eingangstur und tritt ein : es ist gegen Abend, starkes précipitamment la porte et entre ; le soir tombe, un violent orage Gewitter, im Begriff, sich zu legen. commence à s'apaiser. Siegmund garde un instant la main posée Siegmund halt einen Augenblick den Riegel in der Hand und sur le loquet et jette un regard circulaire sur la pièce; il semble uberblickt den Wohnraum: er scheint von ubermàBiger Anstrengung épuisé par un effort extrême; ses vêtements et son aspect erschôpft; sein Gewand und Aussehen zeigen, daB er sich montrent qu'il a dû fuir. N'apercevant personne, il ferme la porte auf der Flucht befinde. Da er niemand gewahrt, schlieBt er die derrière lui, s'avance vers le foyer et, à bout de forces, se jette Tur hinter sich, schreitet auf den Herd zu und wirft sich dort là sur une peau d'ours. ermattet auf eine Decke von Bârenfell. La Waikyrie ACTE I, SCÈNE 1

ERSTE SZENE SCÈNE 1, SIEGLINDE SIEGLINDE Erquickung schaff' ich. J'apporte à boire. SIEGMUND SIEGMUND (Sie nimmt schnell ein Trinkhorn (Elle prend rapidement une Wes Herd dies auch sei, Quel que soit le maître, und geht damit aus dem Haus. corne à boire et sort de hier muB ich raster). je dois faire halte ici, Sie kommt zuruck und reicht das la maison; elle revient et tend (Er sinkt zuruck und bleibt einige (Il s'affaisse en arrière et gefullte Trinkhorn Siegmund) à Siegmund la corne pleine.) Zeit regungslos ausgestreckt. demeure quelque temps étendu Labung biet' ich dem J'offre un breuvage Sieglinde tritt aus der Tur des sans mouvement. - Sieglinde lechzenden Gaumen : à la gorge assoiffée : inneren Gemaches ; sie glaubte paraît sur le seuil de la chambre, Wasser, wie du gewollt. de l'eau, c'est ton désir! ihren Mann heimgekehrt : ihre croyant que son mari était (Siegmund trinkt und reicht ihr (Siegmund boit et lui rend erste Miene zeigt sich dann de retour; son visage grave das Horn zuruck. Als er ihr mit la corne. La remerciant verwundert, als sie einen trahit alors l'étonnement en dem Haupte Dank zuwinkt, d'un signe de tête, il la dévisage Fremden am Herde ausgestreckt voyant un étranger étendu près haftet sein Blick mit steigender avec une sympathie sieht). du foyer.) Teilnahme an ihren Mienen.) grandissante.)

SIEGLINDE SIEGLINDE SIEGMUND SIEGMUND (noch im Hintergrunde) (encore au fond de la scène) Kuhlende Labung La source m'a donné Ein fremder Mann ? Un étranger? gab mir der Quell, un frais breuvage, Ihn muB ich fragen. Je dois l'interroger. des MCiden Last elle a soulagé (Sie tritt ruhig einige Schritte (Elle fait tranquillement machte er teicht: le poids de la fatigue nâher) quelques pas vers lui.) erfrischt ist der Mut, et rafraîchi mon cœur; Wer kam ins Haus Qui est entré das Aug' erfreut quelle félicité und iiegt dort am Herd ? pour s'étendre près de l'âtre? des Sehens selige Lust. de recouvrer la vue. (Da Siegmund sich nicht regt, (Comme Siegmund ne bouge Wer ist's, der so mir es labt? Qui me réconforte ainsi? tritt sie noch etwas nâher und pas, elle s'approche betrachtet ihn) davantage et le contemple.) SIEGLINDE SIEGLINDE Mude Iiegt er, Il est étendu, las des fatigues Dies Haus und dies Weib Cette maison et cette femme von Weges Mûh'n. du chemin : sind Hundings Eigen ; sont le bien de Hunding ; Schwanden die Sinne ihm ? est-il évanoui ? gastlich gônn' er dir Rast: tu seras son hôte : Wàre er siech ? Serait-il souffrant ? - harre, bis heim er kehrt! attends son retour! (Sie neigt sich zu ihm herab (Elle se penche vers lui et tend und lauscht) l'oreille.) SIEGMUND SIEGMUND Noch schwillt ihm den Atem ; Il respire encore, Waffentos bin ich : Je suis sans armes: das Auge nur schloft er. - mais a fermé les yeux. dem wunden Gast ton époux ne rejettera pas Mutig dunkt mich der Mann, L'homme paraît courageux, wird dein Gatte nicht wehren. l'hôte blessé. sank er mud' auch hin. même s'il est tombé de fatigue. SIEGLINDE SIEGLINDE SIEGMUND SIEGMUND (mit besorgter Hast) (avec empressement) (fâhrt jàh mit dem Haupt in die (levant brusquement la tête) Die Wunden weise mir schnell! Vite, montre-moi tes blessures! Hôhe) Une source! Une source! Ein Quell! Ein Quell! La Waikyrie SCÈNE 1

SIEGMUND SIEGMUND wàhrend der Ausdruck seiner l'abaisse lentement, tandis que (Schuttelt sich und springt (se redresse vivement Miene in starke Ergriffenheit les traits de son visage lebhaft vom Lager zum Sitz auf) et s'assied sur la couche) ubergeht. Er seufzt tief auf expriment une émotion intense. Gering sind sie, Elles sont légères, und senkt den Blick dïister zu Il pousse un profond soupir der Rede nicht wert; inutile d'en parler; Boden.) et baisse les yeux d'un air noch fugen des Leibes mes membres sont encore sombre.) Giieder sich fest. fort robustes. Hàtten haib so stark wie mein Si mon bouclier et ma lance SIEGMUND SIEGMUND Arm avaient résisté autant que (mit bebender Stimme) (d'une voix tremblante.) Schiid und Speer mir gehaiten, mon bras, Einen Unseligen labtest du : Tu as réconforté nimmer fioh ich dem Feind, je n'aurais jamais fui l'ennemi ; Unheil wende un malheureux: doch zerscheilten mir Speer mais lance et bouclier der Wunsch von dirl sois préservée und Schild. se brisèrent. (Er bricht schnell auf, um de tout malheur! Der Feinde Meute La meute des ennemis fortzugehen) (Il s'apprête à partir hetzte mich mud', me traqua, Gerastet hab ' ich rapidement.) Gewitterbrunst le violent orage m'épuisa; und suB geruht. J'ai fait halte, brach meinen Leib ; mais la fatigue m'a fui plus vite Weiter wend' ich den Schritt. je me suis délassé: doch schnelier, als ich der que je n'ai fui la meute : (er geht nach hinten) je continue ma route. Meute, la nuit avait voilé (Il va vers le fond.) schwand die Mudigkeit mir: mes paupières, sank auf die Lider mir Nacht; le soleil luit de nouveau SIEGLINDE SIEGLINDE die Sonne lacht mir nun neu. pour moi. (lebhaft sich unwendend) (se retournant vivement) Wer verfolgt dich, daB du Qui te poursuit pour que SIEGLINDE SIEGLINDE schon fliehst? tu fuies déjà? (geht nach dem Speicher, fullt (se dirige vers le garde-manger, ein Horn mit Met und reicht remplit une corne d'hydromel SIEGMUND SIEGMUND es Siegmund mit freundlicher et la tend à Siegmund (von ihrem Rufe gefesselt, (envoûté par son appel, Bewegtheit) avec une tendre émotion) wendet sich wieder; langsam d'une voix lente et sombre) Des seimigen Metes De l'hydromel crémeux, und duster) La malchance me suit suBen Trank une douce boisson, MiBwende folgt mir, partout où je fuis; môg'st du mir nicht verschmàhn. je te prie de l'accepter. wohin ich fliehe ; la malchance m'approche MiBwende naht mir, où que je paraisse. SIEGMUND SIEGMUND wo ich mich zeige. - Mais toi, femme, qu'elle Schmecktest du mir ihn zu ? Goûte-le la première. Dir, Frau, doch bleibe sie fern I t'épargne! (Sieglinde nippt am Horn und (Sieglinde trempe ses lèvres Fort wend' ich FuB und Blick. Je porte ailleurs mes regards reicht es ihm wieder. dans la corne et la lui tend (Er schreitet schnell bis zur et mes pas. Siegmund tut einen langen de nouveau. Siegmund en boit Tûr und hebt den Riegel) (Il s'avance à pas rapides vers Zug, indem er den Blick mit une longue gorgée tout en la porte et soulève le loquet.) wachsender Warme auf sie fixant sur elle un regard de heftet. Er setzt so das Horn ab plus en plus ardent. Il éloigne und lâBt es langsam sinken, la corne de ses lèvres et La Waikyrie SCÈNE 2

SIEGLINDE SIEGLINDE ZWEITE SZENE SCÈNE 2 (in heftigem Selbstvergessen (le rappelant, dans un oubli ihm nachrufend) éperdu d'elle-même) (Sieglinde fâhrt plôtzlich auf, Tout à coup, Sieglinde sursaute, So bleibe hier! Alors demeure! lauscht und hôrt Hunding, tend l'oreille et entend Hunding Nicht bringst du Unheil dahin, Tu n'apporteras pas le malheur, der sein RoB auBen zum Stall qui, au dehors, mène son wo Unheil im Hause wohnt! là où le malheur habite! fuhrt. Sie geht hastig zur Tûr cheval à l'écurie. Elle se dirige (bleibt tief erschuttert stehen ; (Siegmund s'immobilise, und ôffnet; Hunding, en hâte vers la porte et ouvre; er forscht in Sieglindes Mienen ; profondément bouleversé, et gewaffnet sein Schild und armé de son bouclier et de sa diese schlâgt verschàmt scrute le visage de Sieglinde; Speer, tritt ein und halt unter lance, Hunding entre et s'arrête und traurig die Augen nieder. celle-ci baisse les yeux, der Tûr, als er Siegmund sur le seuil en apercevant Langes Schweigen. confuse et triste. Long silence.) gewahrt. Hunding wendet sich Siegmund. - Hunding adresse mit einem ernst fragenden Blick à Sieglinde un regard grave SIEGMUND SIEGMUND an Sieglinde) et interrogateur. (kehrt zuruck.) (revient sur ses pas) Wehwalt hieB ich mich selbst: Je m'appelais moi-même SIEGLINDE SIEGLINDE Hunding will ich erwarten. Wehwalt : (dem Blicke Hundings (soutenant le regard (Er lehnt sich an den Herd ; je vais attendre Hunding. entgehend) de Hunding) sein Blick haftet mit ruhiger (Il s'adosse au foyer; son regard Mûd am Herd J'ai trouvé cet homme und entschlossener Teilnahme se pose sur Sieglinde avec une fand ich den Mann : las près du foyer an Sieglinde; diese hebt sympathie paisible et résolue : Not fûhrt' ihn ins Haus. la détresse l'a mené ici langsam das Auge wieder zu celle-ci relève lentement les ihm auf. Beide blicken sich in yeux vers lui. En silence, tous HUNDING HUNDING langem Schweigen mit dem deux se regardent longuement Du labtest ihn ? Tu l'as réconforté? Ausdruck tiefster Ergriffenheit dans les yeux avec l'expression in die Augen). d'une très profonde émotion.) SIEGLINDE SIEGLINDE Den Gaumen letzt' ich ihm, J'ai apaisé sa soif, gastlich sorgt' ich sein! je l'ai traité en hôte!

SIEGMUND SIEGMUND (der ruhig und fest Hunding (qui observe Hunding d'un air beobachtet) tranquille et assuré) Dach und Trank Je lui dois dank' ich ihr: boisson et toit : willst du dein Weib drum vas-tu pour cela blâmer schelten? ta femme ?

HUNDING HUNDING Heilig ist mein Herd: - Mon foyer est sacré : heilig sei dir mein Haus ! que ma maison te soit sacrée! (er legt seine Waffen ab und (Il se débarrasse de ses ûbergibt sie Sieglinde) armes, les remet à Sieglinde. Rûst' uns Mânnern das Mahl! S'adressant à Sieglinde.) La Waikyrie SCÈNE 2

(Sieglinde hângt die Waffen an Prépare le repas aux hommes. HUNDING HUNDING Àsten des Eschenstammes (Sieglinde suspend les armes (am Tisch, und Siegmund den (à table invitant Siegmund auf, dann holt sie Speise und aux branches du frêne puis elle Sitz bietend) à s'asseoir) Trank aus dem Speicher und va chercher mets et boissons Des Dach dich deckt, Ce toit qui t'abrite, rustet auf dem Tische das dans le garde-manger et des Haus dich hegt, ces murs qui t'accueillent, Nachtmahl. Unwiilkûrlich dispose le repas du soir sur Hunding heifit der Wirt; Hundig en est le maître; heftet sie wieder den Blick auf la table. - Involontairement wendest von hier du si tu diriges tes pas Siegmund) elle fixe de nouveau son regard nach West den Schritt,- vers l'ouest, sur Siegmund.) in Hôfen reich tu trouves des clans, hausen dort Sippen, dans de riches domaines, HUNDING HUNDING die Hundings Ehre behuten. qui veillent sur l'honneur (miBt scharf und verwundert (Attentif et étonné, examine Gônnt mir Ehre mein Gast, de Hunding. Siegmunds Zùge, die er mit les traits de Siegmunde et les wird sein Name nun mir Mon hôte m'honorera denen seiner Frau vergleicht; compare à ceux de sa femme; gen nant. s'il me dit à présent son nom. fur sich :) à part.) (Siegmund, der sich am Tisch (Siegmund qui s'est assis à la Wie gleicht er dem Weibe! Qu'il ressemble à ma femme! niedergesetzt, blickt table, regarde dans le vide Der gleiBende Wurm Une lueur inquiétante nachdenklich vor sich hin. d'un air pensif. Sieglinde qui glànzt auch ihm aus dem Auge, brille aussi dans ses yeux. Sieglinde, die sich neben s'est assise à côté de Hunding, (er birgt sein Befremden und (Il dissimule sa surprise et se Hunding, Siegmund en face de Siegmund, fixe les wendet sich wie unbefangen tourne vers Siegmund d'un air gegenuber, gesetzt, heftet ihr yeux sur celui-ci avec une zu Siegmund) dégagé.) Auge mit auffallender sympathie et une attention Weit her, traun, Ta route fut Teilnahme und Spannung auf visibles. Hunding qui les observe kamst du des Wegs ; longue sans doute; diesen der beide beobachtet) tous les deux :) ein RoB nicht ritt, nul cheval n'est venu Trâgst du Sorge, Si tu crains der Rast hier fand: faire halte ici : mir zu vertraun, de te fier à moi, welch schlimme Pfade quels chemins difficiles der Frau hier gib doch Kunde : informe donc cette femme: schufen dir Pein ? te firent souffrir? sieh, wie gierig sie dich fràgtl vois comme ses yeux t'interrogent! SIEGMUND SIEGMUND Durch Wald und Wiese, Par bois et prairies, SIEGLINDE SIEGLINDE Heide und Hain, landes et bosquets, (unbefangen und (pleine de sympathie et d'un jagte mich Sturm tempête et grande détresse teilnahmsvoll) air naturel) und starke Not: m'ont pourchassé : Gast, wer du bist, Hôte, j'aimerais savoir nicht kenn' ich den Weg, j'ignore quels chemins wuBt' ich gern. qui tu es. den ich kam. j'ai suivis. Wohin ich irrte, je sais encore moins SIEGMUND SIEGMUND weiB ich noch minder: où je me suis égaré (blickt auf, sieht ihr in das (lève la tête, la regarde dans Kunde gewânn ' ich des gern. et j'aimerais l'apprendre. Auge und beginnt ernst) les yeux et commence d'un ton grave) Friedmund darf ich nicht Je ne puis m'appeler heiBen ; Friedmund ; La Waikyrie SCÈNE 2

Frohwalt môcht' ich wohl sein: je voudrais être Frohwalt: (zu Hunding gewandt) (Tourné vers Hunding.) doch Wehwalt mu3t ich mich mais je dois me nommer Ein Wolfing kundet dir das, C'est Fils-de-Loup qui te le dit, nennen. Wehwalt. den als Wolfing mancher wohl et beaucoup me connaissent Wolfe, der war mein Vater; Loup était mon père; kennt. sous ce nom. zu zwei kam ich zur Welt, nous vîmes le jour à deux, eine Zwiitingsschwester und une sœur jumelle et moi. HUNDING HUNDING ich. Très tôt, je perdis Wunder und wilde Mare Hôte intrépide, tu fais là Fruh schwanden mir ma mère et ma sœur; kundest du, kuhner Gast, un récit étrange et sombre, Mutter und Maid. celle qui me porta Wehwalt - der Wolfing I Wehwalt, le Fils-de-Loup! Die mich gebar et celle qui naquit avec moi, Mich dunkt, von dem Sur ces deux combattants, und die mit mir sie barg, je ne les ai guère connues. wehrlichen Paar j'ai entendu, kaum hab' ich je sie gekannt. Loup était fort et combatif; vernahm ich dunkle Sage, je crois, d'obscures histoires, Wehrlich und stark war Wolfe ; il se fit beaucoup d'ennemis. kannt' ich auch Wolfe sans connaître ni Loup, der Feinde wuchsen ihm viel. Le père allait und Wôlfing nicht. ni Fils-de-Loup. Zum Jagen zog à la chasse avec le fils; mit dem Jungen der Alte : un jour, ils rentrèrent SIEGLINDE SIEGLINDE Von Hetze und Harst de la traque et de la lutte: Doch weiter kunde, Fremder: Mais continue, étranger : einst kehrten wir heim : le gîte du loup était vide. wo weilt dein Vater jetzt ? où est ton père maintenant? da lag das Wolfsnest leer. La pièce splendide: Zu Schutt gebrannt réduite en cendres, SIEGMUND SIEGMUND der prangende Saal, le tronc du beau chêne: Ein starkes Jagen auf uns Les Envieux nous firent zum Stumpf der Eiche une souche; stellten die Neidinge an : une chasse acharnée: blûhender Stamm ; le corps vaillant de ma mère der Jâger viele sous les coups des Loups, erschlagen der Mutter gisait sans vie; fielen den Wôlfen, maints chasseurs tombèrent, mutiger Leib, disparue avec les braises, in Flucht durch den Wald traqués dans les bois verschwunden in Gluten la trace de ma sœur. trieb sie das Wild. par leur gibier : der Schwester Spur: C'est la bande cruelle Wie Spreu zerstob uns der les ennemis furent dispersés. uns schuf die herbe Not des Envieux Feind. Mais je fus séparé der Neidinge harte Schar. qui nous causa cet amer Doch ward ich vom Vater de mon père ; Geâchtet floh désastre. versprengt; je perdis sa trace, der Alte mit mir ; Proscrit, mon père seine Spur verlor ich, à force de le chercher; lange Jahre s'enfuit avec moi ; je langer ich forschte : je découvris seulement lebte der Junge le fils vécut de longues eines Wolfes Fell nur dans la forêt une peau mit Wolfe im wilden Wald: années, traf ich im Forst; de loup, manche Jagd avec Loup dans la forêt leer lag das vor mir, vide devant moi, ward auf sie gemacht ; sauvage: den Vater fand ich nicht. sans retrouver mon père. doch mutig wehrte maintes fois Aus dem Wald trieb es mich fort; Je voulus sortir des bois, das Wolfspaar sich. on les pourchassa; mich drângt' es zu Mânnern poussé vers les hommes mais les deux Loups luttaient und Frauen. et les femmes. avec vaillance. Wieviel ich traf, J'eus beau en voir wo ich sie fand, et en tous lieux, La Waikyrie SCÈNE 2

ob ich um Freund', recherchant un ami SIEGMUND SIEGMUND um Frauen warb, ou une compagne, (immer lebhafter) (s'animant de plus en plus) immer doch war ich geâchtet: toujours j'étais rejeté: Ein trauriges Kind Une triste enfant Unheil lag auf mir. le malheur pesait sur moi. rief mich zum Trutz: m'appela à l'aide: Was Rechtes je ich riet, Ce que j'estimais bon, vermâhlen wollte sa famille voulait andern dùnkte es arg, semblait mauvais à d'autres, der Magen Sippe marier la jeune fille was schlimm immer mir schien, ce qui me semblait mal, dem Mann ohne Minne die à un homme qu'elle n'aimait pas. andre gaben ihm Gunst. d'autres le jugeaient bien. Maid. Je m'élevai In Fehde fiel ich, wo ich mich J'entrais en conflit Wider den Zwang contre cette contrainte, fand, où que je me trouve, zog ich zum Schutz, je combattis Zorn traf mich, la colère me frappait der Drànger TroB la troupe des oppresseurs: wohin ich zog; partout où j'allais; traf ich im Kampf: l'ennemi céda au vainqueur. gehrt' ich nach Wonne, aspirant au bonheur, dem Sieger sank der Feind. Ses frères gisaient morts sous weckt' ich nur Weh' : je n'éveillais que douleur: Erschlagen lag en die Bru der: les coups : drum muBt' ich mich Wehwalt c'est pourquoi j'ai dû me die Leichen umschlang da die la jeune fille étreignait nennen; nommer Wehwalt ; Maid, les cadavres, des Wehes waltet' ich nur. j'étais voué au malheur; den Grimm verjagt' ihr der le chagrin chassa la colère. (Er sieht zu Sieglinde auf und (Il lève les yeux vers Sieglinde Gram. Versant sur le champ gewahrt ihren teilnehmenden et remarque son regard Mit wilder Trânen Flut de bataille Blick). compatissant.) betroff sie weinend die Wal: un flot de larmes brûlantes, um des Mordes der eignen la malheureuse fiancée HUNDING HUNDING Bruder se lamentait Die so leidig Los dir beschied, Pour t'imposer un sort klagte die unsel'ge Braut. sur le meurtre de ses frères. nicht liebte dich die Nom': si funeste, Der Erschlagnen Sippen Les clans des tués froh nicht grïiBt dich der La Nome ne t'aimait pas: sturmten daher; se précipitèrent ; Mann, l'homme qui t'accueille, ubermàchtig venus très nombreux, dem fremd als Gast du nahst. étranger, àchzten nach Rache sie; ils criaient vengeance; te reçoit sans plaisir. rings um die Stâtte les ennemis me pressaient ragten mir Feinde. de toutes parts. SIEGLINDE SIEGLINDE Doch von der Wal Mais la jeune fille Feige nur furchten den, Les lâches seuls craignent wich nicht die Maid; ne quittait pas les lieux; der waffenlos einsam fàhrt! - un homme mit Schild und Speer je la protégeai longtemps Kunde noch, Gast, solitaire et sans armes ! - schirmt' ich sie lang', avec mon bouclier et ma lance, wie du im Kampf Hôte, raconte enfin bis Speer und Schild mais lance et bouclier zuletzt die Waffe verlorst! comment tu perdis im Harst mir zerhaun. volèrent en éclats dans la lutte. ton arme au combat! Wund und waffenlos stand ich - J'étais blessé et sans armes - sterben sah ich die Maid: je vis mourir la jeune fille ; mich hetzte das wùtende Heer - la horde en fureur me harcelait - auf den Leichen lag sie tot. sur les cadavres, l'enfant gisait morte. La Waikyrie SCÈNE 2

(mit einem Blicke voit (Avec un regard douloureux HUNDING HUNDING schmerzlichen Feuers auf plein de flamme posé sur (barsch) (d'un ton rogue) Sieglinde) Sieglinde.) Fort aus dem Saal! Sors de la pièce ! Nun weiBt du, fragende Frau, Femme qui m'interroge, Sàume hier nicht! Et sans tarder ! warum ich Friedmund nicht tu sais maintenant Den Nachttrunk rïiste mir drin Prépare ma boisson du soir heiBe! pourquoi je ne m'appelle pas und harre mein' zur Ruh'. et attends-moi pour la nuit. (Er steht auf und schreitet auf Friedmund ! (Sieglinde steht eine Weile (Sieglinde reste un moment den Herd zu. Sieglinde blickt (Il se lève et se dirige vers unentschieden und sinnend. indécise et songeuse. Elle se erbleicht und tief erschuttert le foyer. Sieglinde baisse les Sie wendet sich langsam und dirige à pas hésitants et lents zu Boden) yeux, pâle et profondément zôgernden Schrittes nach dem vers le garde-manger. Là, elle bouleversée.) Speicher. Dort halt sie wieder s'arrête à nouveau et demeure an und bleibt, in Sinnen immobile, perdue dans ses HUNDING HUNDING verloren, mit halb pensées, le visage à demi- (erhebt sich, sehr finster) (se mettant debout, l'air très abgewandtem Gesicht stehen. détourné. Avec une résolution Ich weiB ein wildes sombre) Mit ruhigem EntschluB ôffnet tranquille, elle ouvre une Geschlecht, Je connais une race sauvage, sie den Schrein, fullt ein armoire, remplit une corne nicht heilig ist ihm, elle ne respecte pas Trinkhorn und schuttet aus à boire et y verse des herbes was andern hehr: ce que d'autres vénèrent : einer Buchse Wurze hinein. qu'elle a prises dans une boîte. verhaBt ist es alien und mir. tous et moi-même la haïssent. Dann wendet sich das Auge Puis elle tourne les yeux vers Zur Rache ward ich gerufen, Je fus appelé à la vengeance auf Siegmund, um seinem Siegmund pour rencontrer son Suhne zu nehmen pour faire expier Blicke zu begegnen, den dieser regard: celui-ci n'a pas cessé fur Sippenblut: le sang de mon clan : fortwàhrend auf sie heftet. Sie de fixer ce regard sur elle. Elle zu spàt kam ich, j'arrivai trop tard gewahrt Hundings Spâhen s'aperçoit que Hunding les und kehrte nun heim, et à mon retour, und wendet sich sogieich zum épie, et se dirige aussitôt vers des flucht'gen Frevlers Spur je surprends dans ma maison Schlafgemach. Auf den Stufen la chambre à coucher. Sur im eignen Haus zu erspàhn. - la trace du criminel en fuite.— kehrt sie sich noch einmal um, les marches, elle se retourne (Er geht herab.) (Il s'avance vers le devant heftet das Auge sehnsuchtsvoll encore une fois et, fixant Mein Haus hutet, de la scène.) auf Siegmund und deutet mit intensément Siegmund des Wolfing, dich heut'; Ma maison t'abrite dem Blicke andauernd und mit yeux, indique longuement du fur die Nacht nahm ich dich auf ; aujourd'hui, Fils-de-Loup; sprechender Bestimmtheit auf regard, avec une insistance mit starker Waffe je t'ai accueilli pour la nuit ; eine Stelle am Eschenstamme. parlante un point sur le tronc doch wehre dich morgen ; mais demain, munis-toi Hunding fâhrt auf und treibt du frêne. Hunding sursaute et, zum Kampfe kies' ich d'une arme solide : sie mit einer heftigen Gebârde d'un geste violent, la presse den Tag: je choisis ce jour pour zum Fortgehen an. Mit einem de s'en aller. Après un dernier fur Tote zahlst du mir Zoll. le combat: letzten Blick auf Siegmund regard vers Siegmund, (Sieglinde schreitet mit tu me paieras tribut pour geht sie in das Schlafgemach elle entre dans la chambre besorgter Gebârde zwischen les morts. und schlieBt hinter sich et ferme la porte derrière elle. die beiden Manner vor) (Sieglinde s'avance entre die Tur. Hunding nimmt seine Hunding reprend ses armes les deux hommes avec des Waffen vom Stamme herab). accrochées à l'arbre.) gestes inquiets.) Mit Waffen wehrt sich der L'homme se défend avec des Mann. armes. La Waikyrie SCÈNE 2

(Im Abgehen sich zu (Se tournant vers Siegmund DRITTE SZENE SCÈNE 3 Siegmund wendend) tandis qu'il sort.) Dich Wolfing treffe ich Fils-de-Loup je t'affronte (Siegmund allein. Es ist Siegmund seul. La nuit est tout morgen ; demain, vollstândig Nacht geworden ; à fait tombée ; la pièce mein Wort hôrtest du, tu m'as bien entendu, - der Saal ist nur noch von einem n 'est plus éclairée que par hiite dich wohl! sois sur tes gardes! schwachen Feuer im Herde une faible lueur du foyer. (Er geht mit den Waffen in das (Il pénètre dans la chambre erhellt. Siegmund lâBt sich, Siegmund s'assied Gemach; man hôrt ihn von avec ses armes; on l'entend nah beim Feuer, auf dem Lager sur la couche près de l'âtre innen den Riegei schlieBen) fermer le verrou de l'intérieur.) nieder und brïitet in groBer et médite quelque temps, innerer Aufregung eine Zeitlang en proie à une grande agitation schweigend vor sich hin). intérieure.

SIEGMUND SIEGMUND Ein Schwert verhieB mir der Mon père me promit une épée, Vater, trouvée dans la pire détresse. ich fand' es in hôchster Not. Sans armes, je suis tombé Waffenlos fiel ich dans la maison de l'ennemi ; in Feindes Haus; gage de sa vengeance, seiner Rache Pfand, je fais halte ici. raste ich hier: - J'ai vu une femme ein Weib sah ich, belle et sublime : wonnig und hehr: un trouble enchanteur entzuckend Bangen consume mon cœur. zehrt mein Herz. Un désir m'attire vers celle Zu der mich nun Sehnsucht qui me tient sous son doux zieht, charme, die mit suBem Zauber mich elle est sous l'emprise sehrt, de l'homme im Zwange hait sie der Mann, qui me raille, moi, sans armes! der mich Wehrlosen hôhnt! Wâlse! Wàlse! Wàlse! Wâlse! Où est ton épée? Wo ist dein Schwert ? La solide épée Das starke Schwert, que je brandirai dans l'assaut, das im Sturm ich schwànge, quand jaillira de mon cœur • bricht mir hervor aus der Brust, la rage contenue en moi ! was wutend das Herz noch (Les braises s'effondrent ; hegt? les étincelles qui jaillissent font (Das Feuer bricht zusammen; soudain tomber une vive clarté es fâllt aus der aufspruhenden sur le tronc du frêne Glut plôtzlich ein greller à l'endroit que Sieglinde avait Schein auf die Stelle des désigné du regard; La Waikyrie SCÈNE 3

Eschenstammes, welche maintenant on voit nettement tief in des Busens Berge ne couve plus qu'une ardeur Sieglindes Blick bezeichnet la poignée d'une épée qui s'y glimmt nur noch lichtlose Glut. obscure. hatte und an der man jetzt trouve plantée.) (Das Feuer ist gânzlich (Le feu s'est complètement deutlich einen Schwertgriff Qu'est-ce qui luit là verloschen: voile Nacht. Das éteint: nuit noire. - Sur le haften sieht) dans la lueur des braises? Seitengemach ôffnet leise: côté, la porte de la chambre lA/as gleiBt dort hell Quel rayon jaillit Sieglinde, in weiBem s'ouvre doucement: im Glimmerschein ? du tronc du frêne? Gewande, tritt heraus und vêtue de blanc, Sieglinde sort Welch ein Strahl bricht Mes yeux aveuglés schreitet leise, doch rasch, auf et s'avance vers le foyer aus der Esche Stamm ? voient un vif éclair; den Herd zu). à pas légers mais rapides.) Des Blinden Auge mon regard s'illumine de joie. ieuchtet ein Blitz: Cette clarté sublime SIEGLINDE SIEGLINDE lustig lacht da der Blick. enflamme mon coeur! Schlâfst du, Gast ? Hôte, dors-tu ? Wie der Schein so hehr Est-ce le regard das Herz mir sengt! de la femme splendide SIEGMUND SIEGMUND 1st es der Blick qu'elle aurait laissé (freudig ùberrascht (se levant d'un bond, der bluhenden Frau, fixé là-bas, aufspringend) agréablement surpris) den dort haftend quand elle quitta la pièce? Wer schleicht daher ? Qui se glisse là? sie hinter sich lieB, (À partir de ce moment, als aus dem Saal sie schied ? la lueur du foyer s'éteint SIEGLINDE SIEGLINDE (Von hier an verglimmt das progressivement.) (Mit geheimnisvoller Hast) (d'un ton pressant Herdfeuer allmàhlich). L'ombre nocturne Ich bin's : hôre mich an I et mystérieux) Nàchtiges Dunkel voilait mes yeux; In tiefem Schiaf Iiegt Hunding: C'est moi, écoute-moi ! deckte mein Aug', son regard rayonnant ich wurzt' ihm betàubenden Hunding dort profondément; ihres Blickes Strahl m'effleura, Trank: je lui ai versé un somnifère: streifte mich da : me donnant chaleur et lumière. nutze die Nacht dir zum Heill cette nuit, trouve ton salut! Wàrme gewann ich und Tag. Le soleil brillant Selig schien mir m'emplit de bonheur; SIEGMUND SIEGMUND der Sonne Licht; son éclat radieux (hitzig unterbrechend) (l'interrompant vivement) den Scheitel umgliB mir m'auréola le front, Heil macht mich dein Nah'n! Mon salut est ta venue! ihr wonniger Glanz - puis il disparut derrière les bis hinter Bergen sie sank. monts. SIEGLINDE SIEGLINDE (Ein neuer schwacher (Le feu se ravive faiblement.) Eine Waffe laB mich dir Laisse-moi te montrer Aufschein des Feuers) Au soir, en s'en allant, weisen : une arme: Noch einmai, da sie schied, sa clarté m'atteignit encore; o wenn du sie gewânnstl Oh, si tu la conquérais, traf mich abends ihr Schein ; même le tronc du vieux frêne Den hehrsten Helden je pourrais te nommer selbst der alten Esche Stamm resplendit d'un feu doré; durft' ich dich heiBen : le plus grand des héros: erglànzte in goldner Glut: l'éclat pâlit, dem Stârksten allein elle fût destinée da bleicht die Blute, la lumière s'éteint; ward sie bestimmt. au plus fort seul. das Licht verlischt; l'ombre nocturne O merke wohl, was ich dir Oh, retiens bien ce que nàchtiges Dunkel voile mes yeux: melde I je t'apprends ! deckt mir das Auge : tout au fond de mon âme Der Manner Sippe Le clan des hommes La Walkyrie SCÈNE 3

saD hier im Saal, était réuni dans cette pièce, Da wuBt' ich, wer der war, il destina l'épée dans le tronc. von Hunding zur Hochzeit invité par Hunding der mich G ramvol le gegrufit; Oh, si je le trouvais ici, geladen : à ses noces. ich weil3 auch, aujourd'hui, l'ami er freite ein Weib, Il épousait une femme wem allein venu de l'étranger das ungefragt que, malgré elle, im Stamm das Schwert er vers la plus malheureuse; Schàcher ihm schenkten zur des forbans lui offraient. bestimmt. tout ce que j'ai souffert Frau. J'étais là, triste, O fànd' ich ihn heut dans la douleur affreuse, Traurig sa/3 ich, tandis qu'ils buvaient. und hier', den Freund; tout ce qui m'a meurtrie wàhrend sie tranken ; Un étranger alors entra: kâm' er aus Fremden dans l'opprobre et la honte,- ein Fremder trat da herein : un vieillard vêtu de gris; zur àrmsten Frau. tout serait racheté ein Greis in blauem Gewand; le chapeau largement enfoncé, M/as je ich gelitten par la plus douce vengeance! tief hing ihm der Hut, cachait l'un de ses yeux; in grimmigem Leid, J'aurais reconquis der deckt' ihm der Augen eines; mais l'éclat de l'autre was je mich geschmerzt ce que j'ai perdu, doch des andren Strahi, fit peur à tous, in Schande und Schmach, - ce que j'ai pleuré Angst schuf es alien, lourd de menace, suBeste Ftache me serait rendu, traf die Manner il saisit les hommes, suhnte dann ailes ! si je trouvais l'ami sacré, sein màchtiges Dràu'n. en moi seule, Erjagt hàtt' ich, le héros que j'enlacerais! mir aiiein ce regard éveilla was je ich verlor, weckte das Auge doux espoir et affliction, was je ich beweint, sïi3 sehnenden Harm, larmes et consolation aussi. war' mir gewonnen, Trânen und Trost zugieich. Il me regarda, fànd' ich den heiligen Freund, Auf mich biickt' er foudroyant les autres, umfing' den Helden mein Arm! und blitzte auf jene, et sa main brandit une épée ais ein Schwert in Hânden er qu'il enfonça SIEGMUND SIEGMUND schwang; dans le tronc du frêne, (mit Glut Sieglinde umfassend) (étreignant Sieglinde das stieB er nun l'y fichant jusqu'à la garde : Dich selige Frau avec ardeur) in der Esche Stamm, le fer serait à celui halt nun der Freund, Femme bienheureuse, bis zum Heft haftet' es drin : qui l'arracherait au tronc. dem Waffe und Weib l'ami t'étreint, dem soilte der Stahi Tous les hommes vaillants bestimmt! à qui sont destinées l'arme geziemen, eurent beau s'y efforcer, HeiH in der Brust et l'épouse! der aus dem Stamm' es zôg'. nul ne put conquérir l'arme; brennt mir der Eid, Dans mon cœur brûle Der Manner aile, des hôtes vinrent, der mich dir Edlen vermàhlt. le serment ardent qui m'unit so kuhn sie sich muhten, des hôtes partirent, Was je ich ersehnt, à toi, noble femme. die Wehr sich keiner gewann; les plus forts tirèrent sur le fer, ersah ich in dir; Ce que je désirais, Gâste kamen il ne bougea pas d'un pouce: in dir fand ich, je l'ai vu en toi ; und Gâste gingen, l'épée est fichée là, muette. was je mir gefehlt! en toi j'ai trouvé, die stàrksten zogen am Stahl - Alors j'ai su qui était Littest du Schmach, ce qui m'avait manqué! keinen Zoll entwich er dem celui qui m'avait salué dans und schmerzte mich Leid ; Tu as subi la honte Stamm : la peine; war ich geàchtet, et j'ai souffert; dort haftet schweigend das je sais aussi und warst du entehrt: je fus proscrit Schwert. - à qui seul freudige Rache et toi, déshonorée: La Walkyrie SCÈNE 3

lacht nun den Frohen! une joyeuse vengeance durch Wald und Auen léger et charmant Auf lach' ich nous rendra heureux! weht sein Ate m, faisant merveille: in heiliger Lust, Saisi d'une joie sacrée weit geôffnet son souffle parcourt halt' ich dich Hehre umfangen, j'exulte de t'étreindre, femme lacht sein Aug': - les forêts et les prés, fuhl' ich dein schiagendes sublime, aus sel'ger Vôglein Sange son œil grand ouvert Herz! et sentir ton cœur battant ! suB er tônt, brille de joie. (Die groBe Tïire springt auf) (La grande porte s'ouvre tout holde Dufte Les oiseaux en fête d'un coup.) haucht er aus ; gazouillent seinem warmen Blut son doux chant, SIEGLINDE SIEGLINDE entbluhen il exhale (fàhrt erschrocken zusammen (effrayée, tressaille et se dégage wonnige Blumen, des parfums suaves ; und reiBt sich) de ses bras) Keim und SproB de sa chaude sève jaillissent Ha, wer ging ? Wer kam Ah, qui est sorti? Qui est entspringt seiner Kraft. des fleurs exquises, herein ? entré ? Mit zarter Waffen Zier germes et pousses (Die Tïir bleibt weit geôffnet: (La porte reste grande ouverte : bezwingt er die Weit; naissent de sa force. auBen herriiche au dehors, splendide nuit Winter und Sturm wichen Paré de tendres armes, Frûhiingsnacht; der Voiimond de printemps; la pleine lune der starken Wehr: il soumet le monde; ieuchtet herein und wirft sein éclaire la pièce et répand sa wohi muBte den tapfern hiver et tempête ont cédé heiies Licht auf das Paar, das clarté sur le couple. Tous deux Streichen à ses assauts : so sich plôtzlich in voiler peuvent ainsi s'apercevoir die strenge Tïire auch à ses coups valeureux la porte Deutlichkeit wahrnehmen kann) soudain en pleine lumière.) weichen, austère die trotzig und starr a dû céder aussi, SIEGMUND SIEGMUND uns trennte von ihm. - qui, fière et raide, (in leiser Entzuckung) (dans une douce extase) Zu seiner Schwester nous séparait de lui. Keiner ging - Nul n'est sorti, schwang er sich her; Il s'est élancé doch einer kam : mais quelqu'un est entré: die Liebe lockte den Lenz: vers sa sœur; siehe, der Lenz vois, le printemps in unsrem Busen la passion a séduit le printemps: lacht in den Saal! égaie la pièce! barg sie sich tief; elle était enfouie (Siegmund zieht Sieglinde mit (Avec une douce violence, nun lacht sie selig dem Licht. au fond de nos cœurs; sanfter Gewait zu sich auf das Siegmund attire Sieglinde à lui Die bràutiiche Schwester la voici qui resplendit Lager, so daB sie neben ihm sur la couche, elle se trouve befreite der Bruder; à la lumière. zu sitzen kommt. Wachsende ainsi assise à ses côtés. - zertrummert liegt, Le frère délivra Heiligkeit des Mondscheines) Clarté grandissante du clair was je sie getrennt: la fiancée, sa sœur; Wintersturme wichen de lune.) jauchzend gruBt sich ce qui les séparait dem Wonnemond, Les tempêtes d'hiver ont fait das junge Paar: s'est écroulé ; in mildem Lichte place vereint sind Liebe und Lenz! dans l'allégresse, le jeune Ieuchtet der Lenz; au mois de mai, couple auf linden Luften dans une douce lumière se reconnaît : leicht und lieblich, le printemps rayonne; passion et printemps sont Wunder webend il se lance, réunis! er sich wiegt; sur les zéphyrs, La Walkyrie SCÈNE 3

SIEGLINDE SIEGLINDE und so suB die Sinne mir et ton visage, Du bist der Lenz, Tu es le printemps zwingt. doux envoûtement de mes sens. nach dem ich verlangte auquel j'aspirais in frostigen Winters Frist. durant l'hiver glacial. SIEGMUND SIEGMUND Dich gruBte mein Herz Dans un frisson sacré, Im Lenzesmond Dans la lune de printemps, mit heiiigem Grau'n, mon coeur t'a reconnu leuchtest du hell; claire, tu resplendis ; als dein Blick zuerst mir dès que ton regard brilla hehr umwebt dich ta chevelure ondoyante erbiuhte. pour moi. das Wellenhaar: t'auréole de noblesse : Fremdes nur sah ich von je, Je n'ai jamais vu qu'étrangers, was mich beruckt, ce qui m'a captivé, freudlos war mir das Nahe. les proches étaient inamicaux ; errât' ich nun leicht, je le devine sans peine- Als hâtt' ich nie es gekannt, tout ce qui m'advenait denn wonnig weidet mein car je te contemple avec war, was immer mir kam. me semblait inconnu. Blick. délices. Doch dich kannt' ich Mais toi, je te reconnus deutlich und klar: en toute clarté : SIEGLINDE SIEGLINDE als mein Auge dich sah, dès que mes yeux te virent, (schlâgt ihm die Locken von (écarte de son front les boucles warst du mein Eigen; tu m'appartins; der Stirn zuruck und qui l'encadrent et contemple was im Busen ich barg, le tréfonds de mon cœur, betrachtet ihn staunend) Siegmund avec stupeur) was ich bin, tout mon être Wie dir die Stirn Comme ton front hell wie der Tag surgit en moi so offen steht, est dégagé, taucht' es mir auf, en pleine lumière, der Adern Geâst tes veines s'entrelacent o wie tônender Schall résonna à mon oreille in den Schlâfen sich schlingt! et marbrent tes tempes ! se h lug's an mein Ohr, comme un écho sonore, Mir zagt es vor der Wonne, Je frémis d'un bonheur als in frostig ôder Fremde dès que j'aperçus l'ami die mich entzuckt! qui me ravit! zuerst ich den Freund ersah. dans ce monde étranger, Ein Wunder will mich Un souvenir étrange me revient; (Sie hàngt sich entzuckt an glacial. gemahnen : toi que j'ai découvert seinen Hais und blickt ihm (Elle se jette, ravie, à son cou den heut' zuerst ich erse haut, aujourd'hui, nahe ins Gesicht) et le regarde bien en face.) mein Auge sah dich schon ! mes yeux t'ont déjà vu !

SIEGMUND SIEGMUND SIEGMUND SIEGMUND (mit Hingerissenheit) (avec exaltation) Ein Minnetraum Je me souviens aussi O su Ses te Won ne! O délices suprêmes! gemahnt auch mich : d'un rêve d'amour; O seligstes Weib! Femme divine! in heiBem Sehnen plein d'un désir brûlant, sah ich dich schon ! je t'ai déjà vue! SIEGLINDE SIEGLINDE (dicht an seinen Augen) (ses yeux dans les yeux SIEGLINDE SIEGLINDE O laB in Nahe de Siegmund) Im Bach erblickt' ich Dans l'onde, j'aperçus zu dir mich neigen, Oh laisse-moi mein eigen Bild - ma propre image - daB hell ich schaue me pencher vers toi, und jetzt gewahr' ich es et maintenant je la perçois den hehren Schein, que je voie dans la clarté wieder: encore ; der dir aus Aug' le noble éclat wie einst dem Teich es tu m'offres à présent mon und Antlitz bricht qu'irradient tes yeux enttaucht, image, bietest mein Bild mir nun du ! telle qu'elle surgit de l'étang ! La Walkyrie SCÈNE 3

SIEGMUND SIEGMUND SIEGLINDE SIEGLINDE Du bist das Bild, Tu es l'image Und Friedmund darfst du Et Friedmund est le nom joyeux das ich in mir barg. que je portais en moi. froh dich nicht nennen ? que tu ne peux porter.

SIEGLINDE SIEGLINDE SIEGMUND SIEGMUND (den Blick schnell abwendend) (détournant rapidement les yeux) Nenne mich du, wie du Je porterai le nom O still! LaB mich Attends! Laisse-moi liebst, daB ich heiBe : que tu aimeras pour moi : der Stimme lauschen: écouter ta voix: den Namen nehm' ich von dir! C'est toi qui me donnes mon mich dunkt, ihren Klang j'en ai entendu, je crois, nom ! hôrt' ich als Kind. le timbre quand j'étais enfant - (aufgeregt) Mais non! Je l'entendis SIEGLINDE SIEGLINDE Doch nein ! Ich hôrte sie naguère, Doch nanntest du Wolfe den Mais ton père, tu l'appelais neulich, (excitée) Vater? Loup ? als meiner Stimme Schall quand l'écho de ma voix mir widerhailte der Wald. retentit dans le bois. SIEGMUND SIEGMUND Ein Wolf war er feigen C'était un Loup pour des SIEGMUND SIEGMUND Fùchsen! renards peureux! O lieblichste Laute, O sons délicieux Doch dem so stolz Mais celui dont les yeux denen ich lausche! que mon oreille écoute! strahlte das Auge, brillaient d'un air fier, wie, Herrliche, hehr dir es comme brillent les tiens,

SIEGLINDE SIEGLINDE strahlt, femme splendide, (ihm wieder in die Augen (scrutant de nouveau son der war: - Wâlse genannt. avait pour nom - Wâlse. spàhend) regard) Deines Auges Glut J'ai déjà vu l'éclat SIEGLINDE SIEGLINDE erglànzte mir schon : de ce regard ardent : (auBer sich) (hors d'elle) so blickte der Greis c'est celui du vieillard War Wâlse dein Vater, Si Wâlse était père grùBend auf mich, qui en me saluant und bist du ein Wâlsung, et si tu es un Wâlsung, als der Traurigen Trost er gab. consola l'affligée. stieB er fur dich s'il a planté pour toi An dem Blick À ce regard, sein Schwert in den Stamm, son épée dans le tronc - erkannt' ihn sein Kind - son enfant le reconnut, - so laB mich dich heiBen, alors laisse-moi t'appeler schon wollt' ich beim Namen son nom était déjà sur mes wie ich dich liebe : selon mon amour: ihn nennen ! lèvres ! Siegmund - Siegmund - (Sie hàlt inné, und fàhrt dann (Elle s'interrompt puis poursuit so nenn' ich dich! je te donne ce nom! leise fort) à voix basse.) Wehwalt heiBt du furwahr? T'appelles-tu vraiment Wehwalt? SIEGMUND SIEGMUND (springt auf dem Stamm zu (s'élance vers le tronc et saisit

SIEGMUND SIEGMUND und faBt den Schwertgriff) la poignée de l'épée) Nicht heiB' ich so, Ce n'est pas mon nom Siegmund heiB' ich Siegmund est mon nom, seit du mich liebst: depuis que tu m'aimes: und Siegmund bin ich! et Siegmund, c'est moi! nun wait' ich der hehrsten à présent, je suis voué au Bezeug' es dies Schwert, Que cette épée le prouve, Wonnen! bonheur suprême! das zaglos ich halte ! je la tiens sans trembler! La Walkyrie SCÈNE 3

Wàlse verhieiï mir, Wâlse me promit SIEGLINDE SIEGLINDE in hôchster Not que dans la pire détresse, (reiSt sich in hôchster (débordante d'ivresse, fànd' ich es einst: je la trouverais un jour: Trunkenheit von ihm los und s'arrache à son étreinte ich faiï' es nun! je la saisis donc ! stellt sich ihm gegenuber) et se place face à lui.) Heiiigster Minne Détresse suprême Bist du Siegmund, Si c'est Siegmund hôchste Not, de la plus sainte passion, den ich hier sehe, que je vois là - sehnender Liebe détresse déchirante Sieglinde bin ich, C'est moi Sieglinde, sehrende Not de l'amour fervent, die dich ersehnt: qui t'attendais : brennt mir hell in der Brust, brûle en moi d'un feu clair, die eigne Schwester tu as en même temps drângt zu Tat und Tod: appelle lutte et mort: gewannst du zu eins mit dem conquis et la sœur et l'épée! Notung! Notung ! Notung ! Notung ! - Schwert! So nenn' ich dich, Schwert - Je te donne ce nom. Notung! Notung ! Notung ! Notung ! SIEGMUND SIEGMUND Neidlicher Stahl! Fer désiré ! Braut und Schwester Tu es pour le frère Zeig' deiner Schârfe Montre le tranchant bist du dem Bruder - et l'épouse et la sœur - schneidenden Zahn : acéré de ta lame: so blûhe denn, que vive donc heraus aus der Scheide zu mir! sors du fourreau, viens à moi ! - Wàlsungen-Blut! le sang des Wàlsungen ! (Er zieht mit einem gewaltigen (D'une violente secousse, Ruck das Schwert aus dem il arrache l'épée au tronc (Er zieht sie mit wutender Glut (Il l'attire à lui avec une furieuse Stamme und zeigt es der et la montre à Sieglinde, an sich; sie sinkt mit einem ardeur, elle pousse un cri von Staunen und Entzucken stupéfaite et transportée.) Schrei an seine Brust. Der et tombe dans ses bras. erfaBten Sieglinde) Vorhang fâllt schnel!) Le rideau tombe rapidement.) Siegmund, den Wâlsung, Femme, tu vois là siehst du, Weib ! Siegmund, le Wâlsung! Als Brautgabe En cadeau de noces, bringt er dies Schwert: il t'apporte cette épée : so freit er sich ainsi il épouse die seligste Frau; la plus heureuse des femmes; dem Feindeshaus et il t'enlève ainsi entfuhrt er dich so. au toit de l'ennemi. Fern von hier Loin d'ici, folge mir nun, suis-moi donc, fort in des Lenzes allons dans le riant lachendes Haus : pays du printemps : dort schïitzt dich Notung, là, l'épée Notung te protégera, das Schwert, wenn Siegmund si Siegmund succombe dir liebend erlag! par amour pour toi ! (Er hat sie umfaBt, um sie mit (Il l'a enlacée pour l'entraîner sich fortzuziehen). avec lui.)

OPÉRA DE ROUEN | HAUTE-NORMANDIE 2004-2005: UNE SAISON D'OPÉRA

RICHARD WAGNER : LA WALKYRIE ACTE I direction musicale Oswald Sallaberger, Orchestre de l'Opéra de Rouen avec Cheryl Studer, Alan Woodrow, Jyrki Korhonen 9, 12 décembre

MOZART CONCERT ARIAS direction musicale Oswald Sallaberger, chorégraphie Anne Teresa De Keersmaeker mise en scène Jean-Luc Ducourt, conception Anne Teresa De Keersmaeker, Jean-Luc Ducourt Compagnie Rosas - Orchestre de l'Opéra de Rouen du 12 au 16 janvier

RICHARD STRAUSS : ELEKTRA direction musicale Oswald Sallaberger, mise en scène et décors Stéphane Braunschweig Orchestre de l'Opéra de Rouen, avec Susan Bullock 10, 13, 16 mars

BENJAMIN BRITTEN : CURLEW RIVER direction musicale David Stern, mise en scène Yoshi Oïda Orchestre de l'Opéra de Rouen, avec Michael Bennett 7, 9, 10 avril

GUSTAV MAHLER : LE CHANT DE LA TERRE direction musicale David Stern, mise en scène Yoshi Oïda Orchestre de l'Opéra de Rouen, avec Ning Liang, Michael Hayes 8, 9, 10 avril

GIACOMO PUCCINI : TOSCA direction musicale Oswald Sallaberger, mise en scène Dagmar Pischel chef de chœur Laurence Equilbey, avec Hélène Bernardy du 6 au 14 mai

MARC-ANTOINE CHARPENTIER: MÉDÉE direction musicale et clavecin Hervé Niquet Le Concert Spirituel, avec Stéphanie D'Oustrac 20 et 22 mai. Opéra de Rouen Haute-Normandie

7, rue du docteur Rambert 76 000 Rouen tél. 0 810 811 116 fa*. 02 3515 33 49 www.operaderouen.com

Président Pierre Albertini directeur général Laurent Langlois directeur musical Oswald Sallaberger chef de chœur Laurence Equilbey chorégraphe Anne-Teresa De Keersmaeker principal chef invité David Stem chef de chœur assistant Daniel Bargier

Le Chœur de chambre Accentus, direction Laurence Equilbey est associé

à l'Opéra de Rouen.

La Compagnie Rosas développe à l'Opéra de Rouen un projet intitulé Rosas à Rouen.

Opéra de Rouen Haute-Normandie est subventionné par la Ville de Rouen, le Ministère de la Culture et de la Communication

DRAC Haute-Normandie, la Région Haute-Normandie, le Conseil Général de la Seine-Maritime, et le Conseil Général de l'Eure.

Il reçoit aussi le soutien de l'Agglo. de Rouen Haute-Normandie, la Société Générale la Caisse d'Allocations Familiales de Rouen.

LA MUSIQUE UNE PASSION UN PARTAGE Conception graphique Peters Bernard impression Leprettre, décembre 2005.