FOLS CH ET SON CHATEAU FÜRST

Joseph COLBUS

FOLSCHVILLER ET SON CHATEAU FURST

COLLECTION HISTORIQUE Monographie Lorraine Fascicule 48

AVANT PROPOS Malgré les inventions modernes et toutes les possibilités d'évasion et de distractions on trouve chez nos contemporains, même chez les jeunes, une curiosité bien légitime de connaître le passé de leurs fa- mille ou localité. Certains chercheurs, curés et instituteurs, avaient rassemblé des documents sur le passé de Folschviller; mais ils restaient enfouis dans les archives. Par exemple la «Schulchronik» de M. Knauber, instituteur, qui a été une source précieuse de cette monographie. Donner à toutes les familles de Folschviller la possibilité d'être au courant du passé de leur localité, surtout aux jeunes générations; leur faire connaître entre autres la vie de ce «confesseur de la foi » que fut M. l'abbé Becker, inhumé au cimetière du village : tout cela a été à l'origine de cette courte brochure. Les sources consultées pour cet ouvrage furent évidemment toutes les archives paroissiales et communales, sans oublier celles de Téting et , pour la période révolutionnaire; l'ouvrage de M. J. Rohr. « et son arrondissement»; et tous les ouvrages habituellement consultés pour les monographies des villages : Touba, Lesprand, revue eccl. etc. sans oublier la tradition orale, qui est une source irremplaçable. Je m'en voudrais d'oublier ceux qui ont contribué à l'élaboration de ce petit travail et qui nous ont aidé de leurs conseils et suggestions : d'abord les regrettés abbés Morhain et Eich de Montigny-lès- les abbés Aloïs Bach et Baroth de Metz, Messieurs Hiegel et Rohr de . Notre vive gratitude s'adresse également à M. le Maire et aux se- crétaires de Mairie, qui ont mis à notre disposition les archives commu- nales; à M. Martin, secrétaire du Siège de Folschviller, pour l'aide ap- portée pour le chapitre Mine et Château Fürst, ainsi qu'à beaucoup «d'anciens du village» pour leurs précieux renseignements. Puisse ce petit ouvrage non seulement intéresser la population vil- lageoise, mais aussi les habitants de la Cité Fürst, qui seront peut- être heureux d'avoir un aperçu sur le passé de leur nouvelle patrie d'a- doption. L'Auteur.

CHAPITRE 1 APERÇU GÉOGRAPHIQUE. LE NOM. Le NOM du village apparaît pour la première fois en 1275, dans une charte de l'Abbaye de St.-Avold. (Kremer, II, 357). Il s'écrit : WOLSWILRE. 1356 : VOLCHVILLER - 1400 : WOLSTWILRE - FOGELSWILRE (Pouillé, Dorvaux). 1485 : VOLSZWILLER (cartulaire de l'Ev. Metz: T. VIII, p. 29). 1494 : FOLLSSCHWEILLER - 1591 : FOLESHUVILLER (Inv. Ti- tres Duché Lorr., par Fourny). 17e siècle : WOLTZEILLER - 1606 : FOLSCHVEILER (Pouillé, P. 159). 1749 : FOLCHWEILER AN X : FOLSCHWEILER - FOLSCHEVILLERS (Dict. Viville). 1910 : FOLSCHWEILER (orthographe allemande) 1919 : FOLSCHVILLER (orthographe française). ÉTYMOLOGIE du NOM. D'après Terquem, ce nom devrait s'écrire : « FOLSCHEVILLERS » ou «V» : comme il s'écrivait d'ailleurs pendant la Révolution. Il se compose de 3 noms, qui ont le sens suivant : FOL ou VOLL : abré- viation de « VOLLJAHRIG » — majeur. SCHE : abréviation de « SCHEFFELZEHNTE » — dîme sur le blé battu; Scheffel — boisseau. VILLERS : — village autonome, se gouvernant par ses propres us et coutumes. Donc : « un village émancipé ayant le droit de lever des dîmes ». — Die « Zehntescheune », « grange aux dîmes », se trouvait, R. de la Chèvre, N° 6, à côté de la maison Apel-Braun. — Mais cette explication ne plaît pas aux spécialistes de la question, car aucun village n'avait ce droit de lever des dîmes, mais les Seigneurs ou les Abbayes. — Autre explication : Le nom aurait son origine du chef de tribu du nom de Volko, ou Folko qui le premier y aurait construit sa maison. ARMOIRIES. Ecartelé aux 1 et 4 d'argent, à la fasce de gueules. Aux 2 et 3 de gueules au vaisseau à 3 voiles d'argent, chargées chacune d'une croix du champ, voguant sur une mer d'azur. — Pourquoi le vaisseau ? A cause de Etienne NAVIER. Ce Seigneur Etienne de NAVIER, appelé plus communément Steff Navier (diminutif du latin Stepha- nus), avait comme blason une poule tenant dans son bec une branche de chêne à 3 glands. Mais ses successeurs, trouvant ces armes trop rusti- ques, choisirent un blason parlant, tiré du mot Navier : qui vient du mot latin navis — navire. Ces dernières armes avec des navires, ont été adoptées par la Commune de Marange-Zondrange en 1930. Sur cette commune se trouve, en effet, la ferme de Henning, appartenant à Stef Navier, fief reçu de Charles III, ainsi que le domaine de Fürst. (Pour plus de détails, voir chapitre : Château de Fürst). Le SITE et le BAN. Le village de Folschviller est situé au Sud-Ouest du Canton de St.-Avold, sur la Départementale 25, qui relie St.-Avold à Faulque- mont. Altitude : 275 m. Distances de Folschviller à St.-Avold : 5 km; jusqu'à 7 km; jusqu'à Forbach 23 km. Le ban de Folschviller est limitrophe avec les communes suivantes : Valmont, , Vahl-Ebersing, Lelling, Téting, , Dour- d'hal. Superficie totale du ban : 9 1/2 km2, soit 946 hectares, 04 ares. Mais avant la Révolution, il n'y avait pas un ban, mais 4 bans différents appelé « Sonderbann ». Le ban de Folschviller est le résultat de l'union de ces 4 bans; à savoir :Ban d'ALING : qui comprenait 186 hectares, d'après le Bannbuch de 1754 : ou 884 journaux et 174 verges. (Jour de terre — 20,44 ares; Verges — 10 pieds de Lorraine en longueur). Ban de FURST : 120 ha, et le ban de BERFANG (Vieux ou Altberfang) : 74 hectares. Et le ban de Folschviller proprement dit qui comprenait 566 hect. Pendant la Révolution, les privilèges des Couvents et des Seigneurs avec leurs biens, furent déclarés BIENS NATIONAUX. Aussi les propriétés de Berfang (appartenant à l'Abbaye de St.-Avold), les terres du Seigneur de Fûrst, ainsi que celles du ban d'Aling appartenant pour une part à l'Abbaye et une autre part aux Seigneurs de Fürst et de Hesser, furent attribuées au Syndicat Communal de Folschviller. Ce fut là l'origine des délimitations du ban actuel.

Au début du 19ème siècle, et encore jusqu'à la construction de la Cité Fürst autour du puits de la mine actuelle, le ban comprenait : 650 ha de terres cultivables; 150 ha de forêts; 100 ha de prés et 30 ha de jardins. Le reste, soit au total 16 ha, se partageait en chemins, voie ferrée, ruisseaux, etc. Cours d'eau, ruisseaux, fontaines, conduites d'eau. Le ban de la Commune de Folschviller est traversé, sur un parcours d'environ 2 km, par la Nied allemande, dite de Marienthal, entre les bans d'Altviller et de Téting. Sous cette appellation Nied allemande, il faut entendre deux cours d'eau du même nom: dont l'un constitue la Nied allemande de Marienthal, l'autre la Nied allemande du Bisch- wald; par leur réunion, elles forment la Nied allemande proprement dite. Le confluent de ces deux cours d'eau se trouve en dessous de Lel- ling. La Nied allemande se jette dans la Nied française, près du village de Condé-Northen. La Nied reçoit, sur le territoire de Folschviller, le ruisseau de Fürst, qui naît dans le bois d'Oberstwald, près de la fontaine de « He- mersborn » ( = Heimatsbrunnen). En bas de la route du château, il reçoit les eaux de la Cité par le 2° ruisseau de Fürst qui passe sous la route à cet endroit. Ce ruisseau longe le nouveau cimetière, entre au village par la « Enteecke » ou R. des jardins. Puis il passe sous la route et la rue du ruisseau (recouvert) et ressort derrière la maison Lotz Edouard. Il traverse la Neuwies, passe sous la voie ferrée, puis il longe l'ancien moulin « Hetschmühl », qu'il alimentait par un bassin spécial, se jette avec le ruisseau de Val- mont dans la Nied, près de l'ancien moulin disparu, appelé « Brücken- mühl ». Les eaux de Berfang fontaine et ferme, descendent dans le ruisseau des Quatre-Vents, qui passe à Téting; appelé aussi « Veltersbach ». Les eaux de la fontaine d'Aling forment un petit ruisseau qui traverse les prés du confin Kanel, et alimentent l'étang de Husar, dont le trop-plein se jette dans la Nied. Les anciennes fontaines du village. 1) " Laufbrunnen " : fontaines à débit continu; il en existait 4 au village. Une située au «Kirchberg»; l'abreuvoir fut démonté vers 1955. La chambre à eau se trouve rue de Téting, à droite sur la hauteur. L'ancienne canalisation d'eau pour les deux maisons communales (école et presbytère) était greffée sur cette conduite en 1892. Les trois autres fontaines étaient alimentées par une source et la chambre à eau appelée « Wasserkammer », qui se trouvaient dans les « Wâchsgârten », entre Pütz et la rue des jardins. Les tuyaux de canalisation étaient en bois, ce qui constituait une protection contre le gel. La première de ces 3 fontaines se trouvait au lieu-dit « Enteecke », IMPRIMERIE LÉON LOUIS & C" BOULAY- 3-2280

Dépôt légal N° 26 4ème trimestre 1964.

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