Tél. [email protected] Benoît Baume DIRECTEUR DELARÉDACTION 138 PAGES /9,90 € À PARTIR DU27 JUIN2019 EN KIOSQUE ETENLIBRAIRIE ARLES HORS-SÉRIE FISHEYE COMMUNIQUÉ DEPRESSE 06 82936779 : Tél. [email protected] Éric Karsenty RÉDACTEUR ENCHEF 06 13452261 : Tél. [email protected] Catherine Philippot RELATIONS PRESSE 01 40476342 :

8-10, passageBeslay, (11 FISHEYE MAGAZINE [email protected] Tél. 01 77152640 : e )

PHOTO DE COUVERTURE : © OUKA LEELE, PELUQUERÍA, 1979. © LUCIEN CLERGUE, ARLEQUIN, 1955. COMMUNIQUÉ DE PRESSE ARLES 50 ANS DE FISHEYE RENCONTRES HORS-SÉRIE

L’HISTOIRE LES PHOTOGRAPHES LES IMAGES LE GUIDE COMPLET DE L’ÉDITION 2019

ÉDITO Cinquante ans de mariage entre la photo, Arles et le reste du monde, cela mérite un anniversaire exceptionnel. À 50 ans, les noces sont d’or, ce qui peut sembler un peu banal ou entendu. Mais ce qui se passe à Arles depuis cinquante ans n’a rien de banal ou d’entendu. Qui aurait imaginé qu’une ville empreinte des tourments post-industriels, envahie de moustiques et loin des circuits habituels de la Provence glamour, devienne la capitale mondiale de la photographie ? Une évidence désormais, qui s’est forgée à l’ombre de la place du Forum, été après été, rosé après rosé, pour devenir aujourd’hui un rendez-vous incontournable qui attire photographes, scénographes, éditeurs, collectionneurs, conservateurs et tous les curieux d’une image en évolution. Arles a consacré la photographie comme un art, et plus encore que le média, les Rencontres ont distingué les femmes et les hommes qui lui ont donné vie. C’est par le prisme de l’humain que nous avons choisi de conter cinquante ans de bouleversements, de prises de risques et de débats passionnés. Les Rencontres, dans le regard des acteurs qui les ont façonnées, vécues. Tels des archéologues, nous sommes allés en quête d’images, de témoignages et du sens caché d’une histoire en mouvement. Ce hors-série vous sera évidemment utile cet été pour approfondir votre lecture de cette 50e édition des Rencontres, mais c’est aussi un momentum qui aura encore toute sa valeur dans quelques années. Cela nous semblait logique de réaliser un magazine papier à l’occasion de cet anniversaire, car Arles a consacré la photographie sur support papier à travers les tirages et les livres. Certes, de nouvelles formes d’images apparaissent au sein des Rencontres, comme le très remarqué VR Arles festival, dédié aux projets immersifs, mais le papier occupe une place à part à Arles. Ce hors-série interroge aussi la relation particulière et intime que nous entretenons aux Rencontres. Fisheye y trouve sa genèse et a décidé d’embrasser un peu plus ce destin en y installant de manière permanente une galerie. Les Rencontres, comme le dit Sam Stourdzé, directeur de la manifestation, sont « un bien commun dont il faut prendre soin ». C’est aussi un terreau fertile qui a permis l’émergence de la Fondation Vincent Van Gogh, la Fondation Luma, les Voies Off, bientôt la Fondation Lee Ufan, et bien d’autres choses encore. Cette ressource doit être conservée pour le futur.

Benoît Baume Directeur des rédactions

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION RÉDACTEUR EN CHEF RELATIONS PRESSE FISHEYE MAGAZINE Benoît Baume Éric Karsenty Catherine Philippot 8-10, passage Beslay, Paris (11e) [email protected] [email protected] [email protected] Tél. : 01 77 15 26 40 Tél. : 06 82 93 67 79 Tél. : 06 13 45 22 61 Tél. : 01 40 47 63 42 [email protected] COMMUNIQUÉ DE PRESSE LES GRANDES ÉPOQUES FISHEYE DES RENCONTRES HORS-SÉRIE

Découpé en chapitres, le magazine fait revivre les grandes époques du demi-siècle des Rencontres, du temps des pionniers aux années Stourdzé. Avec les témoignages de Jean-Claude Gautrand, Maryse Cordesse, Bernard Perrine, Maja Hoffmann, François Hébel, et Sam Stourdzé, entre autres.

La photo était donc si peu reconnue ? En 1974, on a eu pour la première fois un représentant du ministère de la Culture qui est venu voir ce qu’il se passait. Il faut savoir qu'il n’y avait rien pour la photographie au niveau institutionnel dans les années 1970. Je me souviens qu’un jour, avec Lucien Clergue, nous sommes allés au ministère de la Culture et nous leur avons fait remarquer qu’il n’y avait pas une ligne de budget pour la photo ! On nous a répondu : « C’est un art mécanique, ça n’entre pas en ligne de compte. » Du coup, nous sommes allés au ministère de l’Industrie, où on nous a dit : « Il y a une dimension artistique, ce n’est pas pour nous. » Nous nous sommes finalement retrouvés au ministère de la Jeunesse et des Sports… Voilà où en était la photo dans ces années-là. À cette époque, le monde de la photo était divisé en deux avec d’un côté les reporters qui vivaient entre eux et ne s’occupaient ni d’esthétique ni de l’histoire de la photo, et de l’autre le monde des photo-clubs, quatre ou cinq cents, où ça ronronnait gentiment. Il y avait entre les deux le club « Les 30 x 40 ». L’avantage des Jean-Claude Gautrand « 30 x 40 », c’est que c’était un groupe de réflexion sur la photo et pas de contemplation béate. Nous avons reçu des photographes GJON MILI, JEAN DIEUZAIDE comme Brassaï, ou Izis qui venaient montrer leur ET MANUEL ÁLVAREZ BRAVO, YOUSUF KARSH LORS D’UNE travail, et nous leur montrions le nôtre : c’était enrichissant. Le RENCONTRES D'ARLES 1981. CONFÉRENCE. PARMI LES PHOTO DE PIERRE-JEAN AMAR. SPECTATEURS, AU PREMIER RANG, DE public des « 30 x 40 » a été un petit noyau qui est venu à Arles GAUCHE À DROITE : EVA RUBINSTEIN, dès les premières éditions. GEORGES TOURDJMAN ET JEAN- En quoi consistait votre collaboration ? CLAUDE GAUTRAND, RENCONTRES D'ARLES 1975. PHOTO DE PIERRE-JEAN Moi, j’aidais Lucien avec mes contacts à Paris. J’ai ainsi organisé Le temps AMAR. une exposition du groupe Libre Expression que nous venions 1970 de créer avec Jean Dieuzaide et quelques autres. Nous étions PAGE PRÉCÉDENTE : L’ÉQUIPE FONDATRICE DES les héritiers de la subjektive Fotografie – une école qui met en RENCONTRES D’ARLES, 1970. DE avant la personnalité créatrice du photographe, GAUCHE À DROITE : JEAN-CLAUDE à l’opposé d’une pratique documentaire. Nous LEMAGNY, TODD WEBB, MICHEL Bio express TOURNIER, LUCIEN CLERGUE, JEAN- avons aussi invité quatre photographes améri- des pionniersProPos recueillis Par Éric KarsenTy CLAUDE GAUTRAND, JEAN-PIERRE cains : Jerry Uelsmann, Paul Caponigro, Heinz 1964 Adhère au club « Les 30 x 40 », SUDRE, ÉDOUARD BOUBAT, Hajek-Halke, et Rinaldo Prieri. dont il deviendra le vice-président. DENIS BRIHAT, JEAN DIEUZAIDE ET JEAN-MAURICE ROUQUETTE. Quels sont vos meilleurs et 1968 Reçoit le grand prix des arts de PHOTO DE JEAN DIEUZAIDE. vos pires souvenirs ? la ville de Marseille au musée Cantini, En 1970, les Rencontres, c’était une bande de pour sa série sur le galet. Les membres copains. Cette osmose entre les gens a perduré les du jury étaient Lucien Clergue, Denis Brihat,

1970 — 1976 années suivantes : amitié, simplicité et gratuité ai- Jean-Pierre Sudre, Jean-Claude Lemagny… 1970 — 1976 daient à engendrer une belle convivialité. Manger la future équipe de la première édition une pizza avec au bord du Rhône, des Rencontres, deux ans plus tard. Vous êtes sur la photo de la c’était unique ! William Eugene Smith buvait des 1970 Première participation aux Rencontres. première équipe des Rencontres. coups sur la place du Forum avec des inconnus ! Il n’a manqué aucune édition depuis. En êtes-vous l’un des fondateurs ? Le summum de cette ambiance, en 1974, c’était 1976 Membre du conseil Je ne fais pas partie des fondateurs que sont Lucien le grand repas à Montmajour. Il y avait des tables d’administration des Rencontres. Clergue, Jean-Maurice Rouquette, conservateur du partout et tout le monde pouvait y participer, il y 1984 Chevalier de l’ordre

oulouse LES PIONNIERS musée Réattu, et Michel Tournier, qui a reçu le prix avait une foule énorme. Jacques Henri Lartigue a des Arts et des Lettres. T D e Goncourt pour Le Roi des Aulnes en 1970. L’écrivain fini sur la table en dansant, Henri Cartier-Bresson Prix Vasari et Prix du livre des

ille 1986

/ V / s’intéressait déjà à la photographie puisqu’il ani- se cachait derrière son assiette. Tout le monde Rencontres d’Arles pour le tome I mait l’émission Chambre noire, produite par Albert était brassé en même temps, des gitans sont venus du livre Paris des photographes. ieuzai D e 1976 D Plécy, un programme télé consacré chaque mois à faire la fête… Le pire souvenir, c’est peut-être 2018 Publication du livre Itinéraire on D s l’œuvre de photographes comme Man Ray, Brassaï, JEAN-CLAUDE quand le photographe japonais Kishin Shinoyama d’un photographe, qui rassemble – F GAUTRAND. G es Jacques Henri Lartigue, Bill Brandt, André Kertész AUTOPORTRAIT. nous a inondés avec 600 diapositives, ça a fait soixante ans de travaux. ima ou Lucien Clergue. C’est justement ce dernier qui, du bruit. Et aussi la projection sur la photo et a KG / après avoir vu la photographie accrochée dans les la mode, avec un défilé de mannequins sur la grande scène.

ieuzai D e musées américains, a convaincu Jean-Maurice Les gens n’ont pas apprécié, il y en a même qui ont essayé de D

ean Rouquette d’organiser la première collection photo mettre le feu à l’écran !

© J 13 dans un musée français, en invitant tous les photographes qu’il Comment voyez-vous l’avenir de cette manifestation ? JEAN DIEUZAIDE ET EIKO HOSOE, L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION connaissait à donner des tirages, en 1965. Et c’est donc avec . Je crois qu’on ne parviendra jamais à égaler les soirées faites autour RENCONTRES D'ARLES 1983. l’appui du conservateur du musée Réattu et de Michel Tournier d’un photographe qui présentait lui-même ses images. Il y avait là PHOTO DE KARL KUGEL. T ran D au

qu’il lance cette aventure en 1970. G une forme de communion. Pour la soirée de Willy Ronis, c’est lui . Comment s’est passée cette première qui commentait, il y avait une chaleur humaine extraordinaire… D e lau OTT_FishEye_230x300_FR.indd 1 19/06/2017 12:59 u G el

“On sortait de K édition à laquelle vous avez participé ? - c J’espère que les Rencontres dureront encore longtemps, c’est un arl La première édition était bien modeste : il y a eu une seule soirée ean point de cristallisation important dans l’histoire de la photographie.

de projection – avec les photos de Jean-Pierre Sudre, Denis Brihat la préhistoire © J . © K . J’y ai découvert beaucoup de grands photographes, les Américains rles rles

et Jean-Philippe Charbonnier – dans la salle des mariages de la ’ a ’ a et ceux des autres continents. Cette ouverture d’esprit permet de D D mairie. Ils ne pensaient pas rassembler beaucoup de monde, pour plonger voir d’autres choses et de rester ouvert à d’autres domaines. Avec mais la salle était bondée, avec environ deux cents personnes ! le décloisonnement qui traverse la photographie aujourd’hui, on

Cette soirée a été accompagnée d’une exposition consacrée à la encon T res encon T res fait de nombreuses découvertes. dans l’histoire !” r . r . collection d’affiches photographiques de Michel-François Braive, coll coll et des originaux d’Edward Weston que Jerome Hill, mécène et , , mar mar a a collectionneur, avait offerts au musée. Le public, c’était les locaux ean ean

du festival et quelques mordus comme moi, qui sont venus à -J -J

Arles pour cette édition qui a duré trois jours, et dont j’ai écrit ierre ierre © P le seul compte rendu dans Photo-revue. 14 © P 15

Les étudiants de

1970 — 1976 1970 — 1976 l’ENSP racontent Les anciens étudiants de l’Ecole . . alais P

ran D nationale de la photographie . rmn -G . is T , D , T rimoine a P

d’Arles nous racontent leurs D u

e T

archi T ec ure ' l Rencontres, celles qui ont fait D e

T hèque ÉD ia - m

T ure leur éducation. Avec Mathieu ÉDITION 1975. ul . André c os la

Henri Cartier-Bresson DISTORSION N° 40, LES T D e ho DISTORSIONS 1932-1933.

Kertész P inis T ère G num

PAGE PRÉCÉDENTE ÉDITION 1976. MADRID, ESPAGNE, 1933. a © m Le Hongrois André Kertész, proche de l’avant-garde française, / m Pernot, Clément Chéroux, o T

expérimente les spécificités de l’appareil photo. En rupture mi T h ho s

, P , Correspondant de guerre, William Eugene Smith est une référence incontournable Henri Cartier-Bresson a inspiré plusieurs générations de photographes avec l’esthétique pictorialiste, ces distorsions construisent ÉDITION 1975. TÉ sz

avec ses compositions parfaites et son fameux « instant décisif ». Il est une image du corps entre burlesque et fantastique. Le fonds u G ene du photojournalisme. Le projet City of Pittsburgh, réalisé durant deux ans dans er W. Eugene USA. PENNSYLVANIA. CITY OF e

K la ville industrielle, est un modèle du genre. Un autre travail sur les ravages de aussi l’un des cofondateurs de Magnum, en 1947, la célèbre coopérative photo de la médiathèque de l’architecture et du patrimoine PITTSBURGH, 1955. STEELWORKER.

illiam la pollution au mercure à Minamata, au Japon, l’a rendu célèbre. de photographes indépendants. est diffusé par l’agence photographique de la RMNGP. n D r É Smith a w Valérie Jouve, Christine Barthe, © 26 © 27 Florian Ebner…

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION RÉDACTEUR EN CHEF RELATIONS PRESSE FISHEYE MAGAZINE Benoît Baume Éric Karsenty Catherine Philippot 8-10, passage Beslay, Paris (11e) [email protected] [email protected] [email protected] Tél. : 01 77 15 26 40 Tél. : 06 82 93 67 79 Tél. : 06 13 45 22 61 Tél. : 01 40 47 63 42 [email protected] COMMUNIQUÉ DE PRESSE LES GRANDES ÉPOQUES FISHEYE DES RENCONTRES HORS-SÉRIE

Découpé en chapitres, le magazine fait revivre les grandes époques du demi-siècle des Rencontres, du temps des pionniers aux années Stourdzé. Avec les témoignages de Jean-Claude Gautrand, Maryse Cordesse, Bernard Perrine, Maja Hoffmann, François Hébel, et Sam Stourdzé, entre autres.

[ Thema ]

TexTe : Sofia fiScher MARKET

Billets de train, location saisonnière hors profite d’Arles pour « sentir » les photographes “Je me de prix, repas, soirées… Guillaume Blot a avec lesquels elle pourrait travailler. « Si je booké son logement dès le mois de mars. vois qu’au déjeuner, il se plaint de son plat, Au printemps, après s’être renseigné sur les je sais qu’il va être pénible en prise de vue », Si la place du Forum, dans le centre d’Arles, l’événement n’a échappé à personne. Car Arles délais raisonnables, il a commencé à caler ses explique-t-elle. Elle repère ainsi les jeunes est plutôt connue par les touristes et les guides est devenu, pour les entreprises comme pour suis rendez-vous. « Je vois vraiment ça comme des talents durant la première de juillet, mais aussi du coin comme celle de la toile Terrasse du les fondations, le festival à soutenir. Certains “vacances-travail”. Je profite des soirées pour « les personnalités qui peuvent matcher », à café le soir, de Vincent Van Gogh, peu savent mécènes sont fidèles et anciens – comme discuter, me montrer, montrer mon travail, et l’image de ce jeune photographe croisé à une que ce repaire sous les platanes est aussi et Olympus ou BMW –, et d’autres, plus récents surtout établir des contacts… Dans l’espoir soirée arlésienne, qu’elle proposera un an plus surtout un lieu historique pour les journaliers. – telles les fondations Hermès ou Roederer –, retrouvée que quand j’enverrai un mail dans le futur, ces tard pour une grosse campagne australienne. La place des Hommes, telle qu’elle était baptisée ont récemment fait leur entrée. Les précédentes moments passés à Arles feront qu’ils cliqueront à l’origine, a accueilli tous les petits matins fonctions de Sam Stourdzé, l’actuel directeur sur “ouvrir.” C’est une chance de plus pour être GÉOPOLITIQUE DE LA PLACE jusqu’au début des années 1900, des hommes des Rencontres et ancien directeur du musée de lu… » Rebecca Topakian, jeune photographe qui s’y regroupaient dans l’espoir de louer l’Élysée, à Lausanne, n’ont pas manqué d’ap- à montrer habituée du festival où elle a déjà exposé, assure Mais la liesse arrosée de rosé et la chaleur leur force de travail pour la journée. Plus d’un porter des relais internationaux et de nouvelles que toutes les rencontres importantes pour sa écrasante n’empêchent pas les règles tacites. siècle plus tard, lors de la première semaine ressources d’argent. Plus qu’un rendez-vous carrière « ont été faites sur la place du Forum. La petite terrasse du Nord Pinus, un hôtel de juillet, alors que les Rencontres prennent culturel, c’est devenu un lieu d’émulation, une Je me suis retrouvée à leur montrer mon travail quatre étoiles donnant sur la place, « c’est pour possession de la ville, de jeunes photographes opportunité entrepreneuriale, dans un lieu mon sur mon écran d’iPhone tout pété pendant des les gros rendez-vous, les grosses galeries et les continuent de traîner à l’ombre des platanes. marqué par la douceur de vivre provençale. “marathons Ricard” », dit-elle en souriant. gros chèques », explique Rebecca Topakian. Portfolio sous le bras, ils espèrent récupérer un « Il y a un vrai côté happy few », analyse Thierry Celles du Tambourin et de Mon bar « sont là où mot d’encouragement, un mail, ou même un UN VRAI CÔTÉ HAPPY FEW travail Grouleaud, directeur adjoint de l’agence de l’on se fait des contacts en buvant des Ricard », chèque signé sur un coin de table pour financer communication Havas Paris, et un habitué des et tous ceux qui s’assoient ailleurs « n’ont rien un projet, transformant l’ancienne place des « C’est un moment où tout peut s’accélérer. Il Rencontres. « La place du Forum est devenue compris ». On présente les copains aux contacts journaliers en un nouveau hub de networking. suffit d’une bonne rencontre, du verre partagé une sorte de repaire à Parisiens – les Parlésiens, qu’on a, et réciproquement. Quand un curateur Du rassemblement un peu foutraque à la success- avec la bonne personne… », résume Guillaume THEMA - MARKET sur mon comme on les appelle dans le coin – où l’on ou rédacteur en chef important s’attable à l’une THEMA - MARKET story, les Rencontres disposent désormais d’un Blot, un photographe du studio Hans Lucas, qui croise aussi bien de grands curateurs que toute des terrasses, on prévient par SMS. Même budget de sept millions d’euros. De quoi rendre expose pendant le off sa série de photos prises la rédaction du Figaro Madame, ou que Natalie si, comme le souligne Guillaume Blot, il vaut quelques photographes de la première heure dans les buvettes en marge des stades de foot Portman et Benjamin Millepied avec leur bébé. mieux éviter de présenter un portfolio après nostalgiques des débuts et du « temps des partout en France. Pour les photographes, la écran C’est un endroit où il fait bon être vu, où l’on 18 heures. « Le networking, c’est mieux le copains », mais le potentiel de réseautage de création de réseau à Arles est un investissement. déjeune en bonne compagnie… » La douceur du matin, et entre 14 heures et 18 heures, qui Sud aidant, c’est aussi un lieu où « la hiérarchie correspondent aux horaires de travail dans est beaucoup moins visible qu’à Paris, moins l’imaginaire collectif. Même si l’alcool peut VERNISSAGE DE L’EXPOSITION d’iPhone solennelle. Avant d’ajouter : j’ai cette image quand même générer des moments “flash” : e DE LA 5 LAURÉATE DE LA du verre de rosé, on prend des verres avec des quand on est plus relâchés, on est plus dans RÉSIDENCE BMW 2015, ALINKA gens qu’on n’oserait jamais aborder de la sorte l’émotionnel. » Michael Benson, cofondateur de ECHEVERRIA, RENCONTRES dans un autre cadre. Il y a des rendez-vous et Photo et habitué de la place du Forum, D’ARLES 2016. PHOTO tout DE PIERRE-JÉRÔME JEHEL. des rencontres qui n’auraient lieu nulle part abonde en riant : « Il m’arrive souvent de voir ailleurs, peut-être parce que tout le monde est des photographes avec d’immenses portfolios en short et en tongs. » sous le bras choper un galeriste ou un directeur pété…” d’agence qui buvait son rosé, et de me dire : “ON S’EST VUS À ARLES” “C’est bon, lui, il en a pour une heure.” » Les règles sont d’autant plus présentes que Pour autant, ce n’est pas un endroit où l’on l’arrivée des marques de luxe a bouleversé la concrétise beaucoup de deals. « J’ai l’impression dynamique. « Il y a beaucoup plus une démarca- que beaucoup de rendez-vous se terminent tion entre les VIP et les autres, analyse Rebecca par des “on se voit à Paris à la rentrée”, parce Topakian. Il faut faire tout le temps attention. » qu’à Arles, il y a un petit côté euphorique Signes qui ne trompent pas, en plus des grandes qui fait que les gens se limitent dans leur marques qui se bousculent de plus en plus emballement », explique Thierry Grouleaud. pour soutenir le festival et des RP (relations Le fait de s’être croisé aux Rencontres permet publiques) de grosses banques diligentées pour surtout de discuter plus sereinement d’argent à se montrer place du Forum, le New York Times la rentrée. « Il y a comme un label “on s’est vus a fait d’Arles la première destination à voir en à Arles”, comme un petit coup de tampon “on France l’an dernier. Pour absorber ces nouveaux en est”, ça donne une crédibilité », explique-t-il. visiteurs, Philippe Schiepan a créé le magnifique Pour d’autres, la première semaine de juillet hôtel-musée Le Collatéral, très prisé du beau .

ehel permet de rencontrer des photographes dont on monde durant les Rencontres. « Avant, Arles J aime le travail, mais avec lesquels on sait aussi était un secret ; aujourd’hui le secret est en érôme

-J qu’on pourra s’entendre. Marie Borrel, directrice pleine révélation. La cité est en train de vivre

ierre de production du pôle Luxe Getty Images, en son moment, assure-t-il. Et devient la ville de

122 © P 123 plus de « faire copine avec la concurrence », tous les possibles. »

Themas La constitution de la première collection photographique dans un musée français, sur un modèle américain, lui doit aussi beaucoup. L’histoire veut qu’il a découvert, lors d’un Plusieurs thématiques voyage à New York – alors qu’il était l’agent du chanteur gitan Manitas de Plata –, que le MoMA consacrait une partie de ses murs à la photographie. De la photo dans un musée ? analysent de manière De retour à Arles, il en parle au conservateur du musée Réattu, son ami Jean-Maurice Rouquette, qui décide alors de créer en 1965 la section d’art photographique, la première transversale cette aventure qui du genre dans l’Hexagone. Laquelle recevra, quelque temps plus tard, un don de tirages de l’immense photographe californien Edward DUANE MICHALS, 1976. Weston, qui constitue encore aujourd’hui l’un a grandi durant cinq décennies. PHOTO DE MARION KALTER. de ses trésors – avec des dessins de Picasso, qui lui ont aussi été donnés à cette époque. « Les États-Unis étaient très en avance dans la reconnaissance de la place de la photo- graphie, ce qui a permis à leurs artistes de Du tropisme américain aux prendre confiance et de rayonner à l’étran- ger », ajoute François Hébel, directeur de la Fondation Henri Cartier-Bresson, et ancien directeur des Rencontres. fêtes nocturnes en passant par

UN VENT NOUVEAU PAR RAPPORT À LA PHOTOGRAPHIE HUMANISTE l’invention des workshops, sans Cette American connection imprégnera la programmation des Rencontres tout au long de leur existence. Ainsi, les premières années donnent au public français et européen l’occa- oublier l’importance des livres, sion de découvrir les ténors de la photographie d’outre-Atlantique, encore peu ou pas montrés THEMA - LES AMÉRICAINS THEMA - LES sur le Vieux Continent : Edward Weston, Ansel Adams, Imogen Cunningham, Minor White, Yousuf Karsh… La projection en 1975 du travail dont Christian Caujolle nous de William Eugene Smith sur les terribles conséquences humaines du drame écologique de Minamata, au Japon (contamination de la chaîne alimentaire suite au déversement de livre son analyse. ANSEL ADAMS, 1975. mercure dans la baie de Minamata entre 1932 PHOTO DE MARION KALTER. et 1966), laissera une trace indélébile dans l’esprit du public. « Cette ouverture sur la photographie américaine a fait souffler un vent nouveau, alors que dans l’Hexagone dominait RALPH GIBSON, 1975. la photographie humaniste », rappelle Gilles PHOTO DE MARION KALTER. Mora. Le festival ne se contente pas de faire venir des têtes d’affiche ; il accomplit aussi un vrai travail de défrichage, et peut s’enorgueillir d’avoir présenté un certain nombre de talents émergents avant qu’ils ne deviennent des stars : Ralph Gibson, Duane Michals, Lee Friedlander et tant d’autres. En 1977, trois représentants de la jeune garde de la photographie couleur made in USA sont accrochés sur les cimaises arlésiennes et font toujours référence plusieurs décennies après : William Eggleston, qui transcende la banalité par un regard poétique, dans une veine sudiste qui évoque le monde de Faulkner ; . . T er al K arion

32 © M

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION RÉDACTEUR EN CHEF RELATIONS PRESSE FISHEYE MAGAZINE Benoît Baume Éric Karsenty Catherine Philippot 8-10, passage Beslay, Paris (11e) [email protected] [email protected] [email protected] Tél. : 01 77 15 26 40 Tél. : 06 82 93 67 79 Tél. : 06 13 45 22 61 Tél. : 01 40 47 63 42 [email protected] COMMUNIQUÉ DE PRESSE FISHEYE HORS-SÉRIE 2002 — 2014 2002 — 2014

Penelope Umbrico

ÉDITION 2011. FROM HERE ON. 541,795 SUNS (FROM SUNSETS) FROM FLICKR (PARTIAL), 01/23/06, 2006-ONGOING. 2015 — 2019 2015 — 2019 Artiste de la nouvelle ère Internet, Penelope Umbrico travaille à partir d’un corpus d’images de coucher de soleil trouvées sur le site Flickr. Avec cette mosaïque colorée, l’artiste transforme l’expérience unique et

symbolique du coucher de soleil . en une mémoire collective dénuée

d’affect. Le titre est le nombre mbrico U d’occurrences trouvées sur le site en tapant le mot-clé « Sun ». enelo P e

© P 85 . calvaire

ÉDITION 2015. du

Juliette Agnel Sandro Miller MALKOVICH, F illes

MALKOVICH, es MALKOVICH… l ÉDITION 2018. RÉDEMPTION : MARYANN, PAGE PRÉCÉDENTE ÉDITION 2017. LES NOCTURNES. Grand photographe publicitaire, San- HOMMAGE AUX Laura Henno ETHAN & JACK-JACK, OUTREMONDE 2017. galerie dro Miller offre un regard malicieux MAÎTRES DE LA sur l’histoire de la photographie. Tel PHOTOGRAPHIE : courtesy .

Nouveau prix Découverte 2017 de la galerie Françoise Paviot un caméléon, John Malkovich se DIANE ARBUS / , Laura Henno s’est installée durant deux mois à Slab City, un campement de

(Paris), Juliette Agnel explore la beauté magnétique de la nuit. fond dans les icônes des « grands IDENTICAL TWINS, iller caravanes dans le désert californien. Elle y a photographié une Amérique invisible enno m

Ces paysages étoilés nous invitent à mesurer le temps qui passe, maîtres », comme dans ce clin d’œil ROSELLE, NEW h qui vit en marge de la société, s’inscrivant ainsi dans la filiation des photographes et nous entraînent dans une douce contemplation. aux jumelles de Diane Arbus. JERSEY (1967), 2014. comme Dorothea Lange ou William Eggleston qui ont bâti l’imaginaire visuel du Sud. andro aura s l © 116 © 117

Des documents inédits, les grandes photos des Rencontres 1977 — 1985 1977 — 1985 Balayant les différentes éditions, nous avons déniché des documents étonnants que nous vous livrons en exclusivité. Avec aussi les grandes photos qui ont fait la renommée du

Joel Meyerowitz premier festival photo international.

ÉDITION 1977. CAMEL COATS, NEW YORK CITY, 1975.

La photographie des années 1960 et 1970 est . encore très marquée par le noir et blanc quand le W itz coloriste Joel Meyerowitz en propose une nouvelle

eyero vision. Ses compositions tout en nuance et en m délicatesse ouvrent de nouvelles perspectives. oel

44 © J 45

LE PROGRAMME COMPLET Abbaye de Espace Marseille Église des Frères Montmajour Van Gogh Friche La Belle Prêcheurs DES EXPOSITIONS www.rencontres-arles.com ARLES 2019 de Mai

Observatrice des Datazone rues new-yorkaises Chapelle Saint- Commanderie Philippe Chancel Helen Levitt 40 ans après. La photographie Église Sainte-Anne Martin-du-Méjan Sainte-Luce Mécanique Générale contemporaine au Cambodge Unretouched Woman Collectif Eve Arnold, Abigail Heyman & Susan Meiselas Brésils Croisière Ludovic Carème

Bâtir à hauteur d’hommes, Fernand Pouillon et l’Algérie Daphné Bengoa & Leo Fabrizio Musée du Chapelle

Evokativ vieux Nîmes de la Charité Libuše Jarcovjáková Salle Henri-Comte

Nîmes Carré d’Art Une relation expérimentale Pixy Liao

La saga des inventions, du masque à gaz à la machine à laver, les archives du CNRS Photo / Brut Collectif Collection Bruno Decharme & Cie Camera Obscura Claude Martin-Rainaud La zone aux portes de Paris Phénomènes Photographes anonymes El-Zohra n’est pas née en un jour Marina Gadonneix Variétés, revue d’avant-garde Randa Mirza Berenice Abbott, Florence Cathédrale Painted Ladies Henri, Germaine Krull… Yann Pocreau Valérie Belin La collection de l’Amsab révélée Lët’z Arles

PROGRAMME EXPOS 2019 PROGRAMME Cathédrales hermétiques EXPOS 2019 PROGRAMME 50 ans, 50 livres Les vivants, les morts et Laurence Aëgerter Musée départemental Chefs-d’œuvre de la Tatouages, le fonds Charles Aedicula ceux qui sont en mer bibliothèque de Martin Parr Perrier, médecins des prisons Claudia Passeri Evangelia Kranioti Arles antique License Color Photo Studio Charles Perrier Camille Fallet Resonance Krystyna Dul Destroyed House Mères, filles, sœurs Marjan Teeuwen 30 ans après. Tom Wood Cloître Saint-Trophime Art Collection Telekom Église des Trinitaires Luma Arles Une attention particulière Collectif Sélection de trois étudiants Atelier des Forges de la promotion 2019 de L’ENSP Fragments Rayyane Tabet Maison des Peintres Murder Guillaume Simoneau Leaders Daniel G. Andújar Première expo, Cartes postales, nouvelles premières œuvres d’un monde rêvé Clergue & Weston Collectif Enclosure Rachel Rose Un toit, un travail, une terre Des possibles de la Lionel Astruc & Erick Bonnier Musée Réattu photographie, la collection Quand les nuages parleront

1977 — 1985 0069FA : une archive à l’œuvre Emeric Lhuisset, lauréat Corps impatients, photographie En collaboration avec la Palais de de la résidence BMW est-allemande 1980 - 1989 Fondation arabe pour l’image Collectif l’Archevêché Home Sweet Home, 1970- 2018 : la maison britannique, Germaine Krull & Jacques Rémy, Port-de-Bouc une histoire politique un voyage, Marseille-Rio 1941 Sur Terre, technologies Maison des Projets Collectif Germaine Krull & monde naturel Collectif The House The Anonymous Project We Were Five Toute une histoire !

. Cinq étudiants de L’Institute of Arles a 50 ans, Eldorado Design et la revue Aperture la collection des Rencontres Christian Lutz onis

r La Movida, chronique d’une Éloigne-moi de toi

illy agitation, 1978-1988 No Fish No Future Annabel Aoun Blanco 133 W Collectif 132 Anne-Catherine Becker-Echivard onation . d . alais P rand rmn -G la

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de Avec le programme de la . e B on l ministère

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, , Pour ne rien manquer et bien profiter de V ec a , , ontana onis f r illy ranco © f © W © votre séjour à Arles, ce numéro vous offre 43 également le programme complet de l’édition 2019.

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION RÉDACTEUR EN CHEF RELATIONS PRESSE FISHEYE MAGAZINE Benoît Baume Éric Karsenty Catherine Philippot 8-10, passage Beslay, Paris (11e) [email protected] [email protected] [email protected] Tél. : 01 77 15 26 40 Tél. : 06 82 93 67 79 Tél. : 06 13 45 22 61 Tél. : 01 40 47 63 42 [email protected] COMMUNIQUÉ DE PRESSE FISHEYE HORS-SÉRIE

Fisheye est un magazine… Bimestriel de 132 pages, disponible en kiosques et dans les librairies, Fisheye explore le monde à travers toutes les écritures photographiques, en privilégiant les regards d’auteurs émergents, sans oublier les photo- graphes confirmés.

… un site internet www.fisheyemagazine.fr Avec des rubriques pour découvrir les tendances et les actus, les portfolios et les entretiens, les livres et les vidéos, ainsi que nos coups de cœur. Le site de Fisheye est relayé par une présence quotidienne sur les réseaux sociaux : Instagram, Facebook, Twitter…

… et une galerie www.fisheyegallery.fr Ouvert depuis un an et demi, cet espace accorde une attention particulière à la nouvelle génération d’auteurs qui font leurs premiers pas sur le marché de l’art. Éditions limitées, tirages sélectionnés et prix étudiés s’affichent au cours de l’année sur les murs de la Fisheye Gallery, à Paris, et aux Rencontres d’Arles, durant l’été.

Fisheye est accessible en format numérique pour tablette, smartphone et ordinateur, pour seulement 2,99 € en passant par le site www2.lekiosk.com.

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