Catulle Mendès L'homme-Orchestre

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Catulle Mendès L'homme-Orchestre THESE DE DOCTORAT DE L'UNIVERSITE DE BRETAGNE OCCIDENTALE ECOLE DOCTORALE N° 595 Arts, Lettres, Langues Spécialité : Langue, littératures françaises, littératures francophones Par Élodie LANCERON Catulle Mendès l’homme-orchestre. Thèse présentée et soutenue à Brest, le 6 mars 2020 Unité de recherche : CECJI Rapporteurs avant soutenance : Véronique LÉONARD-ROQUES Professeur de littérature française et comparée à l’Université de Brest Catherine MARIETTE Professeur de littérature française à l’Université de Grenoble Composition du Jury : Président : Pierre-Jean DUFIEF Professeur émérite de littérature française à l’Université Paris-Nanterre Examinateurs : Véronique LÉONARD-ROQUES Professeur de littérature française et comparée à l’Université de Brest Catherine MARIETTE Professeur de littérature française à l’Université de Grenoble Dir. de thèse : Yann MORTELETTE Professeur de littérature française à l’Université de Brest Remerciements Je tiens d‟abord à exprimer ma profonde gratitude à mon directeur de thèse, Yann Mortelette ; je lui suis infiniment reconnaissante pour son exigence, son infinie patience, ses encouragements et son soutien indéfectible. Je remercie vivement aussi les membres de mon jury d‟avoir accepté de lire mon travail : Véronique Léonard-Roques, Catherine Mariette et Pierre-Jean Dufief, dont j‟avais pu, comme étudiante, apprécier l‟érudition et la gentillesse. Je suis reconnaissante envers ma famille, mes parents qui ont toujours cru en moi, et tous mes chers amis qui m‟ont accompagnée tout au long de cette formidable aventure. Un merci tout particulier à Sarah, dont l‟aide précieuse m‟a été grandement utile, surtout à la fin. Une affectueuse pensée pour Françoise, Marc et Aurélie, qui m‟ont encouragée pendant toutes ces années. Je tiens enfin à remercier mon regretté grand-père Jacques, qui m‟a appris la beauté de la persévérance. Je lui dédie ma thèse. INTRODUCTION Catulle Mendès l‟homme-orchestre Catulle Mendès, qui avait glissé peu à peu dans l‟oubli après sa mort en 1909, connaît un regain d‟intérêt au XXIe siècle. Plusieurs de ses romans et de ses nouvelles ont été réédités ; et des études critiques de plus en plus nombreuses lui ont été consacrées : un travail de synthèse sur cet écrivain aux multiples facettes et à l‟œuvre protéiforme s‟impose donc pour réévaluer la valeur de sa production littéraire et son impact sur la vie littéraire de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe siècle. Mendès a été admiré par les uns, méprisé par les autres. Son œuvre et son rôle ont suscité des avis très divergents. On lui a reproché de manquer de génie et de se montrer immoral dans ses livres. Ainsi Octave Mirbeau, après l‟avoir classé en 1884 parmi les « éminents pornographes1 », a regretté son article2 et s‟est pris d‟admiration pour l‟écrivain. En 1891, il explique à Jules Huret pour son Enquête : Mendès ! Où est-il le poète plus exquis, plus poète, plus personnel ! Oui, plus personnel, car, enfin, elle est finie cette légende de Mendès imitateur d‟Hugo et de Leconte de Lisle3 ! […] Pourquoi nous embête-t-on alors avec des étiquettes, puisqu‟un même homme, un même artiste comme Mendès résume en lui toutes les qualités possibles du plus parfait des écrivains4 ! Accusé par les uns de n‟être qu‟un imitateur des grands auteurs qu‟il a vénérés comme Victor Hugo, Mendès a été considéré par les autres comme « un grand classique de la Décadence5 » et comme « un fils de Baudelaire6 ». Il a été victime de l‟antisémitisme de la fin du XIXe siècle, bien qu‟il ne fût pas croyant. Dans son premier article de 1884, Octave Mirbeau note ainsi : C‟est alors qu‟avec son flair de juif, il se lança dans la cochonnerie qu‟il ouvrit, dans le livre et dans le journal, une véritable maison de passe. Il avait trouvé sa voie, ce Rabagas7 des alcôves ardentes et des lits banals. L‟obscénité était sa carrière8. 1 Octave Mirbeau, « La Littérature en justice », La France, 24 décembre 1884, Les Articles d’Octave Mirbeau, Société Octave Mirbeau, Angers, 2009, p. 68. 2 Octave Mirbeau a regretté d‟avoir écrit ces lignes et il a présenté ses excuses à Mendès dans « Impressions littéraires », Le Figaro, 28 juin 1888 : « Vous l‟avez oublié, mon cher Mendès, ce méchant et déraisonnable article où, par une inconcevable folie, reniant mes propres croyances, je vous reniais vous, le poète de tant de beaux rêves, le chantre de tant d‟exquises musiques. Je m‟en souviens, moi, pour le haïr. » 3 Cette légende provient du portrait que Barbey d‟Aurevilly a fait de Mendès dans ses Médaillonnets en 1866. 4 Jules Huret, Enquête sur l’évolution littéraire [1891], rééd. Daniel Grojnowski, Paris, Corti, 1999, p. 228. 5 Marcel Fouquier, « Catulle Mendès », Profils et Portraits, Paris, Lemerre, 1891, p. 116. 6 Ibid., p. 107. 7 Rabagas est le personnage principal du roman éponyme Rabagas publié par Victorien Sardou en 1872. 8 Octave Mirbeau, art. cit., p. 68. 6 Pour reprendre le titre de l'un de ses recueils de nouvelles paru en 18969, Catulle Mendès a été un homme-orchestre de la vie littéraire du Second Empire et de la Troisième République : poète, romancier, dramaturge, nouvelliste, conteur, librettiste, critique littéraire, critique dramatique, historien de la Commune, il a écrit près de cent vingt ouvrages, dont une dizaine de recueils de poèmes, une vingtaine de pièces de théâtre et une soixantaine de romans. Comme fondateur de la Revue fantaisiste, du Parnasse contemporain et de La République des Lettres, et comme collaborateur de La Vie populaire, du Gil Blas, de L'Écho de Paris et du Journal, il a joué un rôle important dans la diffusion des idées littéraires. Son œuvre immense, qui aborde tous les genres, illustre l‟évolution d‟une écriture influencée par les grands mouvements de la seconde moitié du XIXe siècle : le Parnasse, le décadentisme, le naturalisme et le symbolisme. Attiré très tôt par le théâtre, Mendès a été un dramaturge passionné, ainsi qu‟un librettiste et un critique dramatique. À la fin du XIXe siècle et au début du siècle suivant, il a fait preuve d'originalité en repoussant les limites du genre théâtral, en vers et en prose. Il a renouvelé le drame historique, la tragédie et la comédie, en proposant des pièces comme La Femme de Tabarin, tragi-parade (1887), Le Docteur Blanc, mimodrame (1893) et Glatigny, drame funambulesque (1906). Il a écrit les livrets du Capitaine Fracasse, opéra- comique en trois actes (1878), de Gwendoline, opéra en deux actes (1886), de Briséis, drame en trois actes (1899) et de Bacchus, opéra en quatre actes (1909), mis en musique par Jules Massenet. Il a publié des articles de critique théâtrale et de critique musicale dans la Revue wagnérienne, La Revue de Paris et Le Journal. La découverte de la correspondance de Mendès et de Jules Claretie, administrateur de la Comédie-Française, offre un éclairage nouveau sur son travail de dramaturge. La bibliothèque de l‟Arsenal conserve quarante-neuf lettres que Mendès a adressées à Claretie entre 1888 et 1907. Yann Mortelette en a publié onze dans Catulle Mendès, L’Énigme d’une disparition en 2005. Il reste trente-huit lettres, transcrites, et publiées ci-dessous en annexe. Le rôle que Mendès a joué dans l‟histoire littéraire est à l‟image de son œuvre immense. Gendre de Théophile Gautier, dont il a épousé la fille Judith en 1866, Mendès a été l'une des principales figures du mouvement parnassien. C‟est lui qui, en 1866, avec Louis-Xavier de Ricard, a fondé Le Parnasse contemporain, recueil de vers inédits par lequel une nouvelle génération de poètes s‟est fait connaître. Il a entretenu des relations étroites avec Baudelaire, Mallarmé, Verlaine et Zola. Il a contribué à promouvoir la poésie de la génération de 1860 9 Catulle Mendès, L’Homme-orchestre, Paris, Ollendorff, 1896. 7 grâce à la Revue fantaisiste, qu'il a fondée en 1861. Il a réussi à rassembler de jeunes poètes auprès de leurs prestigieux aînés : Gautier, Banville et Baudelaire. En 1875, il a fondé l'hebdomadaire La République des Lettres, qu'il a dirigé jusqu'en 1877 et qui a mis à l‟honneur le naturalisme, en faisant paraître la seconde partie de L'Assommoir de Zola, après que Le Bien public en eut abandonné la publication. La revue de Mendès a été également une tribune du symbolisme naissant, en accueillant Mallarmé, qui venait d‟être exclu du troisième Parnasse contemporain en 1876. Proche de Gustave Kahn, d‟Éphraïm Mikhaël et de Georges Courteline, Mendès s‟est trouvé à la croisée de divers mouvements de la fin du siècle. L‟unique biographie qui avait été consacrée à cet écrivain remonte à 1908. C‟est celle d‟Adrien Bertrand dans la collection Les Célébrités d'aujourd'hui. Cette biographie n‟a pu tenir compte de la correspondance de Mendès, qui n‟était pas encore connue. Brève hagiographie de soixante-trois pages, elle ne reflète que lacunairement la vie mouvementée de l‟écrivain. Une nouvelle biographie, factuelle et intellectuelle, s‟avérait donc nécessaire. Catulle Mendès a été un homme paradoxal. En 1866, il a été l‟un des cofondateurs du Parnasse et a publié ses deux premiers recueils poétiques chez Alphonse Lemerre, comme la plupart des Parnassiens. Mais, à partir de 1871, ce partenariat a cessé brutalement et définitivement. Quelques poèmes, appartenant pourtant à des recueils parnassiens, présentent des caractéristiques prédécadentes, comme Le Soleil de minuit (1876) : les aspects macabres et cruels de ce poème relèvent du décadentisme, mais sa forme rigoureuse est encore typiquement parnassienne. Dans ses romans et ses nouvelles, Mendès a exploité la veine décadente, notamment dans Monstres parisiens (1882), Méphistophéla (1890) et Le Chercheur de tares (1898).
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