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COMMISSION EUROPEENNE DIRECTION-GENERALE VIII DEVELOPPEMENT

Collecte et analyse de données pour l’aménagement durable des forêts - joindre les efforts nationaux et internationaux

Programme de partenariat CE-FAO (1998-2002) Ligne budgétaire forêt tropicale B7-6201/97-15/VIII/FOR PROJET GCP/INT/679/EC

Revue, compilation et analyse des données existantes sur le secteur des plantations industrielles malgaches d’aujourd’hui.

Seth Philippe Ramakavelo

Antananarivo, avril 1999

Ce rapport constitue un des résultats du Programme de partenariat CE-FAO (1998-2002) - GCP/INT/679/EC Collecte et analyse de données pour l’aménagement durable des forêts - joindre les efforts nationaux et internationaux. Les points de vue exprimés sont ceux des auteurs et ne peuvent être attribués ni à la CE, ni à la FAO.

Le document est présenté dans une édition simple, pour un unique souci de style et de clarté. 2

Table des matières : 1. PREAMBULE...... 4 1.1. Définition...... 4 1.2. Place des reboisements industriels ou plantations industrielles dans la politique économique nationale en général et dans la politique forestière nationale en particulier...... 5 1.3. Localisation des plantations industrielles...... 5 1.3.1. Les plantations industrielles du HAUT-MANGORO...... 6 1.3.2. Les plantations industrielles de la HAUTE-MATSIATRA...... 7 2. ETAT ACTUEL DES PLANTATIONS INDUSTRIELLES ...... 8 2.1. Cas des plantations du HAUT-MANGORO (FANALAMANGA) ...... 8 2.1.1. Types d'essence ou composition de la forêt...... 9 2.1.2. Superficie totale actuelle (vieilles et jeunes plantations incluses) ...... 9 2.1.3. Volume sur pied en 1998 ...... 11 2.1.4. Accroissement...... 13 2.1.5. Rotation (durée) : 25 ans...... 14 2.2. Cas des plantations industrielles de la HAUTE-MATSIATRA...... 14 2.2.1. Types d'essence ou composition de la forêt...... 14 2.2.2. Superficie...... 14 2.2.3. Volume sur pied (bois fort)...... 17 2.2.4. Accroissement...... 18 2.2.5. Rotation prévue : ...... 18 3. ANALYSE DES TENDANCES...... 18 3.1. Cas des plantations industrielles du HAUT-MANGORO...... 19 3.1.1. Contenu du plan d’aménagement de la forêt ...... 20 3.1.2. Aperçu sur les consommations actuelles de bois...... 24 3.2. Cas des plantations industrielles de la : ...... 28 4. CONCLUSION :...... 34 4.1. Adoption d’un objectif qui vise à fournir des produits à multiples usages : ...... 34 4.2. Nécessité de bien planter ...... 34 4.3. Priorité à la protection contre les feux :...... 35 4.4. Nécessité de privatiser la gestion des plantations industrielles :...... 35 4.5. Nécessité d’établir un plan d’aménagement de la forêt, de faire son inventaire périodiquement et de l’exploiter rationnellement...... 36 4.6. Cas particulier des plantations industrielles de la Haute Matsiatra en vue de leur réhabilitation :...... 37 4.6.1. Pour les forêts restantes :...... 37 4.6.2. Pour les forêts détruites : ...... 37 5. ANNEXES :...... 40 5.1. Données climatiques dans la région de Fanalamanga ...... 41 3

5.2. Données ayant servi de base de calcul pour estimer les surfaces réellement couvertes d'arbres, les accroissements annuels, les volumes...... 42 5.3. Tableau donnant les volumes, les accroisements, annuels après calcule ...... 44 5.4. Résumé des déductions permettant de calculer les paramètres à appliquer sur l'ensemble des plantations ...... 46 5.5. Tableau montrant la durée du gap au cas où la coupe de la première révolution est ramenée à 9 ans...... 48 5.6. Plan d'aménagement des plantations du Haut Mangoro (FANALAMANGA)...... 49 4

1. PREAMBULE

1.1. Définition

On se demande pourquoi a-t-on donné à ce type de reboisement l’appellation "Reboisements industriels ou plantations industrielles ?"

MADAGASCAR, soucieux de faire décoller son économie après avoir recouvré son indépendance politique, estime que tant que plus de 80 % des Malgaches vivent encore dans le secteur primaire, ce décollage de l'économie ne sera jamais effectif.

Le secteur secondaire du pays encore au stade embryonnaire devra être développé pour qu'il soit pourvoyeur d'emplois afin d'absorber ce surplus de main-d'œuvre dans le secteur primaire. Une synergie entre les deux secteurs devra donc être instaurée.

C'est ainsi que vers les années 1967-1968, le Ministère chargé de l'Agriculture a déployé une politique agricole dénommée "les grandes opérations agricoles" visant à stimuler la relance des industries agricoles par la création de grandes cultures à l'échelle industrielle pour approvisionner sur place en matières premières les agro-industries prioritaires afin de fournir à l'économie nationale, d'une part, des produits de substitution à l'importation, et d'autre part, de produits nouveaux pour l'exportation.

Dans ce cadre, pour ne citer que quelques exemples, on a mis en place l'opération palmiers à l'huile à TAMATAVE pour approvisionner une huilerie, la SOMAPALM, l'opération de plantation de cocotiers à SAMBAVA pour alimenter une huilerie à base de coco la "SAMBAVA-VOANIO".

Dans le domaine de la foresterie, le Ministère a pensé à l'approvisionnement des usines de pâte à papier par le truchement des installations des plantations des conifères qui se prêtent bien aux conditions écologiques malgaches.

En effet, grâce à son climat et sa disponibilité en terres cultivables pour la reforestation, offre une opportunité unique pour s'adonner à des reboisements de grande envergure de conifères pour approvisionner des usines de pâte à papier destinée pour l'exportation.

Donc, les reboisements industriels ou plantations industrielles, ce sont de grands reboisements de l'ordre de plus de DIX MILLE HECTARES (10 000 Ha) qu'on a créé en vue d'approvisionner des usines dont les produits sont destinés à l'exportation.

Pour le cas de MADAGASCAR, seules les plantations du HAUT-MANGORO (FANALAMANGA) à MORAMANGA et de la HAUTE-MATSIATRA à rentrent dans cette catégorie de reboisement que nous venons de donner ci-dessus la définition.

L'étude que la F.A.O. nous a demandée va donc se consacrer uniquement à ces deux plantations. 5

1.2. Place des reboisements industriels ou plantations industrielles dans la politique économique nationale en général et dans la politique forestière nationale en particulier

L'urbanisation, la démographie galopante, l'utilisation du bois comme principale source d'énergie dans la vie quotidienne par la majorité des Malgaches, la disparition annuelle de DEUX CENT MILLE HECTARES (200 000 Ha) de forêts par les feux de brousse exposent MADAGASCAR à la désertification si une politique de reforestation efficace ne sera pas mise en place dans un prochain avenir.

Les reboisements industriels ou plantations industrielles de par leurs dimensions constituent un élément essentiel pour activer la reforestation du pays.

A cette contribution à l'amélioration de l'environnement, s’ajoute leur action à la relance du tissu industriel dans le pays se spécialisant en particulier dans le domaine de l'exportation en vue de renforcer les recettes en devises et partant, participent à diminuer le déficit chronique de la balance des paiements du pays.

D'autre part, le développement des plantations industrielles atténue la pression sur les produits des forêts naturelles qui sont devenus des matières rares car les bois provenant des plantations industrielles alimentent non seulement le marché extérieur mais aussi le marché intérieur donc, il renforce la politique de conservation des forêts naturelles protégées, véritables sanctuaires floraux et fauniques pour le monde entier.

1.3. Localisation des plantations industrielles

Par définition, l'endroit idéal pour ces types de reboisement est une région où : - la densité de population est faible autour de 5 à 10 habitants au kilomètre carré ; - le cheptel bovin accuse un effectif relativement bas ; - l’évacuation des produits est assurée par un réseau de desserte (route de grande circulation ou voie ferrée) menant jusqu’à un port d'embarquement où les navires de gros tonnages peuvent accoster jusqu’au quai et lequel port ne doit pas être loin du site de reboisement. C'est le cas des plantations du Haut-Mangoro, situées dans la région de MORAMANGA et se trouvant à 250 km du port de Tamatave.

Quant aux plantations de la HAUTE - MATSIATRA, le choix du site n'a pas été guidé par les contraintes physiques précitées.

En effet, fort des résultats encourageants qui furent obtenus dans les premières plantations forestières de pins, le service forestier de l'époque a lancé en 1953 un vaste programme de plantations de pins dans la région de FIANARANTSOA. Dans une première phase, une plantation de 7 000 Ha furent réalisées.

Ce fut un succès. La destination finale de ces reboisements n'était pas précisée mais très vite ce programme fut étendu à 13 000 Ha avec l'idée d'alimenter une usine de pâte à papier dont la capacité aurait été de 30 000 T/an.

Mais au démarrage des grandes opérations industrielles vers les années 1967-1968 et vu le bon comportement des pins dans la région, le service forestier a cru bon d'étendre l'opération pour atteindre quelques dizaines de milliers d'hectares en vue d'approvisionner une usine de pâte 6

à papier. Une telle initiative a reçu l'approbation générale de la population de la région qui souffre d'une sous-industrialisation.

Bien que les contraintes exigées par ce genre d'opération (vaste espace presque vide de population, proximité d'un port apte à embarquer les productions) ne soient pas remplies car la région est surpeuplée et le port de MANAKARA est en rade foraine, mais compte tenu de la présence déjà des peuplements de pins dans le coin et la pression politique, l'opération fut engagée. Ainsi, par manque de terrains d'un seul tenant, l'opération a été répartie dans plusieurs endroits.

1.3.1. Les plantations industrielles du HAUT-MANGORO

1.3.1.1. Situation géographique

Les plantations industrielles du HAUT-MANGORO se trouvent dans la partie orientale de la région montagneuse centrale de MADAGASCAR, comprise entre :

. latitude : 17º 45' - 19º 10' . longitude : 48º 00' - 48º 20' (voir carte jointe en annexe).

Les plantations s'étendent sur une longueur de 120 km, du Sud au Nord, et sur une largeur de 25 km de l'Est à l'Ouest.

Au Nord, elles sont limitées par la route du chrome et au Sud par le village de BEPARASY.

1.3.1.2. Caractéristiques physiques du sol

1.3.1.2.1. Topographie

La zone de reboisement couvre la large vallée du HAUT-MANGORO au relief ondulé comprise entre les deux premières falaises des contreforts Est du plateau central.

. Altitude comprise entre 800 m et 1 000 m . Relief assez différent entre les trois régions de plantation :

- Région Nord : assez accidentée - Région Centre : moyennement ondulée - Région Sud : relativement plate sur la partie Nord, assez accidentée sur les parties Sud et Ouest.

1.3.1.2.2. Sols

Les sols d'origine latéritique ou ferralitique sont dégradés et très pauvres en éléments minéraux et organiques, suite à une longue culture industrielle extensive et aux feux de brousse réitératifs, expliquant leur abandon quasi total par l'agriculture. Certaines pentes ont subi une érosion oblique intense et sont devenues pratiquement stériles. Il existe également de 7 vastes plaines sablonneuses avec horizon hydromorphe proche de la surface, impropres à toute culture sans drainage ni apport important de fumure.

1.3.1.2.3. Climat

Le climat est du type subtropical caractérisé par deux grandes saisons très nettes et deux intersaisons relativement courtes :

- été : chaud et pluvieux, de décembre à mars ; - hiver : frais et humide, de juin à août ; -1ère intersaison : douce d'avril à mai ; - 2e intersaison : chaude et sèche, de septembre à octobre.

La pluviométrie annuelle décroît de 1 600 mm à 1 000 mm en allant du Sud vers le Nord. (voir données climatiques en ANNEXE).

1.3.2. Les plantations industrielles de la HAUTE-MATSIATRA

1.3.2.1. Situation géographique

L'ensemble des reboisements industriels de la HAUTE-MATSIATRA est situé en bordure de la forêt qui couvre la falaise de l'Est et déborde sur la contre pente du plateau. Ils s'étendent du Nord d' jusqu'à la limite Sud de la sous-préfecture de FIANARANTSOA sur le plateau de LAKERA.

Ces reboisements sont installés généralement sur des croupes à pente douce ou parfois plus accentuée.

Ils se subdivisent en plusieurs chantiers.

L'altitude des terrains est comprise entre 1 100 m et 1 500 m.

1.3.2.2. Climat

Les plantations sont situées dans la région climatique des Hauts plateaux à influence orientale. Le climat est du type tropical d’altitude soumis à l’influence des alizés de l’océan indien, vecteurs d’humidité.

Il est caractérisé par une pluviométrie moyenne de l’ordre de 1500 à 1700 mm vers l’Est (Ampamaherana 1739 mm) diminuent ensuite vers l’Ouest (Fianarantsoa 1240 mm).

Le régime pluviométrique est marqué par une saison des pluies de novembre à mai et une saison sèche pendant laquelle les précipitations sous forme de crachin sont non négligeables.

Enfin les précipitations occultes (rosée, brouillard) ne sont pas négligeables. 8

1.3.2.3. Géologie - pédologie

L’ensemble des terrains se trouve situé sur le socle ancien du massif cristallin, système du graphite. Ce système se caractérise par une migmatisation intense et d’importants phénomènes de granitisation. Les roches rencontrées sont surtout des gneiss à muscovite et à biotite, des granites, des migmatites granitoïdes et parfois des micaschistes et des quartzites.

La roche-mère en place ne s’observe que sur les massifs granitiques, en dômes parfois ou falaises.

Sur gneiss, la roche-mère est toujours altérée et forme un assemblage de lits multicolores.

Les sols dérivés de ces roches-mères et utilisés pour la reforestation sont des sols ferralitiques jaune sur rouge en général.

D’une manière générale, ces sols sont pauvres, carencés en phosphore, en calcium et potassium.

2. ETAT ACTUEL DES PLANTATIONS INDUSTRIELLES

2.1. Cas des plantations du HAUT-MANGORO (FANALAMANGA)

Dans le cadre des grandes opérations agricoles, les plantations industrielles du HAUT-MANGORO consistaient en la plantation de 80 000 ha de pin en vue d'approvisionner une usine de 200 000 T/an de pâte chimique kraft blanchie destinée à l'exportation (âge présumé d'exploitabilité : 15 à 18 ans). En résumé, le déroulement de l'exécution des opérations est schématisé ci-après :

- Premières plantations (1969/70 - 1974/75) sur financement gouvernement malgache uniquement : 24 000 ha.

- Projet Forestier MANGORO (1975-80) sur financement Banque Mondiale et contrepartie gouvernementale confiée à la Société d'Economie Mixte FANALAMANGA créée à cet effet, pour l’exécution du programme : plantation de 35 000 ha et construction des infrastructures.

- Projet Forestier MANGORO II (1981-1987) avec participation financière de l'IDA (66 %) de la BADEA (14 %), du PNUD (3 %) et du Gouvernement Malgache (17 %).

Réalisation de 20 000 ha de plantation et poursuite des travaux d'infrastructures.

- Projet Forestier MANGORO III (1988-1994). Nouvelle orientation : ralentissement du rythme de la plantation, mais entretiens et amélioration des peuplements existants, sur financement conjoint Banque Mondiale, Gouvernement et ressources propres de la 9

FANALAMANGA avec au programme, l'aménagement de la forêt, l'inventaire forestier, les travaux sylvicoles, le démarrage de l'exploitation forestière et de la commercialisation.

- Désengagement de l'Etat et autofinancement du Projet à partir de 1995 Poursuite des travaux sylvicoles, exploitation forestière, transformation du bois, commercialisation et replantation.

2.1.1. Types d'essence ou composition de la forêt

L'essence plantée est essentiellement le genre Pinus avec quatre espèces dominantes dont :

. Pinus Kesiya : 83 % de la superficie ; . Pinus Caribeae : 10 % de la superficie ; . Pinus Elliottii : 6 % de la superficie ; . Pinus Oocarpa : 1 % de la superficie.

Le genre Eucalyptus n'occupe que 3 000 hectares environ constitués principalement par d'eucalyptus robusta et grandis utilisés essentiellement pour la récupération des pentes et pour les sols impropres aux pins.

Si le Pinus Kesiya occupe la première place, c'est que cette espèce est déjà connue depuis plusieurs décennies au pays. Ainsi on maîtrise les contraintes techniques exigées. On connaît sa performance dans les différents sites et surtout on dispose suffisamment de sources de graines de cette espèce. Des stations forestières ont été mises en place et dans lesquelles on a aménagé des parcelles d'arbres plus pour constituer de porte-graines.

Pour éviter les méfaits d'une monoculture, on s'est permis d'importer des graines d'autres espèces dont la performance s'avère supérieure au Kesiya pour tel ou tel site.

Les performances des trois autres variétés retenues (Caribeae, Elliottii et Oocarpa) ont été obtenues à partir des résultats des essais comparatifs d'espèces.

2.1.2. Superficie totale actuelle (vieilles et jeunes plantations incluses)

2.1.2.1. Par classe d'âge (d'après résultats inventaire)

ANNEE DE PLANTATION SURFACE SURFACE plantations pins plantations Eucalyptus (Ha) (Ha) (Hors aménagement) 69/70 3 556 - 70/71 3 170 - 71/72 3 399 - 10

72/73 3 264 - 73/74 5 417 - 74/75 4 248 - 75/76 4 186 - 76/77 5 088 - 77/78 6 312 - 78/79 7 205 - 79/80 5 826 - 80/81 3 503 17 81/82 4 222 30 82/83 2 038 25 83/84 1 013 13 84/85 439 299 85/86 507 460 86/87 48 394 87/88 115 371 88/89 160 175 89/90 165 130 90/91 400 136 91/92 60 83 92/93 36 72 93/94 8 30 94/95 50 12 95/96 186 218 96/97 6 393 97/98 412 289 TOTAUX 65 039 3 147

(Source FANALAMANGA)

2.1.2.2. Par régime de propriété : Toutes les plantations industrielles jusqu'ici appartiennent à l'Etat dont la surface est de : 65 039 Ha.

2.1.2.3. Par type d'usages (sciages, trituration, énergie...)

A noter que les surfaces considérées sous cette rubrique sont les surfaces des plantations qu'on peut exploiter. Sont donc exclues les jeunes plantations issues des plantations et des régénérations naturelles.

Compte tenu de la grande hétérogénéité des plantations due à la très grande diversité de fertilité de sol, cinq classes de fertilité ont été établies pour le pin dans lesquelles les peuplements ont été répartis en quatre groupes : 11

- Groupe A, correspondant aux classes de fertilité I et II, couvre 12 027 ha dont les produits sont essentiellement destinés au bois d'œuvre (sciage).

- Groupe B, réunissant les peuplements moyens de classe de fertilité III et qui s'étend sur 22 855 Ha dont les produits ont une destination mixte : Bois d'œuvre et Bois d'industrie.

- Groupe C, composée de peuplements de classes III et IV relativement vieilles plantations trop âgées pour être entretenues, assez moyens et qui occupe une superficie de 7 507 Ha dont les produits sont destinés exclusivement au bois d'industrie.

- Groupe D, constituée de peuplements de classes IV et V malvenants qui constitue une série hors aménagement. Les peuplements sont surtout situés sur de grande pente stérile. Ils resteront des reboisements de protection. Il occupe une superficie de 10 868 Ha.

Voir tableau ci-après, répartition de la surface totale exploitable par classe de fertilité.

REPARTITION DE LA SURFACE EXPLOITABLE PAR CLASSE DE FERTILITE (non comprises les jeunes plantations issues des plantations et des régénérations naturelles)

R E G I O N GROUPE CLASSE DE N O R D CENTRE S U D TOTAL FERTILITE (Ha) (Ha) (Ha) (Ha) A Classes 1 - 2 5 012 3 551 3 464 12 027 B Classe 3 8 145 5 323 9 387 22 855 C Classes 3 - 4 2 832 3 043 1 632 7 507 D Classes 4 - 5 2 385 7 249 1 234 10 868 TOTAL 18 374 19 166 15 717 53 257

(Source FANALAMANGA)

2.1.3. Volume sur pied en 1998

2.1.3.1. Total : / 12 042 120 m3 /

2.1.3.2. REPARTITION DU VOLUME TOTAL SUR ECORCE PAR CLASSE DE FERTILITE

R E G I O N 12

GROUPE CLASSE DE N O R D CENTRE S U D TOTAL FERTILITE (m3) (m3) (m3) (m3) A Classes 1 - 2 1 273 882 1 104 325 824 252 3 202 459 B Classe 3 1 737 035 1 483 447 2 145 612 5 366 094 C Classes 3 - 4 579 011 738 982 238 401 1 556 394 D Classes 4 - 5 335 907 1 420 098 161 168 1 917 173 TOTAL 3 925 835 4 746 852 3 369 433 12 042 120

(Source FANALAMANGA)

2.1.3.3. Commercial

2.1.3.3.1. Bois d'œuvre (14 cm fin bout) sur écorce

R E G I O N GROUPE CLASSE DE N O R D CENTRE S U D TOTAL FERTILITE (m3) (m3) (m3) (m3) A Classes 1 - 2 522 291 552 163 395 641 1 470 095 B Classe 3 677 444 593 379 858 245 2 129 067 C Classes 3 - 4 214 234 266 034 83 440 563 708 D Classes 4 - 5 100 772 397 627 48 350 546 750 TOTAL 1 514 741 1 809 203 1 385 676 4 709 620

(Source FANALAMANGA)

2.1.3.3.2. Trituration/énergie (7 cm fin bout) sur écorce.

R E G I O N GROUPE CLASSE DE N O R D CENTRE S U D TOTAL FERTILITE (m3) (m3) (m3) (m3) A Classes 1 - 2 751 591 552 162 428 611 1 732 364 B Classe 3 1 059 591 890 068 1 287 367 3 237 027 C Classes 3 - 4 364 777 472 948 154 961 992 686 D Classes 4 - 5 235 135 1 022 471 112 818 1 370 423 TOTAL 2 411 094 2 937 649 1 983 757 7 332 500

(Source FANALAMANGA) 13

2.1.4. Accroissement

2.1.4.1. Méthode de calcul

Volume moyen à l'hectare :

V = V1 x S1 + ...... + Vn . Sn S1 + ...... + Sn

V1, ...... Vn = Volume moyen à l'hectare S1, ...... Sn = Surface correspondante.

Age moyen :

A = Vn An + ...... + Vn. An V1 + ...... + Vn

V1, ...... Vn = Volume bois fort A1, ...... An = Age moyen correspondant.

Accroissement annuel moyen

a.a.m. = Volume moyen à l'ha = V Age moyen A

2.1.4.2. Accroissement annuel moyen par classe de fertilité

R E G I O N GROUPE CLASSE DE N O R D CENTRE S U D MOYENNE FERTILITE (m3) (m3) (m3) (m3) Age moyen 19,5 24,5 21,3 22,2 A Classes 1 - 2 13,0 12,7 11,2 12,0 B Classe 3 10,9 11,4 10,7 10,6 C Classes 3 - 4 10,5 9,9 6,9 9,3 D Classes 4 - 5 7,2 8,0 6,1 7,9 MOYENNE 11,0 10,1 10,1 10,2

(Source FANALAMANGA) 14

2.1.5. Rotation (durée) : 25 ans

2.2. Cas des plantations industrielles de la HAUTE-MATSIATRA

Les plantations de la HAUTE-MATSIATRA ont été réalisées en trois étapes :

- 1954 - 1958 : 7 000 Ha - 1959 - 1965 : 6 000 Ha - 1966 - 1975 : 16 000 Ha.

Elles sont destinées à approvisionner une usine de pâte à papier de 60 000 T/an au moins.

Mais au fur et à mesure que les années passent, la conjoncture économique change, une usine de 60 000 T/an n'est plus viable mais 100 000 T/an est considéré comme le seuil de rentabilité d'une usine de pâte. Mais malheureusement ce seuil de rentabilité va en augmentant ainsi l'extension des plantations ne parvient jamais à rattraper les exigences des industriels et les forestiers s'essoufflent en vain à la poursuite d'un objectif qui se dérobe sans cesse.

C'est pour cette raison que l'usine n'a jamais vu le jour à la MATSIATRA.

La conséquence logique de l'option papetière a eu un effet négatif sur l'état des peuplements.

Les plantations de la MATSIATRA comporte deux groupes distincts :

- Les plantations antérieures à 1962 : Elles forment ce qu'il est convenu d'appeler «la vieille MATSIATRA ». Elles couvrent quatre périmètres (RANOMAINTY, MANDARATSY, SANGASANGA et LAKERA).

Ce sont de vieilles plantations dont la majorité accuse une croissance médiocre.

- Les plantations postérieures à 1962 : Elles forment ce qu'on appelle «la jeune MATSIATRA ».

Les peuplements sont réguliers, homogènes.

2.2.1. Types d'essence ou composition de la forêt

L'essence plantée est essentiellement le genre Pinus avec deux espèces :

- Pinus Patula : 93 % - Pinus Kesiya : 7 %.

Le Pinus patula étant une espèce d'altitude s'y prête bien.

2.2.2. Superficie 15

2.2.2.1. Par classe d'âge :

CHANTIER SUPERFICIE SUPERFICIE ANNEE DE LOCALISATION JEUNE VIEILLE PLANTATION (Ha) (Ha) Fanandrana 2 543 - 73 - 75 Fianarantsoa- Ambohimahasoa 378 - 73 - 75 - " - Sahanimira 2 311 - 73 - 74 - " - 2 622 - 69 - " - Mahazoarivo 2 884 - 72 - 73 Fianarantsoa Ambatovaky 1 653 - 67 - 70 - " - Androy 2 010 - 68 - 71 - " - Andoharanomaitso 1 635 - 71 - 72 - " - Mandaratsy 754 2 752 63 - 66 / 54 - 62 - " - Ranomainty 805 3 628 63 - 71 / 54 - 62 - " - Sangasanga 1 579 1 237 61 - 71 / 54 - 62 - " - Lakera 2 020 595 63 - 66 / 54 - 62 - " - Sous-Total 21 194 8 212 - - TOTAL 29406 (Source Service Eaux et Forêts)

A noter qu'actuellement une grosse partie de cette forêt a disparu à cause des dégâts de feux et de cyclone, d'une part, et d'autre part, par suite des exploitations anarchiques.

2.2.2.2. Par régime de propriété

Toutes les plantations industrielles étant installées sur terrains domaniaux appartiennent à l’Etat et couvraient au départ 29 406 Ha. Mais par suite de ces divers dégâts et de ces exploitations précitées, il serait intéressant de connaître la surface actuelle encore couverte de forêt de l’ensemble des périmètres.

Comme il n’y avait aucun inventaire de fait jusqu’ici dans les plantations de la Haute Matsiatra, pour avoir une idée exacte de l’évolution actuelle des plantations après les diverses agressivités (dégâts dus aux cyclones et aux feux...) dont elles ont été victimes, un inventaire exhaustif sur l’ensemble de la forêt devrait être effectué.

Mais une telle étude dont la durée et le montant dépassent largement le cadre de cette mission et ne pourra pas être entreprise. 16

Néanmoins, pour appréhender la situation actuelle qui prévaut sur l’ensemble des périmètres forestiers de la Haute Matsiatra et compte tenu du délai imparti pour la remise du rapport, nous nous sommes contentés d’utiliser les données dendrométriques actuelles relevées au début de l’année 1999 par une équipe d’inventaire du service forestier dans quatre périmètres forestiers et, partant en déduire par calcul les agrégats à connaître tels que les surfaces encore couvertes de forêt, les accroissements, les rendements à l’hectare, l’âge moyen du peuplement, les volumes pour chaque catégorie d’utilisation, pour l’ensemble des plantations.

Ainsi, pour obtenir la surface actuelle encore couverte de forêt de l’ensemble des périmètres, nous sommes partis des données relevées dans quatre périmètres suivant des enquêtes effectuées sur place par des équipes du service des Eaux et Forêts (voir détail en annexe 5.5).

Les résultats après calcul fait ressortir les informations ci-après : - dans le périmètre de Mandaratsy : sur 3 506 Ha reboisés au départ, seuls 1 500 Ha sont restés couverts de forêt, soit un taux de boisement de 43 %

- dans le périmètre de Sangasanga : sur 2 816 Ha reboisés au départ, seuls 900 Ha sont restés couverts de forêt, soit un taux de boisement de 32 %

- dans le périmètre de Ranomainty : sur 4 433 Ha reboisés au départ, seuls 1 550 Ha sont restés couverts de forêt, soit un taux de boisement de 35 %

- dans le périmètre d’Ambatovaky : sur 1 653 Ha reboisés au départ, seuls 340 Ha sont restés couverts de forêt, soit un taux de boisement de 21 %.

Si on fait leur moyenne arithmétique : 43 + 32 + 35 + 21 = 33 % 4

Le taux de boisement moyen de l’ensemble des périmètres est estimé actuellement à 33 % soit une superficie de (29 406 Ha X 33 %) = 9 704 Ha

Autrement dit, sur l’ensemble des plantations industrielles de la Haute Matsiatra, il ne reste plus à présent que 9 704 Ha de forêts exploitables.

2.2.2.3. Par types d'usage (sciage, trituration-énergie)

Nous sommes partis des données sur les surfaces occupées par chaque catégorie d’usage relevées dans les quatre chantiers précités pour déduire le pourcentage moyen à appliquer pour l’ensemble des plantations de la Haute Matsiatra (voir en annexe).

- à MANDARATSY : sur 1 500 Ha boisés, 1 300 Ha sont occupés par le bois de sciage, soit 87 %

- à SANGASANGA ; sur 900 Ha boisés, 750 Ha sont occupés par le bois de sciage, soit 83 % 17

- à RANOMAINTY : sur 1 550 Ha boisés, 1 100 Ha sont occupés par le bois de sciage, soit 71 %

- à AMBATOVAKY : sur 340 Ha boisés, 110 Ha sont occupés par le bois de sciage, soit 32 %.

Si on fait leur moyenne arithmétique : 87 + 83 + 71 + 32 = 68 % 4 Le bois de sciage (14 cm fin bout sur écorce) couvre une superficie de : 9 704 Ha x 68 % = / 6 599 Ha /

Le bois de trituration-énergie (7 cm fin bout sur écorce) couvre une superficie de : 9 704 Ha - 6 599 Ha = / 3 105 Ha /

2.2.3. Volume sur pied (bois fort)

2.2.3.1. Total :

Il est obtenu à partir du produit du rendement moyen à l'hectare à l’âge moyen du peuplement (38 ans) (voir détail calcul en annexe) par la surface totale boisée, soit : (5 m3 X 38 ans X 9704 Ha) = 1 843 760 m3.

2.2.3.2. Commercial

Nous sommes partis des données dendrométriques relevées dans les quatre chantiers précités permettant de calculer le volume de chaque catégorie d’usage pour déduire le pourcentage moyen à appliquer pour l’ensemble des plantations de la Haute-Matsiatra (voir en annexe).

- à MANDARATSY : sur 385 443 m3 de bois fort (cm fin bout sur écorce) on relève 348 254 m3 de bois de sciage (14 cm fin bout sur écorce) soit 90 %.

- à SANGASANGA : sur 222 619 m3 de bois fort, on relève 201 248 m3 de bois de sciage, soit 90 %.

- à RANOMAINTY : sur 172 214 m3 de bois fort, on relève 139 252 m3 de bois de sciage, soit 81 %

- à AMBATOVAKY : sur 29 449 m3 de bois fort, on relève 21 387 m3 de bois de sciage, soit 73 %.

Si on fait leur moyenne arithmétique : 90 + 90 + 81 + 73 = 84 % 4

Volume du bois de sciage (14 cm fin bout sur écorce) : 1 843 760 x 84 % = / 1 548 758 m3 /

Volume du bois de trituration (7 cm fin bout sur écorce) : 18

1 843 760 - 1 548 758 = / 295 002 m3 /

2.2.4. Accroissement

2.2.4.1. Méthode de calcul

Volume moyen à l'hectare :

V = V1 x S1 + ...... + Vn . Sn S1 + ...... + Sn

V1, ...... Vn = Volume moyen à l'hectare S1, ...... Sn = Surface correspondante.

Age moyen :

A = Vn An + ...... + Vn . An V1 + ...... + Vn

V1, ...... Vn = Volume bois fort A1, ...... An = Age moyen correspondant.

Accroissement annuel moyen :

a.a.m. = Volume moyen à l'ha = V Age moyen A

2.2.4.2. Accroissement moyen annuel après calcul est : 5 m3/ha/an

2.2.5. Rotation prévue : 30 ans mais elle n’a pas été respectée lors de l’ouverture de la forêt à l’exploitation.

3. ANALYSE DES TENDANCES

C'est à travers le mode de gestion du massif que nous allons analyser les différentes tendances qui vont se dégager dans le secteur des plantations industrielles malgaches. 19

En effet, on devra faire ressortir les critères techniques qui guident l'exploitation de ces massifs s'il y en a ou s'agit-il seulement d'une exploitation anarchique de ce qui existe sans se soucier d'assurer la pérennité des plantations dans le temps.

Parmi les critères techniques, on peut citer les plans d'aménagement, les entretiens sylvicoles à savoir les élagages, les éclaircies, les modes d'exploitation, le dépressage (entretien des régénérations naturelles) et la replantation.

Dans ce chapitre va se dégager le devenir de ces massifs forestiers artificiels à vocation de production.

3.1. Cas des plantations industrielles du HAUT-MANGORO

Après une étude de faisabilité réalisée en 1981/1982, l'objectif visé au départ (approvisionnement des usines de pâte à papier) pour les plantations industrielles du HAUT- MANGORO a été abandonné pour s'orienter vers une diversification de produits. A partir de 1985/1986, l'objectif est de produire de bois à multiples usages. Les plantations furent ralenties et on s'est mis aux entretiens sylvicoles.

A titre d’information, le montant total des crédits alloués au projet Mangoro pour réaliser les plantations est de l’ordre de 35 milliards FMG.

Bien que l'approvisionnement, d'une usine de pâte à papier, objectif visé au départ, ne soit pas réalisé, il n'en demeure pas moins que le résultat escompté (renflouer les recettes en devises du pays) est partiellement obtenu car la majorité des industries (scieries) qui se sont implantées en aval se destinent pour l'exportation. Toutefois, ce changement d'objectif un peu tardif a handicapé le Projet car les plantations âgées de plus de 12 ans ne peuvent plus faire l'objet d'entretiens sylvicoles tels que les éclaircies car leurs réponses à ces derniers ne sont plus significatives et surtout compte tenu de l'état serré du peuplement, les arbres ont tendance à filer en hauteur, une éclaircie effectuée dans tel peuplement est sujette au chablis. Ainsi on a décidé de ne plus intervenir dans les plantations de cet âge dont la superficie avoisine plus de 18 000 Ha. Le rendement en sciage dans cette catégorie de plantation va être relativement bas.

La gestion du massif au sein de la FANALAMANGA est guidée par un plan d'aménagement. Au départ, on a estimé l'âge d'exploitabilité des arbres : 25 ans à 30 ans.

Le plan d'aménagement élaboré au début, vise un triple but : - chercher à avoir un rendement et un revenu soutenu durant la première révolution ; - assurer la normalisation des plantations et l'amélioration du rendement à partir de la deuxième génération ; - veiller à la pérennité de la forêt.

La passation de contrats de fourniture de bois avec les clients est donc basée sur la possibilité de la forêt définie à partir du plan d'aménagement dont le contenu est obtenu à partir des données de l'inventaire forestier.

La possibilité annuelle de la forêt c’est-à-dire la quantité optimale de bois qu’on doit récolter chaque année sans qu’il y ait rupture de coupe pendant toute la durée de la révolution s’évalue de la façon suivante : a - Surface qu’on doit exploiter annuellement : S/R (S = surface totale y 20

compris jeunes plantations et R = révolution : 65 039 : 25 = 2600 Ha b - Rendement à l’hectare toutes dimensions confondues : 10 m3 X 25 = 250 m3 c - Possibilité annuelle : 250 m3 X 2600 = 650 000 m3

Grosso-modo, les proportions des bois disponibles à la FANALAMANGA d'après leur estimation sont de l'ordre de 35 % de bois de sciage (14 cm fin bout) et 65 % de bois de trituration et d'énergie.

L'approvisionnement des clients s'effectue à partir de deux sources : - éclaircies ; - coupe à blanc.

Les parcelles ayant atteint leur âge d'exploitabilité font l'objet de coupe à blanc. Néanmoins leur quantité est déterminée par la demande des clients sans toutefois dépasser la possibilité annuelle de la forêt. Si cette dernière se trouve insuffisante, on a recours aux produits d'éclaircies.

Les interventions sylvicoles s'effectuent de la manière suivante : - Coupe sanitaire (enlèvement de tout individu, taré, malconformé, tordu, etc.) à l'âge de 4 à 5 ans où la concurrence entre individus se fait déjà sentir. On laisse 1 000 arbres/Ha. Cette coupe sanitaire est suivie immédiatement par un premier élagage systématique dont la hauteur est égale à 1/3 de la hauteur totale de l'arbre. - 1ère éclaircie : à 9 ans - 10 ans (on enlève 400 à 500 arbres/Ha, suivie immédiatement par un deuxième élagage jusqu'à 7 à 9 m de hauteur mais est fait uniquement aux arbres finaux (250 à 300 arbres/Ha). - 2ème éclaircie : à 14 ans - 15 ans (on laisse 250 à 300 arbres/Ha).

Malheureusement, cet ordre de passage de coupe définitive par le plan d'aménagement est souvent perturbé par les dégâts des feux. En effet, des parcelles qui ne doivent pas encore passer en coupe définitive sont immédiatement exploitées pour qu'on puisse encore les vendre car les bois endommagés de ces parcelles laissées sur place sont la proie des attaques d'insectes et deviennent impropres à la consommation.

Situation actuelle des entretiens sylvicoles réalisés au 30/10/98 : Elagage I et coupe sanitaire : 60 000 Ha Eclaircie I : 31 880 Ha Elagage II : 13 140 Ha Eclaircie II : 2 441 Ha.

3.1.1. Contenu du plan d’aménagement de la forêt

3.1.1.1 Plan parcellaire

On a subdivisé les plantations en sections dont la surface unitaire est de 1 000 Ha environ.

La région Sud a vingt-six (26) sections, la région Centre vingt-six (26) sections et la région Nord vingt (20) sections. 21

A l'intérieur de la section, on trouve des parcelles dont la surface unitaire varie entre 50 à 100 Ha.

Théoriquement, chaque section (A, B, C, D,... Z) correspond à un âge donné du peuplement, mais compte tenu du rythme annuel irrégulier de plantation et des regarnissages nécessaires après sécheresse ou après passage des feux, il a été difficile de faire coïncider classe d'âge et section.

Pour faciliter la gestion de la forêt, le principe de l'aménagement par futaie régulière et par contenance a été adopté. Le plan parcellaire a été établi en fonction de l'âge d'exploitabilité fixé à 25 ans.

Chaque région a donc son plan parcellaire établi de cette façon. Des sections contiennent différentes classes d'âge inévitables.

3.1.1.2. Schéma d'aménagement (Donnant les ordres de passage en coupes définitives et les différents travaux sylvicoles à effectuer au cours de la révolution) :

Partant de ces plans parcellaires et de la composition de la forêt selon les classes de fertilité, un schéma d'aménagement par région est établi donnant les différentes interventions à réaliser dans chaque section au cours des années.

Ces schémas font ressortir :

- la successions des travaux sylvicoles à exécuter : replantation, éclaircies, élagages, etc. ; - le déroulement de l'exploitation (coupes d'éclaircies II, coupes définitives, etc. ...)

3.1.1.3. Possibilités de la forêt

3.1.1.3.1. Possibilités en bois

De ces schémas, on établit selon les tableaux ci-dessous les possibilités annuelles en bois de la forêt, lesquelles permettent de programmer la quantité totale de bois à récolter dans l’année sans nuire à la pérennité de la forêt.

3.1.1.3.2. Autres possibilités

Par ailleurs, le genre Pinus contient beaucoup de résine. Une unité pilote de gemmage fonctionne depuis quelques années et procure 2 T/mois de résine brute extraite sur 12 000 pieds. Le facteur limitatif pour cette production est la disponibilité de la main-d'œuvre.

Cette résine comporte environ 70 % de colophane et 20 % d'essence de térébenthine d'après les analyses effectuées par le laboratoire des recherches forestières d'ANTANANARIVO. 22

Une extraction semi-industrielle de la résine pouvant aller jusqu'à 1 000 T/an est du domaine du possible.

Depuis 1995, FANALAMANGA doit fonctionner uniquement à partir de la vente de ses bois. Elle ne reçoit plus aucune subvention ou prête des bailleurs de fonds.

Les produits de vente ne suivent pas les besoins en trésorerie. Pour faire face au renouvellement du parc matériel, un grand effort d'investissement doit être consenti d'ici peu si on veut mener à bonne fin les programmes des travaux d'investissement pour assurer la pérennité de la forêt.

Ainsi, la FANALAMANGA a décidé d'écourter la durée de coupe de cette première révolution. Au lieu de 15 ans à 20 ans, elle est ramenée à 9 ans.

Ci-après tableaux donnant possibilité annuelle (si la durée de la coupe de cette révolution est ramenée à 9 ans) :

TABLEAU A

a) Par nature de produits (bois de sciage, bois d'énergie/industrie)

123 1998 437 190,9 1999 509 216,4 2000 1 152 591,3 2001 1 229 627,4 2002 1 058 654,1 2003 1 089 632,5 2004 1 070 662,9 2005 965 547,0 2006 650 287,2 TOTAL 8 159 4 409,7 (Source FANALAMANGA) (1) Année (2) Production estimée en bois d'énergie/industrie (7 cm fin bout sur écorce) en milliers de m3 (3) Production estimée en bois de sciage (14 cm fin bout sur écorce) (en milliers de m3) y compris le volume de bois de sciage provenant des éclaircies II. 23

TABLEAU B

b) Par nature d'opérations sylvicoles

1 23456789 1998 480 27,9 2 200 202,9 28,0 1 729 206,6 162,9 1999 480 27,2 2 065 192,9 23,9 2 135 288,5 192,5 2000 1 461 71,4 2 861 204,3 27,9 5 545 875,8 563,4 2001 1 053 41,0 3 040 266,4 37,5 7 472 921,7 589,9 2002 300 11,5 2 269 204,7 33,5 7 147 841,3 630,6 2003 - - 1 076 117,9 16,5 8 733 971,0 616,0 2004 - - 1 016 128,3 18,9 8 568 941,5 644,0 2005 - - - - - 9 788 964,5 547,0 2006 - - - - - 5 547 650,2 287,2

(Source FANALAMANGA)

(1) Année ECLAIRCIE I (2) Surface à réaliser (3) Production estimée en bois d'énergie/industrie (7 cm fin bout sur écorce)(en milliers de m3) ECLAIRCIE II (4) Surface à réaliser en hectares (5) Production estimée en d'énergie/industrie (7 cm fin bout sur écorce)(en milliers de m3) (6) Production estimée en bois de sciage (14 cm fin bout sur écorce)(en milliers de m3) COUPES DEFINITIVES (7) Surfaces à réaliser en hectares (8) Production estimée en bois d'énergie/industrie (7 cm fin bout sur écorce)(en milliers de m3) (9) Production estimée en bois de sciage (14 cm fin bout sur écorce)(en milliers de m3)

Les détails du plan d'aménagement que Fanalamanga se propose d’appliquer pour gérer son massif forestier sont donnés en Annexe.

Remarque : les volumes donnés dans les tableaux A et B incluent tous les volumes des quatre groupes de fertilité tandis que les volumes cumulés dans le plan d’aménagement (en annexe) ne considèrent que les volumes des groupes I, II et III. Ceux des groupes IV sont exclus.

Cette décision conjoncturelle de ramener la durée de coupe à 9 ans entraînera un gap de quelques années où les volumes de bois issus des coupes annuelles (de 2006/2007 à 2019/2020) seront insuffisants pour honorer les demandes des clients actuels qu’on suppose que leurs besoins restant les mêmes (voir annexe tableau montrant la durée du gap). Donc les recettes seront insuffisantes. Mais pour faire face à cette éventualité, les surplus obtenus pendant les années de coupe, seront placés en dépôts à terme sur les places 24 financières (banques) et seront porteurs d'intérêts lesquels assureront le complément de financement des travaux pendant cette période de vache maigre.

Mais le grand défi pour FANALAMANGA c'est de trouver un débouché régulier pour absorber cette énorme quantité de bois à couper annuellement d’une part, et d’autre part, de convaincre les clients actuels à accepter ce gap de 14 ans qui entraîne un déficit dans l’approvisionnement de bois de pin à travers une solution négociée d’accord- parties.

3.1.2. Aperçu sur les consommations actuelles de bois

Pour donner une idée de la situation actuelle des consommations des produits forestiers provenant de la FANALAMANGA, il est donné ci-après trois tableaux résumant les consommations des trois dernières années. :

ETAT DE CONSOMMATION DE PRODUITS FORESTIERS PROVENANT DES PLANTATIONS DE LA FANALAMANGA CAMPAGNE 1996/1997

M O I S BOIS DE BOIS DE BOIS CHARBON RESINE SCIAGE TRITURATIO D'ENERGIE (sac) (kg) (m3) N (St) (T) JUILL. 2 073,386 3 006,278 - 538 3 211

AOUT. 3 609,24 1 974 134 911 5 799

SEPT. 1 456,58 798,6 197 923 4 857

OCT. 1 885,85 2 552,33 290 988 2 627

NOV. 1 004,88 5 638,38 473 647 3 774

DEC. 888,53 3 642 428 490 3 219

JANV. 1 408,5 4 891,5 486 343 2 775

FEV. 2 237,81 4 966,22 1 191 398 2 741

MAR 3 603,95 5 301,33 1 376 715 2 000

AVR 3 085,3 3 770,2 - 547 3 660

MAI 1 822,85 2 194,37 646,03 610 5 055

JUIN 1 380,9 5 149,3 1 059 581 3 429

TOTAL 24 457,8 43 884,62 ou 6 280 7 691 43 147 73 141,03 m3

(Source FANALAMANGA) 25

ETAT DE CONSOMMATION DE PRODUITS FORESTIERS PROVENANT DES PLANTATIONS DE LA FANALAMANGA CAMPAGNE 1997/1998

BOIS DE SCIAGE BOIS DE BOIS DE M O I S (m3) TRITURATION DEROULAGE (T) (m3) JUIL. 2 463 2688 AOUT. 2 666 3 757 134 SEPT. 7 549 4 299 197 OCT. 15 316 4 010 290 NOV. 2 904 8 193 473 DEC. 8 060 8 016 9 JANV. 4 694 7 555 7 FEV. 20 457 5 460 MAR 4 603 3 702 87 AVR 2 981 9 544 187 MAI 5 307 3 645 JUIN 3 624 3 916 TOTAL 80 624 64 685 ou 290 107 808 m3

(Source FANALAMANGA)

ETAT DE LA CONSOMMATION DE BOIS PENDANT LE PREMIER SEMESTRE DE LA CAMPAGNE 1998/1999 (Période du 01/07/98 - 31/12/98)

M O I S GRUMES BOIS DE BOIS DE BOIS DE BOIS SCIABLES CHAUFFAGE TRITURATION TRITURATION RONDS (m3) (T) (T) (m3) (St) JUIL. 9 823,845 1 728 1 671,910 - 28,760 AOUT. 6 193,597 1 684 1 267,245 - - SEPT. 9 366,249 1 684 1 713,350 - - OCT. 6 834,886 1 139 - - - NOV. 6 509,104 34 - - - DEC. 6 101,407 - - 17 442 - TOTAL. 44 829,088 6 269 4 652,505 ou 17 442 28,760 7 754,175 m3

(Source FANALAMANGA) 26

De ces trois tableaux, il ressort que la consommation maximum de bois des clients actuels tournent autour de : - bois de sciage : 90 000 m3/an (1) (grumes) - bois de trituration - énergie : 110 000 m3/an (2) (grumes)

Pour qu’on puisse comparer l’offre de bois à la demande de bois, on va prendre la moyenne annuelle du Tableau A donnant le volume par nature de produit :

- bois de sciage : 4 409 700 = 489 967 m3/an (1') (grumes) 9

- bois de trituration / énergie : 8 159 000 = 906 555 m3/an (2’) (grumes) 9

Si on compare (1) et (1’) : (1) représente 18 % seulement de (1’). Ce qui veut dire que si la tendance de la consommation actuelle se maintient, 18 % seulement de produits exploités trouvent de preneurs mais les 82 % restent sans clients.

Il en est de même pour : (2) et (2') : (2) représente 12 % seulement de (2'). Ce qui sous-entend que 88 % de produits à exploiter n’ont pas des clients.

Si Fanalamanga insiste à appliquer ce plan d’aménagement, il faut qu’elle déploie une politique de marketing de grande envergure.

Mais cette décision de couper la première révolution à 9 ans a son revers. En effet, comme il est indiqué plus haut qu’un gap (trou) de quelques années (qui pourront atteindre 14 ans) pendant lesquelles les volumes de bois provenant des coupes à blanc ne pourront pas satisfaire les besoins des clients actuels (voir tableau du gap en annexe), ces derniers, compte tenu de leurs investissements engagés, accepteraient-ils de fermer leurs entreprises ou réduire leur capacité de production pendant ce laps de temps ? A moins qu’ils se reconvertissent à utiliser comme matière première les bois d’eucalyptus pour compléter leur approvisionnement.

En effet, Fanalamanga dispose plus de 3 000 Ha d’eucalyptus. Si les clients actuels acceptaient d’être approvisionnés en bois d’eucalyptus, ce serait une opportunité intéressante pour Fanalamanga pour valoriser ses plantations d’eucalyptus.

Outre, son utilisation en bois de sciage, le bois d’eucalyptus sera utilisé en bois d’énergie, entre autres, pour faire de la carbonisation.

Jusqu’ici le domaine de la carbonisation de bois de pin depuis un certain temps a été délaissé malgré le lancement des fours de carbonisation améliorée, opération financée par la F.A.O. (FANCARBO). En effet, grâce à ce procédé, le rendement en charbon est plus que doublé. L’inconvénient pour les utilisateurs éventuels de ces fours améliorés est la nécessité d’investir dont le montant dépassant le million de francs n’est pas à la portée des charbonniers qui ont été formés à ce nouveau procédé. Après leur formation ils reviennent aux fours traditionnels. C’est vraiment dommage. Certains ont demandé des prêts à la banque. 27

Cette dernière leur a répondu par une fin de non-recevoir. Jusqu’ici le charbon de pin n’arrive pas encore à concurrencer le charbon d’eucalyptus. Ce dernier plus consistant, plus dense se consume moins vite et n’engendre pas trop de cendre donc moins salissant. Malgré son prix élevé, les ménagères préfèrent l’utiliser.

De plus le charbon de pin est encore handicapé sur le plan du transport par rapport à celui de l’eucalyptus car le transport se fait par sac. Or le poids du sac de charbon de pin est presque la moitié du poids du sac de charbon d’eucalyptus.

Tout ceci explique la chute de la production de charbon de bois de pin dans la région. A noter que la Fanalamanga a stoppé pour le moment la fabrication de charbon de pin et sa commercialisation.

Or, les rémanents qui sont restés en forêt après exploitation dans ces plantations industrielles sont énormes (plusieurs milliers de tonnes). S’ils sont transformés en charbon toutes les parties en cause gagneront. En effet, pour les propriétaires des forêts des conifères, leurs parcelles seront nettoyées donc moins de risque de feu, travaux de replantation seront faciles à réaliser, pour les consommateurs de charbon, il y aura possibilité d’avoir un prix réduit compte tenu de la production à économie d’échelle, pour les forêts naturelles et les autres reboisements, il y aura moins de pression (moins d’arbres sur pied à couper).

Pour les gestionnaires de ces plantations de conifères, il est primordial de trouver une solution qui puisse amener les charbonniers à faire du charbon à partir de ces rémanents gisant en forêt. Même en donnant gratuitement le bois, le nombre d'intéressés est encore faible. C’est le prix de transport qui les fait reculer. La solution sera de parvenir à mettre au point un véhicule articulé capable de transporter plus de 500 à 1000 sacs de 20 à 25 kg de charbon par voyage.

Mais pour les 3 000 Ha de plantation d’eucalyptus, la situation est tout autre, ils constituent un créneau porteur pour la Fanalamanga en matière de carbonisation car les bois d’eucalyptus est prisé dans le domaine de carbonisation.

Si les plantations de 84/85 à 97/98 ayant constitué ce gap ont été réduites au minimum c’est pour donner priorité aux entretiens sylvicoles. Ces plantations ont pour but, d’autre part, de conserver la main des ouvriers et surtout pour affiner les méthodes en vue de la prochaine grande campagne de replantation.

Au fur et à mesure que l’exploitation avance le rythme de replantation augmente. L’objectif est de replanter immédiatement les surfaces exploitées ou brûlées. Le rythme de la replantation sera fonction des demandes des clients ou des dégâts des feux donc celui de l’exploitation.

Deux méthodes sont utilisées lors du renouvellement de la forêt soit par le biais des plants élevés en pépinière soit par le truchement de la régénération naturelle. La densité est 1 333 plants à l’hectare.

A titre d’information, nous donnons ci-après les prévisions en matière d’exploitation et de replantation proposées par Fanalamanga : - Prévisions d’exploitation : (compte tenu du marché actuel) 1998/1999 : 228 000 m3 grumes 28

1999/2000 : 181 000 m3 grumes

2000/2001 : 205 050 m3 grumes 2001/2002 : 215 150 m3 grumes

- Prévisions de replantation :

1998/1999 : 2 000 Ha 1999/2000 : 2 500 Ha 2000/2001 : 3 000 Ha 2001/2002 : 3 000 Ha

En prenant leur moyenne 2 300 Ha on aura une production de : 250 m3 X 2 300 = 575 000 m3 ce qui cadre bien aux prévisions des clients actuels de Fanalamanga quand ils atteindront leur régime de croisière en matière de production.

Pour la Fanalamanga le maintien de la pérennité de la forêt est assuré grâce à sa gestion guidée par un plan d’aménagement. Toutefois, elle devra renforcer ses moyens en matière de protection contre les feux pour minimiser les dégâts qui se chiffrent en moyenne entre 30 Ha à 2000 Ha par an.

3.2. Cas des plantations industrielles de la Haute Matsiatra :

Les plantations industrielles de la Haute Matsiatra couvre une surface de 30 000 Ha environ. Elles sont destinées au départ à approvisionner une usine de papier de 60 000 Tonnes. La densité des plantations est 2 000 plants à l’hectare. Aucun entretien sylvicole n’est prévu au départ sauf l’élagage à 2m de haut pour faciliter la circulation dans la forêt et renforcer les mesures de sécurité contre les feux. L’âge d’exploitabilité prévu est de 15 à 18 ans.

L’opération a démarré sur financement extérieur (fonds d’aide et de coopération (F.A.C), aide bilatérale française) et relayé par le budget national (fonds national pour le développement économique (F.N.D.E)). Pour donner une idée, le F.N.D.E a déboursé entre 1969 à 1989 : 1 700 000 000 FMG.

Elle est menée en régie directe par le service provincial des Eaux et Forêts de Fianarantsoa.

Vers les années 1970 une étude de faisabilité a été entreprise et a conclu que les infrastructures nécessaires à l’évacuation des produits et à leur fabrication ne répondent pas aux normes techniques exigées, entre autres : - le port de Manakara en rade foraine n’est pas viable pour l’embarquement des produits - le débit de la rivière Matsiatra en période d’étiage n’est pas suffisant pour approvisionner en eau l’usine de pâte (il faut 200 tonnes d’eau pour faire une tonne de pâte). D’autre part le tonnage de produits fabriqués (60 000 T) est faible par rapport à celui qui existe dans la région (Afrique du Sud) et surtout ne constitue pas une économie 29 d’échelle, facteur nécessaire pour compenser l’éloignement de Madagascar par rapport aux pays consommateurs.

Tous ces facteurs ont milité pour l’abandon de l’usine de pâte à papier. Ces points de vue des techniciens ne sont pas partagés par l’autorité politique locale. Cette dernière persistait à maintenir le projet.

Le service forestier pour éviter toute polémique a décidé d’entreprendre en douce la reconversion du massif sans la dire officiellement.

Ainsi, l’opération s’est orientée vers la production de bois à multiples usages. Cette décision a amené la Direction des Eaux et Forêts à faire appel au service d’un consultant aménagiste de la F.A.O. en la personne de M. Vannière pour établir un schéma d’aménagement pour gérer les plantations dans leur nouvelle orientation dont ci-après le résumé : - Rotation : 30 ans - calendrier des opérations sylvicoles : Eclaircie I à 10 - 11 ans Eclaircie II à 16 - 18 ans Eclaircie III à 22 - 24 ans Coupe définitive à 28 - 30 ans - accroissement moyen annuel varie d’un endroit à l’autre : périmètre Ranomainty 7 à 8 m3/Ha sur écorce et périmètre Lakera : 18 à 20 m3/Ha sur écorce ; en moyenne pour toutes catégories confondues : 12 m3/Ha sur écorce.

Malheureusement, ce schéma d’aménagement n’a jamais été appliqué faute de crédit.

Le massif est composé de 12 périmètres. Chaque périmètre est divisé en séries dont la surface unitaire est variable en fonction des limites naturelles et se situe entre 125 à 830 Ha. Chaque série est constituée de parcelles dont la surface unitaire varie entre 2 à 100 Ha suivant les limites naturelles.

L’opération de plantation effectuée au rythme de 1000 Ha/an a été complètement stoppée en 1976 faute de crédits. A partir de cette date, elle s’est cantonnée à faire du regarnissage.

Les entretiens sylvicoles prévus à réaliser n’ont été effectués que partiellement : - Surface des plantations ayant reçu d’élagage I : 27 600 Ha environ - Superficie des plantations ayant fait l’objet d’éclaircie I : 10 900 Ha environ - Superficie des plantations ayant fait l’objet d’élagage II : 9 300 Ha environ.

L’instabilité de crédits octroyés annuellement à l’opération est à l’origine du non- achèvement dans les normes des travaux sylvicoles requis. En effet le montant alloué s’avère toujours insuffisant eu égard aux dépenses à engager.

Ainsi à cause du manque de crédits, le personnel est réduit au strict minimum pour assurer seulement le gardiennage et intervenir en cas des feux.

Cette absence d’entretiens sylvicoles majeurs tels que les éclaircies I et II compromet énormément l’avenir des plantations sur le plan de la grosseur en diamètre.

Jusqu’en 1981 aucune exploitation n’a été autorisée. Mais à partir de cette date le C.F.P.F. (Centre de Formation Professionnelle Forestière) a démarré l’exploitation des plantations de la Haute Matsiatra dans le périmètre de Lakera. 30

Le massif n’a été ouvert aux exploitants privés qu’en 1988.

C’est à partir de cette date que la forêt a été saccagée à cause d’une part, du manque de professionnalisme des exploitants qui ne cherchent pas à valoriser les bois de petits diamètres et, d’autre part, l’absence de plan d’aménagement établi. Ainsi l’exploitation se fait d’une manière anarchique. Les exploitants ne récoltent que les gros diamètres et laissent sur pied les petits, les tordus. Les rémanents traînent sur place d’une façon pêle-mêle sans être alignés en andains et constituent un énorme volume de combustibles qui exposent en permanence les plantations aux feux. Certains exploitants se permettent de laisser sur place les billes de pied sous prétexte qu’ils sont durs à scier. Les gaspillages sont énormes, car plus de 50 % sont laissés pourrir sur parterre de coupe.

L’ancienne formule utilisée dans le permis d’exploitation qui est basée sur l’unité de produit renforçait le gaspillage de bois et entraînent un manque à gagner énorme à l’Etat qui ne dispose pas de nombre suffisant d’agents pour suivre de près le dénombrement des produits sortis en forêt.

Pour remédier à cet état de choses, le service forestier depuis un an déjà a changé de formule dans l’octroi de permis d’exploitation. Les redevances ne sont plus payées à l’unité de produit mais à l’unité de surface autrement dit, on vend les arbres sur pied.

La procédure de l’exploitation du massif est calquée sur celle appliquée à la forêt naturelle.

Avant toute exploitation, il y a envoi des équipes d’inventaire de la Direction générale des Eaux et Forêts pour évaluer le contenu des parcelles à exploiter (différentes catégories de diamètre, nombre de tiges par catégorie de diamètre à l’hectare et volume par type d’usage).

A titre d’exemple, nous donnons ici l’inventaire effectué dans le périmètre de Mandaratsy de surface 3 506 Ha. Le sondage a été effectué en décembre 1998 sur une surface de 398 Ha. C’est un inventaire systématique. En tout, il y a 427 placettes de 2 ares. Les placettes sont distantes de 100m dans les 2 sens. Une placette représente 1 Ha. Le taux d’échantillonnage est de 2 %. Les résultats obtenus :

- le volume du bois sciage de diamètre 22 cm à 1,30 m est de 13 m3 + ou - 7 m3 par hectare - le volume total du bois sur pied : 38 m3 + ou - 25 m3 / hectare - le pourcentage des vides varie de : 20 à 80 % (source Service Eaux et Forêts).

Remarque : Le volume total du bois par hectare trouvé par l’équipe d’inventaire de la Direction générale des Eaux et Forêts concorde bien à notre chiffre que nous avons calculé à partir de nos données de base dans le même périmètre. En effet, elle a trouvé 38 m3/Ha et nous avons trouvé 35 m3/Ha pour le « Malvenant ». Ce qui veut dire que l’inventaire était effectué dans la partie malvenante de la forêt du périmètre. 31

Au vu de ce résultat d’inventaire d’exploitation que l’administration forestière et l’Exploitant se concertent pour déterminer le montant des redevances à payer.

La redevance comporte 3 modes de paiement : - 70 % en espèces - 20 % en nature - 10 % replantation.

L’état actuel des plantations de la Haute Matsiatra est déplorable. La forêt est en train de se consumer à petit feu sous diverses pressions humaine et naturelle. En effet, bon an mal an, le massif est la proie des feux. La mortalité à la suite des passages de ces feux est estimée 10 à 30 % par an suivant les endroits. A titre d’exemple, entre 1980 et 1988, les surfaces incendiées ont atteint 6 345 Ha soit 21 % de la surface totale des plantations. L’année dernière le périmètre de Lakera est brûlé à 80 %.

A ces dégâts des feux s’ajoutent ceux des cyclones, en particulier Honorine en 1985 et Géralda en 1992. Ces deux cyclones ont fait d’énormes ravages dans les plantations. Environ 15 à 50 % des plantations suivant les endroits ont été détruites.

La liste des dégâts n’est pas close car il y a aussi l’exploitation illicite, la mutilation des arbres sur pied au milieu du tronc pour récolter des bois imprégnés de résine appelés « Mandina » pour être vendus au marché en vue d’activer l’allumage des foyers à charbon à la place du pétrole, le défrichement des bordures qui consiste à accorder aux riverains l’autorisation de couper les plantations situées au bord de leurs cultures. Mais ces derniers ont abusé car ils étendent le défrichement jusqu’au sommet des collines. Ces arbres abattus font l’objet d’un négoce florissant au bénéfice de ces riverains et au détriment de l’Etat qui ne perçoit rien. D’autre part, ce défrichement a facilité l’installation illicite humaine à l’intérieur du périmètre de reboisement. Le périmètre de Ranomainty est presque envahi par l’installation humaine (cultures). Toute surface brûlée ou ravagée par le cyclone est occupée par les paysans des environs. Cette intention de récupérer les places laissées vides par la forêt est à l’origine des feux détruisant les plantations. L’Etat aurait des difficultés pour récupérer ultérieurement ces endroits occupés illicitement par les riverains lorsqu’il voudra plus tard les replanter. C’est ainsi que depuis cette année le service forestier ne donne plus l’autorisation de défricher les bordures.

Tous ces phénomènes rendent en piteux état la forêt. Il n’y a plus d’espoir pour sauvegarder la pérennité de la forêt car même les replantations prévues dans les redevances forestières ne sont pas réalisées par les exploitants. Les conditions prévues dans le cahier de charge ne sont pas respectées. Le personnel chargé du suivi est inexistant.

Les régénérations naturelles sont abondantes mais aucune intervention sylvicole n’est réalisée faute de crédit.

Malgré l’institutionnalisation du fonds forestier national (F.F.N.) dans lequel toutes les redevances forestières doivent être versées, la Direction Générale des Eaux et Forêts a des difficultés pour débloquer à temps opportun les crédits provenant de ce dernier. 32

En effet, le déblocage doit suivre la procédure administrative prévue pour toute ouverture de crédit public qui s’avère longue et lente.

Les recettes du F.F.N sont encore dérisoires à l'égard de montant des engagements qu’il devra supporter. La Direction régionale de Fianarantsoa n’a reçu en 1998 que 7 millions sur le F.F.N. Qu’est ce qu’on pouvait faire avec une telle somme.

Pour remédier à cette insuffisance de personnel forestier chargé du suivi et du contrôle de la replantation et à la carence notoire des exploitants pour réaliser cette reconstitution de la forêt, le service forestier se propose d’exiger à partir de cette année que les 10 % réservés à la replantation lui seront versés aussi en espèces par les exploitants et il se chargera soit de trouver une O.N.G. spécialiste en la matière pour effectuer la replantation à leur place soit de la faire en régie.

D’autre part, pour avoir une idée des valeurs des redevances demandées par hectare par l’administration forestière, nous étions obligés de consulter quelques dossiers d’exploitation : (source service Eaux et Forêts). - le 1er exploitant doit exploiter 100 Ha pendant 2 ans et la redevance trimestrielle qu’il doit payer en espèces est de 34 122 190 F - le 2e exploitant : surface à exploiter 426 Ha pendant 5 ans et la redevance trimestrielle à payer : 29 283 121 F - le 3e exploitant : surface à exploiter : 100 Ha pendant 2 ans et la redevance trimestrielle à payer : 8 648 646 F - le 4e exploitant : surface à exploiter : 400 Ha pendant 5 ans et la redevance trimestrielle à payer : 15 301 255 F - le 5e exploitant : surface à exploiter : 150 Ha pendant 3 ans et la redevance trimestrielle à payer : 21 122 190 F

A noter que les redevances à payer ici représentent seulement les 70 % des redevances totales à payer (espèces + nature + replantation).

Après calcul, nous avons obtenu le montant total de redevance par hectare (espèces + nature + replantation) pour chaque exploitation étudiée : - 1ère exploitation : 3 900 000 F/Ha - 2e exploitation : 1 963 542 F/Ha - 3e exploitation : 988 416 F/Ha - 4e exploitation : 1 092 947 F/Ha - 5e exploitation : 2 413 964 F/Ha.

Il ressort de cette étude que la redevance à la Haute-Matsiatra varie du simple au quadruple suivant la richesse de la forêt ce qui donne une valeur moyenne de 1 891 774 F/Ha.

Si on compare cette valeur moyenne de la redevance à celle de la Fanalamanga qui est de 8 556 000 F/Ha, nous sommes tentés de dire que la redevance forestière appliquée à la Haute - Matsiatra est trop basse. Ce qui explique en partie la non -réalisation de la replantation des parcelles exploitées. En effet, sur le montant de 1 891 774 F/Ha, la part réservée à la replantation (10 %) n’est que 189 177 F / Ha, somme dérisoire pour couvrir le coût réel actuel d’un hectare de plantation qui avoisine 1 200 000 F. 33

D’après le service forestier local cette redevance actuelle qui a été révisée à la hausse est déjà exorbitante aux yeux des exploitants. Ils ont des difficultés pour honorer le paiement trimestriel des redevances calculées au taux actuel.

Ainsi, ce dernier pense qu’il serait utopique pour le moment de faire augmenter encore le taux actuel tant qu’on n’a pas amélioré le professionnalisme de ces exploitants de façon à augmenter leur rendement en bois sciés en utilisant, entre autres, les billes de petits diamètres.

Par ailleurs, le service forestier local a évalué qu’en moyenne le volume de bois exploité annuellement se situe entre 80 000 à 82 000 m3 (1) de grumes sur écorce de 20 cm fin bout dans les plantations industrielles de la Haute Matsiatra (exploitation issue de permis autorisés légalement).

Ce chiffre semble respecter la possibilité annuelle de la forêt actuelle. En effet, si on suppose qu’au-delà de 50 ans, l’arbre doit être abattu pour éviter leur pourriture sur place. Ainsi, il ne reste plus qu’un délai de 12 ans (50 - 38) (38 ans âge moyen) pour finir le volume de bois sur pied existant.

Sur 1 843 760 m3 bois fort existant sur pied on pourra récolter : (1 843 760 X 84 %) = 1 548 758 m3 de bois de sciage 14 cm fin bout soit annuellement : 1 548 758 = 129 063 m3 (2) 12

En comparant (1) et (2), il semble qu’on reste dans les normes c’est-à-dire qu’on respecte la possibilité de la forêt.

Pour avoir une confirmation de la véracité des résultats que nous avons obtenus à partir des documents que nous avons consultés et des interviews qu’on a eus avec les différents responsables du service forestier à Antananarivo, nous étions obligés de faire un déplacement de 4 jours à Fianarantsoa au début du mois d’avril 1999. Ce déplacement sur terrain nous a permis de constater : 1 - que les agrégats dendrométriques que nous avons estimés par calcul à partir des données relevées dans 4 chantiers, notamment, le taux de boisement actuel, le rendement moyen à l’Ha, le volume sur pied actuel, sont acceptés par les responsables locaux. Par exemple, pour le rendement moyen à l’Ha, ils trouvent entre 150 à 200 m3 ce qui corrobore notre chiffre qui est de 189 m3 / Ha. 2 - que sur le plan de la fertilité de la station, les plantations industrielles de la Matsiatra n’ont rien envié aux autres forêts du même type. En effet, une visite rapide dans le périmètre de Mandaratsy a permis de voir la hauteur moyenne des arbres qui atteignent plus de 20 m malgré la forte pente qui dépasse 100 % dans certains endroits. Le responsable qui nous a accompagné durant cette visite nous affirme qu’il n’est pas rare d’obtenir sur un arbre 6 billes de 4 m à diamètre supérieur à 18 cm fin bout dans l’ensemble de la forêt de la Matsiatra. Dans la région de la Haute Matsiatra, les pentes sont fertiles contrairement à ce qu’on rencontre dans la vallée de Mangoro (Fanalamanga) où les terrains en pente sont très pauvres.

3 - que les vides laissés par la forêt soit à la suite des feux soit à la suite des cyclones qui sont remplis de régénérations naturelles bien venantes qui ne demandent qu’à être entretenues pour assurer la relève. 34

4 - que les installations illicites humaines à l’intérieur du périmètre de reboisement (cultures, constructions) ne sont pas rares. 5- qu’il est encore possible de réhabiliter cette forêt de la Haute Matsiatra pour sauvegarder sa pérennité mais cette intervention devrait avoir lieu très rapidement.

4. CONCLUSION :

Dans ce dernier chapitre, nous nous efforçons de mettre en relief les points saillants qui puissent aider les gestionnaires des plantations industrielles à assurer la pérennité de leur forêt, et à travers elle, la viabilité de leur projet dans le temps. D'autant plus qu’ils ne se laissent pas attirés par les gains immédiats mais plutôt qu’ils s’assurent d’obtenir des revenus soutenus à travers le temps. En un mot, nous voulons souligner ici les erreurs qu’il ne faudra plus commettre dans la conduite de tel type de forêt, la stratégie pour disposer d’une forêt productive et enfin proposer les moyens pour réhabiliter la forêt de la Haute Matsiatra.

L’analyse des situations actuelles des plantations industrielles que nous avons développées dans les chapitres précédents a permis d’en relever quelques-uns uns :

4.1. Adoption d’un objectif qui vise à fournir des produits à multiples usages :

Il est démontré à présent que viser un seul usage pour des plantations industrielles est une erreur fondamentale car en foresterie, la récolte des produits escomptés ne sera effective qu’au-delà de 10 à 15 ans minimum. Or, la conjoncture économique, pendant cet intervalle de temps, pourrait évoluer dans un sens négatif et l’investissement engagé ne serait plus rentable. Ce qui s’est produit malheureusement pour les deux plantations industrielles malgaches (Mangoro et Haute Matsiatra).

Ce changement d’objectif a handicapé les deux projets, du moins dans la première révolution, sur le plan de la qualité des produits car on n’a pas effectué à temps les opérations sylvicoles qui devraient les accompagner. Même si elles étaient réalisées, elles ne le sont que partiellement faute de moyens financiers qui n’étaient pas prévus dans le programme d’investissement de départ.

4.2. Nécessité de bien planter (graines de bonne provenance, préparation de sol élaborée, apport de fertilisation) et d'entreprendre les entretiens sylvicoles à bon escient :

Une plantation industrielle vise avant tout la rentabilité. C’est une spéculation agricole comme le café, le maïs, qui cherche le profit, le débouché. Mais pour avoir un acheteur il faut que le produit fourni soit de qualité, conforme aux normes internationales, que son prix soit compétitif sur le marché (local et international) et qu’elle donne un bon rendement (croissance rapide).

Ici, l’objectif est de planter pour produire et non pour faire des surfaces. Les gestionnaires devront donc avoir tous les atouts entre leurs mains, lesquels conditionnent la bonne performance à atteindre, notamment : - planter sur de sol fertile ou faute d’un tel terrain n’hésiter pas à utiliser de la fertilisation suivant la dose préconisée par la recherche forestière ; - utiliser de graines de bonne provenance ; 35

- bien préparer le sol pour recevoir les jeunes plants ; - effectuer les entretiens sylvicoles à temps suivant le calendrier et les prescriptions techniques donnés à cet effet ; - obtenir des produits de qualité à un coût compétitif et dans un délai relativement meilleur (15 à 20 ans).

4.3. Priorité à la protection contre les feux :

La viabilité de ces plantations industrielles et partant leur pérennité requiert de la part de leurs gestionnaires un effort particulier pour minimiser les dégâts dus aux feux qui sont en progression d’année en année. La dernière conférence de presse de Monsieur le Ministre des Eaux et Forêts (mars 1999) vient encore de confirmer l’aggravation de cette situation alarmante. En effet, lors de l’année 1998, les surfaces des terrains brûlés à Madagascar ont augmenté de 28 % par rapport à l’année 1997. C’est pour dire que le fléau est loin d’être combattu.

En effet, en 1998, 838 521 Ha de terrains ont été brûlés contre 654 201 Ha en 1997. Une des raisons qui est à l’origine de cette augmentation des feux est la lutte antiacridienne. La population pour protéger leurs cultures provoquent des feux volontaires pour faire éloigner les sauterelles de leurs champs.

A cet effet, les gestionnaires ne doivent pas lésiner sur les moyens à mettre en œuvre pour maîtriser ce fléau en donnant la priorité à la lutte passive, à travers laquelle, on insistera davantage sur la sensibilisation de la population riveraine. Il faudra trouver des solutions pour motiver cette participation de la population de façon à enrayer progressivement les dégâts des feux.

A noter que 80 % des feux proviennent des feux de nettoyage des terrains de culture et de pâturage qui ne sont pas maîtrisés et des feux intentionnels mis dans le but de s’installer éventuellement à l’intérieur du périmètre de reboisement.

4.4. Nécessité de privatiser la gestion des plantations industrielles :

L’étude menée en parallèle sur les deux projets (Mangoro et Haute Matsiatra) a fait ressortir deux situations diamétralement opposées.

Pour le cas de la forêt de Mangoro (Fanalamanga) la pérennité de la forêt est quasiment assurée grâce à l’utilisation d’un plan d’aménagement qui dicte toutes les interventions sylvicoles à effectuer suivant un calendrier bien défini. Les moyens nécessaires pour leur réalisation sont portés chaque année dans un budget décidé par le gestionnaire lui- même en fonction de leur priorité.

Cette discipline instaurée par le plan d’aménagement et cette indépendance dans la gestion sont parmi les facteurs essentiels qui conditionnent la viabilité des projets de ce genre.

Par contre, le cas de la forêt de la Haute Matsiatra, si aucune décision n’est prise dans l’immédiat pour mettre fin à tous ces errements constatés dans la conduite de l’exploitation actuelle d’une part, et d’autre part, doter des moyens suffisants aussi bien en personnel qu’en équipement et matériel la direction inter-régionale des Eaux et Forêts de 36

Fianarantsoa pour qu’elle puisse effectuer normalement le contrôle et le suivi des opérations, la forêt va disparaître dans un proche avenir.

Mais une telle hypothèse n’est pas possible dans le cadre de l’assainissement des finances de l’Etat imposé par le F.M.I. (fonds d’ajustement structurel renforcé (F.A.S.R) et la Banque Mondiale (crédit d’ajustement structurel (C.A.S.)) où l’Etat doit adopter un budget d’austérité. Ce qui, pour le moment, condamne sans appel toute opération menée en régie directe par l’Etat.

En effet, le déficit chronique des moyens financiers accordés à la Direction inter-régionale des Eaux et forêts de Fianarantsoa est la cause première de ce débâcle enregistré dans la forêt de la Haute Matsiatra qui ferait pleurer tout forestier qui l’avait connue dans les années 1980.

A notre avis, la privatisation de la gestion des plantations industrielles s’impose si on veut assurer leur pérennité et partant leur viabilité à travers le temps.

Mais cette privatisation des plantations industrielles ne veut pas dire que le service forestier n’aura plus le droit de regard sur ces plantations. L’Etat reste toujours propriétaire de ces plantations mais c’est leur gestion qui est privatisée. Un contrat de bail devrait être établi entre l’Etat et la société gestionnaire de façon à expliquer en détail les droits et les obligations de chacun. A cet effet, l’Etat devrait doter, d’une façon correcte le service forestier chargé du contrôle et du suivi, des moyens suffisants aussi bien en personnel qu’en matériel pour qu’il n’y ait pas deux poids et deux mesures entre les deux entités.

Ainsi, ce dernier retrouverait sa dignité et surtout son efficacité dans l’accomplissement normal de son travail.

4.5. Nécessité d’établir un plan d’aménagement de la forêt, de faire son inventaire périodiquement et de l’exploiter rationnellement.

La pérennité des plantations industrielles ne pourra être garantie que suivant les conditions ci-après : - connaître l’évolution de leur contenu de façon périodique grâce à des opérations d’inventaire (inventaire permanent et inventaire d’exploitation) ; - établir un plan d’aménagement en fonction des données d’inventaire qui permettent de déterminer la possibilité de la forêt, condition pour garantir le rendement soutenu à travers le temps ; - réaliser les entretiens sylvicoles prescrits ; - exploiter rationnellement la forêt c’est-à-dire utiliser des moyens matériels appropriés et de personnel qui maîtrise la profession de façon à utiliser au maximum les produits abattus même les petits diamètres et ainsi réduire au minimum le gaspillage de matière première.

Cette exploitation rationnelle ne sera effective que s’il y a formation préalable des exploitants et de leurs ouvriers aux techniques d’exploitation moderne, d’une part, et, d’autre part, que s’il y a possibilité de doter ces exploitants après leur formation de matériels efficients pour travailler. 37

L’Etat a un rôle à jouer dans la mise en place des structures opérationnelles qui répondent à ces besoins (centre de formation, parc commun de matériel) avec la collaboration du secteur privé concerné.

A titre d’information, le Centre de formation professionnelle forestière à Fianarantsoa à qui on a attribué le périmètre de Lakera (forêt de Matsiatra), une fois privé de ses matériels d’exploitation roulants par suite de leur vétusté, se met à pratiquer l’exploitation traditionnelle ce qui est tout à fait contraire à sa vocation. C’est vraiment malheureux.

D’autre part, le permis d’exploitation doit être délivré non plus à l’unité de produits mais à l’unité des surfaces c’est-à-dire les arbres devront être vendus sur pied et ce, pour obliger l’exploitant à valoriser au maximum les parcelles qui lui seront attribuées et faciliter la tâche du gestionnaire en matière de contrôle et de suivi.

4.6. Cas particulier des plantations industrielles de la Haute Matsiatra en vue de leur réhabilitation :

Malgré leur éparpillement et leur situation topographique à relief mouvementé, les plantations industrielles de la Haute Matsiatra constituent une belle forêt à rendement relativement intéressant car les stations où elles se trouvent sont dans la majorité fertiles.

Pour cette raison, elles mériteraient une réhabilitation urgente qu’on pourrait encore effectuer grâce à la présence massive des régénérations naturelles partout où la forêt a disparu. Ce n’est plus nécessaire de faire de la replantation.

Cette réhabilitation consisterait à effectuer les opérations suivantes :

4.6.1. Pour les forêts restantes :

- effectuer un inventaire d’exploitation au taux de 2 à 3 % pour connaître en détail la quantité et la qualité des produits à exploiter ; - former les exploitants qui doivent y travailler ; - trouver un moyen pour doter ces exploitants de matériels appropriés à une exploitation rationnelle ; - attribuer les lots par unité de surface c’est-à-dire vendre les bois sur pied ; - doter le service forestier local d’un personnel, de matériel et de moyens financiers suffisants pour effectuer le contrôle et le suivi des travaux ; - réviser le montant de la redevance forestière pour augmenter les recettes de l’Etat de manière qu’il puisse doter des moyens suffisants le service forestier chargé du suivi et du contrôle des travaux sur place ; - décentraliser les recettes du fonds forestier national (F.F.N) de façon que les recettes provenant de l’exploitation de la forêt de la Matsiatra par exemple soient versées directement à la caisse du service forestier local chargé de sa gestion.

4.6.2. Pour les forêts détruites :

- faire le dépressage des régénérations naturelles partout où elles existent. C’est une opération qui ne demandent pas de gros moyens mais plutôt de personnel technique. Pour garantir le succès de l’opération il faudrait la faire rapidement. 38

Le service forestier local semble abonder dans ce sens malgré le faible moyen dont il dispose.

L’accomplissement de ces travaux permettrait de limiter voire même arrêter les installations des riverains à l’intérieur du périmètre qui s’amplifient d’année en année. Mais la conduite de ces régénérations naturelles devrait être menée de concert avec la population grâce à un programme de sensibilisation intensive menée dans les villages environnants pour qu’ils ne brûleraient plus les jeunes recrus qui vont constituer la future forêt de la deuxième rotation.

Cette réhabilitation des plantations industrielles de la Haute Matsiatra ne devrait pas attendre la privatisation du projet mais devrait être entreprise dans l’immédiat pour sauver cette belle forêt et surtout pour mieux la préparer à sa privatisation future. Tout projet de privatisation ne pourrait se concevoir tant qu’on n’ait pas fini l’opération de réhabilitation. Personne n’est preneur de la forêt de la Haute Matsiatra dans l’état où elle se trouve actuellement.

Le Ministère des Eaux et Forêts par le biais de la Direction générale des Eaux et Forêts devrait consentir, dans un avenir immédiat, un effort particulier pour renforcer les moyens à mettre à la disposition de la Direction inter-régionale des Eaux et Forêts de Fianarantsoa pour sauver cette belle forêt en décadence et ce, malgré l’insuffisance des crédits dont elle dispose à cause de la politique d’austérité imposé par le gouvernement. Eventuellement, elle pourrait faire appel à l’aide extérieure si c’est nécessaire.

x x x

Les plantations industrielles par leur nature et leur vocation sont appelées à être développées dans d’autres régions de l’Ile pour activer le processus de reforestation du pays qui requiert encore un effort titanesque de la part de l’Etat.

Cette situation déplorable qui prévaut actuellement dans les plantations industrielles de la Haute Matsiatra ne devrait pas faire reculer les aides éventuelles des bailleurs de fonds extérieurs. Ce n’est qu’un incident de parcours qui pourrait être redressé si l’Etat voulait faire un effort particulier pour renforcer dans l’immédiat le service forestier local chargé de leur gestion.

L’exemple de la Fanalamanga est à prendre en compte si on veut apprécier le bien-fondé de poursuivre ou non l’extension de ce genre d’opération à travers le pays en mesurant son impact sur l’économie, sur l’environnement et sur le social.

Nous comptons sur la bienveillante compréhension des pays amis convaincus de notre effort de sortir de cette situation de pauvreté pour qu’ils continuent leurs financements dans ce genre d’opération afin que Madagascar retrouve enfin son équilibre écologique tant recherché. 39

REMERCIEMENTS

Au terme de ma mission, je tiens tout d’abord à remercier la F.A.O., et à travers elle, M. LEJEUNE Johan de m’avoir témoigné sa confiance en me désignant comme consultant pour réaliser la présente mission.

D’autre part, je remercie vivement toutes les personnes qui, de près ou de loin, m’ont porté assistance et mis à ma disposition tous les documents disponibles nécessaires pour l’accomplissement de mon travail.

Ces remerciements s’adressent particulièrement à :

M. Ralison Olivier, Directeur Général de la Fanalamanga,

Madame Holy Ratsimanoroarisoa, Ingénieur, chargé du service de l’Inventaire et de l’Aménagement à la société Fanalamanga,

MM. les Ingénieurs de la Direction Générale des Eaux et Forêts,

M. Randrianarison Richard, Directeur inter-régional des Eaux et Forêts de Fianarantsoa et ses collaborateurs. 40

5. ANNEXES : 41

5.1. Données climatiques dans la région de Fanalamanga (source Service Météo)

PLUVIOMETRIE MOYENNES MENSUELLES J FMAMJJOSOND 257.00 249.00 215.80 62.30 44.6039.80 62.50 35.50 24.60 82.50 123.90 238.00

TEMPERATURE

J FMAMJJOSOND 31.80 31.70 30.80 29.80 28.60 26.20 24.60 26.00 28.70 31.00 32.10 31.70 13.9 14.4 14.00 12.10 9.40 6.80 6.50 6.40 7.20 8.70 11.30 13.20

HUMIDITE RELATIVE

J F MA MJ J O S O N D 7 h 91.00 93.00 95.00 95.00 95.00 96.00 96.00 97.00 92.00 88.00 84.00 86.00 12 h 62.00 65.00 66.00 63.00 63.00 63.00 67.00 64.00 54.00 51.00 53.00 59.00 17 h 76.00 78.00 79.00 76.00 77.00 77.00 76.00 75.00 68.00 69.00 72.00 76.00

REGIME DES VENTS Direction privilégée : vent d'EST pour toutes saisons - Max. de pointe : 68 Km/h - Min. : 2 km/h M O Y E N N E S M E N S U E L L E S JF MA MJ J O S O N D 11.30 11.10 9.00 8.10 7.80 7.40 6.50 8.20 7.90 9.10 9.00 8.70 42

INSOLATION(Nombre d'heures)

J F MA MJ J O S O N D 196.20 181.80 188.30 198.10 204.30 166.30 181.80 201.00 219.50 252.10 235.90 208.40 6.30 6.40 6.10 6.60 6.60 5.50 5.80 6.50 7.30 8.10 7.90 6.70

5.2. Données ayant servi de base de calcul pour estimer les surfaces réellement couvertes d'arbres, les accroissements annuels, les volumes. (cas des plantations industrielles de la Haute Matsiatra) (source Service Eaux et Forêts)

Androy nord (Ambatovaky) année de plantation : 68-71 âge moyen du peuplement 30 ans strate dim.moy haut.moy densité surface estimée 1,30m (m) (m) (Ha) bienvenant 0.25 16 660 110 moyen venant 0.15 12 460 150 malvenant 0.08 8 600 80 savane arboré 180 regénération naturelle 315 surface occupée défrichée 86 total 921 (source service Eaux et Forêts) 43

Haute Ranomainty année de plantation : 63-71/54-62 âge moyen du peuplement : 37 ans strate dim.moy haut.moy densité surface estimée 1,30m (m) (m) (Ha) bienvenant 0.3 16 560 400 moyen venant 0.2 12 630 700 malvenant 0.1 6 560 450 savane arboré 2500 regénération naturelle 820 surface occupée défrichée 1030 total 5900 (source service Eaux et Forêts)

Mandaratsy année de plantation : 63-66/54-62 âge moyen du peuplement 39 ans strate dim.moy haut.moy densité surface estimée 1,30m (m) (m) (Ha) bienvenant 0.35 20 530 750 moyen venant 0.25 14 700 550 malvenant 0.15 8 700 200 total 1500 (source service Eaux et Forêts)

Sangasanga année de plantation : 61-71/54-62 âge moyen du peuplement : 37 ans strate dim.moy haut.moy densité surface estimée 44

1,30m (m) (m) (Ha) bienvenant 0.35 20 530 450 moyen venant 0.25 14 660 300 malvenant 0.15 8 600 150 savane arboré 250 regénération naturelle 1350 surface occupée défrichée 100 total 2600 (source service Eaux et Forêts)

5.3. Tableau donnant les volumes, les accroisements, annuels après calcule (cas des plantations industrielles de la Haute Matsiatra) Androy nord (Ambatovaky) année de plantation : 68 - 71 âge moyen : 30 ans strate surface estimée vol sciage 14 vol. trit vol.tot b.f vol.moy/H a.a.m vol f.b a (Ha) (m3) (m3) (m3) (m3/Ha/an ) bienvenant 110 18,797 3,161 21,958 200 6.65 moyen venant 150 2,590 3,645 6,235 42 1.39 malvenant 80 - 1,257 1,257 16 0.52 savane arboré 180 - - - - - regénération naturelle 315 - - - - - surface occupée défrichée 86 - - - - - total 921 21,387 8,063 29,449 87 45

Haute Ranomainty année de plantation : 63-71 / 54-62 âge moyen : 37 ans strate surface estimée vol sciage 14 vol. trit vol.tot b.f vol.moy/H a.a.m vol f.b a (Ha) (m3) (m3) (m3) (m3/Ha/an ) bienvenant 400 87,451 8,127 95,578 239 6.46 moyen venant 700 51,801 17,470 69,271 99 2.67 malvenant 450 7,364 7,364 16 0.44 savane arboré 2500 - - - - - régénération naturelle 820 - - - - - surface occupée défrichée 1030 - - - - - total 5900 139,252 32,961 172,214 111

Mandaratsy année de plantation : 63-66 / 54-62 âge moyen :39 ans strate surface estimée vol sciage 14 vol. trit vol.tot b.f vol.moy/H a.a.m vol f.b a (Ha) (m3) (m3) (m3) (m3/Ha/an ) bienvenant 750 258,367 15,726 274,093 365 9.37 moyen venant 550 89,887 14,482 104,368 190 4.87 malvenant 200 6,982 6,982 35 0.90 total 1500 348,254 37,189 385,443 257 46

Sangasanga année de plantation : 61-71 / 54-62 âge moyen :37 ans strate surface estimée vol sciage 14 vol. trit vol.tot b.f vol.moy/H a.a.m vol f.b a (Ha) (m3) (m3) (m3) (m3/Ha/an ) bienvenant 450 155,020 9,435 164,456 365 9.88 moyen venant 300 46,227 7,448 53,675 179 4.84 malvenant 150 4,488 4,488 30 0.81 savane arboré 250 régénération naturelle 1350 surface occupée défrichée 100 total 2600 201,248 21,371 222,619 247

5.4. Résumé des déductions permettant de calculer les paramètres à appliquer sur l'ensemble des plantations

(cas des plantations industrielles de la Haute Matsiatra)

Surfaces réellement couvertes d'arbres : Androy nord (Ambatovaky) : 340 Ha Haute Ranomainty : 1550 Ha Mandaratsy : 1500 Ha Sangasanga : 900 Ha Total : 4290 Ha

4290 Ha sur 12 408 Ha sont couvertes d'arbres ce qui correspond à 33 % environ de la surface totale. On peut déduire que sur une superficie totale de 29 406 Ha de plantation au départ, seuls : 47

29 406 Ha X 33 % = 9 704 Ha sont restés boisés.

Méthode de calcul :

volume moyen à l'hectare moyen =v1xS1 + v2xS2 + v3xS3 + v4xS4 S1+S2+S3+S4 v1,v2,v3,v4 : volume moyen à l'hectare S1,S2,S3,S4 : surface correspondante

= 340x87 + 1550x111 + 1500x257 + 900x247 = 189 m3/Ha 340 + 1550 + 1500 + 900

âge moyen = V1xA1 + V2xA2 + V3xA3 + V4xA4 V1+V2+V3+V4 V1,V2,V3,V4 : volume total bois fort A1,A2,A3,A4 : âge moyen correspondant

=29449x30 + 172214x37 + 385443x39 + 222619x37 = 38 ans 29 449 + 172 214 + 385 443 + 222 619

Accroissement annuel moyen =vol moyen/Ha âge moyen

=189 = 5 m3/Ha/an 38 48

Le volume total bois fort (7 cm fin bout) : rendement moyen à l'hectare X surface totale boisée soit : (5 X 38 X 9 704) = 1 843 760 m3 dont : - 1 548 758 m3 bois de sciage (14 cm fin bout) sur écorce - 295 002 m3 bois de trituration sur écorce.

5.5. Tableau montrant la durée du gap au cas où la coupe de la première révolution est ramenée à 9 ans.

année de surface année âge à la espèce VOLUME BESOINS CLIENTS ACTUELS coupe (Ha) de plant. coupe sciage 14 f.b trit/energie bois fort sciage 14 f.b trit/énergie bois fort

2006/2007 439 84-85 22 ans P.Kesiya 38,420 60,092 98,512 90,000 110,000 200,000 2007/2008 507 85-86 22 ans P.Kesiya 44,371 69,400 113,771 90,000 110,000 200,000 2008/2009 48 86-87 22 ans P.Kesiya 4,201 6,570 10,771 90,000 110,000 200,000 2009/2010 115 87-88 22 ans P.Kesiya 10,064 15,742 25,806 90,000 110,000 200,000 2010/2011 160 88-89 22 ans P.Kesiya 14,003 21,901 35,904 90,000 110,000 200,000 2011/2012 165 89-90 22 ans P.Kesiya 14,440 22,586 37,026 90,000 110,000 200,000 2012/2013 400 90-91 22 ans P.Kesiya 35,006 54,754 89,760 90,000 110,000 200,000 2013/2014 60 91-92 22 ans P.Kesiya 5,251 8,213 13,464 90,000 110,000 200,000 2014/2015 36 92-93 22 ans P.Kesiya 3,151 4,928 8,078 90,000 110,000 200,000 2015/2016 8 93-94 22 ans P.Kesiya 700 1,095 1,795 90,000 110,000 200,000 2016/2017 50 94-95 22 ans P.Kesiya 4,376 6,844 11,220 90,000 110,000 200,000 2017/2018 186 95-96 22 ans P.Kesiya 16,278 25,460 41,738 90,000 110,000 200,000 2018/2019 6 96-97 22 ans P.Kesiya 525 821 1,346 90,000 110,000 200,000 49

2019/2020 412 97-98 22 ans P.Kesiya 36,057 56,396 92,453 90,000 110,000 200,000

226,841 354,803 581,645 1,260,000 1,540,000 2,800,000

Remarque : Annuellement les volumes de bois sortis des coupes à blanc provenant des plantations ne satisfont pas les besoins des clients actuels.Il y a un déficit énorme d'approvisionnement.

5.6. Plan d'aménagement des plantations du Haut Mangoro (FANALAMANGA)

ANNEE SECTION ET SURFACE ANNEE AGE A VOL VOL /bois OBSERVATIONS DE LA PRINCIPAL /SCIAGE fort VOL.TRITU ES RAT DE PARCELLE COUPE ESPECES 14 cm f.b CUMULE 7 cm f.b CUMULE CUMULE COUPE PLANTA TION

1 3A (03) 69 71-72 26 ans P.K 3,435 3,435 9,815 9,815 6,380 6,380 STIB 2H (5) 84 77-78 20 ans P.K 6,147 9,582 15,369 25,184 9,222 15,602 (1997- 1998) 3E (4 - 5 -11- 246 70-71 27 ans P.K 22,331 31,913 57,321 82,505 34,990 50,592 SOMADEF 12) 3F (1-2-4-5) 292 70-71 27 ans P.K 26,965 58,878 67,413 149,918 40,448 91,040

3H (2-3) 138 70-71 27 ans P.K 7,400 66,278 25,600 175,518 18,200 109,240

3C (10-11-13) 242 70-73 25 ans P.K 27,240 93,518 44,287 219,805 17,047 126,287 PETITS CLIENTS

3O (11) 30 73-74 24 ans P.K 1,765 95,283 4,412 224,217 2,647 128,934 3H (01) 103 70-71 27 ans P.K 5,771 101,054 16,489 240,706 10,718 139,652

2I (2-7-11) 198 77-78 20 ans P.K + P.E 29,816 130,870 62,117 302,823 32,301 171,953 MPE

2I (1-8) 7 77-78 20 ans P.K 809 131,679 1,687 304,510 878 172,831 GOTVIL 50

2N (4-7-8-9- 320 78-79 19 ans P.K 31,217 162,896 65,036 369,546 33,819 206,650 10-11)

TOTAL : 1,729 162,896 369,546 206,650

ANNEE SECTION ANNEE AGE A VOL VOL /bois OBSERVATIONS ET SURFAC DE LA PRINCIPA /SCIAGE fort VOL.TRITUR E LES AT DE COUPE PARCELLE COUPE ESPECES 14 cm f.b CUMULE 7 cm f.b CUMULE CUMULE PLANTATI ON 2 3F (3-6-7) 239 70-71 28 ans P.K 14,688 177,584 41,965 411,511 27,277 233,927 SOMADEF

- (1998- 3A (1-4) 149 71-72 27 ans P.K 15,047 192,631 37,619 449,130 22,572 256,499 MPE 1999) - 3A (09) 116 71-72 27 ans P.K 10,800 203,431 27,000 476,130 16,200 272,699 STIB - 3A (10) 87 71-72 27 ans P.K 11,016 214,447 27,541 503,671 16,525 289,224 3E (1-2-3) 334 72-73 26 ans P.K 23,046 237,493 57,616 561,287 34,570 323,794

3E (6-7-8-9) 252 70-71 28 ans P.K 31,209 268,702 78,022 639,309 46,813 370,607

3D (5) 94 70-73 26 ans P.K 9,680 278,382 24,200 663,509 14,520 385,127 3F (9-10) 169 70-71 28 ans P.K 14,234 292,616 30,240 693,749 16,006 401,133 3C (9-12) 113 72-73 26 ans P.K 8,848 301,464 22,120 715,869 13,272 414,405 3I (11-12) 107 71-72/84 27/15 8,718 310,182 21,718 737,587 13,000 427,405 SOMADEF ans P.K+P.E+P. C 2Q (1 à 11) 451 79-80 19 ans P.K 43,032 353,214 107,580 845,167 64,548 491,953

2I (5) 24 77-78 21 ans P.K 2,156 355,370 5,391 850,558 3,235 495,188 TOTAL : 2,135 192,474 481,012 288,538 51

ANNEE SECTION ET ANNEE AGE A VOL VOL /bois OBSERVATIONS SURFAC DE LA PRINCIPA /SCIAGE fort VOL.TRITU E LES RAT DE PARCELLE COUPE ESPECES 14 cm f.b CUMULE 7 cm f.b CUMULE CUMULE COUPE PLANTA TION 3 3A (2-6-7) 183 71-72 28 ans P.K 9,500 364,870 38,700 889,258 29,200 524,388

3K (3-10-11) 197 70-71 29 ans P.K 14,900 379,770 33,662 922,920 18,762 543,150

(1999- 3V (6-10) 122 73-74 25 ans P.K 10,100 389,870 25,200 948,120 15,100 558,250 2000) 3L (9-10) 117 72-73 27 ans P.K 13,500 403,370 33,800 981,920 20,300 578,550 3J (5) 59 72-73 27 ans P.K 5,200 408,570 13,000 994,920 7,800 586,350 3L (4-5-6) 204 72-73 27 ans P.K 20,800 429,370 52,100 1,047,020 31,300 617,650

3J (8-11) 141 72-73 27 ans P.K 12,300 441,670 30,700 1,077,720 18,400 636,050 3C (2-4-5) 189 73-74 25 ans P.K 25,600 467,270 64,100 1,141,820 38,500 674,550

3E (10) 53 70-71 29 ans P.K 3,816 471,086 9,540 1,151,360 5,724 680,274

3D (09) 94 70-71 29 ans P.K 8,629 479,715 21,573 1,172,933 12,944 693,218 3I (1 à 10) 712 71-72 28 ans P.K 58,852 538,567 147,132 1,320,065 88,280 781,498 3N (1 à 11) 969 73-74 26 ans P.K 111,229 649,796 278,074 1,598,139 166,845 948,343 3S (1 à 12) 1,019 73-74 26 ans P.K 115,842 765,638 289,622 1,887,761 173,780 1,122,123 3M (1 à 10) 930 74-75 25 ans P.K 105,026 870,664 262,565 2,150,326 157,539 1,279,662 3C (1-3-7-8) 265 73-74 26 ans P.K 17,900 888,564 62,000 2,212,326 44,100 1,323,762 3O (6-7) 211 73-74 26 ans P.K 23,000 911,564 59,400 2,271,726 36,400 1,360,162 3H (6) 80 70-71 29 ans P.K 7,200 918,764 18,100 2,289,826 10,900 1,371,062

TOTAL 5,545 563,394 1,439,268 875,874 52

ANNEE SECTION ET ANNEE AGE A VOL VOL /bois OBSERVATIONS SURFAC DE LA PRINCIPA /SCIAGE fort VOL.TRITU E LES RAT DE PARCELLE COUPE ESPECES 14 cm f.b CUMULE 7 cm f.b CUMULE CUMULE COUPE PLANTA TION 4 3D (3-4-6-7-8- 700 70-71 30 ans P.K 37,392 956,156 10-11-12) 106,836 2,396,662 69,444 1,440,506 3H (4-5-7-10- 346 70-71 30 ans P.K 22,594 978,750 12-13) 64,555 2,461,217 41,961 1,482,467 (2000- 3Q (1 à 11) 944 74-75 26 ans P.K 76,142 1,054,892 2001) 190,355 2,651,572 114,213 1,596,680 3T (1 à 12) 806 74-75 26 ans P.K 67,758 1,122,650 169,396 2,820,968 101,638 1,698,318 3P (1 à 12) 796 72/83 29/18 P.K 32,778 1,155,428 ans 93,652 2,914,620 60,874 1,759,192 3O (1-3-4-5-8- 429 73-74 27 ans P.K 40,700 1,196,128 9-10) 102,500 3,017,120 61,800 1,820,992 3L (8) 103 72-73 28 ans P.K 10,100 1,206,228 25,400 3,042,520 15,300 1,836,292 4A (1 à 14) 1,116 73-74 27 ans P.K 108,530 1,314,758 290,026 3,332,546 181,496 2,017,788 4B (1 à 14) 1,136 74-75 26 ans P.K 98,150 1,412,908 245,376 3,577,922 147,226 2,165,014 4C (1 à 16) 1,096 75-76 25 ans P.K 95,836 1,508,744 223,647 3,801,569 127,811 2,292,825

TOTAL 7,472 589,980 1,511,743 921,763

ANNEE SECTION ET ANNEE AGE A VOL VOL /bois OBSERVATIONS SURFAC DE LA PRINCIPA /SCIAGE fort VOL.TRITU E LES RAT DE PARCELLE COUPE ESPECES 14 cm f.b CUMULE 7 cm f.b CUMULE CUMULE COUPE PLANTA 5 TION 4E (1 à 14) 1,240 76-77 25 ans P.K + P.C 91,714 1,678,861 234,274 4,208,503 142,560 2,529,642 (2001- 4F (1 à 18) 713 77-78 24 ans P.K + P.C 58,631 1,737,492 2002) 153,785 4,362,288 95,154 2,624,796 4G (1 à 14) 872 77-78 24 ans P.K + P.C 83,074 1,820,566 213,848 4,576,136 130,774 2,755,570 3U (1 à 11) 786 76-78 25 ans P.K 72,181 1,892,747 150,378 4,726,514 78,197 2,833,767 3V (1-2-3-4-5- 697 77-78 24 ans P.K 69,495 1,962,242 7-9-11) 144,782 4,871,296 75,287 2,909,054 2L (5-6-7-8) 345 77-78 24 ans P.K 29,611 1,991,853 61,691 4,932,987 32,080 2,941,134 53

2I (1-4-6-8-9- 390 77-78 24 ans P.K 41,465 2,033,318 10) 86,386 5,019,373 44,921 2,986,055 4H (1 à 16) 1,173 77-78 24 ans P.K 106,050 2,139,368 254,124 5,273,497 148,074 3,134,129

TOTAL 7,147 630,624 1,471,928 841,304

ANNEE SECTION ET ANNEE AGE A VOL VOL /bois VOL.TRITURAT OBSERVATIONS SURFAC DE LA PRINCIPA /SCIAGE fort E LES DE PARCELLE COUPE ESPECES 14 cm f.b CUMULE 7 cm f.b CUMULE CUMULE COUPE PLANTA 6 TION 2K (1 à 11) 959 78-79 24 ans P.K + P.E 39,245 2,217,290 91,573 3,315,949 130,818 5,533,239 (2002- 2O (1-2-3-4-5- 626 79-80 23 ans P.K + P.E 54,902 2,272,192 59,478 3,375,427 2003) 6-8-10-12) 114,380 5,647,619 2N (1-6) 140 78-79 24 ans P.K 14,764 2,286,956 15,995 3,391,422 30,759 5,678,378 4I (1 à 14) 907 78-79 24 ans 67,869 2,354,825 93,245 3,484,667 P.K+P.E+P. 161,114 5,839,492 C 4J (1 à 15) 933 78-79 24 ans 85,226 2,440,051 127,840 3,612,507 P.K+P.E+P. 213,066 6,052,558 C 4K (1 à 15) 889 77-78 25 ans 26,217 2,466,268 61,173 3,673,680 P.K+P.E+P. 87,390 6,139,948 C 4L (1 à 16) 1,204 78-79 24 ans 100,665 2,566,933 146,447 3,820,127 P.K+P.E+P. 247,112 6,387,060 C 4N (1 à 17) 1,119 79-80 23 ans P.C 85,174 2,652,107 130,068 3,950,195 215,242 6,602,302 4M (1 à 14) 1,196 78-79 24 ans P.C 103,334 2,755,441 155,002 4,105,197 258,336 6,860,638

TOTAL 8,733 616,073 1,587,141 971,068 54

ANNEE SECTION ET ANNEE AGE A VOL VOL /bois SURFAC DE LA /SCIAGE fort VOL.TRITUR OBSERVATION E AT S DE PARCELLE COUPE 14 cm f.b CUMULE 7 cm f.b CUMULE CUMULE COUPE PLANTA TION

4O (1 à 16) 929 79-80 23 ans 2,836,585 115,348 7 81,144 196,492 7,057,130 4,220,545 4P (1 à 18) 1,155 79-80 23 ans 2,927,913 136,892 91,328 228,220 7,285,350 4,357,437 (2003- 3J (1-2-3-4-6-7- 430 80-81 22 ans 2,948,709 31,195 2004) 9-10) 20,796 51,991 7,337,341 4,388,632 3X (1 à 10) 724 80-81 22 ans 3,010,494 66,935 61,785 128,720 7,466,061 4,455,567 2P (1 à 12) 628 79-80 23 ans 3,037,832 63,791 27,338 91,129 7,557,190 4,519,358 3D (2) 62 79-80 23 ans 3,042,632 7,400 4,800 12,200 7,569,390 4,526,758 3W (1 à 11) 713 79-80 23 ans 3,093,968 77,004 51,336 128,340 7,697,730 4,603,762 2U (1-2-3-4-5- 420 79-80 P.K + 3,120,790 40,235 8) P.E 26,822 67,057 7,764,787 4,643,997 2V (3-7-8-10- 379 80-81 22 ans 3,146,410 38,430 11) 25,620 64,050 7,828,837 4,682,427 2R (1 à 12) 1,011 80-81 22 a ns 3,214,753 102,516 68,343 170,859 7,999,696 4,784,943 4Q (1 à 16) 1,063 80-81 22 ans 3,320,007 140,370 105,254 245,624 8,245,320 4,925,313 4R (1 à 14) 1,054 81-82 21 ans 3,399,479 121,370 79,472 200,842 8,446,162 5,046,683

TOTAL 8,568 644,038 1,585,524 941,486

4S (1 à 15) 991 81-82 22 an s 3,492,403 127,194 8 92,924 220,118 8,666,280 5,173,877 2Y (1 à 10) 620 83-84 20 ans 3,515,509 53,916 23,106 77,022 8,743,302 5,227,793 (2004- 3Z (1 à 10) 850 83-84 20 ans 3,576,709 91,800 2005) 61,200 153,000 8,896,302 5,319,593 3Y (1 à 9) 921 82-83 21 ans 3,658,051 88,122 81,342 169,464 9,065,766 5,407,715 55

3H (9) 55 83-84 20 ans 3,658,951 1,500 900 2,400 9,068,166 5,409,215 2Z (1 à 15) 1,317 83-84 20 ans 3,698,461 92,190 39,510 131,700 9,199,866 5,501,405 2W (1 à 11) 723 82-83 21 ans 3,718,461 46,682 20,000 66,682 9,266,548 5,548,087 4T (1-2) 171 83-84 20 ans 3,733,235 22,162 14,774 36,936 9,303,484 5,570,249 2A (1 à 11) 715 72-73 31 ans 3,771,938 58,055 38,703 96,758 9,400,242 5,628,304 2B (1 à 12) 757 72-73 31 ans 3,803,927 74,641 31,989 106,630 9,506,872 5,702,945 2C (1 à 11) 872 73/79 30/24 3,855,505 95,790 ans 51,578 147,368 9,654,240 5,798,735 2D (1 à 12) 950 73-74 30 ans 3,903,670 112,385 48,165 160,550 9,814,790 5,911,120 2E (1 à 11) 846 74-75 29 ans 3,946,562 100,082 42,892 142,974 9,957,764 6,011,202

TOTAL 9,788 547,083 1,511,602 964,519

2F (1 à 11) 755 74-75 30 ans 3,984,840 89,317 9 38,278 127,595 10,085,359 6,100,519 2G (1 à 15) 1,192 75-76 29 ans 4,045,274 141,014 60,434 201,448 10,286,807 6,241,533 (2005- 2J (1 à 12) 889 77-78 27 ans 4,090,346 105,169 2006) 45,072 150,241 10,437,048 6,346,702 2M (1 à 12) 1,078 78-79 26 ans 4,145,000 127,528 54,654 182,182 10,619,230 6,474,230 2S (1 à 12) 920 79-80 25 ans 4,191,644 108,836 46,644 155,480 10,774,710 6,583,066 2X (1 à 13) 713 81/83 23 ans 4,233,818 78,323 42,174 120,497 10,895,207 6,661,389

TOTAL 5,547 287,256 937,443 650,187

NB : Les classes IV et V n'y sont pas incluses.