gen&o mag 1

héritier et cadet comment se transmet la maison au pays basque ?

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Gen&O

Généalogie et Origines au Pays Basque

www.geneoweb.org 2009 200 [email protected] 11 allées de Glain 64100

Nous sommes heureux, fiers

même de vous dévoiler le

contenu de ce premier numéro.

Nous avons voulu le consacrer

entièrement à la question de

l’héritage au Pays Basque.

Question cruciale, s’il en est, tant

la généalogie de notre région se

pare de particularité, d’originalité.

Comprendre ce qu’est le domaine

familial, mettre le doigt sur

l’importance de l’etxe, envisager

la façon dont se transmet le

patrimoine et le statut de ceux

qui le font vivre, tel est l’enjeu. !

Les généalogistes vont devoir

manier l’hypothèse, l’observation,

l’analyse et la déduction afin

de vivre pleinement l’aventure

«généalogique» basque et

pouvoir ainsi mettre leurs pas

dans ceux de leurs ancêtres. Ph. Bourniquel

© 3 : : Sommaire

Gen&O Mag numéro 1

Héritier et cadet : comment se transmet la maison au Pays Basque ?

La maison est une entité sociale et économique. 8 Basse Navarre : le choix de l’enfant héritier 14 La cohabitation dans la coseigneurie et les particularités du patronyme au Pays Basque. 21 Autour du mariage : quels documents chercher ? 27 La rédaction du contrat de mariage : un acte fondamental sous l’Ancien Régime 30 Comment sont traités les cadets, quelle est leur part légitime ? 35 Quand un cadet épouse une cadette, la dot de soulte à soulte. 37 La dot dans les contrats de mariage entre héritier et cadet 40 Références de contrats de mariages 44 Quand l’héritier renonce à son droit d’aînesse 48 Les acquêts 50 La vente du bien familial 54 Détail des illustrations 56 Que lire pour aller plus loin ? 58 Les coordonnées de l’association 64

4 Gén&oMag :: dec 2009 Gén&oMag :: dec 2009 5 : : le courrier

Le témoignage de Christine Massar- dier

Concernant les problèmes que j’ai pu rencon- En cherchant un soir l’origine d’un nom basque, je suis trer, ils étaient liés aux actes qui ne mentionnent que les héritiers ou cadets de la maison UNE- tombé sur un site si passionnant que j’y suis resté jusqu’à TELLE et pas les noms des personnes, sans compter qu’ils peuvent porter plusieurs noms. ...6h du matin, avant de m’inscrire en fin de matinée pour Pour trouver des actes, le plus difficile, c’est quand on est limitrophe sur plusieurs dépar- encourager ses concepteurs. . Longue vie tements. Mais maintenant, j’ai vu il y a peu de temps, je ne sais plus où, que le mieux c’est donc à Gen&O, qui correspond tout à fait à ce que je de chercher l’acte de mariage ou en tout cas la publicité du mariage, les bans étant publiés cherchais, et qui manquait sur internet, intelligent, dans la commune de naissance de chacun des mariés. accueillant, où tout est expliqué de façon claire et précise. Pour ma part, mes moyens de recherche, c’est de trouver des astuces sur le « guide Michel Etchessahar des recherches sur l’histoire des familles » qui est ma bible et qui donne toutes les sources d’archives. Sinon, je idées réactions me fie à mon expérience en ré- de vive voix écrits fléchissant à toutes les sources suggestions qui sont plausibles. En cas de thèmes pensées panne sèche, je pose la ques- paroles actes tion sur les listes de discussion mots ouvertures ou à des personnes qui ont plus alphabets revoir Lisa Graciela Altamore de- de connaissances que moi. Sinon puis Buenos Aires en Ar- je cherche sur Google, ou alors gentine je cherche des « informateurs » annonces lettres lors des congrès généalogiques. en l’air histoires Espero la revista, creo impor- Au niveau des termes, je n’ai ja- tante que nos merecemos sa- mais eu réellement de problèmes,. Sinon sou- ber de «transmision de patrimonio familiar» por vent je consulte le Littré qui apporte souvent el interes que le ponemos.Si les ayuda,en mi la réponse. recorrido genealogico, hallè el arribo de mis Sinon le big problème, c’est que plus on avan- bisabuelos vascos de , en CEMLA. ce en généalogie et plus on trouve de recher- El problema confuso son los nombres repe- ches à faire : histoire de la famille, histoire des tidos (Jean-Pierre-Marie) que para diferen- maisons, organisation de cousinades… Enfin ça ciarlos tomaban distintos apellidos. como por ouvre tellement de portes, que de temps en ejemplo mi bisabuela Catherine diceSorcondo temps, ça crée des courants d’airs …. Mais (neé dit Phino), Lopegagne (por su madre), lla- là je crois que personne n’a la solution pour mada Barneix (por su esposo) y aca fue y savoir comment mener à bout toutes ces in- en el cementerio aparece como Catherine Eli- vestigations çabe (seria la casa de los Sorcondo o Lope- gagne). Es buenisimo que ustedes cuentan con el Ca- tastro Napoleònico. Les Amis del Bearn tam- bien me han ayudado mucho. En gipuzkoa por mi apellido Lasa encuentro exelente todo en las actas indizadas del Ar- chivo Diocesano. 6 Gén&oMag :: dec 2009 notaires liasses mutations baptêmes généalogie origines paléographie destinations ac- tes vie judiciaires mariage document

familles racines Coll. privée DB

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Gén&oMag :: dec 2009 7 : : Les bases

Denise BOURNIQUEL

La maison est une entité sociale et économique.

a maison est la base de server, entretenir, faire prospérer l’organisation sociale des pour ensuite transmettre à son La vie familiale et LBasques. aîné(e). sociale du Pays C’est par elle que l’on reconnaît Il aura, en tant que maître jeune à Basque était, et reste la famille. Elle impose son nom au partager les responsabilités avec pour une grande part, détriment du nom de famille. Il ar- le maître ancien sans hégémonie. fondée sur la «mai- rive souvent que lors du mariage Parfois trois générations cohabi- son», véritable entité d’une héritière, le mari adopte le tent. morale exerçant des nom de sa nouvelle maison voire Malgré le temps qui passe, l’etxe droits et imposant des celui de sa femme en tout point a toujours une place privilégiée devoirs qui dépassent lié à celui de « l’etche ». dans le cœur des Basques et son de fort loin la per- C’est la souche, témoin du passé, entretien est un devoir. sonnalité éphémère du présent et de l’avenir. En Labourd, les façades à colom- de ses possesseurs. Au Pays Basque, ce qui importe bages tournées vers l’est pour L’individualité de la c’est de préserver l’identité de la éviter les agressions océaniques demeure prime celle maison et de passer ce témoin à l’ouest, seront repeintes régu- de la famille à qui elle du passé aux générations futu- lièrement ainsi que les colomba- donne son nom. res. ges aux couleurs vives (autre- La Coutume veut qu’il n’y ait qu’un fois badigeonnés avec du sang Extrait de «Les Bas- seul héritier, garçon ou fille, qui de bœuf), en Basse Navarre, les ques», Ph. Veyrin, marié à son tour transmettra la maisons sont plus imposantes en p254. charge qui lui est octroyée. Héri- pierre du pays ainsi qu’en Soule tage n’a pas ici son sens habituel, où les matériaux locaux sont pri- l’aîné(e) héritier(e) n’est que le vilégiés, les toits sont en ardoise chargé de mission qui doit pré- comme en Béarn tout proche.■

8 Gén&oMag :: dec 2009 Gén&oMag :: dec 2009 9 : : Les bases

Denise BOURNIQUEL

Le droit d’aînesse ou la primogéniture absolue

Pour mémoire, c’est u Pays Basque, l’héritier tait de tous les biens papoaux ou Charles VII qui décide était obligatoirement avitins : dans l’ordonnance de Al’aîné des enfants sans distinction ce sont les biens qui viennent du Montils-les-Tours pro- de sexe ou à défaut, l’aîné des grand-père. mulguée en 1454 la frères et sœurs du propriétaire de (en latin avus = grand-père, avitus rédaction officielle des la maison. Une exception à la rè- = qui vient des aïeux ; en gascon : Coutumes. Celles-ci gle de l’aînesse absolue sans dis- papoun = grand-père). furent rédigées plus tinction de sexe était prévue pour tard, notamment dans le les biens nobles où l’aîné des mâ- En Labourd et en Soule, meubles ressort du Parlement de les primait sur les filles. et immeubles sont confondus, les Bordeaux dont dépen- Les règles successorales définies biens avitins désignant ceux qui daient les juridictions par la Coutume fixaient non seu- appartiennent à la famille depuis du Sud-ouest, pour le lement les usages mais surtout la au moins deux générations et sont Labourd en 1514, la Soule conservation, dans son intégrité, indisponibles, c’est-à-dire que l’hé- en 1520 tandis que pour du domaine familial, si petit soit-il, le ritier n’en a que l’usufruit et l’admi- la Basse Navarre il fallut morcellement des héritages étant nistration ; il devra les transmettre difficile en raison de la configura- dans leur intégrité. attendre la sépara- tion du pays et surtout l’intégrité du En Basse Navarre, les biens avitins tion des deux Navarre patrimoine familial était vitale. désignaient ceux appartenant à la et la confirmation du Depuis toujours, dans le Labourd, famille depuis trois générations en texte par Louis XIII en la possession de la terre est col- ligne directe. 1611. Chacune des trois lective ; dans les paroisses la ré- Il existe trois exceptions à l’indis- provinces a donc une partition des terres labourables se ponibilité des biens avitins : Coutume propre, celle fait au niveau des familles ou plus  l’assignation en gage du paie- de Soule ressemblant le exactement de la Maison qu’elle ment d’une dot ; plus à celle du Labourd. occupe de génération en géné-  l’urgente nécessité : en Basse ration. Navarre par décision de justice ; en Labourd et Soule par simple L’aîné seul, garçon ou fille, héri- attestation de l’urgence ; 10 Gén&oMag :: dec 2009 Ph. Bourniquel

© Gén&oMag :: dec 2009 11 : : Les bases Coll. privée DB

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 lorsque l’héritier émancipé par tous leurs biens y compris les ac- le mariage donnait son assenti- quêts à l’héritier. ment. L’exclusion de l’aîné présomptif à Cependant, le bien de famille ven- la succession des biens avitins du pour «urgente cause» peut tou- n’entrainait pas la division du pa- jours être racheté, c’est le retrait trimoine, le droit d’aînesse passait lignager. au premier des cadets et ainsi de suite. Aux biens avitins étaient parfois assimilés les acquêts c’est-à-dire On trouve quelques actes nota- les biens acquis par les époux ou riés de renonciations à son droit l’un des époux au cours de leur d’aînesse par l’héritier présomptif vie conjugale, le maître pouvant soit pour cause de maladie, d’in- en disposer. Cette disposition était firmité soit par choix d’entrer en stipulée dans le contrat de ma- religion, soit ne se sentant pas ca- riage. pable d’assurer la charge soit en- Ce principe d’aînesse absolue core ne souhaitant pas se marier ; desservait les puînés qui parfois la décision ne pouvait être prise ne recevaient qu’une somme sym- qu’après consultation de parents bolique, « si peu soit-il » dit la Cou- et voisins. tume, les parents ayant attribué Toutefois si l’héritier présomptif se 12 Gén&oMag :: dec 2009 Coll. privée DB

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mariait avant 28 ans pour les gar- avitins comme il l’aurait fait s’il avait Pour info : la coutume de çons et 20 ans pour les filles sans requis son consentement. primogéniture s’appliquait le consentement de ses parents, aussi dans notre région et ou à défaut de ses grand-parents De même, si tous les enfants puî- notamment au sud d’une ou autres ascendants, il perdait nés contractaient mariage avant ligne passant par Vieux son droit de primogéniture et de- la majorité matrimoniale sans le , puis le long de la vait se contenter de la «légitime». consentement de leurs parents les vicomté de Maremne, des En Soule, la majorité matrimoniale biens avitins allaient au plus proche baronnies du Marensin et était fixée à 25 ans pour les gar- collatéral, habilité par la Coutume. de Magescq jusqu’à l’Adour çons et 18 ans pour les filles. en englobant la zone de En cas de désaccord entre les La Révolution et ses lois post révo- Saubusse, les paroisses père et mère, l’avis de celui qui lutionnaires vont modifier ce droit de Josse et de Rivière, les est l’héritier du patrimoine familial coutumier basque en instituant un bords de l’Adour jusqu’à prévaut, la voix de la mère pou- nouveau droit des successions et son confluent avec la Louts vant ainsi avoir autorité. Par contre, l’abolition du droit d’aînesse. Mais en amont de Dax, cette si les père et mère étaient tous les la maison gardera son importance ligne de démarcation conti- deux propriétaires, la voix du père et restera tant que faire se peut le nuait jusqu’à Arzacq-Arcizet, suffisait. refuge de la famille. ■ à la frontière du Béarn. Au Au-delà de cette majorité matri- nord de cette ligne, on pra- moniale, l’héritier présomptif succè- tiquait le partage égalitaire de à ses parents mais la dot sera remise au propriétaire des biens entre enfants. Gén&oMag :: dec 2009 13 : : NomBasse Navarre

Jocelyne Cochard Isabelle Louradour

Basse Navarre : le choix de l’enfant héritier

n étudiant de nombreux fille aînée n’a pas de frère, c’est contrats de mariage, tout elle qui hérite. Pour conforter cette Een se référant au For et Coutume assertion, nous citerons l’exemple de Navarre1, nous avons cons- de la maison AHANO de Gabat taté que le choix de l’héritier y dans laquelle la succession se fait était moins bien fixé que dans les de mère en fille par défaut de autres Provinces. garçon. Toutefois, la mère Marie Si le choix d’un héritier unique est maîtresse d’AHANO, précise2 dans constant, la règle de primogéniture le contrat de mariage de sa fille est plus nuancée, puisque une dis- Marie MESPLES héritière coutumiè- tinction pouvait s’opérer entre gar- re, qu’elle n’a que des filles mais çon premier né et fille première que s’il lui arrivait d’avoir un gar- née en favorisant l’un au détriment çon, sa fille, Marie MESPLES, même de l’autre. Dans ses cours, Maïté mariée devrait céder sa place à Lafourcade, démontre elle aussi son frère. Elle serait bien sûr légi- 1 Voir bibliographie à la cette nuance, précisant que si la timée en conséquence mais cette fin du présent magazine règle était explicite dans la cou- « rétrogradation » est clairement tume du Labourd, elle l’était beau- stipulée. C’est alors son frère qui coup moins dans la coutume de prendrait sa place en tant qu’hé- 2 AD64, Bidegain III E 1121 Basse Navarre. ritier. Malgré tout, ne perdons pas de vue que le but ultime est ce qu’An- Notre étude a porté sur le Pays de ne Zink appelle la « non-disper- Mixe, sur une zone située autour sion » du patrimoine familial. Si la de Saint-Palais, délimitée au nord, 14 Gén&oMag :: dec 2009 Laborde Pierre

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nord-est par , Arbouet- rencontrés. et nous donnerons les Les inventraires après décès Sussaute et Abérats-Sillègue ; au références des actes qui viennent sont des actes rares sud par ; à l’ouest par les illustrer. chez les notaires du Beyrie, Méharin, Orègue et Arrau- Pays Basque sous te-Charritte. Nous avons compulsé Pour rappel, chaque contrat inclut l’Ancien régime du les liasses de plusieurs notaires, une phrase concernant les enfants fait de l’indisponibilité exerçant pendant l’Ancien Régime qui naîtront de ce mariage. Elle est du bien, «Les biens dans les paroisses de Béguios, formulée un peu différemment, se- (avitins), meubles et , Labets, Luxe, Orègue, Saint- lon les notaires mais détermine immeubles (…), étaient Palais, chaque fois la manière dont sera considérés comme le choisi le nouvel et futur héritier, issu patrimoine de cette Le résultat de cette étude mon- du jeune couple. famille et leur déten- tre une diversité de cas sur cette teur n’en avait que zone précise. Il faudrait néanmoins Premier cas de figure : mention l’usufruit et l’admi- pouvoir approfondir la recherche est faite sans plus de précisions nistration. Ils étaient dans la région de l’Ostabarret et indisponibles entre du Pays de Cize pour avoir plu- Le contrat de mariage parle de ses mains et devaient sieurs points de comparaison et la future descendance du nouveau être transmis dans constater si le choix de l’héritier y couple et de l’enfant héritier sans leur intégrité à l’héri- était plus normalisé afin d’en dé- en préciser le sexe, ni l’application tier coutumier». Maïté gager une idée générale. d’une Coutume. Les recherches ne Lafourcade, p 49 font alors que commencer. Ana- Nous expliciterons les différents lyse des registres de BMS, des cas de figure que nous avons actes notariés (contrats de ma- Gén&oMag :: dec 2009 15 : : Basse Navarre

riage , testament, Inventaire après décès), rien ne doit être négligé. Tous les cas évoqués ci-dessous sont alors plausibles.

Deuxième cas de figure : la pré- férence est masculine sans cita- tion de Coutume

Le contrat de mariage mentionne pour la future descendance, un ordre de primogéniture exclu- sivement masculin, « le mâle ex- cluant la femelle », sans préciser toutefois, s’il s’applique conformé- ment à la coutume de Navarre ou à la coutume de la maison.

Troisième cas de figure : préfé- rence masculine suivant la cou- tume de Navarre contrat de mariage du 17 octo- bre 1750 entre Jean LARRONDO « Instituant les enfants qu’il plaira a et Jeanne CAMOU. Dieu leur donner du present ma- Notaire Bachoue, E1211, contrat riage pour leurs heritiers le malle de mariage du 19 mars 1691 entre excluant la femmelle (sic) suivant la Joannes LESAREN et Marie DAUNA. coutume de navarre » Il est cependant difficile de vérifier si le notaire se réfère à la coutume Quatrième cas de figure : la Cou- officielle de Basse Navarre puis- tume de la maison s’applique que nous n’avons trouvé aucune précision dans l’ouvrage, favori- Le contrat de mariage mentionne sant une primogéniture absolue ou que l’enfant héritier sera choisi en une préférence masculine. fonction de la coutume appliquée Notaire Bidegain III E 1108, con- dans la maison. trat de mariage du 25 novembre Trois cas sont alors possibles : 1625 de Joannes IRIBARNE et Marie 1. la primogéniture absolue (Sans ANGUELU. distinction de sexe). « Le premier Notaire Camoulaiau, III E 1047, enfant du présent mariage héri- contrat de mariage du 2 février tera et succèdera aux biens sans 1743 entre Noël LASAROQUE et différence de sexe tel étant l’usa- Jeanne GUILLENTEGUY héritière. ge dans la dite maison Alciet » Notaire Camoulaiau, III E 1050, Notaire Lacroix III E 2310, con-

16 Gén&oMag :: dec 2009 héritier de la maison DURRUTTY à et de Catherine LA- PICQUE cadette d’INSAURGARAT à . Bidegain III E 1121, 29 août 1661, contrat de mariage entre Joan- nes JAUREGUY héritier de la mai- son NARVAISJAUREGUY d’Oneix et Jeanne cadette de CORROSCQ de Sumberraute. Bidegain III E 1121 , 26 janvier 1661, contrat de mariage entre Pierre VISCAYART et Marie MES- PLES héritière d’AHANO à Gabat 3. Il n’y a pas de précision. J . C o c h a r d « Les enfants qui proviendront © dud. (dudit) mariage hériteront et succéderont suivant la coutume Les maisons fivatières usitée en icelle maison » «l’expression recouvre Notaire Desarobers III E 1204, deux catégories juridi- trat de mariage du 6 février 1785 contrat de mariage du 3 juin 1664 ques : les terres exploi- entre Joannes GALANT ETCHE- entre Arnaud héritier d’OILLOQUY- tées moyennant un simple CHOURY de Béguios et Jeanne BEHERE d’Aïcirits et Catherine ITUR- loyer annuel (l’exploitant ETCHECOIN héritière de la maison BURU. est un tenancier libre), ALCIET de Béguios. Bidegain III E 1121 contrat de les terrres exploitées Notaire Arhets III E 2486 contrat mariage du 9 décembre 1662 moyennant la redevance de mariage du 19 octobre 1740 entre Pierre fils de CAUTHER de de droits et services entre Salvat cadet ETCHECOIN à Sumberraute et Marguerite SALLA- seigneuriaux (droits utiles : Aïcirits et Jeanne BIDEGAIN héritiè- BERRY, héritière de la maison EL- travaux au château, re d’ALCIET à Béguios. GUARD d’Amendeuix obligation d’utilisation du 2. La préférence masculine. Bidegain III E 1121, contrat de moulin banal». « Les enfants nés du mariage suc- mariage du 30 janvier 1662 entre cèderont par ordre de primogé- Jean héritier de CAMUTTO à La- Goyhenetche, M, Histoire niture les masles excluant les fe- bets et Catherine fille de BAIBIRY à générale du Pays Basque, melles suivant la coutume de la Béhasque. tome III, p. 245 maison». Notaire Arhets III E 2508, 2 mai Cinquième cas de figure : la mai- 1767 ; contrat de mariage entre son fivatière Jean sieur propriétaire de SALDI- CHOURY à Aïcirits et Jeanne GOI- Les maisons fivatières sont sou- TY cadette. mises à fief. Dans ces maisons, la Bidegain III E 1120, 6 octobre primogéniture absolue s’applique 1659, contrat de mariage de Martin sans exception. «Les enfants qui

Gén&oMag :: dec 2009 17 : : Basse Navarre I. Louradour

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seront procrées dud. (dudit) futur 1719 entre Cesar de RODIER héri- mariage heriteront et succederont tier de la maison VIDART, fivatière c’est à dire que le premier en- du château à Camou et Catherine fant sans disctinction de sexe sera MENDIBERRY. héritier ou héritière en lad. (ladite) Notaire Casenave III E 1219, maison soumise et fivatière». contrat de mariage du 17 février Notaire Casenave III E 1216, 1784 entre Bernard LAXAGUE de contrat de mariage du 18 février Labets et Marie IRIART héritière de 1716 entre Bertrand sieur proprié- la maison MANDACHAIN de Camou, taire des maisons d’AGUERRE et fivatière du Marquis de Gassion. ETCHEBERRY de Camou maisons Notaire Etchebers III E 1156, fivatières du Marquis de Gassion transaction du 6 novembre 1680 et Jeanne BORDENAVE. concernant la maison BEHEITY de Notaire Casenave III E 1217, Sumberraute fivatière du château contrat de mariage du 24 février de Luxe.

18 Gén&oMag :: dec 2009 En conclusion, cette contribution, J . C o c h a r d

modeste, qui ne s’exerce que © dans la volonté de porter à une meilleure connaissance, l’histoire que la règle d’or réside dans la des familles basques, émane de curiosité et dans l’ouverture. Cette recherches effectuées depuis plu- règle lui permettra d’appréhender sieurs années. Elle vient ici souligner la diversité des situations et la ri- la diversité des situations rencon- chesse, qui, forcément en découle. trées dans les actes notariés des ■ XVIIe et XVIIIe siècles. D’une part, n’oublions pas que nos ancêtres, illettrés pour la plupart, ne connais- saient la Coutume Méthodologie que par tradition GRILLE DE LECTURE Pour exploiter les contrats de mariage, nous avons relevé les informations essentielles suivant orale. D’autre part, l’etxe, une grille de lecture unique. Cela nous a permis de relever points communs et différences entité sociale et entre les actes. économique, pivot Voici les éléments que nous avons retenus : du droit coutumier, Notaire (nom, cote) Date subordonne l’indi- Lieu (village, lieu-dit, maison) vidu, lequel se voit Futur époux, future épouse ainsi sacrifié, dans Contractant pour l’époux, contractant pour l’épouse le seul but d’assu- Père et mère des futurs rer sa pérennité, Assistants de l’époux et de l’épouse (avec les liens de parentés s’ils sont indiqués) sinon son dévelop- Mariage (a-t’il eu lieu, est-il à venir, la date est-elle fixée ?) pement. Réserve (faite par les parents de l’héritier) Le généalogiste ne Coseigneurerie se laissera pas dé- Légitime (pour les frères et soeurs cadets, voir notre article) router mais aborde- Dot (montant) ra ses recherches Paiement de la dot (terme des paiements, intérêts fixés au denier) avec confiance et Joyaux (partie en nature de la dot, voir notre article) sérénité, en sachant Tournedot (quittance accordée par la famille de l’héritier après que la dot ait été entièrement payée. Emploi de la dot (paiement des dettes, des légitimes des cadets, de réparations) Habits (habillement du conjoint dotal le jour de la noce) Cadeaux ou étrennes (à l’attention de la mère de l’époux héritier) Dissolution (si l’état de mariage s’achève par décès et sans enfants) Descendance (statut des futurs enfants issus du mariage) Clauses particulières Garanties (caution pour le paiement des dots, garanties générales de l’acte) Témoins Signatures

Gén&oMag :: dec 2009 19 : : Les bases Cl. Lesgourgues

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20 Gén&oMag :: dec 2009 Hervé PELAEZ-CASARIEGO

La cohabitation dans la coseigneurie et les particularités du patronyme au Pays Basque.

ans vos recherches ventice. généalogiques au Le droit d’aînesse intégral revenait DPays Basque, vous pouvez être donc à l’aîné qu’il fût fille ou gar- confrontés à des difficultés qui çon. Il ou elle devenait héritier de la peuvent dérouter certains d’en- maison souche et avait la charge tre nous. Cela tient à l’organisation de perpétuer sa maison. Ainsi les de la société basque traditionnelle mariages entre les héritiers étaient fondée sur deux grands princi- rares et la règle constante fut qu’un pes : héritier se marie avec une cadette l’institution de l’ainesse intégrale ou inversement. Celui ou celle qui la coseigneurie des maîtres de entrait ainsi dans une maison sou- l’etxe (maison, ferme, domaine). che y apportait une dot et toute son activité. La dot du conjoint ad- Cela peut surprendre de nos jours, ventice était entièrement remise à mais ce système induisait que plu- la maison, en échange de quoi le sieurs générations pouvaient vivre jeune ménage devenait réellement en même temps sous le même copropriétaire du domaine. Evitant toit : le couple des parents (le maî- la fusion des domaines, le système tre vieux ou ancien et la maîtres- tendait à maintenir perpétuellement se ancienne) cohabitait ainsi avec un certain équilibre social et éco- le couple formé par l’héritier de nomique primitif. la maison et son conjoint (maître et maîtresse jeunes) ; le conjoint C’est dans ce sens que l’etxe étant appelé souvent maître ad- prend toute son importance dans Gén&oMag :: dec 2009 21 : : Les bases

la société basque traditionnelle car Acte 1 elle était une institution de base, une véritable entité morale exer- Dans ce premier acte çant des droits et imposant des Gratian PUTUN ECHE- devoirs à ses possesseurs con- CHURI épouse Ma- sécutifs. ria Ana AUZQUI le Dans le village basque, il y avait 03/07/1866 à Valcarlos un nombre à peu près fixe de (Navarra). Il est le fils de maisons ayant chacune un nom Juan PUTUN ECHECHURI, particulier qu’elle imposait à ceux natif de Baïgorry et de qui l’habitaient : ainsi l’époux étran- Maria BERRO. ger qui vient s’y établir, y quittait sa personnalité et prenait comme ses enfants la qualification de sa demeure. D’où des difficultés dans certaines recherches généalogi- ques.

Selon Maria Kita TAMBOURIN, dans son article : « La maison et son nom à Baïgorry », c’est vraisemblablement vers la fin du XVIème siècle que le nom de la maison cessa peu à peu d’être officiellement le nom des individus et que l’on commença à le désigner par le nom de leur père. Mais en poussant nos recherches dans les Acte 2 registres paroissiaux du XVIIème et XVIIIème siècle, on s’aperçoit souvent Dans cet acte qui est que certaines personnes portaient un acte de naissance plusieurs noms. A savoir le nom en 1841 d’un enfant du de la maison d’origine, de son couple Juan PUTUN père, de sa mère, ou de grands- ECHECHURI et de Ma- parents (quelquefois même le ria BERRO, on s’aperçoit surnom donné à un ancêtre) (cf. que Juan PUTUN ECHE- les actes joints sur les patronymes CHURI se prénomme ETCHECHOURY ETCHEVERRY). seulement PUTUN, com- Il est ainsi courant de trouver des me ses enfants (ici Juan enfants du même couple portant PUTUN). des noms de famille différents Dans cet acte, nous dans les registres paroissiaux. avons une information essentielle, le nom des Conclusion : grands-parents : Sabat Les recherches sur cette ascen- PUTUN et Maria ALAR- dance ne sont pas terminées mais BURU. cet exemple démontre qu’il est parfois difficile de compléter une généalogie à cause des change- ments fréquents de patronyme de nos ancêtres. 22 Gén&oMag :: dec 2009 Gén&oMag :: dec 2009 23 : : Les bases

Acte 3

Ici nous avons le maria- ge de Jean ETCHEVERRY (PUTUN ECHECHURY) avec Maria BERRO, à Lasse en 1837. La difficulté dans la re- cherche réside dans le fait que Jean est nommé ETCHEVERRY. Il est le fils de Salvat ETCHEVERRY et de Marie ALHARBURU, sieurs de la maison ET- CHECHOURY. On voit dans cet acte un exemple de changement de patronyme sous l’effet de la maison. Jean (ou Juan) s’appelle à l’ori- gine ETCHEVERRY mais ses descendants seront appelés PUTUN et PUTUN ECHECHURY (nom de la maison ETCHECHOURY) Pourquoi PUTUN ? Les recherches continuent pour ce patronyme rare qui pourrait n’être qu’un surnom donné à un de mes ancêtres. Mais il existe tout de même des ou qu’il a construit cette maison en règles énoncées plus haut qui donnant son nom à sa nouvelle permettent d’y voir plus clair. demeure. Ici on s’aperçoit que Salvat ETCHE- Peut être qu’en continuant cette CHURI ou ETCHEVERRY ou POU- recherche, nous retrouverons une TOUNENA) est cadet de la maison maison souche nommée ETCHE- JARAGOIHENETCHEA et qu’il est en- CHOURI ou ETCHEVERRY. suite sieur de la maison ETCHE- CHURY en compagnie de Marie Un dernier conseil pour vos re- ALHARBURU cadette de la maison cherches : n’omettez aucune piste, ALHARBURU. recherchez tout acte concernant L’hypothèse est qu’après son ma- le couple (naissances et mariages riage, il s’est installé (achat ?) dans des enfants) qui comportent par- une maison nommée ETCHECHURI fois de précieux indices permettant

24 Gén&oMag :: dec 2009 Acte 4

Nous avons ici l’acte de mariage de Salvat ET- CHECHURI avec Marie ALHARBURU en 1786 à Baïgorry. Dans cet acte ça se complique un petit peu car on retrouve de nouveau le patronyme ETCHECHURI à la place de ETCHEVERRY. De plus la maison d’origine n’est plus ETCHECHOURY mais JARAGOIHENETCHEA. D’où peut venir le pa- tronyme ETCHEVERRY que l’on retrouve lors du mariage du fils Jean ETCHEVERRY (PUTUN ET- CHECHOURY) ?

de continuer une ascendance. Ne soyez pas surpris par les chan- gements de patronyme de nos ancêtres : changer de patronyme était une chose normale lorsqu’on intégrait une nouvelle maison. ■

Gén&oMag :: dec 2009 25 : : Les bases

Acte 5

Ici nous avons l’acte de mariage de Jean POU- TOUNENA et de Marie BENTEN à Osses en 1815. Jean est fils de feu Salvat POUTOUNENA et de Marie ALHARBURU maitresse de la maison ETCHECHURY. On retrouve dans cet acte le patronyme PUTUN (ici une variante POUTOU- NENA). Le père Salvat est appelé POUTOUNENA et non ETCHECHURI). Par contre la maison est nommée ETCHECHOURY.

26 Gén&oMag :: dec 2009 Isabelle Louradour

Autour du mariage : quels documents chercher ?

Au XIXe siècle

L’acte de mariage A chercher dans les registres d’état te du mariage, vous consulterez Archives départementa- civil. Vous les trouverez aux Archi- avec profit les tables décennales.. les : ves départementales à Pau, aux Elles existent à partir de 1803 et les microfilms de l’état civil Archives municipales des grandes vont de 10 ans en 10 ans. Elles (réalisés par les Mormons villes (Bayonne, par exem- contiennent la liste des actes de d’après les registres ple) ou dans les mairies. Les col- naissances, mariages, décès clas- originaux) ont été numéri- lections détenues par les Archives sés par ordre alphabétique (long- sés et sont sur l’intranet ; s’arrêtent dans les années 1890. temps abécédaire). Pensez aux vous pouvez imprimer un Au-delà de cette date, il vaut variantes orthographiques des acte ou le télécharger sur mieux aller directement en mairie. patronymes en cherchant et lisez votre clé USB. Début 2010, Il existe une double collection des les listes dans leur totalité. Le clas- ces collections seront registres : la collection communale sement des mariages par nom disponibles sur Internet (les registre originaux) et la collec- d’épouse est tardif (à partir de (http://www.cg64.fr/). tion du greffe (le double du regis- 1913). Numérisées en même temps BMS : baptêmes, mariages, tre déposé au greffe ou tribunal que les microfilms, elles sont ac- sépultures civil). Quand il y a des lacunes, les tuellement consultables sous forme NMD : naissances, mariages, deux collections peuvent se com- papier en salle de lecture ou sur décès pléter. Les registres de la collec- l’intranet des Archives départe- RP : registres paroissiaux tion communale en sous-série GG mentales. Vous les trouverez en REC : registres d’état civil et collection du greffe en sous- mairie pour les plus récentes (à série 4E ne sont plus consultables partir de 1890). aux Archives. Les tables annuelles alphabétiques Si vous n’avez pas la date exac- sont intégrées dans les registres Gén&oMag :: dec 2009 27 : : Les bases

du département en série L pour la période révolutionnaire. Le fonds 130J les révèlera pour le Béarn. Ils sont peu à peu déposés par l’Evê- ché pour le Pays Basque, toujours aux Archives départementales.

Les dispenses de parenté Le mariage est autorisé dès le 4e degré entre cousins germains par le Code Civil. Ces dispenses de parenté sont à chercher aux Ar- chives Nationales (1789-1924) dans la sous-série BB).

Les publications de mariage Dans les registres eux-même ou en 128J aux AD. Coll. privée DB Les dispenses de ban © Les bans doivent être publiés pen- dant les 3 semaines précédant le mariage (Concile de Latran 1215 et de Trente 1563). Une dispense pouvait être obtenue pour les deux derniers en cas de proximité de la date de mariage (future épouse enceinte, maladie), pour éviter un charivari (en cas de remariage précoce après un veuvage par exemple), ou parce que le mariage était trop proche d’une date de temps clôt (défen- du : Avent, Carême). Si elles sont conservées, elles sont d’état civil, à la fin de l’année ou aux Archives départementales ou à la fin du registre annuel. Elles à la mairie. existent depuis 1803 et intègrent le numéro d’ordre de l’acte depuis Les faire-part 1823. A chercher dans les archives fa- Les registres de catholicité des miliales. La bibliothèque généalo- communes basques sont dans le gique de détient une belle fonds concernant l’administration collection. Geneanet propose la

28 Gén&oMag :: dec 2009 recherche à partir d’un patro- ble. Aucun nom ne vous échap- A noter nyme dans des faire-part numé- pera (même si son orthographe risés (voir les collections de Ge- change), vous vous familiariserez Pendant une certaine neanet http://collections.geneanet. avec les écritures (parfois diffici- période, les mariages org/). Dans les centres d’Archives les) des curés. Vous releverez les furent célébrés au chef- et les bibliothèques municipales. témoins, souvent membres de la lieu de canton, ils seront Aux Archives départementales, ils famille, ils apportent des solutions donc à chercher là. peuvent se trouver dans la sé- inespérées en cas de blocage. Cette période va du 1er rie J regroupant les fonds privés. vendémiaire an VII (22 Consultez les instruments de re- La publication de mariage septembre 1798) au cherche en salle de lecture ou sur Dans le fonds 128J. 28 pluviose an VIII (17 internet la base BORA (http://daf. février 1800). archivesdefrance.culture.gouv.fr/ Les dispenses de ban sdx/ap/) En série G aux Archives départe- mentales dans le fonds de l’Evê- Les menus ché de Bayonne. Dans les archives familiales. Les dispenses de parenté. Les photos Aux Archives de l’Evêché (rares). Indispensables le jour du mariage, Aux Archives départementales elles vous révèleront le visage des dans le fonds de l’Evêché ou les convives invités à la noce. C’est fonds des Officialités (tribunaux le moment de consulter parents, ecclesiastiques) en série G. ■

grands-parents, oncles et tantes Internet pour identifier chaque membre de La base BORA la famille et récolter des anecdo- 116 articles répertoriés pour les Pyrénées-Atlantiques et conservés par tes liées au jour J ! les Archives départementales dans les fonds privés en série J. Cet instrument de recherche en ligne accessible à l’adresse http://daf. Le livret de famille archivesdefrance.culture.gouv.fr/sdx/ap/ fait partie d’une programme Dans les archives familiales et à mis en oeuvre par les Archives nationales. «Dans le cadre de la Base conserver précieusement si vous d’Orientation et de Recherche dans les Archives, la direction des avez la chance d’en retrouver ! Archives de France a engagé une première application qui recense progressivement tous les fonds privés contenus dans les centres L’Ancien Régime des Archives nationales et dans les services départementaux d’ar- chives. Dans un second temps, seront associés à cette campagne L’acte de mariage les communes, les bibliothèques et l’ensemble des organismes publics Il faut consulter les registres pa- et privés susceptibles de conserver des archives de cette nature. A roissiaux autrement dit les BMS terme, plusieurs milliers de fonds d’archives privées devraient per- selon le même principe que les mettre aux chercheurs de localiser directement sur internet les fonds registres d’état civil. Il n’existe pas qui les intéressent.» de tables et il faudra passer les actes un par un. Cela parait fas- tidieux mais sera à terme profita-

Gén&oMag :: dec 2009 29 : : Perfectionnement

Isabelle Louradour

La rédaction du contrat de mariage : un acte fondamental sous l’Ancien Régime

Les fils ou les filles ne se uand on sait que résidait dans le fait que l’héritier marieront pas clandesti- Q la maison est une pouvait être une fille. Si la règle de nement de leurs père et entité sociale et économique à primogéniture (dévolution de l’inté- mère, ou à leur défaut, part entière, que l’on comprend gralité des biens au premier né) des grand-père ou que l’individu s’efface à son pro- existait ailleurs en France, la non grand-mère et sans leur fit, alors tous les actes qui font la distinction entre garçon et fille est vouloir et autorisation, à vie quotidienne de ceux qui l’ha- unique. peine d’être déshérités bitent s’articulent logiquement et par lesdits père et mère, prennent tout leur sens : se mettre A quoi sert le contrat de mariage ? grand-père et grand- au service de «l’etxe». Dès lors, C’est l’acte qui fixe les détails de mère de leurs biens, l’on comprendra que «le maintien la transmission de la maison et encore qu’ils soient de de l’intégrité du patrimoine familial des biens (meubles et immeubles) papouage et avitins, et est une nécessité vitale». d’abord qui en dépendent. lesdits mariages seront parce que la pauvreté et l’exiguité nuls et déclarés tels par des terrains au Pays Basque le Quand est-il rédigé ? le juge compétent. rendait nécessaire, ensuite parce Il est rédigé avant le mariage. En Extrait des For et coutu- que la maison marquait l’identité effet, c’est au moment du mariage d’une famille. que l’héritier acquiert son statut de mes de Basse-Navarre, La rédaction du contrat de ma- maître. Il prend à ce moment là rubrique 24, Du père et riage participe de cette logique. Il seulement, la responsabilité de la du fils, article III) vient s’inscrire comme l’un des mo- gestion du domaine et peut inte- ment fort de la vie des basques ragir avec ses parents pour assu- parce que tout est axé autour du rer la pérennité des biens qui sont seul objectif de sauvegarde du ceux de la famille toute entière. domaine familial., symbolisé par la maison. L’originalité, marquante, de Qui concerne t’il ? la coutume successorale basque Bien sûr les futurs époux sont les 30 Gén&oMag :: dec 2009 premiers pour qui les choses vont ou d’une héritière épousant un ca- profondément changer puisqu’ils det. 1 15 novembre 1710; deviendront les maîtres jeunes du Toutefois, un héritier pouvait épou- Méharin. Bertrand de domaine. Avant tout, le consente- ser une cadette. Le contenu de BARHENECHE fils cadet ment1 de leurs parents est néces- l’acte changeait alors. de MANDILARENA de saire. Si le mariage a lieu sans l’ac- Enfin, un cadet pouvait se marier Béguios (...) faisant et cord des parents, il est considéré avec une cadette, chacun faisant contractant pour luy comme clandestin. Attention, il ne un apport matériel (argent, meu- même de l’assistance et s’agit pas là d’une disposition d’or- bles). Il s’agit alors d’un contrat consentement de Joan- dre moral mais cette réalité s’inscrit de soulte à soulte dont les clau- nes BARHENECHE et de encore une fois dans une logique ses étaient très variables.. En ef- Gracianne de LAPICQUE de conservation du patrimoine fa- fet, l’enjeu résidant dans la sauve- mary et femme, ses milial. «Le mariage est l’affaire de garde du patrimoine familial ayant père et mère. toutes les autorités, parentale, ad- disparu, les contractants étaient li- AD64, Bidegain, IIIE1133 ministrative et non du seul couple» bres de fixer les dispositions qu’ils (in For de Basse-Navarre , note souhaitaient. 164). En second lieu les parents, s’ils sont encore vivants puisque Que contient-il ? dès l’instant ou le mariage est lé- D’abord la date et le lieu ! Qu’il gitimé, ils deviendront les maîtres s’agisse de la maison du notaire, anciens de la maison. Commen- de celle d’un parent, d’un allié, de cera alors la coseigneurie. celle des futurs époux, du marché du village voire même du milieu Quels sont les différents types de de la forêt, sous un arbre ou au contrats de mariage ? creux d’un sentier, ces deux infor- Le contrat le plus courant est celui mations ancrent l’acte sur le plan d’un héritier épousant une cadette temporel et géographique. Puis le Gén&oMag :: dec 2009 31 : : Perfectionnement

contractant est désigné. Il est soit dernière est jugée suffisante, qu’il 2 17 décembre 1707, Ar- le futur époux lui-même «agissant prend le statut de maître jeune et raute, contrat de mariage pour soy», soit son père, sa mère qu’il devient co-seigneur. Il reçoit de Bertrand BAREIL cadet ou par ordre de proximité familiale, alors la responsabilité des biens de SUHIGARAY à Arraute un frère ou un oncle. «contractant papoaux et avitins, Le conjoint do- et Marie GUILHENTEGUY pour». Les parents s’ils sont pré- tal, celui qui entre dans la maison héritière de CHIRRINT à sents donnent leur consentement. Il devient maître adventice. Arraute «jouissant des en va de même pour l’autre par- dits biens en qualité de tie, à savoir l’épouse. S’ensuivent Ce contrat concerne-t’il d’autres fille aysnée des feux une liste des «accompagnants ou membres de la famille ? Pierre de GUILHENTEGUY assistants», parents proches et al- Oui, si le futur et la future ont des et Gratianne de CHIRRINT liés, notable du village que l’on est frères et soeurs non encore ma- sa femme. fier d’inviter ce jour là.. Inutile de riés. La part d’héritage des cadets AD64, Bidegain, IIIE1133 souligner l’importance de ce pas- y était donc fixée. Ce sont les sage pour les généalogistes si les droits légitimaires, que vous trou- liens de parentés sont indiqués.. verez quelque fois sous le terme Les recommandations d’usage de «légitime» dans les contrats. pour un mariage en bonne et due forme au sein de l’église sont in- Que se passe-t’il si les parents de 3 10 novembre 1773, variablement prescrites.. l’héritier sont déjà décédés ? Labastide Clairence. Vient ensuite le détail précis de la L’héritier agit seul s’il est majeur2, Contrat de mariage en- «transmission» proprement dite : sinon c’est son curateur3 (son tre Marie LAHARGOU et la maison pour l’héritier et futur, la tuteur légal) qui doit donner son Bertrand SABAROTS hé- description de la dot pour le futur consentement. Ses parents ont pu ritier «assisté et conseillé adventice. Les modalités de paie- lui assigner les biens par testa- de Bernard DESCLAUX ment de la dot sont aussi fixées. ments. S’ils sont décédés tous les maître ancien DELISSA- Un article prévoit l’avenir de ces deux «ab intestat», c’est à dire BEHERE de biens en cas de dissolution du sans avoir rédigé de testament, son curateur reçu par mariage, due au décès de l’un l’héritier (le premier né) prend na- sentence du baillage de des conjoints. par exemple, sans turellement possession des biens. Mixe. enfants nés de l’union. Dernier cas, il a pu y avoir une AD64, Campagne, IIIE2413 Les garanties sont décrites avant donation entre vifs donc entre les qu’enfin les témoins ne soient dé- parents et les enfants. signés, puis que viennent s’inscrire les signatures à la fin de l’acte. Est-ce que les contrats de ma- riage changent selon les 3 pro- L’héritier change-t’il de statut ? vinces (Labourd, Basse-Navarre, L’héritier reçoit la maison et les Soule) ? 4 biens «en dépendant» (ils ne sont Pendant l’Ancien Régime, ce sont pas toujours décrits et le généa- les coutumes de chaque province logiste devra compulser d’autres qui fixent les règles. Ces derniè- documents pour en connaître la res varient donc, on le compren- teneur), parce que ses parents la dra, selon l’usage de chacune. A lui assignent à ce moment précis. la lecture de nombreux contrats, L’autre conjoint, cadet d’une mai- nous avons constaté que l’appli- son apporte une dot en contre- cation de ces règles était toute- partie. fois fluctuante. Ainsi chaque «Pays» C’est au moment où l’héritier peut ou zone géographique à l’inté- faire la preuve de cette dot aux rieur même des Provinces, voire maîtres de sa propre maison, c’est une coutume propre à la maison à dire à ses parents et que cette même, était appliquée. 32 Gén&oMag :: dec 2009 Trouver un contrat de mariage . ront souvent l’existence d’un con- C’est un acte notarié. Il faudra trat de mariage (date, notaire). En donc consulter les liasses nota- série Q. riales détenues par les Archives Tous les actes notariés devaient départementales. Ces liasses ont être dûment enregistrés : c’est le entièrement été numérisées et se- contrôle des actes. pour l’Ancien ront consultables en 2010 sur le Régime. Aux Archives départe- site internet du service des ar- mentales, ce fonds classé en série chives. Les Archives notariales les C, est très lacunaire car en gran- plus anciennes, versées aux AD de partie détruit par l’incendie de avant 1873 sont dans la série E 1908. Vous trouverez des registres (sous-série notaires et tabellions). de contrôle pour , Arthez- Les versements à partir de 1873 de-Béarn, , Arzacq, Bayonne, sont en sous-série III E. , , , La Bastide- Clairence, , , Les- Si vous ne connaissez pas la date car, Mauléon, Morlaas, , Acte de l’acte ni le notaire et pour ne Nay, , , Pau, , Contrat de mariage de pas avoir à passer tous les actes Saint-Jean-Pied-de-Port, Saint-Pa- Saubat JOANDOURDOI- d’un même article, plusieurs possi- lais, Salies de Béarn, Thèze. NEL et de Marie HIRI- bilités s’offrent à vous aux Archi- L’insinuation judiciaire : toute do- BARNE ves départementales : nation doit être enregistrée aux «Le Seizieme jour du  à partir de 1850, le contrat est greffes des juridictions royales, mois de decembre mil stipulé dans l’acte de mariage c’est l’insinuation. (En série C) sept cens un après (date et nom du notaire). La dot, faisant partie des dona- midy en la paroisse et Les répertoires de notaires vous tions à déclarer, vous pourrez re- Baronnie durt et mai- donneront la liste des actes qu’ils trouver, pour la période de 1539 à son appellée de Ma- ont rédigés (date, lieu, nom des 1693, les actes conservés en série thieu pard. (par devant) contractants). A chercher en série B. moy nre (notaire) royal E et en série U. Après la Révolution française, il soubsignés presens les Les mutations par décès c’est à faut consulter les tables des con- tesmoins bas nommes dire la déclaration de succession trats de mariage. en série Q (les pactes et accords de à la mort d’une personne indique- Enregistrements), ■ mariage ont esté fais conclus et arrestés sui- vant la coustume de La- bourt et usage de cette parroisse» AD64, Dibusty, IIIE2943

Gén&oMag :: dec 2009 33 : : Perfectionnement Coll. privée DB

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34 Gén&oMag :: dec 2009 Denise BOURNIQUEL

Comment sont traités les cadets, quelle est leur part légitime ?

vant le Code Civil de la famille, notamment celui des ca- A Napoléon, le statut du dets : ses frères et sœurs mineurs cadet était particulièrement difficile ou même majeurs célibataires à vivre notamment dans le sud restés à la maison. où contrairement au nord, le droit Cette coutume se retrouve dans d’aînesse prévalait de façon ab- toutes les classes sociales, riches solue. De ce fait, la situation des ou pas. Parfois, des cadets cé- cadets était inconfortable et beau- daient leurs biens au profit de coup d’entre eux faute de pou- cet aîné, restant souvent céliba- voir embrasser une carrière mili- taire au service de la «Maison» en taire ou d’entrer dans les Ordres respectant habitudes et usages ou autre, devront soit sacrifier leur des aînés. vie au bien-être de la « Maison » Les cadets, refusant ce statut pro- héritage de l’aîné, soit émigrer. che de la domesticité, avaient une Au Pays Basque, le fils aîné ou la autre alternative, celle de l’émigra- fille aînée, hérite de la totalité des tion. L’émigration basque en Amé- biens de ses parents. rique du sud est principalement Ce droit d’aînesse y restera très le fait des cadets, qui en plus de présent jusqu’au XIXe siècle. trouver des terres où s’installer En principe, l’aîné héritier, se ma- pouvaient fonder librement une rie le premier et son contrat de famille. mariage règle non seulement les rapports entre époux mais aussi Dans les Pays de liberté testa- le sort de tous les membres de mentaire, les cadets avaient des Gén&oMag :: dec 2009 35 : : Perfectionnement

enfants puissent demander autre chose. De même que les cadets ne pourront « quereller ou deman- der en la succession » s’ils avaient été dotés du vivant de leurs pa- rents. (art.20-Titre XII).

Dans ces pays coutumiers les en- fants légitimaires qui partent de la Maison pour aller travailler comme Coll. privée DB

valets ou servantes sans le con- © sentement de leurs parents en- core vivants sont tenus de « rap- droits. La « légitime », terme de porter ou précompter sur leurs droit écrit, correspond à la part légitimes les gages qu’ils ont reçus des cadets sur les biens du père et acquêts qu’ils ont faits si leurs et dont il ne peut frustrer ses en- père et mère héritier ou héritière fants. ne leur quittent et relâchent » (de- La légitime romaine protège les voirs art.9 Titre XII). enfants alors que la légitime cou- Si les Coutumes de Labourd et de tumière protège maison et biens, Soule se ressemblent, il y a des préserver l’intégrité des biens pri- divergences sur les obligations mait sur toute chose. des légitimaires par rapport à la En effet, en Soule et en Labourd maison natale : surtout, les parents font tout leur en Labourd, les filles ne seront possible pour avantager l’aîné et dotées que si elles servent l’héri- éviter le partage soit par testa- tier et sa maison ou ailleurs avec ment, soit par vinclage des biens son autorisation (art. 19 Titre XII). à l’occasion du mariage de l’aîné, Les garçons, par contre, sans soit encore en instituant, dès le obligation de travail ont droit à « mariage, héritier un des enfants la quarte partie de la légitime ». qui en proviendra, l’aîné le plus En Soule, seul le cas des filles souvent. semble être comme en Labourd Les cadets ont bien sûr des droits (art. 34 Titre XXVII). mais la Coutume ne détermine pas A partir du Code Civil, le nouveau la quotité de leurs droits légitimai- droit des successions va bou- res : « si peu soi-il » dit la Cou- leverser les habitudes coutumiè- tume (art 3-Titre XI) sans que les res.■ Coll. privée DB

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36 Gén&oMag :: dec 2009 Jocelyne Cochard

Quand un cadet épouse une cadette, la dot de soulte à soulte.

Définition

Tous les biens apportés par les tée, et de la moitié des biens qu’il 1 « Pactes de mariage ont deux époux et ceux acquis du- aura acquis. » été faitz et escribes entre rant leur vie sont mis en commun : Jean de larralde fils naturel ils vivent en communauté des ac- En clair, les époux préciseront dans de feu Espagno m etr. ( maî- quêts.1 leur contrat de mariage, les clau- tre) en son vivant de la mai- ses spécifiques de retour de dot son Larralde Dilharre faisant Rappel de la loi définie par les en cas de non postérité. Si rien et contractant pour lui ….. fors et coutume de Basse Navar- n’est spécifié lors de sa rédaction, Et Joannes m etr. ( maître) re de 1645 le premier sur le point de mou- propriétaire de la maison Chapitre des mariages paragra- rir pourra par testament garder Carricaburu de ce lieu de phe IV le quart de sa dot, et la moitié du Labetz faisant et contractant « le survivant de ceux qui se ma- bien acquis pour en faire profiter pour Marie de Carricaburu rieront de sout à soute succèdera une personne de son choix.(C’est sa fille cadette….. au prédécédé tant en dot que une suggestion et non une obliga- Ils célèbreront le mariage en dans tous les biens par eux acquis tion). face d’église dans l’ordre durant leur mariage, au défaut de des constitutions éclésiasti- leur enfants et de leur descen- A qui s’adresse ce type de con- ques quand l’une partie sera dants, si, autrement, entre eux il trat ? requise par l’autre, en faveur n’ait été convenu et accordé par duquel mariage qui se fait en des pactes matrimoniaux : sauf Il est principalement utilisé pour des qualité de sol à solte» celui qui pré décèdera pourra par mariages entre cadets ou pour AD64, Bidegain III E 1126, 02 testament disposer à sa volonté des mariages en secondes no- 09 1673 à Labets du quart de la dot qu’il aura por- ces. Dans la région de Saint-Palais,

Gén&oMag :: dec 2009 37 : : Perfectionnement

2 Contrat de mariage de Jean de Paireblanque et Catherine Danguelu cadette de la maison Larluix de Biscay « … lesquels de leurs franches et agréables volontés ont demeuré d’accord que mariage a été célébré et con- sumé entre led ( le dit) de Paireblanque et lad ( la dite ) danguelu il y a un an ou environ suivant la pte ( présente ) église catholique apostolique et romaine ayant observé les formalités en pareil J . C o c h a r d

cas requis et néces- © saires, ayant convenus entres eux verbalement qu’on rédigeraient leurs pactes verballes par es- crit convenu solt à solte» il est peu fréquent de rencontrer une fois le mariage « consommé » AD64, Bidegain, III E 1136 ce type de contrat. parfois 2 à 3 ans après, lorsque Deux explications possibles. les maîtres de maison disposeront 1 : les mariages entre cadets sont de liquidité suffisante pour payer rares, dans l’intérêt de leur maison le cadet. natale, ils servent de main d’œu- vre bon marché. L’héritier ou l’hé- Nature des biens apportés ritière se contentant de les nourrir et de les loger. Ils peuvent être de nature diffé- 2 : Les sommes apportées par rente : argent numéraire, pièce de les époux sont si faibles qu’elles terre, bétail ou outils agricoles. Le ne nécessitent pas de passer montant du bien apporté par les chez le notaire. deux époux peut être identique ou différent. (Voir exemples choisis Quand est il rédigé ? dans le paragraphe restitution de la dot). Dans un contrat2 entre héritier et cadet, il faut vite mettre par écrit Qui apportera le bien ? les accords entre les deux parties il en va de la survie économique Ce bien sera soit gagné par les des maisons, Dans ce cas le con- époux eux-mêmes avant leur ma- trat est signé avant le mariage. riage : « gagné à la sueur de leur Pour des mariages entre cadets front » (expression littérale em- seuls des accords verbaux peu- ployée par les notaires), soit payé vent suffire à garantir les clauses par l’ héritier sous forme de dot nécessaire au mariage, Le contrat pour la légitime paternelle ou ma- sera alors rédigé ultérieurement, ternelle du cadet (voir définition). 38 Gén&oMag :: dec 2009 Certains contrats présentent même un mixte des deux. 3 Contrat de mariage entre Pierre Harrisnavarret et Do- Qui héritera et succèdera aux menge Etchegorry fille cadette époux ? de la maison capdepont de Aicirits : l’époux apporte 400fr D’une façon générale, les deux bordelais et le père de épouse époux choisiront d’un commun ac- apporte 400fr bordelais pour cord l’enfant qui leur succèdera. sa fille pour tout droit paternel Mais les deux choix suivants peu- et maternel « … désadviennent vent être aussi utilisés sans enfants du futur mariage « Le premier des enfants qui naî- qu’en ce cas lad( ladite) somme tra du dit mariage héritera sans de 400fr dud( dudit) Navarret distinction de sexe » ou bien luy sera rendue ou à ceux qui « Héritera l’enfant mâle excluant la auront droit de luy, et pareille- femelle suivant l’ordre de primo- ment lad( la dite) somme dotalle géniture » (voir définition) de 400fr constituée à lad( ladite)

I.Louradour Etchegorry par led ( ledit) Etche- © Restitution de la dot dans le cas gorry son père luy sera resti- du décès d’un époux sans posté- tuée ou qu’il en est le dit bien ou rité a ceux qui auront son droit» AD64, Navarret III E 953, Tous les cas peuvent être rencon- Conclusion le 16 11 1677 trés : voici deux exemples. Toutes les rubriques nécessaires 4 Contrat de mariage entre Récupération intégrale de la dans un contrat de mariage solt François Soyer natif de Picar- dot apportée sans exclusion.3 à solte varieront d’un contrat de die et Jeanne fille de Baihaut A la mort de l’époux, ses héritiers mariage à un autre, Il sera adap- d’Amendeuix : l’époux apporte récupéreront la dot ; à la mort de té et négocié suivant la demande 100 livres tournoises d’argent et l’épouse l’argent sera restitué à sa des deux familles. Les quelques un peu de meubles et l’épouse maison natale. exemples choisis ne représentent apporte 300 livres tournoises et qu’une petite partie des multiples des meubles. Récupération partielle spécifiée cas rencontrés.■ « sy led ( ledit Soyer vient à par le contrat de mariage.4 décédé plustost que lad( ladite) Dans cet exemple l’époux ne ré- Baihaut il a esté arrêté qu’elle cupérera pas les 300 livres ap- gaignera par voye dagence- portées par l’épouse mais seule- ment la somme de 100 livres ment la moitié, l’épouse par son et autres biens que led( le dit) testament définira le ou les bé- Soyer pourra aquerir et que si néficiaires des 150 livres restan- lad( ladite) Baihaut vient a décé- tes. (L’époux grâce à cette clause der plustost que led( le dit ) futur spécifiée dans son contrat de ma- espous celluicy gaignera aussy riage récupère plus que la somme par même voye dagencement prévue par « la coutume des fors sur lad( la dite) somme de 300 de Navarre » qui n’aurait été que livres , la somme de 150 livres du quart (voir paragraphe défini- et du surplus lad ( ladite) futur tion ) espouse pourra disposer a sa Voici seulement deux exemples volonté» mais il existe tout type de spéci- Navarret, (archives privées) le fication particulière concernant ce 20 12 1687 I.Louradour

retour de dot. © Gén&oMag :: dec 2009 39 : : Perfectionnement

Sarah Castillon

La dot dans les contrats de mariage entre héritier et cadet

(D’après des contrats de mariage ter dans la maison et la part qu’il a 1 17/01/1740 AD64,IIIE590 passés sur les communes de La apportée est rendue à sa maison notaire Golar Bastide Clairence, Bardos, Guiche, natale. Si c’est lui qui décède sans Méharin, Labets, ) enfants, son époux survivant est tenu de rendre à la maison na- A quoi sert-elle ? tale du décédé la dot reçue. Ce Dans le cas d’un mariage avec remboursement de dot peut inter- l’héritier ou l’héritière d’une maison, venir parfois très longtemps après la dot du futur conjoint va lui per- le contrat de mariage, quand le mettre de prendre part à l’exploi- couple a eu des enfants eux-mê- tation de la maison et des terres ; mes décédés sans descendan- il peut participer aux décisions ce. En 17401, Pierre Lamiscarre et concernant la gestion de la mai- Dominique Suzanne maître d’une son. La maison est une sorte de partie de la maison Duguine de coopérative. Mais sa participation dessous de La Bastide Clairence à la vie de la maison reste con- redonne au maître de la maison ditionnée à la survie de son con- d’Istille, Joannes Larsabal, la dot joint, maître de la maison, et des de la femme de Bernard Lamis- enfants qu’ils pourront avoir. Si son carre, leur oncle, dont ils ont hérité conjoint et ses enfants décèdent la maison. Cette dot avait été éta- avant lui, il n’a plus le droit de res- blie dans un contrat de mariage

40 Gén&oMag :: dec 2009 de 1685, soit 55 ans auparavant. La dot du mariage de l’aîné va servir à financer des travaux dans la maison, à rembourser des dettes ou encore à financer les mariages des cadets.

De quoi est-elle constituée ? Elle est constituée, tout d’abord, d’une somme en argent. Cette partie est proportionnelle à l’im- portance de la maison dans la- quelle entre le futur époux. Elle est constituée des droits que le futur époux possède sur sa mai- son de naissance encore appelé légitime. Cette partie, en cas de non postérité, revient aux maîtres de la maison de naissance. Le fu- tur conjoint n’a aucun droit dessus

et ne peut en faire aucun usage, S. Castillon

en particulier le léguer à quelqu’un. © Cette somme peut être complé- tée parfois par un legs reçu par le futur conjoint ou par son pé- cule personnel. Cette part lui reste alors acquise et il peut en faire ce qu’il veut. Les légitimes des cadets sont souvent fixées dans le contrat de mariage de l’aîné. C’est pour cela qu’il est intéres- sant de s’intéresser aux contrats de mariage d’un cadet quand on recherche le contrat de mariage d’un héritier, si la légitime a été fixée à ce moment-là, le contrat est mentionné. Le fait que le montant de cette part soit estimée en argent ne signifie pas qu’elle sera réglée en argent : les moyens de paiement d’une dot S. Castillon sont nombreux. On trouve men- tionné, dans les contrats de ma- © riage, que la somme sera payée moitié en argent moitié en em- ploite (c’est à dire en nature : ani- maux, fournitures diverses) avec,

Gén&oMag :: dec 2009 41 : : Perfectionnement

fréquemment, une paire de bœufs indispensable aux labours dans la région. Elle est parfois payée avec des terres cédées à faculté de rachat (pouvant être rachetée par les maîtres de la maison ayant légitimé le conjoint quand ils on trouvé l’argent, parfois jusqu’à 50 ans après). Elle peut être payée en transférant des obligations au futur conjoint héritier ou à ses pa- rents. Quand une personne doit de l’argent à une autre personne, elles signent une obligation devant notaire. Cette obligation peut être cédée à un tiers, cette personne peut alors percevoir elle-même les sommes dues. Ces trans- SC ferts d’obligation sont très utilisés à l’époque où il est difficile de mobili- ser beaucoup d’argent liquide. Coll. privée

Le paiement de la dot s’étale sur plusieurs années. C’est pourquoi, © si l’on ne trouve pas un contrat Les joyaux : bestiaire de mariage, il est toujours possi- Le veau (betet ou be- ble de trouver une quittance de tech) devenu bouvillon dot passée des années plus tard soit pour les filles ou pour les gar- (braou) par l’intervention parfois chez un autre notaire. çons. Dans les différents contrats du hongreur (castreur) Au 18ème siècle, les filles ont dans de mariage, on a pu noter les La velle élevée (anouilhe) leur dot un lit garni, deux coffres exemples suivants entrant dans la puis génisse (bime) sera un grand et un petit rempli avec liste des joyaux : une vache pleine dressée pour avoir le du linge. La quantité de linge est ou avec son veau, une truie pleine joug (2 jeunes animaux évaluée par rapport à la condi- ou avec ses petits, une marsolle, mâle ou femelle qui tion de la future épouse « à con- une bime , des basines , des bre- serviront pour avoir le naissance des femmes expertes bis, de l’argent pour financer le joug par le dressage) ». Dans la commune de Bardos, bois d’un tonneau (9 livres entre (Tiré du livre de J-J Ca- on trouve parfois en plus une ar- 1703 et 1726 sur la paroisse de zaurang « Scènes de la che de coral d’une contenance de Bardos) , des plants de pommiers vie rurale en béarn ») 18 à 25 conques fermant à clef, (de 50 à 100), des charretées de La marsolle est une en particulier dans le contrat de tuiles et une seule fois une pouli- jeune truie mariage du 9/03/17012 de Joan- che. Après 1750, il est moins fré- nes Saint Martin héritier d’Iribarne quent de trouver ces listes dans de dessus et Marie Halgarachou- une dot. ry cadette de Berhouet, tous les Le contrat mentionne souvent les 2 AD64 IIIE7660, deux de Bardos. habits nuptiaux pour le jour des notaire Casenave Dans la première partie du 18ème noces, parfois une autre tenue siècle, on trouve aussi ce qui est pour le lendemain des noces en appelé parfois joyaux, que ce complément de la dot.

42 Gén&oMag :: dec 2009 IlIl nene fautfaut paspas terter lala partpart dede toustous sesses oublieroublier lesles étrennesétrennes frèresfrères etet sœurssœurs voirevoire dede sesses (ou encore droit d’entrée) oncles et tantes. Pourtant les mai- destinées à la ou les maîtresses sons au 19ème siècle ont continué à actuelles de la maison. Ces étren- se transmettre souvent dans leur nes peuvent être réglées en ar- intégralité à l’aîné. On peut ima- gent ou sous forme de vêtements giner que tous les cadets n’ont (une jupe, une cape par exem- pas reçu la part qui leur était due ple). d’après le droit français et que les A partir de la Révolution françai- coutumes se sont maintenues en se, les coutumes locales ne sont contournant la loi.■ plus applicables au Pays Basque. C’est le droit français qui devient applicable dans les contrats de mariage. Les parents ne peuvent donner au maximum qu’un quart de leurs biens à un même enfant et chaque enfant doit avoir sa part. La spécificité basque, dans le contrat de mariage, s’atténue. Pour devenir propriétaire de la maison de ses parents, l’aîné doit rache-

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Références de contrats de mariages

Casenave 4/05/1686 RECART Pierre cadet d’Et- JEANOTS Marie hér. d’Albinorits IIIE7647 chessarry de Bardos Casenave 9/03/1701 SAINT MARTIN Joannes héritier HALGARACHOURY Marie cadet- IIIE7660 d’Iribarne dessus de Bardos te de Berhouet de Bardos Lissabe 11/11/1703 ETCHEVERRY Joannes sieur JEANOTS Marie cadette de Pa- IIIE7693 d’Etcheverry de Bardos guessorhaye de Bardos Paries 4/02/1706 DESTRACQ Jean de Guiche LAFITTE Marie fille aïnée de IIIE8132 Bergouey de Guiche Lissabe 21/05/1710 SEMICOURBE Pierre héritier de HIRIART Jeanne fille unique du IIIE7700 Habains de Bardos 2nd mariage du sieur jeune de Lissarague Lissabe 11/01/1712 CRUTCHETTE Pierre aîné des DUHAU Helaine Hér. D’Etchevia- IIIE7702 cadets de Habains de gue Bardos Golar 13/02/1717 GALHARETTE Martin Hér. De BALADE Jeannebere cadette IIIE571 Prousine de la Bastide de Larre de La Bastide Clai- Clairence rence Damestoy 15/09/1719 COURTESSOLE Bernard cadet LAMOTHE Jeanne hér. d’Etche- IIIE7726 de Berho de Bardos pare de Bardos Damestoy 27/01/1724 Pierre cadet de Ca- CASENAVE Gracy hér. De Sala- IIIE7734 saubon de Bardos berry de Bardos Lissabe 18/02/1724 CRUTCHETTE Joannes hér. de ETCHEBEHEITY Marie hér. d’Hal- IIIE7716 Martinon de Bardos garachoury Damestoy 28/11/1726 RECART Bernard cadet d’Albi- SAINT MARTIN Marie hér. de Hiri- IIIE7736 norits de Bardos barnegaray de Bardos Laborde 17/01/1730 BARATCHART Gratianne hér. BISARGORRY Bernard cadet de IIIE8247 De Haritshandiet de Méharin Harguindeguy de Succos Golar 29/08/1730 ETCHART Joannes Hér. DURRUTY Jeanne cadette de IIIE582 d’Etchart d’Isturits Durruty d’Isturits Golar 11/05/1732 LAMISCARRE Bernard hér. de SUZANNE Marie IIIE2863 La Borde du Roux de la Bastide Clairence Golar 13/06/1732 LARRE Pierre d’ LABORDE Marie cadette de IIIE2863 Cabaniu de La Bastide Clairence Laborde 14/01/1733 Joannes Hér. D’Apechetche Catherine Cadette d’Etcheberry IIIE8250 de Méharin d’ Lissabe 16/08/1733 DAGORETTE Joannes fils de ETCHART Catherine hér. De IIIE7721 Harriet de Bardos Bentagaray de Bardos Golar 15/10/1733 GAZATS Joannes hér. de LABORDE Jeanne cadette de IIIE584 Joan de Pès de La Bastide Cabaniu de la Bastide Clairence Clairence Golar 24/12/1733 SORSABAL Petry hér. de DURRUTY Jeanne cadette IIIE584 Sosarbal d’Isturits d’Urruty d’Isturits Golar 9/10/1734 GALHARRET Martin cadet de GASPAR Gracy hér. de Gaspar IIIE585 Prousine de la Bastide d’Arraute Clairence 44 Gén&oMag :: dec 2009 Lissabe 30/08/1735 SEMICOURBE Pierre héritier de HIRIBARNE Catherine cadette IIIE7722 Habains de Bardos d’Etcheverry de Bardos Golar 28/05/1736 SUZANNE Catherine fille d’Et- GALAGARATEGUY Bertrand de IIIE587 chebaster d’Ayherre Galareteguy d’Isturits Laborde 15/11/1736 Marie Messe de Pacharret Joannes Me de Harguindeguy IIIE8253 d’Amorots de Succos Golar 24/08/1738 MAZAIN Gratian Hér. De Cha- Marie GALHARETTE cadette de IIIE588 chat et Pespetit de la Bastide Prousine de la Bastide Clairence Clairence Golar 30/11/1738 SARHY Bernard hér. de Perri- GAZATS Marie fille la plus jeune IIIE588 que à la Bastide Clairence de Joan de Pès de la Bastide Clairence Dechegaray 04/02/1740 LEBLANC Etienne de Bida- LATAILLADE Catherine de Bida- IIIE7920 che fils de Jean et GRASSIET che fille de Arnaud métayer à Marie Lagouarde Bidegain 16/02/1740 CELABE Bernard cadet de BASIN Marie fille ainée du mé- IIIE 1136 Celabe de Labets tayer de Laborde de Labets Golar 28/02/1742 DUGUINE Estebé aîné d’Etchat De SOCCOBIE Marie puisné de III E 592 d’Ayherre Baccardats d’Isturits Damestoy 18/08/1742 DARIBIT Joannes fils aîné de CRUTCHETTE Marie IIIE7802 Maycabar Lissalde 8/02/1745 GARAT François cadet d’Et- COURTESSOLE Jeanne hér. d’Et- IIIE7766 chevers de Bardos chepare de Bardos Golar 9/07/1745 DARRIUDOLE Jean cadet d’Im- LAMISCARRE Jeanne Hér. D’Ugui- IIIE2870 bidia de La Bastide Clairence ne de dessous de la Bastide Clairence Bidegain 15/02/1746 ETCHART Jean me d’Etchart à BAZIN Jeanne de Labets IIIE 1138 Labets Lissalde 16/07/1746 BIDART Pierre fils de COURTESSOLE Jeanne hér. IIIE7767 Casaubon de Bardos d’Etchepare de Bardos Lissalde 13/04/1750 BIDEGAIN Bernard Hér. de DARIBIT Catherine cadette de IIIE7811 Goillardie de Bardos Maïcabar de Bardos Golar 14/06/1750 DECASSOU Pierre cadet de LAMISCARRE Jeanne hér. du IIIE2875 Pancousset de la Bastide Roux de la Bastide Clairence Clairence Golar 29/11/1750 DAMESTOY Valentin hér. de HEGUY Marie IIIE2875 Brana de la Bastide Clairence Lissalde 10/01/1751 CRUTCHETTE Joannes hér. SALABERRY Claude fille de IIIE7772 D’Arancette de Bardos de Bardos Esperien 16/06/1752 GALANT Domingo, cadet du HARGUINDEGUY Jeanne héritière IIIE8281 2nd lit de Etchechoury de de Haritshandiet de Méharin Béguios Campagne 16/08/1751 LAHARGOU Jean hér. de Ber- GAILHARETTE Gracy cadette de IIIE2412 trand de La Bastide Clairence Prousine de la Bastide Clairence Golar 05/05/1754 DUSSAUT Jacques hér. de CASTAGNET Estiennette cadette IIIE2879 Courtassole d’Iriberry Gén&oMag :: dec 2009 45 : : Sources

Esperien 2/07/1754 Laurent IRULEGUY cadet Catherine Hér. D’Apessetche de IIIE8283 d’Acery d’Ainhice Méharin Lambert 19/01/1755 CAMPAGNE Jean-Pierre GAZATS Jeanne hér. d’Enhors III E 596 notaire royal de la Bastide Clairence Lambert 24/01/1755 HEGUY François cadet de He- DALSATTE Marie hér. D’Antiacq III E 596 guy de la Bastide Clairence de la Bastide Clairence Lambert 24/08/1755 LAGRENADE Pierre cadet de DIHARCE Marie hér. d’Etchepare III E 596 Mendilaharse d’Isturits et Diriart d’Isturits Lissalde 21/02/1757 RECART Marie hér. DUSSAUT Pierre cadet de Cour- IIIE7777 d’Iribarnegaray de Bardos tassole de la Bastide Clairence Delissalde 21/03/1762 DARRIGADE Jean Gérome DESTRACQ Marie hér. de Ville- IIIE7780 sieur de l’Escapat de la nave de Guiche Bastide Clairence Lambert 02/01/1763 BARATSART Martin cadet de GAZATS Marie héritière de Bi- III E 603 Madonne daubigue Lambert 20/01/1763 SARHY Jean-Pierre hér. de BRANA Marie cadette de IIIE603 Perrique de dessus Bruchon Lambert 28/01/1764 BARATCIART Pierre me de LAMISCARRE Jeanne messe de III E 604 Callian veuf de Gracy Ballade Duguine de dessous et Catherine Frachou Esperien 11/02/1766 SORHOBIGARAT Arnaud Marie cadette d’Aphateberry- IIIE8295 métayer de Bereterbide de Bourgès de Beirie Beirie Campagne 7/03/1767 LAMISCARRE Jean cadet Du- BIDAUBIGUE Marie Messe de IIIE2888 guine de dessous Heguie Lacroix 20/06/1771 DOLHEGUY Saubat cadet de HARGUINDEGUY Marie hér. de IIIE2296 Lartigue de Bardos Pacharret d’Amorots Damestoy 02/11/1771 DARIBIT Pierre hér.de DAGORETTE Catherine cadette IIIE7834 Maicabar de Bardos de Bentagaray de Bardos Esperien 5/03/1774 Bernard cadet de Larramen- Jeanne héritière de Haritshan- IIIE8308 dy de Méharin diet de Méharin Lacroix 14/04/1787 ETCHART Jean Me ancien de PLAGUES Dominique cadette de IIIE 2312 Etchart de Labets Plagues d’ Berhabe 11/12/1787 GALANT Joannes cadet de SORHOBIGARAT Jeanne fille du IIIE2264 Haritshandiet de Méharin métayer de Bereterbide de Beirie Londaïts 01/02/1794 DIHARCE Bethiry fils unique de DIHARCE Marie cadette IIIE2815 Sorsabal à Isturits d’Arraïdu

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Isabelle Louradour

Quand l’héritier renonce à son droit d’aînesse

es parents, maîtres pro- sente à ce renoncement par acte priétaires de la maison chez le notaire. Le 6 mars 1701, Lne pouvaient pas choisir plusieurs Jean DAISAGUER1, héritier pré- héritiers. Le choix de l’héritier uni- somptif de la maison DENDARIA- que était la règle. Il existait cepen- RENA de Masparraute, ayant ré- 1 6 mars 1701 dant des cas de renonciation à solu de vivre dans le célibat et AD64, Baihaut, IIIE2457 ce droit. Si l’aîné des enfants ne désirant faciliter «un établissement se sentait pas capable d’assumer convenable à Jean Daisaguer son la charge qui lui était réservée, il frère cadet, a cédé, ressigné et pouvait renoncer à ce droit au transporté» son droit d’aînesse et 2 10 mai 1717 profit d’un frère ou d’une soeur les biens qui peuvent lui revenir. AD64, Elissalde, IIIE1031 cadette. Dans la mesure où il fal- En contrepartie, son frère devra lait assurer la pérennité des biens le vêtir, le nourrir et l’entretenir du- familiaux du mieux possible, cette rant toute sa vie et lui assurer une possibilité restait logique. Dans sa rente de 36 livres par an. Si le thèse Maïté Lafourcade mentionne cadet décède avant son aîné, ce 17 cas rencontrés sur 1479 con- dernier reprendra ses droits. Le trats de mariage étudiés. Nous ne droit d’aînesse est estimé à 1500 pouvons, en effet que, constater livres. la rareté du fait. Le 10 mai 1717, Bernard de MI- La renonciation avait des causes NABURU2, héritier présomptif de diverses. Mais dans tous les cas, il la maison SORHOBY d’Arraute dit fallait que l’héritier présomptif con- être résidant à depuis

48 Gén&oMag :: dec 2009 deux années. Son père François MINABURU maître de SORHOBY et son oncle et parrain Bernard SO- RHOBY sont âgés et «hors d’état» d’entretenir la maison et de cultiver les terres qui sont devenues «inuti- les et plus à charge qu’à profit». Bernard pense qu’il va passer le restant de ses jours en Labourt. Il a une sœur Marie, non encore mariée. Afin qu’elle puisse trouver un bon parti de mariage et qu’avec son mari elle puisse entretenir correc- tement les biens Sorhoby, il re- nonce en sa faveur, à son droit d’aînesse. Bernard a un fils naturel avec Do- minique, fille de la maison OTHART de Biscay qui habite elle aussi Saint-Jean-de-Luz. Marie, sa soeur devra s’en occuper.

Si le cas reste rare, ces actes peuvent parfois donner la solution à un blocage rencontré lors de vos recherches.■

Sources Coll. privée DB

© AD64, notaire Bidegain, III E 1125. AD64, notaire Bidegain, III E 1126 AD64, notaire Bidegain III E 1120 AD64, notaire Berhabe III E 2262 AD64, notaire Etchebers III E 1151 AD64, notaire Etchebers III E 1152 AD64, notaire Pons, III E 2337 AD64, notaire Beharain, III E 1180

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Michel Etchessahar

Les acquêts

En 1907, une française ans les régimes de de lignée » (Coutume du Labourd, mariée peut enfin dispo- communauté, il s’agit Titre V, art.7). ser librement du salaire Ddes biens acquis à titre onéreux acquis par son travail.. par les époux, pendant le mariage, Les acquêts concernaient essen- Au Pays Basque, ce droit ensemble ou séparément, grâce tiellement le couple et les en- lui était reconnu depuis à leur travail ou leur épargne. Ils fants. des temps immémoriaux, sont communs (Lexique Dalloz de ce que confirmèrent des termes juridique, 8ème édition). Coutumes vieilles d’un LES ACQUÊTS ET LE COUPLE. demi-millénaire. Le droit basque opposait ces biens acquêts (meubles ou immeubles, La femme mariée ne quittera que acquis par leur actuel propriétaire, progressivement tout au long du ou par ses père et mère, et libres XXème siècle le statut d’incapable entre les mains de leur posses- majeure, hérité du droit romain, seur) aux biens venant des aïeux, dans lequel on la maintenait de- indisponibles. puis des siècles.

« Acquestz sont dits et censez, non Seule exception à ce principe an- seullement en la personne du pre- cestral d’égalité au sein du cou- mier acquerant, mais aussi en la ple, les Coutumes du Labourd , de personne de son premier heritier Soule et le For de Basse-Navarre ou succedant, soient acquis par désignent le mari, chef de la com- industrie ou des fruictz des biens munauté d’acquêts, suivant sem-

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Il faudra attendre 1970 ble-t-il en cela le droit commun La réciproque est naturellement pour que la notion de « coutumier. vraie, mais les Coutumes pré- chef de famille » dispa- voyaient trois cas où l’épouse raisse du code civil. On est très loin du sort réservé pouvait se passer du consente- aux femmes dans les pays de ment du mari : droit écrit et même dans les autres pour les besoins de son com- pays de Coutume. Seul le droit merce si elle était marchande celte, où on retrouve régime dotal (le mari dispose des biens com- assorti de communauté d’acquêts, muns aux deux époux, « comme égalité homme-femme et posses- seigneur d’iceux entre vifs, à son sion collective de la terre, peut lui plaisir et volonté : si ce n’est que être comparé. la femme les eût acquis par mar- chandise ou par industrie ») ; Les deux Coutumes précisent pour l’entretien des biens assi- que le mari ne peut disposer des gnés en mariage ; biens qu’elle a acquis « par son pour nourrir les enfants issus industrie » sans le consentement de leur mariage. de l’épouse. Le contrat passé par la femme « Si non que la femme ait des mariée en dehors des trois cas biens acquis par son industrie » prévus restait valable, ses effets

52 Gén&oMag :: dec 2009 étaient seulement suspendus jus- possible l’intégrité. Il faudra attendre 1965 qu’au décès du mari. Ils leur étaient payés à leur départ pour qu’une française de la maison, généralement sous puisse travailler sans le Le For de Basse-Navarre en re- forme de dot, au moment de leur consentement du mari, vanche, n’envisageant même pas mariage. gérer ses biens propres le cas de l’épouse exerçant une Mais le chef de famille pouvait et ouvrir un compte en profession séparée, le mari pou- décider d’attribuer tous ses biens, banque. vait disposer des acquêts du mé- même les acquêts, à l’héritier, ne nage, quelle qu’en fût l’origine. laissant bien souvent aux plus jeu- Sa rédaction, achevée un an nes qu’un minimum symbolique de après le décès d’Henri IV qui l’avait cinq sols. ordonnée, permet de voir l’influen- Les cadets, dotés du vivant de ce grandissante du droit romain leurs parents, ne pouvaient plus ,depuis sa redécouverte plus de rien exiger ensuite. quatre siècles auparavant, par les légistes de Philippe-Auguste. Dans cette pratique des acquêts, on retrouve toujours cette volonté Les Coutumes du Labourd et de de favoriser à travers l’héritier, la Soule rejoignent le For de Bas- maison des ancêtres et tous les se-Navarre pour reconnaître aux biens et droits qui s’y rattachent. deux époux le droit de disposer des acquêts par testament ou Une telle utilisation des acquêts, en autre acte de dernière volonté. contrepartie, a contribué à préca- riser un peu plus la situation des plus jeunes enfants, déjà bien peu LES ACQUÊTS ET LES ENFANTS enviable.■

Certains acquêts pouvaient se voir assimilés aux biens de famille inaliénables par simple stipulation dans le contrat de mariage de

l’héritier, pratique très courante. Livres Sources Tous les enfants avaient droit à Abbadie d’Arrast, Mme Charles, Causeries sur le pays bas- une « légitime » -bien moins pro- que. La femme et l’enfant, Paris, 1909. tectrice que la légitime romaine- Laffont, Jean-Luc, Le notaire, le paysan et la terre dans la sur biens avitins ainsi qu’à une part France méridionale à l’époque moderne, P.U. du Mirail, 1999. des acquêts, lesquels devaient Lauburu, Etxea ou la maison basque, Les Cahiers de la être partagés également entre Culture Basque, 1980. eux, d’après les Coutumes. Mais la quotité des droits légitimai- res n’étant pas indiquée, son ap- préciation était laissée à l’arbitraire des maîtres de maison. Ces droits légitimaires et succes- soraux devaient être prélevés sur les acquêts avant de porter at- teinte au patrimoine des ancêtres, dont il fallait préserver autant que

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Denise Bourniquel

La vente du bien familial

Droit d’église et de sé- e patrimoine familial, ge de quatre parents proches ou pulture c’est-à-dire la maison voisins qui atteste de l’urgente né- Il s’agit de la place déter- Lancestrale avec appartenances, cessité, en Basse-Navarre il fau- minée à l’église et de la dépendances, animaux et tous dra « la connaissance et permis- sépulture sur laquelle elle les droits y attenants comme par sion de Justice » bien qu’on puisse était située. Cette place exemple le droit d’église et de sé- aliéner quelques parcelles « sans déterminait aussi le rang pulture, est indisponible. connaissance de cause » à condi- pour aller communier (bien Ce bien familial comprend les avi- tion de le faire en « bon père de que certains recevaient la tins indisponibles (biens papoaux famille », par exemple pour payer communion à leur banc), qui viennent du grand-père) c’est- une dot au fils ou à la fille, pour pour suivre les proces- à-dire les biens qui appartiennent payer un retour de dot, pour déli- sions ainsi que leur place à la famille depuis au moins trois vrer de prison les seigneurs des- dans les assemblées générations en ligne directe, on dits biens et leurs enfants, pour se y inclut également les biens dont nourrir, pour rebâtir la maison… paroissiales tenues après « l’avitinage est présumé » en op- la messe du dimanche. Ce position aux acquêts c’est-à-dire La libre disposition quand l’hé- sont les femmes qui occu- ceux acquis par l’actuel posses- ritier émancipé avec le consente- peront cette place lorsque seur ou ses grands-parents dont ment de ses parents donne son les hommes prendront il peut disposer. assentiment ou faute de consen- place dans les galeries. tement à son mariage, l’héritier La vente est très limitée, il existe perdant son droit d’aînesse, son trois possibilités départ de la maison valait pour émancipation et consentement ta- L’assignation en mariage cite. En Labourd, l’âge n’émancipait pas L’urgente nécessité sauf si l’émancipation avait été Si en Labourd, il suffit du témoigna- prononcé par décision de justice

54 Gén&oMag :: dec 2009 Au XVIIIe siècle, l’évêque de Bayonne, par lettre patente du 15 mai 1776, souhaite que par me- sure d’hygiène les morts soient enterrés dans les cimetières. Les maîtres de maison très attachés à leur privilège refusèrent d’obtempérer notamment

Cl. Lesgourgues à où en 1786, il y

© eut une émeute, les fem- mes menaçant d’incendier le couvent des Récollets ou acte notarié. Le délai pour pro- pour les autres 1 an et 1 jour. où résidait l’évêque. (AD64 tester était d’un an et un jour à Le droit de retrait n’était valable en C4 53). Les inhumations partir de l’aliénation ou de l’hypo- Soule que pour l’héritier présomptif de cadavres gardés à thèque. alors qu’en Labourd et en Basse la maison depuis plus de En cas de vente aux enchères, Navarre l’héritier présomptif n’était quatre mois ont été faites si l’héritier est présent il ne peut que préféré aux autres membres de force. Au cimetière plus demander la nullité, son silen- du lignage. ce vaut consentement par contre étaient pourtant déjà en- s’il est absent aux criées le dé- L’acheteur, pour se prémunir con- terrés les habitants des lai pour protester est de 15 jours tre cette menace, pouvait racheter nouvelles maisons, ceux après son retour. aux proches leur droit de retrait, qui n’avaient pas de mai- celui ou ceux qui consentaient à la son et surtout les parias Le retrait lignager vente se privaient en effet de ce cagots et bohémiens… droit. ■

Le bien familial, vendu pour « ur- Sources gente cause » peut toujours être RÉFÉRENCES racheté et ce au même prix. Assignation en mariage Ce droit lignager peut porter sur Coutume du Labourd Titre V-art1 et 6 tous les biens avitins ou ceux dont Coutume de Basse Navarre rubrique XX-art 2 l’avitinage est reconnu puisqu’en Coutume de Soule Titre XVII art.1 et 4 semblable au La- Pays Basque meubles et immeu- bourd bles sont confondus. A.Zinc p. 81-82. En droit commun coutumier, le délai Urgente nécessité pour retraire était de 1 an et un Coutume de Basse Navarre rubrique 20 art.3. jour alors qu’en Pays Basque ce A.Zinc p. 82. délai est nettement plus long. En Libre disposition Labourd, « toutesfoiz et quantes Coutume de Labourd Titre V art.2 à 5. Titre XII art. 14. que bon luy semblera » dit la Cou- M.Lafourcade p.61. tume (Titre VI art.3) au prix où la Retrait lignager maison a été vendue. Si par con- Coutume du Labourd Titre VI art. 2 à 6. tre il y avait une action en Justice, M. Lafourcade p. 66. auprès du Parlement de Bordeaux, Coutume de Basse Navarre rubrique 22 art. 1 à 18. les délais appliqués étaient de 30 A. Zinc p.100 à 102. ans. En Soule, le délai est de 41 ans, en Basse-Navarre de 40 ans (Voir Bibliographie à la fin de ce magazine) pour les lignagers en ligne directe,

Gén&oMag :: dec 2009 55 : : Table des illustrations

Détail des illustrations

1ère de couverture Lesaka Maison. Photo : Philippe Bourniquel

Deuxième de couverture Bayonne, la Nive. Photo : Philippe Bourniquel

Page 5 (de haut en bas et de gauche à droite) Urrugne, vieille ferme d’après une peinture de Floutier. Carte postale ancienne, collection privée DB. , partie de pelote à main nues sur la place, d’après une aqua- relle de Jacques le Tanneur. Carte postale ancienne, collection privée DB. , maison. Photo : I. Louradour , maison basque. Carte postale ancienne, collection privée DB. Saint Jean de Luz, Basquaise se rendant au marché. Carte postale ancienne, collection privée DB. Salies-de-Béarn. Photo : Philippe Bourniquel. Sare, maison basque. Carte postale ancienne, collection privée DB. Lesaka. Photo : Philippe Bourniquel.

Page 7 Ustaritz, maison basque. Carte postale ancienne, collection privée DB.

Page 9 Etcharry, maison. Photo : Isabelle Louradour Camou, maison Mandachain. Photo : Isabelle Louradour. Labastide-Clairence. Photo : Philippe Bourniquel. Labets, anciens thermes. Photo : Jocelyne Cochard. Lesaka, maison. Photo : Philippe Louradour. Labets, maison Etchart. Photo : Isabelle Louradour.

Page 11 Souraïde, vue générale. Photo : Philippe Bourniquel

Page 12 Urrugne, vieille ferme d’après une peinture de Floutier. Carte postale ancienne, collection privée DB.

Page 13 Vieille ferme en Pays Basque. Carte postale ancienne, collection pri- vée DB.

Page 15 Cartes extraites de l’ouvrage de Pierre Laborde «Atlas démographi- que et social du Pays Basque. Labourd, Basse Navarre, Soule»

Page 16 Labets, anciens thermes. Photo : Jocelyne Cochard.

Page 18 Camou, maison Mandachain. Photo : Isabelle Louradour.

56 Gén&oMag :: dec 2009 Page 19 Biscay, vue générale. Photo : Jocelyne Cochard.

Page 20 , Urrutiborda. Photo : Claude Lesgourgues.

Page 28 Sare, maison basque. Carte postale ancienne, collection privée DB. Au Pays Basque intérieur d’après une aquarelle de Jacques le Tan- neur. Carte postale ancienne, collection privée DB.

Page 31 Cardeuse, rouet, bassinoire en cuivre.

Page 34 Saint-Jean-de-Luz, Basquaise se rendant au marché.Carte postale ancienne, collection privée DB.

Page 36 Sare, maison basque remarquable datant de 1660. Carte postale ancienne, collection privée DB. Aïnhoa, le Pays Basque.Carte postale ancienne, collection privée DB.

Page 38 Larceveau, le retable du prieuré. Photo : Jocelyne Cochard.

Page 39 Labets, l’église. Photo : Isabelle Louradour. Etcharry, l’église. Photo : Isabelle Louradour.

Page 41 Labastide-Clairence, l’église. Photo : Sarah Castillon Guiche : le pigeonnier. Photo : Sarah Castillon.

Page 42 , rue de l’église. Carte postale ancienne, collection privée SC.

Page 43 Coffres basques

Page 45 Ciboure, très vieilles maisons basques sans la rue de l’escalier. Carte postale ancienne, collection privée DB.

Page 47 Ciboure, rue d’après une peinture de Floutier. Carte postale ancienne, collection privée DB.

Page 48 Ascain, partie de pelote à main nue sur la place d’après l’aquarelle de Jacques le Tanneur. Carte postale ancienne, collection privée DB.

Page 55 Anhaux, Musketenia. Photo Claude Lesgourgues.

Dernière de couverture Jeunes basquaises. Carte postale ancienne, collection privée DB.

Gén&oMag :: dec 2009 57 : : Bibliographie

Que lire pour aller plus loin ?

Les indispensables :: Pour se perfectionner :: Les coups de coeur de Gen&O ::

GILDAS, Bernard, Guide des recherches sur l’histoire des familles, Paris : Archives Nationales, 1981 (ouvrage épuisé mais numérisé et consultable sur le site de FranceGenWeb).

GOYHENECHE, Eugène., Le Pays Basque, Soule, Labourd, Basse-Navarre, Pau : Société Nouvelle d’éditions régionales et de diffusion, 1979.

GOYHENETCHE, Jean, For et Coutumes de Basse Navarre, Bayonne : Elkar, 1985

GROSCLAUDE, Michel, La Coutume de la Soule, Saint-Etienne-de-Baïgorry : Izpegi, 1993.

Coutumes générales, gardées et observées au Pais et baillage de La- bourt, et reffort d’icelui, Bordeaux, J-B Lacornée, 1760.

LABORDE, Pierre, Atlas démographique et social du Pays Basque. La- bourd, Basse Navarre, Soule. Bordeaux, 2008

LAFOURCADE, Maïté, Mariages en Labourd sous l’Ancien Régime. Les contrats de mariage du pays de Labourd, Bilbao, Universitad del País Vasco, 1989.

LOUBERGÉ, Jean La maison rurale en Pays Basque, Brioude : Créer, 2002.

Musée Basque et de l’histoire de Bayonne, Le Festin, 2008.

ZINC, Anne, L’héritier de la Maison. Géographie coutumière du Sud- Ouest de la France sous l’Ancien Régime, Paris : E.H.E.SS, 1993

58 Gén&oMag :: dec 2009 Les indispensables :: Pour se perfectionner :: Les coups de coeur de Gen&O ::

VEYRIN, Philippe, Les Basques, Arthaud, 1975 (A chercher en bibliothèque ou chez un bouquiniste)NARBAÏTS-FRITSCHI, Maddalen, Architectes en Pays Basque. 1920-1930. Le Festin, 2008.

Les Archives Nationales http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/

Les Archives départementales www.cg64.fr

Les Archives municipales de Pau http://archives.agglo-pau.fr/

Le Musée Basque www.musee-basque.com

Le mariage. Sentiments, devoirs, traditions, fêtes du XVIe au XIXe siècle, in La revue française de généalogie, 2004, hors-série n° 7. : : Vocabulaire

acquêts biens acquis par un des époux au cours de leur vie conjugale. Le maître de la maison peut en disposer. adventice (ou conjoint dotal) gendre ou bru qui a épousé l’héritier ou l’héritière coutumier et qui s’installe dans la Maison. apparceler ou apportionner il s’agit de désigner ou d’attribuer au cadet ce à quoi il a droit sur la maison et les biens de ses parents en opposition à la légitime dont le montant peut-être calculé au minimum «si peu soit-il» dit la Coutume. apparcellemnt ou apportionnement c’est la part du cadet. autorisation maritale lorsqu’une femme mariée passait un contrat, quels que soient son âge et la nature du contrat, elle le faisait toujours selon la formule: «avec la permission et la volonté de son mari, ici présent et acceptant». La tutelle maritale ne sera abolie que le 13 juin 1966! avancement d’hoirie donation faite à un héritier présomptif par anticipation sur sa part dans une succession. avitins biens avitins (ou papoaux ou encore dans la Coutume de Bayonne «biens de papounage ou papaige») ceux qui viennent du grand-père. En Labourd et en Soule: (meubles et immeubles sont confondus), biens appartenant à la Maison depuis au moins deux générations. En Basse-Navarre, il faut trois générations en ligne directe. borde petite maison, ou cabane dépendante de la maison souche. Logement, parfois, attribué aux cadets brasserie correspond à une petite exploitation sans attelage où le travail est assuré à la force des bras. cayolar cabane de berger en Soule (lire le livre de Sandra Ott:» Le cercle des montagnes») colon partiaire le métayer garde une part de la récolte démembrement action de transférer à quelqu’un certains des attributs du droit de propriété sur une chose donataire personne à qui l’on fait une donation donateur personne qui fait une donation donation préciputaire donation dont le donateur précise qu’elle doit être faite à partir de la quotité disponible et pas sur la ré- serve du donataire. «droit de chaise» Certains auteurs parlent du «droit de chaise», droit qu’auraient les cadets ayant touché leur légitime de revenir dans la maison dans leur vieillesse non pas pour être entretenu mais pour pouvoir simplement profiter du feu. A. Zinc «L’Héritier de la Maison» page 173, n’a trouvé aucune clause de ce type douaire (un) pension versée à une veuve par les héritiers de son mari et dont le montant est en général fixé dans le contrat de mariage.

60 Gén&oMag :: dec 2009 emparence c’est le droit qu’a le veuf ou la veuve dotiste sans enfant de rester sur les biens de son conjoint décédé, d’en percevoir les revenus jusqu’à ce que les héritiers lui rendent sa dot. faisandurer tenir à faisande synonymes : être métayer sur un bien (métayage) - tenir à colone(colonage, colon(n)er) grière abonnement par maison, perçu par le maréchal-ferrant, le vétérinaire, le chirurgien ou certains métiers réclamant une compétence particulière. Selon l’importance de la maison la redevance sera plus ou moins élevée ce qui assurera le service du professionnel pendant un an.(A. Zinc) hoirie synonyme héritage institution contractuelle dans un contrat de mariage, clause qui indique qu’une personne dispose au profit de l’époux d’une partie ou de la totalité de ses biens pour après décès intestat défunt intestat, c’est à dire qui n’ a pas fait de testament. jouissances restituables revenus (loyer, etc.) restitués par un bénéficiaire à celui à qui cette jouissance revenait légitimement olographe ou holographe testament écrit en entier de la main du testateur préciput avantage fait à l’héritier sur la quotité disponible et pas sur la réserve présomptif (prévu d’avance) L’héritier présomptif: celui qui est désigné d’avance par l’ordre de naissance ou aussi par la pa- renté. retrait lignager droits qu’avaient les parents d’un défunt de reprendre dans un délai fixé, l’héritage vendu par lui, à la condition d’en rembourser le prix à l’acquéreur. retour de dot si la descendance d’un couple s’éteint, la dot retourne à la maison qui l’avait constituée et dans ce cas revient pour lors à l’héritier en titre de la maison. solt à solte ou soulte à soulte (mariage de) mariage entre cadets c’est-à-dire que ni l’un ni l’autre ne peut s’installer dans sa maison d’origine sommation respectueuse (acte de) devait être présenté à l’officier d’état civil si un majeur voulait se marier alors que ses parents re- fusaient d’y consentir, peu importe ensuite la réponse soulte somme à régler à un cohéritier en paiement de ses droits, somme qui compense l’inégalité des va- leurs des lots dans un héritage usufruit droit de jouissance d’un bien dont la nue-propriété appartient à quelqu’un d’autre vincler engager les biens de la maison qui reçoit la dot de manière à ce que la dite maison soit assurée du retour de la dite dot si le couple n’a pas d’enfant

Gén&oMag :: dec 2009 61 : : Index

Index

A L

ab intestat 32 légitime 32, 41, 53 acquêts 12, 50 liasses notariales 33 adventice 21, 32 avitins 10–13, 30, 32–33 M

C maître ancien 8, 31 maître jeune 8 collection communale 27 maître vieux 21 collection du greffe 27 majorité 13 contrôle des actes 33 mutations par décès 33 coseigneurie 21, 31 curateur 32 O

D obligation 42

dispenses de parenté 28 P dot 33 papoaux 10, 32 E PATRONYMES AGUERRE 18 emploite 41 AHANO 14, 17 étrennes 43 ALCIET 17 ALHARBURU 24 F ANGUELU 16 AUZQUI 22 faculté de rachat 42 BAIBIRY 17 BAREIL 32 H BEHEITY 18 BERRO 22 héritier 8 BIDEGAIN 17 BORDENAVE 18 I CAMOU 16 CAMUTTO 17 indisponibilité 10–13 CAUTHER 17 insinuation judiciaire 33 CHIRRINT 32 CORROSCQ 17 J DAISAGUER 48 DAUNA 16 joyaux 42 DELISSABEHERE 32

62 Gén&oMag :: dec 2009 DENDARIARENA 48 SORHOBY 48 DESCLAUX 32 SUHIGARAY 32 DURRUTTY 17 VIDART 18 ELGUARD 17 VISCAYART 17 ETCHEBERRY 18 primogéniture 30–64 ETCHECHOURI 24 R ETCHECHOURY 22 ETCHECHURI 24 ETCHECOIN 17 registres de catholicité 28 ETCHEVERRY 22, 24 renonciation 12, 48 GALANT ETCHECHOURY 17 répertoires de notaires 33 GOITY 17 retrait lignager 12 GUILHENTEGUY 32 Révolution 13, 33 GUILLENTEGUY 16 S HIRIBARNE 33 INSAURGARAT 17 IRIART 18 soulte à soulte 31 IRIBARNE 16 T ITURBURU 17 JARAGOIHENETCHEA 24 JAUREGUY 17 tables annuelles 27 JOANDOURDOINEL 33 tables décennales 27 LAHARGOU 32 Tournedot 19 LAPICQUE 17 U LARRONDO 16 LASAROQUE 16 LAXAGUE 18 urgente nécessité 10 LESAREN 16 V MANDACHAIN 18 MENDIBERRY 18 MESPLES 14, 17 vinclage 36 MINABURU 48 NARVAISJAUREGUY 17 OILLOQUYBEHERE 17 OTHART 49 POUTOUNENA 24 PUTUN 22 RODIER 18 SABAROTS 32 SALDICHOURY 17 SALLABERRY 17

Gén&oMag :: dec 2009 63 : : Contact

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Association Loi 1901 Parution au JO n° 44 du 1/11/2008 Siège social : maison des Associations, 11 allée de Glain, 64100 Bayonne Conseil d’administration Isabelle Louradour (présidente) Denise Bourniquel (secrétaire) Directeur de la publication & de la rédaction Isabelle Louradour Secrétaire de la rédaction Denise Bourniquel Assistants de rédaction Sarah Castillon Jocelyne Cochard Michel Etchessahar Parution : décembre 2009 Dépôt légal : janvier 2011 Impr : SAI Biarritz

64 Gén&oMag :: dec 2009 La généalogie basque a cousins éloignés, ceux qui donc ceci de particulier ne résident pas en France. qu’elle est axée sur la Nous allons adopter pour maison. C’est un point cela une version multilan- central, une référence. A gue de geneoweb.org. Les partir d’elle tout s’arti- articles sont en cours de cule logiquement, la vie traduction. Diaspora, c’est de ceux qui portent son un gros chapître que nous nom, de ceux qui y font entamons. Nos liens avec leur vie et la lui dédient le CDT sont officialisés le plus souvent. de la main même de son Le sujet de ce premier Président Jean Lassalle et Gen&O-Mag était donc nous travaillons étroite- fondamental pour nous. ment avec son équipe que L’aventure ne fait que nous remercions ici pour commencer cependant. la qualité de son écoute et Le prochain numéro de son ouverture. est déjà en gestation, il Le calendrier de l’année portera sur l’émigration 2010 sera chargé : les basque et la Diaspora. premiers cours, que nous Vos témoignages, ques- dispenserons à notre tions, préoccupations siège social (maison des sont les bienvenues. associations de Bayonne) Nous sommes une débuteront en janvier. Le équipe et voulons cons- programme détaillé sera truire une généalogie disponible sur notre site. ‘partageuse’, à la portée Les sessions de cours de tous, disponible et seront relatives au ni- informative. veau : débutant, confirmé, Nous nous efforçons de perfectionnement. Nous ‘bien faire ce que nous travaillerons sur les fonds faisons’ et de travailler d’archives et le logiciel avec rigueur. Notre Heredis. matériau de base est toujours le même : les Je tiens à remercier cha- archives. leureusement ceux qui ont Nous remercierons donc participé à ce magazine, les services d’archives Denise et Philippe Bour- départementaux et niquel, Sarah Castillon, municipaux pour leur Jocelyne et Daniel Co- accueil, leur disponibi- chard, Michel Etchessa- lité et leur soutien sans har, Claude Lesgourgues, faille. Hervé Pelaez-Casariego. Notre fenêtre sur le Nous dédions ce premier monde généalogique : numéro à Pierre Xans, notre site internet, est notre ami. en cours de réfection. Un an déjà d’existence Isabelle Louradour et nous travaillons à l’amélioration de son apparence et de sa na- vigabilité. Il sera doré- navant tourné vers nos © Coll. privée DB