SOCIÉTÉ NATIONALE DES CHEMINS DE FER FRANÇAIS RÉGION DE CHAMBERY-DIRECTION DIVISION DE L'EQUIPEMENT

12. Avenue Maréchal Leclerc 73000 CHAMBERY Tél. (79) 62.93.50

CONDITIONS GÉOLOGIQUES DE SIX TUNNELS S.N.C.F. ENTRE ET SAINT-MICHEL-DE-MAURIENNE ()

par A. PACHOUD avec la collaboration de L BERTRAND

BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES

SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

Service Géologique Régional Département Géologie de JURA-ALPES l'Aménagement du Territoire B. P. 6083 - 69604 VILLEURBANNE B. P. 6009 - 45018 Orléans Cedex Tél. (78) 52-26-67 Tél. : (38) 66.06.60

73 SGN 31O JAL Lyon, Septembre 1973 RESUME

A la demande de la S.N.C.F., le Service Régional Jura Alpes du B.R.G.M. a effectué une visite de six tunnels situés entre MODANE et ST MICHEL de MAURIENNE (Savoie). Pour l'ouvrage des Sorderettes, un ingénieur du département géologie de l'aménagement du B.R.G.M. Orléans participait à l'examen.

Modalités administratives : Lettre S.N.C.F. 62-93-50 - DV.2.

Résultats : Aucun risque imminent ne se manifeste mais une surveillance de certains parements doit être effectuée. Des mesures préventives seront nécessaires lorsque le radier de certains tunnels sera abaissé

Ingénieurs chargés de l'étude SGR JAL A. PACHOUD

A.M.E L. BERTRAND

Secrétaire F. BAIZET - 1 -

TABLES DES MATIERES

1 " INTRODUCTION 3

2 " ÇONDITigNS_GJNJRALES 4

21 - SITUATION 4 22 - CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES 4

3 - 2|SCRIPTIÇN_D|S=TUNNELS 5

31 - LES EPINES BLANCHES 5

311 - Situation 5 312 - Conditions géologiques et hydrogéologiques 5 313 - Recommandations 5

32 - TUNNEL DES GRANDES MURAILLE 5

321 - Situation 5 322 - Conditions géologiques et hydrogéologiques 6 323 - Incidents géotechniques constatés 6 324 - Travaux conseillés 7

33 - TUNNEL DE LA BRECHE 7

331 - Situation 7 - Conditions géologiques et hydrogéologiques 7 333 - Incidents géotechniques constatés 8 334 - Travaux conseillés 8 - 2

4 " ÎUNNEL.=DE_ÇHEMIN_FELL 9

41 - SITUATION 9 42 - CONDITIONS GEOLOGIQUES ET HYDROGEOLOGIQUES 9 43 - INCIDENTS GEOTECHNIQUES CONSTATES 9 44 - TRAVAUX CONSEILLES 10

5 - |UNNEL=DE_LA=BRONSONNI|e| 10

51 - SITUATION Io 52 - CONDITIONS GEOLOGIQUES ET HYDROGEOLOGIQUES 10 53 - INCIDENTS GEOTECHNIQUES CONSTATES 11 54 - TRAVAUX PRECONISES 11

6 12 - TUNNEL=DES_SORDERETTES

6! - SITUATION !2 62 - CONDITIONS GEOLOGIQUES ET HYDROGEOLOGIQUES 12 63 - INCIDENTS GEOTECHNIQUES CONSTATES 13 64 - TRAVAUX PRECONISES I4

7 - CONCLUSIONS I5 — '3 _

I - INTRODUCTION

Dans le cadre de la convention liant le B.R.G.M. et la S.N.C.F., le Service Géologique Régional JURA-ALPES a visité six tunnels situés dans la vallée de l' entre MODANE et*SAINT MICHEL DE MAURIENNE.

Après avoir parcouru l'intérieur des souterrains sous la conduite de M. FARABET du Service des Ouvrages d'Art de la S.N.C.F. et LAUNEY, Chef de District, nous avons examiné les affleurements à l'extérieur des tunnels.

D'après ces reconnaissances, nous pouvons préciser les grands traits géolo- giques de chaque ouvrage et citer les manifestations apparentes d'incidents liés au terrain*ou à l'eau, mais ce rapport ne peut être une description complète à grande échelle des conditions géologiques et géotechniques de chaque ouvrage. Cett< étude exhaustive demanderait un temps beaucoup plus long et la mise en oeuvre de moyens d'investigation mécanique partout où la roche n'est pas visible.

L'identité des tunnels visités est la suivante, en partant de MODANE :

. Les Epines Blanches . La Grande Muraille . La Brèche . Le. Chemin Fell . La Bronsonnière . Les Sorderettes.

Ces souterrains sont de construction ancienne. Aucun accident majeur n'a été constaté récemment dans l'un deux, mais actuellement le troisième rail conducteur pour la traction électrique est remplacé par une ligne aérienne normale. Cette transformation doit entrainer l'abaissement du radier de certains ouvrages.

Nous donnerons ci-dessous les caractéristiques géologiques d'ensemble avant de décrire brièvement chaque tunnel. Les repères numériques cités ne sont pas les P.K mais les chiffres existant actuellement sur les parois pour la pose de la ligne électrique. Lorsque nous faisons allusion à l'entrée du tunnel, il s'agit toujours de l'extrémité occidentale. - 4 -

2 - CONDITIONS GENERALES

21 - SITUATION

Comme nous l'avons dit plus haut, ces ouvrages se trouvent sur la voie ferrée qui emprunte la vallée de la Maurienne avant de pénétrer en Italie. Ils sont situes sur un secteur de ligne long d'environ 11,6 kilomètres, longeant la rive gauche de l'Arc, entre cette rivière et la montagne car la vallée est ici très étroite. Ce resserrement est d'ailleuis une des causes du grand nombre de souterrains empruntés par le chemin de fer dans cette région montagneuse.

22 - CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES

Tous les ouvrages examinés se trouvent dans la "zone houillère bri- ançonnaise" terme général désignant une épaisse série sédimentaire composée de bancs de grès compacts et grès schisteux alternant avec des schistes renfermant à certains niveaux des veines charbonneuses.

Un caractère géologique important de ces terrains houillers est l'al- tération superficielle rapide des schistes. Ceux-ci en profondeur sont régulière- ment stratifiés et paraissent avoir d'assez bonnes caractéristiques, mais près de la surface, ils se transforment en argile instable.

Par endroits, ces grès et schistes sont recouverts de formations qua- ternaires : ëboulis, cônes torrentiels ou anciennes moraines. Les souterrains tra- versent la série houillère mais aussi ces dépôts superficiels.

Les grès et les schistes ont été très fissurés lors des glissements alpins, et leurs fractures servent de chemin à l'eau souterraine ; c'est pourquoi, bien qu'imperméables, ces terrains comportent un certain nombre de venues aquifèret dont le. point d'infiltration peut être très éloigné.

Ces eaux ont des caractéristiques chimiques et des propriétés variant avec les formations géologiques rencontrées. Si elles n'ont traversé que des ter- rains houillers, elles sont faiblement minéralisées et, par conséquent, agressives. Si elles ont rencontré du Trias gypseux qui se trouve stratigraphi- quement au-dessus du houiller, elles seront sulfatées et donneront lieu à des dé- pôts, voire à une attaque des liants hydrauliques.

Souvent, cette zone géologique briançonnaise est affectée par des glissements anciens ou plus récents. Cette instabilité potentielle des pentes est un facteur géotechnique important dans le secteur de vallée de la Maurienne étudié ici.

3 - DESCRIPTION DES TUNNELS =S5S 15= S53Í 3=5= Sft 5= 33 SS SS =S S

31 - LES EPINES BLANCHES

311 - Situation

Cet ouvrage se trouve entre FOURNEAUX et FRENEY, il a 235 mètres de long et est entièrement revêtu.

312 - Conditions géologiques et hydrogéologiques

Le souterrain traverse un ancien cône torrentiel encore parcouru par un petit torrent qui se divise en plusieurs branches ; l'eau passe en radier au-dessus du tunnel. Le terrain est donc formé de blocs hétérogènes, gréseux pour la plupart, dans une matrice argileuse ; un aquifère souterrain dont l'importance ne peut être précisée doit exister dans ces alluvions torrentielles.

313 - Re c ommand a t i on s

Le cône torrentiel est stable , le terrain ne peut donc pas provo- quer d'incidents dans l'ouvrage ; par contre, l'eau peut être à l'origine de dé- sordres. On évitera donc au maximum l'infiltration des petits cours d'eau exis- tants. Pour cela, l'écoulement superficiel sera facilité le plus possible en pro- longeant si nécessaire le radier vers l'amont de la pente.

32 - TUNNEL DES GRANDES MURAILLES

321 - Situation

Cet ouvrage se trouve à l'ouest de FRENEY. Sa longueur est de 671 mètres. Il est entièrement revêtu. 322 - Conditions géologiques et hydrogéologiques

Le souterrain se trouve dans les terrains houillers schisteux et gréseux mais le versant traversé ici résulte d'un tassement d'ensemble du flanc de la mon- tagne. Cet accident très ancien n'a aucune conséquence sur la stabilité du sou- terrain ; il a cependant augmenté la densité de fracturation de la roche d'où une circulation d'eau notable liée aux fissures. L'entrée et la sortie du tunnel se trouvent exactement aux limites de la zone tassée.

A l'extérieur de l'ouvrage, la végétation recouvre les affleurements. On ne peut donc donner de description géologique précise, mais la morphologie laisse supposer que la proportion de grès est plus importante que celle des schistes.

Du fait du revêtement, la roche n'apparaît pas non plus à l'intérieur. Il est seulement possible de dire que ce sont des grès très fracturés avec de fré- quentes passées schisteuses qui sont traversés.

La sortie côté MODANE débouche dans une zone argileuse provenant des schistes altérés. Sa tendance au glissement a du être combattue par la construc- tion de murs.

Les manifestations aquifères sont, comme nous l'avons dit, assez nom- breuses. A l'extérieur de l'ouvrage, une dizaine de mètres après l'entrée et au- dessus du tunnel, une petite source sortant d'une fissure des grès donne lieu à un dépôt de tufs. A l'intérieur, des suintements, entre les moellons près de l'en- trée et de la sortie, sont a l'origine d'efflorescences blanchâtres. Dans une fenêtre sur le parement gauche, des gouttelettes ont entraîné la formation de pe- tites stalactites. L'eau de ce secteur est légèrement sulfatée.

323 - Incidents géotechniques constatés

Quelques légers indices de bombements sont visibles sur le parement droit notamment à proximité de la sortie. 324 - Travaux conseillés

Pose de boulons de convergence et reconnaissance par forage des zones de bombements.

33 - TUNNEL DE LA BRECHE

331 - Situation

II se trouve à 250 mètres environ à l'Est de la station de la PRA. Sa longueur est de 306 mètres et ses parois intérieures sont entièrement revêtues En fait, la partie orientale de l'ouvrage n'est pas un souterrain mais une gale- rie .

332 - Conditions géologiques et hydrogéologiques

Le souterrain traverse la roche "en place" d'âge houiller mais également des éboulis de pente.

Le houiller est constitué essentiellement par des gros bancs de grès fins micassés et fissurés.

Les éboulis proviennent des bancs de grès houi11ers qui dominent de quelques mètres la partie orientale de la galerie. Ils sont donc constitués de blocs gréseux dans une matrice argileuse grise.

Parement_droit : coté montagne.

L'entrée du tunnel est dans les bancs compacts de grès houillers, dont le pendage est ici de 30° SW. Il est donc conforme à celui de l'ensemble des bancs de ce secteur. A environ une trentaine de mètres après l'entrée, le parement n'est plus bordé par des bancs gréseux mais par des éboulis où il reste jusqu'à la sortie.

: côté vallée.

(Etudié depuis l'extérieur) A l'entrée, les dix premiers mètres environ sont dans des terrains altérés superficiels et des éboulis peu épais. — H ~

Ensuite, sur une vingtaine de mètres, on traverse des bancs de grès houi11ers, mais leur distance de la surface est ici peu importante, puisque sur quelques mètres, la maçonnerie est à l'air libre. Les pendages mesurés sur la surface des bancs indiquent deux directions différentes : la première vers le SW, la seconde vers le N.NW ; il y a donc une fracture et cet accident passe certaine- ment par le tunnel .

Sur ce parement, au delà de ce petit massif rocheux, la maçonnerie de l'ouvrage est à l'air libre ; c'est la partie galerie.

Le radier.

D'après l'examen des deux parements que nous venons de faire , on peut déduire que vers l'entrée, la première dizaine de mètres du radier se trouve au-dessus de terrains superficiels assez meubles; ensuite,sur une vingtaine de mètres, il re- pose sur des grès avec quelques minces intercalations de schistes, puis le radier est construit sur des éboulis constitués d'une fraction argileuse importante et de blocs de grès.

Aucune venue aquifère n'existe en surface. Des contraintes dues à l'eau souter- raine doivent probablement se manifester dans les éboulis au momment des fortes précipitations ou à la fonte des neiges, mais il n'est pas possible de les mettre en évidence sans méthode de mesures.

333 - Incidents géotechniques constatés

Aucune déformation notable n'existe actuellement dans l'ouvrage.

334 - Travaux conseillés

Lors de l'abaissement de la voie ferrée, on devra tenir compte de l'existence, aussi bien sur le parement droit qu'en radier, de deux terrains dont les propriétés mécaniques sont différentes :

. des grès compacts d'une part . des éboulis d'autre part. — Q —

4 - TUNNEL DE CHEMIN FELL

41 - SITUATION

II se trouve à l'Ouest de la station de la PRA, immédiatement à l'Ouest du Pont des Chèvres. Sa longueur est de 133 metres.

42 - CONDITIONS GEOLOGIQUES ET HYDROGEOLOGIQUES

Le souterrain traverse les grès micassés du Houiller dont les gros bancs compacts ont une stratification régulière inclinée de 30e environ vers le Sud Est. Quelques lits de schistes, peu épais, existent cependant entre les bancs de grès. D'une façon générale, le massif rocheux est donc ici uniforme et compact.

Parement_droit.

Il est entièrement dans les bancs de grès qui sont recoupés obliquement par le tunnel.

Parement_gauche.

Il est également dans les grès mais comme il se trouve très près de la surface 1/3 environ du revêtement du parement se trouve à l'air libre.

Radier.

La voie ferrée est dans sa totalité supportée par des bancs de grès bien stra- tifiés.

Eau.

Aucune venue d'eau notable ne se manifeste.

43 - INCIDENTS GEOTECHNIQUES CONSTATES

Quelques légers bombements existent sur le parement droit. - 10 -

A4 - TRAVAUX CONSEILLES

Pose de profils de convergence et reconnaissance par forage des zones de bombements si un mouvement est décelé.

5 " ïyïïïï|L=g|=LA=BRONSONNIERE

51 - SITUATION

II se trouve entre les villages de FRANCO et NOIRAY qui sont sur l'autre versant de la vallée. Sa longueur est de 102 mètres et il est entièrement revêtu.

52 - CONDITIONS GEOLOGIQUES ET HYDROGEOLOGIQUES

Le souterrain traverse une zone de schistes et de grès micassés du Houiller très fracturée et plissée où la succession stratigraphique est oblitérée par les accidents tectoniques. La lithologie varie donc rapidement et, du fait du revêtement, il n'est pas possible d'en donner une description précise, ce docu- ment nécessiterait un carottage très serré.

Outre l'extérieur de l'ouvrage, des fenêtres pratiquées dans la maçon- nerie à l'intérieur, permettent quelques observations d'affleurements.

Situé entre le flanc de la montagne, il traverse des bancs de schistes et de grès avec, semble-t'il, une prédominance de ces derniers qui affleurent vers l'entrée. Par contre, la sortie se trouve dans des schistes et des éboulis.

II n'est pas entièrement dans la roche. Il rencontre seulement sur une vingtaine de mètres, un gros bancs de grès très plissé situé à une quinzaine de mètres de 1'entrée.

Le reste du parement est constitué par de la maçonnerie à l'air libre. - 11 -

Radier.

A l'entrée, la voie repose sur des grès, mais quelques mètres plus loin, ceux-ci sont remplacés par des schistes bien visibles à la base du mur neuf qui vient d'être refait à gauche de l'entrée, puis de nouveau ce sont des grès jusqu'au centre de l'ouvrage environ. Après celui-ci, viennent quelques mètres de schistes puis la dernière partie du souterrain, du moins le long du parement gauche, avant la sortie, est construite sur des grès. Pour effectuer une coupe plus précise du radier, notamment pour mettre une limite exacte entre schistes et grès, des carot- tages seraient nécessaires.

Eau.

Elle est assez abondante aux environs de l'ouvrage. Un petit ruisseau passe par dessus le tunnel et un petit ruissellement existe également sur le massif de grës traversé par la voie ferrée. Cet écoulement superficiel est accompagné d'un aqui- fère souterrain. Des drains ont d'ailleurs été réalisés contre le parement droit.

53 - INCIDENTS GEOTECHNIQUES CONSTATES

Quelques légers bombements, de l'ordre du décimètre , existent sur le parement droit à proximité de la première et troisième fenêtre. Des suintements d'eau se manifestent vers l'entrée et la sortie du tunnel, ainsi que près de la troisième fenêtre.

54 - TRAVAUX PRECONISES

Si le radier doit être également baissé à la suite de la pose de la ligne électrique aérienne, les alternances très fréquentes de grès compacts et de schis- tes sont un inconvénient dont il faudra tenir compte. On devra aussi s'assurer de la bonne fondation des piédroits.

Il serait utile de profiter de ces travaux pour compléter le réseau de drainage et l'évacuation des eaux. Enfin, l'emplacement du bombement sur le pare- ment droit devrait être étudié plus en détail, car divers indices permettent de supposer dans ce secteur, de légers mouvements du flanc de la montagne. La pose de profils de convergence est un minimum indispensable pour suivre l'évolution du phénomène. 12 -

6 - TUNNEL DES SORDERETTES

61 - SITUATION

II se trouve à la hauteur du hameau des Sordières à 3 kilomètres à l'Est de SAINT MICHEL DE MAURIENNE. Sa longueur est de 1065 mètres. L'intérieur n'est pas entièrement revêtu de maçonnerie, le rocher affleure parfois.

62 - CONDITIONS GEOLOGIQUES ET HYDROGEOLOGIQUES

Ce souterrain traverse, comme les précédents, des terrains houillers, constitués de grès, de schistes, mais également de niveaux charbonneux. La géo- logie de cet ouvrage est caractérisée par le fait que les bancs tendres de schis- tes semblent être aussi épais, sinon plus, que les bancs de grès. C'est aussi dans ce tunnel que l'on voit le mieux les schistes se transformer en niveaux ar- gileux lorsqu'ils se trouvent proches de la surface. C'est pourquoi, ä un banc de schiste du parement droit, contre la montagne, correspond parfois un niveau argi- leux du parement gauche situé à quelques mètres de la surface du sol, de même, à l'entrée sur quelques dizaines de mètres se trouvent des schistes dont l'altéra- tion donne des argiles ayant de mauvaises caractéristiques mécaniques.

A l'extérieur de 1'ouvrage,les niveaux schisteux facilement attaqués par l'érosion se traduisent par de petites combes, le plus souvent remblayés par des dépôts morainiques ou des éboulis.

Malgré la présence d'affleurements dans le tunnel, ainsi que des fenêtres dans la maçonnerie, on ne peut donner une coupe géologique précise, car on ne con- naît pas la nature exacte des terrains qui se trouvent derrière la maçonnerie.

D'après les affleurements visibles depuis la vallée, c'est-à-dire du côté du parement gauche, il semble y avoir trois niveaux principaux de bancs, franchement gréseux, de quelques dizaines de mètres d'épaisseur chacun, séparés par des formations de schistes ou de grès schisteux plus tendres,ayant plusieurs centaines de mètres d'épaisseur et dont l'une, au niveau du hameau de Sordières, contient des bancs de charbon qui ont été exploités autrefois. - 13 -

L'entrée du tunnel est située dans des schistes argileux bleutés qui s'altèrent en argile , comme nous l'avons dit plus haut. Du côté de la sortie, le parement droit se trouve dans des bancs de grès, tandis que le parement gauche très proche de la surface est constitué de schistes altérés et de remblais.

Si le revêtement de maçonnerie est plus important du côté du parement gauche, c'est que la roche est plus altérée du côté de la vallée, c'est-à-dire à proximité de la surface.

Le radier.

La voie ferrée repose sur une alternance de grès compacts, de grès schisteux et de schistes plus ou moins altérés, dont nous ne pouvons préciser ni les épaisseurs, ni les limites.

Eau.

Quelques suintements sont à signaler sur le parement droit près de l'entrée et à proximité de la sortie ; mais ici cette eau semble être en liaison avec un ruis- seau passant près de l'orifice du tunnel. Des venues importantes ont été constatées à (75) + m ainsi qu'en niche 8 (53) + 3 m et dans la galerie murée d'anthracite à (51) + 5 m. Quelques dépôts blanchâtres filamenteux liés auxsuintements se manifestent sur la paroi du côté de la montagne.

63 - INCIDENTS GEOTECHNIQUES CONSTATES

- Sur quelques dizaines de mètres à partir de la tête coté St Jean, les pie- droits présentent un aspect peu encourageant ; on constate la présence de nom- breuses pièces, et les reprises semblent rongées par une eau sulfatée. D'autre part,le raccordement entre les reprises et le piédroit se traduit par un décroche- ment qui peut laisser supposer un ancien mouvement de convergence des piédroits.

- Un bombement existe sur la maçonnerie du parement gauche à quelques mètres de la sortie. Il correspond à une zone de schistes altérés. Les parties re- vêtues sont plus importantes du côté vallée car le terrain est plus décomprimé et plus argileux : le revêtement y est également plus déformé. 64 - TRAVAUX PRECONISES

II semble particulièrement dangereux dans le contexte signalé précédem- ment de creuser le radier de 40 à 50 cm sur plusieurs dizaine de mètres côté St Jean si des précautions ne sont pas prises. La voûte ne paraît pas calée d'une manière sûre sur le terrain et repose donc vraisemblablement en grande partie sur des piédroits dont la fondation n'est pas certaine. Le drainage du massif est très mauvais à cet endroit, puisque les barbacanes habituelles sont inexis- tantes ou obstruées par des concrétions. La zone, tête St Jean, sur plusieurs dizaines de mètres est donc menacée d'écroulement par toute intervention impru- dente au niveau du radier.

Bien que ce ce risque soit très localisé on devra s'assurer des fonda- tions des piédroits et de leur épaisseur, d'une part par creusement manuel de petits puits à leur base, et d'autre par par sondages courts au travers de la maçonnerie. La pose de piêzomëtres simplifiés dans ces trous (côté montagne) se- rait intéressante pour connaitre la charge hydraulique en différents points der- rière cette maçonnerie.

Il est bon de prévoir, dans un futur assez rapproché, la réfaction com- plète des piédroits dans cette zone, en béton armé, avec semelle armée en pied comportant un caniveau de collecte des eaux. Un drainage efficace est souhaita- ble, par des barbacanes équipées de tubes à lumières, captage de venues ponctu- elles, caniveaux généralisés sur toute la longueur du tunnel et drain de ballast. Les ciments utilisés seront choisis compatibles avec les ions contenus dans l'eau (analyse des eaux).

Les bombements observés en sont arrivés à engager le gabarit. On ne con- naît pas leur évolution au cours du temps. Il n'apparaît pas de fissures remar- quables . La pose de boulons de convergence (5 par profil) est urgente pour pou- voir suivre de près la vitesse de ce phénomène. Une reconnaissance par sondage des zones bombées précisera la cause des mouvements. Une coloration du ruisseau en amont de la sortie devrait être réalisée pour vérifier que les suintements observés dans la partie est proviennent de ce cours d'eau. Si cette hypothèse est confirmée, la canalisation du ruisseau est très souhaitable.

7 " CONCLUSIONS

Après l'examen géologique qui n'est cependant pas une étude approfondie des six tunnels, on peut constater qu'aucun risque imminent dû à la nature des ter- rains ne se manifeste dans ces ouvrages. Il est cependant nécessaire de déceler de façon précise l'origine des petits bombements qui déforment localement la maçon- nerie des parements et de suivre leur évolution car la voie ferrée, dans cette re- gion, traverse des terrains houillers dont l'instabilité des niveaux superficiels est très fréquente. C'est pourquoi, il est souhaitable de modifier le moins pos- sible le profil d'équilibre existant des pentes et de ne porter aucune atteinte aux murs et autres ouvrages qui ont été édifiés le long de la voie pour maintenir et stabiliser les terrains.

L'eau, tantôt agressive, tantôt sulfatée, a une action sur la maçonnerie. Des analyses plus précises sont nécessaires.

Lors de l'abaissement du niveau du radier, dans certains ouvrages, l'alter- nance de schistes tendres et de grès compacts nécessitera des mesures destinées à palier à cette hétérogénéité du soubassement rocheux. La stabilité de certains piédroits devra être surveillée avec beaucoup de vigilance (mesures fréquentes de convergence).