ÉCOLE SUPÉRIEURE DES S CIENCES AGRONOMIQUES

DÉPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT FORMATION DOCTORALE

MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES En vue de l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES APPROFONDIES Option : AGRO-MANAGEMENT

LA DÉGRADATION DE L’ÉCOSYSTÈME TERRESTRE ET SES CONSÉQUENCES SOCIO-ÉCONOMIQUES SUR LA POPULATION DE

LA COMMUNE RURALE DE TSEMBÉHOU COMORES

Réalisé par Ben Abdou AMBDILLAH

VIII e PROMOTION : VONA, 2009-2010

Président : Jean de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY, Professeur Titulaire

Rapporteur : Docteur Jules RAZAFIARIJAONA

Examinateurs : Romaine RAMANANARIVO, Professeur Titulaire

Sylvain RAMANANARIVO, Professeur Titulaire

07 Aout 2012

LA DÉGRADATION DE L’ÉCOSYSTÈME TERRESTRE ET SES CONSÉQUENCES SOCIO-ÉCONOMIQUES SUR LA POPULATION DE LA COMMUNE RURALE DE TSEMBÉHOU ANJOUAN COMORES

SOMMAIRE

SOMMAIRE RÉSUME REMERCIEMENTS LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES INTRODUCTION I. MATÉRIELS ET MÉTHODES 1-1. Matériels 1-2. Méthodes 1-3. Démarche spécifique par hypothèses 1-4. Les limites de l’étude 1-5. Le chronogramme II. RÉSULTATS 2-1. Les activités des acteurs en matière de préservation de l’environnement terrestre de Tsembéhou 2-2. Les facteurs déterminant les causes et les conséquences de la destruction de la biodiversité 2-3. Les dimensions culturelles et les modes de gestion et règlementation traditionnelle III. DISCUSSIONS 3-1. DISCUSSIONS 3-2. RECOMMANDATIONS CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXES LISTE DES ANNEXES TABLE DES MATIÈRES

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RÉSUME La commune de Tsembéhou se localise dans la région de au centre de l’île d’Anjouan aux Comores. Cette commune dispose d’un potentiel d’un grand intérêt du point vue diversité biologique au niveau de la faune et de la flore. Toutefois, ce potentiel de biodiversité est encore mal connu, mal géré et non protégé. Le patrimoine naturel de la zone fait face à un taux plus élevé de déboisement. Actuellement dans la cuvette, les formations forestières n’existent que sous la forme de lambeaux résiduels reculant sans cesse. Les gros problèmes relatifs à la gestion des forêts et, plus généralement, des ressources arborées et de l’environnement sont étroitement liés aux aspects concernant la mise en valeur des terres pour le développement agricole et l’approvisionnement en bois. Les causes de la dégradation résident essentiellement dans l’histoire de la colonisation, la démographie galopante de la population, l’état de la pauvreté de la population, l’insécurité foncière et les catastrophes naturels. On peut y ajouter l’absence de gestion des espaces et des ressources liée aux difficultés du pays d’ajuster son propre modèle de gouvernance. Face à la dégradation de ces ressources, l’Etat doit prendre des mesures directives prioritaires et de diverses stratégies en matière de préservation/conservation et de la gestion durable du patrimoine naturel. La gestion des ressources naturelles constitue de nos jours un des aspects importants du développement durable.

Mots clés : écosystème, dégradation, cuvette, insécurité foncière, gestion durable.

ABSTRACT

The commune of Tsembehou is located in the area of Ouani in the center of the island of Anjouan in the . This commune lays out of a potential of a great interest of the point seen biological diversity with the level of fauna and flora. However, this potential of biodiversity still badly is known, badly managed and not protected. The natural inheritances of the zone face a higher rate of deforestation. Currently in the basin the forest formations exist only in the shape of residual scraps moving back unceasingly. The big problems relating to the management of the forests and, more generally, the raised resources and the environment are closely related to the aspects concerning the land utilization for the agricultural development and the supply wooden. The causes of degradation lie primarily in the history of land colonization, demography galopante of the population, the state of the poverty of the population, the land insecurity and the disasters natural. One can add to it the absence of management of spaces and the resources related to the difficulties of the country of adjusting his own model of governance. Vis-a-vies the degradation of these resources, the State must take priority directing measures and various strategies as regards preservation/conservation and of the durable management of the natural inheritance. The natural stock management nowadays constitute one of the significant aspects of the durable development. Key words : ecosystem, degradation, basin, land insecurity, durable management

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REMERCIEMENTS

Ce travail ne serait pas réalisé sans l’aide des personnes que nous tenons à remercier ici. Toutes nos gratitudes vont en particulier aux personnes ci-après :

- Monsieur Jean de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY, Professeur Titulaire à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Directeur Scientifique à la Formation Doctorale Agro-Management, Université d’Antananarivo, qui a bien voulu présider cette séance de soutenance du mémoire de D.E.A. Tous nos vifs remerciements.

- Madame Romaine RAMANANARIVO, Professeur Titulaire à l’ESSA, Responsable de la Formation Doctorale Agro-Management qui, par ses conseils, sa grande disponibilité, ses lectures, ont pertinemment amélioré la qualité de ce travail. Qu’elle se trouve ici en qualité d’examinateur, l’expression de notre profonde gratitude.

- Monsieur Sylvain RAMANANARIVO, Professeur Titulaire à l’ESSA, Chef du Département Agro-Management, enseignant à la Formation Doctorale Agro-Management, il est parmi les membres du jury à titre d’examinateur.

- Docteur Jules RAZAFIARIJAONA, Enseignant Chercheur à la Formation Doctorale Agro-Management de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, pour son encadrement et ses conseils lors de la rédaction de ce mémoire. Toutes nos sincères reconnaissances.

Nous adressons nos vives reconnaissances à tous les enseignants et le personnel de la Formation Doctorale, Département Agro-Management de l’ESSA.

Nos remerciements s’adressent aux différentes Directions Régionales de l’Environnement à Anjouan pour nous avoir acceptés au sein de leur institution et aux membres du personnel pour leur conseil, leur soutien, leur gentillesse durant la durée de notre visite sur terrain.

Nous remercions vivement notre famille, en particulier Madame HADIDJA Houmadi, à nos frères et sœurs, en l’occurrence Monsieur ALI Nadjibou Abdallah, DAF de l’EPAM à Anjouan Comores et Monsieur MOHAMED Ben Abou. Nos remerciements vont encore aux responsables de la commune rurale de Tsembéhou.

Ce travail n’a pas pu être réalisé sans leur autorisation et leur collaboration.

Enfin, que tous ceux qui, de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce présent mémoire, trouve ici l’expression de notre sincère remerciement.

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

I-LISTE DES FIGURES

Figure 1: Cartes des quatre îles des Comores ...... 12

Figure 2 : Carte de l’île d’Anjouan ...... 13

Figure 3 : Carte de la localisation de la zone d’étude ...... 14

Figure 4 : le groupement de Dziyalaoutsounga ...... 30

Figure5 : de localisation des cultures de rente ...... 31

Figure 6 : type de l’agroforesterie ...... 32

Figure 7: les cultures vi vrières sous forêt ...... 35

Figure 8: le remplacement de forêts par la plantation des bananiers ...... 38

II-LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 1 de l’exécution du travail ...... 21

Tableau n°2 : Surface occupée et nombre des paysans par site ...... 29

III-LISTE DES GRAPHES

Graphe : l’évolution de la population de tsembéhou de 1991-2004 ...... 39

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ACRONYME

AFD : Agence Française de Développement BDPA : Bureau pour le Développement de la Production Agricole BIC : Banque pour le Développement et le Commerce-Comores BM : Banque Mondiale CADER : Centre d’Appui au Développement Rural CEA : Centre d’Encadrement Agricole CEFADER : Centre Fédéral d’Appui au Développement Rural CNDD : Conseil National pour le Développement Durable CNDRS : Centre National de Documentation et de Recherche Scientifique COI : Commission de l’Océan Indien CRDD : Conseils Régionaux pour le Développement Durable DCVAS : Développement des Cultures Vivrières et Appui Semencier DGE : Direction Générale de l’Environnement DRA : Direction Générale de l’Agriculture FAO : Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FED : Fonds Mondial pour l’Environnement FEM : Fonds Mondial pour l’Environnement INRAP : Institut National de Recherche pour l’Agriculture, la Pêche et l’Environnement LCE : Loi-cadre sur l’Environnement MPE : Ministère de la Production et de l’Environnement ONG : Organisation Non Gouvernemental PAE : Plan d’Action Environnemental PNE : Politique Nationale sur l’Environnement PNUD : Programme des Nations- Unies pour le Développement PNUE : Programme des Nations-Unies sur l’Environnement UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

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Introduction

INTRODUCTION

Les écosystèmes terrestres des Comores subissent toute série d’agressions notamment des pressions anthropiques. La ville de Tsembéhou se trouve au cœur de l’île d’Anjouan dans la cuvette, communément appelée cuvette de Tsembéhou. Ces pressions sont essentiellement déterminées par les pratiques agricoles sur brûlis. Cette pratique est la cause d’une déforestation incontrôlée qui entraîne une chaîne de conséquences néfastes sur les habitats et sur les espèces qu’ils abritent. Les conséquences les plus visibles portent sur la perte de cohésion du sol qui devient vulnérable à l’érosion. De ce fait, le pays voit ses ressources diminuer par les paysans qui constituent les principaux utilisateurs de ces ressources. Les plantations des cultures vivrières, cultures maraîchères et les cultures de rente tiennent un rôle important dans la substitution des paysans. Elles permettent de pallier la dégradation de l’environnement. Les programmes de protection et de lutte contre la dégradation de l’environnement interdisent de temps en temps la pratique agricole sur brûlis. En 1990 et 1991, des associations 1 pour la défense de l’environnement, les associations Ulanga (Nature), ont été créées respectivement dans la plupart des villages comoriens. Un peu partout, des actions de reboisement, de nettoyage et de sensibilisation ont été organisées bénévolement au sein des communautés villageoises.

Un plan d’action environnemental ainsi qu’un cadre juridique par la mise en application de la loi-cadre relative à l’environnement ont été adoptés le 06 octobre 1994 (décret n°94/100/PR). La même année, lors d’une retraite de réflexion sur le développement humain durable organisée avec l’appui du PNUD, le Gouvernement comorien adoptait sa déclaration sur le développement durable.

En 1995, la loi cadre relative à l’environnement est amendée pour reconnaître la responsabilité de l’État dans la protection de la qualité des différentes composantes naturelles de l’environnement. L’État se réserve alors le droit d’interdire ou de règlementer l’exercice d’activités susceptibles de constituer une menace pour l’intégrité et la stabilité de l’écosystème terrestre

1 Document Prépare dans le cadre du projet PNUD/FEM/COI/97/GEF31, Stratégie Nationale et Plan d’Action pour la conservation de la biodiversité biologique, Moroni, Décembre 2000, 167p, p12 Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 8 Introduction

Toutefois, aujourd’hui, les formations forestières n’existent plus à Anjouan de même dans la zone d’étude, que sous forme de lambeaux résiduels reculant sans cesse.

L’emprise agricole se marque sur l’ensemble du territoire, sauf dans les zones les moins propices à la culture. Le développement non durable des cultures vivrières et l’exploitation des terres cultivées sont les principales menaces qui pèsent sur l’environnement de Tsembéhou.

L’analyse des modes de mise en valeur du milieu montre l’exploitation généralement anarchique de l’environnement terrestre. Dans la cuvette, l’environnement a subi toute série d’agression de la part des paysans à cause de leur ignorance ou tout simplement pour les besoins de survie. Aucune mesure ni sanction n’est imposée aux paysans de sauvegarder la couverture forestière. Cela est dû à l’absence du document concernant l’assiette juridique et physique de la propriété des zones forestières. En plus, l’accroissement incontrôlé de la population dans la cuvette et l’état de pauvreté sont aussi les causes de la destruction rapide des RNR.

La situation actuelle est en réalité le résultat de l’absence générale de la gestion des terres et de l’absence d’une politique rationnelle d’aménagement 2 de territoire. La situation foncière actuelle se caractérise par une insécurité juridique, résultante de la complexité du droit foncier comorien qui combinent droit coutumier, droit musulman et droit français. D’une manière générale, la situation apparaît très alarmante et il importe de bloquer le processus de dégradation des RN.

Par rapport à cette réalité contradictoire, trois (03) questions de recherches sont formulées ci-dessous :

- Qui sont les acteurs en relation avec les paysans pour la gestion durable des RNR ? - Quelles sont les causes et les conséquences liées à la destruction massive de l’écosystème terrestre ? Et enfin, - Comment assurer la gestion durable et rationnelle de l’environnement afin de maintenir l’équilibre entre les générations actuelles et futures ?

2 JEAN Grimaud, cellule de réflexion sur l’eau, Atelier eau de Tsembéhou, 15, 16, 17 Octobre 2002, Document de synthèse, p8, 19p Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 9 Introduction

Pour y répondre, l’objectif global de cette étude est d’identifier les causes et les effets négatifs sur le plan socio-économique dû à la dégradation généralisée des écosystèmes terrestres de la cuvette.

Trois (03) objectifs spécifiques sont déterminés ci-après :

- Faire un diagnostic des acteurs et des résultats de leurs activités, - Déterminer les causes et les conséquences (sociales et économiques) liées à la destruction de ces ressources, - Favoriser les modes de gestion et de réglementation traditionnelle qui sont appliqués au sein des communautés et pouvant servir des bases d’une gestion durable de ces espèces.

Trois hypothèses retenues sont les suivantes :

- Par rapport à l’appropriation des terres et à la forte croissance démographique dans la cuvette, les acteurs ont du mal à contribuer à la conservation de l’environnement ; - La connaissance des causes sociales et économiques de la destruction des RNR permet d’évaluer l’état de l’environnement de Tsembéhou et ; - Le bon fonctionnement de l’administration de l’environnement favorise la gestion rationnelle et durable des espèces naturelles pour les régénérations. Les trois résultats attendus sont :

- Les acteurs et leurs interventions seront identifiés ; - Les causes et les conséquences liées à la destruction des RNR seront déterminées et ; - Les dimensions culturelles et les modes de gestion traditionnelle seront définis.

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 10

I. MATÉRIELS ET MÉTHODES

Cette partie consiste à exprimer les différentes techniques pour la réalisation de cette recherche. L’approche méthodologique adoptée comprend plusieurs phases interdépendantes, à savoir la phase préparatoire, la phase d’intervention et les différentes techniques utilisées pour collecter les données ainsi que la phase de traitement et d’analyse de données. Et enfin, nous entamons la dernière étape qui est la rédaction du mémoire.

1-1. Matériels

1-1-1. Localisation de la zone d’étude

La zone choisie pour cette recherche est le village de Tsembéhou qui se localise au cœur de l’île d’Anjouan (figure n°1) dans la cuvette communément 3 appelée cuvette de Tsembéhou (figure n°02 ). Elle est située à quelques 500m d’altitude. Sa population est estimée au nombre d’environ 13 679 habitants avec une densité en moyenne de 1 373habitants / km 2 ; ce qui fait que Tsembéhou a une superficie de 10km 2. La cuvette est encerclée par la longue chaine de montagne. Elle est composée de trois (03) localités : Tsembéhou, chef lieu, Drindri et Chandra . Cette zone possède un grand intérêt du point de vue diversité biologique au niveau de la faune et de la flore. Dans cette zone se situe le mont N’tringui qui est le point culminant de cette île (1 595m) et qui est aussi la source du lac de Dzialandzé , le plus grand lac d’eau douce de l’archipel des Comores. Sur les pentes du N’tringui naissent de nombreuses rivières. Sur son flanc à 1 000m d’altitude, se trouve le lac de Dzialandzé . Encore, la rivière Tratringa , la plus longue des Comores passe juste à côté de la cuvette.

Toutefois, ce potentiel de biodiversité est encore mal connu, mal géré et non protégé. Les paysans de la zone exploitent ces ressources d’une manière anarchique et informelle. L’utilisation de ces ressources est libre et sans aucune mesure ni contrôle de la part de la commune et de l’Etat.

3 wwwtsembehouinfo.net Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 11

FIGURE 1: CARTE DES QUATRE ÎLES DES COMORES

Source : http://www-malango.comores.fr

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 12 Matériels et méthodes

Figure 2 : Carte de l’île d’Anjouan

1-1-2. Justification du choix des sites étudiés

Au début, il était prévu de mener l’étude dans l’ensemble de l’île d’Anjouan. Après la descente sur terrain, des discussions et des renseignements ont été réalisés auprès de quelques personnalités administratives à propos du choix du thème traité et pour la collecte des données sur terrain. Ces discussions ont permis d’orienter le choix de cette zone d’étude qui est le village de Tsembéhou (figure n°3). Les sites visités sont aux nombres de neuf (09) tels que : Diyalaoutsunga, Hamriyo, Gouny, Hamoudou, Dziany, Habéja, Hambajé, Poudrouny et M’tsimbatsy . Ces sites, dans l’ensemble, sont localisés dans la commune rurale de Tsembéhou dans la région de Ouani. Les paysans de la zone de Dziyalaoutsunga, Hamriyo, Gouny, Hamoudou font des cultures maraîchères associées à des cultures vivrières. Par contre dans les autres zones, les paysans pratiquent des cultures vivrières et des cultures de rentes. Dans la zone de Dzialaoutsounga et Hamriy o, il y avait vingt cinq (25) hectares de forêt en 2000 (DGE 2011), qui est à l’origine d’un lac de Dzialaoutsounga avec de nombreuses espèces animales et végétales. Aujourd’hui, il ne reste qu’environ cinq(05) hectares (DGE 2011). Les vingt hectares (20) de forêts sont récupérés par les paysans de ces deux zones pour des cultures extensives.

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 13 Matériels et méthodes

Les deux sites (Dzalaoutsouga et Hamriya ) sont regroupés en association conformément à la loi 86/006/PR du 11 novembre 1986 (Statut de l’AMDTII). Dénommée AMDTII 4 (Association Maraîchère de Dziyalaoutsunga Tsembéhou II) qui couvre tous les producteurs travaillant à Dziyalaoutsunga et Hamriyo . Les membres de l’AMDTII de Dziyalaoutsounga sont aux nombres douze (012) par contre ceux de Hamriyo sont aux nombres de vingt cinq (025).

Cette association a pour objectif de mettre en œuvre tous les moyens propres ou développer l’activité économique des membres dans le domaine du métier de l’agriculture dans le domaine maraîchère particulièrement. Cependant, le manque de compétences nécessaires des membres, le manque des matériels et faute de financement pour le fonctionnement de cette association, les résultats sont mitigés.

Figure 3 : Carte de la localisation de la zone d’étude

4 Statut de l’AMDT II 1986 Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 14 Matériels et méthodes

1-2. Méthodes

1-2-1. Démarche commune aux hypothèses

Cette partie consiste essentiellement à mener des collectes de données sur terrain et des études documentaires. La démarche de collecte comprend : des collectes de documents et des collectes de données auprès des institutions concernées ainsi que sur internet. Cela a permis à dresser un guide d’entretien (focus groupe). Des interviews ont été effectués à des différentes autorités en vue de collecter leurs points de vue sur le processus de préservation de la biodiversité et le développement du pays notamment la commune de Tsembéhou. Ces travaux ont consisté d’une part aux collectes de données et d’autre part à un diagnostic de la zone et des pratiques, usages, et savoir des paysans, essentiellement sur le plan de gestion des ressources arborées dans les territoires.

1-2-2. Démarche commune de vérification des trois hypothèses

1-2-2-1. Compilation bibliographique

La recherche bibliographique a consisté à étudier et à analyser les documents en rapport avec le thème traité dans le but de déterminer les faits ou les phénomènes correspondants. En effet, des recherches bibliographiques ont été réalisées auprès des différents centres de documentations publics et privés (ESSA, CNDRS, CITE, MPE, CEFADER, bibliothèque Universitaire et autres…). Avec cette technique, on a pu établir la vision de l’étude, préciser les concepts-clés, déterminer le cadre théorique et les échantillons, analyser les résultats de l’étude et mettre au point les instruments de collecte de données. Ces documents ont permis de situer convenablement cette recherche, d’orienter les démarches à adopter, de conceptualiser les questionnaires pour la collecte des données sur terrain et les méthodes d’analyse de ces informations recueillies ainsi que des traitements de données à utiliser. Les données recueillies sont complétées par des recherches sur internet.

1-2-2-2. Phase d’enquête sur terrain

La collecte des données a été effectuée grâce à la méthodologie participative et aux résultats des réflexions issues des ateliers 5 sur les questions environnementales : portant sur : « les avantages d’une intégration des principes de gestion durable des terres et de

5 Le 27 Octobre 2010, atelier a réalisé par Docteur SOIFFAOUIDDINE Sidi Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 15 Matériels et méthodes conservation de la biodiversité ». Le 28 octobre 2010, un autre atelier a été réalisé portant sur le thème : « Programme régional de gestion des zones côtières des pays de l’Océan Indien » et enfin, le 10 décembre 2010, un autre a été effectué portant sur le thème : « la dégradation du sol sur le site de Ntséguéni Mirontsy Anjouan Comores ». La technique participative consiste à effectuer un effort systématique pour enregistrer fidèlement et complètement que possible les faits que l’on a vus et entendus dans les situations concrètes déterminées d’avance et reliés à la question environnementale. Des interviews avec des personnes de différents services administratifs publics ou privés tels que la DGE, le MPE, l’INRAP, les Maires, au CEFADER (voir listes des abréviations), et avec d’autres personnes ressources ont été effectuées pour avoir plus d’informations, de données et d’éclaircissements.

En outre, des entretiens semi-structurés ont été réalisés auprès des paysans de chacun de ces sites étudiés. Sur 585 paysans, 142 soit 24,27% ont été enquêtés et ils sont regroupés entre 14 à 17 personnes dans l’ensemble de ces différentes zones étudiées. Le focus groupe a été mené dans chaque site par l’utilisation du MARP. Le débat a été basé principalement à des enquêtes socio-économiques avec une méthode d’entretiens semi-directifs. Ce travail consistait d’une part aux collectes de données sur terrain au sein des différents sites étudiés et d’autre part à un diagnostic des zones et des pratiques, usages et les savoirs des paysans essentiellement sur le plan de gestion des ressources arborées dans leurs champs. Les enquêtes auprès des paysans ont été surtout axées sur leurs conditions de vie, leurs pratiques quotidiennes en général, leurs besoins en bois, sur leurs savoirs et leurs pratiques d’utilisation des ressources naturelles. Par ailleurs, les débats ont abouti sur la connaissance de leurs revenus.

1-2-2-3. Phase de Traitement des informations recueillies

Le travail de collecte des données sur terrain a été débuté au mois de septembre 2010 et terminé en janvier 2011. Avant de procéder aux dépouillements proprement dits, la vérification des formulaires de questionnaires a été effectuée pour savoir si les fiches d’enquêtes sont biens remplis ou non.

Les résultats des entretiens auprès des villageois et des personnes ressources ont indiqué les facteurs déterminant la dégradation de l’environnement naturel. La synthèse et la confrontation des réponses ont permis d’identifier ces facteurs. L’analyse et le traitement de données comprend : (i) le dépouillement d’enquête en vue de faire émerger les informations

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 16 Matériels et méthodes jugées importantes par rapport au sujet traité et (ii) le traitement de la saisie de données sous des logiciels couramment utilisés notamment les logiciels WORD et EXCEL. Ce dernier est utilisé pour le traitement de données de la population de Tsembéhou en vue d’avoir une graphique montrant l’évolution de cette population allant de 1991 à 2004.

1-3. Démarche spécifique par hypothèse

Les hypothèses seront vérifiées par l’approche participative des personnes concernées, par l’analyse des données existantes et par l’analyse des résultats des activités qui ont été réalisées par des différentes institutions publiques ou privées, des projets, des associations, des ONGs et autres. Cette démarche consiste à présenter l’approche et les méthodes adoptées pour vérifier chaque hypothèse.

1-3-1. Hypothèse 1 : L’utilisation des ressources par les paysans les acteurs existants ne peuvent pas contribuer à la conservation de la biodiversité

Pour vérifier cette hypothèse ainsi formulée, la revue bibliographique et la capitalisation ont été les principales méthodes appliquées. Il s’agit de voir à travers les écrits, les éléments caractérisant les cadres juridiques et les cadres coutumiers ou traditionnels qui régissent la participation des acteurs dans la gestion des ressources naturelles.

Les entretiens auprès des paysans ont été surtout axés en premier lieu sur leur vie courante et leur pratique quotidienne en générale, en second lieu sur leurs besoins en ressources naturelles, leurs savoirs et leurs pratiques d’utilisation de l’écosystème terrestre surtout agricole de la cuvette.

Les informations obtenues lors de la documentation et des entretiens ont montré que les institutions, particulièrement, l’Etat se désengage indirectement dans le domaine de la gestion de l’environnement. Les services forestiers de Ndzouani fonctionnent par leur incapacité et leur inefficacité.

Les éléments de la bibliographie sont par la suite synthétisés afin de constituer des résultats à part entière pour présenter les concepts et fondements théoriques de la participation des acteurs dans la gestion du patrimoine naturel mais surtout pour démontrer la cohérence entre les cadres juridiques avec les cadres coutumiers.

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 17 Matériels et méthodes

La capitalisation est apparue importante pour tirer des expériences à partir d’activités réalisées, des succès comme des échecs. En effet, la finalité de la recherche menée est de développer des outils pour une meilleure gestion des ressources naturelles.

1-3-2. Hypothèse 2 : les connaissances des causes sociales et économiques permettent d’évaluer l’état de l’environnement de la commune de Tsembéhou

La vérification de cette hypothèse est faite par les recherches bibliographiques, à partir du diagnostic de la zone ainsi que des enquêtes effectuées auprès des paysans. Les principales méthodes ayant été appliquées pour justifier cette hypothèse sont les investigations sur terrain à partir des observations directes et des focus groupes ainsi que la méthode de capitalisation. Les observations directes sur terrain ont été menées dans le but d’identifier les principales causes de la destruction massive de l’environnement terrestre et de voir les applications concrètes des populations et des acteurs sur le plan de gestion des RN. Ces observations directes sur terrain ont été effectuées lors des réunions et de discussions d’un site à l’autre.

La dégradation est en effet soumise à une agression constante et grandissante par les villageois dont le moteur principal est alimenté par la pauvreté et la paupérisation des populations locales et la cause effrénée à l’appropriation des terres forestières domaniales. Cette agression a entraîné des dégâts importants qui ont été subis par les forêts naturelles dont les superficies se réduisent à quelques lambeaux.

Souvent, le chef du village délivre complaisamment des permis d’abattage non justifiés ou de devenir lui-même scieur de long. Face à la demande croissante du produit ligneux, les exploitations incontrôlées se sont multipliées, comportant des gaspillages importants et parfois des dégâts irrémédiables au secteur surtout forestier.

1-3-3. Hypothèse 3 : Le bon fonctionnement des administrations des RNR favorise la gestion efficace et durable de l’écosystème terrestre de la commune

Pour appréhender cette hypothèse, la méthode d’analyse de sensitivité a été utilisée pour savoir exactement les attentes de divers acteurs pour la préservation de l’environnement naturel. Elle utilise une approche systématique et elle permet d’apprécier à la fois les interactions entre les différents paramètres d’un système donnée et le degré d’influence d’un paramètre envers un autre. En effet, l’analyse de sensitivité a été conçue par Vester et Hesler

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 18 Matériels et méthodes en 1980. Etant donné que l’analyse de sensitivité est une analyse systémique, les différentes variables sont considérées comme variables dépendantes et variables explicatives. Les étapes de l’analyse de sensitivité sont les suivants : (i) caractériser le système à analyser selon des facteurs clés, (ii) évoluer les interrelations entre les facteurs-clés pour connaitre quelle influence un facteur donné exerce sur d’autres, et pour voir quelle influence reçoit-il ? Et (iii) interpréter puis discuter chaque facteur clé afin de voir les influences respectives de chaque facteur sur le système. Par ailleurs, les paramètres sont classés ci-après :

1-3-3-1. Les actions motrices ou levier

Les facteurs classés dans cette catégorie sont ceux qui ont beaucoup d’influence sur le système. Si ces facteurs sont augmentés ou renforcés, ils pourront influencer fortement et rapidement d’autres facteurs. Ils peuvent caractériser le système entier et sont des facteurs idéaux pour influencer le système. Ce sont des actions levier pour répondre au système.

1-3-3-2. Les actions neutres

Ces actions sont ceux qui influencent moyennement les autres. Le résultat de l’application de ces actions n’est pas suffisant pour caractériser le système. Il nécessite donc la contribution des résultats des autres actions pour avoir un équilibre stable du système.

1-3-3-3. Les actions Tampon

Les facteurs appartenant à cette catégorie sont ceux qui ont peu d’influence sur le système. Ces actions n’apportent que très peu d’effets sur le système à développer.

1-3-3-4. Les actions critiques

Les facteurs classés dans cette catégorie sont ceux qui ont beaucoup d’influences sur le système. Par contre, ces actions sont aussi très influençables. Elles peuvent caractériser le système mais nécessitent l’application des résultats des autres paramètres.

1-3-3-5. Les actions sensibles

Dans cette catégorie se trouvent les actions qui n’ont pas d’influence sur les autres paramètres. Elles ne peuvent pas caractériser le système.

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 19 Matériels et méthodes

1-4. Les limites de l’étude

L’absence d’outils, de documentation et de bases de données temporelles, ne permet pas le suivi de l’évaluation de l’état des ressources en exploitation forestière. Les documents de références sont dispersés ; ceux qui sont disponibles ne sont pas en bon état. Il manque une gestion, un contrôle rigoureux et systématique de la circulation des documents au sein des organisations et des projets. Ce qui constitue un handicape pour la mise en place d’un programme de suivi de l’environnement. Les quelques informations disponibles sont très dispersées. En conséquence, la constitution de banque de données nationales rencontre des difficultés pour harmoniser les données au sein de systèmes d’information géographique. L’absence de données actualisées ou l’existence de données incomplètes et le plus souvent partielles constituent un handicap important pour obtenir de données pertinentes.

Outre, les Comores ont trouvé des crises politiques successives ayant connu leur paroxysme avec l’apparition et le développement de la sécession de l’île d’Anjouan en 1997, et engendrant une sérieuse crise institutionnelle. Cette dernière a plongé le pays dans une longue durée d’incertitudes politiques et institutionnelles qui a menacé à un moment donné, l’existence même des Comores entant qu’Etat nation. Pendant cette période, très souvent les personnes occupant les postes ne correspondent pas aux compétences nécessaires pour réaliser leurs missions. Ceci a rendu inefficaces et inadéquats les efforts déjà réalisés en matière de conservation et de renforcement de capacités conçues dans les projets nationaux. Cette situation découle de l’absence de certaines informations dans les différentes institutions du domaine et de l’absence de base de données.

1-5. Le chronogramme

La réalisation de cette recherche a été commencée par les recherches bibliographiques qui ont débuté, du mois de septembre 2010 au mois d’avril 2011. Les travaux sur terrain ont duré de (03) trois mois : du 15 octobre 2010 au 15 janvier 2011. L’analyse des données et l’interprétation des informations ont duré de deux (02) mois : du 18 janvier 2011 au 18 mars 2011. Et enfin, la rédaction a été faite de quatre (04) mois : du 19 mars 2011 au mois de juin 2011. Donc, les activités de cette recherche ont été faite de neuf (09) mois : du mois de septembre 2010 au mois de juin 2011.

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 20 Matériels et méthodes

Tableau n° 1 de l’exécution du travail Phases (en mois) Sept2010 Oct Nov Déc Janv Fev Mars Avril Mai Juin2011 Etape 1: réalisation bibliographique Etape 2 : enquête sur terrain Etape 3 : traitement et analyse des données Etape 4 : rédaction Source : auteur 2011

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 21

II. RÉSULTATS

Les résultats vont porter sur trois (03) grands points essentiels à savoir : (i) les activités des acteurs en matière de protection de l’environnement terrestre sont analysés ; (ii) les facteurs déterminant les causes et conséquences liées à la destruction des RN sont identifiées et ; (iii) les dimensions culturelles et les modes de gestion et règlementation traditionnelle face à la conservation de l’environnement sont définis.

2-1. Les activités des acteurs en matière de préservation de l’environnement terrestre de Tsembéhou

Chaque acteur a son propre objectif, son propre plan d’action et sa propre stratégie dans la mise en œuvre de son action. En plus, une typologie des acteurs est nécessaire d’être établi avant de voir les différentes manières d’atteindre leurs objectifs respectifs. Ces stratégies concernent tous les niveaux d’acteurs œuvrant dans le domaine de l’environnement.

2-1-1. Typologie des acteurs œuvrant dans le domaine de l’environnemental de Tsembéhou

Les principaux acteurs œuvrant dans le domaine de l’environnement aux Comores et également dans la commune de Tsembéhou sont regroupés en (03) trois catégorie tels que : les acteurs Etatiques qui sont les premiers responsables de la gestion de l’environnement que ce soit terrestre ou marin, les acteurs non Etatiques (les associations et les ONGs) ainsi que les paysans qui constituent les premiers utilisateurs des ressources naturelles.

2-1-1-1. Les acteurs Etatiques dans le secteur environnemental

En 1995, la loi-cadre relative à l’environnement est amandée pour reconnaître la responsabilité de l’Etat dans la protection de la qualité des différentes composantes naturelles de l’environnement. « L’Etat assure, par des mesures nécessaires et appropriées, la protection de la qualité des différentes composantes naturelles de l’environnement qui sont :

- Le sol et le sous-sol, - Les ressources en eau, y compris le milieu marin, - L’atmosphère,

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 22 Résultats

- La flore et la faune.

Il peut interdire ou réglementer l’exercice d’activités susceptibles de constituer une menace pour l’intégrité et la stabilité des écosystèmes » (article 18 de la loi-cadre N° 94-018 relative à l’environnement).

« L’Etat comorien a l’obligation d’œuvre, par ses organismes mais aussi en s’appuyant sur la participation collective organisée de tous les citoyens, pour la sauvegarde de l’environnement » (article 3 de la loi-cadre N°94-018).

a. La responsabilité des autorités administratives publiques dans le domaine environnemental

La direction générale de l’environnement est le principal organe de gestion 6 de l’environnement et le processus administratif est centré sur cet acteur incontournable.

« Le principal organe administratif de gestion de l’environnement est la direction générale de l’environnement. Elle est représentée dans chacune des îles des Comores par des services régionaux qui bénéficient de l’appui des comités consultatifs régionaux pour l’environnement. » (Article 9 de la loi-cadre relative à l’environnement).

Mais les mandats des personnes de la DGE sont actuellement partiellement remplis au sein des projets d’appui. Ces projets recrutent aussi très souvent les responsables des services de la DGE qui se retrouvent temporellement détachés de leurs fonctions administratives sans être remplacés, ce qui contribue à la réduction des capacités de cette Direction.

De plus, tout comme le reste de la fonction publique, elle fait face à une crise de moyens importante et soutenue. Cette situation qui perdure entraine une démotivation et la fuite des fonctionnaires vers d’autres activités dont la gestion de projet est financée par des organismes internationaux, lesquels assurent une rémunération stable et un cadre de travail mieux équipé, du moins pour la durée du projet.

- Cadre législatif sur l’environnement

L’analyse de la législation comorienne relative à la gestion de l’environnement relève : (i) de l’existence d’un vide juridique dans de nombreux secteurs ; et (ii) du caractère inadapté des règles aux réalités parce qu’il s’agit de textes trop anciens ou de simples copies de

6 Direction Régionale de l’Environnement, , 2011 Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 23 Résultats réglementation étrangère. En outre, les textes, lorsqu’ils existent ne font plus l’objet d’une publication systématique. Leur existence est alors souvent ignorée des agents chargés de les appliquer. Les textes existant ne font pas l’objet d’une application stricte, la plupart du temps, en raison de leur méconnaissance ou de leur inapplicabilité.

- Le cadre politique de l’environnement

La mise en œuvre d’une politique nationale de l’environnement constitue un processus évolutif et souple permettant de s’adapter en permanence aux réalités. Pour ce faire, il faut qu’elle soit l’œuvre de tous, communautés, acteurs politiques, économiques et socio- culturels, qu’elle soit soutenue par des institutions dotées des ressources et des compétences nécessaires, qu’elle s’appuie sur un arsenal juridique efficace et enfin qu’elle soit assurée du soutien de la coopération internationale. Cette politique est conçue comme un processus à conduire dans la plus grande clarté pour susciter la participation responsable des populations concernées. Mieux informées, leur participation garantit le succès. C’est à travers les différents acteurs du pays, des autorités jusqu’à individu, que doit et peut se mettre en place une véritable politique de gestion et exploitation de l’environnement. Dans l’article 06 de la loi-cadre N°94-018 définit que : « la politique nationale de l’environnement est partie intégrante de la stratégie de développement économique, sociale et culturelle des Comores ». [ …]. Une action est nécessaire à tous les niveaux, basée sur la connaissance du milieu et des contraintes socio-économiques, avec la formation et le perfectionnement des cadres techniques et un effort permanent d’information et de sensibilisation. Tout ceci ne peut être fait que dans un effort commun de l’Etat, des collectivités, des associations, du secteur privé et des populations.

- Stratégie nationale de conservation de la biodiversité

Le pays s’est doté d’une stratégie 7 nationale de conservation de la biodiversité biologique en 2000 et d’un PA de conservation de la biodiversité en 2000 qui vise à restaurer les écosystèmes dégradés et favorise la reconstitution des espèces menacées, à élaborer et appliquer des plans de reboisement des terrains sur les pantes pour favoriser la reconstitution des sols et en freinant l’érosion, et établir des plans de reboisement des bassins versant avec la participation des communautés qui occupent ces espèces. L’objectif du plan d’action poursuivi dans le cadre de la politique nationale de l’environnement est de contribuer à un

7 Document de référence pour la stratégie nationale de la conservation de la biodiversité, DGE Moroni, 2011 Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 24 Résultats développement social et économique harmonieux et durable 8 du pays. La démarche suivie s’inscrit dans le contexte général d’une prise de conscience de la fragilité de l’environnement et de la nécessité d’une gestion rationnelle du patrimoine naturel et culturel pour le bien être des générations futures et actuelles du pays.

b. Faiblesses et contraintes des capacités des personnes publiques sur le secteur environnemental

Les faiblesses de la capacité des niveaux institutionnels publics pour la mise en œuvre de programme en action pour la conservation de l’environnement sont étroitement liées à :

- L’insuffisance d’un cadre législatif et réglementaire approprié et appliqué ; - Des ressources humaines insuffisantes en quantité et en qualité ; - la grande mobilité des cadres de l’institution en charge de l’environnement ; - des faiblesses des capacités des ONGs locales ; - la quasi-remise en cause de la domanialité publique par les communautés ; - des problèmes fonciers (insécurité foncière) ; - la pression anthropique importante sur les ressources naturelles notamment en raison du contexte économique et sociale difficile, de l’accroissement rapide de la population, du fort taux d’échec scolaire et des pratiques culturales inadaptées.

c. Les conventions internationales de la biodiversité biologique

Depuis 1994, les Comores ont adhéré à dix (10) conventions internationales, grâce auxquelles elles peuvent bénéficier du support international pour mettre en œuvre certaines mesures de conservation et de protection environnementales. Ce sont : la convention sur la biodiversité biologique (1992), convention sur le commerce international des espèces de faunes et de flores sauvages menacées d’extinction (CITE, Washington, 1973), convention sur les changements climatiques (New York, 1992), convention des Nations-Unies pour la lutte contre la désertification et les effets de la sécheresse, ratification par le Gouvernement comorien en 1998 etc.

Cependant, l’adhésion à des conventions et programmes internationaux pèse trop lourd sur l’administration, surtout si les initiatives ne sont pas coordonnées et évaluées avec tous les intervenants concernés en tenant compte des contraintes de l’administration et des

8 Plan d’Action Environnemental des Comores bilan et perspectives Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 25 Résultats autres acteurs concernés face aux exigences et coûts qu’impliquent ces adhésions. En effet, souvent les finances de l’Etat ne lui permettent pas de respecter les engagements liés à la ratification de ces conventions. Même lorsque ces engagements sont intégrés à la législation nationale, l’Etat ne dispose pas toujours des moyens adéquats pour les mettre en œuvre et les faire respecter.

d. Les limites des institutions publiques

Plusieurs facteurs et contraintes ont limité ces différentes institutions à jouer son rôle et à mener des actions de conservation de l’environnement et à la gestion durable et rationnelle des écosystèmes terrestres de Tsembéhou.

- Les causes des contraintes liées aux institutions

Les moyens des départements ministériels pour mettre en œuvre, gérer et superviser les programmes d’action environnementaux restent dérisoires et n’ont jamais été suffisamment réunis 9 dans le cadre d’une stratégie ou d’un plan d’action pour assurer le succès des projets et programmes. Les actions de protection et de valorisation de l’environnement sont assurées dans leur quasi-totalité à travers des projets financés par des partenaires étrangers. Sans leurs appuis financiers, matériels et technique aucune action ne sera mise en œuvre.

-Les facteurs limitant les capacités institutionnelles

Ces institutions en charge de l’environnement sont handicapées par le manque des moyens humains, techniques, financiers et matériels nécessaires et par l’absence de texte définissant les mandats, les missions et les responsabilités des institutions concernées par la gestion et la protection de l’environnement. Il existe une inadéquation entre les ressources humaines prévues dans les cadres organiques et les besoins pour remplir les missions dévolues aux institutions. Les moyens financiers propres, prévus pour équiper et faire fonctionner les directions sont quasi-inexistants. Les capacités de différentes administrations sont faibles tant au niveau des ressources humaines que financières. Les services et département sont caractérisés par des changements fréquents de responsables qui créent des coupures régulières dans la conduite de l’action environnement, instaurent un climat d’attentisme dans le suivi et l’évaluation et fragilisent la pénalisation des actions développées.

9 Direction Régionale de l’Environnement, (Directeur Générale, M. Halidi 2011) Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 26 Résultats

- Conséquences

Ces institutions ne sont plus en mesure de remplir les missions qui leur sont dévolues notamment la population, la coordination, l’animation, l’encadrement et la sensibilisation. Et elles sont loin de devenir des principaux acteurs pour la défense de l’environnement. En effet, ce sont les paysans qui gèrent ces ressources d’une façon informelle et qui ont résolu les conflits fonciers ainsi que sociaux par l’application du droit coutumier qui régit dans la cuvette. Les paysans de la zone continuent toujours à exploiter les RNR d’une façon anarchique et dramatique. Dans cette commune, il y a la quasi-permanence de la dégradation des espèces naturelles car la vie des paysans dépend de ces ressources. Cette situation risque fort d’être aggravée dans les années à venir par la pression démographique, la rareté des terres agricoles et les difficultés sociales et économiques.

2-1-1-2. Les acteurs non Etatiques

Ce sont les associations et les ONGs locales pour la défense de l’environnement. « Les associations légalement formées et œuvrant statutairement dans les domaines de la sauvegarde de l’environnement depuis plus d’une année, peuvent être agrées par le Ministère chargé de l’environnement pour participer à l’action des organismes publics. Elles peuvent, à cet effet, bénéficier de l’appui du fonds pour la gestion de l’environnement », article 10 de la loi-cadre environnementale. Toutefois, le secteur associatif est peu développé à Tsembéhou. Il n y a qu’une seule association de défense de l’environnement « association Ulanga » et un seul centre d’encadrement agricole mais qui ne participent pas à la préservation du patrimoine naturel dans la zone ni dans d’autres zones, faute de ressources humaines nécessaire, matériel et financières.

a. Les atouts des associations et des ONGs

Ces associations sont à la base de nombreuses initiatives de défenses de l’environnement, en l’absence de mesures cohérentes et durables des pouvoirs publics pour protéger l’environnement. Elles s’engagent souvent dans des actions bénévoles contre les destructions des forêts, les protections des sources d’eau, la prolifération des dépôts sauvages d’ordures dans les agglomérations et le massacre des espèces animales menacées de disparition.

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 27 Résultats

Ces associations sont nées sous l’impulsion des habitants pour mener bénévolement des actions culturelles, sanitaires, environnementales, musicales etc. La commune a créé volontairement ces associations de défense de l’environnement. Elles s’organisent elles mêmes, fréquemment sans appui extérieur, en vue d’appliquer leur compétence et leur connaissance pour prendre soin de leurs ressources naturelles et de leur environnement tout en satisfaisant leurs besoins vitaux.

b. La vulnérabilité du mouvement associatif

Le mouvement associatif environnemental est un phénomène récent avec des contraintes qui peuvent devenir des menaces à la conservation des écosystèmes. Même si ces associations et ONGs environnementales foisonnent et que le développement durable a gardé une place importante à la vie associative, ces mouvements associatives, à quelques exceptions près, sont défaillants et ont des difficultés de fonctionnement. Certains critères de sélection leur font défaut : (i) la crédibilité, (ii) les compétences, (iii) la représentativité, (iv) la gestion transparente et (vi) le statut social de reconnaissance. En effet, leurs activités ne sont pas efficaces et parfois ils ne font que de déplacer le problème au détriment parfois de la biodiversité. Elles risquent de faire de mal que de bien.

2-1-1-3. Mode d’utilisation des ressources déterminée par les pratiques agricoles

Les paysans sont les utilisateurs de ces ressources, les exploitants et les occupants des sols. La plupart des activités de subsistances de la population sont basées sur l’exploitation directe des ressources naturelles 10 surtout forestières. Ces dernières constituent la principale source de revenu pour la très grande majorité des ménages. Or, la durabilité de ces ressources est menacée par des activités non contrôlées qui risquent de compromettre de façon irrésistible l’écosystème terrestre. Et déjà, les terres non cultivées propices à l’agriculture sont très rares à Tsembéhou.

a. Diagnostic des sites étudiés

Les neufs sites étudiés sont dans l’ensemble des zones des cultures vivrières et des cultures de rentes. L’agriculture est l’activité principale des paysans de la zone. Le périmètre

10 Programme des Nations-Unis pour l’environnement, Atlas des ressources côtières de l’Afrique Orienta, 2002, 154p, p93 Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 28 Résultats utilisé par les 585 agriculteurs est de 534ha environ (MPE 2011). Les surfaces cultivées et les nombres des paysans sont variés d’un site à l’autre. Il n’y a plus des surfaces réservées pour le droit d’usage ni de zone de pâturage ni des réserves pour la conservation. L’agriculture est pratiquée dans l’ensemble des territoires de ces sites. L’utilisation des ressources est essentiellement déterminée par le besoin en espaces de cultures.

Le tableau n°2 suivant résume la surface occupée par les paysans et le nombre d’agriculteurs par site étudié.

Tableau n°2 : Surface occupée et nombre des paysans par site Surface non occupé (fortes pentes de 130 Sites visités Surface cultivée/ha Nombre des paysans à 150% à plus de 1000m) Diyalaoutsunga 32 46 Pentes non accessibles Hamriyo 65 102 Pas de réserve, toute la surface est occupée Gouny 87 82 Toute la surface est exploitée Hamoudou 42 55 Le champ est cultivé entièrement Dziany 102 139 Fortes pentes, moins accessibles Habéja 22 37 Zone complètement exploitée Hambajé 18 23 Sauf les zones les moins propices à la culture Pundruny 91 58 Zone entièrement cultivée M’tsimbatsy 75 43 Champ des cultures vivrières Total 534 585 Source : Direction régionale au plan Anjouan 2011 On trouve qu’il y a des paysans qui possèdent des terres de petite taille dans les différentes zones étudiées et dans d’autres zones non visités. Les sites visités sont presque exploités tous les ans et il n y a plus des réserves pour le reboisement. - Les organisations professionnelles des agriculteurs Ces organisations sont encore peu nombreuses et souvent peu expérimentées. Cependant, des appuis récents ont favorisé une structuration croissante, en particulier pour les filières maraîchères (pomme de terre, oignon, tomate), avec la collaboration de la centrale d’approvisionnement des professionnels agricoles des Comores et du syndicat national des agriculteurs comoriens (SNAC). De nombreux groupements ou associations, comme le cas de Dziyalaoutsounga (figure n° 4), Hamriyo, Gouny, Hamoudou , ont vu ce jour tant pour les cultures vivrières, les cultures d’exportation et l’élevage dans le but d’améliorer la production agricole. Illustration du groupement de la zone de Dziyalaoutsounga .

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 29 Résultats

Figure 4 : le groupement de Dziyalaoutsounga

Source : auteur 2010 - Les techniques culturales pratiquées par les paysans de la cuvette

Les techniques pratiquées sont dans leur ensemble peu développée et manuelle. La préparation du sol est faite à l’aide de houes pilotes, bêches fouineuses et de machette. L’entretien se réduit au désherbage réalisé à la main et à l’aide d’un couteau. La fertilisation se fait généralement par l’utilisation d’engrains organiques, par la pratique de la jachère et par la culture de légumineuses.

La production locale dans la consommation alimentaire continuera à diminuer avec le temps, principalement à cause : (i) de la croissance de la population qui est supérieure à la croissance de la production ; (ii) des habitudes alimentaires qui changent au profit des produits importés, notamment le riz considéré comme plus facile à préparer ; et des techniques culinaires inappropriées. Les produits sont essentiellement consommés par la population urbaine. Et la commercialisation se fait au niveau de la cuvette et dans les grandes villes (Mutsamudu, et Ouani).

Les cultivateurs rencontrent des difficultés en matière d’engrais chimiques et de semences. Le réseau d’adduction d’eau est insuffisant et on assiste également difficulté d’approvisionnement en outillage.

- Les problèmes évoqués par les paysans

Les principaux problèmes qui touchent le domaine agricole sont d’ordre : (i) agronomique, parcelles dispersées et de faible taille, faible utilisation des nouvelles

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 30 Résultats techniques de production, ignorance sur les systèmes de productions adéquates et rentables ; (ii) environnemental, gestion de fertilité mal maitrisée, insécurité foncière, faible taux de couverture des besoins en eau ; (iii) socioéconomique, circuit commercial mal organisé, non professionnalisation du secteur (faible quantité et qualité non normalisée), inexistence de processus de comptabilisation des activités productives, délinquance juvénile traduit par les vols des produits alimentaires sur le champ ; (iv) politique, faible encadrement par les vulgarisateurs, décentralisation non effective, instabilité politique recouvront des événements très divers qui engendrent l’insécurité, politique budgétaire et dépenses de l’Etat mal gérées.

b. Les cultures de rentes

Trois principaux produits agricoles ( figure n°5) fournissent plus de 80% de recettes de la population locale. Les cultures sont pratiquées le long de la rivière Tratringa et dans la zone de .

Vu l’instabilité des prix de ces produits sur le marché, certains producteurs de cultures de rente semblent démotivés. Ils ne sont pas donnés la peine de récolte la totalité de la production.

La commercialisation de la production : la vanille, l’ylang-ylang et le girofle sont vendus dans des différents établissements à Mutsamudu (la capitale de l’île d’Anjouan).

Figure5 : de localisation des cultures de rente

Source : auteur 2010 c. L’agroforesterie traditionnelle

Dans cet agrosystème, les cultures vivrières herbacées, les cultures commerciales

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 31 Résultats

(Vanille, ylang-ylang, girofle, cocotier, cafier) arbustives, les arbres fruitiers comme le jacquier, les fruits à pains, les manguiers, des papayers, orangers, citronniers, goyaviers, et parfois les arbres forestiers sont associés, dans la même parcelle (voir figure 6). L’étage supérieur est dominé par les arbres fruitiers, tandis que les régions péri forestières, les arbres forestiers côtoient les arbres fruitiers. L’amélioration de la productivité de ce système et sa stabilisation devrait permettre de limiter l’extension des terres cultivées au détriment des forêts naturelles.

Figure 6 : type de l’agroforesterie

Source : auteur 2010 2-2. Les facteurs déterminant les causes et les conséquences de la destruction de la biodiversité

Des événements historiques et des diverses pressions anthropiques ainsi que des facteurs écologiques déterminent les causes de la destruction massive des écosystèmes notamment terrestres et ses conséquences liées à l’utilisation massive des ressources naturelles.

2-2-1. Utilisation du territoire : historique et ambiguïté actuelle du régime foncier

Dès 1870, on constatait le nomadisme de la population indigène qui avait été refoulée sur les régions moins fertiles et vers la forêt qu’ils avaient commencé à défricher pour faire de l’agriculture itinérante. C’est à cette époque que de nombreuses plantes ont été

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 32 Résultats introduites, arbres fruitiers, plantes décoratives et plantes à parfum ont été surexploitées au point d’entrainer leur disparition.

Au début du XXème siècle, sur tout le pourtour de la cuvette jusqu’à une altitude de 400 à 500 m, la forêt est remplacée par des cultures de rente et surtout de cocoteraie.

2-2-1-1. La colonisation foncière en 1912

Au début du XXème siècle, l’administration du pays est passée aux grandes sociétés coloniales, comme celle de Bambao, reprennent les plantations d’Anjouan. D’autres plantations plus petites sont aussi mises sur pied pour des exploitations individuelles. Pendant ce temps, la pression démographique s’accentue et la terre devient un enjeu crucial. A Tsembéhou, plus de trois-quarts des terres cultivables sont occupées par des sociétés coloniales 11 . Les paysans de la zone sont refoulés vers les forêts des versants montagneux ou se sont installés clandestinement sur les terres des sociétés. Les plantes à parfum, la citronnelle et la vanille succèdent alors la canne à sucre jusqu’aux environs de 1935, où le sisal prédomine, lequel est remplacé ensuite, dans les années 60, par les plantes à parfum et le coprah, suivi des girofles dans les années 70. Ces cultures tributaires du commerce international écartent les productions d’intérêt local.

Depuis 1929 jusqu’aux années 60, des rétrocessions de quelques milliers d’hectares de terre ont été faites aux paysans. Ces terres rétrocédées furent d’abord celles qui étaient stériles, épuisées ou les moins productives ou les forêts dégradées et inexploitables.

2-2-1-2. Un autre événement historique

En 1976, un conflit qui a été déclenché à Majunga une ville dans l’ouest de Madagascar et qui a causé beaucoup de dégâts humains et matériels. Pendant ce temps, une vague de personnes est retournée au pays. Tsembéhou a reçu plus de 1 010 personnes. Ces dernières avaient besoin de terres pour la construction de leurs maisons et de champs à cultiver. Pendant ce temps, les conditions de vie ont été difficiles et les paysans dépendaient beaucoup plus à des RN. Ce qui fait que, ces personnes ont été obligées de se retrouver dans les forêts pour faire des cultures et à s’adonner à l’abattage de bois pour la construction de leurs maisons ainsi que le ramassage de bois mort pour la chauffe.

11 Document préparé dans le cadre du projet PNUD/FEM/COI/97/GEF31, Stratégie Nationale et Plan d’Action pour la conservation de la biodiversité biologique, Moroni Décembre 2000, 167p, p14-15 Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 33 Résultats

2-2-1-3. Les causes anthropiques liées à la destruction des RNR

Les écosystèmes terrestres de Tsembéhou subissent plusieurs formes de pressions anthropiques. Dans le centre de l’île d’Anjouan, ces pressions sont essentiellement déterminées par les pratiques agricoles. De ce fait, le pays voit sa couverture forestière diminuer. Cette perte en ressource forestière présente des effets néfastes à la vie de l’homme et à l’environnement. Les paysans constituent les principaux utilisateurs des ressources naturelles. Leur système cultural nécessite une étendue importante pour pratiquer l’agriculture itinérante sur brûlis.

2-2-2. Les activités agricoles

2-2-2-1. L’agriculture

L’agriculture est strictement pluviale et essentiellement de subsistance, utilisant rarement l’engrais chimiques. Très peu mécanisée, elle ne bénéficie que de faibles investissements et possède des capacités techniques limitées.

L’emprise agricole se marque sur l’ensemble du territoire 12 , sauf dans les zones les moins propices à la culture. Les agriculteurs de la zone sont au nombre de 3 375 (Direction régionale de l’agriculture, Anjouan 2010) et que la population active est de 4 000, ce qui fait que la population est majoritairement rurale.

Le développement non durable de l’agriculture et l’expansion des terres cultivées sont les principales menaces qui pèsent sur l’écosystème terrestre, plus particulièrement la forêt.

Les techniques pratiquées sont pour la plupart extensives et totalement inadaptées. Il en découle une diminution de la fertilité qui, cumulée à une diminution du temps de jachère, induit la poursuite des défrichements agricoles là où il existe encore des forêts. 2-2-2-2. Le mode d’élevage le plus pratiqué

Les activités de l’élevage 13 sont pratiquées en complément de l’agriculture de façon peu organisée et participent essentiellement à l’alimentation carnée et accessoirement lactée de la population. L’élevage est pratiqué presque partout dans le territoire de Tsembéhou. Le

12 Ministère de la Production et de l’Environnement, Profil de l’Environnement de l’Union des Comores, 2002, 22p, p06 13 Programme d’Appui au Développement de l’Elevage aux Comores, rapport annuel 2006, 53p, p06 Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 34 Résultats nombre de cheptel existant sont : (i) 638 bovins, (ii) 75 ovins, (iii) 165 caprins, (iv) 87 lapins et (v) 120 canards (Direction Régionale de l’Elevage, Anjouan 2010). En général, les quelques têtes de bœufs appartiennent à des propriétaires uniques. Des impacts négatifs peuvent être attribués à la méthode d’élevage par divagation du bétail qui peut entrainer la destruction de cultures, le surpâturage des terres incultes favorisant ainsi l’érosion, ainsi que des difficultés de gestion de l’agroforesterie et des reboisements.

2-2-2-3. Les cultures vivrières sous forêt naturelle

Ces cultures constituent le système de pénétration de la forêt par la plantation des bananières et les taros. Le plus souvent, une bananeraie est installée sous une forêt avec des cultures associées de taros (figure 7). Ce stade de bananeraie sous forêt peut se maintenir tel quel, mais sous l’accroissement de la pression démographique, le système évolue plutôt vers une élimination progressive des arbres.

Figure 7: les cultures vivrières sous forêt

Source : auteur 2010 2-2-3. La pauvreté des paysans

La pauvreté monétaire demeure un phénomène répandu aux ménages de Tsembéhou. Cette pauvreté de la population est intimement liée au processus de dégradation des

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 35 Résultats ressources naturelles. La pauvreté 14 de la population est accentuée par les mauvaises conditions dans lesquelles elles vivent, notamment en terme de manque d’infrastructures de base et d’accès aux services économiques.

La situation de pauvreté générale pousse un grand nombre de ménage à prélever des arbres en forêt pour les vendre sous forme de bois d’œuvre ou encore sous forme de bois de chauffe pour les alambiques utilisés pour la distillation des fleurs d’ylang-ylang à Mrambovwo. Les déboisements entraînés par l’activité de vente des ressources ligneuses sont actuellement amplifiés du fait que des trançonneuses à moteur sont induites dans la cuvette. Ces trançonneuses qui proviennent à Mayotte permettent de couper plus de bois en un temps réduit.

2-2-3-1. Alphabétisation des jeunes et des adultes et promotion des activités sportives et culturelles

L’analphabétisme constitue un des principaux pesanteurs qui freinent le développement social, économique et culturel de Tsembéhou. Les Comores ne disposent pas d’une politique d’éducation des jeunes non scolarisés ou en situation de retour à l’alphabétisation des adultes, notamment des femmes. Ces dernières forment pourtant la plus forte proportion de la population active de la tranche d’âge des 20 ans à 50ans indispensables pour le démarrage économique dans la zone.

2-2-3-2. Aspects environnementaux de la pauvreté

La pression foncière a naturellement engendré une réduction des jachères et une surexploitation des terres agricoles et même une surexploitation forestières. Des terres fortement pentues et normalement peu appropriées pour des cultures annuelles sont labourées tous les ans. Et la quasi-totalité des forêts est déboisée par la communauté paysanne.

a. Les coupes informelles du bois

L’abattage de bois à des fins commerciaux en forêt est théoriquement interdit par un décret daté de 1988. Mais suite au laxisme des services forestiers, les prélèvements illégaux par les scieurs de long n’ont pas cessé pour autant. L’exploitation du bois continue dans le cadre informel et de façon incontrôlée par les scieurs en long du village périphérique des

14 Union des Comores, Programme National de Développement Humain Durable, Rapport de pré-évaluation volume II, Document du Fond International de développement Agricole Révéré à usage officiel, 2006 Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 36 Résultats forestières. Le cas, des forêts de Habacary et celle de Ntringui s’élevaient à 418ha en 1990, aujourd’hui, elles ne restent quelques 102ha (Direction régionale de l’environnement Anjouan, 2011). La commune a connu donc une perte de 316ha de forêts naturelles. Toutefois, les 102ha restant sont non accessibles. Selon les sources de la Direction régionale de l’environnement d’Anjouan, la forêt naturelle anjouanaise couvrirait moins de cinq (05%) de la superficie géographique de Ndzouani. Cette situation est perçue depuis fort longtemps, mais aucun remède efficace et à long terme n’y a été apporté. A cause de la divagation des animaux, plusieurs espèces de bois dur perdent leur capacité de repousse par le broutage et le piétinement du bétail. La formation de forêt intacte n’existe pas dans cette commune, alors que la demande en bois y est croissante. Environ plus de 80% de l’énergie totale consommée provient de la biomasse ligneuse, qui fournit notamment l’essentiel du combustible domestique. Les distilleries d’ylang-ylang sont également de gros consommateurs de bois et cette activité, a sans aucun doute contribué de manière substantielle à la déforestation de la région. Il est difficile d’estimer l’importance de cette exploitation qui se passe dans un cadre informel.

b. Forme de pénétration dans les forêts

L’exploitation concerne l’extraction des produits provenant de la forêt. En général, les produits forestiers sont classés en deux (02) catégories, à savoir les produits principaux comme les bois d’œuvre ainsi que les grands arbres qui servent à la fabrication des planches. Il y a aussi les produits accessoires que la population exploite pour des raisons multiples comme les plantes médicinales, les plantes aromatiques et les compléments d’aliments. On assiste souvent à l’exploitation de la faune sauvage par la collecte et la chasse des animaux. Pour avoir des animaux, les chasseurs vont jusqu’à détruire leur habitat naturel conduisant à la destruction des écosystèmes terrestres.

Les principales causes de la disparition de la forêt naturelle sont l’expansion des terres cultivables. Le processus de remplacement des forêts par les cultures vivrières en particulier commence par l’installation d’une bananeraie sous la forêt (voir figure n°8). Par la suite, les arbres sont éliminés progressivement, ce qui conduit à la modification de l’intensité lumineuse qui arrive au sol et à la minéralisation rapide de la couche humifère.

Finalement, quand tous les grands arbres sont éliminés, la parcelle est nettoyée par le feu pour y développer des cultures de plein champ. Pour les premières années d’exploitation, la production est bonne, sur les prochaines années le rendement est faible. Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 37 Résultats

En effet, l’agriculture est pour les citoyens une composante économique, un moyen de subsistance, une source de services environnementaux et une identité sociale. Cette agriculture consomme près de 2/3 de la population active et n’offre qu’une contribution de 42% en moyen au PIB (Direction régionale de l’agriculture, Anjouan 2010).

Figure 8: le remplacement de forêts par la plantation des bananiers

Source : auteur 2010 c. Les catastrophes naturelles

En 1950, des cyclones ont secoué Comores, avaient fait des victimes et avaient causé des dégâts matériels surtout environnementaux. Dans le cirque de Tsembéhou, cette catastrophe a ravagé et envahi toutes les forêts naturelles. Jusqu’à aujourd’hui, Tsembéhou ne s’est pas rattrapé à rétablir les dégâts qui a frappé la cuvette en matière de régénération de l’environnement.

Tsembéhou est une ville montagneuse 15 qui reçoit plus souvent de pluies abondantes surtout pendant la période de kashkazi (2 200mm) du mois de décembre au mois de mars et celle apportée par le kussi (520mm) du mois d’avril au mois de juillet. Il n’y a pas de saison de pluie dans la cuvette, donc pas de véritable saison sèche.

d. Insécurité foncière

Le problème foncier reste une des causes de la destruction de l’environnement et de la pauvreté des paysans étant donné que la précarité des situations foncières empêche

15 Géographie des Comores, Editions Nathan Paris, 140p, p60 Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 38 Résultats l’investissement et la mise en valeur de la terre. L’ambiguïté du droit foncier comorien, née de l’ambivalence entre régime traditionnel, musulman et régime moderne, entrave l’accès à la terre de diverses manières. Du fait de la superposition de ces trois droits (droit coutumier, droit musulman et droit Français), la situation foncière est exclusivement complexe. Il n’existe pas de données précises sur la répartition des terres.

Par ailleurs, le statut de certaines terres, appartenant à l’Etat ou à des anciens colons qui ne les cultivent plus et aujourd’hui exploitées par les paysans, reste incertain. Cette situation ne conduit pas à des affrontements, mais elle limite l’investissement des exploitants sur leur parcelle et ne favorise pas la gestion durable des ressources. Les préalables sont et restent toujours la résolution du problème foncier, afin de permettre à la population concernée de mieux s’investir dans le travail et de se sentir en sécurité au niveau des aménagements du territoire. La sécurisation foncière est un motif d’incitation à la valorisation des terres.

e. La croissance démographique

L’augmentation de la population se traduit non seulement par une plus forte extension des terres agricoles aux dépens des forêts, mais aussi une demande croissante de bois de combustible, de construction et d’aménagement. Le graphique suivant décrit l’évolution de la population de Tsembéhou allant de 1991 à 2004.

L’évolution de la population de Tsembéhou de 1991-2004

Année nombre de population

13 679 12 670 13 168

8 096

1991 2002 2003 2004

1 2 3 4

Source : Commissariat Générale au Plan, Moroni 2010

La RGPH (2003), met en évidence la répartition spatiale de la population de la cuvette, son caractère essentiellement rurale et la pression démographique galopante qui prévaut dans la commune. A Tsembéhou, la densité atteint déjà un seuil critique, elle est de

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 39 Résultats

1 373h/km 2. Cela signifie que le gros problème actuel de protection de l’environnement va s’aggraver si le pays ne prend pas dès maintenant les mesures appropriées pour y faire face. Compte tenu de la forte pression démographique et de l’importance des besoins en terres agricoles pour les productions vivrières et d’exportation, il serait irréaliste d’envisager pour l’instant un développement substantiel de superficies consacrées à la forêt naturelle et/ou aux plantations à vocation proprement forestière.

2-2-2-3. Les conséquences liées à la dégradation générale de l’environnement terrestre de Tsembéhou

Les écosystèmes terrestres de Tsembéhou ont subi toute série d’agression et de diverses pressions anthropiques. Les forêts constituent l’habitat naturel d’espèces animales et végétales endémiques dont la diminution et/ou la disparition risquent de porter atteinte à l’équilibre des écosystèmes et de la biodiversité. Certaines espèces de plantes et d’animaux uniques de la zone sont menacées de disparition, comme le cas d’une chauve-souris frugivore endémique, c’est le seul habitat de la roussette de Livingston, le maki mongos endémique aux Comores et à Madagascar.

En fait, la dégradation forestière associée aux pratiques agraires itinérantes sur brûlis est un processus fréquentatif. Divers effets négatifs à l’environnement et à l’agriculture en résultent, entre autres la dégradation de fertilité des sols accentuée par les phénomènes érosifs, liée aux techniques culturales non adaptées et à l’absence de mesures de conservation. Ce qui amène toujours les paysans à étendre leur culture sur les terrains fertiles qu’ils conquièrent dans les espaces de forêt naturelles et aux alentours des lacs également, on cultive dans les rivières. Une de ces conséquences bien connue est la perte de cohésion du sol qui devient vulnérable à l’érosion. Ce phénomène d’érosion engendrée par la déforestation intensive empêche l’infiltration de l’eau de pluie dans le sol, entraînant des sources et l’approvisionnement des nappes phréatiques, lequel se traduit par le tarissement des sources et l’assèchement des rivières. Les abords des lacs et les lits des rivières ne sont pas épargnés par les déboisements anarchiques des populations péri-forestières.

2-3. Les dimensions culturelles et les modes de gestion et règlementation traditionnelle

La ville est administrée par un maire et des conseillers (six à Tsembéhou, trois à Drindri et trois à Chandra) élus par les élections des trois villes de la cuvette. Un comité de Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 40 Résultats pilotage a été créé par la FADC. Il est chargé de la coordination, de la réalisation et de la maintenance des infrastructures villageoises. A Tsembéhou, les notables et les chefs religieux ont un certain pouvoir de décision. Leurs responsabilités sont basées sur la résolution des conflits sociaux et ils ont fait le témoignage d’un acte d’achat et/ou vente de terrain. Cependant, ces derniers temps ce pouvoir leur échappe progressivement au profit des autorités administratives et des jeunes.

2-3-1. Organisation sociale

Les recherches anthropologiques à Tsembéhou ont mis en évidence une organisation sociale profondément enracinée dans la tradition et très hiérarchisée, où l’individu se fond dans la communauté et ne peut s’affirmer qu’à travers les mécanismes imposés par elle. La famille est le socle de l’organisation et du fonctionnement social. Perçue et vécue dans son sens le plus large, la notion de famille intègre quatre niveaux : la famille conjugale, la famille élargie, le lignage et le clan. Le mariage consacre la suprématie de la famille. C’est le moyen par lequel elle s’étend et se renforce. C’est d’ailleurs en cela que le mariage constitue l’acte par lequel l’individu accède aux hiérarchies sociales. 2-3-1-1. Les associations traditionnelles

Des associations traditionnelles masculines et féminines (associations culturelles, musicales, sportives et autres) sont retrouvées dans la commune qui ont pour but de participer à la préservation 16 du patrimoine naturel de la cuvette. Et des associations de développement et de protection de l’environnement, spontanées ou initiées par les projets de façon soutenue au développement communautaire en apportant des contributions (finances, forces, de travail et idées) pour la réalisation de projets villageois à caractère communautaire (projets sociaux et environnementaux).

a. Les points forts de ces associations

Les points forts de ces associations sont les suivants :

- la capacité de mobiliser la force villageoise dans les activités communautaires, - la capacité de collecter de l’argent pour les investissements communautaires, - la presence d’esprit collegial, - la présence d’une volonté de travail et d’un esprit de sacrifice, - l’esprit de solidarité très vif et multiforme et - l’esprit d’écoute, soif de connaissance et de savoir-faire.

16 http://wwwtsembehouinfo.net Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 41 Résultats

b. Les points faibles

Par contre, les points faibles recensés sont :

- l’absence d’esprit d’originalité et de créativité, - l’absence d’expérience et de savoir-faire, - l’utilisation irrationnelle des forces associatives, - la dispersion dans les activités à développer, - l’influence importante des aînés et poids de la tradition, et - la discontinuité du travail communautaire. 2-3-1-2. Les traditions et les coutumes

Les traditions et les croyances laissées par les ancêtres sont toujours présentes dans la vie de la population de cette commune. La société de la cuvette est essentiellement familiale. Elle est avant tout une famille 17 , une conglomération plus ou moins hiérarchisée des familles. Cette dernière est considérée, inconsciemment souvent, comme la meilleure et la dernière réalisation de la vie. L’individu travaille pour subvenir aux besoins de toute sa famille. Aucune dépense importante et aucun investissement sérieux ne se font sans le consentement de la famille. L’argent épargné est attribué en priorité aux besoins familiaux : mariage, pèlerinage à la Mecque, mort et autres.

2-3-1-3. Les dynamiques culturelles

Aux Comores, et également à Tsembéhou, la notion de participation se trouve en premier lieu dans les coutumes transmises de génération en génération. Elle est destinée à l’harmonisation de la reproduction économique et sociale de la communauté. Les coutumes se manifestent à l’occasion d’activités communautaires, les mariages traditionnels, les deuils, assistantes diverses et autres actes de solidarité sociale. Ceci a permis de réunir un grand nombre d’individus qui devrait être facilité la communication auprès des villageois por les dangers liées à la destruction des ressources naturelles. Toutefois, ces gens ont toujours manqué d’être sensibilisé et d’informé sur les conséquences néfastes liées par la destruction de l’environnement.

La participation est en somme un précis devoir de l’ensemble des individus dans le droit coutumier, qui laisse peu de place à l’individualité des personnes.

17 www.unep.net Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 42 Résultats

a. Les mariages traditionnels

L’organisation et le fonctionnement du village sont fondamentalement liés à un ensemble de pratiques coutumières. Parmi elles, le grand mariage occupe une place centrale. Il s’agit de la pratique coutumière la plus importante de la société comorienne notamment Tsembéhouenne. Ce grand mariage permet à celui qui le fait, d’accéder à un rang supérieur (statut social) au niveau de la société. Et ces personnes ont de pouvoir de décision au sein de la commune. La société est en effet structurée en deux grandes classes au niveau du village, (i) la classe des adultes représentée par les personnes ayant déjà fait le grand mariage et (ii) la classe des enfants représentée par ceux qui n’ont pas fait le grand mariage.

b. Les fêtes culturelles et religieuses

Dans la cuvette, la population a une tendance à se regrouper ; ce comportement est encore plus marquant à Tsembéhou. En plus, certaines coutumes et la religion islamique ont favorisé le rassemblement d’un grand nombre de gens qui permettra d’améliorer la communication et la sensibilisation des gens en matière de protection de l’environnement.

Toutefois, les chefs religieux n’ont pas les connaissances nécessaires dans le domaine de la gestion des RN. Parmi les fêtes les plus remarquables dans la cuvette sont :

- Les maoulides , fêtes pour marquer la naissance de Mahomet ; - Le grand mariage et les twarab ; - Les deux ides ( el fitr , après le ramadan et el-kebir ) ; - Enterrements et ; - Les circoncisions.

2-3-2. La solidarité et dynamique communautaire

Des potentialités physiques et humaines, la commune dispose d’énormes potentialités au niveau social. Ces dernières contribuent d’ailleurs à l’atténuation de la pauvreté qui touche un bon nombre de ménages. En effet, pour faire face à la pauvreté, la communauté villageoise a mis en place des mécanismes qui permettent d’assurer une solidarité et une cohésion sociale.

2-3-2-1. La religion islamique

L’islam demeure mêlé à des croyances et des pratiques sociales liées à la coutume et à la tradition. Il résulte de ce syncrétisme un islam traditionnel qui résiste à l’islam militant en ce sens que le pouvoir religieux n’est définitivement reconnu que s’il doublé d’un pouvoir traditionnel. La religion islamique est un moyen qui permettra de passer rapidement la

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 43 Résultats communication et l’information à la communauté, car la prière se fait tous les jours et cinq fois par jour, et elle se pratique toujours en groupe. Mais les chefs religieux sont des personnes qui n’ont pas des connaissances nécessaires dans le domaine de la gestion de l’environnement et le processus de conservation de la biodiversité.

2-3-2-2. L’importance de la plantation d’un arbre dans les mentalités des paysans

L’arbre a une ou des significations capitales pour celui qui le plante, pour celui qui jouit de ses fruits et pour celui qui l’abat. Dans les mentalités des paysans Tsembéhouens, planter un arbre est un acte indispensable. Il est l’acte par lequel un paysan prépare sa retraite. Il est aussi l’acte par lequel on laisse son empreinte sur terre, au profit de sa descendance et au profit de toute la communauté moyennant une reconnaissance sociale et spirituelle.

Selon les paysans, l’arbre a une valeur symbolique et religieuse en ce sens qu’il rend immortel à celui qui l’a planté. Tant que son arbre continuera à produire généreusement, tous ceux qui bénéficieront de ces fruits et de son ombre se souviendront de la personne qui l’a planté et le remercieront. L’arbre est donc une source de reconnaissance durable pour celui qui l’a planté, une reconnaissance dont de Dieu tiendra compte le jour du jugement dernier.

Planter un arbre est une forme de capitalisation et d’épargne qui, en plus des avantages économiques, présente des intérêts en terme de reconnaissance sociale et religieuse. Ceci pose d’énormes problèmes aux paysans qui travaillent sur des parcelles qui ne leur appartiennent pas et qui n’ont pas le droit d’y planter des arbres.

L’arbre est considéré comme capital productif pour les vieilles personnes en âge de retraite, un rôle de pension ou d’allocation de vieillesse. Il apportera toujours un peu de nourriture et d’argent aux vieux qui ne peuvent plus travailler. Ainsi, par ses fruits, il apportera un minimum d’indépendance au vieillard vis-à-vis de la société et de leur entourage familial. L’arbre sera toujours pour le vieux un lieu de loisir où ils viendront gaspiller leur temps.

Un paysan qui meurt sans laisser aucun arbre en propriété est comme un universitaire qui meurt sans laisser un écrit.

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2-3-3. Les modes de gestion et règlementation traditionnelles

A Tsembéhou, la société est très hiérarchisée. L’accomplissement ou non du grand mariage permet une hiérarchisation des individus en deux grands groupes : les wantru wadzima qui regroupe les hommes mariés. Ces derniers ont des pouvoirs des décisions dans la communauté. Ils ont un statut social respectable qui leur permet de résoudre des conflits sociaux mais leur pouvoir est très limité. Mais ces personnes n’ont pas la capacité nécessaire pour participer à la conservation de l’environnement. Donc la sensibilisation ou la formation de ces personnes devrait être préconisée dans des projets ou action à prévoir pour le bien être des paysans. En plus, l’intégration de la communauté villageoise à la gestion de l’environnement doit être préconisée d’une manière structuré, soit constituer des associations en vue de les aider et encadrer sur le plan de la gestion efficace et durable.

2-3-3-1. L’occupation des sols

La parenté par les terres ou par le patrimoine ou en raccourci sur la parenté patrimoniale est indissociable de la résidence. Dans le domaine de l’appropriation des terres, les possédants sont transmis de génération en génération, ce qui permet aux héritiers de devenir des propriétaires de terrains. Par contre, l’acquisition de terrain s’opère le plus souvent par achat et/ou héritage. L’acte de vente ou d’achat d’un terrain est caractérisé par des contrats verbaux en présence de quelques personnalités locales ou des notables. Dans cette commune, les droits du sol les plus pratiqués sont généralement le droit coutumier et/ou le droit musulman.

2-3-3-2. Gestion des ressources naturelles et la question foncière

La question foncière a une influence considérable sur l’exploitation de l’espace agricole et forestière, et d’une manière générale sur l’environnement et la gestion des ressources naturelles. Les appropriations illégales des terres domaniales ont accéléré le phénomène de déforestation et d’érosion des terres par la pratique des techniques destructives de l’environnement, notamment la population du bananier, du tabac et du riz pluvial sous couvert forestier.

L’amélioration du régime foncier peut améliorer la gestion durable de l’environnement naturel. Ceci doit se faire par la mise en place d’une institution chargée pour les problèmes fonciers (la gestion et contrôle de l’utilisation).

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III. DISCUSSIONS

3-1. DISCUSSIONS

Les résultats de l’analyse des données font apparaître la situation actuelle de l’état de l’environnement de la commune de Tsembéhou. Le diagnostic de l’état de l’environnement a fait le constat au niveau de la cuvette, l’existence d’une législation vieille (loi-cadre n°94-018 relative à l’environnement), inadaptée au contexte et d’un vide juridique dans de nombreux secteurs de l’environnement mais aussi d’une faible mise en œuvre de la loi cadre relative à l’environnement. Donc, l’amélioration de l’outil législatif et réglementaire est d’une importance vitale pour assurer une gestion durable des ressources naturelles, et également de l’environnement.

3-1-1. Le cadre institutionnel

La prise en compte de l’environnement est jugée essentiellement par les autorités nationales pour le maintien et l’amélioration de la qualité 18 de la vie des citoyens. Et on reconnait que la conservation de la biodiversité contribue au développement socio- économique de la zone, en particulier des ménages pauvres. La préservation et la valorisation des ressources naturelles sont incontestablement des leviers essentiels pour améliorer les conditions de vie des ménages et renverser les tendances actuelles, marquées par la paupérisation et une marginalisation croissantes des populations.

Plusieurs facteurs et contraintes empêchent le processus de protection de la biodiversité biologique aux Comores notamment dans la zone d’étude. Les acteurs ont du mal à participer convenablement à la conservation de l’environnement terrestre de la cuvette.

Un premier aspect de la problématique lié au cadre de la mise en œuvre des actions de conservation concerne le fait que de nombreuses lois en vigueur ne sont pas appliquées en raison notamment de l’insuffisance des moyens de l’administration de l’Etat pour assurer l’application des lois et règlements. Cette lacune est liée à la conception de la LCE sans qu’on ait tenu compte des connaissances, des coûts et des moyens requis pour sa mise en œuvre.

18 Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la pauvreté, document intérimaire actualisé, Moroni 10 octobre 2005, 138p, p65 Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 46 Discussions et Recommandations

Un deuxième aspect de la problématique concerne l’absence de gestion des activités d’exploitation des ressources naturelles, surtout forestières. Il n y a pas de gestion de l’espace pour les écosystèmes terrestres. Cette absence de gestion de l’espace pour ces écosystèmes terrestres entraîne une exploitation non durable du milieu naturel. En plus, l’insuffisance de données appropriées entrave la conception des mesures appropriées pour assurer la conservation de la diversité biologique et la gestion durable de ses éléments.

Un autre facteur qui affaiblit la mise en œuvre des mesures de conservation est le manque de sensibilisation et d’information de la population sur les effets négatifs de certains comportements ou activités d’exploitation de ces ressources naturelles. De façon générale, la planification des travaux d’aménagement ou d’intervention sur le milieu ne prévoit pas les impacts néfastes que ces actions pourraient avoir sur les écosystèmes et les ressources naturelles, notamment les éléments vulnérables ou menacés de la biodiversité biologique.

Par ailleurs, la prise en compte de la participation des communautés locales dans la gestion des ressources naturelles s’avère d’une importance réelle en raison de la place qu’elle tient dans le contexte de la politique sur la gestion durable de ces ressources et sur l’environnement en générale.

3-1-1-1. Le cadre politique, économique, juridique et réglementaire

Ce cadre n’est pas approprié au contexte actuel et nécessite d’être révisé ou complété. Dans le pays, la justice rencontre d’énormes problèmes structurels et fonctionnels qui affectent sa bonne marche et l’empêche de jouer son rôle de défenseur des droits et des libertés en particulier en ce qui concerne la population vulnérable. L’accès à de cette dernière à la justice est limité par leur éloignement du justiciable, le coût élevé du procès, les carences dans l’assistance judiciaire et l’ignorance du droit. Cette situation conduit certaines personnes à des règlements parallèles qui ne garantissent pas nécessairement la paix sociale et le respect des principes du droit dans la loi. Les sources de droit comorien ont donné naissance à un système juridique au sein duquel se superpose le droit musulman, les textes de loi votée par le législateur comorien et le droit coutumier.

De nombreuses lois en vigueur ne sont pas appliquées en raison notamment de l’insuffisance des moyens de l’administration de l’Etat pour assurer leur application. Le cadre juridique national n’est pas systématiquement révisé pour constituer un cadre habilitant de mise en œuvre de conventions ratifiées par le pays. Il n’y a pas d’institution en charge de

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 47 Discussions et Recommandations l’élaboration, de la révision et de l’harmonisation des textes juridiques relevant de différents secteurs. Aucune législation officielle en vigueur ni mesure de gestion ne protège les écosystèmes terrestres et marins.

Sans intervention, la situation risque fort de s’aggraver dans les années à venir par la pression démographique, la rareté des terres cultivables et les difficultés sociales et économiques.

3-1-1-2. Les capacités individuelles disponibles

Les capacités individuelles disponibles dans les institutions concernées, les ONGs, les associations de protection de l’environnement et de développement sont insuffisantes et inexpérimentées. On trouve quelques associations à caractère socioculturel, groupes de musique ou théâtre participant aux événements et manifestation sociales de la communauté et pour la défense de l’environnement. Très souvent, ces associations naissent spontanément au sein des communautés, sur l’initiative de quelques jeunes qui souhaitent prendre soin de leurs ressources naturelles et de leur environnement, notamment dans le contexte où les pouvoirs publics n’assurent pas des mesures cohérentes et durables pour la protection du patrimoine naturel. Cependant ce mouvement repose sur l’implication de bénévoles qui ne disposent que de peu de moyens (cotisation des membres) et de peu de formations spécifiques pour la préservation de l’environnement naturel. La communauté scientifique, elle aussi, est inexistante dans la zone par manque des réseaux d’échange et d’appuis qui permettraient de développer la compréhension des enjeux liés à la biodiversité et à la dégradation des sols ainsi que forestière. La mission générale d’œuvrer pour la protection de l’environnement, les réalisations concrètes restent, pour l’instant, limitées à des campagnes de sensibilisation de la population, faute de moyens d’intervention et surtout de savoir technique.

Ce sont tous des représentants volontaires des communautés mais sont loin de devenir des groupes de pression capables de défendre la biodiversité. Elles ne font que mener des actions spontanées. Leurs activités ne sont pas efficaces et parfois elles ne font que déplacer le problème au détriment parfois de l’environnement.

3-1-2. Les causes anthropiques liées à la destruction de l’espace naturelle

La plupart des activités de subsistance de la population sont basées sur l’exploitation directe des ressources naturelles et de la biodiversité. Ces dernières constituent la principale

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 48 Discussions et Recommandations source de revenu pour la très grande majorité des ménages pauvres. Or, la durabilité de ces ressources est menacée par des activités non contrôlées qui risquent de compromettre de façon irrésistible les écosystèmes existants. L’accroissement démographique entraîne directement une augmentation de pression sur les ressources naturelles dont la population dépend quotidiennement pour se loger, s’alimenter et pour exercer des activités rémunératrices. En outres, une raréfaction, une disparition ou une diminution de la qualité d’une ressource affectera directement ses utilisateurs. Les villageois de la zone utilisent les ressources forestières et le sol 19 pour les pratiques de leurs cultures. Pour l’utilisation des forêts naturelles, les arbres ne représentent rien pour eux, ce qui est important pour les paysans c’est l’expansion des terres pour les pratiques de la culture. L’emprise agricole se marque sur l’ensemble du territoire sauf dans les zones les moins propices à l’agriculture. Ce qui fait que, tout l’espace cultivable est déjà occupé et la seule extension possible de l’agriculture ne peut se faire qu’au détriment des ressources naturelles restantes surtout forestières. Des systèmes de production agricole non stabilisés ont conduit à un épuisement du sol et à une érosion excessive. Les forêts naturelles disparaissent au profit de l’expansion des terres agricoles, des pâturages et des besoins énergétiques domestiques. La situation foncière est caractérisée par l’absence de document concernant l’assiette juridique de la propriété des zones forestières et de cartes exactes à grande échelle de ces zones et par l’absence complète de règlement général et particulier concernant le défrichement, quelque soit le lieu où il s’effectue. Aucune stipulation technique n’est imposée aux paysans de sauvegarder les richesses naturelles. Sur le sol, c’est le droit coutumier et musulman qui sont présents et appliqués par les paysans basés par des contrats verbaux. D’où, il y a l’absence 20 totale de bornages et de gestion d’un domaine forestier d’Etat ou de collectivité villageoise dans cette zone. Le statut de certaines terres qui appartenaient à l’Etat ou aux anciens colons sont aujourd’hui exploitées par les paysans. Cette situation défavorise la gestion durable des ressources naturelles. Elle est la conséquence des pratiques agroforesteries non maitrisées, de l’absence d’alternatives pour les bois d’œuvre et d’un système foncier mal défini.

- Les effets de la diminution des espèces naturelles

L’utilisation de la forêt, pour avoir des espaces cultivables, est le fondement de survie des paysans de la cuvette alors que dans le même temps la dégradation des forêts freine

19 Document stratégique d’appui à la sécurité alimentaire, Moroni 2000, 36p, p10 20 Document stratégique d’appui à la sécurité alimentaire, Moroni 2000, 36p, p12 Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 49 Discussions et Recommandations le développement de l’agriculture. Certains modes d’exploitation traditionnels non durables persistent à l’heure actuelle comme l’agriculture itinérante sur brûlis. Le sol devient de plus en plus pauvre après succession de culture sur brûlis. Cette pratique est la cause d’une déforestation incontrôlée qui entraîne une chaine de conséquences néfastes sur les habitats et sur les espèces qu’ils abritent. Une de ces conséquences bien connue est la perte de cohésion du sol qui devient vulnérable à l’érosion. Cette érosion diminue aussi la capacité de rétention de l’eau au sein des bassins versants, ce qui entraîne un tarissement des cours d’eau et une cascade d’effets néfastes pour les ressources qu’ils abritent, pour l’alimentation des plans d’eau et l’approvisionnement de la population en eau douce.

3-1-3. Les dimensions culturelles ainsi que les modes de gestion et règlementation traditionnelle de la commune rurale de Tsembéhou

Des pratiques coutumières liées au grand mariage dans la cuvette appuient également les efforts déployés par la commune pour le développement communautaire. En plus, des structures communautaires, des associations de développement prennent en compte, pour certaines d’entre elles la dimension environnementale qui ont été mise en place soit de façon spontanée soit par les projets (FADEC, PANSAC, CAIRE, etc.). Certaines de ces associations portent le nom de comité de pilotage (initiés par le FADC). Le comité de pilotage est parfois intégré à l’association de développement du village.

3-1-3-1. Organisation et fonctionnement du village

L’organisation et le fonctionnement du village sont fondamentalement liés à un ensemble de pratiques coutumières. Parmi elles, le mariage traditionnel occupe une place importante. Ce grand mariage permet à celui qui le fait, d’accéder à une classe supérieure dans la société. Ces dernières sont en effet structurées en deux grandes classes au niveau du village : la classe des adultes marque les personnes ayant accomplis le mariage et celle des enfants représentée par ceux qui n’ont pas fait le mariage.

Cette organisation autour du grand mariage varie sensiblement d’un village à un autre mais a en principe un caractère juridique marqué par l’existence :

- D’une loi verbale appelée « kanoun » et connue de tous et toutes au niveau du village, - D’un pouvoir de decision,

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 50 Discussions et Recommandations

- D’une sanction dont le but est de maintenir la cohésion au niveau du village. Lorsqu’un individu commet une faute, c’est toute la classe à laquelle il appartient qui est sanctionnée par la communauté. Et il appartient à cette classe de sanctionner l’individu, - De lieux (forums) d’information qui sont la mosquée et la place publique. Le Madjiliss et le Toirab qui sont respectivement des fêtes musulmanes et culturelles organisées à l’occasion d’un grand mariage constituent aussi des occasions pour annoncer des nouvelles ou des décisions importantes prises par la communauté.

3-1-3-2. Les recettes pour le fonctionnement de cette organisation

Les recettes 21 de l’organisation qui sont sous forme d’argent liquide et de force de travail sont alimentées par :

- Des cotisations régulières et/ou exceptionnelles. Certaines cotisations exceptionnelles (des ménages ou d’associations culturelles, de femmes, de jeunes, etc.) peuvent atteindre plusieurs millions de franc comorien au total ; - Des impôts prélevés à l’occasion des grands mariages ou d’autres manifestations coutumières. Il s’agit des impôts versés à la communauté par les familles organisatrices du grand mariage ou d’une manifestation coutumière. Cet argent est géré par la mobilité du village représentée par les classes supérieures. Et une partie est directement versée à l’association de développement du village ; - Des amandes infligées aux classes, sous-classes ou individus sanctionnés par la communauté ; et - Des donations provenant des membres de la communauté (par les émigrés en particulier) ou des tiers (aide étrangère ou publique).

3-2. RECOMMANDATIONS

L’utilisation des ressources naturelles surtout forestières doit se faire avec un plan d’aménagement réalisable et convenable pour chacun des acteurs et plus précisément les paysans qui seront à la base de l’efficacité du plan élaboré. La compréhension des aspirations des paysans et leurs attentes, ainsi que leur considération devraient être étudiées et valorisées autant que possible.

Les associations, les communautés de base, les ONGs, l’ensemble de la société civile doivent être encouragées à participer pleinement au processus de développement. Celui-ci ne

21 Union des Comores, Programme National de Développement Humain Durable, Moroni 2008, 25p, p8 Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 51 Discussions et Recommandations réussira que si les populations concernées sont pleinement impliquées et responsabilisées dans la conception et la mise en œuvre des stratégies et programme de développement. Et que le développement humain durable de la zone dépend étroitement de la capacité du Gouvernement et de la population pour assurer une gestion saine des ressources naturelles et à préserver l’environnement pour les générations présentes et futures.

La limitation de la dégradation des ressources est nécessaire en vue d’une limitation des risques écologiques. Pour cela, il est important de voir de plus près la survie des paysans, les principaux moteurs de la dégradation pourtant acteurs clés éventuelles de protection et de restauration, et bien adapter les mesures d’accompagnement pour qu’ils soient efficaces. La restauration de la fertilité des sols est nécessaire pour que les paysans puissent pratiquer de façon professionnelle et productive leurs cultures par la méthode intensive des parcelles exploitées.

Jusqu’à présent, l’exploitation des ressources par les paysans se fait d’une manière banale avec des outils des pratiques destructives de la biodiversité. A cet effet, pour une suite logique et pour une bonne gestion efficace, le cas échéant, il est nécessaire d’aider les paysans à la gestion d’utilisation de ces ressources. La formation et ou la sensibilisation des paysans pour assurer la gestion améliorée et professionnelle devrait être préconisée dans des projets ou action à prévoir pour le développement humain durable et le bien être des paysans. L’intégration de la communauté locale à la gestion des l’environnement doit être préconisée d’une manière structurée, par exemple par village, par commune, par district, ou par zones de proximité le plus fiable possible, soit constituer des associations en vue de les aider et encadrer sur la gestion efficace des espèces naturelles.

La lutte contre le bas niveau intellectuel pourrait contribuer également à la diminution de la destruction massive des espèces naturelles et de la biodiversité. En effet, l’instruction qui ouvre effectivement l’esprit allège l’attachement aux pratiques ancestrales, bien que la culture sur brûlis fait partie de l’identité culturale de certains paysans. Donc la lutte contre la destruction de l’environnement nécessite une grande synergie avec d’autres programmes telles que l’éducation des enfants dans les écoles coraniques et autres ainsi que l’information et la sensibilisation des parents sur les effets négatifs de la destruction de l’écosystème terrestre. L’amélioration du régime foncier et le renforcement des capacités des paysans de la zone peuvent également améliorer la gestion durable de l’environnement et de la biodiversité.

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 52 Discussions et Recommandations

3-2-1. Le renforcement des capacités des différentes institutions dans le secteur environnemental

Certaines institutions nationales, les associations et les acteurs agissant pour l’environnement nécessitent un renforcement de leurs prérogatives, de leur personnel et/ou de leurs moyens. Les renforcements des capacités apparaient essentiel à la DGE le service, les services de l’énergie et des ressources en eau et pour le service météorologie nationale. D’autres services doivent être créés, comme celui des gardes forestiers et de la police forestière, nécessaire à la mise en œuvre de la législation environnementale. Par ailleurs, les organisations non-gouvernementales et les associations devraient être bien encadrés et renforcés, notamment par une formation dans le montage et la gestion des projets. Les acteurs concernés par l’environnement doivent être sensibilisés, formés et assistés dans leur démarche, ainsi que les acteurs de la vie politique, économique, sociale et culturelle. Mais pour pérenniser son fonctionnement et ses actions, un fond pour la gestion de l’environnement (FGE) ou doit être créé, alimenté par des subventions de l’Etat, des amandes perçues pour violation des dispositions de la loi-cadre sur l’environnement et des participations financières d’institutions nationales ou étrangères. Le fond contribuera également au développement des activités des associations agréées pour participer à la gestion de l’environnement.

3-2-2. Le renforcement de capacité des paysans dans le cadre d’utilisation des RN

Le renforcement de capacité des paysans devrait passer par un encadrement de l’administration au profit des collectivités locales, des organisations professionnelles et des associations diverses et des espaces cogérées tel que le CEA et l’association Ulanga . Pour y parvenir, il faut :

- Mettre en place une entité technique de proximité et un système d’information basé sur l’utilisation de ressources.

- Favoriser l’accès à l’information 22 concernant les programmes de formation à l’étranger et l’offre de bourses pour les niveaux supérieurs au Bac.

- Organiser des stages de formation en gestion d’utilisation des espèces naturelles, participation et organisation communautaire et étude d’impact environnemental.

22 Etienne BEAUDOUX, Accompagner les ruraux dans leurs projets, 1997,235p, p114 Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 53 Discussions et Recommandations

- Mettre en place un service d’encadrement technique pour couvrir l’insuffisance d’encadrement technique dans le domaine de l’environnement.

- Former des techniciens locaux par ses propres moyens ou avec l’appui des partenaires éventuels. Cette stratégie devrait être concrétisée à travers un système d’approche consistant à dispenser de nouvelles compétences à un groupe ou à des paysans pilotes pour témoigner l’efficacité de l’idée proposée.

3-2-3. L’amélioration du régime foncier

La stabilité du domaine foncier conditionne l’efficacité des politiques environnementales et agricoles. Il ne peut y avoir de désaccord entre les politiques qu’on souhaite exercer et le régime juridique de leur support foncier. La sécurité foncière conditionne l’attitude des collectivités villageoises face à l’implication qui est attendue d’elles dans la gestion rationnelle de leur terroir, implication reconnue indispensable dans la Déclaration sur le Développement Durable du Gouvernement et dans la loi-cadre sur l’environnement. Or, la collectivité n’est pas toujours organisée de la même manière. Certaines disposent d’un territoire légal, dévolu par arrêté alors que d’autres ne se prévalent que d’une situation de fait, ou encore, aucune entreprise foncière, ni de fait ni de droit.

La clarification de cette situation ambiguë doit être faite en amont des actions de conservation et d’utilisation durable, notamment celles qui impliquent une reforme foncière. Cette dernière est considérée comme indispensable pour une gestion rationnelle et durable des ressources du domaine cultivé. La réforme foncière doit permettre la sécurisation des exploitations agricoles qui est une condition essentielle à l’investissement et la gestion communautaire des ressources.

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 54

CONCLUSION

En guise de conclusion, toutes les hypothèses sont vérifiées. Les institutions chargées à la gestion de l’environnement ne sont pas en mesure de remplir les missions qui leurs sont dévolues notamment la population, la coordination, l’animation, l’encadrement et la sensibilisation.

Cette étude a relevé que la cuvette dispose d’un milieu naturel riche et varié mais très vulnérable à cause de l’accroissement incontrôlé de sa population d’une part et un état de pauvreté grandissant de l’autre. En effet, ces deux facteurs entraînent une dégradation généralisée des écosystèmes terrestres y compris dans les zones côtières. Il s’agit ici de multiple agressions : une exploitation irrationnelle des espèces naturelles. Il s’agit de la déforestation massive et une urbanisation anarchique qui accroît les risques de pollution et d’érosion en milieu terrestre. Tsembéhou est l’exemple classique où les ressources naturelles se détériorent de plus en plus sous l’action anthropique mal dirigée amputant la capacité de nutrition des populations et l’équilibre écologique des écosystèmes terrestres naturels.

La prise en compte de l’environnement est jugée essentiellement par les autorités nationales pour le maintien et l’amélioration de la qualité de la vie des citoyens. Diverses actions ont été entreprises par le gouvernement pour faire face aux nombreuses dégradations des ressources naturelles et de l’environnement. Mais l’Etat ne dispose pas les ressources nécessaires pour faire face à de telle situation. Ce sont les paysans de la zone qui gèrent les ressources naturelles d’une façon informelle et qui ont résolu les conflits fonciers par l’application du droit coutumier qui régit dans la cuvette.

La lutte contre la dégradation massive de l’environnement nécessite une grande synergie avec d’autres programmes tels que l’éducation des enfants dans les écoles coraniques ainsi que l’information et la sensibilisation des parents sur les effets négatifs de la destruction intense. L’intégration de la communauté locale à la gestion de l’environnement doit être préconisée d’une manière structurée, soit constituer des associations en vue de les aider et encadrer sur le plan de la gestion efficace et durable de l’environnement naturel. Le soutien des efforts du gouvernement de la part de la communauté internationale est nécessaire et indispensable pour assurer l’avenir sinon la survie de la population de la zone.

Ben Abdou Formation Doctorale ESSA Agro-Management 2010 55

BIBLIOGRAPHIE

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56 Bibliographie

14. UNION DES COMORES, 2004, Rapport national sur les mesures prises en vue de lutte contre la désertification. Dans le cadre de la convention des Nations-Unies contre la désertification, Editions octobre 2004 Moroni, 32p. 15. UNION des Comores, Commissariat Général au Plan, 2005, document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté, Octobre 2005 Moroni, 138p. 16. Rapport d’activité des CEA de Tsembéhou, et Domoni, campagne agricole, 1996-1995, 96p. 17. UNION des Comores, 2005, Document stratégique d’appui à la sécurisation alimentaire et nutritionnelle, 2005,36p. Webographie : 1. htt://www.tsembehouinfo.net 2. www.bancecom.com 3. www.unep.net 4. www.aide.africa-web.org 5. [email protected] 6. http://www-malango.comores.fr 7. http://fr.wikipedia.org/wiki/fichier:comores-Mayotte.PNG#-head

57

ANNEXES

i

LISTE DES ANNEXES ANNEXE I : Caractéristique générale de la zone ...... 1 ANNEX II : Les infrastructures existantes dans la commune ...... 4 ANNEXE III : Organisation soci-économique ...... 6 ANNEXE IV : Photo de source d’eau de Hamoudu ...... 11 ANNEXE V :Organisation des jeunes ...... 13 ANNEXE VI : carte illustrant les zones de cultures et les forêts dégradées ...... 15 ANNEXE VII : carte montrant les forêts dégradées ...... 16 ANNEXE VIII La repartition de la population d’Anjouan de 1991 à 2004 ...... 17 ANNEXE IX: Plan d’Action ...... 19 ANNEXE X: Amélioration du cadre de mise en œuvre des actions de conservation et de gestion durable de la diversité biologique ...... 21 ANNEXE XI : Les aires protégées (Conservation in situ )...... 30 ANNEXE XII : Utilisation et gestion durable hors des aires protégées (Conservation in situ ) ...... 32 ANNEXE XIII: Conservation ex-situ ...... 36 ANNEXE XIV : Partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation de la diversité biologique ...... 37 ANNEXE XV : Agrobiodiversité ...... 38 ANNEXE XVI : Biosécurité ...... 39 ANNEXE XVII : Mise en œuvre et suivi de la Stratégie et du Plan d’action...... 40

LISTE DES TABLEAUX EN ANNEXES

Tableau n°1 : la population des trois localités de la cuvette ...... 2 Tableau n°2 : tableau mensuel des températures de Tsembéhou ...... 3 Tableau n°3 : Tableau de répartition des pluies de la zone ...... 3 Tableau n°4: Le recensement de la population dans les différentes localités anjouanaise de 1991 à 2004……………………………… ...... 17

I Annexes

ANNEXE I

1.1. Caractéristiques générales de Tsembéhou

Tsembéhou se trouve au cœur de l'île d'Anjouan dans la Cuvette, communément appelée Cuvette de Tsembéhou. Elle est située à quelques 17 km de Mutsamudu, la capitale de l'île d'Anjouan. On y accède par trois routes principales goudronnées. Deux d'entre elles partent de la route principale (RN 21) Mutsamudu-Domoni. La plus utilisée, longue de 4 km, Tsembéhou-Gobéni se croise au niveau du Pont Hassandzé avec la portion de route de Chandra-Msakini. La troisième, la route Hachipenda – -Tsembéhou qui mesure 20 km débouche également sur la route principale RN 21.

Quelques infrastructures de base : les écoles, le Centre de Santé, la Mairie, le marché, la Poste et les Télécommunications sont construits dans la périphérie. Tsembéhou se trouve à quelques 500 m d'altitude. Au-delà de sa beauté, de la richesse de sa faune et de sa flore, Tsembéhou est aussi une ville touristique qui a déjà séduit plus d'un artiste et d'un romancier. M. Mohamed Toihiri, le premier romancier comorien, a consacré quelques lignes de son premier roman « La République des Imberbes » à la Cuvette de Tsembéhou. C'était à n'en pas douter un véritable hommage rendu à la Cuvette.

Le voyageur qui visite pour la première fois la région est agréablement surpris par la longue chaîne de montagne qui encercle les trois localités de Tsembéhou, chef lieu, de Drindri et celle de Chandra. Le tout forme un pittoresque panorama qui porte le nom de la Cuvette de Tsembéhou.

Dans cette région se trouve le mont Ntringui qui est le point culminant de l'île (1595 m). Sur son flanc, à 1000 m d'altitude, se situe le lac Landzé (Dzialandzé) le plus grand lac d'eau douce de l'archipel des Comores.

Tout naturellement, la rivière Tratringa, la plus longue de l'archipel, passe juste à côté de Tsembéhou. Faudrait-il ajouter que la pluviométrie moyenne est de 3.236 mm faisant de la Cuvette la région la plus arrosée des Comores.

A ces performances s'ajoute l'hospitalité légendaire de la population. Tout compte fait, Tsembéhou est une ville touristique qui possède beaucoup d'atouts qui ne demandent qu'à être mis en valeur.

1 Annexes

Localisation des trois localités de la cuvette

Source : Direction Générale de l’Environnement Anjouan 2011 1.2. Caractéristiques de la population D’après le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2004, la population de la cuvette s’élève à 13 679 habitats. Le tableau suivant décrit les trois localités de Tsembéhou et l’évolution de la population allant de 1991à 2004.

Tableau n°1 : la population des trois localités de la cuvette

Années 1991 20002 2003 2004 TSEMBEHOU (3 Localités) 16 048 25 114 26 102 27 114 CHAMDRA 3 511 5 494 5 711 5 932 DINDRI 4 441 6 950 7 223 7 503 TSEMBEHOU 8 096 12 670 13 168 13 679 Source : Commissariat Général au plan, Moroni 2010 Nombre de ménages 1.786 Nombre de personnes par ménage 7 Répartition de la population de 0 à 15 ans 65%

2 Annexes

de 15 à 50 ans 34% > 50 ans 1% Population estimée d'immigrés 18 Population estimée d'émigrés 625 Densité de la population (h/km2) 1373 1.3. Le climat Les températures

Dans le tableau ci-dessous figurent les températures moyennes mensuelles de la cuvette. Les températures annuelles de cette localité dépassent 20°

Tableau n°2 : tableau mensuel des températures de Tsembéhou

Mois Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Tsembého 23°5 23°7 23°4 23°6 23° 21°7 21°1 20°4 20°5 21°4 22°5 23° u altitude : 3 491m Source : direction météorologie Moroni, 2010

1.4. Les pluies Les répartitions des pluies au cours de l’année

Le tableau suivant nous donne la réparticition mensuel de pluie de la commune de Tsembéhou (hauteur en millimètres). Comme pour les températures, il s’agit de moyennes établies sur un grand nombre d’années : les quantités de pluies reçues en un lieu varient beaucoup d’une année à l’autre.

Tableau n°3 : Tableau de répartition des pluies de la zone

Mois Jan Fev Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Tsembéhou 730 630 520 290 100 80 50 50 60 210 180 320 altitude : 491m Source : Direction Générale de la météorologie Moroni 2010

3 Annexes

ANNEXE II

2.1. Infrastructures existantes à Tsembéhou  Trois écoles primaires dont deux écoles privées  quatre collèges privés  un collège rural public  un lycée public  une mairie  un centre de santé  Libre Service (Informatique)  douze mosquées  un marché  deux agences de Poste et des Télécommunications  deux stations de télévision  trois stations de radio libre  un bureau de Sanduk  Trois Places publiques  Dizaine antennes paraboliques  Un foyer de jeunes  Un pont ( Dziani )  Trois routes d'accès bitumées  Un centre d'encadrement agricole  un magasin de conservation semence de pommes de terre.

2.2. Les événements marquants depuis 60 ans L’histoire marquante les événements passés depuis 1950 à nos jours :  1950: Cyclone  1959 : réseau d'adduction d'eau dans le village  1959 : construction de l'école primaire  1967: Problème foncier de Mtsimbatsy entre la population de Tsembehou et celle de Chandra  1973 - 1974: Route goudronnée  1974: Construction du pont de Dziani  1977 : assainissement d'une partie du village  Février l974: Arrivée des rescapés de Majunga  1977 : assainissement d'une partie du village

4 Annexes

 1988 : construction du foyer des jeunes  1988 : construction du Centre de santé  15/03/1991: Electrification du village  13/04/1991: Création radio libre  Septembre 1993, Antenne parabolique  1996 : construction du Marché  1997 : création du Sanduk  13/04/97 : création station de télévision  1998 : adduction d'eau de Hamoudou  2000 : création de la Commune de Tsembéhou  2001 : construction école primaire à Hamoudou  Juillet 2002 : début des travaux de construction de la maison des Postes et Télécommunications  2007 : construction d’une grande mosquée pour la prière de vendredi 2.3. Organisation sociale

La ville est administrée par un maire et des conseillers (six à Tsembehou, trois à Drindri et trois à Chandra) élus par les électeurs des 3 villes de la Cuvette. Un comité de pilotage a été créé par la FADC. Il est chargé de la coordination, de la réalisation et de la maintenance des infrastructures villageois. A Tsembehou les notables et les chefs religieux ont un certain pouvoir de décision. Ces derniers temps ce pouvoir leur échappe progressivement au profit des autorités administratives et des jeunes. Trois confréries religieuses cohabitent (Toirikat Chadhouli, Rifan'en et Ka'dri) et leurs leaders sont apparemment respectés par les disciples.

 Population active 4000  Agriculteurs 3375  Ateliers libéraux 587

5 Annexes

ANNEXE III

3.1. Organisation socio économique Agriculture : La population est soumise à une pression foncière sans précédant. Ce qui explique la profonde mésentente entre la population de Tsembehou et celles des deux villages voisins Chandra et Dindri. Les terres cultivables sont concentrées sur les versants et le fond de la cuvette. Des paysans isolés disposent toutefois de quelques parcelles dans les zones de Mrofeda , Mrambovwo et le long de la rivière Tratringa. Les terres sont encore fertiles. Les principales cultures pratiquées sont: vanille, ylang, girofle, letchi, divers agrumes, ambrevade, manioc, paddy, banane, arachide, 3.2. Cultures d'exportation Vanille, Ylang-ylang, Girofle

Les cultures sont pratiquées principalement le long de la rivière Tratringa et dans la zone de Dziani . On note une évolution de la culture de la vanille malgré la précarité du marché. La culture d'ylang semble stationnaire à cause de la baisse du prix du kg de fleur. Concernant le girofle, on assistait à un regain d'intérêt dû à la hausse du prix pendant ces deux dernières années. La chute vertigineuse de ce prix cette année semble démotivée les agriculteurs. Certains ne se sont pas donnés la peine de récolter la totalité de la production de cette année. La vanille, l'ylang (essences) et le girofle (clous) sont vendus dans des différents établissements à Mutsamudu (la capitale d’Anjouan). Image des zones des cultures de rente s

Source : auteur 2010

6 Annexes

Source : auteur, 2010

La culture des letchis est plus particulièrement pratiquée dans le village. Les cultivateurs luttent efficacement contre la chauve-souris, les moineaux et les rats qui occasionnent des dégâts considérables sur les fruits. La culture connaît un grand essor dû à une forte demande. Le letchi est vendu à Anjouan et exporté à Mayotte et à la .

a. Cultures vivrières Banane, Manioc, Taro, Maïs, Ambrevade, Arachide, Patate douce.

Les cultures vivrières sont localisées à Hamoudou , à Mtsimbatsi , à Pangani et dans les hauts des versants. La presque totalité de la production est consommée dans le village.

Problèmes évoqués: manque de terres cultivables, manque d'outillage, maraudage, revenus bas b. Cultures maraîchères Les cultures maraîchères se trouvent localisées à Dzialaoutsounga , à Hamoudou et à Gouny . On assiste à une augmentation progressive des parcelles maraîchères.

7 Annexes

Photo des cultures maraîchères de la zone de Dzialaoutsounga

Source : auteur, 2010

Problèmes évoqués Réseau d'adduction d'eau insuffisant, difficulté d'approvisionnement en engrais chimique, difficulté d'approvisionnement en outillage.

La commercialisation se fait au niveau de la cuvette et -dans les grandes villes (Mutsamudu et Domoni)

La culture d'ylang semble stationnaire à cause de la baisse du prix du kg de fleur. Concernant le girofle, on assistait à un regain d'intérêt dû à la hausse du prix pendant ces deux dernières années. La chute vertigineuse de ce prix cette année semble démotivée les agriculteurs. Certains ne se sont pas donnés la peine de récolter la totalité de la production de cette année. La vanille, l'ylang ylang (essences) et le girofle (clous) sont vendus dans différents établissements à Mutsamudu.

La culture des letchies est plus particulièrement pratiquée dans le village. Les agriculteurs luttent efficacement contre la chauve-souris, les moineaux et les rats qui occasionnent des dégâts considérables sur les fruits. La culture connaît un grand essor dû à une forte demande. Le letchi est vendu à Anjouan et exporté à Mayotte et à la Grande Comore.

8 Annexes

c. Cultures vivrières

Banane, manioc, taro, maïs , ambrevade, arachide, patate douce. Les cultures vivrières sont localisées à Hamoudou , à Mtsimbatsy , à Pangani et dans les hauts des versants. La presque totalité de la production est consommée dans le village.

Photo de terrains présentant les zones des cultures vivrières :

Source : auteur, 2011

Problèmes évoqué s: manque de terres cultivables, manque d'outillage, maraudage, revenus bas.

d. Cultures maraîchères

Les cultures maraîchères se trouvent localisées à Dzialaoutsounga , à Hamoudou et à Gouny . On assiste à une augmentation progressive des parcelles maraîchères.

Problèmes évoqués : réseau d'adduction d'eau insuffisant difficulté d'approvisionnement en engrais chimiques difficulté d'approvisionnement en outillage.

La commercialisation se fait au niveau de la cuvette et dans les grandes villes (Mutsamudu et Domoni)

9 Annexes

3.3. Élevage Cheptel existant: (données de 1995)

 613 bovins

 60 ovins

 150 caprins

 70 lapins

 100 canards

L'élevage est pratiqué presque partout dans le territoire.

3.3.1. Problèmes évoqués : santé animale, besoin en fourrages améliorés Il existe à Gouny , une coopérative agricole. Chaque membre possède une parcelle maraîchère.

Elle faisait de la production de lapins et de canards. Cette coopérative a débuté par une production de poulet de chair et d'œufs à consommer. Elle a été contrainte d'abandonner ces productions à cause des ruptures fréquentes de stock de provende au niveau de l'importateur. Actuellement la coopérative est en train de réhabiliter le réseau d'adduction d'eau de la zone.

3.3.2. Problèmes évoqués : manque d'outillage, manque de provendes

10 Annexes

ANNEXE IV

Photo des sources d’eaux de Hamoudu

Source : auteur 2010

11 Annexes

ANNEXE V

6.1. Organisation des Jeunes Organisation de la jeunesse pour le développement de la commune . But : Contribuer au développement du village sur les points suivants :  infrastructures  formation professionnelle  santé  éducation  agriculture  lutte contre le chômage L'association a déjà bénéficié les aides des organismes suivants: FED, FADC, MCF, ACCT Souhaits : Création d'un centre de formation, menuiserie, maçonnerie, plomberie, soudure, électricité, mécanique Education : aide en infrastructure et en équipement Santé : lutter contre le paludisme, lutter contre le sida, assainissement de la ville

6.2. Groupement pour la promotion de l'agriculture dans la cuvette (en veilleuse ) But: Aider les agriculteurs de la zone Actions engagées:

 exploitation d'une parcelle servant de modèle avec le concours des vulgarisateurs du FED;  diffusion d'émissions agricoles par radio  Sensibilisation de masse par des visites dans les zones agricoles les plus évoluées de l'île –  création de pépinières villageoises (distribution de plants)  achat et vente d'intrant agricole Problèmes évoqués: besoins de 400 m de tuyaux, outillage

6.3. Autres associations  Wudjama Music (orchestre)  Coopérative Dzialaoutsounga et Hamriyo  Niya Ndjema (gouny)  Etoile Filante  A.C.F.J.T  4 clubs de handball (masculin en veilleuse)  4 clubs de handball (féminin en veilleuse)  Scout TRATRINGA(en veilleuse)  Association théâtrale NOUR EL HAYAT(en veilleuse)

12 Annexes

 Association ULANGA(en veilleuse)  Madrassati NOUR ISLAH  Madrassati SILAHI  Madrassati SUIDIKIL IMAN  Madrassati SAKANI

6.3.1. Buts : développement du folklore et de la culture protection de l'environnement éducation et organisation des jeunes 6.3.2. Problèmes évoqués et souhaits :

Équipement : mobilier, documentation, sonorisation, décor et costumes théâtrales, logistique pour pépinière et reboisement assainissement des eaux

13 Annexes

ANNEXE VI : carte illustrant les zones de cultures et les forêts dégradées

14 Annexes

ANNEXE VII : carte montrant les forêts dégradées

15 Annexes

ANNEXE VIII

Tableau n°4: Le recensement de la population dans les différentes localités anjouanaise de 1991 à 2004

ANNEES/LOCALITES 1991 2002 2003 2004 ANJOUAN (91 Localités) 188 953 295 698 307 330 319 249 DOMONI (13 Localités) 32 648 51 092 53 102 55 161 BAMBAO 3 534 5 530 5 748 5 971 DOMONI 10 169 15 914 16 540 17 181 GEGE 479 750 779 809 HACHIPENDA 916 1 433 1 490 1 548 KONI DJODJO 5 044 7 894 8 204 8 522 KONI NGANI 2 045 3 200 3 326 3 455 645 1 009 1 049 1 090 NGADZALE 4 252 6 654 6 916 7 184 ONGONI 1 280 2 003 2 082 2 163 OUTSA 304 476 494 514 OUZINI 1 173 1 836 1 908 1 982 1 462 2 288 2 378 2 470 MROMAJI 1 345 2 105 2 188 2 272 (10 Localités) 11 583 18 127 18 840 19 570 HANTSAHII 734 1 149 1 194 1 240 CHAOUENII 674 1 055 1 096 1 139 +SADAMPOINII 1 323 2 070 2 152 2 235 DZIANII 1 091 1 707 1 774 1 843 HAMCHACO 1 124 1 759 1 828 1 899 GNAMBOI MRO 1 477 2 311 2 402 2 495 KIYOI 1 374 2 150 2 235 2 321 MARMANII 3 188 4 989 5 185 5 386 MNADZICHOUMOE 402 629 654 679 NOUNGAI 196 307 319 331 MREMANI (12 Localités) 29 822 46 669 48 505 50 386 ADDA DAOUENI 6 171 9657 10 037 10 426 BANDA LADJANDZA 575 900 935 972 BANDA KOUNI 1 828 2 861 2 973 3 089 DAJI 1 664 2 604 2 706 2 811 JANDZA 336 526 547 568 KANGANI 2 308 3 612 3 754 3 900 KOMONI 2 287 3 579 3 720 3 864 MREMANI 3 501 5 479 5 694 5 915 MRIDJOU 1 881 2 944 3 059 3 178 ONGODJOU 6 487 10 152 10 551 10 960 TRINDRINI 156 244 254 264 2 628 4 113 4 274 4 440 MUTSAMUDU (16 Local.) 38 406 60 103 62 467 64 890 AKIBANI 1 199 1 876 1 950 2 026 BANDRAJOU 1 129 1 767 1 836 1 908 MTSANGANI 1 981 3 100 3 222 3 347 CHIRONKAMBA 1 487 2 327 2 419 2 512 CHITROUNI 672 1 052 1 093 1 135 HAIBARA 468 732 761 791 MAOUENI 946 1 480 1 539 1 598 MDJAMAOUE 927 1 451 1 508 1 566 MDJIMANDRA 1 937 3 031 3 151 3 273

16 Annexes

MIRONTSI 7 126 11 152 11 590 12 040 MOIMOI I 359 562 584 607 MOIMOI II 466 729 758 787 MOUJIMVIA 700 1 095 1 139 1 183 MUTSAMUDU 16 540 25 884 26 902 27 945 PAJE 1 178 1 843 1 916 1 990 SAANDANI 1 291 2 020 2 100 2 181 OUANI (11 Localités) 28 500 44 600 46 355 48 153 BANDRA LAMAHALE 1 531 2 396 2 490 2 587 BARAKANI 3 787 5 926 6 160 6 398 5 087 7 961 8 274 8 595 GNATRANGA+MOIOU 1 318 2 063 2 144 2 227 1 558 2 438 2 534 2 632 1 056 1 653 1 718 1 784 JIMLIME 3 031 4 743 4 930 5 121 KOKI 3 066 4 798 4 987 5 180 KONDRONI 0 0 0 OUANI 7 134 11 164 11 603 12 053 PATSY 932 1 459 1 516 1 575 TSEMBEHOU (3 Localités) 16 048 25 114 26 102 27 114 CHAMDRA 3 511 5 494 5 711 5 932 DINDRI 4 441 6 950 7 223 7 503 TSEMBEHOU 8 096 12 670 13 168 13 679 MOYA (26 Localités) 31 946 49 993 51 960 53 975 BANDRANI 760 1 189 1 236 1 284 CHIROVE 216 338 351 365 DAR SALAMA 601 941 978 1 015 IMERE 394 617 641 666 KOWE+COSINI 1 150 1 800 1 870 1 943 2 228 3 487 3 624 3 764 MAGNASSINI NINDRI 1 376 2 153 2 238 2 325 MARONTRONI 205 321 333 346 MOYA 4 683 7 329 7 617 7 912 POMONI 1 825 2 856 2 968 3 083 SALAMANI 199 311 324 336 1 563 2 446 2 542 2 641 MAWENI 292 457 475 493 ASSIMPAO 692 1 083 1 126 1 169 1 276 1 997 2 075 2 156 BOUGOENI 1 533 2 399 2 493 2 590 CHITSANGACHELE 92 144 150 155 I 1 478 2 313 2 404 2 497 HADONGO 10 16 16 17 KAVANI 1 343 2 102 2 184 2 269 MARAHARE 880 1 377 1 431 1 487 MILEMBENI 550 861 895 929 MIRONGANI 548 858 891 926 MROMOUHOULI 195 305 317 329 SIMA 7 270 11 377 11 825 12 283 587 919 955 992 Source : Commissariat Général au Plan Moroni 2010

17 Annexes

ANNEXE IX: Plan d’Action

Intégration des préoccupations de conservation de la diversité biologique et de gestion durable dans les politiques et stratégies sectorielles Objectif 1a : Assurer que les préoccupations de conservation de la diversité biologique et de gestion durable soient intégrées dans la conception des politiques et plans d’action sectoriels Mesures Actions Acteurs Échéanciers Veiller à l’intégration des Mettre en place le CNDD Dir. Plan, MPE préoccupations de Dans tous les travaux de révision des politiques et CNDD conservation de la plans d’action sectoriels, assurer une représentation diversité biologique et de adéquate et la participation active du CNDD pour gestion durable par la veiller à l’intégration des préoccupations de révision au besoin des conservation de la diversité biologique et de gestion politiques et stratégies durable sectorielles des domaines Planification de l’aménagement du territoire y CNDD, DGA, suivants: agriculture, inclus la délimitation des secteurs à vocation DGE, DG foresterie, tourisme, forestière en tenant compte, entre autres, des Tourisme urbanisation habitats des espèces endémiques rares ou menacées Responsables ou des habitats propices à des actions de de reboisement ou de rétablissement de ces espèces l’urbanisation Veiller à l’intégration des Mettre en place le CNDD CNDD, MPE préoccupations environnementales, notamment en matière de conservation de la diversité biologique et de gestion durable, lors de Dans tous les travaux de conception et de CNDD, DGA l’élaboration future des planification des nouvelles politiques et nouveaux politiques sur l’eau, sur plans d’action sectoriels, assurer une représentation l’énergie et sur le adéquate et la participation active du CNDD pour développement de la veiller à l’intégration des préoccupations pêche environnementales, notamment en matière de conservation de la diversité biologique et de gestion durable Veiller à ce que la Ajouter « l’introduction d’organismes exotiques DGA, DGE politique agricole prévoit dans le cadre de programmes de lutte biologique » à que toutes les actions la liste des travaux, aménagements ou ouvrages d’intensification agricole soumis à l’obligation d’étude d’impact qui se trouve et d’introduction en annexe du décret relatif aux études d’impact sur d’organismes exotiques l’environnement dans le cadre de programmes de lutte biologique soient soumises à un processus d’évaluation des impacts environnementaux Promouvoir les Développer et promouvoir le recours au contrôle DGA biotechnologies qui biologique (utilisation de prédateurs en RADOI concourent à la protection remplacement des insecticides) et à l’utilisation de et au maintien de la biofertilisants (légumineuses et mycorhizes)

18 Annexes diversité biologique Promouvoir l’utilisation rationnelle d’insecticides DGA organiques spécifiques à courte durée de vie, en ciblant les stades vulnérables des pestes Assurer l’harmonisation Préparer le décret d’application pour l’article 21 de Conseiller du décret d’application la LCE concernant la lutte contre l’érosion et juridique du pour l’article 21 de la l’épuisement des sols en tenant compte des MPE, DGA, LCE concernant la lutte dispositions juridiques énoncées dans la loi Service Forêts contre l’érosion et forestière l’épuisement des sols avec les dispositions juridiques énoncées dans la loi forestière

19 Annexes

ANNEXE X: Amélioration du cadre de mise en œuvre des actions de conservation et de gestion durable de la diversité biologique

Objectif 2a : Favoriser l’application des lois et règlements qui visent la conservation de la diversité biologique et l’utilisation durable de ses éléments

Mesures Actions Acteurs Échéanciers Assurer une meilleure Sensibilisation de la population par des panneaux DGE - Service connaissance des textes permanents affichant des messages accessibles Éducation, de loi par la population Sensibilisation et en général Communication Organiser des ateliers de sensibilisation et de DGE - Service formation pour les mouvements associatifs qui Éducation, assureront la diffusion des législations auprès des Sensibilisation et communautés Communication; Associations de développement et associations Ulanga, responsables administratifs des préfectures Diffusion de la loi auprès des communautés DGE - Service Éducation, Sensibilisation et Communication; Associations de développement et associations Ulanga, responsables administratifs des préfectures Mieux connaître les Recenser les modes de gestion et réglementations DGE Service modes de gestion et traditionnels qui sont effectivement appliqués au réglementation et réglementations sein des communautés contrôle traditionnels et les modes d’application des réglementations Renforcer l’efficacité des Sensibiliser et former les policiers et les agents des DGE Service contrôles douaniers pour douanes à l’application des législations et réglementation et la surveillance des règlements concernant l’exploitation et le contrôle mouvements commerce des espèces menacées et vulnérables DG Douanes et transfrontières des Police des éléments menacés et frontières vulnérables de la Projet GEF32 diversité biologique Organe de gestion CITES Réduire les coûts de Révision des textes existants et conception des Conseiller l’application des lois et nouveaux textes en considérant les moyens et juridique du règlements qui visent la ressources requis, les limites et les contraintes de MPE conservation de la leur mise en œuvre, particulièrement en évaluant Appui extérieur

20 Annexes diversité biologique et les coûts de leur application en économie de l’utilisation durable de l’environnement ses éléments Dévoluer certains Élaborer des plans d’aménagement des différents DGA - Services pouvoirs de gestion de types d’exploitation des ressources naturelles agriculture, forêt l’environnement vers les prévoyant une cogestion des communautés DGP - Service communautés utilisatrices des ressources et des services Étude et utilisatrices des régionaux concernés planification ressources naturelles et Représentants responsabiliser les des communautés communautés relativement à la gestion qu’ils auront établie conjointement avec les responsables des services de l’environnement Sortir des situations de Étudier les différentes formes possibles de Conseiller non droit lorsque concession d’exploitation de matériaux du littoral juridique du l’exploitation de afin d’identifier le type de concession le plus MPE matériaux de substitution approprié Service du n’est pas possible, par domaine du Min. une concession de Finances certains pouvoirs de Appui extérieur gestion et d’exploitation en juridiction du aux communautés ou à territoire des opérateurs privés Prévoir des mesures incitatives facilitant l’accès au Min. Économie crédit aux petits opérateurs économiques qui DGTP développent des techniques de valorisation des matériaux de substitution Prévoir des mesures incitatives économiques pour Min. Économie rendre le sable concassé compétitif par rapport à DGTP d’autres matériaux Réviser ou compléter les Inclure les écosystèmes lacustres dans les Conseiller textes de la loi-cadre sur écosystèmes visés par le paragraphe 5.2.1 de la juridique du l’environnement afin de LCE consolidée MPE tenir compte de l’ensemble des éléments de la diversité biologique dont on doit assurer la conservation et la gestion durable

21 Annexes

Objectif 2b : Favoriser le bon fonctionnement (i.e. assurer des conditions minimales de travail) des administrations de l’état concernées par la conservation de la diversité biologique

Mesures Actions Acteurs Échéanciers Concevoir un système de Réviser les systèmes de prélèvement de redevances DGE prélèvement de pour l’exploitation des ressources naturelles redevances pour Création d’un fonds spécifique de gestion de MPE, DGE, l’exploitation des l’environnement alimenté entre autres par les DGA, Service ressources naturelles et redevances liées à l’exploitation des ressources Pêche, Service créer un fonds de naturelles. Forêts financement des activités de base de Min. Finances et l’administration Budget Logement du fonds devrait être logé dans un Min. Finances et compte à la Banque Centrale ou à la BIC pour Budget favoriser sa disponibilité pour ses vocations de conservation. Allocation d’une fraction du fonds au financement Min. Finances et des activités de base de l’administration en charge Budget, MPE des questions relatives à la conservation de la diversité biologique Objectif 2c : Mieux connaître les éléments de la diversité biologique afin de pouvoir assurer leur conservation et leur gestion durable Mesures Actions Acteurs Échéanciers Mener des études pour mieux Établir des accords de partenariat avec des MPE, INRAPE, connaître les sites où le institutions de recherche intéressées à l’étude CNDRS manque de connaissances de ces ressources entrave la conception de Poursuivre l’inventaire des ressources MPE, INRAPE, mesures de conservation biologiques (faune et flore) des Comores CNDRS (comme les milieux humides, Dans la conception des projets d’appui, lors de MPE lacs, rivières et mangroves, la l’identification technique, favoriser la distribution des roussettes, les réalisation de recherches appliquées axées vers herbiers littoraux, les coraux, l’identification de solutions aux problèmes le rocher Mchaco) environnementaux pour lesquels une information supplémentaire est nécessaire à l’élaboration de plans de gestion durable et la conception de mesures de conservation Rechercher les possibilités de financement des MPE, INRAPE, études de milieu en ayant recours aux sources CNDRS de financement disponibles à travers les conventions internationales (ex. Convention sur la diversité biologique, RAMSAR) Poursuivre le partenariat avec Action Comores CNDRS, Projet financé par la Fondation Durrel dans la GEF32 réalisation du projet sur les roussettes Acquérir les connaissances Mener des études sur l’écologie et la biologie DGP Service nécessaires à la conception de des espèces exploitées, notamment sur le cycle Étude et mesures de gestion basées sur la de reproduction Planification, protection d’habitats critiques, DGE, INRAPE, de stades critiques du cycle vital CNDRS ou du potentiel reproducteur

22 Annexes

Récolter les données statistiques Instaurer un programme d’observateurs à DGP sur les ressources exploitées par bord des navires de pêche industrielle la pêche industrielle pour en Mise en place d’un système de surveillance DGP connaître les seuils à l’aide de satellites pour contrer les fausses d’exploitation durables et mettre déclarations en place de mesures de conservation et de gestion durable Évaluer la durabilité de l’activité Mener une étude sur l’exploitation des DGP d’exploitation de pêche à pied à poulpes et autres ressources effectuée par la marée basse pêche à pied à marée basse pour déterminer l’impact réel de cette activité sur les espèces concernées et leur habitat (notamment les récifs coralliens) Assurer une meilleure Identifier, dupliquer, centraliser Centre de disponibilité de l’information l’information sous forme de documents documentation sur l’environnement et les dans un centre qui assurera la conservation de l’INRAPE, ressources naturelles des de l’information qui existe sur les Comores Bibliothèque du Comores CNDRS . Compléter les listes bibliographiques DGE Service de établies dans le cadre du diagnostic l’Éducation, environnemental (1993) et de l’audit du Sensibilisation et PRE-COI en structurant l’information en Documentation fonction des différents thèmes environnementaux pour en faciliter la consultation Identifier, localiser et rapatrier les Centre de documents qui existent à l’étranger documentation concernant la biodiversité et de l’INRAPE, l’environnement des Comores, Bibliothèque du préférablement sous forme de microfiches CNDRS, DGE qui seront conservées au centre de Service de documentation, pour consultation sur place l’Éducation, seulement. La classification et la Sensibilisation et conservation de ces documents doivent être Documentation conçues pour en permettre et faciliter la consultation sur des sujets précis Poursuivre l’effort de distribution des Tous les projets rapports et documents produits dans le cadre des projets auprès des bibliothèques et des ministères concernés Constituer une collection complète des Centre de documents existants sur l’environnement et documentation la biodiversité des Comores et informatiser de l’INRAPE des données bibliographiques Assurer la conservation et la Créer des bases de données (ex. SIG) pour DGE disponibilité des données conserver les données primaires acquises primaires acquises dans le cadre dans le cadre des projets ou découlant de des projets ou découlant de toute toute recherche ou étude effectuée aux recherche ou étude effectuée aux Comores Comores Rechercher les réseaux Adhérer au réseau de suivi des populations DGE Service internationaux qui donnent accès d’oiseaux d’eau en Afrique Subsaharienne Recherche

23 Annexes

à des bases de données qui prévoit la formation de cadres, la Appliquée et constitution de réseaux de surveillance Gestion des nationaux pour fournir des indicateurs Ressources biologiques sur l’état des populations et des Naturelles zones humides, et la constitution de banques de données. Objectif 2d : Réaliser un suivi de l’état des éléments de la diversité biologique (art. 7) Mesures Actions Acteurs Échéanciers Appuyer le fonctionnement du Déterminer le cadre institutionnel adéquat qui DGE Service système d’information permette de pérenniser les outils acquis et de de gestion des géographique (SIG) valoriser les ressources humaines formées à ressources l’utilisation de ces outils naturelles Former une équipe d’appui pour consolider le Point focal de fonctionnement du SIG (Formation offerte l’UOI, DGE par l’Université de l’Océan Indien) Service de l’Éducation, Sensibilisation et Documentation

Poursuivre la constitution de Dans la mesure du possible, prévoir la collecte DGE Service banques de données de données géoréférencées lors des enquêtes de gestion des géoréférencées pour couvrir et études de terrain ressources l’ensemble des écosystèmes naturelles, des Comores Projets Objectif 2e : Encourager la formation des ressources humaines dans les domaines touchant à la conservation de la diversité biologique, la gestion d’aires protégées et la gestion durable des exploitations des ressources naturelles Objectif 2f : Valoriser les capacités nationales dans les domaines touchant à la conservation de la diversité biologique, la gestion des aires protégées et la gestion durable des exploitations des ressources naturelles Mesures Actions Acteurs Échéanciers Poursuivre l’élaboration d’un Poursuivre les efforts initiés par DGE Service de répertoire des personnes le PRE-COI dans l’établissement l’Éducation, Sensibilisation ressources dans le domaine de d’un répertoire structuré de et Documentation, l’environnement et la gestion personnes-ressources possédant DG Éducation Supérieure des ressources naturelles des connaissances et une Min. Éduc. Nat. expérience approfondies dans les différents domaines qui concernent la biodiversité, en particulier en taxonomie pour tous les groupes d’êtres vivants. Assurer la mise à jour du DGE Service de répertoire des personnes l’Éducation, Sensibilisation ressources en fonction de et Documentation, l’acquisition de nouvelles DG Éducation Supérieure compétences et le distribuer Min. Éduc. Nat. Valoriser les ressources Concevoir et mettre en œuvre des DG Éducation Supérieure humaines qui ont bénéficié programmes nationaux de Min. Éduc. Nat. d’une formation universitaire formation dans le domaine de

24 Annexes dans le domaine de l’environnement assurés par les l’environnement et la gestion spécialistes nationaux, en des ressources naturelles accordant la priorité aux domaines où des lacunes importantes entravent la conception et la mise en œuvre de mesures de conservation Valoriser l’expérience Organiser des stages de formation CNDRS, ISFR, accumulée par des pratique assurés par les DG Éducation Supérieure compétences nationales dans compétences nationales et ouverts Min. Éduc. Nat. le domaine de aux recrues dans les domaines de l’environnement et la gestion la taxonomie et de l’écologie, de des ressources naturelles la gestion des aires protégées, tout en accordant la priorité aux domaines où des lacunes importantes entravent la conception et la mise en œuvre de mesures de conservation. Renforcement des capacités de Organiser des stages de formation MPE, CNDD gestion et d’encadrement de en gestion des aires protégées, l’administration dans les participation et organisation domaines suivants: aires communautaires, études d’impact protégées, participation et environnemental organisation communautaires, études d’impact environnemental Favoriser l’accès à Identification d’un guichet unique DG Éducation Supérieure l’information concernant les de coordination des programmes Min. Éduc. Nat. programmes de formation à de formation et des bourses pour l’étranger et l’offre de bourses les niveaux supérieurs pour les niveaux supérieurs au Rendre accessibles les répertoires DG Éducation Supérieure Bac internationaux de programmes et Min. Éduc. Nat. bourses d’étude (comme celui de l’UNESCO) auprès du guichet unique de coordination Assurer que le processus Établissement de critères DG Éducation Supérieure d’attribution des bourses objectifs et uniformes Min. Éduc. Nat. d’étude soit équitable et d’attribution selon le mérite des transparent candidats et les besoins prioritaires en environnement, comme base pour l’étude des dossiers des candidats ou pour l’attribution par voie de concours Diffuser l’information sur les DG Éducation Supérieure critères d’attribution des bourses Min. Éduc. Nat. auprès des finissants ou des bacheliers en les orientant dans les secteurs prioritaires en environnement Source : plan d’action environnementale des Comores : 2001

25 Annexes

Objectif 2g : Sensibiliser, motiver et impliquer les populations et les utilisateurs des ressources dans la gestion des ressources Mesures Actions Acteurs Échéanciers Sensibiliser et inciter les Application de l’obligation de DGA, MPE, paysans à la nécessité mise en valeur par l’imposition Min. Finances et Budget, d’aménager leur parcelle et d’une taxe pour les propriétaires Conseillers agricoles aux avantages qui s’ensuivent de parcelles non mises en valeur (CEA), Propriétaires terriens Élaborer et rendre obligatoire la DGA, MPE, Propriétaires signature de contrats de fermage terriens, Fermiers Sensibiliser les exploitants à Utiliser les médias d’information DGE Service Éducation, l’effet destructeur de leur existants et développer de Sensibilisation et pratiques et aux conséquences nouveaux médias pour Communication liés à leur non sélectivité sensibiliser les exploitants Sensibiliser les Sensibilisation des touristes à DG Tourisme, DGE, consommateurs sur les l’aide de matériel audio-visuel Compagnies d’aviation éléments de la diversité diffusé à bord des vols biologique internationaux et dans les aéroports pour faire la promotion de la biodiversité comorienne et portant le message des actions à prohiber pour assurer sa conservation Intégrer la sensibilisation des DGE, DG Pêche, Projet pêcheurs à la protection des GEF32, dugongs dans le cadre des Associations Ulanga mesures de gestion mises en œuvre dans la zone du parc marin de Mohéli Sensibiliser la population aux Organiser des campagnes Associations Ulanga, DGE, conséquences néfastes de d’information (conférences-débat, Responsables scolaires certaines habitudes de slogans, messages radio et consommation entraînant télévisés auprès de la population l’accumulation de déchets qui et en milieu scolaire) au sujet des risquent de contaminer l’eau habitudes de consommation potable et d’entraîner la perte néfastes pour l’environnement de potentiel touristique des sites littoraux

Officialiser la responsabilité et Déclarer ce principe de façon claire CNDD, Conseiller le rôle des communautés dans la dans les textes de loi relatifs à la juridique du MPE, gestion pratique des ressources conservation de l’environnement et à MPE la gestion des ressources naturelles Appuyer, encadrer et former les Responsabiliser un service au sein de DGE, Associations de associations au sein des la DGE pour coordonner l’appui, développement et communautés pour mieux les l’encadrement et la formation des Ulanga habiliter à comprendre les associations communautaires enjeux de la protection, les aider Organiser des sessions de formation DGE, Associations de à jouer pleinement le rôle qui sur les enjeux de la protection de développement et leur est dévolue dans la gestion l’environnement et la gestion durable Ulanga durable des ressources des ressources naturelles naturelles et assurer la pérennisation des acquis

26 Annexes

Assurer une coordination des Encourager les associations des Associations de associations des communautés communautés impliquées dans la développement et pour harmoniser leurs actions gestion et la protection d’une aire Ulanga, DGE, de conservation d’une aire protégée à créer un comité de Conservateurs des protégée coordination parcs Impliquer les opérateurs Conditionner l’autorisation Propriétaires d’hôtels touristiques dans la protection et d’implanter un complexe hôtelier ou et de centres de la conservation des sites qui une entreprise touristique à la plongée, DGE, DG constituent des atouts soumission et l’adoption de plans de Tourisme touristiques aux Comores gestion prévoyant des mesures de protection et de conservation des sites adjacents aux installations Conditionner l’autorisation Propriétaires d’hôtels d’organiser des excursions sur des et de centres de sites naturels non adjacents aux plongée, DGE, DG installations touristiques au respect Tourisme d’un ensemble de consignes de protection et de conservation de l’environnement, définies dans le cadre de la gestion de ces sites

Valoriser l’expérience de Diffuser les modules de formation DGE Service formation des écogardes du élaborés dans le cadre de la formation Éducation, parc marin de Mohéli comme des écogardes du parc marin de Sensibilisation et agents de diffusion et de suivi Mohéli auprès des villages des aires Communication, des mesures de protection protégées qui seront créées Projet GEF32 environnementales au sein de chacun des villages du parc en adaptant ce concept à tous les villages au sein des aires protégées ainsi que dans les aires adjacentes. Appuyer le rôle de Organiser des sessions de formation DGE Service sensibilisation et de diffusion en communication destinées aux Éducation, de l’information que jouent les associations Ulanga Sensibilisation et associations Ulanga dans Communication l’ensemble des villages ou Prévoir l’octroi d’une partie des fonds Comité de gestion du communautés à l’intérieur et environnementaux pour soutenir les fonds hors des aires protégées actions de sensibilisation menées par environnemental les associations Ulanga Objectif 2h : Assurer la stabilité et la sécurité du système d’occupation des terres

Mesures Actions Acteurs Échéanciers Sécuriser l’appropriation des Clarification du système foncier Service des domaines, parcelles ou des terres par les DG Plan, Ministère de la paysans ou les communautés Justice, Cellule d’appui à villageoises la sécurisation foncière, MPE, Min. de l’Intérieur

27 Annexes

Objectif 2i : Réduire les effets néfastes des activités humaines, en particulier sur les éléments menacés de la diversité biologique

Mesures Actions Acteurs Échéanciers Réduire les formes de Mettre en place des mesures Min. Finances et consommation entraînant la dissuasives pour l’utilisation de Budget production de déchets non produits manufacturés générant réutilisables et non recyclables des déchets non recyclables dont l’imposition de taxes à l’importation pour alimenter le fonds pour l’environnement Consignation de certains DGE, Commerçants contenants réutilisables Atténuer les effets néfastes liés Mener des études d’impact pour DGE, Préfectures, à l’implantation de sites de l’identification des sites pour les Services de Voirie dépôt intermédiaires et des dépôts intermédiaires et les décharges principales décharges principales Atténuer les impacts négatifs Conditionner l’octroi des DGE, DGTP des travaux majeurs autorisations d’effectuer des d’aménagement (construction travaux d’aménagement au de routes, terrassement, respect de mesures d’atténuation extraction de matériaux, des impacts négatifs liés à la travaux de déblaiement et réalisation des travaux et de remblaiement, dragage) mesures de restauration du milieu Favoriser le développement de Prévoir des mesures d’allègement Min. Finances et petites et moyennes entreprises fiscal et faciliter l’accès au crédit Budget, MPE ayant recours à des pour les petites et moyennes technologies et des matériaux entreprises ayant recours à des limitant les atteintes à technologies et des matériaux l’environnement naturel limitant les atteintes à (micro-concasseurs - unités l’environnement naturel mobiles briques en terre stabilisée, moellons de lave) Favoriser l’accès aux Rechercher l’information Groupe de travail CHM, nouvelles technologies disponible sur les nouvelles Bibliothèque du respectueuses de technologies sur le Centre CNDRS, Centre de l’environnement d’Échange d’Information pour la documentation de biodiversité accessible par l’INRAPE, APSP Internet et la rendre accessible à travers les centres de documentation et l’association pour la promotion du secteur privé.

28 Annexes

ANNEXE XI : Les aires protégées (Conservation in situ )

Objectif 3a : Préserver l’état de conservation des écosystèmes peu perturbés par le développement d’un réseau d’aires protégées en accordant la priorité aux milieux naturels particulièrement riches en espèces indigènes (art. 8a, 8b) Mesures Actions Acteurs Échéanciers Identifier les sites préservés Détermination de critères objectifs DGE Service propices à la création d’aires pour l’établissement de priorités Aménagement du protégées en prévoyant la dans le choix des aires et des territoire, Services délimitation de réserves espèces à protéger et pour régionaux terrestres, marines ou côtières l’attribution de la vocation avec des zones adjacentes spécifique de protection de l’aire soumises à des mesures de protégée gestion, en accordant une priorité à la zone du Karthala. Créer un réseau d’aires Définir les limites des aires DGE Service protégées protégées et des zones adjacentes, Aménagement du et identifier les communautés territoire, Services concernées par ces territoires régionaux, Communautés Assurer la continuité de la Poursuivre les démarches pour la Projet GEF32, DGE mise en œuvre du parc marin création du fonds fiduciaire qui de Mohéli permettra le financement des activités du parc Poursuivre les actions entreprises Projet GEF32, DGE pour assurer l’adhésion des communautés villageoises à la vocation du parc Objectif 3b : Définir et adopter un cadre de gestion pour les aires protégées qui reconnaît l’implication primordiale des communautés dans la mise en place et la gestion des aires protégées. Cette reconnaissance conditionne le succès de la mise en œuvre des aires protégées. (art. 8b)

Mesures Actions Acteurs Échéanciers Assurer la pérennité des Poursuivre les démarches pour la Projet GEF32, DGE actions mises en œuvre création du fonds fiduciaire qui permettra le financement de la mise en place de l’aire protégée Identifier des activités Communautés, Services génératrices de revenus et régionaux déterminer les droits d’accès à Comité de gestion l’aire protégée Définir les modalités de En concertation avec les Communautés, DGE fonctionnement de l’aire communautés concernées, définir Services régionaux protégée et des zones les mesures de gestion des DGE Réglementation et adjacentes activités et la réglementation, en contrôle fonction de la vocation de l’aire Comité de gestion protégée, à l’intérieur de l’aire et dans les zones adjacentes

29 Annexes

Définir le cadre d’implication Apporter un appui au niveau des DGE Services régionaux des communautés dans la associations des communautés en gestion des aires protégées vue de leur agrément Définir le mode d’implication des Communautés, DGE communautés (accords de Services régionaux cogestion, concessions ou autre)

30 Annexes

ANNEXE XII : Utilisation et gestion durable hors des aires protégées (Conservation in situ )

Objectif 4a : Gérer les écosystèmes et les habitats à l’intérieur et à l’extérieur des aires protégées afin d’assurer leur conservation et leur exploitation durable Mesures Actions Acteurs Échéanciers Encourager l’agroforesterie Étudier la dynamique des systèmes DGA, INRAPE agroforestiers Concevoir les pratiques culturales DGA, INRAPE pour augmenter la productivité des systèmes agroforestiers Favoriser les systèmes de Mener des études d’impact des DGA, DGE, INRAPE culture qui satisfont à la fois différents systèmes de culture sur aux conditions d’un l’environnement développement durable, d’une Encourager le développement de DGA, DGE, compétitivité sur les marchés cultures durables qui répondent à la INRAPE, Projet internationaux pour les demande de denrées pour la DECVAS produits de rente et de consommation locale réduction des importations de Rechercher les cultures de rente DGA, INRAPE denrées destinées à la durables et compétitives sur les consommation locale marchés internationaux Gérer l’exploitation des Élaborer des plans de gestion pour DGP ressources halieutiques de l’exploitation des ressources façon durable halieutiques visant la protection du potentiel reproducteur et la survie des stades critiques des espèces exploitées Gérer l’exploitation des Appuyer l’élaboration et la mise en DGA Service forestier ressources forestières de façon œuvre des plans d’aménagement durable des unités forestières Maîtriser la pollution de l’eau Concevoir des plans d’urbanisation Min. responsable de de surface comme de l’eau avec des systèmes de collecte et de l’urbanisme, DGTP souterraine traitement des eaux usées Tenir compte de la vulnérabilité et DGE, Min. des risques de contamination des responsable de eaux souterraines et des eaux l’urbanisme littorales dans la réalisation des études d’impact relatives à l’identification des emplacements pour les sites de dépôt intermédiaires et les décharges principales des déchets domestiques

31 Annexes

Maîtriser la pollution du sol Tenir compte des risques de DGE, Min. contamination du sol dans la responsable de réalisation des études d’impact l’urbanisme relatives à l’identification des emplacements pour les sites de dépôt intermédiaires et les décharges principales des déchets domestiques Optimiser l’utilisation des Développer des plans DGE Service de espaces d’aménagement tenant compte de l’aménagement du la vocation des sols territoire Délimiter des secteurs à vocation DGA Service forestier forestière en tenant compte des habitats des espèces endémiques rares ou menacées ou des habitats propices à des actions de reboisement ou de restauration de ces espèces, tel que prévu dans l’avant-projet de loi forestière Protéger les espaces en Concevoir une législation Juriste du MPE, DGE respectant la vocation qui leur a établissant des mesures de Service aménagement été identifiée limitation de l’utilisation des sols. du territoire Il pourrait être interdit de modifier certains types d’habitats qu’ils soient sur des terrains privés ou publics. On pourrait interdire ou réglementer dans ces espaces certaines activités comme la circulation de véhicules, l’agriculture ou la construction

Objectif 4b : Réduire la pression sur les espèces et les ressources endémiques, rares ou vulnérables, et celles dont l’exploitation n’est pas durable ou dont on suspecte la surexploitation

Mesure Actions Acteurs Échéanciers Promouvoir l’utilisation de Concevoir et mener une étude pour Laboratoire des matériaux disponibles accroître les connaissances sur la Travaux Publics en localement dont le prélèvement disponibilité et la durabilité des partenariat avec ne représente pas une menace matériaux de construction de l’INRAPE pour l’équilibre de substitution dont le prélèvement ne l’écosystème représente pas une menace pour l’équilibre des écosystèmes Faire la promotion de modèles de DGTP construction fabriqués à partir de ces matériaux Mener des actions pilotes pour les DGTP unités mobiles de concassage pour la fabrication de sable concassé

32 Annexes

Identifier et promouvoir des Identifier des activités génératrices DGE, communautés activités de substitution de revenus accessibles aux génératrices de revenus populations qui braconnent les tortues Développement d’activités DG Artisanat artisanales offrant des produits de APSP substitution: DGA, communautés - fabrication de pots à plantes en terre cuite - culture de fleurs ornementales Identifier et promouvoir des DGP, APSP, activités de substitution communautés génératrices de revenus visant une meilleure valorisation des produits de la pêche (nettoyage, salage, séchage, fumage) Diversifier ou développer de Identifier de nouvelles techniques DGP, pêcheurs nouvelles techniques de pêche permettant une sélectivité d’exploitation qui ne présentent des captures et les divulguer pas de menace pour l’équilibre de l’écosystème Augmenter la disponibilité des Installation de dispositifs DGP ressources hors des zones concentrateurs de poissons (DCP) vulnérables pour attirer les gros poissons lors de leur migration dans la zone de pêche accessible aux pirogues Développer un sentiment DGP, communautés d’appropriation des DCP par les populations riveraines de la même façon que les territoires de pêche traditionnels Décongestionner l’occupation Explorer la possibilité de former DGP, communautés de la zone côtière en facilitant des groupements de pêcheurs l’accès à l’acquisition par les adéquatement constitués pour pêcheurs d’embarcations garantir l’accès au crédit des motorisées membres du groupement

Favoriser l’utilisation de Évaluer le potentiel des rivières de DGTP formes d’énergies Mohéli et d’Anjouan pour la production renouvelables d’hydroélectricité à l’aide de micro turbines installées au fil du courant Limiter l’expansion des Augmenter la productivité et la DGA – CEA terres en culture par le rentabilité des espaces mis en culture déboisement par la vulgarisation de techniques agricoles améliorées Favoriser l’utilisation de Installer des bouées d’encrage à DGE, DGTP techniques ou de procédés proximité des ports de Moroni, respectant l’intégrité de Mutsamudu et pour la l’environnement navigation commerciale et de plaisance et inciter les navigateurs à les utiliser

33 Annexes

Objectif 4c : Restaurer les écosystèmes dégradés et favoriser la reconstitution des espèces menacées (article 8f)

Mesure Actions Acteurs Échéanciers Élaborer et appliquer des Créer des réserves de pêche en concertation DGP, DGE, plans de conservation qui avec les communautés de pêcheurs communautés visent le rétablissement de Créer des réserves en concertation avec les DGA Service cycles naturels et de la communautés pour les zones forestières qui forestier, DGE, productivité d’une région servent d’habitat pour les espèces menacées communautés pour permettre la survie (forêt du Karthala qui sert d’habitat pour des espèces menacées plusieurs espèces menacées, forêts de Mohéli et d’Anjouan qui servent d’habitat pour les Roussettes de Livingstone, forêts de Mohéli et d’Anjouan qui servent d’habitat pour le lémurien Mongos) Élaborer et appliquer des Établir des plans de reboisements des bassins DGP, DGE, plans de reboisement des versants avec la participation des communautés terrains sur les pentes pour communautés qui occupent ces espaces favoriser la reconstitution des sols et en freiner l’érosion. Assainir les sites de dépôt Encourager l’organisation de travaux DGA Service des déchets domestiques communautaires de nettoyage forestier, DGE, communautés

Objectif 4d : Contrôler les espèces exotiques et nouvelles (art. 8h) Mesure Actions Acteurs Échéanciers Réglementer l’introduction Adoption d’un protocole d’introduction DGA, DGE d’espèces exotiques qui incluant un processus d’examen des avantages menacent des écosystèmes, et risques associés à toute introduction d’une des habitats ou des espèces espèce non indigène en s’inspirant du code de indigènes conduite pour l’importation et la libération d’agents exotiques de lutte biologique publié par la FAO en 1996 Entreprendre des travaux visant l’élaboration DGA de listes d’organismes nuisibles concernés par la réglementation sur les contrôles phytosanitaires Essais en milieu confiné pour vérifier la INRAPE, DGE, compétitivité de l’espèce introduite et sa DGA capacité de s’hybrider avec des espèces apparentées Mener des actions Programmer des campagnes d’éradication DGA, DGE d’éradication pour les pour la mangouste et la civette, le goyavier espèces exotiques déjà rouge et Lantana camara introduites et qui menacent des écosystèmes, des habitats ou des espèces indigènes

34 Annexes

ANNEXE XIII

Conservation ex-situ

Objectif 5a : Assurer la sauvegarde d’un nombre suffisamment élevé d’individus des espèces menacées par la perte d’habitat afin de conserver le potentiel génétique de ces espèces Mesures Actions Acteurs Échéanciers Identifier les espèces pour Estimer la taille des populations des DGE, CNDRS lesquelles des mesures de espèces dont on suspecte une conservation ex-situ sont réduction critique des effectifs requises (comme le pigeon bleu) et dont l’habitat est dégradé ou sévèrement menacé Connaître les conditions Étudier le cycle biologique de ces DGE, CNDRS optimales de survie en espèces captivité des espèces pour lesquelles des mesures de conservation ex-situ sont requises Favoriser la conservation ex- Collaborer entièrement avec les CNDRS, DGE situ des espèces pour institutions étrangères qui lesquelles des mesures de souhaitent contribuer à la conservation ex-situ sont conservation ex-situ des espèces requises menacées des Comores Communiquer l’identification des CNDRS, DGE espèces prioritaires aux fondations qui offrent un appui aux Comores pour la conservation ex-situ

35 Annexes

ANNEXE XIV : Partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation de la diversité biologique

Objectif 6a : Assurer la protection des droits de « propriété intellectuelle » de la population sur les connaissances relatives à l’utilisation des éléments de la diversité biologique Mesures Actions Acteurs Échéanciers Valoriser les utilisations de la Recenser les connaissances de la CNDRS, DGE, diversité biologique aux population relatives à l’utilisation communautés Comores des éléments de la diversité biologique Assurer le respect des droits de Développer un cadre légal Conseiller « propriété intellectuelle » de approprié reconnaissant les droits juridique du MPE, la population sur les de « propriété intellectuelle » de législateur connaissances relatives à la population l’utilisation des éléments de la diversité biologique Objectif 6b : Assurer que la conservation de la diversité biologique apporte des bénéfices aux communautés locales Mesures Actions Acteurs Échéanciers Développer des mécanismes Prévoir qu’une part maximale des Communautés, permettant le partage des bénéfices générés par les activités comité de gestion bénéfices résultant de la écotouristiques reviennent aux de l’aire protégée conservation de la diversité communautés qui sont impliquées biologique dans la gestion des aires protégées Objectif 6c : Affirmer la souveraineté de l’État sur les ressources du pays dans l’éventualité où des accords commerciaux internationaux sont établis concernant l’exploitation d’éléments de la diversité biologique par des sociétés étrangères

Mesures Actions Acteurs Échéanciers Assurer le respect de la Développer un cadre légal approprié qui Conseiller souveraineté de l’État sur les reconnaît la souveraineté de l’État sur les juridique du éléments de la diversité éléments de la diversité biologique et qui MPE, biologique dans l’éventualité prévoit un partage équitable des bénéfices Législateur, où des accords commerciaux générés par leur utilisation Conseiller internationaux sont établis pour juridique à la l’exploitation d’éléments de la présidence, diversité biologique par des DGE sociétés étrangères

36 Annexes

ANNEXE XV : Agrobiodiversité

Objectif 7a : Prévenir la perte de variétés indigènes uniques par le remplacement de variétés importées ou par l’introduction d’agents pathogènes

Mesures Actions Acteurs Échéanciers Reconnaître la valeur des Évaluer les avantages écologiques des DGA Service systèmes agroforestiers pour systèmes agroforestiers forestier, assurer la conservation de la INRAPE diversité biologique Maintenir et valoriser les Développer des méthodes et des systèmes DGA Service systèmes d’agroforesterie d’augmentation de la productivité de forestier, présents aux Comores l’agroforesterie traditionnelle INRAPE Contrôler le développement de Adopter des techniques de lutte Communautés, méthodes culturales axées sur biologique intégrée et d’agrobiologie DGA, CEA, l’augmentation de la projets productivité par l’apport agricoles d’intrants et l’introduction de variétés à haut rendement concurrentes des variétés locales. Garantir la sécurité des Renforcer les capacités nationales pour DGA, introductions de souches émettre des avis scientifiques rigoureux Expertise agricoles et de géniteurs pour identifiant les risques et les avantages extérieure l’élevage pour prévenir la relatifs à l’introduction de souches perte de variétés indigènes agricoles et de géniteurs pour l’élevage uniques par le remplacement Définir des mécanismes de prise de MPE, DGA de variétés importées décisions relatives à l’introduction de souches agricoles et de géniteurs pour l’élevage Protéger le pays de Assurer la continuité des efforts pour la DGA Service l’introduction de nouvelles mise en place d’une quarantaine pour le Élevage, maladies du bétail bétail importé Police des frontières Maintenir la collaboration du pays à DGA Service l’office International des Épizooties Élevage

37 Annexes

ANNEXE XVI : Biosécurité

Objectif 8a : Gérer de façon sécuritaire les produits issus de la biotechnologie

Mesures Actions Acteurs Échéanciers Mettre en place des moyens pour Poursuivre et achever les procédures Point focal réglementer, gérer ou maîtriser les en vue de l’adhésion des Comores Convention risques associés à l’utilisation et à la au protocole de Carthagène de la diversité libération d’organismes vivants et biologique, modifiés résultant de la Conseiller biotechnologie qui risquent d’avoir juridique du sur l’environnement des impacts MPE, Conseil défavorables qui pourraient influer des Ministres sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique, compte tenu également des risques pour la santé humaine Objectif 8b : Éviter l’introduction et la libération d’OVM qui risquent d’avoir des impacts défavorables sur l’environnement et les ressources indigènes naturelles et agricoles aussi longtemps que le pays n’aura pas les ressources nécessaires à l’identification des risques et des avantages associés à l’introduction et l’utilisation de ces organismes Mesures Actions Acteurs Échéanciers Éviter toute importation Adopter une politique basée sur le MPE d’OVM tant que les capacités principe de précaution qui évite toute nationales ne permettent pas importation d’OVM tant que les capacités l’évaluation des risques et des nationales ne permettent pas l’évaluation avantages liés à l’introduction des risques et des avantages liés à et à la diffusion des OVM et le l’introduction et à la diffusion des OVM contrôle de la diffusion des et le contrôle de la diffusion des OVM OVM introduits. introduits. Objectif 8c : Renforcer les capacités du pays de telle sorte qu’il puisse profiter en toute sécurité des avantages liés à l’utilisation des OVM

Mesures Actions Acteurs Échéanciers Former les ressources humaines Identifier les programmes de Point focal pour assurer l’évaluation des risques formation internationaux offerts sur Convention et avantages liés à l’utilisation des l’évaluation des introductions de la diversité OGM et à l’utilisation et la diffusion d’OGM et assurer la participation de biologique, des OVM représentants des Comores MPE, INRAPE Former les polices des frontières Organiser des sessions de formation MPE, Min. pour les habiliter à exercer un sur l’identification et les procédures Finances, contrôle rigoureux des importations de contrôle de l’introduction des expertise d’OGM et d’OVM OGM extérieure Source : Plan d’action environnementale des Comores 2001

38 Annexes

ANNEXE XVII : Mise en œuvre et suivi de la Stratégie et du Plan d’action.

Objectif 9a : Assurer la mise en œuvre et le suivi de la Stratégie et du Plan d’Action

Mesures Actions Acteurs Échéanciers Assurer l’ancrage institutionnel Identifier les responsables MPE de la Stratégie et du Plan institutionnels de la mise en œuvre d’Action pour la conservation et du suivi de la Stratégie et du Plan de la diversité biologique d’Action Évaluer la faisabilité de la mise Estimer les ressources humaines MPE en œuvre de la Stratégie et du nationales et externes requises pour Plan d’Action la mise en œuvre et le suivi de la Stratégie et du Plan d’Action Estimer les budgets nécessaires à la MPE réalisation du Plan d’Action et rechercher les financements nécessaires Identifier des bailleurs de fonds et MPE des partenaires pour la mise en œuvre de la Stratégie et du Plan d’Action Renforcer le caractère Assurer une mise à jour périodique MPE participatif de la conception de de la Stratégie et du Plan d’Action la Stratégie et du Plan d’Action en y impliquant des représentants des communautés et de la société civile en reconnaissance de leur rôle primordial dans la mise en œuvre de la Stratégie et du Plan d’Action. Assurer le suivi de la mise en Préparer les rapports nationaux sur MPE œuvre de la Stratégie et du le suivi de la mise en œuvre de la Plan d’Action stratégie et du plan d’action Source : stratégie nationale et plan d’action pour la conservation de la diversité biologique, Moroni, Décembre 2000

39 Table des matières

TABLE DES MATIÈRES SOMMAIRE ...... iii RÉSUME ...... iv REMERCIEMENTS ...... v LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES ...... vii INTRODUCTION ...... 8 I. MATÉRIELS ET MÉTHODES ...... 11 1-1. Matériels ...... 11 1-1-1. Localisation de la zone d’étude ...... 11 1-1-2. Justification du choix des sites étudiés ...... 13 1-2. Méthodes ...... 15 1-2-1. Démarche commune aux hypothèses ...... 15 1-2-2. Démarche commune de vérification des trois hypothèses ...... 15 1-2-2-1. Compilation bibliographique ...... 15 1-2-2-2. Phase d’enquête sur terrain ...... 15 1-2-2-3. Phase de Traitement des informations recueillies ...... 16 1-3. Démarche spécifique par hypothèse...... 17 1-3-1. Hypothèse 1 : L’utilisation des ressources par les paysans les acteurs existants ne peuvent pas contribuer à la conservation de la biodiversité ...... 17 1-3-2. Hypothèse 2 : les connaissances des causes sociales et économiques permettent d’évaluer l’état de l’environnement de la commune de Tsembéhou ...... 18 1-3-3. Hypothèse 3 : Le bon fonctionnement des administrations des RNR favorise la gestion efficace et durable de l’écosystème terrestre de la commune ...... 18 1-3-3-1. Les actions motrices ou levier ...... 19 1-3-3-2. Les actions neutres ...... 19 1-3-3-3. Les actions Tampon ...... 19 1-3-3-4. Les actions sensibles ...... 19 1-3-3-5. Les actions sensibles ...... 19 1-4. Les limites de l’étude ...... 20 1-5. Le chronogramme ...... 20 II. RÉSULTATS ...... 22 2-1. Les activités des acteurs en matière de préservation de l’environnement terrestre de Tsembéhou ...... 22

96 Table des matières

2-1-1. Typologie des acteurs œuvrant dans le domaine de l’environnemental de Tsembéhou ...... 22 2-1-1-1. Les acteurs Etatiques dans le secteur environnemental ...... 22 a. La responsabilité des autorités administratives publiques dans le domaine environnemental ...... 23 b. Faiblesses et contraintes des capacités des personnes publiques sur le secteur environnemental ...... 25 c. Les conventions internationales de la biodiversité biologique ...... 25 d. Les limites des institutions publiques ...... 26 2-1-1-2. Les acteurs non Etatiques ...... 27 a. Les atouts des associations et des ONGs ...... 27 b. La vulnérabilité du mouvement associatif ...... 28 2-1-1-3. Mode d’utilisation des ressources déterminée par les pratiques agricoles ... 28 a. Diagnostic des sites étudiés ...... 28 b. Les cultures de rentes ...... 31 c. L’agroforesterie traditionnelle ...... 31 2-2. Les facteurs déterminant les causes et les conséquences de la destruction de la biodiversité ...... 32 2-2-1. Utilisation du territoire : historique et ambiguïté actuelle du régime foncier .... 32 2-2-1-1. La colonisation foncière en 1912 ...... 33 2-2-1-2. Un autre événement historique ...... 33 2-2-1-3. Les causes anthropiques liées à la destruction des RNR ...... 34 2-2-2. Les activités agricoles ...... 34 2-2-2-1. L’agriculture ...... 34 2-2-2-2. Le mode d’élevage le plus pratiqué ...... 34 2-2-2-3. Les cultures vivrières sous forêt naturelle ...... 35 2-2-3. La pauvreté des paysans ...... 35 2-2-3-1. Alphabétisation des jeunes et des adultes et promotion des activités sportives et culturelles ...... 36 2-2-3-2. Aspects environnementaux de la pauvreté ...... 36 a. Les coupes informelles du bois ...... 36 b. Forme de pénétration dans les forêts ...... 37 c. Les catastrophes naturelles ...... 38 d. Insécurité foncière ...... 38

97 Table des matières

e. La croissance démographique ...... 39 2-2-2-3. Les conséquences liées à la dégradation générale de l’environnement terrestre de Tsembéhou ...... 40 2-3. Les dimensions culturelles et les modes de gestion et règlementation traditionnelle . 40 2-3-1. Organisation sociale ...... 41 2-3-1-1. Les associations traditionnelles ...... 41 a. Les points forts de ces associations ...... 41 b. Les points faibles ...... 42 2-3-1-2. Les traditions et les coutumes ...... 42 2-3-1-3. Les dynamiques culturelles ...... 42 a. Les mariages traditionnels ...... 43 b. Les fêtes culturelles et religieuses ...... 43 2-3-2. La solidarité et dynamique communautaire ...... 43 2-3-2-1. La religion islamique ...... 43 2-3-2-2. L’importance de la plantation d’un arbre dans les mentalités des paysans . 44 2-3-3. Les modes de gestion et règlementation traditionnelles ...... 45 2-3-3-1. L’occupation des sols ...... 45 2-3-3-2. Gestion des ressources naturelles et la question foncière ...... 45 III. DISCUSSIONS ...... 46 3-1. DISCUSSIONS ...... 46 3-1-1. Les cadres institutionnels ...... 46 3-1-1-1. Le cadre politique, économique, juridique et réglementaire ...... 47 3-1-1-2. Les capacités individuelles disponibles ...... 48 3-1-2. Les causes anthropiques liées à la destruction de l’espace naturelle ...... 48 3-1-3. Les dimensions culturelles ainsi que les modes de gestion et règlementation traditionnelle de la commune rurale de Tsembéhou ...... 50 3-1-3-1. Organisation et fonctionnement du village ...... 50 3-1-3-2. Les recettes pour le fonctionnement de cette organisation ...... 51 3-2. RECOMMANDATIONS ...... 51 3-2-1. Le renforcement des capacités des différentes institutions dans le secteur environnemental ...... 53 3-2-2. Le renforcement de capacité des paysans dans le cadre d’utilisation des RN ... 53 3-2-3. L’amélioration du régime foncier ...... 54 CONCLUSION ...... 55

98 Table des matières

BIBLIOGRAPHIE ...... 56 ANNEXES ...... i LISTE DES ANNEXES ...... I TABLE DES MATIÈRES ...... 96

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