Revue archéologique de l’Est

tome 63 | 2014 n° 186

Un établissement rural de La Tène finale à Trémoins (Haute-Saône)

Lydie Joan et Grégory Videau

Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/rae/8068 ISSN : 1760-7264

Éditeur Société archéologique de l’Est

Édition imprimée Date de publication : 1 décembre 2014 Pagination : 47-87 ISBN : 978-2-915544-28-2 ISSN : 1266-7706

Référence électronique Lydie Joan et Grégory Videau, « Un établissement rural de La Tène fnale à Trémoins (Haute-Saône) », Revue archéologique de l’Est [En ligne], tome 63 | 2014, mis en ligne le 11 février 2016, consulté le 01 juillet 2020. URL : http://journals.openedition.org/rae/8068

© Tous droits réservés UN ÉTABLISSEMENT RURAL DE LA TÈNE FINALE À TRÉMOINS (HAUTE-SAÔNE)

Lydie Joan*, Grégory Videau*

Mots-clés Établissement rural, territoire séquane, La Tène finale, céramique, amphores . Keywords Rural settlement, Sequani territory, Late La Tène, ceramics, amphoras . Schlagwörter Gehöft, Territorium der Sequaner, Spätlatène, Keramik, Amphoren .

Résumé Le site laténien de Trémoins se trouve en Franche-Comté, aux confins de la Haute-Saône et du Doubs, à l’extré- mité nord de l’entité géographique vallonnée des collines pré-jurassiennes . Il occupe une tête de petit vallon . Le site s’organise selon deux ensembles distincts . En contrebas du vallon, sur une terrasse naturelle, une zone d’habitat est délimitée par un enclos fossoyé en agrafe de plus de 60 m de côté . À l’extérieur de cet enclos, des greniers et des fosses, dont certaines proba- blement destinées aussi au stockage, sont disséminés dans le vallon et en périphérie . Si le site semble correspondre de prime abord au schéma des enclos de type « ferme indigène », il présente également certaines caractéristiques des « habitats ouverts » . Le mobilier, principalement collecté dans le comblement des fossés de l’enclos et de quelques structures annexes, est attri- buable à La Tène finale . Les résultats de l’étude de la céramique révèlent un faciès très conventionnel, s’inscrivant dans une fourchette comprise entre le dernier quart du iie s . et le milieu du ier s . av . n .è .

Abstract The La Tène site of Trémoins lies in Franche-Comté, on the borders between the Haute-Saône and the Doubs, in the extreme northern section of the foothills of the Jura . It lies at the summit of a small hill . The site is split into two distinct nuclei . On a natural terrace below the hill, a settlement is delimited by a three-sided ditched enclosure more than 60 m long on each side . Outside the enclosure, storehouses and pits, the latter probably used for storage, are scattered in and around the valley area . Although the site at first site seems to match the layout of an “indigenous farm”, it also has characteristics of the “open settlements” . Artefacts mainly found in the filling of the enclosure ditches and of a few annexes, can be attributed to the Late La Tène . Study of the ceramics reveals a highly conventional facies, dated to a period ranging between the middle of the 1st century BCE and the last quarter of the 2nd century .

Zusammenfassung Der latènezeitliche Fundplatz von Trémoins liegt an einem Talkopf in der Franche-Comté an der Grenze der Departements Haute-Saône und Doubs, im äußersten Norden des hügeligen Vorjura . Es sind zwei unterschied- liche Ensembles zu erkennen . Unten im Tal auf einer natürlichen Terrasse gelegen umgibt eine verklammerte Einfriedung mit einer Seitenlänge von über 60 m einen Siedlungsbereich . Außerhalb von dieser Einfriedung sind im und um das Tal Speicher verteilt sowie Gräben, von denen einige ebenfalls der Lagerung gedient haben dürften . Obwohl der Fundplatz auf den ersten Blick dem Schema des „einheimischen Gehöftes“ zu entsprechen scheint, so weist er doch auch bestimmte Eigenschaften einer „offenen Siedlung“ auf . Das Mobiliar, das vorwiegend aus der Verfüllung der Einfriedungsgräben und einigen anderen Strukturen stammt, kann die Spätlatènezeit eingeordnet werden . Die Ergebnisse der Keramikstudie lassen eine sehr konventionelle Fazies erkennen .

Le site laténien de la Planche au Saint se trouve en (fig. 1). Il occupe une ancienne tête de vallon, présentant Franche-Comté sur la commune de Trémoins (Haute- un dénivelé de plus de 21 m. Saône), à 15 km de Montbéliard, aux confins de la La présence de vestiges fut d’abord mise en évidence Haute-Saône et du Doubs et à l’extrémité nord de ­l’entité dans l’emprise du tracé de la LGV Rhin-Rhône et d’une géographique vallonnée des collines pré-jurassiennes zone de dépôt contiguë, lors de deux campagnes de

* Centre archéologique de Franche-Comté-Inrap, 9 rue Lavoisier, 25000 Besançon. [email protected] - [email protected]

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l'Ognon Bassin de Champagney

Plateau de Le Scey Haute-Saône Trémoins Chavanne Val de l'Ognon

Dépression Plateaux V. Lamy triasique Pré-jurassiens

0 2 km ENTITÉS GÉOMORPHOLOGIQUES ÂGES DES FORMATIONS GÉOLOGIQUES Holocène (Fz) ; alluvions récentes de l’Ognon et de ses auents Val de l'Ognon Pleistocène uviatile (Fx) ; alluvions anciennes de l’Ognon et de l’Aar Plateaux de Haute-Saône Jurassique supérieur et Crétacé, calcaire et marne

Collines préjurassiennes Jurassique moyen et inférieur, calcaire

Trias, marnes irisées Dépression triasique Trias grèseux

Bassin de Champagney Permien

Fig. 1. Contexte géographique et géologique d’après la feuille de Lure – 1 : 5000 (Théobald et alii, 1967, repris par V. Lamy).

390 389

Secteur 3 388 391 N

392

393

393 394 395 396 397

398 179 Secteur 2 387 386 399 400 (mètres NGF)401 388 402 389 Secteur 1 390 403 391

404 392

393

405

échelle 1 : 2 000 (1 cm = 20 m)

0 40 80 m

Fig. 2. Plan général du site sur fond altimétrique après décapage (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski).

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­diagnostic (janvier 2005 et avril 2006), sous la direction 1.1. L’enclos (fig. 3 à 6) de K. Raynaud, puis de G. Bataille et I. Dard (Inrap). Tenant compte de la répartition des sondages positifs, La structure principale du site est localisée dans la par- le Service régional de l’Archéologie de Franche-Comté a tie est de l’emprise. Il s’agit d’un enclos à trois branches, dit prescrit la réalisation d’une opération de fouille divisée en « en agrafe ». Le quatrième côté de l’enclos était naturelle- trois secteurs disjoints, totalisant une surface de près de ment ouvert sur un aplomb du terrain de quelques mètres. 2,7 ha (fig. 2). Cette opération s’est déroulée du 23 avril Il a été décapé sur toute sa surface et fouillé de manière au 6 ­juillet 2007. exhaustive, en combinant des méthodes mécaniques et Masquée par des colluvionnements successifs, la topo- manuelles (fig. 3). L’enceinte délimite une surface de près de graphie du terrain contemporaine des vestiges a été révélée 3 000 m² qui enserre diverses structures, et notamment des suite au décapage. Les structures mises au jour se répar- traces d’aménagements sur poteaux porteurs. Les tronçons tissent dans un petit vallon et sur ses abords. À l’exception de fossés, de longueur sensiblement égale (de 53 à 55 m), d’une mare abreuvoir et de quelques fosses du Haut- donnent à l’enclos une forme proche du carré. L’arasement Empire romain, la majorité des aménagements découverts variable de ces derniers laisse apparaître de sensibles diffé- (ensembles de trous de poteau, fosses, silos, enclos fossoyé) rences de l’un à l’autre. La largeur à l’ouverture des trois appartient au même horizon chronologique : La Tène finale. fossés oscille entre 0,40 et 1,45 m, tandis que leur profon- deur maximale est comprise entre 0,50 et 0,80 m (fig. 4 1 . Description des vestiges et 6). Les profils des fossés, creusés parfois en U, parfois en V, apparaissent également changeants. Par ailleurs, quel L’établissement rural gaulois de Trémoins s’organise que soit le profil observé, on note des irrégularités au sein autour d’un enclos qui, d’après l’exploitation des données de chaque fossé, matérialisées par des paliers qui témoignent recueillies lors de la fouille, structure l’espace en deux zones probablement d’entretiens réguliers. principales d’activités (fig. 2). L’intérieur de l’enclos semble Les coupes, réalisées à intervalles réguliers, révèlent un dévolu en grande partie à l’habitat, alors que les greniers comblement relativement homogène du fossé de l’enclos retrouvés à l’extérieur permettent de restituer une zone de pour les branches nord et ouest, et qui s’opère en deux stockage de céréales liée à une possible activité de mouture temps (fig. 4 et 5). Le remplissage inférieur se caractérise par comme le suggère la découverte de deux fragments de meule une couche de terrain naturel remanié, d’inégale épaisseur, (Jaccottey et alii, 2011, p. 924). qui tapisse le fond des fossés. La forte ressemblance des

échelle 1 : 1 000 (1 cm = 10 m)

0 20 40 m

Fig. 3. Répartition des structures dans le secteur 2 (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski).

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E O échelle 1 : 500 390.38 390.42 6 0 10 m 1 coupe 7 Coupe 7

8

O E 390.75 390.66 1

9 Coupe 8

10

E O 390.89 390.87 1 Coupe 9

N

O E 390.91 390.84 : TN 1 : Roche Coupe 10 : Percolation : terre plus claire dans le comblement, traces de ruissellement pendant le fonctionement ? 1 : US 1007, couche argilo-limoneuse gris-brun mélangée avec des galets de faible section (inférieure à 5 mm). Elle contient quelques fragments de charbon et de rares tessons

Fig. 4. La branche ouest de l’enclos (St. 1008) (relevé : A. Habasque, DAO : F. Krolikowski). textures entre cette couche et l’encaissant naturel a rendu largement pourvue en mobilier. L’existence de cette couche, particulièrement délicate la mise en évidence des limites manifestement liée à des rejets de nature détritique, s’ex- du creusement. Cet apport de matériaux, toujours stérile, plique probablement plus par la proximité d’une zone de s’explique très certainement par les dynamiques d’éro- vie (concentration au sol de traces se rapportant à plu- sion des parois du fossé (ruissellements, effondrements) sieurs bâtiments) que par une meilleure conservation de qui conduisent, à terme, à un profil d’équilibre, soit une la branche sud de l’enclos. Cette caractéristique se vérifie stabilisation des parois de façon naturelle. Le remplissage dans des secteurs beaucoup mieux documentés, comme la supérieur est, quant à lui, de nature anthropique. Il se com- moyenne vallée de l’Oise, où les concentrations de mobi- pose d’une matrice argilo-limoneuse compacte de couleur lier retrouvées dans les enclos coïncident, le plus souvent, gris-brun qui contient occasionnellement des petites pierres avec la présence d’une ou plusieurs constructions dans un calcaires, des fragments de charbon de bois et un peu de périmètre proche (Malrain, Pinard, 2006). mobilier céramique. Parfois, on rencontre à la base de cette couche une lentille d’argile plus claire, sorte d’interface avec 1.2. Une excavation antérieure à l’enclos la couche précédente, qui pourrait être interprétée comme (fig. 7 à 11) des traces de ruissellement ou de stagnation d’eau. Cette stratigraphie binaire, relevée sur l’ensemble des Sur le tronçon nord de l’enclos (US 1010), un ren- fossés, apparaît plus complexe dans le bras sud de l’enclos flement, situé à environ 6 m de l’extrémité nord-est, était (fig. 6). On suit de manière très exceptionnelle sur une perceptible en surface mais semblait correspondre à une quinzaine de mètres un niveau très charbonneux qui irrégularité du fossé (fig. 7). Lors de sa fouille, une anomalie recouvre les deux couches précédemment décrites. Il s’agit de forme quadrangulaire, indépendante du fossé, est claire- d’une matrice argilo-limoneuse grise, saturée en ­charbons, ment apparue dans l’argile du terrain naturel.

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coupe 1 2 3

4

5

N sondage diagnostic échelle 1 : 500

0 10 m 6

Coupe 1 Coupe 2 S/E N/O 387.18 387.14 387.11 387.10 1 1

Coupe 3 387.31 387.29 1 S/E Coupe 4 388.06 N/O 387.95 1

Coupe 5 388.42 388.36 1

S/E Coupe 6 N/O 390.19 390.19

1

Sondage diag. (St. 45) S/E N/O : TN 389,77 1 : US 1009, couche argilo-limoneuse gris-brun contenant 1 quelques fragments de charbon et de rares tessons. 2 2 : US 1151, TN remanié.

Fig. 5. La branche nord de l’enclos (St. 1010) (relevé : A. Habasque, DAO : F. Krolikowski).

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N/O Coupe 11 S/E Coupe 12 S/E N/O 390.42 390.40

389.83 389.75 2 2

3 3

Coupe 13 S/E N/O Coupe 14 N/O 388.98 S/E 389.25 1 398.91 389.15 1 2 2 3 3

Coupe 15 S/E S/E N/O Coupe 16 1 388.32 N/O 387.43 388.26 387.36 2 2 3

torchis échelle 1 : 25

0 0,5 m

: TN N/O Coupe 17 : Roche 387.20 S/E : Percolation : terre plus claire dans le comblement, traces de ruissellement pendant le fonctionnement ? 387.13 1 : US 1045, couche argilo-limoneuse grise charbonneuse contenant la majorité du mobilier céramique. 2 2 : US 1005, couche argilo-limoneuse gris-brun contenant quelques fragments de charbon et de rares tessons. 3 : US 1151, TN remanié.

18 17 16

15 14 13 Coupe 18 12 N N/O S/E 386.79 2

coupe 11

échelle 1 : 500

0 10 m

Fig. 6. Localisation des coupes sur la branche sud de l’enclos (St. 1006) (relevé : M.-A. Widehen, DAO : F. Krolikowski).

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Fig. 7. Localisation de la fosse 1039 sur la branche nord de l’enclos (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski). N

1039

échelle 1 : 500

0 10 m

Plan 1 échelle 1 : 25 0 0,5 m N

Plan 2

US 1040

Fig. 8. Plans de la fosse 1039 (relevé : A. Habasque, DAO : F. Krolikowski).

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À ce niveau d’apparition, les dimensions maximales de la structure atteignent 1,90 m de longueur et 1,80 m de largeur (fig. 8, plan 1). Toutefois, un second relevé en plan a permis de montrer qu’elle avait plutôt une forme carrée avec des côtés de 1,80 m dès qu’elle entaille le substrat rocheux (fig. 8, plan 2 et fig. 9). À partir du niveau d’apparition, la profondeur de la structure atteint 2,10 m mais on peut restituer une profondeur globale de 2,50 m depuis le niveau initial. D’après ces critères, le volume estimé de l’excavation est compris entre 3,80 et 4,30 m3. Dès lors, on peut penser que l’espace correspondant à ce creusement n’est pas ano- din. Bien que sa fonction première reste encore à définir en l’absence d’indices caractéristiques, plusieurs interprétations peuvent être avancées. La question de l’approvisionnement en eau d’une partie du site se pose comme une alterna- tive. L’utilisation de cette cavité comme citerne serait une Fig. 9. Fosse 1039 en cours de fouille (G. Videau). éventualité, mais la nature calcaire du substrat ne paraît pas très adaptée pour contenir de l’eau. La possibilité d’un puits avorté ou d’un puits fonctionnel qui, bien que peu profond, aurait pu capter une nappe perchée, comme il en existe dans le secteur encore actuellement, est également envisageable. Le stockage de denrées alimentaires consti- tue une autre option possible. On peut y voir un silo ou un garde-manger, voire une glacière, pour la conservation d’aliments divers, bien que l’on n’ait retrouvé aucun indice permettant de confirmer cette supposition. Le comblement de cette cavité s’est déroulé en plu- sieurs étapes, alternant dépôts naturels (couches stériles : dues à des phénomènes de ravinement ?) et rejets anthro- piques (fragments de charbon et quelques fragments de céramique) (fig. 10 et 11). Une première alternance de cinq couches est scellée par un niveau d’argile rubéfiée sur place, dont la puissance maximale atteint une quinzaine de centimètres. Elle montre une utilisation ponctuelle de la structure comme foyer ou peut-être comme four. La partie supérieure suit une dynamique de comblement à peu près similaire à la partie inférieure, avec six séquences de rem- plissage successives. Les quelques fragments de panse de céramique retrou- vés dans les niveaux de rejets, bien qu’attribuables à La Tène finale, ne permettent pas de proposer une datation plus pré- cise du comblement. Cependant, l’examen de la coupe de cette structure montre que la couche de clôture (US. 1040) est entamée par le fossé de l’enclos. La stratigraphie permet donc d’affirmer que cette structure a été creusée, puis com- Fig. 10. Coupe stratigraphique de la fosse 1039 (G. Videau). blée, avant la création de celui-ci.

1.3. Les aménagements intérieurs à l’enclos des aménagements en matériau périssable à cet endroit. L’espace délimité par l’enclos présente quarante et une Pourtant, aucune organisation claire ne se dégage du semis structures excavées qui, d’après le peu de mobilier retrouvé de trous de poteau relevé. Ce manque de lisibilité est pro- dans le comblement de celles-ci, sont contemporaines des bablement induit par une succession d’états, comprenant fossés. On dénombre quatorze fosses, probablement creu- un ou plusieurs bâtiments (fig. 12). sées à fin d’extraction de matériaux, un foyer détruit sur Sept trous de poteau font un diamètre moyen de place (ou une fosse contenant des rejets de foyer) et vingt- 40 cm ; sept un diamètre moyen de 50 cm ; six de 60 cm ; six trous de poteau. La répartition de ces structures n’est quatre de 70 cm et enfin un de 80 cm. Plus ou moins bien pas homogène, puisque onze fosses et vingt-cinq trous de conservés (hauteur de conservation variant de 5 à 56 cm), poteau se concentrent dans la partie sud de l’enclos. La ils présentent des profils très variables (parois obliques ou densité des poteaux retrouvés témoigne de l’importance verticales ; fonds plats, en cuvette ou inclinés).

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387,5 S-O échelle 1 : 25 N-E 0 0,5 m 387.31 387.29

387 Plan 1

US 1040

1137 Plan 2 386,5 1135

1136 es

386 1138 1145 1139 Altitudes NGF en mèt r 1147 1140

385,5 1146

1148

1149

385 1039

: TN - argile rouge 384,5 : limites du creusement du fossé 1010 d'après photographie. : TN - roche calcaire

US 1039 : Creusement fosse. 1040 : Couche argilo-limoneuse brune. Inclusions de fragments de charbon et de petits cailloux calcaires. 1135 : Couche argilo-limoneuse marron clair mélangée à du limon gris. Inclusions de fragments de charbon et de petits cailloux calcaires. 1136 : Couche argileuse marron clair marbrée d'argile gris-bleuté. 1137 : Couche limoneuse grise avec inclusions de fragments de charbon et de petits cailloux calcaires. 1138 : Couche argileuse marron clair-orangé avec une lentille d'argile gris-bleuté. Présence de gros blocs calcaires. 1139 : Couche argileuse marron clair-orangé très homogène avec seulement quelques inclusions de fragments de charbon. 1140 : Couche argileuse rubéfiée aux teintes rouges. 1145 : Couche argileuse gris-bleuté avec présence de pierres calcaires. 1146 : Couche argilo-limoneuse gris-brun, charbonneuse avec inclusions de petites pierres calcaires. 1147 : Couche argileuse orangée sans inclusions particulières. 1148 : Couche limoneuse gris-brun avec inclusion de petits fragments de charbon. 1149 : Couche argileuse orangée marbrée de lentilles d'argile gris-bleuté. Présence de nombreuses pierres calcaires.

Fig. 11. Coupe stratigraphique de la fosse 1039 (relevé: G. Videau, DAO : F. Krolikowski).

Tentative de restitution moins à une réalité archéologique qu’à un inventaire, non L’indigence du mobilier empêchant toute association exhaustif, des aménagements possibles (fig. 13 et 14). chronologique des poteaux, ceux-ci ont d’abord été classés, Hormis quelques exceptions, on constate que tous les puis regroupés, en fonction de leur diamètre moyen, en bâtiments proposés présentent un ou plusieurs poteaux supposant qu’un même bâtiment était construit de façon en commun. De fait, une partie seulement des plans de homogène avec des poteaux porteurs de section proche. constructions suggérés peut avoir fonctionnée pendant une Cette tentative s’est avérée infructueuse puisqu’aucun période donnée. L’hypothèse d’une succession d’édifices, plan cohérent n’a pu être mis en évidence par ce biais. remployant un ou plusieurs poteaux d’une construction Néanmoins, en faisant abstraction de leur diamètre et de précédente étant peu satisfaisante, le parti a été pris de se leur état de conservation différentiel, un certain nombre concentrer sur les bâtiments qui pouvaient fonctionner d’alignements restent perceptibles. On peut ainsi proposer ensemble, privilégiant ainsi la cohérence de l’aménagement la restitution de seize plans de bâtiments, correspondant de l’espace.

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échelle 1 : 250

0 5 m

1109

N 1107

1069 1096 1157 1011 1010 1060 1105 1084 1076 1018 1122 1089 1079 1084 1122 1087 1053 1050 1087 1134 Bâtiment 1 Bâtiment 2 Bâtiment 3 Dimensions moyennes : 4 m x 2 m Dimensions moyennes : 5 m x 3 m Dimensions moyennes : 6 m x 4 m Super cie moyenne : 8 m2 Super cie moyenne : 15 m2 Super cie moyenne : 241117 m2

échelle 1 : 250 1100 0 5 m 1052 1076 1152 1125 1152 1156 1011 1114 1011 1127 1157 1018 1011 1069 1069 10791046 1076 1053 1084 1018 1060 1112 1105 1079 1087 1053 1084 1066 1064 1129 1122 1089 1053 1084 1096 1050 1050 1122 1143 1072 1059 1134 1089 1087 1091 1089 1072 1098 1075 1093 1103 1117 Bâtiment 4 Bâtiment Bâtiment 6 N Dimensions moyennes : 7 m x 3 m Dimensions moyennes : 6 m x 3 m 1100Dimensions1134 moyennes : 8 m x1092 5 m 1008 2 2 2 Super cie moyenne : 21 m Super cie moyenne : 18 m 5 Super cie moyenne : 40 m 1003 1002

1131

1069 1096 1157 1011 1060 1105 1084 1076 1122 1089 1018 1079 1084 1122 1087 1053 1050 Bâtiment 1 1087 Bâtiment 2 Bâtiment 3 Dimensions moyennes : 4 m x 2 m Dimensions moyennes : 5 m x 3 m 1134 Dimensions moyennes : 6 m x 4 m Super cie moyenne : 8 m2 Super cie moyenne : 15 m2 Super cie moyenne : 24 m2

1152 1076 1053 1011 1011 1018 1069 1079 1084

1087 1053 1084 1122 1089 1050 1089 1134 Bâtiment 4 Bâtiment 5 Bâtiment 6 Dimensions moyennes : 7 m x 3 m Dimensions moyennes : 6 m x 3 m 1072 Dimensions moyennes : 8 m x 5 m Super cie moyenne : 21 m2 Super cie moyenne : 18 m25 Super cie moyenne : 40 m2

échelle 1 : 250 Revue Archéologique de l’Est, t. 63-2014, p. 47-870 © SAE 20145 m

N Un établissement rural de La Tène finale à Trémoins (Haute-Saône) 57

Fig. 12, en haut. Plan d’ensemble des structures de l’enclos Fig. 14. Propositions de plans de bâtiments (G. Videau). (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski).

Fig. 13, en bas. Propositions de plans de bâtiments (G. Videau).

1117

1069 1152 1011 1060 1052 1114 1050 1060 1122 1053 1105

1096 1087 1064

1134 1089 1087 Bâtiment 7 Bâtiment 8 Bâtiment 9 Dimensions moyennes : 6 m x 5 m 1098 Dimensions maximales : 12 m x 6 m Dimensions moyennes : 4 m x 4 m Super cie moyenne : 30 m2 Super cie moyenne : 50 m2 Super cie moyenne : 16 m2

1076 1069 1152 1060 1105 1011 1096 1018 1069 1084 1122 1050

1053 1060 1072 1087 1098 1089 1087 1050 1072

Bâtiment 10 Bâtiment 11 Bâtiment 12 Dimensions moyennes : 5 m x 4 m Dimensions moyennes : 5 m x 6 m Dimensions moyennes : 7 m x 4 m Super cie moyenne : 20 m20 Super cie moyenne : 30 m2 Super cie moyenne : 28 m2

1011 1076 1057 1018 1011 1060 1096 1105 1079 1079 1076 1018 1053 1079 1084 1050 1084 1122 1053 1084 1089 1087

1089 1072 1087 1098 1089 1072 1134 Bâtiment 13 Bâtiment 14 Bâtiment 15 Dimensions moyennes : 8 m x 3 m Dimensions moyennes : 8 m x 4 m Dimensions moyennes : 10 m x 3 m Super cie moyenne : 24 m2 Super cie moyenne : 32 m2 Super cie moyenne : 30 m2

1052

1011

1076 1069 1105 N 1079 1143 1084 Bâtiment 16 échelle 1 : 250

Dimensions moyennes : 8 m x 4 m 0 5 m 1087 Super cie moyenne : 32 m2

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A 1152 B Bâtiment 12 Bâtiment 1 1011 1069 1157 1018 1011 1069 1060 1076 1096 1018 1060 1053 1079 1105 1053 1050 1122 1084 1089 1084 1122 1050 1087

1087 Bâtiment 3 Bâtiment 2 1134

C D 1011 1069 1069 1018 1076 Bâtiment 11 1079 1105 1060 1050 1053 1060 Bâtiment 10 1122 1096 1050 1122 Bâtiment 5 1084 1084 1087

1089 1089 1072 1087 1098 Bâtiment 7

1134

Bâtiment 12 1152 E F 1011 1011 1018 1069 1018 1079 1096 1053 1060 1053 1122 1050 1122

Bâtiment 5 1084 1087 Bâtiment 7 1087 1089 Bâtiment 3

1134 1134

N échelle 1 : 250

0 5 m

Fig. 15. Propositions d’association de deux bâtiments (G. Videau).

Les propositions retenues sont celles qui prennent en construits sur la base de six poteaux porteurs. La deuxième compte un maximum de structures, tout en conservant projection réunit deux bâtiments de plan naviforme, avec des plans de bâtiments, certes discutables, mais néanmoins une ossature variant de six à huit poteaux porteurs (bât. 2 : vraisemblables (fig. 15 et 16). La première projection ras- 8 m de longueur par 3 m de largeur ; bât. 3 : 12 m de lon- semble deux bâtiments de plan quadrangulaire (bât. 1 : gueur par 6 m de largeur), et un bâtiment de plan rectan- 8 m de longueur par 5 m de largeur ; bât. 2 : 7 m de lon- gulaire à six poteaux porteurs (bât. 1 : 6 m de longueur par gueur par 3 m de largeur) et un bâtiment de plan navi- 5 m de largeur). À chaque fois, l’enchevêtrement des trois forme (bât. 3 : 12 m de longueur par 6 m de largeur), tous constructions suggère l’existence d’au moins deux états.

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1117 G

1052

Bâtiment 6 1152 1114 1011 1069 1076 Bâtiment 8 1096 1064 1053 1084 1122 1050

Bâtiment 4

1089 1072 1087 1098

1134

1117 H

1052 1114 1157 1011 1018 1076 1069 Bâtiment 8

Bâtiment 13 1079 1096 1060 1064 1053 1122 1050 1084

1089 1072 1087 1098 Bâtiment 7 1134

1117 I

1052 Bâtiment 16 1152 1114 1011 1069 1018 1076 Bâtiment 8 Bâtiment 15 1105

1079 1053 1084 1096 1143

1064 1087

1089 1098

1134 N échelle 1 : 250

0 5 m

Fig. 16. Propositions d’association de trois bâtiments (G. Videau).

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Bâtiment 5 Bâtiment 9

Bâtiment 8

Bâtiment 7

Bâtiment 6

Bâtiment 4

Bâtiments 1 à 3 N

échelle 1 : 1 000 (1 cm = 10 m)

0 20 40 m

Fig. 17. Localisation des bâtiments observés dans le secteur 1 (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski).

En raison d’une stratigraphie relative inexistante, plu- proximité ainsi que la concentration de mobilier détritique sieurs options sont envisageables. Dans un premier temps, relevée dans le bras sud de l’enclos tout proche, évoquent on peut distinguer trois édifices qui se succèdent dans le une zone d’habitat. Il n’est toutefois pas à exclure l’existence temps, tout en se décalant légèrement dans l’espace. Dans de bâtiment(s) à vocation agricole (étable, stockage divers). un deuxième­ temps, si l’on se tient dans une logique de ­l’expansion de l’habitat, on peut imaginer un premier bâti- 1.4. Les structures extérieures à l’enclos ment (placé au centre) auquel succèdent deux bâtiments contemporains. Toutefois, l’inverse est également conce- Dans les secteurs 1 et 3, 99 structures en creux (73 vable : deux constructions sont remplacées par un seul édi- poteaux, 24 fosses, 2 foyers) se répartissent aussi bien aux fice. Mais rien ne permet de trancher en faveur de l’une ou abords que dans l’encaissement de la tête le vallon. Les plans l’autre de ces hypothèses. Et, dans tous les cas, il demeure d’au moins onze bâtiments peuvent être restitués : dix gre- toujours un petit groupe de poteaux à l’écart des plans res- niers sur pilotis (de 4 à 5 poteaux) et un bâtiment à six titués, suggérant un déficit de données, très probablement poteaux. Toutefois trente-trois trous de poteau, à l’implan- lié à l’érosion du sol. L’interprétation de ces aménagements tation énigmatique, permettent d’envisager un nombre plus est sujette à discussion, mais la présence d’un rejet de foyer à important de bâtiments à l’origine (fig. 17 et 18).

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2083 Bâtiment 11

2063

2085

2065 2081

2067

2048 2050

N

Bâtiment 10

échelle 1 : 500

0 10 m

Fig. 18. Localisation des bâtiments observés dans le secteur 3 (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski).

1.4.1. Les bâtiments 1, 2 et 3 (fig. 19 et 20) bâtiment à six poteaux (bâtiment 2). Cependant, ces trois Au sud-ouest du secteur 1, une forte concentration de plans ne tiennent pas compte de deux fosses d’implanta- structures (seize poteaux et une fosse [254]) a été obser- tion ; ceci nous oblige à rester prudent quant à la validité vée. L’organisation en plan ne permet pas de restituer une de la proposition. construction cohérente intégrant l’ensemble de ces fosses Le premier plan cohérent est celui d’un grenier à quatre d’implantation. Leurs diamètres sont relativement dispa- poteaux. Les quatre fosses d’implantation, de plan ovoïde rates (entre 0,60 et 0,90 m), tout comme leurs plans (cir- avec profil en U, dessinent un plan rectangulaire (3 x culaire ou ovale) et leurs profils (parois droites ou évasées, 2,50 m, soit une surface de 7,50 m2). Leurs caractéristiques fond plat, oblique ou en cuvette). sont très similaires : des diamètres de creusement moyens Des négatifs de poteaux ont pu être observés dans (de 0,80 à 0,85 m), des plans relativement circulaires et des six de ces fosses. Les diamètres mesurés de ces fantômes profils en U assez semblables. de poteau sont aussi très hétérogènes (0,32 m ; 0,42 m ; Le deuxième plan observé correspond également à un 0,46 m ; 0,70 m). grenier. Quatre fosses d’implantation de poteau dessinent Trois plans cohérents semblent toutefois se dessiner : un plan trapézoïdal (2,50 x 3,50 x 4 m, soit une surface deux greniers à quatre poteaux (bâtiments 1 et 3) et un de 12 m2). Trois d’entre eux présentent des plans ovoïdes,

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Bâtiments 1 à 3

échelle 1 : 500

0 10 m

55 267 263

257 bâtiment 3

248 251

47 260 bâtiment 2

254

13 9 57

20

18 11 16

bâtiment 1 échelle 1 : 100 (1 cm = 1 m)

0 2 4 m 23

Fig. 19. Plan des bâtiments 1, 2 et 3 (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski).

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Bâtiment 1 N N

St. 011 St. 023

St. 013 StN. 018 405,07 m N 405,19 m 010 405,15 m 405,24 m

012 021 019

Bâtiment 2

N N N N

St. 254 St. 009 St. 016 St. 248 St. 260 406,21 m N 406,10 m 404,97 m 406,18 m 255 405,15 m 008 249 256 262 261 250 015 014

Bâtiment 3

N N

N N

1 St. 267 2 St. 251 St. 257 St. 263 405,92 m 268 406,09 m 406,14 m 406,06 m 259 266 264 266 253 252 258 265

N N

St. 047 St. 055 échelle 1 : 50 404,44 m 405,55 m 0 0,5 m 046 054 245

• US. 010. Argile avec graviers avec petits nodules de charbons, homogène et compacte, gris-brun clair. • US 012. Argile sableuse, homogène et compacte, avec quelques inclusions charbonneuses (racine ?), gris-brun de nuance claire. • US 019. US homogène composée de sable, d’argile et de graviers, présence de quelques charbons de bois ; couleur : brun clair. • US 021. Comblement homogène et meuble composé de limon argileux gris. • US 249. Limon argileux gris et de nombreux charbons de bois. Il referme une poche de limon gris clair compact et homogène. • US 250. Limon argileux brun-gris, petits blocs de calcaire et charbons de bois. • US 255. Limon argileux brun, du calcaire et des charbons de bois. • US 256. Limon argileux brun-jaune et charbons de bois. • US 261. Limon argileux brun foncé, quelques fragments calcaires et nombreux charbons de bois. • US 262. Limon argileux brun-jaune, de pierres calcaires et de charbons de bois. • US. 008. Argile avec graviers et petits nodules de charbons, homogène et compact. Gris-brun clair. • US 014. Argile limoneuse charbonneuse, de couleur gris-brun foncé. • US 015. Argile limoneuse, couleur marron orangée, équivalent à du TN remanié. • US 252. Limon argileux brun-gris et de nombreux charbons de bois. • US 253. Limon argileux brun, de blocs de calcaire et charbons de bois. • US 258. Limon argileux brun foncé et de nombreux charbons de bois. • US 259. Limon argileux brun-jaune foncé et de charbons de bois. • US 264. Limon argileux gris, nombreux fragments calcaires et charbons de bois. • US 265. Poche de limon brun-gris homogène et charbonneuse. • US 266. Limon gris-jaune et de charbon de bois. • US 268. Limon argileux brun foncé et charbons de bois. • US 046. Comblement du creusement 047 mêlant de l’argile, du limon et des graviers ainsi que des cailloux relativement nombreux. • US 054. Sédiment composé d’argile, de limon et de quelques cailloutis, présence faible de charbons de bois. Couleur gris clair. • US 245. TN remanié : argile limoneuse, hétérogène et compact, jaune orangée marbrée et gris clair.

Fig. 20. Bâtiments 1 à 3 : plan et coupes des structures (relevé : A. Serrurier, DAO : F. Krolikowski).

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Bâtiment 4

29 43 échelle 1 : 500

0 10 m 45

37 41

27 Bâtiments 1 à 3 39

25 bâtiment 4 échelle 1 : 100 (1 cm = 1 m)

0 2 4 m

Fig. 21. Plan du bâtiment 4 (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski).

avec des profils en U à fond relativement plat très similaires, 241, 242, 245]. Le module de ces poteaux est relativement avec des négatifs de poteaux dont le diamètre varie de 0,30 petit (trois de 0,20 m de diamètre, et un de 0,25 m). Deux à 0,50 m. Une cinquième fosse d’installation de poteau trous de poteau (37 et 27) semblent compléter le plan de peut éventuellement appartenir à ce bâtiment (poteau ce bâtiment. Très arasés (prof. cons. : 0,08 m à 0,12 m), ils de soutènement d’un grenier sur pilotis, échelle ?). D’un sont de gabarit très similaire (diam. : 0,60 m et 0,76 m), diamètre proche des précédents (fosse : 0,78 m ; poteau : tout en présentant des plans relativement différents, mais 0,42 m), il présente néanmoins un profil différent avec un avec des négatifs de poteau de 0,20 m de diamètre égale- fond concave. ment. Faut-il alors proposer un plan à pan coupé, ou faut-il Un troisième plan peut être enfin présenté. Mais cette les considérer comme des fosses d’installation d’étais ? La construction nécessite le remploi d’un des poteaux du gre- question reste ouverte. nier 3 et empiète sur la surface du grenier 1. Si ce bâtiment recouvre bien une réalité archéologique, il faut donc envi- 1.4.3. Le bâtiment 5 (fig. 23 et 24) sager au moins deux ou trois états de construction dans cet À l’autre extrémité du site, près de la limite nord espace, sans que l’on puisse toutefois estimer la chronologie du décapage, trois trous de poteau semblent constituer relative de chacun d’entre eux. l’amorce d’un bâtiment de type grenier sur pilotis ; mais Ce troisième ensemble correspondrait à un bâtiment celui qui marquait vraisemblablement l’angle nord-est à six poteaux, de plan sub-rectangulaire (7,30 x 3,70 x a été détruit. En effet, à l’emplacement où l’on pouvait 6,70 x 4 m) et d’une surface d’environ 24 m². Les fosses attendre un quatrième poteau, un chablis [086] de taille d’implantation de poteau, de plan circulaire ou ovale, imposante (largeur 1,60 m) a été observé. Après restitution offrent des profils variés. Quatre présentent des négatifs de du poteau manquant par symétrie, cette structure présen- poteaux de diamètres très hétérogènes (de 0,40 à 0,60 m). terait un plan relativement proche du carré (3,50 x 3,30 m, Ce type d’édifice peut correspondre également à un gre- soit 11,55 m2). Des négatifs de poteau ont été observés nier. La surface de stockage est ici plus imposante que pour dans deux fosses, qui permettent de restituer des diamètres ceux à quatre poteaux. Ce type de structure se rencontre, de 0,22 et 0,25 m. Dix anomalies relativement alignées par exemple, au Brassot à Étigny dans l’Yonne (Séguier, bordent cette construction. La fouille de cet ensemble a Auxiette, 2008). démontré qu’il ne s’agissait que de petits chablis. Malgré leur disposition, leur regroupement et leur proximité du 1.4.2. Le bâtiment 4 (fig. 21 et 22) bâtiment, il demeure impossible de les associer à celui-ci. Au sud-ouest du secteur 1, aux abords du déca- page, quatre fosses d’implantation de poteau forment un 1.4.4. Le bâtiment 6 et la fosse 122 (fig. 25 à 27) plan allongé au sol (4,68 x 3,10 m, soit une surface de Dans l’encaissement de la tête de vallon, le bâtiment 6 14,62 m2). Les diamètres des creusements sont relative- est aussi une construction en matériaux légers, avec une ment imposants (0,82 à 0,96 m) à l’exception de la fosse 43 armature sur quatre poteaux plantés. Le corps du bâtiment (0,53 m). Les négatifs ne sont apparus qu’en coupe [240, adopte un plan presque carré de 5 x 5,30 m entre poteaux,

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N N N

St. 029 St. 025 St. 039

242 038 240 028 241 028 240 024 024 038

N N

N

St. 043 St. 037 St. 041

036

042 040

N N

St. 045 St. 027

026 044 244 échelle 1 : 25

0 0,5 m

• US 024. Argile limoneuse, brun-gris clair et orangé, homogène et compact, avec des graviers et quelques pierres, un peu de charbons. • US 240. Argile limoneuse très grise et riche en charbons. • US 028. Argile limoneuse brune avec sédiment sableux du TN de couleur jaune. • US 241. Sédiment argilo-limoneux brun-gris riche en charbons, plus clair contre la paroi est et au fond. • US 038. Sédiment argilo-sableux brun-gris avec du gravier, poche d’argile jaune provenant du TN, présence faible de charbons. • US 242. US argilo-limoneuse riche en charbons. • US 042. Sédiment gris-brun clair composé d’argile, de limon et de graviers, quelques inclusions de charbons. • US 036. Sédiment argilo-limoneux avec du sable et des graviers, brun-jaune, présence importante de charbons. • US 040. Sédiment gris-brun, argilo-limoneux avec du gravier, faible présence de charbons. • US 044. Argile limoneuse, gris-brun, avec un peu de graviers, présence d’une pierre de calage. • US 244. Sédiment argilo-limoneux brun-gris riche en charbons essentiellement dans la partie supérieure. • US 026. Argile limoneuse, brun-gris clair, avec de graviers, un peu de charbons. Un négatif de poteau est peut-être présent.

Fig. 22. Bâtiment 4 : plan et coupes des structures (relevé : A. Serrurier, DAO : F. Krolikowski). qui couvre une surface d’environ 26,50 m2 au sol. À proxi- et alii, 2005) ? Ou s’agit-il d’une fosse-silo, comme sur le mité immédiate de ce bâtiment, à moins d’un mètre, une gisement protohistorique de Rosières-aux-Salines (Meurthe- fosse [122], de grandes dimensions, présente un creusement et-Moselle) (Koenig, 2005) ? Aucun élément de datation de plan presque circulaire, à parois verticales (diam. : 1,20 à ne peut être associé à la fosse 122, ni au bâtiment 6, ce qui 1,30 m ; prof. cons. : 0,90 m). La profondeur de ce creuse- ne permet pas de les associer avec certitude d’un point de ment, son diamètre et sa forme régulière (parois verticales vue chronologique. et fond plat) prouvent le soin accordé à cette structure. Toutefois, son comblement de blocs calcaires [121] dans 1.4.5. Le bâtiment 7 et la fosse 124 (fig. 28 à 31) une matrice d’argile rend difficile son interprétation. La Au centre du secteur 1, dans le creux du vallon, quatre possibilité d’un puits avorté, ou d’un puits fonctionnel, est fosses d’implantation de poteau [147, 143, 187, 174], de peu envisageable. Faut-il la considérer comme un espace plan ovoïde ou circulaire, avec profil évasé, se regroupent de stockage de type garde-manger ou cellier, comme les pour former un plan au sol presque carré (2,50 x 2,60 m, fosses quadrangulaires du site de Plessis-Gassot (Cammas soit une surface de 6,50 m2).

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Fig. 23. Plan du bâtiment 5 86 (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski).

87

bâtiment 5

Bâtiment 5

90 Fig. 24. Bâtiment 5 : plan échelle 1 : 500 échelle 1 : 100 (1 cm = 1 m) et coupes des structures 76 0 10 m (relevé : M.-A. Widehen, 0 2 4 m DAO : F. Krolikowski).

N N

396,70 m St. 076 St. 087

396,64 m

078 077 088

089

N argile gris clair (action de l’eau)

N

St. 086 St. 090

396,23 m

091 396,21 m

085

échelle 1 : 25

0 0,5 m

• US 077. Comblement argilo-limoneux avec un peu de sable et de rares charbons de bois, gris moyen. • US 078. Comblement argilo-limoneux avec un peu de sable et de graviers, une pierre de calage, orangé grisâtre. • US 085. Sédiment argilo-limoneux brun-gris clair avec graviers. • US 088. US argilo-limoneuse incluant un peu de sable et de rares charbons de bois ainsi que de petites traces d’argile cuite rouge, gris moyen. • US 089. US très argileuse, faible présence de limon, présence moyenne de sable et d’un peu de graviers et de ferro-manganèse, couleur orangée légèrement grisâtre. Une grosse pierre en surface. • US 091. Comblement limoneux gris moyen avec forte présence de charbons de bois au centre.

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Bâtiment 7

échelle 1 : 500

0 10 m

Bâtiment 6

122

149 132 145

138 134

136 bâtiment 6

109

155

échelle 1 : 100 (1 cm = 1 m)

0 2 4 m

Fig. 25. Plan d’ensemble du bâtiment 6 et de son environnement (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski).

Fig. 26. Le bâtiment 6 (P. Nowicki).

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N N N N

St. 134 St. 132 St. 136 St. 138

131 133 135 137

N • US 131. Limon argileux gris clair avec une présence moyenne de graviers. • US 133. Limon argileux gris clair avec une présence moyenne de graviers mêlée à de l’argile limoneuse jaune provenant du TN. • US 135. Comblement argilo-limoneux avec une présence moyenne de cailloutis, couleur brune, quelques charbons de bois. • US 137. Argile limoneuse, présence moyenne de cailloutis, brune. • US 121. Comblement constitué d’un blocage de St. 122 blocs calcaires lié à de l’argile grise.

121

limite de fouille

échelle 1 : 25

0 0,5 m

Fig. 27. Bâtiment 6 : plan et coupes des structures (relevé : A. Préault, DAO : F. Krolikowski).

Pour un si petit édifice, les diamètres des creusements possibilité d’un puits avorté, ou d’un puits fonctionnel, qui, des fosses d’implantation des poteaux sont relativement bien que peu profond, aurait pu capter une nappe perchée, imposants (1 m et 1,20 m). Leur état de conservation varie comme il en existe dans le secteur encore actuellement, est de 0,28 à 0,50 m. peut-être envisageable. En effet, des traces de rubéfaction Comme pour le bâtiment 6, une fosse [124] se situe à organique pourraient constituer l’indice d’un ancien - proximité immédiate du grenier. À moins d’un mètre, elle lage. Le trou de poteau 141, de plan subcirculaire et de pro- présente des caractéristiques similaires : de grandes dimen- fil à fond plat et à paroi légèrement inclinée ou légèrement sions, avec un creusement de plan subcirculaire, des parois courbe, pourrait correspondre aux vestiges d’un système verticales (diam. : 1,46 m ; prof. cons. : 1,20 m). Le comble- de chèvre, de palan ou encore de balancier. Toutefois, on ment [123, 152] se compose essentiellement de matériaux ne peut écarter l’hypothèse d’une fosse de stockage de type de construction (clayonnages) et de charbons (fig. 29 et 30). garde-manger, ou celle d’une fosse-silo. Le mobilier céra- La profondeur de ce creusement, son diamètre, sa mique recueilli dans le comblement de cette structure est forme régulière (parois verticales et fond plat) prouvent une daté de La Tène D2. fois de plus le soin apporté à ce type de structure. Toutefois, En l’absence totale de mobilier archéologique, certaines son comblement ne permet pas de l’identifier uniquement structures ne sont pas formellement datées. Cependant, le comme un silo (nombreux éléments de torchis : fig. 31). La contexte dans lequel elles s’inscrivent tend à les rattacher à

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N

N

Bâtiment 7 143 échelle 1 : 500 0 10 m

147 141 166 bâtiment 7 124

174

échelle 1 : 100 (1 cm = 1 m) 187 0 2 4 m

Fig. 28. Plan du bâtiment 7 et son environnement (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski). N Fig. 29. Plan et coupe de la fosse 124 (relevé : F. Chaléat, DAO : F. Krolikowski).

échelle 1 : 25

0 0,5 m

St. 124 391,36 m

123

• US 152. US argilo-limoneuse brun-gris incluant quelques galets et des fragments de torchis. Us très noire et riche en 152 charbons dans sa partie supérieure. • US 123. Comblement hétérogène composé d’argile limoneuse brune englobant un peu de cailloutis et des fragments de torchis en quantité moyenne, et des poches de TN jaunâtre.

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70 Lydie Joan, Grégory Videau N N

N

St. 143 St. 147 391,51 m St. 166 392,48 m 392,64 m

164 165 142 146

échelle 1 : 25

0 0,5 m

N N

N

sondage

St. 174 St. 187 392,53 m St. 141 392,58 m 391,89 m

140 TN limon beige 186 173 à gris clair 139

TN de grave orangé

• US 142. Argile avec un peu de graviers, couleur gris-brun foncé. • US 146. Limon gris moyen et poches d’argile jaune orangée provenant du TN, présence de blocs de calage au fond et sur le côté, sur un côté, présence de charbons de bois. • US 164. Limon gris très charbonneux. • US 165. Argile orangée, pisolite et petites pierres. • US 173. Comblement hétérogène composé de limon gris clair, de poches d’argile jaune orangée, de blocs calcaires, de graviers et de galets en quantité moyenne, présence de charbon de bois. • US 186. Argile limoneuse grise avec un peu de graviers et de galets, quelques charbons, et des poches d’argile jaune grisâtre. • US 139. US argileuse jaunâtre comprenant de nombreux galets (TN remanié) et des pierres de calage. • US 140. Limon brun- gris très charbonneux.

Fig. 30. Bâtiment 7: plan et coupes des structures (relevé : G. Videau, DAO : F. Krolikowski).

l’occupation gauloise. Toutefois, une fois de plus, rien ne moyenne (0,50 et 0,70 m). Les négatifs sont clairement permet d’associer strictement la fosse et le bâtiment, bien visibles dans trois comblements. Le module de ces poteaux que la récurrence du schéma fosse-grenier soit notable. est relativement homogène (trois poteaux de 0,30 m de diamètre et un de 0,20 m). 1.4.6. Le bâtiment 8 (fig. 32 et 33) Deux trous de poteau semblent compléter le plan de ce Quatre fosses d’implantation de poteau, de plan ovoïde bâtiment. Bien conservés (prof. : 0,25 et 0,30 m), ils sont avec profil en U, constituent les vestiges de ce bâtiment, au de gabarit similaire (diam. : 0,65 m et 0,72 m) et présentent plan presque carré (2,80 x 2,70 m, soit une surface d’envi- des négatifs de poteau de 0,20 à 0,30 m de diamètre égale- ron 7,50 m2). Les diamètres des creusements sont de taille ment. Si ces deux structures sont bien associées au grenier, le

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échelle 1 : 4

0 8 cm

Fig. 31. Fragments de torchis découverts dans la fosse 124 (G. Videau).

194 158

175 Bâtiment 9

161

178 Bâtiment 8

bâtiment 8

échelle 1 : 500 échelle 1 : 100 (1 cm = 1 m) 167 0 10 m 0 2 4 m

Fig. 32. Plan du bâtiment 8 et son environnement (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski).

plan rappellerait alors ceux des petits bâtiments découverts Une seconde fosse [227] rappelle, par sa forme de plan à Lieusaint (Seine-et-Marne), dans le secteur A de la ZAC circulaire, son profil en cuvette et ses dimensions (diam. : de la Pyramide/Jardins de la Méridienne (Viand, 2005). Au 1,20 m à 1,30 m ; prof. 0,32 m), celles situées à proximité sud-est de ce bâtiment, une fosse présente des limites peu immédiate des bâtiments 3 et 4. Toutefois, son comble- nettes (trace circulaire de 0,80 m de diamètre ; prof. cons. : ment, très différent, n’incluant aucun matériau de construc- 0,10 m). Il pourrait s’agir d’un foyer (trace de rubéfaction) tion ou de blocs calcaires, sa plus faible profondeur, ainsi ou d’une fosse de vidange de foyer, avec un dépôt de braises que son relatif éloignement du bâtiment 8 ne semblent pas encore chaudes. Toutefois, la première hypothèse semble la indiquer la même fonction (fosse d’extraction d’argile ?). plus vraisemblable.

Revue Archéologique de l’Est, t. 63-2014, p. 47-87 © SAE 2014 72 Lydie Joan, Grégory Videau

N N

389,50 m St. 158 159 389,80 m St. 161 160

162 163

N N

St. 167 St. 178

389,74 m 389,45 m 180 179

168 N N

389,36 m 177 St. 175 389,21 m St. 194 176

195 196

échelle 1 : 25

0 0,5 m

• US 159. US homogène et compacte, argile limoneuse englobant du cailloutis en quantité moyenne et un peu de sable, brun-jaune. • US 160. Argile limoneuse avec de rares charbons de bois, un peu de sable, du cailloutis et des cailloux en quantité moyenne, brun-gris. • US 162. Argile limoneuse avec du cailloutis en quantité moyenne, un peu de sable et de cailloux et quelques rares charbons de bois, brune orangée. • US 163. Argile limoneuse gris moyen, avec du cailloutis en quantité moyenne et un peu de sable et de charbons de bois. • US 168. US hétérogène et compacte, argile limoneuse avec du cailloutis en quantité moyenne, un peu de cailloux et de charbon de bois, couleur brun-gris. • US 179. Argile limoneuse contenant du cailloutis en quantité moyenne, brune orangée et grisâtre. • US 180. Argile limoneuse avec un peu de sable et de cailloutis, brun-grisâtre. • US 176. Argile limoneuse avec du cailloutis en quantité moyenne, brun-grisâtre foncé, poches d’argile gris clair. Fragments de torchis (?). • US 177. Argile limoneuse avec des graviers en quantité moyenne et un peu de sable, brun-jaune. • US 195. Argile limoneuse avec du sable et des graviers en quantité moyenne, brun-gris. • US 196. Argile limoneuse avec un peu de sable et de graviers, charbons de bois plus ou moins concentrés, brun-gris mais plus foncé que l’us 195.

Fig. 33. Bâtiment 8 : plan et coupes des structures (relevé : M.-A. Widehen, DAO : F. Krolikowski).

1.4.7. Le bâtiment 9 (fig. 34 et 35) vation varie de 0,13 à 0,26 m. Les négatifs des poteaux Quatre trous de poteau, de plan circulaire avec pro- ont été observés et permettent de restituer des diamètres fil en U, composent le plan presque rectangulaire de ce très proches (de 0,25 à 0,27 m). Deux trous de piquet de bâtiment, qui occupe une surface d’environ 11 m2 (3,50 x dimensions modestes (0,14 et 0,20 m de diamètre) pour- 3,10 m). Les diamètres des trous de poteau sont de modules raient être associés à ce grenier en raison de leur emplace- moyens (de 0,48 à 0,62 m et 1,18 m). Leur état de conser- ment (système de montée ?), sur le côté sud-ouest.

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Bâtiment 10 (zone 3)

échelle 1 : 500 207 0 10 m

bâtiment 9 197 Bâtiment 9

216 218

214

Bâtiment 8

204

échelle 1 : 100 (1 cm = 1 m)

0 2 4 m

Fig. 34. Plan du bâtiment 9 et son environnement (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski).

N N N

St. 204 St. 207 St. 197 208 209 199 198 205 206

N St. 214 St. 216

N échelle 1 : 25

0 0,5 m 213 215 St. 218

219 220

• US 198. Argile limoneuse avec un peu de sable et de cailloutis ainsi que du ferro-manganèse précipité, et très peu de charbons de bois, grise. • US 199. Argile limoneuse avec un peu de cailloutis et une quantité moyenne de ferromanganèse, brun-gris moyen. • US 205. Argile limoneuse avec un peu de sable et de nodules ferro-manganiques, orangée grisâtre qui correspond à du TN remanié. • US 206. Argile limoneuse avec un peu de sable et des nodules ferro-manganiques, brun-gris moyen. • US 208. Argile limoneuse avec un peu de sable, de cailloutis et de ferro-manganèse, grise légèrement orangée. • US 209. Argile limoneuse avec un peu de sable et de cailloutis, couleur brun grisâtre. US plus foncée et plus homogène que 208. • US 219. Argile l limoneuse avec un peu de cailloutis, couleur brun moyen orangé. • US 220. Argile limoneuse avec un peu de graviers, couleur brun-gris. • US 213. Argile et limon de couleur beige moyen. • US 215. Argile et limon, beige moyen.

Fig. 35. Bâtiment 9 : plan et coupes des structures (relevé : M.-A. Widehen, DAO : F. Krolikowski).

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2022 2048 2050

bâtiment 10

Bâtiment 10 2017

2020 échelle 1 : 500

0 10 m

N échelle 1 : 100 (1 cm = 1 m) 2014 0 2 4 m

Fig. 36. Plan du bâtiment 10 et de son environnement (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski).

N N N N

2021 2023 2024

388,92 m St. 2020 St. 2017 St. 2014 389,06 m St. 2022 389,22 m 2019 389,07 m 2015 2016

TN 2018

échelle 1 : 25 • US 2015. Argile limoneuse brun moyen avec quelques charbons de bois. • US 2016. Argile faiblement limoneuse de couleur brun orangé, quelques charbons de bois. 0 0,5 m • US 2018. Argile faiblement limoneuse, brun moyen. • US 2019. TN remanié, US composée d’argile orangée et d’un peu de limon brun, pierre calcaire. • US 2021. Argile limoneuse brun orangé avec quelques charbons de bois et des pierres de calage. • US 2023. Argile limoneuse brun foncé, avec pierres calcaires. • US 2024. Argile faiblement limoneuse de couleur brun orangé.

Fig. 37. Bâtiment 10 : plan et coupes des structures (relevé : L. Joan, DAO : F. Krolikowski).

Ce bâtiment est situé à proximité d’un second (bât. 10), de 0,80 m), soit de module moyen (de 0,50 à 0,60 m). situé en secteur 3. Toutefois, faute de matériel datant, il est Les négatifs des poteaux ont été observés dans trois fosses, difficile de les associer. nous permettant de restituer des diamètres différents (de 0,36 à 0,46 m). 1.4.8. Le bâtiment 10 (fig. 36 et 37) À proximité immédiate du bâtiment 9, quatre trous de 1.4.9. Le bâtiment 11 (fig. 38) poteau, de plan circulaire et profil en U, matérialisent ce Quatre trous de poteau, de plan circulaire et profil bâtiment qui occupe une surface d’environ 9 m2. Son plan en U, constituent un bâtiment presque rectangulaire, qui au sol est proche du carré (3 m de côté environ). Les dia- occupe une surface d’environ 12,50 m2 (3,20 x 4 m envi- mètres des trous de poteau sont soit de gros module (autour ron). Les diamètres des trous de poteau sont de module

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échelle 1 : 500

0 10 m

Bâtiment 11

2011

2045 2010

2008 2052 2026 2005 2036

2043 2030 2047 2042 2027 2029

2032

2038 bâtiment 11

2040

2034

Fig. 38. Plan du bâtiment 11 et son environnement échelle 1 : 100 (1 cm = 1 m) (relevé : J. Berthet, DAO : F. Krolikowski). 0 2 4 m

moyen (environ 0,45 m). Une fosse [2040], située à proxi- cet ensemble, on distingue deux catégories : les vases impor- mité du grenier (côté nord), pourrait lui être associée tés et les productions locales. Les importations sont exclusi- (échelle ?), sans certitude. vement représentées par des fragments d’amphores vinaires italiques de type Dressel 1. Un peu moins de 450 tessons 2 . La céramique de La Tène finale ont été recueillis, représentant un poids légèrement supé- rieur à 24 kg, ce qui se rapproche de la masse d’une seule Le site a livré 1 800 fragments de céramique, repré- amphore. Mais les éléments de forme, et notamment les sentant 69 individus qui se répartissent inégalement entre lèvres, indiquent qu’au moins six amphores différentes les amphores (456 fragments et 6 individus) et la vaisselle ont été apportées à Trémoins. Cinq de ces bords sont des indigène (1 344 fragments et 63 individus). Le mobilier se bandeaux courts (hauteur inférieure à 5 cm) ayant des dia- concentre principalement dans le comblement de l’enclos, mètres à l’ouverture compris entre 13 et 15 cm (nos 1 à 4). c’est pourquoi l’étude de la céramique s’appuie pour une Le dernier bord ne possède pas un profil complet, mais grande part sur le matériel prélevé dans ses fossés, et sur une l’aspect général de la lèvre laisse supposer qu’elle serait plu- petite série de structures qui permettent de caractériser le tôt courte et de forme triangulaire. Les pieds, au nombre de faciès céramique de Trémoins. Trois fragments proviennent quatre, se répartissent entre deux variantes principales : un des colluvions (fig. 41, nos 33 à 35). pied en bouton (n° 5) et trois pieds à terminaison moulurée, ces derniers pouvant être plus ou moins évasés (nos 6 à 8). 2.1. Enclos (fig. 39 et 40) Ils sont généralement très fragmentés et l’on ne possède qu’un seul exemplaire complet (n° 8). À partir de ces élé- Le mobilier retrouvé sur le site provient essentiellement ments, on peut dégager un profil des amphores acheminées du comblement des trois branches de l’enclos. Au sein de à Trémoins : amphore à lèvre triangulaire ou en bandeau

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Us 1005/Iso 03 1005/01 1005/02

1 2 3 1009/01 1009/02 1009/03

5 4

échelle 1 : 3

0 6 cm 1007/02 1007/01

6 7 8

1009/04 1005/09

Éch. 1/1 11 G. Videau 9 10

1005/08 1005/07 1005/11

12 14 13 1005/12 1009/05 1005/10

17 15 16

Fig. 39. Mobilier céramique (LT D1) provenant de l’enclos. 1-8. Amphores Dressel 1 ; 9. bracelet en verre ; 10. céramique tournée fine claire peinte ; 11-17. céramique tournée fine claire (G. Videau). court, épaule arrondie (un seul fragment recueilli) et pied Les 800 fragments de céramique indigène prélevés, en bouton ou mouluré. Les rapprochements évidents avec soit un peu plus de 5 kg, appartiennent à un minimum le mobilier des sites de La Tène D1 comme Verdun-sur- de trente-six individus. La vaisselle non tournée réunit le-Doubs (Videau, 2000 ; Verrier, Videau, 2001) ou quinze vases, parmi lesquels on identifie un individu de Bâle Gasfabrik (Furger-Gunti, Berger, 1980, p. 130, type Besançon produit dans la région du Morvan et du 134 et 138), pour ne citer que quelques exemples proches, Verdunois (Barral, 1994 et 1999). Il s’agit d’un tesson témoignent du caractère ancien de ces amphores. caractéristique (pâte claire, inclusions granitiques et engobe

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Us 1005/Iso 06 1005/13 1009/07

18 19 20 1009/06

1005/14

22

21

1005/17 1005/15 1005/16

23 25 24 1009/08 1009/11

26 27 1009/10

échelle 1 : 3 0 6 cm

28 1009/12 1005/04

30

29 1005/05 1009/09

32

31

Fig. 40. Mobilier céramique (LT D1) provenant de l’enclos. 18-22. céramique tournée claire fine ; 23. céramique tournée grise fine fumigée ; 24-25. céramique tournée noire à pâte rouge fine ; 26-32. céramique modelée claire ou sombre à dégraissant grossier (G. Videau). micacé) appartenant probablement à un pot, puisque c’est cuisson réductrice, ou si des cuissons secondaires ont altéré la seule forme attestée pour l’instant dans la vallée du la couleur de certains. Doubs. Le reste des individus paraît avoir une origine plus Le répertoire est largement dominé par les formes locale, avec un dégraissant qui peut être siliceux ou calcaire, basses, avec neuf jattes ou écuelles, parmi lesquelles on isole parfois coquillier. L’aspect des tessons, toujours sombres, ne deux grands types. Le premier est illustré par les formes à permet pas de définir si les vases ont tous bénéficié d’une bord plus ou moins rentrant qui sont les plus nombreuses,

Revue Archéologique de l’Est, t. 63-2014, p. 47-87 © SAE 2014 78 Lydie Joan, Grégory Videau avec huit exemplaires (nos 27 à 30). Deux variantes se dis- diagnostic a subi une cuisson secondaire) est orangée avec tinguent du lot : une écuelle à lèvre facettée (n° 28), et sur- des inclusions de quartz blanc (diamètre compris entre 2 tout une écuelle à lèvre plus ou moins arrondie, soulignée et 5 mm) et des nodules ferreux, mais ne porte aucune par une cannelure (n° 27). Ce dernier exemplaire, compa- trace d’engobe blanc, typique des productions alsaciennes. rable à deux écuelles trouvées sur le site proche de Chavanne Deux hypothèses peuvent être avancées pour expliquer (Videau, 2007, nos 8 et 9), ainsi qu’aux écuelles alsaciennes cette absence : soit l’engobe ne s’est pas conservé lors de son de type 6 (Zehner, 2010), pourrait correspondre à une séjour dans le sol, soit il s’agit d’une production différente. variante régionale diffusée sur une aire restreinte. Le deu- La céramique à pâte grise fine représente une part anec- xième type est représenté par des écuelles à lèvre aplatie plus dotique du mobilier, avec deux formes hautes : une bouteille ou moins débordante, dont on compte deux exemplaires à lèvre débordante (n° 23) et un pot à lèvre éversée (non (nos 31 et 32). dessiné). Les vases d’aspect sombre, pâte rouge à surface Les pots, peu représentés avec seulement trois individus noire lustrée, sont également peu nombreux avec seulement (deux exemplaires non dessinés), se caractérisent par une trois individus. On compte une bouteille à lèvre débordante lèvre éversée et un col cintré qui peut être éventuellement (non dessinée), typique des productions alsaciennes (pâte décoré. En l’occurrence, seul un vase est orné d’incisions lustrée noire, Zehner, 2000, p. 71), un pot à lèvre éversée placées sur la partie haute de la panse (n° 26). Ce type de et col cintré (n° 24) et une écuelle à bord rentrant (n° 25). décor est généralement attesté sur les exemplaires anciens de L’assemblage céramique paraît relativement homo- La Tène finale. Pour en finir avec la céramique culinaire, on gène et semble caractéristique d’un faciès de la fin de La notera également la présence d’un couvercle (non dessiné). Tène D1. L’association avec un élément de parure retrouvé La vaisselle de présentation regroupe vingt et un indi- également dans le comblement des fossés de l’enclos ren- vidus qui se répartissent en trois catégories principales : la force cette impression. Le fragment de bracelet en verre céramique tournée à pâte claire, qui peut être peinte ou non, pourpre à section en D (semblable à certains exemplaires la céramique à pâte grise et la céramique à pâte sombre. attesté à Bâle ‘Gasfabrik’ par exemple) est complètement La première catégorie est la mieux représentée avec qua- compatible avec les restes d’amphores Dressel 1 (dont les torze individus qui se distribuent inégalement entre formes critères typo-métriques se rapprochent des amphores carac- hautes et formes basses. Ces dernières, avec seulement une téristiques des faciès du iie s. av. n. è.), ou encore de l’écuelle coupe carénée à lèvre légèrement éversée (n° 21), sont carénée. Les avancées chronologiques récentes sur les dolia largement sous-représentées. Les parallèles qui existent à de type Zürich-Lindenhof accréditent également la thèse l’échelle régionale avec les sites de Bâle Gasfabrik (Furger- d’un faciès ancien. Cependant, leur durée de production Gunti, Berger, 1980, p. 346 et 348), Saint-Germain-en- assez longue ne permet pas d’exclure totalement une phase Montagne (Videau, 2006, p.176) ou encore Verdun-sur-le d’occupation plus tardive de l’enclos, et cela même si le Doubs (Barral, 1994, p. 252), montrent que l’on retrouve comblement des fossés ne révèle aucun hiatus apparent. ces profils dans des contextes précoces du iie s. av. n. è. Les Pour finir, l’absence de formes caractéristiques dui er s. av. formes hautes se partagent entre les bouteilles, les tonnelets n. è., tant au niveau des importations (Dressel 1B, vernis et les dolia. Les premiers vases sont largement majoritaires, rouge pompéien, campanienne B-oïde et à pâte grise, etc.) avec neuf individus. Il faut noter parmi eux la présence que de la céramique indigène (bol hémisphérique, bol à d’un exemplaire peint (traces d’engobe blanc sur le col, lèvre éversée, plat, marmite, etc.), est un dernier argument n° 10). Les profils sont divers, avec des lèvres éversées, plus a silentio qui plaide en faveur d’un faciès LT D1b. ou moins fines et travaillées (nos 10 et 12 à 14), et des lèvres débordantes (n° 11). Les fonds se rapportant à ces 2.2. Fosse 1092 (fig. 41) lèvres sont généralement des pieds en couronne (exemple : n° 19). Les tonnelets, avec quatre individus, occupent une Cette fosse, comblée par des rejets de foyer, rassemble place non négligeable dans le répertoire de la vaisselle de quarante-deux tessons de céramique pour trois individus. présentation. Deux types cohabitent : les tonnelets à lèvre On retrouve les deux catégories principales décrites pour éversée et col cintré (nos 15 et 16) et ceux à lèvre arrondie l’enclos. Ainsi, on compte 33 fragments de céramique non plus ou moins prononcée, avec un col peu marqué (deux tournée à pâte sombre et à dégraissant grossier siliceux qui exemplaires : n° 17 et non dessiné). Enfin, le répertoire est représentent un NMI de deux vases. Il s’agit d’une écuelle complété par deux dolia de type Zürich-Lindenhof (Vogt, à bord rentrant décorée d’une cannelure (n° 38), comme 1948). Ces vases, produits et très largement diffusés en l’exemplaire de l’enclos ou celui de la fosse 1046 (n° 36), Alsace, étaient considérés comme des fossiles directeur de et d’un couvercle (non dessiné). La céramique tournée, La Tène D2 et semblaient se diffuser au moins jusqu’à la associée à neuf tessons, se partage entre céramique à pâte fin de la période tibériennne (Zehner, 1999, p. 195-197 ; claire et céramique à pâte sombre. Cette dernière catégo- Zehner, 2010, p. 120-123). Cependant, d’après un certain rie est uniquement représentée par un tesson à pâte rouge nombre d’études de mobilier récentes, l’apparition de ces et surface noire. La céramique à pâte claire regroupe huit productions serait beaucoup plus précoce. L’oppidum du fragments se rapportant probablement à une écuelle à bord Fossé des Pandours au Col de Saverne illustre bien cette rentrant (n° 37). tendance avec des dolia présents dès les contextes LT D1b La datation de cet ensemble paraît difficile à détermi- (Bonaventure, 2011, p. 56 ; Bonaventure, Féliu, 2012, ner, étant donné qu’elle repose sur des éléments peu nom- p. 131). La pâte d’un des dolia (le second provenant du breux et surtout peu caractéristiques d’une phase précise.

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Us 022/Iso 01 022/02

33 022/03 34

35 US 022 (LT D1)

1019/1020/01

36 US 1019/1020 (LT D1)

1092/02 1092/01

37 38 Fosse 1092 (LT D1)

152/01

39

123/01 123/02

40

échelle 1 : 3 41 Silo 124 (LT D2) 0 6 cm

Fig. 41. Mobilier céramique provenant des structures 022, 1019/1020, 1092, 124. US 022 (LT D1) : 33. Céramique tournée claire fine ; 34. céramique tournée sombre fine ; 35. céramique modelée sombre à dégraissant grossier - US 1019/1020 (LT D1) : 36. céramique modelée sombre à dégraissant grossier - Fosse 1092 (LT D1) : 37. céramique tournée claire fine ; 38. céramique modelée claire à dégraissant grossier - Silo 124 (LT D2) : 39. céramique tournée claire fine ; 40-41. céramique modelée claire ou sombre à dégraissant grossier (G. Videau).

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M.S.F. Us 2049/Iso 01 M.S.G. 2049/03

43 42

M.S.G. 2049/02

échelle 1 : 3 44 0 6 cm

Fig. 42. Mobilier céramique provenant du foyer 2049 (LT D2). 42. Céramique modelée sombre lissée ; 43-44. céramique modelée sombre à dégraissant grossier (G. Videau).

Néanmoins, la structure fonctionnant vraisemblablement 32 et 37) que l’on retrouve généralement dans les contextes pendant l’utilisation de l’enclos, on peut proposer une data- de La Tène D2 bisontins. Seule la pâte diffère : les exem- tion similaire. plaires trouvés à Besançon étant à pâte grise fine, alors que celui de Trémoins a une pâte claire fine. La céramique non 2.3. Foyer 2049 (fig. 42) tournée à pâte grossière siliceuse regroupe dix-huit tessons à pâte sombre et six tessons à pâte claire. Les trois bords Le mobilier recueilli dans cette structure est presque conservés, qui renvoient à la dernière catégorie de pâte, exclusivement représenté par des vases non tournés, à pâte appartiennent à des écuelles à bord rentrant qui n’apportent sombre grossière siliceuse, qui peuvent parfois être lissés. aucune indication particulière. Trois vases, matérialisés par vingt-trois tessons, appar- La datation de cet ensemble, en raison de sa faiblesse tiennent à cette catégorie. Le répertoire se compose de deux numérique, s’appuie encore une fois sur l’individu le mieux écuelles, une à bord droit (n° 43) et une à bord rentrant caractérisé. La jatte à col cannelé, souvent présente dans les (n° 44), et d’un pot à lèvre légèrement éversée et à col can- contextes gaulois tardifs bisontins, permet donc d’envisager nelé (n° 42). Cet individu trouve de nombreux parallèles le comblement de cette structure au cours de La Tène D2. sur les sites bourguignons de la fin duii e et du iers. av. n.è. (Verdun Petit-Chauvort, pl. 38, Seurre, pl. 57, Mirebeau La 2.5. Traits remarquables du faciès céramique Fenotte, pl. 79, Tournus Clos-Roy et Sept Fontaines, pl. 29 de Trémoins (fig. 43 et 44) et 23, in Barral, 1994). Il faut tout de même noter la présence de treize fragments de panse de céramique tournée 2.5.1. Les amphores fine sombre et d’un fragment de panse d’amphore Dressel 1. Plus de 450 fragments d’amphores vinaires italiques Pour ce lot céramique, seul le pot à col cannelé donne tardo-républicaines ont été ramassés sur le site. Ils pro- une indication chronologique. Toutefois, on ne peut pro- viennent pour la plupart du comblement des fossés de poser à partir de cet élément qu’une datation assez lâche, l’enclos qui a livré par ailleurs les seuls éléments de formes car on le rencontre dès le iie s. av. n. è., même si les occur- permettant d’identifier six individus. Malgré la faiblesse rences les plus nombreuses proviennent des sites du ier s. av. numérique de l’échantillon, la part des amphores repré- n. è. L’absence d’éléments datants pertinents, telles que les sente tout de même 10 % du matériel. Ces conteneurs importations, ne permettent pas d’être plus précis. attestent, d’une part, que du vin a été consommé sur le site et montrent, d’autre part, que Trémoins s’inscrit dans un 2.4. Silo (fig. 41) réseau d’approvisionnement de produits romains, témoi- gnant d’échanges à longues distances. La céramique trouvée dans le comblement du silo se partage entre quatre fragments tournés et vingt-quatre tes- 2.5.2. La céramique modelée sons non tournés. La céramique tournée réunit un fragment Avec 47,6 % des individus, la céramique non tournée, de panse à surface noire et pâte rouge et deux fragments à usage utilitaire ou culinaire, conserve une place impor- à pâte claire associés à une jatte à lèvre débordante et col tante au sein de la vaisselle de Trémoins. Ces productions, cannelé (n° 39). Ce type de profil est comparable aux jattes largement représentées par des vases à pâte sombre (41 % à col cannelé retrouvées sur les sites de Besançon, sites du du NMI), paraissent provenir pour une part au moins d’ate- Palais de Justice (Videau, 2001 ; Videau, 2003, p. 29, 35 et liers locaux. En effet, les affleurements calcaires visibles à 37) et du collège Lumière (Videau, 2007, p. 15, 17, 23-24, Trémoins permettent de supposer que les gisements ­utilisés

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NR % NR Tot. NMI % NMI Tot. % NMI Vais. NMI % Total Céramique indigène 1344 74,7 63 91,3 100 Céramique modelée 1344 74,7 Pots lèvre éversée 4 Céramique modelée 714 39,7 30 43,5 47,6 6,3 Pots 1 Modelée grossière claire 18 1 3 4,3 4,7 1,6 Gobelets Modelée grossière sombre 690 38,3 26 37,7 41,3 Tot. récipients hauts fermés 5 7,9 Type Besançon 6 0,4 1 1,4 1,6 Céramique tournée 630 35 33 47,8 52,4 Écuelles / jattes bord rentrant 14 22,2 Écuelles / jattes bord droit 11,1 Tournée fine claire 406 22,5 21 30,4 33,3 7 Tournée fine claire peinte 9 0,5 1 1,4 1,6 Écuelles / jattes bord éversé/débordant 2 3,2 Coupes Tournée fine sombre 46 2,5 1 1,4 1,6 Tournée fine noire à pâte rouge 128 7,1 4 5,8 6,3 Plats Tournée fine grise 41 2,3 6 8,7 9,5 Marmites 36,5 Amphores 456 25,3 6 8,7 / Tot. récipients bas ouverts 23 Amphore vinaire italique 456 25,3 6 8,7 / Couvercles 2 3,2 Total 1800 100 69 100 100 Non identifiés Céramique tournée 33 52,4 Fig. 43. Décompte de la céramique par catégories techniques Bouteilles lèvres éversées 7 11,1 LT D1b-LT D2a (G. Videau). Bouteilles lèvres débordantes 8 12,7 Tonnelets 4 6,3 Pots lèvre éversée 2 3,2 Pots lèvre débordantes 1 1,6 pour le dégraissant des récipients à inclusions calcaires Dolium 2 3,2 (coquillier ou non) proviennent d’un secteur proche. En Tot. récipients hauts fermés 24 38,1 revanche, aucune indication particulière ne permet de Écuelles / jattes bord rentrant 4 6,3 trancher sur la provenance de la céramique à dégraissant Écuelles / jattes bord droit 1 1,6 siliceux, bien que ce type de vase soit généralement pro- Écuelles / jattes bord éversé 1 1,6 duit localement. Seuls quelques fragments attribuables aux Coupes 2 3,2 productions de type Besançon attestent d’échanges avec des Bols hémisphérique Assiettes 1 1,6 zones géographiques plus lointaines (Verdunois, Morvan ; Plats cf. Barral, 1994 et 1999). Toutefois, cela n’a rien d’excep­ Passoires / faisselles tionnel, puisque les nombreux points de découvertes dans Tot. récipients bas ouverts 9 14,3 la vallée du Doubs (Verdun-sur-le-Doubs, Authumes, Couvercles Jallerange, Besançon) montrent que le Doubs était un vec- Non identifiés teur important lors de la diffusion de ces vases vers l’est. Le répertoire est largement dominé par les formes Fig. 44. Décompte de la céramique par types basses, avec près de 77 % de la céramique modelée et tout morphologiques LT D1b-LT D2a (G. Videau). de même 36,5 % du NMI. On distingue plusieurs variantes d’écuelles, dont les plus représentatives ont un bord ren- trant (quatorze individus). Viennent ensuite les écuelles à bord droit (sept exemplaires) et accessoirement, les écuelles à bord éversé (deux individus). Les formes hautes, unique- ment constituées de cinq pots dont quatre à lèvre éversée, catégorie et 50 % de récipients tournés. Le reste des formes restent marginales, avec à peine 8 % du NMI, soit 23 % des hautes a une destination plus prosaïque, liée au stockage, vases modelés. Pour finir, on notera la présence anecdotique avec deux dolia de type Zürich-Lindenhof (3 % du NMI). de deux couvercles (3,2 % du NMI). Ces vases attestent surtout les échanges avec les peuples (Médiomatriques, Rauraques) jouxtant les frontières orien- 2.5.3. La céramique tournée tales des Séquanes. Pour finir, on notera la présence anecdo- La vaisselle de présentation rassemble 52,4 % des indi- tique de quelques formes basses (quatre individus soit 6,3 % vidus recensés et se scinde en trois groupes principaux. La du NMI), parmi lesquelles les écuelles à bord rentrant sont céramique fine à pâte claire est de loin la catégorie la mieux les plus nombreuses (deux exemplaires, soit 3,2 % du NMI). représentée, avec vingt-deux individus, soit 35 % du NMI. Ces formes, que l’on peut qualifier de classiques à La Tène Les vases peints (1,6 % du NMI) se distinguent par leur finale, sont accompagnées d’une écuelle au col mouluré avec traitement de surface particulier, mais sont intégrés à ce un bord débordant et d’une coupe carénée (respectivement groupe puisqu’ils possèdent la même pâte que les récipients 1,6 % du NMI). ayant un aspect brut. Une grande partie du répertoire est La céramique fine à pâte grise rassemble près de 10 % dévolue au service à boire qui est généralement mis en de la vaisselle avec un NMI nettement inférieur à la céra- ­relation avec les amphores. On retrouve ainsi une forte pro- mique à pâte claire (six individus). L’inventaire des formes portion de bouteilles (douze exemplaires) et de tonnelets de cette catégorie montre qu’un équilibre s’instaure entre (quatre individus), vases à liquide par excellence, qui repré- formes hautes et formes basses. On dénombre deux bou- sentent à eux seuls les trois quarts des spécimens de cette teilles et un pot à lèvre éversée pour les premières, contre

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une coupe, une écuelle à bord droit et une assiette, pour les 3 . Confrontation des données secondes. Pour cette dernière, le type et la catégorie de pâte laissent supposer qu’il s’agit d’une imitation des céramiques L’établissement rural gaulois de Trémoins s’organise à vernis noir italiques, mais la mauvaise conservation du autour d’un enclos en agrafe qui délimite une partie de tesson ne permet pas d’être plus précis sur le type d’assiette. cette portion de territoire aménagé. Ainsi, d’après l’exploi- La céramique fine à pâte sombre uniforme, ou noire tation des données recueillies lors de la fouille, l’enclos fos- à pâte rouge, réunit près de 8 % du NMI. Le répertoire, soyé structure l’espace en deux zones principales vouées à comme pour les vases à pâte grise fine, est relativement varié des activités différentes. L’intérieur semble principalement et se répartit de manière sensiblement égale entre formes dévolu à l’habitat, tandis que les greniers, qui se répartissent hautes et formes basses. On recense deux écuelles à bord à l’extérieur, permettent de restituer une zone de stockage rentrant, un pot à lèvre éversée, un pot à lèvre débordante et de céréales, associée à une possible activité de mouture. La une bouteille à lèvre débordante. Les deux variantes à lèvre datation de l’ensemble, s’inscrivant globalement dans La débordante sont typiques des productions alsaciennes à pâte Tène finale, a été obtenue à partir de l’analyse du mobilier noire lustrée de La Tène finale. Elles montrent, à l’instar retrouvé dans le comblement des fossés de l’enclos et de des dolia Zürich-Lindenhof, que les habitants de Trémoins quelques structures annexes. Elle repose donc sur l’étude avaient tissé des liens commerciaux plus ou moins étroits de la céramique qui révèle un faciès très conventionnel, avec les peuples voisins, situés plus à l’est. compris dans une fourchette allant du dernier quart du iie s. D’après l’échantillonnage étudié, on dégage deux jusqu’au milieu du ier s. av. n.è. aspects caractéristiques du faciès céramique de Trémoins. La forme particulière de l’enclos ne connaît aucun Premièrement, on discerne une représentation plus impor- précédent en Franche-Comté. Dans les régions voisines, tante de la vaisselle tournée par rapport à la vaisselle mode- les comparaisons se font rares. Des parallèles peuvent être lée. Cette tendance a également été observée sur d’autres établis avec le site de Gurgy dans l’Yonne, qui présente des établissements ruraux de la vallée de la Saône et du Doubs similitudes avec Trémoins (tant du point de vue de la forme (Tournus et Authumes ; Barral, 2006, p. 258) qui sont de l’enclos que de la concentration de poteaux à l’intérieur), occupés à La Tène D2. Seul le site de Jallerange, également et qui constitue la seule référence bien documentée dans un occupé pendant le ier s. av. n. è., se démarque du lot avec rayon « proche » (Grizeaud, 2000). On connaît également, des proportions très équilibrées entre céramique modelée et par le biais de la couverture satellite du territoire (Google céramique tournée (Videau, 2011). On peut tenter d’expli- Earth), un enclos à trois branches sur la commune de quer cet écart par l’absence - à Jallerange comme à Trémoins Chevigny-Saint-Sauveur, près de Dijon (fig. 45), en Côte- d’ailleurs - de céramique importée de tradition méditer- d’Or, qui pourrait correspondre à une ferme indigène. Ce ranéenne (céramique à vernis noir ou à pâte claire), alors type apparaît donc comme peu commun, même s’il est qu’elle est en nette progression sur les autres établissements vrai que le déficit flagrant des données recueillies pour la ruraux de La Tène D2. Deuxièmement, au sein des deux période du second Âge du Fer en Franche-Comté (Barral, groupes techniques de Trémoins, on constate qu’un type de 2001, p. 104-110 ; Barral, 2002, p. 59-60 ; Barral, 2003, vase est surreprésenté à chaque fois. La céramique modelée p. 105-110) ne facilite pas les comparaisons sur un plan est largement représentée par les formes basses majoritaire- local. Toutefois, une synthèse récente, réalisée sur les éta- ment composées d’écuelles, alors que la céramique tournée blissements ruraux de la moyenne vallée de l’Oise, confirme est dominée par les formes hautes, où les vases-bouteilles cette première impression. Cette région, particulièrement occupent une place prépondérante. Ce constat est uni- bien documentée, a montré que les enclos à trois branches quement valable pour les établissements ruraux occupés à représentent une part minime des établissements reconnus, La Tène D2 situés dans la vallée du Doubs (Authumes : avec seulement trois exemples attestés sur près d’une qua- Barral, 2006, p. 258 et Jallerange : Videau, 2011). rantaine de sites explorés (Malrain, Pinard, 2006, p. 56). À la lumière de ces indications, il apparaît que Trémoins Malgré ses particularismes, Trémoins s’inscrit de façon s’inscrit dans une mouvance commune aux établissements plus large dans la catégorie des habitats ruraux. En Franche- ruraux de la vallée du Doubs qui pose en filigrane les pre- Comté, ce type d’établissement reste assez mal connu, miers jalons d’un faciès que l’on peut qualifier de « séquane ». puisque jusqu’à présent, on ne comptait avec certitude Ce dernier diffère cependant sensiblement par rapport aux que deux sites - Thoraise (Pétrequin, 1970 ; Vuaillat, observations effectuées sur les habitats groupés ou les oppida 1973 ; Gauchet et alii, 1994) et Choisey (Simonin, 1995, qui livrent une vaisselle indigène plus abondante et plus p. 86 ; Simonin, 1996, p. 143-158), dont la fonction n’était variée et qui sont généralement mieux pourvus en vaisselle d’ailleurs pas très bien cernée, en raison des faibles surfaces importée (Barral, Videau, 2012). De ce point de vue, explorées - qui pouvaient se rattacher à cette occupation les données de Trémoins, comparées à ces établissements, rurale du territoire. Ce corpus, un peu faible, s’est sensible- tendent à placer l’abandon du site à La Tène D2. Ce que ment étoffé avec la découverte, dans le cadre des opérations confirment par ailleurs les quelques éléments tardifs dans d’archéologie préventive réalisées récemment sur le tracé le silo 124. Cependant, l’indigence du mobilier et la diffi- de la LGV Rhin-Rhône, de deux sites de La Tène finale, culté à le caractériser constituent des écueils persistants qui interprétés comme des exploitations agricoles. laissent une part d’incertitude et ne permettent pas d’être L’occupation la plus proche se situe à Chavannes/ complètement affirmatif sur le ­commencement et la fin de Villers-sur-Saulnot (Haute-Saône), aux lieux-dits Four au la période d’occupation du site. Moine et La Grande Goutte, à environ 5 km à l’ouest de

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Trémoins. Ce gisement, partiellement exploré (environ 15 000 m2), a livré des vestiges limités à un grenier, six trous de poteau (probablement en rapport avec une construction en matériaux périssables dont le plan n’a pu être restitué) et un enchevêtrement de fossés, interprétés comme les pos- sibles vestiges partiels de deux enclos (Bataille, 2006). Si le caractère rural du site ne fait aucun doute, la vision lacu- naire de l’ensemble ne permet pas d’être catégorique quant à la fonction exacte de l’établissement. Le cas de Jallerange (Doubs), au lieu-dit Groseliers, situé dans la vallée de l’Ognon, se rapproche de l’organisation observée à Trémoins. Le décapage (16 452 m2) a révélé l’existence d’un enclos trapézoïdal et d’un fossé puissant, correspondant probablement à un second enclos. À l’inté- rieur du premier, on identifie un bâtiment à six poteaux porteurs dont la fonction demeure incertaine. On observe également, disséminée autour de l’enclos, une série de cinq petits modules à quatre ou six poteaux, assimilables à des greniers ou à des espaces de stockage, et un édifice sur sablière basse et poteaux porteurs, destiné à l’habitation Fig. 45. Photographie satellite (Google Earth) de l'enclos (Dubois, 2011). de Chevigny-Saint-Sauveur (Côte-d’Or).

Seine Salon Chavannes

Serein Saône Trémoins Tille

Brenne Mandeure Doubs St-Apollinaire Ognon Mâlain Chevigny- Ouche St-Sauveur

Cure Jallerange Genlis Besançon Longvic Thoraise Dessoubre

Nuits-Saint-Georges Loue Saône Choisey Doubs

Bibracte Dheune Authumes Grozon Verdun- Brenne Mellecey sur-le-Doubs St-Germain Yverdon Chalon- en Montagne Châtenoy-le-R. sur-Saône Lons-le-Saunier Arroux Seille Lausanne

Tournus Ain

Bourbince Azé Oppidum Sanctuaire Saône Habitat groupé Arconce Sennecé-lès-Mâcon Habitat groupé probable Grosne Reyssou Mâcon Établissement rural Établissement rural probable

Varennes-lès-Mâcon Suran Rhône Izernore 0 20 km

Saint-Symphorien éch. 1:600 000 Az

Oignin

Fig. 46. Carte du contexte de La Tène finale dans les vallées de la Saône et du Doubs (G. Videau).

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Les connaissances concernant l’habitat rural de La Tène sements en catégories cohérentes, d’autant que les sites finale en Franche-Comté apparaissent encore très diffuses fouillés ne le sont que très rarement dans leur intégralité, et disparates, avec seulement deux fermes indigènes réelle- un constat valable autant pour la Bourgogne que pour la ment attestées, si l’on considère toutefois la présence d’un Franche-Comté. En définitive, Trémoins s’inscrit dans la enclos comme un critère indispensable. L’indigence de la grande famille des établissements ruraux dont la caractéris- documentation incite donc à chercher des parallèles au- tique principale demeure la présence d’un enclos fossoyé, au delà des limites de la Franche-Comté. La vallée de la Saône sein, ou autour duquel, sont regroupés les vestiges relevant et la plaine dijonnaise ont bénéficié ces dernières décen- de la sphère domestique ou agricole. S’il n’est pas possible nies de l’apport conséquent de l’archéologie préventive et d’affiner le classement des établissements ruraux à partir des recherches plus abouties d’un point de vue régional des vestiges découverts, les différences observées au sein du ont ainsi été possibles (Barral, 2006). C’est donc vers ce mobilier, recueilli majoritairement dans le comblement des secteur géographique que notre attention s’est naturelle- fossés d’enclos, posent question. ment tournée. Une quinzaine de sites d’habitat gaulois Il est tentant d’associer directement les critères de quan- sont dénombrés, parmi lesquels on répertorie neuf établis- tité et de qualité du matériel récolté au statut hiérarchique sements ruraux (fig. 46). Malheureusement, la documen- de l’établissement considéré. L’interprétation de l’impor- tation s’avère souvent inégale, avec une approche partielle tance d’un site, généralement basée sur la présence ou l’ab- du site, souvent limitée à l’étude des fossés de l’enclos. La sence d’objets produits en série (numéraire ou éléments de fouille d’Authumes (Saône-et-Loire) illustre parfaitement ce parure en métal ou en verre par exemple), doit être faite avec phénomène, puisque l’emprise globale de l’enclos quadran- précaution. Si ces artefacts témoignent, il est vrai, d’une gulaire, aux fossés puissants, est parfaitement reconnue, tout certaine richesse des occupants d’un site, leur corrélation comme la pérennité de l’occupation du secteur à l’époque avec le statut du site est loin d’être évidente (Malrain, romaine, mais les différentes investigations, nécessairement Pinard, 2006, p. 147-148 ; Malrain, 2009). Trémoins, partielles, réalisées sur le site (prospections au sol ou élec- avec seulement un fragment de bracelet en verre découvert tromagnétiques, levés topographiques, sondages…), ne per- dans l’enclos, ne donne pas à première vue l’image d’un mettent pas de déterminer comment l’espace enclos était établissement au statut hiérarchique élevé. Cependant, occupé (Barral et alii, 2001). hormis les gisements d’Authumes (Barral, Videau, 2005) Deux exemples se rapprochent de l’organisation per- et de Saint-Apollinaire (Videau, 2009) bien pourvus en çue à Trémoins : Genlis Clos du Varin (Côte-d’Or), avec un monnaies et en fibules, les fouilles des autres établissements enclos presque carré et deux bâtiments situés à l’intérieur ruraux bourguignons et franc-comtois ont livré très peu de de celui-ci (Conche, 1994), et Chevigny-Saint-Sauveur mobilier de ce type. Ce constat conduit à se demander si ZAC Excellence 2000 (Côte-d’Or), avec trois bâtiments ce seul critère suffit à définir le statut d’un établissement insérés dans le quart nord-est d’un enclos rectangulaire et rural. La céramique, matériau généralement abondant et treize bâtiments attestés à l’extérieur, dont huit sont identi- facile à comparer, a donc été retenue pour tenter de classer fiés comme des greniers (Virlogeux, 2002 ; Virlogeux et les établissements en examinant de manière plus précise le alii, 2005). Pour ce dernier exemple, l’espace à l’intérieur de rapport entre les produits indigènes et les importations. l’enclos peut être qualifié de mixte, puisqu’un des bâtiments Pour les habitats ruraux de la vallée de la Saône et du est interprété comme un grenier. Doubs, on dispose d’une première approche sur cette pro- À l’inverse, certains sites sont organisés de façon diffé- blématique (Barral, 2006 ; Videau, à paraître). Le corpus rente. À Longvic Rue de la Renouille (Côte-d’Or), l’habitat disponible permet de classer les sites par grandes phases se situe à l’extérieur de l’enclos, alors que les greniers sont chronologiques (LT D1 et LT D2) et de mettre en évidence à l’intérieur (Nowicki, 2006). La compartimentation de des variations importantes entre ces deux phases comme à l’espace apparaît clairement mais elle est inversée par rap- l’intérieur de chacune (fig. 47). Pour les sites de LT D1, port à Trémoins. Le cas de Sennecé-lès-Mâcon En Putet deux groupes se discernent : les établissements pauvres en (Saône-et-Loire) se caractérise par la séparation très nette importations, avec des proportions allant de 1 à 2 %, et entre l’enclos, partiellement décapé, qui ne contient a les établissements dans lesquels les amphores représentent priori aucun bâtiment, et la zone de vie à proprement par- entre 20 et 25 % du matériel recueilli. Trémoins, avec 8,7 % ler (Ramponi et alii, 2006). Cette dernière concentre sur d’importations, ne s’inscrit dans aucun des groupes définis une surface restreinte des traces d’habitat et d’artisanat. Les précédemment mais se rapproche des tendances observées activités agricoles, matérialisées par un groupe de greniers, sur les villages ouverts, comme Verdun-sur-le-Doubs ou sont localisées en marge de cette zone. Saint-Symphorien (importations présentes respectivement sur ces sites à hauteur de 10 et 8,5 %). Pour les sites de Conclusion LT D2, on observe également deux groupes distincts avec d’une part les établissements livrant peu de produits impor- À travers ces quelques exemples, on constate que, tés (4 % d’amphores), et d’autre part ceux où la proportion malgré les rapprochements possibles avec d’autres établis- des amphores, très importante, représente entre 34 et 45 % sements ruraux, Trémoins reste un cas isolé. Globalement du mobilier. D’une manière générale, il semble que la ten- l’aménagement de l’espace varie énormément d’un site à dance, au passage à LT D2, soit à une progression sensible l’autre. Aussi les critères sont-ils encore trop mal définis de la proportion des amphores dans les établissements, que et trop peu nombreux pour tenter de classer les établis- la part des importations soit forte ou faible.

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LT D1 LT D2 ciant de moyens plus importants, le vin étant considéré % amphores (140-90 av.) (90-30 av.) comme un produit de luxe. Cependant, à la lumière des Villages ouverts découvertes les plus récentes (Videau, à paraître), il semble Verdun-sur-le Doubs 10,0 % / qu’il faille privilégier le facteur géographique, plutôt qu’un Saint-Symphorien 8,5 % / rapport hiérarchique, pour expliquer ces variations. On Établissements ruraux constate alors que les sites les mieux approvisionnés sont ceux qui sont proches des voies naturelles de circulation, en Sennecé-lès-Mâcon 20,0 % 45,0 % l’occurrence la Saône et le Doubs. Les disparités observées Tournus 27,2 % / au sein de chaque établissement pourraient donc seulement Saint-Apollinaire Val Sully 1,8 % / refléter des différences dans le mode d’approvisionnement, Saint-Apollinaire Pré Thomas / 4,0 % et notamment dans les circuits d’approvisionnement, Chevigny / comme le montre l’exemple de Saint-Apollinaire (Videau, Authumes 18,5 % 40,0 % 2009 et à paraître). Jallerange / 34,0 % On voit donc bien ici les limites d’une telle méthode, Trémoins 8,7 % / qui laisse la place à trop d’incertitudes en l’absence d’étalons bien définis. Pour se prémunir de toute conclusion hâtive, le Fig. 47. Ratio céramique/amphore dans les établissements ruraux de Bourgogne et Franche-Comté pour comparaison avec le site croisement de différents critères (parure, monnaies, impor- de Trémoins (G. Videau). tations, faune), dans la mesure du possible, semble être la condition indispensable pour tenter de classer hiérarchique- ment les établissements ruraux. Si on ne peut pas, dans l’état actuel des données, tran- Cette démarche comparative semble de prime abord cher sur le statut de Trémoins, la présence d’un fragment de pertinente puisque selon toute logique les établissements bracelet en verre, d’amphores vinaires et de poteries prove- livrant les plus fortes concentrations de restes d’amphores nant d’Alsace ou du Morvan, n’est pas anodine et témoigne devraient correspondre aux établissements ruraux bénéfi- même d’un certain dynamisme économique.

BIBLIOGRAPHIE

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