Rapport mensuel d’analyse des données de monitoring de protection, Régions de Tillabéri et () Décembre 2020

Personnes déplacées, Région de Tillabéri

Table des matières

I. Évolution du contexte sécuritaire ...... 2 1. Bande frontalière du Niger avec le Mali ...... 2 2. Bande frontalière avec le Burkina Faso ...... 2 II. Contexte opérationnel au cours du mois de Décembre 2020 ...... 3 III. Incidents de protection de Tillabéri et Tahoua ...... 3 1. Mouvements de populations ...... 7 2. Sécurité et bien-être ...... 7 3. Violences basées sur le genre (VBG) ...... 8 4. Protection de l’enfance ...... 9 5. Coexistence/Cohabitation pacifique ...... 9 6. Documentation ...... 10 7. Accès aux services sociaux de base ...... 10 IV. Actions de sensibilisations et de réponses ...... 12 V. Suivi et référencement des personnes à besoins spécifiques (PBS) ...... 13 VI. Besoins et gaps ...... 13 VII. Recommandations ...... 14

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I. Évolution du contexte sécuritaire 1. Bande frontalière du Niger avec le Mali

Le contexte sécuritaire et de protection au cours du mois de décembre 2020 a été très mouvementé, instable et imprévisible surtout dans les départements de , Abala et de (commune rurale de ) le long de la bande frontalière avec le Mali. Il a été signalé des incursions des groupes armés non étatiques (GANE) suivies d’assassinats, d’enlèvements, de prélèvements de zakat, d’agressions physiques et menaces de mort contraignant plusieurs ménages à se déplacer vers des sites et/ou localités où ils espèrent être en sécurité.

Les localités de Bagga, Sayfulaye, Doutsé, Tchomabangou dans la commune rurale de Tondikiwindi, dans le département de Ouallam ; Tamalaoulaou, Ikarfane, Toumbiya, May Talatchiya, dans le département d’Abala ; et Garbey dans le département de Banibangou ont connu des incursions répétées des GANE suivies de violation de droits des personnes.

Dans la région de Tahoua, une accalmie relative a caractérisé le contexte sécuritaire et de protection au cours du mois de décembre 2020 dans le département de . En revanche, dans les départements de , et Tahoua (communes rurales de Takanamatt et de ), on dénote une présence persistante des GANE dans les localités du nord et du nord-est frontalières avec le Mali. Des incursions répétées ont été signalées. Elles sont souvent accompagnées de violations de droits des personnes notamment les extorsions de biens à travers le prélèvement forcés de la zakat, les enlèvements, les agressions physiques pour non-paiement de la zakat, des viols collectifs, les menaces de mort pour les personnes soupçonnées de collaborer avec les forces de défense et de sécurité (FDS).

2. Bande frontalière avec le Burkina Faso

La situation sécuritaire a connu un calme relatif au cours du mois de décembre 2020, à la frontière Niger- Burkina Faso. Selon, les sources communautaires cela serait dû à une emprise des éléments de GANE sur les populations qui désormais n’opposent aucune résistance face à leurs exigences. Il s’agit notamment du prélèvement quotidien des dîmes, zakat, le respect des modes d’accoutrements pour les adultes (femmes et hommes), la complaisance des familles face aux recrutements de leurs membres, etc.

Toutefois, le nombre d’incursions et extorsions de biens (bétails, biens de première nécessité), par les éléments de GANE ne cesse d’augmenter dans les localités frontalières. Cela serait dû aussi à la présence au fil des années de nombreux et différents GANE qui opèrent en fonction de leurs intérêts et affiliation dans la zone des trois frontières Niger-Mali-Burkina Faso.

L’analyse des données du monitoring communautaire révèle trois principaux problèmes sécuritaires et de protection à la frontière Niger-Burkina Faso. Ils englobent notamment :

- L’activisme des GANE en nombre et en capacité opérationnelle important, ainsi qu’une volonté de s’implanter dans la durée ; - Les risques évidents de tensions et conflits interethniques à court et moyen termes, au vu des accusations ouvertes de certains groupes ethniques sur d’autres pour leurs représentativités au sein des GANE qui opèrent dans les zones d’urgences de la région de Tillabéri. - L’insuffisance des services sociaux de base, ainsi que les assistances humanitaires pour les populations hôtes et déplacées internes.

Cette situation enfonce les populations affectées par la crise sécuritaire et de protection dans l’incertitude et cela pourrait continuer à déboucher sur d’importants mouvements internes de populations et des mouvements transfrontaliers vers le Mali et ou le Burkina Faso.

Les GANE ont, en plus d’étendre leur influence dans d’autres communes de la région de Tillabéri (Kollo, Kouré, Gueladjo, , Say) en cette fin d’année, réussi la prouesse d’affaiblir le tissu social, et de créer une fracture au sein des communautés. Cette situation a fragilisé davantage la cohésion sociale et cohabitation pacifique entre les villages en particulier ceux qui accueillent les personnes déplacées internes (PDI).

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II. Contexte opérationnel au cours du mois de Décembre 2020

Le contexte opérationnel est marqué par la propagation de la maladie à COVID-19. Une deuxième vague de cette pandémie qui semble être plus importante que la première au regard des statistiques dressées quotidiennement par les autorités sanitaires du pays.

En moyenne 40 cas par jour au cours de ces deux derniers mois sont rapportés. La particularité au Niger est qu’elle affecte pour la première fois des communautés. En effet, plusieurs cas communautaires ont été diagnostiqués en particulier dans les départements de Tillabéri et Ayorou (Cf. SitRep Ministère de la Santé). Dans ce contexte, le monitoring a permis de mettre en place des dispositifs de prévention et protection de ces populations cibles et du personnel humanitaire contre cette maladie. On peut noter à cet effet : la limitation des déplacements vers les foyers de contagion Ayorou et Tillabéri. Le travail à distance avec les points focaux, ainsi que la limitation des participants aux activités de monitoring communautaire (focus groupe, sensibilisations, etc.). Les points focaux et moniteurs terrains sont également sensibilisés spécifiquement pour les référencements urgents et rapides de tous cas suspects aux autorités sanitaires de leurs zones d’attache.

III. Incidents de protection de Tillabéri et Tahoua

Incidents de protection Localité ayant connu une incursion des GANE

1. 2 47 incidents de protection de novembre à décembre 2020 par le monitoring de protection dans les régions de Tahoua et Tillabéri; 2. 111 incidents de protection pour le mois de décem bre 2020 dont 53 dans la région de Tillabéri et 58 dans la région de Tahoua; 3. 157 victimes pour ce mois de décembre 2020, avec 83 pour la région de Tillabéri et 74 pour Tahoua.

Répartition d’incidents par région et par mois Evolution des incidents par mois

73 63 58 53 169 159 140 146 136 108 111 71 70 75 81 Novembre Décembre 50 Tahoua Tillabéri

L’analyse des tendances ressort que la situation sécuritaire et de protection dans les régions de Tillabéri et de Tahoua s’est fortement dégradée. La région de Tahoua a été la plus touchée au mois de décembre avec 58 incidents par rapport à Tillabéri qui a enregistré 53 incidents. Néanmoins, on observe une légère baisse du nombre d’incidents de part et Entre le mois de novembre et de décembre, les incidents d’autre par rapport au mois de novembre où la région de de protection ont connu une légère diminution si on prend Tahoua avait enregistré 73 incidents contre 63 pour Tillabéri. ensemble les deux régions (136 incidents en novembre La diminution du nombre d’incidents dans la région de contre 111 en décembre), et même si on prend région par Tahoua s’expliquerait par le renforcement des patrouilles région. Ainsi, la région de Tahoua 73 incidents en militaires, surtout dans les localités du département de Tillia et de Tahoua (communes Tebarem et ), novembre contre 58 en décembre et la région de frontalières avec le Mali. Cependant, dans la région de Tillabéri 63 incidents en novembre contre 53 en décembre. Tillabéri cette diminution des incidents est liée à la présence quasi permanente des éléments des groupes armés non étatiques dans les villages, diminuant ainsi les incursions 3 répétitives rapportées.

Comparaison des typologies d’incidents de protection Comparaison des typologies d’incidents de protection région de Tillaberi (Nov-Dec 2020) région de Tahoua (Nov-Déc 2020)

18 14 24 26 11 19 9 14 6 6 7 7 6 129 5 54 5 4 65 2 2 2 2 3 1 01 10 10 31 31 0 0 1 1

Novembre Décembre Novembre Décembre

Dans la région de Tillabéri, le nombre d’incidents a diminué Dans la région de Tahoua, le nombre d’incidents a augmenté pour certaines typologies au mois de décembre. À titre pour certaines typologies comme les extorsions des biens d’exemple : les agressions physiques (11 en novembre (26 cas en décembre contre 19 en novembre). Pour d’autres contre 5 en décembre) ; les agressions sexuelles (6 en typologies, le nombre d’incidents a diminué. Exemple : novembre contre 0 en décembre) ; les arrestations (2 en agressions physiques (14 cas en décembre contre 24 cas en novembre contre 0 en décembre) ; les assassinats/meurtre novembre) ; vols et pillages (12 cas en novembre contre 9 en (5 en novembre contre 4 en décembre) ; les extorsions des décembre) ; les menaces (06 cas en novembre conte 5 en biens (18 cas en novembre contre 14 en décembre) ; les décembre) ; agressions sexuelles (04 cas en novembre menaces (6 cas en novembre contre 2 en décembre). Par contre 1 cas en décembre). Les enlèvements (3 cas en contre, pour d’autres typologies, le nombre d’incidents a novembre contre 1 en décembre), incendies volontaires (1 augmenté. Exemple : les enlèvements (6 cas en en cas en décembre contre 3 cas en novembre). novembre contre 9 en décembre), les incendies volontaires (2 cas en novembre contre 7 en décembre), les incursions et attaques (5 cas en novembre contre 7 en décembre), les Répartition des incidents par typologie vols et pillages (1 cas en novembre contre 3 en décembre). 26 Extorsion de biens 14 Répartition des incidents par typologie Agression physique 9 Vol et pillage 5 Menace 1 Extorsion de biens 14 Arrestation 1 Enlèvement 9 Agression sexuelle 1 Incursion / attaque 7 Enlèvement 1 Incendie volontaire 7 Incendie volontaire Agression physique 5 Assassinat/ meurtre 4 Vols/ pillage 3

Menace 2 8 typologies d’incidents ont été inventoriées dans la région EEI/Mine 2 de Tahoua. Sur les 8 typologies, 4 viennent en tête du classement : • Les extorsions des biens avec 26 cas sur 58 au total Les typologies des incidents ont évolué au fur et à mesure • Les agressions physiques avec 14 cas sur 58 au que les objectives stratégies des groupes armés non total étatiques ont changé. L’analyse des données de • Les vols et pillages avec 09 cas sur 58 au total monitoring communautaire révèle que les GANE cherchent • Les menaces avec 05 cas sur 58 au total. davantage à renforcer leur pouvoir économique à travers des taxes, zakats, dîmes, extorsions de biens et de bétails, etc. Cela explique le nombre d’extorsions de biens rapportés au cours du mois décembre, 14 cas sur 53 au total. Suivi par les enlèvements avec 09 cas ; Incursions/ attaques 07 cas ; Incendies volontaires 07 cas ; 4 Agressions physiques 05 cas sur 53 au total.

Répartition des incidents par typologie Répartition des incidents par typologie

Violation du droit à la propriété 62% Violation du droit à la propriété 45% Violation du droit à la vie et à 33% l'intégrité physique Violation du droit à la vie et à 38% l'intégrité physique Violation du droit à la liberté de 3% mouvement Violation du droit à la liberté de 17% mouvement Violence sexuelle 2%

3 types de violations ont été enregistrés dans la région de 4 types de violations ont été enregistrés dans la région de Tillabéri. Il s’agit de : violations du droit à la propriété à Tahoua. Il s’agit de : travers les extorsions des biens et les vols, avec 45 % Violations du droit à la propriété à travers les prélèvements d’incidents; ensuite la violation du droit à la vie et à l’intégrité physique à travers les agressions physiques et les forcés de la zakat, les vols et pillages avec 62 % du total des assassinats/meurtres avec 38 % des cas, et enfin la violation cas enregistrés, suivies des violations du droit à la vie et à du droit à la liberté de mouvement à travers les enlèvements l’intégrité physique à travers les agressions physiques avec avec 17 % des cas. 33 % des cas, ensuite les violations du droit à la liberté des Les assassinats/meurtres et agressions physiques/ mouvements à travers les enlèvements avec 03 % des cas et sexuelles rapportés au cours des mois de novembre et enfin les violences sexuelles 02 % des cas. décembre 2020, constituent des violations graves du droit à la vie, intégrité physique qui sont rapportées surtout dans les départements de , Téra et Bankilaré. Les mesures d’état d’urgence continuent d’être un frein à la liberté de Répartition des victimes par type de population mouvement des populations qui sont privées à la fois de leurs moyens habituels de mobilité, mais aussi des Réfugiés restrictions des heures de circulation. 4%

Répartition des victimes par type de population Population Autres hôte PDI PDI; 6% catégories; 49% 47% Réfugiés; 1% 3%

La communauté hôte a été la plus touchée avec 49 %, ensuite les déplacés internes avec 47 % des cas enregistrés et enfin Population les réfugiés 4 %. hôte; 90%

La proportion des victimes parmi les populations hôtes est

en hausse au cours du mois de décembre, avec 90% des victimes contre 75% au mois de novembre 2020 dans la région de Tillabéri. Les populations hôtes sont à la fois victimes des exactions, mais aussi des vols/pillages et diverses taxes imposées par les GANE. Les PDI sont pour la plupart des cas victimes des menaces, intimidations et harcèlement de la part des éléments de GANE infiltrés, (avec 6 %). Après viennent les réfugiés avec 3% et enfin les autres catégories 1%.

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1. Mouvements de populations 1.1 Mouvements de départs

Région de Tillabéri :

• Il a été noté l’arrivée de 13 ménages de 79 personnes en provenance de Ngaba et cinq (5) autres ménages de 20 personnes de Tiloa sur le site des déplacés de Ouallam. • Quatre (4) ménages de 20 personnes en provenance de Sine Goder sont arrivés sur le site des déplacés de Hamatayé dans le département de Banibangou. • 28 ménages de 87 personnes du village de Djogo Koira, un hameau proche de Mogodjougou dans la commune de Tondikiwindi ont été enregistrés sur le site des déplacés de Ouallam. • 30 ménages de 81 personnes toujours en provenance de Djogo Koira dans la commune de Tondikiwindi ont été enregistrés sur le site des déplacés de Ouallam. • 11 ménages de 62 individus dont six (6) femmes chefs de ménages en provenance de Tchioma Bangou dans la commune de Tondikiwindi département de Ouallam ont été enregistrés sur le site de Ouallam. • 16 ménages de 92 individus dont 07 femmes chefs de ménage en provenance de N’gaba dans la commune de Tondikiwindi sur le site des déplacés de Ouallam.

Au total, le site des déplacés de Ouallam a enregistré près de 98 ménages de 401 personnes nouvellement arrivés.

Région de Tahoua :

• 21 ménages ont quitté Mosa Peulh commune rurale de Takanamatt pour s’installer à Ajaga et Intakassey commune rurale de Tebaram à la suite d’une série d’exactions dont ils ont été victimes de la part des GANE. • 40 ménages de 163 personnes ont quitté les villages de Midal et Ilba département de Tassara pour s’installer à Tarissadet dans le département de Tassara. • 57 ménages de 377 personnes ont quitté Egareck pour s’installer à Tillia suite à l’attaque de leur localité par les GANE.

1.2 Mouvements secondaires

Région de Tillabéri :

Les mouvements de populations restent stables en dépit des mouvements secondaires enregistrés ici et là en provenance des zones d’accueils telles que Dabonti, Torché, Bolsi, Boni, Tangounga vers les chefs- lieux de Torodi et . Au total, 22 ménages de 113 personnes en mouvements secondaires ont été signalés par les points focaux au niveau des chefs-lieux des communes. Dans les départements de Tillabéri et Ayérou, des mouvements secondaires et pendulaires sont aussi signalés entre les villages d’accueil des PDI des communes de Dessa, , Ayérou, et . 50 ménages sont concernés par ces petits mouvements secondaires, qui sont pour la plupart effectués pour la recherche des moyens de subsistance.

Région de Tahoua :

• 07 ménages de 39 personnes ont quitté Azakaza pour venir s’installer à Intikane à cause des persécutions des GANE. • 03 ménages de 13 personnes ont quitté Agando pour s’installer à Intikane à cause des persécutions dont ils sont quotidiennement victimes de la part des GANE. • 20 ménages de 80 individus ont quitté Tachigarte à Tarissadet dans le département de Tassara. C’est un mouvement préventif lié aux exactions des GANE sur leurs voisins de Midal.

2. Sécurité et bien-être

La situation sécuritaire le long de la bande frontalière avec le Mali se détériore comparativement aux deux derniers mois particulièrement dans le nord et le nord-est des départements de Tillia, Tassara et Tahoua

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(communes rurales de Takanamatt et de Tebaram). On note une présence active des GANE tant dans les localités que dans les marchés et les aires de pâturage, hypothéquant par conséquent la liberté des mouvements même pour s’approvisionner en produits de première nécessité. À cela s’ajoute l’inaccessibilité de certaines localités aux humanitaires pour cause d’insécurité, malgré les besoins en assistance des populations concernées. Par ailleurs, les mouvements incessants des GANE dans ces localités pourront constituer un obstacle aux opportunités économiques de la zone liées surtout à l’élevage et le petit commerce lors des foires hebdomadaires.

La sécurité des PDI et des communautés hôtes vivant dans les départements de Ouallam, Abala et Banibangou est gravement menacée par les nombreuses incursions des GANE suivies généralement d’exactions multiples contre la population civile. La destruction des réseaux de téléphonie mobile par les GANE prive les populations de la possibilité de communiquer.

Sur la bande frontalière avec le Burkina Faso, on note une réduction des opportunités économiques des populations selon les entretiens de groupes réalisés par le monitoring communautaire, en particulier pour les jeunes et femmes qui constituent une franche importante au sein des communautés dans la région de Tillabéri. À cela s’ajoute la réduction considérable des moyens des subsistances avec les extorsions multiples et multiformes des biens et bétails. La fermeture continue de certains services sociaux de base (écoles, marchés, centres de santé etc.) n’est pas de nature à améliorer la situation. Il faut aussi noter, les déplacements de nuits liés à la peur effectués par les hommes laissant les femmes et enfants seuls dans les maisons.

3. Violences basées sur le genre (VBG)

La situation des femmes/filles est alarmante dans les villages frontaliers du Burkina Faso. L’obligation du port de voiles, le mariage forcé, l’interdiction d’exercer des activités génératrices de revenus (AGR) par les femmes/filles sont devenus le quotidien des populations dans ces villages. Au cours du mois de décembre, au moins 30 femmes/filles ont été victimes d’agressions, menaces, des coups et blessures et sévices corporels. À cela s’ajoute les violences conjugales et des abandons de foyer par des hommes sur la seule charge des femmes du fait de l’insécurité, les déplacements de nuit des hommes laissant seules les femmes/enfants face aux risques des incursions et agressions sexuelles nocturnes.

Toutefois, au cours des trois derniers mois de l’année, les acteurs de protection ont fourni beaucoup d’efforts dans la région, en matière de réponse aux VBG. La réponse bien qu’insuffisante au regard des besoins énormes dans le cadre de la prévention et prise en charge des VBG, a permis de soulager les survivantes.

Sur la bande frontalière avec le Mali, trois (03) cas de VBG ont été identifiés au cours du monitoring de protection du mois de décembre 2020 dans les départements de , Abala et Ouallam (région de Tillabéri) dont :

• Un (01) cas d’agression physique a Kochilan département de Filingué référé au CSI et à la chefferie traditionnelle ; • Un (01) à Tassi Béri département de Ouallam, commune rurale de Tondikiwindi référé à l’APBE ; • Un (01) cas de mariage précoce au chef-lieu de la commune d’Abala référé à l’APBE ;

Dans la région de Tahoua, 29 cas de VBG ont été identifiés au cours du monitoring de protection en décembre 2020 :

• Trois (03) cas d’exploitation sexuelle identifiés dont 01 parmi les PDI vivant à Intikane et référé à l’APBE et deux (02) cas de viol, d’exploitation sexuelle avec grossesse non désirée identifiés à Bagaroua et référés à la DDPF/PE et la gendarmerie a ouvert une enquête ; • Un (01) cas de viol collectif sur une autochtone âgée de 26 ans à Goulba dans le département de Tillia, référé à l’APBE sur la ZAR ; • Trois (03) cas d’agression physique identifiés dont un (01) à Takanamatt chef-lieu de la commune et référé au CSI de ladite localité, un (01) à Intikane parmi les PDI en provenance d’Agando et référé à l’APBE et un (01) à Tshamia département de Bagaroua, l’auteur a été arrêté par la gendarmerie et la victime référée au CHD et à la DDPF/PE de Bagaroua ; • Quatre (04) cas d’agressions sexuelles identifiés sur la ZAR d’Intikane et référés à l’APBE pour une PEC ; • Quinze (15) cas de mariages précoces dont sept (07) cas parmi les PDI de Tassak référé à l’APBE

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à Tassara, un (01) identifié parmi les autochtones de Tillia, deux (02) cas à Bagaroua référés à la DDPF/PE de Bagaroua, deux (02) parmi les PDI vivant à Azakaza référé à l’APBE et trois (03) parmi les PDI d’Agando vivant à Intikane référé à l’APBE sur la ZAR ; • Un (01) cas de déni de ressources identifié à Wakassou, département de Bagaroua, commune rurale de Bagaroua référé à la chefferie traditionnelle et aussitôt pris en charge ; • Deux (02) cas de sexe de survie identifiés sur la ZAR d’Intikane et référés à l’APBE à Intikane pour une prise en charge (PEC).

4. Protection de l’enfance

L’analyse de l’environnement de protection des enfants dans les zones suivies par le monitoring communautaire à la frontière Niger-Burkina Faso fait ressortir que le cadre traditionnel de protection de l’enfance s’est effondré au fil du temps que dure la crise sécuritaire. Il s’agit notamment du cadre de protection familiale des enfants, cadre de protection communautaire, cadre scolaire, etc. avec les multiples exactions commises par les éléments de GANE dans ces zones, dont les enfants sont souvent des victimes directes.

Au cours de l’année 2020, la situation sécuritaire a pris des tournures qui n’ont épargné aucune couche sociale (les enfants, femmes, PBS, leaders, chefs traditionnels, etc.). Au 31 décembre 2020, au moins 80 enfants âgés de 12 à 16 ans ont été recrutés par les éléments de GANE dans les localités des communes de Makalondi et Torodi.

L’analyse des données de monitoring communautaire révèle que de nombreux enfants sont touchés par les incidents de protection au niveau familial avec les enlèvements, assassinats des chefs de famille entrainant des séparations familiales et traumatismes des enfants.

Région deTillabéri :

72 cas d’enfants PBS ont été identifiés au cours du mois de décembre 2020 dont 28 filles et 44 garçons Sur les 72 cas de besoins en protection identifiés chez les enfants :

• 71 ont été référés vers les structures de prise, dont 28 filles et 43 garçons ; • 01 cas d’infirmité n’a pas été référé faute de structures de prise en charge (un garçon) ;

Sur les 71 cas référés : • 51 ont été directement pris en charge dont 21 filles et 30 garçons ; • Les 20 autres cas restants sont en cours d’être pris en charge (07 filles et 13 garçons) et font l’objet de suivi.

Région de Tahoua :

484 cas d’enfants PBS ont été identifiés au cours du monitoring de protection du mois de décembre 2020 parmi lesquels 277 filles et 207 garçons. Tous les 484 cas d’enfants PBS identifiés ont été référés vers les structures de prise en charge.

Sur les 484 cas référés : ▪ 400 ont été directement pris en charge dont 229 filles et 171 garçons ▪ Les 84 autres sont en cours d’être pris en charge et font l’objet de suivi (48 filles et 36 garçons).

5. Coexistence/Cohabitation pacifique

La cohésion sociale continue de se fragiliser à la frontière Niger-Burkina Faso. En effet, selon des informations rapportées de plus en plus des groupes ethniques dénoncent la représentativité d’autres groupes au sein des GANE. La présence permanente des éléments de GANE dans les localités augmente la peur et psychose des populations qui n’ont pas confiance aux moindres faite et geste de certains membres de la communauté. Aussi, il est rapporté la mise place dans certains villages des comités appelés d’éthique par les GANE au sein même des membres de la communauté. Ces comités seraient chargés de veiller à l’application des principes de séparation homme/femme, les ports des tenues vestimentaires exigées.

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Tout cela a été rendu possible avec les assassinats, enlèvements et intimidations ciblés des leaders et chefs traditionnels dans les zones d’urgence et cela alimente aussi les suspicions entre catégories de populations (PDI, réfugié, hôtes), qui vivent dans les zones touchées.

Dans la région de Tahoua, les extorsions de biens à travers les prélèvements forcés de la zakat et les violences perpétrées à l’endroit de la population civile mettent à mal la coexistence pacifique dans les départements de Tillia et Tassara comme l’illustre cet affrontement entre des GANE avec des membres d’une communauté suite à un prélèvement forcé de la zakat ayant entrainé la mort de sept (07) personnes dans la localité d’Attambo dans le département de Tillia près de la frontière avec le Mali, le 20 décembre 2020.

Par ailleurs, l’attaque perpétrée par des individus armés à l’endroit des populations civiles de la localité d’Egareck dans le département de Tillia, en date du 27 décembre 2020 ayant engendré quatre (04) morts parmi les membres de la communauté et 02 blessés, a entrainé une forte méfiance voire un climat de haine entre certaines communautés. Il faut signaler que cet incident a occasionné des déplacements forcés de certains membres de la communauté.

6. Documentation

Dans la région de Tahoua, la municipalité de Bagaroua a délivré des extraits d’acte de naissance à 350 enfants qui n’en disposaient pas, dont 148 filles et 202 garçons.

Au même moment les enfants PDI des sites de Tassara, particulièrement les élèves vivent un manque de pièces d’état civil qui, à moyen terme, compromettra leur parcours académique. Au cours de ce mois de décembre 2020, 80 cas d’enfants sans documents ont été identifiés chez les élèves PDI du département de Tassara.

Le renouvellement des statuts et cartes des réfugiés par la CNE en collaboration avec l’UNHCR commencé depuis le 02 décembre 2020 sur la ZAR d’Intikane se poursuit.

7. Accès aux services sociaux de base A. SANTÉ : Région de Tillabéri

À Ouallam, depuis la fin de la première décade du mois de décembre et avec l’obligation d’escorte dans les communes de Tondikiwindi et Banda, l’ONG Première Urgence Internationale (PUI) est en permanence sur le site des déplacés de Ouallam pour prodiguer des soins, suspendant par conséquent ses activités de clinique mobile dans les communes de Tondikiwindi et de Dingazi Banda. Il faut signaler que dans le cadre de la prévention des maladies, une campagne de vaccination élargie est entreprise à l’endroit des déplacés nouvellement arrivés sur le site de Ouallam en provenance de Djogo Koira dans la commune de Tondikiwindi. Cette campagne de vaccination a été organisée par l’ONG PUI le mardi 29 décembre 2020 en collaboration avec le district sanitaire de Ouallam.

À Abala, l’ONG APBE continue la prise en charge sanitaire des PDI surtout ceux qui ont besoin d’une évacuation vers le Centre Hospitalier de District de Filingué pour les cas graves de maladies nécessitant un traitement spécial. Dans le département de Filingué, certains partenaires comme l’IRC et le PAM viennent en appui aux CSI dans la commune de Kourfey centre dans le domaine de la malnutrition. Néanmoins les populations sont confrontées à une insuffisance de personnel, à des ruptures de stocks de médicaments et à un manque d’ambulance, ce qui contraint les populations à louer un véhicule de transport à 15.000 FCFA en cas d’évacuation pour relier les 18 km qui séparent Kourfey centre de la commune a Fillingué chef-lieu du département ou d’utiliser les charrettes pour transporter les malades.

Région de Tahoua :

L’ONG APBE continue la prise en charge sanitaire des populations vivant sur la ZAR et aux alentours avec des évacuations au centre hospitalier régional de Tahoua pour les cas graves de maladies nécessitant un traitement spécial. Elle assure aussi la prise en charge médicale des PDI se trouvant loin du CSI d’Intikane vers l’extrémité de la ZAR à travers des cliniques mobiles et ceux vivant à Tassara avec au besoin des évacuations des cas graves vers les centres de santé appropriés. Ainsi à Tassara au cours du mois de décembre 2020, APBE à travers sa clinique mobile a pris en charge 128 personnes dont 38 adultes parmi

10 lesquels 16 hommes et 22 femmes et 90 enfants par lesquels 57 filles et 33 garçons. Quant à BEFEN/ALIMA, elle a effectué les mêmes activités de prise en charge médicale sur le site des PDI de Miguiza dans le département de Tassara en prenant en charge 82 cas de personnes malades parmi lesquels 26 enfants dont 14 filles et 12 garçons, 56 adultes dont 31 femmes et 25 hommes.

B. ÉDUCATION Région de Tillabéri :

Officiellement les cours ont été suspendus le jeudi 17 décembre 2020 selon un communiqué du gouvernement une semaine avant les congés de fin d’année à la suite d’une recrudescence de la contamination à la maladie de COVID-19. Mais bien avant, plusieurs écoles n’ont pas rouvert depuis la rentrée du 15 octobre 2020 pour des raisons d’insécurité dans les communes d’Abala, Banibangou, Tondikiwindi, Chical, Sanam et Dingazi Banda. Il convient de signaler qu’en attendant la reprise des cours, tous les enfants des PDI nouvellement arrivés sur le site de Ouallam sont en train d’être recensés dans le but de faciliter leur intégration à l’école qui a été créée sur le site avec le soutien de l’UNICEF.

Région de Tahoua :

Plusieurs écoles n’ont pas rouvert depuis la rentrée du 15 octobre 2020 pour des raisons d’insécurité. L’on peut citer notamment les écoles des localités de : Assagaygay, Agando, Indirsan, Chinzigaran, Tabatol Bakoret, Eknewane, Amalloul et Indisttan dans le département de Tillia. À cela s’ajoute le refus de plusieurs éducateurs de rejoindre leurs écoles d’affectation à cause de l’insécurité dans des localités comme : Inabagargar, Inounousougan, Ilmane, Intikindi, Salkadama nomade et Salkadama centre, Moza peulh, Adidan, Dogondagi, Izwana et Chiroum dans la commune rurale de Takanamatt ; Bakoret, Eknewane, Amalloul et Indisttan pour la commune rurale de Tillia et d’Inelou, Inaridan, Ijali et Intakana pour la commune rurale de Tebaram.

Il faut signaler que des individus armés non identifiés à bord de plusieurs motos auraient exigé la fermeture totale de toutes les écoles d’Inelou dans la commune de Tebaram. Aussitôt les enseignants ont quitté la localité pour s’installer à Tebaram et à Bagaroua. Au même moment la population de Sarou, commune rurale de Takanamatt se mobilisent pour fabriquer des briques dans le cadre de la construction des classes écroulées à la suite des inondations.

C. Eau, Hygiène, Assainissement (EHA/WASH) Région de Tillabéri :

À Banibangou, on observe de plus en plus un problème de latrines sur les sites de Hamataye et de Kabey Bangou dans la commune de Banibangou. Les anciennes latrines d’urgence étant pleines, les déplacés s’adonnent à la défécation à l’air libre. À cela s’ajoute l’insuffisance d’eau car ils ne disposent que d’un seul point d’eau qui n’arrive pas à satisfaire les besoins de la population. Dans ce contexte, un risque de conflit est observé surtout quand les femmes refusent de respecter l’ordre d’arrivée pour s’approvisionner en eau.

À Ouallam, dans le cadre de la prévention de la propagation de la maladie à COVID-19, l’UNICEF a mis à la disposition des déplacés de Ouallam des seaux, de bouilloires et un carton de savon de ménage. Quant à l’ONG CADEV, elle a procédé à la distribution de 200 kits de foyers améliorés aux déplacés du site de Ouallam et 446 bidons de 25 L pour la corvée d’eau et 1 carton de savon Lavibel aux 272 ménages du site et 10 kits de dispositifs de lavage de mains dans le cadre de la prévention des maladies liées au manque d’hygiène et le COVID 19. Toujours à Ouallam, le lundi 21 décembre 2020, l’ONG APBE a procédé à la distribution de 285 kits de dignité aux filles et femmes en âge de procréer.

Région de Tahoua :

À Tillia, une inexistence de latrines est déplorée sur tous les sites à l’exception de la ZAR d’Intikane. Les PDI vivant sur les sites sont contraints de déféquer à l’air libre et sont aussi exposés aux maladies liées au manque d’hygiène.

À Tassara, un manque crucial de dispositifs de lavage des mains (DLM) est aussi observé sur tous les sites des PDI de Tassara et sur tous les sites des PDI de Tillia hormis la ZAR d’Intikane. Aussi, on note un problème d’eau précoce sur les sites des PDI du département de Tassara, alors qu’en temps normal l’insuffisance d’eau commence au mois de février. Il faut signaler que cette situation impacte de plus en

11 plus la fréquentation scolaire car les élèves sont mis à contribution dans la recherche et le transport d’eau au détriment de la fréquentation de l’école.

D. ABRIS Région de Tillabéri :

Des kits abris et biens non alimentaires (BNA - NFI) ont été distribués aux déplacés nouvellement arrivés de N’gaba et Djogo Koira de la commune de Tondikiwindi sur le site des déplacés de Ouallam. Par ailleurs, les acteurs humanitaires comme ACTED, KARKARA, APBE et CADEV ont apporté aussi de l’assistance aux nouveaux déplacés sur le site d’Ouallam.

C’est ainsi que : • Le 12 décembre 2020 : 101 kits abris ont été distribués par les ONG ACTED & KARKARA aux déplacés nouvellement arrivés de N’gaba ; • Le 21 décembre 2020 : l’ONG APBE a distribué 22 kits abris aux 22 ménages non encore bénéficiaires ; • Le 23 décembre 2020, l’ONG APBE a distribué 28 Kits abris aux 28 ménages de 87 personnes venues de Djogo Koira dans la commune de Tondikiwindi ; • Le 24 décembre 2020, l’ONG APBE a distribué 30 kits abris aux 30 ménages de 81 personnes venues de Djogo Koira dans la commune de Tondikiwindi.

Notons, cependant que 15 ménages de 37 personnes arrivées de Djogo Koira de la commune de Tondikiwindi sur le site de déplacés de Ouallam le lundi 28 décembre 2020 sont en attente de recevoir les kits abris. Sur le même site, les déplacés sont confrontés au manque d’abris. Le manque d’abri est également constaté sur les sites de Hamataye et Kabey Bangou dans le département de Banibangou.

Région de Tahoua :

La distribution de 1.332 kits abris à l’endroit des PDI et réfugiés qu’avait envisagé l’UNHCR en collaboration avec ses partenaires au cours du mois de décembre 2020 n’a pas eu lieu alors que le problème persiste sur tous les sites des PDI à l’exception de la ZAR.

L’ONG Action Contre la Faim (ACF) a procédé à la distribution de 130 kits abris et NFI au profit de 93 ménages réfugiés et 37 ménages PDI sur la ZAR d’Intikane. Au même moment, le problème d’abris se fait sentir sur les sites de Tassak, Miguiza et Tachigarte. En effet la dernière distribution d’abris date successivement des mois de juillet, août et septembre 2019 sur ces sites.

E. Alimentation Région de Tillabéri :

Le 12 décembre 2020, 101 kits alimentaires ont été distribués par les ONG ACTED & KARKARA aux déplacés nouvellement arrivés de N’gaba sur le site de déplacés de Ouallam.

Région de Tahoua :

La distribution de cash au profit des ménages PDI entrepris par l’UNHCR en collaboration avec ses partenaires a pris fin dans le département de Tillia le samedi 19 décembre 2020 sur la ZAR d’Intikane et à Tagalalte. Au total, 434 ménages ont été servis dont 403 à Intikane et 31 à Tagalalte. Pour les cas des PDI vivant dans le département de Tassara sur les sites de Tachigarte, Miguiza et Tassak aucune date n’a encore été arrêtée pour la distribution.

Il faut signaler que la distribution des kits alimentaires au profit de 2.436 ménages dont 1.878 ménages réfugiés de 9.828 individus, 245 ménages PDI de 1.416 individus et 313 ménages autochtones de 2.063 individus sur la ZAR d’Intikane a pris fin le mardi 15 décembre 2020. Il ressort que la ration a connu une nette diminution par rapport aux mois passés.

IV. Actions de sensibilisations et de réponses

Région de Tillabéri :

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Des sessions de renforcements des capacités ont été organisées à l’endroit des leaders communautaires et points focaux sur les lignes directrices de communication, et les outils de monitoring de protection. Ces sessions ont touché 70 personnes dont 65 hommes et 5 femmes.

Une autre session de renforcement des capacités a ciblé les autorités locales et leaders communautaires. Au total 38 personnes ont été formées dont 36 hommes et 2 femmes. En raison de la situation sécuritaire tendue dans les zones d’urgences de Tillabéri, les femmes participent très peu ou pas dans les mécanismes d’urgence de collecte de données mise en place dans ces zones, du fait de la sensibilité de ces questions.

Région de Tahoua :

Quatre (4) thèmes ont été abordés au cours des séances de sensibilisation du mois de décembre 2020 dont la prévention de la propagation de COVID-19, la scolarisation des enfants, les VBG et la coexistence pacifique. Les sites touchés ont concerné :

• Bagaroua : 80 personnes dont 46 femmes de Bagaroua et 34 filles ont été touchées ; • ZAR d’Intikane : 583 personnes touchées, dont 199 hommes, 226 femmes, 60 garçons et 88 filles ; • Tassak : 172 personnes touchées dont, 54 hommes, 97 femmes, 10 garçons et 11 filles ; • Miguiza : 213 personnes touchées dot 92 hommes, 83 femmes, 18 garçons et 20 filles ; • Takanamat : 150 personnes touchées, dont 90 hommes et 60 femmes ;

• Tachigarte : 155 personnes touchées, dont 76 hommes, 46 femmes, 18 garçons et 15 filles ; • Tebaram : 24 personnes touchées toutes des femmes.

Au total 1.377 personnes ont été touchées par les séances de sensibilisation, dont 511 hommes, 589 femmes, 106 garçons et 171 filles.

V. Suivi et référencement des personnes à besoins spécifiques (PBS)

Région de Tillabéri :

140 cas de PBS ont été identifiés au cours du monitoring de protection du mois de décembre 2020 dans les départements d’Abala, Ouallam, Banibangou et Filingué (78 de sexe féminin dont 21 autochtones et 62 de sexe masculin dont 28 autochtones).

Sur les 140 PBS identifiés : • 123 ont été référés vers les structures de prise en charge dont 73 de sexe féminin et 50 de sexe masculin • 17 cas n’ont pas été référés par manque de structure (infirmité, ophtalmologie) de prise en charge et incapacité financière pour payer les soins. Il s’agit de 12 de sexe masculin et 05 de sexe féminin.

Région de Tahoua :

681 cas de PBS ont été identifiés au cours du monitoring de protection du mois de décembre 2020 dans les départements de Tahoua, Bagaroua, Tillia et Tassara, dont 411 de sexe féminin et 270 de sexe masculin.

Sur les 681 cas de PBS identifiés :

• 675 ont été référés vers les structures de prise en charge dont 408 de sexe féminin et 267 de sexe masculin. • 06 cas n’ont pas été référés pour incapacité financière (prise en charge des soins) dont 03 de sexe féminin et 03 de sexe masculin.

VI. Besoins et gaps

Veuillez trouver le lien pour accéder à la matrice des besoins et des gaps.

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VII. Recommandations

Secteurs Recommandations Communes Acteurs Échéance concernés Abala, Tondikiwindi, Renforcer les patrouilles des FDS sur la bande frontalière avec Sanam, Banibangou, Accès/Sécurité le Mali et le Burkina Faso Tassara, Tillia, FDS En continu Takanamat, Tebaram, Makalondi, Djagorou et Tera.

Faciliter l’accès aux documents d’état civil pour les enfants des Tondikiwindi, Acteurs Le plus vite Documentation PDI des sites de Hamataye, Tassak, Tachigarte et Miguiza Banibangou et Tassara humanitaires et possible étatiques Abris/Infrastructures/Biens Distribuer les kits abris et NFI aux PDI nouvellement arrivés Tillia, Tassara et Acteurs Dès que non alimentaires (BNA) Tondikiwindi humanitaires possible

Construire des latrines sur les sites des PDI Tillia et Tassara Acteurs Dès que humanitaires possible Eau/Hygiène/Assainissement Faciliter l’accès à l’eau sur les sites des PDI Abala et Banibangou Acteurs Le plus vite humanitaires et possible étatiques Tillia, Tassara Abala, Acteurs Le plus vite Filingué, Bonkoukou, étatiques et/ou possible Intensifier les sensibilisations sur la prévention de COVID-19 Sanam, Chical, humanitaires sur tous les sites des PDI Banibangou, Ouallam, Santé Tondikiwindi et Dingazi Banda

Appuyer les centres de santé des nouveaux sites de Tillia et Tassara Acteurs Le plus vite Tarissadet et de Tillia en infrastructures et en personnel humanitaires et possible étatiques Apporter une réponse multisectorielle urgente aux populations Bankilaré, Goroual, Gouvernement, Le plus vite Multisectoriels en mouvements PDI et/ou vulnérables hôtes dans les villages Torodi, Makalondi, clusters et possible d’accueils de la zone frontalière avec le Mali et Burkina Faso Anzourou) Acteurs humanitaires

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Poursuivre le suivi communautaire des mouvements de Bankilaré, Goroual, Monitoring de Le plus vite population, identification des cas de protection et cas de Torodi, Makalondi, protection et possible vulnérabilités Anzourou) Acteur de protection dans les zones concernées Mettre en place des projets et programmes de cohésion Torodi, Makalondi, Acteurs Le plus vite sociale et cohabitation pacifique dans les zones les plus à Tamou et Téra étatiques possible risques de conflit interethnique clusters et Acteurs humanitaires Cohabitation pacifique Organiser des campagnes de sensibilisation sur la Tilia, Tassara, Torodi, Acteurs Le plus vite coexistence pacifique Makalondi, Tamou, étatiques possible Tera, Djogorou, clusters et ouallam, ayorou et Acteurs Abala humanitaires

Créer une école sur le site de Tachigarte Tassara Autorités Le plus vite administratives possible Education Appuyer les écoles des nouveaux sites de Tarissadet et de Tillia et Tassara Acteurs Le plus vite Tillia en infrastructures et en personnel humanitaires et possible étatiques

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