• Agglo-balades Les Normands

Borne delaliberté N P Eglise Zone commerciale GR Forêt Cours d'eau Forte pente Parking Mairie Gite transports encommun Correspondance avecles Pôle d'intérêt V Itinéraire Point devue Pôle d'accueil ariante del'itinéraire Agglo Balades Les Normands • Agglo-balades L'Ecole Mongis à les Bornes de la liberté d'Oissel

Instaurée par la loi Guizot de 1833, l’obligation de dis- Dès la fin de la Seconde guerre mondiale, les autorités poser d’une école primaire élémentaire par commune françaises décident pour remercier les Etats-Unis de met seize années avant de trouver son application à leur participation à la Libération du pays, de jalonner la Oissel. C’est en effet, en 1849, que le premier établisse- route empruntée par l’armée Américaine, des plages ment scolaire public pour garçon voit le jour. Construit normandes du débarquement jusqu’à Bastogne en sans subvention de l’Etat, l’architecture du bâtiment Belgique, par des bornes commémoratives en ciment. demeure sommaire et se limite à deux classes. Nombre Si la voie de la Liberté ainsi matérialisée ne passe pas progressivement augmenté avec l’agrandissement de par la -Maritime, la commune de Oissel possède l’école rendu nécessaire par la croissance de la popula- pourtant depuis 1984, quatre exemplaires originaux de tion osselienne. Au lendemain de la Première guerre ces monuments. Installées place du 8 mai 1945 à l’oc- mondiale, l’école qui jusqu’ici se nommait simplement casion du 40ème anniversaire de la Libération de la école des garçons est baptisée Henri Mongis, du nom de ville, ces bornes rappellent symboliquement aux pas- l’un de ses instituteurs mort sur le front en 1916. sants le prix du sang versé durant cette guerre pour reconquérir la liberté perdue pendant cinq ans.

Le hêtre ventru Le Pigeonnier d'Oissel

La forêt du Rouvray offre au promeneur attentif bien Elément discret du patrimoine osselien, le pigeonnier des surprises dont seule la nature a le secret. Parmi situé au hameau du Catelier constitue un magnifique celles-ci, le hêtre ventru donne la vision d’un arbre témoignage du droit de colombier qui réserve à la difforme affublé d’une énorme protubérance. Celui-ci noblesse et au clergé, jusqu’en 1789, l’édification, la présente en effet à la base de son tronc, qui mesure possession et l’exploitation de ce type de construction environ 2,20 mètres de circonférence, un renflement destinée à l’élevage des pigeons. Construit au XVIIe impressionnant qui atteint près de 4,20 mètres sur 1,40 siècle, ce bâtiment fait partie intégrante du domaine mètres de hauteur. Sans dommage pour l’arbre, cette agricole dépendant du château des Roches. De plan boursouflure appelée loupe dont le bois est très recher- circulaire, le colombier est édifié en briques avec lar- ché par les ébénistes est provoquée par un dérèglement mier en pierres calcaires et couverture de tuiles nor- du cambium qui produit des fibres de manière désor- mandes. Détail curieux, l’édifice possède sur son mur donnée aboutissant à cette déformation spectaculaire. extérieur de mystérieuses figures géométriques inspi- rées de l’architecture flamande et peut-être destinées à protéger les pigeons du mauvais sort. •Crédits photos : Direction de l’environnement -Agglomération Rédactionde : Michel Croguennec • Conception & réalisation : Direction de la Communication -Agglomération de Rouen

Le hêtre troué l'Ecole nationale de musique et de danse de grand-couronne Parmi les arbres remarquables que compte la forêt du Rouvray, le hêtre troué fait sans doute partie de ceux Ouverte en 1968 dans les locaux aujourd’hui occupés qui méritent le plus que l’on s’arrête sous sa ramure par les services techniques de la ville rue Clemenceau, pour le contempler. Son tronc présente en effet une l’école nationale de musique et de danse étend rapide- entaille de la taille d’un homme qui sépare son fût en ment son rayonnement bien au-delà des seules limites deux parties avant de se ressouder. Trace d’une ancienne de la commune de Grand-Couronne. Afin d’adapter ses blessure ? En fait, le hêtre troué offre le spectacle de installations à l’attente du public, une nouvelle école deux arbres qui se sont trouvés collés par hasard et ont conçue par l’architecte parisien Oliver Chaslin est fini par se souder l’un à l’autre. Le dépérissement de construite en 2002 au cœur de l’espace Reine Mathilde. l’extrémité d’un des deux troncs a alors contribué à Ce nouveau bâtiment se compose de onze salles d’ensei- déboucher sur cet étrange mariage de deux arbres réu- gnement, d’une bibliothèque-discothèque, d’une salle nis en un même tronc pour s’élever vers les cieux. d’informatique, d’une salle de danse et d’un petit audi- torium de 120 m² réservé à l’organisation de concerts. Résolument moderne et fonctionnel, le bâtiment de Les bornes royales l’ENMD conçu autour d’une cour donnant sur la rue s’intègre parfaitement au type d’architecture qui prédo- Jusqu’à la révolution de 1789, la forêt du Rouvray fait mine dans le centre ville. partie du domaine royal. A ce titre, son exploitation est strictement réglementée par des officiers ministériels qui veillent à ce que chaque utilisateur respectent les règles en vigueur dans la coupe des arbres, le ramassage du bois mort, le pâturage des animaux, la chasse ou l’extraction de matériaux. Afin de délimiter précisément le territoire forestier appartenant au roi, celui-ci est matérialisé par l’implantation de bornes en calcaire estampillées de la fleur de Lys, symbole des rois de . Oissel possède l’une des rares bornes à ne pas avoir été enlevée au len- demain de l’abolition de la royauté et qui conserve, même usé par le temps, le royal emblème. MOULINEAUX • GRAND-COURONNE • OISSEL Les Normands

• AGGLO-BALADES Avant-Propos

Agglo balades Cet itinéraire balisé vous permettra Après avoir longé les vallées du et de l’Aubette, Le château de l'Herminier Oissel de mieux connaître 20 éléments c’est maintenant sur la trace des Normands que cette patrimoniaux du territoire de la nouvelle Agglo Balades vous entraîne ! Communauté de l'Agglomération Rouennaise tels que le château C’est au Sud de la Communauté de Robert le Diable, le circuit des l'Agglomération Rouennaise que vous Implanté au hameau des Roches dépendant de la commune d’Oissel, le château des Roches, également connu sous le nom de Centre Essarts ou les îles de la Seine. découvrirez tour à tour les paysages de rééducation professionnelle Jean-L'Herminier, abrite derrière sa majestueuse façade une école d'insertion des personnes handicapées.

urbains puis forestiers de la boucle des Un château à la longue histoire Situé au milieu d'un domaine paysager de 20 hectares, le château des Roches est une imposante demeure construite en 1860 à l'emplacement d'un premier château de style Cette année, une quatrième Agglo Louis XIII bâti en 1636 mais en partie détruit par un incendie sous la Révolution de Normands. Cette promenade de 30 km 1789. Propriété de différentes familles nobles pendant près de trois siècles, le château est racheté en 1916 par l'excentrique Raoul Grimoin-Sanson. Inventeur prolifique, celui-ci se fera connaître en particulier par la mise au point au début de la Première Balades verra le jour sur la rive Guerre mondiale du tissu utilisé pour la fabrication des masques à gaz. Invention dont entre les communes d’Oissel, Grand- les dividendes lui permettront d'acheter le château des Roches. En 1942, la propriété est vendue par sa veuve à l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre mais l'armée allemande la réquisitionne pour y installer un poste de commandement. A partir d'octobre 1946, le château transformé en pensionnat, accueille des jeunes filles et Sud de Rouen. Entre parcs et jar- Couronne et Moulineaux vous montrera jeunes garçons victimes des bombardements de Rouen et de sa banlieue. Réparer des vies brisées dins celle-ci vous fera découvrir que la rive gauche n’est pas plate ! Mais En 1947 la propriété est transformée en école de rééducation professionnelle chargée d'accueillir plus d'une centaine d'invalides de guerre n'étant plus en mesure d'exercer leur métier habituel. Dans ce cadre, deux bâtiments scolaires spécialement adaptés à l'accueil des pensionnaires handicapés sont construits, un stade pour la pratique du sport une partie des poumons verts de la est aménagé, l'ancienne chapelle du château est transformée en bibliothèque et un service vos efforts seront récompensés par la médical très important est créé. Mais le centre sert également à l'accueil des enfants victimes, au lendemain de la guerre, des mines et munitions encore partout présentes sur le sol normand et qui vont faire plusieurs centaines de morts et de mutilés bien après Château de l’Herminier Communauté. la libération du pays. Le centre assure ainsi durant trois ans la formation de ces mutilés découverte de panoramas peu connus sur dans différents domaines professionnels. Formation doublée d'un enseignement scolaire qui doit permettre à ces élèves, une fois leurs diplômes obtenus, de se lancer sur le marché du travail et d'avoir une intégration sociale réussie. Dans les années cinquante, l'école des Roches constitue un véritable modèle pour l'insertion des handicapés ce qui les méandres de la Seine. attire en ses murs de nombreuses délégations étrangères souhaitant s'en inspirer. En 1953, celle-ci prend le nom de Centre de rééducation professionnelle Jean-L'Herminier pour remercier l'ancien commandant du sous-marin français le "Casabianca" qui a participé à la libération de la Corse en 1943, de sa contribution à la construction de nouveaux bâtiments. A partir de 1958, l'école des Roches jusqu'ici tournée vers la prise en charge des seules victimes de guerre, étend sa mission et devient un centre de Laurent Fabius, Thierry Foucaud, formation professionnelle des adultes handicapés. Si aujourd'hui, elle n'accueille plus de mutilés pour cause de guerre, elle continue de jouer son rôle de formation et d'insertion des personnes handicapées en leur permettant de se former aux métiers du jardinage, de l'électronique, de l'ébénisterie, du dessin en bâtiment ou en construction mécanique, de l'électromécanique ou bien encore de la tapisserie Président Vice-Président de

Source : Guy Pessiot, Histoire de la rive gauche, Editions du P'tit Normand, Rouen, 1990 , p. 121. Rédaction : Michel Croguennec. Crédits photos : Direction de l’environnement urbain, Agglo de Rouen, Collection Ville d’Oissel. de la Communauté la Communauté de

Sur ce circuit, de l'agglomération l'agglomération d'autres sites remarquables Le panorama Le domaine proches de celui-ci du Catelier Saint-Antoine rouennaise rouennaise chargé compléteront votre découverte (OISSEL) (GRAND-COURONNE) du territoire. des Pôles périphériques

Les îles Le château L’église La filature de la Seine de la Marquise Saint-Martin Dantan

(OISSEL) (OISSEL) (OISSEL) (OISSEL)

2 • > Signalétique > Panneau de départ > Panneau d'interprétation • 3 • AGGLO-BALADES La boucle des Normands

Grand-Couronne, Moulineaux et Oissel qui consti- Situées dans la partie la plus étroite de la boucle rouen- tuent le cadre de la boucle de randonnée des Normands, naise de la Seine, ces communes ont la carac- figurent parmi les communes les plus méridionales de téristique d’être toutes les trois bordées l’agglomération rouennaise. Cet éloignement par le fleuve qui constitue un élé- relatif de Rouen leur a sans doute permis ment prédominant de leur envi- d’échapper à l’urbanisation forcenée que ronnement. Enfin, leur posi- des villes plus proches ont pu connaître tion stratégique à l’entrée depuis la fin du XIXe siècle et conserver un sud de l’agglomération cadre de vie où la nature n’est jamais bien rouennaise leur vaut éloignée. d’avoir une histoire particulièrement riche Une grande partie du territoire de ces trois et dense dont l’origine communes est en effet occupée par le massif remonte au passé le plus forestier du Rouvray qui constitue l’une des lointain de l’Humanité. plus grandes forêts de l’agglomération rouen- Massif forestier naise mais également par les derniers espaces du Rouvray agricoles de la rive gauche (voir panorama du Catelier à Oissel). Mais là ne s’arrêtent pas les points communs entre Grand-Couronne, Moulineaux et Oissel.

4 • • 5 • AGGLO-BALADES La forêt domaniale du Rouvray

Véritable poumon vert de la Communauté, la forêt du de marine à Rouen et sa banlieue quand il ne s’agissait pas tout Rouvray qui s’étend aujourd’hui sur une surface de plus simplement de l’essarter afin de gagner des terres pour l’agricul- de 5 000 hectares englobe une grande partie du territoire ture. Actions qui ont eu pour résultat d’entraîner l’appauvrisse- des communes de la rive gauche de la Seine. ment du sol et du peuplement forestier en favorisant l’extension

Ce massif forestier qui tire son nom du chêne rouvre (ou chêne Sessile) qui constituait à l’origine une forte proportion de son peu- plement, se développe sur l’extrémité du pla- teau du Roumois dans > Oissel : panorama du Catelier > Les Essarts : domaine Saint Antoine et Grand-Couronne : hêtre troué et ventru les terres parmi les plus pauvres de l’agglomération. Autrefois beaucoup plus étendue de la lande et de la fougère aigle. Afin d’inverser cette tendance, vers le sommet de la boucle rouennaise de la Seine, la forêt du les gestionnaires de la forêt en grande partie propriété du roi de Rouvray qui a reculé de près de 1750 hectares en 150 ans, a subi France jusqu’à la Révolution de 1789, tentent dès le XVIIIe siècle durant des siècles une exploitation forcenée. Celle-ci fut motivée de reboiser avec plus ou moins de succès certains secteurs du par la nécessité de fournir le bois de chauffage, de charpente et massif avec du bouleau puis du pin sylvestre. Aujourd’hui encore

6 • • 7 • AGGLO-BALADES la forêt fait l’objet de soins attentifs de la part de l’Office National des Forêts qui continue de reboiser parcelles par parcelles en se basant sur des mélanges d’espèces telles que le chêne rouvre et Une riche terre d’histoire le hêtre ou le chêne rouge d’Amérique et le châtaignier, essences Depuis le XIXe siècle, la grande quantité de vestiges d’arbres moins sensibles aux incendies ou à la pollution atmos- archéologiques mis à jour sur le territoire des trois com- phérique. La forêt du Rouvray demeure en effet un écosystème munes de la boucle des Normands permet d’attester de particulièrement exposé aux agressions venant de toute part. Les fumées des usines de la vallée de la Seine, la pollution automo- bile, l’urbanisation, le développement du réseau routier, l’amé- nagement du circuit des Essarts (voir circuit des Essarts) ou de la caserne du 71e régi- > Oissel : le circuit des Essarts > Oissel : vestiges archéologiques retrouvés dans les îles de la Seine ment du Génie d’Oissel, sans oublier la tempête de 1999, figurent parmi les principales l’ancienneté de la présence humaine dans cette partie de causes de régression de ce massif boisé. A l’heure où le concept l’agglomération rouennaise et d’établir une chronologie de développement durable est à l’ordre du jour, la préservation relativement précise de cette présence. L’exploitation des et la restauration de ce patrimoine forestier morcelé et malmené briqueteries installées sur le territoire d’Oissel ou des Essarts a depuis des siècles, demeure une priorité. rendu possible la découverte, dans le limon extrait pour la fabri-

8 • • 9 • AGGLO-BALADES cation des briques, de très nombreux silex taillés qui ont permis siècle, la période suivante nous est un peu mieux connue grâce de faire remonter le début de la présence humaine dans cette à l’existence de chroniques qui évoquent en particulier les raids région à 150 000 ans av. J.C. Occupation qui s’est poursuivie commis entre 820 et 911 par les Vikings sur la Normandie qui durant toute la préhistoire comme l’atteste le mobilier archéo- n’existait pas encore en tant que telle. Ces marins guerriers ont logique découvert en différents points de ce secteur et daté du marqué d’une forte empreinte l’histoire des communes de Grand- néolithique (–5000 à –25 000 av. J.C). Le sous-sol de la forêt Couronne, Moulineaux et Oissel. Dans cette dernière (voir les îles du Rouvray s’est également révélé fort riche en vestiges gaulois de la Seine à Oissel), ils y installèrent, selon la légende, l’une de et gallo-romains que ce soit à Moulineaux, Oissel ou Grand-Couronne. La découverte de plusieurs villas atteste ainsi, dès cette période, de l’extension des domaines agri- coles au détriment de l’espace forestier. Parmi les très nombreuses découvertes et observations effectuées par les archéologues depuis le XIXe siècle, on peut citer l’exis- tence de fanums qui étaient de petits temples > Oissel : porte de l'église, église et îles de Seine gallo-romains ruraux, d’une nécropole gau- loise, d’un cimetière romain, de tronçons de voies romaines à leurs principales bases leur permettant de remonter le fleuve vers Grand-Couronne…Le sous-sol de cette zone a également révélé Paris en pillant et ravageant les villes se trouvant sur leur pas- la présence de nombreuses tombes franques ou d’un cimetière sage. A Grand-Couronne, le souvenir de la présence Viking est mérovingien à Oissel (voir église Saint-Martin à Oissel). Si seules inscrit dans le nom même de la commune. L’étymologie de celui- les découvertes archéologiques effectuées nous renseignent sur ci est en effet incontestablement d’origine scandinave, Couronne l’histoire de ces trois communes jusqu’aux alentours du VIIIe dérivant de Corholm ou Curthelmi dans lesquels on reconnaît la

10 • • 11 • AGGLO-BALADES racine Holm qui signifie île, presqu’île ou lieu souvent envahi France qui viennent chasser dans la forêt du Rouvray et s’y par les eaux. De fait, lors des raids menés par les Vikings sur font construire plusieurs manoirs. Mode qui trouvera une nou- Rouen au IXe siècle, les bourgs avoisinants devaient être occu- velle illustration aux XVIIe-XVIIIe siècles avec la construction pés de manière plus ou moins prolongée par ces hommes venus de plusieurs châteaux construits par la noblesse en quête de du Nord (les North Men) et en tout cas suffisamment long- demeures de campagne à l’écart de Rouen (voir château de la temps pour que ce soit le nom scandinave de ces communes marquise et château L’Herminier à Oissel). qui soit parvenu jusqu’à nous. Lors de la reconstruction de la Pour ces diverses raisons, la liste des personnages illustres mairie de Grand-Couronne en 1955-56, la municipalité a souhaité rappeler cette loin- taine origine en incluant dans le bas-relief ornant la façade la figure de deux cavaliers nordiques et de la proue d’un drakkar. La position de verrou que > Oissel : château de la Marquise, > Oissel : château l'Herminier et Moulineaux : église Saint-Jacques Moulineaux occupe au sud de l’agglomération rouennaise, tant pour le contrôle des routes étant passés ou ayant séjourné dans ces villages est particuliè- terrestres que fluviales, se traduit par la construction, au rement impressionnante. La tradition conserve à Moulineaux Moyen-Âge, du Château de Robert le Diable, forteresse trou- le souvenir de Blanche de Castille (voir église Saint-Jacques à vant son pendant de l’autre coté de l’isthme avec le château de Moulineaux), Saint Louis, Henri II roi d’Angleterre, Jean sans la Roche Fouet. Lieux stratégiques, ces communes sont égale- Terre, Philippe Auguste, le chevalier de Du Guesclin…à Grand- ment des lieux prisés par les ducs de Normandie et les rois de Couronne celui de l’impératrice Mathilde (voir église Saint-

12 • • 13 • AGGLO-BALADES Martin à Grand-Couronne), Saint-Louis, Philippe le Bel…et à événements les plus marquants de l’occupation de l’aggloméra- Oissel ceux de Charles le Chauve, Guillaume le Conquérant… tion rouennaise par les troupes prussiennes de décembre 1870 Verrouillant l’accès de Rouen par le sud, ces trois communes à juillet 1871. Durant la Première guerre mondiale, Oissel est le joueront naturellement un rôle important lors de la conquête de cadre des seuls combats entre soldats français et allemands qui la Normandie par Philippe Auguste en 1204, durant la guerre ont lieu dans le département de la Seine Inférieure. Les ponts de Cent ans ou pendant les troubles de la Fronde au XVIIe qui franchissent la Seine à cet endroit font en effet l’objet, dans siècle. La position stratégique que constituent Moulineaux et la nuit du 15 au 16 septembre 1914, d’un raid audacieux mené Oissel va de nouveau être l’enjeu de combats violents durant les trois guerres qui opposent la France à l’Alle- magne entre 1870 et 1945. La bataille de Moulineaux entre soldats français et prus- siens qui se déroule du 30 décembre 1870 au 4 janvier > Grand-Couronne : église Saint-Martin > Moulineaux : panorama du Château Robert le Diable et Oissel : pont SNCF 1871 (voir panorama du châ- teau Robert le Diable à Moulineaux) constitue l’un des plus par un commando ennemi dans le but de les détruire afin d’iso- violents affrontements auquel se soient livrées les deux armées ler Paris de la Basse-Seine (voir pont de chemin de fer à Oissel). dans la région. De même, la présence ennemie à Oissel durant Attaque heureusement déjouée grâce à l’intervention d’une l’hiver 1870-1871 (voir la gare d’Oissel) ou l’établissement poignée de territoriaux qui se traduit par le décès de deux sol- d’une ligne de défense aux Essarts (le fameux mur crénelé par dats français et de cinq Allemands. En juin 1940, Moulineaux les Prussiens aujourd’hui disparu) constituent quelques-uns des et Oissel sont de nouveau plongés dans les combats que se

14 • • 15 • AGGLO-BALADES livrent la France et l’Allemagne. Les deux communes servent de cadre à la résistance que les troupes françaises tentent en Une industrialisation vain d’opposer aux troupes allemandes dans leur ruée vers la rive gauche du fleuve. Durant l’occupation, les usines de caractéristique de la rive gauche Grand-Couronne et d’Oissel travaillant pour l’ennemi ainsi que Contrairement aux communes industrielles de la vallée les ponts sur la Seine font l’objet de plusieurs bombardements du Cailly, du Robec et de l’Aubette, Moulineaux, Oissel et qui n’épargnent guère la population civile. En août 1944, à l’approche de la libération de l’agglomération rouennaise, les troupes allemandes tentent dans leur retraite de freiner l’avan- cée des troupes canadiennes en se livrant à de furieux combats à Moulineaux et dans la forêt du Rouvray. Terre d’histoire, la boucle des Normands l’est incontestablement.

> Oissel : filature Dantan

Grand-Couronne vont longtemps conserver un caractère presque exclusivement agricole et artisanal du point de vue économique. La raison de ce retard tient en grande partie à leur implantation géographique au sud de la Seine. Ces communes ne disposent pas de rivière sur leur territoire, hormis la minuscule rivière de Moulineaux, nécessaire pour fournir l’énergie hydrau-

16 • • 17 • AGGLO-BALADES lique indispensable au fonctionnement des manufactures comme l’extension des installations portuaires rouennaises en aval du fleuve. celles implantées dans les communes de la rive droite de la Seine. Il L’implantation d’une aciérie, d’une papeterie, d’usines d’engrais faut donc attendre le développement de la machine à vapeur dans la chimiques puis dans les années 1970 d’une usine Renault va ainsi première moitié du XIXe siècle pour que cet obstacle d’ordre naturel permettre d’arrimer la commune au complexe industrialo-portuaire soit levé et envisager l’implantation de fabriques loin des rivières. rouennais. Des trois communes de la boucle des Normands, c’est sans D’autre part, l’arrivée du train à Oissel en 1843 va permettre d’ali- nul doute Moulineaux qui va le moins bénéficier de l’essor industriel menter en matières premières les usines textiles qui s’implantent à dont la rive gauche de la Seine est le cadre à partir du XIXe siècle partir de cette date sur le territoire de la commune à l’exemple des filatures de coton Plantrou, Dantan, Fauquet, Potel…(voir filature Dantan à Oissel). Mais pas plus épargnée qu’ailleurs, cette industrie va connaître des crises redoutables entraînant la fermeture de nom- breuses filatures. De 40 en 1852, celles-ci ne sont plus que 16 en 1882. La fin de la Première guerre mondiale va malheureusement marquer le déclin rapide de l’industrie textile osselienne. Pourtant, contraire- ment à d’autres communes de l’agglomération, Oissel va connaître une salutaire diversification de son industrie dès la première moitié du XXe siècle avec l’implantation des forges et ateliers de Commentry > Oissel : filature Dantan et Grand- Couronne : maison de l'histoire et du patrimoine spécialisés dans la métallurgie et le matériel ferroviaire ou des éta- blissements de produits chimiques Kuhlmann. A Grand-Couronne, hormis l’activité d’une fromagerie industrielle implantée au lieu dit la transition entre économie agricole et industrielle est encore plus la Vacherie. Mais sans doute ne faut-il voir dans cette situation rien tardive puisqu’il faut attendre les années 1920-30 pour voir ce bourg de définitif, le territoire moulinais constituant, dans l’agglomération rural (voir maison de l’histoire et du patrimoine à Grand-Couronne) rouennaise, la dernière zone possible d’extension du port de Rouen et changer de visage avec l’implantation de grosses usines facilitée par des industries qui y sont liées.

18 • • 19 • AGGLO-BALADES Une zone de passage stratégique emprunter cet antique corridor en faisant disparaître au passage Grand-Couronne, Moulineaux et Oissel coincées entre près de 80 hectares de forêt. Lieu de passage incontournable la forêt du Rouvray et la Seine constituent depuis des pour les voyageurs par route ou par fer, celui-ci l’est également siècles des points de passages obligés pour les voyageurs pour le transport de l’électricité ou du gaz naturel dont les lignes voulant rejoindre ou quitter Rouen par le sud du fleuve.

Véritable isthme de quelques 4 kilomètres de largeur, la base de la boucle rouennaise de la Seine concentre, depuis l’antiquité, les voies de communications. L’archéologie a permis au XIXe siècle de reconnaître à Grand-Couronne, rue Clémenceau le tracé d’une voie romaine permettant de relier Rouen aux villes de la Basse- Normandie. Dans le même temps, il devait très vraisemblable- ment exister un autre chemin permettant de traverser la forêt du Rouvray en direction de Brionne (Breviodorum) et de Caudebec- les- (Ugate) situé sur le tracé de la route d’Elbeuf, actuelle > Moulineaux : château Robert le Diable et Grand-Couronne : ancienne gare route nationale 138. Dans les années 1880, c’est de nouveau par l’isthme du Rouvray que l’on fait passer la ligne de chemin de fer et les conduites traversent le massif forestier du Rouvray entre Moulineaux et Oissel. Si les trois communes de la boucle des reliant Rouen à Orléans (voir les gares de Grand-Couronne et de Normands sont depuis des siècles des points de passages obligés Moulineaux). Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, la mise en place de l’autoroute mettant en relation Paris avec Caen pour les transports terrestres, celles-ci le sont également en ce qui (l’autoroute A 13) et de ses bretelles d’accès va une nouvelle fois concerne le transport fluvial. Au Moyen-âge celles-ci sont dotées

20 • • 21 • AGGLO-BALADES Bibliographie indicative : WASYLYSZYN Nicolas, Les églises du can- de ports permettant d’as- ton de Grand-Couronne, Service Archives/ (voir les quais de la Seine à Oissel) CHAIB ( J.), L’Homme et les forêts rouen- Documentation/ Patrimoine Ville de Grand- surer un important trafic marchand avec la haute et la basse naises, Histoire d’Agglo n°29-30, 2006. Couronne. Seine mais également un trafic de voyageurs. Aujourd’hui, COCHET ( J.B.S.), La Seine Inférieure his- Société d’histoire de Grand-Couronne, Le torique et archéologique, Librairie E. Derache, seule Grand-Couronne perpétue cette tradition grâce aux quais frais et charmant village de Grand-Couronne, Paris, 1866. une commune rurale à l’aube du XXe siècle construits en bordure de Seine par le port de Rouen à partir des COIPEL (V.), TOUGARD (A.), Moulineaux (1890-1914), Corlet, Condé-sur-Noireau, années 1920. près Rouen son église – son histoire, Rouen, E. 1997. Cagnirad, 1874. Ville d’Oissel, D’un siècle à l’autre, images FOUBERT (J.M.), Bois et forêts de d’Oissel, 1850-1920. Normandie, Edtions Corlet, Condé sur Situées à l’écart de l’agitation du cœur de l’agglomération rouen- Le patrimoine des communes de la Seine- Noireau, 1985. naise, dans un paysage sculpté par le fleuve, les trois communes Maritime, Flohic éditions, Charenton-le-Pont, LEFEBVRE René, 120 ans de chemin de 1997. de la boucle des Normands offrent aux promeneurs le calme de fer à Grand-Couronne (1883-2003), Société sous-bois profonds, la flânerie des bords de Seine, la méditation d’Histoire de Grand-Couronne, 2004. • Rédaction : Michel Croguennec • Crédits MOLKHOU Pierre, Moulineaux du vieil âge à l’ombre de pierres séculaires. Mais en parcourant chacun des photos : Collection ville d’Oissel, Archives au village, Histoire et Municipalités, 1999. 30 kilomètres qui composent ce circuit placé sous le signe du Départementales de la Seine-Maritime, cli- PESSIOT (G.), Histoire de l’agglomération ché Yohann Des Landes – CG76, Archives patrimoine naturel et architectural, de l’histoire et des légendes, rouennaise, la rive gauche, Editions du P’tit de Grand-Couronne, Bertrand Mulder, Normand. Collection de M Quibel et Michel Croguennec. qui sait si au détour d’un chemin vous ne tomberez pas nez à TURGIS (E.), Oissel glanes, traditions, sou- • Conception & réalisation : Direction de la nez sur le fantôme de Robert le Diable ou sur celui d’un de ces venirs, faits contemporains, Evreux imprimerie Communication - Agglomération de Rouen. terribles Vikings qui occupèrent ces lieux il y a maintenant plus de Charles Hérissey, 1886. de onze siècles…. Société d’histoire de Grand-Couronne, Histoire des églises de Grand-Couronne, Bertout, , 1993.

22 • • 24 LES AGGLO-BALADES

À venir : les Parcs et Jardins Déjà parue : la Vallée du Cailly, la Vallée de l'Aubette

Tél. 02 35 52 68 10 - [email protected] - www.agglo-de-rouen.fr