Le contact entre le vénitien et le frioulan dans la zone de Bannia (province de Pordenone) : son influence sur l’italien régional Carla Guglielmin

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Carla Guglielmin. Le contact entre le vénitien et le frioulan dans la zone de Bannia (province de Pordenone) : son influence sur l’italien régional. Linguistique. Université de la Sorbonne nouvelle - Paris III, 2011. Français. ￿NNT : 2011PA030083￿. ￿tel-01355843￿

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Thèse de doctorat Discipline : Langues, littératures et civilisations romanes

AUTEUR Carla GUGLIELMIN

Le contact entre le vénitien et le frioulan dans la zone de Bannia (province de Pordenone) – Son influence sur l’italien régional

Thèse dirigée par Alvaro ROCCHETTI Soutenue le 2 juillet 2011

Jury :

M. Louis BEGIONI, Professeur à l’Université de Lille 3 Mme. Sylviane LAZARD, Professeur émérite de l’Université de Paris 8 M. Alvaro ROCCHETTI, Professeur émérite de l’Université de Paris 3 Mme. Sophie SAFFI, Professeur à l’Université d’Aix-en-Provence

Friul, tiare de dovê, tiare de lavôr, tiare de mê famee, tiare des mês feriis, tiare dal gno cûr.

“Se cûr ti dûl, torne in Friul…”

Anonimo

“Chi cal liedarà li robi che hai scrit a no l’ha da pensà a chel che hai scrit, ma da ciapà ‘n considerathion li peroli de ‘n dialeto cal mour plan a plan cui ultins veci. Un a la vuolta a muori e cun lour a ghin muor na nica. A resti puòci chei ca parli coma na vuolta. Me auguri che chel che hai scrit al resti, ancia dopu che mi sarai dut a paussà, pa l’eternitàt, ‘n thimiteri” coma me pari e me barbe Dino ca son duth da l’altri bande e ca me an lassàt ‘l dialeto ‘n ereditàt

Sergio Vaccher, “Ratatuia. Divagazioni sul filo della memoria”, 1989

A m a m ère, mon frère et m a s œur pour leur soutien, leur patience et leur accompagnement tout au long de cette merveilleuse et nouvelle aventure

A M . A lvaro R occhetti et M me S ylviane Lazard pour l eur c ollaboration, l eur expérience et leur grande patience dans les explications

A Renato, Eddy, Dina, Marino, Luigino, Dina et Matilde pour leur collaboration, même involontaire pour certains Sommaire

INTRODUCTION ...... 4 1. GEOGRAPHIE ET HISTOIRE DU FRIOUL-VENETIE JULIENNE ...... 8

1.0. GEOGRAPHIE DU FRIOUL-VENETIE JULIENNE ...... 8 1.0.1. La position géographique et la frontière...... 10 1.0.2. Reliefs - Vallées - Côtes – Iles...... 10 1.0.3. Le paysage ...... 11 1.0.4. L‟agriculture – L‟élevage – La pêche ...... 12 1.0.5. L‟industrie ...... 17 1.0.6. Les fleuves – Les lacs ...... 17 1.0.7. Le climat ...... 18 1.0.8. Les mouvements de la population ...... 18 1.1. LA REGION ET SON HISTOIRE ...... 25 1.1.1. Le Frioul avant notre ère...... 25 1.1.2. L‟installation romaine sur le territoire ...... 26 1.1.3. La diffusion du latin sur le territoire ...... 30 1.1.4. La décadence d‟ ...... 31 1.1.5. Le Haut-Moyen-Age ...... 32 1.1.6. L‟Etat patriarcal (1077-1420) ...... 39 1.1.7. Le mariage de raison entre le Frioul et Venise (1420 – 1797) ...... 44 1.1.8. De 1797 à nos jours ...... 50 1.1.9. Bannia à travers les écrits ...... 57 2. LANGUES, DIALECTES ET CULTURES ...... 61

2.0. PHONETIQUE DU FRIOULAN ...... 61 2.1. GRAPHIE DU FRIOULAN ...... 61 2.1.1. Alphabet ...... 61 2.1.2. Palatalisations ...... 63 2.1.3. Quantité ...... 64 2.1.4. Spécificités du dialecte de Bannia par rapport au frioulan ...... 64 2.2. UNE VUE DřENSEMBLE ...... 66 2.3. VENITIEN ET FRIOULAN...... 68 2.3.1. Les origines du vénitien ...... 69 2.3.2. Variantes locales de la langue vénitienne ...... 71 2.3.3. Exemples de différences entre le vénitien et la langue italienne ...... 72 2.4. LES ORIGINES DU FRIOULAN ...... 74 2.5. LES VARIETES DE FRIOULANS ...... 80 2.6. LES ISOGLOSSES DU FRIOUL ET LA POSITION DE BANNIA ...... 82 2.7. LES TRAITS CARACTERISTIQUES DU FRIOULAN ...... 88 2.8. LE FRIOULAN OCCIDENTAL ...... 93 2.8.1. Les traits caractéristiques ...... 94 2.8.2. Le vénitien dans le Frioul-Vénétie Julienne ...... 98 2.9. LE VENITIEN DANS LE FRIOUL OCCIDENTAL ET A PORDENONE ...... 101 2.10. COMPARAISON DU FRIOULAN PARLE DANS LA ZONE DE BANNIA (PROVINCE DE PORDENONE) EN 1978 ET EN 2008 ...... 103 2.10.1. Etude de l‟origine de ces onze termes : ...... 106 2.10.2. L‟évolution du dialecte en 2008 ...... 109

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3. LE FRIOULAN ET LE VENITIEN : DEUX LANGUES EN CONTACT ...... 112

3.0. LA LANGUE FRIOULANE DECLINEE EN PLUSIEURS PARLERS DANS LE FRIOUL ...... 112 3.1. LES TRAITS CARACTERISTIQUES DU FRIOULAN OCCIDENTAL ...... 114 3.1.1. L‟articulation ...... 116 3.1.2. La morphosyntaxe ...... 118 3.1.3. Le lexique ...... 187 3.1.4. Le lexique de Bannia ...... 192 3.2. LřITALIEN ET LE FRIOULAN ...... 194 3.2.1. L‟italien aux portes de la Romania : ...... 195 3.2.2. Transformation du cadre sociolinguistique ...... 198 3.3. LA POLITIQUE NATIONALE EN RAPPORT AVEC LES MINORITES LINGUISTIQUES ET LES CONSEQUENCES ...... 200 3.4. QUELS SONT LES PROJETS REALISES PAR LA REGION AUTONOME DU FRIOUL- VENETIE JULIENNE ? ...... 206 3.4.1. La loi du 21 février 2001, n. 38 ...... 206 3.4.2. Qui peut bénéficier de ce financement ? ...... 207 3.4.3. Les différentes lois et interventions régionales dans le Frioul : ...... 208 3.4.4. La répartition des subventions au niveau scolaire ...... 226 3.5. LřITALIEN ET LES DIALECTES EN CONTACT : ASPECTS ET PROBLEMES ...... 227 CONCLUSION ...... 232 ANNEXES ...... 236 ANNEXE 1 ...... 237

CARTE DE LřA.S.L.E.F...... 237 EXTRAIT DE LA CARTE DE LřA.S.L.E.F...... 238 LES ISOGLOSSES DU NORD AU SUD DANS LE FRIOUL ...... 239 LA REPARTITION DES ISOGLOSSES EN DEUX PARTIES : LES ISOGLOSSES LATERALES ET LES ISOGLOSSES DřEST EN OUEST ...... 240 DETAIL DU FRIOUL OCCIDENTAL : CASARSA, AZZANO DECIMO ET SAN VITO AL TAGLIAMENTO ...... 241 ANNEXE 2 ...... 242

ENREGISTREMENT N°1 : CONVERSATION ENTRE MATILDE ET DINA ...... 242 ENREGISTREMENT N°2 : CONVERSATION ENTRE DINA, MARINO, LUIGINO ET MATILDE 246 ANNEXE 3 ...... 253

LE DIALECTE ECRIT DE BANNIA : EXTRAITS DE ŖRATATUIA, DIVAGAZIONI SUL FILO DELLA MEMORIA” DE SERGIO VACCHER ...... 253 ŖBEL COMA UN CIAVALŗ DE PIER PAOLO PASOLINI ...... 269 “EL TESTAMENT CORAN” DE PIER PAOLO PASOLINI ...... 270 PRESENTATION DES OUTILS DIDACTIQUES PAR LřARLEF ...... 272 PRÉSENTATION ŖAGHE SUTE, AGHE BAGNADEŗ À SAN VITO AL TAGLIAMENTO ... 274 ANNEXE 4 ...... 275

TEXTE LEGISLATIF : ...... 275 LEGGE N. 482 ...... 275 TEXTE LEGISLATIF : ...... 282 ROMA, 23 LUGLIO 2008 ...... 282 VOLANTIN DE ARLEF ...... 288

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ANNEXE 5 : ...... 291

LEXIQUE DU DIALECTE DE BANNIA...... 291 INDEX DES MOTS ET DES EXPRESSIONS FRIOULANES RELEVES DANS LE TEXTE ...... 526 INDEX DES MOTS VENITIENS RELEVES DANS LE TEXTE ...... 546 BIBLIOGRAPHIE ...... 551

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Introduction

Le frioulan, représentant du rhéto-roman dans la partie Nord-Est de lřItalie, constitue-t-il une unité linguistique ou, au contraire, à lřimage de sa région Ŕ le Frioul-Vénétie Julienne Ŕ présente-t-il des variantes aux différents niveaux : phonétique, morphologique, syntaxique ou sémantique ? La plupart des études linguistiques que nous avons consultées portent sur le frioulan central et sur le frioulan oriental. Elles ignorent le frioulan occidental et, pour certaines, vont même jusquřà refuser explicitement de le retenir comme une composante de la langue frioulane à cause dřinfluences vénitiennes. Le frioulan central ou udinese est considéré comme le seul représentant du frioulan, tandis que lřintérêt pour le frioulan oriental est dû à la présence de zones germaniques, slovènes et vénitiennes.

Pour notre part, nous nous sommes intéressée au frioulan pour plusieurs raisons. Dans lřensemble de la péninsule italienne, il se distingue nettement des autres parlers régionaux et constitue un des plus originaux vis-à-vis de lřitalien. A la différence du catalan ou du basque, le frioulan nřest pas une langue liée à une revendication politique : parler frioulan, cřest exprimer lřappartenance à une zone géographique précise, à ses traditions artisanales, à ses usages gastronomiques et à ses coutumes folkloriques.

Mais notre intérêt sřest porté, avant tout, sur le frioulan occidental parce que cřest une langue qui a bercé notre enfance. Les sonorités frioulanes de notre père mêlées aux sonorités vénitiennes de notre mère en ont fait pour nous une langue particulière. Le frioulan occidental est la zone de contact entre le frioulan et le vénitien, ce dont témoignent la présence de termes vénitiens dans la langue frioulane, la Ŗfrioulanisationŗ de termes vénitiens et italiens mais aussi la conservation de certains termes frioulans difficilement traduisibles en italien.

Pour mieux cerner ces différentes influences, nous nous sommes concentrée sur lřintersection de deux zones : celle dřAzzano Decimo qui a subi une certaine influence vénitienne et celle de San Vito al Tagliamento à dominante frioulane. Nous verrons que le village de Bannia, dans la province de Pordenone, au croisement de ces deux zones, constitue un exemple caractéristique de zone de frontière entre deux parlers ayant fait des choix très différents pour leur évolution. Sur la surface restreinte de ce triangle qui va de San Vito al Tagliamento, à lřEst, à Azzano Decimo, à lřOuest, et à Bannia, au Nord, les variations touchent à la fois la phonétique, la morphologie, la syntaxe et le lexique. Nous prendrons

4 comme point de départ les références de lřASLEF de Giovan Battista Pellegrini1 pour les villes dřAzzano Decimo et de San Vito al Tagliamento, la ville de Bannia nřayant pas été répertoriée. Les études de Giuseppe Francescato et de Giovanni Frau ajoutent aux données socio-linguistiques de lřAtlas la perspective diachronique pour les trois villes. Pour compléter ces données, nous avons procédé à des entretiens avec des habitants du village de Bannia, que nous donnons en intégralité dans les annexes de ce travail.

Dans notre première partie, nous présentons la géographie et lřhistoire du Frioul. Il nous semble essentiel de situer la région et dřexpliquer son évolution car le Frioul est une terre de contrastes, de passages et de transformations. Cela est dû dans un premier temps à sa position géographique mais aussi à lřinstallation de différentes populations sur le territoire au cours des siècles.

Les limites du Frioul ne sont pas seulement géographiques mais aussi administratives : les premières suivent le paysage tandis que les secondes sont lřœuvre des hommes et de lřhistoire. La ŖPatria del Friuliŗ est un ensemble de peuples, le résultat dřun brassage de populations. Elle a vécu des situations historiques uniques. Elle est liée à son peuple dřune manière sentimentale forte. Le Frioulan nřa pas comme dans les autres pays appris à lřécole les limites de son territoire. A cause de lřinterpénétration des zones de frontière avec le vénitien, le slovène et les dialectes allemands, des variations du territoire où sont parlées les différentes formes de frioulan, il ressort que lřespace sur lequel sřétend sa langue est, pour lui, difficile à cerner. Dans son inconscient, il nřa donc pas de limites. Quřil se trouve à Trieste ou dans les montagnes de la Carnia ou encore dans la plaine du Tagliamento, le Frioulan se sent, malgré les variations locales, toujours chez lui. On pourrait presque dire que le Frioul est là où il est lui-même.

Ces invasions ont laissé dans les tribus dřorigine des marques au niveau linguistique et culturel qui ont été très rapidement assimilées et qui ont renforcé

1 Giovanni Battista Pellegrini (né à Cencenighe le 23 février 1921 Ŕ mort à Padoue en 2007), professeur à lřUniversité de Palerme puis à Trieste et à lřUniversité de Padoue. Il écrit : Schizzo fonetico dei dialetti ladino- agordini (1955), La lingua veneta (1967), Saggi sul ladino dolomitico e sul friulano (1972)… Il dirige L‟Atlante storico-linguistico- etnografico friulano (1972-1986). Informations tirées de Enciclopedia Italiana – VI Appendice de Maurizio Trifone. Disponible sur : http://www.treccani.it/enciclopedia/giovanni-battista- pellegrini_(Enciclopedia_Italiana)/ Le dernier volume de L‟A.S.L.E.F. est publié en 1986, il regroupe 129 points dřenquêtes du Frioulproprement dit… 54 points dřenquête reposant sur les données de l‟Atlante linguistico italiano et 16 points sur celles de lřatlas de Jaberg et Jud Sprach- und Sachatlas Italiens und der Süd-schweiz.

5 le caractère très particulier et unique des Frioulans : leur sens du devoir, du travail, dřappartenance et dřindépendance. Nous savons que cette terre est une zone de contacts très faciles entre deux mondes aussi différents que la Méditerranée et lřEurope Centrale. Les mouvements de populations, les superpositions politiques différentes ont créé un petit peuple dont les bases ont été façonnées par la civilisation romaine. Puis les Frioulans ont subi lřaltération des temps et ils sont entrés en conflit avec dřautres civilisations qui ont laissé des traces visibles dans le peuple et dans la langue.

Dans la seconde partie, nous présentons les caractéristiques comparées du vénitien et du frioulan tout en ne gardant du vénitien que les éléments qui se différencient du frioulan. Ces différences portent essentiellement sur la morphologie - comme par exemple les formes du singulier et du pluriel - sur la syntaxe, sur lřemploi des pronoms sujets conjoints ou atones, ou encore sur la construction verbale.

Nous avons voulu mettre en relief la manière dont Bannia sřest appropriée les caractéristiques de lřune ou lřautre langue, ou les a fait coexister toutes les deux : en somme comment, sur cette zone de frontière linguistique, les locuteurs ont adapté les deux langues en contact.

Dans la troisième partie de notre travail, nous analysons en détail les contacts entre lřitalien, langue de prestige, et le frioulan, seule langue maîtrisée au moment de lřunité italienne par la majorité de la population. Ce nřest quřà partir de la Première Guerre mondiale que lřitalien apparaît comme une langue utile au niveau de la communication et quřelle commence à lřemporter sur le vénitien dans son influence sur le frioulan.

La Région autonome du Frioul-Vénétie Julienne perçoit des subventions pour ses minorités linguistiques. A partir de 1999, le Frioul entre de plain-pied dans le cadre de la loi sur les minorités linguistiques reconnues par le gouvernement italien et la communauté européenne. Il perçoit des subventions pour permettre le maintien du frioulan. En outre, dans les établissements scolaires et universitaires, il existe des cours dřalphabétisation en frioulan pour adultes ainsi que des programmes radiophoniques et télévisuels.

Lřitalien régional parlé dans le Frioul-Vénétie Julienne est le résultat dřune influence de la langue frioulane sur la langue italienne. Plusieurs fois au cours de lřhistoire, les Frioulans ont été confrontés au bilinguisme, mais depuis lřextension de lřitalien comme langue nationale Ŕ apprise à lřécole - et le développement des moyens de communcation (radio, télévision, journaux) la deuxième langue parvient au niveau du dialecte en termes dřutilisation et même

6 dans certains cas le dépasse. On comprend donc que cette rencontre du frioulan et de lřitalien puisse naître une langue régionale, intermédiaire entre lřune et lřautre. Comme les autres dialectes de lřItalie, le frioulan semblait promis à une disparition progressive. Deux enquêtes de lřISTAT en 1989 et 2002 ont constaté une réduction de lřemploi du frioulan dans la vie active et professionnelle avec, cependant, sa conservation dans la sphère familiale. Mais les différents moyens mis en œuvre aux niveaux régional et européen ainsi que le profond désir de la population de préserver la langue frioulane font que le territoire maintient et même développe un état de bilinguisme qui semble se renforcer de plus en plus. Après lřintroduction du frioulan à lřécole primaire aux cótés de lřitalien, faisant suite aux textes administratifs en frioulan de la région, allons-nous assister à une reconquête de la sphère professionnelle et sociale, ce qui ramènerait le frioulan à un niveau dřutilisation proche de celui de lřitalien ?

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1. Géographie et histoire du Frioul-Vénétie Julienne

La géographie et lřhistoire jouent un róle important dans lřévolution des contacts entre le Frioul-Vénétie Julienne et la Vénétie2. Les caractéristiques géographiques et historiques sont liées à la langue par la conservation du latin, par la position de la région : elle est un lieu de passage entre lřAllemagne et les régions slaves et par une codification réalisée, très tôt, de la langue dûe à son isolement géographique.

1.0. Géographie du Frioul-Vénétie Julienne

Le Frioul-Vénétie Julienne est la région la plus au Nord- Est de l'Italie. Il couvre une superficie de 7 856 km2 et est la cinquième plus petite région du pays. Il est bordé par l'Autriche au Nord et la Slovénie à l'Est, au Sud il fait face à la mer Adriatique. Le Frioul-Vénétie Julienne est une région autonome à statut spécial instituée en 1963. Sa position géographique la caractérise comme une zone périphérique et marginale de lřItalie, car elle est un important noyau de communications avec les pays transalpins, le monde germanique et le monde slave. Cette position de passage lřa conditionnée pour être une région de rencontres ethniques et culturelles.

Les données ci-dessous du Frioul-Vénétie Julienne ainsi quřune carte plus détaillée nous permettent de mieux situer la Région3.

2Les informations sont empruntées du site de la Région autonome du Frioul-Vénétie Julienne. http://www.regione.fvg.it http://www.friul.it 3 Carte géographique du Frioul-Vénétie Julienne http://www.informagiovani-italia.com/mappa_friuli_venezia_giulia.htm

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Capitale: Trieste

Population: 1,2 millions (2005)

Langue officielle : italien

Groupe majoritaire : italien (53,5 %) frioulan (43 %), slovène (4,7 %), Groupes minoritaires : allemand (0,4 %)

Système politique: région autonome formée de quatre provinces: Gorizia, Trieste, Udine et Pordenone

Situation géographique du Frioul-Vénétie Julienne

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1.0.1. La position géographique et la frontière

Le Frioul-Vénétie Julienne est la région située le plus au Nord et à lřEst du territoire italien. Il sřétend des Alpes à la Mer Adriatique. Au Nord, le Frioul- Vénétie Julienne a des frontières linguistiques communes avec lřAutriche et, à lřEst, avec la Slovénie (ex-Yougoslavie). Elle est limitée au Sud avec la Mer Adriatique et à lřOuest, par le fleuve Livenza qui la sépare de la Vénétie.

1.0.2. Reliefs - Vallées - Côtes – Iles

Le Frioul se compose de trois ensembles naturels :

Plaine Montagne 43% 38%

Colline 19%

Répartition du sol

1. Une plaine située dans les régions centrales et le long de la côte de lřAdriatique (38% du territoire) 2. Un arc de colline (19% du territoire) 3. Un espace montagneux appartenant au massif des Alpes orientales (43% du territoire)

La partie septentrionale du Frioul-Vénétie Julienne est formée par les Alpes Carniques et aussi par une partie des Alpes Juliennes. Avec leur muraille de protection, qui sřélève à plus de 2000 m, les Alpes Carniques sřétendent du Col du Monte Croce de Comelico jusquřau Col de Camporosso. Les Alpes Juliennes sřétendent du Col de Camporosso jusquřau Col de Vrata, au Nord de Fiume. Le

10 sommet le plus haut est le Jôf de Montasio qui appartient seulement en partie à lřItalie tandis que le reste se trouve en Slovénie. Le fleuve Tagliamento divise non seulement les Alpes très rocheuses et arides mais aussi les Préalpes moins élevées et plus verdoyantes. Le Col de Fusine et le Col de Predil relient lřItalie à la Slovénie ; le Col de Monte Croce Carnico mène en Autriche.

Le Col de la Mauria fait communiquer la vallée du Tagliamento avec celle du Piave, en passant dans les Préalpes Carniques. La plaine de cette région est la partie finale naturelle de la Plaine du Pô. Elle présente les mêmes caractéristiques et se divise en une partie haute peu fertile et en une partie basse très féconde et irriguée par des sources.

1.0.3. Le paysage

Morphologiquement, la région peut être divisée en quatre domaines principaux:

- La région montagneuse dans le Nord : cette partie de la région comprend la Carnia et se termine sur les Alpes : Alpes Carniques et Alpes Juliennes, dont les plus hauts sommets dépassent 2.700 m d'altitude : Jof de Montasio. Ses paysages sont caractérisés par de vastes forêts de pins et de prairies, de lacs de montagne : Sauris et Barcis et de nombreux ruisseaux et petites rivières descendant des montagnes.

- La zone de collines est située au Sud de la montagne et le long de la partie centrale de la frontière avec la Slovénie.

- La plaine avec ses cultures agricoles profitent de lřeau des fleuves. Enfin la mer et les eaux tranquilles de la lagune sont lřaboutissement de la plaine.

- La côte : dans la partie orientale, un ample golfe sřétend au pied du haut plateau du Carso. Une zone de collines riche de vignes termine la région dans le territoire italien à la frontière de la Slovénie. La partie occidentale de la côte située entre la fourche du Tagliamento et du fleuve Isonzo est basse et sablonneuse.

En 1976 une grande partie du Frioul fut frappée par un tremblement de terre qui fut un véritable désastre pour la région. Deux fortes secousses sismiques se produisirent à quelques mois dřintervalle. Le phénomène fit beaucoup de

11 victimes et détruisit une grande partie des 117 communes appartenant aux provinces dřUdine et de Pordenone. La reconstruction, qui a pris plusieurs années, a aujourdřhui presque effacé les traces du séisme.

1.0.4. L’agriculture – L’élevage – La pêche

La partie montagneuse constitue un peu plus de la moitié du territoire de la région. La partie haute de la plaine, moins fertile, est peu cultivée. La partie karstique est presque entièrement dépourvue de cultures.

La partie basse de la plaine est très fertile et exploitée. On cultive le maïs, le seigle, les betteraves sucrières, le tabac et les fruits4. Le principal produit de l'agriculture sur ce territoire est le vin, dont la qualité, en particulier le blanc, est connue dans le monde entier. L'Associazione Italiana Sommeliers, qui classe chaque année les vins italiens, a attribué, en 2007, à 309 vins produits en Italie le niveau "excellence". Parmi les vins primés 33 crus appartiennent au Frioul. Ce qui élève cette région - pourtant si petite territorialement - au troisième rang, après le Piémont et la Toscane : deux grandes régions qui disposent d'une plus large étendue de vignobles. Alors, pourquoi le vin frioulan est-il si peu connu? Les viticulteurs de la région expliquent cette désaffection par le fait que leurs vins sont commercialisés sous le nom de leur cépage d'origine : Merlot, Pinot gris, Sauvignon, Cabernet etc. Ces dénominations de cépages se retrouvent dans le monde entier et le consommateur moyen ne fait pas la différence entre un Cabernet du Collio, de la Vénétie ou de Californie, tandis que le consommateur plus avisé achète du Bordeaux, du Chianti ou du Beaujolais en se référant d'emblée à la zone de production de ces vins. Les viticulteurs frioulans ont, alors, décidé de créer des zones viticoles auxquelles serait rattachée l'appellation du terroir de production. Le Frioul actuellement comporte sept zones viticoles : Grave del Friuli5, Latisana6, Annia7, Aquileia8, Isonzo9, Collio10, Colli orientali11, Ramandolo12.

4 PROST Brigitte : Le Frioul, région d‟affrontements, Paris, 1973, De la polyculture à la spécialisation, Ch. III, p. 144 5 GRAVE DEL FRIULI : C'est le territoire qui sřétend dřUdine à Pordenone de San Daniele à Spilimbergo, de Mortegliano à San Vito al Tagliamento. C'est une large plaine façonnée par les crues du Tagliamento et des autres torrents qui ont charrié le gravier : grave en frioulan rendant ainsi le terrain propice à la culture de la vigne. 6 LATISANA : Comme son nom l'indique c'est le vin produit autour de cette ville située sur le coté gauche du Tagliamento. Le consortium : DOC Friuli-Latisana (Denominazione di Origine

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Controllata) a été créé en 1976.Ce vin était déjà apprécié par les Vénitiens. Les Frioulans chantent ses vertus dans la célèbre "vilote" : Olin bevi 6“Olin bevi “Nous voulons boire

Olin bevi, tornâ a bevi Nous voulons boire, et encore boire di chel vin ch'al è tant bon; ce vin si bon ; al'è vin di Latisane, cřest du vin de Latisana, vendemât su la stagjòn. vendangé à la bonne saison.

Se tu fos bambine sole, Si tu étais seule, petite fille, a cjatâti orès vignî jřaimerais venir te prendre ; 'l è chel birbo di to pâri il y a ton fripon de père che nol va mai a durmî. qui ne va jamais dormir.

Setu mate tu ninine, Es-tu folle, ma petite chérie, a vignî daûr di me; à croire en moi ; cuant che il fûc al bruse l'aghe, quand le feu brûlera le Tagliamento, ancje jo ti sposi te.ŗ moi aussi je třépouserai.ŗ

Chiste vilote a è fra chês che plui a plasin a lis cantorîs: al'è un cjant al prodot plui famôs da la nostre tiare: il vin. No si podeve no fa un omagjo a la Fieste dal Vin di Bertiûl che a tache usgnot! Che altri dos strofis a son mancul cognosudis, ma a son une vore bielis: soredut la siarade, li che il giovin al promet di sposâ la frute dome cuant che i fouc al brusarà l'aghe! : Cette chanson est celle qui plaît le plus aux chanteurs : cřest un chant sur le produit le plus célèbre de notre terre : le vin. On ne pouvait pas rendre hommage à la Fête du Vin de Bertiûl qui critique cette nuit ! Les deux autres strophes sont moins connues, mais elles sont un beau travail : surtout le passage où le jeune homme promet dřépouser la jeune fille seulement quand le feu brûlera le Tagliamento ! 7 ANNIA : Le nom Annia vient de l'ancienne route romaine qui reliait Concordia à Aquileia. Le territoire de production de ce vin se situe autour de la commune de Carlino et il s'étend de la lagune de Marano à l'autoroute Venise-Trieste. Déjà à l'époque romaine, on produisait du vin dans cette région. 8 AQUILEIA : Cřest toute la partie gauche de l'Isonzo qui va de Palmanova à la lagune de Grado, qui produit le vin qui porte le nom de l'ancienne métropole romaine. 9 ISONZO : Ce vin est produit dans la vallée de l'Isonzo près de Gradisca. Dans cette ville on trouve une œnothèque très connue dans la région où l'on peut déguster le vin local. 10 COLLIO : Cette zone est sans doute la plus appréciée des amateurs, sa réputation n'est plus à faire. Son périmètre s'étend des collines de Gorizia à Cormons et jusqu'à Dolegna. C'est ici que l'on trouve le vin "Picolit", ainsi appelé car les grappes de raisin d'où il est tiré sont petites, avec seulement 25-30 grains. Une anecdote relate qu'il était le vin préféré des papes.

ŖTrès apprécié et rare, le délicat Picolit, fourni par le cépage du même nom, naît dans le froid du Frioul. Il est considéré, à juste titre, comme un véritable bijou original de l‟œnologie italienne, non seulement parce qu‟il a été délectable pendant des siècles aux palais des princes, mais surtout à ceux des papes. L‟extrême fragilité du plant, les infections cryptogamiques, l‟arrêt prématuré de la floraison, transforment la grappe en une sorte de petite ailette, portant avec difficulté à maturation 10 à 15 minuscules grains et en font un bijou magnifique. De ce fait, la production annuelle se réduit à 500 hectolitres de vin. Un tel cépage a de lointaines origines. Certains auteurs mentionnent sa culture à l‟époque romaine. Parmi les enthousiastes du Picolit

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Les plantations les plus étendues sont les vignes, éparpillées un peu partout dans la plaine et les collines. Le Frioul-Vénétie Julienne produit et exporte des vins fameux dans le monde entier, dont le Pinot gris et le Merlot. La production la plus caractéristique est celle de la grappa13.

nous trouvons le grand Carlo GOLDONI qui le définit comme le diamant œnologique le plus splendide du Frioul et proche du Tokai (le tokaji hongrois), délicieux au palais exigeant des papes, cardinaux et autres empereurs. L‟ampélographe Gallesio honore le cépage Picolit en le décrivant et en reproduisant la grappe et la feuille dans sa "Pomona Italiana". Le producteur le plus important de Picolit au cours du XVIIIe siècle fut le comte Fabio Asquini di Fagagna qui réussit à envoyer à l‟étranger plus de 100.000 bouteilles à l‟aspect si caractéristiques (en verre vert clair soufflé de Murano) et d‟une capacité d‟environ un quart de litre. La bouteille valait 14 livres vénitiennes et dix sous. Le comte Asquini envoyait son vin non seulement dans toute l‟Italie mais également à Londres, à Paris, à Amsterdam, en Russie, fournissait la cour de France, l‟empereur d‟Autriche qui le trouvait meilleur que n‟importe quel autre vin. Le vin était bien entendu très côté à la cour papale comme le relate, dans une lettre du 20 juin 1765 adressée au Comte, Monseigneur Giuseppe de Rinaldis : "dans la résidence d‟été de Castel Gandolfo il a été procédé à la dégustation de votre Piccolitto, dont la comparaison avec nos autres vins laissent ces derniers loin derrière ; nous avions des personnes de qualité au goût raffiné en la matière parmi lesquelles le cardinal Torrigiani Peroni, Gian Francesco Albani et son éminence le Marquis de Aubeterre, ambassadeur de France…”(Picolit, samedi 21 avril 2007 par Bernard Jaurena, http://borgo-floreani.eu/Picolit)

11COLLI ORIENTALI : C'est la région de collines qui va de Buttrio à Tarcento en passant par Cividale. Dans cette zone se situent deux terroirs où l'on fabrique un vin de haute qualité : Cialla et Rosazzo. 12 RAMANDOLO : C'est le seul vin qui depuis toujours porte le nom du petit village où il est produit : Ramandolo aux pieds du Mont Bernadia au dessus de Tarcento. Produit hélas en trop faible quantité, c'est aussi le nectar le plus apprécié des Frioulans. 13 La grappa : ŖLřhistoire de la grappa Lřhistoire de lřeau de vie et des distillats en général, est étroitement reliée à lřalchimie comme une continuation de lřancienne pratique de la distillation dřherbes aromatiques apparue en Asie méridionale, passée en Egypte, en Grèce et puis chez les Romains. La distillation a certainement des origines en Mésopotamie entre le VIIIe et le VIe siècle a. J.C. Sinesio, au IVe siècle a. J.C., écrit que les Egyptiens connaissaient des appareils et des méthodes de distillation quarante siècles avant Jésus Christ. Les Arabes apprirent lřart de la distillation au VIIe siècle a. J.C. lors de la conquête de lřEgypte. Lřalchimiste arabe Abu Beckr Mohamed Ibn-Aàkariaya el-Rhazi décrivit la préparation de lřeau de vie et la méthode de distillation qui permettait dřenrichir le produit en faisant passer les vapeurs dřalcool à travers la cendre ou la chaux vive. Au Moyen-Age, la distillation du vin se diffusa en Italie mais elle resta longtemps à lřusage exclusivement médicamenteux et ne fut portée à table comme liqueur quřau XVIe siècle. Le premier traîté sur lřobtention de lřeau de vie fut publié par Michele Savonarola, médecin padouan et oncle du très célèbre frère : Girolamo Savonarole. Son texte “De arte confectionis acquae vitae” décrit trois types dřeau de vie en usage au XVe siècle en Italie : lřeau de vie simple, lřeau de vie commune et la quintessence. A la Renaissance, la pensée sřéclaircit avec le travail de grands penseurs et elle soutient que lřinduction et lřalchimie tendent vers la chimie. Au XVIIe siècle, la ŖCorporazione degli

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Les plaines centrales et supérieures sont caractérisées par des sols pauvres et arides et perméables qui ont été rendues fertiles grâce à un système d'irrigation à grande échelle et à travers l'adoption de nouvelles techniques de l'agriculture intensive. La plupart des activités agricoles sont concentrées dans cette région : le maïs, base de la traditionnelle polenta, est désormais surtout destiné au bétail. Lřélevage, qui sřest appuyé sur lřinstitution précoce des coopératives laitières, se trouve en pleine restructuration. Les cultures industrielles apparaissent en crise et surtout la sériculture ou sériciculture Ŕ introduite par Venise -, malgré des tentatives dřélevage coopératif. Les principales nouveautés résultent du passage de la vigne familiale au vignoble spécialisé et de lřessor des cultures fruitières :

Acquavitieri” apparaît à Venise, cřest la preuve de la diffusion de ce produit dans le Nord-Ouest de notre Pays. Dřoù dérivent les termes Ŗgrappaŗ et Ŗeau de vieŗ ? La grappa était déjà produite dans le Frioul au XVe siècle mais ce nřest quřau XVIIe siècle que lřon parle de distillation du marc de raisin et le terme Ŗgrappaŗ entre dans lřusage commun à la fin du XIXe siècle. Le mot Ŗgrappaŗ a différents noms dialectaux dont nous donnons ci-après un rapide aperçu. Dans les dialectes septentrionaux, on a grapa, mot évidemment en rapport avec grappe, nous trouvons aussi graspa qui peut être expliqué par lřinfluence de raspo ou graspo. En istrien, nous avons trapa apparenté au frioulan trape, ces deux termes signifient marc de raisin. Le même mot en émilien devient brusca à rapprocher à brasca que nous retrouvonsdans le Trentin. Les termes vénitiens et frioulans sgnapa et sgnape dérivent de lřallemand et signifient eau de vie. En Calabre, la grappa est connue sous le mot de spirito et en Sardaigne sous lřexpression aquadrenti ofilu e ferru. Le terme Ŗeau de vieŗ dérive du latin aqua vitae (=eau de vie) cřest-à-dire eau qui redonne la vie. Il existe une autre dérivation étimologique étrange mais vérifiée dans des manuscrits du Moyen-Age, selon lesquels le terme fait référence à aqua vitis en sous-entendant avec vitis la forme à spirale du serpentin de refroidissement de lřalambic. Actuellement, selon la législation italienne, le terme Ŗgrappaŗ est réservé à lřeau de vie obtenue directement de la distillation du marc de raisin. De même, on peut nommer Ŗeau de vie de marc de raisinŗ ou Ŗdistillé de marc de raisinŗ à des dénomminations qui sont habituellement données à des produits en provenance dřautres pays car le terme Ŗgrappaŗ est étroitement réservé aux distillés de marc de raisin produits en Italie et cřest donc, si on veut, une implicite appellation dřorigine. Dans lřimagination collective, la Ŗgrappaŗ a toujours eu le sens de liqueur pour les forts, pauvres et attachés à la terra, elle évoque les sentiers rocheux de montagne, compagne des alpins ou du paysan, qui à lřaube commence sa dure journée de travail ou encore du chasseur, qui après la goutte, affronte le froid, la pluie et le sommeil.ŗ Traduit de : DEROSA T., CASTAGNERbv R., Tecnologia delle grappe e dei distillati d‟uva, Edagricole, , 1994, p. 416

15 les magredi14 caillouteux de la terrasse sont mis en valeur, souvent avec des capitaux et des techniques originaires du Trentin ou de Vénétie15.

- La zone côtière peut être divisée en deux parties, séparées par l'embouchure de la rivière Isonzo. A l'Ouest, on trouve la côte de sable fin avec de nombreuses stations touristiques et les lagunes de Grado et Marano. A l'Est, la côte est rocheuse et sřétend jusquřà Trieste et Muggia. Le plateau du Carso est situé dans cette partie. Il s'étend sur les provinces de Trieste et de Gorizia, à une altitude moyenne de 400 à 600 mètres.

Les rivières de la région ont leurs sources dans le Nord et leurs embouchures dans l'Adriatique. Les deux principales rivières sont le Tagliamento, qui sépare les Alpes des Préalpes, et l'Isonzo. Une autre rivière intéressante est le Timavo, qui coule sous terre sur 38 km en Slovénie et refait surface près de son embouchure à Duino.

Administrativement, la région est divisée en quatre provinces :

- Trieste est la plus petite province d'Italie en termes de superficie et le nombre de municipalités (seulement 6), elle est la capitale régionale. Avec son port, lřimportance de l'industrie, le nombre des banques et de compagnies d'assurance, elle est le principal centre de la région pour les activités économiques : commerce, industrie et services, ainsi que le siège du gouvernement régional.

- Udine est la plus importante ville de la région en termes de taille et de population (520 451 habitants en 2001). Elle possède un grand nombre dřactivités industrielles et commerciales et surtout elle est en contact avec les pays de l'ancien bloc de l'Est pour des échanges commerciaux.

- Pordenone, située à l'Ouest, est la seule province qui n'a pas dřaccès sur la mer. On trouve essentiellement des entreprises de petites et moyennes tailles dřorigine familiale et lřagriculture prédomine.

14 magredi : terre maigre 15 PROST Brigitte, Le Frioul, région d'affrontements, Editions Ophrys, Genève, 1972, p. 144- 197 ROCHEFORT Renée, Revue de géographie de Lyon, 1974, vol. 49, n° 49-2, p. 186-187 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-13X_1974_num_49_2_1649

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- Gorizia, située à lřEst, a une excellente réputation dans la production de vins de haute qualité comme dans le domaine de Collio. Cette excellence permet d'attirer un grand nombre de touristes pendant l'été à Grado.

1.0.5. L’industrie

Les installations métallurgiques, mécaniques, de productions chimiques, les installations pour le raffinage du pétrole et les grands chantiers navals sont importants et concentrés surtout dans les zones de Trieste, Monfalcone, Pordenone et Gorizia. La production de nombreuses PME (petites et moyennes entreprises) se fait dans les secteurs des machines agricoles, textiles, pour le café, ainsi que des montres, des produits alimentaires, du papier, du travail du bois et des chaises. Lřindustrie est très développée près des centres urbains (Udine, Pordenone, Monfalcone) ainsi que des bourgs et villages. En assurant des emplois, les industries mécaniques, textiles, céramiques et de lřameublement ont constitué un frein notable à lřémigration. A cette activité sřajoute le tourisme balnéaire qui anime les stations de Grado et Lignano alors que les centres hivernaux de Piancavallo, Ravaseletto, Tarvisio attirent des millions dřItaliens et dřétrangers. La plaine est un lieu de vie intense, sillonnée par des axes de communication quřempruntent hommes et marchandises, et reliant le Frioul et lřEurope16.

1.0.6. Les fleuves – Les lacs

Comme nous lřavons vu plus haut, les principaux fleuves de cette région sont : le Tagliamento, lřIsonzo, la Livenza et le Timavo.

Le Tagliamento naît des sources du Col de la Mauria et il se jette dans la zone vénitienne. Seule la partie inférieure du cours de lřIsonzo, qui descend du Mont Tricorno et son affluent, le fleuve Torre, font partie de lřItalie.

La Livenza baigne les terres à la limite de la Vénétie.

16 Produrre e attrarre ricchezza: le ragioni della competitività del modello Friuli Venezia Giulia http://www.regione.fvg.it/rafvg/economiaimprese/areaTematica.act?dir=/rafvg/cms/RAFVG/AT4/

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Le Timavo, le fleuve le plus étrange de la région, est un phénomène typique du Karste. Ce phénomène a intrigué les premières populations du terrritoire. Il prend naissance en Slovénie, il court sous terre pendant 38 km et réapparaît près de Monfalcone, à peu de distance de la mer.

1.0.7. Le climat

La région Frioul-Vénétie Julienne a un climat tempéré. Toutefois, en raison de la diversité de son territoire, elle varie considérablement d'une région à l'autre.

Protégée par les Alpes sur le côté Nord, la région est exposée à des masses d'air venant de l'Est et de l'Ouest. La région est également ouverte aux vents de la mer (sirocco), apportant avec eux de fortes pluies.

Le long de la côte le climat est doux et agréable (Trieste enregistre les différences de température plus faible entre l'hiver et lřété et entre le jour et la nuit), mais il devient plus continental dans la zone de montagne, où, dans certains endroits, en hiver, on a pu trouver les températures les plus froides d'Italie.

Le plateau du Carso a son propre climat. Il supporte, en automne et en hiver, des masses d'air froid venant du Nord-Est. Elles génèrent un climat local très particulier, que lřon appelle le vent du Nord-Est ou ŖBoraŗ. Ce vent souffle sur le golfe de Trieste avec des rafales qui dépassent parfois une vitesse de 150 km/h.

1.0.8. Les mouvements de la population

Malgré une émigration longue de plusieurs siècles, on comptait en 1982 environ un million dřhabitants. Le Frioul enregistre par ailleurs une chute importante de la natalité qui conduit à une stagnation de la population.

Le dépeuplement rural se fait sentir en montagne où les richesses naturelles sont peu abondantes. Lřélevage et la forêt demeurent les seules vraies ressources. A une époque, les montagnards partaient de la Carnia pour travailler sur les grands chantiers dřEurope et dřAmérique. Aujourdřhui, le tourisme redonne à la montagne une vocation nouvelle pour une population citadine en quête de calme et de verdure.

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Dans la plaine et les collines, la maîtrise des ressources hydrauliques permet une mise en valeur intensive grâce à des cultures spécialisées.

Les mouvements de la population ont toujours été très fluctuants. Nous pouvons mieux les apprécier à partir de 182017. Il est à noter quřavant cette date, lřimmigration frioulane en France est relativement disparate et difficilement mesurable18.

De 1820 à 1914 : Les mosaïstes, terrazzieri et maçons arrivent en France. Les premiers à arriver dans lřHexagone au début du XIXe siècle furent de petits groupes de mosaïstes et de terrazzieri19 venus des régions de la rive droite du Tagliamento et qui œuvrèrent, par des procédés nouveaux, à la restauration de mosaïques romaines antiques et à la décoration de palais publics et privés. Lřexpansion urbaine de la fin du siècle amena également des maçons et des tailleurs de pierre de la zone montagneuse et du piémont frioulan ; quoi quřil en soit, les flux migratoires à destination de la France furent nettement inférieurs à ceux qui se dirigeaient vers les empires voisins dřEurope centrale. Si lřon sřen tient aux statistiques officielles, durant la période 1876-1915, 19 713 émigrants au total partirent pour la France, soit un nombre limité (2,2%) par rapport aux flux migratoires dirigés vers les pays germaniques. La présence des spécialistes se renforça progressivement : les enquêtes ministérielles des années 1884-1885 et 1888 signalent la présence en France de terrassiers et de briquetiers de Fanna, des ouvriers des routes dřAviano, des mosaïstes, des tailleurs de pierre et de terrassiers de Sequals, de tailleurs de pierre de Travesio. La compétence de ces ouvriers était reconnue et appréciée, à tel point que, durant cette même période, quelques groupes commencèrent à se diriger vers lřAllemagne, les Pays-Bas, le Danemark et les États-Unis20.

17 ERMACORA Matteo, L‟émigration frioulane en France 1820-1970, Venise, p. 1-42 18 POPCZYK Catherine, La présence italienne en Haute-Normandie : Les naturalisations entre 1820 et 1940”, Hors-Dossier, N° 1229 - Janvier-février 2001 - 87 ŖLes Italiens immigrent en Normandie dès le XIXe siècle, et si avant 1851, date du premier recensement prenant en compte les étrangers, on rencontre surtout les traditionnels vendeurs de statuettes, colporteurs, chanteurs de rue et autres musiciens ambulants, leurs activités se diversifient dans la deuxième moitié du siècle. La question dřune véritable immigration ne se pose, bien évidemment, quřaprès 1870, année de lřachèvement de lřUnité italienne, et cřest à partir de 1872 que lřon peut appeler Ŗitalienneŗ cette population transalpine dont le nombre ne cesse désormais dřaugmenter dans toute la France.ŗ 19 terrazzieri : ouvriers spécialisés dans la pose du terrazzo ou granito 20 ŖLe dynamisme de lřindustrie frioulane de la mosaïque en France dans la deuxième moitié du XIXe siècle est lié sans aucun doute au succès de lřentreprise de Gian Domenico Facchina ; né à Sequals en 1826, Facchina reçoit sa formation entre Trieste et Venise et, au milieu du siècle, il part pour Montpellier où il travaille dans la restauration de sols anciens en expérimentant une technique nouvelle qui Ŕ dans la mesure où elle permet une réduction considérable des coûts de production et une exécution des travaux rapide Ŕ lui assure des carnets de commande bien remplis. La capacité dřassocier des techniques et des traditions artistiques romaines, vénitiennes

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De 1915 à 1918 : La césure de la Grande Guerre. La Première Guerre mondiale marqua un véritable changement de cap dans lřhistoire de lřémigration frioulane, puisquřelle força le retour des empires dřEurope centrale dřenviron 80 000 travailleurs en août 1914, modifia les flux migratoires traditionnels et accrut le róle de lřÉtat dans la réglementation des expatriations. La Grande Guerre fit cesser les migrations vers les empires dřEurope centrale, et impliqua la main-dřoeuvre dans les travaux logistiques de lřarrière-front, mais elle ouvrit aussi de nouvelles possibilités dřexpatriation dans le cadre des accords économiques et militaires entre pays alliés21.

De 1919 à 1924 : Les difficiles lendemains de la guerre et la reprise de lřémigration. Les difficultés de la reconstruction au Frioul et le chômage galopant poussent les ouvriers à sortir à nouveau des frontières, non plus vers les empires dřEurope centrale, prostrés par la guerre, mais vers la France, qui a besoin de main- dřœuvre pour affronter les travaux de reconstructions des zones dévastées par les combats. La reprise des expatriations, organisées par le biais de contrats collectifs intergouvernementaux, fut accompagnée de fortes tensions sociales et dřun débat enflammé entre les principales forces politiques sur la nécessité et les modalités de lřémigration22.

et byzantines lui permit de travailler dans la capitale française où, après avoir participé à lřexposition universelle de 1867, il décora le théâtre de lřOpéra.ŗ ERMACORA Matteo, L‟émigration frioulane en France 1820-1970, Venise, p.2. 21 ŖDans le courant de 1917, en effet, le gouvernement italien recruta à plusieurs reprises, à travers le Commissariat général de lřÉmigration, 35 000 ouvriers du bâtiment et manoeuvres à utiliser comme ouvriers militarisés pour construire des lignes de défense, des routes, des voies ferrées, des canaux sur les arrières du front français. Entre décembre 1917 et janvier 1918, après la déroute de Caporetto, ces contingents furent renforcés par environ 2 000 réfugiés frioulans ouvriers Ŕ pour la plupart originaires de la Carnia et de la zone de Gemona, souvent même encore adolescents Ŕ, désireux dřéchapper ainsi à la précarité engendrée par leur situation de réfugié.ŗ ERMACORA Matteo, L‟émigration frioulane en France 1820-1970, Venise, p.4. 22 ŖÀ la fin de la Grande Guerre, le Frioul était anéanti par les destructions de la guerre : la spoliation systématique opérée par lřarmée austro-allemande en 1917-1918 avait en effet détruit le secteur agricole et industriel ; les difficultés financières de lřÉtat italien empêchaient le lancement dřun plan organique de travaux publics de reconstruction. Le retour des réfugiés et la démobilisation de lřarmée accrurent le chômage (de 80 000 à 100 000 unités entre 1919 et 1921) et les tensions intérieures. Lřaprès-guerre fut donc marquée par lř« urgence » de repartir : puisque les flux migratoires à destination des empires dřEurope centrale étaient bloqués à cause de la stagnation dans le secteur de la construction, les travailleurs frioulans se dirigèrent principalement vers la France, qui avait subi de lourdes pertes durant le conflit et avait besoin dřénergies nouvelles pour relancer la reconstruction des zones qui avaient été le théâtre des combats.ŗ ERMACORA Matteo, L‟émigration frioulane en France 1820-1970, Venise, p.5.

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La France devint rapidement la principale destination de lřémigration au niveau du continent européen. Dřaprès les statistiques, on est passé de 1 224 émigrants en 1919 à 16 554 en 1920, et à plus de 28 000 en 1922 ; avec une émigration suivant des filières spontanées qui dépassaient les flux organisés, les émigrants frioulans en France étaient environ 40 000 en 1923, répartis sur lřensemble du territoire. Paris, point dřarrivée de maçons, et les départements du Nord, destination des briquetiers et des mineurs, connaissaient toutefois une concentration majeure dřémigrants frioulans23.

De 1919 à 1925 : Émigration, coopérativisme et antifascisme. Dès 1919, lřémigration vers la France se distingua par la présence dřentrepreneurs et de coopératives qui obtenaient des marchés et des travaux de reconstruction. Résultat de la radicalisation du mouvement ouvrier durant le difficile après-guerre, ce processus apparaissait également comme lřexpression de la certitude des compétences accumulées dans les pays germaniques et de la volonté de présenter en France avec dignité et professionnalisme. Le placement réglementé par les gouvernements et les secrétariats fut bientôt complété par les migrations Ŕ régulières et clandestines Ŕ alimentées par les filières dřémigration, le chômage et la volonté de fuir la violence fasciste.

De 1919 à 1939 : Flux, destinations, métiers. Dans lřentre-deux-guerres, lřémigration en terre française semble avoir concerné presque toutes les zones du Frioul et de la Vénétie Julienne Ŕ même si ce nřest pas partout avec la même intensité. Durant cette période, environ 100 000 Frioulans se rendirent en France, qui se confirma comme la principale destination de lřémigration sur le continent. Les briquetiers et maçons constituaient une grande partie des flux migratoires, ainsi que, dans une moindre mesure, les manoeuvres et les mineurs. Si les ouvriers du bâtiment furent attirés principalement par la capitale et par les départements du Nord-Est, qui avaient été le théâtre de la guerre, les mineurs et les briquetiers prirent la direction de la Normandie et du bassin minier de lřAlsace-Lorraine. Dřautres flux de maçons et dřagriculteurs privilégièrent, dans la deuxième moitié des années 1920, la France méridionale, et notamment le Sud-Ouest. Après une première destination bien précise, souvent déterminée par les professions ou les filières, la présence frioulane sřétendit rapidement à lřensemble du territoire français, du fait dřune forte mobilité intérieure. Aux premiers départs des hommes succédèrent, au cours des années 1930, les regroupements familiaux, mais aussi de nouvelles émigrations de domestiques, couturières, serveuses, vendeuses, qui prenaient la direction de Paris et des grands centres urbains, ainsi que de nouvelles vagues de

23 FRANZINA E., La crisi del sistema di assistenza e la chiusura degli sbocchi emigratori, dans Veneto Ribelle. Proteste sociali, localismo popolare e sindacalizzazione, Gaspari, Udine, 2001, p. 223, n°60.

21 saisonniers, paysans et manoeuvres, qui se dirigeaient vers les campagnes. Particulièrement intenses dans la première moitié des années 1920 (de 25 000 à 30 000 unités par an), les expatriations se réduisirent considérablement au cours de la décennie suivante (3 000 à 5 000 par an) à cause de la crise économique mondiale de 1929 et des politiques restrictives adoptées en la matière par lřÉtat français et le gouvernement fasciste. Même si lřémigration redémarra dans les périodes de crise plus intense (1931-1933 ; 1934-1935), le régime tenta de la dévier dans un premier temps vers les colonies (Libye, Afrique orientale italienne) et ensuite vers lřAllemagne hitlérienne qui se préparait à la guerre24. Dans le tableau suivant, nous voyons les différentes données chiffrées de lřémigration sur la période de 1931 à 1937 à Fiume Veneto, province de Pordenone. Ces données concernent essentiellement une émigration féminine a la recherche dřun travail pour aider la famille à payer les dettes, pour constituer une dote, etc25 :

Villes Années 1931 1932 1933 1934 1935 1936 1937 Bari 16 5 4 6 6 13 14 Gênes 2 3 6 4 2 4 7 Milan 3 5 - 1 6 14 39 Naples 2 10 3 2 12 Rome 9 6 4 11 7 44 39 Turin 2 4 2 5 5 5 1

Ces chiffres ne concernent que la zone de Fiume Veneto (PN) mais lorsquřils sont ajoutés au reste du territoire, nous pouvons constater que 55% de la population migratoire touchait des femmes dont 30% avaient moins de 20 ans. Ce phénomène dřémigration sřatténuera durant les années de guerre, il reprendra

24 ERMACORA Matteo, L‟émigration frioulane en France 1820-1970, Venise, p.11-12. 25 ŖAllřorigine cřera quasi sempre una situazione familiare disagiata…. Troppe bocche da sfamare. Non un soldo per fare la dote alla figlia in età da marito. Soprattutto debiti da pagare costantemente come fossero il peso di una maledizione. Si è sparsa la voce, in giro per lřItalia, che le ragazze friulane fossero notariamente serie, bene educate, soprattuttto brave e oneste lavoratrici, capaci di sbrigare ogni tipo di lavoro domestico…. La richiesta di donne di servizio arrivava soprattutto dalle grandi città e dalle famiglie che, direttamente o indirettamente, intrattenevano rapporti con la nobiltà che stava a Fiume Veneto….ŗ Giuseppe Bariviera, Per le strade del mondo, 100 anni di emigrazione a Fiume Veneto, Comune di Fiume Veneto, 2001, p. 37

22 après la Seconde Guerre mondiale et atteindra des pics dans les années 50 pour sřarrêter brusquement26.

De 1945 à 1968 : La reprise de lřémigration. Lřémigration vers la France reprit de manière intensive dans les années difficiles de la reconstruction dřaprès-guerre. La première phase de lřémigration, qui concerna essentiellement la main-dřoeuvre des zones de montagne, eut souvent un caractère définitif ; à la fin des années 1950, la France comme destination fut devancée par lřémigration saisonnière, mieux rétribuée, en Suisse et en Allemagne. Les différentes demandes du marché du travail français, qui se caractérisait par un important développement industriel, contribuèrent à réduire les arrivées de maçons, mineurs et briquetiers, progressivement remplacées par des ouvriers dřusine, des charpentiers et des artisans dotés de capacités professionnelles spécifiques ; lřémigration prit un rythme pluriannuel, ponctué de retours réguliers27.

De 1968 à 2006. Le dernier grand exode a eu lieu dans les années 60. Il a été le symbole de grandes nouveautés et de bien-être. Lřargent apporté par lřémigration a permis de reconstruire les maisons et dřen édifier des neuves. Ce travail de construction autorise le développement dřautres activités complémentaires, comme lřadoption de nouveaux systèmes de culture en agriculture et le développement de lřactivité industrielle à Pordenone et la création dřentreprises familiales à Fiume Veneto. Lřexpérience de lřémigration vers la France a pris fin à la fin des années 1960. Le nombre de retours dépassait celui des départs et les flux migratoires cessèrent avec la formation dřun marché du travail dans la région. Le Frioul et la France se sont retrouvés liés à la fois par les allers-retours des ŖFrançaisŗ pendant lřété et par les retours définitifs des émigrants qui avait quitté la région après la Deuxième Guerre mondiale. Après le tremblement de terre de 1976, qui a débouché sur une période dřéchange intense, une nouvelle phase sřest ouverte, pour le moins contradictoire : la dimension européenne, les processus de mondialisation et les nouveaux flux migratoires internationaux appellent la redécouverte dřidentités nationales et régionales assoupies et une nouvelle réflexion sur lřhistoire de lřémigration28.

26 BARIVIERA Giuseppe, Per le strade del mondo, 100 anni di emigrazione a Fiume Veneto, Comune di Fiume Veneto, 2001, p.37-40 27 ERMACORA Matteo, L‟émigration frioulane en France 1820-1970, Venise, p.27. ŖDurant les deux périodes où lřémigration a été la plus forte, cřest-à-dire 1946-1949 et, plus tard, 1956-1962, Mulhouse, Metz, Nancy, les départements du Tarn-et-Garonne, de la Haute-Savoie, des Ardennes, du Jura, de la Moselle, la Bourgogne, lřÎle-de-France et Paris devinrent de véritables centres dřattraction pour la maindřœuvre frioulane.ŗ ERMACORA Matteo, L‟émigration frioulane en France 1820-1970, Venise, p. 30. 28 ERMACORA Matteo, L‟émigration frioulane en France 1820-1970, Venise, p. 32.

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Selon les données du registre des Italiens résidant à lřétranger (AIRE) de juin 2005, la présence frioulane en France sřélève à environ 22 000 personnes, ce qui représente un tiers de lřémigration frioulane en Europe. La nouvelle dimension européenne, la mobilité et les nouveaux moyens de communication offrent la possibilité aux ŖFrançaisŗ et aux Frioulans des différentes générations de renouer des liens entre les communautés de départ et dřarrivée et de reconsidérer leur propre histoire.

Dans le tableau suivant, nous appréhendons la répartition de lřémigration de Fiume Veneto (PN) tout au long du XXe siècle dans les différents pays :

Pays Nombres Pays Nombres Amérique 71 France 332 latine Argentine 52 Allemagne 7 Belgique 9 Inde 1 Brésil 14 Luxembourg 22 Canada 197 Suisse 1 Equateur 2 USA 64 Autres pays 14

Giuseppe Bariviera précise29 : ŖSaranno proprio le 197 persone, precedentemente emigrate, a determinare, per buona parte, il fenomeno migratorio che caratterizzerà lřesodio di migliaia di persone verso il Canada negli anni immediatamente successivi al secondo dopo guerra. Lo faranno prima di tutto per estendere ad altri compaesani la possibilità di un lavoro redditizio in una terra tutto sommato ospitale ed accogliente. Lo faranno esercitando la facoltà, loro concessa dalle leggi di quello stato, di Ŗchiamareŗ altri congiunti. Lo faranno per spirito di attacamento al loro paese natale e per il bene di questoŗ.

Sur le plan administratif, le Frioul se répartit entre les provinces dřUdine, de Pordenone, de Gorizia et forme, depuis 1963, avec la province de Trieste (Vénétie Julienne) la Ŗ REGIONE AUTONOMA FRIULI VENEZIA GIULIAŗ dont il constitue les 97% du territoire.

29BARIVIERA Giuseppe, Per le strade del mondo, 100 anni di emigrazione a Fiume Veneto, Comune di Fiume Veneto, 2001, p.64-65

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1.1. La région et son histoire

La région est née de lřunion du Frioul qui correspond à la province dřUdine, Pordenone et Gorizia et de la Vénétie Julienne.

Le nom de cette région dérive de la réunion de deux zones géographiques distinctes. Elles proviennent toutes deux du latin ŖGens Iuliaŗ (la famille de Jules César).

Frioul, originairement ŖForum Juliiŗ, était le nom dřun marché (forum signifie marché) construit par les Romains dans la ville actuelle de Cividale et situé au croisement de routes commerciales. Le nom de la ville est repris pour nommer toute la région.

Vénétie Julienne est au contraire un nom récent qui rappelle les habitants de la Vénétie et la ŖGens Iuliaŗ. Après la Première Guerre mondiale, le territoire du Frioul-Vénétie Julienne faisait partie de la Vénétie, avec certaines zones de lřex- Yougoslavie. Après la Seconde Guerre mondiale, les neuf dixièmes de la Vénétie Julienne furent répartis entre les différents pays. Le dixième restant et le Frioul ont été réunis et ils composent la région actuelle du Frioul-Vénétie Julienne30.

1.1.1. Le Frioul avant notre ère.

Vers l'an 1000 avant notre ère, la région du Frioul était habitée par les Euganéens, une peuplade qui faisait partie de la race des Liguréens (Liguri) qui à l'époque occupaient toute l'Italie du Nord et le Sud de la France. Les VénètesŔIllyriens arrivèrent, ils possédaient des armes en métal et étaient de grands commerçants ; ils dominèrent la région jusqu'en 400 avant notre ère A la même époque, une grande peuplade de guerriers déferla sur l'Italie du Nord: les Celtes. Ce peuple redoutable venu d'Asie s'installa de chaque côté des Alpes. Il domina l'Italie du Nord et la France. Il était composé de différentes tribus qui n'arrivèrent jamais à se coaliser. En Asie mineure, on les appela les Galates, en France les "Gaulois" et en Italie du Nord les "Galli". Ceux qui s'installèrent dans le Frioul, furent appelés les "Carni" d'où le mot Carnia tire son

30MENIS Gian Carlo et BEGOTTI Pier Carlo, Storia del Friuli, Società Filologica Friulana, Udine, 2009 MARCATO C. et SOBRERO A. A., Profili linguistici delle regioni, Laterza, Bari, 2001, p. 4.

25 origine. Lřhistorien Tite-Live31 donne au territoire le nom de Carnorum regio, cřest-à-dire région des Carnutes. Les Celtes ont laissé une grande empreinte encore perceptible dans le langage frioulan courant, mais aussi dans les patronymes et les noms propres. Un grand nombre de villes et de villages ont des noms d'origine celte :

- Nimis, anciennement Nemas, avec le sens de Ŗbois sacréŗ 32 - Gemona, qui se dit Glemone, avec le sens de Ŗhauteur arrondieŗ - Gorto avec le sens de Ŗcanalŗ

1.1.2. L’installation romaine sur le territoire

Mais l'an 183 avant notre ère marqua un tournant fondamental dans l'histoire du Frioul. Cette année-là, Rome qui exerçait sa domination sur toute l'Italie et sur une grande partie de la Méditerranée voulut mettre fin aux continuelles incursions des Celtes (les Gaulois) sur son territoire, alors elle décida la construction d'une ville stratégique pour maintenir l'ennemi hors de ses frontières. Les Romains commencent la fondation de la colonie dřAquileia.

“[39,55] Legatis Romanis Transalpini populi benigne responderunt. seniores eorum nimiam lenitatem populi Romani castigarunt, quod eos homines, qui gentis iniussu profecti occupare agrum imperii Romani et in alieno solo aedificare oppidum conati sint, impunitos dimiserint: debuisse grauem temeritatis mercedem statui. quod uero etiam sua reddiderint, uereri ne tanta indulgentia plures ad talia audenda impellantur. et exceperunt et prosecuti cum donis legatos sunt. M- Claudius consul Gallis ex prouincia exactis Histricum bellum moliri coepit litteris ad senatum missis, ut sibi in Histriam traducere legiones liceret. id senatui placuit. illud agitabant, uti colonia Aquileia deduceretur, nec satis constabat, utrum Latinam an ciuium Romanorum deduci placeret. postremo Latinam potius coloniam deducendam patres censuerunt. triumuiri creati sunt P- Scipio Nasica C- Flaminius L- Manlius Acidinus. eodem anno Mutina et Parma coloniae ciuium Romanorum sunt deductae. bina milia hominum in agro, qui proxime Boiorum, ante Tuscorum fuerat, octona iugera Parmae, quina Mutinae acceperunt. deduxerunt triumuiri M- Aemilius Lepidus T- Aebutius Parrus L- Quinctius Crispinus. et Saturnia colonia ciuium Romanorum in agrum Caletranum est deducta.deduxerunt triumuiri Q- Fabius

31 TITE-LIVE, AB Urbe Condita, Collection des Auteurs latins sous la direction de M. Nisard, Œuvres de Tite-Live, t.II, Firmin Didot, Paris, 1864 32 nemas : céleste, ciel [mots et étymons de la langue gauloise : religion] tiré de lřArbre celtique /Nimis : ŖIl paese è situato tra dolci colline e boschiŗ, informations de la Mairie de Nimis .

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Labeo C- Afranius Stellio Ti- Sempronius Gracchus. in singulos iugera data dena. ”33

Rome y envoya 3000 soldats colons. Rapidement la forteresse devint une ville importante et active non seulement par son rôle militaire, mais aussi par son commerce grâce à son port aménagé sur le fleuve Natissa, capable à l'époque de supporter les grandes embarcations. Aujourdřhui, il ne reste de ce fleuve qu'un petit cours d'eau. En ce temps-là, Aquileia n'avait pas seulement un rôle défensif dans la stratégie des Romains, mais servait aussi comme base de départ pour des guerres de conquête. Ainsi Rome put conquérir les territoires situés de l'autre côté des Alpes sur la route de Ljubljana (Lubiana). Ce qui permit au commerce romain de s'ouvrir vers l'Est. La localité se trouve dans une position idéale pour contrôler la voie commerciale de lřEst qui se dirige vers lřItalie septentrionale : la carte ci-dessous nous permet de mieux visualiser les voies de communications à lřépoque romaine.

33 TITE-LIVE, Ab Urbe Condita libri, XXXIX, 55

[39,55] Réception d'une délégation romaine en Gaule transalpine. Fondation d'une colonie à

Aquilée (183)

Ŗ(1) Les peuples gaulois de la Transalpine firent une réponse gracieuse aux ambassadeurs romains. Les anciens blâmèrent même la douceur excessive du sénat (2) envers des misérables qui, après avoir quitté leur patrie sans autorisation, avaient usurpé des terres dépendantes de l'empire romain et bâti une ville sur le sol d'autrui. (3) "Au lieu de les renvoyer impunis, disaient- ils, on aurait dû leur faire expier sévèrement leur témérité. Mais il était à craindre qu'en poussant l'indulgence jusqu'à leur rendre leurs effets on n'eût encouragé de pareilles entreprises pour l'avenir." (4) Les Gaulois ne se bornèrent pas à cet accueil; ils comblèrent les envoyés de présents. Le consul M. Claudius, après le départ des Gaulois, avait conçu le projet de porter la guerre en Istrie; il écrivit au sénat pour obtenir la permission d'entrer dans cette province avec ses légions; (5) on ne l'y autorisa pas. Il était question d'établir une colonie dans la ville d'Aquilée; mais on ne savait pas encore si on la composerait de Latins ou de citoyens romains. Les sénateurs se décidèrent enfin pour une colonie latine. (6) On nomma triumvirs à cet effet P. Scipion Nasica, C. Flaminius et M. Manlius Acidinus. (7)La même année, on établit à Modène et à Parme des colonies de citoyens romains, composées chacune de deux mille hommes; on leur distribua des terres qui avaient appartenu aux Boïens et avant eux aux Étrusques; les colons de Parme eurent chacun huit arpents, ceux de Modène cinq. (8) Les triumvirs chargés de cet établissement furent M. Aemilius Lépidus, T. Aebutius Carus et L. Quinctius Crispinus. (9) Enfin une autre colonie de citoyens romains fut établie à Saturnia dans le territoire de Calétra, par les triumvirs Q. Fabius Labéo, C. Afranius Stellio et Ti. Sempronius Gracchus. Chaque colon reçut dix arpents.ŗ Traduction de M. Nisard

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Voies de Communication34

En 183 avant J.C., Rome décide de fonder une colonie pour renforcer la protection contre les Illyriens et les Istriens installés sur la côte orientale de lřAdriatique.

Les Romains fondent dřautres colonies en plus dřAquileia :

- Concordia qui correspond à Concordia Sagittaria35 - Forum Iulii qui correspond à Cividale36

34 MARCATO C. et SOBRERO A. A., Profili linguistici delle regioni, Laterza, Bari, 2001, p. 8. 35 Iulia Concordia (attuale ), fondata nel 42 a. C. allřincrocio della via Iulia Augusta via Annia con la , colonia che doveva la sua fama alla resenza di un importante fabbrica di frecce (da qui, il termine Sagittaria), informations fournies par ŖStoria del Friuliŗ.

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- Iulium Carnicum qui correspond à Zuglio, petit centre de la Carnia37

A lřépoque dřAuguste, lorsque lřItalie est divisée en quatorze régions, Aquileia est la capitale de la dixième région appelée Venetia et Histria, qui est composée du territoire situé entre le fleuve Livenza et le fleuve Quieto et au Nord du fleuve Cadore38. La présence de Rome dans la région, fut déterminante sous lřangle anthropologique, mais aussi sur le plan topographique. En effet, les soldats romains eurent droit à de grandes étendues de terre à cultiver entre lřIsonzo et le Tagliamento, quřils tracèrent en rectangles bien droits, dont certains subsistent encore de nos jours39. Elle est passée du rôle de garnison militaire à celui de métropole, devenant la deuxième ville dřItalie après Rome et drainant sur son territoire des Celtes venus du Nord, des Romains venus du Sud, des Orientaux venus de Grèce. Tous ces gens étant naturellement des citoyens Romains, se mélangèrent avec les Celtes déjà implantés sur le territoire depuis des siècles, formant ainsi une population très cosmopolite. Les Romains étaient également de grands bâtisseurs dřaxes routiers que lřon utilise encore aujourd'hui. Nous pouvons citer la Via Annia qui reliait Padoue à Aquiléia en passant par Altino et Concordia. Cřest pratiquement le parcours de lřactuelle ŖStatale 14ŗ qui relie Venise à Trieste. Une autre grande route romaine est la Via Postumia qui partait de lřactuelle Vicenza, passait par Opiterginum (Oderzo), rejoignait Quadrumvium (Codroipo) et sřen allait vers Gorizia. Cřest aujourd'hui le tracé de La Pontebbana ou ŖStatale 13ŗ. Dřautres voies transversales à celles-ci furent construites, parmi lesquelles se trouve la Via Iulia Augusta, qui, depuis Aquiléia se dirigeait vers la Carnia, en passant par

36 Secondo la tradizione, la città fu fondata nel 50 a. C. da Giulio Cesare e chiamata Forum Julii (foro di Giulio). Testimonianze venetiche e celtiche rivelano però una preesistenza insediativa. Occupata nel 568 dai Longobardi, guidati dal re Alboino, Cividale divenne la capitale del primo ducato longobardo. Nell'VIII secolo, durante la dominazione dei Franchi, la città mutò il suo antico nome di Forum Julii in quello di Civitas Austriae. Il termine Civitas si tradurrà in seguito nell'attuale Cividale. Con la nascita dello Stato patriarcale friulano (1077), quest'ultima divenne la sede temporale del patriarcato, informations fournies par la Città di Cividale del Friuli. 37Circa nel 50 a.c., per motivi protettivi contro le popolazioni d'Oltrealpe, Aquileia decide il rafforzamento dell'antico insediamento dei Carni nei monti, dando vita a Iulium Carnicum (attuale Zuglio). Con la conquista del Nordico, nel 35 a.c., Iulium Carnicum si espande come importante capitale montana del vasto territorio che comprende anche il Cadore e colonizzando le campagne più pianeggianti, dove si trova anche Magnano, informations fournies par il Commune di Magnano in Riviera. 38 Dans les noms de lieu de la Région, il reste des références au système de fractionnement romain ou bien de lřattribution à une personne dřun domaine à cultiver. Par Exemple : Tricesimo, dont lřorigine vient du nom latin tricesimus, qui est la pierre miliaire située au trentième miles dřAquileia Par Exemple : Cervignano, qui signifie : propriété de Cervinius. 39 PROST Brigitte, Deux Exemples de mise en valeur d'une région lagunaire : Lignano et Grado (Italie), Revue de géographie de Lyon, 1967, vol. 42, N° 42-1, p. 5-37/122

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Tricesimum (Tricesimo : trentième), ainsi appelée car elle était située à 30 miles dřAquiléia. A lřépoque de la domination romaine, les déplacements de troupes étaient très lents, et depuis Aquiléia, les soldats romains nřavaient pas la possibilité dřintervenir à temps pour stopper les invasions des "barbares" venus du Nord... Alors Rome décida la construction de deux autres forteresses près des cols alpins : Forum Iulii (Cividale) et Iulium Carnicum (actuelle Zuglio dans la vallée du But). D'autres petites villes furent édifiées pendant l'occupation romaine comme Reunia, Osopum, Glemona et d'autres encore, dont on ne trouve plus trace.

1.1.3. La diffusion du latin sur le territoire

Pendant au moins trois siècles, la "Pax Romana" fut maintenue sur la région, ce qui engendra une grande prospérité ainsi qu'un développement social et culturel important. C'était le temps où le christianisme se propageait. Aquiléia, comme Rome, connut les persécutions, mais aussi des périodes d'épanouissement de la foi. Ainsi Aquiléia donna naissance au seul pape frioulan de l'histoire : Pie I, qui dirigea l'église chrétienne de l'an 156 à 165, et il semble que le premier évêque d'Aquiléia fut Ermacora au début du IIIe siècle. Les Romains apportent avec eux leur culture et leur langue : le latin. Cřest de cette langue que dérivent le frioulan, le vénitien et dřautres langues et dialectes de toute lřItalie. Ils sont appelés Ŗnéo-latinsŗ ou Ŗ romansŗ. Lentement le latin se diffuse sur tout le territoire car cřest la langue de ceux qui gouvernent, de ceux qui ont le pouvoir : cřest donc la langue la plus importante. Le latin étant également la langue utilisée par les commerçants, il sera parlé par une grande partie de la population pour faciliter la communication et les échanges oraux. Au IVe siècle, des groupements religieux se constituent : ce sont les diocèses. Ils occupent les territoires qui correspondaient aux divisions créées lors de lřoccupation romaine. Les quatre municipia dřAquileia, de Forum Iulii, dřIulium Carnicum et de Concordia deviennent alors des sièges épiscopaux40.

Dès lors, le peuple utilise de plus en plus le latin et finit par abandonner sa propre langue. Pendant un certain temps, des personnes bilingues continueront à

40 ŖAu IVe siècle, Aquilée était la quatrième ville dřItalie et la neuvième de lřEmpire romain. Après Rome, Aquilée passait pour le diocèse le plus important dřItalie, jusquřà ce que Milan lui conteste cette place.ŗ de KRAHWINKLER Harald, Le patriarcat d‟Aquilée, «matrix» des régions entre Adriatique et Drave, Histoire des Alpes Ŕ Storia delle Alpi Ŕ Geschichte der Alpen, 10, 2005, p.26

30 la fois de pratiquer leur langue et le latin. Par la suite le celte disparaîtra et le latin restera. Cependant, le latin gardera des traces du celte41 dans sa conservation du –s final (frioulan : las clafs / italien : le chiavi), dans la palatalisation du /k/ et du /g/ devant Ŕa (frioulan : cjaval / latin : caballus, frioulan : cjan / latin : canis, frioulan : gjat / latin : cattus / italien : gatto), dans sa diphtongaison des voyelles en syllabe entravée (frioulan : biel / latin : bellus / italien : bello, frioulan : piardi / latin : perdere), dans sa diphtongaison spécifique de la voyelle brève ŏ en óu (frioulan : fóuc / latin : focus / français : feu) et plus encore dans sa grammaire. Nous retrouvons des noms de lieux caractéristiques de ce bilinguisme : latin et celte. Ils sont surtout présents dans la zone montagneuse et celle des collines. Ces noms se construisent sur un nom de personne latin avec un suffixe en Ŕ ac (cio) ou –ic (cio)42 : - Maniago qui reprend le nom de Manius Un exemple de mot celte qui est entré dans la langue latine : glasina, qui existe encore de nos jours en frioulan : glàsigne (myrtille).

Ce sont les mêmes phénomènes que nous retrouvons de nos jours lorsque nous apprenons une langue étrangère et que nous la confondons avec notre langue maternelle.

1.1.4. La décadence d’Aquileia

Avec le temps, la position dřAquileia se fait de plus en plus précaire à cause du décalage entre la structure politique et administrative et la structure militaire impériale. Les contrastes politiques internes entre ceux qui détiennent le pouvoir accentuent la faiblesse de lřEmpire romain dont les frontières sont de moins en

41BOURCIEZ Edouard, Eléments de linguistique romane, Paris, 1930, p. 614 42 ROHLFS G., Grammatica storica della linga italiana e dei suoi dialetti : Fonetica, Morfologia, Sintassi e formazione delle parole, Piccola Biblioteca Einaudi, 1966, 1968, 1969 , p. 377-378, § 1048 : Ŗ1048. Ŕacco, -ecco, -icco, -occo, -ucco. Lřesistenza di una tale catena di suffissi fu già dimostrata da Horning (ZRPh 19, 170 sgg. ; 20, 335 seg.). Una serie come qusta si può dedurre con sufficiente certezza soprattutto per le lingue romanze occidentali, cfr. spagnolo verraco Řverro dřallevamentoř, sobaco Řascellař…, francese dialettale gouttiche , meniche, potiche, foiroche, merluche, menuche. Lřorigine di questi suffisssi è ancora poco chiara. La loro origine non sembra essere latina (cfr. Meyer-Lübke, Grammm. 2, § 499). Si può pensare al celtico, cfr. nomi di persona galli Aveticus, Bellicus, Caticcus, Germaniccus, Esuccus, Biatuccus. Ma gli esempi che potremmo citare per lřitaliano, non sono tutti nello stesso modo convincenti. Né sempre chiara è la funzione, che sembra essere sostanzialmente diminutiva. Per –acco (it. Sett. – aco) si possono citare lucchese reccacco Řreattinoř,… (Salvoni, SFR 7, 229)…ŗ

31 moins protégées et de moins en moins sûres. Différents peuples traversent les Alpes Juliennes : les Wisigoths, les Huns, etc. Nous pouvons dire que nous entrons aux temps des invasions barbares. Après quatre à cinq siècles de développement, de rayonnement militaire, économique et culturel, Aquileia connut le temps du déclin. Dans le Frioul, comme dans tout l'empire Romain d'Occident la décadence se traduisit par un engagement très réduit des forces militaires, par une baisse importante de la fécondité et l'inévitable amenuisement des forces de travail. Les populations barbares menaçantes derrière les frontières des Alpes, avides de conquêtes, ne tardèrent pas à déferler sur ces terres. En 410, Alaric à la tête des Wisigoths envahit toute l'Italie et brûla Rome, mais Aquileia parvint, malgré tout, à se défendre et à empêcher sa destruction, tandis que les cités de Concordia Sagittaria et Forum Julii (l'actuelle Cividale) furent détruites. Au printemps 452, les Huns sous les ordres d'Attila - le terrible "Flagellum Dei" - franchirent les Alpes et après quelques semaines d'attente sur la rive de l'Isonzo, ils se ruèrent sur la ville et la mirent à feu et à sang. Les habitants qui échappèrent au péril s'enfuirent dans la lagune de Grado ou dans les bois. Ce fut la fin de la grande métropole romaine qui jamais plus, ne retrouvera la grandeur d'antan. Les années qui suivirent le passage d'Attila dans la région correspondent probablement à une période de grandes difficultés pour les autochtones et peu de témoignages nous sont parvenus sur cette époque. Nous savons seulement qu'un document du VIe siècle indique que "Forum Iulii" est "caput Venetiae", autrement dit que Cividale était le chef-lieu de la Vénétie, ce qui tend à renforcer la thèse qu'Aquileia avait perdu son rôle de métropole43. C'est probablement à cette époque que la région prit le nom de Frioul, de Forum Iuli (Cividale) car cette dernière devint la ville la plus importante de la région.

1.1.5. Le Haut-Moyen-Age

Durant cette période, la région subit de grandes invasions qui auront des incidences plus ou moins importantes.

Les premières à laisser leurs marques sont les populations barbares : les Goths et les Lombards. Elles traversent le Frioul ; si elles sřétablissent rarement sur le territoire, elles laissent y des empreintes archéologiques et linguistiques.

43 ŖOccupata nel 568 dai Longobardi, guidati dal re Alboino, Cividale divenne la capitale del primo ducato longobardo.ŗ, informations fournies par la città di Cividale del Friuli.

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Ensuite pendant une période de trois siècles, la région du Frioul fait partie de lřEmpire germanique.

1.1.5.1. Les Goths et les Lombards

Nous pouvons attribuer aux Goths lřétablissement de petits noyaux au milieu de la population et nous en voyons les traces dans les noms de lieu comme Godia44 (dans la périphérie dřUdine) et Godo45 (près de Gemona). Quelques mots de la langue des Goths (une ancienne variété des langues germaniques) sont restés dans les dialectes de la région. Ceci a été possible grâce aux rapports qui ont existé avec les populations résidant sur le territoire et leur langue. A lřépoque, cřest une sorte de latin qui est en train de se transformer et qui deviendra avec le temps le frioulan ou le vénitien, etc. Il existe dans la langue frioulane des mots dřorigine germanique dus aux contacts avec des peuples germaniques même sřil est difficile dřétablir leur origine exacte. Ainsi le mot frioulan beàrz46- qui signifie : cour - peut avoir pour origine soit la langue des Goths soit la langue des Lombards, très proches lřune de lřautre. Voici dřautres exemples :

- bleòn 47: drap - farc48 : taupe - brèdul : tabouret - crùce : béquille

44ŖLe varie invasioni barbariche hanno lasciato testimonianza nella toponomastica. Cosi Beivars deriverebbe da uno stanziamento di Bavari e Godia di Goti (Mor)ŗ, informations fournies par La Regione Friuli-Venezia Giulia. 45ŖFin dall'epoca preistorica, però, Gemona era uno dei punti di passaggio obbligati e più importanti della strada che dall'Adriatico si dirigeva verso i valichi alpini nord-orientali. La pianura dove oggi sono sviluppati gran parte degli insediamenti urbani una volta era dominata dalle paludi del fiume Tagliamento e il percorso più sicuro e obbligato era quello che prevedeva il passaggio per l'odierno centro storico per poi proseguire verso l'alto Friuli. I primi insediamenti celitici possono essere catalogati attorno al 500 a.c. nell'attuale borgata che oggi prende il nome di Godo. È proprio lì che tutt'oggi è ancora presente la fontana Silans (Silans in latino significa proprio fonte) che conferma ancor di più che anche in epoca romanica la attraversava questi territori, tesi avvalorata inoltre dai numerosi reperti archeologici che sono stati rinvenuti in quell'area.ŗ, informations fournies par il Comune di Gemona. 46 Selon le D.E.D.I. (Dizionario Etimologico dei Dialetti Italiani), lřorigine de bearz serait gothique latinisée bigardiu qui viendrait de bi-gards, au sens dřenclos. 47 Selon le D.E.D.I., bleon serait dřorigine lombarde, il dérive dřune forme *blahjô construite sur lřancien haut allemand : blaha qui a le sens de morceau de grosse toile. 48 Selon le D.E.D.I., farc dérive dřun mot dřorigine lombarde *farh(a) sur la base de lřancien haut allemand : far(a)h au sens de porc. Nous pouvons faire référence à lřallemand Ferkel avec un passage sémantique de porc à taupe en relation avec le fait creuser la terre avec le museau.

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C'est en l'an 568 que la région connut un meilleur destin. Après les Goths et les Francs, qui semèrent partout misère et malheur, les Lombards arrivèrent au Frioul, ils étaient ainsi nommés car ils utilisaient de longues hallebardes. Leur roi Alboino, après avoir envahi toute la plaine au Sud des Alpes, installa à Forogiulio (Cividale) le siège du Duché lombard et il plaça ses amis dans les châteaux des environs à Invillino, Nimis, Ragogna, Osoppo, San Daniele, Gemona etc. Sous la domination des Lombards, le Frioul connut une période de relative prospérité selon l'historien de l'époque Paolo Diacono de Cividale.

Pendant un siècle les deux peuples, Romains et Lombards, cohabitèrent sans trop mêler langues et coutumes propres à chaque communauté, mais vers l'an 670, les Lombards se convertirent en masse au catholicisme. Dès lors, les destins des deux peuples se confondirent et la civilisation romaine gagna le peuple lombard qui devint le berceau de nombreux artistes, ainsi cette région présente des traces de la présence lombarde comme le petit temple de Cividale

Intérieur du petit temple lombard à Cividale

et d'écrivains, dont le célèbre historien Paolo Diacono49.

“ … i Longobardi all‟inizio parlavano il longorbardo ma ben presto lo lasciarono per adoperare la lingua parlata nel territorio in cui si erano insediati. Ma la presenza... del longobardo ha fatto sì che varie parole di questa lingua siano entrate in quella parlata dalla gente del luogo.” Dans le Livre 2, Chapitre 9, Paolo Diacono raconte la traversée du Frioul par le roi Alboino pour arrivée dans la première province italienne : la Vénétie.

49 DIACONO Paolo, Historia Langobardorum, écrit vers 787 dans BERTINI Ferruccio, Letteratura Latina Medievale in Italia, Bramante Editrice, 1988.

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“Caput IX. Quomodo Venetiarum fines ingressus in Foro Julii Gisulfum suum nepotem ducem constituit.

Indeque Alboin cum Venetiae fines, quae prima est Italiae provincia, sine aliquo obstaculo, hoc est civitatis, vel potius castri Foro-Juliani terminos introisset, perpendere coepit cui potissimum primam provinciarum quam coeperat committere deberet. Siquidem omnis Italia, quae versus meridiem, vel potius in Eurum extenditur., Tyrrheni, sive Adriatici maris fluctibus ambitur, ab Occiduo vero et Aquilone, jugis Alpium ita circumcluditur, ut nisi per angustos meatus, et per summa juga montium, non possit habere introitum. Ab Orientali vero parte, qua Pannoniae conjungitur, et largius patentem et planissimum habet ingressum. Igitur, ut diximus, dum Alboin animum intenderet, quem in his locis ducem constituere deberet, Gisulfum, ut fertur, suum nepotem, virum per omnia idoneum, qui eidem strator erat, quem lingua propria Marpahis appellant, Forojulianae civitati et toti regioni illius praeficere statuit. Qui Gisulfus non prius se regimen ejusdem civitatis, et populi suscepturum edixit, nisi ei quas ipse eligere voluisset Langobardorum Faras, hoc est generationes, vel lineas tribueret. Factumque est, et annuente sibi rege, quas optaverat Langobardorum praecipuas prosapias, ut cum eo habitarent, accepit: et ita demum ductoris honorem adeptus est. Poposcit quoque a rege generosarum equarum greges, et in hoc quoque liberalitate principis exauditus est. ”50

Ils gardèrent néanmoins leur tempérament belliqueux, ce qui leur permit de sortir vainqueurs des luttes contre les Byzantins, dont l'Empire Romain d'Orient s'étendait jusqu'à Grado ; ils combattirent aussi les Avars51 et les Slaves.

50 IX. ŖAlboin traversa le Frioul sans obstacle, et arriva aux frontières de la Vénétie qui est la première province d'Italie, et alors il commença à songer à qui il donnerait le gouvernement du pays qu'il avait déjà pris. Car l'Italie s'étend vers le midi ou plutôt vers l'Eurus, et elle est entourée par les flots de l'Adriatique et de la mer Tyrrhénienne, et vers le nord elle est fermée par des montagnes, en sorte que l'on ne peut y pénétrer que par des gorges étroites. Mais du côté de l'orient où l'Italie touche à la Pannonie, l'entrée en est plus facile. Or donc Alboin après avoir pensé à qui il confierait le gouvernement de cette province, se détermina pour Gisulf son neveu, qui était un homme singulièrement propre à toutes sortes de choses, et alors il remplissait l'emploi de Strateur. Ce qu'ils appellent Marpahis. Si bien qu'Alboin voulut donner à Gisulf le gouvernement de Forum Julii et de toute la province qui en dépendait. Mais Gisulf ne voulut l'accepter qu'au cas où on lui permettrait de choisir entre les Lombards, les Faras qu'il voudrait. C'est à dire les générations où lignages. Le Roi lui accorda sa demande et il commença à habiter le Frioul avec les principales familles des Lombards. Enfin il demanda les haras des chevaux les plus généreux et cette demande fut accordée par la libéralité du Prince.ŗ

51 Avars : peuplade d'Asie Centrale issue des Huns et des Tartares. Poussés par les Turcs, ils franchirent l'Oural en 558, jusqu'au Danube.

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En 737, après une période à Cormons, le patriarche dřAquileia se transfère à Cividale. A la même période un autre patriarche, Giovanni V, fidèle aux Byzantins est installé à Grado. Toutefois lřinvasion lombarde est pacifique et probablement menée en accord avec les Byzantins. Dans le Livre 2, Chapitre 32, Paolo Diacono présente la situation de lřItalie et du Frioul à la fin du règne de Alboino :

Ŗ Caput XXXII. Quomodo duces Langobardorum per decem annos sine rege fuerunt, per quos Italia subjugata est.

Post cujus mortem Langobardi per annos decem regem non habentes sub ducibus fuerunt. Unusquisque enim ducum suam civitatem obtinebat. Zaban Ticinum, Uvaillari Bergamum, Alachis Brixiam, Evin Tridentum, Gisulfus Forum-Julii. Sed et alii extra hos in suis urbibus triginta duces fuerunt. His diebus multi nobilium Romanorum ob cupiditatem interfecti sunt, reliqui vero per hostes divisi, ut tertiam partem suarum frugum Langobardis persolverent, tributarii efficiuntur. Per hos Langobardorum duces septimo anno ab adventu Albuuin, et totius gentis, spoliatis ecclesiis, sacerdotibus interfectis, civitatibus subrutis, populisque, qui more segetum excreverant, exstinctis, exceptis his regionibus quas Albuuin ceperat, Italia ex maxima parte capta et a Langobardis subjugata est.”52

1.1.5.2. De Charlemagne au Parlement Frioulan

Après avoir conquis toute l'Italie, Charlemagne se fit couronner Empereur par le Pape. Il désigna son fils Pépin, roi d'Italie. Le Frioul situé aux frontières orientales de l'Empire Carolingien devint un Markgraf53, dont la cité la plus

52 ŖXXXII. Après la mort de Cleph, les Lombards furent dix ans sans avoir de Rois ; mais seulement des Ducs, et chaque Duc eût sa ville en propre. Zabun eût Pavie, Vaillari eût Bergame. Alachis eût Bresse, Evin eût Trente, Gisulf eût le Frioul, et outre ceux-là il eût encore trente autres Ducs, dont chacun eût une ville en propre : leur cupidité fit périr beaucoup de nobles Romains, le reste partagé entre les Lombards leur donnait le tiers de la récolte. Sept ans après l'arrivée d'Alboin, l'Italie était soumise à tous ces Ducs, mais ses églises étaient renversées, les prêtres tués, les villes détruites, et les peuples anéantis, à l'exception des pays qui avaient d'abord été pris par Alboin.ŗ 53 Le titre de margrave (dont l'équivalent est marquis) a été créé par Charlemagne au profit de ses lieutenants dans les marches frontières. À l'origine, leur circonscription assez vaste, conquise à l'extérieur de l'Empire, leur confère le rang de duc en raison de leurs responsabilités militaires. Plus tard, ils se distinguent des comtes par le fait qu'ils n'ont pas besoin de l'approbation impériale pour la nomination de leurs juges. Grâce à la colonisation des terres de l'Est aux XIIe et XIIIe siècles, les margraves deviennent les premiers princes territoriaux de l'Empire et disposent

36 importante était Forum Iulii. Celle-ci prit alors le nom de Civitas Austriae, ainsi nommée car elle était située dans la partie la plus australe de l'Empire Carolingien. De cette appellation est resté le nom de Cividale. En 796, Cividale fut le théâtre du Concile présidé par Saint Paulin, Patriarche d'Aquileia de 787 à 802, à qui l'on doit notamment le dogme de l'indissolubilité du mariage. Dès 830, Cividale érigea une école supérieure, à l'instar de toutes les grandes villes du royaume (Vicence, Pavie, Florence). Les Francs, qui sont à l'origine de la féodalité, parviennent, en bons stratèges et conquérants, à inféoder le peuple, tout en s'attirant les faveurs des Seigneurs locaux (dont le Patriarche d'Aquileia), qui jouissent de nombreuses prérogatives. Soumis à la puissance des armées carolingiennes le Frioul ne connut pas de longues périodes de paix. En 788, les Avars l'envahirent de nouveau et avant leur défaite détruisirent Aquileia qui venait juste de renaître de ses cendres. Les Avars tenteront plus tard deux autres offensives avant d'être définitivement anéantis en 796. Puis en 828, les Bulgares envahirent à leur tour la région. De 899 à 942, le Frioul subit les assauts répétés des hordes hongroises qui semaient ruines et désolation dans les plaines fertiles situées entre les rivières du Tagliamento et du Torre. La région qui, sous le Royaume des Lombards, avait connu une longue période de progrès économique et culturel, tomba dans la misère et l'obscurantisme. Dans cet état de dévastation, le Patriarche d'Aquileia prit en main le pouvoir temporel de la région en organisant la défense militaire et en réglant les conflits entre les seigneurs qui commençaient à édifier des châteaux fortifiés.

Cette nouvelle situation a des conséquences sur lřhistoire linguistique de la région. Dřun cóté les différentes traditions qui sont apparues dans les divisions romaines sont maintenues. De lřautre sřopèrent des changements propres à chaque territoire. Comme il est précisé dans ŖProfili linguistici delle regioni54 ŗ de Alberto A. Sobrero et Carla Marcato :

“Riflesso di questa situazione sono, ad esempio, le due parole friulane che corrispondono al verbo “andare” : si tratta di lâ nel friulano centrale e „zi nel friulano occidentale.”55

de vastes principautés, telles que la Saxe et le Brandebourg. Quand ils prennent des titres plus honorifiques, la dignité de margrave passe fréquemment aux cadets et aux branches secondaires de la famille. De lřEncyclopaedia Universalis. 54 SOBRERO Alberto A. et MARCATO Carla, Profili linguistici delle regioni, Laterza, Bari, 2001, p. 11 55 Selon une tradition graphique du frioulan, on écrit –z- précédé de lřapostrophe pour préciser quřon doit le prononcer comme le –z- de lřitalien : zona.

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Les Lombards comprennent la situation stratégique du Frioul et ils y fondent un duché qui sřétend à la fois entre les fleuves Livenza et Timavo et entre les Alpes et la mer. Ce territoire coïncide avec le Frioul historique et le territoire qui prendra le nom de la ŖPatria del Friuliŗ par la suite. La capitale est Cividale, connue à lřépoque sous son nom romain de Forum Iulii et rebaptisée par les Lombards Civitas Austriae, qui a le sens latin de ville de lřEst56.

Cette période, qui a duré plus de deux siècles, constitue une des périodes historiques les plus importantes pour la région. Cřest le moment où une unité territoriale prend forme, la région se détachant de plus en plus de lřItalie et assumant ses propres caractéristiques Ŕ même au niveau linguistique Ŕ qui se maintiennent encore de nos jours.

Lřorganisation du territoire sřappuie sur celle déjà existante, de nouvelles constructions aux caractéristiques lombardes ainsi que de nouveaux sites militaires sřy ajoutant. Lřexploitation du territoire est essentiellement laissée aux pâturages et aux forêts, le système est fondé sur la cour (curtis), très proche du système de la propriété romaine mais le propriétaire vit sur place57.

La fin de lřEmpire carolingien et la division du territoire marque lřascension au pouvoir de la maison Saxe sous lřempereur Otton Ier (couronné à Rome en 962) qui ratifie par un décret de 952 lřincorporation du territoire frioulan à lřEmpire germanique. A partir de ce moment et pour une période de trois siècles, le Frioul est étroitement lié à lřEmpire germanique tandis que les rapports avec lřItalie sřaffaiblissent toujours plus, ce qui entraîne des répercussions importantes sur le plan social, culturel et linguistique58.

En 976, le Frioul passe sous la coupe germanique du Duc de Carinthie. On assiste alors à une forte implantation de riches familles allemandes dans la région, qui construisent de nombreux châteaux.

56 Cividale est la forme choisie pour lřécrit tandis quřen frioulan, on préfère Cividât. Mais cřest la région qui porte le nom de Forum Iulii qui deviendra par la suite Friuli. Toutes ces transformations au niveau du nom de la ville et de la région ont eu vers le VIIe-VIIIe siècle mais elles seront reportées dans les documents écrits vers la fin du Xe siècle. 57 SOBRERO Alberto A. et MARCATO Carla, Profili linguistici delle regioni, Laterza , Bari, 2001, p. 13. 58 Lřemploi de lřallemand est confirmé dans les documents conservés à la bibliothèque de lřAbbaye de Moggio. Ils sont écrits en allemand car les frères ont lřhabitude de lřécriture allemande et les différents patriarches préfèrent les poètes allemands. Comme Tommasino da Cleclaria, poète et clerc frioulan (du XIIe à la moitié du XIIIe siècle) écrivit un poème en allemand : “Die wälcher Gast” : LřHóte latin , qui sřadresse à la cour patriarcale et à la noblesse frioulane.

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1.1.6. L’Etat patriarcal (1077-1420)

Jusqu'en 1250, les Patriarches successifs d'Aquileia seront issus de l'une de ces familles allemandes. Citons parmi eux le Patriarche Poppo (Wolfang) qui régna de 1019 à 1045 et fit construire la Basilique d'Aquileia59 qui subsiste encore de nos jours.

La Basilique d‟Aquileia

59 ŖAu IVe siècle, l'évêque Theodorus fit élever une basilique. Le sol en mosaique date de cette époque. Il est resté intact. Il mesure 37m par 20m et représente le combat d'un coq et d'une tortue, des scènes des évangiles et une scène marine, avec 12 pêcheurs, comprenez les apôtres. Les fresques du XIIe siècle, ilustrant la vie de Saint Marc et de Saint-Hermagora, la Dormition de la Vierge et la mort du Christ. Le clocher, élevé en 1031, mesure 72m de haut. Il est en partie construit avec les matériaux récupérés de l'amphitheâtre romain, tout proche. La crypte renferme des fresques du XIIe siècle, de toute beauté (vie de Saint Marc, de la Vierge Marie). La crypte des Esclaves présente des mosaïques du IIIe et du IVe siècles, d'une belle fraîcheur de ton.ŗ, informations fournies par la ville dřAquileia.

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Le 3 avril 1077, date capitale pour le Frioul, l'Empereur du Saint Empire Romain Germanique Henri IV établit la charte qui va conférer au Patriarche Sigeardo Comte de Peilstein, le titre de Comte d'Aquileia avec les prérogatives ducales. Le pouvoir religieux et le pouvoir civil se retrouvent entre les mains dřune seule personne.

Ainsi naît la "Patrie dal Friûl" autonome et administrée par le Patriarche qui, étant germanique, reste toujours fidèle à l'Empereur. Le territoire qu'il administre comprend, outre le Frioul, les régions du Cadore, de l'Istrie, de la Carniole ainsi que la ville de Trieste. Tandis que le Comté de Gorizia, tout en étant attaché à Aquileia sur le plan religieux, jouit alors d'une certaine indépendance.

Du point de vue politique, lřempereur contrôle directement une région stratégiquement importante, une situation sociale particulière se développe et ce qui aura un effet déterminant sur le sort linguistique de la région.

Dans la structure féodale qui régit le territoire, la classe dominante (le patriarche, le haut clergé, les nobles) est de langue et de culture allemandes tandis que le peuple est de langue romane. Ce dernier parle la langue qui résulte de la transformation du latin. La profonde fracture qui existe entre les différentes strates de la société se retrouve aussi au niveau de la langue. Les nobles portent des noms allemands, les châteaux même ont des noms allemands, qui se tranfèreront aux villages et aux villes. Cřest le cas de Spilimbergo60. Carla Marcato et Alberto Sobrero suggèrent quřà la même période certains mots dřorigine germanique sont entrés dans la langue frioulane comme : ciast qui signifie : grenier et vignarûl qui se traduit par : dé à coudre61.

A la même période, dans le reste de lřItalie septentrionale et centrale, le monde féodal est en train de disparaître et avec lui son mode de vie. A contrario, ce monde se renforce dans le Frioul. Le Frioul apparaît clos et isolé par rapport au reste de lřItalie septentrionale, il est considéré comme un morceau du monde germanique au-delà des Alpes.

60 ŖIl primo documento che riporta il nome del Castrum de Spengemberg è del 1120, ma la storia del sito è ben più antica, ubicato com'era in prossimità della strada romana che, attraverso il Tagliamento, congiungeva Sacile a Gemona, perciò alla Germania. La storia del borgo si confonde con quella dei Signori che erano tra i più ragguardevoli della Regione e ministeriales del Patriarca di Aquileia. La città, nel medioevo, fu un importante centro di transito e di commerci.ŗ, informations fournies par la Ville de Spilimbergo. 61 SOBRERO Alberto A. et MARCATO Carla, Profili linguistici delle regioni, Laterza, Bari, 2001, p. 14.

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Jusquřau XIIe siècle, la culture frioulane nřa pas assez de relations avec le monde culturel italien pour sřimposer. Elle ne peut même pas être en contact avec des modèles linguistiques qui se diffusent à lřépoque dans la péninsule et en particulier dans la proche plaine du Pô. Le frioulan ne participe pas aux changements qui occupent les autres parties de lřItalie septentrionale. Dřun autre côté la séparation qui existe entre les hautes classes de langue allemande et les basses classes de langue frioulane ne permet pas à lřallemand de sřimposer comme langue dřutilisation courante ou de transformer profondément le frioulan. A côté de ces deux langues il existe encore le latin, langue cultivée, dřusage exclusivement écrit, utilisé par lřEglise et par les notaires62.

“ … sul finire del X secolo, i patriarchi di Aquileia chiamano contadini slavi63, più precisamente sloveni, a colonizzare territori. Si tratta di aree che sono rimaste in parte spopolate, specialmente dopo le incursioni degli Ungari; sono situate in una fascia della media e bassa pianura che va da Gorizia al Tagliamento attraversando la zona di Palmanova.”

Du point de vue religieux, le patriarche a un pouvoir juridique important qui sřétend sur un territoire très vaste : le Frioul, presque toute lřItalie Nord orientale, la Slovénie, la Carinthie inférieure et une partie de lřIstrie.

Du point de vue politique, le patriarche a la pleine souveraineté sur le Frioul. Le territoire est divisé en circonscriptions administratives gouvernées, au nom du patriarche, par des propriétaires terriens et des représentants patriarcaux.

Malgré les luttes intestines et les convoitises territoriales des états voisins, cette période fut féconde en progrès sociaux : la féodalité perdit son rôle dominant à la faveur du développement des villes franches comme Udine, Pordenone, Sacile et Tolmezzo et l'on vit naître vers 1300 le Parlement du Frioul qui fut l'un des plus progressistes de l'Empire Germanique.

A ces structures sřajoutent deux institutions importantes : le Parlement et la Commune.

62 SOBRERO Alberto A. et MARCATO Carla, Profili linguistici delle regioni, Laterza, Bari, 2001, p. 15. 63 De la colonosation slave, il reste des noms de lieux comme Gradisca formé sur le mot : grad qui signifie : château Gorizia qui vient du mot gorica qui se prononce goriza et qui a le sens de : petite colline ainsi que quelques mots dřorigine slovène comme - brìtule (en slovène : britva) qui signifie : canif - cos (du slovène : koš) qui signifie : corbeille - baba qui signifie : mégère

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Le Parlement, formé du clergé, des nobles et des Communes, acquiert toujours plus de pouvoir jusquřà devenir au XIVe siècle le plus grand siège législatif et administratif. La Commune est une institution médiévale à caractère bourgeois qui sřoppose au système économique et social féodal mais elle est liée à lřinstitution patriarcale.

Dans le Frioul, on enregistre une reprise économique et culturelle qui atteint des sommets à la fin du XIIIe siècle quand les patriarches commencent à résider de plus en plus souvent dans le château dřUdine. De 1334 à 1350, le gouvernement du patriarche Bertrand de Saint Geniès met en place un vaste programme de réformes, il instaure des études universitaires à Cividale, il augmente le développement économique dřUdine et il favorise lřessor culturel et artistique. Il charge Vitale Da Bologna de faire les fresques de la cathédrale dřUdine.64

64 Naturellement les patriarches ne furent pas tous animés d'un égal charisme politique ou religieux, mais sans doute celui qui laissa une empreinte indélébile fut un Français : Bertrand de Saint Geniès. Après avoir enseigné à l'Université de Toulouse, en 1334 il fut envoyé par le Pape à Aquileia. Bertrand y amena de nombreux collaborateurs français et tout de suite il imprima sa marque au gouvernement patriarcal autant sur le plan spirituel, car c'était un homme de grande foi, autant sur le plan culturel (il créa l'Université de Cividale) que dans le domaine politique, où il calma les ardeurs conquérantes d'un certain Rizzardo de Camino et du Comte de Gorizia. La renommée du Patriarche était telle que la ville de Conegliano demanda à être rattachée au Frioul. Seulement, Bertrand connut la fin tragique de beaucoup d'hommes d'exception : il fut assassiné par les sbires de son ennemi, le Comte de Gorizia, lors d'un guet-apens le 6 juin 1350, à San Odorico al Tagliamento. ŖVitale da Bologna (Vitale d'Aimo de' Cavalli, également connu sous le nom de Vidolino ou Vitale delle Madonne, 1289/1309-1359/69) est un peintre de lřécole de Bologne. Après les fresques autrefois au couvent de S. Francesco (1340, la Cène et des Saints, Bologne, P. N.) et le polyptyque de S. Maria dei Denti de 1345 (la Vierge et l'Enfant, Bologne, musée Davia Bargellini, et des Saints, Bologne, coll. de la ville), les fresques de l'abbaye de Mezzaratta (Annonciation et Nativité, Baptême du Christ, Madone et l'Enfant, Bologne, P. N.) et celles de l'abbaye de Pomposa (Christ en gloire, Scènes de la vie de saint Eustache) révèlent le génie inventif que peut déployer l'artiste dans la mise en page de vastes compositions, la fantaisie allègre et variée des épisodes que relie le fil vagabond et imaginatif d'un savoureux discours d'esprit tout gothique : cette vivacité est autorisée par la liberté de la trame narrative et la ductilité de la forme dans un espace irrationnel et abstrait. Dans les fresques exécutées pour le dôme d'Udine en 1349 (Épisodes de la vie de saint Nicolas), Vitale semble reconnaître, pour la première fois, la noblesse de la forme giottesque, mais garde cependant sa liberté d'esprit. On retrouve cette conception plus disciplinée de la forme dans le polyptyque (1353) de l'église S. Salvatore à Bologne (au centre, le Couronnement de la Vierge) et dans les fresques, récemment découvertes, de l'église dei Servi (les Docteurs de l'Église, fragments de l'Assomption et de Scènes de la vie de sainte Madeleine). D'autres peintures, sur bois, comme la Vierge et l'Enfant (musée de Viterbe), les 4 Scènes de la vie de saint Antoine abbé, le Couronnement de la Vierge et le Saint Georges combattant le dragon (Bologne, P. N.), la Madone dei Battuti (Vatican), le diptyque divisé entre la N. G. d'Édimbourg (Adoration des mages) et la Fondation Longhi de Florence (la Pietà avec des Saints) ainsi que la Crucifixion de la fondation Thyssen-

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Intérieur de la Cathédrale d‟Udine

La politique réformiste sera reprise par le patriarche Marquardo di Randeck (1365-1381) dont le nom est resté lié à un recueil de lois sur lřEtat patriarcal : “Costituzioni della Patria del Friuli” (1366). Ce document a été écrit, à lřorigine, en latin : “Costitutiones Patriae Foriiulii” et il a été traduit en langue de type vénitienne le siècle suivant par Pietro Capretto sous le titre : “Constitutioni de la Patria de Frivoli”65.

Vers la fin du XIVe siècle une noble famille règne sur Udine : les Savorgnan, ce qui ne convient pas au Patriarche en place dont la réaction ne se fait pas attendre ; il remplace au parlement douze députés nobles par douze députés du milieu artisanal. Les Savorgnan dépités s'allient alors à la République de Venise et contribuent avec elle, par les armes et par la ruse à la conquête du Frioul.

Bornemisza (Madrid), montrent, dans l'ordre où elles sont citées ici, l'accentuation progressive du goût gothique de Vitale.ŗ, Article du Larousse. 65ŖTra il 1366 e il 1368 furono compilate le 'Costitutiones patriae foriiulii', che rappresentarono un corpus legislativo fondamentale fino alla caduta della Repubblica di Venezia nel 1797. Questo insieme di norme civili - alla cui stesura contribuirono gli stessi comuni friulani - aveva validità su tutto il territorio della Patria, nel rispetto, però, degli statuti locali, che prevalevano sulle Costitutiones.ŗ, informations fournies par Il Sistema Informativo Unificato per le Soprintendenze Archivistiche.

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Le 6 juin 1420, les Vénitiens entrent à Udine et Tristan de Savorgnan, défile dans la ville sous l'étendard de Saint Marc, emblème de Venise. Peu après, les autres villes du Frioul à l'exception de Gorizia, vont se joindre à la République de Venise dite "La Serenissima", qui détermina en 1420, la fin du gouvernement patriarcal.

1.1.7. Le mariage de raison entre le Frioul et Venise (1420 – 1797)

La décadence et la fin de lřEtat patriarcal sont dues tout dřabord à la crise du modèle féodal qui touche aussi la société frioulane entre le XIVe et le XVe siècles. Il faut aussi y ajouter les luttes internes entre propriétaires terriens, les dissidences entre les Communes et la faiblesse du gouvernement. Nous assistons alors à un effondrement des bilans et des institutions. Le 4 juin 1420, Udine se rend à Venise. La conquête du Frioul se déroule sans grande bataille surtout grâce à la faiblesse interne du patriarcat. A l'exception de la famille Savorgnan, l'annexion du Patriarcat d'Aquileia par la Sérénissime République de Venise ne fut pas du goût de la noblesse frioulane, car les nobles perdaient tous les pouvoirs politiques qui passaient dans les mains des Vénitiens. Par contre, le peuple frioulan accepta de bon gré la perte de l'autonomie patriarcale et la soumission à Venise, car la République du Doge, malgré les tares qui pesaient sur les nobles au pouvoir, jouissait dans toute l'Italie et pays limitrophes, d'un grand prestige. Le niveau de vie y était élevé, la culture et les arts étaient très développés et comme les Vénitiens étaient plus commerçants que belligérants la paix chez eux régna pendant d'assez longues périodes. Au vu de cet état d'une part, le Comte de Gorizia, en 1424, accepta de devenir le vassal de Venise tout en gardant un contrôle sur son territoire, d'autre part, en 1445, le Patriarche d'Aquileia, Ludovico Trevisan, qui avait encore un pouvoir spirituel sur le Frioul, signa avec Venise un traité de paix selon lequel il acceptait la soumission au Doge, en contrepartie il gardait la possession de ses terres à Aquileia, San Vito et San Daniele. Au Frioul, il s'ensuivit une période de paix pendant laquelle la région prospéra sur les plans culturel et économique. Seulement la langue frioulane dut faire place, dans les actes officiels, à un idiome italo-vénitien.

Il existe plusieurs raisons à lřexpansion vénitienne dans le Frioul, la plus importante est la situation stratégique du territoire. Il permet les communications vers les territoires Nord orientaux ainsi que lřorganisation de la défense contre les incursions turques.

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En 1472, les Turcs tentent une première incursion dans la plaine jusquřaux portes dřUdine mais ils se retirent presquřimmédiatement au-delà de lřIsonzo. En 1477, dřautres incursions ont lieu sans que les Vénitiens nřopposent de résistance. De septembre 1499 à octobre 1499, les Turcs envahissent la plaine jusquřau-delà de la Livenza. Dans un acte notarial, on retrouve :

“1499 adì 28 setembrio circa le 21 hore li Turchi passarino el Lisonzo senza algun contrasto […] comenzarino a robar et brusar et corerino per fin oltra la Livenza…”66

Pour mettre un terme à ces invasions, le Doge de Venise fit appel au génie de Léonard de Vinci pour construire une ligne de défense sur l'Isonzo. Ce dernier imagina alors d'édifier des barrages pour élever le niveau du fleuve en cas d'invasion.

Lřannexion du Frioul par la Sérénissime est considérée comme une perte de lřindépendance politique mais cřest aussi la possibilité de sortir dřun isolement culturel, de bénéficier de contacts avec lřItalie sans perdre son patrimoine culturel et linguistique. La présence vénitienne sur le territoire du Frioul apporte des changements au niveau linguistique et culturel, surtout dans les plus gros centres urbains. Les hautes et moyennes classes tendent à utiliser de plus en plus le vénitien considéré plus prestigieux que le frioulan. Tandis que les classes populaires continuent à parler le frioulan. Cette première période vénitienne amena de profonds changements sur le plan social. Les nobles frioulans quittèrent la campagne et leurs châteaux ancestraux pour s'installer dans les villes comme Udine, Pordenone, Gemona et Cividale où avec les notables du lieu ils constituèrent une caste qui s'appropria toutes les activités les plus lucratives.

Sous lřaspect culturel, Venise représente pour le Frioul un moyen de se rapprocher de la culture italienne. Il y a une plus grande diffusion de la connaissance du toscan, utilisé avec le vénitien, par les auteurs frioulans pendant les XVe et XVIe siècles. Durant le premier siècle de la domination vénitienne sur le Frioul, les nobles et les bourgeois des villes jouirent de revenus importants qu'ils investirent dans la construction de somptueuses résidences et de palais ; ils dotèrent l'Église de nombreuses œuvres d'art que l'on peut encore admirer de nos jours.

66 Cet épisode a été rapporté par Pier Paolo Pasolini dans “I Turcs tal Friùl” écrit en frioulan de Casarsa en 1944

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Tandis que les nobles propriétaires terriens conservaient les privilèges accordés par le Patriarche, les paysans devaient acquitter de lourds tributs et de fortes pénalités en cas de retard. En outre, vinrent s'ajouter aux années de maigre récolte, les dévastations causées par les invasions turques et la guerre contre la "Ligue de Cambrai". Il en résulta, qu'à plusieurs reprises, les ouvriers de la terre manifestèrent leur colère. Cette révolte devait prendre une forme particulièrement violente et dramatique, le dernier jeudi avant le carême de 1511. Le noble Antonio Savorgnan, fidèle serviteur de Venise, était devenu le maître cruel et despote dřUdine, et il chercha à éliminer la Famille Torriani qui faisait de l'ombre à son pouvoir. Sous un prétexte fallacieux, il engagea des gens du menu peuple et des "cernide" (sorte de milice paysanne) et fit attaquer la maison de son rival pour l'assassiner. Très vite, les paysans eurent vent de ce qui se passait à Udine et, à leur tour, ils attaquèrent et détruisirent tous les châteaux de Tarcento à Spilimbergo, de San Daniele à Varmo. Du Jeudi au Dimanche, le Frioul fut mis à sac. Ce fut le fameux "Sac du Jeudi Gras". De leur côté, les autorités vénitiennes ne tardèrent pas à réagir en envoyant la troupe pour calmer les esprits. Antonio Savorgnan ayant appris que Venise voulait le condamner, se réfugia en Autriche. Mais la vengeance de la Famille Torriani ne tarda pas à se manifester et Antonio Savorgnan fut assassiné à son tour. Après ces évènements, les autorités de Venise consentirent aux gens du peuple la possibilité d'être plus largement représentés dans les Conseils communaux. Les paysans obtinrent un privilège alors unique en Italie : la possibilité de nommer des délégués pour chaque canton du Frioul, afin qu'ils défendent les intérêts de la paysannerie (la Contadinanza) devant le représentant de Venise (le Luogotenente). Les délégués avaient un large pouvoir puisqu'ils avaient également en consigne les armes nécessaires à la "cernide". Cependant tout ceci ne suffit pas à améliorer le sort des paysans, car toutes les lois féodales restèrent en vigueur, et selon les historiens de l'époque, beaucoup d'ouvriers abandonnèrent le travail de la terre pour sřadonner à la boisson et à la débauche. Il s'ensuivit une paupérisation de la population et une forte mortalité que vint aggraver l'épidémie de peste. Ainsi, de 250 000 habitants en 1561, la population fléchit à 92 000 en 1602.

Pendant le XVIe siècle, la région connut une longue période de paix, mais la menace des invasions turques demeurait omniprésente dans l'esprit des Vénitiens. Ils firent alors construire sur le petit village de Palma, une forteresse qui fut un exemple unique d'ingénierie militaire. Elle fut appelée Palmanova, la ville en forme d'étoile à neuf branches.

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L'étoile à neuf branches formée par les remparts offre un spectacle saisissant vu du ciel.

En 1615, les Vénitiens rompirent la longue trêve de paix au Frioul. Prenant prétexte que les Uscoques67, peuplade protégée par l'Autriche, commettaient des actes de piraterie et des déprédations contre les biens vénitiens, la République de Venise envoya son armée pour conquérir Gorizia, Gradisca et leurs territoires. Ce fut "La bataille de Gradisca68" car les combats se concentrèrent surtout sur la forteresse de cette ville où les Autrichiens opposèrent une farouche résistance. Après maints rebondissements, la Cour d'Espagne vint en 1617 au secours de l'Archiduc Fernand d'Autriche et la République de Venise fut obligée de capituler. La paix entre la République de Venise et la Maison d'Autriche fut signée le 27 septembre 1617 à Madrid. Il fut décidé que les Uscoques seraient mis hors d'état de nuire, que les villes de Latisana, Marano, Monfalcone et Pordenone seraient définitivement rattachées à la République de Venise, et quřAquileia,

67 Uscoques : peuplades originaires des Balkans qui fuyant le joug turc, vinrent se réfugier dans le golfe de Quarnaro sur le territoire des archiduchés autrichiens. Ils s'attaquaient à la navigation commerciale en Adriatique et aux intérêts vénitiens, tout en étant eux-mêmes protégés par l'habile politique des souverains Habsbourgs. 68 ŖIn più riprese Venezia tentò di recuperare la fortezza, ma anche nel corso degli sforzi militari sfociati nelle "guerre gradiscane" del 1615-1617, la Casa d'Asburgo riuscì a difendere la posizione. Gradisca uscì da questa guerra fortemente danneggiata e la sua risistemazione apparve subito estremamente costosa.ŗ, informations fournies par la Ville de Gradisca.

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Gradisca, Gorizia et quelques autres villages du centre du Frioul demeureraient sous la domination autrichienne. Ainsi fut établie d'une façon définitive la situation politique du Frioul qui avait connu auparavant pas mal de "remous". Toute la région connut alors un développement social et démographique. La population qui était de 171.513 habitants en 1650 avait plus que doublée en 1766. L'agriculture accusa un développement notable, grâce à l'introduction de la culture du ver à soie. Le commerce s'intensifia avec les pays transalpins. Ce fut aussi, sur le plan culturel, une période prospère qui mit en lumière de nombreux poètes de langue italienne ou frioulane : citons parmi d'autres, Mauro d'Arcano69, Nicolo Claricini, Ermes di Colleredo :

“Tal Sietcent a stampavin par furlan ancje Dal Pedro, Fongarìn e i fradis Gallis a Udin e de Valerj a Gurize e a son vignûts fûr putròs libruts e al mancul doi libris impuartants: "La Eneide di Virgili" (doi volums, 430 pagjinis), tradote di Zuan Josef Busiç e stampade a Gurize di Josef Tomasin tal 1775, e le "Poseie in lingua friulana" (doi volums, 526 pagjinis) di Ermis di Colorêt, stampadis a Udin dai fradis Murêr tal 1785.”70

“SONETTO

Vo, che pelegrinand mars e päis Par cerchià maraveis vagais lontan, Sprezzand ju fluz ondòs da l'ocëan, Par vedè se al è ver chel che si.dìs.

Cà vie vignit, che fals non è l'avis, Mirait Marine agnul dal cil furlan, Di nature un miracul sore uman, Belezze fabricade in Paradis.

69 Giovanni Mauro d'Arcano fu uno dei maggiori frequentatori dell'Accademia dei Vignaiuoli. La cronologia delle sue opere parte dal capitolo dei Frati, molto probabilmente posteriore al 1530. Lo stesso riferimento temporale si ha per i capitoli del Letto e della Caccia. Precise datazioni si possono ricavare invece dai capitoli Del viaggio di Roma al duca di Malfi e A M. Carlo da Fano e Gandolfo: entrambi resoconto di un viaggio da Roma a Bologna della corte papale in occasione del secondo incontro del papa con Carlo V nel 1532. Sembrano dello stesso anno i capitoli A messer Pietro Carnesecchi e il secondo delle Donne di montagna. Del 1533 sono i due capitoli A messer Ruberto Strozzi, composti con la stessa tecnica utilizzata dal Berni nel contemporaneo capitolo A Baccio Cavalcanti. Il capitolo Al marchese del Guasto risale invece alla primavera del 1535. 70 “Au XVIe, on imprimait, aussi, en frioulan Dal Piero, fongarìn et les frères Gallis à Udine et de Valerj à Gorizia. Il en résulta quelques livrets et au moins deux livres importants : "La Eneide di Virgili" (deux volumes de 430 pages), traduits par Zuan Josef Busiç et imprimés à Gorizia par Josef Tomasin en 1775, et les "Poseie in lingua friulana" (deux volumes de 526 pages) dřErmis di Colorêt, imprimées à Udine par les frères Murêr en 1785.ŗ sur friûl.net

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Jò m'inchianti a vedele, e dal stupor Spess jò dìs fra me stess, no pò vè fat Natur sole un cussì biel lavor.

Ma un pinsir cisicand mi dìs: o mat, No ti stupì, che un Dio fo chel pitor, Che di sè stess in je formà il ritrat.”71

et les peintres Le Pordenone72 et Giovanni da Udine73. Sur le plan religieux, on assista à un changement important. En 1751, le Pape Benoît XIV supprima le partriarcat d'Aquileia et créa les deux archevêchés d'Udine et de Gorizia74. Mais comme l'histoire des civilisations en témoigne, le

71 Di COLLOREDO Ermes, Poesie scelte edite ed inedite in dialetto friulano, avec commentaires de Pietro Zorutti Udine, par les frères Mattiuzzi, 1828, Biblioteca Nazionale Braidense - 18.23.F.22-23. “Vo, che pelegrinand mars e päis “Vous, qui en voyageant par terre aride et ville Par cerchià maraveis vagais lontan, Pour chercher des merveilles vous voyagez loin, Sprezzand ju fluz ondòs da l'ocëan, En appréciant les flots des ondes de l‟océan, Par vedè se al è ver chel che si dìs. Pour voir si c‟est vrai ce que l‟on dit.

Cà vie vignit, che fals non è l'avis, Venez ici, que l‟avis n‟est pas faux, Mirait Marine agnul dal cil furlan, Admirez l‟ange de la Mer du ciel frioulan, Di nature un miracul sore uman, De nature un miracle surhumain, Belezze fabricade in Paradis. Beautés créées au Paradis.

Jò m'inchianti a vedele, e dal stupor Je m'enchante de les voir, et de stupeur Spess jò dìs fra me stess, no pò vè fat Souvent je me dis en moi-même, la Nature ne Natur sole un cussì biel lavor. peut avoir fait, elle seule un si beau travail.

Ma un pinsir cisicand mi dìs: o mat, Mais une pensée me dit en murmurant : ô fou, No ti stupì, che un Dio fo chel pitor, Ne t‟étonne pas, que ce peintre fut un Dieu, Che di sè stess in je formà il ritrat.” Qui de lui-même fit son portrait.”

72 ŖGiovanni Antonio de'Sacchis, dit Il Pordenone ou Giovanni Antonio de'Sacchis, dit Le Pordenone. Peintre italien (Pordenone vers 1484-Ferrare 1539). Actif dans le Frioul, à Trévise, Crémone (fresques de la cathédrale, 1520), Plaisance, Venise, etc., l'un des rares artistes du milieu vénitien à être touché par le maniérisme, il est un décorateur et un peintre de panneaux au style robuste et impétueux, dont le Tintoret n'ignorera pas l'Exemple.ŗ Article du Larousse. 73 ŖGiovanni da Udine. Peintre et stucateur italien (Udine 1487-Rome vers 1564). Collaborateur de Raphaël aux loges du Vatican (1517-1519), de J. Romain à Mantoue, il fut le créateur des grotesques, inspirées des décors romains découverts dans les « grottes » de l'Esquilin.ŗ Article du Larousse. 74 ŖExtinction du patriarcat : Le 109e et dernier patriarche d'Aquileia était Daniel Dolfin. La demande vénitienne à la nomination du patriarche d'Aquileia avait été contrecarrée par une contre-demande de la part de l'Autriche depuis la fin du XVe siècle. Les diocèses autrichiens étaient inclus dans la juridiction du patriarcat. Benoît XIV fut choisi comme arbitre. Il attribua (1748-49) au patriarcat d'Udine le territoire vénitien dans le Frioul, et pour les possessions autrichiennes il créa une vicariate apostolique avec la résidence à Gorizia. Cette décision n'était pas satisfaisante pour Venise, et en 1751 le Pape divisa le patriarcat en deux archidiocèses : lřun à Udine dans le Frioul vénitien et l'autre à Gorizia. ŗ de lřEncyclopédie catholique.

49 bien être matériel s'accompagne d'une libéralisation des mœurs, et vers la fin du XVIIIe siècle, à Venise, comme dans les autres cours européennes, la corruption et les inconduites se propagèrent. Les nobles et les dignitaires perdirent leur autorité et leur ascendance. Les nouveaux concepts propagés par la Révolution Française commencèrent alors à séduire les intellectuels vénitiens et même certaines classes populaires.

Malgré la présence du parler vénitien dans le Frioul, la région conserve la langue et la culture frioulanes qui se sont formées avec le temps et maintenues parce que le territoire se situe géographiquement aux marges de lřItalie.

1.1.8. De 1797 à nos jours75

En mars 1797, lorsque Napoléon Bonaparte affronta lřarmée autrichienne sur les rives du Tagliamento et que le Général Bernadotte entra vainqueur dans Udine, certains Frioulans l'accueillirent comme un libérateur, mais très vite déchantèrent devant les exactions de l'armée napoléonienne76. Dans le même temps, Venise assistait en spectateur à ces évènements qui se passaient sur son territoire. Mais les Frioulans n'étaient pas au bout de leurs déceptions car le 17 octobre 1797, Napoléon Bonaparte après une nuit passée dans la résidence des Doges à Villa Manin, signait avec l'Autriche le traité de Campoformio qui stipulait notamment que le Frioul passait sous la domination autrichienne77. Ainsi le 9

75 MENIS gian Carlo et BEGOTTI Pier Carlo, Storia del Friul, Società Filologica friulana, Udine, 2009, p.295-309 76 ŖIl 1797 vede in quest'area la battaglia del Tagliamento, la vittoria dell'Armée e la temporanea annessione della Repubblica veneta alla Francia. Ciò che si rivela un evento bellico importante per la storia europea, si riverbera negativamente a livello locale sia durante le ostilità che nei mesi successivi: numerose fonti scritte documentano delle spoliazioni e dei danni materiali subiti dalla popolazione codroipese, ad opera delle truppe dei due eserciti. Negli stessi mesi, tuttavia, ferventi trattative, condotte tra incontri ufficiali, sfarzosi ricevimenti e balli d'onore, faranno di Passariano e della sua Villa il quartier generale di Napoleone e del suo corpo diplomatico. La pace siglata con l'Austria porterà nell'ottobre dello stesso anno alla firma del Trattato di Campoformido, con il quale si pone fine alla plurisecolare storia della Repubblica di Venezia e il Friuli, assieme al Veneto, viene ceduto all'Austria.ŗ Informations fournies par la ville de Codroipo. 77 ŖArticle 6. La république française consent à ce que S.M. l'empereur et roi possède en toute souveraineté et propriété les pays ci-dessous désignés, savoir: l'Istrie, la Dalmatie, les îles ci- devant vénitiennes de l'Adriatique, les bouches du Cattaro, la ville de Venise, les lagunes et les pays compris entre les états héréditaires de S.M. l'empereur et roi, la mer Adriatique; et une ligne qui partira du Tyrol, suivra le torrent en avant de Gardala, traversera le lac de Garda jusqu'à Lazice; de là une ligne militaire jusqu'à San-Giacomo, offrant un avantage égal aux deux parties, laquelle sera désignée par des officiers du génie nommés de part et d'autre avant l'échange des

50 janvier 1798, le Frioul tout entier, après dix mois de domination française, devenait une province autrichienne et jusqu'en 1805, il fut soumis aux dures lois de l'Empire autrichien.

Le 17 octobre 1797, avec le traité de Campoformio, Napoléon cède le Frioul et les terres vénitiennes jusquřau fleuve Adige à lřAutriche, pour ensuite reconquérir le Frioul en 1805. Le territoire frioulan qui a appartenu à Venise est divisé de la manière suivante :

- la droite du Tagliamento est incorporée à Trévise et elle forme le Département du Tagliamento. - la section basse située entre le fleuve Livenza et le fleuve Tagliamento est laissée à Venise, chef-lieu du Département de lřAdriatique. - le Frioul central avec la Carnia constitue le Département de Pasariano. - le Frioul autrichien devient le Département illyrique.

La domination napoléonienne dure de 1805 à 1814. Cette période est brève mais elle est très significative pour le Frioul au niveau de lřadministration, du climat social et culturel. Les privilèges du système féodal sont abolis. De nouvelles idées se répandent et elles portent à lřamélioration de la vie civile. La période napoléonienne apporta de grands bouleversements dans la vie sociale et administrative de la région. Les privilèges de la noblesse furent abolis, le Code civil fut appliqué, la conscription obligatoire fut instaurée et de nombreuses terres furent à nouveau dédiées à la culture. Sur le plan économique ce fut une période rude pour la population frioulane qui était assujettie à des impôts très lourds ; de plus, le service militaire obligatoire privait les familles de bras vigoureux pour travailler. Cependant, sous l'Empire napoléonien des travaux importants furent réalisés, surtout destinés à améliorer la stratégie militaire. En témoignent les fortifications des villes et la construction de routes comme celle qui relie Trevise à Udine ainsi ratifications du présent traité. La ligne de limite passera ensuite l'Adige à San-Giacomo, suivra la rive gauche de cette rivière jusqu'à l'embouchure du canal Bianco, y compris la partie de Porto- Legnago qui se trouve sur la rive droite de l'Adige, avec l'arrondissement d'un rayon de trois mille toises. La ligne se continuera par la rive gauche du canal Bianco, la rive gauche du Tartaro, la rive gauche du canal dit la Polisella, jusqu'à son embouchure dans le Pô, et la rive gauche du grand Pô jusqu'à la mer. Article 8. S.M. l'empereur, roi de Hongrie et de Bohême, reconnaît la république cisalpine comme puissance indépendante. Cette république comprend la ci-devant Lombardie autrichienne, le Bergamasque, le Bressan, le Crémasque, la ville et forteresse de Mantoue, le Mantouan, Peschiera, la partie des états ci-devant vénitiens à l'ouest et au sud de la ligne désignée dans l'article 6 pour la frontière des états de S.M. l'empereur en Italie, le Modenais, la principauté de Massa et Carrara, et les trois légations de Bologne, Ferrare et la Romagne.ŗ, Articles du traîté de Campoformio.

51 que la fameuse route "Napoleonica" entre Codroipo et Palmanova, en quelque sorte une voie expresse de l'époque, puisqu'elle est toute droite et ne traverse aucun village.

La Strada Napoleonica

A la chute de Napoléon, en 1814, lřAutriche reprend la possession de tout le Frioul sans modifier la division du territoire réalisée par les Français. Le Frioul occidental est inclus dans la région lombardo-vénitienne, tandis que la zone orientale est réunie au Royaume illyrique, qui sera dissout en 1848 quand le littoral constituera une province autonome. Au début de l'année 1848, à Venise et dans certaines villes de l'Italie du Nord, les populations se soulevèrent contre les occupants Autrichiens et ces nouvelles arrivèrent rapidement à Udine où un groupe armé de libéraux obligea les autorités autrichiennes à capituler et le 24 mars toute la province était libérée. Un gouvernement dirigé par des anciens officiers de l'armée napoléonienne prit en main les destinées de la région. Mais le "Printemps de la Patrie", ainsi nommé, ne dura pas très longtemps, dès le 21 avril

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1848, les soldats autrichiens occupèrent une fois de plus Udine, et seuls les patriotes enfermés dans la forteresse d'Osoppo purent opposer une résistance à l'occupant jusqu'au mois d'octobre. Cette courte lutte pour la libération avait marqué les populations et engendra un large élan patriotique. Un bon nombre de Frioulans s'engagèrent à la suite de Garibaldi, et vingt-deux d'entre eux, partirent pour l'expédition appelée "dei Mille" en 1860. Ce fut le prélude à la libération de 1866 survenue au terme d'une guerre à laquelle participèrent les Frioulans volontaires aux côtés des Italiens commandés par Victor Emmanuel, Roi de Savoie. Le 2 octobre, la paix fut signée à Cormons, mais encore une fois le Frioul dut se résigner à abandonner une partie de son territoire ; en effet la partie orientale de la région du Frioul restait en possession de l'Autriche qui conservait à l'intérieur de ses frontières des villes importantes comme Aquileia, Gradisca, Cervignano, Gorizia, Cormons et Tarvisio. A l'époque, le recours au plébiscite populaire était d'usage courant à chaque fois qu'un état voyait ses frontières modifiées. Ainsi, les 21 et 22 octobre 1866, la population du Frioul fut appelée à se prononcer sur son rattachement au Royaume d'Italie. Bien que la procédure comportât un aspect "forcé", une majorité écrasante se dégagea en faveur du "oui" avec un taux supérieur à 99%, ce qui dans la classe politique alimenta les polémiques. On considéra cependant que, malgré le caractère controversé de ce plébiscite, la preuve irréfutable était faite qu'une large majorité de Frioulans, souhaitaient devenir italiens. Pour la région une nouvelle ère allait commencer. En 1866, le Frioul devient territoire de lřItalie à lřexception de la partie orientale qui restera à lřAutriche jusquřen 1918. Pendant la période autrichienne, le territoire de la région demeure divisé de la manière suivante :

- la partie Ŗvénitienneŗ qui, à partir de 1866, appartiendra au Royaume dřItalie. - la partie de Gorizia et Julienne, qui sera revendiquée par lřItalie en 1914 et annexée après la Première Guerre mondiale avec Trieste et lřIstrie.

Le traité de paix de 1919 permettra la réunification de la région après des siècles de séparation. Au moment de lřannexion à lřItalie, le commissaire extraordinaire du roi est envoyé dans le Frioul pour résoudre les principaux problèmes du territoire. C'était l'époque de l'industrialisation, du développement des routes, des chemins de fer, des usines qui s'implantaient dans les villes principales. Sur le plan agricole d'importants travaux destinés à améliorer la productivité furent réalisés notamment le canal Ledra qui irriguait une grande partie du Frioul central. Dans le Frioul italien, en plus de la situation précaire des classes populaires, il faut ajouter la pression fiscale, en particulier les taxes sur les produits moulus

53 et sur le sel. Tandis que dans le Frioul autrichien, la situation est meilleure surtout grâce au système de gouvernement appliqué par lřAutriche.

La conséquence des difficultés économiques est lřémigration qui frappe tout dřabord les zones montagneuses de la Carnia et du Canale del Ferro puis les zones de la plaine. Ce phénomène dřémigration nřest pas nouveau pour le Frioul car la terre est trop pauvre et insuffisante pour les familles. Nous retrouvons les premières traces de lřémigration frioulane dans des documents du XVIe siècle. Ils décrivent les différentes activités qui se développent surtout dans la période hivernale. Les tisseurs de la Carnia quittent leur région en emportant leur métier à tisser et vont proposer leur travail sur le territoire de la République de Venise. Ou bien les vendeurs ambulants, appelés cramârs, se dirigent vers les pays transalpins. Vers la moitié du XVIIe siècle, les métiers des émigrants changent. Ils sont maçons, bûcherons ou dans le secteur de la construction. Ce sont des métiers recherchés de lřautre côté de la chaîne alpine : en Autriche et en Allemagne78. Un vocabulaire lié à ces métiers apparaît : - bìntar qui signifie : gaspilleur et qui dérive de lřallemand : Winterarbeiter au sens dřouvrier hivernal. - cramâr qui signifie : vendeur ambulant et qui dérive de lřancien allemand : crame - lis Germàniis nom frioulan donné aux pays dřémigration transalpine - germaniòt ou germaniûl qui désigne lřouvrier frioulan, qui dès que le temps le permet, part travailler à lřétranger pour revenir avant lřhiver.

Les émigrants partent en grand nombre pour des pays au-delà de lřocéan, surtout pour le Sud de lřAmérique. Il ne sřagit pas seulement dřun exode dřhommes mais aussi de noyaux de familles entiers79.

“Tra il 1871 e il 1961 risultano partiti senza più ritorno 408 000 friulani ; dai dati statici risulta che nel 1901 l‟8% della popolazione è emigrata ; nel 1911 il 12,4% degli abitanti è fuori dal Friuli. Vi sono periodi di più intensa emigrazione, per esempio tra il 1881 e il 1915 e negli anni Venti del Novecento.... Nel 1922, l‟Istituto Friulano per l‟Emigrazione è fondato.”

78 Un chant populaire anonyme rappelle la nostalgie de lřémigrant : Ŗ Se jo foss une zizile/in Gjarmanie voress lâ/voress lâ su l‟armadure/lâ c‟al è a lavorâ” Ŕ Si jřétais une hirondelle/ en Allemagne jřaimerais aller/jřaimerais aller sur lřéchafaudage/là où il y a du travailŗ de MANIACCO Tito, Storia del Friuli, Newton Compton, Roma, 1985, p. 214. 79 SOBRERO Alberto A. et MARCATO Carla, Profili linguistici delle regioni, Laterza, Bari, 2001, p. 21.

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Les conséquences de lřémigration sont importantes dans la société frioulane et elles touchent tout particulièrement les zones de montagne qui connaissent une chute démographique sans précédent. Au début du XXe siècle, la situation économique et sociale semble sřaméliorer mais la Première Guerre mondiale précipite tout. Le Frioul est un territoire de batailles bien que la plus grande partie de la population se déclare opposée à une guerre contre lřAutriche. Elle serait même favorable à une neutralité absolue.

Lřaprès-guerre est difficile pour la région. Il faut ajouter aux problèmes de reconstruction la crise économique italienne des années Vingt. Le chômage est très élevé, ce qui entraîne de nouveau un flux dřémigration important. Les grands travaux mis en place durant la période fasciste tels que les travaux de bonification des sols qui transforment le paysage agricole durant la période fasciste marque une reprise économique. Dans le même temps les travaux hydrauliques sřintensifient à la droite et à la gauche du Tagliamento.

La région ressent les changements sur le plan politique, social et culturel, qui envahissent toute lřItalie. Le fascisme met en place un processus dřitalianisation à tous les niveaux même linguistique. Cela a pour conséquence de ne plus reconnaître le frioulan comme une langue à part entière. Lřapprentissage de lřitalien se fait dans toutes les classes même les plus modestes. En 1927, la province de Gorizia fut créée sans tenir compte des réalités historiques et ethniques. Au sein de cette province se retrouvèrent les Frioulans de la rive droite de l'Isonzo et les Slavophones du Carso. Le but était d'italianiser toutes les populations qui vivaient à l'intérieur des nouvelles frontières de l'Italie. Même les langues minoritaires, comme le frioulan, furent en partie reléguées, car il était "recommandé" de parler l'italien partout. C'est à partir de ce moment que dans les milieux citadins notamment, on abandonna le frioulan au profit de l'italien.

Durant le second conflit mondial, le territoire a connu lřoccupation allemande. Le 8 septembre 1943, quand le Président du Conseil italien Badoglio signa l'armistice avec les Anglais et les Américains, les troupes allemandes envahirent l'Italie ; le Frioul fut alors annexé comme une province allemande et prit le nom de Adriatisches Kuesteland (littoral adriatique). Les Allemands amenèrent avec eux des mercenaires Cosaques qui se pliaient peu à la discipline allemande et qui s'adonnèrent à toutes sortes de méfaits envers la population frioulane : vols, incendies et déprédations. Quand le 1er mai 1945, les troupes anglo-américaines arrivèrent à Udine et sa région, elles furent reçues par toute une population en liesse ; une nouvelle ère allait enfin commencer. Les partis politiques reprirent leur activité et des mouvements autonomistes virent le jour au Frioul pour réclamer l'autonomie

55 régionale. En 1947, la Constituante prend la décision de créer une région à statut spécial appelée : Frioul-Vénétie Julienne. Mais la plus grande partie de la Vénétie Julienne appartient à la Yougoslavie par le traité de paix de Paris de 1947. Lřinstitution définitive de la région se fera en 1963.

Le second après-guerre est une longue période de reconstruction et de développement dans tous les secteurs : économie, agriculture, industrie et tourisme. Il faut noter que lřindustrie progresse beaucoup plus lentement que dans les autres zones de lřItalie et quřelle est essentiellement concentrée dans la région de Pordenone. Lřindustrie se traduit par lřimplantation de petites et moyennes entreprises qui vivent en harmonie avec une économie fondée sur lřagriculture et qui ne produisent pas de grands phénomènes dřurbanisation. Mais cette situation est favorable au niveau linguistique car elle permet le maintien des différentes variétés dialectales de la région. Toutefois la zone qui souffre le plus est la zone montagneuse car elle nřa pas réussi à résoudre le problème de lřémigration et la disparition dřactivités comme lřagriculture et lřélevage. Les conséquences sont une augmentation des terres incultes et le reboisement des aires de pâturage. Bien quřun mouvement migratoire interne italien ait eu lieu, la population sřest limitée au travail dans le tertiaire.

En 1976, le Frioul subit un désastreux tremblement de terre. Grâce à lřaide nationale et internationale, le tissu social et les infrastructures renaissent, lřéconomie est relancée. La région reprend conscience du sens de la communauté Ŕ un héritage historique du passé Ŕ qui lie tous les Frioulans, y compris ceux qui vivent à lřétranger et qui continuent dřentretenir de forts liens avec leur région dřorigine80.

80 Lřimportant exode frioulan dans le monde permet de dire que le frioulan est parlé en dehors du Frioul par un assez grand nombre de personnes. Selon certaines données, il sřagirait dřenviron un demi million de personnes, si lřon compte les émigrants de la première génération et leurs descendants. Les communautés frioulanes émigrées sont restées très homogènes et ont permis le maintien de la langue frioulane comme langue de la communauté comme celle de Caroya en Argentine où toute la ville parle frioulan. Dřautres communautés, comme celles établies en Roumanie vers 1880, ont pu conserver la langue, à cause de leur isolement. Ce sont des émigrants frioulans, de générations en générations, qui ont maintenu la langue frioulane surtout en famille et surtout par leur lente intégration dans la société roumaine. Différentes communautés frioulanes éparpillées en Italie et à lřétranger sont liées entre elles grâce à des associations comme, Fogolâr Furlàn ou Famèe Furlane. Ces associations ont permis la création, en 1953, de lřEnte Friuli nel Mondo. Elle publie le journal Friuli nel mondo. Il a surtout le rôle de sauvegarde du lien entre les émigrants et leur terre dřorigine, des traditions culturelles et linguisitiques frioulanes.

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1.1.9. Bannia à travers les écrits

Tout ce qui précède présente le Frioul-Vénétie Julienne en général. Mais nous nous concentrerons uniquement sur une partie de cette région à savoir la province de Pordenone et, plus exactement, Bannia et les villes dřAzzano Decimo et de San Vito al Tagliamento qui sřétendent sur une zone de 10 kilomètres. Ces villes semblent avoir suivi les différents mouvements historiques et sřêtre pliées aux différentes invasions comme tout le Frioul-Vénétie Julienne. Nous pouvons le lire dans divers exemples de Sergio Vaccher81. Il nous décrit Bannia de la manière suivante :

Nous voyons tout dřabord la position géographique :

Ŗ… Na platha, quatro stradi : una par Pordenòn, una par San Vit o par Cusan, una par Taiet, una par Purturlon e Dathan ; una glesia, Řn ciampanil tiràt su cui vovi de gialina, na beciaria, na spethiaria, quatro ostarii e qualchi butighin, dulà che se vent un puoc de dut ; doi miedis, Řn preti, qualchidun ca lřha magnat i libri par doventà calcossa, qualchi contadin cal lavora la so tiàra, o chela Řn afit, qualchi manoval o muradour, tosath e pupati ca lavori ta li fabrichi, qualchi soranel cal scialda carieghi drenti e fuora da li ostarii, omis e fèmini ca no se muovi de ciasa thentha la machina, fioi ca van a scuola o Řn asilo vistith da fiesta, scarpadi, cun siarpi de lana, gabans, cun borsi de coran coloradi ca somei fioi de Rochefele.ŗ 82

Ensuite, nous avons la description physique de la ville :

Ŗ… Bania a lřè un paeis thentha storia, a no lřè Řn palath, Řn glisiut, Řn monumento, calcossa ca lu lièi al timp passat ; la glesia a ha squasi thento ani, Řl ciampanil puoc pi de thinquanta. A lřè un veciu mulin cal duar da tanti ani ; du

81 VACCHER Sergio, Ratatuia, Divagazioni sul filo della memoria, Pro Loco de Bannia, 1989, p. 16-18. 82 Ŗ… Une place, quatre routes : une vers Pordenone, une vers San Vito ou vers Cusano, une vers Taiedo, une vers Praturlone et Azzano decimo ; une église, un clocher construit avec les oeufs de poule, une boucherie, une épicerie, quatre bars et des boutiques, où on vend un peu de tout ; deux médecins, un prêtre, des personnes qui sont allées à lřécole pour devenir quelquřun, des paysans qui travaillent sa terre, ou celle en location,des ouvriers ou des maçons, des jeunes garçons et des jeunes filles qui travaillent dans les entreprises, des paresseux qui chauffent des chaises à lřintérieur et à lřextérieur des bars,des hommes et des femmes qui ne bougent pas de chez eux sans la voiture, des enfants qui vont à lřécole ou à la maternelle endimanchés, chaussés, avec des écharpes de laine, des manteaux, avec des sacs en cuir de couleur et qui ressemblent aux enfants de Rockefeller.ŗ

57 pa na stradela de via San Vit a lřè del Mai dei Thucath, cal va Řn ruvina pa lřumiditàt e Řl rebandòn. …ŗ 83

Dans un autre de ses écrits : Ŗ‟L Mai e la so dentŗ, Sergio Vaccher présente une autre partie de Bannia qui a eu une grande importance pour le village : le quartier des forges84.

Nous avons, tout dabord, la description géographique du quartier :

ŖLi ciasi del Mai a son vignùdi su coma i fonghi de ca e de là de li aghi del Sil, ta na bassura, du pař na stradiela par dì a San Vit ; ciasi tiràdi su a la bona de Dio, sparnithàdi thentha regula cui murs de claps e de madòn a plomb ta li aghi dongia li rosti ca muovèvi Řl batifiàr e la siea.ŗ

Ensuite, nous retrouvons lřexploitation des terres :

ŖDa na banda e de lřaltra fatholeth de tiara Řmpradìda o semenàda e cun strethòns de vit, de bacò, de clintòn, de refosco, tignùth Řn piè da pai de cassia malgualìvi, leàdi da saci de salèth. I parons de le ciasi e de li tiari a eri duti Thucath, Řmparentadi ta li famei de Bania o du pal furlan : Thopula, Ciasteons, da Vilota, Dathan e Thunpiel, duta roba del beco gentil.ŗ

Enfin, Sergio Vaccher nous présente les familles du lieu :

ŖA eri famei cu Řna sdruma de fioi che, dopu Řnpuoc de dutrina e doi o tre ani de prima a scuola, a printhipievi a lavorà tal batifiàr, ta la siea o coma maragnos sa eri omis, li femini a pensevi a la dota, a li nuothi, cu Řna gran poura da restà vedrani ; furtuna ca eri puoci ca restevi vedrani cul murbin dei dovis, ca pensevi ancia prin da dì militar ca lřè miei iessi un par sorta e doi par liet. E i fioi a nassevi coma la grama e li ciampani a sunevi sopi de spes ; no coma Řncuoi che un al nas e thento a muori. E li famei a divi dacordo e Řlparon de ciasa a lřera riverìt, respetàt e giubidìt da duti e la femina, par respeto, a ghi deva del Ŗvuŗ. Fioi e fii a no vevi pratesi ; li niori, ca eri pì de una ta Řna ciasa, a no sbitighevi fra de lour cui cugnath e li cugnadi ; dopu thena duti a bruntulevi Řl rosari e li tanii, Řn denoglòn, cui comedòns tai spargui de li carieghi, sot Řl lampion a petrolio.ŗ

83 Ŗ… Bannia est un village sans histoire, il nřy a pas un château, une petite église, un monument, quelque chose qui le relie au passé ; lřéglise a presque cent ans, le clocher un peu plus de cinquante. Il y a un vieux moulin qui dort depuis des années ; là-bas sur la petite route qui mène à San Vito il y a le ŖMaiŗ des Thucath, qui tombe en ruines à cause de lřhumidité et de lřabandon.ŗ 84 VACCHER Sergio, „L Mai e la so dent, Pro Loco Bannia, 1993, p. 1-3

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…/… ŖTa la siea a lavorevi i fioi de Dothimo e de la Bepa, e chei ca no convetevi a divi a lavorà tai fatholeth de tiara : a sapà, a seà, a trà solfato, a spandi Řlvano o la grassa o a divi a bati la matha tal batifiàr par comedà varsors, rumaruoi o scioni de ruodi de ciar, che i contadins a ghi portevi sempri cun qualchi butilion de vin o de sgnapa… se no i lavori a no divi avant.ŗ …/… ŖQuant che de dì divi tal Mai e saltevi Řn thima a la montagna de planti de duti li sort, ca spetevi da iessi seàdi, dongia la thiesa de lřort, la ous de la siea a era Řna ous amiga, coma chela de me mare ca me ha lassàt che eri Řncora Řn fantulin, coma chela de me pare partìt pa li Merichi par fà furtuna e ancia par la desperathion de ver pers me mare, coma chela de me nona che, sintàt sui so denoi, a me ha Řnsegnàt a cressi cul timor de Dio che, fantulin, hai tant bestemàt thentha colpa, par fà vedi che no eri pì Řnfantulin plen de poura. Sora cheli planti hai passàt ori a stulimi e Řmbarlumimi al sou, ta li lungi dornadi de istàt ; a spetà li ciampani del misdì thentha saver dulà dì a magnà Řn bocon, parchè li ciasi de Bania a eri duti miei e nissuna a ma ha mai refudàt Řn plat de menestra e Řna feta de polenta, parché Řl pan a lřera Řn lusso chela vuolta. ŘNcuoi la siea a è ferma e la rosta a pescia ta la rensa penda de lřaga del Sil e li pali duarmi studili dal sou e marthidi dal caligu penth cal se leva de sera da li aghi e al scancela e al Řnglutis dut Řntor, coma na nuot thentha font.ŗ 85

85 ŖLes maisons du Mai ont poussé comme des champignons ici et là des eaux du Sile, dans un creux, dans une petite rue qui mène à San Vito ; des maisons bâties au hasard, éparpillées sans règle avec des murs de cailloux et de briques à fil des eaux là où les roues bougent la forge et la scie. Dřun cóté et de lřautre des petits bouts de terre encore en prés ou semés et avec des rangées de vigne, de bacò, de clinton, de refosco, tenus debout par des poteaux dřacacia inégaux, liés par des branches dřosier. Les maîtres de maison et des terres étaient tous des Thucath, de la même famille que celles de Bannia ou du Frioul : Zoppola, Castions, de Villota, Azzano Decimo et Cimpelo, tous des gens de la haute. Cřétaient des familles avec une ribambelle dřenfants qui, après avoir appris un peu de cathéchisme et être allés pendant deux ou trois années au primaire, commençaient à travailler à la forge, à la scierie ou comme ouvriers si cřétaient des hommes, les femmes pensaient à leur dote, au mariage, avec une grande peur de rester vieille fille ; par chance très peu restait vieille fille avec le désir des jeunes, qui pensaient, avant de faire son service militaire, il valait mieux être un de chaque et deux dans un lit. Et les enfants naissaient comme de la mauvaise herbe et les cloches sonnaient souvent les baptêmes ; pas comme aujourdřhui où quand un naît et cent meurent. Et les familles sřentendaient bien et le chef de famille était respecté et obéi par tous et lřépouse, par respect, le vouvoyait. Les fils et les filles nřavaient pas de prétentions ; les belles- filles, qui étaient plus dřune dans une maison, ne se chamaillaient pas entre elles ni avec les beaux-frères et les belles-sœurs ; après le dîner, tout le monde récitait le rosiare et les litanies, à genoux, avec les coudes sur les bords des chaises, sous la lampe à pétrôle.ŗ …/… ŖA la scierie, les fils de Dothimo et de Bepa travaillaient, et ceux qui nřétaient pas contents allaient travailler les petits bouts de terre : à bêcher, à scier, à mettre du sulfate, à répandre lřengrais ou le fumier ou ils allaient battre la masse dans la forge pour réparer des

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charrues, des socs ou des anneaux des roues de chars, que les paysans leur apportaient, toujours avec des bouteilles de vin ou de… sinon le travail nřavançait pas.ŗ …/… ŖQuand jřallais, de jour, dans le Mai, je sautais au sommet dřune montagne de plantes de toutes les sortes, qui attendait dřêtre sciée, le long de la haie du potager, la voix de la scie était une voix amie, comme celle de ma mère qui mřa laissé quand jřétais encore un tout petit enfant, comme celle de mon père qui était parti en Amérique pour faire fortune et aussi par désespoir dřavori perdu ma mère, comme celle de ma grand-mère, assis sur ses genoux, mřa appris à grandir dans la crainte de Dieu parce quřenfant jřai beaucoup blasphémé sans raison, pour montrer que je nřétais plus un petit enfant peureux. Assis sur ces plantes, jřai passé des heures à me brûler et à me faire éblouir par le soleil, pendant les longues journées dřété ; à attendre les cloches de midi sans savoir où aller manger, parce que les maisons de Bannia étaient toutes miennes et aucune ne mřa jamais refusé une assiette de soupe et une tranche de polenta, parce quřautrefoise le pain était un luxe. Aujourdřhui la scierie est arrêtée et la roue pend dans la vase épaisse de lřeau du Sile et les pales dorment décolorées au soleil et pourries par le brouillard épais qui se lève le soir des eaux et il efface et il engloutit tout autour de lui comme une nuit sans fond.ŗ

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2. Langues, dialectes et cultures

Suite à la géographie et lřhistoire, nous verrons la langue frioulane. Elle évolue sur tous les plans (voir Chapitre précédent). Nous verrons maintenant lřévolution sur le plan linguistique.

2.0. Phonétique du frioulan

Le frioulan central a une phonétique proche de celle de lřitalien et du vénitien en ce qui concerne les consonnes mais il se distingue de lřitalien et du vénitien en opposant les voyelles par leur longueur : lat Řlaitř / lât Řalléř, mut Řmuetř / mût Řmouvementř, pas Řpasř / pâs Řpaixř. En revanche les variantes locales du frioulan présentent des prononciations qui se différencient de celles du frioulan central. Ainsi à Bannia, le Ŕs du frioulan devient parfois lřinterdentale Ŕ θ : sentha frioulan est prononcé thentha [θenθa].

2.1. Graphie du frioulan

Dans La Grafie uficiâl de lenghe furlane86, il est précisé que les règles du frioulan sřappliquent aussi pour lřécrit des diverses variétés mais chacun pourra utiliser les prononciations de son propre parler. Il faut garder à lřesprit que les diverses variétés ont des sons particuliers qui nřexistent pas en frioulan. Dans ce cas, il est conseillé dřemployer les réelles prononciations du lieu comme nous le verrons pour le dialecte de Bannia.

2.1.1. Alphabet

Le tableau suivant présente lřalphabet du frioulan, nous prenons la prononciation du français pour la faciliter sauf lorsque des indications spécifiques sont ajoutées :

86 LřOsservatori Regjonâl de Lenghe e de Culture Furlanis, La grafie uficiâl de lenghe furlane, Udine, 2002

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Alphabet du Dénomination Alphabet phonétique Exemples frioulan en frioulan international a a ɑ acuile b bi b bale

k code c ci t∫ cisile ç ci cu la cedille ts çus d di d dint e e e elefant f efe f fale g gji ɡ gote h ache h hotel i i i int j i lunc I jerbe k (pour les mots cape k kaiser étrangers) l ele l lune m eme m mont n ene n nole o o ɔ ors p pi p pipe q cu q quiz r ere r ramaç s esse s sarpint t ti t tace u u ʊ urtie v vi v viole w (pour les mots vi dopli w word étrangers) x (pour les mots ics ics xilofon étrangers) y (pour les mots i grêc, ipsilon ɨ yes étrangers) z zete z zugatul, lezion

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Nous constatons que lřalphabet frioulan est composé de 27 lettres dont 4 sont essentiellement utilisées pour les mots dřorigine étrangère87. Dans la langue frioulane, il existe dřautres combinaisons de lettres qui représentent ces mêmes sons et que nous voyons dans le tableau suivant :

Alphabet du Dénomination en Alphabet phonétique Exemples frioulan frioulan international ch ci-ache k machine gh gji-ache ɡ siringhe ’s esse dolce š ’sef, ’save ss esse dople s scusse gn gji-ene ñ gnotul

Nous constatons que ces sons sont identiques à ceux de la langue italienne.

Ci-après nous verrons les phénomènes de palatalisation et les accents employés dans la langue standard frioulane.

Et enfin nous verrons plus précisément les prononciations spécifiques dans le dialecte de Bannia.

2.1.2. Palatalisations

Lřalphabet frioulan présente des palatalisations pour les affriquées ([t∫] > [t∫j], [dz] > [dzj]), comme nous le voyons dans le tableau ci-dessous :

Alphabet du Dénomination en Alphabet phonétique Exemples frioulan frioulan international cj ci-i lunc t∫ cjan, parecjâ gj gji-i lunc dz gjat

Ces sons très particuliers, qui nřexistent pas en italien, se retranscrivent par Ŗcjŗ et Ŗgjŗ en frioulan ; le son Ŗcjŗ se conserve même en position finale mais pas Ŗgjŗ.

87 ZOF Fausto, La nestre lenghe, Eserciziari di furlan, Societât filologjiche furlane, Udine, 2004, p. 7-9 MADRIZ Anna et ROSEANO Paolo, Scrivere in friulano, Societât filologjiche furlane, Udine, 2006, p. 2-5

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2.1.3. Quantité

Le frioulan utilise deux signes diacritiques pour marquer la longueur de la voyelle dans le cas où le même mot présente deux accentuations avec une différence de sens :

Signe Nom du signe Exemples cjantìn ` acent curt o ugnul (chantons !)/cjantiń (nous chantons) lât (allé)/lat (lait) pâs (paix)/pas (pas) ^ acent lunc o dopli mût (moyen)/mut (muet)

2.1.4. Spécificités du dialecte de Bannia par rapport au

frioulan

Comme il est précisé dans La grafie uficiâl de lenghe furlane88, chaque variété de frioulan peut utiliser la graphie du frioulan tout en gardant ses caractéristiques phonétiques et phonologiques. Les sons de lřalphabet classique tels que : a, b, c, etc se prononcent comme en frioulan.

Mais le frioulan de Bannia présente quelques spécificités :

88 Osservatori Regjionâl de Lenghe e de Culture furlanis, La grafie uficiâl de lenghe furlane, Udine, 2002, p.10 ŖLis regulis gjenerâls pe scriture dal furlan standard a valin ancje pe scriture des varietâts ; ognidun al podarà lei ancje daûr de pronunzie de sô varietât. Lis varietâts però a puedin vê suns speciâj che no son cognossûs tal furlan standard. In chescj câs, soredut se si intint scrivi ethnotescj, contis popolârs te reâl pronunzie dal lûc, ma ancje poesiis o altris tescj cun valôr documentari, si pues doprâ segns gnûfs,…ŗ : ŖLes régles générales pour écrire en frioulan sont aussi valables pour les retranscriptions des variétés ; chacun pourra lire en suivant la prononciation de sa propre variété. Les variétés pourront avoir des sons spéciaux que lřon ne connaît pas en frioulan. Dans ce cas, surtout si on veut écrire des textes originaux, des comtes populaires dans la vraie prononciation du lieu mais aussi des poésies ou dřautres textes avec une valeur de documentaires, on peut employer des signes nouveaux,…ŗ

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[cj] se prononce comme lřitalien : inciampare

[gj] se prononce comme lřitalien : giallo

[δ], la fricative dentale sonore, se prononce comme lřanglais : then

[θ], la fricative dentale sourde, se prononce comme lřanglais : thick

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2.2. Une vue d’ensemble

Marcato et Sobrero nous donnent une vue dřensemble de lřutilisation des langues dans la région du Frioul-Vénétie Julienne89 .

Nous pouvons affirmer que, actuellement, dans la région du Frioul-Vénétie Julienne les habitants parlent plus ou moins fréquemment un dialecte ou une autre langue ainsi que la langue italienne. Ce dialecte est le frioulan mais dans dřautres zones nous trouvons du vénitien et dans dřautres encore il peut sřagir de variétés dialectales du slovène ou de lřallemand.

La carte ci-dessous montre la répartition de lřutilisation des différentes langues dans le Frioul-Vénétie Julienne.

Les zones linguistiques de la région

89SOBRERO Alberto A. et MARCATO Carla, Profili linguistici delle regioni, Laterza, Bari, 2001, p. 26.

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La zone frioulane se répartit surtout dans la région montagneuse, la zone vénitienne reprend la région de collines et la plaine ainsi que la côte. La zone, où la présence des dialectes slovènes et germaniques est dominante, est située au Nord, proche de la frontière autrichienne. La dernière zone, où les dialectes slovènes dominent, est située le long de la frontière avec la Slovénie.

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2.3. Vénitien et Frioulan

En reprenant la carte ci-dessous, nous savons que la présence des dialectes slovènes et des dialectes germaniques vient du fait que cette région fait frontière avec lřAutriche au Nord, la Slovénie et la Croatie à LřEst. Les parlers qui nous intéressent, cřest-à-dire le frioulan et le vénitien, sont dans la même zone que les dialectes slovènes et allemands mais leurs origines différentes les en distinguent nettement. Nous ne traiterons pas des dialectes slovènes et allemands. Mais nous nous attacherons à distinguer les différences entre le frioulan et le vénitien.

Le frioulan90 présente de nombreux éléments phonétiques et grammaticaux qui le distinguent du vénitien. Dans lřensemble des dialectes de la péninsule, le frioulan occupe une place indépendante, il se rattache aussi bien au ladin dolomitique qui est partagé entre trois régions administratives - le Trentin-Haut- Adige (province autonome de Bolzano), val Gardena, (val Badia) ; le Trentin- Haut-Adige (province autonome de Trente), vallées de Fassa et de Buchenstein ; Vénétie (province de Belluno)91 - quřau romanche. Il est un cousin éloigné de lřitalien et du français. Cette langue romane Ŕ du groupe rhéto-roman Ŕ regroupe cinq langues différentes, qui possèdent chacune une forme orale et écrite92.

90 Poésie de Emilio Nardini (1862-1938) : “Il Furlàn Il frulàn „l è fuart e sclet,/se al ocòr, l‟è musical,/il furlàn l‟è un dialèt/veramentri originàl.//Un esempli bastarès:/dîs a Tin, quant c‟al ven sù/a puartàmi i spagnolèz:/Tin ten tin tan tun tu.” “Le Frioulan Le Frioulan est fort et sincère,/s‟il le faut, il est musical,/le frioulan est un dialecte/vraiment original.//Il suffirait d‟un Exemple:/je dis à Tino, quand il revient/rapporte-moi des cigarettes:/Tino en attendant gardes-en un pour toi.” (spagnolèt a le sens de cigarette et il est masculin) 91cf. LadiniaNET la pagina web ufficiale dei Ladini delle Dolomiti 92Le romanche est une langue proche de l'italien et du français, cette langue romane - du groupe rhéto-roman - regroupe en fait cinq langues différentes, possédant chacune une forme orale et écrite. Le "sursilvan" : majoritaire, près de 14'000 personnes le parlent dans la région du Rhin antérieur. Le "vallader" : 5000 locuteurs en Basse-Engadine Le " puter " : 2300 locuteurs en Haute-Engadine Le "surmiran" : 2000 locuteurs dans les vallées de l'Albula et du Julier Le "sutsilvan" : minoritaire, 570 locuteurs seulement dans la vallée du Rhin postérieur Ainsi, un seul mot se traduit-il de 5 manières, ressemblantes mais différentes. Par Exemple, "poule" se dira : "gaglina" en sursilvan "giallina" en vallader "gillina" en puter "gagligna" en surmiran "gagliegna" en sutsilvan

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Le frioulan fait partie des langues romanes93, tandis que le vénitien appartient au grand groupe qui réunit tous les dialectes de lřItalie septentrionale94.

2.3.1. Les origines du vénitien

Le vénitien (vèneto) appartient au groupe des langues romanes de la famille des langues indo-européennes. Il est rattaché au groupe de lřitalien septentrional, même si, des parlers de ce groupe, cřest le plus proche de lřitalien95. Comme nous le voyons dans le tableau et la carte ci-dessous96 :

Langues et dialectes Groupes ou sous-groupe Appellation italienne

1. ladino Langues rhéto-romanes 2. friulano (lingue retoromanze)

1. piemontese 2. lombardo orientale gallo-italien 3. lombardo occidentale Italie septentrionale (gallo-italici) : 4. genovese / ligure 5. emiliano-romagnolo

vénitien 1. veneto (veneto) istrien / istriote (istrioto) 1. istrioto

"giaglina" en rumantsch grischun. Informations fournies par le site officiel de la langue des Grisons. 93 ŖLa langue dřoc ou occitan représente à cóté du français, du franco-provençal, du castillan, du catalan, de lřitalien, du portugais, du rhéto-roman, du roumain, du sarde, etc... une des grandes langues romanes ou néo-latines qui se sont développées à partir dřune symbiose entre le latin populaire, importé par les soldats et les colons romains, et les structures linguistiques des idiomes primitifs parlés avant lřinvasion latine.ŗ De lřarticle La Langue Occitane de Andrieu et Jaume de mai 2005, publié par lřInstitut des Etudes Occitanes 06.

94 ŖItalien septentrional (ou plus récemment padan, terme proposé par le linguiste Geoffrey Hull depuis 1982, parfois nord-italien), groupe de dialectes parlés dans le nord de l'Italie, intermédiaires entre l'italo-roman et le gallo-roman (à l'instar du rhéto-roman) : le sous-groupe gallo-italique, avec un substrat celtique (lombard), ligure avec sa variante intémélienne (variété du ligure qui se parle de Roquebrune-Cap-Martin à Sanremo, ainsi que dans l'enclave linguistique de Monaco. Son parler le plus diffusé est le Ventimigliese, celui de Vintimille), piémontais, l'émilien-romagnol. Le piémontais s'est doté d'une variété standard. Le sous-groupe vénitien (vèneto). Le dialecte istriote, parlé sur la côte sud de l'Istrie (Croatie), est très difficile à classer ; on le voit soit comme un vénitien particulier, soit comme un dialecte distinct du vénitien, soit comme un idiome intermédiaire entre le vénitien et le dalmate.ŗ Article Langues romanes sur fr.winelib.com

95cf. ŖExemples de différences entre le vénitien et la langue italienneŗ p. 69 96 www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/italieetat.htm

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Cette carte nous présente la répartition des différents dialectes en Italie. Nous pouvons remarquer que dans le Nord-Est, la région du Frioul se divise en deux partie : la partie au Nord où lřon parle essentiellement le frioulan et ses dérivés et la partie au Sud et plus exactement le long de la côte adriatique, on parle un dérivé de la langue vénitienne, comme nous lřentendons dans les villes de Grado et de Marano (cf. Chapitres suivants).

On retrouve la plupart des locuteurs vénitiens dans les régions italiennes de Vénétie, du Frioul-Véntie Julienne, du Trentin Haut-Adige mais il existe de petites minorités de locuteurs dans deux pays voisins : la Slovénie et la Croatie.

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Cette minorité de locuteurs se concentrent dans la péninsule dřIstrie, avec quelques foyers sur la côte dalmate.

Par ailleurs, lřémigration italienne du XIXe et du XXe siècle a conduit à la formation de petits Ŗîlotsŗ de locuteurs en Amérique, notamment au Mexique dans lřétat de Puebla, ainsi que dans lřétat brésilien du Rio Grande do Sul97, dans les régions viticoles où sřest développé un dialecte appelé Ŗtalianŗ, composé dřune bonne part de vénitien, dřitalien et dřemprunts lexicaux extérieurs98.

2.3.2. Variantes locales de la langue vénitienne

Lřappelation générale Ŗvénitienŗ regroupe plusieurs variantes, admises dans les régions du Nord-Est de lřItalie99 :

Comme nous le constatons sur la carte suivante extraite du Dictionnaire de références El Galepin :

97 ŖÀ ce jour, presque tous les Brésiliens descendants d'Italiens parlent le portugais comme langue maternelle. Mais il y a encore une minorité de 500 000 personnes qui parlent l'italien, la majorité desquels usent un dialecte, le Talian, parlé dans les zones viticoles du Rio Grande do Sul.L'italien fut interdit au Brésil dans les années 1930 par le président Getúlio Vargas, après la déclaration de guerre contre l'Italie. Toute manifestation de la culture italienne était considérée comme un crime. Ceci a contribué à la désaffection de la langue italienne parmi les descendants.ŗ ŖL'émigration italienne au Brésil d'après les rapports italiens récentsŗ de Jacques Rambaud, dans les ŖAnnales de Géographieŗ, 1907, Volume 16, Numéro 87, pp. 270-274.

98 Voir le document sur www.procida-family.com : ŖLa Grande Famille de Procida & Ischia, « Rencontres 2008 », L‟émigration italienne de 1830 à 1914 - Causes, conditions et conséquences socio-économiques ŗde Claude Llinares, Danielle Lima-Boutin , p.24

99 Dictionnaire Italien-vénitien : El Galepin, disponible sur : www.veneto.org/language/galepin/dictionaries.html www.elgalepin.com

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- le Ŗvénitien centralŗ regroupe les dialectes vicentins, padouans et de Polesano - le Ŗvénitien oriental et maritimeŗ regroupe les dialectes vénitiens, de Grado, triestins, istriens et de Fiume - le Ŗvénitien occidentalŗ regroupe les dialectes véronais, trentins, brescians et cremonais - le Ŗvénitien centro-septentrionalŗ regroupe les dialectes trévisans et de Conegliano - le Ŗvénitien septentrionalŗ regroupe les dialectes de Belluno

2.3.3. Exemples de différences entre le vénitien et la langue

italienne

La plupart des mots ont la même origine avec une différence de prononciation, comme dans le tableau ci-dessous. Pour illustrer cette différence, nous avons choisi les jours de la semaine, les verbes les plus employés et des termes de la vie quotidienne :

Vénitien Italien Français ava ape abeille tor /cior togliere prendre insir uscire sortir caxa casa maison

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Vénitien Italien Français làvaro labbro lèvre bras braccio bras nùmaro numero nombre/numéro escoll scuola école istà estate été lùni lunedì lundi màrti martedì mardi mércore mercoledì mercredi sòbia giovedì jeudi vénare venerdì vendredi sàbo sabato samedi doménega domenica dimanche

Mais la spécificité du vénitien par rapport à lřitalien se trouve dans une différence dřemprunt, notre choix des termes est le même que précédemment :

Vénitien Italien Français carega sedia chaise cascar cadere tomber nòtola pipistrello chauve-souris pón/pómo mela pomme schirat scoiattolo écureuil grip influenza grippe sorar raffredare refroidir uncùo oggi aujourdřhui piron forchetta fourchette

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2.4. Les origines du frioulan

Lřoriginalité de la langue frioulane ne serait-elle pas le résultat dřune histoire mouvementée de la région ? La position stratégique de cette région du Nord-Est de lřItalie a-t-elle joué un róle décisif dans lřévolution de la langue ? Nous pouvons consulter les historiens sur ce point (cf. chapitre précédent, p. 24 et suivantes) :

1. Le frioulan, langue rhéto-romane

Le Frioul (cf. chapitre 1) a vu passer des armées venues du Nord (les Vénètes qui dominent la région jusquřen 400 avant JC ; à la même époque les Celtes sřinstallent dans le Frioul ; les Wisigoths en 410 ; les Huns en 452 ; suivis des Goths et des Francs ; une période de paix à partir de 568 avec la présence des Lombards ; les Avars en 788 ; les Bulgares en 828 ; de 899 à 942 les assauts répétés des hordes hongroises ; en 976 la région passe sous la coupe de lřempire germanique ; à partir de 1472 les Turcs sřinfiltrent sur le territoire ; à partir de 1798 et jusquřen 1805 le Frioul fait partie de lřEmpire Austro-Hongrois ; en 1814 le Frioul est annexé au royaume de la Vénétie-Lombardie) ou du Sud (les Romains maintiennent la paix pendant trois siècles ; en 1420 les Vénitiens entrent dans la région ; en 1797 Napoléon Bonaparte pénètre sur les terres frioulanes ; en 1805 les troupes françaises chassent les Autrichiens et dominent la région jusquřen 1813 ; après le soulèvement des populations, en 1866, les troupes italiennes sont accueillies avec liesse ; en 1945, libération de la région par les troupes anglo-américaines).

La seule constante est la proximité de la montagne et de la plaine côtière, avec une présence invariante des mêmes populations dans la montagne (non concernée par le passage des armées venues du Nord comme du Sud) : dřoù une conservation de parlers rhéto-romans dans la montagne. Comme la plaine du Frioul a été un lieu de passage pour les armées mais pas une zone de colonisation sauf pour les Romains, les Lombards et les Vénitiens (toutes populations qui avaient le latin comme langue principale ou langue dřadoption Ŕ cřétait le cas des Lombards), les populations ont subi les pillages des armées mais nřont guère été affectées par leur langue : entre chaque passage des armées, les populations se réorganisaient et refaisaient leur unité linguistique (comme Aquileia, plusieurs fois détruite et chaque fois reconstruite). En outre, une fois la paix revenue, les migrations internes des populations de la montagne vers la plaine ont repris leur influence sur les parlers de la plaine entraînant parfois leur refrioulanisation.

Ainsi, la plaine, avec les facilités de culture et lřabondance de la production vivrière, a toujours représenté un attrait pour les montagnards qui, en sřinstallant dans la plaine, apportaient aussi leurs variantes dialectales, contribuant à maintenir la langue frioulane dans le cadre du groupe rétho-roman caractéristique des zones montagneuses (romanche et ladin).

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Aujourdřhui encore, la montagne se vide tandis que la plaine se développe. Le phénomène nřest plus, de nos jours, lié à la production vivrière mais au développement de lřindustrie. Les industriels trouvent une place disponible dans la plaine et des moyens de communication importants alors que les vallées des montagnes sont plus difficiles dřaccès, offrent des espaces plus restreints à lřinstallation des usines et enfin, une population considérablement plus réduite.

2. Les facteurs psychologiques

Les Frioulans ont un territoire bien défini100, par la mer au Sud, la montagne au Nord (Autriche), à lřEst (la Slovénie) et au Nord-Ouest (Trentin-Haut-Adige). Seul le contact au Sud-Ouest avec la Vénétie (entre Sacile et Lignano Sabbiadoro) peut donner lieu à des revendications territoriales entre la région du Frioul et celle de la Vénétie. On comprend donc que les Frioulans aient tendu à marquer leur territoire, même dans cette zone de plaine où leur parler sřest étendu au-delà du fleuve Tagliamento.

Les Frioulans sont des montagnards et non des marins, ce qui explique que les rivages de lřAdriatique, au Sud du Frioul, aient été laissés à lřinfluence de Venise, au point que Trieste a toujours été considéré comme une enclave vénitienne101 en terre frioulane. Cřest ce qui explique que lřOuest du Tagliamento soit occupé par des Frioulans au pied des montagnes et dans la plaine au Nord, mais par des populations parlant le vénitien au Sud, près de lřAdriatique, entre le Tagliamento et la Livenza102, comme à Grado et à Marano.

3. Le Frioulan et lřEurope

La spécificité du Frioul (géographie), du frioulan (langue) et des Frioulans (habitants) se remarque dans les interventions faites auprès de la Commission européenne pour la reconnaissance du frioulan comme langue modime (cf. Chapitre 3)103 ainsi quřauprès du gouvernement italien pour la reconnaissance de la région du Frioul comme région autonome104.

Ed

100 cf. Chapitre 1 101 cf. Chapitre 3 : quelques lignes sur le dialecte de Trieste. 102 Informations recueillies auprès des Mairies de Grado et Marano. 103 ATLANTIS - marroc.uoc.es/atlantis/index.html LINMITER - www.linmiter.net/lexique/_index.html ARLeF - www.arlef.it Le frioulan fait partie de ces trois organismes européens reconnus par la Commission Européenne. Disponible sur http://ec.europa.eu/education/languages/languages-of-europe/ doc147_fr.htm#a8 104 Arircle 2 de la Constitution italienne (cf. Chapitre 3)

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La langue frioulane fait partie du groupe des langues rétho-romanes105, comme nous le voyons sur la carte, ci-dessous.

Aire linguistique des langues rétho-romanes

Nous constatons que les langues rétho-romanes occupent tout le Nord-Est de lřItalie, le Sud de la Suisse et le Sud de lřAutriche. Le frioulan appraraît dans le canton des Grisons, dans la province de Bolzano et dans le Frioul-Vénétie Julienne.

Dans le document suivant, nous situons le frioulan dans lřarborescence du lřévolution du latin :

Situation des langues rhéto-romanes parmi les langues romanes

105 LECLERC, Jacques, L'aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval, 27 décembre 2007, disponilbe sur http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/italiefrioul.htm

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Nous constatons que le frioulan est une langue rhéto-romane qui reste proche du ladin et du romanche (exemples cités p. 67).

La carte suivante nous présente la répartition des différentes langues parlées dans le Frioul-Vénétie Julienne.

Nous constatons que le frioulan est parlé surtout dans la plaine et surtout al di la de l‟Aghe. Le slovène est très présent le long de la frontière slovène, cette langue est croisée avec le langue allemande le long de la frontière autrichienne. Nous constatons quřil y a des enclaves allemandes dans le Nord de la région. Dans le Sud du Frioul, le slovène rencontre lřitalien surtout sous la forte influence de Trieste (exemples p. 192 et suivantes). Sur le reste du territoire, on parle lřitalien ou une langue proche de lřitalien (voir la troisième partie sur le bilinguisme dans le Frioul). Le frioulan nřest pas une langue homogène, car il est fragmenté en plusieurs variétés dialectales :

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- le frioulan commun106 ou central est le frioulan parlé à Udine et ses environs. Nous retrouvons le Ŕa final comme dans terra, peverada, vacha ; le Ŕie, qui vient du ĕ latin comme dans mieza, fiergis ; le Ŕue, qui vient du ŏ latin comme dans aruedis, puarta, puint. Le pluriel des noms féminins est en Ŕas comme dans las scrituras mais le pluriel en Ŕis est aussi présent comme dans lis viliis, inferadis. La présence de la prépalatale comme dans chiase, chian.107 - le frioulan oriental est parlé dans la zone de Gorizia. Sa principale caractéristique est lřaccentuation brève de toutes les voyelles comme dans čàf, čàr, blàŋk, zàl, nìt, kurtìs, vidùt, dùt, pél, fréda, nùf, kuésta, vué. La prépalatale est présente à toutes les positions comme dans čàf, mósča, dìnč. Le pluriel des noms et des féminins est en Ŕis comme dans fòia (au pluriel : fòis), klàp (au pluriel : klàs)108. - le frioulan occidental est parlé dans la zone de Pordenone. Nous prendrons comme exemple Cordenons car la langue actuelle de Pordenone est très Ŗvénétiséeŗ. La principale caractéristique est lřaccentuation brève de toutes les voyelles comme dans sàbu, zàl, vìnt, mìli, lùnis, dùt, pùi, déis, fièvra, miàrkui, fiàr, néif, déit, véir, lóuk, fóuk, sudóur, bróut. La finale Ŕa est présente pour les féminins singuliers comme dans nòma, kuòsa. La palatalisation est présente à toutes les positions comme dans čàf, čàr, ğàt, vèču. Le pluriel des féminins est en Ŕ is comme dans tànti fèminis, les masculins ont le pluriel en Ŕs comme dans čamps, màŋs109. - le frioulan de la Carnia est parlé dans la zone de Tolmezzo. Nous retrouvons lřopposition des voyelles fortes et des faibles comme dans zenâr, febrâr, mais blàŋk, čàr ; finî mais kuzìne, brût mais autùŋ ; mîl mais mièrkus, vìnars ; déit mais leŋge. La palatalisation nřest pas automatique, nous trouvons čàf mais aussi k‟âf. Les substantifs féminins en Ŕe ont un pluriel en Ŕis comme dans li(ś) stèliś. Les autres noms ont le pluriel en Ŕs comme dans òmś, klâś, dìnč110.

106FRAU Giovanni, I Dialetti del Friuli, Società Filologica friulana, Udine, 1984, p.14. 107 FRANCESCATO Giuseppe, Dialettologia friulana, Società Filologica friulana, Udine, 1966, p. 305 108 FRANCESCATO Giuseppe, Dialettologia friulana, Società Filologica friulana, Udine, 1966, p. 359 109 FRANCESCATO Giuseppe, Dialettologia friulana, Società Filologica friulana, Udine, 1966, p. 235 110 FRANCESCATO Giuseppe, Dialettologia friulana, Società Filologica friulana, Udine, 1966, p. 375

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La carte ci-dessous présente la répartition des différents groupes de frioulan :

Les différentes variétés de frioulan111

111 SOBRERO Alberto A. et MARCATO Carla, Profili linguistici delle regioni, Laterza, Bari, 2001, p. 33

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2.5. Les variétés de frioulans

Historiquement, la division en trois groupes renvoie à lřancienne division du territoire à lřépoque romaine. A cette époque, le territoire était divisé entre les communes dřAquileia avec Forum Iulii, Concordia et Carnicul, remplacées par la suite par les diocèses chrétiens. Les territoires de ces communes correspondaient respectivement au Frioul centro-occidental, au Frioul occidental et au Frioul septentrional112. Le parler frioulan montre une très grande variété, nous pouvons facilement mettre en évidence des différences comme nous le verrons dans la manière de parler dans un village et celui du village voisin113, le parler employé par les anciens et les jeunes114. Malgré cette présence de variétés, il reste la capacité des Frioulans de se comprendre entre eux bien quřils soient de villages différents dans le Frioul ce qui prouve que des structures fondamentales sont conservées. Nous pouvons alors parler dřune culture frioulane, dřun patrimoine dans lequel la communauté frioulane se reconnaît sans pour autant mettre de côté les diversités locales, les traditions, les langues qui constituent lřesprit de clocher (il campanilismo), auquel les Frioulans sont très attachés115.

Le frioulan a éclaté en plusieurs variétés régionales pour différents motifs :

- la répartition du territoire : la zone alpine et préalpine est fractionnée en diverses zones et cette division ne facilite pas les communications internes. Comme nous lřavons vu dans le Chapitre 1 p. 9 et 10 et sur le graphique de la p. 9 : la répartition de la géographie physique. Ainsi que p. 50 : les voies de communication. - l‟histoire : elle a déterminé la formation de petits centres dřattractions linguistiques et culturelles comme à Aquileia : la Basilique dřAquileia p.39, Udine : la cathédrale dřUdine p. 42-43, Pordenone : la mairie de Pordenone et il viale dei Portici116, Gorizia : il Castello di Gorizia, il Duomo di Gorizia117 et la zone de Trieste : il Castello e giardini di Duino, il Palazzo Stratti et il Castello Miramare118.

112 Voir p. 30 113 Voir le texte de lřenregistrement en Annexe 2 p. 222 114 Voir les différentes enquêtes de lřISTAT p. 176 115 SOBRERO A. et MARCATO C., ŖProfili linguistici delle regioni”, Laterza, Bari, 2001, p.32 116 Photos à voir sur le site de la Mairie de Pordenone 117 Photos à voir sur le site de la Mairie de Gorizia 118 Photos à voir sur le site de la Mairie de Trieste

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Cřest pour toutes ces raisons, sřil y a un frioulan commun écrit, il nřy a pas un frioulan commun parlé.

Selon une idée très répandue dans le Frioul119, le Ŗmeilleur frioulanŗ nřest pas celui dřUdine mais celui de San Daniele, au Nord-Ouest dřUdine. Nous pouvons poser la question : pourquoi le frioulan de San Daniele ? Ce parler a deux caractéristiques fondamentales : - il nřy a pas de diphtongaison propre au frioulan occidental ou celui de la Carnia : on dit cûr et non cuore ; on dit frêt et non frìat ; on dit plûf et non plouf ; on dit krôś et non crous. - il conserve cependant la prononciation : -cj- dans les mots comme cjâf, cjase, cjan.

119 Cřest aussi ce quřaffirme Francescato dans ŖDialettologia Friulanaŗ, zona VII, p. 327-329, affirmation reprise par Marcato et Sobrero dans ŖProfili linguistici delle regioniŗ.

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2.6. Les isoglosses du Frioul et la position de Bannia

Giuseppe Francescato regroupe dans Dialettologia friulana un grand nombre dřisoglosses du Frioul120. On les retrouvera sur deux cartes placées en Annexe (p. 239-240). Bannia nřapparaissant pas sur ces cartes, nous avons rajouté sa position exacte par rapport à lřensemble des isoglosses reportées par Francescato.

Ces cartes montrent que le territoire du Frioul peut se diviser en deux grandes parties : lřune orientale et lřautre occidentale séparées par le Tagliamento. Dans la partie orientale, se dégage une tendance à lřunification sous lřinfluence du frioulan central représenté par lřudinese. La partie occidentale, se compose dřune zone plus fractionnée car elle assure la transition entre les zones ladines de la montagne et la plaine vénitienne jusquřà la Livenza et même au-delà. Par ailleurs, lřhistoire a contribué à fractionner cette zone occidentale successivement occupée par les Vénitiens, les Turcs puis à nouveau les Vénitiens (voir la partie histoire du Frioul-Vénétie Julienne).

Le frioulan commun se manifeste par une proximité tant phonologique que morphologique et lexicale entre les parlers du Frioul oriental et ceux du Frioul occidental (bien que ce dernier soit composé dřun certain nombre dřemprunts vénitiens). Il nřest donc pas possible de séparer nettement le Frioul en deux zones distinctes. Il est préférable de parler dřun frioulan unique qui sřimpose sur deux fronts : lřun à lřorient et lřautre à lřoccident.

Le frioulan occidental se distingue du frioulan oriental essentiellement sur trois points121 :

- la diphtongaison - la conservation du –a final - lřinfluence vénitienne qui permet une lente migration dřéléments phonétiques, morphologiques et lexicaux, surtout dans les parties les plus marginales du Frioul occidental.

120 FRANCESCATO Giuseppe, “Dialettologia friulana”, Società Filologica friulana, Udine, 1996, p. 97 et p. 99 121FRANCESCATO Giuseppe, “Dialettologia friulana”, Società Filologica friulana, Udine, 1996, p. 92-93

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La diphtongaison :

Elle est le point essentiel de la différence entre les deux parties. Les différentes formes de diphtongaison délimitent le Frioul en 4 blocs (division encore valable de nos jours)122 :

- le frioulan centro-oriental qui comprend la zone Sud des Alpes, à lřEst du Tagliamento jusquřà la mer, comme à Gemona : nous avons tréi, (v)uéi, fréit, véi ; à Ospedaletto, nous avons i ài vierğût, i viôt, nò i viodìŋ et à Venzone, nous avons pièl, sièt, kuvièrt, vuès, kuèl, puàrte, kuàr. - le frioulan carnique qui comprend toute la Carnia orientale, comme dans le Val del Fella et à Travesio où nous avons déis, mistéirs, piè, fièr, vóul, plóuf, fuàrt. - le frioulan du Gorto qui comprend tout le bassin du Degano et ses affluents, comme à Comeglians : nous avons inviér, iér, šiera, vóul, nevùot, voùs ; comme à Forni Avoltri : nous avons séir, fièr, nìof, frìot, amùor, krùos ; comme à Forni di sotto : nous avons mêil, čaviéi, piél, čapiél, inviàr. - le frioulan au-delà du Tagliamento jusquřà la frontière avec la Vénétie, comme à Cordenons : nous avons déiś, méil, néif, lóuk, nóuf, nuòt, ; comme à Azzano Decimo : nous avons čaviéi, viàrta, nóuf, puàrta, vóule ; comme à San Vito al Tagliamento : nous avons čaviéi, séit, déit, plóuf, fuèa, vuès, ruèda ; comme a Bannia : nous avons thiél, čaviéi, tiàra, uthiéi, nuót, muàrt, póura.

Mais dans les zones de transitions la diphtongaison coexiste avec son absence ou présente des variantes123 :

- la zone du moyen Tagliamento, le long du fleuve entre Osoppo, nous avons : sièrâ, fièr mais aussi : neri, soreli, lâ, podê, vuê ; à Stazione et dans le bassin du lac de Cavazzo, nous trouvons : fiésta, miérkus, iérba, déit, néif mais aussi : sorêli, vorêla, prêdi, nêri. - la partie qui chevauche le fleuve en amont de Spilimbergo présente : moróus, vóus, kolóur mais aussi : sò-tu ? et cela jusquřen aval de Spilimbergo ; au pied des Préalpes et des collines au Nord et dans la région des sources de Codroipo, on trouve : vièrt mais aussi stèle ; à Palmanova : viàrt mais aussi : zòviŋ/ğòviŋ. - Forni di Sopra, nous avons : čaviéi, diént, piél, kuiàrt, inviàr, fréit, źuóba, vuóli mais aussi : vért, stéla, otóbri et Forni di Sotto présente : mêil,

122 FRANCESCATO Giuseppe, “Dialettologia friulana”, Società Filologica friulana, Udine, 1996, p. 94 à 96 123 FRANCESCATO Giuseppe, “Dialettologia friulana”, Società Filologica friulana, Udine, 1996, p. 96

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čaviéi, piél, čapiél, inviàr mais aussi : ištat, čaf, amîk, lûš qui ont des éléments carniques et occidentaux en même temps. - la zone frioulane vénitienne qui sřétend le long de la frontière entre le frioulan et le vénitien avec une forte influence vénitienne. - Erto qui a une position géographique et linguistique particulière, nous avons : mèl, prè, mèrti, mùr, fòra 124.

Après avoir consulté les deux cartes, nous pouvons constater que la zone occidentale du Tagliamento est beaucoup plus complexe que la zone orientale. Nous pouvons observer une interaction entre une poussée occidentale des influences frioulanes centrales et une poussée orientale des influences vénitiennes125. Elle est dûe à un fractionnement linguistique qui est le résultat de lřintersection de deux forces opposées126. Selon G. Francescato, ces deux forces semblent avoir fait éclater une zone à lřorigine unie.127

Les principales caractéristiques sont :

- le è et le ẹ diphtonguent en éi ; le ò et le ọ diphtonguent en óụ avec une évolution particulière pour : oculus : ò > ųò (ųè). Selon Francescato128, lřévolution de oculu est la suivante : o vuòli à Bannia, Cordenons, Giais, Aviano. o guòle à Polcenico et Budoia o vuòi à Cimolais o vuèli à San Vito al Tagliamento - ò > ù devant les nasales complexes cřest-à-dire n + consonne : PONTEM > punt / FONTEM > funt / FRONTEM > frunt / LONGE > luŋk / RESPONSUM > rispunt - palatalisation du possessif de la 2° personne (tò/tiò/k‟ò). Francescato explique ce phénomène par analogie avec le pluriel tiéi qui se palatalise en k‟éi ou par analogie avec la première personne du singulier (meus, *teus, *seus qui donnent respectivement gno, tiò, siò).

124 Voir les deux cartes sur les isoglosses en Annexe 1, p. 215 125 FRANCESCATO Giuseppe, “Dialettologia friulana”, Società Filologica friulana, Udine, 1996, p. 98 126 CASTELLANI Riccardo, Il friulano occidentale, Lineamenti storico-linguisitici delle composte dialettali, Del Bianco editore, Udine, 1980, p. 73 127 FRANCESCATO Giuseppe, “Dialettologia friulana”, Società Filologica friulana, Udine, 1996, p. 114 128 FRANCESCATO Giuseppe, “Dialettologia friulana”, Società Filologica friulana, Udine, 1996, p. 37-38

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- zì pour Řallerř. Selon la carte de Francescato129, lřemploi de zì (et de ses variétés : ğì, žì et zì) ne se fait que dans la zone occidentale du Tagliamento. - nombreux emprunts en –u ou en Ŕo : Francescato les considère comme des emprunts du vénitien, par exemple : òru, spèču, sàbu. o Le –o se rencontre dans une zone étroite limitrophe avec la Vénétie, qui inclut Giais, Aviano, Budoia, Azzano Decimo, Vacile, San Martino al Talgiamento. o Le –u se rencontre au Nord (Forni di Sotto et di Sopra) et dans toutes les vallées du Cellina, du Meduna et à droite du Tagliamento.

Nous allons voir quelle est la position de Bannia dans la trame des isoglosses. Nous avons reproduit, de manière partielle, les deux cartes des isoglosses (citées p.80 et situées en Annexe p. 239-240), nous avons introduit Bannia.

Bannia

Bannia

Les isoglosses du Nord au Sud dans le Frioul

129 FRANCESCATO Giuseppe, “Dialettologia friulana”, Società Filologica friulana, Udine, 1996, p. 79 et p. 89

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Légende : nous ne citons que les isoglosses qui touchent au plus près Bannia.

1. délimitation voyelle brève/longue : 18bis. tòli/čòli : dans le dialecte de Bannia a des voyelles longues et des Bannia, nous avons le verbe čòj. voyelles brèves qui permettent de 37. –oŋ/-eŋ/-iŋ : nous avons les reconnaître le sens des mots comme : différentes possibilités de désinences path [pāθ] et path [păθ]. de la première personne du pluriel : 9. ųè/ųò : Bannia est touchée par les Bannia présente la forme en –eŋ. diphtongaisons ųè/ųò, exemples cités ci-dessus. Nous constatons que le dialecte de Bannia suit les règles générales de la phonétique frioulane mais quřil accepte lřinfluence du vénitien, en particulier dans le domaine du lexique.

Dans la représentation suivante, nous avons positionné Bannia par rapport aux isoglosses latérales et aux isoglosses dřEst en Ouest du Frioul. Nous nřavons repris dans la légende que les isoglosses qui touchent Bannia :

Bannia

La répartition des isoglosses en deux parties : les isoglosses latérales et les isoglosses d‟Est en Ouest

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Légende : 1. délimitation voyelle brève : la 36. Ŕí : la désinence de la première délimitation de la postion de la voyelle personne du singulier dans le dialecte brève passe par Bannia. de Bannia est en Ŕi comme dans tout le 8. iè > ià devant la consonne Ŕr : dans Frioul. le dialecte de Bannia, nous avons la tiara

Bannia est située sur la zone où se croisent le plus intensément les isoglosses, ce qui explique les particularités de son dialecte qui font lřobjet des chapitres à venir.

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2.7. Les traits caractéristiques du frioulan

Dans ce chapitre, nous adoptons une retranscription qui sera toujours la même pour bien distinguer les termes latins, italiens, vénitiens et frioulans :

- les termes frioulans seront retranscrits en italique - les termes vénitiens seront retranscrits en italique - les termes italiens seront retranscrits en souligné - les termes latins seront retranscrits en MAJUSCULE.

Avant de parler des caractéristiques du frioulan occidental, nous allons présenter les traits généraux du frioulan qui le distinguent des autres parlers et qui sont repris par Marcato et Sobrero dans Profili linguistici delle regioni 130:

- la présence dřune série de voyelles accentuées qui peuvent être prononcées longues ou brèves. Elles sont retranscrites avec un accent circonflexe : Ŗ^ŗ quand elles sont longues et sans Ŗ^ŗ quand elles sont brèves.

Exemples :

lât : andato (participe passé du verbe lâ : andare) Ŕ lat : latte pâs : pace Ŕ pas : passo mût : modo Ŕ mut : muto

- les groupes de consonnes latines : cl-, gl-, pl-, bl-, fl-, se sont palatalisés dans presque tous les dialectes sauf en frioulan où ils se sont conservés.

Latin Italien Frioulan Vénitien clave chiave clàf ciave glarea ghiaia glèrie giare plus più plui plus blancu bianco blanc bianc flore fiore flour flour

130 C. MARCATO et A. SOBRERO, Profili linguistici delle regioni, Laterza Editori, Bari, 2001, p. 34 et suivantes.

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- les sons ca- et ga- du latin se palatalisent en frioulan :

CANEM > frioulan : cjàn ou ciàn

GALLUM > frioulan : gjàl ou giàl

Cette palatalisation permet de reconnaître le frioulan du vénitien. Nous avons lřexemple de la poésie de Pier Paolo Pasolini :

Ciant da li ciampanis131

Nous comprenons aussi pourquoi le nom de la région montagneuse du Frioul se prononce :

Carnia se prononce Cjàrgne ou Ciàrgne.

G. Francescato présente la carte n°8132 où il donne la répartition de la palatalisation du k‟ > č et du g‟ > ğ. Nous remarquons que la palatalisation se fait dans le Frioul occidental et dans le Sud du Frioul.

- la conservation du Ŕs final :

Ce Ŕs existait en latin pour le pluriel des substantifs133 et à la deuxième personne du singulier et du pluriel. Cette consonne est maintenue en frioulan.

Elle est la marque du féminin pluriel et aussi de certains masculins pluriels (nous verrons dřautres exemples dans le chapitre suivant). Nous remarquons aussi que la forme du féminin singulier Ŕa présente un pluriel –is, comme dans134 :

noms féminins : cjasa (maison) donne un pluriel cjàsis (maisons) fruta (jeune fille) donne un pluriel frutis (jeunes filles).

noms masculins : cjan (chien) donne un pluriel cjans (chiens) frut (garçon) donne un pluriel fruts/fruz (garçons).

131 Marcato et Sobrero donnent comme Exemple le titre dřune poésie de Pier Paolo Pasolini : Ciant da li ciampanis ŘLe Chant des clochesř 132 FRANCESCATO G., Dialettologie friulana, Società Filologica Friulana, Udine, 1966, p. 47. 133 Seulement les substantifs de la troisième déclinaison 134 Le Ŕs nřexistait pas en latin au féminin en -a

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- les verbes à la deuxième personne :

cjàntis (tu chantes) du latin CANTAS cjantàis (vous chantez) du latin CANTATIS

Ce point sera développé dans la partie de la grammaire frioulane dans le chapitre 3.

- Les particularités du frioulan se retrouvent aussi dans le lexique.

Elles sont dues à lřorigine de certains mots, nous en présentons quelques exemples (nous retrouvons dans le lexique du dialecte de Bannia dřautres exemples de ces particularités, en Annexe p. 291) :

brût : (belle-fille), qui dérive dřun mot ancien dřorigine germanique : *brudis135 bleòn : (drap), apporté par les Lombards durant le Haut Moyen Age, qui vient dřune forme *blahjô reconstituée sur la base dřun ancien haut allemand blaha, qui a le sens de Ŗmorceau de toile grossièreŗ 136 . mandi137 : (au revoir) pour saluer quelquřun de manière amicale.

Un mot typiquement frioulan : frut / fruta ou frute Ŕ fantàt (garçon) / fantàta ou fantàte (jeune fille), qui ne sřemploie que dans les zones frioulanes138.

135 MARCATO et CORTELAZZO, Dizionario etimologico dei Dialetti Friulani (D.E.D.I.), UTET, 1992, p. 40 : ŖVoce caratteristica del Friuli ed assai antica ; infatti, è testimoniata i una iscrizione di Aquileia, che risale presumibilmente al III sec. D.C…..ŗ 136 MARCATO et CORTELAZZO, Dizionario etimologico dei Dialetti Friulani (D.E.D.I.), UTET, 1992, p. 35 : ŖVoce di origine longobarda, che, nellřItalia settentrionale, sopravvive solo in Friuli.ŗ 137 Il existe plusieurs hypothèses sur le sens de mandi : - Selon MARCATO et SOBRERO, Profili linguistici delle regioni, Laterza Editori, Bari, 2001, p. 37 : il se construit sur la forme italienne de : mi raccomando avec une métathèse du –i qui se reporte à la fin et le –o est élidé : marcomandi. - On peut le comparer à lřitalien : mi raccomando qui nřaurait gardé que la deuxième partie : mandi avec la finale de la 1° personne du singulier. MARCATO et CORTELAZZO, Dizionario etimologico dei Dialetti Friulani (D.E.D.I.), UTET, 1992, p. 142. - Selon la troisième hypothèse Ŕ opinion très diffusée dans le Frioul Ŕ mandi trouverait son origine dans : man di Dio ; avec la forme génitive Dii, on aurait eu : man di Dii qui se serait réduit à mandii, avec lřhaplologie de di : mandi. Pour le renvoi à Dieu, nous pouvons lřobserver aussi dans le français : adieu et leb provençal : adisiats. 138 MARCATO et SOBRERO, Profili linguistici delle regioni, Laterza Editori, Bari, 2001, p. 37.

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Dans le Frioul occidental, on utilise parfois le terme : canài pour désigner lřenfant, il correspond à lřitalien : canaglia. Ces deux termes ont la même origine étymologique et la même histoire mais ils nřont pas le même sens, car en italien il revêt un sens péjoratif139.

Les particularités du frioulan se rencontrent aussi dans :

- des secteurs spécialisés comme celui des outils agricoles. Nous avons cités quelques termes du dialecte de Bannia en prenant des exemples de Sergio Vaccher dans „L Mai e la so dent, „L paeis a l‟è ulì, Ratatuia : “Divagazioni sul filo della memoria”:

la vuargine, el varsor : (la charrue) el vicjaradour, vicjarà : (le fait dřenlever le surplus de terre) el solcjadour : (le fait de creuser un sillon)140

- certains métiers, aujourdřhui disparus :

el bovàr : (celui qui sřoccupe des bœufs) boscià cul cortelàth : (débroussailler) sclarì i bampui de la vit : (couper les pampres de la vigne)141

Un autre domaine où il est possible de trouver des termes frioulans est la cuisine traditionnelle. Elle a été en partie conservée et en partie redécouverte à travers la réévaluation de la culture locale142.

Les plats caractéristiques :

el frico : (fromage frit) el musèt : (saucisse à cuire)

MARCATO et CORTELAZZO, Dizionario etimologico dei Dialetti Friulani (D.E.D.I.), UTET, 1992, p. 106. 139 MARCATO et CORTELAZZO, Dizionario etimologico dei Dialetti Friulani (D.E.D.I.), UTET, 1992, p. 48 : ŖSi tratta di un particolare sviluppo di significato del friulano canàe… dal latino CANE, attraverso la mediazione dellřitaliano canaglia.ŗ 140 Tout le vocabulaire agricole nous a été donné par Caterina, une personne, qui a pratiqué ces différentes activités lorsquřelle vivait dans le Frioul. 141 Tout le vocabulaire sur les gestes anciens se rouve dans les textes de VACCHER Sergio, „L Mai e la so dent, Pro Loco Bannia, 1993, p. 36 142 VALLI Emilia, La Cucina del Friuli, Newton Compton Editori, 2007, p. 206, p. 142, p. 219, p. 238.

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la brovada : plat à base de navets râpés, qui ont macéré dans du vinaigre et qui sert de sauce dřaccompagnement au muset. la gubana : gâteau typique du Frioul.

Toutes ces particularités ont une influence sur lřévolution de la langue (voir Chapitre 3), tout particulièrement sur lřitalien régional parlé dans le Frioul. Au point que lřon peut parler de bilinguisme (italien-frioulan) voire de multilinguisme : italien, frioulan, vénitien mais aussi slovène et allemand dans le Frioul-Vénetie Julienne. LřARLeF (Agjenzia Regjoinal pe Lenghe Furlane) reconnaît explicitement cette multiplicité de langues en proposant, pour la rentrée 2011-2012, un enseignement de et dans ces différentes langues au sein même de lřécole primaire.

ŖGnove Iniziative de ARLeF pe promozion dal furlan tes scuelis

I dirits linguistics e il plurilinguisim naturâl de nestre regjon a van sostignûts. Gnûf materiâl promozionâl de ARLeF.

La ARLeF, in acuardi cu la Direzion Istruzion de Regjon Friûl Vignesie Julie e cul Ufici Scolastic Regjonâl, e à inmaneât une gnove iniziative par promovi lřaprendiment dal furlan tes scuelis dal oblic. Il Comitât Tecnic Sientific de ARLeF, la Comission scuelis dal Assessorât de Istruzion de Regjon FVJ e l'Ufici Scolastic Regjonâl a àn fat un volantin dulà che si met in evidence il patrimoni linguistic naturâl de nestre regjon e la impuartance di nudrîlu, dongje des altris lenghis che si fevelin in Europe e tal mont, intune prospetive di educazion plurilengâl e pluriculturâl. Il volantin al vignarà dât fûr insiemi a la domande di iscrizion ae scuele cussì i gjenitôrs a puedin rindisi cont dai lôr dirits linguistics e de ofierte formative che e à viodût fin cumò metûts in vore progjets une vore preseâts e di cualitât.143ŗ

143 Nouvelle initiative de lřARLeF pour la promotion du frioulan dans les écoles

Les droits linguistiques et le plurilinguisme naturel de notre région doit être soutenu. Nouveau materiel promotionel de lřARLeF. LřARLeF, en accord avec la Direction de lřInstruction de la Région Frioul-Vénétie Julienne et avec le Bureau Scolaire Régional, a organisé une nouvelle initiative pour promouvoir lřapprentissage du frioulan dans les écoles. Le Comité Technique Scientifique de lřARLeF, la Commission des écoles du Rectorat de lřInstruction de la Région F.V.J. et le Bureau Scolaire Régional ont réalisé un manifeste dans lequel est mis en évidence le patrimoine linguistique naturel de notre région et lřimportance de le nourrir, au côté des autres langues parlées en Europe et dans le monde, dans une perspective dřéducation plurilinguistique et pluriculturelle. Le manifeste sera distribué avec la demande dřinscription dans les écoles ainsi les parents pourront se rendre compte de leurs droits linguistiques et dřune offre de formation qui a mis en œuvre jusquřà maintenant des projets, un travail intéressant et de qualité. (voir le manifeste en Annexe p. 286-287)

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2.8. Le frioulan occidental

Nous ne parlerons que du frioulan occidental car cřest la zone principale de notre étude. Cette appellation inclut les variétés de frioulan parlées à lřOuest du fleuve Tagliamento, des Préalpes jusquřà la mer ; les Frioulans appellent cette région : là da l‟aga144.

Durant la période antique, ce territoire dépendait de la Municipae romanae de Concordia à laquelle sřest superposé le diocèse chrétien145. De nos jours cette région appartient, administrativement, à la province de Pordenone à lřexception de la partie au Sud qui fait partie de la province de Venise, cřest-à-dire le district de Portogruaro.

Division et présentation du Frioul occidental

144 là da l‟aga : de lřautre cóté de lřeau (cřest-à-dire de lřautre cóté du fleuve : Tagliamento) 145 Voir le Chapitre sur lřHistoire du Frioul-Vénétie Julienne.

93

Cette carte met bien en évidence la zone du Frioul occidental et sa position très particulière146.

Le frioulan occidental est divisé en plusieurs sous-groupes de parlers 147:

- le frioulan occidental proprement dit, qui inclut les dialectes de la Meduna jusquřau Tagliamento (à la hauteur de Casarsa) et les dialectes du Cellina, de Casarsa jusquřà San Vito al Tagliamento (jusquřau fleuve). - le frioulan de la partie Nord occidentale du bas Tagliamento, qui se situe dans un triangle entre les Préalpes, la Meduna et Spilimbergo et qui descend jusquřà la hauteur de Casarsa-Codroipo. - lřasino est le frioulan parlé dans les vallées de Cosa et de lřArzino avec Vito dřAsio et Clauzetto. - le tramontino est le frioulan parlé à Tramonti di Sopra et Tramonti di Sotto. Il ne fait pas partie des dialectes du Val Meduna car il a des similitudes avec les dialectes de la Carnia. - lřertano est le frioulan de Erto dans la vallée du Vaiònt. - le frioulan de la zone de transition frioulano-vénitienne, qui inclut les dialectes parlés le long de la frontière avec la Vénétie en partant des sources du Livenza et en descendant jusquřà Bagnarola.

2.8.1. Les traits caractéristiques

Parmi les propriétés principales du frioulan occidental, on peut citer :

1. lřabsence de voyelles longues, comme : pas, qui est la forme unique pour Řla paixř et Řle pasř

2. la présence de diphtongues : déis : dieci nóuf : nove néif : neve cróus : croce

que nous pouvons comparer à : dîs, nûf, nêf, crôs du frioulan centro-oriental.

Nous citons en exemple le texte de Pier Paolo Pasolini, “Ciant da li ciampanisŗ, écrit dans le frioulan de Casarsa. Nous avons souligné les

146 http://www.polumnia.net/writing/magz.php?series=dall&id=13 147 FRAU G., I Dialetti del Friuli, Società Filologica Friulana, Udine, 1984, p.15-16

94 diphtongues caractéristiques de la variété du frioulan occidental. Tout comme nous le voyons dans le frioulan de Bannia :

Frioulan de Casarsa Frioulan de Bannia Français148 Ciant da li ciampanis Ciant da li ciampani Chant des cloches

Co la sera a si pièrt ta Cuant la sera la se Quand le soir se perd li fontanis piart ta li fontani dans les fontaines

il me país al è colòur „l me paèis a l‟è colòur mon pays est couleur smarít. smarít. égarée.

Jo i soj lontàn, Mi soi lontàn, mi Je suis au lointain, et recuardi li so ranis, recuardi li so rani, me souviens ses grenouilles la luna, il trist tintinulà la luna, il trist tintinulà dai gris dai gris la lune, et le triste tintillement des grillons. A bat Rosari, pai pras A bat Rosari, pai prath al si scunís: al si scuníse : Rosario joue, il sřessouffle dans les prés: jo i soj muàrt al ciant mi soi muàrt al ciant da li ciampanis. da li ciampani. moi je suis mort au chant des cloches. Forèst, al me dols Forèst, al me dolth svualà par il plan, svualà par „l plan, Etranger, à mon doux vol de par la plaine, no ciapà pòura: jo i soj no ciapà pòura: mi soi un spirt di amòur un spirt de amòur nřaie pas peur: je suis un esprit dřamour che al so país al torna ca al so paèis al torna di lontàn. de lontàn. qui au pays sřen revient de très loin.

Après avoir traduit le texte de Pasolini dans le dialecte de Bannia, nous voudrions proposer une modification de la traduction en français. Nous avons travaillé ces deux traductions avec Renato Baret :

Quand le soir se perd dans les fontaines

mon pays est couleur perdue.

Je suis loin et je me souviens de ses grenouilles

148 Traduction dans Poésies de jeunesse de Pasolini paru dans la collection Poésie/Gallimard, traduction D. Fernandez et N. Castagné, 1996.

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De la lune et du triste tintillement des grillons.

Rosario sonne, il sřépuise dans les prés :

moi je suis mort au chant des cloches.

Etranger, à mon doux vol au-dessus de la plaine,

nřaie pas peur : je suis un esprit dřamour

qui au pays sřen revient de très loin.

Nous pouvons remarquer que les deux frioulans sont très proches. Certaines différences minimes apparaissent surtout au niveau de la prononciation.

Le frioulan de Casarsa utilise Ŕi+s au pluriel féminin là où le dialecte de Bannia emploie seulement un Ŕi. La diphtongaison Ŕou- est une caractéristique du frioulan occidental : colour, amour. Comme nous le voyons sur la carte ci-après149, Giovanni Frau présente la répartition des différentes diphtongues sur le territoire du Frioul-Vénétie Julienne.

Les résultats de ẹ, ọ et ę, o en position accentuée

149 FRAU Giovanni, I Dialetti del Friuli, Società Filologica Friulana, Udine, 1984, p. 33

96

Nous remarquons que dans la zone du Frioul occidental, les voyelles fermées Ŕe et Ŕo et les voyelles ouvertes Ŕe et Ŕo diphtonguent en Ŕéi et en Ŕóu lorsquřelles sont accentuées.

3. Certains termes présentent une voyelle finale différente par rapport à ceux du frioulan centro-occidental et carnique :

Exemple :

au lieu de pari et mari (en frioulan), nous rencontrons pare et mare (en frioul occidental), qui sont des formes correspondant au vénitien.

4. la présence de la voyelle typique –u fréquente à la fin des mots comme :

spèciu : specchio vèciu : vecchio

qui rappellent le vénitien : spècio et vècio.

5. lřemploi de certaines formes en frioulan occidental

„zi du latin IRE (cf. italien ancien gire) : andare versór du latin VERSORIUM : aratro

Ces formes étaient employées dans la zone de Concordia et dans toute la zone vénitienne. tandis quřen frioulan centro-oriental, nous avons les formes :

lâ du latin AMBULARE, *allare : andare vuàrgine du latin ORGANUM150, *organa : aratro

Ces formes existaient à une époque ancienne dans la zone dřAquileia151.

150 D.E.D.I., p. 252 151 MARCATO et SOBRERO, Profili linguistici delle regioni, Editore Laterza, Bari, 2001, p.43

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2.8.2. Le vénitien dans le Frioul-Vénétie Julienne

Nous constatons que la présence vénitienne est assez importante dans le Frioul occidental. Ceci est dû au voisinage de la zone frioulane occidentale avec le parler vénitien. De 1420 jusquřà la fin du XVIIIe siècle, une grande partie du Frioul est sous la domination de Venise, ce qui a permis au vénitien de sřétendre aussi dans des villes du Frioul.

Le vénitien a toujours été considéré par les Frioulans comme un parler important et prestigieux. Le frioulan en a emprunté certaines formes dans le seul but dřimiter le vénitien.

1. ces emprunts au vénitien ont modifié certaines formes frioulanes au niveau des cj- et des gj- (à lřinitiale) surtout celles proches de la frontière vénéto- frioulane (voir carte p. 91), comme :

le frioulan centro-oriental cjase et en vénitien casa, en frioulan occidental : ciasa le frioulan centro-oriental cjamp et en vénitien camp, en frioulan occidental : ciamp le frioulan centro-oriental gjal et en véniten galo, en frioulan occidental : gial

2. ces modifications se retrouvent aussi dans dřautres formes, comme :

le frioulan centro-oriental cent et en vénitien sento, en frioulan occidental : thent [θεnt] le frioulan centro-oriental parcè et vénitien parché, en frioulan occidental : parsè

Dans la carte, qui suit, nous avons mis en évidence les enclaves vénitiennes dans le Frioul-Vénitie Julienne :

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Les différentes variétés de vénitien152

Le prestige du vénitien joue aussi sur la langue écrite. Les Frioulans écrivent en frioulan et en italien mais aussi en vénitien.

Au cours des siècles, le vénitien a été utilisé par les Frioulans comme langue de lřécrit mais dans certaines zones du Frioul, il a même remplacé le frioulan comme à Pordenone. Cependant il existe une partie du Frioul où le vénitien a toujours été parlé et où le frioulan nřa jamais pénétré : la partie lagunaire de Latisana à Grado.

Un exemple de lřinfluence vénitienne dans le frioulan occidental se retrouve dans le vocabulaire de la table. Nous précisons que lors de la formation des pluriels, il existe une différence entre le vénitien et le frioulan : présence du Ŕs final dans un des cas (nous le verrons plus en approfondi dans le chapitre suivant : 3.2.2.).

152SOBRERO Alberto A. et MARCATO Carla, Profili linguistici delle regioni, Laterza, Bari, 2001, p. 44.

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Il existe des cas où les mots se ressemblent :

3. forchetta : pirón aussi bien en frioulan quřen vénitien. Il vient du latin EPI(U)RU, qui a le sens de piquet, de pieu153.

Il suffit de changer de couvert pour avoir deux termes différents :

4. coltello du latin CULTELLUS : curtìs en frioulan et cortelo en vénitien. Il sřagit du même mot mais avec un suffixe différent : -él en vénitien et Ŕis en frioulan.

5. cucchiao : sedón en frioulan, il vient du ladin central : sciadòn, qui a pour origine un ancien mot germanique : skaido, qui a le sens de cuillère de cuisine154 et scugér en vénitien de Trieste, cuciàr ou scugér à Grado, guciàr à Marano.

Mais nous pouvons nous trouver face à un mot similaire. Un dérivé de PLATTUS du latin parlé, le groupe initial pl- se conserve en frioulan tandis quřen vénitien il se palatalise en pi-. La voyelle finale disparaît en frioulan alors quřelle se conserve en vénitien :

6. piatto : plat en frioulan et piato en vénitien.

153 D.E.D.I., p. 178 154 D.E.D.I., p. 213

100

2.9. Le vénitien dans le Frioul occidental et à Pordenone155

Dans une portion du territoire du Frioul occidental, une partie qui sřétend du Nord au Sud, le frioulan se rencontre avec le vénitien (voir carte p. 97). Ce territoire constitue une zone de contact entre les deux variétés, dans laquelle elles sřinfluencent réciproquement.

Avec le temps, certaines localités, dans lesquelles le frioulan était parlé, sont passées au dialecte vénitien et dans dřautres il ne reste que quelques traces de lřancien parler frioulan. Dans ces zones lřemploi du frioulan sřest perdu parce que le vénitien était considéré comme un parler plus important ou plus prestigieux que le frioulan. Et aussi parce que le Frioul occidental a toujours été en contact avec les grandes villes de Vénétie, comme Venise et Trévise, qui ont exercé une forte influence culturelle.

Nous pouvons en conclure que dans le Frioul occidental, le vénitien était soit dřorigine soit dřimplantation récente156, ce qui a été rendu possible par la situation géographique des deux variétés linguistiques.

Dans cette rencontre entre frioulan et vénitien, le cas de Pordenone est très significatif. Dans le parler de Pordenone, nous pouvons distinguer le parler des classes sociales les plus élevées (cf. réf. enquêtes dellřISTAT, p. 6), qui emploient un vénitien proche du vénitien de Venise et le parler des classes sociales moyennes, qui utilisent un vénitien plus proche de celui de Trévise. Nous trouverons dans le tableau ci-dessous quelques exemples du parler de Pordenone :

Italien Vénitien Trévisan Pordenone matto mato mat mat/mato nodo gropo grop grop/gropo nove nove nof nove

155 MARCATO et SOBRERO, Profili linguistici delle regioni, Editore Laterza, Bari, 2001, p. 45 156 Dans le hameau de Tamai (province de Pordenone), on dit : ŖI veci na volta i parlèa anca furlàn, al camp lori i ghe disea al ciampŗ Ŕ Autrefois les vieux parlaient aussi frioulan, pour dire camp, ils disaient ciamp. Informations fournies par il Comune de Brugnera di Pordenone.

101

Il semble quřà Pordenone, on utilise soit le vénitien soit le trévisan. Les locuteurs passent naturellement dřune langue à lřautre sans aucune difficulté (voir le multilinguisme dans le dernier chapitre et le prospectus p. 288).

Les classes sociales les plus élevées se sont forcées à imiter la manière de parler le plus Ŗà la modeŗ tandis que les autres utilisateurs ont senti un voisinage géographique avec la langue vénitienne de type trévisan de Belluno. Marcato et Sobrero parlent157 dans le premier cas de vénitien colonial et dans le second cas de vénitien de frontière ou de contact. Avec le temps, le frioulan a régressé parce quřil était associé à lřimage dřun parler populaire.

157SOBRERO Alberto A. et MARCATO Carla, Profili linguistici delle regioni, Laterza, Bari, 2001, p. 46.

102

2.10. Comparaison du frioulan parlé dans la zone de Bannia (province de Pordenone) en 1978 et en 2008

Détail de la zone de Bannia158

Nous allons aborder la zone qui nous intéresse celle dřAzzano Decimo et de Bannia mais pour que notre travail soit plus complet, nous avons inclus la zone de San Vito al Tagliamento. Nous nous sommes inspirée de lřASLEF de Giovan Battista Pellegrini159 même si cet atlas ne fournit pas les données chiffrées que nous aurions souhaité obtenir. La carte de lřASLEF qui suit permet de situer Azzano Decimo et San Vito al Tagliamento ainsi que de les distinguer de la zone dřinfluence de Bannia (non répertoriée sur lřASLEF) :

158 http://earth.google.fr/(aller à : Bannia di Fiume Veneto) 159 Carte de lřASLEF complète en ANNEXE p. 237 et 238

103

San Vito al Tagliamento

Zone dřinfluence de Bannia

Azzano Decimo

Carte des points exploités160

Nous voyons : Azzano Decimo (159), San Vito al Tagliamento (161) et Chions (172). Nous remarquons que Bannia nřapparaît pas sur la carte. Le choix

160 PELLEGRINI Giovan Battista, Atlante Storico Linguistico Etnografico Friulano, 1978

104

de Pellegrini ne sřest pas porté sur Bannia, trop proche peut-être des trois points dřenquête que sont Azzano Decimo, San Vito al Tagliamento et Chions.

Dans le tableau suivant, les données qui apparaissent, sont tirées de lřASLEF pour les villes dřAzzano Decimo et San Vito al Tagliamento et dřenquêtes menées sur place auprès des habitants du village de Bannia161.

San Vito al Italien Azzano Decimo Bannia Tagliamento la primavera la viarta la viarta la primavera le narici le snarici i bus del nas el bus dal nas il giocattolo el pipin el duiatul el sogatul/el sisin nubile thentha sposase vedrana la vedrana celibe thentha femena mul el vedran il battaglio della el batoc el batitocul el batociu campana la pentola el pignat la pignata la pignata gli anelli della i anei de la i cadenei i anei de la ciadena catena ciadena il baccello dei la scuartha la tega dei bisi la scutha piselli la zucca la thaca la thucia la sucia lřocchio el vόuli el vuòli el vuèli

En nous appuyant sur différents dictionnaires étymologiques ainsi que sur le Lexique du dialecte de Bannia162, il est possible de déterminer les origines de ces onze termes. Pour la graphie, nous nous sommes servie de La grafie uficiâl de lenghe furlane de lřOsservatori Regjonâl de Lenghe e de Culture Furlanis163.

161 Le choix des 11 lexèmes sřest réalisé en fonction des données de lřA.S.L.E.F., ils apparaissent dans les enquêtes menées pour les villes dřAzzano Decimo et de San Vito al Tagliamento. 162 Dictionnaire en annexe p. 291 163 Osservatori Regjonâl de Lenghe e de Culture Furlanis, La grafie uficiâl de lenghe furlane, Società Filologica Friulana, Udine, 2002.

105

2.10.1. Etude de l’origine de ces onze termes :

- la viarta a une origine latine : APERTUS > APERTA, lřadjectif est substantivé : illa aperta > la aperta : *la averta : la verta. Le Ŕĕ- diphtongue en Ŕia- en frioulan, comme dans : tiàra (terre), piardì (perdre) et fiàr (fer). Le sens de printemps est associé au fait quřil y a une renaissance, que les fleurs sřouvrent : cřest la viarta. Il y a eu un croisement avec lřexpression latine : Ŗprimo vereŗ où Ŗverusŗ a le sens de saison : la première saison qui est aussi celle de lřouverture164.

- le snarici du dialecte dřAzzano Decimo se construit sur le latin NARIS. Les deux autres dialectes, celui de Bannia comme celui de San Vito al Tagliamento, utilisent la périphrase bus del nas.

Dans le dialecte de Bannia, on utilise la préposition de pour définir à quelle partie du corps appartient : bus. Tandis que dans le dialecte de San Vito al Tagliamento, on utilise le da. Ici nous constatons que de alterne avec da sans que le sens de la périphrase soit altéré165.

- el pipin peut avoir une origine latine : PUPA qui est la poupée ou un nom de femme.

Mais dans le dialecte de San Vito al Tagliamento, on a sisin [ziziŋ]. Il y a vraisemblablement eu une influence du premier sur le second.

On voit apparaître dans le dialecte de Bannia : el duiatul et en seconde possibilité dans le dialecte de San Vito : el sogatul, qui ont une origine latine : JOCARI qui a le sens de jouer. Le mot dialectal se compose de jocum + atus + ulus.

Par contre dans le dialecte de San Vito, le mot reste proche de la construction latine, avec une sonorisation de lřinitiale sur le modèle de sisin.

- vedran, vedrana : il se construit sur *VETERANU qui a le sens de Ŗancienŗ.

164 D.E.D.I., p. 250 165 SOBRERO Alberto A. et MARCATO Carla, Profili linguistici delle regioni, Laterza, Bari, 2001, p.75

106

Dans le dialecte dřAzzano Decimo, pour parler dřun/dřune célibataire, on utilise la périphrase : thentha sposase et thentha femena : littéralement Ŗsans se marierŗ ou Ŗsans femmeŗ.

Dans le dialecte de Bannia, nous trouverons : mul. Ce mot a pour origine le latin : MULUM au sens de mulet, croisement de lřâne et de la jument qui ne peut pas se reproduire. Cette caractéristique explique son application ici à un célibataire.

- el batoc el batitocul du latin parlé : *BATTUACULUM (BATTUERE) el batociu

- el pignat la pignata du latin : PINEATA, qui est un vase en forme de pomme de pin. La forme masculine dřAzzano Decimo vient de lřinfluence de la forme du diminutif : el pignatut166.

- i cadenei est un croisement entre catēna et ānelli.

i anei de la ciadena ont pour origine le latin ANELLUS qui est le diminutif de ANULUS. Le son post palatal Ŕcj- a lřinitiale suit le modèle frioulan167.

- la scuartha la scutha du latin : SCORTEA

Le Ŕo- bref diphtongue en Ŕua- en frioulan comme dans : puarta (porte), fuartha (force), muart (mort).

Pour le dialecte de San Vito, le Ŕo- se ferme en Ŕu- et le Ŕr- disparaît.

166 ROHLFS Gerhard, Grammatica storica della linga italiana e dei suoi dialetti : Fonetica, Morfologia, Sintassi e formazione delle parole, Piccola Biblioteca Einaudi, 1966, 1968, 1969. Sintassi, p. 457-458, 1144a. ŖSolo in Friuli, con valore diminutivo : agnelút, porcelút, videlút Řvitellinoř, ciavalút Řcavallinoř, dedút Řditinoř, grassút, manúte Řmaninař. Assai frequente nei cognomi : Antonutti, Lorenzutti, Masutti, Simonutti, Stefanutti ; in parte formati da nomi di paesi : venchiarutti Řdi Venchieredoř, toffolutti Řdi Toffñlř, pagnutti Řdi Pagnoccoř, cfr. ancorřoggi nimisút Řabitante di Nimisř. 167 Osservatori Regjonâl de Lenghe e de Culture Furlanis, La grafie uficial de lenghe furlane, 2002, p. 4.

107

- la thaca du latin CUCUTIA la thucia

Dans le dialecte de Bannia et celui de San Vito, lřinfluence frioulane se fait ressentir par la présence du son post palatal Ŕcj-.

- el vόuli - el vuòli du latin OCULUS - el vuèli

Pour expliquer ces variations de diphtongaison, reportons nous sur la carte de Francescato où nous avons situé Bannia. Nous pouvons remarquer que la position particulière de Bannia explique lřévolution unique du Ŕo bref latin en Ŕuo en frioulan. La carte sera suivie dřune explication de Francescato sur lřévolution de Ŕue et de –uo dans le Frioul.

Bannia

Position de ųè et de ųò168

168 FRANCESCATO Giuseppe, Dialettologia Friulana, società Filologica Friulana, Udine, 1966, p. 35

108

Nous remarquons que lřemploi de Ŕuo se fait à gauche de lřisoglosse indiquée par la ligne en pointillés alors que lřemploi de –ue se fait à droite de cet isoglosse.

Cette carte nous permet de constater que :

vόuli dřAzzano Decimo : òculu : ò diphtongue en Ŕ όų- car il y a assimilation du ò avec ọ devant le groupe Ŕkl-.

vuèli de San Vito al Tagliamento : le Ŕų- diphtongue en Ŕuè- car il se situe à la zone limite de lřisophone ųè et ųò.

vuòli de Bannia : le ò > ųò sur le modèle de pųòč (peu) et nųòt (nuit).

Giuseppe Francescato nous le présente comme une évolution normale dans le Frioul occidental.

Il propose un autre exemple qui confirme cette évolution avec le mot : paura. Il suit lřévolution logique illustrée par la carte. Mais le dialecte de Bannia a pόura alors quřil devrait avoir : puòra. Selon Giuseppe Francescato, il y a consonantisation du Ŕu- de la diphtongue. Mais ce résultat général subit des variations suivant les différents dialectes frioulans169.

2.10.2. L’évolution du dialecte en 2008

En 1978, le dialecte dřAzzano Decimo avait de plus grandes infuences vénitiennes que le dialecte de Bannia et de San Vito al Tagliamento. Le dialecte de San Vito al Tagliamento était plus frioulan que vénitien. Le dialecte de Bannia utilisait les mêmes termes que le dialecte de San Vito al Talgiamento. Comment ces trois dialectes ont évolué sur 30 ans ? Nous avons repris les mêmes termes avec lřaide des habitants des trois villes. Les résultats obtenus sont retranscrits dans le tableau suivant :

169 FRANCESCATO Giuseppe, Dialettologia Friulana, Società Filologica Friulana, Udine, 1966, p. 37

109

SanVito al Italien Azzano Decimo Bannia Tagliamento la primavera la primavera la primavera la primavera le narici i busi del nas i busi del nas i busi del nas il giocattolo el sogatul el sogatul el sogatul nubile vedrana vedrana la vedrana celibe vedran vedran el vedran il battaglio el batocio el batitocul el batocio della campana la pentola la pignata la pignata la pignata gli anelli della i anei de la i anei de la cadena i anei de la cadena catena cadena il baccello dei la scutha la tega dei bisi la scutha piselli la zucca la thuca la thuca la thuca lřocchio lřocio lřocio lřocio

Nous pouvons constater que la plupart des mots ont suivi la même évolution et que peu à peu leurs différences disparaissent pour laisser la place à une forte influence vénitienne. Car le vénitien est mieux compris par le reste de lřItalie et il a souvent été assimilé à de lřitalien. Cřest le cas de Ŗprimaveraŗ qui remplace Ŗviartaŗ

Les périphrases ont été remplacées par un mot seul car il existe dans la langue et il est plus simple dřutiliser un substantif que dřutiliser une périphrase. Cřest le cas de Ŗthentha sposaseŗ qui est remplacé par Ŗvedranaŗ.

- el pignat change de genre pour sřaligner sur les deux autres.

Nous pouvons conclure que les trois dialectes se sont unifiés sous lřinfluence dřune Ŗvénétisationŗ ou une italianisation de la langue. Cette tendance est toujours en cours actuellement mais lřitalianisation semble lřemporter sur la Ŗvénétisationŗ. La formation scolaire et lřinformation des médias nationaux font que tous les Frioulans sont aujourdřhui bilingues et que, sans quřils en soient parfaitement conscients, la langue italienne pénètre leur dialecte. Et cela dřautant plus que lřitalien quřils parlent est un Ŗtalian-furlanŗ, qui mêle à des doses

110 variables lřitalien et le frioulan. Néanmoins lřexistence de médias écrits et télévisuels en frioulan contribue à développer le sentiment chez les Frioulans que leur langue nřest pas un dialecte mais une vraie langue de communication européeenne. Aussi sont-ils fiers de la parler. Cřest pourquoi la tendance au multilinguisme a encore de beaux jours devant elle.

111

3. Le frioulan et le vénitien : deux langues en contact

Dans un premier temps, nous étudierons lřévolution du frioulan puis nous aborderons le cas du vénitien. Et pour finir nous verrons ce qui a été gardé des deux langues dans le dialecte de Bannia.

Dans ce chapitre, nous adoptons une retranscription qui sera toujours la même pour bien distinguer les termes latins, italiens, vénitiens et frioulans :

- les termes frioulans seront retranscrits en italique - les termes vénitiens seront retranscrits en italique - les termes italiens seront retranscrits en souligné - les termes latins seront retranscrits en MAJUSCULE.

3.0. La langue frioulane déclinée en plusieurs parlers dans le Frioul

Les enquêtes statistiques relatives à lřemploi de lřitalien, du dialecte et dřautres langues montrent un emploi important du parler dans le Nord-Est par rapport aux autres zones de la péninsule. Une diminution de lřutilisation du dialecte a été enregistrée durant ces dix dernières années si nous tenons compte de la tranche dřâge et du contexte du dialecte. Le dialecte est moins employé par les jeunes que par les personnes âgées. Il est parlé plutôt en famille et avec les amis. Lřemploi de lřitalien sřest généralisé et nous voyons apparaître un nombre toujours croissant de personnes qui utilisent lřitalien et le frioulan. Ces données peuvent être retrouvées dans une enquête de lřIstat de 1995170. Lorsque ces données sont comparées aux données de 1987-1988, lřemploi exclusif du dialecte, en famille ou avec des amis, diminue. Tandis que lřutilisation de lřitalien soit en famille soit avec les amis augmente.

Un autre aspect important est constitué par lřaugmentation du nombre des personnes qui alternent lřitalien et le dialecte en famille et avec les amis. Beaucoup de personnes commencent une phrase en italien et la finissent en frioulan ou vice versa. Lorsquřelles sřexpriment en italien, ces personnes utilisent des structures grammaticales ou des termes de provenance dialectale, tandis que lorsquřelles parlent en dialecte, elles introduisent des formes et des mots italiens.

170 Op. Cit., p. 6

112

Nous pouvons nous demander ce quřil se passe lorsque lřitalien et la variété dialectale se rencontrent dans le parler dřune même personne. Marcato et Sobrero ont apporté un grand nombre dřillustrations que nous complèterons ci- après par une enquête sur Bannia.

Ils citent lřexemple dřétudiants qui utilisent le frioulan et lřitalien. Ceux-ci font souvent des erreurs sřils ne sont pas attentifs ou sřils ne maîtrisent pas bien les différences entre les deux langues. Ils utilisent en italien des structures ou des termes qui sont calqués sur le frioulan, ce que les enseignants considèrent comme des erreurs.

113

3.1. Les traits caractéristiques du frioulan occidental

Lřitalien parlé dans cette région a différents traits linguistiques qui le caractérisent et qui sont dus à la rencontre et au croisement avec le frioulan et le vénitien. Ce sont des emplois particuliers de mots comme par exemple :

frico : fromage frais de malga frit gubana : gâteau traditionnel dřorigine slave

qui nřont pas de correspondants italiens. Lorsque les mots ont un équivalent italien, nous constatons une préférence pour lřutilisation du mot dialectal. Ces termes ont un sens plus expressif.

Nous retrouvons, dans lřitalien régional et chez différents auteurs, des termes frioulans, soit parce quřil nřy a pas de correspondant italien, soit parce quřils sont plus expressifs. Par exemple, Caterina Percoto171, dans une de ses nouvelles, utilise le terme cuc Řcoucouř (it. cuculo) dans un sens que ne possède pas le terme correspondant italien. En frioulan, ce terme a, en effet, deux sens :

- celui de Ŗcoucouŗ - celui du mari qui va vivre dans le maison de sa femme.

Ce mot prend son sens du fait que le coucou dépose ses œufs dans les nids des autres oiseaux. Si lřauteure veut exprimer le sens Ŗ mari qui va vivre dans le maison de sa femmeŗ, elle est contrainte dřemployer le terme frioulan parce que le terme italien ne rendrait pas ce sens-là. Cřest aussi pour cette même raison que ce terme apparaît dans le titre de la nouvelle : “Il Cuc”.

Dans une autre nouvelle intitulée : ŖLa Schiarneteŗ, lřauteure explique que dans le village, il y a une vieille coutume. Chaque samedi du mois de mai, des groupes de jeunes gens se réunissent et de nuit vont dřun village à lřautre et chantent. Arrivés devant la maison dřune jeune fille à marier, ils déposent des couronnes ou des tresses de différentes branches de plantes qui ont une signification particulière et qui sont connues sous le nom de schiarnete. Ce terme frioulan a, à lřorigine, le sens de Ŗmélange de paille, de fourrage ou dřautres plantes qui servaient de litière pour les animaux dans les établesŗ.

171 Caterina Percoto (San Lorenzo di Soleschiano, 1812 Ŕ 15 août 1887) a été une des plus importante écrivain frioulane du XIXè siècle.

114

Dans le récit ŖUn episodio dell‟anno della fameŗ, elle emploie un terme galetta, qui est le mot frioulan galeta italianisé : galetta. La galeta est le cocon des vers à soie.

Les caractéristiques de lřitalien parlé ne se limitent pas seulement au lexique, elles sřétendent aussi à la prononciation et aux formes grammaticales qui reproduisent des structures du dialecte différentes de la langue officielle. Lřitalien qui intègre ces formes grammaticales finit par devenir un italien régional cřest-à-dire une langue marquée par des spécificités venues du dialecte .

Comment sřexplique ce croisement entre le dialecte et lřitalien ?

Tout dřabord, des personnes sřexpriment habituellement en dialecte et ne connaissent pas bien lřitalien : cřest le cas lorsquřelles ont très peu fréquenté lřécole.

Ensuite, dans certaines circontances les personnes ne choisissent pas les mots ou les formes grammaticales, correctes de lřitalien même si elles le connaissent bien. Cřest ce qui arrive durant des conversations informelles entre amis ou en famille, alors que dans une conversation avec des étrangers, elles accorderaient une plus grande attention à leur manière de sřexprimer.

Pour les erreurs apparaissant à lřécrit en italien, Marcato et Sobrero donnent des exemples trouvés dans les devoirs dřélèves du secondaire :

- Ho chiamato Ugo e le ho detto quanto era successo ; queste lezioni mi hanno piaciuto.

Ces formes ne sont pas correctes en italien : elles reproduisent les formes frioulanes : … e gj ai dit… ; chistis lessions mi an plasût172.

Dans le premier cas, le frioulan utilise le pronom gj sans faire de différence entre le masculin et le féminin tandis que lřitalien fait la distinction entre les formes : gli (masc.) et le (fém.).

Dans le second cas, le frioulan utilise lřauxiliaire avere tandis que lřitalien utilise essere.

172 Ho chiamato Ugo e le ho detto quanto era successo ; queste lezioni mi hanno piaciuto : Ho chiamato Ugo e gli ho detto quanto era successo ; queste lezioni mi sono piaciute : Jřai appellé Ugo et je lui ai dit ce qui cřétait passé ; ces leçons mřont plu

115

Ces phrases Ŗmétissesŗ Ŕ mi-italiennes, mi-frioulanes Ŕ sont utilisées aussi bien à lřécrit quřà lřoral.

Pour le moment nous nřavons parlé que du frioulan, car cřest la langue la plus diffusée dans la région. Mais il existe dřautres langues qui influencent lřitalien régional du Frioul comme le vénitien… :

1. la préférence pour le passé composé au lieu du passé simple. Cřest un trait caractéristique de lřItalie septentrionale.

2. lřutilisation de lřindicatif au lieu du subjonctif, comme dans lřexemple Credo che Mario è un bravo ragazzo vs credo che Mario sia…173

3. lřutilisation du présent au lieu du futur, comme dans lřexemple Domani vengo vs domani verrò

4. lřemploi du conditionnel au lieu du subjonctif, comme dans lřexemple Se potrei verrei vs se potessi verrei (vénitien : se podarìa vegnarìa)

3.1.1. L’articulation

Dans le frioulan et le vénitien, la gémination nřexiste pas à lřoral. Dans lřitalien régional, cette absence de consonnes géminées se retrouve dans les mots comme :

arabiato vs arrabbiato coriera vs corriera trapola vs trappola

Mais nous avons aussi le cas inverse : lřemploi incorrect de consonnes géminées, qui relève de lřhypercorrection :

addesso vs adesso neccessario vs necessario proffessore vs professore amicizzia vs amicizia

116

Lřarticulation de lřitalien : [ļ] -gl- est peu commun en frioulan et sa prononciation en est simplifiée :

familia vs famiglia filio vs figlio

Il semble que ce soit la même simplification pour lřarticulation du [ñ] Ŕgn- et pour le Ŕsc- devant voyelle [š] :

impenio et impeniarsi vs impegno et impegnarsi lasiare vs lasciare conosere vs conoscere

le phonème Ŕz- [ts] se prononce comme un Ŕs- :

alsare vs alzare vacansa vs vacanza pasiensa / passiensa vs pazienza

3.1.1.1. “Lorsqu’on écrit comme on parle”

Dans un extrait des mémoires de Antonio De Piero,174 différents cas illustrent les difficultés de ceux qui ne pratiquent pas assez lřitalien. Ils adaptent les sons absents du frioulan et font des hypercorrections, afin de les mettre en valeur. Nous les avons soulignées dans les extraits suivants :

- Ŗ la colazione consisteva per la maggior parte di un misculio di farina di granoturcoŗ - Ŗnon si poteva pararsi ci bersaliavano per tutto un vero suplizioŗ - Ŗdopo quattordici mesi lunghissimi dinteruzione, alla fine mi arivava una lettera riconobbi la caligrafia di mia molieŗ - Ŗanche la lanternina ad oglio accesa in mezzo alla tavolaŗ - Ŗsiccome mi aveva toccato un pezzo di terreno occoreva la grassa per coltivarlo e poi anche il latte per i figliuogli Ŗ - Ŗil nevischio sirocoso ci aveva inumiditi e filtrati fino alla pelleŗ - Ŗmi pareva di essere diseso in Paradisoŗ - Ŗun giorno del mese di marzo non ramento precisamente la data stavo sulla porta della cucina e guardavo i schersi del tempoŗ 175

174 DE PIERO Antonio, L‟Isola della Quarantina, Giunti, Firenze, 1994 : différents extraits. 175 “ la colazione consisteva per la maggior parte di un misculio di farina di granoturco” : la colazione consisteva per la maggior parte di un miscuglio di farina di granoturco : le petit- déjeuner était composé en grande partie dřun mélange de farine de maïs

117

Dans ces citations, nous retrouvons des erreurs de graphie de certains sons ainsi que le manque de ponctuation, dřélision et lřabsence de consonnes doubles. Nous relevons aussi lřemploi de avere au lieu de essere. La construction de : non si poteva pararsi copie la tournure frioulane : no si podeve parsi.

On notera lřutilisation de certains mots influencés par le frioulan comme:

per tutto comme en frioulan : pardùt vs dapertutto grassa comme en frioulan : grasse vs concio, letame.

3.1.2. La morphosyntaxe

La grammaire frioulane a été mise par écrit dans un premier volume : Scrivere in friulano en 2003 et dans la nouvelle édition de 2007. Les auteurs Anna Madriz et Paolo Roseano ont voulu faire “… une descrizion atente de lenghe furlane, des sôs particolaritâts, des regulis e des ecezions, une gnove gramatiche. Il furlan ce i doi autôrs a presentin al è chel comun, centrâl, il furlan de miôr tradizion leterarie dal Vot e Nufcent, une lenghe però ancje

“non si poteva pararsi ci bersaliavano per tutto un vero suplizio” : non si poteva pararsi ci bersagliavano per tutto un vero suplizio : on ne pouvait pas se protéger, on nous tirait de partout, on se préparait à un vrai supplice “dopo quattordici mesi lunghissimi dinteruzione, alla fine mi arivava una lettera riconobbi la caligrafia di mia molie” : dopo quattordici mesi lunghissimi dřinteruzione, alla fine mi arrivava una lettera riconobbi la calligrafia di mia moglie : après quatorze très longs mois dřinterruption, je reçus une lettre et je reconnus lřécriture de ma femme “anche la lanternina ad oglio accesa in mezzo alla tavola”: anche la lanternina ad olio accesa in mezzo alla tavola : même la petite lanterne à huile allumée au milieu de la table “siccome mi aveva toccato un pezzo di terreno occoreva la grassa per coltivarlo e poi anche il latte per i figliuogli “: siccome mi aveva toccato un pezzo di tereno occoreva la grassa per coltivarlo anche il latte per i figlioli : comme jřavais eu un bout de terrain, il fallait de lřengrais pour le cultiver et puis aussi le lait pour les enfants “il nevischio sirocoso ci aveva inumiditi e filtrati fino alla pelle” : il nevischio siroccoso ci aveva inumiditi e filtrati fino alla pelle : le temps neigeux et venteux nous avait mouillé et refroidi jusque dans la peau “mi pareva di essere diseso in Paradiso” : mi pareva di essere sceso in Paradiso : il me semblait être descendu au Paradis “un giorno del mese di marzo non ramento precisamente la data stavo sulla porta della cucina e guardavo i schersi del tempo” : un giorno del mese di marzo non rammento precisamente la data sulla porta della cucina e guardavo gli scherzi del tempo : un jour du mois de mars, je ne me souviens pas précisemment de la date, jřétais sur le pas de la porte de la cuisine et je regardais les mauvais tours du temps

118 atente e vierte a ricevi i apuarts des varietâts.176ŗ Comme notre objectif nřest pas de présenter la grammaire frioulane dans toutes ses particularités, mais de souligner les points dřitentité et de contrastes par rapport au dialecte de Bannia, nous nous limiterons à quelques points de la grammaire frioulane en introduisant, si nécessaire, des spécificités de la grammaire vénitienne, comme dans le comparatif entre les conjugaisons frioulane, vénitienne et celle du dialecte de Bannia. Pour illustrer le choix des habitants de Bannia, nous introduirons des extraits dřinterviews comme exemples.

3.1.2.1. Les articles177

Les articles indéfinis en frioulan

Masculin Féminin Articles indéfinis un une

Les articles indéfinis nřont que deux formes :

- une forme masculine : un

Exemple :

o vuei un panin : je veux un sandwich o ai di fotocopiâ un at : je dois photocopier un acte o ai comprât un strucul : jřai acheter un strudel

- une forme féminine : une

Exemple :

o viôt une cjase : je vois une maison e je li di une agne : elle est chez une tante

176 MADRIZ A et ROSEANO P, Scrivere in friulano, Societât Filogjiche Furlane, Udine, 2007, p.III-IV. : “… c‟est une description précise de la langue frioulane, de ses particularités, de ses règles et de ses exceptions, une nouvelle grammaire. Le frioulan présenté par les deux auteurs est le frioulan commun, central, le frioulan de la meilleure tradition litteraire du Vingtième et du Dix-neuvième siècle, mais aussi une langue précise et prête à recevoir les particularités de ses variétés.” 177 ZOF Fausto, La Nestre Lenghe, Eserciziari di furlan, Societât Filologjiche Furlane, Udine, 2004, p. 30-33 MADRIZ Anna et ROSEANO Paolo, Scrivere in friuano, Societât Filologjiche Furlane, Udine, 2007, p. 33-37

119

Remarque :

La voyelle finale de une devant un mot commençant par une voyelle nřest pas muette. Donc on nřélide jamais, on écrit : une altre mais on le prononce [un àltre] : une autre

Il existe une forme pluriel de lřarticle indéfini : uns, unis. Mais cette forme est extrèmement rare et ancienne. Actuellement on emploie la forme du masculin pluriel devant les nombres avec le sens dřenviron à la place de la forme masculine :

o starai vie uns doi dîs : je serai absent environ deux jours o starai vie un doi dîs : je serai absent environ deux jours

Les articles définis en frioulan :

Masculin Féminin Articles singulier pluriel singulier pluriel définis il, lř i la lis

Il existe deux formes dřarticles masculins singuliers : il et l‟. La première forme l‟ sřutilise devant les mots commençant par une voyelle178. La seconde forme il sřemploie devant tous les mots commençant par une consonne.

Exemple :

il cjan : le chien il student : lřétudiant il gnoc : le grumeau

A la place de il, il est possible dřemployer, dans tous les cas, lřarticle lu. Il sřutilise dans certaines zones de la Carnia et il est utilisé de manière commune dans le frioulan ancien :

“Dedi adi 15 di mazo a queli chi furin a chonzar lu statuto denari XI per uno” 179

178 MADRIZ A et ROSEANO P, Scirvere in friulano, Societât Filolgjiche Furlane, Udine, 2007, p. 27 : ŖLřapostrofo si usa solo in tre casi : 1) Per lřarticolo maschile singolare antico lu, quando si ha elisione di vocale : l‟esempli, l‟ultin…ŗ 179 JOPPI Vincenzo, Testi indediti friulani dei secoli XIV al XIX, E. Loescher, Harvard University, 1878, p. 188, Secolo XIV, Spese del Comune di Cividale, Archivio Notarile di Udine, Mss.Varj, Vol. I : “Dedi adi 15 di mazo a queli chi furin a chonzar lu statuto denari XI per uno” : Jřai donné, le 15 mars, à ceux qui sont allés préparer le statut la somme de XI dinars chacun

120

Exemple : lu cjan : le chien lu student : lřétudiant

Lřarticle masculin pluriel est i, il sřemploie devant tous les mots au masculin pluriel. Mais il est possible de le remplacer par lřarticle ju, il est très employé dans certaines zones de la Carnia et dans le frioulan ancien.

Exemple : ju cjans : les chiens ju arcs : les arcs

Lřarticle féminin a une seule forme la que lřon utilise devant les mots commençant par une voyelle ou par une consonne :

Exemple : la acuile : lřaigle la cjase : la maison

La forme du pluriel est lis, elle sřemploie comme la forme singulier :

Exemple : lis acuilis : les aigles lis cjasis : les maisons

Remarque :

Lřaricle défini sřemploie devant les noms de famille des personnages féminins : la Montessori : la Montessori devant les prénoms féminins (surtout dans la langue parlée) : la Marie : Marie devant un nom de famille pour indiquer lřensemble de la famille : i Turùs : les Turus

121

Tableaux des articles dans le dialecte de Bannia :

Masculin Féminin Articles singulier pluriel singulier pluriel définis el, lř i la le

Masculin Féminin Articles indéfinis un na

Le frioulan oriental utilise la forme lis pour le féminin pluriel, le frioulan occidental emprunte sa forme le au vénitien ou à lřitalien.

Exemple :

la pignata (la casserole) devient au pluriel le pignate (les casseroles)

La carte ci-dessous Ŕ qui date de 1964 Ŕ présente la répartition de lřarticle féminin pluriel. Nous constatons que dans la région de Pordenone (PN), lřarticle est en Ŕs alors que de nos jours il est en Ŕe.

122

Bannia

Illustration de la répartition de l‟article féminin pluriel dans le Frioul180

Si nous situons Bannia sur la carte, en 1964 lřarticle féminin pluriel devait être lis mais actuellement (voir exemples ci-dessous) lřarticle féminin pluriel est li. Nous pensons que la chute du Ŕs final est dûe à lřinfluence du le voisin (cf. carte) et/ou à lřinfluence de lřitalien et du vénitien :

Ŗ Chi cal liederà li robi che hai scrit181… > celui qui lira ce que jřai écrit….ŗ

Actuellement, dans la langue parlée, nous avons la forme : le, qui est empruntée au vénitien et à lřitalien.

Le frioulan nřemploie pas les formes lo/gli que lřon trouve en italien. Cřest pour cela que dans certains devoirs dřélèves du collège, nous trouvons des Ŗerreursŗ du type :

180 FRAU Giovanni, I Dialetti del Friuli, Società Filologica Friulana, Udine, 1984, p. 61 181 VACCHER Sergio, Ratatuia. Divagazioni sul filo della memoria, Pro Loco, Bannia, 1989

123

- i spostamenti erano difficili - dopo aver sistemato i zaini182

Dans les mêmes devoirs, nous trouvons des exemples de prépositions articulées qui comportent les mêmes caractéristiques que lřarticle défini :

- si danno dei spettacoli - allřalbergo spalancai la bocca dal stupore183

Lřarticle indéfini masculin frioulan nřa quřune seule forme : un et le uno de lřitalien nřexiste pas.

- nella camera cřera anche un bellissimo quadro di un stile un poř strano noi ragazzi si andava in un stavolo abbandonato184

Souvent en italien régional du Frioul, lřarticle partitif del nřest pas exprimé ou il est remplacé par dřautres expressions. En italien, il est possible de dire : dammi un poř di pane ou dammi un poco di pane ou dammi del pane ou dammi pane, en frioulan il nřexiste quřune seule forme : dami un pôc di pan185.

Les formes italiennes au pluriel dei et delle sont omises en frioulan :

- ai viodudis bielis fantatis186 : ho visto delle belle ragazze

Lřarticle un est aussi utilisé pour donner un sens indéfini :

- vorrei un quattro pesche vs vorrei alcune pesche

en frioulan il est possible de dire : ... un quatri piàrsui187.

182 i spostamenti erano difficili : gli spostamenti erano difficili : les déplacements étaient difficiles dopo aver sistemato i zaini : dopo aver sistemato gli zaini : après avoir ranges les sacs à dos 183si danno dei spettacoli : si danno degli spettacoli : il y a des spectacles all‟albergo spalancai la bocca dal stupore : allřalbergo spalancai la bocca dallo stupore : à lřauberge, jřouvris la bouche de stupeur 184nella camera c‟era anche un bellissimo quadro di un stile un ‟ strano : nella camera cřera anche un bellisssimo quadro di uno stile un poř strano : dans la chambre, il y avait aussi un beau cadre dřun style un peu étrange noi ragazzi si andava in un stavolo abbandonato : noi ragazzi si andava in uno stavolo abbandonato : nous, les jeunes, nous allions dans une étable abandonnée 185 dami un pôc di pan : donne-moi un morceau de pain 186 ai viodudis bielis fantat : jřai vu de jolies filles 187 vorrei un quattro pesche : je voudrais quelques pêches

124

3.1.2.2. Les articles et les prépositions

Ci-dessous, nous présentons un parallèle sur les différences entre la grammaire frioulane et vénitienne dans lřutilisation des articles et des prépositions et nous verrons son application dans le dialecte de Bannia :

Frioulan188 Vénitien189 fém. pl. : da lis / des da le fém. pl. : a lis / aes a le fém. pl. : su lis su le fém. pl. : par lis / pes par le

En ce qui concerne les prépositions : cun /co et in, nous avons en frioulan et en vénitien des formes complètement différentes :

Frioulan Vénitien con (italien) cul / cu la / cui / cu lis col190 / co la / coi / co le intal, tal / inta la, ta la, Řntel / Řnte la / Řntei / Řnte in inte, te / intai, tai / inta le lis, ta lis, intes, tes

Dans le dialecte de Bannia, nous constatons que les formes qui sont conservées sont celles proches du vénitien.

Les exemples que nous verrons se trouvent dans leur intégralité en Annexe, p. 226 et 230.

Dans le premier extrait, nous avons une interlocutrice (elle répond à Matilde) :

... un quatri piàrsui : quelques pêches 188 ZOF Fausto, La Nestre Lenghe, Eserciziari di furlan, Societât Filologjiche Furlane, Udine, 2004, p. 37-38 MADRIZ Anna et ROSEANO Paolo, Scrivere in firulano, Societât Filologjiche Furlane, Udine, 2007, p. 40-41 189 BRUNELLI Michele, Manual Grammaticale xenerale de la Lengua Veneta e le so varianti, Basan, Bassano del Grappa, 2007, p. 5. 190 Nous avons la forme : Ŗco lŗ + voyelle et Ŗcolŗ + consonne

125

D. (Dina) est originaire de Bannia et elle habite dans la zone des ŖRivateŗ (lieu-dit de Bannia) où le dialecte, qui est parlé, est celui des origines. M. (Matilde) est originaire de la province de la Vénétie, elle vit à Bannia depuis plus de cinquante ans et le dialecte quřelle parle est fortement teinté de vénitien.

ŖD. Ŕ Al era Řn on e na femena vegniu drento con la machina par lì de Massimo. Al è Řndat a vedì lřaqua.ŗ

Dans le second extrait, nous avons deux interlocuteurs :

Dina (D.) est née à Bannia, donc elle parle le dialecte du village mais on y retrouve des traces du village voisin de Corva où le dialecte se calque plus sur le vénitien. Luigino (L.) est de Pasiano de Pordenone, qui se trouve à la limite avec la province de la Vénétie, donc le dialecte quřil parle a de fortes traces de vénitien.

ŖDina : …la Řndava registrà cos ca i ledeva de la biblioteca, cos ca i plaseva… la Řndava su le coriere, la Řndava su le discoteche // … tuti i discorsi chi favaŗ ŖLuigino : Řlnocino al è fat co lřalcol ma chesto al è fat col vin. Al è proprio co le cocole.ŗ 191

3.1.2.3. La morphologie du masculin et du féminin192

1. Les termes masculins frioulans indiquent une personne ou un animal de sexe maculin et finissent, en général, par des morphèmes Ŕaç, -âr, -îr, - ist, -ment, -ôr, -ot, -uç, -ut, comme dans les exemples suivants :

il barbe Řlřoncleř, il taur řle taureauř

il passaç, l‟armâr, il portîr, il gjornalist, il mudament, il pitôr, il seglot, il barbuç, il cjalcjut193

191 ŖD. Ŕ Un homme et une femme étaient entrés en voiture là où habite Massimo. Ils sont allés voir lřeau.ŗ ŖDina : …elle enregistrait ce quřils lisaient à la bibliothèque, ce quřils leur plaisaient… elle allait dans les bus, elle allait dans les discothèques // … toutes les conversations quřils avaientŗ ŖLuigino : le nocino est fait avec de lřalcool mais celui-ci est fait avec le vin. Il y a vraiment des noix.ŗ 192 MADRIZ A. et ROSEEANO P., Scrivere in friulano, Societât filologjiche furlane, Udine, 2006, p. 50 et suivantes 193 Řle passage, lřarmoire, le portier, le journaliste, la mutation, le peintre, le container, le menton, le cauchemarř

126

Les termes féminins frioulans indiquent une personne ou un animal de sexe féminin et finissent, en général, par –e, comme dans les exemples suivants :

la agne, la vacje, la cisile194

On trouve aussi les termes finissant par –zion, comme : la nazion Řla nationř

2. Le fémimin des substantifs et des adjectifs195

Les substantifs et les adjectifs suivent les mêmes règles pour la formation des féminins. On ajoute un Ŕe pour former le féminin :

Exemple :

paron – parone Řpatron Ŕ patronneř frut – frute Řgarçon Ŕ filleř

Lorsque lřon ajoute le Ŕe, lřaccent circonflexe disparaît :

Exemple :

vêr – vere Řvrai Ŕ vraieř preferît – preferide Řpréféré Ŕ préféréeř

Remarque :

Lřajout du Ŕe donne lieu à deux types de transformation des consonnes finales :

- La consonne finale sourde du masculin redevient sonore :

brâf – brave Řbrave Ŕ braveř grant – grande Řgrand Ŕ grandeř vuarp – vuarbe Řaveugle Ŕ aveugleř

Mais si dans le terme latin ou italien correspondant, la consonne finale est sourde alors elle est aussi sourde au féminin :

194 Řla tante, la vache, lřhirondelleř 195 MADRIZ A. et ROSEEANO P., Scrivere in friulano, Societât filologjiche furlane, Udine, 2006, p. 51

127

fis – fisse Řfixe Ŕ fixeř fuart – fuarte Řfort Ŕ forteř

- Lorsque la consonne finale masculin est Ŕc, il existe plusieurs transformations au féminin :

blanc – blancje Řblanc Ŕ blancheř fresc – frescje Řfrais Ŕ fraîcheř sporc – sporcje Řsale Ŕ saleř pôc – pocje Řpeu Ŕ peuř

Mais on a :

strac – strache Řfatigué Ŕ fatiguéeř cjoc – cjoche ŘsoûlŔ soûleř

Les termes dřorigine relevée ou dřintroduction plus récente, on a :

teologjic – teologjiche Řthéologique Ŕ théologiqueř fantastic – fantastiche Řfantastique Ŕ fantastiqueř atomic – atomiche Řatomique Ŕ atomiqueř

- Lorsque la finale au masculin est composée dřune consonne suivi dřun i, on aura :

vieli – viele Řvieux Ŕ vieilleř vieri – viere Řvieux Ŕ vieilleř

ou bien :

seri – serie Řsérieux Ŕ sérieuseř lami – lamie Řfade Ŕ fadeř

3.1.2.4. Le pluriel 196

En règle général, le pluriel des substantifs et des adjectifs au masculin et au féminin se forme en ajoutant un Ŕs, comme nous le voyons dans la carte, ci-

196 MADRIZ A. et ROSEEANO P., Scrivere in friulano, Societât filologjiche furlane, Udine, 2006, p. 61 et suivantes

128

dessous. Frau présente une vue générale de la forme Ŕs en fin de terme sur tout le territoire du Frioul.

Bannia

Réduction de –t- + -s en fin de mot.197

En positionnant Bannia sur la carte, nous remarquons que le pluriel des mots est en –s, comme différents exemples le montreront.

Dans les paragraphes suivants, nous présenterons, tout dřabord, le pluriel en frioulan central puis dans le dialecte dřAzzano Decimo, de Bannia et de San Vito al Tagliamento avec des exemples du sous-chapitre 2.10. Nous ferons un récapitulatif par rapport au dialecte de Bannia avec des exemples tirés des interviews en Annexe.

197 FRAU Giovanni, I Dialetti del Friuli, Società Filologica Friulana, Udine, 1984, p. 68 FRANCESCATO Giuseppe, Dialettologia friulana, Società filologica friulana, Udine, 1966, p.55

129

3.1.2.4.1. Le pluriel des masculins.

La plupart des noms masculins ont leur pluriel en s : il frut / i fruts ; il rap / i raps.

Les noms masculins qui finissent au singulier par -l remplacent le -l par un -i au pluriel : [l] + [j] > [lj] > [-j] : il cjaval / i cjavai ; il cuel / i cuei.

Les noms qui finissent au singulier par un -s sont invariables : il pes / i pes ; il sdavàs / i sdavàs.

Quelques noms qui finissent au singulier par un -t remplacent le -t par un -cj au pluriel : il dint / i dincj ; l‟artist / i artiscj.

Les noms masculins dřorigine grecque qui finissent au singulier par un -e, remplacent le -e par -is au pluriel : il probleme / i problemis ; il teroreme / i teoremis.

Il y a des noms comme Ŗclap198ŗ qui, dans certaines zones du Frioul, ne font pas entendre le son final du pluriel. Il a déjà disparu de la prononciation, mais il se maintient à lřécrit : Ŗclapsŗ (cf. le même amuissement du Ŕs en français contemporain).

198 clap/claps : caillou/cailloux

130

Regroupons ces données sous forme de tableau :

Noms, singolârs plurâi pronons, adietîfs esemplis esemplis il rap199 i raps cun Ŕs

lidrîs il clap i claps scuvierte il frut i fruts gjeneriche il poç i poçs sant sants 200 lidrîs par il pes i pes Ŗsŗ il sdavàs i sdavàs 201 lidrîs par il cjaval i cjavai cun Ŕi Ŗlŗ il cuel i cuei masculins cualchi cun Ŕcj 202 peraule par il dint i dincj Ŗtŗ e lis dut ducj peraulis tant tancj che a finissin par artist artiscj Ŗ-ist cualchi cun -is peraule il probleme i problemis che e finìs il teoreme i teoremis par Ŗeŗ

199 il rap/i raps : la grappe/les grappes il frut/i fruts : le fruit/les fruits il poç/i poçs : le puits/les puits sant/sants : saint/saints 200 il pes/i pes : le poisson/les poissons il sdavàs : le désordre 201 il cjaval/i cjavai : le cheval/les chevaux il cuel/i cuei : le cou/les cous 202 il dint/i dincj : la dent/les dents dut : tout tant : beaucoup artist : artiste

131

Les trois dialectes dřAzzano Decimo, de Bannia et de San Vito al Tagliamento, ont une marque du masculin pluriel en Ŕs due à lřinfluence du frioulan pour les noms qui finissent par une consonne. La rencontre du Ŕt- et du Ŕs- donne la graphie Ŕth- qui se prononce comme le Ŕth-, [θ] anglais.

Exemple :

el pignat (la casserole) devient au pluriel i pignath (les casseroles)

Le pluriel masculin du dialecte de Bannia suit le tableau du pluriel frioulan sauf pour les noms finissant par une voyelle. Ils sřalignent sur lřitalien en prenant le Ŕi pluriel italien.

Dans le second tableau des trois dialectes dřAzzano Decimo, de Bannia et de San Vito al Tagliamento, le pluriel masculin a évolué en suivant les règles de lřitalien. Le Ŕi apparaît comme marque du pluriel masculin.

Exemple :

i bus del nas (les narines) évoluent vers i busi del nas

Remarque :

Examinons la position de Bannia pour le pluriel des masculins :

Frioulan Vénitien singulier pluriel Singulier pluriel terminant par -s -i une consonne terminant par -l -i une consonne -i -t -cj -i terminant par terminant par -is -i une voyelle une voyelle

Le dialecte de Bannia reprendra les formes du vénitien :

Ŗ…coriere, la Řndava su le discoteche // … tuti i discorsi chi favaŗ ŖM. : proprio come i contadiniŗ ŖSen con Piccolo ca la vien ciò i cunici, vestu al è sie cunici sot lìŗ

132

ŖD. : soi abituada a parlà co i fioiŗ 203

3.1.2.4.2. Le pluriel des féminins.

Dans le tableau ci-dessous, Giovanni Frau nous donne le pluriel des différents féminins présents sur tout le territoire du Frioul (données de 1984)204

Lorsque nous comparons les données du tableau ci-dessus avec le tableau des féminins de lřOsservatori Regjonâl de Lenghe e de Culture Furlanis (voir page suivante), nous pouvons constater que le pluriel féminin frioulan sřest simplifié : le singulier est en Ŕe et le pluriel est en Ŕis. Nous pouvons généraliser en concluant que le pluriel féminin est en Ŕs.

Les féminins qui, au singulier, finissent par un -e forment le pluriel en remplaçant le -e par Ŕis.

Sřils finissent par une consonne, ils ajoutent un -s pour la forme du pluriel.

Il y a des termes comme Ŗâf205ŗ qui au pluriel, ne font pas entendre la dernière consonne dans certaines zones du Frioul. Il se maintient à lřécrit : Ŗâfsŗ (cf. le même amuissement du Ŕs en français contemporain).

Les noms qui, au singulier, finissent par un -s le maintiennent au pluriel.

203Ŗ…bus, elle allait dans les discothèques // … toutes les conversations quřils avaientŗ ŖM. : vraiment comme les paysansŗ ŖNous sommes avec Piccolo, quřelle vienne prendre les lapins, vois-tu il y a six lapins là- dessousŗ ŖD. : je suis habituée à parler avec les enfantsŗ 204 FRAU Giovanni, I Dialetti del Friuli, Società Filologica Friulana, Udine, 1984, p.62 205 âf/âfs : abeille/abeilles

133

Noms, singolârs plurâi pronons, adietîfs esemplis esemplis la lune206 lis lunis cun -is la blave lis blavis lidrîs + Ŗeŗ biele bielis sante santis feminins libare libaris

lidrîs 207 cun -s la piel lis piels scuvierte la lint lis lints gjeneriche

Les pluriels féminins, pour les trois dialectes dřAzzano Decimo, de Bannia et de San Vito al Tagliameto nřont jamais eu la forme frioulane en Ŕs. Ils présentent un Ŕi comme le frioulan standard mais sans Ŕs.

Exemples :

la luna (la lune) a un pluriel en le luni (les lunes) santa (sainte) a un pluriel en santi (saintes) la piel (la peau) a un pluriel en le pieli (les peaux)

Remarque :

Examinons la position de Bannia pour le pluriel des féminins :

Frioulan Vénitien singulier pluriel singulier pluriel terminant par terminant par -s - une consonne une consonne terminant par terminant par -is -e une voyelle une voyelle

206 la lune/lis lunis : la lune/les lunes la blave/lis blavis : le maïs les maïs biele : belle sante : sainte libare : libre 207 la piel/lis piels : la peau/les peaux la lint/lis lints : la lentille/les lentilles

134

Le dialecte de Bannia reprendra les formes du vénitien :

ŖDina : …la Řndava registrà cos ca i ledeva de la biblioteca, cos ca i plaseva… la Řndava su le coriere, la Řndava su le discotecheŗ ŖAl è proprio co le cocoleŗ Ŗposse ciamar noci come a se servi nosi ca saria le noci ghe disen cocoleŗ 208

3.1.2.5. La différence de genre entre le frioulan et l’italien et le

choix de l’italien régional

Le genre de certains noms frioulans peut être différent de lřitalien avec des conséquences en italien régional, comme nous pouvons en voir quelques exemples dans le tableau ci-dessous209

Italien Italien régional Frioulan le dita i diti i dês le travi i travi i trâs le uova gli uovi i ûs le assi gli assi i âs

- Mario ha i diti congelati vs Mario ha le dita congelate en frioulan : Mario al à i dês imglaciâs - il muratore ha messo i travi per lavorare vs il muratore ha messo le travi per lavorare en frioulan : al muradôr al à metût i trâs par lavorâ

Marcato et Sobrero ajoutent un exemple :

- Ŗabbiamo già deciso che quella notte, nonostante la sonno, non avremmo dormitoŗ 210

208 ŖDina : …elle enregistrait ce quřils lisaient à la bibliothèque, ce quřils aimaient… elle allait dans les bus, elle allait dans les discothèquesŗ ŖCe sont vraiment des noixŗ Ŗje peux dire noix (noci : mot italien) puisquřon se sert de noix (nosi : mot vénitien) qui sont des noix (noci), que nous appelons noix (cocole)ŗ 209 i dês : les doigts / i trâs : les poutres / i ûs : les œufs / i âs : les planches 210 Mario al à i dês imglaciâs : Mario a les doigts gelés al muradôr al à metût i trâs par lavorâ : le maçon a mis les poutres pour travailler abbiamo già deciso che quella notte, nonostante la sonno, non avremmo dormito : nous avons déjà décidé que cette nuit, malgré le sommeil, nous nřaurions pas dormi

135

La forme la sonno211 est féminine car en frioulan, le sommeil est féminin : la siùm.

3.1.2.6. Les pronoms

En frioulan nous avons des pronoms personnels sujet, pronoms personnels complément dřobjet et complément dřobjet indirect. Ils ont tous une forme atone et une forme tonique212.

3.1.2.6.1. Les pronoms personnels sujets toniques

Frioulan Italien jo io tu tu lui, Lui egli, Lei jê, Jê ella, Lei noaltris, nô noi voaltris, vô, Vô voi, Lei lôr, Lôr loro, Loro

Tout comme en italien, les pronoms sujets toniques frioulans peuvent ne pas être exprimés. Les pronoms de la première personne du pluriel sont équivalents tout comme les pronoms de la deuxième personne du pluriel. Les formes avec une majuscule sont employées comme forme de politesse :

- Jê sřemploie exclusivement pour les femmes, le verbe est à la troisième personne du singulier et les adjectifs sont au féminin singulier :

Exemple :

Jê e je furlane : Vous êtes frioulane

- Lui sřemploie exclusivement pour les hommes, le verbe est à la troisième personne du singulier et les adjectifs sont au masculin singulier :

211 la sonno : le sommeil 212 MADRIZ A et ROSEANO P., Scrivere in friulano, Società Filologica Friulana, Udine, 2006, p. 81 et suivantes

136

Exemple :

Lui al è furlan : Vous êtes frioulan

- Lôr est une forme propre à un registre relevé, il sřemploie pour des groupes de personnes où on employe au singulier Lui ou Jê, le verbe est à la troisième personne du pluriel et les adjectifs sřaccordent au pronom auquel ils font référence :

Exemple :

Ducj Lôr, sioris e siôrs, a son invidâts al rinfresc : Vous êtes tous invités au rafraîchissement

- Vô sřemploie pour les femmes et pour les hommes, le verbe est à la deuxième personne du pluriel et les adjectifs sřaccordent en genre à la personne à laquelle il fait référence :

Exemple :

Vô o sês furlane : Vous êtes frioulane Vô o sês furlan : Vous êtes frioulan

Le dialecte de Bannia nřexprime jamais le pronom sujet tonique sauf pour insister comme en italien. La forme de politesse est la deuxième personne du pluriel. Nous nřavons pas dřexemples écrits de lřemploi de cette forme dans les différents enregistrements car les personnes se connaissaient donc elles utilisaient le tutoiement.

3.1.2.6.2. Les pronoms sujets atones

Forme tonique Forme atone jo o tu tu lui, Lui al jê, Jê e noaltris, nô o voaltris, vô, Vô o lôr, Lôr a

137

Les pronoms sujets atones précèdent le verbe dans les affirmatives et ils le suivent dans les interrogatives :

Frioulan Italien Frioulan Italien Jo o ami Io amo Jo amio ? Io amo ? Tu tu amis Tu ami Tu amistu ? Tu ami ? Lui al ame Egli ama Lui amial ? Egli ama ? Jê e ame Ella ama Jê amie ? Ella ama ? Nô o amìn Noi amìamo Nô amìno ? Noi amìamo ? Vô o amais Voi amate Vô amaiso ? Voi amate ? Lôr a amin Essi amano Lôr amino ? Essi amano ?

Comme nous le constatons dans les deux tableaux, les pronoms sujets atones sřenclisent à la forme interrogative.

Exemple :

- o sês : vous êtes - sêso ? : êtes-vous ?

Le pronom personnel sujet atone de la deuxième personne du singulier doit toujours être exprimé :

Exemple :

- tu tu mi clamis : tu mřappelles - tu tu ti lavis : tu te laves - tu no tu sês : tu nřes pas

Les autres pronoms personnels sujets atones doivent toujours être exprimés sauf :

- quand le verbe est précédé du pronom relatif : cu

Exemple :

chest an cu ven Ŕ chest an che al ven : lřannée prochaine

- dans une phrase affirmative, quand le verbe est précédé dřun pronom personnel complément ou dřun pronom personnel réfléchi :

138

Frioulan Italien Frioulan Italien Jo le ami Io la amo Jo mi ami Io mi amo Tu tu le amis Tu la ami Tu tu ti amis Tu ti ami Lui le ame Egli la ama Lui si ame Egli si ama Jê le ame Ella la ama Jê si ame Ella si ama Nô le amìn Noi la amiamo Nô si amìn Noi ci amiamo Vô le amais Voi la amate Vô si amais Voi vi amate Lôr le amin Essi la amano Lôr si amin Essi si amano

Comme nous le remarquons dans les deux tableaux, les pronoms atones sujets ne sont pas exprimés quand le verbe est précédé dřun pronom complément ou dřun pronom réfléchi. Mais la deuxième personne du singulier maintient le pronom personnel atone sujet dans les deux cas.

Exemple :

jo ti viôt : je te vois lui si lave : il se lave

- quand le verbe est précédé de la négation : no.

Frioulan Italien Jo no ami Io non amo Tu no tu amis Tu non ami Lui nol ame Egli non ama Jê no ame Ella non ama Nô no amìn Noi non amiamo Vô no amais Voi non amate Lôr no amin Essi non amano

Dans ce tableau, le pronom personnel sujet atone ne sřexprime pas lorsque la négation est introduite. Le pronom personnel sujet atone semble sřêtre contracté soit complètement comme à la première personne et à la troisième personne féminine du singulier et aux trois personnes du pluriel, soit partiellement contracté à la troisième personne masculine du singulier, soit pas du tout comme à la deuxième personne du singulier. Ceci se réalisera dès que lřon introduit un pronom réfléchi, un pronom complément dřobjet direct ou indirect, comme nous présenterons dans les sous-chapitres suivant.

139

Exemple :

jo no soi : je ne suis pas

Le pronom sujet atone masculin de la troisième personne du singulier, al, ne disparaît pas à la forme négative mais il sřenclise avec la négation :

Exemple :

Zuan nol è di chenti : Jean nřest pas de chez nous Indrì no ti à in stime : Henri ne třestime pas Francesc no mi plâs : François ne me plaît pas Luche no si vistìs ben : Luc ne sřhabille pas bien

- avec le pronom relatif : cui…cui…

Exemple :

cui fâs e cui insegne : celui qui fait et celui qui enseigne

- dans certaines tournures impersonnelles affirmatives qui indiquent la nécessité :

Exemple :

bisugne lâ : il faut aller covente dî : il faut dire

- avec le pronom : nissun avec une fonction de sujet :

Exemple :

nissun sa : personne ne sait nissun nol sa : personne ne sait

Dans les phrases où le sujet est implicite, le pronom personnel sujet atone sřaccorde avec le sujet :

Exemple :

cemût vadie (la vite) ? : comment va la vie ? ce ti someial (chest libri) ? : comment trouves-tu ce livre ?

140

Dans les phrases où le verbe impersonnel indique des phénomènes météorologiques, le pronom personnel sujet atone est : al

Exemple :

al plûf : il pleut

Nous avons voulu donner une description la plus complète possible de lřemploi particulier des pronoms atones sujet en frioulan. Nous introduisons les différentes formes interrogatives accompagnées soit dřun pronom personnel objet soit dřun pronom réfléchi (différents tableaux récapitulatifs)213.

Dans les deux tableaux, les pronoms personnels sujets atones se maintiennent mais ils se positionnent en fin de verbe.

Interrogative + pronom personnel objet :

Frioulan Italien Jo le amio ? Io la amo ? Tu le amistu ? Tu la ami ? Lui le amial ? Egli la ama ? Jê le amie ? Ella la ama ? Nô le amìno ? Noi la amiamo ? Vô le amaiso ? Voi la amate ? Lôr le amino ? Essi le amano ?

Interrogative + pronom réfléchi :

Frioulan Italien Jo mi amio ? Io mi amo ? Tu ti amistu ? Tu ti ami ? Lui si amial ? Egli si ama ? Jê si amie ? Ella si ama ? Nô si amìno ? Noi ci amiamo ? Vô si amaiso ? Voi vi amate ? Lôr si amino ? Essi si amano ?

213 MADRIZ A. et ROSEANO P., Scrivere in friulano, Società Filolgica Friulana, Udine, 2006, p. 87 à 89

141

Dans les tableaux suivants, nous avons introduit la négation accompagnée dřun pronom complément objet. Le pronom sujet atone de la deuxième personne du singulier se maintient alors que tous les autres disparaissent.

Négative + pronom personnel objet :

Frioulan Italien Jo no le ami Io non la amo Tu no tu le amis Tu non la ami Lui no le ame Egli non la ama Jê no le ame Ella non la ama Nô no le amìn Noi non la amiamo Vô no le amais Voi non la amate Lôr no le amin Essi non la amano

Si nous ajoutons le pronom réfléchi à la négation, le pronom sujet atone de la deuxième personne du singulier se maintient alors que tous les autres pronoms disparaissent.

Négative + pronom réfléchi :

Frioulan Italien Jo no mi ami Io non mi amo Tu no tu ti amis Tu non ti ami Lui no si ame Egli non si ama Jê no si ame Ella non si ama Nô no si amìn Noi non ci amiamo Vô no si amais Voi non vi amate Lôr no si amin Essi non si amano

Lřitalien régional du Frioul a recours à la répétition du pronom sujet atone comme en frioulan, en vénitien et dans le dialecte de Bannia :

- mi è piaciuto molto anche a me stare con te ; a noi nessuno ci da niente a Giovanni non dirgli niente214

Le dialecte de Bannia reprend Ŕ comme le frioulan Ŕ les pronoms clitiques sujets à toutes les personnes mais la syntaxe est celle du vénitien.

214mi è piaciuto molto anche a me stare con te ; a noi nessuno ci da niente : jřai aussi beaucoup aimé être avec toi ; personne ne nous donne rien a Giovanni non dirgli niente : ne dis rien à Giovanni

142

Exemple :

ŖD. Ŕ No de not dormi anca. Dopo varde Řlrosario. Lřaltra sera nincia vist Řl rosario parchè a vevi durmitŗ ŖTe magnia Řngelato, no te fara manco magnià Řngelato ? ŗ ŖNo lo trovada però le so cognade a le an dita, alora la sera la me a telefonat par dirmi ca la era contenta che soi Řndada.ŗ ŖLuigino : Řlnocino al è fat co lřalcol ma chesto al è fat col vin. Al è proprio co le cocole.ŗ ŖAlora Carla non te beve nient…ŗ Ŗ… Ela la studiaŗ 215

Les pronoms personnels dřobjet direct et indirect se répètent dans les deux langues, leurs formes sont assez proches et donc le dialecte de Bannia fait la même chose en utilisant les formes du vénitien.

Exemple :

ŖD. Ŕ No vai a durmì che non me Řndurmidithi. E dopo a me toc a stà sveia.ŗ ŖM. Ŕ De solito non dorme neanca mi, se se perde via Ŗ ŖD. : Lui el vien da Pasian, vestu, al a un altro dialeto dal nostro.ŗ ŖMatilde : Sta sera al è stat trovarmi la Dina, la via. La se a accortot subito che la a un altro parlar de noi.ŗ 216

215 ŖD. Ŕ Non je dors aussi la nuit. Après je regarde Ŗle rosaireŗ. Lřautre soir je nřai même pas vu Ŗle rosaireŗ parce que jřai dormiŗ ŖTu manges une glace, tu ne feras pas en moins de manger une glace ? ŗ ŖJe ne lřai pas vue mais ses belles-soeurs lui ont dit, alors le soir elle mřa téléphoné pour me dire quřelle était contente que je sois passée.ŗ ŖLuigino : le nocino est fait avec de lřalcool mais celui-ci est fait avec le vin. Ce sont vraiment des noix.ŗ ŖAlors Carla tu ne bois rien ?…ŗ Ŗ… Elle étudieŗ 216 ŖD. Ŕ Je ne vais pas me coucher sinon je mřendors. Et après je reste réveillée.ŗ ŖM. Ŕ Dřhabitude je ne dors pas moi non plus, je somnole Ŗ ŖD. : Il est de Pasiano, vois-tu, il a un autre dialecte du notre.ŗ ŖMatilde : Ce soir Dina, de là-bas, est venue me voir. Elle sřest aperçue tout de suite quřelle a un autre parler que nous.ŗ

143

3.1.2.6.3. Les pronoms personnels objet217

En frioulan, ils ont une forme tonique et une forme atone.

Forme atone Forme tonique Frioulan Italien Frioulan Italien mi mi me me ti ti te te lu, Lu lo lui, Lui lui le, Le la jê, Jê lei nus ci noalris, nô noi us, Us vi voaltris, vô voi ju, Ju li lôr, Lôr loro lis, Lis le lôr, Lôr loro

Remarque :

Lřarticle défini féminin singulier est la, le pronom personnel objet de la troisième singulier féminin est le :

Exemple :

La mestre le clame : la maîtresse lřappelle

La forme atone du pronom personnel objet est employée exclusivement comme complément objet, elle précède le verbe quand il est à lřindicatif , au subjonctif ou au conditionnel :

Exemple :

Sandri ti clame : Sandro třappelle Mi vessie almancul visât ! : Au moins si vous mřaviez averti ! Se o podès, ti judarès : Si je pouvais, je třaiderais

Mais elle suit le verbe et elle sřenclise quand le verbe est à lřinfinitif, au gérondif ou à lřimpératif :

217 MADRIZ A. et ROSEANO P., Scrivere in friulano, Società Filologica Friulana, Udine, 2006, p. 90 et suivantes

144

Exemple :

clamâti : třappeler cjapantju : en le prenant scoltimi ! : écoute-moi !

Le pronom atone peut sřemployer avant ou après les formes verbales construites avec lřinfinitif qui suit un verbe servile ou par une locution verbale :

Exemple :

o pues clamâju : je peux lřappeler ju pues clamâ : je peux les appeler

La forme tonique est employée pour exprimer :

1. le complément dřobjet quand on veut mettre en évidence lřobjet de la phrase. La forme tonique suit le verbe et elle est toujours employée avec la forme atone :

Exemple :

Luzie mi ame me : Lucie mřaime, moi

2. les compléments autres que le complément objet. La forme tonique sřemploie sans la forme atone. Généralement, elle suit le verbe. Elle peut le précéder lorsquřelle veut souligner le complément :

Exemple :

al fevele di me : elle parle de moi o feveli cun te : je parle avec toi cun te o feveli ! : cřest avec toi que je parle !

145

3.1.2.6.4. Pronoms personnels indirects218

Forme atone Forme tonique Frioulan Italien Frioulan Italien mi mi mi me ti ti ti te i, I gli lui, Lui lui i, I le jê, Jê lei nus ci noalris, nô noi us, Us vi voaltris, vô voi ur, Ur loro lôr, Lôr loro

La forme atone du pronom personnel indirect est exclusivement utilisée comme complément de nom. Elle précède le verbe si le verbe est à lřindicatif, au subjonctif ou au conditionnel :

Exemple :

mi fevele di te : il me parle de toi magari ti vessio scrit ! : si seulement je třavais écrit ! se o podès, i fevelarès : si je pouvais, je lui parlerais

La forme atone est enclise au verbe quand il est à lřinfinitif, au gérondif ou à lřimpératif :

Exemple :

fevelâmi : me parler fevelantji : en lui parlant fevelii ! : parle-lui !219

La forme atone peut être employée même lorsque le complément de nom est exprimé :

218 MADRIZ A. et ROSEANO P., Scrivere in friulano, Società Filologica Friulana, Udine, 2006, p. 92 et suivantes 219 MADRIZ A et ROSEANO P, Scrivere in friulano, Società Filologica Friulana, Udine, 2006, p. 93 et p. 102

146

Exemple :

I doi un miluç a Marc : Je donne une pomme à Marc Puartii il libri ae mestre ! : Apporte le livre à la maîtresse ! Ur din dut ai fruts : Nous donnons tout aux enfants

La forme tonique peut être employée pour exprimer le complément du nom dans le cas où on veut le mettre en évidence. Elle doit toujours être employée avec la forme atone, elle peut précéder ou suivre le verbe :

Exemple :

mi fevele a mi : il me parle à moi a mi mi pâr che tu sedis alt : il me semble, à moi, que tu es grand

3.1.2.6.5. La particule pronominale : INDI

Cette particule pronominale traduit le ne italien, elle a un rôle de pronom démonstratif ou de pronom personnel220. Elle sřemploie rarement dans sa forme complète, elle peut perdre soit la voyelle finale, soit la voyelle initiale soit les deux en fonction du mot qui la suit ou qui la précède. Elle peut avoir deux formes : une forme autonome avec les verbes à lřindicatif, au subjonctif et au conditionnel et une forme enclitique avec les verbes à lřinfinitif, au gérondif et à lřimpératif.

La forme autonome :

Si la particule indi est précédée dřun des pronoms personnels atones : o, tu, e, a, mi, ti, i, si ou de la négation no, elle perd la voyelle initiale et elle sřapostrophe. Si la particule indi est suivie dřun verbe qui commence par une voyelle, elle perd le –i finale et maintient le –d. Si le verbe qui suit indi commence par une consonne, la particule pronominale perd le –i final et le –d se transforme en –t.

Exemple :

o „nd ai : ne ho no tu „nd âs : non ne hai

220 MADRIZ A. et ROSEANO P., Scrivere in friulano, Societât filologjiche furlane, Udine, 2006, p. 120 et suivantes

147

si „nt viôt : se ne vede us int doi un : ve ne dò uno ind âstu ? : ne hai ? int vâstu ? : ne vuoi ?

Mais lorsque lřon emploie la forme élidée de indi avec le pronom personnel sujet atone de la troisème personne du singulier, ce pronom devient a et dans une phrase négative on emploie no et pas nol.

Exemple :

Lui a „nd à tantis : Egli ne ha molte Lui no „nd à tropis : Egli non ne ha molte

La forme enclitique :

Elle perdre le i initial et final. Si elle perd le i final, elle transforme toujours le d en t. Si le verbe qui sřenclise avec indi termine par une consonne, le i initial est maintenu. Si le verbe termine par une voyelle, le i nřest pas maintenu.

Exemple :

O volarès fevelânt cun te cumò : Vorrei parlarne con te ora Comprantindi masse, i laran di mâl : Comprandone troppi, si guasteranno Cjolint tancj che tu vûs ! : Prendine quanti ne vuoi !

Indi peut sřencliser avec les pronoms personnels objets atones indirects ou avec les pronoms réfléchis

-int -indi -mi -mint -mindi -ti -tint -tindi -i -int, -jint -indi, -jindi -nus -nusint -nusindi -us -usint -usindi -ur -urint, -jurint -urindi, -jurindi -si -sint -sindi

Dans ce tableau, nous constatons que les combinaisons de la troisième du singulier et pluriel avec –indi : -int, -indi, -urint, -urindi sřemploient avec les

148 verbes finissant par une voyelle. Les autres formes des combinaisons de la troisième du singulier et du pluriel : -jint, -jindi, -jurint, -jurindi sřemploient avec les verbes finissant par une consonne.

Exemple :

Nol sa ce fâsint : Non sa che cosa farsene Puartaitjindi pocjis ! : Portagliene poche ! Ancje distintjurint cuatri, no si risolf nuie : Anche dicendogliene quattro, non si risolve nulla

3.1.2.7. Les adjectifs et les pronoms possessifs et démonstratifs :

1. Les adjectifs et les pronoms possessifs :

Le frioulan et le vénitien ont des formes complètement différentes. Nous ferons apparaître les plus marquantes dans les tableaux ci-après :

En frioulan221 :

Pronoms possessifs singuliers Pronoms possessifs pluriels

masculins féminins masculins féminins 1° singulier (il) gno, mio (la) mê (i) miei (lis) mês 2° singulier (il) to (la) tô (i) tiei (lis) tôs 3° singulier (il) so (la) sô (i) siei (lis) sôs 1° pluriel (il) nestri (la) nestre (i) nestris (lis) nestris 2° pluriel (il) vuestri (la) vuestre (i) vuestris (lis) vuestris 3° pluriel (il) lôr (la) lôr (i) lôr (lis) lôr

221 ZOF Fausto, Le Nestre Lenghe, Eserciziari di furlan, Societât Filologjiche Furlane, Udine, 2004, p. 62 MADRIZ Anna et ROSEANO Paolo, Scrivere in friulano, Societât Filologjiche Furlane, Udine, 2006, p. 107-108

149

En vénitien222 :

Pronoms possessifs singuliers Pronoms possessifs pluriels

masculins féminins masculins féminins 1° singulier (el) mio (la) mia (i) mii (le) mie 2° singulier (el) tuo (la) tua (i) tui (le) tue 3° singulier (el) suo (la) sua (i) sui (le) sue 1° pluriel (el) nostro (la) nostra (i) nostri (le) nostre 2° pluriel (el) vostro (la) vostra (i) vostri (le) vostre 3° pluriel (el) suo (la) sua (i) sui (le) sue

Le dialecte de Bannia prendra soit dans une langue soit dans lřautre en fonction de lřorigine de la personne qui parle.

Francescato propose une représentation complexe de la répartition de mia/me dans le Frioul. En positionnant le village de Bannia, nous constatons quřil est située entre mia et me. La ligne de démarcation passe sur le village et lřemploi de lřune ou lřautre forme ne pourra se faire quřen fonction de lřorigine du locuteur : que le locuteur soit originaire dřun autre village ou dřun quartier du village (voir la carte page sivante). Cette position particulière sera illustrée par des exemples qui suivront la carte.

222 BRUNELLI Michele, Manual Gramaticale Xenerale de la Lengua Veneta e le so varianti, Basan/Bassano del Grappa, 2007, p. 5-6

150

Bannia

Répartition de mia/me dans le Frioul223

Selon Giuseppe Francescato dans Dialettologia Friulana, les adjectifs et les pronoms possessifs ont des variantes :

- 1° personne du singulier : miò, mè au masculin et mè au féminin. Dans plusieurs dialectes le masculin et le féminin ne sont pas différents, seule la forme : mè est utilisée. Au pluriel, nous avons les formes : mièi, mί(e), méi au masculin et au féminin : mês, mé.

223 FRANCESCATO Giuseppe, Dialettologia friulana, Società filologica friulana, Udine, 1966, p. 79

151

Il faut remarquer la distinction entre les formes palatalisées et les non palatalisées.

- 2° personne du singulier : tò, tiò, k‟ò au masculin et tò, tòk au féminin. Au pluriel, la forme du pronom est tò, k‟ò et au féminin : tò. Tandis que lřadjectif, au pluriel masculin est : k‟éi, tiéi, tόi, k‟òs, k‟ìa, tòs et le féminin est : tôs. Le pronom masculin : tiéi, k‟ò, k‟ì, k‟à, tò et le féminin est : tò, tôs. Il faut remarquer les formes palatalisées et les formes qui employent Ŕk.

- 3° personne du singulier : sò, siò suit la construction de la 2° personne.

- 1° personne du pluriel : nòstri, néstrei, nuèstri, nòsti, nuèsti, au féminin, nous avons les mêmes formes mais elles finissent en –a. Le pluriel est en –is / -es.

- 2° personne du pluriel : vuèstri, vòstri, uèstri, sur le modèle de la 1° personne du pluriel.

- 3° personne du pluriel : lôr, lόur, luar. Francescato nous précise que les formes de la 3° personne du pluriel nřont pas été étudiées dans leur distribution géographique.

Dans les extraits, qui suivent, du dialecte de Bannia, lřemploi de lřune ou de lřautre forme se fait en fonction de lřorigine de lřinterlocuteur.

Exemples :

Lřinterlocutrice D. ŖDinaŗ est originaire de Bannia.

ŖD. Ŕ Chela ca la è stada malada, la è stada operada, che lřè mort so pare, so mare.ŗ ŖNo lřo trovada però le so cognade a le an dita, alora la sera la me a telefonat par dirmi ca la era contenta che soi Řndada.ŗ ŖDopo messa parchè te sa ca Řl nostro preti... dopo messa.224

224 ŖD. Ŕ Celle qui a été malade, elle a été opérée, celle dont le père et la mère sont morts.ŗ ŖJe ne lřai pas vue mais ses belles-soeurs lui ont dit, alors le soir elle mřa téléphonée pour me dire quřelle était contente que je sois allée la voir.ŗ ŖAprès la messe parce que tu sais comment est notre prêtre... après la messe.ŗ

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Lřinterlocutrice D. est originaire de lřautre cóté de Bannia et lřemploi des possessifs est le même, tandis que L. est de Pasiano di Pordenone, il dit lui- même quřil parle un autre dialecte :

ŖD. : le giambi… su le Rivate, me zie le ghřera da Dazzanŗ ŖL. : si ma da picinini ai è sempre su la pala a i è sempre atorno. Lřaltro ieri de sera al era distirat sul me let ma varda dove che el va a dormì. Alora o ciamat me niora, so sorela che la ghřera venua a trovarli…ŗ ŖL. : Al è el so posto lìŗ 225

2. Les pronoms et les adjectifs démonstratifs :

Le frioulan utilise la forme chest qui indique un objet proche du locuteur, comme nous lřindique le tableau suivant :

singulier pluriel masculin chest chescj féminin cheste chestis

Exemple :

chest cuader al è gno : ce cahier est à moi cheste a me no mi plâs : celle-ci ne me plaît pas à moi

La forme chel indique un objet loin du locuteur, comme nous le voyons dans le tableau suivant :

singulier pluriel masculin chel chei féminin chê chês

Exemple :

chel cuader al è to : ce cahier est à toi cui sono chei li ? : qui sont-ils ceux-là ?

225 ŖD. : les jambes (giambi)… dans les Rivate, mes tantes étaient de Azzano decimoŗ ŖL. : oui mais depuis toujours ils sont toujours sur la pelle, ils tournent toujours autour. Lřautre jour au soir il était allongé sur mon lit mais regarde où il va dormir. Alors jřai appelé ma belle-fille, sa soeur qui était venue les voir…ŗ ŖL. : Cřest sa placeŗ

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3.1.2.8. L’emploi de ci et si

Les pronoms ci et si sont employés avec une certaine confusion :

- si siamo salutati prima di partire, ci si poteva distendersi ; en frioulan : si sin saludâs prime di partî, si podeve distirâsi226 - se si dîs di sì o di no, dopo si scuen jessi di peraule

Le pronom si est suivi du verbe au singulier même lorsque le substantif est au pluriel, lřitalien demande un verbe au pluriel :

- si coltiva mais ed altri cereali227 au lieu de : si coltivano mais ed altri cereali ; en frioulan, le verbe est au singulier : si coltive…

Lřexemple suivant est une construction typique de lřitalien régional du Frioul :

- il telegiornale si lo vede au lieu de : il telegiornale lo si vede ; cřest un calque du frioulan : ...si lu viôt228 - Il cafè si lu bêf cialt - Doman non si lavore

3.1.2.9. L’emploi des relatifs

En frioulan, le pronom relatif229 est rendu par deux formes : che et cu. Elles sont invariables et elles servent aussi bien le masculin et le féminin, le singulier et le pluriel.

226 si siamo salutati prima di partire, ci si poteva distendersi / si sin saludâs prime di partî, si podeve distirâsi : ci siamo salutati prima di partire, potevamo distenderci : nous nous sommes salués avant de partir, nous pouvions nous détendre se si dîs di sì o di no, dopo si scuen jessi di peraule : se si dice di sì o di no, poi si deve essre di parola : que lřon dise oui ou non après il faut tenir sa parole 227 si coltiva mais ed altri cereali : on cultive du maïs et dřautres céréales 228il telegiornale si lo vede : on regarde le journal télévisé / ...si lu viôt : on le voit Il cafè si lu bêf cialt : Il caffè si beve caldo : on boit le cafè chaud Doman non si lavore : Domani non si lavora : on ne travaille pas demain. Exemples tirés de Scrivere in friulano de MADRIZ Anna et ROSEANO Paolo 229 MADRIZ Anna et ROSEANO Paolo, Scrivere in friulano, Societât Filologjiche Furlane, Udine, 2006, p.105-106 O sint il cjan che al baie : Sento il cane che abbaia : on entend le chien qui aboie Il cjan che o ai viodût al è to : Il cane che ho visto è tuo : Le chien que jřai vu est à toi

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1. La forme che est utilisée :

- comme sujet de la proposition relative :

Exemple :

O sint il cjan che al baie : Sento il cane che abbaia

- comme objet direct de la proposition relative :

Exemple :

Il cjan che o ai viodût al è to : Il cane che ho visto è tuo

- comme objet indirect de la proposition relative :

Exemple :

chel libri che tu mi vevis fevelât al è di mê sûr : il libro di cui mi avevi parlato è di mia sorella

2. La forme cu :

est la forme ancienne du pronom relatif, il est encore utilisé dans certaines zones de la Carnia. Il nřest jamais suivi du pronom personnel sujet, il peut être employé à la place de che. Il est surtout utilisé dans des expressions comme :

setemane cu ven : la settimana prossima chest an cu ven : lřanno prossimo come cu va : come si deve come cu capita : come capita

chel libri che tu mi vevis fevelât al è di mê sûr : il libro di cui mi avevi parlato è di mia sorella le livre dont tu mřavais parlé est à ma soeur setemane cu ven : la settimana prossima : la semaine prochaine chest an cu ven : lřanno prossimo : lřan prochain come cu va : come si deve : comme il faut come cu capita : come capita : comme cela arrive

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Les pronoms relatifs : in cui, di cui, etc sont rendus par : che :

il giorno che ci siamo incontrati au lieu de : il giorno in cui ci siamo incontrati non ricordo dove ho conosciuto la persona che ti avevo parlato au lieu de : ....lřuomo di cui ti avevo parlato ; en frioulan : al di che si sin incontrâs, ...l‟om che ti vevi fevelât230

Remarque :

Cette absence de concordance entre le frioulan et lřitalien implique un emploi incorrect des formes : di cui, in cui, etc par les élèves et parfois cette crainte entraîne une non utilisation du pronom frioulan : che

momento dell‟adolescenza di cui noi ragazzi stiamo passando ; uno studente di cui dopo un po‟ di tempo fa finalmente amicizia au lieu de : ...che noi ragazzi stiamo passando ; uno studente che... ; en frioulan, le pronom relatif est rendu par : che.

Il est possible de penser que les personnes qui écrivent ont eu peur de faire des erreurs en utilisant : che. Par hyper correction, elles refusent de lřemployer et elles utilisent une autre forme : di cui ou in cui.

3.1.2.10. La négation

Lřexpression italienne : nessuno parlava est traduite en frioulan par : nissùn nol231 fevelàve. Cette construction se retrouve aussi dans lřitalien régional du Frioul : nessuno non parlava. Dans le tableau suivant (voir aussi p. 134 et p. 140 : la forme négative et les pronoms personnels atones), nous verrons lřemploi de la double négation en frioulan et en italien régional alors quřen italien, elle ne se fait pas :

230 il giorno che ci siamo incontrati/ al di che si sin incontrâs : le jour où nous sommes rencontrés non ricordo dove ho conosciuto la persona che ti avevo parlato/ ...lřom che ti vevi fevelât : je ne me souviens pas où jřai rencontré la personne dont je třavais parlé 231 La négation nol est formée de no + il : pronom personnel (a)l

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Italien Frioulan Italien régional non sono contento no soi nùie content232 non sono niente contento non mi vuole bene no mi ul nùie ben non mi vuole niente bene

Exemple :

ŖD. …no le diseva le panoli, el martiel, le diseva martel, panocie, el camp. Neanca ti no te dise el ciamp. Mar. : eh no, la vien da la Bassaŗ 233 ŖD. ….Satu Matilde che co el cialt chi i fa poc, no i magnia.ŗ

Le dialecte de Bannia garde la forme frioulane pour la négation.

3.1.2.11. Les formes verbales

1. En frioulan, les auxiliaires : jessi et vê234 sřemploient de la manière suivante235 :

232 no soi nùie content : je ne suis pas content no mi ul nùie ben : il ne me veut pas de bien 233 ŖD. …elles ne disaient pas les épis de maïs (le panoli), le marteau (el martiel), elles disaient marteau (martel), épis de maïs (panocie), le champ (el camp). Même pas toi, tu ne dis pas le champ (el ciamp). Mar. : eh non, elle vient de la Bassaŗ ŖD. ….Sais-tu Matilde quřavec la chaleur, ils rendent peu, ils ne mangent pas.ŗ 234 jessi et vê ont le sens respectif de exister et de posséder 235 MADRIZ Anna et ROSEANO Paolo, Scrivere in friulano, Societât Filologjiche furlane, Udine, 2006, p. 126-142 ti ai laudât : ti ho laudato : je třai loué o ai pensât : ho pensato : jřai pensé o hai respirât : ho respirato jřai respiré o ai corût dut il dì : ho corso tutto il giorno : jřai couru toute la journée o ai corût pal bearç : ho corso nel frutteto : jřai couru dans le potager si à fevelât di te : si è parlato di te : on a parlé de toi al à plot : è piovuto : il a plu e à volût lâ in Cine : è voluta andare in Cina : elle a voulu aller en Chine si à vût fevelât di te : si è parlato di te : on a parlé de toi o soi laudât : sono lodato : je suis loué o soi stât laudât : sono stato laudato : jřai été loué o ven laudât : vengo laudato : je suis loué si è rot une gjambe : si è rotto una gamba : il sřest cassé unejambe o soi corût a cjase : sono corso a casa : jřai couru à la maison

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- Lřemploi de vê :

avec les verbes transitifs à la forme active : ti ai laudât : ti ho laudato avec les verbes intransitifs qui expriment une activité du corps ou de lřesprit : o ai pensât : ho pensato o hai respirât : ho respirato avec les verbes intransitifs qui indiquent un mouvement pour lui-même ou un mouvement dans un lieu restreint : o ai corût dut il dì : ho corso tutto il giorno o ai corût pal bearç : ho corso nel frutteto avec les verbes réflexifs impersonnels : si à fevelât di te : si è parlato di te avec les verbes impersonnels qui indiquent un phénomêne atmosphérique : al à plot : è piovuto avec les verbes serviles : e à volût lâ in Cine : è voluta andare in Cina pour former tous les temps composés : si à vût fevelât di te : si è parlato di te

- Lřemploi de jessi :

avec les verbes passifs : o soi laudât : sono lodato tous les temps de la forme passive sont formé avec jessi ou, pour les temps simples, avec vignî : o soi stât laudât : sono stato laudato o ven laudât : vengo laudato avec les verbes réflexifs non impersonnels : si è rot une gjambe : si è rotto una gamba avec les verbes de mouvement lorsquřils indiquent un mouvement vers un but : o soi corût a cjase : sono corso a casa

- Lřemploi incorrect des auxiliaires essere et avere en italien régional du Frioul sřobserve dans les Exemples suivants :

abbiamo stato a vedere la partita donne en frioulan : vin stât a viodi si ha dato molta più importanza alla morte di Diana donne en frioulan : si à dât236

236abbiamo stato a vedere la partita/ vin stât a viodi : nous sommes allés voir le match

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- Après un adverbe de temps, lřauxiliaire est omis comme en frioulan :

Dopo cenato, sono uscita au lieu de : dopo avere cenato, sono uscita, tandis quřen frioulan : dopo cenât, soi lade fûr237

- Pour rendre une forme verbale avec un impératif négatif en italien régional du Frioul, nous utilisons la construction : non stare a suivie de lřinfinitif238

non stare a mangiare au lieu de : non mangiare ; en frioulan : non stâ a mangiâ, no stin a mangiâ, no stait a mangiâ239

- Pour rendre la forme italienne : sto suivi du gérondif, qui indique le développement dřune action : sto facendo ou sto mangiando, lřitalien régional du Frioul tout comme le frioulan utilisent : sono dietro a… :

sono dietro a fare sono dietro a mangiare

calquées sur le frioulan :

jèssi daûr a fâ … a mangiâ240

Dans le dialecte de Bannia, une phrase entendue lřété 2009 et dite par M (Matilde), :

Ŗ… speta, mi soi drio a fà el pan.ŗ 241

si ha dato molta più importanza alla morte di Diana / si à dât : on a donné beaucoup plus dřimportance à la mort de Diana 237Dopo cenato, sono uscita / dopo cenât, soi lade fûr : après le dîner, je suis sortie 238 MADRIZ Anna et ROSEANO Paolo, Scrivere in friulano, Societât Filogjiche furlane, Udine, 2006, p. 216 239 non stare a mangiare /non stâ a mangiâ : ne mange pas ; no stin a mangiâ : ne mangeons pas, no stait a mangiâ : ne mangez pas 240 jèssi daûr a fâ : je suis en train de faire … a mangiâ : …… de manger 241 Ŗ… speta, mi soi drio a fà el pan.ŗ : Ŗ… attends, je suis en train de faire du pain.ŗ

159

2. Conjugaison des verbes être et avoir en frioulan et en vénitien et nous verrons comment se comporte le dialecte de Bannia :

En frioulan :

Infinitif de être : jessi, sei

Indicatif Subjonctif Présent Imparfait Futur Conditionnel Présent Imparfait jo o soi jeri sarai sarès sei, sedi fos tu tu sès jeris sarâs saressis seis, sedis fossis lui al è jere sarà sarès sei, sedi fos jê e je jere sarà sarès sei, sedi fos nô o sin jerin sarìn saressin sein, sedin fossin vô o sês jeris sarês saressis seis, sedis fossis lôr a son jerin saran saressin sein, sedin fossin

Infinitif de avoir : vê

Indicatif Subjonctif Présent Imparfait Futur Conditionnel Présent Imparfait jo o ai vevi varai varès vebi, vedi ves tu tu âs vevis varâs varessis vebis, vedis vessis lui al à veve varà varès vebi, vedi ves jê e à veve varà varès vebi, vedi ves nô o vin vevin varìn varessin vebin, vedin vessin vô o vês vevis varês varessis vebis, vedis vessis lôr a àn vevin varan varessin vebin, vedin vessin

Nous pouvons remarquer la première du singulier est en Ŕi contrairement à lřitalien qui est en Ŕo, la deuxième du singulier et du pluriel sont en Ŕs et la première et la troisième du pluriel sont en Ŕn.

160

En vénitien :

Infinitif de être : èser

Indicatif Subjonctif Présent Imparfait Futur Conditionnel Présent Imparfait soř, son xera, jera sarò sarìa sia, sipia fuse te/ti sì, xe xeri, eri sarè, sarisi sì, sipi fusi sarà el xe, è xera, era sarà sarìa sia, sipia fuse la/lř xe, è xera, era sarà sarìa sia, sipia fuse sèmo, xerimo, sarém sarìsimo sémo, fùsimo sòn èrimo o, sòne saròn sì, sé xeri, eri sarè, sarisi sì fusi sarì i xe, è xera, era sarà sarìa sia, sipia fuse le xe, è xera, era sarà sarìa sia, sipia fuse

Infinitif de avoir : aver

Indicatif Subjonctif Présent Imparfait Futur Conditionnel Présent Imparfait go, ò gavéa, gavarò gavarìa, averave gabia gavése avéa te ghè, è, gavivi gavarè, gavarisi, gavarìa gabi, gai, gavisi ga gavarà gabia el gà, à gavéa, gavarà, gavarìa, avarìa, gabia, abia gavése avéa avarà averave la gà, à gavéa, gavarà, gavarìa, avarìa, gabia, abia gavése avéa avarà averave gavémo, gavévimo gavarémo, gavarìsimo gavémo gavésimo avòn avaròn gavì, gavivi gavarè, gavarisi gavì gavisi gavé avarì i ga, à gavéa, gavarà, gavarìa, avarìa, gabia gavése avéa avarà averave le ga, à gavéa, gavarà, gavarìa, avarìa, gabia gavése avéa avarà averave

161

Le vénitien est proche de lřitalien.

Lorsque nous comparons les formes frioulanes et vénitiennes, nous constatons quřelles sont différentes à toutes les formes et à tous les temps. Cependant, la troisième du singulier est identique dans les deux langues : à/è. On remarquera quřelle coïncide aussi avec celle de lřitalien.

Reconstruisons maintenant, à partir des textes de Sergio Vaccher et lřaide de Renato Baret, les verbes être et avoir dans le dialecte de Bannia.

Infinitif de être : ièssi

Indicatif Subjonctif Présent Imparfait Futur Conditionnel Présent Imparfait mi soi eri sarai sarès sia fussi te so eri sarà saressi sia fussi a lř/al è era sarà sarès sia fus lina a è era sarà sarès sia fus nualtri sen eran sarén saressin seni fùssin vualtri seit eris sarèit saressi sedi fussi a son erin saran saressi sedi fussin

Infinitif de avoir : ver

Indicatif Subjonctif Présent Imparfait Futur Conditionnel Présent Imparfait mi ai vevi varai varès vepi vessi ti a vevi vara varèssi vepi vessi a lř/al à veva varà varès vepi vessi lina a à veva varà varès vepi vessi nualtri ven vevin varen varessin veni vessin vualtri veit vevis vareit varessi veti/vedi vessi a àn vevin varan varessi veti/vedi vessi

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Toutes les formes du dialecte de Bannia ont été authentifiées par Renato Baret et par les textes de Sergio Vaccher (en Annexe p. 253 à 272). Nous pouvons remarquer que les formes du dialecte de Bannia sont plus proches du frioulan que du vénitien. Lorsque nous comparons les différents temps, nous constatons que les formes du dialecte de Bannia sont identiques aux formes du frioulan, la grande différence se trouve surtout à lřimparfait de lřindicatif de lřauxilaire être. Le frioulan se construit sur le radical de lřinfinitif : jessi alors que le dialecte de Bannia se construit directement sur la forme latine. La première personne du pluriel a une désinence en Ŕen dans le dialecte de Bannia alors quřau frioulan sa désinence est en Ŕin. Nous remarquons que les formes du subjonctif sont beaucoup plus proches du vénitien pour le radical alors que les désinences restent proches du frioulan. Nous nous sommes posée la question suivante : ŖPourquoi au subjonctif présent la première personne du pluriel a la forme : seni et veni ? ŗ Nous avons donné un début de réponse en posant que la désinence de la première du pluriel est Ŕni, cette forme reprend le Ŕn de la première du pluriel à tous les temps et modes. Nous constatons que le subjonctif présent présente une uniformité en Ŕi, qui ne permet plus de distinguer les différentes personnes. Ce qui oblige le locuteur du dialecte de Bannia a introduire les différents pronoms sujets atones (élément obligatoire dans la forme verbale frioulane et du dialecte de Bannia). Les formes infinitives sont presque identiques au frioulan sauf pour le verbe avoir : ver, nous retrouvons le Ŕr final que nous pouvons supposer repris sur le vénitien : aver ou directement hérité du latin.

3.1.2.12. Les formes verbales simples :

Dans les tableaux suivants, nous pourrons faire une comparaison entre les conjugaisons des temps simples en frioulan et en vénitien.

Le premier tableau présente un schéma général des conjugaisons frioulanes de Francescato, il sřadapte à toutes les formes de frioulan242.

Il existe en frioulan quatre conjugaisons qui sont réduites à trois dans le tableau suivant (choix de Francescato) :

- la première conjugaison est en –â comme dans fevelâ - la seconde conjugaison est en –ê comme dans tasê

242 FRAU Giovanni, Dialetti del Friuli, Società Filologica Friulana, Udine, 1984, p.79 et suivantes

163

- la troisième conjugaison est en –i comme dans crodi - la quatrième conjugaison est en î comme dans cusî et capî

Les temps simples se construisent en ajoutant soit une désinence au radical de lřindicatif présent, du subjonctif présent, de lřimpératif soit un infixe à lřimparfait, au futur, au subjonctif présent, au conditionnel présent.

Remarque sur les différentes conjugaisons :

- la première personne du singulier est en Ŕi. - les deuxièmes personnes du singulier et du pluriel sont en Ŕs. - la première personne du pluriel est en –ìn. - la troisième personne du pluriel est en –in.

- pour la deuxième personne du pluriel des verbes du deuxième groupe comme tasê, nous avons deux désinences possibles : -es ou –eis (qui sont le résultat du ẹ en syllabe ouverte)

- la deuxième personne du singulier et du pluriel sont identiques à lřindicatif, au subjonctif imparfait et au conditionnel : amavis qui traduit : Ŗtu amaviŗ et Ŗamavateŗ tasesis qui traduit : Ŗtu piacessiŗ et Ŗpiacesteŗ durmiresis qui traduit : Ŗ tu dormirestiŗ et Ŗdormiresteŗ ami qui traduit : Ŗamoŗ, Ŗio amiŗ et Ŗegli amiŗ sint qui traduit : Ŗsentoŗ et Ŗegli senteŗ

- le participe passé est : -át comme sunát et sunáde -út comme tasút et tasúde -ít comme durmít et durmíde

- les formes des conjugaisons suivent les règles du frioulan. On ne laisse pas de consonne sonore en fin de mot : kródi (infinitif) donne à la première du singulier de lřindicatif présent : krot tasé (infinitif) donne à la première du singulier de lřindicatif présent : tás durmí (infinitif) donne à la première du singulier de lřindicatif présent : duar podé (infinitif) donne à la première du singulier de lřindicatif présent : pues, puédis, podín.

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III -í-t -ø -t ṅ ḭ II -í- -é Impératif -t ḭ I -e -á III -ís(-) II -ø -ø -i-s -és(-) imparfait I -ás(-) ṅ -i-s -i- -s Ῐ Subjonctif III - -s ṅ ḭ -i -i II -i- -é présent -s ḭ I -á III ø II -ø -i-s -i-s -ar-és(-) conditionnel I III ḭ ṅ -s ḭ II -á -á -ar- -ắ-s -ế-s -é -á- futur I Tableau des conjugaisons simples du frioulan simples conjugaisons des Tableau ṅ -i- Indicatif III -ív- -i II -e -i-s -év- imparfait I -áv- ṅ -i-s -i- III -i-s -ø -ø -s ḭ II -ế-s -ế présent -s ḭ I -i -e -á ère ère ème ème ème ème 1 1 2 3 2 3 Infixe Conjugaison Pluriel Singulier

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Le second tableau présente les conjugaisons du vénitien en se fondant sur la grammaire de Michele Brunelli243.

Remarques sur les conjugaisons :

Il existe trois conjugaisons en vénitien, qui se répartissent de la manière suivante : - la première conjugaison est en –ar comme dans netar, parlar, vardar - la deuxième conjugaison est en –er comme dans saver, tegner - la troisième conjugaison est en –ir comme dans finir, sentir, capir

Les conjugaisons vénitiennes sont identiques à lřitalien.

243 BRUNELLI Michele, Manual Gramaticale Xenerale de la Lengua Veneta e le so varianti, Basan/Bassano del Grappa, 2007, p. 16 et suivantes.

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- III -isi -isa imo -isa -ì II -i Impératif -a -a -emo I -a -è III -is -i II -e -e -e -e -és -imo imparfait I -as - III Subjonctif -isi -isa -isa imo -isa -ì II -a -a -a présent -i -émo I -e -e -è -e III -irì II -a -a -a -si -si -simo -arì conditionnel I - III -ir imo II -ò -è -à -è -à futur -ar -émo I Tableau des conjugaisons simples du vénitien simples conjugaisons des Tableau Indicatif - III ivi -ìa -ìa -ìa ìvimo -ivi - II -ivi -éa -éa -éa évimo imparfait I - -i -a -a -a -a -av- imo III -imo -ì -e -e -i II -o présent -émo I -a -è -a ère ère ème ème ème ème 1 1 2 3 2 3 Infixe Conjugaison Pluriel Singulier

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Remarque :

Le frioulan fait la distinction entre la troisième personne du singulier et la troisième personne du pluriel alors quřen vénitien la forme est unique :

cjànta (il chante) / cjàntin (ils chantent) en frioulan lu el canta / lori i canta en vénitien, cřest le pronom qui marque la distinction.

Dans le Manuàl Gramaticale Xenerale de la Léngua Vèneta e le sò varianti244, Michele Brunelli précise quřen vénitien certains verbes ont la deuxième personne du singulier identique à la troisième personne du singulier et du pluriel :

ti va, ti ga, ti sa, ti farà el va/i va, el ga/i ga, el sa/i sa, el farà/i farà

Remarque :

En comparant les deux tableaux, nous avons la confirmation que le système verbal en frioulan et en vénitien sont complètement différents. Les différences portent sur les désinences. Elles sont complètement différentes. En vénitien, elles se rapprochent de lřitalien alors quřen frioulan, elles sřen distinguent absolument.

La désinence de la première personne du singulier du frioulan est en Ŕi pour le premier groupe, pour tous les groupes à lřimparfait et au subjonctif présent. Elle disparaît pour les groupes 2 et 3. En vénitien, la marque de la première personne du singulier est proche de lřitalien.

La désinence de la deuxième personne du singulier du frioulan est en Ŕs tout comme la deuxième personne du pluriel. En vénitien, la deuxième du singulier est proche de lřitalien.

La désinence de la troisième du singulier du frioulan est en Ŕe ou bien elle est inexistente sur le modèle de la première du singulier. En vénitien, elle suit le modèle de lřitalien sauf pour la forme de lřimparfait où nous voyons apparaître des formes particulières avec ou sans le Ŕv-.

244 BRUNELLI Michele, Manual Gramaticale Xenerale de la Lèngua Vèneta e le sò varianti, Bason/Basano del Grappa, 2007, p. 14-16

168

La première personne du pluriel du frioulan est identique à tous les temps et modes. En vénitien, la première personne du pluriel est régulière, elle est proche de lřitalien.

La désinence de la deuxième personne du pluriel du frioulan est construite avec le Ŕs comme la forme du singulier. En vénitien, nous pouvons dire quřelle est proche de la deuxième du singulier

La troisième personne du pluriel du frioulan est identique à tous les temps et modes, elle semble se rapprocher de lřitalien. En vénitien, elle est identique à la forme de la troisième du singulier.

Le dialecte de Bannia sřest inspiré des deux systèmes (cf. le tableau suivant). Actuellement il a tendance à être de plus en plus proche du vénitien.

169

III ø it II en Impératif I i III -iss- i ø II imparfait -ess- I i i i en III Subjonctif idi i II présent edi I III -iress- i i i ø ø II conditionnel -aress- I III -ir- a II ai eit an futur -ar- I a en Tableau des conjugaisons simples du dialecte de Bannia du dialecte simples conjugaisons des Tableau Indicatif III -iv- i i II is* -ev- imparfait in I -av- -ev- i iit III ø ø i II in présent eit I i a/i ère ère ème ème ème ème 1 1 3 2 3 2 Infixe Conjugaison Pluriel Singulier

Les données qui sont reportées dans le tableau du dialecte de Bannia se retrouvent dans les différentes interviews et les textes mis en Annexes.

170

Remarque :

Les constructions de la deuxième personne du pluriel ont été fournies par Renato Baret, une des personnes du village qui recueille les témoignages.

Dans le tableau du dialecte de Bannia, lřastérisque pour la 2e personne du pluriel de lřimparfait de lřindicatif est la seule forme que nous ne pouvons pas certifier. Renato Baret lřécrit lui-même : il ne lřa jamais ni entendue ni vu écrite. Ce nřest donc quřune supposition.

En comparant le tableau des conjugaisons simples du dialecte de Bannia avec les deux autres tableaux, le dialecte de Bannia sřinspire du frioulan à toutes les personnes sauf dans le cas de la 2° du singulier (il nřa pas la forme Ŕs du singulier).

A la 2e du singulier, le Ŕi domine comme en vénitien. A la 2e du pluriel, le Ŕt final se sonorise en Ŕd au subjonctif présent. A lřimparfait, nous supposons un Ŕs final245.

Mais dans le dialecte de Bannia la forme interrogative de la 2e du singulier est en Ŕs, tout comme en frioulan :

Exemple :

Ŗ…vestu al è sie cunici sot lì.ŗ 246

En conclusion, le dialecte de Bannia est plus proche du frioulan que du vénitien.

Les similitudes entre les deux langues se retrouvent dans lřemploi répété du pronom sujet et la quantité de groupes247.

Les différences sont beaucoup plus nombreuses :

245 FRANCESCATO Guiseppe, Dialettologia Friulana, Società Filologica Friulana, Udine, 1966, p.87 246 Ŗ…vestu al è sie cunici sot lì.ŗ : Ŗ…Vois-tu il y a six lapins là en-dessous.ŗ 247BRUNELLI Michele, Manual Gramaticale Xenerale de la Lengua Veneta e le so varianti, 2007, p. 17 LřOsservatori regjonâl de Lenghe e de Cultutre Furlanis, La grafie uficiâl de lenghe furlane, 2002, p.22

171

- Les pronoms sujets se répètent seulement à la 2° personne du singulier et aux 3° personne du singulier et du pluriel, en vénitien. Tandis quřen frioulan, ils se répètent à toutes les personnes.

- Les désinences verbales sont complètement différentes entre les deux langues à tous les temps et modes. Nous retrouvons les caractéristiques des temps.

- Le participe passé des verbes du dialecte de Bannia suivent le frioulan : -át comme sunát et sunáda -út comme tasút et tasúda -ít comme durmít et durmída Le participe passé masculin pluriel est en –s comme en frioulan mais le participe passé féminin pluriel est en –i comme en frioulan : -át comme sunáth et sunádi -út comme tasúth et tasúdi -ít comme durmíth et durmídi

- le Ŕr- qui est la marque du futur, etc.

- Les auxiliaires être et avoir ont des formes différentes :

En vénitien : être = eser, avoir = aver En frioulan : être = jessi, avoir = vê

Le dialecte de Bannia a fait un choix entre les deux constructions.

Exemples :

ŖD. : ven telefonat a la Giulietaŗ > abbiamo telefonato alla Giulietta ŖLori i è a Nancy su lřEstŗ > loro sono a Nancy, sull‟Est ŖLa te a la grossa città, la è su un bus se te volŗ > Lì hai la grande città, è in un bucco se vuoi ŖM . : al è caldo anca la > fa caldo anche là ŖD. : soi abituada a parlà co i fioiŗ > sono abituata a parlare con i bambini ŖD. : No sen boni a ciapaloŗ > non siamo capaci di prenderlo248

248 ŖD. : nous avons téléphoné à Giulietaŗ ŖIls sont de Nancy, dans lřEstŗ ŖLà-bas, tu as une grande ville, elle est dans un trou si tu veuxŗ ŖM . : il fait chaud, là-bas aussiŗ ŖD. : jřai lřhabitude de parler avec les enfants ŖD. : nous ne sommes pas capables de lřattraperŗ

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Le dialecte de Bannia conjugue les auxiliaires comme en frioulan mais il les emploie comme en vénitien.

3. La traduction particulière du verbe Řallerř.

En vénitien, nous voyons : andar En frioulan, nous voyons : lâ et zì

En vénitien, lřorigine du verbe est latine et cřest la même que le andare italien. En frioulan, lřorigine du verbe est la même quřen français249.

La carte, ci-dessous, montre la répartition de lâ et zi. Dans la zone de Bannia les locuteurs utiliseront zi.

Bannia

Répartition géographique de zì et de lâ 250

249 Le verbe aller est issu en français et en frioulan de trois radicaux différents. ŕ ire, du latin classique, comme en espagnol, portugais, occitan pour le futur. ŕ allare, réduction de ambulare, forme propre au français même si elle est aussi présente différemment en roumain et en frioulan. ŕ vadere aux personnes 1, 2, 3 et 6 du présent de l'indicatif, comme en italien, espagnol, portugais, et partiellement le romanche. Toutefois, ce radical était aussi employé au subjonctif.

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La zone dřutilisation de ces deux verbes est traditionnellement séparée par le Tagliamento. Les données dialectologiques semblent confirmer cette tradition. A lřOuest, nous avons zì et ses variantes : ğì, žì, zî, jusquřà Forni di Sopra et Forni di Sotto, les vallées de Cellina, Meduna, Cosa et Arzino. Ses formes sřétendent jusquřau Tagliamento près de San Daniele. Une autre zone de zì se trouve autour dřAquileia et Gorizia.

Le frioulan zì vient du latin ire, il est typique du frioulan occidental avec son pendant de la zone de Gorizia. Lřautre forme, qui domine partout ailleurs, est lâ qui vient du latin *allare. Nous pouvons remarquer que la frontière entre ces deux formes repose sur des éléments géographiques : le Col de la Morte, les monts du rétho-tramontin, de San Francesco et du Tagliamento. Il est intéressant de remarquer que le verbe ire > zì sřest maintenu dans la zone où j- > z-251.

Giuseppe Francescato propose une explication de répartition et de lřévolution de j- qui est très variée.

Dans le Frioul central, le j- a tendance à se conserver comme dans : jòjbe cependant dans dřautres il passe à ğ- comme dans : ğòviŋ et ses variantes : z- ou δ-

Dans le Frioul occidental, le contraste créé par ces deux évolutions a disparu.

Si nous prenons comme critère la répartition géographique, il apparaît quřune ligne partant de Lumiei et qui laisse à lřOuest Forni di Sotto et di Sopra, divise la vallée du Meduna de celle du Cosa et de Arzino et elle rejoint le Tagliamento près de Spilimbergo pour le suivre jusquřà la fourche. Cette ligne sépare la zone où le contraste entre le j- et le ğ- est maintenu alors que le j- passe toujours à z-.

Lorsque nous nous dirigeons encore plus vers lřOuest, le haut Val Cellina (Erto, Claut, Cimolais) et les zones de Aviano, Giais, Polcenigo, Budoia, Roveredo in Piano, Azzano Decimo, Bannia et Chions, le j- se transforme en d ou en δ. La différence entre ğ et z suit exactement les mêmes lignes que pour le j- . Cependant il y a des exceptions comme à Ampezzo ğ-.

250 FRANCESCATO Giuseppe, Dialettologia friulana, Società filologica friulana, Udine, 1966, p.89 251 FRANCESCATO Giuseppe, Dialettologia friulana, Illustration 20, Società filologica friulana, Udine, 1966, p.59

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La Carnia et la partie septentrionale de la plaine ont la présence de ğ ou de ses variantes dž, dz et parfois z. LřExemple de Tolmezzo est significatif, avec : Alesso, Cavazzo dz.

Bannia

Les différents traitements du j-

Selon Pirona, Corgnali, Carletti252, la forme zì était plus étendue dans le Frioul dans le passé. Cette forme se retrouve aussi dans la zone de Belluno et dans les dialectes ladins des Dolomites.

Le dialecte de Bannia utilise la forme „ndà sur le modèle du vénitien.

252 PIRONA J., CORGNALI G. B., CARLETTI E., Il nuovo Pirona, Vocabolario friulano, Udine, 1932

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Exemple :

ŖM. Ŕ Bisogna Řndà par là del Mulin. Toca Řndar so par là del Mulin.ŗ ŖD. Ŕ Ades che ho scuminthià a Řndà in giro con la machina.ŗ ŖD. Ŕ No lo trovada però le so cognade a le an dita, alora la sera la me a telefonat par dirmi ca la era contenta che soi Řndada.ŗ ŖSai che la Řndava anche a iutaghi a fà lavori là a chi ca vendi tronchi... La era Řndada a iutaghi e dopo la è vegniuda la febre... /---/ŗ 253

Même dans lřautre conversation254, la forme „ndà et ses dérivés apparaissent. Cette forme ne semble pas être une hypercorrection de lřitalien ou du vénitien car elle a toujours existé même dans les textes oraux les plus anciens (retranscription actuellement)

Nous pouvons nous appuyer sur les textes de Sergio Vaccher, lřécrivain de Bannia. Il utilise la forme zì dans le dialecte de Bannia :

Ŗ.... Me recuardi ca lřera nemorat del nuostri dialeto e cal diva pa li famèi de contadins e de fituài pa scoltà i veci....ŗ 255 Ŗ... I pì veci a disi ca no pou sempri dì cussì e sa gambia al è Řn pinsier.ŗ Ŗ... Chal ca resta al va a finì ta la mastièla de li mondithi,...ŗ Ŗ... Se dìn avant de chistu pas, la dent a no farà pi nuia...ŗ Ŗ... Giovani a lřha fat la ciasa par dì a Purturlòn e Cialo al è dut cuc là de la Gema.ŗ 256

La forme frioulane lâ nřa jamais été utilisée dans cette partie de la région de Pordenone. Cette affirmation est aussi valable pour les dialectes dřAzzano Decimo et de San Vito al Tagliamento.

253 ŖM. Ŕ Il faut aller par là du Mulin. Il faut descendre par là du Mulin.ŗ ŖD. Ŕ Maintenat que jřai commençais à aller me promener avec la voiture.ŗ ŖD. Ŕ Je ne lřai pas vue mais ses belles-soeurs lui ont dit, alors le soir elle mřa téléphonée pour me dire quřelle était contente que je sois allée la voir.ŗ ŖTu sais quřelle les aidait aussi à travailler là où on vend des troncs... Elle était allée les aider et après elle a eu la fièvre... /---/ŗ 254 Annexe : conversation 255 SergioVaccher, Ratatuia. Divagazioni sul filo della memoria, Pro Loco Bannia, 1989 256 Ŗ.... Je me souviens quřil était amoureux de notre dialecte et quřil allait dans les familles de paysans et de métayers pour écouter les vieux....ŗ Ŗ... Les plus âgés disaient que ça ne peut pas toujours continuer ainsi et si ça change ce seront des soucis.ŗ Ŗ... Ce qui reste finit à la poubelle,...ŗ Ŗ... Si on continue comme ça, les gens ne feront plus rien...ŗ Ŗ... Giovani a construit une maison sur la route de Praturlone et Cialo est allé vivre chez Gema.ŗ

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Dans les exemples cités ci-dessus, Sergio Vaccher, dont les textes datent de 1989, utilise encore la forme dì pour andare. Mais dans les extraits des interviews de 2007, les interlocuteurs utilisent la forme „ndà. Pourquoi cet emploi ? La présence du vénitien est très forte ainsi que celle de lřitalien. Dans le second cas, bien que le frioulan soit beaucoup plus présent, les habitants utilisent la même forme „ndà. Nous pensons que la forme lâ nřa jamais été présente sur ce territoire.

3.1.2.13. Les temps composés

Les temps composés sont présents dans les trois langues. Nous présenterons dřabord la construction des temps composés en vénitien puis en frioulan et nous conclurons sur le dialecte de Bannia.

1. En vénitien257 :

- Les temps composés vénitiens se construisent avec les auxiliaires éser ou aver suivi du participe passé des verbes. Le participe passé est invariable lorsquřil est employé avec lřauxiliaire aver mais il sřaccorde lorsquřil est employé avec lřauxiliaire éser.

- Les pronoms personnels sujets atones ne sont jamais employés lorsquřil y a une inversion du sujet et du verbe et dans ce cas le participe passé peut être invariable même avec lřauxiliaire éser, on sous-entend lřemploi dřune forme semi-impersonnelle.

Exemple :

Xe/gh’è rivà le carte : Řles papiers sont arrivésř Xe morto (-a) tanta zxente : Řbeaucoup de gens sont mortsř

- Même si les verbes irréguliers ont un participe passé irrégulier, il est possible en vénitien dřajouter une désinence qui régularise le participe passé.

Exemple :

visto > vedesto méso > metesto

257 BRUNELLI Michele, Manual Gramaticale Xenerale de la Lengue Veneta e le so varianti, Basan/Bassano del Grappa, 2007, p. 21

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2. En frioulan258:

Les temps composés frioulan se construisent avec lřauxiliaire vê et lřauxiliaire jessi (voir p. 154 : les différents emplois de vê et jessi). Le participe passé sřaccorde en genre et en nombre avec le sujet lorsquřil suit lřauxiliaire jessi :

Exemple :

Martin al è lât a cjase : Martin est allé à la maison Marte e je corude a cjase : Marthe a couru à la maison

- Si lřauxiliaire est vê et le verbe est intransitif, le participe passé est toujours au masculin singulier :

Exemple :

Mirko al à corût masse : Mirco a trop couru Ane e à corût dut il dì : Anne a couru toute la journée

- Si lřauxiliaire est vê et le verbe est transitif, le participe passé sřaccorde toujours avec le complément dřobjet si cřest un pronom. Si ce nřest pas un pronom, le participe passé peut être au masculin singulier ou sřaccorder avec le complément dřobjet :

Exemple :

lu ai clamât : je lřai appelé le ai clamade : je lřai appelée ju ai clamâts : je les ai appelés lis ai clamadis : je les ai appelées

Lřaccord se fait quand le pronom complément dřobjet direct est placé devant le verbe. o ai clamât il frut : jřai appelé le petit o ai clamât il frut : jřai appelé le petit garçon garçon o ai clamât i fruts : jřai appelé les o ai clamâts i fruts : jřai appelé les petits garçons petits garçons o ai clamât la frute : jřai appeleé la o ai clamade la frute : jřai appelé la

258 MADRIZ Anna et ROSEANO Paolo, Scrivere in friulano, Societât Filologjiche furlane, Udine, 2006, p. 126 et suivantes

178 petite fille petite fille o ai clamât lis frûtis : jřai appelé les o ai clamadis lis frutis : jřai appelé les petites filles petites filles

Lřaccord se réalise et ne se réalise pas avec le complément dřobjet direct placé après le verbe.

- A la forme réfléchie, lřauxiliaire employé dans les temps composés est soit jessi soit vê. Mais pour les formes réfléchies impersonnels on emploie lřauxiliaire vê :

Exemple :

Si à fevelât une vore di te : on a beaucoup parlé de toi Si è trasferît a Padue : on sřest transféré à Padoue Si è lavât lis mans : on sřest lavé les mains Si son fevelâts a lunc : ils se sont parlés longtemps Si son viodûts lôfs : on a vu des loups

- Avec les verbes serviles, on emploie lřauxiliaire vê :

Exemple :

o ai podût lâ : jřai pu aller o ai volût lâ : jřai voulu aller o ai scugnût lâ : jřai dû aller o ai dovût lâ : jřai dû aller o ai vût lâ : jřai dû aller

Le dialecte de Bannia suit le modèle frioulan :

Exemple :

ŖLi ciasi del Mai a son vignùdi su coma i fonghi de ca e de là de li aghi del Sil... I parons de li ciasi e de li tiari a eri duti Thucath, ... ŗ ŖAl me ha vuardàt sora pinsier e dopu a lřha ditaŗ ŖNo sai sřan dřè Řncora de chisti fioi, che hai cagnossùt. ...Quanti vuolti che soi stat a ciasa sova ! ŗ 259

259 ŖLes maisons du Mai ont poussé comme des champignons de ce cóté et lřautre cóté des eaux du Sile... Les chefs des maisons et des terres étaient tous de la famille des Thucath, ... ŗ ŖIl mřa regardé en réfléchissant et puis il a ditŗ

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3.1.2.14. Les temps surcomposés260

Nous nřavons rencontré les temps surcomposés quřen frioulan et donc dans le dialecte de Bannia. Les verbes ont tous des temps surcomposés. Ces temps se construisent toujours avec lřauxilaire vê. Les temps surcomposés retranscrivent la possibilité dřune action (occasion) ou la condition de dépasser lřintention. Ils sont traduits en italien par un temps composé :

Exemple : o ai amât : ho amato o ai vût amât : ho amato o vevi amât : avevo amato o vevi vût amât : avevo amato aio amât ? : ho amato ? aio vût amât ? : ho amato ? o varai crodût : avrò creduto o varai vût crodût : avrò creduto varaio capît ? : avrò capito ? varaio vût capît ? : avrò capito ?

- En ce qui concerne jessi, sřil est auxiliaire, son auxilaire est jessi comme dans :

o soi stât : jřai été

Mais si jessi a le sens de : se trouver, y aller, y être, aller, son auxiliaire est vê, comme dans :

o ai stât a Udin : je suis allé à Udine

Si jessi est auxiliaire il nřa pas de temps surcomposés mais sřil a le sens de : se trouver, y être, il a des temps surcomposés comme dans :

O ai vût stât a Udin : jřai dû aller à Udine

ŖJe ne sais pas sřil y en a encore de ces jeunes, que jřai connu. ...Combiend e fois suis-je allé chez lui ! ŗdans „L Mai e la so dent de Sergio Vaccher, Pro Loco Bannia, 1993, p. 1 à 5 260 MADRIZ Anna et ROSEANO Paolo, Scrivere in friulano, Societât Filologjiche furlane, Udine, 2006, p. 135 et suivantes

180

3.1.2.15. Les prépositions

Tout dřabord nous décrirons les différentes prépositions et leur emploi en frioulan avec un tableau récapitulatif des formes contractées et ensuite lřinfluence du frioulan sur lřemploi des prépositions en italien régional du Frioul.

En frioulan 261:

il, l’ i la lis di dal dai de, da la des, da lis a al ai ae, a la aes, a lis in intal, tal intai, tai inte, te, inta la intes, tes, inta lis par pal pai pe, par la pes, par lis cun cul cui cu la cu lis su sul sui su la su lis

Exemple :

la lus des stelis/la lus da lis stelis : la lumière des étoiles pe fie dal re/par la fie dal re : pour la fille du roi

Remarque :

Les prépositions articulées : dal, dai, de, da la, des, da lis ne sřemploient pas comme article partitif ou comme article indéfini. En frioulan comme dans le dialecte de Bannia, nous avons :

Exemple :

o ai bevût vin : jřai bu du vin o ai cjatât amîs : jřai rencontré des amis

Les prépositions articulées : intun et intune peuvent être employées devant des noms propres de lieu :

Exemple :

intun Udin no mancjin buteghis : dans une ville comme Udine, on ne manque pas de boutiques

261 MADRIZ Anna et ROSEANO Paolo, Scrivere in friulano, Societât Filologjiche furlane, Udine, 2006, p. 40

181

la forme ta, qui dérive de inta, peut être employée à la place de in avec le même sens devant les pronoms et les adjectifs démonstratifs :

Exemple :

metiju in chel scansel ! metiju ta chel scansel ! mets-le dans ce tirroir

Les exemples suivants, donnés par Marcato et Sobrero, mettent en évidence les erreurs qui se sont glissées en frioulan régional dans lřemploi des prépositions :

ero contenta a partire au lieu de : di partire quando tutti avevano finito da mangiare au lieu de : di mangiare brava di scrivere abbiamo messo in parte noi non ci pensiamo due volte di andarlo a prendere queste persone si accomodano nei tavoli con mio padre sono andata nel bancomat262

En frioulan, nous avons :

o ven di Udin pour : vengo da Udine di avost pour : in agosto bon di nùie pour : buono a nulla sul bal pour : al ballo263

262 ero contenta a partire : jřétais contente de partir quando tutti avevano finito da mangiare : quand tout le monde eut fini de manger brava di scrivere : douée pour écrire abbiamo messo in parte : nous avons mis de côté noi non ci pensiamo due volte di andarlo a prendere : nous nřy avons pas pensé deux fois pour aller le chercher queste persone si accomodano nei tavoli : ces personnes se mettent à lřaise aux tables con mio padre sono andata nel bancomat : avec mon père je suis allée au distributeur 263 o ven di Udin : je viens dřUdine di avost : en août bon di nùie : bon à rien sul bal : au bal

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La préposition : a introduit, en frioulan, le complément de nom, le complément de lieu, le complément de temps déterminé (exprimé par une date).

Exemple :

a son personis che ur fevelin aes plantis : ci sono persone che parlano alle piante di ca ae stazion i vûl mieze ore : da qui alla stazione ci vuole mezzřora o rivarai a cjase ai tredis di Fevrâr : arriverò a casa il tredici di febbraio si viôt a colâ la nêf si sint a ciantâ

En italien régional, elle se retrouve dans des constructions comme :

si vede a cadere la neve au lieu de : si vede cadere la neve si sente a cantare 264au lieu de : si sente cantare

3.1.2.16. Les conjonctions

Une autre caractéristique très fréquente en italien régional du Frioul est lřemploi de la conjonction suivie de che. Cřest un usage typiquement frioulan :

mentre che lřinsegnante spiegava non so proprio quando che arriverà siccome che nevicava sebbene che avesse il disco orario giusto la città dove che va a lavorare mio papà265

264 a son personis che ur fevelin aes plantis : ci sono persone che parlano alle piante : il y a des gens qui parlent aux plantes di ca ae stazion i vûl mieze ore : da qui alla stazione ci vuole mezzřora : il faut une demi-heure jusquřà la gare o rivarai a cjase ai tredis di Fevrâr : arriverò a casa il tredici di febbraio : jřarriverai à la maison le treize février si vede a cadere la neve/ si viôt a colâ la nêf : on voit tomber la neige si sint a ciantâ/ si sente a cantare : on entend chanter 265 mentre che lřinsegnante spiegava : tandis que lřenseignante expliquait non so proprio quando che arriverà : je ne sais vraiment pas quand il arrivera siccome che nevicava : puisquřil neigeait sebbene che avesse il disco orario giusto : bien quřil avait le disque horaire juste la città dove che va a lavorare mio papà : le ville où va travailler mon père

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3.1.2.17. Les locutions prépositionnelles266

En frioulan, lřemploi de locutions prépositionnelles cřest-à-dire deux prépositions ou plus employées ensemble ou des prépositions avec des adverbes est très diffus. La liste suivante présente quelques possibilités dřemploi de locutions prépositionnelles quřil est possible de trouver dans la langue frioulane :

cence di : sans daûr di : derrière > picjilu daûr de puarte : accroche-le derrière la porte dentri di : dans devant di : devant > fermeti devant de puarte : arrête-toi devant la porte difûr di/fûr di : hors de > o soi defûr dal teatri : je suis hors du théâtre dongje di : près de jù par : le long de > cor jù pe cleve : cours le long de la descente sore di : sur > metile sore dal armâr : mets-la sur lřarmoire sot di : sous > platiti sot de taule : cache-toi sous la table su di : sur (su de) tra di : parmi viers di : vers

Marcato et Sobrero donnent des exemples, tirés des Memorie de De Piero, de lřemploi fréquent de ces formes même en frioulan régional :

Ŗla grande macchina dal grande camino sbuffava fuori delle grandi colonne di fumoŗ Ŗassorbii poi il liquore che mi gustò subito, avendo anche sete che tracanai giù quasi mezzo dřun fiatoŗ Ŗper curiosità mi fermai entrai dentro nel vano del fabricato, e mřimbatei nel diretore dellřisolaŗ 267

Lřajout dřun adverbe est très important car il donne plus de précisions au sens du verbe ou bien il le modifie :

266 MADRIZ A et ROSEANO P, Scrivere in friulano, Società Filolgica Friulana, Udine, 2006, p. 47 et suivantes 267 Ŗla grande macchina dal grande camino sbuffava fuori delle grandi colonne di fumo” : la grande machine sur le grand camion crachait de grandes colonnes de fumée “assorbii poi il liquore che mi gustò subito, avendo anche sete che tracanai giù quasi mezzo d‟un fiato” : ensuite je bus la liqueur que je goûtai tout de suite, jřavais si soif que jřen ingurgitai presque la moitié en un trait “per curiosità mi fermai entrai dentro nel vano del fabricato, e m‟imbatei nel diretore dell‟isola” : par curiosité, je mřarrêtai, jřentrai dans lřimmeuble et je me cognai contre le directeur de lřîle

184

mettere su il cappotto au lieu de : indossare il cappotto ; en frioulan : meti su… metere su una tassa au lieu de : imporre una tassa ; en frioulan : meti su... tirare dentro molti soldi au lieu de : incassare molti soldi ; en frioulan : tirâ dentri... fare su una casa268 au lieu de : costruire una casa ; en frioulan : fâ su...

Lřadverbe de lieu : ci est absent en italien régional car il se fonde sur la 3° personne du singulier du frioulan, ainsi nous entendrons :

non è nessuno in casa au lieu de : non cřè nessuno in casa ; en frioulan : no l‟è nissun in ciase è molto da fare au lieu de : cřè molto da fare ; en frioulan : l‟è tant di fâ

Le l est la forme du pronom de la troisième personne du singulier.

Lřadverbe ci est aussi absent lorsquřil a une valeur dřindéfini :

vuole ancora pane au lieu de : ci vuole ancora pane ; en frioulan : al ûl ancemò pan269

Dans le dialecte de Bannia, nous entendrons :

Exemple :

Ŗ…a lřè sie cunici sot lìŗ 270

Les habitants de Bannia utilisent la forme frioulane car elle est plus proche de la langue parlée.

Les adverbes en –mente sont des formes très rares, lřitalien régional préfère répéter le mot tout comme le frioulan :

268 mettere su il cappotto/ meti su… : enfiler son manteau metere su una tassa/ meti su... : taxer tirare dentro molti soldi/ tirâ dentri... : rentrer de lřargent fare su una casa/ fâ su... construire une maison 269 non è nessuno in casa/ no lřè nissun in ciase : il nřy a personne à la maison è molto da fare/ lřè tant di fâ : il y a beaucoup à faire vuole ancora pane/ al ûl ancemò pan : il veut encore du pain 270 Ŗ…a lřè sie cunici sot lìŗ : il y a six lapins, là-dessous

185

cammina lentamente donne en italien régional : cammina piano piano ; en frioulan : al ciàmine plan plan corre velocemente donne en italien régional : corre svelto svelto ; en frioulan : côr svelt svelt271

Le dialecte de Bannia suit soit lřitalien régional soit le frioulan. Lřemploi des adverbes en Ŕmente est très rare voire inexistant, les habitants de Bannia préfèrant utiliser la répétition du mot. Ils utilisent aussi les adverbes de lieu ajoutés aux verbes car ces expressions traduisent mieux leurs pensées.

3.1.2.18. Les constructions particulières

Certaines constructions de phrases en italien régional rappellent les constructions du frioulan :

è più bella la casa di Mario che no quella di Maria ; du frioulan : e je plui biele le ciase di Mario che no che di Maria272

1. Le comparatif est rendu par che no alors quřen italien, nous utiliserons : che ou di

Exemple :

Mario è tutto contento di vederti Mia mamma era tutta arrabbiata273

2. Le superlatif adverbial est exprimé par tutto au lieu de molto, en reprenant la forme frioulane :

Mario al è dut content di viòditi Me mari e jere dute rabiàde

3. Les formes du comparatif meglio et peggio sont remplacées en italien régional par : più bene et più male :

271 cammina piano piano/ al ciàmine plan plan : il marche lentement corre svelto svelto/ côr svelt svelt : il court rapidement 272 è più bella la casa di Mario che no quella di Maria / e je plui biele le ciase di Mario che no che di Maria : la maison de Mario est plus belle que celle de Maria 273Mario è tutto content di vederti/ Mario al è dut content di viòditi : Mario est très content de te voir Mia mamma era tutta arrabbiata/ Me mari e jere dute rabiàde : Ma mère était très fâchée

186

non ho potuto fare quel lavoro più bene Mario non poteva stare più male di te274

Comme en frioulan :

...chel lavôr plui ben ...plui mâl di te

La préférence du frioulan pour les formes positives au lieu des formes négatives se voit dans les exemples suivants en italien régional :

ho solo che un libro au lieu de : non ho che un libro/ ho solo un libro Mario è solo che mi disturba275 au lieu de : Mario non fa che disturbarmi

Comme en frioulan :

o ài dome che un libri Mario al è dome che mi disturbe

Le dialecte de Bannia suit une nouvelle fois lřitalien régional car il semble quřil traduise beaucoup mieux la pensée des gens du village.

3.1.3. Le lexique

Les mots frioulans influencent lřitalien régional de différentes manières, nous pouvons citer la transformation et lřinsertion que nous allons voir ci- dessous.

1. La transformation de mots italiens :

Un exemple de transformation : aradio pour : radio.

274 non ho potuto fare quel lavoro più bene/...chel lavór plui ben : je nřai pas pu mieux faire ce travail Mario non poteva stare più male di te/...plui mâl di te : Mario ne pouvait être plus mal que toi 275 ho solo che un libro/ o ài dome che un libri : je nřai quřun livre Mario è solo che mi disturba /Mario al è dome che mi disturbe : Mario est le seul qui me dérange

187

Cette transformation est obtenue à partir de : la radio, mais la personne qui écrit se trompe de forme dřarticle. De nombreux Exemples de ce type se retrouvent dans Memorie de De Piero :

Ŗadotato di un sentimento oculto e sensibileŗ : adotato utilisé pour : dotato ; oculto utilisé pour : acuto Ŗotto ore era un spazzatempo e lavoro del mio mestiereŗ : spazzatempo pour : passatempo Ŗil treno ariva francorosamente strepitandoŗ : francorosamente pour : fragorosamente Ŗunřautomobile privo di fanale dato lřascurtià che non mi promise di vedere mi capovolse gettandomi nel mezzo la viaŗ : promise pour : permise276

2. Lřinsertion de mots ou dřexpressions dialectales frioulanes dans un discours en italien :

Ces mots et ces expressions sont adaptés à lřitalien.

Par exemple, lřadjectif flap, qui signifie : appassito, floscio devient : fiappo. Le locuteur a pris le mot flap. Au son fl- frioulan, il a fait correspondre Ŕ comme dans dřautres mots Ŕ le son fi- italien auquel il a ajouté une voyelle en fin de mot et il a redoublé la consonne. Pour conclure, il a adapté le mot dialectal aux règles de lřitalien.

Mais la forme frioulane est respectée dans dřautres exemples :

ricordo quando andavo da Claudio e con questi amici si andava lassù dei “laips”277

Le fait de mettre le mot Ŗlaipsŗ entre guillemets permet à lřauteur, qui ne connaît pas le mot italien, dřutiliser le terme frioulan et de mettre ainsi en évidence la particularité du terme.

276 Ŗadotato di un sentimento oculto e sensibileŗ : doué dřun sentiment aigu et sensible “otto ore era un spazzatempo e lavoro del mio mestiere” : huit heures étaient un passe- temps et un travail de mon métier Ŗil treno ariva francorosamente strepitandoŗ : le train arriva bruyamment Ŗunřautomobile privo di fanale dato lřascurtià che non mi promise di vedere mi capovolse gettandomi nel mezzo la viaŗ : une voiture sans phare et à cause de lřobscurité que je ne pus pas voir et qui me projeta au milieu de la route 277 ricordo quando andavo da Claudio e con questi amici si andava lassù dei “laips” : je me souviens quand jřallais chez Claudio et quřavec ces amis nous allions là-haut aux abreuvoirs

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Le tableau ci-après présente des adaptations italiennes de mots et expressions frioulanes278 :

Italien Exemples Frioulan Vénitien Italien régional d’italien régional “C‟è aria oggi, mettiti aria àiar vento vento il maglione” “Quanta cragna in cragna cràgne ont sudiciume quella casa” “Bisugna pulire il cragnoso scragnôs sporco sporco pavimento perchè è tutto cragnoso” “Ho comprato un compagno campàin compagno uguale maglione compagno al tuo” “Non so indove ho indove indulà indove dove lasciato le chiavi” “Adesso che mi ricordare, impenso, ho impensarsi impensâsi recordar badare incontrato Mario al cinema” “Non trovo la cinturia cinturia cintùrie sentura cintura nuova” “Sei molto cambiato, squasi squasi deboto quasi squasi non ti riconosco” “Non sono usato a usato usât uxat abituato fare tutta questa fatica” “Hai combinato un pastroccio pastròç pastroc guazzabuglio bel pastroccio !” lacerazione “I tuoi pantaloni sbrego sbrego sbrego nella veste hanno uno sbrego”

Nous avons introduit la traduction en vénitien tirée de EL GALEPIN279. Lřitalien regional du Frioul est plus proche du frioulan que du vénitien.

278 MARCATO et SOBRERO, Profili linguistici delle regioni, Laterza Editori, Bari, 2001, p. 79 279 Dizionario Italiano Veneto

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Remarque :

Le verbe italien : combinare, se retrouve également en frioulan et en italien régional : cumbinà. Mais en frioulan et en italien régional, il est utilisé avec le sens de : réussir à faire quelque chose. Selon, le dictionnaire Italien-Frioulan/Frioulan-Italien sur Friūl.net, nous avons : combinâ, meti donğhe : combinare il pranzo con la cena: combinâ polente e companadi; combinare scherzi: mateâ; combinare un grosso guaio: fâ la fertae; non combinare nulla: no dâ un colp, no fâ un colp di nuje # (un imbroglio, una guerra, ecc) impastanâ # (scherzi, ecc) petâ ## v pron combinâsi280.

Selon, la définition du Dictionnaire en ligne, en italien, combinare peut avoir le sens de : accostare, armonizzare mettere insieme : combinare due colori, combinare deu sapori mettere d'accordo : combinare opinioni diverse concludere, realizzare portare a termine qlco : combinare un buon affare concordare, concertare organizzare o decidere di comune accordo : combinare un matrimonio, combinare un incontro fare qualcosa di sbagliato : Hai combinato un bel guaio! Ne ha combinata un'altra delle sue. non combinare nulla non concludere nulla

En conclusion, les trois langues présentent une certaine équivalence au niveau du sens de ce verbe que lřon retrouve dans des expressions en italien régional.

Le tableau281 (à la page suivante) présente des expressions et des manières de dire en italien régional. Ces expressions illustrent des moments de la vie courante. Lřitalien régional préfère utiliser et emprunter des expressions frioulanes mais il a tendance à les italianiser.

280 combinâ, meti donğhe : faire, mettre ensemble - combinare il pranzo con la cena: combinâ polente e companadi : faire le repas pour le soir ; combinare scherzi: mateâ : faire des plaisanteries ; combinare un grosso guaio: fâ la fertae : faire une grosse bêtise ; non combinare nulla: no dâ un colp, no fâ un colp di nuje # (un imbroglio, una guerra, ecc) impastanâ # (scherzi, ecc) petâ ## : ne rien faire ; v pron combinâsi 281 MARCATO et SOBRERO, Profili linguistici delle regioni, Laterza Editori, Bari, 2001, p. 79 et suivantes

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Italien Exemples d’Italien Frioulan Italien régional régional “ Che confusione ! C‟è Perdere i piardi i impazzire, da perdere i sentimenti sintiments svenire sentimenti” “ Ho fatto una vita che fare una vita, fà une vite, fà faticare, non ti dico per riuscire fare vite vitis stentare a completare gli studi” “Gli va il cuore per andare il cuore lâ il cûr desiderare quel giocattolo” non arrivare ad “Non arriva ad ora a no rivâ adore non riuscire ora superare gli esami” fâ il fisco o il fare il diavolo “Quel bambino ha fatto fare il fisco fisc a quattro il fisco tutto il giorno” “Non ci ho pensato, a stupido via a stupit vie stupidamente l‟ho fatto a stupido via” “In ultimo la squadra in ultimo tal ùltim alla fine ha perso la partita” “Di piccolo in su non di piccolo in di pizzul in fin da piccolo mi è mai piaciuto il su su gelato” compiere gli “Finisco gli anni finire gli anni finî i àins anni sabato prossimo” “Dopo mai che non dopo mai dopo mai da tanto tempo vedo mio cugino” “Dobiamo fare tutto dietro mano daûr man di seguito dietro mano” “Possiamo incontrarci su/via per la su/vi pa durante la su per la settimana, settimana setemane settimana ...via per la settimana”

Remarque :

Nous nřintroduisons pas de colonne : vénitien, contrairement au tableau précédent, car les expressions sont plus limitées et elles sont beaucoup plus proches du frioulan.

Certains mots frioulans nřont pas de terme équivalent en italien, donc le terme frioulan est utilisé ou bien il faut faire une périphrase. Dans le cas

191 dřemploi de termes frioulans, nous retrouvons surtout des termes de la cuisine282, comme :

frico gubana musetto brovada taglio, taglietto du frioulan : tài, taiùt au sens de : bicchiere di vino

Ici nous faisons référence à certaines traditions et us locaux.

magredo, adaptation italienne du frioulan : magrêt au sens de : zone de paysage aride et sec fòiba mot italien mais dřorigine frioulane, utilisé aussi en vénitien qui a le sens de cavité rocheuse

3.1.4. Le lexique de Bannia

A Bannia, les gens se rendent compte quřils parlent dřune manière différente et quřils font une différence entre lřusage de lřitalien et du dialecte. Sergio Vaccher le présente dans Ratatuia :

Ŗ… le fèmini sbeletadi a van a fassi i ciavei, a spindi pa li boteghi, vistidi coma che Dio comanda, a parli Řl talian…ŗ 283

Ainsi que dans certains exemples dans les interviews en Annexes :

ŖMatilde : Sta sera al è stat trovarmi la Dina, la via. La se a accortot subito che la a un altro parlar de noi. Mar. : la parla pì el baniot, pì su le Rivate D. : noi disen panoci, lori le panoli. A le tut col Ŗiŗ dopo speta… L. : lori forse : rastiei, le stradieli, tute quele robe cossi D. : le giambi… su le Rivate, me zie le ghřera da Dazzan, no le diseva le panoli, el martiel, le diseva martel, panocie, el camp. Neanca ti no te dise el ciamp Mar. : E no, la vien da la Bassa M. : Mi vieni, son meneghela. La provincia de Venessia, a son meneghei Mar. : Lřaccento al te restarà sempre come un napoletanŗ

282 VALLI E, La cucina del Friuli, Newton Compton Editori, Roma, 2007, p. 206, 238, 143, 219 283 Ŗ… les femmes maquillées qui vont chez le coiffeur, elles dépensent dans les boutiques, très bien habillées, elles parlent lřitalien…ŗ

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ŖD. : varda che mi ades a parli coma chei de Bania M . : al è caldo anca la D. : soi abituada a parlà co i fioi M. : se lassialo ciapà ? ŗ 284

Le lexique de Bannia est un exemple du désir des habitants de garder leur particularité : ils utilisent le frioulan mais ils adaptent leur langue avec des mots vénitiens. Cependant ils ne souhaitent pas voir disparaître cette langue qui fait partie intégrante de leur identité. Ils font leur possible pour la garder vivante et pour la conserver :

- En la retranscrivant : “‟L Mai e la so dent” de Sergio Vaccher, “‟L Paèis a l‟è ulì” de Sergio Vaccher, “L‟assurda verità : cu „n cuor rugio e pothale” de Sergio Vaccher, “Ratatuia : divagazioni sul filo della memoria” de Sergio Vaccher ; ainsi que les différents textes pour il Rogo de la Vecia, écrits par Sergio Vaccher en collaboration avec les gens de la Pro Loco de Bannia.

- En lřutilisant lors de festivités : la Casera, il Rogo de la Vecia.

- En essayant de la promouvoir auprès des jeunes. Ces derniers sřen servent alors comme dřun code pour parler entre eux.

284 ŖMatilde : Ce soir, Dina, de là-bas, est venue me soir. Elle sřest tout de suite aperçue quřelle parle une autre langue que la notre. Mar. : elle parle plus le baniot, plus des Rivate D. : nous disons panoci (épis de maïs), eux disent le panoli. Tout est en Ŗiŗ attends après… L. : eux disent peut-être : rastiei (râteaux), le stradieli (les ruelles), toutes des choses comme ça D. : le giambi (les jambes)… dans les Rivate, mes tantes étaient de Azzano decimo, elles ne disaient pas le panoli, el martiel (le marteau), elles disaient martel, panocie, el camp (le champ). Même toi tu ne dis pas el ciamp (le champ) Mar. : Eh non, elle est de la Bassa M. : Moi je suis meneghela. Dans la province de Venessia, on est meneghei Mar. : Lřaccent te restera toujours comme à un napolitainŗ

ŖD. : écoute ! moi maintenant je parle comme ceux de Bania M . : il fait chaud là-bas aussi D. : jřai lřhabitude de parler avec les enfants M. : se laisse-t-il attraper ? ŗ

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3.2. L’italien et le frioulan

Toutes les informations suivantes ont été recueillies auprès de la Région Autonome, de lřIstat et dans L‟italiano nelle regioni : lingua nazionale e identità regionale, Il Friuli-Venezia Giulia de Silvia Morgana285. Comme nous le remarquerons dans le tableau ci-dessous, nous pouvons constater que 45% des habitants de la région autonome du Frioul-Vénétie Julienne parleraient le frioulan comme langue maternelle et 4,5%, le slovène ; les autres parleraient lřitalien dans une proportion de 50% et une très faible minorité, lřallemand 0,5%.

Population totale Province Italien Frioulan Slovène en 2005 99 184 34 707 10 440 Gorizia 144 331 (68,71%) (24,04%) (7,23%) 161 206 110 866 7 491 Pordenone 279 563 (57,66%) (39,65%) (2,67%) 218 702 4 085 17 063 Trieste 239 850 (91,18%) (1,70%) (7,11%) 113 022 390 111 17 187 Udine 520 320 (21,72%) (74,97%) (3,3%) 1 184 064 592 114 539 769 52 181 TOTAL (100%) (50%) (45,5%) (4,4%)

Les langues sont réparties de façon inégalement entre les quatre provinces. Les italophones sont partout majoritaires, sauf dans la province dřUdine où ils forment une Ŗminoritéŗ représentant 21,7% de la population. Les Frioulans, pour leur part, sont numériquement Ŗmajoritairesŗ dans cette même province avec 74,9% de la population. Les Slovènes forment partout une petite minorité, variant entre 2,6% (prov. de Pordenone), 3,3% (prov. dřUdine), 7,1% (prov. de Trieste) et 7,2% (prov. de Gorizia). Les germanophones sont peu nombreux et sont présents uniquement au Nord de la province d'Udine.

285 MORGANA Silvia, L‟italiano nelle regioni : lingua nazionale e identità regionale, a cura di F. Bruni, UTET, 1992-94

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Nous avons vu tout au long de cette étude que tout est lié : la position géographique et la situation historique. Le respect de la langue frioulane apparaît aussi dans la Constitution italienne.

Après le rattachement du Frioul à lřItalie, un grand nombre de fonctionnaires non frioulans, de commerçants, de touristes, etc ont immigré vers le Frioul et ils ont eu des influences importantes sur lřévolution de la langue. Francescato parle alors dřune simplification ou une Ŗvénétisationŗ dřun grand nombre de variétés avec lřintroduction dřitalianismes dans le lexique, qui sont considérés comme les conséquences de nouvelles exigences techniques et sociales dans le frioulan et ils sont aussi le reflet de lřaugmentation du nombre de personnes parlant la langue italienne. Cet accroissement coïncide aussi avec la scolarisation de masse et lřadhésion du peuple à lřinstruction populaire. Cependant, dans les établissements scolaires, la langue des enseignants est le vénitien et ceci permet de maintenir la diglossie vénéto-frioulane dans la langue plutót que de favoriser lřextension de lřemploi de la langue nationale.

Mais dans un pays où la population paysanne liée à lřartisanat est encore très présente, la lutte contre lřanalphabétisation trouve de fortes résistances auprès des populations paysannes. Elle est aussi accentuée par la crise des années 70-80 et par lřinsuffisance dřenseignants et dřétablissements scolaires. Nous constatons quřen 1976, 34 % des garçons allaient à lřécole contre 54 % des filles286.

Une nouvelle fois lřémigration sera ressentie comme une nécessité : souvent saisonnière vers lřAllemagne mais définitive vers les Amériques. Il faut donc trouver rapidement des solutions pour lutter contre lřanalphabétisme. Lřinstruction de masse, la création de bibliothèques populaires et de la presse avec de nombreux journaux apportent une langue soutenue mais lřenseignement catholique continuera à employer la langue frioulane, surtout dans les sermons et lřenseignement du catéchisme.

3.2.1. L’italien aux portes de la Romania :

La partie frioulane qui était restée autrichienne trouve un terrain propice à lřenseignement de lřitalien grâce à la politique scolaire de lřAutriche dans le cadre de conditions socio-économiques florissantes et surtout dřune lutte résolue contre lřanalphabétisation. Le point le plus favorable pour le développement de la culture

286 Ŗla femine savinte je come un ćal : tu stas ben nome quant che no tu lu as pluiŗ : la femme instruite est comme un cor : tu te sens bien seulement lorsque tu ne lřas plus. A. Costantini

195

et de la langue italiennes se retrouve dans une puissante motivation de la Bourgeoisie et dans lřaffirmation dřune identité linguistique et culturelle dans lřensemble des différentes ethnies qui composent le littoral autrichien.

La presse est le porte-parole de ce désir dřunité et de nationalisme. La défense de lřitalien se traduit par des attitudes de puristes par rapport au dialecte. Un exemple de mise en valeur de la langue italienne par rapport au dialecte se trouve dans lřénumération de mots étrangers du dialecte de Trieste. Cette liste apparaît dans la seconde édition du Dizionario Vocabolario del dialetto triestino e della lingua italiana de Kosovits287 ainsi que des germanismes et des slavismes à éviter énumérés par Lorenzutti en 1907288.

Exemple dřorigine de quelques termes du dialecte de Trieste :

Dialecte de Italien Origine Trieste armeròn /armèr armadio du français : armoire

braciola di maiale, brisiòla du latin "*brasiata" : cuit sur les braises cotoletta chèba carcere , gabbia du latin : cavea. Se trouve dans toute la Vénétie

privo di denaro, in cìsto du slovène ou du croate : čist : propre miseria clùca maniglia du croate e du slovène : kljuka

du grec : kaukalias. Commun au frioulan et à de cocal gabbiano nombreux parlés du Haut Adriatique

stupido, cofe de lřallemand : Kopfweh : mal de tête. incosciente daùr indietro, deretano du frioulan : daûr : derrière flosca schiaffo de lřallemand viennois : Flazka : coup de main

287 KOSOVITS E., Dizionario Vocabolario del dialetto triestino e della lingua italiana, Trieste, Amati, 1889, p. 575 288 A la même époque, la frioulanité du dialecte de Trieste a été niée car il a été intégré au vénitien.

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Dialecte de Italien Origine Trieste

du dialecte slovène du Karst : mulica, qui se mùlza panetto di grasso prononce : mùliza avec un "z" sourd

du turc : papuç < du perse : papus : ce qui couvre le papùzza ciabatta pied patòc ruscello du slovène : potok (patok en dialecte du Karst)

du dialecte allemand : getz : chasser ; dar el chez : chez sciò chasser, faire fuir

poveretto, macaco de l'araméen : makiko : humble, pauvre stupidino, umile

de petes, en général pour vin ou alcools, dérivé de peteseria pasticceria peto. plafòn soffitto du français : plafond.

du latin : repeditare avec un suffixe -orio- de forme remitùr caos, confusione frioulane -ur ribòn specie di pesce du latin : rubrone(m), poisson de couleur rougeâtre scàfa lavandino du grec : skaphe > du latin : scapha : bassin, conque sine rotaie de lřallemand : Schiene : ferraille spàrghert cucina economica de lřallemand : Sparherd : foyer, fourneau slàif freno de lřallemand : schleifen : freiner (Chemin de Fer) sluc sorso,sorsata de lřallemand : Schluck : gorgée

intrallazzatore, probablement de l'italien : trappola. El xè un trapoler truffatore trapoler: cřest une personne qui triche par vocation.

sciocco, tùmbaro, tùmbano du haut allemand : tumb. sempliciotto

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Dialecte de Italien Origine Trieste puff debito onomatopée visavì di fronte du français : vis-à-vis

spiritosaggine, viz de lřallemand : Witz gioco di parole

freddo (avec "z" zìma ("z" de zoo) sourde au sens de du slovène ou du croate : zima : hiver sommet)

3.2.2. Transformation du cadre sociolinguistique

La Società Filologica Friulana définit cette langue de Ŗtalian furlanŗ, une langue apparue dans le Frioul après la Première Guerre mondiale et qui remplace une autre langue hybride : le frioulan vénitien. Les années qui ont décidé de la formation dřun italien régional, dřun italien parlé avec de fortes interférences de dialecte coïncident avec les années de la Grande Guerre : les soldats de la région ont retranscrit des événements dramatiques dans leurs lettres et leur journal. Grâce aux données de lřAtlante linguistico italiano et celles de l‟A.S.L.E.F., nous constatons la réalisation dřun processus dřitalianisation mais le bilinguisme est très présent : dialecte-italien avec une forte diglossie. Des termes caractéristiques du frioulan restent dans la langue italienne et dřautres disparaissent. Cřest surtout le cas des termes en rapport avec des techniques et des outils remplacés par des techniques modernes.

Exemple :

les champs étaient labourés avec el vuàrgine, cřest-à-dire le soc traditionnel, actuellement les champs sont labourés cul tratôr ou cul motôr.

Lřitalien est surtout parlé avec les étrangers et les non frioulans. La langue de lřEtat se diffuse dans toutes les zones de la Vénétie. Par exemple à Sauris, en 1929, une cohabitation existait entre la langue de Sauris, le frioulan et lřitalien. LřA.L.I. constate une forte résistance et une tendance à lřexpansion du vénitien, employé par la Bourgeoisie. Le vénitien a une fonction de langue intermédiaire de par sa qualité qui le rapproche de la langue italienne, il est compris par tous. Cependant, une grande partie des Vénitiens et des Frioulans

198 refusent dřemployer lřitalien et ils utilisent le vénitien car il est compris par tous même en dehors du Triveneto. Après les enquêtes de Pellegrini, entre 1966 et 1968, la situation sociolinguistique semble avoir changé. Deux grandes tendances apparaissent :

Les répertoires linguistiques sont plus réduits dans les zones traditionnellement trilingues, une aliénation se produit car lřitalien prend de plus en plus le rôle du vénitien comme langue de prestige dans le répertoire. Le vénitien perd son rôle de langue intermédiaire car il est considéré comme un dialecte. Le frioulan sřest maintenu dans les conversations familiales. Un fait important a renforcé lřemploi du frioulan : le tremblement de terre de 1976 a transformé lřaspect géographique et économique de la région. Il a aussi renforcé la prise de conscience de lřidentité frioulane et des valeurs locales289 ainsi que des déplacements de population frioulane vers des centres urbains vénitiens comme Udine. Nous observons une alternance de lřemploi de la langue et du dialecte dans différentes situations de communication, en particulier avec un locuteur non frioulan en tenant compte de la situation de trilinguisme typique de la région. Par exemple à Gorizia, il nřy a pas de passage de lřitalien au frioulan ou vice- versa si le locuteur nřest pas frioulan. Mais il est fréquent dřentendre parler en italien un locuteur qui parle à un italien et en frioulan à dřautres dialectophones présents. Il existe des cas de confusion entre lřitalien et le vénitien de Trieste car les locuteurs ressentent une plus courte distance entre les deux codes. Lřitalien est toujours plus présent par rapport au dialecte dans les conversations familiales et quotidiennes. Le frioulan résiste bien par rapport aux autres régions, que ce soit dans lřutilisation familiale ou extrafamiliale290. Dans la confrontation des générations, nous constatons que pour une majorité dřenfants, lřitalien est la langue première. Les parents ont tendance à sřadresser à eux en italien pour des raisons de réussite scolaire et de Ŗpromotion socialeŗ. Cependant nous assistons à une recrudescence de lřemploi du frioulan à la fin de lřécole obligatoire.

289 Il y a eu de nombreuses initiatives en faveur de la frioulanité ethnique et linguistique ainsi que la création dřune Commission Régionale pour lřétude des minorités linguistiques du Frioul-Vénétie Julienne en 1977 et des recherches sur les minorités confiées à lřInstitut de Sociologie internationale de Gorizia 290 Istat 1989

199

3.3. La politique nationale en rapport avec les minorités linguistiques et les conséquences291

Nous pouvons nous demander pourquoi la langue frioulane reste encore aussi présente et surtout pourquoi les gens de ces petites villes font la différence entre lřitalien et la langue quřils parlent. Les événements historiques de la région donne une première réponse.

Giorgio Cadorini de lřUniversité de Prague nous propose une situation du frioulan, sept ans après son officialisation292. Il fait un rappel de la particularité de la langue frioulane :

ŖUn fait particulier dans lřhistoire du frioulan est que celui-ci connut une officialisation dès les premières phases du processus de constitution de lřidentité moderne des Frioulans, cřest-à-dire pendant la première moitié du XIXe siècle.ŗ ŖEn 1857, le baron Karl von Czoernig proposa la loi autrichienne sur les recensements. Les Frioulans furent dès lors considérés par lřadministration comme groupe ethnique, ce qui permit lřutilisation officielle de la langue frioulane en Autriche.ŗ Le baron von Czoernig aida ŖJacun Pirone à publier son vocabulaire frioulan (connu sous le nom de Pirone) en 1871. Ce vocabulaire fait partie du processus dřofficialisation parce quřil réalisa la codification du lexique.ŗ 293 ŖNol va dismenteât po che tal "Vocabolario friulano" (1871) di Jacum Pirone a son uns cincuante pagjinis di "Note grammaticali" e di osservazions su la lenghe ch'a an ce fâ cu la gramadieŗ 294 En 1996, lřofficialisation du frioulan est chose faite : ŖLa première loi qui officialise le frioulan est la loi régionale n° 15 du 22 mars 1996 (Loi 15), qui le définit comme « lřune des langues de la communauté régionale » (Loi 15 : art. 2). Cette loi établit lřutilisation de la langue dans les

291 Exceptionnellement nous citons ces textes de loi dans la langue originale et nous ne donnerons pas de traduction 292CADORINI Giorgio, Le frioulan, sept ans après son officialisation, Université Caroline, Prague, ISSN 1616-413X, IANUA, 2008, p. 49-53. 293 ŖLes dernières années de lřempire habsbourgeois virent une rapide ascension sociale du frioulan. La prise de conscience des Frioulans concordait avec les tentatives des goouvernants autrichiens et de lřEglise catholique cherchant à conforter les revendications identitaires des minorités…. ŗ A la même période une rumeur circule : Ŗles députés frioulans à Vienne pouvaient parler leur langue maternelle pendant les séances du parlement.ŗ 294 Publié en partie dans la Patrie dal Friûl commencé dans le numéro 11/99. Disponible sur Friûl.net : Ŗil ne faut pas oublier que dans le "Vocabolario friulano" (1871) de Jacum Pirone il y a une cinquantaine de pages sur "Note grammaticali" et dřobservations sur la langue qui sont en rapport avec la grammaireŗ

200 institutions locales, le soutien dřactivités didactiques dans les écoles et le soutien des activités culturelles. Un rôle important de coordination et de planification est confié à un organisme spécifique : lřOsservatori regjionâl su la langhe e la culture furlanis. Au niveau central de lřEtat, il y a une reconnaissance du frioulan à cóté des autres langues minoritaires historiques, établie par la Loi n° 482 du 15 décembre 1999. Cette loi est fondamentale surtout pour ce qui concerne lřutilisation de la langue dans les écoles et dans les médias. Le décret dřapplication du Président de la République a été publié 21 mois plus tard : le 13 septembre 2001 (Décret 345).ŗ

Lřapplication des lois :

Pour résumer, le processus de codification a duré 150 ans et a abouti à une forme établie, fondée sur le dialecte central. ŖEn effet, le Frioul est une région compacte, avec un centre géographique qui correspond au centre économique et politique. Le dialecte central représente en même temps la forme intermédiaire équidistante de tous les autres dialectes ainsi que la forme la plus prestigieuse.295ŗ A la lecture de lřextrait du texte de loi de 1999, reproduit ci-dessous, le gouvernement italien tutelle la langue et la culture des populations albanaises, catalanes, germaniques, grecques, slovènes et croates et des parlers : le français, le franco-provençal, le frioulan, le ladin, l'occitan et le sarde.

ŖNorme in materia di tutela delle minoranze linguistiche storiche ŗ 296 Art. 1 1. La lingua ufficiale della Repubblica é l'italiano. 2. La Repubblica, che valorizza il patrimonio linguistico e culturale della lingua italiana, promuove altresì la valorizzazione delle lingue e delle culture tutelate dalla presente legge. Art. 2 1. In attuazione dell'articolo 6 della Costituzione e in armonia con i princìpi generali stabiliti dagli organismi europei e internazionali, la Repubblica tutela la lingua e la cultura delle popolazioni albanesi, catalane, germaniche, greche, slovene e croate e di quelle parlanti il francese, il franco-provenzale, il friulano, il ladino, l'occitano e il sardo. ŗ

295 CADORINI Giorgio, Le frioulan, sept ans après son officialisation, Université Caroline, Prague, ISSN 1616-413X, IANUA, 2008.

296 Ministère de lřEducation, Loi n. 482, Rome, 15 Décembre 1999

201

Le gouvernement reconnaît les minorités linguistiques mais ces minorités doivent sřappliquer à maintenir lřemploi de la langue italienne et de la minorité dans le déroulement de lřéducation :

Dans lřarticle 4, cité en notes de bas de page, dans les classes maternelles et dans les écoles élémentaires, lřemploi de la langue minoritaire est prévu pour la réalisation dřactivités éducatives. Ce travail est fait en collaboration avec les demandes des parents pour lřapprentissage de la langue minoritaire et des traditions culturelles en établissant la répartition du temps et des méthodes ainsi que les critères dřévaluation des élèves et de lřemploi des éducateurs spécialisés. Ces institutions peuvent proposer des formations pour adultes297.

Les directives du gouvernement ne sřarrêtent pas aux seules écoles primaires et secondaires. Elles permettent aussi aux universités dřaugmenter leur propre autonomie en acceptant des programmes dřenseignement de la langue minoritaire, article 6.298

297 Art. 4 1. Nelle scuole materne dei comuni di cui all'articolo 3, l'educazione linguistica prevede, accanto all'uso della lingua italiana, anche l'uso della lingua della minoranza per lo svolgimento delle attività educative. Nelle scuole elementari e nelle scuole secondarie di primo grado é previsto l'uso anche della lingua della minoranza come strumento di insegnamento. 2. Le istituzioni scolastiche elementari e secondarie di primo grado, in conformità a quanto previsto dall'articolo 3, comma 1, della presente legge, nell'esercizio dell'autonomia organizzativa e didattica di cui all'articolo 21, commi 8 e 9, della legge 15 marzo 1997, n. 59, nei limiti dell'orario curriculare complessivo definito a livello nazionale e nel rispetto dei complessivi obblighi di servizio dei docenti previsti dai contratti collettivi, al fine di assicurare l'apprendimento della lingua della minoranza, deliberano, anche sulla base delle richieste dei genitori degli alunni, le modalità di svolgimento delle attività di insegnamento della lingua e delle tradizioni culturali delle comunità locali, stabilendone i tempi e le metodologie, nonché stabilendo i criteri di valutazione degli alunni e le modalità di impiego di docenti qualificati. 3. Le medesime istituzioni scolastiche di cui al comma 2, ai sensi dell'articolo 21, comma 10, della legge 15 marzo 1997, n. 59, sia singolarmente sia in forma associata, possono realizzare ampliamenti dell'offerta formativa in favore degli adulti. Nell'esercizio dell'autonomia di ricerca, sperimentazione e sviluppo, di cui al citato articolo 21, comma 10, le istituzioni scolastiche adottano, anche attraverso forme associate, iniziative nel campo dello studio delle lingue e delle tradizioni culturali degli appartenenti ad una minoranza linguistica riconosciuta ai sensi degli articoli 2 e 3 della presente legge e perseguono attività di formazione e aggiornamento degli insegnanti addetti alle medesime discipline. A tale scopo le istituzioni scolastiche possono stipulare convenzioni ai sensi dell'articolo 21, comma 12, della citata legge n. 59 del 1997.ŗ 298 Art. 6 1. Ai sensi degli articoli 6 e 8 della legge 19 novembre 1990, n. 341, le università delle regioni interessate, nell'ambito della loro autonomia e degli ordinari stanziamenti di bilancio, assumono ogni iniziativa, ivi compresa l'istituzione di corsi di lingua e cultura delle lingue di cui all'articolo 2, finalizzata ad agevolare la ricerca scientifica e le attività culturali e formative a sostegno delle finalità della presente legge.

202

Tous les ans, le Ministero della Pubblica Istruzione propose des subventions pour les différents projets sur les langues minoritaires, car lřapprentissage des langues minoritaires est une sauvegarde du droit dřinstruction des élèves, loi de 2008.299

Le gouvernement italien sřapplique à donner des subventions aux écoles et il demande des résultats. Il est prêt à poursuivre les projets commencés et à prendre en compte les carences et les problèmes des établissements scolaires pour un meilleur apprentissage de la langue minoritaire.

Les différents projets élaborés par les Ecoles :

Tous les établissements scolaires de la petite enfance aux établissements primaires et secondaires sont concernés. Ils ont pour obligation de faire un rapport annuel par rapport au plan de financement. Ils doivent mettre en évidence les résultats obtenus et les obstacles rencontrés en spécifiant les objectifs que lřon souhaite atteindre avec le projet présenté. Le groupe dřétude évaluera les différents projets300.

Le gouvernement insiste sur lřimportance accordée à la création de réseaux et dřétablissements territoriaux pour la diffusion de la langue minoritaire301.

299 ŖRoma, 23 luglio 2008 OGGETTO: Piano di interventi e di finanziamenti per la realizzazione di progetti nazionali e locali nel campo dello studio delle lingue e delle tradizioni culturali appartenenti ad una minoranza linguistica (Legge 15 dicembre 1999, n. 482 art. 5) a. s. 2008/09. Tutelare lřapprendimento delle lingue minoritarie è indice di salvaguardia dellřesercizio del diritto allřistruzione nella lingua della comunità alla quale lřalunno appartiene, del trasferimento dei valori di tolleranza nei confronti di altre culture e tradizioni, del rispetto per la diversità linguistica e lřidentità socio-culturale di ogni europeo.ŗ 300 ŖProgetti elaborati dalle Scuole Ai sensi delle disposizioni di cui alla presente circolare, sono invitate a presentare propri percorsi progettuali tutte le scuole dellřinfanzia, primaria e secondaria di primo grado interessate, purché in possesso dei requisiti linguistico Ŕ territoriali richiesti dalla normativa. Le scuole alle quali sono stati assegnati i finanziamenti della legge 482/99 nei precedenti anni scolastici 2005/06 e/o 2006/2007 e/o 2007/2008, ai sensi delle circolari rispettivamente del 28 luglio 2004, 13 maggio 2005, 31 luglio 2006 e 27 aprile 2007, che volessero proporre progetti in continuità ed in eventuale evoluzione rispetto al piano progettuale finanziario approvato a suo tempo, sono invitate ad evidenziare i risultati ottenuti e le carenze riscontrate, specificando gli obiettivi che si intendono proseguire con il progetto presentato per l'a. s. 2008/09. Il gruppo di studio che sarà allřuopo ricostituito, con il compito di offrire indicazioni per la definizione dei criteri generali nel campo dello studio delle minoranze linguistiche storiche e delle linee di sviluppo della legge 482/99, è incaricato di valutare i progetti.ŗ 301 ŖParticolare importanza sarà riservata, infine, alla costituzione di reti territoriali e reti di scuole sia che operino nellřambito di una stessa minoranza linguistica sia che siano appartenenti a minoranze linguistiche diverse e che prevedano altri eventuali contributi da parte degli Enti locali,

203

Les établissements qui souhaitent obtenir une subvention doivent suivre un certain nombre dřobjectifs :

1. appropriation de la langue minoritaire et des connaissances historiques et linguistiques 2. connaissance de lřhistoire, de la culture et des traditions302

A la date dřaujourdřhui, les demandes dřattribution de subventions ont été faites et les résultats ont été publiés par le ministère italien. Pour ce qui concerne la région du Frioul-Vénétie Julienne, nous constatons que presque toutes les demandes de subventions sont accordées :

Ŗsono stati finanziati 194 progetti e di tanto è stata data comunicazione con C.M. n.12767 dellř11 dicembre 2008.

I progetti finanziati per lřa.s. suddivisi per minoranze linguistiche :

25 appartenenti a minoranze di lingua ALBANESE 1 appartenente a minoranza di lingua CROATA 4 appartenenti a minoranze di lingua FRANCOFONA 58 appartenenti a minoranze di lingua FRIULANA 5 appartenenti a minoranze di lingua GERMANOFONA 11 appartenenti a minoranze di lingua GRECA 10 appartenenti a minoranze di lingua LADINA 17 appartenenti a minoranze di lingua OCCITANA 52 appartenenti a minoranze di lingua SARDA 11 appartenenti a minoranze di lingua SLOVENA

nel quadro di un'ampia e consapevole responsabilità del territorio e nel rispetto dei criteri stabiliti dalla Legge n.482/1999.ŗ

302 ŖGli obiettivi delle attività di formazione dovranno prevedere il raggiungimento delle seguenti competenze: padronanza della lingua minoritaria e conoscenze storico Ŕ linguistiche ad esse correlate. conoscenza della storia, della cultura e delle tradizioni delle comunità linguistiche Ŕ minoritarie.ŗ

204

I progetti finanziati per lřa.s. 2008/09 suddivisi per Regione sono così ripartiti:

1 riferito alla regione ABRUZZO 4 riferiti alla regione BASILICATA 18 riferiti alla regione CALABRIA 72 riferiti alla regione FRIULI-VENEZIA GIULIA 3 riferiti alla regione MOLISE 15 riferiti alla regione PIEMONTE 13 riferiti alla regione PUGLIA 52 riferiti alla regione SARDEGNA 1 riferiti alla regione SICILIA 2 riferiti alla regione TRENTINO ALTO ADIGE 3 riferiti alla regione VALLE D'AOSTA 10 riferiti alla regione VENETOŗ

Le graphique suivant permet de mieux visualiser la répartition des subventions :

Valle d'Aosta; 3 Abruzzo; 1 Trentino Alto Veneto; 10 Basilicata; 4 Adige; 2 Calabria; 18 Sicilia; 1

Sardegna; 52 Friuli Venezia Giulia; 72 Puglia; 13 Molise; 3

Piemonte; 15

Progetti finanziato a.s. 2008/09 suddivisi per regione : 194 progetti approvati

Le Frioul-Vénétie Julienne obtient la plus grande partie des financements.

205

3.4. Quels sont les projets réalisés par la Région autonome du Frioul-Vénétie Julienne ?

La Région autonome du Frioul-Vénétie Julienne a toujours eu des subventions même avant la loi de 1999 sur les minorités linguistiques. Pour obtenir ces subventions, elle propose différents projets en langue frioulane. Ces projets touchent toute la population : des enfants aux adultes en passant par des cours de langue dans les écoles, des cours dřalphabétisation pour les adultes, des émissions radiophoniques et télévisuelles et aussi par des traductions de films ou de pièces de théâtre en langue frioulane ou des réalisations de films en langue frioulane.

3.4.1. La loi du 21 février 2001, n. 38

La République italienne, depuis lřentrée en vigueur de sa Constitution le 1° janvier 1948, statue, dans les Ŗprincipes fondamentauxŗ, le droit des citoyens à sa propre identité linguistique.303 LřEtat italien sřengage à respecter les minorités linguistiques304. Avec la loi n. 482 du 15 décembre 1999, lřEtat italien a créé les normes de la tutelle et de la valorisation des minorités linguistiques historiques de lřItalie. Alors que jusquřà cette date, les minorités linguistiques étaient mises sous tutelle en fonction des lois internationales instaurées à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Grâce à cette loi, la tutelle des communautés linguistiques reconnues pose les bases dřune nouvelle étape historique en Europe et qui fera jurisprudence pour les futurs nouveaux états membres à lřUnion européenne. Les minorités linguistiques, historiques ou autochtones présentes sur leur propre territoire, cřest-à-dire les populations albanaises, catalanes, germaniques, grecques, slovènes, croates et de parlers français, francoprovençal, frioulan, ladin, occitan et sarde, sont reconnues par lřEtat italien. Lorsque nous regardons de plus près ce qui concerne les populations frioulanes, nous savons que la région du Frioul-Vénétie Julienne sřétait déjà dotée de normes spécifiques avec diverses portées et divers financements pour chaque minorité linguistique. Dřaprès les lois 482/1999 et 38/2001, la région du Frioul- Vénétie Julienne se trouve dans une situation de plurilinguisme régional. La

303Art. 3.Tutti i cittadini hanno pari dignità sociale e sono eguali davanti alla legge, senza distinzione di sesso, di razza, di lingua, di religione, di opinioni politiche, di condizioni personali e sociali.

304Art. 6.La Repubblica tutela con apposite norme le minoranze linguistiche.

206 région, en sřappuyant sur son statut de région autonome, doit agir sur ce cas de plurilinguisme car nous constatons que deux des langues parlées, le frioulan et le slovène, sont spécifiques et exclusives à la région, les autres langues étant parlées sur une partie du reste du territoire.

3.4.2. Qui peut bénéficier de ce financement ?

Selon la Loi 482/1999, sur la présentation des demandes pour lřexercice 2008, qui peut demander une contribution ?

Suivant les articles 9 et 15 de la Loi, les organismes qui peuvent en faire la demande sont :

1. les unités locales 2. les chambres de commerce 3. les entreprises sanitaires

- A qui doit-on faire la demande de contribution ?

Les demandes sont envoyées au Service dřidentité linguistique, culturel et co- régional (SILCE), situé à Udine.

- Quels sont les dates limites pour présenter les demandes ?

Les demandes doivent être présentées avant le 15 décembre de chaque année.

- Quels sont les projets qui peuvent être financés ?

Les articles 9 et 15 de la Loi financent exclusivement les projets ayant pour objectif de garantir et faciliter lřemploi des langues admises à la tutelle des bureaux de lřAdministration Publique.

Divers types de projet peuvent être financés :

La réalisation de cartes toponomastiques et de signalisation institutionnelle La traduction de sites Web institutionnels La traduction des actes et des documents La communication institutionnelle dans les langues admises à tutelle Lřorganisation des cours de formation linguistique

207

- Quelles sont les caractéristiques des projets ?

Chaque projet doit :

1. garantir lřutilisation des langues admises à tutelle dans les bureaux de la P.A. 2. promouvoir lřemploi des langues admises à tutelle dans la communication entre lřinstitution et les citoyens. 3. assurer lřégalité dřemploi entre les langues admises à tutelle et la langue italienne.

Les projets qui prévoient lřemploi écrit de la langue frioulane doivent respecter les normes de la graphie officielle, suivant ce qui a été établi par lřarticle 5, virgule 4 de la L.R. 29/2007 : ŖNorme per la tutela, valorizzazione e promozione della lingua friulanaŗ. Les projets qui sřétendent sur plusieurs années, ceux qui sont financés par dřautres lois et ceux qui ont un caractère simplement, culturel ne sont pas financés.

3.4.3. Les différentes lois et interventions régionales dans le Frioul :

Avec la loi régionale 15/1996, pour la première fois, la Région Frioul-Vénétie Julienne possède les normes dřune tutelle complète de la langue et de la culture frioulane en créant un Observatoire régional de langue et de la culture frioulane (OLF) et une administration propre aux communautés linguistiques. En 2004, lřOLF a été remplacé par lřAgence Régionale pour la Langue Frioulane (ARLeF). Le travail essentiel de ce comité (ARLeF) est de programmer et de coordonner toutes les initiatives en faveur de la langue frioulane : il doit entre autre superviser le choix de la graphie unitaire de la langue frioulane pour favoriser la création de dictionnaires et de tout outil permettant la diffusion et lřemploi de cette graphie (art. 16). Jusquřen 1996, avant lřentrée en vigueur de la loi 482/1999 sur la tutelle des minorités linguistiques historiques, la communauté frioulane a pu bénéficier de financements régionaux propres au développement de la langue et de la culture. Ces interventions ont lieu dans des secteurs particuliers et stratégiques, surtout, dans le Ŗsecteur scolaireŗ et dans lřenseignement de la langue et de la culture frioulane, pour la promotion de cours expérimentaux de langue et de culture frioulane dans les écoles : les écoles maternelles, publiques et les Mairies. Le frioulan nřétait pas un enseignement obligatoire dans les écoles. Par conséquent, la population, bien que parlant le frioulan ou ses dérivés, ne savait pas écrire cette langue.

208

Toujours selon la loi régionale 15/1999, il y a eu une intervention dans le domaine des médias soit par des conventions avec des émetteurs radiophoniques et télévisuels pour des programmes en langue frioulane (art. 29), soit par des contributions du comité technico scientifique de lřARLeF à la presse, aux maisons dřédition pour des campagnes de promotion de la langue frioulane. Une grande place a été donnée par lřart. 19 de la loi régionale 15/1999 aux activités des Mairies, des unités et des associations dans le domaine de la langue et de la culture frioulanes en permettant de financer aussi bien le secteur des études et de la recherche, que celui de la presse et de lřédition, ainsi que le secteur scolaire, du spectacle, et celui de la toponymie (le choix est laissé aux Mairies). Ces interventions sont confiées à chaque Administration provinciale dřUdine, de Gorizia et de Pordenone qui préparent des programmes annuels à soumettre à lřAdministration régionale. Ces programmes sont diffusés aussi bien à la radio quřà la télévision. Parallèlement, à la télévision et à la radio, le théâtre et le cinéma frioulan se développent de plus en plus grâce aux nouvelles technologies. Tout dřabord, nous présenterons une réalisation européenne de 2010 dřaide à la formation aux enseignants305. Ensuite, nous donnerons les différentes normes à respecter pour la présentation et la diffusion de programmes radiophoniques et télévisuels en langue frioulane. Pour finir, nous verrons quelques grandes lignes, avec des titres dřœuvres, sur le théâtre et le cinéma frioulan. Toutes ces données peuvent être retrouvées sur http://www.minud.it.

3.4.3.1. Aide à la formation aux enseignants

ŖEn réalité, si nous parlons de didactique des langues, la situation se révèle tout à fait différente. Sřil y a un lieu où lřapplication des lois pour les langues minoritaires est exemplaire, cřest bien celui du département de didactique des langues où, depuis une dizaine dřannées, cřest-à-dire bien avat lřofficicalisation du frioulan, Allessandra Burelli et Silvana Spaiota dai Sclâfs (Silvana Fachin Schiavi) expérimentent lřutilisation des langues locales à lřécole maternelle et primaire.ŗ 306 Dans le cadre dřun travail commun, financé par lřUnion Européenne, entre quatre écoles élémentaires des régions de langue minoritaire : une classe de Bordan à 30 km au Nord dřUdine, une classe de Dublin, une classe de lřIle de Lewis et une classe galloise de Carmarthenshire, lřARLeF présente des matériaux didatiques ŖAghe Sute, Aghe Bagnadeŗ et ŖGuide pai Insegnantsŗ, pour aider les

305 http://ec.europa.eu/education/languages/languages-of-europe/doc139_fr.htm

306 CADORINI Giorgio, Le frioulan, sept ans après son officialisation, Université Caroline, Prague, ISSN 1616-413X, IANUA, 2008, p. 52.

209 enseignants dans leur travail pédagogique dřenseignement des langues minoritaires307.

LřARLeF a fait une présentation générale de ce travail à Udine et elle va poursuivre cette présentation dans tout le Frioul : Darzin, Tumieç, San Zorç di Noar, Lucinî, San Vît al Tiliment, Arzene, San Giorgio di Nogaro. Ci-dessous, lřARLeF résume sa présentation du projet réalisé à San Vito al Tagliamento.308 Le travail a été présenté sous la forme de deux livrets :

1. Le premier est lřhistoire écrite par les enfants de lřécole primaire de Bordan au titre de ŖAghe sute, aghe bagndeŗ. En résumé, cřest lřhistoire extraordinaire dřun groupe dřenfants qui jouent dans les bois près du Tagliamento. Pendant leurs aventures, ils rencontrent différents personnages des légendes frioulanes avec leurs caractéristiques propres.

307 http://www.arlef.it/gnovis/comunicats/presentazion-aghe-sute-aghe-bagnade (en Annexe p. 272 et 274)

308 Presentazion “AGHE SUTE, AGHE BAGNADE” a San Vît al Tiliment

Joibe ai 18 di Març si presente a San Vît al Tiliment la publicazion, risultât di un progjet European pe tutele des lenghis minoritariis.

La ARLeF Ŕ Agjenzie Regjonâl pe Lenghe Furlane, tant che promotôr e sostenidôr di iniziativis peadis ae produzion di materiâl didatic in lenghe furlane te suaze di une educazion plurilengâl, e à poiât la publicazion di “Aghe sute, aghe bagnade”. Si trate di une ilustrazion dal progjet european di ricercje indreçât al sostegn e al disvilup de scriture creative e colaborative in lenghe minoritarie, che al à cjapât dentri i arlêfs de scuele elementâr di Bordan, i arlêfs di une scuele di Dublin, di une scuele de Isule di Lewis e di une scuele galese di Carmarthenshire. ŖAghe sute, aghe bagnadeŗ si presente duncje tant che imprest valit par favorî la ativitât didatiche a supuart dai insegnants che a lavorin tal setôr e che a metin dongje progjets in lenghe minoritarie.

Dopo de presentazion uficiâl fate a Udin sul finî dal an passât, a son in program svariadis presentazions tal teritori des trê provinciis di Gurize, Pordenon e Udin, indreçadis in particolâr ai insegnants e a ducj chei che a son interessâts. Une di chestis e je previodude in colaborazion cul Comun di San Vît al Tiliment, par

joibe ai 18 di Març dal 2010 aes 17.30

li de Biblioteche Comunâl in vie Amalteo, 41

a San Vît al Tiliment.

Traduction en Annexe

210

2. Le second est un ŖGuide pour les enseignantsŗ qui a pour sous-titre, en italien, ŖGuida per gli insegnanti Ŕ come sostenere lřinsegnamento delle abilità di scrittura nelle lingue minoritarie dei bambini bilinguiŗ. Nous voyons : comment le travail a été preparé par lřéquipe de recherche, comment les enseignants ont pu lřappliquer (intégration au programme, développement, résultats), comment les enfants ont pu travailler, quel est lřimpact sur lřenseignement.

Dans le tableau suivant, nous présentons un extrait du travail des enfants de Bordan et nous avons traduit le texte dans le dialecte de Bannia. Le travail de traduction a été fait en collaboration avec Renato Baret, locuteur du dialecte de Bannia. Renato nous a precisé que certains mots frioulans nřexistent pas dans le dialecte de Bannia, ils ont été remplacés par des tournures de phrases. Nous avons integré en notes certains commentaires de Renato :

Intal paîs che i savìn nou e che i sin nou, a In tal paèis ca savèn nualtri e ca sèn nualtri, a ere une volte e a è ancje cumò une mont che era na vuolta e a lřè ancja309 adès na a somee dute un paneton e… ator ator aghe. montagna ca somea duta Řnpaneton e… ator ator agha.

Di une bande aghe sute, corinte, svelte, lizere Da na banda agha suta, curinta, svelta, lidiera e vierte ; di chê âte aghe bagnade, ferme, e viarta ; da che lřaltra agha bagnada, ferma, verde, penze e sierade ; par daûr une aghe verda, penda e siarada ; par da driu na agha blancje e picinine che a va e a ven cuant cha blancja e pithuluta ca va e a ven cuant ca a ûl. vou.

Ogni tant lřaghe sute a si rabee cun chei che Ogni tant lřagha suta a se rabieva cun chei ca a no cjatin un clap ta glerie. Lřaghe bagnade no trovi un clap ta la glera. Lřagha bagnada a a no pos sopuartâ chei che a àn coragjo di lâ no pou supuartà chei ca a àn coragju da dì a a svuacagnâ tas sôs pletes di là da cuarde e ju sfurigà ta li sô pleti par de là de la cuarda e a tire jù tas pleres. ju tira du ta li pieri

Ma chescj a son aitis discors. Cumò tornìn al Ma chisti a son altri discorsi. Ades tornèn al paîs e a la sô mont. paèis e a la so montagna.

Us disìn che dute la canae (frutins di tete, A ne disin che dut el fiolatàn (fantulins da fruts di asilo, fruts di scuele) e ancje la teta, pithui de asilo, fioi de scuola) e ancia i mularie che a dîs peraulates ma cha a à inmò dovis ca disi perolate ma ca a àn in pì Řl sbit il sbit intal cûl, a van sù sù fin ta spice da tal cûl, a van sù sù fin ta la thima da la mont, tal Jouf dai spiei che ti cein. montagna, ta Řl Douf da i spieli ca te vuardi.

Chest al sucêt di tant timp, di cuant che al è Chisto al suthiêt da tant timp, da quant ca al è nassût il paîs, dal timp des aves. nassût Řl paèis, dal timp de i veci.

309 Renato propose les deux orthographes : ancja et ancia.

211

La mont a è sfodrade di arbui fofs di fuees. La montagna la è sfodrada de arbui plens de Ogni volte che a àn un lamp di timp la fuoie. Ogni vuolta ca a àn un lamp de timp la companie de Lise cun Marc, Gjuli, Toni, compania de la Lisa cun Marco, la Gjulia, Marie Dolce, Tomâs e Edi, invessit di stâ a Toni, la Maria Doltha, Tomaso e Edi, invethi cjase a si inviin su pai trois ancje cence visâ da stâ a ciasa a se invii su pai trois ancja nissun. thentha visà nissun. A van a tistignes, fâ foncs, a çupes pa mestre, A van a castagni, a vedi de fongi, a cavaleti a sintî uciei a cisicâsi, a viodi cjavrûi a pa la maestra, a sintì uthiei a piolà, a vuardà scjampâ ma soredut a viodi da lôr capane. cjavrioj a sciampà ma pì de dut a vedi de la lour capane.

La capane a è li dal Cret dal Ort : un prât di La capana a è ulì dongja ŘlCret dal Ort : un jerbe alte e tal mieç une buse indulà che al prat de arba alta e tal mieth Řnbus indulà ca ere il Preidi cence cjâf. Ator ator dal prât lřera Řl Preti thentha ciaf. A torotor dal prat tancj arbui e li la lôr capane. tanti arbui e ulì la lour capana.

A partissin di cjase cun ducj i lôr armaments, A partissin da ciasa cun duti i lour strapeth, un poucs denti ta barele e un poucs tai Řn pouci drenti tal caretùt e Řn pouci tai zainets. zaineti.

A cjapin il troi das pavees, da rive sù, plen di A ciapi Řl troi da li pavei310, de riva in sù, curves e di claps ; il bosc intor tant plen di plen di curve e di claps ; Řl bosc intor tant pericui che tu pos ancje pierditi. A stan un plen de pericui ca te pou ancja piarditi. A dongjie di chel âti e a cjacarin di un stan un vithin de chel altri e a cjacari de continuo : ŖToni, i sei masse strache, no si continuo : ŖToni, mi soi massa straca, no se podaressial fâ une pause ?ŗ podaressilu a fà na pausa ?311ŗ ŖEh, sù mo Marie Dolce, mouf chel cûl !ŗ ŖEh, sù mo Maria Doltha, mouf chel cul !ŗ E alore jê : ŖGjuli, Edi, spietaitnus, nou i sin E alora lina : ŖGjuli, Edi, speteni, nualtre sèn inmò ca jù !ŗ incora cà dù !ŗ

ŖEeeh !ŗ a rispuindin chei di lontan Ŗcun te al ŖEeeh !ŗ a rispundi chei da lontan Ŗcun ti al ven not e scûr di ploe !!!ŗ fa ora a vignì nuot e scur de ploia !!!ŗ ŖI sin cuasi a pari, sù mo spietaitnus !ŗ ŖSèn scuasi a pari, dài speteni adès !ŗ scuasi scuasit vaint Marie Dolce (e sì, parcè che i plandint Maria Doltha (e sì, parchè vèit da veis di savei che jê a devente fifone a pene saver che lina a doventa fifona apena ca ven che a salte fûr di scuele o di cjase, ma se no a fuora de scuola o de ciasa ma se no, a à na à une lenghe che a tae veri, di solit a no si lenga ca a taia vieri, par solito a no se lassa lasse meti sot i pîts di nissun e inmò a è meti sot i piè da nissun e a è ancia bona da buine di pacâ che aitis). daghi a chei altri).

ŖOh, a ere ore che i rivassis !ŗ ŖOh, a era ora che rivessi!ŗ Ma juste in chel si sint un begherli : ŖA si è Ma propiu in chel a se sint un sigateth312 : rote la riode da barele !ŗ ŖA se à rota la ruoda del caretùt !ŗ

310 farfalline del mais-piralide 311 fermassi 312 vociare

212

ŖRiode ? Riode !!! Rovede !ŗ ŖRuoda ? Ruoda !!! (Rovede?????) !ŗ Alore Toni al tire fûr une cuarde e ja mole jù Alor Toni al tira fuora na cuarda e a la mola e i begherle : ŖCjapiti, che i ti tirìn sù !ŗ dù e al thiga : ŖCiapiti, che te tirèn sù !ŗ

Tun lamp prime ducj in rie cu la cuarde in Ta Řn lamp prin duti in riga cu la cuarda in man e dopo ducj cul cûl par tiere e Tomâs man e dopu duti cu Řl cûl par tiara e Tomâso inpins a tirâ flât ! in piè a tirà flat !

Ejù a ridi e vie a comedâ la barele. Ma al è E dù a ridi e via a comedà Řlcaretut. Ma al è un ce fâ ! Tocje tignîle alçade di une bande e un bel da fà ! Al tocia tignìlu levàt da na cirî di no ribaltâ dut, che a è ben cjamade ! banda e stà tenti da no rebaltà dut, ca a lřè ben cargàt !

Ce biel ! Ce gust stâ insieme cui tiei amîs su Che bel ! Che gust a stà insiemit cu i to pa mont ! Edi a nol tâs un moment, curiôs di amighis su pa la montagna ! Edi a nol tâs Řn dut : e parcè chest e parcè chel (che lui al è moment, curious de dut : e parchè chisto e rivât di paîs lontans indulà che al tabaiave e parchè chel altro (che lui al è rivât da paèis al scriveve intun mût stramp). lontans indulà cřal ciacarava e al scriveva intuna maniera stramba).

A nol à mai vedût ni une mont ni lřaghe sute A nol à mai vist nè na montagna ne lřagha (sřal è par chel nancje Lise a no veve mai suta (sřal è par chel niancja la Lisa a no veva vedude prime lřaghe bagnade) !!! mai vist prin lřagha bagnada) !!!

Al sa di contes e di misteris e di numars che Al sa de fiabe e de misteri e de numars ca a fevelin ; al sa fermâsi e gjavâsi fûr dal mont parli ; al sa fermassi e gjavassi fuora dal di culì par lâ lontan. mont da cà par dì lontan.

Ma se no al è dut un eletric : ŖDi ce bande Ma sa no a lřè dut un letrico : ŖDa che banda stano i elefants ? E las simies parcè i no las sonu i elefanti ? E le simie parchè no le iout ?ŗ vediu ?ŗ ŖSimies ! ?? Ma ce simies ! ŖSimie ! ?? Ma che simie ! Chi i sin intune mont, no intune gjungle. Dai Che uchì a sèn in ta na montagna, no in ta na mo, anìn indavant !ŗ gjungla. Dai mo, dìn indavant !ŗ ŖE jo cuant che i cjati las bananes i mi ŖE mi cuant che trovi li banani me fermi ! fermi ! Eco mo !ŗ Eco mo !ŗ

Al dîs cussì, ma al cjale ator smaraveât, Al dis cussì, ma al vuarda ator maraveât, content di chei amîs che a i ulin ben e che a i content de chei amighis ca ghi vuoli ben e contin cemût che a son las tistignes, i foncs che ghi conti coma ca son li castagni, i velenous e chei no, cemût che a si fâs fûc. foncs313 velenous e chei no, coma ca se fa fouc. ŖJo i viout almancul cuatri-cinc lampadines ŖMi vedi almancu cuatro-thincue lampadini che si impiin intal cjâf di Edi,ŗ e veve dite ca se impii in tal ciaf de Edi,ŗ a veva dita Řn une dì la mestre. dì la maestra. ŖA son fruts che a àn tant ce dânus. Nou di ŖA son fioi ca a àn tant da dani. Nualtri de

313 Nous avons deux orthographes pour ce mot : fongi et foncs.

213 lampadines i Řnt vin al massimo trei !ŗ lampadini ghin ven al massimo tre !ŗ

E no si ere spiegade trop di pui. E a no se veva spiegat tant de pì.

A lui ogni tant i tornavin chestes peraules e i A lui ogni tant a ghi tornevi chisti peroli e a someave dut pui facil… ancje lâ da rive sù ghi someava dut pì fathile… ancja dì de riva sbultrant la barele par une mont che i faseve in sù sburtant el caretùt par na montagna ca pôre. ghi feva poura.

Gjuli a conòs invessit ducj i misteris platâts La Gjuli a cagnòs invethit duti i misteri ta mont, tai siei nons, tai siei prâts, tes sôs scundudi ta la montagna, tai so noms, ta i so liendes (no par nue a è stade jê a cjatâ il prâth, ta li so fiabi (no par nuia a è stada lina puest par fâ sù la capane). a thieldi314 Řl post par fâ sù la capana).

La strade a è fadiose, lřarie di mont frescje, i La strada a è fadiosa, lřaria de montagna muscui a no rivin a tignîti in pîts. Cumò ducj fres-cia, i muscui a no rivi a tigniti in piè. a fevelin simpri di mancul : si sintin las fuees Ades duti a ciacari simpri de mancul : a se che a vosin sot i pîts intant che i zups a saltin sinti li fuoie e a vosà sot i piè intant che li di un fros a di chel âti. cavaleti a salti da Řn frosc a chel altri. ŖI sin !!!ŗ a berle Gjuli. Ce spetacul ! ŖSen rivàth!!!ŗ a dis la Gjuli. Che spetacul !

A alcin i voi : uciei che a svualin scûrs A althi i vuoi : uthiei ca svuoli scûrs cuntra Řl cuintri il cîl, pui in bas pavees di ducj i colôrs thiel, pì in dù pavei de duti i colours, poiadi poiades su las roses ; par tiere ucieluts che a ta li rosi ; par tiara uthieluth ca vuardi da cirin la semence, barbasines che a si remenin, trovà la thimintha, lolocs315 ca se remeni, baus piçiu e slichignous platâts sot das fuees. viars pithui e slichignous scundudi sot le Il prât vert, a tont ator ator da buse taponade fuoie. Řlprât vert, torotor dal bus taponat da di un clapon. Řn clapòn. ŖI sin !!!ŗ ŖSen rivàth !!!ŗ

Si ribalte jù dai zainets : clauts, tanes, Se rebalta dù da i zaineti : clauth, tanaie, martiel, splane, cuarde, curcjel, manarie, martiel, splana, cuarda, curtiel, manarie, lapis, cidule, metro. Si scjame la barele : fil lapis, rodela, metro. Se discarga el caretùt : di fier, lens, nailons, ondulines, fiers, seghet, fil de fiar, lencs, naili, onduline, fiars, seghet, reit. rete. ŖI vin di taiâ un cuatri lencs,ŗ al dis Toni, Ŗe ŖNualtri vèn da taiâ un cuatri lencs,ŗ al dis di peâju cul fîl di fier e inclaudâ i panei !!!ŗ Toni, Ŗe da liali cu Řl fîl de fiar e inclaudà i panei !!!ŗ

Sot ducj a vore : Sot duti a lavorà : ŖNo fasìn dutes las pareits, i vin di meti une ŖNo stèn a fa dute le tramide, nualtri vèn da scjale e fâ un paremans !ŗ meti na sciala e fà un coriman !ŗ ŖIl cuviert al ven di ondulines.ŗ Ŗřl cuiart al ven fat cu li ondulini.ŗ ŖLa reit i la metìn a la fin, cussì cuant che al ŖLa rete la metèn a la fin, cussì cuant cřal plouf las fuees a si fermin e a no colin ta plouf li fuoie a se fermi e a no coli ta la

314 scegliere 315 barbagianni

214 barache !ŗ baraca !ŗ ŖChês pultrones di femines !ŗ ŖAh cheli muarti Řn piè de femini !ŗ ŖPultrones !!! I seis simpri cul cjâf tas ŖMuarte Řn piè!!! Vualtri seit simpri cul ciâf niules !ŗ tai nuui !ŗ

Ma lôr a no sintin : il rumôr dal marcjel, das Ma lour a no sinti : Řlrumour del martiel, de brees che a si movin, dai imprescj in vore a li breie ca se muovi, dai ardegni in lavour a taponin dut. cuiardi dut. ŖTrop staiso ? I sei stufe di spietâ !ŗ a dîs ŖQuant timp ghi meteu ? Mi soi stufa da Marie Dolce. spetà !ŗ a dis la Maria Doltha. ŖAlore, continue a cjapâ sù roses ! Cussì a si ŖAlore, continua a ciapà sù rosi ! Cussì a se va indavant ben !ŗ al rispuint Toni. va indavant ben !ŗ al rispunt Toni. ŖGjuli, almancul tu passami la cuarde che i ŖGjuli, almancu ti passimi la cuarda che lièn leìn las brees che a no colin !ŗ li brei ca no coli !ŗ

A si podin judâ un cun chel âti, come simpri, A se puossi iudà un cun chel altri, coma ancje fasintsi coragjo. simpri, ancja fasintsi316 coragju. ŖJoi, une glîr ! I ai pôre !ŗ ŖJoi, na glîr317 ! Mi ai poura !ŗ ŖSù mo, a no ti fâs nue !ŗ ŖSù mo, a nol te fa nuia !ŗ

Une ultime regolade e la capane a è fate. Na ultima regolada e la capana a è fata.

Pai fruts la capane a è un pont di riferiment, Pai fioi la capana a è un pont de riferiment, un puest indulà stâ di bessôi in pâs, par un puost indulà stà bessoi in pas, par cjacarâ cjacarâ cence jessi stressâts di nissun, specie thentha iessi insuriàs318 da nissun, specie da di chei di cjase (che forsi se i fruts a i chei de ciasa (che forsi se i fioi a ghi domandavin sřa podevin lâ in mont a i domandevi sřa podevi dì ta la montagna a ghi varessin dit di no o pûr a varessin inventât varessi dita de no o pûr a varessi Řnventât na une scuse). scusa).

Par un puoc ducj a tasin, a scoltin il silensi, la Par un puoc duti a tasi, a scolti Řl thilenthio, robe piu biele. Marie Dolce a tache : la robe pì bela. La Maria Doltha a ŖVoleiso che us conti la storie da mari e dai scuminthia : ŖVoleu che ve conti la fiaba de cinc fîs che a van in Feste ? O chê di Marie la mare e dei thincue fioi ca a van in Fiesta? intal Poç o chê chřa finìs cul re e la regjine O chela de la Maria in tal Poth o chela ca cul cûl inta farine ?ŗ finìs cu Řl re e la regina cu Řl cûl ta la farina ?ŗ ŖJo i vi conti chê dal ors,ŗ al dîs Edi. ŖAl ere ŖMi ve conti chela de lřorso,ŗ al dis Edi. ŖA un ors vecjo che al rivave a malapena a lřera Řn orso veciu cal riveva apena apena a cjaminâ ma al veve un nît di afs… cemût che ciaminà ma al veva Řn nît de as… coma ca a a va indavant i no mal impensi pui.ŗ va avant no me lu impensi pì.ŗ ŖJo i sai chês da not dai muarts, ma cumò i ai ŖMi sai chela de la nuot dei muarth, ma adès âti pal cjâf : crodeiso di pui a la sience o ae ai altri pa Řl ciâf : credeu de pì a la sientha o a religjon ?ŗ la religion ?ŗ

316 facendosi 317 ghiro : Ŗpenso si dica così anche in baniotŗ (dialecte de Bannia) 318 Ŗnon esiste il termine stressato in baniot!!ŗ

215

Toni : ŖJo i no crout nancje a Babbo Natale, Toni : ŖMi no credi niancja a Babbo Natale, sřal è par chel.ŗ sřal è par chel.ŗ ŖMa alore no tu âs capît che no è une ŖMa alora no te ai capît ca nol è na parsona, persone, ma cha al è alc che dopo a ti ven ma ca a lřè cualcossa che dopu a te ven drenti denti lřemozion ?ŗ lřemothion ?ŗ

Al sucêt simpri cussì, che a si metin a cjacarâ Al suthiêt simpri cussì, ca se meti a ciacarâ das lôr robes e il timp al passe e vie a cjase de le so robe e Řl timp al passa e via a ciasa prime che a suni lřavemarie che se no… miór prin ca suni lřavemarie che se no… miei no no fevelâ. parlà.

Une dì a van sù. Abàs al è dut normâl ma Na dì a van sù. Indù a lřè dut normal ma in insù, vissin da capane, al è dut un disastro : sù, vithin de la capana, a lřè dut un desastro : las brees slanghenades par tiere, nissune li breie sparnithadi par tiara, nithuna bestiuta, besteute, il bosc a nol à pui nancje un ucielut, Řl bosc a nol à pì niancja Řn uthielut, pì pui nissun. nissùn. ŖCui che al è stât a rompi dut, ŗ al dîs Edi. ŖChi elu stât a rompi dut, ŗ al dis Edi.

ŖMa chê ploe di chel âti dì, no sâstu ? A ŖMa chela ploia di chel altri dì, no sâ tu ? A rivave jù aghe e aghe, intal bosc a son ducj riveva dù agha e agha, in tal bosc a son duti scjampâts, a son lâts vie e a no tornaran fin sciampâth, a son duth via e a no tornaran fin che a nol torne dut sut.ŗ ca a nol torna dut sut.ŗ

Cualchidun al vai : Cualchidun al planth :

ŖI vin lavorât par nue !ŗ ŖNualtri vèn lavorât par nuia !ŗ

Remarque :

Lors de la traduction, nous avons remarqué que le dialecte de Bannia est très proche du frioulan de Bordan. Sur 1650 mots environ, plus des trois quart sont proches du frioulan. Selon Renato, le dialecte de Bannia a été mis par écrit par Sergio Vaccher. Il lřa fait sans respecter aucune règle de grammaire, il écrivait en fonction de ce quřil avait entendu lorsquřil était jeune.

3.4.3.2. Les programmes radiophoniques et télévisuels

Les émetteurs et les chaînes opérant sur le territoire et qui retransmettent en langue frioulane sont invités à présenter des propositions de projets de programmes radiophoniques et télévisuels en langue frioulane susceptibles dřobtenir une subvention de lřAdministration régionale, comme il est prévu par la norme en vigueur de la loi régionale n° 29 du 18 décembre 2001. Les projets proposés devront concerner des programmes radiophoniques et télévisuels rédigés et présentés ou doublés (pour les retransmissions télévisées) en langue frioulane dans leur totalité, ils devront porter sur les programmes dřinformation, de culture et de musique. Pour la télévision, ces programmes

216 pourront être des fictions ou non, des informations, de la culture, de la musique. Ils devront employer la langue frioulane comme langue contemporaine et Ŗnormaleŗ. Leurs contenus doivent souligner un intérêt prioritaire pour la Région dans les programmes dédiés aux enfants et aux jeunes et développer des thèmes dřactualité : le sport, les voyages, lřEurope, la multiculturalité, la vie sociale, etc. Un certain intérêt est porté sur la présentation des programmes en langue frioulane (avec des doublages et des sous-titres).

Pour présenter sa demande, chaque émetteur et chaque chaîne devra remplir le formulaire téléchargeable sur le site et joindre les documents suivants pour chaque projet de langue frioulane :

1. description du contenu et finalité de la communication, illustration de la durée, etc. 2. curriculum des auteurs et de toutes les personnes qui travaillent sur les projets proposés et dont il est possible de vérifier les compétences en langue frioulane 3. devis des dépenses 4. une version de démonstration de chaque programme proposé

3.4.3.3. Le théâtre frioulan

Les spectacles musicaux et de récitation sont présents dans le Frioul depuis des siècles. Nous pouvons parler dřune véritable littérature théâtrale en langue frioulane à partir de 1800. Cřest une date tardive car la langue frioulane est née un siècle auparavant et les premiers textes en vers datent du XIVe et du XVe siècle319. Le théâtre frioulan traite essentiellement des aspects de la vie et de la société frioulane.

Au Moyen-Age :

Depuis le Xe siècle, les principales représentations étaient des drames liturgiques inspirés des Evangiles et se déroulaient durant les fêtes chrétiennes. A partir du XIIIe siècle, les vies des Saints sont représentées en plus des fêtes du Seigneur. De nouveaux répertoires apparaissent, ainsi que des costumes et des scénographies. Les représentations sont de plus en plus populaires.

A cette période, à Gemona, Lu zug de l‟agnul est représenté et reporté dans les Quaderni dei Camerari mais il ne nous en reste que le titre en langue frioulane. Le

319 A Cividale, en 1380, un texte de Antonio Porenzoni : “Piruç myo doç inculurit” dans Nuove lezioni di lingua e cultura friulana de VICARIO F., Societât filologjiche furlane, Udine, 2006, p. 3

217 lieu de représentation nřest plus lřéglise et le thème sacré est abandonné pour des parodies comiques de la vie dans le but de divertir et elles sřenrichissent avec des représentations en langue du peuple. Un premier essai en langue frioulane est retranscrit dans une poésie de Biello : Dumlo di valor320, représenté à Cividale au XVe siècle.

La Commedia dellřArte321 :

A partir de 1400, les représentations sont réservées aux fêtes des châteaux. Mais peu à peu, les exhibitions ont lieu le plus souvent et de plus en plus à lřextérieur des châteaux et elles donnent naissance aux premières compagnies théâtrales. La Commedia dellř Arte apparaît, ainsi que les premiers masques. La langue est toujours plus régionale et locale. Mais le Frioul ne connaît pas cette évolution. En 1420, Udine et une grande partie des autres communautés frioulanes passent sous la domination de la République de Venise. Par la suite et très lentement, les activités culturelles reprennent vie. Cependant les luttes internes pour sa division entre Venise et lřAutriche, lřabsence de lieux de représentation et la très rare présence de la commedia dellřArte ont marqué de manière négative la vie culturelle de lřépoque et nřont pas permis la création dřune école de tradition téâtrale frioulane.

Entre le XVIe et le XVIIIe siècles, quelques auteurs sřessayèrent dans lřécriture théâtrale mais il ne reste aujourdřhui que les noms ou les titres de quelques comédies, écrites en langue italienne. Les auteurs les plus cités sont : Vincenzo Giusti, Pietro Diana, Troilo Savorgnan, Enrico Altan il Vecchio, Girolamo Ludovicis, Francesco Stella, Enrico Altan il Giovane et le poète Ciro di Pers. Ermes di Colloredo322, poète frioulan qui vécut au XVIIe siècle et qui écrivit des dialogues intitulés : Di une chitine cul confessôr, Pascute e Macor e Contrast fra Carneval e Cresime.

La naissance de la comédie en langue frioulane323 :

Le XIXe siècle est considéré comme la première vraie période dřécriture théâtrale en langue frioulane. Lřauteur qui a écrit en premier un texte complètement en langue frioulane est le poète Pietro Zorutti. En 1847, il publie : Il trovatore Antonio Tamburo324. Dřautres auteurs suivront : Pacifico Valussi avec Sang no je aghe ; Francesco Leitenburg avec les comédies : Lis Petegulis, Un truc di gnove date, Il predi par fuarze, Un l‟è poc e doi son masse ; Giuseppe Edgardo Lazzerini avec Lis malis lenghis, Il Vencul, La Sdrondenade et La Scjarnete ;

320 Un contrast de deux voix (homme-femme) en forme de dialogue amoureux. 321 VICARIO F, Nuove lezioni di lingua e cultura friulana, Societât filologjiche furlane, Udine, 2006, p.7 et suivantes 322 VICARIO F, Nuove lezioni di lingua e cultura friulana, Societât filologjiche furlane, Udine, 2006, paragraphe 3 : “Il Seicento di Ermès Colloredo, modello per i posteri”, p.10 323 VICARIO F, Nuove lezioni di lingua e cultura friulana, Societât filologjiche furlane, Udine, 2006, p.14 et suivantes 324 une comédie allégorique avec des parties musicales.

218

Francesco Nascimbeni avec La Maridarole et La famee di Pre Checo ; Caterina Percoto avec La plui biele. Ces auteurs font naître le théâtre frioulan. Les sujets des comédies sont simples : les trames moralisatrices, mêlées de joie et de bonne humeur, dépeignent la vie paysanne tranquille du quotidien frioulan.

A la fin de la Première Guerre mondiale, en 1919, la Società filologica friulana apparaît à Gorizia avec pour objectif de sauvegarder et promouvoir la langue, la culture et les traditions du Frioul. Le désir des Frioulans de revenir à une vie normale après la guerre entraîne le besoin de récupérer des coutumes locales. La Società filologica friulana considère le théâtre comme un moyen de développement et de diffusion de la langue frioulane : elle met en place des concours de textes de théâtre, elle publie des revues littéraires325. De nouveaux auteurs apparaissent : Bruno Pellarini avec Nine nane et Amôr in canoniche ; Giuseppe Marioni avec Il Liron di Siôr Bortul et Il Test di Sar Pieri Catus ; Ercole Carletti avec Il zoc ; Arturo Feruglio avec I Purcinei et La nestre ore ; Maria Gioitti del Monaco avec Une sblancjade di Pasche ; Pietro Someda de Marco avec La buteghe dal barbîr ; Anna Fabris avec A passe la scalmane ; Costantino Smaniotto avec Il palisson dal martar et La rosade de la sere ; Lea DřOrlandi avec Barbe Basili in Paradîs et Al è miôr ce che Dio mande. Ce sont des comédies légères et de mœurs, situées dans le monde paysan du XIXe siècle, avec des dialogues joyeux et simples, centrés sur les conflits entre générations ou sur les choix amoureux des jeunes. Les personnages sont simples et comiques : on retrouve le maire, le prêtre et les personnages classiques du village326. Les auteurs se limitent à écrire des trames faciles en respectant les coutumes socialement correctes de lřépoque.

Le nouveau théâtre commence dans les années Cinquante327

Le texte le plus intéressant et le plus fascinant en langue frioulane apparaît à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cřest un drame écrit par un Frioulan dřadoption : Pier Paolo Pasolini. Le drame I Turcs tal Friùl328 est son seul texte théâtral en frioulan de Casarsa, écrit en 1944 et publié en 1976 par Luigi Ciceri. Mais il ne bouleverse pas lřécriture théâtrale :

325 VICARIO F, Nuove lezioni di lingua e cultura friulana, Societât filologjiche furlane, Udine, 2006, paragraphe 3 : “Le anomalie del XX secolo”, p.27 326 Certains de ces textes sont encore représentés de nos jours. 327 VICARIO F, Nuove lezioni di lingua e cultura friulana, Societât filologjiche furlane, Udine, 2006, p.31 328 Oeuvre théâtrale de jeunesse, peu connue et redécouverte à la moitié des années soixante, "I Turcs tal Friul" raconte lřinvasion des Turcs dans le Frioul en 1499. Ecrite en frioulan de Casarsa, langue maternelle, le texte de Pier Paolo Pasolini a été transformé en théâtre-chanson suivant les directives de Luigi Maieron. Pier Paolo Pasolini se sert de ce récit pour raconter son village durant la Seconde Guerre mondiale.

219

Quelques extraits de lřœuvre de Pier Paolo Pasolini. Bien que ces textes soient éloignés du frioulan, nous les avons traduits dans le dialecte de Bannia. La première colonne comporte lřextrait dans la langue dřorigine, le frioulan de Casarsa, la seconde colonne sa traduction dans le dialecte de Bannia329 :

DAMI IL TO DAME LA TO GRUMAL TRAVERTHA Dami il to grumal Anuta il to Dame la to travertha Anuta la to grumal fumul e veciu travertha grisa e vecia Co i eri frut ti mi contavis flabis, Quant ca eri frut te me contavi co i eri frut. flabi, quant ca eri frut. Dami il to grumal Anuta il to Dame la to travertha Anuta la to grumal fumul e veciu travertha grisa e vecia E jo i pojavi la me musuta ta E mi i pojavi el me musut ta chista chiustu grumal travertha jo la pojavi tu mi contavis flabis mi lo pojavi te me contavi flabi Dami il to grumal Anuta il to Dame la to travertha Anuta la to grumal fumul e veciu travertha grisa e vecia Co i eri frut ti mi contavis fiabis, Quant ca eri frut te me contavi co i eri frut fiabi, quant ca eri frut Dami il to grumal Anuta il to Dame la to travertha Anuta la to grumal fumul e veciu travertha fumada e vecia e ades i neti, neti li lagrimis li e ades mi neti, neti li lagrimi li lagrimis dai vui lagrimi dai vuoj e ades i neti neti li lagrimis dai vui e ades mi neti neti li lagrimi dai Dami il to grumal Anuta il to vuoj grumal fumul e veciu Dame la to travertha Anuta la to Co i eri frut ti mi contavis fiabis, travertha fumada e vecia co i eri frut Quant ca eri frut te me contavi

fiabi, quant ca eri frut

IN PONT DI IN PUNT DE MUART MUART No sinu duciu in pont di muart? No semo ducj in punt de muart? che ognun al mori coma ch'al sint che ognun al muar coma ch'al se tal cour sint tal cour e i fantas ch'i son cà encie chei e i fantath ca i son cà ancia chei ca ch'a no son no son pi sensa pi na speransa sensa pi na thentha pi na sperantha thentha pi razon na razon no sinu duciu in pont di muart? no semo ducj in punt de muart? che ognun al mori coma ch'al sint che ognun al muar coma ch'al se tal cour sint tal cour

329 La traduction dans la langue de Bannia a été vérifiée par les locuteurs de Bannia vivant sur place.

220

CORU DI CORO DE TURCS TURCS Luna infinit il lun da la to sfera Luna infinit Řl lun da la to sfera al brila tal seren dai vecius muars al brila tal seren dai veci muarth ma nu i sin vifs cun cuarps di ma noialtri sen vifs cun cuarps di sovins dovins cujers di oru antic e imbarlumit, cujerth de or antic e imbarlumit, I zin pai ciamps dai muars ciantant Noialtri den pai ciamps dai muarth beas ciantant beath na rabia ben platada drenti al sen; na rabia ben platada drenti al then; corai e tridui a ni la platin ni la colar e thigons a noialtri la platin platin drenti noialtri la platin drenti tal volt sensa penseirs di Turcs di tala svolta thentha pensier de Turcs lontans. Turcs de Turcs lontans. Luna sclaris la ciera dai Furlans Luna sclari la thiera dai Furlans co a clamin da li stalis; Jesus! ca a clamin da li stali : Jesus! Luna sfavilla fuart sora dal ciaf Luna sfavila fuart sora dal ciaf dai fantassus ch'a prein tal sagrat dai fantathuth ca a prein tal sagrat I vin che idea di copaju di copaju Noialtri ven ca idea de copaju de ducius copaju ducj ciapaju pai ciaviei seaighi il cuel, ciapaju pai ciaviei seaighi el col, Tal fouc ch'a brusa li sos puoris Tal fouc ca brusa li so pours vili vilis thent mil fantath infanth e sent mil fantas infans e zovinuts dovinuth a deis a deis a bagnaran a a dis a dis a bagnaran a bagnaran bagnaran di sanc di sanc l'oru inseat dai nustris cuarps l'or inseat dai nuostri cuarps pagans pagani Luna sclaris la ciera dai Furlans Luna sclari la thiera dai Furlans co a cridin tal ledan: Soi muart, ca cridin tal ledan : Soi muart, soi soi muart muart

Un des auteurs de cette période est Guido Michelutti qui, en 1965, écrit son texte le plus connu Napoleons tal Cormôr, une comédie populaire comme ses autres productions : L‟ingherdei, La cjase a miez, Lis racladis. La tradition théâtrale est transformée par de nouveaux auteurs : Renato Appi avec L‟ultin perdon, Jo e te, De ca e de là, Storiis dal gno paîs ; Alviero Negro avec Il quilibrio, Storici Buje, Plomp e nivel, Strumîrs e Zamberlans, ‟Gne Milie e Friûl et Aurelio Cantoni, connu sous le nom de Lelo Cjanton, avec Il mont, La buine vite et Il diaul a colôrs, Strissant vie pe gnot.

221

Jusquřà nos jours330

De nouvelles compagnies théâtrales apparaissent avec de nouveaux auteurs et lřactivité théâtrale augmente. En 1987, lřAssociazione teatrale friulana naît à Udine dans le but de promouvoir et de coordoner les activités des nombreuses compagnies régionales. Depuis 1990, lřAssociation organise un concours littéraire et de nouveaux auteurs apparaissent comme : Gianni Gregoricchio avec Dentri di nô, Une vite e tre, Cjase d‟arint, Alde dai fruts, La cjase sul cjanton et Un sium ; Giovanni Morsan avec Gnove sagre dal solstizi, Il rôl, Al bar da l‟universitât, Clacson, E par nô il Walhalla, Il spieli ; Alberto Luchini avec Il viêr e il milus, Lì di Sandra a lis 9 di sere et Presons ; Roberto Ongaro avec Ricercje di marcjât, Il cjan, La gambiâl et Il magnific ; Luciano Rocco avec Il puint da la Silvie, Cuatri rais a briscule, Balis di cjarte et Cuant che il soreli al jeve di che atre bande Nous trouvons des textes dřinspiration religieuse : don Pietro Biasatti avec Meracul in badie et Lis olmis di Bertrant. Deux auteurs sřinspirent des classiques et dřévénements historiques : Paolo Sartori avec Amlêt, Amôr di Clara, Il vieli e il mâr et Folc a ti trai, et Carlo Tolazzi avec Resurequie, Chê gnot dal scus et Çurçuvint.

Le spectateur du théâtre en langue frioulane préfère les textes simples et amusants par rapport aux textes plus engagés. Le théâtre en langue frioulane, pour une grande partie des compagnies, est seulement récréatif et il ne considère pas la langue frioulane comme un moyen de développement social et artistique.

3.4.3.4. Le cinéma

Le cinéma frioulan apparaît au début des années 80. Le premier film avec un sujet en frioulan est : Maria Zef331 de Vittorio Cottafavi qui est produit par la RAI pour le Frioul-Vénétie Julienne en 1981. A la même période dřautres films passent sur les écrans comme ceux de Marcello De Stefano, lřun des réalisateurs qui sřinspire le plus de la vie réelle. Entre 1981 et 1984, il réalise Grafiz tun orizont et en 1986 Cuintrileture part prime, seconde e tierce

Le cinéma de Marcello De Stefano

Marcello De Stefano Ŕ auteur dřun scénario en langue frioulane, écrit entre 1954-55, quand il fréquentait encore le Centro Sperimentale di Cinematografia di Roma Ŕ comprend tout de suite lřimportance de la langue comme élément fondamental de l'identité dřun peuple et pas seulement comme un aspect

330 VICARIO F, Nuove lezioni di lingua e cultura friulana, Societât filologjiche furlane, Udine, 2006, p.17 et p. 37 331 Le film, extrait du roman homonyme de Paola Drigo écrit en 1936.

222 dřexpression. Entre 1981 et 1984, il tourne Grafiz tun orizont : cřest la première œuvre religieuse du cinéma frioulan. En 1986, Il décide de réaliser la version frioulane de la trilogie Cuintrileture part prime, seconde e tierce.

Le cinéma de De Stefano est un cinéma particulier, un cinéma qui se situe à mi-chemin entre le documentaire et le film à arguments. Cřest une œuvre qui représente une recherche esthétique de nouveaux langages, qui ne sřarrête pas aux contenus mais qui cherche à transmettre au public une vision originale du monde.

Lřapparition tardive du cinéma frioulan

Le cinéma apparaît très tard sur la scène culturelle car le cinéma est un produit industriel qui nécessite des moyens économiques importants, de sociétés de production, dřoutils et de professionnels. A partir de 1927, un premier film est tourné sur le thème du Frioul mais en langue italienne, le choix de la langue est certainement lié à la mentalité de lřépoque et à lřambiance culturelle, qui jugeait que la langue frioulane était une barrière qui ne pouvait pas dépasser les frontières. Mais peu à peu, à lřépoque on sřaperçoit que la langue est une valeur ajoutée qui enrichit lřœuvre en lui donnant une caractéristique spécifique et son originalité. Le seul exemplaire de film réalisé avec des moyens professionnels est Gli ultimi de Vito Pandolfi, écrit par David Maria Turoldo et tourné en 1962. Il a été restauré depuis par la Cineteca del Friuli, de Cinemazero et du CEC. Les réalisateurs de ce projet ont pensé réaliser un DVD avec des sous-titres en frioulan. Au film Gli ultimi, il ne manquait que la parole, cřest une manière Ŕ même par écrit Ŕ de la lui rendre.

Le festival du Cine Furlan

En 1988, le CEC dřUdine propose le festival du Cine Furlan, un festival biannuel pour le film en langue frioulane. Il sřagit dřun espace ouvert aux réalisateurs qui ont la possibilité de faire connaître leurs travaux et dřun rendez- vous qui veut être un moyen de stimuler la naissance et le développement dřun nouveau cinéma. La première édition sřest déroulée au cinéma d'Essai Ferroviario dřUdine du 16 au 18 décembre 1988. Cřétait une Ŗtestŗ avec pour but de sonder la disponibilité des professionnels et des passionnés pour produire des films en frioulan et à évaluer la réponse du public. Edition après édition, le festival du Cine Furlan a pu assister à une croissance en qualité des oeuvres présentées, de l'intérêt du public et des cinéphiles.

A la seconde édition, en 1991, cřest le court-métrage de Lauro Pittini intitulé I varès volût vivi332, qui a gagné. A la même période, un autre film intéressant est

332 Le film, tourné en 1981 en super8 et transféré par la suite sur un support électronique, raconte lřhistoire vraie, le drame dřun émigré, qui revient dans son village après avoir travaillé pendant des

223 diffusé : Cjossul de Michele De Mattio, un film en noir et blanc. La même année, ces films dřessai apparaissent sur les écrans frioulans. En 1993, Lauro Pittini réalise un long métrage Prime di sere, tiré du roman homonyme de Carlo Sgorlon. En 1983, il réalise Colôrs di vite, il signe la co-réalisation de L'ereditât en 1996. En 1999, il tourne Pieri Menis, ricuarts di frut (présenté à la 4e édition du festival et vu par des centaines dřenfants dans les écoles). Ses œuvres sont reconnues dans différents pays européens, il a collaboré avec la RAI et il a écrit deux œuvres primées par Il Concors par senegjaturis.

En 1994, Benedetto Parisi réalise Dopli funerâl, un récit populaire. Il transpose en film les légendes et les fables depuis 1988, quand il présente sur les écrans du festival dřUdine Cui isal content in chist mont? En 1991, il dirige deux films: Une gnot in paradîs en collaboration avec Gianfranco Casula et No è cussiença in chist mont. En 1992, il tourne La grape d‟aur. Il poursuit son voyage dans le monde des fables et des traditions avec la réalisation de La rusignole di Cretelungje en 1995 et de trois films dřanimation Ŕ Cua, cua cua tachiti là, Il frut tal sac et Il princip bambin Ŕ il collabore avec les étudiants de lřIPSIA de Gemona en 2001. Mais il sřintéresse aussi au documentaire.

Entre fiction et didactique : des projets pour apprendre la langue

La première expérimentation de vidéo-didactique, Videoscais, date de 1991. Il sřagit dřune saga qui a pour protagonistes les membres dřune même famille. Dirigé par Giancarlo Velliscig, cette vidéo fait partie dřun projet dřéducation bilingue italien-frioulan promu par l'Université dřUdine. Deux ans plus tard, Renato Calligaro réalise Lis striis di Gjermanie, une vidéo tiré dřun récit de Caterina Percoto.

Dorino Minigutti réalise des documentaires et des films à sujets à caractère social : le handicap, la dépendance à la drogue, le Sida.

Le documentaire

Le cinéma frioulan prend naissance avec un documentaire réalisé en 1927. En 1999, Carlo Della Vedova et Luca Peresson explorent la réalité de la communauté frioulane de Colonia Caroya (Argentine) avec Farcadice (retransmis par la RAI ladine) et la même année Benedetto Parisi traite la réalité Rom et la nouvelle immigration. En 2001, il réalise Gnovis dal Brasîl qui parle de la vie et des choix dřun missionaire frioulan qui vit dans une des zones les plus pauvres du Brésil. En 2004, Friûl, viaç te storie est réalisé dans la province dřUdine pour promouvoir la connaissance de lřhistoire frioulane, surtout auprès des jeunes. années dans une mine. Le personnage, malade et âgé, sřinterroge sur le sens de la vie et sur le pourquoi de tant de souffrances.

224

La nouvelle saison du cinéma frioulan

En 1999, Lorenzo Bianchini tournera I dincj de lune, premier film dřhorreur en frioulan. En 2001, Bianchini réalise Lidrîs cuadrade di trê333. Ce film a été présenté plusieurs fois au public avec grand succès, il a été cité dans une revue française.

Mais lřemploi de la langue frioulane semble lié au besoin du réalisateur de respecter une réalité particulière. Ainsi la langue frioulane nřest pas un code de communication. Le réalisateur semble se retrouver face à un élément qui ne lui appartient pas mais qui fait partie de la réalité quřil est en train de réaliser.

Mais il existe un paradoxe. Si le nouveau cinéma frioulan apporte un plus dans la confrontation des genres, dans lřévolution de lřenvironnement, il laisse la langue enchaînée à une dimension dřauto-référence. Ellle est condannée à rester un simple ornement expressif au lieu dřêtre un véhicule de communication.

De 1999 à 2001, un grand nombre de films dřune grande qualité apparaissent : Pieri Menis, ricuarts di frut ; Farcadice ; Tony ; Lidrîs cuadrade di trê ; Gnovis dal Brasîl ; Buris, libars di scugnî vignî, mais aussi des œuvres comme La muart cui çucui334 de Giorgio Milocco et Andrea Nardon (1999). En 2001, le réalisateur Manlio Roseano dirige un film extrait dřun roman de Sergio Cecotti, Il tierç lion. Ce film est réalisé en langue italienne, ce ne sera que plus tard quřil sera doublé en frioulan.

Le Concors par Tescj Cinematografics est une autre manifestation organisée par le CEC pour le cinema frioulan, il se déroule en alternance avec le Festival. En 1996, il apparaît comme un concours pour les scénarios mais en 2002, il devient un concours de textes de cinéma.

Pour finir, il faut citer le film de Christiane Rorato Vuerîrs de gnot, su lis olmis dai Benandants, présenté au cinéma dřEssai dřUdine à la fin de 2003. Ce documentaire se base sur le livre de Carlo Ginzburg. Il sřagit dřune recherche sur ce qui reste de nos jours des Ŗbenandantiŗ, les bons sorciers qui, au XVIe siècle, furent condamnés par lřInquisition et sur ce qui perdure, en général, des traditions encore présentes dans le Frioul335.

333 Long-métrage qui raconte lřhistoire de trois étudiants qui se sont trompés à un examen et qui décident de récupérer leurs devoirs avant que le professeur les corrige. Mais la même nuit, il arrive quelque chose de terrible et les trois étudiants découvrent des choses quřils nřauraient pas dû voir. 334 Le film est fantastique et symbolique (la vieille femme aux sabots que le jeune garçon rencontre, le vol des corbeaux, une usine vue de lřextérieur et qui semble abbandonnée) et realiste (le monde du travail avec ses machines, ses règles et ses rythmes infernaux). 335 Bien que la réalisatrice soit française, le film est considéré comme faisant partie du cinéma frioulan car il a été réalisé par des techniciens frioulans en coproduction avec le CEC dřUdine. De plus les ancêtres de la réalisatrice étaient Frioulans et le film est sorti en trois versions : frioulane, italienne et française.

225

De nos jours, on peut parler dřun cinéma frioulan car les professionnels sont capables de réaliser des œuvres de qualité. Mais l'élément fondamental pour le développement du cinéma frioulan est lřenracinement de la langue dans le milieu social. Ceci nřest possible quřavec une politique linguistique cohérente.

3.4.4. La répartition des subventions au niveau scolaire

A la suite des décrets n°3447 du 30 octobre 2008 et n° 3604 du 07 novembre 2008, la Direction centrale de lřinstruction, de la formation et de la culture a augmenté la subvention financière dans certaines zones dans le cadre du ŖPlan des interventions pour le développement de lřoffre de formation pour les instituts scolaires publics du Frioul-Vénétie Julienne pour lřannée scolaire 2008-2009ŗ :

Département de lřéducation : 700 000 € Département de la langue : 800 000 € Département des actions de prévention de lřannée scolaire : 330 000 € Département de lřéducation pour les adultes : 200 000 € Département des actions dřintégration des étudiants plus ou moins handicapés : 200 000 € Département de lřexpérimentation des ŖSecteurs Primaveraŗ : 500 000 € Département des actions pour lřinterculturalité et le succès scolaire des étudiants étrangers : 1 050 000 € Département des actions pour la connaissance des langues et de la culture des minorités linguistiques historiques : 600 000 € Département des services scolaires territoriaux des centres provinciaux : 270 000 €

Les instituts scolaires bénéficiaires sont tenus de présenter un rapport illustrant les interventions effectuées avec les subventions régionales. Il est joint au détail des dépenses. Il est rappelé que les dépenses pour le matériel et les équipements, la location de bureaux, la location dřéquipements, le prix des transports, lřentrée des musées, des festivals ou autres ne peuvent pas dépasser les 30 % du montant total de la subvention totale. Les instituts scolaires, tête de ligne des réseaux, sont tenus de spécifier les activités réalisées en faveur des instituts scolaires participant au réseau pour lřemploi des sommes perçues à cette fin.

226

3.5. L’italien et les dialectes en contact : aspects et problèmes

La conservation du frioulan dans les emplois quotidiens et lřexistence dřun bilinguisme avec une diglossie permettent de noter de nombreux phénomènes de contact à tous les niveaux linguistiques auprès des jeunes. Lřitalianisation est bien avancée pour le lexique, elle envahit la terminologie traditionnelle plus conservatrice, à savoir la terminologie de lřagricuture. Dans certaines zones, les générations les plus jeunes ne connaissent pas les termes locaux, elles utilisent des italianismes dans leur frioulan :

sgabel pour scagel lavandin pour seglar seradure pour clostri farfale pour pavee macelar pour becjar

Lřitalianisation se fait aussi pour les dialectes vénitiens du Frioul-Vénétie Julienne. Toutefois la présence du vénitien comme troisième code rend très complexe le contact. Mais lřinterférence est très visible entre italien et vénitien, cřest-à-dire entre les deux langues de prestige et les plus semblables dans la triglossie.

Nous constatons différents phénomènes de contact dans lřitalien parlé. Mais actuellement, les enquêtes menées sur lřitalien régional ne sont pas assez nombreuses pour appronfondir ces phénomènes de contact. Cependant lřopinion générale dit que lřitalien parlé par les Frioulans nřest pas caractérisé par une interférence avec le dialecte local surtout pour la diversité qui oppose la langue au dialecte.

- Lřitalien parlé par les Frioulans est marqué par lřintonation :

1. La reproduction de lřallongement des voyelles du dialecte et assourdissement des consonnes en fin de mot. 2. En morphosyntaxe, les interférences avec le dialecte sont plus nombreuses :

il sport, il zero, del specchio, ai amici, un scherzo

227

quando che lo incontro, son dietro a lavarare, tirar giù, su, tirar fuori da bere, era tutto contento, quel vino qua, se vedrei saprei

3. Lřitalien des Frioulans efface les pronoms adverbiaux (typiquement frioulan) :

qui non è nessuno, io compro cinque, non è problema, è molto lavoro

4. Des calques pour les emplois des prépositions et des adverbes du dialecte :

vado di mio padre, sta lì di Udine, neanche non lo trovo, via per l‟estate, fai di sordo, fare di bisogno, avere meglio, tirare vicino

Ce sont des traits syntaxiques qui apparaissent de manière informelle en italien de la part de locuteurs frioulans habituels.

- Au niveau du lexique, une Ŗfrioulanisationŗ de tournures italiennes peut apparaître dans la conversation familiale ou dans des tournures plus expressives :

straviato : distratto, en frioulan : straviant strafonto : inzuppato dřacqua, en frioulan : strafont tapponare : turare, chiudere, en frioulan : taponà ninino, -a : grazioso, carino, en frioulan : ninin, -e336

Mais il existe une interférence fondée sur des calques italiens eux-mêmes copiés sur le frioulan :

in battuta di sole : in pieno sole, en frioulan : in batude di soreli dietro mano : di seguito, en frioulan : daûr man oggi mattina : questa mattina, en frioulan : vuè a buinore più presto : piuttosto, en frioulan : plui adore di là (di qua) dall‟acqua : oltre il Tagliamento, en frioulan : di là da l‟aghe

Le régionalisme apparaît fréquemment dans des tournures frioulanes :

acque grande : piena, en frioulan : aghe grande affetto : buona volontà, en frioulan : afiet arrivare : riuscire, en frioulan : rivà coperto : tetto, en frioulan : cuviart

336 Exemples tirés de matériaux récoltés par Scalco en 1983-1984

228

Une forte tendance à remplacer des formes communes du dialecte et de lřitalien par des formes équivalentes, qui sont absentes dans le dialecte, apparaît. Cette forme dřhypercorrection marque une insécurité dans lřemploi de la langue nationale :

mordere au lieu de morsicare spuntare au lieu de buttare togliere au lieu de cavare

Cette tendance semble être le résultat de lřinterférence de lřitalien scolaire et du frioulan. La politique scolaire de la Région Autonome Frioul-Vénétie Julienne depuis 1972-73 favorise un contexte dřéducation bilingue (cf. prospectus de lřARLeF en Annexe p. 288). Le croisement inconscient de lřitalien avec les formes dialectales crée un fort bilinguisme ainsi quřun emploi de formes hybrides du dialecte et une grande incertitude de lřutilisation de lřitalien. Le dialecte de Bannia est un exemple de ce croisement et ce bilinguisme.

Lřexemple de Bannia :

Les exemples, déjà cités dans notre étude, et ceux que lřon peut trouver en Annexe (p. 242 à 246) montrent que lřemploi de formes dialectales hybrides fait de manière spontané est une caractéristique du dialecte de Bannia.

Nous nous proposons de reprendre certaines de ces formes et de les étudier (extrait des différentes interviews placées en Annexe p. 242 à 246).

Une des caractéristiques du dialecte de Bannia est lřemploi de formes frioulanes là où nous penserions trouver des formes vénitiennes :

lřemploi des formes :

1. cjoì pour prendere. Cette forme vient de TOLLERE, nous la retrouvons en vénitien : Ŗtorŗ ou Ŗciorŗ mais le dialecte de Bannia garde la finale accentuée Ŕì frioulane.

cjapà pour prendere. Cette forme vient de CAPIO. Le dialecte de Bannia maintient ce verbe sous la forme frioulane.

Dans tous les textes de référence que nous avons consultés, aucun ne présente la forme : prendere ou une forme proche.

229

2. la finale en Ŕu dřun grand nombre de mots, dont nous trouverons la traduction dans le Lexique en Annexes :

el canegu giatamau el coragiu dopu el motu driu l‟ordu almancu el radiciu dù el sou mancu „ndriu

Si nous consultons Dialettologia friulana de Giuseppe Francescato337, les termes qui se terminent en Ŕu/-o sont considérés comme des emprunts du vénitien.

Le Ŕo se retrouve dans la zone restreinte à lřOuest, vers laVénétie et qui comprend : Giais, Aviano, Polcenigo, Azzano Decimo, Roveredo in Piano, Teglio, San Quirino et Vacile.

Le Ŕu se retrouve dans le Nord et dans toutes les vallées du Cellina, du Meduna et à droite du Tagliamento et il revient de lřautre cóté du fleuve dans la zone de San Odorico, en suivant une ligne mal définie, jusquřà Flumignano puis il dépasse Pocenia à la hauteur de Precenicco.

Mais dans le dialecte de Bannia, les finales en Ŕu et en Ŕo sont présentes. Nous supposons que cet emploi trouve son origine dans la provenance des différents locuteurs.

3. La diphtongaison du ŏ en Ŕuo :

Dans le dialecte de Bannia, nous trouvons deux formes :

soit le Ŕuo, qui est la marque du frioulan soit le Ŕo, qui se maintient comme dans : not

337 FRANCESCATO Giuseppe, Dialettologia friualana, Società filologica Friulana, Udine, 1966, p. 90

230

Exemple :

ŖD. Ŕ No de not dormi ancaŗ 338

Nous pouvons dire que dans le dialecte de Bannia lřévolution logique du ŏ latin est la diphtongaison en Ŕuo. Le retour au Ŕò est dû à lřinfluence du vénitien ou de lřitalien. Nous pourrions penser que cette transformation est due à lřinterférence du vénitien mais un doute persiste car :

NOCTEM > nuòt > nòt

Alors quřen vénitien, nous avons : nòte.

Le dialecte de Bannia garde la consonne finale (influence du frioulan) mais la diphtongue disparaît dans la forme en ò (influence du vénitien).

4. Lřemploi des pronoms obligatoires atones :

Ces pronoms sont utilisés dans les trois dialectes celui dřAzzano Decimo, de San Vito al Tagliamento et de Bannia. Les locuteurs du dialecte de Bannia ont tendance à vouloir employer les pronoms à toutes les personnes tout en reprenant les formes vénitiennes. Cette tendance est présente surtout dans les conversations des locuteurs ayant leurs origines dans le village de Bannia. Les personnes originaires des autres zones, par exemple venues de Vénétie, ont tendance à faire comme les habitants du village sous lřinfluence des habitants de Bannia.

Un autre élément important à prendre en compte : lorsque les émigrés sont revenus vivre de façon définitive au village, ils ont ramené avec eux leur langue maternelle : Ŗle vrai dialecteŗ et ils ont joué le róle dřélément moteur pour lřévolution de la langue avec un retour en force de lřinfluence frioulane.

338 ŖD. Ŕ No de not dormi ancaŗ : La nuit je ne dors pas moi non plus

231

Conclusion

Nous pouvons dire que lřunité originelle du frioulan, historique et linguistique, apparaît éclatée en une suite de variétés de dialectes bien quřelle nřempêche pas une intercompréhension. Ces variétés tendent à se superposer - et donc à sřinfluencer - sur lřensemble du territoire. Le schéma suivant339 résume les principales situations en fonction des différents registres :

variété frioulane locale zones paysannes dialecte slave et/ou germanique zones non romanes variété frioulane de la zone centres urbains mineurs italien régional chef-lieux de Province

Nous avons constaté que lřitalien régional apparaît pour un grand nombre de locuteurs comme plus approprié pour un usage courant que le frioulan et le vénitien. Cřest en effet le seul qui est accessible aux locuteurs à la fois des différentes variétés du frioulan et du vénitien. Lřitalien régional recueille aujourdřhui tout le prestige social, culturel et économique quřavait autrefois le dialecte vénitien apporté par la bourgeoisie et lřaristocratie locale, pendant de longs siècles et jusquřà nos jours. Les variétés de dialecte sont mises en évidence par certains traits linguistiques. Nous retrouvons la séparation physique et géographique du Frioul- Vénétie Julienne en trois grandes zones :

- le Frioul Oriental - le Frioul Central - le Frioul Occidental

Chaque zone se démarque de la voisine par un aspect géographique mais il nous est apparu très difficile de donner une limite à la dernière car elle se trouve en contact avec la Vénétie et sur une carte, aucune démarcation nřapparaît.

Giovanni Frau a réussi à donner une excellente description de la zone du frioulan occidental : cette zone débute aux dialectes du Meduna (en laissant de cóté Tramonti di Sopra et Tramonti di Sotto) parlés dans la région sřétendant du Meduna au Tagliamento jusquřà Casarsa, puis passe par les dialectes du Cellina qui vont de Casarsa à San Vito al Tagliamento jusquřau Tagliamento. Elle sřarrête, approximativement, avec la Vénétie par une zone de transition du

339 FRAU Giovanni, I Dialetti del Friuli, Società Filologica friulana, Udine, 1984.

232 frioulan-vénitien qui comprend les dialectes parlés au départ des sources du Livenza jusquřà la hauteur de Bagnarola340. Les Frioulans appellent cette zone Ŗdi là da lřagheŗ 341. Le Tagliamento a eu une influence déterminante sur lřévolution du frioulan et continue à lřavoir aujourdřhui. Il sépare le frioulan parlé à lřOuest de celui parlé à lřEst. Dans lřun comme dans lřautre nous retrouvons des dialectes vénitiens (Trieste, Grado et Marano), tandis que les dialectes non romans Ŕ allemands et slovènes Ŕ se situent sur la frange orientale du frioulan central.

Nous avons vu que le frioulan occidental se caractérisait par :

1. La diphtongaison de ę, ẹ / o, ọ en ẹi, ęi / ọu, ou : neif/nevout 2. La diphtongaison du o en position faible en uọ de manière générale mais dans quelques variétés nous avons uẹ ou ọ : nouf 3. Le maintien de la diphtongaison ię devant consonne : vieri 4. Le o devient u devant Ŕn + consonne : frunt 5. La conservation du Ŕa final : puarta

Mais lorsque nous nous avançons dans la zone de transition, nous nous sommes demandés comment les deux parlers cohabitaient. Les formes frioulanes, citées ci-dessus, se maintiennent mais nous voyons apparaître :

1. Le ię devant Ŕr + consonne devient Ŕia : piardi 2. Les interdentales sourdes et sonores. 3. Le maintien de TOLLERE avec la palatalisation à lřinitiale.

Nous nous sommes intéressée à un dialecte en particulier : le dialecte de Bannia. Nous avons tout dřabord pensé au départ quřil appartenait soit à la zone dřAzzano Decimo soit à la zone de San Vito al Tagliamento. En réalité nous avons constaté quřil nřappartenait ni à lřune ni à lřautre.

Dans toutes les cartes que nous avons présentées tout au long de notre travail, nous avons remarqué que Bannia se situait exactement sur la ligne de frontière entre les deux villes.

En raison de sa situation géographique très particulière, Bannia a un emploi de la langue qui lui est propre. Nous avions pensé que le dialecte de Bannia avait une tendance à se Ŗvénétiserŗ mais en réalité il semble se Ŗfrioulaniserŗ après avoir

340 Carte en Annexe : Détail du Frioul Occidental : Casarsa, Azzano Decimo et San Vito al Tagliamento 341 Le Tagliamento

233 subi une forte influence vénitienne. Nous avons constaté cette évolution car il suit la règle dřévolution du frioulan occidental bien quřil soit situé dans la zone de transition frioulan-vénitien.

Comme nous lřavons déjà relevé, le dialecte de Bannia garde certaines formes frioulanes avec des nuances vénitiennes comme :

1. cjoì et cjapà pour prendere. Respectivement, ces formes viennent de TOLLERE et de CAPERE. La présence frioulane se retrouve dans la palatalisation de lřinitiale et dans le maintien de la finale accentuée comme marque de lřinfinitif.

2. la finale en Ŕu dřun grand nombre de mots. Ces mots seraient dřorigine vénitienne mais la finale en Ŕu est une marque frioulane.

3. la diphtongaison du ŏ en Ŕuo et le retour au Ŕò. Il est possible de penser que lřaperture en Ŕò soit une influence vénitienne mais cette influence ne sřaccomplit pas entièrement car les mots frioulans concernés par cette évolution vénitienne prennent une voyelle finale alors que dans le dialecte de Bannia, la consonne se maintient.

4. la réutilisation des pronoms conjoints ou atones à toutes les personnes comme en frioulan. Une nouvelle fois, nous avons la présence du vénitien mais le dialecte de Bannia va beaucoup plus loin en utilisant ces pronoms à toutes les personnes et en se fondant sur la forme des pronoms sujets.

5. la conjugaison des temps simples dans le dialecte de Bannia ressemble à la conjugaison frioulane mais la forme Ŕs de la 2e personne du singulier nřexiste pas ; tout comme celle de la 2e personne du pluriel. La trace vénitienne est bien présente.

6. dans le dialecte de Bannia, les pluriels se sont construits sur le modèle frioulan, cřest-à-dire avec le Ŕs final au masculin et au féminin. Mais lentement lřévolution sřest faite de la manière suivante, surtout au féminin pour lřarticle : lis > li pour les noms : cjasis > cjasi Le passage au Ŕe finale féminin pluriel ne se fait pas dans le dialecte. Cependant, de plus en plus, les locuteurs de Bannia ont tendance à faire apparaître des finales féminines pluriel en Ŕe. Nous pouvons lřexpliquer en reprenant notre hypothèse : Bannia, en contact avec le vénitien, subit une

234

double influence (vénitien et italien), les locuteurs dřorigine vénitienne influence le parler des locuteurs originaires de Bannia.

Le dialecte de Bannia est un exemple de ce que nous pouvons rencontrer dans cette zone de transition. Les autres dialectes dřAzzano Decimo et de San Vito al Talgiamento peuvent avoir des nuances dans le maintien du frioulan : Azzano Decimo est plus influencé par le vénitien, tandis que San Vito al Tagliamento est plus proche du frioulan central.

Nous pouvons conclure que les parlers frioulans représentent un système qui a des caractéristiques propres. Ces caractéristiques sřeffacent progressivement au fur et à mesure que lřon se rapproche des zones de transition soit vers le dialecte vénitien. La substitution des formes frioulanes par des formes vénitiennes ne se fait pas brutalement. Le remplacement sřopère par la coexistence dans les zones de contact (comme Bannia) des deux structures en présence et aussi dans le discours dřune même personne.

Au niveau lexical, cette diversité nřest pas à intrerprêter comme une séparation entre frioulans mais comme une originalité de la création linguistique : les différences portent sur un lexique bien particulier (vocabulaire de la faune et de la flore ou de lřagriculture). Cette cohésion sřimpose au-delà de la division historique instaurée par lřéglise et confirmée ensuite par les municipalités. Cette diversité et cette cohésion se retrouvent dans les efforts, aussi bien radiophoniques que télévisuels, théâtraux et cinématographiques, faits par la Région pour maintenir la langue avec lřaide dřune politique de langues minoritaires cohérente.

Malgré les différences linguistiques et les distances géographiques, il y a une réciproque compréhension entre locuteurs : le frioulan est employé de préférence dans la communauté locale et si les interlocuteurs sont de langue frioulane, le frioulan est employé en dehors de la communauté locale. Dans les rapports avec les étrangers, les locuteurs passent à lřitalien ou au vénitien mais ils reviennent immédiatement au premier registre sřils sřaperçoivent que lřinterlocuteur est frioulan. Les locuteurs semblent avoir créé une langue propre que nous pourrions appeler : frioulan-italien.

Nous pouvons enfin ajouter quřil est rare quřun natif connaisse plus dřune variété de frioulan. Ainsi, chaque locuteur emploie sa propre variété, mais comme les différences sont minimes il nřy a pas de problèmes dřintercompréhension.

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ANNEXES

Annexe 1 : Carte de lřA.S.L.E.F. Extrait de la Carte de lřA.S.L.E.F. Les isoglosses du Nord au Sud dans le Frioul La répartition des isoglosses en deux parties : les isoglosses latérales et les isoglosses dřEst en Ouest

Annexe 2 : Enregistrement n°1 : Conversation entre Matilde et Dina Enregistrement n°2 : Conversation entre Dina, Marino, Luigino et Matilde

Annexe 3 : Le dialecte écrit de Bannia : Extraits de ŖRatatuia, divagazioni sul filo della memoria” de Sergio Vaccher “Bel coma un ciaval” de Pier Paolo Pasolini “El Testament Coran” de Pier Paolo Pasolini Présentation des outils didactiques par lřARLeF Présentation ŖAGHE SUTE, AGHE BAGNADEŗ à San Vito al Tagliamento

Annexe 4 : Texte législatif : Legge n. 482 Texte législatif : Roma, 23 luglio 2008 Volantin de lřARLef

Annexe 5 : Lexique du dialecte de Bannia à partir des textes de Sergio Vaccher

236

Annexe 1

Carte de l’A.S.L.E.F.

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237

Extrait de la Carte de l’A.S.L.E.F.

238

Les isoglosses du Nord au Sud dans le Frioul

Légende : 1. délimitation voyelle brève/voyelle longue 18bis. tòli/čòli 3. voyelle longue devant Ŕr 22. nòt/ñò 9. ųè/ųò 44. Ŕo/-u 10. délimitation ųò/ù 28bis. le/lis 11. délimitation a/e/a 29. Ŕe/-es/-is 14. g > δ 37. Ŕoŋ/ -eŋ/-iŋ

239

La répartition des isoglosses en deux parties : les

isoglosses latérales et les isoglosses d’Est en Ouest

Légende : 1. délimitation voyelle brève 2. délimitation voyelle longue de lřinfinitif 8. iè > ià 11. délimitation a/e/a 13. č/k‟ ; ğ/g‟ 14. sz/čğ 36. -í

240

Détail du Frioul Occidental : Casarsa, Azzano

Decimo et San Vito al Tagliamento

241

Annexe 2

Enregistrement n°1 : conversation entre Matilde et Dina

Matilde est originaire de la province du Veneto. Dina est née à Bannia, dans le quartier des Rivate.

D. Ŕ No vai a durmì che non me D. Ŕ Je ne vais pas mřallonger sinon Řndurmidithi. E dopo a me toc a stà je mřendors. Et je dois rester éveillée. sveia. M. Ŕ De solito non dorme neanca M. Ŕ Dřhabitude je ne dors pas moi mi, se se perde via non plus, je somnole. D. Ŕ No de not dormi anca. Dopo D. Ŕ Non la nuit je dors aussi après varde Řl rosario. Lřaltra sera nincia vist avoir regardé la messe du rosaire. Řl rosario parchè a vevi durmit Lřautre soir je nřai même pas vu la messe du rosaire parce que jřai dormi. M. Ŕ Sta not no o dormio nient. M. Ŕ Cette nuit je nřai absolument pas dormi. D. - Dormi de not. D. - Je dors la nuit. ---/------/--- D. Ŕ Ormai ho scuminthiat a butar D. Ŕ Désormais jřai commencé à zo ma no matha a nol va ben. perdre du poids mais il ne faut pas que jřen perde trop car ce nřest pas bien. M. Ŕ No se magna therte robe. M. Ŕ On ne mange pas certaines Calcosa bisogna che te magna, eh. Te choses. Il faut bien manger quelque magna Řn gelato, no te farà manco chose, hein. Tu manges une glace, tu ne magnà Řngelato ? No se pol ? Fa lo de feras pas à moins de manger une glace ? manco magnà lřanguria ? In Řnverno no On ne peut pas ? Est-ce quřon fait à i ne più. moins de manger de la pastèque ? En hiver il nřy en a plus. D. Ŕ No se dovres, ma... D. Ŕ On ne devrait pas, mais... M. Ŕ Lo so ma anca mi ma... M. Ŕ Je le sais mais moi aussi mais... D. Ŕ Bisogna bevi tanta aqua. Uh D. Ŕ Il faut boire beaucoup dřeau. ben bon che caldo ! Dio bon, che banda. Ah quelle chaleur ! Bon Dieu, quel No podevo neanche venì drento. Cosa bazar. Je ne pouvais même pas entrer. sta li fasi driu la strada ? Là da noi ... Que sont-ils en train de faire le long de

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la route ? Là par chez nous ... M. Ŕ Bisogna Řndà par là del Mulin. M. Ŕ Il faut aller par la route du Toca dar so par là del Mulin. Mulin. Il faut descendre par la route du Mulin. D. Ŕ Ades che ho scuminthià a dà D. Ŕ Maintenant que jřai commencé in giro con la machina. à aller me promener avec la voiture. ---/------/--- D. Ŕ Chela ca la è stada malada, la D. Ŕ Cřest celle qui a été malade, è stada operada, che lřè mort so pare, so qui a été opérée, et dont le père et la mare. Chela ca la vend Řl pan. mère sont morts. Cřest celle qui vend du pain. M. Ŕ Lì da la Madona ? M. Ŕ Là, sur la route de la Madona ? D. Ŕ Quand che Řl me vien in D. Ŕ Quand ça me revient à lřesprit, mente, dopo... dona Lisa. No so.... après... dona Lisa. Je ne sais pas.... La Lřultima volta ca la è vegnuda che mi a dernière fois quřelle est venue - cela eri un pò che non eri contenta... Eri mi faisait un moment - je nřétais pas soa. No lo trovada però le so cognade a contente... Jřétais moi toute seule. Je ne le an dita, alora la sera la me a telefonat lřai pas vue mais ses belles-soeurs le lui par dirmi ca la era contenta che soi ont dit ; alors elle mřa téléphoné le soir Řndada. Lina quant che la doveva Řndà pour me dire quřelle était contente que operathi che no la pol parchè le an det je sois allée la voir. Elle devait se faire che lřè vegnu fora altra roba lì. Alora opérer mais elle nřa pas pu parce quřun no i podeva fà la roba lì alora la an fat autre mal est apparu. Alors comme ils Řn altra roba. La è stada per temp soto ne pouvaient pas lui faire la première controlo. Sai che la Řndava anche a opération, ils lřont opérée pour le iutaghi a fà lavori là a chi ca vendi deuxième problème. Elle est restée un tronchi... La era Řndada a iutaghi e dopo long moment sous contrôle. Tu sais la è vegnuda la febre... /---/ quřelle aidait à faire des travaux chez ceux qui vendent des troncs... Après être allée les aider, elle a eu de la fièvre... /---/ Dopo messa parchè te sa ca Řl Après la messe parce que tu sais nostro preti... dopo messa. comment il est notre prêtre... après la messe. Dopo la a tegnu duro alora a me a Elle a tenu le coup, puis elle mřa dit dito a mi... Dopu al è stada là, no so che quřelle était allée là-bas ; je ne sais pas ora che era, dopo magnà la ghe nřè roba à quelle heure. Elle y a mangé car il y da magnà. Dopo te sa che de solito la en a des choses à manger. Mais tu sais domenega i magnà là da mi. Eri sola, que dřhabitude le dimanche ils mangent avevi magnat ---/--- chez moi. Jřétais seule, jřavais mangé ---/---

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Mi a casa da sola, me tocia bagnà i Quand je suis toute seule à la fiori, bagnando i fiori, lavorando, mi a maison, il faut que jřarrose les fleurs ; et me a vegnuo fan. Non vevi magnat en arrosant les fleurs, en travaillant, jřai nient. Invethe, sì, lavorando te vedi. eu faim. Je nřavais rien mangé. Au contraire, oui, en travaillant tu vois. ---/------/--- M. Ŕ Fresca se te vol, vai a sciola M. Ŕ Fraîche si tu veux ; je vais la fuora, la è drento su lřaqua. prendre dehors, elle est dans lřeau. D. ŔNo, no. A la matina, no, a lřè D. ŔNon, non. Le matin, non, il y a na roba lì, compra la parchè la te fa ben une chose, là ; achète-la parce quřelle te a la matina. Alora ne o sciolt tre. E li ai fait du bien le matin. Cřest parce que lì, no li tien neanche sul frigo alora li jřen ai pris trois. Et je les ai là. Comme bevi. je les bois, je ne les ai pas mises au frigo. M. Ŕ E ela che la fa merenda con un M. Ŕ Cřest elle qui prend son petit- bicier de... déjeuner avec un verre de... D. Ŕ Buono. D. Ŕ Cřest bon. M. Ŕ Buono. Ti te pol bagnà lì de M. Ŕ Cřest bon. Tu peux arroser sur banda. le côté. D. Ŕ A lřera Řn on e na femena D. Ŕ Un homme et une femme sont vegnu drento con la machina par lì de entrés en voiture là où habite Massimo. Massimo. Al è Řndat a vedì lřaqua. Lřhomme est allé voir lřeau. M. Ŕ Se ghe nřè ? M. Ŕ Sřil y en a ? D. Ŕ No sta nethun là, so che là D. Ŕ Personne nřhabite là, je sais lřaqua ca ven. Al è Řndat a vede lì. Se quřil y a de lřeau. Lřhomme est allé y Řndadi fora a vardà e al a dita Ŗ---/--- voir. On est sorti pour voir et il a dit : Ŗ- bisogna tegnila serada...ŗ Noi la ven, --/--- il faut que le robinet reste ven noi aqua. Forse qualchidun Řl a fermé...ŗ Nous avons de lřeau. Peut-être reclamat par quellřaqua lì. Al met su que quelquřun a réclamé pour cette eau lřaqua, è là molada, la ven fora là de mi là. On ouvre le robinet et on laisse e sai che quel da drio de mi Řl deve fà couler lřeau qui sort par chez moi ; et tu barufa parchè... sais que celui qui habite derrière chez moi, il doit se battre parce que... ---/------/--- No neanche come la se ciama. La è Non jřignore comment elle na casa, sì dopo Cusin, lřè chei altri, sřappelle. Après Cusin, il y a une dopo da drio. No speta. Dopo Cusin maison, il y en a dřautres encore, après propriu, al è tut Řn casin, al è le galine, derrière. Non attends. Après Cusin, la roba e al veva fat tut. Sì Řl a fat na vraiment, il y a tout un bazar, il y a des pompa. poules, tout plein de choses et il avait tout fait. Il a creusé une fontaine. M. Ŕ Come i thingari qua, i thingari M. Ŕ Comme les gitans qui ont

244 che i a comprat, i a fat na pompa che la acheté ici. Ils ont creusé une fontaine je buta no so quant volte, tre o quatro ma ne sais combien plus puissante,trois ou di queste nostre, la è là che la buta in quatre fois plus que les nôtres. Elle est pieno... là qui verse en continu... D. Ŕ Sì ben, ben. D. Ŕ Oui bien, bien. M. Ŕ Neanca mi no so contenta. M. Ŕ Même moi je ne suis pas contente. ---/------/--- M. Ŕ I a comprat na casa, i son M. Ŕ Ils ont acheté une maison, ils Řndadi via sont partis. D. Ŕ Ah, no i son pì là D. Ŕ Ah, ils nřhabitent plus là. M. Ŕ No so dove che i so Řndadi. I a M. Ŕ Je ne sais pas où ils sont allés. comprat na casa e... Ma i neri a son Ils ont acheté une maison et... Mais les diversi parchè i neri i lavora, i va a noirs sont différents parce quřils lavorà sopratuto chi a famea. travaillent, surtout ceux qui ont de la famille. D. Ŕ Ben, ben. D. Ŕ Bien, bien.

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Enregistrement n°2 : Conversation entre Dina, Marino,

Luigino et Matilde

Matilde est originaire de la province du Veneto Dina et Marino sont nés à Bannia sur la route qui mène à Taiedo Luigino est originaire de Pasiano di Pordenone

Dina : …la Řndava registrà cos ca i Dina : …elle enregistrait ce quřils ledeva de la biblioteca, cos ca i lisaient à la bibliothèque, ce quřils plaseva… la Řndava su le coriere, la aimaient… elle allait dans les bus, elle Řndava su le discoteche // … tuti i enregistrait dans les discothèques // … discorsi chi feva. toutes les conversations quřils avaient. Alora parlen come che ven sempre Alors parlons comme nous avons parlat. toujours parlé. Luigino : Řl nocino al è fat co Luigino : le nocino est fait avec de lřalcol ma chesto al è fat col vin. Al è lřalcool mais celui-ci est composé à proprio co le cocole. Se non le alcol partir de vin et de noix. Je třassure che supera i 40 al è vin normale… quřil est vraiment fait avec des noix. comunque al è bon. Sinon on utilise de lřalcool à plus de 40 degrés, ce qui change par rapport au vin normal… cependant il est bon. Alora Carla non te beve nient… Alors Carla, tu ne bois rien… Elle, elle Ela la studia. Parchè noialtri, posse étudie. Nous autres, nous pouvons dire ciamar noci come a se servi nosi ca noix (noci) pour les noix (nosi) qui saria le noci ghe disen cocole. Al è pì seraient les noix (noci). Mais nous les facile a dì cocole, e cocole... appelons cocole. Cřest plus facile de dire cocole342… Marino : a era calchidun ca voleva Marino : il y avait quelquřun qui le cocole/…. voulait des câlins/…. L. : ah, sì quelle cocole L. : ah. Oui, ces noix spéciales ! particolari ! Mar. : al è Řndat a cior un chilo de Mar. : il est allé chercher un kilo cocole de noix …/… …/… Mar. : e lui a se a contenta con le Mar. : et il sřest contenté de noix. cocole. L. : è cossì po ! L. : cřest ainsi ! D. : lui el vien da Pasian, vestu, al D. : il est de Pasiano, vois-tu, il a

342 Ŗcocoleŗ a deux sens : noix et câlins

246 a un altro dialeto dal nostro. un autre dialecte que le nôtre. L. : su la zona de Treviso…/… L. : celui de la zone de Trévise…/… Matilde : sta sera al è stat trovarmi Matilde : ce soir, Dina, de lřautre la Dina, la via. Al se a accort subito bout du village, est venue me voir. Elle che la a un altro parlar de noi. sřest aperçue tout de suite quřelle avait un autre parler que le nôtre. Mar. : la parla pì el baniot, pì su le Mar. : elle parle plus le baniot, Rivate celui des Rivate D. : noi disen panoci, lori le panoli. D. : nous disons (épis de maïs) Al è tut col Ŗ iŗ dopo speta… panoci, eux disent le panoli. Il y a des Ŗiŗ partout… L. : lori forse : rastiei, le stradieli, L. : eux disent peut-être : rastiei tute quele robe cossi (rateaux), le stradieli (les ruelles), toutes des choses comme ça D. : le giambi… su le Rivate, me D. : dans le parler des Rivate, on zie le ghřera da Dazzan, no le diseva le dit le giambi (les jambes)… Mes panoli, el martiel, le diseva martel, tantes, originaires de Azzano decimo, panocie, el camp. Neanca ti no te dise ne disaient pas le panoli, el martiel (le el ciamp marteau), elles prononçaient martel, panocie, el camp (le champ). Toi- même, tu ne dis pas el ciamp Mar. : eh no, la vien da la Bassa Mar. : eh non, elle vient de la Bassa M. : mi vieni, son meneghela, de la M. : moi, je suis meneghela de la provincia de Venessia, a son meneghei province de Venise. Ils sont meneghei Mar. : lřaccento al te restarà Mar. : tu garderas toujours lřaccent sempre come un napoletan comme un napolitain M. : ti te so spuzzolente, va M. : toi, tu pues, va-t-en ! lontan ! L. : la me fa inervozir to zia L. : elle mřénerve, ta tante. Mar. : Matilde, cori par quà, el fun Mar. : Matilde, viens ici, la fumée el core par là va par là L. : ciapa qua ! L. : prends ça ! M. : proprio come i contadini M. : vraiment comme les paysans. D. : ven telefonat a la Giulieta. Èlo D. : nous avons téléphoné à dent là da la Giulieta ? O Giulieta. Il y a du monde chez det : ŖGiulieta, vien qua ! che dopo la è Giulieta ? Jřai dit : ŖGiulieta, viens ! la Matilde, la Carla. Sen con Piccoloŗ, après il y aura Matilde, Carla. Nous ca la vien ciò i cunici, vestu al è sie sommes avec Piccoloŗ. Que Giulieta cunici sot lì. vienne prendre les lapins, vois-tu, il y a Satu Matilde che co el cialt chi, i fa six lapins là-dessous. Sais-tu, Matilde,

247 poc, no i magna. quřavec la chaleur, ils rendent peu, ils ne mangent pas. L. : i e là che i paca. L. : ils sont là qui se reposent. D. : le i buta lřerba e neanche i se D. : je leur ai donné de lřherbe et scompone. Massa calt ils ne bougent même pas. Il fait trop chaud. L. : comunque al è calt anche in L. : il fait chaud aussi en France Francia M. : dipende dai territori M. : cela dépend des zones L. : su la zona de Bordeaux al è L. : dans la zone de Bordeaux, il caldo fait chaud M. : lori i è a Nancy su lřEst. Là te M. : eux, ils habitent à Nancy dans a la grossa città, lřa è su un bus se te lřEst. Là, tu as la grosse ville, elle est vol, tut intorno al è le montagne. dans un trou si tu veux, et elle est entourée par des montagnes. L. : un poř come in Trento L. : un peu comme dans le Trento Mar. : el Trento, Firenze, Grasse Mar. : le Trento, Florence, Grasse M. : lì quant che te va fora, a te vol M. : là-bas quand tu veux sortir, tu sempre na maglieta su le spale, al è dois toujours mettre un pull sur les sempre corente dřaria fra na stradela e épaules, à cause des courants dřair qui lřaltra. circulent dřune ruelle à lřautre. ---/------/--- D. : varda, che mi ades a parli D. : écoute, maintenant je parle coma chei de Bania comme ceux de Bannia M . : al è caldo anca là M . : il fait chaud là-bas aussi D. : soi abituada a parlà co i fioi D. : jřai lřhabitude de parler avec les enfants M. : se lassialo ciapà ? M. : est-ce que le chat se laisse attraper ? Mar. : neancia noi Mar. : même pas par nous D. : mi no D. : moi non plus Mar. : el ven lì vithin cussì ma no Mar. : il sřapproche mais pas trop tant pour pouvoir se sauver D. : no sen boni a ciapalo ---/--- D. : on nřest pas capable de Marino lřa ciapat na sera in diese, vinti. lřattraper ---/--- Marino lřa attrapé un soir, nous étions dix, vingt personnes. Dai ! dai ! che den a portalo a Allez ! quřon lřapporte à Luigino. Je Luigino, me gire dove che lřè el giat ? me retourne et où est le chat ? Comme El me sgriffafa, lřai molat il me griffait, je lřai lâché. M. : i ghe vol ciapadi da picoli M. : il faut les attraper quand ils sont petits. L. : sì, ma da picinini, ai è sempre L. : oui, mais quand ils sont petits,

248 su la pala, ai è sempre atorno. Lřaltro ils sont toujours sur la pelle, ils ieri de sera al era distira sul me let. Ma tournent toujours autour. Lřautre soir, varda dove che el va a dormì. Alora o il était allongé sur mon lit. Regarde ciama me niora, so sorela che la ghřera donc où il va dormir. Alors jřai appelé venua a trovarli… ma belle-fille ainsi que sa soeur qui était venue les voir… ---/------/--- L. : al ghřera ancora pi lungo da L. : il apparaissait plus long que quel che era, rilassadi… le bestioline… dřhabitude, détendu… les petites bêtes… Mar. : varda, la gata dove che la va Mar. : regarde, où la chatte va a beve ! Lřaqua a fa font, la beve sul boire ! Lřeau de la fontaine fait un scatolut lì cussì. trou, mais elle préfère boire dans la petite boîte posée là comme ça. L. : al è el so posto lì L. : cřest sa place là Mar. : ah, sì Mar. : ah, oui ! D. : lřa ma ciamat la Rita Řncuoi, la D. : Rita mřa appelé aujourdřhui, me a domandat de ti, de Aldo, de la elle a demandé après toi, Aldo, Nella. Nella. La a ancora tanti dolori…. E Elle a encore beaucoup de douleurs…. Aldo, come che lřè ? Et Aldo, comment est-il ? M. : abastantha benin. El camina, M. : assez bien. Il marche, il se el se leva su da sol lève tout seul D. : el camina thentha lřaiuto de D. : il marche sans lřaide de nessun ? personne ? Mar. : con la stampela Mar. : il a besoin dřune canne M. : no, no, el va fin in cusina, el M. : il va jusquřà la cuisine, il sort, va de fora, el se senta su la carega. il sřassied sur la chaise. ---/------/--- L. : quanti ani al a ? L. : quel âge a-t-il ? M. : 87 M. : 87 ans Mar. : varda, ca lřera un lievro fin Mar. : écoute, non seulement il adesso, el lavorava avanti était vif dřesprit mais il continuait à travailler ---/------/--- Mar. : è la sveia che la parla, tute Mar. : cřest lřhorloge qui parle, le ore toutes les heures D. : el gal a mezzogiorno D. : le coq à midi M. : Bepino al sta benon, la Marisa M. : Bepino va assez bien, Marisa la ghřera sul let parchè la deve aver a dû garder le lit parce quřelle a dû ciapà… Sta matin, a soi andada là par attraper… Ce matin, je suis allée là-bas aiutarla a copà do polastri. No stava pour lřaider à tuer deux poulets. Elle ben le veniva mal dopo mezzogiorno la nřétait pas bien, elle sřétait sentie mal

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è Řndada dal dotor el ghe ha dito che lřaprès-midi, elle est allée chez le forse la avrà Řn poř de thistite… médecin. Il lui a dit quřelle avait peut- Dopo al è veniu mal un altra volta, être un peu de cystite… Après elle al a tornat ciamà e al ha deto che la ha sřest sentie mal à nouveau. Puis elle a ciapà un colpo de sol. rappelé son médecin qui lui a dit Son Řndada là e la ghřera sul let. quřelle avait pris un coup de soleil. Je suis allée chez elle et elle était alitée. L. : Bepino… al è mio cugino L. : Bepino… cřest mon cousin D. : no se someia un fia de viso, D. : est-ce quřils ne se ressemblent cussì ! ? pas un peu au niveau du visage, hein ! ? Mar. : lřè manca un poř de pantha Mar. : il lui manque un peu de ventre L. : strano, tanti a ne dis che semo L. : cřest étrange, beaucoup de parenti. Primo cugino. gens nous disent que nous sommes de la même famille. Cousin au premier degré. M. : al a deto che Řncuo al a M. : Bepino a dit quřil avait eu un ciapada anca lui. Al è Řndat là so coup de soleil lui aussi. Son frère a allé fradel, me par,.. le voir, je crois... L. : Giovani L. : Giovani ? M. : no M. : non L. : Aldo, me fradel L. : Aldo, mon frère ? M. : no so. Quello che fa le M. : je ne sais pas. Cřest celui qui ceramiche, chi è lo ? fabrique des carreaux en céramique. Qui est-ce ? L. : ah sì. I è cugini quei : L. : ah oui. Ce sont des cousins : Giannino e Bepo Giannino e Bepo M. : i è Řndadi meti so Řl camineto M. : ils sont allés poser la e star fora lì capistu sot el sol. Al ha cheminée et ils sont resté dehors, là, ciapà sous le soleil, tu comprends ? Il a reçu un coup de soleil D. : na bela brustulada. E to fiol D. : une belle brûlure. Et ton fils, cosa ca la portà a ciasa su la pesca ? quřa-t-il rapporté à la maison, de la compétition de pêche ? M. : o vist chel veva un pac de M. : jřai vu quřil avait un tas de roba : riso, taiadele,… choses : du riz, des tagliatelles… D. : al era el quinto premio D. : cřétait le cinquième prix L. : tuto alimentare L. : tout alimentaire Mar. : sì, sì, tuto roba alimentare. Mar. : oui, oui, que de la Sarà la gara ca a fat domenega a la nourriture. Ce doit être la compétition pesca de pêche quřon a faite dimanche

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D. : dove ? Talmathon ? D. : où ? A Talmasson ? L. : Talmathons ! Sono due : uno è L. : Talmassons ! Il y en a deux : Rovigo nuovo e uno verso Udin, un à Rovigo nuovo et un dans la Palmanova. direction dřUdine, Palmanova. Mar. : chela volta ne era arrivat Mar. : cette fois, il sřagit de Talmathon. Talmathon ma conothen Talmasson. Mais nous ne connaissons sol chel ca è là via. que celui qui est là-bas. L. : anca mi L. : moi aussi Mar. : poi a mi a dito che ghe nřè Mar. : mais, on mřa dit quřil y en a Řn altro par de qua. Chela lì è un autre de ce côté. Celui-là, cřest Talmathons. Talmassons. L. : prima Rovigo Novo. Eco dopo L. : avant Rovigo Novo. Après Fontanafredda Fontanafredda D. : al era un lago, un casin che D. : il y avait un lac, mais quel lřera… Lřera in mezzo ai camp, tut bazar… Perdu au milieu des champs, malamentre. Al era na casa, la someeva mal entretrenu. Il y avait aussi une bandonada. maison, elle avait lřair abandonnée. Mar. : el lac compaio. Lori lo neta, Mar. : la même chose pour le lac. i mola lřaqua e i lo neta dopo Ils le nettoient. Ils ouvrent lřeau et ils střinverno i lo torna Řmpienì e dopo i lo le nettoient. Un fois que lřhiver est lassa lì cussì, i no lo neta pì terminé, ils le remplissent à nouveau et ils le laissent là comme ça. Ils ne le nettoient plus L. : ah, Řnbandonà ! L. : ah, abandonné ! Mar. : sì, Řndava a pescà, lì cussì Mar. : oui, on y allait pêcher, comme ça D. : Řna rentha D. : une décharge Mar. : dopo pena scuminthiat se Mar. : on sřy était à peine installé sciapava dopo mezza ora no te quřon attrapait du poisson. Mais au sciapava pì nient bout dřune demi-heure, plus rien. D. : Piero ne a ciapadi 3 D. : Piero en a attrapé 3 Mar. : diese, diese Mar. : dix, dix M. : Eddy ne a portade 10 a casa, M. : Eddy en a rapporté 10, car un Řn altro le a date, domenega o vut per autre lui en avait donné, dimanche jřen mezza ora, do ore. ai eu pour une demi-heure à deux heures à les nettoyer. L. : a Talmathons ! sul laghet lì ? L. : à Talmathons ! sur le petit lac là ? Mar. : no lřè nient lì, a lřè lac lì e Mar. : il nřy a rien là, il y a le lac et basta cřest tout. L. : tut Řnbandona a lřè pantegane L. : tout abandonné aux taupes Mar. : no sol pantegana ma sporc Mar. : il nřy a pas que des taupes

251 tanta rentha. Lřaqua a era abastantha mais beaucoup de saleté, beaucoup de neta ma tuta sta erba drento. déchets. Lřeau était assez propre malgré toute cette herbe dedans. L. : par mi, el meio de tut, a lŘè el L. : pour moi, ce qui est le mieux laghet de Vigo Novo de tout, cřest le petit lac de Vigo Novo Mar. : a Marzini, lì ! Mar. : à Marzini, là ! D. : dove che lřè el bar, el è net D. : où il y a le bar, il est propre ce chel lago lì ! lac, là ! L. : mi me piase L. : il me plaît bien D. : net ! lori i veva segat una D. : propre ! ils avaient tondu machinara atorno par ciaminà e basta lřherbe avec une machine juste pour marcher et ça suffit Mar. : col cespugliator Mar. : avec le taille-herbe D. : alor ! magne el gelato. Dopo el D. : alors ! on mange une glace. cafè. Prima el gelato Après on prendra le café. Mais, avant, la glace. L. : mi accete. Basta ! L. : pour moi ça va !

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Annexe 3

Le dialecte écrit de Bannia : Extraits de “Ratatuia,

divagazioni sul filo della memoria” de Sergio Vaccher

Sergio Vaccher est né à Brescia mais il est revenu vivre très jeune à Bannia et il a appris le dialecte des anciens, il était de la place du village.

Quant che soi mitut a scrivi sti robi Quand jřai commencé à écrire sur sul paeis de Bania e su la so dent, no le village de Bannia et sur ses pensevi che a doprà Řl nuostri dialeto la habitants, je ne pensais pas que le prima vuolta al è stat Pasolini, premier à utiliser notre dialecte pour la quaranta ani fa, quant ca lřha scrit la première fois était Pasolini, il y a poesia ŖEl testament Coranŗ e al veva quarante ans, quand il a écrit la poésie Řntinthion da scrivighini Řncora, ma ŖEl testament Coranŗ et quřil avait dopu al è partit par Roma e de lui no lřintention dřen écrire encore. Mais hai pi savut nuia. Me ricuardi cal era après il est parti pour Rome et je nřai nemorat del nuostri dialeto e cal diva plus rien sur de lui. Je me souviens pa li famèi de contadins e de fituài pa quřil était amoureux de notre dialecte scoltà i veci; al someéva Řn antiquario et quřil allait dans les familles de in thercia de peroli banioti cal segnèva paysans et de métayers pour écouter les su Řn toc de ciarta cu la pena e a ghi personnes âgées. Il ressemblait à un slusévin i vuoi quant cal veva mitut antiquaire à la recherche de mots insiemit un puòci de peroli. Ŗbaniotiŗ, il les écrivait sur un morceau de papier avec un crayon et ses yeux brillaient quand il avait réuni quelques mots.

El prin al é stat Pasolini e Řlsecont Le premier a été Pasolini et je crois credi propiu da ièssi mi; cussì speri ca bien être le second ; ainsi, jřespère nol muori tal nuia Řl dialeto che hai quřil ne mourra pas dans le néant, ce sintut tai denoi de me nona quant che dialecte que jřai entendu, assis sur les eri pithul; genoux de ma grand-mère quand jřétais me mare, puareta, a me ha lassàt che petit. Ma mère, la pauvre, mřa laissé no vevi nincia tre ani a Bressia, dulà alors que je nřavais pas trois ans à che soi nassut, e ulà al lavoreva me Brescia, là où je suis né, et où mon père pare ta una oficina mecanica. Chi cal travaillait chez un mécanicien. Celui

253 liederà li robi che hai scrit a no lřha da qui lira ce que jřai écrit, ne doit pas pensà a chel che hai scrit, ma da ciapà penser à ce que jřai écrit mais il doit Řn considerathion li peroli de un prendre en considération les mots dřun dialeto cal mour plan a plan cui ultins dialecte qui meurt lentement avec les veci. Un a la vuolta a muori e cun lour dernières personnes âgées. Quand une a ghin muor na nica. A resti puòci chei meure, elle emporte avec elle un peu de ca parli coma na vuolta. dialecte. Ils sont peu nombreux ceux Me agùri che chel che hai scrit al resti, qui parlent comme autrefois. Je ancia dopu che mi sarai dut a paussà, souhaite que ce que jřai écrit reste, pa lřeternitàt, Řn thimiteri. même après que je serai allé me reposer, pour lřéternité, au cimetière.

Na platha, quatro stradi: una par Une place, quatre routes : une qui Pordenòn, una par San Vit o par va vers Pordenone, une qui va vers San Cusan, una par Taiet, una par Vito ou vers Cusano, une qui va vers Purturlon e Dathan; Taiedo, une qui va vers Praturlone et una glesia, Řn ciampanil tiràt su cui Azzano decimo; une église, un clocher vovi de gialina, na beceria, na construit grâce aux oeufs de poule, une spetheria, quatro ostarii e qualchi boucherie, une épicerie, quatre bars et butighin, dulà che se vent un puoc de quelques petites boutiques, où on vend dut; un peu de tout; deux médecins, un doi medis, Řn preti, qualchidun cal ha prêtre, des personnes qui ont étudié magnat i libri par doventà calcossa, pour devenir quelquřun, des paysans qualchi contadin cal lavora la so tiara, qui travaillent leur terre ou celle en o chela Řn afit, qualchi manoval o location, des ouvriers ou des maçons, muradour, tosath e pupate ca lavori ta des jeunes garcons et des jeunes filles li fabrichi, qualchi soranel cal scialda qui travaillent dans les usines, des carieghi drenti e fuora da li ostarii, fainéants qui chauffent les chaises à omis e fèmini ca no se muovi de ciasa lřintérieur et à lřextérieur des bars, des thentha la machine, fioi ca van a hommes et des femmes qui ne bougent scuola o Řn asilo vistith da fiesta, pas de chez eux sans la voiture, des scarpadi, cun siarpi de lana, gabans, enfants qui vont à lřécole ou à lřécole cun borsi de coran coloradi ca somei maternelle, endimanchés, avec leurs fioi de Rochefele. chaussures, leurs écharpes de laine, leurs manteaux, leurs sacs en cuir de toutes les couleurs et qui ressemblent à des enfants de Rockfeller.

Li boteghi a son pleni de ogni ben Les boutiques sont pleines de tous de dio, chei ca han pì de sessanta ani a les biens possibles, ceux qui ont plus van a tirà la pinsion e i schèi a no de soixante ans perçoivent une retraite manci e niancia libreth de posta o de et lřargent ne manque pas, ni les livrets

254 banca. de la poste ou de la banque. Les Li ciasi a son pleni de dut; tai frighi al maisons sont pleines de choses; les è pi polan che Řn beciaria: carne de réfrigérateurs sont remplis de plus de purthit, brisuoli, museth, sacoi; poulets que dans une boucherie : de la viande de cochon, des côtes de porc, des saucisses à cuire, de la charcuterie. na vuolta a nol era nuia, Řncuoi al è Autrefois il nřy avait rien, aujourdřhui, massa e la dent a ha la pression alta. il y en a trop et les gens ont la tension A la domènia li ostarii a son pleni de élevée. Le dimanche, les bars sont dent ca beif, ca duia a li bali e a li pleins de gens, qui boivent, qui jouent ciarti. aux boules et aux cartes. Très peu font Puòci a fan culumia e sa ven na strenta des économies et sřil y a une a son afari cul penath cu la dent catastrophe, ce sont des problèmes à malusada de Řncuoi. couper les cheveux en quatre avec les gens mal élevés dřaujourdřhui. Les I pì veci a disi ca no pou sempri dì personnes les plus âgées disent quřon cussì e sa gambia al è Řn pinsier. ne peut pas toujours continuer ainsi et si ça change, il y aura des soucis.

A la matina li corieri a van a cioì i Le matin, les bus vont ramasser les fioi fuora de la puarta de la ciasa; i enfants devant la porte de la maison. fiuluth Řnasilo a son al cialt e a Řmpari Les petits de lřécole maternelle sont au cu li suori; chaud et ils apprennent avec les li fèmini sbeletadi a van a fassi i religieuses. Les femmes maquillées ciaviei, a spindi pa li boteghi, vistidi vont chez le coiffeur, elles dépensent coma che Dio comanda, a parli Řl de lřargent dans les boutiques, en talian; habits de fête, elles parlent lřitalien. han althat Řl bec, cul tacuin plen de Elles marchent la tête haute avec un palànchi. porte-monnaie plein de sous. En été, il A lřistàt bisùgna par fuartha dì al mar faut absolument aller à la mer ou à la o Řnmontagna a mudà la piel e a ciapà montagne pour bronzer et prendre le Řlsou dei siòrs, parchè chel da Bania al soleil des riches, parce que celui de è flap e a nol dova. A lřunviar bisùgna Bannia est mou et il ne convient pas. dì a Pian Cavalo a corì su e du ta la En hiver, il faut aller à Pian Cavallo, à neif cu li steci de lenc sot i piè. courir en haut et en bas des pistes dans la neige avec des bouts de bois sous les I banioth a lavori duti, ancia chei ca eri pieds. Les habitants de Bannia stadi ta li Merichi, tai ani de pelagra e travaillent tous, même ceux qui étaient a son pi e mancu domila personi. allés aux Amériques, durant les années de famine, ils étaient plus ou moins Ancia chei ca no hàn mai lavorat sot deux mille personnes. Même ceux qui paròn, a hàn na pithula pinsion. ont travaillé pour un patron, perçoivent

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E puro duti a bruntùli: al par ca ghi une petite retraite. Et pourtant ils manci la tiara sot i piè, ancia a chei ca rouspètent tous : on a lřimpression han Řn piè ta la fuossa. quřil leur manque la terre sous les pieds, même ceux qui ont un pied dans Na vuolta al era fan e pellagra, ma la la fosse. Autrefois, il y avait la famine, dent a era pi contenta, a ghi basteva mais les gens étaient plus heureux, ils puòc par vivi; avaient besoin de peu de choses pour ai omis Řn pachet de tabàc, ai veci Řn vivre. Aux hommes un paquet de tabac, puòc de macuba, ai dovis na bicicleta. aux personnes âgées un peu de tabac à priser et aux jeunes un vélo. ---/------/---

ŘNcuoi a no se lavora pì la tiàra da Aujourdřhui on ne travaille plus la Řn sou a lřaltri; a no se scuminthia a terre du lever au coucher du soleil. On seà cul falthin a Řn bot de nuot, par ne commence pas à faucher à une heure desmeti prin che Řl sou al brusi la du matin, pour arrêter avant que le cadòpa. soleil ne brûle la nuque. Les femmes Li fèmini a no porti pì la marìnda tal nřapportent plus le repas au champ et ciamp e nincia da disnà sot lřumbria de même plus le dîner à des saules et des li ornaràdi e dei saleth. arbres qui bordent les champs. Il suffit Basta dì tal ciàmp quant che Řl sou al è dřaller dans les champs quand le soleil alt, parchè cul tratour a no se suda. est haut dans le ciel parce quřavec le tracteur, on ne transpire pas.

I contadins a no arlèvi pì i manth Les paysans nřélèvent plus de par lavorà la tiara cul varsor ; arlevi boeufs pour travailler la terre avec la vaci de ratha, ca fan tant lat par fà charrue. Ils élèvent des vaches de race, formai e butiro, qui donnent beaucoup de lait pour faire a arlevi purthièi par fà i salàth e i du fromage et du beurre. Ils élèvent des museth e li lulàni, cochons pour faire de la charcuterie, des saucisses à cuire et des petites a arlevi giài e gialini, rathi, ocs, cunìci, saucisses. Ils élèvent des coqs et des feròni e dindi, pa Řmplinì de coseth i poules, des canards, des oies, des frighi. lapins, des faisans et des dindes, pour remplir les réfrigérateurs de cuisses. Le fèmini a han doma da sièldi pal Les femmes ont juste à choisir pour le disnà e la thena e li toli, a misdì e de déjeuner et le dîner. Les tables, à midi sera, a son pleni de dut. et le soir, regorgent de bonnes choses. Na vuolta se magneva doma fasuoi Autrefois on mangeait seulement des malcunthadì, Řncuoi la dent a fa fadia a haricots mal assaisonnés, aujourdřhui digeriiu. les gens ont du mal à les digérer. Nissun al fa pì polenta ta li ciasi, Personne ne fait plus de polenta dans

256 parchè a la crompin pronto e cussì a les maisons, parce quřon lřachète toute nol è pì bria da cuola ta la cialdièra a la prête. Ainsi ce nřest plus nécessaire de flama del foghèr e i foghèrs a son roba la faire cuire dans le chaudron sur la de altri timps. flamme du foyer. Dřailleurs les foyers Cussì a nol è pì Řlpercot e i trafs negri appartiennent au passé. Ainsi nřy a-t-il ta li ciasi. plus de suie et de poutres noires dans ---/--- les maisons. ---/---

No hai Řncora tociàt el cantin de li Je nřai pas encore parlé du sujet scarpi. Puoci a eri chei che prin del des chaussures. Ils étaient très peu militari a vevi but un par de scarpi. nombreux ceux qui avaient eu une paire de chaussures avant dřeffectuer A eri Řn lusso da sior. leur service militaire. Cřétait un luxe de Al era thocui de lenc rothàdi, dalmini, riche. Il y avait des sabots en bois mulòth, sciapins de Řnviar ; la dent a renforcés par des clous, des sabots tout diva descoltha da aprile a otobre. en bois, des sabots, des sabots dřhiver. Les gens marchaient pieds nus dřavril à ŘNcuoi nissun al podarès ciaminà octobre. Aujourdřhui personne ne descolth sui claps, pai ciamps, sora la pourrait marcher pieds nus sur les glera ; cailloux, dans les champs, sur les na vuolta sot Řl pié al era na suola de graviers. Autrefois la voûte plantaire coràn. Ciaminà, cori descolthi, duià al était aussi dure que du cuir. Marcher, balòn, fà cori Řl trotul cu la scuria de courir pieds nus, jouer au ballon, spac al era Řn divertimento dei fioi : enrouler la corde autour de la toupie duià a la pèina, ai botòns, a scùndisi e avant de la lancer, jouer à saut de cu na bala de piétha duià al balon tai mouton, aux boutons, à cache-cache et sclaps del Pravaron de istàt. avec une balle de chiffons, jouer dans les fissures du Pravaron en été, étaient des divertissements pour les enfants. Tanti a se maridevi cu li scarpi a Beaucoup se sont mariés avec des lřimprest. chaussures dřemprunt.

El vecui Momenté, pare de Gigi e Le vieux Momente, père de Gigi et de Ulivo, al vigniva a Messsa Granda a de Ulivo, venait à la Grande Messe, le la domenia cu Řn par de scarpons dimanche, avec une paire de rangers rothadi ta li spali e quant cal rivéva tai cloutées sur lřépaule et quand il arrivait scialins de la glesia al meteva su i sur les marches de lřéglise, il enfilait scarpons tai piè descolthi e, apena les rangers sur ses pieds nus et, dès que finida la Messa, a iu giavéva par no la Messe était finie, il les enlevait pour frugàli e cui scarpons Řn spala al ne pas les user. Puis les rangers sur tornéva a ciasa ; lřépaule, il rentrait à la maison ;

257 a eri i scarpons da militar cal veva cřétaient les rangers de lřarmée, celles portàt da sot li armi e cun chei al era quřil avait portées pendant son service ancia maridàt. et quřil poravait mises le jour de son mariage. Lorsquřon raconte ces choses A contà sti robi ai dòvis de Řncuòi ; a aux jeunes dřaujourdřhui, ils ne les no credi, ma a son robi veri e a no son croient pas. Mais ce sont des choses passàdi pì de thinquanta sessanta ani vraies et pas plus de cinquante-soixante da chela vuolta. ans se sont écoulés depuis. ---/------/---

ŘNcuoi se se vargògna de li ciasi, Aujourdřhui on a honte des dulà che sen nassùdi, ma dulà che ven maisons où on est né, où on a passé les passàt li dornadi pì beli, pì legri, vistidi journées les plus belles, les plus gaies, de pethòth, pleni de pulth e de pedòi, vêtus de haillons, pleins de puces et de cui piè descòlthi e sporci. poux, avec les pieds nus et sales. ŘNcuoi sen siors, vistidi da fiesta ; Aujourdřhui nous sommes riches, bien tali ciasi a nol è pì nè pulth, nè pedoi, habillés. Dans les maisons, il nřy a plus nè cialìn, nè sgarpii, nè fan, nè freit ; de puces, ni de poux, ni de fumée ma a no son sti robi ca gambi la vita ; noire, ni de toiles dřaraignée, on ne pì robi cal è e mancu a ghi nřè; connaît plus ni la faim, ni le froid. la dent a no è mai sathia, a se spinth, a Certes toutes ces choses changent la se spanth e a se sparnìtha, a se fa Řlpas vie : mais plus il y a de choses et moins pì lunc de la giamba ; il y en a. Les gens ne sont jamais rassasiés, ils dépensent, ils se répandent et ils sřéparpillent, ils font le pas plus se ciamina a ciàf alt e no se vet Řlbus long que la jambe. On marche la tête cal ne speta e an dřè massa ca no san haute et on ne voit pas le trou qui nous dulà ca van. attend ; il y en a beaucoup qui ne ---/--- savent pas où ils vont. ---/---

Chista a no è na predicia, ma na Ceci nřest pas un sermon, mais une considèrathion che bisugna fa, par considération quřil faut faire, pour être tègnissi pronto a dut. Ma tornèn a prêt à tout. Mais revenons à Bannia. Bania. Li famèi de Bania pì veci a son Les familles de Bannia les plus cheli dei Muthins, dei Thucàth, dei anciennes sont celles des Muzzin, des Batèi, dei Batistons, dei Vachers, dei Zucati, des Batel, des Batiston, des Buligans, dei Marsòns, dei Favrèth, dei Vacher, des Buligan, des Marson, des Bucài, dei Caligàri, dei Pignatèi e dei Favret, des Bucal, des Caligari, des Pignàth. Sicome li famei ca han chisti Pignatel et des Pignat. Comme les cognons a son tanti, par cognossili familles qui portent ces noms sont mièi, ogniduna a ha Řn sora cognon. nombreuses, chacune a reçu un surnom

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Tra i Vachers a son Ŗi pustìnsŗ, Ŗi pour les distinguer. Parmi les Vacher, il ciampanàrsŗ, Ŗi bighiŗ, dal mistier de y a Ŗi pustìnsŗ (les facteurs), Ŗi qualchi capofamea, coma Ŗi bighiŗ, ciampanàrsŗ (les sonneurs de cloches), parchè a son pithui e cun giambi Ŗi bighiŗ, en fonction du métier des cavalini. chefs de famille, ou encore Ŗi bighiŗ, ---/--- parce quřils sont petits et quřils ont les jambes arquées. ---/---

Quant che vedi li stradi sfaltàdi, Quand je vois les routes pensi a la glera, al fangu, a la polvere, goudronnées, je pense au gravier, à la ai trotui ca sghirlèvi da Řn ciàf a lřaltri boue, à la poussière, aux toupies que je de la strada. Quant che vuardi la jetais dřun bout à lřautre de la route. Glesia, pensi a la dent ca portèva a Quand je regarde lřEglise, je pense aux batià tanti fioi che Řncuoi a no son pì, gens qui faisaient baptiser beaucoup dřenfants et qui ne sont plus partìdi Řn ponta de piè pa lřaltri mont, aujourdřhui. Ils sont partis sur la pointe pensi a li nuothi, a li primi des pieds pour lřautre monde. Je pense communions, a li cresimi, ai funerài ; aux mariages, aux premières communions, aux professions de foi, quant che vuardi Řl ciampanìli pensi ai aux enterrements. Quand je regarde le vovi de gialina ca lu han tiràt su, piera clocher, je pense aux oeufs de poule su piera, fin a tocià li nùvuli cu la qui lřont érigé, pierre après pierre, crous de fiar ta la ponta e a la sgnapa jusquřà toucher les nuages avec la cal ha biut Gigi Caligari par rivà fin croix de fer sur la pointe et au marc de lassù ; raisin, que Gigi Caligari a dû boire quant che vuardi li ciasi de Thati, fati pour arriver là-haut. Quand je regarde de blocs de cimento e thentha barcòns, les maisons de Zati, faites de blocs de pensi a li viti ca han fat da Řn sou a ciment et sans volet, je pense aux vies lřaltri tanti omis e fèmini, tai ciamps que tant dřhommes et de femmes ont del paròn e dut Řl sudòur cal ha fat données, dřun lever de soleil à lřautre, guano ta li solth, i sgiavìns e li planti dans les champs du patron ainsi quřà de moràr e de vit e dut pa Řnbocòn de toute la sueur ayant servi dřengrais polenta, quarto fasuoi e do fuoi de dans les sillons. Je pense aux têtes de radiciu malcunthàt. champs et aux pieds de mûriers et de vigne et tout ça pour un bout de polenta, quatre haricots et deux feuilles de radicio mal assaisonnées.

[Quant che vuardi i puoci fussai ca [Quand je regarde le peu de fossés son restadi a li spinaruòli, a li bisàti, ai qui sont restés aux épinoches, aux luth pesciadi par compagnà la puocia anguilles, aux brochets pêchés pour

259 polenta e a la glath dulà ca han sglissàt accompagner le peu de polenta, la de unviar tanti generathiòns de fioi cui glace sur laquelle tant de générations thocui rathàdi. dřenfants chaussés de sabots cloutés Quant che vuardi na cocolara, na ont glissé en hiver. Quand je regarde theresàra, Řn piruthàr, Řn moràr veciu, un noyer, un cerisier, un poirier, un Řnroro, Řnpin cu li radìs largi coma Řn vieux mûrier, un chêne, un pin aux plathàl, racines larges comme une place, je pensi a quanti robi ca han vist ta la so pense aux innombrables choses quřils vita, pì lungia de chela dei omis e de li ont vues dans leur vie, plus longue que fèmini ; celle des hommes et des femmes; quant che vuardi li rosti del mulin e del quand je regarde les roues du moulin et Mai, pensi a quanta aga ca è passàda du Mai (forge, lieu-dit), je pense à tal muscio de li pali de lenc che adès a toute lřeau qui est passée dans la son fermi, medi ta lřaga e medi fuora, mousse des pales de bois qui, ca marthìssin plan plan e a colin a tocs désormais, sont arrêtées, à demi ta lřaga ca sanglòta sot.] immergées et qui pourrissent peu à peu, tombant en morceaux dans lřeau qui pleure en-dessous.]

Quant che vedi ŘlSil cal se altha e Quand je vois le Sile montant et al se sbassa cu li ploi e cul sec, descendant au gré des pluies et de la pensi ai tosàth ca nudèvi Ŗa cianŗ ta li sécheresse, je pense aux jeunes garçons lungi dornadi de istàt e a vignivi su qui nageaient Ŗa cianŗ (qui faisaient la pleni de panith fuora da lřaga, par nage du petit chien) pendant les suiàssi al sou de lulio e de agosto. longues journées dřété et qui sortaient de lřeau tout frissonnants, pour se sécher au soleil de juillet et dřaoût.

Quant che vai Řn thimiteri, pensi Quand je vais au cimetière, je che la gran part del paeis al è ulì : el pense que la plus grande partie du preti Ninthati, el miedi, el spithiàr, i village est là : le prêtre Ninthati, le ostièrs, i mulinàrs, i paròns de ciasa, li médecin, lřépicier, les aubergistes, les veci, i tosàth e li pupate, i fioi e i meuniers, les propriétaires, les vieux, fiulùth ca son muarti prin da cagnòssi les jeunes garcons et les jeunes filles, la vita e a son lì, ta li fotografii de li les enfants et les petits-enfants qui sont lapidi de marmot cui vuglùth siaràdi. morts avant de connaître la vie et ils sont là, sur les photographies des stèles de marbre avec leurs petits yeux Ulì al è Řlpaeis ; un metro de tiara al é fermés. Là, se trouve le village : il y a par duti o Řna colombàra cu Řna lastra un mètre de terre pour tous ou une de marmot, Řna fotografia, Řna crous, tombe murale avec une stèle en marbre, Řn non, Řna data de nàssita e una de une photographie, une croix, un nom,

260 muart. une date de naissance et une de mort.

Chei ca han la me etàt e a son Ceux qui ont mon âge et qui sont nassùdi quant che ŘnItalia al era Řncora nés au temps où Mussolini, qui faisait Mussolini cal feva Řl vint e la ploia, le vent et la pluie (la pluie et le beau chei ca han fat ora a tirà la thingia, chei temps), gouvernait encore lřItalie, ceux ca han scugnùt dì a lavorà fuora pal qui ont eu le temps de tirer la ceinture mont o ca han but la fortuna da (leur révérence), ceux qui ont dû lavoruthà Řn Italia ta li fràbichi o sot émigrer pour travailler ou ceux qui ont paròn, eu la chance de travailler un peu en Italie dans les usines ou pour un patron, ca han vist o ca han fat la guera, vivùt ceux qui ont vu ou ceux qui ont fait la a tessera, guerre, ceux qui ont vécu avec une ca han magnàt la polenta thentha sal o carte de ravitaillement, ceux qui ont Řl radiciu malcunthàt, mangé la polenta sans sel ou le radicio ca han lambicàt Řnprigionìa e ancia tai mal assaisonné, qui ont souffert en Ŗlagersŗ de sterminio ŘnGermania, han prison et aussi dans les Ŗlagersŗ provàt un puoc de dut : Řl ben e Řl mal ; dřextermination en Allemagne, ils ont e sa vignìs na strenta a savarèssi essayé un peu de tout : le bien et le adatassi a la situation, ma chei ca han mal; et si une catastrophe survenait ils cagnussùt doma li vaci grassi, a se sauraient sřadapter à la situation, mais trovarèssi mal e par lour a dirès propiu ceux qui nřont connu que les vaches mal. grasses, ils se trouveraient dans une fâcheuse posture, ça irait vraiment mal.

A eri i mumènth de la quota 90 e Cřétait lřépoque des quota 90 et la la politica orba e pràtesona de politique aveugle et prétentieuse de Mussolini : ciàsi potecàdi, campagni Mussolini : des maisons hypothéquées, vindùdi pa na palànca, lavoro de ani des terres vendues pour une pièce, des dut a remengo, famèi ta na strada e années de travail parties en fumée, des dent baronthèla e struthìns pronto a familles dans la rue, des gens enrichis meti li mans ta la roba dei altri. et des usuriers prêts à mettre les mains sur les affaires des autres.

Prath, ciamps, loti, boscs, ciasi, Des prés, des champs, des lots, des stali pleni de besti a gambièvi paròn da bois, des maisons, des étables pleines Řncuoi a domàn : de bêtes, qui changeaient de propriétaire du jour au lendemain : des dent ca althèva Řlbec e ca lu sbassèva gens qui marchaient la tête haute et qui ta Řn vedi e no vedi, siors ca divi a la baissaient aussi vite, des riches qui limuòsina e puarèth ca divi Řngiro cun allaient faire la quête et des pauvres qui tacuins a armonica pleni de carantans. se promenaient avec des porte-feuilles

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Al è stat Řntimp iust pai tharlatàns, pai pleins de gros billets. Il y a eu un temps pelandròns, pa la dent thentha juste pour les charlatans, pour les cosièntha ; e chei ca vorèssi ca torni Řl fainéants, pour les gens sans fassismo o a son Řmbithii o figure conscience; et ceux qui voudraient que porchi o dent ca va Řn thercia de le fascisme revienne sont soit des desgrathi. imbéciles soit des personnes malsaines soit des gens qui vont chercher des ennuis.

ŘN Italia al è fadia a vivi ben cu la En Italie, il est difficile de libertàt e la mograthìa : maginàssi che cohabiter avec la liberté et la cal suthièt quant cal è un cal comanda démocratie : il faut imaginer ce qui se e 50 milions ca giubidissi. passe quand il y en a un qui commande et 50 millions qui lui obéissent.

Domandì scusa se suoi dut fuora Je vous demande pardon si je suis de cuièra e se hai ciapàt i trois Řnvènthi sorti de mon chemin et si jřai pris les che la strada, chemins de traverse au lieu de la route, ma me assi ciapà la man e me par mais je me suis laissé prendre par la squasi da parlà bassou. main et il me semble presque que je parle tout seul.

ŘN cuoi Bania a nol è pì chela de Aujourdřhui Bannia nřest plus na vuolta, e al è bastardàda : celle dřautrefois, elle est devenue ha piardùt la filusumia de Řn paeis de bâtarde : elle a perdu son aspect de campagna e a nol è Řna thitàt : a nol è village de campagne et elle nřest pas nè ciar nè pes. une ville : ce nřest ni du lard ni du cochon (ni de la viande ni du poisson).

Li ciasi veci a somèi fèmini Les vieilles maisons ressemblent à anthiàni, mal sbeletàdi e cul thirpi cal des vieilles femmes, mal maquillées, le cuiàrth la cragna, tanti ciasi nuovi a fard couvrant la saleté ; beaucoup de somèi ai pedòi refath pleni de trapèi nouvelles maisons ressemblent à des par drenti e par fuòra : poux refaits, pleines de bric-à-brac à lřintérieur et à lřextérieur. Les jolies li robi beli a son cheli scletì, Řlcolor pì choses sont les choses claires, la plus bel al è Řlbianco, el prefun pì bon al è belle couleur cřest le blanc, le meilleur chel de savòn, la femina pì bela al è parfum cřest celui du savon, la plus chela ca no usa sbelèth, lřon pì Řn jolie femme cřest celle qui nřutilise pas gamba al è chel cal tas, cal scolta e cal de maquillage, le meilleur homme est tinth ai fati sovi. celui qui se tait, qui écoute et qui sřoccupe de ses affaires.

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Domandi Řncora scusa parchè parli Je demande encore pardon parce coma Řn ciòc cal thavària e cal passa da que je parle comme un ivrogne qui pal Řn fascia. délire et qui passe du coq à lřâne. Je Soi coma Řn trotu cal cor ta na strada suis comme une toupie qui court, sous plena de claps sot i colpi de scuria de les coups du fouet de lřimagination, sur la fantasia. une route caillouteuse.

Se ves parlàt de Řnaltri paeis varès Si jřavais parlé dřun autre pays, pudùt scuminthià ta Řn altra maniera, jřaurais pu commencé dřune autre ma cun Bania a no se sa dulà manière, mais avec Bannia on ne sait scuminthià e cussì vai ca e là, tignùt pas par où débuter ; ainsi, je vais de-ci, par man dai caprithi de la memoria. de-là, tenu par la main par les caprices Uchì se se necuarth che Řl timp al de la mémoire. Ainsi sřarperçoit-on passa e al lassa Řlsenc tal muso che, de que le temps passe et quřil laisse sa dì Řn dì, al se Řmplinìs de cuièri, tai trace sur le visage qui, jour après jour, ciavièi che plan a plan a van par conto se creuse de sillons ; dans les cheveux, sovo o a se Řmplinissi de rosàda e a qui tombent peu à peu, qui se couvrent vegni blanci coma la neif. de fils gris et qui deviennent blancs comme la neige.

El taramòt del sie de magio 1976 Le tremblement de terre du six mai al à sdrondenàt ben i murs de li ciasi. 1976 a bien secoué les murs des Na sera de steli Řnthiel, qualchi secont maisons. Cřétait un soir, par un beau de poura e dopu dut lřè tornat coma ciel étoilé, quelques secondes de peur prima, li steli a eri duti lassù coma et après, tout est redevenu comme sempri e ancia la luna thentha avant, les étoiles étaient toutes là-haut scoponissi. comme toujours et même la lune Qualchi ciasa a è coma colàda Řn nřavait pas été dérangée. Certaines fastidi in mieth a Řn fumaron de maisons se sont comme évanouies au rudinath : dut lì. ŘNtant a Gemona, milieu dřune grosse fumée de ruines : Osopo, Venthon, Maiàn e Řnaltri paeis cřest tout. Pendant ce temps à Gemona, de la Carnia, li ciasi a colèvi coma Osopo, Venzone, Maiàn et dans frigui de pan soflàdi dal vint e dřautres villages de la Carnia, les thentanàrs de personi a murìvi maisons tombaient comme des miettes schithadi dai murs e dai trafs. de pain soufflées par le vent et des centaines de personnes mouraient, La lungia nuot a è passada, el sou al ha écrasées par les murs et les poutres. La scuminthiàt Řl so giro su Řn mar de longue nuit est passée, le soleil a ciasi viàrti e slambràdi. commencé sa tournée sur une mer de maisons ouvertes et délabrées.

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I baniòth han vist la ponta del Les habitants de Bannia ont vu la ciampanili destacàda e Řn balàntha su li pointe du clocher détachée et en ciasi pì vithìni e doma qualchi mese équilibre sur les maisons les plus dopu al è stat mitut Řn dret da na proches. Cřest seulement quelques Řmpresa de Mestre. mois plus tard, quřil a été remis en place par une enterprise de Mestre.

Ancia uchì Řltaramot al ha lassàt Řl Même ici le tremblement de terre a senc, ma Řlciampanili al è sempri là tal laissé sa trace, mais le clocher est posto, a sunà lřAve Maria, Řl misdì, li toujours à sa place, pour sonner lřAve festi, i funerài, i batidi, li nuothi e Řl Maria, midi, les jours de fête, les mal timp ; enterrements, les baptêmes, les al è là, coma na sintinèla pronto a mariages et le mauvais temps. Il est là, clamà la dent quant cal se vithina Řl comme une sentinelle, prêt à appeler pericul, a godi e a plandi cu la dent, a les gens quand un danger sřapproche, à vertì se un al nas, a muor, sa lřè ora de se réjouir et à pleurer avec eux, à Messa o de biespui, avertir des naissances, des décès, de lřheure de la Messe ou des vêpres, à a compagnà al thimiteri cul tic-toc, accompagner au cimetière avec son tic- chei ca ne lassi par fa grun cun chei ca tac ceux qui nous laissent pour han finit da lambicà. rejoindre (faire un tas) ceux qui ont fini de peiner.

Al è passat Řl taramòt, a son Le tremblement de terre est passé, passadi tampièsti e boràschi, gueri, il y a eu des tempêtes et des dornàdi beli e dornàdi bruti, stagiòns, bourrasques, des guerres, de belles generathiòns de dent de duti li sort, journées et des journées moins belles, invasions de mucs ; de ongaresi e le cycle des saisons, des générations de todeschs, restelamenti. toutes sortes de gens, les invasions des Mucs343 ; des Hongrois et des Allemands344, des ratissages.

Lřaga del Sil, de li roi e dei rivui a Lřeau du Sile, des canaux et des è passada sot i punth ; Řlsou e la luna e petits fossés est passée sous les ponts. li steli han fat lun de dì e de nuot ; li Le soleil, la lune et les étoiles ont nuvuli a son dudi avant e Řndriu dal éclairé le jour et la nuit. Venus de la mar ; han dat aga a la tiara muàrta da mer, les nuages sont allés et ils ont seit o al han Řmbombada quant ca no donné de lřeau à la terre qui mourait de coventeva ; soif ou ils lřont noyée quand il ne

343 Allemands de la Première Guerre mondiale 344 Allemands de la Deuxième Guerre mondiale

264 siors e puareth ca divi a limuosina a fallait pas. Les riches et les pauvres, duarmi tal thimiteri, sot Řn metro de qui quêtaient, dorment au cimetière, tiara o ta li colombari driu na puartuta sous un mètre de terre ou dans des de marmo che na vuolta siaràda a no se tombes murales derrière une porte de viarth pì, par nissuna rason. marbre, qui une fois fermée ne sřouvre Na considerathion ca ven subito da fan plus, sous aucun prétexte. Il existe une a è chista : na vuolta al era tanta dent chose que nous devons prendre tout de quanta can dřè Řncuoi, ma li ciasi a son suite en considération : autrefois il y pì che redopladi. Parchè ? avait autant de gens que maintenant, mais aujourdřhui les maisons ont plus que doublé. Pourquoi ?

Na vuolta a eri famèi de vinti, Jadis des familles de vingt ou trenta personi ca vivevi sot Řntet sovo, trente personnes vivaient sous leur o de Řn paròn ; Řncuoi, li famèi a son propre toit ou sous celui dřun patron. curàdi : on, femina, un o doi fioi. Aujourdřhui, les familles sont soignées Ogni fameùta, par quant minùda, a vif : un homme, une femme, un ou deux par conto sovo e la pì part a son paròns enfants. Chaque petite famille, pour de ciasa dulà ca vivi. Ogni famèa a vif autant quřelle soit petite, vit pour son ta do tre stanthi, cun duti i comoditàt propre compte et la plupart sont del dì de Řncuoi. propriétaires. Chaque famille dispose de deux ou trois chambres, avec tout le confort moderne.

Lřan de lřinvasion dei mucs e dei Lřannée de lřinvasion des ongaresi al manceva dut e a era sciàrsa Allemands et des Hongrois, on ancia la polenta. Al è stat el an de li manquait de tout et même la polenta renghi e de li menuli. était rare. Cřétait lřannée des maquereaux secs et sales et des petites Ta na famèa de dièse vinti personi a sardines. Dans une famille de dix ou vigniva cuota na renga, a vigniva liàda vingt personnes, on cuisait un e piciàda sot Řl lampion. maquereau, on lřattachait et on le La dent, un a la vuolta, a tocèva la pendait sous la lampe. Les gens, une renga cu Řn bocòn de polenta e a personne à la fois, touchaient le magneva la polenta cu lřodour de la maquereau avec un morceau de polenta renga. et ils mangeaient la polenta imprégnée Quant che la polenta a era par finì, la de lřodeur du maquereau. Quand la renga a vigniva dispiciàda e fata a polenta était finie, le maquereau était tucùth pai omis, e fioi e fèmini a décroché et coupé en petits morceaux contentèvi doma i vuòi ; pour les hommes, les enfants et les femmes se rassasiant seulement les cun chel cal restèva de la polenta al yeux. Les hommes accompagnaient le

265 vigniva companasàt dai omis Řl tucùt petit morceau de maquereau avec ce de renga e nincia Řn spinc al vigniva qui restait de polenta et aucune arrête mitùt Řn banda. nřétait mise de côté. Dopu, Řl plat de radiciu al vigniva Ensuite, le plat de radicio était Řmplinìt de aga e biùt, par distudà la rempli dřeau et bu pour éteindre la soif. sèit ; alora na conventeva lava i plath Autrefois on ne lavait pas les assiettes cui detersive de řncuoi ; bastava metiu avec du liquide vaisselle comme ta lřaga e suiaiu. aujourdřhui ; il suffisait de les mettre dans lřeau et de les essuyer.

Li fèmini a crompèvi Řnbotega un Les femmes achetaient dans la dethimo de oio cal basteva un meis ; boutique un dixième dřhuile, ce qui ardièl e gras de purthièl a eri li cunthi suffisait pour un mois ; le lard et le gras usàdi : e verghini budi! du cochon étaient les assaisonnements habituels et encore eut-il fallu en avoir !

ŘN tanti famèi a nol era nincia Dans beaucoup de familles, il nřy plath e scudièli abastantha ; a me avait pas assez dřassiettes et de bols. conteva na femina, ca veva undese tra Une femme me racontait quřils étaient fradis e sours, e che li scudièli Řnciasa onze frères et soeurs et quřil y avait six a eri sie Řn dut ; tasses en tout à la maison. alora prin a magnevi ta li sie scudièli i Alors les petits frères mangeaient, fradis pì pithui, e dopu chei altri. en premier, dans les six bols puis Li fèmini maridàdi a eri sempri o da lat venaient les autres. Les femmes o da vovo e coma li besti ta li stali a mariées étaient toujours soit en train fevi Řn fiòl a lřan, fin ca eri boni da dřallaiter soit enceintes et comme les fani, thentha calcolà i abòrdi : pleni o animaux dans lřétable elles faisaient un slàipi li fèmini a divi avant fin ca se enfant par année, tant quřelles suièvi e an dřera puoci de sterpi. pouvaient en faire, sans compter les avortements : pleines ou vides, les femmes allaient de lřavant, il y en avait très peu de stériles.

Al era fiesta granda quant che li Il y avait grand fête quand les ciampani a sunèvi a sopi ; alora Řn tola cloches sonnaient le baptême. Alors sur al era polenta, polenta e brout de la table, on trouvait de la polenta, de la gialina, cui risi cuoiti, fin ca doventèvi polenta mélangée à du bouillon de coma la cola ; poule, du riz cuit jusquřà ce quřil par doi o tre dis a se magneva mièi, ma devienne de la colle. Pendant deux ou Řl fato al vigniva de spes parchè ta na trois jours on mangeait mieux et cela ciasa li fèmini maridàdi a eri tanti e ora arrivait souvent parce que dans une

266 una ora lřaltra a fèva un fiol e Řl maison, les femmes mariées étaient meràcu del pan e del brout de gialina nombreuses et soit lřune soit lřautre al vigniva de spes. avait un enfant ; par conséquent le miracle du pain et du bouillon de poule se produisait souvent.

Li fèmini a fevi fila tali stali de En hiver, les femmes filaient la unviar, parchè ulì al era pì cialt che Řn laine dans les étables, parce quřil y cusina ; i omis a duièvi a la tria o a fevi faisait plus chaud que dans la cuisine. thistòns cu li saci, o scovi de sorc o de Les hommes jouaient aux pions ou ils bachèth, par scovà Řl curtif al sabo ; a tressaient les corbeilles avec de lřosier rothàvi thocui o dalmini cun strichi de ou ils fabriquaient les balais en sorgho lata e bruciùti da thèntinaio a ou en baguette pour balayer la cour le Řmbrocevi sot suoli de covertòn. samedi. Ils cloutaient des sabots ou ils fabriquaient des sabots tout en bois ; en utilisant des bandes dřaluminium et des petits clous en aluminium ils clouaient de la gomme en guise de semelles.

Li fèmini pì anthiani a sciapinèvi Les femmes, les plus âgées, cialthi e calthèth, cun athi de bombàs réparaient des bas et des chaussettes crompàdi là de la Gigia pustina, cui avec des écheveaux de fil de coton vovi de gialina. achetés chez Gigia pustina, grâce aux A na therta ora a se distudèva Řl oeufs de poule. A une certaine heure on lampion e la dent a diva a durmì tai éteignait la lumière et les gens allaient paiòns de sclofuli, sot cuiarti, sfilthàdi dormir sur des matelas dřépis de paille, e plumìns. sous des couvertures et des duvets.

A la matina bunora i bovàrs a divi Le matin, de bonne heure, les a govern li besti, a moldi e dopu Řn bouviers sřoccupaient des bêtes, ils les lataria a portà Řl lat ; trayaient puis apportaient le lait à la laiterie.

tai ciamps de istàt an dřera sempri En été, il y avait toujours quelque da fa e ancia a lřunviar : al era da chose à faire dans les champs, tout boscià cul cortelàth e la sièa, da comme en hiver : il fallait parecià i pai pa la vit e li saci par débroussailler avec la machette et la thàrpì, da taià i penath da missià cul scie, préparer des poteaux pour la vigne fèn pa li besti ; da dì al mulin ; da et les osiers pour poter, couper les sclarì i bampui de la vit ; da fà sgiavìns hauts des épis de maïs pour les ; da muovi la tiara de li planti par fa mélanger avec le foin pour les murì la grama ; da portà Řlpissaròt tai animaux, aller au Moulin, nettoyer les

267 prath ; da muovi la tiara cul varsòr par pampres de la vigne, faire des têtes de semenà, a la viarta, la blava ; da champ, bouger la terre des plantes pour sparnithà Řl vano tal furmìnt, da dà su faire mourir la mauvaise herbe, porter la grassa ta la cort ; da lavorà da lřengrais liquide dans les prés, labourer manàra, sèon e cortelath par taià li la terre pour semer au printemps le legni da doprà tal foghèr ; da purthità : maïs, répandre lřengrais sur le froment, a no lřera mai da sta cu li mans Řn mettre lřengrais dans sa cour, travailler scarsèla. de la hache, de la scie et de la machette pour couper le bois à brûler, tuer le cochon. Il y avait toujours quelque chose à faire.

Na furtuna par Bania a son li Une chance pour Bannia, ce sont frabichi de Pordenòn : la Rex, la Scala les usines de Pordenone : Rex, Scala et e altri, no doma parché tanta dent ha dřautres, non seulement parce que trovàt lavoro, ma parché a son vignùdi beaucoup de gens y ont trouvé du su tanti frabicùti ca lavori par cont de travail, mais aussi parce que beaucoup li frabichi pì grandi e de petites usines se sont installées et elles travaillent pour le compte des cussì altra dent, thentha muòvissi dal grandes usines. Ainsi, dřautres gens, paeis, ha trovàt da fa ben ; cussì a sans bouger du village, ont trouvé à lavori li ostarii, li beciarii, li boteghi, i faire du bien. Ainsi, les auberges, les mecanichi : parché debot al è pì boucheries, les boutiques et les machine che no dent. garagistes travaillent : parce que bientôt il y aura plus de voitures que de gens.

In puòc pì de quaranta ani la En un peu plus de quarante ans, la situatiòn al è gambiàda coma dal dì a situation a changé comme le passage la nuot. du jour à la nuit. Si les riches Se tornèssi Řnca i siors de na vuolta, a dřautrefois, revenaient, ils mourraient murirèssi de rabia, e sa tornèssi chei ca de rage, et si ceux qui ont peiné toute han lambicàt duta la vita sot paròn, a leur vie pour un patron revenaient, ils no ghi pararès vero da podèr vivi ta ne croiraient pas quřil est possible de chista bondàntha e finalmente a vivre dans cette abondance. Ils podarèssi ciapà na passùda dopu tanti pourraient enfin sřempiffrer après tant ani de fan. dřannées de faim.

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“Bel coma un ciaval” de Pier Paolo Pasolini

Bel coma un ciaval Beau comme un cheval

Me pare al me à dat thento franchi ; Mon père mřa donné cent lires ; Vinti anni, bel coma un ciaval, Vingt ans, beau comme un cheval, Ardi de fieste e de ligrii. Je désire fêtes et joies.

Al cine al bal a li ligrii, Au cinéma, au bal, aux fêtes, Fiesta, te meni al ciaval ; A la fête, tu emmènes le cheval ; Vita, te costi thento franchi. Vie, tu coûtes cent lires.

Mi ridi cui me thento franchi Je ris avec mes cent lires Cui rith e i vuoj rossi de ligrii Avec mes boucles et mes yeux rouges E li nothenthi dal ciaval. de joies Et les innocences du cheval. Siors, ve costi thento franchi. Messieurs, je vous coûte cent lires.

La nuova gioventù Poesie friulane 1941-1974.

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“El Testament Coran” de Pier Paolo Pasolini345

In ta l'an dal quaranta quatro fevi En l'an quarante quatre, je el gardon dei Botèrs: Al era il nuostri travaillais comme garçon de ferme timp sacro sabuít dal sòul dal dover. chez les Botèrs: Cřétait notre moment Núvuli negri tal foghèr thàculi blanci sacré dirigé par le soleil du devoir. in tal thièl a eri la poura e el piathèr de Nuages noirs dans la cheminée, amà la falth e el martièl. cumulus blancs dans le ciel, il y avait la peur et le plaisir dřaimer la faux et le marteau.

Mi eri un pithu de sèdese ani con Jřétais un jeune de seize ans avec un cuòr rugio e pothale cui vuoj coma un coeur furieux et puissant avec des rossi rovani e i ciavièj coma chej de yeux rouges de fatigue et les cheveux me mare. Scuminthievi a dujà a li bali, comme ceux de ma mère. Je a ondi i rith, a balà de fiesta. Scarpi commençais à jouer aux boules, à scuri! ciamesi clari! dovenetha, tiara gominer mes boucles, à danser aux foresta! fêtes . Chaussures noir es ! c hem i ses blanches! jeunesse, terre étrangère!

Autrefois on allait à la pêche à la Chela vuolta se 'ndava a rani de grenouille de nuit avec la lampe à nuòt col feràl e la fòssina. Rico al pétrole et le trident. Rico illuminait au sanganava li ciani e i bruscànduj col rouge les cannes et les asperges avec la feral ros ta l'umbría ch'a inglassava i lampe à pétrole rouge dans l'ombre qui vuos. Tal Sil se trovava pissíguli a glaçait les os. Dans le Sile, on trouvait mijars in ta li pothi. Se 'ndava plan des petits poissons par milliers dans thentha un thigu. les mares. On avançait lentement sans un bruit.

Dans le petit bois par poignée, In ta la boscheta dai poj 'pena après avoir mangé, tout le groupe des magnàt se ingrumava duta la jeunes sřentassait et là souvent on compagnia dai fiòj, e lí spes se blasphémait et on chantait comme des bestemava e coma uthiej se ciantava. oiseaux. Ensuite on jouait aux cartes à Dopo se dujava a li ciarti a l'umbría da lřombre du maïs. La mère et le père la blava. La mare e il pare a eri muarti. étaient morts.

De Domènia, òmis dal cuòr gredo, Le Dimanche, hommes au coeur se coreva via in bicicleta par loucs de brave, on partait en vélo pour des un inciànt sensa pretho. E na sera mi ài endroits dřun enchantement sans prix. vist la Neta in tal lustri da la boscheta Et un soir, jřai retrouvé Neta au milieu ch'a menava a passòn la feda. Liena co des lueurs du petit bois qui menait aux

345 La traduction a été vérifiée par un habitant de Bannia qui vit sur place.

270 la sova bacheta a moveva l'aria de champs le troupeau. Avec sa baguette, seda. elle bougeait lřair de soie.

Mi nasavi de arba e ledàn e dei Je sentais lřherbe, le fumier et les sudòurs rassegnadi tal me cialt stomi sueurs résignés dans mon estomac de de corbàn; e li barghessi impiradi tai cuir chaud ; le pantalon enfilé sur les flancs, da l'alba dismintiadi, a no hanches et oublié, depuis l'aube, il ne cujerdavin la vuoja sglonfa de albi couvrait pas lřenvie gonflée dřaubes insumiadi e seri thentha fresc de ploja ensommeillées et de soirs sans la fraîcheur de la pluie

Pour la première fois, jřai essayé Par la prima vuolta ài provàt cun avec cette fille de treize ans et plein chela fiola de tredese ani e plen de dřardeur, je me suis sauvé pour le ardòur soj s-ciampàt par cuntalu ai me raconter à mes compagnons. Cřétait cumpagni. Al era Sabo, e nancia un Samedi et on ne voyait même pas un cian no se vedeva par li stradi. Al chien dans les rues. Le lieu-dit selan brusava el loúc de Selàn. Li luci duti brûlait. Toutes lumières éteintes. distudadi. Au milieu de la place, un mort In mieth da la platha un muàrt ta dans une mare de sang gelé. Dans le na potha de sanc glath. Tal paese village désert comme une mer, quatre desert coma un mar quatro todèscs a allemands mřont attrapé et en criant, me àn ciapàt e thigànt rugio a me àn furieux, ils mřont emmené dans un menàt ta un camio fer in ta l'umbría. camion immobile dans l'ombre. Après Dopo tre dis a me àn piciàt in tal trois jours, ils mřont pendu au mûrier moràr de l'osteria. de lřauberge.

Je laisse en héritage mon image dans la conscience des riches. Les Lassi in reditàt la me imàdin ta la yeux vides, les vêtements qui sentent cossientha dai siòrs. I vuòj vuòiti, i mes sueurs rudes. Avec les Allemands, abith ch'a nasin dei me tamari sudòurs. je nřai pas eu peur de laisser ma Coi todescs no ài vut timòur de lassà la jeunesse. Vive le courage, la douleur me dovenetha. Viva el coragiu, el et lřinnocence des pauvres! dolòur e la nothentha dei puarèth!

La nuova gioventù Poesie friulane 1941-1974.

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Présentation des outils didactiques par l’ARLeF

“AGHE SUTE, AGHE “AGHE SUTE, AGHE BAGNADE BAGNADE

Educazion plurilengâl Ŕ la ARLeF e Education plurilinguistique Ŕ lřARLeF presente i materiâi didatics ŖAGHE présente les outils didatiques ŖAGHE SUTE, AGHE BAGNADEŗ e SUTE, AGHE BAGNADEŗ et ŖGUIDE PAI INSEGNANTSŗ ŖGUIDE PAI INSEGNANTSŗ

Martars ai 24 di Novembar si Mardi 24 Novembre se déroulera davuelzarà aes 18.00 li de Sale à 18.00 à la Salle Pasolini (Palais de la Pasolini (Palaç de Regjon -Vie Région -Vie Sabbadini, 31 - Udine), la Sabbadini, 31 - Udin), la presentazion présentation de deux importants outils di doi impuartants materiâi didatics didatiques financés par lřARLeF : finanziâts de ARLeF: ŖAghe sute, ŖAghe sute, Aghe Bagnadeŗ et ŖGuide Aghe Bagnadeŗ e ŖGuide pai pai insegnantsŗ. insegnantsŗ.

A saran presints Lorenzo Zanon, Lorenzo Zanon, président de President de ARLeF, Silvana Schiavi lřARLeF, Silvana Schiavi Fachin, Fachin, componente dal grup european membre du groupe européen de di ricercje, Laura Nicoloso e Stefania recherches, Laura Nicoloso et Stefania Garlatti Costa che, rispetivementri, e à Garlatti Costa qui ont, respectivement, metût in vore il progjet e e à seguît i mis in place le projet et ont suivi les aspiets linguistics, e Pierino Donada, aspects linguistiques et Pierino component dal CTS de Agjenzie. Donada, membre du CTS de lřAgence, seront présents. ŖAghe sute, Aghe Bagnadeŗ al è ŖAghe sute, Aghe Bagnadeŗ est un progjet european di ricercje pal un projet européen de recherches sostignî e disvilupâ la scriture pour aider et développer l’écriture creative e di grup in lenghe imaginaire et d’ensemble en langues minoritarie, che al à viodût cjapâts minoritaires, qui a réuni les élèves de dentri i arlêfs de scuele elementâr di lřécole élémentaire de Bordan, les Bordan, i arlêfs di une scuele di élèves dřune école de Dublin, dřune Dublin, di une scuele de Isole di Lewis école de lřIle de Lewis et dřune école e di une scuele galese di galloise de Carmarthenshire. Carmarthenshire.

I fruts des scuelis cjapadis dentri a Les enfants des classes concernées àn colaborât fra di lôr, ancje par mieç ont collaboré entre eux, grâce à dal ûs di imprescj modernis di Internet et la poste électronique, pour comunicazion tant che Internet e créer une histoire, ils ont pu ainsi pueste eletroniche, par creâ une storie, développer leurs capacités de lecture podint cussì disvilupâ lis abilitâts di et dřécriture en plus du frioulan aussi leture e scriture sore che par furlan en anglais, en lřutilisant comme langue

272 ancje par inglês, doprade tant che commune de communication. lenghe comun di comunicazion.

Dongje de publicazion Aghe sute, La publication de ŖAghe sute, Aghe bagnade, il fondamentâl Aghe bagnadeŗ, est lřélément contribût dât de “Guide pai fondamental donné à “Guide pai insegnants”, un strument valit par insegnants”, cřest un outil utile pour sostignî l’insegnament des abilitâts di développer l’enseignement des scriture dai fruts bilengâi ancje tes capacités dřécriture des enfants lenghis minoritariis. bilingues même dans les lngues minoritaires. ŖLa ARLeF Ŕ al dîs il diretôr ŖLřARLeF Ŕ dit le directeur Massimo Duca Ŕ e à ritegnût Massimo Duca Ŕ a considéré comme impuartant finanziâ progjets come important le financement de projets chescj parcè che sore a furnî materiâl comme celui-ci car ainsi ils permettent didatic util, riflessions pes scuelis, a àn de fournir des outils didactiques utiles, dimostrât la validitât de educazion de mener des réflexions pour les écoles plurilengâl e a àn fat capî ai fruts il et de démontrer la validité de significât di jessi part di un grup l’éducation plurilinguiste et à faire sociâl, di une comunitât e tal stes timp comprendre aux enfants le sens dal mont globâl. ŗ dřappartenir à un groupe social, à une communauté et en mêmed temps au monde entier. Ŗ

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Présentation “AGHE SUTE, AGHE BAGNADE” à San Vito al Tagliamento

Jeudi 18 Mars, on présente à San Vito al Tagliamento la publication, résultat dřun projet Europeén pour la tutelle des langues minoritaires.

LřARLeF Ŕ Agjenzie Regjonâl pe Lenghe Furlane, en tant que promoteur et aide pour les initiatives liées à la production de matériel didactique en langue frioulane autour dřune éducation plurilinguiste et elle a appuyé la publication de “Aghe sute, aghe bagnade”. Il sřagit de la présentation du projet européen de recherches pour le soutien et le développement des écrits dřimagination et de collaboration en langues minoritaires, qui englobe les élèves de lřécole élémentaire de Bordan, les élèves dřune école de Dublin, dřune école de lřIle de Lewis et dřune école galloise de Carmarthenshire. ŖAghe sute, aghe bagnadeŗ présente donc une entreprise valable pour aider lřactivité didactique et un support pour les enseignants qui travaillent dans le secteur et qui rapproche les projets en langues minoritaires.

Après la présentation officielle faite à Udine à la fin de lřan dernier, il y a en programmation diverses présentations sur le territoire des trois provinces de Gorizia, Pordenone et Udine, adressées en particulier aux enseignants et à tous ceux qui sont intéressés. Une de ces programmations est prévue en collaboration avec la Mairie de San Vito al Tagliamento, pour

jeudi 18 Mars 2010 à 17.30

à la Bibliothèque Communale, via Amalteo, 41

à San Vito al Tagliamento.

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Annexe 4

Texte législatif :

Legge n. 482

Roma, 15 Dicembre 1999

Ŗ Norme in materia di tutela delle minoranze linguistiche storicheŗ Art. 1 1. La lingua ufficiale della Repubblica é l'italiano. 2. La Repubblica, che valorizza il patrimonio linguistico e culturale della lingua italiana, promuove altresì la valorizzazione delle lingue e delle culture tutelate dalla presente legge.

Art. 2 1. In attuazione dell'articolo 6 della Costituzione e in armonia con i princìpi generali stabiliti dagli organismi europei e internazionali, la Repubblica tutela la lingua e la cultura delle popolazioni albanesi, catalane, germaniche, greche, slovene e croate e di quelle parlanti il francese, il franco-provenzale, il friulano, il ladino, l'occitano e il sardo.

Art. 3 1. La delimitazione dell'ambito territoriale e subcomunale in cui si applicano le disposizioni di tutela delle minoranze linguistiche storiche previste dalla presente legge é adottata dal consiglio provinciale, sentiti i comuni interessati, su richiesta di almeno il quindici per cento dei cittadini iscritti nelle liste elettorali e residenti nei comuni stessi, ovvero di un terzo dei consiglieri comunali dei medesimi comuni. 2. Nel caso in cui non sussista alcuna delle due condizioni di cui al comma 1 e qualora sul territorio comunale insista comunque una minoranza linguistica ricompresa nell'elenco di cui all'articolo 2, il procedimento inizia qualora si pronunci favorevolmente la popolazione residente, attraverso apposita consultazione promossa dai soggetti aventi titolo e con le modalità previste dai rispettivi statuti e regolamenti comunali. 3. Quando le minoranze linguistiche di cui all'articolo 2 si trovano distribuite su territori provinciali o regionali diversi, esse possono costituire organismi di coordinamento e di proposta, che gli enti locali interessati hanno facoltà di riconoscere.

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Art. 4 1. Nelle scuole materne dei comuni di cui all'articolo 3, l'educazione linguistica prevede, accanto all'uso della lingua italiana, anche l'uso della lingua della minoranza per lo svolgimento delle attività educative. Nelle scuole elementari e nelle scuole secondarie di primo grado é previsto l'uso anche della lingua della minoranza come strumento di insegnamento. 2. Le istituzioni scolastiche elementari e secondarie di primo grado, in conformità a quanto previsto dall'articolo 3, comma 1, della presente legge, nell'esercizio dell'autonomia organizzativa e didattica di cui all'articolo 21, commi 8 e 9, della legge 15 marzo 1997, n. 59, nei limiti dell'orario curriculare complessivo definito a livello nazionale e nel rispetto dei complessivi obblighi di servizio dei docenti previsti dai contratti collettivi, al fine di assicurare l'apprendimento della lingua della minoranza, deliberano, anche sulla base delle richieste dei genitori degli alunni, le modalità di svolgimento delle attività di insegnamento della lingua e delle tradizioni culturali delle comunità locali, stabilendone i tempi e le metodologie, nonché stabilendo i criteri di valutazione degli alunni e le modalità di impiego di docenti qualificati. 3. Le medesime istituzioni scolastiche di cui al comma 2, ai sensi dell'articolo 21, comma 10, della legge 15 marzo 1997, n. 59, sia singolarmente sia in forma associata, possono realizzare ampliamenti dell'offerta formativa in favore degli adulti. Nell'esercizio dell'autonomia di ricerca, sperimentazione e sviluppo, di cui al citato articolo 21, comma 10, le istituzioni scolastiche adottano, anche attraverso forme associate, iniziative nel campo dello studio delle lingue e delle tradizioni culturali degli appartenenti ad una minoranza linguistica riconosciuta ai sensi degli articoli 2 e 3 della presente legge e perseguono attività di formazione e aggiornamento degli insegnanti addetti alle medesime discipline. A tale scopo le istituzioni scolastiche possono stipulare convenzioni ai sensi dell'articolo 21, comma 12, della citata legge n. 59 del 1997. 4. Le iniziative previste dai commi 2 e 3 sono realizzate dalle medesime istituzioni scolastiche avvalendosi delle risorse umane a disposizione, della dotazione finanziaria attribuita ai sensi dell'articolo 21, comma 5, della legge 15 marzo 1997, n. 59, nonché delle risorse aggiuntive reperibili con convenzioni, prevedendo tra le priorità stabilite dal medesimo comma 5 quelle di cui alla presente legge. Nella ripartizione delle risorse di cui al citato comma 5 dell'articolo 21 della legge n. 59 del 1997, si tiene conto delle priorità aggiuntive di cui al presente comma. 5. Al momento della preiscrizione i genitori comunicano alla istituzione scolastica interessata se intendono avvalersi per i propri figli dell'insegnamento della lingua della minoranza. Art. 5 1. Il Ministro della pubblica istruzione, con propri decreti, indica i criteri generali per l'attuazione delle misure contenute nell'articolo 4 e può promuovere

276 e realizzare progetti nazionali e locali nel campo dello studio delle lingue e delle tradizioni culturali degli appartenenti ad una minoranza linguistica riconosciuta ai sensi degli articoli 2 e 3 della presente legge. Per la realizzazione dei progetti é autorizzata la spesa di lire 2 miliardi annue a decorrere dall'anno 1999. 2. Gli schemi di decreto di cui al comma 1 sono trasmessi al Parlamento per l'acquisizione del parere delle competenti Commissioni permanenti, che possono esprimersi entro sessanta giorni.

Art. 6 1. Ai sensi degli articoli 6 e 8 della legge 19 novembre 1990, n. 341, le università delle regioni interessate, nell'ambito della loro autonomia e degli ordinari stanziamenti di bilancio, assumono ogni iniziativa, ivi compresa l'istituzione di corsi di lingua e cultura delle lingue di cui all'articolo 2, finalizzata ad agevolare la ricerca scientifica e le attività culturali e formative a sostegno delle finalità della presente legge.

Art. 7 1. Nei comuni di cui all'articolo 3, i membri dei consigli comunali e degli altri organi a struttura collegiale dell'amministrazione possono usare, nell'attività degli organismi medesimi, la lingua ammessa a tutela. 2. La disposizione di cui al comma 1 si applica altresì ai consiglieri delle comunità montane, delle province e delle regioni, i cui territori ricomprendano comuni nei quali é riconosciuta la lingua ammessa a tutela, che complessivamente costituiscano almeno il 15 per cento della popolazione interessata. 3. Qualora uno o più componenti degli organi collegiali di cui ai commi 1 e 2 dichiarino di non conoscere la lingua ammessa a tutela, deve essere garantita una immediata traduzione in lingua italiana. 4. Qualora gli atti destinati ad uso pubblico siano redatti nelle due lingue, producono effetti giuridici solo gli atti e le deliberazioni redatti in lingua italiana.

Art. 8 1. Nei comuni di cui all'articolo 3, il consiglio comunale può provvedere, con oneri a carico del bilancio del comune stesso, in mancanza di altre risorse disponibili a questo fine, alla pubblicazione nella lingua ammessa a tutela di atti ufficiali dello Stato, delle regioni e degli enti locali nonché di enti pubblici non territoriali, fermo restando il valore legale esclusivo degli atti nel testo redatto in lingua italiana.

Art. 9 1. Fatto salvo quanto previsto dall'articolo 7, nei comuni di cui all'articolo 3 è consentito, negli uffici delle amministrazioni pubbliche, l'uso orale e scritto

277 della lingua ammessa a tutela. Dall'applicazione del presente comma sono escluse le forze armate e le forze di polizia dello Stato. 2. Per rendere effettivo l'esercizio delle facoltà di cui al comma 1, le pubbliche amministrazioni provvedono, anche attraverso convenzioni con altri enti, a garantire la presenza di personale che sia in grado di rispondere alle richieste del pubblico usando la lingua ammessa a tutela. A tal fine é istituito, presso la Presidenza del Consiglio dei ministri - Dipartimento per gli affari regionali, un Fondo nazionale per la tutela delle minoranze linguistiche con una dotazione finanziaria annua di lire 9.800.000.000 a decorrere dal 1999. Tali risorse, da considerare quale limite massimo di spesa, sono ripartite annualmente con decreto del Presidente del Consiglio dei ministri, sentite le amministrazioni interessate. 3. Nei procedimenti davanti al giudice di pace é consentito l'uso della lingua ammessa a tutela. Restano ferme le disposizioni di cui all'articolo 109 del codice di procedura penale.

Art. 10 1. Nei comuni di cui all'articolo 3, in aggiunta ai toponimi ufficiali, i consigli comunali possono deliberare l'adozione di toponimi conformi alle tradizioni e agli usi locali.

Art. 11 1. I cittadini che fanno parte di una minoranza linguistica riconosciuta ai sensi degli articoli 2 e 3 e residenti nei comuni di cui al medesimo articolo 3, i cognomi o i nomi dei quali siano stati modificati prima della data di entrata in vigore della presente legge o ai quali sia stato impedito in passato di apporre il nome di battesimo nella lingua della minoranza, hanno diritto di ottenere, sulla base di adeguata documentazione, il ripristino degli stessi in forma originaria. Il ripristino del cognome ha effetto anche per i discendenti degli interessati che non siano maggiorenni o che, se maggiorenni, abbiano prestato il loro consenso. 2. Nei casi di cui al comma 1 la domanda deve indicare il nome o il cognome che si intende assumere ed é presentata al sindaco del comune di residenza del richiedente, il quale provvede d'ufficio a trasmetterla al prefetto, corredandola di un estratto dell'atto di nascita. Il prefetto, qualora ricorrano i presupposti previsti dal comma 1, emana il decreto di ripristino del nome o del cognome. Per i membri della stessa famiglia il prefetto puó provvedere con un unico decreto. Nel caso di reiezione della domanda, il relativo provvedimento puó essere impugnato, entro trenta giorni dalla comunicazione, con ricorso al Ministro di grazia e giustizia, che decide previo parere del Consiglio di Stato. Il procedimento é esente da spese e deve essere concluso entro novanta giorni dalla richiesta.

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3. Gli uffici dello stato civile dei comuni interessati provvedono alle annotazioni conseguenti all'attuazione delle disposizioni di cui al presente articolo. Tutti gli altri registri, tutti gli elenchi e ruoli nominativi sono rettificati d'ufficio dal comune e dalle altre amministrazioni competenti.

Art. 12 1. Nella convenzione tra il Ministero delle comunicazioni e la società concessionaria del servizio pubblico radiotelevisivo e nel conseguente contratto di servizio sono assicurate condizioni per la tutela delle minoranze linguistiche nelle zone di appartenenza. 2. Le regioni interessate possono altresì stipulare apposite convenzioni con la società concessionaria del servizio pubblico radiotelevisivo per trasmissioni giornalistiche o programmi nelle lingue ammesse a tutela, nell'ambito delle programmazioni radiofoniche e televisive regionali della medesima società concessionaria; per le stesse finalità le regioni possono stipulare appositi accordi con emittenti locali. 3. La tutela delle minoranze linguistiche nell'ambito del sistema delle comunicazioni di massa é di competenza dell'Autorità per le garanzie nelle comunicazioni di cui alla legge 31 luglio 1997, n.249, fatte salve le funzioni di indirizzo della Commissione parlamentare per l'indirizzo generale e la vigilanza dei servizi radiotelevisivi.

Art. 13 1. Le regioni a statuto ordinario, nelle materie di loro competenza, adeguano la propria legislazione ai princìpi stabiliti dalla presente legge, fatte salve le disposizioni legislative regionali vigenti che prevedano condizioni più favorevoli per le minoranze linguistiche.

Art. 14 1. Nell'ambito delle proprie disponibilità di bilancio le regioni e le province in cui siano presenti i gruppi linguistici di cui all'articolo 2 nonché i comuni ricompresi nelle suddette province possono determinare, in base a criteri oggettivi, provvidenze per l'editoria, per gli organi di stampa e per le emittenti radiotelevisive a carattere privato che utilizzino una delle lingue ammesse a tutela, nonché per le associazioni riconosciute e radicate nel territorio che abbiano come finalità la salvaguardia delle minoranze linguistiche.

Art. 15 1. Oltre a quanto previsto dagli articoli 5, comma 1, e 9, comma 2, le spese sostenute dagli enti locali per l'assolvimento degli obblighi derivanti dalla presente legge sono poste a carico del bilancio statale entro il limite massimo complessivo annuo di lire 8.700.000.000 a decorrere dal 1999.

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2. L'iscrizione nei bilanci degli enti locali delle previsioni di spesa per le esigenze di cui al comma 1 é subordinata alla previa ripartizione delle risorse di cui al medesimo comma 1 tra gli enti locali interessati, da effettuare con decreto del Presidente del Consiglio dei ministri. 3. L'erogazione delle somme ripartite ai sensi del comma 2 avviene sulla base di una appropriata rendicontazione, presentata dall'ente locale competente, con indicazione dei motivi dell'intervento e delle giustificazioni circa la congruità della spesa.

Art. 16 1. Le regioni e le province possono provvedere, a carico delle proprie disponibilità di bilancio, alla creazione di appositi istituti per la tutela delle tradizioni linguistiche e culturali delle popolazioni considerate dalla presente legge, ovvero favoriscono la costituzione di sezioni autonome delle istituzioni culturali locali già esistenti.

Art. 17 1. Le norme regolamentari di attuazione della presente legge sono adottate entro sei mesi dalla data di entrata in vigore della medesima, sentite le regioni interessate.

Art. 18 1. Nelle regioni a statuto speciale l'applicazione delle disposizioni più favorevoli previste dalla presente legge é disciplinata con norme di attuazione dei rispettivi statuti. Restano ferme le norme di tutela esistenti nelle medesime regioni a statuto speciale e nelle province autonome di Trento e di Bolzano. 2. Fino all'entrata in vigore delle norme di attuazione di cui al comma 1, nelle regioni a statuto speciale il cui ordinamento non preveda norme di tutela si applicano le disposizioni di cui alla presente legge.

Art. 19 1. La Repubblica promuove, nei modi e nelle forme che saranno di caso in caso previsti in apposite convenzioni e perseguendo condizioni di reciprocità con gli Stati esteri, lo sviluppo delle lingue e delle culture di cui all'articolo 2 diffuse all'estero, nei casi in cui i cittadini delle relative comunità abbiano mantenuto e sviluppato l'identità socio-culturale e linguistica d'origine. 2. Il Ministero degli affari esteri promuove le opportune intese con altri Stati, al fine di assicurare condizioni favorevoli per le comunità di lingua italiana presenti sul loro territorio e di diffondere all'estero la lingua e la cultura italiane. La Repubblica favorisce la cooperazione transfrontaliera e interregionale anche nell'ambito dei programmi dell'Unione europea.

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3. Il Governo presenta annualmente al Parlamento una relazione in merito allo stato di attuazione degli adempimenti previsti dal presente articolo.

Art. 20 1. All'onere derivante dall'attuazione della presente legge, valutato in lire 20.500.000.000 a decorrere dal 1999, si provvede mediante corrispondente riduzione delle proiezioni dello stanziamento iscritto, ai fini del bilancio triennale 1998-2000, nell'ambito dell'unità previsionale di base di parte corrente «Fondo speciale» dello stato di previsione del Ministero del tesoro, del bilancio e della programmazione economica per l'anno 1998, allo scopo parzialmente utilizzando, quanto a lire 18.500.000.000, l'accantonamento relativo alla Presidenza del Consiglio dei ministri e, quanto a lire 2.000.000.000, l'accantonamento relativo al Ministero della pubblica istruzione. 2. Il Ministro del tesoro, del bilancio e della programmazione economica é autorizzato ad apportare, con propri decreti, le occorrenti variazioni di bilancio.

(Pubblicata nella Gazzetta Ufficiale n. 297 del 20 dicembre 1999)

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Texte législatif :

Roma, 23 luglio 2008

OGGETTO: Piano di interventi e di finanziamenti per la realizzazione di progetti nazionali e locali nel campo dello studio delle lingue e delle tradizioni culturali appartenenti ad una minoranza linguistica (Legge 15 dicembre 1999, n. 482 art. 5) a. s. 2008/09.

Premessa

Nel 2009 si celebreranno i 10 anni dallřentrata in vigore della legge n. 482, provvedimento che disciplina in forma organica la tutela di dodici minoranze linguistiche insediate nel territorio italiano, dando applicazione al dettato costituzionale e alla normativa europea.

Come è noto con la promulgazione in Italia, dopo lunghe e complesse trattative, della legge 15 dicembre 1999 n. 482 - in attuazione dell'art. 6 della Costituzione ed in armonia con i principi generali stabiliti dagli organismi europei ed internazionali Ŕ allřart. 2 viene disposto che: «La Repubblica tutela la lingua e la cultura delle popolazioni albanesi, catalane, germaniche, greche, slovene e croate e di quelle parlanti il francese, il franco-provenzale, il friulano, il ladino, l'occitano e il sardo».

Tutelare lřapprendimento delle lingue minoritarie è indice di salvaguardia dellřesercizio del diritto allřistruzione nella lingua della comunità alla quale lřalunno appartiene, del trasferimento dei valori di tolleranza nei confronti di altre culture e tradizioni, del rispetto per la diversità linguistica e lřidentità socio- culturale di ogni europeo.

Il principio cardine a cui tutta lřazione messa in campo in questi anni si è ispirata è che le diversità linguistiche costituiscono per l'Italia e per l'Europa una risorsa: «La tutela e la promozione delle lingue minoritarie rappresentano un contributo importante per l'edificazione di una Europa fondata sui principi della democrazia e della diversità culturale, nel quadro della sovranità nazionale e della integrità territoriale» (Carta Europea delle Lingue Regionali o Minoritarie Ŕ Strasburgo, 5 novembre 1992).

La diversità linguistica è quindi un elemento fondamentale di cultura e democrazia. La Legge n. 482 ha introdotto, in particolare, agli articoli 4 e 5, specifiche disposizioni in materia di promozione della lingua delle minoranze sia

282 come strumento di svolgimento delle attività didattiche nella scuola materna e di insegnamento delle discipline nella scuola elementare e secondaria di 1° grado, sia come oggetto specifico di apprendimento nei predetti gradi di scuola.

Tali disposizioni, integrate dal Decreto del Presidente della Repubblica 2 maggio 2001 n. 345, contenente il Regolamento di attuazione della citata Legge, hanno consentito alla scuola dellřautonomia la realizzazione di importanti obiettivi nella salvaguardia e nel mantenimento delle lingue regionali a livello nazionale ed europeo, attraverso la costruzione di una rete di rapporti con le comunità di appartenenza, locali, nazionali ed europee, attraverso lřofferta di proposte di formazione durante tutto lřarco della vita -life long learning-, in attuazione del paradigma Ŗeducare istruendoŗ e in un ottica di tolleranza.

Indicazioni generali

Sulla base dellřesperienze dei progetti pervenuti in questi anni, dei percorsi sperimentati, delle metodiche che hanno registrato maggiore incisività ed efficacia nellřinsegnamento delle lingue minoritarie, questo Ministero indica, ai sensi di quanto previsto dal comma 1 dellřart. 2 del Regolamento di attuazione della Legge 15 dicembre 1999, n. 482, i criteri generali per lřattuazione delle misure contenute nellřart. 4 della predetta Legge.

Pertanto, con la presente circolare, si intende:

segnalare alle scuole il metodo CLIL (Content and Language Integrated Learning), che ha trovato ampia applicazione nei paesi europei, con ottimi risultati, sia nella scuola dellřinfanzia che nella scuola primaria per lřapprendimento della lingua minoritaria e straniera, come attestano numerosi studi europei a riguardo consultabili sui siti: http://www.eurydice.org http://gold.indire.it/datafiles/BDP

Questa pratica, integrando la lingua con il contenuto, con lřinsegnamento delle discipline attraverso lřuso della seconda lingua, ha permesso di affrontare i contenuti con un approccio nuovo, originale e più stimolante per gli alunni. Si è realizzato unř economia dei tempi, contestualizzando lřapprendimento e concentrando nello stesso insegnamento porzioni di curricoli diversi.

Lřuso veicolare e contestuale delle lingue minoritarie per lřinsegnamento dei contenuti disciplinari del curricolo come la storia, la geografia etc, ha trasformato le stesse lingue minoritarie storiche in lingue Ŗviveŗ rendendo il loro

283 apprendimento efficace: non si impara solo ad usare la lingua, ma si usa la lingua per apprendere.

incentivare le scuole a sviluppare la cultura di Ŗreteŗ, attualizzando lř impegno per lřinsegnamento delle lingue e delle culture di minoranza, utilizzando tutti gli spazi organizzativi - didattici messi a disposizione dalla normativa su citata per la promozione del bilinguismo e la contestualizzazione dellřapprendimento, al fine di proseguire l'azione intrapresa anche con una progettazione curricolare pluriennale. Attraverso il collegamento con le realtà locali e con il territorio le istanze formative emergenti ed i bisogni ad esse sottesi potranno essere trasformate in percorsi di studio individualizzati;

destinare parte del finanziamento da erogare a progetti più «strutturati» sullo specifico insegnamento delle lingue di minoranza, per le quali le scuole possono valutare le competenze acquisite, in linea con le direttive europee e da realizzare con i programmi di finanziamento che lřUnione Europea sviluppa su progetti inerenti la tutela delle minoranze linguistiche ed in linea con le indicazioni correnti. Le scuole sono invitate anche a far riferimento ai finanziamenti degli enti territoriali di appartenenza per lřattuazione delle iniziative previste dalla legge 482/99;

privilegiare, nellřerogazione dei fondi, il finanziamento per la produzione di materiali didattici trasferibili, purché non siano connessi ad attività editoriali, necessari allo svolgimento della stessa attività didattica e/o corsi di formazione ad essa connessa

Infatti la produzione di materiali divulgativi non didattici sarà finanziata solo entro il limite del dieci per cento del totale richiesto.

Progetti elaborati dalle Scuole

Ai sensi delle disposizioni di cui alla presente circolare, sono invitate a presentare propri percorsi progettuali tutte le scuole dellřinfanzia, primaria e secondaria di primo grado interessate, purché in possesso dei requisiti linguistico Ŕ territoriali richiesti dalla normativa. Le scuole alle quali sono stati assegnati i finanziamenti della legge 482/99 nei precedenti anni scolastici 2005/06 e/o 2006/2007 e/o 2007/2008, ai sensi delle circolari rispettivamente del 28 luglio 2004, 13 maggio 2005, 31 luglio 2006 e 27 aprile 2007, che volessero proporre progetti in continuità ed in eventuale evoluzione rispetto al piano progettuale finanziario approvato a suo tempo, sono invitate ad evidenziare i risultati ottenuti e le carenze riscontrate, specificando gli obiettivi che si intendono proseguire

284 con il progetto presentato per l'a. s. 2008/09. Il gruppo di studio che sarà allřuopo ricostituito, con il compito di offrire indicazioni per la definizione dei criteri generali nel campo dello studio delle minoranze linguistiche storiche e delle linee di sviluppo della legge 482/99, è incaricato di valutare i progetti.

Nell'esame delle proposte per l'anno scolastico 2008/2009 saranno privilegiate quei progetti che utilizzeranno lo studio della lingua minoritaria come strumento per svolgere lřattività didattica nel campo linguistico, del contenuto e/o trasversalmente allřinsegnamento delle altre discipline. Sarà data rilevanza al numero di discipline, comprese nel curricolo obbligatorio, interessate allo studio delle lingue e delle culture delle minoranze. Ulteriore rilievo sarà dato alle iniziative di formazione per i docenti impegnati nellřesperienza di lingua minoritaria nonché allřampliamento dellřofferta formativa, in orario extracurriculare, aperta anche agli adulti.

Particolare importanza sarà riservata, infine, alla costituzione di reti territoriali e reti di scuole sia che operino nellřambito di una stessa minoranza linguistica sia che siano appartenenti a minoranze linguistiche diverse e che prevedano altri eventuali contributi da parte degli Enti locali, nel quadro di un'ampia e consapevole responsabilità del territorio e nel rispetto dei criteri stabiliti dalla Legge n.482/1999.

Iniziative di Formazione

Le istituzioni scolastiche, ai sensi di quanto previsto dal D.P.R. n. 345/2001, nell'esercizio della propria autonomia di ricerca, sperimentazione e sviluppo potranno prevedere nell'ambito del medesimo progetto iniziative di formazione da destinare al personale insegnante coinvolto, da realizzare contestualmente all'attuazione dellřattività didattica nel caso in cui nell'istituzione scolastica sia in servizio personale docente già in possesso di competenze specifiche nelle lingue minoritarie e che richieda ulteriori approfondimenti in materia e/o un perfezionamento delle competenze già in possesso dei docenti stessi.

Gli obiettivi delle attività di formazione dovranno prevedere il raggiungimento delle seguenti competenze: padronanza della lingua minoritaria e conoscenze storico Ŕ linguistiche ad esse correlate; conoscenza della storia, della cultura e delle tradizioni delle comunità linguistiche Ŕ minoritarie.

Nella programmazione e realizzazione degli interventi formativi, le istituzioni scolastiche potranno avvalersi della consulenza e della collaborazione

285 delle Università e delle loro diverse articolazioni (Dipartimenti e Facoltà) anche per la produzione di materiali didattici trasferibili non connessi ad attività editoriali.

Indicazioni Operative

Si raccomanda di focalizzare nei progetti gli obiettivi, e curare che siano indicate le azioni di monitoraggio e di valutazione dell'attività, nonché di diffusione dei risultati. Le scuole, nell'elaborazione delle proposte, dovranno rapportarsi ad uno «standard» di costi entro cui siano previste esclusivamente spese necessarie per la realizzazione delle iniziative, tenendo sempre conto dei criteri precedentemente esposti.

Il finanziamento che sarà disposto da questo Ministero sarà pertanto opportunamente ripartito e assegnato rispetto alle esigenze progettuali espresse dalle scuole e in relazione alle effettive disponibilità di cassa del relativo capitolo della spesa, in base alle determinazioni del Ministero dell'Economia e delle Finanze.

L'invio dei progetti da parte delle istituzioni scolastiche dovrà essere effettuato presso il Ministero dell'Istruzione, dell'Università e della Ricerca - Direzione generale per gli ordinamenti del Sistema nazionale di Istruzione e per lřAutonomia Scolastica, Ufficio X, V.le Trastevere 76/A - 00153 Roma, entro e non oltre il 30 settembre 2008.

Le proposte saranno prese in considerazione se corredate dei seguenti elementi:

progetto in originale, redatto in lingua italiana e in lingua minoritaria;

scheda-formulario, allegata alla presente lettera circolare, debitamente compilata in tutte le sue sezioni (una scheda per ogni progetto), da inviare all'indirizzo di posta elettronica segnalato nella scheda;

scheda sintetica (in formato excel) formata da tre sezioni: anagrafica, coordinate bancarie, progetto allegata alla presente lettera circolare, da scaricare, compilare in tutte le sue parti (una scheda per progetto) e inviare allřindirizzo di posta elettronica segnalato sulla medesima scheda; delibera del Consiglio Provinciale di cui all'art. 3 comma 1 della precitata Legge n. 482/99.

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Si raccomanda lřinvio allřindirizzo e-mail delle sole schede allegate; qualsiasi altra documentazione (progetto o delibera) dovrà pervenire tramite servizio postale allřindirizzo suindicato.

Si ricorda, inoltre che la scheda - formulario è una sintesi del progetto e non sostituisce il progetto stesso, in mancanza del quale lřeventuale proposta non potrà essere presa in esame.

Si prega di voler dare la più ampia diffusione alla presente circolare.

IL DIRETTORE GENERALE Mario G. Dutto

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Volantin de ARLeF

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LIS LEÇS LE LEGGI Il dirit al è ricognossût de Costituzion Il diritto è riconosciuto dalla taliane (art. 6) che e tutele lis minorancis Costituzione italiana (art.6) che tutela le linguistichis che a son in Italie minoranze linguistiche presenti sul territorio nazionale. Il dirit al è ricognossût de Leç 482/99 Il diritto è riconosciuto dalla Legge che e impegne lis scuelis a introdusi inte 482/99 che impegna le scuole a inserire programazion des ativitâts educativis la nella programmazione delle attività lenghe e la culture dal teritori e che e educative la lingua e la cultura del ricognòs aes fameis la facoltât di sielzi se territorio e che riconosce alle famiglie la a vuelin vê pai lôr fîs e fiis il furlan a facoltà di scegliere se intendono avere per scuele. i propri figli/figlie il friulano a scuola.

Il dirit al è ricognossût de leç regjonâl Il diritto è riconosciuto dalla Legge 29/2007 che e vûl valorizâ lis lenghis dal Regionale 29/2007 che intende teritori e e clame la Region a sostignî il valorizzare le lingue del territorio e furlan a scuele. impegna la Regione a sostenere il friulano nella scuola. Ancje la Comunitât Europeane e il Anche la Comunità Europea e il Consei de Europe a àn evidenziât la Consiglio d’Europa hanno evidenziato impuartance des lenghis che a son l’importanza delle lingue usate nei dopradis tai teritoris di apartignince. territori di appartenenza

FEVELÂ TANTIS LENGHIS PARLARE TANTE LINGUE E JE UNE RICJECE È UNA RICCHEZZA O sin fortunâts te nestre regjon, parcè che Noi siamo fortunati perché nella nostra o vin tal teritori diviersis lenghis e chest Regione sono presenti diverse lingue e fat al pues deventâ un laboratori questo può diventare un laboratorio plurilinguistic naturâl. plurilinguistico naturale. Fevelâ tantis lenghis al è un tesaur di Parlare tante lingue è una ricchezza da prudelâ e svilupâ, parcè che ti puarte a tutelare e sviluppare perché permette ad incuintrâ e a cognossi altris lenghis, e je ogni persona di incontrare e conoscere une ricjece par confrontâsi cun altris altre lingue e perché diventa strumento culturis e altris popui. prezioso per comunicare con altri popoli e culture.

FURLAN A SCUELE FRIULANO A SCUOLA Cualchidun al pues pensâ che e sedi une Qualcuno può pensare che sia una perdita pierdite di timp doprâ lenghis come il di tempo usare lingue come il friulano, furlan, parcè chest al pues confusionâ il perché questo può portare confusione nel frut. bambino. In realtât i specialiscj che si interessin des In realtà gli specialisti che si interessano lenghis a son dacuardi a sostignî che ogni di lingue sono d‟accordo nel sostenere lenghe e contribuìs al svilup dal pinsîr e che ogni lingua contribuisce allo sviluppo che imparâ, ancje di piçui, plui lenghis dal del pensiero e che imparare, anche da teritori al jude a svilupâ Ŕ intal avignî Ŕ la “piccoli”, più lingue presenti nel capacitât di imparâ altris lenghis forestis. territorio aiuta a sviluppare - in futuro – Vuê i fruts a vivin intun teritori li che si la capacità di apprendere altre lingue doprin e si sintin plui lenghis, e chest fat straniere. Oggi i bambini/e vivono in un al è bielzà un bon pont di partence che la territorio dove si usano e si sentono scuele e à di valorizâ. parlare più lingue e questo è un punto di Ancje tes scuelis indi son plui lenghis, che partenza importante che la scuola deve

289 si puedin doprâ par zuiâ, par studiâ, par valorizzare. imparâ, par insegnâ ancje diviersis Anche nella scuola ci sono più lingue, che materiis possono essere usate per giocare, per studiare, per imparare, per insegnare anche diverse materie scolastiche. SCUELE E FAMEE Al moment de iscrizion dai fruts ae scuele SCUOLA E FAMIGLIA de infanzie, primarie e medie, i gjenitôrs a Al momento dell‟iscrizione dei bambini/e sielzin se a vuelin che ai lôr fîs e sedi alla scuola dell‟infanzia, primaria e insegnade la lenghe furlane. secondaria di 1° grado, i genitori Pe educazion dai fruts al è impuartant che scelgono se vogliono che ai propri figli/e la famee e la scuele a sedin in armonie e sia insegnata la lingua friulana. che a dialoghin insieme tal sostignî ancje Per l‟educazione dei bambini è il disvilup dal aspiet linguistic, che al è importante che la famiglia e la scuola une vore impuartant pal disvilup afetîf, siano d‟accordo e che ci sia un dialogo emotîf, cognitîf e sociâl des personis. per sostenere anche lo sviluppo dell‟aspetto linguistico, che è molto importante per lo sviluppo affettivo, emotivo, cognitivo e sociale della persona.

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Annexe 5 :

LEXIQUE DU DIALECTE DE BANNIA

à partir dřune partie des textes de Sergio Vaccher

291

Le glossaire présenté ci-dessous n'est pas une liste exhaustive, il a été fait d'après un livret et des poèmes du Professeur Sergio Vaccher. Ces textes ont été publiés en 1992-1991346

Récapitulatif des abréviations employées :

adj. : adjectif germ. : germanique adj. comp. : adjectif comparatif goth. : gothique adj. démons. : adjectif démonstratif héb. : hébreu adj. indéf. : adjectif indéfini holl. : hollandais adj. indéf. inv. : adjectif indéfini interj. : interjection invariable it. : italien adj. num. card. : adjectif numéral cardinal lomb. : lombard adj. num. ord. : adjectif numéral masc. : masculin ordinal moy. néerl. : moyen néerlandais adj. ord. : adjectif ordinal néerl. : néerlandais adv. : adverbe part. passé : participe passé all. occ. : allemand occidental pl. : pluriel anc. all. : ancien allemand port. : portuguais anc. fçs. : ancien français prép. : préposition anc. it. : ancien italien prob. : probablement angl. : anglais pron. : pronom ar. : arabe pron. indéf. : pronom indéfini art. déf. : article défini pron. poss. : pronom possessif bas all. : bas allemand prvçl. : provençal conj. : conjonction subs. fém. : substantif féminin esp. : espagnol subs. fém. pl. : substantif féminin pluriel excl. : exclamation subs. masc. : substantif masculin f : féminin tosc. : toscan fçs. : français X : croisement fçs. anc. : français ancien * : le mot nřest pas attesté franc./franciq. : francique

346 Tous les termes et leurs origines ont été trouvés dans ŖIl dizionario etimologico della lingua italiana” de CORTELAZZO Manlio et ZOLLI Paolo, Zanichelli, Bologna, 1979, 5 volumes. Ils ont étaient revérifiés à lřaide du ŖDizionario Etimologico dei Dialetti Italiani” de CORTELAZZO Manlio et MARCATO Carla, UTET Libreria, Torino, 1992. Nous lřabrègerons de la manière suivante : D.E.D.I.

292 a [a] (< ad), prép. : c'est une préposition qui ne se lie pas aux articles qui la suivent : a la, a lo, a lř, a li contrairement à l'italien : alla, alle, allo, al, ai, agli, sauf lorsqu'elle est suivie de l'article masculin pluriel : ai [aj]. → à

abastantha [abastanθa] (< ad + bastantia), adv. : → assez

abordo [abòrdo] (< ăbŏrtŭ-), subs. masc. : Le pluriel est abordi. → avortement

adato [adato] (< ădaptu-), adj. masc. sing. : Le masculin pluriel est adati. Le féminin singulier est adata et le pluriel féminin est adate. → adapté

ades [adεs] (< adipsu- < ad ĭpsŭ- tempu-), adv. : → maintenant

adio [adio] (< addeu- < ad + dĕu-), interj. : → adieu

afar [afar] (< ad + făcĕre), subs. masc. : Le pluriel est afari. → affaire

afeto [afεto] (< adfectu-), subs. masc. : Le pluriel est afeti → affection

293 afit [afit] (< ad + fictu-), subs. masc. : Le pluriel est afith → loyer

afresco [afrεsko] (< ad + germ. : frisk), subs. masc. : Le pluriel est afreschi. → affresque

Africa [afrika] (< Afrĭca-), subs. fém. sing. : → Afrique

aga [aga] (< ăqua-), subs. fém. : Le pluriel est aghe. → eau

agna [aña], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est agni. → tante

agosto [agòsto] (< Augustu-), subs. masc. : → août

agrima [agrima] (< lăcrĭma-), subs. fém. : Le pluriel est agrimi. → larme

agurà [agura] (< augŭrāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est agurat, le masculin pluriel est agurati. Le féminin singulier est agurada, le féminin pluriel est aguradi. → souhaiter

agurio [agurio] (< augŭriu-), subs. masc. : Le pluriel est auguri. → souhait

alarme [alarme] (< déformation de l'it. : all'arme !), subs. fém. : Le pluriel est alarmi. → alarme

294

albatros [albatros] (< déformation sur le port. : alcatraz - on trouve en franç. : albatros et en angl. : albatross), subs. masc. : Le pluriel est albatros. → albatros

almancu [almanku] (< ad illĕ mancare < adhmancare), adv. : → au moins

alora [alora] (< ad + illa- + hōra- < adillahora-), adv. : → alors

alt [alt] (< altu-), adj. : Le masculin pluriel est alti. Le féminin singulier est alta, le féminin pluriel est alti. → haut

altar [altar] (< altārĕ), subs. masc. : Le pluriel est altars. → autel

altarut [altarut] (< altār- + -utu-), subs. masc. : Le pluriel est altaruth. → petit autel

althà [alθa] (< altiare), verbe : Le participe passé masculin singulier est althat, le masculin pluriel est althati. Le féminin singulier est : althada , le féminin pluriel est althadi. → se lever

altri [altri] (< altĕr-), adj. : → autre

amigo [amigo] (< ămīcu-), subs. masc. : Le pluriel est amighi. Le féminin singulier est amiga, le féminin pluriel est amighi. → ami

295 amour [amòur] (< ămŏr-), subs. masc. : Le pluriel est amours. → amour

an [aŋ] (< annu-), subs. masc. : Le pluriel est ani. → an, année

ancia [ancia] (< hanc hōra-), conj. : → aussi

anel [anεl] (< ānellu-), subs. masc. : Le pluriel est anei. → anneau

anima [anima] (< ănĭma-), subs. fém. : Le pluriel est animi. → âme

anthian [anθiaŋ] (< antianu-), adj. : Le masculin pluriel est anthians. Le féminin singulier est anthiana, le féminin pluriel est anthiani. → vieux

antiquario [antikwario] (< antīqu- + ariu-), subs. masc. : Le pluriel est antiquari. → antiquaire

antritanti [antritanti] (< altĕr + tantu-), adj. et pron. : Il existe une autre orthographe du mot : altrotant. → tout autant

296 apelo [apεlo] (< appellāre), subs. masc. : Le pluriel est apeli. → appel

apena [apena] (< ad + poena-), adv. : → à peine

april [april] (< Aprīli-), subs. masc. sing. : → avril

arba [arba] (< herba-), subs. fém. : Le pluriel est arbi. → herbe

arbati [arbati] (< herbent-/bant-), subs. fém. pl. : → mauvaises herbes

ardì [ardi] (< ardēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est ardit, le masculin pluriel est arditi. Le féminin singulier est ardida, le féminin pluriel est ardidi. → brûler

ardiel [ardiεl] (< lardu- + illu-), subs. masc. : Le pluriel est ardiei. → lard

arede [arεde] (< hērēdi-), subs. masc./fém. : Le masculin pluriel est aredi, tout comme le féminin pluriel. → héritier

297 argintin [argintiŋ] (< argentu + inu-), adj. : Le pluriel est argintins. Le féminin est argintina, le féminin pluriel est argintini. → argentin

aria [aria] (< āer-), subs. fém. : Le pluriel est ari. → air

arlevà [arlεva] (< adlĕvāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est arlevat, le masculin pluriel est arlevati. Le féminin singulier est arlevada, le féminin pluriel est arlevadi. → élever

arloi [arlòj] (< hōrŏ1ŏgiŭ-), subs. masc. : Le pluriel est arlois. → montre, horloge

arma [arma] (< arma-), subs. fém. : Le pluriel est armi → arme

armar [armar] (< armārĭu-), subs. masc. : Le pluriel est armars. → armoire

armaron [armaroŋ] (< armār- + -unu-), subs. masc. : Le pluriel est armarons → grosse armoire

arrnarut [armarut] (< armār- + -utu-), subs. masc. : Le pluriel est armaruth → petite armoire

armonica [armònika] (< all. : Harmonika), subs. masc. : Le pluriel est armonichi. → harmonica

298 articolà [artikola] (< artĭcŭlāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est articolat, le masculin pluriel est articolati. Le féminin singulier est articolada, le féminin pluriel est articoladi. → articuler

articolati [artikolati] (< artĭcŭlu- < * articulatio), subs. fém. pl. : → articulation

artrite [artrite] (< arthrīti-), subs. fém. : Le pluriel est artriti. → arthrite

aseit [azεit] (< ăcētu-), subs. masc. : Le pluriel est aseith. → vinaigre

asilo [azilo] (< ăsylu-), subs. masc. : Le pluriel est asili. → école maternelle

assà [asa] (< laxāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est assat, le masculin pluriel est assati Le féminin singulier est assada, le féminin pluriel est assadi. → laisser

atenti [atεnti] (< adtentu-/att-), subs. fém. : → attention

atho [aθo], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est athi. → écheveau

ato [ato] (< actŭ-), subs. masc. : Le pluriel est ati. → acte

299 ator [atòr] (< ad + turnu-), adv. et prép. : → autour

aumentà [aumεnta] (< augmentāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est aumentat, le masculin pluriel est aumentati. Le féminin singulier est aumentada, le féminin pluriel est aumentadi. → augmenter

avant [avant] (< ăb + ante), adv. et prép. : → avant

aventura [avεntura] (< advĕnt-), subs. fém. : Le pluriel est aventuri. → aventure

300 bacalà [bakala] (< esp. : bacalao), subs. masc. : Le pluriel est bacalà. → morue sèche

bachet [bakεt] (< bacculu- + -itu- < băccŭllu-), subs. masc. : Le pluriel est bacheth. → bâton

bacheta [bakεta] (< băccŭllu- + -ita-), subs. fém. : Le pluriel est bacheti. → baguette

badà [bada] (< batare), verbe : Le participe passé masculin singulier est badat, le masculin pluriel est badati. Le fémini singulier est badada, le féminin pluriel est badadi. → s'occuper

badil [badil] (< *bătile), subs. fém. : Le pluriel est badili. → pelle

bagnà [baña] (< balnĕāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est bagnat, le masculin pluriel est bagnati. Le féminin singulier est bagnada, le féminin pluriel est bagnadi. → mouiller

bagno [baño] (< balnĕu-), subs. masc. : Le pluriel est bagni. → bain

baià [baja] (< onomatopée : baubāri), subs. masc. : Le pluriel est baià. → aboiement

bala [bala] (< lomb. : palla), subs. fém. : Le pluriel est bali. → balle

301 balà [bala] (< ballāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est balat, le masculin pluriel est balati. Le féminin singulier est balada, le féminin pluriel est baladi. → danser

balarin [balariŋ] (< ballār + inu-), subs. masc. : Le pluriel est balarins. Ce substantif a une forme féminine : balarina, le féminin pluriel est balarini. → danseur

balantha [balanθa] (< bīlanci-), subs. fém. : Le pluriel est balanthi. → balance

baldetha [baldeθa] (< germ. : bald + itia-), subs. fém. : Le pluriel est baldethi. → insouciance

balengo [balεngo], adj. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est balenghi. Le féminin singulier est balenga, le féminin pluriel est balenghi. → maladroit

balthana [balθana] (< baltĕu- +anu-), subs. fém. : Le pluriel est balthani. → revers de pantalon

balon [baloŋ] (< lomb. : palla unu-), subs. masc. : Le pluriel est balons. → ballon

bampui [bampui] (< malaisien : bambou), subs. masc. pl. : → pampres

banc [bank] (< all. : bank), subs. masc. : Le pluriel est banč. → banc

302

banca [banka] (< all. : bank), subs. fém. : Le pluriel est banchi. → banque

banda [banda] (< prvçl. : banda), subs. fém. : Le pluriel est bandi. → bande

bandiera [bandiεra] (< bandu- + prvçl. -ier), subs. fém. : Le pluriel est bandieri. → drapeau

bandonà [bandona] (< germ. : a bandon > adbandonare), verbe : Le participe passé masculin singulier est bandonat, le masculin pluriel est bandonati. Le féminin singulier est bandonada, le féminin pluriel est bandonadi. → abandonner

baniot [banijòt] (< probablement sur balnĕa- + -utu-), subs. masc. : Le pluriel est banioth. → l'habitant de Bannia

Bania [banija] (< sur balnĕa-), subs. fém. : → Bannia

bar [bar], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est bars. → pied de légumes < pied de salade

baraca [baraka] (< esp. : barraca), subs. fém. : Le pluriel est barachi. → barraque

303

barba [barba] (< barba-), subs. fém. : Le pluriel est barbi. → barbe

barba [barba] (< barba-), subs. masc. : Le pluriel est barbis. → oncle

barcon [barkoŋ] (< lomb. : *balk + unu-), subs. masc. : Le pluriel est barcons. → balcon

barcunut [barkunut] (< *balk +unu +utu-), subs. masc. : Le pluriel est barcunuth. → petit balcon

bareta [bareta] (< birru + ita-), subs. fém. : Le pluriel est bareti. → béret

barghessi [bargεsi] (< braca-), subs. fém. pl. : → pantalon

barlum [barlum] (< bar- + lūmĕ-), subs. masc. : Le pluriel est barluns. → éclair

baronthel [baronθεl] (< germ.: baro + inu- + illu-), adj. : Le masculin pluriel est baronthei. Le féminin singulier est baronthela, le féminin pluriel est barontheli. → arriviste

barufa [barufa] (< lomb. : birufan), subs. fém. : Le pluriel est barufi. → dispute

304

bas [bas] (< bassu-), adj. : Le masculin pluriel est baš. Le féminin singulier est bassa, le féminin pluriel est bassi. → bas

Bassa [basa] (< bassa-), subs. fém. : sur l'adjectif féminin. Il désigne le Sud de l'Italie par rapport au Nord et plus généralement le Sud. → le Sud de l'Italie, le Sud

basoal [basoal], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est basoai. → l'idiot du village

bassou [basou] (< dē + ăb + sōlu-), adj. masc. : Le pluriel est bassuoi. Cette forme n'apparaît qu'au masculin, le féminin singulier a sa propre forme : belsola ou balsola, le féminin pluriel est belsoli. → seul, tout seul

bastà [basta] (< bastare), verbe : Le participe passé masculin singulier est bastat, le masculin pluriel est bastati. Le féminin singulier est bastada, le féminin pluriel est bastadi. → suffir

bastardat [bastardat] (< de l'anc. franç. : bastard), adj. : Le masculin pluriel est bastardati. Le féminin singulier est bastardada, le féminin pluriel est bastardadi. → abâtardisé

bastardo [bastardo] (< de l'anc. franç. : bastard), adj. : Le masculin pluriel est bastardi. Le féminin singulier est bastarda, le féminin pluriel est bastarde. → bâtard

batalia [batalia] (< battŭālĭa-), subs. fém. : Le pluriel bataie. → bataille

305

batalion [batalioŋ] (< battŭālĭa + unu-), subs. masc. : Le pluriel est batalions. → bataillon

bathilot [baθilot], adj. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est bathiloti. Le féminin singulier est bathilota, le féminin pluriel est bathiloti. → déboussolé

batì [bati] (<*battu- < battŭĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est batut, le masculin pluriel est batuti. Le féminin singulier est batuda, le féminin pluriel est batudi. → battre

batià [batia] (< baptizāre), verbe : Le participe passé singulier est batiat, le masculin pluriel est batiati. Le féminin singulier est batiada, le féminin pluriel est batiadi. → baptiser

batidi [batidi] (< baptizāre), subs. masc. pl. : → baptême

batifiar [batifiar] (< battere + ferru-), subs. masc. : Le pluriel est batifiars. → enclume

batifondo [batifondo] (< battere + fundu-), subs. masc. : Le pluriel est batifondi. → sans dessus dessous

bavela [bavela] (< onomatopée latine : *baba + -illu-), susb. fém. : Le pluriel est baveli. → fil du cocon du ver à soir.

306 beato [beato] (< bĕātu-), adj. : Le masculin pluriel est beati. Le féminin singulier est beata, le féminin pluriel est beate. → bienheureux

bec [bεk] (< celte : bec), subs. masc. : Le pluriel est beč. → bec

beciaria [becjaria] (< composé du gaul. bucco + -aria-), subs. fém. : Le pluriel est beciarii. → boucherie

Befania [befanija] (< ĕpĭphănīa-), subs. fém. : → Epiphanie

bel [bεl] (< bellu-), adj. : Le masculin pluriel est bei. Le féminin singulier est bela, le féminin singulier est beli. → beau

beldà [belda], adv. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → déjà

beletha [beleθa] (< bellitia-), subs. fém. : Le pluriel est belethi. → beauté

ben [bεŋ] (< bĕnĕ), adv. : → bien

berbante [berbante] (< étymologie inconnue), subs. masc. : Le pluriel est berbanti. → birbant

bestemia [bεstemia] (< bestĭa- X blasphĕmia-), subs. fém. : Le pluriel est bestemi. → blasphème

307

bestia [bεstia] (< bestĭa-), subs. fém. : Le pluriel est bestie. → bête

beth [bεθ] (< all. : Bätz), subs. masc. : Le pluriel est beth. → argent

bevi [bεvi] (< bĭbĕre), verbe : Le masculin singulier est biut, le masculin pluriel est biuti. Le féminin singulier est biuda, le féminin pluriel est biudi. → boire

bicicleta [bičikleta] (< bĭs + grec : kuklos + ita-), subs. fém. : Le pluriel est bicicleti. → bicyclette

biespar [biεspar] (< vespa- + ariu-), subs. masc. : Le pluriel est biespars. → essaim de guêpes

biespui [biεspuj] (< vespĕri-), subs. masc. pl. : → vêpres

bighi [bigi] (< bīga-), adj. : Ce mot n'apparaît qu'une fois dans le texte, c'est un surnom donné à une famille du village : les gens étaient petits et avaient les jambes arquées : "li gambi bighi".

bigna [biña] (< pīnĕu-), subs. fém. : Le pluriel est bigni. → miche de pain

biluga [biluga] (<*volùa < volūta), adv.: → beaucoup

308 binidì [binidi] (< bĕnĕdīcĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est binidit, le masculin pluriel est biniditi. Le féminin singulier est binidida, le féminin pluriel est binididi. → bénir

binidithion [binidiθion] (< bĕnĕdectĭon-), subs. fém. : Le pluriel est binidithions. → bénédiction

bisata [bizata] (< bistia + ata-), subs. fém. : Le pluriel est bisati. → anguille

bissa [bisa] (< bistia), subs. fém. : Le pluriel est bissi. → serpent

biscot [biskòt] (< bĭs +*cocere), subs. masc. : Le pluriel est biscoth. → biscotte

bisui [bizui] (< germ. :*bisunnia), subs. masc. : Le pluriel est bisui → besoin

biuda [biuda] (< bĭbĭta-), subs. fém. : Le pluriel est biudi. → bien bu

blanc [blank] (< germ. : blank), adj. : Le masculin pluriel est blanč. Le féminin singulier est blanca, le féminin pluriel est blanci. → blanc

blanciaria [blancjaria] (< germ. : blank + -aria-), subs. fém. : Le pluriel est blanciarie. → linge

309 blava [blava] (< franc. : blad), subs. fém. : Le pluriel est blavi. → maïs

bloc [blòk] (< germ. : blok), subs. masc. : Le pluriel est bloč. → bloc

blocà [bloka] (< sur le français : bloquer et sur l‟angl. : block), verbe : Le participe passé masculin singulier est blocat, le masculin pluriel est blocati. Le féminin singulier est blocada, le féminin pluriel est blocadi. → bloquer

bocia [bocja] (< bucca-), subs. fém. : Le pluriel est boci. → bouche

bociata [bocjata] (< bucca + ata-), subs. fém. : Le pluriel est bociati. → grande bouche

bocon [bokoŋ] (< bucca + anu-), subs. masc. : Le pluriel est bocons. → bouchée

bolenga [bolεnga], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est bolenghi. → ampoule

bomba [bomba] (< sur plumbu-), adj. : Le féminin pluriel est bombi. Le masculin singulier est bomb, le masculin pluriel est bombs. → trempée, mouillée

bomba [bomba] (< bombu-), subs. fém. : Le pluriel est bombi. → bombe

310 bombardà [bombarda] (< sur bombu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est bombardat, le masculin pluriel est bombardati. Le féminin singulier est bombardada, le féminin pluriel est bombardadi. → bombarder

bombardament [bombardamεnt] (< sur bombu + menti-), subs. masc. : Le pluriel est bombardamenti. → bombardement

bombas [bombas] (< bomby- + rādĕre), subs. masc. : Le pluriel est bombas. → coton, fil de coton

bon [boŋ] (< bŏnu-), adj. : Le pluriel masculin est boni. Le féminin singulier est bona, le féminin pluriel est boni. → bon

bondant [bondant] (< ăbundāre), adj. : Le pluriel masculin est bondanti. Le féminin singulier est bondante, le fémimin pluriel est bondanti. → abondant

bondantha [bondanθa] (< ăbundantĭa-), subs. fém. : Le pluriel est bondanthi. → abondance

bora [bora] (bŏra-), subs. fém. : Le pluriel est bori. → braise

borasca [boraska] (< Bŏrĕā-), subs. fém. : Le pluriel est boraschi. → tempête

borgada [bòrgada] (< burgu +ata-), subs. fém. : Le pluriel est borgadi. → bourg

311

borsa [bòrsa] (< bursa), subs. fém. : Le pluriel est borsi. → bourse, sac bosc [bòsk] (< boscu-), subs. masc. : Le pluriel est bosč. → bois

boscià [bòstfia] (< dérivé de boscu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est bosciat, le masculin pluriel est bosciati. Le féminin singulier est bosciada, le féminin pluriel est bosciadi. → déboiser

bosseti [bosεti], subs. masc. pl. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → cache-cache

bot [bòt] (< dérivé de l'ancien bottare), subs. masc. : Le pluriel est both. → coup

bot [bòt] (< dérivé de l'ancien bottare), subs. fém. : Le pluriel est boti. → barrique

botega [botega] (< ăpŏthēca-), subs. fém. : Le pluriel est boteghi. → boutique

butighin [butigiŋ] (< ăpŏthēc- + inu-), subs. masc. : Le pluriel est butigins. → petit magasin

boton [botoŋ] (< franç. : bouton), subs. masc. : Le pluriel est botons. → bouton

bovar [bovar] (< bŏārĭu-), subs. masc. : Le pluriel est bovars. → bouvier

312

branda [branda] (< germ. : brand), subs. fém. : Le pluriel est brandi. → lit, hamac

brath [braθ] (< brāchĭu-), subs. masc. : Le pluriel est brath. → bras

brathet [braθεt] (< brāchĭu-+ itu-), subs. masc. : → bras dessus, bras dessous

bravo [bravo] (< sur prvçl : brau), adj. : Le masculin pluriel est bravi. Le féminin singulier est brava, le féminin pluriel est bravi. → bravo/brave

bria [bria], adv. (ne figure pas le D.E.D.I.) : → nécessaire

brisuola [brizuola] (< brasa + ulla-), subs. fém. : Le pluriel est brisuoli. → cóte de porc

britula [britula], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est brituli. → serpette pliable

brout [brout] (< sur le germ. : brod), subs. masc. : Le pluriel est brouth. → bouillon

bruciuti [bruciuti] (< * brugere + -utu-), subs. masc. pl. : → petit clou

313 bruntulà [bruntula] (< grec : bronté), verbe : Le participe passé masculin singulier est bruntulat, le masculin pluriel est bruntulati. Le féminin singulier est bruntulada, le féminin pluriel est bruntuladi. → rouspéter

bruntulon [bruntulon] (< grec : bronté + unu-), adj. : Le masculin pluriel est bruntuloni. Le féminin singulier est bruntulona, le féminin pluriel est bruntuloni → rouspéteur

brusà [bruza] (< brusiare), verbe : Le participe passé masculin singulier est brusat, le masculin pluriel est brusati. Le féminin singulier est brusada, le féminin pluriel est brusadi. → brûler

bruscio [bruchio] (< bruscu-), subs. masc. : Le pluriel est brusci. → arbrisseau

brustulà [brustula] (< *brustulare, altération de ustulare sous l'influence germ. *brand), verbe : Le participe passé masculin singulier est brustulat, le masculin pluriel est brustulati. Le féminin singulier est brustulada, le féminin pluriel est brustuladi. → brûler

brut [brut] (< briitu-), adj. : Le masculin pluriel est bruti. Le féminin singulier est bruta, le féminin pluriel est bruti. → laid

buchin [bukiŋ] (< bucca- +inu-), subs.masc. : Le pluriel est buchins. → fume-cigarette

budiel [budiεl] (< bŏtellu-), subs. masc. : Le pluriel est budiei. → boyau

314

buì [bwi] (< bullīre), verbe : Le participe passé masculin singulier est buit, le masculin pluriel est buiti. Le féminin singulier est buida, le féminin pluriel est buidi. → bouillir

bulint [bulint] (< bullīre), gérondif : → bouillant

bunora[bunora] (< bŏn- + hōra-), adv. : → bonne heure

bus [bus] (< sur bucca-), subs. masc. : Le pluriel est bus. → trou

buscuta [buskuta] (< boscu- + uta-), subs. fém. : Le pluriel est buscuti. → bosquet

busia [buzia] (< prvçl. : bauzia), subs. fém. : Le pluriel est busie. → mensonge

busiara [buziara] (< prvçl. : bauzia + aria-), subs. fém. : Le pluriel est busiari. Ce substantif a une forme masculine busier et son pluriel est busiers. → menteuse

but [but] (< habitu-), part. passé : Le masculin pluriel est buti. Le féminin singulier est buda, le féminin pluriel est budi. → eu

butà [buta] (< germ. : botan), verbe : Le participe passé masculin singulier est butat, le masculin pluriel est butati. Le féminin singulier est butada, le féminin pluriel est butadi. → jeter

315

butilion [butilioŋ] (< sur fçs. : bouteille qui vient de butticula + unu-), subs. masc. : Le pluriel est butilions. → grosse bouteille butiro [butiro] (< būtyru-), subs. masc. : Le pluriel est butiri. → beurre

316 ca [ka] (< quī, quae, quŏd), relatif : en dialecte il a la forme : cal : ca + '1. → qui, que

cà [ka] (< eccu- + hac), adv. : → ici

cadopa [kadopa], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est cadopi. → nuque

cafè [kafε] (< ar. : qahvè), subs. masc. : Le pluriel est cafè. → café

cagadour [kagadòur] (< căcātŭrĭo-), subs. masc. : Le pluriel est cagadours. → w.c., excréments

cagnossi [kapsi] (< cognoscĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est cagnossut, le masculin pluriel est cagnossuti. Le féminin singulier est cagnossuda, le féminin pluriel est cagnossudi. → connaître

calcolà [kalkola] (< calcŭlāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est calcolat, le masculin pluriel est calcolati. Le féminin singulier est calcolada, le féminin pluriel est calcoladi. → calculer

calcossa [kalkosa] (< qual- + causa-), pron. indéf. : → quelque chose

calibrio [kalibrio] (< aequĭlibrĭu-), subs. masc. : Le pluriel est calibri. → équilibre

317 calderin [kalderiŋ] (< caldār- + inu-), subs. masc. : Le pluriel est calderins. → petite casserole qui sert à réchauffer le café

caligu [kaligu] (< cālīgo-), subs. masc. inv. : → brouillard.

calmat [kalmat] (< cauma), part. passé. : Le masculin pluriel est calmati. Le féminin singulier est calmada, le féminin pluriel est calmadi. → calmé

calour [kalour] (< călŏur-),subs. masc. : Le pluriel est calours. → chaleur

campagna [kampana] (< campānea), subs. fém. : Le pluriel est campagni. → campagne

campo [kampo] (< campu-), subs. masc. : Le pluriel est campi → camp

cana [kana] (< canna-), subs. fém. : Le pluriel est cani. → fusil

canegu [kanegu] (< cannăbi-), subs. masc. pl. : → chanvre

caneva [kaneva] (< cānăba), subs. fém. : Le pluriel est canevi. → cave à vins

canevon [kanevon] (< cānăb + unu-), subs. masc. : Le pluriel est canevons. → grande cave à vins

318 canonica [kanonika] (< cănŏnĭcu-), subs. fém. : Le pluriel est canoniche. → presbytère

cantarel [kantarεl] (< sur cantāre + 1), subs. masc. : Le pluriel est cantarei. → gosier

cantin [kantin] (< cant- + inu-), subs. masc. : Le pluriel est cantins. → petit coin

cantina [kantina] (< étymologie inconnue, peut-être de cant- + ina-), subs. fém. : Le pluriel est cantini. → cave

capì [kapi] (< căpĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est capit, le masculin pluriel est capiti. Le féminin singulier est capida, le féminin pluriel est capidi. → comprendre

capitan [kapitan] (< capitanu-), subs. masc. : Le pluriel est capitans. → capitaine

capofamea [kapofamea] (< căpŭ- + fămĭlĭa-), subs. masc. : Le pluriel est capofameie. → chef de famille

caprithio [kapriθio] (< anc. it. : caporiccio), subs. masc. : Le pluriel est caprithi. → caprice

carantan [karantan], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est carantans. → gros billet

319 caret [karεt] (< carr- + itu-), subs. masc. : Le pluriel est careth. → brouette à deux roues

careta [kareta] (< carr- + ita-), subs. fém. : Le pluriel est careti. → charette à deux grosses roues

cargà [karga] (< carricare), verbe : Le participe passé masculin singulier est cargat, le masculin pluriel est cargati. Le féminin singulier est cargada, le féminin pluriel est cargadi. → charger

cariega [kariega] (< carru- X carruca-), subs. fém. : Le pluriel est carieghi. → chaise

cariola [kariola] (< carru- + illa-), subs. fém. : Le pluriel est carioli. → brouette avec une roue devant

carioto [karioto] (< carru- + utu-), subs. masc. : Le pluriel est carioti. → charetier

carne [karne] (< carni-), subs. fém. : Le pluriel est carni. Il existe une autre forme : ciar [cjar]. Le pluriel est ciars. → viande

carneval [karneval] (< étymologie inconnue, peut-être de carne-levare), subs. masc. : Le pluriel est carnevai. → carnaval

320 caro [karo] (< cāru-), adj. : Le masculin pluriel est cari. Le féminin singulier est cara, le pluriel est care. → cher

carona [karona] (< cŏrōna-), subs. fém. : Le pluriel est caroni. → couronne, chapelet

carulit [karulit], adj. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est caruliti. Le féminin singulier est carulita, le féminin pluriel est caruliti. → vermoulu

cassa [kasa] (< capsa-), subs. fém. : Le pluriel est cassi. → caisse

cassia [kasia] (< ăcăcĭa-), subs. fém. : Le pluriel est cassie. → accacia

catasto [katasto] (< grec : katastikhion), subs. masc. : Le pluriel est catasti. → cadastre

categoria [kategoria] (< categoria), subs. fém. : Le pluriel est categorie. → catégorie

catrame [katrame] (< ar. : qatran), subs. masc. : Le pluriel est catrami. → goudron

cavalet [kavalεt] (< caball- + itu-), subs. masc. : Le pluriel est cavaleth. → trépieds

321 cavalier [kavaliεr] (< căballārĭ- + prvçl. : -ier), subs. masc. : Le pluriel est cavaliers. → ver à soie

cavalini [kavalini] (< căball- + unu-), subs. masc. pl. : → chevalines

che [ke] (< quī, quae, quŏd), relatif : → que

chebon [keboŋ] (< căvĕ-+ unu-), subs. masc. : Le pluriel est chebons. → grande cage

chel [kεl] (< eccu- +illĕ-), adj. démons. : Le pluriel est chei. → celui-là, ce

chi [ki] (< quī, quae, quŏd), relatif : → qui

chinuc [kinuk] (< onomatopée chin + ouk), adverbe : → sans fin

chistu [kistu] (< eccu- + istu-), adj. démons. : Le masculin pluriel est chisti. Le féminin singulier est chista, le féminin pluriel est chisti. →cet, celui-ci

ciacula [cjakula] (< onomatopée sur ciak + ulla-), subs. fém. : Le pluriel est ciaculi. → bavardage, commérage

ciadena [cjadena] (< cătēna-), subs. fém. : Le pluriel est ciadeni. → chaîne

322 ciaf [cjaf] (< căpŭt-), subs. masc. : Le pluriel est ciafs. → tête

ciais [cjais] (< cālo- X callu-), subs. masc. : Le singulier est ciali. Il existe une forme féminine ciala, le pluriel féminin est ciali. → bouseux, paysans

cialdiera [cjaldiεra] (< caldārĭa), subs. fém. : Le pluriel est cialdieri. → chaudron, marmite

cialderata [cjalderata] (< caldārĭa + ata-), subs. fém. : Le pluriel est cialderati. → grosse marmite

cialin [cjaliŋ] (< cālīgon-), subs. masc. : Le pluriel est cialins. → condensé de fumée noire

cialt [cjalt] (< călĭdu-), adj. : Le masculin pluriel est cialti. Le féminin singulier est cialda, le féminin pluriel est cialdi. → chaud

cialtha [cjalθa] (< *calcea), subs. fém. : Le pluriel est cialthi. → collant

cialthet [cjalθεt] (< *calcea itu-), subs. masc. : Le pluriel est cialtheth. → chaussette

cialthina [cjalθina] (< calce-), subs. fém. : Le pluriel est cialthini. → chaux

323 ciambra [cjambra] (< cămĕra-), subs. fém. : Le pluriel est ciambri. → chambre

ciambruta [cjambruta] (< cămĕra- + uta-), subs. fém. : Le pluriel est ciambruti. → petite chambre

ciamesa [cjameza] (< cămīsa), subs. fém. : Le pluriel est ciamesi. → chemise

ciaminà [cjamina] (< sur camminus), verbe : Le participe passé masculin singulier est ciaminat, le masculin pluriel est ciaminati. Le féminin singulier est ciaminada, le féminin pluriel est ciaminadi. → marcher

ciaminant [cjaminant] (< sur camminus), gérondif : → marchant

ciamp [cjamp] (< campu-), subs. masc. : Le pluriel est ciamps. → champ

ciamput [cjamput] (< camp- +utu-), subs. masc. : Le pluriel est ciamputh. → petit champ

ciampana [cjampana] (< campāna), subs. fém. : Le pluriel est ciampani. → cloche

ciampanar [cjampanar] (< campāna + ariu-), subs. masc. : Le pluriel est ciampanars. → bedeau

324 ciampanili [cjampanili] (< sur campāna + illu-), subs. masc. : Le pluriel est ciampanili. → clocher

cian [cjaŋ] (< căne-), subs. masc. : Le pluriel est cians. → chien

ciandela [cjandela] (< candēla-), subs. fém. : Le pluriel est ciandeli. → bougie

ciandeluta [cjandeluta] (< candēla + uta-), subs. fém. : Le pluriel est ciandeluti. → petite bougie

ciantà [cjanta] (< cantāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est ciantat, le masculin pluriel est ciantati. Le féminin singulier est ciantada, le féminin pluriel est ciantadi. → chanter

cianton [cjantoŋ] (< canthu- + unu-), subs. masc. : Le pluriel est ciantons. → petit coin

ciantuthà [cjantuθa] (< cantāre + utus), verbe : Le participe passé masculin singulier est ciantuthat, le féminin pluriel est ciantuthati. Le féminin singulier est cinatuthada, le féminin pluriel est ciantuthadi. → chantonner

ciantuthant [cjantuθant] (< cantāre + utus), gérondif : → chantonnant

ciapà [cjapa] (< căpĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est ciapat, le masculin pluriel est ciapati. Le féminin singulier est ciapada, le féminin pluriel est ciapadi. → prendre

325

ciapant [cjapant] (< căpĕre), gérondif : → prenant

ciapiel [cjapiεl] (< cappellu-), subs. masc. : Le pluriel est ciapiei. → chapeau

ciapelat [cjapelat] (< cappellu + atu-), subs. masc. : Le pluriel est ciapelath. → grand chapeau

ciar [cjar] (< carru-) subs. masc. : Le pluriel est ciars. → chariot

ciarbon [cjarboŋ] (< carbone-), subs. masc. : Le pluriel est ciarbons. → charbon

ciaristia [cjaristia] (< chăristĭa-), subs. fém. : Le pluriel est ciaristie. → pauvreté

ciarta [cjarta] (< charta-), subs. fém. : Le pluriel est ciarti. → papier

ciasa [cjaza] (< căsa-), subs. fém. : Le pluriel est ciasi. → maison

ciasata [cjazata] (< căsa + ata-), subs. fém. : Le pluriel est ciasati. → grande maison

ciasuta [cjazuta] (< căsa + uta-), subs. fém. : Le pluriel est ciasuti. → petite maison

326

ciathuola [cjaθuola] (< cathia + ulla-), subs. fém. : Le pluriel est ciathuoli. → truelle

ciaval [cjaval] (< căballu-), subs. masc. : Le masculin pluriel est ciavai. Le féminin singulier est ciavala, le féminin pluriel est ciavali. → cheval

ciaviel [cjaviεl] (< căpillu-), subs. masc. : Le pluriel est ciaviei. → cheveu

cica [cjka] (< frs. : chique), subs. fém. : Le pluriel est cichi. → chique

cicari [cjkari] (< esp. : jicara), subs. fém. : Le pluriel est cicari. → tasse

ciment [cjrnεnt] (< caementu-), subs. masc. : Le pluriel est cimenti. → ciment

cioc [cjok] (< étymologie inconnue, peut-être une onomatopée), subs. masc. : Le pluriel est cioč. → ivre

cioca [cjoka] (< étymologie inconnue, peut-être une onomatopée), subs. fém. : Le pluriel est ciochi. → ivresse, cuite

ciodo [cjodo] (< clāvu-), subs. masc. : Le pluriel est ciodi. → clou

327 cioì [cjoi] (< tollĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est ciolt, le masculin pluriel est ciolti. Le féminin singulier est ciolta, le féminin pluriel est ciolti. → prendre

circo [cjrko] (< circu-), subs. masc. : Le pluriel est circhi. → cirque

claf [klaf] (< clāve-), subs. fém. : Le pluriel est clafs. → clé

clamà [klama] (< clāmāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est clamat, le masculin pluriel est clamati. Le féminin singulier est clamada, le féminin pluriel est clamadi. → appeler

clap [klap], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est claps. → caillou

clar [klar] (< clāru-), adj. : Le masculin pluriel est clari. Le féminin singulier est clara, le féminin pluriel est clari. → clair

clopi [klopi] (< cloppu- → fçs. : clopiner), adj. : Le masculin singulier est clop. Le féminin singulier est clopa, le féminin pluriel est clopi. → avariés

coca [koka] (< onomatopée sur le bruit de la poule : cot cot), subs. fém. : Le pluriel est cochi. → poule couveuse

328 cocolara [kokolara] (< grec : kokkos + aria-), subs. fém. : Le pluriel est cocolari. → noyer

cocula [kokula] (< grec : kokkos + illa), subs. fém. : Le pluriel est coculi. Il existe une autre orthographe : cocola, le pluriel est cocole. → noix

coda [koda] (< cauda-), subs. fém. : Le pluriel est codi. → queue

cognon [konoŋ] (< cognōm-), subs. masc. : Le pluriel est cognons. → nom de famille

cola [kola] (< colla), subs. fém. : Le pluriel est coli. → colle

colà [kola] (< calare), verbe : Le participe passé masculin singulier est colat, le masculin pluriel est colati. Le féminin singulier est colada, le féminin pluriel est coladi. → tomber

colegio [kolεgjo] (< collēgĭu-), subs. masc. : Le pluriel est colegi. → collège

colmo [kolmo] (< culmĕn-), subs. masc. : Le pluriel est colmi. → sommet

329

colombo [kolombo] (< cŏlumbu-), subs. masc. : Le pluriel est colombi. Il existe une autre forme féminine : colomba, le féminin pluriel est colombi. → colombe

colombara [kolombara] (< colombaria), subs. fém. : Le pluriel est colombari. → tombe murale

colona [kolona] (< cŏlumna-), subs. fém. : Le pluriel est coloni. → colonne

color [kolor] (< cŏlŏr-), subs. masc. : Le pluriel est colors. → couleur

colorat [kolorat] (< cŏlōrātu-), adj. : Le masculin pluriel est colorati. Le féminin singulier est colorada, le féminin pluriel est coloradi. → coloré

colpa [kolpa] (< culpa-), subs. fém. : Le pluriel est colpi. → faute

colpo [kolpo] (< culpa-), subs. masc. : Le pluriel est colpi. → coup

330 coltà [kolta] (< cultivare), verbe : Le participe passé masculin singulier est colt, le masculin pluriel est colti. Le féminin singulier est colta, le féminin pluriel est colti. → récolter

colunque [kolunque] (< quāl- + ūnu- +que-), adj. indéf. inv. : → n'importe quel

coma [koma] (< quōmŏdŏ → como), adv. : → comme

comandà [komanda] (< commandare), verbe : Le participe passé masculin singulier est comandat, le masculin pluriel est comandati. Le féminin singulier est comandada, le féminin pluriel est comandadi. → commander

comando [komando] (< commandare), subs. masc. : Le pluriel est comandi. → commande

comare [komare] (< commater), subs. fém. : Le pluriel est comari. → sage-femme, commère

combatiment [kombatimεnt] (< combattere + mente-), subs. masc. : Le pluriel est combatimenti. → combat

comedà [komeda] (< accommŏdāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est comedat, le masculin pluriel est comedati. Le féminin singulier est comedada, le féminin pluriel est comedadi. → caler l'estomac

comoditat [komoditat] (< commŏdĭtate-), subs. fém. : Le pluriel est comoditath. → confort

331 compagnà [kompapa] (< sur compane-), verbe : Le participe passé masculin singulier est compagnat, le masculin pluriel est compagnati. Le féminin singulier est compagnada, le féminin pluriel est compagnadi. → accompagner

compais [kompais] (< cum + pāgu-), subs. masc. : Le pluriel est compais. → compagnon, du même pays

compania [kompanija] (< cornpane-), subs. masc. : Le pluriel est companie. → compagnie

complet [komplεt] (< complētu-), adj. : Le masculin pluriel est completi. Le féminin singulier est completa, le féminin pluriel est completi. → complet

comunion [komunioŋ] (< comūnĭōn-), subs. fém. : Le pluriel est comunions. → communion

comut [komut] (< commŏdu-), adj. : Le masculin pluriel est comuti. Le féminin singulier est comoda, le féminin pluriel est comodi. → commode

condithion [kondiθioŋ] (< condītĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est condithions. → condition

consegnà [konsena] (< consignāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est consegnat, le masculin pluriel est consegnati. Le féminin singulier est consegnada, le féminin pluriel est consegnadi. → consigner

332 considerà [konsidera] (< consīdĕrāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est considerat, le masculin pluriel est considerati. Le féminin singulier est considerada, le féminin pluriel est consideradi. → considérer

considerathion [konsideraθioŋ] (< consīdĕrātĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est considerathions. → considération

contà [konta] (< compŭtāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est contat, le masculin pluriel est contati. Le féminin singulier est contada, le féminin pluriel est contadi. → raconter

contadin [kontadiŋ] (< cŏmĭtātŭ- + inu-), subs. masc. : Le pluriel est contadins. → paysan

contant [kontant] (< compŭtāre), gérondif : Le pluriel est contanti. → en comptant, sonnant et trébuchant

conte [konte] (< anc. fçs. et prvçl. : conte), subs. masc. : Le pluriel est conti. → comte

content [kontεnt] (< contentu-), adj. : Le masculin pluriel est contenti. Le féminin singulier est contenta, le féminin pluriel est contenti. → content

continuo [kontinuo] (< continuo < contĭnēre), subs. masc. Le pluriel est continui. → continu

333 conto [konto] (< compŭtu-), subs. masc. : Le pluriel est conti. Il existe une autre forme cont, le pluriel est conti. → compte

controlà [kontrola] (< fçs. controler → cuntrā + rŏtŭla-), verbe : Le participe passé masculin singulier est controlat, le masculin pluriel est controlati. Le féminin singulier est controlada, le féminin pluriel est controladi. → contróler

conventà [konventa] (< convĕnīre), verbe : Le participe passé masculin singulier est conventat, le masculin pluriel est conventati. Le féminin singulier est conventada, le féminin pluriel est conventadi. → convenir

convento [konvεnto] (< conventŭ-), subs. masc. : Le pluriel est conventi. → couvent

cop [kop] (< cŏŏpĕrīre), subs. masc. : Le pluriel est cops. → tuile

copat [kopat] (< culpāre), adj. : Le masculin pluriel est copati. Le féminin singulier est copada, le féminin pluriel est copadi. → tué

coragiu [koraδiu] (< coraticum → anc. fçs. : corage), subs. masc. : Le pluriel est coragiu → courage

coran [koraŋ] (< coriamen), subs. masc. : Le pluriel est corans. → cuir

334 coredo [koredo] (< c'est une forme gothique), subs. masc. : Le pluriel est coredi. → trousseau

coret [korεt] (< corrĭgĕre), adj. : Le masculin pluriel est coreti. Le féminin singulier est coreda, le féminin pluriel est coredi. → corrigé

corì [kori] (< currĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est cors, le masculin pluriel est corsi. Le féminin singulier est corsa, le féminin pluriel est corsi.. → courir

coriera [koriεra] (< sur currĕre + prvçl. : -ier), subs. fém. : Le pluriel est corieri. → autobus

corpera [korpera] (< corp- + prvçl. -ara), subs. fém. : Le pluriel est corperi. → indigestion

cort [kort] (< cŏhorte-), subs. masc. : Le pluriel est corti. → cour où on met le fumier

cortelath [kortelaθ] (< cultell- + atu-), subs. masc. : Le pluriel est cortelath. → grand couteau, machette

cossa [kosa] (< causa/caussa-), subs. fém. : Le pluriel est cossi. → chose

335 cosset [kosεt] (< coxa- + itu), subs. masc. : Le pluriel est coseth. → cuisse

cossientha [kosiεnθa] (< conscĭentĭa-), subs. fém. : Le pluriel est cossienthi. → conscience

costà [ kosta] (< constāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est costat, le masculin pluriel est costati. Le féminin singulier est costada, le féminin pluriel est costadi. → coûter

cotonifithio [kotonifiθio] (< ar. : qutum + făcĕre), subs. masc. : Le pluriel est cotonifithi. → usine textile

cotul [kotul] (< cum + Tulle), subs. masc. : Le pluriel est cotui. → jupe

coverton [kovεrtoŋ] (< sur cŏŏpertūra- + unu-), subs. masc. : Le pluriel est covertons. → gomme de pneu

covo [kovo] (< cŭbīl-), subs. masc. : Le pluriel est covi. → nid de poule

cragna [kraña], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est crani. → saleté

creantha [kreanθa] (< esp. : crianza), subs. fém. : Le pluriel est creanthi. → comportement, éducation

336 creatura [kreatura] (< crĕātūra-), subs. fém. : Le pluriel est creaturi. → créature

creda [kreda] (< crēta-), subs. fém. : Le pluriel est credi. → argile

credi [kredi] (< crēdĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est credut, le masculin pluriel est creduti. Le féminin singulier est creduda, le féminin pluriel est credudi. → croire

crepa [krepa] (< crĕpāre), subs. fém. : Le pluriel est crepi. → crève

crepat [krepat] (< crĕpĭtu-), adj. : Le masculin pluriel est crepati. Le féminin singulier est crepada, le féminin pluriel est crepadi. → fissuré

cresima [krezima] (< chrisma), subs. fém. : Le pluriel est cresimi. → confirmation

cressi [kresi] (< crescĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est cressut, le masculin pluriel est cressuti. Le féminin singulier est cressuda, le féminin pluriel est cressudi. → croître

cresta [kresta] (< crista-), subs. fém. : Le pluriel est cresti. → crête

337

crina [krina] (< crīne-), subs. fém. : Le pluriel est crini. → crin

cristian [kristiaŋ] (< sur Christu- + unu-), subs. masc. : Le pluriel est cristians. → être humain, chrétien

crompà [krompa] (< comparare), verbe : Le participe passé masculin singulier est crompat, le masculin pluriel est crompati. Le féminin singulier est crompada, le féminin pluriel est crompadi. → acheter

crosta [krosta] (< crusta-), subs. fém. : Le pluriel est crosti. → croûte

crostul [krostul] (< crust- + ullu-), subs. masc. : Le pluriel est crostui. → beignet

crous [krous] (< crŭce-), subs. fém. : Le pluriel est crouš. → croix

crut [krut] (< crūdu-), adj. : Le masculin pluriel est cruti. Le féminin singulier est cruda, le féminin pluriel est crudi. → cru

338 cubià [kubia] (< cŭbāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est cubiat, le masculin pluriel est cubiati. Le féminin singulier est cubiada, le féminin pluriel est cubiadi. → s'accoupler

cuc [kuk) (< grec : kokkos), subs. masc. : Le pluriel est cuč. → homme qui est allé vivre chez sa femme

cucà [kuka] (< grec : kokkos), verbe : Le participe passé masculin singulier est cucat, le masculin pluriel est cucati. Le féminin singulier est cucada, le féminin pluriel est cucadi. → prendre une épouse

cugnat [kunat] (< cognātu-), subs. masc. : Le masculin pluriel est cugnath. Il existe une forme féminine cugnada, le féminin pluriel est cugnadi. → beau-frère, belle-soeur

cuiart [kuiart] (< sur cŏŏpertu-), subs. masc. : Le pluriel est cuiarth. → toit

cuiarti [kuiarti] (< sur cŏŏpertu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est cuiart, le masculin pluriel est cuiarti. Le féminin singulier est cuiarta, le féminin pluriel est cuiarti. → couvrir

cuiarta [kuiarta] (< sur cŏŏperta-),subs. fém. : Le pluriel est cuiarti. → couverture

cuiera [kuiεra], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → sillon

339 cul [kul] (< cūlu-), subs. masc. : Le pluriel est cui. → cul

culpit [kulpit] (< culpātu-), adj. : Le masculin pluriel est culpiti. Le féminin singulier est culpida, le féminin pluriel est culpidi. → frappé

culumia [kulumia] (< oecŏnŏmĭa-), subs. fém. : Le pluriel est culumie. → économie

Cumun [kumuŋ] (< commūne-), subs. masc. : Le pluriel est cumuns. → mairie

cun [kun] (< cum), prép. : Lorsqu'elle est suivie de l'article indéfini, il n'y a pas de contraction comme en italien sauf pour la forme masculine au singulier et au pluriel : cul et cui [kuj] tandis qu'au féminin on a cu la et cu li. → avec

cunet [kunεt] (< cūnŭl- + itu-), subs. masc. : Le pluriel est cuneti. → niches

cunfin [kunfiŋ] (< confīn-), subs. masc. : Le pluriel est cunfins. → frontière

cuniciara [kunicjara] (< cŭnīcŭl- + -aria-), subs. fém. : Le pluriel est cuniciari. → clapier

cunicio [kunicjo] (< cŭnīcŭlu-), subs. masc. : Le pluriel est cunici. Il existe une forme féminine cunicia, le pluriel est cunici. → lapin

340 cunsumà [kunsuma] (< consūmĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est cunsumat, le masculin pluriel est cunsumati. Le féminin singulier est cunsumada, le féminin pluriel est cunsumadi. → consommer

cunthà [kunθa] (< condīre), verbe : Le participe passé masculin singulier est cunsumat, le masculin pluriel est cunsumati. Le féminin singulier est cunsumada, le féminin pluriel est cunsumadi. → assaisonner

cunthi [kunθi] (< condĭtŭ-), subs. masc. pl. : → assaisonnements cuntinuvà [kuntinuva] (< contĭnŭāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est cuntinuvat, le masculin pluriel est cuntinuvati. Le féminin singulier est cuntinuvada, le féminin pluriel est cuntinuvadi. → continuer

cuntra [kuntra] (< contrā), prép. : → contre

cuoi [kuòj] (< cocere), verbe : Le participe passé masculin singulier est cuot, le masculin pluriel est cuoti. Le féminin singulier est cuota, le féminin pluriel est cuoti. → cuire

cuor [kuòr] (< cord-), subs. masc. : Le pluriel est cuors. → coeur

curà [kura] (< curare), verbe : Le participe passé masculin singulier est curat, le masculin pluriel est curati. Le féminin singulier est curada, le féminin pluriel est curadi. → soigner

341 curidor [kuridor] (< sur currĕre), subs. masc. : Le pluriel est curidoi. → couloir

curt [kurt] (< curtu-), adj. : Le masculin pluriel est curti. Le féminin singulier est curta, le féminin pluriel est curti. → court

curtif [kurtif] (< cohorte-), subs. masc. : Le pluriel est curtifs. → aire de battage, cour

cusi [kuzi] (< consŭĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est cusit, le masculin pluriel est cusiti. Le féminin singulier est cusida, le féminin pluriel est cusidi. → coudre

cusina [kuzina] (< cocina), subs. fém. : Le pluriel est cusini. → cuisine

cussi [kusi] (< eccu- + sīc), adv. : → ainsi

cussin [kussiŋ] (< coxinu-), subs. masc. : Le pluriel est cussins. → coussin

custion [kustioŋ] (< discussĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est custions. → question, discussion

cutho [kuθo] (< sur fçs. : couche peut-être du latin : collŏcāre X collŏcātĭōn-), subs. masc. : Le pluriel est cuthi. → niche

342 da [da] (< dē + ăb), prép. : L'article indéfini se lie à cette préposition au masculin singulier et pluriel : dal [dal] et dai [daj], mais au féminin on a : da la et da li. → de

dà [da] (< dăre), verbe : Le participe passé masculin singulier est dat, le masculin pluriel est dati. Le féminin singulier est dada, le féminin pluriel est dadi. → donner

dal [δal] (< anc. fçs. : jalne < galbĭnu-), adj. : Le masculin pluriel est dai. Le féminin singulier est dala, le féminin pluriel est dali. → jaune

dalmini [δalmini], subs. masc. pl. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → sabots tout en bois

dalumier [δalumiεr] (< galbĭnu- → anc. fçs. : jalne + lūmĭn- + prvçl : - ier), adj. : Le masculin pluriel est dalumiers. Le féminin singulier est dalumiera, le féminin pluriel est dalumieri. → maladif

danà [dana] (< dāmnāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est danat, le masculin pluriel est danati. Le féminin singulier est danada, le féminin pluriel est danadi. → damner

dapardut [dapardut] (< dē +ăb + pĕr + ad + tŏtu-), adv. : → partout

darà [δara] (< dē + ărāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est darat, le masculin pluriel est darati. Le féminin singulier est darada, le féminin pluriel est daradi. → labourer

343 data [data] (< data), subs. fém.: Le pluriel est dati. → date

davant [davant] (< dē + ăb + antĕ), prép. : → devant

de [de] (< dē), prép. : L'article indéfini se lie au masculin singulier et pluriel : del [dεl] et dei [dεj], tandis qu'au féminin on a : de la et de li. → de

debit [debit] (< dēbĭtu-), subs. masc. : Le pluriel est debith. → dette

debot [debòt] (< dē + bottare), adv. : → bientót

deit [dεit] (< dĭgĭtu-), subs. masc. : Le pluriel est deith. → doigt

demà [δema] (< gĕmĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est demat, le masculin pluriel est demati. Le féminin singulier est demada, le féminin pluriel est demadi. → gémir

denoli [δenoli] (< gĕnŭculu-), subs. masc. : Le pluriel est denoi. → genou

denoglon [δenogloŋ] (< gĕnŭculu- + unu-), subs. masc. : Le pluriel est denoglons. → à genoux

344 dent [δεnt] (< gente-), subs. fém. : Le pluriel est denč. → gens

depositat [depozitat] (< dēpŏsĭtu-), adj. : Le masculin pluriel est depositati. Le féminin singulier est depositada, le féminin pluriel est depositadi. → déposé

derocat [derokat] (< dĭs + rocca-), adj. : Le masculin pluriel est derocati. Le féminin singulier est derocada, le féminin pluriel est derocadi. → en ruine

desavit [desavit] (< dĭs + ăvĭdu-), adj. : Le masculin pluriel est desaviti. Le féminin singulier est desavida, le féminin pluriel est desavidi. → fade

descathat [deskaθat] (< dĭs + *captiare), adj. : Le masculin pluriel est descathati. Le féminin singulier est descathada, le féminin pluriel est descathadi. → chassé

descolth [deskolθ] (< dĭs + excalcĕātu-), adj. : Le masculin pluriel est descolti. Le féminin singulier est descolda, le féminin pluriel est descoldi. → déchaussé

desconcordia [deskonkordia] (< dĭs + concordĭa-), subs. fém. : Le pluriel est desconcordie. → désaccord

desena [dezena] (< fçs. : dizaine < dĕcennāle-), subs. fém. : Le pluriel est deseni. → dizaine

345 desfat [desfat] (< dĭs + făctu-), adj. : Le masculin pluriel est desfati. Le féminin singulier est desfada, le féminin pluriel est desfadi. → défait

desgrathia [desgraθia] (< dĭs + grātĭa-), subs. fém. : Le pluriel est desgrathie. → malheur

desleà [deslea] (< dĭs + lĭgāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est desleat, le masculin pluriel est desleati. Le féminin singulier est desleada, le féminin pluriel est desleadi. → délier, fondre

desmeti [desmeti] (< dĭs + mittĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est desmetut, le masculin pluriel est desmetuti. Le féminin singulier est desmetuda, le féminin pluriel est desmetudi. → arrêter, cesser

desmoralisat [desmoralizat] (< dĭs + mōrāl-), adj. : Le masculin pluriel est desmoralisati. Le féminin singulier est desmoralisada, le féminin pluriel est desmoralisadi. → démoralisé

desocupathion [dezokupaθioŋ] (< dĭs + occŭpātiōne-), subs. fém. : Le pluriel est desocupathions. → chomâge

desolathion [dezolaθioŋ] (< dēsōlātĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est desolathions. → désolation

desordine [dezordine] (< dĭs + ordĭne-), subs. masc. : Le pluriel est desordini. → désordre

346 despaiat [despajat] (< dĭs + pălĕa-), adj. : Le masculin pluriel est despaiati. Le féminin singulier est despaiada, le féminin pluriel est despaiadi. → dépaillé

desplaser [desplazεr] (< *dispiacere), verbe : Le participe passé masculin singulier est desplasut, le masculin pluriel est desplasuti. Le féminin singulier est desplasuda, le féminin pluriel est desplasudi. → déplaire, être désolé

desprethà [despreθa] (< dispretiare), verbe : Le participe passé masculin singulier est desprethat, le masculin pluriel est desprethati. Le féminin singulier est desprethada, le féminin pluriel est desprethadi. → déprécier

destacat [destakat], part. passé (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est destacati. Le féminin singulier est desprethada, le féminin pluriel est desprethadi. → détaché

detersivo [detεrsivo] (< dētersu-), subs. masc. : Le pluriel est detersivi. → lessive

dethimal [deθimal] (< dĕcĭma- + l), subs. masc. : Le pluriel est dethimai. → balance qui a pour base le dix

dethimo [dεθimo](< dĕcĭmu-), adj. num. ord. : Le masculin pluriel est dethimi. Le féminin singulier est dethima, le féminin pluriel est dethimi. → dixième

devorat [devorat] (< dēvŏrāre), adj. et part. passé : Le masculin pluriel est devorati. Le féminin singulier est devorada, le féminin pluriel est devoradi. → dévoré

347 devothion [devoθioŋ] (< dēvōtĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est devothions. → dévotion

dì [di] (< vādĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est dut, le masculin pluriel est duti. Le féminin singulier est duda, le féminin pluriel est dudi. → aller

dì [di] (< dĭē-), subs. masc./fém. : Le pluriel est dis. → jour

dialeto [dialεto] (< dĭălectŭ-), subs. masc. : Le pluriel est dialeti. → dialecte

diario [diario] (< dĭārĭu-), subs. masc.: Le pluriel est diari. → agenda

didial [didial] (< dĭgĭtāle-), subs. masc. : Le pluriel est didiai. → dé à coudre

diese [diεze] (< dĕcĕ-), adj. num. card. : → dix

difati [difati] (< dē + factu-), conj. : → en effet

diferent [diferεnt] (< diffĕrre), adj. et part. prés. : Le masculin pluriel est diferenti. Le féminin singulier est diferente, le féminin pluriel est diferenti. → différent

348 difindut [difindut] (< defendutu- < dēfendĕre), part. passé. : Le masculin pluriel est difenduti. Le féminin singulier est difenduda, le féminin pluriel est difenduda. → défendu

dilirio [dilirio] (< dēlīrĭu-), subs. masc. : Le pluriel est diliri. → délire

dimula [δimula] (< gĕmella-), subs. fém. : Le féminin pluriel est dimuli. → jumelle

dinč [dinč] (< dente-), subs. masc. pl. : Le singulier est dint. → dent

dindia [dindia] (< fçs. : dinde), subs. fém. : Le pluriel est dindi. → dinde

diner [δinεr] (< gĕnĕr-), subs. masc. : Le pluriel est diners. → gendre

Dio [dio] (< dĕu-), subs. masc. : → Dieu

diretor [diretor] (< dīrectōre-), subs. masc. : Le pluriel est diretors. → directeur

dirito [dirito] (< dīrectu-), subs. masc. : Le pluriel est diriti. → droit

349 disdintiat [disdintiat] (< dĭs + dente-), adj. : Le masculin pluriel est disdintiati. Le féminin singulier est disdintiada, le féminin pluriel est disdintiadi. → édenté

disi [dizi] (< dīcĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est dit, le masculin pluriel est diti. Le féminin singulier est dita, le féminin pluriel est diti. → dire

disint [dizint] (< dīcĕre), gérondif : → disant

dismintià [dismintia] (< dementicare), verbe : Le participe passé masculin singulier est dismitiat, le masculin pluriel est dismitiati. Le féminin singulier est dismitiada, le féminin pluriel est dismitiadi. → oublier

disnà [disna] (< *disieiunare → anc. fçs. : disner), verbe : Le participe passé masculin singulier est disnat, le masculin pluriel est disnati. Le féminin singulier est disnada, le féminin pluriel est disnadi. → dîner

dispiciat [dispičiat] (< dĭs + pikk), adj. : Le masculin pluriel est dispiciati. Le féminin singulier est dispiciada, le féminin pluriel est dispiciadi. → dépendu, décroché

dispiet [dispiεt] (< dēspectu-), subs. masc. : Le pluriel est dispieth. → taquinerie

distin [distiŋ] (< destĭnāre), subs. masc. : Le pluriel est distins. → destin

350 distinat [distinat] (< destĭnātu-), adj. : Le masculin pluriel est distinati. Le féminin singulier est distinada, le féminin pluriel est distinadi. → destiné

distinada [distinada] (< destĭnāta-), subs. fém. : Le pluriel est distinadi. → destinée

distirat [distirat] (< dĭs + tirare), adj. et part. passé : Le masculin pluriel est distirati. Le féminin singulier est distirada, le féminin pluriel est distiradi. → étendu

distudà [distuda], verbe (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le participe passé masculin singulier est distudat, le masculin pluriel est distudati. Le féminin singulier est distudada, le féminin pluriel est distudadi. → éteindre

divertiment [divεrtimεnt] (< dīvertĕre + mente-), subs. masc. : Le pluriel est divertimenti. → divertissement

dividi [dividi] (< dīvĭdĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est dividut, le masculin pluriel est dividuti. Le féminin singulier est dividuda, le féminin pluriel est dividudi. → diviser

do [do] (< dŭo, ae, ŏ), adj. num. card. : → deux

dodese [dodeze] (< dŭŏdĕce-), adj. num. card. : → douze

dolaro [dolaro] (< bas all. : daler → angl. : dollar), subs. masc. : Le pluriel est dolari → dollar

351 dolentrat [dolεntrat] (< dŏlentĕr + atu-), adj. : Le masculin pluriel est dolentrati. Le féminin singulier est dolentrada, le féminin pluriel est dolentradi. → douloureux

doler [dolεr] (< dŏlēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est dolut, le masculin pluriel est doluti. Le féminin singulier est doluda, le féminin pluriel est doludi. → souffrir

dolor [dolor] (< dŏlōre-), subs. masc. : Le pluriel est dolori. → douleur

dolth [dolθ] (< dulce-), adj. : Le masculin pluriel est dolthi. Le féminin singulier est doltha, le féminin pluriel est dolthi. → doux

doma [doma], adv. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → seulement

doman [domaŋ] (< dē + mānĕ), subs. masc. : Le pluriel est domans. → demain

domanda [domanda] (< dēmandāre), subs. fém. : Le pluriel est domandi. → demande

domandà [domanda] (< dēmandāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est domandat, le masculin pluriel est domandati. Le féminin singulier est domandada, le féminin pluriel est domandadi. → demander

domenia [domenja] (< dŏmĭnĭca-), subs. fém. : Le pluriel est domenie. → dimanche

352

domila [domila] (< dŭŏ, ae, ŏ + millĕ-), adj. num. card. : → deux mille

don [doŋ] (< anc. donno), subs. masc. : Le pluriel est dons. → don, monseigneur

dondolà [dondola] (< *deundulare), verbe : Le participe passé masculin singulier est dondolat, le masculin pluriel est dondolati. Le féminin singulier est dondolada, le féminin pluriel est dondoladi. → se balancer

dongia [donğja] (< dē + longa-), adv. de lieu : → à côté de, le long de

donta [δonta] (< juncta-), subs. fém. : → ajout, en plus

doplo [doplo] (< dŭplu-), adj. : Le masculin pluriel est dopli. Le féminin singulier est dopla, le féminin pluriel est dopli. → double

doprà [dopra] (< ad + ŏpĕrāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est doprat, le masculin pluriel est doprati. Le féminin singulier est doprada, le féminin pluriel est dopradi. → utiliser

dopu [dopu] (< dē + post), prép. : → après

dornada [dornada] (< dĭurnu- + ata- ), subs. fém. : Le pluriel est dormadi. → journée

353 dosena [dozena] (< dŭŏdĕce- → fçs. : douzaine), subs. fém. : Le pluriel est doseni. → douzaine

dota [dota] (< dōte-), subs. fém. : Le pluriel est doti. → dote

dotor [dotòr] (< doctōre-), subs. masc. : Le pluriel est dotors. → docteur

dovà [δova] (< jŭvāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est dovat, le masculin pluriel est dovati. Le féminin singulier est dovada, le féminin pluriel est dovadi. → jouir

doventà [dovεnta] (< deventare), verbe : Le participe passé masculin singulier est doventat, le masculin pluriel est doventati. Le féminin singulier est doventada, le féminin pluriel est doventadi. → devenir

doventut [δovεntut] (< jŭentūte-), subs. fém. : Le pluriel est doventuth. → jeunesse

dovin [δoviŋ] (< iŏvene-), subs. masc. : Le masculin pluriel est dovins. Le féminin singulier est dovina, le féminin pluriel est dovini. → jeune

drenti [drεnti] (< dē + rĕ + intrō), adv. de lieu : → dedans

dret [drεt] (< dīrectu-), adj. : Le masculin pluriel est dreti. Le féminin singulier est dreta, le féminin pluriel est dreti. → droit

354

driu [driu] (< dē- retrō), prép. et adv. : → derrière dù [δu] (< iūsu-), adv. de lieu : → bas, en bas duià [δuja] (< jŏcāri), verbe : Le participe passé masculin singulier est duiat, le masculin pluriel est duiati. Le féminin singulier est duiada, le féminin pluriel est duiadi. → jouer dulà [δula] (< dē + ŭbĭ + illāc), adv. de lieu : → là où duncia [dunčia] (< dunc X tunc, dunque), conj. : → donc duoiba [δuoiba] (< Jŏve-), subs. masc. : → jeudi dur [dur] (< dūru-), adj. : Le masculin pluriel est durs. Le féminin singulier est dura, le féminin pluriel est duri. → dur

durada [durada] (< dūrāre), subs. fém. : Le pluriel est duradi. → durée durmì [durmi] (< dormīre), verbe : Le participe passé masculin singulier est durmit, le masculin pluriel est durmiti. Le féminin singulier est durmida, le féminin pluriel est durmidi. → dormir

355

dut [dut] (< tōtu-), adj. : Le masculin pluriel est duti. Le féminin singulier est duda, le féminin pluriel est dudi. → tout

dutrina [dutrina] (< doctrīna-), subs. fém. : Le pluriel est dutrini. → catéchèse

356 e [e] (< ĕt), conj. : → et

educathion [edukaθioŋ] (< ēdŭcātĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est educathions. → éducation

el [εl] (< illĕ), art. indéfini : Il existe une orthographe plus courante : 1. → le

elmo [εlmo] (< germ. : helm), subs. masc. : Le pluriel est elmi. → heaume, casque

embrathà [εmbraθa] (< ĭn + brāchĭu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est embrathat, le masculin pluriel est embrathati. Le féminin singulier est embrathada, le féminin pluriel est emrathadi. → embrasser

entrà [εntra] (< intrāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est entrat, le masculin pluriel est entrati. Le féminin singulier est entrada, le féminin pluriel est entradi. → entrer

eruthion [eruθioŋ] (< ēruptĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est eruthions. → éruption

estero [εstero] (< extĕru-), adj. : Le masculin pluriel est esteri. Le féminin singulier est estera, le féminin pluriel est esteri. → étranger

etaro [etaro] (< hecto-area → fçs. : hectare), subs. masc. : masculin. Le pluriel est etari. → hectare

357

etat [etat] (< aetāte-), subs. masc. : Le pluriel est etath. → âge

eternitat [etεrnitat] (< aeternĭtāte-), subs. fém. : Le pluriel est eternitath. → éternité

358 fà [fa] (< făcĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est fat, le masculin pluriel est fati. Le féminin singulier est fada, le féminin pluriel est fadi. → faire

fadia [fadia] (< fătīgāre), subs. fém. : Le pluriel est fadie → fatigue

falda [falda] (< franc. : falda), subs. fém. : Le pluriel est faldi. → blouse de travail

faliment [falimεnt] (< fallĕre + mente-), subs. masc. : Le pluriel est falimenth. → faillite

falit [falit] (< fallĕre), adj. : Le masculin pluriel est faliti Le féminin singulier est falida, le féminin pluriel est falidi. → en ruine

falso [falso] (< falsu-), adj. : Le masculin pluriel est falsi. Le féminin singulier est falsa, le féminin pluriel est falsi. → faux

falthin [falθiŋ] (< falce- + inu-), subs. masc.: Le pluriel est falthins. → faux

famea [famea] (< fămĭlĭa-), subs. fém. : Le pluriel est famei. → famille

fameuta [fameuta] (< fămĭlĭa- + uta-), subs. fém. : Le pluriel est fameuti. → petite famille

359 fan [faŋ] (< fămē-), subs. fém. : Le pluriel est fans. → faim

fangu [fangu] (< germ. : fani), subs. masc. : Le pluriel est fanghi. → boue

fantasia [fantazia] (< grec : phantasia), subs. fém. : Le pluriel est fantasie. → fantaisie, imagination

fantat [fantat] (< infante- + atu), subs. masc. : Le pluriel est fantath. → jeune homme

fantulin [fantuliŋ] (< infante- + ull- + inu-), subs. masc. : Le masculin pluriel est fantulins. Il existe une forme féminine : fantulina, le féminin pluriel est fantulini. → petit garçon, petite fille

fantulinut [fantulinut] (< infante- + ull- + inu- + utu-), subs. masc. : Le pluriel est fantulinuth. → tout petit enfant

farsorata [farsorata] (< facĕre + ... + atus, a, um), subs. fém. : Le pluriel est farsorati. → poêlée

farsurin [farsurin] (< facĕre + ... + inus, a, um), subs. masc. : Le pluriel est farsurins. → poêle à frire

fascia [faƒia] (< étymologie inconnue), subs. fém. : il existe une autre orthographe : frasca. Le féminin pluriel est fasci et fraschi. → branche

360 frasci [fraƒi] (< étymologie inconnue), subs. masc. pl. : → rameaux

fassina [fasina] (< fasce- + ina-), subs. fém. : Le pluriel est fassini. → fagot

fassismo [fasismo] (< fascĭāre X fascĭa-), subs. masc. : Le pluriel est fassismi. → fascisme

fassista [fasista] (< fascĭāre), subs. masc. : Le pluriel est fassisti. → fasciste

fastidio [fastidio] (< fastīdĭu-), subs. masc. : Le pluriel est fastidi. → malaise

fasuol [fazuol] (< făsĕŏlu-), subs. masc. : Le pluriel est fasuoi. → haricot

fathile [faθile] (< făcĭle-), adj. : Le pluriel est fathili. → facile

fatholet [faθolεt] (< *faciolu- + itu-), subs. masc. : Le pluriel est fatholeth. → mouchoir

fato [fato] (< făctu-), subs. masc. : Le pluriel est fati. → fait

fede [fede] (< fĭdĕ-), subs. fém. : Le pluriel est fedi. → foi

361 femina [femina] (< fēmĭna-), subs. fém. : Le pluriel est femini. → femme

fen [fεŋ] (< fēnu-), subs. masc. : Le pluriel est fens. → foin

fenta [fεnta] (< finctu-< fingĕre), subs. fém. : Le pluriel est fenti → semblant : faire semblant

feriat [feriat] (< ferru- + atu-), adj. : Le masculin pluriel est feriati. Le féminin singulier est feriada, le féminin pluriel est feriadi. → avec des barreaux

fermat [fermat] (< fīrmātu-), part. passé : Le masculin pluriel est fermati. Le féminin singulier est fermada, le féminin pluriel est fermadi. → fermé, stoppé, arrêté

fermo [fεrmo] (< fīrmāre), adj. : Le masculin pluriel est fermi. Le féminin singulier est ferma, le féminin pluriel est fermi. → arrêté, stoppé, fermé

ferona [ferona] (< sur Phărăōne-), subs. fém. : Le pluriel est feroni. → pintade

ferovia [ferovia] (< ferru- + vĭa-), subs. fém. : Le pluriel est ferovie. → chemin de fer

feta [feta] (< étymologie inconnue), subs. fém. : Le pluriel est feti. → tranche

362 fia [fia] (< fīlĭa-), subs. fém. : Le pluriel est fie. →fille

fiaba [fiaba] (< fābŭla-), subs. fém. : Le pluriel est fiabi. → fable

fiar [fiar] (< ferru-), subs. masc. : Le pluriel est fiars. → fer

fiasc [fiask] (< germ. : flaska), subs. masc. : Le pluriel est fiasč. → flasque

fiel [fiεl] (< fĕlle-), subs. fém. : Le pluriel est fiels. → fiel

fiesta [fiesta] (< festu-), subs. fém. : Le pluriel est fiesti. → fête

fievra [fievra] (< fĕbre-), subs. fém. : Le pluriel est fievri. → fièvre

figà [figa] (< fīcāta-), subs. masc. inv. : → foie

figar [figar] (< fīcŭ- + -ariu-), subs. masc. : Le pluriel est figars. → figuier

figo [figo] (< fīcŭ-), subs. masc. : Le pluriel est fighi Il existe une autre orthographe : fic et son pluriel fics → figue

363

figura [figura] (< fĭgūra-), subs. fém. : Le pluriel est figuri. → visage, figure

fil [fil] (< fĭlu-), subs. masc. : Le pluriel est fili → fil

fila [fila] (< fĭlu-), subs. fém. : Le pluriel est fili. → file

filada [filada] (< fĭl- + ata), subs. fém. Le pluriel est filadi. → filée

filusumia [filuzumia] (< grec : phisiognomia), subs. fém. : Le pluriel est filusumie. → physionomie

fin [fiŋ] (< fĭne-), adv. : → jusque

finalmentri [finalmεntri] (< fīnāle-, + mente-), adv. : → finalement

finì [fini] (< finire), verbe : Le participe passé masculin singulier est finit, le masculin pluriel est finiti. Le féminin singulier est finida, le féminin pluriel est finidi. → finir

fiol [fiòl] (< fīlĭu-), subs. masc. : Le pluriel est fioi. → fils

fiulut [fiulut] (< fīlĭu- + utu-), subs. masc. : Le pluriel est fiuluth. → petit garçon

364

firma [firma] (< Firma-), subs. fém. : Le pluriel est firmi. → signature

fisso [fiso] adj (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est fissi. Le féminin singulier est fissa, le féminin pluriel est firmi. → épais

fitual [fitual] (< sur fictu- + -al), subs. masc. : Le pluriel est fituai. II existe une forme féminine : fituala, le pluriel est fituali. Il existe une autre orthographe : fituval, le masculin pluriel est fituvai. Le féminin singulier est fituvala, le féminin pluriel est fituvali → métayer

flama [flama] (< flamma-), subs. fém. : Le pluriel est flami. → flamme

flap [flap] (< faluppa), adj. : Le masculin pluriel est flaps. Le féminin singulier est flapa, le féminin pluriel est flapi. → mou

flat [flat] (< flātŭ-), subs. masc. : Le pluriel est flath. → souffle, respiration

floc [flok] (< floccu-), subs. masc. : Le pluriel est floč. → flocon

flour [flour] (< flōr-), subs. masc. : Le pluriel est flours. → fleur

365 flun [fluŋ] (< flūmĕ-), subs. masc. : Le pluriel est fluns. → fleuve

fogher [fogεr] (< fŏcu- + prvçl. -ier X fōcŭlār-), subs. masc. : Le pluriel est foghers. → foyer, âtre

fogolar [fogolar] (< fōcŭlār-), subs. masc. : Le pluriel est fogolars. → réchaud

fol [fol] (< folle-), subs. masc. : Le pluriel est fols. → soufflet

fondo [fondo] (< fundu-), subs. masc. : Le pluriel est fondi. → fond

fongo [fongo] (< fungu-), subs. masc. : Le pluriel est fonghi. → champignon

font [font] (< fundu-), subs. masc. : Le pluriel est fonč. → fond

forcia [forcja] (< furca-), subs. fém. : Le pluriel est forchi. → fourche

forest [forεst] (< fŏrī- → anc. fçs. : forestier), subs. rnasc. : Le pluriel est foresti. → étranger

formai [formaj] (< anc. fçs. : formage → formaticu-), subs. masc. : Le pluriel est formai. → fromage

366

fornas [fornas] (< fornace-), subs. rnasc. : Le pluriel est fornas. → fourneau où l'on cuit des briques

fornel [fornεl] (< furn- + illu-), subs. masc. : Le pluriel est fornei. → four

forno [forno] (< furnu-), subs. masc. : Le pluriel est forni. → boulangerie

forse [forse] (< forsit), adv. : → peut-être

fortaia [fortaja], subs. fém. : Le pluriel est fortaie. → omelette

fossina [fosina] (< fuscĭna-), subs. fém. : Le pluriel est fossini. → harpon de pêche, trident

fotografia [fotografia] (< grec : phias + graphio), subs. fém. : Le pluriel est fotografie. → photographie

fouc [fouk] (< fŏcu-), subs. masc. : Le pluriel est fouč. → feu

fra [fra] (< infrā), préposition : → entre, parmi

367 frabica [frabika] (< sur fabrĭcāre), subs. fém. : Le pluriel est frabichi. → usine

frabichina [frabikina] (< sur fabrĭcāre + ina-), subs. fém. : Le pluriel est frabichini. → ouvrière dans une usine

frabicuta [frabikuta] (< sur fabrĭcāre + uta-), subs. fém. : Le pluriel est frabichuti. → petite usine

fradi [fradi] (< frātre-), masc. : Le pluriel est fradis. → frère

fraido [fraido] (< frăcĭdu-), adj. : Le masculin pluriel est fraidi. Le féminin singulier est fraida, le féminin pluriel est fraidi. → abîmé

franco [franko] (< franc. : frank), subs. masc. : Le pluriel est franchi. → franc

frate [frate] (< frātre-), subs. masc. : Le pluriel est frati. → moine, frère

frit [frit] (< frīgĭdu-), subs. masc. : Le pluriel est frič. → froid

368 fridi [fridi] (< frīgĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est frit, le masculin pluriel est friti. Le féminin singulier est frida, le féminin pluriel est fridi. → frire

frigo [frigo] (< frigus < frīgŏre-), subs. masc. : Le pluriel est frighi. → frigidaire

frigul [frigul], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est frigui. → miette

frithi [friθi] (< frīgĕre), subs. masc. pl. : → lardons

fritul [fritul] (< frīgĕre + ullu-), subs. masc. : Le pluriel est fritui. → beignet

frontà [fronta] (< fronte-), verbe : Le participe passé masculin singulier est frontat, le masculin pluriel est frontati. Le féminin singulier est frontada, le féminin pluriel est frontadi → affronter.

fronte [fronte] (< fronte-), subs. masc. : Le pluriel est fronti. → front

fruto [fruto] (< fructu-), subs. masc. : Le pluriel est fruti. → fruit

369 fuartha [fuarθa] (< fortia), subs. fém. : Le pluriel est fuarthi. → force

fuga [fuga] (< fŭga-), subs. fém. : Le pluriel est fughi. → ligne sans fin, à perte de vue

fugat [fugat] (< fugato- < fŭgāre), adj. : Le masculin pluriel est fugati. Le féminin singulier est fugada, le féminin pluriel est fugadi → en ligne

fugatha [fugaθa] (< focacia), subs. fém. : Le pluriel est fugathi. → fougace

fumà [fuma] (< fūmāre), verbe : Le participle passé masculin singulier est fumat, le masculin pluriel est fumati. Le féminin singulier est fumada, le feminine pluriel est fumadi. → fumer

fumaron [fumaroŋ] (< fūmāre + unu-), subs. masc. : Le pluriel est fumarons. → fumée épaisse, brouillard

fun [fuŋ] (< fūmu-), subs. masc. : Le pluriel est funs. → fumée

funeral [funeral] (< fūnĕrale-), subs. masc. : Le pluriel est funerai. → enterrement

funthionà [funθiona] (< sur functĭōne-), verbe : Le participe passé masculin singulier est funthionat, le masculin pluriel est funthionati. Le féminin singulier est funthionada, le féminin pluriel est funthionadi. → fonctionner

370

fuoia [fuoia] (< folia < fŏlĭu-), subs. fém. : Le pluriel est fuoie. → feuille

fuora [fuora] (< fŏris), adv. : → dehors

fuoravia [fuoravia] (< fŏris + via-), adv. : → au loin, de par le monde

fuossa [fuossa] (< fossa-), subs. fém. : Le pluriel est fuossi. → fosse, trou

furlan [furlaŋ], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est furlans. Il existe un féminin furlana, le féminin pluriel est furlani. → frioulan

furmia [furmia] (< formīca-), subs. fém. : Le pluriel est furmie. → fourmi

furmint [furmint] (< frūmentu-), subs. masc. : Le pluriel est furminth. → froment

furtuna [furtuna] (< fortūna-), subs. fém. : Le pluriel est furtuni. → chance, fortune

furtunat [furtunat] (< fortunate- < fortūna-), adj. : Le masculin pluriel est furtunati. Le féminin singulier est furtunada, le féminin pluriel est furtunadi. → chanceux

371 fusina [fusina] (< fūsu- + ina-), subs. fém. : Le pluriel est fusini. → cheminée

fussal [fusal] (< fossa- + -l), subs. masc. : Le pluriel est fussai. → fossé

372 gaban [gabaŋ] (< perse : gabâ), subs. masc. : Le pluriel est gabans. → caban

galeta [galeta] (< galla- + ita-), subs. fém. : Le pluriel est galeti. → cocon du ver à soie

gambià [gambia] (< cambiāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est gambiat, le masculin pluriel est gambiati. Le féminin singulier est gambiada, le féminin pluriel est gambiadi. → changer

gambial [garnbial] (< cambiāre + -l), subs. masc. : Le pluriel est gambiai. → billet à ordre

gardintha [gardinθa], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est gardinthi. → garantie

gas [gas] (< chăŏs), subs. masc. : Le pluriel est gas. → gaz

gasolio [gazolio] (< chaos-oleum < chăŏs + ŏlĕu-), subs. masc. Le pluriel est gasoli. → gasoil, pétrole

gaveta [gaveta] (< găbăta-), subs. fém. : Le pluriel est gaveti. → bol

373 gema [δema] (< gemma-), subs. fém. : Le pluriel est gemi. → catadioptre

general [δeneral] (< gĕnĕrāle-), subs. masc. : Le pluriel est generai → général

generathion [δeneraθioŋ] (< gĕnĕrātĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est generathions. → génération

Ghet [gεt] (< vénitien : gheto), subs. masc. : Le pluriel est gheti. → nom d'une partie du village

ghi [gi] (< illĕ, illă, illŭd), pron. : → lui

ghin[giŋ] (< illĕ, illă, illŭd + nec), adv. : → en

gial [δjal] (< gallu-), subs. masc. : Le pluriel est giai. → coq

gialina [δjalina] (< gallīna-), subs. fém. : Le pluriel est gialini. → poule

giamba [δjamba] (< gamba), subs. fém. : Le pluriel est giambi. → jambe

giandarme [δjandarme] (< sur l'expression : gens d'arme), subs. masc. : Le pluriel est giandarmi. → gendarme

374 giardin [δjardin] (< fçs. : jardin < anc. fçs. : gart ou fart < franc.. : *gart ou *gardo), subs. masc. : Le pluriel est giardins. → jardin

giat [δjat] (< cattu-), subs. masc. : Le pluriel est giath. → chat

giatamau [δjatamau] (< cattus + onomatopée : miao, gnao), adv. : → à quatre pattes

giavà [δjava] (< căvāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est giavat, le masculin pluriel est giavati. Le féminin singulier est giavada, le féminin pluriel est giavadi. → enlever

Gigantone [δjgantone] (< Gĭgaante- + unu-), subs. masc. : Le pluriel est gigantoni. → gros géant

gilè [δjlε] (< ar. : jalaco → esp. : jileco → fçs : gilet), subs. masc. : Le pluriel est gilè. → gilet

ginia [ginja], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est ginie. → malchance

girà [δjra] (< gyru-), verbe : Le participe passé masculin singulier est girat, le masculin pluriel est girati. Le féminin singulier est girada, le féminin pluriel est giradi. → tourner

giro [δjro] (< gyru-), subs. masc. : Le pluriel est giri. → tour

375 gita [δjta] (< sur gyrāta-), subs. fém. : Le pluriel est giti → excursion

giubidi [δjubidi] (< ŏboedīre), verbe : Le participe passé masculin singulier est giubidit, le masculin pluriel est giubiditi. Le féminin singulier est giubidida, le féminin pluriel est giubididi. → obéir

giustà [δjusta] (< sur justu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est giustat, le masculin pluriel est giustati. Le féminin singulier est giustada, le féminin pluriel est giustadi. → réparer

glath [glaθ] (< glace-), subs. masc. : Le pluriel est glath. → gel, glace

glatha [glaθea] (< glacia-), adj. : Le féminin pluriel est glathi. Le masculin singulier est glath, le masculin pluriel est glath. → froide, gelée

glathera [glaθera] (< glace- + prvçl. : -ier), subs. fém. : Le pluriel est glatheri. → glacière

glera [glera] (< glārĕa-), subs. fém. : Le pluriel est gleri. → gravier

glesia [glezia] (< ecclesia-), subs. fém. : Le pluriel est glesie → église

376 glesiut [gleziut] (< ecclēsĭa- + utu-), subs. masc. : Le pluriel est glesiuth. → petite église

gnorante [ñorante] (< ignōrātu-), subs. masc. : Le pluriel est gnoranti. → ignorant

gnorantha [ðoranθa] (< ignōrantia-), subs. fém. : Le pluriel est gnoranthi. → ignorance

godi [godi] (< gaudēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est godut, le masculin pluriel est goduti. Le féminin singulier est goduda, le féminin pluriel est godudi. → jouir

gola [gola] (< gŭla-), subs. fém. : Le pluriel est goli. → envie, gorge

goma [goma] (< cummi, commi, ou gummi X cummis, commis, ou gummis), subs. fém. : Le pluriel est gomi. → tuyau d'arrosage

gorleta [gorleta] (< ... + itus, a, um), subs. fém. : Le pluriel est gorleti. → bobine de fil

gorna [gorna] (< grunda), subs. fém. : Le pluriel est gorni. → gouttière

got [got] (< guttu-), subs. masc. : Le pluriel est goth. → verre

377

gota [gota] (< gutta-), subs. fém. : Le pluriel est goti. → goutte

governà [govεrna] (< gŭbernāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est governat, le masculin pluriel est governati. Le féminin singulier est governada, le féminin pluriel est governadi. → gouverner

grama [grama] (< grāmĕne-), subs. fém. : Le pluriel est grami. → mauvaise herbe

gran [graŋ] (< grande-), adj. : Il existe une autre orthographe : grant. Le masculin pluriel est granč. Le féminin singulier est granda, le féminin pluriel est grandi. → grand

gras [gras] (< crassu-), adj. : Le masculin pluriel est gras. Le féminin singulier est grassa, le féminin pluriel est grassi. → gras

gras [gras] (< crassu-), subs. masc : Le pluriel est gras. → graisse

grassa [grasa] (< crassa-), subs. fém. : Le pluriel est grassi. → fumier

grathie [graθie] (< grātĭa-), subs. fém. : → merci

378 greco [greko] (< Graecu-), adj. : Le masculin pluriel est grechi. Le féminin singulier est greca, le féminin pluriel est greche. → grec

greva [greva] (< grăve-), adj. : Le féminin pluriel est grevi Le masculin singulier est grevo, le masculin pluriel est grevi. → lourde

gri [gri] (< onomatopée sur gryllu- ou grillu-), subs. masc. : Le pluriel est grii. → folie : "I a un gri 'n testa"

griso [grizo] (< germ. : gris), adj. : Le masculin pluriel est grisi. Le féminin singulier est grisa, le féminin pluriel est grisi. → gris

grop [gròp] (< germ. : kruppa), subs. masc. : Le pluriel est grops. → noeud

gropoloso [gròpolozo] (< germ. : kruppa + ullu- + usu-), adj. : Le masculin pluriel est gropolosi. Le féminin singulier est gropolosa, le féminin pluriel est gropolosi. → noueux

gros [gròs] (< grossu-), adj. : Le masculin pluriel est gros. Le féminin singulier est grossa, le féminin pluriel est grossi. → gros

grumut [grumut] (< grūmu- + utu-), subs. masc. : Le pluriel est grumuth. → petit tas

grun [grun] (< grūmu-), subs. masc. : Le pluriel est gruns. → poignée, groupe

379

guadagnà [gwadaña] (< all. : waidanjan), verbe : Le participe passé masculin singulier est guadagnat, le masculin pluriel est guadagnati. Le féminin singulier est guadagnada, le féminin pluriel est guadagnadi. → gagner

guaio [gwaio] (< esp. : guay), subs. masc. : Le pluriel est guai. → ennui, souci

gualjvo [gwafivo] (< aequāle-), adj. : Le masculin pluriel est gualivi. Le féminin singulier est gualiva, le féminin pluriel est gualivi. → régulier

guano [gwano] (< esp. : guano), subs.masc. : Le pluriel est guani. → guano

guardia [gwardia] (< germ. : wardon), subs. fém. : Le pluriel est guardi. → garde, gendarme

guera [gwera] (< germ. : werra), subs. fém. : Le pluriel est gueri. → guerre

gurnità [gumita] (< vŏmĭtāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est gumitat, le masculin pluriel est gumitati. Le féminin singulier est gumitada, le féminin pluriel est gumitadi. → vomir

gust [gust] (< gustŭ-), subs. masc. : Le pluriel est gusti. → goût

380 i [i] (< illĕ, illă, illŭd), art ind. : → les ier [iεr] (< hĕri/hĕrĕ), subs. masc.: → hier iessi [iessi] (< esse), verbe : → être

imbrunì [imbruni] (< ĭn + germ. : brûn), verbe : Le participe passé masculin singulier est imbrunit, le masculin pluriel est imbruniti. Le féminin singulier est imbrunida, le féminin pluriel est imbrunidi. Il existe une autre orthographe : „mbruni. → brunir imobilitat [imobilitat] (< īmmōbĭlitāte-), subs. fém. : Le pluriel est imobilitath. → immobilité

imprest [imprεst] (< ĭn + praestātu-), subs. masc. : Le pluriel est impresth. → emprunt in [in] (< ĭn), prép. : Il existe une autre orthographe : „n → en incouf [inkouf] (< ĭn + cŭbīl- X cŭbāre), subs. masc. : Le pluriel est incoufs. →fête, au milieu de la fête incuoi [inkuoj] (< ĭn + quŏd + hŏdĭē), adv. : Il existe une autre orthographe : „ncuoi. → aujourd'hui

381 infermeria [infεrmeria] (< infirmariu- → anc. fçs. : enfermier), subs. fém. : Le pluriel est infermerie. → infirmerie

inferno [infεrno] (< infernu- ), subs. masc. : Le pluriel est inferni. → enfer

insiemit [insiεmit] (< insĕmĕi), adv. et prép. : → ensemble

intenthion [intεnθioŋ] (< intentĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est intenthions. II existe une autre orthographe : intinthion → intention

invasion [invazioŋ] (< invāsĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est invasions. → invasion

istat [istat] (< aestāte-), subs. masc. : Le pluriel est istath. → été

iu [iu] (< ĭs, ĕă, ĭd), pron. : → le

iudà [iuda] (< jŭvāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est iudat, le masculin pluriel est iudath. Le féminin singulier est iudada, le féminin pluriel est iudadi. → aider

iust [iust] (< jūstu-), adj. : Le masculin pluriel est iusth. Le féminin singulier est iusta, le féminin pluriel est iusti. → juste

382 la [la] (< illĕ, illă, ilŭd), art. ind. : Le pluriel est li. → la

lac [lak] (< lăcŭ-), subs. masc. : Le pluriel est lač. → lac

ladro [ladro] (< lătro-), subs. masc. : Le pluriel est ladri. → voleur

lager [lagεr] (< all. : lager), subs. masc. : Le pluriel est lagers. → camp de prisonniers

lagnà [laña] (< lănĭāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est lagnat, le masculin pluriel est lagnati. Le féminin singulier est lagnada, le féminin pluriel est lagnadi. → se plaindre

lama [lama] (< fçs. : lame < lāmĭna-), subs. fém. : Le pluriel est lami. → lame

lambicà [lambika] (< ar. : alambiq), verbe : Le participe passé masculin singulier est lambicat, le masculin pluriel est lambicati. Le féminin singulier est lambicada, le féminin pluriel est lambicadi. → peiner

lampadar [lampadar] (< grec : lampas, adis ), subs. masc. : Le pluriel est lampadi. → lampadaire

lana [lana] (< lāna-), subs. fém. : Le pluriel est lani. → laine

383 lapida [lapida] (< lăpĭde-), subs. fém. : Le pluriel est lapidi. → dalle

larc [lark] (< largu-), adj. masc. : Le pluriel masculin est larč. → large

largia [larδja] (< larga-), adj. fém. : Le pluriel est largi. → large

lassà [lasa] (< laxāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est lassat, le masculin pluriel est lassati. Le féminin singulier est lassada, le féminin pluriel est lassadi. → laisser

lassù [lasu] (< illāc + sursŭ- → suso), adv. : → là-haut

lat [lat] (< lācte-), subs.masc. : Le pluriel est lath. → lait

lataria [lataria] (< lācte- + -aria), subs. fém. : Le pluriel est latarie. → laiterie

lata [lata] (< étymologie inconnue), subs. fém. : Le pluriel est lati. → aluminium

lavà [lava] (< lăvāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est lavat, le masculin pluriel est lavati. Le féminin singulier est lavada, le féminin pluriel est lavadi. → laver

384 lavagna[lavaña] (< repris du nom d'un village de Ligurie où cette pierre est abondante), subs. fém. : Le pluriel est lavagni. → tableau noir

lavorà [lavora] (< lăbōrāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est lavorat, le masculin pluriel est lavorati. Le féminin singulier est lavorada, le féminin pluriel est lavoradi. → travailler

lavoruthà [lavoruθa] (< lăbōrāre + utiare), verbe : Le participe passé masculin singulier est lavoruthat, le masculin pluriel est lavoruthati. Le féminin singulier est lavoruthada, le féminin pluriel est lavoruthadi. → travailler de ci de là

lavoro [lavoro] ( < 1ăbōre- ), subs. masc. : Le pluriel est lavori. → travail

lavro [lavro] (< 1ăbru-), subs. masc. : Le pluriel est lavri. → lèvre

lea [lea] (< angl. : lias), subs. fém. : Le pluriel est lei. → sable que l'on trouve le long des rivières, limon

lege [lεδe] (< lēge-), subs. fém : Le pluriel est legi. → loi

legna [lena] (< lignu-), subs. fém. : Le pluriel est legni. → bois à brûler

385 legro [legro] (< *alecru-), adj. : Le masculin pluriel est legri. Le féminin singulier est legra, le féminin pluriel est legri. → heureux, joyeux

lenc [1εnk] (< lignu-), subs. masc. : Le pluriel est lenč. → bois

lenga [lεnga] (< lingua-), subs. fém. : Le pluriel est lenghi. → langue

lessat [lesat] (< ēlixātu-), part. passé : Le masculin pluriel est lessati. Le féminin singulier est lessada, le féminin pluriel est lessadi. → bouilli

letrico [lεtriko] (< electricu-), adj. : Le masculin pluriel est letrichi. Le féminin singulier est letrica, le féminin pluriel est letrichi. → électrique

levà [leva] (< lĕvāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est levat, le masculin pluriel est levati Le féminin singulier est levada, le féminin pluriel est levadi. → lever

lì [li] (< illĭc,), adv. : → là

lià [lia] (< lĭgāre), verbe : Le participe passé masculin singulier liat, le masculin pluriel est liati. Le féminin singulier est liada, le féminin pluriel est liadi. → attacher

liberat [liberat] (< lībĕrāre), part. passé : Le masculin pluriel est liberati. Le féminin singulier est liberada, le féminin pluriel est liberadi. → libéré

386

libero [libero] (< lībĕr-), adj. : Le masculin pluriel est liberi. Le féminin singulier est libera, le féminin singulier est liberi. → libre

libertat [libertat] (< lībĕrtāte-), subs. fém. : Le pluriel est libertath. → liberté

libret [librεt] (< lĭbĕr- + itu-), subs. masc. : Le pluriel est libreth. → livret

libro [libro] (< lĭbĕr-), subs. masc. : Le pluriel est libri. → livre

liedi [liεdi] (< lĕgĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est liedut, le masculin pluriel est lieduti. Le féminin singulier est lieduda, le féminin pluriel est liedudi. → lire

lidier [liδiεr] (< lēve- → anc. fçs. legier), adj. : Le masculin pluriel est lidiers. Le féminin singulier est lidiera, le féminin pluriel est lidieri. → léger

liet [liεt] (< lectu-), subs. masc. : Le pluriel est lieth. → lit

lignola [liñola] (< lignu- + ala-), subs. fém. : Le pluriel est lignoli. → piège à oiseaux en forme d'antenne

ligria[ligria] (< *alecru-), subs. fém. : Le pluriel est ligri. → allégresse

387

limuosina [limuozina] (< grec : eleemosune), subs. fém. : Le pluriel est limuosini. → quête

lina [lina] (< illĕ, illă, illŭd), pron. : → elle (apposition)

lissia [lisia] (< lixīvĭa), subs. fém. : Le pluriel est lissie. → lessive

litro [litro] (< grec : litra), subs. masc. : Le pluriel est litri → litre

lontan [lontaŋ] (< longitanu-), adv. : → loin

lontan [lontaŋ] (< longitanu-), adj. : Le masculin pluriel est lontans. Le féminin singulier est lontana, le féminin pluriel est lontani. → lointain

loti [loti] (< fçs. lot < franc.. : lot), masc. pl. : Le singulier est lot. → lots

louc [louk] (< lŏcu-), subs. masc. : Le pluriel est louč. → lieu

lour [lour] (< illĕ, illă, illŭd), pron. : → eux

lu [lu] (< illĕ, illă, illŭd), pron. : → le

388 lui [lui] (< illĕ, illă, illŭd), pron. : → lui

lulana [lulana] (< lūcānĭa- de Lucanie), subs. fém. : Le pluriel est lulani. → petite saucisse

lulio [luljo] (< jūlĭu-), subs. masc. : → juillet

lumar [lumar] (< lūmĭnār-), subs. masc. : Le pluriel est lumars. → astre qui produit de la lumière

lumin [lumin] (< lūmĭne- + inu-), subs. masc. : Le pluriel est lumins. → petite lumière

luminat [luminat] (< lūmĭnātu-), part. passé : Le masculin pluriel est luminati. Le féminin singulier est luminada, le féminin pluriel est luminadi. → illuminé

lun [luŋ] (< lūmĕn-), subs. masc. : Le pluriel est luns. → lumière

luna [luna] (< lūna-), subs. fém. : Le pluriel est luni. → lune

lunari [lunari] (< lūna- + ariu-), subs. masc. : Le pluriel est lunari. → calendrier.

lunc [lunk] (< longu-), adj. : Le masculin pluriel est lunč → long

389 lungia [lunδja] (< longa), adj. : Le pluriel est lungi. → longue

luni [luni] (< lūnae die-), subs. masc. : → lundi

lupo [lupo] (< lŭpu-), subs. masc. : Le pluriel est lupi. → loup

lus [lus] (< lūce-), subs. fém. : Le pluriel est luš. → lumière

lusint [luzint] (< lūcēre), part. prés. : → luisant lusso [luso] (< luxŭ-), subs. masc. : Le pluriel est lussi. → luxe lustro [lustro] (< sur lustrāre), subs. masc. : Le pluriel est lustri. → lustre, lampadaire lustro [lustro] (< lustrāre), adj. : Le masculin pluriel est lustri. Le féminin singulier est lustra, le féminin pluriel est lustri. → brillant luth [luθ] (< lūcĭu-), subs. masc. : Le pluriel est luth. → brochet

390 ma [ma] (< măgĭs), adv. : → mais machina [makina] (< māchĭna-), subs.fém. : Le pluriel est machini. → machine, voiture

macuba [makuba] (< tabac originaire de Macuba en Martinique), subs. masc. : Le pluriel est macube. → tabac à priser madaia [madaia] (< medalia), subs. fém. : Le pluriel est madaie. → médaille madon [madoŋ] (< maltha- + unu-), subs. masc. : Le pluriel est madons. → brique madona [madona] (< mĕa- + dŏmĭna-), subs. fém. : Le pluriel est madoni. → belle-mère madur [madur] (< mātūru-), adj. : Le masculin pluriel est madurs. Le féminin singulier est madura, le féminin pluriel est maduri. → mûr

maestra [maestra] (< măgistra-), subs. fém. : Le pluriel est maestri. → maîtresse magari [magari] (< grec : makarie), excla. : → peut-être

391 magabont [magabont] (< văgābundu-), adj. : Le masculin pluriel est magabonti. Le féminin singulier est magabonda, le féminin pluriel est magabondi. → vagabond maginassi [maδjnasi] (< ĭmāgĭnāri + sē), verbe : Le participle passé masculin singulier est maginat, le masculin pluriel est maginati. Le féminin singulier est maginada, le féminin pluriel est maginadi. → s'imaginer

magio [maδjo] (< Māiu-), subs. rnasc. : → mai

magnà [maña] (< fçs. : manger < mandūcāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est magnat, le masculin pluriel est magnati. Le féminin singulier est magnada, le féminin pluriel est magnadi. → manger

Mai [maj] (< mallĕu-), subs. masc. : → lieu-dit, forge du village

mal [male] (< măllĕ), adv. : → mal

malarnentri [malarnεntri] (< mălĕ + dum intĕrim → domentre → mentre), adv. : → mal

malaria [malaria] (< mălĕ + āer-), subs. fém. : Le pluriel est malarie. → malaria

malat [malat] (< mălĕ hăbĭtŭ-), adj. : Le masculin pluriel est malati. Le féminin singulier est malada, le féminin pluriel est maladi. → malade

392 malatia [malatia] (< mălĕ hăbĭtŭ-), subs. fém. : Le pluriel est malatie. → maladie

maldithenti [maldiθεnti] (< mălĕ + dīctu-), subs. masc. pl. : Le singulier est maldithent. → médisants

malithia [maliθia] (< mălĭtĭa-), subs. fém. : Le pluriel est malithie. → malice

malithious [maliθious] (< mălĭtĭōsu-), adj. : Le masculin pluriel est malithious. Le féminin singulier est malithiousa, le féminin pluriel est malithiousi. → malicieux

malta [malta] (< grec : malta), subs. fém. : Le pluriel est malti. → ciment

maltratat [maltratat] (< mălĕ + tractātu-), part. passé : Le masculin pluriel est maltrati. Le féminin singulier est maltratada, le féminin pluriel est maltratadi. → maltraité

malusat [rnaluzat] (< mălĕ + ūsŭ-), adj. : Le masculin pluriel est malusati. Le féminin singulier est malusada, le féminin pluriel est malusadi. → mal élevé, mal habitué

man [maŋ] (< mănŭ-), subs. fém. : Le pluriel est mans. → main

manara [manara] (< mănŭ- + aria-), subs. fém. : Le pluriel est manari. → hache

393 mancà [manka] (< sur mancu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est mancat, le masculin pluriel est mancati. Le féminin singulier est mancada, le féminin pluriel est mancadi. → manquer

mancu [manku] (< mancu-), adj. : → moins :Ŗmancu malŗ

mandà [manda] (< mandāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est mandat, le masculin pluriel est mandati. Le féminin singulier est mandada, le féminin pluriel est mandadi. → envoyer

manduta [manδuta] (< mandra- +uta-), subs. fém. : Le pluriel est manduti. → petit troupeau

manganel [manganεl] (< mangăn- + illu-), subs. masc. : Le pluriel est manganei. → bâton

mani [mani] (< mănĭcu-), subs. masc. : Le pluriel est mani. → manche

manicomio [mamikomio] (< grec : mania-komeo), subs. masc. : Le pluriel est manicomi. → asile

maniera [maniεra] (< anc. fçs. : manier, ière), subs. fém. : Le pluriel est manieri. → manière

394 manoval [manoval] (< mănŭāle-), subs. masc. : Le pluriel est manovai. → ouvrier

manth [manθ] (< étymologie inconnue), subs. masc. : Le pluriel est manth. → bouvillon

mantignì [mantiñi] (< manutĕnēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est mantignut, le masculin pluriel est mantignuti. Le féminin singulier est mantignuda, le féminin pluriel est mantignudi. → maintenir

mar [mar] (< măre-), subs. masc. : Le pluriel est mars. → mer

maravea [maravea] (< mīrābĭle- X tosc. : maravigliare), subs. fém. : Le pluriel est maravei. → merveille

marcheta [marketa] (< germ. : marka + ita-), subs. fém. : Le pluriel est marcheti. → point de retraite

marcià [marcja] (< anc. fçs. marchier < *markon), verbe : Le participe passé masculin singulier est marciat, le masculin pluriel est marciati. Le féminin singulier est marciada, le féminin pluriel est marciadi. → marcher

marciapiè [marcjapjε] (< anc. fçs. : marchier + pede- < all. occ. : *markon), subs. masc. : Le pluriel est marciapiè. → trottoir

395

marciat [marcjat] (< mercātŭ-), subs. masc. : Le pluriel est marciath. → marché

mare [mare] (< mātre-), subs. fém. : Le pluriel est mari. → mère

maridà [marida] (< mărītāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est maridat, le masculin pluriel est maridati. Le féminin singulier est maridada, le féminin pluriel est maridadi → se marier

marinda [marinda] (< mĕrenda-), subs. fém. : Le pluriel est marindi. → déjeuner

marenduta [marεnduta] (< mĕrenda- + uta-), subs. fém. : Le pluriel est marenduti. → petit déjeuner

marlin [marlin] (< ... + inu-), subs. masc. : Le pluriel est marlins. → tas de foin

marmo [marmo] (< marmŏr-), subs. masc. : Le pluriel est marmi. → marbre

marthì [marθi] (< marcĭdāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est marthit, le masculin pluriel est marthiti. Le féminin singulier est marthida, le féminin pluriel est marthidi. → pourrir

396 marti [marti] (< Mart-), subs. masc. : → mardi

maschera [maskera] (< étymologie inconnue), subs. fém. : Le pluriel est mascheri. → masque

mascio [mastƒo] (< mascŭlu-), subs. masc. : Le pluriel est maschi. → mâle

massa [masa] (< massa-), adv. : → trop

massara [masara] (< massa- + aria-), subs. fém. : Le pluriel est massari. → maîtresse de maison dans une ferme

mastià [mastia] (< masticare), verbe : Le participe passé masculin singulier est mastiat, le masculin pluriel est mastiati. Le féminin singulier est matiada, le féminin pluriel est mastiadi. → mâcher

mastiela [mastiεla] (< byzantin : mastes < grec : mastas + illa-), subs. fém. Le pluriel est mastieli. → seau

mat [mat] (< étymologie inconnue), adj. : Le masculin pluriel est mati. Le féminin singulier est mata, le féminin pluriel est mati. → fou

math [maθ] (< massa-), subs. masc. : Le pluriel est math. → tas

397

matha [maθa] (< matea-), subs. fém. : Le pluriel est mathi. → massue

mathuola [rnaθuola] (< matea + ulla-), subs. fém. : Le pluriel est mathuoli. → massue

matina [matina] (< mātūtīna hōra), subs. fém. : Le pluriel est matini. → matin

'mbastì [mbasti] (< in + germ. : bastjan), verbe : Le participe passé masculin singulier est „mbastit, le masculin pluriel est „mbastiti. Le féminin singulier est „mbastida, le féminin pluriel est ‟mbastidi. → bâtir

Řmbithil [mbiθil] (< imbēcillu-), subs. masc. : Le pluriel est „mbithii. → imbécile

'mbombà [mbomba] (< ĭn + plumbu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est „mbombat, le masculin pluriel est „mbombati. Le féminin singulier est „mbombada, le féminin pluriel est „mbombadi. → détremper

Řmbrathat [mbraθat] (< ĭn + bāchĭu-), part. passé : Le masculin pluriel est „mbratati. Le féminin singulier est „mbrathada, le féminin pluriel est „mbrathadi. → embrassé

'mbriago [mbriago] (< ĭn+ ēbrĭācu-), adj. : Le masculin pluriel est „mbriaghi. Le féminin singulier est „mbriaga, le féminin pluriel est „mbriaghi. → sâoul

398

'mbrocià [mbrocja] (< ĭn + brōccu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est „mbrociat, le masculin pluriel est „mbrociati. Le féminin singulier est „mbrociada, le féminin pluriel est Řmbrociadi. → clouer la semelle

'mbrois [mbrois], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est „mbrois. → imbroglio

Řmbunit [mbunit] (< ĭn + bŏnu-), part. passé : Le masculin pluriel est „mbuniti. Le féminin singulier est „mbunida, le féminin pluriel est „mbunidi. → bonifié

me [me] (< ĕgŏ, mĕi, mĭhi, mē), pron. : → moi, me

mea [mea] (< mĕu-), adj. poss. : Le féminin pluriel est miei. Le masculin singulier est meo, le masculin pluriel est miei. → mienne/mien, à moi

mecanica [mekanika] (< mēchănĭca), adj. : Le féminin pluriel est mecanichi. Le masculin singulier est mecanico, le masculin pluriel est mecanichi. → mécanique

mecanico [mekaniko] (< mēchănĭca), subs. masc. : Le pluriel est mecanichi → mécanicien

medadria [meδadria] (< *mediuris), subs. fém. : Le pluriel est medadri. → domination terrienne

medo [meδo] (< mĕdĭu-), subs. masc. : Le pluriel est medi. → moitié, demi

399

medola [medola] (< mĕdulla-), subs. fém. : Le pluriel est medoli. → moelle

meis [mεis] (< mense-), subs. masc. : Le pluriel est meis. Il existe une autre orthographe : mese, le pluriel est mesi. → mois

memoria [memoria] (< mĕmŏrĭa-), subs. fém. : Le pluriel est memorie. → mémoire

menà [mena] (< mĭnāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est menat, le masculin pluriel est menati. Le féminin singulier est menada, le féminin pluriel est menadi. → mener

mendà [mεnda] (< ēmendāre ), verbe : Le participe passé masculin singulier est mendat, le masculin pluriel est mendati. Le féminin singulier est mendada, le féminin pluriel est mendadi. → réparer

meneghel [menegεl] (< Menico → meneghino → menico + illu-), subs. masc. : Le pluriel est meneghei. Le féminin singulier est meneghela, le féminin pluriel est menegheli. → nom donné aux étrangers de Milan et de Venise.

ment [mεnt] (< mente-), subs. fém. : Le pluriel est menti. → esprit

menula [menula], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est menuli. → petite sardine

400

meracul [merakul] (< mīrācŭlu-), subs. masc. : Le pluriel est meracui. → miracle

meseria [mezeria] (< mĭsĕrĭa-), subs. fém. : Le pluriel est meserie. → misère

Messa [mesa] (< missa), subs. fém. : Le pluriel est messi. → messe

mestul [mεstul] (< mixtu- + -1), subs. masc. : Le pluriel est mestui. → cuiller en bois

meti [mεti] (< mittĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est metut, le masculin pluriel est metuti. Le féminin singulier est metuda, le féminin pluriel est metudi. → mettre

metro [mεtro] (< mĕtru-), subs. masc. : Le pluriel est metri. → mètre

mi [mi] (< ĕgŏ, mĕi, mĭhi, mē), pron. : → moi, me

miar [mijar] (< fçs. : milliard), subs. masc. : Le pluriel est miars. → milliard, beaucoup

401 miarcui [miarkui] (< Mercŭrĭu-), subs. masc. : → mercredi

midisina [midizina] (< mĕdĭcīna-), subs. fém. : Le pluriel est midisini. → médicament

miedi [miεdi] (< mĕdĭcu-), subs. masc. : Le pluriel est miedis. → médecin

miei [miεj] (< mĕlĭu-), adj. comp. : → mieux

mieth [miεθ] (< mĕdĭu-), subs. masc. : Le pluriel est mieth. → milieu

migrat [migrat] (< migrātu-), adj. : Le masculin pluriel est migrati. Le féminin singulier est migrada, le féminin pluriel est migradi. → émigré

migrathion [migraθioŋ] (< migrātĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est migrathions. → émigration

milion [milioŋ] (< millĕ + ūnu-), subs. masc. : Le pluriel est milions. → million

militar [militar] (< mīlĭtāre-), subs. masc. : Le pluriel est militars. → militaire

miniestra [miniεstra] (< minestrare), subs. fém. : Le pluriel est miniestri. → soupe

402

minthionà [minθiona] (< mentĭōne-), verbe : Le participe passé masculin singulier est minthionat, le féminin pluriel est minthionati. Le féminin singulier est minthionada, le féminin pluriel est minthionadi. → nommer, mentioner

minuda [minuda] (< mĭnūta-), adj. : Le féminin pluriel est minudi. Le masculin singulier est minut, le masculin pluriel est minuti. → menue

minudan [rninudaŋ] (< mĭnūtāle-), subs. masc. : Le pluriel est minudans. → abat

minuto [minuto] (< mĭnūtu-), subs. masc. : Le pluriel est minuti. → minute

mischin [miskiŋ] (< ar. : miskin), adj. : Le masculin pluriel est mischins. Le féminin singulier est mischina, le féminin pluriel est mischini. → petit

misdì [misdi] (< mĕdĭu- + dĭē-), subs. masc. : Le pluriel est misdì. → midi

misera [mizera] (< mĭsĕra-), adj. : Le féminin pluriel est miseri. Le masculin singulier est misero, le masculin pluriel est miseri. → misérable

403 mismas [mismas] (< moy. néerl. : muet maken, onomatopée), subs. masc. : Le pluriel est mismas. → bruit, remue-ménage, bric-à-brac

rnissià [misia] (< miscēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est missiat, le masculin pluriel est missiati. Le féminin singulier est missiada, le féminin pluriel est missiadi. → mélanger

rnissier [misiεr] (< mĕu- + sĕnĭŏr-), subs. masc. : Le pluriel est misiers. → beau-père

mistier [mistiεr] (< anc. fçs mestier < mĭnistĕriu-), subs. masc. : Le pluriel est mistiers. → métier

misura [mizura] (< mensūra-), subs. fém. : Le pluriel est misuri. → mesure

moderno [modεrno] (< mŏdernu-), adj. : Le masculin pluriel est moderni. Le féminin singulier est moderna, le féminin pluriel est moderni. → moderne

mograthia [mograθia] (< mălĕ + grātĭa-), subs. fém. : Le pluriel est mograthie. → mauvaise grâce, mauvaise volonté

moldi [mòldi] (< mulxi/lsi), verbe : Le participe passé masculin singulier est moldut, le masculin pluriel est molduti. Le féminin singulier est molduda, le féminin pluriel est moldudi. → traire

404 molto [molto] (< multu-), adj. : Le masculin pluriel est molti. Le féminin singulier est molta, le féminin pluriel est molti. → beaucoup

monada [monada] (< mŏnăde-), subs. fém. : Le pluriel est monadi. → bêtise

mondithi [mondiθi] (< mundĭtĭa-), subs. fém. pl. : → ordures

mont [mont] (< mundu-), subs. masc. : Le pluriel est month. → monde

montà [monta] (< monte-), verbe : Le participe passé masculin singulier est montat, le masculin pluriel est montati. Le féminin singulier est montada, le féminin pluriel est montadi. → monter

monte [monte] (< monte-), subs. masc. Le pluriel est monti. → mont

montagna [montaña] (< montania), subs. fém. : Le pluriel est montagni. → montagne

monument [monumεnt] (< mŏnŭmentu-), subs. masc. : Le pluriel est monumenth. → monument

morar [morar] (< mōr- + ariu-), subs. masc. : Le pluriel est morars. → mûrier

405 moro [moro] (< Mauru-), adj. : Le masculin pluriel est mori. Le féminin singulier est mora, le féminin pluriel est mori. → maure

mortadela [mortadela] (< myrtāt- + illa-), subs. fém. : Le pluriel est mortadeli → mortadelle

moscatei [moskatεj] (< musc- + atu-), adj. : Le masculin singulier est moscatel. Le féminin singulier est moscatela, le féminin pluriel est moscatele. → qualité de poires

moscia [moscja] (< musca-), subs. fém. : Le pluriel est moschi. → mouche

mosseli [mosεli], subs. fém. pluriel (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → joues

mostaci [mostacj] (< grec : mustaks → mustaceu-), subs. masc. pl. : Il existe une autre orthographe mostač. → moustaches

mostra [mostra] (< monstrāre), subs. fém. : Le pluriel est mostri. → exposition

mostrà [mostra] (< monstrāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est mostrat, le masculin pluriel est mostrati. Le féminin singulier est mostrada, le féminin pluriel est mostradi. → montrer

moto [moto] (< mōtŭ-), subs. fém. : Le pluriel est moto. → moto

406 motu [motu] (< mōtŭ-), subs. masc. : Le pluriel est moti. → mouvement

'mpaludat [mpaludat] (< ĭn + pălūde-), adj. : Le masculin pluriel est „mpaludati. Le féminin singulier est „mpaluda, le féminin pluriel est „mpaludadi. → pollué

'mpar [mpar] (< compătĕr), subs. masc. : Le pluriel est „mpars. → compère

'mparà [mpara] (< imparare), verbe : Le participe passé masculin singulier est „mparat, le masculin pluriel est „mparati. Le féminin singulier est „mparada, le féminin pluriel est „mparadi. → apprendre

'mpathà [mpaθa] (< ĭn + pāce-), verbe : Le participe passé masculin singulier est „mpathat, le masculin pluriel est „mpathati. Le féminin singulier est „mpathada, le féminin pluriel est „mpathadi. → faire la paix

Řmpensà [mpεnsa] (< ĭn + pensāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est „mpensat, le masculin pluriel est „mpensati. Le féminin singulier est „mpensada, le féminin pluriel est „mpensadi. → se souvenir

'mpirà [Řmpira], verbe (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le participe passé masculin singulier est „mpirat, le masculin pluriel est ‟mpirati. Le féminin singulier est „mpirada, le féminin pluriel est „mpiradi. → enfiler

'mplantat [mplantat] (< ĭn + plantātu-), part. passé : Le masculin pluriel est „mplantati. Le féminin singulier est „mplantada, le féminin pluriel est „mplantadi. → implanté

407

'mplinì [mplini] (< implēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est „mplinit, le masculin pluriel est „mpliniti. Le féminin singulier est „mplinida, le féminin pluriel est „mplinidi. → remplir

Řmportante [mportante] (< importātu-), adj. : Le masculin pluriel est „mportanti. Le féminin singulier est „mportante, le féminin pluriel est „mportanti. → important

'mpotente [mpotεnte] (< ĭn + pŏtente-), adj. : Le masculin pluriel est „mpotenti. Le féminin singulier est „mpotente, le féminin pluriel est „mpotenti. → impuissant

'mpresa [mpreza] (< *imprehendere), subs. fém. : Le pluriel est „mpresi. → entreprise

muart [mwart] (< morte-), subs. fém. : Le pluriel est muarti. → mort

muc [muk], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est muč. → allemand, nom des allemands après la Première Guerre mondiale

mucio [mucjo] (< étymologie inconnue), adv. : → beaucoup

mudà [muda] (< prvçl. : mudar), verbe : Le participe passé masculin singulier est mudat, le masculin pluriel est mudati. Le féminin singulier est mudada, le féminin pluriel est mudadi. → muer

mul [mul] (< mūlu-), subs. masc. : Le pluriel est mui. → mulet

408

mulin [mulin] (< mŏlīnu-), subs. masc. : Le pluriel est mulins. → moulin

mulinar [mulinar] (< mŏlīnārĭu-), subs. masc. : Le pluriel est mulinars. → meunier

mulisin [muliziŋ] (< molle- + …… + inu-), adj. : Le masculin pluriel est mulisins. Le féminin singulier est mulisina, le féminin pluriel est mulisini. → moelleux

multa [multa] (< multa-), subs. fém. : Le pluriel est multi. → amende

mument [mumεnt] (< mōmentu-), subs. masc. : Le pluriel est mumenth. → moment

muovi [mwovi](< mŏvēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est mos, le masculin pluriel est mossi. Le féminin singulier est mossa, le féminin pluriel est mossi. → bouger

mur [mur] (< mūru-), subs. masc. : Le pluriel est murs. → mur

muradour [muradour] (< mūrāre), subs. masc. : Le pluriel est muradours. → maçon

murbin [murbiŋ] (< morb- + inu-), subs. masc. Le pluriel est murbins. → plaisantin

409 murì [muri] (< mŏri), verbe : Le participe passé masculin singulier est mort, le masculin pluriel est morti. Le féminin singuleir est morta, le féminin pluriel est morti. → mourir

muscio [mustƒo] (< perse : muskk → muscu-), subs. masc. : Le pluriel est musci. → mousse

muset [muzεt] (< mus- + itu-), subs. masc. : Le pluriel est museth → saucisse à cuire

musica [muzika] (< mūsĭca-), subs. fém. : Le pluriel est musichi. → musique

muso [muzo] (< musu-), subs. masc. : Le pluriel est musi. → visage, face

mussut [musut] (< ... + utus, a, um), subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est mussuth. → petit mulet

mustic [mustik] (< grec : mustadz), subs. masc. : Le pluriel est mustič. → visage triste

mutanda [mutanda] (< mutandae), subs. fém. : Le pluriel est mutandi. → culotte

mutuo [mutuo] (< mūtŭu-), subs. masc. : Le pluriel est mutui. → emprunt

410 na [na] (< ŭna-), art déf. : → une

Nadal [nadal] (< natāle-), subs. masc. : → Noël

napa [napa](< mappa-), subs. fém. : Le pluriel est napi. → nappe

nas [nas] (< nāsu-), subs. masc. : Le pluriel est nas. → nez

nassi [nasi] (< nasci), verbe : Le participe passé masculin singulier est nassut, le masculin pluriel est nassuti. Le féminin singulier est nassuda, le féminin pluriel est nassudi. → naître

nassita [nasita] (< nātus sum), subs. fém. : Le pluriel est nassiti. → naissance

natural [natural] (< nātūrāle-), adj. : Le masculin pluriel est naturai. Le féminin singulier est naturale, le féminin pluriel est naturali. → naturel

'ncontra [nkontra] (< ĭn + contrā), subs. fém. : Le pluriel est „ncontri. → rencontre

'ncontrà [nkontra] (< ĭn + contrā), verbe : Le participe passé masculin singulier est „ncontrat, le masculin pluriel est „ncontrati. Le féminin singulier est „ncontrada, le féminin pluriel est „ncontradi. → rencontrer

411

Řncrosat [nkrozat] (< ĭn + crŭce-), part. passé : Le masculin pluriel est „ncrosati. Le féminin singulier est „ncrosada, le féminin pluriel est „ncrosadi.. → croisé

Řndigistion [ndigistioŋ] (< indīgestĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est „ndigistions. → indigestion

'ndrenti [ndrεnti] (< ĭn + dē + rĕ + intro, āre), adv. : → à l'intérieur

'ndriu [ndriu] (< ĭn + dē + retrō), adv. : → en arrière

'ndulthit [ndulθit] (< ĭn + dulce-), part. passé : Le masculin pluriel est „ndulthiti. Le féminin singulier est „ndulthida, le féminin pluriel est „ndulthidi. → adouci

ne [ne] (< nōs, nostri, nostrum, nōbis X sē, sŭi, sĭbi, sē), pron. : → nous

negà [nega] (< adnecare), verbe : Le participe passé masculin singulier est negat, le masculin pluriel est negati. Le féminin singulier est negada, le féminin pluriel est negadi. → noyer

negro [negro] (< nĭgru-), adj. : Le masculin pluriel est negri. Le féminin singulier est negra, le féminin pluriel est negri. → noir

412 neif [nεif] (< nĭve-), subs. fém. : Le pluriel est neifs. → neige

nemal [nemal] (< ănĭmāle-), subs. masc. : Le pluriel est nemai. → boeuf de trait

nemico [nemiko] (< ĭnĭmīcu-), subs. masc. : Le masculin pluriel est nemici. Le féminin singulier est nemica, le féminin pluriel est nemici. → ennemi

nemorat [nemorat] (< ĭn + ămōre-), adj. : Le masculin pluriel est nemorati. Le féminin singulier est nemorada, le féminin pluriel est nemoradi. → amoureux

net [nεt] (< nĭtĭdu-), adj. : Le masculin pluriel est neti. Le féminin singulier est neta, le féminin pluriel est neti. → net, propre

neveà [nevea] (< nĭvĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est neveat, le masculin pluriel est neveati. Le féminin singulier est neveada, le féminin pluriel est neveadi. → neiger

nevout [nevout] (< nĕpōte-), subs. masc. : Le pluriel est nevouth. → neveu, petit-fils

Řnfermier [nfεrmiεr] (< infirmariu- → anc. fçs. : enfermier), subs. masc. : Le pluriel est „nfermiers. → infirmier

413

Řnfluentha [nfluεnθa] (< inflŭĕre), subs. fém. : Le pluriel est „nfluenthi. → grippe

'nglutì [ngluti] (< ingluttire), verbe : Le participe passé masculin singulier est „nglutit, le masculin pluriel est „nglutiti. Le féminin singulier est „nglutida, le féminin pluriel est „nglutidi. → engloutir

'ngropat [ngropat] (< ĭn + germ. : kruppa), part. passé : Le masculin pluriel est „ngropati. Le féminin singulier est „ngropada, le féminin pluriel est „ngropadi. → noué

Řngrumà [ngruma] (< ĭn + grūmu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est „ngrumat, le masculin pluriel est „ngrumati. Le féminin singulier est „ngrumada, le féminin pluriel est „ngrumadi. → entasser

niancia [niančja] (< nĕc + hanc hōram), adv. et conj. : → même pas

nica [nika] (< anc. fçs. : niquer), subs. fém. : Le pluriel est nichi. → fragment, petit morceau

niora [niora] (< nŭrū-), subs. fém. : Le pluriel est niori. → bru

nissun [nisun] (< nē + ipsĕ + ŭnu-), adj. et pron. : Le masculin pluriel est nissuni. Le féminin singulier est nissuna, le féminin pluriel est nissuni. → personne, aucun

nit [nit] (< nīdu-), subs. masc. : Le pluriel est nith. → nid

414

nithuol [niθuol] (< lintĕŏlu-), subs. masc. : Le pluriel est nithuoi. → drap

Řnmatunit [nmatunit], part. passé (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est „nmatuniti. Le féminin singulier est „nmatunida, le féminin pluriel est „nmatunidi. → assourdi

no [no] (< nōn), adv : → non, ne ... pas

noghřera [nogera] (< nuce- + prvçl.-ier ), subs. fém. : Le pluriel est nogheri. → noyer

nominà [noma] (< nōmĭnāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est nominat, le masculin pluriel est nominati. Le féminin singulier est nominda, le féminin pluriel est nominadi. → appeler, nommer

non [nõ] (< nōmĭne-), subs. masc. : Le pluriel est nons. → nom

nonanta [nonanta] (< nōnāgintā), adj. num. card. : → quatre-vingt-dix

nono [nono] (< nonnu-), subs. masc. : Le masculin pluriel est noni. La forme féminine, au singulier, est nona, le féminin pluriel est noni. → grand-père, grand-mère

nostalgia [nostalgja] (< grec : nastos + algos), subs. fém. : Le pluriel est nostalgie. → nostalgie

415 nove [nove] (< nove-), adj. card. num. : → neuf

nouf [nouf] (< nŏvu-), adj. : Le masculin pluriel est noufs. Le féminin singulier est nuova, le féminin pluriel est nuovi. → neuf

'nsegnà [nsena] (< insignare), verbe : Le participe passé masculin pluriel est „nsegnat, le masculin pluriel est „nsegnati. Le féminin singulier est „nsegnada, le féminin pluriel est „nsegnadi. → enseigner, apprendre

'nsurdì [nsurdi] (< ĭn + surdescĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est „nsurdit, le masculin pluriel est „nsurditi. Le féminin singulier est „nsurdida, le féminin pluriel est „nsurdidi. → assourdir

'ntant [ntant] (< ĭn + tantu-), adv. : → pendant que

'ntardì [ntardi] (< ĭn + tardescĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est „ntardit, le masculin pluriel est „ntarditi. Le féminin singulier est „ntardida, le féminin pluriel est „ntardidi. → attarder

'nteressà [nteresa] (< intĕr-esse), verbe : Le participe passé masculin singulier est „nteressat, le masculin pluriel est „nteressati. Le féminin singulier est „nteressada, le féminin pluriel est „nteressadi. → intéresser

'nthidioso [nθidiozo] (< insĭdĭōsu-), adj. : Le masculin pluriel est „nthidiosi. Le féminin singulier est „nthidiosa, le féminin pluriel est „nthidiosi. → insidieux

416

'ntier [ntiεr] (< fçs. : entier < intĕgru-), adj. : Le masculin pluriel est „ntiers. Le féminin singulier est „ntiera, le féminin pluriel est „ntierti. → entier

'ntimela [ntimela], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est „ntimeli. → taie d'oreiller

'ntithionat [ntiθionat] (< intentĭōne-), part. passé : Le masculin pluriel est „ntithionati. Le féminin singulier est „ntithionada, le féminin pluriel est „ntithionadi. → intentionné

'ntithipà [ntiθipa] (< antĭcĭpāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est „ntithipat, le masculin pluriel est „ntithipati. Le féminin singulier est „ntithipada, le féminin pluriel est „ntithipadi. → anticiper

'ntor [ntor] (< ĭn + turnu-), adv. : → autour

'ntorgolà [ntorgola] (< ĭn + turnu- + gola), verbe : Le participe passé masculin singulier est „ntorgolat, le masculin pluriel est „ntorgolati. Le féminin singulier est „ntorgolada, le féminin pluriel est „ntorgoladi. → entortiller

'ntrà [ntra] (< intrāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est „ntrat, le masculin pluriel est „ntrati. Le féminin singulier est „ntrada, le féminin pluriel est „ntradi. → entrer

nudà [nuda] (< nŏtāre X nūtāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est nudat, le masculin singulier est nudati. Le féminin singulier est nudada, le féminin pluriel est nudadi. → nager

417 nudo [nudo] (< nūdu-), adj. : Le masculin pluriel est nudi. Le féminin singulier est nuda, le féminin pluriel est nudi. → nu

nuia [nuja] (< nullu- ), pron. indéf. : → rien

numero [numεro] (< nŭmĕru-), subs. masc. : Le pluriel est numeri → nombre

nuostri [nuostri] (< nostru-), adj. et pron. poss. : Le masculin pluriel est nuosri. Le féminin singulier est nuostra, le féminin pluriel est nuostri. → notre

nuot [nuot] (< nocte-), subs. fém. : Le pluriel est nuoti. → nuit

nuothi [nuoθi] (< *noptiae), subs. fém. pl. : → noces

nuvula [nuvula] (< nūbī- X nūbĭle-), subs. fém. : Le pluriel est nuvuli. → nuage nuvulit [nuvulit] (< nūbĭlāre), adj. : Le masculin pluriel est nuvuliti. Le féminin singulier est nuvulida, le féminin pluriel est nuvulidi. → nuageux

'nventhi [nvεnθi] (< ĭn + vĭce-), adv. : → au lieu de

418

'nvicit [nvičit] (< ĭn + vĕtŭlu-), adj. : Le masculin pluriel est „nviciti. Le féminin singulier est „nvithida, le féminin pluriel est „nvithidi. → vieilli

419 o [ò] (< aut), conj. : → ou

obbligà [òbliga] (< oblĭgāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est obbligat, le masculin pluriel est obbligati. Le féminin singulier est obbligada, le féminin pluriel est obbligadi. → obliger

oc [òk] (< auca), subs. masc. : Le pluriel est oč. → oie

odour [odour] (< ŏdōre-), subs.masc. : Le pluriel est odours. → odeur

oficina [òfitƒina] (< offĭcīna-), subs. fém. : Le pluriel est oficini. → garage

ogni [òñi] (< omne-), adj. indéf. : → chaque, tout

ognidun [òñidun] (< omne- + dē + ŭnu-), pron. masc. sing. : Le féminin singulier est ogniduna. → chacun, chacune

oio [òjo] (< ŏlĕu-), subs. masc. : Le pluriel est oli. → huile

ombrena [òmbrena] (< umbrella + ina-), subs. fém. : Le pluriel est ombreni. → parapluie

ombrenon [òmbrenoŋ) (< umbrella + unu-), subs. masc. : Le pluriel est ombrenons. → parasol

420

on [òŋ] (< hŏm-), subs. rnasc. : Le pluriel est omis. → homme

onda [onda] (< unda-), subs. fém. : Le pluriel est ondi → bosse de la route

ongarese [ongareze] (< Ungaros), subs. masc. : Le pluriel est ongaresi. → Hongrois

onour [ònour] (< hŏnōre-), subs. masc. : Le pluriel est onours. → honneur

operaio [operaio] (< ŏpĕrārĭu-), subs. masc. : Le pluriel est operai. → ouvrier

ora [ora] (< hora-), subs. fém. : Le pluriel est ori. → heure

oreta [oreta] (< hōra- + ita-), subs. fém. : Le pluriel est oreti. → petite heure

orbo [òrbo] (< orbu-), adj. : Le masculin pluriel est orbi. Le féminin singulier est orba, le féminin pluriel est orbi. → aveugle

421 ordine [òrdine] (< ordĭne-), subs. masc. : Le pluriel est ordini. → ordre

ordu [òrδu] (< hordĕu-/ord-), subs. masc. : Le pluriel est ordi. → orge

oregante [oregante] (< adrŏgante-), adj. : Le masculin pluriel est oreganti. Le féminin singulier est oregante, le féminin pluriel est oreganti. → arrogant

organo [òrgano] (< orgănu-), subs. masc. : Le pluriel est organi. → orgue

ornaradi [òrnaradi] (< ornāre + ata-), subs. fém. pl. : → arbres qui bordent les champs

oro [òro] (< auru-), subs. masc. : Le pluriel est ori. → or

ort [òrt] (< hortu-), subs. masc. : Le pluriel est orti. → potager

ostaria [ostaria] (< hoste- + aria-), subs. fém. : Le pluriel est ostarii. → bar

ostier [ostiεr] (< hoste- + prvçl. -ier), subs. masc. : Le pluriel est ostiers. → aubergiste

422 otel [otεl] (< hospĭtāle → fçs. : hôtel), subs. masc. : Le pluriel est otei. → hótel

otobre [otobre] (< octōbre-), subs. masc. : → octobre

ous [òus] (< vōce-), subs. fém. : Le pluriel est ous. → voix

423 pachet [pakεt] (< holl : pack + itu-), subs. masc. : Le pluriel est pacheth. → paquet

pacifico [patƒifiko] (< pācĭfĭcu-), adj. : Le masculin pluriel pacifici. Le féminin singulier est pacifica, le féminin pluriel est pacifici. → calme

Padreterno [padretεrno] (< pătre- + aeternu-), subs. masc. : → Père éternel

paeis [paεis] (< pāgī- → pagensis), subs. masc. : Le pluriel est paeis. → pays, village

paesan [paεsan] (< pāgī- → pagensis + anu-), subs. masc. : Le pluriel est paesans. → habitant d'un pays en opposition à un étranger

paga [paga] (< pācāre), subs. fém. : Le pluriel est paghi. → paie

pagina [paδina] (< pāgĭna-), subs. fém. : Le pluriel est pagini. → page

paia [paja] (< pălĕa-), subs. fém. : Le pluriel est paie. → paille

paià [paja] (< pācāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est paiat, le masculin pluriel est paiati. Le féminin singulier est paiada, le féminin pluriel est paiadi. → payer

424 paiarith [pajariθ] (< pălĕa- + ...), subs. masc. : Le pluriel est paiarith. → paillasse

paiathada [pajaθada] (< pălĕa- + atia- + ata-), subs. fém. : Le pluriel est paiathadi. → clownerie

paieta [pajεta] (< pălĕa- + ita-), subs. fém. : Le pluriel est paieti. → paillasse (en parlant de cheveux)

paion [pajon] (< pălĕa- + unu-), subs. masc. : Le pluriel est paions. → matelas fait de feuilles de maïs

pal [pal] (< pālu-), subs. masc. : Le pluriel est pai. → poteau

pala [pala] (< prvçl. : palla), subs. fém. : Le pluriel est pali. → pâle

pala [pala] (< pāla-), subs. fém. : Le pluriel est pali. → pelle

palà [pala] (< pā1a-), verbe : Le participe passé masculin singulier est palat, le masculin pluriel est palati. Le féminin singulier est palada, le féminin pluriel est paladi. → retourner avec la pelle

palada [palada] (< pāl- + ata-), subs. fém. : Le pluriel est paladi. → pelletée

425 palanca [palanka] (< esp. : blanca), subs. fém. : Le pluriel est palachi. → monnaie

palath [palaθ] (< Pălātĭu-), subs. masc. : Le pluriel est palath. → palais

palco [palko] (< lomb. : palko), subs. masc. : Le pluriel est palchi. → scène

palma [palma] (< palma-), subs. fém. : Le pluriel est palmi. → paume

palmona [palmona] (< pulmō- + ŭna-), subs. fém. : Le pluriel est palmoni. → saucisse faite avec le poumon du porc

pan [paŋ] (< pāne-), subs. masc. : Le pluriel est pans. → pain

panara [panara] (< pān- + aria-), subs. fém. : Le pluriel est panari. → coffre à pain

panet [panεt] (< pān- + itu-), subs. rnasc. : Le pluriel est paneth. → petit pain

panith [paniθ] subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est panith. → frisson

panola [panola], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est panoli. → épi de maïs

426

pantha [panθa] (< pantĭce- X pantice-), subs. fém. : Le pluriel est panthi. → ventre

pantiana [pantiana], (< *mūs ponticānu), subs. fém. : Le pluriel est pantiani. → taupe

par [par] (< pĕr), prép. : Il existe une autre orthographe : pa. L'article indéfini peut se lier à la préposition quand il est au masculin singulier et pluriel : pa + 1 et pa + i. → pour

par [par] (< păre-), subs. fém. : Le pluriel est pars. → paire

parà [para] (< pārēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est parat, le masculin pluriel est parati. Le féminin singulier est parada, le féminin pluriel est paradi. → sembler

parà dù [para δu] (< pāre + -iusu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est parat dù, le masculin pluriel est parati dù. Le féminin singulier est parada dù, le féminin pluriel est paradi dù. → avaler

paradani [paradani] (< pārēre + damnu-), subs. masc. : Le pluriel est paradanis. → parois

427

Paradis [paradis] (< părădīsu-), subs. masc. : Le pluriel est paradis. → Paradis

parafango [parafango] (< părāre + fani), subs. masc. : Le pluriel est parafanghi. → garde-boue

parchè [parchε] (< pĕr + quĭd), conj. : → pourquoi, parce que

pardut [pardut] (< pĕr + tōtu-), adv. : → partout

pare [pare] (< pătre-), subs. masc. : Le pluriel est pari. → père

parecià [parecja] (< apparare < appariculare), verbe : Le participe passé masculin singulier est pareciat, le masculin pluriel est pareciati. Le féminin singulier est pareciada, le féminin pluriel est pareciadi. → préparer

parlà [parla] (< părăbŏlāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est parlat, le masculin pluriel est parlati. Le féminin singulier est parlada, le féminin pluriel est parladi. → parler

parint [parint] (< părente-) , subs. masc. : Le pluriel est parinth. → parent

428 paron [paroŋ] (< pătrōnu-), subs. masc. : Le pluriel est parons. Il existe une forme féminine, au singulier, est parona, le féminin pluriel est paroni. → patron

part [part] (< parte-), subs. fém. : Le pluriel est parti. → partie

partì [parti] (< partīre), verbe : Le participe passé masculin singulier est partit, le masculin pluriel est partiti. Le féminin singulier est partida, le féminin pluriel est partidi. → partir

pas [pas] (< passŭ-), subs. masc. : Le pluriel est path. → pas

pas [pas] (< pāce-), subs. fém. : Le pluriel est pas. → paix

Pasca [paska] (< Pascha/Pascua), subs. fém. : Le pluriel est paschi. → Pâques

passà [pasa] (< passū-), verbe : Le participe passé masculin singulier est passat, le masculin pluriel est passati. Le féminin singulier est passada, le féminin pluriel est passadi. → passer

passant [pasant] (< passū-), gérondif : → passant

429 passion [pasioŋ] (< passĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est passions. → passion

passon [pasoŋ] (< paxone-), subs. masc. : Le pluriel est passons. → gros poteau

passuda [pasuda] (< pastus ), subs. fém. : Le pluriel est passudi. → être rassasié, avoir beaucoup mangé

passut [pasut] (< pastum), part. passé : Le masculin pluriel est passuti. Le féminin singulier est passuda, le féminin pluriel est passudi. → bien nourri

past [past] (< pastŭ-), subs. masc. : Le pluriel est pasti. → repas

patata [patata] (< esp. et port. : batata, patata), subs. fém. : Le pluriel est patati. → pomme de terre

patì [pati] (< patire), verbe : Le participe passé masculin singulier est patit, le masculin pluriel est patiti. Le féminin singulier est patida, le féminin pluriel est patidi. → souffrir

patibui [patibuj] (< pătĭbŭlu-), subs. masc. pl. : → souffrances.

patria [patria] (< pătria-), subs. fém. : Le pluriel est patrii. → patrie

430 pausa [pauza] (< pausa-), subs. fém. : Le pluriel est pausi → pause

pausà [pausa] (< pausare), verbe : Le participe passé masculin singulier est pausat, le masculin pluriel est pausati. Le féminin singulier est pausada, le féminin pluriel est pausadi. → reposer

paviment [pavimεnt] (< păvīmentu-), subs. masc. : Le pluriel est pavimenti. → plancher

pedoi [pedoj] (< pēde-), subs.masc. pl. : → poux

pedu [pεδu] (< pējŭ-), adj. : → pire

peina [peina], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est peini. → saute-mouton

pelagra [pelagra] (< pell- + acra-), subs. fém. : Le pluriel est pelagri. → misère

pelandron [pelandroŋ], subs. masc. (n efigure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est pelandrons. → fainéant

peleati [peleati] (< pelle- + atu-), subs. fém. pl. : → viande molle

pena [pena] (< pinna-), subs. masc. : Le pluriel est peni. → crayon, plume pour écrire

431 penath [penaθ], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est penath. → haut de l'épi de maïs

pensà [pεnsa] (< pensāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est pensat, le masculin pluriel est pensati. Le féminin singulier est pensada, le féminin pluriel est pensadi. → penser

pent [pεnt], adj. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est penti. Le féminin singulier est penta, le féminin pluriel est penti. → épais

percot [pεrkot] (< prae + cocere), subs. masc. : Le pluriel est percoth. → incrustation humide de suie

pericul [pεrikul] (< pĕrīcŭlu-), subs. masc. Le pluriel est pericui. → danger

permeti [pεrmεti] (< permittĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est permetut, le masculin pluriel est permetuti. Le féminin singulier est permetuda, le féminin pluriel est permetudi. → permettre

pero [pεro] (< pĭru-), subs. masc. : Le pluriel est peri. → poire

perola [pεrola] (< paraula), subs. fém. : Le pluriel est peroli. → mot, parole

persona [pεrsona] (< persōna-), subs. fém. : Le pluriel est personi. → personne

432

pertiga [pεrtiga], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est pertighi. → 1/100 d'un hectare, mesure dans le Sud du Frioul = bas Pordenone

pes [pεš] (< pisce-), subs. masc. : Le pluriel est peši. → poisson

pesa [peza] (< pensu-), subs. fém. : Le pluriel est pesi. → pesée

pesà [peza] (< pensāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est pesat, le masculin pluriel est pesati. Le féminin singulier est pesada, le féminin pluriel est pesadi. → peser

pescià [pestƒa] (< piscāri), verbe : Le participe passé masculin singulier est pesciat, le masculin pluriel est pesciati. Le féminin singulier est pesciada, le féminin pluriel est pesciadi. → pêcher

pestat [pestat] (< pistare), subs. masc. : Le pluriel est pestath. → assaisonnement écrasé

petenà [petena] (< pectĭnāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est petenat, le masculin pluriel est petenati. Le féminin singulier est petenada, le féminin pluriel est petenadi. → coiffer

peteth [petεθ] (< vénitien : petegola), subs. masc. : Le pluriel est peteth. → dispute

433 pethot [peθot] (< petia + utu-), subs. masc. : Le pluriel est pethoth. → haillon

pì [pi] (< plūs), adv. : → plus

piaga [piaga] (< plāga-), subs. fém. : Le pluriel est piaghi. → plaie

piardi [piardi] (< perdĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est piardut, le masculin pluriel est piarduti. Le féminin singulier est piarduda, le féminin pluriel est piardudi. → perdre

piather [piaθεr] (< plăcēre), subs. masc. : Le pluriel est piathers. → plaisir

piciat [picjat] (< peccātu-), subs. masc. : Le pluriel est piaciath. → péché

piciat [picjat] (< peut-être de *pikk), part. passé : Le masculin pluriel est piciati. Le féminin singulier est piciada, le féminin pluriel est piciadi. → pendu, accroché

piè [pjε] (< pĕde-), subs. masc. : Le pluriel est piè. → pied

piel [piεl] (< pelle-), subs. fém. : Le pluriel est pieli. → peau

434 piera [piεra] (< pĕtra-), subs. fém. : Le pluriel est pieri. → pierre

pietat [piεtat] (< pĭĕtāte-), subs. fém. : Le pluriel est pietath. → pitié

pietha [piεθa] (< petia), subs. fém. : Le pluriel est piethi. → chiffon

pignata [piñata] (< pineata), subs. fém. Le pluriel est pignati. → casserole

pignorat [piñorat] (< pignĕr/pignŏrāre), part. passé : Le masculin pluriel est pignorati. Le féminin singulier est pignorada, le féminin pluriel est pignoradi. → hypothéqué

pilitha [piliθa] (< pellicia), subs. masc. : Le pluriel est pilithi. → vêtement

pilustrat [pilustrat], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est pilustrath. → pauvre pouilleux

pin [piŋ] (< pīnu-), subs. masc. : Le pluriel est pins. → sapin, pin

pinsier [pinsiεr] (< prvçl. pensier

435 pinsion [pinsioŋ] (< pensĭōne-), subs. fém. : Le pluriel est pinsions. → pension, retraite

pinsionuta [pinsionuta] (< pensĭōne- + uta-), subs. fém. : Le pluriel est pinsionuti. → petite pension

pintha [pinθa], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est pinthi. → tourte de l'Epiphanie

piruthar [piruθar] (< pĭru- + ariu-), subs. masc. : Le pluriel est piruthars. → poirier

pissarot [pisarot], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est pissaroth. → fumier à base de pisse dřanimaux

pithul [piθul] (onomatopée : *pikk + ulu-), adj. : Le masculin pluriel est pithui. Le féminin singulier est pithula, le féminin pluriel est pithuli. → petit

pitin [pitiŋ], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est pitins. → poussin

pitito [pitito] (< appĕtītŭ-), subs. masc. : Le pluriel est pititi. → appétit

piutost [piutost] (< plūs + étymologie inconnue), adv. : → plutót

436 pladinuda [pladinuda] (< plattu- + in- + uta-), subs. fém. : Le pluriel est pladinudi. → petite assiettée

plan [plaŋ] (< plānu-), adv. : → doucement

plandì [plandi] (< plangĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est plandut, le masculin pluriel est planduti. Le féminin singulier est planduda, le féminin pluriel est plandudi. → pleurer

plandint [plandint] (< plangĕre), gérondif : → pleurant

planta [planta] (< planta-), subs. fém. : Le pluriel est planti. → plante

plantat [plantat] (< plantātu-), subs. masc. : Le pluriel est plantath. → plantation

plantat [plantat] (< plantātu-), part. passé : Le masculin pluriel est plantati. Le féminin singulier est plantada, le féminin pluriel est plantadi. → planté

plasì [plazi] (< plăcēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est plasut, le masculin pluriel est plasuti. Le féminin singulier est plasuda, le masculin pluriel est plasudi. → plaire

437 plat [plat] (< grec : platus), subs. masc. : Le pluriel est plath. → assiette

platha [plaθa] (< plătĕa-), subs. fém. : Le pluriel est plathi. → place

plathal [plaθal] (< plătĕa- + -1), subs. masc. : Le pluriel est plathai. → grande place

platina [platina] (< grec : platus + ina-), subs. fém. : Le pluriel est platini. → platane

pleà [plea] (< plĭcāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est pleat, le masculin pluriel est pleati. Le féminin singulier est pleada, le féminin pluriel est pleadi. → plier

plen [plεŋ] (< plēnu-), adj. : Le masculin pluriel est plens. Le féminin singulier est plena, le féminin pluriel est pleni. → plein

plet [plεt], adj. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est pleti. Le féminin singulier est pleta, le féminin pluriel est pleti. → voûté

plevan [plevaŋ], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est plevans. → curé

ploia [ploja] (< plŭvĭa → ploia), subs. fém. : Le pluriel est ploi. → pluie

438 plovì [plovi] (< plovere), verbe : Le participe passé masculin singulier est plovut, le masculin pluriel est plovuti. Le féminin singulier est plovuda, le féminin pluriel est plovudi. → pleuvoir

plombà [plomba] (< plumbu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est plombat, le masculin pluriel est plombati. Le féminin singulier est plombada, le féminin pluriel est plombadi. → tomber

plomp [plomp] (< plumbus < plumbu-), subs. masc. : Le pluriel est plomps. → plomb

plot [plòt] (< origine inconnue), subs. masc. : Le pluriel est ploti. → plot

pluma [pluma] (< plūma-), subs. fém. : Le pluriel est plumi. → plume

plurnin [plumiŋ] (< plūm- + inu-), subs. masc. : Le pluriel est plumins. → duvet

poder [podεr] (< pŏtŭi X posse), verbe : Le participe passé masculin singulier est podut, le masculin pluriel est poduti. Le féminin singulier est poduda, le féminin pluriel est podudi. → pouvoir

poesia [poεzia] (< pŏēse-), subs. fém. : Le pluriel est poesie. → poésie

439 pognet [poðεt] (< pōnĕre), part. passé : Le masculin pluriel est pogneti. Le féminin singulier est pogneda, le féminin pluriel est pognedi. → posé, couche

poià [poja] (< pausare), verbe : Le participe passé masculin singulier est poiat, le masculin pluriel est poiati. Le féminin singulier est poiada, le féminin pluriel est poiadi. → poser

polan [polaŋ] (< pullāme-), subs. masc. : Le pluriel est polans. → volaille

polath [polaθ] (< pullu- + atu-), subs. masc. : Le pluriel est polath. → poulet

polenta [polεnta] (< pŏlenta-), subs. fém. : Le pluriel est polenti. → polenta

politica [politika] (< grec : politiké), subs. fém. : Le pluriel est politichi. → politique

polpa [polpa] (< pulpa-), subs. fém. : Le pluriel est polpi. → chair

pols [pòls] (< pulsŭ-), subs. masc. : Le pluriel est polth. → poignet

poltrona [poltrona] (< poltro + una-), subs. fém. : Le pluriel est poltroni. → fauteuil

440 polvere [polvere] (< pulvĕre-), subs. fém. : Le pluriel est polveri. → poussière

pompa [pompa] (< onomatopée → néerl : pompe → fçs. : pompe), subs. fém. : Le pluriel est pompi. → fontaine

pon [poŋ] (< pōmu-), subs. masc. : Le pluriel est pons. → pomme

ponta [ponta] (< puncta), subs. fém. : Le pluriel est ponti. → pointe

porco [porko] (< porcu-), adj. : Le masculin pluriel est porchi. Le féminin singulier est porca, le féminin pluriel est porchi. → porcin

portà [porta] (< portāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est portat, le masculin pluriel est portati. Le féminin singulier est portada, le féminin pluriel est portadi. → porter

posà [poza] (< pōnĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est posat, le masculin pluriel est posati. Le féminin singulier est posada, le masculin pluriel est posadi. → poser

possantha [posanθa] (< pŏtentĭa- X posse), subs. fém. : Le pluriel est possanthi. → puissance

441 posta [posta] (< pŏsĭtŭ-), subs. fém. : Le pluriel est posti. → poste

postathion [postaθioŋ] (< pŏsĭtŭ-), subs. fém. : Le pluriel est postathions. → position

posto [posto] (< pŏsĭtŭ-), subs. masc. : Le pluriel est posti. → place, lieu, endroit.

potecat [potekat] (< hypŏthēca), part. passé : Le masculin pluriel est potecati. Le féminin singulier est potecada, le féminin pluriel est potecadi. → hypothéqué

pothale [poθale] (< posse X pŏtente-), adj. : Le pluriel est pothali. → puissant

poura [poura] (< păvŏr-), subs. fém. : Le pluriel est pouri. → peur

prapotentha [prapotεnθa] (< praepŏtentĭa), subs. fém. : Le pluriel est prapotenthi. → prétention.

pradesel [pradezεl] (< prāt- +… + illu-), subs. masc. : Le pluriel est pradesei. → petit pré

prat [prat] (< prātu-), subs. masc. : Le pluriel est prath. → pré

442 prateson [pratezon] (< praetendĕre), adj. : Le masculin pluriel est pratesons. Le féminin singulier est pratesona, le féminin pluriel est pratesoni. → prétentieux

preà [prea] (< praecare), verbe : Le participe passé masculin singulier est preat, le masculin pluriel est preati. Le féminin singulier est preada, le féminin pluriel est preadi. → prier

predicia [predicja] (< praedīcĕre), subs. fém. : Le pluriel est predichi. → sermon

predicià [predicja] (< praedīcĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est prediciat, le masculin pluriel est prediciati. Le féminin singulier est prediciada, le féminin pluriel est prediciadi. → sermoner

prefun [prefuŋ] (< prō + fūmu-), subs. masc. : Le pluriel est prefuns. → parfum

preparat [preparat] (< praepărāre), part. passé : Le masculin pluriel est preparati. Le féminin singulier est preaprada, le féminin pluriel est preparadi. → préparé

preson [prezoŋ] (< prĕhensāre), subs. fém. : Le pluriel est presons. → prison

pression [presioŋ] (< pressĭone-), subs. fém. : Le pluriel est pressions. → tension, pression

443 preti [prεti] (< presbytĕr → prebiter), subs. masc. : Le pluriel est preti → prêtre

previdentha [previdεnθa] (< praevĭdentĭa), subs. fém. : Le pluriel est previdenthi. → prévoyance sociale

prigionia [priğjonia] (< prĕhensĭone- → prigione), subs. fém. : Le pluriel est prigionii. → prison, emprisonnement

primura [prirnura] (< prīma + hōra-), adv. : → être pressé

prin [priŋ] (< prīmu-), adj. ord. : Le masculin pluriel est prins. Le féminin singulier est prima, le féminin pluriel est primi. → premier, avant

printhipià [prinθipia] (< princĭpĭāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est printhipiat, le masculin pluriel est printhipiati. Le féminin singulier est printhipiada, le féminin pluriel est printhipiadi. → commencer

privilegio [privilεgjo] (< prīvĭlēgĭu-), subs. masc. : Le pluriel est privilegi. → privilège

produsi [produzi] (< prōdūcĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est produsut, le masculin pluriel est produsuti. Le féminin singulier est produsuda, le féminin pluriel est produsudi. → produire

444 progres [progrεs] (< prōgressŭ-), subs. masc. : Le pluriel est progres. → progrès

prometi [promεti] (< prōmittĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est prometut, le masculin pluriel est prometuti. Le féminin singulier est prometuda, le féminin pluriel est prometudi. → promettre

pront [pront] (< promptu-), adj. : Le masculin pluriel est pronti. Le féminin singulier est pronta, le féminin pluriel est pronti. → prêt

propretat [propretat] (< prŏprĭĕtāte-), subs. fém. : Le pluriel est propetath. → propriété

propiu [propju] (< proprĭu-), adv. : → vraiment

protesto [protεsto] (< prōtestāri), subs. masc. : Le pluriel est protesti. → protestation

protethion [proteθioŋ] (< prōtecĭio), subs. fém.: Le pluriel est protethions. → protection

provà [prova] (< prŏbāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est provat, le masculin pluriel est provati. Le féminin singulier est provada, le féminin pluriel est provadi. → essayer

provincia [provincja] (< prōvincĭa-), subs. fém. : Le pluriel est provinci. → province

445 prucission [prucjsioŋ] (< prōcessione-), subs. fém. : Le pluriel est prucissions. → procession

puaret [pwarεt] (< paupĕr- + itu-), subs. masc. : Le masculin pluriel est puareti. Le féminin singulier est puareta, le féminin pluriel est puareti. → pauvre

puaretut [pwaretut] (< paupĕr- + itu- + utu-), subs. masc. : Le pluriel est puaretuti. Il existe une forme féminine, au singulier, est puaretuda, le féminin pluriel est puaretudi. → petit pauvre

puarta [pwarta] (< porta-), subs. fém. : Le pluriel est puarti. → porte

puartuta [pwartuta] (< port- + uta), subs. fém. : Le pluriel est puartuti. → petite porte

pui [puj] (< pugnu-), subs. masc. : Le pluriel est puis. → poing

pulinar [pulinar] (< pullārĭu- X pullām-), subs. masc. : Le pluriel est pulinars. → poulailler

pulth [pulθ] (< pū1ĭce-), subs. fém. : Le pluriel est pulthi. → puce

446 pulvin [pulviŋ] (< pulvĕr- + inu-), subs. masc. : Le pluriel est pulvins. → poussière agricole

punt [punt] (< ponte-), subs. masc. : Le pluriel est punth. → pont

puoc [puoč] (< paucu-), adj. : Le masculin pluriel est puoci. Le féminin singulier est poca, le féminin pluriel est pochi. → peu

puor [pwor] (< paupĕr- X păvŏr-), adj. : Le masculin pluriel est pours. Le féminin singulier est poura, le féminin pluriel est pouri. → pauvre, sous-entendu peureux

pupata [pupata] (< pūp- + ata-), subs. fém. : Le pluriel est pupati. → jeune fille

purgà [purga] (< purgāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est purgat, le masculin pluriel est purgati. Le féminin singulier est purgada, le féminin pluriel est purgadi. → purger

puro [puro] (< pĕr + hōc), conj. : → pourtant

447 purthiel [purθiεl] (< porc- + illu-), subs. masc. : Le pluriel est purthiei. Il existe une autre orthographe : purthit (< porc + itum). Le pluriel est purthith. → porc

purthità [purθita] (< porcu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est purthitat, le masculin pluriel est purthitati. Le féminin singulier est purthitada, le féminin pluriel est purthitadi. → tuer le cochon

purthitar [purθitar] (< porc- + ariu-), subs. masc. : Le pluriel est purthitars. → porcherie.

pustin [pustiŋ] (< pŏsĭt- + inu-), subs. masc. : Le pluriel est pustins. → facteur

448 quadro [kwadro], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est quadri. → racine de plantes dont on fait des brosses

quadri [kwadri] (< quădru-), subs. masc. : Le pluriel est quadri. → quadre

qualchi [kwalki] (< quāle que-), adj. indéf. : → quelque

qualchidun [kwalkiduŋ] (< quāle que- + dē + ŭnu-), pron. indéf. : Le masculin pluriel est qualchiduns. Le féminin singulier est qualchiduna, le féminin pluriel est qualchiduni. → quelqu'un

quale [kwale] (< quāle-), adj. : Le masculin pluriel est quali. Le féminin singulier est quale, le féminin pluriel est quali. → quel

quant [kwant] (< quando), adv. et conj. : → quand

quanto [kwanto] (< quantu-), adj. et pron. : → combien, autant que

quatro [kwatro] (< quattŭŏr), adj. num. card. : → quatre

quaranta [kwaranta] (< quădrāgintā), adj. card. num. : → quarante

quarantamila [kwarantatnila] (< quădrāgintā + millĕ), adj. num. card. : → quarante mille

449 quarta [kwarta] (< quarta-), subs. fém. : Le pluriel est quarti. → quatrième

quartese [kwarteze], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est quartesi. → taxe de l'église

quasi [kwazi] (< quăsĭ), adv. : → presque

quindisina [kwindizina] (< quindĕcĭma-), subs. fém. . Le féminin pluriel est quindisini. → quinzaine

quota [kwota] (< quota), subs. fém. : Le pluriel est quoti. → quota

450 rabia [rabia] (< rabia < răbĭēs), subs. fém. : Le pluriel est rabie. → colère

rabià [rabia] (< rabia), verbe : Le participe passé masculin singulier est rabiat, le masculin pluriel est rabiati. Le féminin singulier est rabiada, le féminin pluriel est rabiadi. → se fâcher

rabious [rabious] (< răbĭōsu-), adj. : Le masculin pluriel est rabiouš. Le féminin singulier est rabiousa, le féminin pluriel est rabiousi. → furieux

radiciu [radicju] (< rādice-), subs. masc. : Le pluriel est radici. → chicorée, salade de Trévise

radis [radis] (< rādice-), subs. fém. : Le pluriel est radis. → racine

ramatha [ramaθa] (< rāmu- + atia-), subs. fém. : Le pluriel est ramathi. → feuillage

ramo [ramo] (< rāmu-), subs. masc. : Le pluriel est rami. → rameau, branche

ran [raŋ] (< aerāmen), subs. masc. : Le pluriel est rans. → cuivre

rana [rana] (< rāna-), subs. fém. : Le pluriel est rani. → gremouille

451 rancio [rantƒo] (< esp. : rancho), subs. masc. : Le pluriel est rancii. → ration, repas du militaire

raso [razo] (< rāsu-), adj. : Le masculin pluriel est rasi. Le féminin singulier est rasa, le féminin pluriel est rasi. → ras

rason [razoŋ] (< rătĭone-), subs. fém. : Il existe une autre orthographe : reson. Le pluriel est rasons, resons. → raison

rassegnat [rasenat] (< rĕsignātu-), part. passé : Le masculin pluriel est rassegnati. Le féminin singulier est rassegnda, le féminin pluriel est rassegnadi. → résigné

rata [rata], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est rati. → échéance

ratatuia [ratatuja] (< tatouiller X ratouiller), subs. fém. : Le pluriel est ratatui. → ratatouille

ratha [raθa] (< anc. fçs. : haraz → fçs. : harras), subs. fém. : Le pluriel est rathi. → race

ratha [raθa] (< anc. fçs. : haraz X hongrois : ran-ran, bruit du canard), subs. fém. : Le pluriel est rathi. → canard, une race dans les volailles

rè [rε] (< rege-), subs. masc. : Le pluriel est rè. → roi

452 rebaltat [rebaltat], part. passé (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est rebaltati. Le féminin singulier est rebaltada, le féminin pluriel est rebaltadi. → renversé

rebandon [rebandoŋ] (< rĕ + germ. : a bandon), subs. masc. : Le pluriel est rebandons. → abandon

rebandonà [rebandona] (< rĕ + germ. : a bandon), verbe : Le participe passé masculin singulier est rabandonat, le masculin pluriel est rebandonati. Le féminin singulier est rebandonada, le féminin pluriel est rebandonadi. → abandonner

rebombo [rebombo] (< rĕ + bombu-), subs. masc. : Le pluriel est rebombi. → écho

recia [recja] (< aurĭcŭla-), subs. fém. : Le pluriel est reci. → oreille

recuardà [rekuarda] (< rĕcordāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est recuardat, le masculin pluriel est recuardati. Le féminin singulier est recuardada, le féminin pluriel est recuardadi. → rappeler, se souvenir

redina [redina] (< rĕtĭnēre), subs. fém. : Le pluriel est redini. → retenue

redoplat [redoplat] (< rĕ + dŭplāre), part. passé : Le masculin pluriel est redoplati. Le féminin singulier est redoplada, le féminin pluriel est redopladi. → doublé

453 refat [refat] (< rĕ + făctu-), part. passé : Le masculin pluriel est refati. Le féminin singulier est refata, le féminin pluriel est refati. → refait

refetorio [refetorio] (< rĕfectōrĭu-), subs. masc. : Le pluriel est refetori. → réfectoire

refudi [refudi] (< rĕfūtāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est refudat, le masculin pluriel est refudati. Le féminin singulier est refudada, le féminin pluriel est refudadi. → refuser

regal [regal] (< esp. : regalo), subs. masc. : Le pluriel est regai. → cadeau

regalà [regala] (< esp. : regalo), verbe : Le participe passé masculin singulier est regalat, le masculin pluriel est regalati. Le féminin singulier est regalada, le féminin pluriel est regaladi. → offrir

remediat [remadiat] (< rĕmĕdĭātu-), part. passé : Le masculin pluriel est remediati. Le féminin singulier est remediada, le féminin pluriel est remediadi. → remédié

remenà [remena] (< rĕ + mĭnāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est remenat, le masculin pluriel est remenati. Le féminin singulier est remenada, le féminin pluriel est remenadi. → remuer

remengo [remεngo], adv. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → au diable

454 remengon [remengoŋ], expression adverbiale : → au diable, un sens plus fort que Ŗremengoŗ

remodemat [remodεrnat] (< rĕ + mŏdernu-), part. passé : Le masculin pluriel est remodernati. Le féminin singulier est remordernada, le féminin pluriel est remodernadi. → remodernisé

renfortho [rεnforθo] (< rĕ + anc. fçs. : enforcier), subs. masc. : Le pluriel est renforthi. → renfort

renga [rεnga] (< anc. all. : haring), subs. fém. : Le pluriel est renghi. → maquereau sec et salé

rengrathià [rεngraθia] (< rĕ + ĭn + grātĭa-), verbe : Le participe passé masculin singulier est rengrathiat, le masculin pluriel est rengrathiati. Le féminin singulier est rengrathiada, le féminin pluriel est rengrathiadi. → remercier

renovat [renovat] (< rĕ + nŏvātu-), part. passé : Le masculin pluriel est renovati. Le féminin singulier est renovada, le féminin pluriel est renovadi. → renouvelé, remis à neuf

renunthià [renunθia] (< rĕnuntĭāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est renunthiat, le masculin pluriel est renunthiati. Le féminin singulier est renunthiada, le féminin pluriel est renunthiadi. → renoncer

reoplan [reoplaŋ] (< fçs. : aéroplane), subs. masc. : Le pluriel est reoplans. → avion

455 replombà [replomba] (< rĕ + plumbu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est replombat, le masculin pluriel est replombati. Le féminin singulier est remplobada, le féminin pluriel est replombadi. → retomber

repostilio [repostilio] (< rĕpŏsĭt- + ilu-), subs. masc. : Le pluriel est repostili. → recoin

resentà [rezεnta], verbe (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le participe passé masculin singulier est resentat, le masculin pluriel est resentati. Le féminin singulier est resentada, le féminin pluriel est resentadi. → rincer

respeto [rεspeto] (< respectŭ-), subs. masc. : Le pluriel est respeti. → respect

restà [resta] (< restāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est restat, le masculin pluriel est restati. Le féminin singulier est restada, le féminin pluriel est restadi. → rester

restelament [restelamεnt] (< rastellu- + mente-), subs. rnasc. : Le pluriel est restelamenth. → ratissage

rete [rete] (< rēte-), subs. fém. : Le pluriel est reti. → grillage

retegno [retεðo] (< rĕtĭnēre), subs. masc. : Le pluriel est retegni. → retenue

456 retherciat [reθεrcjat] (< rĕ + circāre), part. passé : Le masculin pluriel est retherciati. Le féminin singulier est retherciada, le féminin pluriel est retherciadi. → recherché

revers [revεrs] (< rĕversu-), subs. masc. : Le pluriel est reverth. → envers

ricovero [rikovero] (< rĕcŭpĕrāre), subs. masc. : Le pluriel est ricoveri. → maison de repos

ridi [ridi] (< rīdēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est ridut, le masculin pluriel est riduti. Le féminin singulier est riduda, le féminin pluriel est ridudi. → rire

ridathada [ridaθada] (< rīdēre + atia- + ata-), subs. fém. : Le pluriel est ridathadi. → ricanement

riduda [riduda] (< rīdēre), subs. fém. : Le pluriel est ridudi. → éclat de rire, fou rire

riduthà [riduθa] (< rīdēre + utiare), verbe : Le participe passé masculin singulier est riduthat, le masculin pluriel est riduthati. Le féminin singulier est riduthada, le féminin pluriel est riduthadi. → sourire

ridusut [riduzut] (< rĕdūcĕre), part. passé : Le masculin pluriel est ridusuti. Le féminin singulier est ridusuda, le féminin pluriel est ridusudi. → réduit

457 riga [riga] (< germ. : riga), subs. masc. : Le pluriel est righi. → rangée

rimistithio [rimistiθio] (< armōru- + sistĕre), subs. masc. : Le pluriel est rimistithi. → armistice

rimorso [rimorso] (< rĕmorsum), subs. masc. : Le pluriel est rimorsi. → remord

rincurat [rinkurat] (< rĕ + ĭn + cūrāre), part. passé : Le masculin pluriel est rincurati. Le féminin singulier est rincurada, le féminin pluriel est rincuradi. → soigné

riscio [ristƒio], subs. masc. (ne figure dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est riscii. → risque

riso [rizo] (< ŏryza-), subs. masc. : Le pluriel est risi. → riz

rispundi [rispundi] (< respondēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est rispundut, le masculin pluriel est rispunduti. Le féminin singulier est rispunduda, le féminin pluriel est rispundudi. → répondre.

Risurrithion [rizuriθioŋ] (< rĕsurrectīone-), subs. fém. : Le pluriel est risurrithions. → Résurrection

rithino [riθino] (< rĭcĭnu-), subs. masc. : Le pluriel est rithini. → ricin

458 ritirata [ritirata] (< rĕ + tirare), subs. fém. : Le pluriel est ritirati. → retraite

riva [riva] (< rīpa- ), subs. fém. : Le pluriel est rivi. → rive

rivui [rivuj] (< rīpa- + -ul), subs. masc. : Le singulier est rivul. → petits fossés

rivà [riva] (< *arripare), verbe : Le participe passé masculin singulier est rivat, le masculin pluriel est rivati. Le féminin singulier est rivada, le féminin pluriel est rivadi. → arriver

roba [roba] (< rauba-), subs. fém. : Le pluriel est robi. → chose

rocheton [roketoŋ], adv. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → en piteux état

roi [ròj], subs. masc. (ne figure aps dans le D.E.D.I.) : Le singulier est roli → canaux

roman [romaŋ] (< Rōmānia-), subs. masc. : Le pluriel est romans. → Roumain

roro [roro] (< rōbŏr-), subs. masc. : Le pluriel est rori. → chêne

459 ros [ròs] (< russu-), adj. : Le masculin pluriel est roš. Le féminin singulier est rotha, le féminin pluriel est rothi. → rouge

rosada [rozada] (< rosata), subs. fém. Le pluriel est rosadi. → rosée

rosari [rozari] (

rosta [rosta] (< lomb. : hrosta), subs. : Le pluriel est rosti. → roue

rot [ròt] (< ruptu-), part. passé : Le masculin pluriel est roti. Le féminin singulier est rota, le féminin pluriel est roti. → cassé

rothà [roθa] (< rŭd- + are), verbe : Le participe passé masculin singulier est rothat, le masculin pluriel est rothati. Le féminin singulier est rothada, le féminin pluriel est rothadi. → renforcer avec des clous

rucula [rukula] (< ērūca- + ula-), subs. fém. : Le pluriel est ruculi. → roquette

rudinath [rudinaθ] (< aerūgĭn- + atu-), subs. masc. pl. : → objets rouillés

rudis [rudis] (< aerūgĭne-), subs. fém. : Le pluriel est rudith. → rouille

460 rugio [rugjo] (< rŭgīre), subs. masc. : Le pluriel est rugii. → rugissement

rugnà [ruña] (< rŭgīre X grunnīre), subs. masc. : Le pluriel est rugnà. → grognement d'un fauve

rumariol [rumariol] (< rūmĭnāre + ullu-), subs. masc. : Le pluriel est rumarioi. → outil qui sert à retourner la terre

ruoda [ruoda] (< rŏta-), subs. fém. : Le pluriel est ruodi. → roue

rus [rus] (< russum → rursum et rursus), adv. : → d'une manière ou d'une autre : "de rus o de strus"

rustì [rusti] (< germ. : rautjan), verbe : Le participe passé masculin singulier est rustit, le masculin pluriel est rustiti. Le féminin singulier est rustida, le féminin pluriel est rustidi. → rótir

ruvina [ruvina] (< rŭīna-), subs. fém. : Le pluriel est ruvini. → ruine

ruvit [ruvit] (< rugidu-), adj. : Le masculin pluriel est ruviti. Le féminin singulier est ruvida, le féminin pluriel est ruvidi. → rugueux

461 sa [sa] (< sīc), conj. : → si

sabo [sabo] (< héb. : shabbath), subs. masc. : Il existe une autre orthographe : sabu. → samedi

sac [sak] (< saccu-), subs. masc. : Le pluriel est sač ou sachi. → sac

sacut [sakut] (< sacc- + utu-), subs. masc. : Le pluriel est sacuth. → petit sac

sacodal [sakodal], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est sacodai → guignol

sacol [sakòl] (< saccu- X collu-), subs. masc. : Le pluriel est sacoi. → copa

sacor [sakòr] (< se + hanc hōram), adv. : Il existe une autre orthographe : 'ncora → encore

sagra [sagra] (< săcru-), subs. fém. : Le pluriel est sagri. → fête religieuse

sal [sal] (< săle-), subs. masc. : Le pluriel est sai. → sel

salat [salat] (< săl- + atu-), subs. masc. : Le pluriel est salath. → saucisson

462 salata [salata] (< prvçl : salada), subs. fém. : Le pluriel est salati. → salade

saldan [saldaŋ], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est saldans. → terre argileuse

saleth [salεθ] (< sălĭce-), subs. masc. : Le pluriel est saleth. → saule

salt [salt] (< saltŭ-), subs. masc. : Le pluriel est salti. → saut

saltà [salta] (< saltāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est saltat, le masculin pluriel est saltati. Le féminin singulier est saltada, le féminin pluriel est saltadi. → sauter

saludat [saludat] (< sălūtātu-), part. passé : Le masculin pluriel est saludati. Le féminin singulier est saludada, le féminin pluriel est saludadi. → salué

salvat [salvat] (< salvāre), part. passé : Le masculin pluriel est salvati. Le féminin singulier est salvada, le féminin pluriel est salvadi. → sauvé

sanc [sank] (< sanguĭne-), subs. masc. : Le pluriel est sanč. → sang

sanganat [sanganat] (< sanguĭn- + ata-), adj. : Le masculin pluriel est sanganati. Le féminin singulier est sanganada, le féminin pluriel est sanganadi. → en lambeaux

463

sanglotà [sanglota] (< singultāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sanglotat, le masculin pluriel est sanglotati. Le féminin singulier est sanglotada, le féminin pluriel est sanglotadi. → sangloter

sanglotant [sanglotant] (< singultāre), gérondif : → sanglotant

sangueta [sanguεta] (< sanguĭn- + ita-), subs. fém. : Le pluriel est sangueti. → sangsue

sant [sant] (< sanctu-), subs. masc. : Le pluriel est santh. → saint

santhier [sanθiεr] (< sincēru-), adj. : Le masculin pluriel est santhiers. Le féminin singulier est santhiera, le féminin pluriel est santhieri. → sincère

sapa [sapa] (< sarpa X sappa), subs. fém. : Le pluriel est sapi. → serpette

sapà [sapa] (< sappa), verbe : Le participe passé masculin singulier est sapat, le masculin pluriel est sapati. Le féminin singulier est sapada, le féminin pluriel est sapadi. → retourner la terre

saraban [sarabaŋ] (< carru- + ad + prvçl. : banda), subs. masc. : Le pluriel est sarabans. → remorque avec des bandes

464 sarabanut [sarabanut] (< carru- + ad + prvçl. : banda + utu-), subs. masc. : Le pluriel est sarabanuth. → petite remorque avec des bandes

sarè [sarε], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est sarè. → âne

sartà [sarta], verbe (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le participe passé masculin singulier est sartat, le masculin pluriel est sartati. Le féminin singulier est sartada, le féminin pluriel est sartadi. → partager

sarvì [sarvi] (< servīre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sarvit, le masculin pluriel est sarviti. Le féminin singulier est sarvida, le féminin pluriel est sarvidi. → servir

sathià [saeθia] (< sătiāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sathiat, le masculin pluriel est sathiati. Le féminin singulier est sathiada, le féminin pluriel est sathiadi. → rassasier

saver [savεr] (< săpĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est savut, le masculin pluriel est savuti. Le féminin singulier est savuda, le féminin pluriel est savudi. → savoir

savon [savoŋ] (< sāpōne-), subs. masc. : Le pluriel est savons. → savon

sbaglio [sbaljo], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est sbagli. → erreur

465 sbampit [sbampit] (< s + văpŏr- X lampāre), adj. : Le masculin pluriel est sbampiti. Le féminin singulier est sbampida, le féminin pluriel est sbampidi. → fané, éteint, passé

sbarufà [sbarufa] (< s + birufan), verbe : Le participe passé masculin singulier est sbarufat, le masculin pluriel est sbarufati. Le féminin singulier est sbarufada, le féminin pluriel est sbarufadi. → rouspéter

sbassà [sbasa] (< s + bassu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est sbassat, le masculin pluriel est sbassati. Le féminin singulier est sbassada, le féminin pluriel est sbassadi. → baisser

sbeleth [sbelεθ] (< s + bellitia), subs. masc. : Le pluriel est sbeleth. → maquillage

sbelethat [sbeleθat] (< s- + bellu- X bellitia), part. passé : Le masculin pluriel est sbelethati. Le féminin singulier est sbelethada, le féminin pluriel est sbelethadi. → maquillé

sbelfà [sbεlfa] (< prob. onomatopée), verbe : Le participe passé masculin singulier est sbelfat, le masculin pluriel est sbelfati. Le féminin singulier est sbelfada, le féminin pluriel est sbelfadi. → se moquer de

sborfat [sborfat] (< s + ... + factu-), adj. : Le masculin pluriel est sborfati. Le féminin singulier est sborfada, le féminin pluriel est sborfadi. → propre

466 sbuiathà [sbujaθa] (< s + celte → fçs. : bouse), verbe : Le participe passé masculin singulier est sbuiathat, le masculin pluriel est sbuiathati. Le féminin singulier est sbuiathada, le féminin pluriel est sbuiathadi. → nettoyer les vaches

sbreat [sbreat] (< s-bre-atum < s + germ. : brihhan), part. passé : Le masculin pluriel est sbreati. Le féminin singulier est sbreada, le féminin pluriel est sbreadi. → déchiré

sbuso [sbuzo] (< s + buca-), adj. : Le masculin pluriel est sbusi. Le féminin singulier est sbusa, le féminin pluriel est sbusi. → troué

scancelà [skancela] (< s + cancellāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est scancelat, le masculin pluriel est scancelati. Le féminin singulier est scancelada, le féminin pluriel est scanceladi. → effacer

scanthia [skanθia], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est scanthi. → rareté

scapelotà [skapelota], verbe (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le participe passé masculin singulier est scapelotat, le masculin pluriel est scapelotati. Le féminin singulier est scapelotada, le féminin pluriel est scapelotadi. → gifler

scarampan [skarampaŋ], adj. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est scarampans. Le féminin singulier est scarampana, le féminin pluriel est scarampani. → détruit

scarpa [skarpa] (< germ. : skarpa), subs. fém. : Le pluriel est scarpi. → chaussure

467 scarpar [skarpar] (< germ. : skarpa + ariu-), subs. masc. : Le pluriel est scarpars. → cordonnier

scarpat [skarpat] (< germ. : skarpa), part. passé : Le masculin pluriel est scarpati. Le féminin singulier est scarpada, le féminin pluriel est scarpadi. → chaussé

scarpon [skarpoŋ] (< germ. : skarpa + unu-), subs. masc. : Le pluriel est scarpons. → ranger

scarsela [skarsela], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est scarseli. → poche

scarselin [skarselin], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est scarselins. → petite poche

scarufat [skarufat] (< s + ... + factu-), adj. : Le masculin pluriel est scarufati. Le féminin singulier est scarufada, le féminin pluriel est scarufadi. → ébouriffé

schei [schεj] (< schĭdĭa-), subs. masc. pl. : Le singulier est scheo. → sou, argent

schena [skena] (< germ. : skina), subs. fém. : Le pluriel est scheni. → dos

schenal [skenal] (< germ. : skina + l), subs. masc. : Le pluriel est schenai. → grand dos

468 schilitrit [skilitrit] (< grec : skeletos), subs. masc. : Le pluriel est schilitrith. → squelette

schithat [skiθat] (< étymologie inconnue), part. passé. : Le masculin pluriel est schithati. Le féminin singulier est schithada, le féminin pluriel est schithadi. → écrasé

sciala [scjala] (< scāla-), subs. fém. : Le pluriel est sciali. → escalier

scialin [scjaliŋ] (< scāl- +inu-), subs. fém. : Le pluriel est scialins. → marche d'escalier

scialdà [sčjalda] (< s + călĭdu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est scialdat, le masculin pluriel est scialdati. Le féminin singulier est scialdada, le féminin pluriel est scialdadi. → chauffer

sciampà [scjampa], verbe (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le participe passé masculin singulier est sciampat, le masculin pluriel est sciampati. Le féminin singulier est sciampada, le masculin pluriel est sciampadi. → se sauver

sciampon [scjampioŋ] adv. (ne figure pas ans le D.E.D.I.) : → rapidement

sciapin [scjapiŋ] (< germ. : skatpa X căpĕre + inu-), subs. masc. Le pluriel est sciapins. → sabot dont la semelle est renforcée par des clous et utilisé en hiver

469 sciapinà [scjapina] (< germ. : skarpa X căpĕre + inu- + are), verbe : Le participe passé masculin singulier est sciapinat, le masculin pluriel est sciapinati. Le féminin singulier est sciapinada, le féminin pluriel est sciapinadi. → réparer

sciarso [scjarso] (< *excarpu-), adj. : Le masculin pluriel est sciarsi. Le féminin singulier est sciarsa, le féminin pluriel est sciarsi. → rare

scion [stƒjoŋ], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est scions. → anneau

sclap [sklap], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est sclpas. → fissure entre les cailloux

sclapat [sklapat], part. passé (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est sclapati. Le féminin singulier est sclapada, le féminin pluriel est sclapadi. → fissuré

sclarì [sklari] (< s + clārāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sclarit, le masculin pluriel est sclariti. Le féminin singulier est sclarida, le féminin pluriel est sclaridi. → éclairer

sclet [sclεt] (< *exeligere), adj. : Le masculin pluriel est scleti. Le féminin singulier est scleta, le féminin pluriel est scleti. → clair

sclithot [skliθòt], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est sclithoth. → long morceau de bois pointu

470 sclofuli [sklofuli], subs. fém. pluriel (n efigure pasa dans le D.E.D.I.) : Le singulier est scloful. → feuilles des épis de mars

sclopetada [sklopetada], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est sclopetadi. → décharge

scoltà [skolta] (< auscultāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est scoltat, le masculin pluriel est scoltati. Le féminin singulier est scoltada, le féminin pluriel est scoltadi. → écouter

scova [skova] (< scōpa-), subs. fém. : Le pluriel est scovi. → balai

scovà [skova] (< scōpa-), verbe : Le participe passé masculin singulier est scovat, le masculin pluriel est scovati. Le féminin singulier est scovada, le féminin pluriel est scovadi. → balayer

scrint [skrint] (< onomatopée sur le cri de l'oiseau), subs. masc. : Le pluriel est scrinth. → rouge-gorge

scrinthut [skrinθut] (< onomatopée + utu-), subs. masc. : Le pluriel est scrinthuth. → petit rouge-gorge

scrivi [skrivi] (< scrībĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est scrit, le masculin pluriel est scriti. Le féminin singulier est scrita, le féminin pluriel est scriti. → écrire

471 scudiela [skudiεla] (< scŭtella-), subs. fém. : Le pluriel est scudieli. → tasse

scugnut [skunut], part. passé (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est scugnuti. Le féminin singulier est scugnuda, le féminin pluriel est scugnudi. → obligé

sculurit [skulurit] (< s + cŏlŏre-), adj. : Le masculin pluriel est sculuriti. Le féminin singulier est sculurida, le féminin pluriel est sculuridi. → décoloré

scuminthià [skuminθia] (< s + comintiare), verbe : Le participe passé masculin singulier est scuminthiat, le masculin pluriel est scuminthiati. Le féminin singulier est scuminthiada, le féminin pluriel est scuminthiadi. → commencer

scundì [skundi] (< ĭnabscondere), verbe : Le participe passé masculin singulier est scundut, le masculin pluriel est scunduti. Le féminin singulier est scunduda, le féminin pluriel est scundudi. → cacher

scundion [skundioŋ] (< ĭnabscondere + unu-), locution : → en cachette

scuola [skuola] (< schŏla-), subs. fém. : Le pluriel est scuoli. → école

scuarthit [skuarθit] (< s + cŏŏpĕrīre + itu-), subs. masc. : Le pluriel est scuarthith. → peau du cochon après qu'il soit tué.

472 scur [skur] (< obscūru- X lomb. : skur), adj. : Le masculin pluriel est scurs. Le féminin singulier est scura, le féminin pluriel est scuri. → obscur

scurì [skuri] (< obscūru-), verbe : Le participe passé masculin singulier est scurit, le masculin pluriel est scuriti. Le féminin singulier est scurida, le féminin pluriel est scuridi. → obscurcir

scuria [skuria] (< s + cŏrĭu-), subs. fém. : Le pluriel est scuri. → fouet

scusa [skuza] (< excūsāmĕ- X excusare), subs. fém. : Le pluriel est scusi. → excuse

sdrondenat [sdrondenat], part. passé (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est sdrondenati. Le féminin singulier est sdrondenada, le féminin pluriel est sdrondenadi. → secoué, ébranlé

sdruma [sdruna], adv. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → beaucoup

se [se] (< sē, sŭi, sĭbi, sē), pron. : → on, se

se [sε] (< sē, sŭi, sĭbi, sē), pron. : → soi

seà [sea] (< sĕcāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est seat, le masculin pluriel est seati. Le féminin singulier est seada, le féminin pluriel est seadi. → scier

473 seant [seant] (< sĕcāre), gérondif : → sciant

sec [sεk] (< siccu-), adj. : Le masculin pluriel est seč. Le féminin singulier est seca, le féminin pluriel est seci. → sec

seciat [set∫at] (< sicc- + atu-), adj. : Le masculin pluriel est seciati. Le féminin singulier est seciada, le féminin pluriel est seciadi. → séché

secont [sekont] (< sĕcundu-), adj. : Le masculin pluriel est seconč. Le féminin singulier est seconda, le féminin pluriel est secondi. → deuxième, second

sedusi [seduzi] (< sēdūcĕre) verbe : Le participe passé masculin singulier est sedusut, le masculin pluriel est sedusuti. Le féminin singulier est sedusuda, le féminin pluriel est sedusudi. → séduire

segnà [seña] (< signāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est segnat, le masculin pluriel est segnati. Le féminin singulier est segnada, le féminin pluriel est segnadi. → marquer

seit [sεit] (< sĭte-), subs. fém. : Le pluriel est seith. → soif

semenà [semena] (< sēmĭnāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est semenat, le masculin pluriel est semenati. Le féminin singulier est semenada, le féminin pluriel est semenadi. → semer

474 sempri [sεmpri] (< sempĕr), adv. : → toujours

semula [semula] (< sĭmĭla-), subs. fém. : Le pluriel est semuli. → semoule

senc [sεnk] (< signu-), subs. masc. : Le pluriel est senč. → signe, marque

Sensa [sεnsa] (< ascensĭone-), subs. fém. : → Ascension

senso [sεnso] (< sensŭ-), subs. masc. : Le pluriel est sensi. → sens

seon [seoŋ] (< sĕcāre), subs. masc. : Le pluriel est seons. → grande scie

sera [sera] (< sĕra-), subs. fém. : Le pluriel est seri. → soir

seren [serεŋ] (< sĕrēnu-), adj. : Le masculin pluriel est serens. Le féminin singulier est serena, le féminin pluriel est sereni. → calme, serein

serenitat [serenitat] (< serenitate-), subs. fém. : Le pluriel est serenitath. → sérénité

serie [sεrie] (< sĕrĭē-), subs. fém. : Le pluriel est serie. → série

475

servitour [servitour], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est servitours. → serviteur

servuta [servuta] (< serv- + uta-), subs. fém. : Le pluriel est servuti. → servante

sessanta [sesanta] (< sexāgintā), adj. num. card. : → soixante

sesula [sezula], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est sesuli. → petite faux

sete [sete] (< septe-), adj. num. card. → sept

sfaltat [sfaltat] (< asphaltu-), adj. : Le masculin pluriel est sfaltati. Le féminin singulier est sfaltada, le féminin pluriel est sfaltadi. → goudronné

sfesa [sfeza], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est sfesi. → fente

sfilthada [sfilθada], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est sfilthadi. → couverture

sflorà [sflora] (< s + flōrēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sflorat, le masculin pluriel est sflorati. Le féminin singulier est sflorada, le féminin pluriel est sfloradi. → fleurir

476 sfrutà [sfruta] (< s + fruī), verbe : Le participe passé masculin singulier est sfrutat, le masculin pluriel est sfrutati. Le féminin singulier est sfrutada, le féminin pluriel est sfrutadi. → exploiter

sfuois[sfuois] (< s + fŏlĭu-), subs. masc. : → journaux

sfundi [sfundi] (< s + fundu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est sfundut, le masculin pluriel est sfunduti. Le féminin singulier est sfunduda, le féminin pluriel est sfundudi. → s'enfoncer

sfurtunat [sfurtunat] (< s + fortūna), adj. : Le masculin pluriel est sfurtunati. Le féminin singulier est sfurtunada, le féminin pluriel est sfurtunadi. → malchanceux

sgabe1 [sgabε1] (< scăbellu-), subs. masc. : Le pluriel est sgabei. → chevet

sgarfà [sgarfa] (< s + lomb. : krapfa), verbe : Le participe passé masculin singulier est sgarfat, le masculin pluriel est sgarfati. Le féminin singulier est sgarfada, le féminin pluriel est sgarfadi. → gratter

sgarpii [sgarpii], subs. masc. pl. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → toile d'araignée

sghirlando [sgirlando], part. passé (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est sghirlandi. Le féminin singulier est sghirlanda, le féminin pluriel est sghirlandi. → en guirlandé

477 sghirlà [sgirla], verbe (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le participe passé masculin singulier est sghirlat, le masculin pluriel est sghirlati. Le féminin singulier est sghirlada, le féminin pluriel est sghirladi. → jeter

sgiavin [sgjaviŋ], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est sgiavins. → tête de champ

sglissat [sglisat] (< s + franc. : *glidan → anc. fçs. : glier), part. passé : Le masculin pluriel est sglissati. Le féminin singulier est sglissada, le féminin pluriel est sglissadi. → glissé

sglonfà [sglonfa] (< s + conflāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sglonfat, le masculin pluriel est sglonfati. Le féminin singulier est sglonfada, le féminin pluriel est sglonfadi. → gonfler

sglonfo [sglonfo] (< s + conflāre), adj. : Le masculin pluriel est sglonfi. Le féminin singulier est sglonfa, le féminin pluriel est sglonfi. → gonflé

sgnapa [sñapa] (< s + germ. : Krappa), subs. fém. : Le pluriel est sgnapi. → marc de raisin

sgorlant [sgorlant], gérondif (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → en secouant

sgrisolon [sgrizoloŋ], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est sgrisolons. → frisson, tremblement de froid

478 sgualà [sgwala], verbe (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le participe passé masculin singulier est sgualat, le masculin pluriel est sgualati. Le féminin singulier est sgualada, le féminin pluriel est sgualadi. → voler

sguathet [sgwaθεt] (< s + lomb. : wahtari), subs. masc. : Le pluriel est sguatheth. → boeuf en sauce

siarà [siara] (< sĕrāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est siarat, le masculin pluriel est siarati. Le féminin singulier est siarada, le féminin pluriel est siaradi. → fermer

siarpa [ƒiarpa] (< germ. : skerpa → fçs. écharpe), subs. fém. : Le pluriel est siarpi. → écharpe

sicoma [sikoma] (< sīc + como), adv. : → comme

sicurathion [sicuraθioŋ] (< *assecurare), subs. fém. : Le pluriel est sicurathions. → assurance

sie [sie] (< sex), adj. card. num. : → six

siea [siea] (< sĕcāre), subs. fém. : Le pluriel est sie. → scie

sieldi [siεldi] (< exeligere), verbe : Le participe passé masculin féminin est sieldut, le masculin pluriel est sielduti. Le féminin singulier est sielduda, le féminin pluriel est sieldudi. → choisir

479

signour [siñour] (< sĕnĭŏre-), subs. masc. : Le pluriel est signours. →Seigneur

sigur [sigur] (< sēcūru-), adj. : Le masculin pluriel est sigurs. Le féminin singulier est sigura, le féminin pluriel est siguri. → sûr

simia [simia] (< sīmĭa-), subs. fém. : Le pluriel est simie. → singe

simintha [siminθa] (< sementia), subs. fém. : Le pluriel est siminthi. → semence

sini [sini] (< sĭnŭ-), subs. masc. pl. : → rails

sintat [sintat], part. passé (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est sintati. Le féminin singulier est sintada, le féminin pluriel est sintadi. → assis

sintì [sinti] (< sentīre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sintut, le masculin pluriel est sintuti. Le féminin singulier est sintuda, le féminin pluriel est sintudi. → entendre, sentir

sintinela [sintinεla] (< sentīre + in- + illa), subs. fém. : Le pluriel est sintineli. → sentinelle

sior [siòr] (< sĕnĭŏr-), subs. masc. : Le masculin pluriel est siors. Il existe une forme féminine, au singulier, est siora, le féminin pluriel est siori. → monsieur, madame

480

sipilit [sipilit] (< sĕpultu-), part. passé : Le masculin pluriel est sipiliti. Le féminin singulier est sipilida, le féminin pluriel est sipilidi. → enterré

sisi[sizi] (< onomatopée), verbe : → grésiller

situathion [situaθioŋ] (< sĭŭ-), subs. fém. : Le pluriel est situathions. → situation

slaip [slaip], adj. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est slaips. Le féminin singulier est slaipa, le féminin pluriel est slaipi. → mou, vide

slambrat [slambrat] (< franc. : labba X prve. : deslabra + atu-), adj. : Le masculin pluriel est slambrati. Le féminin singulier est slambrada, le féminin pluriel est slambradi. → démembré

slambrit [slambrit] (< franc. : labba X prve : deslabra + atu-), subs. masc. Le pluriel est slambrith. → lambeau

slargià [slargja] (< s + largu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est slargiat, le masculin pluriel est slargiati. Le féminin singulier est slargiada, le féminin pluriel est slargiadi. → élargir

slera [slera], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est sleri. → décharge

481 sloth [sloθ], adj. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est slothi. Le féminin singulier est slotha, le féminin pluriel est slothi. → dégoutant

slungiat [slungjat] (< s + lungu-), part. passé : Le masculin pluriel est slungiati. Le féminin singulier est slungiada, le féminin pluriel est slungiadi. → allongé

slusà [slusa] (< s + lucicare), verbe : Le participe passé masculin singulier est slusat, le masculin pluriel est slusati. Le féminin singulier est slusada, le féminin pluriel est slusadi. → briller

so [so] (< sŭu-), adj. et pron. poss. : → son, sa

sofa [sofa] (< ar. : suffa), subs. masc. : Le pluriel est sofa. → sofa, canapé

soflat [soflat] (< sufflātu-), part. passé : Le masculin pluriel est soflati. Le féminin singulier est soflada, le féminin pluriel est sofladi. → soufflé

soflet [soflεt] (< sufflāre + itu-), subs. masc. : Le pluriel est sofleth. → soufflet

soja [soja] (< mandchou → all. : Soja), subs. fém. : Le pluriel est soje. → soja

solar [solar] (< solarius < sōlārĭu-), subs. masc. : Le pluriel est solars. → grenier qui reçoit le soleil

482

soldat [soldat] (< sŏlĭdu-), subs. masc. : Le pluriel est soldati. → soldat

solfa [solfa] (< onomatopée sur : sol et fa), subs. fém. : Le pluriel est solfa. → rengaine, refrain

solth [solθ] (< sulcu-), subs. masc. : Le pluriel est solth. →sillon

solthà [solθa] (< sulcāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est solthat, le masculin pluriel est solthati. Le féminin singulier est solthada, le féminin pluriel est solthadi. → donner de la terre aux plantes.

someà [somεa] (< sĭmĭle-), verbe : Le participe passé masculin singulier est someat, le masculin pluriel est someati. Le féminin singulier est someada, le féminin pluriel est someadi. → ressembler

sopa [sopa] (< germ. : suppa), subs. fém. : Le pluriel est sopi. → soupe, bouillie

sopi [sopi] (< germ. : suppa), subs. fém. pl. : → fête de baptême

soportà [sopòrta] (< supportāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est soportat, le masculin pluriel est soportati. Le féminin singulier est soportada, le féminin pluriel est soportadi. → supporter

483 sopressà [sopresa] (< sŭper + pressāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sopressat, le masculin pluriel est sopressati. Le féminin singulier est sopressada, le féminin pluriel est sopressadi. → repasser

sora [sora] (< sŭper), adv. → sur

soranel [soranεl] (< sŭper + ann- + illu-), subs. masc. : Le pluriel est soranei. → arriviste

sorc [sòrk] (< syrĭcu-), subs. masc. : Le pluriel est sorč. → sorgho

sort [sòrt] (< sorte-), subs. masc. : Le pluriel est sorti. Il existe une autre orthographe féminine, au singulier, sorta , le féminin pluriel est sorti. → sorte, genre

sot [sòt] (< subtŭ-), prép. : → sous

sotan [sotaŋ], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est sotans. → journalier

sotpuarti [sotpwarti] (< subtŭ- + porta-), subs. masc. pl. : → porche

sou [sòu] (< sōl-), subs. masc. : Le pluriel est soui. → soleil

484 sour [sòur] (< sŏrŏre-), subs. fém. : Le pluriel est sours. → soeur

sovo [sovo] (< sŭu-), adj. et pron. poss. : Le masculin pluriel est sovi. Le féminin singulier est sova, le féminin pluriel est sovi → sien, sienne

spac [spak] (< spaccu-), subs. masc. : Le pluriel est spač. → corde

spagnol [spañòl] (< Hispānĭa-), adj. : Le masculin pluriel est spagnoi. Le féminin singulier est spagnola, le féminin pluriel est spagnoli. → espagnol

spala [spala] (< spăthŭla-), subs. fém. : Le pluriel est spali. → épaule

spaleta [spaleta] (< spăthŭla- + ita-), subs. fém. : Le pluriel est spaleti. → parapet du pont

spalancat [spalankat] (< s + *palanca), part. passé : Le masculin pluriel est spalancati. Le féminin singulier est spalancada, le féminin pluriel est spalancadi. → ouvert en grand

spandi [spandi] (< expandĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est spandut, le masculin pluriel est spanduth. Le féminin singulier est spanduda, le féminin pluriel est spandudi. → répandre

485 sparagnat [sparañat] (< germ. : sparanjan), part. passé : Le masculin pluriel est sparagnath. Le féminin singulier est sparagnada, le féminin pluriel est sparagnadi. → épargné

sparit [sparit] (< s + pārēre), part. passé : Le masculin pluriel est sparith. Le féminin singulier est sparida, le féminin pluriel est sparidi. → disparaître

sparnithà [sparniθa] (< spargere X starnazzare), verbe : Le participe passé masculin singulier est sparnithat, le masculin pluriel est sparnithath. Le féminin singulier est sparnithada, le féminin pluriel est sparnithadi. → répandre, éparpiller

spathà [spaθa] (< spătĭāri), verbe : Le participe passé masculin singulier est spathat, le masculin pluriel est spathath. Le féminin singulier est spathada, le féminin pluriel est spathadi. → balayer, chasser

spelat [spelat] (< s + pilare), part. passé : Le masculin pluriel est spelati. Le féminin singulier est spelada, le féminin pluriel est speladi. → pelé

spelorth [spelòrθ] (< étymologie inconnue), adj. : Le masculin pluriel est spelorth. Le féminin singulier est spelortha, le féminin pluriel est spelorthi. → déplumé, décharné

sperà [spera] (< spērāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sperat, le masculin pluriel est sperath. Le féminin singulier est sperada, le féminin pluriel est speradi. → espérer

sperantha [speranθa] (< spē- X spērāre + antia-), subs. fém. : Le pluriel est speranthi. → espoir

486

spes [spεs] (< spissu-), adv. : → souvent

spetà [speta] (< expectare), verbe : Le participe passé masculin singulier est spetat, le masculin pluriel est spetati. Le féminin singulier est spetada, le féminin pluriel est spetadi. → attendre spetenat [spetenat] (< s + pectĭnātu-), part. passé : Le masculin pluriel est spetenati. Le féminin singulier est spetenada, le féminin pluriel est spetenadi. → décoiffé

spethiaria [speθiaria] (< spĕcĭe- + aria-), subs. fém. : Le pluriel est spethiarie. → pharmacie

spiagia [spiagja] (< plagia), subs. fém. : Le pluriel est spiagi. → plage

spinaruol [spinaruol] (< spīna- + ariu- + ullu-), subs. masc. : Le pluriel est spinaruoi. → épinoche

spinc [spink] (< spīna-), subs. masc. : Le pluriel est spinč. → épine

spindi [spindi] (< expendĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est spindut, le masculin pluriel est spinduti. Le féminin singulier est spinduda, le féminin pluriel est spindudi. → dépenser

487 spiritat [spiritat] (< spīrĭt- + atu-), adj. : Le masculin pluriel est spiritati. Le féminin singulier est spiritada, le féminin pluriel est spiritadi. → dément

spirito [spirito] (< spīrĭtŭ-), subs. masc. : Le pluriel est spiriti. → esprit

spithiar [spiθiar] (< spĕcĭe- + ariu-), subs. masc. : Le pluriel est spithiars. → pharmacien

spithulit [spiθulit] (< s + onomatopée : *pikk + itu-), adj. : Le masculin pluriel est spithuliti. Le féminin singulier est spithulida, le féminin pluriel est spithulidi. → rétréci, régressé

splanat [splanat] (< explānāre), part. passé : Le masculin pluriel est splanati. Le féminin singulier est splanada, le féminin pluriel est splanadi. → aplati

spolar [spolar] (< germ. : spola + ariu-), subs. masc. : Le pluriel est spolars. → bobine de fil

sporc [spòrk] (< spurcu-), adj. : Le masculin pluriel est sporč. Le féminin singulier est sporca, le féminin pluriel est sporchi. → sale

sporcià [spòrcja] (< spurcāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sporciat, le masculin pluriel est sporciati. Le féminin singulier est sporciada, le féminin pluriel est sporciadi. → salir

488 sportada [spòrtada] (< sporta- + ata-), subs. fém. : Le pluriel est sportadi. → grand sac à provisions

spurtuta [spurtuta] (< sporta- + uta-), subs. fém. : Le pluriel est spurtuti. → petit sac à provisions

sposà [spoza] (< sponsāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sposat, le masculin pluriel est sposati. Le féminin singulier est sposada, le féminin pluriel est sposadi. → épouser

spostà [sposta] (< s + posĭtu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est spostat, le masculin pluriel est spostati. Le féminin singulier est spostada, le féminin pluriel est spostadi. → déplacer

spunton [spuntoŋ] (< s + puncta X punct- + unu-), subs. masc. : Le pluriel est spuntons. → rocher proéminent

squarit [skwarit] (< s + clārāre + itu-), adj. : Le masculin pluriel est squariti. Le féminin singulier est squarida, le féminin pluriel est squaridi. → nettoyé dans le sens d'éclaircir

squasi [skwazi] (< s + quam sī), adv. : → presque

stà [sta] (< stāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est stat, le masculin pluriel est stati. Le féminin singulier est satda, le féminin pluriel est stadi. → être, rester

489 stabilit [stabilit] (< stăbĭlītu-), part. passé : Le masculin pluriel est stabiliti. Le féminin singulier est stabilida, le féminin pluriel est stabilidi. → aux fondations solides

stagion [stagjioŋ] (< stătĭone-), subs. fém. : Le pluriel est stagions. → saison

stala [stala] (< germ. : stall), subs. masc. : Le pluriel est stali. → étable

staluta [staluta] (< germ. : stall + uta-), subs. fém. : Le pluriel est staluti. → petite étable

stantha [stanθa] (< stantia), subs. fém. : Le pluriel est stanthi. → chambre, pièce

stanthon [stanθoŋ] (< stantia + unu-), subs. masc. : Le pluriel est stanthons. → grande pièce

stanuot [stanuot] (< istĕ, ă, ŭd + nocte-), subs. fém. : Le pluriel est stanuoti → cette nuit

statura [statura] (< stătīra-), subs. fém. : Le pluriel est staturi. → stature

stavuolta [stavwolta] (< istă + volta-), subs. fém. : → cette fois

490

stec [stεk] (< germ. : stikka), subs. masc. : Le pluriel est steč. → bâton

stela [stela] (< stella-), subs. fém. : Le pluriel est steli. → étoile sterminio [stεrminio] (< esterminiu-), subs. masc. : Le pluriel est stermini. → extermination

sterpo [stεrpo] (< stirpe-), adj. : Le masculin pluriel est sterpi. Le féminin singulier est sterpa, le féminin pluriel est sterpi. → stérile

stesso [steso] (< istĕ ipsŭ-), adj. dém. : Le masculin pluriel est stessi. Le féminin singulier est stessa, le féminin pluriel est stessi. → même

sti [sti] (< istĕ, ă, ŭd), adj. dém. : Le masculin singulier est sto. Le féminin singulier est sta, le féminin pluriel est sti. → ce

stiela [stiεla] (< grec : stele), subs. fém. : Le pluriel est stieli. → branche centrale

stirula[stirula], adv. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → grande quantité

stithà [stiθa] (< *attitiare), verbe : Le participe passé masculin singulier est stithat, le masculin pluriel est stithati. Le féminin singulier est stithada, le féminin pluriel est stithadi. → attiser

491

stomit [stomit] (< stŏmăch- + itu-), subs. masc. : Le pluriel est stomith. → estomac

stonadura [stonadura], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est stonaduri. → quelque chose qui sonne faux

storia [storia] (< histŏrĭa-), subs. fém. : Le pluriel est storie. → histoire

strac [strak] (< lomb. : strak), adj. : Le masculin pluriel est strač. Le féminin singulier est straca, le féminin pluriel est strachi. → fatigué

strada [strada] (< strāta via), subs. fém. : Le pluriel est stradi. → route

stradela [stradela] (< strāta + illa-), subs. fém. : Le pluriel est stradeli. → petite route

stramath [stramaθ], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est stramath. → matelas de crin

strambo [strambo] (< strambu-), adj. : Le masculin pluriel est strambi. Le féminin singulier est stramba, le féminin pluriel est strambi. → étrange, bizarre

492 strano [strano] (< extrānĕu-), adj. : Le masculin pluriel est strani. Le féminin singulier est strana, le féminin pluriel est strani. → étrange

strath [straθ] (< extractiare), adj. : Le masculin pluriel est strath. Le féminin singulier est stratha, le féminin pluriel est strathi. → pourri

strath [straθ] (< extractiare), subs. masc. : Le pluriel est strath. → chiffon

strendi [strεndi] (< stringĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est strendut, le masculin pluriel est strenduti. Le féminin singulier est strenduda, le féminin pluriel est strendudi. → serrer

strenta [strεnta] (< stringĕre), subs. fém. : Le pluriel est strenti. → catastrophe, restriction

stret [strεt] (< strictu-), adj. : Le masculin pluriel est streti. Le féminin singulier est streta, le féminin pluriel est streti. → serré

stretha [streθa], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est strethi. → branche (< naturelle de fruits)

strica [strika], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est strichi. → bande de quelque chose

493 stropat [stropat] (< goth. : strappan), adj. : Le masculin pluriel est stropati. Le féminin singulier est stropada, le féminin pluriel est stropadi. → stagnant, bouché

struit [struit] (< instructu-), part. passé : Le masculin pluriel est struiti. Le féminin singulier est struida, le féminin pluriel est struidi. → instruit

strus [strus] (< peut-être de strŭĕre), adv. : → d'une manière ou d'une autre : "de rus o de strus"

struthin [struθin] (< germ. : strozza + inu-), subs. masc. : Le pluriel est struthins. → usurier

stua [stuc] (< s + grec : tuphos), subs. fém. : Le pluriel est stui. → fourneau

stuart [stuart] (< extortu-), adj. : Le masculin pluriel est stuarti. Le féminin singulier est stuarda, le féminin pluriel est stuardi. → tordu

stuarti [stuarti] (< extortu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est stuarti, le masculin pluriel est stuarti Le féminin singulier est stuarda, le féminin pluriel est stuardi. → tordre

studio [studio] (< stŭdĭu-), subs. masc. : Le pluriel est studi. → étude

stupidada [stupidada] (< stŭpĭd- + ata-), subs. fém. : Le pluriel est stupidadi. → stupidité

494

stupit [stupit] (< stŭpĭdu-), adj. : Le masculin pluriel est stupiti. Le féminin singulier est stupida, le féminin pluriel est stupidi. → stupide su [su] (< sursŭ-), adv. : → sur

subito [subito] (< sŭbĭtu-), adv. → tout de suite

sublant [sublant], gérondif (ne figure pas dans le D.E.D.I) : → en sifflant

sudà [suda] (< sūdāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sudat, le masculin pluriel est sudati. Le féminin singulier est sudada, le féminin pluriel est sudadi. → suer

sudour [sudour] (< sūdŏre-), subs. masc. : Le pluriel est sudours. → sueur

sufit [sufit] (< suffīgĕre), subs. masc. : Le pluriel est sufiti. → plafond

sugo [sugo] (< sūcu-), subs. masc. : Le pluriel est sughi. → sauce

suià [suja] (< exsucare), verbe : Le participe passé masculin singulier est suiat, le masculin pluriel est suiati. Le féminin singulier est suaida, le féminin pluriel est suiadi. → sécher

495 sumià [sumia] (< somnĭāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sumiat, le masculin pluriel est sumiati. Le féminin singulier est sumiada, le féminin pluriel est sumiadi. → rêver

sun [suŋ] (< somnu-), subs. masc. : Le pluriel est suns. → sommeil

sunà [suna] (< sŏnāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est sunat, le masculin pluriel est sunati. Le féminin singulier est sunada, le féminin pluriel est sunadi. → sonner

Sunta [sunta] (< adsumptĭone-), subs. fém. : → Assomption

suola [suola] (< sŏlĕa-), subs. fém. : Le pluriel est suoli. → semelle

suora [suora] (< sŏrŏre-), subs. fém. : Le pluriel est suori. → soeur, religieuse

surgelat [surğelat] (< sŭrsu- + gĕlāre), subs. masc. : Le pluriel est surgelati. → surgelé

suspirà [suspira] (< suspīrāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est suspirat, le masculin pluriel est suspirati. Le féminin singulier est suspirada, le féminin pluriel est suspiradi. → soupirer

sussur [susur] (< sūsurrāre), subs. masc. : Le pluriel est sussurs. → murmure

496

svangià [svangja] (< s + vanga), verbe : Le participe passé masculin singulier est svangiat, le masculin pluriel est svangiati. Le féminin singulier est svangiada, le féminin pluriel est svangiadi. → bêcher

svea [svea] (< prvçl. : esvelhar), subs. fém. : Le pluriel est sveie. → réveil

sveà [svea] (< prvçl : esvelhar), verbe : Le participe passé masculin singulier est sveat, le masculin pluriel est svaeti. Le féminin singulier est sveada, le féminin pluriel est sveadi. → réveiller

svelt [svεlt] (< esp. : suelto), adj : Le masculin pluriel est svelti. Le féminin singulier est svelta, le féminin pluriel est svelti → rapide

svelta [svεlta] (< esp. : suelto), subs. fém. : Le pluriel est svelti. → vite

svodat [svodat] (< s + vocit- + atu-), adj. : Le masculin pluriel est svodati. Le féminin singulier est svodada, le féminin pluriel est svodadi. → vidé

497 ta [ta] (< onomatopée sur fçs. : dans), préposition : l'article se lie lorsqu'il est au masculin singulier et pluriel. → dans

tabac [tabak] (< haïtien : tabaco), subs. masc. : Le pluriel est tabač. → tabac

tabachin [tabakiŋ] (< haïtien : tabaco + inu-), subs. masc. : Le pluriel est tabachins. → bureau de tabac

tabernacul [tabernakul] (< tăbernācūlu-), subs. masc. : Le pluriel est tabernacui. → tabernacle

tabok [tabok] (< onomatopée), subs. masc. : Le pluriel est taboč. → baraque en ruine

tacà [taka], verbe (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le participe passé masculin singulier est tacat, le masculin pluriel est tacati. Le féminin singulier est tacada, le féminin pluriel est tacadi. → attacher

tacuin [takwiŋ] (< ar. : taqwin → tacuinu-), subs. masc. : Le pluriel est tacuins. → porte-feuille

498 taià [taja] (< taliare), verbe : Le participe passé masculin singulier est taiat, le masculin pluriel est taiati. Le féminin singulier est taiada, le féminin pluriel est taiadi. → couper

taierut [tajεrut] (< taliare + ier + utu-), subs. masc. : Le pluriel est taieruth. → petite planche en bois

talian [taliaŋ] (< Itălia-), subs. masc. : Le pluriel est talians. → italien

talpon [talpoŋ] (< talpōna-), subs. masc. : Le pluriel est talpons. → peuplier

tampiesta [tampiεsta] (< tempestāte-), subs. fém. : Le pluriel est tampiesti. → tempête

tana [tana] (< peut-être subtana), subs. fém. : Le pluriel est tani. → tanière, terrier

tant [tant] (< tantu-), adj. : Le masculin pluriel est tanti. Le féminin singulier est tanta, le féminin pluriel est tanti. → beaucoup

tapet [tapεt] (< grec : tapes), subs. masc. : Le pluriel est tapeth. → tapis

taramot [taramot] (< terra- + mōtŭ-), subs. masc. : Le pluriel est taramoth. → tremblement de terre

499 tardi [tardi] (< tardu-), adv. : → tard

taront [taront] (< rŏtundu-), adj. : Le masculin pluriel est taronti. Le féminin singulier est taronta, le féminin pluriel est taronti → rond

tasi [tazi] (< tăcēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est tasut, le masculin pluriel est tasuti. Le féminin singulier est tasuda, le féminin pluriel est tasudi. → se taire

tassa [tasa] (< taxa), subs. fém. : Le pluriel est tassi → taxe

taulin [tauliŋ] (< tăbŭl- + inu-), subs. masc. : Le pluriel est taulins. → petite table

te [te] (< tū, te, tŭi, tĭbi, te), pron. : → te

teatro [teatro] (< thĕātru-), subs. masc. : Le pluriel est teatri. → théâtre

tela [tela] (< tēla-), subs. fém. : Le pluriel est teli. → toile

tencia [tεncja] (< tinca), subs. fém. : Le pluriel est tenci. → tanche

500 tenda [tεnda] (< tenda), subs. fém. : Le pluriel est tendi. → tente

teren [terεŋ] (< terrĕnu-), subs. masc. : Le pluriel est terens ou tereni. → terrain

terestre [terεstre] (< terrestre-), adj. : Le masculin pluriel est terestri. Le féminin singulier est terestre, le féminin pluriel est terestri. → terrestre

tessera [tesera] (< tessĕra-), subs. fém. : Le pluriel est tesseri. → carte d'alimentation

testament [testamεnt] (< testāmentu-), subs. masc. : Le pluriel est testamenth. → testament

testirnonià [testimonia] (< testĭmōnĭu-), verbe : Le participe passé masculin singulier est testimoniat, le masculin pluriel est testimoniati. Le féminin singulier est testimoniada, le féminin pluriel est testimoniadi. → témoigner

tet [tεt] (< tectu-), subs. masc. : Le pluriel est teti. → toit

tharesara [θarezara] (< *ceresia + aria-), subs. fém. : Le pluriel est tharesari. → cerisier

tharlatan [θarlataŋ] (< origine inconnue), subs. masc. : Le pluriel est tharlatans. → charlatan

501 tharpì [θarpi] (< grec : harpê → sarpa), verbe : Le participe passé masculin singulier est tharpit, le masculin pluriel est tharpiti. Le féminin singulier est tharpida, le féminin pluriel est tharpidi. → poter

tharpignola [θarpiðola] (< onomatopée sur le cri de l'oiseau), subs. fém. : Le pluriel est tharpignoli. → petit oiseau

tharviel [θarviεl] (< cĕrĕbellu-), subs. masc. : Le pluriel est tharviei. → cerveau

thavarià [θavaria], verbe (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le participe passé masculin singulier est thavariat, le masculin pluriel est thavariati. Le féminin singulier est thavariada, le féminin pluriel est thavariadi. → trimer

thavata [θavata] (< ar. : sabbat), subs. fém. : Le pluriel thavati. → savate

thea [θea] (< cilĭu-), subs. fém. : Le pluriel est thei. → cil

thegula [θegula] (< cepŭlla), subs. fém. : Le pluriel est theguli. → oignon

thena [θena] (< cēna-), subs. fém. : Le pluriel est theni. → repas du soir

Theneri [θeneri] (< cĭnĕre-), subs. fém. pl. : → Cendres

502

thentha [θεnθa] (< absentĭa-), prép. : → sans

thentenar [θεntenar] (< centēnāriu-), subs. masc. : Le pluriel est thentenars. → centaine

thentinao [θεntinao], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est thentinai. → bande d'aluminium

thento [θεnto] (< centŭ-), adj. num. card. : → cent

thera [θera] (< cēra-), subs. fém. : Le pluriel est theri. → cire

thercia [θεrcja] (< circā), subs. fém. : Le pluriel est therci. → recherche

Theriola [θeriola] subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → fête religieuse

therto [θεrto] (< certu-), adj. : Le masculin pluriel est therti. Le féminin singulier est therta, le féminin pluriel est therti. → certain

thesta [θεsta] (< cista-), subs. fém. : Le pluriel est thesti. → corbeille

503 thicoria [θikoria] (< cĭchŏrĭu-), subs. fém. : Le pluriel est thicori. → chicorée

thiel [θiεl] (< caelu-), subs. masc. : Le pluriel est thiei. → ciel

thiera [θiera] (< anc. fçs. : chiere), subs. fém. : Le pluriel est thieri. → aspect du visage

thiesa [θiεsa] (< saeptu- X saepe-), subs fém. : Le pluriel est thiesi. → haie

thigà [θiga], verbe (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le participe passé masculin singulier est thigat, le masculin pluriel est thigati. Le féminin singulier est thigada, le féminin pluriel est thigadi. → crier

thigan [θigaŋ], gérondif (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : → en criant

thigareta [θigareta] (< esp. : cigarro + ita-), subs. fém. : Le pluriel est thigareti. → cigarette

thima [θima] (< grec : kuma), subs. fém. : Le pluriel est thimi. → cime

thimiteri [θimitεri] (< coemētērĭu-), subs. masc. : Le pluriel est thimiteri. → cimetière

504 thingia [θingia] (< cingŭla-), subs. fém. : Le pluriel est thingi. → sangle

thingnà [θinða], verbe (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le participe passé masculin singulier est thingnat, le masculin pluriel est thingnati. Le féminin singulier est thingnada, le féminin pluriel est thingnadi. → faire des signes

thinisa [θinisa] (< cĭnĕre-), subs. fém. : Le pluriel est thinisi. → cendre

thinquanta [θinkwanta] (< quinquāgintā), adj. num. card. : → cinquante

thinquantina [θinkwantina] (< quinquāgintā + ina-), subs. fém. : → cinquantaine

thinque [θinkwe] (< quinquĕ), adj. num. card. : → cinq

thipri [θipri] (< Cipro), subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est thipri. → fard, poudre

thiston [θistoŋ] (< cista- + unu-), subs. masc. : Le pluriel est thistons. → grande corbeille

thitat [θitat] (< cīvĭtāte-), subs. fém. : Le pluriel est thitath. → ville

thoc [θok] (< soccu-), subs. masc. : Le pluriel est toč. → souche, soc

505

thocul [θokul] (< soccu- + ullu-), subs. masc. : Le pluriel est thocui. → sabot

thout [θout], adj. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le masculin pluriel est thouth. Le féminin singulier est thouta, le féminin pluriel est thouti. → boiteux

thucia [θucja] (< cucutĭa-), subs. fém. : Le pluriel est thuci. → courge

thucro [θukro] (< ar. : sukkar), subs. masc. : Le pluriel est thucri. → sucre

ti [ti] (< tū, te, tŭi, tĭbi, te), pron. : → toi

tiara [tiara] (< terra-), subs. fém. : Le pluriel est tiari. → terre

tiaruta [tiaruta] (< terra- + uta-), subs. fém. : Le pluriel est tiaruti. → lopin de terre

tic-toc [tiktok] (< onomatopée sur le bruit de l'horloge), subs. masc. : Le pluriel est tic-toč. → horloge

506 tieda [tieda] (< tĕpĭda-), subs. fém. : Le pluriel est tiedi. → fénil

tignì [tiñi] (< tĕnēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est tignut, le masculin pluriel est tignuti. Le féminin singulier est tignuda, le féminin pluriel est tignudi. → tenir

tilivision [tilivizioŋ] (< grec : téle + vīsĭone-), subs. fém. : Le pluriel est tilivisions. → télévision

timbro [timbro] (< fçs. : timbre < grec byzantin : tumbanon < grec anc. tumpanon), subs. masc. : Le pluriel est timbri. → timbre, marque, tampon

timon [timoŋ] (< temone-), subs. masc. : Le pluriel est timons. → timon

timor [timor] (< tĭmŏre-), subs. masc. : Le pluriel est timors. → crainte

timp [timp] (< tempore-), subs. masc. : Le pluriel est timps. → temps

tirà [tira] (< tirare), verbe : Le participe passé masculin singulier est tirat, le masculin pluriel est tirati. Le féminin singulier est tirada, le féminin pluriel est tiradi. → tirer

tiron [tiroŋ] (< tirare + unu-), subs. masc. : Le pluriel est tirons. → tirer un coup

507 toc [tok] (< onomatopée : tokk), subs. masc. : Le pluriel est toč. → morceau

tucut [tukut] (< onomatopée : tokk + -utu-), subs. masc. : Le pluriel est tucuth. → petit morceau

tocià [tocja] (< onomatopée tokk), verbe : Le participe passé masculin singulier est tociat, le masculin pluriel est tociati. Le féminin singulier est tociada, le féminin pluriel est tociadi. → toucher

todesc [todεsk] (< teutiscu-), subs. masc. : Le pluriel est todesč. → allemand, à partir de la Seconde Guerre mondiale

tola [tola] (< tăbŭla-), subs. fém. : Le pluriel est toli. → table, planche

tolada [tolada] (< tăbŭla- + atu-), subs. fém. : Le pluriel est toladi. → grande table

tonà [tona] (< tŏnāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est tonat, le masculin pluriel est tonati. Le féminin singulier est tonada, le féminin pluriel est tonadi. → tonner

tornà [torna] (< tornāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est tornat, le masculin singulier est tornati. Le féminin singulier est tornada, le féminin pluriel est tornadi. → retourner, tourner, revenir

torotor [torotor] (< tŏtu- + rĕ, + ad + tornu-), prép. : → tout autour

508

torta [torta] (< torta), subs. fém. : Le pluriel est torti. → tarte, gâteau

toro [toro] (< tauru-), subs. masc. Le pluriel est tori. → taureau

tosat [tozat] (< tonsare), subs. masc. : Le pluriel est tosati. → jeune homme

tra [tra] (< infra), prép. : → entre

trà [tra] (< trăhĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est trat, le masculin pluriel est trati. Le féminin singulier est trada, le féminin pluriel est tradi. → tirer les animaux

trabiscià [trabistƒa], verbe (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le participe passé masculin singulier est trabisciat, le masculin pluriel est trabisciati. Le féminin singulier est trasbiciada, le féminin pluriel est trasbiciadi. → bégayer

trabucon [trabukoŋ] (< trans + franc. : *buk + unu-), locution : → marcher en titubant

tradì [tradi] (< trādĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est tradit, le masculin pluriel est traditi. Le féminin singulier est tradida, le féminin pluriel est tradidi. → trahir

tradithion [tradiθioŋ] (< trādĭtĭone-), subs. fém. : Le pluriel est tradithions. → tradition

509

traditour [traditour] (< trādĭtŏre-), subs. masc. : Le pluriel est traditours. → traître

traf [traf] (< trabe-), subs. masc. : Le pluriel est trafs. → poutre de soutien

tranquilo [trankwilo] (< tranquillu-), adj. : Le masculin pluriel est tranquili. Le féminin singulier est ranquila, le féminin pluriel est tranquili → tranquille

trapel [trapεl] (< germ. trappa + illu-), subs. masc. : Le pluriel est trapei. → bric-à-brac

trapula [trapula] (< germ. : trappa), subs. fém. : Le pluriel est trapuli. → piège

trascuri [traslcuri] (< trans + cūrāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est trascurit, le masculin pluriel est trascuriti. Le féminin singulier est trascurida, le féminin pluriel est trascuridi. → négliger

tratà [trata] (< tractāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est tratat, le masculin pluriel est tratati. Le féminin singulier est tratada, le féminin pluriel est tratadi. → traiter

tratour [tratour] (< tractu-), subs. masc. : Le pluriel est tratours. → tracteur

510 traversà [traversa] (< transversāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est traversat, le masculin pluriel est traversati. Le féminin singulier est traversada, le féminin pluriel est traversadi. → traverser

tre [trε] (< trē-), adj. card. num. : → trois

treno [treno] (< *traginare → train → fçs. : train), subs. masc. : Le pluriel est treni. → train

trenta [trεnta] (< trīgintā), adj. card. num. : → trente

trentaun [trεntauŋ] (< trīgnitā + ŭnu-), adj. num. card. : → trente et un

trespul [trεspul] (< trespes), subs. masc. : Le pluriel est trespui. → bougeoir

tria [tria] (< trĭa), subs. fém. : Le pluriel est tri. → jeu de pions où le 3 est le chiffre clef

tribulat [tribulat] (< trībŭlāre), part. passé : Le masculin pluriel est tribulati. Le féminin singulier est tribulada, le féminin pluriel est tribuladi. → agité

trimà [trima] (< trĕmĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est trimat, le masculin pluriel est trimati. Le féminin singulier est trimada, le féminin pluriel est trimadi. → trembler

511 trinciato [trincjato] (< fçs. anc. : trenchier → trinciare), subs. masc. : Le pluriel es trinciati → marque de tabac pour pipe

tripa [tripa] (< ar. : tirb → il. : trippa), subs. fém. : Le pluriel est tripi. → trippe

troi [troj], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est trois. → sentier battu

tromba [tromba] (< étymologie inconnue), subs. fém. : Le pluriel est trombi. → trompette

trotul [trotul] (< germ. : trotton + ullu-), subs. masc. : Le pluriel est trotui. → toupie

trovà [trova] (< tropare), verbe : Le participe passé masculin singulier est trovat, le masculin pluriel est trovati. Le féminin singulier est trovada, le féminin pluriel est trovadi. → trouver

trupa [trupa] (< franc. : *throp), subs. fém. : Le pluriel est trupi. → troupe

truta [truta] (< tructa), subs. fém. : Le pluriel est truti. → truite

turno [turno] (< tornu-), subs. masc. : Le pluriel est turni. → tour

512 ua [ua] (< ūva-), subs. fém. : Le pluriel est uvi. → raisin

uchi [uki] (< ŭbī quĭd), adv. : → ici

ufithial [ufiθial] (< offĭcĭāle-), subs. masc. : Le pluriel est ufithiai. → officier

ufrit [ufrit] (< offĕrre), adj. : Le masculin pluriel est ufriti. Le féminin singulier est ufrida, le féminin pluriel est ufridi. → offert

ulà [ula] (< ŭbī illāc), adv. : → là

Ulif [ulif] (< ŏlīva-), subs. masc. : → dimanche des Rameaux

uliva [uliva] (< ŏlīva-), subs. fém. : Le pluriel est ulivi. → olive

ultin [ultiŋ] (< ultĭmu-), adj. : Le masculin pluriel est ultins. Le féminin singulier est ultima, le féminin pluriel est ultimi → dernier

513 umbria [umbria] (< umbra-), subs. fém. : Le pluriel est umbri. → ombre

umiditat [umiditat] (< hūmĭdĭtāte-), subs. fém. : Le pluriel est umiditath. → humidité

umiliathion [umiliaθioŋ] (< hŭmĭlĭātĭone-), subs. fém. : Le pluriel est umiliathions. → humiliation

un [uŋ] (< ŭnu-), art. déf : Il existe une forme féminine una Il existe une autre orthographe : „n → un

undese [undeze] (< undĕcim), adj. num. card. : → onze

unì [uni] (< ūnīre), verbe : Le participe passé masculin singulier est unit, le masculin pluriel est uniti. Le féminin singulier est unida, le féminin pluriel est unidi. → unir

unico [uniko] (< ūnĭcu-), adj. : Le masculin pluriel est unici. Le féminin singulier est unica, le féminin pluriel est unichi → unique

unviar [unviar] (< hībernu-), subs. masc. : Le pluriel est unviars. Il existe une autre orthographe 'nviar → hiver

urtia [urtia] (< urtīca-), subs. fém. : Le pluriel est urtii. → ortie

514

urtut [urtut] (< hortu- + utu-), subs. masc. : Le pluriel est urtuth. → petit potager

usà [uza] (< usare), verbe : Le participe passé masculin singulier est usat, le masculin pluriel est usati. Le féminin singulier est usada, le féminin pluriel est usadi. → user

usura [uzura], subs. fém. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est usuri. → articulation

uthielilut [uθielut] (< aucell- + utu-), subs. masc. : Le pluriel est uthieluth. → petit oiseau

utun [utuŋ] (< autumnu-), subs. masc. : Le pluriel est utuns. → automne

515 vacia [vacja] (< vacca-), subs. fém. : Le pluriel est vaci. → vache

vadi [vadi] (< vadere), verbe : Le participe passé masculin singulier est dut, le masculin pluriel est duth. Le féminin singulier est duda, le féminin pluriel est dudi. → aller

vagon [vagoŋ] (< angl. : waggon), subs. masc. : Le pluriel est vagons. → wagon

val [val], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est vai. → grand panier en osier qui sert de tamis pour les céréales

valer [valεr] (< vălēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est valut, le masculin pluriel est valuti. Le féminin singulier est valuda, le féminin pluriel est valudi. → valoir

valis [valis] (< valisia), subs. fém. : Le pluriel est valis. → valise

vangelo [vangεlo] (< ēvangĕliu-), subs. masc. : Le pluriel est vangei. → Evangile

Vangilista [vangjlista] (< grec : euaggelion → evangelium), subs. masc. : Le pluriel est vangelisti. → Evangéliste

vano [vano] (< huanu → esp. : guano), subs. masc. Le pluriel est vani. → engrais

516 vanthà [vanθa] (< *abantiare), verbe : Le participe passé masculin singulier est vanthat, le masculin pluriel est vanthati. Le féminin singulier est vanthada, le féminin pluriel est vanthadi. → rester, avancer

vanthaditha [vanθadiθa] (< *abantiare + ditia-), subs. fém. : Le pluriel est vanthadithi. → reste

vargona [vargoña] (< vĕrēcundĭa-), subs. fém. : Le pluriel est vargogni. → honte

vargognà [vargona] (< vĕrēcundĭa-), verbe : Le participe passé masculin singulier est vargognat, le masculin pluriel est vargognati. Le féminin singulier est vargognada, le féminin pluriel est vargognadi. → avoir honte

varsor [varsòr], subs. masc. (ne figure pas dans le D.E.D.I.) : Le pluriel est varsors. → charrue

vasa [vaza] (< vāsu-), subs. fém. : Le pluriel est vasi. → vase, pot

ve [ve] (< vōs, vestrī, vestrum, vobis), pron. : → vous

veciu [vecju] (< vĕtŭlu-), adj. : Le masculin pluriel est veci. Le féminin singulier est vecia, le féminin pluriel est veci. → vieux

veciut [vecjut] (< vĕtŭl + utu-), adj. : Le masculin pluriel est veciuti. Le féminin singulier est veciuda, le féminin pluriel est veciudi. → petit vieux

517

vedova [vedova] (< vĭdŭa-), subs. fém. : Le pluriel est vedovi. → veuve

vedran [vedraŋ], (< vet(e)rānu), subs. masc. : Le pluriel est vedrans. Il existe une forme féminine, au singulier, est vedrana, le féminin pluriel est vedrani. → vieux garçon, vieille fille

velo [vεlo] (< velu-), subs. masc. : Le pluriel est veli. → voile

vena [vena] (< ăvēna-), subs. fém. : Le pluriel est veni. → avoine

venc [vεnk] (< vincĕu-), subs. masc. : Le pluriel est venč. → jonc, osier

vendema [vεndema] (< vindēmĭa-), subs. fém. : Le pluriel est vendemi. → vendange

vendemà [vεndema] (< vindēmĭāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est vendemat, le masculin pluriel est vendemati. Le féminin singulier est vendemada, le féminin pluriel est vendemadi. → vendanger

518 vendi [vεndi] (< vendĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est vendut, le masculin pluriel est venduti. Le féminin singulier est venduda, le féminin pluriel est vendudi. → vendre

Venethia [veneθia] (< Vĕnĕtĭa-), subs. fém. : → Venise

ver [vεr] (< hăbēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est but, le masculin pluriel est buti. Le féminin singulier est buda, le féminin pluriel es budi → avoir

verda [vεrδa] (< virdia), subs. fém. : Le pluriel est verdi → chou vert

verde [vεrde] (< vĭrĭde-), adj. : Le masculin pluriel est verdi. Le féminin singulier est verde, le féminin pluriel est verdi. → vert

verdura [vεrdura] (< vĭrĭd- + ura-), subs. fém. : Le pluriel est verdiri. → légumes

vero [vεro] (< vēru-), adj. : Le masculin pluriel est veri. Le féminin singulier est vera, le féminin pluriel est veri. → vrai

vertì [vεrti] (< advertĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est vertit, le masculin pluriel est vertiti. Le féminin singulier est vertida, le féminin pluriel est vertidi. → avertir

519 via [via] (< vĭa-), subs. fém. : Le pluriel est vii. → rue

viar [viar] (< verme-), subs. masc. : Le pluriel est viars. → ver

viart [viart] (< ăpertu-), adj. : Le masculin pluriel est viarti. Le féminin singulier est viarti, le féminin pluriel es viarti. → ouvert

viarta [viarta] (primus verus) subs. fém. : → printemps

viarti [viarti] (< ăpertāre), verbe : Le participe passé masculin singulier est viardut, le masculin pluriel est viarduti. Le féminin singulier est viarduda, le féminin pluriel est viardudi. → ouvrir

viath [viaθ] (< prvçl. : viatge), subs. masc. : Le pluriel est viath. → voyage

vidi [vidi] (< vĭdēre), verbe : Le participe passé masculin singulier est vedut, le masculin pluriel est veduti. Le féminin singulier est veduda, le féminin pluriel est vedudi. → voir

vidiel [vidiεl] (< vĭtellu-), subs. masc. : Le pluriel est vidiei. → veau

vidilia [viδilia] (< vĭgĭlĭa-), subs. fém. : Le pluriel est vidilie. → veillée

520

viero [viεro] (< vĭtru-), subs. masc. : Le pluriel est vieri. → vitre

vif [vif] (< vīvu-), adj. : Le masculin pluriel est vifs. Le féminin singulier est viva, le féminin pluriel est vivi. → vivant

vigna [viña] (< vīnĕa-), subs. fém. : Le pluriel est vigni. → vigne

vignì[vini] (< vĕnīre), verbe : Le participe passé masculin singulier est vignut, le masculin pluriel est vignuti. Le féminin singulier est vignuda, le féminin pluriel est vignudi. → venir

vin [viŋ] (< vīnu-), subs. masc. : Le pluriel est vini. → vin

vinar [vinar] (< Vĕnĕre-), subs. masc. : → vendredi

vint [vint] (< ventu-), subs. masc. : Le pluriel est vinč. → vent

vinti [vinti] (< vīgintī), adj. num. card. : → vingt

vintina [vintinal (< vīgintī + ina-), adj. card. num. : → vingtaine

521 visita [vizita] (< vīsĭtāre), subs. fém. : Le pluriel est visiti. → visite

visitat [vizitat] (< vīsĭtāre), part. passé : Le masculin pluriel est visitati. Le féminin singulier est visitada, le féminin pluriel est visitadi. → visité

vista [vista] (< vĭdēre), subs. fém. : Le pluriel est visti. → vue

vistì [visti] (< vestire), verbe : Le participe passé masculin singulier est vistit, le masculin pluriel est vistiti. Le féminin singulier est vistida, le féminin pluriel est vistidi. → habiller

vistito [vistito] (< vestire), subs. masc. : Le pluriel est vistiti. → habit, robe

vit [vit] (< vīte-), subs. fém. : Le pluriel est vith. → vigne

vita [vita] (< vīta-), subs. fém. : Le pluriel est viti. → vie

vithin [viθiŋ] (< vīcīnu-), adv. : → près de

vithin [viθiŋ] (< vīcīnu-), subs. masc. : Le pluriel est vithins. Le féminin singulier est vithina, le féminin pluriel est vithini. → voisin

522 vithinà [viθina] (< vīcīnāri), verbe : Le participe passé masculin singulier est vithinat, le masculin pluriel est vithinati. Le féminin singulier est vithinada, le féminin pluriel est vithinadi. → approcher

vitrina [vitrina] (< fçs. : vitrine < vĭtru-), subs. fém. : Le pluriel est virtini. → buffet avec des portes en verre

vitrinario [vitrinario] (< vĕtĕrīnārĭu-), subs. masc. : Le pluriel est vitrinari. → vétérinaire

viva [viva] (< vivat), excl. : → vive!

vivi [vivi] (< vivĕre), verbe : Le participe passé masculin singulier est vivut, le masculin pluriel est vivuti. Le féminin singulier est vivuda, le féminin pluriel est vivudi. → vivre

voler [volεr] (< vŏlo X velle), verbe : Le participe passé masculin singulier est volut, le masculin pluriel est voluti. Le féminin singulier est voluda, le féminin pluriel est voludi. → vouloir

volontat [volontat] (< vŏluntāte-), subs. fém. : Le pluriel est volontath. → volonté

vovo [vovo] (< ōvu-), subs. masc. : Le pluriel est vovi. → oeuf

vu [vu] (< vōs, vestrī, vestrum, vobis), pron. : → vous

523

vualtri [vualtri] (< vōs, vestr ... + altre-), pron. : → vous

vuardà [vwarda] (< germ. : wardon), verbe : Le participe passé masculin singulier est vuardat, le masculin pluriel est vuardati. Le féminin singulier est vuardada, le féminin pluriel est vuardadi. → regarder

vulcan [vulkaŋ] (< Vulcānu-), subs. masc. : Le pluriel est vulcans. → volcan

vulintiera [vulintiεra] (< fçs. anc. : volentiers < voluntārĭē), adv. : → volontiers

vuoia [vuoja] (< vŏlo X velle), subs. fém. : Le pluriel est vuoie. → envie

vuoit [vuoit] (< vocitu-s), adj. : Le masculin pluriel est vuoiti. Le féminin singulier est vuoida, le féminin pluriel est vuoidi. → vide

vuoli [vuoli] (< vĭdēre X ŏcŭlu-), subs. masc. : Le pluriel est vuoi. → oeil

vuglut [vuglut] (< vĭdēre X ŏcŭl- + utu-), subs. masc. : Le pluriel est vugluth. → petit oeil

524

vuolta [vuolta] (< volta-), subs. fém. : Le pluriel est vuolti → fois

vuoltat [vuoltat] (< volvitare, volutare pour volvere), part. passé : Le masculin pluriel est vuoltati. Le féminin singulier est vuoltada, le féminin pluriel est vuoltadi. → retourné

vuos [vuos] (< osse-), subs. masc. : Le pluriel est vuoš → os

vuostri [vuostri] (< vestru-), adj. : Le masculin pluriel est vuostri Le féminin singulier est vuostra, le féminin pluriel est vuostri. → votre

525

INDEX DES MOTS ET DES EXPRESSIONS

FRIOULANES RELEVES DANS LE TEXTE

adj. : adjectif adv. : adverbe art. : article conj. : conjonction num. : numéral part. p. : participe passé pl. : pluriel pr. mper. : pronom impersonnel pr. pers. : pronom personnel prép. : préposition rel. : relatif sing. : singulier subs. fém. : substantif féminin subs. masc. : substantif masculin suj. : sujet vb. : verbe '

řsave, subs. masc.sing., crapaud, 61

A a, prép., à - a mangiâ, à manger, 152 - a stupit vie, bêtement, 184 acuile, subs. fém. sing., aigle, 60 addesso, adv., maintenant, 110

âf, subs. fém. sing., abeille, 126 - âfs, subs. fém. pl., abeilles, 126 al, pr. suj., il - ai viodudis bielis fantatis, j'ai vu de jolies filles, 117 - al à i dês imglaciâs, il a les doigts gelés, 128

526

- al à metût i trâs par lavorâ, il a mis les poutres pour travailler, 128 - al ciàmine plan plan, il marche tout doucement, 179 - al di che si sin incontrâs, le jour où nous nous sommes rencontrés, 148 - al ûl ancemò pan, il veut aussi du pain, 178 - Mario al è dut content di viòditi, Mario est tout content de te voir, 179

àiar, subs. masc. sing., air, 182 alsare, vb., lever, 111 amicizzia, subs. fém. sing., amitié, 110 amîk, subs. masc. sing., ami,80 amùor, subs. masc. sing., amour, 80 anei de la ciadena, anneaux de la chîne,100 arabiato, part. p. masc., fâché, 110 artist, subs. masc. sing., artiste, 124 - artiscj, subs. masc. pl, artistes, 124 aruedis, subs. fém. pl., roue, 74

âs, subs. masc., pl., planches, 128 autùŋ, subs. masc. sing., automne, 75

B bale, subs. fém. sing., balle/bêtise, 60 batoc, subs. masc. sing., battant de la cloche, 100 - batociu, subs. masc. sing., battant de la cloche, 100 - batitocul, subs. masc. sing., battant de la cloche, 100 beàrz, subs.masc.sing., pré, 34 biele,adj., fém. sing., belle, 127 - bielis, adj. fém. pl., belles 127

527 bìntar, adj., masc. sing., paresseux, 54 blanc, adj. masc. sing., blanc, 84 - blàŋk, adj. masc. sing., blanc, 74, 75 blave, subs. fém. sing., maïs, 127 - blavis, subs. fém. pl., maïs, 127 bleòn, subs. masc. sing., drap, 35, 86 bon di nùie, bon à rien, 176 boscià cul cortelàth, vb., débrouissailler, 87 bovàr, subs. masc. sing., bouvier, 87 bras, subs. masc. sing., bras 69 brèdul, subs. masc. sing., tabouret, 35 bróut, subs. masc. sing., bouillon, 75 brovada,subs. fém. sing., brovada, 87 brût,adj. masc. sing., laid, 75, 86 bus dal nas, narines, 100 - bus del nas, narines, 100

C cadenei, subs. masc. pl., chaînes, 100

čaf, subs. fém. sing, tête, 80 - čàf, subs. fém. sing., tête, 74 campàin, adv., identique, 182

čamps,subs. masc. pl., champs, 75 -ciamp, subs. masc. sing., champ, 94 canài, subs. masc. sing., enfant, 86

528

čapiél, subs. masc. sing., chapeau, 80

čàr, subs. fém. sing., viande, 74

čaviéi, subs. masc. pl, cheveux, 80 cent, adj. num., cent, 94 che, rel., que, 149 - chel lavôr plui ben, celui qui travaille mieux, 180 - l’om che ti vevi fevelât, l'homme dont je t'avais parlé, 148 - la città dove che va a lavorare mio papà, la ville où va travailler mon père, 149 - Mario al è dome che mi disturbe, Mario ne fait rien que de m'embêter, 180 - mentre che l’insegnante spiegava, tandis que l'enseignante expliquait, 149 - sebbene che avesse il disco orario giusto, bien qu'il avait le disque horaire juste, 149 - siccome che nevicava, comme il neigait, 149 ciàn, subs. masc. sing., chien, 84 - chian, subs. masc. sing., chien, 74 - cjan,subs. masc. sing., chien, 62, 85 - cjàn, subs. masc. sing., chein, 84 - cjans, subs. masc. pl., chiens, 85

Ciàrgne, subs. fém. sing., Carnia, 85 - Cjàrgne, subs. fém. sing., Carnia, 85 ciast, subs. masc. sing., grenier, 41 cintùrie, subs. fém. sing., ceinture, 182 cisile, subs. fém. sing., hirondelle, 60 cjasa, 85 - chiase, subs. fém. sing., maison, 74 - cjàsis, subs. fém. pl., maisons, 85 cjavai, subs. masc. pl., chevaux, 124 clàf, subs. fém. sing., clef, 84

529

clap, subs. masc. sing. , caillou, 123 - claps, subs. masc. pl., cailloux, 123 code, subs. fém. sing., queue, 60 combinâ, vb., combiner/faire, 183 - combinâ polente e companadi, arranger la polenta et les assaisonnements, 183 conosere, vb., connaître, 111 côr svelt svelt, courir, très vite, 179 coriera, subs. fém. sing., autobus, 110 cràgne, subs. fém. sing., saleté, 182 cramâr, subs. masc. sing., vendeur ambulant,54 crôs, subs. fém. sing., croix 90 - crous, subs. fém. sing., croix, 78 - cróus, subs. fém.sing., croix, 90 - crùce, subs. fém. sing., croix, 35 cuel, subs/ masc. sing., cou, 124 - cuei, subs. masc. pl., cous, 124 cûr, subs., masc, sing, cœur, 78 curtìs, subs. masc. sing., cour, 95

çus, subs. masc. sing., cosse, 60

D daûr man, tout de suite, 184 déit, subs. masc., sing., doigt, 75, 80 - déis,subs. masc. pl., doigts, 75, 80, 90 - déiś, subs. masc. pl., doigts, 80 - dês, subs. masc. pl., doigts, 128

530

di, prép., de - di avost, en août, 176 - di pizzul in su, en grandissant, 184 dint, subs. masc. sing., dent, 60, 124 - diént, subs. masc. sing., dent, 80 - dìnč, subs. masc. pl., dents, 75 - dincj, subs. masc. pl., dents, 124 dîs, subs. masc. sing., jour, 90 dopo, adv., après - dopo cenât, soi lade fûr, après le repas, je suis sortie, 151 - dopo mai, jamais, 184 dut, adj. masc. sing., tout, 124 - dùt, adj. masc; sing., tout,74 - ducj, adj., masc. pl., tous, 124 duiatul, subs. masc. sing., jouet, 100

E e, prép./pr., et - e gj ai dit, et je lui ai dit,109 - e je plui biele le ciase di Mario che no che di Maria, la maison la plus belle est celle de Mario plutôt que celle de Maria, 179 - Me mari e jere dute rabiàde, ma mère est très fâchée, 179 elefant, subs. masc. sing., éléphant, 60

F fâ, vb., faire - fâ il fisco o il fisc, être insupportable, 184 - fâ la fertae, faire une grosse bêtise, 183 - fâ su, construire, 178 - fà une vite, peiner, 184 - fà vitis, peiner, 184 fale, adv., sauf/excepté, 60

531

familia, subs. fém. sing., famille, 110 fantàt, subs. masc. sing.; garçon, 86 - fantàta,subs. fém. sing., fille, 86 - fantàte, subs. fém. pl., filles, 86 farc, subs., masc. sing., taupe, 35 febrâr, subs. masc. sing, février, 75 fèminis, subs. fém. pl., femmes, 75 fiàr, subs. masc. sing., figuier, 75 fièr, subs. masc. sing., fer, 80 fiergis, 74 fiésta, subs. fém. sing., fête, 80 fièvra, subs.fém. sing. , fièvre, 75 filio, subs. masc. sing., fils, 110 finî, vb., finir, 75 - finî i àins, fêter son anniversaire, 184 flap, adj. masc. sing., mou, 181 flour, subs. masc. sing., fleur, 84 fòia, subs. fém. sing., feuille, 75 - fòis, subs. fém. pl., feuilles, 75 - fuèa, subs. fém. sing., feuille, 80 fréit, adj. masc. sing., froid, 80 - frêt, adj. masc. sing., froid, 78 - frìat, adj. masc. sing., froid, 78 - frìot,adj. masc. sing., froid, 80 frico, subs. masc. sing., fromage frit, 87

532

frut, subs. masc. sing., enfant garçon, 85 - fruta, subs. fém. sing., enfant fille, 85 - frute, subs. fém. sing., enfant fille, 86 - frutis, subs. fém. pl., enfants filles, 85 - fruts, subs. masc. pl., enfants garçons, 85 - fruz, subs. masc. pl., enfants garçons, 85 fuàrt, adj. masc. sing., fort, 80

G

ğàt, subs. masc. sing., chat, 75 - gjat, subs. masc. sing., chat, 62

Germàniis, subs. masc. pl., Allemands, 54 - germaniòt, subs. masc. sing, allemand, 54 - germaniûl, subs. masc. sing., allemand, 54 giàl, subs. masc. sing., coq, 8 - gjàl, subs. masc. sing. , coq, 85 glàsigne, subs. fém. sing., mirtylle, 33 glèrie, subs. masc. sing., gravier, 84 gnotul, subs. masc. sing., chauve-souris, 61 gote, subs. fém. sing., goutte, 60

ğòviŋ, subs. masc. sing., jeune, 80, 168 grasse, subs. fém. sing., engrais, 112 grip, subs. fém. sing., rhume, 70 gubana, subs. fém. sing., gubana, 87, 108

H hotel, subs. masc. sing. , hôtel, 61

533

I iér, subs, masc. sing., hier, 80 iérba, subs. fém. sing., herbe, 80 - jerbe, 61 impastanâ, vb., faire une plaisanterie, 183 impeniarsi, vb., s'engager, 111 - impenio, subs. masc. sing., enagement, 111 impensâsi, vb., se souvenir, 182 indulà, adv., où, 182 inferadis, adj. fém. pl, ferrées, 74 int, subs. fém. sing., gens, 61 inviàr, subs. masc. sing., hiver, 80 - inviér, subs. masc. sing., hiver, 80 istà, subs. masc. sing., été, 70 - ištat, subs. masc. sing., été, 80

J jessi, vb., être, 166 - jèssi daûr a fâ, être en train de faire, 152 - l’è tant di fâ, il y a temps à faire, 178 jòjbe,subs. masc. sing., jeudi, 168

K klàs, subs., masc. , sing., caillou, 75 kolóur, subs. masc. sing., couleur, 80 krôś, subs. fém. sing., croix, 78 - krùos, subs. fém. sing, croix, 80

534

kuàr, subs. masc. sing., cœur, 80 kuèl, subs. masc. sing., cou, 80 kuésta, dém. fém. sing., cette, 74 - chistis lessions mi an plasût, ces leçons m'ont plu, 109 kuòsa, subs. fém. sing., chose, 75 kurtìs, subs. masc. sing., cour, 74 kuvièrt, subs. masc. sing., toit, 80 kuzìne, subs. fém. sing., cuisine, 75

L lâ, vb., aller, 38 - lâ il cûr, là où le cœur va, 184 - lât,part. pas. masc. sing., allé, 62 là da l’aga, de l'autre côté du fleuve, 89 laips, subs. masc. pl., auge, 181 las, art. fém. pl., les, 74 - lis, art. fém. pl., les, 54, 74 lasiare, vb. , laisser, 111 lat, subs. masc. sing., lait, 62 leŋge, subs. fém. sing., langue, 75 lezion, subs. fém. sing., leçon, 61 libare, adj. fém. sing., libre, 127 - libaris, adj. fém. pl., libres,127 lint, subs. fém. sing., lentille, 127 - lints, subs. fém. pl., lentilles, 127

535

lóuk, subs. masC. sing., lieu, 75, 80 lune, subs. fém. sing., lune, 61 - lunis, subs. fém. pl., lunes, 127 - lùnis, subs. fém. pl., lunes 75 lûš, subs. fém. sing., lumière, 80

M machine, subs. fém. sing., machine, 61 magredi, adj. masc. sing., maigre, 19 - magrêt, adj. mas. sing., maigre, 185 mandi, excl., aurevoir, 86 màŋs, subs. fém. sing., mains, 75 mari, subs. fém. sing., mère, 93 mateâ, vb. , jouer, 183 méil, subs. masc. sing., miel, 80 - mêil, subs. masc. sing., miel, 80 - mèl, subs. masc. sing., miel, 80 - mîl, sbs. masc. sing., miel, 75 - bmìli, subs. masc. sing., miel, 75 mèrti, subs. masc. sing., mardi, 80 meti donğhe, vb., poser, 183 - meti su, construire,178 miàrkui, subs. masc. sing., marché, 75 - miérkus, subs. masc. pl., marché, 80 - mièrkus, subs. masc. pl., marchés, 75 mieza, adj., demi/mi, 74 mistéirs, subs. masc. pl., métiers, 80

536

mont, subs. masc. sing., montagne, 61 moróus, subs. masc. sing., amoureux, 80 mósča, subs. fém. sing., mouche, 75 muàrt, adj., masc. sing., mort, 80 mùr, subs. masc. sing., mur, 80 musèt, subs. masc. sing., suacisse à cuire, 87 mut, adj. masc. sing., muet, 62 mût, subs. masc. sing., mouvement, 62

N neccessario, adj. masc. sing., nécessaire, 110 nêf, subs. fém. sing., neige, 90 - néif, subs. fém. sing., neige, 75, 80, 90 - nìof, subs. fém. sing., neige, 80 neri, adj. masc. sing., noir, 80 no, négation, non - nessuno non parlava, personne ne parlait, 149 - nissùn nol fevelàve, personne ne parlait, 149 - no dâ un colp, ne pas donner de coup, 183 - no fâ un colp di nuje, ne rien faire du tout, 183 - no l’è nissun in ciase, il n'y a personne à la maison, 178 - no mi ul nùie ben, il ne me veut pas de bien, 150 - no rivâ adore,ne pas arriver à tôt, 184 - no soi nùie content, je ne suis pas content, 150 - non so proprio quando che arriverà, je ne sais vraiment pas quand il arrivera, 149 - non stâ a mangiâ, ne reste pas là à manger, 152 nevùot, subs. masc. sing., neveu, 80

537 nìt, subs. fém. sing., nid, 74 nole, subs. fém. sing., noix, 61 nòma, subs. masc. sing., nom, 75 nóuf, adj. masc. sing., nouveau, 80, 90 - nùf, adj. masc. sing., nouveau, 74 - nûf, adj. masc. sing., nouveau, 90 nove, card., neuf, 96 nuót, subs. fém. sing., nuit, 80 - nuòt, subs. fém. sing., nuit, 80

O o, pr. suj., je - o ài dome che un libri, je n'ai qu'un livre, 180 - o ven di Udin, je viens de Udine, 176

òmś, subs. masc. pl., homme, 75 ors, subs. masc. pl., ors, 61

P parcè, adv., parce que 94 - parché, parce que, 94 - parsè, parce que, 94 pardùt, adv., partout, 112 parecjâ, vb., préparer, 62 pari, subs. masc. sing., père, 93 pas,subs. masc. sing., pas, 62 pâs, subs. fém. sing., paix, 62 pasiensa, subs. fém. sing., pateince, 111

538

- passiensa, subs. fém. sing., patience, 111 pastròç, subs. masc. sing., choses mal faites, 182 pél, subs. fém. sing., peau, 74 - piel, subs. fém.sing., peau, 127 - piél, subs. fém.sing., peau, 80 - pièl, subs. fém.sing., peau, 80 - piels, subs. fém.pl., peau,127 pes, subs. masc. sing., poisson, 124 petâ, vb., battre, 183 peverada, subs. fém. sing., poivrade, 74 piardi i sintiments,vb., s'évanouir, 184 piè, subs. masc. sing., pied, 80 pignat, subs. masc. sing., casserole, 100 - pignata, subs. fém. sing., casserole, 100 pipe, subs. fém. sing., pipe, 61 pipin, subs. masc. sing., poupée, 100 piron, subs. masc. sing., fourchette, 70 - pirón, subs. masc. sing., fourchette, 95 plat, subs. masc. sing., assiette, 95 al plouf, vb., il pleut, 78 - al plóuf, il pleut, 80 -al plûf, il pleut, 78 plui, adv., plus, 84 - plui mâl di te, plus mal que toi, 180 poç, adv., peu, 124 - pôc di pan, un peu de pain, 117 - poçs, peu 124

539

podê, vb., pouvoir, 80 póura, subs. fém. sing., peur, 80 prè, subs. masc. sing., pré, 80 prêdi, subs. masc.sing., prêtre, 80 probleme, subs. masc. sing., problème, 124 - problemis, subs. masc. pl., probmèmes, 124 proffessore, subs. masc. sing., professeur, 110 puarta, subs. fém. sing., porte, 74 - puàrta,subs. fém.sing., porte, 80 - puàrte, subs. fém. sing., porte, 80 pùi, subs. masc.pl, poings, 75 puint, subs.masc. sing., point, 74

R ramaç, subs. masc.sing., rameau/branche, 61 rap, subs. masc. sing., grappe, 124 - raps, subs. masc. pl, grappes, 124 ruèda, subs. fém. sing., roue, 80

S sàbo, subs. masc. sing., samedi, 70 - sàbu, subs.masc.sing., samedi, 75 sant, adj. masc. sing., saint, 124 - sante, adj. fém. sing., sainte, 127 - santis, adj. fém; pl., saintes, 127 - sants, adj. masc. pl., saints, 124 sarpint, subs. masc.sing., serpent, 61

540

sclarì i bampui de la vit, vb., couper les pampres de la vigne,87 scragnôs, adj. masc. sing., sale, 182 scrituras, subs. fém. sing., écriture, 74 scuartha, subs. fém. sing., cosse, 100 - scutha, subs. fém. sing., cosse, 100 sdavàs, subs. masc.sing., désordre, 124 sedón, subs. masc. sing., cuillier, 95 séir, subs. masc. sing., soir, 80 - šiera, subs. fém. sing., soir, 80 - sièrâ, subs. fém. sing., soir, 80 séit, subs.fém. sing., soif, 80 - sièt, subs.fém. sing., soif, 80 si, pr., on - si à dât, on a donné, 151 - si coltive, on cultive, 147 - si lu viôt, on le voit, 147 - si podeve distirâsi, on pouvait s'étendre, 147 - si sin saludâs prime di partî, on s'est salué avant de partir, 147 - si sint a ciantâ, on s'entend chanter, 176 siringhe, subs. fém. sing., seringue, 61 sisin, subs. masc. sing., jouet, 100 siùm, subs. fém. sing. sommeil, 128 snarici, subs. masc. sing., narines, 100 sogatul, subs. masc.sing., jouet, 100 solcjadour, subs. masc.sing., soc, 87 soreli, subs. masc. sing., soleil, 80

541

spèciu, subs. masc. sing., miroir, 93 squasi, adv., presque, 182 stéla, subs. fém. sing., étoile, 80 - stèle, subs. fém. sing., étoile, 80 - stèliś, subs. fém. pl., étoiles, 75 su, prép., sur - su/vi pa setemane, par semaine, 184 sucia, subs. fém. sing., courge,100 sudóur, subs. masc. sing., sueur, 75 su, prép., sur sul bal, au bal, 176

T tace, subs. fém. sing., tasse, 61 ta, prép., dans - tài, dans les, 185 - tal ùltim, à la fin, 184 taiùt, subs. masc. sing., petit coup à boire, 185 tancj, adv., tant, 124 - tant, tant, 124 - tànti, tant, 75 teoreme, subs. masc. sing., théorème, 124 - teoremis, subs. masc. pl., théorème, 124 thaca, subs. fém. sing., courge, 100 - thucia, subs. fém. sing., courge, 100 thent, num., cent, 94 thentha, prép., sans

542

- thentha femena, célibataire,100 - thentha sposase, célibataire, 100 thiél, subs. masc. sing., ciel, 80 tiàra, subs. fém. sing., terre, 80 tirâ dentri, vb., tirer vers l'intérieur, 178 tòli, vb., prendre, 82 trapola, subs. fém. sing., piège, 110 trâs, subs. masc.pl., poutres, 128 tréi, num., trois,80

U uéi, subs. masc. pl., yeux, 80 un quatri piàrsui,quelques pêches, 117 urtie, subs. fém. sing., ortie, 61

ûs, subs. masc. pl., œufs, 128 usât, part. p., usé, 182 uthiéi, subs. masc. pl., oiseaux, 80

V vacansa, subs. fém. sing., vacances, 111 vacha, subs? fém. sing., vache, 74 varsor, subs. masc. sing., soc, 87 vê, vb., avoir,166 vèciu, adj. masc.sing., vieux, 93

543

- vèču, adj. masc. sing., vieux, 75 vedran, subs. masc. sing., célibataire, 100 - vedrana, subs. fém. sing., cémibataire, 100 véi, adj. masc. sing., vrai, 80 - véir, adj; masc. sing., vrai, 75 vért, part. p. masc. sing., ouvert, 80 - viàrt, part. p. masc. sing., ouvert, 80 - viarta, part. p. fém. sing., ouverte 100 - viàrta, part. p. fém. sing., ouverte 80 - vièrt, part. p. masc. sing., ouvert, 80 vicjarà,vb., enlever le surplus de terre, 87 - vicjaradour, subs. masc. sing., le fait d'enlever le surplus de terre, 87 vidùt, part. p. masc. sing., vu, 74 - vierğût, part. p. masc. sing., vu, 80 - vin stât a viodi, nous verrons, 151 vignarûl, subs. masc. sing., dé à coudre, 41 viliis, subs. fém. pl., veillées, 74 vìnt, subs. masc.sing., vent,75 viole, subs. fém. sng., violette, 61 vorêla, 80 vóul, vb, vouloir, 80 - vóule,vouloir, 80 vóus, subs. fém. sing., voix, 80 - voùs, subs. fém. sing., voix, 80 vuargine, subs. fém. sing., charrue, 87 vué, subs. masc. sing., œil, 74 - vuê, subs. masc. sing., œil, 80 - vuèli, subs. masc. sing., œil, 100

544

- vuès, subs. masc. pl., œil, 80 - vuóli, subs. masc. pl., œil, 80 - vuòli, subs. masc. pl., œil, 100 - vόuli, subs. masc. pl., œil, 100

Z zàl, adj., masc. sing., jaune, 74 zenâr, subs. masc. sing., janvier, 75 zi, vb., aller 38 zòviŋ, adj. masc. sing., jeune, 80 zugatul, subs. masc. sing., jouet, 61

źuóba, subs. masc. sing., jeudi, 80

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INDEX DES MOTS VENITIENS RELEVES

DANS LE TEXTE

adj. : adjectif adv. : adverbe part. p. : participe passé pl. : pluriel sing. : singulier subs. fém. : substantif féminin subs. masc. : substantif masculin suj. : sujet vb. : verbe

A andar, vb., aller 166 ava, subs. fém.sing., abeille, 69 aver, vb., avoir, 166

B bianc, adj. masc.sing., blanc, 84 bras, subs. masc. sing., bras, 69

C camp, subs. masc. sing., champ, 94 carega, subs. fém. sing., chaise, 70 casa, subs. fém; sing., maison, 94 - caxa, subs. fém. sing., maison, 69 cascar, vb., tomber, 70 ciave, subs. fém. sing., clef, 84

546 cior, vb., prendre, 69 compagno, adv., pareil/identique, 182 cortelo, subs. masc. sing., couteau, 95 cuciàr, subs. masc. sing., cuillier, 95

D deboto, adv., tout de suite, 182 doménega, subs. fém. sing., dimanche, 70

E escoll, subs. fém. sing., école, 70 eser, vb., être, 166

F flour, subs. masc. sing., fleur, 84 fòra, prép., dehors, 80

G galo, subs. masc.sing., coq, 94 giare, subs. fém. sing., gravier, 84 gropo, subs. masc. sing., nœud, 96 guciàr, subs. masc. sing., cuillier 95

I indove, adv., où 182 insir, vb., sortir, 69

547

L làvaro, subs. masc. sing., lèvre, 69

M mare, subs. fém. sing., mère, 93 màrti, subs. masc.sing., mardi, 70 mato, adj. masc. sing., fou, 96 mércore, subs. masc. sing., mercredi, 70 mul, subs. masc. sing., jeune homme, 100

N nòtola, subs. fém. sing., chauve-souris, 70 nùmaro, subs. masc. sing., nombre, 69

O ocio, subs. masc. sing., œil, 105 ont, adj. masc. sing., sale, 182 otóbri, subs. masc. sing., octobre, 80

P parché, adv., parce que, 94 pastroc, subs. masc. sing., chose mélangée/bazar, 182 piato, subs. masc. sing., assiette, 95 piron, subs. masc. sing., fourchette, 70 plus, adv., plus, 84

548 pómo, subs. masc. sing., pomme 70 - pón, subs. masc. sing., pomme, 70

R recordar, vb., se souvenir, 182

S sàbo, subs. masc. sing., samedi, 70 sbrego, subs. masc. sing., déchirure, 182 schirat, subs. masc. sing., écureuil, 70 scusse, subs. fém. pl., cosses, 61 sento, vb. j'entends, 94 sentura, subs. fém. sing., ceinture, 182 sòbia, subs. masc. sing., jeudi, 70 sorar, vb., refroidir, 70 spècio, subs. masc. sing., miroir, 93 sporco, adj. masc. sing., sale, 182

T tega dei bisi, cosse, 100 tor, vb., prendre, 69

U uncùo, adv., aujoud'hui, 70 uxat, part. p. masc. sing., usé, 182

549

V vècio, adj. masc. sing., vieux, 93 vedran, adj. mas. sing., célibataire, 100 - vedrana, adj. fém. sing., célibataire, 100 vénare, subs. masc. sing., vendredi, 70 vento, subs. masc. sing., air, 182

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Le contact entre le vénitien et le frioulan dans la zone de Bannia (province de Pordenone) – Son influence sur l’italien régional.

Le contact entre le vénitien et le frioulan se retrouve dans tous les domaines : géographique, historique, l inguistique et s ocio-linguistique. E n l ’étudiant da ns l a pr ovince de P ordenone, plus précisément à Bannia, nous sommes arrivée à la conclusion qu’il s’agit d’une langue qui a t outes l es car actéristiques d ’une z one d e c ontacts. Le f rioulan pa rlé da ns l e F rioul Occidental p résente d es p articularités a u n iveau lin guistique : les pl us i mportantes s ont l a diphtongaison, la p résence d e d entales et d e s onores. Le d ialecte d e B annia a t outes l es particularités du frioulan occidental avec des marques du vénitien. Il est l’exemple type d’une zone de t ransition. Il est à not er qu’ au ni veau socio-linguistique l es ha bitants de B annia gardent leur identité frioulane même s’ils intègrent l’italien et qu’ils font des emprunts à la langue vé nitienne. N ous c onstatons que l a dé marche d es ha bitants d e Bannia d ’intégrer l e vénitien dans leur parler tend à diminuer depuis quelques années au profit de la réintégration du f rioulan. N ous nous t rouvons da ns une s ituation de bi linguisme e t de di glossie. Les locuteurs frioulans semblent avoir créé une langue propre, qu’ils nomment “el talian furlan”, que nous pouvons traduire par l’italien-frioulan.

Les mots clefs : frioulan, frontière, italien régional, bilinguisme, Frioul occidental, Bannia

The c ontact between t he Ve nitian an d t he Fr ioulan l anguages i n t he zo ne of Bannia (province of Pordenone) – Its influence on the regional italian language.

The contact between the Venitian and the Frioulan languages can be observed in many fields such as geography, h istory s a w ell as s ocio-linguistics. O ur s tudy of the l anguage i n t he Province of Pordenone led us to the conclusion that this language has all the characteristics of the ve nacular us ed i n a c ontact z one. T he F rioulan s poken i n W est F rioul s hows s ome particularities, the most important of which are diphtongization, t he presence of dental and voiced consonnants. The Bannia dialect has all the characteristics of the western Frioulan with some V enitian f eatures. It i s t he t ypical ex ample o f a v enacular u sed i n a b order ae ra. Interestingly t he B annia pe ople ha ve ke pt t heir f rioulan i dentity de spite t heir a bsortion of Italian and a f ew bor rowings f rom V enitian. It ha s be en not iced t hat the B annians h ave gradually turned toward Frioulan at the expense of Venitian. We are within the frame work of a bilingual or diglossy situation. The Frioulan speaker seems to have devised a new language that they call “el talian furlan” that can be lebeled as italian-frioulan.

Keywords : frioulan language, border, regional italian language, bilingualism, Western Frioul region, Bannia