MAURICE EMMANUEL Biographie Et Catalogue Des Œuvres
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MAURICE EMMANUEL Biographie et catalogue des œuvres musicales Table des matières Introduction ….………………….………………………………………...…..p. 7 Biographie ….………………….………………………………………...….p. 9 Liste des œuvres musicales de Maurice Emmanuel …………………………...p.13 Œuvres posthumes de Maurice Emmanuel …………………………………...p.27 Catalogue des œuvres musicales de Maurice Emmanuel ……………………...p.31 Discographie sélective de Maurice Emmanuel ………………………………...p.67 Carnet de Maurice Emmanuel ………………………………………………...p.71 7 CATALOGUE DES ŒUVRES DE MAURICE EMMANUEL (1862 – 1938) INTRODUCTION Le présent catalogue des œuvres musicales de Maurice Emmanuel est à ce jour la seule publication rendant compte de l’intégralité des partitions qui nous sont parvenues. On pourra s’étonner à bon droit qu’il ait fallu attendre près de 80 années après la disparition du compositeur pour qu’il soit possible d’en prendre connaissance, et un tel retard mérite certainement quelques explications. Outre le fait que la musique d’Emmanuel, longtemps occultée par le prestige des travaux du musicologue, connaît aujourd’hui un regain d’intérêt considérable, le musicien lui-même ne fut pas étranger à la difficulté, pour ses exégètes, de dresser un inventaire rigoureux et fiable de sa production. On sait, en effet, qu’il détruisit nombre de pages qui échappaient à la cohérence d’un projet global, celui d’une œuvre théorique et musicale marchant d’un même pas, hantée par les problématiques de la rythmique du langage et du mouvement primordial de la danse, resituée dans une vaste perspective historique. Pour Anne Eichner-Emmanuel, qui reprenait et complétait une première liste réalisée par son père, Frank Emmanuel, il s’agissait de distinguer, dans le maquis des documents restant, trois catégories bien précises : les œuvres publiées ou dont la publication fut autorisée par l’auteur, celles qui furent définitivement rejetées, et enfin celles qui furent conservées, sans pour autant être marquées du sceau d’un éventuel imprimatur. Un certain nombre d’inédits entrent dans cette dernière catégorie : des pages majeures, mais laissées parfois dans un état de relatif inachèvement, et exigeant de ce fait d’être revues avec soin, et aussi quelques autres qui, sans doute plus modestes, n’en témoignent pas moins d’une évolution significative. Nous est ainsi livré un état des lieux dont l’autorité morale et scientifique est exemplaire et qui, à ce titre, offre un outil précieux à la recherche d’aujourd’hui et de demain. Nous avons fait le choix de présenter également le document de Frank Emmanuel, qui donne des indications intéressantes, notamment sur les premiers interprètes (sur ce point, le texte a été enrichi et actualisé), ainsi que le catalogue de Radio France dans sa version la plus récente. Enfin, un écrit de Maurice Emmanuel lui-même fait part de ses volontés explicites, éclairant par-là les fragments d’un chantier d’archives trop longtemps resté dans l’ombre. On peut penser, cependant, que le catalogue complet – le temps passé permettant peut-être de s’affranchir quelque peu de la terrible autocensure du compositeur – réservera de belles découvertes, et qu’il prêtera ainsi son concours aux promesses de l’avenir. Alexis Galpérine, Juillet 2016 Il convient de citer aussi les remarquables travaux de Jean-Pierre Widmer (Neuchâtel, CH), auteur du tout premier catalogue, et de Frank Langlois qui, pour Durand, Salabert et Eschig, réalisa un excellent livret rendant compte de toutes les œuvres publiées par ces éditeurs et consultable sur leur site. 9 Biographie Enfance et jeunesse Champenois de naissance – il est né le 2 mai 1862 à Bar-sur-Aube – Maurice Emmanuel vint dès l’âge de sept ans à Beaune avec sa famille : sa tante Louise Jardeaux était entrée comme religieuse hospitalière à l’Hôtel-Dieu. Ses premières émotions musicales : le bruit rythmé de la machine Marinoni de son grand-père imprimeur et, plus tard, les fanfares, les chants des vendangeurs en Côte d’Or, les orgues de Notre-Dame de Beaune et de Saint-Bénigne à Dijon. Excellent élève du collège Monge, il compose ses premières sonates qui trouvent grâce aux yeux du marquis Paul d’Ivry. Celui-ci l’encourage à partir pour Paris et le recommandera à Léo Delibes. 1880-1890 : provincial « monté à Paris », avec des ressources modestes, il étudie au Conservatoire les différentes disciplines musicales – tout en s’intéressant aux humanités (latin, grec, littérature, philosophie) et aux sciences (géographie, géologie, sciences naturelles). Il acquiert ainsi une très vaste culture générale. Il compose jeune des œuvres en avance sur son époque qui effraient son maître Léo Delibes : il lui reproche de vouloir « réformer la musique ». Emmanuel quitte alors en 1890 le Conservatoire et renonce à se faire présenter au concours du Prix de Rome pour s’atteler en Sorbonne à une thèse qui fera grand bruit sur La Danse grecque antique (1896). Comment donner vie aux danseurs grecs ? À partir des figures des vases, il reconstitue les pas de danse en utilisant le chronophotographe d’Etienne-Jules Marey et présente un « film » au jury. Débuts difficiles Comment bâtir une « carrière » ? Emmanuel se heurte à beaucoup de difficultés et essuie plusieurs échecs : un poste de professeur d’histoire de la musique au Collège de France lui échappe par deux fois malgré d’éminents soutiens ; il n’obtient ni poste au Conservatoire ni à l’Université. Après une mission dans les conservatoires et universités d’Allemagne et d’Autriche en 1897 où il étudie – sur ordre du Ministère de l’Instruction publique – leur fonctionnement, il enseigne l’histoire de l’art dans les lycées Racine et Lamartine. En 1904, grâce au soutien de Mgr Moissenet, directeur de la maîtrise de St Bénigne de Dijon, il est enfin nommé maître de chapelle à Sainte Clotilde à Paris : désirant « élever le niveau » des célébrations liturgiques, il suscite l’hostilité des bourgeois du 7ème arrondissement et du 10 clergé. Écœuré par ces tracasseries, il démissionne en 1907 et enseigne plusieurs années à la Schola Cantorum. C’est seulement en 1909, à l’âge de 47 ans, qu’il succède – triomphalement cette fois – à son maître Louis-Albert Bourgault-Ducoudray à la chaire d’Histoire de la musique du Conservatoire de Paris. Il exercera ces fonctions jusqu’en 1936. Compositeur, musicologue et professeur Maurice Emmanuel aurait aimé se consacrer davantage à la composition, mais les nécessités de l’existence – en particulier l’obligation d’assurer un niveau de vie convenable à son épouse et à ses deux enfants – l’ont conduit à multiplier les activités d’enseignement, les publications d’articles ou d’ouvrages, les participations à des jurys ou à des associations pour promouvoir la musique à l’école ou développer la formation des musiciens. Conférencier renommé, il a parcouru la France. Il s’épuisa au travail. Parmi ses contributions à la musicologie, il faut citer : - 1911 Histoire de la langue musicale (Paris, Laurens, 2 volumes) - 1913 Traité de l’accompagnement modal des psaumes (Lyon, Janin) - 1926 Le rythme d’Euripide à Debussy (Genève, Premier congrès du rythme) - 1926 Pelléas et Mélisande de Claude Debussy (Paris, Mellottée) - 1930 César Franck (Paris, Laurens) - 1937 Anton Reicha (Paris, Laurens) Très exigeant envers lui-même, il ne garda qu’une trentaine de numéros d’opus et décida, quand il atteignit la soixantaine, de détruire ou de mettre au rancart les œuvres qui ne correspondaient pas à son idéal personnel. Entreprise fort regrettable – car elle interdit toute comparaison. Si aujourd’hui sa musique de chambre est davantage jouée et connue, en particulier ses six Sonatines pour piano et son Trio (Sonate pour flûte, clarinette et piano – 1907), ses œuvres pour orchestre et ses deux tragédies lyriques, Prométhée enchaîné (1918) et Salamine (1929) mériteraient une plus large audience. Apprécié et aimé par ses nombreux élèves (Olivier Messiaen, Henri Dutilleux, Jehan Alain, Elsa Barraine, Yvonne Lefébure, Robert Casadesus, Jean Rivier, etc.), reconnu par ses pairs (Gabriel Pierné, Paul Dukas, Charles Kœchlin, Gustave Charpentier, Alfred Bruneau…), Maurice Emmanuel meurt le 14 décembre 1938 à Paris. Un numéro spécial de LA REVUE MUSICALE lui rend hommage en 1947. Les efforts de son fils Frank Emmanuel pour perpétuer son œuvre et sa mémoire portèrent des fruits, mais la création d’une association, Les Amis de Maurice Emmanuel, s’avéra nécessaire en 2004 pour accorder à Emmanuel une place durable au sein du patrimoine et du répertoire musical français du XXème siècle. Depuis 2004, plusieurs ouvrages, articles, expositions et enregistrements soulignent l’importance de ce novateur. 11 Conclusion Les préoccupations essentielles d’Emmanuel furent de plusieurs ordres : s’il chercha passionnément à comprendre les sources et les structures du langage musical (ce dont témoignent ses écrits musicologiques), il se ressentait pourtant d’abord comme compositeur et fut l’auteur très exigeant d’œuvres musicales raffinées et complexes dans les différents genres de cet art. Mais il n’en négligea pas pour autant son métier de professeur et consacra beaucoup de temps et d’énergie à ses cours, à des conférences, à des articles de pédagogie – soucieux qu’il fût de développer l’enseignement musical en France, à une époque où c’était le parent pauvre de l’instruction publique. Ecoutons ce que dit Fred Goldbeck, un de ceux qui ont le mieux compris l’art d’Emmanuel : « D’où vient-il que, malgré ses subtilités, Emmanuel garde jusque dans l’alacrité de ces miniatures on ne sait quel ton grave et humain ? Est-ce là l’ancestrale influence de cette terre bourguignonne, dont à travers cet art je devine les intransigeances paysannes et les passions drues et têtues – merveilleux contrepoids aux ironies latines ? » (Le Monde Musical, 31 décembre 1929). Anne Eichner-Emmanuel On peut consulter le site qui lui est consacré : www.mauriceemmanuel.fr Courriel : [email protected] 13 LISTE DES ŒUVRES MUSICALES DE MAURICE EMMANUEL (classement par ordre chronologique) (emplacement des partitions revu en mai 2017) Opus 1 : Pierrot peintre.