Figure 1. Cincle plongeur sur le Chalaux. OUVE Ludovic J Ludovic OUVE Ludovic J Ludovic

100 Revue scientifi que Bourgogne-Nature - 24-2016 article

Étude des oiseaux des milieux humides du : résultats sur le Cincle plongeur Cinclus cinclus

Cécile DÉTROIT 1

Résumé Oiseau patrimonial des cours d’eau rapides du Morvan, le Cincle plongeur Cinclus cinclus a fait l’objet d’un inventaire exhaustif dans le cadre d’un programme d’études sur les oiseaux des milieux humides du Morvan. 54 naturalistes ont participé au recensement de l’espèce sur 240 km de cours d’eau, principalement sur les bassins de l’, la et le Chalaux. Plus de 80 territoires occupés ont été cartographiés. La densité moyenne sur la zone étudiée a ainsi pu être estimée à 3,4 couples/10 km de cours d’eau avec les densités maximales de 8,7 et 8,2 couples/10 km sur un tronçon de la Cure et la partie amont de l’Yonne. Les cours d’eau occupés présentent un certain nombre de caractéristiques (largeur, profondeur, présence de seuils naturels et de reposoirs...) et certains paramètres comme l’environnement du cours d’eau et la présence de barrages semblent jouer un rôle dans les variations de densités constatées. L’effet des barrages serait à préciser par des études complémentaires et un suivi de l’espèce.

Mots-clés : cours d’eau, densité, répartition, Yonne, Cure, Chalaux. Wetland birds study in Morvan: results on the Dipper Cinclus cinclus Abstract The Dipper Cinclus cinclus is a patrimonial bird of Morvan’s fast rivers. This species has been the subject of an exhaustive inventory as part of studies on Morvan’s wetland birds. 54 naturalists participated in the census of the species on 240 km of streams, mainly on the water basins of riversYonne, Cure and Chalaux. More than 80 occupied territories were mapped. The average density of the study area has been estimated at 3.4 pairs/10 km streams with maximum densities of 8.7 and 8.2 pairs/10 km on a stretch of river Cure and the upstream part of river Yonne. Water courses occupied by the species have a number of characteristics (width, depth, presence of natural thresholds and resting places ...) and parameters such as the environment of the river and the presence of dams appears to have a role in changes densities observed. The effect of dams should be specifi ed by further studies and species tracking.

Key words : streams, density, distribution, river Yonne, river Cure, river Chalaux.

1 Société d’histoire naturelle d’Autun - Maison du Parc - 58230 Saint-Brisson - [email protected]

Introduction Le Cincle plongeur Cinclus cinclus (Linnaeus, 1758), espèce spécialiste des cours d’eau rapides et oxygénés, est connu depuis longtemps par les ornithologues du Morvan. Les observations les plus anciennes répertoriées dans la bibliographie datent de 1892 (DUFRESNE & PITOIS, SHNA 1892 et 1893). Depuis, ce sont plus de 700 données qui ont été collectées sur le territoire du Parc naturel régional du Morvan (592 stations réparties sur 64 communes). Le Cincle plongeur fait partie d’un programme d’études mis en place par la Société d’histoire naturelle d’Autun en 2010 dans la cadre de l’Observatoire de la Faune de Bourgogne sur les oiseaux des milieux humides du Morvan. Les actions de ce pro- gramme, présentées dans un précédent numéro de Bourgogne Nature (DÉTROIT et al., 2010), concernent deux autres espèces patrimoniales morvandelles : la Bécassine des marais Gallinago gallinago et la Bécasse des bois Scolopax rusticola. Ces trois espèces présentent le point commun d’être de bons indicateurs de leurs habitats de reproduction. Le cincle fait quant à lui partie des oiseaux les plus exigeants vis-à-vis de la qualité des cours d’eau. Les objectifs pour cette espèce étaient : - d’améliorer les connaissances sur la répartition de l’espèce ;

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- de défi nir des densités moyennes de territoires Maxime J occupés et de les comparer entre secteurs ; - de donner des hypothèses expliquant les résultats et les variations spatiales obtenues ; - de mettre en relation ces résultats avec les autres indicateurs de qualité de cours d’eau disponibles sur les mêmes territoires. D’après les connaissances actuelles, le cincle est relativement bien réparti sur le terri- toire du Morvan (carte 1) avec une occupation plus dense dans la partie centrale. Les cours d’eau présentant le plus grand nombre de données concernent la bassin de la avec l’Yonne et ses affl uents principaux, l’Oussière, la Cure, le Chalaux et le Cousin. L’espèce a OUVE

également été notée de façon plus sporadique J Ludovic sur le , l’Argentalet, la Romanée et le Trinquelin. On le trouve aussi sur le Bassin de la Loire avec le Ternin, la Canche, la Celle et le Méchet comme ruisseaux les plus occupés, et quelques données sont disponibles sur la Dragne et la Roche. L’espèce fréquente d’autres secteurs bourguignons, principalement situés en Côte-d’Or et dans une moindre mesure dans l’Yonne. On le trouve notamment sur le Suzon, l’Oze, la Seine, l’Armançon, l’Yonne et le Serein aval. Figure 2. Deux cours d’eau typiques occupés par le Cincle : Protocole le Ruisseau de la Motte (en haut) et le Chalaux (en bas). L’inventaire s’est déroulé entre 2010 et 2011 sur 240 km de cours d’eau (carte 2). Il a concerné pour une majeure partie le bassin de la Seine. Il s’agit des cours d’eau bourguignons les plus élevés avec des altitudes comprises entre 730 m (sources de l’Yonne au mont Préneley) et 148 m (la Cure entre Pierre-Perthuis et Saint- Père). Tous coulent sur des sols cristallins.

Année 2010 : Bassin Yonne 1 5 15 18 321 amont/Ternin 35 42 142 138 kilomètres ont été parcourus en 2010 3 31 13 2 sur les cours d’eau suivants : 4 9 28 5 12 - la partie amont du bassin de l’Yonne, de sa 1 124 13 8 0 121 68 11 source jusqu’au réservoir de Pannecière avec 44 ses affl uents principaux (ruisseaux du Touron, 1 du Chaz, de la Bourrade, de la Proie, de la Motte, de Préperny et du Grand Vernier) ; - l’Oussière en rive droite de Pannecière et affl uents (ruisseaux du Martelet, de la Nombre de sites par maille Montagne, de la Brouelle, de la Rainache, de (données entre 1800 et 2015) Griveau, des Gaulots, du Martelet) ; plus de 100 stations (2) de 10 à 99 stations (11) - la Canche et ses affl uents ; de 5 à 9 stations (4) - une partie de la Celle et du Chaloire ; de 2 à 4 stations (9) - les ruisseaux des Péchues et de la Bic ; de 0 à 1 station (6) - la partie la plus en amont de la Cure. Carte 1. Répartition connue du Cincle sur le territoire du Parc naturel régional du Morvan à la maille lambert 93 10 x 10 km.

102 Cécile DÉTROIT Revue scientifi que Bourgogne-Nature - 24-2016, 100-109 Année 2010 : Bassin Cure/Chalaux En 2011, ce sont deux cours d’eau ainsi que quelques affl uents qui ont majoritaire- ment fait l’objet des prospections (102 kilomètres parcourus au total). Il s’agit de : - la Cure, depuis l’aval du lac des Settons jusqu’à la limite approximative du Parc naturel régional du Morvan entre Pierre-Perthuis et Saint-Père (89) ; - 2 affl uents de la Cure : les ruisseaux du Vignan et du Saint-Marc ; - le Chalaux d’amont en aval dans sa quasi intégralité (la partie la plus en amont jugée non favorable n’a pas été prospectée) ; - le Pragon, affl uent du Chalaux. L’ensemble du terrain a été réalisé durant la période la plus favorable pour détecter l’espèce sur le territoire utilisé pour la reproduction, à savoir de mi-février jusqu’à juin (CRAMP & SIMMONS, 1985). Même si l’espèce est sédentaire, sa répartition est suscep- tible d’être modifi ée suite au départ des jeunes en été-automne ou à des conditions climatiques défavorables au cours de l’hiver. Deux week-end de prospection de trois jours ont été organisés chacune des deux années par la Société d’histoire naturelle d’Autun et l’EPOB (Étude et Protection des Oiseaux en Bourgogne), en partenariat avec le Parc naturel régional du Morvan. 54 obser- vateurs naturalistes venus de toute la Bourgogne ont participé à ces recensements. En 2010, le premier passage a eu lieu entre le 5 et le 16 mars (principalement au cours du stage de prospection) et le deuxième entre le 17 mars et le 22 juin. L’unique passage de 2011 s’est effectué entre le 1er et le 3 avril. Le choix de la période pour 2011 s’est fait en fonction des résultats de 2010 afi n d’optimiser les chances de contacter l’espèce avec le maximum d’indices de reproduction possible sur un seul passage. La méthode employée pour dénombrer les cincles reprend celle décrite par DAULNE (1990) et MARZOLIN (1982), la plus couramment utilisée. Les tronçons de cours d’eau ont été sélectionnés en fonction de critères établis à partir de la bibliographie permettant de les considérer comme favorables (ROCHE, 1989 ; MARZOLIN, 1996 ; MALY, 1997). Deux passages étaient initialement prévus pour l’ensemble des transects afi n d’augmenter la probabilité de détection des individus (D’AMICO & HEMERY, 2003). Les deux passages se sont effectués sur des intervalles de temps très différents, ce qui s’explique par le fait que le premier a été réalisé de manière quasiment simultanée au cours de l’enquête par l’ensemble des participants alors que le deuxième a été principalement réalisé par un seul salarié. En 2011, un seul passage a pu être réalisé. La méthode de dénombrement sur un cours d’eau consiste à longer à vitesse réduite le linéaire en inspectant toutes les cavités des berges, ce qui permet de repousser les oiseaux dérangés jusqu’aux limites de leur territoire et d’en déterminer la taille. Les cours d’eau sélectionnés ont été découpés en tronçons de 3 à 5 km, permettant de parcourir chacun des transects en une journée. 41 tronçons en 2010 et 33 en 2011 ont ainsi été cartographiés. Un certain nombre d’informations sur les paramètres biotiques et abiotiques du milieu a été systématiquement renseigné : - caractéristiques du cours d’eau (largeur, profondeur, substrat de fond, seuils naturels, reposoirs, sous-berges) ; Carte 2. Localisation des cours d’eau inventoriés - présence de ripisylve et environnement du cours d’eau durant l’étude (en bleu foncé). (type d’habitat présent dans un rayon de 100 m) ; - infrastructures pouvant infl uencer la présence du cincle (pont, retenues d’eau...). article > Étude des oiseaux des milieux humides du Morvan : résultats sur le Cincle plongeur Cinclus cinclus 103 Résultats ÉTROIT Données récoltées Cécile D Au cours des deux années de prospection, un total de 430 données de cincle validées a été enregistré (281 contacts directs et 149 données d’indices) sur 378 sites répartis sur 26 communes du Parc naturel régional du Morvan dans les départements de la Nièvre, de la -et-Loire et de l’Yonne. Parmi les 281 observations directes de l’espèce : - 208 ont été totalisées sur les 2 passages de 2010 (98 pour le premier et 110 pour le second) ; - 73 pour l’année 2011. Photographie 1. Observateurs sur le terrain. Quelques chiffres et dates clés : - 13 nids occupés découverts (ou supposés récemment occupés) ; - 7 sites avec des poussins ou des juvéniles observés ; - Observation d’un nid avec 2 poussins le 1er avril 2011 sur le Chalaux (D. LERAT & V. VILCOT), de 2 jeunes déjà volants le 2 avril 2011 sur la Cure (V. VILCOT & B. DURET) et de 4 jeunes volants le 20 mai 2011 en amont de l’Yonne (A. RÉVEILLON). Territoires occupés et densités Sur les 240 kilomètres de cours d’eau prospectés, 80 à 85 territoires occupés ont été estimés (49-52 en 2010 et 31-33 en 2011). Ces territoires sont répartis de la manière suivante pour les principales vallées : - 30 territoires sur l’Yonne et affl uents en amont de Pannecière ; - 25 territoires sur la Cure et ses affl uents ; - 10 territoires sur l’Oussière et affl uents ; - 8 territoires sur le Chalaux ; - 7 à 8 territoires sur la Canche. Pour l’ensemble du linéaire prospecté, on obtient un résultat d’un couple pour 2,8 à 3 km de cours d’eau, soit une moyenne de 3,4 couples pour 10 km (tableau 1). Il ressort de ces prospections des différences importantes de densité entre les cours d’eau parcourus (tableau 1 et carte 3). Le détail de densité a été établi par tronçon pour les principaux cours d’eau (Cure, Chalaux, Yonne et Canche). Les tronçons présentant le plus grand nombre de territoires par kilomètre sont, dans l’ordre : - la Cure entre la confl uence avec le Vignan et le lac du Crescent : un maximum de 12 couples a été enregistré sur 14 des 19,8 km parcourus, soit 8,7 couples/10 km - l’Yonne amont : de la source jusqu’au lac de Pannecière : jusqu’à 18 couples ont été recensés sur 22 km, soit 8,2 couples/10 km - le Chalaux entre les lacs de Chaumeçon et du Crescent A l’inverse, les moins densément peuplés sont : - la Cure entre le lac des Settons et la confl uence avec le Vignan - la Cure en aval du lac du Crescent - le Chalaux amont : de quelques kilomètres en aval de la source au lac de Chaumeçon Comparaison avec les données antérieures Le cincle avait fait l’objet d’un inventaire en 2004 sur le Chalaux et une partie de la Cure dans le cadre d’une étude d’impact du renouvellement de concession EDF (LERAT & SIRUGUE, 2004). 5 transects de 4 à 11 kilomètres avaient été parcourus. Bien que les dates d’inventaires n’étaient pas les mêmes entre les deux périodes (juillet 2004 et avril 2011) il est toutefois intéressant de constater que malgré un nombre de territoire occupé un peu plus faible en 2004, on retrouve les mêmes ordres de grandeurs. En effet, les densités les plus importantes sont retrouvées sur la Cure en amont du Crescent et sur le Chalaux entre les lacs de Chaumeçon et du Crescent et des densités faibles sont observées sur les autres portions, dont l’aval du Crescent.

104 Cécile DÉTROIT Revue scientifi que Bourgogne-Nature - 24-2016, 100-109 Tableau I. Comparaison des densités de couples estimés par linéaire de cours d’eau pour les principaux ruisseaux prospectés.

Taille moyenne du territoire par Nombre moyen de Densité maxi linéaire de cours de d’eau prospecté couples pour 10 km (nombre (nombre de km/territoire) de cours d’eau couples/10 km)

Total linéaire prospecté 2,90 3,4 Yonne amont 1,47 6,8 8,2 Yonne amont et affl uents 1,89 5,3 Oussière et affl uents 5,42 1,8 Canche 2,30 4,3 Canche et affl uents 3,00 3,3 Cure 2,95 3,4 Cure et affl uents 3,06 3,3 Cure 1 (settons-crescent) 2,36 4,2 cure 1A (settons-confl uence vignan) 6,60 1,5 cure 1A (confl uence vignan-crescent) 1,38 7,2 8,7 Cure 2 (aval crescent) 4,18 2,4 Chalaux 3,00 3,3 Chalaux et affl uents 3,56 2,8 Chalaux 1 (amont chaumeçon) 5,40 1,9 Chalaux 2 (chaumeçon-crescent) 1,54 6,5

Légende

Tronçons à faible densité Tronçons à forte densité Réseau hydrographique simplifi é Contour du PnrM

Carte 3. Localisation des tronçons de cours d’eau 5 km principaux à plus forte et à plus faible densité. article > Étude des oiseaux des milieux humides du Morvan : résultats sur le Cincle plongeur Cinclus cinclus 105 Discussion Tous les secteurs inventoriés sur le territoire ne présentent pas les mêmes densités de cincle. Différentes hypothèses peuvent être avancées pour apporter quelques éléments sur les habitats fréquentés et les exigences écologiques de l’espèce. Plusieurs facteurs ont ainsi pu être testés à partir des données recueillies sur le terrain. Caractéristiques morphologiques et physico-chimiques des cours d’eau Un paramètre ressort comme important dans le choix du cincle pour un territoire : la largeur des cours d’eau. Alors que 62 % de ceux inventoriés font 2 mètres et plus, 32 % entre 1 et 2 mètres et 6 % inférieurs à 1 mètre, l’espèce marque une préférence pour les cours d’eau les plus larges (71,2 % des points positifs font partie de la pre- mière catégorie) et délaissent les plus étroits : seulement 1 % des territoires occupés correspondant à 3 cours d’eau : Ruisseaux de Sanclerge (0,8 m) et de Préperny (0,6 m), sous-affl uent et affl uent de l’Yonne et le ruisseau des Péchues (0,5 m), sous-affl uent du Chaloire. Les cours d’eau fréquentés compris entre 1 et 2 mètres concernent très majoritairement les affl uents de l’Yonne et l’Oussière ainsi que la partie amont de l’Yonne. Les largeurs de cours d’eau les plus importantes (2 mètres et plus) sont surtout sur l’Yonne et quelques affl uents principaux, la Cure, le Chalaux et la Canche. Les parties en extrême amont de la grande majorité des cours d’eau (premiers kilomètres) sont inhabitées, ou bien peu fréquentées, excepté pour l’Yonne. Ce constat est sans doute lié à la largeur des cours d’eau qui n’est pas suffi sante pour répondre aux besoins du cincle. En effet, pour la plupart cette largeur n’excède pas les 1 m. On atteint par contre assez rapidement les 1,5 m de large sur l’Yonne (environ 700 m après la source). Certains ruisseaux en amont sont par ailleurs très encombrés par la végétation, obs- truant la visibilité et le passage du cincle, ce qui peut également limiter son installation. La profondeur est comprise très majoritairement entre 0,05 et 0,5 m et le substrat de fond est principalement composé de sable et de gravier. De même que pour la largeur, on peut émettre l’hypothèse qu’une profondeur trop faible rend les sites de nidifi cation, d’une hauteur souvent peu élevée, trop accessible pour les prédateurs terrestres. En effet, les cours d’eau de plus petite taille sont soumis à des périodes de sécheresse plus ou moins importantes selon les années, n’offrant ainsi que des sites de reproduction temporaires. A l’inverse, un ruisseau trop profond peut limiter l’accessibilité aux ressources alimentaires (larves d’insectes aquatiques tels que les trichoptères et les plécoptères que le cincle va chercher au fond des cours d’eau en plongeant). Le débit naturel varie sur les principaux cours d’eau principaux occupés de, en moyenne (module interannuel) : 1,56 m3/s sur l’Oussière, 2,06 m3/s sur le Chalaux, 2,76 m3/s sur l’Yonne à Corancy à entre 4,76 m3/s à Marigny-l’Eglise et 9,33 m3/s à Foissy-les-Vézelay (DREAL, 2014). Pour les sites où cela a été décrit, des reposoirs (présence de rochers accessibles au milieu des cours d’eau) ont été inventoriés dans 68 % des cas. Par ailleurs, les résultats de certains indicateurs de l’Observatoire de la Qualité des Eaux du Morvan (PNRM, 2005) tendent à étayer l’hypothèse d’un effet de ce facteur sur les densités de cincle déjà mis en avant dans la bibliographie (FOHR, 2007 ; SCHMID, 1985 ; LACHENMAYER & HOLZINHER, 1985 ; ORMEROD & TYLER, 1990). En effet, si l’on s’intéresse à l’évolution de l’azote sur la période 1993-2005 au niveau de la Cure, les classes de qualité sont meilleures entre le Vignan et le Crescent que directement en aval des Settons. Les excès d’azote, provenant surtout des rejets d’origine domestique, des activités agricoles et des effl uents d’élevage, favorisent le développement d’algues et de végétaux aquatiques et les formes minéralisées (ammoniaque et nitrites) sont toxiques pour la faune au-delà d’une certaine concentration variable selon les espèces. L’indice Biologique Globale Normalisé (IBGN) est par ailleurs un peu moins bon juste après les Settons que plus en aval, ce qui correspond donc bien aux différences de densités constatées.

106 Cécile DÉTROIT Revue scientifi que Bourgogne-Nature - 24-2016, 100-109 Enfi n, les rivières du Morvan sont toutes acides. Il a été montré que ce facteur pouvait jouer un rôle important et que les densités sont globalement plus faibles sur les cours d’eau acides que sur ceux à pH neutre ou basique du fait de la richesse moindre en ressource alimentaire (OSMEROD et al., 1985). Environnement des cours d’eau Le degré d’ouverture du milieu autour des cours d’eau apparaît comme un paramètre infl uençant la fréquentation par le cincle. Le milieu forestier concerne plus de 75 % des cours d’eau décrits et il a été montré que ce milieu environnant est préféré par le cincle par rapport aux zones ouvertes (hypothèse de ratios équilibrés entre occupation en milieux ouvert et fermé rejeté selon la méthode du Chi2 : X2=35,5, ddl). Il n’a pas été montré d’infl uence positive de la ripisylve mais elle est présente, au moins partiellement, à plus de 95 %. Concernant les essences bordant les cours d’eau, près de 80 % des linéaires inventoriés sont des feuillus. L’enrésinement des berges est signalé comme étant une menace pour le maintien des densités de cincle (BOITIER, 2010). Cette pratique est effectivement susceptible d’accentuer l’effet négatif d’acidité des cours d’eau décrit dans le paragraphe précédent. Disponibilité en site de nidifi cation Aucune donnée chiffrée n’est disponible pour ce paramètre. La seule indication est la présence de sous-berges et de ponts favorables. Concernant les sous-berges, 75 % des zones inventoriées en présentent (d’un niveau faible à élevé), ce paramètre étant lié à la présence de ripisylve. Ce facteur ne semble donc pas limitant pour la nidifi cation du cincle. Retenues d’eau Des secteurs paraissant favorables (largeur suffi sante, milieu environnant majoritaire- ment forestier, sous berges et ponts présents) sont très peu voire pas du tout occupés par le cincle. C’est le cas notamment d’une partie des deux tronçons sur la Cure (Carte 2). Il semble que l’action des lacs des Settons et du Crescent soit non négligeable. Les barrages présents sur les cours de l’Yonne, du Chalaux et de la Cure sont gérés de façon différente et l’impact sur les cours d’eau sont variables et peuvent intervenir de façon plus ou moins forte à différents niveaux : - les Settons : les lâchers sont peu importants mais la faible pente du cours d’eau en aval ajoutée à une zone sensible dans les premiers kilomètres suivant le barrage pour les hauteurs de berges qui se retrouvent souvent inondées sont des facteurs limitant l’installation du cincle en sous-berges. En effet, les densités sont faibles dans cette partie (carte 4). - Chaumeçon : la densité en aval fait partie des plus élevées (6,5 couples/10 km, tableau I). Des débits importants sont relâchés fréquemment mais la pente importante permet de limiter l’effet sur les berges. - Crescent : Les tronçons de la Cure et du Chalaux en amont du lac font partie de ceux présentant les plus fortes densités alors que le tronçon directement en aval fi gure à l’inverse parmi ceux les moins fréquentés. Il n’ y a pas de lâcher lié aux activités d’eaux vives ni au soutien d’étiage. Une conduite passe en parallèle du cours d’eau (entre Crescent et Bois de Cure) et seul le débit réservé est donc restitué, de l’ordre de 235L/sec ces dernières années, ce qui est faible par rapport à la taille de la rivière. Cela pourrait avoir des conséquences sur les populations d’invertébrés. Pourtant, les indices IBGN pour ce secteur montrent une bonne qualité (diversité et nombre d’indi- vidus au m2 importante) et la Truite y est bien présente, indiquant une qualité d’eau satisfaisante. Seule la biomasse n’a pas été mesurée, ce qui pourrait éventuellement avoir une infl uence.

article > Étude des oiseaux des milieux humides du Morvan : résultats sur le Cincle plongeur Cinclus cinclus 107 Activités humaines et dérangement Ce facteur est signalé comme menace potentielle en Auvergne, notamment la pêche à la truite (BOITIER, 2010). Plusieurs activités humaines sont en effet susceptibles d’engen- drer un dérangement pour la nidifi cation du cincle dans le Morvan. Les activités d’eaux vives (kayak, rafting) sont relativement importantes en période de reproduction sur certaines portions de cours d’eau. Le Chalaux et la Cure sont les principaux concernés. Les professionnels estiment que chaque année 20 000 personnes descendent la basse Cure (aval du barrage de Malassis). 15 000 personnes sont comptabilisées sur la haute Cure (surtout entre Nataloup et Gouloux) et le Chalaux (entre les lacs de Chaumeçon et du Crescent). Les zones concernées sur la Cure sont faiblement occupées alors que le tronçon du Chalaux fait partie des plus densément peuplés. On peut penser que ce paramètre est susceptible d’intervenir associé à d’autres facteurs, notamment la présence de retenues d’eau pour la Cure. La pêche et la randonnée en bord de cours d’eau ne sont pas négligeables au printemps-été mais aucun chiffre ne nous permet d’apprécier les différences entre secteurs. Comparaison avec les densités hors Morvan Les densités de cincle sur le Morvan, avec une moyenne de 3,4 couples/10 km (maximum 8,7 couples), sont peu élevées comparé à d’autres régions : une moyenne de 11,4 couples dans le pays des Couzes en Auvergne, 9,3 couples sur l’Allier (BOITIER, 1998 et 2010), 10 à 13,3 couples en Suisse (SCHIFFERLI et al., 1980), 6,3 couples sur la Loue, la Saône et la Brenne (ROCHE, 1989). Il est possible que l’action des barrages combinée à l’acidité des cours d’eau du Morvan, ce dernier facteur ayant été mis en évidence comme pouvant limiter les ressources alimentaires (OSMEROD et al., 1985), expliquent ces résultats. Ailleurs en Bourgogne, un secteur du Suzon (Côte-d’Or) cou- lant sur sols calcaires et suivi régulièrement donne des densités maximales importantes certaines années : jusqu’à 8 à 10 couples/10 km (FERRY & FERRY, 1969 ; SPINNLER, 2010 et 2011). Ces valeurs sont donc égales ou légèrement supérieures à celles obtenues sur le Morvan, toutefois il s’agit d’un tronçon d’une dizaine de kilomètres seulement et la densité moyenne à plus large échelle, sans doute beaucoup plus faible, ne peut pas être appréciée. Des valeurs maximales bien supérieures sont obtenues en Europe pour 10 km de cours d’eau : 28,6 et 23,3 couples en Allemagne (ROCKENBAUCH, 1985 ; SCHMID, 1985), 19,4 couples en Auvergne (BOITIER, 1998). D’autres régions présentent des valeurs moyennes équivalentes ou plus faibles : en Allemagne 3,1 couples sur le Kinzig et affl uents et 1,8 pour les affl uents du Rhin, 1,4 couples pour la Meuse et ses affl uents (MARZOLIN, 1982). Les densités du Morvan ayant été établies sur la base d’un seul inventaire, bien que ces ordres de grandeur aient été confi rmés partiellement par l’étude antérieure de 2004, il serait important de pouvoir au moins le renouveler régu- lièrement sur certains tronçons pour affi ner ces valeurs et apprécier les potentielles variations inter-annuelles. Conclusion Pour résumer, les zones les plus fréquentées par le cincle sont celles en amont des lacs et les densités les plus faibles sont trouvées sur les ruisseaux de largeur faible (premiers kilomètres des principaux cours d’eau et petits affl uents) et les tronçons en aval des barrages des Settons et du Crescent sur la Cure. Globalement, les densités moyennes de cincle du Morvan sont les plus importantes en Bourgogne du fait des caractéristiques des cours d’eau et de leur environnement. Leur acidité et la présence de barrages sur les principaux cours d’eau limiteraient cepen- dant la capacité d’accueil par rapport à d’autres régions. Alors que pour les Settons, l’ennoiement fréquent des berges peut apporter une explication à ce constat, il est plus diffi cile d’en trouver l’origine pour le Crescent. Le débit restitué du barrage a depuis l’étude été multiplié par quatre. Il serait donc intéressant de constater si la densité de cincle varie suite à ce changement et d’étudier plus en détail les autres paramètres pouvant expliquer ce phénomène. L’avenir du Cincle plongeur n’apparaît pas menacé à court terme sur le Morvan. Toutefois il semble que son maintien dépendra de différents paramètres : la gestion des barrages

108 Cécile DÉTROIT Revue scientifi que Bourgogne-Nature - 24-2016, 100-109 et de leur débit ayant un impact sur la morphologie et la Cécile DÉTROIT qualité des cours d’eau en aval et donc sur la disponibilité Ornithologue, elle est chargée en sites de nidifi cation et en ressource alimentaire, mais d’études à la Société d’histoire aussi la composition des berges et le maintien de boise- naturelle d’Autun. ments feuillus en bordure. Un suivi de ces paramètres et de la population morvandelle est donc à poursuivre.

Remerciements Merci aux fi nanceurs, l’Agence de l’Eau Seine-Normandie et le FEDER, pour le soutien de ce programme. Merci également à Laurent PARIS et Alain MILLOT pour les précieuses informations apportées sur les barrages et la fréquentation des cours d’eau, ainsi qu’aux 125 obser- vateurs du cincle dans le Morvan : ABBOTT Muriel, AGHETTI Pierre, AGIER Cécilia, ALUZE Christian, BALAY Gaëtan, BARBOTIN Marion, BARDET Olivier, BARNAY Julien, BARRAL Thomas, BAUDVIN Hugues, BEAUDOIN David, BELLENFANT Sylvain, BERLOT Romain, BILLION Eric, BOLLACHE Loïc, BOUILLOT Michel, BOUJU Clément, BOULISSET Bernard, BOURGOING Sébastien, BROCHET Anne-Laure, CARTIER Alexandre, CARTIER Fanny, CASTEL Céline, CASTEL Nathan, CASTEL Thierry, CHAMOY Lucienne, CHAPALAIN Claude, CHERON Swanny, COCHET Gilbert, CONVERT Julien, CORONA Sébastien, COUTIERAS Christophe, DALLA COSTA Sandrine, DALLET Bertrand, DE RYCKE Jean-Luc, DECHAUME Jean-Pierre, DELERUE Amélie, DELERUE Elise, DERVIN Alexis, DESSOLIN Jean-François, DÉTROIT Cécile, DUCHESNE Didier, DURET Bérengère, DURLET Pierre, FANEL Marie, FERRY Camille, FOURNIER Sébastien, FOURNY Audrey, GALLAND Jocelyn, GALLOIS Jérôme, GALLOIS Magali, GASSER Loïc, GELOT Jacques, GENTILIN Christian, GIROIR Thibaut, GOUX Carole, GRAND Bastien, GRAND Brigitte, GREGOIRE Claude, GUAIS-LERAT Florence, HOUDE Céline, HUGONNET Serge, HUGOT Amélie, JALLET Frédéric, JALLET-GOUX Léonie, JALLET-GOUX Louise, JONDEAU Jean-Luc, JOSSE Thierry, JOSSET Aurélie, JOUVE Ludovic, JOUVE Maxime, LALEURE Jean-Claude, LAMIRAULT Sophie, LE BARH Maden, LEBRETON Stéphane, LEFEBVRE Clémence, LEGER Olivier, LEGROS Olivier, LEMAIRE Elisabeth, LERAT Damien, LERAT Edwige, LERAT Gérard, LESTANG Camille, LETOURNEAU Christian, LETRANGE Yvon, LUTZ Sébastien, MALLET Didier, MALLET Pierre, MANCHIA Maxime, MARECHAL Patrick, MASSON Robert, MEZANI Samy, MONNIER Floriane, MOREAU Cyril, MOREL Marion, MOURIER, NOBLET Jean-François, PARIS Laurent, PICARD Damien, PILLIER Jonathan, PINTIAUX Renaud, PITOIS Johann, POIRIER Joël, RAMEAU Caroline, RAMEAU Dominique, REVEILLON Aurélien, RIGO Jodie, ROSAIN Mathieu, ROYAL Julie, RUFFONI Alexandre, SACLIER Maurice, SALLES Fabien, SIRUGUE Daniel, STURBOIS Anthony, THEUROT, VARANGUIN Nicolas, VEDRINE Michèle, VENNEL Karine, VERMEULEN Aurélie, VERNET Arthur, VERNET Mathilde, VERON Dominique, VILCOT Vincent, VIRY Deborah, VOISIN Véronique.

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