UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ______

FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE ______

DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

Mémoire de Maitrise en Sociologie

LaLLLaaa population de la Commune rurale de Joffre ville dans la dynamique environnementale globale

Soutenu par : ANDOANJARASOA Miadana Annecy

Les membres du Jury :

Le président de Jury : M. RAZAFINDRALAMBO Martial

Le juge : M. RANAIVOSON Guillaume

L’Encadreur pédagogique : M. SOLOFOMIARANA RAPANOEL Bruno Allain

Année Universitaire 2009-2010

Date de soutenance : 17 Mai 2010

La population de la Commune rurale de Joffre ville dans la dynamique environnementale globale

REMERCIEMENTS

Je tiens tout d’abord à remercier Le Seigneur tout Puissant qui m’a toujours guidée dans le cadre de mes études et dans l’accomplissement à temps de la rédaction de ce mémoire de maîtrise.

Ensuite, ce mémoire a été rendu possible grâce à la direction de mon encadreur, Monsieur SOLOFOFOMIARANA RAPANOEL Bruno Allain, chef de Département de Sociologie, Encadreur pédagogique, qui n’a jamais cessé de m’orienter et de me conseiller dans cette recherche sur les impacts de la politique de conservation environnementale.

J’adresse également mes Remerciements à mes parents, à tous les membres de ma famille et à tous ceux qui y ont contribué soit pour leur assistance, soit pour leur présence. Grand merci pour votre soutien dans chacun de mes pas !

Mes remerciements vont également au corps enseignant qui a su transmettre les bases mêmes de mes capacités et de mes réalisations.

Je tiens à adresser mes remerciements aux membres du jury, le président de Jury, Monsieur Martial RAZAFINDRALAMBO, le juge, Monsieur Guillaume RANAIVOSON, et l’encadreur, Monsieur Bruno Allain SOLOFOFOMIARANA RAPANOEL, pour leurs disponibilités, leurs indulgences et pour leurs compréhensions.

Que Dieu vous garde!

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

PARTIE I - LA COMMUNE RURALE DE JOFFRE VILLE, LA MONTAGNE D’AMBRE ET LA FORET D’AMBRE

Chapitre I- Approche structurale de la situation locale et des réalités africaines

Chapitre II – Analyses socio économiques et culturelles de la population depuis l’indépendance

PARTIE II - LA COMMUNE RURALE DE JOFFRE VILLE ET LA CONSERVATION ENVIRONNEMENTALE

Chapitre III – Monographie de la commune rurale de Joffre ville

Chapitre IV – Les impacts de la politique environnementale à Joffre

ville

PARTIE III - LES ANALYSES PROSPECTIVES

Chapitre V – Les comportements et les activités nouveaux

Chapitre VI – Les recommandations

CONCLUSION GENERALE

BIBLIOGRAPHIE

TABLE DES MATIERES

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES FIGURES ET DES CARTES

LISTE DES ABBREVIATIONS

LEXIQUE

ANNEXES

RESUME

CURRICULUM VITAE

INDEX

1

INTRODUCTION GENERALE

1. Généralités et contexte

« La population de la Commune rurale de Joffre ville dans la dynamique environnementale globale », tel est l’intitulé de ce rapport de recherche. Premier parc national malgache, la Montagne d’Ambre se situe au Nord de la Grande Ile, plus précisément dans la région DIANA. Ce parc présente une potentialité naturelle remarquable, pérennisée du fait de la politique de conservation qui y est observée. Divers types d’écotourisme s’y observent, à savoir : le tourisme de nature, le tourisme de conservation, le tourisme écologique et le tourisme soutenable 1 .

Ce champ d’étude sur la triade «Environnement-Tourisme-Population » tient à nous éclairer sur les impacts possibles d’une politique de conservation, le cas ici de l’écotourisme 2, sur les comportements surtout économiques de la population qui en est affectée.

2.Les motifs du choix du thème et du terrain

Le choix de ce sujet revient à une continuité des recherches. Une étude préalable a conclu que le tourisme de la Montagne d’Ambre, n’améliorant que la condition de vie d’une minorité de la population locale, ne constitue pas un développement généralisé. Un développement est absent concernant la grande partie de la population vivant aujourd’hui

1 Buckler 199, in CROMPTON D. Elizabeth, Iain T. Christie (2003), « République de : Etude du Secteur Tourisme », Afrique Region Working Paper Series, numéro 63. 2 Ceballos Lascurain, cité dans Tisdell 2001, L’écotourisme est un « voyage calme et non contaminateur des espaces dont l’objectif est d’étudier et de contempler les paysages, les animaux et les plantes sauvages, ainsi que les manifestations culturelles, actuelles et passées, que l’on peut trouver dans ces espaces », in D Roe; Jones, B.T.B ; Bond, I. et Bhatt, S. (2006), « Action locale, aspirations mondiales : la conservation communautaire pourrait elle contribuer davantage à la biodiversité internationale et à la réduction de la pauvreté, Bulletin sur la biodiversité et la société BioSoc, Numéro 10, décembre 2006, http://www.iied.org/pubs/display.php?o=13534IIED

2 dans la pauvreté du fait du coût croissant de la vie locale avec l’évolution du tourisme, du fait du non accès aux ressources naturelles qui étaient l’équipement principal de la population de Joffre ville, et enfin du fait de la nécessité d’adaptation aux divers restrictions et comportements protecteurs de l’environnement. Cette absence d’impact et d’apport et ce non accès au seul recours, qu’est l’environnement, reviennent alors à une création de nouvelles activités, l’essence de cette recherche.

3.La problématique

Ainsi la problématique qui se pose est : Quelles modifications ont été apportées par la politique de conservation concernant les activités de la population de la commune rurale de Joffre ville? Une étude qui sera abordée de manière à en évaluer les évolutions suivant une étude comparative des réalités d’avant et après la protection officielle de l’environnement.

4.Les objectifs

a.L’objectif global

Les réponses à cette question serviront à l’analyse des effets redistributifs 3 de la politique de conservation par le biais de l’analyse des types de dépendances entre les activités nouvellement créées et le tourisme durable.

b. Les objectifs spécifiques

Cette possibilité de déduction des défaillances des politiques de conservation de la Montagne d’Ambre nous porte à comparer les phénomènes à la veille et au lendemain l’officialisation de ces politiques, et à détailler les divers impacts de ces politiques mais aussi à donner une conclusion sur les trajectoires possibles d’une population selon un type d’écotourisme donné auquel elle est affectée.

3 RAHARINIRINA Vahinala, ANDRIANANJA Heriniaina (2004) « Quels enjeux pour la durabilité et la gouvernance des ressources naturelles et forestières à Madagascar », Monde en développement, volume 32-2004/3-n°127, pp 75-89. 3

5.Les hypothèses

Les résultats de cette recherche seront alors un moyen de vérifier l’hypothèse suivante : « L’absence d’alternative et de recours en cas de besoin financier, suite aux restrictions pour la conservation de l’environnement, a entrainé de nouvelles formes d’activités dans la commune rurale de Joffre ville».

Autrement dit, cela revient à l’idée que l’absence de considération et de recours associée à une certaine incompréhension de la conservation de la population locale fait partie des conflits idéels quotidiens qu’affronte la population de Joffre ville 4.

Cette hypothèse présente les sous hypothèses suivantes : D’abord, c’est l’intégration du tourisme qui induit la création et la distribution de revenus locaux « significatifs », susceptibles d’être ressentis comme tels par la population locale. Ensuite, suite à l’insuffisance des gains, des revenus additionnels induisent des changements socio- économiques et comportementaux dans l’ensemble de la communauté 5.

6.La méthodologie

Ci après les diverses méthodes utilisées dans le cadre de l’analyse des données.

a. Les méthodes

-Approche sociologique

Les courants sociologiques de référence dans le cadre de l’analyse et de l’effort de compréhension des réalités locales sont : le courant fonctionnaliste et le courant structuraliste.

4 Darhendorf, Un conflit positif faisant naitre de nouveaux modes de vie, dans « conflit et développement, in CARATINI Roger (1976), Sciences Sociales I, Bordas Encyclopédie, Nouvelle édition revue et corrigée, pp 191-247. 5 Wunder, 2000, « Le rôle économique incitatif de l’écotourisme », in CROMPTON D. Elizabeth, Iain T. Christie (2003), « République de Madagascar: Etude du Secteur Tourisme », Afrique Region Working Paper Series, numéro 63. 4

 Le fonctionnalisme 6: C’est une attitude courante en sociologie et en anthropologie qui consiste à attribuer une fonction aux différents aspects de la vie sociale. Pièce importante dans l’analyse car nous étudierons les fonctions de l’environnement dans la commune rurale de Joffre ville pour parvenir à connaître les cas de manques et de besoins insatisfaits rencontrés chez la population locale. Ce qui sert aussi d’explication aux nouvelles activités économiques.

 Le structuralisme 7: C’est le courant qui définit la société comme étant un système de structures, ce qui prévoit effectivement la réaction d’un modèle social face aux modifications de ses éléments : le cas du changement des normes, des valeurs, du pouvoir local, et du fonctionnement lui-même.

- Les théories sociologiques, économiques et environnementales

 La théorie marxiste 8: qui dicte que l’économie est l’axe directeur dans sa capacité de modifier et de diriger les autres domaines : sociaux, culturels, et d’infrastructures (les notions de « superstructure et d’infrastructure »). Ce qui sert d’analyse des modifications comportementales et décisionnelles face aux manques économiques et au faible revenu.

Le schéma du cercle vicieux du développement économique adapté aux réalités de Joffre ville montre que la création de nouvelles activités est la seule solution possible face à un environnement instable et non développé, à opportunité faible et inégale. Ce qui appuie aussi l’idée que l’économie dicte en partie les choix sociaux, culturels et environnementaux.

6 Bronislaw Malinowsk, in CARATINI Roger (1976), Sciences Sociales I, Bordas Encyclopédie, Nouvelle édition revue et corrigée, pp 191-247. 7 Max Weber, in CARATINI Roger (1976), Sciences Sociales I, Bordas Encyclopédie, Nouvelle édition revue et corrigée, pp 191-247. 8 Karl Marx,in CARATINI Roger (1976), Sciences Sociales I, Bordas Encyclopédie, Nouvelle édition revue et corrigée, pp 191-247.

5

Figure 1 – Cercle vicieux du développement économique adapté aux réalités de Joffre ville

FAIBLE PRODUCTIVITE ET RESTR ICTIONS CROISSANTES : MANQUE D ACTIVITE CONSERVATION-ETUDE DES

IMPACTS FAIBLE REVENU

ENVIRONNEMENTAUX NECESSAIRE A TOUTE CREATION D’ENTREPRISE DE GRANDE ENVERGURE, MANQUE DE CAPITAUX FAIBLE EPARGNE ET FAIBLE INACCES AUX RESSOURCES… INVESTISSEMENT

INSUFFISANCE DES EQUIPEMENTS

SEUL RECOURS : C HANGEMENT DE COMPORTEMENTS

ECONOMIQUES ET NOUVELLES FORMES D’ ACTIVITES

Source : Enquêtes personnelles, 2008.

 La notion de capacité selon laquelle sur l’interdépendance entre l’environnemental, l’économique et la capacité de vivre de l’homme.

Figure 2 – La capacité de vivre de Mabbut

Source : Mabbut, 1985 .

Cette figure présente le rapport entre la capacité de vivre, le niveau de vie et l’environnement (politique, économique, environnemental, matériel). L’environnement politique, du système humain, joue ici le rôle du moral et des normes limitant certains gestes. 6

L’environnement économique, matériel, et les notions de besoin font qu’un individu choisisse un métier adapté à son capital (relationnel et matériel) pour pouvoir subvenir aux besoins de la famille.

b.Les techniques

Les techniques comportent les divers moyens de collecte de données tels que la documentation, l’échantillonnage, l’analyse et le traitement des données.

-Les techniques documentaires

Par documentation, nous entendons la consultation des rapports de recherches antérieures, des littératures cadrées dans le cadre de la conservation à Madagascar et en Afrique et des ouvrages officiels tels que le plan communal de développement et le plan régional de développement.

-Les techniques vivantes

Des enquêtes ont été effectuées en vue de collecter les informations primordiales aux divers tests statistiques et analyses de l’hypothèse.

Elles se sont effectuées à base de questionnaire et de grille d’entretiens.

 Les enquêtes et le questionnaire

L’enquête a été précédée d’une pré-enquête qui a pour objectif de déceler les faiblesses du questionnaire et des manques d’informations collectées par rapport aux questions posées. Cette pré-enquête a été effectuée auprès de dix (10) personnes de la commune rurale de Joffre ville et les transformations apportées par la suite au questionnaire concernent :

- L’ajout de question telle que : « En comparant vos activités précédentes et actuelles, l’évolution et le rattachement de vos activités à la terre sont ils positifs ou négatifs ?» 7

- La nécessité de préciser le secteur d’activité pendant que l’enquêté explique ce que consiste son emploi.

Ensuite, l’enquête proprement dite, basée sur un questionnaire, a été effectuée auprès de quarante (40) personnes de la commune rurale de Joffre ville en grande partie de plus de cinquante (50) ans. Cette catégorie d’âge concernant la population ayant connu l’ère d’avant et d’après la catégorisation de la Montagne d’Ambre en un parc national. Précisons que cette catégorisation a été faite en 1958.

 L’entretien et le guide d’entretien

Les entretiens, basés sur une grille d’entretien, ont été effectués auprès de sept (07) hauts responsables de la commune rurale de Joffre ville et de l’ANGAP. Le but était de se familiariser avec les politiques de conservation pour en déduire les lacunes.

- Les techniques d’échantillonnage

L’échantillon a été constitué de 40 personnes avec une répartition égale des deux sexes. Il compte vingt (20) hommes et vingt (20) femmes avec un pourcentage de 24 % de personnes âgées de plus de quarante (40) ans.

Le choix des individus enquêtés a été orienté par la classe d’âge, c'est-à-dire que les individus de la quarantaine en ont été les plus concernés, et le fait d’habiter la commune rurale de Joffre ville a été aussi une des conditions importantes. Ce qui fait que la méthode ici appliquée est la méthode d’échantillonnage par quotas : selon le sexe, la catégorie d’âge, et la résidence dans la commune rurale de Joffre ville pour le cas des quarante (40) personnes enquêtées, et la catégorie professionnelle, pour les hauts responsables avec qui ont eu lieu des entretiens. Mais aussi aléatoire du fait que les individus soient choisis au hasard.

La population mère étant répartie de la manière suivante selon le sexe et l’âge.

8

Tableau 1 – Répartition des habitants de la commune rurale de Joffre ville selon le sexe

Sexe Masculin Féminin 2237 (48.91 2236 (51.08 %) %) Source : Plan communal de développement de Joffre ville, 2008.

Tableau 2 – Répartition des habitants de la commune rurale de Joffre ville selon l’âge

Age - De 40 ans + de 40 ans 3475 (75.98 %) 1098 (24.02 %) Source : Plan communal de développement de Joffre ville, 2008.

L’Enquête s’est alors effectuée auprès de l’échantillon à structure suivante :

Tableau 3 – Répartition de l’échantillon selon le sexe

Sexe Masculin Féminin 20 (50 %) 20 (50 %) Source : Etude statistique personnelle, 2010.

Tableau 4 – Répartition de l’échantillon selon l’âge

Age - De 40 ans + de 40 ans 30 (75 %) 10 (25 %) Source : Etude statistique personnelle, 2010. 9

La catégorie d’âge de plus de 40 a été ici mise en exergue du fait que cette catégorie a été le plus affectée par les périodes d’avant la pratique de la conservation et la période d’après.

-Le traitement des données

 La méthode quantitative : c’est la phase d’exploitation des données quantifiables. A ce stade, une étude de dépendance a été effectuée. Les variables concernées sont : le niveau de l’utilité des ressources du parc pour la population de la commune rurale de Joffre ville, la dépendance entre le manque et la création de nouvelles activités, la dépendance entre les besoins en tourisme et l’utilisation des ressources du parc, et enfin, la dépendance entre l’augmentation des restrictions et l’observation de nouvelles activités. Ces tests ont été en partie traités sur Excel et sur sphinx.

 Les méthodes qualitatives - Les études schématiques de l’évolution des comportements et des activités économiques selon l’adaptation aux réalités locales du cercle vicieux de l’économie et de la capacité limite et de la qualité de vie selon Mabbut. - La phase de comparaison de Madagascar avec la Namibie et l’Ouganda. Pour en décrire les ressemblances en matière de réactions de la population par rapport aux politiques de conservation. - L’analyse de trois (03) récits de vie des membres de la commune rurale de Joffre ville pour en déterminer les changements de perception de l’environnement depuis leur intégration dans le monde de conservation qu’est le gardiennage (une étude effectuée en référence aux récits de vie des trois gardiens du parc national Montagne d’Ambre).

L’intérêt de cette recherche revient au fait que l’écotourisme affecte les individus à des responsabilités vis-à-vis de la nature 9 et qu’un besoin de l’analyse des facteurs explicatifs des divers usages de l’environnement selon divers contextes (touristiques, de conservation et de

1) 9 Commission des Parcs Naturels et des Aires Protégées, « l’écotourisme est un voyage ou une visite environnementalement responsables dans des espaces naturels, relativement calmes dans le but d’apprécier la nature, qui promeuvent la conservation, créent de faibles impacts et participent activement à l’amélioration socio-économique des populations locales », in WWF International, « Lignes directrices pour le développement de l’écotourisme communautaire », juillet 2001. http://iberoamerica.icrtourism.org/Publications/WWF2fre.pdf 10 survie) est ressenti. Elle tient alors à décrire les ressources du parc selon leurs utilités pour la population locale ; du rapport entre les manques et les recours offerts par les ressources de ce parc ; et enfin, des besoins en tradition et en tourisme nécessitant l’utilisation des ressources naturelles. Et ce qui fait par la suite que par manque d’accès à ces ressources, diverses compensations créées par la population s’observent. La compréhension de l’ensemble complexe des pratiques et attitudes sociales nous amènent à une meilleure compréhension et identification des activités et des comportements économiques de la population de la commune rurale de Joffre ville.

7.Le plan

Ainsi, le plan de notre recherche se présente comme suit. Divisé en trois parties, le rapport de recherche sera introduit par une phase méthodologique et de familiarisation aux réalités locales.

Une première partie intitulée la commune rurale de Joffre ville et la Montagne d’Ambre donne un aperçu sur les diverses structures locales tant au niveau socioculturel qu’économique.

Une seconde partie renseigne sur le rapport entre la commune rurale de Joffre ville et la conservation environnementale c'est-à-dire de la monographie aux divers impacts de la politique de conservation.

Enfin, dans la troisième partie, sera effectuée une étude prospective par rapport aux comportements et activités observés en vue de l’élaboration des recommandations.

PARTIE I

LA COMMUNE RURALE DE JOFFRE VILLE, LA MONTAGNE D’AMBRE ET LA FORET D’AMBRE

11

Cette première partie intitulée « la commune rurale de Joffre ville, la Montagne d’Ambre et la Forêt d’Ambre » est constituée d’une sous partie concernant les approches structurales c'est-à-dire l’étude des diverses structures selon leurs juxtapositions, leurs désarticulations, et la distorsion économique. Elle poursuit dans une seconde sous partie qui renseigne sur les réalités économiques, sociales, culturelles et politiques de l’indépendance à aujourd’hui.

12

Chapitre I- Approche structurale de la situation locale et des réalités africaines

Dans ce chapitre, nous étudierons les divers critères de la commune rurale de Joffre ville pouvant expliquer les réalités locales.

Nous allons aborder les diverses structures de la commune selon la méthode d’analyse structurale d’Albertini. Il s’agit d’une méthode observant les possibles juxtapositions, désarticulations et distorsions dans l’économie, le socioculturel, les infrastructures et l’environnement.

D’abord, la juxtaposition se définit comme une caractéristique d’un pays en voie de développement ; Celle de la dualité entre le traditionnel et le moderne.

Ensuite, la désarticulation 10 est l’effet de cette juxtaposition, c’est le manque d’harmonie entre le moderne et le traditionnel.

Enfin, la distorsion constitue le résultat des deux phénomènes cités ci-dessus, celui de l’inégalité observée suite aux inadéquations et à la dualité des structures d’une société.

Qu’en est-il alors des structures économiques locales ?

Section 1 – Les structures économiques locales

1.L’économie de la commune rurale de Joffre ville

L’économie de la commune rurale de Joffre ville présente un dualisme entre les techniques et les secteurs modernes et les activités traditionnelles.

Connue pour ses productions dans le secteur primaire, Joffre ville n’a jamais cessé d’approvisionner la ville d’. Le climat rencontré dans cette commune assure une meilleure production de riz, de légumes et de fruits comparée à la ville d’Antsiranana.

Ainsi elle a toujours présenté une certaine priorisation des activités agricoles.

10 M.Penocul, 1979, décrit le monde traditionnel comme étant un monde différent du monde moderne, ainsi il explique l’idée de désarticulation comme une non intégration économique contrairement à une croissance harmonieuse. 13

A l’ère de la conservation, cela a été accentué par les politiques de conservation qui seront détaillées ci après.

De nouvelles activités ont été observées : le métier de guide, de gardiennage, de traducteur, de restaurateur et dans la restauration mais aussi dans l’administration et le service. La conservation de l’environnement a ainsi favorisé le secteur secondaire et tertiaire en même temps que l’augmentation de l’observation des travailleurs du secteur primaire. Cette situation a aussi proliféré le secteur primaire.

Cependant, les phénomènes suivants s’y observent:

- La juxtaposition du secteur traditionnel et moderne : tant au niveau des outils que des modes de production. Ce qui n’a pas causé une amélioration de l’économie et du niveau de vie en milieu rural comparée au milieu urbain. Le mode de vie reste inchangé. La commune rurale de Joffre ville à économie distributive c'est-à-dire une économie de non accumulation est passé à un stade de subsistance et de recherche de profit. De subsistance car certains ménages n’arrivent qu’à subvenir à leurs besoins sans une possibilité d’accumuler et d’épargner. Mais de profit en ce qui concerne la minorité accédant aux ressources nécessaires pour démarrer une activité dans la conservation et le tourisme.

- Ceci se trouve être à l’origine de la désarticulation et de la distorsion causant une absence d’offre, une inégalité et une pauvreté presque généralisée. Cette inégalité est causée de manière pratique par le manque d’accès aux outils modernes pour pouvoir concurrencer les grandes entreprises et pouvoir ainsi , tout comme ces dernières, épargner pour se lancer dans de meilleures filières à la période de production suivante. La désarticulation ou le développement non harmonieux se situe aussi dans le manque de mobilisation de la main d’œuvre locale. Les grandes entreprises, tant touristiques que de conservation, font surtout appel aux diplômés de la ville d’Antsiranana plutôt que d’employer les habitants de la commune rurale de Joffre ville.

C’est le cas aussi de l’exploitation de la population locale dans les diverses activités : comme les intermédiaires dans le métier de guide, et les usuriers dans l’agriculture.

C’est le résultat du nombre minime des habitants de cette commune à la tête d’un organisme de renommée ou à la tête d’une société à économie progressive d’échange.

14

2.Les causes des réalités économiques locales

Ce qui porte à déterminer les causes des réalités observées à la commune rurale de Joffre ville comme étant :

- Les entreprises et le manque de participation de la population locale : elles n’utilisent pas les matières premières de la commune rurale de Joffre ville et ne mobilisent pas suffisamment de ressources humaines locales (problèmes de débouchés) ; - Les inégalités: Non seulement, les profits reviennent aux privés mais les techniques et les méthodes modernes ne sont pratiquées que dans le cercle privé et des riches. Le tableau suivant prouve ce que nous affirmons ci-dessus, seule une minorité jouit des opportunités offertes par le tourisme local.

Tableau 5 – Présentation des infrastructures locales selon l’origine des propriétaires Origines des propriétaires Nom des hôtels et restaurants Le Fontenay Nature Lodge Le Litchi Tree-Guest House Hors commune rurale de Joffre ville L’Auberge Sœur Bénédictine Relais de la Montagne d’Ambre Bar et Restaurant de la fille du Commune rurale de Joffre ville Maire (familial) Chez Robert Sakay Tany (familial) Source : Enquêtes personnelles, 2008.

- Les difficultés d’investissement : Des projets sont proposés mais des financements sont insuffisants. Ce qui explique le manque d’accès des habitants de différents niveaux aux activités touristiques devant passer aux étapes de l’Etude des Impacts Environnementaux, selon sa taille et son envergure.

15

3.Les caractéristiques de l’économie locale

L’économie locale renferme les caractéristiques suivantes : les inégalités, la dépendance, les distorsions démographiques, le déferlement des besoins et un phénomène d’imitation.

Comme l’économie locale se base sur la nature (la terre), le travail (l’homme) et le capital, nous observons ainsi : une domination économique aboutissant à un cercle vicieux présenté ci-dessous.

Figure 3 - Cercle vicieux de l’économie locale

FAIBLE REVENU

BAISSE DE FAIBLE DEMANDE PRODUCTION

FAIBLE INVESTISSEMENT MARCHE ETROIT

MANQUE DE DEBOUCHES

Source : Enquêtes personnelles, 2008

Le fait est que les dominations « riche – pauvre », « dominant-dominé » sont croissantes. Cela accentue les inégalités écologiques, sociales et économiques. Face à cette situation, la pratique de nouvelles activités se présentent alors comme le seul recours.

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Section 2 – Les structures institutionnelles

1.Les institutions anciennes

Les institutions coloniales ont disparu, ce qui a rendu le statut de Fokonolona, sous estimé et exploité par les Colons à l’ère coloniale11 . Les institutions traditionnelles qui restent actives sont le fokonolona, le rapport ainé et cadet et le rapport avec les autorités traditionnelles (les intermédiaires avec l’au-delà) , et surtout les autorités religieuses chrétiennes.

2.Les institutions nouvelles et de conservation

Divers organismes ont intervenu pour le développement de la politique et des projets environnementaux de la commune rurale de Joffre ville. Nous allons les catégoriser selon leurs modes d’intervention : matériellement, financièrement et politiquement.

a.Les organismes actifs politiquement

-L’Office National du Tourisme de Madagascar

L’Office National du Tourisme de Madagascar a été crée le 04 Décembre 2003, c’est une association reconnue d’utilité publique suivant le décret N°2004-863 du 17/09/2004. Il regroupe des bureaux tels que les offices régionaux du tourisme. Il s’occupe de promouvoir la destination à Madagascar. Il assure la lisibilité de la destination et l’augmentation de la demande touristique en diffusant des informations. Il regroupe : les entités du secteur de tourisme, le Ministre de la culture et du tourisme, le représentant de chaque filière (hôtelière, aérienne…), les ONG travaillant pour l’environnement (l’ANGAP) 12 .

11 RAFOLISY Patrick Yves Noël (2008), « Protection juridique de l’intégrité morale et développement durable », Thèse de doctorat, Université de Limoges, Discipline Droit privé et sciences criminelles, 430 p.

12 Le code du tourisme suivant la loi n°95-017 du 25 août 1995. 17

-Le WWF 13

Le WWF intervient dans la conservation des ressources naturelles de la Montagne d’Ambre de 1985 à 2001.Il ne tient pas à ignorer la dépendance de la population envers les ressources naturelles. Ainsi sa politique s’organise autour des axes suivants : l’identification des sites naturellement intacts ; l’examen de l’opportunité de l’écotourisme pouvant créer des emplois et diminuer ainsi la dépendance envers la nature ; la vérification des options préalables de l’écotourisme ; la planification de l’écotourisme avec les communautés et les autres parties prenantes pour impliquer de manière équitable la population aux activités de protection de la nature et de développement durable; et le développement des projets viables d’écotourisme basés dans les communautés comme le renforcement des capacités dans la lutte contre la pauvreté.

-L’ANGAP Les politiques de gestion et de conservation de l’ANGAP varient selon le type des réserves qui sont au nombre de quatre: les réserves naturelles intégrales, qui sont conçues pour la protection de la faune et de la flore, et par définition, les entrées y sont strictement interdites ; les parcs nationaux sont conçus pour la protection du patrimoine culturel et naturel ; les réserves spéciales qui protègent l’ensemble de l’écosystème ; et les parcs marins.

La gestion du parc national touristique de la Montagne d’Ambre est classée dans la catégorie D 14 c'est-à-dire que les ressources naturelles y sont assez importantes et que celles- ci sont exposées à de faibles risques et influences. L’ANGAP s’assure alors dans sa politique : le versement des 50% des recettes touristiques aux communes entourant le parc national de Montagne d’Ambre ; de la préservation des ressources naturelles ; de l’augmentation des recettes économiques et des fonds de développement ; et enfin de l’amélioration des situations des diverses entreprises touristiques malgaches.

13 WWF International, « Lignes directrices pour le développement de l’écotourisme communautaire », juillet 2001. http://iberoamerica.icrtourism.org/Publications/WWF2fre.pdf

14 ANGAP et le Ministère des eaux et forêts (2003), Plan de gestion du réseau national des aires protégées de Madagascar, p 2. http://mg.chm-cbd.net/implementation/doc047212 18

-L’ONE Il assure le programme d’Engagement Environnemental (PREE) 15 ou l’Etude d’Impact Environnemental (EIE). Ce qui entre dans l’application du décret MECIE 16 (Mise en Compatibilité des Investissements Environnementaux). L’idée est de contrôler le respect de l’environnement de tous les projets de grande envergure pouvant affecter l’environnement.

b.Les organismes actifs financièrement et matériellement

- Le FEDER ou le Fonds Européen de Développement Régional

La région DIANA dans ses rapports avec la Saint Denis (Réunion) a pu acquérir 50 000 Euros de fonds pour pouvoir reconstruire la route reliant Joffre ville, à la ville d’Antsiranana. Et dans le cadre du programme Opérationnel « Océan Indien » 2007-2013, des objectifs de développement ont été élaborés pour le développement durable, l’intégration économique, le développement humain (dans la promotion de l’éducation à Diego Suarez, à et à ) et la solidarité internationale dans l’Océan Indien.

- Les Landscape Development Interventions dans le cadre des aides et des financements des projets d’institutions écotouristiques et de développement local. - Le Projet de Soutien au Développement Rural, en 2004 dans le financement de l’élevage des poules, des ruches et de la création des kiosques. - Le Fond d’Intervention pour le Développement de 2004 en 2005 dans le financement des constructions de Collège d’enseignement général et d’Ecole Primaire Publique, de réhabilitation des terrains de sport. Malheureusement, cet organisme arrête ses activités cette année 2008. - SEECALINE, en 2004, par sa réhabilitation des pistes et des terrains de sport.

15 ONE, Coordination technique (2002), « Synthèse sur les indicateurs du PE-2, Performance et impacts », 13 p. http://www.cairn.info/revue-mondes-en-developpement-2004-3-page-29.htm

16 Décret MECIE, http://www.meeft.gov.mg/index2.php?option=com_docman&task=doc_view&gid=25&Itemid=74 19

- L’Agence Régionale Energie Réunion en 2007 sur l’exploitation énergétique future de la commune avec une possibilité de début d’activité en 2009. Selon nos récentes enquêtes, les activités n’ont pas encore débuté.

Ces entreprises et organismes se focalisent en grande partie sur la conservation environnementale et la protection de l’environnement. Le peu qui ne s’y intéressent pas n’ont intervenu que sur une lapse de temps.

Section 3 – Les structures géographiques, démographiques et sociales

1.Les ressources naturelles

Les habitants de la commune rurale de Joffre ville ont toujours été dépendants de leur environnement naturel.

C’est le cas en premier lieu, pour la Montagne d’Ambre de constituer une source d’eau 17 non seulement pour la ville d’Antsiranana mais aussi pour une partie de la population de Joffre ville.

Ces sources sont les suivantes :

- Des lacs qui sont au nombre de quatre (4) appelés : petit Lac, Lac Maudit, Lac Texier, et le Grand Lac. Ces lacs servent de récréation, de source d’eau et d’évènement traditionnel et de croyance. - Les Cascades : Antomboka, Antakarana et la cascade Ampijoroana qui est la cascade sacrée. - Les Rivières, les Fleuves et les sources d’eau : Irodo, Antsandrapiana, Saharenana, et Besokatra, qui sont les seuls accessibles à la population actuellement.

En second lieu, le climat y est humide et frais. Ce qui assure sa végétation et sa fraîcheur. La végétation y est très variée, nous pouvons y trouver mille-vingt (1020) espèces de plantes, un chiffre toujours en pleine évolution. C’est le cas en guise d’exemple des plantes médicinales, des orchidées, et des fougères.

17 WWF, Vintsy n°45 « L'Eau, un élément vital », L’eau potable à Antsiranana, 2005 page 12-13. 20

Tableau 6 – Tableau récapitulatif de certaines flores du parc national avec leurs utilités quotidiennes dans la commune

NOMS UTILITE Arongana (Harmgana Traitement de la variole madagascareus) Amborasaha (Tambourissa sp) Traitement des vomissements Gavo (psidium goyava) Traitement de la diarrhée Hazomena (Khaya) Planche, Poteau et madrier Hazovola (dalbergia sp) [menacée] Palissandre rouge Kaboka (voakanga sp) La colle Source : ANGAP, 2005

Ces plantes, pour la plupart médicinales, jouent un rôle important dans la vie sanitaire de la commune rurale de Joffre ville. Depuis le classement d’Ambohitra en un parc national, la population se doit de les préserver et de ne plus les capturer.

Enfin, Les faunes qui y sont disponibles sont observables dans le tableau ci-dessous.

Tableau 7 – Tableau de certaines faunes de la Montagne d’Ambre

NOMS AUTRES APPELATIONS Ankomba (propithecus diadema, Maki microcebus et lepilemur ruficaudatus) Akohoala [menacée] Oiseau Fosa Renard Kapiky Tortue Lambodia Sanglier Source : ANGAP, 2005

Ces animaux font partie de ceux qui intéressent le plus les touristes de la Montagne d’Ambre, comme le cas des serpents (do, lapata,…). C’est la raison pour laquelle la capture des lémuriens Aye Aye, auparavant coutume, est sanctionnée.

21

2.La situation géographique

La commune rurale de Joffre ville, située dans la région DIANA plus précisément à 35km de la ville d’Antsiranana, a une superficie de 90 km². Elle est constituée par trois fokontany : la Joffre ville centre, Morafeno, et Ambibaka.

Carte 1 – Carte présentant Joffre ville dans la région DIANA

Source : Plan Régional du Développement 22

Les limites de cette commune sont les suivantes :

- Au nord, il y a la commune rurale de Sakaramy. - Au sud, il y a la commune rurale de . - A l’Est, se trouve la commune rurale de . - A l’Ouest, la commune rurale d’.

Ce qui est le cas depuis 2003 où la commune rurale de Joffre ville a éclaté en trois communes : la commune rurale actuelle de Joffre ville, la commune rurale de Sakaramy et la commune rurale d’Antanamitarana.

3.Les ressources démographiques et socioculturelles

Avec le flux de visiteurs, des influences du monde extérieur par l’intermédiaire des phénomènes d’imitation, d’acculturation causent les flux migratoires (l’exode rural et la fuite des cerveaux).

Cette acculturation a commencé avec l’arrivée des créoles durant l’époque coloniale, une acculturation accentuant sur :

- La culture maraîchère, et la promotion de l’agriculture. - La créativité au niveau de l’architecture. - La multiplication des activités marchandes.

Section 4 - La confrontation des réalités en Afrique

1. Les faiblesses des politiques de conservation et touristiques en Afrique

a.Le cas de la Commune rurale de Joffre ville

L’observation des réalités dans la commune rurale de Joffre ville conclut que le tourisme présente un taux de participation faible et ainsi des impacts non ressentis. Cette absence d’impacts se familiarise au problème du foncier malgache. Seule une minorité accède 23 aux biens et ressources. Les meilleurs terrains sont détenus par les riches, les Créoles et les Mauriciens qui s’en sont accaparés depuis l’ère coloniale.

Ainsi la politique de tourisme et de conservation assure la protection de l’environnement et non le développement ou le changement radical et positif de la vie des Malgaches. Faute d’impacts ressentis directement par la population.

b.Le cas de Namibie 18

La vision du développement durable à Namibie apparait dans la constitution de 1990 sur l’obligation de l’Etat dans l’amélioration du niveau de vie (en réduisant la pauvreté) de la population locale et l’augmentation de l’accès aux diverses ressources de base tout en assurant la protection de l’environnement. La population rurale Namibienne est souvent pauvre, isolée et dépendante des ressources naturelles. Mais cela n’enlève en rien l’importance commune du capital naturel qui est un levier du développement. Les problèmes rencontrés en Namibie 19 sont aussi la faiblesse des ressources humaines affectées dans les activités touristiques de même que Madagascar. Pour les deux pays, outre la somme versée par les organismes nationaux de gestion des parcs, les revenus financiers viennent de l’empowerment et la débrouillardise de la population locale. La filière touristique tient alors une partie minime des gains économiques des habitants de ces pays.

18 LAPEYRE Renaud, Djohary ANDRIANAMBININA, Denis REQUIERDESJARDINS (2007), « L’écotourisme est-il un mode durable de valorisation des ressources naturelles ? Une comparaison Namibie-Madagascar », Afrique contemporaine 2007/2, numéro 222, pp 83-110, http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=AFCO&ID_NUMPUBLIE=AFCO_222&ID_ARTICLE=AFCO_222_0083

19 Travel and tourism competitiveness, 2007. 24

c.Le cas de Budongo en Ouganda 20

Au nord ouest de l’Ouganda, la zone forestière du Budongo est la plus grande réserve forestière d’Ouganda. Cette réserve ressemblait à la Montagne d’Ambre, personne n’osait s’y aventurer. Aujourd’hui deux sites touristiques sont placés sur les deux bords de la forêt.

Les rapports observés entre la vie de la population et la conservation sont les suivants :

- Les projets MEFB et PCGFN UE ont été élaborés pour une prise de conscience de l’importance et de l’interdiction d’exploitation de la forêt, ce qui fut un échec, du fait de la non consultation de la population environnante et de la méfiance avant la mise en place dans les années 1990 de la politique de participation locale ; - Depuis, l’ouverture des parcs en 1995 avec une participation effective suite aux diverses consultations de la population locale, les habitants des villages environnant ces parcs ont fini par intégrer cette idée de conservation auparavant réfutée. Et cette participation présente selon Catherine LONG et C.D. Langoya une participation active et non passive avec les divers emplois officiels (de plus de cinquante neuf (59) postes) et la formation offerte à la population locale.

Ainsi la clé de la réussite de ces projets touristiques est alors le passage de la conservation à participation passive 21 au tourisme à la conservation à participation active de la population locale.

La population locale est alors plus négociable dans le cadre d’une meilleure implication dans ces activités tout en assurant un impact positif sur leur niveau de vie. Ce qui favorise justement le développement rapide des projets de développement avec cette intégration et cette intériorisation de la population des notions de conservation, de tourisme et même plus tard de commerce et d’industrialisation.

Les seuls problèmes observés concernaient la bureaucratie et l’administration c'est-à- dire le manque de confiance dans la prise de décision. Nous pouvons alors en tirer qu’il faut

20 LONG Catherine et C. D. Langoya ( 1997), « Réseau foresterie pour le développement rural : la Réserve forestière du Budongo en Ouganda », Document du réseau 22 e, Invierno 1997/98.

21 BSP, Projet « Les comportements à l’égard de la conservation », Programme pour l’Afrique et Madagascar, in Leçons Du terrain: Le lien entre la théorie et la pratique dans la conservation de la biodiversité. http://www.worldwildlife.org/bsp/publications/africa/okaforfr/okaforfr.pdf 25 former les intervenants locaux pour leur rendre la confiance en soi dans l’occupation d’un poste quelconque.

Comment s’expliquent alors les comportements, les logiques sociales, et les cultures de l’environnement de cette population ?

26

Chapitre II – Analyses socio économiques et culturelles de la population depuis l’indépendance

Ce chapitre rend compte des réalités socio économiques et culturelles de l’indépendance à aujourd’hui de manière à mettre en exergue les diverses relations avec la notion de conservation environnementale. Il sera ainsi constitué de deux sections, la première en matière des analyses économiques et la seconde concernant les analyses socioculturelles et comportementales.

Section 1 – Analyses économiques de la population depuis l’indépendance : de l’intelligence territoriale à l’évolution des activités

1.Evolutions politiques

Au niveau légal, Ratsimandrava et Didier Ratsiraka, ont promu les politiques socialistes et agricoles. De 1975 à 1982, une réforme rurale a été entamée dans la politique « tout azimut » qui est une politique active de non alignement vis-à-vis de l’extérieur en vue d’une réforme des structures rurales et de l’augmentation de l’indépendance des ruraux malgaches (Didier Ratsiraka) parce que l’un des héritages coloniaux c’est cette dépendance économique du pays.

Et 1982 était l’année de la paupérisation généralisée.

2.Evolution de l’idéologie dans la société

Le fokonolona est un modèle d’organisation crée par Andrianampoinimerina. Ce qui assurait une responsabilisation décentralisée : le contrôle et la vigilance populaire. Le fokonolona agit sur les actes des hauts responsables administratifs. Le fokonolona et les dirigeants sociaux du fokonolona, souvent des personnes âgées, qui sont les manam-panahy (sages), participent à la diffusion des informations. 27

Les informations qui en sont concernées sont :

- Les politiques nouvelles de l’Etat telles que la conservation. Ces autorités traditionnelles participent souvent à l’acceptation de la société des nouvelles politiques. - Les projets en cours et auxquels doivent participer la population. - La tradition et les fady de la Montagne d’Ambre et du village.

Ainsi, toutes activités nouvelles et toutes nouvelles perceptions circulent dans le village soit à l’occasion des discours des ainés du village soit à l’occasion des ouïes dires souvent les références principales des ruraux.

3.Les techniques utilisées

Dans le cadre de la pratique agricole, la population de Joffre ville participe à des échanges et des emprunts des terres et des semences. C’est le cas de l’utilisation des outils et des méthodes traditionnelles : les bœufs, la culture selon les jours fady, un calendrier agricole presque automatique sans calcul préalable.

Tout s’organisait alors selon le mode de culture traditionnel faisant référence aux jours fady (jours tabous ou jours d’inactivité).

Section 2 – Analyses socioculturelles et comportementales de la population de l’indépendance à aujourd’hui

1.Analyses des attitudes de la population selon les normes et le statut social de 1958 à aujourd’hui

Le 26 juin 1960, la grande Ile devient indépendante, et ce fût le début de la conservation et de l’élaboration des politiques nationales par un gouvernement proprement malgache. Ce qui a été surtout le cas dès les années 1970 car c’est seulement le 3 juin 1974 que la première troupe française s’est retirée de Madagascar. Ils étaient suivis plus tard par les forces navales en 1976.

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a. Les instruments d’analyse

- Echelle de pertinence de territoire

Comprendre les activités revient à connaître le détenteur du pouvoir local et l’échelle du « local ». La notion de découpage administratif a élaboré la notion de « local » c'est-à-dire l’unité géographique de petite dimension mais fondée sur l’appartenance identitaire, qui en assure la cohésion et ainsi la stabilité, l’action et le développement.

Ainsi, les divers pouvoirs ressentis sur les lieux sont : - Le gouvernement malgache ; - Le fokonolona qui assure la protection des ressources en préservant l’harmonie sociale et en luttant contre l’individualisme et l’accumulation individuelle de richesse. - Les autorités traditionnelles : les vieux sages, les voyants avec le minimum d’affectation des princes aux activités sociales.

Au sein du fokonolona, le droit naturel et le droit d’autrui pèsent lourdement. La solidarité sociale s’obtenait par le respect des valeurs fondamentales qui sont le fihavanana, le rariny et le marina. Ce souci de l’équité et de l’intérêt communautaire, fondé sur la valeur spirituelle de l’humain pouvait se prouver par les dina ou les sanctions communautaires. Ainsi la société présentait une image de « firaisankina » (l’union) et du fifandeferana (Pardon) entre les mpiara monina (Les membres d’une même société). Une question se pose : Ces pardons sont ils réellement acceptés par les victimes au fond d’eux ? N’est ce pas une simple attitude imposée par la société ?

Ces questions seront répondues dans la troisième partie où les comportements des gens appauvris et en difficulté changent. - La notion de paysage 22

A l’ère coloniale, avec la multiplication des Créoles, le paysage fût bien soigné. Actuellement, cela s’explique par le manque de financement et de confiance en soi vue que des terres appartiennent à des étrangers sans que ces derniers s’en occupent.

22 BRISSON Geneviève, « le sens du paysage, entre la politique de conservation de l’Etat québécois et les enjeux d’une communauté locale ». http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article- 13/Parc_national_d%27Anticosti.html 29

Malgré l’idée de tourisme local, la commune rurale de Joffre ville reste non réhabilitée.

b.Les points évolutifs

Les changements ne concernent que le domaine de la conservation environnementale :

- Le tourisme local, les divers projets, les politiques et les promesses de financement poussent la population à opter pour le secteur primaire : qu’est un secteur non étranger à la population et dans lequel elle peut se procurer facilement les ressources et les moyens de production, mais qu’est aussi un secteur favorable à l’environnement - Le comportement vis-à-vis de l’environnement change au sens où plus d’actions sont entreprises au niveau globalisé et généralisé (actions communautaire) mais peu d’initiative personnelle s’observe, la preuve, la dégradation continue des infrastructures et du paysage et les délits environnementaux commis par la population.

Tableau 8 - Présentation des activités de la commune et des ménages

Acteurs Année Protection Dangers de pour l’environnement l’environnement Activités 2005 Reboisement Feux de communautaires et communal de 5 brousse à la plaine de groupes Ha de soldat Antanambao 2005 Reboisement scolaire de 1 Ha EPP Joffre ville 2006 Reboisement Feux de scolaire EPP brousse au Pic de Ambibaka 3Ha dol Joffre ville 2006 Association Feux de Omby Mazavaloha brousse au Bongo 2.5Ha café Ambobaka 30

2006 JIRAMA Feux de reboisement de 2.5 brousse au Pic des Ha fleurs 2006 Feux de brousse à Antsakoamarina de Joffre ville 2006 Feux de brousse à Ambalavy Ambibaka Observation de plus de Lavaka 2006 Feux de brousse dans la plaine de soldat Joffre ville 2006 Feux de brousse à Fozalanana Joffre ville Initiatives 2006 Culture dans personnelles un terrain privée d’Acassia- Avocatiers 2007 Jardins dans une zone privée 2010 Utilisation d’un panneau solaire dans une famille de Joffre ville Source : Enquêtes personnelles 2010, Plan communal de Développement, 2007. 31

Rares sont ceux qui prennent de l’initiative pour participer directement à la protection de l’environnement. Cependant, leurs modes de vie, selon les ressources et les politiques imposées protègent indirectement l’environnement.

Nous avons pu observer dans ce tableau que les infractions sont en nombre plus élevé que les activités de conservation.

2.Analyses de la culture depuis l’indépendance a. La perception de l’environnement

L’environnement auparavant cité comme bien commun, hérité des ancêtres, est devenu un bien inaccessible à tous et propres à l’Etat malgré l’idée de participation et de droit d’accès véhiculée.

b.Les modèles et idéaux sociaux

Agir en société revient à respecter les tabous et les coutumes qui sont les suivants : les jours fady, le respect envers les autorités traditionnelles, les interdits vis-à-vis des lacs, et l’acceptation de l’existence des morts restant en contact avec les vivants dans des lieux comme la Montagne d’Ambre.

Aucun changement n’a été observé dans ce sens là.

c. La religion et les croyances

La religion la plus fréquente est la religion chrétienne constituant 70 % de la population. La proportion restante se répartit comme suit : 0.85 % sont des musulmans, et 29.03 % pour les autres catégories religieuses.

En conclusion, les changements ne concernent que les points obligatoires tels que le mode de production, les activités de spécialisation et les modes de production qui sont tous liés aux offres et demandes locaux.

Dans le cadre d’une décision personnelle, la survie prime chez la population, gagnez des ressources pour subvenir aux besoins tout en respectant les divers tabous et traditions. Qu’en est il alors du rapport conservation et Joffre ville, et quels en sont les impacts ?

PARTIE II

LA COMMUNE RURALE DE JOFFRE VILLE ET LA CONSERVATION ENVIRONNEMENTALE

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Cette partie sur le rapport conservation environnementale et la commune rurale de Joffre ville renferme la présentation monographique de la commune rurale de Joffre ville de la colonisation à 1958, le rapport tant géographique que politique du site à la Commune, et les impacts de cette conservation sur la commune rurale de Joffre ville.

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Chapitre III – Monographie de la commune rurale de Joffre ville

Ce chapitre précède la partie correspondant aux divers impacts de la politique environnementale sur la Joffre ville. Son importance revient à sa mise au point des diverses structures socioculturelles et démographiques selon diverses époques.

Section 1 – Présentation de la commune rurale de Joffre ville et Structure démographique

Cette commune rurale se situe dans la région DIANA, plus précisément à Antsiranana II, et elle est située à 35 km de la ville de Diégo Suarez.

La structure de sa population se présente comme suit :

Elle est constituée en grande partie des Antakarana, qui sont justement originaires du Nord. Cependant, des migrants y ont habité, pour des raisons économiques et géographiques, le cas des Antaimoro, des Antandroy, des Sakalava, des Bara, des Merina, des Betsileo et des Tsimihety, ainsi que des Arabes, des Chinois, des Créoles et des Indiens.

Le tableau ci après présente l’effectif de la population de la commune rurale de Joffre ville selon le sexe, l’âge et le fokontany de résidence en 2008.

Tableau 9 – Répartition de la population de la commune rurale de Joffre-ville selon le sexe et l’origine

Dési- 0 à 5 6 à 17 18 à 59 60 et Etrangers TOTAL TOTAL gnation de ans ans ans plus GENERAL Fokontany H F H F H F H F H F H F Joffreville 442 496 466 568 610 567 125 198 08 07 1651 1836 3487 Centre Ambibaka 62 42 142 152 126 95 09 10 _ 0 00 339 299 638 Morafeno 45 56 97 74 69 55 36 16 00 00 237 211 448 TOTAL 549 594 705 794 805 717 170 224 08 07 2227 2346 4573 Source : Tableau de Recensement de la population de la Commune Rurale de Joffre-ville, année 2008

Légendes : H : Homme ; F : Femme

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1. Les divers pouvoirs et autorités

S’effectuant sur le sol malgache, il est important d’étudier les autorités traditionnelles ayant tenu une place importante dans les décisions et les modifications de comportements de la population.

C’est le cas, en premier lieu, des mpisikidy, des tromba et des mpimoasy ou des voyants qui orientent les gens, tant au niveau personnel que public, dans leurs choix et leurs projets.

A cela s’ajoutent les personnes âgées pour leurs expériences et pour leurs rôles sociaux. Les personnes âgées sont, à Madagascar, des personnes de responsabilité et d’une grande autorité et ainsi elles doivent être écoutées et prises au sérieux.

Enfin, le plus important concerne le fokonolona (Circonscription ou organisation sociétale) qui assure :

- La stabilité de la fonction publique, en référence aux princes de la région Nord ; - L’égalité dans la société ; - La légalité et le légitime : les normes ; - Et la protection de l’intégrité et de l’environnement : C’est le cas avec les tanguins (tangena) qui poussent des personnes à avouer la vérité par peur de mourir. C’est le cas aussi des kabaro ou des discours par le biais desquels sont diffusés les règlements communautaires de litiges et des conflits. Ceux ci se basent justement sur le contrat social constitué par le Fihavanana (L’union imaginaire tant sociale que sanguine. Ce qui réfute l’individualisme), qui fait par exemple que même suite à des aides, une contrepartie n’est jamais acceptée, parce que l’action en société doit se faire au nom de cette union ; A part, le fihavanana, le contrat social se fonde aussi sur le rariny (justice sociale), et l’équité « aleo very tsikalakalam- bola toy izay versy tsikalakalam-pihavanana » (il vaut mieux dépenser que de perdre une

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relation). Ainsi le fokonolona joue le rôle de police mais en même temps de risque de non atteinte des objectifs de conservation responsabilisant tous les membres de la société.

2.Evolution de la morale

a.Les Activités prohibées

Il a été considéré comme « activité prohibée », l’accès à la Montagne d’Ambre. Avant même l’officialisation de la conservation dans la commune rurale de Joffre ville, la population locale a longtemps protégé les ressources naturelles de la Montagne d’Ambre. Une des raisons de cette conservation était cette culture citant la Montagne comme étant un lieu sacré et ainsi un lieu fady ou tabou aux consommateurs de porcs. Ce qui en a assuré une préservation totale. Les travaux locaux ne s’organisaient qu’autour des fleuves dont la source se trouve dans la montagne et que la population locale irriguait en vue d’une culture et d’une consommation journalière.

Ensuite, c’est aussi le cas de l’inactivité obligatoire tous les mardis. Ce qui a été gravé dans le dicton malgache « asa talata ». L’ « asa talata» n’est pas productif voire même porte malheur à l’activité ou à la construction selon les activités concernées.

La notion de jour fady (jour tabou) dépend aussi de tout un chacun. Ne pas travailler le mardi est commun à tous les Malgaches. Dans le nord, le jour de l’inactivité dépend des moasy ou des voyants, et des tromba (des esprits, des morts, qui se personnifient dans des corps d’hommes et de femmes). Ces personnes, intermédiaires entre les morts et les vivants, entre les Dieux et les vivants, cherchent à orienter les hommes sur le droit chemin. Le cas dans leurs conseils concernant le jour où des travaux de construction doivent commencer pour en assurer la finition à temps. Ce qui, selon nos enquêtes, concerne surtout soit le lundi soit le jeudi.

Enfin, toujours dans le cadre de la conservation, des dinam-pokonolona (dommages dictés par la société) ont été élaborés pour assurer une bonne gestion des ressources locales. Ces sanctions sont en guise d’exemple les sacrifices au sein du parc ou de la Montagne d’Ambre. Les actes qui sont sanctionnés sont : ceux qui détruisent comme la mise en feu de la forêt, ou la baignade des merina dans le lac. Historiquement, lors des guerres inter-ethnies, 36 des ancêtres ont pu se cacher dans ces lacs, et ont pu ainsi se protéger des ennemis, dont découle son importance et son caractère sacré. C’est aussi le cas pour les personnes protégées, de devoir se laver dans les autres lacs avant de se mettre dans les lacs « interdits ».

b.Les Activités promues

Une des activités promues était la chasse aux Aye Aye qui sont selon la culture locale des mauvais présages.

Cet animal symbolisait la mort. Quand une personne âgée du village en rencontrait, cela signifiait que le village allait perdre un membre âgé, et dans le cas où un individu jeune en rencontrait, le village allait perdre alors un jeune membre.

Ce qui expliquait les comportements non protecteurs vis-à-vis de ces lémuriens. Mais ce genre de comportement n’est plus adopté de nos jours 23 .

Les comportements protecteurs sont justement des résultats des efforts des agences de protection environnementale et des autorités traditionnelles locales.

Un droit d’accès au parc existe pour les rites et les coutumes :

- Le parc étant un lieu de passage reliant la commune rurale de Joffre ville à d’autres villages ; - Le parc est un lieu de culte, le cas surtout des lacs sacrés, où des sacrifices sont effectués les samedis matin.

Cela contribue à la conservation des ressources du fait que le droit d’accès diminue toute infraction et que cette acceptation officielle de ces traditions affirme l’importance du sol et des lacs tant chez les conservateurs que chez la population locale.

Section 2 – La commune rurale de Joffre ville et la Montagne d’Ambre

1.La commune rurale, entrée au parc Montagne d’Ambre

Cette commune rurale se trouve à 7 km de l’entrée du parc national Montagne d’Ambre. Premier parc national de Madagascar, créé le 28 Octobre 1958 suivant l’arrêté 58-07 et situé à

23 WWF International, « Lignes directrices pour le développement de l’écotourisme communautaire », juillet 2001. http://iberoamerica.icrtourism.org/Publications/WWF2fre.pdf 37

1000 km au nord d’Antananarivo, ses impacts en tant qu’activité touristique et de conservation nous ont intéressés.

Ci après une carte présentant le rapprochement géographique 24 de Joffre ville à la Montagne d’Ambre, ce qui explique cette dépendance de la commune rurale de Joffre ville aux diverses ressources, énérgétiques, alimentaires et en matières premières, de la Montagne d’Ambre.

24 RAFANOMEZANA M (2001), « Relation population-Aire protégée, le cas du parc national de Ranomafana », Mémoire de Maitrise, Université de Tananarive, Département de Sociologie. 38

Carte 2 – Région DIANA : Joffre ville et Montagne d’Ambre

L’intérêt touristique de ce parc est ce massif volcanique qui culmine du haut de ses 800 à 1475 m d’altitude. Ce qui s’étend justement dans sa superficie de 18 200 ha et la Montagne est secondée par une réserve spéciale qu’est la forêt d’Ambre de 4 800 ha et une réserve foncière touristique (privée) de 66ha. La Montagne d’Ambre se situe à une latitude de 12°33 à 12°44 et à une longitude de 49°03 à 49°13 25 .

25 Projet de Soutien au Développement Rural, Association Mitsinjo (2007), « PCD de la commune rurale de Joffre ville », 60 p. 39

Cinquante deux (52) années d’existence et quels sont les impacts de la conservation à la Montagne d’Ambre sur la commune rurale de Joffre ville ?

Le tourisme et la conservation de ce parc ont un objectif de préserver les ressources tout en assurant le développement humain. En matière de développement de la population locale, il a été observé que seule une minorité de la population locale y est affectée.

Le schéma suivant résume les réalités locales et ce qui donne l’intérêt de l’étude actuelle sur les activités nouvellement créées.

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Figure 4-Présentation schématique des apports surtout économiques du tourisme de la Montagne d’Ambre(Source :Enquêtes personnelles, 2008) Au niveau Au niveau des Au niveau économique infrastructures et éducationnel et des capacités locales socioculturel

Promotion de certaines Observation de nouvelles -Entraide accrue mais activités, création de difficultés : limitée dans certains nouvelles activités domaines : aides →sanitaires : respiratoire, apportées à l’ANGAP →Accessibles par une MST… (recherche des touristes minorité de la population → environnementales: perdus…) pollutions des touristes - Conservationnistes Non développement de la commune rurale dans le parc. -Ouverts aux étrangers… -Traditionnalistes de Joffre ville et de sa population après 52 Développement et croissance inégaux c'est -à-dire accessibles qu’à une minorité → changement non généralisé, résultats années d’existence inégalement répartis. Auquel s’ajoute le fait pour le tourisme local d’être de courte durée et de passage. du parc national. Survie et subsistance

Augmentation du coût de Incapacité locale de Problèmes de fuites de locale, quelles la vie, non résoudre les problèmes cerveau faute d’absence activités ?

proportionnelle au niveau tels que : l’insuffisance d’institut scolaire de vie local d’infrastructures. secondaire dans la

commune. → pauvreté Manque de financement : du fait de l’absence de Préservation des cultures, →Faible « capabilities » tourisme rural c'est-à-dire traditionnalistes : de la population locale du tourisme organisé conservation locale. localement. Vitesse de développement faible Perturbations externes : touristes 41

Ce qui crée justement les nouvelles activités économiques, pouvant dépendamment ou non du tourisme, subvenir aux besoins vitaux.

2.La commune rurale et la Forêt d’Ambre

La forêt d’Ambre est une réserve spéciale, actuellement jointe à la montagne d’ambre. Elle a pour fonction de conserver l’écosystème, et n’est donc pas accessible au Public. Seuls les chercheurs et les spécialistes de l’étude des spécimens et des ressources diverses sont autorisées à y entrer. L’impact envers une partie de la population est cette mauvaise compréhension de la situation, des habitants de la commune pensent que la Montagne d’Ambre est devenue un bien des étrangers (en voyant l’accès accordé qu’aux chercheurs). Cette idée acceptée par certains habitants les incite à agir de manière irrationnelle envers les ressources naturelles. La forêt d’Ambre tout comme la Montagne d’Ambre ont été, avant la conservation de l’ANGAP et du WWF, des lieux fady, donc que personnes ne fréquentaient par peur des malédictions.

a. Les réalités avant la colonisation

-Aménagement des terrains

Les organisations et l’accès aux diverses ressources dépendaient de la position géographique et du statut social. Ceux de l’ouest de la montagne, le cas jusqu’à l’époque de la colonisation, faisaient de l’irrigation pour des cultures dans des rivières. Personne n’osait s’aventurer dans la forêt et encore moins à la Montagne d’Ambre. L’aménagement et le droit de propriété se basaient sur la notion d’exploitation c'est-à-dire que « celui qui exploite le terrain en est le propriétaire ».

Avant la colonisation, une certaine liberté a été observée, malgré l’obligation de consultation des princes. A liste des hauts pouvoirs de l’époque, mis à part les princes, s’y ajoutaient les riches et les teneurs de pouvoirs ou les Riches.

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-Les divers pouvoirs

Les décisions et la diffusion des politiques sociales revenaient :

-Aux Princes mais depuis l’éradication de l’esclavage leurs pouvoirs ne sont plus que symboliques; -Aux riches et aux personnes âgées dites les sages; -Et aux voyants et autorités traditionnelles.

-Positions sociales et activités pratiquées

A Joffre ville, l’exploitation des terres dans le cadre d’une entreprise familiale a été la plus ressentie. Les activités communes aux gens étaient l’agriculture ; l’élevage de bœufs était réservé aux riches. Les pauvres pratiquaient les mêmes activités mais en utilisant le terrain des riches en échange d’une moitié de la production (Dans certains cas, les semences sont à la charge du propriétaire de terrain, ce qui fait que la production sera divisé en trois : le tiers au cultivateur et les deux tiers au propriétaire). C’est le « Mpindran-tany amboly » (empunt) et le « pmisasaka » (qui se répartisse le fruit du travail). Ce genre de situation se basait sur le fihavanana et les relations sociales. Depuis la colonisation, ce type d’entraide s’est matérialisé dans les contrats : par des promesses et de confiance en présence de certains témoins.

b.La commune rurale de Joffre ville de la colonisation à l’année 1958

-Administration coloniale

Lieu fady pour la population environnante, la Montagne est devenue avec Maréchal Joffre un lieu de repos qui s’est étendu jusqu’à Ambohitra, dénommé aujourd’hui Joffre ville.

Historiquement, la Montagne d’Ambre a intéressé spécialement les Colons français du fait de sa vue sur toute la ville d’Antsiranana, jusuq’à 80 km aux alentours de la Montagne, incluant le port d’Antsiranana. Ce qui fût justement un moyen d’administrer et de gérer la population locale. 43

Ci après les dates importantes pour la commune rurale de Joffre ville :

De 1886 à 1887, des Mauriciens et des Réunionnais ont participé au peuplement de Sainte Marie, de et de Joffre ville. Cette situation a favorisé la culture des fruits et des fleurs à Joffre ville.

En mars 1896, la « Mission forestière » chargée par le ministre de l’agriculture est arrivée à Madagascar en vue de reconnaître les forêts, et d’en assurer une utilisation rationnelle tout en en assurant le contrôle des concessions.

En 1899, le Maréchal Joffre s’installe à Diégo Suarez sur une place qui domine le port appelée aujourd’hui « la place Joffre ». Ce fût la phase d’installation des bases militaires et des jardins de repos et potager dans les petits villages ainsi qu’au cap d’Ambre.

En 1903, le Maréchal Joffre a quitté la ville de Diégo Suarez.

En 1923, Ralaimongo s’installe à Diégo Suarez pour défendre les paysans malgaches contre les abus des colons.

Les résultats de cette administration coloniale et de ses politiques de conservation (le reboisement affectant tout individu de 21 à 60 ans) sont alors cet accès à la Montagne d’Ambre, à la forêt d’Ambre, la culture fruitière et de légumes à Joffre ville.

-Les divers rapports ethniques

Tout d’abord, entre Etrangers et Malgaches, beaucoup de créoles ont occupé Joffre ville, et ceux à l’occasion de l’arrivée massive d’ouvriers de la Réunion, Maurice entre 1886 et 1887.

Ensuite, il y a le rapport conflictuel entre les Antakarana et les Merina ; ce qui est gravé dans la tradition jusqu’à nos jours par l’obligation de non baignade des Mérina dans le lac sacré.

Enfin, des groupes ethniques malgaches ont été transportés à Joffre ville pour des raisons d’esclavagisme, mais aujourd’hui ils s’y installent dans le but de jouir de l’environnement économique local.

44

-Les activités économiques

Economiquement, la Montagne d’Ambre a fournit les colons français des produits forestiers distribuables dans la ville d’Antsiranana par la route qui sépare la ville de cette commune rurale.

Ces activités concernent l’agriculture, l’exploitation des ressources en eau, des huiles essentielles et le reboisement. L’économie malgache s’est toujours basée sur l’agriculture, surtout sur la riziculture. A l’époque coloniale, des changements radicaux ont été observés. Des activités nouvelles ont pris le dessus sur les activités culturales. Les secteurs tels que les mines, les énergies, les industries, le transport, l’exportation, les services ont occupé une grande place dans la société malgache, le métier de militaire (l’autoritarisme des colons à l’occasion du SMOTIG du 1926 avec les travaux forcés pour approvisionner et aider les Français lors de la seconde guerre mondiale suivant le Décret du 2 mai 1939 et je cite « fournir à la métropole toute l’aide possible en matière première et en devises procurées par les ventes à l’étranger ». Ce qui signifie le doublement de la production .

Les indigènes étaient aussi affectés à des postes dans des chantiers, d’aménagement hydraulique, de création de rizière, d’édification et d’entretien des bâtiments publics, et des voies de communication, et dans l’agriculture tout comme dans les produits de traite, le café, le riz, le graphite.

-Gestion des ressources naturelles environnantes

Un guide enquêté a affirmé que la capacité de charge physique des sols de la Montagne d’Ambre a été fortement exploitée par les Colons Français, cependant, conscients des impacts et des probables poursuites internationales, les Colons Français ont intégré dans le pays divers espèces de plantes pour reboiser les hauts plateaux et le Nord. 45

Ce reboisement 26 s’explique suivant deux axes :

- L’effort de préservation de ressources ; - Et le besoin d’approvisionnement en alimentation et en produits de traite des colons.

La colonisation a laissé derrière elle le viol du non accès à la Montagne d’Ambre, la priorisation de l’agriculture et de la culture des fruits, des légumes et des fleurs. Sans oublier d’énoncer la nécessiter de conserver et de reboiser. Quels en sont alors les apports ?

26 Ministère de la forêt et du reboisement national, Direction des eaux et forêts et de la conservation des sols, « Travaux de reforestation », « Reboisement des Roussettes de la sous préfecture de Diégo-Suarez », pp 30-32. 46

Chapitre IV – Les impacts de la politique environnementale à Joffre ville

Ce chapitre renferme les divers modes de conservation observés à la Montagne d’Ambre et leurs impacts sur les modes de vie de la population.

Section 1 – La politique environnementale de la Commune rurale de Joffre ville et de l’ANGAP dans la conservation du parc Montagne d’Ambre

1.L’ANGAP et le WWF

a.Le WWF

De 1985 à 2001, World Wide Fund for nature a géré ce parc national tout en éduquant les futurs responsables et la population environnante de l’importance des ressources naturelles sur l’avenir de l’homme. La population locale étant entièrement dépendante de ces ressources naturelles a été poussée à agir autrement. WWF a proposé des formations en pisciculture et en apiculture. Ce sont des activités censées pouvoir assurer leur succès économique et en même temps la préservation des ressources naturelles anciennement exploitées.

b.L’ANGAP

De 2001, après les diverses formations offertes par le WWF des hauts responsables de l’ANGAP gère le parc national touristique de la Montagne d’Ambre, classé dans la catégorie D27 . Ce qui affirme l’importance des ressources naturelles du parc connues pour ne pas être exposées à de faibles risques et influences. L’objectif en est de :

27 ANGAP et le Ministère des eaux et forêts (2003), Plan de gestion du réseau national des aires protégées de Madagascar, p 2. http://mg.chm-cbd.net/implementation/doc047212 47

- Relever les défis suite au protocole de Kyoto du premier au 12 décembre 1997 : celui de la maitrise du développement sans gaspiller de l’énergie et sans polluer.

- Et améliorer les politiques foncières et les aménagements urbains et ruraux.

2. La Région DIANA

a.Dans toute la Région DIANA La région Nord-Ouest de Madagascar, appelée DIANA, est constituée par les sous préfectures de Antsiranana I, Antsiranana Il, Ambilobe, et Nosy-Be. La DIANA a entamé dans la poursuite de la conservation des mini projets de conservation des eaux et des sols en référence au GIZC et à l’AGERAS. Ce qui constitue les actions nécessaires à l’atteinte des objectifs fixés dans le plan régional de développement rural 28 : -Ces actions sont axées sur le besoin d’améliorer le cadre institutionnel et structurels locaux ; -Elles renforcent les institutions juridiques et l’environnement foncier local ; -Elles tendent à diversifier et à intensifier, par le biais des crédits, des financements et des outils modernes adaptés, la production agricole en vue d’une possible exportation ou de meilleures initiatives privées; -Elles assurent la stabilité en vue d’une meilleure organisation des activités locales : tant dans leurs rapports avec l’environnement que dans les rapports avec les objectifs capitalistes ; -Enfin, elles cherchent à améliorer les conditions de vie dans le monde rural par l’accès à l’eau potable, aux services sociaux de base et à une habitation convenable. Ce qui est intimement lié aux besoins et aux attentes de la commune rurale de Joffre ville. b.Cas d’Antsiranana

Le colloque sur l’environnement et le développement du Faritany d’Antsiranana du septembre 1990 a abordé les innovations suivantes: -L’augmentation du travail tout en relativisant les prix des matières premières et des matériels au prix au marché devant être abordable.

28 PRDR, 2001, in Ateliers sous régionaux, Plan d’Action pour le Développement Rural (2005), « Plan Régional de Développement provisoire », 101 p. 48

-La nécessite de conservation mais aussi de valorisation des ressources naturelles par l’ANGAP.

c.Cas propre à la commune rurale de Joffre ville

Et dans le cas de la commune rurale de Joffre ville, la région DIANA cherche à organiser les activités en : -la considérant comme une zone sensible prioritaire devant être éduquée pour une agriculture croissante du fait de l’humidité et de la fertilité locale ; -éduquant la population locale de la nécessité d’une gestion et d’une exploitation rationnelles de l’environnement. C’est le cas de l’inacceptation de la culture de khat, faite par les commerçants ambulants de la ville d’Antsiranana, au sein du parc national. L’éradication vient de la connaissance des impacts négatifs de la culture du khat: ceux de la dégradation du sol

L’Ilo ou le projet lumière a avancé en 2001 que Joffre ville utilise à 100% des bois de chauffe.

De ce fait, Joffre ville a choisi de présenter des projets de développement, accompagnés par des organismes nationaux et internationaux, tels que 29 : -Les projets de conservation de sols : projets de reboisement et de lutte contre la déforestation, d’aménagement de tanety et de culture de fruits (avec le GCES). -Les projets agricoles, d’élevage, de construction et de réhabilitation des infrastructures dans le but de protéger les petits exploitants du changement climatique 30 . -Les projets traitant la rénovation du réseau d’eau potable, en reliant le réseau électrique local à celui de la ville d’Antsiranana (Avant Dernière action sur l’électrification du village était en 1999 dans le projet sur « l’Eclairage public » financé par l’Association Nantes France.

29 Projet de Soutien au Développement Rural, Association Mitsinjo (2007), « PCD de la commune rurale de Joffre ville », 60 p.

30 République de Madagascar, ARER (2007), « Commune de Joffre ville : Stratégies d’autonomie Eau et Energie, Prospective déchets et matériaux, Economie, environnement et société, Puits de Carbone Océan Indien et Forestation », 50 p. www.arer.org

49

En 2002, des associations locales ont réhabilité l’éclairage public, mais ce qui ne donna que peut de résultats) et en réhabilitant la voirie actuellement dégradée 31 .

Section 2 – Les impacts de la politique environnementale sur la Joffre ville

1.Brève présentation de la notion de conservation

La conservation est un mode de gestion des ressources naturelles cherchant à préserver et à mettre en valeur celles-ci pour assurer le développement du tourisme et l’équilibre de l’environnement. La constitution malgache la définit comme une gestion durable, rationnelle et équitable des ressources naturelles selon les besoins de l’être humain.

C’est le cas de l’application de nos jours de :

 L’EIE, des Etudes préalables à toute construction en vue de protéger l’environnement des risques de dégradation possibles.  De l’Education pour un transfert de pouvoir et de responsabilité. A l’ère de la décentralisation, la GELOSE et la GCF sont priorisées dans la région DIANA mais toujours absentes à Joffre ville.

Les premières investigations malgaches pour la conservation environnementale à Madagascar :

 Dans le cadre de la culture, le tavy a été éradiqué depuis 1313 32 .  En 1897, Gallieni a réalisé le premier projet de reforestation dans le cadre d’un projet Eucaluptus dans les hauts plateaux.  Vers 1965, 350 espèces d’Eucaluptus ont été introduits à Madagascar suite à une intervention obligatoire des personnes de 21 à 55 ans (affectant plus la catégorie d’âge de 18 à 21 ans) la plantation suivant les ordres du gouvernement indépendant 33 .

31 Projet de Soutien au Développement Rural, Association Mitsinjo (2007), « PCD de la commune rurale de Joffre ville », 60 p.

32 Jarosz, 1993. 50

 En 1984, UNESCO a proposé diverses aires protégées.  En 1988, a été crée un plan d’action environnemental national (NEAP) dans le cadre des accords entre le gouvernement malgache et « international donor community » de la Banque Mondiale. D’où l’idée des trois phases quinquennales qui a commencé en 1991. La phase une a cherché à promouvoir la reconnaissance de la conservation de la forêt comme devant être sauvegardée en même temps que la lutte contre la pauvreté. Ce qui contribue à la promotion de l’agroforesterie tout en réduisant les pressions sur les forêts.

La seconde phase du programme environnemental a été réalisée avec l’idée de région, c'est-à-dire de la responsabilisation et de la conservation par la gestion locale et de la décentralisation par l’institutionnalisation de la gestion des ressources naturelles. D’où le mandatement du droit de conservation par l’ANGAP. La conservation malgache a donc été présente depuis l’ère de la royauté mais c’est seulement à partir de 1900 que cela a été officiellement reconnue.

2.Les Apports de la conservation sur la commune rurale de Joffre ville

La méthode que nous utiliserons pour identifier les apports de la conservation locale est de classer les besoins selon leurs satisfactions ou leurs insatisfactions.

a.Les besoins non satisfaits de la commune rurale de Joffre ville 34

Selon la lecture du plan communal de développement, les besoins insatisfaits malgré le tourisme local sont divers.

33 Ministère de la forêt et du reboisement national, Direction des eaux et forêts et de la conservation des sols, « Travaux de reforestation », « Reboisement des Roussettes de la sous préfecture de Diégo-Suarez », pp 30-32. 34 Projet de Soutien au Développement Rural, Association Mitsinjo (2007), « PCD de la commune rurale de Joffre ville », 60 p. 51

- Les cultures et l’élevage

Cette sous partie est consacrée au domaine cité comme secteur à risque en rapport avec les changements climatiques actuels ainsi ces secteurs présentent les problèmes les plus urgents étant donné la proportion élevée des cultivateurs et des éleveurs dans cette commune rurale 35 .

 L’agriculture

L’agriculture de la commune rurale de Joffre ville souffre d’une insuffisance de productions du fait du manque d’intrants, de techniques modernes, d’eau, et de terre cultivable. A cela s’ajoute l’existence des maladies infectant les cultures. Ce qui cause la faiblesse des revenus des producteurs et l’insécurité des productions.

 L’élevage

Cette activité présente une insuffisance de productions animales avec la recrudescence des maladies infectieuses et parasitaires, du fait de l’absence de vétérinaire, du manque de technique et de l’insuffisance de débouché commercial.

 L’apiculture

Toujours victime d’une faible production, ses défaillances concernent l’insuffisance de plantes mellifères et la pratique des techniques traditionnelles.

- Le social

 L’Education

La structure éducative locale ne suffit pas à réduire l’accroissement démesuré d’analphabétisation. Un phénomène lié à l’inaccessibilité à l’éducation (les établissements

35 Ministère de l’environnement, des eaux et forêts, direction générale de l’environnement (2006), « Plan d’action national d’adaptation aux changements climatiques », 64 p. http://unfccc.int/resource/docs/napa/mdg01f.pdf 52 publics étant aujourd’hui en très mauvais état avec une insuffisance de personnels), à l’abandon élevé de scolarisation, et au faible revenu des parents 36 .

 La santé

Le centre de santé de base local offre un soin imité du fait du manque d’eau potable, et de son insécurité liée au manque de logement du personnel, au manque de personnel qualifié en cas d’urgence et à la difficulté d’évacuation sanitaire.

 Les Us et Coutumes

La contradiction entre les coutumes et le développement socio-économique, le cas avec l’inactivité au jour fady et de la dominance de la pratique traditionnelle en diminuant ainsi la pénétration de l’innovation.

 Culture, jeunesse, loisirs et sport

Les jeunes manquent de loisirs et d’épanouissement du fait de la dégradation des infrastructures de sport, et du manque de bibliothèque ou de salle de spectacle

- Domaines divers

 Le tourisme

Secteur faiblement promu et dont les industries sont peu développées et inaccessibles à une certaine catégorie de personnes, les structures d’accueil sont inadaptées et n’exploitent pas suffisamment les ressources locales.

36 LPED (2007), « Travail et scolarisation des enfants en milieu rural à Madagascar », Bulletin d’information sur la population de Madagascar, numéro 23, 7p. 53

 L’environnement

Les pressions humaines sur l’environnement n’ont pas disparu. Le climat se dégrade, les sources tarissent, et les érosions sont de plus en plus fréquentes.

 Le commerce et l’artisanat

Les produits artisanaux sont produits en nombre croissant. Le mauvais état des routes et des pistes font que les lieux de spéculation et d’échange ne soient pas suffisants.

- Au niveau administratif

 L’administration

Les prestations de service sont de mauvaise qualité et les rentrées fiscales sont faibles. Ce qui résulte du faible niveau du personnel et de l’insuffisance des équipements et d’organisation des perceptions.

 Le régime foncier

Des litiges fonciers affectent la vie de la population de Montagne d’Ambre. Des colons s’approprient illégalement des terrains cultivables des paysans locaux.

 La sécurité

A la Montagne d’Ambre tout comme à la commune rurale de Joffre ville, l’insécurité est réelle. Des vols et des viols de touristes y sont observés (le cas d’un guide accompagnant une étrangère dans ses visites à la Montagne). Toute délivrance de certificat de guide soit alors s’accompagner de formation sur l’impact des mauvais comportements envers les touristes sur l’image de la commune.

54

-Au niveau des infrastructures

 L’eau et électricité

Des villageois s’approvisionnent difficilement en eau. Le réseau d’eau est non opérationnel et le débit y est très faible. Concernant l’électricité, seule une minorité accède à l’électricité devenue un bien de privilège.

 Les routes et les voies de communication

Les infrastructures routières sont en mauvais état, tout comme les équipements et la poste de la commune rurale de Joffre ville. Le manque d’entretien de ces infrastructures provoque des difficultés à évacuer les produits agricoles et à développer les zones les plus enclavées.

 Organisation et aménagement du village

La commune manque de lavoirs, d’éclairage, d’agence postale, et de flux commercial. Ce qui cause un manque de communication et ainsi du progrès du village.

En conclusion, le tourisme n’a alors affecté que les activités économiques des habitants en les incitant à pratiquer des activités agricoles, de l’apiculture et de l’élevage.

Les apports financiers et matériels ne suffisent pas à résoudre les problèmes de la commune. Au contraire, tout se dégrade, les infrastructures existantes se détériorent et s’usent, les infrastructures d’accueil en cours de création ne sont accessibles qu’à la minorité et ne transforment en rien l’avenir de la commune.

L’image que doit montrer cette commune qu’est « la commune, entrée au parc » est absente. La commune non réhabilitée n’arrive plus à intéresser les touristes, ce qui accentue le faible apport du tourisme sur cette commune rurale.

55

b.Les besoins satisfaits par le tourisme

Le plan communal de développement propose une échelle de problèmes à résoudre. Celui-ci avance que les problèmes affectant la santé, le tourisme, l’agriculture, le régime foncier et l’éducation sont urgents.

L’impact de ce tourisme de conservation est donc l’atteinte de ses objectifs, mis à part la conservation participative et la conservation locale. Le tourisme a tenu par exemple à éduquer, à promouvoir les activités exploitant rationnellement la terre et à régler les problèmes fonciers des villageois.

Les apports suivants sont observés :

 De nouvelles technologies en matière d’exploitation énergétique et cultures s’observent. La pratique de l’agriculture augmente, et l’idée de conservation obligatoire est véhiculée dans toute la commune.  Des infrastructures de grande envergure sont observées sur les lieux, cela crée de l’emploi mais en nombre minime.  Des projets de développement des associations de cultivateurs et d’éleveurs se développement.  De multiples associations se créent sur les lieux en vue de la conservation de l’environnement.  Le niveau de vie augmente avec le développement du tourisme local.  Et l’ouverture est de plus en plus grande dans la commune rurale de Joffre ville.

Les impacts du tourisme concernent en général les infrastructures et la réponse aux attentes du tourisme local. Le tourisme affecte une fine partie du développement humain des habitants. Seules l’éducation et l’embauche d’une minorité en sont transformées.

Qu’en est-il alors des changements de comportements et d’activités observés sur les lieux ? Et quelles sont les recommandations liées à ce faible impact du tourisme sur la commune rurale de Joffre ville ?

PARTIE III

LES

ANALYSES PROSPECTIVES

56

Cette partie expose les divers changements d’activités et de comportements économiques des habitants de la commune rurale de Joffre ville. Ce qui sous entend une analyse des principes de comportements liés à la conservation, des logiques comportementales de ces habitants et des changements observés après combinaison des deux comportements.

Des recommandations liées au manque d’impact du tourisme sur le développement humain et communal seront ensuite proposées.

57

Chapitre V – Les comportements et les activités nouveaux

Ce qui chapitre rend compte des divers changements tant au niveau comportemental qu’au niveau des activités nouvellement pratiquées.

Section 1 - Les principes et les comportements liés à la notion de conservation

La conservation à Madagascar se fonde sur la promotion des attitudes suivantes : la responsabilité de tout un chacun et l’union pour la force dans la lutte contre la pauvreté et dans la conservation des ressources.

1.Les Origines des changements de comportement 37 et impacts sur les logiques économiques

a.Origines des changements

Les changements de comportements trouvent leurs origines dans les changements de l’environnement économique et social local. Le monde du travail et d’échanges présente aujourd’hui les caractéristiques suivantes :

-La concurrence suivie de diverses stratégies commerciales ;

-Une faible entrée en argent, ce qui rend difficile la vie dans la commune en rendant le quotidien très monotone et répétitif. Ce qui diminue les relations et les communications sociales.

-Les emprunts étaient auparavant possibles auprès des membres de la société et des membres de la famille, ceux-ci ne sont aujourd’hui possibles qu’auprès d’OTIV situé dans la ville d’Antsiranana.

37 DEZ.J. (1969), « Un des problèmes du développement rural, l’évolution des comportements », Bulletin de Madagascar, numéro 230. 58

-Les rapports sont devenus mécaniques et individualistes.

-La terre, bien commun et fondement de l’économie traditionnelle, servait de lien et de moyen d’entraide entre la population locale. Face aux divers problèmes fonciers, les modèles d’échanges matérielles et financières ont peu à peu disparu. Ces faits ont accentué le manque de confiance entre les locaux en même temps que l’individualisme précité.

Ces changements proviennent aussi de la soumission obligatoire aux diverses politiques de conservation de l’environnement. Et ce du fait que certaines personnes accusent d’autres d’actes illicites comme les feux de brousse et la mise en danger de l’environnement.

b.Les modifications dans le cadre des relations sociales

Cet affaiblissement relationnel provient de la pauvreté locale et du manque d’accès aux ressources naturelles. Ce qui a rendu les gens plus individualistes et débrouillards. Le « Samy miezaka ny azy » (Chacun s’occupe de ses affaires) et le « Samy mandeha samy mitady » (Forme d’entraide absente) sont les termes du nord pour traduire cet individualisme.

Ainsi, en cas d’absence de recours, des habitants succombent au viol des règlements imposant la conservation de l’environnement : le cas des captures de bois de chauffe dans le parc, des espèces végétales et animales sont volés et vendus, des bois de constructions sont collectés dans la forêt et des khats sont plantés au pied des arbres au fin fond de la forêt.

2.Les nouveaux comportements

a.Vis-à-vis du mode de perception de l’environnement

Avant la colonisation, les ressources naturelles ont été gérées par les fokonolona et les princes. Pendant la colonisation, les aménagements des terres et des activités étaient imposés en fonction des objectifs des colons français.

Aujourd’hui qu’en est il ?

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-Bien commun

Par bien commun, les villageois entendent : un bien qui leur appartient, un bien qui eux-mêmes choisissent les raisons du non accès, un bien qui ne doit pas être approprié par des étrangers. Comme remarque nous pouvons déjà parler ici des incompréhensions de la population locale de ce qu’est une conservation du fait de la place que tiennent les étrangers dans les projets de conservation.

Certains avancent cela comme étant le transfert du droit d’utilisation des malgaches aux étrangers, d’autres la voient sous un angle plus conservationniste et de transfert de biens aux générations futures.

-Notion d’héritage

Toujours en rapport avec cette notion de bien commun, la population environnant cette montagne l’a toujours perçu comme étant un lieu hérité des ancêtres, renfermant ses divers tabous et ses diverses attentes, ainsi elle doit être léguée aux descendants. Tout en leur transmettant les diverses normes qu’elle renferme.

Cette notion d’héritage n’était pas directement exprimée par la population locale, elle le sous entendait dans : « Ce lieu est sacré, nous devons le préserver, et c’est ce que nos descendants feront à leur tour ; cela assurera la continuité et la paix dans le village».

A l’ère de la conservation, diverses contradictions s’observent :

- Les cultures non harmonieuses des diverses ethnies concernant la consommation du porc et le non accès à la Montagne d’Ambre. - Et la nuance chez la population sur la propriété : du non accès des Malgaches à l’accès des Etrangers dans la forêt d’Ambre.

Ce qui provoque des réactions irrationnelles vis-à-vis de l’environnement

La Figure ci après, effectuée à base des enquêtes expriment l’échelle locale de l’importance des biens.

60

Figure 5 – Les biens importants pour la population de la Montagne d’Ambre

FORET

AGRICULTURE

ZEBU - TERRE

Source : Enquêtes personnelles, 2008.

Pour la population de la Montagne d’Ambre, leurs terrains et leurs activités agricoles prennent le dessus sur la forêt. Ce qui explique leur manque d’intérêt pour la forêt, mais en même temps le devoir de pratiquer des activités selon leurs ressources et selon le règlement.

Les ressources naturelles intéressant la population locale sont : les terres, les bois, les bœufs et la forêt 38 . Les raisons sont leurs utilités pour la construction, la consommation des bêtes et la santé. Les ressources affectées à ces activités sont celles qui se trouvent au bord de la forêt, dans la limite même du village.

Les divers risques pour l’environnement observés de 2006 à 2008 sont alors cités dans le tableau suivant :

38 RAKOTOARIMANANA Jery Edson, (2006), « Du velontena et des mpamatsy vola ou du contraste de la vision paysanne face à la politique internationale de conservation dans la région de Daraina de Madagascar », Colloque international GECOREV, UVSQ, sur le thème « Politiques environnementales : entre jeux d’échelle, jeux d’acteurs et conflits de temporalité », 26 au 28 juin 2006. 61

Tableau 10 – Feux de brousse dans la commune de Joffre-ville de 2005 à 2006

Lieux Superficie Année Pleine de Soldat 12 28/12/05 Antanambao Pic des fleurs 14 30/09/06 Pic de dol Joffre-ville 1.5 08/10/06 Fozalanana Joffre-ville 05 09/07/06 Antsakoamarina Joffre-ville 10 18/10/06 Plaine de soldat Joffre-ville 7.5 21/10/06 Bongo Cafe Ambibaka 80 30/10/06 Ambalavy Ambibaka 05 2006 Source : Documents sur la Commune, 2007

Ce tableau montre que les feux de brousse de 2005 à 2006 ont subis une croissance très élevée. Il s’agit des phénomènes causés par les activités agricoles selon un modèle traditionnel sur brûlis, une image de manque de modernité des pratiques locales, et des actes irrationnels volontaires liés à l’inaccessibilité aux ressources des sites protégés.

-Rapprochement géographique et idéologie véhiculée

La commune rurale de Joffre ville, de part le rapprochement géographique, symbolise largement les réalités de la Montagne d’Ambre. C’est le cas de ses diverses appellations : auparavant, « Betaindambo» (Pleine de crottes de sangliers), puis « Maroamby » (Dénomination faite par des migrants de Toamasina), et enfin « Ambohitra» (A la Montagne).

Ce qui sous entend sa familiarisation et sa connaissances des réalités dans la Montagne d’Ambre.

b.Les comportements vis-à-vis de l’environnement

A l’ère de la décentralisation et de responsabilisation, une liberté individuelle et communautaire s’entremêlent et se donnent des limites. 62

C’est le cas avec la solidarité entre ANGAP et la commune dans la recherche des touristes disparus et l’obligation de consultation de la population avant toute mise en place d’un projet de grande envergure.

Mais dans le cadre des activités économiques observées, des choix irrationnels et non conservateurs s’observent.

Section 2 - Activités adaptées aux politiques du tourisme et de la protection de l’environnement

1.Le Doyen des métiers de conservation rencontrés dans la commune: le gardiennage

L’ANGAP dans son organigramme propose des postes de gardien en vue de renforcer la sécurité des ressources. Ces postes ne sont occupés que par les habitants des communes environnant le parc, ce qui concerne fréquemment les jeunes gens originaires de la commune rurale de Joffre ville.

Ci après l’organigramme de l’ANGAP

63

Figure 6 – Organigramme de l’Association Nationale pour la Gestion des Aires protégées dans la gestion de la Montagne d’Ambre

Source : Organigramme - ANGAP, 2008

2. Les métiers dans la conservation

Différents métiers sont nés de cette politique de conservation qu’est le tourisme.

C’est le cas des chefs secteurs qui s’occupent de la gestion et de la prévention de tout risque selon les secteurs auxquels ils sont affectés. Mais aussi de l’agent de parc qui sert d’accueillant à l’entrée du parc, celui -ci s’occupe de l’enregistrement des visiteurs étrangers et nationaux. Ce poste est le plus fréquemment occupé par des habitants de la commune rurale de Joffre ville, le travail devant comm encer à l’ouverture même du parc.

a. Par rapport aux politiques assignées aux Ruraux

Faute de financement, les Ruraux ne peuvent pas se permettre de créer leurs propres entreprises car réaliser les diverses phases de l’EIE dépensent à elle seule tout l’arg ent. 64

Les diverses approches pro-écosystèmes, fidèles au développement local et au développement du tourisme participent à la promotion des activités suivantes :

-L’agriculture, l’élevage; -Le gardiennage et les métiers à l’ANGAP et au sein du WWF ; -La maitrise des érosions ; -Et les métiers dans le cadre de la restauration et l’hôtellerie ;

b.Par rapport aux formations données

D’abord, les formations commencent avec la formation des formateurs. Ces formateurs sont souvent formés et payés par le WWF pour sensibiliser et éduquer la population autour de la Montagne d’Ambre.

Ensuite, au septembre 2006, la Direction régionale du développement rural a réalisé dans la DIANA une formation et une création de trois vitrines de pomme de terre et des sites vitrines de riz. Ce qui sert justement de promotion des cultures vivrières et des diverses cultures agricoles. Ce qui produit l’augmentation de l’exploitation des concessions matérialisée par l’augmentation des demandes en terre de nos jours.

Le tableau ci après propose des chiffres montrant le niveau élevé des pratiques de l’agriculture sur les lieux

65

Tableau 11 – Tableau récapitulatif de la production agricole

Produits Production Surface Maïs 890 120 Haricot 50 11 Pomme de terre 169.5 469 Manioc 240 725 Patates 1500 676 Taro 125 25 Pêche 15 0.3 Mangue 27.14 41 Banane 1600 317 Letchis 800 1200 Khats 2500 Avocat 2.93 117 Riz 1500 1000 Canne à sucre 40 02 Arachide 150 75 Tomate 20 04 Carotte 75 15 Salade 01.4 0.5 Poireaux 0.85 0.85 Brèdes 01 05 Source : Service d’Agriculture d’Antsiranana, 2007.

Nous pouvons en conclure alors que la conservation a participé à la diversification des cultures maraîchères et de l’agriculture.

Et enfin, des activités telles que la gestion des bases de données économiques, régionales et communales et des spécialistes en organisation sont proposées aux habitants de la commune, mais faute de qualification, ceux-ci ne sont pas embauchés. Le secteur primaire y est alors de plus en plus favorisé.

Ci après une présentation chiffrée de la fréquentation des trois secteurs d’activités. 66

Tableau 12 – Rapporte entre le sexe et le secteur d’activité 39

Evolution Avant la A l’ère de la Pourcentage de politique de conservation l’évolution Secteurs conservation d’activités Primaire 15 (37.5%) 25 (62.5%) + 66% Secondaire 17 9 (22.5%) -47.5% (42.5%) Tertiaire 8 (20%) 6 (15%) -25% Totaux 40 40 Source : Enquêtes personnelles, 2008

Le secteur primaire a connu une croissance de 62.5% contre une décroissance de 47.5 % pour le secteur secondaire et une décroissance de 25% pour le secteur tertiaire.

Dans le cadre du secteur primaire, les activités précédentes ont été préservées et améliorées selon les ressources et les techniques (le cas du indrantanana et le misasaka avec la pauvreté et les crises actuelles). Et le secteur primaire et tertiaire souffre de l’inadaptation des qualifications de la population locale aux activités offertes selon les dires des agents de l’ANGAP.

Le tableau ci après présente le taux de changement d’activité par rapport à la politique de conservation chez les enquêtés.

Tableau 13 – Taux d’activité transformés en lien avec la politique de conservation

Etat de la Transformation Non Totaux transformation transformation Sexe Masculin 20 8 28 Féminin 9 3 12 Totaux 29 (72.5 %) 11 (27.5%) 40 Source : Enquêtes personnelles

39 F.R,»Activités économiques », Madagascar Matin, 11 Novembre 2009. 67

Ainsi, 72,5% des enquêtés ont subi une transformation d’activité économique et ceux avec une proportion élevée des hommes. Ce qui est lié en effet à la pratique élevée du métier de guide par le genre masculin, et à l’accroissement de la participation aux activités liées à la terre.

3.Choix de ces emplois, seuls recours

Le modèle d’analyse se base sur l’idée que les ressources naturelles sont les seuls recours de la population locale. Suite aux restrictions et aux actes interdits, de nouveaux emplois et des emplois auparavant peu pratiqués sur les lieux s’observent.

Pour mieux comprendre les réalités locales, la figure suivante nous présente le rapport réalité et les possibilités offertes à la population locale.

Figure 7 - Réalités locales et analyses schématiques des choix du travail

(Source :Enquêtes personnelles, 2008)

- Entreprises touristiques : les nouvelles conditions juridiques imposent Les des phases68 telles que l’Etude d’Impact Environnemental souvent nouvelles inaccessibles par la population qui n’est dotée que d’un terrain et non d’un activités fond financier de départ. Ce qui le rend inaccessible à la majorité de la population locale. - Guide : Une activité promue par l’ANGAP, qui en est l’institution principale de formation de guide à Antsiranana, a rendu cette activité accessible à tous. Cependant seuls les guides connus et expérimentés sont les plus recherchés. Ce qui fait que le métier de guide pour la population

locale est une source de revenu additionnel et saisonnier (haute saison) - Le gardiennage : trois postes occupés par les locaux selon la hiérarchie de l’ANGAP, des postes surtout à bas salaire. - Artisan : il existe des clients avec les touristes de la Montagne d’Ambre Tourisme et mais les gains sont minimes et pas fréquents (manque d’accès aux matières

conservation premières (bois…). Le tourisme y est de courte durée (5 h et plus). de la

Popu- Montagne - Promues et continues : si elles sont protectrices de l’environnement : Les activités lation d’Ambre → promotion de l’aquaculture, l’apiculture, l’élevage, l’agriculture…suivant anciennes de un modèle de production traditionnel (manque d’éducation…) Joffre - Si elles ne sont pas conservatrices : face aux restrictions de la liberté d’action, celles-ci se développent mal, et sont catégorisées comme illicites. ville

- Routes : possibilité de faire sortir les produits, option toujours coûteuse. - Décentralisation communale : accès à 50% des recettes écotouristiques (mode de perception de la somme: tour à tour entre les communes autour du Les site). infrastructu - Hôtellerie, agence touristique : domaine sélectif mais à possibilité de res promotion (mobilité sociale, pour boire…) - Humaines : qualification inadaptée, du fait de la fuite de cerveau vers la ville d’Antsiranana 69

4. Les métiers dans le tourisme

De manière indirecte, avec les 50 % des recettes en DEAP (droits d’entrée au parc), la commune propose des métiers temporaires à ses habitants. Il s’agit des métiers de jardinage, de réhabilitation des infrastructures, de constructions et d’éducation ou de communication. De manière directe, à l’occasion de la création d’une zone verte, la seule existante dans la commune, de centaines de personnes ont été embauchés pour construire un jardin artificiel à l’image du parc Montagne d’Ambre.

Tableau 14 – Les divers emplois créés par l’écotourisme local

Institutions ou catégorie du travail Les divers types d’emploi Hôtel, Restaurant, bar Réceptionniste, serveur, chauffeur, … Parc national Garde forêt, gardien, chauffeur interne au parc, guide et traducteur. Commune environnante Vendeur, artisan, barman, commerçants, des gargotiers, des mpanera… Tour opérateur, institutions Responsable à l’accueil, Responsable écotouristiques des relations internationales Source : Enquêtes personnelles, 2008

Ainsi, le tourisme et la conservation a favorisé le secteur primaire avec l’agriculture tout en créant de nouvelles formes de métiers des deux autres secteurs.

Nous pouvons aussi en tirer que la bourgeoisie côtière est favorable et favorisée par la décentralisation. Parce qu’avec cette décentralisation des pouvoirs et fonctions publics, les postes les plus qualifiés sont toujours occupés par des citadins. Ce qui pourrait être nuancé avec le niveau d’étude et les compétences locales, mais une étude approfondie en la matière serait intéressante.

En conclusion, le tourisme a promu :

-Les activités exploitant la terre et conservant les ressources naturelles pouvant suivant les saisons subvenir quelques peu aux besoins familiaux ; 70

-Les activités en entreprises touristiques favorables à l’environnement ;

-La réduction des activités traditionnelles non conservatrices telles que les métiers de chasseurs des aye aye… ;

- les étiers libres comme le guide et les métiers dans le secteur informel ; En même temps que les activités illicites et non conservateurs des ressources.

.

5. Les caractéristiques des activités locales

Tableau 15 - Caractéristiques des activités économiques actuelles

Catégorie Les activités actuelles s Nouveaux Facteurs Activités Revenu secteurs moyen Trous Serveur, 125 000 opérateurs et réceptionniste. Ariary à 250 000 infrastructures Les traducteurs : Ariary. touristiques emploi Mais des saisonnier, pourboires et des périodique indemnités leur ANGAP sont offerts. (forme des guides) La 100 000 prostitution Ariary et plus. malgré le Les gains sont tourisme de plutôt matériels passage local. et non pas financiers. Les guides 20 000 titulaires « A » Ariary à 60 000 Ariary par jour en haute saison, de 0 à 30 000 71

Ariary par jours en basse saison. En un mois , de la haute saison, ils peuvent gagner jusqu’à 700 000 Ariary. Garde 180 000Ar forêt iary. Secteurs Politiques Cultures Entre agricoles conservationnistes 40 des arbres 150 000 Ariary et infrastructures fruitiers, culture et 500 000 locales maraîchère Ariary. Le gain surtout des est élevé dans le tomates et cas de la vente d’oignons, les directe dans la légumes, la ville riziculture. d’Antsiranana. Secteur Touristes et Pâtisserie 90 000 secondaire entreprises traditionnelle et Ariary à 180 000 touristiques moderne. Ariary. Bar, le maire lui-même a construit un bar pour sa fille Source : Enquêtes personnelles, 2008.

Les impacts en sont ainsi minimes parce que la catégorie de personnes affectées concerne surtout les diplômés en tourisme, en environnement, en management et en

40 R Lantoarisoa., Equipe RRI DIANA, Malaky Bulletin Bimensuel de l’Initiative à Résultats Rapides, « RRI, Une voie de développement rapide, p 4. 72 commerce. Mais aussi parce que selon les enquêtes, l’agriculture rapporte plus que les métiers dans les entreprises touristiques.

Ce qui fait que la population occupe deux postes en même temps : l’agriculture sert de métier offrant un salaire additionnel (un métier qui prend par contre le maximum de temps de travail selon la double culture de riz locale) et les métiers hors du foyer comme métier secondaire pour certain et comme métier principal pour d’autre.

En conclusion, les habitants de la commune rurale de Joffre ville sont surtout affectés à des métiers manuels, à faible rendement.

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Chapitre VI – Les recommandations

Divers problèmes ont été cités dans les chapitres précédents, ainsi nous tenons ici à présenter des solutions applicables.

Les recommandations seront classées de la manière suivante :

Dans la section une, les solutions liées aux problèmes économiques seront détaillées. La seconde section exprimera les divers axes devant être cités dans le cadre de la communication et l’éducation pouvant améliorer les réalités socioculturelles locales. Une dernière section sera consacrée à une amélioration des réalités institutionnelles, politiques et environnementales locales.

Section 1 – Améliorer les réalités économiques de Joffre ville

L’amélioration de la vie économique commence par le développement de la logique économique des individus, du mode de vie des ménages et celui des entreprises et sociétés.

1.Développer la logique économique des individus

La théorie économique cite le profit et l’épargne comme des conditions au développement économique.

Ainsi, il est important de promouvoir les projets personnels et privés pour mieux intégrer les membres de la société à l’environnement moderne de créativité et de concurrence. Cela doit se faire avec un appui pédagogique et financier du gouvernement, du moins des autorités locales.

Ensuite, les habitants de cette commune doivent être habitués et intégrés dans le monde de l’échange et aux activités de mode. « Activité de mode » au sens d’activité le plus pratiquée partout dans le monde. Le cas de l’utilisation de l’informatique dans les services administratifs et commerciaux. Ce qui nécessite ainsi une formation à la base c'est-à-dire une 74 formation affectant des jeunes gens. C’est le cas aussi des métiers de guide et de commerce de produits artisanaux qui sont des métiers bénéfiques malgré les réalités locales. Les travailleurs de ces domaines doivent alors :

- Penser au lendemain en essayant de gagner le plus de profit possible. Nos enquêtes ont soulevé deux problèmes : le fait pour les habitants de ne penser qu’au jour le jour à cause de la pauvreté qu’ils endurent et le fait pour ces commerces de ne concerner que les visiteurs du parc Montagne d’Ambre. En effet, ils gagneraient plus s’ils augmentaient leurs chances de vendre. Les produits ne doivent pas toujours échouer dans la commune rurale de Joffre ville, ils peuvent se vendre au parc d’Ankarana et à Antsiranana.

- Savoir s’adapter à des nouvelles situations. Hors mise, l’idée de création d’emploi, il faut aussi leur apprendre les diverses possibilités d’augmenter l’effectif des clients. En guise d’exemple, il serait intéressant de faire appel aux institutions touristiques et aux sociétés artisanales de la ville d’Antsiranana et de la commune.

La commune devrait alors pour assurer tout cela créer une chambre de conseils devant mettre en relation les habitants avec divers fournisseurs et entreprises. Ce qui est possible en consultant l’OTIV qui, sans parler des aides financières, proposent des conseils concernant la gestion et le mode d’élaboration d’un projet commercial.

2. Transformer le mode de vie des ménages

Après être affectés à des formations sur le mode de profit et d’échange, la population doit être informée de l’importance des points suivants :

- La place de l’entreprise familiale dans le développement de l’individu : nous avons observé que les familles œuvrant dans le secteur primaire ont tendance à affecter leurs enfants aux activités familiales, les enfants sont alors devenus des mains d’œuvre familiales. Ce qui limite en partie l’avenir et l’ouverture de l’enfant sur un autre mode. Il faut donc promouvoir l’éducation auprès des parents et chefs de ménages.

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- Un lycée et un institut de formation de haut niveau devraient être mis en place sur les lieux. La raison en est que les jeunes élèves sont envoyés à Antsiranana et ne reviennent plus. C’est le problème de la fuite de cerveau. Etudiant et réalisant des recherches dans la commune, ces étudiants seraient poussés à y créer des entreprises du moins à y travailler.

- Tout cela servira à assurer la scolarisation et ainsi la chance que les membres des ménages deviennent des travailleurs vue que la scolarisation augmente la chance d’être embauché. Il est important d’apprendre aux ménages les divers besoins d’une famille. En guise d’exemple, ils doivent être informés du fait que pour pouvoir assurer les besoins de chaque membre de famille, une personne active correspond à la satisfaction des besoins de trois personnes. Une famille constituée de 6 personnes doit alors avoir à sa tête deux personnes actives économiquement.

Les propositions citées ci-dessus concernent surtout les comportements économiques des chefs de ménages envers des enfants et des futurs chefs de ménages. Qu’en est-il alors des formations devant être données aux leaders ou aux futurs leaders ?

3.Créer un environnement stable pour les entreprises

Nombreux pensent que cette tâche revient surtout aux détenteurs de ressources et de capital. La population a sa place dans ce domaine, le cas :

- Avant tout projet, il faut s’assurer de l’accord et de l’acceptation de la population locale de sa création sur les lieux.

- De grandes entreprises signent et attestent, dès la phase de l’EIE, qu’ils exploiteront en grande partie les ressources humaines locales. Les habitants doivent alors faire preuve d’une certaine expérience pour compléter leurs diplômes.

- Un environnement économique stable signifie aussi « être productif ». Il est alors nécessaire de pouvoir répondre aux attentes concernant les ressources en matières premières des entreprises touristiques et commerciales. 76

La commune doit se munir alors d’une société assurant la qualité des produits destinés à être commercialisés.

- Stable signifie aussi « continu, sans interruption ». Comme les habitants, suite aux formations environnementales et de conservation 41 , se sont rués vers le secteur primaire, il est important d’assurer la stabilité du marché des produits agricoles. Des projets sont en cours de réalisation dans ce sens, Or, les habitants, déçus se heurtent à fréquenter de nouveaux domaines. Il faut alors stabiliser et rendre plus sûr le secteur primaire qui affecte la grande partie de la population.

En conclusion, ces recommandations nous ramènent à la nécessité de l’éducation. Qu’en est-il alors de l’éducation assurant une vie sociale meilleure ?

Section 2 – Eduquer et communiquer pour une meilleure vie sociale

La société est connue pour son intelligence communicative 42 et territoriale, il importe alors de prendre en compte le fihavanana, les relations de pouvoir et les relations sociales des habitants avant d’intervenir dans quels que domaines qu’ils soient.

1.Le Retour à l’époque du Fihavanana sans promouvoir la corruption

L’égalité sociale s’observe de moins en moins depuis la conservation et la multiplication des activités touristiques. La raison est que seule une minorité jouit de ces ressources et de ces activités. Cette inégalité provoque de la division et des conflits sociaux.

41 Winter, 2000, affirme que dans le cadre de l’agriculture une reconnaissance croissante du fait de l’apport d’une assistance publique sous forme de prix garanti des produits a participé à un investissement massif des exploitants pour l'augmentation de la capacité de production. Ce qui a contribué à leur développement et au développement de ce secteur.

42 LELONG MARCEL « Introduction de l’Encyclopédie de la psychologie », in HUISMAN Denis, et al., (1970), « Encyclopédie de la psychologie, psychologie de la vie familiale », éditions Fernand Nathan, 436p. 77

Ainsi, cette section revient à citer les normes et fondements moraux disparus mais devant réapparaitre.

La population locale acculturée doit être re-malgachisée de manière planifiée. Pour assurer la cohésion sociale, il faut définir les limites de ce qu’est le fihavanana.

Le fihavanana c’est ce lien social qui relie et qui assure la moralité dans tout comportement et réactions entre les membres de la famille, les membres d’une société et les connaissances. Il participe à l’augmentation des inégalités dans le sens où des corruptions sont fréquentes entre les personnes liées par le fihavanana. En guise d’exemple, les membres de la famille et les amis sont plus favorisés aux inconnus pour leurs aides passées et futures. Ainsi, il est important d’informer les habitants de : - L’intérêt de rompre tout lien de corruption ; - Mais de promouvoir les liens d’entraide et de compréhension même en temps de crise.

Et sans oublier d’aborder la « valeur nationale », il est important d’entretenir les relations et de s’entraider dans le cas des cataclysmes pour pouvoir résister à la pauvreté. Le passage d’un cyclone dans la commune a selon nos lectures provoqué une instabilité sociale et économique. Il faut ainsi diffuser de plus en plus d’informations concernant le patriotisme et l’unité nationale 43 parce que la langue, les coutumes, et les arts sont tous des facteurs unificateurs. Il faut ainsi préserver la langue malgache, le fihavanana, le firaisankina, le rariny, les coutumes et le « fanahy no maha olona » (c’est l’esprit ou la sagesse qui rend à un individu son humanité).

2.Le rôle des touristes dans la société d’accueil

Etant une rencontre entre deux cultures, les entreprises touristiques se doivent d’informer les touristes de leurs rôles dans le développement et du rôle des rapports qu’ils entretiennent avec les habitants dans les préjugés que se forme la population locale. Ils doivent respecter la culture hôte en recherchant à équilibrer les relations complexes possibles imbriquant les règles, les valeurs, et les individus.

43 International Monetary Fund, World Bank, Gouvernement malgache (2004),« Madagascar Action Plan 2007- 2012 », 114p. www.madagascar.gov.mg/MAP 78

Et ils doivent viser un changement quantitatif et qualitatif dans le cadre de la reconnaissance des cultures de la société d’accueil. Ces changements peuvent aussi provenir des changements politiques et institutionnels cités ci bas.

Section 3 – Appuyer la commune rurale de Joffre ville politiquement et institutionnellement pour assurer une meilleure conservation de l’environnement

1.Eviter le mythe de Sisyphe

Le Mythe de Sisyphe est le fait pour les organismes ou pour le gouvernement de lutter tous contre un même problème.

Il faut alors que les ressources financières soient réparties dans tous les domaines et les projets pour qu’ensemble ces problèmes soient résolus. Ensemble parce qu’étant un système, les problèmes d’une société sont interconnectés et interdépendants.

Au niveau pratique cela revient à expliquer les réalités géographiques et des infrastructures locales. Avec la catégorisation de la Montagne d’Ambre en un parc, une route a été construite. Actuellement, suite aux multiples passages des voitures des visiteurs, cette route est en très mauvais état. D’autre problèmes sont aussi observés, tant au niveau sanitaire que scolaire, les infrastructures ne sont pas réhabilitées malgré les aides de 50 % des recettes en droit d’entrée dans les aires protégées. Les projets jusque là n’ont concerné que le bureau de la commune et les lieux historiques de cette commune.

Ce mythe de Sisyphe explique alors le non développement ou le changement non généralisé dans la commune rurale de Joffre ville.

Ci après, selon le Plan Communal de Développement, le résumé des évènements historiques de la commune rurale de Joffre ville :

- 1900 : Création et Nomination de Joffre-ville par Maréchal Joffre. 79

- 1958 : Construction de la Route (35km).

- 1958 : Classement de la Montagne d’Ambre en parc national (le premier dans l’histoire malgache).

- 1962 : Construction de l’école normale.

- 1984 : Passage du cyclone Kamisy.

- 1999 : Eclairage public financé par l’Association Nantes France.

- 2001 : Implantation du Centre de Santé de Base niveau 2 financé par le Fond d’Intervention pour le Développement et d’une pharmacie à gestion communautaire à Joffre- ville.

- 2001 : Réhabilitation partielle du réseau d’eau potable par les Landscape Development Interventions, l’United States of America International Development et l’Association de Joffre-ville sur fonds du Ministère de l’Environnement.

- 2002 : Eclairage public financé par des associations locales.

- 2003 : Eclatement de la Commune rurale de Joffre-ville en 3 Communes (Joffre-ville, Sakaramy et Antanamitarana).

- 2004 : Construction des nouvelles salles de classe au Collège d’enseignement général.

- 2005 : Construction de l’EPP Ambibaka.

- 2007 : Préparation d’un programme d’exploitation énergétique avec l’ARER.

- 2008 : faible accès à l’eau, à l’électricité et aux services sanitaires et éducatifs performants et actualisés.

- 2010 : Aucune action entreprise pour réhabiliter l’électrification, le réseau d’eau, les CSB II et la route liant la commune à la ville d’Antsiranana.

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2.Persuader les pouvoirs traditionnels et les pouvoirs officiels revient à la persuasion de toute une population

Relation tangible entre l’ANGAP et la commune rurale de Joffre ville est cette entraide en cas de disparition de visiteurs dans le parc. Cette participation devrait être accentuée par une participation active et non pas passive dans le cadre des choix politiques et environnementaux. L’ANGAP, dans ses interventions, interviennent directement auprès des autorités officielles et la population. Cette association devrait faire en premier lieu appel aux autorités traditionnelles qui sont les ainés du village et les représentants élus par les membres de la commune, le cas des représentants de chaque fokontany. Pour être acceptée par la population, une politique doit être acceptée par ces autorités traditionnelles qui normalement persuadent facilement les membres de la commune. C’est aussi un moyen d’établir un contact continu entre les membres de la commune et l’association de conservation ; leurs consultations restent prioritaires dans tous les cas !

Ainsi, pour mieux intégrer les membres de cette commune à la conservation et au tourisme, il faut :

- Promouvoir les sorties en plein air, et les excursions des élèves auprès des zones vertes et protégées. Ceux-ci furent des habitudes pour les habitants de la commune, suite aux diverses crises économiques et sociales, les agents se trouvant à l’entrée du parc Montagne d’Ambre n’observent plus que la venue des élèves de la ville de Diego visiter le parc.

- Assurer la compréhension de ce qu’est la conservation. Des habitants, selon nos enquêtes, pensent que la conservation revient au fait que « la terre malgache est devenue propriété malgache et française, d’où les actes irrationnels». Cette idée vient de l’observation de plusieurs chercheurs étrangers sur les lieux et le non accès aux terrains d’études de ces chercheurs.

- Donner des formations concernant les activités locales aux habitants. Seul cas observé sur les lieux est cette formation des guides auprès de l’A NGAP.

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3.Eradiquer les exploitations irrationnelles de la population

Dans le cadre de l’observation de la surexploitation ou de l’exploitation illicite des ressources naturelles d’une part, et de l’utilisation d’un permis illicite pouvant polluer d’autre part, il faudrait éradiquer la corruption. Et ceux dans toutes ses formes, dans le cadre du fihavanana, cité ci dessus, où entrent en jeu les membres de la société et les connaissances.

Et les dirigeants doivent s’occuper de l’appropriation locale de la conservation, parce que la réduction de la corruption ne cesse pas la dégradation des ressources sans que des changements de comportement de la population locale soient observés. A cela s’ajoute une nécessité de compétition politique pouvant assurer de meilleurs impacts positifs au niveau environnemental. En favorisant par exemple, une croissance économique avec le minimum d’impacts environnementaux.

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CONCLUSION GENERALE

Le plan communal de développement enregistre les objectifs et les attentes de la population d’une commune donnée. De nombreuses communes, notamment celles à proximité des lieux touristiques, ont ainsi proposé l’écotourisme comme modalité de développement local au même titre que l’apiculture, et le développement des infrastructures 44 . Ainsi, malgré les cinquantes deux (52) années d’existence du parc national de Montagne d’Ambre, la commune rurale de Joffre ville est pauvre en : - Infrastructures, en outils et méthodes de production modernes ; - Approche égalitaire assurant un changement effectif et généralisé ; - Une conservation effective, du fait de l’absence de situation favorable au développement humain durable.

Seuls recours de la population locale sont la création de nouvelles activités et la transformation des activités déjà présentes dans la société. L’hypothèse a donc été vérifiée, de nouveaux comportements sont observés tout comme de nouvelles activités économiques. Le secteur primaire a été de plus en plus favorisé, la population n’ayant pas de difficulté à se munir des ressources et des outils nécessaires. Par contre, les secteurs tertiaire et secondaire sont faiblement pratiqués du fait de l’inaccessibilité de ces postes. Ainsi, nous pouvons conclure que les théories structuralistes et fonctionnalistes sont appuyées par les réalités locales : la distorsion, la juxtaposition et la désarticulation des diverses structures constituent un déséquilibre dans la poursuite du développement humain et local.

La réponse à la problématique qu’est « Quelles modifications ont été apportées par la politique de conservation concernant les activités de la population de la commune rurale de Joffre ville? » est ce renforcement des pratiques traditionnelles conservatrices et cette diminution de la participation au secteur secondaire et au secteur tertiaire.

44 Froger et al., 2003 ; Méral et Raharinirina, 2006. 83

Nous pouvons alors en déduire que le tourisme n’a d’apport effectif que suite à une participation active de la population locale, une participation servant à motiver et à responsabiliser les habitants environnant les sites touristiques.

Les impacts et les apports étant très faibles et que la situation économique et environnementale locale ne proposant que peu de recours possibles, les réalités locales se résument alors en une phrase : « Survivre et satisfaire les besoins des ménages selon les possibilités licites, souvent en relation minime avec le tourisme local, et illicites qu’elles soient ». Ce qui constitue justement des risques tant pour l’environnement que pour les habitants.

Participer activement, telle est la proposition ici citée, est ce le mode le plus adapté à notre pays ? La GELOSE et la GCF ont-elles réellement contribué à une meilleure conservation de l’environnement et à la survie de la population ?

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BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages généraux

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Ouvrages spécifiques

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13) Ateliers sous régionaux, Plan d’Action pour le Développement Rural (2005 ), « Plan Régional de Développement provisoire », 101 p.

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23) WWF, Vintsy n°45 « L'Eau, un élément vital », L’eau potable à Antsiranana, 2005 page 12-13.

Ouvrages juridiques

24) Code du tourisme (1995), Loi numéro 95-017, du 25 juillet 1995 . 25) Loi 96 – 025 du 30 sept 1996 relative à la gestion locale des ressources naturelles renouvelables , la GELOSE et la GCF. 26) Ministère de la justice malgache (2001), « 1000 Textes », 261 p. 27) Ministère de la justice, (1998), « Charte de l’environnement malagasy », loi 90.033 du 21/12/90 et loi 97.012 du 06/06/97, Antananarivo.

Webiographie

28) ANGAP et le Ministère des eaux et forêts (2003), Plan de gestion du réseau national des aires protégées de Madagascar , p 2. http://mg.chm- cbd.net/implementation/doc047212

29) Atelier de concertation nationale sur le DSRP (2003), « Document stratégique pour la réduction de la pauvreté », 201p. www.uneca.org/prsp/docs/srd_prsp/Final_Madagascar.PDF

30) BRISSON Geneviève, « le sens du paysage, entre la politique de conservation de l’Etat québécois et les enjeux d’une communauté locale ». http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-13/Parc_national_d%27Anticosti.html 87

31) BSP, Projet « Les comportements à l’égard de la conservation », Programme pour l’Afrique et Madagascar, in Leçons Du terrain: Le lien entre la théorie et la pratique dans la conservation de la biodiversité. http://www.worldwildlife.org/bsp/publications/africa/okaforfr/okaforfr.pdf

32) Décret MECIE , http://www.meeft.gov.mg/index2.php?option=com_docman&task=doc_view&gid=25&Itemi d=74 33) D Roe; Jones, B.T.B ; Bond, I. et Bhatt, S. (2006), « Action locale, aspirations mondiales : la conservation communautaire pourrait elle contribuer davantage à la biodiversité internationale et à la réduction de la pauvreté », Bulletin sur la biodiversité et la société BioSoc, Numéro 10, décembre 2006, http://www.iied.org/pubs/display.php?o=13534IIED 34) F.R, « Activités économiques », Madagascar Matin, 11 Novembre 2009. http://www.salon-enjoy-madagascar.com/revue-de-presse/58 35) Global symposium (2006), « Defying Nature’s End : The african context », Madagascar. http://en.wikipedia.org/wiki/Conservation_International 36) GUENEAU Stéphane, Franck Jacobée (2004), « Conservation de la biodiversité et valorisation des biens et services environnementaux de la forêt tropicale humide : quelle approche française », conférence – débat sur le thème de « Conservation de la biodiversité forestière tropicale en Afrique centrale : dépassionner les débats ». http://www.iddri.org/L%27iddri/Equipe/Stephane-Gueneau 37) International Monetary Fund, World Bank, Gouvernement malgache (2004),« Madagascar Action Plan 2007-2012 », 114p. www.madagascar.gov.mg/MAP 38) LAPEYRE Renaud, Djohary ANDRIANAMBININA, Denis REQUIERDESJARDINS (2007), « L’écotourisme est-il un mode durable de valorisation des ressources naturelles ? Une comparaison Namibie-Madagascar », Afrique contemporaine 2007/2, numéro 222, pp 83-110, http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=AFCO&ID_NUMPUBLIE=AFCO_222&ID_ ARTICLE=AFCO_222_0083 39) Ministère de l’environnement, des eaux et forêts, direction générale de l’environnement (2006), « Plan d’action national d’adaptation aux changements climatiques », 64 p. http://unfccc.int/resource/docs/napa/mdg01f.pdf 88

40) Ministère du tourisme de Madagascar (2007), « Première session plénière : approches stratégiques nationales et régionales pour le développement du tourisme durable ». http://www2.unitar.org/cwm/publications/cw/np/np_pdf/Madagascar3_National_Profile.pdf

41) ONE, Coordination technique (2002), « Synthèse sur les indicateurs du PE-2, Performance et impacts », 13 p. http://www.cairn.info/revue-mondes-en-developpement- 2004-3-page-29.htm 42) Repoblikan'i Madagasikara (2000), Document intérimaire de stratégie de réduction de la pauvreté. http://www.gemdev.org/publications/cahiers/pdf/30/Cah_30_CLING.pdf

43) République de Madagascar, ARER (2007), « Commune de Joffre ville : Stratégies d’autonomie Eau et Energie, Prospective déchets et matériaux, Economie, environnement et société, Puits de Carbone Océan Indien et Forestation », 50 p. www.arer.org 44) SANDRON Frédéric (2007), « Population, environnement, développement dans les pays du sud », Actes du colloque Pripode, Cicred, MAE, Unesco, Editions du Cicred, Paris. http://cicred.org/pripode 45) Wikipédia dictionary (Avril 2010) « Amartya sen », www.wikipédia.com 46) WWF International, « Lignes directrices pour le développement de l’écotourisme communautaire », juillet 2001. http://iberoamerica.icrtourism.org/Publications/WWF2fre.pdf

89

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

PARTIE I - LA COMMUNE RURALE DE JOFFRE VILLE, LA MONTAGNE D’AMBRE ET LA FORET D’AMBRE

Chapitre I- Approche structurale de la situation locale et des réalités africaines . 12

Section 1 – Les structures économiques locales ...... 12

1.L’économie de la commune rurale de Joffre ville ...... 12

2.Les causes des réalités économiques locales ...... 14

3.Les caractéristiques de l’économie locale ...... 15

Section 2 – Les structures institutionnelles ...... 16

1.Les institutions anciennes ...... 16

2.Les institutions nouvelles et de conservation ...... 16

a.Les organismes actifs politiquement ...... 16

b.Les organismes actifs financièrement et matériellement ...... 18 Section 3 – Les structures géographiques, démographiques et sociales ...... 21

1.Les ressources naturelles ...... 19

2.La situation géographique ...... 21

3.Les ressources démographiques et socioculturelles ...... 22

Section 4 - La confrontation des réalités en Afrique ...... 22

1. Les faiblesses des politiques de conservation et touristiques en Afrique ...... 22

a.Le cas de la Commune rurale de Joffre ville ...... 22

b.Le cas de Namibie ...... 23

c.Le cas de Budongo en Ouganda ...... 24 90

Chapitre II – Analyses socio économiques et culturelles de la population depuis l’indépendance ...... 26

Section 1 – Analyses économiques de la population depuis l’indépendance : de l’intelligence territoriale à l’évolution des activités ...... 26

1.Evolutions politiques ...... 26 2.Evolution de l’idéologie dans la société ...... 26 3.Les techniques utilisées ...... 27

Section 2 – Analyses socioculturelles et comportementales de la population de l’indépendance à aujourd’hui ...... 27

1.Analyses des attitudes de la population selon les normes et le statut social de 1958 à aujourd’hui ...... 27

a. Les instruments d’analyse ...... 28

b.Les points évolutifs ...... 29

2.Analyses de la culture depuis l’indépendance ...... 31 a. La perception de l’environnement ...... 31

b.Les modèles et idéaux sociaux ...... 31

c.La religion et les croyance ...... 31

PARTIE II - LA COMMUNE RURALE DE JOFFRE VILLE ET LA CONSERVATION ENVIRONNEMENTALE

Chapitre III – Monographie de la commune rurale de Joffre ville ...... 33

Section 1 – Présentation de la commune rurale de Joffre ville et Structure démographique ...... 33

1. Les divers pouvoirs et autorités ...... 34 2.Evolution de la morale ...... 35 a.Les Activités prohibées ...... 35 b.Les Activités promues ...... 36 91

Section 2 – La commune rurale de Joffre ville et la Montagne d’Ambre ...... 36

1.La commune rurale, entrée au parc Montagne d’Ambre ...... 36

2.La commune rurale et la Forêt d’Ambre ...... 41

b. Les réalités avant la colonisation ...... 41

b.La commune rurale de Joffre ville de la colonisation à l’année 1958 ...... 42

Chapitre IV – Les impacts de la politique environnementale à Joffre ville ...... 46

Section 1 – La politique environnementale de la Commune rurale de Joffre ville et de l’ANGAP dans la conservation du parc Montagne d’Ambre ...... 46

1.L’ANGAP et le WWF ...... 46

a.Le WWF ...... 46

b.L’ANGAP ...... 46

2. La Région DIANA ...... 47

a.Dans toute la Région DIANA ...... 47 b.Cas d’Antsiranana ...... 47 c.Cas propre à la commune rurale de Joffre ville ...... 48

Section 2 – Les impacts de la politique environnementale sur la Joffre ville ...... 49

1.Brève présentation de la notion de conservation ...... 49

2.Les Apports de la conservation sur la commune rurale de Joffre ville ...... 50

a.Les besoins non satisfaits de la commune rurale de Joffre ville ...... 50

b.Les besoins satisfaits par le tourisme ...... 55

PARTIE III - LES ANALYSES PROSPECTIVES

Chapitre V – Les comportements et les activités nouveaux ...... 57

Section 1 - Les principes et les comportements liés à la notion de conservation ...... 57 92

1.Les Origines des changements de comportement 45 et impacts sur les logiques économiques ...... 57

a.Origines des changements ...... 57 b.Les modifications dans le cadre des relations sociales ...... 58

2.Les nouveaux comportements ...... 58

a.Vis-à-vis du mode de perception de l’environnement ...... 58 b.Les comportements vis-à-vis de l’environnement ...... 61

Section 2 - Activités adaptées aux politiques du tourisme et de la protection de l’environnement ...... 62

1.Le Doyen des métiers de conservation rencontrés dans la commune: le gardiennage .... 62

2.Les métiers dans la conservation ...... 63

a.Par rapport aux politiques assignées aux Ruraux ...... 63

b.Par rapport aux formations données ...... 64

3.Choix de ces emplois, seuls recours ...... 67

4.Les métiers dans le tourisme ...... 69

5. Les caractéristiques des activités locales ...... 70

Chapitre VI – Les recommandations ...... 73

Section 1 – Améliorer les réalités économiques de Joffre ville ...... 73

1.Développer la logique économique des individus ...... 73

2. Transformer le mode de vie des ménages ...... 74 3.Créer un environnement stable pour les entreprises ...... 75

45 DEZ.J. (1969), « Un des problèmes du développement rural, l’évolution des comportements », Bulletin de Madagascar, numéro 230. 93

Section 2 – Eduquer et communiquer pour une meilleure vie sociale ...... 76

1.Le Retour à l’époque du Fihavanana sans promouvoir la corruption ...... 76 2.Le rôle des touristes dans la société d’accueil ...... 77 Section 3 – Appuyer la commune rurale de Joffre ville politiquement et institutionnellement pour assurer une meilleure conservation de l’environnement ...... 78

1.Eviter le mythe de Sisyphe ...... 79 2.Persuader les pouvoirs traditionnels et les pouvoirs officiels revient à la persuasion de toute une population ...... 80 3.Eradiquer les exploitations irrationnelles de la population ...... 81

CONCLUSION GENERALE ...... 82

BIBLIOGRAPHIE ...... 84

ANNEXE 1 ...... ii

ANNEXE 2 ...... xiii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 – Répartition des habitants de la commune rurale de Joffre ville selon le sexe ...... 8

Tableau 2 – Répartition des habitants de la commune rurale de Joffre ville selon l’âge ...... 8

Tableau 3 – Répartition de l’échantillon selon le sexe ...... 8

Tableau 4 – Répartition de l’échantillon selon l’âge ...... 8

Tableau 5 – Présentation des infrastructures locales selon l’origine des propriétaires ...... 14

Tableau 6 – Tableau récapitulatif de certaines flores du parc national avec leurs utilités quotidiennes dans la commune ...... 20 Tableau 7 – Tableau de certaines faunes de la Montagne d’Ambre ...... 20

Tableau 8 - Présentation des activités de la commune et des ménages ...... 29

Tableau 9 – Répartition de la population de la commune rurale de Joffre-ville selon le sexe et l’origine ...... 33

Tableau 10 – Feux de brousse dans la commune de Joffre-ville de 2005 à 2006 ...... 64

Tableau 11 – Tableau récapitulatif de la production agricole ...... 65

Tableau 12 – Rapporte entre le sexe et le secteur d’activité ...... 66

Tableau 13 – Taux d’activité transformés en lien avec la politique de conservation ...... 66

Tableau 14 – Les divers emplois créés par l’écotourisme local ...... 69

Tableau 15 - Caractéristiques des activités économiques actuelles ...... 70

LISTE DES FIGURES ET DES CARTES

Figure 1 – Cercle vicieux du développement économique adapté aux réalités de Joffre ville... 5

Figure 2 – La capacité de vivre de Mabbut ...... 5

Figure 3 - Cercle vicieux de l’économie locale ...... 15

Carte 1 – Carte présentant Joffre ville dans la région DIANA ...... 21

Carte 2 – Région DIANA : Joffre ville et Montagne d’Ambre ...... 38

Figure 4 – Présentation schématique des apports surtout économiques du tourisme de la Montagne d’Ambre ...... 39

Figure 5 – Les biens importants pour la population de la Montagne d’Ambre ...... 60

Figure 6 – Organigramme de l’Association Nationale pour la Gestion des Aires protégées ... 63

Figure 7 - Réalités locales et analyses schématiques des choix du travail ...... 67

LISTE DES ABBREVIATIONS

ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées

AGERAS (cellule):Cellule d’Appui à la gestion régionalisée et à l’approche spatiale

ARER : Agence Régionale Energie Réunion

CEG : Collèges d’Enseignement Général

CLEF : Centres Locaux d’Echanges Francophones

CSB : Centre de Santé de Base

DEAP : droits d’entrée au parc

DIANA : Diégo, Ambilobe, Nosy Be, Ambanja

DSRP : Documents Stratégique pour la Réduction de la pauvreté

EIE : Etude d’Impact Environnemental

EPP : Ecole Primaire Publique

FEDER : Fonds Européen de Développement Régional

FID : Fond d’Intervention pour le Développement

GCES : Gestion conservatoire des eaux et des sols

GCF : Gestion Contractualisée des Forets

GELOSE : Gestion Locale Sécurisée

GIZC : Gestion Intégrées des zones côtières

INSTAT : Institut National de la Statistique de Madagascar

LDI : Landscape Development Interventions

MAP : Madagascar Action Plan

MECIE : Mise en Compatibilité des Investissements Environnementaux MEFB : Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget OCDE : Organisation de Coopération et de développement économique

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONE : Office National pour l’Environnement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONU : Organisation des Nations Unies

OTIV : Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola

PCD : Plan Communal de Développement

PCGFN UE : Projet de conservation et de gestion des forêts naturelles de l’union uropéenne

PNAE (NEAP) : Plan national d’actions environnementales

PRD : Plan Régional de Développement

PREE : Programme d’Engagement Environnemental

RRI : Rapid Results Initiative

SMOTIG : Service de la main d’œuvre pour les travaux d’intérêt général

UICN : International Union for the Conservation of Nature

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

USAID : United States Agency International Development

VIH-SIDA : Virus de l’Immunodéficience Humaine-Syndrôme d’Immunodéficience Acquise

WWF : World Wide Fund for nature

LEXIQUE

a. Activités économiques : ce sont toutes les activités de production et d’échange, que ce soit dans le but d’en faire résulter un produit fini soit dans le but d’en produire de la matière première. Celles-ci génèrent des entrées financières ou une certaine rémunération 46 .

Les catégories de changements d’activités économiques sont les suivantes : de nouvelles activités ont été créées, des activités anciennes ont été favorisées par la politique de conservation, et enfin, des activités anciennement pratiquées s’observent de moins en moins de nos jours.

b. Comportement économique d’un individu : c’est la logique dans la situation de marché, dans le choix de travailler et dans le rapprochement ressources-activités autorisées-activités pratiquées.

c. Un parc national : est la dénomination de toutes les aires protégées faisant partie du Réseau National en raison de leur importance fondamentale pour assurer la représentation de la biodiversité malgache tout en la valorisant. Ce type d’aire protégée a pour fonction d’assurer la récréation et la préservation par sa capacité d’accueil des visiteurs étrangers et nationaux. Il fait partie d’un des modes de conservation environnementale de Madagascar.

d. L’écotourisme, modèle de conservation ici étudié, peut se présenter sous trois formes : le tourisme écologique, le tourisme de nature et le tourisme durable. L’écotourisme est une activité très ressentie dans le pays étant donné ses apports environnementaux, économiques et socioculturels sur les régions environnantes.

46 Programme international pour l’abolition du travail des enfants et Organisation Internationale du travail (2008) « Enquête nationale sur le travail des enfants à Madagascar en 2007 », Organisation Internationale du travail, 1 ère édition, 158p. i

ANNEXES

ii

ANNEXE 1

LA GRILLE D’ENTRETIEN

ET

LE QUESTIONNAIRE

iii

UNE GRILLE D’ENTRETIEN

Sujet de recherche

« La population de la Commune rurale de Joffre ville dans la dynamique environnementale globale »

Les points à aborder

1-Quelles sont les politiques de conservation observées à Madagascar ?

2-Lesquelles sont observées à la Montagne d’Ambre ?

3-Quels rapports existent-ils entre la commune rurale de Joffre ville et la conservation de la Montagne d’Ambre ?

-Les rapports positifs

-Les rapports négatifs

4-Quels impacts observez-vous dans la commune rurale de Joffre ville ?

5-Quels ont été les domaines inchangés et non affectés par la réalité locale ?

6-Quelles sont les transformations observables sur les lieux ?

-concernant les activités

-concernant la culture

-concernant le mode de vie

7-Comment sont elles vécues par la population ?

8-Qu’en pensez vous ? Que pouvez-vous en déduire?

iv

LE QUESTIONNAIRE

Est-ce que vous habitez cette commune ?

• OUI • NON

2. Depuis quand êtes vous membre de cette commune ? • PLUS DE 50 ANS • MOINS DE 50 ANS -Veuillez préciser la durée : … 3. Quel âge avez-vous ? • [18 ; 30] • [31 ; 54] • [55 ; +]

4. Quelle (s) activité (s) exercez-vous ? [réponse à choix multiples] • Activité en rapport avec l’écotourisme :….. • Hors du cadre touristique :….

LES APPORTS SOCIAUX ET POLITIQUES

5. Comment trouvez-vous ce parc national depuis sa classification de 1958 ? • Contraignant • Non contraignant

6. Avez-vous remarqué des changements dans votre commune? • OUI • NON

7. Quels changements avez-vous observé dans votre commune ? [réponse à choix multiples] • Economique :…… • Social :………. • Culturel :………. • Environnemental :……….. • Autre :………

8. Connaissez vous la fonction de ce parc ? • OUI v

• NON

9. Laquelle ? 10. Et que pensez-vous du tourisme local ? • Accepté par la communauté • Inaccepté par la communauté

11. Est-ce qu’il est avantageux ? • OUI • NON

12. Si le tourisme est avantageux, cet avantage se présente sous quelle forme ? →

13. Si le tourisme n’est pas avantageux, dans quelle situation se présente ce désavantage ? →

14. Dans quel domaine touristique êtes-vous en contact avec le tourisme ou la conservation environnementale? [réponse à choix multiples] • Economique • Socio culturel • Visiteurs • Autre :………

15. Comment trouvez-vous ce rapport ? • Accueillant • Distant

Veuillez préciser : …………..

16. Comment est il vécu par la population ?

17. Et quelles sont les raisons de cette réaction ? → vi

18. Avez-vous observé de nouvelles institutions dans votre commune ? • OUI • NON

19. Comment classifiez-vous ces institutions ? [réponse à choix multiples] • Scolaire • Sanitaire • Touristique • Eco touristique • Communautaire

20. Et combien sont elles dernièrement ? (veuillez préciser à côté la date de création) Caractéristiques Nombre et noms (+ Année de création) Scolaire Sanitaire Touristique Ecotouristique Communautaire

21. Quelle date ou quel évènement se rapproche le plus de cette création ? →

22. Quels sont les impacts de ces institutions sur votre vie quotidienne ? [réponse à choix multiples] • En matière scolaire :….. • En matière sanitaire :……. • En matière touristique :…. • En matière éco touristique :….. • En matière sociale ou communautaire :….

23. Dans cette commune, en matière environnementale et d’infrastructure, avez- vous observé des changements ? • OUI • NON

24. La prostitution se pratique-t-elle dans la commune et dans le parc ? • OUI • NON vii

25. Quelle population est concernée par cette prostitution ? [réponse à choix multiples] • Les jeunes filles de moins de 15 ans • Les jeunes filles de moins de 21 ans • Les jeunes femmes célibataires • Les jeunes femmes célibataires, mère d’un enfant • Les jeunes femmes mariées • De grandes personnes

26. Quels sont les domaines affectés par la pratique de cette activité ? [réponse à choix multiples] • Sanitaire • Economique • Socioculturel • Educatif • Autre :…..

27. Quelle catégorie d’âge pratique le plus de prostitution? • Moins de 18 ans • Moins de 25 ans • Plus de 26 ans

28. Comment trouvez-vous les rapports et les relations sociaux : familial et communautaire ? • Toujours le même • Plus lié • Assez lié • Pas du tout lié • Distant • Très distant

29. Quelles en sont les raisons selon vous ? • L’éco tourisme • Les visiteurs étrangers • L’économie et la concurrence • Les nouvelles idéologies face au contact avec l’extérieur

30. Parmi tous ces impacts du tourisme, lequel vous touche en particulier ? • Position sociale viii

• Position économique et d’emploi • Position éducative • Position sanitaire

31. Et qu’est ce que vous pouvez dire en bref sur cette situation qui affecte tout particulièrement votre habitude de vie ?

LES CHANGEMENTS AU NIVEAU CULTUREL

32. Quelles sont les diverses cultures déjà pratiquées dans la commune rurale de Joffre Ville? • Tsakafara • Tsangasaina • Course aux Aye-Aye • Joro • Autre :……

33. Sont-elles toujours pratiquées dans les villages ? • Toutes • Quelques unes • Aucune Et lesquelles sont toujours pratiquées : ……….

34. Quelles sont les cultures non pratiquées à l’heure actuelle ? [réponse à choix multiples] • Tsakafara • Tsangasaina • Course aux Aye-Aye • Joro • Autre :……

35. Quelles en sont les raisons ? [réponse à choix multiples] • Le classement du parc et l’ANGAP (législation environnementale et touristique) • Le choix de la communauté villageoise • Manque de ressources

36. Quelles cultures se pratiquaient au sein même du parc national ? [réponse à choix multiples] • Tsakafara ix

• Tsangasaina • Course aux Aye-Aye • Joro • Autre :……

37. Depuis quand a débuté cette abstention à la pratique de certaines cultures ? • Après 1950 • Après 1985 • Après 1999 • Après 2001

38. Quelles cultures sont protectrices de l’environnement ? [réponse à choix multiples] • Tsakafara • Tsangasaina • Course aux Aye-Aye • Joro • Autre :……

39. Quelles cultures participent à la destruction de l’environnement naturel ? • Tsakafara • Tsangasaina • Course aux Aye-Aye • Joro • Autre :……

40. Dans votre village, pratiquez vous des soins à base de plantes médicinales ? • OUI • NON

41. Et quelles plantes sont utilisées dans le but sanitaire et médical? • Tsaoha • Voangy • Pervenche • Autre :…..

42. Est-ce que dans la pratique des soins avec les plantes médicinales, quelques traditions médicinales ne sont plus pratiquées ? • OUI • NON

x

43. Est-ce en rapport avec le classement en parc national de la montagne d’ambre ? • OUI • NON

LES APPORTS ECONOMIQUES

44. Comment sont les apports de la conservation sur votre qutidien et vos activités ? • Insuffisant • Acceptable • Plutôt acceptable • Pas du tout suffisant • En manque totale

45. Vos acticités sont elles liées au tourisme ? • OUI • NON

46. Pouvez-vous faire une description partielle de votre activité ? →

47. En matière d’activité touristique, combien gagnez-vous en moyenne par mois ? →

48. Participe t elle suffisamment à la satisfaction des besoins familiaux? pourquoi ?

49. Avez-vous pu atteindre vos objectifs avec cette somme?

• Oui • Non

50. Quels étaient les obstacles à la poursuite de votre objectif ?

51. Avec le tourisme local, avez-vous observé la création de nouveaux emplois ? xi

• OUI • NON

52. Quels sont ces emplois nouvellement crées ? • Dans le domaine touristique • Domaine sanitaire • Domaine éducatif • Domaine des infrastructures • Dans le cadre environnemental • Autre :………

53. En avez-vous bénéficié ? • OUI • NON

54. Concernant les activités nouvellement créées, est ce que certaines embrassent le domaine naturel ? • OUI • NON

55. Quelles sont donc ces activités qui concernent les ressources naturelles ? • L’artisanat • La quête des matières premières pour l’artisanat • La capture des animaux de campagnie • La capture des plantes végétales, médicinales… • Autres : ……….

56. Concernant les activités liées aux ressources naturelles, où puisez-vous les ressources et les matières premières? →

57. Et qu’en est-il des états de ces ressources en forêt de nos jours? • Toujours en grand nombre • En nombre plus restreint • Très rare

CONCERNANT L’ENVIRONNEMENT

58. Dans l’histoire de la communauté, quels ont été les décisions publiques prises en vue de la protection de l’environnement ? • Le dina (accord communautaire sur les sanctions des actions illégales) xii

• La loi établie même par la commune rurale (politique de développement communale) • Audience publique • Autre

59. Quels étaient les faits constatés pour qu’une telle décision soit mise en place ? →

60. Et quels en sont les résultats ?

xiii

ANNEXE 2

-WWF : L’eau potable à Antsiranana

- Midi : Montagne d’Ambre, 50 ans d’existence

xiv

xv

xvi

COORDONNEES DE L’AUTEUR Nom : ANDOANJARASOA Prénoms : Miadana Annecy Adresse postale : Lot 57, camp des mariés, Besorohitra, Fianarantsoa I Adresse mail : [email protected] Téléphone : 032 07 951 15

RESUME

Cette recherche focalisée sur les impacts de la politique de conservation de la Montagne d’Ambre dans la commune rurale de Joffre ville montre que la responsabilité de la population par rapport aux ressources naturelles a été promue malgré une certaine contradiction de leurs apports avec les cultures et les modes de vie locaux. Il s’agit des politiques de conservation qui, ayant diminué les rapports de la population locale avec les ressources naturelles, ont réduit les moyens de recours en cas de crise des habitants de Joffre ville. Un cercle vicieux s’observe alors sur les lieux comme le passage de l’observation d’actes illicites, de la diminution des relations sociales et des rapports de confiance, à l’absence de recours social et environnemental pour revenir aux actes irrationnels mettant en danger l’environnement.

L’environnement, auparavant considéré comme un bien commun, est devenu un bien étatique. Cependant, l’intérêt ancestral pour la sauvegarde environnementale a toujours été conservé par la population conservatrice. La raison est cette adaptation quotidienne de la population aux réalités locales avec la visibilité croissante des activités traditionnelles et agricoles, en diminuant le taux de participation au secteur secondaire et au secteur tertiaire du fait de l’évolution du marché du travail et des limites d’accès de la population à celui-ci.

Ainsi, la conservation locale peut être perçue comme basée sur la culture conservationniste, la participation active de la population à la mise en place des politiques de conservation, et enfin, sur les infrastructures et les ressources de la commune, également ou inégalement réparties auprès des habitants.

Mots clés : Joffre ville, Ecotourisme, impacts économiques, changements comportementaux, Faible recours.

ANDOANJARASOA Miadana Annecy Née le 08 Aout 1988 à Farafangàna CIN n° 201 052 007 407

Passeport n° A08T49966

Téléphone : 261 32 07 951 15 Messagerie : [email protected] Situation matrimoniale : Célibataire Nationalité : Malgache Age : 21 ans Adresse : Bloc 14 - Porte 7 - Ankatso 2 - Tananarive 101

Diplômes et Cursus universitaires :

-2008-2009: - DEA à l’Institut Catholique de Madagascar - Option : Population et Développement

Thème : «Déterminants socio-culturels familiaux et caractéristiques du travail des enfants à Madagascar : cas de Fianarantsoa I»

- Maîtrise en Sociologie – Département de Sociologie, Faculté DEGS, Université de Tananarive

Thème : «La population de la commune rurale de Joffre ville dans la dynamique environnementale globale »

-2007-2008 : - Maîtrise en Sciences Sociales Appliquées au Développement - Université Catholique de Madagascar.

Thème : « Etude des apports Environnemental, Socio-culturel et économique de l’écotourisme du Parc National Montagne d’Ambre sur la commune rurale de Joffre-ville».

- Licence en Sociologie – Département de Sociologie, Faculté DEGS, Université de Tananarive.

Thème : « Assistance Sociale dans le cadre des relations interpersonnelles et intergénérationnelles dans le cadre des familles pauvres du centre Fifampandrosoana».

- Deuxième Année en Etude Anglophone – Département d’Etude Anglophone – Université de Tananarive.

-2006-2007 : Troisième Année en Sciences Sociales Appliquées au Développement - Université Catholique de Madagascar.

Diplôme de Fin d’Etudes du Premier Cycle en Sociologie - Département de Sociologie, Faculté DEGS, Université de Tananarive.

Deuxième Année en Etude Anglophone – Département d’Etude Anglophone – Université de Tananarive.

-2005-2006 : DEUSS en Sciences Sociales Appliquées au Développement -Université Catholique de Madagascar.

Première Année en Sociologie - Département de Sociologie, Faculté DEGS, Université de Tananarive.

Première Année en Etude Anglophone – Département d’Etude Anglophone – Université de Tananarive.

-2004-2005 : Première Année en Sciences Sociales Appliquées au Développement - Université Catholique de Madagascar.

Première Année en Etude Germanique – Département d’Etude Germanique – Université de Tananarive.

-2004 : Baccalauréat série A1 -Lycée Raherivelo Ramamonjy – Fianarantsoa I .

-2001 : BEPC - Collège Saint Joseph - Antsiranana I.

-1997: CEPE - Ecole Sainte Thérèse - Antsiranana I (Section Française).

Expériences professionnelles :

-2007-2008 : Opérateur Média au Vivetic Andraharo

Stages, Etudes et terrains :

- 2009 : Etude bibliographique sur le tourisme et la conservation environnementale.

-2009 : Etude bibliographique et enquête sur le thème de « Déterminants socio- culturels familiaux et caractéristiques du travail des enfants »

-2008 : Stage en « Etude des apports Environnemental, Socioculturel et économique de l’écotourisme du Parc National Montagne d’Ambre sur la commune rurale de Joffre- ville » au sein de la Commune Rurale de Joffre ville (Stage de 2 mois-Enquête sur le terrain).

-2008 : Stage en matière d’« Assistance Sociale dans le cadre des relations interpersonnelles et intergénérationnelles dans le cadre familial : cas du centre Fifampandrosoana » au Centre communautaire Fifampandrosoana d’Ambodin’Isotry » (Stage d’un mois).

- Etude de terrain en groupe de la Brocanterie, un des secteurs Informels de Tananarive (3 semaines, y comprises les études environnementales de cette fonction).

-2006 : Stage sur la « Gestion des stocks et de l’approvisionnement» au sein du Sénat de Tananarive (2 semaines) .

Autres formations :

- 2008 : Obtention du DALF C1 à l’Alliance Française de Tananarive.

-13-14 Mai 2008 : Approche du Handicap au sein du Handicap International de Tananarive.

-6-8 Mai 2008:Formation en « Recherches en Sciences Sociales » avec l’International Fondation for Science(IFS) ».

- 2008 : Formation en Assistance et actions eucharistes avec

-Juillet 2007 : Formation de base sur le Leadership – Ankatso-Comité d’Etude

Connaissances Linguistiques :

Malgache : lu, parlé et écrit (Maîtrise de beaucoup de dialectes du pays).

Français : lu, parlé et écrit

Anglais : lu, parlé et écrit

Allemand : Lu, écrit

Connaissances informatiques :

Microsoft Office (Excel, Word, Power point, Publisher, Publipostage…), Internet , Logiciels bureautiques, et les Logiciels et Outils de traitement de données (SPSS, SPHINX et du Tableau croisé dynamique,…).

Loisirs et intérêts personnels :

Lecture, Internet, Débats sur les réalités nationales et internationales entre Amis et Collègues, Média.

Je déclare sur l’honneur que tous ces renseignements me concernant sont exacts.

Fait à Antananarivo, le 17 Mai 2010.

L’intéressée,

Miadana Annecy ANDOANJARASOA

INDEX

Activités 1,12,13,18,26,29,35,39,60,66 ANGAP 16,46,66,70,80 Autorités 16,34,80 Capital social 6,15,23,47,75 Colonisation 16,23,32,41,42 Commune 8,12,19,22,29,32 Comportement 27,57,58 Conservation 17,23,33,46,49,50,57,63 Culture 19-22,26-27 Développement 1 Développement durable8-18,23 DIANA 1,47 Economie 4,12,15 Ecotourisme 17,69 Environnement 31,46 Fokonolona 16 Fonctionnalisme 4 Infrastructures 4,12,29,54-55,71,82 Intelligence territoriale 26 Joffre ville 22,29,32-48 Logique économique 73 Maréchal Joffre 42-44,79 Marx 4 Montagne d’Ambre 17,19,36,46 ONE 16,18 Parc national 46,79-82 Pauvreté 1,13,23