Préfectures de l’Indre et Loire, de Loir et Cher et de la Sarthe

Demande d’autorisation d’extension du plan d’épandage agricole des boues de la station d’épuration de l’usine ARJOWWIGGINS sise sur les communes de Bessé/Braye (72) et Bonneveau (41)

RAPPORT & CONCLUSIONS de la Commission ayant conduit l’enquête publique du 2 septembre au 3 octobre 2013

E130000186/44 Page 1 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD SOMMAIRE

RAPPORT DE L’ENQUETE

I OBJET DE L’ENQUETE p.3

II CADRE JURIDIQUE p. 8

III ELEMENTS PREALABLES A L’OUVERTURE DE L’ENQUETE p. 9

IV MODALITES DE LA PUBLICITE p. 10

V COMPTES RENDUS DE VISITES ET D’ENTRETIENS p. 12

VI LE DOSSIER SOUMIS A L’ENQUETE p. 17

VII LE DEROULEMENT DE L’ENQUETE p. 18

VIII ANALYSE ET SYNTHESE DES OBSERVATIONS p. 21

CONCLUSIONS MOTIVEES p. 30

ANNEXES p, 37 Listing des emplacements des panneaux d'avis d'enquête Procès verbal de synthèse des observations Mémoire en réponse du 17 octobre 2013 Mémoire en réponse du 18 octobre 2013

E130000186/44 Page 2 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD I. OBJET DE L’ENQUÊTE

I.1- Historique

La création de l'usine sur le site de Bessé sur Braye remonte à 1824.

Après le réaménagement de la station d'épuration en 1993, les premières opérations d'épandage ont eu lieu au cours de l'été 1994.

Plusieurs plans d'épandage ont été élaborés entre 1998 et 2008, pour répondre à chaque fois à une extension du nombre d'exploitations agricoles adhérentes et par conséquent à une augmentation de la superficie dédiée.

Une interruption des épandages a eu lieu entre 2000 et 2002 du fait des arrêtés préfectoraux d'interdiction pris par les préfets d'Indre et Loire et de Loir et Cher.

Finalement l’arrêté interpréfectoral du 12 juin 2003 a autorisé l’épandage agricole des boues sur une superficie de 5 280 ha. Par la suite deux demandes d’extension ont été autorisées, 704 ha en 2007 (arrêté inter préfectoral du 30 janvier 2007) et 736 ha en 2008 (arrêté interpréfectoral du 23 janvier 2008). Le plan d'épandage portait alors sur une superficie de 6 720 ha.

En 2011, face à la demande croissante des boues de la part des agriculteurs, et en vue de garantir la souplesse d'exploitation de cette opération, la direction de l'établissement a initié une démarche pour porter la surface totale du périmètre d'épandage à 8 435 ha, soit une augmentation de 2 121 ha (+35,6 %) par rapport au plan actuel.

I.2- Objet de l'enquête publique

Il concerne la demande, présentée par la SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés, en vue d'obtenir une autorisation interpréfectorale pour l'extension du plan d'épandage agricole des boues de la station d'épuration de l'usine située sur le territoire des communes de BESSÉ SUR BRAYE (72) et de BONNEVEAU (41).sur des terrains des départements de la Sarthe (72), de Loir et Cher (41) et de l'Indre et Loire (37).

I.3- Caractéristiques du projet

Les raisons de la demande d'autorisation d'étendre le plan d'épandage L’activité exercée par cet établissement, est soumise à autorisation sous les rubriques 1530-1, 2440 et 2910-A-1 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) qui relève du code de l'environnement.

L'importance de l'augmentation de la superficie d'épandage et la croissance du nombre d'exploitations concernées imposent une révision du plan d'épandage.

En conséquence, il y a lieu d’ouvrir une enquête publique interdépartementale sur la demande de SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés.

E130000186/44 Page 3 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Situation administrative du pétitionnaire Identité du demandeur : SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés Adresse liée à la demande d'autorisation : Monsieur le Directeur d'ARJOWIGGINS Papiers Couchés SAS 17 rue du 8 mai, BP n°3 – 72 310 Bessé sur Braye

Personne chargée du dossier : Madame Elodie LECOQ, responsable Sécurité Environnement, même adresse.

Activité de l'établissement L'usine SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés de Bessé sur Braye fabrique des papiers couchés (fine couche de papier-support recouverte d'une pellicule minérale destinée à en améliorer l'aspect et l'imprimabilité). Elle emploie 580 personnes, fonctionne 24 heures sur 24. Depuis 2009, la production annuelle est d'environ 250 000 tonnes de papier avec 330 jours de production. L'établissement dispose d'une station d'épuration d'une capacité de 50 000 équivalents/habitants, satisfaisant aux normes fixées par l'arrêté d'autorisation préfectoral du 23 janvier 2006. Les boues, sous-produit du traitement des eaux usées par la station, subissent un traitement d’hygiénisation par incorporation de lait de chaux qui les rend aptes à être valorisées au profit de l'agriculture. Après traitement, ces boues présentent essentiellement une valeur d'amendement calcique et organique des sols. En 2011, la production de boues chaulées s'est élevée à 32 188 tonnes à une teneur moyenne en matière sèches de 34,8%. La capacité de stockage de l'établissement est de 20 000 tonnes, soit environ 8 mois de production maximale de boues. Au cours de ce stockage la siccité des boues évolue dans le temps par ressuyage naturel, ce qui les rend d'apparence plus solide et permet leur bonne tenue en tas et leur manutention plus aisée.

Description du projet Raisons du choix du projet SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés met en avant deux raisons essentielles à l'extension du plan d'épandage :  A ce jour, toutes les parcelles du plan d'épandage initial ont reçu des boues. L'épandage se fait en deux temps : un premier apport dont la dose varie suivant la nature des sols (entre 17 et 25 tonnes par hectare), suivi par des apports d'entretien de l'ordre de 15 t/ha tous les quatre ans environ. Face à cette diminution des doses unitaires de boues épandues par hectare, il est nécessaire de trouver de nouvelles surfaces en vue de pérenniser l'opération.  Suite aux arrêtés préfectoraux d'interdiction pris dans les départements d'Indre et Loire et de Loir et Cher, aucun épandage n'a pu être pratiqué entre les années 2000 et 2002 incluses. Ainsi, 75 000 tonnes de boues se sont accumulées sur la plateforme de stockage de l'établissement. L'arrêté interpréfectoral du 23 janvier 2006 stipule que le stock de boues doit être valorisé ou éliminé dans un délai de cinq ans. Une extension du plan d'épandage est donc nécessaire afin d'évacuer ce stock.

E130000186/44 Page 4 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés inscrit le nouveau plan d'épandage dans une démarche de développement durable. La réactualisation des données permettra une mise en conformité du plan d'épandage avec les dernières évolutions de la réglementation (arrêté papetier, directive nitrates, prescriptions du SDAGE du bassin Loire-Bretagne) et de prendre en compte les récentes modifications des zonages réglementaires (zones Natura 2000, ZNIEFF, ZICO et périmètres de protection de captages).

Le plan d'épandage Les boues seront épandues sur les parcelles agricoles de 69 communes réparties sur les trois départements d'Indre et Loire, de Loir et Cher et de la Sarthe. Ces parcelles appartiennent à un ensemble de 89 exploitations agricoles et offrent une superficie totale apte à l'épandage de 8 435 ha.

Cette superficie représente plus de quatre fois la surface annuelle nécessaire à l'épandage des boues pour une production annuelle maximale de 30 000 tonnes après ressuyage. Le plan d'épandage établi est adapté à la production du site et doit permettre de procurer une bonne souplesse concernant l'exploitation de cette opération.

Les sols des parcelles, tous aptes à l'épandage, ont été classés sur une échelle de 1 à 10 en fonction de cette aptitude, après environ 900 sondages par tarière manuelle.

Il apparaît que la plupart d'entre eux présentent une aptitude moyenne à l'épandage, nécessitant d'épandre les boues dans des conditions climatiques favorables (d'avril à octobre, en année moyenne, et préférentiellement sur les chaumes, après l'enlèvement des récoltes en été).

Les parcelles les plus éloignées de l'établissement se trouvent à environ 40 kilomètres.

Les modalités d'épandage Les boues sont transportées par camions de type semi-remorque (20 à 25 tonnes) jusqu'en bordure de parcelle. Pour épandre les boues, l'utilisation de tracteurs et d'épandeurs munis de pneus à basse pression permet en particulier d'éviter le tassement des sols et de conserver ainsi leurs propriétés physiques intactes.

L'épandage des boues est réalisé conformément aux prescriptions réglementaires définies dans l'arrêté ministériel du 3 avril 2000, l'arrêté interpréfectoral du 12 juin 2003 et l'arrêté préfectoral régional du 27 août 2007. Les principales prescriptions concernent les distances d'isolement à respecter : - 50 mètres des habitations des tiers ; - 35 mètres des puits, sources et cours d'eau ; - 10 mètres des lisières des boisements acidiphile de qualité.

L'entreposage en bordure de parcelle est interdit à moins de 100 mètres des habitations et 3 mètres des routes et fossés. Des conventions, définissant les rôles et responsabilités de chaque partie contractante, ont été établies entre SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés et tous les agriculteurs concernés par le plan d'épandage.

E130000186/44 Page 5 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Impacts du projet sur l'environnement

Caractéristiques des boues Les boues constituent le sous-produit issu du traitement des eaux de la station d'épuration de l'usine, répondant aux normes fixées par l'arrêté préfectoral du 23 janvier 2006.

Afin d'amener ces boues à un taux final de siccité de 35%, elles subissent les traitements suivants : - adjonction d'un lait de chaux (chaulage) ; - injection d'un polymère cationique ; - passage sur deux filtres à bandes de type "Pressdeg".

Les boues présentent essentiellement une valeur d'amendement calcique et organique. Les analyses réalisées sur les dix dernières années montrent les teneurs moyennes suivantes : - Chaux (CaO) : 37% de la matière sèche (MS) ; le taux d'efficacité réelle de cette chaux est de 65%. - Matières organiques (notamment fibres de bois, matière première de la fabrication du papier) : 29% de la MS. - Azote organique, phosphore total, potasse et magnésie, en quantité quasi négligeable.

Le rapport carbone/azote des boues amène à les classer en fertilisant de type 1 au regard du code des bonnes pratiques agricoles.

Les éléments-traces métalliques (mercure, zinc, plomb, nickel, cuivre, chrome, cadmium) sont faibles, n'excédant pas 10% des valeurs limites autorisées par la réglementation.

Les composés-traces organiques sont en concentrations infinitésimales. Compte tenu de leur composition microbiologique, les boues doivent être considérées comme hygiénisées.

Effets potentiels sur le milieu naturel Les boues constituant prioritairement un amendement calcique, les doses d'apport sont déterminées par rapport au besoin en chaux des sols. On distingue ainsi deux types de chaulage : - le chaulage de redressement qui vise essentiellement à remonter rapidement le pH du sol, - le chaulage d'entretien qui a pour but de maintenir le pH du sol à une valeur satisfaisante. Cette opération est réalisée par un apport tous les trois à quatre ans.

Effets directs : Le principal effet est lié à un apport massif de matière (en raison du pH élevé) sur la végétation naturelle ou la petite faune (invertébrés et amphibiens principalement). L'effet induit est le risque de brûlure, qui apparaît toutefois limité par la faible capacité de dispersion du matériau d'épandage en raison de son humidité résiduelle.

E130000186/44 Page 6 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Effets indirects L'élévation graduelle de l'alcalinité, notamment en milieu acide, risque d'entrainer la disparition d'espèces acidophiles rares ou patrimoniales, la flore semblant davantage concernée. Un phénomène d'accumulation risque d'entrainer un transfert lent de zinc pouvant affecter les cours d'eau et les points d'eau. Néanmoins, la faible concentration de zinc des boues d'épandage reste au niveau de celle du trafic routier et devrait induire des effets comparables jusqu'à une faible distance. Nota : l'analyse des effets directs et indirects ressort de l'étude sur la vérification de l'aptitude des sites et les aspects biologiques du plan d'épandage, réalisée par l'Institut d'Ecologie Appliquée Sarl – 16 rue de Gradoux – 45800 Saint-Jean de Braye. Cette étude est jointe au dossier de demande d'autorisation.

Environnement du périmètre d'épandage Les ZNIEFF, ZICO, zones AOC et les périmètres de protection des captages d'eau destinés à la consommation humaine sont clairement identifiés et les prescriptions d'interdiction d'épandage liées à ces zones sont appliquées. Certaines communes inscrites au plan d'épandage sont classées en zone vulnérable à la pollution par les nitrates d'origine agricole. 2 en Indre et Loire, 24 dans le Loir et Cher et 6 dans la Sarthe. Elles sont identifiées dans le tableau des communes concernées par le plan d'épandage ci-après.

Effets potentiels sur le milieu humain Les matières organiques fermentescibles des boues peuvent entrainer des nuisances olfactives plus ou moins prononcées et différemment ressenties selon chacun.

Mesures envisagées pour réduire, prévenir ou compenser les impacts du projet sur l'environnement

Le suivi analytique des boues en sortie de station d'épuration permet d'évaluer la quantité de substances indésirables présentes et de pouvoir y remédier à tout moment. En cas de dépassement des valeurs limites autorisée par la réglementation, les boues seront acheminées en centre d'enfouissement technique.

La limite d'épandage par rapport aux habitations est portée à 100 mètres (au lieu des 50 mètres réglementaires) et le délai d'enfouissement des boues sous 48 heures (prévu par l'arrêté préfectoral) ont pour but de supprimer tous risques de nuisances olfactives persistantes.

Le suivi agronomique des boues est actuellement effectué sur la base de 12 analyses du produit et 50 analyses de sol, pour établir un bilan agronomique annuel (relevé des parcelles réceptrices des boues, des doses pratiquées en apport d'éléments fertilisants correspondants) et un programme prévisionnel d'épandage pour la campagne suivante.

Solution alternative à l'épandage

En cas d'empêchement temporaire à valoriser les boues par épandage et en particulier en cas de composition physico-chimique non-conforme à celle prescrite par la réglementation, les boues seront acheminées au centre d'enfouissement technique de classe 2, à Nuillé le Jallais (Sarthe).

E130000186/44 Page 7 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Le compostage constitue également une solution alternative à l'élimination des boues. Une filière a été mise en place en 2003 pour 5 000 tonnes de boues par an, pour une durée de 10 ans, sur le site de la SCEA de La Beauvairie, 41360 Savigny sur Braye, exploité par SETRAD VEOLIA.

I.4- Communes concernées par le plan d'épandage

Communes d'Indre et Loire (14 communes)

BEAUMONT LA RONCE LE BOULAY NEUVY LE ROI (*) BUEIL EN TOURAINE LES HERMITES SAINT-LAURENT EN GATINES CHEMILLE SUR DEME LOUESTAULT (*) SAINT-NICOLAS DES MOTETS EPEIGNE SUR DEME MARRAY SAINT-PATERNE DE RACAN LA FERRIERE MONTHODON (*) : Communes classées en zone vulnérable à la pollution par les nitrates d'origine agricole

Communes du Loir et Cher (40 communes)

AMBLOY LE TEMPLE SAINT-MARTIN DES BOIS SARGE SUR BRAYE (*) AUTHON (*) SASNIERE AZE (*) MAZANGE (*) SAVIGNY SUR BRAYE (*) BEAUCHENE (*) MONTOIRE SUR LE LOIR (*) SOUDAY (*) BONNEVEAU (*) SOUGE (*) CELLE (*) PERIGNY (*) TERNAY COUTURE SUR LOIR PRUNAY-CASSEREAU TREHET (*) SAINT-AMAND LONGPRE (*) TROO (*) DANZE (*) SAINT-ARNOULT (*) EPUISAY (*) SAINT-AVIT (*) VILLEDIEU LE CHATEAU FONTAINE LES COTEAUX (*) SAINT-CYR DU GAULT (*) (*) FONTAINE RAOUL (*) SAINT-HILAIRE LA GRAVELLE (*) HOUSSAY SAINT-JACQUES DES GUERETS (*) : Communes classées en zone vulnérable à la pollution par les nitrates d'origine agricole

Communes de la Sarthe (15 communes)

BEAUMONT SUR DEME LA CHARTRE SUR LE LOIR SAINT-CALAIS (*) BESSE SUR BRAYE (*) LAVENAY SAINTE-CEROTTE (*) COURDEMANCHE LHOMME SAINT-GEORGES DE LA COUEE LA CHAPELLE GAUGAIN PONCE SUR LE LOIR SAINT-GERVAIS DE VIC (*) LA CHAPELLE HUON (*) RUILLE SUR LOIR VANCE (*) (*) : Communes classées en zone vulnérable à la pollution par les nitrates d'origine agricole

II. CADRE JURIDIQUE

Cette activité relève du Code de l’environnement au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement – article R511-9 et son annexe constituant la nomenclature des installations classées, rubriques 1530-1, 2440 et 2910-A-1, nécessitant une demande d’autorisation d’exploiter. Arrêté du 3 avril 2000, relatif à l'industrie papetière. Arrêté préfectoral régional du 18 novembre 2009 portant approbation du SDAGE du bassin Loire-Bretagne.

E130000186/44 Page 8 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD L’étude d’impact conduit à solliciter l’avis de l’autorité en charge de l’évaluation environnementale.

III. ELEMENTS PREALABLES A L’OUVERTURE DE L’ENQUETE

Monsieur le préfet de la Sarthe, désigné comme préfet coordonnateur, a sollicité par courrier le Président du Tribunal Administratif de Nantes pour que soit désignée une commission d’enquête en vue de procéder à la mise à l’enquête publique de la demande dont l’objet est précisé au chapitre I.

III.1- Arrêté d'enquête publique

Par leur décision n° E13000186/44 du 17 mai 2013, Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Nantes et Madame le Président du Tribunal Administratif d'Orléans - se référant au courrier ci-dessus enregistré le 29 avril 2013 - ont désigné une commission d’enquête composée de M. Gérard VINCHES comme président, MM. Guy SCHNOERING et Jean Louis BERNARD en tant que commissaires enquêteurs et MM. Benoît DEBOSQUE et Yves CORBEL comme suppléants pour conduire l’enquête. L’arrêté inter-préfectoral n° 2013183-0005 du 18 juillet 2013 en définit les modalités qui ont été établies en concertation avec le président de la commission d’enquête :

- la durée de l’enquête (32 jours consécutifs du 2 septembre au 3 octobre 2013 inclus), - les dates et heures des permanences assurées par au moins deux commissaires enquêteurs en mairies de Bessé sur Braye - siège de l’enquête –, Bonneveau, Epuisay, Marray, Monthodon, Saint Martin des Bois soit :

1. le lundi 2 septembre de 9h à 12h à Bessé sur Braye (72) 2. le jeudi 5 septembre de 14h à 17 h à Marray (37) 3. le mardi 10 septembre de 14h à 17h à Saint-Martin-Des Bois (41) 4. le vendredi 13 septembre de 9h à 12h à Bonneveau (41) 5. le vendredi 20 septembre de 14h à 17h à Epuisay (41) 6. le samedi 28 septembre de 9h à 12h à Monthodon (37) 7. le jeudi 3 octobre de 14h à 17 h à Bessé sur Braye (72)

- le lieu où le public aura à sa disposition les pièces du dossier et un registre d’enquête, à savoir les mairies ci-dessus mentionnées, aux heures habituelles d’ouverture de celles-ci, - les conditions des annonces légales pour l’information du public.

III.2- Réunions préparatoires et d'information

A la demande de la commission, une rencontre avec la représentante du pétitionnaire, Madame Elodie LECOQ, a été organisée le 19 juillet 2013 de 9h30 à 12h30, sur le site industriel de Bessé sur Braye. A cette occasion, une visite de l'usine (fabrication du papier, station d'épuration et plateforme de stockage des boues) a été effectuée (cf. chapitre V). Restant sur le site, la commission d'enquête s'est réunie le 19 juillet de 14h00 à 17h00 et a pu, en fin de réunion, échanger de nouveau avec le représentant du pétionnnaire.

E130000186/44 Page 9 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Toujours à la demande de la commission, une réunion au siège social du bureau d'études Veillaux, en charge du dossier de demande d'autorisation, s'est tenue le 22 août 2013 de 10h30 à 12h30, à Chambray les Tours (37). Le bureau d'étude était représenté par Madame Brigitte NAYET, Madame Elodie LECOQ, représentant la SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés, accompagnait les membres de la commission d'enquête (cf. chapitre V).

Jean-Louis BERNARD a rencontré, le 27 août 2013, Monsieur LOPEZ de la Direction Départementale de la Protection des Populations d'Indre et Loire (DDPP 37), qui a eu à donner son avis sur la demande de la SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés. A cette occasion il a également recueilli l'avis de Monsieur BEJON, de la Direction Départementale des Territoires (DDT 37) (cf. chapitre V).

Après le début de l'enquête, mais toujours dans le but de préciser les avis émis par les services de l'Etat, Gérard VINCHES a rencontré, le 11 septembre 2013, Monsieur KAMPA de l'antenne de la DREAL Centre dans le département de la Sarthe (DREAL 72) (cf. chapitre V).

III.3- Rencontre avec les maires des communes sièges des permanences de l'enquête publique

Les pièces du dossier et les registres d’enquête ont été cotés et paraphés en mairies par les membres de la commission d’enquête selon le tableau suivant :

Mairies Commissaire- Bessé sur Saint-Martin enquêteur Marray Bonneveau Epuisay Monthodon Braye des Bois Gérard. 13 aout 19 août VINCHES Guy 14 août 5 août SCHNOERING Jean-Louis 19 août 26 août BERNARD

A cette occasion, les membres de la commission d'enquête ont précisé aux maires et/ou aux services municipaux, les éléments suivants : - modalités d'organisation des permanences et de l'accueil du public - mise à disposition du dossier d'enquête et du registre d'enquête - modalités de clôture de l'enquête et de transmission des registres.

IV. MODALITES DE LA PUBLICITE

IV.1- Publicité dans la presse

Conformément à l'article 3, premier alinéa, de l'arrêté interpréfectoral du 18 juillet 2013, l'avis d’ouverture de l’enquête a été inséré, 15 jours au moins avant le début de l'enquête, dans la rubrique des annonces légales des quotidiens et hebdomadaires suivants : - Pour le département de la Sarthe o Le Maine Libre, édition du 5 août 2013 o Ouest-, édition du 5 août 2013

E130000186/44 Page 10 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD - Pour le département de Loir et Cher o La Nouvelle République du Centre Ouest, édition du 5 août 2013 o La Renaissance du Loir et Cher, édition du 2 août 2013 - Pour le département de l'Indre et Loire o La Nouvelle République du Centre Ouest, édition du 4 août 2013 o La Nouvelle République Dimanche, édition du 5 août 2013

Cette publicité a été rappelée dans les mêmes quotidiens, dans les huit premiers jours de l'enquête : - Pour le département de la Sarthe o Le Maine Libre, édition du 2 septembre 2013 o Ouest-France, édition du 2 septembre 2013 - Pour le département du Loir et Cher o La Nouvelle République du Centre Ouest, édition du 2 septembre 2013 o La Renaissance du Loir et Cher, édition du 6 septembre 2013 - Pour le département de l'Indre et Loire o La Nouvelle République du Centre Ouest, édition du 2 septembre 2013 o La Nouvelle République Dimanche, édition du 8 septembre 2013

IV.2- Publicité sur les sites Internet des préfectures

Comme stipulé par l’arrêté interpréfectoral n° 2013183-005 du 18 juillet 2013, cet avis était également consultable sur les sites Internet des préfectures de la Sarthe, de l’Indre et Loire et de Loir et Cher.

IV.3- Publicité dans les mairies, sièges des permanences de la commission

Conformément à l'article 3, deuxième alinéa, de l'arrêté interpréfectoral du 18 juillet 2013, l'avis d’ouverture de l’enquête a été affiché en format A4 sur les panneaux d’affichage municipaux des mairies concernées par le plan d'épandage, pour être visible de l’extérieur, 15 jours au moins avant le début de l'enquête. Cet affichage a pu être vérifié par les membres de la commission d'enquête au moins dans les mairies accueillant des permanences. En tout état de cause, l'accomplissement de cet affichage devra être certifié par les maires des communes concernées par le plan d'épandage.

E130000186/44 Page 11 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD IV.4- Publicité sur le site de l'établissement et les lieux d'épandage

Conformément à l'article 3, quatrième alinéa, de l'arrêté interpréfectoral du 18 juillet 2013, et en conformité avec le formalisme imposé par l’arrêté du 24 avril 2012, le même avis d’ouverture d’enquête a été apposé par le pétitionnaire sur les sites de l'établissement (Bessé sur Braye et Bonneveau) et en 84 endroits potentiellement concernés par des épandages (désignation des lieux et photos justificatives en annexe – exemple ci-contre). En ce qui concerne l'affichage dans le périmètre d'épandage, il avait été convenu avec la SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés que l'implantation des 84 panneaux serait constatée par un huissier de justice. L’indisponibilité des huissiers sollicités a conduit à ne réaliser que des contrôles aléatoires par les commissaires enquêteurs lors de leurs différentes visites et entretiens avec les maires concernés par les Bonneveau "Le Cormier" permanences ou au cours de leurs trajets vers les mairies sièges de l’enquête. Pour le reste il a été pris acte des documents et photos justificatives remis par pétitionnaire et qui sont joints en annexe.

V. COMPTES RENDUS D’ENTRETIENS ET DE VISITES

Comme il est rapporté dans le chapitre III.2 ci-avant, les membres de la commission d'enquête ont participé à des réunions préparatoires à l'enquête et à des entretiens informatifs avec certains services de l'état qui ont eu à connaître le dossier ou à l'instruire.

V.1- Réunion de la commission avec le maître d’ouvrage Cette réunion c'est tenue le 19 juillet 2013 sur le site de Bessé sur Braye.

Une présentation historique de la papeterie et des activités de la SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés ont servi d'introduction à la réunion. On retiendra que la papeterie fait maintenant partie du groupe familial SEQUANA (coté en bourse) dont l’activité est repartie pour 2/3 dans la distribution de papiers (AUTALIS) et pour le 1/3 restant dans la production de papier (ARJOWIGGINS). La production de l’usine de Bessé sur Braye est en décroissance de 10% ces dernières années pour quasi toutes les qualités de papier, ce qui a conduit à diversifier l’offre.

L'entretien a ensuite porté sur l'enquête elle-même, où ont été abordées successivement, la composition du dossier et les modalités de l'enquête. Le maître d'ouvrage a répondu avec précisions aux diverses questions de la commission d'enquête. On retiendra parmi ces réponses les éléments suivants :

E130000186/44 Page 12 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD - C’est la société SEDE (filiale de VEOLIA) qui a en charge les opérations d’épandage, voire d’enfouissement. - Le bureau d'études VEILLAUX Environnement s’occupe depuis 1994 du suivi des opérations impliquant les boues. - Le compostage, qui constitue une solution alternative à l'élimination des boues, est réalisé sur le site de la SCEA de la Beauvairie, à Savigny sur Braye (41 360), exploité par SETRAD VEOLIA. Cette filière mise en place en 2003 pour 5 000 tonnes de boues par an, prendra fin contractuellement en 2013. A ce jour, aucune action n'a été engagée par SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés pour renouveler cette filière - Les îlots PAC 13 et 33, appartenant à Madame OGER Marie-Noël, lieudit "les Haliers", visés par une exclusion du plan d'épandage sont inscrits dans le dossier mais ont été enlevés dans la cartographie au 1/25 000ème. - Le maître d'ouvrage propose d’implanter dans le périmètre d’affichage 84 panneaux avec l’avis d’ouverture de l’enquête au format A2 conformément à l’arrêté du 24 avril 2012. La localisation des emplacements a été remise à la commission. Il a été convenu qu’une vérification de cet affichage serait réalisée par un huissier de justice, à la charge du maître d'ouvrage.

La réunion a été suivie par une visite guidée de la papeterie et de la station d'épuration.

V.2- Réunion avec le bureau d'études VEILLAUX Environnement

Le 22 août 2013 à Chambray les Tours (37), toujours à la demande de la commission, une réunion s’est tenue au siège social du bureau d'études VEILLAUX Environnement, en charge du dossier de demande d'autorisation.

Le bureau d'étude était représenté par Madame Brigitte NAYET, Madame Elodie LECOQ, représentant la SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés. Tous les membres de la commission d'enquête participaient à cette réunion.

V.2.A- Présentation.

Cette présentation a été menée par Madame NAYET en s’appuyant notamment sur la projection d’un diaporama.

1- Historique des plans d'épandage

- 2000 : Premier plan d'épandage, interrompu par une interdiction d'épandage entre 1999 et 2002 - 2003 : arrêté interpréfectoral du 23 juin2003 autorisant à nouveau l'épandage - 2006 : extension du plan d'épandage (+704 ha) autorisée par arrêté interpréfectoral du 30/01/07 - 2008 : nouvelle extension du plan d'épandage (+736 ha) autorisée par arrêté interpréfectoral du 22 octobre 2008 - 2007-2012 : nouvelle demande d’extension - 2009 : dépôt du dossier - 2013. : instruction du dossier E130000186/44 Page 13 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD L’enquête publique est nécessaire car l’extension envisagée est supérieure à plus de 10% du plan précédent et nécessite de remettre à jour le plan d'épandage.

La réglementation sur l'épandage des boues urbaines s’impose à toutes les autres réglementations "boues".

Cette réglementation entraine plus de contraintes environnementales.

La prédominance des communes du département de Loir et Cher est évidente. Cette situation découle du fait que la première société d'épandage était basée à Saint Martin des Bois en Loir et Cher et historiquement ce sont les communes de ce département qui ont été les premières sur les rangs.

Néanmoins, actuellement la société ARJOWIGGINGS reçoit de nombreuses demandes d'agriculteurs de la Sarthe (72).

2- Présentation du plan d'épandage. Cette partie est conforme à ce qui est présenté dans le dossier

3- Evolution de la réglementation.

Elle est synthétisée dans le tableau ci dessous

Zones vulnérables régies par le 4ème Dépôt du dossier en avril 2012 programme Arrêté national du 19/12/2011

Mise en place du 5ème programme des zones vulnérables par arrêté du 21/12/2012

 Indre et Loire : toutes les communes Nouvelles communes concernées Loir et Cher : toutes les communes Sarthe : + 7 communes (soit 12/15)

Les boues de la papeterie sont des fertilisants de type 1 (C/N >8).

4- Suivi agronomique des épandages de boues.

Il est assuré par le bureau d’études VEILLAUX Environnement.

Différents tableaux sont présentés : - Stabilité de la production annuelle de boues - Tableau de l'historique des analyses boues et sols (qualité des boues suivie depuis 1994) - Evolution de la qualité des boues par le rapport Matières Organiques/Chaux, en pourcentage de matières sèches.

E130000186/44 Page 14 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Intérêt agronomique des boues : amendement calcique (CaO). Le chaulage est conseillé en fonction de la qualité des sols. Les analyses microbiologiques réalisées deux fois par an ne révèlent aucune présence nocive. L'analyse des sols, réalisée avant et après (2 à 3 ans) épandage fait ressortir un effet chaulant progressif des boues sur au moins 4 ans voire plus.

V.2.B- Questions de la commission d’enquête

Q : Pourquoi les analyses granulométriques ont-elles été arrêtées après 2011? R : les analyses granulométriques sont destinées à la caractérisation initiale des sols et à partir de 2011, ce sont des analyses de suivi qui sont réalisées, sans granulométrie.

Q : Pourquoi le réseau hydrographique n'est pas présenté dans l'étude d'impact (cf. avis de l'Autorité environnementale)? R : les zones d'exclusion d'épandage bordant les cours d'eau sont systématiquement signalées sur la cartographie des zones d'épandage. Ce réseau n'est cependant pas présenté dans sa globalité mais dans le détail des zones d'exclusion.

Q : le contrôle de la mise en place des panneaux d'affichage dans le périmètre d'épandage a-t-il été vérifié par huissier comme la société ARJOWIGGINGS s'y était engagée? R : Madame LECOCQ précise que faute d'avoir trouvé un huissier disponible pour effectuer la mission, la société ARJOWIGGINGS a réalisé un état détaillé de la mise en place des panneaux, avec numérotation et photographie associée de chaque lieu d'implantation des 84 panneaux inventoriés.

En fin de la réunion, Madame NAYET a confirmé l'exclusion des parcelles 13 et 33 du plan d'épandage. Madame LECOCQ a rappelé que la distance réglementaire de 50 m des habitations pour l’épandage est portée à 100 m dans le plan d’épandage ARJOWIGGINGS.

V.3- Entretiens avec les services de l’Etat

Dans le cadre de l’instruction du dossier, les préfectures des trois départements concernés par le plan d’épandage ont consulté pour avis les différents services de l’Etat susceptibles d’éclairer la position qui sera prise pour le projet d’extension.

Les services qui ont répondu à cette demande sont les suivants : - Agence Régionale de Santé : délégation territoriale de la Sarthe (ARS 72) - Direction Départementale des Territoires de la Sarthe (DDT 72) - Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi : unité territoriale de la Sarthe (DIRRECTE 72) - Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Sarthe (SDIS 72) - Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine de la Sarthe (STAP 72) - Agence Régionale de Santé : délégation territoriale d’Indre et Loire (ARS 37) - Direction Départementale des Territoires d’Indre et Loire (DDT 37)

E130000186/44 Page 15 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD - Direction Départementale de la Protection des Populations d’Indre et Loire (DDPP 37) - Agence Régionale de Santé : délégation territoriale de Loir et Cher (ARS 41) - Direction Départementale des Territoires de Loir et Cher (DDT 41) - Institut National de l’Origine et de la qualité (INAO).

Les réponses obtenues de ces services de l’Etat ont été communiquées à la commission d’enquête qui a jugé utile d’obtenir des précisions, ainsi :

- Un commissaire enquêteur, Jean-Louis BERNARD, a rencontré, le 27 août 2013, Monsieur LOPEZ, rédacteur de l'avis de la Direction Départementale de la Protection des Populations d'Indre et Loire (DDPP 37), il a également rencontré Monsieur BEJON, de la Direction Départementale des Territoires (DDT 37). qui a travaillé sur le dossier ICPE et plan épandage précédent (2008). Il résulte des ces auditions que la mise en place du précédent plan d'épandage n'aurait pas eu de difficultés particulières ni d'opposition. Un des points de contrôle de ces services porte sur la vérification d'une éventuelle superposition de parcelles avec d'autres plans d'épandage, notamment de boues de stations communales. L’augmentation de la superficie d’épandage est considérée comme positive.

- Après le début de l'enquête, mais toujours dans le but de préciser les avis émis par les services de l'Etat, Gérard VINCHES a rencontré, le 11 septembre 2013, Monsieur Jean-Paul KAMPA de la DREAL 72, unité territoriale du Mans.

Monsieur KAMPA a suivi la plupart des plans d’épandage des papeteries (et autres activité industrielles productrices de déchets ou produits susceptible d’être épandus dans le milieu agricole) sarthoises. Il considère que le dossier, bien que peu volumineux (hormis la cartographie), suffisant pour avoir une connaissance suffisante des enjeux. L’épandage lui paraît être une voie pleine d’intérêt qui évite la mise en décharge ou l’incinération de déchets valorisables. En effet les autres moyens d’élimination conduisent à doubler la consommation de chaux puisque les agriculteurs devront de toute manière en épandre pour remonter le pH de certaines de leurs terres acides. De plus les analyses de sols doivent permettre d’éviter des surdosages de chaux. Chaque année un bilan agronomique du programme d’épandage (établi le13 février pour l’année 2013) est réalisé par la SEDE et transmis par ARJOWIGGINS à l’administration (DREAL entre autres) La DREAL aurait demandé que les maires des communes concernées soient avertis des jours et lieux d’épandages et qu’ils soient contactés en fin d’action pour connaître les éventuelles doléances – en particulier sur les odeurs – qu’ils seraient susceptibles de recevoir. Ces démarches doivent s’inscrire dans le cadre de la certification ISO 1400 dont bénéficie l’entreprise. A propos des odeurs et d’éventuelles salissures liées au transport des boues, il y a lieu de vérifier si certains agriculteurs ont l’autorisation de réaliser eux-mêmes l’enlèvement des boues sur le site.

E130000186/44 Page 16 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD VI. DOSSIER SOUMIS A L’ENQUETE PUBLIQUE

Le dossier soumis à l’enquête publique comportait les pièces ci-dessous

VI.1 Dossier de demande d'autorisation interpréfectoral présenté par la SAS ARJOWIGGINS Papiers Couché

- rapport d'étude o inclus, le plan de localisation au 1/50 000ème, le plan de localisation au 1/25 000ème et le plan de l'usine au 1/2 500ème. - Vérification de l'aptitude des sites, aspects biologiques (étude faune et flore) - Périmètre général d'épandage (échelle 1/250 000ème) - Classement des exploitations agricoles pour le département de la Sarthe, par commune - Classement des exploitations agricoles pour le département de l'Indre et Loire par commune - Classement des exploitations agricoles pour le département de Loir et Cher par commune - Les exploitations agricoles du plan d'épandage - Classement alphabétique par agriculteur o Plan de localisation (échelle 1/100 000ème) o Carte des aptitudes des sols (échelle 1/12 500ème) o Liste des références parcellaires et des aptitudes des sols o Convention d'épandage

Un dossier de plans à l'échelle 1/25 000ème, permettant une localisation des parcelles, des points de référence et des zonages réglementaire, est fourni dans un recueil séparé.

La partie "Vérification de l'aptitude des sites, aspects biologiques (étude faune et flore)" a été réalisée par l'Institut d'Ecologie Appliquée Sarl, 16 rue de Gradoux, 45 800 Saint- Jean de Braye.

L'ensemble des autres parties du dossier de demande d'autorisation, y compris le recueil séparé, a été réalisé par le bureau d'études VEILLAUX Environnement, Mail de la Papoterie, 8 allée Rigny-Ussé, 37 170 Chambray les Tours.

Avis de la commission d'enquête : Le dossier de demande d'autorisation interpréfectoral présenté est conforme à la réglementation et n’appelle pas d’observation particulière de la part de la commission d’enquête.

VI.2 Arrêté interpréfectoral d’enquête publique Il est daté du 18 juillet 2013.

VI.3 Avis de l’autorité environnementale E130000186/44 Page 17 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Daté du 23 juin 2013, il conclut que le projet prend globalement en compte les principaux enjeux environnementaux en proposant des mesures afin de limiter les impacts pressentis. Il conviendra par ailleurs de tenir compte des périmètres de protection rapprochée, notamment en excluant les ilots 13 et 33 situés à proximité des périmètres de protection rapprochée des captages de la Duretière et des Landes à Ruillé sur le Loir.

VI.4 Réponse du maitre d’ouvrage à l’avis de l’autorité environnementale Daté du 25 juillet 2013, elle répond point par point aux observations contenues dans l’avis de l’autorité environnementale, notamment en indiquant que seront exclus du plan d’épandage les ilots 13 et 33 situés à proximité des périmètres de protection rapprochée des captages de Ruillé sur le Loir.

VI.5 Les registres d'enquête Un registre d'enquête a été ouvert dans chaque commune où se tenaient une ou plusieurs permanences de la commission d'enquête : - Bessé sur Braye (72), Marray (37), Monthodon (37), Epuisay (41), Saint-Martin des Bois (41)

VII. DEROULEMENT DE L’ENQUETE PUBLIQUE

VII.1 Conditions d'exécution des permanences

Préalablement à l’ouverture de l’enquête, un membre de la commission d’enquête s’est rendu dans les mairies sièges de l’enquête afin d’y rencontrer et/ou les services municipaux pour définir les conditions de déroulement de l’enquête notamment pour la tenue des registres d’enquête et la tenue des permanences.

Celles-ci se sont déroulées en présence d’au moins deux membres de la commission d'enquête comme le récapitule le tableau ci-dessous.

Date de la permanence Siège de la permanence Membres présents Gérard VINCHES lundi 2 septembre de 9h à 12h Bessé sur Braye (72) Jean-Louis BERNARD ouverture de l’enquête Guy SCHNOERING Gérard VINCHES jeudi 5 septembre de 14h à 17 h Marray (37) Guy SCHNOERING Jean-Louis BERNARD mardi 10 septembre de 14h à 17h Saint-Martin-Des Bois (41) Guy SCHNOERING Jean-Louis BERNARD vendredi 13 septembre de 9h à 12h Bonneveau (41) Guy SCHNOERING Gérard VINCHES vendredi 20 septembre de 14h à 17h Epuisay (41) Guy SCHNOERING Gérard VINCHES samedi 28 septembre de 9h à 12h Monthodon (37) Jean-Louis BERNARD Gérard VINCHES jeudi 3 octobre de 14h à 17 h Bessé sur Braye (72) Jean-Louis BERNARD clôture de l’enquête Guy SCHNOERING

E130000186/44 Page 18 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD VII.2 Information du public

Quinze jours avant le début de l’enquête, soit du 19 août au 4 octobre 2013 et donc pendant toute la durée de celle-ci, un avis d’enquête a été affiché dans chacune des communes lieu de permanences.

Comme indiqué plus haut, la publicité tant dans les journaux que sur les sites Internet des préfectures a été effectuée suivant les prescriptions réglementaires.

VII.3 Climat de l'enquête

Compte tenu de tous les éléments rappelés ci-dessus, l’enquête s’est déroulée dans un climat serein. Les commissaires enquêteurs ont été bien accueillis par les municipalités et ont pu travailler dans d'excellentes conditions. Les membres de la commission d’enquête présents pendant les permanences ont pu aider à la consultation du dossier et répondre à toutes les questions que le public se posait.

VII.4 Clôture de l'enquête

L’enquête s’est terminée le 3 octobre 2013 à 17 h, heure de fermeture des bureaux de la mairie Bessé sur Braye siège de l’enquête.

Le registre d’enquête déposé en mairie de Bessé sur Braye a été clos par le Président de la commission d’enquête qui l’a conservé ainsi que le dossier d’enquête.

Le jour de clôture de l’enquête, après l’heure de fermeture des bureaux des mairies concernées, un membre de la commission d’enquête s’est déplacé pour prendre possession du registre d’enquête.

Lesdits registres d’enquêtes ont été remis au Président de la commission d’enquête qui les a clos et les a conservés.

VII.5 Participation du public et observations recueillies

VII.5.1. Participation du public

L’enquête a peu mobilisé le public qui ne s’est déplacé pratiquement que lors des permanences quand des membres de la commission d’enquête étaient présents.

VII.5.1. Observations formulées sur les registres déposés dans les mairies

23 intervenants ont déposé des observations manuscrites sur les registres ou adressé un courrier.

E130000186/44 Page 19 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Inscriptions Courrier Pour Avec Mairies Favorables au registre information observations Bessé sur 4 1 2 3 Braye Bonneveau 2 2 Saint Martin 2 1 1 des Bois Epuisay 5 5 Monthodon 5 1 4 Marray 5 1 2 2 23 1 5 2 17

Enfin, quatre conseils municipaux ont délibéré sur le projet : - Le conseil municipal de Bonneveau (41) le 4 septembre 2013 - Le conseil municipal de Bessé sur Braye (72) le 5 septembre 2013 - Le conseil municipal de Troo (41) le 18 septembre 2013 - Le conseil municipal de Monthodon (37) le 1er octobre 2013 Tous les conseils municipaux ont donné un avis favorable au projet : - Deux, sans observation, à l’unanimité des conseillers présents - Un, sans observation, à la majorité des conseillers présents - Un, à la majorité des conseillers présents, avec une remarque sur le fait que les propriétaires des terres devraient consultés au préalable en vue d’obtenir leur accord.

VII.6 Notification du procès verbal de synthèse des observations

Le 8 octobre 2013, le procès-verbal de synthèse des observations du public et de la commission d’enquête a fait l’objet d’un courrier du Président de la commission qui a été remis en mains propres aux représentants de la société ARJOWIGGINGS Papiers Couchés, Monsieur Jean-Christophe MAILHAN directeur du site et Madame Elodie LECOCQ responsable "sécurité/environnement", en leur rappelant qu’une réponse devait lui parvenir sous quinzaine.

VII.7 Mémoires en réponse du maître d'ouvrage

Le 17 octobre 2013 la société ARJOWIGGINGS Papiers Couchés a adressé une réponse aux observations de la commission d’enquête et partiellement à celles du public (cf. annexes).

Cet envoi a été complété le 18 octobre par réponse plus complète aux observations du public (cf. annexes).

E130000186/44 Page 20 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD VIII. SYNTHESE ET ANALYSE DES OBSERVATIONS

EN ITALIQUE GRAS LES QUESTIONS ; en caractères normaux les éléments de réponse de la SAS ARJOWIGGINGS ; en caractères gras les commentaires et avis de la commission d'enquête.

Les observations du public (registres d’enquête) et de la commission consignées dans le procès-verbal de synthèse remis au pétitionnaire le 8 octobre 2013 (cf. annexes) ont reçu des éléments de réponse dans deux courriers : le premier du 17 octobre traite des observations de la commission, le second du 18 octobre des observations des intervenants. Ci-après les éléments de réponse apportés aux observations consignées dans le procès verbal de synthèse.

VIII.1 Observations du public

VIII.1.1. Observations recueillies sur le registre d'enquête de la commune de SAINT-MARTIN des BOIS (41)

Monsieur GUILLET Roger, S'est informé du dossier, étant propriétaire de parcelles qui ne participe pas au plan d'épandage objet de l'enquête publique.

Monsieur et Madame GALBY, Nous avons pris connaissance du dossier. Nous sommes rassurés au point de vue sanitaire. Nous regrettons les odeurs. Nous espérons que les clauses du dossier seront respectées par les utilisateurs.

Problème odeur cf. réponse à la question 3 de la commission d'enquête.

VIII.1.2. Observations recueillies sur le registre d'enquête de la commune de MONTHODON (37 ).

Monsieur DESIRE Michel, Propriétaire, ancien exploitant, je m'oppose à tout épandage de ces boues sur la commune. Les analyses faites ne donnent pas des résultats merveilleux et des confusions apparaissent avec les unités utilisées. Attention, les métaux lourds risquent de rendre les céréales impropres à la consommation.

Les analyses sont réalisées à la fréquence demandée par notre arrêté préfectoral actuel (cf. réponse observation n°7). L'activité des épandages est une activité légale autorisée par le législateur et encouragée au titre du Grenelle II, sous réserve de respecter les valeurs réglementaires définies dans l'arrêté du 02/02/98. Les boues de la papeterie respectent depuis plus de 20 ans ces valeurs et elles sont à ce titre valorisable en épandage sans restriction. A ce jour aucun élément scientifique connu n'a mis en évidence une pollution de céréales suites à des épandages réalisés dans le respect de la réglementation.

Réponse satisfaisante

E130000186/44 Page 21 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Monsieur DESIRE Michel, administrateur de la société de pêche "Le Lancer Club", APP pêche. En tant qu'administrateur, je refuse tout épandage des boues sur les bassins versants de ces rivières, ce produit étant entraîné par les pluies, soit en surface ou par les drainages. Nous avons à ce jour des rivières qui sont relativement propres, évitons une pollution afin que nos pêcheurs-truites soient satisfaits à l'avenir.

Une distance d'isolement de 35 mètres doit être respectée vis-à-vis des cours d'eau si la pente du terrain est inférieure à 7%, 100 mètres si la pente est supérieure à 7%. L'aptitude à l'épandage des parcelles est étudiée en fonction de la réglementation en vigueur.

Réponse satisfaisante

Monsieur JANVIER Clarisse, Demandeur de boues depuis au moins 7 ans, est venu s'informer du dossier et vérifier qu'il était bien inscrit sur le plan d'épandage.

Monsieur PRIMAULT Stéphane, Exploitant éleveur qui ne pratique pas l'épandage de boues en raison de la charte qualité qu'il applique à son entreprise. Il exploite une parcelle au lieudit "Le Fougerai" dont la limite a été modifiée après remembrement et qui ne peut donc pas faire partie du plan d'épandage. Je signale un problème cadastral au lieu dit "Le Fougerai", où des parcelles sont définies par l'ancien cadastre avant remembrement. Il est nécessaire de modifier les limites de la parcelle ZA 17 lieudit "La Gentillerie", après remembrement.

Monsieur LAHOREAU Gilles, Saint-Laurent en Gâtines Il confirme l'erreur de cadastre, signalée par Monsieur PRIMAULT, car il est propriétaire de la parcelle incriminée. Je suis concerné par le nouveau plan d'épandage des boues de Bessé sur Braye, sur les communes de Saint-Laurent en Gâtines, Le Boulay et Monthodon. J'utilise déjà des boues sur une parcelle de la commune d'Authon (41) et je suis satisfait du produit (apport de CaO non négligeable). Je suis convaincu que les boues de la papeterie ne sont pas polluantes et espère que l'issue de l'enquête sera favorable.

Actualisation du cadastre, cf. réponse à la question 6 de la commission d'enquête.

VIII.1.3. Observations recueillies sur le registre d'enquête de la commune de BESSE SUR BRAYE (72)

Monsieur PROUST Christian – Société SEDE Environnement S'est informé sur le dossier.

E130000186/44 Page 22 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Monsieur ASSIER DE POMPIGNAN Interpellé par une affiche jaune plantée au droit de sa maison est venu s’informer sur les nuisances olfactives potentielles et les distances d’exclusion d’épandage Demande d’informations sur les zones d’exclusion et sur les nuisances

Monsieur A. MENAGER Consultation du dossier pour information. Commentaires : redonner régulièrement un « rappel » de précaution aux chauffeurs des camions de gros volume pour la circulation sur ce type de voies (sortie sans visibilité, animaux, cavaliers, etc.)

Les transporteurs sont tenus de respecter le code de la route.

Courrier annexé au registre Monsieur Jean-Pierre GUILLAUME Demande que les prescriptions édictées pour le transport des boues prévoient expressément le bâchage systématique des bennes des engins agricoles (tracteurs), voire des camions et par là même l’interdiction formelle de transporter les boues à ciel ouvert comme cela a encore été constaté ces derniers mois avec de surcroît le passage d’un tracteur et sa remorque à Pont de Braye sur les coups de 22 heures comme si la pollution diurne ne suffisait pas(nuisances olfactives notamment) J’estime que ce genre de transport devrait être proscrit entre 20 heures et 7 heures du matin afin de protéger le cadre de vie des habitants du secteur

Problème odeur cf. réponse à la question 3 de la commission d'enquête.

VIII.1.4. Observations recueillies sur le registre d'enquête de la commune de MARRAY

Monsieur GUILLIER Michel Utilisateur de Calcibraye – a fait remarquer que le délai d’enfouissement de 48h était difficile à respecter car la vitesse d’épandage est supérieure à celle d’une déchaumeuse – souvent utilisée – et sans commune mesure avec celle d’un labour. Justifie l’utilisation des boues pour l’apport calcique contribuant aux améliorations agronomiques des sols.

Le délai d'enfouissement est de 48 h après l'épandage. Il n'est pas fait obligation d'enfouir immédiatement après l'épandage même si une majorité d'agriculteur essaye de le faire pour limiter les odeurs.

Certes, mais cela ne correspond pas précisément à la question qui est de savoir comment satisfaire cette exigence si les matériels utilisés ne le permettent pas toujours. Une réflexion avec la SEDE et les utilisateurs serait bien venue même si les cas de figures problématiques sont probablement assez rares.

E130000186/44 Page 23 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Monsieur Jean Marie HOUSSARD Agriculteur retraité se disant un des promoteurs depuis l’origine de l’utilisation du "Calcibraye". Il a signalé oralement que des propriétaires fonciers incluraient dans leurs baux l'interdiction de tout épandage de boues. Je suis absolument favorable à l’épandage du Calcibraye. Il s’agit d’un produit stabilisé, hygiénisé, riche en matières organiques et en chaux. Son utilisation fait l’objet d’un suivi administratif et qualitatif par un cabinet indépendant, Elle permet le recyclage de ce produit dans de bonnes conditions.

L'avis des propriétaires fonciers n'est pas sollicité, les agriculteurs exploitant en « bon père de famille » les parcelles en location, l'activité de recyclage des déchets en agriculture sur des terrains agricoles est une activité légale reconnue et encouragé par le législateur.

Réponse satisfaisante

Madame CORNUAULT Claudine Défavorable à l'épandage de boues. Prétend que les analyses ne mentionnent que ce que l’on veut. Il ne faut pas oublier que nous n’avons que l’usage de la terre mais nous en avons la responsabilité et le devoir de la transmettre aux générations futures dans le meilleur état possible.

Les analyses réalisées répondent à l'article 2.9 de notre arrêté interpréfectoral du 12 Juin 2003 relatif à la valorisation par épandage des boues de notre station d'épuration L'analyse des boues est confiée à un cabinet d'études indépendant, le cabinet Veillaux Environnement, spécialisé dans le suivi agronomique qui a en charge notre suivi depuis 1994. Les analyses de boues et de sol sont réalisées par le laboratoire LCA de la Rochelle. Ce laboratoire est indépendant et il est agréé par le ministère de l'environnement et de l'agriculture pour les analyses de boues et de sol. Ces différents agréments garantissent à la fois son indépendance, son sérieux et son impartialité. Il est également COFRAC, ce qui garantit la fiabilité de ses résultats. Le travail du cabinet Veillaux est donc de vérifier l'aptitude des sols à recevoir nos boues de station d'épuration en fonction des analyses de boues et des analyses de sols (relevés des parcelles réceptrices de boues, des doses pratiquées apports d'éléments fertilisants correspondants).

Réponse satisfaisante

Madame et Monsieur CAMPION (Andrée et Michel) Nous sommes défavorables à l’épandage des déchets de l’entreprise de papiers. 1-Nous sommes propriétaires de chambres d’hôtes, nous craignons pour les odeurs. 2-Qu’apportent ces produits dans la terre ? Est-ce nuisible pour l’avenir. Que contiennent ces boues. Nous ne sommes pas assez informés.

1: Problème odeur cf. réponse à la question 3 de la commission d'enquête. 2: Cf. réponse ci-dessus

E130000186/44 Page 24 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Madame LEPOUTRE Marguerite et sa fille Camille Propriétaires d’un bien en fermage, elles sont venues s’informer et se rassurer. Propriétaire d’une partie des terres de la ferme du Châtaignier en fermage par bail de 18 ans à M. LOMBARD Christophe Ces boues neutralisent l’acidité de la terre sans gros inconvénient. Je reste en attente des résultats, j’espère que ces boues enrichissent ces terres plutôt ingrates. Dans l’attente de premiers résultats, il est bon de rester informé.

VIII.1.5. Observations recueillies sur le registre d'enquête de la commune de BONNEVEAU

Madame Adeline RUCHETON 1-Vitesse excessive des tracteurs dans la descente de la route de Troo. 2- Travail d’épandage tardif juin/juillet de 22h à 2h du matin.

Les transporteurs sont tenus de respecter le code de la route.

Monsieur Gérard MERY Demande que soit corrigé un tableau du dossier concernant les parcelles liées au plan d'épandage des boues (partie du dossier "Références cadastrales et aptitude des parcelles" à Bonneveau) et y voir intégrées celles référencées ZL69 ,74 et 75 qui ne sont pas reprises dans le projet soumis à enquête car utilisées pour l’épandage des boues de lagunage. Les parcelles ZL 76 - 77 – 78 font partie du plan d’épandage de la lagune de Bonneveau. Je demande que les parcelles ZL 69 – 74 – 75 soient intégrées au plan d’épandage des boues d’Arjo l’erreur constatée sur le dossier qui considère l’ensemble des parcelles de la lagune.

Cf. réponse à la question n° 5 de la commission d'enquête sur les restrictions relatives aux zones d'épandage de STEP ou de lagunage.

VIII.1.6. Observations recueillies sur le registre d'enquête de la commune de EPUISAY

Monsieur Gérôme CUILLERIER Voudrait des boues, mais n'est pas dans le nouveau plan d'épandage. Demande des boues depuis 2011- superficie 75h – intéressé car pH bas.

Monsieur CUILLERIER a en effet contacté l'usine car il est intéressé par nos boues de station d'épuration. Il est inscrit dans notre registre de demande. En effet, toute demande d'adhésion au plan d'épandage est enregistrée depuis septembre 2007 (date du 1er dépôt du dossier actuellement en enquête publique), mais aucune de ces demandes ne peut être satisfaite pour le moment. Les mises à jours pourront être réalisées dans le cadre du nouvel arrêté qui devrait comporter des modalités précises de prise en compte du parcellaires des exploitants.

Réponse satisfaisante

E130000186/44 Page 25 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Monsieur Patrick JOUBERT (Plans remis avec parcelles à inclure). Epandage effectué sur uniquement 5 parcelles alors que la totalité de l’exploitation a été enregistrée il y a 4 ans. Demande que les parcelles n° YB 56 (9 ha 47), YB 57 (5 ha) et YC 1 (6 ha 39) soient incluses dans le plan d’épandage.

Après vérification, Monsieur JOUBERT a reçu des boues sur le périmètre autorisé par l'extension du 22 octobre 2008. Les autres parcelles ne font pas partie du périmètre autorisé, mais sont concernées par la demande d'extension. Dès que le nouveau parcellaire sera autorisé les parcelles mises à disposition par Monsieur Joubert pourront être épandues.

Réponse satisfaisante

SCEA De VAUSSON – Jean-Pierre SAULEREAU gérant (Plans remis avec parcelles à inclure). Souhaiterait voir étendu le plan d’épandage aux parcelles pour lesquelles je joins les plans.

Réponse identique que pour Monsieur CUILLERIER ci-avant.

Mme M. Christian/Françoise RAPINAT Problème d’odeur. Plan d’épandage à faire rapidement et non à laisser en tas trop longtemps ; puanteur des trois côtés de la maison.

Madame Chantal BOURGOIS Problème d’odeur insupportable. Epandage qui dégage une puanteur insupportable, à ne pas sortir dans le jardin, à ne pas ouvrir les fenêtres et ne pas mettre le linge à sécher dehors !

Problème odeur cf. réponse à la question 3 de la commission d'enquête.

VIII.2 Observations de la commission

1 - A CE JOUR TOUTES LES PARCELLES DES PLANS D'EPANDAGE ANTERIEURS ONT-ELLES REÇUS DES BOUES ? SI NON QUELS EN SONT LES MOTIFS ? Les parcelles n'ayant jamais eu de boues depuis 2003 ont été identifiées ; 218 parcelles du périmètre n'ont jamais reçues de boues en épandage. Trois raisons justifient leur non-épandage :  14% des parcelles sont des parcelles appartenant à des agriculteurs du périmètre peu ou pas actif,  60 % des parcelles sont des parcelles présentant principalement soit un pH élevé (pH > 7,5) soit un système de culture actuellement en place ne permettant pas un

E130000186/44 Page 26 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD apport de boues de papeterie (ex : parcelle de prairie ne permettant pas l'enfouissement, parcelle en gel..),  26 % des parcelles ont une surface inférieure à 1 ha, elles présentent un potentiel d’épandage trop faible et, pour être épandues, elles doivent être associées à d'autres parcelles pour faire l'objet d'un épandage. Toutes ces parcelles sont susceptibles de recevoir des boues à moyen ou long terme. Toutes les autres parcelles du périmètre inscrites dans le périmètre de 2003 et les extensions 2006 et 2008 ont reçues des boues de la papeterie, en fonction des souhaits des agriculteurs et des conditions de mise en œuvre. Rappel : Lors des prises de commande toutes les parcelles autorisées, et uniquement celles-ci, sont susceptibles de recevoir des boues. Les demandes d'extension des agriculteurs sont compilées et elles seront exploitées ultérieurement. Ces éléments de réponse peuvent être considérés comme satisfaisants.

2 - CERTAINS TRANSPORTS DE BOUES SONT-ILS REALISES PAR LES AGRICULTEURS EUX-MEMES ? Les transports de boues sont réalisés par la Société SEDE. Celle-ci fait appel uniquement à des Sociétés de transport ou des entrepreneurs de travaux agricoles pour réaliser les livraisons de boues. Tous bénéficient de licence de transport. Aucun agriculteur n'est sollicité pour réaliser le transport.

Réponse satisfaisante.

3 - Y-A-T-IL UN INTERET A BACHER LES CAMIONS TRANSPORTANT LES BOUES? Les boues génèrent uniquement des odeurs lors de leur reprise du tas initial ou lors de leurs épandages. Les phases de transport ne sont pas génératrices d'odeur. Tout au plus une odeur peut être perçue lors du passage des camions. Celle-ci est rapidement dispersée par les vents. L'impact olfactif est donc temporaire et de courte durée et à ce titre très fugace. Le bâchage des camions aura un impact nul ou faible concernant l'atténuation des odeurs au cours du transport.

Réponse prise en compte.

4 - EXISTE-T-IL DES DONNEES OBJECTIVES VOIRE COMPARATIVES SUR LES ODEURS D'ÉPANDAGE ?

Les odeurs générées par les boues lors des épandages sont considérées comme équivalentes à celles générées par l’épandage de déjections animales type fumier ou lisier. Afin de limiter l'impact olfactif, l'enfouissement doit être réalisé sous 48 heures par l'exploitant agricole.

E130000186/44 Page 27 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Les épandages sont réalisés à 100 m des maisons et les boues doivent être enfouies conformément à la réglementation pour ne générer que des nuisances olfactives temporaires et passagères. A notre connaissance, aucune donnée objective ne permet de comparer les odeurs d'épandage entre elles.

On retiendra que la question des odeurs est très difficile à appréhender. D’ordre général les activités agricoles valorisent leurs propres déchets putrescibles par épandage/enfouissement, déchets malodorants par essence. Les odeurs des boues papetières lors de leur épandage viennent certes se surajouter aux précédentes mais leur incidence sur l’environnement proche est limitée à 48 heures tous les 3 à 4 ans. De plus la distance des épandages des boues par rapport aux habitations a été portée à 100 mètres pour atténuer encore leur incidence olfactive. La commission considère que les mesures prises sont satisfaisantes

5 - LES RESTRICTIONS RELATIVES AUX ZONES D'ÉPANDAGE DE STEP OU DE LAGUNAGE SONT-ELLES JUSTIFIEES ?

Le document d'aide à la mise en œuvre de l'arrêté de 08/01/98 daté du 10/02/99 précise les règles à appliquer en cas de superposition de plan d'épandage :

"L'apport de boues d'origine différente sur la même parcelle n'est pas compatible avec l’objectif de traçabilité de l'arrêté du 8/01/98. Néanmoins, le préfet peut cependant autoriser dans le cas de complémentarité agronomique des boues, les apports de différentes boues sur une même parcelle. Il convient de s'assurer que le cumul des flux épandus respecte bien les valeurs limites et les exigences agronomiques."

Les boues de la Société ARJO Wiggins contiennent un pourcentage élevé de dérivés calciques, ce qui en fait son principal intérêt. Les boues de STEP de lagune en sont normalement dépourvues. Des apports complémentaires sont donc possibles sous réserve du respect de la réglementation. A ce titre il est donc possible de conserver les surfaces dans les 2 périmètres d'épandage.

Cette demande a déjà été formulée lors de la précédente enquête publique. La parcelle de monsieur Gérard MERRY (réf ZL 69,74 et 75 à BONNEVEAU) a été déclarée inapte à l'épandage des boues de la société ARJOWIGGINS car elle figurait dans un périmètre d'épandage de boues de lagune. En concertation avec l'exploitant et en fonction des données effectives d'épandages, l'aptitude de la parcelle pourra être modifiée ultérieurement afin de répondre aux sollicitations de l'agriculteur.

Il en est pris note

E130000186/44 Page 28 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD 6 - POURQUOI LES PLANS CADASTRAUX NE SONT ILS PAS JOUR ? Le cabinet Veillaux Environnement en charge du dossier de demande d’autorisation répond qu’il est possible que des remembrements des communes aient eu lieu depuis la dernière prise de contact avec les agriculteurs en 2006.

La longueur de la procédure fait que les données du dossier, qui a été considéré comme recevable, sont figées depuis environ 6 ans. Certaines données cadastrales ont donc pu évoluer pendant ce laps de temps. Une mise à jour mineure sera donc à effectuer le temps venu.

Fait à Bessé sur Braye le 25 octobre 2013

Le président de la commission d’enquête

Gérard VINCHES

Les commissaires enquêteurs titulaires

Guy SCHNOERING Jean-Louis BERNARD

E130000186/44 Page 29 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Préfectures de l’Indre et Loire, de Loir et Cher et de la Sarthe

Demande d’autorisation d’extension du plan d’épandage agricole des boues de la station d’épuration de l’usine ARJOWWIGGINS sise sur les communes de Bessé/Braye (72) et Bonneveau (41)

CONCLUSIONS de la Commission ayant conduit l’enquête publique du 2 septembre au 3 octobre 2013

E130000186/44 Page 30 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD DONNEES PRELIMINAIRES

Références :

➢ Vu la désignation d’une commission d’enquête par M. le Président du Tribunal Administratif de NANTES constituée de MM. Gérard VINCHES (président), Guy SCHNOERING et Jean-Louis BERNARD (titulaires), Benoît DEBOSQUE et Yves CORBEL (suppléants),

➢ Vu l'arrêté inter-préfectoral n° 2013183-0005 du 18 juillet 2013 prescrivant l’enquête publique et qui en précise les modalités,

➢ Vu les avis parus dans les quotidiens LE MAINE LIBRE, OUEST FRANCE, LA NOUVELLE REPUBLIQUE du Centre Ouest et les hebdomadaires, LA RENAISSANCE, LA NOUVELLE REPUBLIQUE Dimanche

 Vu les avis apposés en mairies et autres endroits des communes retenues pour y tenir des permanences,

 Vu les affiches jaunes conformes au décret d’avril 2012 placées sur des supports installés pour l’occasion en 84 endroits concernés par le plan d’épandage,

➢ Vu les pièces du dossier,

➢ Vu les avis des administrations concernées et plus particulièrement l’évaluation environnementale de la DREAL,

➢ Vu les registres d'enquête et courrier annexé,

➢ Vu l’absence de dépôt d’observation par voie électronique,

➢ Vu les mémoires en réponse du pétitionnaire,

Rappels concernant l'enquête publique

Objet de l'enquête publique Il concerne la demande, présentée par la SAS ARJO WIGGINS Papiers Couchés, en vue d'obtenir une autorisation interpréfectorale pour l'extension du plan d'épandage agricole des boues de la station d'épuration de l'usine située sur le territoire des communes de Bessé sur Braye (72) et de Bonneveau (41) sur des terrains des départements de la Sarthe (72), de Loir et Cher (41) et de l'Indre et Loire (37).

Cadre juridique et raisons de la demande d'autorisation Cette activité relève du Code de l’environnement au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement article R511-9 et son annexe constituant la nomenclature E130000186/44 Page 31 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD des installations classées, rubriques 1530-1, 2440 et 2910-A-1, nécessitant une demande d’autorisation d’exploiter. - Arrêté du 3 avril 2000, relatif à l'industrie papetière. - Arrêté préfectoral régional du 18 novembre 2009 portant approbation du SDAGE du bassin Loire-Bretagne.

L’étude d’impact conduit à solliciter l’avis de l’autorité en charge de l’évaluation environnementale.

Déroulement de l'enquête. L'enquête s'est déroulée suivant la procédure établie, sans incident. La participation du public a été modeste et les associations de défense de l’environnement ne se sont quasi pas manifestées. Le projet a été présenté aux élus des communes concernées le 29 septembre 2013 par le pétitionnaire. Le public a été informé dans les délais prescrits par voie de presse, d'affichage et de publication sur les sites des préfectures concernées

Les mairies des 6 communes ayant les surfaces concernées les plus importantes ont été désignées pour accueillir les permanences de la commission d'enquête. La commission a tenu sept permanences de trois heures chacune en mairie de Bessé sur Braye – siège de l’enquête – (2), Bonneveau, Marray, Epuisay, Saint Martin des Bois, Monthodon, pendant toute la durée de l'enquête. Le dossier a été tenu à la disposition du public dans les mairies sus nommées aux heures habituelles d’ouverture de celles-ci.

Vingt-trois (23) observations ont été consignées sur les registres d’enquête, certaines accompagnées de plans justificatifs plus un courrier lui-même annexé au registre du siège de l’enquête. Ces observations ont été reprises dans le procès-verbal de synthèse qui a été remis au pétitionnaire – ARJOWIGGINGS Papiers Couchés – le 8 octobre 2013 pour examen et demande de réponse.

CONCLUSIONS ET AVIS DE LA COMMISSION D’ENQUETE.

Caractéristiques du projet. Rappelons que l’arrêté des préfets de la Sarthe et de Loir et Cher n° 920/3052 du 27 août 1992 autorisant l’exploitation de l’usine de la S.A.S. ARJOWIGGINS Papiers Couchés sur le site de Bessé sur Braye a été complété par l’arrêté inter-préfectoral (Sarthe et Loir et Cher) n°06-0454 du 23 janvier 2006 l’autorisant à augmenter sa production. La fabrication de papier est consommatrice de grands volumes d’eau qui doivent être épurés avant rejet dans le milieu naturel. A cette fin une station d'épuration des eaux usées est construite en 1973. Les boues résiduelles de celle-ci sont stockées sur un terrain à l’intérieur de l'usine jusqu'à la fin de l'année 1993. C’est alors que la station est complètement réaménagée pour porter sa capacité de traitement à 50 000 équivalents- habitants (3 t/j de DB05).

E130000186/44 Page 32 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Au cours de l'été 1994, les premières opérations d'épandage agricole ont lieu. La composition des boues respecte alors les prescriptions de la norme AFNOR NF-U-44 041, d'application obligatoire, au regard de leur teneur en éléments-traces métalliques en particulier.

Suite à la parution des arrêtés ministériels du 2 février et du 17 août 1998, un plan d'épandage des boues est élaboré au cours des années 1999 et 2000.

Aucun épandage n'a été pratiqué au cours des années 2000 à 2002 suite aux arrêtés préfectoraux d'interdiction pris dans les départements de l'Indre et Loir et de Loir et Cher.

Les épandages n’ont repris qu’au cours de l'été 2003, suite à la publication de l'arrêté d'autorisation inter-préfectoral du 12 juin 2003 d’épandre sur 58 communes des 3 départements d’Indre et Loire, de Loir et Cher et de la Sarthe. Le périmètre d'épandage autorisé couvrait alors une superficie de 5 280 ha.

A cette époque le stock de boues sur le site s’élevait à environ 75 000 tonnes.

Sachant que la fabrication du papier couché de l’usine génère annuellement environ 30 000 tonnes de boues, que la quantité de boues susceptible d’être épandue à l’hectare est en moyenne de 20 tonnes et que les analyses pédologiques et agronomiques ont montré que la remontée du pH des sols ne nécessitait pas d’épandre à nouveau avant 3 ans au minimum, il était évident que les surfaces autorisées ne seraient pas en mesure de, à la fois résorber les boues stockées, et d’éliminer celles produites dans les délais prescrits par l’Arrêté inter-préfectoral n°06-0454 du 23 janvier 2006 qui stipule dans son TITRE 7 – Déchets, article 7.5 - résorption du stockage des boues : "le stock de boue doit être valorisé ou éliminé dans un délai de 5 ans à compter de la notification du présent arrêté."

ARJOWIGGINS a donc procédé à une première demande d’extension du plan d'épandage (arrêté d'autorisation interpréfectoral du 30 janvier 2007 {n° 07-0372 (Sarthe), n° 3602 (Loir et Cher), n° 17215 (Indre et Loire)} portant la superficie disponible à 5 578 ha.

En 2008, une nouvelle demande d’extension a été formulée en vue de garantir plus de souplesse à l’exploitation ce qui a conduit à une nouvelle extension du plan d'épandage de 736 ha.

Dès les années 2006/2007, face à la demande croissante de boues de la part des agriculteurs, et en vue de garantir la souplesse d'exploitation de cette opération, a été initiée une démarche pour porter la surface totale du périmètre d'épandage à 8 435 ha.

Etant donné l’augmentation substantielle des superficies impliquées, une demande d’autorisation d’extension du plan d’épandage a été demandée en 2009 et a conduit à l’ouverture de la présente enquête publique, prescrite par l’arrêté inter-préfectoral n° 2013183-0005 du 18 juillet 2013, qui s’est déroulée du 3 septembre au 4 octobre 2013.

L’épandage des boues papetières présente un intérêt agronomique et environnemental reconnu depuis des années en permettant à la fois l’élimination de déchets et leur valorisation par un recyclage écologique. Cet intérêt n’a d’ailleurs pas échappé au monde agricole qui, après une période de méfiance liée aux problèmes de pollution des terres par E130000186/44 Page 33 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD d’autres épandages de boues de composition mal adaptées, sont maintenant très demandeurs de Calcibraye qui leur permet de relever le pH de leurs terres acides à bon compte sans parler de l’apport humique qui peut être bénéfique dans les terrains secs.

De plus, les boues ne contenant que très peu d’éléments fertilisants (type 1- C/N >8), elles laissent aux agriculteurs la gestion de leurs apports en engrais quel qu’en soit la source.

En conséquence, la commission d'enquête considère la demande de la SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés comme opportune.

Le dossier d'enquête

Le dossier contient les documents suffisants pour répondre à la législation en vigueur. La facile correspondance entre les tableaux de synthèse et les planches graphique (cartes et plans de zonages parcellaires) donne une très bonne lisibilité au dossier. Une mise à jour mineure de certaines données cadastrales devra être effectuée. La longueur de la procédure (environ 6 ans) peut expliquer que certaines données du dossier aient pu évoluer pendant ce laps de temps.

La commission d'enquête considère que le dossier de demande d'autorisation soumis à l'enquête a permis au public d'accéder aisément aux informations fournies par SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés et de se faire une opinion suffisamment précise sur le projet.

Impact environnemental du projet

Etat des lieux : Pour permettre d'évacuer les boues produites par la station d'épuration de l'usine de Bessé sur Braye, la superficie du plan d'épandage proposé a été porté à 8 435 ha.

Cette superficie représente plus de quatre fois la surface annuellement nécessaire à l'épandage des boues pour une production annuelle maximale de 30 000 t après ressuyage.

Le plan d'épandage ainsi établi est adapté à la production du site et doit permettre de procurer une bonne souplesse d'exploitation du site.

L'épandage est mis en œuvre sur des terres acides dont il permet de relever le pH.

Avis de la Commission d'enquête : Il y a compatibilité des terrains et cohérence de la superficie du plan d'épandage avec la superficie des terres agricoles.

Effets significatifs sur l'environnement

Compte tenu de leur composition microbiologique, les boues doivent être considérées comme hygiénisées.

E130000186/44 Page 34 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Il faut aussi rappeler qu'un suivi agronomique des épandages existe depuis 1994 (hormis 2000 à 2002 : pas d'épandages), destiné à s’assurer de la qualité des boues et à vérifier leur innocuité sur l'environnement. C’est ainsi qu’en 2011, le nombre d'analyses a été de : ➢ sur les boues : - 12 sur leur valeur agronomique, 7 sur les éléments-traces métalliques, 4 sur les composés-traces organiques, 2 relatives à la microbiologie des boues,  sur les sols : - 44 sur les paramètres agronomiques, 7 se rapportant aux éléments-traces métalliques,  sur les végétaux : - 2 analyses ont été effectuées en 2005 sur des grains d'orge et de colza (éléments minéraux et éléments-traces métalliques).

Avis de la commission d'enquête : En conséquence, et compte tenu de l’antériorité du mode d’élimination des boues par épandage et de l’absence, semble-t-il, de toute atteinte à l’environnement répertoriée, ce mode d’élimination de déchets est à privilégier par rapport aux solutions alternatives telles que l’enfouissement et le compostage, ce dernier n’ayant d'ailleurs pas la capacité pour absorber les quantités en jeu.

Effets significatifs sur la population : Les éléments du dossier ne font pas ressortir d'effets dommageables pour la santé de la population au voisinage des parcelles du plan d'épandage. Cependant il ne faut pas occulter les problèmes d'odeur liés aux périodes d'épandage.

Avis de la commission d'enquête : Les nuisances olfactives sont très temporaires, très espacées dans le temps et les mesures d’éloignement des habitations sont là pour les minimiser ; elles ne peuvent être considérées comme une nuisance insupportable en milieu agricole et on ne peut que regretter qu’une forme d’antagonisme entre ex-urbains implantés de fraiche date et exploitants agricoles perdure encore,

Observations recueillies au cours de l'enquête publique :

Elles portent sur les éléments principaux suivants : - Nuisances olfactives, - Nuisances liées au transport des boues, - Nuisances environnementales, - Actualisation des références cadastrales.

Avis de la commission d'enquête : En s'appuyant sur les textes de référence, les résultats d'études et d'analyses associés à des compléments d'information, le pétitionnaire a répondu à l'ensemble des observations en apportant des éléments de réponse que la commission d'enquête considère comme recevables.

E130000186/44 Page 35 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD En conséquence et compte tenu des éléments développés ci-avant, la commission donne un avis favorable à la demande d’extension du plan d’épandage agricole des boues de la station d’épuration de l’usine de la SAS ARJOWIGGINS Papiers Couchés de Bessé sur Braye et Bonneveau.

Fait à Bessé sur Braye le 25 octobre 2013

Le président de la commission d’enquête

Gérard VINCHES

Les commissaires enquêteurs titulaires

Guy SCHNOERING Jean-Louis BERNARD

E130000186/44 Page 36 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Préfectures de l’Indre et Loire, de Loir et Cher et de la Sarthe

Demande d’autorisation d’extension du plan d’épandage agricole des boues de la station d’épuration de l’usine ARJOWWIGGINS sise sur les communes de Bessé/Braye (72) et Bonneveau (41)

ANNEXES

E130000186/44 Page 37 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Annexe 1

Listing des emplacements des panneaux d’avis d’enquête

E130000186/44 Page 38 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Listing des emplacements des panneaux d’avis d’enquête (suite)

Annexe 2

E130000186/44 Page 39 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Procès verbal de synthèse des observations

E130000186/44 Page 40 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD E130000186/44 Page 41 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD E130000186/44 Page 42 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD E130000186/44 Page 43 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD E130000186/44 Page 44 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Annexe 3

Réponse Arjowiggings du 17 octobre 2013 au procès verbal des observations

E130000186/44 Page 45 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD E130000186/44 Page 46 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD E130000186/44 Page 47 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD E130000186/44 Page 48 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Fiche parcellaire Mery à Bonneveau

Plan modifié Mery à Bonneveau

E130000186/44 Page 49 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD 7 Fiche parcellaire LAHOREAU à Saint Martin des Bois E130000186/44 Page 50 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Plan modifié LAHOREAU à Saint Martin des Bois

E130000186/44 Page 51 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Annexe 3

E130000186/44 Page 52 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD Réponse Arjowiggings du 18 octobre 2013 au procès-verbal des observations

E130000186/44 Page 53 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD E130000186/44 Page 54 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD E130000186/44 Page 55 Commissaires enquêteurs : Gérard VINCHES – Guy SCHNOERING – Jean-Louis BERNARD