Initiation à l’ingénierie de projet « Gestion des eaux dans un bassin versant » Avril 2007

Quel choix de gestion collective de l’eau dans le bassin versant des trois Nièvre ?

Allemand Sébastien Duboin Aurélien Page Prune Sauvegrain Jérôme

Avant-propos

Dans le cadre de leur cursus d’élève ingénieur de deuxième année à AgroParistech (établissement issu du rapprochement de l’INA P-G, l’ENSIA et l’ENGREF), une vingtaine d’élèves a choisi de suivre, de février à mars 2007, une séquence d’Initiation à l’Ingénierie de Projet (INIP) sur la problématique de la gestion de l’eau dans un bassin versant. Le bassin versant étudié se situe en Bourgogne, dans le département de la Nièvre, et correspond au cours d’eau de la Nièvre d’.

A l’issue de cette étude, quatre rapports ont été produits : - 1. Impacts des modifications possibles des pratiques agricoles sur la qualité de l’eau du captage de la source de l’Ar (Montigny 2) - 2. Gestion de l’assainissement des eaux usées domestiques dans le bassin versant de la Nièvre d’Arzembouy - 3. État des lieux des ouvrages et de leur gestion sur la Nièvre d’Arzembouy : élaboration d’outils pour une gestion concertée - 4. Quel choix de gestion collective de l’eau dans le bassin versant des trois Nièvre ?

Les 3 rapports complémentaires du document qui suit peuvent être demandés par mail à l’adresse suivante : [email protected]

Il convient de rappeler que ce travail avait avant tout un objectif pédagogique. Les résultats obtenus demanderaient donc à être confirmés par des études complémentaires.

SOMMAIRE

Introduction et démarche...... 3

1. Présentation de l’état actuel du bassin versant ...... 4 1.1 La gestion actuelle de l’eau...... 4 1.2 Les problématiques selon les acteurs ...... 4 1.3 Hiérarchisation et régionalisation des problématiques de l’eau selon les acteurs dans le bassin versant ...... 6 1.4 L’étude préalable en cours portée par le Conseil Général ...... 8 1.5 Les attentes et craintes des différents acteurs quant à la gestion de l’eau...... 12

2. Présentations et applications des dispositifs de gestion collective des eaux au bassin versant ...... 14 2.1 Simulation de mise en œuvre d’un SAGE dans l’optique d’une gestion concertée de l’eau ...... 14 2.1.2 Etude du dispositif et de son l’intérêt pour le bassin versant...... 14 2.1.2 Quelles perspectives pour un SAGE dans le bassin versant ?...... 17 2.2 Simulation de mise en œuvre d’un contrat de rivière dans l’optique d’une gestion concertée de l’eau ...... 18 2.2.1 Etude du dispositif et de son l’intérêt pour le bassin versant ...... 18 2.2.2 Quelles perspectives pour un contrat de rivière dans le bassin versant ?.... 22

3. Analyses et intérêts des structures porteuses...... 25 3.1 Simulation de syndicat de rivière...... 25 3.1.1. Etude du dispositif...... 25 3.1.2. Les compétences possibles du Syndicat intercommunal de rivière et intérêt pour le bassin versant ...... 26 3.2 Simulation Etablissement Public Territorial de Bassin (EPTB) ...... 26 3.3 Comparaison syndicat de rivière et EPTB ...... 27 3.4 Les contrats proposés par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne...... 28

Conclusion ...... 29 Bibliographie...... 29 Annexe...... 30

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Introduction et démarche :

Le bassin versant de la rivière Nièvre appartient au grand bassin hydrographique « Loire-Bretagne ». La Nièvre est un affluent rive droite de la Loire dans sa partie moyenne au niveau de et la Nièvre d’Arzembouy, elle-même est un affluent de la Nièvre. Les enjeux autour de la thématique eau sont nombreux dans le bassin versant de la Nièvre d’Arzembouy comme nous l’avons constaté lors de la table ronde du jeudi 8 février 2007.

Lors de cette dernière, le Conseil Général a évoqué la possibilité de la mise en place d’un dispositif de gestion concertée de l’eau : un Contrat de Rivière et l’actuelle mise en œuvre d’une étude afin d’en décider. Les élus locaux présents semblaient en attendre énormément, notamment le maire de Guérigny concernant la gestion des ouvrages, apparemment nombreux sur le cours d’eau, qui selon lui nécessiterait une coordination sur tout le linéaire.

A partir de ce constat il nous a semblé intéressant, dans un premier temps de préciser la situation, les problématiques et enjeux de l’eau dans le bassin versant selon chacun des acteurs et de voir quelles solutions de gestion concertée pourraient être envisagées.

Ainsi, nous avons d’abord rencontré de nombreux acteurs de l’eau et synthétisé leurs avis en des tableaux, mais aussi les problèmes liés à l’eau selon chacun et leurs attentes et craintes vis-à-vis du futur dispositif de gestion de l’eau dans le bassin. Puis nous avons étudié les dispositifs et structures envisageables pour une gestion concertée de l’eau et regardé s’il était possible de les mettre en œuvre dans le bassin versant en intégrant les attentes et craintes des acteurs et en essayant de se figurer quelles pourraient être les difficultés rencontrées lors de leur mise en œuvre et quels pourraient être les moyens de débloquer la situation.

En conclusion, nous chercherons à déterminer quelle solution nous paraît la plus adéquate pour une gestion concertée de l’eau efficace dans le bassin versant et/ou à une échelle spatiale plus grande.

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1. Présentation de l’état actuel du bassin versant

1.1 La gestion actuelle de l’eau

La gestion dans le bassin versant peut être séparée en quatre volets :

-l’adduction en eau potable : Dans le bassin versant, l’adduction en eau potable est gérée soit par les communes, soit par des syndicats intercommunaux. Dans les deux cas, ils choisissent entre une régie ou un affermage (i.e. qu’ils délèguent cette gestion à une société comme la SAUR par exemple). Les annexes 1 et 2 replacent dans l’espace cette gestion et présente le type de gestion choisi par les communes dans un tableau. -l’assainissement : L’assainissement dans le bassin de la Nièvre d’Arzembouy est individuel pour 11 communes sur 21. Il est sinon collectif, nous constatons alors trois cas de figure : la commune gère elle- même l’assainissement collectif en le déléguant par exemple à la SAUR, un syndicat intercommunal en est chargé ou une communauté de communes en a la compétence. Les annexes 1, 3 et 4 présentent le mode de gestion par commune, les compétences de chaque communauté de communes et leurs territoires. -l’entretien des berges : Il n’existe pas sur la rivière d’association syndicale ou un syndicat chargé de cette gestion et les riverains sont tenus en théorie d’effectuer cet entretien. -la gestion des ouvrages : Une des particularités de la Nièvre d’Arzembouy est le grand nombre d’ouvrages (18 recensés par le groupe ayant travaillé sur la thématique ouvrage) dont la gestion incombe au propriétaire. Les annexes 5 et 6 situent les différents ouvrages le long de la rivière, présentent leurs propriétaires et la personne qui gère concrètement l’ouvrage.

Aucune gestion à l’échelle globale du bassin versant voire même de la rivière n’apparaît dans l’état actuel des choses. Il est donc légitime de se questionner sur cette gestion morcelée des différents volets de la question de l’eau et de son efficacité en rencontrant les différents acteurs.

1.2 Les problématiques selon les acteurs

L’objectif de nos deux phases de terrain a été de comprendre, pour chaque acteur rencontré, la façon dont il définissait le problème de la gestion de l'eau ainsi que leurs attentes et craintes quant aux modalités de gestion futures à l'échelle du bassin versant, voire à une échelle supérieure. Nous en avons profité pour questionner, en fin d’entretien, les acteurs sur leurs connaissances des dispositifs et structures qui pourraient être mises en place en vue d’une gestion concertée. Pour cela nous nous sommes aidés d’un guide d’entretien en deux parties, une première partie générale permettant de collecter les avis des acteurs sur l’eau dans le bassin sans les orienter et une seconde partie plus adaptée aux statuts des gens rencontrés et portant plus précisément sur leurs attentes, leurs craintes s’ils ne les avaient pas évoquées spontanément ainsi que sur les perspectives d’avenir qu’ils envisagent pour l’eau dans le bassin versant. Nous avons résumé cela sous forme d’un tableau. Les annexes 7 et 8 présentent les acteurs et le guide d’entretien.

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Acteurs Problématiques liées à l’eau selon les acteurs Chef service de Il y aurait un manque de communication entre les différents acteurs de l’eau. l’eau du Conseil Il y a un manque d’entretien des berges, il faut faire attention aux captages ainsi général qu’aux pollutions dues aux nitrates. Ingénieur Les ouvrages posent des problèmes de quantité et de qualité de l’eau. police de l’eau Les étangs posent des problèmes de quantité et de qualité de l’eau. Direction Il existe des risques de pollution ponctuelle (domestique et industrielle). départemental e de Il y a des problèmes de coordination et de motivation des collectivités territoriales sur l’Agriculture l’ensemble du linéaire. et de la forêt Les propriétaires des ouvrages ne respectent pas tous la réglementation. Président Les problèmes majeurs sont la gestion des ouvrages, les inondations, et la gestion des Communauté de Communes berges. de Prémery Il y a aussi de gros problèmes avec l’assainissement (pollution domestique). Maire La mairie a des problèmes d’entretien des ouvrages dont la commune est propriétaire. Commune L’amont de la rivière n’est pas nettoyé. Guérigny Il y a des risques de pollutions industrielles notamment. Il faut faire attention aux captages d’eau potable et au niveau de la rivière, en effet, les fluctuations du niveau de la rivière posent des problèmes pour la reproduction des poissons. Technicien de Les ouvrages cloisonnent la rivière, ceci constitue un obstacle à la libre circulation des l’Office poissons, la biodiversité peut devenir menacée. national de l’eau et des Il y a des risques de pollutions agricoles et industrielles sur le linéaire de la rivière milieux Il y a un manque de coordination des acteurs sur tout le linéaire ainsi qu’un manque aquatiques de respect de la réglementation par les propriétaires riverains pour l’entretien des ouvrages. Il faudrait un entretien des berges, et une évacuation des arbres morts qui bloquent les empellements. Il n’y a pas de problème de quantité d’eau sur le linéaire. Il y a des risques de pollutions industrielles à Prémery. Il y a de faibles risques d’inondation car la rivière dessert surtout des prairies. En amont, il y aurait des cultures qui polluent plus (pollution aux engrais). La rivière est très encombrée par les droits d’eau plutôt obsolètes, elle est parfois Agriculteur élu Chambre abandonnée par les riverains. d’Agriculture Le secteur de Guérigny à Pont Saint Ours est très mal entretenu et risque de devenir et président une zone inondable. d’une Au niveau des poissons, il y a eu quelques dégâts à cause d’une eau trop chaude, et Association d’un débit faible. Syndicale Autorisée Ouvrages : problèmes de gestion, le stockage d’eau pour produire de l’énergie n’est plus d’actualité. Les intérêts divergent entre agriculteurs et pêcheurs par rapport au niveau d’eau qu’il faut dans chaque segment de linéaire. ASA non compétente pour l’instant pour la gestion des ouvrages.

5 Il y aurait des problèmes de risques de pollution agricole entre et Prémery à cause d’épandages récurrents de lisier issu de la porcherie industrielle de Giry, avec un captage de Giry qui serait touché. Présidente de Les captages fermés par la DDASS ne sont plus suivis. Decavipec et membre de Crainte que cette situation ne se produise à terme sur le captage de Giry l’UNAPPE (augmentation des nitrates et pesticides en cours). Les ouvrages appartiennent pour la plupart à des particuliers, beaucoup sont vétustes et inutiles mais intouchables en raison de la vieille législation. Il existe des risques de pollutions industrielles à Prémery Tableau 1 : Problématiques de l’eau selon les acteurs

1.3 Hiérarchisation et régionalisation des problématiques de l’eau selon les acteurs dans le bassin versant

Nous avons relevé 11 problématiques récurrentes citées par les 13 acteurs rencontrés. Suite à ce recueil objectif des différentes visions des problématiques de l’eau dans le bassin versant, nous constatons dans un premier temps que ces problèmes tels que définis par les acteurs peut être regroupés et hiérarchisés en fonction de la fréquence à laquelle ils ont été évoqués.

Manque de communication

Gestion et entretien des ouvrages Entretien des berges 4% 2% Fluctuations des niveaux d'eau 4% 17% 5% Risques de pollutions agricoles 5% Risques de pollutions industrielles 7% 16% Gestion des eaux usées domestiques Captages 11% Manque de respect de la 13% réglementation 16% Cloisonnement de la rivière

Etangs

Figure 1 : Hiérarchisation des problématiques liées à l’eau selon les acteurs

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Les thématiques communication, ouvrages, fluctuations des niveaux d’eau, entretien des berges et risques de pollutions agricoles sont les plus présentes à l’esprit des personnes que nous avons rencontrées.

Il nous a paru intéressant à ce stade de régionaliser ces problématiques afin d’avoir une vision spatialisée à l’échelle du bassin versant des problématiques selon les acteurs. Ainsi la carte suivante présente les problèmes dans l’espace et met en évidence plusieurs choses : -les défauts d’entretien et gestion supposés des ouvrages sont présents sur tout le linéaire -les problèmes d’entretien des berges semblent ne concerner que l’amont de la rivière -les problèmes d’étiage se localisent sur des petits affluents de la rivière -les risques de pollutions industrielles sont localisés à proximité de Prémery -les risques de pollutions agricoles sont localisées en amont et en un point de confluence à -les risques de pollutions par les eaux usées domestiques sont localisées en amont -les inondations concernent l’aval de la Nièvre d’Arzembouy

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Figure 2 : Régionalisation non exhaustive des problématiques liées à l’eau dans le bassin versant de la Nièvre selon les acteurs rencontrés. [1]

1.4 L’étude préalable en cours portée par le Conseil Général

Rapide historique A la suite d'un important accident de pollution industrielle survenu en 2005 sur la Nièvre d'Arzembouy, le préfet, nouvellement arrivé dans le département, est alerté par des

8 élus et des associations de protection de l'environnement. Il décide alors de lancer une étude en vue de mettre en place un contrat de rivière. Suite à cette première phase de diagnostic, une seconde étude est actuellement en cours. Autrefois sous-préfet du Beaujolais, département dans lequel des contrats de rivière ont été mis en place, sans doute le préfet était il sensibilisé aux problèmes de gestion de l'eau. La maîtrise d’ouvrage de la première étude fut attribuée au Conseil Général (CG), en l'absence d'autres structures porteuses comme le sont le plus souvent les collectivités territoriales. Le président du Conseil Général et le préfet ont conjointement demandé aux communautés de communes (CC) de participer au financement de l’étude. Il y eut deux refus et deux réserves quant à l’issue de l’étude de la part de : - La CC du Val de Sauzay : cette CC est quasiment en dehors du bassin versant et son territoire compris dans le bassin versant est essentiellement boisé. Elle ne se sent donc que peut concernée et a refusé de participé à l’étude. - La CC des Amognes : elle est aussi majoritairement en dehors du BV, il y a tout de même une commune entière (Montigny aux Amognes) située sur un affluent de la Nièvre d’Arzembouy. Ainsi le CG s’est adressé à cette commune plutôt qu’à la CC qui a refusé. - La CC du Bon pays : la communauté de communes est d’accord sur le principe de l’étude mais a émis quelques réserves en particulier liées au coût éventuel de celle-ci. Elle souhaite en particulier que celle-ci soit réalisée par le service de l’eau du CG. D’autre part, elle refuserait à priori la mise en place d’un syndicat de rivière. Il est important de noter que cette CC est située au cœur du bassin versant. - La CC du Cœur Nivernais : Les communes de l CC ont été sensibilisées à des problèmes d’assèchement de la rivière lors des captages d’eau potable. La CC a accepté de participer sous réserves. - Enfin, la CC Val de Beuvron n’a pas été contactée car elle est à peine concernée.

Néanmoins la participation du CG demeure prédominante avec 25% des crédits contre 5% seulement pour les CC. Les crédits ont été votés le 23 février 2007. Le 19 mars, la décision par la commission permanente du CG, de la procédure d’appel d’offres et du financement a été lancée. Le choix d’un prestataire (bureau d’études), ne relève que du CG qui est le maître d’ouvrage.

Le périmètre de l’Etude Nièvre d’Arzembouy - Nièvre de Champlemy – Nièvre

Les objectifs (issus du cahier des charges de l’étude [2]) L’étude est engagée avec les objectifs suivants : -Etablir un diagnostic -Définir les principaux enjeux du bassin versant en relation avec la Directive-Cadre sur l’Eau (DCE), présentée en 2 ; -Proposer les outils (SAGE, Contrat de rivière...) et les modes de gestion les plus adaptés aux enjeux et acteurs locaux. -Proposer des scénarios pour répondre aux enjeux -Intégrer des propositions en terme de « valorisation » avec comme objectif le développement de l’attractivité de ce territoire. -Partager avec l’ensemble des acteurs autour des propositions effectuées. -Accompagner la rédaction d’un « dossier de candidature » pour une démarche globale.

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Avis du Conseil Général sur l’étude

L’intérêt principal de l’étude (selon le responsable du service de l’eau au CG) concerne la communication entre les différents acteurs de l’eau, le travail de groupe par problématique (entretien berges, captage, pollution nitrates...). Le rôle du CG est de gérer les réunions et les processus de validation par rapport aux décisions. Le responsable de ce dossier au Conseil Général souhaite mettre en place un comité de pilotage regroupant les collectivités territoriales, la DRIRE (Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de la Pêche), de la DIREN (Direction Régionale de l’environnement) et pouvoir à terme passer la main à un élu local qui s'impliquerait sur le sujet. Il nous semble donc que le fait que le Conseil Général porte la maîtrise d’ouvrage est exceptionnel et que le responsable du service de l’eau au CG semble suggérer qu’il est impatient de voir un élu local reprendre le flambeau. Les CC et les communes semblent intéressées par la démarche du Conseil Général mais leur implication demeure pour l’instant faible. Cela traduit-il un manque de motivation ou bien des craintes à l’égard de cette dernière ?

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Figure 3 : Etat des lieux des CC du bassin versant de la Nièvre adhérentes au projet d’étude lancée par le CG [3].

La majorité des CC du bassin versant semble donc intéressée par l’étude lancée par le Conseil Général. Il faut néanmoins que celui-ci continue à les fédérer pour les prochaines phases.

11 1.5 Les attentes et craintes des différents acteurs quant à la gestion de l’eau

Après avoir pris connaissance des problématiques de l’eau dans le bassin selon les différents acteurs, nous nous sommes intéressés aux perspectives de gestion concertée de l’eau que ces différents acteurs envisagent dans le bassin versant et leurs attentes et craintes vis-à-vis de ces perspectives et de l’étude que le Conseil Général s’apprête à effectuer. Les acteurs se sont surtout exprimés sur l’étude, et par rapport à un éventuel projet de contrat de rivière (dispositif évoqué) ou d’un Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE). Le contrat de rivière est un accord technique et financier concerté, prévu généralement pour 5 à 7 ans, entre les collectivités locales d'un même bassin versant, l'Etat, le Conseil Régional, le Conseil Général, l'Agence de l'Eau et les usagers de l’eau. Il définit des objectifs et détermine des actions en faveur de la réhabilitation et de la valorisation des milieux aquatiques. (cf. partie 2) Un SAGE comporte un plan d'aménagement et de gestion durable de la ressource en eau et des milieux aquatiques, notamment en évaluant les moyens financiers nécessaires à la mise en oeuvre du schéma. Il a une portée juridique contraignante. (cf. partie 2)

Attentes et craintes des acteurs quant à l’étude et les possibilités Acteurs qu’elle pourrait offrir Il semble plutôt pessimiste quant à l’aboutissement du projet de CDR du fait du manque de motivation des élus locaux. Chef service de Il faudrait un élu local porteur du projet. l’eau du A l’issue de l’étude, il faudra choisir entre un CDR et un SAGE (comme précisé dans le Conseil cahier des charges), ou un contrat de territorialité (cf. partie 2), ou rien du tout. général L’étude vise surtout à faire communiquer les différents acteurs entre eux. Le syndicat de rivière lui semble une des actions les plus importantes à entreprendre après la mise en place de l’un des dispositifs. Ingénieur police de l’eau Le SAGE serait plus approprié du fait des nombreux non respects de la réglementation Direction et de divergences entre les acteurs. Départemen- tale de Le CDR paraît inefficace du fait de sa portée non réglementaire. l’Agriculture De plus, les règlements sont là et il suffit juste de les appliquer. et de la forêt Une gestion commune est indispensable sur le linéaire. L’étude est l’occasion de remettre à plat les richesses de la rivière, d’en prendre Président conscience et de rassembler les gens. Communauté La commune attend des préconisations techniques concernant par exemple les de Communes pollutions diffuses par les eaux usées domestiques. de Prémery Ils en attendent des travaux de désanthropisation de la rivière. La commune aimerait que l’étude sensibilise les gens sur le thème de la sauvegarde de la faune et la flore. Il redoute principalement les coûts financiers d’un possible syndicat et les difficultés à Président de sortir de ce type de syndicat si il s’y engageait. la CC des Il concède que ce projet est forcément intéressant mais ne les concerne que peu. Amognes Il consultera l’étude pour s’informer sur la qualité et la quantité d’eau à fournir aux communes de l’aval.

12 Il souhaite un apport d’une compétence technique et de capacité financière pour assurer cette compétence technique. Maire Nécessité d’une gestion concertée avec meilleure communication amont/aval. Commune Ils attendent la création d’un organisme responsable de la gestion des vannages et de Guérigny l’entretien sur tout le linéaire de la Nièvre d’Arzembouy. Il dit avoir conscience qu’un contrat de rivière permettrait certes d’encadrer mais n’apporterait pas suffisamment de financement pour des actions efficaces. Il souhaite que l’étude préconise un entretien des berges plus que nécessaire en particulier entre et Guérigny car c’est une zone de végétation dense, il y a un Technicien de risque de déstabilisation des berges très élevé. l’Office L’évacuation des arbres morts au niveau des empellements est nécessaire et doit être national de l’eau et des effectuée par une seule et même entreprise ou syndicat sur tout le linéaire. milieux La gestion collective est nécessaire et possible (besoin de coordination, respect de la aquatiques réglementation par les propriétaires riverains). Il pense que les élus locaux sont réticents à s’engager dans un contrat de rivière car il s’agit du premier contrat de ce type mis en place sur le département. Il souhaite qu’il y ait moins d’entraves et moins de mouvements d’eau. Il souhaite une gestion plus fine des ouvrages pour éviter les variations des niveaux Directeur de la d’eau trop importantes. Fédération La mise en place d’un contrat de rivière serait un outil financier. départemen- tale des Le SAGE n’est utile que lors de conflits trop importants autour de l’eau. pêcheurs Il est plus favorable à la mise en place d’un contrat de rivière et à la création d’un syndicat de rivière. Il faut une harmonisation générale de la gestion. Il attend que l’étude préconise la mise en place d’un organisme qui nettoierait à partir de Agriculteur l’aval. Chambre d’Agriculture Il est optimiste quant à l’avenir de la gestion concertée dans le bassin versant. ASA Il faudrait un dispositif à portée forte pour gérer tout le linéaire. Il estime toutefois qu’un SAGE est peut être trop fort.

L’association souhaite que l’étude préconise une suppression des épandages de lisier. Présidente de Elle souhaite que les rejets de Collect’oil soient mieux contrôlés et que les problèmes de Decavipec et membre de ruissellement du site orphelin de Lambiotte soient résolus. l’UNAPP Il faudrait regarder ouvrage par ouvrage s’il est utile ou si on peut le supprimer. Il faut une structure d’ensemble qui gère tout le linéaire et imposée par le préfet.

Tableau 2 : attentes et craintes des acteurs quant à l’étude et ses débouchés

Les attentes et les craintes des acteurs sont souvent semblables. Dans les attentes, on notera particulièrement le désir des différents acteurs de voir se mettre en place une structure pour gérer l’ensemble des ouvrages du bassin versant ce qui permettrait au passage de régler les problèmes de niveaux d’eau. De nombreux acteurs attendent aussi une gestion et un entretien efficace des berges. La gestion concertée de l’eau est donc la principale attente des acteurs rencontrés. Quant aux craintes il s’agit surtout de problèmes financiers ou d’un risque de non poursuite du processus engagé pour faute de motivation. Ainsi, lorsque l’étude sera rendue (dans environ 9 mois), le préfet devra choisir une voie à adopter pour la gestion collective des eaux dans le bassin versant.

13 Pour cela, nous nous sommes intéressés aux différents dispositifs qui pourraient être mis en place et nous avons essayé de les envisager dans ce cas précis.

2. Présentations et applications des dispositifs de gestion collective des eaux au niveau du bassin versant

L’objectif principal de cette partie est d'abord de recenser les dispositifs qui peuvent être mis en place dans le bassin de la Nièvre d’Arzembouy ou à une échelle supérieure, de voir ensuite dans quelle mesure ils peuvent être intéressants pour le bassin et comment les mettre en oeuvre. Face à la complexité grandissante de la législation sur l’eau depuis les années 1970, le Parlement et le Conseil européens ont décidé de mettre en place une réglementation plus coordonnée. Ainsi depuis dix ans la politique européenne sur l’eau a été entièrement révisée. La Directive 2000/60/CE du 23/10/00 établit un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau, et est communément appelée " Directive Cadre sur l'Eau " (DCE). Cette directive recouvre un ensemble complexe d’objectifs, d'instruments et d'obligations visant à la protection et l'amélioration de l'environnement aquatique d'une part, une contribution à une utilisation durable, équilibrée et équitable de l'eau d'autre part. L'objectif ultime de la DCE est d'atteindre un " bon état écologique et chimique " de toutes les eaux communautaires d'ici décembre 2015.

2.1 Simulation de mise en œuvre d’un schéma d’aménagement et de gestion de l’eau (SAGE) dans l’optique d’une gestion concertée de l’eau

Le SAGE est un outil de concertation et de planification à portée réglementaire. Il a pour vocation la définition et la mise en œuvre d'une politique locale cohérente en matière de gestion de l'eau et des milieux aquatiques. Il fixe de manière collective les objectifs ainsi que les règles d'une gestion globale équilibrée et durable destinées, en particulier, à résoudre ou prévenir les conflits d'usage existants ou potentiels.

2.1.2 Etude du dispositif et de son l’intérêt pour le bassin versant

Pour l’élaboration de cette partie, nous nous appuyons sur le Code de l’Environnement, le Code des Collectivités Territoriales, des documents fournies par l’Agence de l’Eau Loire Bretagne sur Internet et sur des avis extérieurs. La mise en œuvre d’un SAGE se déroule comme suit :

source : http://www.rdbrmc-travaux.com/sage/charte_graphique/sage.php3

14 Concertation initiale Il s'agit du lancement du projet, généralement à l'initiative d'acteurs locaux (élus…) qui doivent gérer des conflits d'usage sur leurs circonscriptions. Parfois le besoin de lancer un SAGE est ressenti à l'occasion d'un contrat de rivière, le contrat de rivière étant une des actions du SAGE (voir la suite). Cette phase débouche sur la constitution d'un dossier préliminaire.

Délimitation du périmètre Fixé par arrêté préfectoral, après consultation des collectivités territoriales et du Comité de Bassin, le périmètre du SAGE doit couvrir au mieux l'ensemble des enjeux environnementaux concernés.

Constitution de la CLE Fixée elle aussi par arrêté préfectoral, la Commission Locale de l'Eau (CLE) se charge par la suite de l’élaboration du dossier final du SAGE, de son suivi après agrément du dossier final et éventuellement de sa modification.

Elaboration et validation La CLE travaille successivement à un état des lieux et un diagnostic, puis à la définition d'une stratégie et d'objectifs sur la base de différents scénarios, enfin elle définit les moyens qui seront ceux du SAGE. La CLE valide l'ensemble du travail avant les phases suivantes.

Avis divers Une procédure de consultation des collectivités territoriales et des organismes consulaires est mise en œuvre par le Préfet, puis le Comité de Bassin concerné examine le projet du point de vue de sa cohérence avec le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau), enfin le projet est mis à disposition du public.

Arrêté préfectoral définitif Ce dernier arrêté préfectoral approuve officiellement le SAGE. Le SAGE acquiert sa portée réglementaire et sa mise en œuvre peut commencer.

La CLE comprend :

‰ Des représentants des collectivités territoriales et de leurs groupements, des établissements publics locaux et, s'il existe, de l'établissement public territorial de bassin, situés en tout ou partie dans le périmètre du schéma, qui désignent en leur sein le président de la commission (50%) Les acteurs ‰ Des représentants des usagers, des propriétaires fonciers, des organisations professionnelles et des associations concernées, établis dans le périmètre du schéma (25%) ‰ Des représentants de l'Etat et de ses établissements publics intéressés. Les représentants de la première catégorie mentionnée détiennent au moins la moitié du nombre total des sièges et ceux de la seconde catégorie mentionnée au moins le quart (25%) Un décret fixe les règles de désignation des représentants des différentes catégories. La durée du Il a pour vocation à s’inscrire dans la durée, pour une gestion à long terme de la dispositif ressource en eau

15 Le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) fixe le délai dans lequel le SAGE doit être élaboré et révisé. Ce dernier doit être Les délais imposés compatible avec le SDAGE ou rendu compatible avec lui dans un délai de trois ans suivant la mise à jour du schéma directeur. A défaut, l'autorité administrative arrête le périmètre et le délai. Le SAGE comporte un plan d'aménagement et de gestion durable de la ressource en eau et des milieux aquatiques, notamment en évaluant les moyens

financiers nécessaires à la mise en oeuvre du schéma. Ce plan peut aussi :

1. Identifier les zones humides, les zones où il est nécessaire d'assurer la protection quantitative et qualitative des aires d'alimentation des captages d'eau

potable, les zones dans lesquelles l'érosion diffuse des sols agricoles. Ainsi, le SAGE pourrait s’avérer utile concernant les 18 captages identifiés dans le cas du bassin versant de la Nièvre d’Arzembouy (voir Annexe) pour accélérer l’application de la réglementation qui semble tarder (qui, selon l‘article L 1321- 2 du Code de la Santé Publique, doit au plus tard être effectuée en 2009).

2. Etablir un inventaire des ouvrages hydrauliques susceptibles de perturber de façon notable les milieux aquatiques et prévoir des actions permettant d'améliorer le transport des sédiments et de réduire l'envasement des cours d'eau et des canaux, en tenant compte des usages économiques de ces ouvrages.

La gestion et l’entretien des captages étant le deuxième thème le plus cité par les acteurs et les attentes étant nombreuses, ce volet des actions du SAGE revêt La définition une importance capitale. Il permettrait notamment d’acquérir dans un premier des actions temps une connaissance globale des ouvrages sur tout le linéaire. futures

3. Identifier, à l'intérieur des zones dites « zones humides d'intérêt environnemental particulier » et renforcer ainsi la protection des captages.

4. Identifier, en vue de les préserver, les zones naturelles d'expansion de crues. Les inondations étant un problème visiblement mineur dans le bassin versant, ce volet ne prend de l’importance que si l’on raisonne le SAGE à une échelle supérieure à celle du bassin versant (inondations fréquentes en amont et surtout dans la communauté d’agglomération de Nevers). . Le schéma comporte également un règlement qui peut : 1. Définir des priorités d'usage de la ressource en eau ainsi que la répartition de volumes globaux de prélèvement par usage, ainsi lors des périodes de risques d’étiage, le SAGE permettrait d’instaurer des plans d’usages limitant les débits d’étiage signalés à Montigny aux Amognes et Lurcy le bourg.

2. Définir les mesures nécessaires à la restauration et à la préservation de la qualité de l'eau et des milieux aquatiques, en fonction des différentes utilisations de l'eau. La qualité de l’eau étant citée à de nombreuses reprises par le biais de la thématique risque de pollutions industrielles, agricoles et/ou domestiques, le SAGE permettrait d’instaurer une réglementation limitant ces risques ; par exemple en menant des actions visant à identifier les risques liés à l’ancien site de Lambiotte, en imposant des pratiques agricoles raisonnées avec les agriculteurs dans les périmètres de protection des captages…

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3. Indiquer, parmi les ouvrages hydrauliques fonctionnant au fil de l'eau, ceux qui sont soumis, sauf raisons d'intérêt général, à une obligation d'ouverture régulière de leurs vannages afin d'améliorer le transport naturel des sédiments et d'assurer la continuité écologique. Ainsi le SAGE pourrait instaurer une gestion concertée et raisonnée des ouvrages de la Nièvre d’Arzembouy en définissant les ouvrages à risques et en imposant leur gestion systématique. Cette gestion pourrait d’ailleurs être effectuée par la structure porteuse du SAGE. Les modalités de Le SAGE n’apporte pas de financement en ce qui concerne la réalisation financement d’opérations et d’interventions sur la rivière. Une fois approuvé le SAGE a une réelle portée juridique à l'égard des décisions Engagement prises par l'Etat, les collectivités territoriales et leurs établissements publics dans des acteurs et portée le domaine de l'eau, qui devront lui être compatibles. juridique Lorsque les décisions prises dans le domaine de l'eau par les collectivités territoriales vont à l’encontre du SAGE, les collectivités territoriales en question sont déférées devant le tribunal administratif et lorsqu’il s’agit des établissements publics devant le tribunal. S'agissant enfin des décisions déjà prises dans le domaine de l'eau à la date d'entrée en vigueur du schéma, le décret précise que le rapport du SAGE doit comporter l'indication des conséquences éventuelles des dispositions du SAGE sur celles-ci. Tableau 3 : éléments concernant les SAGE [4] [5] [6]

2.1.2 Quelles perspectives pour un SAGE dans le bassin versant ?

a. Une inertie des collectivités locales sans conséquences Comme expliqué précédemment, le Conseil Général porte actuellement l’étude préalable à l’issue de laquelle il sera décidé de l’engagement du bassin versant pour un contrat de rivière ou un SAGE (cahier des charges). Aucun élu local n’est donc actuellement porteur du projet. Cependant il ne s’agit pas d’un réel problème puisque c’est l’Agence de l’eau qui est chargée de mettre en œuvre le schéma.

b. Une lente mise en place problématique La Commission locale de l’eau constituée par le préfet, comprend de nombreux acteurs, et sa constitution peut donner lieu à des contentieux entre les différents acteurs, usagers de l'eau ou pas. Ainsi la mise en place de la CLE peut prendre beaucoup de temps voir même bloquer la mise en place du dispositif. Cette lenteur peut poser problème si l’on envisage seulement un SAGE pour répondre à la Directive Cadre Eau en 2015. Il est à craindre que l’élaboration du SAGE se heurte pendant un temps à une réticence des collectivités locales, apparemment déjà peu favorables comme nous l’avons constaté lors de nos entretiens.

c. Une portée réglementaire intéressante La portée réglementaire du SAGE est un atout qui permettrait des actions plus significatives en particulier concernant la gestion et l’entretien des ouvrages mais aussi les risques de pollutions agricoles, industrielles et domestiques.

17 d. Un contenu exhaustif attrayant sur le long terme mais une absence de financement Le caractère exhaustif du SAGE, en ce qui concerne les problèmes qu’il peut résoudre, pourrait être intéressant pour répondre à la thématique globale du bassin versant (ouvrages), et permettrait d’impliquer tous les acteurs de manière durable. Cependant, un SAGE risque d’être assez flou aux yeux des élus, car il ne comporte pas de véritable aspect opérationnel. En outre, il n’apporte pas de financement opérationnel, ce qui est une des préoccupations principales des communes du bassin versant.

e. La nécessité d’une structure porteuse Pour faciliter, à l'échelle d'un bassin ou d'un sous-bassin hydrographique, la prévention des inondations et la gestion équilibrée de la ressource en eau ainsi que la préservation et la gestion des zones humides, les collectivités territoriales intéressées et leurs groupements peuvent s'associer au sein d'un établissement public territorial de bassin. Le préfet coordonnateur de bassin délimite, par arrêté et après avis du Comité de bassin et des collectivités territoriales concernées et, s'il y a lieu, après avis de la commission locale de l'eau, le périmètre d'intervention de cet établissement public qui servirait de structure porteuse. Nous préciserons par la suite les établissements publics envisageables pour porter le SAGE.

2.2 Simulation de mise en œuvre d’un contrat de rivière dans l’optique d’une gestion concertée de l’eau

Le contrat de rivière est un accord technique et financier concerté, prévu généralement pour 5 à 7 ans, entre les collectivités locales d'un même bassin versant, l'Etat, le Conseil régional, le Conseil général, l'Agence de l'eau et les usagers (chambres consulaires, industriels, associations, fédération de pêche, …). Il définit des objectifs et détermine des actions en faveur de la réhabilitation et de la valorisation des milieux aquatiques. Le contrat de rivière ne doit pas être vu de manière indépendante du SAGE, il peut en être un préambule ou être élaboré parallèlement à l’élaboration d’un SAGE voire être mis en œuvre après élaboration d’un SAGE. Nous détaillerons les modalités de ces articulations par la suite.

2.2.1 Etude du dispositif et de son l’intérêt pour le bassin versant

La circulaire du Ministère de l'écologie et du développement durable du 30 janvier 2004 définit les conditions de déconcentration de la procédure de labellisation des contrats de rivière. Nous nous appuyons sur le contenu de cette circulaire, le Code de l’Environnement, l’avis de l’ancien Comité d’agrément des contrats de rivière et sur des avis extérieurs pour l’élaboration de cette partie. La mise en œuvre d’un contrat de rivière se déroule comme suit :

source : http://www.rdbrmc-travaux.com/sage/charte_graphique/contrat.php3

18 Concertation initiale Cette phase permet d’initier la démarche, d’identifier les acteurs impliqués et ceux qui devront l’être ainsi que le territoire concerné, de mettre en place une structure porteuse. Elle est menée dans le cadre d’une étude d’opportunité, et débouche sur la constitution d’un Comité de Pilotage.

Dossier préalable Un état des lieux, une première définition des objectifs et pistes d’actions envisagées ainsi qu’un programme d’études complémentaires sont élaborés. Le projet est examiné par le comité du bassin Loire Bretagne.

Comité de rivière Après avis favorable, un comité de rivière représentant l’ensemble des acteurs de l’eau à l’échelle locale est constitué. Sa composition est arrêtée par le préfet. Il est présidé par un élu, pilote les études, élabore le dossier définitif et se charge du suivi du contrat après agrément final.

Dossier définitif Celui-ci est centré sur des objectifs et des programmes d’action : lutte contre les pollutions, maîtrise des inondations, restauration et renaturation des berges et du lit, mise en valeur des milieux aquatiques et des paysages, entretien et gestion pérennes de la rivière.

Agrément définitif L’agrément du projet du contrat est délivré par le comité de bassin.

Réalisation Après l’avis favorable et l’accord des partenaires financiers, le contrat est signé. Les travaux commencent. Le comité de rivière en contrôle l’exécution en établissant un suivi et une programmation annuelle. L’exercice du contrat de rivière est clôturé à son issue par un bilan final.

Un contrat de rivière repose sur une forte mobilisation des élus locaux,

des riverains et des usagers sur un territoire cohérent autour d’un projet commun pour réhabiliter et valoriser leur patrimoine aquatique. Le préfet est tenu de vérifier l’équilibre de la représentation des catégories d’usagers lors de la constitution du comité de rivière et de s’assurer de la Les acteurs participation des principaux maîtres d’ouvrage des structures intercommunales, des structures professionnelles, des associations de riverains, de protection de la nature ou de l’environnement, de pêche, de sports nautiques,… concernées par le projet. Les départements et les régions s’impliquant dans la mise en oeuvre et le financement des contrats de rivière ou de baie peuvent être associés au comité de rivière. Il en est de même des divers services de l’Etat concernés, de l’agence de l’eau, et, le cas échéant, de VNF ou de concessionnaires de grands ouvrages (EDF, RFF, sociétés d’autoroute,…).

19 Dans la plupart des cas les contrats sont signés pour une durée de cinq ans. Toutefois il n’est pas rare de prolonger cette durée.

La durée du Le fait que ce dernier ne soit pas durable constitue une grande limite pour des dispositif problématiques qui nécessitent des actions sur le long terme. D’autre part le contrat de rivière peut s’avérer utile pour répondre à la DCE préconisant une bonne qualité des eaux d’ici à 2015 et la rapidité de mise en place du contrat de rivière pourrait permettre d’y parvenir. Il n’y a pas de délais à proprement parler pour l’élaboration des dossiers et ceci varie souvent en fonction de la motivation des différents acteurs et surtout Les délais imposés de la structure porteuse. Toutefois sa mise en place est plus rapide qu’un SAGE du fait de la liberté relative de composition du comité de rivière et du nombre d’avis nécessaires moins important. La force du contrat de rivière réside dans sa capacité à initier un lieu de débat entre les différents acteurs des milieux aquatiques pour définir des objectifs

collectifs et arrêter, les actions nécessaires pour la réalisation de ces objectifs et les efforts à consentir par les divers usagers. Lors de l’élaboration du dossier définitif, le comité de rivière définit des actions à entreprendre dans les thématiques suivantes :

‰ Volet A : les travaux de lutte contre la pollution en vue de la restauration de la qualité des eaux (superficielles, souterraines et le cas échéant de la mer) avec les programmes d’assainissement des eaux résiduaires et des eaux pluviales urbaines, les programmes de dépollution des industries et le cas échéant des zones portuaires, de maîtrise des pollutions diffuses d’origine

agricole. Ce volet pourrait particulièrement intéresser le bassin versant en vue d’actions dans l’assainissement des communes ne possédant pas de systèmes collectifs ou un système au rendement faible. La dépollution du site orphelin pourrait être également envisagée grâce à ce

volet ainsi que la considération des risques de pollutions diffuses agricoles précédemment citées mais qui ne semblent pas être une préoccupation majeure des acteurs.

‰ Volet B1 : les travaux de restauration, de renaturation, d’entretien et de La définition des actions gestion des berges, du lit, du littoral et des zones inondables, de mise en futures valeur des milieux aquatiques, marins et des paysages, de protection des espèces piscicoles, nécessaires pour la restauration du bon état écologique des cours d’eau. L’entretien et la gestion des berges dans la partie amont de la Nièvre d’Arzembouy, notamment dans la région de Giry pourraient être effectués grâce par la structure porteuse à ce volet.

‰ Volet B2 : les actions de prévention des inondations et de protection contre les risques concernant les zones urbanisées (travaux et mesures réglementaires) et le cas échéant de prévention des submersions marines. Des actions de lutte contre les inondations pourront également être entreprises mais ce problème semble mineur d’après les acteurs rencontrés.

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‰ Volet B3 : les travaux d’amélioration de la gestion quantitative de la ressource (optimisation de la gestion des prélèvements, soutien des étiages, débits réservés) ainsi que la protection des ressources en eau potable. Ce volet pourrait concerner la gestion des débits délivrés par les ouvrages du linéaire et entreprendre des actions de lutte contre les étiages signalés surtout à Lurcy le bourg.

‰ Volet C : la coordination, l’animation, le suivi et la réalisation du bilan du contrat. Le contenu du contrat de rivière ne concerne que les volets cités, le contenu ne peut être étendu et concerne principalement le linéaire du cours d’eau.

Le contrat de rivière est principalement un outil de financement pour des opérations sur la rivière, son périmètre d’action ne se limite donc qu’au

linéaire. Les Agences de l'eau doivent définir les travaux et les actions éligibles à leurs financements au titre des contrats de rivière ou de baie : elles prennent notamment en compte les opérations spécifiques telles que les études paysagères préalables, le recensement des milieux aquatiques remarquables,

etc. et s’assurent du maintien du niveau global d’aides aux maîtres d'ouvrage. L’Etat, pour sa part, finance les travaux de prévention des risques d’inondations et de restauration ou de protection des zones humides. Les subventions du Ministère de l’écologie et du développement durable sont attribuées: Les modalités de financement ‰ au titre du plan décennal de restauration et d’entretien des rivières pour des travaux de protection des lieux habités contre les inondations d’origine fluviale : subvention qui ne concerne pas le bassin versant, n’ayant pas de zones habitées inondables er ‰ au titre de la circulaire du 1 octobre 2002, relative à l’appel à projets institué dans le cadre de la politique de prévention des inondations et conformément à ses conventions d’application :pas intéressante non plus pour le bassin hormis peut être en aval ‰ au titre de la politique nationale de protection et de restauration des zones humides : ne concernerait que les étangs du bassin versant ‰ au titre de la mise en place des Plans de Prévention de risques naturels majeurs : ne semble pas concerner a priori le bassin versant Au delà de l’implication des services dans la mise en oeuvre et l’instruction de la démarche, la DIREN assure, sous l’autorité du préfet de région, la coordination de la programmation des crédits de l’Etat.

Le contrat de rivière n’a pas de portée réglementaire ce qui signifie que Engagement contrairement au SAGE, si un des acteurs engagés n’a pas respecté ce dernier, des acteurs aucune procédure ne pourra être engagée. Toutefois le versement de subventions est conditionné au respect des objectifs. Tableau 4 : éléments concernant le contrat de rivière [7] [8] [9]

21 2.2.2 Quelles perspectives pour un contrat de rivière dans le bassin versant ?

a. Une inertie constatée et importance d’une structure porteuse

L’étude préalable est, comme nous l’avons précédemment expliqué, sur le point d’être commencée. La réussite d’un projet de contrat de rivière dépend largement d’une volonté politique locale et de l’identification d’un porteur de projet « naturel », c’est-à-dire reconnu par les différentes collectivités du secteur concerné et se voyant déléguer, dans toute la mesure du possible, des pouvoirs d’engagement. Les déficits de coopération intercommunale et les réticences à s’engager pour la gestion concertée de la rivière constatés dans le bassin versant ne semblent pas être particuliers. Un porteur du projet pourrait d’ailleurs s’appuyer sur ce point pour relancer, au plan local, la question de la coopération intercommunale.

D’après le Président adjoint du Syndicat Mixte Bassin Versant du Lignon (Haute Loire), que nous avons contacté afin de comprendre dans quels contextes son bassin versant a mis en place contrat de rivière et SAGE: « le souci dans le cadre d'un contrat de rivière est la phase de démarrage : cela semble très abstrait pour les élus qui ont du mal à saisir touts les tenants et les aboutissants. Ils ont un peu l'impression d'être au bord d'un précipice et on leur demande de faire un pas en avant sans s'inquiéter puisqu'on leur propose de construire le pont au fur et à mesure (il s'agit d'une image bien sûr). Il est donc nécessaire d'avoir une animation conséquente comme par exemple et surtout une visite sur un territoire qui a réalisé ou est en fin d'un contrat de rivière. Il faut aussi leur faire comprendre que les études préalables, qui semblent onéreuses, sont un investissement nécessaire pour la définition d'un programme qui corresponde bien aux enjeux du secteur : éviter les copier/coller d'autres secteurs qui n'ont pas forcément les mêmes enjeux, attentes... Nombre de contrat de rivière ou autres procédures n'ont pas bien fonctionné du fait que la phase de mise en place n'a pas été bien réalisée... ». Ainsi afin de débloquer la situation il pourrait s’avérer judicieux d’animer la mise en place du contrat. .

Cependant le problème principal réside dans le fait que le Conseil Général porte le projet et non pas les élus locaux, ce qui constitue un cas inhabituel. Ainsi à l’issue de l’étude préalable, il se peut que personne ne prenne la suite du Conseil général dans la maîtrise d’ouvrage du contrat de rivière (si le contrat de rivière était le dispositif retenu), ce qui signifierait l’arrêt du projet par manque d’un élu porteur.

Toutefois la solution serait d’instaurer parallèlement à l’élaboration du dossier préalable une structure porteuse. La structure porteuse peut prendre plusieurs forme (CT ou groupement de CT, EPCI..) dont le syndicat intercommunal de rivière et l’EPTB, structures n’existant pas actuellement dans le bassin versant. Nous expliciterons par la suite ces structures et dans quelles mesures elles peuvent être intéressantes pour le bassin et pas seulement en tant que structures porteuses d’un ou de dispositifs.

b. Le « contrat de rivière » : un préalable ou une application du SAGE ?

22 A la suite de la loi de 1992, d’aucuns ont cherché à identifier les cas où l’élaboration d’un SAGE devait être privilégiée par rapport au contrat de rivière. L’expérience montre que des contrats de rivière ont précédé l’élaboration de SAGE, que d’autres les ont suivis, permettant alors de concrétiser les objectifs du SAGE par un programme de travaux. Le comité de rivière peut en effet permettre aux acteurs locaux de l’eau de partager leurs expériences, leur vécu, leurs difficultés, construisant ainsi les bases nécessaires pour arrêter collectivement les règles de gestion de l’eau dans le cadre d’un SAGE.

Afin de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ces dispositifs, nous avons jugé judicieux d’en faire un tableau comparatif pour discuter des modalités de mise en place des dispositifs que nous pourrions envisager :

CDR SAGE Obligatoire en théorie, et délai de Facultatif mais mise en place plus mise en place 3 ans minimum Durée rapide vocation à durer dans le long pour une durée limitée terme Plan d’aménagement et de Qualité des eaux gestion durable de la ressource Objectifs problèmes d’inondations en eau partiels exhaustivité Source de financement pour Financement Pas de financement d’opération effectuer des opérations

Concertation Comité de rivière Commission locale de l’eau

Fondement juridique Circulaire Bachelot 2004 Code de l’Environnement Périmètre restreint approche de BV non mais conditionnement du Portée juridique oui versement des moyens financiers au respect des objectifs Tableau 5 : comparaison des dispositifs contrat de rivière et SAGE

Dans les deux cas, l’organisme de concertation assure l’élaboration et le suivi de la mise en place des objectifs, mais il est nécessaire qu’une structure porteuse soit mise en place pour prendre en charge la maîtrise d’ouvrage des missions prévues à exécuter pour atteindre ces objectifs. Les modalités d’articulation des deux dispositifs sont clairement énoncées par les textes (circulaire ministérielle de 2004) et depuis 2003 les fonctions du comité national d’agrément des contrats de rivières ont été déléguées aux comités des grands bassins hydrographiques dans l’optique d’une plus grande cohérence entre les dispositifs :

23 ‰ Les périmètres peuvent être identiques ‰ Le périmètre du SAGE peut inclure celui du contrat de rivière Périmètres ‰ Le périmètre du contrat de rivière peut inclure celui du SAGE

‰ Lorsque le périmètre du contrat de rivière ou de baie est le même que celui du SAGE, il est préférable que la commission locale de l’eau (CLE) fasse fonction de comité de rivière ou de baie. Elle peut, le cas échéant constituer des commissions thématiques élargies pour faciliter l’élaboration et le suivi de programmes de travaux ‰ Lorsque le périmètre du contrat de rivière ou de baie ne concerne qu’une partie du secteur couvert par le SAGE, le comité de rivière ou de baie peut être alors institué en tant que commission spécialisée de la commission Relations locale de l’eau CLE/Comité ‰ Lorsque le périmètre du contrat de rivière est plus vaste que le périmètre du de rivière SAGE, les membres de la CLE, représentants du secteur concerné doivent être membres du comité de rivière ou de baie, l’arrêté de composition du comité précisant alors que le comité de rivière doit informer la commission locale de l’eau de ses travaux. Tableau 6 : cohérence entre contrat de rivière et SAGE

Nous pouvons donc envisager plusieurs cas de figures, sachant que pour chacun doivent être envisagées des structures porteuses :

‰ Un contrat de rivière avant un SAGE : Ainsi les personnes à l’initiative du SAGE bénéficieraient de l’expérience du contrat de rivière. Sa mise en place dans un premier temps permettrait d’une part de répondre aux exigences de la Directive Cadre Eau d’ici 2015 et d’obtenir des subventions. D’autre part cela permettrait de laisser un temps de réflexion quant à l’instauration d’un SAGE même si à terme il semblerait que qu’il soit obligatoire.

‰ Contrat de rivière et SAGE simultanément : Les procédures administratives seront assez lourdes mais la mise en place simultanée des deux dispositifs permettrait d’une part de répondre plus efficacement à la Directive Cadre Eau en 2015 et de pouvoir définir le plus efficacement possible les actions à mettre en œuvre. De voir notamment les actions prioritaires et de les faire subventionner dans le cadre du contrat de rivière, tandis que des actions moins prioritaires mais devant être entreprises rapidement avant dégradation de la situation (ouvrages) seraient plus efficacement menées dans le cadre d’un SAGE.

‰ SAGE puis Contrat de rivière : Etant donné que la mise en place d’un SAGE semble obligatoire, il peut paraître utile de mettre un SAGE en place rapidement. Malgré tout, un SAGE comme nous l’avons précédemment indiqué n’est pas une source de financement. Pour obtenir des financements, il pourrait alors être utile de penser à mettre en place un ou plusieurs contrats de rivière. Néanmoins, cette démarche si elle peut-être moins lourde administrativement que la précédente ne semble pas très « logique » et un des risques serait qu’il ne reste plus de financements de l’Agence de l’eau pour ce contrat tardif.

24 3. Analyses et intérêts des structures porteuses

Dans le cas où un SAGE ou un CDR (ou les deux) serait mis en place, l’organisme de concertation assure l’élaboration et le suivi de la mise en place des objectifs, mais il est nécessaire qu’une structure porteuse soit mise en place pour prendre en charge la maîtrise d’ouvrage des missions prévues à exécuter pour atteindre ces objectifs. Celle-ci peut prendre plusieurs forme (CT ou groupement de CT, EPCI..) dont le syndicat de rivière et l’EPTB. Toutefois chacune de ces structures peut être envisagée de manière indépendante, sans dispositif, comme étant un des moyens pour aboutir à une gestion concertée.

3.1 Simulation de syndicat de rivière

3.1.1. Etude du dispositif

EPCI : Etablissement public de coopération intercommunale Syndicat mixte fermé (regroupant des communes et des EPCI ou uniquement des EPCI) Ces deux types d’établissement public sont soumis aux dispositions du Code général des collectivités territoriales (CGCT).

Un syndicat de rivière peut prendre la forme d’un syndicat mixte fermé, ou d’un syndicat intercommunal classique. Un syndicat mixte fermé, est constitué (conformément au CGCT) de communes et d’EPCI ayant des compétences dans la gestion de la rivière, ou uniquement d’EPCI ayant ces mêmes types de compétences. Or, dans le bassin versant, aucune communauté de communes n’a de compétence dans la gestion de la rivière (pas une once d’allusion à entretien ou gestion des berges...), ce sont donc les communes qui sont compétentes pour la gestion de la rivière. Le syndicat de rivière ne pourrait donc regrouper que les communes riveraines du linéaire (sans intégrer d’EPCI), et prendrait ainsi la forme d’un syndicat intercommunal classique. [10]

Un syndicat intercommunal est un EPCI qui regroupe des communes pour définir des objectifs intercommunaux. La création d’un syndicat de commune peut procéder de la volonté unanime des conseils municipaux des communes intéressées (procédure à l’unanimité). (art. L 5212-2 du CGCT). Dans le cas où il n’y a pas de volonté unanime, le périmètre d’un syndicat de commune peut être fixé par arrêté du préfet de département, sur initiative d’un ou plusieurs conseils municipaux, après avis du conseil général ; cet arrêté dresse également la liste des communes intéressées, dont les conseils municipaux doivent ensuite se prononcer sur l’arrêté. Le syndicat est créé après accord des conseils municipaux (procédure majoritaire) (art. L 5211-5 du CGCT). Une commune ne peut être contrainte d’adhérer si la création utilise la procédure à l’unanimité. Son opposition à l’intégration ne pourra être vaincue que par l’emploi de la procédure majoritaire. Le syndicat est formé soit sans fixation de terme, soit pour une durée déterminée par la décision institutive. La réticence de certaines communes du bassin versant, à adhérer à un syndicat de rivière pourrait inciter le préfet à utiliser la procédure majoritaire pour la création éventuelle d’un syndicat de rivière, ce qui ne serait pas optimal pour la coopération des communes au sein de cet établissement.

25 C’est pourquoi, la solution d’un syndicat de rivière semble délicate à mettre en place.

Une commune peut se retirer d’un EPCI (sauf si cet EPCI est une communauté urbaine), avec le consentement de l’organe délibérant de l’établissement (art. L 5211-19 du CGCT). Une commune peut se retirer d’un syndicat intercommunal pour adhérer à une communauté de communes ou retirer des compétences au syndicat pour les transférer à une communauté de communes (art. L 5212-29-1 du CGCT), avec le consentement du comité intercommunal et du préfet de département (art. L 5212-29 du CGCT). En dehors de ces cas très particuliers, les procédures de retrait de commune sont définies dans les statuts de l’EPCI.[11]

Selon Monsieur Graillot (vice président du conseil général, président de la CC des Amognes, maire de Montigny aux Amognes), le problème principal avec ce genre de structure est la difficulté que les communes ont à s’en désengager une fois dedans. De plus, cela pose des problèmes au niveau des communautés de communes dont les communes n’adhèrent pas forcément toutes au même syndicat, avec notamment des problèmes de compétences.

3.1.2. Les compétences possibles du Syndicat intercommunal de rivière et intérêt pour le bassin versant

Les compétences du syndicat intercommunal de rivière sont celles que les communes leur ont déléguées. Ainsi le choix est très libre mais dans la plupart des cas il s’agit de travaux strictement liés à la rivière du type entretien des berges voire gestion des ouvrages. Ainsi la mise en place d’un tel syndicat n’apporterait que des solutions partielles aux problèmes de l’eau dans le bassin versant.

3.2 Simulation Etablissement Public Territorial de Bassin (EPTB)

Il existe d’autres types d’établissement public, dont l’établissement public territorial de bassin (EPTB) qui peut regrouper des institutions interrégionales, interdépartementales, départementales, des EPCI, des communes et des chambres de commerce, d’industrie ou d’Agriculture. L’EPTB doit comprendre au moins une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités territoriales. L’EPTB prendrait, dans le bassin versant, la forme d’un syndicat mixte ouvert (défini à l’art. L 5711-1 du CGCT).

Les collectivités ou groupement de collectivités souhaitant s’associer pour constituer un EPTB déposent une demande de délimitation de périmètre d’intervention auprès du préfet coordonnateur de bassin (art. R. 213-49 du Code de l’environnement) ; ainsi, la création d’un EPTB nécessite une initiative locale.[13] Le périmètre est délimité par arrêté du préfet de département, après avis des conseils régionaux ou généraux, du comité de bassin ainsi que de la commission locale de l’eau dans le cas où un SAGE a été mis en place. Cette structure porteuse est donc totalement compatible avec les deux dispositifs présentés précédemment ; la mise en place de l’un ou l’autre ne présageant en rien du type de structure porteuse à mettre en place.

Dans le cas du bassin versant de la Nièvre (Nièvre d’Arzembouy, Nièvre de Champlémy, petite Nièvre), un EPTB agirait sur l’ensemble du territoire du bassin versant, ce qui permettrait de régler tous les problèmes qui se posent dans l’ensemble du bassin versant.

26 Le territoire serait donc plus large que pour un syndicat de rivière, ce qui assurerait la participation des communes qui sont pour l’instant réservées voire opposées à un syndicat de rivière. Ce type d’établissement permettrait également d’inclure la chambre d’agriculture dans la structure, élément positif pour traiter les problèmes qui concernent directement les agriculteurs.

3.3 Comparaison syndicat de rivière et EPTB

Nous avons essayé de déterminer quelles pourraient être les communes concernées par telle ou telle structure. Pour plus de précisions, vous pouvez vous reporter aux cartes des annexes 9 et 10.

SDR EPTB type d’établissement Syndicat intercommunal Syndicat mixte ouvert public ARZEMBOUY les mêmes plus BALLERAY BEAUMONT-LA-FERRIERE COLMERY LA CELLE-SUR-NIEVRE CRUX-LA-VILLE CHAMPLEMY CHATEAUNEUF-VAL-DE- MOUSSY BARGIS SAINT-SULPICE COULANGES-LES-NEVERS VARENNES-VAUZELLES DOMPIERRE-SUR-NIEVRE GIRY GUERIGNY LURCY-LE-BOURG MONTIGNY-AUX- AMOGNES NEVERS NOLAY communes concernées OUROUER PARIGNY-LES-VAUX POISEUX PREMERY SAINT-AUBIN-LES-FORGES SAINT-BENIN-DES-BOIS SAINT-BONNOT SAINT-ELOI SAINT-FRANCHY SAINT-MALO-EN- DONZIOIS SAINTE-MARIE SAINT-MARTIN-D'HEUILLE SICHAMPS

27 SIAEPA Prémery SIAEP des Amognes CC Pays Charitois CC en Donziais (assainissement) EPCI concernées ADN SIAEP (Parigny-les-Vaux) CC des Bertranges à la Nièvre (assainissement collectif) Conseil général Autres établissements non Chambres d’agriculture publics et de commerce et d’industrie périmètre Inférieur ou égal au BV Tout le territoire du BV Tableau 7 : comparaison Syndicat intercommunal de rivière/EPTB

3.4 Les contrats proposés par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne

Dans son neuvième programme 2007-2012 qui vient d’être adopté, l’agence de l’eau Loire Bretagne prévoit un certain nombre d’outils de programmation pour lesquels elle attribue des subventions : les contrats territoriaux et les contrats de restauration-entretien. [12]

Contrat territorial Contrat de restauration entretien

Communes Agence de l’eau Loire Bretagne Communautés de communes Acteurs du contrat Collectivités territoriales ou leur Autres collectivités territoriales groupement associations Restauration concertée d’un cours d’eau sur plusieurs années, avec les objectifs d’entretien suivants : réduire les différentes sources de - sécurité des biens et des personnes pollution ou de dégradation physique (risque d'érosion, d'inondation…) Objectifs des milieux aquatiques - amélioration et maintien de la atteindre un bon état des eaux d’ici à qualité écologique et paysagère du 2015 (DCE) cours d'eau - conciliation avec les usages récréatifs (pêche, randonnées…)

Maximum 5 ans 5 ans pour la période de travaux (non Durée Le contrat peut être reconduit renouvelable)

La zone concernée doit appartenir à la zone Périmètre du Bassin versant ou aire d’alimentation de compétence de l’agence de l’eau Loire contrat de captage Bretagne L’agence de l’eau Loire Bretagne finance des opérations sur la rivière, 40 % du coût estimé des travaux sur le ou Financements mais aussi sur les sources de pollution les cours d’eau (priorité aux projets concernant des masses d’eau en situation de risque ou

28 doute de non atteinte du bon état en 2015)

L’amélioration de la gestion des ouvrages hydrauliques pour réduire leurs impacts sur l’accent pourrait porter sur la qualité de les milieux Intérêts par rapport l’eau afin de réunir des financements Restauration du cours d’eau pour maintenir au bassin versant nécessaires à l’entretien de la rivière un bon état écologique La réintroduction d’espèces de poissons migrateurs

Nécessité d’un interlocuteur privilégié Contraintes Nécessité d’un interlocuteur privilégié pour pour l’agence de l’eau (type syndicat diverses l’agence de l’eau (type syndicat de rivière) de rivière)

Tableau 8 : comparaison contrat territorial et contrat de restauration entretien

Il est intéressant de noter ici que l’Agence de l’eau privilégie, dans ses attributions de subvention, les dossiers de candidature pour les contrats territoriaux ou de restauration- entretien qui sont déposés par un interlocuteur local constitué par une structure porteuse. C’est pourquoi, il pourrait être intéressant de mettre en place une telle structure (syndicat de rivière ou EPTB, décrits précédemment) afin d’obtenir des financements supplémentaires pour la gestion de la rivière. Pour plus de renseignements concernant ces contrats : se reporter à l’annexe 11.

Une dernière solution peut être envisagée : la formation d’une association syndicale autorisée regroupant l’ensemble des propriétaires riverains des trois cours d’eau. Elle pourrait gérer l’entretien de la rivière (berges, lit, ouvrages). Toutefois cette solution reste anecdotique en raison de la difficulté qu’aurait l’initiateur du projet à convaincre tous les propriétaires privés d’adhérer à une telle structure.

Conclusion En attendant les conclusions de l’étude lancée par le CG, notre réflexion sur la gestion concertée dans le bassin versant nous a conduit à nous interroger sur la pertinence des dispositifs prévus par la loi, en regard des enjeux, problèmes et attentes recensés à l’issue de nos interview. Il nous semble ainsi opportun que la rivière soit gérée de manière concertée. A cette fin, nous pensons que la mise en place d’un contrat de rivière et d’un SAGE sont envisageables, dans le but de dégager des financements (par la contrat de rivière) qui serviront à assurer un bon état de l’eau à l’échelle globale du bassin versant, d’ici à 2015 (échéance prévue par la DCE). Ces deux dispositifs s’appuieraient sur une structure porteuse de la maîtrise d’ouvrage des misions définies, de type établissement public territorial de bassin qui permet de réunir un plus grand nombre d’acteurs de l’eau, et de traiter toutes les problématiques qui se posent dans le bassin versant.

Bibliographie [1] : fond de carte ArcMap (scan IGN 25)

29 [2] : Vers une gestion globale et concertée sur le bassin versant de la rivière Nièvre (document du Conseil Général (CG) du 27 février 2007) [3] : note du CG du 28 juillet 2006 relative à la démarche « bassin versant de la rivière Nièvre » [4] : http://www.rdbrmc-travaux.com/sage/charte_graphique/sage.php3 [5] : http://www.gesteau.eaufrance.fr/sage/definition.html [6] : Code de l’environnement articles L.212-1 à L.216-14 [7] : http://www.rdbrmc-travaux.com/sage/charte_graphique/contrat.php3 [8] : http://www.gesteau.eaufrance.fr/contrats/definition.html [9] : Circulaire du 30 janvier 2004 relative aux contrats de rivière et de baie [10] : http://www.cg58.fr/territoires/intercom2.htm [11] : Code général des collectivités territoriales, articles L 5211-1 à 11, L.5211-16 à 20, L 5212-1 à 34, L 5214-1 à 4, L 5214-26 et 27, et articles L 5711-1 à 4 et L 5721-1 à 9. [12] : http://www.eau-loire-bretagne.fr/A/FR_A1.HTM [13] : Code de l’environnement, articles L.213-12 et R.213-49

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ANNEXES

Annexe 1 : Modes de gestion des eaux potables et usés dans le bassin versant de la Nièvre d’Arzembouy (données issues de l’atelier sociologie)

Gestionnaire eau potable de la Gestionnaire des eaux usées de la Nom communes commune commune SIAEPA de la région de Prémery SIAEPA de la région de Prémery ARZEMBOUY SIAEPA de la région de Prémery SIAEPA de la région de Prémery SIAEP des vaux du Beuvron CC du Val du Beuvron BALLERAY SIAEP des Amognes Assainissement individuel CHAZEUIL SIAEP des vaux du Beuvron CC du Val du Beuvron CRUX-LA-VILLE Autonomie communale Assainissement individuel GIRY SIAEPA de la région de Prémery SIAEPA de la région de Prémery GUERIGNY Autonomie communale Assainissement individuel LURCY-LE-BOURG SIAEPA de la région de Prémery SIAEPA de la région de Prémery MONTENOISON SIAEPA de la région de Prémery SIAEPA de la région de Prémery MOUSSY SIAEPA de la région de Prémery SIAEPA de la région de Prémery NOLAY Autonomie communale Assainissement individuel OULON SIAEPA de la région de Prémery SIAEPA de la région de Prémery OUROUER SIAEP des Amognes Assainissement individuel POISEUX Autonomie communale Assainissement individuel PREMERY Autonomie communale SAUR SAINT-BENIN-DES-BOIS SIAEP des Amognes Assainissement individuel SAINTE-MARIE SIAEP des Amognes Assainissement individuel SAINT-FRANCHY SIAEP des Amognes Assainissement individuel SAINT-SULPICE SIAEP des Amognes Assainissement individuel SICHAMPS SIAEPA de la région de Prémery Assainissement individuel

31 Annexe 2 : Carte des syndicats intercommunaux présents dans le bassin versant de la Nièvre d’Arzembouy (données issues de l’atelier sociologie)

Syndicats intercommunaux du bassin versant de la Nièvre d'Arzembouy

CHAZEUIL

AUTHIOU

ARZEMBOUY ARTHEL

MONTENOISO N GIRY OULON MOUSSY

PREMERY

LURCY-LE-BOURG SICHAMPS CRUX-LA-VILLE SAINT-FRANCHY

SAINT-BENIN-DES-BOIS POISEUX NOLAY SAINTE-MARIE

GUERIGNY BALLERAY

SAINT-SULPICE OUROUER

Légende

Réseau hydrique de la Nièvre d'Arzembouy Limites du Bassin versant de la Nièvre d'Arzembouy Communes du Bassin versant de la Nièvre d'Arzembouy SIAEP des Amognes SIAEP des Vaux du Beuvron SIAEPA de la region de Premery SIVOM de Guerigny 0 6 000 12 000 24 000 Mètres

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Annexe 3 : Compétences des communautés de communes présentes sur le bassin versant (données issues de l’atelier sociologie)

Communes du bassin Président de la CC et vices Compétences relatives à versant adhérentes à la CC présidents impliqués dans l’eau le bassin versant CC du Cœur du Crux-la-ville, Saint Benin Présidente :Mme Bernadette Réparation de digues, remise Nivernais des Bois, Sainte Marie et Larive (conseillère en eau d’étangs et autres Saint Franchy municipale de Crux-la-ville) initiatives relatives à la pêche CC le Bon Pays Poiseux, Nolay, Balleray, Président :M Alain Entretien des berges et Ourouer Desboudard valorisation des plans d’eau et entretien CC entre Nièvre et Arthel, Arzembouy, Giry, Président :M Jacques Forêts Lurcy le bourg, Legrain (maire de Lurcy le Montenoison, Moussy, bourg) Premery, Sichamps, Oulon Vices présidents : M. Marc Lutte contre les pollutions Fauche (maire d’Arthel) Et M. Jean Marceau (1er adjoint de Prémery) CC du Val du Authiou, Chazeuil Président :M François Roze Assainissement Beuvron CC des Bertranges Guerigny Présidente : Mme Martine Gestion de l’assainissement à la Nièvre Vandelle collectif et individuel plus Vice président : M. JP gestion voirie/hydraulique Château (maire adjoint de Guerigny) CC des Amognes St Sulpice Président :M. Philippe Aucune compétence relative à Graillot l’eau

33 Annexe 4 : Carte des communautés de communes présentes dans le bassin versant de la Nièvre d’Arzembouy (données issues de l’atelier sociologie) Communautés de communes du bassin versant de la Nièvre d'Arzembouy

CHAZEUIL AUTHIOU

ARZEMBOUY ARTHEL

MONTENOISON GIRY OULON MOUSSY

PREMERY LURCY-LE-BOURG CRUX-LA-VILLE SICHAMPS SAINT-FRANCHY

POISEUX NOLAYSAINT-BENIN-DES-BOIS SAINTE-MARIE

GUERIGNY BALLERAY

SAINT-SULPICE OUROUER

Légende

BV nievre d'arzembouy reseau nievre d'arzembouy cc des Amognes cc coeur du nivernais cc le bon pays cc val de beuvron Communes BV arzembouy cc entre nievre et forets cc des bertranges à la nievre 018 000 6 00032 000Mètres

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Annexe 5 : carte des ouvrages hydrauliques de la Nièvre d’Arzembouy (données fournies par le groupe qui a travaillé sur le thèmes des ouvrages)

LES OUVRAGES ARZEMBOUY HYDRAULIQUES

Plan d’eau GIRY

Moulin Barbier

Empellement de la ville Moulin de La Valottte

Moulin du Chaillou Le Fourneau

SICHAMPS PREMERY

Moulin de Poisson Empellement des usines

Moulin de la Belouze Moulin des Chaumes

Moulin de Mauvron Moulin de la Moquerie

Forge de Sichamps Forge de Marcy

POISEUX GUERIGNY Moulin de la petite Forge

Bief de la Poelonnerie

Bief des Forges Echelle : Zone de Villemenant 1km

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Annexe 6 : Tableau de présentation des ouvrages hydrauliques de la Nièvre d’Arzembouy (données fournies par le groupe qui a travaillé sur le thème des ouvrages)

Nom de l’ouvrage Localisation Propriétaire Résidence Qui manœuvre ? Moulin de La Valotte Prémery M. Alain Delattre Principale M.Delattre Son voisin en cas d’absence Moulin du Fourneau Prémery Commune de - - Prémery Plan d’eau Prémery Commune de - Société de Prémery pêche Moulin Barbier Prémery M. Jacky Simon Secondaire La mairie qu’en cas d’urgence si le propriétaire n’est pas là

Moulin de la ville Prémery Commune de - La mairie qu’en Prémery cas d’urgence Empellement des usines Prémery Collectoil® - Employés de Collectoil Moulin des Chaumes Prémery M. Recipon Secondaire ?? Moulin de la Moquerie Prémery Narcy/Nicolas ?? Principale/ - Secondaire Moulin du Chaillou Prémery M. Marivain Secondaire - Forge de Sichamps Sichamps M. Courault Principale M. Courault Moulin de Poisson Poiseux M. De Murard Principale - Moulin de La Belouze Poiseux Mme Anne De Principale - Villaines Moulin de Mauvron Poiseux M. Gerard Principale - Sébastien Moulin de la Petite Forge Poiseux M. Desfossé Secondaire M. Desfossé Et le fermier (M.Rabiega) Forge de Marcy Poiseux M. Jean Colin ?? ?? Bief de la Poelonnerie Guérigny Commune de - Employés Guérigny Communaux Zone de Villemenant Guérigny Commune de - Employés Guérigny Communaux Bief des Forges Guérigny Commune de - Employés Guérigny Communaux

36 Annexe 7 : Liste des entretiens effectués par le groupe « gestion concertée de la Nièvre » :

- Agents de Développement de la CC « entre Nièvre et forêts » à Prémery

- Directeur du service de l’eau au CG à Varennes-vauzelles

- Maire de Guérigny, à Guérigny

- Chef du service police de l’eau à la DDAF , à Nevers

- Technicien de l’ONEMA (ex CSP), à Sermoise sur Loire

- Président de la CC des Amognes, Maire de Montigny aux amognes , à Nevers

- Eleveur, Président de la commission environnement à la CA, Président de l’ASA sur la Nièvre de Champlemy, à

- Président de la CC « entre Nièvre et forets », Maire de lurcy-le-bourg, à Prémery

- Directeur de la Fédération départementale des pêcheurs, à Nevers

- Président de la CC du Val du Beuvron, Maire d’, à Brinon sur Beuvron

- Présidente de l’association DECAVIPEC, Membre de l’UNAPPE, à Lurcy-le bourg

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Annexe 8 : Guide d'entretien du groupe « Gestion concertée »

Première partie Description du poste de l’interviewé : Quel est votre rôle dans l’organisme au quel vous appartenez, et quelles sont vos implications dans la gestion des eaux ?

Son lien avec l’eau Rôle de l’institution pour laquelle il travaille : Son avis sur la nécessité d’une gestion collective (argumentation ?) : Quelles sont les raisons (problèmes et enjeux) au niveau du bassin versant qui motiveraient la nécessité d’une gestion collective ? Les enjeux de l’eau, selon lui, dans le bassin versant Perception du CDR et du SAGE : Que représente pour lui un SAGE ? un CDR ? Comment voyez vous la mise en place d'un CDR ? d'un SAGE ? Comment ça se passe concrètement ? Qui fait quoi ? Quelles sont les questions traitées ? Ce que cela peut régler dans le bassin (ou pas) : Quels problèmes pourraient être réglés par le CDR ? par le SAGE ? Insuffisance du CDR ou du SAGE ?

Deuxième partie

- Directeur du service départemental de l’eau au CG C'est le préfet qui a l'initiative ? C'est la procédure normale ? Est-ce qu'il y a des élus locaux qui sont partants ou moteurs dans cette affaire ? Qu’en est-il du vote des crédits du 23/02 pour l’étude préalable ? Comment le déroulement de tout cela sera financé ? Quel serait son rôle dans la mise en place du CDR ? Quelle sera la composition du comité de rivière ? Y a-t-il des gens déjà pressentis : qui sont- ils et pourquoi eux ? (seront-ils rémunérés ?) Que pense-t-il du fait que le CDR n’ait pas de portée réglementaire : sera-t-il respecté ? et qu se passera-t-il sinon ? Pense-t-il qu’un CDR est dans le cas du bassin une bonne solution, et pourquoi ? Ou plutôt une bonne approche pour l’établissement d’un SAGE ? Quelles sont les échéances pour un SAGE ? Si il y a un SAGE, quel sera son périmètre, et sera-t-il identique à celui du CDR ?

Essayer de garder en tête le CDR et le SAGE comme des "dispositifs" qui désignent à fois : -un réseau d'acteurs (donc une organisation sociale) chacun avec leurs compétences et leurs points de vue -un objet technique lié à l'eau (de quels aspects de la gestion de l'eau parle-t on : de la rivière, de l'eau potable au robinet, des inondations, de la pollution…?) -des réglementations qui définissent les règles et normes (même quand elles n'ont pas un caractère juridiquement réglementaire) de l'organisation sociale

38 A chaque entretien demandez vous si vous avez bien faire le tour de ces trois aspects du "dispositif" (c'est une notion de sociologie).

-Agriculteur • Fonction de président de la commission environnement de la chambre d’agriculture

Et quel sera l’incidence du contrat de rivière sur le fonctionnement de la chambre et en particulier de sa commission environnement (participation de la CA au comité de rivière ou participation à l’élaboration des dossiers préalable et définitif ) ? A-t-il des attentes ou craintes précises vis-à-vis d’un CDR, notamment par rapport aux problèmes d’entretien des berges qu’il avait évoqué lors de la table ronde, et en particulier sur une gestion collective ? Rappelez vous qu'il voudrait relancer une ancienne ASA.

• fonction d’agriculteur. N'oubliez pas sa casquette de représentant au sein de l'agence de l'eau. Faites lui préciser ce rôle.

Pense-t-il que ses collègues sont conscients du CDR ou d’un SAGE ? Est-ce que cela les intéresse, et quels avantages ou inconvénients lui trouvent-ils ? Contacts ?

- DDAF, responsable de la police de l’eau (participation dans la MISE) Avons-nous bien compris qu’il pense que le CDR n’est pas vraiment adapté au bassin (étiage, partie structurelle, activité de loisir, étangs (cf. évaporation), qualité des eaux, cloisonnement (cf. beaucoup d’ouvrage : quelle gestion serait possible ?), rôle de la pêche ?) ? Pourquoi, selon lui, vaudrait-il mieux mettre en place directement un SAGE ? Quelle serait son implication personnelle dans un CDR ou un SAGE ? Quel est, à son avis, le point de vue des pêcheurs sur le sujet ? (peut-il nous donner des contacts ?)

- Maire de Guérigny Pense-t-il qu’un CDR sera suffisant ? Le CDR est-il adapté au bassin versant, et pourquoi ne pas envisager un SAGE directement ? Veut-il faire partie du comité de rivière ? et si oui pourquoi ?

- Maire de Lurcy le Bourg et président de la communauté de communes « Entre Nièvre et forêts » • En tant que maire : En quoi le contrat de rivière (CDR) ou le Sage concerne sa commune malgré le fait que sa commune soit éloignée ? pourquoi ?

• En tant que président de la communauté de commune : Problématiques liées à l’eau pour la CC ? La communauté de communes entre Nièvre et Forêts participera-t-elle à l’élaboration des dossiers ?

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Annexe 9 : carte des communes qui pourraient adhérer à un EPTB

Communes qui pourraient adhérer à un EPTB

COLMERY

SAINT-MALO-EN-DONZIOIS

CHAMPLEMY CHATEAUNEUF-VAL-DE-BARGIS

ARZEMBOUY ARBOURSE SAINT-BONNOT DOMPIERRE-SUR-NIEVRE LA CELLE-SUR-NIEVRE MONTENOISON GIRY OULON

MOUSSY BEAUMONT-LA-FERRIERE PREMERY LURCY-LE-BOURG CRUX-LA-VILLE SICHAMPS SAINT-FRANCHY SAINT-AUBIN-LES-FORGES

POISEUX NOLAYSAINT-BENIN-DES-BOIS SAINTE-MARIE

PARIGNY-LES-VAUX GUERIGNY BALLERAY SAINT-SULPICE

URZY OUROUER SAINT-MARTIN-D'HEUILLE VARENNES-VAUZELLES MONTIGNY-AUX-AMOGNES

COULANGES-LES-NEVERS

SAINT-ELOI NEVERS

5 300 0 21 200 Légende Mètres

communes concernées limites du bassin versant 40 Annexe 10 : carte des communes qui pourraient adhérer à un syndicat intercommunal de rivière

Communes qui pourraient adhérer à un syndicat intercommunal de rivière

SAINT-MALO-EN-DONZIOIS

CHAMPLEMY CHATEAUNEUF-VAL-DE-BARGIS

ARZEMBOUY SAINT-BONNOT DOMPIERRE-SUR-NIEVRE LA CELLE-SUR-NIEVRE GIRY OULON

BEAUMONT-LA-FERRIERE PREMERY LURCY-LE-BOURG SICHAMPS SAINT-FRANCHY SAINT-AUBIN-LES-FORGES

POISEUX NOLAYSAINT-BENIN-DES-BOIS SAINTE-MARIE

PARIGNY-LES-VAUX GUERIGNY BALLERAY

URZY OUROUER SAINT-MARTIN-D'HEUILLE

MONTIGNY-AUX-AMOGNES

COULANGES-LES-NEVERS

SAINT-ELOI NEVERS

5 300 0 21 200 Légende Mètres

communes concernées

limites du bassin versant 41

Annexe 11 : compléments sur les contrats de restauration entretien et de territorialité a. Simulation de mise en œuvre d’un contrat territorial dans l’optique d’une gestion concertée de l’eau

‰ Etude du dispositif

Les contrats territoriaux L’agence de l’eau accompagne les porteurs de projets pour le montage et la réalisation d’opérations territoriales de réduction des différentes sources de pollution ou de dégradation physique des milieux aquatiques. L’échelle d’intervention est le bassin versant ou l’aire d’alimentation de captage. Ces projets comportent deux phases : la phase d’élaboration (études, mobilisation des acteurs) et la phase de mise en oeuvre (contrat). • conditions de mise en œuvre : Elaboration du contrat territorial : Son financement est soumis à l’accord préalable du conseil d’administration (présélection) La priorité est donnée aux projets concernant des masses d’eau en situation de risque ou doute de non atteinte du bon état en 2015 ou aux projets visant la préservation des zones amont du bassin Loire-Bretagne. Cette phase comprend obligatoirement une étude préalable aboutissant à la proposition d’un programme d’action visant l’atteinte du bon état des masses d’eau concernées ou leur préservation. Elle comporte des actions d’animation, de communication et de suivi de la qualité de l’eau Elle peut, le cas échéant, contenir quelques actions ou travaux sectoriels.

La mise en œuvre : le contrat

Le projet de contrat est soumis à l’ accord du conseil d’ administration La priorité est donnée aux projets qui prennent en compte l’ ensemble des thématiques à l’ origine du déclassement des masses d’ eau concernées. Le projet doit être cohérent avec les préconisations du Sage quand il existe. Il comprend des actions d’ accompagnement (animation, communication, suivi, évaluation) afin d’ assurer la mise en oeuvre des actions ou travaux sectoriels tels que définis dans l’ étude préalable. Il comporte un échéancier de réalisation et un plan de financement. Il est conclu pour une durée maximale de 5 ans avec le porteur de projet, les maîtres d’ ouvrage et les partenaires techniques et financiers. Il est obligatoirement évalué par une étude la dernière année. S’ il est justifié, un second

42 contrat peut intervenir sur le même territoire sous réserve de l’ accord du conseil d’ administration.

• Les acteurs : Un contrat territorial s’adresse aux communes, aux Communautés de communes, à d’autres types de collectivités ou encore à des associations.

• Les délais imposés Ce type de contrat vise une bonne qualité de l’eau pour 2015, il doit donc permettre des actions rapides. Le contrat dure au maximum 5 ans, et peut être reconduit.

• Les modalités de financement Le contrat territorial est principalement un outil de financement pour des opérations sur la rivière, mais aussi sur les sources de pollution. Son périmètre d’action est le bassin versant ou l’aire d’alimentation de captage.

Voici ci-dessous les actions financées par l’AELB : Nature de l’action Taux de subvention Observations

Etudes 50 %

Suivi de la qualité de l’eau 50 %

Communication 50 %

Animation 30 %

Actions expérimentales « hors 30 % soumis à l’accord du conseil programme » d’administration

N.B. : Les aides de l’agence de l’eau pour les actions et les travaux de lutte contre les pollutions ou de restauration des milieux aquatiques, qui doivent être autant que possible contractualisés avec les maîtres d’ouvrage concernés, sont développées dans les fiches consacrées aux politiques sectorielles correspondantes. Les modalités d’intervention appliquées dans les contrats territoriaux sont celles décrites dans ces fiches spécifiques.

• Implications des acteurs une fois le dispositif mis en place Le contrat territorial est une procédure contractuelle ce qui signifie que rien n'oblige les partenaires à tenir leurs engagements cependant si les engagements ne sont pas tenus, les financements peuvent être coupés.

• La durée du dispositif Dans la plupart des cas les contrats sont signés pour une durée de cinq ans.

‰ Mise en parallèle avec la situation du bassin versant étudié voire les bassins versants

43 D’après les différents acteurs du bassin versant que nous avons rencontrés, le souci du bon état général de la Nièvre en 2015 n’est pas prédominant. Cependant cette problématique est à ne pas négliger, l’accent pourrait porter sur la qualité de l’eau afin de réunir des financements nécessaires à l’entretien de cette rivière.

‰ Comment faire? Pour obtenir la mise en place de ce contrat, il est nécessaire de disposer d’une structure porteuse de projet. Il est quasiment exclu que l’agence de l’eau finance de tels projets sans un interlocuteur privilégié. b. Simulation de mise en œuvre d’un contrat restauration entretien dans l’optique d’une gestion concertée de l’eau

‰ Etude du dispositif

• conditions de mise en œuvre

La zone concernée doit appartenir à la zone couverte par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne car ce dispositif lui est propre. Il faut qu’une collectivité (syndicat par exemple) veuille restaurer son cours d’eau sur plusieurs années d’une façon concertée et non décousue.

Il y a une phase d’étude préalable puis éventuellement la phase de travaux. La phase d’étude préalable se décompose comme suit : - le diagnostic: l'ensemble des cours d'eau du bassin versant sont inspectés visuellement. Le diagnostic a pour but de dresser un état des lieux initial et de recenser les problèmes posés par l'état du cours d'eau, la végétation des rives, les ouvrages… - les propositions d'action: elles consistent en une sectorisation des cours d'eau basée sur le diagnostic. Différents objectifs d'entretien sont associés à chaque tronçon selon 3 critères hiérarchisés: .la sécurité des biens et des personnes (risque d'érosion, d'inondation…), .l'amélioration et maintien de la qualité écologique et paysagère du cours d'eau, .la conciliation avec les usages récréatifs (pêche, randonnées…)

• Les acteurs Il s’agit d’un engagement commun entre l’agence de l’Eau Loire-Bretagne et d’une collectivité (syndicat en général). Il n’y a pas besoin de l’aval de l’Etat pour mettre en œuvre une telle démarche.

• Les délais imposés Il faut effectuer une étude préliminaire pour avoir un état des lieux de la zone concernée. La durée de cette étude est libre.

• Les modalités de financement Dans le cadre d’un contrat restauration entretien, la subvention de l’Agence de l’Eau Loire- Bretagne est à hauteur de 40% pour les travaux sur les cours d’eau.

• Implications des acteurs une fois le dispositif mis en place

44 Il s’agit d’une démarche partenariale, dans une logique de préservation et d’amélioration des usages et des fonctions assurées par le cours d’eau et leurs espaces associés.

• La durée du dispositif La phase active des travaux du contrat de restauration entretien est d’une durée de 5 ans, il ne peut être renouvelé sur le même tronçon.

• La définition des actions futures L’agence de l’eau intervient sur la restauration des milieux. L’entretien peut être pris en compte, pour une durée limitée, dans le cadre de contrats restauration-entretien. Elle incite les conseils généraux et régionaux à mettre en place des cellules d’assistance technique à la restauration des milieux aquatiques. Les techniciens de rivière ou de zone humide peuvent également être pris en compte dans le cadre de contrats restauration-entretien. Les opérations de réintroduction des poissons migrateurs et l’amélioration de la gestion des ouvrages hydrauliques pour réduire leurs impacts sur les milieux font également partie de cet objectif.

‰ Mise en parallèle avec la situation du bassin versant étudié

Les thématiques prises en compte par les contrats de restauration entretien sont concrètes : -amélioration de la gestion des ouvrages hydrauliques -restauration du cours d’eau : Elle vise à arrêter l'évolution d'un écosystème dégradé et ramener le cours d'eau à un état souhaité. L'amélioration de la qualité écologique est souvent le résultat espéré (ex: rajeunissement des arbres des rives, replantations, créations de caches à poissons…). -entretien du cours d’eau : il désigne les actions régulières visant à maintenir le cours d'eau dans l'état où il se trouve (ex: coupes sélectives, gestion du bois mort…) -restauration des migrations de poissons

Ce type de contrat est une sorte de contrat de rivière sans le volet le volet paysage et assainissement. Ainsi, si nous comparons avec la situation du bassin versant, nous pourrions en première approche dire que ce type de contrat convient au bassin versant que nous avons étudié car il semble moins difficile à mettre en œuvre et permet d'apporter des subventions.

‰ Difficultés éventuelles Nous pensons, que ce contrat pourrait être bien reçu de la part des élus pour les raisons citées précédemment. Néanmoins, deux objections doivent être faites : -la première consiste dans le fait que pour ce type de contrat l’Agence de l’Eau privilégie la démarche avec un syndicat ; Ainsi, il faudrait mettre en place un syndicat or nous savons que certaines CC ne le souhaitent pas. -la deuxième réside dans le fait que ce contrat n’est effectif uniquement pour une durée de 5 années non renouvelable. Ainsi, il faudrait envisager une suite, et donc de nouvelles démarches…et sans doute des complications.

‰ Comment faire?

45 Pour bénéficier de ce type de contrat, il faudrait créer un syndicat de rivière, ou un EPTB, en fait une structure intercommunale de gestion concertée de la rivière, puis contacter l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, exactement comme pour le contrat précédent.

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