L’Algérie profonde / Ouest

Alimentation en eau potable à Mascara

En deçà des attentes

Siège de l’agen ce comm erciale de l’Algér ienne des eaux de Masca ra. © D. R.

47 communes de la wilaya éprouvent des difficultés à satisfaire les populations.

Si en théorie la wilaya de Mascara devrait être épargnée par le problème lié à l’AEP, eu égard à sa situation géographique caractérisée par la richesse de son sous-sol en matière hydrique, en réalité les 47 communes qui lui sont rattachées éprouvent des difficultés pour satisfaire les populations. Dévoilant les grandes lignes du programme de l’ADE, le directeur a mis en évidence la volonté de l’entreprise de combler le vide en affirmant : “Dans le but d'améliorer le service public de l’eau et d’assurer une alimentation en eau potable en quantité suffisante et de bonne qualité, des efforts importants ont été consentis par l’ensemble des intervenants dans le secteur de l’eau durant ces 3 dernières années par la mise en service du projet MAO qui consiste à servir 11 communes en eau de mer, de procéder au renforcement du volume de 10 autres dont les dernières, à savoir Aïn Farès, Fraguig, El-Bordj et , qui ont été raccordées le 1er août 2019 avec une production moyenne de 5000 m3/jour en attendant le raccordement des 3 autres communes que sont , El-Gaâda et Chorfa.

Ainsi, au total, ce sont 24 communes raccordées au dessalement représentant une population de 653 130 habitants sur un total de 963 106, soit un taux de raccordement à l’eau de dessalement de 68%.” La situation de l’AEP de ces 21 communes déjà raccordées au dessalement s’est nettement améliorée durant ces dernières années, tandis que celle des autres le sera après la mise en service des projets (forages et barrage) en cours de réalisation par les services de la direction des ressources en eau de wilaya.

Selon notre source, et toujours dans ce contexte, l’Algérienne des eaux unité de Mascara a effectué durant l’année 2019 de multiples interventions tendant à améliorer la production en eau potable, se traduisant par l’amélioration des capacités de traitement et de pompage en procédant à la pose de nouvelles pompes au niveau de la chaîne de Bouhanifia vers Mascara (SP0, SP1, SP2), mobilisant ainsi un volume supplémentaire de 5000 m3/jour qui a eu pour effet l’amélioration de la dotation en eau potable pour les citoyens des communes Mascara, Bouhanifia, El-Gueitena, et .

En outre, la mise en service de la station de traitement Cheurfa a mobilisé 1000 m3/jour supplémentaires au profit des citoyens de la commune Sig, et les travaux de réhabilitation de la station Fergoug qui sont en cours porteront sur une production de 16 000 m3/jour au lieu des 3000 m3/jour mobilisés actuellement destinés à l’amélioration de l’alimentation en eau potable des communes de Mohammadia et Sidi Abdelmoumen. Toutefois, en dépit de ces efforts et du bénéfice de ces volumes supplémentaires mobilisés par les eaux superficielles qui s’élèvent à 9000 m3/jour, la région a enregistré durant cette année une forte diminution des débits des forages suite au rabattement de la nappe pour les causes climatiques (faible pluviométrie).

Pour parer à ce problème, l’ADE de Mascara a entrepris la mise en service des forages qui étaient à l’arrêt, tels que ceux intitulés GR6 d’El-Ghomri, OG14 de et E60 au douar Daadouaa Mascara, tout comme l’intervention sur 132 points de production pour l’amélioration des débits exploités afin de compenser le déficit enregistré suite à la diminution des débits des forages.

En appoint aux efforts importants consentis, la réparation des grandes fuites est effectuée quotidiennement par 25 équipes d’intervention mobilisées sur des conduites sensibles et qui nécessitent des opérations de réhabilitation, telles que la conduite Bona diamètre 900 mm alimentant le couloir Mohammadia - Sidi Abdelmoumen, la conduite en fonte 500 mm et Bona 400 mm alimentant le couloir Fergoug - Sig, des interventions ayant eu un effet positif qui s’est traduit par l’amélioration de l’alimentation en eau potable dans les agglomérations situées dans ces couloirs qui souffraient auparavant du manque en ce liquide précieux.

Il a été procédé également au traitement de plusieurs points noirs qui avaient des conséquences directes sur l’amélioration de la distribution et de l’alimentation en eau potable des citoyens de certaines localités de la wilaya, à savoir les douars El-Bordjia (commune d’El-Ghomri), Oued-El-Maleh (commune de Zelamta), Remaïkia (commune de ), ainsi que d’autres quartiers de la commune de Mascara, au même titre que ceux des autres communes de la wilaya. “Une grande importance est accordée au volet ayant trait à la qualité de l’eau, car il s’agit de la préservation de la santé des citoyens.

Dans ce cadre, l’unité procède régulièrement, à raison de deux campagnes par an, au nettoyage et à la désinfection de l’ensemble des points de stockage et de distribution de l’eau potable, des bâches d’eau et réservoirs qui sont au total de 297 répartis sur les 47 communes et gérés.

Ces opérations se font avec des produits chimiques de traitement pour garantir la production de l’eau en quantité et en qualité ; 360 analyses sur les eaux produites jusqu’au consommateur s’effectuent quotidiennement. La wilaya n’a enregistré aucune maladie à transmission hydrique durant ces dernières années”, a tenu à affirmer le responsable du laboratoire.

Par ailleurs, l’unité détient des créances sur ses abonnés d’un montant global de 120 milliards de centimes, réparties entre les ménages qui totalisent 62 milliards de centimes, soit 51% des créances globales, les collectivités locales et les administrations pour 44 milliards de centimes (37% des créances globales). Suivent les créances liées aux travaux et à la vente par citerne de l’ordre de 10 milliards de centimes qui représentent un taux de 9% et celles des artisans et activités tertiaires de l’ordre de 5 milliards de centimes équivalant à un taux de 3% des créances globales.

En dépit de toutes ces manœuvres, la population est loin d’afficher sa satisfaction avec la réception du liquide dans les robinets des ménages à concurrence de 3, voire 4 et jusqu’à 5 jours par semaine, à raison de 4 heures par rotation. Ce volume est loin des engagements du ministre des Ressources en eau qui a avancé l’alimentation quotidienne des communes raccordées au MAO à raison de 18 heures.

A. B.