PAYS D’ART ET D’HISTOIRE DU PERCHE SARTHOIS PARCOURS-DÉCOUVERTE

CONNERRÉ introduction

La commune de Connerré se trouve dans la Communauté de communes du Gesnois Bilurien et à ce titre fait partie du Pays d’art et d’histoire du Perche Sarthois. Elle compte environ 3 000 habitants pour une superficie de 16,6 km². C’est une petite ville dynamique, lieu de passage et d’étape, marquée par une forte activité industrielle, notamment agro-alimentaire. Connerré est en effet connue pour être le "berceau" des rillettes sarthoises...

Jardins en bord du Dué à Connerré.

Connerré et ses environs sur la carte de ? l’évêché du Mans par Alexis-Hubert Jaillot (1706). Source : gallica.bnf.fr/BnF

1 Le bourg se trouve à l'extrémité nord- Par la suite, saint Innocent y aurait est du territoire communal, à la limite eu sa résidence au VIe siècle et saint des communes de Thorigné-sur-Dué, Aldric y aurait fondé un monastère au et Beillé. Il se déploie dans IXe siècle. L'existence d'une agglomé- un vallon traversé par la rivière Dué, ration, alors nommée Conedralium, au niveau de sa jonction avec le ruis- autour d'une première église déjà seau Gué-aux-Ânes. À la sortie nord placée sous le vocable de Saint- du bourg, le Dué se jette dans la Symphorien, apparaît véritablement e rivière Huisne, affluent de la . Vue sur les toits de Connerré. dans les écrits au IX siècle. Connerré La petite cité bénéficie d'une situation est alors vicus publicus (bourg public) très privilégiée sur le réseau de com- et chef-lieu d'une petite circonscrip- munication sarthois. Elle se trouve tion nommée condita. Une importante Plan du bourg de Connerré au XVIIIe siècle (Archives départementales de la Sarthe, C Add 94). en effet à équidistance du Mans et de bourg comprend un centre historique AUX ORIGINES DE CONNERRÉ nécropole d'époque mérovingienne La Ferté-Bernard, sur le principal axe d’environ 200 m de côté, autour de L'occupation de la vallée de l'Huisne (Ve-VIIIe siècles) s'étend sous une routier du département, la départe- l'église, délimité par le Dué et le tracé par l'Homme remonte aux temps grande partie du bourg actuel, mise mentale 323. Mais elle se situe aussi des remparts. Au-delà, les anciens fau- préhistoriques, comme l'attestent les en évidence à plusieurs reprises musée Jean-Claude Boulard - Carré presbytère et le cimetière aux moines sur un axe secondaire reliant le nord bourgs partent en étoile en suivant les monuments mégalithiques visibles tout au long du XIXe siècle par les Plantagenêt (musée d’archéologie et de l'abbaye Saint-Vincent du Mans, du département () au sud-est chemins médiévaux. L’industrialisation à proximité (commune de Duneau). découvertes fortuites de nombreux d’histoire) . avant de prendre lui-même l'habit de celui-ci (Saint-Calais). La commune de la commune aux XIXe et XXe siècles Le site de Connerré est en tout point sarcophages à l'occasion de travaux Par un acte fondateur des environs de monastique. Il leur confère également profite de la proximité de l'autoroute a considérablement impacté le visage favorable à l'implantation humaine, de voirie. Certaines pièces, notam- 1100, un certain Avesgaud, seigneur "la licence de bâtir un bourg dont [ils] A11 et de la gare de Connerré-Beillé du bourg, aujourd'hui entouré d'une avec la confluence de plusieurs ment de célèbres plaques-boucles à de Connerré et vassal de Rotrou de percevront les coutumes". Les moines sur la ligne TER entre Paris et le grand couronne de lotissements et de zones rivières et ruisseaux franchissables décor d'entrelacs, sont conservées au Montfort, cède ses droits sur l'église, le font probablement reconstruire Ouest. Relativement important, le d'activités en perpétuelle extension. à gué. Dès la période gallo-romaine, l'église et fondent un prieuré* attenant, Connerré devait constituer une étape chargé d'administrer un domaine pour sur la voie reliant à Chartres, le compte de l'abbaye. Du château Dessin du bourg en 1715 par François Legay de Prélaval Plaque-boucle mérovingienne à décor d’entrelacs exhumée à Connerré au XIXe siècle, collection musée à l'embranchement d'une voie secon- “L'abreuvoir de Coneray”, avec de l’église avant l’incendie d'Avesgaud où fut signée cette charte, Jean-Claude Boulard - Carré Plantagenêt (photographie Musées du Mans). daire vers Châteaudun, à proximité de de 1731 (collection Musées de Laval). La rue des Vieux Ponts. en réalité une motte féodale, c'est- l'agglomération antique de Duneau. à-dire un tertre artificiel coiffé d'une Quelques éléments épars ont été mis tour en bois, il ne reste aucune trace. au jour à l'occasion de travaux d'urba- La théorie la plus plausible et couram- nisme : fragments de tuiles, moellons ment admise est qu'il devait se situer cubiques et monnaies, datés du IIe au sur l'île dite de la Motte, rue des Vieux IVe siècle après J.-C. Ponts. Le fief* de Connerré sera acquis L'histoire des origines de la paroisse, en 1407 par le roi Charles VI puis donné intimement liée aux premiers évêques au chapitre* cathédral de Saint-Julien du Mans, se mêle à la légende. La tra- du Mans, qui le possède jusqu'à la dition fait de saint Julien le fondateur Révolution. de l'église de Connerré dès le IVe siècle.

2 3 La place de la République, anciennement cimetière et place L’intérieur d’une ancienne tannerie sur les bords En-tête de courrier avec une vue cavalière de du marché de Connerré. du Dué. l’ancienne usine de toiles métalliques Hamot, puis Gantois (collection particulière).

L’enceinte de Connerré, détail du plan terrier de 1787 (Archives Une tour vestige de l’enceinte et le clocher L’église et l’entrée de l’ancien établie entre Paris et Nantes passe par encore en pan-de-bois à cette époque, nications y est pour beaucoup : nou- départementales de la Sarthe, 1 Fi 663). de l’église. cimetière dessinés en 1846 par Jorand (Gallica.bnf.fr/BnF). Bonnétable, au grand préjudice de on imagine bien l'ampleur du sinistre veau pont sur le Dué en 1805, arrivée Connerré, le nouveau tracé réalisé dans qui détruisit en grande partie l'église de la ligne de chemin de fer Paris-Brest les années 1780, via La Ferté-Bernard, ainsi, semble-t-il, qu'une centaine de en 1854, reconstruction du pont sur CITÉ CLOSE ET CITÉ MARCHANDE tants obtiennent du roi le droit d’élever obtenu, par une charte royale de 1549 redonne à la cité sa place de carrefour maisons. La reconstruction qui s’ensui- l'Huisne en 1858, création de la ligne Après l'église, les constructions les une enceinte urbaine. Probablement suivie de lettres de confirmation de et d’étape, comme en témoigne le vit n'a laissé que peu de témoignages, Mamers‒Saint-Calais et d'une gare en plus anciennes du bourg de Connerré construite au cours des années 1580, 1556 et de 1578, l'établissement de trois grand nombre d'hôtels et d’auberges les transformations du XIXe siècle ayant centre-bourg en 1872. La fréquentation sont quelques maisons du XVe ou du cette modeste muraille, ponctuée de foires annuelles et d'un marché heb- que l'on y trouve à cette période. de nouveau totalement modifié la phy- des foires et marchés explose (au détri- XVIe siècle (très remaniées par la suite), petites tours, enclot un espace réduit domadaire. Ceux-ci devaient toutefois Le 21 avril 1731, un important incendie sionomie du bourg. ment de ceux de Montfort), il s'y vend vraisemblablement édifiées suite aux autour de l'église. Il s’agissait de dissua- rester assez épisodiques pendant tout ravage une grande partie du bourg. Les notamment des centaines de porcs : destructions de la guerre de Cent Ans. der brigands et petites troupes armées l’Ancien Régime, Montfort-le-Rotrou écrits de contemporains font état de LE XIXe SIÈCLE OU L’ÂGE D’OR ceux-ci feront plus tard la renommée En 1578, dans le contexte troublé des d’entrer dans la cité, où devait pros- s’imposant alors à toute la région sur la désolation dans laquelle se trouva Au XIXe siècle, Connerré connaît un de la cité avec l'essor de la production guerres de Religion (Connerré sera pérer une bourgeoisie marchande. En le plan commercial. Connerré suite à cet événement. La développement économique sans des rillettes, vers 1900. Le bourg voit notamment assaillie en 1589), les habi- effet, peu auparavant, Connerré avait Le bourg de Connerré ne reste que peu plupart des maisons étant sans doute précédent. L'amélioration des commu- l'installation de nombreuses indus- de temps confiné derrière sa muraille, tries qui connaissent pour certaines construite trop tardivement pour s'avé- un grand succès : fabrication de toiles, rer utile. C'est semble-t-il au XVIIe siècle confection de toiles métalliques, pote- Les bords du Dué dans Des maisons en bord du Dué et l’ancienne cheminée de la fabrique que sont édifiés les premiers ponts sur le bourg de Connerré. de toiles, carte postale du début du XXe siècle (collection particulière). ries, scieries, fonderies de bougies... le Dué et le Gué-aux-Ânes, remplaçant s'ajoutent aux moulins et aux tanne- les anciens passages à gué. La construc- ries présents depuis le Moyen Âge. Une tion du premier pont sur l'Huisne (dis- population toujours plus nombreuse paru), est sans doute postérieure de s'installe à Connerré, les faubourgs se quelques décennies. Connerré est un développent de manière importante, lieu de passage obligé entre Paris et Le à l'image des rues Ledru-Rollin et de L’ancien pont sur l’Huisne à la sortie du Mans : le bourg abrite un relais de poste Belfort qui deviennent un quartier de bourg en direction aux chevaux ainsi qu'un bureau de la tisserands. de Tuffé, projet de restauration de 1835 poste aux lettres, ce qui montre bien Le bourg change alors totalement d'ap- non réalisé (Archives son importance dans le réseau routier parence. Des plans d'alignements sont départementales de la Sarthe, 3 O 201). de l'époque. Si la première route royale réalisés pour prescrire l'élargissement

4 5 PARCOURS- DéCOUVERTE Une vue aérienne de Connerré aujourd’hui.

des rues et homogénéiser les façades des démolisseurs un pan important de loppement : Gantois, Christ... Pour Le circuit proposé, d’une longueur qui sont pour la plupart reconstruites. l’enceinte, les dépendances du prieuré*, accueillir les nouveaux habitants, des d’environ 3,5 km, permet de De nouvelles rues sont créées ou per- la chapelle Sainte-Anne et finalement logements de série sont tout d'abord cées, comme la promenade longeant la halle elle-même. créés sur des initiatives privées, avant découvrir le centre historique ainsi la voie ferrée (aujourd'hui avenue de L'élan économique du XIXe siècle se que la municipalité ne décide de que les faubourgs de Connerré, Verdun). La principale transformation, poursuit au XXe siècle, notamment prendre en main la planification de de part et d’autre du Dué. Depuis et sans doute la plus regrettable pour le avec le développement d'indus- l'urbanisme. En 1950, elle demande la patrimoine historique de Connerré, est tries agro-alimentaires : les maisons réalisation d'un plan d'aménagement l’église d’origine romane jusqu’aux l'agrandissement drastique de la place Lhuissier et Prunier principalement, et d'extension. Le zonage du bourg bains-douches des années 1950, en de la République en 1862-1863, devenu font de Connerré la capitale des ril- et ses perspectives d’évolution sont passant par les vestiges de l’enceinte indispensable pour accueillir le mar- lettes sarthoises. D'importantes usines synthétisés sur le plan sommaire d'ur- e ché : disparaissent ainsi sous la pioche s'implantent ou poursuivent leur déve- banisme dressé entre 1968 et 1971. Le du XVI siècle ou les tanneries du e développement de vastes zones pavil- XIX siècle, il dévoile de nombreux lonnaires périphériques s'accompagne aspects de l’histoire du bourg. La fresque commémorant l’ancienne usine Lhuissier fondée par Albert Lhuissier, de la multiplication et de la modernisa- à l’origine de la saga des rillettes de Connerré (réalisation Véronique Lesage, 2007). tion des services publics. La déviation construite en 1968, mais imaginée dès la fin du XVIIIe siècle, constitue une transformation majeure du pay- sage urbain. Afin de mieux découvrir Connerré et son patrimoine, il convient de quitter cet axe très fréquenté pour flâner dans ses rues et ruelles animées de nombreux commerces. Extrait du plan terrier du bourg de Connerré de 1787 (Archives départementales de la Sarthe, 1 Fi 663).

6 7 L’ancien cimetière est le premier élé- ment à disparaître pour permettre d’agrandir la place. Au début des années 1830, sa suppression est demandée par les riverains pour des Le plan d’alignement de la place et de percement d’une rue Les plans pour la construction d’une nouvelle halle, 1850 (Archives départementales raisons d'hygiène et de salubrité mais en 1861, avec en jaune les constructions à démolir (Archives de la Sarthe, 2 O 90/7). aussi car il est saturé de sépultures. départementales de la Sarthe, 3 O 753). Aux dires du maire de l'époque, il y Le marché du mercredi matin sur la place de la République. règne un tel désordre dans la disposi- tion des tombes qu'il arrive souvent au Une chapelle cimetériale, dont les décret impérial d'utilité publique, la la halle, jugée inutile et nuisible à la fossoyeur de se tromper et de retirer origines sont obscures, occupait municipalité achète une grande partie circulation, la place étant encombrée des cadavres récemment inhumés également la place au moins dès le de l'ancien prieuré* et des fortifications "même dans les marchés les moins 1 PLACE DE LA RÉPUBLIQUE marchés très fréquentés, qui assurent pour creuser de nouvelles fosses. XVIIe siècle. Plusieurs testaments qu'elle fait démolir. Elle fait également forts". Reconstruite en 1852 par l'ar- Se représenter la place du marché de la prospérité de la commune. L'histoire Une enquête est prescrite en 1831 par conservés font état de donations et prolonger la rue de Paris jusqu'à la chitecte Nourry-Blotin, c’était un édi- Connerré telle qu’elle existait avant de la place et son évolution sont inti- le préfet et un terrain de 35 ares est de rentes concédées au chapelain de place. En 1891, on se résout à démolir fice de 14 m sur 8 m, comprenant une les transformations radicales du XIXe mement liés au développement des acquis par la municipalité à la sortie du Sainte-Anne pour dire des "messes pièce pour le corps de garde qui servit siècle nécessite une certaine imagina- foires et marchés de Connerré qui ont bourg, route de Paris, pour la création basses" pour le salut des âmes des quelques temps de mairie. tion. Elle était alors beaucoup moins entraîné d'importantes modifications d'un nouveau cimetière ouvert l’année défunts. Les archives précisent qu'elle Vue aérienne de la place et de l’église dans les La place est bordée de maisons abri- années 1980 (Archives municipales de Connerré). étendue : les bâtiments du prieuré*, le et agrandissements successifs. suivante. se trouvait vraisemblablement accolée tant ou ayant abrité des commerces cimetière et la chapelle Sainte-Anne à l'ancienne prison de Connerré. Très au rez-de-chaussée. Les façades ont en occupaient la majeure partie, si endommagée suite au violent incendie été profondément transformées à la bien que la place elle-même ne se Le marché dans les années 1900, carte postale ancienne (collection particulière). du bourg de 1731, la chapelle est désaf- période contemporaine. Seule celle du résumait qu'à une section de la rue fectée et devient une simple grange n°4 semble antérieure au XIXe siècle : il Haute (actuelle rue Michel Beaufils) où louée par la fabrique*. Elle est vendue pourrait s'agir, selon toute vraisem- celle-ci se trouvait élargie. Une petite comme bien national en décembre blance, d'une maison reconstruite halle occupait cette place, qui était le 1792. Il est un temps envisagé de la après l'incendie de 1731. Certaines siège des foires et marchés de Connerré racheter pour en faire une halle au blé, maisons, à l'ouest, ont été édifiées établis au XVIe siècle. Il est dit en 1801 mais c'est finalement pour la démolir ex-nihilo dans la 2e moitié du XIXe que le marché de Connerré est de peu que la commune l'acquiert en 1854. siècle, comme les n°12 et 14, datés de d'importance et ne concerne que les À partir des années 1860, l'importance 1886-1887 d'après les matrices cadas- habitants du lieu. Toutefois, grâce à croissante du marché et des foires de trales. Parmi les constructions de la l'aménagement de la route royale, c'est Connerré nécessite un nouvel agran- place, l'ancienne fabrique de poteries véritablement au cours du XIXe siècle dissement drastique de la place : en Guilmet (n°7) se distingue par sa taille que la cité devient le siège de foires et 1862-1863, après avoir obtenu un et ses décors.

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Détail d’une baie romane murée du mur nord de la nef 1 . L’escalier à vis dans la tourelle du clocher 2 . Une gargouille et la date 1898 correspondant à la réfection des parties hautes du clocher 3 . La tour- clocher 4 .

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Le portail roman donnant sur la place 1 . L’église Saint-Symphorien et la maison du prieuré 2 . Plan de l’église dessiné en 1895 (Archives départementales de la Sarthe, 18 J 573) 3 . L'agrandissement du chœur et la créa- 1752. La sacristie est reconstruite en tion d'une abside* à pans coupés font 1779, comme l'indique la date portée suite à une nouvelle requête présen- sur le pignon. 2 ÉGLISE SAINT-SYMPHORIEN du XIIe siècle, de même que les bases tée par les paroissiens aux religieux En 1854, à la suite de la suppression 3 Selon la tradition, l'église de Connerré des murs de la nef. On trouve égale- de Saint-Vincent en 1643. Les moines y de l'ancien cimetière et du nivelle- 4 aurait été fondée par l'évêque du Mans ment, sur le mur nord de la nef, les répondent favorablement, mais l'oppo- ment de la place (le sol a été abaissé saint Julien. Un lieu de culte existait traces d'une baie ancienne aujourd'hui sition du notaire Jacques Touchard au jusqu'à 1,60 m), il est décidé d'amé- très certainement à l'époque mérovin- murée. Les moines de Saint-Vincent projet entraîne un procès qui repousse nager un nouveau portail à l'église, gienne, autour duquel s'étendait une fondent un prieuré* attenant à l’église, la réalisation des travaux à 1646. Deux mieux visible, dont l'emplacement et gés de réaliser une grande porte de vaste nécropole dont de nombreux dont il ne reste plus rien, si ce n’est dessins de Legay de 1715, sans doute la forme seraient "plus en rapport avec style néogothique* à la base du clo- sarcophages ont été mis au jour lors de peut-être les fondations de la grande La construction de la tour-clocher quelque peu idéalisés, montrent le clo- la majesté de l'édifice". L'architecte cher et un imposant escalier d'accès. travaux au XIXe siècle et dans la 1ère moi- maison à droite du portail. gothique* commence avant 1510, cher avec une haute flèche aujourd’hui Bouchet du Mans et l'entrepreneur Le délabrement du clocher nécessite tié du XXe siècle. L’église est mention- comme l'indique l'inscription funéraire disparue. En effet, le grand incendie du Lechable de Connerré sont donc char- plusieurs campagnes de réfection et née pour la première fois au IXe siècle, sur le tympan de la porte gothique, bourg de Connerré en 1731, ravage le sous l’épiscopat de saint Aldric, lequel aujourd'hui condamnée. Elle est prieuré* et l'église. Grâce aux dons des aurait fondé un monastère à Connerré. Le chevet à cinq pans de l’église. achevée en 1546, selon une autre date paroissiens et des chanoines de Saint- L’intérieur de l’église. Un des trois retables du XVIIIe siècle. En l'an 1100, Avesgaud, fils de Foucaud portée sur l'un des quatre pignons Julien du Mans, une des chapelles de et seigneur de Connerré, abandonne à du sommet. L'église étant trop petite, l'église est reconstruite et accueille de l’abbaye de Saint-Vincent du Mans ses deux chapelles dédiées à sainte Barbe nouveau le culte à partir de 1733. En droits sur l'église qui possédait alors (actuellement sainte Anne) et à la 1749, les bois nécessaires à la recons- deux vocables, Saint-Symphorien et Vierge sont édifiées dans le 1er quart du truction de la charpente sont achetés Sainte-Marie (mais il ne devait pro- XVIe siècle, sur des terrains concédés au marquis de Thorigné et abattus par bablement pas s'agir de deux églises, par les moines du prieuré* aux parois- les paroissiens. Les tuiles sont acquises comme cela a été souvent interprété). siens. La première chapelle aurait été auprès des fourneaux de Coudrecieux, La partie basse de la façade principale, construite avant 1521, tandis qu'une des Loges et de Lavaré. L'église est avec son appareil de petites dimen- dédicace de 1524 visible dans l'église ainsi remise en état de septembre sions et son portail en plein cintre, rappelle la construction de la chapelle 1751 à décembre 1752 et la première accuse encore le style roman* du XIe ou de la Vierge, à droite de la nef. messe est célébrée le 31 décembre

10 11 de consolidation, en 1865 puis en 1898 3 (date visible au sommet). Les pinacles* et les gargouilles, réduits à l’état de moignons, sont entièrement refaits. 1 À cette occasion, deux nouvelles clo- ches réalisées par les ateliers Bollée du Mans sont installées, Symphorienne- Elizabeth et Marie-Josèphe. Les années 1880 voient également l'embellissement intérieur de l'église, à l'initiative du curé de la paroisse Gustave-Marie Nail : réalisation d'un 2 nouveau lambris peint, pose de vitraux La maison de l’ancienne poterie Guilmet donnant sur la place. Détail du balcon de la maison Guilmet 1 . L’ancienne porte de ville dite du prieuré dessinée par Théodore Coudray vers 1850 (Illustration tirée de Bouton La cour postérieure de l’ancienne usine Guilmet 2 . André, “Les voies antiques, les grands chemins médiévaux et les routes royales du Haut-Maine”. Le Mans : impr. réalisés par la maison Fialeix de Mayet Vilaire, 1947). en 1882 (seules subsistent la verrière de l'Annonciation et celle de la Vierge), achat d'un nouveau mobilier, peintures bombardement souffle les vitraux : 3 POTERIE GUILMET 1907 par le rachat des deux poteries de 4 ENCEINTE URBAINE somme de deniers qu'il nous plairoirs ornementales. L'orgue polyphone l'un d'eux porte la mention "restau- Au milieu du XIXe siècle, la pro- Denis-Auguste Henry. L'entreprise se Visible derrière l’église, une modeste ordonné". Ce sont donc les habitants de Louis Debierre date de 1887 et a été ration après-guerre 1954". Un autre, priété, actuellement n°7 place de la transmet de père en fils : à Félix succé- tour, autrefois dite de la Gaillarderise, Connerré qui financent l'édification de restauré en 1998. En août 1944, un mettant en parallèle le martyre de saint République, appartient aux Guilmet, deront Gustave (également maire de est l’un des rares vestiges de l’ancienne l'enceinte. La date d'achèvement de la Symphorien et les soldats au front pen- semble-t-il marchands de vaisselle 1920 à 1925), puis la veuve de celui-ci, enceinte du bourg de Connerré, édifiée construction reste toutefois incertaine. dant la guerre, a été réalisé par Maurice depuis 1802 avant de devenir égale- puis Pierre. L'usine compte jusqu'à tardivement à la fin du XVIe siècle. Une Par une série de contrats passés entre La verrière du martyre de saint Symphorien. Bordereau d'Angers en 1949. ment fabricants. En 1853, René Guilmet 25 employés. La production s'arrête charte du roi Henri III de 1578 et une 1627 et 1636, la communauté des habi- L'église ne bénéficie pas de protection obtient l'autorisation d'exhausser sa pendant la guerre 1939-1945, puis lettre de surannation de 1582 auto- tants de l'enclos de Connerré baille à au titre des Monuments Historiques, maison d'un étage et de changer les définitivement dans les années 1950, risent la construction de murailles des particuliers, à rente annuelle et mais de nombreux éléments de son ouvertures. Les matrices cadastrales probablement en 1958 si l'on en croit autour du bourg, afin de prémunir ses perpétuelle, trois des quatre portes mobilier sont protégés : l'épitaphe indiquent que la maison a été de nou- la date portée sur la façade. Le maga- "bons et notables bourgeois" des pil- (la quatrième relevant du prieuré*) et (inscription funéraire) du curé Gervaise veau modifiée en 1877 par René-Pierre sin de vaisselle perdure jusque dans les lages des "avantcoureurs, vagabondz une des tours de l'enceinte. L'un de Mailloche de 1503 est classée (1905) ; Guilmet fils. En 1891, Félix-Casimir années 1990. et aultres gens vivant à discrétion ces actes, le bail de la porte des Vieux sont inscrits la statuaire des retables* Guilmet est autorisé à exhausser la Contrairement au logement aux décors contre toute raison et équité", a for- ponts passé en 1632, a été conservé : (1975), les stalles (sièges du chœur maison à nouveau. L'édifice a donc été délibérément ostentatoires, notam- tiori en cette période de troubles que il stipule que les locataires, marchands réservés au clergé), le banc seigneurial construit en plusieurs étapes, devenant ment la travée centrale avec son balcon constituent les guerres de Religion. À de leur état, sont autorisés à construire et le banc-coffre de la fabrique* (1984) la maison la plus haute de Connerré, et son fronton, les bâtiments d’usine ce titre, le roi autorise de "faire clorre un hébergement et une boutique sur ainsi que la grille de communion mais les façades ont vraisemblable- visibles à l’arrière sont plus sobres et lesdit bourg de Connerray de murailles, la porte de ville, à charge pour eux de (1987), l'ensemble datant du XVIIIe ment été harmonisées dans les années simplement animés par l’alternance tours, portes, poternes, pontz-levyz, laisser le passage libre au public, d'as- siècle. Dans les années 1990, l'église est 1890. L’entreprise est alors à son apo- de la brique et de la pierre de taille aux fossez et aultres choses nécessaires à surer l'entretien des tours et de veiller l'objet d'une restauration intérieure et gée : Félix Guilmet (maire de Connerré baies et aux angles. clostures, fortiffications de ville, et pour à ce qu'elles soient opérationnelles en extérieure complète. de 1879 à 1893) complète son affaire en ce faire, imposer et lever sur eulx telle temps de guerre ou de troubles. Ce

12 13 "construite dans une des tourettes du mur de ville". Cette pratique est égale- ment attestée par un contrat de vente de 1775 ayant pour objet "une maison nommée la porte de ville", côté fau- bourg de Couasnon. En 1792, la com-

Une portion du mur d’enceinte longeant le Dué. Une portion du mur d’enceinte et une tour dans le jardin de l’école privée Sainte-Anne. mune fait concession de la tour de la Gaillarderise à un certain Louis Ferrand dit Bourgogne, qui y installe son loge- ment. En 1809, la municipalité cite le La gare de Connerré-ville photographiée avant sa démolition, vers 1980 (Archives municipales de Connerré). document semble indiquer qu'à peine soulignant l'importance de la petite cité notamment avec la création de la sieur Ferrand devant la justice de paix édifié, il s'agissait de rentabiliser la qui se donne alors le statut de "ville" ou nouvelle route royale à partir de 1782. du canton, au motif qu'il a aménagé construction de l'enceinte. Les faibles "villotte". Néanmoins, on relève des indices de les abords de la tour, empiétant sur la dimensions des courtines* et des tours À la fin du XVIIIe siècle, bien qu'obsolète privatisation de certains éléments : le voie publique et faisant des brèches 5 VOIE FERRÉE création d'un boulevard arboré, l'ac- conservées, en hauteur et en épaisseur, et inutile, la fortification est encore bien précieux plan terrier* de 1787 indique dans l'enceinte sans autorisation. En ce Alors que Connerré est déjà desser- tuelle avenue de Verdun. En 1870, des révèlent leur fragilité et indiquent que en place. Seules les trois principales que des habitants se sont appropriés début du XIXe siècle, la commune voit vie par la gare de Connerré-Beillé habitants demandent par une pétition les murs de Connerré furent bien élevés portes ont été amputées de tours pour des portions des anciens murs, fossés encore un intérêt à conserver la fortifi- sur la ligne Paris-Brest dès 1854, la construction de la gare dans la pers- pour se protéger du brigandage voire faciliter la circulation dans le bourg, ou douves et il fait état d'une maison cation intacte, pour contrôler les allées une nouvelle ligne reliant Mamers à pective de la place de la République, de petites bandes armées, et non d'un et venues dans le bourg. Saint-Calais et passant au cœur du avant de finalement se ranger au projet siège. Gabriel Fleury écrira à ce sujet Néanmoins, l'appropriation de l'en- bourg est ouverte en 1872-1873. Une initial dans une seconde pétition : en que "Connerré est plus tôt ville fermée Le tracé de l’enceinte de Connerré (dessin V. Desvigne, Région des ). ceinte par les riverains se poursuit au nouvelle gare est ainsi construite effet, la nouvelle avenue "rendrait plus que ville fortifiée". Par ailleurs, sa fonc- cours du XIXe siècle. Sur le cadastre près de l'église, en 1872, sur le même facile les arrivages des marchandises tion symbolique n'est pas négligeable, napoléonien de 1836, on constate qu'il modèle que les autres de la ligne. et des voyageurs venant par les routes ne subsiste qu'une demi-douzaine de Son implantation, au sud-ouest du du Breil et de Thorigné". À partir de tours, lesquelles sont progressivement centre-bourg, doit être prétexte à la 1900, la gare est également desservie Une des trois tours conservées de l’ancienne enceinte, dite tour de la Gaillarderise. aliénées et démolies. Un vaste pan de mur jusqu’ici intact disparaît avec la destruction du prieuré* attenant en La stèle commémorative élevée à l’emplacement de la gare 1 . Le pont de la route départementale enjambant le tracé de l’ancienne voie ferrée 2 . 1862-1863. Il ne subsiste aujourd’hui que trois tours sur dix-sept, et quelques fragments de courtine*. Les quatre portes, dites du Lion, du Saulvage, des Vieux Ponts et du Prieuré, n’ont laissé aucune trace. Néanmoins, le tracé de l'enceinte est encore en partie lisible dans le parcellaire du bourg, notam- ment dans la courbure caractéristique de la rue Marceau. 1 2

14 15 deux bas-côtés en appentis. Il possé- dait une façade à trois travées où se trouvait l'enseigne de l'usine peinte. Il se prolongeait par une série de sheds* : 2 le tout a aujourd'hui disparu. Par manque de rentabilité, l'entreprise L’avenue de Verdun. Gantois ferme ses portes en 1965, son- nant le glas de la fabrication de toiles métalliques à Connerré. En 1972, les bâtiments sont réinvestis par l'entre- L’avenue de Verdun, large et rectiligne, L'architecture de ces maisons est parti- 1 3 prise de charcuterie industrielle Prunier. voit cohabiter des maisons modestes culièrement riche et mérite que l’on s’y Vue aérienne de l’usine Gantois, vers 1980 (Archives municipales de Connerré) 1 . Les ateliers de l’usine, photographie du milieu du XXe siècle (collection particulière) 2 . Aujourd’hui, l’usine Prunier 3 . Les activités de cette usine, alors située d'ouvriers, généralement en rez-de- attarde, avec des décors sculptés, de la près de l'église en plein centre-bourg, chaussée, ainsi que des maisons bour- ferronnerie voire de la céramique, des sont peu à peu transférées dans les nou- geoises cossues dans le goût de la Belle jeux de contrastes entre la brique et la veaux locaux, entraînant d’importants Époque. Les plus beaux exemples se pierre de taille, des toits plus ou moins par la ligne Connerré-Châteaudun via Bonnétable. Devenue inutile, la gare Beucher et enfin Gantois, remontent agrandissements à la fin du XXe siècle et trouvent à proximité de l'ancienne voie complexes. On notera par exemple les Courtalain. Connerré se trouve ainsi au de Connerré-bourg, flanquée d’une à 1849, mais la production se trouvait au début du XXIe siècle. ferrée, la façade permettant de se mon- lucarnes et les ornements du faîtage du centre du réseau ferroviaire du nord- halle à marchandises en bois, est à l'origine en plein centre-bourg, rue trer aux passants sur le boulevard et le n°5 (1896), les ferronneries Art Nouveau* est de la Sarthe. démolie et remplacée par un com- Faidherbe. C'est probablement vers 7 AVENUE DE VERDUN jardin de bénéficier du spectacle du pas- du n°8, ou l'inspiration villégiature des Toutefois, avec la concurrence de plexe sportif et une salle polyvalente 1910 qu'on fit construire de nouveaux L’implantation de la ligne Mamers- sage du train, symbole de modernité. lambrequins* du n°16. l'automobile, le trafic diminue consi- construits dans les années 1980-1990. bâtiments situés rue de la Jatterie, Saint-Calais inaugure le dévelop- dérablement et, à partir de 1965, Un monument commémoratif rappelle inaugurant avant l'heure la future zone pement du bourg de Connerré vers les lignes Mamers‒Saint-Calais et aujourd'hui le passage de l'ancienne industrielle de la Herse, déployée dans le sud. Un nouveau boulevard est L’avenue de Verdun, anciennement boulevard Marceau, Détail de décors en céramique Connerré-Courtalain sont fermées voie de chemin de fer. Une courte les années 1960. Le logement patronal tracé pour desservir la gare : c'est carte postale du milieu du XXe siècle (collection particulière). d’une maison de l’avenue. aux voyageurs, le train ne transportant portion de celle-ci, réhabilitée en che- et les bâtiments en moellons enduits aujourd'hui l'avenue de Verdun. Plus plus que des marchandises. Pendant min piétonnier, offre la possibilité de à gauche et à droite de la cour sont qu'une nouvelle rue, il est conçu dans quelques années, la gare désaffectée contourner l’avenue de Verdun. datables du 1er quart du XXe siècle. Ils l'esprit des promenades du XIXe siècle, est utilisée par une coopérative agri- sont visibles sur des photographies du pour aérer l'agglomération, offrir un cole. Les deux lignes sont finalement 6 USINE GANTOIS début du XXe siècle, ainsi qu'un très lieu de déambulation aux Connerréens fermées le 31 décembre 1977. Un Les origines de cette manufacture grand bâtiment fermant le fond de et donner une image attractive de la tronçon du Mamers‒Saint-Calais est connerréenne de toiles métalliques la cour, aujourd'hui remplacé par les cité vue depuis le train. Doté d'un plan partiellement remis en service pour (actuellement 25, rue de la Jatterie), constructions en tôle. Ce bâtiment, où d'alignement dès 1877, il est prolongé le train touristique de l'association nommée Bienvenu, puis Hechinger, se trouvaient les ateliers de tissage, se jusqu'au chemin du Breil vers 1895. Transvap, entre Connerré-Beillé et puis Pelletier, puis Hamot, puis présentait comme une vaste nef avec

16 17 gabarit, s'opère dans un second temps, principalement dans la 2e moitié du XIXe siècle. Au n°1 rue Ledru-Rollin, la maison de maître qui se distingue nettement du reste du bâti (construite en 1871 pour Félix Oudineau, d'après les matrices cadastrales) fut peut-être 2 celle d'un autre négociant. Le faubourg de Couasnon est donc un e Le faubourg de Couasnon au début du XX siècle, carte postale ancienne (collection particulière). Les maisons de la rue de Belfort. quartier profondément artisanal, prin- cipalement habité par des tisserands de chanvre dont les petites maisons se signalent par une cave où se trouvait le 1 3 8 FAUBOURG DE COUASNON en direction du Breil-sur-Mérize, soit développé sous l'influence de la métier à tisser, surmontée d'un rez-de- La cloche de l’ancien collège de filles, XVIIIe siècle 1 . L’école privée Sainte-Anne 2 . Le bâtiment des classes de l’école publique de filles 3 . Les origines du nom du faubourg, ont été pour l’essentiel construites famille Cohin, négociants en toiles chaussée surélevé habitable. En retrait Couasnon, demeurent obscures, de entre la réalisation du plan terrier* originaires de Thorigné, pour qui tra- des axes principaux, où se trouvent la même que le nom de la porte de ville de 1787 et du plan napoléonien de vaillaient alors plus de 5 000 tisserands majorité des équipements et com- au débouché de laquelle il s'est consti- 1836. L'homogénéité des parcelles et et fileuses, à domicile ou au sein de merces, Couasnon stigmatise une les caves voûtées, dont les portes en acte de 1730, une certaine demoiselle tué : la porte du Saulvage. Pour cette des maisons, très perceptible dans l'usine du Breil-sur-Mérize. En 1848, population défavorisée de Connerré, arc segmentaire* accusent le XVIIIe Agnès Fillette avait fait donation d'une dernière, il pourrait vraisemblable- cette rue, confirme qu'elle fut lotie Armand Cohin écrit ainsi qu'à Connerré les tisserands aux conditions de travail siècle. L’école est fondée en 1883 par maison située rue Haute (où l'ensei- ment s'agir d'une référence à un arbre, dans un laps de temps très court, travaillent pour lui 110 tisserands. très difficiles et aux revenus médiocres, les sœurs de la Charité d'Évron, alors gnement était déjà donné aux filles le merisier, ou à une auberge portant peut-être d'une seule initiative. Il est L'urbanisation de la rue de Belfort, en quelque sorte tenus à l'écart du chassées de l’école publique au profit depuis cinq ans) à une certaine Jeanne ce nom. Le faubourg de Couasnon s'est permis d'imaginer que ce quartier se avec de nombreuses maisons de même reste du bourg. Pendant longtemps, le d’institutrices laïques. Le propriétaire Roze, désignée par elle et le curé pour développé, en direction de Thorigné- faubourg de Couasnon s'attache une de la maison, M. Bigot, y réalise d’im- éduquer les filles, porter secours sur-Dué et le Breil-sur-Mérize, sur un réputation de "quartier déshérité" de portants travaux et fait construire des aux pauvres et visiter les malades. chemin médiéval reliant Bonnétable à Les maisons de tisserands de la rue Ledru-Rollin sur le plan Connerré. salles de classe. L'année suivante, la L'institution est ensuite confiée aux Une cave de tisserand, sous une cadastral napoléonien de 1836 (Archives départementales . Si on ne peut parler véritable- maison de la rue Ledru-Rollin. de la Sarthe, PC\091). supérieure Marie Rouyer obtient l'au- sœurs de la Charité d'Évron, vers les ment de faubourg avant l'édification 9 ÉCOLES DE FILLES torisation d'annexer un pensionnat de années 1780. Il ne reste aujourd'hui de la muraille de Connerré, à la toute La rue Michel Beaufils est bordée par douze élèves à l'école. Un "ouvroir" de l'ancien collège aucun vestige si ce fin du XVIe siècle, quelques maisons les anciennes écoles privée et publique (atelier pour filles) est construit en n'est, sans doute, la cloche du XVIIIe encore debout, mais fortement rema- de filles de Connerré. L'école libre de 1888. L'école, cédée à l’Enseignement siècle au nom du curé Gervaiseau. niées, sont antérieures (fin XVe - début filles Sainte-Anne, au n°31, érigée près catholique de la Sarthe, devient mixte Supprimé à la Révolution, l’établisse- XVIe siècle). de l’enceinte dont le jardin conserve un vers le milieu du XXe siècle. ment est remanié à plusieurs reprises, Toutefois, ce sont les longs aligne- beau vestige, occupe l'emplacement Un peu plus loin sur la gauche, l’école nécessitant de constants agrandisse- ments de maisons de tisserands qui de la maison du sieur Gervaiseau, curé publique de filles (actuellement école ments. La construction des bâtiments caractérisent principalement ce fau- de Connerré dans la 2e moitié du XVIIIe Jules Ferry) occupe l’emplacement actuels (comprenant trois classes et bourg. Celles de la rue Ledru-Rollin, siècle. Seules pourraient en subsister d’un ancien collège de filles. Par un une école maternelle dans le même

18 19 rachat des maisons et commerces voisins pour s'agrandir. En 1962, Maurice Prunier fait construire un grand bâtiment en béton à trois niveaux avec notamment une vaste

1 salle de cuisson pour les rillettes, comprenant 22 marmites de 100 kg chacune, encore en partie en place. En plus des ateliers de fabrication, l'usine comprend un quai de récep- tion, un abattoir, des chambres froides, L’un des trois vieux ponts. un atelier d'expédition, un monte-

2 3 4 5 charge, un vestiaire avec douche,

L’ancienne usine Prunier depuis la cour de l’école publique 1 . Une des marmites à rillettes estampillées Gasnier et Bruni (Paris), fours et fourneaux brevetés pour la des bureaux pour l'administration... confection de charcuteries 2 . Outils pendus au mur dans la cour de l’usine 3 . Un détail de l’ancienne boutique rue Michel Beaufils 4 . La boutique rue Michel Beaufils, Dans cet établissement industriel en d'éperon du côté face au courant. Ils 12 USINE ÉLECTRIQUE photographie du milieu du XXe siècle (collection Prunier) 5 . plein centre-bourg, on compte envi- passent généralement pour avoir été Enjambant le Dué au 23 rue des Vieux ron 150 employés avant son transfert édifiés en même temps que les rem- Ponts, le bâtiment se caractérise par ensemble) est lancée en 1885 et de Paris et Faidherbe et une usine Lhuissier, la famille Prunier développe dans l’ancienne usine Gantois, à partir parts, c'est-à-dire dans les dernières ses décors en briques, solin, bandeau, confiée à l'architecte Marcel Poivet et d'expédition en haut de la place de la une affaire florissante qui connaît un de 1972. L'usine actuelle, aujourd'hui années du XVIe siècle. Un document chaînages d'angles et encadrements aux entrepreneurs Fonteix frères. Il faut République (détruite). Maurice Prunier grand succès et exporte dans toute la entre les mains de la quatrième géné- de 1632, au sujet de la porte des Vieux harpés d'ouvertures en arc seg- ensuite attendre 1957 pour que la com- a travaillé chez son oncle dès l'âge de . En 1948 est créée la société ration Prunier, est un grand pour- ponts (qui ne portait pas encore ce mentaire*, qui donnent du relief aux mune lance la construction d'une école 11 ans, avant de reprendre une char- Prunier, entre Maurice et ses deux fils, voyeur d'emploi pour Connerré et sa nom) suggère toutefois le rajeunisse- façades. De l'ancien moulin Haut (ou maternelle distincte. Les bâtiments cuterie à Saint-Calais en 1927 pour Maurice et Albert. région. L'ancienne usine, dont il fut ment de leur construction de quelques Grand moulin), il ne reste probable- des classes (en rez-de-chaussée) et ensuite revenir à Connerré en 1931. Très vite, la petite charcuterie devient un temps envisagé de faire un musée, décennies, puisqu'il ne fait référence à ment plus rien. Le cartulaire (recueil de les logements d’institutrices (à étage), Devenue héritière du savoir-faire insuffisante : on procède alors au accueille ponctuellement des manifes- aucun pont mais mentionne un gué. chartes) de l’abbaye Saint-Vincent du sont accessibles depuis la rue Michel tations internes à l'entreprise. Beaufils par un portillon en pierre de taille, avec l’inscription "RF ECOLE 11 VIEUX PONTS L’ancien moulin Haut dessiné par François Legay de Prélaval en 1715, “Les deux moulins et le pont de Coneray", COMMUNALE". La cour de l’usine 1 . La façade en béton sur la rue Michel Beaufils 2 . Sortant du bourg intra-muros pour (collection Musées de Laval). gagner le faubourg du Groseillier, la 10 USINE PRUNIER rue des Vieux Ponts traverse l’île de la C'est en 1931 que Maurice Prunier Motte, emplacement supposé de l’an- reprend la charcuterie de détail Renard, cien château. Elle compte trois ponts située rue Michel Beaufils. Il est le construits en moellons, enjambant neveu d'Albert Lhuissier, l'homme à le Gué-aux-Ânes et le Dué. Du cœur l'origine de la renommée des rillettes du bourg vers l'extérieur, le premier de Connerré, lequel possède alors compte une arche, le second trois et le une charcuterie au carrefour des rues 1 2 troisième deux. Les piles sont en forme

20 21 Mans signale déjà, lors de la donation par Avesgaud de Connerré de l'église 2 paroissiale en 1100, la présence de moulins et concède aux moines la permission d'en construire un autre. S'ils ne sont cités que dès le début du XVIIe siècle, les moulins Haut et Bas, qui appartenaient à cette époque au chapitre cathédral du Mans, sont donc 1 3 probablement bien antérieurs. En L’ancienne usine électrique, état en 2018. Le carrefour du Groseillier au début du XXe siècle et l’ancienne tour de séchage des tuyaux des sapeurs-pompiers, carte postale ancienne (collection particulière) 1 . 1608, il est question, dans les registres Le faubourg du Groseillier sur le plan terrier de 1787 (Archives départementales de la Sarthe, 1 Fi 663) 2 . Une vue du faubourg 3 . du chapitre, de transformer le moulin à tan d'en Haut en moulin à blé. En 1865, Zacharie Vollet, propriétaire d'une petite blanchisserie de fil au fondations en l'agrandissant. D'après tion de quatre chambres. L'entreprise haute cheminée cylindrique en brique l'énergie électrique et la vapeur néces- encore très peu documentée. Roger chlorure, transforme le moulin en fila- le carnet des patentes industrielles, compte une cinquantaine de salariés. est visible sur des cartes postales saire à la fabrication du savon : on lit Verdier, dans ses écrits, ne doute pas de ture de lin et de chanvre et fabrique de l'usine compte alors 30 métiers pour En 1893, Desnos, Béalet et Linais, suc- anciennes. encore (difficilement) sur la façade l'ancienneté du site, puisqu'il évoque toiles. Suite à un incendie qui détruit le tissage du chanvre, roues et engre- cesseurs des Vollet à la tête de l'usine, C'est probablement en 1898 que la "Accumulateurs – Les spécialités des découvertes de tombes romaines totalement la fabrique dans la nuit du nages du moulin, machine à vapeur, obtiennent l'autorisation d'adosser un fabrique est convertie en usine de pro- Dlaw – Savon (?)". Par la suite, il est uti- dans ce secteur, qui selon lui pourrait 7 au 8 mai 1873, la préfecture autorise pareuse, cannetière, ourdissoir et bâtiment à l'usine, sur le Dué, pour y duction d'électricité, permettant au lisé comme atelier par la scierie Launay être le "premier" Connerré. Toutefois, Louis Vollet à la reconstruire sur ses bobinoir, ainsi qu'une maison d'habita- installer un moteur électrique. Une bourg de Connerré de bénéficier d'un voisine (grand bâtiment en parpaings ces hypothèses ne sont pas vérifiables éclairage électrique public particuliè- avec couverture cintrée), puis comme sans fouilles archéologiques. Quoi rement précoce. À cette occasion, le laverie et entrepôt par l'usine Prunier. qu'il en soit, plusieurs maisons du bâtiment pourrait avoir été en grande Remanié en 2020, il est pourvu d’un XVIe siècle, dont la "Grand Maison" L’intérieur du bâtiment, état en 2018 1 . Une des baies donnant sur la rue des Vieux Ponts 2 . Le plan de l’usine en 1865 (Archives départementales de la Sarthe, 7 S 153) 3 . partie reconstruit ou remanié puisque nouvelle toiture et la cheminée de située cour des Victoires, prouvent le décor de briques des façades invite l’ancien transformateur électrique est l’ancienneté du quartier, bordant une à une datation de la fin du XIXe siècle supprimée. modeste rue qui n’est autre que le ou du début du XXe siècle. D'après chemin médiéval du Mans à Chartres. une carte postale ancienne, la toi- 13 FAUBOURG DU GROSEILLIER Porte d’entrée de Connerré pour qui ture consistait alors en trois toits à Le Groseillier (orthographe variable arrivait du nord, le Groseillier comp- longs pans parallèles. La concession sur les plans anciens) est probable- tait plusieurs "magnifiques auberges" s’étend du bourg aux écarts puis aux ment, d'après le terrier* de 1787, l'an- abandonnées suite au percement de la communes environnantes, jusqu’aux cien nom d'une auberge extra-muros rue de Paris. années 1930 où l’usine devient obso- de Connerré. L'occupation des bords lète. Le bâtiment sert également de du Dué à cet emplacement est bien 1 2 3 savonnerie, la centrale fournissant antérieure à l’enceinte du bourg mais

22 23 pendant plus d'un siècle. Suite à son déplacement en 1965, la municipalité décide d’élever dans la cour un nouvel hôtel de ville, selon les plans de l'ar-

L’hôtel de ville et les bâtiments de l’ancien relais de poste puis gendarmerie. chitecte Philippe Gaubert : l’ancienne gendarmerie devient une annexe destinée à l'accueil des services médi- co-sociaux et des associations.

1 2 3 14 RELAIS DE POSTE dépendances portant pour enseigne 15 GRAND MAISON La Grand maison, élévation sur cour avec tour d’escalier 1 . La Grand maison côté rue 2 . La rue de Paris dans les années 1970 (Archives municipales de Connerré) 3 . Le grand bâtiment donnant sur le l'Image de saint-Jean dans le bourg Les origines de cet ensemble qui quartier du Groseillier est antérieur à de Connerré à l'embranchement semble avoir porté le nom de "Grand la Révolution, mais les remaniements des routes du Mans et de , maison", au 3-5 quartier du Groseillier, successifs rendent la datation diffi- [...] distribuée au rez-de-chaussée nous échappent encore totalement. ainsi que la lucarne en bois, accusent le 16 RUE DE PARIS place du Groseillier. Mais à partir de cile. Il correspond au corps principal une grande cuisine avec évier [...], Il s'agit vraisemblablement d'une XVIIIe siècle. D'autres encore, à linteaux L'aménagement de la route royale 1805, la construction du pont neuf et de l'ancienne auberge Saint-Jean, un salon à manger à cheminée avec demeure du XVIe siècle, comme l'in- droits, ont été remaniées ou percées entre Le Mans et Chartres, transforme de la rue de Paris déporte la traversée qui fut peut-être auparavant celle un vestibule, un petit cabinet, deux diquent la forme aiguë de la toiture aux XIXe et XXe siècles. La propriété abri- complètement le visage du quartier de Connerré vers le nord et permet le du "Groisilier", qui aurait donné son grandes caves sous solives avec et la tour d'escalier postérieure. Les tait l'auberge des Victoires au moins est de Connerré, jusqu’ici peu urba- développement d'un nouvel axe, selon nom faubourg. Le 24 janvier 1816, escalier, 3 chambres à feu et 2 cabi- ouvertures ont connu de multiples depuis le XVIIIe siècle. Suivant un acte nisé. Dans un premier temps, la route le plan d'alignement dressé en 1824 Jean-Julien Gourmy, maître de poste nets par le haut, grenier sur le tout, remaniements : certaines, chanfrei- de vente du 7 janvier 1787, la veuve de emprunte encore provisoirement les (approuvé par ordonnance royale du aux chevaux et maire de Connerré, une écurie, des bâtiments, une cour nées, peuvent dater de la construction ; Pierre Caradret marchand aubergiste vieux ponts, débouchant ainsi sur la 6 février 1827). Sur le plan cadastral de achète l'auberge, "une maison avec de forme triangulaire avec un bâti- d'autres, en arc segmentaire* délardé, achète aux La Ronce la "Grand Maison" ment construit à neuf et écurie [...]". à Connerré. Les Caradret font agrandir Il y déplace le relais de poste qui les bâtiments d'écuries, d'étables et La rue de Paris dans l’axe du clocher. L’ancienne gendarmerie avant les transformations semble avoir occupé, précédemment, La cour des Victoires dans les années 1900, autres dépendances, donnant à la de la 2e moitié du XXe siècle (collection particulière). la grande hôtellerie du Plat d’Étain carte postale ancienne (collection particulière). cour des Victoires (derrière la maison) située intra-muros. ses dimensions actuelles. Les deux Il faut attendre les années 1840 pour ailes de bâtiments perpendiculaires au que la commune rachète l'ancienne logis principal ont été profondément auberge Saint-Jean pour en faire la remaniées, voire reconstruites, dès la gendarmerie. Les bâtiments sont 2e moitié du XIXe siècle pour y créer de remaniés et une tour d'escalier, qui ne modestes logements. Jusqu'au milieu figure pas sur le cadastre napoléonien du XXe siècle, la cour des Victoires est de 1836, est ajoutée, s’inspirant mani- un quartier défavorisé de mauvaise festement de la Grand maison voisine. réputation. La gendarmerie reste dans ces locaux

24 25 l’Huisne, parallèle au cours du Dué, 19 ANCIENNE MAIRIE aujourd’hui interrompu par le passage Cet emplacement (actuellement 2 rue de la rocade. Composé de petites mai- Faidherbe) était occupé sous l'Ancien sons et de jardins clos en bordure de la 1 2 Régime par une auberge où pendait rivière, il conserve un cachet presque l'enseigne de l'Image, ou Image Notre- rural. Dame (citée dès 1613). En 1781, une certaine Marie Garnier vend l'Image Plan du pont de la rue de Paris par Destourmeau, 1805 (Archives départementales de la Sarthe, 2 S 68). 18 TANNERIES à Charles le Proust, fermier général L'activité du tannage à Connerré du prieuré* de Connerré, lequel la remonte au Moyen Âge, sans qu'on déclare ensuite au registre du ter- puisse la dater avec plus d'exactitude. rier* de 1787, mentionnant diverses

1836, un premier tronçon de la nou- 17 FAUBOURG DE LA ROCHELLE Un document de 1455 mentionne "la 3 4 chambres reliées par une galerie. Ce velle rue est déjà bordé de maisons. Le terme Rochelle pourrait signifier rue de la tannerie". La "remembrance Les tanneries en bord du Dué, carte postale du début du XXe siècle (collection particulière) 1 . Le séchoir type d’aménagement, fréquent dans L'urbanisation de la rue de Paris, axe roche ou château, selon une topony- de la châtellenie, fief et seigneurie de en briques de l’ancienne tannerie Dady du faubourg de la Rochelle 2 . Le séchoir en bois de l’ancienne les anciennes auberges, a disparu à tannerie Quatecous, derrière la rue Faidherbe 3 . Détail du système de ventelles orientables du séchoir primordial jusqu'à la construction de mie largement admise : pourrait-il Connerré" (1613-1683) fait également de la tannerie Quatecous 4 . Connerré, sauf à l’arrière de l’ancien la déviation en 1968, se prolongera s'agir d'une évocation d'un mégalithe référence à plusieurs tanneries. À l'oc- Plat d’Étain, actuellement 20-22 rue tout au long des XIXe et XXe siècles. Son néolithique comme on en trouve plu- casion d'une enquête statistique de Faidherbe (non visible depuis la rue). développement est assez considérable sieurs autour de Connerré ? Ou encore 1811, le maire de la commune écrit un cuir de bonne qualité, fabriqué avec Nicolas Hermé, marchand tanneur. En L’auberge est démolie et une nouvelle puisqu’elle s’étire aujourd’hui sur plus d'une référence à l'ancien château que les tanneries de Connerré existent de la chaux puis avec du tan, c’est-à- 1876, Jérôme Dady, fait reconstruire maison est construite dans les années d’un kilomètre, jusqu’à la limite du ter- féodal de Connerré, que l'on situe "d'un temps immémorial" et étaient dire de l’écorce de chêne broyée en le séchoir du faubourg de la Rochelle, 1840, dont subsiste la façade sur la rue ritoire communal. communément sur l'île dite la Motte ? autrefois "une fabrique assez consé- poudre dans les moulins des environs. visible depuis le pont : il s’agit d’un Faidherbe. En 1908, la municipalité En descendant la rue de Paris, qui Le faubourg se développe le long d’un quente : on y en comptait 15 à 18" (de L'activité aurait beaucoup diminué à bâtiment en pan-de-bois hourdé de de Connerré cherchant une nouvelle pointe en direction du clocher de chemin en direction de la vallée de petites dimensions). On y produisait l'époque de la Révolution. brique, facilement reconnaissable. mairie, profite de la mise en vente de l’église, plusieurs éléments sont à Au début du XIXe siècle, le bourg compte Un système de ventelles, planchettes la maison abritant alors une quincaille- remarquer. Au n°73, l’ancien garage trois tanneries, toutes dessinées sur le de bois orientables laissant passer un rie. Il s'agit en effet d'un emplacement automobile Rambaldi, construit autour cadastre napoléonien de 1836 : une courant d’air, permettait de faciliter Un détail Art déco de la façade Le faubourg de la Rochelle, carte postale du début de 1930, présente une façade écran de l’ancien garage Rambaldi. du XXe siècle (collection particulière). située rue de La Rochelle, rive droite le séchage des peaux. Cette tannerie, avec de discrets ornements art Déco*. du Dué, et deux autres derrière la rue assez importante, comprenait onze L’ancienne mairie au carrefour du Lion. Le cimetière est aménagé un peu plus Faidherbe, rive gauche. Les trois (deux fosses et quatorze cuves pour le trem- bas en 1832. Très dépouillé, son seul subsistent partiellement, la troisième page des peaux. De l’autre côté du Dué, décor est la grande croix centrale en est démolie en 1880) sont étroitement moins visible, le séchoir en bois d’une pierre à fût cannelé. Dans la partie liées aux Dady, principale famille de seconde tannerie vendue par François basse de la rue, les maisons gagnent en maîtres-tanneurs à Connerré à cette Dady à Adolphe Quatecous, est recons- hauteur et en ornementation : balcon période. L'entreprise Dady démarre truit en 1885. La tannerie Quatecous, en fer forgé, lucarnes, œil-de-boeuf à peut-être en 1776, avec l'acquisition qui fonctionne jusqu’à la Seconde volutes, agrafes* sculptées d’une lyre et par François Dady d'une tannerie pro- Guerre mondiale, est la dernière en d’un collier de harnachement… venant de la succession de Charles- activité à Connerré.

26 27 puisqu'on n'y trouve aucune industrie à l'inverse des autres faubourgs de Connerré.

21 PRESBYTÈRE Curieusement situé à bonne distance 1 de l’église, le presbytère se trouve tou- jours aujourd’hui au 3 rue de la Gare. 1 2 3 Bien qu’un presbytère soit cité dès L’horloge publique dans les combles de l’ancienne mairie 1 . L’escalier de l’ancienne mairie 2 . Détail des 1100, la charge de la paroisse aurait armoiries de Connerré sculptées sur la façade 3 . été ensuite assumée par les moines du prieuré*, avant qu’un curé soit à nou- veau établi à Connerré, semble-t-il au de choix pour l'hôtel de ville, à l'entrée de Connerré : d'azur semé de fleurs de 2 3 XVe siècle. Un nouveau presbytère fut du bourg en arrivant du Mans, à la lys d'or et de clefs d'argent) sont sculp- Le vieux pont sur l’Huisne au bout du faubourg Le café de l’Ouest démoli en 1939 pour agrandir le carrefour du Lion, carte postale du début du alors construit, semble-t-il déjà à cet du Lion en 1814, élévation et plan (Archives XXe siècle (collection particulière) 1 . Un détail d’une façade du faubourg, à motifs en losanges proue d'un îlot donnant sur l'impor- tées au-dessus de la porte, dans un écu départementales de la Sarthe, 3 O 201). de briques 2 . Une maison à pan coupé du faubourg 3 . emplacement. Si la volumétrie et les tant carrefour du Lion. Deux projets placé sur un cuir* découpé surmonté façades actuelles de la demeure pour- de rénovation sont réalisés, par les d'une couronne, entre deux rameaux raient dater de la fin du XVIIIe siècle, il architectes Berthelot et Ricordeau. de chêne et d'olivier. Aux angles de la s'agit vraisemblablement d'un édifice Ce sont les plans d'Auguste Ricordeau façade, sous la corniche, sont placés 20 FAUBOURG DU LION l’implantation de la gare de Connerré- reconstruit, le faubourg reçoit son plus ancien reconstruit ou très remanié. qui sont retenus par la municipalité. deux médaillons richement ornés, por- C'est l'ancien hôtel du Lion d'Or, situé Beillé, au-delà de l’Huisne, sur la ligne plan d’alignement, des bâtiments for- Les travaux, comprenant l’aménage- tant les initiales RF pour République intra-muros contre la porte de ville Paris-Brest, la reconstruction du pont, mant un étranglement au carrefour ment de la mairie au rez-de-chaussée Française. La toiture présente une donnant sur l'ancien grand chemin du jusqu’ici totalement négligée, devient du Lion sont abattus. C’est alors que Le presbytère 1 . Détail d’une cheminée et d’une salle des fêtes à l'étage, sont certaine complexité pour s'adapter au Mans, qui a donné son nom à la porte une priorité. En l’espace de deux ans se constitue le quartier tel que nous du presbytère, XVIIIe siècle 2 . réalisés entre juin 1909 et septembre bâtiment de plan trapézoïdal, tribu- et au faubourg qui s'est développé seulement, en 1858-1859, le pont est le connaissons aujourd'hui, avec une 1910. taire de la forme de la parcelle. dans son prolongement. L’ancien continuité de bâtiments sur plus de La principale transformation est la Emprunter le passage souterrain pour chemin du Mans et celui de Tuffé, 300 mètres. construction d'une façade dans le rejoindre le faubourg du Lion. traversant l’Huisne sur un vieux pont L’ancien hôtel du Lion d’Or, carte postale du début du D'après les recensements, les habi- XXe siècle (collection particulière). style solennel des édifices publics de en pierre, débouchaient dans ce fau- tants du faubourg sont, jusqu'au la Troisième République. Elle présente bourg, principale porte d’entrée de début du XXe siècle, des artisans, une unique travée, une porte en anse La maison transformée en mairie avant travaux, carte Connerré. Le quartier, alors peu bâti, principalement des tisserands (très postale des années 1900 (collection particulière). de panier et une fenêtre en arc seg- semble s’assoupir après la création présents dans tous les faubourgs de 1 mentaire*, surmontées de l'horloge. de la route royale qui l’évite, le pont Connerré), des journaliers et cultiva- Les angles et les ouvertures sont étant à la même époque partielle- teurs. On relève également la présence soulignés de chaînages harpés en cal- ment ruiné et impraticable, remplacé de nombreux employés du chemin caire, deux bandeaux et une corniche par un passage à gué dangereux qui de fer, liée à la proximité de la gare. moulurée structurent la façade. Les entraînera nombre d’accidents. C’est Bien que l'activité agricole recule à armoiries de la ville (qui sont celles du l’arrivée du chemin de fer, en 1854, qui mesure que le faubourg se développe, chapitre* du Mans, autrefois seigneur sort le quartier de sa torpeur : avec celui-ci demeure un quartier artisanal, 2

28 29 En effet, un plan de 1771 indique, sur la façade postérieure, une excroissance 2 drements de briques. Les deux travées qui pourrait peut-être correspondre à latérales comprennent chacune une une tour d'escalier, évoquant les logis porte en plein cintre surmontée d'un des XVe-XVIe siècles. Le presbytère est oculus. L'ensemble comprend éga- amputé de ses domaines fonciers à lement, près du Dué, une ancienne la Révolution et sert très temporaire- buanderie et un lavoir. ment de caserne pour la gendarmerie à cheval, avant d’être restitué au curé 24 AVENUE CARNOT pour ne plus changer d’affectation par Il s’agit de l’ancienne route royale éta- e la suite. 1 3 1 2 blie à la fin du XVIII siècle, qui allait

Le corps de bâtiments, orienté à Le logement des instituteurs de l’école de garçons 1 . Les bâtiments d’école depuis la cour 2 . Les plans Les anciens bains-douches 1 . Plan de l’élévation des bains-douches, par Raymond Baroin, 1953 (Archives considérablement modifier le visage l'est, comprend un logement, une d’un projet de surélévation des classes non réalisé, par R. Gagnault en 1937 (Archives départementales départementales de la Sarthe, 83 W 24) 2 . du bourg de Connerré. Des maisons s’y de la Sarthe, 1 FP 126) 3 . remise et une grange, le tout couvert établissent tout au long des XIXe et XXe de toits à longs pans et à croupes. La siècles. La perception qui nous en est maison compte quatre travées sur donnée a été largement bouleversée chaque façade ainsi qu'une corniche tecte Pascal Vérité. La première pierre être ouverte à l'école de Connerré. à l'architecte Raymond Baroin. Les M. Georges Meillant à la commune, est par les aménagements destinés à faci- de briques. Les ouvertures, en arc est posée le 8 avril 1875, les travaux L'architecte départemental Paul travaux, divisés en six lots, sont lan- finalement choisie pour être démolie liter et sécuriser la circulation. La prin- segmentaire*, présentent un appui en sont terminés et acceptés début 1876. Grosch, puis son successeur Cagnault, cés en 1949 (Louveau et Corbin pour et laisser place au dispensaire. Les cipale modification est l’établissement pierre de taille et un encadrement de La nouvelle école comprend la grande sont sollicités pour étudier le projet la maçonnerie, Fouquet pour la char- plans et devis sont dressés en 1953- de la rocade dans le prolongement de briques. Le comble est éclairé par deux maison d'habitation à trois travées et à d'une surélévation du bâtiment des pente) et inaugurés le 15 juillet 1950. 1954 par l'architecte Raymond Baroin l’avenue. En effet, avec la généralisa- lucarnes en bois. toiture brisée (dont une pièce est réser- classes, mais le devis est trop élevé. La mixité n'est mise en place dans les du Mans. Les travaux de construction tion de l’automobile, le carrefour du vée à la mairie) ainsi que les deux salles Il faut attendre 1938 pour que la écoles primaires de Connerré qu'en sont adjugés en février 1955 et la Lion, virage serré en bas d'une forte 22 ÉCOLE DE GARÇONS de classe accolées, toujours visibles commune achète la maison voisine, 1963. réception définitive du bâtiment est pente, devient particulièrement acci- Il faut attendre 1847-1848 pour que la aujourd'hui. actuellement 18 rue de la Gare (mai- prononcée en 1958. dentogène. Les maisons du carrefour commune procède à l'acquisition de Rapidement, les bâtiments s'avèrent son reconstruite en 1873 d'après les 23 BAINS-DOUCHES L’édifice de plan rectangulaire, situé au sont très régulièrement heurtées de maisons à l'entrée du faubourg du Lion de nouveau trop exigus : en 1881, le matrices cadastrales) pour loger les Au sortir de la Seconde Guerre mon- 50 rue de la Gare, compte trois niveaux plein fouet et plusieurs morts sont à pour y installer l'école des garçons. conseil municipal décide d'agrandir instituteurs adjoints. diale, la municipalité de Connerré d'élévation. Le soubassement abritait déplorer. Aussi, dès les années 1930, L'histoire de l'école Jean Rostand (16- le logement dans une des classes et Pendant la Seconde Guerre mondiale, décide de doter la commune d'un les douches et salles de bain, au rez- l'administration étudie plusieurs pro- 18 rue de la Gare) est celle d'une école de construire deux nouvelles salles de nouvelles classes, peut-être provi- dispensaire et de bains-douches. de-chaussée se trouvaient la salle d'at- jets pour une déviation complète du toujours trop petite au vu de la crois- de classe et un préau dans la cour. soires, sont édifiées dans la cour de L'emplacement d'une maison de tente, la salle de consultation et une bourg. Un accident particulièrement sance de la population de Connerré, Toutefois, les ressources nécessaires l'école et payées par le service des la rue de la Gare, dévastée par un annexe, ainsi que les pièces à vivre du violent, le 8 juillet 1938 (un camion-ci- elle sera sans cesse agrandie aux XIXe manquent : on se contentera donc, en Réfugiés, mais détruites par un incen- bombardement, est envisagé pour la logement du médecin, l'étage accueil- terne s'écrase sur une maison, tuant et XXe siècles. En 1874, la municipalité 1891, de convertir la salle de mairie die le 15 novembre 1947. Le projet de construction, mais le projet est sus- lait le reste de l’habitation (chambres, deux personnes), marque fortement fait procéder à sa démolition complète en classe, la mairie étant transférée reconstruction d'un bâtiment à usage pendu dans l'attente de l'estimation cabinet de toilette et débarras). La les esprits et accélère les procédures. pour en construire une nouvelle plus dans un local provisoire. En 1931, de salles de classe, vestiaire, cuisine et des dommages de guerre. Une autre façade principale présente cinq tra- Toutefois, faute de moyens suffisants et spacieuse, selon les plans de l'archi- une quatrième classe de garçons doit réfectoire est confié par la commune maison dans la même rue, léguée par vées d'ouvertures soulignées d'enca- par peur de nuire au commerce local,

30 31 lexique (du n°25 au n°41), construits au début du XXe siècle, au niveau du pont sur- ROGER Abside : extrémité saillante d'un courants tels que le gothique plombant l’ancienne voie ferrée. Les VERDIER bâtiment, en demi-cercle ou polygonale, rayonnant ou le gothique flamboyant, façades sur rue sont assez austères, généralement d'une église (derrière se démarquant essentiellement par 1 (1899-1995) le chœur). la forme des baies. mais les décrochements réguliers Agrafe : ornement en relief mouluré Lambrequin : ornement découpé en des toitures à cause de la pente, ainsi Né à Connerré le 11 janvier 1899, semblant agrafer les moulures d'un arc. bois ou en métal fixé en bordure d’une que les lucarnes des façades sur cour, élève au lycée du Mans qu’il quitte toiture ou au linteau d’une baie. Arc segmentaire : (ou arc surbaissé) arc offrent un certain pittoresque. Plus sa classe de troisième achevée, couvrant une baie fait d’un segment de Néogothique (architecture) : style bas, au n°5 de l’avenue, une maison Roger Verdier est un autodidacte cercle inférieur au demi-cercle. architectural en vogue en France dans L’accident de 1938 en bas de l’avenue Carnot (Archives départementales de la Sarthe, 2 S 672). la 2e moitié du XIXe siècle, mettant à bourgeoise, coiffée pour sa partie de la recherche. En parallèle Art Déco (architecture) : mouvement artistique des années 1910 à 1930 l’honneur les formes et les décors de centrale d’un toit en pavillon (à quatre d’une vie professionnelle assez l’architecture gothique de la fin du Moyen pans égaux), est parfois appelée "le chaotique, où il s’essaie à divers caractérisé par une certaine stylisation et géométrisation des formes à des fins Âge, caractérisée notamment par l’arc on ne procède qu'à l'élargissement longement de l'avenue Carnot. Large petit château de Connerré". Elle a métiers, il consacre plus de essentiellement décoratives. brisé et la voûte sur croisée d’ogives. du carrefour, avec l'expropriation et brèche (plus de 30 m) dans le bourg, été construite en 1898 par la famille soixante années de sa vie à étudier partie supérieure d’un élément Art Nouveau (architecture) : mouvement Pinacle : architectural, généralement en forme la démolition de plusieurs bâtiments, la route sépare désormais très distinc- Beaufils, dont un membre, Michel, l’histoire du Maine, sa toponymie, artistique de la fin du XIXe siècle et du de pyramide effilée, récurrente dans tement le faubourg du Lion du reste fut élu maire de Connerré en 1945 et début du XXe siècle caractérisé par son notamment le Café de l'Ouest, dont ses antiquités, sa culture, ses l’architecture gothique ou néogothique. la saillie sur la voie publique était très de l'agglomération. Vitrine de la ville, a laissé son nom à une rue du bourg. traditions, sa langue, son folklore. refus de l’académisme, l’inspiration de la nature et l’esthétique des lignes courbes. Prieuré : dépendance d'une abbaye, importante (1939). la médiathèque et salle de spectacle De taille relativement modeste, elle se Il publie lui-même plusieurs livres comprenant un petit nombre de moines Chapitre : assemblée de clercs appelés Il faut attendre les années 1968-1969 La Passerelle est édifiée en 2015 par distingue néanmoins par l’élaboration concernant notamment les sites de (ou moniales) placés sous l'autorité chanoines, attachés au service d’une d'un prieur (ou d'une prieure), lui-même pour voir finalement la concrétisation les architectes Lionel et Laurent Vié de ses toitures et ses décors, alternant l’Antiquité et du Haut Moyen Âge cathédrale, d’une collégiale ou d’une subordonné à l'abbé. du projet de déviation et en finir avec (Angers), à l’emplacement d’une mai- brique et pierre de taille. en Sarthe. Il a laissé son nom à une basilique. e Retable : du latin retro tabula altaris la "tragique réputation" du carrefour son bourgeoise du XIX siècle. Avec prudence, traverser l’avenue rue du bourg de Connerré. Tour Courtine : dans l’architecture militaire, qui signifie en arrière de l’autel. Décor pan de mur d’enceinte entre deux tours. de Connerré. Plusieurs maisons sont Plusieurs maisons de l’avenue sont à Carnot ou bien emprunter de nouveau à tour prospecteur, archéologue, architecturé vertical formant la contre à nouveau démolies pour permettre remarquer, à commencer par une série le passage souterrain, pour regagner le linguiste, écrivain, conteur, il édite Cuir : motif ornemental en forme de table de l’autel d’un édifice religieux, le franchissement du Dué dans le pro- de dix modestes logements ouvriers point de départ. de nombreux ouvrages manuscrits cuir ou de métal découpé aux rebords il comprend généralement un cadre et, enroulés, support fréquent pour des au centre, un tableau ou un décor sculpté. accompagnés de dessins, au armoiries. premier rang desquels d’importants Romane (architecture) : style Fabrique : organisme regroupant des architectural apparu au Xe siècle et en volumes consacrés à la période paroissiens (laïcs et religieux) chargés vigueur jusqu’à l’avènement du gothique L’avenue Carnot 1 . La maison Beaufils 2 . La salle de spectacle et médiathèque la Passerelle construite en 2015 3 . gallo-romaine et aux mottes d’administrer les biens de la paroisse et à la fin du XIIe siècle. Il se caractérise et fortifications en terre dans en particulier de gérer la construction et notamment par l’emploi de la voûte l’entretien de l’église. en berceau, la voûte d’arête et la baie le Maine. Il reçoit en 1989 le surmontée d’un arc en plein cintre. neuvième prix Albert-Dauzat pour Fief : bien, revenu ou terre concédé par un seigneur à son vassal. Shed : type de couverture des l’Onomastique française. Gothique (architecture) : style bâtiments industriels, présentant un architectural né en Ile-de-France et utilisé profil en dents de scie, alternant pente de la fin du XIIe au début du XVIe siècle, faible et pente forte vitrée. 1 Roger Verdier photographié en 1985 caractérisé notamment par l'emploi de (collection Alain Rocheron). Terrier : registre, accompagné de l'arc brisé, de la voûte sur croisée d'ogives plans, contenant la description des

1 2 3 et de l'arc boutant. Il inclut plusieurs terres dépendant d’une seigneurie.

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a e Place de la électrique 14 c r Vibraye a République LE MANS Connerré Le ué M 12 e Rue du Luart u 1 13 R 3 Faubourg Bouloire Poterie Rue des Vieux Ponts Église Saint- Imp. du Dué du Groseiller R 2 u Symphorien Guilmet e 11 d u St-Calais P ier e s Enceinte Vieux t uis it Lh urbaine ponts T A. ra e i ac 10 R n Pl u 4 e VENDÔME Usine M ic Prunier h R e u l e B Le Pays d’art et d e Écoles u a 9 Se uf de filles rg i d’histoire du Perche e ls A n v t e Lo n u La rue de Paris, Sarthois appartient au u is s e M fil d a u carte postale de e n a t e V ie Le ué réseau des Villes et Pays e n B rd . 1906 (collection u M Voie ferrée n d’art et d’histoire. ue particulière). A R ve 5 nu e Pa Le ministère de la Culture, Direction générale des Patrimoines, s e te ri u te Le r at ué J a attribue l’appellation Villes et Pays d’art et d’histoire aux la ux e s d ne R e collectivités qui animent leur patrimoine. Il garantit la u u R e

d u compétence des guides-conférenciers et des animateurs de C a Document édité en 2020 par le Pays d’art et d’histoire du Perche Sarthois à d ra l’architecture et du patrimoine, ainsi que la qualité des actions n S 3000 exemplaires, sur papier issu de forêts gérées durablement, certifié PEFC. o A la ve i proposées. Aujourd’hui un réseau de 202 villes et pays offre n re ue Rédaction : Pierrick Barreau, chargé de mission Inventaire du patrimoine. P as son savoir-faire sur toute la France. te Suivi éditorial : Sylvie Lemercier, animatrice de l’architecture et du Patrimoine. ur Avenue n i 7 l de Verdun l Crédits photographiques sauf mentions contraires : Région des Pays de la Loire - À proximité, les pays de la Vallée du Loir, Coëvrons-Mayenne, o e i R R u r Inventaire général. Pierre-Bernard Fourny, (photographies). Virginie Desvigne e u e t d t r du Vignoble Nantais ainsi que les villes de Vendôme, u a d Faubourg R J u e D A 8 e (plan des fortifications). s r a v L C l de Couasnon u D e h e e n e a Le Mans, Laval, Angers, Saumur, Nantes, Saint-Nazaire, m l s n e u d u u R z a s e u y Remerciements : au service régional de l’Inventaire des Pays de la Loire, t m e R e C r d t e a u d r C e e t R Guérande et Fontenay-le-Comte bénéficient de l’appellation e r V P Be à l’équipe municipale de Connerré et aux agents communaux, aux Archives b e e l l a l lb rd 8 c fo A e r A u M d t e ai e n u départementales de la Sarthe, aux Musées du Mans, aux Musées de Laval, Villes et Pays d’art et d’histoire. u u 19 R R 6 45 aux habitants, commerçants et entreprises de la commune pour avoir Pour enrichir votre découverte, le Pays d’art et d’histoire du Usine Gantois chaleureusement ouvert leurs portes et fait part de leurs connaissances et y Perche Sarthois et ses guides-conférenciers, en partenariat z n souvenirs, ainsi qu’aux propriétaires de cartes postales et autres documents a e h avec les offices de tourisme, vous proposent des animations ri C qui ont bien voulu partager leurs collections. te e at Ru u J e R parmi lesquelles des balades et visites des communes la J e ea d R n e u M u e R e rm à destination des visiteurs individuels du printemps à J Photo de couverture : vue intérieure de l'ancienne usine Prunier construite en 1962 e oz

an : ITF Imprimeurs Des Signes / Impression - agence d’histoire et d’art Pays des Villes et graphique selon charte - Pollen Derré : Carole Réalisation l l’automne et toute l’année pour les groupes. o M au n°20, rue Michel Beaufils. n N g e a rm P l o

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a M ´´En décembre 1862, lors de l’ouverture de la place à l’emplacement du cimetière abandonné depuis 25 ans, des sarcophages en pierre furent découverts, dont l’un en roussard, d’autres en calcaire coquillier. Une dizaine de plaques, boucles ou fibules furent extraites des tombes, avec une perle de verre bleu (…). Ainsi, Connerré, dans l’Antiquité, était très habité, et pas par n’importe qui... ´´ Roger Verdier, La Cénomanie gallo-romaine, t. III, Le Mans : éditions du Racaud, 1984, p. 156

Fondé en 1964 par André Malraux, l’Inventaire général du patrimoine culturel a pour mission de “recenser, étudier et faire connaître” le patrimoine urbain, architectural, artistique et mobilier de la France. Depuis 2004, cette compétence a été transférée aux Régions. Ainsi, la Région des Pays de la Loire poursuit cette mission sur l’ensemble du territoire régional, en partenariat avec les communes et leurs groupements, les Départements, les Pays. Les résultats des études d’inventaire réalisées forment des dossiers largement documentés sur les œuvres retenues accessibles à tous.

Situé au nord-est de la Sarthe, le Pays du Perche Sarthois forme un territoire de transition et de diversité à la limite des aires géographiques du Maine, de la Normandie et du Val de Loire. Il offre une mosaïque de paysages, des collines du Perche au plateau calaisien, dont il résulte une grande variété architecturale. Depuis 2006, le Pays mène, en partenariat avec la Région des Pays de la Loire, l’inventaire du patrimoine de son territoire. En 2017, une nouvelle étude a été engagée afin d’étudier les bourgs, à travers leur morphologie, leur architecture et leurs relations avec l’espace rural. Retenu parmi onze autres bourgs pour une étude approfondie, Connerré est une ancienne cité close positionnée sur un carrefour très important. Lieu de passage et d’étape, malmené par les guerres et les incendies, le bourg s’est considérablement transformé et développé au cours des XIXe et XXe siècles mais conserve un patrimoine varié, notamment industriel. Ce circuit vous propose de partir à la découverte d’une partie de ce patrimoine identifié pendant l’inventaire. Majoritairement privés, les lieux présentés sont plus ou moins visibles de la voie publique. Merci de ne pas pénétrer à l’intérieur des propriétés et de respecter l’intimité des habitants.

Pays d’art et d’histoire du Perche Sarthois 24 avenue de Verdun, 72400 La Ferté-Bernard 02 43 60 72 77 / [email protected] www.perche-sarthois.fr

Mairie de Connerré Rue de l’Abreuvoir, 72160 Connerré 02 43 89 00 66 / [email protected]