Département de la HAUTE-SAVOIE COMMUNE d’

SARL SCIERIE TOURNIER (Travail du bois)

EENNQQUUÊÊTTEE PPUUBBLLİİQQUUEE N° T.A. : E 14000002 / 38

DEMANDE D’AUTORISATION AU TITRE DES INSTALLATIONS CLASSÉES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (I.C.P.E.)

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR + SES CONCLUSIONS MOTIVÉES

Dominique MISCIOSCIA

Commissaire Enquêteur SOMMAIRE

RAPPORT

I) GÉNÉRALITÉS CONCERNANT L’ENQUÊTE

Préambule / Objet de l’enquête …………………………………………………………………………………… p. 4 à 6 Cadre juridique …………………………………………………………………………………………………………….. p. 7 Nature et caractéristiques du projet …………………………………………………………………………….. p. 8 à 13

II) ORGANISATION ET DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE

Pièces présentées à la consultation …………………………………………………………………………….. p. 14

Mesures de publicité ……………………………………………………………………………………………………. p.15

Modalités de consultation du public …………………………………………………………………………….. p. 16

Déroulement de l’enquête et clôture des opérations …………………………………………………… p. 16 à 17

III) ANALYSE DES OBSERVATIONS

Recensement des opérations ……………………………………………………………………………………….. p. 18

Analyse des observations recueillies :....……………………………………………………………………..…. p. 18 à 20

Remarques diverses …………………………………………………………………………………………………….. p. 20

CONCLUSIONS MOTIVÉES

A. RAPPEL SUCCINCT DE L’OBJET DE L’ENQUÊTE …………………………………………………………… p. 22 à 23

B. MOTIVATION ET FORMULATION DE L’AVIS ……………………………………….…………………….. p. 23 à 24

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Département de la HAUTE-SAVOIE

COMMUNE d’ORCIER

SARL SCIERIE TOURNIER (Travail du bois)

EENNQQUUÊÊTTEE PPUUBBLLİİQQUUEE N° T.A. : E 14000002 / 38

DEMANDE D’AUTORISATION AU TITRE DES INSTALLATIONS CLASSÉES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (I.C.P.E.)

Dominique MISCIOSCIA

Commissaire Enquêteur

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I / GÉNÉRALITÉS CONCERNANT L’ENQUÊTE

I.1. Préambule

Orcier est une petite commune du département de la Haute-Savoie, en région Rhône-Alpes, dépendant de l’arrondissement de Thonon-les-Bains et du canton de Thonon-les-Bains-Ouest.

Elle s'étend sur 940 hectares et compte 790 habitants depuis le dernier recensement de la population datant de 2009. Avec une densité de 84,1 habitants par km², Orcier a connu une hausse de 15 % de sa population par rapport à 1999, soit une variation annuelle moyenne de 1,5 %.

Le village qui s’élève à une altitude moyenne de 653 mètres, est situé à une dizaine de kilomètres de Thonon-les-Bains et à une trentaine de kilomètres de Genève.

Fig.1 Situation d’Orcier (Carte Michelin)

Forte d'une importante activité économique, Orcier est une commune où l'agriculture de montagne et le travail du bois et du métal sont deux secteurs dominants. Elle est constituée d'une partie basse autour du chef-lieu, et d'une partie à plus haute altitude, qui occupe le flanc ouest de la montagne d'Hermones à 1413 mètres.

Le nombre de logements sur la commune était estimé à 380 en 2007. Ces logements se composant de 307 résidences principales, 40 résidences secondaires ou occasionnelles ainsi que 33 logements vacants.

Bordant et dominant le bassin Lémanique, Orcier appartient à la Communauté de Communes des Collines du Léman qui fédère sept communes du Chablais:

Allinges, Armoy, Cervens, , Le , Orcier et .

Entre le lac Léman et le massif des Hermones, le territoire de cette dernière s'étend sur plus de 6000 hectares et regroupe une population de plus de 11 000 habitants. Elle connait actuellement une forte augmentation de sa population qui entraîne le développement de zones résidentielles périurbaines venant prolonger les bourgs et hameaux existants. Les espaces agricoles et forestiers continuent néanmoins de marquer fortement l'identité paysagère du territoire.

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Fig.2 Carte de la communauté de communes du Léman (Source Mairie d’)

La commune d’ORCIER appartient à une zone Natura 2000 (zones humides du Bas Chablais). Elle est également concernée par 3 ZNIEFF de type I et 2 ZNIEFF de type II. Toutefois, aucune de ces différentes zones n’intercepte les installations en question ou leurs abords immédiats.

Il n’existe aucune zone de protection du patrimoine (sites classés ou inscrits à l’inventaire des monuments historiques) sur cette commune.

Le site de l’établissement s’inscrit en zone UXb (zone pour les entreprises spécialisées dans le travail du bois) du Plan d’occupation des sols de la commune. Aucune servitude d’utilité publique n’impacte ce site.

Pour terminer cette brève présentation, notons que la commune d’ORCIER est comprise dans le SCOT du Chablais et que le site se situe sur le territoire de la DTA des Alpes du Nord en cours de réalisation.

Fig.3 Localisation de l’établissement sur vue satellite d’Orcier (source Géoportail)

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I.2. Objet de l’enquête

La S.A.R.L. SCIERIE TOURNIER, entreprise familiale créée en 1927 et déplacée sur le site actuel en 1973, exploite un atelier de travail et de traitement du bois visé par la rubrique n°2410.1 de la nomenclature relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement.

Cette entreprise qui possède un arrêté préfectoral (N° 2001-665 du 19 février 2001) relatif à l’arrosage des grumes sur la zone de stockage, ne justifie pas d’un enregistrement administratif au titre de la législation des ICPE. Aussi a-t-elle engagé en 2009 la régularisation administrative de ses activités. Par courrier du 23 janvier 2012 adressé au pétitionnaire, l’inspection des installations classées a précisé les différents éléments à rectifier ou à mettre à jour afin que le dossier de demande d’autorisation d’exploiter initialement déposé soit conforme aux prescriptions du Code de l’Environnement. Suite à ces observations, Monsieur Bernard TOURNIER, gérant de la SARL SCIERIE TOURNIER, avec le concours de la société DEKRA Conseil HSE, a complété le dossier de régularisation administrative de ses activités de travail et de traitement du bois, en prenant en compte également les quelques modifications intervenues entre temps sur le site, notamment le fait que l’arrosage des grumes n’est plus pratiqué depuis 2010.

Fig.4 Vue aérienne des installations (Source Géoportail)

Fig.5 Quelques Photos des installations (photos personnelles)

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I. 3. Cadre juridique

 Par décision N° E14000002 / 38 en date du 9 janvier 2014, Monsieur le Président du Tribunal Administratif de GRENOBLE a désigné Monsieur Dominique MISCIOSCIA, demeurant 16, chemin de l’Abbaye à -LE-VIEUX (74), en qualité de commissaire enquêteur, et Monsieur Pierre GUEGUEN en qualité de commissaire enquêteur suppléant, pour conduire l’enquête publique ayant pour objet la demande d’autorisation au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (I.C.P.E.) déposée par la SARL SCIERIE TOURNIER en vue de la régularisation de la situation administrative de son atelier de travail du bois sur le territoire de la commune de ORCIER (Haute-Savoie) ;

 L’arrêté DDPP n° 2014034-0003 en date du 3 février 2014, de Monsieur le Préfet de la HAUTE-SAVOIE, qui a ordonné l’ouverture de l’enquête publique sur la demande présentée par la SARL SCIERIE TOURNIER représentée par Monsieur Bernard TOURNIER, gérant de la scierie et a déterminé les conditions de déroulement de celle-ci ;

 Le décret n°77-1133 du 21 septembre 1977 pris pour l’application de la loi n°76-633 du 19 juillet 1976 relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement, modifié par décret n°2005-1170 du 13 septembre 2005 (Articles L 511-1 et suivants du Code de l’Environnement, et, pour la partie réglementaire, les articles R512-1 et suivants du même Code) ;

 Les articles R511-9 et R511-10 du Code de l’Environnement relatifs à la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement codifié ;  L’arrêté du 2 février 1998, relatif aux prélèvements et à la consommation d’eau ainsi qu’aux rejets de toute nature des I.C.P.E. soumises à autorisation ;  L’arrêté ministériel du 23 janvier 1997 relatif à la limitation des bruits aériens émis dans l’environnement des ICPE soumises à autorisation ;  La Loi du 12 juillet 1983, relative à la démocratisation des enquêtes publiques et à la protection de l’environnement, transposée dans le Code de l’Environnement. Le Décret n° 85-453 du 23 avril 1985 modifié, pris pour l’application de la Loi n° 83-630 du 12 juillet 1983 susvisée. (Articles L123-1 et suivants, R123-1 et suivants du Code de l’Environnement) ;  L’arrêté du 29 septembre 2005 relatif à l’évaluation et à la prise en compte de la probabilité d’occurrence, de la cinétique, de l’intensité des effets et de la gravité des conséquences des accidents potentiels dans les études de dangers des installations classées soumises à autorisation ;  Le Décret n°2011-2019 du 29 décembre 2011 portant réforme des études d’impact des projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagement ;  L’avis tacite de la D.R.E.A.L. Rhône-Alpes, constaté à la date du 6 mars 2014 ;  Le dossier d’enquête proposé à la consultation du public. Et, concernant plus particulièrement la protection de la nature :

 Loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau complétée par La loi n°2006-1772 du 30 décembre 2006 (CE Art. L 210-1 et suivants);  Loi n° 96-1236 du 30 décembre 1996 sur l’air (CE Art. L 220-1 et suivants);  Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature (CE Art. L 122-1 et suivants – R 122-1 et suivants);

 Art. L 414-1 à 7 et R 414-1 à 24 du CE relatifs aux sites NATURA 2000.

 Art. L 121-1 et suivants, L 131-1 et suivants, L 561-1 et suivants du Code de l’Environnement.

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I. 4. Nature et caractéristiques du projet

La scierie TOURNIER est implantée sur la commune d’Orcier, en bordure de la RD 35. Le site couvre une surface de 14821 m2 dont près de 1000 m2 sont couverts. Son environnement proche est essentiellement composé de surfaces agricoles et de 3 habitations, dont l’une est celle du gérant. Chaque année, environ 7500 m3 de grumes constituées à 70% d’épicéas et de 30 % de sapins de provenance régionale, sont débitées dans cette scierie afin d’alimenter des charpentiers locaux (35% de la clientèle), des charpentiers ou menuisiers d’autres départements (60 % de la clientèle) ou des négociants en bois de coffrage (5 % de la clientèle). Les installations permettant le fonctionnement de la scierie comprennent :  Une zone de stockage des grumes, située à 2 km (2000 m3);  Un parc à grumes sur le site (< 200 m3);  Des locaux de production ;  Des zones de stockage des produits finis prêts à être expédiés (Maximum 200 m3);  Un local d’affûtage et des locaux sanitaires. Afin d’assurer le travail du bois, la scierie dispose des équipements suivants :  Une écorceuse (puissance 89.5 kW) ;  Une scie de tête bi coupe (puissance 159.6 kW) ;  Un chariot libre (puissance 32.1 kW) ;  Une déligneuse (puissance 29.8 kW) ;  Une line-bar (puissance 53.4 kW) ;  Une scie à palette (puissance 3.0 kW) ;  Un pont roulant (puissance 3.7 kW) ;  Des aspirateurs (puissance 17.9 kW) A cela s’ajoutent 6 tronçonneuses mobiles à essence. La puissance totale des machines fixes s’établit à 389 kW, ce qui relève d’une autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement selon la nomenclature suivante:

Ateliers où l’on travaille le bois ou matériaux combustibles analogues dont la 2410 1 puissance installée pour alimenter l’ensemble des machines est supérieure à 200 kW

La présente demande de régularisation administrative est déposée pour une puissance de 500kW afin d’anticiper d’éventuelles modifications du parc de machines existant ou une augmentation de la puissance nécessaire. Compte-tenu de l'importance et des incidences du projet sur l'environnement, elle est soumise à l'avis de l'autorité environnementale, conformément aux articles L.122-1 et R.122-1-1 du Code de l'Environnement. Cet avis porte sur la qualité de l'étude d'impact et de l'étude des dangers ainsi que sur la prise en compte de l'environnement dans le projet. C’est pourquoi il est porté à la connaissance du public. Comme prescrit aux articles L.122-18 et R.512-3 du code de l'environnement, le pétitionnaire a produit un dossier daté du 6 février 2009, complété le 9 janvier 2013 et comportant notamment une étude d'impact et une étude des dangers. Ce dossier, jugé recevable par le service instructeur en date du 6 décembre 2013, a été transmis à l'autorité environnementale qui en a accusé réception le 17 décembre 2013.

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Fig.6 Plan de masse des installations (source Géoportail)

A. Présentation du demandeur, de son projet et du contexte de la demande :

 Identité du pétitionnaire et raison sociale: SARL Scierie TOURNIER Vincent et Fils  Adresse de l'établissement: 74550 ORCIER  Siège social : 74550 ORCIER  Signataire de la demande : M. Bernard TOURNIER, Gérant  SIREN : 340 779 123  Capital social : 129.280 €  Code APE : 1610A  N° Registre du commerce : RCS THONON TGI 340 779 123  Rédacteur du dossier : DEKRA Conseil HSE – 36, av. Jean Mermoz – BP 8212 - 69355 LYON CEDEX 08

B. L’activité de traitement du bois :

La filière bois constitue une source d’activité importante de la commune d’Orcier et des environs, la région étant pourvue de nombreuses forêts tant publiques que privées. La récolte est en majeure partie constituée de sapins et d’épicéas. Les activités concernées par la présente demande d’autorisation sont liées au travail du bois, de la grume au produit fini prêt à être expédié. Le fonctionnement des installations ainsi que l’ensemble des étapes du processus de débitage du bois sont clairement et précisément décrits p. 28 à 34 du dossier.

Chaque année, 7500 m3 de grumes sont traitées sur ce site représentant un volume de bois sciés (produit fini) de 5000 m3. Le personnel chargé de l’exploitation, de la maintenance et de la responsabilité du site se compose de 5 personnes. La scierie fonctionne toute l’année, 5 jours par semaine, 47 semaines par an.

Horaires de travail : 7h00 - 12h00 et 13h30 - 18h00 avec une pause le matin de 8h30 à 9h00.

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C. Analyse du caractère complet de l'étude d'impact, de sa qualité et du caractère approprié des analyses et informations qu'elle contient :

C.1. L'étude d'impact me paraît complète et comprend les différents chapitres suivants :

 Le résumé non technique.  L'analyse de l'état initial du site et de son environnement ;  L’analyse des effets directs et indirects, temporaires et permanents de l’installation sur l’environnement ;  L’analyse des effets résiduels ;  Les conditions de remise en état du site en cas de cessation d’activité;  Les raisons du choix du projet ;  L’analyse des méthodes utilisées pour évaluer les effets du projet sur l’environnement ;  Les dépenses afférentes à la sécurité et la protection de l’environnement.

C.2. La qualité et le caractère approprié de l’évaluation environnementale :

 Le résumé non technique reprend les éléments de l’étude d’impact de façon succincte (p. 16 – 21) et très compréhensible pour un public non averti ;  L'état initial de l'environnement me semble suffisamment détaillé. (situation géographique - situation environnementale : cadre biologique et écologique, cadre paysager et patrimonial, cadre géologique et hydrogéologique, données climatiques, cadre socio-économique et humain, équipements d’infrastructure, risques naturels) ;  Les enjeux environnementaux sont clairement identifiés, tous les impacts potentiels ont été étudiés : ceux liés au transport et à l’approvisionnement, aux nuisances sonores, à la qualité de l’eau, à la qualité de l’air, aux déchets. Une analyse des effets résiduels vient compléter cette étude d’impact ;  Les raisons du choix du site sont clairement explicitées : terrain au relief peu marqué, proximité d’une ligne à haute tension ;  La compatibilité des installations avec le POS d’ORCIER a été vérifiée.

C.3.Mesures prises pour éviter, réduire ou compenser les effets négatifs notables des installations :

 Mesures relatives à la préservation de la qualité de l’air : les seuls rejets potentiels sont le fait des activités de sciage des grumes. Les sciures produites au niveau de la scie de tête, de la déligneuse ou du line-bar sont aspirées et dirigées vers un silo à sciure d’une capacité de 10m3. Le système d’aspiration des sciures est vérifié et nettoyé régulièrement.

 Mesures relatives à la prévention des nuisances sonores : Les principales sources de bruit continu ou discontinu ont été identifiées et sont inhérentes à l’activité même de ces installations de débitage et de découpe du bois. Du fait des larges ouvertures en façade nécessaires au transfert des grumes vers la découpe, le bruit généré par les différentes machines est audible de l’extérieur. Une campagne de mesure de bruit a été organisée en différents points des installations notamment en limites de propriété. Il a été constaté sur l’un des points de mesure (côté

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Sud à proximité de l’habitation surplombant la scierie) une valeur d’émergence (6,1 dB) supérieure à la valeur limite de 5 dB. Ceci est dû en grande partie à la perception des sources sonores à travers les ouvertures du bâtiment auxquelles se sont, à certaines périodes de la journée, ajoutées celles provenant de l’écorceuse installée sur le parc extérieur Sud ou celles générées lors des phases de tronçonnages effectuées en extérieur.

L’insonorisation des façades apparaît difficilement envisageable du fait de la nécessité de maintenir celles-ci ouvertes pratiquement en permanence. Toutefois, il me paraît important de souligner que la scierie fonctionne exclusivement en période diurne et que compte-tenu de la taille de l’entreprise (5 employés) et du mode opératoire, les machines ne fonctionnent jamais simultanément et/ou de façon continue, ce qui tend à limiter considérablement ce phénomène d’émergence qui reste donc occasionnel.

C.4. Conditions de remise en état du site

Dans l’hypothèse d’une cessation des activités sur le site, ce qui n’est pour l’heure aucunement envisagé, le pétitionnaire procèdera à une remise en état du site comprenant :

 Le démontage des installations de production fixes et mobiles ;  L’élimination de l’ensemble des déchets présents sur le site ;  L’élimination des produits en fin d’exploitation ;  La démolition des bâtiments (sauf en cas de réutilisation) et le démantèlement de tous les équipements présents sur le site ;  La restitution du site dans un état tel qu’il ne puisse porter atteinte à l’environnement.

L’exploitant notifiera au préfet du département, 3 mois avant la cessation définitive d’activité, la date de cet arrêt. Cette notification sera accompagnée d’un plan du site et d’un mémoire sur les mesures prises pour la remise en état du site.

C.5. Coût des mesures envisagées Les principaux budgets de l’entreprise affectés à la sécurité et la protection de l’environnement se décomposent comme suit :

Opération Coût estimatif Mise en conformité des machines (déjà réalisée) 6.000 € Entretien protection incendie 300 € / an Mise à disposition du personnel de dispositifs de protection individuels 150 € / an Vérification des extincteurs 250 € / an Création d’un document unique 1.500 €

D. Analyse du caractère complet de l’étude des dangers, de sa qualité et du caractère approprié des analyses et informations qu'elle contient :

Conformément aux articles L 512-1 et R 512-9 du Code de l'Environnement, le dossier présente une étude des dangers qui comporte les chapitres suivants :

 Résumé non technique ;  Analyse du contexte ;  Identification des potentiels de dangers d’origine naturelle et extérieure et les mesures d’évitement ou de réduction ;

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 Identification des potentiels de dangers liés aux activités exercées et les mesures d’évitement ou de réduction ;  Étude de l’accidentologie et retours d’expérience ;  Identification et caractérisation des potentiels de dangers ;  Évaluation des risques ;  Mesures préventives et moyens d’intervention.

D.1. La qualité et le caractère approprié de l’étude des dangers :

 Le résumé non technique reprend de façon très succincte (p.22 – 23) les éléments de l’étude des dangers. Celui-ci est parfaitement compréhensible pour un public néophyte.

 Identification des potentiels de dangers d’origine naturelle et extérieure (séisme, inondation, glissement de terrain, foudre, intempéries, chute d’aéronefs, vandalisme, installations dangereuses installées à proximité). Ces risques sont analysés p.82.

La scierie se situe en dehors de toute zone à risque majeur. Aucune installation pouvant présenter des risques ne se trouve à proximité, de plus, la faible circulation sur la RD 35 n’est pas de nature à constituer un risque pour cette installation. Aussi est-il permis de penser que tous ces risques potentiels d’origine naturelle et extérieure sont acceptables.

 Identification des potentiels de dangers liés aux activités exercées (incendie, explosion du nuage de poussières, pollution des sols et des eaux, pollution atmosphérique) : Ces risques sont synthétisés dans un tableau p.90 à 92. Pour chaque situation de risque potentiel, les causes, l’activité ou l’équipement concerné, l’origine possible du risque et ses conséquences ont été analysées ainsi que les barrières de protection et de prévention mises en place, soit associées à l’installation concernée, soit générales.

En conclusion, il ressort de cette étude que :

- Les potentiels de dangers d’origine naturelle et extérieure sont considérés comme acceptables ;

- Les potentiels de dangers liés aux activités sont principalement :  des risques d’incendie liés, soit à un dysfonctionnement électrique, soit à un dysfonctionnement des équipements, soit à un déversement de liquides inflammables, soit encore à une source d’ignition accidentelle ou criminelle au niveau de l’atelier ou sur la zone de stockage extérieure. S’agissant d’une industrie de première transformation du bois, ce dernier présente un taux d’humidité important, ce qui tend à réduire considérablement la probabilité d’occurrence d’un incendie et sa propagation rapide. D’autre part, le site dispose d’extincteurs en nombre suffisant, répartis en divers endroits de l’atelier, d’une prise d’eau sous un regard (poteau d’incendie Ø 60), et, à proximité du site le long de la RD 35, d’un poteau d’incendie Ø 150 ;

 des risques d’explosion liés, soit aux poussières de bois en suspension, soit à l’accumulation de sciure avec une source d’ignition, soit au travail par point chaud, au niveau de l’atelier. Ce risque est considéré comme modéré du fait de la teneur en humidité des sciures et leur forte granulométrie ;

 des risques de pollution des sols et des eaux liés au déversement accidentel de produits polluants. Risque restreint du fait de la mise sur rétention de ces produits (fioul, huiles) stockés en petits conditionnements (fûts d’une contenance maximum de 200 l) ;

 des risques de pollution atmosphérique liés à la décomposition thermique du bois lors d’un incendie : dégagement de Monoxyde de Carbone (CO) de dioxyde de Carbone

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(CO2) ainsi que de quelques composés à l’état de trace (acroléine, aldéhydes…). Risques limités pour le voisinage compte-tenu de l’emplacement de la scierie.

- Aucun des scenarii étudiés ne se trouve en zone « inacceptable » de la matrice de criticité (p. 93);

- Les mesures de prévention ou de lutte mises en œuvre par le pétitionnaire (p.90 à 92 et p.97 à p.101), suffisantes et adaptées, contribuent à conférer au site, en même temps qu’un un bon niveau de sécurité, une bonne maîtrise dans la gestion des accidents.

Le contenu de cette étude des dangers est en relation avec l'importance des risques tant naturels et extérieurs que ceux liés aux activités, lesquels sont principalement des risques d’incendie. A noter qu’en cas d’incendie il est systématiquement fait appel aux services de secours, même si le foyer tend à être réduit après intervention du personnel de l’exploitation formé à l’application des consignes de sécurité et à la lutte contre l’incendie.

E. NOTICE D’HYGIÈNE ET DE SÉCURITÉ : Cette notice, obligatoire dans une étude d’impact, se compose de 4 parties : - Effectifs et rythme d’activités ; - Hygiène du travail (aération, ambiance thermique, éclairage, insonorisation, installations sanitaires, repas) ; - Sécurité du personnel (objets pesants, conformité du matériel, affichage - information - formation, protections individuelles type bouchons pour les oreilles, premiers secours) ; - Organisation humaine (surveillance médicale, formation du personnel). Il ressort de cette étude que ces installations sont conformes aux exigences réglementaires en matière de santé et de sécurité du personnel et que les mesures prises (prévention, formation, conditions de vie), sont de nature à assurer au personnel tant une bonne qualité de vie au travail qu’un bon niveau de sécurité.

F. ENGAGEMENT A ASSUMER LES FRAIS LIÉS À LA PROCÉDURE :

Monsieur Bernard TOURNIER, Gérant de la Scierie Tournier, s’est engagé à assumer : - Les frais d’édition des affiches pour l’enquête publique ; - Les frais d’insertion dans la presse locale des avis relatifs à l’enquête publique et l’arrêté d’autorisation d’exploitation d’installations classées sur la commune d’ORCIER ; - Les frais d’indemnisation du commissaire-enquêteur ; - La taxe unique et éventuellement les redevances annuelles.

Fig.7 Stockage produits finis sur le parc extérieur (photo personnelle)

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II / ORGANISATION ET DEROULEMENT

II.1. Pièces présentées à la consultation

Le dossier qui a été remis à la disposition du public lors de la consultation était constitué

 D’un dossier relié contenant 191 pages, structuré ainsi :

 Introduction : Rappel des éléments du dossier à rectifier ou à mettre à jour suite à la visite de Monsieur l’Inspecteur des Installations classées, précisés par courrier du 23/01/2012 ;

 Demande de régularisation administrative sous couvert du régime de l’autorisation préfectorale ;

 Carte IGN au 1/25000 ; . Préambule ;  Référentiel réglementaire ;  Sommaire ;  Résumé non technique : Présentation technique, juridique et administrative - Plan cadastral au 1/1367 - Plan de masse au 1/500 ;

 Étude d’impact : Analyse de l’état actuel de l’environnement - Transport et approvisionnement - Nuisances sonores - Pollution de l’eau - Pollution de l’air - Déchets - Analyse des effets résiduels - Conditions de remise en état du site - Dépenses afférentes à la sécurité et à la protection de l’environnement ;

 Étude des dangers : résumé non technique de l’étude de dangers - Intérêts à protéger - Prise en compte des facteurs externes au site - Accidentologie - Identification et caractéristiques des potentiels de dangers - Évaluation des risques - Mesures préventives et moyens d’intervention - Conclusion ;

 Notice d’hygiène et sécurité : Effectifs et rythme de travail - Hygiène du travail - Sécurité du personnel - Organisation humaine ;

 Les annexes :

 AN-1 : Bilan financier de l’Entreprise (2002/2003)  AN-2 : Réglementation de Zone UXb  AN-3 : Espaces naturels remarquables  AN-4 : Étude acoustique  AN-5 : Arrêté préfectoral du 19/02/2001  AN-6 : Étude Foudre

 Des arrêtés et décisions prescrivant l’enquête publique et la désignation du commissaire- enquêteur et du commissaire-enquêteur suppléant;

 De l’avis tacite de l’autorité environnementale ;

 Du registre d’enquête.

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II.2. Mesures de publicité

À l’occasion des 5 permanences que j’ai tenues en Mairie, j’ai pu observer que l’affichage avait été correctement assuré, conformément aux dispositions du Code de l’Environnement et aux prescriptions de l’Arrêté préfectoral.

Outre l’avis affiché en Mairie d’ORCIER, siège de l’enquête, indiquant les dates et l’objet de l’enquête publique, la nature des installations concernées, le nom du commissaire-enquêteur et de son suppléant ainsi que les jours et heures de ses permanences, j’ai également constaté que le même avis était repris sur l’affiche apposée à l’entrée de la SCIERIE TOURNIER visible depuis la RD 35 (photo ci-dessous). Cet affichage a été réalisé conformément à l’article R.123-9 du code de l’environnement.

Par ailleurs, l’enquête publique a été annoncée sur le site internet de la Préfecture de la Haute-Savoie (www.haute-savoie.gouv.fr).

La publication règlementaire (Art. R 512-15 du Code de l’Environnement) a été faite dans la rubrique des annonces légales des journaux suivants :

 1ère parution au moins 15 jours avant le début de l’enquête  Le Messager Essor Savoyard : Jeudi 6 mars 2014  L’ECO des Pays de Savoie: Vendredi 7 mars 2014

 2ème parution dans les huit premiers jours de l’enquête  Le Messager Essor Savoyard: Jeudi 27 mars 2014  L’ECO des Pays de Savoie: Vendredi 28 mars 2014

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II.3. Modalités de consultation du public

Cette enquête publique s’est déroulée en Mairie d’ORCIER sur une période de 30 jours, du lundi 24 mars au mercredi 23 avril 2014 inclus.

Durant cette période, le public a pu prendre connaissance sans problème du dossier et formuler ses remarques sur le registre d’observations, aux jours et heures habituels d’ouverture des bureaux, soit les lundis et mercredis de 9h00 à 12h00 et les mardis, jeudis et vendredis de 9h00 à 12h00 et de 13h30 à 17h00.

Le commissaire enquêteur s’est tenu à la disposition du public, en Mairie :

 lundi 24 mars 2014 de 9h00 à 12h00

 mercredi 2 avril 2014 de 9h00 à 12h00

 vendredi 11 avril 2014 de 16h00 à 19h00

 jeudi 17 avril 2014 de 14h00 à 17h00

 mercredi 23 avril 2014 de 9h00 à 12h00 Par ailleurs, le public avait la possibilité de formuler ses observations par voie électronique à l’adresse de messagerie créée à cet effet par les services de la Préfecture de Haute-Savoie : [email protected]

II.4. Déroulement de l’enquête et clôture des opérations:

En conformité avec l’arrêté préfectoral N° 2014034-0003, en date du 3 février 2014, l’enquête publique a été prescrite pour une durée de 30 jours consécutifs du lundi 24 mars au mercredi 23 avril 2014 inclus.

Avant le début de l’enquête, j’ai été reçu par Madame Laurence BECCU à la DDPP, le mardi 18 février 2014, pour prendre connaissance du dossier de l’enquête et déterminer les jours et heures de mes permanences afin qu’elles permettent au public de s’y rendre.

Le mercredi 13 mars 2014, j’ai été reçu par Monsieur Ludovic TOURNIER, fils du gérant de la Scierie Tournier et employé dans cette entreprise. Après une présentation orale de l’entreprise et de l’objet de la présente demande d’autorisation, nous avons procédé à une visite complète des lieux et des installations. J’ai pu ainsi observer le fonctionnement de la scierie et suivre le processus de travail et de traitement du bois opéré dans ces installations (de la grume au produit fini prêt à être expédié). Cette visite m’a permis de bien appréhender ce processus mais aussi de constater que la description des installations telle qu’elle en a été faite dans le dossier présenté au public, était conforme à la réalité sur le terrain.

Le même jour, j’ai rencontré Madame Bernadette GUIGNE, Secrétaire de la Mairie d’ORCIER, afin d’étudier les modalités pratiques de tenue des permanences. J’ai ensuite paraphé le dossier et le registre mis à disposition du public.

Aucun incident ne s’est produit au cours de cette enquête publique. À l’occasion des 5 permanences tenues en mairie d’ORCIER, j’ai reçu la visite de quatre personnes, toutes étant de proches voisins de

Demande d’autorisation au titre des ICPE – SCIERIE TOURNIER ORCIER - E14000002 / 38 Page 16 la scierie, ce qui me permet de dire que l’information qui en avait été faite a bien été perçue par le public.

A chaque présence en mairie, la salle du conseil municipal a été mise à ma disposition pour les besoins de l’enquête par Mesdames Bernadette GUIGNE, Secrétaire de Mairie ou Madame Dominique BONDAZ, Secrétaire Générale, que je tiens à remercier pour leur accueil. J’ai eu de plus, à deux reprises l’occasion de m’entretenir avec Madame Thérèse BAUD, Maire d’Orcier.

À l’expiration du délai d’enquête, le registre a été clos par mes soins, conformément aux instructions de la Préfecture.

J’estime, sous les réserves habituelles, que l’ensemble des règles de forme prévues par les textes régissant l’enquête publique et visées dans l’arrêté préfectoral, a été respecté.

Fig.8 Atelier de débitage des grumes (photo personnelle)

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III / ANALYSE DES OBSERVATIONS

III.1. Recensement des opérations

Comme indiqué plus haut, j’ai reçu en mairie la visite de quatre personnes, venues consulter le dossier et me faire part de leurs observations. Le registre tenu à la disposition du public contient 2 observations. Par ailleurs, aucun courrier ne m’a été adressé. Enfin, conformément à l’article R 123-18 du Code de l’environnement et à l’article 9 de l’arrêté préfectoral N° 2014034-0003, en date du 3 février 2014, j’ai notifié, sur place, par procès-verbal, le 28 avril 2014, à Monsieur Bernard TOURNIER, Gérant de la SARL Scierie Tournier, le contenu des observations du public. Il m’a répondu réglementairement par un mémoire, daté du 5 mai 2014. Le procès verbal et le mémoire en réponse sont joints à ce rapport d’enquête. Il convient enfin de noter que le conseil municipal d’ORCIER, conformément à l’article 12 de l’arrêté de Monsieur le Préfet de la Haute-Savoie, a pris une délibération en date du 17 avril 2014, donnant, à l’unanimité des élus présents, un avis favorable à cette demande de régularisation

III.2. Analyse des observations

ère  1 permanence, Lundi 24 mars de 9h00 à 12h00 : Aucune visite - Aucun courrier – Aucune observation dans le registre

 2ème permanence, Mercredi 2 avril de 9h00 à 12h00 : 1 visite - Aucun courrier - 1 observation dans le registre

 Madame LAURENT, résidante à Orcier et voisine de la Scierie, est venue consulter le dossier et se renseigner sur la procédure d’enquête publique en cours. Puis elle m’a fait part d’une gêne occasionnée par une alarme qui se déclenche lorsque quelqu’un cherche à joindre téléphoniquement le responsable de l’entreprise alors qu’il est dans l’atelier ou en extérieur. Observation notée dans le registre.

Réponse du pétitionnaire : une étude sera faite par un électricien afin de diminuer le niveau sonore de cette alarme.

Commentaires du commissaire enquêteur : je comprends la gêne occasionnée par cette alarme de forte puissance, située en extérieur et en haut de la façade principale du bâtiment. Mais je comprends également, après m’en être entretenu avec le gérant, que dans la situation de crise économique actuelle, il lui est indispensable d’être réactif en étant rapidement joignable par téléphone. Cela suppose donc qu’il puisse entendre la sonnerie. Toutefois, l’Arrêté du 23 janvier 1997 relatif à la limitation des bruits émis dans l'environnement par les installations classées pour la protection de l'environnement stipule dans son article 4 que « L'usage de tous appareils de communication par voie acoustique (sirènes, avertisseurs, haut-parleurs, etc.) gênants pour le voisinage est interdit, sauf si leur emploi est exceptionnel et réservé à la prévention ou au signalement d'incidents graves ou d'accidents. »

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Aussi, prenant acte de la réponse fournie par le pétitionnaire, je ne peux que lui recommander, à défaut d’envisager d’autres solutions non acoustiques, de limiter très fortement l’intensité de cette alarme afin de réduire au maximum son impact auditif sur le voisinage.

 3ème permanence, vendredi 11 avril de 16h00 à 19h00 : 3 personnes - Aucun courrier - 1 observation dans le registre

 Monsieur MATRINGE Hubert, résidant à Orcier et voisin de la Scierie, est venu consulter le dossier et se renseigner sur l’objet de l’enquête publique en cours. Il tient à me faire savoir qu’il entretient de bonnes relations avec le gérant et n’a aucune observation particulière à formuler quant à d’éventuelles nuisances occasionnées par cette entreprise, installée depuis longtemps sur ce site.

 Monsieur et Madame FORINA, résidants à Orcier et voisins de la Scierie. Ils occupent le chalet situé au-dessus des installations. Ils sont eux aussi venus s’enquérir de l’objet de cette enquête publique et saisissent l’occasion pour me faire part de certaines de leurs préoccupations :

1. L’éclairage du site la nuit au moyen d’un projecteur de forte intensité occasionne une certaine gêne. Ils demandent s’il est possible de modifier l’orientation du projecteur, voire de le déplacer.

Réponse du pétitionnaire : une demande sera adressée à la mairie d’Orcier afin de faire installer un éclairage public en bordure de voie RD 35. Dans l’attente, le projecteur actuel servant à assurer la sécurité du site la nuit sera maintenu.

Commentaires du commissaire enquêteur : cet éclairage extérieur nocturne est en effet perceptible dans l’environnement immédiat des installations et davantage encore en hiver, notamment depuis le chalet, lorsque les arbres implantés entre celui-ci et la scierie ont perdu leurs feuilles. En attendant une éventuelle décision positive de la mairie d’Orcier quant à l’installation d’un éclairage public en bordure de site, il me paraît tout de même possible de limiter l’impact visuel de ce projecteur tout en préservant ses fonctions essentielles d’éclairage et de sécurisation du site : réduction de son intensité – déplacement – remplacement par un projecteur asymétrique – limitation du faisceau vers le haut à l’aide d’un réflecteur… J’invite donc le pétitionnaire à étudier l’une de ces solutions.

2. L’alarme qui se déclenche chaque fois que quelqu’un cherche à joindre téléphoniquement le responsable de l’entreprise alors qu’il est dans l’atelier ou à l’extérieur, occasionne également une gêne importante. Ils demandent s’il est possible d’envisager une autre solution.

Voir commentaires Observation N°1

3. Par le passé, ils ont eu à subir des nuisances sonores parfois le soir jusque vers 19h30, parfois le samedi. Si la situation semble s’être nettement améliorée, ils souhaitent avoir l’assurance que, sauf cas exceptionnel dont ils seraient informés par avance, aucune activité « sonore » ne sera exercée en dehors des plages habituelles de travail

Réponse du pétitionnaire : la scierie, implantée depuis 1973, a toujours fonctionné en semaine du lundi au samedi avec des plages horaires larges (6h30 – 18h), l’activité étant largement tributaire de la météo. Elle n’a jamais fonctionné de nuit.

Commentaires du commissaire enquêteur : la scierie fonctionne exclusivement en période diurne du lundi au vendredi, d’après les informations contenues dans le dossier. Toutefois, lors de ma rencontre avec le gérant de l’entreprise, il m’a été précisé que le travail du samedi,

Demande d’autorisation au titre des ICPE – SCIERIE TOURNIER ORCIER - E14000002 / 38 Page 19 uniquement effectué par lui-même, restait occasionnel, tributaire du carnet de commandes, et consacré essentiellement à la préparation des grumes pour le lundi. Par ailleurs aucune activité n’est exercée sur le site les dimanches et les jours fériés, dont acte.

 4ème permanence, jeudi 17 avril de 14h00 à 17h00 :

Aucune visite - Aucun courrier – Aucune observation dans le registre  5ème permanence, mercredi 23 avril de 9h00 à 12h00 :

Aucune personne - Aucun courrier - Aucune observation dans le registre

III.3. Remarques diverses

Ces installations existant sur la commune depuis 1927 et implantées sur le site actuel dès 1973 sont bien connues des habitants d’Orcier. Elles font désormais « partie du paysage » et contribuent au développement économique de cette commune.

La participation du public à cette enquête publique, bien que restreinte aux seuls voisins de la Scierie, semble toutefois témoigner de la bonne information qui en a été faite.

En conclusion, on peut dire que cette enquête publique s’est déroulée dans de très bonnes conditions et qu’elle n’a pas posé de problème majeur.

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Mon avis personnel et motivé sur la globalité de cette demande d’exploiter une installation classée pour la protection de l’environnement fait l’objet d’un document séparé mais regroupé avec le rapport.

Fait à Annecy-le-Vieux, le 9 mai 2014

Dominique MISCIOSCIA

Commissaire Enquêteur

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Département de la HAUTE-SAVOIE COMMUNE d’ORCIER

SARL SCIERIE TOURNIER (Travail du bois)

EENNQQUUÊÊTTEE PPUUBBLLİİQQUUEE N° T.A. : E 14000002 / 38

DEMANDE D’AUTORISATION AU TITRE DES INSTALLATIONS CLASSÉES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (I.C.P.E.)

Dominique MISCIOSCIA

Commissaire Enquêteur

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L’enquête publique sur le dossier de demande d’autorisation d’exploiter des installations classées (I.C.P.E.) présentée par Monsieur Bernard TOURNIER, gérant de la société Scierie Tournier, s’est déroulée durant 30 jours consécutifs, du lundi 24 mars au mercredi 23 avril 2014 inclus. En accord avec les services préfectoraux, j’ai tenu cinq permanences dans les locaux de la mairie d’ORCIER.

L’information a été assurée, on l’a vu dans le rapport, dans les formes réglementaires (annonces légales et affichage en mairie ainsi qu’aux abords du site). On peut considérer qu’elle a correctement rempli son rôle puisque j’ai reçu la visite de 4 personnes, les voisins les plus proches, directement concernées par cette installation, venus s’enquérir de l’objet de cette enquête et me faire part oralement ou par écrit de leurs observations. Le registre tenu à la disposition du public compte 2 observations.

Par ailleurs, aucun courrier ne m’a été adressé, ni au siège de l’enquête, ni sur la boîte électronique de la Préfecture.

A- Rappel succinct de l’objet de l’enquête et de l’analyse du dossier

Cette enquête concerne la demande d’autorisation d’exploiter un atelier de travail et de traitement du bois visé par la rubrique n°2410.1 de la nomenclature relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement présentée par Monsieur Bernard TOURNIER, gérant de la S.A.R.L. SCIERIE TOURNIER.

La présente demande vise à assurer la régularisation de la situation administrative de cette entreprise qui possède un arrêté préfectoral (N° 2001-665 du 19 février 2001) relatif à l’arrosage des grumes sur la zone de stockage mais ne justifie pas d’un enregistrement administratif au titre de la législation des ICPE. A noter que depuis 2010, l’arrosage des grumes n’est plus assuré sur le site.

Après ce bref rappel, il me paraît important de revenir sur le dossier qui était proposé à la lecture du public pendant les 30 jours de l’enquête publique, dans les locaux de la mairie d’ORCIER.

Celui-ci, présenté dans un dossier relié de 191 pages, organisé en 10 rubriques correspondant aux pièces constitutives du dossier et énumérées page 14 du rapport, était suffisamment clair et facile à manipuler pour intéresser les lecteurs éventuels. L’étude d’impact et l’étude des dangers étaient, chacune, accompagnées d’un résumé non technique, aisément accessible à un public non averti.

Il ressort de l’étude d’impact que :

- Les activités projetées n’ont que très peu d’influence sur le climat. Le site a pour source d’énergie principale l’électricité, à très faible Taux d’Equivalent Pétrole (TEP). Quant aux moyens de manutention, ils se limitent à 2 camions fonctionnant au gasoil et 3 chariots élévateurs fonctionnant au fioul, avec une faible consommation annuelle ;

- Elles n’ont aucun impact sur les eaux superficielles, les eaux résiduaires produites par les installations étant directement dirigées vers une fosse sceptique. Quant aux produits potentiellement à risque (fioul, huiles…), ils sont stockés en quantité limitée (maximum 200 l), et placés sur bacs de rétention ce qui tend à limiter fortement les risques de pollution accidentels ;

- Aucun zonage d’inventaire n’intercepte les installations en question ou leurs abords immédiats ;

- Les composantes faunistiques ou floristiques du site ont été déjà largement banalisées par les activités de cet établissement qui est installé sur cet emplacement depuis 1973. Il s’agit donc d’un milieu largement anthropisé. Ces installations n’ont aucune influence sur le cadre biologique ;

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- le site est implanté en bordure de la RD 35 et à l’extérieur du centre bourg à l’écart de toute zone d’habitation. Seules 2 habitations isolées jouxtent ces installations. Ce site ne présente par ailleurs aucune sensibilité environnementale particulière et n’est concerné par aucun périmètre de protection (captage d’eau, éléments du patrimoine historique ou esthétique).

Les principaux points mis en avant par le pétitionnaire en termes de préoccupations environnementales, en vue de réduire, voire de supprimer les impacts potentiels des activités, concernent essentiellement la qualité de l’air, et la gestion des déchets.

Les voici résumés ci-dessous :

 Mesures relatives à la préservation de la qualité de l’air : les seuls rejets potentiels sont le fait des activités de sciage des grumes (production de sciures).La scie de tête et le chariot libre disposent d’un système d’aspiration des sciures à destination d’un cyclone puis d’un silo en béton d’une capacité de 10 m3. La déligneuse, la scie de tête et le line-bar disposent d’un système de raclette permettant l’acheminement des sciures vers une aspiration centrale qui les renvoie vers le silo.

Le système d’aspiration des sciures est vérifié et nettoyé régulièrement.

● Gestion des déchets : Tous les déchets produits par ces installations (sciures, fagots, écorces, fûts vides et ferrailles, huiles usées, papiers divers) sont soit valorisés en interne soit en externe (collectés par des entreprises spécialisées) soit enfin recyclés après transport en déchetterie.

En conclusion, on peut dire que, globalement, ces installations ont un impact limité sur l’environnement et que toutes les mesures prises afin de limiter au maximum ces impacts sont suffisantes et adaptées au contexte.

Pour ce qui relève des risques naturels et extérieurs ou ceux liés aux activités menées sur ce site, les barrières mises en œuvre tout comme les mesures de prévention, de détection et de lutte envisagées, décrites plus haut dans ce rapport, me permettent de conclure qu’elles sont de nature à conférer au site un niveau de sécurité acceptable avec un niveau d’exposition aux risques que l’on peut considérer comme étant très modéré.

B. Motivation et formulation de l’avis

Pour toutes les raisons invoquées ci-dessus, Après avoir :  réceptionné le dossier comportant l’ensemble des pièces constituant le projet ;  analysé et étudié le dossier mis à l’enquête ;  vérifié et constaté que la procédure, en termes de publicité légale et d’information du public, a été respectée ;

 sollicité des réponses de Monsieur Bernard TOURNIER, gérant de la scierie Tournier, aux questions du public ;

 assuré les permanences prévues dans l’arrêté préfectoral. Estimant ensuite:

 qu’au plan réglementaire, l’enquête s’est déroulée conformément aux textes qui la régissent, notamment en ce qui concerne la publicité, le contenu du dossier, le déroulement proprement dit de la procédure et qu’elle a offert à tous la possibilité de s’exprimer, comme en attestent les quelques observations recueillies au cours de cette enquête ;

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 que les mesures prévues par le pétitionnaire, décrites dans le rappel de l’objet de l’enquête, pour prévenir, réduire voire supprimer, dans toute la mesure du possible, les inconvénients du projet, paraissent non seulement pertinentes mais somme toute efficaces si l’on considère qu’aucun incident grave n’a été recensé sur ce site;

 qu’aucune association de défense de l’environnement ne s’est manifestée durant l’enquête ;

 qu’aucune plainte n’a jamais été déposée à l’encontre de cette entreprise présente sur ce site depuis 1973 ;

 qu’aucune des personnes que j’ai rencontrées, au-delà des observations ou remarques formulées, ne s’est opposée à la poursuite de cette activité ;

 que ces installations contribuent pleinement au dynamisme économique de la commune et de la région ;

 que le conseil municipal de la commune d’ORCIER où sont implantées les installations a émis à l’unanimité, un avis favorable à cette demande d’autorisation ;

j’émets un avis favorable à la demande d’autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement déposée par la SARL Scierie Tournier concernant la régularisation administrative de ses activités de travail et de traitement du bois sur le territoire de la commune d’ORCIER.

 Cet avis est assorti des 2 recommandations suivantes :

1. Recommandation n°1 concernant l’impact auditif lié à l’avertisseur sonore : À défaut d’envisager d’autres solutions non acoustiques plus conformes à la législation, je recommande au pétitionnaire de diminuer de façon très significative l’intensité de l’avertisseur sonore destiné à signaler un appel téléphonique, afin que celui-ci ne puisse plus constituer une gêne pour le voisinage.

2. Recommandation n°2 concernant l’impact visuel lié au projecteur : Sans attendre une hypothétique décision de la commune d’installer un éclairage public sur ce secteur, j’invite le pétitionnaire à étudier une solution à moindre coût qui permettrait de limiter l’impact visuel de ce projecteur tout en préservant ses fonctions essentielles d’éclairage et de sécurisation du site (comme par exemple la réduction de son intensité, son déplacement, son remplacement par un projecteur asymétrique ou encore la limitation du faisceau vers le haut à l’aide d’un réflecteur…).

Fait à Annecy-le-Vieux, le 9 mai 2014,

Le commissaire enquêteur,

Dominique MISCIOSCIA

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