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Saison 2013-2014 / Récital PATRICIA PETIBON SUSAN MANOFF MÉLODIES FRANÇAISES ET ESPAGNOLES Di 2 février à 16h Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page2

Patricia Petibon - Photo : Felix Broede/DGG Susan Manoff - Photo : Eric Manas Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page3

Durée : ± 2h avec un entracte Récital PATRICIA PETIBON SOPRANO SUSAN MANOFF PIANO

FRANCIS POULENC (1899-1963) HENRI COLLET (1885-1951) Hôtel En los jardines del amor op. 48/5 À sa guitare Chanson d’Orkenise FERNANDO OBRADORS (1897-1945) Quelle aventure ! Con amores, la mi madre El vito MANUEL ROSENTHAL (1904-2003) L’Éléphant du jardin des plantes JOAQUÍN TURINA (1882-1949) Le Bengali Cantares op. 19/3

FRANCIS POULENC MANUEL DE FALLA (1876-1946) Lune d’Avril Asturiana Violon Voyage à Paris JERÓNIMO GIMENÉZ Y BELLIDO (1854-1923) Les Gars qui vont à la fête Zapateado

MAURICE RAVEL (1875-1937) LEONARD BERNSTEIN (1918-1990) Shéhérazade La Bonne Cuisine, quatre recettes pour voix et piano

- Entracte - HAROLD ARLEN (1905-1986) Somewhere Over the Rainbow

AUGUSTÍN LARA (1900-1969) Granada Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page4

TEXTES CHANTÉS

Francis POULENC (1899-1963)

Chanson d’Orkenise Extrait de Banalités, Quelle aventure ! Poème de Guillaume Apollinaire (1880-1918) Extrait de La Courte Paille, Poème de Maurice Carême (1899-1978) Hôtel Par les portes d'Orkenise Extrait de Banalités Veut entrer un charretier. Une puce dans sa voiture Poème de Guillaume Apollinaire (1880-1918) Par les portes d'Orkenise Tirait un petit éléphant Veut sortir un va-nu-pieds. En regardant les devantures Ma chambre a la forme d'une cage, Où scintillaient les diamants Le soleil passe son bras par la fenêtre. Et les gardes de la ville Courant sus au va-nu-pieds : Mon Dieu, mon Dieu, quelle aventure Mais moi qui veux fumer pour faire des mirages Qui va me croire s’il m’entend ? J'allume au feu du jour ma cigarette. "Qu'emportes-tu de la ville ?" Je ne veux pas travailler - je veux fumer. "J'y laisse mon cœur entier." L’éléphanteau d’un air absent Et les gardes de la ville Suçait un pot de confiture Courant sus au charretier : Mais la puce n’en avait cure À sa guitare "Qu'apportes-tu dans la ville ?" Et le tirait en souriant Poème de Pierre de Ronsard (1524-1585) "Mon cœur pour me marier." Mon Dieu, mon Dieu, que cela dure Et je vais me croire dément Ma guitare, je te chante, Que de cœurs dans Orkenise ! Par qui seule je déçois, Les gardes riaient, riaient, Soudain le long d’une clôture Je déçois, je romps, j'enchante Va-nu-pieds, la route est grise, La puce fondit dans le vent Les amours que je reçois. L'amour grise, ô charretier. Et je vis le jeune éléphant Se sauver en fendant les murs Au son de ton harmonie Les beaux gardes de la ville Mon Dieu, mon Dieu, la chose est sûre, Je rafraîchis ma chaleur, Tricotaient superbement ; Mais comment le dire à maman ? Ma chaleur, flamme infinie, Puis les portes de la ville Mon Dieu, mon Dieu, la chose est sûre, Naissante d'un beau malheur. Se fermèrent lentement. Mais comment le dire à maman ? Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page5

Manuel ROSENTHAL (1904-2003) Deux extraits de Chanson du Monsieur Bleu, Poème de Michel Veber (1896-1965)

L’Éléphant du jardin des plantes Le Bengali Ah ! savez-vous pourquoi, ma tante, J'avais le plus joli de tous les bengalis ; L'éléphant du Jardin des Plantes Il chantait tout le jour Traîne son nez d'un air gêné, Mille chansons d'amour, Comme s'il était pris en faute ? Cui, cui, cui, cui, cui, cui. Quand il n'était pas sage, Cela ne se dit pas, ma tante, Je mettais dans sa cage Dans le monde à voix haute. Un morceau de pain sec L'éléphant du Jardin des Plantes Pour qu'il y fit son bec. A fait pipi dans sa culotte. Mais quand il était mignon Je lui donnais du bon mouron, Du millet, du chènevis, Et même un morceau de biscuit, Cuit, cuit, cuit, cuit, cuit, cuit. Mais tout passe, tout lasse, tout casse. Bengali tomba dans la casserole où cuisait la soupe aux choux Et nous l'avons mangé tout cuit, Cuit, cuit, cuit, cuit, cuit, cuit. Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page6

Francis POULENC Voyage à Paris Extrait de Banalités, Poème de Guillaume Apollinaire (1880-1918) Ah ! la charmante chose Lune d’Avril Quitter un pays morose Extrait de La Courte Paille, Pour Paris Poème de Maurice Carême (1899-1978) Paris joli Lune, belle lune, lune d’Avril, Qu'un jour dût créer l'Amour. Faites-moi voir en mon dormant Ah ! la charmante chose Le pêcher au cœur de safran, Quitter un pays morose Le poisson qui rit du grésil, Pour Paris L’oiseau qui, lointain comme un cor, Doucement réveille les morts Et surtout, surtout le pays Les Gars qui vont à la fête Où il fait joie, où il fait clair, Extrait de Chansons villageoises, Et le pas des patineurs Où soleilleux de primevères, Poème de Maurice Fombeure (1906-1981) Le piston, la clarinette On a brisé tous les fusils. Les gars qui vont à la fête Attendrissent les costauds Lune, lune d’Avril, Ont mis la fleur au chapeau Les gars qui vont à la fête Lune. Pour y boire chopinette Ont mis la fleur au chapeau Y goûter le vin nouveau Quand ils ont bu, se disputent Y tirer la carabine Et se cognent sur la peau Violon Y sucer le berlingot Puis vont culbuter les filles Extrait de Fiançailles pour rire, Les gars qui vont à la fête Au fossé sous les ormeaux Poème de Louise de Vilmorin (1902-1969) Ont mis la fleur au chapeau Les gars qui vont à la fête Sont rasés à la cuiller Ont mis la fleur au chapeau Couple amoureux aux accents méconnus Sont raclés dessous la peau Reboivent puis se rebattent Le violon et son joueur me plaisent. Ont passé la blouse neuve Jusqu’au chant du premier jour Ah ! j'aime ces gémissements tendus Le faux-col en cellulose Le lendemain on en trouve : Sur la corde des malaises. Les gars qui vont à la fête Sont couchés dans le ruisseau Aux accords sur les cordes des pendus Ont mis la fleur au chapeau Les gars qui vont à la fête À l'heure où les Lois se taisent Y faire danser les filles Ont mis la fleur au chapeau Le cœur, en forme de fraise, Chez Julien le violoneur Les gars qui vont à la fête S'offre à l'amour comme un fruit inconnu. Des polkas et des quadrilles Chapeau Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page7

Maurice RAVEL (1875-1937) La Flûte enchantée Shéhérazade L'ombre est douce et mon maître dort, Trois Poèmes de Tristan Klingsor (1874-1966) Coiffé d'un bonnet conique de soie Et son long nez jaune en sa barbe blanche. Mais moi, je suis éveillée encor Asie Et j'écoute au dehors Une chanson de flûte où s'épanche Asie, Asie, Asie. Tour à tour la tristesse ou la joie. Vieux pays merveilleux des contes de nourrice Et des cadis, et des vizirs Un air tour à tour langoureux ou frivole Où dort la fantaisie comme une impératrice Qui du seul mouvement de leur doigt qui se penche Que mon amoureux chéri joue, En sa forêt tout emplie de mystère. Accordent vie ou mort au gré de leur désir. Et quand je m'approche de la croisée Asie, Je voudrais voir la Perse, et l'Inde, et puis la Chine, Il me semble que chaque note s'envole Je voudrais m'en aller avec la goélette Les mandarins ventrus sous les ombrelles, De la flûte vers ma joue Qui se berce ce soir dans le port Et les princesses aux mains fines, Comme un mystérieux baiser. Mystérieuse et solitaire Et les lettrés qui se querellent Et qui déploie enfin ses voiles violettes Sur la poésie et sur la beauté ; Comme un immense oiseau de nuit dans le ciel d'or. Je voudrais m'attarder au palais enchanté L’Indifférent Je voudrais m'en aller vers des îles de fleurs Et comme un voyageur étranger En écoutant chanter la mer perverse Contempler à loisir des paysages peints Tes yeux sont doux comme ceux d'une fille Sur un vieux rythme ensorceleur. Sur des étoffes en des cadres de sapin Jeune étranger, Je voudrais voir Damas et les villes de Perse Avec un personnage au milieu d'un verger ; Et la courbe fine Avec les minarets légers dans l'air. Je voudrais voir des assassins souriant De ton beau visage de duvet ombragé Je voudrais voir de beaux turbans de soie Du bourreau qui coupe un cou d'innocent Est plus séduisante encor de ligne. Sur des visages noirs aux dents claires ; Avec son grand sabre courbé d'Orient. Ta lèvre chante sur le pas de ma porte Je voudrais voir des yeux sombres d'amour Je voudrais voir des pauvres et des reines ; Une langue inconnue et charmante Et des prunelles brillantes de joie Je voudrais voir des roses et du sang ; Comme une musique fausse. En des peaux jaunes comme des oranges ; Je voudrais voir mourir d'amour ou bien de haine. Entre ! et que mon vin te réconforte... Je voudrais voir des vêtements de velours Et puis m'en revenir plus tard Mais non, tu passes Et des habits à longues franges. Narrer mon aventure aux curieux de rêves Et de mon seuil je te vois t'éloigner Je voudrais voir des calumets entre des bouches En élevant comme Sindbad ma vieille tasse arabe Me faisant un dernier geste avec grâce Tout entourées de barbe blanche ; De temps en temps jusqu'à mes lèvres Et la hanche légèrement ployée Je voudrais voir d'âpres marchands aux regards louches Pour interrompre le conte avec art... Par ta démarche féminine et lasse. Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page8

Fernando OBRADORS (1897-1945) Deux extraits de Canciones Clásicas Españolas

Con amores, la mi madre Avec l’amour dans mon cœur Con amores, la mi madre, Avec l’amour dans mon cœur, Mère, Con amores me dormí; Avec l’amour dans mon cœur Así dormida soñaba Je me suis endormie Lo que el corazón velaba, Et dans mon sommeil j’ai rêvé Que el amor me consolaba Ce qui veillait en mon cœur, Con más bien que merecí. Que l’amour me consolait Adormecióme el favor Plus que je ne méritais. Henri COLLET (1885-1951) Que amor me dió con amor; L’Amour me donna avec amour Dió descanso a mi dolor La grâce du sommeil La fe con que le serví Ma loyauté à le servir Con amores, la mi madre, Donna le repos à ma douleur. En los jardines del amor op. 48/5 Dans les jardins d’amour Con amores me dormí! Avec l’amour dans mon cœur, Mère, Extrait de Poema de un día Avec l’amour dans mon cœur je me En los jardines del amor Dans les jardins d’amour suis endormie En los jardines del amor, Dans les jardins d’amour, Amigo, ten por sabido, Mon ami, sache-le, El vito El vito La flor que màs abunda, La fleur qui le plus abonde, Es la flor del suspiro ! Est la fleur du soupir ! Una vieja vale un real Une vieille femme vaut un cuarto, Un imposible me mata, Un impossible me tue, y una muchacha dos cuartos, et une jeune fille en vaut deux, Por un imposible muero, D'un impossible je meurs, y yo, como soy tan pobre mais comme je suis si pauvre Yo no puedo alcanzar Je ne peux atteindre me voy a lo más barato. je me contente du moins coûteux. Es imposible que quiero, L'impossible que je cherche, Con el vito, vito, vito, Allez-y dansez, Niña, que quiero, Jeune fille, ce que je cherche, con el vito, vito, va. allez-y, dansez, olé ! Ardiendo en llama de amor sin Brûle en vain dans les flammes No me jaga usté cosquillas, Arrêtez vos taquineries, Monsieur, premio ! d'amour ! que me pongo colorá. ou je rougirai ! Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page9

Jerónimo GIMENÉZ Y BELLIDO (1854-1923)

Zapateado Extrait de la zarzuela La tempranica La tarentule est une bestiole très Joaquín TURINA (1882-1949) La tarántula é un bicho mú malo; mauvaise ; No se mata con piera ni palo; ni bâtons ni pierres ne la tuent ; Cantares op. 19/3 Chansons Que juye y se mete por tós los rincones elle fuit et se cache en tous recoins, Extrait de Poema en forma de canciones Y son mú malinas sus picazones. et ses piqûres sont très méchantes. Poème de Ramòn de Campoamor y ¡Ay mare!, no zé que tengo Ô mère ! Je ne sais pas ce qui m’arrive, Campoosorio (1817-1901) Que ayé pazé por la era hier j’étais sur l’aire de battage Plus je te fuis, Y ha principiaito a entrarme et j’ai soudain commencé Màs cerca de mí te siento à être pris de tremblements. Plus je me sens proche de toi, Er má de la temblaera. Cuando más huyo de tí Elle m’aura donc piqué, Zerá q'a mí me ha picáo Pues tu imagen es en mí Car ton image est en moi, la vilaine tarentule, La tarántula dañina Sombra de mi pensamiento. Ombre de mes pensées. et je suis gravement malade Y estoy toitico enfermáo. par son sang venimeux. Redis-le-moi, Vuélvemelo a decir Por su sangre tan endina. Que les diables la mangent, Pues embelesado ayer Car hier, ensorcelé, ¡Te coman los mengues Cette maudite araignée, Te escuchaba sin oir Je t’écoutais sans entendre Mardita la araña Sur le ventre de laquelle Y te miraba sin ver. Et te regardais sans voir. Que tié en la barriga Est peinte une guitare ! Pintá una guitarra! Seule la danse guérit d’une telle douleur. Bailando se cura tan jondo doló. Ah ! Maudite soit cette bête qui m’a ¡Ay! ¡Mal haya la araña que a mí me picó! piqué ! No le temo á los rayos ni balas Je ne crains ni la foudre ni les balles, Je ne crains pas plus les choses pires Manuel DE FALLA (1876-1946) Ni le temo á otra cosa más mala Que me hizo mi pare; encore, Más guapo que er gayo Ainsi mon père m’a fait, Asturiana Asturienne Pero á ese bichito lo parta un rayo. Plus beau qu’un coq ; Extrait de Siete canciones populares Mais que le foudre frappe cette bête Ay mare! yo estoy malito. españolas Ah ! mère, je suis malade. Me está entrando unos suores J’entre dans des sueurs Por ver si me consolaba, Pour me consoler, Que me han dejaito seco Qui me laissent sec Arrime a un pino verde, Je me suis adossé à un pin vert, Y comío de picores. Et plein de démangeaisons. Por ver si me consolaba. Pour me consoler. Zerá que á mí me ha picáo Elle m’aura donc piqué, La tarántula dañina, La vilaine tarentule, Por verme llorar, lloraba. De me voir pleurer, il a pleuré. Por eso me he quedao Et maintenant je suis là, Y el pino como era verde, Et le pin si vert, Más dergao que una sardina. Maigre comme une sardine. Por verme llorar, lloraba. De me voir pleurer, a pleuré. ¡Te coman los mengues... Que les diables la mangent… Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page10

Leonard BERNSTEIN (1918-1990) Tavouk Gueunksis Tavouk gueunksis, poitrine de poule ; La Bonne Cuisine, Faites bouillir une poule, quatre recettes d’Émile Dumont (1829-1887), Dont vous prendrez les blancs ; pour voix et piano. Vous les pilerez de façon à ce qu'ils se mettent en charpie. Puis mêlez-les, mêlez-les avec une bouillie, Comme celle ci-dessus, comme celle ci-dessus du Mahallebi. Tavouk gueunksis, poitrine de poule. Plum Pudding Deux cents cinquante grammes de raisins de Malaga, Civet à toute vitesse Deux cents cinquante grammes de raisins de Corinthe, Deux cents cinquante grammes de graisse de rognon de bœuf, Lorsque on sera très pressé, Et cent vingt-cinq grammes de mie de pain émiettée, Voici une manière de confectionner Soixante grammes de sucre en poudre ou de cassonade, Un civet de lièvre que je recommande ! Un verre de lait ; un demi verre de rhum ou d'eau-de-vie ; Dépecez le lièvre comme pour le civet ordinaire : Trois œufs ; un citron ! Mettez-le dans une casserole ou chaudron Muscade, gingembre, cannelle en poudre, mélangés Avec son sang et son foie écrasé ! (En tout la moitié d'une cuillère à café) Une demi-livre de poitrine de porc (coupée en morceaux) ; Sel fin la moitié d'une cuillère à café. Une vingtaine de petits oignons (un peu de sel et poivre) ; Un litre et demi de vin rouge. Faites bouillir à toute vitesse. Queues de bœuf Au bout de quinze minutes environ, Lorsque la sauce est réduite de moitié, La queue de bœuf n'est pas un mets à dédaigner. Approchez un papier enflammé, D'abord avec assez de queues de bœuf on peut faire un pot-au-feu passable. De manière à mettre le feu au ragoût. Les queues qui ont servi à faire le pot-au-feu peuvent être mangées, Lorsqu'il sera éteint, liez la sauce Panées, et grillées, et servies avec une sauce piquante ou tomate. Avec une demi-livre de beurre manié de farine. La queue de bœuf n'est pas un mets à dédaigner. Servez. Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page11

Harold ARLEN (1905-1986)

Somewhere Over the Rainbow Quelque part au-delà de l'arc-en-ciel Somewhere, over the rainbow, way up high, Quelque part, au-delà de l'arc-en-ciel, bien plus haut, There's a land that I heard of once in a lullaby. Il y a une contrée dont j'ai entendu parler une fois dans une berceuse.

Somewhere, over the rainbow, skies are blue, Quelque part, au-delà des arcs-en-ciel, les ciels sont bleus, And the dreams that you dare to dream really do come true. Et les rêves que tu oses rêver deviennent vraiment réalité.

Someday I'll wish upon a star Un jour je ferai un souhait en regardant une étoile And wake up where the clouds are far behind me, Et je me réveillerai à l'endroit où les nuages sont loin derrière moi, Where troubles melt like lemon drops. Où les ennuis fondent telles des gouttes de citron Away above the chimney tops Bien au-dessus des cheminées That's where you'll find me. C'est là où tu me trouveras.

Somewhere over the rainbow, bluebirds fly, Quelque part au-delà de l'arc-en-ciel, les merles-bleus volent, Birds fly over the rainbow, Les oiseaux volent au-delà de l'arc-en-ciel, Why then, oh why can't I? Alors pourquoi, oh, pourquoi ne le puis-je pas ?

Somewhere over the rainbow, bluebirds fly, Quelque part, au delà de l’arc-en-ciel, les merles-bleus volent, Birds fly over the rainbow, Les oiseaux volent au-delà de l'arc-en-ciel, Why then, oh why can't I? Alors pourquoi, oh, pourquoi ne le puis-je pas ?

If happy little bluebirds fly Si de joyeux petits merles-bleus volent Beyond the rainbow, Au-delà de l'arc-en-ciel, Why oh why can't I? Pourquoi, oh, pourquoi ne le puis-je pas ? Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page12

Augustín LARA (1900-1969)

Granada Grenade

Granada, tierra soñada por mí Grenade, terre rêvée pour moi Mi cantar se vuelve gitano cuando es para tí Mon chant se fait gitan quand je chante pour toi Mi cantar hecho de fantasía Mon chant se fait fantaisie Mi cantar flor de melancolía Mon chant, fleur de mélancolie Que yo te vengo a dar. Que je viens te donner.

Granada,tierra ensangrentada Grenade, terre ensanglantée En tardes de toros. En soirées de taureaux. Mujer que conserva el embrujo Femme qui conserve l'ensorcellement De los ojos moros; Des yeux maures ; Te sueño rebelde y gitana Des rêves rebelles, gitane Cubierta de flores Couverte de fleurs Y beso tu boca de grana Et baiser d'écarlate Jugosa manzana Pomme juteuse Que me habla de amores. Qui me parle d'amour.

Granada manola, Grenade, femme du bas peuple Cantada en coplas preciosas Célébrée dans des chansons exquises No tengo otra cosa que darte Je n'ai pas d'autre chose à te donner Que un ramo de rosas, Qu'un bouquet de roses, De rosas de suave fragancia De roses délicatement parfumées Que le dieran marco a la virgen morena. Qui serviraient de cadre à la Vierge brune.

Granada, Grenade, Tu tierra está llena Ta terre est pleine De lindas mujeres De jolies femmes De sangre y de sol. De sang et de soleil. Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page13

REPÈRES BIOGRAPHIQUES

Patricia Petibon soprano

La soprano Patricia Petibon débute sa carrière aux côtés de William Christie et des Arts Florissants. Elle a remporté trois Victoires de la musique classique – en tant que « meilleur espoir lyrique » en 1998 et « meilleur artiste lyrique » en 2001 et 2003. En 1996, elle fait ses débuts à l’Opéra de Paris dans de Rameau, et y reviendra pour de nombreux rôles. À Nancy elle débute dans le rôle de Susanna (Les Noces de Figaro). Elle fait ses débuts à l’Opéra Bastille comme Poussette (Manon de Massenet), puis revient pour Olympia (Les Contes d’Hoffmann) et Donna Anna (). Elle se produit à l’Opéra de Zurich en Blonde (L’En- lèvement au sérail), à l’Opéra de Vienne en Olympia (Les Contes d’Hoffmann), Sophie (Le Chevalier à la rose). Elle chante au Théâtre des Champs-Elysées dans Susan Manoff piano une nouvelle production de Dialogues des Carmélites, à l’Opéra Comique dans Zampa de Hérold, au Theater an der Wien dans Luisa Fernanda aux côtés de Plá- Née à New York et d’origine lettone et allemande, Susan Manoff étudie le piano à cido Domingo, au Festival de Salzbourg dans Così fan tutte, au de Barcelone la Manhattan School of Music et à l’Université d’Oregon. Des études intensives dans Lucio Silla, à Munich dans Mitridate et Rigoletto, à Aix-en-Provence dans Les avec Gwendoline Koldowsky la conduisent à approfondir le répertoire du lied et Noces de Figaro puis Ariodante de Haendel. Elle a récemment fait ses débuts avec de la mélodie, et devient l’une des pianistes les plus recherchées de sa génération. le rôle-titre de de Berg à Genève, à Barcelone (enregistrement DVD) et au Parallèlement à son activité dans le domaine de la musique vocale, elle se consa- Festival de Salzbourg. Elle participe à la première mondiale de Au Monde de cre aux autres répertoires du piano. Passionnée par la musique de chambre, Susan Philippe Boesmans à Bruxelles. Elle interprète de nombreux rôles baroques, dans Manoff joue régulièrement dans les grands festivals et est invitée dans toutes les sous la direction de William Christie, dans Ariodante dirigé par grandes salles de concert : Théâtre des Champs-Élysées, Théâtre du Châtelet, Salle , dans Orphée et Eurydice de Gluck sous la baguette de Sir John Gaveau, Wigmore Hall, Concertgebouw, Carnegie Hall, Konzerthaus Wien, Eliot Gardiner. Après de Haydn au Musikverein de Vienne, avec Cecilia Musikverein… Elle est invitée régulièrement par France Musique. Pianiste curieuse Bartoli et , elle renouvelle sa collaboration avec ce dernier et amoureuse du théâtre, elle a créé de nombreux spectacles mélangeant musique pour Le Directeur de théâtre à Salzbourg et au Musikverein de Vienne, Lucio Silla et texte. Ses partenaires ont été Jean Rochefort, Fabrice Luchini et Marie-Christine au Theater an der Wien, au Festival Styriarte de Graz, Die Schul- Barrault et elle a été mise en scène par Hans Jürgen Syberberg et Joël Jouanneau. digkeit des ersten Gebots à Vienne, à Lucerne et à Salzbourg. En 2008, Patricia Susan Manoff a enregistré pour les labels Naïve, Decca, Virgin, Arion, Valois et Petibon signe un contrat d’enregistrement exclusif avec Deutsche Grammophon. Aparte. Elle a enregistré en 2007 son premier disque avec Sandrine Piau, intitulé Parmi ses albums : Amoureuses (Mozart, Haydn et Gluck avec Concerto Köln et Évocation, et un deuxième CD Après un Rêve, est sorti en Mars 2011 (Naïve). C’est ), A Mozart Gala from Salzburg (DVD), Rosso, un album baroque avec un autre partenaire qui lui est cher, Nemanja Radulovic, que Susan Manoff a italien avec , de Munich dirigés par Harding, enregistré un album dedié aux sonates de Beethoven (Decca,2010). Susan Manoff Melancolia avec et l’Orchestre national d’Espagne, Lulu de Berg (DVD) a été chef de chœur adjoint à l’Opéra de Paris et est actuellement professeur au dans la production d’Olivier Py, et enfin Nouveau Monde, airs baroques d’Angleterre, Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. En 2011 elle à de France, d’Espagne et d’Amérique latine, avec Andrea Marcon. été nommée Chevalier des Arts et des Lettres. Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page14 Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page15

Prochainement à l’Opéra de Lille

Spectacle musical ESCORIAL

TEXTE DE MICHEL DE GHELDERODE MISE EN SCÈNE JOSSE DE PAUW Concert MUSIQUES DE ROLAND DE LASSUS, GEORGE ALEXANDER VAN DAM SONATES EN TRIO AVEC LE COLLEGIUM VOCALE GENT XAVIER DE MAISTRE HARPE MAGALI MOSNIER FLÛTE Ma 18, Me 19 février 20h - 5/8/13/17/22 € ANTOINE TAMESTIT ALTO

La mort rôde dans le palais. Le roi a empoisonné sa reine. Le fou Ve 28 mars à 20h - 5/8/13/17/22 € du roi, qui était l'amant de la reine, se meurt de chagrin. Les chiens jappent et aboient sans cesse, les cloches sonnent le glas. Le roi Un trio inédit est à l’honneur ! Qu’ont en commun ces trois juché sur son trône se bouche les oreilles. Le fou propose alors un musiciens, outre leur talent ? D’abord un vif désir, celui de échange de rôles pour tuer le temps : le roi devient le fou, le fou promouvoir la richesse d’un répertoire qu’ils abordent depuis devient le roi, juste pour un instant. près de dix ans avec des ensembles aussi prestigieux que le London Symphony Orchestra, l’Orchestre de la Radio de Vienne ou Escorial est une farce tragique sur le pouvoir et l'ennui, la violence encore le Mahler Chamber Orchestra et le Deutsches Symphonie et l'indifférence. Cette pièce de Michel de Ghelderode - connu Orchester de Berlin. Ensuite ? Un goût particulier pour la pour le livret du Grand Macabre de Ligeti - réunit quatre comédiens musique de chambre française, sur laquelle ce programme met et douze chanteurs. Alexander Van Dam a composé une nouvelle particulièrement l’accent, avec quelques incursions étrangères. musique qui se fond et dialogue habilement avec des chants Le programme proposé promet un concert élégiaque et raffiné, polyphoniques de Roland de Lassus (Les Plaintes de Job), inter- qui, de Fauré à Britten, met le répertoire de la fin du XIXe siècle prétés par le fameux ensemble fondé par Philippe Herreweghe, le en dialogue avec des compositions de l’après 1945. Collegium Vocale Gent.

+33 (0)362 21 21 21 www.opera-lille.fr Petibon-prog_Mise en page 1 27/01/14 16:55 Page16

OPERA DE LILLE

2, RUE DES BONS-ENFANTS B.P. 133 F-59001 LILLE CEDEX - T. 0820 48 9000 www.opera-lille.fr