LeMonde Job: WMQ2502--0001-0 WAS LMQ2502-1 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1244 Lcp: 700 CMYK

EN ÎLE-DE-

a Dans « aden » : tout le cinéma et une sélection de sorties

55e ANNÉE – No 16822 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE JEUDI 25 FÉVRIER 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

a RECHERCHE a Morts Kosovo : sursis pour un accord en montagne Un laboratoire Une nouvelle avalanche a fait au b b moins dix morts en Autriche. Un ran- Les négociations de Rambouillet n’ont pas définitivement abouti Elles reprendront en France donneur décède après avoir été le 15 mars b Les belligérants ont accepté, sous conditions, les grandes lignes du plan d’autonomie de haute sécurité secouru dans les Pyrénées. Les intem- b péries bloquent les secours en Les Kosovars insistent sur l’indépendance, les Serbes refusent le déploiement de l’OTAN à Lyon pour l’étude Savoie. p. 34 des virus a PAC : le choc franco-allemand les plus dangereux Le début des négociations sur la ré- LE PRÉSIDENT Jacques Chirac va inaugurer, en mars, à Lyon, un forme de la politique agricole laboratoire de microbiologie des- commune est dominé par l’opposition tiné à l’étude des micro-orga- frontale entre et Bonn. p. 3 nismes les plus dangereux de la planète, comme les virus africains de Lassa et d’Ebola. Financée par a Les enjeux la Fondation Marcel-Mérieux, cette structure unique en Europe des élections corses répond à des normes de sécurité draconiennes, pour éviter toute La droite conservera-t-elle la majori- contamination des chercheurs et té ? Les nationalistes – et lesquels ? – UNE NOUVELLE PÉRIODE Bien que non conclusifs, les ré- té et sur le déploiement d’une tionne pas la possibilité d’organi- de l’environnement, mais aussi auront-ils des élus ? Quel sera l’impact d’incertitude et d’attente s’ouvre sultats de la conférence de Ram- force de l’OTAN au Kosovo n’ont ser un référendum d’autodétermi- pour empêcher tout acte de mal- pour le Kosovo, où la région de bouillet ont cependant été salués, pas été adoptées, les Serbes y res- nation à l’issue de la période veillance. Vitres pare-balles, blin- de l’assassinat du préfet Erignac et de Vucitrn, dans le nord, est depuis dans les capitales occidentales, tant pour l’instant hostiles. Ce intérimaire de trois ans. Cette in- dage, badges, codes confidentiels, la reprise en main qui a suivi ? Les lundi en proie aux combats. Les comme « un pas dans la bonne di- sont elles qui feront l’objet des docilité de l’UCK est une mauvaise scaphandres à air pressurisé... Un élections de l’Assemblée de Corse au- négociations de Rambouillet se rection ». Les pays organisateurs prochaines négociations. surprise pour le chef de la diplo- laboratoire pas comme les autres, ront lieu les 7 et 14 mars. p. 6 sont en effet achevées, mardi ont fait état d’un accord des deux En outre, la partie politique du matie américaine, Mme Albright, qui pourrait inspirer la NASA 23 février, sans avoir abouti à la si- parties sur un document qui défi- plan n’a pas recueilli l’aval de qui pensait que la difficulté ne pour confiner les échantillons gnature d’un règlement par les nit les institutions devant garantir toute la délégation albanaise. Les viendrait que du côté serbe. qu’elle rapportera de la planète Serbes et les Albanais. De nou- à la province une large autonomie. représentants de l’Armée de libé- Mars. veaux pourparlers seront organi- En revanche, les parties du projet ration du Kosovo (UCK) ont refusé Lire pages 2 et 3 sés à partir du 15 mars en France. de règlement portant sur la sécuri- d’y souscrire parce qu’elle ne men- et notre éditorial page 15 Lire page 25 Lionel Jospin, un premier ministre en quête de ligne Parité : C’EST UN PIÉTON ORDINAIRE qu’au gré de cabinet de Michel Rocard, entre 1988 et ont remplacé la viande et les légumes verts de leurs promenades les Parisiens ren- 1992, dans son Jours tranquilles à Matignon chassé les frites. Désormais, le chef du gou- oui ou non ? a Gibraltar, contrent parfois. En effet, à plusieurs reprises (Grasset). Dans ce lieu, poursuit-il, « court le vernement évite le plus souvent de boire du depuis le début de l’année, Lionel Jospin, en stress et rien n’y finit jamais : les questions se vin et assure avoir banni les pâtisseries. Du POURQUOI les femmes condensé d’histoire visite à l’Assemblée nationale ou dans quel- suivent et s’additionnent sans s’annuler ». coup, sa balance respire : sept kilos envolés a n’ont-elles pas, en tant que ques ministères, a planté là voiture à cocarde Comme ses prédécesseurs, l’actuel premier en quelques semaines, selon un Jospin visi- représentantes de la nation, la Trois royaumes, deux enclaves, cinq et chauffeur et s’en est retourné, à pied, à ministre a subi, rue de Varenne, la charge de blement heureux du résultat. place, parfois fragile, qu’elles ont langues : le détroit de Gibraltar est un l’hôtel Matignon. Surpris la première fois, fa- la fonction. Placé dans une situation de coha- L’amaigrissement se double d’une activité conquise – souvent difficilement – double passage, de la Méditerranée à talistes les suivantes, maussades toujours, les bitation inédite, tenu par surcroît d’ordonner sportive que le premier ministre s’efforce de dans la société civile ? Comment l’Atlantique, de l’Europe à l’Afrique. gardes du corps lui ont emboîté le pas à dis- une gauche pétrie de contradictions, il s’est pratiquer, à nouveau, régulièrement. Avant remédier à cet état de fait qui se nos pages « voyages », p. 26 et 27 tance raisonnable. Ils ont ainsi pu voir d’un trouvé plongé dans le genre de situation où, de prendre ses quartiers à l’hôtel Matignon, il présente encore en France sous peu loin la tête changeante des passants, va- tout à coup, les journées paraissent affreuse- échangeait des balles de tennis avec Claude une forme caricaturale ? Six points guement intrigués d’abord par ce visage ment courtes. Résultat : ce sexagénaire qui Allègre. Il a renoué avec ce sport à la Lan- de vue relancent cet âpre débat. connu, puis généralement souriants, une fois avait su conserver la taille mince de l’ancien terne, la résidence dont disposent les pre- Au-delà de la controverse entre a Pinochet, les Mères dissipée la surprise de croiser le premier mi- sportif qu’il fut a vu peu à peu sa silhouette miers ministres à Versailles avec, pour parte- « paritaires » et « antiparitaires », nistre. D’ailleurs, ces manifestations réser- s’arrondir. naires, quelques-uns de ses officiers de plusieurs voix se font entendre et le Condor vées et courtoises ont plutôt encouragé l’in- Cette évolution physique a peu à peu enta- sécurité. Les promenades dans les rues de Pa- pour souligner l’étrangeté de l’ex- Dans les années 70, les dictatures téressé à recommencer ses escapades. mé le dynamisme du chef du gouvernement. ris s’inscrivent dans cette volonté d’une cer- ception « hexagonale », pour pro- A sa façon, l’attitude de M. Jospin ren- Plusieurs de ses interlocuteurs rapportent sa taine hygiène de vie. « J’ai besoin de m’oxygé- poser un système de double vote d’Amérique latine ont coordonné, seigne sur la difficulté de gouverner. L’hôtel fatigue de l’an dernier, concomitante avec la ner », explique-t-il à ses proches. Ce souci comme voie d’accès pragmatique sous le nom d’opération « Condor », Matignon est un pressoir où s’accumulent les situation politique devenue difficile, face no- d’entretenir sa forme suggère combien, pour à une réelle parité politique ou la répression politique. Aujourd’hui, problèmes et se succèdent les réunions pour tamment à un président de la République ra- M. Jospin, la cohabitation s’apparente à une pour réinterroger la distinction les mères de disparus fournissent au tenter de les régler. « On a presque hâte d’ar- gaillardi. M. Jospin, pourtant, a réagi. Sur les course de fond. entre « sexe » et « genre ». juge Garzón des éléments pour nour- river le matin, on culpabilise de partir le soir », consignes du premier ministre, la table de rir le dossier Pinochet. p. 14 a ainsi raconté Jean-Paul Huchon, directeur l’hôtel Matignon s’est allégée. Les poissons Jean-Michel Aphatie Lire pages 16 et 17 a Accompagner Le sang contaminé, la complexité en œuvre Le sublime retour les mourants Le Conseil économique et social for- ENGAGÉ dans la confusion en pour peu qu’on veuille enfin l’ou- confins du médical et de l’adminis- judiciaire ou parlementaire qui d’un cinéaste raison d’une procédure imparfaite vrir sereinement, que révèle la tratif, du politique et du pénal. Une siège à la Cour de justice de la Ré- mule des propositions pour que la et de l’inexpérience de celui qui fut boîte de Pandore de l’affaire du diversité, au fond, qui exige d’être publique doit sans cesse ajuster sa France rattrape son retard en matière choisi pour le présider, le procès du sang contaminé ? Une complexité débattue publiquement afin d’être focale pour appréhender les réali- de soins palliatifs. p. 10 sang contaminé, qui s’achemine hors normes, des sous-dossiers im- correctement embrassée pour ne tés qui lui sont exposées. Sur un vers le réquisitoire et les plaidoi- briqués, des perspectives chronolo- pas mener à un jugement faussé. fort grossissement, on l’a vu scru- ries, a fait preuve, au-delà de ses giques trompeuses, des responsa- Ainsi, penché comme un cher- ter, entre autres, le processus déci- a Le Japon change imperfections, de sa nécessité. Car, bilités gigognes, fragmentées, aux cheur sur son microscope, le juge sionnel qui, entre avril et juin 1985, aboutit à l’annonce de la mise en Fusions et ouverture aux capitaux place du dépistage systématique étrangers : un nouveau capitalisme ja- chez les donneurs de sang. Pour ce- ponais tente d’émerger. p. 18 la, il a plongé dans les couloirs de la Direction générale de la santé (DGS), observé les tâtonnements TERRENCE MALICK face à la progression du sida, jaugé a Bon bilan les différents niveaux de HORMIS Rien sur Robert, film conscience du risque sanitaire. Il a de Pascal Bonitzer servi par San- pour la loi littoral pointé surtout l’incompréhensible drine Kiberlain et Fabrice Lu- Le bilan de la loi sur la protection du dilution des informations remon- chini, on voit mal qui pourra ré- tant vers les ministres et l’inadapta- sister à la force de La Ligne littoral de 1986, présenté mercredi tion d’une structure gouvernemen- rouge, du cinéaste américain Ter- 24 février en conseil des ministres, fait tale faisant intervenir trop rence Malick, qui avait disparu apparaître que les objectifs sont rem- tardivement la phase de finance- des écrans depuis vingt ans. Pre- plis, mais que des aménagements sont ment dans les prises de décision en nant prétexte de la bataille de nécessaires. p. 13 matière de santé publique. Guadalcanal en 1942, il livre une A ce niveau de grossissement, le méditation homérique sur l’hu- juge de la Cour de justice s’est atta- manité. Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; , 2,25 $ CAN ; ché, par exemple, à donner du sens Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; à la décision, prise lors de la réu- Lire pages 30 à 32 Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, nion interministérielle du 9 mai 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, 1985 à Matignon, de retarder l’en- 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; International ...... 2 Tableau de bord ...... 21 Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; registrement du test américain Ab- France ...... 6 Aujourd’hui ...... 25 Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. bott au Laboratoire national de la Société...... 10 Abonnements...... 28 santé (LNS). Carnet...... 12 Météorologie...... 29 Régions ...... 13 Jeux ...... 29 Jean-Michel Dumay Horizons ...... 14 Culture ...... 30 Entreprises ...... 18 Guide culturel...... 32 Lire la suite page 15 Communication ...... 20 Radio-Télévision...... 33 et nos informations page 8 LeMonde Job: WMQ2502--0002-0 WAS LMQ2502-2 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 11:34 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1245 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999

KOSOVO La conférence de Ram- nisateurs ont cependant fait état velles négociations s’ouvriraient en sentants de l’UCK refusant de don- refusent toujours le déploiement au bouillet s’est achevée, mardi 23 fé- d’un accord des deux délégations France le 15 mars pour parler des ner leur aval au document politique, Kosovo d’une force de l’OTAN qui vrier, sans avoir abouti à la signa- sur la partie politique du plan de questions de sécurité. b LES DIVI- qui ne mentionne pas la perspective veillerait à l’application d’un règle- ture d’un règlement par les Serbes paix portant sur le statut d’autono- SIONS entre Albanais sont apparues d’un référendum d’autodétermina- ment. (Lire aussi notre éditorial et les Albanais du Kosovo. Les orga- mie et ils ont annoncé que de nou- à la fin de la conférence, les repré- tion dans la province. b LES SERBES page 15.) Les principaux obstacles à un accord entre Serbes et Albanais demeurent Dans trois semaines, des négociations s’ouvriront sur les aspects militaires du plan de paix pour le Kosovo. D’ici là, l’UCK devra avoir approuvé la partie politique du plan et les Serbes admis le principe du déploiement d’une force de l’OTAN PARTIE REMISE donc. Les négo- ce n’en est pas vraiment une. Sans la mement des combattants de l’Ar- tive aussi floue. Hisham Thaqi, le ciations de Rambouillet, qui visaient menace de frappes aériennes, les mée de libération (UCK). Toutes jeune homme qui parlait à Ram- à faire s’entendre Serbes et Albanais pourparlers de Rambouillet n’au- choses qui supposent, pour devenir bouillet au nom de la résistance ar- sur un statut d’autonomie pour le raient pas eu lieu ; mais les quinze réalité, une présence extérieure mée, a quitté une des salles lambris- Kosovo, n’ont pas abouti mais elles derniers jours ont montré qu’à l’in- musclée pour laquelle l’OTAN se sées du château, lundi, en menaçant se poursuivront ailleurs en France, à verse – contrairement à ce que pen- porte candidate à raison de de rompre. Mme Albright avait eu partir du 15 mars. En termes diplo- saient les Américains – cette menace 28 000 hommes. Les Serbes n’en beau mettre en œuvre toutes les ca- matiques, cela porte un nom : on n’a ne peut pas tout régler. veulent pas. « A différents moments pacités de pression de l’Amérique et pas fait la paix, mais on a engagé un Rarement on aura vu des mi- du jour ou de la nuit, disait mardi la faire même venir le commandant en « processus ». Quelque chose d’in- nistres à ce point « mouiller leur che- Secrétaire d’Etat américaine, Made- chef de l’OTAN Wesley Clark pour le certain, qui n’aura pas même la vertu mise », comme l’ont fait Hubert Vé- leine Albright, ils utilisent des termes convaincre, rien n’y fit. A Pristina, les d’arrêter les combats sur le terrain ; drine, Robin Cook et Madeleine différents. » Ils voudraient cette combattants avaient Hisham Thaqi mais quelque chose que, malgré Albright ; rarement autant d’experts « présence internationale » civile et à l’œil ; il ne pouvait pas donner son tout, on ne voulait pas rompre pour internationaux et de négociateurs non pas militaire, ou bien alors éma- aval au projet de règlement. conclure à l’échec. Les Serbes ne penchés nuit et jour sur le statut nant de l’ONU, pas de l’OTAN. Sur On a masqué cette difficulté, mar- sont plus sous la menace de frappes d’une province de deux millions cet aspect des choses, les Russes, di, lors des conclusions de la confé- aériennes imminentes de l’OTAN ; d’habitants. Cet engagement n’a pas membres du Groupe de contact, rence, en disant que la délégation al- leur acceptation d’une partie du plan été vain. Un document a été mis au sont mal à l’aise, mais les Occiden- banaise demandait à « consulter sa proposé repousse l’éventualité d’un point à Rambouillet, qui décrit, taux tiennent bon : « Il n’est pas base » d’ici le 15 mars. Cette recours à la force. L’indocilité dont a moults détails à l’appui, le Kosovo tel question d’autre chose que d’une « consultation » risque d’être plus fait preuve la délégation albanaise à qu’il pourrait être : avec des institu- force commandée par l’OTAN, même que vive entre les différentes fac- Rambouillet aussi. tions démocratiquement élues ga- si elle peut coopérer avec d’autres », tions albanaises. Les Américains, qui Les principaux points de blocage rantissant à la majorité albano- disait, mardi, Mme Albright. se faisaient fort d’amener l’UCK sur sont restés les mêmes qu’au début phone une forte autonomie, avec la voie de la conciliation, ont à ce des pourparlers : les Serbes ne des mécanismes de protection des MAUVAISE SURPRISE stade échoué. Il n’est pas sûr au- veulent pas qu’une force de l’OTAN droits de l’homme, avec un système Deuxième problème et non des jourd’hui que le mouvement armé vienne dans la province veiller au judiciaire « équitable ». « Avec les ac- moindres (c’est la mauvaise surprise sera représenté aux prochaines né- bon déroulement des choses ; les Al- L’UCK récalcitrante cords de Rambouillet, conclut le de Rambouillet pour les Améri- gociations, qui s’ouvriront sur la banais ne veulent pas qu’on leur dé- communiqué de la fin de la confé- cains) : une partie de la délégation base d’une acceptation a priori des nie le droit à l’autodétermination Les Kosovars n’ont signé « aucun document » à Rambouillet, a dé- rence, un cadre politique pour une albanaise – les six représentants de aspects politiques du règlement. dans trois ans. claré mardi Hisham Thaqi, le principal représentant de l’Armée de autonomie substantielle est désormais l’UCK – n’a en fait pas donné son L’une des principales difficultés Les pays organisateurs de la libération du Kosovo (UCK) aux négociations : « Nous n’avons apposé en place. » aval au chapitre politique du plan de rencontrées dès le début par les conférence de Rambouillet ont pour notre signature sur aucun document, nous allons consulter le peuple, les Restent deux problèmes assez paix, parce qu’il ne prévoit pas expli- grandes pouissances face à la crise leur part complètement changé de organisations du Kosovo et l’UCK. » considérables. Le communiqué n’en citement de référendum au Kosovo, du Kosovo, à savoir la division de la ton en trois semaines. Le 29 janvier, De son côté, le porte-parole du chef politique de l’UCK, Adem De- évoque qu’un seul, qui fera l’objet au terme de la durée de trois ans communauté albanaise, n’est donc le Groupe de contact sur l’ex-Yougo- maqi, a affirmé à Pristina que le désarmement du mouvement était des nouvelles négociations en mars : pour lequel il est conclu. Le texte sti- pour l’instant pas résolue. Or elle slavie (Etats-Unis, France, Alle- « hors de question ». « Aucune décision politique ne peut être prise sans le défaut d’entente sur ce que l’on pule seulement que l’accord doit prive les Occidentaux de leur princi- magne, Grande-Bretagne, Italie, l’accord du représentant politique général de l’UCK, Adem Demaqi », a- appelle « la mise en œuvre de l’ac- être révisé au bout de ces trois ans en pal moyen de pression sur Slobodan Russie) convoquait autoritairement t-il ajouté. Il a également indiqué que M. Demaqi avait rencontré, cord ». Il s’agit en fait de toutes les tenant compte de divers éléments Milosevic, la menace du recours à la les deux parties, menaces à l’appui. lundi, le nouveau commandant militaire de l’UCK, Suleyman Selimi, questions de sécurité : retrait des parmi lesquels la « prise en compte force. Serbes et Albanais avaient une se- et les membres de son état-major. M. Demaqi a reçu à cette occa- forces armées serbes du Kosovo, dé- des opinions ». L’UCK n’accepte pas maine pour obtempérer, une se- sion, a-t-il dit, « les pleins pouvoirs pour diriger politiquement l’UCK ». mantèlement de la police et désar- d’être désarmée pour une perspec- Claire Tréan maine pour engager sérieusement la négociation et une autre semaine pour la conclure. A mi-parcours des discussions, les pays organisateurs constataient des progrès, mais «plus « Un cadre politique pour l’autonomie substantielle est désormais en place » lents que prévu » ; les parties de- VOICI les principaux points du communiqué fonctionnement d’institutions démocratiques, membres du Groupe de contact, les négocia- vo de l’OSCE et son personnel, et nous deman- vaient « parvenir immédiatement à final de la réunion de Rambouillet sur l’avenir du la protection des droits de l’homme et des teurs et les organisations internationales dons instamment que les parties créent les un accord sur les points durs restant Kosovo, présenté le 23 février, par les deux copré- droits des membres des communautés natio- compétentes. Nous sommes résolus à surveiller conditions nécessaires à la sécurité de la MKV en suspens », disait leur communi- sidents, le Français Hubert Védrine et le Britan- nales, ainsi que la mise en place d’un système étroitement le respect total de cet engagement et des autres personnels internationaux, dont qué, qui fixait l’échéance ultime au nique Robin Cook : judiciaire équitable. afin de faire aboutir le processus de Rambouil- elles seront tenues responsables. 20 février à midi (« deadline is dea- « b Comme il était b Avec les accords de Rambouillet, un cadre let. b Nous nous engageons à travailler en- dline » : elle ne serait pas prolongée). prévisible, les négocia- politique pour l’autonomie substantielle est dé- b Les parties doivent s’abstenir de toute ac- semble pour obtenir un règlement reflétant les Le 20 février à 20 heures, le Groupe tions ont été complexes sormais en place. Les bases existent pour la fi- tion qui remettrait en cause les résultats obte- aspirations légitimes de l’ensemble des habi- de contact, constatant des « progrès et difficiles. Les efforts nalisation des chapitres de mise en œuvre de nus à Rambouillet. Nous attendons en parti- tants du Kosovo. Seul un tel règlement peut très substantiels », demandait aux des parties et l’engage- l’accord, en particulier les modalités d’une pré- culier des parties qu’elles respectent créer les conditions qui permettront d’éviter parties « un ultime effort » qu’elles ment résolu des négocia- sence civile et militaire internationale invitée au entièrement et immédiatement le cessez-le-feu une catastrophe humanitaire. Ceux qui empê- devaient impérativement fournir teurs, les ambassadeurs Kosovo. Il est indispensable que l’accord intéri- au Kosovo, qu’elles s’abstiennent de toute ac- cheront l’adoption définitive d’un accord intéri- avant le 23 février à 15 heures. Le 23, Hill, Mayorsky et Pe- maire soit conclu et signé dans son intégralité. tion de provocation, qu’elles respectent pleine- maire au Kosovo, ceux qui continueront à pro- à 17 heures, on prenait rendez-vous tritsch, ont abouti à un Dans cet esprit, les parties se sont engagées à ment leurs engagements d’octobre 1998 et voquer de nouvelles hostilités, ou ceux qui pour le 15 mars... consensus sur l’autonomie substantielle du participer en France, à partir du 15 mars, à une qu’elles se conforment aux résolutions perti- menaceront la sécurité de la MVK seront tenus Cela ressemble à une reculade de Kosovo, notamment sur des mécanismes per- conférence portant sur tous les aspects de mise nentes du Conseil de sécurité. Nous soutenons pour entièrement responsables de leurs ac- la communauté internationale, mais mettant des élections libres et justes en vue du en œuvre, après des consultations avec les pleinement la Mission de vérification au Koso- tions. » « Il a d’abord fallu mettre en route le chauffage » A Stimje, les Kosovars ont peur « TOUT a été monté en une semaine, et nous Plusieurs milliers de personnes, outre les déléga- STIMJE (Kosovo) peur. » Dans cette ville de quelque couché aux forceps et maintenir la n’avons connu depuis aucun problème majeur de tions serbes et albanaises, se trouvaient en fait à de notre envoyé spécial 10 000 habitants, dont 90 % d’Alba- paix, la condition est le déploiement fonctionnement » : à l’issue de la réunion de Ram- Rambouillet. Les négociateurs et leurs experts, les Blerim jette un œil soupçonneux nais, il y a presque plus de policiers d’une force militaire internationale bouillet sur le Kosovo, un diplomate français ne équipes de logistique et de sécurité, les journalistes entre deux lamelles des stores véni- que de civils. qui soit plus musclée que les parties cache ni sa fatigue ni sa fierté d’avoir participé à et policiers ont ainsi envahi la petite ville de tiens tirés sur toute la devanture de « A Stimje, comme à Kosovska Me- en présence sur le terrain », souligne l’organisation de ce sommet. « La France, dit-il, a 25 000 habitants dès le samedi 6 février. Dans la ber- trovica et Podujevo, la situation est un haut responsable de la KVM qui l’habitude d’organiser des rencontres internationales gerie nationale qui jouxte le château, les équipes REPORTAGE très tendue », reconnaît un haut res- rappelle les humiliations subies par ou des réunions de chefs d’Etat, mais rarement dans américaines avaient installé – et sécurisé – leur Magasins fermés, ponsable de la mission de vérifica- les « casques bleus » en Bosnie. un délai aussi court. » propre organisation, notamment de transmissions. tion (KVM) de l’OSCE. « Ces der- L’annonce d’une pause d’au Ce château du XIVe siècle, où François Ier mourut police omniprésente, niers jours, on assiste à des moins quinze jours dans les négo- en 1547 après avoir été blessé au cours d’une chasse, CONTRÔLE POLICIER INTENSE « la situation mouvements de troupe souvent dans ciations et l’absence de consensus a servi à plusieurs reprises à héberger des grands de Rambouillet a vécu ces quelque trois semaines au est très tendue » l’unique objectif d’impressionner la sur le volet militaire de l’accord ce monde. Konrad Adenauer, Leonid Brejnev, Gerald rythme des cortèges officiels déboulant dans ses population. Certains convois tournent laissent donc sceptique. « Si l’OTAN Ford ou Helmut Schmidt y ont séjourné, et le pré- ruelles. La place de l’Hôtel-de-Ville, devant les grilles en rond autour du village juste pour ne vient pas, cela signifiera l’intensifi- sident Giscard d’Estaing y avait organisé, en no- du château, était entièrement occupée par les cars son commerce avant de débloquer montrer leur drapeau », remarque cation des combats, explique Ilir. vembre 1975, la première réunion de ce qui devien- de télévision et leurs groupes électrogènes. Le sché- les verrous de la porte : « La police un vérificateur de l’OSCE. Si aucun Tout nouveau délai fait augmenter la dra le G 7, regroupant les sept pays les plus ma de circulation avait été largement modifié, et as- est venue ce matin contrôler les iden- accrochage sérieux n’a eu lieu ces pression. » Dans les maquis, les gué- industrialisés. sorti, dès l’entrée de la ville, d’un contrôle policier tités, tous les clients sont partis. De derniers jours à Stimje, la popula- rilleros de l’Armée de libération Pour les pourparlers sur la crise du Kosovo, il a intense. « Préfecture, mairie, policiers municipaux et toute façon, ces derniers jours, les tion vit dans la hantise d’un déra- (UCK) fourbissent en effet des tout d’abord fallu chauffer cette élégante bâtisse, commerçants ont joué le jeu de manière très coopéra- gens préfèrent rester chez eux. Ils at- page. Racak, où une quarantaine armes qu’il ne sera pas facile de leur entourée d’une forêt de près de 20 000 hectares. Un tive », assure le diplomate. tendent de voir ce qui se passe à Ram- d’Albanais ont été massacrés par la reprendre, même en cas d’accord. travail dont le conservateur de la résidence du pré- Les délégations sont, elles, restées pratiquement bouillet et après. » Blerim a donc fer- police serbe en janvier, n’est qu’à « Nous ne les remettrons qu’à notre sident de la République a indiqué qu’il nécessitait cloîtrées dans l’enceinte du château. « Une atmo- mé son magasin. Par précaution quelques centaines de mètres de la état-major », affirme un combat- « une semaine », soit le délai séparant très exacte- sphère studieuse, simplement entrecoupée par mo- – les Albanais ont appris à se méfier sortie de la ville. « Ce souvenir est tant. La représentation politique de ment la décision prise lors de la réunion à Londres ment de jogging ou de courtes promenades dans le des descentes de police – et par dans toutes les mémoires. On ne sait l’UCK à Pristina a été encore plus du groupe de contact, et l’arrivée huit jours plus tard parc », résume un participant. Il avait été précisé au manque de clients. pas ce qui peut se passer. Tout peut claire. « L’UCK n’a pas été créée pour des délégations. début des pourparlers – tant aux Serbes qu’aux Al- Plus haut, dans la rue principale et arriver », affirme Ilir. aller à Rambouillet et révéler son ni- Les étages du château ont ensuite été répartis banais du Kosovo – que toute sortie de l’enceinte se- défoncée de la petite ville de Stimje, veau d’armement. Son but est la libé- entre les participants : un pour les Serbes, un pour rait assortie d’une impossibilité de retour. Une règle c’est au fond d’une épicerie qu’Ilir « AUCUN DÉSARMEMENT » ration du Kosovo de l’agresseur serbe. les Albanais et un autre pour les négociateurs. L’or- qui a été strictement respectée. accepte de parler. Ni lui ni Blerim ne Chaque jour apporte en effet son Aucun désarmement ne peut-être en- ganisation des chambres a donc dû être modifiée. « L’une des rares distractions, raconte le diplomate, donnent leur vrai prénom. S’adres- lot de victimes à un endroit ou un visagé », a déclaré, mardi, Albin Kur- Les repas, préparés sous la forme de buffets par un a été d’observer le vol des canards sur le lac du châ- ser à des étrangers peut être syno- autre de la province. Les accro- ti, secrétaire de la représentation grand traiteur parisien, étaient servis dans deux teau. La glace qui recouvrait le bassin imposait aux vo- nyme de tracasseries policières. De- chages se sont multipliés aux alen- politique de l’UCK. « L’armée de li- salles à manger. « Les belligérants se sont souvent mê- latiles des atterrissages très cahotiques et difficiles »... hors, un véhicule tout-terrrain tours de Vucitrn, au nord du Koso- bération est la garantie de la sécurité lés avec les diplomates occidentaux au gré de la for- Un peu à l’image de cette conférence, prolongée à banalisé de la police passe en vo. Cinq policiers serbes ont été des Albanais du Kosovo. Sans elle, la mation des tables de huit personnes, mais ils ne se sont deux reprises, et qui reprendra en France le 15 mars, trombe dans une gerbe d’eau blessés, mardi, dans le village voisin population se sentirait encore plus en jamais retrouvés face à face et, lorsqu’ils leur arri- dans un lieu encore non précisé, pour de nouveaux boueuse. Deux autres « MUP » (ini- de Bukosh. Le Haut Comité des Na- danger », a-t-il poursuivi. A Stimje, vaient de se croiser dans ce lieu qui n’a rien de gi- pourparlers. Avec cette fois un temps de préparation tiales désignant la police) en treillis tions unies pour les réfugiés (HCR) Blerim s’enferme à double tour. Il ne gantesque, ils baissaient les yeux et regardaient le bout qui devrait être plus confortable pour les organisa- camouflé bleu ont les mains plon- a également fait état de plusieurs sait pas quand il rouvrira son maga- de leurs chaussures... », assure un participant qui n’a teurs du Quai d’. gées dans le moteur de leur voiture. milliers de civils ayant fui dernière- sin. relevé aucun excès de boisson : moins d’un verre de « Tout est calme », lâchent-ils. En ment les combats dans cette région. vin par personne et par repas. Denis Hautin-Guiraut écho, Blerim affirme : « Nous avons « Si l’on veut appliquer un accord ac- Christophe Châtelot LeMonde Job: WMQ2502--0003-0 WAS LMQ2502-3 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1246 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 / 3 Belgrade dénonce La France refuse de payer seule la « partialité » des Occidentaux l’addition de l’Agenda 2000 et de la PAC et juge la rencontre Paris accuse l’Allemagne de chercher à l’isoler Jean Glavany, ministre français de l’agriculture, a compa- Paris reproche à Bonn de chercher à résoudre exclusive- ré, mardi 23 février, l’attitude allemande à celle de Marga- ment sur son dos le problème de sa contribution, large- mal préparée reth Thatcher, qui voulait qu’on lui « rende [son] argent ». ment excédentaire, au budget de l’Union. BELGRADE BRUXELLES Après avoir indiqué qu’ils accepte- le craignent les Français, les Alle- de notre envoyée spéciale (Union européenne) raient un effort pour aider à régler mands redoutent que le schéma de Le régime de Slobodan Milose- de notre correspondant le problème allemand, les Français Paris, qui prévoit de réduire leur vic, qui aura échappé non seule- Les mises en garde offensives de ont proposé une méthode : la ré- facture budgétaire d’environ 3 mil- ment aux bombes de l’OTAN mais la France à l’égard de l’Allemagne duction des dépenses de l’Union, liards d’euros, ne fonctionne pas, aussi à l’opprobre unanime et ex- continuent. Après Hubert Védrine notamment des dépenses de la parce que les uns et les autres re- clusive des Occidentaux, forcés de et Pierre Moscovici, les ministres PAC. Mais ils entendent que tous fuseront de mettre la main à la constater publiquement les blo- des affaires étrangères et des af- fassent des gestes analogues, que poche. Pressés par leur opposition cages existant aussi du côté alba- faires européennes, ce week-end à les Anglais acceptent une limita- d’obtenir un allègement significatif nais à Rambouillet, s’est déclaré, Luxembourg, Jean Glavany n’a pas tion du « rabais » que Mme That- de leur contribution, ils ne veulent mardi 23 février, « prêt à poursuivre été moins direct, mardi 23 février, à cher avait obtenu en 1984 à Fon- pas renoncer, sans autres certi- le travail lors de la prochaine ren- Bruxelles, lors du marathon des tainebleau ; que les Espagnols, les tudes, au recours au cofinance- contre ». ministres de l’agriculture des Quin- Grecs, les Irlandais, les Portugais ment, négligeant ainsi les avertisse- Dans une lettre adressée à Hu- ze pour débloquer la réforme de la comprennent qu’il sera nécessaire ments français. bert Védrine et à Robin Cook, le Politique agricole commune (PAC). de réduire le bénéfice qu’ils retirent Paris ne veut pas se laisser en- président serbe, Milan Milutinovic, Comme s’il fallait absolument dra- des Fonds structurels ; que les Ita- traîner et croit que le moment est présent à Rambouillet, a résumé les matiser et provoquer un électro- liens se rallient à l’idée que la venu de le dire avec force à ceux acquis, à ses yeux, des négocia- choc chez des interlocuteurs appa- tions. Il « souligne » que l’accord de remment imperméables aux principe obtenu à Rambouillet «ne discours français. Désaccord sur l’accord Elysée-Matignon fait pas état d’indépendance [pour Les habitudes de la relation fran- le Kosovo] ni de troisième répu- co-allemande veulent que les inci- Après les déclarations de Philippe Vasseur, pour qui Jacques blique » au sein de la Yougoslavie dents de parcours soient systéma- Chirac était « en profond désaccord sur le fond et sur la forme avec le pour la province albanaise. Concer- tiquement minimisés. Aujourd’hui, gouvernement sur le dossier de la PAC », l’Elysée a fait savoir mardi nant le volet militaire du plan de rè- c’est l’inverse qui se produit. Les 23 février que les positions françaises sont « définies en commun par glement, la lettre affirme : « La RFY Allemands, qui versent au budget MM . Chirac et Jospin. Elles constituent la base des instructions du mi- est d’accord pour examiner l’am- européen 11 milliards d’euros de nistre de l’agriculture, qui négocie ensuite dans les enceintes euro- pleur et le caractère de la présence plus qu’ils n’en reçoivent en retour péennes appropriées ». internationale » au Kosovo, ne fai- – contre moins d’un milliard pour Jean Glavany, pour sa part, a déclaré que les propos de l’ancien sant donc pas mention de troupes. les Français – , aspirent à réduire ministre de l’agriculture « montrent – hélas – une fois de plus que, lors- Dans un long communiqué diffu- cette contribution, sans d’ailleurs qu’on n’est plus ministre, on peut perdre très vite le sens des responsabi- sé par la télévision de Belgrade, avancer d’ordre de grandeur. «Les lités et la connaissance des dossiers. La réalité, c’est que lors des conseils M. Milutinovic a également émis montants varient d’un interlocuteur restreints réguliers à l’Elysée il y a toujours eu accord, et c’est tant mieux des réserves sur le texte de l’accord, à l’autre », déplore le ministre fran- si la France parle d’une même voix ». Le bureau national du PS « ap- en regrettant qu’« il ne parle pas çais. porte tout son soutien » à Jean Glavany et insiste sur la nécessité d’égalité pour les différentes commu- d’une « réorientation » de la PAC. nautés nationales » du Kosovo, une DEUX LOGIQUES expression qui désigne générale- N’ignorant pas que la comparai- ment à Belgrade, outre les Albanais son peut choquer, M. Glavany a as- contribution de chacun des États- qui, même pour des raisons et les Serbes, des « Monténégrins, similé la démarche allemande à membres sera calculée désormais compréhensibles, refusent d’en- Turcs, Musulmans, Tsiganes, Egyp- celle de Margaret Thatcher dans les davantage à partir du PNB que de tendre. Ce sera le message que tiens et Goranci » vivant dans la années 80. « Ich will mein Geld zu- la TVA (grâce à son économie sou- Jacques Chirac et Lionel Jospin dé- province. rück », fait-il dire aux dirigeants al- terraine, l’Italie tire profit de la mé- livreront vendredi lors du « som- Les responsables serbes se sont lemands, en traduisant le célèbre thode actuelle). Mais les Français met » informel de Petersberg, près surtout livrés à une critique en « I want my money back » (« Je veux ne voient rien venir. Ils ont le senti- de Bonn. Le président de la Répu- règle des modalités de la rencontre qu’on me rende mon argent ») de ment que la présidence allemande blique défend la même ligne que le de Rambouillet. Celle-ci « n’était la dame de fer. Le ministre a évo- s’accommode du sur-place actuel, gouvernement à propos de pas bien préparée », a jugé M. Milu- qué la possibilité d’une crise dans pensant qu’au bout du compte, il l’« Agenda 2000 » et de la réforme tinovic lors d’une conférence de l’hypothèse où les Allemands cher- n‘y aura pas d’autres issue que le de la PAC. Il croit également néces- presse tenue à la résidence de l’am- cheraient à faire supporter à la recours au cofinancement des saire le ton de rude franchise ac- bassadeur de Yougoslavie à Paris, France l’essentiel de ce rééquili- aides à l’agriculture que Paris re- tuellement employé à l’égard de retransmise par la télévision de Bel- brage budgétaire, intention qu’il jette catégoriquement. l’équipe de Gerhard Schröder. grade. Il a réclamé pour la suite des est tout prêt à leur prêter. Sans être des partisans aussi fa- entretiens une « impartialité des re- Deux logiques s’affrontent. natiques du cofinancement que ne Philippe Lemaître présentants » occidentaux, car celle- ci était « absente » à Rambouillet. Dans son communiqué, M. Miluti- novic accuse la « communauté in- ternationale » de s’être « complète- Devant les pays du Mercosur, les Européens ment ralliée aux Albanais du Kosovo ». Le chef de la délégation serbe, Ratko Markovic, a dénoncé s’engagent à revoir leurs subventions agricoles de son côté la « grande improvisa- RIO DE JANEIRO partenaires du Brésil se commissaire européen Martin tion » des entretiens de Rambouil- de notre correspondant contentent de la suppression, ré- Bongemann a répété à Rio que let. L’idée d’autonomie substan- L’Union européenne (UE) est- cemment annoncée par Brasilia l’agriculture représente désormais tielle « était bâtarde », a-t-il ajouté. elle encore capable de damer le (Le Monde daté 14-15 février), des un « volet prioritaire » des négo- Les représentants serbes font pion aux Etats-Unis en Amérique subventions aux exportations de ciations entre les deux blocs. mine d’avoir déjoué une série de latine ? Organisé du 21 au 23 fé- biens de consommation qui leur Il s’est d’autre part engagé, au pièges tendus par les Occidentaux. vrier à Rio, le premier forum réu- sont destinées. nom de l’UE, et sous peine, dans le Afin de « justifier une occupation » nissant des dirigeants d’entreprise A l’adresse des patrons euro- cas contraire, de « commettre une du Kosovo par des troupes étran- de l’UE et du Mercosur (le marché péens, M. Cardoso s’est efforcé de erreur politique », à présenter dans gères, « sous le prétexte d’introduire commun latino-américain regrou- mettre en exergue les distorsions ce domaine sensible des « proposi- la paix », l’importance de l’UCK a pant le Brésil, l’Argentine, l’Uru- qui pénalisent le Mercosur dans tions concrètes » avant le 30 juin, à été « gonflée », a encore dit M. Mi- guay et le avec le Chili et ses relations avec l’UE, son pre- savoir au plus tard pendant le lutinovic. « On voulait nous faire ac- la Bolivie pour membres associés) mier partenaire commercial (avec sommet entre les chefs d’Etat de cepter des troupes étrangères avant a fourni l’occasion à une centaine un volume d’échanges de 46 mil- l’UE, de l’Amérique latine et de la le document politique », a-t-il pré- de représentants du secteur privé liards de dollars, soit 265 milliards Caraïbe, qui se tiendra à Rio les 28 tendu. A Belgrade, le vice-président des deux blocs commerciaux de de francs, en 1998). « Il existe, a-t-il et 29 juin. De leur côté, les gouver- fédéral, Vuk Draskovic a pour sa jauger les obstacles à la création souligné, un protectionnisme dé- nements du Mercosur estiment part dénoncé une « tentative faite, d’un espace de libre-échange in- guisé. Chaque année, les pays déve- que le prochain élargissement de sans consulter [la] délégation, d’in- terrégional, prévue par un accord- loppés dépensent plus de 160 mil- l’Union européenne à l’Est forcera troduire sous un autre nom la notion cadre signé en décembre 1995. liards de dollars [920 milliards de une réforme profonde de la PAC de référendum » au Kosovo. Pour les Européens, le défi francs] pour empêcher que leurs et une diminution substantielle Pour M. Milutinovic, la confé- consiste à empêcher en premier agricultures soient exposées à la des aides publiques aux produc- rence de Rambouillet est un lieu la satellisation du Mercosur concurrence. Pire : pour fausser à teurs européens, accusés de « échec » que les Occidentaux sur l’orbite américaine au sein de coups de subventions la concur- « concurrence déloyale » en Amé- cherchent à « camoufler ». La partie la future Alca, la zone de libre- rence sur les autres marchés. » A rique latine. serbe, a-t-il déclaré, a « toujours dit échange des Amériques, dont l’appui de ses dires, et après avoir Alors que l’UE semble enfin dé- qu’il fallait d’abord établir le concept l’acte de naissance devrait être pa- précisé que les Etats-Unis usaient terminée à régler la principale de l’autonomie » avant de discuter raphé en 2005 par tous les pays du des mêmes procédés protection- pomme de discorde entre les deux du volet militaire. « Or le contraire continent, à l’exception de . nistes, M. Cardoso a rappelé que unions douanières, une autre me- s’est produit, et aujourd’hui on se Dimanche, dans son discours les exportations de l’UE vers le nace pointe à l’horizon. Le gou- trouve dans une forêt de dispositions d’ouverture du forum, le président Mercosur avaient augmenté de vernement argentin transmettra contradictoires. » brésilien Fernando Henrique Car- 274 % entre 1990 et 1996, alors que en avril au département du Trésor Mardi soir, la télévision de Bel- doso a d’abord pris soin, comme le flux commercial en sens inverse américain un document formel grade, entièrement contrôlée par le l’avaient fait avant lui ses homo- n’a progressé que de 25 % durant détaillant son projet d’adopter le pouvoir, ne criait pas victoire, se logues paraguayen, Raul Cubas, et la même période. dollar comme monnaie courante contentant de vanter les mérites de uruguayen, Julio Maria Sanguinet- en substitution du peso. Une me- la délégation serbe, qui « a fait ti, ainsi que le ministre argentin « CONCURRENCE DÉLOYALE » sure radicale que M. Menem rêve, preuve d’un grand respect des prin- des relations extérieures Guido di Les plaintes présidentielles ont après la dévaluation du real, cipes ». « Les médias internationaux Tella (qui représentait le président reçu un écho particulièrement fa- d’étendre à l’ensemble du Merco- tiennent la délégation albanaise res- Carlos Menem, retenu à Buenos vorable chez Hans-Olaf Henkel, le sur, au risque de voir s’installer, ponsable de l’absence de signature » Aires par une infection respira- président de la puissante Confédé- selon les détracteurs de la dollari- d’un document, a assuré la chaîne toire), de rassurer l’auditoire sur la ration allemande de l’industrie. sation, un « protectorat améri- d’Etat avant de diffuser des images cohésion du Mercosur, soumise à « Nous ne pouvons pas rester éter- cain » du rio Grande à la Terre de désormais quotidiennes de « mee- rude épreuve par la brutale déva- nellement les otages des agri- feu. Pedro Malan, le ministre bré- tings » tenus en Serbie. Y sont lan- luation de 40 % du real brésilien culteurs, qui ne représentent pas silien des finances, prône pour sa cés, sous des applaudissements intervenue depuis la mi-janvier. plus de 4 % des travailleurs de part la création d’une monnaie convenus d’auditoires assez ré- « Des difficultés conjoncturelles, a- l’Union européenne. L’Europe, a-t-il unique au sein du Mercosur «au duits, des slogans tels que : «Nous t-il notamment déclaré, ne nous fe- indiqué, doit libéraliser son agri- cours du XXIe siècle ». « Comme ne mettrons genoux à terre devant ront pas dévier de nos objectifs. » culture, qui absorbe la moitié de vous le savez, a-t-il précisé lors aucune puissance », ou encore : Pour l’heure, et en attendant de son budget en subventions. » A d’une conférence de presse durant « Vive notre président Slobodan Mi- pouvoir évaluer avec plus de pré- l’heure où les organisations pay- le forum, le XXIe siècle dure cent losevic. » cision l’impact déstabilisateur de sannes de l’UE protestent contre ans... » l’effondrement du real sur les le réaménagement de la politique Natalie Nougayrède économies des pays voisins, les agricole commune (PAC), le Jean-Jacques Sévilla LeMonde Job: WMQ2502--0004-0 WAS LMQ2502-4 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1247 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 INTERNATIONAL Londres accélère ses préparatifs d’adhésion à l’Euroland Le président sud-coréen Tony Blair a annoncé une série de mesures techniques concernant les administrations du Royaume-Uni en prévision du passage à la monnaie unique. Mais le premier ministre britannique n’a pas donné la date possible du référendum prédit Annoncée mardi 23 février avec solennité de- besoin de clarification réclamé, à de multi- der travailliste est resté prudent. Il a ser au pays de rejoindre la monnaie unique. vant les Communes, la décision du premier ples reprises, par la City depuis le lancement seulement indiqué que le référendum promis En attendant, des moyens financiers seront la sortie ministre britannique, Tony Blair, d’accélérer de l’euro, le 1er janvier. Les marchés finan- à ses concitoyens après les prochaines élec- débloqués pour permettre aux principales les préparatifs d’adhésion de son pays à ciers ont cependant regretté l’absence de ca- tions aurait lieu quatre mois après l’éven- administrations concernées d’être prêtes à l’Union monétaire européenne a répondu au lendrier précis. Dans son intervention, le lea- tuelle décision du gouvernement de propo- tout moment. de la crise LONDRES général aux obligations. En confir- tant avec l’euroscepticisme de l’op- consenti par le gouvernement pour présent pour les informations offi- SÉOUL de notre correspondant mant qu’il était personnellement position conservatrice, Jonathan adapter aux exigences de l’euro cielles concernant l’UEM. de notre envoyé spécial à la City en faveur d’une adhésion à l’euro Loynes, de la banque HSBC, trouve l’outil informatique de trois orga- Le soutien de la majorité des La Corée du Sud est en train de « Si la Grande-Bretagne souhaite après les élections, dès le début de peu d’illustrations concrètes d’une nismes publics clés, la sécurité so- grands banquiers à l’adhésion à se dégager de la crise économique avoir l’option de rejoindre l’euro au la prochaine législature, Tony Blair quelconque inflexion de la pru- ciale, le fisc et les douanes. De l’euro, leur forte visibilité média- la plus sévère qu’elle ait connue de- début de la prochaine législature, il n’a rien dit de bien nouveau, mais dente stratégie euro du 10 Dow- plus, dans chaque ministère, un tique, l’appui de la Confédération puis son décollage au cours des an- faut en accélérer les préparatifs pra- il a confirmé ses engagements eu- ning Street. « nous sommes toujours ministre délégué sera chargé de su- britannique de l’industrie – l’équi- nées 60 et elle renouera avec une tiques dès maintenant » : Tony Blair ropéens. « Si nous ne respectons pas coincés dans cette longue phase de perviser les préparatifs de conver- valent du Medef –, de la Chambre croissance positive en 1999, a an- a franchi un nouveau pas, mardi ce vague calendrier – l’abandon du préparation et de décision dont il sion. Confier à la Banque d’Angle- de commerce et du lord-maire de noncé, mercredi 24 février, le pré- 23 février, aux Communes, pour sterling dans les cinq ans – Londres faudra bien sortir un jour », sou- terre la tâche de piloter le plan de la City, Lord Levene, ne doivent sident Kim Dae-jung au cours préparer le Royaume-Uni à la va perdre sa prééminence de place ligne-t-il. transition dans le secteur privé a pourtant pas faire illusion : le cou- d’une conférence de presse mar- monnaie européenne. Très atten- financière européenne » : à l’instar été de surcroît bien accueilli, à la rant anti-euro à l’intérieur du quant sa première année au pou- due, son intervention, qui était té- de David Owen, économiste au- L’EFFORT FINANCIER lumière de l’excellente perfor- square mile ne désarme pas. «Il voir. « Nous avons surmonté la lévisée en direct dans les salles de près de la charge Dresdner-Klein- Pourtant, au-delà de ces pâ- mance de l’institut d’émission dans s’agit d’une tentative vile de phase la plus difficile de la crise : en change de la première place bour- wort-Benson, les milieux financiers teuses tergiversations aisément les préparatifs de la City à la contraindre le monde des affaires à 2000, la situation économique et fi- sière européenne, n’a cependant pro-euro ne cachent pas leur dé- compréhensibles (peur de provo- conversion du 31 décembre. L’en- accepter l’euro, qui n’a pas deux nancière sera redevenue normale guère ébranlé la City, où elle a sus- ception devant le refus du premier quer la puissante presse Murdoch jeu est d’importance, puisque 86 % mois d’existence. L’économie britan- (...) et la Corée retrouvera sa place cité peu de réactions tranchées. ministre de fixer une date pour la viscéralement eurosceptique, divi- des grandes entreprises d’Albion et nique n’est pas prête, les bénéfices de leader dans la région », a-t-il dé- L’indice FTSE a progressé, mais participation de la Grande-Bre- sion des milieux d’affaires, exis- 45 % des PME ont des liens de pareille adhésion ne sont pas évi- claré. d’abord en raison des surprenants tagne à l’Union économique et tence de tensions au sein du commerciaux avec les pays de la dents et le patronat est sommé de Soulignant le « courage » dont bons résultats des banques britan- monétaire (UEM). Le fait que le ré- groupe parlementaire travailliste, zone euro. délier les cordons de la bourse », af- ont fait preuve les Coréens et « les niques et d’Unilever. L’effritement férendum, promis par les travail- etc.), nos interlocuteurs à la City Enfin, les europhiles voient d’un firme Nick Herbert, directeur-gé- sacrifices » qu’ils ont consentis, le constaté de la livre par rapport au listes pour interroger la population estiment que les propos de Tony bon œil l’engagement aux pre- néral du groupe de pression anti- président a mis le redressement du dollar est lié aux mauvais résultats sur le passage à l’euro, intervienne Blair vont bien au-delà de la simple mières lignes d’un premier mi- euro « Business for Sterling ». «La pays au compte de la « détermina- du commerce extérieur et de la quatre mois après la décision du réaffirmation des cinq critères nistre qui, jusque-là, s’était tou- City, dit-il, a déjà raflé le gros des tion nationale ». « Cette crise nous a croissance, plutôt qu’à la nouvelle gouvernement d’adopter la mon- économiques sur lesquels doit jours retranché derrière le Trésor, transactions euro tout en restant à permis de prendre conscience que si contraction de l’euro. Seuls les naie unique n’a guère surpris ce s’appuyer la Grande-Bretagne, tels sur ce terrain miné par l’hostilité l’écart de l’UEM. Contrairement à ce nous affrontons les difficultés, nous fonds d’état britanniques tirent partisan d’une adhésion rapide à qu’ils avaient été définis par le de l’opinion. Ainsi, le plan de tran- que dit Blair, elle n’a rien à gagner pouvons les surmonter et que notre profit de la publicité donnée par l’Euroland. chancelier de l’Echiquier, Gordon sition a été publié sur le site inter- et tout à perdre dans cette aven- détermination est notre meilleur Downing Street au rapprochement Au-delà de cette volonté d’ou- Brown, en octobre 1997. net de Downing Street et non sur ture ». Qui dit mieux ?... atout. Même à l’étranger, on re- des taux d’intérêt du royaume de verture – l’annonce de mesures Tout d’abord, les « pro » applau- celui du ministère des finances, connaît les progrès accomplis et l’on ceux de la zone euro, favorables en techniques – et de ce ton contras- dissent l’effort financier substantiel comme c’était le cas jusqu’à Marc Roche peut prendre exemple sur la Corée. » Un baume au cœur des Coréens, dont la fierté nationale a été meur- trie par le sentiment d’échec qui a L’Allemagne tire la croissance européenne vers le bas prévalu au cours de l’année écou- lée. Satisfecit présidentiel au pays L’ALLEMAGNE sera-t-elle rouge-verte, présenté mardi 23 fé- les autres secteurs de l’économie », tertiaire compte 65 % d’emplois de demande des ménages allemands. d’autant plus nécessaire peut-être l’économie la plus faible de la zone vrier au Bundestag par le ministre selon Philippe Gudin. Le ralentis- plus que l’industrie). La deuxième L’augmentation des salaires dans qu’en dépit d’une amélioration tan- euro en 1999 ? Annoncé voici quel- des finances, Oskar Lafontaine, sement des exportations alle- raison du décrochage allemand la métallurgie allemande (+ 4 % en gible des indicateurs économiques, ques jours, le recul du PIB alle- table sur une croissance du PIB al- mandes a été plus fort que prévu provient, selon Goldman Sachs, vertu de l’accord signé voici quel- le coût social de la crise est encore mand au quatrième trimestre 1998 lemand de 2 % cette année. en 1998, à la suite des crises asia- des rigidités persistantes du mar- ques jours) permettra peut-être de loin de s’être fait entièrement sen- (− 0,4 %) est un signe inquiétant. L’Allemagne, qui représente tiques et russes. Ce recul des ex- ché du travail. Alors que la France relancer la consommation, bien tir. « Le chemin qui reste à parcourir La croissance du produit intérieur 30 % du PIB européen, est en train portations provoque un net ralen- a créé 300 000 emplois dans le sec- que les suppressions d’emplois qui sera long et difficile », a poursuivi le brut allemand est de 2,8 % en 1998, de tirer la croissance européenne tissement de l’investissement teur privé en 1998 (grâce au re- vont accompagner cet accord chef de l’Etat qui a ajouté que l’em- un chiffre comparable à celui de la vers le bas. Même si les différences productif dans l’industrie : après cours systématique à la précarité risquent d’en annuler l’effet positif ploi est sa « première préoccupa- France (qui devrait être de + 3,1 %). entre Bonn et Paris ne sont pas avoir fortement progressé en 1998 et au temps partiel), l’Allemagne sur la demande. tion ». En mars, le taux de chômage Mais l’écart semble devoir se creu- considérables, le cœur écono- (+ 8,5 %), celui-ci va augmenter n’en a pratiquement pas créé. Les Enfin, le troisième élément de atteindra 10 % et concernera deux ser en 1999, puisque le consensus mique de l’Europe bat au ralenti. plus lentement cette année emplois créés dans les services ont faiblesse de l’économie allemande millions de personnes. des économistes fait état d’une Certes, la convergence entre les (+ 3,2 % selon les chiffres de la été annulés par ceux qui ont été provient du manque de lisibilité de croissance allemande de 1,5 % à deux économies principales de la Deutsche Bank). supprimés dans le secteur de la la politique économique et des in- 2 % cette année, contre 2,2 % à zone euro existe : « En l’an 2000, construction. certitudes liées à la réforme fiscale. Kim Dae-jung a mis 2,3 % pour la France, d’après le nous aurons tous le même niveau de RIGIDITÉS PERSISTANTES Du coup, le facteur « emploi » Celle-ci va se traduire dès cette an- Fonds monétaire international. Le croissance, à 3 %, taux auquel au- Du même coup, la structure de permet une relance de la demande née par d’importantes surcharges le redressement premier budget de la coalition ront régressé les Etats-Unis », es- l’emploi en France est meilleure intérieure plus forte en France sur les entreprises, au profit des time Klaus Friedrich, économiste qu’en Allemagne. Même si le sec- qu’en Allemagne. La consomma- ménages. « C’est un environnement du pays au compte en chef de la Dresdner Bank. teur des services y a désormais une tion privée a augmenté de 3 % en d’incertitudes », souligne Norbert Inquiétudes pour « Mais le ralentissement est moins part plus importante que l’indus- 1998 en France, tandis qu’elle aug- Meisner, économiste chargé de de la « détermination fort en France qu’en Allemagne », trie dans la valeur ajoutée, il ne re- mentait de 1,5 % seulement outre- l’Allemagne à la Caisse des dépôts l’économie polonaise constate John Kirkpatrick, écono- présente que 8,2 millions d’em- Rhin. Or, des deux côtés du Rhin, et consignations, qui pointe du nationale » miste en charge de l’Allemagne à plois, contre 11,5 millions dans la consommation privée reste le doigt les « anticipations négatives » La Pologne, dont l’Allemagne l’OCDE (Organisation de coopéra- l’industrie. Autrement dit, les ef- principal moteur de la croissance. des acteurs économiques alle- est le premier partenaire, enre- tion et de développement écono- fectifs industriels allemands sont L’augmentation des allocations fa- mands. « Le dilemme est devant nous : la gistre un net ralentissement de miques). de 40 % supérieurs à ceux des ser- miliales au début de l’année n’a restructuration va augmenter le chô- sa croissance économique. La thèse d’un décrochage alle- vices (alors qu’en France le secteur pas été suffisante pour doper la Lucas Delattre mage, mais si l’on ne fait rien, le pays Celle-ci n’a atteint que 4,8 % en mand par rapport à la France va à la ruine. Nous ne pouvons que 1998, après avoir dépassé 5 % au commence à se répandre. tenter d’alléger les peines de la po- cours des années précédentes. « L’économie française va re- pulation », a-t-il dit. Les experts tablent sur une prendre, tandis que l’Allemagne Le président a annoncé que la se- croissance du PIB oscillant pousse son ralentissement », dit Phi- Les déchets nucléaires allemands restent bloqués en France conde année de son mandat sera entre 3,5 % et 4,5 % en 1999. In- lippe Gudin, économiste à la BONN gêner Helmut Kohl en campagne convois vers la Hague dans les consacrée à poursuivre les ré- quiets, les services du président banque d’affaires Goldman Sachs. de notre correspondant électorale. mois, voire les semaines à venir. La formes et à assurer la stabilité poli- Kwasniewski ont interrogé le Ainsi, la faiblesse actuelle de l’euro Un pont de chemin de fer un peu Officiellement, les Allemands as- centrale de Philippsburg, dans le tique en cherchant à « renforcer la gouvernement, mardi 23 février, s’explique en grande partie par des branlant va-t-il empoisonner les re- surent aujourd’hui de leur bonne Bade-Wurtemberg, a déjà testé une cohésion nationale » et à remédier à sur les conséquences qu’aurait facteurs allemands : le ralentisse- lations franco-allemandes ? C’est volonté : au sommet de Potsdam nouvelle méthode pour remplir ses un regain d’animosité régionale. sur le budget une chute de la ment de leur économie amène les possible, car le fameux pont se si- en décembre et lors de sa rencontre convois sans les contaminer – ceux- Mal endémique de la Corée, le ré- croissance à 3 %, avec une infla- dirigeants de Bonn à réclamer une tue sur la ligne qui mène au centre avec le ministre de l’industrie Chris- ci ayant été interdits au printemps gionalisme a eu tendance à s’exa- tion d’environ 7 %. baisse des taux d’intérêt de la de stockage de déchets nucléaires tian Pierret mi-janvier, M. Trittin a 1998, lorsqu’on a découvert que les cerber avec les difficultés provo- Production industrielle en Banque centrale européenne, ce de Gorleben, en Basse-Saxe. Fin déclaré vouloir faire tout son pos- convois émettaient des radiations quées par la crise. baisse, moral des consomma- qui provoque le scepticisme des in- 1998, suite à une inspection de l’ou- sible pour que l’Allemagne rapatrie très supérieures aux normes auto- Kim Dae-jung, qui a inauguré de- teurs en chute libre et chômage vestisseurs. Le ministre des fi- vrage, la Deutsche Bahn a décidé deux convois par an sur son terri- risées. puis son arrivée au pouvoir une po- en hausse contribuent à noircir nances allemand, Oskar Lafon- d’interdire la voie aux transports toire dès 1999, selon le vœu des La France, elle, devra décider si litique de réconciliation envers la le tableau. Le taux de chômage taine, a réitéré, mardi à Bonn, ses exceptionnels – en premier lieu aux Français. elle conditionne l’acceptation de Corée du Nord, a appelé le régime était à 11,4 % de la population appels à un assouplissement de la convois de déchets nucléaires. Gor- nouveaux combustibles irradiés en de Pyongyang à arrêter sa produc- active en janvier, contre 10,4 % politique monétaire européenne. leben, seul centre où puissent être IMPATIENCE FRANÇAISE provenance d’Allemagne à l’organi- tion d’armes de destruction mas- en décembre. La monnaie (le S’il y a, en ce moment, un déca- stockés les combustibles allemands En réalité, une telle reprise sus- sation de convois en sens inverse. sive. « Il est temps de mettre fin à la zloty), touchée par les perspec- lage des deux côtés du Rhin, c’est retraités par la Cogema dans son citerait des manifestations Faute de quoi elle va devenir en- guerre froide qui persiste dans la pé- tives de ralentissement, ne que « l’Allemagne est plus sensible usine de la Hague, est jusqu’à nou- monstres des militants écologistes, core plus le centre de stockage in- ninsule coréenne depuis un demi- cesse de perdre du terrain face que la France au ralentissement de vel ordre inaccessible. furieux de voir les Verts essuyer ca- termédiaire des déchets allemands : siècle », a-t-il déclaré. Rappelant les au dollar depuis le début de son industrie, qui a un effet d’en- Cet épisode est un nouvel obs- mouflet sur camouflet dans le dos- la population outre-Rhin refuse principes de son approche globale l’année. traînement plus fort qu’ailleurs sur tacle pour rapatrier les sier nucléaire. Ces troubles embar- obstinément tout stockage sur son du problème nord-coréen (norma- 3 800 tonnes de combustibles re- rasseraient tout le gouvernement territoire. Mais, animée d’un senti- lisation des relations entre Pyon- traités qui se sont accumulés à la Schröder ; la chancellerie, si brutale ment écologique qui s’arrête à ses gyang, Washington et Tokyo, levée Hague et doivent repasser la fron- avec ses partenaires étrangers, dé- frontières, elle ne manifeste jamais des sanctions économiques améri- tière, nécessitant l’organisation de but janvier, lorsqu’il était question lorsque les déchets partent vers la caines et aide au Nord), M. Kim a 200 wagons nucléaires, appelés d’invoquer la clause de force ma- France ou la Grande-Bretagne. Un reconnu qu’il n’était pas « certain « châteaux ». « Les chemins de fer jeure pour rompre sans indemnités écologiste allemand a un autre que cette politique porte ses fruits, nous ont indiqué que ce problème se- les contrats de retraitement, leur point de vue. « Curieusement, de- mais [que c’était] la meilleure pour rait réglé d’ici à la fin septembre », aurait demandé d’être compréhen- puis que les contrats de la Cogema le moment ». tempère Michael Schroeren, porte- sifs. ne sont plus en cause, la pression de parole du ministre Vert de l’envi- Côté français, on s’impatiente. l’opinion publique française, qui ne Philippe Pons ronnement, Jürgen Trittin, préci- Aucune date de réunion n’a encore supporterait pas la présence des dé- sant que cet incident ne porte pas à été fixée pour réunir le groupe de chets allemands en France, semble a PHILIPPINES : le président Jo- conséquence : il serait de toutes fa- travail franco-allemand pour étu- soudain moins dramatique », lance- seph Estrada a annoncé, mercredi çons administrativement impos- dier les modalités de sortie du nu- t-il, sibyllin. 24 février, la suspension sine die des sible d’organiser un transport avant cléaire. On veille toutefois à ne pas « Notre objectif est d’autoriser pourparlers engagés depuis 1995 cette date. « Dans cette partie envenimer les choses, alors que les conjointement départs et retours des avec la rébellion communiste phi- d’échecs, c’est un coup de maître », négociations sur la politique agri- déchets », assure M. Schroeren. Les lippine pour protester contre trois lance au contraire un lobbyiste pro- cole commune se passent au plus faiblesses de la voie de chemin de enlèvements récents. Joseph Estra- nucléaire. mal avec les Allemands (lire fer n’augurent pas d’une décision da a qualifié d’actes de « trahison » Jusqu’à présent, seuls deux page 3). Les Français vont devoir rapide. A la plus grande joie du les enlèvements qui ont eu lieu, le convois ont eu lieu de la Hague décider rapidement de la stratégie à gouvernement allemand, qui veut 15 février près de Davao, de deux vers Gorleben, en mai 1996 et mai adopter à l’égard de leur parte- avant tout éviter les problèmes hauts gradés dont un général 1997. Depuis, plus rien. Fin 1997, les naire. Certaines centrales alle- chez lui. d’armée, et cette semaine d’un offi- Français avaient accepté d’inter- mandes sont engorgées, et doivent cier de police dans le centre des rompre leurs livraisons pour ne pas absolument reprendre leurs Arnaud Leparmentier Philippines. –(AFP.) LeMonde Job: WMQ2502--0005-0 WAS LMQ2502-5 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1248 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 / 5 L’Afrique du Sud est confrontée Edith Cresson interrogée à Bruxelles sur les irrégularités au défi du terrorisme du programme « Leonardo » BRUXELLES (Union européenne). Edith Cresson, le commissaire eu- A l’approche des élections, le gouvernement de Nelson Mandela fait face à une série d’attentats ropéen à la recherche, la formation et l’éducation, a été interrogée, mar- di 23 février, par la commission du contrôle budgétaire du Parlement La police sud-africaine soupçonne le mouvement communauté métisse musulmane, d’être à l’ori- Cap. A l’approche des élections de mai, ces vio- européen, sur les irrégularités commises par la société Agenor qui gérait d’autodéfense islamiste Pagad (Peuple contre le gine d’une vague de terrorisme urbain marquée lences sont devenues, pour le gouvernement de le programme de formation professionnelle « Leonardo ». Elle a répon- gangstérisme et la drogue), qui recrute dans la par des attentats à la bombe dans la région du Nelson Mandela, un des enjeux de la campagne. du que des irrégularités, entraînant le refus de payer des factures de la part de ses services, avaient maintes fois été constatées, que c’était là le LE CAP tentats aux mouvements extré- contre le gangstérisme « pourrie anti-ANC qui est celle du mouve- lot fréquent, voire inévitable, de contrats sous-traités à l’extérieur. de notre envoyé spécial mistes de la communauté musul- jusqu’à la moelle » qui s’est trans- ment. « La stragégie consiste à créer Mme Cresson a été interrogée de nouveau sur les raisons pour lesquelles Alerte à la bombe. Juste à côté mane du Cap (minoritaire au sein formée en « offensive meurtrière une atmosphère de peur et d’instabi- elle avait engagé comme « visiteur scientifique » René Berthelot, un den- du commissariat, le centre des im- de la communauté métisse). Elle contre un gouvernement démocra- lité afin d’empêcher l’ANC de gagner tiste ami de Châtellerault, et sur les conditions dans lesquelles elle était pôts de Bellville, dans la banlieue oriente ses soupçons vers le groupe tique ». Le Pagad clame son inno- la province », affirme-t-il. En tant intervenue, lorsqu’il tomba malade, pour que ses appointements conti- nord du Cap, se vide. Confrontée à Pagad (Peuple contre le gangsté- cence, dénonce un complot. «La que représentant du parti dirigeant nuent à lui être versés. Mme Cresson et sept autres commissaires seront une vague terroriste dans le centre risme et la drogue), un mouvement police se sert de nous comme bouc et musulman modéré, M. Rasool auditionnés le 2 mars par le « Comité des sages » que le Parlement et la touristique de l’Afrique du Sud, la d’autodéfense dont certains émissaire », déclare Abdus-Salaam est devenu l’une des cibles privilé- commission ont mis en place et dont le rapport est attendu pour le police prend les alertes au sérieux. membres appartiennent aussi à des Ebrahim, « coordinateur national » giées du Pagad. Menacé de mort, il 15 mars. – (Corresp.) Après un coup de fil anonyme, les groupes islamistes. Ces groupes du Pagad, qui soutient que plu- ne se déplace plus qu’accompagné forces de l’ordre fouillent le bâti- bénéficieraient du soutien de mou- sieurs membres de son organisa- de gardes du corps. ment, des voitures de police conti- vements extrémistes proche-orien- tion ont été torturés par la police. « Le Pagad fait régner la terreur nuent d’arriver, sirènes hurlantes. taux comme le Hezbollah, a affir- M. Ebrahim réfute les allégations sur la communauté musulmane », Emeutes en Irak : Saddam Hussein Les employés attendent sur la pe- mé le chef des services secrets qui présentent son mouvement estime Sheikh Achmat Sedick, se- louse. sud-africains, sans fournir de comme une organisation islamiste crétaire général du Conseil judi- Finalement, les fonctionnaires preuves. « S’il y a un soutien de menant un djihad, une guerre ciaire musulman (MJC). Cette orga- reprend la situation en main pourront regagner leurs bureaux. l’étranger, il est minimal. La menace sainte contre les autorités. «Nous nisation représente l’autorité BAGDAD. Le gouvernement du président Saddam Hussein avait repris Mais il s’agit pour eux de la est avant tout locale », souligne un condamnons les attentats et nous ne morale et religieuse pour la très la situation en main, mardi 23 février, dans les régions chiites d’Irak où, deuxième alerte à la bombe en officier de police. sommes ni en guerre contre le gou- grande majorité des selon différentes sources, des émeutes avaient éclaté ces derniers jours. trois mois. Même si les habitants Ces dernières semaines, onze vernement ni en faveur d’un Etat is- trois cent mille musulmans de la Les responsables irakiens ont de nouveau démenti qu’il y ait eu des du Cap s’en accommodent, les at- membres de la G-Force, la branche lamique », affirme le dirigeant du province (sur cinq cent mille mu- émeutes et affirmé que l’implication des Etats-Unis dans le meurtre de tentats créent un climat d’insécuri- armée du Pagad, ont été arrêtés en Pagad. Il s’en prend néanmoins aux sulmans en tout dans le pays). Des l’ayatollah « n’est pas à exclure ». A Bagdad, des diplomates ont confir- té. De facture artisanale, les possession d’armes. Soupçonnés « lois impies » – comme celle sur dirigeants du conseil ont, eux aussi, mé que des « incidents » ont eu lieu samedi à Madinat El Saoura, ban- bombes n’ont pas fait beaucoup de d’avoir préparé un attentat contre l’avortement – et aux droits des ho- reçu des menaces de mort et se dé- lieue de la capitale, tout en assurant que les forces de l’ordre ont rapide- victimes pour l’instant. Mais les le Parlement, cinq d’entre eux de- mosexuels. Et il menace le gouver- placent sous protection armée. ment ramené le calme. Des sources irakiennes en Jordanie et à Téhéran terroristes défient de plus en plus meurent en garde à vue. « Presque nement d’« un soulèvement » en cas « Les agissements de ce mouvement ont affirmé que les autorités ont repris le contrôle de la situation par- ouvertement les autorités en s’en à chaque attentat, des membres du de « procès injuste ». ne font que jeter l’opprobre sur la tout dans le pays, au prix d’une « violente répression » des chiites. – (AFP.) prenant aux commissariats et aux Pagad sont arrêtés parce que toutes communauté musulmane. Ils ne sont policiers chargés de l’enquête. En- les indications que nous avons à MENACES DE MORT pas représentatifs », assure Sheik core récemment, l’un d’entre eux a notre disposition vont dans ce sens », « De plus en plus de gens estiment Sedick. été grièvement blessé lors d’une explique le capitaine Anine de que le Pagad ne veut plus dire Peuple Descendants en majorité des es- Violents combats entre Erythréens embuscade. A l’approche des élec- Beer, porte-parole pour l’opération contre le gangstérisme et la drogue claves venus de Java il y a trois tions, le problème devient un enjeu « Good Hope ». Un autre policier mais Peuple contre le gouvernement cents ans, les musulmans du Cap politique. Le gouvernement de est catégorique : « Les attentats sont et la démocratie », affirme Ebrahim représentent une minorité bien in- et Ethiopiens près de Badmé Nelson Mandela a lancé une cam- le fait de membres de la G-Force de Rasool, chef du Congrès national tégrée, rappelle Sheik Sedick : «Je ASMARA. De violents combats continuaient, mercredi 24 février, entre pagne antiterroriste – l’opération Pagad. Mais ils n’agissent pas forcé- africain (ANC, le parti de M. Man- ne sais pas si c’est le Pagad qui pose forces érythréennes et éthiopiennes à la frontière entre les deux pays. « Good Hope » – et a doté la police ment avec l’accord de la direction de dela) dans la province du Cap. les bombes. Mais il serait injuste de Ces combats avaient débuté mardi à l’aube par une offensive des forces du Cap de moyens supplémen- leur mouvement. » Cette région est l’une des deux faire l’amalgame avec le reste de éthiopiennes. Une vingtaine de chars éthiopiens auraient été détruits ou taires. Le président Mandela s’en est seules que l’ANC ne contrôle pas notre communauté. Les musulmans capturés par les forces érythréennes. La région de Badmé, sur le front Les résultats se font toujours at- violemment pris aux groupes isla- encore. M. Rasool estime que la du Cap ne sont pas des terroristes. » ouest où se déroulent les combats, est occupée par l’Erythrée depuis dé- tendre. Sans disposer de preuves mistes, sans nommer le Pagad, campagne terroriste s’inscrit dans but mai. Elle représente le symbole de « l’agression érythréenne » pour formelles, la police attribue les at- mais il a dénoncé une campagne la logique antigouvernementale et Frédéric Chambon l’Ethiopie. – (AFP.)

DÉPÊCHES a INDONÉSIE : quatre personnes ont été tuées, à Amboine (Est de Un livre sur le général Oufkir fait resurgir les années noires du pouvoir marocain l’Indonésie), mercredi 24 février, au cours d’une deuxième journée d’af- frontements entre catholiques et musulmans. Deux des victimes ont été VOILÀ un ouvrage qui risque de La question vaut aussi pour l’af- Abadou qui massacrèrent les invi- général, le 16 août 1972, restent, tuées par balles, selon une infirmière, et une autre a été brûlée vive dans déranger. Car le général Mohamed faire Ben Barka, qui fit connaître le tés de Hassan II pour un « coup elles aussi, nimbées de mystère. Le un incendie. Des dizaines de personnes sont grièvement blessées. – Oufkir, dont Stephen Smith, jour- général Oufkir en France. Quelle d’Etat à la libyenne » qui allait palais parlera d’un « suicide de (AFP.) naliste à Libération, publie une bio- est la part de responsabilité du mi- échouer ? Si l’auteur se garde de loyauté ». Mais c’est le corps d’un a TURQUIE : les avocats turcs du chef kurde Abdullah Öcalan, arri- graphie, fut associé de trop près nistre de l’intérieur dans l’enlève- trancher, faute d’éléments nou- suicidé « criblé de balles » qui sera vés mardi 23 février à Mudanya (ouest du pays), d’où ils devaient gagner aux années les plus sombres du ment et l’exécution de l’opposant veaux, c’est le portrait d’un homme remis à la famille... l’île-prison d’Imrali pour rencontrer leur client, ont rebroussé chemin règne de Hassan II pour que marocain à Paris en 1965 ? L’affaire seul, dégoûté par « les mœurs dé- Oufkir disparu, c’est contre pour Istanbul, a annoncé le Centre d’information sur le Kurdistan (KIZ) l’image du roi sorte indemne de ce est loin d’avoir livré tous ses se- pravées et l’affairisme » du palais, l’épouse du général défunt, Fatima, basé en Allemagne. A leur arrivée à Mudanya, quatre de ces avocats ont demi-millier de pages dont il est le crets. « Il ne s’agit pas de protéger les espionné par son bras droit, le chef et ses six enfants que la vengeance été hués par la foule présente sur le quai. – (AFP.) héros caché. responsables politiques compromis il de la sûreté nationale, Ahmed Dli- du souverain va se déchaîner. Pri- a GABON : l’Agence française de développement (AFD) a suspendu Avant de devenir l’intime du sou- y a plus de trente ans – tous morts au mi, et soupçonné par le roi d’avoir sonniers pendant dix-neuf ans, les le financement des projets au Gabon, en raison de l’accumulation des verain, Mohamed Oufkir, enfant demeurant –, mais de ménager Has- été « dans le coup de Skhirat » qu’il Oufkir vont ainsi disparaître de la impayés gabonais, a annoncé, mardi 23 février, le directeur de l’antenne d’une des tribus du Sud-Est maro- surface de la terre, enfermés dans locale, Yves Boudot. L’AFD intervient dans plusieurs projets, dont la cain, s’est couvert de gloire sous le jardin secret de Hassan II, construction de routes et l’assainissement des rues de Libreville. – (Reu- l’uniforme français. Grand, maigre 1999, « année du Maroc » en France « comme si leur claustration dans les ters.) – « un visage de Sioux au regard de oubliettes du roi devait racheter les a ÎLE MAURICE : banques, bureaux et établissements scolaires ont bitume », écrit Jean Lacouture –, ce Torpillée par la publication en 1990 du livre de Gilles Perrault, fautes commises par le général ». fermé, mardi 23 février à Port-Louis, la capitale de l’île Maurice, après baroudeur est revenu d’Indochine Notre ami le roi, « l’année du Maroc » aura lieu en 1999. Cofinancée De ce calvaire qui n’a pris fin trois jours d’émeutes provoqués par la mort en garde à vue de Joseph bardé de médailles, de citations, et par le Quai d’Orsay, le Maroc et des groupes privés, près de 200 ma- qu’en 1996, un autre livre porte té- Reginald Topize, alias « Kaya », un chanteur de reggae très populaire. couturé de blessures. Face aux Alle- nifestations et rencontres culturelles – dont une caravane du livre moignage, publié par Malika Ouf- « Kaya », âgé de trente-neuf ans, est mort trois jours après avoir été ar- mands en 1944, il a appris à se marocain – sont programmées dans plus d’une vingtaine de villes. kir, fille aînée du général félon. Sa- rêté pour avoir fumé de la marijuana au cours d’un meeting en faveur battre. En Indochine, devant le Deux points forts à Paris : l’exposition sur « les trésors du patri- voureux lorsqu’il s’agit de raconter de la dépénalisation des drogues douces. – (AFP, Reuters.) Vietminh, c’est la pratique des in- moine » ce printemps et celle sur « Matisse et le Maroc ». « On peut une enfance de princesse à l’ombre terrogatoires musclés qu’il a ac- compter sur nous pour rappeler que le Maroc de Hassan II n’est tou- du monarque, le récit de « la pri- quise. De ces expériences, Has- jours pas une réelle démocratie », prévient le député (Verts) Noël Ma- sonnière » change de rythme avec san II saura tirer profit. mère, adversaire de toujours de la monarchie. « Si je réussis à faire la disgrâce et les années de réclu- Prêt d’urgence Entre le roi et le militaire venu à connaître quelques artistes contemporains, je n’aurais pas perdu mon sion. Il devient sec, dépouillé, la politique grâce aux résidents gé- temps », rétorque Frédéric Mitterrand, le commissaire (côté fran- presque distant. Non pas que - néraux qu’il servit avec zèle sous le çais) de ce « Temps du Maroc ». ka ait pardonné mais, comme elle le à la première banque roumaine protectorat, une connivence va confie maladroitement par ailleurs, BUCAREST. La banque centrale roumaine a accordé un prêt d’urgence, s’établir sur fond de violence. Qu’il « quand on n’a pas les moyens, équivalent à 200 millions de dollars (182 millions d’euros), à Bancorex, la s’agisse de réduire la révolte du Rif san II, dont la longévité au pouvoir nous brosse. Le lien entre le mo- mieux vaut ne pas haïr. La haine est plus importante banque roumaine, alors que des centaines de dépo- de 1958, de mater les émeutes de oblige [... ] à inventer des faux- narque et son « janissaire » disten- un sentiment beaucoup trop lourd à sants se précipitaient à ses guichets, mardi 23 février, au lendemain de la Casablanca en 1965 ou de pour- fuyants de plus en plus embarras- du, vient le temps de la conjuration. porter ». démission de son conseil d’administration. Celle-ci fait suite aux pres- chasser les militants de gauche, sants », observe Stephen Smith. Ce sera, l’été suivant, l’attaque du sions de la Banque mondiale sur cette institution opaque détenue à Oufkir et le roi sont côte à côte, Sans doute faudra-t-il aussi pa- Boeing royal dans le ciel marocain Jean-Pierre Tuquoi 62 % par l’Etat. Une autre mesure extrême – l’augmentation du prix de complices, sans que l’on sache en- tienter pour savoir quelle fut l’im- par des chasseurs venus de la base l’essence – est réclamée par le Fonds monétaire international (FMI), core aujourd’hui quelle était la ré- plication personnelle du général de Kenitra. Par miracle, Hassan II ૽ « Oufkir, un destin marocain », dont une délégation, présente à Bucarest depuis dix jours, débat des partition des rôles entre ces deux Oufkir dans la tuerie du palais de en réchappe – mais pas Oufkir, de Stephen Smith, Ed. Calmann-Lé- conditions d’octroi de prêts indispensables pour payer les intérêts de la hommes également énigmatiques. Skhirat qui faillit emporter le trône dont le roi découvre rapidement vy, 518 pages, 170 francs. dette extérieure – 2,8 milliards de dollars (2,5 milliards d’euros) dus en Oufkir ne fut-il que l’exécuteur des un après-midi de l’été 1971. qu’il est l’âme du complot. ૽ « La Prisonnière », de Malika 1999. Par ailleurs, l’agence Moody a sanctionné le pays en lui attribuant basses œuvres ou l’instigateur de L’homme fort du régime était-il de Malgré le temps, les cir- Oufkir et Michèle Fitoussi, Ed. Gras- la plus mauvaise note qu’il ait jamais connue, Caa 1, pour sa dette inté- crimes couverts par Hassan II ? mèche avec les cadets du colonel constances exactes de la mort du set, 335 pages, 132 francs. rieure. – (Corresp.) LeMonde Job: WMQ2502--0006-0 WAS LMQ2502-6 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1249 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999

ELECTIONS Les Corses sont ap- par le Conseil d’Etat. Le premier en- préservée de justesse il y a un an. Emile Zuccarelli, Simon Renucci en- tique d’établissement de l’Etat de pelés à retourner aux urnes, le 7 et jeu de ces élections est de savoir si b LES NATIONALISTES, en crise, ne tend incarner une conception plus droit se traduit par un renforcement le 14 mars, pour élire les 51 conseil- la droite – dont la principale liste as- sont pas assurés de passer le cap du transparente de la vie politique tous azimuts des contrôles en ma- lers à l’Assemblée territoriale, après socie Jean Baggioni (RPR) et José premier tour. b LA GAUCHE reste di- dans l’île. b UN AN après l’assassi- tière fiscale, d’urbanisme ou de l’annulation du scrutin de mars 1998 Rossi (DL) – conservera la majorité visée. A côté de la liste conduite par nat du préfet Claude Erignac, la poli- prestations sociales. L’établissement de l’Etat de droit en Corse soumis au verdict des urnes L’élection, les 7 et 14 mars, des conseillers de l’Assemblée territoriale constitue un premier test de la volonté des insulaires d’accompagner la politique de restauration de l’autorité républicaine, un an après l’assassinat du préfet Claude Erignac BASTIA Cette configuration plus resser- être plus souple, est devenue très conde liste de gauche a été consti- de notre correspondant rée de la droite permettra à étroite du seul fait de sa stratégie tuée à l’initiative du docteur Si- Le véritable enjeu de l’élection M. Rossi d’économiser sa propre de composition paritaire entre le mon Renucci, véritable chef de file des conseillers à l’Assemblée de combativité électorale pour mieux Parti radical de gauche, le Parti de l’alternance de gauche à Ajac- Corse, le 7 mars et le 14 mars, est servir la cause de la présidence de communiste français et le Parti so- cio (lire ci-dessous). double. Il s’agit d’abord de savoir l’Assemblée de Corse, dont il sou- cialiste. Cette règle a privilégié les Les nationalistes, divisés en cinq si la droite conservera la majorité haite contribuer à améliorer l’effi- appareils des partis au détriment listes concurrentes, peuvent-ils es- préservée en mars 1998 au prix cacité, ce qui ne saurait nuire à sa des personnalités ayant contribué pérer conserver une représenta- d’une coalition forcée assurant au crédibilité personnelle dans l’opi- aux débats publics depuis un an tion dans la future Assemblée de camp libéral 26 des 51 sièges de nion. Une façon, pour le député de dans l’île. Ainsi, les femmes, dont Corse ? Arithmétiquement, leur di- l’Assemblée territoriale et, par là la Corse-du-Sud, de capitaliser les initiatives sur les questions de vision est moins forte qu’en 1998 même, la totalité des présidences pour des échéances à plus long aux offices et agences lui permet- terme... tant une mainmise exclusive sur le Au moins 826 suffrages irréguliers fonctionnement public de la ré- DÉBATS ÉVACUÉS gion. L’autre enjeu sera d’appré- Ces calculs n’empêcheront pas Le Conseil d’Etat a annulé, le 18 décembre 1998, les élections terri- cier la capacité des nationalistes à deux autres listes de briguer les toriales des 15 et 22 mars 1998 en Corse, en raison de « suffrages irré- être présents au second tour, c’est- suffrages des électeurs libéraux de guliers » qui, selon la haute juridiction administrative, « ne sont pas à-dire de franchir la barre élimina- Corse. « Une façon de ratisser restés sans influence sur les résultats des deux tours de l’élection ». Le toire des 5 % des suffrages expri- large », commente-t-on ici et là. Conseil a comptabilisé « au moins 826 suffrages irrégulièrement expri- més au premier tour. Chacun s’ac- Philippe Ceccaldi, habitué des més », parmi lesquels, « pour plus de 430 électeurs, une signature ma- cordant à croire que la présence listes autonomes à droite, sera de nifestement différente a pu être relevée sur les listes d’émargement des nationalistes dans l’enceinte nouveau présent. Sa stratégie est, entre le premier et le second tour de scrutin ». élue au suffrage universel assure- comme en 1998, d’être une force Saisi par une requête en annulation déposée par Edmond Simeoni rait à ce courant de pensée une lé- indispensable à une coalition libé- (Union du peuple corse), à qui il avait manqué 41 voix pour que sa gitimité démocratique que rale au mmoment de l’élection du liste puisse se maintenir au second tour, le Conseil d’Etat a, en outre, d’autres voies de reconnaissance, rentes, alors qu’en mars 1998 elles bénéficier, cette fois-ci, de l’inves- conseil exécutif de Corse. Le doc- noté que l’annulation de 298 suffrages aurait suffi pour que la liste par exemple par la violence armée, étaient cinq. L’alliance, dès le pre- titure que le RPR lui avait boudée teur Jean-Louis Albertini, à la tête nationaliste de Jean-Guy Talamoni tombe au-dessous du seuil des condamnent. mier tour, des listes du RPR et de l’an passé. Philippe Séguin, in- de la troisième liste de droite, am- 5 % des suffrages exprimés au premier tour et ne puisse donc pas l’UDF, respectivement conduites fluencé à l’époque par Charles Pas- bitionne le même rôle, tout en es- être présente au second tour. RIVALITÉS PERSONNELLES l’an dernier par le gaulliste Jean qua, avait tenté de mettre en lice le pérant devenir le champion in- Les circonstances suffisamment Baggioni, président du conseil exé- très controversé Paul Natali, an- contesté de la droite à Bastia, hasardeuses de ce double enjeu cutif territorial sortant, et par l’an- cien président divers droite du citadelle traditionnelle de l’union société pèsent d’un poids non né- puisque, à l’époque, six listes bri- autorisent chacun, à droite ou à cien ministre José Rossi (DL), pré- conseil général de Haute-Corse de la gauche. Stratégie individuelle gligeable dans l’opinion, ou les guaient les suffrages des électeurs. gauche, à espérer tirer profit d’une sident de l’Assemblée de Corse, devenu, depuis sa défaite, séna- « ni à droite ni à gauche » : c’est responsables associatifs, dont le Le choc produit dans l’opinion par situation beaucoup moins évi- donne à l’union une consistance teur RPR de la Haute-Corse. Astu- ainsi que se définit Toussaint Luc- rôle est essentiel dans le monde du l’assassinat du préfet Claude Eri- dente qu’il n’y paraît. Outre le politique que les rivalités person- cieux renvoi d’ascenseur ou pru- ciani, dont la liste avait obtenu travail ou dans les cités subur- gnac allait en leur défaveur. Mal- Front national, qui sera encore nelles entre les deux hommes forts dence préventive ? Toujours est-il quatre élus en 1998. Plus que l’an baines, ou encore les élus des pe- gré ce contexte difficile, la liste ré- présent sous la direction du lepé- de la Corse libérale ont quelque- que, cette année, et contrairement dernier, cette liste espère pouvoir tites communes rurales en butte putée la plus radicale, celle de niste Roger Holeindre, la droite fois tendance à cacher. à son habitude, M. Natali ne pré- constituer une force d’appui à aux graves questions de désertifi- Corsica Nazione, solidaire du traditionnelle a sérieusement res- La pugnacité et la force de tra- sentera pas de liste concurrente et « une majorité de projets ». cation, de formation ou de déve- FNLC-canal historique, parvenait serré les rangs pour ne présenter vail incontestable de M. Baggioni soutiendra très officiellement les La marge de manœuvre de la loppement économique, ont-ils seule à franchir la barre des 5 % du cette année que trois listes concur- a permis au député européen de candidats de L’Alliance. gauche « plurielle », qui aurait pu été négligés au point qu’une se- premier tour pour, finalement, compter cinq élus à l’issue du se- cond tour. PROFIL tion « sur le soutien à la politique Cette année, les arguments de de l’Etat de droit ». Ce débat ne Cinq listes nationalistes en compétition campagne électorale, partagés SIMON RENUCCI, fut jamais inscrit à l’ordre du jour. d’ailleurs par les listes concur- Aujourd’hui, le docteur Renucci, LES ÉLECTIONS à l’Assemblée de Corse n’en sont meoni et de certains des cadres fondateurs du mou- rentes à la gauche, s’articulent UN TON NOUVEAU dont l’image charismatique d’un pas à un paradoxe près. Le docteur Edmond Simeoni, vement, se présente sur une argumentation moinspo- principalement autour des cri- médecin humaniste dépasse les chef de file charismatique des régionalistes de l’Union litique que sociale, économique et culturelle. Corsica tiques visant la méthode d’établis- Ce pédiatre quinquagénaire est frontières électorales d’Ajaccio, re- du peuple corse (UPC), ne sera pas candidat le 7 mars. Nazione reconduit la même liste que celle présentée sement de l’Etat de droit telle que entré tardivement en politique. groupe sur sa liste le plus grand C’est pourtant lui qui a engagé le recours en annula- en 1998. La campagne des indépendantistes est cen- l’administre le préfet Bernard Son élection, en mars 1998, au nombre de femmes mais aussi des tion des élections territoriales de mars 1998 et qui a trée sur la dénonciation de la politique d’établisse- Bonnet. Sont également critiquées conseil général de Corse-du-Sud et personnalités de gauche engagées obtenu gain de cause. L’absence de M. Simeoni est ment de l’Etat de droit ou sur la critique des mé- les méthodes réputés musclées des à l’Assemblée de Corse, où il figu- dans le développement inter- symptomatique de la nouvelle crise que traversent les thodes d’investigation policière dans l’affaire Erignac. interventions policières dans le rait sur la liste de la gauche « plu- communal, des universitaires, des nationalistes. Ces deux dernières listes espèrent franchir la barre cadre de l’enquête sur l’assassinat rielle » conduite par Emile Zucca- chefs d’entreprise et des élus lo- Les maîtres mots de leurs discours sont « union » et des 5 % nécessaires à leur participation au second du préfet Erignac. L’abrogation relli, ministre de la fonction caux anciens colistiers de M. Zuc- « refondation ». Ainsi cinq listes sont-elles en compé- tour. des arrêtés Miot alimente, enfin, la publique, a donné le ton à un nou- carelli. M. Renucci devrait donc tition sur les seuls thèmes du nationalisme à re- grogne dans l’île : la suppression veau discours par la gauche insu- permettre à la gauche de capter construire. Trois d’entre elles répondent à des agréga- JUSQU’OÙ POUSSER LA PARTICIPATION ? de cette spécificité fiscale insulaire laire. La cohérence entre les pro- un électorat plus large. Toute la tions groupusculaires issues des principaux partis Dans ce cas, l’une et l’autre savent que l’électorat suffit à nourrir l’idée sommaire messes et les réalisations ou la question, pour ce candidat d’une nationalistes tels qu’ils existaient avant l’implosion de nationaliste, dans son ensemble, trouvera une raison d’un retour contraint de la Corse transparence du discours en sont gauche qui se veut ferme dans ses la mouvance en 1995. U Rinnovu Naziunale regroupe de mobilisation au-delà des clivages du moment. dans le droit commun. les principes de base. Mais, au fil engagements, est de savoir dans notamment des anciens militants issus du Mouve- Toute la différence se fera sur leur futur mode de En définitive, cette campagne des mois, le divorce a été consom- quelles conditions, en cas de sélec- ment pour l’autodétermination (MPA), de l’Accolta participation à la vie de l’institution. L’UPC indique électorale est étonnante puisque, mé. « J’ai fait pendant les huit tion au second tour, un accord Naziunale Corsa (ANC) et de l’UPC. Uniti est compo- déjà sa volonté de contribuer au développement taisant ses propres divisions, mois de présence sur les bancs de avec la liste de gauche « plurielle » sé d’anciens militants adhérents de A Cuncolta, de d’une politique identitaire dans le cadre de la Répu- chaque camp tente de capter l’Assemblée de Corse l’expérience pourra être conclu « sans perdre l’UPC et des écologistes nationalistes. Enfin, A Manca blique française. Alors que Corsica Nazione a tou- l’électeur en l’appelant moins à vo- de mon isolement. J’ai été aban- [son] âme et le sens de [son] en- Naziunale associe les tenants traditionnels d’une jours affirmé sa vocation à défendre les principes de ter pour une idée ou un projet que donné par mes colistiers. » En fait, gagement ». gauche nationaliste et indépendantiste. la « souveraineté nationale ». contre un adversaire politique. M. Renucci souhaitait que l’Assem- L’UPC, dont la première étape d’une crise interne se blée se prononce par voie de mo- M. Co. traduit actuellement par la mise à l’écart des frères Si- M. Co. Michel Codaccioni Fiscalité, urbanisme, allocations sociales : renforcement tous azimuts des contrôles dans l’île

LA FISCALITÉ, la distribution rétive d’un grand nombre d’élus Dans le même temps, l’Etat a ac- recouvrés pour l’année 1996. Le rè- quentation de l’île ayant augmenté la direction départementale de la de la manne publique, l’organisa- locaux face à ces changements et cru la pression sur les mauvais glement spontané des amendes de 15 % par rapport à 1997 –, le concurrence, de la consommation tion des marchés publics, le fonc- l’application maladroite, dans cer- payeurs. Les contrôles fiscaux ont pénales a atteint 57 % à la fin 1998 nombre de demandeurs d’emploi et de la répression des fraudes, tionnement des organismes so- tains cas, des nouvelles règles ont augmenté de 43 % entre 1996 et contre seulement 7 % quelques a diminué de 5 % et celui des soit une augmentation de 23 % par ciaux ou l’aménagement du pu laisser croire, dans un second 1998 . Les banques ont été mises à mois plus tôt. jeunes de moins de 26 ans a baissé rapport à 1997. Parmi ces affaires, littoral, il est peu de domaines de temps, que la politique affichée contribution par le Trésor public, b Domaine social. Tradition- de 13 %. Si le taux de chômage 295 cas d’irrégularités ont été dé- la vie quotidienne des Corses qui par l’Etat se résumait à la stigmati- qui leur a demandé de relayer plus nellement décrit comme objet reste supérieur à celui enregistré couverts et 42 infractions graves n’aient été touchés, depuis un an sation de la société insulaire. fidèlement l’action de l’Etat en d’un clientélisme important, le sur le continent, ce paramètre per- relevant des tribunaux ont été dé- et l’assassinat du préfet Erignac, b Domaine fiscal. Secteur sen- multipliant les saisies sur comptes secteur social a été contrôlé aussi met de nuancer le constat négatif noncées. par la mise en place de nouvelles sible, la fiscalité permet d’appré- bancaires, qui ont augmenté de bien par des inspections adminis- qui est aujourd’hui dressé par les Pour sa part, le préfet de la ré- procédures et des contrôles plus cier au plus juste l’évolution des 50 % en 1998. Les conditions de tratives que par des procédures ju- élus locaux. gion Corse, Bernard Bonnet, a rigoureux. L’Etat, lui-même, a réflexes « d’habitudes », comme paiement des amendes paraissent diciaires, dont la plupart sont en- L’obtention des prestations so- transmis à la justice, en 1998, au nommé de nouveaux fonction- les désigne le gouvernement. Le avoir également évolué – 80 % des core en cours. Grâce à une bonne ciales a été réformée. Le taux de titre de l’article 40, qui oblige les naires à la tête de son administra- recouvrement de l’impôt sur le re- arriérés de contraventions ont été saison touristique 1998 – la fré- refus de l’allocation adulte handi- fonctionnaires à dénoncer des tion tout en engageant des vérifi- venu, s’il accuse 10 points de re- capé a progressé de 10 % à 50 %. faits supposés délictueux, près de cations sur la gestion des fonds tard par rapport à la moyenne na- Les autorités préfectorales ont mis 80 dossiers mettant en cause des publics au sein des organismes pu- tionale, a progressé de 3,5 % en Enquête sur la mise en cause de M. Baggioni en place un plan de contrôle de décisions prises en matière d’urba- blics locaux et des collectivités 1998, atteignant 83,5 %. Par ail- gestion du revenu minimum d’in- nisme par des maires de toutes locales. leurs, près de dix mille personnes Le ministère de la défense a ouvert, mardi 23 février, une enquête sertion ainsi que des mesures de tendances politiques. Cette dé- L’instauration de l’Etat de droit, ont décidé de payer mensuelle- après la publication d’une note de la direction de la protection de la prévention pour améliorer le re- marche, jusqu’alors inusitée, a no- qui entendait mettre un terme au ment leurs impôts. Les recettes de sécurité de la défense, par l’hebdomadaire Le Point daté du 19 février, couvrement des cotisations Urssaf tamment conduit à la destruction racket de la manne publique orga- TVA ont connu une hausse de relative à l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac. Ce document et d’Assedic. Enfin, la liste des mé- de villages de vacances, de murs nisé par certains clans au détri- 17,5 % par rapport à 1997. Ce résul- présentait, notamment, le président de l’exécutif de l’Assemblée de decins agréés pour les contrôles construits illégalement ainsi qu’à ment de la population dans son tat a été obtenu, en grande partie, Corse, Jean Baggioni (RPR), sous l’intitulé « Baggioni J », comme dé- inhérents à l’obtention des aides l’annonce d’une réforme impor- ensemble, a bénéficié, dans un grâce aux règles de la zone franche tenteur d’informations sur la mort du préfet. M. Baggioni avait an- sociales a été réduite de moitié. tante de l’aménagement du litto- premier temps, d’un accueil favo- qui rendent obligatoire la décla- noncé, lundi 22 février, qu’il entendait déposer plainte pour diffama- b Aménagement du territoire. ral. Le tribunal administratif a été rable. Le clientélisme social, vécu ration de la TVA pour bénéficier tion et demandait que toute la lumière soit faite sur cette note. Dans L’urbanisme, les marchés liés au saisi à 128 reprises par la préfec- depuis longtemps comme une fa- des avantages liés à ce statut fiscal. un communiqué, le ministère affirme que cette note avait pour objet bâtiment et aux travaux publics, ture pour des problèmes de légali- talité, était désigné comme le pre- Près d’un millier de chefs d’entre- d’alerter les autorités de menaces visant des magistrats et des fonc- l’aménagement du littoral ont té de procédures qui concernaient, mier mal dont souffrait la Corse. prise se sont, par ailleurs, engagés tionnaires de police, et précise que « la mention supplémentaire figu- donné lieu à plus de recours de- dans plus d’un tiers des cas, des af- Les arrestations massives opérées auprès de l’administration à rem- rant dans cette note et mettant en cause des tiers [M. Baggioni] à propos vant les tribunaux ou les juridic- faires d’urbanisme. dans le cadre de l’enquête sur la bourser leur dette fiscale et so- de l’information judiciaire sur l’assassinat du préfet Erignac était injus- tions administratives. Plus de huit mort du préfet Erignac, l’attitude ciale. tifiée, ce qui donne lieu à une enquête de commandement ». cents dossiers ont été étudiés par Jacques Follorou LeMonde Job: WMQ2502--0007-0 WAS LMQ2502-7 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1250 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 / 7 La direction du PS met la dernière main M. Giscard Jacques Chirac délivre d’Estaing une leçon de pédagogie à la préparation des européennes demande un sur l’enseignement professionnel Ultimes discussions sur la convention « nation-Europe » « réajustement » Le bureau national du Parti socialiste a terminé, mardi ra ensuite au vote des militants. Le premier secrétaire, 23 février, la préparation du conseil national du 27 fé- François Hollande, hésite à donner à la Gauche socia- Le chef de l’Etat a visité un LEP du Loiret vrier, qui doit entériner le texte de base qu’il propose- liste l’occasion de se démarquer. à M. Séguin SAINT-JEAN-DE-LA-RUELLE tés et la presse patientaient dans le LE BUREAU NATIONAL du PS défendue par le PSE, et l’instaura- liste pourrait présenter au vote VALÉRY GISCARD D’ESTAING (Loiret) froid. a achevé, mardi 23 février, la dis- tion d’un salaire minimum. Il se l’ensemble de son texte. D’autres revient, dans une tribune publiée de notre envoyée spéciale Après les images, le texte. Quel- cussion sur le texte préparatoire donne aussi l’objectif de bâtir une amendements émanent d’Henri par Le Figaro du 24 février, sur les « Monsieur le proviseur » Ber- ques mots pour appeler le gouver- de la convention Nation-Europe véritable « Constitution euro- Nallet, d’Elisabeth Guigou, sur conditions qui permettraient la nard Didier aurait pu vaciller sous nement à « accorder tout l’intérêt des 27 et 28 mars. Samedi 27 fé- péenne ». Elaboré par Marie- l’espace judiciaire européen, de constitution d’une liste RPR-UDF- les éloges. « Qualité exceptionnelle qu’il mérite » à l’enseignement pro- vrier, le conseil national adoptera, Noëlle Lienemann, Harlem Désir Vincent Peillon et du groupe Par- Démocratie libérale aux élections du travail », « compétence » et fessionnel et lui donner les en principe sans la participation de et Gérard Filoche, le texte de la tages de Régis Passerieux et Fran- européennes (Le Monde du 19 fé- « dévouement » des enseignants ; « moyens nécessaires à sa réussite ». Lionel Jospin, le document qui se- Gauche socialiste va plus loin dans çois Rebsamen, mais leur sort n’a vrier), en demandant à Philippe « pôle d’excellence » du lycée ; Au moment même où, à Paris, Lio- ra envoyé aux militants. Un autre le fédéralisme (Le Monde daté 7 et pas davantage été décidé. Séguin, si sa désignation comme « exemple à suivre ». Monsieur le nel Jospin présidait une réunion in- texte, alternatif, « Faire l’Europe 8 février), en optant pour « une Le débat sur le texte de la tête de liste « s’avérait “non négo- proviseur a souri. Monsieur le pro- terministérielle sur la formation sans renoncer au socialisme », République sociale européenne » convention se mène parallèlement ciable” », « un réajustement non viseur mesurait sans doute à quel professionnelle, M. Chirac affir- présenté par d’ex-poperénistes qui se doterait aussi d’un nouveau aux tractations sur la liste de seulement de son langage, mais de point il incarnait à cet instant, pour mait : « Mieux vaut se doter d’une conduits par Alain Vidalies, député traité social mais en imposant, de M. Hollande. Le 19 février, juste ses concepts intimes sur l’Europe ». le chef de l’Etat, le « monde ensei- formation professionnelle plutôt que des Landes, sera proposé au vote manière contraignante, « des cri- avant l’heure limite, 335 candida- « Il devrait s’engager à conduire la gnant mécontent de son ministre de se lancer dans des premiers des militants ainsi que plusieurs tères de convergence sociale ». tures avaient été déposées, dont campagne électorale sur la ligne de tutelle » qu’il convenait de câli- cycles universitaires sans débouché amendements, émanant notam- L’idée serait d’instaurer un SMIC 119 femmes. La commission élec- médiane de sa liste, et à ne pas ac- ner. Jacques Chirac, qui visitait, et sans lien avec l’univers écono- ment de la Gauche socialiste. européen en cinq ans, avec un sa- torale, présidée par Jean-Pierre cabler de sarcasmes ceux qui mardi 23 février, le lycée d’ensei- mique. » « L’enseignement profes- En l’absence de François Hol- laire minimum d’étape de Bel, commencera ses travaux la se- pensent, comme moi, que la gestion gnement professionnel de Saint- sionnel, a poursuivi M. Chirac, a été lande, et sous la houlette d’Alain « 1 000 euros pour tous ». Par ail- maine prochaine. Pour l’heure, des compétences communes évolue- Jean-de-la-Ruelle (Loiret), n’a en trop souvent l’oublié des réformes. Il Claeys, chargé de la coordination leurs, la Constitution européenne l’attention se focalise sur les vingt ra vers un modèle fédératif », écrit effet pas ménagé ses efforts pour s’est en général réformé tout seul et au secrétariat national et directeur qu’elle réclame devrait replacer la premiers, en sachant qu’il y aura l’ancien président de la Répu- offrir aux professeurs et aux l’a souvent très bien fait. Le moment de la campagne européenne, les Banque centrale européenne autant de sortants que de nou- blique. élèves, le temps d’un après-midi, est venu de l’aider à progresser sur dirigeants sont entrés dans le vif « sous l’autorité d’un pouvoir poli- veaux (Le Monde du 13 février). l’image de l’anti-Claude Allègre. A la bonne voie, celle de l’insertion du sujet. Elaboré par Alain Ber- tique issu des citoyens ». Mais les postulants les plus en vue DÉPÊCHES gros traits : l’écoute contre la pro- économique et des parcours indivi- gounioux, Pervenche Berès et pour les places éligibles sont plus a EUROPÉENNES : les listes de vocation, l’hommage contre les dualisés. » Pierre Guidoni, le texte de la direc- QUATRE AMENDEMENTS nombreux que les postes à pour- candidats aux élections euro- critiques, le terrain contre les pla- Cet intérêt marqué du président tion (Le Monde du 3 février), soi- Mardi soir, Jean-Luc Mélenchon voir et M. Hollande doit réaliser péennes du 13 juin devront être teaux de télévision et, bien sûr, de la République pour l’enseigne- gneusement balancé entre la na- et Marie-Noëlle Lienemann ont un triple équilibre (femmes- déposées entre le lundi 17 mai à l’appel à « une politique efficace et ment professionnel a incité le pré- tion et l’Europe, doit servir de fil sorti de leur texte quatre amende- hommes, régions et courants). 9 heures et le vendredi 28 mai à audacieuse ». sident (PS) de la région Centre, Mi- conducteur à la campagne euro- ments sur les services publics, la Cinq femmes sont bien placées : 18 heures, a annoncé le ministère Deux heures durant, le chef de chel Sapin, à lui remettre, en péenne avec le Manifeste que le Banque centrale, la République Adeline Hazan (Champagne- Ar- de l’intérieur, mardi 23 février. La l’Etat a donc sillonné les ateliers de souvenir, la collection complète, Parti des socialistes européens européenne et un traité social denne), Michèle Sabban (Ile-de- campagne officielle débutera le sa- mécanique automobile, se pen- sous papier cadeau, des livres gra- (PSE) doit adopter le 1er mars à Mi- dont la non-observation pourrait France), Isabelle Galesne (Pays de medi 29 mai à 0 heure et sera close chant avec intérêt sur les tableaux tuits que l’assemblée régionale a lan. Récusant la « proclamation entraîner des sanctions pour les la Loire), Catherine Guy-Quint le vendredi 11 juin à minuit pour la de contrôle technique des moteurs décidé de financer pour les élèves immédiate d’une sorte d’ “Etat eu- Etats récalcitrants. Toute la ques- (Auvergne) et Bettina Laville campagne audiovisuelle, le samedi ou sur un prototype de panneaux entrant en BEP : un livre de fran- ropéen” absorbant les vieilles na- tion est de savoir quel sera le sta- (Bourgogne). Mais six hommes 12 juin à minuit pour les autres ac- solaires, admirant le profil d’un çais et littérature, un autre d’his- tions et exerçant l’intégralité de tut de ces amendements : s’ils sont ont également de bonnes tions de propagande. poids lourd, serrant méthodique- toire-géographie, un ouvrage d’an- leurs prérogatives actuelles », le « contributifs », ils supposent le chances : Bernard Poignant (Bre- a AGRICULTEURS : Agen a été ment toutes les mains lycéennes et glais Easy steps, les tomes 1 et 2 de texte reprend l’idée d’une « fédé- vote du texte de la direction et tagne), Manuel Valls (Ile-de- totalement paralysée, mardi organisant lui-même les séances la Technologie fonctionnelle de l’au- ration d’Etats-nations » qui doit entrent dans une démarche France), Gilles Savary (Aquitaine), 23 février, par les agriculteurs de la photo. Comble du chic, il s’est tomobile, un recueil intitulé Diesel réaliser la synthèse entre « le fédé- constructive ; s’ils sont « alterna- Henri Nallet (Bourgogne), Bernard Coordination rurale et du Centre même enfermé trois quarts diagnostic et mise au point et un ralisme nécessaire » et le respect tifs », ils passent par un vote Soulage (Rhône-Alpes) et Harlem départemental des jeunes agri- d’heure durant avec des élèves et autre sur le dessin technique. des « compétences essentielles de la contre le texte de la direction et Désir (Ile-de-France). La liste culteurs qui entendaient exprimer des enseignants du LEP dans une M. Chirac a hoché la tête. Cette nation ». s’inscrivent dans une logique op- n’étant pas limitative, les arbi- leur refus de la réforme de la poli- modeste salle de réunion. A huis fois encore, Monsieur le proviseur La direction du PS se prononce positionnelle. trages s’annoncent particulière- tique agricole commune. Cette clos, pour mieux prouver son dé- a souri. pour un nouveau traité social eu- M. Hollande tranchera, vendredi ment délicats. manifestation n’a donné lieu à au- sintéressement, tandis que, de- ropéen avec une Charte des droits soir, sachant que si le statut alter- cun affrontement avec des forces hors, les élus de la région, les invi- Pascale Robert-Diard civiques, économiques et sociaux, natif l’emporte, la Gauche socia- Michel Noblecourt de l’ordre. – (Corresp.) LeMonde Job: WMQ2502--0008-0 WAS LMQ2502-8 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1251 Lcp: 700 CMYK

8 PROCÈS DU SANG CONTAMINÉ LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 Pour Laurent Fabius, « il est grand temps qu’apparaisse la vérité » Après les derniers témoignages, les trois anciens ministres ont exposé leurs « observations conclusives » sur le dossier. Ils ont exprimé leur émotion devant le drame vécu par les victimes et défendu leur action LES JUGES de la Cour de justice par Laurent Fabius, le 19 juin 1985. donneurs de sang, son inapplica- Confronté à l’ancien directeur du sont de petits cachottiers. 10 h 30, Plus tard, Didier Sicard, chef de ser- tion, les collectes dans les prisons. Laboratoire national de la santé, mardi 23 février. Une demi-heure vice à l’hôpital Cochin, met en Sur ce point, le docteur Cohen-So- qui indiquait avoir agi sur ses ins- de retard pour commencer l’au- cause les médecins. « On peut re- lal indique n’avoir pas été au cou- tructions pour retarder l’enregistre- dience. Excuses du président. « Il y gretter que la communauté médicale rant de la décision de l’administra- ment du test Abbott, Claude Weis- a des inondations sur les voies sur n’ait pas fait pression sur le pouvoir tion pénitentiaire, en janvier 1984, selberg refusait systématiquement berge »... Et puis, quand vient l’an- politique. L’honneur de la médecine, d’autoriser l’augmentation du de répondre aux questions du juge cien premier ministre Raymond c’est de reconnaître sa faillibilité, nombre de collectes en milieu car- d’instruction. Me Toubol-Fischer Barre (lire ci-dessous), il faut bien c’est d’assumer sa responsabilité. » céral. En revanche, il se souvient bondit à nouveau : « Ce n’est qu’un les recompter. Et là : stupéfaction ! Et cet ancien président de la d’une réunion, fin août 1985, où «le procès-verbal. Il a répondu par ail- Il manque un juge à la Cour de jus- commission consultative de trans- cabinet du garde des sceaux était ré- leurs dix-huit fois ! » L’audience tice ! Un juge certes suppléant. fusion sanguine (entre 1991 et 1993) ticent voire opposé à toute mesure sombre un instant dans le chaos. Mais un juge absent. Comme si de d’ajouter : « L’enseignement de la d’arrêt de ces collectes », en raison Quand soudain, frappant sur la rien n’était, le président Christian transfusion était nul à l’Université. Il notamment d’un important mou- table : « Je vous en prie, maître ! », Le Gunehec ne mentionne ni n’ex- n’y avait pas de culture transfusion- vement de surveillants de prison à crie le président. plique l’irrégularité. En revanche, le nelle chez les médecins. » Gradignan. président a beaucoup lu, ce week- Puis, dans l’après-midi, le pré- « NOUS SOMMES ALLÉS TRÈS VITE » end. Et il le fait savoir. Un livre sur « UN BOURREAU DE TRAVAIL » sident Le Gunehec cède la parole à Sur cette fin abrupte, les mi- la typologie des cabinets ministé- Alors, reste à la Cour de justice à son assesseur Bernard Challe pour nistres sont alors conviés à exposer riels, un autre sur le travail gouver- fouiller le dernier arpent non explo- la lecture des dépositions de Gas- leurs « observations conclusives ». nemental. Pour la forme, Me Gérard ré : le cabinet de l’ancien secrétaire ton Rimareix faites à la juge d’ins- Rivé aux éléments du dossier, Ed- Welzer, avocat d’Edmond Hervé, d’Etat à la santé Edmond Hervé. En truction Marie-Odile Bertella-Gef- mond Hervé assure une dernière s’inquiète de savoir si les ouvrages l’absence de Gaston Rimareix, an- froy en charge du volet « non fois que son action «a été sont, comme il se devrait, dans le cien directeur de cabinet, décédé, et ministériel » de l’affaire. L’ancien diquent que seuls quelques-uns des Le Gall, qui – probablement par dé- constamment guidée par l’impératif dossier. « Non, non. J’ai trouvé ça à de Claude Weisselberg, ancien directeur de cabinet d’Edmond dix-neuf interrogatoires effectués formation professionnelle – se de la santé publique ». « L’analyse la bibliothèque de la Cour de justice, conseiller mis en examen, qui a re- Hervé disait en 1994 avoir « très peu par Mme Bertella-Geffroy figurent lance non pas dans la simple lecture du calendrier des décisions montre répond le président. C’est très inté- fusé de témoigner, Jean-Martin Co- de souvenirs » de ce dossier parmi au dossier de la Cour de justice. En des dépositions, mais dans un que nous sommes allés très vite. » ressant. » Et de montrer les livres à hen-Solal, autre ancien conseiller, tant d’autres. Dans les limbes, une vain, ils ont essayé, expliquent-ils, curieux rapport de synthèse de Georgina Dufoix dit combien il la Bernard Pivot. est finalement la seule mémoire vi- information, cependant, apparaît : d’obtenir l’intégralité du dossier du conseiller à la Cour de cassation. lui a semblé important « d’expliquer A « Bouillon de justice », ce mar- vante du proche entourage profes- Gaston Rimareix indiquait « avoir volet « non ministériel » de l’af- « Un véritable réquisitoire contre au peuple français comment se fai- di 23, défilent donc les derniers té- sionnel de l’ancien ministre à venir dû remettre » au ministre le compte faire. « Cette méthode, affirment-ils, mon client ! », tempête soudain sait une décision gouvernementale » moins cités par la défense. Jacques s’exprimer. Edmond Hervé, dit ce rendu de la fameuse réunion inter- fait que, s’il y avait des éléments à Me Toubol-Fischer, l’avocate de et « de pouvoir parler devant ceux Fournier, ancien secrétaire général médecin aujourd’hui directeur de la ministérielle du 9 mai 1985. décharge, nous n’avons pu y avoir Claude Weisselberg, qui se dresse qui souffrent » : « Je ne sais pas s’ils du gouvernement, livre les secrets Mutualité française, était « un bour- Alors, la défense d’Edmond Her- accès.» au milieu du public. ont pu entendre. » Elle regrette que de la cuisine gouvernementale et reau de travail », « sérieux », « im- vé s’indigne, par avance, du sort qui Sèchement, le président Le Gu- le rapport de l’inspecteur général son expérience du travail intermi- pliqué», « méticuleux », « droit». va être réservé au témoignage sur LECTURE OU « RÉQUISITOIRE » ? nehec intervient : « Vous n’êtes pas des affaires sociales Michel Lucas nistériel. Prix Nobel de médecine, Et l’audience de balayer une der- papier de l’ancien conseiller Claude En fait de méthode, la défense va dans la procédure. Et nous n’avons établi en 1991 ait « induit les gens en Jean Dausset indique que « le coup nière fois l’affaire du sang contami- Weisselberg, qui a refusé de témoi- être à nouveau servie. Le président pas à juger M. Weisselberg. » Le erreur » (le rapport ne faisait nulle- de sonnette », à propos du sida, a né : la circulaire du 20 juin 1983 pré- gner. Le Gunehec cède derechef la parole conseiller Le Gall continue donc la ment mention des collectes dans les été pour lui l’annonce du dépistage conisant une sélection chez les Me Welzer et Me Maisonneuve in- à son autre assesseur, Henri-Claude lecture de ses morceaux choisis. prisons). Elle dit encore son humili- té : « On n’avait pas compris ce qui se passait. » Et la « lâcheté » de INSTANTANÉ connaissance de cause. Tout en nommé les membres de son cabi- « beaucoup » qui, avec le temps, rondeur, mains dans le dos, il dit net, il en est responsable politi- ont ajusté leurs propos. Enfin, le LE SOUTIEN de sa voix feutrée : « Les méca- quement », dit Raymond Barre. « désespoir », une fois l’affaire sur- nismes habituels ont joué. » Puis il « Nous ne serions pas des hommes venue, « à la mesure de l’impression DE RAYMOND BARRE répond au procureur général, politiques si nous n’acceptions pas qu’avant [le gouvernement] avait Jean-François Burgelin. cette responsabilité politique, ren- été actif, précis et volontaire sur ce Ce sont deux anciens premiers Le cumul des mandats ? « Il ap- chérit Laurent Fabius. Le problème sujet ». ministres de la France. Six mètres à partient à chacun de déterminer est que ce drame est apparu Alors, debout, texte en main, peine les séparent. L’un, un peu comment il répartit son temps comme tel que plusieurs années Laurent Fabius jette ses derniers vieilli, dépose à la barre. L’autre, entre les fonctions qu’il accepte. » après. Sur le moment, les décisions mots. Pour lui et pour ses ministres. au banc des prévenus, prend des Edmond Hervé, maire de Rennes, ont été jugées excellentes, voire En ancien chef de gouvernement. notes et l’écoute. Et Raymond ancien secrétaire d’Etat, acquiesce. trop rapides. C’est une des explica- « Je suis indigné (...) qu’on ait pu Barre le dit tout de go : «Je ne Les conseillers ministériels ? « Il est tions pour lesquelles le problème soutenir que nous aurions exposé la pense pas que des délais excessifs souhaitable que des conseillers s’est porté sur le plan pénal. Et vie d’autrui, fût-ce involontairement, sont intervenus dans cette af- compétents puissent instruire les d’une certaine manière, la sanc- pour privilégier des intérêts écono- faire. » Il ajoute même, jaugeant affaires du ministre. Mais il est im- tion politique a eu lieu. » « Assu- miques ou financiers. » Et puis tout le travail de Laurent Fabius, l’un portant que les conseillers ne se mez-vous vos actes ? », demande à la fin : « Ce drame me hante de- de ses successeurs à Matignon : prennent pas pour le ministre et le président. « Sur le plan poli- puis dix ans. On dit les politiques « C’est un exemple de rapidité. » qu’ils ne substituent pas aux admi- tique, il est évident qu’il y a un « blindés » ; non, ils ne le sont pas. Il Ancien premier ministre de 1976 nistrations. Rien n’est plus dange- tout, une responsabilité de la col- est grand temps qu’apparaisse la vé- à 1981, Raymond Barre est venu reux que ceux qui agissent pour le lectivité. Maintenant, sur le plan rité (...).» La salle est silencieuse, parler en homme d’expérience. compte du ministre. » pénal de la responsabilité indivi- l’audience est suspendue. Matignon, réunions interministé- Alors est abordée la question duelle... » rielles, cabinets, conseillers... Le centrale de la responsabilité. Jean-Michel Dumay député et maire de Lyon parle en « Dans la mesure où le ministre a J.-M. Dy. Dessins : Noëlle Herrenschmidt « On ne doit pas confondre, malgré la douleur de ceux qui souffrent, le ressentiment et la justice » VOICI le texte intégral de la décla- drier que l’administration avait que celles qui leur furent fournies, drame sanitaire. Au moins dois-je peut pas et on ne doit pas c’est le sens de la loi qui a créé cette ration de Laurent Fabius, mardi préparé, de mettre à bas les sché- qui peut assurer avec certitude qu’il citer, et seulement citer, pour faire confondre, malgré la douleur de Cour – que les dirigeants politiques 23 février, devant la Cour de justice mas protectionnistes que certains aurait pour la question du chauf- droit à la vérité, le caractère radi- celles et ceux qui souffrent, le res- ne doivent pas être par principe à de la République : avaient pu échafauder. C’est ce que fage agi autrement ? calement nouveau du virus et la dif- sentiment et la justice. Oui, nous l’abri de toute responsabilité pé- « Tout au j’avais indiqué à la commission » Les cabinets ministériels ont été ficulté, même pour les plus grands sommes en face d’une catastrophe nale, autant il serait extrêmement long de ces d’instruction qui, dans son arrêt de fortement mis en cause. Bien sûr, savants, d’en comprendre à avec un faisceau de causes, un en- dangereux, confondant le politique journées, je me renvoi, y a substitué sa propre chaque système est perfectible. l’époque les mécanismes ; citer aus- chaînement de circonstances, les et le pénal, de faire jouer la respon- suis attaché à thèse. Pour autant, je crois qu’il serait trop si le cloisonnement de la recherche unes inévitables comme l’incerti- sabilité pénale à tort, car on abouti- répondre le » Mais ce soir je ne veux pas par- rapide de situer là l’explication du scientifique et le poids des institu- tude scientifique et sans doute la rait alors à l’inverse du but recher- plus complète- ler seulement ni surtout pour moi. drame. D’abord parce que l’exis- tions et des savoirs établis ; la mé- sous-estimation du risque, les ché, c’est-à-dire au risque de voir ment possible Je souhaite exprimer mon soutien tence des cabinets est un phéno- fiance évidente du monde médical autres moins contingentes comme les responsables refuser de se saisir à vos interro- vigoureux à Edmond Hervé et à mène qui s’est développé non seu- dans notre pays envers toute inter- les défaillances du système transfu- des problèmes les plus difficiles, re- gations. De- Georgina Dufoix, qui ont été lement dans les ministères d’un très vention de l’État surtout lorsqu’il sionnel français ou l’insuffisante fuser de décider, bref la paralysie et main, le parquet général prendra membres de mon gouvernement et grand nombre de pays, mais aussi à s’agit de recommander des culture de santé publique de notre finalement – par un retournement ses réquisitions ; les avocats, en- qui ont légitimement une concep- d’autres niveaux plus modestes de comportements collectifs interfé- pays. Il y a une injustice mons- paradoxal – l’irresponsabilité. Ce suite, plaideront. Puis, ainsi que l’a tion élevée de leur mission. Je suis l’action publique, et plus générale- rant avec le fameux colloque singu- trueuse à ce que des innocents serait un immense recul qu’une so- prévu la loi, vous aurez à vous pro- convaincu qu’ils ont agi en fonction ment dans beaucoup de secteurs de lier entre patients et médecins ; les aient ainsi reçu la maladie et ciété dans laquelle l’autorité pu- noncer. L’accusé est toujours par exclusive de ce qu’ils ont perçu notre société hypercomplexe. En- pratiques de surtransfusion et l’an- souvent la mort. Cette injustice-là blique, nationale ou locale, répu- définition dans une position diffi- comme l’intérêt de la santé pu- suite parce que, en tout cas pour cienne organisation de la transfu- demeure, même lorsque tout le gnerait désormais à s’engager et à cile. Il l’est particulièrement lors- blique. Et je suis indigné, pour eux Matignon comme pour l’Elysée, qui sion, réputée sûre et qui ne l’était processus a été mis à plat et les res- traiter les problèmes de fond par qu’il est soumis depuis près de dix comme pour moi, qui avons choisi ne disposent pas d’une administra- pas ; la faiblesse de certaines admi- ponsabilités de chacun établies. Elle crainte d’avoir ensuite à en subir les ans au tribunal de l’opinion, ne avec d’autres de consacrer toutes tion en propre, on voit mal com- nistrations, leur insuffisance en est irréparable, elle ne pourra ja- conséquences pénales si une diffi- pouvant compter que sur la des- ces années au service de la collecti- ment fonctionner sans cabinet. En- moyens humains ; sans oublier des mais cesser. culté peu prévisible, directe ou in- cription des faits et le recours à la vité, qu’on ait pu soutenir que nous fin et surtout parce que, même si comportements personnels dont directe, venait à se produire. raison face à beaucoup d’émotion aurions exposé la vie d’autrui, fût- les règles de fonctionnement des certains ont été pénalement Tout au long de ce procès, avec et à beaucoup de douleur. ce involontairement, pour privilé- cabinets en eux-mêmes et par rap- condamnés par les tribunaux. « On dit les ministres, j’ai expliqué, j’ai préci- » Au cours de ces débats, des gier des intérêts économiques ou fi- port à l’administration doivent être J’ajoute à cette liste de causes une sé, j’ai répondu. Ces explications ne questions très nombreuses ont été nanciers. C’est faux pour eux ! C’est précises, beaucoup dépendent des approche tardive, pour ne pas dire les politiques sont en rien indifférence envers formulées. Je ne vais pas redire en faux pour moi ! femmes et des hommes qui y humiliante, de l’indemnisation qui, ceux qui ont souffert, au contraire. cet instant ce que j’ai eu déjà l’occa- » Même si j’avais appris à bien servent ; or on ne peut qu’être frap- additionnée pendant un temps à “blindés” ; non, Témoignant, il y a déjà longtemps, sion de répondre. J’espère qu’il ap- connaître le dossier, j’ai découvert, pé par la grande qualité, le sens de une utilisation tendancieuse du au premier procès, le procès Gar- paraît désormais clair que pour la au cours de ce procès, des éléments l’intérêt général de ceux que nous drame, l’a fait percevoir comme un ils ne le sont pas » retta, j’avais dit, pensant aux vic- seule question dont j’ai été saisi, nouveaux, en particulier pour ce avons entendus témoigner, alors scandale. times : “Dans un tel drame, per- celle du dépistage obligatoire des qui concerne les produits chauffés même que plusieurs d’entre eux se » Car si le drame a eu lieu par- sonne ne peut se sentir exonéré, dons de sang, j’ai agi comme pre- destinés aux hémophiles. J’en parle trouvent dans une situation judi- tout dans le monde, et si la mise en » Dans les quelques phrases que même s’il a agi comme il faut.” Je le mier ministre, en conscience, ainsi d’autant plus librement que je ne ciaire et humaine très difficile. cause des responsables politiques j’avais prononcées au début du dis à nouveau ce soir. Ce drame me que je le devais, positivement et ra- suis pas mis en cause sur ce point ; » Le professeur Ricœur, dans son est spécifique à notre pays, n’est-ce procès, j’avais espéré que celui-ci hante depuis dix ans. On dit les po- pidement. La France a été ainsi un j’ai été frappé d’entendre les spécia- exposé d’une exceptionnelle hau- pas lié surtout au rapport des ci- permettrait de vérifier si toutes les litiques “blindés” ; non, ils ne le des tout premiers pays du monde à listes, du moins ceux qui ne cèdent teur de vue, a souligné qu’on ne de- toyens avec « les politiques » en leçons avaient été tirées. On ne sera sont pas. Il est grand temps qu’ap- agir, alors même que les connais- pas aux anachronismes, expliquer vait accepter dans ce drame ni la France, cette mise en cause permet- jamais assez vigilant sur ce point. Il paraisse la vérité, et ce sont ceux sances scientifiques étaient très in- qu’à l’époque ils étaient eux-mêmes diabolisation – les ministres trans- tant au corps social de trouver à ses serait déplacé dans ma situation qui souffrent, d’abord, qui y ont certaines et le risque faiblement souvent ignorants. Qui, ici, s’il avait formés en boucs émissaires – ni la difficultés et à ses malheurs une ex- d’en parler en détail. Au moins droit ; même si cette vérité n’est pas perçu. L’intervention du politique, été lui-même à la place d’Edmond fatalité – c’est ainsi et on n’y peut plication commode, même si celle- puis-je et dois-je aborder, avant de celle qu’ils ont crue ou celle qu’on si souvent brocardé, a permis de re- Hervé et de Georgina Dufoix, s’il rien ! Il ne m’appartient pas, à la ci n’est pas fondée ? D’où ce procès terminer, la question de la respon- leur a fait croire. La vérité, c’est-à- tenir la bonne orientation, d’avan- avait reçu les mêmes informations place où je suis, de disserter devant devenu nécessaire mais dans lequel sabilité car elle est au cœur du dé- dire celle que vous établirez en ren- cer d’au moins deux mois le calen- et les mêmes recommandations vous sur les causes réelles de ce – c’est toute la difficulté – on ne bat judiciaire. Autant je crois – et dant la justice. » LeMonde Job: WMQ2502--0009-0 WAS LMQ2502-9 Op.: XX Rev.: 23-02-99 T.: 18:30 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1252 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 / 9 (Publicité) LeMonde Job: WMQ2502--0010-0 WAS LMQ2502-10 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1253 Lcp: 700 CMYK

10 SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999

MÉDECINE Dans un avis qui de- en fin de vie. b SOULIGNANT les in- sur les soins palliatifs ainsi que la un entretien au Monde, pourquoi la gland Journal of Medicine, daté du vait être adopté mercredi 24 février, suffisances du cadre réglementaire création d’un « congé d’accompa- commission des affaires sociales du 18 février, dresse le bilan de la pre- le Conseil économique et social (CES) en vigueur, le CES recommande au gnement » pour les proches des Sénat a voté une proposition de loi mière année d’application de la loi dresse un sévère constat des disposi- gouvernement l’adoption d’une loi mourants. b LE SÉNATEUR Lucien sur les soins en fin de vie. b UNE sur le « suicide médicalement assis- tifs de prise en charge des malades d’orientation et de programmation Neuwirth (RPR, Loire) explique, dans ÉTUDE publiée dans The New En- té » dans l’Oregon. Les graves carences de l’accompagnement des malades en fin de vie Dans un avis adopté mercredi 24 février, le Conseil économique et social dénonce les insuffisances de la prise en charge médicale des mourants. Il préconise l’adoption d’une loi d’orientation sur les soins palliatifs et la création d’un congé spécifique pour les proches

COMMENT améliorer les condi- trente ans, le concept de soins pal- le CES, qui pointe l’absence de Le CES analyse enfin les divers tions dans lesquelles plus de liatifs (qui ne visent pas à la guéri- Une répartition géographique très inégale « statut administratif clair » des autres obstacles s’opposant au dé- 150 000 personnes trouvent son, mais au soulagement des pa- équipes mobiles. veloppement, en France, des soins chaque année en France la mort au tients) est encore en grande partie palliatifs, qu’il s’agisse de l’ensei- terme d’une maladie longue et in- ignoré tant dans le tissu hospitalier b Les soins au domicile gnement et de la formation du curable ? Après un rapport d’infor- public que privé. Pour leur part, les La carence en la matière est qua- corps médical et paramédical mations sur les soins palliatifs rédi- autorités politiques et sanitaires ne si générale et, si l’on en croit les (« sans stratégie d’ensemble, sans gé par le sénateur Lucien Neuwirth se sont guère investies dans un do- sondages, plus de 70 % des Fran- moyens, sans objectifs ») ou des dif- (RPR, Loire), suivi d’une proposi- maine jugé peu gratifiant. çais souhaitent pouvoir vivre leurs ficultés auxquelles se heurtent les tion de loi votée à l’unanimité par S’il n’est pas nouveau, le constat derniers instants chez eux, entou- proches des mourants. « Au- la commission des affaires sociales du CES n’en est que plus sévère : la rés de leurs proches – une situation jourd’hui, un salarié souhaitant du Sénat, le Comité économique et prise en charge médicale des der- qui ne concerne, en moyenne, pouvoir accompagner un proche en social (CES) devait adopter, mer- niers jours ou des dernières se- qu’un mourant sur quatre. « Bien fin de vie a deux possibilités : négo- credi 24 février, un avis sur « l’ac- maines de vie des personnes at- coordonnée, la prise en charge cier avec son employeur des autori- compagnement des personnes en fin teintes de maladies incurables d’une personne en fin de vie à son sations d’absence ou des aménage- de vie ». Le CES avait été saisi, le souffre dans notre pays d’inaccep- domicile est souvent possible sans ef- ments d’horaires ou encore prendre 12 novembre 1998, par Lionel Jos- tables carences. « L’approche des fort financier exagéré pour les fa- un congé dans la limite de ses droits. pin, peu de temps après la présen- soins palliatifs n’a été introduite que milles et pour la collectivité, peut-on A défaut, il cherchera à obtenir un tation faite dans ces colonnes par très progressivement depuis 1986, lire dans le rapport du CES. (...) Le certificat médical assorti d’un arrêt Bernard Kouchner, secrétaire date à laquelle fut publiée la cir- maintien d’un malade en service ac- de travail. Cette dernière solution d’Etat à la santé, d’un programme culaire du 26 août, rappelle le CES. tif hospitalier revient de 3 000 à est, semble-t-il, très pratiquée », ex- triennal de lutte contre la douleur A partir de ce texte peu contraignant 5 000 francs par jour, son transfert plique le CES. et de développement des soins pal- et aux fondements juridiques incer- en unité de soins palliatifs ramène Dans son avis, le Conseil pré- liatifs (Le Monde du 24 septembre tains, se sont développées nombre ce coût aux environs de 2 200 francs conise l’instauration, par la loi, d’expériences de prise en charge des par jour et son retour au domicile, 1998). SOINS PALLIATIFS d’un congé d’accompagnement qui On estime à environ 535 000 le soins palliatifs en institutions et dans PAR DÉPARTEMENTS : avec une prise en charge de qualité, serait ouvert à toute personne de- une bien moindre mesure, à domi- fait descendre le coût journalier aux nombre de personnes décédées AU MOINS UNE USP* ET UNE EMSP** vant interrompre ou réduire son chaque année en France. Tous ces cile. Les structures (...) continuent de alentours de 1 200 francs. » activité professionnelle pour ac- AU MOINS UNE USP MAIS PAS D'EMSP décès ne sont pas imputables à des se développer essentiellement à par- * USP : unité de soins palliatifs Pour remédier à la situation, le compagner un parent à l’approche AU MOINS UNE EMSP MAIS PAS D'USP pathologies. En pratique, les soins tir de l’engagement militant de quel- ** EMSP : équipes mobiles CES préconise l’ouverture d’une de la mort. « Ce congé devrait être de soins palliatifs palliatifs et d’accompagnement ques-uns, sans ligne directrice, sans AUCUNE STRUCTURE unité de soins palliatifs (compor- complété par une prestation concernent principalement les can- vision planificatrice et sans finance- Source : SFAP/CES tant au minimum dix à quinze lits) compensatrice forfaitaire (...) al- cers, les troubles neurologiques ment spécifique. » Le CES déplore Plus de quarante départements sont dépourvus de toute structure dans chaque centre hospitalo-uni- louée à toute personne bénéficiant de soins aux personnes en fin de vie. dégénératifs (sclérose en plaques, la répartition géographique très versitaire, ainsi que la création d’un congé d’accompagnement, maladie de Parkinson, sclérose la- inégale des dispositifs de prise en d’au moins une unité de soins pal- quelle que soit sa situation (salarié térale amyotrophique, maladie charge des malades en fin de vie et de trente jours et plus de 80 % des soins et de l’accompagnement, liatifs par département. Il re- du secteur privé ou public, actif non d’Alzheimer et sida), soit, au total, il en détaille les graves insuffi- patients y décèdent. Ces unités continuité qui ne peut pas être commande surtout la promulga- salarié), précise le CES. Cette pres- environ 150 000 personnes par an. sances. « sont (...) généralement isolées et mieux assurée que par les services tion d’une loi d’orientation et de tation d’un montant significatif se- Apparu en Angleterre il y a plus de les coordinations avec le milieu hos- de l’établissement au sein duquel programmation sur les soins pal- rait destinée à compenser partielle- b Les unités fixes de soins pal- pitalier se font mal, observe le CES. le malade est (ou a été) soigné, liatifs, estimant que ce dispositif ment la perte de revenus. Elle liatifs (...) De nombreux obstacles tech- parfois depuis de nombreuses an- législatif devra être l’occasion d’un devrait relever d’un financement TROIS QUESTIONS A... 54 unités, correspondant à niques et financiers obèrent au- nées. Pour le CES, la situation qui « engagement financier conséquent collectif et solidaire. » L’instaura- 576 lits, offrent une prise en charge jourd’hui les potentialités d’un déve- prévaut « est hétéroclite » et de la société envers ceux qui vont la tion de ce congé apparaît, selon le LUCIEN NEUWIRTH à la fois médicale, psychologique loppement cohérent de l’offre. » commande une « remise en ordre quitter, leur entourage et ceux qui CES, comme « la condition sine et sociale du patient et de son en- urgente ». « Les moyens humains et les soignent. » Cet investissement qua non du développement en Quelles sont les raisons qui ont tourage. Ces unités accueillent gé- b Les équipes mobiles matériels qui y sont affectés restent devrait se faire, selon le Conseil, France de l’accompagnement de la 1 conduit le sénateur (RPR, Loire) néralement des malades adultes en Les missions dévolues aux nettement insuffisants et l’on note hors de toute contrainte liée au fin de vie à domicile. » que vous êtes à déposer une pro- phase dite « terminale ». La durée 74 équipes existantes sont fondées une absence, trop fréquente, de taux général d’évolution annuelle position de loi sur les soins pallia- moyenne de séjour y est de moins sur l’idée d’une continuité des réelles pluridisciplinarités », ajoute des dépenses de santé. J.-Y. N. tifs qui vient d’être signée par tous les membres de la commission des affaires sociales du Sénat ? C’est, tout simplement, le constat Les quinze premiers morts par « suicide médicalement assisté » de l’Oregon des extraordinaires insuffisances de l’organisation des soins palliatifs L’OREGON, aux Etats-Unis, est devenu, le cas, les patients souffraient de différentes scientifique, la publication du New qui n’avaient pas reçu de prescriptions lé- dans notre pays. Dans le rapport 17 octobre 1997, peu après les Pays-Bas, l’un formes, incurables, de cancer des poumons, Journal of Medicine fournit l’ensemble des tales. Il est ainsi apparu que les premiers s’in- d’information que j’ai effectué des premiers Etats au monde à adopter un de l’ovaire ou du sang. détails quant aux prescriptions médicamen- quiètent en général plus que les seconds de pour la commission des affaires so- ensemble de dispositions conduisant de facto Les auteurs de cette analyse expliquent teuses et aux conséquences de leur usage : la perte d’autonomie résultant de leur mala- ciales du Sénat, une étude de légis- à la légalisation du suicide dit « médicale- que quinze de ces vingt-trois malades ont dans tous les cas, les malades se sont vu die et, d’une manière plus générale, des lation comparée démontre à l’envi ment assisté ». Une équipe de responsables absorbé les médications prescrites et en sont prescrire par leur médecin une ou plusieurs conséquences de leur déchéance physique. à quel point la France peut être en sanitaires américains fournit aujourd’hui, mortes. Pour six autres personnes, les décès substances barbituriques associées à d’autres Au moment du décès, 20 % des patients du retard dans ce domaine. Songez dans les colonnes du dernier numéro du New ont pu être rapportés à l’évolution naturelle molécules visant à faciliter leur absorption premier groupe contre 80 % de ceux du que la Belgique a presque autant England Journal of Medicine (daté du 18 fé- de la maladie, et les deux derniers patients digestive. Pour les quinze suicides, la durée groupe témoin étaient en état de totale im- de lits hospitaliers de soins palliatifs vrier), le bilan de la première année de l’ex- concernés étaient encore en vie au 1er janvier entre la prise médicamenteuse et la survenue potence. que l’on peut en compter dans périence résultant de la « loi de l’Oregon sur 1999. d’un coma a été, en moyenne, de cinq mi- La plupart des médecins prescripteurs ont l’Hexagone et qu’elle a, en outre, la mort dans la dignité ». nutes (trois à vingt minutes), la mort étant, confié à quel point cette expérience a consti- fort intelligemment développé le Des données médicales très précises ont TRÈS VIOLENT CHOC ÉMOTIONNEL quant à elle, constatée entre quinze minutes tué pour eux un très violent choc émotion- soutien aux associations de béné- pu être obtenues sur ce thème. Elles La moyenne d’âge des quinze patients et onze heures après la prise. nel. Dans l’Etat d’Oregon, beaucoup de prati- voles et, ainsi, à l’hospitalisation à concernent vingt-trois personnes ayant reçu, « médicalement assistés » était de soixante- Les auteurs de l’étude ont aussi cherché à ciens et de services hospitaliers refusent domicile. en 1998, des prescriptions de médicaments neuf ans (avec des écarts allant de trente ans établir quelles différences pouvaient exister d’appliquer les dispositions législatives sur le létaux et pour lesquels ces prescriptions à quatre-vingt-dix ans). On comptait, parmi entre les patients qui demandaient cette as- « suicide médicalement assisté ». Quelles sont selon vous les avaient dûment été enregistrées au départe- eux, huit hommes et sept femmes. sistance médicale à la mort et un groupe de 2 causes de ce mal français ? ment de santé de l’Oregon. Dans dix-huit Adoptant une démarche à tous égards très malades souffrant de maux similaires, mais J.-Y. N. C’est un problème de mentalités, profondément culturel. J’en ai plei- nement pris conscience quand je me suis lancé dans la prise en Deux membres du Comité d’éthique Un an de prison requis dans un procès de l’esclavage à Paris charge de la douleur. Un vrai sys- tème de santé devrait, à mes yeux, CHAQUE MATIN, dans le trei- commencé à maigrir. Elle a été frap- L’employeuse ne lui lançait-elle pas commencer à prendre le citoyen dénoncent les dangers du clonage zième arrondissement de Paris, pée plusieurs fois au visage et au souvent cette humiliante insulte : avant sa naissance, durant la gros- Charline Rahantanirina, âgée de ventre. Quasiment séquestrée, elle « Soalafa ! » (esclave, en mal- sesse de la future mère, l’accompa- PARTICIPANT à l’émission « Le jourd’hui le clonage comme l’hor- vingt-trois ans, se levait vers ne parle actuellement que quelques gache) ? Evoquant « Cosette », l’avo- gner durant toute son existence et grand débat » France- reur absolue, ce qui nous fait oublier 4 heures, préparait le petit déjeuner mots de français. Un jour, elle s’est cat a fustigé les deux prévenus, « ces jusqu’à la fin de sa vie. Il devrait Culture - Le Monde intitulée « Poli- le développement, depuis une quin- de son employeuse, malgache confiée à une voisine malgache, qui misérables Thénardier qui n’ont pas aussi disposer d’une médecine à la tique et science : qui est respon- zaine d’années, de projets de ce comme elle, Sahondra Rabesetraka. l’a incitée à fuir. Mais Charline a re- eu le courage de comparaître ici », en fois technique et humaniste, qui sable ? », deux membres du Comi- type. Méfions nous de ne pas monter Puis elle se rendait au centre de la douté des représailles contre ses pa- demandant une sanction exemplaire prenne en considération l’homme té national d’éthique ont exprimé, en épingle le clonage, pendant que capitale travailler, jusqu’à 9 heures, rents, très pauvres, restés à Tanana- qui aura valeur de « première juris- en même temps que la maladie et lundi 22 février, leurs plus vives in- tout le reste se fait au motif que, pré- pour une société de nettoyage. Puis rive, où son employeuse dispose de prudence ». non, comme c’est le cas au- quiétudes quant à la mise en cisément, ce n’est pas du clonage. » elle revenait chez sa patronne, abat- soutiens influents dans les allées du Ce procès pénal est en effet le pre- jourd’hui, la maladie avant œuvre de la technique du clonage tait toutes les besognes domestiques pouvoir. En novembre 1994, elle s’est mier du genre en France. Début fé- l’homme. reproductif dans l’espèce humaine. « UN DÉSASTRE » et préparait les repas. Avant de re- enfin enfuie pour se réfugier chez vrier, le conseil de prudhommes de « La société qui ferait cela serait en Pour Monette Vacquin, psycha- partir vers 16 heures à Massy-Palai- son amicale voisine. Son poids at- Paris avait condamné des diplo- Une loi peut-elle, selon vous, grand danger de régression morale, nalyste, « chacun pressent que le seau pour faire de même chez le teint alors trente-deux kilos. Son cal- mates omanais à verser des arriérés 3 être dans ce domaine un ins- a notamment affirmé le professeur clonage humain va avoir lieu et que frère de celle-ci, Mamy Ratovomala- vaire a duré deux ans et demi. de salaire à une employée indoné- trument utile ? Axel Kahn, spécialiste de génétique rien ne pourra le contenir ». « C’est la, aujourd’hui ministre de l’indus- sienne. Ces victoires réjouissent les Elle l’a été dans le champ de la moléculaire. Et même si ma position pourquoi il est d’autant plus impor- trialisation à Madagascar. Elle ren- LE PREMIER DU GENRE animateurs du Comité contre l’escla- lutte contre la douleur. Il en va de est un peu isolée, je ne suis pas non tant que son interdit, au moins sym- trait à Paris vers 22 heures pour de Aujourd’hui, Charline a vingt-huit vage moderne (CCEM), fondé en même à mes yeux pour les soins plus un fanatique de la mise en bolique, soit maintenu, ne serait-ce nouvelles tâches ménagères avant ans. Elle travaille et mène une vie 1994. Même si, comme l’a souligné le palliatifs. A notre époque où œuvre de cette technique à des fins qu’au nom de notre propre dignité, de s’endormir vers minuit, à même normale. Timidement assise, mardi substitut Guy Meyer, le principal l’Eglise catholique en a définitive- thérapeutiques. » a-t-elle ajouté. Il y a là, à mes yeux le sol, sur le carrelage de la cuisine. 23 février, devant le tribunal correc- obstacle à la justice dans ces affaires ment fini avec le caractère rédemp- Pour le professeur Alain Etche- un désastre épouvantable pour la ci- Avant de quitter la Grande Ile, en tionnel de Paris, elle a revécu son est, outre la prescription de trois ans, teur de la douleur, nous devrions goyen, philosophe, l’autre danger vilisation, tout se passant comme si 1992, Charline s’était vu promettre martyre, lors du procès intenté à son la difficulté d’apporter la preuve pouvoir avancer rapidement en ins- du clonage réside dans le fait que des questions qui demandaient un un salaire mensuel de 200 francs, employeuse – poursuivie pour avoir, d’un délit ayant lieu dans le secret crivant le concept des soins pallia- le débat autour de cette technique traitement métaphorique, sublima- qu’elle comptait utiliser pour soigner dit pudiquement le code pénal, des domiciles privés. Le parquet a tifs dans la loi et en facilitant ainsi occulte les aspects les plus dange- toire, n’avaient pu être conservées à sa fillette malade, demeurée au pays. « abusé de sa vulnérabilité » – et à requis douze mois de prison ferme leur développement dans le tissu reux d’autres pratiques d’ores et ce niveau. Le clonage n’est qu’un Elle n’a jamais touché un sou. A son son beau-frère, Harifidy Rajaona, et 60 000 francs d’amende contre hospitalier et dans les établisse- déjà en vigueur dans le champ de avatar, tout à fait prévisible, de l’ar- arrivée en France, son employeuse responsable de la société de net- l’employeuse, six mois et ments privés. la biologie et de l’assistance médi- tificialisation de la reproduction hu- lui a confisqué son passeport. Char- toyage. Pour l’avocat de Charline, 30 000 francs contre son beau-frère. cale à la procréation. « Tout comme maine. » line a été nourrie pendant les trois Me Bertrand Mertz, aucun doute : la Jugement le 16 mars. Propos recueillis la bombe atomique a fait oublier la premiers mois. Puis elle a dû se petite bonne fut la victime d’une par Jean-Yves Nau bombe au napalm, on montre au- J.-Y. N. contenter des « restes » et a forme d’« esclavagisme moderne ». Jean-Pierre Langellier LeMonde Job: WMQ0307--0050-0 WAS LMQ0307-50 Op.: XX Rev.: 01-07-98 T.: 13:59 S.: 111,06-Cmp.:01,14, Base : LMQPAG 08Fap:100 No:0535 Lcp: 700 CMYK

(Publicité) LeMonde Job: WMQ2502--0012-0 WAS LMQ2502-12 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:35 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1255 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 SOCIÉTÉ

Anthony Sauve comparaît aux assises de Paris Un pharmacien condamné pour avoir provoqué la mort de deux homosexuels pour discrimination raciale Il donnait des somnifères à ses victimes pour mieux les voler Officiant dans la région de Cambrai, A neuf reprises, de janvier à mars 1995, Anthony proies, le jeune homme leur versait subreptice- d’un somnifère, d’un vasodilatateur et d’alcool. La iI avait refusé d’embaucher Sauve a cambriolé les domiciles d’homosexuels ment des sédatifs. Deux de ses victimes sont cour d’assises de Paris juge Anthony Sauve pour rencontrés dans des lieux gays. Pour endormir ses mortes après avoir absorbé un mélange composé « vols avec violences ayant entraîné la mort ». un candidat d’origine étrangère LA CHEMISE impeccablement son compagnon se faisait méfiant, il voyage en Malaisie avec Nina. C’est blant. Il regrette, et affirme ne pas première lettre, qu’il a qualifiée de repassée, les cheveux soigneuse- suggérait un « jeu érotique » : d’ailleurs à son retour qu’Anthony avoir eu conscience du danger. Il ra- de notre correspondante « stupide et maladroite », a été sui- ment coiffés, Anthony Sauve pré- « J’avalais la boisson contenant du Sauve a été interpellé à l’aéroport de conte même avoir renoncé à aller Le tribunal correctionnel de vie d’un second courrier, daté du sente bien. Il n’est plus ce jeune Rohypnol, je l’embrassais et je lui refi- Roissy. jusqu’au bout avec un homme car- Cambrai a condamné, mardi 23 fé- 11 janvier. S’il y soulignait les qua- homme de vingt-quatre ans qui, en lais le liquide par la bouche en expli- Pourquoi avoir choisi ses victimes diaque : « Je me suis tout de suite dit, vrier, Jean Vantine, pharmacien à lités humaines et professionnelles 1995, écumait quant que c’était amusant de boire dans les milieux homosexuels ? c’est pas la peine, on ne sait jamais. » Solesmes (Nord), à trois mois de de M. Chakib, le pharmacien de les établisse- comme ça. » « C’était la solution de facilité, re- Mais il évoque les faits avec une dis- prison avec sursis et à Solesmes ne revenait nullement ments gays de « Je connaissais les effets de ce som- connaît Anthony Sauve. Je savais tance déroutante, sans jamais laisser 30 000 francs d’amende pour dis- sur sa décision, pas plus que sur Paris habillé nifère, admet Anthony Sauve. qu’avec les homosexuels je pouvais me transparaître le moindre sentiment. crimination raciale. En décembre, les raisons ayant dicté son choix. d’un pantalon Quand je vivais à Berlin, j’étais toxi- faire inviter facilement car je connais- Il évoque ce soir du 8 février 1995, un docteur en pharmacie âgé de Tout en se défendant d’être ra- en cuir noir, comane à l’héroïne, il m’arrivait de sais déjà le milieu. » L’intéressé s’est où il ne parvient pas à sortir de l’ap- trente-six ans, Zakaria Chakib, ciste –« Si j’avais été un réel raciste, portant les prendre quinze à vingt cachets d’un prostitué dès l’âge de dix-huit ans, à partement de l’une de ses victimes. installé dans la région de Valen- je ne l’aurais jamais reçu pour faire cheveux longs coup. Je savais qu’on s’endormait aus- Nice où il vivait alors. Il a re- En désespoir de cause, il demande à ciennes, avait postulé à un emploi un essai » –, M. Vantine a tenté de en catogan sitôt. » Une fois sa victime dans les commencé à Berlin pour acheter de une voisine de passer par son bal- d’assistant pharmacien au sein de justifier son comportement. Au coiffé d’une casquette. Son but ? bras de Morphée, il n’avait plus qu’à l’héroïne. Selon Michel Dubec, l’ex- con, en expliquant que le locataire, l’officine de M. Vantine. Les « ori- procureur Thierry Pocquet du Draguer un homosexuel et se faire faire le tour de l’appartement pour y « un ami », est parti avec la clé. La gines étrangères » de l’intéressé lui Haut-Jussé, il a répondu sans hési- inviter chez lui où il l’endormait faire son choix. Du plus luxueux au voisine s’inquiète : l’appartement est avaient été opposées pour écarter ter : « Si c’était à refaire ? Je referai avec un somnifère pour le cambrio- plus banal. De la montre de marque « C’était la solution au quatrième. « J’ai vu Belmondo le sa candidature, ce qui avait la même chose... mais sans ler. Deux des onze victimes ne se à une paire de baskets. Sans oublier, faire », répond Anthony Sauve. Il conduit M. Chakib à déposer l’écrire. » Une réponse que n’ont sont jamais réveillées et Anthony le cas échéant, la carte bleue, le ché- de facilité, franchit le balcon, se ravise et re- plainte (Le Monde du 12 janvier). appréciée ni les parties civiles ni le Sauve comparaît depuis le lundi quier ou la menue monnaie. Il pre- tourne dans l’appartement récupé- Après un essai de deux heures tribunal. 22 février devant la cour d’assises de nait le temps d’effacer ses em- reconnaît l’accusé. rer la valise et le sac qui contiennent effectué à la mi-décembre, au Paris pour répondre notamment de preintes et parfois de créer une mise le produit du vol. La voisine n’y voit cours duquel les deux hommes « PEUT-ON ÊTRE NEUTRE ? » « vols avec violences ayant entraîné la en scène, ajoutant des bouteilles Je savais qu’avec que du feu. avaient discuté salaire et formali- Tandis que la défense du préve- mort ». vides, en renversant d’autres. «Je Même quand il se retrouve en tés administratives, M. Chakib a fi- nu a mis l’accent sur les « impéra- A l’époque des faits, Anthony me disais qu’au réveil, ma victime ne les homosexuels compagnie de deux hommes, il ne nalement reçu une lettre de tifs économiques incontournables » Sauve était plutôt du genre séduc- se souviendrait de rien et penserait manque pas d’aplomb. « Ça devait M. Vantine. Motif invoqué pour de cette affaire, les parties civiles teur, un « beau gosse » usant d’une qu’il y avait eu une beuverie. » je pouvais me faire être plus difficile avec deux parte- justifier ce rejet : les origines du dénonçaient le fléau du racisme technique bien rodée. D’abord, Anthony Sauve a ainsi procédé à naires ? », interroge le président postulant. « Ma clientèle ne semble ordinaire. Des arguments relayés chercher l’adresse d’un lieu gay, neuf reprises, entre le 1er janvier et le inviter facilement » Jean-Pierre Getti. « J’avais décidé de pas apprécier vos origines étran- par le procureur : « Peut-on être dans le guide spécialisé Spartacus. 1er mars 1995. « J’avais essayé d’éta- faire ça. Enfin, pas vraiment décidé, gères », a écrit M. Vantine. Le neutre dans ces situations ? N’est-ce Sur place, repérer sa proie et enga- blir un plan, je changeais de prénom mais j’en avais rencontré deux, Mouvement contre le racisme et pas être raciste que de cautionner ger la conversation autour d’un à chaque fois car le milieu homo est pert-psychiatre chargé de l’exami- alors... » Alors, il accepte la perspec- pour l’amitié entre les peuples l’intrusion du racisme dans la vie verre. Puis, obtenir de passer la nuit très fermé et je pensais que ça se sau- ner, Anthony Sauve est « instable et tive d’une relation sexuelle à trois, (MRAP) et la Ligue des droits de quotidienne ? » chez sa victime. Là, prendre un café rait vite. » Il affirme avoir toujours immature ». « Son sens moral n’est inhale du « poppers » (un vasodila- l’homme (LDH) se sont constitués Le tribunal est allé au-delà des et, profitant d’un moment d’inatten- agi seul, mais il chargeait sa pas altéré car il revendique sa respon- tateur souvent utilisé par les homo- partie civile afin d’appuyer la réquisitions du ministère public, tion, verser dans la tasse de son compagne, Nina Assmann-Arsic, et sabilité, poursuit-il. Cependant, il est sexuels), et parvient finalement à ses plainte de M. Chakib. qui avait demandé une amende al- compagnon d’un soir le contenu un ami qui l’hébergeait, Benoît Pou- indifférent à ce qu’il faisait à ses vic- fins. Le cas se produira deux fois. Et, A l’audience, M. Vantine a expli- lant de 10 000 à 20 000 francs. Pa- d’une fiole où des cachets d’un puis- plin, du stockage et de la revente de times. Sans être sadique, il a usé deux fois, l’une de ses victimes suc- qué que plusieurs employés de rallèlement à la condamnation de sant sédatif, avaient été pilés. Pour la marchandise. Ils sont poursuivis d’une technique très élaborée et non combera à une intoxication massive son officine lui auraient rapporté M. Vantine, M. Chakib recevra, en s’assurer que la dose avalée était pour le délit de « recel ». Les larcins dénuée d’une certaine perversité, une au Rohypnol « potentialisée, selon des propos négatifs provenant de outre, un euro symbolique pour suffisante, il écrasait entre « cinq et auraient rapporté environ forme de malignité consistant à savoir les experts, par la prise d’alcool et de clients. « On m’a dit que des gens dommages-intérêts, conformé- dix cachets » à chaque fois, «car il 65 000 francs. « C’était pour soigner comment rouler les gens. » poppers ». avaient changé de file. On m’a parlé ment à sa demande. reste toujours un fond de somnifère une tumeur maligne à la poitrine », Devant ses juges, l’accusé a effec- d’un sentiment de malaise créé par dans le verre », indique-t-il. Quand affirme l’accusé, et financer un tivement un comportement trou- Acacio Pereira cette présence », a-t-il déclaré. Sa Nadia Lemaire

CARNET

DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » – Roger et Mauricette Brouard, – Notre ami, – Marie Tonneau, Souvenir ses parents, sa petite-fille, a Mgr ANDRÉ DUPONT, ancien Naissances Marianne Silberfeld Brouard, M. Claude FORGEOT, a la grande tristesse de faire part du décès – Nous nous sommes tant aimés... évêque de Ouagadougou et de Bo- sa femme, de Sylvie KAUFFMANN, Pierre BUHLER Marie et Jérôme, bo-Dioulasso (Burkina-Faso), est nous a quittés le 12 janvier 1999, à Ante- Philippe CATILLON, et Nicolas, Caroline et Jean-Pierre, quera (Espagne). Mme Marcelle VANSTEELANDT, 24 février 1997. mort à Bry-sur-Marne (Val-de- ont la joie d’annoncer la naissance de Emilie et Pierre, Marne), dimanche 21 février, à Léo et William, Mme Forgeot, survenu le 22 février 1999, dans sa quatre- Merci à tous ceux qui, depuis deux ans, l’âge de quatre-vingt-dix-sept ans. Alexandre, Leurs familles, leurs proches, ses amis, 87, avenue du Général-Michel-Bizot, vingt-neuvième année. n’ont jamais cessé d’être présents par leur affection, leur amitié, leur tendresse. Né à Saint-André-lez-Lille font part de la mort de 75012 Paris. à New York, le 18 février 1999. La cérémonie religieuse sera célébrée (Nord) le 17 janvier 1902, mission- Jean-Luc BROUARD, Merci à vous tous de rester fidèles à son le vendredi 26 février, à 10 h 30, en souvenir. naire chez les Pères Blancs (société me l’église Notre-Dame-de-Nazareth, 1143 Fifth Avenue, – M Suzanne Darnois, des missions africaines), André le 22 février 1999. sa sœur, 349, rue Lecourbe, Paris-15e. New York, NY10128 ( USA). Annie Catillon, Dupont avait été ordonné prêtre M. et Mme William Zaoui, 28, avenue La Fontaine, en 1932 en Haute-Volta (futur Bur- Tous ceux qui l’ont connu et aimé se et leurs enfants, 362 ter, rue de Vaugirard, 78160 Marly-le-Roi. souviennent de lui. me 75015 Paris. kina-Faso). Nommé évêque de M Joëlle Lau-Hansen Décès et ses enfants, Ouagadougou par Pie XII en 1941, Ses neveux et nièces, Conférences il sera transféré au siège de Bobo- – M. et Mme Denis Chateau, – Mme Jean-Jacques Burger, ont la tristesse de faire part du décès de Anniversaires de décès Dioulasso en 1955, où il se consa- ses enfants, née Claire Huftier, PRODUIRE, NOURRIR, M. et Mme Jacques Girard, son épouse, Lucienne JOLY-SZOBEL, – Vandenesse. Courbevoie. PRÉSERVER L’ENVIRONNEMENT crera surtout à la formation de M. et Mme Patrick Burger, M. et Mme Jean-François Mabire, professeur honoraire, DIALOGUES AVEC DES SCIENTIFIQUES prêtres africains. De 1963 à 1965, M. et Mme Dominique Burger, M. et Mme Jean Chateau, Guy DAMAIS, Mgr André Dupont a participé au ses enfants, survenu le 9 février 1999, à l’âge de 25 février 1996. Au Salon international de l’agriculture concile Vatican II et, en 1974, il a ses petits-enfants, Nathalie, Olivier, Philippe, 1999, Paris-Porte de Versailles, les instituts de Ainsi que ses arrière-petits-enfants, quatre-vingt-treize ans. démissionné de ses fonctions pour Brice, Raphaëlle, Franklin, « Sa passion était celle de l’artiste, la recherche agronomique publique proposent ont la douleur de faire part du décès de ses petits-enfants, et son triomphe des conférences-débats sur les grands thèmes laisser la place à un évêque afri- L’incinération a eu lieu dans l’intimité d’actualité. Son frère, familiale, le 22 février. le triomphe de l’homme sur la nature » cain. Ses belles-sœurs et beaux-frères, Somerset Maugham Marie-Thérèse BÉNÉVENT, Lundi 1er mars : Du champ à l’assiette : a GERTRUDE ELION, Prix Nobel docteur ès sciences, Ses neveux et nièces, Ils rappellent le souvenir de son époux, ont la tristesse de faire part du décès de Paule, sa femme, la sécurité des aliments. de médecine 1988, est morte di- membre correspondant Mardi 2 mars matin : Les animaux manche 21 février à l’âge de de l’Académie de pharmacie, Geza SZOBEL (1905-1963), Pascale, sa fille, M. Jean-Jacques BURGER, sauvages et les hommes : quels équilibres ? quatre-vingt-un ans en Caroline artiste peintre. Mercredi 3 mars : l’environnement : survenue le lundi 22 février 1999, à son une priorité pour l’agriculture. du Nord. Née à New York le domicile de Marseille. survenu à Cavalaire, le 22 février 1999, – « Et vous irez jeter ses souvenirs 23 janvier 1918, Gertrude Elion, dans sa soixante-dix-huitième année. cendrés au sud du Péloponnèse. » Jeudi 4 mars : Santé animale, santé publique : des maux en commun. après des études de chimie au La cérémonie religieuse sera célébrée – Le professeur Jean-Charles Sournia, Le 22 février 1998, Vendredi 5 mars : Explorer, exploiter Hunter College et à l’université de le jeudi 25 février, en l’église de Baume- Les obsèques auront lieu dans l’intimi- Christine Sournia-Fay té, le jeudi 25 février. la diversité génétique. New York, ne peut, étant une les-Messieurs, suivie de l’inhumation au et François-Michel Fay, Marc LE CAISNE, Samedi 6 mars matin : Agriculture et femme, trouver de poste universi- cimetière de Baume-les-Messieurs. Olivier, Ingrid et Béatrice Fay, alimentation : des enjeux pour demain. Cet avis tient lieu de faire-part. Anne Sournia, taire et se résout à travailler pour s’éteignait. 32, boulevard Edouard-Herriot, font part avec tristesse du décès de Lieu : « Espace Recherche », animé par l’industrie privée. Elle entre ainsi Sambracis, l’ACTA, le BRG, le CIRAD, l’IRD, 13008 Marseille. boulevard Mar-Clar, Comme promis, nous avons dispersé en 1944 au sein de la multinatio- Marianne HILLBOM-SOURNIA, l’INRA. 83120 Sainte-Maxime. ses cendres en mer au large de la maison o nale Burroughs Wellcome (devenu professeur de langues, d’Ermioni. Hall 2.2 allée H, stand n 29 10 h-12 h et 15 h-17 h Glaxo Wellcome) qu’elle ne quitte- – Tu nous a quittés, il y a six mois, – Jacques et Jacqueline Deleuze, leur épouse, mère et grand-mère, à l’âge Que ses amis se souviennent. accès libre. ra plus, jusqu’en 1983. Nommée à Contact pour le programme complet : Antoine et Caroline Clavel, de soixante-dix-neuf ans. Daniel Berl-IRD la tête du département de théra- Maryse LIGNON. Philippe et Marie-Claire Gabbaï, Ses enfants, Tél. : 01-48-03-76-03 peutique expérimentale, elle en- François Clavel et Isabelle Merlier, Selon le désir de la défunte, l’incinéra- Arthur, Léonore et Garance. seigne la pharmacologie à la Duke Nous ne t’oublierons jamais. Alain et Isabelle Clavel, tion a eu lieu dans la stricte intimité fami- University et contribue grande- ses enfants, liale. me ment à la mise au point de l’aciclo- M. et M Lignon, Tous ses petits-enfants, 83210 Belgentier. Les familles Duntze, Clavel, Merle, Cet avis tient lieu de faire-part. vir, médicament antiviral actif ont la douleur de faire part du décès de contre l’infection par le virus her- 103, rue de Rennes, 3615 LEMONDE (2,23 F/mn) pès. Ce sont ces travaux qui lui ont Mme Pierre CLAVEL, 75006 Paris. valu en 1988 l’attribution du Prix CARNET DU MONDE née Simone DUNTZE. rubrique VOL Nobel de médecine, qu’elle parta- TARIFS 99 - TARIF à la ligne L’inhumation a eu lieu dans l’intimité – Les anciens élèves du collège gea avec James Black et George DÉCÈS, REMERCIEMENTS, familiale, le 24 février 19999 à Saint- Libermann de Douala (Cameroun) et la Hitchings, deux autres chercheurs AVIS DE MESSE, Gilles (Gard). communauté sawa de France partagent de la firme Wellcome, qui avaient ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS avec 136 F TTC - 20,73 ¤ Danièle, également apporté une contribu- ¤ TARIF ABONNÉS 118 F TTC - 17,98 – Jacqueline et Philippe Clavreul, son épouse, tion décisive à la mise au point de Les familles Bocquet, Saucier et Terral, Et ses enfants, NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, Ses petits-enfants, la douleur de faire part du décès de MARIAGES, FIANÇAILLES Et arrière-petits-enfants, 520 F TTC - 79,27 ¤ FORFAIT 10 LIGNES JOURNAL OFFICIEL Toute ligne suppl. : 62 F TTC - 9,45 ¤ ont la tristesse de faire part du décès à M. Eric Joseph l’âge de quatre-vingt-dix-sept ans de THÈSES - ÉTUDIANTS : 83 F TTC - 12,65 ¤ MOUELLE MOUKOURI, leur frère et ami, Au Journal officiel du mercredi COLLOQUES - CONFÉRENCES : René CLAVREUL, 24 février est publiée : Nous consulter ట survenu accidentellement, le 17 février b Pompiers : une loi portant 01.42.17.39.80 + 01-42-17-38-42 survenu le 21 février 1999, 1999, dans sa quarante-cinquième année. modification de la loi du 3 mai Fax : 01.42.17.21.36 1996 relative au développement du Les lignes en capitales grasses sont « Ni Dieu ni Maître » Une soirée de recueillement aura lieu, facturées sur la base de deux lignes. QUIZ : testez vos connaissances et gagnez volontariat dans les corps de sa- le jeudi 25 février, à 18 h 30, en l’église Les lignes en blanc sont obligatoires 28, rue Saint-Jacques, Sainte-Marthe à Pantin, suivie d’une et facturées. des billets d’avion ou des guides de voyage peurs-pompiers. 75005 Paris. messe de requiem, le vendredi, à 9 h 30. LeMonde Job: WMQ2502--0013-0 WAS LMQ2502-13 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:31 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1256 Lcp: 700 CMYK

13 RÉGIONS LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 Le littoral, entre béton et protection Le premier bilan officiel de la « loi littoral » de 1986 est présenté mercredi 24 février au conseil des ministres. Le rapporteur juge que le texte a freiné l’« urbanisation diffuse et incontrôlée », mais il admet que le « recul » des espaces agricoles et naturels n’a pas été enrayé LA « LOI LITTORAL » a rempli çue, dès le départ, par les élus Ce constat globalement positif publics] sur le littoral semble ce- sa mission : ce constat ressort du comme un outil de protection aux L'agriculture toujours en tête ne fera sans doute pas l’unanimi- pendant se dessiner depuis le début rapport que Jean-Claude Gayssot, dépens du développement écono- FORME D'UTILISATION DE L'ESPACE LITTORAL té. Les dernières études dispo- de l’année 1998 ». De ce point de ministre de l’équipement, des mique. nibles ont montré une croissance vue, le bilan de M. Gressier pâtit transports et du logement, devait Ainsi le document gouverne- ESPACES MINÉRALISÉS (18%) AGRICULTURE (45%) de l’urbanisation des côtes. La de l’absence totale de chiffres sur présenter mercredi 24 février, en mental estime-t-il que l’applica- frange littorale de l’Hexagone de- le nombre de permis de construire ÉTANGS (6%) conseil des ministres, avant de le tion de la loi a connu trois phases : meure ainsi, selon l’Institut fran- accordés depuis le début de l’ap- transmettre au Parlement. Claude la première jusqu’en 1990, phase 100 000 ha 300 000 ha çais de l’environnement (Ifen), plication de la « loi littoral » Gressier, directeur du transport, d’« interrogations et de tâtonne- l’« une des plus artificialisées d’Eu- – pourtant disponible via le fichier 723 000 ha des ports et du littoral maritime ments » et de mise en place des rope ». En décembre 1996, un rap- « Cyclone » de la direction géné- au ministère de l’équipement, est premiers décrets ; la seconde (1991 400 000 ha port du Conservatoire du littoral rale de l’urbanisme, de l’habitat et l’auteur de ce premier bilan offi- à 1995), caractérisée par l’inter- expliquait même que, « dans l’état la construction rattachée au secré- ciel de l’application de la loi du vention des tribunaux administra- FRICHES (6%) actuel des plans d’occupation, les tariat de Louis Besson, secrétaire 3 janvier 1986 (Laurent Fabius tifs, afin que les articles protec- 100 000 ha FORÊT (25%) surfaces constructibles autorisées d’Etat auprès de... M. Gayssot. étant premier ministre), comman- teurs soient mieux appliqués ; la représentent trente à cinquante ans Source : Rapport Gressier dé le 1er avril 1998 par le comité in- troisième, depuis 1995, où la loi est de construction sur le littoral ». Ce « CONTRATS SPÉCIFIQUES » terministériel de la mer. Il estime « mieux comprise dans sa globali- Selon le rapport Gressier, «le recul des «terres nécessaires au maintien ou grignotage était confirmé fin 1996 Le rapport, au demeurant, es- que le texte, aujourd’hui globale- té ». au développement des activités agricoles, pastorales, forestières et par l’OCDE dans un « Examen des time qu’après douze ans de bons ment appliqué, a rempli ses objec- maritimes» [selon les termes de la loi] n'a pas été significativement ralenti performances environnementales et loyaux services, il est temps de au cours de ces dernières années» et «la protection des terres agricoles tifs et propose quelques « aména- GRIGNOTAGE DES CÔTES (...) reste une nécessité». de la France », qui estimait que toiletter la loi qui gère et protège gements ». « Elle a permis de mettre un « le bétonnage des côtes se poursuit nos côtes. Parfois trop selon le Cette législation, qui visait no- terme sévère aux dérives », ex- La tâche n’était pourtant pas ai- tions de résidences secondaires ou à un rythme significatif ». rapporteur. M. Gressier juge ainsi tamment à éviter le bétonnage des plique Claude Gressier. Pour l’au- sée, insiste le rapporteur : 10 % de touristiques, la loi « a bien consti- Le rapport Gressier, lui, affirme nécessaire d’apporter quelques côtes, est intervenue après des an- teur, la loi a permis de « repousser la population résident en effet tué un frein à l’urbanisation diffuse que « plus de 82 % des communes aménagements afin de ne pas frei- nées d’atermoiements des pou- l’urbanisation en profondeur », de dans les communes du littoral et incontrôlée ». Selon le rapport, littorales couvertes par un POS ner certaines activités écono- voirs publics. La mise en place la regrouper, d’organiser le libre (4 % du territoire national). A cette dernière se trouve au- [Plan d’occupation des sols] (88 % miques. Si le rapport insiste sur la n’allait donc pas de soi. « Il aura accès au rivage, de prévoir des es- cette population en constante jourd’hui « stabilisée », même si de l’ensemble des communes litto- nécessité de mettre en conformité fallu près de dix ans pour que la loi paces naturels coupant l’urbanisa- progression, il faut ajouter les ré- quelques problèmes subsistent, rales) (...) sont aujourd’hui en avec la loi l’ensemble des POS lit- puisse trouver un équilibre satisfai- tion et de protéger les espaces re- sidents saisonniers, qui multi- comme les mouillages sauvages de compatibilité avec les principes et toraux, il préconise aussi de « res- sant entre les impératifs de l’envi- marquables. La loi garantit aussi plient en été la population des bateaux, la multiplication des ter- règles posés par la loi ». Mais, par ter vigilant sur les espaces néces- ronnement et ceux de la valorisa- une certaine qualité des eaux de communes littorales par 2,3 en rains de campings privatifs isolés, ailleurs, le rapport explique la- saires aux activités traditionnelles ». tion économique », souligne le baignades et des eaux de rivières, moyenne. En dépit de cette situa- ou l’érosion des plages et des fa- coniquement qu’« une reprise de Ainsi l’auteur propose-t-il de rapporteur. En fait, la loi fut per- en limitant les rejets. tion, face au boom des construc- laises. l’activité BTP [bâtiment travaux permettre l’extension de l’urbani- sation pour les activités agroali- mentaires (type porcheries et pou- laillers industriels ou Le golfe du Morbihan saturé par les parcs à huîtres établissements conchylicoles) afin d’éviter leur implantation près des LARMOR-BADEN (Morbihan) huîtres », à l’abandon sur une pe- voile ou de kayak « d’être extrême- ment (DDE) et aux affaires mari- rains, plaisanciers, vacanciers, ran- habitations. Un amendement au de notre correspondante régionale tite plage ravalée au rang de dépo- ment prudents aux abords des côtes times, le constat est identique : le donneurs, pêcheurs à pied, projet de loi d’orientation agri- Alfred Groleau égrène ses souve- toir, pointe encore du doigt une bâ- et des rivages des îles », afin de ne golfe est arrivé à saturation. Mais nageurs, défenseurs de l’environ- cole, actuellement examiné au nirs. « Sur cette plage, quand j’avais tisse aveugle de couleur bleue : «Le pas être poussés vers les fameuses les bureaux des maires sont tou- nement... L’accumulation de pro- Parlement, a été adopté en ce sens huit ans, je me baignais. » Le retrai- golfe du Morbihan est un site excep- tables à huîtres et leurs picots rouil- jours couverts de demandes de tections dont bénéficie le golfe du par le Sénat en première lecture, tionnel. Nous ne voulons pas léguer à lés. permis de construire de maisons Morbihan grâce à la richesse de sa souligne le rapport. REPORTAGE nos enfants un paysage défiguré. » d’habitation ou de résidences se- faune et de sa flore, et l’application Une modification du dispositif La mer s’est retirée, Daniel Dejardin, adjoint au di- « LES CONFLITS SONT LÉGION » condaires. Les ostréiculteurs sont au coup par coup de la « loi litto- sur les espaces remarquables est recteur départemental des affaires Les riverains, eux, sont de plus en aussi nombreux à vouloir agrandir ral » ne suffit pas à assurer cet également proposée, afin de per- laissant apparaître maritimes, est plus modéré : les plus nombreux à réclamer « l’appli- ou transformer leurs bâtisses sur le équilibre. « L’approche des conflits mettre des « aménagements lé- les structures en fer chantiers ostréicoles occupent seu- cation de la loi ». « La « loi littoral » rivage. « L’application de la loi litto- d’usage est fractionnée. Chaque gers ». Le ministère de l’équipe- à béton des élevages lement 25 % de l’estran (la zone prévoit la préservation des paysages, ral a permis de juguler l’urbanisation maire doit se débrouiller avec ses ment souhaite aussi une entre le point le plus haut et le plus mais aussi le développement des du golfe », explique-t-on à la direc- problèmes », regrette Gabriel Au- modification de la procédure bas de la marée) sur le golfe, «en cultures marines. On oublie souvent tion départementale de l’équipe- bert, secrétaire général de la pré- d’élaboration des schémas de mise té, membre d’une association de ri- dix ans, la surface d’espaces concé- le deuxième volet », répond Alain ment. Mais toutes les communes fecture du Morbihan. en valeur de la mer, jugée « trop verains, embrasse du regard la dés n’a pas augmenté ». Mais le Dréano, secrétaire général de la n’ont pas mis leur plan d’occupa- Certains élus souhaitent créer un lourde ». Il s’agirait de raccourcir vaste étendue de parcs à huîtres mode de culture a changé. De l’éle- section conchylicole de Bretagne tion des sols (POS) en conformité parc naturel régional, qui leur per- le temps des études et de prévoir qui barre entièrement le chenal, en vage à plat (à même le sable), invi- Sud. Daniel Dejardin constate : «Il avec la loi. « Nous sommes mettrait de travailler ensemble et une structure de suivi après leur face de lui. La mer s’est retirée, lais- sible et inoffensif, les ostréiculteurs est difficile d’appliquer un texte aussi contraints d’exercer une surveillance de soumettre un cahier des charges adoption, pour permettre des mo- sant apparaître les structures en fer sont passés à l’élevage sur table, général. Nous sommes suspendus de tous les instants. Et les conflits sont à l’Etat. La Région s’est prononcée difications ultérieures. à béton sur lesquelles les huîtres plus rentable. « Les tables ont un aux décisions des tribunaux adminis- légion. » en faveur du projet. Un schéma Enfin, les élus du littoral sont sont élevées dans des poches en impact visuel et physique indé- tratifs. » Tous sont également d’accord d’aménagement de la mer pourrait appelés à se saisir des futurs plastique. Aux abords d’un autre niable », reconnaît Daniel Dejardin. Pourtant, chez les riverains et les pour réclamer un équilibre des également être mis sur pied. L’Etat, contrats de plan Etat-région afin chantier ostréicole, il désigne un A tel point que le Guide du routard ostréiculteurs, comme à la Direc- usages, qui permettrait une cohabi- qui souhaite lui aussi avoir une ap- de proposer des « contrats spéci- empilement de ces « tables à conseille à ses lecteurs amateurs de tion départementale de l’équipe- tation entre ostréiculteurs, rive- proche plus globale de la préserva- fiques » au littoral, en vue de sa tion du site, fera connaître sa posi- protection et de son développe- tion dans les semaines à venir. ment économique. Erik Orsenna, le promeneur solitaire du Chemin des Dames Gaëlle Dupont Sylvia Zappi LAON leurs sénégalais. Je voulais depuis quinze ans que la France n’a pas payé sa dette aux tirail- de notre correspondant corriger ces deux oublis et rappeler ce que fut leurs sénégalais, dont les pensions furent ge- « C’est un des plus beaux paysages de France cette grande offensive meurtrière, ce concentré lées au moment de l’indépendance. Ils furent et le siège d’une des plus sanglantes batailles de de folie et de vaillance. » « Le site est peut-être 8 500 soldats originaires des colonies d’Afrique l’Histoire. C’est un divorce entre la beauté de la un des personnages principaux de la bataille », à être considérés comme tués ou hors de nature et la folie d’un certain nombre de diri- affirme Erik Orsenna, sensible au fait que deux combat lors de l’offensive Nivelle. Parfois les geants. » Erik Orsenna arpente en ce moment de ses auteurs de prédilection, Apollinaire et pieds nus, les membres gelés sous la neige, les le Chemin des Dames, afin d’écrire le scénario Aragon, combattirent sur cette crête chargée Sénégalais s’élancèrent vers des positions alle- d’un film pour France 3 (produit par la société d’Histoire, entre Laon et Soissons. L’écrivain mandes fortifiées, situées dans les contreforts. Cinétévé, dirigée par Fabienne Servan-Schrei- ajoute encore, en évoquant la personnalité du L’écrivain imagine le retour sur le Chemin ber) qui évoquera l’offensive Nivelle d’avril romancier qui choisit d’être inhumé là pour des Dames d’un survivant sénégalais blessé 1917. Le tournage devrait débuter à l’automne, souligner sa fraternité avec les combattants : lors de l’offensive meurtrière. Il tente de saisir dans le cadre d’une série sollicitant le concours « Comme Yves Gibeau, je suis bouleversé par sa psychologie, dans un environnement si dif- d’écrivains, destinée à raconter des événe- tous ces hommes qui sont morts ici. » férent de son pays d’origine. Le 10 novembre ments méconnus de l’Histoire de France pour 1998, l’ancien collaborateur de François Mit- célébrer la fin du siècle. HOMMAGE AUX TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS terrand avait accompagné l’ambassadeur de Le lauréat du prix Goncourt 1988, pour L’Ex- En deux semaines, 147 000 victimes furent France, qui devait accorder la Légion d’hon- position coloniale, n’a pas attendu la polé- dénombrées dans les rangs de l’armée fran- neur au dernier vétéran sénégalais de la pre- mique de novembre 1998 sur les mutins de çaise, sur un front d’une trentaine de kilo- mière guerre mondiale et arriva trop tard (Le 1917 pour être fasciné par ce grand cimetière mètres. Orsenna s’interroge encore sur les rai- Monde du 12 novembre 1998). Lors de ce longtemps ignoré, cette terre marquée par la sons de ce désastre, qu’il compare à Dien Bien conflit, 183 000 soldats originaires d’Afrique révolte des soldats et l’aveuglement des géné- Phu. Il essaie de démonter l’étrange méca- noire furent enrôlés, souvent de force. 15 000 raux : « Quand on évoque une grande offensive, nisme de cette attaque qui ne bénéficia d’au- d’entre eux sont « morts pour la France ». les regards se tournent vers Verdun, on oublie le cun effet de surprise et se déroula face à des Chemin des Dames et le rôle crucial des tirail- troupes bien retranchées. L’écrivain considère Thierry de Lestang-Parade Vers un « débat public » sur le TGV Rhin-Rhône LA COMMISSION NATIONALE du débat public (CNDP), qui organise depuis septembre 1997 la concertation, en amont des enquêtes d’utilité publique, sur des grands projets d’aménagement d’intérêt national, a dressé, mardi 23 février, son premier bilan. Deux dossiers – Le Havre Port 2000 et la ligne à très haute tension Boutre (Var) - Carros (Alpes- Maritimes) – ont donné lieu à débats et comptes rendus, publiés en 1998. Six saisines ont été classées, dont trois parce qu’elles étaient offi- ciellement prises en considération par un ministère (autoroute A 65 Lan- gon-Pau, RN 88 et TGV Lyon-Turin). Les sept autres sont en cours d’ins- truction. Le principe d’un débat public a été admis pour le barrage de Charlas (Haute-Garonne) et le projet d’aqueduc Rhône-Espagne. Deux débats sont programmés : du 3 mars au 3 juin, sur le projet d’autoroute A 32 (ex-A 31 bis) Metz-Nancy ; ensuite, sur le dossier de la branche sud du TGV Rhin-Rhône, dont le tracé suscite de vives polémiques entre les partisans d’une logique Est-Ouest (Besançon-Dijon-Paris) et ceux d’une logique Nord-Sud (Besançon-Jura-vallée du Rhône). LeMonde Job: WMQ2502--0014-0 WAS LMQ2502-14 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:25 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1257 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 HORIZONS ENQUÊTE

INOCHET n’était pas seul. » Elle a dit cela d’une voix grave, où percent à la fois l’émotion contenue et une froide déter- mination. Hebe de P Bonafini, présidente du mouvement ar- gentin des Mères de la place de Mai, a perdu deux fils, lors des années noires de la dictature. Avec d’autres Mères, Hebe s’est rendue, le 28 jan- vier, chez le juge Garzón, à Madrid. « Nous sommes la seule association reconnue partie civile contre Pinochet. Depuis deux ans, nous avons un contact permanent avec Garzón. » Cette fois, Hebe de Bonafini est venue remettre au juge six gros vo- lumes de nouvelles pièces. Des mil- liers de pages liées à l’opération « Condor », la plus secrète des en- treprises conjointes mises au point par les dictatures latino-américaines pour réduire à néant leurs adver- saires, dans les années 70. « On ou- blie, dit Hebe, que l’acte d’accusa- tion, en s’appuyant sur l’opération “Condor”, élargit le domaine de l’ins- truction au-delà du seul cas Pino- chet. » De fait, dès son chapitre pre- mier, la « Demande d’arrestation provisoire en vue d’extradition » « Disparus ». Depuis présentée à Londres par Baltasar vingt-deux ans, Garzón stipule qu’« à l’échelle inter- des mères d’opposants nationale, une coordination avait été politiques liquidés pendant formée, sous le nom d’opération les années 70 manifestent “Condor”. (...) Son objectif : coordon- chaque jeudi sur la place ner l’action répressive. Augusto Pino- de Mai, à Buenos Aires. chet Ugarte, alors chef des forces ar- La longue traque du Condor mées et de l’Etat chiliens, (...) ordonna l’élimination physique, la torture, l’en- proposa le commissaire argentin Al- Contreras à ses quatre collègues, chilienne au Mexique, en Argentine, droit commun), les trois généraux lèvement et la disparition de Chiliens Les Mères berto Villar, « on pourrait dire que évoquant nommément l’opération au Costa Rica, aux Etats-Unis et en ont été jugés en 1985 et amnistiés en et de personnes d’autres nationalités, l’on a créé une commission des narco- « Condor ». Ou cet accord, signé des Italie ». 1990. Les militaires uruguayens ne au Chili et ailleurs, dans le cadre des argentines tiques, et nous autres saurions exacte- colonels Benito Guanes pour le Pa- Enquêtant sur l’assassinat d’Or- sont plus concernés, un plébiscite en agissements des services secrets ment de quoi il s’agit ». raguay et Juan Felix Porcel pour l’Ar- lando Letelier, Peter Kornbluh, direc- 1989 ayant mis fin à toute poursuite (DINA) et selon le précité plan de la place Le seul document public faisant gentine, fixant « le travail combiné teur de recherches au NSI, a eu ac- à leur encontre. Quant à Hugo Ban- “Condor”. » référence à l’opération « Condor » d’interrogatoires » et « l’échange de cès à certaines auditions de zer, l’ex-dictateur bolivien de 1971 à Et de citer 79 « cas supposés » en- de Mai est américain. Washington a en effet détenus maintenus au secret ». responsables américains des rensei- 1978 devenu conservateur, il s’est trant dans cette qualification. Dans partiellement déclassifié un câble Preuve du lien étroit entre services gnements devant le Sénat, auditions fait très démocratiquement élire son deuxième chapitre, la demande alimentent le envoyé par le chef d’antenne du FBI sud-américains : une photo mon- toujours classifiées. Ces documents, président de la Bolivie en 1997. d’extradition ajoute que Pinochet à Buenos Aires, Robert Scherrer, à trant Federico Tatter, avant sa mort, expliquait-il en décembre 1998, Reste Alfredo Stroessner, le plus « apparaît comme l’un des principaux juge espagnol ses supérieurs. Il est daté du 28 sep- entre les mains de la police para- montrent que, pour le moins, la CIA concerné de tous par les documents responsables et le leader d’une orga- tembre 1976, soit une semaine après guayenne. Ce dirigeant de l’opposi- « en savait beaucoup sur les opéra- récents réunis par les Mères. Depuis nisation internationale créée, en coor- Garzón dans l’assassinat, en plein Washington, tion paraguayenne avait été enlevé à tions du “Condor” en Argentine et en sa déposition, le 3 février 1989, il vit dination avec des responsables mili- d’Orlando Letelier, l’ex-ministre des Buenos Aires en 1976. Uruguay ». Quant à la DINA une retraite dorée à Brasilia. Le 3 fé- taires ou civils d’autres pays, son action affaires étrangères de Salvador Al- Mais la clé de l’opération chilienne, elle « se sentait tellement vrier, le militant des droits de principalement l’Argentine, pour lende. « L’opération “Condor”, écrit « Condor » se trouve à Washington. en confiance avec la CIA » qu’elle l’homme Martin Almada a demandé concevoir, développer et exécuter la contre Robert Scherrer, est le nom de code En novembre, 36 congressmen ont avait demandé l’ouverture d’une an- au président Cardoso de « réexami- planification systématique des déten- pour la collecte, l’échange et la cen- écrit à Bill Clinton pour le prier d’au- tenne du « Condor » à Miami. Hen- ner l’asile » offert au vieux despote, tions illégales, tortures, déplacements les anciens tralisation d’informations concernant toriser le juge espagnol à accéder ry Kissinger s’y serait opposé. « parce que le Brésil ne peut pas forcés, assassinats et/ou disparitions de présumés gauchistes, communistes aux sources classifiées. Le 3 dé- continuer à être un paradis pour ceux de nombreuses personnes, y compris dictateurs et marxistes, récemment mis en place cembre, Baltasar Garzón a adressé E leur quartier général de qui ont commis des crimes contre des Argentins, des Espagnols, des Bri- par les services de renseignements en au ministère américain de la justice, Buenos Aires, les Mères l’humanité ». Les « archives de la ter- tanniques, des Américains, des d’ Amérique Amérique du Sud. (...) Le Chili est au via Interpol, une extension de sa D suivent attentivement les reur » paraguayennes, argue-t-il, in- Chiliens et d’autres nationalités. Le centre de l’opération. Ses membres première commission rogatoire en- dernières pérégrinations du Condor cluent « une liste pleine des victimes but : atteindre les objectifs politiques latine qui, dans sont, en plus, l’Argentine, la Bolivie, le voyée en 1998. La ministre améri- aux Etats-Unis. « Finalement, vous brésiliennes (...) de l’opération et économiques de la conspiration ». Paraguay et l’Uruguay. Le Brésil caine de la justice, Janet Reno, s’est agissez comme un lobby internatio- “Condor” ». « Tout part de là, dit Hebe de Bo- les années 70, semble avoir accepté de fournir des déclarée disposée à « examiner » sa nal?» Devant la question, Hebe de Pourquoi s’acharner sur un vieil- nafini, et le juge Garzón l’a très bien renseignements. (...) La phase trois, la demande. Déclassifier les archives Bonafini sursaute. Le terme lui pa- lard paraguayen de quatre-vingt-six compris. » Le plan « Condor » est avaient lancé plus secrète, inclut la mise en place américaines, déclarait récemment au raît incongru. Et puis, à la réflexion : ans, semble-t-il à moitié sénile ? susceptible de fournir les fonde- d’équipes voyageant partout dans le New York Times un ancien haut res- « Si vous voulez, nous sommes un lob- « Parce que, dit Hebe, seule compte ments juridiques des poursuites, car l’opération monde pour mener à bien des sanc- ponsable des services secrets en by. Mais un lobby qui ne s’attacherait la comparution en justice des dicta- il acte l’illégalité et l’ingérence de tions allant jusqu’à l’assassinat. (...) poste au Chili dans les années 70, pas à faire gagner des voix ou de teurs et de leurs comparses. Le juge crimes perpétrés par les dictatures à « Condor », Les deux pays européens mentionnés « ouvrirait la boîte où grouillent les l’argent à quelqu’un. Un lobby radi- Garzón a obtenu de l’Audience natio- l’encontre de citoyens étrangers sur pour de possibles opérations de phase vers de terre ». Les premiers « vers » cal. » Les 2 000 Mères ont constitué nale espagnole une décision qui bou- leur propre sol, et à l’encontre de un plan trois du “Condor” sont la France et le sortent déjà. Ainsi le 9 février, a été le plus grand fonds d’Amérique la- leverse les données du droit interna- leurs propres citoyens en territoire Portugal. » déclassifiée une lettre du 6 juin 1975, tine portant sur les violations des tional. Pour des raisons politiques, étranger. Voilà pourquoi les six d’élimination Des « actions de phase trois », il y signée Robert Scherrer, le résident droits de l’homme. Elles sont en re- aucun pays du cône Sud n’est au- volumes remis fin janvier par les en eut des milliers. Plus de mille de du FBI à Buenos Aires. Envoyée au lations suivies avec des ONG améri- jourd’hui disposé à juger les crimes de Mères au juge espagnol concernent, systématique ses victimes ont été des ressortis- général chilien Ernesto Baeza, elle caines, mais aussi avec des groupes ses anciens bourreaux. Et nous dans leur quasi-totalité, des cas en- sants étrangers. « Vingt et un pays montre que le FBI informait alors les en France, en Italie, en Allemagne, n’avons pas le temps d’attendre que trant dans la définition des activités de leurs sont concernés », assure Hebe de Bo- services de Santiago des détails de aux Pays-Bas, au Canada et en Aus- soit constitué un tribunal pénal inter- internationales de l’opération nafini. La terre d’élection, si l’on l’« interrogatoire » à Asuncion du tralie. Malgré la volonté affichée des national, dans deux, cinq ou dix ans. « Condor ». opposants peut dire, du « Condor » fut l’Argen- chilien Jorge Fuentes, arrêté trois se- classes politiques des pays du cône Garzón avance, nous avançons avec Ainsi, Jorge Isaac Fuentes Alarcón, tine, où plusieurs dizaines de milliers maines auparavant. Sud de « passer l’éponge », elles lui. Ce qu’il faut, c’est en accrocher un citoyen chilien, fut-il intercepté le 17 de militants et de démocrates latino- On sait aussi que Vernon Walters, continuent, chaque jeudi et depuis puis tirer le fil. Si Pinochet, Stroessner mai 1975 par la police paraguayenne tures, destinée à broyer leurs américains avaient trouvé refuge ou un autre tombe dans les mailles de en provenance d’Argentine, avant opposants. Les indices abondent. avant 1976, fuyant leurs propres dic- la justice pour crimes contre l’huma- d’être transféré à Santiago, d’où il Les « preuves » écrites, celles qui tatures. Selon les éléments amassés « Aucun pays du cône Sud n’est aujourd’hui nité, les autres suivront en cascade. » n’est jamais réapparu. Citoyens uru- peuvent convaincre un tribunal, font par le National Security Institute Au juge Garzón, les Mères ont remis guayens, Telva Suarez, Ary Cabrera défaut. L’équivalent de la « confé- (NSI), une puissante ONG améri- disposé à juger les crimes la liste de dizaines de criminels ayant et Eduardo Chiazzola furent séques- rence de Wansee » des conspira- caine, les conjurés du « Condor » obéi aux ordres des dictateurs et trés puis assassinés en avril 1976 à teurs, où fut mise au point la « solu- auraient aussi aidé le général nicara- de ses anciens bourreaux. Si Pinochet, toujours en liberté. Buenos Aires. Alexis Jaccard Siegler, tion finale » pour des milliers de guayen Anastasio Somoza avant Si les Lords confirment la possibi- détenteur de la double nationalité militants et de démocrates latino- 1979 et les Escadrons de la mort sal- Stroessner ou un autre tombe dans lité d’extrader Pinochet, tout, elles suisse et chilienne, fut cueilli à l’aé- américains, s’est tenue en octobre vadoriens en 1979-1980. Ils auraient en sont convaincues, ira en s’accélé- roport de la capitale argentine le 1975 à Santiago du Chili, sous l’égide enfin collaboré pour faire échec aux les mailles de la justice pour crimes contre rant. Il deviendra difficile aux auto- 15 mai 1977, puis livré à la police du général Manuel Contreras, chef agents du Mossad israélien traquant rités américaines de refuser au juge chilienne. Zelman Michelini, ancien de la DINA, les services secrets les criminels nazis à travers l’Amé- l’humanité, les autres suivront en cascade » Garzón l’accès aux archives sen- président du Parlement uruguayen, chiliens. Y participèrent des respon- rique latine. L’opération « Condor », sibles. Il n’obtiendra pas de consul- fut retrouvé mort, près de Buenos sables chiliens, argentins, uru- qui a culminé en 1976-1977, s’est ter les pièces pouvant mettre en Aires, en compagnie de deux diri- guayens, paraguayens et boliviens. poursuivie au moins jusqu’à la chute directeur adjoint de la CIA, a vingt-deux ans, de manifester place cause des responsables américains. geants de l’opposition, Hector Gu- des généraux argentins, en 1983. longuement rencontré le général de Mai à Buenos Aires, « pour que Mais il pourrait enfin entrer en pos- tierrez et William Whitelaw, le E quotidien argentin El Autén- Des nouvelles pièces produites Contreras à Washington en août personne n’oublie et que justice soit session d’éléments tangibles 22 mai 1976. Le corps de l’ex-pré- tico publia, le 10 décembre par les Mères, 1 800 pages 1975, deux mois avant la réunion se- faite ». démontrant la réalité de l’opération sident bolivien, Juan José Torres, fut L concernent le seul général Stroess- crète présumée des responsables du Pinochet, lui, attend le verdict des « Condor », sur laquelle il fonde l’es- 1975, ce qu’il présenta comme trouvé sans vie le 26 mai 1976 à certaines des minutes de la réunion ner, le dictateur paraguayen ami des plan « Condor ». « Un document dé- Lords. Le général chilien Contreras sentiel de son acte d’accusation. 90 kilomètres de la capitale argen- secrète. Un général des carabiniers dignitaires nazis, qu’il a hébergés en tenu par la justice italienne montre purge depuis 1995 une peine de sept « Nous rendrons publiques autant tine. Quelques jours seulement chiliens y aurait proposé « de dési- nombre durant son interminable qu’un mois après sa rencontre avec ans de prison pour son implication d’informations que possible, compa- après le coup d’Etat du général Vi- gner dans chaque ambassade [de règne, de 1954 à 1988. Dans le cas du Walters, Contreras a demandé à dans l’assassinat d’Orlando Letelier. tibles avec les lois américaines et les dela, Rodolfo Saneman, dirigeant du chacun des cinq pays dans le Paraguay, les traqueurs du Pinochet l’affectation de 600 000 dol- Les putschistes argentins, les géné- intérêts de la sécurité nationale des parti d’opposition paraguayen Colo- monde] un attaché de sécurité » af- « Condor » ont eu de la chance. En lars supplémentaires », écrit dans le raux Videla, Massera et Galtieri, Etats-Unis », assure James Rubin, le rado, et son épouse, réfugiés en Ar- fecté à l’opération « Condor », de 1992 y ont été découvertes, fortuite- Los Angeles Times du 1er novembre sont assignés à résidence, de nou- porte-parole du département d’Etat. gentine, furent arrêtés et torturés « créer une centrale d’information » ment, les « archives de la terreur » : 1998 Lucy Komisar, une chercheuse veau poursuivis à Buenos Aires pour Baltasar Garzón s’est promis d’«at- avant d’être remis à la police commune et de permettre à ses quatre tonnes de documents, dont qui prépare un livre sur les viola- « détournement et appropriation illé- teindre le cœur du “Condor” ». d’Asunción. forces « d’aller et venir, entre la Boli- beaucoup illustrent la coopération tions américaines des droits de gale de 36 ou 38 enfants nés en capti- Comme les Madres de Plaza de De la conspiration du « Condor », vie, le Chili, l’Argentine », « de nous des services paraguayens avec ceux l’homme dans les années 70. Dans vité entre 1976 et 1983 » et « don- Mayo. on sait l’essentiel, c’est-à-dire l’exis- rendre vers n’importe quel pays sans des Etats du « Condor ». sa demande, le général Contreras nés » à des familles de tortionnaires tence avérée d’une machine infer- que cela nécessite une enquête On y trouve une lettre de dé- fait référence à « la neutralisation des en manque de progéniture. Pour Sylvain Cypel nale et secrète, commune aux dicta- officielle ». Dans chaque ambassade, cembre 1975, envoyée par le général principaux adversaires de la junte leurs autres crimes (considérés de Photo : Daniel Garcia LeMonde Job: WMQ2502--0015-0 WAS LMQ2502-15 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1258 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 / 15 L’impatience des candidats à l’Union 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 ADHÉRER à l’Union euro- avec méfiance des transferts de Commission. Car, étant demandeurs, respectivement 7 % et 18 % à l’Est). Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F péenne, c’est un peu comme entrer pouvoir au profit de Bruxelles qui nous devons abattre nos cartes les Mais cette moyenne statistique Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 dans un club de golf, dit-on volon- les obligeront à sacrifier une part premiers. » masque de grandes disparités. En Internet : http : //www.lemonde.fr tiers dans les pays candidats d’Eu- de leur souveraineté nationale si Les Centre-Européens admettent République tchèque, par exemple, rope centrale. Avant d’être admis fraîchement reconquise. « La négo- les règles du jeu économique que le ces pourcentages agricoles sont ÉDITORIAL sur la pelouse, il faut s’équiper de ciation sur l’élargissement est un club des Quinze leur a imposées proches des chiffres moyens de pied en cap, s’initier au jeu puis processus très injuste », admet un dans les « partenariats pour l’adhé- l’Union ; et le PIB par habitant est trouver des parrains. Mais il n’est eurocrate. Une injustice dont se sion ». Après tout, adhésion ou supérieur à celui de la Grèce, Kosovo : une étape pas question de modifier les règles sont toujours plaints, aujourd’hui non, les réformes en cours – res- lorsque celle-ci était elle-même du sport, ou du club, présumées in- comme hier, les pays candidats tructurations, privatisations – ré- candidate à l’adhésion. L’écono- l’aune de l’objectif cord qui leur était soumis. Vers tangibles. puisque l’Union exige plus des nou- sultent d’une nécessité historique. miste hongrois Andras Inotai pré- que l’on s’était fixé, les Balkans éminemment De même, pendant la phase de veaux arrivants que de certains « Le coût de nos réformes est lié aux cise que son pays vend plus de ma- A menton en avant, complexes, il ne fallait pas aller préadhésion à l’Union, ouverte en Etats membres. L’alignement sur exigences de la transition, pas à chines et d’équipements industriels voix forte et pé- avec une tactique aussi simple. Il novembre 1998, les cinq pays pos- les normes de Schengen, qui ne celles de l’adhésion », souligne Ja- à l’Allemagne que l’Espagne. De remptoire, la conférence de y a une limite à la menace de tulants autorisés à négocier avec s’impose pas actuellement à l’en- nez Potocnik, chef des négocia- même, l’Europe centrale est écono- Rambouillet sur le Kosovo s’est l’utilisation de la force – même elle (Estonie, Hongrie, Pologne, Ré- semble des Quinze, est la teurs slovènes. Indépendante de- miquement beaucoup plus intégrée achevée, mardi soir 23 février, si, face à M. Milosevic, elle reste publique tchèque, Slovénie) de- contrainte la plus flagrante. Il est puis 1991, la Slovénie n’a-t-elle pas à l’Union qu’on ne le pense, puis- sur un échec. Car les pays du indispensable. Mais tout ne peut vront assumer l’ensemble des obli- vrai qu’en étendant l’Union jusqu’à sacralisé l’économie de marché en qu’elle lui assure 13 % de ses dé- Groupe de contact (Allemagne, pas être réduit à l’approche bi- gations en vigueur au sein du club la frontière orientale de la Pologne, l’inscrivant dans sa Constitution ? bouchés commerciaux. Etats-Unis, France, Grande-Bre- naire volontiers défendue par les – l’« acquis communautaire » – au le futur élargissement – le plus Une chose est sûre : les peuples tagne, Italie et Russie) n’avaient Américains : ça passe ou on cours d’un fastidieux travail de vaste depuis le traité de Rome – CLICHÉS d’Europe centrale restent large- pas convoqué Serbes et Kosovars cogne. La secrétaire d’Etat, Ma- mise en conformité, législatif et ad- fait craindre, exagérément ou non, Les pays candidats veulent aussi ment favorables à l’adhésion et au château de Rambouillet pour deleine Albright, que Time Maga- ministratif. Mais ils devront aussi des flux massifs de travailleurs et tordre le cou à certains clichés un leurs gouvernements ne doutent une négociation ouverte. Les bel- zine représente en shérif rete- s’armer d’une longue patience, des trafics en tous genres. peu trop répandus à l’Ouest du pas du bien-fondé de leur dé- ligérants étaient là pour prendre nant mal son envie de dégainer puisqu’ils ignorent totalement « Au delà de l’Union, d’immenses continent, comme celui qui fait de marche. « Il suffit de constater la pa- connaissance du plan de paix ses colts, s’est trompée sur les quand s’ouvriront, pour eux, les régions allant jusqu’en Ouzbékistan l’Europe centrale une zone beau- ranoïa des exclus, relève un haut qu’ils auraient à appliquer. Ils Kosovars. Ces « gueux » ont osé portes de l’Union. échapperont pratiquement à tout coup plus pauvre et plus agricole fonctionnaire d’un pays candidat, n’avaient pas le choix. C’était à tenir tête à l’Amérique : un ga- « 2003 ? 2005 ? 2007 ? Connaître, contrôle », avertit-on à Bruxelles où que l’Europe des Quinze. Certes, pour être sûr que nous avons fait le prendre ou à laisser. Les repré- min de vingt-neuf ans, jus- dès aujourd’hui, la date de l’adhé- l’on propose aux Centre-Européens l’agriculture ne représente que 2 % bon choix. » sentants du gouvernement de qu’alors inconnu des chancelle- sion importe peu », observait l’un une coopération policière, doua- du PNB et n’occupe que 5 % de la Belgrade devaient rendre au Ko- ries, Hashim Thaçi, chef d’une des responsables bruxellois du dos- nière ou consulaire. « On peut très main-d’œuvre à l’Ouest (contre Jean-Pierre Langellier sovo le régime d’autonomie poignée de guérilleros, a, en leur sier, lors d’un récent séminaire or- bien imaginer des douaniers français poussée qui était le sien avant nom, refusé de renoncer au prin- ganisé à Prague, sur ce thème, par ou espagnols donner un coup de que Slobodan Milosevic ne le cipe de l’indépendance. M. Milo- le Centre européen de journalisme main à leurs homologues polonais. » piétine en 1989. Les Kosovars de- sevic, de son côté, ne s’est pas de Maastricht. « Ce qui compte, Certains intéressés ont un souci vaient renoncer à leur revendica- laissé intimider par la menace c’est que les Quinze ont pris un en- plus immédiat : éviter l’érection de par Kerleroux tion d’indépendance de cette des bombardements : il refuse, gagement politique inflexible. N’ou- nouvelles barrières entre eux et Les gens province de deux millions d’habi- lui, le déploiement de la force de blions pas qu’il a fallu douze ans leurs voisins exclus de la première tants, à 90 % peuplée d’Albanais. l’OTAN. pour mener à bien le premier élar- vague d’adhésions. C’est en parti- L’OTAN allait déployer 30 000 Pour autant, Rambouillet n’est gissement de la Communauté ! » Ce culier le cas de la République hommes au sol avec une double pas un échec. Il est un début. Ko- rappel historique ne consolera tchèque envers la Slovaquie. mission : s’assurer que les uns, sovars et Serbes ont accepté, guère les Centre-Européens. Prague plaide pour le maintien de les Serbes, retirent leurs troupes sous condition, les grandes lignes Faute d’obtenir rapidement des régimes spéciaux entre les deux du Kosovo et ne fassent point du plan, sérieux et bon, qui leur Quinze une échéance précise, dont pays séparés en 1993. « L’Union a pièce à son auto-administration ; était soumis. Ils retrouveront le ils ont pour l’instant fait leur deuil, certes besoin d’une frontière sûre, garantir que les autres, les Koso- charme d’un séjour français le les candidats aimeraient au moins note un négociateur tchèque. Mais vars, désarment une partie des 15 mars pour débattre des deux disposer d’une date approximative elle devra aussi prendre en compte leurs et ne sortent pas du régime grands points d’achoppement : le qui leur permette de mieux mobili- la dimension humaine du problème. d’autonomie. Les Etats-Unis déploiement – impératif, de la ser les énergies nationales. En at- Il ne faut pas que l’adhésion voyaient les choses simplement : force de l’OTAN – et l’épineuse tendant – et à cet effet –, certains complique la vie des gens. » jamais les Kosovars n’oseraient question de l’indépendance. Aux se sont fixés un calendrier contrai- repousser une offre aussi avan- Occidentaux, et aux Russes, de gnant. Ainsi, la Slovénie affirme LA « VRAIE NÉGOCIATION » tageuse ; quant aux Serbes, ils se- savoir alors doser pressions et qu’elle sera fin prête pour l’adhé- En cette période d’analyse (dite raient immédiatement, mécani- menaces, manier l’ambiguïté sion dans le courant de 2002. de « screening ») de l’acquis quement, bombardés s’ils se constructive. Le temps presse. Tous s’accordent sur un point : communautaire – environ risquaient à refuser. Sur le terrain, les combats ont re- l’essentiel, et le plus dur de la négo- 80 000 pages de législation – qui Cela ne s’est pas passé comme pris. On sait le prix que paie en ciation aura lieu à l’intérieur de durera jusqu’à l’été, les pays candi- prévu : les deux parties ont refu- général une population civile à la chaque pays candidat. Entre le gou- dats se préparent à la « vraie négo- sé de signer sans condition l’ac- merci des forces serbes. vernement d’une part, et de l’autre, ciation », avec l’aide financière de le Parlement, l’administration et Bruxelles, destinée notamment à 0123 est édité par la SA LE MONDE l’ensemble des forces politiques et former « une petite armée de bu- Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani sociales. « La négociation se joue à reaucrates » originaire d’Europe Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; 90 % entre les acteurs nationaux, es- centrale. Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint time un responsable tchèque. Nous Cette expérience commune in- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau devrons savoir vendre l’Europe à nos cite les impétrants à coopérer entre Directeur artistique : Dominique Roynette opinions. Pour le reste, nous cherche- eux et à se rapprocher des cinq Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment rons autant à convaincre les capi- pays priés d’attendre plus long- Rédacteurs en chef : Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; tales des Quinze que Bruxelles. » temps (Bulgarie, Lettonie, Lituanie, Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; D’où l’intérêt pour les Centre-Eu- Roumanie, Slovaquie). Avec Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; ropéens de se doter, pour ac- Bruxelles, ils disent jouer franc jeu. Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) Rédacteur en chef technique : Eric Azan complir ce travail de « lobbying », « Nous sommes aussi ouverts et cré- Médiateur : Robert Solé d’un réseau diplomatique efficace. dibles que possible pour donner dès L’un des principaux obstacles maintenant la meilleure idée de Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; psychologiques sur la route de notre futur comportement au sein de partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre l’adhésion tient à la nécessité de l’Union. La difficulté, c’est de dé- Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président ménager la susceptibilité des Etats fendre au mieux nos intérêts natio- Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), de la région. Car ceux-ci envisagent naux en anticipant les positions de la André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994)

Le Monde est édité par la SA Le Monde Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. monde administratif. Autrement sion médiatique, particulièrement refusé de témoigner. Des confron- Capital social : 985 000 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, dit parce qu’un premier barrage comprimées. Trancher demeurera tations n’ont pas eu lieu. Fonds commun de placement des personnels du Monde, Le sang Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, n’avait pas fonctionné. pour le juge d’autant plus difficile Pour toutes ces raisons, il Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, On le sait désormais : si la France qu’il devra opérer dans le domaine manque, à l’évidence, cette « cour Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. se situe, en ce qui concerne les hé- flou des infractions non intention- civique » que Paul Ricœur appelait contaminé, mophiles, dans un groupe relative- nelles. On pressent les dérives pos- de ses vœux, chargée d’embrasser ment homogène de pays n’ayant sibles, alors que tout prévenu ne la globalité de l’affaire tout en exa- ILYA50 ANS, DANS 0123 pas su, en temps utile, adopter les saurait être a priori jugé autrement minant « la minutie des choix » la complexité mesures préventives qui s’impo- qu’à l’aune de ce qu’il savait des opérés par les politiques, permet- saient (à l’exception notable de la conséquences possibles de ses tant de disséquer sans passion des L’accord de Rhodes Belgique), la situation est radicale- actes ou de son inaction. événements relevant du fait collec- en œuvre ment différente quant aux conta- Parce qu’il y avait en elle tous les tif et, éventuellement, d’établir des APRÈS six semaines de négocia- juifs ont apposé leurs signatures. Suite de la première page minations post-transfusionnelles : ferments passionnels – le sang, la responsabilités individuelles. Ces tions ardues, la conférence de Voilà donc l’Etat juif admis, bon la France cumule de trois à six fois maladie, la mort, le pouvoir et imperfections formelles n’ont fait, Rhodes se termine par un succès gré mal gré, comme entité souve- Il a entendu l’éminent biologiste plus de contaminations que ses l’argent –, l’affaire du sang conta- du reste, que renforcer cet autre capital. Les délégués de l’Egypte et raine au Proche-Orient arabe. François Gros, ancien conseiller voisins européens qui ont pourtant miné exigeait d’être minutieuse- sentiment prégnant au Centre de d’Israël sont tombés d’accord sur Mieux, ses frontières méridionales scientifique de Laurent Fabius, dé- mis en place le dépistage après ment analysée par le biais de ce conférences internationales : la dif- un texte d’armistice qui a été signé sont provisoirement fixées. douaner l’ancien premier ministre elle. Abondamment évoquée par que le philosophe Paul Ricœur ficulté d’une société individualiste dans le salon jaune de l’Hôtel des Et c’est là le second point im- et endosser seul la responsabilité les juges, cette « spécificité fran- dans sa déposition a nommé « une à juger de réalités collectives. Roses. Cet armistice, qui met offi- portant : la bataille du Neguev se de la tenue de cette réunion au çaise » trouve son fondement dans narration intelligible et accep- ciellement fin à l’état de guerre en termine par un succès concret des cours de laquelle bloquer le l’inapplication, par la communauté table ». Brouillonne et imparfaite, Jean-Michel Dumay Terre sainte, doit pour devenir armées juives. Le désert du Ne- concurrent de la firme française médicale et transfusionnelle, des curieux fruit d’une instruction croi- complet être suivi par des accords guev – du moins dans sa partie Diagnostics Pasteur, a-t-il avoué, mesures de sélection chez les don- sée avec celle d’une procédure similaires avec la Transjordanie, la septentrionale – demeure entre les avait été effectivement « un objec- neurs de sang, destinées à écarter connexe – le volet « non ministé- RECTIFICATIF Syrie et le Liban ; mais d’ores et mains d’Israël. Plus que pour tif », fût-il « secondaire ». des sujets « à risque ». Bien que riel » de l’affaire –, la procédure déjà il constitue un gage de stabili- l’Egypte qui n’y possédait pas d’in- Mais, comme tout chercheur, dé- préconisées par les pouvoirs pu- devant la Cour de justice de la Ré- VUK DRASKOVIC té dans la situation de cette partie térêts précis, c’est pour la Grande- calant sa visée, le juge s’est aussi blics dès juin 1983, celles-ci n’ont publique n’a rempli que partielle- Nous avons reçu de Mme Nedelj- du monde. Bretagne un sérieux échec. Certes aperçu que la France, paradoxale- pas empêché la poursuite des col- ment cette mission. L’affaire du ka Gluscevic, ministre conseiller à Ce qui est capital dans l’accord le sort du Sud avec le golfe d’Aka- ment, avait été le seul pays à avoir lectes dans les prisons, infimes en sang contaminé n’a pas été expo- l’ambassade de Yougoslavie à Pa- de Rhodes, c’est tout d’abord la ba n’est pas encore réglé ; il dé- choisi une attitude libérale vis-à- proportion des dons mais désas- sée, comme elle aurait dû l’être, ris, la mise au point suivante : reconnaissance implicite de l’Etat pend des pourparlers entre Israël vis des tests étrangers, tous les treuses par leurs effets : en 1985, chronologiquement, thématique- « Vous avez publié dans Le Monde juif par un gouvernement arabe. et la Transjordanie. Mais, assurés pays où existait une solution locale 0,37 % des prélèvements ont été ment, en présence constante – ce du 12 février que M. Hubert Védrine, Certes l’accord, fait-on observer de l’immobilité égyptienne sur de tests ayant pratiqué, du fait de responsables de 25 % des contami- qui eût été souhaitable –, à chaque ministre français des affaires étran- au Caire, est d’ordre exclusive- leurs flancs, les juifs abordent l’enjeu économique, une politique nations. étape, et sur chacun des sujets, de gères, n’a pas reçu M. Vuk Drasko- ment militaire ; il n’en demeure cette seconde négociation avec protectionniste. Surtout, réduisant tous les protagonistes. vic, vice-premier ministre du gouver- pas moins que c’est au nom de des atouts renforcés. son grossissement, il s’est rendu FERMENTS PASSIONNELS Chaque témoin important, géné- nement yougoslave. Cette fausse l’Etat d’Israël que les délégués (25 février 1949.) compte que si la mise en place du Aussi, par un ajustement per- ralement mis en examen dans le information communiquée en un dépistage biologique avait pris une manent de sa vision de l’affaire à volet « non ministériel » de l’af- moment politique bien délicat, et qui telle acuité en France en 1985 en différentes focales, sait-on déjà faire, est venu déposer, logique- plus est pendant la conférence de 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS matière de transfusion sanguine que le juge de la Cour de justice se- ment sur la défensive, avec une Rambouillet, ne contribue guère à Télématique : 3615 code LEMONDE (10 % des 4 400 contaminations ra contraint, au moment de délibé- liasse de notes, ce qui est peu une image objective de notre pays, et Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC post-transfusionnelles cette an- rer, de resituer au plus juste les dé- conforme à la procédure. Certains nous voulons croire qu’elle n’est pas ou 08-36-29-04-56 née-là, selon une expertise), ce fut cisions ou l’inaction n’ont pas témoigné sous serment. volontaire. M. Hubert Védrine a bien Le Monde sur CD-ROM : 01-44-08-78-30 essentiellement parce qu’apparais- éventuellement fautive des diffé- D’autres ont pu ne pas répondre reçu M. Vuk Draskovic, ainsi que Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 saient, en amont, des carences rents protagonistes entre le temps aux questions. MM. Milan Kommenic, ministre fé- bien plus graves, spécifiquement administratif, le temps médical ou Enfin, un témoin important, déral de l’information, et Bogdan Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE françaises, reposant sur d’autres le temps scientifique. Toutes chro- Claude Weisselberg, ancien Trifunovic, ambassadeur de Yougo- Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr responsabilités, à l’articulation, nologies qui ont été, ces dernières conseiller d’Edmond Hervé, sur qui slavie en France, le 11 février à Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 cette fois, du monde médical et du années, par la passion et la pres- nombre d’interrogations pèsent, a 19 heures au Quai d’Orsay. » LeMonde Job: WMQ2502--0016-0 WAS LMQ2502-16 Op.: XX Rev.: 23-02-99 T.: 18:32 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1259 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 HORIZONS-DÉBATS La parité républicaine par le double vote par Stany Grudzielski

L est étrange que les répu- ties géographiques du pays d’être Passée au crible de ces critères, Est-il légitime de garantir une qui satisfasse aux trois critères que « imposant aux partis de respecter blicains universalistes op- représentées équitablement à l’As- quelle est la légitimité de quelques représentation des différentes par- nous avons définis : la permanence la parité dans la composition de posés à la parité obliga- semblée nationale ? catégories objectives de la popula- ties géographiques du pays ? C’est (il y aura toujours des hommes et leurs listes ». Cela ne garantit en I En réalité, la possibilité d’orga- tion à revendiquer une représenta- discutable. Cette catégorisation des femmes) ; l’intransitivité (né- rien les positions respectives des toire entre hommes et femmes ne trouvent rien à redire niser la représentation nationale tion parlementaire garantie ? satisfait à deux critères sur trois : gligeons les cas extrêmement rares hommes et des femmes sur ces au découpage du territoire en cir- en tenant compte de l’existence de Est-il légitime de garantir une les parties géographiques du terri- de transsexualité) et le déséqui- listes. Faut-il alors imposer l’alter- conscriptions électorales. Com- certaines catégories est une représentation des différents toire sont permanentes et claire- libre (incontestable, et à l’origine nance, aux différentes positions, ment peuvent-ils admettre une chance pour la République, qui est groupes d’âge ? Sûrement pas : si ment déséquilibrées. Mais le cri- de tout le débat actuel). On peut d’une femme et d’un homme ? Ce telle atteinte au principe sacré de libre de s’organiser comme elle l’âge des citoyens induit bien des tère d’intransitivité n’est pas certes, répétons-le, refuser par n’est pas efficace non plus : les l’indivisibilité de la République, l’entend. C’est d’ailleurs, à propre- catégories pérennes – le critère de rempli : les citoyens sont libres de principe toute catégorisation, mais listes obtenant un nombre impair une aussi insupportable dérive ment parler, ce qui en fait une Ré- permanence est donc rempli –, déménager d’une partie du pays alors on doit a fortiori rejeter le dé- d’élus seront inégalement repré- communautariste, par laquelle les publique, libre d’assurer une re- c’est aussi une caractéristique vers une autre. Or, répétons-le, ce coupage de la République en cir- sentées au regard du sexe, et, là où citoyens, ces êtres « abstraits présentation garantie sur la base transitoire : les membres d’une ca- fractionnement de la République conscriptions, qui est moins légi- une liste n’obtient qu’un élu, il y a puisque universels » (Elisabeth Ba- d’un critère catégoriel précis, et tégorie d’âge n’y sont pas attachés est le seul, à ce jour, à être admis, time que la parité. fort à parier que celui-ci sera plus dinter), sont catégorisés en habi- libre de la refuser sur la base de façon définitive (le critère d’in- de façon, semble-t-il, incontestée. Voilà qui répond à quelques ar- fréquemment un homme qu’une tants de Dunkerque, Paris ou d’autres raisons précises. transitivité n’est donc pas rempli). Est-il légitime de garantir une guments de principe contre la pa- femme. Bourg-en-Bresse ? Entre autres Il faut ici prendre le contre-pied Par ailleurs, on n’observe pas de si- représentation en fonction de rité institutionnalisée. Mais cer- En réalité, seul le système du perversités, cette sorte de commu- de ceux qui pensent défendre la tuation structurellement déséquili- l’origine nationale ou ethnique des tains – tel Robert Badinter – double vote, ici aussi, sera en nautarisme circonscriptionnel n’a- République en lui interdisant de brée quant à la représentation par- citoyens ? Ce serait – horreur ! – pensent que la parité ne peut pas mesure de garantir la parité abso- t-elle pas pour effet de transfor- s’organiser à sa guise, en vertu de lementaire des différents groupes ouvrir la voie au communauta- techniquement être imposée par le lue : concrètement, il suffira que le mer chaque député en défenseur tel ou tel principe qui s’imposerait système électoral dans le cadre découpage des arrondissements d’intérêts géographico-catégoriels, – « naturellement » ? – à elle. Ce d’un mode de scrutin majoritaire. électoraux soit effectué de ma- quand il devrait se comporter en qui fonde la République est au Certains – tel Robert Badinter – pensent C’est faux, tout simplement. Il suf- nière à ce que chaque arrondisse- représentant de la nation une et contraire la liberté des citoyens fit d’introduire le système du ment compte un nombre pair indivisible ? d’organiser leurs rapports poli- que la parité ne peut pas techniquement double vote. Dans ce système, d’élus et que chaque parti en pré- Redescendons sur terre. Le but tiques : nulle divinité, nulle « na- chaque électeur dispose de deux sence présente deux listes de can- d’un système électoral est de ture humaine » n’a institué la Ré- être imposée par le système électoral voix : l’une pour élire un homme, didats (une d’hommes et une de transformer des voix en sièges. Ces publique. Nul principe intangible l’autre pour élire une femme. Il ne femmes). voix sont celles de citoyens qui ha- ne peut donc être invoqué pour dans le cadre d’un mode de scrutin s’agit pas, bien entendu, d’un sys- Il est donc possible, si on le sou- bitent quelque part, ont une ori- faire obstacle à l’auto-organisa- tème de séparation entre un col- haite vraiment, de déterminer un gine, un âge, des activités et – ose- tion, par les citoyens, de leurs ins- majoritaire. C’est faux, tout simplement lège électoral masculin et un col- système électoral qui réalise poli- ra-t-on l’avouer ? – un sexe. titutions. lège électoral féminin, où les tiquement, entre les hommes et les Appelons ces données des « caté- Choisissons d’abord, librement, hommes éliraient des hommes et femmes, le maximum d’égalité de gories objectives ». Quelles sont des critères en fonction desquels d’âge (le critère de déséquilibre risme ethnique. Perspective dis- les femmes des femmes, mais bien situations qui soit compatible avec celles dont le système électoral nous pourrons apprécier la perti- n’est donc pas rempli non plus). cutable s’il en est. Observons, mal- d’un système conduisant chaque l’égalité des droits et des devoirs peut légitimement organiser la re- nence d’une représentation parle- Est-il légitime de garantir une gré tout, que cette catégorisation électrice et chaque électeur à élire entre les individus. On peut s’op- présentation parlementaire ? Si on mentaire garantie de certaines ca- représentation des différentes ca- remplit, comme la précédente, à la fois un homme et une femme, poser pour des raisons de principe répond : « aucune », alors on ne tégories. Pour ma part – mais tégories socioprofessionnelles ? deux critères sur trois : la perma- reconnaissant par là même qu’il à cette parité – ce n’est pas mon saurait admettre le découpage du discutons-en ! –, je distingue trois Sûrement pas : ces caractéristiques nence – il y aura toujours des ci- existe deux composantes de l’hu- cas ! –, mais il est faux de pré- territoire en circonscriptions élec- critères utiles : la permanence (on ne sont ni permanentes – la Répu- toyens d’origines diverses – et le manité. tendre qu’elle est techniquement torales. Que nos républicains uni- ne saurait organiser structurelle- blique cherche d’ailleurs à en res- déséquilibre – combien de députés Concrètement, il suffira de dou- impossible. Dans cette matière versalistes aillent au bout de leur ment la représentation nationale treindre l’importance – ni intransi- d’origine maghrébine ou afri- bler la taille des circonscriptions comme dans d’autres, les citoyens logique ! Sur ce point, Mme Badin- sur la base de catégories conjonc- tives – on peut, bien entendu, caine ? Si ce communautarisme actuelles pour en faire des cir- peuvent aisément trouver une ter a raison : en introduisant une turelles) ; l’intransitivité (on ne passer d’une activité profession- apparaît antirépublicain, il n’est conscriptions binominales, dans solution institutionnelle à un pro- forme de reconnaissance catégo- saurait organiser durablement la nelle à une autre. Certes, le critère pourtant guère moins légitime que lesquelles on élira une femme et blème de justice sociale ou poli- rielle, on court le risque que représentation nationale sur la de déséquilibre s’applique in- le communautarisme circonscrip- un homme. Libre, évidemment, au tique qu’ils se posent à eux- d’autres catégories revendiquent base de catégories entre lesquelles contestablement à ce cas. L’inéga- tionnel actuellement en vigueur. candidat et à la candidate d’une mêmes. N’est-ce pas rassurant, une protection de leur représenta- les individus circulent) ; enfin, le lité sociale au sein de la représen- Finalement, est-il, oui ou non, même sensibilité politique de se pour la démocratie comme pour la tion parlementaire. Mais pourquoi déséquilibre (on ne saurait organi- tation nationale est même un légitime de garantir une représen- présenter ensemble, en « ticket République ? passer sous silence que cette dé- ser un rééquilibrage au sein de la problème politique central. Mais tation parlementaire proportion- paritaire ». rive communautariste a débuté représentation nationale sur la cela ne fait qu’un critère rempli sur nelle des deux sexes ? N’en dé- Qu’en est-il du scrutin de liste ? dès l’introduction du suffrage uni- base de catégories dont aucun trois. La société d’ordres et le cor- plaise aux antiparitaristes, il se fait M. Badinter a tort de considérer Stany Grudzielski, socio- versel, quand on a fait droit, d’em- terme n’est en situation de désé- poratisme sont bien incompatibles que, parmi les cinq catégorisations qu’on peut obtenir la parité, dans logue, travaille pour les services de blée, au souci des différentes par- quilibre). avec la République. examinées ici, celle-ci est la seule le cadre de ce mode de scrutin, en la Commission européenne. L’abstraction du calcul contre celle des principes Ne pas confondre sexe et genre par Joëlle Wiels par Elisabeth de Fontenay ES opinions qui se sont celui de sexe, donc de la nature, n’a N peut être une dénonce dans la capitale et dans les état d’urgence, une nécessité de sa- tienne ! Les deux Assemblées chan- exprimées récemment pas grand-chose à voir avec elle. Le femme révoltée par capitaux la raison dernière de ce lut public nous presse pour que les geront la Constitution, les quotas L pour ou contre la parité genre est une construction sociale, O l’infériorité à laquelle qu’on présente comme un artificia- députés, séance tenante, fassent deviendront constitutionnels et le mélangent les notions une réalité historique, politique, ju- les hommes lisme élitaire et un constructivisme d’une question de mœurs l’absolue tour sera joué. de sexe et de genre – ou, si l’on pré- ridique, linguistique, culturelle. Il condamnent toujours les femmes dénaturant. priorité des initiatives législatives ! Cette mise en demeure de la fère, de sexe biologique et de sexe est une invention humaine, desti- et n’avoir pas été vraiment atten- Celles qui se sont prêtées à ces in- Le bon sens imposerait de faire Constitution a tout d’une instru- social –, alors que cette distinction née à tracer une frontière entre cer- tive aux débats sur la parité : par vectives risquent de se retrouver au au moins trois constats. D’abord, mentalisation, d’une inversion des a été clairement établie depuis plus tains et d’autres, afin de répartir manque de compétence et d’expé- plus près de ce qu’un marxiste alle- ce n’est pas sombrer dans l’inté- fins et des moyens. On veut modi- de vingt ans par les études fémi- – inégalitairement – biens, corvées, rience, par vieille lassitude devant mand, August Bebel, appelait le grisme que de tenir, de toutes les fier cet article 3 qui est la clé de nistes. Cette ignorance ou ce pouvoirs, devoirs. les querelles historiques du fémi- « socialisme des imbéciles ». Ou forces de sa tête et de son cœur, à voûte de l’architecture républi- manque de réflexion paraissent Ce n’est pas la nature qui, pen- nisme, par ignorance du conten- bien pensera-t-on qu’il ne convient ce principe souvent menacé, à caine et on refuse de voir qu’en le pour le moins surprenants, voire dant des siècles, a empêché les tieux américain et de ses implica- pas à des femmes de veiller sur l’es- droite et à gauche, qu’est l’unité du déverrouillant on porte atteinte à la carrément affligeants chez des per- femmes d’aller à l’université et qui tions. Parce que je constatais que prit et la lettre de la Constitution ? genre humain, c’est-à-dire de faire souveraineté du peuple, laquelle sonnes qui prétendent prendre po- leur interdisait, il y a peu encore, des amies, des amis militaient dans Il faudrait alors qu’elles soient et fond sur son universalité inépuisa- réside dans son unité, fondée sur sition sur ce sujet. Car la lutte pour d’entrer à Polytechnique, mais des les deux camps, je fluctuais d’une demeurent ces êtres que l’inquié- blement singularisable. l’égalité de sujets de droit tous dif- la parité des hommes et des élites masculines qui ne voulaient opinion à l’autre, d’autant plus fa- tant Otto Weininger décrivait, il y a Ensuite, ce n’est pas pratiquer férents. On fait ainsi bon marché femmes dans la vie publique n’est pas qu’elles aient accès aux emplois cilement que les objectifs déclarés un siècle, dans Sexe et caractère, quelque Verleugnung freudienne, d’une transcendance qui a pour- en aucune façon liée à la réalité les plus prestigieux et qui dispo- par les partisans et par les adver- comme constitutivement inca- quelque déni pervers ou psycho- tant été ainsi conçue qu’elle est la biologique qu’est le sexe des indivi- saient des moyens de leur barrer lé- saires de la parité me semblaient pables de se représenter l’universa- tique de la réalité qu’est la diffé- seule que chacun puisse respecter dus composant la population hu- galement la route. Ce n’est pas non également favorables à la libéra- lité de la loi et la généralité des prin- rence des sexes que de ne pas ins- sans renier sa singularité. maine. Elle est destinée à corriger plus la nature qui empêche au- tion des femmes et à l’épanouisse- cipes. crire ce clivage qui est universel Encore une fois, les partenaires des inégalités qui touchent les jourd’hui un homme d’épouser un ment de la démocratie. Force est de remarquer, aussi, parce que naturel dans la Constitu- de ce débat veulent toutes et tous femmes en tant que genre. autre homme et de fonder une fa- Si je prends aujourd’hui la pa- que les femmes ne soient plus em- La nuance n’est pourtant pas mille, mais des dispositifs légaux re- role, c’est parce que je ne supporte pêchées d’être les égales des mince. Le sexe d’un individu mâle posant sur une idéologie norma- plus qu’un débat politique se dé- C’est de manière franchement populiste hommes, en politique et ailleurs. Si ou femelle – qu’on peut apprécier tive. Enfin, ce n’est pas la nature qui grade en règlement de comptes. je suis maintenant hostile à la pari- par de multiples critères tels que les fait que l’Assemblée nationale est Des deux côtés, certes, des propos que l’opposition à la parité a été désignée té telle qu’on nous la propose, alors organes génitaux externes ou inter- remplie de 90 % d’hommes, mais intolérables ont été échangés, mais que je croyais pencher vers l’autre nes, le caryotype, la présence ou une culture politique et des règles ce sont les femmes « paritaires » par des élues, par des militantes en colère camp, c’est que j’ai fait l’effort in- l’absence de certains gènes – est le du jeu non écrites qui permettent qui ont frappé le plus bas. Et je ne tellectuel de lire l’impeccable leçon résultat d’un processus biologique aux hommes de maintenir leur mo- dirai rien du haro porté sur ces mal- comme culte du concept de droit que Robert Badinter a don- très complexe qui a lieu durant le nopole sur le pouvoir et qui ont fort heureux sénateurs, traités d’immo- née dans son entretien au Monde développement embryonnaire et se peu à voir avec la compétence ! bilistes séniles par un parti du mou- et apanage d’une classe privilégiée (daté 14-15 février). J’ai compris poursuit durant toute la vie de l’in- Ce n’est donc pas au nom de la vement qui semble oublier que la qu’on peut obtenir exactement les dividu. Processus qui n’aboutit évi- nature que des féministes, au- différence entre jeunes et vieux est mêmes effets en modifiant non demment pas toujours à des situa- jourd’hui, revendiquent la parité. aussi naturelle et universelle que que la structure stalinienne n’a pas tion, laquelle institue une universa- l’article 3, ce fondement des fonde- tions très simples. C’est au nom de l’histoire des rela- celle qui existe entre hommes et besoin du support de la lutte des lité qui n’a rien de naturel. ments de notre droit constitution- On admet généralement que les tions entre les hommes et les femmes : d’où le fait que beaucoup classes pour se manifester. Sauf Enfin, ce n’est pas se laisser obsé- nel, qui porte sur l’unité du peuple mâles ont un chromosome X et un femmes, qui est si vieille et si an- de démocraties aient institué un que, du temps où l’on militait pour der par le même et se fermer à l’al- souverain, mais l’article 4, qui codi- chromosome Y, alors que les fe- crée dans nos coutumes et nos ins- conseil des sages ! que le plus grand nombre jouisse térité que d’avoir peur d’un fie le rôle des partis. melles ont deux chromosomes X. titutions qu’il est illusoire de penser C’est de manière franchement effectivement des droits de communautarisme dont on ne Cette substitution d’un article à Mais un individu sur huit cents pos- que les choses changeront toutes populiste que l’opposition à la pari- l’homme et du citoyen, on ne par- manquera pas, avec cette discrimi- l’autre en vue de sa modification sède trois chromosomes X et un sur seules, là où se légitimise et où se té – une opposition juridiquement lait pas de changer la Constitution : nation entre hommes et femmes, aboutirait au même résultat, mais sept cents un X et deux Y ou deux X reproduit la domination mas- et philosophiquement instruite – a ou bien on était révolutionnaire et d’introduire la légitimité, donc la aurait l’avantage de ne pas risquer et un Y. Il existe aussi – beaucoup culine : dans les lieux de pouvoir. La été désignée par des élues, par des on préparait le renversement de possibilité. Le différentialisme se de déclencher l’incalculable dérive plus rarement – des personnes qui parité est à introduire dans la loi militantes en colère comme culte l’Etat ; ou bien on était réformiste révèle en effet comme le réquisit philosophique et symbolique à la- ont un caryotype en opposition pour que puisse s’écrire une autre du concept et apanage d’une classe et on se battait politiquement pour qualitatif exorbitant d’une parité quelle peut conduire la manipula- avec leur morphologie externe, histoire. Pour que le genre qui privilégiée. En lisant certains juge- une transformation des appareils aux allures bon enfant. tion de l’article 3. Je ne comprends c’est-à-dire des « hommes » XX et structure notre société depuis si ments haineux portés sur celles qui d’Etat qui ajoutât l’effectivité de Bien sûr, il importe de réparer pas pourquoi les députés, les des « femmes » XY. Ainsi donc, le longtemps, et dont nous ne nous ont signé le manifeste antiparitaire, l’égalité à l’universalité des prin- l’injustice subie par les femmes femmes de bonne volonté, les ci- sexe, réalité biologique complexe et débarrasserons malheureusement on peut se demander si la détesta- cipes. dans la sphère de la politique. Mais toyens en général ne se rallieraient variable, ne permet pas de placer pas d’un coup de baguette ma- tion de l’abstraction manifestée par Les choses ont-elles radicale- faut-il le faire en installant au fon- pas à cette solution. Préféreront-ils tous les individus dans deux caté- gique, serve aussi à créer de l’égali- quelques « paritaires » ne les en- ment changé, est-on parvenu à la dement même de la Constitution le l’abstraction mécanique du calcul à gories. té. Ce n’est que lorsqu’il ne servira traîne pas sur un chemin peu re- fin de l’histoire, les enfants des calcul d’une égale proportion entre l’abstraction dialectique des prin- En revanche, ce qui permet de les plus à créer de l’inégalité qu’il commandable. A laisser se dévider classes et des ethnies défavorisées les sexes ? C’est ce chiffrage de cipes ? déclarer garçon ou fille à la mairie disparaîtra. Du moins peut-on un certain type de discours, on file- accèdent-ils massivement à l’uni- l’égalité, pour le coup, qui me et de leur attribuer ensuite un nu- l’espérer. rait bien vite vers le pire : de fil en versité et aux grands écoles pour semble relever d’une mauvaise méro de Sécurité sociale (1 pour les aiguille, on soupçonne la réflexion que nous puissions nous griser ain- abstraction. Qu’on y songe. Le Elisabeth de Fontenay est hommes, 2 pour les femmes), c’est sur les principes de relever d’une si du consensus paritaire, de sa Conseil constitutionnel a refusé le maître de conférences de philoso- le genre. Le concept de genre, Joëlle Wiels est directrice de spéculation oiseuse de nanti, on quasi-unanimité ? Faut-il qu’un système des quotas. Qu’à cela ne phie à l’université Paris-I. même s’il émane directement de recherche au CNRS. LeMonde Job: WMQ2502--0017-0 WAS LMQ2502-17 Op.: XX Rev.: 23-02-99 T.: 19:20 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1260 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 / 17 Quand copulent les mouches Les antiparitaires par Birthe Pedersen OUS avons, dans Françaises et la discrimination po- scandaleux qu’il n’y ait que des entendent faire progresser la re- mon Danemark na- sitive pénalisé les Norvégiennes. hommes à l’Assemblée nationale présentation des femmes en l’ab- se trompent tal aussi, une expres- Les Danoises et les Suédoises puisque, quel que soit le sexe de sence de mesures volontaristes N n’ont pas eu recours à la parité, l’élu, il représente l’humanité tout alors que, pendant cinquante ans, sion fort rustique par Janine Mossuz-Lavau pour désigner les débats futiles et mais elles ont menacé, hérésie su- entière et réagit, vote et légifère en cela s’est révélé impossible. Bien scolastiques dans lesquels on perd prême, de constituer des partis de tant que représentant de l’huma- sûr, il serait préférable que les par- OUR justifier leur po- leurs homologues masculins. de vue un objectif pragmatique : femmes. Osez me dire qu’en cela nité sans distinction de sexe : «On tis politiques viennent à la sagesse sition, les antipari- Cette suspicion rappelle en tout elle désigne la copulation des nous avons permis un retour de ne vote pas en tant que mâle ou fe- sans y être contraints par une loi. taires invoquent l’uni- cas fâcheusement le propos mouches. Il me semble que, dans l’épanouissement de tous les pré- melle. » Tout cela est une abstrac- Mais si le Parti socialiste a décidé P d’Alain Juppé lors du débat sans versalisme que le le débat sur la parité, la France jugés inégalitaires. Ou alors, le tion hypothétique qui ne résiste de favoriser la candidature des projet de parité mettrait à mal. vote à l’Assemblée nationale, le risque de se retrouver dans peu de taux record d’élues aux Parlements pas à l’examen de la réalité. femmes, c’est justement grâce au Rappelant les principes fonda- 11 mars 1997 : il proposait de faire temps avec une infestation de nationaux et de femmes ministres Est-ce que les élus qui crient «à débat sur la parité. Et que nous teurs de notre démocratie, ils apparaître les femmes aux ni- moucherons issus de ces ébats qui serait devenu la preuve de la dis- poil ! » aux élues réagissent en tant offre-t-il, le PS ? Trente pour cent énoncent que celle-ci ne connaî- veaux municipal, régional et euro- ne cessent d’étonner l’observatrice crimination des femmes au nom que représentants de l’espèce hu- des candidatures. Trente pour trait que le citoyen abstrait, c’est- péen : « Je suis convaincu, disait-il, que je suis. de leur biologie. maine ou en tant que mâles ? cent, c’est l’aumône ; la justice, à-dire un être qui ne peut être dé- qu’ayant fait à ces niveaux l’ap- Voilà un pays – la France – qui Pourquoi a-t-il fallu attendre la fin c’est la parité. fini par aucune caractéristique so- prentissage de la vie politique, les est la honte de l’Europe en matière des années 80 pour que le viol soit Toutes les luttes des femmes ont ciale, religieuse, culturelle ou femmes disposeraient de tous les de représentation politique des La Norvège, considéré comme un crime par été menées au nom des femmes, sexuelle. Prendre en compte, pour atouts pour ensuite partir à l’assaut, femmes. Voilà un pays où les « LE législateur » sinon parce que au nom de cette moitié de l’huma- sélectionner des représentants, un avec succès, des scrutins uninomi- hommes, même dans l’enceinte qui a adopté « LE législateur » était mâle ? nité et des citoyens que nous critère, quel qu’il soit, reviendrait naux. » A quoi Frédérique Bredin démocratique la plus prestigieuse, Certes, les femmes, comme les sommes. Réduire cette qualité de à rompre avec la règle de la stricte répliquait qu’une fois encore on se croient autorisés à lancer des de telles mesures hommes, sont élues pour défendre moitié de l’humanité à l’apparte- égalité qui doit régner entre les ci- ne proposait aux femmes que invectives misogynes telles que un projet de société, non pas pour nance à une corporation revient à toyens et qui ne peut exister, jus- « des petits boulots ». Les femmes, « chœur des vagins » ou « à poil ! ». volontaristes, défendre les intérêts de leurs nier toute forme d’action collec- tement, que si l’on ne reconnaît qui sont aujourd’hui plus nom- Cinquante ans de droit de vote et congénères. Mais cet élu républi- tive et à limiter la lutte pour l’éga- que des « individus abstraits ». breuses que les hommes à l’Uni- trente ans de lutte des femmes est aujourd’hui cain sans sexe n’existe pas. On ne lité des sexes à une lutte indivi- Or, si l’on admet que seul puisse versité, qui forment 45 % de la po- n’ont rien changé à cette situation. perd donc pas grand-chose en duelle. Dans ce cas, ne parlons être légitiment reconnu cet indivi- pulation active, n’ont plus à Et quand, enfin, la société prend le pays au monde l’enterrant au nom de l’égalité des plus de féminisme. Le féminisme a du abstrait, en quoi est-ce un pro- prouver leurs compétences. Elles conscience de cette anomalie, qui femmes. toujours été une lutte collective blème que les assemblées soient ont seulement besoin qu’on ne les entend-on s’élever avec virulence où cette égalité Il s’agit, pour les femmes, de ga- des femmes, pour les femmes, presque exclusivement mas- empêche pas de les exercer. contre une mesure destinée à ré- gner leur place et leur légitimité en parce qu’elles étaient discriminées culines ? Les représentants, quels parer l’injustice ? Les féministes. est le mieux politique, chose possible seule- en tant que femmes. qu’ils soient – et seraient-ils tous Ou, du moins, une partie d’entre ment si elles arrivent à accéder aux Les revendications des femmes des hommes –, parleraient au nom Les femmes n’ont elles. On croit rêver. respectée mandats. Que l’on fasse sauter les n’ont jamais été formulées au nom de tous les représentés – femmes L’argumentation qui consiste à verrous qui les excluent, que les d’une différence entre les hommes et hommes. Mais ce n’est pas le plus à prouver refuser la loi sur la parité au nom femmes entrent massivement à et les femmes, mais seulement raisonnement que tiennent les an- du refus d’une spécificité féminine Autre argument avancé : la pari- l’Assemblée nationale, et on les pour qu’une différence de traite- tiparitaires. Toutes et tous dé- leurs compétences. me paraît absurde. Où a-t-on vu té entre hommes et femmes serait verra s’affirmer sur un pied d’éga- ment ne soit plus acceptée. Pour plorent cette quasi-absence des que des mesures de parité ont la porte ouverte à des revendica- lité avec les hommes, quelle que que l’appartenance à la gent fémi- femmes des assemblées élues. Elles ont conduit à une institutionnalisation tions similaires de la part des mi- soit la manière dont leur représen- nine ne soit plus prétexte à des Comment ces antiparitaires al- de l’infériorité des femmes et à norités ethniques ou religieuses, tation a été favorisée. La discrimi- discriminations. Il me paraît fort lient-ils cette reconnaissance de la seulement besoin une dégradation de l’égalité entre des rouquins, des horlogers, etc. Et nation positive contribue à chan- préjudiciable que le débat sur la dimension sexuée de l’humanité les sexes ? La Norvège, qui a adop- alors ? Il est normal qu’il y ait, ger les mentalités. Elle sert à casser parité soit pollué par un débat sur avec leur refus de voir celle-ci ins- qu’on ne les té de telles mesures volontaristes, dans une démocratie, des revendi- les mécanismes d’exclusion des une éventuelle spécificité fémi- crite dans la loi ? Jusqu’à il y a peu, est aujourd’hui le pays au monde cations. Ensuite il appartient au femmes et débouchera sur la pé- nine. Qu’il existe ou non une dif- ils répondaient qu’il ne fallait pas empêche pas où cette même égalité est le mieux débat démocratique de déterminer rennisation de leur présence en férence entre les sexes est sans im- inscrire la différence sexuée dans respectée, devant la Suède, le Da- si les revendications sont légitimes politique de façon que cette pré- portance dans un débat qui la loi parce que toute mesure en- de les exercer nemark et la Finlande, qui oc- et s’il existe une majorité pour les sence devienne naturelle. devrait être celui de la justice. Les térinant une différence ne pouvait cupent les premières places dans convertir en mesures législatives. Quelle est la situation la plus femmes sont exclues des mandats qu’entraîner une régression. J’y la classification des pays les plus Refuser la parité sur la base de cet inacceptable ? Que les femmes politiques parce qu’elles sont des reviendrai. Dans le « Manifeste » publié par respectueux de l’égalité des sexes argument revient à considérer soient exclues de facto des man- femmes. Il faut donc faire en sorte Mais certains faisaient une pre- L’Express le 11 février, les antipari- établie par l’Organisation des na- qu’une plus grande représentation dats politiques ? Ou qu’elles qu’elles ne le soient plus. Point fi- mière exception à cette règle en taires accusent aussi les paritaires tions unies. des femmes serait aussi peu légi- gagnent le droit à l’égalité de trai- nal. Le reste n’est que copulation proposant, dès 1995, que l’on ac- d’abandonner le « principe de la La France, quant à elle, y figure time que celle des horlogers. Et tement grâce à une mesure volon- de mouches. corde une surdotation aux partis solidarité entre victimes de discri- au quarantième rang, derrière la que l’exclusion des femmes n’est tariste ? Que les adversaires de la politiques présentant un nombre mination » et d’ignorer les « inéga- Chine, les Philippines et la Colom- pas suffisamment scandaleuse parité disent clairement qu’elles « convenable » de femmes. Ce qui lités économiques, sociales, raciales bie, principalement à cause de la pour que l’on donne un coup de préfèrent la première solution Birthe Pedersen est corres- supposait d’inscrire la différence dont souffrent tant de femmes ». Or sous-représentation des femmes pouce législatif là où les mentalités pendant un laps de temps indéter- pondante en France du quotidien sexuée dans la loi de financement les difficultés que rencontrent les en politique. Il faut que les adver- résistent. miné et, selon toute probabilité, danois « Kristeligt Dagblat » et du des partis politiques. On pouvait femmes sont au cœur des préoc- saires de la parité expliquent en Si on glorifie le citoyen abstrait encore très long. Et qu’elles nous magazine du Centre danois de re- déjà se poser la question : en quoi cupations des paritaires. Et il leur quoi l’universalisme a favorisé les sans sexe, il n’est, en effet, pas expliquent par quels moyens elles cherche sur la condition féminine. est-ce moins grave, moins attenta- semble que ces inégalités, ces dif- toire à l’universalisme d’inscrire ficultés seraient mieux prises en cette différence dans la loi de fi- compte dans des assemblées nancement des partis politiques comportant 50 % de femmes plutôt que dans la loi électorale ou qu’elles ne le sont aujourd’hui. dans la Constitution ? L’agenda politique serait alors Oui, tenter cette expérience nouvelle conçu de telle manière que, quand Aujourd’hui, un certain nombre d’antiparitaires demandent que on traiterait par exemple du chô- par Michelle Perrot l’on inscrive qu’il y a des hommes mage, on tiendrait compte de la et des femmes... dans l’article 4 de façon toute particulière dont il UJOURD’HUI, on op- « Il y a deux sexes », cette dualité le cinquantième anniversaire de l’illusion de l’universel. Jusqu’où la Constitution, pour éviter cette touche les femmes. Et il en va de pose les « paritaires » devant asseoir la parité politique. son ouvrage Le Deuxième Sexe – faut-il aller dans l’usage de la loi ? inscription dans l’article 3. Ce ne même pour tout ce qui concerne aux « universalistes ». Cet enracinement du politique me paraît plus contemporaine. En Voilà qui me paraît plus serait donc plus attentatoire à le temps partiel – presque exclusi- A dans le biologique me paraît un mettant l’accent sur le devenir de contingent, discutable et ouvert. vement le lot des femmes –, les fa- Est-il possible, quitte l’universalisme de faire figurer à compliquer encore un peu plus dangereux retour en arrière, vers l’existence, au détriment de tout Si l’on veut un symbole fort, sans malgré tout la différence sexuée milles monoparentales – pour l’es- les choses, de défendre l’idée un XIXe siècle qui a tenté de fon- essentialisme, elle a ouvert la voie doute faut-il inscrire la parité dans la Constitution, sous prétex- sentiel assumées par des d’une parité universaliste ? der son organisation sur le corps, aux modernes théories du genre dans l’article 3 comme principe te qu’il s’agit d’un article concer- femmes – et tous les problèmes L’universel, constamment solli- clé d’un masculin et d’un féminin, qu’ont développées un certain fondamental. Mais sommes-nous nant les partis politiques plutôt susceptibles d’être discutés par cité en ce débat, est un objectif, opposés ou complémentaires, nombre de féministes améri- assurés de notre conception de la que la souveraineté nationale ? des élus du peuple. non une réalité. Dans les faits, mais toujours fortement hiérar- caines, qu’il faut se garder de dia- différence des sexes ? Si l’on veut, On retrouve aussi beaucoup, A moins que les antiparitaires c’est un cache-misère, un cache- chisés. boliser et d’amalgamer, tant elles de manière plus pragmatique, dans le discours des antiparitaires, fassent plus confiance, pour ré- sexe qui ne recouvre le plus Retourner l’argument au profit sont diverses. promouvoir une politique volon- l’argument selon lequel, si l’on soudre ces difficultés, à des as- souvent que du masculin et a servi des femmes, dire, par exemple, Alors, pourquoi et comment la tariste, sensible moins aux prin- adoptait des mesures contrai- semblées composées à 90 % à exclure les femmes du gouver- que, par leur nature, y compris parité légale ? Parce que l’injustice cipes qu’à l’obligation de résul- gnantes pour assurer la promo- d’hommes ? Qui peut croire que nement de la Cité. Sieyès, lorsqu’il maternelle, les femmes seraient faite aux femmes comme genre tats, le cadre de l’article 4 suffit tion politique des femmes, celles- des hommes seuls sont plus à distingue, en 1789, les « actifs » et porteuses d’une autre vision poli- dominé est flagrante, parce que la probablement, sans se dissimuler ci seraient choisies parce qu’elles même de prendre en charge les les « passifs », inclut l’ensemble tique, me paraît faux et dange- politique est non seulement un qu’en tout état de cause et de so- seraient des femmes et non pas problèmes des femmes que des des femmes au rang de ces der- reux. Sylviane Agacinski ne le fait bastion qui leur résiste, mais le lution la bataille commencera pour leurs compétences. Comme assemblées paritaires ? niers, aux côtés des pauvres, des d’ailleurs pas, mais c’est une ten- moyen et le symbole de leur op- après. si « on » allait choisir les candidats Enfin, défendre la parité revien- étrangers et des mineurs, la discri- En tout cas, des mesures éner- hommes parmi les militants des drait à instaurer le différencia- mination de sexe étant évidem- giques s’imposent. La question partis politiques et les candidates lisme, à mettre en avant la diffé- ment la plus forte de toutes. Il La vision dualiste de Sylviane Agacinski paritaire, dont il faut rappeler femmes dans une sorte de rence entre les sexes et conduirait ajoutait cependant : « du moins qu’elle a été lancée en 1992 par le no man’s land, hors des forma- à une « régression », au terme de dans l’état actuel ». a quelque chose de rassurant ; livre de Françoise Gaspard, tions politiques – pourquoi pas laquelle les femmes seraient me- L’« état actuel » a duré jusqu’en Claude Servan-Schreiber et Anne dans la rue ? nacées de perdre leurs droits, 1944 pour le droit de vote ; il dure mais elle introduit du normatif Le Gall Au pouvoir, citoyennes ! Li- Si l’on devait organiser des élec- leurs acquis, d’être renvoyées à encore pour la représentation berté, égalité, parité (Editions du tions paritaires, les partis choisi- l’image que l’on voulait donner (11 % de femmes à l’Assemblée là où nous commençons à percevoir Seuil) a fait l’objet, depuis lors, raient des candidates femmes par- d’elles sous le régime de Vichy. nationale). Les femmes, qui sont d’un intense travail de discussion, mi leurs militantes, qui sont Qui peut croire, là encore, que aujourd’hui les égales des l’ambiguïté des choses, soutenu par de nombreuses asso- nombreuses. Donc, des femmes le fait de permettre à 288 ou à hommes en instruction, qualifica- ciations. Elle s’inscrit dans un adhérant à leurs idées, capables 289 femmes de siéger à l’Assem- tion, capacités, autonomie des sexes et de la sexualité mouvement de protestation et de de se battre pour un programme blée nationale va autoriser qui que sexuelle, voire – à un moindre de- conscience identitaire qui est et dont on saurait parfaitement ce soit à remettre en cause leur gré – économique, continuent à comme le second souffle du fémi- quels engagements politiques droit de disposer de leur corps, être absentes de la décision poli- tation constante des différencia- pression, la loi a le pouvoir – et le nisme. Elle exprime le ras-le-bol elles ont pris. Elles seraient, au leur droit au travail, leur entrée tique parce que la vie politique listes, au vrai un des paradoxes devoir – d’apporter un correctif. des femmes devant les formes les même titre que les hommes, élues massive dans l’enseignement su- s’est construite comme un club des féministes, acculées à arguer C’est son rôle. Non pour établir plus voyantes de leur déni en fonction de leur adhésion à un périeur ? masculin où elles demeurent des tantôt de leur similitude – « nous une « discrimination positive » – l’économique leur échappant projet politique et non pas au seul Comment le fait qu’elles ob- intruses. C’est un déni de justice, sommes des individues » –, tantôt – et, de ce point de vue, la parité bien davantage encore. Pour cette motif qu’elles seraient des tiennent un droit politique réel, et sans doute une faute, les de leur différence – « nous sommes est plus satisfaisante que les hu- raison, elle est populaire et large- femmes. Elles représenteraient les celui de l’éligibilité, donc des femmes, de par leur situation, leur des femmes », comme le montre miliants quotas –, mais pour par- ment partagée. Il importe d’y ac- hommes et les femmes et inter- droits politiques qu’elles n’ont pas expérience propre, étant suscep- Joan Scott, dans son livre La Ci- venir au droit commun. céder, de tenter cette expérience viendraient sur toutes les ques- à ce jour dans la réalité, pourrait-il tibles d’apporter quelque chose toyenne paradoxale. Les Féministes Les femmes – les féministes sur- nouvelle du gouvernement de la tions soumises à l’appréciation conduire à la mise en cause de d’autre à cette difficile gestion de françaises et les droits de l’homme tout – ont d’ailleurs eu souvent Cité. des élus. leur statut actuel ? Des femmes à la Cité. (Albin Michel). recours à la loi à cet effet. Il eût Si rien ne se passait, la décep- Et pourquoi ces militantes se- la moitié des postes de responsa- Je dis à dessein, par leur « expé- La vision dualiste de Sylviane certes été bien préférable de s’en tion serait grande et donnerait le raient-elles moins compétentes bilité seraient, au contraire, ga- rience, situation » par cet « habi- Agacinski a quelque chose de ras- passer. Mais l’évolution des sentiment d’une politique irrémé- que les hommes qui siègent au- rantes de ce qu’il n’y aurait pas de tus » qui constitue une seconde surant parce qu’elle est simple et mœurs ne suffit pas toujours, sur- diablement figée. Et, pour comble, jourd’hui dans les assemblées ? régression possible. nature, la nature sociale, la seule à claire ; mais elle introduit du nor- tout en France, passablement ar- on incriminerait les femmes qui Qu’on nous démontre que les laquelle nous ayons affaire ; non matif là où nous commençons à chaïque, voire bloquée en la ma- consentent à leur domination ! femmes socialistes qui ont été par leur nature biologique. De ce percevoir l’ambiguïté des choses, tière, persuadée par ailleurs de élues députées en 1997 parce que Janine Mossuz-Lavau est point de vue, je ne me reconnais des sexes et de la sexualité. l’excellence d’un modèle républi- 28 % des circonscriptions avaient directrice de recherche au Centre pas dans les propos de Sylviane A tout prendre, Simone de cain qui s’accommode pourtant Michelle Perrot est histo- été réservés aux femmes sont de d’étude de la vie politique fran- Agacinski (Le Monde du 6 février) : Beauvoir – dont on vient de fêter de tant d’inégalités, drapé dans rienne moins bonnes parlementaires que çaise (Cevipof). LeMonde Job: WMQ2502--0018-0 WAS LMQ2502-18 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1261 Lcp: 700 CMYK

18 ENTREPRISES LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999

MONDIALISATION Les passent sous contrôle étranger, telle l’automobile, où Nissan poursuit ses la recherche de plus grands profits « casse sociale ». b EN CORÉE DU grands groupes japonais, frappés par la Nippon Leasing reprise par l’améri- pourparlers, ainsi que dans la chimie passe avant la conquête de nouvelles SUD, le président Kim, au pouvoir de- la crise financière qui secoue l’Asie, cain General Electric Capital pour ou les pneumatiques, les groupes parts de marché. b L’ÉTAT n’est plus à puis un an, réorganise le secteur des opèrent une profonde restructura- 5,85 milliards d’euros. b L’INDUSTRIE multiplient les alliances internatio- même de maîtriser ces mutations. assurances après avoir restructuré le tion. Les banques fusionnent ou connaît le même mouvement. Dans nales. Désormais, comme en Occident, Tout juste peut-il essayer de limiter la secteur bancaire. Frappé par la crise, un nouveau capitalisme japonais tente d’émerger Tant les banques que l’industrie se réorganisent et s’ouvrent aux capitaux étrangers. La recherche des profits prend le pas sur la conquête des parts de marché. L’Etat tente de limiter les effets sociaux des restructurations en cours TOKYO coopération entre les deux plus im- DuPont et son homologue nippone ciété commune pour produire des Hitachi, premier fabricant d’appa- liard d’euros). Une partie de celles- de notre correspondant portants groupes financiers et in- Teijin ont également passé une al- moteurs électriques, est sympto- reillages électroniques pour la pro- ci est due à ses efforts de restructu- Pris dans la tourmente, traînant dustriels du pays, héritiers des liance et deviennent le premier matique : le temps de la diversifica- duction de véhicules « intelli- ration. Le groupe est en train de se des monceaux de mauvaises dettes, conglomérats (zaibatsu) de l’avant- producteur mondial de film polyes- tion de ces deux groupes est révolu gents». réorganiser en dix divisions dispo- le système bancaire nippon a entre- guerre. Or, si les yeux sont tournés ter. et les rivaux d’hier doivent coopé- Le cas d’Hitachi est révélateur sant d’une pleine autonomie en pris une restructuration qui se tra- vers la restructuration des banques, Le grand mouvement attendu rer. des restructurations internes aux- matière d’investissement comme duit par des fusions et des acquisi- talon d’Achille de l’économie nip- concerne l’automobile : le partena- Dans le cadre de sa politique de quelles procèdent certains groupes. de politique d’emploi. Hitachi ne tions et l’entrée de capitaux pone, les mutations dans le secteur riat en gestation entre Nissan, se- restructuration, Toshiba a aussi Hitachi fut longtemps l’un des mo- renonce à aucune de ses produc- étrangers. Un phénomène qui industriel vont également bon cond constructeur nippon, et passé une alliance avec Fujitsu dans dèles de l’industrie nippone, ré- tions mais doit changer de straté- touche également le secteur indus- train. Daimler-Chrysler ou Renault, qui, gie : la recherche des profits doit triel. Après la prise de contrôle de L’appareil productif nippon selon la presse locale, devrait se prendre le pas sur la conquête des Nippon Leasing par l’américain Ge- souffre de surcapacités et de pesan- préciser au printemps. Nissan est NEC dans la tourmente parts de marché. Le succès de la neral Electric Capital – la plus im- teurs dues souvent à des diversifi- en difficultés, comme en témoigne réorientation de la stratégie d’Hita- portante opération réalisée dans ce cations excessives. Les entreprises la mise à pied de 3 000 salariés de Le groupe japonais d’électronique grand public est en grande dif- chi sera un test des capacités de re- domaine : 6,5 milliards de dollars n’ont guère d’autre choix que de Nissan Diesel. ficulté. Confirmant des rumeurs parues dans la presse nippone dès déploiement de l’industrie nippone. (5,85 milliards d’euros) –, quatre faire des « cures d’amaigrisse- Moins spectaculaire, les fusions mercredi 17 février, le géant de l’électronique révise ses prévisions Dans le passé, celle-ci a su, sans grandes sociétés de crédit-bail du ment », de couper les branches et acquisitions entre entreprises ja- financières pour l’exercice en cours, qui va se clore le 31 mars 1999. grand état d’âme, se refaçonner ra- groupe Mitsubishi devraient fu- mortes ou de transférer des pro- ponaises indiquent cependant des NEC devrait afficher des pertes nettes de 150 milliards de yens pidement, passant du textile à sionner. ductions non rentables à des changements de stratégies : on (1,2 milliard d’euros) – en octobre 1998, l’entreprise avait annoncé l’acier et à la construction navale Plus symptomatique des muta- concurrents : bref de passer des al- compte 900 cas de fusions et acqui- que ses pertes seraient de l’ordre de 35 milliards de yens. puis à l’automobile et à l’électro- tions en cours, les banques de ges- liances ou de fusionner. sitions d’entreprises japonaises Afin de rassurer les marchés, le groupe a aussitôt annoncé une sé- nique. La grande différence, au- tion de patrimoine, Mitsubishi entre elles en 1998, soit 30 % de rie de mesures d’exception : changement de management, réorien- jourd’hui, c’est que l’Etat n’a plus Trust et Sumitomo Trust, négocient ACCÉLÉRATION plus qu’en 1997. Les alliances sont tation stratégique et plan de restructuration de grande ampleur les moyens financiers ni le pouvoir un accord de coopération qui pour- L’entrée du capital étranger reste certes rendues impératives par l’en- sont programmés. 15 000 emplois, soit 10 % des effectifs du groupe, dirigiste dont il disposait autrefois rait déboucher sur une fusion ou relativement faible (24,3 mil- trée en vigueur à partir du nouvel devraient être supprimés sur trois ans. 3 000 de ces suppressions dé- pour maîtriser le changement. Il ne sur la création d’une holding. La fu- liards d’euros) mais il s’accélère : exercice budgétaire (qui commence couleraient de la fermeture d’activités déficitaires. Ce serait donc peut qu’aider les plus faibles à sur- sion de ces deux banques, qui en plus d’un tiers des investissements le 1er avril) des nouvelles mesures des licenciements secs, une pratique assez inhabituelle au Japon. Un nager afin d’éviter l’aggravation du ferait le premier organisme finan- ont eu lieu au cours de 1998 et ils obligeant à présenter un bilan nouveau président, Koji Nishigaki, va prendre la place de Hisashi chômage et l’augmentation des cier du pays (devant la banque To- pourraient doubler cette année. Il consolidé (la création de filiales Kaneko, démissionnaire, qui restera au conseil d’administration. faillites qui, entamant un peu plus kyo-Mitsubishi) marquerait l’abou- sont surtout concentrés dans le avait permis dans le passé de dissi- la confiance, entraîneraient le pays tissement de la restructuration du secteur de la finance et des services. muler des pertes). Mais ces al- plus profondément dans la défla- secteur des banques de gestion de Mais l’alliance, début février, entre liances témoignent aussi du souci le domaine des semi-conducteurs gnant sur une ville de 200 000 habi- tion. Cette politique temporisa- portefeuille (les autres Mitsui et le fabricant de pneumatiques Goo- de certaines entreprises de se réo- (tandis que Mitsubishi Electric s’al- tants au nord de Tokyo qui porte trice, visant à panser les blessures Chuo ont annoncé leur fusion, dyear et Sumitomo Rubber, le nu- rienter vers leur métier d’origine liait à Matsushita) puis avec Asahi son nom, à l’instar de Toyota City et à colmater les brèches, ralentit Toyo a conclu un accord avec la méro deux nippon, qui fera du alors qu’elles ne peuvent plus dis- Glass pour la fabrication de verre. dans le cas du premier constructeur une restructuration que les parte- banque Sanwa et Yasuda doit pas- nouveau groupe le numéro un poser d’un crédit bancaire « garan- Des alliances entre concurrents automobile nippon. Géant em- naires du Japon voudraient plus ra- ser sous le contrôle de la banque mondial (22,6 % du marché) devant ti » comme autrefois. s’opèrent également dans l’indus- ployant 300 000 salariés (dont pide, mais son coût social sera Fuji). le japonais Bridgestone et le fran- Après les alliances entre Nippon trie du papier, par exemple entre 60 000 à l’étranger) et dont la pro- peut-être moins lourd que celui en- L’alliance des deux banques ri- çais Michelin, est révélatrice d’une Oil et Mitsubishi Oil puis Mitsubis- Takasaki et Sanko. Pour sa part, duction représente 2 % du PIB na- traîné par des réformes plus dras- vales Mitsubishi et Sumitomo accélération du phénomène des fu- hi Chemical et Tokyo Tanabe, celle Nissan a vendu sa filiale de ma- tional, Hitachi a enregistré en 1998 tiques. pourrait indiquer des mutations sions dans le domaine industriel. entre Mitsubishi Electric et Toshi- chines pour le textile à une filiale de une perte de près de plus de plus profondes : le début d’une L’entreprise chimique américaine ba, qui ont décidé de créer une so- Toyota et a passé un accord avec 250 milliards de yens (1,87 mil- Philippe Pons

Mitsubishi recherche partenaire Après ses banques, la Corée du Sud assainit ses compagnies d’assurances SÉOUL surances qu’il l’a été dans le cas des mande Commerzbank dans le capital de Ko- La rapidité et la fermeté avec lesquelles a Alors que la demande inté- de notre envoyé spécial banques ? Pour l’instant, il n’autorise tou- rea exchange Bank, ces trois banques sous été menée la restructuration du système ban- rieure japonaise est au plus bas, La restructuration du système financier co- jours pas les chaebols à créer leurs propres contrôle ou participation étrangère devraient caire ont conduit les agences de cotation à les fabricants d’automobiles tels réen entre dans une nouvelle phase : après banques. Les laissera-t-il dominer le marché accélérer le changement du secteur en prati- revoir en hausse la « note » de la Corée. L’as- que Toyota ou Mitsubishi ont vu les banques, ce sont les compagnies d’assu- de l’assurance ? quant une politique de prêts, qui sera fondée sainissement auquel il a été procédé, qui leur production baisser en jan- rances qui sont désormais dans le collimateur Le président Kim Dae-jung peut mettre à sur une évaluation des risques et non plus en passe auprès des opérateurs des marchés et vier sur l’Archipel. Afin de faire de la commission de supervision financière, son actif un assainissement du système ban- fonction de ramifications politiques. En situa- du Fonds monétaire international pour un face à cette surcapacité de l’outil mise en place en avril 1998 pour piloter l’as- caire, qui a surpris par sa rapidité et la déter- tion d’insolvabilité en 1997, la Korea First et la modèle de politique volontariste dont les Ja- de production et le rendre ainsi sainissement du système financier. Fortement mination dont il a fait preuve. A la veille de Seoul Bank avaient été reprises par l’Etat, qui ponais feraient bien de prendre exemple, plus flexible, Nissan a annoncé, endettées elles aussi, certaines compagnies fêter le 25 février la première année de son s’était engagé à les revendre. pourrait cependant se révéler plus coûteux mercredi 24 février, qu’il allait d’assurances devront être reprises, ou se dé- mandat, il peut légitimement déclarer, La restructuration du système bancaire que prévu : de nouvelles mauvaises créances reprendre en direct les opéra- clarer en faillite. Selon la commission, six comme il l’a fait dimanche dernier au cours s’est opérée en fonction de trois axes : ferme- engendrées par les restructurations du sec- tions de montage actuellement d’entre elles (Dong-Ah, Pacific, Kookmin, de l’une des ces « rencontres télévisées avec tures d’entités non viables, soutien aux éta- teur industriel pourraient augmenter sensi- assurées par sa filiale détenue à Hankuk, Josun et Doowon), qui ont large- la population » qu’il a instituées, que «la blissements en difficulté à travers des méca- blement le montant total de celles-ci et né- 33 %, Aichi Machine Industry, ment sous-estimé leurs mauvaises créances crise financière a été pratiquement surmon- nismes d’apurement des actifs douteux cessiter une mobilisation supplémentaire de d’ici mars 2001. « Cette restructu- (évaluées à plus de 2 milliards de dollars tée ». M. Kim a cependant mis en garde ses – rachetés par un organe de défaisance – et fonds publics. ration est une illustration des me- – 1,8 milliard d’euros) sont en situation de compatriotes sur les difficultés à affronter recapitalisation par l’Etat. L’assainissement sures nécessaires pour améliorer banqueroute. La commission a rendu public pour redresser le pays. du système bancaire s’est traduit par un RÉPERCUSSIONS notre production et renforcer un programme de mise en liquidation ou de mouvement de concentration (en l’espace Les grands conglomérats, contraints de ré- notre compétitivité », affirme le reprise de ces six établissements. ONDE DE CHOC d’un an, le nombre des banques commer- duire leur taux d’endettement par rapport à groupe. Des assureurs étrangers sont sur les rangs, Si la phase aiguë de la crise financière pa- ciales aura été réduit de 26 à 17) et d’ouver- leurs fonds propres (qui voisine les 500 %), Précédemment, le président mais les conglomérats – chaebols – en- raît effectivement avoir été surmontée, ture à l’étranger. Les autorités ont, en outre, exigent des banques qu’elles transforment de Mitsubishi, Katsuhiko Kawa- tendent aussi entrer sur un marché au chiffre l’onde de choc risque de se faire sentir encore mis en place des mesures de contrôle pru- ces dettes en participation au capital. Mais la soe, avait affirmé dans une in- d’affaires annuel de 83 milliards de dollars longtemps. Les progrès accomplis n’en sont dentiel conformes aux normes internatio- situation financière de ces dernières ne leur terview au Financial Times le (74,7 milliards d’euros). Jusqu’à présent, l’as- pas moins impressionnants. Le rachat de la nales et renforcé le pouvoir des actionnaires. permet guère d’accepter d’importantes 16 février qu’il recherchait un surance en Corée du Sud était dominée par Seoul Bank par la Hongkong and Shanghai Depuis le début de l’année, l’organisme de conversions. Comme l’Etat ne veut pas partenaire étranger pour une al- Samsung, Kyobo et Korea Life. Mais Hyundai Bank, qui détient désormais la majorité de défaisance a racheté 44 000 milliards de wons prendre le risque de mettre en faillite un liance stratégique. Citant le a annoncé son intention de créer sa propre son capital (70 % ; le gouvernement conser- (31,5 milliards d’euros) de créances douteuses grand chaebol, en raison des répercussions groupe allemand DaimlerChrys- compagnie, Hyundai Life Insurance (au capi- vant 30 %), vient d’être approuvé par le mi- à 40 % de leur valeur nominale. Le montant macro-économiques et sociales d’un tel ler comme un partenaire pos- tal de 25 milliards de dollars) en reprenant nistère des finances. C’est un nouveau signe total des mauvaises créances devrait s’élever écroulement, il faudra qu’il intervienne. sible dans le domaine des ca- Hankuk Life. Le groupe LG a également dé- du regain de confiance de la finance inter- à 100 000 milliards de wons. En d’autres En dépit de l’optimisme désormais de mise mions, M. Kawasoe a ajouté que posé une demande de création d’une compa- nationale dans la Corée. L’opération revient, termes, la restructuration bancaire coûtera chez les analystes financiers étrangers, les au- les dettes de son groupe gnie auprès du ministère des finances, et se pour la Hongkong and Shanghai Bank, à un l’équivalent de 25 % à 30 % du PIB et sa prise torités financières coréennes et les milieux in- (17,54 milliards de dollars, soit propose de reprendre Hansung Life. investissement de 700 millions de dollars en charge par l’Etat aura pour conséquence dustriels sont plus réservés dans leur évalua- 15,94 milliards deuros) restaient Le gouvernement sera-t-il aussi ferme dans (630 millions d’euros). Avec le rachat, au dé- une augmentation de la dette publique. Elle a tion de la sortie de crise. un obstacle à cette recherche de son souci de réforme et d’ouverture à l’étran- but de l’année, de la Korea First par le groupe eu, en outre, un coût social élevé : 30 % des partenaire. ger en ce qui concerne les compagnies d’as- américain Newbridge, et l’entrée de l’alle- effectifs ont été licenciés. Ph. P. Les « cinquante-sept petits Vilvorde » du groupe Unilever

ROTTERDAM hors éléments exceptionnels de « Nous avons un surplus de liquidi- à leur moulin. M. Tabaksblat est d’un quart de son dispositif indus- tures de sites, c’est autant de petits de notre envoyé spécial 1997, un bond de 13 % en 1998, à tés... », a fait mine de s’excuser le particulièrement fier du nouvel in- triel, soulignent-ils. Le coprésident Vilvorde », souligne Franco Bisege- Rarement dialogue de sourds au- 19,7 milliards de francs (3 mil- patron. Après avoir vendu son pôle dicateur qu’il a mis en place depuis du groupe ne nie pas les faits. Il a na, secrétaire général de l’Emecef. ra été aussi criant. Mardi 23 février, liards d’euros ) et ce, malgré un chimie pour 6 milliards d’euros en deux ans, le TSR, pour total share- même donné des chiffres : « Nous Vilvorde, le mot est lâché. Histoire à Rotterdam (Pays-Bas), le groupe chiffre d’affaires en recul, à péri- 1997, Unilever, explique-t-il, n’a pas holder return, qui permet de compa- nous sommes délestés d’environ de compter leurs troupes, les syndi- anglo-néerlandais Unilever présen- mètre comparable, de 2 %, à trouvé d’acquisition à sa mesure rer en permanence la performance 20 000 emplois sur 90 000 dont, au fi- cats avaient appelé à des dé- tait à la presse ses résultats 1998. A 265 milliards de francs (40 mil- susceptible de « créer de la valeur ». boursière d’Unilever avec celle de nal, 3 000 à 3 500 ont été réellement brayages à travers toute l’Europe deux pas de là, dans un restaurant liards d’euros). Une belle perfor- Et de toute façon, « même après le ses vingt principaux concurrents supprimés. » Et le PDG de rappeler, dans les 148 sites d’Unilever, mardi du centre-ville, le comité d’entre- mance pour la multinationale de versement du dividende spécial, la mondiaux. De la 10e place en 1997, comme un avertissement, qu’Unile- 23 février. Ils n’entendent pas en prise européen d’Unilever, appelé l’alimentaire, des cosmétiques et capacité d’endettement du groupe le groupe est passé à la 7e en 1998. ver possède encore 148 sites de pro- rester là. « Unilever doit réaliser qu’il par deux fédérations syndicales eu- des produits d’entretien, s’est félici- serait suffisante pour réaliser des ac- S’ils se félicitent de la bonne san- duction en Europe. n’est pas possible, à long terme, de ropéennes, la Fédération des mines té Morris Tabaksblat, le co-pré- quisitions majeures ». té d’Unilever, les représentants du Les syndicats ne refusent pas la faire de bonnes affaires avec des ac- de la chimie et de l’énergie (EM- sident finlandais du groupe bicé- personnel européen exigent que nécessité de certaines restructura- tionnaires très motivés et des salariés CEF) et celle des travailleurs de l’ali- phale. Manifestement content de DOULOUREUSE CONTRIBUTION « ce fonds soit utilisé pour des inves- tions. Ils déplorent qu’elles soient démotivés », ont prévenu côte à mentation et de l’hôtellerie (SETA- lui pour ce dernier exercice avant De l’autre côté de la place de la tissements et non pour enrichir en- décidées de façon unilatérale, côte les représentants des salariés UITA), se proposait de faire, à l’in- son départ en retraite le 4 mai pro- Gare, la « surprise » a coupé le core plus les actionnaires ». Ils rap- qu’elles visent « même des sites ren- allemands, italiens, néerlandais. Un tention des journalistes, un chain, M. Tabaksblat avait réservé souffle aux syndicats. Eux qui sou- pellent que les salariés ont tables » et qu’elles ne fassent jamais peu avant, M. Tabaksblat affirmait, « décryptage » du bilan présenté une petite surprise à ses chers ac- haitaient dénoncer l’obsession de la largement et douloureusement l’objet d’une concertation avec les tranquillement, « le rythme de la res- par la direction du groupe le matin tionnaires : « un dividende spécial » shareholder value manifestée par la payé leur écot aux restructurations instances syndicales européennes. tructuration va se poursuivre cette même. Une première à l’échelle de d’un montant de 16 milliards de flo- direction du groupe, n’imaginaient qui ont permis cette envolée des Cette fois, les organisations syn- année ». l’Europe. rins (un peu moins de 48 milliards pas que cette dernière apporterait profits. « De 1991 à 1997, Unilever a dicales européennes semblent déci- Le bénéfice net d’Unilever a fait, de francs) ! de façon aussi spectaculaire de l’eau fermé 57 sites en Europe », soit plus dées à agir. « Cinquante-sept ferme- Pascal Galinier LeMonde Job: WMQ2502--0019-0 WAS LMQ2502-19 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1262 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 / 19 Alan Greenspan annonce la fin de la baisse de taux aux Etats-Unis Six nouveaux Intervenant devant la commission bancaire du Sénat américain, le président de la Réserve fédérale accords a souligné à la fois la vigueur de l’économie des Etats-Unis et sa vulnérabilité de branche Le président de la Réserve Fédérale américaine une éventuelle correction boursière. Devant la tant. La croissance devrait être comprise cette les années 70. M. Greenspan a laissé entendre (Fed), Alan Greenspan, a dressé mardi 23 fé- commission bancaire du Sénat, M. Greenspan année entre 2,5 % et 3 %, un niveau supérieur que, dans ce contexte, la série de baisses de sur les 35 heures vrier un tableau optimiste de l’économie amé- a estimé que les fondamentaux de l’économie aux prévisions des économistes. L’inflation de- taux décidée à la fin de l’année dernière pour ricaine en 1999, ponctué toutefois d’une mise américaine étaient « solides » et qu’il n’y avait vrait augmenter de 2 % à 2,5 % et le taux de enrayer la crise internationale est arrivée à en garde sur les risques de surchauffe et sur pas de signe de retour de l’inflation pour l’ins- chômage rester à son plus bas niveau depuis son terme. ont été étendus L’INTERVENTION deux fois monté pour atteindre à New York atteindre 2 % à 2,5 % (1,6 % en sur les marchés reste adaptée »,a Unis, soulignant que si des in- SIX ARRÊTÉS d’extension par an devant la commission ban- leur plus haut niveau depuis le 1998). Si des tensions se mani- déclaré M. Greenspan. « L’écono- quiétudes devaient se manifester d’accords sur la réduction du caire du Sénat américain d’Alan mois d’août, à 5,43 % pour le ren- festent sur les salaires, la faiblesse mie apparaît tendue dans certaines sur la dette américaine « la valeur temps de travail ont été publiés, Greenspan, le président de la Ré- dement de l’obligation d’Etat des prix du pétrole limite le déra- de ses dimensions, ce qui implique du dollar pourrait baisser ». mardi 23 février, au Journal offi- serve fédérale américaine (Fed), américaine à trente ans. page des prix. Le taux de chô- d’énormes risques pour les perspec- Paradoxalement, Wall Street, ciel. Il s’agit des accords sur les est toujours attendue avec un M. Greenspan a, comme à son mage devrait demeurer inchangé, tives économiques », a-t-il ajouté. qui aurait dû être le plus ébranlé 35 heures signés dans les services mélange d’impatience et d’appré- habitude, fait souffler le chaud et à son plus bas niveau depuis Pour les analystes, ces propos par les mises en garde de de l’automobile (430 000 sala- hension. Elle provoque souvent le froid, mettant en exergue les trente ans, entre 4,25 % et 4,5 % signifient que la phase de baisse M. Greenspan, est le marché qui a riés), la bijouterie-joaillerie-orfè- des remous sur les marchés. La bons fondamentaux de l’écono- de la population active. des taux est arrivée à son terme le moins réagi. La Bourse améri- vrerie (24 000 salariés), la gante- tradition a été respectée et les mie américaine et sa vulnérabili- Mais cette économie « admi- aux Etats-Unis. « Au regard des caine a bénéficié de l’annonce, rie de peau (2 000 salariés), les propos tenus mardi 23 février té. Il a réveillé la vieille crainte de rable » qui entre dans sa neu- performances de l’économie, le toujours mardi, dans l’après-midi, experts-comptables et commis- 1999 par le banquier central le surchauffe en s’interrogeant sur vième année de croissance inin- carrousel de baisse des taux va d’une progression sensible de l’in- saires aux comptes (105 000 sala- plus puissant et le plus admiré le niveau adéquat des taux d’inté- terrompue est « vulnérable ». s’arrêter. Après les propos tenus au- dice de confiance des consomma- riés), la grande distribution ont provoqué des réactions rêts à court terme, sur l’étroitesse M. Greenspan s’est ouvertement jourd’hui par M. Greenspan, le teurs américains en février. (450 000 salariés) et enfin les en- contradictoires et brutales sur les du marché de l’emploi aux Etats- interrogé sur le niveau des taux marché va se demander si la Fed Mais le président de la Réserve trepôts alimentaires. places financières. Unis et une fois encore sur la su- d’intérêt à court terme, se décla- va annuler une ou plusieurs des fédérale semble considérer que la Ces extensions d’accords, dé- Si Wall Street a finalement limi- révaluation des cours de Bourse, rant prêt à la fois à les baisser ou baisses effectuées à la fin de l’an- principale menace pour l’écono- sormais applicables à toutes les té les dégâts, l’indice Dow Jones reprenant même sa célèbre for- à les remonter « rapidement ». née dernière », explique David mie américaine vient d’une entreprises de leur secteur, y perdant seulement 8 points mule d’« exubérance irration- Entre septembre et novembre Resler, de Nomura securities. Bourse surévaluée. « Les prix des compris celles qui ne sont pas (– 0,09 %) mardi, en fin de séance, nelle », qu’il avait utilisée pour la 1998, la Réserve fédérale a réduit actions sont suffisamment élevés adhérentes à leur branche pro- après avoir abandonné un mo- première fois en décembre 1996. à trois reprises le loyer de l’argent « SURÉVALUATION » BOURSIÈRE pour que la question de leur suré- fessionnelle, s’ajoutent aux sept ment 75 points, les secousses ont au jour le jour, le ramenant de M. Greenspan a également pro- valuation se pose... Une correction autres accords déjà étendus par été plus violentes sur les marchés LÉGÈRE INFLATION 5,50 % à 4,75 % afin de soutenir voqué de multiples interrogations du prix des actions pourrait le ministère de l’emploi et à la de change et surtout de taux. Le Du côté des points très positifs, les marchés touchés alors de plein sur les marchés de change. D’un conduire à un ralentissement de la demi-douzaine qui l’ont été par dollar est resté très ferme face à la croissance devrait rester forte fouet par la crise financière en côté, l’éventualité d’une hausse croissance des investissements. De le ministère de l’agriculture. la devise européennes, repassant – bien plus que ne l’imaginait, il y Asie et en Russie. Depuis, les des taux outre-Atlantique sou- plus, un déclin du marché boursier L’accord signé dans le BTP pour- sous les 1,10 pour un euro et s’est a quelques semaines encore, la marchés se sont ressaisis et «la tient la devise américaine mais de pourrait restreindre la consomma- rait être également étendu très affaibli face à la monnaie japo- plupart des économistes – et être Réserve fédérale doit continuer à l’autre le président de la Fed a ex- tion des ménages », a averti prochainement. Désormais plus naise autour de 121,6 yens pour comprise entre 2,5 % et 3 % cette vérifier si toute l’étendue des primé son inquiétude sur l’am- M. Greenspan. de 2 millions de salariés sont un billet vert. Les taux d’intérêt à année. Dans le même temps, l’in- baisses de taux décidées l’automne pleur du déficit de la balance des dans le champ des accords de long terme ont subitement re- flation devrait augmenter, pour dernier pour diminuer la tension paiements courants des Etats- Eric Leser branche. Le partenariat entre l’Ecureuil et la Caisse des dépôts prend forme LES CAISSES d’épargne et la La CDC souhaite aussi que les Caisse des dépôts et consignations caisses d’épargne s’engagent, dans (CDC) s’affairent pour préparer la le protocole commercial qu’elles réforme programmée de l’Ecureuil, signeront avec elle, à faire de la et se donner à cette occasion les lutte contre l’exclusion bancaire, moyens d’affronter la concurrence leur principale mission d’intérêt des nouveaux géants qui appa- général, après la collecte du Li- raissent dans le secteur bancaire. vret A. Le projet de loi « relatif à l’épargne Reste à définir plus précisément et à la sécurité financière », qui doit le pacte d’actionnaire. S’il semble modeler le nouveau groupe Caisse acquis que la CDC entrera à hau- d’épargne, en lui donnant un statut teur de 30 % à 35 % du capital de la coopératif, sera discuté à l’assem- future CNCE, le curseur n’est pas blée nationale les 9 et 10 mars. Le encore précisément arrêté. Laisser gouvernement souhaite que le ou non la minorité de blocage à la nouveau texte soit adopté au pre- CDC reste un sujet de débat. Mais mier semestre de 1999. dans tous les cas, elle aura son mot Avant que ce texte soit voté, à dire sur l’améliration de la renta- deux textes importants, deux ac- bilité des Caisses d’épargne, sur les cords stratégiques entre les Caisses orientations stratégiques et sur le d’épargne et la CDC doivent être choix des dirigeants. signés. Le premier est un pacte d’actionnaire, qui définira dans STATUT DES FONCTIONNAIRES quelles conditions et à quel niveau En contrepartie de cette pré- la CDC sera actionnaire de la fu- sence forte et active dans le groupe ture Caisse nationale des Caisses Ecureuil, la CDC est prête à ouvrir d’épargne (CNCE), la « banque le capital de ses filiales à la CNCE. centrale » et l’organe dirigeant du Déjà présente au sein de l’assureur futur groupe coopératif. Le second CNP, l’Ecureuil pourrait entrer au est un protocole commercial qui capital des filiales de la CDC spé- régira les relations commerciales cialisées dans la gestion d’actifs, le entre la CDC et l’Ecureuil. financement de projets ou dans sa Les discussions entre les deux société de Bourse. A terme, si la groupes ne sont pas tout-à-fait Caisse des dépôts filialise ses acti- bouclées mais ont bien avancé. vités de conservation de titres ou Charles Milhaud, le successeur de de gestion d’actifs immobiliers, ou René Barberye à la présidence du crée une holding chapeautant directoire du Cencep (Centre na- toute son activité de banque d’in- tional des Caisses d’épargne), offi- vestissement, un sujet sur lequel ciellement nommé par l’assemblée elle rélféchit activement, la CNCE générale du mercredi 24 février, ne aurait aussi vocation à y participer. devrait pas remettre en cause les Il faut toutefois auparavant régler grandes lignes de ces deux textes, la question du statut des 400 fonc- sur lesquelles CDC et Ecureuil sont tionnaires qui travaillent dans ces parvenus à un accord. Pas plus que métiers et qui sont mobilisés pour les deux autres membres du direc- obtenir des garanties. toire qui viennent d’être nommés, La réforme des Caisses Jean Sebeyran et Alain Lemaire. d’épargne est donc l’occasion de Ces deux énarques viennent de la dessiner un nouveau groupe finan- Caisse des dépôts. Comme Daniel cier, qui ne sera pas figé. La CDC Lebègue, le directeur général de est prête à voir sa participation cette institution, ils sont favorables dans la CNCE descendre pour lais- à l’établissement d’un partenariat ser entrer au capital des Caisses privilégié entre la banque de ré- d’épargne d’autres partenaires. La seau et de détail que forment les CDC ne s’interdit pas non plus – au Caisses d’épargne et la banque de contraire – de faire entrer d’autres gros qu’abrite la Caisse des dépôts. banques que les Caisses d’épargne Plusieurs points restent toutefois dans le capital de ses filiales spécia- à parfaire. Sur le plan du protocole lisées. commercial tout d’abord, les deux Pour y parvenir, les dirigeants entités doivent ajuster leurs poli- des deux groupes devront toute- tiques respectives dans les do- fois gérer avec doigté la question maines où elles interviennent sociale. Le mouvement de grève toutes deux, comme le finance- qui a immobilisé la CNP pendant ment des collectivités locales. La plusieurs semaines il y a un an a CDC tient à rester le banquier de montré la sensibilité des salariés. l’économie mixte et le banquier du Quant aux syndicats des Caisses monde HLM, elle tient aussi à d’épargne, ils sont mobilisés contre conserver son rôle de banque la réforme. Deux organisations conseil pour les collectivités qui – Force ouvrière et la CGC – sont lèvent des capitaux sur les mar- prêtes à l’accepter, à certaines chés. Elle laisse en revanche aux conditions. L’intersyndicale Syndi- Caisses d’épargne l’activité de cré- cat unifié, CFDT et CGT est en re- dit aux collectivités locales et le fi- vanche contre et appelle à la grève nancement du secteur associatif et à compter du 2 mars. des acteurs publics ou semi-pu- blics. Sophie Fay LeMonde Job: WMQ2502--0020-0 WAS LMQ2502-20 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1263 Lcp: 700 CMYK

20 COMMUNICATION LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 Presse Les radios locales se professionnalisent et gagnent de l’audience professionnelle : Si la recette de leur succès est la proximité en matière d’informations et de programmes, les petites stations se regroupent échec de la fusion pour s’assurer le marché publicitaire local, qui aiguise les appétits des grands groupes et des futures télévisions locales Bertelsmann-Havas LA PROXIMITÉ est à la mode. ments que la presse régionale im- d’être plus près des auditeurs. Ainsi nombre de ces stations se sont re- s’agace aussi de la clé de répartition APRÈS DE LONGS MOIS d’une Sur des petits bassins d’audience et prime de longue date. Dans cette Dreyeckland donne des informa- groupées dans le GIE Les Indépen- des recettes, fondée sur les mesures intense négociation, le groupe avec de petites équipes, les radios région touristique, la grille s’adapte tions différenciées dans le Bas-Rhin dants. Créé en 1992, cet organisme d’audience de Médiamétrie, que les français Vivendi et l’allemand Ber- locales, souvent nées au début des lorsque arrivent les vacanciers. Ré- et le Haut-Rhin. Alpes 1 fait des dé- a confié la régie publicitaire à Eu- petites radios estiment mal adap- telsmann ont renoncé à créer une années 80, ont subitement grandi. sultat : le chiffre d’affaires atteint crochages à Briançon, Gap et Siste- rope Régies dans le cadre d’un tées à leur spécificité. société commune pour leurs acti- A l’automne dernier, leur audience, 8 millions de francs (1,22 million ron. D’autres, comme ARL, à Mar- contrat qui vient à échéance en A force de se développer, cer- vités de presse professionnelle. mesurée par Médiamétrie, avait ga- d’euros) avec une croissance de mande (Lot-et-Garonne), attendent août. taines de ces radios prennent des Dans un communiqué commun, gné 2,6 %, passant de 20,8 % à 30 % par an. impatiemment de disposer des Le GIE offre aussi à ses adhérents airs de petit réseau. Le groupe Start publié mercredi 24 février, les deux 23,4 % entre novembre et janvier. Ailleurs, le summum de la proxi- 300 000 francs indispensables pour toute une logistique : stages de for- est un des plus élaborés. Constitué groupes évoquent des « difficultés Leurs programmes, destinés à un mité consiste à jouer le bilinguisme. les équipements informatiques né- mation pour l’antenne, le commer- autour de Vibration, créée en 1983 techniques, notamment d’ordre fis- public de 25 à 59 ans, se déclinent C’est par exemple le cas de Dreyec- cessaires à ces décrochages. cial et le juridique. Il s’occupe aussi à Orléans, il comporte Forum à Poi- cal » pour expliquer l’échec de la autour de la musique et des infor- kland, en Alsace, dont l’ancêtre fut Toutes ces radios labourent le de leur promotion, comme avec la tiers et Black Box à Bordeaux, ré- fusion. Néanmoins, ils « n’excluent mations locales et de services. Radio Verte Fessenheim, pionnière terrain publicitaire local. Les fabrication de grandes affiches sur cemment intégrées à ce mini- pas de reprendre à l’avenir » le pro- des radios libres. Diffusée sur Mul- commerçants – grands et petits –, le thème : « Plus près, on entend groupe qui emploie 91 personnes, jet de joint-venture entre les acti- house, Sélestat et Strasbourg-sud, les garagistes et vendeurs de voi- mieux », sur lesquelles chacune réalise 25 millions de francs de vités d’Havas – filiale de Vivendi – A force de se cette radio intègre les « influences tures, les collectivités locales mais peut greffer son propre logo. S’il chiffre d’affaires et est diffusé sur et celles de Bertelsmann dans la germaniques » dans son pro- aussi La Poste leur achètent des comporte des avantages certains, une dizaine de départements. En presse spécialisée. développer, certaines gramme musical et elle utilise le spots, dont les prix varient autour l’adhésion au GIE a des contraintes. outre, deux de ses dirigeants sont Le texte commun ne marque pas dialecte dans certaines émissions. de 100 francs les 30 secondes ou « A certaines heures, la publicité qui entrés au conseil d’administration un divorce entre les deux parte- de ces radios Avec 15 personnes, elle réalise un 300 francs pour celles qui ont la vient du GIE est pléthorique. Et cela d’Ado FM, une radio destinée aux naires, qui annoncent leur inten- chiffre d’affaires de 6 millions de plus forte audience. Pour la collecte nous empêche d’en prendre sur le 15-24 ans, à laquelle Vibration ap- tion de « renforcer leur coopération prennent des airs francs (915 000 ¤). des quelque 20 % de publicité na- marché local », assure Huguette porte son savoir-faire technique et stratégique dans le marché de l’in- Les décrochages permettent tionale qu’elles diffusent, un grand Monzie, directrice d’ARL. Elle en matière de programmation. formation professionnelle ». Ils «se de petit réseau « Notre perspective est régionale concerteront régulièrement afin de plus que locale. Pour rester indépen- voir en commun les possibilités dant, nous devons conserver un équi- d’acquisition », comme ce fut le « On a récemment renforcé nos libre économique que nous ne pou- cas pour les éditions médicales es- émissions de proximité pour être Des émissions et des flashes en prêt-à-diffuser vons trouver qu’en faisant des pagnoles Doyma en 1998. Déjà al- proche des préoccupations des gens. FAUTE de moyens pour se fabriquer des pro- musical et un service de 23 magazines hebdoma- alliances. Autrement, on risque d’être liés dans le multimédia, Havas et Notamment « La question du jour » grammes sur mesure, certaines radios locales re- daires en quatre langues à 700 radios partenaires à racheté par un grand groupe », ex- Bertelsmann souhaitaient unir consiste en un micro-trottoir sur un courent à une sorte de prêt-à-diffuser. Plusieurs en- travers le monde. plique Jean-Eric Valli, fondateur et leurs forces dans un domaine do- thème d’actualité », explique Frédé- treprises, notamment du service public, ont créé des président de Vibration. Il n’est donc miné par les grands groupes an- ric Guillen, directeur d’antenne de banques de programmes. Elles réalisent des émis- AVEC MENTION DE L’ANNONCEUR pas étonnant que ce champion des glo-saxons et néerlandais Thom- Radio Maritima, qui recueille sions dans lesquelles les radios clientes puisent ce Il existe des stratégies beaucoup plus commer- radios locales voie d’un mauvais son, Reed-Elsevier et Wolters 25,9 % d’audience autour de l’étang dont elles ont envie. Créée en 1996 par Radio-France, ciales qui mêlent chroniques et publicité. Par œil l’irruption du groupe NRJ dans Kluwer. de Berre. Sur un effectif de 19 per- Sophia fournit de la musique, plutôt destinée aux 25- exemple, celle de Seprem Productions, une société ce paysage des radios locales. A Or- Les discussions, qui ont duré sonnes, six journalistes traquent 34 ans, elle propose quotidiennement dix-sept chro- qui se veut « le précurseur du bartering en France ». léans, NRJ a installé, en mai, cinq toute l’année 1998, ont d’abord l’information dans la dizaine de niques (cinéma, voyages, multimédia, voyages, etc.) Le système est le suivant : Seprem productions four- personnes dont deux pour démar- buté sur le périmètre de la société communes du pays martégal. et des journaux et flashes d’information, faits par les nit aux radios des émissions gratuites sur le jardi- cher les annonceurs. Deux journa- à créer ainsi que sur son manage- Dans la plupart de ces radios, les journalistes de FIP, France Musique et France nage, les animaux domestiques, la santé, les fruits et listes font des flashes d’information ment. Des retards ont été accumu- informations de services et l’inter- Culture. Ses 83 clients paient entre 2 000 et légumes, etc., à condition que le nom de l’annonceur et quelques chroniques à la mi- lés pour la valorisation des activité tiennent une grande place. 4 000 francs par mois, selon le bassin de population – Royal Canin, le journal Top Santé, les producteurs journée. « dots » respectives dans la me- Dans la région de Briançon, Alpes 1, desservi. de fruits et légumes ou d’autres – précède et suive la Car, derrière cette bataille pour sure où chacun des deux parte- citée comme exemple d’un succès AFP Audio fournit un service comparable à ses diffusion de la chronique. « Dans toutes les villes de l’audience, il y a celle pour la naires s’est livré à des acquisitions rapide, se plaît à rendre compte de 120 clients, mais le réseau des correspondants de moins de 100 000 habitants, ce sont les radios FM qui conquête du marché publicitaire lo- tout au long de l’année. Ainsi, Ha- la célébration des anniversaires de l’AFP dans le monde lui permet d’être plus complet sont en tête de l’écoute, loin devant les périphériques », cal, qui a crû de 5,7 % en 1998 et sur vas a pris le contrôle du groupe es- ses auditeurs, elle visite les materni- sur l’information internationale. Sur n’importe quel explique Daniel Bourn, directeur général, qui recrute lequel les télévisions locales pour- pagnol Anaya, du groupe français tés et annonce les anniversaires de fait divers à l’autre bout de la planète, l’AFP peut ain- ainsi les annonceurs et alimente quelque 180 radios. raient venir jouer les trouble-fête. L’Etudiant et des éditions médi- mariage. En quelque sorte, elle si diffuser rapidement un reportage. Quant à Radio- cales du Vidal. Pour sa part, Ber- donne du son aux petits événe- France Internationale, elle propose un programme F. Ch. Françoise Chirot telsmann a doublé le volume de son secteur professionnel avec la reprise de l’éditeur spécialisé alle- Télés locales : cinq candidats mand Springer-Verlag. DIFFICULTÉS DE VALORISATION Désormais, la branche profes- sionnelle de Bertelsmann repré- pour quatre villes sente 1,25 milliard de deutsche- CINQ OPÉRATEURS ont déposé dans la capitale de l’Auvergne par marks (641 milliions d’euros), un des dossiers, mardi 23 février, au la Télé locale indépendante (TLI), poids proche de celui d’Havas, es- Conseil supérieur de l’audiovisuel présidée par Jean-Pierre Wagner, timé à 4,23 milliards de francs (CSA) lors de la clôture de l’appel à par ailleurs président du Syndicat (645 millions d’euros). Les diffi- candidatures pour des télévisions national des télévisions locales et cultés à concrétiser une fusion se- locales dans quatre villes. de proximité. Grâce à des fonds raient venues de la valorisation du L’une des réponses les plus spec- provenant de personnes physiques groupe français. Havas Editions taculaires est celle de La Montagne, et avec un budget de 7 millions de Publications (ex-CEP Communica- premier quotidien régional à se francs – dont les deux tiers pro- tion) détient, via les groupes Mo- lancer ainsi dans l’aventure des té- viendraient de la publicité –, il pré- niteur, Tests, France agricole ou lévisions locales. Au moment de voit d’émettre tous les jours de L’Usine nouvelle, une cinquan- son quatre-vingtième anniversaire, 7 heures à 23 heures. taine de titres. La plupart ont été le quoticien clermontois « a sou- acquis de longue date, ce qui les haité élaborer des programmes re- DEUX SOCIÉTÉS À TOURS soumet à une plus-value forte- flétant pleinement la vie des Cler- A Tours, autre ville concernée ment taxée qui minore la valeur montoises et des Clermontois, qui par l’appel à candidatures, La Nou- réelle du pôle par rapport à sa va- constitueront leur “mémoire” en velle République du Centre-Ouest leur comptable. images et qui participeront, à côté n’a pas déposé de dossier. Deux Dans l’attente d’une dérogation des grands médias déjà actifs sur sociétés sont candidates. La SA du traitement fiscal de la part du cette ville, à l’expression de leur di- Centre communication et la SARL ministère français de l’économie et versité et de leur dynamisme ». Les Ouest communication, qui est aus- des finances, les deux parties ont partenaires financiers du quotidien si candidate pour la fréquence des repoussé de deux mois l’échéance dans la Société clermontoise de té- Sables-d’Olonne. Cette société a du calendrier de négociations, ini- lévision devraient être «les déjà obtenu des autorisations tem- tialement prévues à Noël 1998. En chambres consulaires, les grandes poraires pour Télé 102 (Le Monde vain. Ils conservent l’espoir d’arri- banques régionales, des chefs d’en- du 18 décembre). A Luçon (Ven- ver un jour à une entité commune treprise locaux, des sociétés de pro- dée), un seul dossier a été déposé « lorsque ces difficultés auront été duction audiovisuelles ou des socié- par Télé Sud. résolues ». tés d’investissement ». Un autre projet a été déposé F. Ch. Jean-Jacques Bozonnet

DÉPÊCHES a PRESSE : le groupe de presse La CLT-UFA souhaite garder allemand Axel Springer Verlag (qui édite les quotidiens Bild et Die Welt et est présent dans la une part de Premiere chaîne de télévision privée SAT 1) a APRÈS « l’accord de principe » la participation de sa filiale M 6 au vu son bénéfice net bondir de 31 % de Bertelsmann, la CLT-UFA négo- capital du bouquet, la chaîne pri- à 274,9 millions de deutschemarks cie avec Kirch sa sortie du capital vée a constitué avec TF 1 une so- (141 millions d’euros) en 1998 par de Premiere. Toutefois, l’opéra- ciété commune (TCM) pour proté- rapport à l’année précédente, selon teur luxembourgeois veut rester à ger son accès aux catalogues de des chiffres provisoires publiés hauteur de «5% à 10%» dans le films américains. mardi 23 février. Le chiffre d’af- tour de table de la chaîne cryptée Outre un maintien a minima de faires du groupe a augmenté paral- allemande. RTL TV, filiale de la la CLT-UFA dans Premiere, les dis- lèlement de 5 % à 4,79 milliards de CLT-UFA, pourrait porter cette fu- cussions butent sur l’évaluation de deutschemarks (2,46 milliards d’eu- ture participation. Pour la CLT- la chaîne. La valorisation haute est ros). – (AFP.) UFA, le but est « d’éviter que Kirch fixée à 1 454 euros par abonné a TÉLÉVISION : la société des se serve de sa future position mono- (Le Monde du 24 février), tandis journalistes de France 2 demande polistique dans la télévision à péage que la fourchette basse, établie à que l’émission « Direct » « ne soit en Allemagne pour peser sur les stu- 1 137 euros, fait référence au prix pas baptisée “magazine de la rédac- dios américains afin qu’ils vendent choisi pour Premiere lors de la fu- tion” ». Les journalistes protestent les droits de diffusion en clair de sion de la CLT avec la UFA. La ainsi contre le fait que ce magazine, leurs catalogues aux seules chaînes CLT-UFA « dément totalement une dont le premier numéro sera diffu- généralistes du groupe Kirch », qui alliance avec TF 1 ». Un rapproche- sé jeudi 25 février, soit confié à Al- possède déjà les droits cryptés de ment également dénoncé par la bert du Roy, « qui a publiquement toutes les majors américaines. chaîne de Patrick Le Lay. diffamé la rédaction dans la presse », La CLT-UFA a déjà procédé de la lors de sa démission de la direction même manière avec TPS. Grâce à Guy Dutheil de l’information au printemps. LeMonde Job: WMQ2502--0021-0 WAS LMQ2502-21 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1264 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 / 21

EUROPE

ÉCONOMIE

TABLEAU DE BORD FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40

RWWVDUR TISSDPH RPHWDSR

SRRQ RQIP

AFFAIRES de chiffre d’affaires) aux familles TISS Les Etats-Unis nautés européennes. Ces résultats

SPRW RIUT

Verspieren et Du Brusle de Rouvroy THHW s’expliquent par une forte chute

SHSR RHRH

qui en détiennent 85 %. Le prix SVTR s’inquiètent des prix dans le secteur des pro-

INDUSTRIE offert est de 3,24 milliards de francs duits pétroliers raffinés, note Eu- RVTH QWHR

b 35 HEURES : le constructeur (490 millions d’euros) pour 100 %. SUIW rostat.

RTTS QUTV

SSUR de la situation

automobile Renault a proposé,

RRUI QTQP

mardi 23 février, que la réduction b CRÉDIT LYONNAIS : la banque [[[SRPW [[[ [[[au Japon a GRANDE-BRETAGNE : le pre-

PR xF IS tF PR pF PR xF IS tF PR pF du temps de travail passe par neuf publique a adressé une mise en PR xF IS tF PR pF mier ministre, Tony Blair, a esti- jours de repos supplémentaires par garde sur les estimations de LA REPRÉSENTANTE américaine mé, mardi, que l’introduction défi- Indices cours Var. % Var. %

an et par un nouveau calcul du résultats, qui seront présentés le Europe 10 h 15 f se´lection 24/02 23/02 31/12 pour le commerce, Charlene Bars- nitive de l’euro en

± HDQW SDRR temps de travail effectif, ce qui a été 18 mars, émanant de notes internes. EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH QSPRDHV hefsky, a exhorté mardi le Japon à Grande-Bretagne devrait prendre

± QRWRDQU HDPI SDPR jugé insuffisant, voire En 1997, le résultat net consolidé du EUROPE ƒ„yˆˆ SH stimuler son économie dont la si- trois ans à partir du moment où les

± QHVDIR HDIV QDPU « inacceptable », par les syndicats. groupe, avant déduction des EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR tuation devient « plus inquiétante ». Britanniques auront approuvé par

± HDIU RDTV intérêts minoritaires et de la clause EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ PWPDPT Les Etats-Unis « continuent à être référendum une adhésion à l’Union

RPHWDSR HDHR TDUU b ALSTHOM : les chantiers de participative, avait atteint PARIS geg RH exceptionnellement préoccupés par monétaire. Il a répété que la

HDHH FFFF FFFF l’Atlantique à Saint-Nazaire ont 1,853 milliard de francs, ramené à PARIS wshgeg l’incapacité du gouvernement japo- période envisagée pour le référen-

PVPPDPV HDHR TDPS indiqué mardi 24 février qu’ils 357 millions après prise en compte PARIS ƒfp IPH nais à mettre en œuvre pleinement dum était « le début de la prochaine

HDHH FFFF FFFF avaient reçu la commande ferme de de ces deux éléments. PARIS ƒfp PSH des politiques de relance tirée par la législature », prévue au plus tard en

 HDHH FFFF FFFF

deux paquebots de croisière de PARIS ƒigyxh we‚gri demande intérieure ». Madame 2002 (lire page 4).

SRHDVV HDUV HDRU

1 000 cabines (294 mètres de AMSTERDAM eiˆ Barshefsky a également qualifié de a Le déficit commercial britan-

± ± QRQRDRS HDPW PDPV

longueur) pour Royal Caribbean RÉSULTATS BRUXELLES fiv PH « pas tenable » l’excédent commer- nique s’est légèrement contracté

± RWWVDUR HDPP HDHU

Cruises Ltd. a SANOFI : le groupe a annoncé FRANCFORT heˆ QH cial global de l’archipel nippon, qui en décembre, mais sur l’ensemble

TISSDPH IDRI RDTQ

mercredi 24 février un résultat LONDRES p„ƒi IHH a augmenté de 87 % en janvier pour de l’année 1998 l’écart entre les im-

± IHHVSDPH HDRV PDSQ

b AUTOMOBILE : les net en hausse de 10 % en 1998, à MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi atteindre 6,3 milliards de dollars, portations et les exportations est le

QSTVUDHH HDUV IDSP

constructeurs mondiaux ont 2,1 milliards de francs (323 millions MILAN wsf„iv QH estimant que les Etats-Unis «ne plus important jamais enregistré

UITWDRH HDQQ HDIP produit 51,9 millions de voitures d’euros), pour un chiffre d’affaires ZURICH ƒ€s peuvent pas continuer à être les seuls depuis six ans, a annoncé l’Office particulières, utilitaires légers et de 25,8 milliards de francs (3,9 mil- importateurs mondiaux ». Madame des statistiques national (ONS). Il utilitaires lourds en 1998, une baisse liards d’euros). AME´ RIQUES Barshefsky a aussi invité l’Europe s’élève à 7,2 millards de livres. de 2,3 % par rapport à 1997, due « à faire davantage pour stimuler sa a La croissance du PIB du principalement à l’Amérique du Sud a CGU : l’assureur britannique NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR croissance » de manière à absorber Royaume-Uni au quatrième tri-

et à l’Asie, a annoncé mardi né de la fusion entre Commercial plus d’importations du reste du mestre de 1998 reste estimée à

WSRRDRP PQUTDQS

l’Organisation internationale des Union et General Accident a an- IDHW monde. 0,2 % par rapport au troisième tri-

WTRQ PSIH constructeurs automobiles (OICA). noncé mercredi 24 février un bé- IDIW mestre, a annoncé mardi l’ONS,

WRUW PQWU néfice d’exploitation (avant impôt IDIU a INDE : l’économie a connu une alors que les marchés financiers at-

b ALLEMAGNE : le syndicat de la et éléments exceptionnels) en repli croissance de 5,8 % au cours de tendaient une révision à la baisse. WQIR PPVS

métallurgie (IG Metall) du de 38 % à 768 millions de livres IDIS l’année fiscale 1998-99, contre 5 %

WISH PIUQ

Mecklenbourg, un des nouveaux (1,129 milliard d’euros), contre IDIQ l’année précédente, selon des esti- a BCE : Oskar Lafontaine, le mi-

VWVT PHTI

Länder où son application aurait pu 1,238 milliard de livres (1,8 milliard IDII mations officielles publiées mercre- nistre de l’économie allemand, a de

VVPI IWRW

poser problème, a adopté mardi d’euros) un an auparavant. IDHW di. Le gouvernement indien tablait nouveau appelé mardi la Banque

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PR xF IR tF PQ pF PS xF II tF PQ pF 23 février l’accord salarial pilote PT xF IP tF PR pF sur 7 % de croissance pour l’année centrale européenne à assouplir sa conclu la semaine dernière dans le a NATWEST : le bénéfice avant fiscale 1998-99 qui s’achève fin politique monétaire. Soulignant Indices cours Var. % Var. % Bade-Wurtemberg (de l’ordre de impôt de la banque britannique a Ame´rique 10 h 15 f se´lection 23/02 veille 31/12 mars, mais elle a été ralentie par la l’absence de risques inflationnistes,

4 % de hausse sur quatorze mois). atteint 2,1 milliards de livres (3,06 crise en Asie, a-t-il indiqué. il a déclaré : « Il faut agir. La poli- ± WSRRDRP HDHW QDWS E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

milliard d’euros), contre 975 mil- tique monétaire n’est pas neutre vis- ± IPUIDIV HDHV QDRI E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH

lions en 1997. La rentabilité des a ETATS-UNIS : devant la à-vis de la croissance : le mécanisme PQUTDQS IDRU VDQV E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

SERVICES fonds propres atteint 20 % contre commission bancaire du Sénat, des taux d’intérêt peut être, par ± ± TRSRDUR HDUU HDRV TORONTO „ƒi sxhiˆ

b SODEXHO ALLIANCE : le 7,8 % en 1997. Alan Greenspan, le président de la exemple, utilisé pour donner des im- ± VWRQDHH IDRS QIDVP SAO PAULO fy†iƒ€e

groupe français de restauration Réserve fédérale, a estimé que les pulsions à la croissance dans un ± PRQDWV HDHI RDWS fyvƒe

collective et de services table sur a HYPOVEREINSBANK : le bé- fondamentaux de l’économie amé- cadre économique stable. » ± ± QVPDPH IDVQ IIDIQ BUENOS AIRES wi‚†ev

un bénéfice net part du groupe néfice net de la banque bava- ± ricaine étaient « solides » et qu’il n’y IIIDRS IDUS RRDUR SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

± ± QVVWDWV HDPR IVDUU dépassant 820 millions de francs roise, numéro deux allemande, a CARACAS ge€s„ev qixi‚ev avait pas de signe de retour de l’in- a ESPAGNE : le déficit public est (125,01 millions d’euros) pour plus que doublé, à 3,8 milliards de flation pour l’instant, même si tombé à 1,8 % du produit intérieur l’exercice 1998/99 (clos fin août) deutschemarks (1,94 milliard d’eu- l’économie des Etats-Unis demeure brut (PIB) en 1998, contre 2,6 % contre 550 MF (83,85 millions ros en 1998), malgré de fortes pro- ASIE - PACIFIQUE « vulnérable » aux troubles finan- l’année précédente, a indiqué mardi d’euros) en 1997/98, soit une hausse visions liées à des risques immobi- ciers internationaux. La croissance un communiqué du ministère de de 49 %, a annoncé mardi 23 février liers dans les régions de l’ex-RDA. TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng ¤URO / YEN du produit intérieur brut va pro- l’économie. Pour 1999, le gouverne-

son PDG Pierre Bellon. gresser à un rythme plus lent cette ment table sur un déficit public re- IRQSSDRS IQQDQQ

a IBERIA : la compagnie aé- WTUUDSU année, de 2,5 % à 3 %, selon lui (lire présentant 1,6 % du PIB. ISPHU IRP

b AIR AFRIQUE : la compagnie rienne espagnole a annoncé mar- IHUUV page 19).

IRVQV IQW

aérienne multinationale n’est pas di 23 février un bénéfice net IHRQW a L’indice de confiance des a DANEMARK : 13 % des emplois

IRRTW IQS

menacée de faillite mais doit être consolidé de 37,2 milliards de pe- IHHWW consommateurs dans les condi- vacants au Danemark demeurent

IRHWW IQP

« rapidement privatisée », a déclaré setas (223 millions d’euros) en WUSW tions présentes et les perspectives inoccupés en raison, notamment,

IQUQH IPV à l’AFP son directeur général, Sir 1998, en hausse de 117,5 % par rap- WRIW de l’économie américaine, établi du manque de main-d’œuvre quali-

Harry Tirvengadum. Le port à 1997. Le 12 février, Iberia a par le Conference Board, a aug- fiée dans le secteur privé, selon une IQQTH IPS

transporteur doit comparaître vendu 9 % de son capital à British [[[WHUW [[[ [[[menté de 3,2 % en février compara- enquête publiée par la direction du

PR xF IR tF PR pF PT xF IP tF PR pF

mercredi 3 mars devant le tribunal Airways (BA) et 1 % à American PT xF II tF PR pF tivement à janvier, a annoncé l’ins- marché du travail, publiée mardi. de commerce de Paris pour un litige Airlines ans le cadre de sa privati- Indices cours Var. % Var. % titut de conjoncture privé de New a BRÉSIL : l’inflation entre le Zone Asie 10 h 15 f

qui l’oppose à ses créanciers. sation. se´lection 24/02 23/02 31/12 York. 11 janvier et le 10 février s’est éta-

± IRQSSDRS I QDUI

TOKYO xsuuis PPS blie à 2,64 % selon les calculs de

± WTUUDSU PDSV QDTW

a SABENA : le transporteur aé- HONGKONG rexq ƒixq a UNION EUROPENNE : les prix à l’Institut brésilien d’économie de la

HDHH FFFF IDQI

FINANCE ronautique belge a renoué en SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ la production industrielle ont fondation Getulio Vargas rendus

± ± SUDSP HDRS IIDRQ

b SWISS LIFE : la filiale française 1998 avec les bénéfices, avec un ré- SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ baissé de 2,2 % en décembre 1998 publics mardi. La veille, le ministre

PWQRDSH HDQT RDQH

de l’assureur suisse a annoncé sultat net positif de 17,4 millions SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ par rapport à décembre 1997 et de brésilien de l’économie, Pedro Ma-

± PRDPS HDVQ SDSU

mercredi 24 février le rachat de d’euros, contre une perte de BANGKOK ƒi„ 2,5 % dans la zone euro, selon les lan, avait estimé que l’inflation an-

QPVWDPP HDIT UDTS

l’assureur français Lloyd 63 millions d’euros l’année précé- BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ données publiées mardi par Euros- nuelle du pays atteindrait 12 % en

±

PPHTDPP IDPT TDVP Continental (2,9 milliards de francs dente. WELLINGTON xƒiERH tat, l’Office statistique des Commu- 1999.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 23/02

¤ HDISPRS UDRQRR FRANC...... TDSSWSU URO ...... COURONNE DANOISE.

QDQSQVS VDTURS

Action Volkswagen PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVE´GIENNE QDQVUUR VDWHVS

Bénéfices records pour LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUE´DOISE ...... QDWRPQV QUDVRU IDTTQVT `

en euros à Francfort LA BOURSE de Paris a entamé la APRÈS les déclarations d’Alan PESETA ESPAG. (100).... PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

QDPUIWH IDUIRS

séance du mercredi 24 février sur Greenspan, le président de la Ré- ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDTRPQ

Volkswagen en 1998 66,94 SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN .... VDQPVWR PDHQWH 80 un recul, l’indice CAC 40 s’inscri- serve fédérale, la Bourse améri- PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NE´O-ZE´LAND

le 23 févr. PDWUTTH QPQDIH

VOLKSWAGEN vole de record en vant en baisse de 0,31 %, à caine est finalement restée stable FLORIN NE´ERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NE´ERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU PRWDWH

4 194,91 points. Mardi, après une mardi 24 février. L’indice Dow FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS .. IDIHQPR RDPRHV record. Après avoir déjà réalisé les 75 MARKKA ...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... plus gros bénéfices de son histoire baisse suscitée par les déclarations Jones vedette a terminé sur une d’Alan Greenspan, le président de baisse de 0,09 % à 9 544,42 points, en 1997, le constructeur allemand a 70 Cours de change croise´s réédité l’exploit pour 1998 en an- la Réserve fédérale américaine, sur tandis que l’indice composite de la nonçant, mardi 23 février, 1,15 mil- les risques menaçant Wall Street, Bourse électronique Nasdaq a ga- Cours Cours Cours Cours Cours Cours 65 24/02 10 h 15 f ¤

liard d’euros (7,54 milliards de la Bourse de Paris avait terminé la gné 1,47 %, à 2 376,37 points. DOLLAR YEN(100) URO FRANC LIVRE FR. S. DOLLAR ...... FFFF HDVPQWQ IDHWVSS HDITUSR IDTHUIH HDTWHPS

francs) de résultat net, en hausse de séance sur une note très ferme.

60 YEN ...... IPIDQUHHH FFFF IQQDQQHHH PHDQSSHH IWSDIUHHH VQDVISHH

65 %. L’indice CAC 40 avait fini sur un ¤URO...... HDWIHPW HDUSHHP FFFF HDISPRS IDRTQSS HDTPVPS TAUX FRANC...... SDWTVUH RDWIIVS TDSSWSU FFFF WDSWRHH RDIIWTH

C’est la quatrième année consé- 55 gain de 1,01 %, à 4 207,95 points.

cutive que le constructeur de LES MARCHÉS obligataires LIVRE...... HDTPPPR HDSIPQS HDTVQPS HDIHRPS FFFF HDRPWRH étaient mal orientés mercredi FRANC SUISSE ...... IDRRVUS IDIWQHS IDSWISS HDPRPUH PDQPVVS FFFF Wolfsburg (Basse-Saxe) améliore 50 ses résultats. Le chiffre d’affaires du FRANCFORT 23 février. Le rendement des obli- LA BOURSE allemande était gations du Trésor français s’inscri- groupe s’est par ailleurs établi à 45 Taux d’inte´reˆt(%) Matif 68,62 milliards d’euros (450 mil- stable, mercredi 24 février, en dé- vaient à 3,96 %. Les investisseurs AS O N D J F Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier liards de francs) en 1998, en pro- but de séance. L’indice DAX pro- redoutent un durcissement de la Taux 23/02 f Cours 10 h 15 f 1998 99 j. j. 3 mois 10 ans 30ans 24/02 prix prix

gressait légèrement de O,O2 %, à politique monétaire de la banque Notionnel 5,5 PDWH QDWR RDVI

gression de 18,5 % par rapport à FRANCE ...... QDHS

Source : Bloomberg

IIIDSU IIIDTQ

MARS 99...... QVHH QDIP QDVS RDUV

1997. 5 013,48 points. Mardi, la Bourse centrale américaine. Outre-Atlan- ALLEMAGNE .. Q

SDPS RDRH RDQQ

Avec près de 4,75 millions de véhi- tion à prix d’or de trois marques de de Francfort avait franchi le seuil tique, le marché obligataire a été GDE-BRETAG. SDVI Euribor 3 mois

URW WTDWT WTDWU QDHP RDHV S ITALIE...... FFFF MARS 99......

HDIR IDUS FFFF cules livrés l’année dernière, Volks- luxe : Bugatti, Lamborghini et des 5 000 points, l’indice vedette pénalisé par un mouvement ven- JAPON...... HDIU

RDTS SDHW SDRP

wagen passerait au troisième rang Rolls-Royce, qui sera rétrocédée à DAX progressant de 2,56 %, à deur. L’obligation à trente ans du E´TATS-UNIS... RDTT

IDIQ PDQU QDVQ

mondial, doublant ainsi Toyota et BMW en 2003. 5 012,6 points. Trésor américain a perdu 31 cen- SUISSE...... IDIP Pe´trole QDHQ QDWS RDVP PAYS-BAS...... QDIV se positionnant derrière les deux La direction de Volkswagen, dans tièmes, à 97,14, en fin de séance. Cours Var. % géants américains, General Motors un communiqué publié mardi Evoluant à l’inverse du prix, le taux En dollars f 23/02 veille

LONDRES de rendement de la ligne à Matie`res premie`res FFFF et Ford. 23 février, s’est cependant déclarée BRENT (LONDRES) ...... IHDWR

FFFF

La part du marché mondial du plus pessimiste pour 1999, jugeant LA BOURSE de Londres a clôturé trente ans, principale référence, a WTI (NEW YORK) ...... IIDWT

Cours Var. % ± HDPW LIGHT SWEET CRUDE .... IIDWP groupe est passée de 10,4 % à une nouvelle amélioration des ré- la séance du mardi 23 février en fini à 5,413 %, contre 5,349 %, lundi En dollars f 23/02 veille

11,4 %, toutes les marques du sultats « difficilement réalisable au forte hausse, dopée par les gains en clôture. ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

HDIV

groupe (Volkswagen, Audi, Seat et vu de la situation actuelle », compte des valeurs du secteur bancaire et CUIVRE 3 MOIS...... IQWRDS Or

HDQH

Skoda) concourant à l’augmenta- tenu de la crise qui sévit sur le mar- ignorant la baisse de Wall Street ALUMINIUM 3 MOIS ...... IIVTDS ± HDSV PLOMB 3 MOIS ...... SIV

MONNAIES Cours Var % FFFF SPVH ¤

tion de ses ventes. Volkswagen a ché automobile. Ainsi, au mois de dans l’après-midi. L’indice Footsie ETAIN 3 MOIS ...... En uros f 23/02 22/02

± HDTQ

toutefois rencontré des difficultés janvier 1999, toutes les marques du des cent principales valeurs a clô- L’EURO montrait de nouveaux ZINC 3 MOIS...... IHQQDS

± IDRQ

OR FIN KILO BARRE ...... VPTH

HDPH

NICKEL 3 MOIS ...... RWPH

± IDQH

en Amérique du Sud, où ses résul- groupe, à l’exception notable de turé en hausse de 1,4 %, à signes de faiblesse mercredi matin OR FIN LINGOT...... VQVH

ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

tats commerciaux ont sensiblement Volkswagen, ont enregistré un re- 6 155,2 points, enregistrant un face au dollar dans les premières ONCE D’OR (LO) $ ...... PVSDUS ±

HDIV

ARGENT A TERME ...... SDST

± I PIE`CE FRANCE 20 F...... RWDRH

HDTI

nouveau record absolu. transactions sur le marché euro- PLATINE A TERME ...... VPHWSDPV reculé. cul de leurs ventes par rapport à la ± PDQU PIE`CE SUISSE 20 F...... RWDRH

´ C IDTR

Le premier constructeur automo- même période de 1997. A l’ouver- péen. Il s’échangeait à 1,0965 dollar, GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 F . RWDSH

±

HDIH ´ PSIDS ± HDIH

bile européen a par ailleurs créé ture de la Bourse de Francfort, mer- contre 1,1005 dollar la veille. Face BLE (CHICAGO)...... PIE`CE 10 DOLLARS US ... PSWDPS ± C PIRDUS HDIP HDRT

TOKYO MAI¨S (CHICAGO)...... PIE`CE 20 DOLLARS US ... RQQ ± IPTDU HDIT FFFF quelque 18 000 emplois à travers le credi 24 février, le titre Volkswagen au yen, l’euro perdait également du SOJA TOURTEAU (CHG.). PIE`CE 50 PESOS MEX...... QIRDPS

monde en 1998, portant ses effec- était en baisse de 4,74 %, à 62,2 eu- LA BOURSE de Tokyo a terminé terrain, à 133,09 yens contre 133,55 SOFTS $/TONNE

HDRT

tifs à la fin de l’année à près de ros, contre 66,94 euros la veille. en baisse mercredi. L’indice Nikkei yens mardi. Le billet vert est stable CACAO (NEW YORK)...... IQHS

FFFF CAFE´ (LONDRES) ...... IUIV Cotations, graphiques et indices en temps

298 000 salariés. Cette année a été a cédé 1 %, pour finir à face au yen, à 121,39 yens contre FFFF SUCRE BLANC (PARIS) ... PQQ re´elsurlesiteWebdu«Monde». également marquée par l’acquisi- Stéphane Lauer 14 355,45 points. 121,36 yens mardi soir. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ2502--0022-0 WAS LMQ2502-22 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1265 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QSPRDHV

VALEURS EUROPE´ENNES PWPDPT

QIS QTVS

QRQP b Bayer a grimpé de 6,6 % mardi b Ciba Speciality Chemicals a per- PWR PWPDUT QSQUDVI

PWPDPT

QSPRDHV QIUV 23 % février, à 32,25 euros. La mai- du mardi 3,9 %, à 110 francs suisses. PUQ

QRISDSP PVSDWW PWPS son de titres Dresdner Kleinwort Le groupe chimique a annoncé que PSQ

Benson recommande à l’achat les son profit a baissé plus que prévu au PVWDSW PVRDRR PTUP PQP QRUHDVW

actions du deuxième allemand après second semestre 1998. QQVHDRR

PRIW

leur récente baisse. b National Westminster Bank a PIP [[[[[[[[ [[[[[[[[

   †F t†vww PR pi†F PT ey „ PR pi†F t†vww b British Gas a progressé de 1,4 % gagné 4,3 % mardi, à 1 329 pence. La T we‚ƒ PU ey „ PR pi mardi en clôture, à 366,5 euros. La troisième banque par son bilan a in-

e e e ± IDSQ IDPW iƒ IHDWS FFFF p‚ TW FFFF ƒi UDVT FFFF compagnie a vu son bénéfice net diqué que son bénéfice avait plus BENETTON GROUP s„ VALLEHERMOSO SIDEL /RM GAMBRO -A-

C VDPV FFFF qf SDTU FFFF qf QDTI IDPR ƒi UDWI FFFF augmenter de 6,9 pence par action que doublé en 1998. BERKELEY GROUP qf WOOLWICH PLC BTR SIEBE GAMBRO -B-

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au quatrième trimestre. b Nokia a progressé de 5,5 %, à BRITISH AIRWAYS qf f DJ E STOXX FINS P SITA /RM GETRONICS

± IDTW FFFF ƒi IIDST FFFF hu QHDWR HDRQ BRYANT GROUP PL qf SKF -A- GN GREAT NORDIC

b British Sky Broadcasting Group 126,5 euros. Le numéro un mondial e e ± RP FFFF ƒi IPDIP FFFF ps QI HDTR CHARGEURS RM p‚ SKF -B- INSTRUMENTARIUM

e ± VW FFFF hu QHDSQ HDRR q‚ STDRS FFFF

a bondi de 3,5 % mardi, à 536,75 eu- du téléphone mobile va commercia- CLUB MED. /RM p‚ ALIMENTATION ET BOISSON SOPHUS BEREND - INTRACOM N

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ros. Le deuxième groupe de télévi- liser le premier téléphone portable COATS VIYELLA qf SOPHUS BERENDS KON. PHILIPS EL

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sion payante en Europe serait en dis- capable de surfer sur Internet. ASSOCIATE BRIT qf

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COURTAULDS TEXT qf SULZER FRAT.SA1 MISYS

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cussion avec son rival français, Canal b SAP a bondi mardi de 6 %, à DT.LUFTHANSA N hi SVEDALA NERA ASA

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Plus, pour une possible fusion, selon 310 euros. Le numéro un mondial e

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le Wall Street Journal de mardi. Les des logiciels pour entreprises a bé- e BRAU-UNION e„ e ± IDP FFFF xy QPDIT FFFF ps IPRDT HDQP

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deux compagnies ont refusé de néficié de la hausse du marché amé- e CADBURY SCHWEPP qf RDU FFFF xy IWDTH FFFF qf TDHV FFFF

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commenter ces informations. ricain Nasdaq enregistrée lundi. G WIMPEY PLC qf UNITOR OCE

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±

HDWW IDWV

CIR s„

e

C e

xv IVDU HDVI ± ps PH FFFF gr IHWHDTR HDTQ

qf TDVH FFFF ISDSS FFFF

ABN AMRO HOLDIN e ORION B ABB BADEN SKANDIA FOERSAE ƒi NATIONAL GRID G

RRP FFFF

D’IETEREN SA fi

C e

qf ISDSS HDTU ± C p‚ RQ FFFF gr RRVDUW HDPV

qf UDSP HDPH UDPI FFFF

ALLIED IRISH BA e RHONE POUL./RM ADECCO CHESEREX STOREBRAND xy NATIONAL POWER

RHDPI FFFF

GAZ ET EAUX /RM p‚

e

WRDHW FFFF q‚ e gr ITIWTDSU FFFF p‚ PQDU FFFF ±

± e„ IRU HDQR THQDTI HDTP

ALPHA CREDIT BA e ROCHE HOLDING ALSTOM SWISS LIFE BR gr OESTERR ELEKTR

IUPDS FFFF

GBL fi

e C

iƒ PP FFFF gr IISIIDPP HDIR gr IHISDRP FFFF qf IIDUR FFFF IUTDPI FFFF

ARGENTARIA R ROCHE HOLDING G ALUSUISSE LON G TOPDANMARK AS hu POWERGEN

UDSP FFFF

GENL ELECTR CO qf

e e

IVDRS FFFF €„ e C p‚ ITPDI FFFF qf QDVT FFFF

hi QWDT HDTR PQDSR FFFF

BPINTOMAYORR e SANOFI /RM ASSOC BR PORTS TRYG-BALTICA hu RWE

UHDV FFFF

GEVAERT fi

e e C

€„ IHDQ FFFF hi IIV HDQR ƒi PPDWT FFFF C

qf VDUV FFFF TIRDVW HDIH

BANCO ESSI R e SCHERING AG ATLAS COPCO -A- ZURICH ALLIED N gr SCOT POWER

±

PWDSS IDQR

HAGEMEYER NV xv

e ±

e„ SHDTR HDTW

qf IQDIV FFFF ƒi PPDTU FFFF

C

qf IQDWQ FFFF HDVH

BANK AG SMITHKLINE BEEC ATLAS COPCO -B- f DJ E STOXX INSU P QRR SEVERN TRENT

C PDPP HDTU

INCHCAPE PLC qf

IWDSU FFFF qf e

IWP FFFF

BANK OF SUEZ LYON EAUX/ p‚

 @€u˜li™iteA QUDQV FFFF

INVESTOR -A- ƒi

q‚ QVDPP FFFF PRDPS FFFF

BANK OF PIRAEUS SYDKRAFT -A- ƒi

QVDIU FFFF

INVESTOR -B- ƒi

e

iƒ QQDU FFFF

IVDQH FFFF

BANKINTER R MEDIAS SYDKRAFT -C- ƒi

ITDQU FFFF

KVAERNER -A- xy

qf PSDIS FFFF

ISDSR FFFF

BARCLAYS PLC THAMES WATER qf qf UDVU FFFF

IQDPT FFFF

KVAERNER -B- xy BSKYBGROUP

e ±

RVDHS PDSR hi e

IUH FFFF

BAYR.HYPO-U.VER e TRACTEBEL fi PWQDV FFFF e p‚

IWU FFFF

LVMH / RM p‚ CANAL PLUS /RM

e C

SDRR HDUR s„ e

ISDHU FFFF

BCA FIDEURAM UNION EL.-FENOS iƒ qf WDHP FFFF

IQDHT FFFF

MYTILINEOS HOLD q‚ CARLTON COMMUNI

e ±

s„ RDWP IDPH

IPDPW FFFF

BCA INTESA e UNITED UTILITIE qf C xv IS HDQQ

QHDVR FFFF

NORSK HYDRO xy ELSEVIER

e ±

IDQW IDRP s„ e C

RVV IDQI

BCA ROMA e VIAG hi p‚ IUVDV FFFF

C IHTDHW PDPU

OERLIKON-BUEHRL gr HAVAS ADVERTISI

e

IQDSQ FFFF iƒ e

PRR FFFF

BCO BILBAO VIZC e VIVENDI/RM p‚ s‚ QDQS FFFF

IPDTP FFFF

ORKLA -A- xy INDEPENDENT NEW

e

iƒ IHDWQ FFFF

BCO CENTRAL HIS e f DJ E STOXX PO SUP P QQUDTU FFFF p‚ QTDS FFFF

IHDVW FFFF

ORKLA -B- xy LAGARDERE SCA N

e

TIDTS FFFF

BCO POPULAR ESP iƒ e ± VDQ HDUP e s„

QUDQ FFFF

SONAE INVESTIME €„ MEDIASET

e

IVDIV FFFF

BCO SANTANDER iƒ

PHDHI FFFF e qf C

SH PDRT

VEBA AG hi PEARSON

e PTDTS FFFF

BCP REG €„

qf WDIP FFFF

C HDQW

f DJ E STOXX CONG P PPTDI REED INTERNATIO

e USDS FFFF

BNP /RM p‚ IPDVV FFFF

REUTERS GROUP qf

e

UVDV FFFF

CCF /RM p‚

IHDVR FFFF

SCHIBSTED xy EURO

QDRR FFFF

CHRISTIANIA BK xy ´ ´ e ITS FFFF

TELECOMMUNICATIONS TF1 p‚ ______

e

± SDV IDVT

COMIT s„

WDTP FFFF

UNITED NEWS & M qf

ISDVQ FFFF

BRITISH TELECOM qf

IHIDSP FFFF

COMM.BANK OF GR q‚ e C

IUPDIS IDST

WOLTERS KLUWER xv NOUVEAU

IPDQQ FFFF

e CABLE & WIRELES qf C

PSDV IDSU

COMMERZBANK hi

TDWP FFFF

e WPP GROUP qf

± RHDS PDHT

DEUTSCHE TELEKO hi

C

IHVDWS HDTP

DEN DANSKE BK hu ´

C

HDRT

f DJ E STOXX MEDIA P QPQDWQ MARCHE

WUDIH FFFF

EUROPOLITAN HLD ƒi

QDPW FFFF

DEN NORSKE BANK xy

e VQDT FFFF

e FRANCE TELECOM p‚ C RVDS PDVT

DEUTSCHE BANK A hi Cours % Var.

PQDVQ FFFF

e HELLENIC TELE ( q‚ 24/02 10 h 34 f ¤

IQWDU FFFF

DEXIA CC fi en uros veille

e BIENS DE CONSOMMATION

± RSDUS IDPW

e KONINKLIJKE KPN xv

IPR FFFF

DEXIA FCE RM p‚

e e C xv QSDRS HDPV

RSDSS FFFF

e PORTUGAL TELECO €„ AHOLD C

QQDR HDWI

DRESDNER BK AG hi AMSTERDAM

qf PDIW FFFF

± QQSDQR HDUR

SWISSCOM N gr ASDA GROUP PLC

TTDPU FFFF

ERGO BANK q‚ ± PUDR

AIRSPRAY NV IDUW

q‚ IWDWT FFFF

IISDHI FFFF

e TELE DANMARK hu ATHENS MEDICAL

SUS FFFF

FIRST AUSTRIAN e„

FFFF

e ANTONOV HDVR

e ± e„ TTDU HDRS

IUHDP FFFF

TELECEL €„ AUSTRIA TABAK A

PPDII FFFF

FOERENINGSSB A ƒi

C

ISDHS

e e C/TAC HDTU hi TU FFFF

± WDRV HDVR

TELECOM ITALIA s„ BEIERSDORF AG

VDUH FFFF

FOKUS BK xy

FFFF

e e CARDIO CONTROL WDI p‚ SRDI FFFF C

TDQU SDWW

TELECOM ITALIA s„ BIC /RM

IIDQT FFFF

HALIFAX qf

± ISDT

e CSS HDTR qf VDQU FFFF

RIDW FFFF

TELEFONICA iƒ BRIT AMER TOBAC

PRDIW FFFF

HSBC HOLDS qf ±

UDTS

e e HITT NV HDTS C p‚ VTDS FFFF

TDPU IDUW

e TIM s„ CASINO GP /RM

s„ FFFF FFFF QVDTR FFFF q‚ UDIP FFFF

IMI ZENECA GROUP qf ATTICA ENTR SA

FFFF

INNOCONCEPTS NV IVDW

± gr IQWRDTQ IDQQ ±

IUDIR HDRQ

VODAFONE GROUP qf CFR UNITS -A-

C

q‚ RTDUQ FFFF RHQDPW HDIH IHDTR FFFF

IONIAN BK REG.S f DJ E STOXX PHAR P BAA qf

FFFF

e NEDGRAPHICS HOLD ITDQ

p‚ SHU FFFF ±

IDIR

f DJ E STOXX TCOM P TWTDSI CPT MODERNES /R

hu UTDTU FFFF SDSW FFFF

JYSKE BANK REG BBA GROUP PLC qf FFFF

e POLYDOC IDW

VVDP FFFF

DELHAIZE fi

hu RRDQW FFFF IPDIH FFFF

KAPITAL HOLDING xy

BERGESEN C

UIDW

e PROLION HOLDING HDST

QRW FFFF

e ESSILOR INTL /R p‚

UIDW FFFF fi ´

IUDPW FFFF

KBC BANCASSURAN xy

BONHEUR ± VDV

ENERGIE e RING ROSA IDIP TVS FFFF

CONSTRUCTION ETS COLRUYT fi

qf IQDQW FFFF e

QI FFFF

LLOYDS TSB CMB fi FFFF

RING ROSA WT IDQS

xy TDQR FFFF

PDIT FFFF

AKER MARITIME FYFFES qf

ITDVI FFFF

e hu

C AALBORG PORTLAN

ps SDRS PDVQ

PDIQ FFFF MERITA qf

C

HDQQ

COOKSON GROUP P e UCC HOLDING NV IS ± qf SDQI IDQU

QUDTS FFFF

e BG GIB fi

SUDTS FFFF

ACCIONA iƒ

q‚ SUDPT FFFF

SPQQDII FFFF

NAT BANK DAMPSKIBS -A- hu

qf IPDSS FFFF

PTDPS FFFF

e BP AMOCO GOODYS q‚

IQDP FFFF

e ACESA REG iƒ

p‚ SPDSS FFFF

± SSVPDIT IDIW

NATEXIS DAMPSKIBS -B- hu

qf IPDHR FFFF

IHDTU FFFF

BURMAH CASTROL IMPERIAL TOBACC qf

IIDQW FFFF

AKTOR SA q‚

qf IWDTQ FFFF

VIRSDWV FFFF NATL WESTM BK hu

e DAMSKIBS SVEND e BRUXELLES

iƒ QQDRW FFFF

IPDU FFFF

e CESPA KESKO OY ps

IQDU FFFF

ASKO OY ps

ƒi SDTI FFFF

NORDBANKEN HOLD C

IDUU PDST

e DELTA PLC qf e fi IHV FFFF IDTR FFFF

THUDS FFFF

e ELECTRAFINA L’OREAL /RM p‚ ENVIPCO HLD CT

PQDIS FFFF

e AUMAR iƒ

TPDV FFFF

OBERBANK e„ TDII FFFF

e DET SONDENFJ NO xy e p‚ WRDP FFFF IUDQU FFFF

IWDR FFFF

e ELF AQUITAINE / MODELO CONTINEN €„ FARDEM ABC

±

UDHT HDPV

e AUTOSTRADE s„

±

PPDW IDHV

ROLO BANCA 1473 s„

SDRI FFFF

e ELECTROCOMPONEN qf

±

s„ SDPV PDRH RDTR FFFF

IQDQQ FFFF

e ENI PAPASTRATOS CIG q‚ INTERNOC HLD

±

RDWP IDPH

BCA INTESA s„

IVDPW FFFF

qf e

ROYAL BK SCOTL C

TVDS HDUR

EQUANT NV hi e qf QDSP FFFF IQDV FFFF

TIH FFFF

ENTERPRISE OIL PROMODES /RM p‚ INTL BRACHYTHER B C

IDPR QDUH

BICC PLC qf

IHDQQ FFFF

S-E-BANKEN -A- ƒi e ±

PU IDVP

FINNLINES ps

C UDWW FFFF

xy TDIU FFFF

IPDVH IDIT

e F.OLSEN ENERGY RECKITT & COLMA qf LINK SOFTWARE B

±

IUDS IDWT

e BILFINGER & BER hi

ITH FFFF

SPAREBANKEN NOR xv ±

PDQP IDPS

FKI qf

qf IDTP FFFF PDTT FFFF

QDWU FFFF

LASMO SAFEWAY qf PAYTON PLANAR

RDSV FFFF

e BLUE CIRCLE IND qf

IQT FFFF

STE GENERAL-A-/ p‚

IWDHS FFFF

FLS IND.B hu

xy HDIV FFFF U FFFF ±

SDQH HDSS

e OCEAN RIG SAINSBURY J. PL qf SYNERGIA

PRSDI FFFF

BOUYGUES /RM p‚

QQDRH FFFF

SV HANDBK -A- ƒi e

C

QWDPW HDIV

e FLUGHAFEN WIEN e„ e ± e„ VQDSS HDUU

SR FFFF

OMV AG SEITA /RM p‚

QDPS FFFF

BPB qf

±

PVWDSV HDSR

UBS REG gr

IPDPR FFFF

e GKN qf

fi RPIDV FFFF

± PDTQ HDST

PETROFINA SA BR SMITH & NEPHEW qf

PDHS FFFF

e CARADON qf

±

RDT PDIQ

UNICREDITO ITAL s„

PDTT FFFF

GLYNWED INTL PL qf

xy IHDUV FFFF

QDSV FFFF

e PETROLEUM GEO-S STAGECOACH HLDG qf FRANCFORT

fi VQDW FFFF

C CBR

TSDQU HDRI

UNIDANMARK -A- hu

VDUU FFFF

e HALKOR q‚ e

p‚ URDT FFFF

PHDUP FFFF

PRIMAGAZ /RM TABACALERA REG iƒ ± IQV IDTR

SDHV FFFF

CHARTER qf 1&1AG&CO.KGAA

RI FFFF

XIOSBANK q‚

UDQT FFFF

HANSON PLC qf e

C xy SDIW FFFF

QDW IDQH

PROSAFE TAMRO ps e ± PIV HDIR

PSDP FFFF €„ AIXTRON

C CIMPOR SGPS R

HDQH

f DJ E STOXX BANK P PTRDPW

VDIU FFFF

e HAYS qf

iƒ RVDS FFFF

PDHT FFFF

REPSOL TESCO PLC qf e ±

TT IDRW

IUT FFFF

COLAS /RM p‚ AUGUSTA BETEILIGUN

e

± SIDW HDTU

e hi e ±

HEIDELBERGER DR C xv QWDQ HDPS

PWDT HDTV

ROYAL DUTCH CO xv

TNT POST GROEP C QPDQS IDUQ ITDPR FFFF

CRH PLC qf BB BIOTECH ZT-D

q‚ IWDII FFFF

C UDUV FFFF

xy HELLAS CAN SA P HDIR

SAGA PETROLEUM f SHPDUQ e DJ E STOXX N CY G P C IUDQ HDPW

RWDSS FFFF

CRISTALERIA ESP iƒ BB MEDTECH ZT-D

e

C

QDIS IDPW

e s„

±

QDP IDPQ

e SAIPEM s„ IFIL FFFF PRODUITS DE BASE VH QSDV FFFF

DRAGADOS CONSTR iƒ BERTRANDT AG

qf QDQI FFFF

RDWI FFFF

SHELL TRANSP & qf IMI PLC

e ± R PIDT

TR FFFF

e FOM CON CONTRAT iƒ BETA SYSTEMS SOFTW

FFFF FFFF

ACERINOX REG iƒ

±

hu SSDVP HDTV

TDVH FFFF

e SMEDVIG -A- xy ISS INTL SERV-B COMMERCE DISTRIBUTION ISH FFFF

VQ FFFF

GROUPE GTM p‚ CE COMPUTER EQUIPM

STDWP FFFF

ALUMINIUM GREEC q‚

e hu WUDSP FFFF

WU FFFF

TOTAL /RM p‚ KOEBENHAVN LUFT

e ± PRH QDTI qf PDSW FFFF SWDT FFFF

HEIDELBERGER ZE hi ARCADIA GRP CE CONSUMER ELECTR IDTV FFFF

ARJO WIGGINS AP qf e C

xv IHDSS IDRR

±

HDII

f PPUDWQ KON.NEDLLOYD DJ E STOXX ENGY P C

IDIQ PTV qf IRDPU FFFF WDIH FFFF

HELL.TECHNODO.R q‚ BOOTS CO PLC CENIT SYSTEMHAUS ITDIT FFFF

ASSIDOMAEN AB ƒi e

IHT FFFF

KONE B ps e

± IUT IDTV p‚ TPU FFFF PHDSH FFFF

HERACLES GENL R q‚ CARREFOUR /RM DRILLISCH QDRH FFFF

AVESTA ƒi e

RTDRS FFFF

LAHMEYER hi e

e ± C QUS IDUH p‚ IWS FFFF QP PDVW

e HOCHTIEF ESSEN hi CASTO.DUBOIS /R EDEL MUSIC E 98 QVH FFFF

BEKAERT fi e

IWW FFFF

LEGRAND /RM p‚ e

VU FFFF

PIDVW FFFF SERVICES FINANCIERS iƒ PPVDUV FFFF

HOLDERBANK FINA gr CENTROS COMER P ELSA RDRT FFFF

BILTON qf

IHDVR FFFF

LEIF HOEGH xy e

± PDPP VVH

iƒ PUDI FFFF ± WRQDQR IDSI

e gr EM.TV & MERCHANDI C HOLDERBANK FINA CONTINENTE

RQDU PDQU qf WDRH FFFF

BOEHLER-UDDEHOL e„ 3I

e

C

RWQ QDQS

LINDE AG hi

e C HDPW QRDT

qf ITDHU FFFF IHTDV FFFF

p‚ e DIXONS GROUP PL EUROMICRON

± IMETAL /RM

IDUV HDVP fi UIDP FFFF

BRITISH STEEL qf ALMANIJ

e

±

PRU IDWV

MAN AG hi e

e ± PPDVS IDSI ±

hi SHDS IDWR ± IHDQS PDVP

e ITALCEMENTI s„ GEHE AG GRAPHISOFT NV

ITDPS FFFF q‚ RIDIT FFFF

BUHRMANN NV xv ALPHA FINANCE

e

±

IPTDU HDPR

MANNESMANN AG hi

e ± IUS PDUV

qf IIDHS FFFF ± RDRS IDII

ITALCEMENTI RNC s„ GREAT UNIV STOR HOEFT & WESSEL

QDQI FFFF qf VDUU FFFF

BUNZL PLC qf AMVESCAP

e

±

ITDPS HDWI

e METALLGESELLSCH hi e IPT FFFF

p‚ IIS FFFF VR FFFF e p‚ e GUILBERT /RM HUNZINGER INFORMAT

± LAFARGE /RM SDIS PDPV p‚ IPWDR FFFF

CART.BURGO s„ BAIL INVEST /RM

e

ps ITDP FFFF

METRA A ± QHP QDPI

ƒi UHDPU FFFF UDHV FFFF

e q‚ e INFOMATEC C MICHANIKI REG. HENNES & MAURIT QPDP HDQI €„ QPDIQ FFFF

DEGUSSA-HUELS hi BPI-SGPS N

± QDHT HDWS

qf e

e MORGAN CRUCIBLE ± C IQV PDVP

€„ QUDIQ FFFF UDV IDQH

PARTEK ps JERONIMO MARTIN INTERSHOP COMMUNIC IPDQR FFFF qf UDPH FFFF

ELKEM ASA, OSLO xy BRITISH LAND CO

qf PDPP FFFF

e C

e C PHV NFC R

hi QSS IDRQ IPR FFFF

PHILIPP HOLZMAN hi KARSTADT AG KINOWELT MEDIEN WDWH FFFF qf SDSW FFFF

ELVAL q‚ CAPITAL SHOPPIN

±

hu UHDTP HDWR

± RPDQ

NKT HOLDING QDVT qf IHDVU FFFF HDWI FFFF

e PILKINGTON PLC qf e KINGFISHER LHS GROUP IWDQQ FFFF fi TTDT FFFF

INPARSA €„ COBEPA

± qf IIDUR HDSH C

IDSP ITHDR

SDTI FFFF OCEAN GROUP qf IVDST FFFF

POTAGUA -B- hu e MARKS & SPENCER LINTEC COMPUTER TDUI FFFF iƒ IQV FFFF

JOHNSON MATTHEY qf CORP FIN ALBA -

IHDRH FFFF

qf e C

IHDV FFFF

TUDS HDQH PENINS.ORIENT.S hi WDWH FFFF

e qf e LOESCH UMWELTSCHUT C RMC GROUP PLC METRO RQDQT HDIV p‚ QTDT FFFF

MAYR-MELNHOF KA e„ CPR /RM

qf PDUU FFFF

WH FFFF

WDTU FFFF PREMIER FARNELL qf IDQV FFFF e qf NEXT PLC MENSCH UND MASCHIN RUGBY GRP ± TDPS FFFF gr IRRDRV HDQP

METSAE-SERLA A ps CS GROUP N

e

C RSI HDST hi e

e ± QSUDS RDIT

p‚ ITHDP FFFF IQV FFFF

SAINT GOBAIN /R p‚ e PREUSSAG AG PINAULT PRINT./ MOBILCOM PRDIQ FFFF p‚ RSP FFFF

MODO B FR ƒi EURAFRANCE /RM

PHDVW FFFF

qf e

e ± IUDRS IDWU ±

s„ UDU HDQW IRDWS FFFF SEMAPA €„ e RAILTRACK RINASCENTE MUEHL PRODUCT & SE PUDQP FFFF p‚ IQI FFFF

NORSKE SKOGIND- xy FONCIERE LYONNA

e

C e xv RVDU PDVS

VV FFFF

ps PQ FFFF PWDPR FFFF

e SKANSKA -B- ƒi e RANDSTAD HOLDIN STOCKMANN A MUEHLBAUER HOLDING UDQS FFFF fi FFFF FFFF OUTOKUMPU OY -A ps FORTIS AG

hu IVIDSW FFFF C

± HDRT RQ

gr PHQDRH HDRT IQDRS FFFF

e SUPERFOS hu e RATIN -A- VALORA HLDG N PFEIFFER VACU TECH QHDV FFFF p‚ IHPDS FFFF PECHINEY-A- p‚ GECINA /RM

±

hu IVTDWU HDUI ITW FFFF

qf UDVR FFFF IDSS FFFF e TARMAC qf RATIN -B- W.H SMITH GRP PLENUM SDQP FFFF qf SDVU FFFF PORTUCEL INDUST €„ HAMMERSON

e

± ps IHDQ FFFF WI PDIS

qf SDVW FFFF PDRT FFFF

e TAYLOR WOODROW qf e RAUMA OY WOLSELEY PLC PSI SDTP FFFF p‚ IUDUS FFFF RAUTARUUKKI K ps IMMEUBLES FRANC

e ± qf TDTV FFFF TV IDRS ±

QSQDHR HDIP VSDW FFFF

TECHNIP /RM p‚ RENTOKIL INITIA f DJ E STOXX RETL P QIAGEN NV IIDSR FFFF hu RRDQW FFFF

RIO TINTO qf KAPITAL HOLDING

C

C

QS PDWR

qf PDVQ IDHS TRDTW FFFF TITAN CEMENT RE q‚ REXAM REFUGIUM HOLDING A PIDHQ FFFF qf IIDTI FFFF SIDENOR q‚ LAND SECURITIES

e e IUDP FFFF

p‚ UIDQ FFFF ± IHDP HDWU UNICEM s„ REXEL /RM SACHSENRING AUTO PWDPS FFFF qf TDQH FFFF SILVER & BARYTE q‚ LIBERTY INT.HDG

e

e ± QW IDUT

± PSDV HDQW e„ HAUTE TECHNOLOGIE WDI FFFF

iƒ e RHI AG SALTUS TECHNOLOGY URALITA SA ± IDVR FFFF s„ IHDT HDWQ SMURFIT JEFFERS qf MEDIOBANCA

e ± VQ QDRW

IIDT FFFF gr SQSDPW FFFF e iƒ e e SCM MICROSYSTEMS

VALENCIANA CEM ± RIETER HLDG N IIDW FFFF s„ SDUS HDVT p‚ IHHDW FFFF SONAE INDUSTRIA €„ MEDIOLANUM ALCATEL /RM

e C HDUP RIV

± e„ IUSDUS HDIR IUDIP FFFF

e WIENERB BAUSTOF SANDVIK -A- ƒi SER SYSTEME IPDRS FFFF qf TDSS FFFF q‚ PUDPT FFFF SOPORCEL €„ MEPC PLC ALTEC SA REG.

IIDW FFFF

qf SDQW FFFF IUDIP FFFF

WILLIAMS e ƒi SERO ENTSORGUNG WDTH FFFF iƒ PQDVV FFFF xy SDWW FFFF SSAB SW ST A FR ƒi METROVACESA SANDVIK -B- ASK PROXIMA

C ± IWIDII HDHQ RHVDTU HDQI

e f e gr e DJ E STOXX CNST P ± UDTS FFFF xv FFFF FFFF xv VDUS HDSU STORA ENSO -A- ps NATIO-INTER -C- SAURER ARBON N BAAN COMPANY

PPDWH FFFF e e ƒi e UDW FFFF p‚ VHDR FFFF fi ITSDV FFFF ps SCANIA AB -A-

STORA ENSO -R- PARIBAS BARCO e CODES PAYS ZONE EURO ƒi PQDIV FFFF IVDWI FFFF qf IPDSI FFFF qf SDRR FFFF SVENSKA CELLULO ƒi PROVIDENT FIN SCANIA AB -B- BOWTHORPE

CONSOMMATION CYCLIQUE FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne ± IRSVDSU HDIQ e e gr C ± IVH IDIP xv PI HDPR qf TDPV FFFF THYSSEN hi RODAMCO NV SCHINDLER HOLD BRITISH AEROSPA

IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande C e gr ISHRDQP IDPU VDRP FFFF p‚ PPS FFFF qf IVDWI FFFF qf HDPV FFFF TRELLEBORG B ƒi ACCOR /RM SCHRODERS PLC SCHINDLER HOLD BRITISH BIOTECH

e e e e e LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche p‚ SQDI FFFF ± QH FFFF hi VTDP HDTW p‚ TR FFFF p‚ IUIDS FFFF UNION MINIERE fi ADIDAS-SALOMON SEFIMEG N /RM SCHNEIDER /RM CAP GEMINI /RM

e e e e FI : Finlande - BE : Belgique. ± s„ IDIU HDVS ± PQDW FFFF ps IPDHS IDPQ p‚ VR FFFF hu WSDSH FFFF UPM-KYMMENE COR ps AMER GROUP A SIMCO N /RM SEAT-PAGINE GIA COLOPLAST B

e e e qf WDHW FFFF ± IPDPS FFFF e„ PWDQ IDHI qf RDUR FFFF p‚ QV FFFF

USINOR p‚ AUSTRIAN AIRLIN SLOUGH ESTATES SECURICOR DASSAULT SYST./ CODESPAYSHORSZONEEURO

e ƒi ITDHS FFFF PWDST FFFF hu THDVH FFFF p‚ QU FFFF ƒi PTDRW FFFF

VIOHALCO q‚ BANG & OLUFSEN SOPHIA /RM SECURITAS -B- ERICSSON A. CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e e e C ± ± gr TWQDVU PDRU PTDP PDIQ qf QDWR FFFF p‚ IIU FFFF s„ IDHT HDWS

VOEST-ALPINE ST e„ BARRATT DEV PLC UNIBAIL /RM SGS GENEVA BR FINMECCANICA GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e C C ± HDQS qf PDRQ HDTH s„ HDS FFFF qf QDSH FFFF hi ST HDWH f DJ E STOXX BASI P ISHDQP BEAZER GROUP UNIM SHANKS & MCEWAN FRESENIUS MED C LeMonde Job: WMQ2502--0023-0 WAS LMQ2502-23 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1266 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 / 23

C C ± SQ QRUDTT PDHQ IRGHI TQ TS RPTDQU QDIU HUGHS IVUDWH IVWDIH IPRHDRI HDTQ HTGHU BIC...... SRDIH GROUPE PARTOUCHE ... S.I.T.A ......

C FFFF FFFF FFFF HIGHU IIS IIS USRDQS FFFF HVGHT IIDUV IIDVH UUDRH HDIT PSGHW BIS...... UWDIH GUILBERT...... SKIS ROSSIGNOL......

C C C UTDUH SHQDIP IDSV QHGHT QTSDIH QTT PRHHDVH HDPR IWGHT IQT IQTDVH VWUDQS HDSV IQGHS B.N.P...... USDSH GUYENNE GASCOGNE... SOCIETE GENERALE......

± ± IURDIH IIRPDHP HDRH HIGHU PRIDVH PQQ ISPVDQV QDTQ HPGHT IQI IQI VSWDQH FFFF HIGHU VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... IURDVH HACHETTE FILI.ME...... SOC.FONC.LYON.# ......

± ± QSH PPWSDVS FFFF IRGHS IUVDVH IUSDIH IIRVDSV PDHT HQGHW ITQ ISV IHQTDRI QDHT HSGHQ BONGRAIN ...... QSH HAVAS ADVERTISIN ...... SODEXHO ALLIANCE......

C ± PRRDWH ITHTDRR HDHV HTGHU IHTDVH IHU UHIDVU HDIV PSGHT TWDUH TWDUH RSUDPH FFFF HRGHI BOUYGUES ...... PRSDIH IMETAL ...... SOGEPARC (FIN) ......

C C

± PR ISUDRQ HDRI PSGHT IUDUS IUDSH IIRDUW IDRH FFFF PQ PQDRV ISRDHP PDHV IVGHT b Les actions des constructeurs automobiles perdaient du BOUYGUES OFFS...... PQDWH IMMEUBLES DE FCE ...... SOMMER-ALLIBERT......

± ± SDUW QUDWV HDIU FFFF TQ TQ RIQDPS FFFF FFFF QU QTDUS PRIDHT HDTU QHGHT

terrain mercredi 23 février à l’ouverture de la séance après BULL#...... SDVH INFOGRAMES ENTER .... SOPHIA ......

C C C PWS IWQSDHU HDRH HIGHU PPDQS PPDSH IRUDSW HDTU HIGHW SSDUH SSDUS QTSDUH HDHV PWGHS CANAL + ...... PWQDVH INGENICO ...... SPIR COMMUNIC. # ......

que Volkswagen eut mis en garde sur les difficultés qu’il C ± ITV IIHPDHI PDHR IUGHR PIDUS PP IRRDQI IDIR QHGHT TSDVH TSDVH RQIDTP FFFF IWGHT CAP GEMINI ...... IUIDSH INTERBAIL...... STRAFOR FACOM......

C C C QVDVH PSRDSI HDQI IPGHT PTU PTUDSH IUSRDTV HDIV QHGHW IWP IWPDQH IPTIDRI HDIS PWGHT

pourrait recontrer en 1999 en raison d’un ralentissement CARBONE LORRAINE..... QVDTV INTERTECHNIQUE...... SUEZ LYON.DES EA ......

C

± TPT RIHTDPW HDIS PUGHR SI SI QQRDSR FFFF QHGHT PHV PIR IRHQDUS PDVV PTGHT

de la croissance en Europe. L’action Renault cédait 2,7 % à CARREFOUR ...... TPU ISIS ...... SYNTHELABO ......

C ± VQDSH SRUDUP QDRT IHGHT VHDTS FFFF FFFF FFFF HWGHT VSDWH VU SUHDTV IDPV PWGHS CASINO GUICHARD ...... VTDSH JEAN LEFEBVRE ...... TECHNIP......

± ± ± SQDPH QRVDWU QDPU IHGHT VSDSH VQDVS SSHDHP IDWP PQGHQ QIDHI QHDWH PHPDTW HDQS IHGHU 46,24 euros tandis que Peugeot reculait de 2,9 % à 124,3 CASINO GUICH.ADP ...... SS KLEPIERRE...... THOMSON-CSF......

± ± IWR IPUPDST HDSI ISGHS IVVDSH IVVDSH IPQTDRV FFFF HVGHU WU WTDPH TQIDHQ HDVP PUGHS

euros. CASTORAMA DUB.(L...... IWS LABINAL...... TOTAL ......

C ± ±

UV SIIDTS IDHI IIGHS VR VRDSH SSRDPV HDSW HVGHT IIU IITDSH UTRDIW HDRP IHGHT

b Air France poursuivait sa hausse mercredi 23 février, à C.C.F...... UVDVH LAFARGE...... UNIBAIL ......

C C C ISSDTH IHPHDTU IDTW HPGHT QTDSH QTDVH PRIDQW HDVP HPGHT IIH IIP UQRDTU IDVI ISGHT CEGID (LY) ...... ISQ LAGARDERE...... UNION ASSUR.FDAL ......

± ± ± TDTH RQDPW PDPP IUGHT TS TRDSH RPQDHW HDUT PUGHS IPDPS IPDHS UWDHR IDTQ HIGHU l’ouverture de la séance. Après une hausse de 9,94 % mar- CERUS...... TDUS LAPEYRE ...... USINOR......

C C

± SIDWH QRHDRR HDRV IPGHT QTDIH QTDWH PRPDHS PDPI HQGHU VT VQDRH SRUDHU QDHP HTGHU

di, le titre progressait de 2,54 % à 18 euros. CGIP ...... SIDTS LEBON (CIE)...... VALEO ......

C ± RP PUSDSH FFFF PSGHT IWW PHQ IQQIDSW PDHI HIGHP PUDSH PUDQH IUWDHV HDUP HIGHU

b Dassault Aviation restait stable en début de séance CHARGEURS...... RP LEGRAND ...... VALLOUREC...... C C ± RTDIH QHPDRH HDSQ HPGHU IIW IPH UVUDIS HDVR HIGHP PUDPS PUDQS IUWDRH HDQT IQGHT CHRISTIAN DALLOZ ...... RTDQS LEGRAND ADP ...... VIA BANQUE ......

C ± ±

IHTDVH UHHDST HDTS HIGIP RIDPH RH PTPDQV PDWI IHGHU PRR PRQDQH ISWSDWR HDPV HVGHT mercredi à 168,7 euros. Le groupe aéronautique a annoncé CHRISTIAN DIOR ...... IHTDIH LEGRIS INDUST...... VIVENDI ......

C

± FFFF FFFF FFFF FFFF IPHDIH IPH UVUDIS HDHV HIGHU IQDQH IQDRH VUDWH HDUS FFFF

une hausse de 11,6 % de son résultat net consolidé part du CIC -ACTIONS A...... VH LOCINDUS...... WORMS (EX.SOMEAL .....

C ± SIDVH QQWDUW HDWU QHGHT THUDSH THUDSH QWVRDWR FFFF IPGHT IVUDSH IVRDIH IPHUDTP IDVI HTGHI CIMENTS FRANCAIS ...... SIDQH L’OREAL ...... ZODIAC EX.DT DIV ......

C groupe 1998, à 229 millions d’euros. Pro forma, après les ± TSDSS RPWDWV I PIGHU IWU IWTDPH IPVTDWW HDRH HIGIP CLARINS ...... TRDWH LVMH MOET HEN......

C ± VV SUUDPR IDIP PRGHT IUT IVHDRH IIVQDQS PDSH QHGII

réorganisations liées au rapprochement avec Aerospatiale CLUB MEDITERRANE .... VW MARINE WENDEL ......

C

PQDTH ISRDVI HDRP FFFF RDVS RDVS QIDVI FFFF HRGHU

entérinées fin décembre 1998, le bénéfice net consolidé CNP ASSURANCES ...... PQDSH METALEUROP ......

± ± SPDQH QRQDHU IDQP HWGHT RI RHDVP PTUDUT HDRQ IHGHU COFLEXIP...... SQ MICHELIN......

C C IVH IIVHDUP PDPU PWGHT QPDWW QQDUH PPIDHT PDIS PWGHT part du groupe 1998 a très légèrement baissé de 2 %. COLAS ...... IUT MONTUPET SA......

C C PDIW IRDQU IDVT ISGHU WDUS WDUW TRDPP HDRI IRGHW

b Sanofi progressait mercredi matin de 2,3 % à 165,9 eu- COMPTOIR ENTREP...... PDIS MOULINEX ......

± ±

QTDQH PQVDII HDVI HTGHU SPDSS SPDQH QRQDHU HDRU PHGHU

ros. La firme pharmaceutique Sanofi a dégagé un résultat CPR ...... QTDTH NATEXIS......

± ± Paiement IRDHV WPDQT HDVR ITGHT IS IRDUS WTDUS IDTT FFFF

CRED.FON.FRANCE ...... IRDPH NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

dernier C International f QIDSH PHTDTQ IDTI QHGHQ PUDSH PUDSH IVHDQW FFFF HVGHT

net en hausse de 10 % en 1998. Ce chiffre est conforme aux CFF.(FERRAILLES) ...... QI NORBERT DENTRES...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

coupon (1)

C C

RH PTPDQV HDTH HIGHU PQDWW PR ISUDRQ HDHR HVGHU

prévisions des analystes. CREDIT LYONNAIS...... QWDUT NORD-EST......

C ± TTDQH RQRDWH HDPP HIGHU USDRH FFFF FFFF FFFF FFFF IHRDSH IHIDQH TTRDRV QDHT IHGHP CS SIGNAUX(CSEE)...... TTDIS NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......

b Sodexho Alliance reculait de 4,2 % à 156,1 euros à l’ou- C ± ± TTDSH RQTDPI HDUS IVGIP PHQDVH PHH IQIIDWI IDVT IUGHQ UVDSH UVDHS SIIDWU HDSU HIGHP DAMART ...... TT NRJ # ...... A.T.T. #......

±

PQH ISHVDUH FFFF PTGHS TDWP FFFF FFFF FFFF FFFF ITDUI ITDRH IHUDSV IDVS ISGIP verture de la séance mercredi. Le groupe français de res- DANONE...... PQH OLIPAR...... BARRICK GOLD #......

C

ITVDUH IIHTDTH FFFF PSGHT VHDRH VHDTH SPVDUH HDPR FFFF PSDSH FFFF FFFF FFFF PPGHP

tauration collective s’attend à un bénéfice net en hausse de DASSAULT-AVIATIO ...... ITVDUH PARIBAS...... CROWN CORK ORD.#.....

C C ± QUDSH PRSDWV IDQI HUGHU PQQ PQUDRH ISSUDPR IDVV PWGHS IRDUU IRDWS WVDHU IDPI PIGIH DASSAULT SYSTEME...... QV PATHE...... DE BEERS # ......

C C RQDWH PVUDWU HDPP HSGHT QHDVH QHDWH PHPDTW HDQP QHGHT RVDPW FFFF FFFF FFFF ISGHQ 49 %, a annoncé mardi 23 février son PDG Pierre Bellon, DE DIETRICH...... RQDVH PECHINEY ACT ORD ...... DU PONT NEMOURS.....

C ± ± VHDIH SPSDRP PDTW HIGHU SUDSH SU QUQDWH HDVT IPGHI SRDWS SQDSS QSIDPT PDSR HIGHQ

au cours de l’assemblée générale des actionnaires. DEVEAUX(LY)# ...... UV PERNOD-RICARD...... FORD MOTOR # ......

± ± FFFF FFFF FFFF FFFF IPV IPU VQQDHU HDUV IHGHT WS WQDUS TIRDWT IDQI PSGHI DEV.R.N-P.CAL LI...... WDWH PEUGEOT...... GENERAL ELECT. #......

C ± IPR VIQDQW FFFF IIGHT ITHDPH ITIDVH IHTIDQR HDWW HIGHU UV UUDPS SHTDUQ HDWT IHGHQ DEXIA FRANCE ...... IPR PINAULT-PRINT.RE...... GENERAL MOTORS # .....

C C ± TDIU RHDRU HDQP PHGHT TVDSS TVDIH RRTDUI HDTS HPGHT SDSS SDST QTDRU HDIV QIGIP DMC (DOLLFUS MI)...... TDIS PLASTIC OMN.(LY) ...... HITACHI #......

± ± PPDUS IRWDPQ HDPI IHGHU URDTH URDTH RVWDQR FFFF IPGHT ITPDPH ITIDSH IHSWDQU HDRQ IHGHQ

RE`GLEMENT MENSUEL DYNACTION...... PPDVH PRIMAGAZ...... I.B.M # ......

C C ±

WTDSH TQQ HDTP HTGHS TIH TIS RHQRDIR HDVI HVGHT SR SPDWS QRUDQQ IDWR IQGII

______ECIA...... WSDWH PROMODES...... ITO YOKADO #......

C ± ± TQDSH RITDSQ HDUW HRGHI ISVDSH ISS IHITDUQ PDPH IHGHU ISDHT IRDWH WUDUR IDHT QIGIP EIFFAGE ...... TQ PUBLICIS #...... MATSUSHITA #......

C

±

WQDTH TIQDWV HDTQ IVGHT IRDSH IRDSH WSDII FFFF ISGHW UTDWH UVDTS SISDWI PDPU IIGIP ELF AQUITAINE ...... WRDPH REMY COINTREAU...... MC DONALD’S #......

Â

†‚si‚

wi‚g‚ihs PR pi Cours releve´sa` 10 h 15

C ± ± QRDRH PPSDTS PDPV HWGHT RUDSH RTDQH QHQDUI PDSP HQGHU IRV IRTDTH WTIDTQ HDWR HRGHI ERAMET ...... QQDTQ RENAULT ...... MERCK AND CO # ......

C C

IQPDUH VUHDRS IDTH ISGHU UIDQH USDWH RWUDVU TDRS HIGHU RDWV RDWV QPDTU FFFF QIGIP ERIDANIA BEGHIN...... IQHDTH REXEL...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PR m—rs

C C ± QSPDIH PQHWDTP HDVV HIGHU IPDSH IPDTR VPDWI IDIP FFFF UTDSS USDWH RWUDVU HDVR IHGHQ ESSILOR INTL ...... QRW RHODIA ...... MOBIL CORPORAT.#......

C C C QHU PHIQDUW HDQP HIGHU RQ RQDRI PVRDUS HDWS HQGHT IHQDPH IHRDPH TVQDSI HDWT ISGHI ESSILOR INTL.ADP...... QHT RHONE POULENC A...... MORGAN J.P. # ......

C ± UHDVH RTRDRP HDWW ITGHP IHW IHV UHVDRQ HDWI ISGHU IIDVH FFFF FFFF FFFF PWGHT ESSO...... UHDIH ROCHEFORTAISE CO ..... NIPP. MEATPACKER......

C ± Paiement ± RSH PWSIDVI HDRR IVGIP PDSS PDSR ITDTT HDQW PSGHT QTDWV QUDII PRQDRQ HDQS IIGHI

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURAFRANCE...... RSP ROCHETTE (LA) ...... PHILIP MORRIS # ......

France dernier f ± IDPH UDVU FFFF PQGHP RTDSH RTDSH QHSDHP FFFF HVGHR VQ VPDIH SQVDSR IDHV ITGHP

en ¤uros en ¤uros en francs veille EURO DISNEY...... IDPH ROYAL CANIN...... PROCTER GAMBLE ......

coupon (1)

C ± PPV IRWSDSV HDRR HIGHR IHPH IHPH TTWHDUT FFFF IHGHU IUDSH IU IIIDSI PDVS QIGIP EUROPE 1...... PPU RUE IMPERIALE (L...... SEGA ENTERPRISES ......

± ± IRV WUHDVP FFFF QHGHU IDQQ IDQQ VDUP FFFF FFFF QUDHQ QU PRPDUH HDHV IPGHT RRDSH RQDWH PVUDWU IDQR HVGHI B.N.P. (T.P)...... IRV EUROTUNNEL...... SADE (NY) ...... SCHLUMBERGER #......

± IRHDUH WPPDWQ FFFF PPGIH IHQ IHH TSSDWT PDWI HIGHU SPV SPV QRTQDRS FFFF IHGHU TVDWH TVDWH RSIDWS FFFF QIGIP CR.LYONNAIS(TP) ...... IRHDUH FIMALAC SA...... SAGEM SA...... SONY CORP. #......

C ± ± RQQDPH PVRIDTI HDTR PRGIH IVDQI IVDQS IPHDQU HDPI PTGHT IQV IQTDVH VWUDQS HDVT PWGHT RENAULT (T.P.)...... RQT FINEXTEL...... SAINT-GOBAIN......

FFFF FFFF FFFF ISGHU UP UP RUPDPW FFFF ISGHU USDRS USDRS RWRDWP FFFF HSGHV SAINT GOBAIN(T.P...... IUW FIVES-LILLE...... SALVEPAR (NY) ......

C

± ± IRP WQIDRT IDQV HIGHV VQDTH VQDHS SRRDUU HDTS IUGHT ITPDIH ITTDIH IHVWDSR PDRT HSGHT

THOMSON S.A (T.P ...... IRR FRANCE TELECOM...... SANOFI ...... ABRE´VIATIONS

± ± PPPDPH IRSUDSR IDPR ISGHT TTR FFFF FFFF FFFF PWGHU SQDQS SQDHS QRUDWW HDST PIGHR

ACCOR ...... PPS FROMAGERIES BEL...... SAUPIQUET (NS) ......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C C ± SIDUH QQWDIQ HDUT IPGHT WHH WHT SWRPDWU HDTT IVGHT SQDIH SQDTH QSIDSW HDWR HPGHU AGF ...... SPDIH GALERIES LAFAYET ...... SCHNEIDER SA......

C C

FFFF FFFF FFFF HTGHU UU UUDVH SIHDQQ IDHQ HPGHT RUDIH RV QIRDVT IDWI HQGHT AIR FRANCE GPE N ...... IUDUH GASCOGNE...... SCOR...... SYMBOLES

C ± IRQDWH WRQDWP HDPU PVGHS TPDSH FFFF FFFF FFFF PRGHT SW SWDSH QWHDPW HDVR IPGHT

AIR LIQUIDE ...... IRRDQH GAUMONT #...... S.E.B...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C C IHPDRH TUIDUH IDRV QHGHT RHDPI RHDPS PTRDHP HDHW IHGHT TR TR RIWDVI FFFF HVGHT

ALCATEL ...... IHHDWH GAZ ET EAUX ...... SEFIMEG CA...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C ± PRDHS ISUDUT IDRU FFFF IHPDSH IHPDIH TTWDUQ HDQW PUGHU SR SRDIH QSRDVU HDIV IUGHT

ALSTOM...... PQDUH GECINA...... SEITA...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ; d cours pre´ce´dent.

C ± ±

PRTDTH ITIUDSW IDQT PVGHW QU QUDVR PRVDPI PDPU IPGHU IHDQH IHDPV TUDRQ HDIW IPGHU

ALTRAN TECHNO. #...... PSH GEOPHYSIQUE ...... SELECTIBANQUE...... `

± ± DERNIERE COLONNE RM (1) : PHQDSH IQQRDVU HDUQ FFFF PPDPH PP IRRDQI HDWH HSGHT QTDSV QTDSV PQWDWS FFFF HIGHV ATOS CA...... PHS GRANDVISION ...... SFIM......

C C IPRDSH VITDTU FFFF IIGHS IHRDPH IHS TVVDUS HDUT IHGHP RHDPH RHDUH PTTDWU IDPR HTGHU AXA...... IPRDSH GROUPE ANDRE S.A ...... SGE...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

± ± IPWDRH VRVDVI FFFF IHGHU RRDVW RRDSW PWPDRW HDTT HQGHU TW TVDUH RSHDTR HDRQ HSGHT BAIL INVESTIS...... IPWDRH GPE VALFOND ACT...... SIDEL...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C ± WTDWH TQSDTP HDPH IUGHU IUDSH IUDWH IIUDRP PDPV HIGHU ISV ISUDVH IHQSDIH HDIP ISGHU BAZAR HOT. VILLE ...... WTDUH GR.ZANNIER (LY) ...... SILIC CA ...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

± ± ± SRDTH QSVDIS QDVU PHGHR VQ VPDSH SRIDIT HDTH ISGHS VR VQDWS SSHDTV HDHS QHGHT BERTRAND FAURE...... STDVH GROUPE GTM ...... SIMCO......

@€u˜li™iteÂA

C ISVDUR FFFF PTDIH IUIDPH FFFF SQDWS QSQDVW HDSS GROUPE D #...... PRDPH CGBI ...... d GUYOMARC H N ..

C C QVTDQT PDUW TDWS RSDSW FFFF TWDQS RSRDWI HDQT GUILLEMOT #...... SVDWH CLAYEUX (LY)...... d HERMES INTL ......

C C C PDST PDTQ QSDTH PQQDSP HDPV IHPDTH TUQDHI IDSV NOUVEAU GUYANOR ACTI .... HDQW CNIM CA#...... HYPARLO #(LY......

C RQWDRW IDSI STDHS QTUDTT FFFF PTDRR IUQDRR FFFF HF COMPANY...... TU COFITEM-COFI ....d I.C.C.#...... d

± ±

PSQDPH HDSI TPDUS RIIDTI FFFF SH QPUDWV HDHW

´ HIGH CO...... QVDTH CIE FIN.ST-H ...... d IMMOB.BATIBA.... C C ± QISDRS IRDSS IRW WUUDQV HDVV WDIP SWDVP S

MARCHE HOLOGRAM IND .. RVDHW C.A. PARIS I...... IMS(INT.META .....

C C C PRDWQ PDUH RVDVS QPHDRQ HDQH QVDII PRWDWW HDVP IGE + XAO...... QDVH C.A.ILLE & V...... INFO REALITE......

± SPDSR II RP PUSDSH FFFF TDVS RRDWQ FFFF

ILOG # ...... VDHI C.A.LOIRE/H...... d INT. COMPUTE ....d Â

we‚hs PQ pi†‚si‚

± ± IVDQH QDUW RVDUS QIWDUV FFFF WHDIH SWIDHP HDUU IMECOM GROUP .. PDUW C.A.MORBIHAN....d JET MULTIMED....

C

± ISHDVU HDTS URDSH RVVDTW FFFF UV SIIDTS IDVV

INFONIE...... PQ C.A.DU NORD# ....d LATECOERE #......

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 17 h 35

C ± ISUDRQ QDSU THDPS QWSDPI FFFF IIS USRDQS PDRW INFOTEL #...... PR C.A. OISE CC ...... d L.D.C......

C ± IUVDHW IDRW VTDWH SUHDHQ FFFF TDSH RPDTR PDPS LEXIBOOK #...... PUDIS C.A.PAS DE C ...... LECTRA SYST......

Cours Cours % Var. C C SPDRV QDVW UU SHSDHW FFFF QVDSH PSPDSR PDTT

JOLIEZ-REGOL...... V C.A.TOULOUSE.....d LEON BRUXELL ....

Valeurs f en ¤uros en francs veille

± IDRR FFFF RIDPH PUHDPS FFFF PPDQH IRTDPV HDTT JOLIEZ-REGOL...... d HDPP CRCAM CCI NV ....d LOUIS DREYFU.....

C ± ± IRRDQV IDUV IHDUS UHDSP IDQU SS QTHDUV FFFF ITDPV IHTDUW IDII ADLPARTNER # .... PPDHI LACIE GROUP...... CRCAM TOUR.P...d LVL MEDICAL......

C C ± WH VDSQ ITDSH IHVDPQ HDTH RSDTH PWWDIP FFFF ISPDWH IHHPDWT HDSW AB SOFT...... IQDUP MEDIDEP #...... CROMETAL ...... d M6-METROPOLE ..

C PSWDIH WDUP TDIR RHDPV FFFF FFFF FFFF FFFF PDHQ IQDQP FFFF ALPHAMEDIA...... QWDSH MILLE AMIS #...... d DAPTA-MALLIN ... MEDASYS DIGI.....

C C C ± SPDRV TDTT VDRH SSDIH UDTW SVDSH QVQDUQ HDQR IQP VTSDVT HDQH ALPHA MOS ...... V MONDIAL PECH ... GROUPE J.C.D...... MANITOU #......

± ± WVQDPV HDHT IIDPW URDHT IPDVI TRDWS RPTDHR FFFF SQ QRUDTT FFFF ALTAMIR & CI...... IRWDWH NATUREX...... DAUPHIN OTA..... MANUTAN ......

C IUDRS FFFF TR RIWDVI ITDQT QWDVH PTIDHU FFFF III UPVDII FFFF APPLIGENE ON ....d PDTT OLITEC ...... DECAN GPE NO... MARC ORIAN ...... d

C C ± SDUI PDQS IPUDPH VQRDQV HDQI TQDWH RIWDIT HDHU RIDSH PUPDPP FFFF ASTRA ...... HDVU OMNICOM...... DU PAREIL AU ..... MARIONNAUD P..

C C ± UWDWT TDPQ PDPH IRDRQ HDRS QQ PITDRU QDIP QIDRW PHTDST FFFF ATN...... IPDIW OXIS INTL RG...... EXPAND S.A...... MECATHERM # ....

C ± ± ± RHTDTW HDHV IVDPW IIWDWU HDSR TRDSH RPQDHW HDUV QPDQH PIIDVU HDTI AVENIR TELEC...... TP PERFECT TECH..... L ENTREPRISE ..... MGI COUTIER ......

C C ± ± SVQDRU HDHS VDSH SSDUT HDSW PWDPU IWP IDUU IIT UTHDWI IDQI BELVEDERE...... VVDWS PHONE SYS.NE..... ETAM DEVELOP... MICHEL THIER.....

C ± VSDPU FFFF IIDUH UTDUS FFFF UV SIIDTS IDPT IHDPU TUDQU HDHW BIODOME #...... IQ PICOGIGA...... EUROPEENNE C... NAF-NAF # ......

C C C ± QHVDIH PDIH US RWIDWU HDTT RVDSH QIVDIR HDPH PUR IUWUDQP QDVT BVRP EX DT S...... RTDWU PROSODIE ...... EUROP.EXTINC .... PENAUILLE PO.....

C C C RQDPW IDQV PTDUT IUSDSQ PDVR STDSH QUHDTP PDUP PP IRRDQI FFFF CAC SYSTEMES .... TDTH PROLOGUE SOF.... EXEL INDUSTR .... PHYTO-LIERAC.....d

C C IQIDIW QDHW SDQR QSDHQ HDUS IQW WIIDUV FFFF URDTH RVWDQR FFFF CEREP ...... PH QUANTEL ...... FACTOREM...... d POCHET ...... d

C ± UDPP FFFF RSDPH PWTDRW HDTS IPTDUH VQIDIH FFFF SU QUQDWH IDRP CHEMUNEX #...... IDIH R2I SANTE ...... FACTOREM NV.....d RADIALL #......

± ± ± PSSDSH HDIP QTDQH PQVDII IDVW IWDVH IPWDVV FFFF ST QTUDQR RDRQ COIL...... QVDWS RADOUX INTL ...... FAIVELEY #...... RALLYE(CATHI......

C ± ± IQIDIW HDSR IQDRH VUDWH RDPV QDVH PRDWQ FFFF QV PRWDPT HDQI CRYO INTERAC .... PH RECIF #...... FINACOR ...... REYNOLDS......

C C ± PUPDPP QDRT ITDTH IHVDVW IDPI UQDHS RUWDIV FFFF PIDQH IQWDUP HDHW CYBER PRES.P...... RIDSH REPONSE #...... FINATIS(EX.L...... d RUBIS #......

C C C C WTDRQ S RDVH QIDRW HDRI TVDWH RSIDWS IDQP ISWDSH IHRTDPS FFFF IIR URUDUW HDUH CYRANO # ...... IRDUH REGINA RUBEN.... ARKOPHARMA #... FININFO ...... d SABATE SA #......

C C C

ITQDQQ QDWT PSDWI ITWDWT RDHS WUDTH TRHDPI HDTI QV PRWDPT FFFF TV RRTDHS FFFF

DESK # ...... PRDWH SAVEURS DE F ...... SECOND ASSUR.BQ.POP ..... FLO (GROUPE)..... SEGUIN MOREA...d

C C C ± IWDTV UDSP IHDWH UIDSH HDHW IWDQH IPTDTH IDSU RW QPIDRP FFFF IHP TTWDHV HDWU DESK BS 98 ...... Q SILICOMP # ...... ASSYSTEM # ...... FOCAL (GROUP....d SIDERGIE ......

C C C ± ± ______TRDPP RDQU IRH WIVDQR PDUU ISRDVH IHISDRP HDSI STDSH QUHDTP HDVW PPDTI IRVDQI IDTW DMS # ...... WDUW SERP RECYCLA ..... BENETEAU CB# .... FRAIKIN 2# ...... SIPAREX (LY) ......

C

RSDWP PDIV PRDSH ITHDUI FFFF TDPT RIDHT FFFF IVDTS IPPDQR FFFF IVDWI IPRDHR FFFF

DURAND ALLIZ.... U SOI TEC SILI ...... ´ BISC. GARDEI...... d GARONOR ORD. ..d SOCAMEL-RESC....d

C C ± TUSDTR Q PQDSH ISRDIS FFFF SQDSH QSHDWR IDVQ RU QHVDQH FFFF QSP PQHVDWU RDIR DURAN DUBOI..... IHQ STACI #...... MARCHE BOIRON (LY)#...... GAUTIER FRAN.... SOPRA # ......

SUHDTV FFFF HDQV PDRW FFFF RTDVI QHUDHS FFFF IDUV IIDTV FFFF SDSP QTDPI FFFF DURAN NV JCE ....d VU STELAX ...... BOISSET (LY) ...... d GEL 2000 ...... SPORT ELEC S...... d

C ± ± IQHDPI VDWR QTDQW PQVDUH IDHV UW SIVDPI FFFF PT IUHDSS FFFF PSDSH ITUDPU IDWP

EFFIK #...... IWDVS SYNELEC #...... BOIZEL CHANO....d GENERALE LOC ...d STALLERGENES....

Â

wi‚g‚ihs PR pi†‚si‚

C C ± IRQ RDSW PDRS ITDHU PDHV IUDPH IIPDVP PDTV TU RQWDRW FFFF QVDPH PSHDSV FFFF ESKER ...... PIDVH LA TETE D.L...... BONDUELLE...... GEODIS #...... STEF-TFE #...... d

C ±

RRTDHS PDUI PU IUUDII HDUR VDHQ SPDTU FFFF PDPW ISDHP FFFF PDRV ITDPU FFFF

EUROFINS SCI...... TV THERMATECH I.... Une se´lection. Cours releve´sa` 10 h 15 BOURGEOIS (L .....d G.E.P PASQUI...... d SUPERVOX (B) ...... d

C C ± USDRR RDSR VHDQH SPTDUQ QDIQ RP PUSDSH FFFF PVDQH IVSDTR FFFF RVDWS QPIDHW PDVQ EURO.CARGO S .... IIDSH TITUS INTERA ...... BRICE...... GFI INDUSTRI ..... SYLEA......

C ± ± PPTDQI HDVT IHHDTH TSWDVW FFFF RIDQI PUHDWV P IHIDRH TTSDIR FFFF ITIDIH IHSTDUS PDQT EUROPSTAT #...... QRDSH TITUS INTER...... d BRICORAMA # ...... GFI INFORMAT.... TF1......

Cours Cours % Var. C C C IIH VDVW RIDSH PUPDPP HDPR WU TQTDPV IDHR TQ RIQDPS FFFF VDRP SSDPQ FFFF

FABMASTER # ...... ITDUU TRANSGENE # ...... BRIOCHE PASQ .... GO SPORT ...... d TOUPARGEL (L.....d

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C ± ± IVSDTR IHDWV IPDVI VRDHQ IDRT RH PTPDQV FFFF UDSH RWDPH FFFF IHT TWSDQI IDII FI SYSTEM #...... PVDQH TR SERVICES...... BUT S.A...... d FINANCIERE G.....d TRANSICIEL #......

± SWDHR IDHW IDSP WDWU FFFF TQDVS RIVDVQ FFFF SI QQRDSR FFFF RVSHDSH QIVIUDIW FFFF PVDSH IVTDWS FFFF FLOREANE MED... W VALORUM #...... d ADA...... SOLERI ...... d GRAND MARNIE..d TRIGANO ...... d

C C ± QTRDHT PDSV RDSH PWDSP FFFF TWDWS RSVDVR FFFF PV IVQDTU HDUR RTDSH QHSDHP FFFF IIUDSH UUHDUS HDSW GENERIX # ...... SSDSH V CON TELEC...... AIGLE # ...... CDA-CIE DES...... GROUPE BOURB..d UBI SOFT ENT......

C C C ± ± ± TSDSQ RDVS RDTV QHDUH IDUQ SVDSH QVQDUQ HDVR RP PUSDSH PDRQ ISDRH IHIDHP QDUS RUI QHVWDST HDIH GENESYS # ...... WDWW WESTERN TELE .... ALGECO #...... CEGEDIM #...... GUERBET S.A...... UNILOG ......

C ± ± ± QPTDWW SDHR VH SPRDUU FFFF VS SSUDST PDRH QVDPH PSHDSV PDHS IW IPRDTQ HDQI GENSET...... RWDVS ...... APRIL S.A.#( ...... CERG-FINANCE.... GUY DEGRENNE.. VIEL ET CIE ......

´ ` PRRSDTU PPGHP WRDUS TPIDSP PQGHP PSPDPT ITSRDUP PPGHP TRVVDPV RPSTHDQQ PQGHP NORD SUD DEVELOP. D ...... QUPDVR OBLIFUTUR C...... SLIVAFRANCE...... POSTE PREMIERE SI......

` QVVIQDVW PSRTHPDRQ PQGHP IHRDUT TVUDIV PPGHP SUPDVS PQGHP OBLIFUTUR D...... VUDQQ SLIVAM ...... POSTE PREMIERE 1 AN......

MULTI-PROMOTEURS CCBP-CDC ` VQUIDHT SRWIHDSS PQGHP RIDWR PUSDII PPGHP IIVPDVP PQGHP

SICAV ORACTION...... IVHDQP SLIVARENTE...... POSTE PREMIERE 2-3......

SHDHI QPVDHR PPGHP VIPDRV SQPWDSP PQGHP IRVDHS WUIDIR PPGHP IIWSDTI PQGHP PATRIMOINE RETRAITE C.... REVENU-VERT ...... IVPDPU SLIVINTER...... REVENUS TRIMESTR. D ......

QIHDSQ PPGHP RUDQR ´ ITWDTU IIIPDWT PQGHP SPIQDPV PPGHP ´ ´ UWRDUT IIVDPU PPGHP PATRIMOINE RETRAITE D ... SEVEA ...... IVDHQ TRILION...... THESORA C ......

´ WUQDUH PQGHP ´ IRVDRR PIRISDQT PQGHP SYNTHESIS ...... QPTRDUS THESORA D......

FCP ´ RPVVW PVIQQQDRH PQGHP

QIRDIR PQGHP Minitel : UNIVERS ACTIONS ...... RUDVW TRESORYS C......

QTUDPI PRHVDUR PQGHP

IPHDII PRGHP

3616 CDC TRESOR (1,29 F/mn) UNI ASSOCIATIONS...... IVDQI SOLSTICE D......

ne se le™tionF IWDIS IPSDTP PQGHP

QPPDRU PRGHP

UNIVAR C ...... RWDIT CM EURO PEA......

PHTVPDQP PQGHP

FONSICAV C ...... QISQ SG ASSET MANAGEMENT QHDTI PHHDUW PQGHP

QHPDQQ PRGHP RTDHW CM FRANCE ACTIONS ......

´ ˆ UNIVAR D...... PHSWVDST PQGHP

MUTUAL. DEPOTS SIC. C ..... QIRHDPQ Serveur vocal :

ISW PQGHP ˆ ´ CM MID. ACT. FRANCE...... PRDPR PUQDPI PQGHP

Cours de cloture le 23 fevrier UNIVERS-OBLIGATIONS ...... RIDTS

08 36 68 36 62 (2,23 F/mn)

PHQVDQW PQGHP

Sicav en ligne : Fonds communs de placements CM MONDE ACTIONS...... QIHDUS

UHQDWI PQGHP

IHUDQI ´ QWUIQDIS PQGHP

e 08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) CM OBLIG. LONG TERME.... ACTIMONETAIRE C ...... THSRDPQ IHWHRWDSI PPGHP

Valeurs unitaires Date INDOCAM DOLLAR 3 M...... ITTPRDRW

IUVDPW PQGHP

PUDIV ´ QHTPWDQP PQGHP

E´metteurs f ´ CM OPTION DYNAM...... ACTIMONETAIRE D...... RTTWDRI SVDRW QVQDTU IRGHP

IUSQSDUT IVGHP

¤uros francsee cours ECUR. ACT. FUT.D PEA...... INDOCAM VAL. RESTR...... PTUQDQI ´ RWDTW QPSDWS PQGHP

IHUVDWP PQGHP

´ CM OPTION EQUIL...... CADENCE 1 D...... ITRDRV PUVDWI PQGHP

ECUR. CAPITALISATION C.... RPDSP IPPDUQ PPGHP

OPTALIS DYNAMIQ. C ...... IVDUI

ISHDUQ WVVDUP PQGHP

IHTVDPW PQGHP

AGIPI ´ CM OBLIG. COURT TERME .. CADENCE 2 D...... ITPDVT VUURHDRV PQGHP

ECUR. EXPANSION C...... IQQUSDWS IPIDSS PPGHP

OPTALIS DYNAMIQ. D...... IVDSQ

QIRDUS PHTRDTP PQGHP

IHTUDUH PQGHP

´ ´ CM OBLIG. MOYEN TERME . CADENCE 3 D...... ITPDUU RPWWDWW PQGHP

ECUR. GEOVALEURS C...... TSSDSQ ´ IVDHV IIVDTH PPGHP

ITHDPS PQGHP

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PRDRQ OPTALIS EQUILIB. C ......

IIHWDTV PQGHP ITWDIU ´ RPTDIV PQGHP

´ CM OBLIG. QUATRE...... CAPIMONETAIRE C ...... TRDWU QHRDVW IRGHP

ECUR. INVESTIS. D PEA...... RTDRV ´ IUDTP IISDSV PPGHP ISSDPU PQGHP

AGIPI ACTIONS (AXA)...... PQDTU OPTALIS EQUILIB. D...... ´ QUSDPI PQGHP

´ ´ CAPIMONETAIRE D...... SUDPH IQSUDIV PQGHP

EC. MONET.C/10 30/11/98...... PHTDWH Fonds communs de placements

IIHDSQ PPGHP

OPTALIS EXPANSION C ...... ITDVS

QQUDST PQGHP

´ ´ INTEROBLIG C ...... SIDRT IPPRDQR PQGHP IVTDTS ´ IITDRQ PQGHP

EC. MONET.D/10 30/11/98...... CM OPTION MODERATION . IUDUS

IIHDSQ PPGHP

3615 BNP OPTALIS EXPANSION D...... ITDVS ´ RSRDIP PQGHP

´ ´ INTERSELECTION FR. D...... TWDPQ

QQPDWT PQGHP

ECUR. TRESORERIE C...... SHDUT ´ ´ ´ IIHDPH PPGHP

OPTALIS SERENITE C...... ITDVH ´ ´ IIVIDWH PQGHP

´ ´ LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE SELECT DEFENSIF C...... IVHDIV QHRDQT PQGHP

´ ECUR. TRESORERIE D ...... RTDRH WPWURRDVT PQGHP

IRIUQVDTW ´ ´ ´

IHSDPV PPGHP

ANTIGONE TRESORIE...... OPTALIS SERENITE D ...... ITDHS ´ IQWIDPV PQGHP

´ SELECT DYNAMIQUE C ...... PIPDIH QPSDHS PIQPDIW PQGHP

QUQDWH PQGHP

ECUR. TRIMESTRIEL D...... SU IRWHUDIS PQGHP PPUPDSV ASIE 2000......

SPRDHR PQGHP

NATIO COURT TERME ...... PACTE SOL. LOGEM...... UWDVW ´ ´ IHHWDQW PQGHP

´ SELECT EQUILIBRE 2...... ISQDVV IWWDWR PQGHP

QHDRV ´ PPQQPDVR PQGHP

EPARCOURT-SICAV D...... QRHRDTP RHRVTVDVH PQGHP TIUPIDVS SAINT-HONORE CAPITAL ....

SQTDSI PQGHP

NATIO COURT TERME 2 ...... PACTE VERT T. MONDE...... VIDUW ´ WSSDPU PQGHP

´ SELECT PEA 3...... IRSDTQ IRSRWDSW PQGHP

PPIVDHU ´ ´ QPRDHR PQGHP

GEOPTIM C ...... RWDRH PPUQDWR PPGHP

NATIO EPARGNE...... QRTDTT ST-HONORE MAR. EMER. ....

IRPRDTU PQGHP

´ SOGEPEA EUROPE...... PIUDIW IQHPSDRU PQGHP

IWVSDUP ´ SHRDRQ PQGHP

GEOPTIM D...... UTDWH RISHDQU PQGHP

NATIO EP. CROISSANCE ...... TQPDUP ST-HONORE PACIFIQUE ......

PSQT PQGHP

CIC BANQUES SG FRANCE OPPORT. C...... QVTDTI

PWPIDRR PQGHP

RRSDQU ´ ´

PIPSDTW PQGHP HORIZON C...... QPRDHT IUQDRR PQGHP

NATIO EP. PATRIMOINE...... PTDRR ST-HONORE VIE SANTE ......

PQVRDHV PQGHP

´ ´ SG FRANCE OPPORT. D ...... QTQDRS IIHDIR PQGHP

PREVOYANCE ECUR. D...... ITDUW IWWDVU PQGHP

NATIO EPARG. RETRAITE..... QHDRU IWPDPT PQGHP

FRANCIC...... PWDQI

PUURDVQ PQGHP

´ SOGENFRANCE C...... RPQDHP IPIHQ PPGHP

NATIO EPARGNE TRESOR.... IVRSDHW

IURDVV PQGHP

FRANCIC PIERRE...... PTDTT LEGAL & GENERAL BANK

PSHVDWH PQGHP

SOGENFRANCE D...... QVPDRV

IQUVDRW PQGHP

NATIO EURO VALEURS ...... PIHDIS ´ PSTDIS PQGHP

´ EUROPE REGIONS...... QWDHS TPTDRR PQGHP

CREDIT AGRICOLE SOGEOBLIG D ...... WSDSH

IIRHDRS PPGHP

NATIO EURO OBLIG...... IUQDVT ´ IWHTDPV PQGHP

PWHDTI ´ QHTDUQ PQGHP

08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) SECURITAUX ...... SOGEPARGNE D...... RTDUT

IQHPDSQ PQGHP

NATIO EURO OPPORT...... IWVDSU ´ IWHDSQ IPRWDUW PQGHP

QVUDHV PQGHP

CIC PARIS STRATEGIE IND. EUROPE .... SOGINTER C...... SWDHI

WSTPDSH TPUPSDVW PRGHP PITRDWW PQGHP

NATIO EURO PERSPECT...... QQHDHS AMPLIA ...... ´ PIVUDVV PQGHP

´ STRATEGIE RENDEMENT .... QQQDSR ...... PRWDWW PQGHP

ATOUT AMERIQUE ...... QVDII ITTUDQI PQGHP

NATIO IMMOBILIER...... PSRDIV

IIHRDPR PQGHP

ASSOCIC ...... ITVDQR ......

IPDUR VQDSU PQGHP

IIUWDRI PPGHP

NATIO INTER...... IUWDVH ATOUT ASIE......

IVIDUU PQGHP

CICAMONDE...... PUDUI Sicav Info Poste : ......

IIPWDRQ PQGHP

´ IUPDIV STUTDWV PQGHP

NATIO MONETAIRE C...... VTSDRS ATOUT FRANCE EUROPE .....

RWTDIU PQGHP

CONVERTICIC...... USDTR 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) ......

PUVDSP PQGHP

´ RPDRT SPPSDRP PQGHP

NATIO MONETAIRE D...... UWTDTI ATOUT FRANCE MONDE......

IWVPDTQ PQGHP

ECOCIC...... QHPDPS ´ ISTDRS PQGHP

AMPLITUDE AMERIQUE C ... PQDVS ...... ITVDVW IIHUDVS PQGHP

PRIDSW PPGHP

NATIO OBLIG. LT...... QTDVQ ATOUT FUTUR C ......

WWWVDTP PQGHP

MENSUELCIC...... ISPRDPV ´ ISSDWW PQGHP

AMPLITUDE AMERIQUE D... PQDUV ...... ISTDTP IHPUDQT PQGHP

WRPDRV PPGHP

NATIO OBLIG. MT C ...... IRQDTV ATOUT FUTUR D......

RQSQDHT PQGHP

OBLICIC MONDIAL...... TTQDTP ...... QQDQS PIVDUT PQGHP

PIQPDUV PQGHP QPSDIR AMPLITUDE EUROPE C......

VWUDQS PPGHP

NATIO OBLIG. MT D...... IQTDVH COEXIS ......

IPSVDRS PQGHP

´ IWIDVS ...... PIRDSH PQGHP

` OBLICIC ReGIONS ...... QPDUH PURQDUR PQGHP

´ RIVDPV AMPLITUDE EUROPE D ...... PITDTT PQGHP

NATIO OPPORTUNITES ...... QQDHQ DIEZE ......

ITSDHR PQGHP

PSDIT ......

IQPQDUP PQGHP RENTACIC...... PHIDVH

WWVUQVDVV PRGHP ISPPSTDUT AMPLITUDE MONDE C...... VPQIWDQW PQGHP

NATIO PLACEMENT C...... IPSRWDSI ELICASH ......

......

IVVDUI IPQUDVT PQGHP

QRPSDRU PQGHP SPPDPI AMPLITUDE MONDE D ...... USPRRDSU PQGHP

NATIO PLACEMENT D ...... IIRUHDWT EURODYN......

......

IQDPS VTDWI PQGHP

PQWSDHQ PPGHP QTSDIP AMPLITUDE PACIFIQUE C ... IIQSDVT PPGHP

NATIO REVENUS...... IUQDIT INDICIA......

......

IQDIR VTDIW PQGHP

ITHWUDSV PQGHP ´ ´ PRSRDHT AMPLITUDE PACIFIQUE D... IISSUDWT PQGHP

NATIO SECURITE ...... IUTP INDOCAM CONVERT. C......

´ IRTWDUR PPGHP

PPRDHT ´ ...... PTIDQQ PQGHP

EURCO SOLIDARITE ...... QWDVR IRUQSDUS PQGHP

PPRTDRS ELANCIEL FRANCE D PEA.... IUVIDSI PQGHP

NATIO VALEURS...... PUIDSW INDOCAM CONVERT. D ......

IUVSTDPH PPGHP

PUPPDIT ´ ...... TTPDPS PQGHP LION 20000 C ...... IHHDWT IHRWHDVS PPGHP INDOCAM EUR. NOUV...... ISWWDQP ELANCIEL EURO D PEA......

ITPVTDVP PPGHP

PRVPDWI ´ ...... IVSDWT PQGHP LION 20000 D...... PVDQS IPUSDWU PQGHP INDOCAM HOR. EUR. C ...... IWRDSP EMERGENCE E.POST.D PEA.

IIVURDUP PPGHP BANQUE POPULAIRE IVIHDPW ´ ...... IIHDVP UPTDWQ PQGHP IPHRDHU PQGHP INDOCAM HOR. EUR. D...... IVQDST LION-ASSOCIATIONS C...... GEOBILYS C ......

ASSET MANAGEMENT ...... IHUIPDSH PPGHP ITQQDII ´ IHQDUI TVHDPW PQGHP IHPQDPQ PQGHP INDOCAM MULTI OBLIG...... ISSDWW LION-ASSOCIATIONS D ...... GEOBILYS D......

...... RPPWDII PUURIDIR PPGHP IWDII IPSDQS PQGHP ISUDIU PPGHP PQDWT LION COURT TERME C...... WUPQUDTW PQGHP MONEDEN...... IRVPQDUW INDOCAM ORIENT C...... INTENSYS C......

...... QTISDVT PQUIVDRW PPGHP IUDSV IISDQP PQGHP IRIDPQ PPGHP INDOCAM ORIENT D ...... PIDSQ LION COURT TERME D ...... INTENSYS D......

www.cdc-assetmanagement.com ......

PUHDQS IUUQDQV PPGHP PQDTQ ISS PQGHP VTHDWR PQGHP INDOCAM UNIJAPON...... IQIDPS LIONPLUS C ...... LATITUDE C......

PRUDTR ITPRDRI PPGHP PHDWV IQUDTP PQGHP PIQSDIR PQGHP INDOCAM STR. 5-7 C ...... QPSDSH LIONPLUS D ...... LATITUDE D......

´ RHWDQH PTVRDVQ PPGHP IHSDVQ TWRDPH PQGHP IRTIDRU PQGHP INDOCAM STR. 5-7 D...... PPPDVH LION TRESOR...... OBLITYS D ...... LE´GENDE

PRTWDHW PPGHP ´ QUTDRI ´ RHDSI PTSDUQ PQGHP IVWTDIR IPRQUDVT PRGHP IHWUDPP HUGHP LIVRET B. INV.D PEA...... ITUDPU MONE.J C ...... OBLILION ...... PLENITUDE D PEA...... e Hors frais. ee A titre indicatif.

´ ´ PUQHDTP PPGHP IUSRDWV IISIIDWI PRGHP IRVDIW WUPDHT PPGHP PPWHDPP ISHPPDVT PQGHP NORD SUD DEVELOP. C...... RITDPV MONE.J D...... SICAV 5000 ...... POSTE GESTION D...... LeMonde Job: WMQ0307--0050-0 WAS LMQ0307-50 Op.: XX Rev.: 01-07-98 T.: 13:59 S.: 111,06-Cmp.:01,14, Base : LMQPAG 08Fap:100 No:0535 Lcp: 700 CMYK

(Publicité) LeMonde Job: WMQ2502--0025-0 WAS LMQ2502-25 Op.: XX Rev.: 23-02-99 T.: 17:37 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1268 Lcp: 700 CMYK

25 AUJOURD’HUI LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999

SCIENCES La Fondation Marcel- mars par Jacques Chirac. b DIRIGÉE gences de sécurité draconiennes. de ceux en usage dans le nucléaire, principe, la préparation de la guerre Mérieux vient de construire à Lyon par la Britannique Susan Fisher- b DANS CE LABORATOIRE d’un seront soumis à de stricts protocoles biologique en laboratoire, les instal- un laboratoire de très haute sécurité Hoch, spécialiste des virus africains genre particulier, qui a été classé afin d’empêcher toute évasion lations militaires se consacrent plu- pour l’étude des virus et bactéries les de Lassa et d’Ebola, cette structure point sensible national, les biolo- d’agent pathogène. b UNE CONVEN- tôt, quant à elles, à l’évaluation et à plus dangereux, qui sera inauguré en unique en Europe répond à des exi- gistes, vêtus de scaphandres dérivés TION internationale prohibant, en la prévention des risques. Haute sécurité pour le nouveau laboratoire lyonnais de microbiologie Jacques Chirac doit inaugurer, en mars, dans le quartier de Gerland, un laboratoire dit P4, où seront étudiés les bactéries et les virus les plus dangereux. Dans cette structure unique en Europe, des mesures draconiennes ont été mises en place pour éviter tout incident LYON Cette étrange structure sur pilo- ligne M. Massé, « la limite de la de notre envoyé spécial tis n’est pas un caprice d’archi- machine, c’est l’homme. Il va encore De l’extérieur, la construction a tecte. La Fondation Marcel-Mé- falloir vérifier et valider les procé- de quoi surprendre. Perché sur six rieux, qui a financé ce projet de dures d’alerte en réel, avec les sca- grands piliers de béton, le parallé- 50 millions de francs (7,62 millions phandres. Le démarrage ne se fera lépipède bleu enjambe littérale- d’euros), manquait tout simple- qu’après environ six mois de labo- ment le laboratoire Mérieux. Tel ment de place au sol. Un « P4 » école, pendant lesquels on travaille- un arthropode géant se prome- devant être une construction indé- ra en mode P4 mais sans virus P4. » nant sur les quais du Rhône, à pendante, il n’était pas question Même son de cloche chez deux pas de la Halle Tony-Garnier, de l’installer à l’intérieur du labo- M. Grange : « Tous les matins, une à un jet de pierre du stade Ger- ratoire Mérieux. D’où cette solu- check-list est établie, comme pour land. Là où l’on attendait un bun- tion originale, que défend au- un avion qui décolle. Les gens qui ker, voici un gracile édifice. Mais jourd’hui Jacques Grange. Pour ce les apparences sont trompeuses. chercheur de l’Institut national de La construction est aux normes la santé et de la recherche médi- Trois cousins seulement parasismiques. Là-haut, dans la cale (Inserm), responsable tech- boîte de verre pare-balles, une nique du P4, l’évolution technolo- existent dans le monde autre boîte, blindée celle-là. Et gique permet de « passer du cette deuxième poupée russe ren- blockhaus à une structure légère ca- Le laboratoire de Gerland est ferme un des laboratoires les plus pable d’encaisser des coups que le plus moderne du monde sûrs et les plus sensibles du n’encaisserait pas le béton ». dans sa catégorie. Il faut dire monde. Un « P4 », dans le jargon que les P4 dits « en sca- scientifique : P pour « patho- FILTRAGE ABSOLU phandre » ne courent pas les gène », 4 désignant le niveau de De fait, ce laboratoire de haute rues. Aucun autre n’existe en confinement maximal requis pour sécurité, que Jacques Chirac inau- Europe ; il y en a deux aux l’étude des bactéries et virus les gurera en mars, exhibe à tous les Etats-Unis – l’un au Center for plus dangereux. niveaux sa modernité. Pour s’en Disease Control (CDC) d’Atlan- apercevoir, il suffit d’y entrer. Bad- ta, en Géorgie, l’autre au centre

ge et code confidentiel personnali- R. BENALI-R. GAILLARDE/GAMMA de recherche médicale de l’ar- Quatre groupes de risque sés pour chaque membre de Une structure sur pilotis, aux normes parasismiques, qui enjambe le laboratoire Mérieux. mée, à Fort Detrick, dans le Ma- l’équipe ouvrent une première ryland – et un en Afrique du Les agents biologiques sont porte. Après avoir ôté tous ses vê- maintenue une dépressurisation une crédibilité internationale qui coupée, deux onduleurs prennent Sud. Le Canada en achève un classifiés en quatre groupes de tements et objets personnels et artificielle, principale arme de sé- nous permettra d’obtenir par la le relais. Si eux-mêmes défaillent, autre. Et c’est tout. Celui de No- risque, auxquels correspondent mis une tenue chirurgicale, le curité de ce type de laboratoire. Si suite des financements de partout », deux générateurs électriques ali- vosibirsk a été fermé par les quatre types de laboratoires : chercheur enfile un scaphandre lé- l’enceinte de confinement fuit, lance Mme Fisher-Hoch. mentent le laboratoire. Russes, faute de crédits. Le Ja- b Niveau 1. Il concerne les agents ger dérivé de ceux en usage dans le l’air passe de l’extérieur vers l’inté- Dans l’aire de travail du P4, la Quant aux déchets, liquides et pon et l’Australie avaient égale- biologiques ne provoquant pas de nucléaire. Il vérifie les zones fra- rieur et non l’inverse, empêchant sécurité, quasiment invisible, est solides – fluides corporels des ani- ment construit le leur mais, maladie chez les travailleurs ou les giles que sont les gants en caout- la diffusion des micro-organismes assurée par le biais de réseaux dif- maux, literies, carcasses, instru- sous la pression de la popula- animaux en bonne santé. Ils chouc. pathogènes dans la ville. De férents. Seul indice, un tableau ments –, ils sont portés à la tempé- tion, ils n’ont jamais étudié de peuvent être manipulés sans Autre point sensible, la fiche où même, si le scaphandre est percé, d’affichage indiquant quelques pa- rature de 128o C, bien au-delà des virus de risque 4. Les cher- protection particulière ; se branchera l’arrivée d’air pressu- la différence de pression entre la ramètres. Dans leur scaphandre, 60o C auxquels aucun virus ne ré- cheurs emploient parfois des b Niveau 2. Il s’agit d’agents risé qui l’aérera et lui permettra de combinaison et le laboratoire in- les chercheurs disposent d’un mi- siste. « On tue deux fois les orga- sortes de P4 miniatures, petits pathogènes qui, dans des respirer. Derrière ce « trou » dans terdit toute intrusion de virus ou cro et d’une oreillette reliés en nismes, plaisante Thierry Massé, caissons étanches baptisés circonstances normales, ne la combinaison se niche un filtre de bactéries. permanence avec le standard. virologiste à la Fondation Mérieux. « boîtes à gants », dans lesquels constituent pas un danger sérieux absolu, un maillage très fin se Hormis cela, le P4 ressemble à Toutes les prises électriques sont C’est ce que l’on appelle un labo ils ne peuvent que passer les et pour lequels il existe des comportant, vis-à-vis de toute un laboratoire comme les autres. surveillées par un ordinateur cen- "bretelles et ceinture". » mains pour faire leurs manipu- traitements efficaces et des particule y pénétrant, comme un Centrifugeuses, hottes à flux lami- tral pouvant prédire les pannes lations à travers d’épais gants mesures préventives limitant le immense labyrinthe de galeries naire, congélateurs, cages pour les des appareils qui y sont branchés POINT SENSIBLE NATIONAL peu commodes d’utilisation. risque de propagation. Figurent collantes. Le virus qui s’y logerait animaux, salle de prélèvement en fonction de leur consomma- Quand le chercheur a terminé notamment dans cette liste le n’en sortirait pas. avec table d’examen, etc. On y étu- tion. L’air est filtré et renouvelé en son travail, il passe par un sas de staphylocoque doré, les On entre dans un deuxième sas, diera dans un premier temps les permanence. Des caméras vidéo décontamination dans lequel, tou- entrent dans le P4 ne font pas n’im- salmonelles, la bactérie dernière étape avant le saint des virus de Lassa et d’Ebola, spéciali- scrutent l’animalerie. jours vêtu de sa combinaison, il porte quoi et ont un protocole à res- responsable de la maladie du saints. La gâche magnétique est tés de Susan Fisher-Hoch, la direc- L’accès aux cuves d’azote liquide subit une douche chimique, puis- pecter. » légionnaire, les virus de la rubéole désactivée, le joint gonflant se ré- trice britannique du laboratoire, dans lesquelles sont conservées les sant mélange de désinfectant et de Si l’on peut raisonnablement et de la dengue. Travailler dans un tracte, la porte s’ouvre. On se qui a opéré pendant huit ans au P4 souches de virus est contrôlé par le détergent. Aucun microbe ne sur- miser sur la conscience profes- laboratoire P2 nécessite des branche sur l’une des soixante ar- d’Atlanta. Pendant cinq ans, la « Big Brother » informatique. A vit à quatre minutes de ce traite- sionnelle des chercheurs, il ne faut vêtements protecteurs et une rivées d’air, ce qui provoque dans Fondation Mérieux financera les l’image de l’alimentation élec- ment. pas perdre de vue que le danger hotte aspirante à flux laminaire ; le scaphandre un brouhaha auquel recherches. « A nous, par nos tra- trique, tous les circuits sont dou- Tout semble donc prévu pour peut aussi venir de l’extérieur. b Niveau 3. Ces agents il faut s’habituer. Dans le local est vaux, de donner à ce laboratoire blés. Si la ligne à haute tension est empêcher l’accident. Mais, sou- Actes de malveillance, attentats, pathogènes provoquent beaucoup de scénarios ont été généralement une maladie grave, passés en revue. La structure est pouvant avoir des répercussions Un arsenal sécuritaire pour éviter la contamination par les virus et les bactéries étudiés capable de résister à un tir de ba- économiques sérieuses, mais qui zooka. Un dispositif top secret est 5 5 5 5 5 5 5 ne se transmet pas par simple installé pour neutraliser un contact, ou se traite avec des commando. « Nous sommes classés agents antimicrobiens ou point sensible national, précise antiparasitaires. Le virus typique M. Grange. Et comme nous sommes de niveau 3 est le VIH. Les réquisitionnables pour produire du laboratoires P3 sont des enceintes 1 2 3 4 6 7 8 9 vaccin en cas de crise majeure, nous confinées avec contrôle des flux sommes reliés directement avec la d’air et accès réglementé ; 1 Entrée. Badge + code confidentiel. Portes interdépendantes 6 Laboratoire. Les souches de virus sont conservées dans l’azote liquide. police et les pompiers. » b Niveau 4. Ici, le risque est élevé (une porte doit être fermée pour pouvoir ouvrir l’autre). 7 Animalerie (16 cages), caméras vidéo pour surveiller les animaux. Pour défendre la sûreté de son 2 me pour l’individu et la collectivité, Vestiaires et douches 8 Salle de prélèvements sur les animaux. « bébé », M Fisher-Hoch rap- car les agents en question se 3 Tenue chirurgicale + scaphandre 9 Fours autoclaves (traitement des déchets solides). pelle que « les gens de la NASA sont transmettent facilement d’un 4 Décontamination de la combinaison à la sortie 10 Cuves à 128 °C (recueillent et traitent les déchets liquides). venus pendant trois jours pour étu- individu à l’autre et les maladies 5 Arrivées d’air pressurisé (légère dépressurisation pour éviter dier les technologies utilisées ici. Ils très graves qu’ils provoquent sont les fuites vers l’extérieur). 10 Infographie : Le Monde • Source : Fondation Marcel Mérieux pourraient s’en inspirer pour le la- pour l’heure incurables. Sont boratoire où seront étudiés les notamment classés 4 les virus de échantillons de sol martien ». Lassa, d’Ebola, de l’herpès simien Tous les dispositifs mis en œuvre, des sas d’entrée aux fours autoclaves en passant par les scaphandres pressurisés, sont destinés à la fois à protéger les cher- cheurs et à éviter l’“évasion” des agents pathogènes vers l’extérieur du laboratoire. et de la variole. Pierre Barthélémy Les militaires concentrent leurs recherches sur l’évaluation et la prévention des risques LE SERVICE de santé des ar- agents biologiques les plus re- but poursuivi par l’état-major de brucellose, certaines fièvres, la conditions météorologiques. S’il mées et la délégation générale connaissables (bactéries, virus ou façon à en éviter le choc en retour dengue ou la grippe. Autant devait y avoir un danger majeur et pour l’armement ont la responsa- toxines) et sur les méthodes de contre ses propres troupes. d’agents pathogènes connus des immédiat, il devrait plutôt prove- bilité, en France, d’étudier les ma- détection, d’identification, Concrètement, en l’absence de savants du monde entier et dont nir de la frontière extrêmement nières de se prémunir contre les d’alerte et de contrôle. Les toute vaccination, l’épidémie peut la production de masse requiert ténue entre certaines armes biolo- effets d’un arsenal biologique. moyens du service font appel à la toucher amis et ennemis. Mais, des moyens industriels – par giques et les armes chimiques. Leurs recherches portent aussi sur chimioluminescence, à la biolumi- d’un autre côté, toute immunisa- congélation, lyophilisation ou mi- C’est le cas du bacille du charbon, les risques nucléaire et chimique. nescence, à l’analyse immunolo- tion de l’agresseur et de son ad- cro-encapsulation – difficiles à des toxines botuliniques et des Ces travaux sont menés, en priori- gique, à la biologie moléculaire et versaire remet les deux camps sur rassembler, à la différence de ce entérotoxines du staphylo- té, par les laboratoires du centre cellulaire. Pour l’instant, l’arsenal un pied d’égalité, la diffusion des qui est nécessaire pour disposer coque B. d’études du Bouchet () et biologique a ceci de particulier agents pathogènes ne permettant d’agents chimiques. Ces substances infectieuses par ceux du Commissariat à – par rapport aux armes nu- de clouer au sol ni l’un ni l’autre. Les chercheurs français font par peuvent être sécrétées par repro- l’énergie atomique (CEA), à Fon- cléaires et chimiques – qu’il est ailleurs observer que la période de duction naturelle d’agents vivants tenay-aux-Roses (Hauts-de- plus spéculatif que réel en termes UNE ARME PROHIBÉE nocivité d’une attaque biologique et être ensuite dispersées, quasi- Seine). On s’y préoccupe surtout d’emploi militaire. Il existe davan- Depuis 1972, une convention in- est, en général, très courte et que ment en aérosol, au moyen de d’évaluer la menace, de mettre au tage de présomptions que de ternationale prohibe, en principe, l’assaillant doit choisir un agent vecteurs conçus pour des armes point et d’expérimenter les maté- preuves concrètes de son appari- la préparation de la guerre biolo- contre lequel la thérapeutique chimiques. Larguées de la sorte, à riels et les équipements destinés à tion sur des champs de bataille. gique en laboratoire, qu’il s’agisse reste précaire. Ce qui limiterait la la manière d’un gaz de combat, protéger les combattants ou la po- Des incertitudes demeurent sur d’agents létaux – comme le bacille gamme des produits potentielle- elles ont des effets létaux considé- pulation, et de surveiller les conta- la fiabilité des armes biologiques, du charbon, le choléra, la peste ment utilisables à des fins mili- rables (75 % de taux de mortalité), minations de l’environnement. leur temps de latence, la nature et pulmonaire, la typhoïde, le typhus taires à une vingtaine d’agents pa- selon les experts, dans des délais Au Bouchet, par exemple, un l’étendue de leurs effets potentiels épidémique, la fièvre jaune, la va- thogènes dont les effets rapides mais différés (jusqu’à cinq service de microbiologie oriente sur le terrain ; notamment sur la riole et autres encéphalites trans- dépendent de la sensibilité de jours après l’attaque). plus spécialement ses activités sur capacité d’une armée à en contrô- missibles – ou d’agents incapaci- chaque individu et de facteurs ex- la menace que représentent les ler l’extension et à la limiter au tants – telles la dysenterie, la térieurs variables, comme les Jacques Isnard LeMonde Job: WMQ2502--0026-0 WAS LMQ2502-26 Op.: XX Rev.: 23-02-99 T.: 18:19 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1269 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 AUJOURD’HUI-VOYAGES

ESPAGNE

ESPAGNE

MAROCAlgésiras Gibraltar OCÉAN Tarifa (Roy.-Uni) ATLANTIQUE Mer Méditerranée r lta ibra Détroit de G Mont Grottes Moussa Ceuta d'Hercule (Esp.) Tanger

MAROC

10 km

 Au-delà de Benzou, village musulman de l’enclave hispanique de Ceuta, se déploie une vue imprenable sur le djebel marocain Moussa – et son contrefort, la « montagne de la Femme-Morte » – qui se veut le pilier méridional des mythologiques colonnes d’Hercule (ci-contre) ; le pilier septentrional est formé par le djebel Tarik, du nom d’un guerrier arabo-berbère médiéval dont les langues européennes ont fait « Gibraltar » (en bas à droite). Tanger (en haut à droite) essaie par ses illuminations de rivaliser avec la riche contrebandière

PATRICK BARD/EDITING PATRICK Ceuta. Zigzags dans l’histoire, entre les colonnes d’Hercule

DÉTROIT DE GIBRALTAR les eaux vert-bleu profond honorer jusqu’au cœur même de qu’en deux heures et demie. Ceuta talan, oui ; le roi d’Espagne comme de notre envoyé spécial Au confluent (935 mètres) du Détroit et les la ville. nocturne éclate de lumière telles seul maître, non, plutôt partir ! » Trois royaumes, quatre statuts rondes collines brunes des deux Ceuta, malgré ses 80 000 âmes et Singapour ou Alicante et elle vou- Du coup, les Castillans en- territoriaux, cinq idiomes de l’Atlantique continents. De Tarik, qui islamisa ses 19 kilomètres carrés seulement, drait bien être un peu les deux. travent les mouvements terrestres coexistent et commercent tout en les Colonnes pour un demi-millé- profite de la nonchalance tange- Hélas pour elle, comptoirs et colo- à La Linea et interdisent les vols se regardant en chiens de faïence et de la Méditerranée, naire, à Henri l’infant navigateur roise. Catholiquissime, militaris- nies sont de nos jours marqués depuis l’aéroport artificiel de Gib de part et d’autre des colonnes de Lisbonne qui, en 1415, christia- sime (son monument à Franco d’infamie, et, malgré la chirurgie vers les métropoles européennes, d’Hercule, haut lieu géopolitique choc des irrédentismes nisa Ceuta, jusqu’aux Anglais pre- s’effrite mais elle entretient trois esthétique, Ceuta ne sera jamais excepté Londres. « On s’en fout, où a toujours soufflé avec force le nant Gibraltar en 1704 pour enqui- musées militaires), contrebandière que la souveraine morganatique sifflotent les Gibraltariens, notre vent de l’Histoire – sans parler de et des cultures, quiner Louis XIV ; de Nelson, le sans frein derrière ses vitrines de l’Estrecho. paradis fiscal loge 70 000 sociétés et trois vents naturels : sirocco, ven- vainqueur mort de Trafalgar, au bourgeoises, elle se hausse, elle se Vis-à-vis, Gibraltar a exercé du- nous recevons six millions de visi- daval, levantin. Le quart du trafic échanges, trafics sultan Mohamed V tonnant contre pousse, elle vise le sceptre régio- rant deux cent cinquante ans sur le teurs par an, soit autant qu’Algési- maritime mondial – sans compter le protectorat franco-hispanique, ras et Tanger réunies. » hydroglisseurs, ferries et autres et entraves jusqu’au Kaiser débarquant au Création arabe dont le nom, pateras – transite toujours entre Maroc, on a là un échantillon des Regain de tension britannico-espagnol comme Alger, signifie Ile, Algésiras d’un côté le roc britannique, de à la circulation cent événements universels ayant (100 000 âmes) est, dans le quatuor l’autre le djebel marocain Moussa secoué ce petit quadrilatère de « Le motif de ce blocage est politique et relève de la campagne es- de la Passe, le participant qui fait et le Monte-Hacho espagnol à jettent leurs piments roche sèche et d’eau salée. pagnole pour récupérer le Rocher. Alertez votre eurodéputé ! » Les au- le moins d’histoires et en a donc le Ceuta, chacun des deux se voulant A Tanger, ex-chef-lieu select et tomobilistes, bloqués ces jours-ci, durant une heure et plus, par les moins à confier. Entre la fameuse le pilier méridional sur lequel le fils sur un quatuor de cités interlope d’une poche internatio- Espagnols, à la frontière hispano-gibraltarienne, ont pu mémoriser conférence euro-chérifienne de de Jupiter et d’Alcmène s’arc-bou- nale (1923-1956, sauf durant l’oc- les affiches multilingues du Groupe pour l’autodétermination de 1906 qui régla pour exactement ta pour séparer Afrique et Europe, cupation franquiste de 1940 à Gibraltar (Le Monde daté 14-15 février). On n’en est pas à la ferme- cinquante ans le sort de la région pour marier Mer et Océan. 1945), mué en conurbation mag- ture totale, par Madrid, de la grille entre le Peñon et la Péninsule, et les arrivées massives de clandes- Carnet de route Un endroit idéal pour vivre, sé- hrébine de 800 000 habitants, on comme de 1969 à 1985, mais le fait est que deux membres de l’Union tins africains et nord-africains ces journer ou faire escale que ce rec- ne retrouve pas, au milieu de la européenne se querellent au détriment des habitants et des voya- derniers lustres, Algésiras n’a rien b Accès. Vol Royal Air Maroc tangle d’une cinquantaine de kilo- luxuriance démographique, ce geurs, au sujet d’un territoire appartenant lui-même à l’Union... En à raconter hormis sa benoîte pros- (tél. : 01-44-94-13-10) mètres de long sur une quinzaine goût pour le « laissez-mourir » que face, les Marocains n’entravent pas la circulation avec la « place es- périté commerciale. Les Algésira- Paris-Tanger le mardi, 1 600 F de large, où l’on parle et prie en convoque Tahar Ben Jelloun dans pagnole de souveraineté » de Ceuta mais rappellent néanmoins siens vous distraient en vous ex- (244 ¤) aller-retour. Navette berbère, arabe, castillan, anglais et le film Mémoire d’en face (1996). l’avis donné par Hassan II, dès 1975 : « Le jour où l’Espagne aura Gi- pédiant à Tarifa, « point le mieux Algésiras-Ceuta en français ; où l’on porte djellabas, braltar, le Maroc aura Ceuta, car personne au monde ne permettra ventilé d’Europe ». A un détour de hydroglisseur, 400 F (61 ¤) foulards, kippas, vestons et biki- DÉSAMOUR ROYAL qu’un seul Etat possède les deux verrous de la même passe stratégique la corniche, on est soudain jeté l’aller pour un passager et son nis ; où l’on prépare, dans la même Le poids historique et humain mondiale. » dans un monde donquichottesque véhicule. Les quatre ports du maison, couscous, paëlla, steaks- de Tanger, sa légende aussi (depuis multiplié et géantifié : à perte de Détroit sont reliés entre eux, frites et pudding ; où les murailles 1900, on y a situé quarante-cinq vue tournent, en haut de leurs py- sauf Gibraltar et Ceuta. portugaises de Ceuta élevées avec longs métrages et autant de créa- nal. Elle a obtenu d’être zone Strait son hégémonie tout en un- lônes, les blanches ailes, les trois b Hôtels. A Tanger, le Dawliz, l’aide de saint Jean de Dieu, le pa- teurs y ont travaillé, de Walter franche puis municipe autonome derstatement (de façade). A pétales métalliques, de centaines avec vue sur le Détroit. 325 F la lais sultanesque de Barbara Hut- Harris à Daniel Rondeau via Ma- des Espagnes, elle s’est construit présent ce dont se soucient les de méga-éoliennes alimentant nuit (50 ¤). Tél. : ton à Tanger, les oléastres du ma- tisse, Morand et Mohamed Chou- « le plus beau parc maritime de la 30 000 habitants du Peñon (affiliés l’Andalousie en énergie propre. 00-212-933-18-12. A La Linea quis suspendu de Gibraltar dans cri), auraient dû en faire la reine Méditerranée », une jetée neuve et à cinquante clubs), c’est « ne ja- Les esthètes ont crié au massacre (Espagne), le Rocamar, avec lequel s’est sans doute perdu le du Détroit. Il eût fallu également de nouvelles arcades ; Bruxelles mais devenir espagnols ». Bien que paysager, ce qui n’a pas empêché vue sur le Penon. 265 F la nuit « marin » de Marguerite Duras et pour cela que la capitale maro- enfin la subventionne, selon le catholiques et latins ou latinisés à les gigantesques étoiles en alumi- (40 ¤). Tél. : 00-34-956-176-923. le culte moderne d’Eole à Algésiras caine d’été fût promotionnée par même processus qu’à Gibraltar. près de 75 %, ils ont forgé un gi- nium de devenir la super-attrac- b Voyagiste. L’agence Calypso, sont là pour satisfaire amateurs de son roi, qui notoirement ne l’aime En une demi-heure, les moelleux braltarisme qu’ils comparent à la tion du détroit de Gibraltar. En at- à Tanger, organise des séjours vieilleries et tenants de l’écologie. pas et n’y vient jamais. Le désa- bateaux ceutis sur coussins d’air spécificité andorrane : « Juan Car- tendant le pont ou le tunnel qui un dans la région, notamment des Seulement voilà, de toute sou- mour royal ne justifie pas néan- rallient sans trêve Algésiras, alors los comme co-prince avec Elizabeth jour annulera le travail d’Hercule. « tours écologiques » pour venance, de l’Antiquité à l’Union moins l’incurie municipale qui que le havre andalou n’est relié à ainsi que le sont, pour Andorre, le 8-10 personnes au Maroc nord. européenne, la politique a troublé laisse des poubelles éventrées dés- Tanger, par de poussifs ferries, président français et tel évêque ca- Jean-Pierre Péroncel-Hugoz Tél. et fax : 00-212-993-85-32. b Sites. A 50 km au sud de Tanger, les 170 menhirs de M’Soura : à Souk-Etnine-de-Sidi-Yéméni, se faire indiquer la piste (6 km). A Ceuta, l’ermitage Saint-Antoine pour le panorama bicontinental. A Gibraltar, le parc naturel d’Upper Rock. A Algésiras, la salle zelligée de la conférence de 1906 à la Casa consistorial (mairie). b Publications. Livres en français, espagnol, arabe, anglais à la librairie des Colonnes, Tanger (tél. : 00-212-993-69-55). Ibn Battouta, prince des voyageurs, de Lotfi Akalay¨, Fennec, Casablanca ; Autour de la Méditerranée, de Fernand Braudel, Livre de poche ; Ceuta aux époques almohade et mérinide, de Mohamed Chérif, Harmattan. Guides Michelin Espagne et Maroc. Et D3, mensuel culturel francophone tangerois. (Tous les numéros de téléphone sont libellés pour être composés de France.) LeMonde Job: WMQ2502--0027-0 WAS LMQ2502-27 Op.: XX Rev.: 23-02-99 T.: 19:12 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1270 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-VOYAGES LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 / 27

PLUMES DE FRANCE Sur les pas des écrivains QUI N’A VISITÉ un de ces lieux chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu à gueule d’atmophère dont on devenu Musée Flaubert, son garde à jamais le souvenir ? L’un « gueuloir » – ce qui reste de l’al- de ces endroits hors du temps où lée de tilleul, où il vérifiait à haute un écrivain a nourri son inspira- voix ses textes – au pavillon de tion à défaut d’y ancrer sa vie. Croisset, à Canteleu. Quant à la Ainsi, à Chambéry, les Char- campagne environnante, avec ses mettes, enfouies dans l’herbe d’un pommiers en fleur au printemps, vallon, happant les arbres par elle est un livre ouvert où lire Ma- toutes leurs fenêtres. Univers bu- dame Bovary. S’attarder à Ry, le colique d’où sont issues les Confes- Yonville du roman. Pour de plus sions, les Rêveries d’un promeneur amples renseignements (carte tou- solitaire nommé Rousseau. Ou, en ristique, parcs et jardins en Nor- Touraine, le manoir de Saché, re- mandie, circuit Flaubert), s’adres- fuge de Balzac. Pour le bicente- ser au comité départemental du naire de sa naissance, en 1799, la tourisme de Seine-Maritime (tél. : France multiplie les célébrations. 02-35-12-10-10). L’Indre tourangelle affleure aux pages de ses romans, notamment DERRIÈRE PAGNOL, À DOS D’ÂNE Le Lys dans la vallée. D’où cet iti- Grand oublié des routes touris- néraire qui, au « jardin de tiques, Racine. Pour avoir, trop France », met ses pas dans ceux tôt, été ressassé dans le se- d’une pléiade de grands hommes : condaire ? Ecrivant pour la cour, il à La Devinière, maison des vécut dans son sillage. Pour le re- champs de la famille de Rabelais à trouver, sillonner les environs de Seuilly ; au Prieuré de Saint- Paris : la vallée de Chevreuse, les Cosme, qui inspira si fort Ron- ruines de Port-Royal-des-Champs, sard ; au manoir du Clos-Lucé, où haut lieu du jansénisme, Versailles s’illustra Léonard de Vinci (on y évidemment, et Saint-Cyr, où les verra certaines de ses machines et jeunes filles de la Maison Saint une maquette du premier aéro- Louis jouèrent Esther. Pour le tri- plane) ; et au château de Saché, centenaire de sa mort, le conseil © GÉRARD RONDEAU © GÉRARD qui enchanta l’auteur de La Comé- général des Yvelines (tél. : 01-39- die humaine. Deux journées avec 07-71-83) organise un programme nuit en Logis de France 2 étoiles, très complet de manifestations : demi-pension et billets d’entrée expositions (« Saint-Cyr, maison inclus, 480 F (73 ¤) par personne royale » jusqu’au 2 mai, « Racine, en chambre double. Auprès du Phèdre : le choix de l’Absolu », du service loisirs-accueil, tél. : 02-47- 9 avril au 30 août), circuits touris- 48-37-27. tiques, promenade littéraire, pro- menade musicale et visites adap- LE « GUEULOIR » DE FLAUBERT tées aux enfants. Henri Alban Alain-Fournier en- Aux antipodes de la langue clas- flamme les imaginations. Aussi un sique, la veine méridionale d’un week-end littéraire en Berry s’at- Pagnol ou d’un Giono. Le service tache-t-il à ressusciter la fête, loisirs-accueil des Bouches-du- étrange et poignante, du Grand Rhône (tél. : 04-90-59-49-36) et Meaulnes. Dans une maison du l’office de tourisme d’Aubagne XVIIIe siècle aménagée en (04-42-03-49-98) proposent res- chambres d’hôtes, dîner aux chan- pectivement un « Voyage avec delles. Le lendemain, pèlerinage mon âne au pays de Pagnol » et un aux sources : Gué de la Pierre, circuit commenté en bus quand le maison natale, école de la Cha- centre Jean-Giono de Manosque pelle-d’Angillon. Temps fort de (tél. : 04-92-70-54-54) a prévu une cette imprégnation, le pique-nique randonnée littéraire sur les traces « à l’ancienne » dans le domaine de Giono en haute Provence et en mystérieux, à l’abbaye de Loroy. Trièves. De mi-avril à mi-novembre, en Si l’on craint de manquer de groupe restreint (quatre à six in- munitions, emporter le petit guide conditionnels du romancier), Personnages célèbres, pratique et 680 F (103 ¤) par personne pour synthétique, édité spécialement deux nuits en chambre d’hôtes par le Salon des vacances en 4 épis et petits déjeuners, dîner France (40 F, 6 ¤, au 04-78-62- aux chandelles et pique-nique in- 33-62), La France des écrivains, clus. Auprès du service loisirs-ac- sous la direction d’Emmanuel de cueil du Cher (tél. : 02-48-67-00- Roux (Gallimard) et l’album Jar- 18). dins d’écrivains, de José Cabanis et Autre lieu, autre tempérament. Georges Herscher (Actes Sud), qui Flaubert et ses dissections psycho- traduit parfaitement ce « va-et- logiques. La Normandie fut son vient du rêve à la réalité ». fief. La chambre où il naquit est à

© MIGUEL GONZALEZ/LAIF Rouen, dans l’ancien pavillon du D. T. a a DÉPÊCHES PAYS-BAS Week-end « antiquités » à Maastricht A tous prix a VILLAGES À LA CARTE. Tous les villages de vacances sur une Du 13 au 21 mars, la ville la plus méridionale des Pays-Bas sera le centre a 1 335 F (204 ¤) : un week-end « grandes marées » en Bretagne. carte (légendée en cinq langues) BELGIQUE 2 A du monde – des antiquités et de l’art, s’entend. Le traité de Maastricht lui A Saint-Quay-Portrieux, une escapade tonique avec balade sur le avec, pour chacun, le niveau de conférait une image austère. Erreur : c’est une beauté pétillante de vie, sentier des douaniers, pêche à pied et découverte de l’île de Bréhat. qualité des loisirs, des services, du

ALLEMAGNE jeune en ses habits anciens. Pour finir la journée : soirée casino ! Prix par personne pour deux logement et du site. De quoi Au milieu, la Meuse. Rive gauche, le nouveau quartier, dominé par la nuits en chambre double en hôtel « 3 étoiles » et demi-pension. comparer et choisir, en connais- tour du Bonnefantenmuseum (belle collection d’art médiéval), qui pré- Enfants de 5 à 11 ans : 440 F (67 ¤). Les meilleurs week-ends : sance de cause, un lieu de séjour MAASTRICHT A4 pare, pour l’an 2000, une exposition sur la tradition des ateliers. Et, dans 21 mars, 18 avril, 17 mai et 27 octobre. Renseignements au correspondant à ses besoins et à A 2 Hoogbrugstraat, enseignes au-dessus des portes et ancien hôpital Saint- 01-53-63-11-53. ses moyens. Diffusée par Loisirs de 6 Gilles, longue bâtisse basse et rouge. Rive droite, la vieille ville, entière- France, 8, rue César-Franck, 75015

e e s ment pavée. Stokstraat, avec ses maisons XVII-XVIII siècle, est la plus a 3 100 F (473 ¤) : une semaine « golf » au Pays basque proposée, Paris ou via le Minitel 3615 LdF.

u e AIX-LA-CHAPELLE belle rue. du 1er mars au 3 avril, par Philippe Mendiburu au centre a L’ESPAGNE SUR INTERNET. M A3 Maastricht compte, en vrac, quelque 120 000 habitants (dont 10 % d’étu- d’entraînement d’Ilbaritz (tél. : 05-59-43-77-87), à 3 km de Biarritz. Au sommaire du site Internet LIÈGE 10 km diants), 53 églises, 250 enseignes, 450 cafés-restaurants. Et des statues en Le prix, par personne, inclut un stage d’initiation de 5 jours et (www.espagne.infotourisme.com) bronze : la Proue, à l’entrée de Plankstraat, l’Amazone, sur Bezemstraat- 6 nuits en chambre double (1 300 F, 198 ¤, le supplément single) ouvert par l’Office espagnol du je – deux œuvres d’Arthur Spronken – et, à l’extrémité de Stokstraat, avec petits déjeuners dans une ferme du XVIIe siècle restaurée. Pour tourisme (tél. : 01-45-03-82-50) : derrière le Bonne Femme Lunch Café (atmosphère, musique classique, prix raisonnables), assis sur le bord un accompagnant : 1 550 F (236 ¤). Pour un stage formalités, transports, héberge- d’un muret, un jeune garçon que son chien contemple avec amour. Pause au de Böbbel (32, Wolfstraat), café « perfectionnement » : 4 570 F (697 ¤). Forfaits similaires sur un ment (dont les paradors), musées, typiquement maastrichtois – longue table centrale et sable sur le plancher. Quand on saura enfin qu’environ week-end (2 nuits). Renseignements au 05-59-43-83-00. agenda des fêtes, adresses utiles et 450 000 bouteilles (vins français à 90 %) dorment sous les voûtes de la maison Thiessen (Grote Gracht, 18) et présentation du pays, région par que les antiquaires sont sur Pieterstraat, Rechtstraat et Bredestraat, on aura quelque idée des attraits de la ra- a 17 700 F (2 698 ¤) : un raid découverte au Vietnam (1 200 km), région. vissante capitale du Limbourg. du 16 au 26 avril, d’Ho Chi Minh-Ville à Hué, hors des sentiers a MANOSQUE EN LIVRES. Deux De notre envoyée spéciale, Danielle Tramard battus. Ni chrono ni compétition, mais la découverte d’un pays et courtes histoires avec la ville pour de sa population. On circule en toute liberté, au volant d’un 4 × 4 décor : Manosque aller-retour, ૽ The European Fine Art Fair, tél. : 00-31-73-614-51-65. Entrée (180 F, 27 ¤), catalogue inclus, auprès de la climatisé. Egalement proposé un parcours de 2 200 km au Tonkin d’Ahmed Zitouni, une nouvelle au FNAC (tél. : 01-49-87-54-54). (du 24 avril au 9 mai, 19 900 F, 3 034 ¤) et la possibilité d’opter pour parfum de nostalgie, et Vierge ૽ Réservations d’hôtel au 00-31-43-383-83-83. Hôtel Mabi (tél. : 00-31-43-351-44-44), séduisant, sur le thème une moto (125 cc). Les prix incluent l’avion, l’hébergement en noire, de René Frégni, un roman du cinéma ; château Saint Gerlach (tél. : 608-88-88), luxueux. chambre double, les repas, le véhicule, l’assurance et l’assistance. noir plein de sel. Gratuits à l’Office ૽ Forfaits Koré-Voyages (tél. : 01-53-42-12-24) et Europauli (agences de voyages). Office de tourisme des En sus, l’essence, le visa et le permis vietnamien. Renseignements de tourisme (tél. : 04-92-72-16-00) Pays-Bas, tél. : 01-43-12-34-20. Avec Thalys, Maastricht est à trois heures de train de Paris. auprès de Raids découvertes (tél. : 01-44-09-70-70). et 10 F (1,52 ¤) en librairie (éditions Autres temps). LeMonde Job: WMQ2502--0028-0 WAS LMQ2502-28 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:38 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1271 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 AUJOURD’HUI-SPORTS Une judoka belge part en croisade contre les fédérations Tennis : quatre Françaises Christelle Deliège attaque le système de sélection des fédérations sportives devant la Cour européenne de justice. Les quotas de nationalité, qui permettent une représentativité de tous les pays, pourraient être remis en cause qualifiées pour Vexée de ne pas être sélectionnée en équipe nationale de des cours européennes, laquelle a entendu les différentes tème des quotas de nationalité, qui permet aux petits pays Belgique lors des deux dernières éditions des Jeux olym- parties, mardi 23 février à Luxembourg. Conseillée par le de participer aux grandes manifestations, est remis en le deuxième tour piques, la judoka Christelle Deliège a décidé de saisir les ju- même avocat que le footballeur Jean-Marc Bosman, Chris- cause. Un « arrêt Deliège » aurait des conséquences incal- ridictions civiles. Le tribunal de première instance de Na- telle Deliège s’en prend au pouvoir des fédérations spor- culables en encourageant d’autres sportifs recalés à porter mur (Belgique) a renvoyé l’affaire devant la Cour de justice tives, seules habilitées à sélectionner les athlètes. Le sys- plainte contre leur fédération. de l’Open de Paris LUXEMBOURG telle Deliège n’est alors qu’au tout magistrats européens est du genre à propres aux fédérations devien- participants en fonction de leur LES JOUEUSES françaises ont de notre envoyé spécial début du conflit qui va l’opposer, donner des sueurs froides à tout draient caducs ; quant aux organisa- rang. Conscient que de nombreux été les premières, mardi 23 février, C’est un petit bout de femme de plusieurs années durant, à la Fédéra- président de fédération sportive : teurs de manifestations sportives, ils petits pays se verraient éconduits de à investir le stade Pierre-de-Cou- 52 kilos qui, en bonne judoka qu’elle tion belge de judo. Les saisons qui « Un règlement qui impose à un spor- auraient tendance à n’ouvrir leurs certaines compétitions, Me Misson bertin à Paris pour l’ouverture du est, veut faire vaciller plus lourd vont suivre vont être marquées par tif professionnel, semi-professionnel ou épreuves qu’aux « meilleurs ath- enchaînait : « Quel intérêt peut avoir septième Open Gaz de France. Six qu’elle. Cheveux blonds en bataille, de nouvelles non-sélections en candidat à un tel statut d’être en pos- lètes » sans se soucier de leur natio- la Belgique à envoyer des athlètes à en lice pour ce premier tour, elles orgueil à fleur de peau, Christelle équipe nationale, la Fédération met- session d’une autorisation ou d’une nalité. l’épreuve du 100 mètres des Jeux olym- ne seront plus que quatre au Deliège marche indubitablement sur tant en avant le « mauvais carac- sélection de sa fédération nationale Inquiets devant un tel scénario, piques si c’est pour terminer à la deuxième. Sandrine Testud s’est in- les pas de Jean-Marc Bosman. Ce tère » de la judoka ainsi que ses ab- pour pouvoir concourir dans une neuf gouvernements européens 50e place ? » Ce à quoi l’un des avo- clinée face à sa compatriote Natha- dernier avait réussi à faire plier les sences répétées aux entraînements compétition internationale et qui pré- avaient dépêché des représentants à cats de la Fédération belge de judo lie Dechy (7-5, 6-2). Sarah Pitkow- fédérations sportives sur la question et aux stages de préparation. Fu- voit des quotas nationaux d’engage- Luxembourg, mardi. « Le système de ripostait : « Si je suis votre raisonne- ski a été battue au tie-break du de la libre circulation des footbal- rieuse de ne pas être retenue pour le ment (...) est-il ou non contraire au quotas de nationalité est le seul moyen ment, au vu des résultats de la der- troisième set par la Yougoslave leurs professionnels au sein de l’Eu- Tournoi de Paris de février 1996, pas- traité de Rome (...) ?» En cas de ré- qui garantisse une représentativité de nière Coupe du monde, nous devrions Sandra Nacuk. Victorieuse de rope communautaire. Comme lui, sage obligé pour participer aux JO ponse positive, il ne fait aucun tous les pays dans les manifestations donc fermer les stades de football [les l’épreuve en 1996, Julie Halard a Christelle Deliège est belge. Conseil- d’Atlanta, Christelle Deliège saisit le doute, comme pour l’arrêt Bosman, sportives ; c’est là la mission unifica- Belges ont été éliminés au premier vaincu sans difficulté (6-4, 6-0) la lée par le même avocat, Me Luc Mis- tribunal de première instance de Na- qu’un nouvel ordre sportif européen trice et universelle du sport », indi- tour] ! Nous devrions aussi rendre le Vénézuélienne Maria-Alejandra son, la voilà à son tour devant la mur (Belgique), qui décidera de ren- se dessinera automatiquement : les quait l’envoyée spéciale du ministère judo et le tennis de table [deux disci- Vento. Elle affrontera au deuxième Cour de justice des communautés voyer l’affaire devant la Cour euro- athlètes pourraient s’inscrire eux- français des affaires étrangères, plines où les Belges brillent] obliga- tour sa compatriote Anne-Gaëlle européennes. Mardi 23 février à péenne de justice. mêmes aux compétitions de leur Anne de Bourgoing. toires à l’école ! » Sidot, qui, issue des qualifications, Luxembourg, les juges de la plus La question principale posée aux choix ; les critères de sélection Ce sont ces conséquences et ces s’est défait (6-3, 4-6, 6-2) de la haute autorité juridictionnelle euro- EFFETS CONTRADICTOIRES effets contradictoires que les juges Belge Laurence Courtois. Amélie péenne ont entendu les différentes Luc Misson, le défenseur de Chris- européens devront apprécier. L’avo- Cocheteux, invitée par les organisa- parties s’exprimer sur une affaire ap- Le judo est-il une activité économique ? telle Deliège, a défendu une tout cat général ne livrera pas ses conclu- teurs, a battu (6-3, 6-3) l’Israélienne pelée à faire autant de bruit que l’ar- autre logique. « La Belgique n’a dû sions avant quelques mois. Un délai Anna Smashnova. Par ailleurs, rêt Bosman, si la Cour donne raison Christelle Deliège et son avocat estiment que le système des quotas de envoyer aux derniers JO qu’une seule supplémentaire de plusieurs mois l’Américaine Serena Williams a do- à la plaignante. nationalité, sur lequel se fondent les fédérations sportives pour sélection- judoka dans la catégorie des moins de sera ensuite nécessaire avant le déli- miné la Suédoise Asa Carlsson (6-1, Christelle Deliège, vingt-six ans, ner les athlètes, sont contraires au traité de Rome, et notamment aux dis- 52 kg, rappelait-il. Or la Belgique pos- béré de la Cour. Christelle Deliège, 6-2). pratique le judo depuis 1983. Cham- positions garantissant la libre prestation des services (articles 59 et sui- sédait quatre jeunes femmes de très qui portait récemment les couleurs pionne du monde juniors, elle s’es- vants) ainsi que la libre concurrence (articles 85 et 86). Pour aller jusqu’au bon niveau, qui étaient meilleures que du club allemand de Leverkusen, a DÉPÊCHES time victime, en 1992, de la guerre terme du raisonnement, Christelle Deliège devra d’abord démontrer que les représentantes de certains pays. Ce décidé de mettre sa carrière sportive a DOPAGE : l’équipe cycliste es- linguistique qui divise régulièrement le judo de haut niveau est « une activité économique », condition sine qua constat est un appauvrissement de la en suspens, dans l’espoir qu’un arrêt pagnole ONCE et les policiers du la Belgique : alors qu’elle s’attendait non du traité (article 2). Or la judoka n’est pas professionnelle, comme peut notion de compétition. » L’avocat a porte, un jour, son nom. Comme SRPJ de Lille ont manqué leur ren- à être sélectionnée pour les Jeux l’être un footballeur : elle n’a jamais signé de contrat de travail et n’a ja- loué les vertus du système du ran- son compatriote Jean-Marc Bos- dez-vous mardi 23 février à Bor- olympiques de Barcelone, la jeune mais perçu de salaire. En revanche, elle a touché des bourses de sa fédéra- king (classement individuel), qui per- man. deaux. Convoquée dans le cadre de francophone doit céder sa place à tion ainsi que des revenus de ses sponsors. Ces émoluments étaient-ils des met, par exemple, aux organisateurs l’affaire Festina, la formation de une compatriote flamande. Chris- « rémunérations » au regard du droit européen ? Toute la question est là. de tournois de tennis d’inscrire les F. P. Manolo Saiz avait informé le juge, vendredi 19 février, qu’elle exigeait de la justice française la prise en TROIS QUESTIONS À... nous-mêmes confrontés à une charge des frais de déplacement. nouvelle affaire. Le directeur tech- Le parcours du combattant des athlètes privés de sélection Devant le refus du juge, les diri- PHILIPPE LAMBLIN nique national, a décidé de n’en- geants de la ONCE ont annoncé gager personne pour l’épreuve LA BELGE Christelle Deliège n’est pas la première sein de la Fédération française de tir à l’arc (FFTA) qu’ils ne se rendraient pas à Bor- En tant que président de la Fé- masculine par équipes des pro- sportive de haut niveau à être entrée en conflit avec pour des motifs n’ayant rien à voir avec ses qualités deaux, ce qui a motivé l’annulation 1 dération française d’athlétisme chains championnats du monde de sa fédération pour des raisons de non-sélection en de tireur : quelques mois plus tôt, Philippe Humez du rendez-vous par les policiers lil- (FFA), que vous inspire l’affaire De- cross. Il fait usage de son pouvoir équipe nationale. La France a connu plusieurs cas si- voulait se présenter à l’élection de la commission lois. Pourtant, mardi matin, trois liège ? régalien, et je ne trouve rien à y re- milaires ces dernières années. La plupart ont été trai- « cible » de la Fédération internationale de tir à l’arc représentants de la ONCE se sont Avant, quand il n’y avait pas dire : nous risquons en effet de ter- tés par la commission de conciliation du Comité na- (FITA) ; il disposait alors du soutien des membres présentés à Bordeaux. Pour rien. d’argent dans un certain nombre miner à la vingtième place, vu tional olympique et sportif français (CNOSF), qui est américains de la FITA, lesquels sont les ennemis in- Une nouvelle date devrait être fixée de disciplines individuelles, ce notre niveau. Je pose la question : un recours obligatoire avant la saisie d’un tribunal ci- times de la Fédération française. La commission de dans les prochains jours. genre d’affaires ne se produisait est-ce vraiment à la Cour euro- vil. Trois exemples. conciliation du CNOSF a refusé de se prononcer sur a Une perquisition au centre jamais. Maintenant que l’argent péenne de justice ou à quelque b Affaire Olivier Marmurek. Ce pongiste de ni- ce point-là. Elle a néanmoins donné raison au tireur, d’études du médecin sportif ita- est là, les sportifs qui ne sont pas autre tribunal de décider si nous veau international a multiplié les actions contre le pour un autre mobile : dans les textes de la FFTA, ne lien Francesco Conconi a été effec- sélectionnés pour une compétition devons envoyer ou non une pouvoir sportif. Tout a commencé en 1991. Bien que figurent que des critères « objectifs » de sélection tuée mardi 23 février, sur mandat se rendent compte que rater la équipe ? classé no 2 français, il ne figure pas sur la liste des cinq (minima, qualifications) ; le libre arbitre des entraî- du procureur du parquet de Ferra- moindre épreuve est une perte de joueurs envoyés par la Fédération française de tennis neurs nationaux n’est pas évoqué. Indifférente au ver- ra, Pierguido Soprani. Les policiers gains pour eux. C’est pour cela L’affaire Deliège met égale- de table (FFTT) à Chiba (Japon) pour les champion- dict du CNOSF, la FFTA a refusé d’envoyer Philippe ont saisi des documents portant sur qu’on voit de plus en plus d’ath- 3 ment en cause les quotas par nats du monde. Plusieurs non-sélections en équipe de Humez aux championnats du monde. Celui-ci a saisi les financements des recherches et lètes engager des procédures. Je nationalité imposés dans les mani- France vont alors se succéder, dont une en 1994, an- le tribunal administratif de Paris. provenant de certaines fédérations reste convaincu que le système de festations sportives. Si la Cour eu- née du titre européen par équipes gagné par la for- b Affaire Jean-Charles Trouabal. Ancien record- sportives. Le professeur Conconi a sélection doit rester de notre res- ropéenne de justice donne raison mation française. Olivier Marmurek estimera avoir man du monde du 4 × 100 m et ancien double cham- été mis en examen, en octobre sort. Une fédération comme la à Christelle Deliège, quels seront été mis à l’écart pour avoir critiqué les méthodes d’en- pion d’Europe de la spécialité, ce sprinteur n’est pas 1998, par le juge Soprani pour faux nôtre a dû se doter de règles ex- les effets de cette jurisprudence ? traînement « à la chinoise » de la FFTT. Les respon- retenu au sein de l’équipe de France qui s’envole pour et distribution de produits pharma- trêmement précises afin que per- C’est très simple : en finale du sables fédéraux avanceront, eux, des raisons d’ordre les championnats du monde d’athlétisme à Athènes, ceutiques dangereux pour la santé. sonne ne vienne nous reprocher de 400 m aux Jeux olympiques, il y au- sportif, mais n’ayant aucun rapport avec le rang oc- en août 1997. Ses temps réalisés les mois précédents a FOOTBALL : Arsenal a gagné, faire du favoritisme. Il y a encore ra sept ou huit Américains. Au- cupé par le joueur. Comme de nombreuses fédéra- semblaient pourtant lui garantir une sélection. Mais mardi 23 février, la deuxième édi- quelques années, la FFA ne possé- jourd’hui, le système des quotas tions, la FFTT s’autorise la possibilité de sélectionner Jean-Charles Trouabal a fait les frais du conflit oppo- tion du 8e de finale de la Coupe dait aucun document écrit. Le di- permet à un pays comme les Etats- ses athlètes en fonction de la « libre appréciation » sant son entraîneur, Jo Maïsetti, au directeur tech- d’Angleterre face à Sheffield Uni- recteur technique national déci- Unis de sélectionner trois athlètes des entraîneurs nationaux. Il en va ainsi de la capacité nique national de la Fédération française d’athlétisme ted (2-1). L’entraîneur français du dait de retenir un athlète selon ses par course. Bien sûr, le quatrième du sportif à gérer les grands événements ou encore de (FFA), Richard Descoux. L’athlète, par ailleurs, reve- club londonien, Arsène Wenger, propres appréciations. et le cinquième meilleurs Améri- l’adaptation à la vie de groupe. Saisie à plusieurs re- nait d’une grave blessure (rupture du tendon avait obtenu de faire rejouer le pre- cains sont supérieurs à bien des Eu- prises par Olivier Marmurek, la commission de conci- d’Achille). Durant sa période d’immobilité, des modi- mier match (2-1 pour Arsenal, le Il reste que, dans de nom- ropéens, mais la règle du jeu est liation du CNOSF ne lui a jamais donné raison. fications furent apportées aux critères de sélection 13 février), car le deuxième but de 2 breuses disciplines, des spor- ainsi. Si le système disparaît, les b Affaire Philippe Humez. Ce tireur à l’arc s’est sans qu’il en fût informé. Evoquant ce motif, la son équipe avait été marqué à la tifs continuent régulièrement de compétitions n’auront plus de vu refuser de participer aux championnats du monde commission de conciliation du CNOSF a estimé que suite d’un manque de fair-play de se demander pourquoi ils ne sont sens. de Victoria (Canada) en août 1997. Son niveau l’auto- la FFA avait fait preuve de légèreté. Elle a invité les son équipe. Le Nigérian Kanu pas retenus... Propos recueillis par risait pourtant à être retenu en équipe de France : de- deux parties à s’entendre afin de « réparer le préjudice n’avait pas rendu le ballon à Shef- Oui. Actuellement, nous sommes Frédéric Potet mi-finaliste lors de l’épreuve de présélection disputée moral » dont a été victime l’athlète. Jean-Charles field à la suite d’une blessure d’un le mois précédent, Philippe Humez avait gagné l’une Trouabal n’a pas donné suite. joueur de ce club. des quatre places réservées aux championnats du a Guus Hiddink a été limogé, monde. Il semble que l’athlète fut jugé indésirable au F. P. mercredi 24 février, par la direc- tion du Real Madrid. L’entraîneur Comment utiliser néerlandais était contesté depuis plusieurs semaines en raison des résultats décevants des champions d’Europe en titre (sixième du championnat d’Espagne). Le Gal- lois John Toshak, l’actuel technicien du club turc de Besiktas, est pres- senti pour prendre la succession. Il en classe a déjà entraîné le club madrilène entre 1989 et 1991 et avait gagné le titre de champion d’Espagne. Pour suivre l’actualité sur toute a SKI NORDIQUE : le Norvégien Thomas Alsgaard a enlevé, mardi une semaine et mieux comprendre la presse, 23 février, le titre mondial du 15 km poursuite libre à Ramsau Le Monde renouvelle son opération (Autriche). Il a devancé le Finlan- dais Mika Myllylae et l’Italien Ful- vio Valbusa. L’Italienne Stefania Belmondo s’est adjugé l’épreuve du 10 km poursuite libre, précé- KIT-PRESSE dant la Russe Nina Gavriliuk et l’Ukrainienne Irina Taranenko-Te- - du 15 au 20 mars 1999 - relia. La première Française, So- phie Villeneuve, a terminé b 20 exemplaires pendant 5 jours dixième. b la nouvelle mallette pédagogique sur la presse a SKI ALPIN : la Slovène Spela Pretnar a gagné, mardi 23 février à Are (Suède), le slalom dames Tarifs et commandes : comptant pour la Coupe du Tél. : 01-42-17-33-04 monde, devant la Norvégienne Trine Bakke et la Suédoise Anja Fax : 01-42-17-21-70 Paerson. La Française Stéphanie Clément-Guy, qui s’était cassé une (Offre réservée aux établissements scolaires) vertèbre cervicale en 1984, a pris la 10es place. LeMonde Job: WMQ2502--0029-0 WAS LMQ2502-29 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:42 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1272 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 / 29

-25------FEVRIER------1999------Oslo Stockholm Enfin l’accalmie Moscou LE CARNET Prévisions Ensoleillé JEUDI, le temps perturbé est re- il fera beau dès le matin. Dans le Ju- vers 12h00 DU VOYAGEUR poussé vers l’Espagne. Une pous- ra, les nuages tarderont à s’évacuer sée anticyclonique par le nord ra- en donnant encore quelques flo- Peu mène un temps sec, généralement cons. Belfast nuageux a ALLEMAGNE. Afin de simplifier ensoleillé et sans vent. Les tempé- Poitou-Charentes, Aquitaine, Liverpool les déplacements des voyageurs Dublin ratures augmentent légèrement. Midi-Pyrénées.– Les plaques de Varsovie Kiev entre Lyon-La Part-Dieu, Nantes, Bretagne, pays de Loire, Basse- brouillards ou de grisaille seront Amsterdam Berlin Brèves Saint-Pierre-des-Corps et les des- Normandie.– Encore beaucoup de présents le matin. Elles se déchire- éclaircies tinations desservies par Lufthansa grisaille le matin, puis on pourra ront progressivement pour laisser Londres au départ de Charles-de-Gaulle, la 50 o Bruxelles profiter d’un temps calme, souvent place au soleil. Prague SNCF et la compagnie allemande ensoleillé. Le ciel se voilera à nou- Limousin, Auvergne, Rhône- Couvert ont conclu un accord de commer- veau par le nord-ouest dans Alpes.– La grisaille matinale don- Paris Strasbourg Vienne cialisation des TGV sous numéro l’après-midi. nera encore quelques pluies, voire Budapest de vol Lufthansa. Les passagers Nantes Brume Nord-Picardie, Ile-de-France, quelques flocons en montagne, sur Berne brouillard peuvent acheter auprès des Centre, Haute-Normandie, Ar- le nord du Massif central et de la Bucarest agences de voyages ou des compa- Il fera beau dès le matin, région Rhône-Alpes. Certain re- Lyon gnies aériennes du monde entier dennes.– Milan Belgrade à l’exception des nombreux brouil- liefs resteront chargés, mais le so- Sofia Averses l’intégralité de leur parcours TGV/ lards au sud de la Loire et de quel- leil fera généralement de belles Toulouse Istanbul vols Lufthansa sur un même billet. ques brumes au nord, qui se dissi- trouées l’après-midi. Dans les Avant d’emprunter leur train, ils Pluie peront vite au profit du soleil. Un Alpes, temps calme et générale- Rome échangeront simplement leur cou- voile nuageux envahit le ciel dans ment ensoleillé. Barcelone Naples pon aérien auprès d’un des gui- o Madrid l’après-midi par le nord-ouest. Languedoc-Roussillon, Pro- 40 chets SNCF intitulé « TGV Air le Champagne, Lorraine, Alsace, vence-Alpes-Côte d’Azur, Lisbonne Athènes Orages Rendez-vous » à l’aéroport et dans Bourgogne, Franche-Comté.– Corse.– De la Côte d’Azur au pied les trois villes concernées. Des plaques de brouillards locale- des Alpes, quelques entrées mari- Séville a IRLANDE. Brittany Ferries re- ment givrants se formeront par en- times cacheront le soleil par mo- Tunis Neige prendra ses traversées entre Ros- droits au lever du jour, puis ils se ments. Ailleurs le temps est calme Alger coff et Cork, au sud de l’Irlande, au dissiperont et le soleil s’installera et le soleil généreux. Températures rythme d’une par semaine, le partout pour l’après-midi. Ailleurs, de 13 à 15 degrès. Rabat 0o 10o 20o Vent fort 2 avril et ce jusqu’en octobre.

PRÉVISIONS POUR LE 25 FEVRIER 1999 PAPEETE 27/30 C KIEV -4/0 N VENISE 2/9 S LE CAIRE 11/19 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 21/28 S LISBONNE 8/15 S VIENNE -1/3 S MARRAKECH 8/16 P et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 24/29 S LIVERPOOL 5/10 C AMÉRIQUES NAIROBI 18/30 S EUROPE LONDRES 2/9 C BRASILIA 20/25 P PRETORIA 20/31 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 2/5 C LUXEMBOURG -2/3 S BUENOS AIR. 21/29 S RABAT 9/14 P FRANCE métropole NANCY -3/6 S ATHENES 6/14 S MADRID 5/14 P CARACAS 22/28 S TUNIS 9/18 C AJACCIO 7/13 N NANTES 6/11 S BARCELONE 11/16 S MILAN 1/10 S CHICAGO -4/0 S ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 8/11 N NICE 5/14 N BELFAST 6/11 C MOSCOU -6/-1 C LIMA 22/25 P BANGKOK 24/35 N BORDEAUX 4/13 N PARIS 1/8 S BELGRADE -1/4 N MUNICH -6/2 S LOS ANGELES 11/17 N BOMBAY 23/35 S BOURGES 3/10 S PAU 4/12 N BERLIN -4/5 N NAPLES 8/14 C MEXICO 11/21 S DJAKARTA 26/29 C BREST 6/11 N PERPIGNAN 6/16 S BERNE -4/3 S OSLO -9/-5 N MONTREAL -17/-6 S DUBAI 19/26 N CAEN 1/7 N RENNES 5/11 N BRUXELLES 1/5 N PALMA DE M. 10/15 N NEW YORK -4/3 C HANOI 19/28 N CHERBOURG 4/9 N ST-ETIENNE 3/10 N BUCAREST -4/7 C PRAGUE -6/1 N SAN FRANCIS. 7/11 N HONGKONG 18/24 N CLERMONT-F. 4/11 C STRASBOURG -4/8 N BUDAPEST -2/2 S ROME 9/14 C SANTIAGO/CHI 11/27 S JERUSALEM 10/19 N DIJON 0/9 S TOULOUSE 5/12 N COPENHAGUE -5/2 S SEVILLE 6/18 N TORONTO -6/0 NEW DEHLI 12/25 S GRENOBLE 2/7 N TOURS 4/10 S DUBLIN 7/13 C SOFIA -4/2 P WASHINGTON -3/7 P PEKIN -5/10 N LILLE -2/6 N FRANCE outre-mer FRANCFORT -1/3 S ST-PETERSB. -4/-2 C AFRIQUE SEOUL 3/9 S LIMOGES 4/10 S CAYENNE 25/27 P GENEVE 1/5 N STOCKHOLM -8/-3 C ALGER 9/20 C SINGAPOUR 25/30 P LYON 3/11 N FORT-DE-FR. 21/28 S HELSINKI -5/-3 C TENERIFE 10/14 C DAKAR 17/24 C SYDNEY 20/23 P MARSEILLE 3/16 S NOUMEA 25/29 P ISTANBUL 4/10 N VARSOVIE -4/-2 C KINSHASA 21/31 N TOKYO 7/12 S Situation le 24 février à 0 heure TU Prévisions pour le 26 février à 0 heure TU JARDINAGE Promenade dans un jardin brésilien

RIO DE JANEIRO pire dans une fazenda située dans chaque dimanche. Le Brésil n’est des architectes qui œuvrèrent dans football, le sport national du Bré- des Tibouchina violets tellement de notre envoyé spécial le quartier de Sao Conrado. Cette guère connu des Français pour sa les années 50, 60 et 70), les 2,2 hec- sil ! fleuris qu’on ne voit plus leurs Célèbre pour le Pain de sucre, le maison a miraculeusement traver- cuisine, mais par sa variété et son tares du parc dans lequel on peut Moins fleuri que les jardins euro- feuilles et que l’on a quelques diffi- Corcovado, son carnaval... ses sé les années grâce à la famille Ri- inventivité, elle est incontestable- parfois apercevoir des petits singes péens, le jardin brésilien n’en est cultés à identifier quand on plages et les belles plantes des so, qui en est propriétaire depuis ment l’une des meilleures du sauvages venus de la forêt toute pas moins coloré. Ici les crotons connaît ce petit arbre dans sa ver- deux sexes qui viennent s’y faire 1932. monde. proche, écouter, de l’aube jusqu’à rouges et jaunes, les irésines rouge sion européano/chétive – il fait ici admirer (les Cariocas ne viennent Venu pour observer des baleines la nuit tombante, le cri curieux sang, les broméliacées zébrées de une quinzaine de mètres de hau- pas à Ipanema pour se baigner qui s’étaient échouées dans la baie DES PETITS SINGES SAUVAGES d’un oiseau fameux ici. jaune, d’argent, de brun, de vert teur contre un maximum de deux mais pour regarder et être vus en de Rio, l’empereur revint chaque Les plantations tropicales de ce La première fois, on est surpris pâle, les feuilles panachées de cer- mètres chez nous, ses fleurs sont toute innocence), Rio l’est moins année prendre quelques jours de jardin, les marbres italiens dont il d’entendre non loin de soi un taines lianes, les grandes feuilles d’un violet très foncé, quand elles pour ses jardins. La ville peut pour- repos dans cette magnifique est orné, la beauté sévère de bâti- « Bem-te-vi ! » sonore et plus en- profondément découpées des sont mauves chez nous... tant s’enorgueillir d’être adossée à ferme. A chaque séjour, il plantait ments qui remontent au début du core émerveillé de constater que Monstera deliciosa (que l’on ap- Il y a aussi des bougainvillées de la plus grande forêt urbaine du un palmier pour marquer son pas- XVIIIe siècle et sont l’un des der- l’oiseau répond si on l’imite. Et en- pelle chez nous le philodendron), toutes les couleurs. Ici, ce sont des monde, la forêt de Tijuca, un lieu sage. Dans cette maison historique niers vestiges de l’architecture co- core plus surpris d’apprendre que le feuillage vert foncé du Cycas re- arbres plus que des lianes volu- de promenade délicieux, d’avoir fut mis au point le texte du traité loniale de la ville massacrée par la ce chant veut dire « Je t’ai bien voluta qu’à première vue on pour- biles. Certains poussent en isolés des rues ornées de plantations mettant fin à l’esclavage dans le spéculation immobilière (et, ici, vu ! ». Quand on vous dit que re- rait prendre pour un palmier, dont et atteignent, dans de nombreux splendides et d’abriter un jardin pays. L’empereur aura planté six comme ailleurs par le peu de talent garder les autres est, bien avant le il a les feuilles longues et divisées jardins brésiliens, un diamètre botanique dont les grandes allées palmiers dont les palmes ondulent groupées en bouquet terminal, d’environ 6 mètres. Imaginez quel sont ombrées par des palmiers im- toujours à une quarantaine de mais qu’il n’est pas, la mousse es- effet peut produire une telle masse périaux dont les premiers furent mètres du sol. Ils ne s’élèvent qua- Difficilement transportable pagnole qui pend des arbres en quand elle est recouverte de plantés au début du XIXe siècle. Le siment plus et leur mort ne devrait, longues traînes argentées, les Til- fleurs... qui n’en sont pas, puisque plus vieux, surnommé « Palma ma- hélas, plus trop tarder. Le palmier Bien qu’on en soit parfois tenté, il vaut mieux ne pas prélever de landsia accrochées en bouquet sur ce sont des bractées qui enserrent ter » – palmier mère – par les Bré- impérial ne vit guère plus de cent plantes dans la nature. Les Brésiliens, même ceux très modestes qui les troncs d’arbres, les tuiles des des fleurs blanches minuscules qui siliens, est mort, il y a une quin- cinquante ans. D’autres ont été vivent dans les favelas, aiment tant les plantes qu’il y a de nom- maisons, les fils électriques, dont n’auraient aucune chance d’attirer zaine d’années, frappé par la plantés ailleurs, dans ce parc qui se breux pépiniéristes et revendeurs jusque dans la ville de Rio même. les rosettes de feuilles vert pâle les insectes butineurs et les coli- foudre. visite. Il est théoriquement interdit de rapporter des plantes en France, saupoudrées d’argent et quantité bris. La rumeur raconte que tous les Chaque jour, la Villa Riso ouvre mais depuis qu’on sait qu’un ministre français en vacances en Grèce de plantes dont on ignore le nom palmiers impériaux de Rio des- en effet ses portes au public, qui a été remarqué par la police en train de piquer des boutures de lau- tiennent lieu de fleurs. Alain Lompech cendent de ce spécimen rapporté peut admirer des expositions tem- riers roses sur le bord d’une route... Choisissez toujours des tout pe- A vrai dire, des fleurs, il y en a d’Afrique. Ses enfants les plus cé- poraires de peinture, la chapelle, le tits spécimens. Ils se transportent plus facilement et souffrent dans les jardins brésiliens et des ૽Villa Riso, strada da Gavea, 28, lèbres ont été plantés, année après jardin et y déguster sa célèbre fei- moins de leur adaptation en Europe. Et surtout résistez au désir de splendides, mais on ne les cultive Sao Conrado, Rio de Janeiro, 2270- année, à partir de 1868, par l’empe- joada – les spécialistes la tiennent rapporter un morceau de tronc de yucca ou de dracaena. Mis dans ni en massif ni en mixed border : 310. Ouvert de 14 à 19 heures ; le reur Don Pedro Secundo, qui avait pour la meilleure de tout Rio – et l’eau depuis un an et demi, le nôtre vient juste de montrer ses pre- des orchidées qui poussent en épi- dimanche, de 12 h 30 à 18 heures. été invité par un sénateur de l’em- bien d’autres gourmandises, miers bourgeons ! phytes le long des troncs d’arbre, http : //www.villariso.com.br

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99048 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). BRIDGE PROBLÈME No 1829

en tous sens. – 7. Utile pour l’avan- LE RÔLE DE LA CHANCE Ouest ayant entamé le 3 de Car- ࡕ A V 8 7 cement. Possessif. Prend l’eau de Dans cette donne, la meilleure reau pour le 9 de Nord et le Roi ज 2 partout. – 8. Vient d’être. On lui manche était « 4 Piques » ; mais, d’Est, comment Kowalski, en Sud, a- छ V 7 5 2 doit Louis XIV à cheval. – 9. dans l’incertitude du nombre de t-il gagné TROIS SANS ATOUT ? ࡔ R D 5 4 Devient colin à l’étal. Convient. Piques que détenait sa nouvelle ࡕ D 2 ࡕ 9 3 N – 10. Marqués dans les coins. – 11. partenaire, Kowalski laissa le Réponse ज D 5 4 ज R 9 8 3 OE Vieux bâtiment. Indiens devenus contrat de « 3 SA », dont la réus- Craignant qu’Est ne prenne la छ A 8 6 4 3 छ D 10 S grossiers. – 12. Ne fera rien d’exces- site contribua à leur victoire dans main et ne contre-attaque Trèfle ࡔ V 3 2 ࡔ 10 9 8 7 6 sif. un championnat par paires mixtes. (s’il avait la Dame de Pique et si l’As ࡕ R 10 6 5 4 de Trèfle était en Ouest), Kowalski, ࡕ A V 8 3 ज A V 10 7 6 après avoir pris l’entame avec l’As Philippe Dupuis ज A 4 3 छ R 9 de Carreau, a joué l’As de Pique, puis छ V 9 2 ࡔ A SOLUTION DU No 99047 ࡔ 9 6 2 le 3 de Pique du mort. Alors, l’appa- Ann. : O. don. E.-O. vuln. ࡕ 10 6 2 ࡕ D 5 rition de la Dame de Pique en Est a N HORIZONTALEMENT ज 7 5 ज V 9 6 2 bien amélioré la situation, car le dé- Ouest Nord Est Sud OE I. Hypnotiseurs. – II. Rapetassée. छ D 10 6 3 छ R 8 4 clarant n’avait plus qu’à rejouer le Boulenger Reese Svarc Flint S – III. Routines. Ain. – IV. Lin. Ns. ࡔ A V 10 5 ࡔ D 8 4 3 5 de Carreau pour trouver sa neu- passe passe passe 1 ࡕ Sains. – V. Usurières. Eu. – VI. Bis. vième levée avec le Valet de Car- passe 2 ࡔ passe 2 ज ࡕ R 9 7 4 Oui. Posa. – VII. EV. Enrager. – VIII. reau (Ouest ayant vraisemblable- passe 4 ࡕ passe 5 ࡔ ज R D 10 8 Rends. Ravi. – IX. Ua. Stagnât. – X. ment la Dame de Carreau, d’après passe 5 ज passe 6 ࡕ... छ A 7 5 Urémie. Hêtre. son entame). Ouest prit avec la ࡔ R 7 Ouest entama l’As de Carreau (Est Dame, mais il ne put empêcher le mit le 10) et rejoua le 4 pour la Dame VERTICALEMENT déclarant de faire encore le Valet de d’Est et le Roi de Sud. Comment fal- Ann. : N. don. N.-S. vuln. 1. Hurluberlu. – 2. Oisive. – 3. Carreau, puis deux autres Piques et lait-il jouer pour gagner ce PETIT HORIZONTALEMENT tère. Evite d’aller plus loin. – IX. Prunus. Nue. – 4. Nat. Edam. – 5. Ouest Nord Est Sud trois Cœurs. CHELEM À PIQUE contre toute dé- Monte au front quand ça va mal. Opinions. – 6. Tenseur. Se. – 7. Ite. X... Danuta Y... Kowalski Au contrat de « 4 Piques », il était fense et sans perdre d’atout ? I. Grand nettoyage après abat- Fait avancer, mais en faire ne fait Riant. – 8. Sasse. Ah. – 9. Es. – passe passe 1 SA normal de faire l’impasse à la Dame tage. – II. Difficile et désagréable à pas avancer. – X. Grandes eaux. La Asperge. – 10. Usai. Orant. – 11. passe 2 ࡔ passe 2 ज de Pique sur Ouest et de chuter, Note sur les enchères saisir. Effilé à chaque bout. – III. confusion quand on est dedans. Reines. Var. – 12. Sensualité. passe 3 SA passe passe... comme ce fut le cas de la plupart Reese, au deuxième tour, avait fait Elle prend son temps pour devenir des paires. un Drury (enchère artificielle de belle. Bande mise sous surveillance. VERTICALEMENT « 2 Trèfles » qui demande au parte- – IV. Note. Points. Donne du grain 0123 est édité par la SA Le Monde. La reproduction de tout article est interdite sans l’accord naire la force de son ouverture). Sud de l’administration. Commission paritaire des journaux et publications n° 57 437. à moudre. – V. Beau-parricide. Une 1. Font la peau. – 2. Son apport L’HAMEÇON ANGLAIS n’ayant pas dit « 2 Carreaux » (le sainte qui ne trouve pas sa place sur permet de tenir. Donne le choix. ISSN 0395-2037 Le grand champion anglais Jere- minimum), Reese, sur « 2 Cœurs », nos calendriers. – VI. En position – 3. Titre chez Tony. Tente sa Imprimerie du Monde PUBLICITÉ my Flint était associé au célèbre a sauté à « 4 Piques ». « 5 Trèfles » 12, rue M. Gunsbourg Président-directeur général : Dominique Alduy de défense. Cité chargée d’histoire. chance. – 4. Franchis le pas. 94852 Ivry cedex Vice-président : Gérard Morax Reese lors d’un championnat d’Eu- et « 5 Cœurs » montraient ensuite – VII. Son inverse a peu de chance Devient bel avec le temps. – 5. Directeur général : Stéphane Corre rope. Grâce à cette donne, ils al- les contrôles de la couleur. 21bis, rue Claude-Bernard - BP 218 laient battre les joueurs français et d’y entrer. Sommet espagnol. Apporte son aide à l’office. – 6. 75226 PARIS CEDEX 05 – VIII. A vraiment mauvais carac- Démonstratif. En piste. Retourné PRINTED IN FRANCE Tél : 01.42.17.39.00 - Fax : 01.42.17.39.26 gagner le match par 11 à 9. Philippe Brugnon LeMonde Job: WMQ2502--0030-0 WAS LMQ2502-30 Op.: XX Rev.: 23-02-99 T.: 18:18 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1273 Lcp: 700 CMYK

30 CULTURE LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999

CINÉMA Après La Balade sau- tion d’un récit de James Jones, b NICK NOLTE, interprète dans le nage est planifié, chaque plan est du cinéma pendant presque vingt vage (1973) et Les Moissons du ciel choisit comme cadre la bataille de film du Colonel Tall, évoque pour ordonné, et je croyais jusqu’à au- ans. Loin d’être cet excentrique (1979), Terrence Malick confirme Guadalcanal opposant Américains Le Monde sa rencontre avec Ter- jourd’hui que c’était une manière décrit par des journalistes améri- qu’il est un cinéaste aussi rare que et Japonais en 1942, pour tenter de rence Malick et la méthode du réa- intelligente de faire les choses. » cains, il a choisi de protéger sa vie précieux. La Ligne rouge, adapta- cerner le mystère des origines. lisateur : « D’habitude, un tour- b TERRENCE MALICK s’est éloigné privée. Le combat homérique de l’Amérique contre elle-même La Ligne rouge. Vingt ans après « Les Moissons du ciel », Terrence Malick fait un retour en force. En prenant pour prétexte la bataille de Guadalcanal, en 1942, il livre une méditation métaphysique sur les liens de l’homme et de la nature tropical et s’achève par le duel fra- Film américain de Terrence Ma- tricide de Caïn et d’Abel : le soldat lick. Avec Sean Penn, Adrien américain tue son frère japonais Brody, Jim Caviezel, Ben Cha- sans que l’on puisse jamais distin- plin, George Clooney, John guer lequel serait Caïn et lequel se- Cusack, Woody Harrelson, Elias rait Abel. Les soldats de la Koteas, Nick Nolte. (2 h 50.) C Company sont engagés dans un conflit immémorial, une guerre de On a pu craindre que le nom de Troie moderne. Ainsi, pour mieux Terrence Malick ne serve qu’à le préparer à la nature du combat épaissir les pages des dictionnaires qu’il va mener, le colonel Tall de- du cinéma. A son entrée, on aurait mande au capitaine Staros s’il a lu ainsi écrit : réalisateur américain, Homère dans le texte, et la coiffure né en 1943. Auteur de La Balade arborescente de Sean Penn rappelle sauvage, en 1973 – le premier film le plus celle d’Achille que celle d’un plus impressionnant depuis Citizen GI. Kane. Crée la sensation en 1979 au James Jones, gravement blessé à Festival de Cannes, année où la Guadalcanal, consacrait plus d’une Palme d’or est décernée à Apoca- moitié de son roman à l’assaut de la lypse Now, avec son second opus, cote 209. Malick en fait de même, Les Moissons du ciel. Le tournage de et orchestre l’une des plus longues ce film a duré un an. Le réalisateur batailles de l’histoire du cinéma a passé presque deux ans dans la – les soldats américains tombent salle de montage et finalement livré les uns après les autres, tripes à un chef-d’œuvre. Depuis cette l’air. Cette vision barbare des date, Malick a traduit Heidegger, combats est vite dépassée. La étudié le bouddhisme et s’est éloi- guerre, les notions de mort et de gné du cinéma et de Hollywood. sacrifice sont intériorisées. Lorsque, Jusqu’à La Ligne rouge, adapta- dans une scène capitale, les troupes tion austère et hallucinée de The japonaises sortent de la forêt pour Thin Red Line, de James Jones – au- entourer le soldat Witt, on a l’im- teur de Tant qu’il y aura des pression de voir des esprits surgir hommes –, consacré à l’offensive de la végétation. Leurs casques sont américaine à Guadalcanal en 1942. ornés de branches, et l’embuscade La Ligne rouge est un film de pa- s’organise comme un rituel trouille métaphysique où le champ étrange. Witt, qui a traversé toute de bataille est autant le théâtre de cette guerre dans sa tête, ne peut y combat qu’une méditation, proche croire et se laisse abattre sans

de celle de Ralph Waldo Emerson, WALLACE MERIE W. même chercher à s’emparer de son sur les liens entre l’homme et la na- Nick Nolte interprète Tall, le colonel va-t-en-guerre de « La Ligne rouge », de Terrence Malick. fusil. ture. A plusieurs reprises, Malick inter- tue les facettes d’une seule et rer La Ligne rouge, commencait par plus contemplatif, appuyé par la du Pacifique sud. Comme dans ses rompt les images de guerre par LA CONDITION HUMAINE même individualité. un tour de force spielbergien, le splendide musique d’Hans Zimmer. deux premiers films, le réalisateur celle d’une jeune femme – ange sal- La première victoire américaine Mais, plus que la seconde guerre plus réussi de son auteur depuis la Il s’ouvre sur le visage beau et pen- américain raconte la quête d’un pa- vateur du soldat Bell (Ben Cha- de la guerre du Pacifique, la plus mondiale, le souci du cinéaste est la première scène des Dents de la mer, sif du soldat Witt (Jim Caviezel, en radis perdu. Guadalcanal, sous ses plin) – ou, de manière encore plus sanglante aussi, fut donc Guadalca- condition humaine. Il faut sauver le montrant le débarquement des qui Malick a trouvé un nouveau caméras, a les contours de l’Ancien surprenante, par des plans d’herbes nal, l’une des îles Salomon, situées soldat Ryan, auquel la critique amé- forces alliées à Omaha Beach. Le Montgomery Clift), installé tran- Testament. La Ligne rouge hautes battues par le vent, d’arbres à l’est de la Nouvelle-Guinée, alors ricaine n’a pas manqué de compa- film de Malick est, lui, beaucoup quillement dans un village indigène commence par la perte d’un éden noyés par la lumière ou d’oiseaux aux mains des Japonais. Les mutilés par le plomb des armes à troupes américaines mirent six feu. La Ligne rouge raconte ainsi mois à les en déloger. Si le film de l’agression, vouée à l’échec, de la Malick ressemble à une opération Nick Nolte : « Terry commençait à tourner une scène et s’arrêtait au milieu » nature par l’homme. Les premières coup de poing, le combat était en images du film montrent un espace réalité depuis longtemps engagé, APRÈS quinze années passées au théâtre, Nick sont simplement un peu plus paranoïaques qu’au- diens se disaient : "Mais comment vais-je m’y vierge de toute présence humaine, mené en grande partie par la Nolte obtient son premier grand rôle dans Les paravant." prendre pour retrouver la concentration de ce jour- et son plan final le spectacle d’une C Company, essentiellement for- Guerriers de l’enfer, de Karel Reisz. Il joue depuis » Nous avons beaucoup parlé de James Jones. là ? " Vers 5 ou 6 heures de l’après-midi, au mo- armée sur le départ. « Je ne dis pas mée de jeunes recrues venues sup- sur tous les registres, celui de la comédie (48 Pour ce dernier, l’horreur de la guerre allait de ment où le soleil devenait orange, Terry s’écriait : qu’il y a un autre monde, je me dis, pléer les « marines » qui les avaient Heures, de Walter Hill, ou Le Clochard de Beverly soi. Il parlait souvent de cet épisode où, pris en "Et si on reprenait la scène de la semaine der- des fois, que je l’ai imaginé », dit le précédés. La Ligne rouge donne une Hills, de Paul Mazursky) embuscade par des Japonais, il avait senti une nière ? La lumière ne sera pas raccord, mais c’est soldat Witt au sergent Welsh. idée assez précise, parfois idéalisée, comme celui du drame peur panique gagner ses pieds, et remonter jus- pas grave, elle est magnifique." J’imagine que si La Ligne rouge est la tentative, de ce qu’est une patrouille au (Contre-enquête, de Sidney qu’à ses cheveux qui se dressèrent littéralement Terry avait dit aux gens du studio qu’il ne admirable, de cerner cet autre combat en mettant en place les ar- Lumet) ou le thriller (Les sur sa tête. Jones racontait qu’il avait alors res- comptait tourner qu’entre 16 et 20 heures, on ne monde. Malick oppose à la chro- chétypes du genre : Witt, le soldat Nerfs à vif, de Martin Scor- senti une énorme compassion pour ses cama- l’aurait jamais laissé faire le film. En laissant les nique historique le mystère des ori- mystique (Jim Caviezel) ; Welsh, le sese). Dans un entretien au rades de combat. Il s’agissait selon lui d’un scènes ouvertes, il obligeait les comédiens à trou- gines. Le réalisateur américain avait sergent cynique (Sean Penn) ; Tall, Monde, il explique les raisons "amour métaphysique". Terry m’a avoué qu’il me ver un moyen de les jouer différemment. travaillé, au début des années 80, à le colonel va-t-en-guerre (Nick de sa complicité avec Ter- croyait trop âgé pour tenir un rôle dans son film. » D’habitude, un tournage est planifié, chaque un scénario consacré à la création Nolte) ; Staros, le capitaine huma- rence Malick. Mais il m’a quand même demandé de me docu- plan est ordonné, et je croyais jusqu’à au- du monde, et même commencé à niste (Elias Koteas) ; Fife, le fantas- « De Terrence Malick, j’ai vu La Balade sauvage menter sur le colonel Tall, et la manière dont un jourd’hui que c’était une manière intelligente de en tourner plusieurs images. Il n’a sin peureux (Adrian Brody) ; Bell, le au moment de sa sortie. J’ai eu la chance de tra- type de cet âge peut obtenir un commandement faire les choses. Au bout de peu de temps, nous jamais abandonné ce projet ; on soldat sentimental (Ben Chaplin) ; vailler avec Martin Sheen et Sissy Spacek, les en temps de guerre. Une semaine plus tard, il nous sommes habitués à la méthode de Terry. Au peut même supposer qu’il n’a cessé Gaff, le capitaine sans peur et sans deux interprètes du film, qui m’avaient affirmé m’offrait le rôle de Tall. Je devais laisser tomber début, beaucoup de comédiens perdaient leur depuis dix-neuf ans d’y travailler. reproches (John Cusack). Par son que Malick était un type brillant. Je préparais, il y le film d’Ivory. C’est dommage : j’aurais vraiment calme, jusqu’au jour où ils ont compris qu’en ré- La Ligne rouge tente ce saut hors de utilisation virtuose de la voix off a deux ans, La fille d’un soldat ne meurt jamais,de aimé interpréter le personnage d’un roman de fléchissant malgré eux à leur rôle, ils finiraient l’Histoire dont parlait Emerson. Ce – huits récits s’entrelacent pour re- James Ivory, sur le séjour de James Jones à Paris, James Jones puis le rôle de l’écrivain lui-même. par donner le meilleur d’eux-mêmes. Terry a ter- film offre le spectacle, sublime, later cette épopée –, La Ligne rouge et je m’étais largement documenté sur l’écrivain. » Très souvent, sur le tournage de La Ligne miné le film à la date prévue, sans dépasser son d’un monde à sa genèse. A chacune passe de la conscience du soldat Terry m’a appelé pour cette raison. Nous avons rouge, Terry commençait à tourner une scène et budget d’un dollar. Cela m’épate pour un type de ses images, on a le sentiment Witt à celle du colonel Tall, puis à passé quatre heures ensemble. Il voulait savoir ce s’arrêtait au milieu. Il disait simplement : "Ce se- qui n’avait pas tourné depuis si longtemps et qui d’assister à la naissance du cinéma. celle de Bell, comme pour marquer qui avait changé à Hollywood ces dix-sept der- rait peut-être pas plus mal de la terminer la se- se moquait d’autant plus des questions de bud- que chacun de ces hommes consti- nières années. Je lui ai répondu : "Rien. Les gens maine prochaine, non ? " Et la plupart des comé- get qu’il s’agissait peut-être de son dernier film. » Samuel Blumenfeld Les faux mystères d’un homme comme les autres COMME J. D. SALINGER avant Shepard dans leurs plus beaux teur démiurge, seul maître à bord. Comme toute légende, Terrence maître. Terrence Malick peut dis- qu’il ne le fait pas en tournant des lui, Terrence Malick a interrompu rôles. Tous composaient un poème Terrence Malick, capable de passer Malick a son biographe en la per- paraître d’une rencontre pour films ? S’il ne le fait pas, il y a une sa carrière artistique au moment lyrique brassant plusieurs thèmes plus de trois ans sur la réalisation sonne de Peter Biskind, critique de quelques minutes et vous rappeler raison. Terry sait qu’en envisageant où il était en pleine possession de mythologiques américains em- et l’achèvement des Moissons du cinéma américain qui s’est attelé à trois jours plus tard pour vous ex- sa carrière en termes strictement ses moyens, abandonnant une pruntés à Walt Whitman et Mark ciel, n’avait sans doute plus sa la tâche ingrate de raconter, dans pliquer qu’il est parti dans l’Okla- économiques cela changera sa pers- Twain. place dans un tel environnement. le numéro de décembre 1998 de homa observer les oiseaux. Il a pective sur l’existence. S’il devient un PORTRAIT Les dix-neuf années qui séparent Son absence durable fut en tout Vanity Fair, la vie d’un homme qui aussi l’habitude de faire enlever les personnage public, il se retrouvera Terrence Malick, la retraite prématurée de Terrence cas interprétée de cette manière. n’a plus parlé à la presse depuis la postes de télé de ses chambres en danger. Il est le seul type que je Malick de son retour inespéré ont Le million de dollars qu’il em- sortie des Moissons du ciel et fait d’hôtel, de ne jamais montrer à connaisse qui ait du temps, et le un nouvel Howard été largement documentées. Ce fut poche en 1980 de la Paramount préciser, dans le contrat signé avec une autre personne les cassettes temps est la clé de son inspiration. » Hughes ? La vérité d’ailleurs l’une des marottes de la pour développer Q, un film consa- la Fox pour La Ligne rouge, qu’il de musique qu’il écoute, de proté- « Terry a abandonné son pour- est plus décevante presse américaine que de chercher cré à la création du monde, et la n’accorderait aucun entretien. ger les couvertures de ses livres centage sur les recettes du film à à localiser le réalisateur américain. manière abrupte dont il décroche Malheureusement, Biskind pour qu’on ne puisse en deviner le toute l’équipe, raconte Jim Cavie- On le retrouva, à une époque, à Pa- du projet ne feront qu’entretenir confond la réclusion avec la folie titre. zel. Il est ensuite reparti chez lui à œuvre qui promettait d’être l’une ris où il habitait dans l’île Saint- sa légende. Terrence Malick aura et la gestion du secret avec la para- La vérité est plus décevante, Austin. Il roule toujours dans la des plus excitantes du cinéma Louis. Ce jeu de piste était d’autant beau travailler durant toutes ces noïa. Terrence Malick est un génie beaucoup plus rassurante aussi. même voiture pourrie, sans air américain. Les Moissons du ciel plus sérieux que l’effacement du années à des adaptations de The et, c’est bien connu, tous les génies « Je crois que Terry a arrêté de faire conditionné, ce qui, au Texas, n’est (1979) affichait une perfection ra- cinéaste a coïncidé, au début des Desert Rose, de Larry McMurtry, et sont excentriques. du cinéma parce qu’il s’est rendu franchement pas ce qu’il y a de plus rement atteinte. Le thème – la années 80, avec l’entrée du cinéma du Cinéphile, de Walker Percy, compte qu’il y avait, à ce moment agréable. » Terrence Malick roule perte du paradis racontée par l’en- américain dans une période de peaufiner le scénario de Great Balls VOITURE D’OCCASION précis de son existence, quelque donc dans une voiture d’occasion, tremise d’un couple venu se réfu- vaches maigres sur le plan de la of Fire, de Jim McBride, ce sont En fox-terrier agressif, Peter Bis- chose de plus important dans la n’a aucun plan de carrière, et pro- gier, au début du siècle, dans une création. Après la débâcle de La surtout ses excentricités qui retien- kind s’est mis en tête de débusquer vie », explique Mike Medavoy, pro- tège sa vie privée, comme tout le ferme au Texas – était ambitieux. Porte du paradis (de Michael Cimi- dront l’attention des journalistes cette soi-disant folie. On ne peut ducteur de La Ligne rouge, et agent monde. N’en déplaise aux bio- Le film était servi par la photo no), les patrons des studios ont lancés à sa poursuite. L’homme pas communiquer avec le cinéaste, de Terrence Malick à ses débuts. graphes, il n’y a pas de mystère splendide de Nestor Almendros et resserré leur contrôle sur les pro- s’est transformé, malgré lui, en un il faut d’abord passer par son frère, « Le mystère Malick est simple,af- Terrence Malick. Haskell Wexler, les visages inou- ductions au début des années 80, nouvel Howard Hughes, créant qui relève votre numéro de télé- firme Nick Nolte. Comment Terry bliables de Richard Gere et de Sam en finissant avec l’ère du réalisa- malgré lui une mystique propre. phone et le communique au s’y prend-il pour gagner sa vie puis- S. Bd. LeMonde Job: WMQ2502--0031-0 WAS LMQ2502-31 Op.: XX Rev.: 23-02-99 T.: 18:49 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1274 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 / 31

Sandrine Kiberlain, actrice DÉPÊCHES a Un professionnel du cinéma siégera au Conseil de la concur- rence, a annoncé Catherine « Ma façon d’aborder les rôles Trautmann, ministre de la culture, aux responsables des or- ganisations corporatives du sec- teur lors d’une réunion organisée est toujours très physique » à la suite des manifestations de mauvaise humeur d’une partie « Comment avez-vous pris essentiellement libre, et qu’elle est cette espèce de nonchalance. Une des producteurs, dépendants de connaissance de votre rôle, qui emmerdeuse parce qu’elle est chose est sûre : ces filles existent, Canal Plus, qui vient d’être est assez particulier ? libre. Elle veut le beurre et l’argent je le sais, et Pascal sans doute le condamné par ce même Conseil – Par le scénario, que j’ai tout de du beurre. Etre avec un homme et premier. de la concurrence. Au cours de suite aimé. Son ton, sa construc- garder sa liberté. Elle va au bout – Comment voyez-vous le cette réunion, le 23 février, la mi- tion, ce que ça racontait. J’avais de ses envies, sans concession à la couple que vous formez avec nistre a expliqué les avantages envie d’être dans le film mais, morale. Pour cela, je pense qu’on votre concurrente, Aurélie ? que le cinéma obtiendrait, selon contrairement à ce qui se passe ne peut pas que la détester. Et puis – Ce sont évidemment deux ex- elle, du vote de son projet de loi d’habitude, où je sens le rôle très elle fait peut-être ça aussi parce trêmes, deux types de femme. Au- sur l’audiovisuel. Demandant que vite, je ne savais pas vraiment que son mec ne tient pas son rôle. rélie court après l’absolu, Juliette la chaîne cryptée reprenne «le comment aborder le personnage Il ne la prend jamais par le col en après la liberté. Mais ni l’une, ni courant de pré-achats vital pour le de Juliette, qui me faisait peur, que lui demandant de se calmer, il la l’autre n’obtient quoi que ce soit. cinéma », la ministre a également je trouvais très risqué. Juliette est laisse faire. Est-ce que tout cela – Pour reprendre une compa- affirmé avoir obtenu de Matignon une fille insolite, libre, au langage n’est pas fait pour qu’il réagisse ? raison proposée par Pascal Bo- et de Bercy l’assurance que le extrêmement cru. Nous avons – On a quand même l’impres- nitzer, il y aurait Judith et Lu- commissaire du gouvernement donc décidé avec Pascal [Bonitzer, sion que la liberté, pour elle, crèce, celle qui tue, et celle qui défendrait les intérêts du cinéma réalisateur de Rien sur Robert] de c’est essentiellement la liberté se tue. lors du jugement au fond de la faire des essais. C’était la scène la de détruire. – Ce n’est pas aussi simple que procédure opposant Canal Plus et plus crue, celle où Juliette décrit – Elle fait souffrir mais elle ça à mon avis. Car celle qui tue, se TPS. dans le détail à Didier son expé- souffre elle-même... tue en même temps, et celle qui se a La part de marché du cinéma rience sexuelle avec un autre. Je – Que doit selon vous ce per- tue, tue aussi. Juliette ne se fait ja- allemand a chuté de près de moi- connaissais le texte au rasoir, et sonnage à votre interprétation ? mais autant de mal qu’en faisant tié à 9,5 % en 1998 en Allemagne, Pascal me donnait la réplique. On – Je crois que si on s’en était te- du mal autour d’elle. Et Aurélie après un pic à 17,3 % un an plus s’est vraiment bien amusé, et c’est nu au texte, l’effet de caricature fait nécessairement du mal autour tôt, a indiqué l’Office de promo- comme ça que Juliette est arrivée. aurait été plus prononcé. J’espère d’elle en se faisant du mal à elle- tion du cinéma (FFA) à Berlin. En- – Que préconisait Pascal Bo- l’avoir rendue plus humaine, plus même. viron 13,5 millions de spectateurs nitzer ? profonde, plus ambiguë. J’ai été – Et Didier là-dedans ? sont allés voir un film allemand – De tirer le texte, qui est très tentée d’en faire une fille plus – C’est la victime, celui auquel en 1998, soit dix millions de moins écrit et très fort, vers la banalité. sexy, plus extravertie, car je me on s’identifie le plus. En même qu’en 1997. Seuls deux films, De chercher l’état de cette fille demandais si on comprendrait au- temps, on sent bien qu’il cherche Comedian Harmonists, histoire du

avant les mots. Et pour moi, c’est trement que cet homme soit fou un peu ce qui lui arrive. Peut-être /HM. HISPARD & K groupe musical A Capella déman- une fille qui parle avec une grande d’elle. Mais je crois que c’est choisit-il les filles comme il fait de « J’espère avoir rendu [Juliette] plus humaine, plus ambiguë. » telé par les nazis parce que ses liberté, qui est sincère et sponta- mieux ainsi. Toutes ces questions la critique, sans les avoir vues. Je membres étaient juifs, et Lola née, qui ne fait pas spécialement ne se posent aussi qu’après coup. trouve en tout cas que Fabrice Lu- qui existe, même s’il vaut mieux ne chez moi peut susciter cette envie- rennt ont franchi le seuil des deux les choses pour provoquer, même Sur l’instant, les choses se font chini donne au rôle une puissance pas les croiser sur son chemin. là, sinon ma façon d’aborder les millions de spectateurs. A l’ex- si en définitive ce qu’elle dit est beaucoup plus instinctivement. formidable, en révélant des as- – Avez-vous conscience d’in- rôles, qui est toujours très phy- ception de Titanic (17,9 millions terriblement provocant. – Vous sentiriez-vous des affi- pects de lui qu’on ne connaissait carner des personnages – Le Sep- sique. Je ne peux trouver les mots d’entrées) et Armaggedon – Vous ne pensez donc pas nités personnelles avec Juliette ? pas. tième Ciel, de Benoît Jacquot, A que si j’ai trouvé la justesse phy- (5,3 millions), les grandes produc- qu’elle est ce qu’on appelle vul- – Franchement, ça me ferait – Ne risque-t-on pas d’accuser vendre, de Laetitia Masson – qui sique. C’est là qu’est la grande dif- tions américaines ont aussi eu en gairement, du moins aux yeux peur. Peut-être parce que je me re- Bonitzer de misogynie ? entretiennent une relation très férence entre les personnages moyenne moins de spectateurs. de son partenaire masculin, une connais inconsciemment en elle, – Sans doute, puisqu’il y a deux explicite au sexe et à la jouis- américains et français, dans cette Les multiplexes – 77 dans toute emmerdeuse ? parce que je sens que ça pourrait folles. Mais il les aime en même sance ? présence du corps, dont peu de l’Allemagne, soit 16 % des salles – – C’est vrai qu’elle ne se soucie m’arriver. Mais, a priori, je trouve temps, il les défend pas mal. Ce – En fait, je viens de réaliser ça metteurs en scène français ont en- ont drainé 30 % des spectateurs. pas des dégâts qu’elle provoque et ça trop facile de n’être jamais heu- sont de beaux personnages. J’en avec ce film. Ça n’arrête pas, de- vie. » a La force de la livre sterling du mal qu’elle peut faire. Elle a reuse là où on est, de toujours connais plein, des filles comme ça, puis le rôle de la call-girl dans éloigne Hollywood des plateaux peu d’intérêt pour celui qui est en vouloir être ailleurs, de ne faire et elles en souffrent. Ce n’est pas Les Patriotes. C’est assez bizarre Propos recueillis par britanniques. La production en face. Mais moi je pense qu’elle est que ce qu’on a envie de faire, avec être misogyne que de parler de ce parce que je ne vois pas ce qui Jacques Mandelbaum Grande-Bretagne a subi en 1998 la désaffection des grands d’Hol- lywood, et le budget des films tournés dans le pays a reculé de Enquête sur un beau parleur au bord du vide 14,95 % sur 1997, selon la British Film Commission. 87 films seule- ment ont été tournés dans le pays Rien sur Robert. Le deuxième film de Pascal Bonitzer cite Robert Desnos sans renoncer à lorgner du côté de Woody Allen au moins partiellement contre 108 en 1997, pour un budget total clus. Par exemple, cette effrayante pour une revue qui s’appelle belle scène du film, cogne aussi Sixième et dernière hypothèse : de 372 millions de livres (567 mil- Film français de Pascal Bonitzer. scène d’anthologie au cours de la- L’Autre. Il faut encore que cette dur que la confrontation du désir Bonitzer. Pour mieux dire, une lions d’euros) contre 467 millions Avec Fabrice Luchini, Sandrine quelle Didier, débarquant dans un tragicomédie du désir où il tient le et de la réalité. Ceci appelle l’hy- certitude, qui consiste à lui rendre (712 millions d’euros). Le tour- Kiberlain, Valentina Cervi dîner où il n’est pas convié, se fait « beau » rôle entrave son lien au pothèse numéro cinq : l’énigme. ce qui lui appartient : ce film nage de deux films de la série (1 h 45). Le scénario est édité « lyncher » avec la complicité ta- réel. Ici, la réalité, c’est évidem- Hormis une brève allusion à Ro- comme un rêve éveillé, où la fic- « Star Wars » a été transféré en dans la Petite Bibliothèque des cite de l’assemblée par le maître ment le film bosniaque, jamais vu bert Desnos (Juliette demande tion semble jaillir de la boîte de Australie, entraînant une perte Cahiers du cinéma, 80 p., 39 F de céans (Michel Piccoli), écrivain à cause de la dispute inaugurale dans une librairie un livre du Pandore, pour se répandre mali- évaluée à 60 millions de livres (5,95 ¤.) vieillissant qui ne perpétue son avec Juliette, et porté comme un poète), tout justifie le titre du film, cieusement, mais non moins ef- (91 millions d’euros) pour l’indus- pouvoir et son cénacle qu’au prix deuil expiatoire par Didier tout au mais rien ne l’explique. Rien sur froyablement, sur la tête d’un hé- trie cinématographique britan- Un film d’hypothèses, comme de la paranoïa, de l’injure et de long de son histoire. La réalité est Robert, soit, mais qui est Robert ? ros critique. N’est-ce pas encore, nique. « Les ouvertures faites sous d’autres sont à thèse. Encore ! di- l’excommunication. obscène : elle ne peut être, en soi, La figure jamais incarnée du désir pour le cinéaste, une façon de re- forme d’incitations fiscales par nos ra-t-on. Pas du tout. Encore, Hypothèse numéro trois : la ni vue, ni atteinte. Il y faut la mé- qui veut que rien ne soit jamais à prendre à son compte le mot fa- concurrents étrangers aux studios c’était le titre précédent de Pascal poésie. Où se poursuit, sur le ver- diation du désir ou de l’art, en un la place où on l’attend ? Ou Ro- meux de Nerval « Je ne serai ja- et grandes compagnies améri- Bonitzer. Cela ne rend pas pour sant sentimental, « l’épanchement mot de l’illusion et de la superche- bert Desnos, artiste du sommeil et mais propriétaire » ? Au caines trouvent des oreilles récep- autant le film hypothétique, loin du songe dans la vie réelle », selon rie nécessaires à l’émergence poète résistant qui définissait son spectateur de lui en savoir gré, en tives », explique le responsable de de là. De fait, Rien sur Robert va Gérard de Nerval. Soit, la hantise d’une vérité. art comme un fragment arbitrai- confirmant cette ultime hypo- la BFC, Steve Norris, qui de- plus loin... encore. Didier (Fabrice du double (Julien, le jeune écri- Car vérité il y a, au terme de ce rement arraché au rêve, avant que thèse. mande au gouvernement britan- Luchini), le personnage principal, vain plein d’avenir qui fait de doux délire initiatique, et son ap- la réalité ne l’assassine dans un nique de prendre des initiatives écrivain, velléitaire et pleutre, se l’ombre à Didier), et la polarisa- parition, révélée lors de la plus camp de concentration ? J. M. similaires. mortifie entre deux filles et pâtit tion de l’univers en deux femmes d’une réputation de faussaire de- antagonistes, la blonde Juliette et Les meilleures entrées en France puis qu’il a écrit un article sur un la brune Aurélie, entre lesquelles film bosniaque qu’il n’a pas vu. % d'évolution le héros se laisse écarteler. On les nombre de par rapport Astérix et Cie continue de mener la re- Dans le même temps, il est persé- nommera, vulgairement, l’emmer- semaines NOMBRE à la semaine TOTAL cuté par un jeune et bel écrivain à deuse et la passionnée ; tragique- FILMS d'exploitation ENTRÉES * D'ÉCRANS précédente depuis la sortie conquête des parts de marché du cinéma fran- succès qui incarne tout ce qu’il a ment, Judith et Lucrèce ; mythi- çais : même en tenant compte des vacances peut-être rêvé d’être sans jamais quement, Pandora et Aurélia, Astérix et Obélix scolaires, 6,2 millions d’entrées en 19 jours est 1 3 1 456 799 829 - 10 % 6 283 428 oser le devenir. deux filles nervaliennes. contre César une performance exceptionnelle, que sou- Première hypothèse : Woody lignent le remarquable taux de fréquentation 2 1 001 pattes 2 648 204 818 + 37 % 1 300 474 Allen. C’est le terrain autobiogra- L’ULTIME HYPOTHÈSE par écran (1 757) et la faible baisse d’affluence. phique (Bonitzer a écrit sur le ci- Supplicié par la première (San- Cette situation est d’autant plus remarquable 3 Very Bad Things 1 203 712 206 - 203 712 néma), la flagellation amoureuse, drine Kiberlain, entre la Grande qu’une deuxième comédie visant le public ado- l’autodérision, la parodie de l’in- Prostituée de l’Apocalypse et la lescent, Les Collègues, vient confirmer le succès 4 Ma meilleure ennemie 2 201 902 306 - 3 % 477 005 telligentsia. Et le sentiment qu’en lunatique moderne), rédimé par la de Le Ciel, les oiseaux et... ta mère, dont la réus- affublant Luchini d’une paire de seconde (Valentina Cervi, ressus- site ne se dément pas. Tandis que Vénus Beauté 5 Vénus Beauté (Institut) 3 171 947 260 + 13 % 556 308 lunettes en écaille et d’une mère citant la beauté maladive des hé- (Institut), moins « ciblé », se révèle comme un juive (celle de Didier n’en a pas le roïnes romantiques), Didier/Lu- des phénomènes de ce début d’année. En nette 6 Virus 1 122 514 241 - 122 514 titre mais les prérogatives), c’est chini (tout en subtilité et – mais amélioration, l’état de la diversité des films de- sans doute le premier film français oui – en retenue) compose avec meure pourtant circonscrit à un binôme où 7 Les collègues 1 115 525 165 - 115 525 qui recoupe à ce point l’univers de elles un triangle envoûtant qui Hollywood classe dix titres parmi les quinze l’auteur de Manhattan. Hypothèse ménage des passerelles inatten- premiers du box-office. Alimentée, elle aussi, numéro deux : le rêve. Où Bonit- 8 Rush Hour 4 111 942 321 - 27 % 1 006 934 dues entre figure mythologique et par les congés, la hausse de la fréquentation de zer, scénariste de Raoul Ruiz et de personnage moderne, élégie ro- Le ciel, les oiseaux 1 001 Pattes va permettre à ce film Disney de Jacques Rivette, développe à son mantique et chronique contempo- 9 5 95 611 222 - 13 % 887 482 et... ta mère prendre l’avantage sur son rival direct, Fourmiz compte une logique narrative qui, raine, drôlerie et désespoir. (1,4 million d’entrées). sans ruiner la crédibilité de D’où l’hypothèse numéro 10 A tout jamais 2 62 366 247 - 36 % 191 745 l’œuvre, emprunte beaucoup à quatre : la psychanalyse. Car il ne * période du mercredi 17/2 au dimanche 21/2 inclus l’ellipse onirique, cauchemar in- suffit pas à Didier de travailler Source : "Ecran total"

0123 http://www.lemonde.frhttp://www.lemonde.fr interactif Le Monde des Livres, les critiques, l’actualité,” des services (recherches et commandes parmi 400 000 ouvrages).” LeMonde Job: WMQ2502--0032-0 WAS LMQ2502-32 Op.: XX Rev.: 23-02-99 T.: 18:24 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1275 Lcp: 700 CMYK

32 / LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 CULTURE

SORTIR

Les films hongrois même. Pas pour lui : pour la PARIS musique. David Daniels Au duc des Lombards, 42, rue des Antoine Pollack (piano) Lombards, Paris 1er. Mo Châtelet. Les entre Hollywood et l’Europe David Daniels est une gloire 24 et 25, à 22 heures. Tél. : montante du chant baroque. Sa 01-42-33-22-88. 80 F (12 ¤). voix est fruitée, assez bizarre Mercury Rev Réglementation néolibérale et renouveau de la création dans une économie en voie de réorganisation parfois, ce qui est naturel Merveille de magie pop, Deserter’s puisqu’elle n’est justement pas Songs, le dernier album de Alors que la nouvelle loi du gouvernement libéral maine du film hongrois, organisée à Budapest du Pas du ministre, de Robert Koltai, qui, avec plus naturelle... C’est un contre-ténor ! Mercury Rev, a obtenu propose de multiplier par deux le budget annuel 4 au 10 février, a montré des signes de renou- de 600 000 entrées, se place en deuxième posi- Quelle idée curieuse que de le d’innombrables suffrages lors des consacré à l’industrie du cinéma, la trentième Se- veau du côté des créateurs. En témoigne Le Faux tion du box-office de l’année 1998, après Titanic. faire accompagner par un piano. bilans de fin d’année 1998. Belle Œuvres de Haendel, Caldara, surprise pour un groupe qu’on BUDAPEST la collectivité tout entière l’aide Monde du 25 mars 1998). La loi tion du box-office de l’année 1998, Lotti, Cesti, Gluck, Poulenc, croyait condamné à un correspondance massive au profit du cinéma mais hongroise sur les médias, votée en juste après Titanic (qui, ici comme Sauget et Messager. psychédélisme bruitiste, intrigant Au printemps 1998, après la pri- supprimerait le caractère symbo- 1995, se voulait dans l’esprit de la partout, a battu tous les records Salle Gaveau, 45, rue La Boétie, mais souvent indigeste. En vatisation réussie de deux chaînes lique d’une mesure qui prélevait directive, mais une certaine en dépassant le million de billets). Paris 8e. Mo Miromesnil. Le 24, à tournée, le groupe new-yorkais de télévision, une nouvelle loi sur des sommes sur les entrées réali- confusion dans sa rédaction a Dans cette lignée, un film à 20 h 30. Tél. : 01-49-53-05-07. De resserre ses arrangements aériens le cinéma, attendue avec impa- sées par des films américains dans obligé les juges hongrois à débou- l’humour et aux références très 90 F à 300 F (14 à 46 ¤). en une base plus rock, se fendant tience par les professionnels, mais des salles appartenant aux Améri- ter le diffuseur polonais (qui a fait nationales risque de remporter lui Bireli Lagrène, André Ceccarelli d’hommages à Neil Young et à critiquée par les distributeurs cains pour financer le cinéma na- appel). aussi un joli succès, à condition On dirait qu’un des musiciens les John Lennon, sans négliger les (parmi lesquels dominent les so- tional. De telles imprécisions dans la que les distributeurs acceptent de plus imprévisibles, les plus mystères de leurs nouvelles ciétés américaines ou leurs repré- réglementation sur les médias le promouvoir convenablement. Il respectés de la planète, Bireli chansons. sentants), était sur le point d’être constituent un frein radical au s’agit du troisième film de Peter Lagrène (guitariste), est en club ; Elysée-Montmartre, 72, boulevard votée en Hongrie (Le Monde du De 13 longs métrages processus d’intégration dans Timar, intitulé Six à trois – le titre dans un restaurant-bar, une sorte Rochechouart, Paris 18e. Mo Anvers. 26 février 1998). Achevant la réor- l’Union européenne, qui fait fi- évoque le résultat du match de de café-concert ; avec l’un des Le 24, à 19 h 30. Tél. : ganisation de l’industrie, cette ré- produits gure de contrepoids aux visées football remporté par l’équipe trois batteurs les plus exacts de la 01-44-92-45-45. 143 F (22 ¤). glementation promettait un équi- hégémoniques d’Hollywood. «Le hongroise contre l’Angleterre le musique syncopée, André NANTES libre entre économie de marché et en moyenne depuis gouvernement s’est fermement en- 25 novembre 1953, jour « histo- « Dédé » Ceccarelli : personne n’y protection de la culture nationale. gagé à modifier la loi de 1995 en rique » pour tous les Hongrois. croirait, cela ne se peut, c’est Henri Texier dans tous ses états La Hongrie faisait alors figure de cinq ans, on est passé conséquence, se rassure Zsolt Côté cinéma d’auteur, alors pourtant le fait. Un soir à Le Pannonica de Nantes a une modèle pour les pays de la région, Kedzdi-Kovacs, directeur de Ma- qu’on attend le montage final du Montparnasse, au Petit-Journal. réputation solide. Et les reins et pouvait espérer avoir rapide- à 25 pour 1998 gyar Film Unio, organisme res- dernier film d’Istvan Szabo, Son- Petit Journal Montparnasse, 13, rue autant pour programmer trois ment accès, bien avant ses voi- ponsable de la promotion du ci- nenschein, qui retrace l’histoire du Commandant-René-Mouchotte, soirs d’affilée le compositeur, sins, au programme Média II de la néma hongrois. Nous pourrions d’une famille juive hongroise sur Paris 14e. Mo Gaîté. Le 24, à contrebassiste et capitaine de Commission européenne. Il reste que l’industrie du ciné- ainsi, d’ici quelques mois, bénéfi- trois générations, le grand événe- 22 heures. Tél. : 01-43-21-56-70. De frégate Henri Texier avec trois Renversé aux élections de mai ma bénéficierait au total d’une cier enfin du programme Média II. ment de ce début d’année s’inti- 100 F à 150 F (15 à 23 ¤). formations distinctes : Glenn 1998, le gouvernement de centre ponction de 15 % sur les recettes, Ce qui nous aiderait beaucoup, tule Simon le magicien (rien à voir Philip Catherine Trio Ferris (extraordinaire, trombone) gauche (quoique grand promo- multipliant par deux le budget an- entre autres, à nous protéger contre avec le film britannique du même En dépit de sa réputation, de sa et Tony Rabeson (batteur) le teur de privatisations) de Gyula nuel qui lui est consacré, pour at- la pression américaine sur notre in- nom en compétition à Berlin). Il carrière, de ses succès, de sa 25 février ; Sébastien Texier le fils Horn a été remplacé par celui du teindre 55 millions de francs envi- dustrie cinématographique. » Un est signé par Ildiko Enyedi, la réa- notoriété, Philip Catherine et Rabeson le 26 ; Bojan Z., piano jeune et ultra-libéral Viktor Or- ron (8,2 millions d’euros). «De objectif d’autant plus louable que lisatrice de Mon vingtième siècle, (guitariste, immortel auteur de et Rabeson le 27. Il fut un temps ban, chef d’une nouvelle coalition plus, se réjouit Ferenc Port, pré- la trentième Semaine du film hon- Caméra d’or à Cannes en 1989. Father Christmas pour Mingus) où le même musicien séjournait aux connotations nationalistes. sident de l’Union des distribu- grois, organisée à Budapest du 4 Tourné à Paris, le film s’inspire li- n’aime rien tant que jouer en plusieurs semaines dans le même Les distributeurs hongrois (dont teurs hongrois, si je passe quelques au 10 février, a montré des signes brement de la rivalité, dans la petite formation, en petit club, en club pour que la musique pût les deux plus importants, les amé- films hongrois, je pourrai aussi ré- de renouveau du côté des créa- Rome multiculturelle du premier petit comité. Le Duc a le format prendre. Trois jours à Nantes, ricains Intercom et UIP, dé- cupérer de l’argent pour l’entretien teurs. siècle, entre l’apôtre Pierre et le idéal. De toute façon, quand aujourd’hui, c’est énorme. tiennent 80 % du marché) en ont de mes salles. » Le projet prévoit Le nombre de films constitue le magicien Simon, pour interroger Philip Catherine joue, le Duc est Pannonica, 5, rue Le Nôtre, 44 000 profité pour lancer une offensive en effet d’affecter 40 % du produit premier heureux présage : de les valeurs de notre millénaire fi- bourré. Et si le Duc était vide, Nantes. Tél. : 02-40-48-74-74. De contre le projet de loi sur le ciné- de la taxe à la production hon- treize longs métrages produits en nissant. Philip Catherine jouerait quand 70 F à 100 F (11 à 15 ¤). ma. La taxe additionnelle sur les groise, 30 % spécifiquement aux moyenne depuis cinq ans, on est Le choix rigoureux des acteurs – billets d’entrée serait passée de 3 films d’auteur et 30 % aux distri- passé à 25 pour 1998. Quelques dont une jeune Française, Julie à 6 % – en plus des 12 % de TVA – buteurs de films nationaux. Il œuvres retiennent fortement l’at- Delarme, éblouissante –, un désé- GUIDE afin de financer le cinéma natio- reste encore au ministère des fi- tention, à des titres divers. Ainsi la quilibre sans cesse rattrapé entre nal. Ils proposaient de maintenir nances à se prononcer. S’il ne comédie politico-scabreuse Le didactisme et ironie subtile, ainsi la taxe à son ancien niveau, mais bloque pas, la loi pourrait être Faux Pas du ministre, de et avec que de nombreux moments de CINÉMA Michel Graillier de transférer les 12 % de TVA (ain- soumise au Parlement en sep- l’acteur ultra-populaire Robert pure émotion, en font une œuvre Petit Opportun, 15, rue des Lavan- si que les 3 %) à un fonds de sou- tembre prochain, et entrer en vi- Koltai, apparaît comme une invi- marquante pour le cinéma euro- Cinéma expérimental dières-Sainte-Opportune, 1er . Suite de ce nouveau rendez-vous o tien au cinéma. gueur en janvier 2000. tation, pour les Hongrois, à re- péen. On serait très étonné, dès M Châtelet. Le 24, à 22 h 30. Tél. : consacré au cinéma expérimental 01-42-36-01-36. 80 F. Cette approche « libérale » fe- Une seconde offensive en pro- nouer des liens, autrefois très lors, de ne pas retrouver prochai- sur le thème « Un film, une ville, Richard Galliano rait supporter, paradoxalement, à venance d’outre-Atlantique a si- étroits, avec leur cinéma national. nement un tel film dans un festi- un concept ». Au programme : Pa- Jean-Marie Ecay multanément frappé le monde Avec plus de 600 000 entrées val de renommée internationale. ris, San Francisco, Turin, New York Rémi Vignolo des images. En octobre 1997, le (pour 10 millions d’habitants), le (trans)figurées à l’écran par des Sunset, 60, rue des Lombards, 1er. diffuseur de programmes satel- film se place en deuxième posi- films courts et rares : Aube (Jean- MoChâtelet. Le 24, à 20 heures et Sylvester Stallone prend Pierre Daum Claude Sée, 1949-50) réalisé grâce à lites HBO (filiale du groupe amé- 22 heures. Tél. : 01-40-26-46-60. De Henri Langlois et dont la musique 80 F à 120 F. Jusqu’au 27 février. le volant en Hongrie ricain Time-Warner), chassé d’Al- (concrète) est signée Pierre Henry ; Les Négropolitains lemagne pour avoir contrevenu à LES NOUVEAUX FILMS Visa de censure (Pierre Clémenti, Chansons de Boby Lapointe inter- Le comédien américain Syl- la directive « Télévision sans fron- 1967-75), une mélopée transgres- prétées par un duo de chanteurs vester Stallone va tourner un tières » de l’Union européenne sive qui scande une période char- africains. film en Hongrie cette année. Il (qui impose un quota de diffusion FERMETURE DES USINES blage n’a rien de convaincant. Les nière ; Paris express (Pierre Prévert, Théâtre d’Edgar, 58, boulevard Ed- 1928), tourné dans les bas-fonds e o interprétera le rôle d’un pilote d’œuvres européennes), a trouvé RENAULT À VILVOORDE dialogues, parsemés d’un argot vo- gar-Quinet, 14 .MEdgar-Quinet. parisiens avec des figures de lé- Le 24, à 20 h 15. Tél. : 01-42-79-97- de Formule 1, selon le produc- refuge en Hongrie. HBO diffuse a Le cinéaste Jan Bucquoy, déjà lontairement ringard, se révèlent gende ; Velocità (Pippo Oriani, 97. De 70 F à 90 F. Jusqu’au 28 fé- teur Andrew Vajna cité par le depuis Budapest vers la Pologne, auteur de comédies satiriques totalement artificiels. L’outrance 1930-31), un des premiers films fu- vrier. quotidien Magyar Hirlap. la Hongrie, la République tchèque anarchisantes regroupées sous le des personnages, qui sont tout turistes tourné à Turin ; Oh dem Les Matchboxx Le film sera essentiellement et la Roumanie des programmes titre générique La Vie sexuelle des sauf crédibles, vire rapidement à la watermelons (Robert Nelson, 1965), Sentier des Halles, 50, rue d’Abou- tourné sur le circuit hongrois presque entièrement américains. Belges, a filmé, durant les semaines caricature. Les Grandes Bouches film sans un seul plan de San Fran- kir, 2e . Mo Sentier. Le 24, à Hungaroring et le patron de la Ce que Canal Plus Polska, qui s’est qui ont suivi l’annonce, en février vise le second degré, mais à vouloir cisco mais qui évoque l’esprit de la 20 heures. Tél. : 01-42-36-37-27. Jus- ville dans les années 60, sur une qu’au 27 février. Formule 1, Bernie Ecclestone, a imposé un cahier des charges très 1997, de la fermeture des usines transformer ses personnages en musique de Steve Reich... accepté de coopérer au tour- sévère en accord avec la directive Renault à Vilvoorde, les actions archétypes (le parrain à cheval sur Forum des images, porte Saint-Eus- RÉSERVATIONS nage. Une partie du tournage se européenne, juge parfaitement des ouvriers en grève. Occupations les principes, le truand sanguin), tache, 1er . Mo Châtelet-Les Halles. déroulera à l’occasion du Grand déloyal. En mars 1998, la filliale d’usine, manifestations, voyages son metteur en scène donne l’im- Le 24, à 19 heures et 21 heures. Le Juif de Malte Tél. : 01-44-76-62-00. 30 F. de Christopher Marlowe, mise en Prix de Hongrie de Formule 1 en polonaise de Canal Plus a donc de sensibilisation à Paris se suc- pression de réaliser son film avec scène de Bernard Sobel. août prochain. porté plainte contre HBO (Le cèdent. Le film témoigne très vite des jumelles. S. Bd Tragédie, mythes et modernité Fruit de la collaboration entre le Théâtre, 41, avenue des Grésillons, de la permanence des paroles et Film français de Bernie Bonvoisin. centre culturel La Clef, le cinéma 92 Gennevilliers. Du 12 mars au d’une culture ouvrière dont les Avec Nadia Farès, Thierry Frémont, Images d’ailleurs et le Théâtre du 18 avril. Tél. : 01-41-32-26-26. De partisans du libéralisme écono- Gérard Darmon, Victor Lanoux. Lierre, ce festival présente une sé- 80 F à 140 F. mique et les idéologues de la fin (1 h 45.) lection de films sur le thème « Tra- Rachid Taha gédie, mythes et modernité ». Petit Olympia, 28, boulevard des Capu- des idéologies avaient annoncé la cines, 9e . Le 18 mars, à 20 heures. disparition. L’esprit du film est es- LIENS SECRETS aperçu de la programmation : Le Septième Sceau (Bergman, 1958), Tél. : 01-47-42-25-49. 181 F. sentiellement libertaire et Buc- a Californie fin des années 50. Un Le Sacrifice (Andreï Tarkovski, DERNIERS JOURS quoy, en interrogeant les diri- frère et une sœur, unis par le sou- 1986), Le Mépris (Jean-Luc Godard, geants français de gauche (PS ou venir traumatisant du meurtre par 1963), Yaaba (Idrissa Ouedraogo, 27 février : PCF, encore dans l’opposition) ve- leur père de l’amant de leur mère, 1989), Théorème (Pier Paolo Pasoli- Le Marchand de Venise nus manifester leur soutien aux ont développé un lien quasi inces- ni, 1968), mais également des films de William Shakespeare, mise en grévistes, obtient d’amusantes ré- tueux. Confrontée à une machina- de Kurosawa, Orson Welles, Straub scène de Stéphane Braunschweig. et Huillet, Wim Wenders... ponses contournées lorsqu’il s’agit tion violente, leur relation déjà Bouffes du Nord, 37 bis, boulevard Cinéma Images d’ailleurs, 21, rue de la Chapelle, 10e. Tél. : 01-46-07- de les faire parler des responsabili- trouble va se renforcer... Tiré d’une e o de la Clef, 5 . M Censier Dauben- 34-50. De 70 F à 130 F. tés du système capitaliste. Le mou- nouvelle de Jim Thompson, le film ton. Du 24 février au 1er mars. Tél. : Partage de midi vement suit un trajet bien connu de Michael Oblowitz décrit des 01-47-63-74-00. 35 F. de Paul Claudel, mise en scène de qui aboutit à l’arrêt de la grève et à personnages marqués par une ma- TROUVER SON FILM Gérard Desarthe. la « trahison » des organisations lédiction sociale et biologique, es- Théâtre national de Chaillot, 1, e syndicales, accusées par les élé- claves de leurs pulsions. La force Tous les films Paris et régions sur le place du Trocadéro, 16 . Tél. : 01-53- ments les plus radicaux de défai- unique de l’univers de l’auteur de Minitel, 3615-LEMONDE ou tél. : 08- 65-30-00. 120 F et 160 F. 36-68-03-78 (2,23 F/mn). 28 février : tisme. Bucquoy traduit le désarroi 1 275 âmes est en effet palpable Lucien Pissarro général par une séquence d’agit- dans le déroulement d’un récit im- ENTRÉES IMMÉDIATES et le post-impressionnisme anglais prop, imaginant une action armée placable. ll est d’autant plus regret- Musée Tavet-Delacour, 4, rue Le- visant à enlever Louis Schweitzer, table que le cinéaste ait choisi, Le Kiosque Théâtre : les places du mercier, 95 Pontoise. Tél. : 01-30-38- PDG de Renault. La fin du film pour la reconstitution de son Amé- jour vendues à moitié prix (+ 16 F 02-40. 20 F. de commission par place). Place de donne le départ d’une révolution rique des années 50, une esthé- L’Atelier la Madeleine et Parvis de la gare de Jean-Claude Grumberg, mise en prolétarienne. L’utilisation des tique chic et publicitaire, une ava- Montparnasse. De 12 h 30 à scène de Gildas Bourdet. plans d’Octobre d’Eisenstein tra- lanche de clichés visuels qui, dans 20 heures, du mardi au samedi ; de Théâtre Hébertot, 78 bis, boulevard duit, là aussi, la permanence d’un le souci de faire passer l’époque de 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. des Batignolles, 17e. Tél. : 01-43-87- imaginaire. Jean-François Rauger référence, n’aboutit qu’à aseptiser Alain Kremski (piano) 23-23. De 100 F à 250 F. Film belge de Jan Bucquoy. Avec Jan les potentialités de son scénario. Œuvres de Liszt, Satie, Schumann, George Dandin Scriabine, Brahms, Chopin et Mah- Bucquoy et les ouvriers de l’usine Reste l’interprétation féminine ou le Mari confondu ler. de Molière, mise en scène de Ca- Renault de Vilvorde. (1 h 25.) (Sheryl Lee et surtout Gina Gers- Théâtre de l’île Saint-Louis, 39, therine Hiégel. hon) qui pourrait justifier que l’on quai d’Anjou, 4e.Mo Pont-Marie. Le Comédie-Française-Théâtre du LES GRANDES BOUCHES fasse un détour par ce film. J.-F. R. 24, à 18 h 30 et 21 heures. Tél. : 01- Vieux-Colombier, 21, rue du Vieux- a Trois zonars, Esther, Lamar et Film américain de Michael Oblo- 46-33-48-65. 80 F et 100 F. Jusqu’au Colombier, 6e. Tél. : 01-44-39-87-00. Zed, en ont assez de vivre de petits witz. Avec Billy Zane, Gina Gershon, 28 février. De 65 F à 160 F. Ensemble Intercontemporain larcins et décident de frapper un Sheryl Lee. (1 h 38.) Les Huissiers Chin : Création pour ensemble et de Michel Vinaver, mise en scène grand coup. Pour cela, ils électronique. Stravinsky : Sympho- d’Alain Françon. s’adressent à un ancien parrain du LA LIGNE ROUGE nie d’instruments à vent, L’Histoire Théâtre national de la Colline, 15, milieu. Pour façonner son polar à Lire page 30 du soldat, suite. Ferneyhough : All- rue Malte-Brun, 20e. Tél. : 01-44-62- l’ancienne, Bernie Bonvoisin a pui- RIEN SUR ROBERT gebrah. Didier Pateau (hautbois), 52-52. De 80 F à 160 F. sé un petit peu partout. Du côté de Lire page 31 David Robertson (direction). Berthe Morisot, Degas, Touchez pas au grisbi, de Jacques HYGIÈNE DE L’ASSASSIN Cité de la musique, 221, avenue Manet, Renoir Jean-Jaurès, 19e.Mo Porte-de-Pan- Musée Marmottan - Claude Monet, Becker, de San Antonio et de La critique de ce film paraîtra dans tin. Le 24, à 19 h 30. Tél. : 01-44-84- 2, rue Louis-Boilly, 16e. Tél. : 01-42- Quentin Tarantino. Un tel assem- nos prochaines éditions. 44-84. 120 F. 24-07-02. 40 F. LeMonde Job: WMQ2502--0033-0 WAS LMQ2502-33 Op.: XX Rev.: 23-02-99 T.: 16:50 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1276 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / JEUDI 25 FÉVRIER 1999 / 33 MERCREDI 24 FÉVRIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS DOCUMENTAIRES MUSIQUE 15.20 1941 aa Steven Spielberg (Etats-Unis, 1979, TÉLÉVISION 115 min) &. Cinétoile ARTE 21.25 Les Mouvements 20.30 Zapata mort ou vif. Forum Planète 20.45 La Fiesta des Suds 98. Avec Orquesta Aragon ; 16.30 Viva l’Italia aa néo-zapatistes. Forum Planète 20.35 Radio Bikini. Planète Roberto Rossellini (Italie, 1960, TF 1 19.00 Connaissance. Boy Ge Mendes. Mezzo Tout ce que vous avez toujours 23.25 La Ruée vers 20.55 La Montée au pouvoir 21.50 Dialogues des carmélites. 120 min) &. Histoire 18.25 Exclusif. voulu savoir sur les pâtes. le 7e art. Forum Planète des femmes. [1 et 2/3]. Téva Opéra de Poulenc. 16.45 Août aa 19.45 Météo, Arte info. Mise en scène. Marthe Keller. Henri Herré (France, 1991, 19.05 Le Bigdil. 20.55 Sarbacanes et buldozers. Odyssée 20.15 Reportage. Preuves virtuelles. Dir. Jan Latham-Koenig. En simultané 95 min) &. Ciné Cinéma 1 20.00 Journal, Météo. MAGAZINES 21.30 Les Tribus indiennes. sur France-Musique. Arte 20.30 Pat Garrett et Billy le Kid aa 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. [9/20]. Les Hurons. Planète 20.50 Ushuaïa nature. Histoire d’une droite extrême [2/2]. Sam Peckinpah (Etats-Unis, 1973, Les glaces racontent «Groenland». 18.30 Nulle part ailleurs. 21.35 Les Cent Photos du siècle. 21.45 Estonie. TÉLÉFILMS 105 min) &. Ciné Cinéma 2 22.35 Le Droit de savoir. Invités : Madame de Fontenay, La tentation de l’Occident. Histoire La Guerre du Golfe, S. Salgado (1991). Elvis Pompillo, Beverly Jo Scott, 20.50 Ripoux contre Ripoux aa Enquête sur le marché du plaisir : Arno, Laurent Gerra, le professeur 21.55 Les Grandes Heures 20.30 Sa majesté le flic. Claude Zidi (France, 1990, sexe, fric et vidéo. 21.50 Musica. Dialogues Jean-François Chassignol. Canal + Jean-Pierre Decourt. Festival 105 min) &. TSR des carmélites. Opéra de Poulenc. d’Anne de Bretagne. Odyssée 23.55 Minuit sport. En simultané sur France-Musique. 19.10 et 0.10 Le Rendez-vous 20.40 Meurtres, mode d’emploi. 21.00 Hamlet aa 0.35 Nautisme. 22.05 Tsar Boris. [2/2]. Planète Fred Gerber. RTL 9 Kenneth Branagh (EU - GB, 1997, 0.30 La Lucarne. Bonk Business, de Ruth Elkrief. LCI 22.30 Quand on aime la vie, 120 min) %. Canal + saga d’une multinationale. 20.50 Vacances au purgatoire. Téléfilm. Juhana Manner (v.o.). &. 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. Marc Simenon. M6 FRANCE 2 Histoire d’une droite on va au cinéma ! Forum Planète 21.00 Traquée aa 1.25 Tous les parfums de l’Arabie. Ridley Scott (Etats-Unis, 1987, extrême [2/2]. Arte 22.50 Pinochet, un dictateur 18.10 Friends. &. SÉRIES 110 min) &. Cinéstar 2 20.45 Les Dossiers de l’Histoire. face à ses victimes. Odyssée 18.45 Et un, et deux, et trois. M6 Nathan Charansky. Histoire 22.55 Les Pasteurs himalayens. Planète 20.40 Homicide. Le vieil homme 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. 20.50 Ushuaïa nature. Les glaces et la mort. Série Club 19.20 Qui est qui ? 19.54 Le Six Minutes, Météo. racontent «Groenland». TF 1 23.30 Brocéliande, entre légende 20.10 Notre belle famille. &. 20.50 Hors série. et réalité. Odyssée 20.40 Nestor Burma. 20.00 Journal, Météo. Sortie des artistes. 13ème Rue D’un amour à l’autre. France 3 20.55 Marie Fransson. Positif. &. 20.40 Décrochage info, 22.35 Le Droit de savoir. DANSE 20.55 Marie Fransson. Positif. France 2 22.40 Ça se discute. Les animaux sauvages Une journée avec... Enquête sur le marché du plaisir : 20.55 Le Chinois. ont-ils leur place à la maison ? 20.50 Vacances au purgatoire. sexe, fric et vidéo. TF 1 21.00 La Mentira. Tour de passe-passe. TMC 0.30 Journal, Météo. Téléfilm. Marc Simenon. &. 22.40 Ça se discute. Chorégraphie de Wim Vandekeybus. 21.30 Two. Coincé entre 0.50 Le Cercle. Les incontournables. 22.35 Ally McBeal. Les animaux sauvages ont-ils Par la compagnie Ultima Vez. Muzzik deux causes. Série Club Dites-le avec le sourire. &. leur place à la maison ? France 2 21.55 Scènes d’enfants. 22.15 Urgence. TV 5 FRANCE 3 La fièvre du lundi soir. &. 23.05 Un siècle d’écrivains. Musique de Schumann. Par le ballet du 22.15 Oz. Sans appel. Série Club 0.15 Pourquoi ça marche. Halldor Kiljan Laxness. France 3 Staatsoper de Hambourg. 22.25 Friends. The One Where 18.20 Questions pour un champion. 23.50 Génération Albator. France 3 Dir. John Neumeier. Muzzik Ross Moves In. Canal Jimmy 22.45 Songe d’une nuit d’été. 18.50 Un livre, un jour. RADIO 0.50 Le Cercle. Les incontournables. 22.35 Ally McBeal. Dites-le avec le sourire. 18.55 19-20 de l’information, Météo. Avec Hubert-Félix Thiéfaine. France 2 Chorégraphie de Heinz Spoerli. La fièvre du lundi soir. M6 Musique. Glass et Mendelssohn- 20.05 Cosby. &. 0.50 Le Canal du savoir. Bartholdy. Par la compagnie de ballet 22.50 Absolutely Fabulous. Joyeux 20.30 Tout le sport. FRANCE-CULTURE Mark Rothko. Paris Première du Deutsche Oper am Rhein. Mezzo anniversaire (v.o.). Canal Jimmy COLL. CHRISTOPHE L 20.50 Hors série. 20.30 Agora. Daniel Zimmermann. 22.20 Ginger et Fred aaa D’un amour à l’autre. 21.00 Philambule. Federico Fellini. Avec Giulietta 22.30 Météo, Soir 3. 22.10 Fiction. L’Autre Fils ; Masina, Marcello Mastroianni 23.05 Un siècle d’écrivains. Le Retour, de Luigi Pirandello. (Fr.- It., Halldor Kiljan Laxness. 23.00 Nuits magnétiques. [3/5]. 1986, 125 min) &. Cinéstar 1 23.50 Génération Albator, 22.25 Conan le Barbare aa le retour des héros. FRANCE-MUSIQUE John Milius (Etats-Unis, 1982, 1.15 Nocturnales. CINÉ CINÉMA 2 FRANCE 3 CANAL + 125 min) ?. RTL 9 21.45 Dialogues des Carmélites. 22.45 Les Disparus de Saint-Agil aa CANAL + 100e anniversaire de la naissance 20.30 Pat Garrett 20.50 Hors série 23.05 Looking for Richard a Christian-Jaque (France, 1938, de Francis Poulenc. Par les Chœurs and Billy the Kid aa Le documentaire D’un amour à Al Pacino, plus connu pour ses N., 95 min) &. Ciné Classics ̈ En clair jusqu’à 21.00 de l’Opéra national du Rhin et l’Orchestre philharmonique Au début des années 70, Sam Pec- l’autre, réalisé par Jean-Xavier de prestations hollywoodiennes que 22.45 Domicile conjugal aa 18.30 Nulle part ailleurs. de Strasbourg, kinpah reprend le thème de Pat Lestrade, raconte trois histoires de shakespeariennes, a décidé de François Truffaut (France, 1970, 20.30 Le Journal du cinéma. dir. Jan Latham-Koenig. 105 min) &. Cinétoile 20.59 et 23.00 Shakespeare au cinéma. En simultané sur Arte. Garrett, hors-la-loi devenu shérif, couples « binationaux » divorcés monter au cinéma Richard III, en 0.20 Plus dure sera la chute aa 21.00 Hamlet aa et de Billy the Kid, son ancien qui s’arrachent leurs enfants, au montrant tout : les coulisses, le Mark Robson (Etats-Unis, 1956, Film. Kenneth Branagh. %. N., v.o., 110 min) &. Ciné Classics 23.05 Looking for Richard a RADIO CLASSIQUE compagnon qu’il traque au nom de sens propre, en dépit de la conven- tournage du tournage et aussi une Film. Al Pacino (v.o.). &. 0.25 L’Eau froide aa 20.15 Les Soirées. Concerto pour violon l’ordre. A la suite d’un conflit, la tion internationale de La Haye. Les recherche sur la pièce et son uni- Olivier Assayas (France, 1994, 0.55 South Park. Série. et orchestre no 5 Grétry op. 37, MGM lui retire le montage et dé- témoignages montrent avec force versel auteur. Une occasion savou- 95 min) &. Cinéstar 1 Boulettes du chef de Vieuxtemps, par l’Orchestre 0.30 Les 39 Marches aa au chocolat salé. %. de Paris, dir. Daniel Barenboïm. nature ses intentions. Après sa les limites du droit international, reuse d’évoquer les « complexes » Alfred Hitchcock (Grande-Bretagne, 1.15 Spin City. 20.40 Concert par l’Akademie für mort, un nouveau montage est lorqu’il est confronté aux passions des comédiens américains face à 1935, N., 85 min) &. Cinétoile Embrasse-moi idiot. &. Alte Musik Berlin. effectué selon ses instructions individuelles et aux préférences Shakespeare. Un rêve d’acteur, un 0.35 Le Temps de l’innocence aa 1.40 La Révolte Œuvres de Haendel, Bach. Martin Scorsese (Etats-Unis, 1993, des morts-vivants a 22.15 Les Soirées... (suite). d’origine. nationales. plaisir de spectateur. En v.o. 135 min) &. Cinéstar 2 Film. Amando de Ossorio. !. Œuvres de Gouvy.

JEUDI 25 FÉVRIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 20.20 Le Défi des océans. Odyssée 21.40 Quintette pour cor, de Mozart. 15.05 Plus dure sera la chute aa TÉLÉVISION 20.30 A la rencontre Par les Berliner Solisten. Mezzo Mark Robson (Etats-Unis, 1956, LA CINQUIÈME/ARTE N., 110 min) &. Ciné Classics 21.40 et 23.10 Thema. de Jupiter. Forum Planète 22.00 Sonate et Fantaisie Laisse pas traîner ton fils ! 16.15 Baby Doll aa 14.30 La Cinquième rencontre. 20.35 Cinq colonnes à la une. Planète pour piano, de Mozart. TF 1 Justice, société. Invités : Philippe Boggio, Patrick Avec Daniel Barenboïm. Mezzo Elia Kazan (Etats-Unis, 1956, Delaroche, Marie-Anne Beulon, 20.45 Thema. N., 110 min) &. Cinétoile 14.35 La guerre des sexes. 15.30 22.20 Magic of Montreux 92. Muzzik 15.30 La loi est la loi. &. Entretien avec Georges Wolinski. Fabienne Brugels, Laisse pas traîner ton fils ! Arte 18.05 Les 39 Marches aa Paul Honkannen-Schubert, 16.25 L’homme qui tombe à pic. &. 16.00 Pi égale 3,14... 21.05 Des trains 23.30 Simon Boccanegra. Alfred Hitchcock (Grande-Bretagne, Richard Herding. Arte Opéra de Verdi. Mise en scène 1935, N., 85 min) &. Cinétoile 17.15 Sunset Beach. &. 16.30 Correspondance pour l’Europe. pas comme les autres. d’Elijah Moshinski. Par l’Orchestre 20.30 Stromboli aaa 17.40 Beverly Hills. &. 17.00 Au nom de la loi. &. MAGAZINES L’Orient-Express : Florence, du Royal Opera House, 18.30 Exclusif. Venise et la Toscane [1/2]. TV 5 dir. sir Georg Solti. Muzzik Roberto Rossellini (Italie, 1949, 17.30 100 % question. N., v.o., 110 min) &. Ciné Classics 19.05 Le Bigdil. 13.30 Envoyé spécial, les années 90. 21.15 La Chine, 23.45 Quatuor à cordes, de Ravel. 17.55 Paysages du monde. 20.35 Celles qu’on n’a pas eues aa 20.00 Journal, Météo. 18.25 Météo. Irak, la bombe atomique. Les pisteurs. dragon millénaire. Odyssée Par le Quatuor LaSalle. Mezzo Pascal Thomas (France, 1980, 20.50 Marc Eliot. 18.30 Le Monde des animaux. Invités : Marie-Hélène Labbé, 21.40 Les Grands Compositeurs. 0.30 Europa Concert 1995. 105 min) &. Canal Jimmy Sylvain Jouty. Histoire Bande de filles. &. La traque. &. 19.00 Voyages, voyages. [7/7]. Mozart. Planète Florence 1995. Avec Sarah Chang, 20.40 Sherlock Holmes Australie. 15.40 Le Vrai Journal. violon. Par l’Orchestre 22.50 Made in America. 19.45 Météo, Arte info. 21.45 Les Seigneurs de l’Atlas. Odyssée philharmonique de Berlin, attaque l’Orient-Express aa Une femme traquée. Invité : Français Bayrou. Canal + 20.15 Reportage. Formule glace. 22.30 Listen Up : The Lives dir. Zubin Mehta. Paris Première Herbert Ross (Etats-Unis, 1976, Téléfilm. Stuart Cooper. %. 16.25 1 an de +. 115 min) &. 13ème Rue 0.35 Les Rendez-vous de l’entreprise. 20.40 Soirée thématique. Invités : Annette Peulvast-Bergal, of Quincy Jones. Canal Jimmy 20.45 Senso aaa 1.00 TF 1 nuit, Météo. Laisse pas traîner ton fils ! Pascal Nègre. Canal + 22.40 Divination, cigares TÉLÉFILMS 20.45 Papa, maman, le juge et moi. Luchino Visconti (Italie, 1954, 21.40 Débat. 22.25 L’Ecole des parents. 17.10 Le Débat. Le Kosovo. LCI 120 min) &. Histoire et saint Simon. Odyssée 17.10 Chérie, nous avons été rétrécis. FRANCE 2 23.55 La Dixième Symphonie aa 18.00 Stars en stock. Steve McQueen. Dean Cundey. Canal + 20.50 Les Démons de Jésus aa Sean Connery. Paris Première 23.40 Les Tribus indiennes. Film. muet d’Abel Gance. &. [9/20]. Les Hurons. Planète 18.30 Les Merisiers. Pierre Lary. Téva Bernie Bonvoisin (France, 1996, 15.55 La Chance aux chansons. 1.25 Le temps s’envole. 18.00 et 21.00 Le Grand Journal. LCI 125 min) %. M6 23.40 Posti Marti. Odyssée 18.45 Tout va bien dans le service. 16.45 Des chiffres et des lettres. Téléfilm. Hong Jong-kim (v.o.). &. 18.30 Nulle part ailleurs. Charlotte Silvera. Festival 17.15 Un livre, des livres. Invités : Sergent Garcia, 0.10 Tsar Boris. 17.20 Cap des Pins. &. Emile Ntamack, Eric Bayle. Canal + [2/2]. Intrigues au Kremlin. Planète 20.30 Les Avocats du diable. M6 0.10 Les Grandes Heures André Cayatte. Festival 17.50 Hartley, cœurs à vif. &. 19.10 et 0.10 Le Rendez-vous 15.15 Les Routes du paradis. &. d’Anne de Bretagne. Odyssée 22.00 La Faute. André Cayatte. Festival 18.45 Et un, et deux, et trois. de Ruth Elkrief. André Guelfi. LCI 19.20 1 000 enfants vers l’an 2000. 16.15 et 1.30 Boulevard des clips. 20.00 20h Paris Première. 22.55 Réducteur de têtes. 17.40 Les Nouvelles Aventures SPORTS EN DIRECT Richard Elfman. Canal + 19.25 Qui est qui ? Bernardo Bertolucci. Paris Première 20.00 Journal, Météo, Point route. de Robin des Bois. &. 20.05 Temps présent. 18.25 Loïs et Clark. &. 15.00 Biathlon. Championnats du monde. SÉRIES 20.55 Direct. Invitée : Martine Aubry. Enfants esclaves : les tapis de la honte. 19.20 Mariés, deux enfants. &. De l’éthique sur l’étiquette. Bienvenue Sprint dames. Eurosport 22.40 Expression directe. FO. au Kosovo ! Le siècle en images : 16.15 Tennis. Tournoi 17.25 Seconde B. 22.50 Les Aventures de Jack Burton 19.54 Le Six Minutes, Météo. Marée noire dans le golfe. TSR messieurs de Londres. Eurosport Fugue pour la mineure. TMC dans les griffes du mandarin a 20.10 Notre belle famille. &. 20.55 Direct. 16.40 Cyclisme. Tour de Valence. 17.50 Hartley, cœurs à vif. France 2 Film. John Carpenter. &. 20.40 Décrochage info, Invitée : Martine Aubry. France 2 3e étape. AB Sport 19.50 La Vie de famille. 0.30 Journal, Météo. Passé simple junior. 22.20 Les Années belges. La gendarmerie, 18.30 Football. Le cauchemar d’Eddie. RTL 9 0.50 La 25e Heure. Sœur Alice Domon. 20.50 Les Démons de Jésus aa esprit de corps, es-tu là ? RTBF 1 Championnat d’Europe indoor 1999. 20.00 Larry et Balki. 1.55 Mezzo l’info. Film. Bernie Bonvoisin. %. 23.00 Le Magazine de l’Histoire. Italie - Belgique. Eurosport [1/2]. Le grand numéro. TMC 22.55 House a Film. Steve Miner. ?. Invités : Yves Le Maner, André Sellier, 0.35 La Maison 20.25 Basket-ball. Match amical. 20.05 Cosby. COLL. CHRISTOPHE L FRANCE 3 Frédéric Monier, Dominique Veillon, France - Yougoslavie. Eurosport Le dernier homme. France 3 de tous les cauchemars. Alain Rey. Histoire 21.00 Les 55 jours de Pékin aa 15.00 Simon et Simon. &. Les enfants de la pleine lune. %. 20.30 Football. 20.10 Notre belle famille. Nicholas Ray. Avec Charlton Heston, 0.30 Hors série. D1 : Paris SG - Lyon. Canal + Un heureux événement. M6 16.40 Les Minikeums. D’un amour à l’autre. France 3 Ava Gardner (Etats-Unis, 1963, v.o., 20.10 Campus Show. 150 min) &. Paris Première 17.45 Le Kadox. e RADIO 0.50 La 25 Heure. Les jambes et la tête. Série Club Sœur Alice Domon. France 2 DANSE 21.50 Ludwig ou le crépuscule 18.20 Questions pour un champion. 20.13 Alfred Hitchcock présente. des dieux aaa 18.45 Un livre, un jour. DOCUMENTAIRES 18.30 Songe d’une nuit d’été. Un simple accident. 13ème Rue Luchino Visconti [2/2] (F - It.- All., 1972, 18.50 L’Euro, mode d’emploi. FRANCE-CULTURE Chorégraphie. Heinz Spoerli. 20.15 Ellen. The Christmas Show. RTL 9 v.o., 125 min) &. Ciné Cinéma 1 18.55 19-20 de l’information, Météo. Musique. Philip Glass et Felix 20.02 Les Chemins de la musique. [4/5]. 20.40 Buffy contre les vampires. 20.05 Cosby. &. 17.20 Pinochet, un dictateur Mendelssohn-Bartholdy. 20.30 Agora. Paul Audi. Par la compagnie de ballet Le fiancé. Série Club 20.30 Tout le sport. face à ses victimes. Odyssée 21.00 Lieux de mémoire. L’Olympia. du Deutsche Oper am Rhein. 20.40 Julie Lescaut. Week-end. RTBF 1 20.55 Ils sont fous, ces sorciers. 18.00 Brocéliande, Avec l’Orchestre philharmonique Film. Georges Lautner. &. 22.10 For intérieur. de Vienne. Soliste : Gidon Kremer, 20.50 Marc Eliot. Stan Rougier, prêtre catholique. entre légende et réalité. Odyssée Bande de filles. La traque. TF 1 22.30 Météo, Soir 3. violon. Mezzo 23.00 Nuits magnétiques. [4/5]. 18.25 Portraits de gangsters. 23.05 La Preuve par trois. 21.45 Stargate. 0.05 Du jour au lendemain. Pascal Ory. [4/10]. Bonnie and Clyde. Planète MUSIQUE Message dans une bouteille. TSR Comités d’entreprise : 18.55 Bretagne, le chant 22.10 La Rédac. des fêtes aux causes. d’un peuple. Muzzik Retour en enfance. Disney Channel 0.00 Espace francophone. Le FRANCE-MUSIQUE 18.00 Montreux 88. Muzzik phénomène reggae en Côte-d’Ivoire. 19.00 Voyages, voyages. 22.15 L’Inspecteur Lavardin. 0.30 Hors série. D’un amour à l’autre. 19.00 Restez à l’écoute. Australie. Arte 20.00 The Return of Maria Callas. Le Diable en ville. TV 5 Londres 1973. Muzzik 19.40 Prélude. 19.10 Les Grandes Expositions. 21.00 Prinsengracht Concert. 23.00 Working. CANAL + 20.00 Le Violoncelle et l’Orchestre. L’impressionnisme Episode pilote (v.o.). Série Club Par l’Orchestre national de France, et le paysage français. Planète Avec Shlomo Mintz, violon et alto ; Paul Ostrovsky, piano. 1.00 High Incident. 15.20 Surprises. dir. Vassily Sinaïsky : Œuvres de Tchaïkovski, Schnittke, Scriabine. 19.50 Muttaburasaurus. Odyssée Dir. Joop Stokkermans. Muzzik Beaux Quartiers. 13ème Rue 15.40 Le Vrai Journal. 22.30 Musique pluriel. 16.25 1 an de +. Œuvres de Jarrell, Holliger.

CINÉ CLASSICS 17.10 Chérie, nous avons été rétrécis. 23.07 Papillons de nuit. Invités : Téléfilm. Dean Cundey. &. 22.20 Le Cirque aaa Ravi Prasad, Régine Chopinot. Charlie Chaplin (EU, 1928, muet, ̈ En clair jusqu’à 20.30 N., v.o., 70 min) &. Ciné Classics 18.30 Nulle part ailleurs. RADIO CLASSIQUE 22.30 Août aa 20.15 Football. Championnat de D 1. Henri Herré (France, 1991, Paris SG - Lyon. 20.30 Coup d’envoi. 20.15 Les Soirées. Quatuor op. 33 no 3, ARTE PARIS PREMIÈRE CANAL + 95 min) &. Ciné Cinéma 3 22.30 Spécial «Jour de foot». de Haydn, par le Quatuor Mosaïques. 20.40 Concert. Par l’Orchestre de 20.45 Thema : 21.00 Les 55 jours de Pékin aa 22.55 Réducteur de têtes 22.50 Swing Kids aa 22.55 Réducteur de têtes. Bretagne, dir. Stefan Sanderling. Thomas Carter (Etats-Unis, 1992, Téléfilm. Richard Elfman. ?. Œuvres de Labey, Beethoven. De quoi j’me mêle ! Le 20 juin 1900, les Boxers, nationa- Un blondinet, qui veut remettre au 115 min) &. Cinéstar 2 0.20 Football. Montpellier - Monaco. 22.19 Les Soirées... (suite). Cette « Thema » traite de l’autorité listes chinois fanatiques soutenus pas un gang, les Vipers, les donne 23.00 Papa longues jambes aa 1.35 Hockey NHL. Œuvres de Dvorak, Suk. Jean Negulesco (Etats-Unis, 1955, parentale, ou, plutôt, de son déclin. par la cour impériale, se lancent à aux flics. Les Vipers l’assassinent 125 min) &. Téva Malik Aït Aoudia, auteur avec Saïd l’assaut des légations étrangères ainsi que ses deux copains. Un an- 23.00 1941 aa Bakhtaoui, du document Papa, ma- installées à Pékin. Le siège dure jus- cien « tonton macoute » les ressus- Steven Spielberg (Etats-Unis, 1979, SIGNIFICATION DES SYMBOLES v.o., 115 min) &. Cinétoile man, le juge et moi, y livre notam- qu’à l’arrivée d’une colonne inter- cite sous forme de têtes réduites. 23.25 Hurlements aa Les codes du CSA Les cotes des films ment ce témoignage à propos des nationale d’intervention, le 14 août. Pour se venger, le trio transforme Joe Dante (Etats-Unis, 1981, & Tous publics a On peut voir familles rencontrées au tribunal Dans ce film ultra-romanesque à les malfrats en zombies. Peu de sur- 95 min) ?. 13ème Rue % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer 23.55 La Dixième Symphonie aa ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique pour enfants : « J’ai vu des parents très grand, très fascinant spectacle prises dans ce téléfilm réalisé par Abel Gance (France, 1918, muet, ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + démunis, désespérés, perdus, oui. dirigé par Nicholas Ray, Charlton Richard Elfman ; une bonne idée, N., 90 min) &. Arte ! Public adulte DD Dernière diffusion Mais des parents démissionnaires, Heston et Ava Gardner font rêver. celle d’un boss mafieux incarné par 2.25 Peggy Sue s’est mariée aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Francis Ford Coppola (Etats-Unis, # jamais. » En v.o. une homosexuelle. 1986, v.o., 100 min) &. Cinéstar 2 Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ2502--0034-0 WAS LMQ2502-34 Op.: XX Rev.: 24-02-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:24,11, Base : LMQPAG 36Fap:100 No:1277 Lcp: 700 CMYK

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JEUDI 25 FÉVRIER 1999 L’inflation en France Au moins dix morts et trente et un disparus au plus bas en janvier, dans une avalanche en Autriche la consommation au plus haut En Savoie, les intempéries empêchaient toujours de secourir les trois randonneurs de la Vanoise EN JANVIER, les prix à la b EN AUTRICHE, les premières perts, 70 % d’entre elles meurent corps retrouvés. Trois autres tou- la couverture neigeuse, surtout aux consommation des ménages fran- PRIX À LA CONSOMMATION opérations ont débuté mercredi après 35 minutes. ristes français étaient toujours altitudes relativement basses ». çais ont baissé. L’indice de l’inflation, variations mensuelles en % 24 février, dans la matinée, pour Dans la province de Salzbourg, portés disparus. b En France, de nouvelles ten- publié par l’Insee mercredi 24 fé- secourir les habitants de la station une personne a été tuée par une Environ 40 000 personnes, dont tatives de repérage, effectuées vrier, est devenu négatif de 0,3 % au de Galtuer, dans le Tyrol, où une avalanche. Le maire d’Ischgl, à une 20 000 touristes, étaient bloquées mercredi matin par 4 hélicoptères cours du premier mois de l’année. avalanche a tué 10 personnes, dizaine de kilomètres de Galtuer, a dans les stations de sports d’hiver des secours en montagne, n’ont 0,3 0,3 Sur les douze derniers mois, les prix mardi. Dans un premier bilan, demandé l’évacuation des tou- de Davos et Klosters, dans le nord- pas permis de localiser les 3 ran- 0,2 n’ont progressé que de 0,2 %, le ni- 0,2 31 personnes (4 habitants et ristes de son village pour éviter est du pays. Toutes les voies d’ac- donneurs bloqués depuis plus veau le plus bas depuis mai 1957, qui 28 touristes) étaient portées dispa- une catastrophe analogue. Il ne se- cès ont été fermées en raison du d’une semaine dans le massif de la 0,1 0,1 0,1 0,1 avait connu une baisse des prix de 0 rues, et plus d’une vingtaine bles- ra cependant guère possible de dé- très fort danger d’avalanches, Vanoise (Savoie). Profitant de l’ab- 0,3 % en glissement annuel. sées, dont plusieurs étaient dans blayer les gigantesques masses de après de nouvelles chutes de sence de nuages et de vent, les hé-

Le changement de mode de calcul - 0,1 un état critique, selon la municipa- licoptères avaient décollé pour de l’indice des prix, introduit par l’In- lité de la station de sports d’hiver. survoler la zone où les 3 hommes see, n’est pas à l’origine de ce chiffre. Cette gigantesque avalanche, la Dans les Pyrénées, un randonneur succombe au froid sont censés avoir passé leur Il permet juste de mieux refléter la plus importante dans cette région 8e nuit, à plus de 3 000 m d’alti- réalité des comportements d’achat depuis 1919, a rasé 4 maisons et en Un randonneur, âgé de vingt-six ans, est décédé dans la nuit du tude, dans un igloo (Le Monde du des Français, par une plus grande a endommagé 5 autres, avant de mardi 23 au mercredi 24 février, peu après son admission à l’hôpital 24 février). - 0,4 couverture géographique et secto- - 0,3 % s’arrêter à quelques mètres de la de Tarbes, où il avait été transféré en hélicoptère après avoir été re- Mais la situation a rapidement rielle de leur consommation et par F M A M J J A S OND J petite église du village. Selon un trouvé en état de sévère hypothermie, dans le massif pyrénéen du évolué avec de nouvelles chutes de une pondération des différents pro- 1998 99 témoin, « il faisait soudainement Montaigu. La femme qui l’accompagnait, âgée de trente-trois ans, neige et des nappes de brouillard. duits plus proche de la répartition Source : Insee nuit à 4 heures de l’après-midi, également hospitalisée en état d’hypothermie, était consciente La veille, les secouristes avaient des dépenses des ménages. Le nou- comme si on avait tout d’un coup lorsque les secours les ont retrouvés et hélitreuillés. déjà dû renoncer, compte tenu des vel indice couvre 94,1 % de la des produits manufacturés, ils ne éteint toutes les lumières ». En réali- Les deux randonneurs, qui avaient dévissé lundi alors qu’ils ten- conditions météo exécrables, des consommation des ménages, contre suffisent pas à en expliquer l’intégra- té, trois avalanches formant une taient de redescendre dans la vallée, avaient été localisés par les se- vents de 120 km/h balayant le sec- 90 % auparavant lité. L’industrie française est entrée coulée de neige de 800 m de lar- cours grâce à des photos aériennes prises par hélicoptère. Ils fai- teur. Après avoir progressé dans Une partie du résultat de janvier dans une période de déflation en geur ont déferlé sur le village, situé saient partie d’un groupe de six Toulousains partis dimanche, pour une hauteur de neige de 1,5 m, la s’explique par les soldes dans l’ha- 1998 – ses prix ont baissé de 3 % – à 1 600 m d’altitude. La neige s’en- une journée de course, escalader le Montaigu. Surpris par une tem- caravane de secours, composée billement et par la réduction de la suite à la crise internationale, qui a tassait jusqu’à 5 m de hauteur pête de neige, ils avaient organisé un bivouac d’altitude, improvisé d’une douzaine de CRS du peloton TVA sur l’électricité et le gaz de ville. vu des surcapacités mondiales appa- dans le centre de Galtuer. pour la nuit, avant de se séparer en deux cordées. de haute montagne de l’unité d’Al- Ces éléments sont toutefois partiel- raître et les prix des matières pre- En raison des fortes chutes de bertville, a dû rebrousser chemin lement compensés par la hausse des mières baisser. neige, les hélicoptères de l’armée après avoir approché le col de la produits frais, pour partie saison- La déflation de janvier et la désin- autrichienne n’ont pu transporter neige qui bloquent la route avant neige, ont précisé les autorités du Rechasse (3 000 m), les risques nière, et du tabac. Hormis ces élé- flation des derniers mois se tra- de sauveteurs sur place le jour vendredi. canton des Grisons, qui ont quali- d’avalanche étant au maximum. ments exceptionnels, ce chiffre fait duisent pour les Français par une même. Les blessés n’ont pas pu L’Autriche a demandé aux ar- fié la situation de très critique. En revanche, le randonneur, âgé apparaître une tendance déflation- augmentation de leur pouvoir être évacués. Comme les autres mées de cinq pays (Allemagne, Toute la partie nord-est de la de trente-cinq ans, disparu depuis niste dans l’industrie alors que les d’achat. L’an dernier, déjà, celui-ci stations de sports d’hiver de la val- Etats-Unis, France, Grande-Bre- Suisse est exposée à un risque dimanche dans le massif de la services affichent des prix stables en avait augmenté de 3,4 %, suite à la lée de Paznaun, Galtuer est cou- tagne et Suisse) de mettre des héli- maximum d’avalanches, selon Chartreuse (Isère), et qui avait janvier et en hausse de 1,1 % sur les faible évolution des prix (+ 0,3 %) et pée du monde depuis le week-end coptères à sa disposition pour at- l’échelle graduée de 0 à 5 établie également donné l’alerte grâce à douze derniers mois. à la baisse du chômage. Consé- dernier, des avalanches ayant for- teindre les villages isolés. par l’institut fédéral pour l’étude son téléphone portable, a été re- Durant cette période, les produits quence, la consommation des mé- mé un mur qui atteint jusqu’à 7 m b En Suisse, 5 corps, dont ceux de la neige et des avalanches, basé trouvé sain et sauf mardi par les manufacturés ont vu leurs prix bais- nages en produits manufacturés ne de hauteur sur la route d’accès. Au de 4 touristes français, membres à Davos. « Le danger de très gendarmes du peloton de haute ser de 0,3 %. Une évolution peu fa- cesse d’augmenter. Après s’être en- total, 20 000 personnes sont blo- d’une famille de la région de Caen grandes avalanches subsiste, en montagne, vers 1 700 m d’altitude. vorable à l’industrie dont les salaires volée de 5,8 % en 1998, elle s’est en- quées dans ces villages. Toute la (Calvados), ont été découverts par particulier dans les zones non en- Il s’était abrité durant deux nuits augmentent quand même (+ 2,6 % core accrue de 3,6 % en janvier, at- nuit, 300 personnes ont fouillé les sauveteurs à l’emplacement core purgées », a indiqué cet insti- dans une cabane. en 1998) et pour qui les taux d’inté- teignant le niveau record de pratiquement à mains nues pour d’un chalet emporté par l’ava- tut. Un danger accentué par un lé- rêt réels deviennent élevés. Si les 64,55 milliards de francs. chercher les personnes ensevelies, lanche qui s’est produite dimanche ger réchauffement de la Marie-Pierre Subtil soldes de début d’hiver expliquent dont les chances de survie s’ame- à Evolène, dans le canton du Va- température, qui se traduira « par (avec nos correspondants une partie de cette baisse des prix Virginie Malingre nuisaient, puisque, selon les ex- lais, portant à 7 le nombre de une diminution de la résistance de en Autriche et en Savoie) Perquisitions Martine Aubry cherche à renouer chez un proche le dialogue avec les médecins LA MINISTRE de la solidarité, Martine Aubry, et le secrétaire d’Etat à la de M. Pasqua santé, Bernard Kouchner, ont adressé, mardi 23 février, une lettre à 137 000 médecins libéraux pour les convaincre de s’engager dans la maîtrise des dépenses de santé, contournant ainsi leurs syndicats. dans l’affaire Elf « Nous ne croyons pas à la fatalité selon laquelle les ministres (...) et les LES JUGES Eva Joly et Laurence médecins ne pourraient parvenir à se comprendre », écrivent-ils. Les mi- Vichnievsky ont conduit, mardi 23 fé- nistres réaffirment leur volonté de remplacer d’ici quatre mois le méca- vrier, une série de perquisitions visant nisme de sanctions collectives prévu dans la loi et annulé par le Conseil un ancien policier, Daniel Léandri, constitutionnel. considéré comme l’un des plus Mme Aubry a prolongé cette opération de séduction en rendant visite, proches collaborateurs de Charles mardi, à un généraliste de Saint-Maur (Val-de-Marne) qui a adhéré à Pasqua. Escortées de policiers de la l’option « médecin référent » (abonnement d’un patient à un généra- brigade financière, les magistrates se liste). Enfin, le ministère a engagé une concertation avec les représen- sont rendues à son domicile, dans le tants des médecins, des cliniques et des biologistes. Val-d’Oise, dans un appartement du 5e arrondissement de Paris, puis à Nanterre, au conseil général des Christoph Eschenbach nommé Hauts-de-Seine – dont M. Pasqua est le président – et jusque dans un im- meuble abritant des services du mi- à la tête de l’Orchestre de Paris nistère de l’intérieur, où elles ont fouillé le bureau de l’ancienne secré- LA NOMINATION de Christoph Eschenbach, pianiste et chef d’or- taire de M. Léandri. chestre, comme directeur musical de l’Orchestre de Paris a été adoptée Ancien conseiller de M. Pasqua au par le conseil d’administration réuni mardi 23 février (Le Monde daté ministère de l’intérieur, M. Léandri 21-22 février). Catherine Trautmann, ministre de la culture, a salué « ce- avait conservé un statut de conseiller lui qui est d’abord un excellent musicien et qui renoue avec une tradition au cabinet de Jean-Louis Debré, française de nommer des musiciens à la tête des orchestres ». Accueilli «à avant d’être affecté à la direction gé- bras ouverts par l’Orchestre de Paris », il saura, selon la ministre, « tirer le nérale de la police, où il était demeuré meilleur de ce que peut et doit fournir cette excellente formation qui a be- après l’arrivée de Jean-Pierre Chevè- soin d’être séduite et emportée fermement par un travail soutenu ». nement. Promu officier, après s’être La construction d’un auditorium à Paris a été confirmée par la ministre longtemps amusé de son grade de qui avait reçu un rapport en ce sens de M. Larquié, nouveau président brigadier-chef, peu en rapport avec de l’Etablissement public de la Cité de la musique de La Villette. Cet au- son influence véritable, M. Léandri ditorium de 2 000 à 2 500 places pourrait être situé sur les terrains de la avait été muté en 1998 au service de Villette, mais d’autres emplacements ont été étudiés. Le coût de cet coopération technique internationale équipement serait de 400 millions de francs et son budget de fonc- de police (SCTIP), avant de solliciter, tionnement de l’ordre de 20 millions. en novembre, sa mise à la retraite. Spécialiste des questions corses et DÉPÊCHES des affaires africaines, il n’a pu être a DROITE : les « responsables politiques départementaux de l’op- interrogé : il s’était envolé, la veille, position républicaine » d’Indre-et-Loire ont lancé un appel lundi pour un énième périple en Afrique... 22 février, à leurs « leaders nationaux pour qu’ils reprennent leurs dis- Les juges cherchent apparemment cussions en vue d’aboutir à une liste unique RPR-DL-UDF » aux élections à vérifier d’éventuels liens financiers européennes. Cette initiative vaut surtout par la qualité des signataires : entre M. Léandri et le groupe Elf. Philippe Briand, député RPR, proche de Jacques Chirac et d’Alain Jup- Evoquant des « missions stratégiques pé, qui avait réuni ses collègues deux jours plus tôt dans sa mairie de [en Afrique] dans l’intérêt d’Elf », Saint-Cyr-sur-Loire, Renaud Donnedieu de Vabres, député UDF, M. Léandri avait affirmé au Monde proche de François Léotard, Jean-Jacques Descamps, proche de Valéry en novembre 1997 n’avoir « jamais Giscard d’Estaing, et Hervé Novelli, proche d’Alain Madelin. reçu un centime ». L’ancienne a BIOLOGIE : le groupement d’intérêt scientifique Génoplante a été compagne de Roland Dumas, Chris- présenté, mardi 23 février, par Claude Allègre, ministre de l’éducation tine Deviers-Joncour, avait par ail- nationale, de la recherche et de la technologie, entouré des respon- leurs affirmé avoir été recommandée sables des principaux instituts de recherche publics et des industriels auprès de lui par Alfred Sirven, ex-di- concernés. Ce GIS, doté de 1,4 milliard de francs sur cinq ans, regroupe recteur d’Elf aujourd’hui en fuite. Elle les laboratoires publics et privés qui se consacrent à l’étude du génome avait ensuite réalisé une brochure des céréales (Le Monde du 23 février). Il pourrait s’élargir dans un an à pour le conseil général des Hauts-de- des partenaires européens. Seine. Tirage du Monde daté mercredi 24 février 1999 : 474 777 exemplaires. 1-3 Hervé Gattegno