ECOLE DOCTORALE SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES ************************* DOMAINE SCEINCES DE LA SOCIETE ********************** MENTION SOCIOLOGIE ********* PARCOURS FORMATION PROFESSIONNALISANTE EN TRAVAIL SOCIAL ET DEVELOPEMENT

MEMOIRE DE LICENCE PROFESSIONNELLE OPTION : SOCIO-ORGANISATEUR

THEME : ABANDON SCOLAIRE DES ENFANTS :

(Cas de la Commune Rurale du )

Présenté par : RAHARIMALALA Hanitriniaina Sandra Membres du jury :

Président du jury : Professeur ETIENNE Stefano Raherimalala

Juge : Docteur RAKOTOSON Philippe

Encadreur pédagogique: Mme RANDRIAMBOLOLONA Andoniaina Julie

Encadreur professionnel : Mr le Maire RASOLOMAHATRATRA Olivier Thomas

Année Universitaire : 2016 – 2017

Date de soutenance : 19 Avril 2018

ABANDON SCOLAIRE DES ENFANTS : (CAS DE LA COMMUNE RURALE du FIHAONANA)

AVANT PROPOS

L’intérêt accordé à l’abandon scolaire des enfants, objet du présent est dû au fait qu’il est l’un des problèmes majeurs dans les zones rurales. L’éducation est un élément plus important pour l’individu et une arme plus puissante pour changer le monde, il est un secteur à plusieurs acteurs (enseignants, dirigeants, élèves, parents...), chacun a sa spécificité et ses besoins. En nous intéressant aux caractéristiques des élèves ayant abandonné l’école, nous avons le souci d’orienter ou d’appuyer les acteurs du développement scolaire dans leur quête d’atteinte d’un niveau de scolaire satisfaisant. Il ne s’agit pas pour nous de déterminer les taux d’abandon mais plutôt les motifs. Nous espérons que cette étude servira de base pour des actions immédiates et de guide pour des études de plus grande envergure.

REMERCIEMENTS

Avant tout, nous adressons nos remerciements aux personnes qui nous ont aidés de près ou de loin dans la réalisation de ce mémoire, notamment : . Dieu tout puissant, pour sa protection pendant la descente sur terrain dans les dix- huit Fokontany de la Commune Rurale Fihaonana et pour nous avoir donné la force, la foi et la santé pour réaliser ce mémoire ; . Monsieur le doyen, Professeur RANDRIAMASITIANA Gil Dany, responsable du domaine des sciences de la société, mention de Droit, d’économie, de Gestion et de Sociologie; Monsieur le Professeur, ETIENNE Stefano Raherimalala, Responsable de la mention Sociologie ; . Monsieur le Responsable du parcours RAKOTOARISON Andriniaina Yvon d’avoir accepté d’effectuer ce stage ; . Les membres du jury qui évaluent cette étude ; . Madame RANDRIAMBOLOLONA Andoniaina Julie, encadreur pédagogique, qui nous guide dans notre travail et nous aide à trouver des solutions pour avancer; . A tous les enseignants de la Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement pour leurs inlassables dévouements à la formation qu’ils nous ont donné ; . Monsieur le Maire de la Commune Rurale Fihaonana, RASOLOMAHATRATRA Olivier Thomas, encadreur professionnel pour sa gentillesse, son aide, sa disponibilité, et ses précieuses directives tout au long de la réalisation de ce stage, . Mes parents, pour leurs encouragements, leurs amours inestimables, leurs sacrifices, toutes les valeurs qu’ils ont su nous inculquer et leur confiance en nous pour tout ce que nous entreprenons ; . Tous les responsables de la Commune Rurale Fihaonana et les chefs des dix-huit Fokontany qui nous ont acceptés, accueillis et qui ont bien voulu répondre à nos questions durant nos recherches ; . Monsieur le Directeur du Lycée Fihaonana, tous les directeurs des CEG (CEG Fihaonana, CEG d’ Andranovelona, CEG Manankasina, CEG Morafeno), le directeur de l’Ecole communautaire Madiokororoka, tous les directeurs et les enseignants des EPP et tous les élèves pour avoir accepté de répondre à toutes nos questions et avoir donné les différentes informations.

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU TERRAIN, CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE Chapitre I: Présentation de la Commune Rurale Fihaonana Chapitre II: Cadrage théorico-conceptuel. Chapitre III: Approche méthodologique

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS. Chapitre I : Analyse exploratoire de l’abandon scolaire des enfants Chapitre II: Attitude et perceptions des enquêtés

TROISIEME PARTIE : APPROCHES PROSPECTIVES Chapitre I : Analyses et discussions des résultats Chapitre II : Suggestions et apports du stage

CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE ANNEXES RESUME ET CV

LISTE DES ABREVIATIONS

Ar : Ariary BEPC : Brevet d’Etudes du Premier Cycle CEG : Collège d’Enseignement Général CEI : Cours Elémentaire 1ère année CEII : Cours Elémentaire 2ème année CEPE : Certificat d’Etudes Primaires Elémentaire CISCO : Circonscription Scolaire CM1 : Cours Moyen 1ère Année CM2 : Cours Moyen 2ème Année CRF : Commune Rurale Fihaonana CSB I : Centre de Santé de Base niveau I CSB II : Centre de Santé de Base niveau II E.C : Ecole Communautaire EPP : Ecole Primaire Publique Fkt : Fokontany, Quartier (la plus petite subdivision administrative à ) FRAM : Fikambanan’ny Ray aman-drenin’ny Mpianatra (Association de parents d’élève) OIT : Organisation Internationale du Travail OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement. ONG : Organisation Non Gouvernementale UNESCO : United Nations for Educational, Scientific and Cultural Organization (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture)

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Infrastructures sanitaires ...... 7

Tableau 2: Activités économiques de la population ...... 14

Tableau 3: Effectif des élèves scolarisés et les élèves abandonnant ...... 29

Tableau 4: Effectifs des enseignants aux EPP ...... 31

Tableau 5: Frais de scolarisation annuels ...... 33

Tableau 6: Effectif des élèves aux CEG ...... 35

Tableau 7: Effectif des élèves au sein des EC ...... 36

Tableau 8: Effectif des enseignants aux CEG et EC ...... 37

Tableau 9: Frais de scolarité aux CEG et aux EC ...... 38

Tableau 10: Effectif des élèves au Lycée ...... 39

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Intersection de la route ...... 6

Photo 2: Salle de classe d’EC Ambohimpiainana ...... 45

Photo 3: Chemin vers l’école ...... 56

Photo 4: Milieu scolaire isolé ...... 56

Photo 5: Salle de classe de l’EPP Avotra Manankasina ...... 59

Photo 6: Milieu scolaire sans réhabilitation ...... 60

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1: Les bornes fontaines dans chaque Fokontany ...... 9

Graphique 2: Les différents éclairages de la commune ...... 11

Graphique 3: Le pourcentage des enfants scolarisés et l’évolution de l’abandon scolaire ...... 43

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Organigramme ...... 17

1

INTRODUCTION GENERALE

Généralités « L’éducation est un instrument de réduction de la pauvreté, de prévention des obstacles au développement, d’autonomisation de la personne humaine pour un développement intégral, humain et durable »1. L’éducation est considérée comme un élément important du développement des personnes, d’où le développement d’un droit à l’éducation ; un système éducatif performant est donc un atout majeur. Selon Nelson Mandela, « L’éducation est l’arme la plus puissante utilisé pour changer le monde »2, malheureusement, l’augmentation du taux de déscolarisation et l’abandon scolaire envahi Madagascar surtout dans la zone rurale. Actuellement, Madagascar est un pays parmi les plus pauvres du monde3.Cette situation explique la gravité de la scolarisation malgache : 14,2% des enfants malgaches n’ont jamais fréquenté l’école, ainsi, seuls 66% des enfants scolarisés terminent l’école primaire. Dans le cas de la CRF, le taux d’abandon scolaire a augmenté à cause des différents problèmes. Il semble que différentes considérations étaient à l’origine de cette situation, des considérations économiques, familiales ou propres à l’école elle-même. Presque tous les enfants vont à l’école, 90% des enfants mais malheureusement seuls 10% d’entre eux parviennent jusqu’aux lycées. Les enfants qui la fréquentaient étaient majoritairement issues de familles pauvres, «analphabètes», qui passent de longues heures à travailler dur pour subvenir aux besoins de leurs familles. L’abandon scolaire est un problème sans frontières qui affecte plusieurs sociétés et communautés dans le monde entier.

Motifs du choix du thème et du terrain Les enfants sont l’avenir d’un pays. S’ils sont bien éduqués, ils pourront avoir un avenir sûr et devenir un bon citoyen. Elle empêche les pays en voie de développement de tirer la meilleure partie de leurs ressources et frappe surtout les groupes les plus vulnérables de la société. L'un des plus grands dangers qui menacent le monde actuel est l'augmentation du nombre d'individus qui ne peuvent pas participer activement à la vie économique, sociale, politique et culturelle de leur communauté. Cela nous a amené à

1 rafalimanana_aline_master2.pdf http://www.univ-antananarivo.mg/IMG/pdf/rafalimanana_aline_master2.pdf 2Citation Célèbre de Nelson Mandela (un homme d 'État sud-africain 1918-2013)

3 . En 2012, 81% des Malgaches vivaient sous le seuil de pauvreté. Actuellement ce sont 9 malgaches sur 10 qui vivent sous ce seuil de pauvreté. 2

étudier l’abandon scolaire des enfants. Mais en ce qui concerne le choix du terrain, nous avons choisi le milieu rural, notamment la commune de FIHAONANA, district d’. Nous pensons que l’étude de ce thème dans la zone rurale est intéressante parce qu’elle est la plus touchée par rapport à la zone urbaine .Il est donc urgent d’améliorer l’accessibilité aux services de l’éducation, en particulier pour les plus pauvres, et d’appuyer l’amélioration de la qualité de l’éducation tout en veillant à répondre aux besoins spécifiques des enfants abandonnant l’école.

Etape de la recherche Objectifs L’objectif général de ce mémoire est de formuler des propositions pour lutter contre l’abandon scolaire des enfants dans la commune rurale Fihaonana.

Phase de la recherche La documentation fut la première étape et la recherche sur internet. La seconde étape consiste à mener l’enquête auprès des personnes ressources dont les acteurs sur l’éducation (enseignant, élève, parent d’élève), les élèves ayant abandonnés et les responsables de la commune et des Fokontany. Les cibles ont fait l’objet d’une enquête quantitative et enquête qualitative via des questionnaires et des entretiens auprès des cibles.

Limite de la recherche Cette recherche sur l’abandon scolaire des enfants dans la commune rurale Fihaonana se limite aux fait racontés par les enquêtés et les résultats des investigations effectuées. Le terrain d’enquête reste la commune rurale Fihaonana, et les enquêtes ne touchent que les établissements publics.

Question de départ Pour étudier ce thème, on a posé la question de départ : pourquoi les enfants abandonnent-ils leurs études ?

3

Annonce du plan Pour répondre à cette question de départ, notre travail va comporter trois parties: le cadre théorique de la recherche, la présentation du terrain et l’analyse des résultats d’enquête et enfin l’approche prospective et des recommandations.

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU TERRAIN CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

4

Dans la CRF, beaucoup de gens envoient leurs enfants à l’école malgré la pauvreté et l’éloignement. De nombreux élèves habitent donc à Fihaonana pendant les jours ouvrables de la semaine et rentrent dans leur village le weekend. Il faut savoir que malgré son enclavement, Fihaonana est loin d’être le village le plus éloigné de cette localité. Plusieurs villages se trouvent à 10, 20, 30km de là et on s’y rend en général à pied ou en taxi-brousse. Il y a ce trajet deux à trois fois par semaine. Avant tout, nous allons présenter cette commune.

Chapitre I : Monographie du terrain Fihaonana est un Chef-lieu d’une commune rurale du district d’Ankazobe, région d’ et faritany d’. Il se trouve en fait à 60km à l’ouest d’Antananarivo, à 38km de son district et à 5km sur la route nationale quatre (RN4) ou bien la route nationale menant vers Majunga.

Section I: Présentation de la commune rurale Fihaonana Selon le recensement effectué en 2006, son nombre d’habitants est de 16 137 et selon le recensement effectué en 2012, il s’est élevé à 18 .846 habitants. La densité globale de la population est de 46hab/km2. La population est composée principalement de Merina et de Betsileo. Dans cette section, nous présentons les différentes historiques et situation géographique de cette commune.

I. Historique Anciennement, l’administration de la région a connu plusieurs étapes : - Du XIIème Siècle au XVIIème siècle, le Vonizongo fut envahi par les Nobles d’origine Sakalava. Vonizongo c’est l’ancienne région de la commune rurale Fihaonana. - Vers la fin du XVIIIème au XIXème siècle, les contingents d’aristocraties Merina de souche Andriamasinavalona prenait en charge cette commune et après les nobles de souche Andriantompokoindrindra. - Pendant la colonisation Française, Fihaonana est devenu un chef-lieu administratif et le général Gallieni y a implanté une Compagnie militaire algérienne pour assurer la sécurité. Pour rappel, le 16 septembre1896 Général Gallieni était le gouverneur de Madagascar. 5

- Apres l’évènement de 1947, la CRF faisait partie du district d’Ankazobe .Il connait une phase de régression galopante à cause de la politique de mépris menée par les autorités administratives à son regard et du transfert de la RN4. - Pendant la période d’Andrianampoinimerina, la partie de la commune rurale Fihaonana Ambohidava à l’Ouest de Lohavohitra était un village de commerce d’esclaves, la marche des bœufs …

Un autre homme Ravonizongo s’est levé pour accompagner toutes les populations locales dans cette commune pour éviter la guerre et il s’est rendu vers la maison d’Andriamanentoarivo pour un autre compromis .Il a décidé de faire une petite réunion pour rassembler la population ;c’est lors de cette réunion que le nom de FIHAONANA a vu le jour, qui signifie « rencontre », et jusqu’à présent le village est appelé FIHAONANA.

II. Situation géographique La CRF est composée de dix-huit Fokontany: Andriatsibibiarivony, Tsitakondaza, Manankasina, Lovasoa, Manantenasoa, Tsaramivondrona, Tsimialona, Tsimiamboholahy, Fihaonana, -Est, Fokotsambo, Sambatra, Madiokororoka, Antsapanimahazo, Ambohimpiainana, Andranovelona, Andranofotsifandrosoana, Ambohitraina.

1) Localisation Fihaonana se trouve à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Tananarive, sur la Route nationale 4(RN4). Des plaques bien visibles annoncent ce village au point kilométrique. Voici quelques photos prises qui présentent l’intersection menant à la commune.

6

Photo 1: Intersection de la route

Source : Investigation personnelle, juin 2017 En tout cas, Fihaonana est le principal village de la commune. Elle est limitée :  Au nord par la commune Rurale de Mahavelona ;  Au Sud par la commune Rurale de ;  A l’Est par la commune Rurale de Mahabo ;  A l’Ouest par la commune Rurale d’.

2) Climat Le type de climat de cette commune est comparable à Antananarivo :  La saison chaude et humide : mois de novembre jusqu’en mars.  La saison sèche et fraîche : mois d’avril jusqu’en octobre.

La précipitation totale de l’année est d’environ 1317 mm réparties sur 89 jours. La température moyenne annuelle est de 16°C, la température minimale dans l’année est de 8°C au mois de juillet et la température maximale dans l’année est environ de 29°C au mois de février. Ces conditions climatiques offrent beaucoup de possibilités en matière de production.

Section II: Les infrastructures de la commune: En tout cas, Fihaonana est le principal village de la commune et possède un bureau de poste, un centre de santé de base de niveau I et II, et des dispensaires. Il y a également un poste de la gendarmerie nationale et d’autres infrastructures administratives.

7

I- Infrastructures sanitaires Dans cette collectivité, il y a des Centres de Santé de Base niveau I et niveau II mais aussi des infrastructures de santé privée. Voici un tableau qui nous le montre.

Tableau 1: Infrastructures sanitaires TYPES FOKONTANY Partenaires CSB : -CSB I -TSARAMIVONDRONA -Etat -CSB II -FIHAONANA -Etat

DISPENSAIRES -CABINET MEDICAL -MANANKASINA -Libre -Association VONJY AINA -CENTRE DE SANTE -ANDRANOVELONA SAINT JEAN

Source : enquête personnelle, avril 2017 Dans la CRF, le CSBII est le plus grand centre de santé pour la population (cf. annexe V). L’ouverture officielle de la salle d’hospitalisation était le mardi 12 novembre 2013, grâce à la remise de dizaine de lits d’hôpital, des fauteuils roulants, des tables de chevet, des spéculums et des outils opératoires. Il y a deux sages-femmes et un infirmier qui s’y occupe des patients. Et il reçoit plusieurs stagiaires (sage-femme, infirmiers) chaque année. Dans ce centre de Santé publique, il y a une grande salle réservée aux stagiaires. Ce centre se trouve dans le centre-ville de la commune. Mais malheureusement les soignants et les malades rencontrent des difficultés à cause de l’absence d’éclairage. Interrogé sur cette question, un responsable racontait : Encadré 1 : Témoignage d’un personnel4 « Nous avons des problèmes d’éclairage dans notre travail à cause de l’absence de collaboration avec la commune. Il y a eu des grandes plaques solaires pour illuminer notre centre mais elles sont endommagées depuis plusieurs années et nous avons demandé une solution auprès du responsable de la commune mais cela reste en vain.» Responsable du CSBII Fihaonana

4Encadré 1 : « Izahay dia manana olana eo amin’ny asanay amin’ny resaka herinaratra noho ny tsy fisian’ny fiaraha-miasa amin’ny kaominina, ity toeram-pitsaboana ity dia manana herinaratra mandeha amin’ny herin’ny masoandro saingy efa simba nandritra ny taona maro izany. Mba nangataka fanampiana tao amin’ny tompon’andraikitry ny kaominina izahay nefa dia tsy misy valiny fa dia omeny lamosina fotsiny izahay ». 8

L’ouverture du centre de santé Saint Jean était dans l’année 2015. Il a été créé par l’association VONJY AINA (cf. annexe V). Il se trouve dans le Fokontany Andranovelona dans la partie ouest de la commune. L’association VONJY AINA a d’abord voulu réaliser ce projet dans le centre-ville de la commune mais à cause du problème d’électricité, elle a choisi le Fokontany d’Andranovelona, le seul bénéficiant de l’électricité. Cet endroit est une ex-Ecole Primaire Publique. Ce centre de Santé Privé est le plus satisfaisant pour la population. En effet, il n’y a pas que la population de cette commune qui le consulte mais même celles venant des autres communes tel que celle de Miantso, Antanetibe Mahazaza etc. Il y a un médecin et une sage-femme qui s’occupe des consultants dans cette bâtisse jaune que l’on a vu précédemment dans les photos, les deux soignants rencontrent des difficultés dans leur travail à cause de la multiplication du nombre de malades mais heureusement que le centre reçoit des stagiaires chaque mois . Le CSBI se trouve dans le Fkt Fokontsambo (cf. annexe V), il y a une sage-femme qui y travaille. Pour la population, il est juste un centre médical provisoire à cause de l’éloignement de la commune, du grand centre médical. Ce centre est spécialement conçu pour les cinq Fokontany de partie-Est (Fokontsambo, Lovasoa, Manantenasoa, Masindray- Est et Sambatra). Les infrastructures sanitaires posent des problèmes pour la population parce que la fréquentation de CSB est faible par rapport au nombre de la population. Pour la population de cette commune, surtout les démunis, l’insuffisance des infrastructures sanitaires publiques entrainent des difficultés parce qu’ils sont obligés de chercher un autre hôpital public en ville. Par conséquent la population prend des médicaments sans avis médical. La prise incontrôlée de médicament peut avoir de conséquences graves, et parfois mortelles. En plus, cela entraine aussi l’utilisation de la médicine traditionnelle qui n’est pas mauvaise dans un sens pour les Malagasy mais reste juste non adéquat face à l’évolution des différentes maladies actuelles.

II- Infrastructures sociales Dans la CRF la majorité des Fokontany approvisionnent de l’eau potable. Mais malheureusement, le Fokontany d’Andranovelona est le seul qui a utilisé l’électricité du JIRAMA. Et tous les Fokontany souffrent de l’insécurité.

1) Eau potable Dans cette collectivité, les puits existent presque dans tous les villages et ainsi que soixante-treize (73) bornes fontaines assurant l’approvisionnement en eau potable dans la 9 commune. La majorité des ménages utilisent l’eau potable. La graphique suivante présente les Fokontany qui ont des bornes fontaines.

Graphique 1: Les bornes fontaines dans chaque Fokontany

FIHAONANA TSIMIAMBOLAHY ANDRANOVELONA ANDRIATSIBIBIARIVONY TSITAKONDAZA MANAKASINA LOVASOA MANANTENASOA TSARAMIVONDRONA TSIMIALONA MASINDRAY EST FOKONTSAMBO SAMBATRA MADIOKOROROKA ANTSAPANIMAHAZO AMBOHIMPIAINANA ANDRANOFOTSIFANDROSOANA AMBOHITRAINA

20 19 18 BORNE

16 15 LA

DE 14

12 FONTAINE 10 10 10

NOMBRE 8 7 6 6 5 4 4 3 2 2 1 1 0 0 0 0 0 0 0 FOKONTANY Source : Investigation personnelle, Avril 2017

Cette graphique présente le nombre de bornes fontaines dans chaque Fokontany. Les bornes fontaines sont insuffisantes par rapport au nombre de la population. Le Fokontany Fihaonana présente le plus grand nombre de bornes fontaines, qui est de dix- neuf, et cela parce qu’il se trouve être le Fokontany le plus peuplé dans la commune. Par contre, il y a six Fokontany (Tsitakondaza, Tsimialona, Manantenasoa, Fokontsambo, Ambohimpiainana et Andranofotsifandrosoana) qui utilisent encore des puits et aussi des ménages qui n’en ont pas et qui sont obligés de prendre de l’eau dans la rivière. Cette année, la commune a des projets pour les cinq Fokontany qui n’ont pas de bornes fontaines, pour assurer la santé de la population (comme pour éviter la diarrhée). Il 10 y a trois ONG (Manorintsoa, Ravintsara, Fikrifama) qui aident beaucoup la commune dans la réalisation des différents projets sur le domaine d’adduction d’eau potable. Il faut savoir qu’une source d’eau minérale se trouve à Andranovelona, un Fokontany de cette commune rurale. Cette source est utilisée par la Brasserie Star (celle qui fabrique la fameuse THB) pour son eau minérale appelée Eau Vive.

2) Sécurité La gendarmerie est le premier responsable de la sécurité. D’après l’enquête auprès de la poste de la gendarmerie, l’insécurité se manifeste par le vol de zébus et le banditisme. L’insécurité liée au phénomène du voleur de bande5constitue un important blocage de l’activité économique et un obstacle au développement humain .Cette unité rencontre des complications à cause de l’insuffisance de poste avancé aux alentours. Elle assure la sécurité de cette commune mais aussi celle d’une autre (commune Miantso) c’est-à-dire que ce poste avancé de la gendarmerie de la commune Fihaonana prend en charge plus de trente (30) Fokontany. En effet, plusieurs Fokontany sont obligés de faire appel à des militaires pour assurer leurs sécurités.

3) Electricité Le soir venu le village entier est plongé dans le noir. Les villageois ont rempli leur part du contrat depuis longtemps mais jusqu’à maintenant les projets de mise en place d’une ligne d’électricité restent encore une idée. Les dirigeants de la commune ont ramené de beaux troncs d’arbre pour faire office de poteaux électriques mais ces poteaux restent devant les bureaux de cette collectivité depuis des années (depuis 2008 ou même avant), jusqu’à nos jours. Il n’y a toujours pas d’électricité. Ce n’est pas l’intention, ni le désire qui manque chez le responsable de la commune pour réaliser ce projet vraiment utile pour la population mais les problèmes financiers font que la mise en place du réseau d’électricité reste non réalisable.

5dahalo 11

Voici une graphique qui présente les différents matériels servant pour l’éclairage dans la commune Fihaonana.

Graphique 2: Les différents éclairages de la commune

electricité plaque solaire bougie pétrole

Source : enquête personnelle, Avril 2017

Dans la CRF, le Fokontany d’Andranovelona est le seul Fokontany ayant accès à l’électricité. Mais comme le Fokontany Fihaonana est le centre-ville de cette commune, la plupart de ses habitants utilisent donc l’énergie solaire pour avoir de l’électricité mais seulement pour l’éclairage et le fonctionnement de divers appareils électroniques. D’après notre descente sur terrain, presque dans tous les Fokontany, la plupart des ménages en utilisent aussi. Cependant, d’autres ménages ont recours au pétrole et aux bougies. D’après la graphique, 15% des ménages ont donc accès à l’électricité, 35% utilisent l’énergie solaire, 20% des ménages vivent encore avec l’éclairage par les bougies et 30% par le pétrole.

III- Divertissement Plusieurs activités et évènements sont organisés dans la commune pour occuper les temps libres de la population ou pour la divertir.

12

1) Sport La commune rurale Fihaonana dispose de quelques terrains de jeux que les joueurs ont eux-mêmes aménagé pour leur entrainement et pour jouer des matchs inter-secteurs. Ces terrains ont fait l’objet de critiques parce que leurs structures ne suivent pas les normes internationales. Depuis l’année 2004, l’association FIHEZAMA (Fitaizanany Herin’ny Zatovo Malagasy) assure l’équipement, l’installation et l’encadrement des sportifs. Le football, le basketball et les arts martiaux sont les sports les plus pratiqués ; le football est en premier rang, après le basketball et dernièrement les arts martiaux. La majorité des gens pratiquent le football (enfants, jeunes et des adultes) autant les filles que les garçons. Le football est le sport le plus développé par rapport au basketball et aux arts martiaux. Durant l’année 2016, l’équipe de la commune rurale Fihaonana a eu une rencontre sportive avec l’équipe du Nigéria sur le terrain de Fihaonana, ce qui nous mène à dire que les footballeurs de la commune ont une réputation dans cette partie du district d’Ankazobe, et ils sont la fierté même de la commune. Ensuite, le basketball est aussi praticable par les jeunes garçons et les jeunes filles, et parfois les clubs font des rencontres avec les autres clubs des autres communes. Enfin, quelques jeunes garçons choisissent de pratiquer les arts martiaux ; ce sport est difficile à développer en zone rurale à cause de l’insuffisance de ressources financières et de matériels.

2) Culture La commune rurale Fihaonana est dotée d’un Tranompokonolona utilisable pour divers évènements, réunions et des spectacles. La commune présente aussi une bibliothèque « CLIC », qui signifie Centre de Lecture et d’Information Culturel, elle est ouverte à tous et surtout aux élèves. Le responsable de cette bibliothèque a des relations avec différentes écoles surtout les écoles publiques pour sensibiliser les élèves sur l’importance de la lecture. Le CLIC met aussi en œuvre diverses animations rentables et cela pour pouvoir améliorer et développer la bibliothèque.

IV- Infrastructure culturelle Pour les Malagasy, la foi joue un rôle très important dans la vie et elle est perçue comme une porte de sortie à la pauvreté et à la crise. Actuellement à Madagascar, on constate différentes religions existantes. Il y a ceux qui utilisent cette croyance pour 13 s’enrichir, d’autres qui prétendent être des messagers de dieu en étant auparavant des anciens voleurs6mais présentement convertis7. A nos jours, il y a plus de centaines d’églises à Madagascar, l’attraction vers la religion s’explique aussi par la simplicité du concept car il suffit de croire et prier suffisamment pour résoudre les problèmes de la vie. De plus, certains Malgaches pratiquent encore un syncrétisme qui consiste à combiner le christianisme avec leurs croyances traditionnelles visant à honorer les ancêtres. Par exemples : ils peuvent inviter un ministre chrétien à consacrer l’exhumation8. Dans cet arrondissement, il y a environ trente (30) églises. La plupart des Fokontany présente chacun des églises. Voici les différents types d’organisation culturelles qui existent au niveau de la commune : FJKM (Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara), Catholique, Jesosy Mamonjy, Jesosy Mahagaga, Assemblée De Dieu, Vahao Ny Oloko, Apokalypsy, METM (Mission Evanjelika Teratany eto Madagasikara), Jesosy Manafaka, La Présence De Dieu, Vavolombelon’ny Jehovah, Pentekotista mitambatra, Adventiste, Loterana.

V- Communication et échanges Dans la commune, il y a plusieurs taxi-brousse qui relient Fihaonana-Antananarivo Et Fihaonana-. Les Fokontany sont reliés avec la commune par des voitures et des charrettes et en période de pluies, la population souffre par la destruction de la route.

1) Route Il est à rappel que la CRF se trouve à soixante kilomètre (60km) de la ville d’Antananarivo, à trente-huit kilomètre (38km) de son district (Ankazobe) et à cinq Kilomètre (5km) de la Route Nationale quatre (RN4).Dans l’année 2007, la réhabilitation de la route reliant Fihaonana et la RN4 a été démarrée.

2) Marchés Les marchés hebdomadaires de la commune est le mercredi. Les transactions portent généralement sur les produits de premières nécessités, les produits de l’artisanat, les friperies, les produits locaux provenant de l’agriculture et de l’élevage etc. Les marchés de

6Dahalo

7Dahalo miova fo

8Famadihana 14 la commune rurale Fihaonana se basent sur les produits légumineux et les fruiteries saisonnières ; actuellement, le marché mérite une réhabilitation et électrification.

VI- Les activités génératrices de revenus L’activité économique représente l’ensemble des actions que doit accomplir la population humaine afin de satisfaire ses besoins grâce à la production de biens et services. La majorité de la population pratique l’agriculture et l’élevage .Voici un tableau qui présente l’activité économique de la population

Tableau 2: Activités économiques de la population ACTIVITES PRODUCTION

Agricultures  Riz  Légumes : pomme de terre, haricots vert, haricots, choux, etc.  Fruits : ananas, banane, mangue, orange, pèche, etc.  Légumes racines : asperge, concombre, petits pois, tomate, salade, poivron, oignon  Tubercule et racine : manioc, saonjo, patate douce etc.  Graine : arachides, voanjobory Etc.

Elevages  Bovin  Porcin  Volailles  Poulet de chair Pêches  Poisson  Crabes Artisanats  Menuiserie  Maçonnerie  Forgeron  Brique  Natte9 Exploitations Forêt : charbon Carrière : gravillon etc. Eau minérale : EAU VIVE Transports Taxi brousse Commerces Epicerie Marche Hebdomadaire Hôtelleries Source : Enquête personnelle, mai 2017

9rary 15

Le tableau n°2 présente les différentes activités économiques pratiquées dans la commune. Comme 90% de la population sont des paysans, l’agriculture et l’élevage sont leurs deux principales activités. La quasi-totalité de toute la population dans les dix-huit Fokontany les pratique. L’activité agricole est dominée par la riziculture mais ils cultivent aussi des différents produits comme les légumes, les fruits. Et pratiquent la culture maraîchère et la culture vivrière. La culture d’haricots vert est récupérée par l’industrie agro-alimentaire LECOUFRUIT qui apporte un revenu très remarquable et complémentaire aux paysans. Ces derniers touchent leurs salaires par semaine. Cependant, d’autres activités de sources de revenus sont exploitées par ceux qui sont dépourvus de terre à cultiver dans la commune : ce sont la pêche, l’artisanat et l’exploitation. Il y a trois types d’exploitation dans cette collective : l’exploitation de la carrière (carrière de granité de Fkt Andriatsibibiarivony et Tsimiambolahy), l’exploitation de la forêt (presque dans tous les Fkt) et l’exploitation de l’eau minérale : l’eau vive Andranovelona. Par ailleurs, il y a aussi ceux qui choisissent le transport. Ensuite, le commerce au sein de la commune est focalisé sur les produits agricoles et l’élevage. Ainsi, durant la moisson, tous ceux qui ont les moyens participent à la vente et l’échange de produit. Les activités commerciales sont visibles le mercredi pendant le marché hebdomadaire et à l’approche des fêtes. Enfin, l’hôtellerie est aussi une activité économique pour la plupart des ménages dans ce commun surtout dans le Fkt d’ Andranovelona. La route nationale quatre (RN4) y passe donc il est considéré comme un lieu de pause et de repas pour les voyageurs.

VII- L’infrastructure scolaire A Madagascar, l’école commence dès la petite enfance ou préscolaire. L'enseignement préscolaire s'adresse aux enfants âgés de 3 à 5 ans. Cette étape sera le pilier de leur aptitude et leur réussite totale. L'enseignement fondamental10 est constitué de trois cycles.

10Les deux premiers étant conçus comme le niveau d'éducation de base (de 6 à12ans en général) et le troisième comme un niveau d'orientation (de13à15ans en général). Il est noté que les études en cours pour la rénovation du secondaire présentent deux grands axes: les filières classiques et les filières techniques et professionnelles. . Le premier cycle de l'enseignement fondamental commence au primaire. Il regroupe la première année jusqu’à la troisième. Le second cycle quant à lui regroupe la quatrième année jusqu’à la sixième année.

16

Il existe deux secteurs d’éducation à Madagascar, le secteur public et le secteur privé. En 2006, la commune dispose de trente-deux (32) établissements scolaires dont 06 au niveau préscolaire qui sont tous fonctionnels et 26 établissements au niveau primaire avec 26 fonctionnels, 17 établissements publics et 09 privés concourent à l’enseignement secondaire. En 2012, le nombre des établissements publics ont a augmenté avec l’ouverture de trois CEG et d’un lycée (l’ouverture générale était l’année 2007). Celui des établissements privés n’a pas changés. Actuellement, il y a 12 établissements privés, 22 établissements publics et 2 écoles Communautaires. La plupart des parents choisissent de scolariser leurs enfants dans les institutions privées. Certes, nombreuses sont ces institutions privées qui sont dans les normes. Les frais de scolarité sont très élevés, et seule une minorité jouit de ce privilège. Il y a aussi des écoles privées confessionnelles. Dans ce cas, les frais de scolarité ne sont pas exorbitants. Malheureusement, ce n’est pas encore abordable pour la majorité des Malgaches. Dans les institutions publiques : EPP, CEG et lycées publics, elles manquent d’infrastructure et de personnel. A cause de l’insuffisance du budget, l’Etat n’engage presque pas d’enseignants fonctionnaires qualifiés, sortant de l’ENS (Ecole Normale Supérieure). Pour combler l’insuffisance d’enseignants, chaque établissement public engage des enseignants les payants en partie, et subventionnés par l’Etat. Ce sont les maîtres FRAM.

. Le troisième et dernier cycle commence au secondaire, regroupant la septième année jusqu’ à la neuvième année, niveau qui requiert un examen d'État. Puis le secondaire continue avec les classes de troisième, de seconde (2nde), de première (1ère) et de terminale. Chaque cycle implique un examen d’Etat à la fin, qui donne le droit directement à l'université ou à une formation professionnelle spécialisée. 17

VIII- Organigramme de la commune Figure 1: Organigramme

MAIRE

Adjoints au Maire Secrétaire Trésorier Chef de service Général

Secrétaire des affaires Secrétaire Généraux et ETAT-CIVIL Financiers

Source : PCD 2012

Tout d’abord, le Maire est celui qui se charge de gérer toutes les activités relatives au plan du développement. Il supervise les activités de son personnel (Adjoint au maire, secrétaire trésorier, Secrétaire des affaires et secrétaire Etat-civil). Et il assure la négociation et de démarche auprès des partenaires potentiels. Le maire est le seul chargé de l’administration de la commune mais en cas d’absence ou en d’autre cas, l’adjoint au maire peut jouer son rôle provisoirement pour éviter la vacance des exercices du pouvoir municipal. Ensuite, pour assurer et gérer le service état civil, le secrétaire Etat-civil collabore avec l’adjoint au maire. Le service Etat-civil assure les actes de naissance, de mariage, de décès et il délivre le livret de famille. Sa mission consiste également en la conservation pendant 100ans des registres réunissant tous ces actes pour en assurer la délivrance et la mise à jour par l’apposition des mentions marginales. Il permet aussi de réaliser toutes les démarches administratives courantes (Carte d’Identité Nationale, autorisation de sortie de territoire ,recensement de citoyen, certificat d’hérédité, légalisation de signature… ; ) .Enfin, le secrétaire Trésorier est le responsable de la caisse 18 communale et collabore avec le secrétaire des affaires (généraux et financiers). Ils ont différentes responsabilités comme : effectuer des tâches d’accueil et de réception, le tâche secrétariat (correspondance, procès-verbaux, préparation et suivi de réunions), diverses tâches de comptabilité dont les encaissements, la facturation etc., agir à titre de responsable de divers projets, répondre aux questions des citoyens et la gestion des plaintes et de requête des citoyens.

19

L’abandon scolaire est un problème sans frontières qui affecte plusieurs sociétés et communautés dans le monde entier. Une meilleure compréhension des causes et des conséquences de ce phénomène peut nous aider à émettre des suggestions. Plusieurs causes peuvent provoquer l’abandon scolaire des enfants. Dans les écoles publiques de la commune rurale Fihaonana, on retrouve des facteurs d’ordre personnel, scolaire, socio- économique et familial. L’ordre personnel semble un facteur considérablement important lorsque le jeune prend la décision de quitter les bancs de l’école. Lorsque l’élève fait face à des échecs scolaires répétés, il croit que la seule solution à envisager est d’aller sur le marché du travail. De plus, la faible estime de soi, les problèmes interpersonnels, l’abus de drogues et d’alcools sont tous des motifs de l’abandon des études. Pour cadrer la recherche, des théories seront présentées.

Chapitre II : Cadrage théorico-conceptuel. Dans ce chapitre, la notion de l’abandon scolaire est évoquée. Puis, les phénomènes et les conséquences de l’abandon scolaire. Et pour terminer le cadrage théorique sera éclaté.

Section I: Notion de l’abandon scolaire La proposition de ces différentes définitions est nécessaire pour connaitre l’évolution l’abandon scolaire des enfants.

I. Définitions : . Abandon scolaire : concerne toute personne qui a quitté l’école pour diverses raisons avant l’obtention du diplôme. . Les décrocheurs :peuvent être des élèves en rupture scolaire à l’intérieur même des établissements, qu’ils manifestent ou non des comportements hors normes. . Travail de l’enfant : du point de vue politique, on distingue les différentes formes plus ou moins acceptables du travail des enfants. Ainsi, selon le Bureau International du Travail (BIT), le travail des enfants fait référence à tout travail qui nuit aux enfants sur le plan mental, physique ou moral, qui peut avoir un effet négatif sur le développement mental et social et affecte leur scolarité en les privant de l'opportunité d'aller à l'école ou en les obligeant à quitter l'école prématurément. . Le travail des enfants recouvre essentiellement les activités marchandes, effectuées plus de quatre par jour par une personne de moins de 17ans à l’intérieur de la famille 20

ou en dehors, dans un cadre formel ou informel. Elle n’inclut pas les travaux ménagers réalisés par cette personne au domicile de ses parents. . Enfant est appelé tout individu âgé de moins de 18 ans. Cependant, ces conventions entrevoient une limite d'âge inférieure à 18 ans au cas où la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation en vigueur11.

II. Facteurs et conséquences d’abandon scolaire Plusieurs facteurs ont causé l’abandon scolaire tel que de facteurs sociaux, économiques et familiaux. Ils présentent aussi des conséquences graves à la vie économique, sociale, politique et culturelle.

1) Le phénomène de l'abandon par certains auteurs Le problème de l’abandon scolaire a été développé par peu d’auteurs. En 1978, l'UNESCO dans un rapport intitulé "Méthodes de projection des effectifs scolaires dans les pays en développement", reconnaissait que l'explication de l'évolution future des paramètres tels que le taux d'abandon doit se faire en fonction de facteurs sociaux, économiques et institutionnels comme: a) les caractéristiques personnelles et familiales (sexe, âge, situation socioprofessionnelle et niveau d'instruction des parents); b) les caractéristiques communautaires (ville ou village); c) le système scolaire (genre d'école, qualité du matériel d'enseignement, compétence des enseignants, coût de l'éducation, nombre de redoublement de l'élève). Joseph Pierre Timnou12 a confirmé ces facteurs dans un rapport intitulé « les déterminants des faibles taux de scolarisation ». Selon lui, il faut compter parmi les facteurs de l'abandon chez les filles, ceux spécifiques au sexe et liés à la condition des filles et au développement social psychologique basé sur le sexe, ceux liés à l'environnement scolaire et familial des filles, les programmes et les politiques scolaires, le milieu de résidence, la distance de l'école et le niveau socioprofessionnel des parents.

11 Selon la Convention des Nations Unies sur les Droits de l'Enfant adoptée en 1989, tout comme la Convention sur le travail des enfants de l'Organisation Internationale du Travail (OIT, convention n°182) adoptée en 1999 12Joseph Pierre TIMNOU, Enseignant chez Université de Yaoundé Cameroun, Enseignement supérieur

21

Bissonnette (2003)13, quant à lui, propose un classement des facteurs d’abandon en cinq catégories : • Les facteurs personnels : potentiels intellectuels, santé mentale ou physique; • Les facteurs interpersonnels : isolement social, rejet des autres; • Les facteurs familiaux : désunion, isolement, faible scolarité, problèmes sociaux des parents, attitudes des parents par rapport à la scolarisation; • Les facteurs institutionnels : atmosphère de l’école, pratiques éducatives, gestion des Comportements, valeurs véhiculées; • Les facteurs environnementaux : niveau socio-économique, communauté. Ces informations nous orientent sur les grands environnements susceptibles d'expliquer les phénomènes d'abandon dans la CRF.

2) Les conséquences de l’abandon scolaire Selon l’UNESCO(1998), l’un des plus grands dangers en termes de conséquences qui menacent le monde actuel est l'augmentation du nombre d'individus qui ne peuvent pas participer activement à la vie économique, sociale, politique et culturelle de leur communauté, et «lorsque des masses critiques d'individus ou de groupes sont marginalisées ,la société elle-même se divise .Il semblerait que nous nous acheminons vers un monde dans lequel toutes les formes de richesse(richesses économiques, capital social, influence politique et savoir) sont concentrées entre les mains de quelques privilégiés. Or, un tel monde n'est ni efficace, ni juste, ni même sûr».

Section II: Cadrage théorique Afin de cadrer notre recherche, trois grandes disciplines de sciences sociales sont utilisés à la question de l’abandon en cours d’études : la sociologie, l’économie et la psychologie.

I. Théories sociologiques : Boudon (1979)14 se détache de ce courant marxiste et examine la question de l’inégalité des chances devant l'enseignement ainsi que la question de la mobilité sociale. Selon lui, les élèves se trouvent dans un processus de décision face à leur éducation. Ils évaluent, en fonction de leur position sociale, les risques, les coûts, les bénéfices et l'utilité

13 Homme politique québécois, 14 Sociologues français contemporains 22 d'avancer dans le système scolaire. Ainsi, l'évaluation des risques, des coûts, des bénéfices et de l'utilité de l'éducation est différente chez des élèves de positions sociales différentes15.

II. Théorie économique : Howard Saul Becker 16 accorde beaucoup d'importance aux incitatifs courants et futurs auxquels l'individu est confronté dans son processus décisionnel, c'est-à-dire le cout d'opportunité, les rendements anticipés, etc. Alors que d'autres modèles exagèrent davantage sur la perception des différents flux associés à la décision d'investissement. Ainsi cette perception qui se veut plus subjective peut être influencée par les ressources familiales, les valeurs et les gouts de l'élève.

III. Théorie psychologique : Selon Kelly Damphousse17 et Kaplan (1996)18, Sur le plan psychologique, les recherches indiquent que les jeunes qui abandonnent l’école manifestent des baisses de l’estime de soi et des niveaux plus élevés de dépression. En ce sens, une étude longitudinale des individus qui décrochent avant d’obtenir leur diplôme affichent des niveaux plus élevés d’auto abaissement, d’anxiété, de désorientation cognitive et de dépression à l’âge adulte.

Section III: Problématisation et formulation des hypothèses de recherche Pour faciliter le travail de recherche, nous avons posé la problématique puis nos hypothèses de recherche et nos objectifs.

I. Problématique La question de départ a été retenue comme problématique dirigeant cette étude. Pour mieux comprendre cette situation, nous avons posé la problématique : « Pourquoi le taux d’abandon scolaire des enfants a toujours augmenté en milieu rural ? »

15 Boudon (Raymond). — L'inégalité des chances. La mobilité sociale dans les sociétés industrielles 16 Howard Saul Becker (born April 18, 1928) is an American sociologist who has made major contributions to the sociology of deviance, sociology of art, and sociology of music 17 Presidents Associates Presidential Professor of Sociology at the University of Oklahoma in USA. 18 Professor of Sociology at Texas A&M University 23

II. Hypothèses Les hypothèses suivantes sont proposées pour répondre provisoirement à la problématique. L’abandon scolaire constitue un problème majeur de la vie sociale et du développement social en raison de l’insuffisance des sources des revenus des parents. Le travail des enfants influence directement sur l’abandon de leurs études. La principale raison de l’abandon scolaire est fortement déterminée par le coût trop élevé d’étude et l’insuffisance des infrastructures scolaires et des enseignants.

III. Objectifs L’objectif principal de cette étude est de formuler des propositions pour lutter contre l’abandon scolaire dans la commune rurale Fihaonana. Les objectifs spécifiques, visent à : Décrire les différents blocages qui entrainent l’abandon scolaire des enfants en milieu rural ; Convaincre les parents et les élèves sur l’importance d’éducation ; Diminuer du taux d’abandon scolaire des enfants en milieu rural.

La recherche de données est une étape importante dans cette étude. Maintenant, nous allons voir la méthodologie utilisée dans le cadre de cette recherche.

24

Chapitre III : Perspectives méthodologiques Pour mieux cerner le travail et pour atteindre les objectifs, cette partie va développer les méthodes qu’on a utilisées. Il sera alors présenté dans un premier temps l’approche méthodologique et après les données utilisées.

Section I: Approche méthodologique privilégiée Pour mieux comprendre la réalité, deux enquêtes ont été menées : une enquête quantitative et une enquête qualitative. L'approche quantitative et qualitative est la méthodologie privilégiée plutôt dans la description des phénomènes de l'abandon scolaire des enfants. Elle tente de comprendre tous les facteurs qui influencent cet abandon des études dans la signification accordée par les sujets à leurs actions, dans la mesure de leurs attitudes, de leurs comportements et de leurs opinions qui orientent l'analyse effectuée.

I. Enquête quantitative : La recherche a été réalisée grâce à l’aide des enquêtes quantitatives afin d’identifier les principales causes contribuant à cheminer vers l’abandon d’étude. L’enquête quantitative sert à recueillir les problèmes sur la situation d’éducation et situation sociale en ce qui concerne notre thème .Cette technique nous aide beaucoup à faciliter le travail qui nous attend. Il vise aussi à mesurer le phénomène à l'étude et qui nous permet de recueillir et de traiter différentes données à l'aide d'un questionnaire, ainsi que d'analyser et d'interpréter les résultats obtenus. Dans notre étude à propos de l'abandon des études des enfants, nous avons choisi la population scolaire et nous sommes allés la rencontrer pour connaître ses points de vue.

II. Enquête qualitative Elle s’est faite auprès les domaines ci-après : la santé des membres du ménage, l’éducation, l’emploi et les revenus, les travaux domestiques et le travail des enfants, les équipements des ménages, le patrimoine, l’environnement, la mobilité résidentielle et les migrations, l’accessibilité aux infrastructures de base, l’agriculture et les activités du monde rural, la gouvernance, les dépenses et la consommation finale des ménages. Auprès des écoles dans chaque Fokontany. Dans chacune de ces écoles, deux ou trois enseignants et 5 élèves ont été entendus pour donner leur avis sur des questions relatives à la qualité 25 des enseignements, aux rapports qu’ils entretiennent avec la communauté ainsi que leur avis sur l’abandon scolaire.

Section II : Instrument de collecte des données Afin de répondre aux exigences de l'objectif de cette étude, nous choisissons d'élaborer un questionnaire, de choisir les répondants et les lieux du répondant pour bien nous permettre de recueillir des données en vue de concrétiser et de valoriser notre de mémoire.

I. Questionnaire Le questionnaire est un instrument de collecte de données en vue de soumettre des individus à un ensemble de questions. Notre choix porte sur ce questionnaire dans la mesure où il rencontre les mêmes buts que nous propositions d'atteindre dans notre recherche, à savoir les raisons ou les facteurs qui peuvent engendrer l'abandon scolaire des enfants. Il vise à déterminer le genre d'élève qui quitte l'école, le pourquoi de l'abandon et à dégager une image du vécu scolaire des répondants. Notre questionnaire sert à recueillir la situation générale concernant l’abandon scolaire des enfants (cf. annexe I).

II. Le site de l’enquête Les sites retenus dans cette enquête sont tous des Fokontany de la Commune Rurale Fihaonana. Nous avons aussi effectué des enquêtes dans toutes les écoles publiques : EPP, CEG et lycée.

III. L’unité d’enquête Généralement, l’étude sur le phénomène de l’abandon scolaire a été effectuée sur un échantillon dont les élèves, les élèves ayant abandonnés et les enseignants dans l’établissement public et les parents se trouvant dans la commune, notre enquête ne touche que les établissements publics. En se basant sur l’hypothèse selon laquelle, un enfant ne doit être exclu du système avant ses 16 ans révolus, si les infrastructures le permettent, il nous a paru idéal de limiter l’âge des unités d’enquête, cette limite a été fixée à un âge de 10 à 18ans pour les élèves, 20 à 33ans pour les enfants abandonnant ou les témoignages. Dans le cas où un individu était dans l’incapacité de fournir des réponses aux questions qui 26 lui ont été posées à cause de son âge, le chef de ménage ou toute autre personne susceptible de connaitre l’élève s’en chargeait à sa place.

IV. L’échantillonnage Il n’est pas possible d’étudier tous les ménages. C’est ce qui nous incite à utiliser la méthode non probabiliste pour l’établissement de notre échantillon. Dans cette méthode, il y aussi d’échantillon accidentel que nous avons également utilisé. Pendant l’enquête, 120 personnes ont répondu au questionnaire quantitatif et les autres ont répondu à l’entretien et l’enquête qualitatif afin que les résultats soient plus fiables. Les cibles sont : Les élèves Les enseignants

Les parents d’élève, les élèves ayant abandonnés (témoignages) Le type d’échantillonnages est échantillonnage par STRATE, on a stratifié les cibles par sous l’angle de strate. Nous avons tranché l’échantillonnage : - On a tiré 40 élèves dans les 24 écoles publiques, la technique d’échantillonnage dans ce Strate 1 est échantillonnage probabiliste, méthode à plusieurs degrés. - On a tiré 26 enseignants dans les 24 écoles publiques, la technique dans ce Strate 2 est échantillonnage probabiliste et le type d’échantillonnage par Grappe - On a tiré 54 Témoignages (25 parents d’élèves et 29 élèves ayant abandonnés) dans tous les 18 Fokontany. Dans cette Strate 3, on a pris les témoignages par hasard, le type d’échantillonnage est donc Aléatoire simple.

V. Guide d’entretien Le guide d’entretien a été établi d’avance afin d’obtenir le maximum d’information possible. Il est destiné aux :  Au niveau de la commune : Maire, adjoint au maire et les autres responsables ;  Au niveau de Fokontany : Président, les autres responsables ;  Au niveau des établissements : directeurs, enseignants et les élèves ;  Au niveau des ménages : chef de ménage, mère, enfants.

27

Conclusion partielle Dans cette partie, nous avons présenté la CRF et la méthode qu’on a appliquée pour cadrer cette recherche. Et nous allons passer dans la deuxième partie pour voir les résultats d’enquête quantitative et qualitative.

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS D’ENQUETE

28

Après avoir vu la première partie, nous allons maintenant mettre en relief les résultats d’enquête quantitative et qualitative durant le stage. Les enquêtes que nous avons effectués nous a conduit à connaitre les différentes situations éducatives de cette commune qui se base sur le thème « abandon scolaire des enfants ». Cette partie expose les résultats des enquêtes auprès des établissements, l’évolution de l’abandon scolaire, les types de cause de l’abandon scolaire des enfants. Pour cela, nous avons montré dans quel contexte ces données ont été recueillies, les questionnaires et l’étude ayant servi pour collecter les informations.

Chapitre I: Présentation des résultats d’enquête Dans ce chapitre, nous suivons les résultats d’enquêtes auprès des établissements publics. Plus spécifiquement, quatre rubriques défilent tour à tour. D’abord, la présentation des résultats auprès des EPP par la suite auprès des CEG et EC puis la dernière section du chapitre présente les résultats d’enquête auprès du Lycée.

Section I: L’enseignement primaire Cette section nous présente les résultats d’enquête au niveau des établissements primaires publics. Dans la CRF, presque tous les Fokontany ont des Ecole Primaire Publique sauf celui du Fokontany Masindray-Est. Les enfants sont souvent contraints à abandonner l’école pour se consacrer à une activité génératrice de revenu si leur âge ne les permet plus d’être sur les bancs. L’insuffisance de salle de classe dans les EPP ainsi que l’insuffisance des enseignants sont parfois qui le provoque des problèmes mais que jusqu’à maintenant, aucune solution n’a pas encore été proposée. Abandonner l'école primaire avant la CM2 constitue un véritable échec dans les pays africains où le taux de scolarisation est très faible.

I. La scolarisation des élèves au premier cycle On a constaté que les parents étaient beaucoup enthousiastes vis à vis des études de leurs enfants car presque tous les enfants fréquentaient l’école ou au moins ils passaient le premier cycle. Le tableau qui suit présente : l’effectif des élèves durant l’année scolaire 2015 – 2016 et 2016 – 2017 et le nombre des élèves ayant abandonnés durant ces mêmes périodes.

29

Tableau 3: Effectif des élèves scolarisés et les élèves abandonnant

Fokontany Effectifs des élèves Nombre des abandons EPP

Année scolaire 2015-2016 2016-2017 2015-2016 2016-2017 Masculin /Féminin M F M F

EPP TSARASAOTRA (Fkt Fokontsambo) 160 204 0 2 0 0

EPP MORAFENO-SUD (Fkt Sambatra) 159 170 1 2 1 0

EPP MANANKASINA (Fkt 104 240 1 2 0 2 Tsaramivondrona)

EPP ANTANETIBE-SUD (Fkt Manantenasoa) 148 142 0 1 0 0

EPP TSIMATAHODAZA (Fkt Lovasoa) 124 141 2 1 1 1

EPP MADIOKOROROKA (Fkt 214 266 0 1 0 0 Madiokororoka) EPP ANTSAPANIMAHAZO 283 293 1 2 1 1 (Antsapanimahazo) EPP MAHAZINA (Fkt Tsimialona) 100 112 0 0 0 0 EPP SOANAVELA (Fkt 95 125 1 2 0 0 Tsimiambolahy) EPP FIHAONANA (Fkt Fihaonana) 424 466 1 4 0 2 EPP AMBOHIPIAINANA (Fkt 161 203 0 1 0 0 Ambohimpiainana) EPP AMBOHITRANTENAINA 170 181 0 1 0 0 (Fkt Andriantsibibiarivony)

EPPMIADAMANJAKA 60 75 1 3 2 4 (Fkt Andranofotsifandrosoana)

EPP TSITAKONDAZA (Fkt 95 94 0 0 0 0 Tsitakondaza) EPP MANANKASINA (Fkt 240 256 0 0 0 0 Manankasina) EPP AMBOHITRAINA (Fkt 80 75 0 2 0 0 Ambohitraina) EPP ANDRANOVELONA (Fkt 172 171 0 1 0 0 Andranovelona)

Sous-Total 8 25 5 10 2 789 3214 TOTAL 33 15 Source : Registre d’appel des élèves, avril à juillet 2017

30

Tout d’abord, les motivations des parents ne sont pas moindres concernant l’éducation de leurs enfants. Les enfants scolarisés durant, l’année scolaire 2015-2016 sont au nombre de 2789, cet effectif a considérablement augmenté de 3214 pendant l’année scolaire 2016-2017. D’après les enquêtes au niveau des différents Fokontany et des EPP, la majorité des enfants sont scolarisés sauf ceux les plus défavorisés. L’existence de nombreuse EPP encourage les parents à envoyer leurs enfants à l’école. En plus, on remarque aussi que l’effectif des garçons scolarisés est plus élevé que celui des filles, tandis que pour les cas d’abandon, les filles sont plus nombreuses avec un nombre de 33 et les garçons moins nombreux pour un nombre de 15 qui est presque la moitié de celui des filles. On peut dire alors que les garçons sont les plus motivés ou les plus intéressés par l’éducation que les filles. Enfin, d’après l’enquête menés auprès des enseignants, le cas remarquable dans cette catégorie est l’augmentation du taux d’absentéisme durant la période de soudure (mois de décembre jusqu’au février) à cause de l’insécurité alimentaire. De nombreux enfants ont des états nutritionnels et de santé précaires, qui les empêche de poursuivre une scolarisation. Les enfants vivant dans les familles dépourvues d’emploi donc avec des revenus médiocres, ne mangent sûrement pas à leur faim.

II. Les éducateurs des EPP Dans les EPP à Madagascar, le rapport élèves/enseignants qui au début des années 90 était en moyenne de 40, est passé à 53 aujourd’hui, c’est à dire que sur cette période le nombre d’écoles a globalement augmenté. Cependant, les incohérences dans le processus d’allocation des enseignants aux écoles ont exacerbé ce qui était déjà une situation difficile, si bien qu’à présent certains établissements ont une dotation en enseignants tout à fait importante par rapport au nombre d’élèves qu’ils accueillent, alors que d’autres souffrent d’un manque d’enseignants et voient donc de ce fait leurs capacités de production très compromises. Dans la CRF, l’insuffisance des enseignants se présente presque dans toutes les EPP. L’effectif des enseignants est très faible par rapport aux nombres des EPP et ceux des élèves. Voici un tableau qui nous montre l’effectif des enseignants.

31

Tableau 4: Effectifs des enseignants aux EPP Nombres des enseignants

N° EPP FRAM Total FONCTIONNAIRE Subventionnés Non-subventionnés

01 Tsarasaotra 1 1 3 5

02 Morafeno 1 3 1 5

03 Avotra Manankasina 2 2 4

04 Tsimataodaza 1 2 3

05 Antanetibe-Sud 2 1 1 4

06 Madiokororoka 3 2 2 7

07 Ambohimpiainana 3 1 1 5

08 Fihaonana 5 4 2 11

09 Ambohitrantenaina 2 1 3

10 Miadamanjaka 2 1 3

11 Tsitakondaza 1 1

12 Manankasina 4 1 5

13 Ambohitraina 1 2 1 4

14 Andranovelona 3 2 1 6

15 Antsapanimahazo 5 2 1 8

16 Mahazina 2 1 2 5

17 Soanavela 1 1 2 4

SOUS-TOTAL 37 27 19 83

TOTAL 83

Source : enquête personnelle auprès des EPP, Avril –juillet 2017

D’après ce tableau, seulement 37 fonctionnaires ,27 enseignants subventionnés par l’état et 19 maitres FRAM sont en charge de l’enseignement dans la commune. Les enseignants FRAM du primaire sont souvent précaires et faiblement rémunérés. Comme les EPP sont dotées de classes parfois surchargées, les enseignants peuvent être 32 démotivés et s’absenter fréquemment. Bien que le temps moyen prescrit à l’enseignement primaire soit de 891 heures annuelles, il s’avère, dans la pratique, que ce volume horaire est rarement respecté. L’EPP Tsitakondaza est celle qui dispose le minimum d’enseignants, une seule enseignante prend en charge 94 élèves ainsi que les tâches administratives de l’école. Par contre, l’EPP Fihaonana est celle qui présente le plus d’enseignants, ils sont au nombre de 11 et sont à la charge de 466 élèves mais ils ne sont pas autant suffisants. D’autre part, l’EPP Avotra Manankasina est dépourvue de fonctionnaire seulement 4 enseignants maitres FRAM (2 subventionnés et 2 non- subventionnés) y sont responsables de 240 élèves. On remarque aussi que dans toutes les EPP il y a des enseignants multi ou triple grade. C’est-à-dire qu’un enseignant prend en charge 2 ou 3 classes en même temps et c’est l’enseignant fonctionnaire qui prend la responsabilité administrative de l’établissement. Il est contraint de suivre des formations sur l’enseignement et l’administration.

III. Le frais d’étude Les EPP souffrent de l’insuffisance des enseignants et surtout de personnels qualifiés. Les parents d’élève qui composent le FRAM19 sont dans l’obligation de cotiser afin de payer les salaires des maîtres FRAM. Et d’après les responsables des EPP : la plupart des parents n’arrivent toujours pas à payer les frais de scolarité de leurs enfants malgré qu’il y ait un mode paiement alternatif où ils peuvent payer en plusieurs tranches (3 ou 4) en argent ou en riz. Nous allons voir un tableau pour présenter le frais de scolarisation d’élève.

19 Association des parents d’élève 33

Tableau 5: Frais de scolarisation annuels N° EPP Droit Argent /riz 01 Tsarasaotra 5 000ar 45kg 02 Morafeno 5 000ar 31kg 03 Avotra Manankasina 5 000ar 36kg 04 Tsimataodaza 5 000ar 27kg 05 Antanetibe-Sud 5 000ar 24kg 06 Madiokororoka 5 000ar 24kg 07 Ambohimpiainana 5 000ar 15kg 08 Fihaonana 6 000ar 3kg 09 Ambohitrantenaina 5 000ar 5 000ar 10 Miadamanjaka 5 000ar 24kg 11 Tsitakondaza 5 000ar 21kg 12 Manankasina 5 000ar 10 000ar 13 Ambohitraina 5 000ar 19 000kg /38kg 14 Andranovelona 5 000ar 10 000ar 15 Antsapanimahazo 5 000ar 18kg 16 Mahazina 5 000ar 25kg 17 Soanavela 5 000ar 30kg Source : enquête personnelle auprès des EPP, avril à juillet 2017

D’après le tableau ci-dessus l’EPP Tsarasaotra accueille 204 élèves pris en charge par 5 enseignants dont 1 fonctionnaire et 4 maître FRAM. Les parents sont donc contraints de s’acquitter de 45kg de riz par an pour pouvoir payer les salaires des maîtres FRAM. Cela s’avère pesant pour eux mais ils mettent le futur de leurs enfants en priorité. D’après les enquêtes, on remarque qu’il y a des élèves venant d’un Fokontany qui sont scolarisés dans un autre Fokontany pour cause l’insuffisance des enseignants qui serait synonyme d’autres charges pour les parents, ou bien même l’insuffisance des matériels scolaires au sein de leurs Fokontany. Pour avoir plus de précision, une élève nous raconte leurs cas:

34

Encadre 220 : L’effet d’un établissement mal équipé « Je m’appelle Sahoby. J’habite dans le Fokontany Ambohitraina, j’ai 10ans et je suis en classe de 9ème.J’étudie dans l’EPP Manankasina qui se trouve vers 4 ou 5km d’ici. Mes parents m’ont envoyé dans l’EPP Manankasina même si elle se trouve très loin de nous parce que dans cet établissement le nombre des enseignants est acceptable et l’écolage n’est pas trop chère, à 10 000Ar, par rapport à l’EPP Ambohitraina qui est de 19 000Ar. » SAHOBY ,10ans

III. Le premier cycle de l’enseignement secondaire Dans la plupart des pays en développement, l’enseignement secondaire de premier cycle a désormais tendance à être considéré comme la suite naturelle de l’enseignement primaire, et à être intégré à l’enseignement de base qui permet aux enfants d’acquérir les compétences nécessaires à la vie d’adulte. Au cours de la décennie 90, les effectifs du premier cycle de l’enseignement secondaire général ont très peu augmenté alors que ceux du deuxième cycle ont diminué. Dans le même temps, le secteur privé s’est développé de façon importante ; en effet, entre 1990 et 1998, le nombre d’élèves inscrits dans des établissements publiques s’est réduit de 12% dans le premier cycle et de 26% dans le second cycle. A la fin des années 90, le secteur privé scolarisait respectivement 45 et 49% des effectifs du premier et du second cycle. D’après l’étude sectorielle, deux questions sont importantes pour l’avenir de l’enseignement secondaire, à savoir : a) comment intégrer l’expansion de ce niveau d’éducation dans la stratégie d’ensemble de développement du système éducatif ? b) comment rationaliser la production de services éducatifs d’un système qui, dans l’avenir encore, comptera un grand nombre d’établissements de petite taille ?21

I- Les élèves scolarisés au niveau des CEG Madagascar le taux de scolarisation secondaire reste l’un des plus bas au monde. Nombreux sont les parents qui n’ont pas réussi à confirmer l’inscription de leurs enfant à

20Encadre : « Ny anarako dia i Sahoby, izaho dia mipetrakaanyamin’ny Fokontany Ambohitraina, 10 taona aho kilasy faha-sivy, Izaho dia mianatra ao amin’ny EPP Manankasina lalana eo amin’ny 4 hatramin’ny 5km eo, ny raiaman-dreniko nandefa ahy aty amin’ny EPP Manankasina na dia lavitra amiko aza satria aty ampy tsara ny mpampianatra ary ny saram-pianarana mora 10 000Ar raha ampitahana amin’ny EPP Ambohitraina19 000Ar.

21 Education et formation Madagascar. E&T_Mada_Fr PDF. Page 4 35 temps, faute de moyen financiers. Ils ont aussi du mal à réunir tout l’argent pour la cotisation FRAM. Cette dernière a augmenté en raison des recrutements de nouveaux enseignants. Les parents y sont souvent peu instruits et donc cernent mal l’importance de l’éducation dans la vie future de l’enfant. Ils préfèrent exploiter les enfants comme mains d’œuvre dans les champs plutôt que de les envoyer à l’école et de payer les écolages. L’insuffisance de CEG est une des causes de l’abandon scolaire. En effet, seulement quatre CEG (CEG Andranovelona, CEG Manankasina, CEG Morafeno et CEG Fihaonana) existent pour les dix-huit Fokontany. Cette carence provoque de conséquences considérables, sur l’effectif des jeunes enfants scolarisés. Voici un tableau qui montre l’effectif des élèves scolarisés dans les établissements secondaires.

Tableau 6: Effectif des élèves aux CEG Classe 6ème 5ème 4ème 3ème Total Sexe M F M F M F M F

CEG Morafeno 18 23 10 6 14 11 10 6 98

CEG Manankasina 19 18 20 17 9 17 10 8 118

CEG Andranovelona 18 19 15 7 13 12 18 16 118

CEG Fihaonana 76 89 67 65 47 60 60 65 529

Sous-total 131 149 112 95 82 100 98 95 863 Total 280 207 182 193

Source : enquête personnelle auprès des CEG, avril à juillet 2017

D’après le tableau, seulement 863 élèves sont scolarisés. Un chiffre qui est presque le quart de celui recensé en 2016 qui est de 4305. Seulement les ⅔ d’une classe d’âge atteint la fin du cycle primaire, compte tenu du niveau de redoublement et d’abandon, qui sont en corrélation. Le CEG Morafeno est fréquenté par les enfants de tous les Fokontany dans la partie Est de la commune (Fkt Fokontsambo, Tsaramivondrona, Manantenasoa et Lovasoa). La construction de cet établissement a été faite à partir de la collaboration entre ces Fokontany. L’effectif des élèves y est très bas, seulement de 98 élèves étudient au sein de l’établissement. Cette partie de la commune s’avère être la plus reculée, ce qui explique aussi le fait que les élèves qui fréquentent l’établissement sont plus âgés, il y a des élèves de 21ans dans les classes de 3ème et de 5ème et il y a eu 3 abandons durant l’année scolaire, 36 l’un en classe de 6ème et les deux autres en classe de 4ème(cf. Annexe IV). D’après le tableau, on remarque que le CEG Fihaonana présente le plus grand nombre d’élèves du fait qu’il se situe au centre-ville donc beaucoup d’élèves même des autres Fokontany le fréquentent, le nombre des élèves est de 529. D’après l’enquête auprès de cet établissement, durant cette année scolaire, il y a 9 élèves ont abandonnés leurs études ; les filles sont les plus nombreuses par rapport aux garçons, si le nombre des filles est de 6, celui des garçons en est la moitié. D’après le tableau, On observe aussi que la classe débutante ou classe de 6ème a le plus important effectif d’élèves par rapport aux trois classes.

II- Les élèves scolarisés au sein des écoles communautaires Au sein de la CRF, il existe deux écoles communautaires (EC Madiokororoka et EC Ambohimpiainana). Ces écoles sont presque prises en charge par les parents d’élèves. Ce sont ces derniers et les responsables du Fokontany qui l’ont construit pour faciliter l’éducation de leurs enfants et éviter les dépenses dans les déplacements dans les écoles des autres Fokontany. Tous les enseignants qui s’y trouvent sont payés par les parents. Ils ont pour autant un objectif, c’est de rendre l’EC en une école d’enseignement général. Le tableau ci-dessous montre l’effectif des élèves.

Tableau 7: Effectif des élèves au sein des EC Etablissement E.C Madiokororoka E.C Ambohimpiainana Classe 6ème 5ème 4ème 6ème Effectif 8 4 8 Effectif Total 20 10 Source: enquête personnelle, avril à juillet

Pour l’EC Madiokororoka ne présente que la classe de 6éme jusqu’au 4éme. Durant cette année scolaire, le nombre des élèves sont de 20 dont 8 en classe de 6ème, 4en classe 5ème et 8 en classe de 4ème.Cependant l’EC Ambohimpiainana ne présente que seulement la classe de 6éme. L’effectif total est de 10 élèves.

III- Les enseignants aux CEG et aux EC Malgré une certaine baisse de la proportion instituteurs dans les collèges publics grâce au recours en masse des maîtres FRAM. Pour remédier à cette insuffisance, les 37

responsables font recours au recrutement d’enseignants mais qui ne sont pas qualifiés. La majorité des enseignants n’ont reçu aucune formation initiale et ne bénéficient pas de suivi professionnel systématique. Le test de compétence en français avait montré que seulement 1% des enseignants étaient capables d’enseigner le français, qui est censé être la principale langue d’enseignement. Les élèves s’expriment le plus souvent en malgache. Ce qui donne lieu à des cours bilingues où les leçons sont dispensées en français mais doivent être expliquées en malgache.

Tableau 8: Effectif des enseignants aux CEG et EC

FRAM Etablissement Fokontany Fonctionnaire TOTAL Subventionnés Non-Subventionnés

Morafeno 1 2 3 6 34 C Fihaonana 12 2 1 15 E Manankasina 5 2 7 G Andranovelona 1 5 6

E Madiokororoka 6 6 8 C Ambohimpiainana 2 2

Sous-Total 18 7 17 42 TOTAL 42 Source: enquête personnelle auprès des CEG et E.C

D’après le tableau ci-dessus, dans les quatre CEG, il y a 34 enseignants, 18 seulement sont des fonctionnaires et les 16 restants sont des maîtres FRAM. Dans les EC, il y a 8 enseignants non subventionnés prennent en charge. En tout cas, les enseignants sont suffisants pour les élèves mais malheureusement ils sont presque subventionnés par les parents d’élèves ; pour le CEG Andranovelona, il n’y a pas de fonctionnaire, seulement des 6 enseignants maîtres FRAM, pour le CEG Morafeno (6 enseignants) rien qu’une fonctionnaire, trois subventionnés et les deux payés par le FRAM ;pour le CEG Manankasina (7 enseignant) cinq fonctionnaires et deux enseignants subventionnés; pour le CEG Fihaonana (15 enseignants) douze fonctionnaires ,deux subventionnés et un seul maitre FRAM .On a remarqué que l’existence des CEG dans cette commune dépend des efforts des parents et du Fokontany.

38

IV- Le coût d’étude On a vu que la scolarisation des jeunes enfants dans cette catégorie est encore payante. Par conséquent les enfants exercent des petits métiers pour apporter quelques pièces nécessaires à la survie de leurs familles. Pour mieux comprendre, les parents paient encore des écolages même si leurs enfants sont inscrits dans des écoles publiques.

Tableau 9: Frais de scolarité aux CEG et aux EC DROIT ECOLAGE N° CEG D’INSCRIPTION Riz / Argent 01 Morafeno 5 000Ar 20 000Ar 02 Fihaonana 5 000ar -24 000ar -RIZ 6kg/ an 03 Andranovelona 5000ar 15 000ar/ an 04 Manankasina 5 000ar 20 000ar/an 05 E.C Madiokororoka 5 000ar 4 000ar/ mois 06 E .C Ambohimpiainana 5 000ar -30 000ar -30kg/ an Source: enquête personnelle auprès des CEG et EC

D’après le tableau ci-dessus, dans le CEG Fihaonana, les parents payent 24 000ar et 6kg de riz par an. Dans l’E.C Ambohimpiainana, l’écolage est de 30 000ar et 30kg de riz par an, ce qui s’avère être plus lourd. Enfin, d’après la descente sur terrain, on remarque que la majorité des élèves au niveau secondaire dans cette commune sont plus âgés. Normalement le premier cycle du secondaire, ou éducation fondamentale est destiné pour les enfants de 11 à 14 ans. Pourtant, on a vu que les élèves ont un retard en entrant dans cette catégorie. Les élèves en classe de 6éme sont en majoritaire âgés de 13 à 14ans (cf. Annexe IV). On observe qu’environ 100 sur 863 élèves seulement ont un âge adéquat qui est entre 10 à 14ans. D’après les enquêtes auprès des CEG, on observe aussi que durant l’année scolaire le taux des abandons est faible mais il connait une hausse après l’obtention des diplômes de CEPE et de BEPC.

39

IV. Le second cycle de l’enseignement secondaire L’enseignement secondaire de deuxième cycle est davantage perçu comme une préparation à l’enseignement supérieur. A l’instar de ce dernier, son développement doit donc être lui aussi à la mesure de la capacité d’absorption du marché du travail. Le faible taux des enfants scolarisés dans cette catégorie peut entraîner une marge d’erreur importante sur le développement du territoire. Toutefois, le développement du lycée public en zone rurale a été fortement ralenti. En revanche, le secteur privé s’est vu développé.

I- Les élèves scolarisés au sein du Lycée Les causes immédiates de la non scolarisation au Lycée sont liées à l’incapacité ou au refus des parents d’envoyer leurs enfants à l’école du fait d’une série de facteurs et d’événements dont les plus influents sont les coûts de l’éducation. Les dépenses scolaires par élève sont élevées. En moyenne les plus importants étant les fournitures scolaires puis les frais de scolarité et la dépense pour la location d’une maison vu l’éloignement de l’école qui induit des trajets très longs et des risques importants notamment liés à l’insécurité sur le chemin. Le Lycée se trouve dans le centre-ville de la commune, les autres Fokontany y sont éloignés des longs kilomètres. Le tableau suivant nous présente l’effectif des élèves scolarisés.

Tableau 10: Effectif des élèves au Lycée Classe SECONDE PREMIERE TERMINALE Série A D A2 D Sexe M F M F M F M F M F

Sous-total 69 53 17 40 34 11 27 51 27 15

57 45 78 42 Total 122 102 120

TOTAL GENERAL 344

Source : Registre d’appel des élèves

Tout d’abord, l’effectif des jeunes enfants scolarisés au Lycée est très bas, seulement de 334 élèves sur l’effectif des jeunes enfants 4266 selon le recensement 2016.Rappelons que la moitié des élèves n’habitent pas dans la CRF, ils sont les natifs des autres communes (Mahavelona, Antotohazo, Miantso et Maritampona). D’après le 40 directeur du Lycée, l’effectif des élèves diminue chaque année scolaire mais il n’a pas donné de chiffre exact. D’après le tableau, l’effectif des élèves en classe de second est de 122. Le nombre des garçons est plus élevé que celui des filles ; dans cette classe il y a 69 garçons et 53 filles. Concernant le taux de redoublement, les garçons sont moins nombreux que les filles, il y a 17 redoublants et 19 redoublantes. Ensuite, la classe de première se regroupe en deux séries : série littéraire (série A)22 et série scientifique (série D)23. D’après ce tableau, dans cette classe il y a 102 élèves, 57 élèves ont choisi la série littéraire et le 45 restant la série scientifique. On observe que la majorité des filles sont fait le choix de la série A ,40 filles sur 57 et les garçons sont tous presque en série D ,34 garçons sur 45. Enfin, en cette année scolaire, 120 élèves préparent l’examen officiel du baccalauréat, pour cette classe les élèves de la série A sont regroupés en deux classes (TA1 et TA2). On remarque que la majorité des élèves, 78 sur 110, dans cette classe mettent leurs choix sur la série littéraire, et les 42 restant sur la série scientifique; dans cet établissement il n’existe de série C24 et série A125. Pendant l’année scolaire, 15 élèves ont abandonné, et ils sont presque en classe de seconde. D’après l’enquête auprès des enseignants, l’enfant peut refuser d’aller à l’école ou être contraint de l’abandonner lorsqu’il doit contribuer aux rentrées financières du ménage ou participer aux activités de subsistance comme l’agriculture et l’élevage. Le calendrier agricole peut amener certains enfants à décrocher temporairement ou définitivement l’école, ce qui a lieu en même temps que le calendrier scolaire.

II- Les enseignants au sein du Lycée Le nombre des enseignants dans cet établissement sont de 19 dont 16 fonctionnaires et 3 maitres FRAM. Ce nombre reste insuffisant et la plupart des enseignants n’ont reçu aucune formation initiale. L’enseignement au lycée n’est pas accessible gratuitement pour tous. Les frais de scolarisation sont de 45.000 Ar par an. Cela s’avère trop cher pour les parents. Par conséquent ce sont uniquement les parents qui ont les moyens qui y envoient leurs enfants. L’ouverture officielle du Lycée était l’année 2006. Durant cette période les frais de scolarisation des enfants ont été de 80.000Ar par an.

22 Lettres - Sciences Humaines 23 Biologie - Géologie 24 Sciences et Techniques 25 Lettres – Langue 41

D’après notre recherche dans cet établissement, on remarque que pour le redoublement, cela y reste élevé surtout pour la série D (série scientifique).Le taux de redoublement au niveau des séries scientifiques a stagné autour de 25% pour la première D, et 50% la classe de terminale D malgré les nombreuses mesures prises pour les redoublants. En ce qui concerne l’abandon scolaire, une forte manifestation du redoublement décourage de nombreux enfants et entraîne des coûts supplémentaires pour les parents, difficiles à supporter s’ils sont pauvres ou dotés de nombreux enfants. On remarque aussi que la majorité des élèves en classe de seconde sont âgés de 18ans à 21ans et parmi ceux en classe de Terminale se trouvent des élèves trop âgés (24ans) (cf. Annexe IV), si l’âge normal pour cette catégorie est spécialisé pour les 15ans, 16ans et 17ans.

42

Chapitre II: Attitudes et perceptions des enquêtés Avant d'agir, il est important de mieux comprendre le phénomène de l’abandon scolaire. L'abandon de l'école par des milliers de jeunes a une signification profonde et complexe et comporte certainement des messages qu'il importe de comprendre et de décoder.

Section I: L’évolution de l’abandon scolaire L’évolution des taux d’abandon par niveau scolaire constate visiblement une régression du phénomène de l’abandon. L’écart le plus grand concerne après l’obtention des diplômes CEPE et BEPC alors que les niveaux secondaires ont connu la plus faible réduction de l’abandon.

I- Manifestation L’analyse des facteurs et des niveaux d’abandon est un préalable pour une meilleure exploitation de l’analyse des causes de l’abandon. Elle permettra d’éclairer sur l’état de motivation de l’élève ainsi que les classes constituant des barrières. En effet, abandonner l’école primaire avant le premier diplôme dépend de plusieurs facteurs dont la motivation de l’élève à poursuivre ou non ses études. Dans la Commune Rurale Fihaonana, le taux d’abandon est augmenté à partir du CE1. Il s’évolue jusqu’au troisième cycle ou au Lycée. Malheureusement trois à cinq élèves seulement qui continuent leur étude dans l’université. L’abandon peut prendre deux formes :  l’abandon volontaire où l’enfant pour une raison ou une autre décide de son propre chef de ne plus aller à l’école.  L’abandon involontaire où l’enfant en raison de diffèrent facteurs (ex: impossibilité de payer les frais scolaires) est contraint à rester à la maison. Voici une graphique qui présente le pourcentage des enfants étudiés et l’évolution de l’abandon scolaire des enfants dans la commune.

43

Graphique 3: Le pourcentage des enfants scolarisés et l’évolution de l’abandon scolaire

90 Pourcentage des scolarisés ABANDON

80

70

60

50

40

30 30 POURCENTAGE 20 20

10 8 5 5 3,5 2 0 0 0 0 0,5 0 1,5 1 0,5 1

CLASSE

Source : enquête personnelle, avril à juillet 2017

L’abandon scolaire est un problème majeur qui entraine l’absence du développement, d’après l’analyse et l’enquête menés auprès de cette commune. L’analyse de la nature et des niveaux d’abandon au préalable est suggérée pour une meilleure exploitation de l’analyse des causes de l’abandon. Sur les enquêtés, 39,1% ont connu un abandon volontaire. Il est caractéristique du manque de motivation. Pour les autres, soit 60%, le décrochage était dû à d’autres facteurs autres que le manque de volonté. Il faut cependant noter que l’abandon scolaire s’il est involontaire, peut être lié à une insuffisance de résultats. Un enfant serait donc contraint de quitter l’école (tant bien même qu’il en aurait la volonté) parce que ses résultats scolaires 44 ne permettent pas de le maintenir dans le système. Le constat est que parmi les enfants qui avaient connu un abandon involontaire plus de la moitié, soit 60,96%, ont renoncés face aux problèmes de santé, au manque de moyens, aux problèmes de grossesse prématurées pour les filles, au décès des parents, qui sont autant d’éléments évoqués par les enquêtés. Cette graphique ci-dessus présente généralement que l’abandon scolaire commence dès la classe de CE1. La CE1 constitue la première barrière à l’avancement des enfants; il y a des élèves dont environ 5%, qui abandonnent leurs études parce que dans cette classe les devoirs et les leçons commencent. Ce qui entraine la paresse des élèves. En plus, l’application de la langue étrangère (Français) dans presque toutes les matières constitue une deuxième barrière. Malencontreusement le niveau des enfants dans la zone rurale même celui des enseignants rencontre des difficultés pour appliquer la langue française comme une langue vivante. De plus, dans la classe de CE2 et CM1, près de 4% des élèves ont renoncé face aux différents problèmes tels le redoublement, la migration de leurs parents, insuffisance de moyens pour payer les frais de scolarité. La classe de CM2 affiche la forte proportion d’abandon qui pourrait s'expliquer par des échecs successifs à l’examen de CEPE ou par une insuffisance de l'offre scolaire au secondaire. Donc, bien que mentionné dans la problématique que l’intérêt sera accordé à l’abandon avant le premier diplôme, il serait peu indiqué d’analyser l’abandon à la CM2 sans tenir compte de ceux ayant obtenu le CEPE. Dans ce cas l’abandon scolaire peut être involontaire ou volontaire. Après l’obtention du diplôme CEPE, la courbe rouge dans la graphique présente un grand revirement parce que 30% des élèves scolarisés ont soudainement abandonné le milieu scolaire. En tout cas, pour certains parents, l’obtention du diplôme CEPE est déjà considérée comme une grande réussite. Le fait de savoir lire et écrire est amplement suffisant. Donc, ce n’est plus la peine de penser à un avenir pour leurs enfants. Par contre, les problèmes se posent sur l’insuffisance des infrastructures scolaires. La majorité des parents veulent que leurs enfants poursuivent leurs études mais l’éloignement des CEG pose problème. Les parents sont contraints de subvenir à d’autres dépenses comme les besoins hebdomadaires ou mensuels des leurs enfants qui sont obligés de s’installer près du CEG. Ainsi ils doivent louer une maison. Ils manquent aussi de moyens pour les frais de scolarité. Nous avons déjà vu que même si les parents choisissent l’école publique ils sont encore obligés de payer des frais de scolarité. Voici une photo qui prouve que les parents sont beaucoup enthousiastes pour la poursuite des études de leurs enfants après l’obtention du premier diplôme.

45

Photo 2: Salle de classe d’EC Ambohimpiainana

Source : investigation personnelle, juin 2017

Dans ce collège, il n’existe que la classe de 6ème qui fut ouverte en cette année scolaire 2016-2017, une classe composée de 5filles et de 5 garçons. Seulement 2 professeurs se chargent de l’enseignement de 7 matières. Ils ne font cours aux élèves que seulement le lundi et le vendredi. Les autres jours ils sont pris par leurs autres travaux. Ces enseignants ne s’occupent de ces élèves que par compassion. Cette situation touche beaucoup parce que ces deux personnes qu’on voit sur la photo sont des parents qui surveillent les enfants pendant toute la période d’absence des profs. Cette salle de classe est une salle provisoire d’urgence pour les élèves qui ont eu les diplôme CEPE ; pour qu’ils puissent continuer le 2ème cycle pendant que la commune en collaboration avec les parents prépare la construction d’un CEG. On remarque que cette salle est un bâtiment de l'église26. D’après les enquêtes menées auprès des CEG, lycée et des ménages, il y a 4,5% des élèves scolarisés qui ont abandonné leurs études avant l’obtention du diplôme BEPC. D’après la graphique, après l’obtention de ce deuxième diplôme, l’abandon scolaire se présente jusqu’à 20%. L’analyse selon le milieu de résidence laisse présage d’un rapport entre la nature de l’abandon (volontaire ou involontaire). Mais quand on regarde les proportions, les enfants en milieu rural sont plus soumis au risque d’abandon volontaire comparés à ceux du milieu urbain. En effet 40,74% des enfants du milieu rural ont connu un abandon volontaire pour 39,16% en milieu urbain. Le manque de motivation est plus présent en milieu rural.

26tranovatom-piangonana 46

Dans Le 2ème cycle d’étude au collège, les filles sont plus ciblées par rapport aux garçons. Cela est dû aux mariages précoces des filles en milieu rural, et une discrimination en faveur des garçons qui les désavantage. Ces dernières quittent plus facilement l’école sans avoir un minimum de connaissances jugées satisfaisantes. Pour finir, quatre à cinq enfants seulement continuent leurs études dans les écoles supérieures ou dans les universités.

II- Le type de l’abandon scolaire Il y a deux type d’abandon scolaire et diverses causes sont à son origine, il y a ceux qui sont constatés dans la scolarisation même (intra scolaire) et ceux qui sont indépendants de la scolarisation (extrascolaire).

1) Les causes intra scolaires : L’abandon scolaire a des causes intra-scolaire c’est-à-dire concerne l'école et son enseignement, dont voici des extraits : . Échec scolaire des élèves . Absentéisme répété . Relations enseignant-élèves (inégalité/violence/exploitation…) . Manque de matériel pédagogique/ inadaptation de l’infrastructure . Démotivation / absentéisme des enseignants . Manque d’activités scolaires et ludiques . Inadéquation du profil du chef d’établissement . Manque de formation initiale des chefs d’établissement . Inadaptation de la formation initiale des enseignants aux besoins de l’école et des élèves 2) Les causes extrascolaires : Les causes extrascolaires qui a lieu à l'extérieur de l'école, en dehors du cadre scolaire. L’abandon scolaire des enfants a aussi des causes sur l’externe scolaire. Les différents points suivants nous démontrent cela : . Faiblesse du revenu familial (situation économique) . Problèmes familiaux (séparation des parents, divorce.) . Attitude négative des parents vis-à-vis de l’école . État de santé de l’élève . L’éloignement des écoles, des collèges et de lycée . Mariage précoce des filles . Mouvement des populations (flux migratoires) ; . Analphabétisme des parents. 47

Section II: Facteurs explicatives de l’abandon scolaire Pour mieux comprendre les facteurs de l’abandon scolaire, cette section nous les explique par les différentes situations des élèves ayant abandonné leurs études. Ils se distinguent ici en sous-groupes, soit : les difficultés d’apprentissage, les problèmes de type extériorisé et intériorisé; la grossesse et le désengagement scolaire. Nous les avons donc regroupé.

I- Les difficultés d’apprentissage Les difficultés d’apprentissage se sont révélées déterminantes dans la décision d’abandonner. Évidemment, les difficultés d’apprentissage ont aussi eu un impact dans le processus menant au décrochage scolaire.

Encadré 0327 : Les difficultés à l’école « J’avais beaucoup de difficultés à l’école. J’ai été 3 fois dans la classe de 4ème à cause du cours de français ou d’anglais, Je déteste toutes les matières sauf le Malagasy. Je ne me rappelle plus, mais je sais que j’ai été deux à trois fois dans le même cours, puis aussi j’approchais de mes 18 ans, puis je voulais avoir un emploi. Mais c’était plus le fait que j’étais découragée et démotivée. À la fin, j’étais juste écœurée de tout le temps qu’on me forçait pour aller étudier mais que cela ne donnait rien. » Monique, 16 ans Dans le cas de Monique, elle a abandonné ses études en classe de 4ème parce qu’elle a des grandes difficultés scolaires. Elle ne comprenait rien. Le découragement vécu au cours de sa trajectoire scolaire par rapport aux redoublements, les difficultés d’apprentissage provoquent le désir de travailler pour avoir de l’argent.

27 Be dia be ny zavatra tsy azoko any ampianarana. Efa in-3 za tao amin’ny kilasy 4ème nohon’ny taranja frantsay sy anglisy Tsisy tiako daholo izay taranja atao afa-tsy ny Malagasy. Na dia in-3 aza aho ni-double dia mbola tsy misy tadidiko ihany. Ny taonako koa niha nandroso foana ka lasa te hitady asa amin’izay aho sady efa nanomboka kivikivy sy nalaina. Farany aho tena leo ny fanerena ahy hianatra izay tsy misy vokany akory. 48

Encadré 0428 : Echec scolaire « Cela fait 4 ans que je n’étudie plus. Je voudrais travailler pour avoir de l’argent parce que j’avais toujours des échecs et je n’avais pas assez de bonnes notes à l’école. La classe de 5ème est la dernière classe que j’ai suivie. » Eddy 18 ans Pour Eddy l’échec scolaire est le principal facteur de son abandon. Un facteur lié au manque de motivation est généralement causé soit par une relation négative avec le système scolaire depuis un certain temps, soit par une estime de soi très faible. Avant l’abandon, Eddy reste à la maison pendant 1 mois sans aller à l’école. Cette situation présente l’abandon involontaire mais un facteur provenant de l’intra-solaire.

Encadré 0529 : L’échec d’un élève « Il faut dire que je m’en foutais pas mal de l’âge que j’avais, je voulais m’en aller de là parce que je ne comprenais plus rien. Toutefois j’ai eu des échecs dans plusieurs matières. C’est pour cela que j’ai abandonné. » Fetra, 13 ans Dans le cas de Fetra, les difficultés de concentration et d’apprentissage est le grand facteur qui entraine leur abandon scolaire.

II- Les problèmes de type extériorisé Les problèmes de type extériorisé nommés par les répondantes sont la toxicomanie les problèmes de comportement comme l’agressivité. Les difficultés d’apprentissage et le milieu familial peu soutenant aussi demeurent prégnants dans le processus d’abandon de ces répondantes aux prises avec des problèmes de toxicomanie.

28Efatra taona aho izay no tsy nianatra intsony, te hiasa amin’izay aho satria efa te hanana vola sady tena tsy nisy ho ahy mitsy tany ampianarana, ratsy foana ny naotiko. Tao amin’ny kilasy 5èmeaho no niala dia tsy nanohy intsony. 29Na dia be taona aza aho tena tsy norarahiako Fa nianatra foana aho satria mba tena tsy misy zavatra mba haiko mihitsy. Tsy mIsy haiko mihitsy nefa ireo taranja izay atao .Izay no nahatonga ahy hiala fianarana. 49

Encadré 0630 : La dépendance aux drogues « Honnêtement, la raison qui m’a fait abandonner l’école, c’est que je fumais trop. Et je n’en suis pas fier. Même si je n’avais pas d’argent je trouvais toujours quelqu’un qui achetait des joints et on fumait à l’heure de pause ou au déjeuner. Apres avoir fumé, c’est difficile de se reconcentrer sur les cours. » Toky, 20 ans Le cas de Toky nous présente son abandon à cause de la délinquance juvénile, quand il a consommé la drogue, il ne voulait plus retourner à l’école. Et après quelques temps il décidait d’abandonner définitivement.

Encadré 0731 : Ordre des parents « Depuis 2015, j’avais abandonné mes études après l’obtention de mon BEPC. Je veux toujours continuer mes études mais mes parents m’ont poussée à quitter l’école pour trouver du travail afin de subvenir aux besoins de la famille. » Nary 19ans Dans le cas du Nary, il était obligé d’abandonner leur étude à cause de l’insuffisance de revenu de leur famille. Ce jeune garçon a été poussé par leurs parents pour abandonner leur étude et rehausser le niveau de vie de la famille. Cette situation est un abandon involontaire et un facteur extrascolaire.

30Ny tena antony nahatonga ahy niala fianarana dia ny fifohako zava-mahadomelona, tena mahamenatra be … Mahita olona mividy foana aho na dia tsy manambola aza, rehefa fakana rivotra iny na amin’ny ora fisakafoana iny dia mifoka. Rehefa avy mifoka iny amin’izay ianao, tena tsy misy fahazotoana hiverina hianatra intsony. 31Nanomboko tamin’ny 2015 aho no tsy nianatra intsony rehefa afaka BEPC. Tena mbola te hanohy ny fianarako aho saingy ny ray aman-dreniko no namporisika ahy niala fianarana hitady vola, hanampiana ny ao an-trano. 50

III- Les problèmes de type intériorisé Encadré 0832 : L’éloignement des établissements « J’ai arrêté l’école parce que cette dernière était loin de chez nous. Je voulais éviter des dépenses à ma mère car il fallait des frais pour les déplacements et les fournitures scolaires et qu’on manquait déjà de moyens financiers. » Narindra 16ans Narindra est une fille à l’âge de 16 ans, elle était abandonnée leur étude parce qu’elle habite très loin de l’école du collège et elle ne voulait plus s’engage la famille pour leur étude. Le type de cet abandon est volontaire provoqué par des facteurs intra-scolaires.

IV- La grossesse Une répondante affirme que leur abandon est dû à une grossesse non prévue. Encadré 0933 : La grossesse précoce « Il me manque deux unités pour finir mes études et je suis tombée enceinte à la fin de mon secondaire (3ème). Je voulais peut-être me prendre un an et demi sabbatique comme on dit. Mais c’est plus que j’étais dans une phase où je n’aimais pas beaucoup l’école. J’avais le goût de travailler et de faire autres choses. » Santatra, 20 ans Santatra rappelle le désengagement scolaire et le manque de motivation qu’elle est ressenti vers la fin de leur parcours scolaire, au moment où elle est devenue enceinte.

V- Désintérêt pour l’école Finalement, les deux dernières répondantes évoquent simplement un désintérêt total pour l’école et, donc, aucune motivation à poursuivre leurs études.

32Tsy nianatra intsony aho fa lavitra be ny fianarana, dia tsy te hanahirana an’i mamanay aho sady tsy ampy ny enti-manana amin’ny fifindrana sekoly any lavitra any, miampy ny fitaovana any an-tsekoly . 33Zavatra roa no tena antony tsy nahavitako ny fianarako: bevohoka aho rehefa teo amin’ny kilasy famaranana (3ème). Tsy te ho very herintaoana aho nefa tsy te hijanona herintaona koa, fa rehefa tonga amin’izao lalana izao aho dia aleoko tsy nieritreritra hianatra izany intsony. Aleoko mitady vola na manao zavatra hafa. 51

Encadré 1034 : Manque de motivation « Je croyais que j’étais une adulte et que je n’avais plus besoin d’aller à l’école. Les gens n’avaient pas tort de dire que j’étais trop grande alors j’ai décidé d’abandonner, le manque de motivation en est aussi la vrai raison. En fait je ne voyais pas l’intérêt d’étudier plutôt que de travailler, cela est peut-être dû au fait que pendant mes études, je ne réussissais jamais. » Meli, 25 ans Elles ne voyaient pas la nécessité d’obtenir leur diplôme pour leur avenir. Animées par une forte envie d’autonomie, le monde du travail les attirait davantage que celui de l’école.

Encadré 1135 : Non désir d’étudier « Mes parents m’ont toujours aidés, et même mes professeurs aussi, mais quand tu ne veux pas, tu ne veux pas… » Natacha, 20 ans Dans leur cas, elle estime avoir reçu du soutien et des encouragements de leurs parents mais elle ne veut plus aller à l’école.

Encadré 1236 : Démotivation des élèves « J’ai abandonné mes études parce que j’ai choisi d’aider ma mère à l’hôtellerie. Je ne me sentais pas à ma place à l’école, je voudrais travailler pour nous deux. » Naly 18ans Naly est une fille à l’âge de 18 ans, elle était abandonnée leur étude parce qu’elle choisit de travailler avec sa mère. Le type de leur abandon est volontaire qui provoque par des facteurs extrascolaires. En résumé, diverses facteurs sont à l’origine du d’abandon scolaire des enfants, comme l’adversité familiale. Pour les autres, comme les difficultés d’apprentissage, d’autres facteurs tels que le manque de soutien des parents, la démotivation et le désengagement scolaire s’imbriquent dans le processus de d’abandon. Par ailleurs,

34 Tena efa lehibe loatra aho efa tsy tokony mandeha mianatra intsony. Marina mihitsy ny tenin’ny olona fa efa lehibe aho ary resy lahatra aho dia tsy nianatra intsony. Efa tsy misy fahazotoana intsony koa e, mazava ho azy. Mety izaho tsy mba maita mangirana mihitsy koa angamba. Tena tsy hitako izay ilana ny mianatra raha mihoatra ny mitady vola. 35Manampy ahy foana ny raiamandreniko na ny mpampianatra aza, fa rehefa tsy tsy hanao izay intsony ny saina dia tsy manao. 36 Niala fianarana aho satria aleoko manampy an’i mamanay manao hotely. Eto no tsapako tokony hisy ahy fa tsy any am-pianarana intsony, aleoko miasa eto ho anay mianaka. 52 l’ensemble des répondantes estime que le fait de vivre une grossesse au secondaire influence l’abandon scolaire. Enfin, le désengagement scolaire et le manque de motivation peuvent aussi conduire à l’abandon scolaire.

Conclusion partielle Dans cette partie, on a présenté les résultats des enquêtes effectuées auprès des élèves, de leurs familles, des enseignants. Les facteurs d’abandon scolaire y sont aussi développés par les élèves abandonnant. Nous devons passer par une analyse dans la troisième partie.

TROISIEME PARTIE : APPROCHES PROSPECTIVES

53

Les résultats sur l’abandon scolaire des enfants susmentionnés ont été obtenus à l’aide des questionnaires et des différentes théories autour de l’abandon scolaire. Plusieurs domaines sont à discuter dans cette dernière partie. Pour plus de détails, nous allons passer à l’analyse des résultats.

Chapitre I : Analyse et discussions des résultats : Dans ce chapitre, nous allons discuter les résultats d’enquêtes qualitatives et quantitatives de la partie II.

Section I: Analyse des résultats d’enquête L’abandon scolaire des enfants touche en majorité, des familles avec de grandes difficultés financières. Différents problèmes relevant de divers domaines en sont aussi les causes.

I. Sur la dimension familiale Le désintérêt, l'insuffisance de travail, le décès des parents et le manque de moyens financiers et les activités extrascolaires sont les premières raisons. Tout d’abord, l’état financier des familles représente des causes de plus en plus importantes de l'abandon. Les résultats obtenus nous démontrent aussi que les jeunes enfants quittent l'école en plus grand nombre à 14ans et plus ; et qu'ils abandonnent majoritairement après l’obtention du premier diplôme (CEPE) ou en classe de cinquième ou quatrième du cycle secondaire. Cette enquête nous révèle aussi que la proportion des filles qui abandonnent leurs études est plus importante que celle des garçons. La cause de l’abandon selon les enquêtés est le manque de moyens financiers reconnu par près de 24% d'entre eux. Le manque de fournitures scolaires semble être l'une des principales causes du retard scolaire des enfants. Par ailleurs, plusieurs personnes ont déjà été renvoyées pour des frais de scolarité impayés. Ensuite, les activités extrascolaires réduisent sans conteste le temps d'apprentissage de l'enfant et ne sont pas de nature à les retenir sur les bancs de l'école. On imagine pourtant difficilement qu’un parent d'élève laisse son enfant à la seule occupation scolaire donc l’élève abandonne ses études parce qu’il se sent marginalisé, délaissé et pas du tout suivi par sa famille. Cette même « cause primaire » est la résultante d’un phénomène plus profond à savoir la déstabilisation conjugale (abandon du foyer, divorce, séparation…). Ce résultat vient de confirmer en partie les déclarations des enquêtés sur un des motifs de l’abandon : le manque de moyens financiers. Pour mieux connaitre les situations sociales 54 des familles les mêmes enquêtés sont refaites dans le Fokontany LOVASOA et Fokontany ANDRANOVELONA. Voici le résultat des enquêtes :

Encadré 1337 : Situation d’un père de famille « Je suis un homme marié légalement et de coutume. Dans la vie, je travaille dans les carrières des mines. J’ai 2 enfants qui habitent toujours avec moi et ma femme mais malheureusement aucun d’eux ne va plus à l’école parce que je ne peux plus subvenir à leurs études. Je ne gagne que très peu d’argent et même trouver de la nourriture assez pour ma famille devient difficile. » LIVA 40 ans Dans cette famille, les deux enfants ont abandonné leurs études. Celle de 8ans a abandonné en classe de CE1 et celui de 13ans après l’obtention de son diplôme CEPE

Encadre 14: Situation d’une mère de famille 38 « Je suis une veuve, dans la vie je travaille comme commerçante. J’ai 3 enfants et ils habitent tous avec moi. Aucun d’eux ne va plus à l’école. Je suis propriétaire de la demeure où l’on vit. » FANJA 39 ans Ici aucun des enfants ne va à l’école, pourtant les enfants sont âgés de 12 ans, 10 ans et de 2 ans. La famille a une source de revenu acceptable mais insuffisant pour les études des enfants. Après la mort du chef de ménages les deux enfants ont obligés d’abandonner leurs études. Enfin, certains parents ne sont pas attirés par l’éducation de leurs enfants ni même qu’ils terminent leurs études car ils constatent que certains élèves qui ont eu leurs diplômes, que ce soit le BEPC ou le Baccalauréat, se présentent pareillement que ceux qui n’ont pas de diplôme quand vient le moment où ils arrivent sur le marché du travail. Ils ne sont pas convaincus de l’intérêt de l’éducation et ne connaissent pas que la scolarisation des enfants a aussi un impact sur la qualité de vie en société. La scolarisation des enfants contribue à transmettre les savoir, savoir-faire et savoir être qui en feront des citoyens à

37 Encadré : « Izaho dia manambady vita mariazy, miasa ao amin’ny carrière aho .Mananjanaka roa aho saingy tsy mianatra intsony izy ireo fa tena tsy harako intsony satria tena kely ny vola miditra ao antokan- trano na ny sakafo ary nenay tsy araka. » 38 Encadré : « Ny asako dia mivarobarotra eny, mananjanaka 3 aho ,tena sairana tanteraka aho dia nijanona niantra daholo izy 3 dahy ,izaho koa moa miady irery satria ny vadiko efa maty. ». 55 part entière, des êtres responsables, engagés dans leur communauté, pleinement intégrés à leur société, capables de s’adapter aux changements et d’apprendre à apprendre.

II. Sur la dimension économique La pauvreté et la situation économique difficile des familles des élèves est un facteur contraignant à la scolarisation et à la rétention des enfants. La pauvreté revient tout le temps dans les discussions. L’éducation implique des coûts que les parents devraient supporter tout au long du cursus scolaire en dépit du caractère social de l’éducation : paiement des frais de scolarité et des fournitures scolaires. Par ailleurs, l’équipement à domicile serait un atout pour un apprentissage harmonieux : l’enfant bénéficie-il d’une source d’éclairage pour étudier la nuit. Tous ces éléments sont des indices des conditions économiques des parents dont la satisfaction ou non pourraient avoir une influence sur l’avancée de l’élève. Le travail des enfants est considéré aussi comme une des grandes causes des abandons scolaires qui est synonyme de la pauvreté. Dans le milieu rural on observe que ce sont les enfants qui font vivre leurs parents. C’est-à-dire que la pauvreté les oblige à chercher du travail pour aider leurs parents même s’ils n’ont pas l’âge pour cela et en plus ces enfants n’encaissent jamais leurs salaires mais le contrat se fait entre les parents et les personnes qui les font travailler. À partir de 14ans, les enfants deviennent des mains d'œuvre pour subvenir aux besoins de leurs familles. Le besoin d'argent a très tôt envahi l'esprit de ces enfants et ces jeunes gens qui ont fini par favoriser le petit commerce (surtout pour les filles), l'apprentissage d'un métier pour les garçons. D'autres enfants trouvaient simplement que l'école était contrariante et qu'il fallait être libre comme leurs camarades n'allant pas à l'école (18,5%).

III. Sur la dimension sociale : En plus, l’insécurité à l’école ou sur le chemin de l’école (violence, attaques, recrutement des forces armées…) présente un grand problème pour les parents et les responsable des établissements. D’après les enquêtés auprès des écoles publiques : les EPP Madiokororoka, Soanavela (fktTsimiambolahy), Ambohitrantenaina (Fkt Andriatsibibiarivony) rencontrent ce type de problème à cause de l’isolement des lieux scolaires. Les responsables des établissements sont obligés d’emporter les affaires ou matériels scolaires importants et de grandes valeurs à la maison tous les jours.

56

Photo 3: Chemin vers l’école

Source : investigation personnelle, juin 2017

Les photos ci-dessus démontrent que le chemin vers l’école est isolé et très silencieux. Ce qui entraine un désintéressement des enfants et de leurs parents vis à vis l’éducation. Les élèves de l’EPP Soanavela sont obligés de traverser cette route tous les jours.

Photo 4: Milieu scolaire isolé

Source : Investigation personnelle, juin 2017

Cette dernière photo nous montre l’isolement du lieu scolaire ; Mr Adrien le Directeur de cet établissement, EPP SOANAVELA, affirme que :

57

Encadré 1539 : Isolement d’un établissement « Nous rencontrons des problèmes à cause de l’isolement de notre établissement. Il y a quatre personnes qui enseignent ici, trois femmes et moi, qui suis le seul homme enseignant et en même temps le responsable administratif. Notre établissement a un taux d’absence élevé, j’ai plein de choses à faire en tant que responsable, parfois quand je reçois un appel du Chef Zap pour une réunion on est dans l’obligation d’annuler les cours car les enseignantes ont peur d’y rester toutes seules. Par conséquent on a besoin de gardien. » Directeur de l’EPP Soanavela

De plus, à Madagascar la maladie épilepsie40est présente dans toutes les régions. Cette maladie provoque aussi l’abandon scolaire des enfants surtout les élèves dans les collèges et le lycée. En fait la vraie cause reste la pauvreté de la famille qui se sent dans l’impossibilité de subvenir aux besoins de santé de l’enfant et en particulier surtout quand ce dernier est atteint d’une maladie chronique et handicap. Par exemple certains enfants sont malvoyants et ne bénéficient pas de soins adéquats. D’autres par contre ont un handicap physique qui conduit à l’isolement. L’abandon scolaire est directement expliqué par l’état de santé de l’élève qui se sent incapable de suivre normalement ses cours et, par la force des choses, s’absente fréquemment avant d’abandonner totalement. L’absence de sensibilisation et d’éducation personnelle pour les enfants à l’âge d’adolescence provoque la destruction de son avenir ou l’abandon scolaire qui est causée par les délinquances juvéniles surtout pour les filles (la grossesse ou mariage précoce).C'est sûr que les problèmes au niveau secondaire sont remarquablement différents. En ce sens, nous pensons que l'abandon scolaire des jeunes doit constituer une des priorités à côté, de l'épineuse question de la scolarisation de tous. Sinon, on marche de pire en catastrophe. Car, une société fortement analphabète avec des gens non ou partiellement scolarisés, justement à cause de l'abandon scolaire, risque de bloquer le développement pour le pays.

39 Tena olanay mihitsy ity sekolinay mitokana kely ity, mpampianantra 4 izahay no ato 3vavy ary izaho irery no lahy sady tompon’andraikitry ny sekoly. Matetika izahay ato no manapaka fianarana rehefa mivory izahay tompon’andraikitra miaraka amin’ny chef zap; voatery mikatona ny sekoly satria matahotra izy 3 vavy mpampianatra namako, mangina loatra mantsy ety. Tena mila mpiambina sekoly mihitsy izahay. 40Androbe. 58

IV. Sur la dimension politique: L’éducation est une priorité nationale absolue41 mais d’après les enquêtes dans toutes les écoles publiques (écoles primaires publiques, collèges et lycées d’enseignement général), on remarque que les différents problèmes de ressources humaines et matérielles causent l’augmentation de taux d’abandon scolaire des jeunes enfants. Le budget alloué à l’éducation était toujours très faible à Madagascar et toujours en deçà du minimum requis pour atteindre l’objectif d’une scolarisation universelle. Sur la dimension politique, plusieurs problèmes sont liés à l’abandon scolaire des enfants.

- Les problèmes liés aux enseignements : l’absence de politique de gratuité effective et de soutien aux familles défavorisées : bien que l’enseignement soit théoriquement obligatoire et gratuit, des coûts directs et indirects souvent trop lourds pour les familles les plus pauvres persistent : droits de scolarité, frais d’écolage, achat de fournitures et de vêtements, etc. A cela s’ajoute la cotisation pour payer les maîtres FRAM non subventionnés, notamment dans les zones rurales enclavées où peu d’enseignants fonctionnaires acceptent d’y travailler. Les frais de fonctionnement et de maintenance de l’école, qui ne sont pas toujours pris en charge par l’Etat, peuvent encore venir alourdir la charge. Il existe une stratégie de subvention aux établissements via les « caisses écoles » mais qui n’en soit pas en mesure d’assurer ses engagements en termes financiers et laisse cette responsabilité aux parents d’élèves. En plus, les problèmes relatifs au corps enseignant des établissements publics surtout, relèvent de plusieurs points : problèmes liés à la qualification des enseignants et aux conditions d'encadrement, au sous-effectif, à la dévalorisation du métier d’enseignant, au manque de matériels pédagogique, … Le manque de compétence du personnel enseignant, en termes de lacune en pédagogie s’illustre dans le système éducatif malgache surtout dans le domaine de l’éducation de base. En effet, la mise en place d’une politique d’éducation de proximité nécessite plus de recrutement d’enseignants et donc, plus de formation à leur dispenser, plus de ressources à mobiliser. Aussi, les plans de formation systématique et cyclique des enseignants sont également quasi inexistants. Et ce problème est le même pour le secteur public comme pour le secteur privé. Ce sont pourtant ces sessions de renforcement de capacité qui peuvent garantir au personnel enseignant et d’encadrement scolaire, une actualisation de leurs acquis et

41 L’article premier de la loi n° 2004-004 du 26 juillet 2004 portant orientation générale du système d'éducation, d'enseignement et de formation à Madagascar énonce que 59 une imprégnation des nouvelles méthodes de soutien et d’accompagnement pédagogique de leurs élèves. Au-delà de ce manque de compétence, de formation et d’encadrement des enseignants en service. Il est constaté également l’inexistence de formation pédagogique intra-muros pour les nouveaux recrutés. Notons aussi que la dotation en matériels pédagogiques (fournitures didactiques, livres...) au service du corps enseignant est rare à Madagascar. L’absence de culture technologique permettant d’initier des recherches n’arrange pas les choses du fait de la barrière technologique qui est encore une réalité indéniable sur les zones rurales.

- Le manque d'infrastructures Le problème d’infrastructures est toujours permanent. Presque toutes les écoles publiques rencontrent ce problème : manque d’infrastructures scolaires (salle de classes, tables, bancs, latrines...) (cf. Annexe III) et de matériels d’enseignement les plus élémentaires (exemples : tableau noir), difficultés d’accès aux ressources d’information (livres, revues, articles,…), l’inexistence des ressources des bibliothèques est un fait très répandu à Madagascar. D’après les enquêtes qui ont été menées auprès des enseignants, ces problèmes provoquent des grandes difficultés pour transmettre la connaissance aux élèves ; par exemple : le manque des différents matériels pour les matières scientifiques (mathématiques, physiques, science).Ensuite, l’insuffisance de salle de classe est connue presque dans toutes les écoles publiques surtout les EPP (cf. Annexe III). Voici une photo de salle de classe qui pourrait provoquer la paresse des élèves.

Photo 5: Salle de classe de l’EPP Avotra Manankasina

Source : investigation personnelle, avril 2017 60

Cette salle de classe dans la photo est pour deux classes : la partie droite est pour le CP1 composée de 32élèves et l’autre partie est pour la CE2 composée par 40élèves. On voit qu’il y a des grandes tables et des petites tables. Ces grandes tables portent 8 ou 10 élèves et les petites 4 ou 6 élèves; les gauchers et la plupart des élèves de la CP1 sont obligés d’écrire par terre. D’après l’enquête au niveau de cette école, cette situation provoque l’abandon scolaire de l’enfant et la baisse du niveau de la classe.

Photo 6: Milieu scolaire sans réhabilitation

Source : Investigation personnelle, avril 2017

L’ouverture officielle de cette EPP Mahazina était en 1981. A en croire ce témoignage, rien n’avait donc changé depuis l’année 1981 jusqu’à présent l’intérieur et à l’extérieur de cet milieu scolaire. Enfin, Certains facteurs scolaires comme le redoublement peuvent influencer de près, le cheminement des jeunes enfants vers l’abandon scolaire. En fait, on remarque que le taux de redoublement est plus élevé surtout au cours du cycle primaire, particulièrement en classe de neuvième et de huitième ; et au cours du troisième cycle (lycée) en particulier les filles. Les données de notre enquête le confirment une fois de plus. De nombreuses études ne concluent en effet que les effets négatifs du redoublement sont largement plus importants que les bénéfices escomptés. Les redoublements scolaires mobilisent des ressources qui pourraient servir à étendre la scolarisation ou à améliorer la qualité des services éducatifs, dans l’école publique à fort taux de redoublement.

61

- La pauvreté de l’enseignement Par pauvreté de l’enseignement s’entend une insuffisance de la diversité des offres d’enseignement proposées par l’Etat. Par exemple, l’intégration dans les programmes scolaires nationaux d’activités artistiques et sportives est un phénomène très récent à Madagascar et qui peut développer la connaissances des élèves surtout en zone rurale . Il peut guider l’esprit des élèves à continuer leurs études. De plus, les établissements d’enseignement public n’offrent pas à leurs élèves des activités extrascolaires en sport ou en art . Or les élèves malgaches sont talentueux, les talents ne pourront presque jamais espérer évoluer dans le domaine professionnel. Interrogé sur ce sujet, un élève nous disait :

Encadre 1642: Cas d’un élève du CEG d’Andranovelona « J’ai fait mes études primaires dans l’EPP d’Andranovelona et après l’obtention de mon premier diplôme CEPE j’ai abandonné mes études pendant 1an et après j’avais vu les élèves de ma promotion continuer leurs études au CEG. Ils faisaient les sports scolaires et disputaient des matchs interclasses ; et puis en les voyant j’ai regretté d’avoir abandonné». Actuellement, j’ai décidé de reprendre mes études. Je suis en classe de 6ème, je ne suis pas très studieux mais pour une raison, les activités sportives, je continue. » TOJO 13ans L’absence d'une cantine scolaire est un facteur car lorsqu’une cantine complète existe, le risque d’abandonner les études dans l’école primaire se trouve réduit. L’insuffisance des matériels scolaires, la peur de l'enseignant ou encore la distance et les coûts scolaires sont également des causes visibles ainsi que le nombre de redoublement de l'élève. Ce sont des éléments de l'environnement scolaire qui ont des liens significatifs avec l'abandon. Voici un cas pour mieux comprendre une autre situation. Dans la CRF le lycée se trouve dans le centre-ville de la commune. Il est très loin pour les autres Fokontany, comme pour le Fokontany Lovasoa qui est à environ 26km de distance. Pour y accéder, il faut donc 52km environ pour faire un aller-retour. En plus, les parents sont dans l’obligation de payer un écolage de quarante-cinq mille Ariary (45 000Ar) par an, un frais

42Encadré : Tamin’ny taloha aho, nianatra tao amin’ny EPP Andranovelona ary rehefa afaka cepe za dia niala nianatra fa kamobe .Heritaoana aho nirenireny teny foana fa tsy nianatra, rehefa naita an’ireo namako naira nianatra tamiko taloha aho dia nanenina indray fa iry zalahy manao baolina foana, sady mahazo coupe mihitsy. Tapan-kevitra ny hiverina hianatra indray aho dia 6ème ato amin’ny CEG aho zao, za tena kamo mianatra fa ilay milalao baolina no tena tiako. 62 qui est visiblement trop cher pour eux, c’est pour ça que les parents n’ont pas de moyens pour continuer les études de leurs enfants.

V. Sur la dimension culturelle A Madagascar dans le milieu rural comme dans beaucoup d'autres pays africains, les filles ne semblent pas avoir le même comportement scolaire que les garçons. Très souvent sous le poids des corvées ménagères, elles ont tendance à abandonner l'école plus tôt que les garçons. C’est le reflet de la coutume malgache dans l’enseignement. Les malgaches envoient plus de garçon à l’école que de fille, car les malgaches ont toujours pensé que les garçons seront de futurs chefs de famille, alors que les filles devront seulement s’occupé du ménage. Actuellement il y a encore les parents qui restent fidèles à cette coutume. Le taux de scolarisation des garçons au secondaire est inférieur à celui des filles. Les explications possibles à cette situation sont nombreuses : mariages précoces, travail de la jeune fille à la maison et dans les champs. Les filles ont moins de chances d’aller à l’école que les garçons indépendamment du revenu des parents.

Section II: Vérification des hypothèses de recherche Dans la présente recherche, nous allons vérifier quels sont les facteurs principaux de l'abandon scolaire des enfants. Et pour répondre à cette question, nous formulons quatre hypothèses correspondant aux éléments trouvés au cours de la recherche liée à la situation actuelle dans le domaine de l'éducation. Nous retenons que l’ensemble des hypothèses émises pour montrer l’influence de l’abandon scolaire des enfants ont été vérifiées. Ainsi, l’hypothèse : H1 : La pauvreté est confirmée comme cause principale de l’abandon scolaire des enfants. Lorsque la famille passe par les problèmes de ressources financières et la pauvreté, la probabilité pour que leurs enfants abandonnent leurs études est forte. H2 : Le travail de l’enfant est confirmé comme facteur majeur de l’abandon scolaire des enfants. Lorsque les parents rencontrent des problèmes sur les sources de revenus, leurs enfants sont obligés de subvenir eux aussi aux besoins de la famille, la probabilité pour qu’il abandonne l’école est élevée. H3 : Les problèmes des infrastructures scolaires et le cout trop élevé des études est aussi confirmé comme cause de l’abandon scolaire des enfants. Pour cela, il importe d'établir certaines théories fondamentales pour mener cette étude. Nous allons suivre des discussions et suggestions sur plusieurs points de vue. 63

Section III : Discussions Nous avons cherché donc à cerner les conséquences sur différents plans de leurs vies. Elles ont été analysées sur trois plans : les conséquences sur le plan socio- économique ; sur le plan comportemental ou personnel et sur le plan conjugal ou familial.

I. Sur le plan socio-économique : La principale conséquence l’abandon scolaire concerne l’insertion en emploi. De plus, les décrocheurs changeraient plus souvent d’emploi et gagneraient un salaire moins élevé que leurs pairs diplômés. Le salaire des diplômés augmente aussi plus rapidement que pour les individus sans diplôme. Les conséquences sont encore plus désastreuses pour les décrocheuses. Les filles ayant abandonné les études avant l’obtention de leur diplôme d’études secondaires ont de plus grandes chances que leurs pairs masculins d’être exclues du marché du travail, sinon de dénicher des emplois précaires et mal payés ou encore de se retrouver sur l’aide sociale. Si « avant », il était possible de se trouver un travail convenable sans diplôme d’études secondaires, aujourd’hui, le monde du travail a changé. Boulots précaires, mal rémunérés, emplois de service aux horaires atypiques, travail d’exploitation représentent ainsi la réalité des travailleuses sans diplôme d’études secondaires. Avec du recul par rapport à leur décrochage, elles réalisent que l’accès à une carrière est pour ainsi dire impossible. À cet égard, certaines insistent même sur l’importance d’avoir un diplôme d’études collégiales pour accéder à un emploi d’intérêt. Les portes sont fermées sur bien des affaires, le travail, ils demandent un secondaire. Même pour ramasser les poubelles, il te faut un secondaire. On peut trouver des petites jobines sans diplôme mais pour une carrière, c’est plus dur. Par conséquent, l’insécurité financière et la pauvreté économique restent leur lot quotidien et les obligent à vivre sous le seuil de pauvreté toute la vie.

64

II. Sur le plan comportemental et psychologique L’abandon scolaire comporte aussi des conséquences. Ces conséquences sont souvent indirectes, car elles sont principalement reliées à l’exclusion que vivent les jeunes ayant abandonnés, sur le marché du travail. Par exemple, l’absence d’emploi est associée à des problèmes de santé et des problèmes psychologiques. Chez les sans-emploi, le taux de mortalité est plus haut ainsi que le taux de suicide. La détresse psychologique est également plus marquée chez eux que chez les autres jeunes. En plus, l’exclusion du marché du travail peut également mener à une tendance à se tourner vers la criminalité. L’absence ou l’instabilité de l’emploi est reliée à plusieurs activités criminelles et une plus grande consommation d’alcool et de drogue. Toutefois, les activités illicites ne sont pas le lot de tous les décrocheurs, des facteurs, tel l’âge, l’origine ethnique et le sexe influencent les risques de participation à de telles activités. Ainsi, les pratiques criminelles seraient surtout attribuables aux hommes. Sur le plan personnel, plusieurs jeunes ayant abandonnés présentent des inadaptations sociales telles que les troubles du comportement et de la délinquance. Sur le plan comportemental, les décrocheuses sont plus sujettes à la dépression et à l’anxiété que les décrocheurs, leur estime de soi demeure aussi plus faible. Enfin, les décrocheuses auraient tendance à se marier tôt et à avoir des enfants en étant plus jeunes que les autres femmes. Un garçon abandonnant nous a cités:

Encadré 1743 : Situation d’une jeune non diplômée « Je ne me sens pas à ma place, parce que les personnes qui ont fait des études vont se tenir dans les bureaux, elles ont plus entrepris le bon chemin, elles se sont orientées. Puis nous, les personnes qui n’ont pas de diplôme secondaire, sommes plutôt tout le temps en train de vagabonder sans rien de planifier et sans travail fixe ou tout simplement nous retournons cultiver la terre ». Nina, 24 ans

43Tsy aiko intsony fa tena sairana aho amin’ny fiainanako, ireo niara-nianatra tamiko nanohy ny fianarany izao , tena tsara safidy fa efa mitana birao avokoa, izahay tsy nahazo mari-pahaizana BEPC kosa dia varina mirenireny etsy sy eroa , tsy misy asa raikitra fa izay hita dia atao avokoa, mamboly ihany sisa no azo atao e 65

III. Sur le plan conjugal Pour celles vivant en couple, leur décrochage ne change en rien le sentiment amoureux du partenaire. Une seule d’entre elles amène toutefois une opinion différente, non pas tant sur le sentiment amoureux, mais plutôt sur l’autonomie et l’indépendance, qu’apporte l’éducation. Une femme divorcée dans cette commune confie en ce sens que : Encadré 18 44: Situation d’une femme divorcée et chômeur « Si j’avais eu une profession, j’aurais été libre de choisir non seulement mon partenaire, mais je n’aurais pas été démunie lors de la séparation, Si j’avais été éduquée, j’aurais pu m’en sortir mieux ». Malala 25 ans Au final, les principales conséquences sur le plan familial évoquées par les répondantes concernent généralement leurs enfants et le rôle qu’elles peuvent jouer dans leur réussite scolaire. En plus des efforts déployés pour trouver des ressources pouvant aider leurs enfants lorsqu’ils rencontrent des difficultés scolaires, celles qui envisagent un retour aux études insistent sur l’importance de « leur montrer l’exemple » comme le mentionne Nivo, 33 ans, qui vit avec l’aide de ses parents et entend changer sa situation afin de « donner le meilleur » à ses trois enfants.

Encadré 1945: Incapacité éducationnelle des parents « Quand les enfants ont des difficultés avec leurs devoirs et que moi je ne suis pas capable de les aider, cela est difficile pour un parent, de ne rien comprendre ». Nivo, 33 ans Dans quelques cas, un désespoir profond émane des témoignages et laisse bénéficié de soutien familial dans leur cheminement scolaire, elles ne veulent pas transparaître l’ampleur des conséquences de l’abandon scolaire sur les diverses facettes de leur vie. La majorité des mères font appel à de l’aide pour les devoirs fournis par les écoles. Toutes rappellent à quel point c’est important pour elles que leurs enfants obtiennent le diplôme et, dans cette optique, elles sont prêtes à mobiliser diverses ressources afin de les soutenir dans leur parcours scolaire. Elles souhaitent surtout leur offrir d’autres avenues et, en cela,

44Raha mba nanana asa tsara aho dia nalalaka tsara ny safidiko, na dia ny vady aza mba nisafidy tsara izay mba sahaza ahy, tsy nisara-panambadiana hoatr’izao, raha mba niezaka tamin’ny fianarana mba tsara kokoa noho izao ny fiananako. 45Rehefa mba manontany ahy ny zavatra manairana azy amin’ny eti-mody ny zanako dia tsy afaka manoro azy mihitsy aho satria tena tsy dia mahay firy amin’ny resaka fianarana, tena mafy aminay ray aman-dreny ny toe-javatra hoatrizao . 66 leur éviter les difficultés qu’elles ont elles-mêmes vécues. N’ayant pas ou très peu reproduire la même dynamique avec leurs enfants. Pour conclure, les conséquences de l’abandon scolaire sont nombreuses. Si l’accent a surtout été mis sur les conséquences au niveau du plan socioéconomique, d’autres enjeux ont également été soulevés, notamment sur le plan familial lorsqu’il s’agit de soutenir les enfants dans leur réussite scolaire. Sur le plan personnel, l’estime de soi apparaît aussi être un enjeu pour certaines décrocheuses. Enfin, notant l’adversité familiale et les autres difficultés rencontrées à l’adolescence, toutes regrettent d’avoir abandonné. En l’occurrence, les mères décrocheuses ont à cœur la réussite scolaire de leurs enfants ; elles ne souhaitent surtout pas que ces derniers reproduisent les mêmes erreurs qu’elles. Quelques répondantes plus âgées ont d’ailleurs été très fières de nous rapporter que leurs filles ou fils avaient terminé des études universitaires

67

Chapitre III: Suggestions et apports du stage Nous souhaitons apporter des solutions, des recommandations concrètes à la situation scolaire de la CRF. À cette fin, nous croyons nécessairement que cette recherche devrait améliorer la situation scolaire de cette commune.

Section I: Recommandations Il faut signaler que toutes les activités pour combattre l’abandon scolaire ont été conçues, gérées, exécutées et suivies d’une manière participative. Le programme de lutte contre l’abandon scolaire est focalisé sur la qualité de l’enseignement dispensé car la qualité des moyens (intrants) ne peut que générer la qualité des sortants (extrants) ; et que le postulat généralement émis est que le Ministère de l’Education Nationale a plus d’influence sur les facteurs internes au système que sur les facteurs externes (ex : pauvreté, travail de l’enfant, infrastructure routière, etc.). Les recommandations sont destinées à l’Administration.

I. Un projet pour lutter contre l’abandon scolaire Selon les personnes ressources que nous avons contactées et d’après les entretiens menés avec les parents d’élèves, les directeurs d’établissements et les points focaux éducation, les chances de réussite des projets de lutte contre l’abandon scolaire et aussi de prévention de ce phénomène avant qu’il ait lieu, sont plus grandes lorsque les facteurs suivants sont pris en compte : ❖ Un nombre suffisant de partenaires engagés dans le projet institutionnel de lutte contre l’abandon scolaire et un degré d’implication des acteurs locaux élevé. ❖ La faculté et la possibilité de l’institution scolaire à identifier, très tôt, les élèves à risque et à réagir à temps. Les projets doivent être élaborés par les acteurs locaux qui vont avoir la responsabilité de : 1) Définir les différents problèmes qu’ils cherchent à résoudre; 2) Identifier la cible; 3) Définir des objectifs clairs et précis; 4) Choisir les interventions qui permettront de résoudre le problème et d’atteindre les objectifs visés : - L’intervention doit s’inscrire dans une perspective à moyen et long terme; 68

- L’intervention doit correspondre aux situations particulières de chaque commune voire de chaque établissement scolaire ; Un programme de prévention consiste en un travail d’équipe entre la direction, les enseignants, les parents et les organismes de la communauté (les organismes communautaires, de services sociaux). Les suggestions suivantes sont proposées comme solutions possibles afin de retenir certaines observations de cette étude. Elles pourront servir également à améliorer le milieu scolaire et à diminuer le taux d’abandon scolaire des enfants dans cette commune rurale.

II. Suggestions C’est sur la base des résultats et de nos hypothèses confirmées qu’un certain nombre de suggestions peuvent être formulées. Elles s’adressent aux différentes intervenants : l’Etat, les établissements, les parents et les élèves et les ONG ou les communautés mais peuvent être utilisées par tout genre de personne ou entité voulant mener une lutte contre l’abandon scolaire des enfants.

I. Au niveau de l’Etat : Tout comme les parents et les enseignants, l’Etat est le premier responsable de l’évolution de l’abandon scolaire de l’enfant. De ce fait, il lui est suggéré de prendre ses responsabilités pour résoudre ce problème majeur dans le domaine de l’éducation de notre pays. Voici différents points en guise de suggestions qui s’adressent à l’Etat : ● Le premier obligataire est le gouvernement malgache qui s’est engagé à « assurer le droit à l’éducation pour tous ». L’enseignement public doit être obligatoire et accessible gratuitement à tous. Il doit être généralisé et rendu accessible à tous par tous les moyens appropriés et notamment par l’instauration progressive de la gratuité. C’est-à-dire réduire par divers moyens, puis éliminer les coûts directs que les parents doivent prendre à leur charge pour scolariser leurs enfants au niveau primaire et secondaire ; ● Donner les moyens (humains, financiers, techniques et matériels…) à ses antennes décentralisées pour mettre en œuvre une stratégie nationale contre l’exclusion, notamment des formations adaptées à ce sujet dans le curriculum national des enseignants et directeurs des écoles publiques et des financements nécessaires pour permettre l’accueil de tous les enfants à l’école, en améliorant et en adaptant les 69 infrastructures ou en supprimant les barrières à la scolarisation. Comme la majorité des écoles publiques dans cette commune manquent des matériels scolaires : - Les élèves de l’enseignement primaire ou secondaire doivent avoir accès aux matériels didactiques. On devrait accroître la quantité de matériels éducatifs disponibles, car ces derniers sont l'un des facteurs concourants à l'efficacité de l'apprentissage et conséquemment l'un des facteurs de diminution de l'abandon scolaire. - Installer des établissements secondaires équivalent au nombre des Fokontany, des annexes pour surmonter le manque de proximité qui représente une cause importante d'abandon scolaire pour les jeunes enfants des zones rurales qui ont besoin de trouver une école proche de chez eux. Par exemple : Annexe Lycée - Construire de nouvelles salles de classe pour faire face à l’effectif d’élèves ainsi que le recrutement d’un nombre équivalent d’enseignants pour satisfaite les clients et pour diminuer les effectifs de redoublants ; du travail des enfants et l’abandon scolaire. - Pousser les parents à scolariser leurs enfants à partir des initiatives tels que la donation des rations alimentaires. Les programmes alimentaires ou CANTINE SCOLAIRE sont également souvent un moyen efficace susceptible d'impliquer les parents dans la vie de l'école et d'améliorer les relations école-communauté. Des initiatives de cette nature tendent à encourager une participation régulière et à réduire le taux d'abandon. ● La distribution de kits scolaires aux élèves au bon moment ; ● Préconiser des mesures qui peuvent éradiquer ou réduire l’ampleur de la cause du phénomène du travail des enfants ; ● Pour réduire de façon significative le taux de décrochage scolaire, l’Etat devrait mettre en place une politique éducative et socio-économique adaptée aux réalités malgaches. La meilleure façon de débuter serait donc de développer un système de collège spécialisé dans le domaine de agriculture, d’élevage et de pêche afin d’assurer une autonomie alimentaire et financière à grande échelle ; ● Pratiquer une approche systémique, c'est-à-dire mettre l'accent sur les interrelations entre les acteurs(les élèves, les familles, les professeurs et les directeurs des écoles etc.) ; 70

● Rendre l'école plus souple pour accroître les taux de présence et réduire du même coup l'abandon scolaire en organisant premièrement le calendrier scolaire de telle sorte que les élèves des zones rurales n'aient pas classe pendant les saisons des semailles et des récoltes surtout la période de soudure « FAHAVARATRA » et deuxièmement en faisant en sorte que l'horaire soit modulée en fonction du fait que certains élèves. D’après les enquêtes dans toutes les écoles publiques, dans la période de soudure le nombre d’absence et de retard sont vraiment augmentés ; ● Recrutement de gardiens pour sécuriser les écoles isolées c’est-à-dire pour les écoles qui sont trop éloignées des villages ou aussi refuser seulement la construction des écoles en milieu à risque de sécurité ; ● Il faut distinguer les responsabilités du responsable administratif ainsi que celles des enseignants pour avoir du bon travail ;

II. Au niveau des établissements scolaires: Tout comme l’Etat, les dirigeants des différents les établissements sont des acteurs principaux de l’évolution de l’abandon scolaire de l’enfant. Voici des suggestions qui s’adressent à l’établissement pour résoudre ce problème : ● L’ensemble du milieu (direction et enseignants) est engagé dans l’effort d’amélioration de l’école. On cherche à mettre en place et à maintenir un milieu permettant à l’élève de vivre des expériences gratifiantes et enrichissantes sur le plan scolaire comme sur le plan social ; ● C’est le milieu qui assume l’animation et la prise en charge des actions. Par exemple : - décoration des salles de classe. - animation sportive : établir des matchs interclasses pour amuser les élèves. - Planification de sortie externe telle une excursion ; même si ce n’est pas loin de l’école mais l’objectif est juste de faire régner une ambiance aux seins des élèves. ● Les enseignants et les intervenants s’engagent de façon volontaire, et sont bien formés. Le personnel scolaire bénéficie du soutien ainsi que d’un perfectionnement nécessaire à la poursuite des efforts ; ● Garantir l’universalité de l’accès à l’enseignement, c’est également lutter contre l’absentéisme et l’abandon scolaire, à travers l’intervention des enseignants et du directeur d’école. Les enfants à risque d’abandon scolaire 71

doivent être considérés avec une attention particulière. L’école pourra, par exemple, jouer le rôle de médiateur en cherchant des solutions avec les parents, en instaurant une bonne relation pédagogique et affective avec l’enfant ou encore, en lui offrant les possibilités de travailler davantage pour rattraper son retard ; ● L’école met en place des mécanismes : -pour faciliter le passage du primaire au secondaire. -pour identifier les clients cibles et donner des cours spéciales aux élèves pour éviter les redoublements. - pour offrir à l’élève de véritables défis d’apprentissage, c’est-à-dire un programme différencié, des stratégies pédagogiques personnalisées, un système d’encadrement des comportements et la possibilité de travailler en groupes restreints. -pour chercher à déceler les élèves à risque le plus rapidement possible, idéalement dès le préscolaire. - pour dépister les élèves à risque de décrochage et leur offrir des mesures de soutien. -pour proposer des mesures de soutien adaptées à son profil selon l’une des typologies des élèves. ● L’amélioration de la relation maître/élève est une préoccupation permanente. Envisager une approche participative qui considère les élèves comme premiers partenaires d'actions, en écoutant leurs besoins et leurs propositions .Enfin, l'importance de prévenir au lieu de remédier, à travers des pistes d'interventions spécifiques de prévention de l'abandon scolaire ; ● On travaille à renforcer le lien famille-école en suscitant la communication et la participation aux décisions entre les différents paliers ; ● L’école évalue les résultats de chaque projet, et vise de façon explicite un accroissement du rendement scolaire ; ● L’ensemble du milieu (direction et enseignants) est engagé dans le processus. On trouve une volonté individuelle et collective de participer aux interventions, qui démontre que les divers acteurs sont convaincus de sa pertinence ; ● L’école procède à un dépistage permanent de la clientèle en difficulté ; ● Les pratiques pédagogiques sont examinées dans le but d’en déterminer à propos en salle de classe auprès des élèves à risque, et si besoin, sont renouvelées pour répondre aux caractéristiques de ces élèves. 72

III. Au niveau des parents d’enfants et des élèves : Les parents et les élèves sont aussi des acteurs principaux qui causent l’abandon scolaire. Il y a des suggestions pour faire face à ce problème, on démontre cela par différents points :

● La participation des parents et des enfants est essentielle à la réussite d’un programme et des actions doivent être entreprises pour favoriser leur collaboration .La participation parentale au suivi scolaire correspond à une pratique parentale qui est suivi d’une réussite éducative ; nombreuses sont les études qui mettent en évidence les liens positifs entre certains modes de participation parentale ; par exemple: des soutiens affectifs sous forme d’encouragements ,de compliments et de discussions (aide dans les devoirs…) ; ● Réduire le temps de travail des enfants lorsque ces derniers sont amenés à travailler ; ● On soutient les familles sur le plan scolaire en les aidant, entre autres, à mettre en place à la maison un environnement favorable à l’apprentissage. Les parents sont également encouragés dans leurs compétences parentales ; ● Participer aux activités parascolaires de l’école (animation d’association des parents d’élèves) ; ● L’élève se voit proposer des mesures de rattrapage scolaire dès qu’il montre des signes de retard dans une matière ; ● Créer des moyens afin d'augmenter le degré d'instruction des parents qui peut être l'un des meilleurs indices de la durée des études des enfants. En ce sens, il est donc probable que l'alphabétisation destinée ait également des effets éducatifs sur les enfants.

IV. Au niveau des ONG ou de la communauté : Comme l’Etat, les établissements, les parents et les enfants, les ONG ou les associations sont aussi responsables pour combattre l’abandon scolaire de l’enfant. Voici des suggestions qui leur sont adressées afin d’y remédier: ● Ils ont le devoir d’encourager tous les enfants de la collectivité à être scolarisés, de sensibiliser les parents sur l’importance de l’éducation et de les soutenir. Ils peuvent, par exemple, entreprendre des actions locales spécifiques pour favoriser la 73

scolarisation universelle comme des collectes de fonds pour les ménages les plus pauvres, des campagnes de sensibilisation. L’engagement de la communauté est primordial pour lutter contre l’exclusion scolaire ; ● Promouvoir au sein des ONG et Associations, la distribution gratuite de manuels scolaires aux orphelins et démunis ; ● Renforcement des politiques de lutte contre la pauvreté, avec un accent mis sur les actions susceptibles de développer les activités génératrices de revenus des familles ; ● Développer des programmes de formation professionnelle qui puissent tenir compte des enfants ayant atteint la limite d’âge de la scolarisation au primaire ; ● Briser le cercle vicieux de la pauvreté et du travail des enfants par des politiques éducatives ciblées, sélectives ou pro-pauvres ; ● Organiser de vastes campagnes publicitaires pour sensibiliser la population aux bénéfices économiques, convaincre les parents à scolariser leurs enfants et à les maintenir à l'école .Ces campagnes peuvent se faire à partir des moyens simples tels que les affiches de rue et les théâtres.

III. Acquis professionnels et personnels La réussite de ce stage au sein la commune rurale Fihaonana nous a offert de nombreux avantages.

I- Acquis professionnels En tant que travailleur social, ce stage nous a donné une autre vision, une réalité qui n’a pas été espérée. En tant que socio-organisateur, le travail sur terrain et l’effort ont été fournis pour améliorer le domaine de l’éducation en milieu rural et pour espérer résoudre les problèmes qui provoquent l’abandon scolaire des enfants. Pendant trois mois, on a visité tous les organismes qui y existent ainsi que tous les établissements publics de cette commune. Le temps accordé à cette recherche nous a donné la possibilité de mieux comprendre le monde de l’éducation en milieu rural (cf. annexe II), et de connaitre tous les problèmes et les besoins des acteurs de l’éducation (enseignants, parents, élèves). Pendant ce stage, ces acteurs nous ont accueillis avec enthousiasme, afin de les aider à se développer tout en partageant nos connaissances et les opinions de chacun. 74

Sur le plan des relations humaines, ce stage nous a déjà donné la chance d’entamer une vie professionnelle et nous dirige déjà sur le chemin de notre avenir.

II- Acquis personnels : Pendant ce stage, On a remarqué plusieurs comportements :

1. Au niveau des parents : Les parents affichent un manque d’intérêt total à la scolarisation de leurs enfants et ne font que ce que bon leur semble. Par exemple quand ils sont occupés, leurs aînés sont obligés de garder le cadet à la maison, et certains vont aux fêtes au lieu d’aller à l’école. Au niveau de l’enseignement, certains enseignants ne respectent pas la ponctualité ni même les règles, ils arrivent à l’heure qu’ils veulent et terminent les cours comme bon leurs semble. Dans un établissement, on a dû revenir trois d’avoir pu arriver à temps à leurs heures des cours.

2. Au niveau des responsables de l’éducation Lors de notre visite au sein de l’établissement le plus éloigné, ils nous ont reçu avec enthousiasme car c’est vraiment rare que quelqu’un y passe ni même les autorités. En effet il n’y a pas eu d’ouverture officielle de l’école, les cours ont tout de suite commencé ! Un autre fait déplorable est que les parents d’élèves se sont plaints de l’incompétence du Directeur qui ne pense qu’à tirer des profits des parents d’élèves. Cependant lorsqu’il a été relevé de ses fonctions, un problème s’est créé où il a prétendu que le terrain scolaire lui appartenait, dès lors une poursuite judiciaire s’est enclenchée entre les responsables actuels, les parents d’élèves et l’ancien Directeur. Face à ce problème, la commune baisse les bras sans rien faire. L’école s’est vu être fréquemment fermée à cause de cela. Durant notre investigation, au sein de toutes ces EPP, aucun des responsables n’a de bureau. On a été obligé de s’entretenir avec eux devant les élèves dans les salles de classe ou à l’extérieur. L’emploi des nouvelles technologies serait un grand atout au sein de ces établissements afin de développer les connaissances des élèves qui se trouvent encore être peu avancés. Comme illustration une moto est passée devant l’école et plusieurs élèves en ont été effrayés.

75

3. Au niveau des Enseignants/Directeur D’après les Directeurs, une aide financière parviendrait du Ministère mais cela est tardif. Cependant on a constaté que certaines écoles présentent encore des infrastructures très vieilles, et qui n’ont connu aucune rénovation ni réparation. Les élèves dans certaines classes travaillent par terre et dans d’autres 6 élèves se partagent un banc adapté pour 2 élèves seulement, ce qui nous mène à nous interroger sur le devenir de cette sois disant aide. Un autre évènement malheureux aussi survient, selon les parents, les kits scolaires fournis par l’Etat ainsi que les dons de livres scolaires, sont vendus par les enseignants à leurs profits ; cette attitude est-elle digne d’un enseignant ?

Conclusion partielle Dans cette partie, on a discuté les résultats des enquêtes quantitatives et qualitatives. Et plusieurs conséquences sont éclatées sur le plan socio-économique, sur le plan comportemental et psychologique et sur le plan conjugal. Pour résoudre à cette abandon scolaire des enfants est donc différents solution sont suggérés au niveau des parents, des responsables de l’éducation et au niveau des enseignants.

76

CONCLUSION

En guise de conclusion, les descentes et enquêtes effectuées sur les lieux nous ont permis de collecter des données que nous avons analysées. Nombreuses sont les méthodes que nous avons utilisé, et aussi en se référant à divers documents. On a pu conclure que les écoles publiques de la commune rurale FIHAONANA, présentent toutes les caractéristiques des écoles publiques des zones rurales de Madagascar. Les écoles publiques de la commune ne font pas partie des écoles les plus pauvres de Madagascar pourtant, le rapport élèves et enseignants est trop grand. Les enseignants n’arrivent pas à se répartir au nombre des élèves qui sont présents surtout dans les EPP mais aussi il y a trop peu d’enseignants compétents qui ne sont en général que les fonctionnaires. D’après les enquêtes, on a constaté que les écoles primaires publiques de la CRF sont bien réparties dans les Fokontany mais par contre les collèges d’enseignement général sont très mal repartis. Il n’y a que quatre CEG pour 18 Fokontany, et la répartition est faite de façon très hasardeuse. Le Fokontany le plus pauvre qui a le plus besoin d’école public n’en a pas, tandis que le Fokontany le plus riche en a. Le seul lycée existant est pour tous les dix-huit Fokontany. Dans l’analyse faite ci-dessus, la description des facteurs associés au problème d’abandon montre que l’étude de ce thème se heurte à plusieurs difficultés importantes. C’est ainsi que l’appréhension des motifs de l’abandon a été analysée sous plusieurs angles tels que les problèmes familiaux, scolaires, de santé, le manque de moyens, les activités extrascolaires des enfants, le faible suivi des parents. Il s’avère que le manque de moyens, synonyme de pauvreté reste une variable sur laquelle il serait peu osé d’agir à court terme vu sa complexité et l’envergure des efforts à déployer. Comme nous l’avons souligné, l’abandon scolaire est le résultat d’une interaction complexe de facteurs individuels, familiaux et socioéconomique. Les conséquences associées à cette problématique sont aussi nombreuses : emplois précaires, souvent mal rémunérés, risque de chômage, etc. Des coûts sociaux sont également liés à cette réalité. Pensons, entre autres, au risque plus élevé pour les enfants ayant abandonnés de tomber dans la criminalité juvénile ou adulte, ou encore de présenter des problèmes de consommation (alcool ou drogue) et pour les filles d’avoir des grossesses précoces. On comprend d’ailleurs pourquoi c’est en milieu rural qu’il y a le plus d’enfants abandonnant dans la mesure où c’est là également que les 77 parents s’intéressent peu à l’école et où les enfants connaissent les plus forts taux de redoublement. Enfin, afin de résoudre ces problèmes, l’administration publique doit faire beaucoup d’efforts pour engager plus d’enseignants, mais aussi construire plus d’écoles. Le gouvernement doit aussi s’impliquer davantage pour s’occuper des copies des enfants locaux pour faciliter leurs scolarisations. Mais ce qui est le plus important c’est qu’on doit sensibiliser les parents de l’importance de la scolarisation. Les parents doivent être plus soucieux du niveau scolaire de leurs enfants, et le seul moyen d’y parvenir est par la sensibilisation. Mais compte tenu de la corrélation entre le manque de moyens et le faible suivi, il serait judicieux de sensibiliser les parents afin qu’ils comprennent que le suivi régulier du cycle scolaire de leurs enfants constitue un véritable atout pour la progression de celui –ci ; et l’importance des variables dont, l’insuffisance de moyens des familles ainsi que le manque d’intérêt pour l’éducation nous appellent à nous poser des questions et promouvoir l’amélioration des conditions de vie des populations au risque de continuer à s’insérer dans un cercle vicieux de prise en charge continue. Néanmoins les résultats de cette étude démontrent que plus de 80% des enfants ayant abandonnés expriment des regrets. Cependant la majorité de ceux qui ont abandonnés pratiquent les activités agricoles et l’élevage. Le reste se retrouve dans le petit commerce, dans des petits boulots tels être des receveurs, ou dans la vente d’eau confortant l’assertion de plusieurs études selon laquelle, moins l’enfant est instruit, moins il a tendance à retourner à la terre.

78

BIBLIOGRAPHIE  Ouvrages généraux : 1. Emile DURKHEIM : “Education et Sociologie”, Paris, Librairie Félix Alcan, 108, Boulevard Saint-Germain, VIe, 1922 2. HOWARD S. Becker : « Studies in the Sociology of Deviance », In Outsiders, 1963 3. Kelly DAMPHOUSSE 2e : “Introduction to Sociology”, 2015 4. Raymond BOUDON, « L’inégalité des chances », Paris, Hachette / Pluriel, 1979 (1ère édition 1973), pp. 106-113. Hypothèses, individualisme méthodologique et éducation. 5. THOMAS Renaud – François BLUTEAU « Sociologie de l’éducation ». PDF.

 Ouvrages spécifiques : 6. Andrea ROBERTSON et Pierre COLLERETTE « L’abandon scolaire au secondaire : prévention et intervention » : revenue des sciences de l’éducation 313 (2005) :687- 707. DOI 10.7202/ 013915. 7. Delberck, Van de Ven et Gustafson (1975) « Comprendre le phénomène de décrochage scolaire ». 8. LANGEVIN, N.L. (1992) «Abandon scolaire: dépistage et prévention». Vie pédagogique, 80,18-20. 9. RAFARALAHY Bemanajara, Zefiniasy. « Enseignement des langues maternelles dans les écoles primaires à Madagascar ». UNESCO, Division des structures, coutumes, méthodes, et techniques de l’éducation. Paris, Février 1983, 10. RAMINOHARIMALALA, Lisy Miadanirina. « Nouvelle approche de l’enseignement de base à Madagascar : performance et perspectives ». In Taloha, n°19, 30 janvier 2010. 11. RANAIVO, Velomihanta. « Le système éducatif de Madagascar ». In Revue internationale d’éducation de Sèvres, 2007, vol.46. 12. Russell W. Rumberger and Sun Ah Lim University of California, Santa Barbara « Why Students Drop Out of School »: A Review of 25 Years of Research; California Dropout Research Project Report #15 October 2008 PDF.

 DOCUMENTS OFFICIELS 13. « Le système éducatif de Madagascar ». In Revue internationale d’éducation de Sèvres, 2007, vol.46. 79

14. UNESCO, « Etude des taux de scolarisation dans le monde ». 1975 15. UNESCO, « Les déperditions scolaires dans l'enseignement primaire en Afrique ». 1975 16. V. L. Griffiths Unesco : Institut international de planification de l’éducation « Les problèmes de l’enseignement en milieu rural » PDF. 17. « Etude sur le secteur de l’Education de base en Afrique Madagascar ». Rapport d’analyse du secteur de l’Education de base, Avril 2015 PDF. 18. Rapport d’analyse sur le secteur de l’éducation de base en Afrique Madagascar, Avril 2015

 MEMOIRE OU THESES 19. Chansophat YIN (avril 2005) « étude des facteurs de l’abandon scolaire au niveau primaire au Cambodge », mémoire ; diplôme en biologie de l’université ROYALE de PHNOM PENH (Cambodge) PDF. 20. P. NIGNAN (1981), « Les problèmes de l'éducation des filles en milieu rural », Mémoire. R.C Sawadogo, M. Kouraogo (1991).

 WEBOGRAHIE 21. Consequences of Dropping out of School, https://umaine.edu/edhd/wp-content/uploads/sites/54/2010/03/McCaul-et-al.-1992, date de mise en ligne 26 Octobre 2009, consulté le 02 avril 2017. 22. Ministère de l’Education Nationale: « Education et pauvreté à Madagascar : une problématique à revisiter », Jean-Christine D. & Florence Miauton, http://www.education.gov.mg/, date de mise en ligne le 7 Février 2001, consulté le 12 mars 2017. 23. Nations Unies : http://www.un.org/fr, date de mise en ligne le 15 Octobre 2004, consulté le 12 mars 2017. 24. PNUD : http://www.undp.org/, date de mise en ligne le 04 Février 2012, consulté le 02 avril 2017.

TABLE DES MATIERES

AVANT PROPOS REMERCIEMENTS SOMMAIRE LISTE DES ABREVIATIONS LISTE DES TABLEAUX LISTE DES PHOTOS LISTE DES GRAPHIQUES LISTE DES FIGURES

INTRODUCTION GENERALE ...... 1 PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU TERRAIN CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE Chapitre I : Monographie du terrain ...... 4 Section I: Présentation de la commune rurale Fihaonana ...... 4 I. Historique ...... 4 II. Situation géographique ...... 5 1) Localisation ...... 5 2) Climat ...... 6 Section II: Les infrastructures de la commune: ...... 6 I- Infrastructures sanitaires ...... 7 II- Infrastructures sociales ...... 8 1) Eau potable ...... 8 2) Sécurité ...... 10 3) Electricité ...... 10 III- Divertissement ...... 11 1) Sport ...... 12 2) Culture ...... 12 IV- Infrastructure culturelle ...... 12 V- Communication et échanges...... 13 1) Route ...... 13 2) Marchés ...... 13 VI- Les activités génératrices de revenus ...... 14

I

VII- L’infrastructure scolaire ...... 15 VIII- Organigramme de la commune...... 17 Chapitre II : Cadrage théorico-conceptuel...... 19 Section I: Notion de l’abandon scolaire ...... 19 I. Définitions : ...... 19 II. Facteurs et conséquences d’abandon scolaire ...... 20 1) Le phénomène de l'abandon par certains auteurs ...... 20 2) Les conséquences de l’abandon scolaire ...... 21 Section II: Cadrage théorique ...... 21 I. Théories sociologiques : ...... 21 II. Théorie économique : ...... 22 III. Théorie psychologique : ...... 22 Section III: Problématisation et formulation des hypothèses de recherche ...... 22 I. Problématique...... 22 II. Hypothèses ...... 23 III. Objectifs ...... 23 Chapitre III : Perspectives méthodologiques ...... 24 Section I: Approche méthodologique privilégiée ...... 24 I. Enquête quantitative : ...... 24 II. Enquête qualitative ...... 24 Section II : Instrument de collecte des données ...... 25 I. Questionnaire ...... 25 II. Le site de l’enquête ...... 25 III. L’unité d’enquête ...... 25 IV. L’échantillonnage ...... 26 V. Guide d’entretien ...... 26 Conclusion partielle ...... 27

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS D’ENQUETE Chapitre I: Présentation des résultats d’enquête ...... 28 Section I: L’enseignement primaire ...... 28 I. La scolarisation des élèves au premier cycle ...... 28 II. Les éducateurs des EPP ...... 30

II

III. Le frais d’étude ...... 32 III. Le premier cycle de l’enseignement secondaire ...... 34 I- Les élèves scolarisés au niveau des CEG ...... 34 II- Les élèves scolarisés au sein des écoles communautaires...... 36 III- Les enseignants aux CEG et aux EC ...... 36 IV- Le coût d’étude ...... 38 IV. Le second cycle de l’enseignement secondaire ...... 39 I- Les élèves scolarisés au sein du Lycée ...... 39 II- Les enseignants au sein du Lycée ...... 40 Chapitre II: Attitudes et perceptions des enquêtés ...... 42 Section I: L’évolution de l’abandon scolaire ...... 42 I- Manifestation ...... 42 II- Le type de l’abandon scolaire...... 46 1) Les causes intra scolaires : ...... 46 2) Les causes extrascolaires : ...... 46 Section II: Facteurs explicatives de l’abandon scolaire ...... 47 I- Les difficultés d’apprentissage ...... 47 II- Les problèmes de type extériorisé ...... 48 III- Les problèmes de type intériorisé ...... 50 IV- La grossesse ...... 50 V- Désintérêt pour l’école ...... 50 Conclusion partielle ...... 52

TROISIEME PARTIE : APPROCHES PROSPECTIVES Chapitre I : Analyse et discussions des résultats : ...... 53 Section I: Analyse des résultats d’enquête ...... 53 I. Sur la dimension familiale...... 53 II. Sur la dimension économique ...... 55 III. Sur la dimension sociale : ...... 55 IV. Sur la dimension politique: ...... 58 V. Sur la dimension culturelle ...... 62 Section II: Vérification des hypothèses de recherche ...... 62 Section III : Discussions ...... 63 I. Sur le plan socio-économique : ...... 63

III

II. Sur le plan comportemental et psychologique ...... 64 III. Sur le plan conjugal ...... 65 Chapitre III: Suggestions et apports du stage ...... 67 Section I: Recommandations ...... 67 I. Un projet pour lutter contre l’abandon scolaire ...... 67 II. Suggestions...... 68 I. Au niveau de l’Etat :...... 68 II. Au niveau des établissements :...... 70 III. Au niveau des parents d’enfants et des élèves :...... 72 IV. Au niveau des ONG ou de la communauté : ...... 72 III. Acquis professionnels et personnels ...... 73 I- Acquis professionnels ...... 73 II- Acquis personnels : ...... 74 1. Au niveau des parents : ...... 74 2. Au niveau des responsables de l’éducation ...... 74 3. Au niveau des Enseignants/Directeur ...... 75

CONCLUSION ...... 76 BIBLIOGRAPHIE ...... 78 TABLE DES MATIERES ...... I ANNEXES ...... V RESUME ET CV

IV

ANNEXES

ANNEXE I : QUESTIONNAIRE

Question générale :

Mahalahy / Mahavavy (Masculin/ Féminin)

Anarana (Nom) :

Taona (Age) :

Manambady (Situation matrimoniale) :

Fokontany (Quartier) :

 Maire / Chef Fokontany 1) Asa fiveloman’ny ponina (les AGR de la population) a) Mpiasam-panjakana (Fonctionnaire) b) Mpamboly (Cultivateur) c) Mpiompy (Eleveur) d) Mpanjono (pêcheur) e) Mpanao asan-tanana (artisan) f) j) valin-teny hafa (autre)

2) Sehatrin’ny fampianarana (Situation d’éducation) a) Mahafam-po (satisfait) b) Tsy mahafa-po (insatisfait) c) Valin-teny hafa (autre)

3) Isan’ny sekoly miankina sy tsy miankina (nombre des écoles publique et des écoles privés)

4) Ny fotodrafitr’asa eo anivon’ny fampianarana (Les infrastructures scolaires) a) Ampy (suffisant) b) Tena tsy ampy (insuffisant) c) Valin-teny hafa (autre)

5) Ny tahan’ny ankizy mianatra mitaha amin’ny isan’ny ankizy (Effectif des enfants scolarisés par rapport à l’effectif des enfants dans la commune) a) Vitsy (rare) b) Maro (nombreux) c) valin-teny hafa (autre)

V

6) Fahavitrihan’ny raiaman-dreny amin’ny fampianarana ny zanany. (Motivation des parents sur l’education de leurs enfants) a) Mazoto (motivé) b) Malaina (démotivé) c) Valin-teny hafa (autre)

7) Fahazotoan’ny ankizy amin’ny fianarana. (Motivation des enfants sur l’éducation) a) Mazoto (motivé) b) Kamo (paresseux) c) Valin-teny hafa (autre)

8) Antony mahatonga ny fialana fianarana (cause de l’abandon scolaire) a) Olana ara-potodrafitrasa (problème d’infrastructure) b) Olana ara-pianakaviana (problème familial) c) Olana ara-pivelomana (problème de source de revenue) d) Olana ara-tsekoly (problème d’enseignement) e) Valin-teny hafa (autre)

9) Vokan’ny fialan’ny ankizy an-tsekoly. (conséquences de l’abandon scolaire des enfants) a) Eo amin’ny seham-piaraha-monina (sur le domaine sociale) b) Eo amin’ny sehatrin’ny toe-karena (sur le domaine économique) c) Valin-teny hafa (autre)

10) Soson-kevitra hisorohana ny fialan’ny ankizy an-tsekoly. (Suggestions pour lutter contre l’abandon scolaire des enfants)  Parent / Famille

11) Ny fonenana (nature du logement) a) Manana trano (propriétaire) b) Mipetraka amin’ny raiaman-dreny/fianankaviana (habite avec parent/ famille) c) Manofa (loyer) d) Valin-teny hafa (autre)

12) Isan’ny olona ato an-tokonkan-trano (nombre des personnes vivant au foyer)

1 2 3 4 5 6

7 8 9 10 11 + 11

VI

13) Isan’ny zanaka (Nombre des enfants)

Lahy (garçon) : 1 2 3 4 5 +5

Vavy (fille) : 1 2 3 4 5 +5

14) Ny asa fidiram-bola (Source des revenus) a) Mpiasam-panjakana (fonctionnaire) b) Mamboly (agriculture) c) Miompy (élèvage) d) Manao asan-tanana (artisan) e) Mamily fiara (chauffeur) f) tsy an’asa (chômeur) g) valin-teny hafa (autre)

15) Ny karama (salaire) a) -2 000Ar b) 3 000 à 5000Ar c) 5 000 à 10 000Ar d) e)10 000 à 50 000Ar e) 50 000 à 100 000Ar f) +100 000Ar

Isan’andro (par jour) Isan-kerin’andro (par semaine) Isam-bolana (par mois)

16) Isan’ny zaza mianatra (nombres des enfants scolarisés)

0 1 2 3 4 +4

17) Ny sekoly ianaran’ny ankizy (établissement scolaire des enfants) a) Fanjakana (public) b) Tsy miankina (Privé) Antony (Pourquoi)

 Directeur/ Enseignants

18) Tahan’ny ankizy mianatra (les taux des enfants scolarisés).

a) Betsaka (nombreux) b) Antonony (moyen)

VII

c) Vitsy (rare) d) Valin-teny hafa (autre)

19) Fahazotoan’ny ankizy mianatra (motivation des élèves) a) Mazoto (motivé) b) Malaina (démotivé) c) Valin-teny hafa (autre)

20) Tahan’ny ankizy miala mianatra (taux des abandons) a) Ambony (élevé) b) Antoniny (moyen) d) Vitsy (faible)

21) Antony mahantonga ny ankizy iala hianatra (les causes d’abandon scolaire des enfants) a) Olana ara-potodrafitrasa (problème d’infrastructure) b) Olana ara-pianakaviana (problem familial) c) Olana ara-pivelomana (problème de la source de revenus) d) Olana ara-tsekoly (problème scolaire) e) Valin-teny hafa (autre)

22) Fahazotoan’ny raiaman-dreny mampiana-janaka (la motivation des parents sur la scolarisation de leurs enfants) a) Mazoto (motivé) b) Malaina (démotivé) c) Valin-teny hafa(autre)

23) Saram-pianarana (frais de scolarité) a) -5 000 Ar b) 5 000Ar à 10 000Ar c) 10 000Ar à 20 000Ar d) 20000Ar à 30 000Ar e) +30 000

Vary (Riz) : a) 10 à 30kg b) 30 à 50kg c) 50 à 70kg d) +70kg

VIII

24) Marim-pahaizana (diplômes) a) BEPC b) BAC c) BAC +2 d) LICENCE

 Les élèves

25) Asan’ny raiaman-dreny (Source revenus des parents) a) Mpiasam-panjakana (fonctionnaire) b) Mpamboly (cultivateur) c) Mpiompy (éléveur) d) Mpanarato (pêcheur) e) Mpanao asan-tanana (artisan) f) Valin-teny hafa (autre)

26) Isan’ny mpiraitampo (nombre de votre sœur et frère)

1 2 3 4 +4

27) Fahitana ny toeram-pianarana /mpanabe / ny mpiara-mianatra (Situation d’établissement / enseignant / collègues) a) Mahafa-po (satisfait) b) Mahakamo (insatisfait) c) Valin-teny hafa (autre)

28) Ny fahazotoana mianatra (motivation pour étudier) a) Mazoto (motivé) b) Kamo (démotivé) c) Valin-teny hafa (autre)

 Les élèves ayant abandonnés

29) Asan’ny raiamandreny (source revenus des parents) a) Mpiasam-panjakana (fonctionnaire) b) Mpamboly (cultivateur) c) Mpiompy (éleveur) d) Mpanarato (pêcheur) e) Mpanao asan-tanana (artisan) f) Valin-teny hafa (autre)

IX

30) Fiainam-panambadian’ny ray amand-dreny (Situation matrimoniale des parents) a) Mpivady ara-dalana (marié) b) Efa nisaraka (divorcé) c) Valin-teny hafa (autre)

32) Kilasy farany nianarana (la dernière classe suivie) 10ème 9ème 8ème 7ème 6ème 5ème 4ème 3ème 2nd 1ère Terminale

X

GUIDE D’ENTRETIEN

Cible 01 : Maire / Chef Fokontany

1) Ahoana ny fahitanao ny seham-mpampianarana eto amin’ny commune/ fokontany? (Comment trouvez-vous le domaine de l’éducation dans votre commune/ fokontany ?) 2) Ahoana ny fahitanao ireny ankizy miala fianarana ireny? (Que pensez-vous des enfants qui abandonnent leurs études ?) 3) Ahoana ny fahitanao ny ray aman-dreny amin’ny fampianarana ny zanany ? (Comment trouvez-vous la position des parents vis-à-vis de l’education de leurs enfants ?) 4) Manana soso-kevitra ho an’izy ireny ve ianao ? (Est-ce que vous avez des suggestions pour eux ?) 5) Inona no tena mahatonga an’izy ireny hiala fianarana ? (Quels sont les principales causes de l’abandon scolaire ?) 6) Mahita voka-dratsy ny fialan’ny ankizy fianarana ve ianao ? (Est-ce que vous trouvez des conséquences de l’abandon scolaire)

Cible 02 : Parents/ Familles

7) Ahoana ny fahitanao ny seham-pampianarana eto amin’ny fokontaninareo ? (comment trouvez-vous le domaine de l’éducation dans votre fokontany ?) 8) Ahoana ny fahitanao ny mpanabe (comment trouvez-vous les enseignants ?) 9) Ahoana ny fahitanao ny fianaran’ny zanakao ? (comment trouvez-vous l’éducation de vos enfants ?) 10) Mahavita manara-maso ny fianaran’ny zanakao ve ianao (est-ce que vous arrivez à surveiller l’étude de vos enfants ?) 11) Inona no tanjonao amin’ireo zanakao ireo? (quels sont les objectifs pour vos enfants ?)

Cible 03 : Directeur/ Enseignants

12) Ahoana ny fahitanao ny ankizy sy ny ray aman-dreny aty ambanivohitra amin’ny fianarana ? (Comment trouvez-vous la relation entre les enfants et les parents en milieu rural concernant l’éducation ?) 13) Inona no mahatonga anao hisafidy ny hampianatra? (Pourquoi vous choisissez votre métier d’enseignant ?) 14) Ahoana ny fahitanao ity sekoly ity raha mitaha amin’ny hafa ? (Comment vous voyez votre établissement par rapport aux autres ?) 15) Inona ny soson-kevitrao mba hanatsarana ny fampianarana aty ambanivohitra ? (Quels sont vos suggestions pour améliorer le domaine de l’éducation en milieu rural ?)

XI

Cible 04 : Elèves 16) Misy tombony ho anao ve ny mianatra ? (trouvez-vous des avantages sur l’éducation ?) 17) Ahoana ny fahitanao ny aty ampianarana sy ny tontolony ? (comment vous trouvez votre environnement scolaire ?) 18) Isakin’inona ianao no mba manao eti-mody na mianatra lesona ? Rehafa amin’ny fotoana mandreraka ny sainao nefa tsy maintsy mianatra dia inona no mba ataonao ? Combien de temps passes-tu à faire tes devoirs ? Est-ce un moment stressant pour toi ? Comment t'organises-tu ? 19) Afaka mba fitininao aminay ve ny fandaharam-potoanano mandritra ny herin’andro ? (Est- ce que vous pouvez nous détailler votre programme hebdomadaire ?) 20) Mba itanisao ny voka-dratsin’ny fialana fianarana (citez les inconvénients d’abandon scolaire) 21) Inona ny soson-kevitrao isorohana ny fialana fianarana ? (Quels sont vos propositions pour lutter contre l’abandon scolaire des suggestions ?)

Cible 05: Elèves ayant abandonné l’école

22) Inona izao no ataonao ? (quelles sont vos activités ?) 23) Mba tantarao anie ny antony nialanao fianarana? (Pourquoi avez-vous abandonné votre étude ?) 24) Hitanao ve ny mahasamihafanao sy ny ankizy mbola mianatra ? (est-ce vous voyez les différences entre vous et les étudiants ?) 25) Mbola te hanoy ny fianaranao ve ianao ? (Est-ce-que vous voulez encore continuer vos études ?)

XII

ANNEXE II : Photos des établissements publics

I- EPP

EPP Tsimatahodaza EPP Avotra Manankasina

EPP Morafeno-SUD EPP Antanetibe-Sud

EPP TSARASAOTRA EPP AMBOHIPIAINANA

EPP MADIOKOROROKA EPP ANTSAPANIMAHAZO

XIII

EPP MAHAZINA fkt TSIMIALONA EPP SOANAVELA fkt TSIMIAMBOLAHY

EPP TSITAKONDAZA

EPP AMBOHITRAINA

EPP ANDRANOVELONA EPP MIADAMANJAKA

XIV

EPP AMBOHITRANTENAINA fkt ANDRIANTSIBIBIARIVONY

EPP MANANKASINA fkt MANANKASINA

EPP FIHAONANA

XV

II) CEG:

CEG FIHAONANA

CEG MORAFENO

CEG ANDRANOVELONA

CEG MANANKASINA fkt MANANKASINA

XVI

III) ECOLES COMMUNAUTAIRES E.C MADIOKOROROKA

E.C AMBOHIMPIAINANA

IV) LYCEE FIHAONANA

XVII

ANNEXE III : PHOTOS (Salle de classe).

Séparation par cartons. EPP MANANKASINA

Séparation par planches. EPP ANDRANOVELONA

XVIII

Sans séparation EPP SOANAVELA

Salle de classe normale .EPP ANDRANOVELONA.

XIX

Les élèves

EPP ANDRANOVELONA

Classe de 9ème EPP AMBOHITRAINA

XX

Les élèves de l’EPP TSARASAOTRA

Ce pont relie le Fokontany LOVASOA avec les autres Fokontany

XXI

ANNEXE IV : Les effectifs des élèves.

Les effectifs des élèves CEG Morafeno

6ème 5ème 4ème 3ème Sexe M F M F M F M F Passant(E) P R P R P R P R P R P R P R P R Redoublant(E) 11ans 1 12ans 2 7 13ans 3 8 1 2 14ans 5 5 1 3 1 1 1 15ans 2 1 1 1 2 2 1 1

16ans 3 1 2 2 1 4 2 1 17ans 3 2 2 1 2 3 2 18ans 1 1 1 19ans 2 2

AGE 20ans 1 1 1 1 1 1 21ans 1 1

Sous-Total 17 1 22 1 6 4 4 2 10 4 11 6 4 4 2 Sous-Total 18 23 10 6 14 11 10 6 Total 41 16 25 16 Grand-Total 99 élèves 1 : les enfants abandonnant

Les effectifs des élèves CEG d’Andranovelona Classe 6ème 5ème 4ème 3ème Sexe M F M F M F M F Passant(E) P R P R P R P R P R P R P R P R Redoublant(E)

10ans 1 11ans 4 1 4 1 12ans 2 1 4 3 3 3 13ans 4 3 6 1 2 3 4 1 1 1 2

14ans 3 3 4 3 4 1* 1 2 1 15ans 3 1 3 3 2 4 AGE 16ans 1 2 2 7 4 3 2

17ans 1 1 1

Sous-Total 13 1 5 1 14 1 7 0 13 0 11 1 12 6 10 6 8 Sous-Total 18 19 15 7 13 12 18 16 Total 37 22 25 34 Grand-Total 118 élèves

XXII

Les effectifs des élèves CEG Manankasina

Classe 6ème 5ème 4ème 3ème

Sexe M F M F M F M F Passant(e) P R P R P R P R P R P R P R P R Redoublant(e)

11ans 1 12ans 3 4 1 2 13ans 3 2 3 2 3 2 2 2 14ans 2 2 2 2 2 3 1 1 3 2 1 1

15ans 3 1 3 1 4 2 3 2 4 1 1 1 16ans 2 3 2 3 1 5 1 2 1 1 1

AGE 17ans 2 2 3 2 2 2 1 1 18ans 1 2

Sous-Total 14 5 12 6 16 4 14 3 7 2 14 3 6 4 5 3 Sous-Total 19 18 20 17 9 17 10 8 Total 37 37 26 18 Grand-Total 118 élèves

Les effectifs des élèves CEG Fihaonana 6éme 5éme 4éme 3éme

CLASSE I II III I II I II I II sexe M F M F M F M F M F M F M F M F M F

Effectif 27 31 26 30 23 28 34 32 33 33 23 30 24 30 29 34 31 31

Sous- total 58 56 51 66 66 53 54 63 62

Total 165 132 107 125

Total globale 529 élèves

XXIII

Effectif de la classe seconde au lycée CLASSE SECONDE I SECONDE II SECONDE III Total

Garçon G F G F G F G F Fille Passant(e) P R P R P R P R P R P R P R P R Redoublant(e) 14ans 3 1 2

15ans 5 3 2 2 3 5

16ans 6 2 5 2 1 4 1 2 1 4 2 11 1

17ans 11 7 2 5 2 4 5 4 3 1 1 9 0

18ans 8 2 2 1 2 1 5 1 3 2 3 1 9 2

19ans 3 4 5 4 3 1 2 5 1 2 11 5

20ans 4 2 3 2 2 5 4 8

21ans 1 1 1 1

Sous-total 36 19 17 6 14 4 16 5 11 9 19 6 11 4 50 17

55 23 18 21 20 25 15 67

TOTAL 122 41 41 40

Grand Total 122

Effectif de la classe première au lycee Classe PREMIERE A PREMIERE D Total Garçon G F G F G F Fille Passant(e) P R P R P R P R P R P R Redoublant(e) 13ans 1 1 14ans 15ans 1 1 16ans 1 3 1 1 2 4 17ans 5 8 5 1 1 1 10 1 9 1 18ans 2 5 4 4 4 6 4 9 19ans 2 1 9 6 1 8 2 9 20ans 3 10 1 2 3 2 1 5 3 12 2 21ans 2 3 2 3 1 4 3 4 22ans 1 1 1 1 15 2 39 1 22 12 9 2 37 14 48 3 Sous-total 17 40 34 11 51 51 57 45 102 Total 102

XXIV

Effectif de la classe de Terminale CLASSE Total T A1 T A2 T D

Garçon G F G F G F G F Fille

Passant(e) P R P R P R P R P R P R P R P R Redoublant(e) 17ans 5 2 4 1 2 2 6

18ans 12 1 3 3 6 3 1 3 7 1

19ans 15 6 4 5 1 2 1 7 1 4 4 2 2 10 5

20ans 12 1 3 3 1 8 3 2 1 1 7 2

21ans 7 5 3 6 1 1 3 3 1 1 6 3

22ans 4 2 3 1 1 2 1 1 5

23ans 2 1 2 1 2

56 10 13 23 3 13 1 23 2 17 10 10 5 43 11 Sous-total 66 13 26 14 25 27 15 54

Total 110 78 42

Grand-total 110

XXV

ANNEXE V : Les établissements sanitaires

Centre de Santé de Base niveau II

Centre de santé Saint Jean Andranovelona

Centre de Santé de Base niveau I à Antsipary

XXVI

RESUME ET CV

TITRE : ABANDON SCOLAIRE DES ENFANTS (Cas de la Commune Rurale Fihaonana)

Auteur : RAHARIMALALA Hanitriniaina Sandrah Née le 21 Juillet 1995 à la maternité Fihaonana Adresse : Cité Universitaire d’Ankatso Bloc RESTO porte.19 bis E-mail : [email protected]

Téléphone :(+261) 033 46 686 04 / (+261) 034 15 559 96

Champs de recherche : Sociologie de l’éducation Nombre de pages : 79 Nombre de figure : 01 Nombre de tableaux : 10 Nombre de graphiques : 03 Nombre des annexes : 05 Nombres de photos : 06

RESUME Cette recherche appréhende le phénomène de l’abandon scolaire des enfants dans la Commune Rurale Fihaonana. L’abandon scolaire est un problème de plus en plus grave dans les zones rurales, où les taux de scolarisation sont déjà très bas ; le taux d’abandon scolaire augmente après l’obtention des diplômes de CEPE et de BEPC. Plusieurs facteurs contribuaient à l’abandon scolaire des élèves comme: la pauvreté, coût d’étude trop élevé, la qualité des écoles et des manque d’infrastructure, le travail des enfants, le coût d’opportunité, l’analphabétisme et insuffisance de revenus des parents, etc. Les résultats d’enquêtes présentent aussi les différentes conséquences du phénomène sur le plan socio- économique, sur le plan comportemental ainsi que sur le plan conjugal. Face à ce problème, de nombreuses solutions sont proposées pour pouvoir lutter contre cet abandon scolaire, au niveau des établissements, des parents d’élèves, du pouvoir public et au niveau des ONG ou des associations communautaires.

Mots clés : Pauvreté, travail des enfants, manque d’infrastructure, coût d’étude trop élevé, insuffisance de revenus.

Encadreur : Madame RANDRIAMBOLOLONA Andoniaina Julie